Gestion Intégrée Des Incendies de Forêts Au Maroc Stratégie Nationale Intersectorielle & Plan D'action 2020-2030
Gestion Intégrée Des Incendies de Forêts Au Maroc Stratégie Nationale Intersectorielle & Plan D'action 2020-2030
Gestion Intégrée Des Incendies de Forêts Au Maroc Stratégie Nationale Intersectorielle & Plan D'action 2020-2030
au Maroc
1
Portrait de Sa Majesté
2
Membres du Comité Directeur interministériel chargé de la préparation et du suivi
de la mise en œuvre de la stratégie nationale intersectorielle de gestion intégrée
des incendies de forêts au Maroc :
- Ministère de l’Intérieur
- Ministère de l'Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et
des Eaux et Forêts
- Ministère Délégué auprès du Chef de Gouvernement chargé de
l’Administration de la Défense Nationale
- Ministère de l’Equipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau
- Ministère de l'Economie, des Finances et de la Réforme de l'Administration
- Département des Eaux et Forêts
- Gendarmerie Royale
- Forces Royales Air
- Direction Générale de la Protection Civile
- Forces Armées Royales
- Forces Auxiliaires
3
Préface
L’intérêt que portent les pouvoirs publics aux risques des catastrophes naturelles, dont celui des incendies
de forêts, émane des Hautes orientations de Sa Majesté Le Roi, exprimées lors de nombreuses occasions,
dont notamment, celle de la Septième Conférence des Parties à la Convention des Nations Unies sur les
Changements Climatiques. Il constitue également une réponse aux engagements pris par le pays dans le
cadre des trois conventions de Rio sur l’environnement et le développement, ratifiées par le Maroc, à
savoir : UNCCD, UNCBD, et UNCCC; ainsi que pour la réalisation des objectifs de développement durables
de l’Agenda 2030.
Vingt ans après l’élaboration du Plan Directeur de lutte Contre les Incendies de forêts en 2001, les
différents acteurs impliqués dans la gestion de ce fléau ont cumulé d’importantes expériences, développé
des processus et des approches, élaboré des outils, mis en place des infrastructures et forgé une expertise
de renommé à l’échelle de la région. Le résultat peut objectivement être qualifié de très satisfaisant, dans
la mesure où les indicateurs d’appréciation des efforts consentis montrent que le Maroc enregistre le taux
le plus faible des surfaces forestières incendiées, rapportés à la surface totale du couvert, au niveau de
toute la région Méditerranéenne. Ce résultat est le fruit d’un engagement et d’une mobilisation sans
relâche de l’ensemble des partenaires impliqués dans les différentes phases de prévention, prévision, lutte
contre les incendies et réhabilitation des sites affectés.
Afin de maintenir l’élan, consolider les acquis et mieux se préparer à des risques de plus en plus
importants de prolifération des feux de forêts, en relation avec les prévisions du changement climatique
ainsi qu’avec l’augmentation de la pression anthropique sur les ressources, les acteurs ont jugé impératif
de se doter d’une nouvelle stratégie nationale intersectorielle de gestion intégrée des incendies de forêts.
Les deux mots clés, pouvant qualifier les objectifs visés sont : consolidation des acquis et
Adaptation/atténuation des effets des facteurs précités, sur une composante essentielle de
l’environnement, qui est la forêt.
Un long processus de concertation et de réflexion a été mis en place, sous forme d’ateliers, de rencontres
thématiques et de réunions de commissions techniques spécialisées, auquel ont pris part des spécialistes
représentant les institutions et les départements ministériels concernés. Il a permis de faire l’état des lieux,
d’évaluer les actions et les mesures instaurées et d’identifier les insuffisances et les menaces à prendre en
considération pour l’avenir. Tout le processus d’élaboration de la nouvelle stratégie a été accompagné par
l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et également par l’US Forest
Service (USA), sous forme de consultations et d’échanges d’expertises, mobilisées dans le cadre de
programmes de coopération spécifiques (UTF/MOR/037, Protection de l’environnement/Accord de Libre
Echange(ALE)-MOR/USA). De cet exercice, a émergé une vision commune et partagée entre toutes les
parties prenantes, qui cadrera l’action collective à l’horizon 2030, afin d’aboutir à :
ʺun système de gestion intégrée des incendies de forêts, consolidé, renforcé, anticipatif et durable ;
contribuant efficacement à la préservation des écosystèmes forestiers et des biens et services qu’ils
procurent pour la communautéʺ.
Cette vision, qui se veut participative et inclusive, traduit l’ambition de la stratégie ʺForêts du Maroc 2020-
2030ʺ et constitue une déclinaison intersectorielle de la stratégie nationale de gestion des risques des
catastrophes naturelles (Ministère de l’intérieur). Elle englobe sept (7) axes stratégiques construits sur
quatre (4) piliers, à mettre en œuvre durant la période 2020-2030, afin de réaliser quinze (15) objectifs
opérationnels concrets.
Le résultat ultime recherché, étant de préserver le patrimoine forestier et les biens et services qu’il génère,
au profit de la population usagère et à toute la communauté.
4
Résumé exécutif
Les espaces forestiers marocains couvrent près de 9 millions d’hectares. Ils présentent une forte richesse
patrimoniale, remplissant à la fois des fonctions sociales, environnementales et économiques. Ces espaces
sont confrontés actuellement à une superposition de deux logiques de gestion, dont le défi annoncé dans
la nouvelle stratégie du secteur « Forêts du Maroc 2020-2030 », est de les concilier et de les harmoniser
au niveau de tous les écosystèmes forestiers :
• La logique rationnelle des pouvoirs publics prônée par le Département des Eaux et Forêts (DEF),
qui vise la durabilité de la gestion, dans le cadre des orientations stratégiques du secteur et des
plans d'aménagement des forêts, des espaces sylvopastoraux et des aires protégées ;
• La logique traditionnelle et informelle des populations sous-tendue par leurs besoins en divers
avantages, produits et services qui affecte la dynamique de la végétation et soumet les
écosystèmes forestiers à une surexploitation, y compris via l'usage du feu, ce qui compromet la
durabilité de leurs fonctions.
En plus de leurs relations avec les contraintes liées aux activités des usagers, les incendies de forêts
constituent un véritable reflet des changements climatiques. En effet, l’augmentation des températures
et l’irrégularité/diminution de la pluviométrie, perturbent les écosystèmes en augmentant leur stress
hydrique et leur sensibilité aux feux.
Les statistiques depuis 1960, montrent que les espaces forestiers marocains connaissent chaque année
près de 300 incendies de forêts, qui affectent une superficie moyenne de 3.000 hectares, avec des écarts
interannuels importants et une forte augmentation des départs de feu, constatée depuis le milieu des
années 90 du siècle dernier. Même si la surface annuelle parcourue par le feu parait faible par rapport aux
autres pays de la région, l’impact des incendies de forêts au Maroc demeure élevé, eu égard au taux de
boisement très variable du pays, à l’aridité du climat, aux défis des changements climatiques et aux
contraintes rendant extrêmement difficile la reconstitution des espaces dégradés.
Depuis l’élaboration du premier Plan Directeur de lutte Contre les Incendies de forêts (PDCI) en 2001, les
différents acteurs impliqués dans la gestion de ce fléau ont cumulé d’importantes expériences, développé
des processus et des approches, élaboré des outils, mis en place des infrastructures et forgé une expertise
de renommé à l’échelle de la région. Le résultat peut objectivement être qualifié de satisfaisant, dans la
mesure où les indicateurs d’appréciation des efforts consentis montrent que le Maroc enregistre le taux
le plus faible des surfaces forestières incendiées, rapportées à la surface totale du couvert, au niveau de
toute la région Méditerranéenne (soit environ 0,04 %). Ce résultat est le fruit d’un engagement et d’une
mobilisation sans relâche de l’ensemble des partenaires impliqués dans les différentes phases de
prévention, de prévision, de lutte et de réhabilitation des sites affectés.
Afin de maintenir l’élan, consolider les acquis et mieux se préparer à des risques de plus en plus importants
de prolifération des feux de forêts, en relation avec les prévisions du changement climatique ainsi qu’avec
l’augmentation de la pression anthropique sur les ressources, les acteurs ont jugé impératif de se doter
d’une stratégie nationale intersectorielle de gestion intégrée des incendies de forêts. Les deux mots clés,
pouvant qualifier les objectifs visés sont : Consolidation des acquis et Adaptation/atténuation des effets
des facteurs précités, sur une composante essentielle de l’environnement qui est la forêt.
Le présent document du projet de cette stratégie comporte quatre (4) parties :
Une première partie qui rappelle le contexte national, régional et international en relation avec la
thématique des catastrophes naturelles en général et des incendies de forêts en particulier, ainsi que les
actions mises en œuvre pour gérer leurs risques et leurs impacts. Elle présente également les enjeux liés
5
aux incendies de forêts au Maroc, en termes d’évolution démographique, du contexte socioéconomique
et des impacts du changement climatique.
La deuxième partie intitulée « Etat des lieux et perspectives » relate les efforts déployés dans le domaine
de la prévention et de la lutte contre les incendies de forêts au Maroc, depuis l’élaboration du premier
plan directeur en 2001 (PDCI). Un aperçu historique permet d’apprécier l’évolution des approches et des
mesures adoptées, suivi d’une caractérisation des incendies de forêts sur le plan spatial et temporel, d’un
bilan des incendies de forêts et de l’évaluation des actions mises en œuvre. Les acquis résultant de cette
dynamique sont mis en relief, en termes d’expertises développées, des moyens de prédiction des risques
élaborés, des programmes diffusés pour la sensibilisation du public, du matériel de lutte utilisé par les
différents acteurs, et surtout en termes de partenariat développé entre les différents intervenants, au
niveau national et international. Enfin, une analyse SWOT basée sur les données recueillies lors des
différents ateliers de concertation avec les partenaires, identifie les Atouts, les Faiblesses, les Opportunités
et les Menaces qui caractérisent la gestion des incendies de forêts au Maroc et ouvrent la voie aux
perspectives à venir.
La troisième partie présente la nouvelle stratégie nationale intersectorielle de gestion intégrée des risques
des incendies de forêts, à l’horizon 2030, comme étant un outil de planification stratégique, qui permet
de consolider les acquis actuels, de maintenir le cap et de relever les défis à venir. Cette stratégie est
centrée autour d’une vision partagée entre les acteurs, construite selon une approche participative et
inclusive, et entend aboutir à :
ʺun système de gestion intégrée des incendies de forêts, consolidé, renforcé, anticipatif et durable ;
contribuant efficacement à la préservation des écosystèmes forestiers et des biens et services qu’elles
procurent pour la communautéʺ.
Elle vise la réalisation de trois résultats essentiels, à l’horizon 2030 : (i) diminuer le nombre de départs de
feux ; (ii) limiter les conséquences des incendies de forêt et les surfaces brûlées ; et (iii) reconstituer les
espaces dégradés suite aux incendies de forêt.
4 piliers stratégiques ont été ainsi identifiés et constituent les éléments fondamentaux sur lesquels
reposent tout le système de gestion intégrée des incendies de forêts au Maroc, à savoir : (1) le leadership
collectif et la bonne gouvernance ; (2) l’intégration et la territorialisation des actions ; (3) l’optimisation et
la mutualisation des Ressources humaines et financières et (4) le renforcement de la
Recherche/Développement et de la coopération internationale.
Les axes stratégiques permettant d’atteindre les résultats précités, dont les deux derniers (axes 6 et 7) à
caractère transversal sont les suivants :
1. Amélioration des connaissances et évaluation des risques et impacts des incendies de forêts, qui
vise la recherche des causes et la sauvegarde de la mémoire d’occurrence et d’impacts des feux, ainsi
que le renforcement des systèmes de prédiction des risques, en faisant appel aux nouvelles
techniques de l’information et de la communication (NTIC).
2. Renforcement de la Recherche/Développement, valorisation du know how marocain et promotion
de l’innovation et du transfert de technologie, qui consiste en la création d’une plateforme de
réflexion et de concertation entre les différents experts, gestionnaires et institutions scientifiques et
de recherche-développement.
3. Renforcement et capitalisation des acquis enregistrés dans le domaine de la politique de prévention
et de prévision. Cet axe comprend les mesures et les actions relatives au renforcement des approches
de sensibilisation, à l’adaptation de la planification et la territorialisation des actions et à
l’amélioration des systèmes de prévision dynamique, de vigilance et d'alerte contre les incendies de
forêts.
6
4. Amélioration des processus de préparation, d’efficacité et d’efficience des interventions, qui vise la
formalisation/préparation des démarches de fonctionnement des différentes instances, le
renforcement des moyens opérationnels et leur engagement de manière rationnelle et en toute
sécurité.
5. Actions post incendie et reconstitution des espaces forestiers endommagés, en améliorant leurs
résiliences ainsi que celles de leurs usagers. Cet axe porte sur les dispositions permettant la
valorisation des enseignements livrés par les retours d’expériences des incendies passés, ainsi que la
programmation et la mise en œuvre des projets de réhabilitation/restauration des espaces affectés.
6. Renforcement des capacités et normalisation des pratiques, qui traite les aspects liés à
l’amélioration et à la mise à niveau des compétences des différents acteurs, ainsi qu’à la
documentation des bonnes pratiques et leur actualisation, à travers l’élaboration de guides et de
référentiels techniques.
7. Gouvernance et adaptation du cadre juridique, qui englobe les dispositions et les mesures
nécessaires au renforcement/institutionnalisation du cadre de coordination, à l’actualisation du
corpus juridique et à l’adoption d’indicateurs de suivi-évaluation de la mise en œuvre de la présente
stratégie.
La quatrième et dernière partie comporte les projets du plan d’action 2020-2030. Elle montre comment
les sept (7) axes stratégiques et leurs 15 objectifs opérationnels sont déclinés en 17 fiches projets, avec 65
actions concrètes à réaliser par les départements de tutelles et les acteurs associés, en qualité
d’animateurs ou de partenaires actifs. Chaque fiche projet présente les éléments de base nécessaires à la
réalisation des objectifs opérationnels et des résultats escomptés, en précisant : (i) l’objectif spécifique,
(ii) un bref aperçu sur la situation actuelle, (iii) les propositions des principales actions à mettre en œuvre,
(iv) le/les départements porteurs de projet, (v) le/les animateurs des actions prévues, (vi) les partenaires
associés, (vii) les indicateurs de suivi-évaluation et (viii) l’échéancier de mise en œuvre.
Pour permettre le suivi et l’évaluation régulière de la mise en place de l’ensemble des projets d’actions de
cette stratégie, une batterie de 36 indicateurs spécifiques, diversifiés et catégorisés par activité, ont été
identifiés. Ces indicateurs permettront de renseigner les réalisations, les produits, les performances et les
impacts éventuels des activités qui seront engagées. Les modalités d’adoption et de réajustement
éventuel de ces indicateurs, ainsi que l’entité en charge du suivi de la mise en œuvre de la stratégie et de
son évaluation à mi-parcours, sont également précisées.
Enfin, la mise en œuvre de la présente stratégie et de son plan d’action permettra de renforcer la synergie
entre les différents acteurs impliqués dans la gestion des incendies de forêts et de maintenir la
performance enregistrée par le pays dans ce domaine. En effet, la durabilité du patrimoine forestier
national, constitue un préalable à la réalisation des objectifs d’autres visions au niveau national et
international, en relation avec les forêts. Il s’agit notamment de la nouvelle stratégie du secteur des eaux
et forêts « Forêts du Maroc, 2020-2030 », de la stratégie nationale de gestion des risques des catastrophes
naturelles (Ministère de l’intérieur), ainsi que de la charte nationale de l’environnement, les objectifs du
développement durable (ODD) et la Contribution Déterminée au niveau National (NDC) du Maroc en
faveur du climat. En outre, la préservation de l’intégrité des écosystèmes forestiers contre les feux, au
profit des générations actuelles et futures, nécessite une mobilisation permanente et collective, que cette
stratégie envisage de concrétiser.
7
Sigles rencontrés
8
• OMI l’Organisation Météorologique Internationale
• ONCF Office National des Chemins de Fer
• ONE Office Nationale d’Electricité (Branche Electricité de l’actuel Office National de
l’Eau et de l’Electricité – ONEE)
• ONEP Office National de l’Eau Potable (Branche Eau de l’actuel ONEE)
• ONU Organisation des Nations Unies
• ORSEC Plan d’Organisation des Secours
• PAMF Pression Annuelle de Mise à Feu
• PC Protection Civile
• PDCI Plan Directeur de Prévention et de lutte Contre les incendies de forêts
• PNUD Programme des Nations Unies pour le Développement
• PMA Procédure de mobilisation de l’aviation
• POI Procédure Opérationnelle d’Intervention
• PV Procès-Verbaux ; Poste Vigie
• REX Retour d’EXpériences
• RMA Risque moyen annuel (proportion de la surface combustible qui brûle
annuellement)
• SACI Système d’analyse de la complexité de l’incident
• SIG Système d’Information Géographique
• SIRC Stratégie Internationale pour la Réduction des Catastrophes naturelles
• SWOT Strengh, weaknesses, opportunities and threats (Atouts, Faiblesses,
Opportunités et Menaces)
• TPF Tranchée Pare-Feu
• UNCBD United Nations Convention on Biodiversity
• UNCCC United Nations Convention on Climat Change
• UNCCD United Nations Convention on Combating Desertification
• UNISDR United Nations International Strategy for Disaster Reduction
• USA United State of America
• USFS United State Forest Service
• VPI Véhicule de Première Intervention
9
Tableau des matières
Préface................................................................................................................................................... 4
Résumé exécutif .................................................................................................................................... 5
Sigles rencontrés ................................................................................................................................... 8
Tableau des matières .......................................................................................................................... 10
Liste des tableaux ................................................................................................................................ 13
Liste des figures ................................................................................................................................... 14
10
2.3.1 Bref aperçu historique ......................................................................................................... 44
2.3.2 Phases saillantes de couverture du risque .......................................................................... 45
2.3.3 Evaluation par phase du cycle de gestion du risque d'incendie de forêt ............................ 48
11
4.4 Axe stratégique 4. Amélioration des processus de préparation, d’efficacité
et d’efficience des interventions ...................................................................... 107
Fiche projet 8 : Amélioration de la préparation aux campagnes d’intervention contre les incendies de
forêts ................................................................................................................................................. 107
Fiche projet 9 : Renforcement des moyens d’action des acteurs opérationnels.............................. 109
Fiche projet 10 : Engagement des moyens opérationnels de manière efficace et efficiente ........... 112
12
Liste des tableaux
Tableau 1 : répartition des surfaces forestières en fonction du type d’essences (Source : DEF/IFN, 2018)
..................................................................................................................................................................... 16
Tableau 2 Répartition des surfaces boisées, de la surface totale et du taux de boisement par région
administrative (Source : DEF/IFN. 2016) ..................................................................................................... 16
Tableau 3 Taux d'accroissement de la population du Maroc (en %) par période et milieu de résidence :
(Source : HCP 1960-2050)............................................................................................................................ 21
Tableau 4 Période d’évolution et qualité des données statistiques sur les feux ........................................ 25
Tableau 5 Nombre et surface moyenne des zones de continuité combustible par région et les surfaces
moyennes par feu (source DEF, 2019) ........................................................................................................ 31
Tableau 6 nombre d’incendies et surface brulée annuelle par région entre 1997 et 2019 (source DEF, 2019)
..................................................................................................................................................................... 32
Tableau 7 nombre d’incendie et superficies touchées par écosystème forestier sur la période 1997-2019
(source DEF, 2019) ...................................................................................................................................... 34
Tableau 8 Répartition des incendies par classe de superficie incendiée entre 1997 et 2019 (source DEF,
2019)............................................................................................................................................................ 35
Tableau 9 listes des 10 plus grands incendies de forêt au Maroc (source DEF, 2019) ............................... 36
Tableau 10 Principaux acteurs et leurs missions dans la gestion des incendies de forêt ........................... 43
Tableau 11 Origine des incendies de forêts au Maroc pour la période 20012-2019 (source : DEF 2019).. 49
Tableau 12 pistes forestières par région (source DEF, 2019)...................................................................... 56
Tableau 13 points d’eau DFCI par région administrative et leur densité (source DEF, 2019) .................... 57
Tableau 14 Tranchées pare-feu par région administrative et leur densité (Source : DEF, 2019) ............... 58
Tableau 15 Guetteurs par région administrative et leur densité (source : DEF, 2019).............................. 59
Tableau 16 Postes vigie par région administrative et leur densité (source : DEF, 2019) ............................ 60
Tableau 17 Répartition des VPI et sapeurs forestiers selon les régions administratives (Source : DEF 2019)
..................................................................................................................................................................... 64
Tableau 18 Evolution du nombre de rotations et heures de vol de la Gendarmerie Royale [SOURCE,GR
2017]............................................................................................................................................................ 68
Tableau 19 Présentation des indicateurs de résultats par axe stratégique ................................................ 85
Tableau 20 Présentation des indicateurs d’impacts par composante du cycle de gestion des risques
d’incendies de forêts ................................................................................................................................... 86
Tableau 21 Récapitulatif illustrant la liaison entre les phases du cycle de gestion des incendies, les axes
stratégiques et les opbjectifs opérationnels ............................................................................................... 88
13
Liste des figures
Figure 1 Réparation des surfaces forestières Maroc (Source : DEF, 2019) ................................................. 15
Figure 2 Répartition de la surface forestière en formation arborée (Forêt), matorrals et nappes alfatières
par région (Source : DEF/IFN, 2016) ............................................................................................................ 17
Figure 3 Cartes des types et évolution des climats (source : GIEC, 2007 et DMN 2016) ............................ 18
Figure 4 La Méditerranée, un hot-spot du changement climatique climatiques........................................ 23
Figure 5 Les incendies de forêt dans le bassin méditerranéen (source : DEF-2019) ................................. 27
Figure 6 Evolution des surfaces et nombre d’incendie entre 1960 et 2019 ............................................... 29
Figure 7 Répartition mensuelle des incendies de forêt période 1997 et 2019 ........................................... 29
Figure 8 Répartition horaire des incendies entre 1997 et 2019 (source DEF) ............................................ 29
Figure 9 Surface annelle moyenne brûlée par surface combustible sur la période 1997-2019 (source : DEF,
2016)............................................................................................................................................................ 32
Figure 10 Points d’éclosion sur la période 2012-2019 (source DEF, 2019) ................................................. 33
Figure 11 Répartition des incendies de forêt en surface cumulée (source DEF, 2019) .............................. 35
Figure 12 Cycle de gestion des risques d’incendies de forêts ..................................................................... 48
Figure 13 carte des phases d’extension d’élaboration des cartes de risque à l’échelle nationale (Source,
DEF, 2014) ................................................................................................................................................... 52
Figure 14 Carte de la probabilité d’éclosion (Source, DEF, 2014) ............................................................... 53
Figure 15 Carte de l’intensité des incendies de forêt (Source, DEF, 2014) ................................................. 53
Figure 16 Organisation et mise à disposition des données de calcul des cartes de prévision (Source, DEF,
2009)............................................................................................................................................................ 54
Figure 17 Carte de localisation des incendies (Source, DEF, 2012) ............................................................. 55
Figure 18 Carte de la probabilité d’éclosion journalière (Source, DEF, 2012) ............................................ 55
Figure 19 Carte du risque de propagation journalier (Source, DEF, 2012) ................................................. 55
Figure 20 Schéma des types de pistes et aménagement DFCI (Source, Colin et al. 2001 - FAO)................ 56
Figure 21 Extrait de la plateforme de géolocalisation des VPI (Source : DEF 2016) ................................... 61
Figure 22 Procédure opérationnelle d’interventions (Source : DEF 2013) ................................................. 63
Figure 23 Procédure de mobilisation de l’aviation (Source : DEF 2007) ..................................................... 64
Figure 24 Avion canadair CL415 en action (source, ????) ........................................................................... 66
Figure 25 Nombre d’heures de vol par an (source : FRA, bilan de l’activité aérienne – janvier 2018) ....... 66
Figure 26 intervention et écopages réalisés annuellement (source : FRA, bilan de l’activité aérienne –
janvier 2018)................................................................................................................................................ 67
Figure 27 Contour du feu de 2004 numérisé sur orhophoto (Source : DEF, 2010)..................................... 69
Figure 28 Schéma illustrant l’approche méthodologique d’élaboration de la stratégie ............................ 74
Figure 29 Schéma du nouveau cycle de gestion des feux de forêts (Source : DEF, 2020) .......................... 76
Figure 30 Schéma global des organes de Gouvernance de la stratégie ...................................................... 83
Figure 31 Schéma global du nouveau cycle de gestion des feux de forêts (Source : DEF, 2020) ............... 87
Annexe 7 : Carte du nombre de TPF pour 100 km² combustibles ............................................................ 152
Annexe 8 : Carte du nombre de guetteurs et du nombre de guetteurs / 100 km² combustibles ............ 153
Annexe 9 : Carte du nombre de postes vigie et du nombre de postes vigie pour 100 km² combustibles154
Annexe 10 : Carte du nombre de VPI pour 100 km² combustibles .......................................................... 155
Annexe 11. : Projets d’action et indicateurs correspondants ................................................................... 156
14
1. CONTEXTES ET GENERALITES
1.1 Contexte biogéographique et gestion forestière au Maroc
1.1.1 Contexte bio géographique
La situation géographique du Maroc, entre la Méditerranée, l’océan atlantique et le Sahara, sans oublier
les hautes montagnes (Chaines de l’Atlas et le Rif), lui confère une diversité climatique et écologique
particulière. De cette diversité, résulte une grande richesse floristique et faunistique considérée parmi les
plus importantes à l’échelle du bassin méditerranéen.
Caractéristiques biologiques et écosystémiques
Le Maroc dispose d’écosystèmes forestiers riches et diversifiés, qui ont joué, en tout temps, des rôles
environnementaux et socioéconomiques déterminants dans le développement local et régional. Avec une
superficie d’environ 9 millions d’hectares, dont 5,8 millions d’hectares boisés et 3,2 millions d’hectares de
nappes alfatières, les formations forestières sont caractérisées par un endémisme et une résilience
remarquables, qui ont façonné, à travers l’histoire, leur structure et leur composition ; ce qui se traduit
par des taux de boisement différenciés, variant de 2 % en zone
saharienne, à 43 % au nord du pays (avec une moyenne de 13%
du territoire national).
Les formations naturelles boisées, non compris les nappes
alfatières sont constituées à 53 % d’essences feuillues (Chêne
Vert, Chêne-Liège, Chêne Tauzin, Arganier, Caroubier, Acacias
sahariens...) et à 22% d’essences résineuses (Cèdre de l'Atlas,
Thuya de Berbérie, Pin d'Alep, Pin Maritime, Pin Noir, Genévrier
Thurifère, Genévrier Rouge,…). Le reste de la superficie, soit 25%,
est occupé par des reboisements et des formations basses (Alfa, Figure 1 Réparation des surfaces forestières
Maroc (Source : DEF, 2019)
matorrals et essences secondaires) (Figure 1, et Tableau 1).
