Polycopié Semaine 5

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CHAPITRE 2 : LA MORPHOSTRUCTURE DES ZONES INSTABLES :

LES CHAÎNES PLISSEES


Les chaînes de montagnes plissées regroupent les chaînes intracratoniques et
péricratoniques des plissements alpins qui sont des chaînes de plis de fond et les chaînes
de plis de couverture à l’instar du Jura. Leurs structures relativement récentes par rapport
à celles des socles sont sujettes à des rajeunissements poste-tectoniques qui s’expriment à
travers un volcanisme intense et des tremblements de terre.

2.1. Les chaînes de plis de fond


Il s’agit des chaînes plissées intracratoniques résultant de la collision des plaques
lithosphériques et des chaînes péricratoniques liées à la subduction. La structure de ces
deux chaînes est différente et s’explique par les contraintes tectoniques qui les ont
engendrés.

2.1.1. Les chaînes intracratoniques


On distingue dans la disposition structurale des chaînes intracratoniques deux ensembles
d’unités structurales définies par le degré de métamorphisme des roches : il s’agit des
unités externes et des unités internes. Les unités externes sont marquées par un
métamorphisme moins poussé, tandis que les unités internes sont fortement
métamorphisées. La mise en place de ces unités structurales résulte de l’évolution
géodynamique des géosynclinaux. Un géosynclinal est une dépression structurale ample
et profonde située en bordure des continents au fond de laquelle les sédiments
s’accumulent.

Une chaîne intracratonique se met en place dans un géosynclinal biliminaire. Un


géosynclinal biliminaire est un géosynclinal inscrit entre deux marges continentales. Il est
formé d’unités externes et d’unités internes. Du point de vue structural, les unités externes
sont constituées de roches sédimentaires plus ou moins métamorphisées (métamorphisme
anchi et épizonal) et plissées.

Dans les Alpes, les unités externes sont composées à la latitude de Chamonix de l’unité
delphino-helvétique et de l’unité pennique. Ces deux unités qui sont externes dans la
disposition structurale des Alpes sont constituées de roches sédimentaires (calcaires et
marnes) et de roches sédimentaires métamorphisées (quartzites et marbres) d’âge
jurassico-crétacé. Ces roches charriées reposant en discordance à l’ouest sur un socle
hercynien forment l’unité externe dans la zone de Briançon du côté français des Alpes.
Elles sont séparées de la zone piémontaise (côté italien) par des massifs cristallins
représentant l’axe de la chaîne et qui forment avec cette zone les unités internes.
Les unités internes sont représentées par des éléments enracinés du socle cristallin
recouverts dans la zone piémontaise de formations sédimentaires métamorphisées, de
schistes lustrés datant de la fin du jurassique au début du crétacé et de roches volcaniques.
Cet ensemble de roches est recouvert par une formation flyschoïde gréso-marneuse du
crétacé supérieur.

Dans la vieille chaîne panafricaine des Dahoméyides qui date du Protérozoïque supérieur
(600± 50 Ma), les unités externes sont composées du Buem et de l’unité de l’Atacora.

Le Buem qui chevauche les formations du bassin des Volta à l’est est composé de roches
sédimentaires affectées d’un métamorphisme anchizonal et franchement plissées au
voisinage des Monts Togo.

L’unité structurale de l’Atacora se compose des schistes de Kantè qui se développent dans
un synclinorium (synclinorium de Tchatchaminadè) et des quartzites de l’Atacora qui
forment un anticlinorium représenté par le système de plateaux qui caractérise les Monts
Togo.
Les unités internes sont représentées par un socle granito-gneissique qui constitue l’encaissant
des massifs ultrabasiques et basiques de la zone de suture (suture panafricaine). Ces massifs
forment une chaîne qui va d’Agou jusqu’à Dérouvarou au NW du Bénin en passant par
Djabatoré et le pays Kabyè.

