Recit Et Sa Tonalité

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1. Qu'est-ce que la tonalité d'un texte ?

La tonalité d'un texte est une façon particulière de raconter un événement. En employant
différents procédés d'écriture et en mettant en valeur certains thèmes, il est possible de
provoquer chez le lecteur ou le spectateur diverses émotions : le rire, la tristesse, l'angoisse, la
terreur...
La tonalité d'un texte ne dépend pas forcément de son genre – un roman, par exemple, peut
être comique et pathétique.
Dans un texte, on peut rencontrer les tonalités tragique, pathétique, lyrique, épique, comique,
ironique, fantastique...

2. La tonalité tragique
La tonalité tragique vise à inspirer la terreur et la pitié. Elle est très souvent liée au genre
théâtral. Elle se caractérise par la mise en valeur d'une sorte de fatalité qui pousse
inévitablement l'homme à l'échec, au malheur et/ou à la mort.
Les thèmes récurrents de la tonalité tragique sont la mort, la fatalité et la souffrance devant
une lutte impossible ; ils sont mis en valeur par le champ lexical de la fatalité, de la faute, de la
nécessité, de l'amour et de la mort.

3. La tonalité pathétique
Le but de la tonalité pathétique est d'émouvoir le lecteur ou le spectateur en mettant en scène
des situations tristes et/ou douloureuses.
Elle se caractérise par les thèmes de la séparation, de la mort, de la misère, de la vieillesse, de
la solitude, qui se traduisent par le choix des personnages présentés comme des victimes, par
le champ lexical de la souffrance, par l'utilisation des hyperboles et des images fortes.

4. La tonalité dramatique
La tonalité dramatique provoque une émotion intense liée à la narration d'actions tendues,
d'événements violents qui se succèdent sans laisser au lecteur ou au spectateur le temps de
reprendre haleine. Elle est en corrélation avec les registres tragique et pathétique.
Cette tonalité se caractérise par le recours au suspense, par la multiplication des actions, des
coups de théâtre et par un rythme fait de tension et d'accélération. À ce sens correspond le
verbe « dramatiser » qui signifie « amplifier la gravité d'une situation ».

5. La tonalité lyrique
La tonalité lyrique est l'expression poétique des sentiments personnels. Elle s'identifie grâce au
champ lexical des sentiments (passion, douleur, regret...), à la présence de la 1re personne du
singulier, à l'emploi d'une ponctuation forte et de figures de style – métaphores,
comparaisons, hyperboles, anaphores, périphrases – propres à exprimer la nature et l'intensité
des sentiments éprouvés.
Les thèmes privilégiés sont l'amour, la mort, la nature, la solitude, la fuite du temps, c'est-à-dire
tout ce qui est propice à l'expression d'une émotion particulière.

6. La tonalité épique
Le but de la tonalité épique est de présenter de façon amplifiée des événements en exaltant les
valeurs héroïques. Elle met en scène des situations extraordinaires, dans lesquelles les
personnages sont de véritables héros. La tonalité épique se caractérise, essentiellement, par un
style particulier qui joue sur l'amplification – recours à l'hyperbole, à l'anaphore ainsi qu'aux
marques du pluriel –, sur la simplification ou la schématisation des situations et des caractères,
et sur les images – hyperboles, métaphores et comparaisons y sont en général abondantes.

7. La tonalité didactique
La tonalité didactique définit un discours qui veut instruire le lecteur, à la manière d'un
professeur. Elle se caractérise donc par la volonté d'enseigner, d'apporter un savoir de façon
claire et méthodique, comme un ouvrage scolaire. Elle a recours au lexique de l'argumentation
et de la pédagogie, aux tournures de l'ordre et du conseil et à une composition logique.

8. La tonalité comique
La tonalité comique tend à susciter le rire. Elle peut naître d'une caricature, d'une parodie,
d'une satire, d'un jeu de mots ou d'une situation absurde. On distingue quatre types de
comique : le comique de mot, de situation, de répétition, de caractère. Elle est caractérisée par
le recours aux figures de style comiques et aux expressions triviales, par le jeu sur les différents
niveaux de langue.

9. La tonalité ironique
La tonalité ironique consiste à faire entendre autre chose que ce que l'on dit ou ce que l'on
pense. Il s'agit d'une tonalité moqueuse et/ou critique, qui naît de l'emploi de figures de style
comme l'antithèse, l'antiphrase, la litote ou encore l'oxymore. Elle est caractérisée par une
ponctuation forte et par l'emploi de modalisateurs.

10. La tonalité fantastique


La tonalité fantastique caractérise un texte qui présente des faits comme angoissants,
surnaturels et inexplicables rationnellement. Elle est caractérisée par le champ lexical de la
peur, de la folie, de la mort et du surnaturel. L'expression du doute, de l'incertitude, l'emploi du
subjonctif et du conditionnel, la présence de la 1re personne du singulier, le recours aux figures
de style telles que la répétition, la comparaison, l'hyperbole ou encore la personnification des
objets sont autant d'indices de la tonalité fantastique.
L'essentiel
Par sa tonalité, un texte provoque différents sentiments et émotions chez le lecteur. Cette
tonalité naît de la présence de certains thèmes et de l'emploi de procédés d'écriture
particuliers qu'il faut mettre à jour.