La répartition des surfaces boisées, de la surface totale et du taux de boisement par région administrative
est donnée au Tableau 2 et illustrée à la Figure 2 ci-dessous. La carte présentant le taux de boisement par
région figure en annexe 1.
15
Tableau 1 : répartition des surfaces forestières en fonction du type d’essences (Source : DEF/IFN, 2018)
Tableau 2 Répartition des surfaces boisées, de la surface totale et du taux de boisement par région administrative (Source : DEF/IFN.
2016)
Répartition de la surface
Surface (ha) et taux de boisement (%)
forestière (%)
Surface Surface
Taux de Formation
Région administrative forestière totale Matorrals Alfa
boisement arborée
(ha) (ha)
TANGER - TETOUAN - AL HOCEIMA 499 652 1 726 200 29% 25% 0% 75%
ORIENTAL 2 123 150 4 926 600 43% 2% 77% 20%
FES – MEKNES 1 241 510 4 007 500 31% 4% 43% 53%
RABAT - SALE – KENITRA 491 125 1 819 400 27% 15% 0% 85%
BENI MELLAL - KHENIFRA 846 570 4 103 300 21% 8% 0% 92%
CASABLANCA – SETTAT 118 348 1 944 800 6% 18% 0% 82%
MARRAKECH – SAFI 563 655 3 916 700 14% 1% 0% 99%
DRAA – TAFILALET 751 600 11 559 200 7% 16% 19% 65%
SOUSS – MASSA 1 482 537 5 378 900 28% 0% 0% 100%
GUELMIM - OUED NOUN 247 454 4 610 800 5% 7% 0% 93%
LAAYOUNE - SAGUIA AL HAMRA 78 759 14 001 800 1% 0% 0% 100%
ED DAKHLA - OUED ED-DAHAB 593 395 13 089 800 5% 0% 0% 100%
Total 9 037 755 71 085 000 13% - - -
16
Figure 2 Répartition de la surface forestière en formation arborée (Forêt), matorrals et nappes alfatières par région (Source : DEF/IFN,
2016)
Conditions climatiques
Le Maroc est un pays de la zone subtropicale du Nord-Ouest africain. Cependant, il comporte beaucoup
de nuances climatiques : méditerranéen au Nord, océanique à l’Ouest, continental à l’intérieur des terres
et saharien au Sud. Le climat varie également selon les régions. En effet, les zones littorales bénéficient
d’un climat tempéré, alors que le sud et l’est du pays connaissent un climat aride à désertique.
Conjuguée à une désertification et à une pression de plus en plus accentuées sur les ressources naturelles,
la sécheresse, devenue structurelle, constitue une menace permanente à la pérennité des espaces
forestiers en tant que facteur favorisant les incendies.
Les périodes de sécheresse et les épisodes de vents forts, sont favorables à l'éclosion et à la propagation
des incendies. En effet, le vent accélère le dessèchement du sol et de la végétation et augmente le risque
de mises à feu. La chaleur dessèche la végétation par évaporation et provoque, lors des périodes les plus
chaudes, la libération d'essences volatiles, à l'origine de la propagation des flammes.
Quelles que soient les augmentations de températures moyennes présumées dans le futur, la situation
climatique au Maroc aura tendance à se dégrader (Figure 3). Le pays verra une augmentation du front
aride du sud vers le nord (DMN, 2007).
17
Figure 3 Cartes des types et évolution des climats (source : GIEC, 2007 et DMN 2016)
Il convient de rappeler que les aménités environnementales ainsi que le développement et la valorisation
des forêts, et par voie de conséquence, leur valeur économique, sont intimement liées à la gestion
forestière. Au Maroc, le mode de gestion des espaces forestiers, a connu plusieurs transitions où la forêt
est passée de bien collectif à patrimoine public. Le passage d’un mode de gestion fondé sur les règles
coutumières des tribus usagères vers la gestion centralisée de l’État survient dès l’avènement du
Protectorat, avec la création en 1913 du premier service forestier et la promulgation des textes législatifs
de base pour la délimitation, la gestion et la conservation des forêts, devenues domaniales (Dahir 1917).
Le dahir du 20 septembre 1976, relatif à l'organisation de la participation des populations au
développement de l'économie forestière, vient ensuite révolutionner la relation entre les collectivités et
les communautés locales et les espaces forestiers et leurs ressources. Il forme la base d’une gestion
participative et de la coordination entre les institutions concernées par les forêts, à travers les instances
18
de délibération et de concertation, à l’échelle communale (Conseil communal des forêts), provinciale
(Conseil provincial des forêts) et nationale (Conseil national des forêts).
Actuellement, la gestion des forêts s’appuie sur des études d'aménagement concerté, qui reposent sur un
processus d'analyses permettant de connaître la richesse et les potentialités des milieux naturels et de
préciser les besoins socio-économiques présents et futurs. L'ensemble de ces analyses permet de guider
le choix des objectifs qui sont retenus pour la forêt et défini les actions à entreprendre à l’échelle d’un
massif forestier, durant une période allant de 20 à 30 ans (régénération, reboisement, exploitation,
équipement et encadrement…).
Cependant, il y a lieu de constater que les études précitées ne prennent pas suffisamment en compte, tous
les aspects relatifs aux aménagements nécessaires à Défendre les Forêts Contre les Incendies (DFCI).
La question des catastrophes naturelles, de leur gestion et de leur prévention, est apparue sur la
scène internationale depuis le début des années 1990. Un consensus s’est formé sur la nécessité
de réduire les effets de ces phénomènes au lieu de se limiter à mettre en place des actions de
secours après l’arrivée de la catastrophe, comme il en était auparavant. Des instances et des
politiques internationales pour affronter ces situations ont été mise en place, notamment dans
les domaines de la santé et de l’environnement.
Cependant, bien que les actions internationales se concentraient pour l’essentiel sur les secours,
certaines agences onusiennes avaient dès les années 1950-1960 dans leur mandat, la capacité à
mettre en œuvre des programmes de prévention. En effet, dès le début des années 1970, le
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) et la FAO ont mis en place un
système d’alerte pour surveiller l'évolution des sécheresses et des famines, tandis que
l’Organisation Météorologique Internationale (OMI) et Union Internationale des
Télécommunications (ITU) se sont mobilisés dans les domaines de la prévision des tempêtes et
de la rapidité des communications intercontinentales.
Il y a lieu de rappeler que le Maroc a été le porteur de la résolution onusienne proclamant
l’ouverture de la Décennie 1990 « Décennie internationale de prévention des catastrophes
naturelles » devant l’Assemblée générale de l’ONU, et qui a été adoptée presque à l’unanimité
(156 Etats membres sur 162). Un secrétariat a été mis en place pour animer la Décennie, et la
première conférence des Nations unies sur le thème de la réduction des risques et des
catastrophes « naturels », a été organisée à Yokohama (Japon), en 1994.
Il a fallu attendre l’année 2001 pour que la Stratégie Internationale pour la Réduction des
Catastrophes naturelles (SIRC) soit adoptée. Il s’agit d’une plateforme inter-agences, chargée de
promouvoir des activités en faveur de la réduction des risques et des catastrophes naturelles au
sein des Nations unies. Le tsunami de 2004 en Asie du Sud-Est et la conférence Mondiale sur la
Prévention des Catastrophes tenue à Kobé (Hyōgo -Japon) en 2005, constituent cependant un
véritable tournant au sein des Nations unies. L’ampleur de la catastrophe, sa médiatisation et
l’émotion qu’elle a suscitée au niveau international, a rehaussé l’intérêt porté par la communauté
internationale à cette thématique.
19
A l’issu de cette conférence, une déclaration et un cadre d’action 2005-2015, ayant pour objectif
de renforcer la résilience des nations et des communautés face aux Catastrophes, ont été
adoptés. Le Cadre de Hyōgo devient par la suite le guide indispensable pour la mise en œuvre de
la Stratégie Internationale de Prévention des Risques de Catastrophe et représente le cadre
principal d’action politique pour la réduction des risques et le renforcement des capacités de
résilience des communautés.
A la fin de ce premier cadre d’action, un deuxième cadre (Cadre de Sendai) pour la période 2015-
2030 a été adopté lors de la troisième Conférence mondiale pour la réduction des risques de
catastrophe, tenue à Sendai (Japon). Ce cadre met l’accent sur la prévention, la gestion et la
réduction des risques de catastrophes plutôt que sur la gestion à postériori de celles-ci. Il vise
également le renforcement de la résilience et a défini sept objectifs mondiaux et une série de
principes directeurs, notamment la responsabilité des États en matière de prévention et de
réduction des risques de catastrophe et la nécessité d'approches qui impliquent l'ensemble de la
société et l'ensemble des institutions d'un gouvernement. Il appelle à intégrer la prévention des
risques dans les politiques publiques de tous les pays (UNISDR 2015). En prenant en compte les
aspects environnementaux, le cadre de Sendai fait le lien entre l’environnement et les
catastrophes naturelles et fait référence aux principes de la Déclaration de Rio sur
l’environnement et le développement de 1992.
C’est dans ce contexte que l’étude de l’OCDE sur la gestion des risques au Maroc a été réalisée
(2014-2016). Elle a porté sur quatre risques jugés prioritaires : inondation, sécheresse, séisme et
tsunami, en prenant en compte l’intégralité du cycle de gestion des risques (évaluation des
risques, prévention et atténuation, réponse et gestion de crise, et redressement et
reconstruction). Il en est de même pour le programme de gestion intégrée des risques naturels,
élaboré avec l’appui de la Banque Mondiale (2008-2014).
L’intérêt que porte le gouvernement marocain aux risques des catastrophes naturelles, dont celui
des incendies de forêts, émane des Hautes orientations de Sa Majesté Le Roi exprimées à de
nombreuses occasions, notamment, celle de la Septième Conférence des Parties à la Convention
des Nations Unies sur les Changements Climatiques qui s’est tenue à Marrakech en novembre
2001. En effet, dans le message adressé par Sa Majesté Le Roi aux participants à la COP7, le
passage suivant relate parfaitement cet intérêt :
« Convaincu que de la conscience naît la responsabilité, je vous invite à cette interrogation
collective : faudra-t-il toujours attendre que les drames effroyables surviennent pour prendre
conscience et se sentir responsable de la sauvegarde du patrimoine commun de l’humanité, qu’est
la terre, et pour que l’intérêt mercantile cède la place à la voix de l’écologie humaniste ? Pour sa
part, le Maroc ne se résigne pas à cette fatalité et assure dans la mesure de ses moyens, la totalité
de ses responsabilités de l’Etat ».
En outre, la prévention et la lutte contre les incendies de forêts, à l’instar des autres risques
naturels, s’inscrivent pleinement dans les objectifs des trois conventions de Rio sur
l’environnement et le développement, ratifiées par le Maroc, à savoir : UNCCD, UNCBD, et
UNCCC; ainsi que dans les objectifs de développement durables de l’Agenda 2030. Afin d’honorer
les engagements pris dans le cadre des trois conventions onusiennes précitées et notamment
pour la lutte contre la désertification, le Maroc s’est doté de stratégies et plans d’action dans les
20
différents domaines des conventions précitées. L’élaboration de la présente stratégie s’inscrit
pleinement dans ce cadre.
Les forêts marocaines sont soumises à des conditions climatiques méditerranéennes, généralement peu
propices à la production ligneuse intensive. Ainsi, la fonction de production de bois et de valeurs de
consommation directe se trouve largement surpassée par les fonctions de production de valeurs
d’utilisation indirecte (conservation des eaux et des sols dans les bassins versants, valeurs esthétiques et
paysagères, maintien de la diversité biologique, lutte contre la désertification…).
21
Avant le protectorat, les forêts jouissaient du caractère d’utilité générale en fournissant aux usagers, du
pâturage pour leur bétail ainsi que des produits de base, comme le bois de chauffage et le tanin. De ce
fait, la forêt était considérée comme un bien collectif, sur lequel les tribus riveraines bénéficiaient du droit
d’usage.
Dès l’avènement du Protectorat, la législation forestière (Dahir du 10/10/1917) va reconnaitre le droit
d’usage des populations vivant à l’intérieur ou à proximité des forêts et essayera de le définir et de le
contrôler. Ainsi, le droit d’usage en forêt a été défini comme étant « La jouissance coutumière et ancestrale
d’un produit de la forêt consommé sur place et dans les limites des besoins familiaux, étant précisé que
l’exercice du droit d’usage ne peut excéder la possibilité de la forêt ni nuire à sa conservation ». Deux
notions ont été introduites à travers cette définition ; il s’agit de « Besoins familiaux » qui excluent le
commerce et de « La pérennité de la forêt » qui exige que les prélèvements ne doivent pas affecter la
capacité de renouvellement des ressources.
Actuellement, ces espaces sont confrontés à une superposition de deux logiques de gestion, dont le défi
annoncé dans la nouvelle stratégie du secteur « Forêts du Maroc 2020-2030 », est de les concilier et de
les harmoniser au niveau de tous les écosystèmes forestiers :
• La logique rationnelle des pouvoirs publics, prônée par le Département des Eaux et Forêts
(DEF) qui vise la durabilité de la gestion, dans le cadre des orientations stratégiques du secteur
et des plans d'aménagement des forêts, des espaces sylvopastoraux et des aires protégées ;
• La logique traditionnelle et informelle des populations, sous-tendue par leurs besoins en
divers avantages, produits et services, qui affecte la dynamique de la végétation et soumet les
écosystèmes forestiers à une surexploitation, y compris via l'usage du feu, ce qui compromet
la durabilité de leurs fonctions.
La logique traditionnelle affecte la dynamique de la végétation et soumet les écosystèmes forestiers à une
surexploitation (y compris via l'usage du feu), ce qui compromet la durabilité de leurs fonctions, tout en
générant des conflits avec l'administration gestionnaire : oppositions aux programmes de délimitation /
immatriculation, de reboisements, de régénération, d'aménagement des aires protégées. Ces conflits
susceptibles d’être à l'origine des défrichements et de certains feux de forêts, pourraient être résorbés,
notamment à travers l’organisation de la population, le développement du tissu associatif et
l’implémentation de projets intégrés pour la préservation des espaces forestiers.
Les changements globaux (climat, changements sociétaux) constituent une forte menace qui pèse sur les
ressources naturelles en général et sur les écosystèmes forestiers en particulier. En effet, les projections
du changement climatique dans la région méditerranéenne, notamment en termes de réduction des
pluies, d’augmentation des températures, d’étalement de la période sèche, concordent à prévoir une
recrudescence des feux de forêts, à la fois en nombre et en intensité (facteur amplificateur).
Quels que soient les résultats actuels des politiques de protection adoptée, l’inaction et l’absence de toute
anticipation de ces menaces conduiront sans aucun doute à une dégradation majeure, préjudiciable et
irréversible du patrimoine naturel dans cette région. Le Maroc, dont la plus grande partie de ses espaces
forestiers sont classés dans cette région, ne sera pas épargné. Les conséquences directes et indirectes des
incendies de forêts sur les conditions de vie des populations seront ressenties particulièrement à travers
l’accentuation de l’érosion des sols, l’amplification du processus de la désertification et la raréfaction des
ressources en eau.
22
Ainsi, les incendies de forêts constituent un véritable reflet des changements globaux ; ils intègrent des
paramètres d’ordre climatiques, qui perturbent les écosystèmes en augmentant leur stress hydrique et
leur sensibilité, ainsi que des paramètres sociaux, à l’origine de la majorité des feux et des pertes
économiques associées. De ce fait, la présente stratégie constitue une contribution aux efforts déployés
pour l’adaptation au changement climatique et l’atténuation de ses effets.
Il convient de rappeler qu’au Maroc, les espaces naturels et forestiers couvrent près de 9 millions
d’hectares. Ils présentent une forte richesse patrimoniale, remplissant à la fois des fonctions sociales,
environnementales et économiques. Cependant, ces espaces connaissent chaque année près de 300
départs de feu, qui affectent une superficie moyenne de 3.000 hectares, avec des écarts interannuels
importants et une forte augmentation des départs de feu, constatée depuis le milieu des années 90.
Dans un contexte marqué par les changements climatiques, les feux de forêts constituent un problème
majeur au Maroc et à l’échelle de toute la région méditerranéenne. En effet, la surface forestière incendiée
dans cette région au cours de la période 2003-2018, a atteint près de 7,5 millions d’hectares [A actualiser :
voir avec Hajar]. Ce phénomène aurait tendance à s’accentuer avec des projections de réduction de la
pluviométrie et d’augmentation des températures (Figure 4).
23
Un aperçu historique permet d’apprécier l’évolution des approches et des mesures adoptées, suivi d’un
bilan des incendies de forêts et de l’évaluation des actions mises en œuvre dans le cadre du PDCI, tel qu’il
a été amendé. Les acquis résultant de cette dynamique inclusive et participative sont mis en relief, en
termes d’expertises développées, des moyens de prédiction des risques élaborés, des programmes
diffusés pour la sensibilisation du grand public, du matériel de lutte utilisé par les différents acteurs, et
surtout en termes de partenariat développé entre les différents intervenants, au niveau national et
international.
Enfin, une analyse SWOT basée sur les données recueillies lors des différents ateliers de concertation avec
les partenaires, montre les Atouts, les Faiblesses, les Opportunités et les Menaces qui caractérisent la
gestion des incendies de forêts au Maroc et ouvrent la voie aux perspectives à venir.
2.1.1 Définitions
L’Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) distingue plusieurs types
d’incendies de forêts, ainsi qu’une large frange de leur définition ; la plus commune et générale étant
qu’un feu de forêt est celui qui prend naissance et se propage dans la forêt ou dans d’autres terres boisées,
ou bien, un feu provenant d'autres sites et qui se propage dans la forêt ou dans d’autres terres boisées.
En effet, les termes qui définissent les incendies diffèrent d’un pays à l’autre et ils sont fonction
essentiellement de la définition même de la forêt, du lieu de l’éclosion et du type d’essence endommagée :
• En Espagne, le terme « feu de forêt » désigne tout feu se développant dans des surfaces boisées
ou couvertes par des espèces non cultivées.
• En Italie, tous les feux de végétation sont considérés comme des « feux de forêts ».
Au Maroc, un feu de forêt concerne les formations forestières, matorrals et steppiques
relevant du domaine forestier de l’Etat ou soumis au régime forestier. Sont également
concernés par le cadre de cette stratégie, les feux provenant de milieux contigus et qui se
propagent dans un espace forestier.
Cependant, bien que négligeables, les surfaces brûlées de formations forestières privées ne sont pas prises
en compte dans les statistiques produites par les services forestiers, et présentées dans le présent
document, du fait de la non maitrise de leur processus de signalement et de leur traitement.
Le Maroc disposait de plusieurs sources d’informations sur les incendies de forêt. Depuis des décennies,
chaque incendie de forêt fait l’objet d’un rapport sous forme de fiche synthétique, quelquefois,
accompagnée d’un schéma des surfaces brûlées, lorsque l’étendue du sinistre le justifie.
Une saisie informatique rétrospective de ces fiches a été réalisée de manière à reconstituer un historique
national des feux de forêts sur une période de référence, suffisamment longue (1997-2011). Pour être
fiable et représentative, cette base de données historique (de type alphanumérique) a fait l’objet de tests
24
et de contrôle de cohérence, de manière à éviter toute erreur de saisie. En 2012, une interface web a été
créée de manière à éviter le passage par la phase « papier » et alimenter directement la base de données
numérique. Actuellement, le DEF, fournisseur de référence d’informations sur les feux de forêts, travaille
sur l’amélioration de sa base de données, selon trois critères : l’intégralité, l’intégrité et l’exhaustivité des
informations recueillies.
Le tableau ci-après présente l’évolution qualitative des données statistiques sur les incendies de forêt, en
s’appuyant essentiellement sur les 2 périodes 1960-1997 et 1997-2019 (Tableau 4).
Tableau 4 Période d’évolution et qualité des données statistiques sur les feux
Au total, 9144 incendies ont ainsi été recensés sur la période 1997 – 2019, et décrits dans la base de
donnée alphanumérique par les principaux paramètres suivants : date et heure de l’éclosion, localisation
de l’éclosion (commune, DPEFLCD, district, triage), cause de l’incendie, surface parcourue, essences.
25
Cette base de données a été utilement exploitée pour mieux appréhender, du point de vue statistique, les
situations à risque, comme par exemple, (i) les mois, jours et heures les plus dangereux, (ii) les conditions
météo les plus dangereuses, (iii) l’élaboration d’un indice d’éclosion anthropique (analyse des causes
d’incendie, dénombrement des feux par commune), (iv) le calcul du Risque Moyen Annuel (surface
forestière brûlée par rapport à la surface totale de la commune) et (v) la définition des conditions de
référence (rapprochement avec les statistiques météorologiques).
En parallèle, une base de données géographique a été également constituée pour les années les plus
récentes en introduisant les coordonnées GPS du point d’éclosion et délimitant le périmètre de l’incendie.
Cette base de données géographique a été utilisée pour définir les communes à risque à travers un indice
appelé ‘’Risque Moyen Annuel’’ (RMA), et les paramètres locaux favorisant l’éclosion (végétation,
proximité des axes de circulation, etc.).
Au Maroc, l'analyse du bilan des incendies de forêts, durant la période 1960-2019, fait ressortir un nombre
total de 17.711 départs de feux et une superficie totale endommagée, de près de 178.773 ha. En moyenne
295 incendies et une surface incendiée de 2.980 ha sont enregistrés annuellement, avec des maximas de
l’ordre de 11.000 ha en 1983 et 8.660 ha en 2004. Il est à préciser que les statistiques présentées
comptabilisent des surfaces parcourues par le feu, sans pour autant signifié qu’elles sont intégralement et
définitivement détruites.
Même si cela ne représente qu’un faible pourcentage de la surface forestière totale du pays (soit environ
0,04 %), l’impact des incendies demeure néanmoins élevé, eu égard au taux de boisement très variable du
pays, à l’aridité du climat, aux défis des changements climatiques et aux contraintes rendant extrêmement
difficile la reconstitution des espaces dégradés.
Maroc : Statistiques globales arrondies sur les 10 dernières années (2010-2019)
• 474 départs de feu annuels,
• 2941 ha annuels brûlés.
A l’échelle du bassin méditerranéen, les feux de forêt ont considérablement augmenté pendant les
dernières décennies, en raison des changements rapides d'utilisation des terres et des conflits d’intérêts
socio-économiques. Les conditions climatiques parfois sévères font que la cicatrisation de la végétation,
après le passage d’un incendie, peut être très lente, voire impossible si le seuil irréversible est franchi.
Les causes structurelles des incendies de forêts en région méditerranéenne sont bien établies ; il s’agit de
la sécheresse estivale, des vents qui marquent ce climat, de la végétation très inflammable, compte tenu
de sa structure et sa composition floristique, du relief et enfin du contexte social, qui se traduit par
l’abandon et l’embroussaillement, particulièrement dans la rive nord de la Méditerranée.
Ainsi, environ 1% de la forêt méditerranéenne brûle chaque année, soit presque 400 000 hectares, causant
en plus des pertes de vies humaines, d’énormes dommages écologiques et économiques. Contrairement
aux autres parties du monde, où prévalent les feux d'origine naturelle (essentiellement la foudre), les
incendies en région méditerranéenne sont, à 95% des cas, d'origine anthropique (criminelle, négligence…).
Cependant, l’ampleur des feux de forêt dans les pays du bassin méditerranéen varie d’un pays à l’autre. A
titre d’exemple, la part de la surface forestière moyenne annuelle brûlée est de : 0,01% en Albanie ; 0,04%
26
au Maroc ; 0,05% en Turquie ; 0,13% en France ; 0,87% en Algérie ; 0,9% en Espagne ; 1,12% en Grèce ;
1,04% en Italie et 4,12% au Portugal (Figure 5).
Au regard de ces chiffres, la situation du Maroc se démarque très fortement des pays voisins. Les raisons
de cet écart ne sont pas clairement établies, mais reposent notamment, sur l’occurrence des actes de mise
à feu, la nature et la structure des peuplements et sur l’efficacité des politiques de prévention et de lutte.
Une autre raison pourrait être l’intensité de l’activité sylvopastorale au niveau de certaines forêts, qui
réduit considérablement la biomasse combustible au sol. Cependant, une forte variabilité régionale du
Risque Moyen Annuel est par ailleurs observée au sein du pays.
Des écarts interannuels importants sont observés, aussi bien pour le nombre d’incendies déclarés que
pour les superficies affectées. Ceci est dû à de nombreux facteurs, dont les conditions météorologiques.
Cependant, le nombre de départ de feu a plus que doublé depuis le milieu des années 90. Malgré cela, la
superficie endommagée n’a heureusement pas progressé de manière proportionnelle et n’a que
faiblement augmenté sur la totalité de la période. D’ailleurs, la superficie moyenne de chaque incendie a
été considérablement réduite : avec 6 ha en moyenne durant les 10 dernières années ; elle représente
aujourd’hui moins que la moitié de ce qu’elle atteignait dans les années 60, soit 14 ha (Figure 6).
La répartition mensuelle des incendies survenus entre 1997 et 2019 montre une forte saisonnalité de la
problématique qui concentre principalement les incendies durant les mois d’été. Les mois allant de juin à
septembre représentent 73 % du nombre de feux et 90 % des surfaces brulées (Figure 7).
Il est difficile d’identifier une tendance dans la répartition hebdomadaire des incendies de forêts, entre
1997 et 2019, si ce n’est la prépondérance des samedis, dimanches et lundis, du point de vue de la surface
endommagée, au détriment des jeudis (Figure 8).
27
Quant à la répartition horaire des incendies survenus au cours de la même période, il est remarqué une
forte corrélation des incendies avec les plages d’activité humaine ; la tranche horaire de 12h-16h
concentre 46 % du nombre d’incendies et 58 % des surfaces brulées. Cette répartition est identique quelle
que soit la classe de surface des feux considérés : les feux de plus de 100 ha suivent une répartition horaire
identique. Une attention particulière en matière d’enquête, devra être accordée aux feux, présumés
intentionnels, qui se déclenchent entre 19h et 6h, correspondant à une plage horaire de très faible activité
humaine en forêt (Figure 9).
28
18000 1400
12000 800 15252 1379
16000 1368
700 13946 1350
10000 14000 1339
Nombre d'incendie
600 1311
Superficies touchées
30000 2500
12,000 1200
1089
25000 2076 2048 2000 10,000
966 1000
20000 8,000 826 829 800
1500 707
15000 1290 1218 6,000 600
580583 560
1000
10000 4,000 417 400
379
669 338320
627
500 2,000 207 218 231 200
5000 163
283 302 140
242 84 75 74 61 83 94 119
135 159 940 0 0
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Superficie totale brûlée Nombre total de feux Superficie totale brûlée Nombre total de feux
Figure 8 Répartition horaire des incendies entre 1997 et 2019 (source DEF)
Figure 7 Répartition mensuelle des incendies de forêt période 1997 et 2019
29
2.1.5 Caractéristiques spatiales des incendies
Au Maroc, les bassins de risque d’incendie n’ont pas fait l’objet de définition et de délimitation précise.
