Chapitre II

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M.

BRAHMI BOUALEM Tectonique L2


Enseignant au département de Géologie Partie I
UMMTO Chapitre II

Partie I : Les Structures Continentales

Chapitre II : Les bassins sédimentaires


Les bassins sédimentaires impliquent un affaissement superficiel de la croûte continentale,
autrement dit une ‘subsidence’.
Le terme ‘subsidence’ peut être défini suite aux causes multiples dont :
- L’amincissement de la croûte, qui est compensé isostatiquement par approfondissement
(subsidence tectonique).
- Le refroidissement de la lithosphère qui augmente sa densité et l’épaisseur du manteau
(compensation isostatique approfondissement), on parle alors, de ’’subsidence thermique’’.
- La flexion de la lithosphère vers le bas et son enfoncement en périphérie dû à une charge
localisée (calotte glacière et nappe), c’est ce qu’on appelle ’’subsidence flexurale’’, Ex :
Bassin d’avant chaîne.
On peut donc avoir trois grandes catégories de bassins :
1- les bassins dont l’évolution est principalement contrôlée par l’amincissement
lithosphérique, ce sont des bassins d’effondrement.
2- les bassins dont l’évolution est principalement contrôlée par le refroidissement de la
lithosphère.
3- les bassins dont l’évolution est contrôlée par la flexion de la lithosphère, ce sont les bassins
flexuraux
I- Les Fossés d’effondrement:
Ce sont des structures étroites et allongées, limitées par des failles normales conjuguées, avec
des rejets opposés……...

I-1-1- Le Fossé Rhenan:


Fait partie des fossés de l’Ouest de l’Europe qui s’étendent depuis le golf de Lyon au Sud
jusqu’à la mer du Nord sur 1500Km.

Le fossé rhénan forme une dépression de 300km de long, et large de 35 à 40km, se place avec
la Bresse, la Limagne et d’autres, sur un axe de distension qui au tertiaire, traversait l’Europe,
de l’Allemagne à la basse vallée de Rhône .

Sa morpho-structure montre dans sa partie sud qu’il est coincé entre deux massifs cristallins ;
les Vosges à l’Ouest et la forêt Noire à l’Est. Ces massifs correspondent à des demi-horsts,
basculés vers l’extérieur du fossé, séparés de ce dernier par des failles majeures de type
normal et synthétique.
a. Sédimentation
Les dépôts sédimentaires sont relativement uniformes, au secondaire, sur l’ensemble du bloc
rhénan et épais d’environ 1500m. À la fin du Crétacé, la convergence alpine conduit à
l’édification des rides en direction varisque, aussitôt attaquées par l’érosion.

Au début Tertiaire la pénéplanation s’achève accompagnée d’un volcanisme alcalin (Éocène


inf) qui peut traduire le début d’une mise en distension.

Une deuxième phase de distension intervient à la fin du Miocène, contemporaine d’une


nouvelle crise tectonique alpine. Il en résulte un jeu décrochant sénestre des bordures du fossé
pendant que ce dernier s’effondre, mais cette fois dans sa partie nord. La sédimentation reste
partout fluviatile.

b. Volcanisme
Le volcanisme du fossé rhénan est à caractère alcalin, il montre un chimisme riche en An et
CaO. Il débute à l’Éocène inférieur, mais c’est au Miocène supérieur qu’il se développe. Les
appareils volcaniques sont minuscules sur le territoire français, réduits pratiquement à des
dykes, cependant, très importants en territoire allemand (Kaiserstuhl, au Sud, célèbre par ces
carbonates et Vogels-berg au Nord).

c. Tectonique
Le fossé rhénan est bordé par des failles normales de direction NNE responsables de son
effondrement. Les failles vosgiennes sont de type synthétique, à pendage moyen à fort vers
l’Est. Les failles internes (rhénanes) quant à elles présentent un pendage très fort. Le rejet des
premières est d’ordre de 800m et celui des secondes, est de 1500 m à 1800 m.

La trace des failles disparait sur les sections sismiques de réflexion à une profondeur de 7 km
indiquant un passage à la croûte ductile.

d. Mécanisme de formation du fossé


En 1er lieu, il y’a distension globale, en conséquence, la croûte supérieure se casse en failles
normales conjuguées et donnent naissance à un fossé allongé. En profondeur, la croûte ductile
s’amincit et forme des demi-grabens (asymétrie).