Tableau des figures de style (tropes)


Noms des figures de Définitions Exemples
style
La métonymie On représente un objet Boire une verre = boire son
par un autre, le contenu contenu
par le contenant.
Les figures de
la substitution La synecdoque On désigne un objet par Les voiles au loin…
une partie de l'objet. (V.Hugo)
La périphrase On remplace un mot par La capitale de la France =
une phrase. Paris.
L'antiphrase On dit le contraire de ce C'est du joli!
qu'on veut faire
comprendre.
L'antithèse L'association de deux Petit par la taille, grand par
mots qui sont contraire. l'esprit.
Figures de
L'oxymore Deux mots de sens Le soleil noir (Baudelaire)
l'opposition
contraires qui sont liés
l'un à l'autre.
Le chiasme Opposition de ABBA
construction avec des Un homme vivait en haut,
mots liés deux par deux. en bas mourait un dieu.
Le parallélisme On utilise une Demain, je partirai.
construction semblable Demain, je m'engagerai.
Figures de pour deux énoncés
l'insistance différents.

L'anaphore On répète les mêmes Souffrons…Souffrons…


termes en début et en fin (V.Hugo)
de phrase.
Gradation(=énumération) On fait se succéder des Je me meurs, je suis mort,
termes en croissance ou je suis enterré.
décroissance. (Molière)
L'hyperbole C'est une exagération. Je meurs de faim.
Les figures de La litote Consiste à dire moins Va, je ne te hais point.
l'amplification et pour suggérer plus. (Corneille)
de l'atténuation.
L'euphémisme On atténue une idée Il a vécu (= il est mort)
brutale ou violente.
La comparaison Deux éléments sont Ce jeune garçon est
rapprochés avec un mot beau comme un Apollon.
outil de comparaison.
Les figures de
l'analogie. La métaphore Une comparaison Les jeunes filles caquettent
implicite, sans outil de au fond de la classe.
comparaison.
La personnification On prête des Les arbres gémissent au
comportements humains vent.
à une chose ou une
animal.
L'allégorie On rend une idée La mort -> la faucheuse.
abstraite.

LE RECIT
Un discours narratif est un écrit ou un oral qui rapporte des événements. Le cadre est précis, il
existe un contexte, des personnages et un espace temps définis pour raconter une histoire. Le
discours narratif est présent dans toutes les formes de récits (historiques, biographiques,
poèmes, contes, nouvelles, pièces de théâtre...). Au quotidien, nous vivons dans un monde de
récits et de discours narratifs.

2. Comment identifier un texte narratif ?

Un texte narratif décrit une succession de faits qui s'enchaînent. Il est caractérisé par des
verbes d'action et de mouvement qui indiquent la progression de l'histoire, à laquelle
participent un ou des personnages. Le narrateur peut, aussi, être un personnage de l'histoire
qu'il raconte.

La narration se déroule en un temps donné et en un lieu donné. Les compléments


circonstanciels de lieu et de temps sont donc souvent employés pour définir le cadre spatio-
temporel de l'action. Le temps des verbes suffit parfois à suggérer la durée.

Remarque : lorsque les verbes d'un texte narratif sont conjugués au passé simple, il s'agit d'un
récit ; mais tout récit n'est pas obligatoirement narré au passé simple.

3. La structure d'un récit


Un récit fait appel à une situation qui évolue.
schéma narratif , On distingue :

– une situation initiale du récit ;


– un élément perturbateur (ou déclencheur) qui vient troubler cette situation initiale ;
– des péripéties (ou actions) qui sont une série de réactions à cette perturbation ;
– un élément de résolution : une force équilibrante vient stabiliser la transformation ;
– une situation finale (ou dénouement) qui clôt, momentanément ou définitivement, le récit.

4. Le point de vue dans un récit


Pour rapporter une histoire ; si le narrateur est à l'extérieur de la scène. Alors la perception est
limitée aux dialogues, aux faits et gestes des personnages : la narration est neutre et objective.
On parle alors de focalisation externe.

Si le narrateur rapporte la scène à travers les yeux d'un personnage (ou de lui-même s'il est
impliqué dans l'histoire), il s'agit d'une focalisation interne (narration à la 1re personne).

Si le narrateur donne une vision complète des personnages et de la situation – son point de vue
est omniscient –, on parle de focalisation zéro. La narration est alors riche en détails sur les
événements antérieurs ou sur ceux qui se produisent dans des lieux différents.
Attention ! Un texte peut combiner différents points de vue.

5. La complexité du récit
Un récit ne suit pas nécessairement la chronologie de l'histoire. On peut déceler dans un texte
narratif des retours en arrière sur des événements passés ou des anticipations par rapport à la
suite de l'histoire. De même, le narrateur peut accorder un long développement à un fait très
ponctuel ou, au contraire, passer sous silence un long épisode de l'histoire – il s'agit d'une
ellipse. Peuvent aussi se greffer d'autres récits ou s'insérer d'autres types de textes (discours,
descriptions, dialogues). Ces éléments de temporalité, de rythme et de discours montrent la
riche complexité du texte narratif.
Remarque : Le récit s'oppose à l'histoire, qui est parfois définie comme la succession
chronologique de faits se rapportant à un sujet donné ; Un récit est construit en suivant une
structure déterminée par l'auteur

Les indices formels de l'histoire ou récit sont multiples :

- 3 ème personne,
- système temporel : passé simple, parfois imparfait, plus-que-parfait et passé antérieur et
meme present tres rarement
- adverbe : là, comme ce jour-là, la veille, le lendemain...

Le discours (= énonciation discours)

Le discours serait tout énoncé, écrit ou parlé, manifestant l'énonciation, supposant un émetteur
et un récepteur (locuteur / auditeur.

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