Néanmoins, l’analyse des surfaces moyenne brulées à l’échelle des provinces fait ressortir des territoires
plus à risque que d’autres. Le taux de surfaces brulées annuellement par rapport à la surface de combustible
par province, appelé ʺRisque Moyen Annuel (RMA) ʺ illustre la pression du risque d’incendie sur les milieux
naturels. La Figure 10 illustrant ce rapport pour la période 1997-2019, montre que les provinces du nord du
pays (Tanger, Tétouan, Larache, Chefchaouen…), ayant une façade méditerranéenne, et les provinces
proches d’Agadir sont celles les plus exposées au risque des incendies de forêts.
En l’absence de définition précise, les bassins de risque peuvent être appréhendés, notamment à travers le
critère ʺcontinuité de la végétation ʺ. En effet, un feu se propageant librement sera limité dans sa
propagation si les espaces combustibles sont fragmentés et distants les uns des autres. Ainsi, les secteurs
forestiers situés à moins de 500 m de distance les uns des autres, ont été identifiés pour définir la continuité
des espaces combustibles.
Ainsi, il en résulte que le Maroc dispose de 1.557 bassins de risque ainsi délimités, d’une superficie moyenne
de 11.282 ha, dont (i) 765 bassins ont une superficie moyenne inférieure à 1.000 ha, (ii) 598 bassins ayant
une superficie moyenne comprise entre 1.000 et 10.000 ha, et (iii) 97 bassins avec une superficie moyenne
supérieure à 10.000 ha.
Le tableau 5, fait ressortir le nombre de bassins de risque et la surface moyenne de ces bassins, par région,
selon l’approche adoptée. Il montre une variation importante entre les régions, dont certaines sont plus
propices à de grands incendies, observation confirmée par les statistiques 1997-2019.
La comparaison avec les surfaces des plus grands incendies de forêt enregistrées par région, montre que la
continuité de la végétation contribue à bien expliquer les bassins de risque. En effet, le rapport d’échelle
est de 1 à 10 en moyenne.
Cependant, de nombreux autres facteurs sont susceptibles de contribuer à définir des bassins de risque,
de manière plus complète. Il s’agit notamment de l’analyse multivariée, intégrant une multitude de
facteurs, tel que la probabilité d’éclosion moyenne, le risque moyen annuel, l’intensité moyenne, la
topographie, l’altitude moyenne, le taux de boisement, etc (Annexe 2)
30
Tableau 5 Nombre et surface moyenne des zones de continuité combustible par région et les surfaces moyennes par feu (source DEF,
2019)
31
Figure 9 Surface annelle moyenne brûlée par surface combustible sur la période 1997-2019 (source : DEF, 2016)
Tableau 6 nombre d’incendies et surface brulée annuelle par région entre 1997 et 2019 (source DEF, 2019)
33
Tableau 7 nombre d’incendie et superficies touchées par écosystème forestier sur la période 1997-2019 (source DEF, 2019)
34
Le seuil retenu pour caractériser un grand incendie de forêt est fortement lié au pays et à son historique.
L’Australie, le Canada ou les État Unis d’Amérique sont régulièrement proies à des incendies considérés
comme gigantesques pour le reste du monde. En Europe, exception faite du Portugal, les feux atteignent
moins fréquemment le millier d’hectare.
Au Maroc, les feux dépassant la centaine d’hectare sont limités en nombre. En effet, 1 % du nombre des
éclosions des feux, représentent 62 % des espaces incendiés (Tableau 8 et Figure 12). De ce fait, et surtout
compte tenu du nombre de feux annuels, le Maroc pourrait qualifier les « grands incendies » comme ceux
qui dépassent 100 ha. Toutefois, et afin de pouvoir capitaliser les informations et les analyses sur les
incendies, il semble judicieux de porter une attention particulière aux feux de petite surface. Un seuil de 5
ha semblerait un bon compromis ; les feux de plus de 5 ha représentent 14,4 % en nombre, mais 91,3 % en
surface brulée.
100%
90%
Pourcentage cumulé de surface brûlée
80%
40%
30%
Feux de 0 à 100 ha :
20%
99 % des éclosions
10% 38% des surfaces parcourues
0%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
Pourcentage cumulé d'incendie
Figure 11 Répartition des incendies de forêt en surface cumulée (source DEF, 2019)
Tableau 8 Répartition des incendies par classe de superficie incendiée entre 1997 et 2019 (source DEF, 2019)
L’incendie de forêt ayant parcouru la plus grande surface enregistrée depuis 1997 s’est déclaré dans la
province d’Azilal, en juillet 1997, avec une superficie de 4943 ha (Tableau 9). Par ailleurs, l’exploitation des
données anciennes (depuis 1960), montre que l’année 1983 a été marqué par un bilan annuel de 11 289
ha ; ce qui laisse entendre qu’un ou plusieurs incendies majeurs ont eu lieu cette année. Cette information
n’a cependant pas pu être confirmée lors du diagnostic. Aussi, il est remarqué que les plus grands incendies
sont enregistrés au cours des mois d’Août.
35
Tous ces grands feux ont bénéficié d’un traitement spécial en termes de réhabilitation après incendie. À
titre d’exemple, l’incendie de Chefchaouen-Ouazzane (forêt d’Izarene) a fait l’objet d’un programme de
réhabilitation complet qui a permis la restauration de toute la surface affectée.
Tableau 9 listes des 10 plus grands incendies de forêt au Maroc (source DEF, 2019)
DPEF du lieu de départ Superficie Date de l’incendie de Heure de
(ha) forêt départ
AZILAL 4 943 26/07/1997 16:00
CHEFCHAOUEN - 4 500 23/08/2004 13:30
OUEZZANE
CHEFCHAOUEN 3 952 08/09/1999 10:45
IFRANE 3 085[1] 30/07/2001 11:20
TAZA 2 135 04/07/2000 15:00
AGADIR 2 043 01/08/2010 15:00
NADOR 1 810 03/08/2012 09:45
LARACHE 1 480 17/08/2012 11:00
CHEFCHAOUEN 1 443 02/09/2006 14:55
LARACHE 1 320 04/09/2006 13:10
AGADIR 1 200 10/08/2013 20:00
CHEFCHAOUEN 1 011 29/08/2019 06:00
Juste avant l'entrée en vigueur de la loi forestière, la circulaire du 20 août 1917 a dicté les différentes
mesures à prendre en vue de prévenir, combattre et réprimer les incendies de forêts. Elle spécifie que : (i)
dans le courant du mois de juin, des conférences basées sur les mesures préventives à prendre et les
36
consignes à observer en cas d’incendie, doivent être organisées, et (ii) le service forestier local est invité à
employer des chantiers d'ouvriers, qui seraient prêts à se rendre sur les lieux d’un sinistre pour le
combattre.
D'autres textes législatifs définissaient les rôles de la Protection Civile dans le domaine des feux de forêts.
vi. Conclusion,
Les textes législatifs et réglementaires en relation avec les incendies de forêts, sont très anciens et prévoient
des sanctions qui ne sont pas adaptées aux conditions actuelles. En effet, les aspects liés aux décharges en
milieu forestier, à l’organisation des acteurs et aux procédures d’intervention, ainsi qu’à la déclinaison
territoriale de la politique de protection des forêts contre les incendies, sont soit occultés, soit inadaptés
aux réalités actuelles. De ce fait, l'arsenal juridique actuellement en vigueur mérite d'être révisé et
complété. Deux textes essentiels sont à prévoir dans cette nouvelle stratégie de gestion intégrée des
incendies de forêts :
- un texte définissant les rôles de toutes les entités impliquées dans la surveillance, la prévention et
la lutte contre les incendies de forêts, notamment les départements et les institutions en charge
de: l'Intérieur, le Transport, l'Équipement, la Communication, les Eaux et Forêts, la Gendarmerie
Royale, la Protection Civile, les Aéroports, la Formation et la Recherche, les Collectivités Locales...;
- un texte spécifique portant sur l'organisation de la surveillance, l’alerte et les premières
interventions contre les feux de forêts, instituant les entités de coordination et définissant leurs
responsabilités et leurs missions.
Il convient de préciser qu’à ce jour, les aspects précités ne sont régis que par des circulaires
interdépartementales. Bien que le mode de fonctionnement actuel soit jugé satisfaisant aux yeux des
différents départements concernés, cette situation gagnerait à être institutionnalisée dans un objectif de
durabilité.
Les principaux départements ministériels et institutions impliqués dans la gestion des incendies de forêts,
et les éléments saillants des missions qu’ils remplissent, sont présentées ci-dessous.
38
2.2.2.1 Ministère de l’intérieur
En vertu du décret n° 2-97-176 du 15 décembre 1997, le Ministre de l’intérieur a pour compétence de veiller
au maintien de l’ordre public.
De plus, le Dahir portant loi n° 1-75-168 du 15 février 1977, relatif aux attributions des Gouverneurs, tel
qu’il a été modifié, leur donne la compétence de coordonner, sous l'autorité des ministres compétents, les
activités des services extérieurs des administrations civiles de l'État, des établissements publics, dont le
domaine d'action n'excède pas les limites des préfectures ou provinces sous leur autorité. Cette disposition
permet au Ministère de l’Intérieur d’assurer, à travers les Gouverneurs, la coordination des actions des
services territoriaux relatives à la gestion des risques naturels.
Au niveau central, le Ministère de l’Intérieur intervient dans la gestion des catastrophes naturelles
principalement à travers, la Direction de Gestion des Risques (en cours de création), le Centre de Veille et
de Coordination (CVC) et la Direction Générale de la Protection Civile.
Direction de Gestion des Dangers Naturels
Dans le cadre de la réorganisation du Ministère de l’Intérieur 2019-2020, il a été créé une nouvelle Direction
de la Gestion des Dangers Naturels. La mission principale de cette direction est de contribuer, aux côtés des
autres départements ministériels, à l’élaboration et à l’exécution de la politique gouvernementale relative
à la gestion et la réduction des dangers naturels. Aussi, elle devra contribuer à l’amélioration de la
compréhension et de prévention de ces dangers, ainsi qu’à l’accompagnement des préfectures et provinces
dans leur gestion.
Le CVC a été créé en 2007 dans le prolongement des initiatives engagées à la suite du tremblement de terre
d’Al-Hoceima, en s’inspirant de centres similaires dans d’autres pays, notamment en Grande-Bretagne
(Cabinet Office Briefing Rooms - COBRA), en France (Centre opérationnel de gestion interministérielle des
crises - COGIC) et aux Etats Unis d’Amérique (Federal Emergency Management Agency -FEMA). Il constitue
l’organe principal d’aide à la décision qui gère en temps de crise tout le cycle, depuis la prévention jusqu’au
retour à la situation normale, et cela quel que soit le type de risque. Il est placé sous l’autorité d’un Wali et
ne dispose pas d’un budget dédié. La coordination de toutes les actions est assurée à travers les autorités
locales.
Il a pour mission le pilotage des processus relatifs à la gestion des situations d’urgence, imposées
particulièrement par les catastrophes naturelles, notamment à travers des actions portant sur (i) la
prévention des risques et des menaces ; (ii) la planification des ressources ; (iii) la coordination des
interventions et (iv) le retour à la situation normale.
39
incendies. Ceci laisse entendre que la Direction de la Protection Civile a une large mission intégrant
l`ensemble des catastrophes, y compris les incendies de forêts.
Suite aux catastrophes naturelles et technologiques qui ont affecté dernièrement le Maroc, une attention
particulière a été accordée à la Protection Civile, en vue de renforcer ses capacités opérationnelles pour
répondre efficacement à chaque type de sinistre.
Forces Auxiliaires
Conformément au Dahir d’organisation de 1973, les Forces Auxiliaires ont pour missions, entre autres, le
maintien de l’ordre et la sécurité publique "concurremment avec les autres forces de police". Elles sont
dotées d’un régime militaire et mises sous tutelle du ministère de l’intérieur. Leurs missions s’exercent sur
tout le territoire en collaboration avec la Gendarmerie Royale (en milieu rural) et la police (en milieu
urbain). En cas de sinistres, les Forces Auxiliaires contribuent aux efforts de secours, de sauvetage et
d’assistance aux populations. Leur commandement, au niveau national, est réparti en deux zones : la zone
Sud (de Bouznika à Lagouira) et la zone Nord (de Skhirat à Tanger).
Elles interviennent, en soutien, dans la lutte contre les incendies de forêts, en concourant notamment à
combler le déficit en ressources humaines pendant les périodes d’intense activité et à renforcer les moyens
existants.
40
- Développer et moderniser le cadre procédural, réglementaire et législatif de gestion des risques
forestiers, tout en accordant la priorité nécessaire aux questions de gouvernance, d’inclusion et
d’intégration.
Outre le risque incendies de forêts, ce centre traite tous les aspects en liaison avec la Gestion des Risques
Climatiques Forestiers, et notamment, la veille et le suivi de la santé des forêts, ainsi que la prise en charge
proactive des questions conjoncturelles de gestion épidémiologiques et de dépérissements forestiers.
Gendarmerie Royale
La Gendarmerie Royale constitue un acteur important dans le système national de la gestion des
catastrophes naturelles, de par son caractère de force publique et son déploiement sur l’ensemble du
territoire national. Elle fait partie des organes chargés d’assurer l’application de la politique tracée dans ce
domaine.
Dans les protocoles de gestion des incendies de forêts, les unités de la Gendarmerie Royale assurent
principalement les enquêtes sur les causes des départs de feu et les poursuites judiciaires éventuelles, la
sécurisation des zones sinistrées et l’intervention aérienne en appui aux opérations des avions canadairs
des FRA par la mobilisation des avions turbo truch (niveau 3 de la procédure opérationnelle d’intervention).
A la veille de la saison à risque d’éclosion des incendies de forêts, le Ministère en charge de l’Equipement
engage des mesures préventives et de soutien aux opérations de lutte dans le cadre du plan ORSEC
(Organisation des Secours) ; à savoir principalement :
- Débroussaillement des abords des routes, des voies ferrées et des chemins classés traversant les
massifs forestiers à risque ;
41
- Installation des panneaux de sensibilisation aux dangers des feux de forêts ;
- Engagement, en cas d’incendies à enjeux, des unités mobiles avec leurs engins de génie civil pour
l’ouverture des tranchées pare-feu et des chemins forestiers facilitant l’accès des troupes
d’intervention terrestres.
Dans le cadre de ses attributions, le Ministère de l’Économie et des Finances (MEF) assure le contrôle des
recettes et dépenses publiques et veille à la mise en œuvre des mesures imposées au niveau nationale en
termes de visibilité, d’efficacité et d’efficience budgétaires.
En effet, l’ampleur des besoins budgétaires pour le développement et la rareté des ressources financières,
exigent de définir des priorités au niveau national. C’est dans ce contexte que le MEF siège en tant que
membre permanent dans le comité directeur de prévention et de lutte contre les incendies de forêts. Il
analyse et facilite la mobilisation des fonds aux partenaires concernés, au niveau de leurs budgets
respectifs, afin d’assurer la mise en œuvre des actions dont ils ont les prérogatives dans le système de
gestion des feux de forêts.
A titre d’exemple, la collaboration entre le DEF et le MEF depuis 2005 a permis de renforcer le budget
destiné aux projets de prévention et de lutte contre les incendies de forêts (actions directes), qui a passé
de 16 millions de DH/an en 2006 à 65 Millions de DH/an actuellement.
La DMN, a pour rôle de fournir les informations météorologiques et climatologiques nécessaires pour
satisfaire les besoins des usagers au niveau national et assurer les échanges internationaux de données en
application des accords ratifiés par le Maroc.
L’observation des phénomènes météorologiques est faite sur la base du réseau national des stations
d’observation qui comprend près de 200 stations d’observation dont 56 synoptiques (avec présence
humaine).
La DMN assure une veille météorologique 24h/ 24h et 7 jours sur 7. Elle informe les autorités concernées
avec un délai d’anticipation qui dépend des données disponibles et des possibilités qu’offrent les
équipements dont elle dispose. Ses données sont quotidiennement utilisées dans les cartes de risque
produites par le DEF, dans le cadre d’une convention signée entre les deux parties.
Les conseils communaux disposent de compétences importantes en matière de gestion des risques
naturels. Ils constituent un élément incontournable dans tout effort de prévention, de lutte et de
réhabilitation.
En effet, la loi organique n° 14-113 donne aux présidents des communes des prérogatives importantes en
matière de gestion des risques naturels et en matière d’urbanisme, notamment en ce qui concerne la
préparation des plans et leur exécution. Ainsi, en matière de police administrative, il est attribué au
président du conseil (article 100) de veiller à l’entretien des cours d’eau et de prendre les mesures
nécessaires pour la prévention des incendies, des risques, des inondations et des autres catastrophes. De
42
plus, le président du conseil est dans l’obligation d’organiser l’usage du feu afin de prévenir le
déclenchement des incendies.
De son côté, l’article 90 de la même loi permet au conseil communal d’exercer les compétences transférées
de l’État en matière de réalisation et d’entretien des petits et moyens aménagements et équipements
hydrauliques.
D’autres instances de concertations au niveau territorial, jouent un rôle important dans la recherche de
synergie entre les acteurs locaux dans le domaine de la prévention et la lutte contre les incendies de forêts
(conseils régionaux et provinciaux).
Les départements ministériels et les institutions directement impliqués dans la gestion des incendies de
forêt, ainsi que leurs missions sont synthétisées ci-dessous (Tableau 10) :
Tableau 10 Principaux acteurs et leurs missions dans la gestion des incendies de forêt
La problématique des incendies de forêts a constitué depuis fort longtemps, une préoccupation majeure
des pouvoirs publics au Maroc. Cependant, l’année 2001 constitue un tournant dans la démarche
poursuivie pour essayer d’endiguer la progression de ce fléau ; un plan national interdépartemental a été
élaboré, avec la participation de l’ensemble des partenaires concernés. Il s’agit du Plan Directeur pour la
prévention et la lutte Contre les Incendies de forêts (PDCI), qui a permis la mise en place d'un programme
pluriannuel d’actions de prévention et de lutte.
En matière de prévention, depuis 2005, les supports médiatiques nationaux sont régulièrement utilisés
pour sensibiliser le grand public aux risques et aux conséquences des incendies de forêts.
En 2009, le Maroc adopte une démarche innovante en matière de cartographie des risques. Il s’agit de
cartes de risques statiques et dynamiques, généralisées progressivement à l’ensemble des régions
forestières du Royaume, en commençant par la région du Rif (Nord du Maroc).
Parallèlement, la Défense des Forêts contre les Incendies (DFCI), basée sur la trilogie classique (voies
d’accès, points d’eau et zones d’appui aux opérations de lutte), a permis de réaliser progressivement un
quadrillage du terrain en équipements préventifs, adaptés aux moyens d’intervention. La surveillance des
massifs forestiers, qui repose principalement sur l’association de moyens fixes (postes-vigies) et mobiles
(patrouilles de surveillance), a vu ses réseaux se renforcer.
En 2011, et en plus des avions turbo trusch et des C130 existants, le Maroc a renforcé sa flotte aérienne de
lutte contre les incendies par l’acquisition progressive de 5 avions bombardiers d’eau CL415 (canadairs).
En 2013, l’ordre d’opération feux de forêt est réalisé avec l’appui du service forestier américain (l’USFS).
L’ordre d’opération définit les règles à suivre en cas d’intervention et prévision
des interventions, pour les différents acteurs opérationnels.
En 2014, la cartographie des risques couvre tout le territoire national, et un
système dynamique web de prévision est développée et partagé entre les
partenaires, afin de permettre la consultation en ligne de l’évolution quotidienne
des risques, en fonction des conditions météorologiques.
Enfin, le retour d’expérience de ces dernières années a permis de réorganiser le
mode d’intervention en renforçant la coordination au niveau de la chaîne de
commandement, lors de l’engagement des opérations de lutte.
44
2.3.2 Phases saillantes de couverture du risque
45
• Renforcement des actions d’encadrement et d’équipement du domaine forestier, ainsi que la
sensibilisation du public aux risques d’incendies ;
• Renforcement du parc national en véhicules adéquats de premières interventions, du
ravitaillement, du commandement et de transmission ;
• Équipement des unités de lutte en matériel adapté ;
• Entretien et fonctionnement des avions de la Gendarmerie Royale et des Forces Royales Air
intervenant dans la lutte aérienne contre les feux de forêts ;
• Adoption d’une procédure interdépartementale de coordination des opérations terrestres et
aériennes contre les feux ;
Recadrage du PDCI
A partir de 2005, et suite aux orientations du comité directeur, le DEF a recadré les priorités de gestion des
feux de forêts selon les urgences et a adapté les actions à mettre en œuvre, en fonction du retour
d’expérience du terrain. Ainsi des programmes d’investissements rationnalisés de DFCI, à court, moyen et
long terme ont été opérés à travers des contrats programmes triennaux et décennaux territorialisés sur les
périodes 2005-2014.
De même, un effort important a été développé en matière d’aménagement et d’équipement des aéroports
et aérodrome stratégiques (Tanger, Nador, Tétouan, Rabat, Fès-Saiss, Taza) pour une meilleure
opérationnalisation des interventions de lutte aérienne ;
46
Période 2008- 2019
47
deux fois par jour, offrent également la possibilité de suivre l’évolution du feu. Ce système est validé
aussi par les données issues du système d’information européen sur les incendies de forêts (EFFIS).
• Estimation de la sévérité de l’incendie : l’utilisation des images satellites de haute résolution
(Landsat) permet d’estimer la sévérité et les dommages engendrés par le feu sur la végétation, et
d’évaluer la dynamique de régénération post-incendie.
• Système de Géolocalisation des véhicules d’interventions (VPI) : c’est une plateforme de
géolocalisation de l’ensemble des VPI, qui permet de repérer et de suivre, en temps réel, les
opérations de pré-positionnement de chaque véhicule dans les massifs à risque. Ce système a permis
de rationaliser et d’optimiser la mobilisation des VPI intra et inter-régions et dans les provinces, de
façon à intervenir le plus rapidement possible sur le lieu de l’incendie.
Le cycle de gestion du risque des incendies de forêts, qui a été adopté en 2010 par le comité directeur,
comporte les 4 phases suivantes : la prévention, la prévision, la préparation et la lutte, et enfin la
réhabilitation (Figure 13).
Préparation
Les démarches et procédures adoptées par l’ensemble des acteurs dans le domaine de la gestion des
risques d’incendies de forêts, en rapport avec le cycle de gestion de feux, peuvent être résumées comme
suit :
2.3.3.1 Prévention des incendies
Définition et principes
La prévention englobe toutes les actions qui visent la résorption des conditions favorisant les éclosions des
incendies, il s’agit principalement de :
• La réglementation, qui peut conduire à :
48
- la mise en œuvre de prescriptions pour limiter les feux, comme par exemple l’intervention auprès
du Ministère de l’Équipement et du Transport, de l’ONCF et de l’ONE pour l’entretien et le
débroussaillement des accotements des routes, des voies ferrées et des emprises de lignes de
haute tension, traversant les massifs forestiers.
- l’interdiction, en saison estivale, des activités humaines qui font usage du feu en forêts ; cette
approche nécessite de disposer d’une bonne connaissance des causes de feux.
• La sensibilisation du grand public et de tous les acteurs susceptibles d’être concernés : diffusion de
spots de sensibilisation sur les chaînes des télévisions et d’annonces à la radio, conférences de
vulgarisation au niveau des douars, des souks….
La prévention englobe également les actions qui permettent de limiter la sensibilité des peuplements et
espaces naturels au feu, comme la sylviculture ou le débroussaillement préventif.
Bien qu’il ne soit pas pratiqué au Maroc, le feu est utilisé dans certains pays méditerranéens pour appliquer
une sylviculture préventive : le brûlage contrôlé permet de réduire la quantité de biomasse des strates
basses. Fait de manière contrôlée, avec des moyens de sécurité, pendant une période adéquate, les feux
ainsi utilisés, sont de plus faible intensité et permettent d’intervenir efficacement sur des parcelles
stratégiques.
Réglementation
L’état actuel de la réglementation dans le domaine de la prévention des incendies de forêts a été traité au
niveau du chapitre 2.2.1.
Tableau 11 Origine des incendies de forêts au Maroc pour la période 20012-2019 (source : DEF 2019)
Le nombre de personnes identifiées comme étant à l’origine des départs de feux (volontaires ou
involontaires) est très faible (2%). Par ailleurs, les causes les plus souvent citées sont : les actes volontaires,
la foudre, les incinérations (chaumes, carbonisation …), les travaux agricoles et forestiers, les mégots de
cigarette, la cuisson d’aliments et l’extraction de miel. Ces causes sont généralement liées aux activités
49
pratiquées par les usagers des espaces forestiers, à savoir : la récréation, le tourisme, la chasse, le
pastoralisme, les activités associées aux occupations temporaires, les défrichements.
La liste pourrait être complétée par d'autres causes structurelles moins souvent évoquées, il s’agit
notamment, (i) des conflits sur le foncier et l’anticipation des opérations de délimitation qui se traduisent
par des mises à feu des formations ligneuses, neutralisant ainsi la présomption de domanialité et (ii) de la
prévention des dégâts causés par la faune sauvage aux cultures des riverains, particulièrement le sanglier.
Information et sensibilisation
Avant 2005, les actions de sensibilisation du grand public, menées par le DEF et ses partenaires, n’avaient
qu’une portée locale et se limitaient principalement à la mise en place de panneaux de sensibilisation aux
abords des routes, à la pose d’affiches dans certaines administrations et à l’organisation de réunions des
comités provinciaux.
Durant la période 2006-2019, le DEF a accumulé graduellement une bonne expérience dans la conception
et la diffusion de supports pédagogiques de sensibilisation. Un véritable dispositif de communication et de
sensibilisations du public a été construit autour de l’idée qu’un acte anodin d’imprudence peut entraîner
de graves dommages écologiques et économiques, allant même parfois provoquer des drames de perte de
vies humaines. Le dispositif mis en place comprend plusieurs facettes :
• la diffusion en différentes langues (arabe, français, tamazight), durant la saison à risque et pendant
les heures de grande écoute, de 12 spots télévisés sur les chaînes nationales et 9 messages
radiophoniques spécifiques et génériques, ayant un contenu cohérent et diversifié basé sur
l’interpellation, l’exposition du problème des incendies de forêts et la révélation de la solution ;
• la distribution dans les lieux publics d’affiches, de dépliants et de brochures, rédigés en arabe et en
français : écoles, administrations, routes et autoroutes, souks, douars... ;
• l’affichage de panneaux de sensibilisation au niveau des abords des principales routes et autoroutes
et particulièrement à la sortie des grandes villes et vers les massifs forestiers les plus sensibles ;
• l’organisation de points de presse pour la sensibilisation de la presse écrite et audiovisuelle, quant
à l’état d’avancement de la campagne de prévention et de lutte contre les feux de forêts.