En 2ème lieu, une subsidence en surface permet le dépôt rapide d’une épaisse série
sédimentaire. En profondeur, il y’a la remontée du manteau et sa fusion partielle qui va
donner des appareils volcaniques de petites tailles. En réponse à cet amincissement, les
bordures présentent un soulèvement (Vosges et Forêt Noire).
Figure 1: Bloc diagramme montrant la structure du fossé rhénan
I-1-2- Le Golf de Suez
Il s’est ouvert au Miocène au sein du craton arabo-africain suite à la rotation antihoraire de
l’Arabie par rapport à l’Afrique, il est encore marin et sa profondeur ne dépasse pas les 80m.

a- Sédimentation
Son remplissage se fait au moi-pliocène : détritique et parfois évaporitique découpé par des
dykes basaltiques au Miocène inférieur, marnes et calcaire récifaux au Miocène moyen (rift
envahi par la mer). Ensuite, dépôts de milieu confiné au Miocène supérieur et enfin, des
dépôts calcaires récifaux au Pléistocène (surrection des bordures et le faussé est envahi par la
mer).

b- Tectonique
Il se présente en graben bordé par des failles normales NW-SE, délimitant des panneaux
basculés. Sa structure reste dissymétrique, L’une des bordures étant contrôlée par une faille
majeure alors que la bordure opposée définit des blocs basculés.

Ce réseau de failles est compliqué par les grands décrochements NNE-SSW (parallèles au
golf d’Aqaba) et WNW- ESE (direction dite Duwi).

Son évolution se fait comme suit:

1- Début du Miocène : en régime continental compressif orienté vers le NW, entrainant la


formation de décrochements conjugués (faille d’Aqaba et Duwi) et les failles de tension NW-
SE, permettant la mise en place des basaltes alcalins.

2- Au Miocène moyen : effondrement du fossé qui est envahi par la mer.

3- Au Miocène supérieur : les jeux de failles s’atténuent dans un contexte régressif.

4- Au Plio-Pléistocène : le soulèvement des marges s’accélère, la subsidence du fossé


augmente et la faille d’Aqaba fonctionne en décrochement en découplant l’évolution du golf
de Suez (qui reste un rif continental) de celle de la mer rouge.

I-1-3- Le fossé des Grands Lacs de l’Est Africain

Il s’étale sur plus de 6000 km depuis le fleuve Zambèze au Sud jusqu’à la mer rouge au Nord,
et large de 40 à 60 km en moyenne. Il est subdivisé en deux branches, une à l’Est et l’autre à
l’Ouest reliées l’une à l’autre par le linéament d’Assoua, à caractère décrochant dextre qui
passe par le lac victoria.

La branche ouest se présente en forme de baïonnette dû au couloir de décrochant Tanganyika-


Malawi. La branche orientale se termine en une ‘patte-d’oie’ de faille rayonnante au Sud.

Le fossé s’est ouvert au Miocène et son remplissage est resté continental ou lacustre.
L’épaisseur des dépôts peut atteindre les 8000 m.

Le rift Est-Africain montre un volcanisme habituel de ce genre de structure (alcalin), surtout


au niveau de la branche orientale, indiquant une distension plus importante en raison de ses
liens avec les Affars. C’est au carrefour de cette branche orientale et du linéament d’Assoua
que se trouvent les plus grands volcans (Kenya et Kilimandjaro). Le rift subit des
soulèvements qui se poursuivent actuellement.

Il présente une sismicité plus profonde au niveau de la branche ouest (12 à 15 km) que la
branche est (4 à 10 km). Ceci pourrait être interprété dans le sens que les rifts Est-Africains
sont la conséquence d’une faille listrique majeure, qui s’aplatisse dissymétriquement sous le
fossé.

Au Nord du rift au niveau des Afars convergent trois (3) rifts (2 ) caractère océanique : la Mer
rouge et le Golf d’Aden, et le rift Africain). La zone des afars est bordée par des failles
importantes qui affectent les boucliers précambriens éthiopiens et somaliens.

La dépression (la partie centrale des afars) est remplie de sédiments marins et continentaux et
également des coulées de basalte alcalin et des rhyolites (R. volcaniques acides). L’épaisseur
totale est de 4000 à 6000 m. cette dépression est découpée par des fractures à fort pendage 70
à 90° qui isole un ensemble de grabens et horsts.

Certains de ces grabens surtout dans la partie axiale sont remplis par de matériel magmatique
à tendance océanique (basaltes tholéitiques : siliceux, peu calciques, et dépourvus d’olivine
qui forment de vastes épanchements tant sur les continents que dans les fonds océaniques
basiques).
Ces grabens sont considérés comme des lieux de déchirure totale de la croute continentale,
d’un début d’océanisation.

Les données géophysiques montrent la présence d’un fort amincissement crustal sous le
continent et l’existence d’un manteau anormal et qui est comparable à celui des rides médio-
océaniques (dorsales).