Dans les chaînes intracratoniques on distingue les formes liées au chevauchement et au


charriage :
- Le déversement des plis dans un même sens lié au chevauchement des terrains, lors de
la tectonique tangentielle engendre des déformations en écailles. Ces accidents sont
caractérisés par une discontinuité des couches de terrain.
- L’escarpement qui borde un relief mis en place par chevauchement des structures est
appelé escarpement de front de chevauchement. Il est situé en avant de ce relief et
surplombe celui qu’il chevauche. Exemple de l’escarpement ouest des Monts Togo).
- Une nappe de charriage est un ensemble de terrains déplacés loin de leur lieu d’origine
par les poussées tangentielles d’une tectonique en compression.
- Les panneaux de terrain allochtones incorporés aux structures plissées autochtones par
charriage sont appelés des klippes (exemple de la klippe de Kawa). La masse rocheuse
qui forme une klippe montre souvent des caractéristiques différentes de celles des
roches avoisinantes. Lorsqu’une klippe présente un contraste de résistance par rapport
aux roches autochtones, elle est mise en relief quand ses roches sont dures et en creux
lorsqu’elles sont tendres. Dans certains cas, la klippe est formée de roches aussi dures
que les roches environnantes. Dans ces conditions, la morphologie de la klippe dépend
de la façon dont ces roches se comportement face l’érosion. Une klippe constituée
d’orthogneiss (des roches dures) est plus vulnérable à l’érosion que celle formée de
quartzites les environnant et qui sont aussi des roches dures.
- Une fenêtre est un affleurement du substratum autochtone d’une nappe sous l’action
de l’érosion.
- Un escarpement de front de charriage est un abrupt qui borde une nappe. Elle est bien
marquée dans le paysage lorsque la tête de la nappe est constituée de roches dures.
- Un escarpement de disjonction est un abrupt qui délimite une dépression engendrée
par la rupture d’une nappe dans sa partie arrière, lors de sa progression.
2.1.2. Les chaînes péricratoniques
Elles sont associées à une marge continentale et se développent donc dans un géosynclinal
liminaire. La structure de ces chaînes est faite d’une alternance de structures soulevées et
de structures affaissées, liées à la cassure d’un socle hercynien et de sa couverture
sédimentaire discordante plissée lors de l’orogenèse à l’origine des failles à grands rejets.
On distingue à la latitude de l’Argentine : les cordillères côtières ou cordillères
occidentales et les cordillères frontales ou orientales. Entre ces deux unités, se sont
formées des dépressions intracordillères.
La cordillère côtière ou cordillère occidentale est constituée de panneaux du socle
hercynien, recouvert de séries volcano-sédimentaires jurassico-crétacées et paléogènes.
Elle comporte aussi des roches gréso-schisteuses d’origine continentale, présentant des
intercalations de brèches et de roches volcaniques. L’ensemble de ces formations est
recoupé d’intrusions granitiques affectées de plis déversés vers l’Est. Cette unité est
affectée de plis-failles et de chevauchements.
La cordillère frontale ou cordillère orientale correspond aux panneaux du socle moins
soulevé de l’avant-pays du système plissé andin. Dans cette unité structurale, le socle
hercynien grésoschisteux recouvert de formations volcano-sédimentaires et soumis à une
tectonique en compression, présente des failles chevauchantes ou failles inverses.
Les dépressions intra-cordillères sont des zones déprimées correspondant à des panneaux
de socle effondrés sous les contraintes tectoniques. C’est un chapelet de bassins intra-
andins dans lesquels s’accumulent les sédiments arrachés aux versants des cordillères. Du
point de vue morphologique, ce sont de véritables plaines de hautes montagnes appelées
‘altiplano’ ou plaines d’altitude.
Les coquillages d’huîtres de mer et les restes animaux marins retrouvés dans la structure
des cordillères occidentales indiquent qu’elles se sont formées après les cordillères
orientales.
Lors de la formation des cordillères orientales, une subsidence a provoqué l’affaissement
de la partie occidentale de l’Amérique du Sud qui a été envahie par les eaux marines
(transgression marine). La surrection tardive des cordillères côtières ou occidentales
explique bien cette présence des coquillages et des restes animaux marins dans les roches
caractéristiques de ces cordillères.

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