Ces campagnes de sensibilisation ont provoqué une grande médiatisation de la problématique des
incendies de forêts auprès des citoyens à travers la presse écrite et audiovisuelle.
Il s’agit ici de toutes les actions permettant d’appréhender et d’anticiper les contextes favorables aux
incendies. Elles permettent de déclencher un processus d’alerte opérationnel et de première intervention,
en vue de combattre tout départ de feu dans les meilleurs délais. En effet, plus l’incendie prend de
l’ampleur, plus il est difficile de le combattre et plus il exige l’engagement de moyens plus lourds et plus
coûteux.
50
démarche adoptée pour l’évaluation des risques d’incendies de forêts, peut être qualifiée d’innovante et
adaptée au contexte marocain. Deux types de cartes de risque ont été développés :
• « Cartes statiques », principalement destinées à l’aménagement des espaces forestiers, reposant
sur les composantes à évolution temporelle lente ou stables du risque d’incendie : topographie,
données climatiques, historique des feux, etc. Leur durée de validité est d’une à plusieurs années,
selon la vitesse d’évolution de certaines de ses composantes (notamment l’occupation du sol) ;
• « Cartes dynamiques », à caractère essentiellement opérationnel, qui prennent en compte
l’évolution des conditions météorologiques au quotidien, voir même pour une partie de la journée,
dans le cas de changement brutal.
Il est important de rappeler que l’état des trois éléments composant le triangle du feu, varient dans le
temps. Cette variation peut être rapide (quotidienne, hebdomadaire,…) ou au contraire lentes (annuelle,
pluriannuelle). A titre d’exemple, le combustible peut subir une variation très rapide, dans la mesure où sa
teneur en eau suit de très près l’humidité relative de l’air ; on parle dans ce cas de (« combustible à 1
heure »). Par contre, la variation du combustible peut être très lente, à cause par exemple de la fermeture
du couvert dans un peuplement forestier conduisant, au terme de quelques années, à la réduction du sous-
bois.
La méthodologie utilisée pour élaborer les cartes de risque a respecté ce principe de base, tout en
s’appuyant sur les données disponibles ou facilement mobilisables :
Pour la source de chaleur, la meilleure information disponible s’est avérée être la Pression Annuelle de Mise
à Feu (PAMF), traduisant de façon synthétique l’action de l’homme, responsable de la quasi-totalité des
départs de feux, sans que l’on puisse à ce stade analyser plus en détail, les causes exactes et les
emplacements privilégiés de départs de feu,
Pour le combustible, le choix s’est porté sur la carte des types de peuplements forestiers de l’Inventaire
Forestier National (IFN), seul document suffisamment précis couvrant la totalité du pays, dont il a fallu
cependant mettre à jour les parties les plus anciennes et, surtout, compléter la nomenclature par une
description détaillée de la végétation arborée, arbustive et herbacée. Ceci a nécessité des visites
systématiques au sol, afin de transformer ladite description en carte des types de combustible.
Pour le comburant, la carte du relief (pente et exposition) a été combinée à celle des vents dangereux
(direction et vitesse), pour mettre en évidence leur action potentiellement aggravante sur l’éclosion
(topo-climat) et la propagation (vent relatif).
Figure 13 carte des phases d’extension d’élaboration des cartes de risque à l’échelle
nationale (Source, DEF, 2014)
De nombreuses cartes intermédiaires ont été élaborées à partir de ces données, parmi lesquelles on peut
citer ; (i) la Pression Annuelle de Mise à Feu (PAMF), égale au nombre moyen annuel de départs de feu dans
chaque commune rurale ; (ii) le Risque Moyen Annuel (RMA), égal à la surface moyenne annuelle brûlée
dans chaque commune rurale ; et (iii) la Surface Menacée (SM), égale à la surface potentielle qu’un feu
peut parcourir en un lieu donné.
Par ailleurs, indépendamment de son impact sur la forêt et les biens matériels et humains, la notion de
risque d’incendie de forêts est définie, à l’instar des autres risques naturels ou industriels, comme étant
« la probabilité qu’un phénomène d’intensité donnée se produise en un lieu donné ». Cette définition
englobe deux éléments essentiels : l’occurrence et l’intensité, qui ont été intégrés dans l’élaboration des
cartes de risque, en respectant les principes généraux du triangle du feu. La probabilité d’éclosion,
représente l’occurrence de départ de feu (probabilité qu’un feu démarre en un lieu donné), alors que
l’intensité du feu, représente la puissance calorifique dégagée par un feu qui se propage (puissance
mesurée en chaque point en kW/m).
Des cartes statiques de probabilité d’éclosion et d’intensité des feux
Conformément à la réalité de ces dernières années, la carte de la Probabilité d’Éclosion montre des valeurs
élevées dans tout le nord du pays, notamment dans le Nord-Ouest et le Rif occidental, qui, bien que
climatiquement moins secs, sont fortement exposés à la pression de l’homme, en particulier à proximité
des villes (Figure 15).
52
Figure 14 Carte de la probabilité d’éclosion (Source, DEF, 2014)
La carte d’intensité des incendies (Figure 16) montre, au contraire, un danger potentiel beaucoup plus
variable dans l’espace, du fait de l’hétérogénéité du relief, de la végétation, du régime des vents,…
53
Des cartes de risque dynamiques quotidiennement mises à jour
Les cartes de risque dynamiques des incendies de forêts (carte de la Probabilité d’Éclosion et carte de
l’Intensité du Feu) sont actualisées automatiquement, deux fois par jour, à partir des prévisions
météorologiques réalisées, selon le processus décrit sur le schéma ci-joint. Elles sont ensuite mises en ligne,
et peuvent être consultées, en temps réel, par l’ensemble des acteurs (Figure 17).
Figure 16 Organisation et mise à disposition des données de calcul des cartes de prévision (Source, DEF, 2009)
Une interface dynamique web conviviale a été développée de manière à permettre la consultation de ces
cartes à distance sur Internet, moyennant un code d’accès. En plus des cartes de risque, la base de données
installée sur le serveur permet d’afficher différents fonds de cartes et de faire apparaître la position des
feux antérieurs. L’interface permet également de consulter les prévisions météorologiques de base ayant
servi au calcul des risques (température, hygrométrie, vitesse du vent), de manière à affiner l’analyse en
vue de prendre les décisions opérationnelles nécessaires. Des exemples d’interfaces sont présentés dans
les figures 18 à 20.
54
Figure 17 Carte de localisation des incendies (Source, DEF, Figure 18 Carte de la probabilité d’éclosion journalière (Source,
2012) DEF, 2012)
55
Figure 20 Schéma des types de pistes et aménagement DFCI (Source, Colin et al. 2001 - FAO)
Il n’y pas de normes reconnues pour déterminer la densité d’un réseau de pistes à implanter dans un massif
forestier. À titre indicatif, l’Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement
et l'agriculture de France (IRSTEA) préconise en zone méditerranéenne des densités de piste comprises
entre 1 à 3 km/100 ha. En Espagne, les règles sont de 1 à 1,5 km / 100 ha pour les pistes principales et 0.6
à 2 km / 100 ha pour les pistes secondaires. Le type du relief, les scénarii possibles de propagation, la
sensibilité de la zone aux incendies, la nature des infrastructures et la présence des populations à protéger,
sont autant de paramètres à prendre en compte pour adapter cette densité.
La recommandation du plan national (PDCI) était de réaliser à l’échelle nationale, sur une période de dix
ans, l’ouverture de 1.590 km et l’entretien et la réhabilitation de 5.300 km de pistes forestières. Bien que
l’objectif ait été atteint, le besoin se fait toujours sentir au niveau des zones à haut risque, notamment dans
les régions de Taza, Chefchaouen, Al Hoceima et Larache. Le tableau 12, ci-dessous, présente les pistes
forestières existantes, par région administrative.
Une dissémination des points d'eau pour le réapprovisionnement rapide des véhicules
Le ravitaillement des engins de lutte s’effectue par le biais de points d’eau, judicieusement implantés sur le
terrain, de manière à réduire les délais de réapprovisionnement des véhicules. Ces points d’eau sont de
différents types : plans d’eau naturels ou artificiels, citernes fixes ou mobiles, bouches ou poteaux
d’incendie branchés sur le réseau d’eau potable.
La majorité des points d’eau aménagés au Maroc sont en béton, fermés, semi-enterrés et d’une capacité
de 30 à 50 m3. Ils sont souvent alimentés naturellement par captages de sources ou d’eau de pluie à partir
de ravins avec un filtre en amont. Les citernes mobiles métalliques ou en tissu imperméable, qui ont
l’avantage d’être déplaçables près des zones de lutte, mais de capacité moindre (2 à 25 m 3), sont peu
utilisées.
Plusieurs facteurs sont à prendre en considération pour déterminer la densité et les sites d’implantation
des citernes. Il s’agit essentiellement : du mode de leur remplissage, du risque d’incendie, de la
topographie, du type de véhicule à ravitailler et de l’éloignement des autres points d’eau.
Dans ce domaine, la recommandation du PDCI était de réaliser 300 points d’eau dans les zones à haut
risque, sur une période de dix ans. Avec 258 points d’eau implantés, le taux de réalisation était de 86% à
l’échéance du plan (100% actuellement). Cependant, un besoin en aménagement de points d’eau
supplémentaires existe toujours dans certains massifs forestiers. Le tableau 13 donne l’état actuel des
points d’eau DFCI, ainsi que le taux de couverture pour 100 km2 de superficie boisée. La carte de l’annexe
5 illustre ces deux données sur l’ensemble du territoire national.
Tableau 13 points d’eau DFCI par région administrative et leur densité (source DEF, 2019)
Tableau 14 Tranchées pare-feu par région administrative et leur densité (Source : DEF, 2019)
58
2.3.3.2.3 Réseau de surveillance terrestre et aérien
Tableau 15 Guetteurs par région administrative et leur densité (source : DEF, 2019)
(A vérifier ce tableau également impérativement en y intégrant les guetteurs de PV et les Guetteurs hors
postes vigie)
59
Total 595 0,8
Tableau 16 Postes vigie par région administrative et leur densité (source : DEF, 2019)
60
Pendant la saison des incendies, les unités de gestion consultent quotidiennement (à partir de 8h30)
l’application web relative aux cartes de prévision du risque d’incendie (éclosion et propagation), afin
d’identifier les zones à haut risque. Au vu des desdites prévisions, les consignes portant sur les lieux de pré-
positionnement et sur les itinéraires de patrouille sont transmises aux responsables des VPI, qui sont
préalablement positionnés dans des sites relais, permettant l’accès rapide aux forêts et cantons les plus
fréquemment touchés par les incendies.
Dans un souci d’optimisation de l’utilisation des VPI, le DEF a mis en place à partir de 2016, une plateforme
de géolocalisation de ces véhicules, permettant de les repérer et de suivre en temps réel leur position
exacte. Ce système permis de rationaliser la mobilisation des VPI intra et inter-régions et provinces, de
façon à intervenir le plus rapidement possible sur le lieu de l’incendie (Figure 22).
La phase de préparation à l’intervention est décrite dans l’Ordre d’Opération Feux de Forêt de 2013. Cette
phase, d’une importance capitale, englobe aussi bien les activités propres au DEF que celles assurées dans
un cadre partenarial avec l’ensemble des acteurs concernés. Il s’agit notamment de :
• En interne : passation des contrats programme, vérification des équipements (matériel roulant,
matériel de lutte, habillement, moyens de communication et de positionnement, matériels de
campement, produit retardant …) et des infrastructures DFCI ;
• Entre les partenaires : communication et sensibilisation, débroussaillement et nettoiement (bandes
de sécurité des infrastructures publiques et privées situées à proximité ou dans les forêts),
61
coordination au niveau des wilayas et des provinces, finalisation et mise en place du dispositif de
prévention et de lutte avec les partenaires, exercices de simulation …
Il s’agit de toutes les actions visant la limitation de la progression du feu. Elles englobent les dispositions
prises pour se doter du matériel nécessaire, afin de rendre les équipes de lutte opérationnelles, ainsi que
l’ensemble des procédures mises en place, pour partager et définir les rôles et l’ordre de marche de
l’ensemble des intervenants.
A ce sujet, il y a lieu de préciser qu’une intervention n’est pas toujours définie et comptabilisée de manière
identique pour tous les acteurs concernés. A titre d’exemple, pour la Protection Civile, une intervention est
comptabilisée dès lors qu’elle entraine une mobilisation des moyens humains et matériels, même en cas
de fausse alerte. Pour le DEF, une intervention est comptabilisée dès qu’un incendie est signalé et qu’une
intervention effective sur le terrain est nécessaire.
63
Figure 23 Procédure de mobilisation de l’aviation (Source : DEF 2007)
Tableau 17 Répartition des VPI et sapeurs forestiers selon les régions administratives (Source : DEF 2019)
64
ED DAKHLA - OUED ED-
0 0,00% -
DAHAB
FES - MEKNES 18 0,20% 85
GUELMIM - OUED NOUN 0 0,00% -
LAAYOUNE - SAGUIA AL
0 0,00% -
HAMRA
MARRAKECH - SAFI 2 0,00% 10
ORIENTAL 18 0,10% 75
RABAT - SALE - KENITRA 13 0,30% 35
SOUSS - MASSA 6 0,10% 35
TANGER - TETOUAN - AL
29 0,80% 112
HOCEIMA
Total 95 0,10% 380
65
accroissement marqué en 2016 et en 2017. L’essentiel des interventions ont été réalisées dans le nord du
pays en 2017, avec 25 localités concernées ; 104 interventions ; 297 heures de vol et 783 écopages. Le
cumul des heures de vol d’instruction entre 2011 et 2017 a atteint 1143 heures.
En ce qui concerne les interventions aériennes de la flotte nationale, mobilisées dans le cadre de la
coopération internationale, il y a lieu de préciser qu’elles ont atteint 65 interventions en 2017 (221 heures
de vol et 821 écopages). Ces interventions ont été réalisées en grande partie au Portugal et dans une
moindre mesure en Italie.
550 517:35
500
450
400
350 301:45 292:45 411:45
300
250
200 168:45 254:30
220:20
150
100
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Figure 25 Nombre d’heures de vol par an (source : FRA, bilan de l’activité aérienne – janvier 2018)
66
1604
1600 INTERVENTIONS ECOPAGES
1400 1230
1200
600 464
400 250
169
117
200 35 70 61 68 66
0
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017
Figure 26 intervention et écopages réalisés annuellement (source : FRA, bilan de l’activité aérienne – janvier 2018)
67
niveau 2 au niveau 3, on constate une diminution considérable des heures de vols des avions turbo trusch
(Tableau 18).
Durant la période estivale, le Groupement aérien de la Gendarmerie Royale met sous-pression, 4 équipes
de Turbo Thrush, du lever au coucher du soleil, prêts à décoller dans un délai de 20 mn après alerte. En
fonction de la disponibilité des avions et de l’ampleur des incendies, le groupement aérien pourra mettre
jusqu’à 10 Turbo Thrush en ligne de vol.
Il est à noter que les heures de vol présentées ci-dessous ne comprennent pas les heures de formation
relatives à l’entrainement nécessaire au maintien de compétences des équipages. Ces heures s’élèvent
annuellement à 200 heures de vol.
Tableau 18 Evolution du nombre de rotations et heures de vol de la Gendarmerie Royale [SOURCE,GR 2017]
La réhabilitation des zones brûlées consiste en une série d'actions à réaliser, à différentes échéances (court
et long terme), en fonction de l’analyse de la sévérité de l’incendie et de son impact sur la vitalité du
peuplement forestier affecté. En effet, dès la maîtrise des incendies, les unités de gestion territoriales du
DEF engagent le processus de réhabilitation des espaces affectés. Ainsi, une série de mesures visant en
priorité la protection des sols contre l’érosion et le nettoiement du site en appliquant les techniques
adéquates (recépage, taille ou coupe des arbres endommagés).
A moyen terme, et en fonction des conditions naturelles et socio-économiques, la reconstitution du
peuplement forestier endommagé par l’incendie, est assurée soit par régénération naturelle (rejets de
souches, drageons ou semis), soit par régénération artificielle (utilisation de plants élevés en pépinières).
En effet, le degré d’altération de la végétation n’est pas toujours uniforme à cause de l’hétérogénéité des
facteurs de milieu (topographie, végétation, météorologie). Le statut du site parcouru par l’incendie (parcs
naturel, aire protégée, forêts à haute valeur écologique, etc.) peut également orienter les opérations de
réhabilitation. Il convient de préciser que ces opérations ne sont pas effectuées systématiquement pour
tous les incendies, mais seulement pour les feux les plus importants.
68
Les changements physiques induits par le feu, notamment la sévérité et la dynamique de régénération
après l’incendie, sont facilement détectables à l'aide d’indices de végétation, basé sur les images
satellitaires multi spectrales. Cette technique pourrait permettre au gestionnaire de décider sur le type et
l’intensité des actions à mener sur les espaces incendiés pour leur réhabilitation. A titre d’exemple, la forêt
d’Izarene (Ouazzane), incendiée en 2004 sur une superficie de 4.500 ha de pins, est actuellement
reconstitué à 100%, avec la mise en place d’ouvrages d’ingénierie anti-feu, à savoir les pistes forestières,
les tranchés pare-feu, les points d’eau … (Figure 28).
Figure 27 Contour du feu de 2004 numérisé sur orhophoto (Source : DEF, 2010)
Au Maroc, les seules variables bien documentées sont celles relatives à l’historique des incendies de forêts.
A elles seules, il serait hasardeux de prévoir les perspectives d’évolution du risque liées à d’autres facteurs,
plus complexes et difficiles à appréhender ; il s’agit notamment :
• Des effets du changement climatique ou des changements globaux auxquels sera soumis le pays
dans les 10 à 20 années à venir. Ces changements sont entachés d’incertitudes, tant dans leurs
effets concrets à court terme que dans la nature et la rapidité de leur manifestation.
• De l’effet également de la politique de prévention et de lutte contre les incendies de forêt,
notamment à travers la mise en œuvre de la présente stratégie.
Quoi qu’il en soit, le coût de l’inaction n’est plus à démontrer en matière de risque naturel. Une certitude
semble bien être partagée par tous les acteurs : « le risque d’incendie de forêt va augmenter dans les
années à venir ».
L’expérience cumulée par les différents intervenants dans la prévention et la lutte contre les incendies de
forêts, ainsi que, les ateliers de concertation, menés dans le cadre de l’élaboration de cette stratégie ont
permis d’identifier les Atouts, les Faiblesses, les Opportunités et les Menaces, dans ce domaine. Les
principaux éléments de l’analyse SWOT (AFOM) effectuée sont résumés ci-après.
i. Atouts
Les atouts identifiés sont de différents ordres :
ii. Faiblesses
Malgré les efforts investis et les progrès accomplis, certaines insuffisances sont relevées par l’analyse
SWOT. Elles sont énumérées ci-dessous selon les mêmes catégories que les atouts.
Des faiblesses d’ordre politique et institutionnel
Malgré les acquis dans ce domaine, deux faiblesses majeures ont été identifiées :
• Un véritable document d’une stratégie intégrée et territorialisée, collectivement validée et
portée par l’ensemble des acteurs, fait défaut. Les organes et le système de gestion
interministérielle en vigueur n’ont pas d’existence légale, ce qui représente un risque quant à
leur durabilité ;
• La prédominance de la logique sectorielle verticale et du cloisonnement des structures, limite
les possibilités d’amélioration de la gestion intégrée des feux de forêts, notamment en matière
de coordination des programmes de recherche sur les feux de forêts, de partage des bases de
données, d’établissement de plateformes d’échange des connaissances et de partage des
expériences, de mutualisation des programmes et des ressources de la formation.
Des faiblesses d’ordre humain, matériel, organisationnel et financier
En effet, des progrès importants restent à accomplir dans les domaines :
70
• des connaissances sur les feux de forêts, notamment sur les causes des incendies, de la
définition des rôles et des responsabilités, des référentiels techniques (guides pour les
différentes composantes et segments du cycle de gestion intégrée des feux de forêts), de la
capitalisation et de la valorisation communes des acquis du retour de l’expérience ;
• du renforcement des capacités, en termes d’information, de formation, de mobilisation,
d’engagement, de coordination et de ressources au niveau des services déconcentrés, qui ne
sont pas au même niveau et qui sont parfois en deçà des attentes des partenaires.
iii. Opportunités
Les opportunités identifiées sont en relation avec les développements constatés au niveau international,
notamment les objectifs de développement durables (ODD) et l’importance qu’y occupent la préservation
et la gestion durable des ressources naturelles et des écosystèmes terrestres. Elles sont également liées
aux engagements pris par le pays, dans le cadre des accords/conventions internationales en relation avec
la gestion des ressources et des catastrophes naturelles (Cadre de Sendai, Lutte contre la désertification,
biodiversité, changement climatique, Stratégie nationale de gestion des risques naturels …). Il s’agit
principalement de :
• Fort engagement politique sur la voie du développement durable au niveau national, traduit
par le processus d’élaboration de la charte nationale de développement durable et de ses plans
d’action sectoriels, et couronné par la stratégie « Forêts du Maroc 2020-2030 » présentée
devant Sa Majesté Mohamed VI, en février 2020.
• La place et la priorité accordées à la prévention et à la lutte contre les risques naturels,
notamment le risque d’incendie de forêts, au niveau mondial et régional (Méditerranée), et les
échanges de connaissances et d’expériences qui en sont issus ;
• Un sursaut de prise de conscience face au changement climatique, aux risques naturels dont
les incendies de forêts, à leurs impacts économiques, sociaux et environnementaux et à la
nécessité d’adaptation à ces impacts ;
71
• Un développement important des connaissances et de la coopération internationale et
régionale dans le domaine des feux de forêts, au cours des deux dernières décennies ;
• La mise en place de la régionalisation avancée et de la déconcentration administrative, axées
sur le développement durable intégré, tenant compte des réalités territoriales et de leurs
impacts sur la planification et la programmation de toutes les actions de préservation et de
valorisation des ressources naturelles.
iv. Menaces
Les principales menaces qui guettent le renforcement des acquis et l’amélioration des approches engagées
pour la prévention et la lutte contre les incendies de forêts au Maroc, peuvent être résumées comme suit :
• L’accroissement démographique et les besoins en développement sociétal (activités
économiques, touristiques/récréatifs, pratiques agricoles/pastorales …) ;
• Le rythme du changement climatique et son impact sur le régime des feux de forêts, face à la
résilience et à la capacité d’adaptation des écosystèmes forestiers ;
• Un changement dans les priorités gouvernementales pourrait compromettre la dynamique en
vigueur et les progrès accomplis dans les domaines de la gestion interministérielle des feux de
forêts ;
• Des mesures d’austérités pourraient également affecter le financement des projets de mise en
œuvre de la nouvelle stratégie.
Conclusion
Au Maroc, les conséquences des changements climatiques sur les incendies de forêts sont déjà
perceptibles. En effet, sur les cinquante dernières années, une prolongation de la période des incendies est
observée, s’étalant actuellement sur 6 à 7 mois (de Mi-avril à Mi-Novembre) au lieu de 4 mois (de Juin à
Septembre).
Dans ce contexte marqué par une forte probabilité d’aggravation des risques, le Maroc a opté pour une
nouvelle stratégie nationale intersectorielle de prévention et de lutte contre les incendies de forêts. En
effet, le plan directeur, élaboré en 2001, est arrivé aujourd’hui à terme et doit être actualisé en prenant en
compte :
- les acquis et le retour des expériences des années antérieures, en matière de planification et
de réalisation des actions de prévention, de prévision et de coordination des opérations
d’interventions contre les incendies,
- l’ensemble des éléments de connaissance du risque d’incendie de forêt actuellement
disponibles,
- les attentes et les nouvelles propositions de l’ensemble des acteurs concernés.
La nouvelle stratégie nationale intersectorielle s’appuie sur un état des lieux des incendies et des
nombreuses actions engagées, constituant le socle des connaissances dans ce domaine, afin de créer un
cadre national technique, juridique et opérationnel, dans lequel les démarches territoriales de prévention
des incendies de forêt pourront être menées. Ce cadre appelé à s’intégrer aux plans d’aménagement du
territoire et aux stratégies opérationnelles mises en œuvre, devra s’enrichir de réflexions nourries par des
exemples internationaux.
72
Afin d’adapter la réponse au plus près des problématiques de terrain, une échelle locale d’action est
envisagée, sous forme de plans territoriaux qui devraient permettre :
- de décliner les cartes nationales de risque à une échelle spatiale plus pertinente et délimiter
les zones de risque subi (impacts des feux) et les zones de risque induit (éclosion des feux) ;
- de recenser l’ensemble des actions déjà mise en œuvre en matière de prévention, de prévision
et de lutte (DFCI, moyens de lutte, …)
- d’assurer la concertation avec l’ensemble des acteurs et de mobiliser les partenaires de la
prévention des incendies de forêt (associations professionnelles, entreprises forestières,
chasseurs, apiculteurs, agriculteurs, éleveurs, activités touristiques, loisirs, …),
- de proposer, en fonction des recommandations de la stratégie nationale, des schémas
d’organisation pour la préparation, le pré-positionnement, le déclenchement des alertes et
l’intervention contre les feux.
73
3. GESTION INTEGREE DES INCENDIES DE FORETS : NOUVELLE VISION ET AXES STRATEGIQUES
La nouvelle stratégie nationale intersectorielle de gestion intégrée des risques d’incendies de forêts, à
l’horizon 2030, émane de la volonté des pouvoirs publics marocains, de doter le pays d’un outil de
planification stratégique, qui permet de consolider les acquis actuels, maintenir le cap et de relever les défis
liés à des projections inquiétantes d’amplification des risques à venir. Elle s’insère dans la démarche globale
du pays en matière de gestion des risques des catastrophes naturelles et constitue un préalable à la
réalisation des objectifs de développement durable, notamment en matière d’adaptation aux changements
climatiques et à la préservation des écosystèmes terrestres.
Par ailleurs, cette stratégie s’insère parfaitement dans les dispositions constitutionnelles, incitant
l’ensemble de la communauté, à unifier ses efforts, dans le cadre d’une responsabilité commune, contre
les calamités et les catastrophes naturelles, qui stipulent dans l’article 40 ‘’Tous supportent solidairement
et proportionnellement à leurs moyens, les charges que requiert le développement du pays, et celles
résultant des calamités et des catastrophes naturelles’’ (Dahir n°1-11-91 du 29 juillet 2011).