I-2- les bassins sur décrochement

I-2-1 Les rifts en ‘’Pull Apart’’


Ce sont des bassins d’extension longitudinale, il s’agit de rift dont l’ouverture est due au
glissement longitudinal des deux lèvres d’une faille le long d’un décrochement en ligne
brisée.

La mer morte est un bassin en pull-apart qui est installé sur la faille du levant (la faille du
golfe d’Aden vers la Turquie), il s’agit d’une faille décrochante sénestre qui a commencé à
fonctionner à l’ologocène supérieur – Miocène. Et au cours du Miocène, les sédiments syn-
rifts sont d’âge miocène supérieur, un volcanisme est associé à l’ouverture de cette structure.
D’après la géophysique sous la mer morte la croute est toujours continentale, mais amincie de
5 à 8 km par rapport à une croute normale.

La mer morte est située sur la faille décrochante sénestre qui est la conséquence du
mouvement de la plaque arabique vers le nord à partir du Miocène.

Vers le Nord la plaque va entrer en collision avec la plaque Euro-Asie et donner naissance à
des chevauchements et des plis. A l’heure actuelle, le système est encore actif et a 1988 et
d’autres séismes beaucoup plus récents qui ont affecté la Turquie et l’Iran.

Cette collision ou poinçonnement va chasser la Turquie vers l’ouest et l’Iran central vers l’Est
à l’aide de failles coulissantes.
I-3- Les extensions de type ‘’ Basin and Range’’
La largeur du rift classique est en général inférieur à centaine (100) de km. Dans certains
bassins qui montrent une extension diffuse, la largeur peut atteindre le millier de km c’est le
cas de Basin and Range. Au niveau du grand bassin, il existe un ensemble de horsts et de
grabens de direction N-S, chacun large de 30 à 40 km et qui se répètent d’une façon
périodique.

Les horsts sont constitués par un socle précambrien, qui est recouvert d’une couverture
sédimentaire paléo-mésozoïque coiffée par une série éocène à plus récente. Les grabens sont
remplis de sédiments détritiques miocènes et quaternaire, sont limités par des failles bordières
à fort pendage, il existe d’autre part des failles décrochantes transversales (2) et assurent
longitudinalement le relai de ces horsts et grabens.

Figure 2 : Schéma simplifié montrant la structure de ‘Basin and Range’

1) Failles normales délimitant les horsts et grabens

2) Faille décrochante transversale

3) Zone de décollement (faille à faible pendage)

Les profils de séismique réflexion révèlent la présence de grandes failles à faible pendage qui
traversent la croute supérieure cassante (3). Ces failles constituent des grandes zones de
décollement sur lesquelles viennent de se raccorder les failles à fort pendage (1). La plus part
de ces failles résultent de la réactivation d’anciens chevauchements.

Les données géophysiques montrent également un net amincissement crustal au niveau du


basin and range. En effet, alors qu’au niveau du plateau Colorado le Moho est situé à 50 km
de profondeur, au niveau du basin and range il est à 20 – 30 km de profondeur.

II- les bassins proprement dits


Ce sont des dépressions ovales ou arrondies où les sédiments prolongent en continuité ceux
des plateformes voisines beaucoup plus minces et lagunaires.
Le bassin de paris où il y a 2500 m de secondaire et tertiaire au
centre et quelques mètres en périphérie. Il existe également des
bassins plus complexes lorsque la superficie est grande lorsque
l’histoire de ce bassin et trop lente ; le bassin de Bechar, de Ghardaïa, Hassi Messaoud.

Dans certains bassins l’épaisseur des sédiments devient très grande de l’ordre de 10 km.
Exemple : le bassin de Tindouf.

III- Les bassins mixtes


Dans ces bassins l’effondrement et subsidence coexistent, parmi eux on peut citer :

· Les Aulacogènes ;
· Les bassins molassiques ;
· Les zones orogéniques.

III-1- les Aulacogènes : ce sont des bassins sédimentaires qui se développent sur la marge
d’un continent qui est presque perpendiculaire à cette marge. Ils s’ouvrent sur l’océan. L’autre
extrémité de bassin va se perdre dans la masse continentale, le bassin de Bénoué à Nigeria
constitue un exemple d’Aulacogène, il s’agit d’un bassin de 1000 km de long et de 50 à 100
km de large, son remplissage est crétacé. Il est installé sur un socle cristallin, la série
sédimentaire est de l’ordre de 1000 à 5000 m d’épaisseur avec un caractère continental à
lacustre sauf au Turonien suite à la grande transgression marine qui a occupé une grande
partie du Sahara.

IV- Modèles de rifting

IV-1- Rift actif

IV- 2- Rift passif

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