La présente stratégie est centrée autour d’une vision partagée entre les acteurs, construite selon une
approche participative et inclusive, qui définit à l’horizon des dix années à venir, les résultats auxquels
souhaitent aboutir les différents acteurs impliqués (Figure 28).
74
Des axes stratégiques permettant la concrétisation de cette vision sont identifiés. Ces axes sont ensuite
déclinés en objectifs opérationnels, qui sont à leur tour traduits en projets d’actions. Ensuite au niveau de
chaque projet, il est mis en relief l’état des lieux, les actions envisagées et les mesures concrètes à mettre
en œuvre.
La vision proposée pour la nouvelle stratégie de gestion intégrée des risques d’incendies de forêts émane
d’une large concertation avec les parties prenantes et d’un diagnostic approfondi des différents modes de
gestion mis en place. Elle repose sur trois dimensions visant la préservation des écosystèmes forestiers et
des biens et services qu’elles procurent à la communauté, en tenant en compte des enjeux et des défis liés
aux facteurs naturels et anthropiques, notamment le changement climatique. Il s’agit de la prise en
considération de (i) la dimension écologique et climatique (prédisposition aux feux) ; (ii) la dimension
anthropique, en relation avec la pression exercée par la population et autres acteurs pour l’usage de ces
espaces (causes des départs de feux - prévention) ; et (iii) la dimension d’anticipation liée aux moyens et
démarches d’atténuation des effets des incendies de forêts, vis-à-vis des populations menacées et des
ressources affectées (Préparation, lutte et réhabilitation). Tout ceci, dans un cadre formel, institutionnalisé
et durable dans le temps et dans l’espace.
Conscient des enjeux et des défis à relever et partant d’un travail interdépartemental intensif et inclusif, la
vision convenue pour la nouvelle stratégie à l’horizon 2030, entend aboutir à :
ʺun système de gestion intégrée des incendies de forêts, consolidé, renforcé, anticipatif et durable ;
contribuant efficacement à la préservation des écosystèmes forestiers et des biens et services qu’ils
procurent pour la communautéʺ.
Les piliers stratégiques sont considérés comme étant les éléments fondamentaux sur lesquels reposent le
système de gestion intégrée des incendies de forêts, ou qui permettent sa consolidation. Ainsi, les quatre
(4) piliers identifiés sont :
• Leadership collectif et bonne gouvernance ;
• Intégration et territorialisation des actions ;
• Optimisation et mutualisation : Ressources humaines et financières ;
• Recherche/Développement et Coopération internationale.
La stratégie intégrée de la gestion des incendies de forêts, vise la réalisation de trois résultats essentiels, à
l’horizon 2030. Il s’agit de (i) diminuer le nombre de départs de feux ; (ii) limiter les conséquences des
incendies de forêt et les surfaces brûlées ; et (iii) reconstituer les espaces dégradés suite aux incendies de
forêt.
Les axes stratégiques permettant d’atteindre les résultats précités, sont le fruit des concertations
interdépartementales lors des ateliers/rencontres de travail, de l’analyse SWOT et des recommandations
75
de l’OCDE adoptées au niveau de la stratégie nationale de gestion des risques de catastrophes naturelles.
Ces axes stratégiques, dont les deux derniers (axes 6 et 7) à caractère transversal, sont les suivants :
Les sept (7) axes stratégiques ainsi définis et leurs objectifs opérationnels ont permis de compléter et de
réajuster le cycle de gestion des incendies de forêts, présenté au chapitre 2.3.3, selon la nouvelle charte
illustrée dans le schéma ci-dessous (Figure 29). Ils visent la réalisation de 15 objectifs opérationnels qui
sont ensuite déclinés en 17 fiches projets, avec 65 actions concrètes à réaliser par les départements tutelles
et les acteurs associés en qualité d’animateurs ou de partenaires actifs.
Figure 29 Schéma du nouveau cycle de gestion des feux de forêts (Source : DEF, 2020)
Pour le suivi de la mise en œuvre de la présente stratégie et de son plan d’actions 2020-2030, trois (3) types
d’indicateurs ont été identifiés, à savoir : (i) les indicateurs de résultats, qui consistent en la mesure du
degré de réussite d’un projet ; (ii) les indicateurs d’impact, qui consistent en la mesure des changements
induits par la stratégie ; et (iii) les indicateurs de performance, qui consistent en la mesure des moyens mis
en œuvre pour la gestion optimale d’un projet.
76
Axe stratégique 1 : Amélioration des connaissances et évaluation des risques et impacts
La connaissance des causes d’incendies de forêts est un enjeu central pour la mise en œuvre de la stratégie
de prévention et de lutte. En effet, lorsque les causes des feux sont connues, il est alors plus facile
d’envisager la mise en œuvre d’actions concrètes pour les éviter et donc de limiter le nombre de feux, à
travers notamment (i) la définition des cibles des campagnes d’information/sensibilisation, (ii)
l’identification des lacunes à combler en matière de réglementation, (iii) le réajustement des moyens de
prévision des risques, et (iv) de manière indirecte, la réadaptation des stratégies de lutte.
Plusieurs pays méditerranéens ont mis en place des équipes pluridisciplinaires de recherche des causes,
afin d’appréhender la problématique selon toutes ses dimensions, notamment, technique, sociale et
juridique. Ils ont constitué puis alimenté au fil des années, des bases de données localisant et décrivant le
contexte des départs de feu. Ce flot d’informations a permis de mettre en évidence, sur des bases objectives
et fiables des tendances, des comportements à risque et des activités problématiques. Fort de ces
enseignements, les politiques de prévention ont pu évoluer et s’adapter aux nouveaux enjeux.
Au Maroc, les enquêtes sur les causes d’incendies de forêts sont effectuées d’une manière systématique
par les autorités compétentes ; mais le taux des causes déclarées inconnues reste très élevé (95% des cas).
Cette situation gagnerait à être améliorée, à travers la constitution d’équipes pluridisciplinaires spécialisées
et formées aux méthodes pointues de recherche des causes, par preuves physiques.
Par ailleurs, l’amélioration de la base des données cartographiques permettra d’enrichir les analyses
possibles, notamment en intégrant des informations spatiales (statistiques des feux selon leur distance à
différents repères et selon les situations topographiques) et de mettre en place un dispositif de simulation
de la propagation des incendies.
Enfin, les cartes de risques produites actuellement, basées sur des données météorologiques et
biophysiques (Type de végétation, relief …) ne prennent pas en compte tous les enjeux d’impacts potentiels
liés aux incendies. L’intégration de ces enjeux permettrait de produire des cartes plus discriminantes et
donc davantage utilisables par les services opérationnels.
- Identification des causes et des mécanismes qui sont à l’origine du départ de feu.
- Sauvegarde de la mémoire d’occurrence et d’impacts des feux et renforcement des systèmes de
prédiction des risques, en faisant appel aux nouvelles technologies de l’information et de la
communication (NTIC).
Les acteurs marocains œuvrant dans le domaine de la prévention et de la lutte contre les incendies de forêt
possèdent une expertise fine et variées dans leurs divers champs d’action. Cependant, les informations
fournies par lesdits experts référents restent souvent peu connues et même parfois cloisonnées entre
services concernés. Cette richesse est susceptible d’être dissoute ou même de disparaître à l’occasion de la
mobilité ou de la mise à la retraite du personnel qualifié. Tout aussi problématique, la transmission des
77
informations à l’occasion de l’arrivée de nouvelles personnes qui se trouvent confrontées aux mêmes
contraintes, sans pouvoir bénéficier de l’expérience de leurs prédécesseurs.
Le partenariat avec les institutions d’enseignement et de recherche permettrait d’orienter les travaux de
ces établissements sur des thématiques bien identifiés et structurés, répondant aux besoins des différents
acteurs concernés, notamment les acteurs opérationnels. La création de réseaux de spécialistes,
l’organisation de colloques, l’élaboration de guides, la formalisation de retours d’expérience, suite à des
évènements importants, contribueraient à un partage des connaissances, formalisé dans des bases
documentaires (bibliothèque virtuelle sur le cloud). Ce qui permettrait d’enrichir davantage la connaissance
sur les incendies de forêts.
Cet axe stratégique d’une portée multidimensionnelle pourra être abordé selon plusieurs angles d’actions,
dont certains sont appréhendés par d’autres axes de la présente stratégie. A titre prioritaire pour les 10
prochaines années, l’objectif opérationnel qui constituera un point de départ pour enclencher une
dynamique susceptible de générer les résultats escomptés, consiste en :
- la création d’une plateforme de réflexion et de concertation entre les différents experts, les
gestionnaires et les institutions scientifiques et de recherche-développement.
Des campagnes de sensibilisation sont menées depuis plusieurs années, en utilisant différents types de
supports médiatiques (radio, télévision, …). Ces campagnes doivent être étendues et adaptées davantage
au profil des auteurs de départ de feu : population rurale, professionnels, public adepte des réseaux
sociaux, etc. En parallèle, un travail de fonds peut être mené à destination des scolaires. Pour ce faire, un
partenariat avec le Ministère chargé de l’éducation nationale est nécessaire.
Par ailleurs, les aménagements de défense des forêts contre les incendies (DCFI) permettent d’intervenir
plus rapidement sur les feux et de limiter leur expansion. Des efforts importants ont été entrepris par le
DEF en matière d’aménagements anti-feux dans les régions forestières à risque d’incendies. Cependant, ces
efforts méritent d’être associés à une vision structurée et normalisée. Ils doivent être planifiés et
programmés, dans une logique d’analyse coût/bénéfice pour chaque ouvrage réalisé, en prenant en
considération les données des cartes de risque statiques déjà disponibles. Enfin, pour faciliter la mise en
place et l’entretien de ces ouvrages, des partenariats sont à rechercher et à développer.
De même, l’expérimentation de nouveaux matériels, techniques ou type d’ouvrages doit permettre
d’améliorer la lutte. En effet, les ouvrages de lutte (pistes, points d’eau, coupures de combustibles) peuvent
avoir des caractéristiques différentes d’une région à l’autre, en fonction de la topographie et du climat. Les
documents de planification doivent également intégrer ces spécificités locales.
En ce qui concerne la surveillance et l’alerte, il est important de rappeler que plus l’intervention sur
l’incendie est rapide, moins celui-ci est susceptible d’être problématique. Un dicton populaire énonce
qu’« un incendie s’éteint avec un verre d'eau durant la première minute, un seau d'eau au cours de la
deuxième minute, une citerne d'eau au bout de la troisième minute ». La surveillance et l’alerte sont donc
des étapes stratégiques dans la gestion des incendies de forêts.
De ce fait, le troisième axe stratégique comporte les objectifs opérationnels suivants :
78
- Renforcement des campagnes de sensibilisation et leur adaptation au public cible et aux spécificités
territoriales.
- Adaptation de la planification et territorialisation des actions en fonction des bassins de risque des
incendies, à travers l’élaboration de plans spécifiques de Défense des Forêts Contre les Incendies
(DFCI) à l’échelle régionale et territoriale.
- Amélioration des systèmes de prévision dynamique, de vigilance et d'alerte contre les incendies de
forêts.
Au Maroc, les acteurs impliqués dans la gestion des incendies de forêts ont mis en place des procédures
opérationnelles et des démarches permettant de structurer les décisions. Il s’agit notamment, des ordres
d’opération des différents départements, de la procédure opérationnelle d’intervention, de la procédure
de mobilisation des moyens aériens, du système d’analyse de la complexité d’un incident. Ces procédures
et démarches doivent être rigoureusement appliquées et suivies. Elles doivent évoluer dans un objectif de
recherche d’une plus grande efficience dans la mise en œuvre des moyens opérationnels.
En effet, l’efficacité de la lutte repose en partie sur une bonne préparation mais également sur la
coordination entre les acteurs susceptibles d’intervenir à toutes les étapes de la lutte. Les exercices de
simulations interservices pour l’appropriation et l’assimilation des différentes procédures restent peu
organisés. De ce fait, la préparation qui doit se faire hors saison de risque, doit intégrer les exercices de
simulation interdépartementaux, couvrant tous les aspects opérationnels, notamment en termes de
communication, de coordination et d’intervention. De même, la coordination qui se fait très bien au niveau
central, doit être relayée au niveau local avec la même fluidité de communication, de soutien et d’échange
d’informations.
Depuis la dernière décennie, le Maroc a initié plusieurs programmes de coopération sectoriels
internationaux (USA, France, Angleterre…), en matière d’adaptation et d’implémentation sur le terrain de
système de gestion des catastrophes naturelles (Inondation, Séismes, Feux de forêt…). L’un des
programmes phare, initié depuis 2011, au sein du DEF et des FAR, est le système de commandement des
interventions (ICS-USA), dont l’utilisation est répandue à l’échelle mondiale. L’adaptation de ce système
normalisé au contexte national, permettra une gestion efficace et efficiente des interventions par
l'intégration, au sein d'une structure organisationnelle commune, de tous les moyens mobilisés contre le
sinistre (humains, matériels, procédures …).
Il est à signaler que de gros investissements ont été réalisés, notamment à travers l’acquisition de moyens
aériens de lutte contre les incendies. En rapport avec les projections d’augmentation du risque, cette
politique d’investissement devrait être poursuivie, tout en analysant le rapport coût/efficacité. En plus, les
services œuvrant dans les opérations d’interventions terrestres doivent être renforcés en ressources
humaines et financières, et également en matériels adaptés, leur permettant d’exécuter leurs missions
dans les conditions requises de sécurité, d’efficacité et d’efficience.
Axe stratégique 5 : Actions post incendie et reconstitution des espaces forestiers endommagés
La composante d’analyse des retours d’expériences (REX), doit englober tous les aspects de
fonctionnement, en liaison avec le cycle de gestion du risque des feux de forêts, à savoir : les procédés de
connaissance du risque, de prévision, de prévention, de préparation, d’alerte et d’intervention. A titre
d’exemple, le retour de l’expérience des dernières années en matière d’alerte et d’intervention
coordonnée des différents opérateurs, a été à l’origine de la réorganisation de la procédure opérationnelle
d’interventions, pour assurer une efficacité dans l’engagement des ressources et pour préciser davantage
les rôles des acteurs.
Dans ce sens, il est à signaler que l’ensemble des départements concernés réalisent des retours
d’expérience intra- et interdépartementales, notamment sur les feux majeurs. Ces retours d’expériences
devraient être effectués d’une manière systématique et régulière et les informations collectées devraient
être bien documentées et standardisées afin de permettre leurs exploitations approfondies.
Par ailleurs, les REX permettent d’analyser l’impact et la sévérité des incendies sur les espaces affectés et
d’identifier les approches de leur réhabilitation. Malgré des contraintes environnementales et
socioéconomiques, des efforts considérables sont déployés par les pouvoirs publics afin de reconstituer et
restaurer les espaces forestiers sinistrés, dans le cadre de projets intégrés visant également le
développement d’actions génératrices de revenus pour les populations locales.
Cette démarche de réhabilitation, doit être généralisée à partir d’un seuil de superficie incendiée à convenir
entre les unités spécialisées, tout en y intégrant au préalable les aménagements DFCI adéquats, permettant
d’augmenter la résilience des écosystèmes forestiers.
Par conséquent, l’axe stratégique 5 comporte 2 objectifs opérationnels :
- Exploitation et valorisation des enseignements livrés par l’analyse des retours d’expériences REX
sur les incendies passés.
- Programmation et mise en œuvre des projets de réhabilitation/restauration des espaces affectés,
conformément aux exigences de la gestion durable des forêts.
Axe stratégique 6 : Renforcement des capacités et normalisation des pratiques
80
De nombreuses activités opérationnelles du cycle de gestion des risques d’incendies de forêts, nécessitent
un savoir-faire et une véritable technicité, pour leur mise en œuvre, en suivant des protocoles et des
procédés bien définis et préalablement normalisés. Ainsi, les différents départements disposent d’un
arsenal de référentiels et manuels techniques se rapportant principalement à leurs missions et à leurs
attributions en matière de gestion des incendies de forêts. Cependant, ces documents ne sont que peu
partagés et mutualisés et ne couvrent pas tous les aspects et composantes du cycle de gestion des feux de
forêts, à savoir : exercices de simulation, système de commandement des opérations de lutte (ICS),
restauration et aménagement DFCI …
L’axe stratégique 6, à caractère transversal, comporte deux (2) objectifs opérationnels à savoir :
- Amélioration et mise à niveau des compétences des différents acteurs en fonction de leurs
missions, et de leurs responsabilités ;
- Documentation des bonnes pratiques et leur actualisation, à travers l’élaboration de guides et de
référentiels techniques à tous les stades de la gestion des incendies de forêts.
Consolidation de la gouvernance
A l’échelle nationale, la coordination entre les acteurs institutionnels, est assurée actuellement grâce au
Comité Directeur de prévention et de lutte contre les incendies de forêts. Les départements et institutions
qui y siègent en tant que membre actif et permanent, sont : le Ministère de l’Intérieur (MI), le Département
des Eaux et Forêts (DEF), le Ministère de l’Economie et des Finances, le Ministère de l’Équipement et du
Transport (MET), la Protection Civile (PC), la Gendarmerie Royale (GR), les Forces Armées Royales (FAR), les
Forces Royales Air (FRA) et les Forces Auxiliaires (FA).
À l’échelle locale, le Gouverneur de la province, responsable des opérations de lutte, centralise toutes les
informations sur le sinistre et garanti, à l’échelle de son territoire, l’efficacité de l’ensemble du système de
gestion des incendies de forêt mis en place.
A l’échelle régionale et provinciale, et en conformité avec les prérogatives de Messieurs les Walis et
Gouverneurs et sous leurs présidences, la coordination de la mise en œuvre de la stratégie sera assurée par
des comités/commissions locaux, regroupant les représentants des départements ministériels, institutions
publics et semi-publics, organisations non gouvernementales et secteurs privés.
82
Figure 30 Schéma global des organes de Gouvernance de la stratégie
83
Adaptation et actualisation de la réglementation
La réglementation est un outil incontournable dans toutes les phases de la gestion des incendies de forêts.
Elle permet d’encadrer les pratiques pouvant engendrer des sinistres (prévention) et de définir et
sanctionner les comportements criminels (feux intentionnels) ou susceptibles d’entraver les opérations de
restauration des sites endommagés. En outre, la réglementation permet de cadrer la programmation des
équipements en forêt, en termes de caractéristiques et de normes, mais également d’institutionnaliser les
rôles et devoirs des acteurs dans les différentes étapes du cycle du feu.
Actuellement, le corpus juridique en matière de prévention et de lutte contre les feux de forêts, est
dispersé dans différentes dispositions législatives et réglementaires. Par conséquent, la réglementation
existante gagnerait à être étoffer et adapter à travers de nouvelles dispositions opérationnelles permettant
de renforcer les volets organisationnels, préventifs et dissuasifs. Il serait même souhaitable d’unifier le
corpus juridique en question dans un seul projet de loi actualisée pour devancer les difficultés générées en
matière d’appropriation des rôles et de coordination des institutions concernées.
Enfin et selon le rapport de 2014 de la Cour des Comptes, la mise en place de la circulaire du Ministre de
l’Intérieur de 2007, telle qu’elle a été modifiée et complétée en 2013, qui aurait nettement amélioré la
coordination des actions, devrait normalement faire l’objet d’un décret.
Suivi-évaluation
Jusqu’à présent, le suivi-évaluation de la gestion des incendies de forêts est basé sur 2 types d’indicateurs :
les indicateurs de réalisation chiffrés, pour les actions quantifiables et des indicateurs qualitatifs pour les
actions non quantifiables. En ce qui concerne l’évaluation d’impact, elle est appréhendée à travers le suivi
de l’évolution temporelle et spatiale des principaux paramètres suivants : nombre d’incendies, superficie
incendiée, taux de la surface brûlée par incendie et type de végétation endommagée.
En revanche, le nouveau système de suivi-évaluation, qui a été développé dans le cadre de la présente
stratégie, constituera un outil indispensable pour s’assurer régulièrement de la réalisation des actions
prévues dans les différents projets. Il intègrera de nouveaux concepts d’indicateurs à la fois spécifiques,
diversifiés, catégorisés par activité et capables de renseigner les réalisations, les produits, les performances
et les impacts éventuels.
Ainsi, 73 indicateurs ont été identifiés pour suivre la réalisation des objectifs spécifiques des projets
d’actions, apprécier la performance des activités et des outils mis en place, et évaluer l’impact de la mise
en œuvre de la présente stratégie. Ces indicateurs, dont le détail est donné en annexe 11, ont été
réexaminés en rapport avec les résultats recherchés, pour ne garder que ceux dont la pertinence est avérée
pour le suivi de la mise en œuvre de la stratégie dans son ensemble. Les autres indicateurs, notamment de
performance, restent valables pour le suivi de réalisation des projets pour lesquels ils ont été associés.
Par conséquent, 26 indicateurs de résultats ont été retenus et sont présentés par axe stratégique dans le
tableau 19, ci-dessous. De même, les 10 indicateurs d’impacts retenus sont présentés par composante du
cycle de gestion des risques des incendies de forêts dans le tableau 20, en précisant la situation actuelle et
les objectifs quantitatifs à atteindre.
84
- Elaboration d’indicateurs de suivi et évaluation de la mise en œuvre de la stratégie à des échéances
adaptées.
Tableau 20 Présentation des indicateurs d’impacts par composante du cycle de gestion des risques d’incendies de forêts
A titre de rappel, le tableau récapitulatif 21, ci-dessous, retrace les correspondances entre les quatre (4)
phases de la nouvelle charte du cycle de gestion des feux de forêts, les sept (7) axes stratégiques de la
présente stratégie, ainsi que les quinze (15) objectifs opérationnels. Ces objectifs seront déclinés en dix-
sept (17) projets formant le plan d’action 2020-2030.
La figure 31 illustre, de manière simplifiée, les objectifs opérationnels visés par la présente stratégie, en
distinguant entre ceux directement liés aux phases du cycle de gestion des feux correspondantes, et ceux
à caractère transversal constituant le socle de mise en œuvre de la stratégie dans son ensemble.
86
Figure 31 Schéma global du nouveau cycle de gestion des feux de forêts (Source : DEF, 2020)
87
Tableau 21 Récapitulatif illustrant la liaison entre les phases du cycle de gestion des incendies, les axes stratégiques et les opbjectifs opérationnels
88
Phase 4 : Actions 5. Actions post incendie et j) Programmation et mise en œuvre des projets de réhabilitation
post/incendie et reconstitution des espaces /restauration des espaces affectés, conformément aux exigences
réhabilitation/reconstitution. forestiers endommagés de la gestion durable des forêts.
k) Exploitation et valorisation des enseignements livrés par
l’analyse des retours d’expériences REX sur les incendies de forêts
passés.
Actions transversales : 6. Renforcement des capacités l) Amélioration et mise à niveau des compétences des différents
Gouvernance, réglementation et normalisation des acteurs en fonction de leurs missions, et de leurs responsabilités.
et renforcement des capacités pratiques
m) Documentation des bonnes pratiques et leur actualisation, à
travers l’élaboration de guides et de référentiels techniques à tous
les stades de la gestion des incendies de forêts.
89
3.4 Résultats escomptées
90
La mise en place des projets d’actions de la nouvelle
stratégie est régulièrement suivie et évaluée.
Chaque fiche projet présente les éléments de base à la réalisation des objectifs opérationnels et des
résultats escomptés, en précisant : (i) l’objectif spécifique, (ii) un bref aperçu sur la situation actuelle, (iii)
des propositions relatives aux principales actions à mettre en œuvre, (iv) le/les départements porteurs de
projet, (v) le/les animateurs des actions prévues, (vi) les partenaires associés, (vii) les indicateurs de suivi-
évaluation et (viii) l’échéancier de mise en œuvre.
Au Maroc, cette méthode spéciale n’est à ce jour pas implémentée au niveau des services compétents en
charge des enquêtes sur les éclosions des feux de forêts. Certes la recherche des causes est réalisée
systématiquement, mais pas d’une manière standardisée et unifiée. Les Procès-Verbaux (PV) des départs
de feux que reçoivent les parquets compétents sont en majorité classés sans suite, faute d’éléments
matériels permettant d’approfondir les investigations. Or ces investigations nécessitant des compétences
spécifiques organisées en équipes spécialisées et focalisées sur la recherche de preuves ou évidences
physiques, font actuellement défaut.
91
Faire des enquêtes sociales auprès des populations, par région forestière, sur les causes
présumées des incendies de forêts et les moyens les plus appropriés pour y remédier
(problématiques des cultures prohibées au nord, impact des nomades/parcours …).
Constituer, dans le cadre de convention interservices, des unités pluridisciplinaires de recherche
des causes des incendies, fonctionnant sous l’autorité du système judiciaire. Elles auront en charge
la recherche exclusive des causes de feu. A minima, il conviendrait de rechercher une cause
présumée. Pour les incendies de plus de 5 ha (qui représentent 15 % du nombre de départs de feu
mais près de 90 % des surfaces brûlées), une recherche approfondie devrait être réalisée :
circonstance, point précis du départ d’incendie, causes et origines, degré de certitude de la
connaissance de la cause…. Ces équipes seront dédoublées et formées en intégrant un processus
de remise à niveau des compétences. Elles seront les seules habilitées à effectuer cette tâche.
A titre pilote, il serait opportun de commencer par la création de 2 unités dédoublées spécialisés
dans la recherche approfondie des causes d’incendies. Une à caractère nationale et la deuxième
sera mobilisée dans la région du Rif ; cette dernière pourra effectuer, selon les besoins et les
urgences, des enquêtes dans la région de l’oriental.
Intégrer les éléments d’investigation des causes dans les bases de données des feux de forêt, dès
qu’une cause a été identifiée.
Plusieurs points de vigilance sont signalés :
92
Calendrier de réalisation
Actions 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
Ateliers de concertation (mise en œuvre de x x x
l’action)
Préparation et signature de la convention x
interservices
Enquêtes sociales régionales sur les causes x x
présumées des incendies
Formation des équipes de recherche des x x
causes et remise à niveau des compétences
des équipes en place
Intégration des résultats d’investigation des x x x x x x x x
causes dans les bases de données
93
Fiche projet 2 : Amélioration de la base de données géographiques des
incendies de forêts
Objectifs spécifiques
Sauvegarder la mémoire d’occurrence et d’impacts des incendies de forêts, en complétant la base
de données actuelle par les nouvelles connaissances sur les incendies et en l’alimentant
régulièrement par des informations géographiques et de contexte.
Cependant, les informations spatiales relatives notamment aux statistiques des feux selon leur
distance par rapport à différents repères et selon les situations topographiques, ne sont
actuellement pas intégrées automatiquement dans ces bases de données (distance aux
infrastructures, aux interfaces, à des situations topographiques, champs de visibilité des vigies…).
Ceci limite le champ des analyses et ne permet pas de mettre en place un dispositif de simulation
de la propagation des incendies.
Le DEF dispose des moyens matériels (ordinateurs, logiciel, GPS) et de compétences techniques
pour constituer et alimenter une telle base de données. Ces moyens sont répartis entre le Centre
national de gestion des Risques Climatiques Forestiers (CRCF) à Rabat (Les bases de données,
serveurs, applications, etc…) et les Directions Provinciales des Eaux et Forêts et de la Lutte Contre
la Désertification (GPS…).
Le CRCF dispose également d’une salle des opérations et de gestion de crise, dotée de moyens
humains et matériels pour assurer le suivi, en temps réel, des incendies déclarés à l’échelle
nationale et des moyens de première intervention mis en œuvre.
94
La procédure d’alimentation de la base de données doit être définie, en étroite
collaboration avec les partenaires, notamment pour ce qui relève de la lutte et des
conditions météorologiques. Il conviendrait donc : (i) de définir un cahier de charges précis
pour alimenter la base de données avec les informations complémentaires requises, (ii)
former des administrateurs intermédiaires pour valider la qualité des informations entrées,
un administrateur global de la base de données, ainsi que les utilisateurs.
Exploiter les informations collectées et produire des données statistiques ponctuelles ou
annuelles, pour alimenter les différents rapports.
Développer de nouveaux outils pour fiabiliser et automatiser les remontées d’information
(via smartphones et applications spécifiques) : heure d’intervention, localisations…
Indicateurs de suivi
Indicateurs Situation actuelle Objectif à atteindre
Base de données cartographique améliorée Base existante Base plus complète
Procédure de collecte des informations Procédure existante Procédure à améliorer selon un
standardisée et exhaustive nouveau cahier de charge
Équipement et formation des opérateurs Pas effectif Opérateurs équipés ;
formations organisées
Tableau de bord « dynamique » Statistiques annuelles Complété ; partagé et adapté
existantes aux partenaires
Calendrier de réalisation
Actions 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
Mise à jour de la base de données x x
géographique
Définir la procédure d’alimentation de la x x x
base de données
Équipement et formation des opérateurs x x x x
Tableau de bord complétée et partagée x x x x x x x x
95
Fiche projet 3 : Amélioration de la précision des cartes de risque et
généralisation de leur utilisation
Objectifs spécifiques
- Améliorer la prévision du risque d’incendie, à travers la mise à jour des algorithmes et la construction
des cartes de prévision en faisant appel aux nouvelles technologies de l’information et de la
communication (NTIC) ;
- Renforcer l’utilisation des cartes obtenues dans les processus de prévention, d’alerte, de pré-
positionnement et de lutte.
96
Département de tutelle DEF
Indicateurs de suivi
Indicateurs de suivi Situation actuelle Situation à atteindre
Audit initial des algorithmes et des données Audit partiel interne Identification des besoins et pistes
disponibles et de leur utilisation d’améliorations
opérationnelle
Mise à jour des cartes de risque (données et Mise à jour partielle des Mise à jour des cartes et évaluations
algorithmes) et évaluations données
Utilisation des cartes de risque statiques et Partielle à modérée Systématique
dynamiques
Implémentation d’une application de Application non existante Application mise en place et
simulation de la propagation des incendies opérationnelle
Calendrier de réalisation
Actions 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
Audit des algorithmes x
Mise à jour des cartes de risque x x
Utilisation quotidienne des cartes en période x x x x x x x x x
sensible
Simulateur de propagation x x
97
4.2 Axe stratégique 2. Renforcement de la Recherche/Développement, valorisation du
know how marocain et promotion de l’innovation et du transfert de technologie.
Fiche projet 4 : Création d’une plateforme de réflexion et de
concertation entre les différents experts scientifiques,
gestionnaires et institutions de recherche-
développement.
Objectifs spécifiques
Mutualiser, partager et promouvoir les connaissances sur les incendies de forêts afin de valoriser et
orienter la recherche scientifique et technique dans le domaine de la prévention, de la prévision et de la
lutte contre les feux de forêts.
Le Centre de la Recherche Forestière (CRF) qui relève du DEF, s'occupe de la recherche scientifique et
technique dans le domaine forestier au Maroc, mais, il n’intervient pas sur les aspects liés aux incendies
de forêt. Par ailleurs, le Centre National de Gestion des Risques Climatiques Forestiers (CRCF) entretient
des liens avec les institutions d’enseignement et de recherche, et partage avec eux son expertise et les
données dont il dispose pour l’encadrement des étudiants et des chercheurs intéressés.
Cependant, il y a lieu de préciser que la recherche dans le domaine des incendies de forêts reste peu
développée et souffre du manque d’orientations précises et structurées, répondant aux besoins des
acteurs opérationnels, notamment pour la lutte contre ce fléau. En plus, il y a peu de capitalisation des
connaissances et des informations détenues par les experts référents à cause du manque d’un réseau
officiel de partage entre ces experts.
98
Décloisonner les informations et mettre à disposition (opendata) les données et sources
d’information sur les incendies de forêts.
Renforcer la coopération internationale (Union Européenne, FAO, États-Unis…) sur la recherche et
l’innovation en lien avec les incendies de forêt, à l’occasion des projets de recherche conjoints.
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
Département de tutelle
Scientifique, Ministère de l’Agriculture , DEF
Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche
Animateur de l’action
Scientifique, Ministère de l’Agriculture, DEF (CRF et CRCF)
ENFI, DMN, IAV, INRA, Universités, FST, Centre de
Partenaires associés
télédétection…
Moyens nécessaires 13 130 000 DH
Indicateurs de suivi
Indicateurs de suivi Situation actuelle Objectif à atteindre
Constitution du réseau/groupement Non constitué Constitué
d’intérêt scientifique
Réunions régulières du réseau/groupement Aucune réunion Une réunion semestrielle à minima
d’intérêt scientifique
Nombre de présentation ou de participation Aucun Minimum 2
du réseau/groupement dans les séminaires
nationaux ou internationaux
Nombre de projets/conventions de RD Aucun 4-5
conjoints interdisciplinaires
Recueil d’Articles/thèses/notes techniques Aucun 1 par 2-3 ans
d’orientation-recommandations spécifique
aux incendies de forêts …
Calendrier de réalisation
Actions 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
Création et formalisation du réseau d’intérêt x
scientifique
Animation du réseau x x x x x x x
99
4.3 Axe stratégique 3. Renforcement et capitalisation des acquis enregistrés dans le
domaine de la politique de prévention et de prévision
Fiche projet 5 : Développement et mise en œuvre de campagnes de
sensibilisation adaptées aux origines des causes des
incendies
Objectifs spécifiques
Renforcer les campagnes de sensibilisation et les adapter d’avantage au public cible et aux spécificités
territoriales, afin d’améliorer la prévention du risque d’incendie et diminuer éventuellement le nombre
de départ de feux.
Cependant, le manque d’informations précises sur les causes réelles des incendies de forêts, enregistrées
en majorité contre inconnu, ne permet pas de concentrer l’effort de sensibilisation sur les acteurs
effectifs et par suite espéré réduire significativement le nombre des mises à feu.
Constituer un comité de pilotage des actions de sensibilisation. L’ensemble de ce travail doit être
supervisé par un comité de pilotage, rendant compte au Comité Directeur. L’objectif visé est de
produire des supports et référentiel au contenu homogène, et de veiller à mutualiser les efforts
menés entre tous les partenaires. Ce comité devra se réunir à minima 2 fois par an pour faire
respectivement le bilan de la campagne précédente et adapter la démarche pour la nouvelle
campagne. Il veillera à définir les responsabilités des différents échelons : national / régional /
provincial, et à dimensionner les ressources humaines et financières à mobiliser à ces différents
niveaux. Il veillera également à procéder à l’évaluation à l’échelle nationale et locale, de l’efficacité
des campagnes menées.
Adapter davantage les campagnes de sensibilisation et les diversifier en se basant sur :
⬧ l’analyse des causes de départ de feux, pour mieux définir le profil des auteurs d’incendie
et associer en son sein les représentants ou syndicats fédérant ces acteurs, le cas échéant ;
⬧ le recensement des initiatives locales positives mises en place ;
100
⬧ la réalisation des supports et du contenu de communication : flyers, panneaux, site
internet, facebook/twitter, mascotte, communiqués de presse ou message d’alerte, etc. ;
⬧ le choix des périodes, des fréquences et des lieux des campagnes de sensibilisation, ainsi
que des supports adéquats : médias (télévision, radio), téléphone/sms, réseaux sociaux,
site internet, relais presse, journées thématiques ou portes ouvertes, supports fixes ou
mobiles, etc.
Améliorer la communication durant les phases actives des incendies, pour contrecarrer les
rumeurs et les surenchères informationnels (twitter, facebook, réseaux sociaux, télévision…).
S’appuyer sur des partenariats disposant de structures relais, pour faciliter la mise en œuvre des
messages :
⬧ Poursuivre le travail d’information et de sensibilisation avec les scolaires, en créant du
contenu spécifique en lien avec le ministère de l’Éducation Nationale ;
⬧ S’appuyer sur les collectivités territoriales, les associations locales, les ONG, les syndicats
de professionnels et toutes les associations partenaires du DEF.
Indicateurs de suivi
Indicateurs Situation actuelle Situation à atteindre
Animation et compte rendu du comité de Réalisé au sein du DEF COPIL institutionnalisé
pilotage des campagnes de sensibilisation 2 réunions tenues par an
Contractualisation avec un prestataire pour Non réalisé Accompagnement formalisé
accompagner la démarche et évaluer les Une enquête complète par an
impacts par enquête
Réalisation et contractualisation des supports Réalisées annuellement Renforcées et adaptées aux
et leur mise à jour régulière orientations définies par le COPIL
101
Fiche projet 6 : Adaptation de la planification et des aménagements
anti-feux aux spécificités territoriales en fonction des
bassins de risque d’incendie de forêt
Objectifs spécifiques
Elaborer des plans spécifiques de Défense des Forêts Contre les Incendies (DFCI) à l’échelle régionale et
provinciale, afin de mieux y intégrer le risque d’incendie de forêt.
Cependant, ces aménagements, qui ne sont pas suffisamment planifiés dans une logique d’analyse
coût/bénéfice, méritent d’être associés à une vision structurée et normalisée (critères techniques
opposables) afin de capitaliser l’expérience acquise par les gestionnaires de terrain.
De même, il y a lieu de préciser que les aménagements actuels ne sont pas systématiquement planifiés
sur la base des cartes de risque statiques. Aussi, les ouvrages de lutte (pistes, points d’eau, coupures de
combustibles) peuvent avoir des caractéristiques différentes d’une région à l’autre, en fonction de la
topographie, du climat, de la nature et de l’intensité de l’activité humaine à proximité des zones
forestières.
Ces SDR-IF et PP-DFCI seront réalisés en prenant en compte également, (i) les orientations stratégiques du
secteur forestier, (ii) tout autre type de plan national ou régional en lien avec les forêts et les incendies de
forêt (aménagement du territoire, agriculture, forêt, environnement…). Aussi, ces schémas/plans devront
traiter tous les éléments du cycle de la gestion des incendies de forêt et associer l’ensemble des
partenaires régionaux de la stratégie.
En harmonie avec le cadre national, les schémas/plans (SDR-IF et PP-DFCI) devront intégrer, entre autres,
les actions concrètes suivantes :
• Cartographier les zones de pression de mise à feu et de manière plus générale les aléas ‘’incendie
de forêt’’ et ‘’le risque’’ ;
102
• Identifier les enjeux spécifiques (sites névralgiques comme les zones de radars, les sites
nécessaires à la communication et à la production d’énergie, les autoroutes …) et définir les
mesures adoptées à leur préservation ;
• Définir des priorités par grands massifs forestiers ;
• Adapter et planifier les ouvrages et les équipements de protection des forêts contre les incendies
selon une vision structurée et normalisée, et en tenant des retours d’expérience quant à leurs
utilisations et leurs fonctionnalités.
Ils prendront notamment en compte : la sylviculture préventive dans les zones à enjeux, le maillage des
zones de vigies et patrouilles, les aménagements DFCI, la réhabilitation des terrains incendiés, les normes
et éléments de connaissance produits, la multifonctionnalité des ouvrages, les partenariats, les retours
d’expérience, le recensement et la cartographie des infrastructures et équipements, les poudrières (dont
les zones d’interface forêt habitat), les zones à enjeux, les moyens des partenaires potentiellement
mobilisables en cas d’incendies…
Les SDR-IF seront à réaliser par ordre de priorité, dans les régions suivantes : (i) Tanger- Tétouan- Al
Hoceima ; (ii) Oriental ; (iii) Rabat – Salé – Kenitra ; (iv) Fès – Meknès ; (v) Souss-Massa ; (vi) Beni Mellal –
Khénifra ; (vii) Marrakech – Safi et (viii) Casablanca – Settat. Un schéma « pilote » sera élaboré en
premier lieu sur la région Tanger- Tétouan- Al Hoceima pour préciser le cadre d’élaboration et mieux
appréhender les niveaux d’action régional / provincial.
Les PP-DFCI seront réalisés dans un premier temps sur la province pilote de Tétouan, puis sur les autres
provinces, en fonction des priorisations définies par les SDR.
Indicateurs de suivi
Indicateurs Situation actuelle Situation à atteindre
Schémas Directeurs Régionaux contre les Non réalisé 3 schémas élaborés dans les régions les
incendies de forêts (SDR-IF) plus à risque
Plans provinciaux de défense des forêts Non réalisé 6 plans élaborés dans les provinces les
contre les incendies (PP-DFCI) plus à risque
Mise en œuvre des actions prévues dans les Non réalisé Programmation pluriannuelle des
plans investissements et réalisation
103
Mise en œuvre des plans territoriaux x x x x x x x
104
Fiche projet 7 : Amélioration des systèmes de prévision dynamique, de
vigilance et d’alerte contre les incendies de forêts
Objectifs spécifiques
Renforcer les systèmes de prévision, de surveillance et d’alerte pour limiter l’impact des incendies et
améliorer l’efficacité des interventions.
Au Maroc, plusieurs dispositifs complémentaires sont généralement mis à contribution, à savoir : (i) les
cartes de risques dynamiques pour orienter le pré-positionnement et le patrouille des unités de premières
interventions ; (ii) les guetteurs au niveau des postes-vigies (ou tours de guet fixes) et au niveau des zones
d’ombre, pour la surveillance, la détection et l’alerte ; et (iii) rarement la surveillance aérienne (avions).
Le nombre de guetteurs recrutés pendant la saison à risque, toutes sources de financement confondues
(DEF et Ministère de l’Intérieur), est passé d’une moyenne de 350 à 2 200 individus/an, entre 2005 et 2019.
Aussi et selon les enquêtes menées au sein du DEF, les alertes données proviennent à près de 35 % de la
population. Celles provenant des guetteurs fixes et mobiles représentent près de 50%. Néanmoins, ces
statistiques doivent être précisées, fiabilisées, et relativisées par rapport à la surface couverte.
Il convient d’indiquer que les moyens matériels mis à la disposition des guetteurs ne leur permettent pas
d’assurer pleinement leur mission avec précision, ce qui se répercute parfois sur la fiabilité des
informations communiquées. Aussi, le niveau d’instruction des guetteurs, recrutés en général parmi la
population riveraine des massifs forestiers, entrave l’utilisation des nouvelles technologies de détection et
d’alerte.
Par ailleurs, l’importance des superficies à surveiller et la nature accidentée du terrain représentent des
contraintes supplémentaires pour les opérateurs chargés de la surveillance mobile. L’information
provenant des guetteurs est assurée via le réseau GSM, qui couvre la quasi-totalité des surfaces
forestières ; néanmoins, des zones d’ombre (zones non couvertes par le réseau) persistent.
105
Améliorer et fiabiliser les remontées d’information sur l’alerte en améliorant le niveau
d’instruction des guetteurs lors de leur sélection et en faisant appel aux nouvelles technologies, à
travers le développement de solutions numériques (application smartphone) ;
Etudier la possibilité de fidéliser les guetteurs saisonniers d’une année sur l’autre, par la formation,
la certification…
Indicateurs de suivi
Indicateurs Situation actuelle Situation à atteindre
CPS des guetteurs améliorées et unifiées Des CPS élaborés par chaque Des CPS unifiées
DPEFLCD
Fiche de poste « guetteur » et qualification Réalisée de manière sommaire Actualisée
Application smartphone permettant de Non existante Développée
faciliter l’alerte
Schéma de guet, de patrouille et de Réalisé Intégré au sein des futurs plans
prépositionnement modulables en fonction DFCI
des niveaux de risque
106
4.4 Axe stratégique 4. Amélioration des processus de préparation, d’efficacité et
d’efficience des interventions
Fiche projet 8 : Amélioration de la préparation aux campagnes
d’intervention contre les incendies de forêts
Objectifs spécifiques
Mieux préparer et formaliser les démarches de fonctionnement des différentes instances liées à la gestion
des incendies de forêts afin d’augmenter l’efficacité et l’efficience des phases opérationnelles en cas de
déclenchement des incendies.
- la communication et la sensibilisation ;
- l’état de fonctionnement des ouvrages et infrastructures DFCI et également du matériel de lutte
et des engins roulants (équipement manuel, VPI, CCF, CCR, CCI, radios, campement, secours …) ;
- le débroussaillement et le nettoiement des abords des voies de circulations et sites névralgiques ;
- les supports cartographiques des voies d’accès vers les massifs forestiers à risque ;
- le rappel des procédures de coordination et de suivi des opérations ;
- le recueil des coordonnées du personnel de contact des différents acteurs concernés et des
équipes de permanence et de renfort.
De même, l’ensemble des acteurs impliqués dans la gestion des incendies de forêts au Maroc, ont mis en
place des procédures opérationnelles d’intervention et des démarches permettant de structurer les
décisions à différents niveaux du cycle de gestion de ce fléau (procédures POI, PMA, SACI). Cependant,
lors des rencontres de coordinations régionales/provinciales précitées, les exercices d’entrainement et
de simulation interdépartementaux ne sont que rarement évoqués et organisés.
Créer des instances de coordination interservices à l’échelle nationale, régionale et locale, afin
d’optimiser l’utilisation des ressources humaines et matérielles ;
Procéder, chacun en ce qui le concerne, à une mise à jour annuelle de l’inventaire des moyens
humains et matériels affectés à la lutte contre les incendies (caractéristiques, nombre, localisation,
disponibilité, coordonnées…) et partager ces informations avec les autres acteurs impliqués ;
107
Vérifier systématiquement et périodiquement l’état de fonctionnement des ouvrages et
infrastructures DFCI, du matériel et des équipements, de manière à s’assurer qu’ils sont prêts à
l’utilisation en cas de besoin ;
Généraliser les exercices de simulation interdépartementaux avant chaque campagne, à l’échelle
nationale et/ou territoriale, en couvrant tous les aspects opérationnels, notamment en termes de
communication, de coordination et d’intervention.
Administration Défense Nationale, Ministère de l’Intérieur,
Département de tutelle
DEF
Animateur de l’action PC, DEF
GR, FAR, FRA, FA, Associations, Bénévoles, Collectivités
Partenaires associés
locales, renforts
Budget prévisionnel 2 790 000 DH
Indicateurs de suivi
Situation
Indicateurs Situation à atteindre
actuelle
Inventaire des équipements et infrastructures Bases de données Bases de données mises à jours et
et vérification de leur état numérique et régulièrement renseignées
géographique
Exercices de simulation nationaux Rarement Exercices tous les trois ans
Exercices de simulation territoriaux Très rarement Exercices tous les trois ans
108
Fiche projet 9 : Renforcement des moyens d’action des acteurs
opérationnels
Objectifs spécifiques
S’assurer que tous les acteurs opérationnels disposent de moyens humains et matériels, nécessaires à
l’accomplissement de leurs missions, afin d’améliorer l’efficacité des opérations de lutte et limiter
l’extension des incendies de forêts.
L’extinction du feu nécessite l’acquisition du petit matériel de lutte et la disponibilité de matériels roulants
adaptés aux difficultés d’accès notamment sur des terrains accidentés. Au total, le DEF dispose de 95 VPI
opérationnels et 380 agents mobilisables.
De son côté, la DGPC a procédé à l’achat de 103 camions citerne (199 sont prévus dans le cadre du plan
national). De même des unités mobiles sont prédisposées en période d’été dans les villes de Tanger, Nador,
Berkane et Larache.
Le recours aux avions a contribué efficacement aux efforts déployés afin de limiter les superficies
incendiées. Il a eu un rôle de premier ordre dans la limitation de la propagation du feu et dans
l’amélioration de l’efficacité des interventions. L’achat, le fonctionnement et l’entretien de ces avions
exigent la mobilisation de moyens financiers importants.
En 2015, les moyens aériens comptaient 5 avions canadairs exploités au niveau des Forces Royales Air et
10 Turbo Trush exploités au niveau de la Gendarmerie Royale. Afin de suivre l’évolution de la demande et
assurer le niveau de disponibilité requis, l’Escadrant de lutte anti-feu (ELAF-FRA) prévoit une augmentation
de son activité dans les 3 ans à venir. Ceci nécessitera la formation du personnel navigant et terrestre, ainsi
que l’acquisition de trois autres aéronefs CL415 supplémentaires.
Durant la période estivale, le Groupement aérien de la Gendarmerie Royale met sous-pression, 4 équipes
de Turbo Thrush, du lever au coucher du soleil, prêts à décoller dans un délai de 20 mn après alerte. En
fonction de la disponibilité des avions et de l’ampleur des incendies, le groupement aérien pourra mettre
jusqu’à 10 Turbo Thrush en ligne de vol.
Aussi, la maintenance de cette flotte aérienne nécessite la disposition de pièces de rechange en préventif
et de matériel spécifique (moyens de servitude, kit de remorquage, outillages…). Pour assurer une
disponibilité maximale des avions, un budget annuel de 35 à 40 millions de DH doit être réservé aux
opérations de maintenance
109
En plus, les services œuvrant dans les opérations d’interventions terrestres contre les incendies de forêt
doivent être renforcés en ressources humaines et financières, et également en matériels adaptés, leur
permettant d’exécuter leurs missions dans les conditions requises de sécurité, d’efficacité et d’efficience.
Indicateurs de suivi
Indicateurs Situation actuelle Situation à atteindre
Tenue de réunions de coordination Réalisées À renforcer et rendre opérationnelles
interservices
Inventaire de l’état actuel des ressources Réalisé, mais pas d’une Réalisé, mis à jour et partagé entre les
humaines et les besoins en renforcement manière intégrée services
Inventaire des besoins en matériels Réalisé au sein des Réalisé, mis à jour et partagé entre les
services services
Préparation des plans d’investissement en Non réalisés Réalisés
ressources humaines et matériels adaptés et
leurs réalisation
Une part du budget de cette action est dédiée à la flotte aérienne. Cette part prend en compte l’investissement dans
des hangars et les équipements associés et tous les postes nécessaires pour assurer le fonctionnement de la flotte
aérienne existante mais pas l’acquisition de nouveaux aéronefs (environ 1 100 000 000 DH par aéronef).
110
Réunion de coordinations interservices X x x x x x x x x x
Équipement et formation des équipes de x x x x x x x x
renforts
Inventaire du matériel X x x x x x x x x x
Préparation des plans d’investissement X x x x x x x x x x
111
Fiche projet 10 : Engagement des moyens opérationnels de manière
efficace et efficiente
Objectifs spécifiques
Engager les moyens de lutte avec célérité, rationalité et professionnalisme, afin de limiter les coûts
d’interventions et réduire les impacts et conséquences des incendies de forêts.
Par ailleurs, le Maroc a initié depuis la dernière décennie, plusieurs programmes de coopération sectoriels
internationaux (USA, France, Angleterre…) en matière de gestion des catastrophes naturelles (Inondation,
Séismes, Feux de forêt…). L’un des programmes phares, initié depuis 2011, au sein du DEF et des FAR, est
le système de commandement des interventions (ICS-USA). L’adaptation de ce système normalisé au
contexte national, a été envisagée afin de permettra une gestion efficace et efficiente des interventions
par l'intégration, au sein d'une structure organisationnelle commune, de tous les moyens mobilisés contre
le sinistre (humains, matériels, procédures …). Des sessions de formations et d’analyses des possibilités
d’adaptation de ce nouveau système (ICS-USA) au contexte national sont en cours de réalisation.
112
relevés par les structures opérationnelles de terrain, et aux caractéristiques souhaitées dans un tel
système, à savoir :
o Être interdisciplinaire, interopérable et flexible au plan organisationnel, face aux difficultés
rencontrées,
o Répondre aux exigences de crises de toute nature et de toute envergure,
o Permettre au personnel de différents organismes de se fondre rapidement en une structure
de gestion commune,
o Fournir un soutien logistique et administratif au personnel des opérations ainsi que la
substitution et la relève nécessaires.
Partenaires associés GR, FAR, FRA, FA, PC, Autorités locales, DEF
Indicateurs de suivi
Indicateurs Situation actuelle Situation à atteindre
Partage des procédures déjà existantes Présentations des Meilleure appropriation des
procédures déjà faites procédures entre les différents
entre les services partenaires
Présentation et adaptation de l’ICS au Effectués partiellement Adaptation du dispositif et/ou
contexte Marocain substitution
Ateliers pour la mise en place de l’ICS Effectués partiellement Ateliers d’implémentation du nouveau
Marocain modèle retenu
113
4.5 Axe stratégique 5. Restauration des espaces forestiers incendiés et valorisation des
retours d’expérience (REX)
Objectifs spécifiques
Réhabiliter/restaurer durablement les espaces forestiers incendiés afin de les préserver et améliorer leur
résilience et leurs capacités de générer les biens et services en rapport avec les rôles et les fonctions
qu’ils doivent assurés (environnementales, sociales et économiques).
Malgré des contraintes environnementales et socioéconomiques, des efforts considérables sont déployés
par le DEF afin de reconstituer et restaurer les espaces forestiers sinistrés, dans le cadre de projets intégrés,
comprenant également des actions génératrices de revenus pour les populations locales. Des
compensations pour mise en défens sont octroyées aux populations usagères, organisées en associations
sylvopastorales, sur une période suffisante à la régénération naturelle et/ou artificielle de ces espaces. En
contrepartie, ces associations veillent au respect de la mise en défens et assurent la surveillance et le
gardiennage des périmètres concernés.
A cet effet, et afin d’assurer la réhabilitation des sites endommagés par les incendies de forêts, deux
types d’actions sont à mettre en œuvre : des opérations d’urgence permettant de faire face aux menaces
immédiats, et des opérations sur le plus long terme, visant d’améliorer la résilience de l’ensemble de
l’écosystème affecté. La chronologie des étapes à suivre est résumée comme suit :
Analyser l’impact du feu sur le houppier, les troncs et les racines des arbres endommagés, en
s’appuyant soit sur des relevés de terrains, soit par analyse des données issues des images
satellites (indice de végétation, indice de sévérité…) ;
Engager les opérations de réhabilitation à court terme, selon les besoins, en procédant à :
114
o Maitrise de l’érosion par installation d’ouvrages adéquats (fascinage, seuils filtrants…) ;
o Préparation de l’espace à la régénération/reconstitution (Coupe des arbres brûlés, recepage,
élagage, taille…) ;
Planifier les opérations de réhabilitation à moyen terme, par régénération naturelle ou artificielle,
en capitalisant sur le contexte qui a conduit au sinistre : adaptation des essences replantées,
l’aménagement de la forêt (piste, TPF…) ;
A cet effet, la réalisation desdites activités s’appuiera sur les mesures d’accompagnement suivants :
Elaborer et mettre en œuvre un guide technique sur la réhabilitation (cf. Fiche projet 14) ;
Concevoir un outil de mesure et d’analyse de la sévérité des dégâts ;
Organiser des formations d’appropriation du guide et des outils d’analyses développés (cf. Fiche
projet 13)
Indicateurs de suivi
Indicateurs Situation actuelle Situation à atteindre
Outil de mesure et d’analyse de la sévérité Partiellement Réalisée
Part des terrains incendiés ayant fait l’objet Partielle-Medium 100 % à partir du seuil convenu
de réhabilitation selon la nouvelle approche
115
Fiche projet 12 : Recueil et valorisation des enseignements et
expériences des incendies de forêt passés (Retour d’EXpérience)
Objectifs spécifiques
Formaliser et généraliser le REX à différentes échelles territoriales, afin de valoriser les enseignements
tirés et réorienter éventuellement le mode d’action relatif à la gestion des incendies de forêts (cycle de
gestion du risque).
D’une manière générale et abstraction faite de l’impact et de la taille du sinistre, les unités opérationnelles
et à différents niveaux, devront effectuer des REX couvrant l’évaluation du fonctionnement :
- Des ouvrages, équipements et infrastructures DFCI (Piste, points d’eau, coupures de combustibles
et tranchées pare-feu …) ;
- Des systèmes de prépositionnement, de patrouille, de détection et d’alerte (VPI, unités de 1ères
interventions, postes vigies, Guetteurs…) ;
- Des procédés de mobilisation rapide et coordonnée des différents intervenants (délais, respect
des procédures, coordination, conditions de lutte, logistique, renfort, relèvement, permanence,
évacuation, enquêtes/investigations …) ;
A titre d’exemple, le retour de l’expérience des dernières années en matière d’alerte et d’intervention
coordonnée des différents opérateurs, a été à l’origine de la réorganisation de la procédure opérationnelle
de lutte, pour assurer une efficacité dans l’engagement des ressources et pour préciser davantage les rôles
des acteurs.
Il convient de préciser que l’ensemble des départements concernés par les incendies de forêts réalisent
des retours d’expérience intra- et interdépartementales, notamment sur les feux majeurs, mais pas de
manière fréquente et systématique. Aussi, les anciennes REX ne sont pas suffisamment documentés et ne
se font pas selon un format standardisé.
Définir et catégoriser à différents niveaux des modèles de Retour d’Expérience (REX) communs et
compatibles entre les départements impliqués ;
116
Réaliser systématiquement les REX et les partager entre départements, selon les seuils suivants :
• Pour les feux de 5 à 100 ha, faire un REX simplifié (cartographie, paramètres et phase de
propagation, principaux types de moyens engagés),
• Pour les feux de plus de 100 ha ou les feux « problématiques », faire un REX approfondi
(précisions sur les moyens engagés, analyse critique de l’efficacité des actions menées et des
ouvrages DFCI utilisés, bilan économique des opérations…).
Archiver l’ensemble des REX dans un espace accessible à tous les partenaires ;
Valoriser les bilans des REX à tous les niveaux et auprès de la recherche scientifique et dans la
formation.
Ministère de l’Intérieur, DEF, Administration Défense
Département de tutelle
Nationale
Animateur de l’action Protection Civile, DEF
Indicateurs de suivi
Indicateurs de suivi Situation actuelle Situation à atteindre
Mise à jour des fiches REX (Cf. annexe 6 de Non réalisée Réalisée
l’ordre d’opération) et leur validation
interdépartementale
Nombre de fiches REX de synthèse Nombre de fiche limité 100 % des feux de plus de 5 ha
Intégration des fiches REX dans les bilans Limitée Généralisée
régionaux annuels
Synthèse des REX dans le bilan annuel Limitée Généralisée
national
Calendrier de réalisation
Actions 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
Mise à jour des fiches REX (Cf. annexe 6 de x
l’ordre d’opération) et leur validation
interdépartementale
Élaboration des fiches de synthèse REX x x x x x x x x x
Réalisation des rapports régionaux annuels x x x x x x x x x
Synthèse des REX dans le bilan annuel x x x x x x x x x
national
117
4.6 Axe stratégique 6 : Renforcement des capacités et normalisation des pratiques
Fiche projet 13 : dynamisation de la formation et son adaptation aux
besoins des acteurs
Objectifs spécifiques
Concevoir et mettre en œuvre des modules de formation opérationnelle et adaptée aux réalités de
terrain, afin d’améliorer la compétence des différents intervenants, en rapport avec leurs missions et
responsabilité dans la gestion des incendies de forêts.
Actuellement, les formations de base au niveau des différentes écoles supérieures (connaissance des
incendies de forêt, principes de prévention et prévision, organisation des secours…) ne sont pas
dispensées à tous les acteurs opérationnels à la fréquence et aux niveaux requis. Certains opérateurs ne
reçoivent pas régulièrement de formation et de mise à niveau en adéquation avec leurs missions.
Quant à la formation continue, elle est dispensée de manière plus ou moins systématique selon les
départements et les types de personnels. Cependant, elle ne couvre pas certains aspects opérationnels
et d’actualité, et n’est également pas octroyée régulièrement tout au long des parcours professionnels
des intervenants, notamment en cas de changement de service ou de mission.
Enfin, les différents services et institutions impliqués gèrent indépendamment les formations, avec peu
de mutualisation des contenus, moyens humains et matériels.
118
A cet effet, une commission technique « formation », attachée au Comité Directeur de prévention et
de lutte contre les incendies de forêts, veillera, dans une logique de coopération interdépartementale,
à engager une étude spéciale en vue de :
Mettre en place dans les départements qui en ont besoin, des plans et parcours de formation
théorique et pratique adaptés au personnel fixe dans chaque service (opérateur radio, conducteur
d’engins, guetteur, sapeur-pompier, …). Ces plans doivent définir les continuités des parcours de
formation capitalisées dans des comptes individuels du personnel concerné, la fréquence des
remises à niveau des compétences, etc. ;
Donner des formations de base à tous les acteurs opérationnels, le cas échéant, aux personnels
vacataires, de renforts et bénévoles (comportement des incendies, consignes de sécurité,
premiers secours, sensibilisation…) ;
Définir une gradation des formations pour les acteurs opérationnels, aboutissant à des certificats,
en lien avec la complexité et le type de missions potentiellement confiées : tactiques de lutte,
gestion d’équipe, gestion d’un évènement, etc. ;
Valoriser et exploiter les dispositifs de formation existants dans les différents départements
(protection civile, armée, DEF…), ainsi que les sources et bases de connaissances recueillies (retour
d’expérience, guides…) ;
Actualiser les modules de formation relatifs à la gestion des incendies de forêt dans les
programmes des études supérieures ;
Proposer des modules de sensibilisation destinés aux acteurs politiques et juridiques (Elus,
magistrats…).
Indicateurs de suivi
Indicateurs Situation actuelle Situation à atteindre
Mise en place et animation de la Non mise en place Mise en place de la commission et
commission technique « formation » tenue de plusieurs réunions par an
Engagement de l’étude spéciale pour le Non mis en place Réalisée
renforcement des capacités
interdépartementales
Mise en place des plans de formation Partiellement Établi dans chaque service pour chaque
continue collaborateur
Formations de base pour tous les acteurs Réalisées Formations de base dispensée à
opérationnels ponctuellement l’ensemble des acteurs opérationnels
Création de module de formation « incendie Partiellement Intégrés dans les formations initiales
de forêt »
119
Actions 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
120
Fiche projet 14 : Élaboration des référentiels et guides techniques et
veille sur leur utilisation
Objectifs spécifiques
Elaborer des guides et des référentiels techniques de toutes les phases de gestion des incendies, afin de
normaliser les procédures, documenter les bonnes pratiques et augmenter l’efficacité des actions.
Bref aperçu sur la situation actuelle
Les guides et les manuels pratiques constituent des vecteurs de capitalisation et de développement des
connaissances, qui explicitent, d’une manière pragmatique, les démarches opérationnelles à accomplir
pour parvenir à des résultats efficaces et efficients. En effet, sur le plan opérationnel, une organisation
formelle des acteurs selon des protocoles/procédures d’actions, est mise en place et institutionnalisée
(POI, circulaires interdépartementales d’Ordres d’opérations, OSEC…). Aussi, les différents départements
disposent de référentiels et de manuels techniques, se rapportant principalement à leurs missions et à
leurs attributions, en matière de gestion des incendies de forêts.
Cependant, ces documents restent peu mutualisés et ne couvrent pas la totalité des aspects et actions
relatifs au cycle de gestion des incendies de forêts, à savoir : exercices de simulation, système de
commandement des opérations de lutte (ICS), restauration et aménagement DFCI …
Indicateurs de suivi
Indicateurs Situation actuelle Situation à atteindre
Identification des opérations nécessitant un Partielle Réalisée
référentiel technique
121
Élaboration des référentiels techniques, Partielle 100 % des opérations le nécessitant
notamment sur les missions partagées
Diffusion des référentiels Partielle Edition papier et diffusion web
Valorisation des référentiels lors des Partielle Réalisée
formations et veille à utilisation sur le terrain
122
4.7 Axe stratégique 7. Gouvernance et adaptation du cadre juridique.
Objectifs spécifiques
Consolider les acquis en matière de coordination, renforcer le partenariat (Public/privé/société civile) et
clarifier davantage les missions et responsabilités des instances impliqués, afin d’assurer une meilleure
synergie dans la mobilisation contre les feux de forêts.
- Elabore et analyse les bilans annuels des incendies de forêts à l’échelle nationale, afin d’apprécier
la qualité des interventions et dégager les contraintes éventuelles rencontrées ;
- Valorise les enseignements et les outils développés pour réorienter le mode d’action et assurer
continuellement l’efficacité et l’efficience requises ;
- Veille sur la mise en place des programmes pluriannuels d’actions de prévention et de lutte, en
fonction des missions et prérogatives des acteurs impliqués, à l’échelle nationale et locale ;
A titre d’exemple, les décisions et orientations du comité directeur ont été à l’origine de la définition et
l’actualisation de la procédure opérationnelle d’intervention (POI) contre les incendies de forêt (circulaire
du Ministre de l’intérieur n°10973/SG du 6 juillet 2007 et actualisée en 2013 par le Comité Directeur et des
commissions restreintes), ainsi qu’au renforcement des moyens de lutte par l’acquisition des avions
bombardiers (canadairs, CL415). Aussi, le comité directeur a joué un rôle catalyseur, quant à l’idée
d’instauration, à l’échelle nationale, d’un système statique et dynamique de cartographie des risques
d’incendies de forêts.
À l’échelle locale, le Gouverneur de la province, responsable des opérations de lutte, centralise toutes les
informations sur le sinistre et garanti, à l’échelle de son territoire, l’efficacité de l’ensemble du système de
gestion des incendies de forêt mis en place.
Il est à signaler qu’un flux relationnel de communication et d’échange d’information, à la fois ascendant et
descendant, existe entre le comité directeur, les administrations impliquées et les provinces. En effet, la
standardisation des messages et l’alerte préalable ont permis de mieux anticiper les actions de
123
mobilisation. Cette coordination dépend du système de suivi évaluation consacré au niveau des
Gouverneurs et du rôle du comité de suivi.
Toutefois, certains points dans le système de coordination doivent être renforcés, il s’agit notamment de:
(i) la définition claire des responsabilités ; (ii) la disponibilité et la qualité du système de communication
(codification, terminologie commune…) ; et (iii) l’ordonnancement des processus de planification et
d’anticipation.
Selon le rapport de 2014 de la Cour des Comptes, la mise en place de la circulaire du Ministre de l’Intérieur
de 2007, telle qu’elle a été actualisée en 2013, qui aurait nettement amélioré la coordination des actions,
devrait normalement faire l’objet d’un décret.
Ces comités locaux, qui se réuniront aux étapes importantes de l’année, auront pour
responsabilité de réaliser la programmation et la planification opérationnelle des aménagements,
préparation de la saison, formation, bilan de l’année, prépositionnement des moyens
opérationnels, mise en pré-alerte des moyens de lutte, mutualisation des moyens opérationnels,
engagement des renforts, établissement des répertoires des intervenants avec leurs moyens…
Ils partageront leurs actions avec le comité directeur national (démarche ascendante) et
solliciteront son appui le cas échéant.
124
exploitants et la société civile. Ils pourront s’élargir aux personnes morales ou physiques jugées
opportunes.
Ces instances locales devront se réunir périodiquement et partageront le bilan des campagnes,
dans un objectif de sensibilisation de l’ensemble des acteurs aux problématiques des incendies
de forêts.
Indicateurs de suivi
Indicateurs Situation actuelle Situation à atteindre
Institutionnalisation du Comité directeur Existant, non institutionnalisé Comité institutionnalisé et réuni
régulièrement 1 à 2 fois/an
Institutionnalisation des Comités Existants, non institutionnalisés Comités institutionnalisés et
régionaux/provinciaux réunis régulièrement 1 à 2
fois/an
Mise à contribution des instances de Existants Réunions par région et province,
concertation locale au moins 1 fois tous les 2 ans
Action de renforcement de partenariat Partielle Partenaires impliqués
avec le secteur privé et la société civile
125
Réunir les instances de concertation locale x x x x x
Impliquer le secteur privé et la société civile x x x x x
126
Fiche projet 16 : Adaptation et actualisation du corpus réglementaire et
juridique de gestion des incendies de forêts
Objectifs spécifiques
Adapter et actualiser la réglementation relative aux différentes phases de gestion des incendies de
forêts, (prévention, de prévision, de lutte et de réhabilitation), afin d’encadrer au maximum les pratiques
à risque et offrir aux différents intervenants un meilleur cadre d’action.
Actuellement le corpus juridique relatif aux aspects précités est dispersé dans différentes dispositions
législatives et réglementaires. Pour le DEF, la législation forestière contient, en plus du Dahir du 10 octobre
1917 et de son Décret d’application (Arrêté Viziriel de 1918), un ensemble de texte sur certains points
particuliers relatifs aux incendies de forêts, à savoir : (i) Dahir du 4 Mars 1925 concernant l’arganier ; (ii)
Dahir du 15 Août 1928 et Dahir du 20 Juin 1930 pour les peuplements d'alfa ; (iii) Dahir du 11 Septembre
1934 sur les parcs nationaux ; et (iv) Dahir du 16 juillet 2016 concernant la loi 2207 des aires protégées.
Au niveau des autres acteurs, il y a lieu de rappeler que le Dahir du 30 avril 1955, relatif à la Protection
Civile, constitue le fondement de la solidarité en matière de lutte contre les sinistres et la catastrophes
naturelles.
127
Unifier le corpus juridique en question dans un seul projet de loi actualisée intégrant :
• Les mesures répressives aux enjeux menacés ou fragilisés ;
• Le cadre de la stratégie nationale et sa déclinaison opérationnelle à l’échelle locale (plan
régionaux, provinciaux) ;
• L’institutionnalisation des instances de coordination et des organismes opérationnels ;
• Les missions des acteurs institutionnels et opérationnels : recherche des causes, planification
de l’aménagement DFCI des forêts… ;
• Les relations des acteurs opérationnels, collectivités… : liens juridiques à l’échelle nationale,
régionale et provinciale ;
• Les procédures opérationnelles : gestion de la lutte et système de commandement des
interventions.
Département de tutelle DEF, Ministère de l’Intérieur, ADN
Indicateurs de suivi
Indicateurs Situation actuelle Situation à atteindre
État des lieux de la réglementation Partielle Réalisée
Analyse critique de la réglementation Partielle Réalisée
actuelle
Proposition de loi d’orientation modifiant la Non réalisée Réalisée
réglementation actuelle
Publication de la nouvelle loi d’orientation au Non réalisée Réalisée
niveau du bulletin officiel
128
Fiche projet 17 : Suivi-Évaluation de la mise en œuvre de la nouvelle
stratégie de gestion intégrée des incendies de forêts
Objectifs spécifiques
Suivre et évaluer régulièrement la mise en place des projets d’actions de la nouvelle stratégie, à travers
des indicateurs préétablis et convenus en commun accord avec les partenaires.
En plus, l’évaluation de l’impact de la politique nationale mis en œuvre par l’ensemble des partenaires
pour préserver les espaces forestiers contre les incendies de forêts, est assurée principalement à travers
le suivi de l’évolution temporelle et spatiale de seulement 4 indicateurs, à savoir : (i) le nombre des
incendies déclarés ; (ii) la superficie incendiée ; (iii) le taux de la surface brûlée par incendie ; et (iv) le
type des formations forestières endommagées.
Aussi, il est constaté que les indicateurs ayant servi aux évaluations précitées, ne couvrent pas l’ensemble
des segments du cycle de gestion des incendies de forêts et ne reflètent pas suffisamment les efforts
déployés par les différents acteurs. Il serait utile dans le futur que le suivi-évaluation de la mise en œuvre
de la nouvelle stratégie, intègre de nouveaux concepts d’indicateurs à la fois spécifiques, diversifiés,
catégorisés par activité et capables de renseigner les réalisations, les produits, les performances et les
impacts éventuels.
Suivi des indicateurs de réalisation : beaucoup d’actions prévues dans cette stratégie, nécessitent
du temps (de 1 à 5 ans) et des moyens humains et financiers pour leurs mises en œuvre. Si
l’environnement réglementaire, partenarial ou financier freine leurs réalisations, alors, les impacts
détaillés dans le tableau ci-dessous, ne peuvent pas être objectivement appréciés. Le suivi des
indicateurs de réalisation est donc un prérequis incontournable de l’évaluation de la stratégie.
Suivi de l’évolution des indicateurs d’impact : il permettra d’apprécier l’efficacité des interventions
et leurs effets sur la préservation des ressources forestières, à travers notamment l’analyse de
l’évolution du nombre de feux, des surfaces brûlées et des conséquences sur les personnes, biens
et l’environnement. Il est à préciser que l’appréciation des impacts nécessite la prise en compte
129
de nombreux autres paramètres et variables, et de disposer d’un niveau de connaissance
important des mécanismes qui en sont responsables.
A cet effet, il est envisagé de créer un groupe de travail, sous la direction du Comité Directeur, qui aura
en charge l’évaluation et le suivi de la mise en œuvre de la présente stratégie. Ce groupe de travail
devra :
Recueillir l’ensemble des indicateurs de suivis et d’impact mis en place et les compléter
éventuellement ;
Procéder à l’examen de l’ensemble des indicateurs à mi-parcours (2025), afin de contribuer, d’une
part, à l’évaluation du niveau de réalisation des actions prévues dans les différents projets, et
d’autre part, à l’évaluation globale de la stratégie par rapport aux objectifs fixés, en tenant compte
des nouveautés et des imprévus. Des réajustements éventuels, amplement justifiés, peuvent être
proposés.
Le travail dudit groupe devra être initié dès le commencement de la mise en œuvre de la stratégie, afin
de clarifier et consolider les indicateurs prévus auprès de l’ensemble des parties prenantes.
Les actions prévues et les indicateurs de réalisation y afférents sont détaillés dans chaque fiche projet.
Les indicateurs d’impact proposés sont présentés dans le tableau suivant, en précisant l’état de
référence (situation actuelle) et les objectifs quantitatifs visés :
130
Indicateurs de suivi
Indicateurs de suivi Situation actuelle Situation à atteindre
Constitution du groupe de travail ‘’Suivi- Non réalisé Fait
Evaluation’’
Collecte des informations relatifs aux Non réalisé Fait
indicateurs
Évaluation à mi-parcours Non réalisé Fait
131
Fiche
Actions 2020 2021 2022 2023 2024 2025 2026 2027 2028 2029
projet
Ateliers de concertation (mise en œuvre de l’action) x x x
Enquêtes sociales sur les causes présumées des incendies
x x
de forêts
1 Formation des équipes de recherche des causes et remise à
x x
niveau des compétences des équipes en place
Intégration des résultats d’investigation des causes dans les
x x x x x x x x
bases de données
Mise à jour de la base de données géographique x x
Définir la procédure d’alimentation de la base de données x x x
2
Équipement et formation des opérateurs x x x x
Tableau de bord complétée et partagée x x x x x x x x
Audit des algorithmes x
Mise à jour des cartes de risque x x
3
Utilisation quotidienne des cartes en période sensible x x x x x x x x x
Simulateur de propagation x x
Création et formalisation du réseau d’intérêt scientifique x
4
Animation du réseau x x x x x x x
Comité de suivi des campagnes de sensibilisation x x x x x x x x x
Contractualisation avec un prestataire pour accompagner la
5 x x x
démarche
Évaluation des campagnes x x x x x x x x x
Élaboration du SDR-IF dans la région Pilote x x
Élaboration du PP-DFCI dans la province Pilote x x
6 Élaboration des SDR-IF des autres régions x x x x x x
Élaboration des PP-DFCI des autres provinces x x x x x x
Mise en œuvre des plans territoriaux x x x x x x x
132
CPS des guetteurs améliorées et unifiées x x x x x x x x x
Fiches de poste guetteur et qualification x x x
7 Développement d’une application smartphone x x x
Mise à jour des schémas de guet et intégration dans les
x x x x x x x x
plans DFCI
Inventaire des équipements et infrastructures x x x x x x x x x
8 Exercices de simulation nationaux x x x
Exercices de simulation territoriaux x x x
Réunion de coordinations interservices x x x x x x x x x x
Équipement et formation des équipes de renforts x x x x x x x x
9
Inventaire du matériel x x x x x x x x x x
Préparation des phases opérationnelles x x x x x x x x x x
Promotion des procédures existantes x x x x
10 Adaptation de l’ICS au Maroc x x x x
Mise en œuvre de l’ICS marocain x x x x x x x x
Concevoir un outil de mesure et d’analyse de la sévérité des
x x x
dégâts
Elaborer un guide de réhabilitation x x
11
Identifier le seuil et analyser de la sévérité d’impact selon
x x x x x x x x
les NTIC développées.
Réhabiliter selon la nouvelle approche x x x x x x x
Mise à jour des fiches REx (Cf. annexe 6 de l’ordre
x
d’opération) et leur validation interdépartementale
12 Élaboration des fiches de synthèse REx x x x x x x x x x
Réalisation des rapports régionaux annuels x x x x x x x x x
Synthèse des REx dans le bilan annuel national x x x x x x x x x
Animer la commission « formation » x x x x x x x x x
13 Engager l’étude spéciale x x
Mettre en place des plans de formation x
133
Créer les comptes de formation x x
Formation de base pour tous les acteurs opérationnels x x x x x x x
Intégration dans les formations initiales de modules
x x
« incendie de forêt »
Formation continue pour les acteurs institutionnels x x x x x x x x
Identifier les référentiels nécessaires x
Elaborer les 3 premiers référentiels techniques x x
14 Autres guides de référence et mises à jour x x
Utilisation des référentiels dans les formations et veille à
x x x x x x x
utilisation sur le terrain
Mettre en place les comités directeurs x
Réunir les comités directeurs x x x x x x x x x x
15
Réunir les instances de concertation locale x x x x x
Impliquer le secteur privé et la société civile x x x x x
Faire l’état des lieux et analyse critique x x
16 Proposer un nouveau cadre juridique x x
Vulgariser et mettre en œuvre la nouvelle loi x x x
Constitution du groupe de travail et validation des
x
indicateurs
17
Récolte des indicateurs x x x x x x x x x
Évaluation à mi-parcours x
Total des actions 6 34 44 40 34 34 32 36 30 30
134
Références bibliographiques
1. Adaptation aux changements climatiques : Secteur de la gestion des dangers naturels - Fiche
d’information sur la stratégie du Conseil fédéral «Adaptation aux changements climatiques en
Suisse», Avril 2013.
2. Cadre d'action de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe 2015 – 2030, Nations
Unies, Mars 2015.
3. Contribution déterminée au niveau national dans le cadre de la CCNUCC, Royaume du Maroc,
Septembre 2016.
4. Dahir du 20 hija 1335 (10 Octobre 1917) sur la conservation et l'exploitation des forêts (B.O. 29
octobre 1917).
5. Etude pour la réalisation d’une cartographie et d’un système d’information géographique sur les
risques majeurs au Maroc – mission 1 : Identification des risques – Le risque feux de forêts,
Département de l’Environnement (Maroc), Version 1.0, Septembre 2008.
6. Étude de l’OCDE sur la Gestion des Risques Maroc : Principaux résultats, Version Préliminaire
OCDE, Mai 2016.
7. Étude de l’OCDE sur la Gestion des Risques Maroc, OCDE, 2016.
8. Gestion des risques au Maroc : Evaluation de la mise en œuvre des recommandations de l’OCDE,
Ministère de l’intérieur, Mai 2019.
9. Gestion Intégrée des Risques liés aux dangers naturels – Problématique et approches, Office
fédéral de l’environnement OFEV (Suisse) et Royaume du Maroc, Ministère de l’Intérieur, 31
Août 2016.
10. Guides pratiques : Connaître et évaluer les risques de catastrophes naturelles au Maroc, OCDE
2018.
11. Guides pratiques : Prévenir les risques de catastrophes naturelles au Maroc, OCDE 2018.
12. Guides pratiques : Se préparer à la gestion de crise dans les catastrophes naturelles au Maroc,
OCDE 2018.
13. Guides pratiques : Préparer le relèvement et la reconstruction post-catastrophe au Maroc, OCDE
2018.
14. La prévention des catastrophes naturelles et les organisations internationales du temps de la
SDN au lendemain de la guerre froide : Quelle place pour l’environnement ?, Lukas Schemper,
Etudes internationales, Avril 2017, https://www.erudit.org/fr/revues/ei/2016-v47-n1-
ei03024/1039468ar/
15. La Méditerranée au futur : des impacts du changement climatique aux enjeux de l'adaptation
16. Le Coût de la Dégradation de l’Environnement au Maroc, Lelia Croitoru and Maria Sarraf,
Environment and Natural Resources Global Practice Discussion Paper #5, Janvier 2017.
17. Les organisations internationales et la gestion des risques et des catastrophes naturelles,
Sandrine Revet, Etudes du CERI, 2009, pp.1-30. hal-01023685.
18. Les causes des incendies – FAO, http://www.fao.org/3/Y2747f/Y2747f02.pdf
135
19. Modélisation et cartographie du risque d’éclosion d’incendie de forêt dans le nord-ouest du
Maroc (Région de Chefchaouen-Ouazzane) – Fouad Assali – Thèse de Doctorat – IAV Hassan II -
2016.
20. Plan d’action prioritaire de la stratégie nationale de la gestion des risques des catastrophes
naturelles, 2020-2022, Ministère de l’Intérieur, Juillet 2019.
21. Plan Directeur pour la prévention et la lutte Contre les Incendies de Forêts, Royaume du Maroc,
2001.
22. Projet de la stratégie nationale de la gestion des risques des catastrophes naturelles 2020-2030,
Version 0.1, Ministère de l’Intérieur, Juillet 2019.
23. Protection des forêts contre l’incendie – Fiche techniques pour les pays du bassin
méditerranéens, Cahier FAO Conservation 36, Rome 2001.
24. Rapport provisoire : Gestion intégrée des feux de forêts au Maroc : stratégie nationale et plan
d’action 2020-2030, Version de travail v5.3 – DEF, Janvier 2020 (M. D’AVEZAC).
25. Rapport provisoire : Gestion intégrée des feux de forêts au Maroc : stratégie nationale et plan
d’action 2020-2030, Version de travail v5.2 – DEF, Décembre 2019 (M. D’AVEZAC).
26. Rapport provisoire : Gestion intégrée des feux de forêts au Maroc : Stratégie nationale et plan
d’action 2020-2029, Version de travail v4 – DEF, Juin 2019 (M. D’AVEZAC).
27. Renforcement de la Résilience du Maroc : Apports pour une Stratégie de Gestion Intégrée des
Risques, Banque Mondiale, 2014.
28. United Nations International Strategy for Disaster Reduction, Secretariat, Geneva,
www.unisdr.org.
136
Annexes
Annexe 1 : carte des taux de boisement par région (Source : IFN 2016)
137
Annexe 2 : Notion de basin de risque
Variables utilisées
Les limites des Directions Provinciales des Eaux et Forêts et de la Lutte Contre la Désertification ont été
utilisées pour caractériser d’une autre façon les bassins de risque : bien que représentant une limite
administrative et non géographique, elles sont une échelle territoriale relativement bien décrite par les
différents types de variables en lien avec le risque et un niveau relativement précise compte tenue de
l’échelle du Maroc.
Les variables suivantes, pouvant expliquer une situation de risque, ont été utilisées :
138
• L’altitude moyenne des forêts
• Le taux de boisement
• La fragmentation des massifs
• Le linéaire de TPF rapporté à la surface combustible
• Le nombre de VPI rapporté à la surface combustible
• Le nombre de point d’eau rapporté à la surface combustible
• Le nombre de détachements avancés rapporté à la surface combustible
• Le nombre de postes vigies rapporté à la surface combustible
• Le nombre de guetteurs hors poste vigie rapporté à la surface combustible.
Ces informations ont fait l’objet d’une Analyse Factorielle des Correspondances (AFC) et d’une
Classification Ascendante Hiérarchiques (CAH).
Résultats et interpretations
Variables
environnementales
Variables DFCI
L’AFC montre une relativement bonne corrélation entre les moyens mis en œuvre par rapport au RMA,
la probabilité d’incendie ou encore l’intensité modélisée. Inversement, le critère de fragmentation vient
en opposition au risque.
139
Classification des provinces
5 groupes principaux de provinces (cf. cluster ci-dessous) se dégagent comme l’illustre la Error!
Reference source not found. ci-dessous. Cette figure résume également les caractéristiques des
provinces appréhendées au regard des variables utilisées et présentées plus haut.
La classification ascendante hiérarchique permet de rapprocher les provinces selon les 4 critères
d’analyse utilisés. Chaque critère représente un aspect du risque et est classé de 0 à 5 (ce classement
s’appuie sur les statistiques utilisées plus haut). Plus la province a une note se rapprochant de 20, plus il
faut la considérée à risque.
• Le risque important observé sur les provinces de Tanger, Larache et Tetouan (note de 19/20). Ces
provinces se détachent significativement des autres provinces marocaines,
• Un risque modéré sur deux groupes de provinces (notes de 10 et 12 / 20),
• Un risque plus faible (notes de 5 et 6 /20) pour les autres provinces.
La liste des provinces et les clusters auxquelles elles se rattachent, est présentée ci-dessous :
140
Classification des provinces selon leur caractéristique vis-à-vis du risque incendie
Province Groupe Province Groupe
AL HOCEIMA 2 KHOURIBGA 1
ASSA-ZAG 1 LAAYOUNE 1
AZILAL 2 LARACHE 5
BENI MELLAL 2 MARRAKECH 2
BENSLIMANE 4 MIDELT 2
BERKANE 4 NADOR 4
BOUJDOUR 1 OUARZAZATE 2
BOULEMANE 2 OUED ED-DAHAB 1
CASABLANCA 3 OUEZZANE 4
CHEFCHAOUEN 4 OUJDA-ANGAD 4
CHICHAOUA 2 RABAT 4
CHTOUKA-AIT BAHA 1 SAFI 1
DIROUCH 4 SEFROU 2
EL HAJEB 4 SETTAT 4
EL JADIDA 1 SIDI IFNI 1
EL KELAA DES SRAGHNA 1 SIDI SLIMANE 4
ER-RACHIDIA 1 TAN-TAN 1
ES-SEMARA 1 TANGER 5
ESSAOUIRA 2 TAOUNATE 4
FES 3 TAOURIRT 2
FIGUIG 2 TAROUDANNT 2
GUELMIM 1 TATA 1
GUERCIF 2 TAZA 4
IFRANE 2 TETOUAN 5
JERADA 1 TINGHIR 2
KENITRA 4 TIZNIT 1
KHEMISSET 2 ZAGORA 1
KHENIFRA 2
141
Annexe 3 : Statistiques annuelles sur les incendies de forêt par province, période 1997-2019
Moyennes annuelles du nombre et de la surface des incendies de forêt, et surface moyenne par incendie, période 1997-2019
142
OUEZZANE 4 90 21
OUJDA 1 0 1
OUJDA-ANGAD 2 5 2
RABAT 18 27 2
SAFI 1 1 1
SEFROU 7 19 3
SETTAT 2 20 9
SIDI IFNI 0 2 3
SIDI SLIMANE 3 13 4
TANGER 38 179 5
TAOUNATE 11 70 6
TAOURIRT 8 95 12
TAROUDANNT 4 31 7
TATA 0 21 121
TAZA 17 169 10
TETOUAN 42 170 4
TIZNIT 2 31 13
Total général 398 3 258 8
143
Nombre annuel de feux / 100 km² combustibles
144
Répartitions des régions en fonction du nombre d'incendies et de la superficie moyenne touchée annuellement entre 1997 et 2017
800
CHEFCHAOUEN
700
600
500
Surface moyenne annuel touchée (ha)
400
LARACHE
300
AZILAL
AGADIR
NADOR
200
TANGER
TAZA TETOUAN
ER-RACHIDIA
EL JADIDA CHTOUKA-AIT BAHA
ES-SEMARA
KHOURIBGA
100GUERCIF OUEZZANE TAOURIRT
KENITRA
GUELMIM DRIOUCH TAOUNATE
TATA KHEMISSET
BERKANE
JERADA
SIDI IFNI
BENIBENSLIMANE
MELLAL KHENIFRA
RABAT AL HOCEIMA
MARRAKECH IFRANE
DIROUCH
FES CASABLANCA
0 ESSAOUIRA
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
LAAYOUNE EL HAJEB
TIZNIT SEFROU
FIGUIG SETTAT
TAROUDANNT
SAFI
OUARZAZATE CHICHAOUA BOULEMANE
SIDI SLIMANE OUJDA
MEKNES-ELHAJEB
MIDELT
OUJDA-ANGAD Nombre annuel d'incendies
EL KELAA DES SRAGHNA
145
Annexe 4 : Procédure opérationnelle d’intervention (POI)
Niveau 1 : Alerte et premières interventions terrestres (Département des Eaux et Forêts et la
Protection Civile)
L’alerte du départ du feu émanant des postes vigies, des équipes de forestiers patrouilleurs ou de la
population riveraine de la forêt, est transmise en temps réel au Directeur Provincial des Eaux et Forêts
(DPEF), qui engage les premières opérations de lutte, par le biais des véhicules de premières interventions
(VPI). Il informe instantanément : (i) le Département des Eaux et Forêts (CRCF), (ii) le Poste de
Commandement Provincial (Gouverneur), (iii) le Commandement Provincial de la Protection Civile et (iv)
la Gendarmerie Royale.
Si l’intervention des VPI n’arrive pas à maîtriser le feu, le DPEF sollicite directement l’intervention de la
Protection Civile (Commandement Provincial).
Parallèlement, une analyse des conditions d’éclosion de l’incendie et des risques de propagation du feu
est faite sur le site du sinistre, par les services de la DPEF, en tenant compte des éléments suivants :
• l’importance, l’étendue et la densité du peuplement à risque ;
• l’inflammabilité des espèces forestières touchées ou menacées ;
• les habitations et les douars à risques ;
• les conditions climatiques (vent et température),
• l’accessibilité au feu par les VPI et les camions citernes de la protection civile ;
• l’emplacement des tranchées pare feu ou autres obstacles naturels ;
• le réseau des points d’eau nécessaires au ravitaillement ;
Dans le cas où cette analyse juge que l’intervention terrestre ne permettra pas de circonscrire le feu, le
DPEF informe le Département des Eaux et Forêts (CRCF) et sollicite le passage au 2ème niveau
d’intervention.
Niveau 2 : Intervention aérienne des Forces Royales Air et renforcement de la lutte terrestre par les
Forces Auxiliaires.
A ce stade, Le DEF sollicite de l’EMG des FRA, préalablement informé du départ du feu, l’intervention des
avions bombardiers CL 415, en lui communiquant les données de localisation du feu : province, commune
rurale et massif forestier concernés, coordonnées Lambert et/ou géographiques du lieu du sinistre et son
ampleur.
Parallèlement et pour renforcer la lutte terrestre, le Commandement Provincial de la Protection Civile
sollicite, directement du Gouverneur, l’appui des Forces Auxiliaires.
À ce titre, le Gouverneur est tenu d’informer le Commandant d’Armes délégué de l’évolution de la
situation en vue d’une éventuelle mobilisation des éléments des Forces Armées Royales qui auraient à
intervenir au niveau 3.
146
Niveau 3 : Renforcement des interventions terrestres et aériennes par la Gendarmerie Royale et les
Forces Armées Royales.
En cas de multiplicité des fronts de propagation du feu et en vue de renforcer l’intervention des avions
Canadairs pour limiter l’extension de l’incendie, le DEF sollicite du Groupement aérien de la Gendarmerie
Royale, préalablement informé des données d’extension du feu, l’intervention de la flotte des avions
turbo trusch.
Un Poste de Commandement de site est simultanément mis en place sous la présidence du Gouverneur
de la Province concernée (ou le Secrétaire Général en son absence) pour coordonner et organiser les
opérations de lutte.
147
descendante entre les différentes unités d’intervention et le Poste de Commandement de
site.
Au niveau central, le Poste de Commandement de veille mis en place au niveau du Ministère de l’Intérieur
est activé pour assurer le suivi des événements et coordonner toutes les opérations de lutte avec le
Directeur des opérations de site (Gouverneur concerné) et juger de l’opportunité d’engagement de
moyens de renfort nationaux ou internationaux.
Le recours à l’assistance internationale pour renforcer la flotte nationale intervenant dans la lutte
aérienne se fera par le Ministère de l’Intérieur à la demande formulée par le Gouverneur de la province
concernée et après appréciation de la situation sur le terrain par le Directeur des opérations du site.
Le Gouverneur de la Province concernée (ou le Secrétaire Général en son absence) n’ordonne la levée du
PC de site qu’une fois le feu est déclaré complètement maitrisé conjointement par la Direction Provincial
des Eaux et Forêt et le Commandement Provincial de la Protection Civile et après avoir convenu du plan
d’évacuation et des mesures de veille et de permanence étalés sur une durée de 48h00 et ce pour prévenir
tout éventuelle reprise du feu.
148
149
Annexe 5 : Système d’Analyse de la Complexité de l’Incident (SACI)
1. Vies et Biens à protéger (Sensibilité et vulnérabilité)
Paramètre d’analyse Oui Non
▪ Interface forêt-habitat, biens population (vergers …), douars, sites
névralgiques …
▪ Feu menaçant plus d'un territoire et possibilité de divergence de gestion
de l'incident (objectifs et priorités différents …)
▪ Menace : Parc national, Aire protégée, SIBE, Bassin versant/amont d'un
barrage, site d'intérêt patrimonial …
▪ Site hautement sensible : Préoccupations politiques, Médias …
2. Comportement du feu
Paramètre d’analyse Oui Non
▪ Combustible très inflammable, avec une continuité verticale et
horizontale.
▪ Méteo défavorable (T°c élevée, vent fort, faible humidité …)
▪ Feu se propage vers les lieux présentant une charge élevée du
combustible
3. Organisation d’intervention
Paramètre d’analyse Oui Non
▪ Feu est disproportionnel par rapport aux moyens mobilisés
▪ Manque de cohérence dans les plans des opérations de lutte
▪ Difficultés d'utilisation adéquate des moyens aériens (vent fort,
terrain accidenté …)
▪ Ressources locales limitées pour assurer l'attaque initiale
▪ Engagement lourd des ressources locales pour assurer le soutien
logistique
▪ Ressources opèrent depuis plus de 24 h, mais, sans succès
▪ Ressources non adaptées aux conditions locales et aux tactiques
escomptées
4. Sécurité des intervenants (DEF, PC, FAR, FA …)
Paramètre d’analyse Oui Non
▪ Équipes d'interventions touchées par la fatigue cumulée
▪ Homme(s) du feu débordé(s) mentalement et physiquement
▪ Communication inefficace avec les ressources tactiques
150
Annexe 6 : carte du nombre de points d’eau et du nombre de points d’eau pour 100 km²
combustibles
151
Annexe 7 :32 Carte du nombre de TPF pour 100 km² combustibles
152
Annexe 8 :33 Carte du nombre de guetteurs et du nombre de guetteurs / 100 km² combustibles
153
Annexe 9 34: Carte du nombre de postes vigie et du nombre de postes vigie pour 100 km² combustibles
154
Annexe 10 35: Carte du nombre de VPI pour 100 km² combustibles
155
Annexe 11. 36: Projets d’action et indicateurs correspondants
Qualification des
indicateurs de
Projets Objectifs spécifiques Indicateurs
suivi par rapport
à l'objectif
Fiche projet 1 : Identification Identifier les causes et les mécanismes à l’origine de
des causes et des mécanismes l’enclenchement des feux de forêts, à travers la création Convention interservices
Performance
qui sont à l’origine du départ d’équipes pluridisciplinaires formées et dotées de moyens sur les causes d’incendies
de feu. spécifiques nécessaires à la réalisation de leurs missions.
Taux d’incendies
Fiche projet 1 : Identification Identifier les causes et les mécanismes à l’origine de investigués de manière
des causes et des mécanismes l’enclenchement des feux de forêts, à travers la création approfondie par rapport
Résultat
qui sont à l’origine du départ d’équipes pluridisciplinaires formées et dotées de moyens aux incendies déclarés
de feu. spécifiques nécessaires à la réalisation de leurs missions. (Seulement pour les feux de
plus de 5 ha).
Fiche projet 1 : Identification Identifier les causes et les mécanismes à l’origine de Réalisation des enquêtes
des causes et des mécanismes l’enclenchement des feux de forêts, à travers la création sociales sur les causes
Résultat
qui sont à l’origine du départ d’équipes pluridisciplinaires formées et dotées de moyens présumées des incendies de
de feu. spécifiques nécessaires à la réalisation de leurs missions. forêts
156
Sauvegarder la mémoire d’occurrence et d’impacts des
Fiche projet 2 : Amélioration
incendies de forêts, en complétant la base de données Procédure de collecte des
de la base de données
actuelle par les nouvelles connaissances sur les incendies et informations standardisée Résultat
géographiques des incendies
en l’alimentant régulièrement par des informations et exhaustive
de forêts
géographiques et de contexte.
157
- Améliorer la prévision du risque d’incendie, à travers la
Fiche projet 3 : Amélioration mise à jour des algorithmes et la construction des cartes de
Mise à jour des cartes de
de de la précision des cartes prévision en faisant appel aux nouvelles technologies de
risque (données et Résultat
de risque et généralisation de l’information et de la communication (NTIC) ; - Renforcer
algorithmes) et évaluations
leur utilisation l’utilisation des cartes obtenues dans les processus de
prévention, d’alerte, de pré-positionnement et de lutte.
158
Fiche projet 4 : Création d’une
plateforme de réflexion et de
concertation entre les Mutualiser, partager et promouvoir les connaissances sur les
Constitution du
différents experts incendies de forêts afin de valoriser et orienter la recherche
réseau/groupement Résultat
scientifiques, les scientifique et technique dans le domaine de la prévention,
d’intérêt scientifique
gestionnaires et les de la prévision et de la lutte contre les feux de forêts.
institutions de recherche-
développement
Fiche projet 4 : Création d’une
plateforme de réflexion et de
concertation entre les Mutualiser, partager et promouvoir les connaissances sur les
Réunions régulières du
différents experts incendies de forêts afin de valoriser et orienter la recherche
réseau/groupement Performance
scientifiques, les scientifique et technique dans le domaine de la prévention,
d’intérêt scientifique
gestionnaires et les de la prévision et de la lutte contre les feux de forêts.
institutions de recherche-
développement
Fiche projet 4 : Création d’une
plateforme de réflexion et de
Nombre de présentation ou
concertation entre les Mutualiser, partager et promouvoir les connaissances sur les
de participation du
différents experts incendies de forêts afin de valoriser et orienter la recherche
réseau/groupement dans Résultat
scientifiques, les scientifique et technique dans le domaine de la prévention,
les séminaires nationaux ou
gestionnaires et les de la prévision et de la lutte contre les feux de forêts.
internationaux
institutions de recherche-
développement
Fiche projet 4 : Création d’une
plateforme de réflexion et de
concertation entre les Mutualiser, partager et promouvoir les connaissances sur les
Nombre de
différents experts incendies de forêts afin de valoriser et orienter la recherche
projets/conventions de RD Résultat
scientifiques, les scientifique et technique dans le domaine de la prévention,
conjoints interdisciplinaires
gestionnaires et les de la prévision et de la lutte contre les feux de forêts.
institutions de recherche-
développement
159
Fiche projet 4 : Création d’une
plateforme de réflexion et de Recueil
concertation entre les Mutualiser, partager et promouvoir les connaissances sur les d’Articles/thèses/notes
différents experts incendies de forêts afin de valoriser et orienter la recherche techniques d’orientation-
Résultat
scientifiques, les scientifique et technique dans le domaine de la prévention, recommandations
gestionnaires et les de la prévision et de la lutte contre les feux de forêts. spécifique aux incendies de
institutions de recherche- forêts …
développement
Fiche projet 5 :
Développement et mise en Renforcer les campagnes de sensibilisation et les adapter Animation et compte rendu
œuvre de campagnes de d’avantage au public cible et aux spécificités territoriales, afin du comité de pilotage des
Performance
sensibilisation adaptées aux d’améliorer la prévention du risque d’incendie et diminuer campagnes de
origines des causes des éventuellement le nombre de départ de feux. sensibilisation
incendies
Fiche projet 5 :
Contractualisation avec un
Développement et mise en Renforcer les campagnes de sensibilisation et les adapter
prestataire pour
œuvre de campagnes de d’avantage au public cible et aux spécificités territoriales, afin
accompagner la démarche Performance
sensibilisation adaptées aux d’améliorer la prévention du risque d’incendie et diminuer
et évaluer les impacts par
origines des causes des éventuellement le nombre de départ de feux.
enquête
incendies
Fiche projet 5 :
Développement et mise en Renforcer les campagnes de sensibilisation et les adapter
Réalisation et diffusion des
œuvre de campagnes de d’avantage au public cible et aux spécificités territoriales, afin
supports et leur mise à jour Résultat
sensibilisation adaptées aux d’améliorer la prévention du risque d’incendie et diminuer
régulière
origines des causes des éventuellement le nombre de départ de feux.
incendies
160
Fiche projet 6 : Adaptation de
la planification et des
Elaborer des plans spécifiques de Défense des Forêts Contre Schémas Directeurs
aménagements anti-feux aux
les Incendies (DFCI) à l’échelle régionale et provinciale, afin de Régionaux contre les Résultat
spécificités territoriales en
mieux y intégrer le risque d’incendie de forêt. incendies de forêts (SDR-IF)
fonction des bassins de risque
d’incendie de forêt
161
Fiche projet 7 : Amélioration
des systèmes de prévision Renforcer les systèmes de prévision, de surveillance et Application smartphone
dynamique, de vigilance et d’alerte pour limiter l’impact des incendies et améliorer permettant de faciliter Résultat
d’alerte contre les incendies l’efficacité des interventions. l’alerte
de forêts
Fiche projet 7 : Amélioration Schéma de guet, de
des systèmes de prévision Renforcer les systèmes de prévision, de surveillance et patrouille et de
dynamique, de vigilance et d’alerte pour limiter l’impact des incendies et améliorer prépositionnement Résultat
d’alerte contre les incendies l’efficacité des interventions. modulables en fonction des
de forêts niveaux de risque
162
S’assurer que tous les acteurs opérationnels disposent de
Fiche projet 9 : Renforcement moyens humains et matériels, nécessaires à
Tenue de réunions de
des moyens d’action des l’accomplissement de leurs missions, afin d’améliorer Performance
coordination interservices
acteurs opérationnels l’efficacité des opérations de lutte et limiter l’extension des
incendies de forêts.
S’assurer que tous les acteurs opérationnels disposent de
Inventaire de l’état actuel
Fiche projet 9 : Renforcement moyens humains et matériels, nécessaires à
des ressources humaines et
des moyens d’action des l’accomplissement de leurs missions, afin d’améliorer Performance
les besoins en
acteurs opérationnels l’efficacité des opérations de lutte et limiter l’extension des
renforcement
incendies de forêts.
S’assurer que tous les acteurs opérationnels disposent de Préparation des plans
Fiche projet 9 : Renforcement moyens humains et matériels, nécessaires à d’investissement en
des moyens d’action des l’accomplissement de leurs missions, afin d’améliorer ressources humaines et Résultat
acteurs opérationnels l’efficacité des opérations de lutte et limiter l’extension des matériels adaptés et leurs
incendies de forêts. réalisation
Fiche projet 10 : Engagement Engager les moyens de lutte avec célérité, rationalité et
Partage des procédures
des moyens opérationnels de professionnalisme, afin de limiter les coûts d’interventions et Performance
déjà existantes
manière efficace et efficiente réduire les impacts et conséquences des incendies de forêts.
Fiche projet 10 : Engagement Engager les moyens de lutte avec célérité, rationalité et Présentation et adaptation
des moyens opérationnels de professionnalisme, afin de limiter les coûts d’interventions et de l’ICS au contexte Résultat
manière efficace et efficiente réduire les impacts et conséquences des incendies de forêts. Marocain
163
Fiche projet 10 : Engagement Engager les moyens de lutte avec célérité, rationalité et
Ateliers pour la mise en
des moyens opérationnels de professionnalisme, afin de limiter les coûts d’interventions et Résultat
place de l’ICS Marocain
manière efficace et efficiente réduire les impacts et conséquences des incendies de forêts.
164
Fiche projet 12 : Recueil et
Formaliser et généraliser le REX à différentes échelles
valorisation des
territoriales, afin de valoriser les enseignements tirés et Nombre de fiches REX de
enseignements et expériences Résultat
réorienter éventuellement le mode d’action relatif à la synthèse
des incendies de forêt passés
gestion des incendies de forêts (cycle de gestion du risque).
(Retour d’EXpérience)
165
Concevoir et mettre en œuvre des modules de formation
Fiche projet 13 : dynamisation
opérationnelle et adaptée aux réalités de terrain, afin
de la formation et son Mise en place des plans de
d’améliorer la compétence des différents intervenants, en Résultat
adaptation aux besoins des formation continue
rapport avec leurs missions et responsabilité dans la gestion
acteurs
des incendies de forêts
Concevoir et mettre en œuvre des modules de formation
Fiche projet 13 : dynamisation
opérationnelle et adaptée aux réalités de terrain, afin Formations de base pour
de la formation et son
d’améliorer la compétence des différents intervenants, en tous les acteurs Résultat
adaptation aux besoins des
rapport avec leurs missions et responsabilité dans la gestion opérationnels
acteurs
des incendies de forêts
Fiche projet 14 : Élaboration Elaborer des guides et des référentiels techniques de toutes
Identification des
des référentiels et guides les phases de gestion des incendies, afin de normaliser les
opérations nécessitant un Performance
techniques et veille sur leur procédures, documenter les bonnes pratiques et augmenter
référentiel technique
utilisation l’efficacité des actions.
Fiche projet 14 : Élaboration Elaborer des guides et des référentiels techniques de toutes
Élaboration des référentiels
des référentiels et guides les phases de gestion des incendies, afin de normaliser les
techniques, notamment sur Résultat
techniques et veille sur leur procédures, documenter les bonnes pratiques et augmenter
les missions partagées
utilisation l’efficacité des actions.
166
Fiche projet 14 : Élaboration Elaborer des guides et des référentiels techniques de toutes
des référentiels et guides les phases de gestion des incendies, afin de normaliser les
Diffusion des référentiels Résultat
techniques et veille sur leur procédures, documenter les bonnes pratiques et augmenter
utilisation l’efficacité des actions.
Fiche projet 14 : Élaboration Elaborer des guides et des référentiels techniques de toutes Valorisation des
des référentiels et guides les phases de gestion des incendies, afin de normaliser les référentiels lors des
Résultat
techniques et veille sur leur procédures, documenter les bonnes pratiques et augmenter formations et veille à
utilisation l’efficacité des actions. utilisation sur le terrain
167
Fiche projet 15 : Consolidation
de la gouvernance et Consolider les acquis en matière de coordination, renforcer le
renforcement de la partenariat (Public/privé/société civile) et clarifier davantage Mise à contribution des
coordination entre les acteurs les missions et responsabilités des instances impliqués, afin instances de concertation Résultat
impliqués au niveau national, d’assurer une meilleure synergie dans la mobilisation contre locale
régional et les feux de forêts.
provincial/préfectoral
168
Fiche projet 16 : Adaptation Adapter et actualiser la réglementation relative aux
et actualisation du corpus différentes phases de gestion des incendies de forêts, Proposition de loi
réglementaire et juridique de (prévention, de prévision, de lutte et de réhabilitation), afin d’orientation modifiant la Résultat
gestion des incendies de d’encadrer au maximum les pratiques à risque et offrir aux réglementation actuelle
forêts différents intervenants un meilleur cadre d’action
169
170