Session 6 7 8

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Session 6 : l’exécution du marché public

L’exécution du marché est la phase de la consécration des droits et obligations


de chaque partie au contrat dans l’exécution effective des clauses
contractuelles.

6- 1 L’exécution administrative
-L’exécution administrative des marchés publics passe par leur mise en
vigueur qui signifie leur approbation par l’autorité compétente.
« Les marchés publics ne sont valables et définitifs qu’après leur approbation
par l’autorité compétente… » (art4DMP) (responsable de l’institution
publique, ministre, wali, président de l’assemblée populaire communale,
directeur général ou directeur de l’établissement public).

-Cette approbation se matérialise par la signature du marché par l’autorité


compétente à savoir le service contractant (les projets de marchés au moment
de l’offre sont uniquement signés par le soumissionnaire ce n’est qu’après
l’octroi de visa par la commission des marchés et le contrôleur des dépenses
engagées que le service contractant signe à son tour le marché).

-La notification du marché public au partenaire cocontractant, par ordre de


service (ODS) de notification.

-La date de mise en vigueur du marché est celle à laquelle le partenaire


cocontractant atteste de la réception du marché à travers l’ODS qui lui est
notifié.
-La mise en vigueur du marché permet au partenaire cocontractant de mettre
en œuvre les opérations de domiciliation bancaire, de configuration de
l’équipe projet, d’ouverture des différents registres de gestion du projet et la
souscription des assurances requises et de l’installation de chantier etc…..

Définition de l’ordre de service (ODS)


Les ordres de service sont des documents écrits, établis par le service
contractant qui servent à organiser la relation juridique entre le service
contractant et le partenaire cocontractant tout au long de l’exécution des
prestations, objet du marché.

Son objet porte globalement sur :


-La notification du marché public (assorti des visas règlementaires)
-Le commencement des prestations du marché public (permet de commencer
de décompter le délai de réalisation du projet) ;
1
-La notification de l’avenant au marché (l’avenant doit être assorti des visas
règlementaires)
-L’arrêt de l’exécution du marché (arrêter la réalisation en raison d’un
évènement (intempéries ou autres..).
-La reprise de l’exécution du marché après l’ODS d’arrêt (La période comprise
entre la date de l’arrêt et celle de la reprise, suspend le délai d’exécution du
marché) ;
-L’exécution de travaux supplémentaires et/ou complémentaires (cas
exceptionnel de l’art 136 DMP).
-Toute autre mesure incitant le partenaire cocontractant à se conformer aux
clauses contractuelles (ex accélérer la cadence de réalisation pour éviter un
retard dans les travaux…).

Observations : Le partenaire cocontractant peut refuser d’exécuter les


instructions mentionnées dans l’ODS, s’il considère qu’elles dépassent ses
obligations contractuelles, dans un délai de 10 jours à compter de la date de la
notification. Il doit accuser réception de l’ODS et signifié son refus motivé
dans la partie qui le concerne.

6-2 L’exécution financière


L’exécution financière se rapporte au règlement financier au profit du
partenaire cocontractant. Elle est définie par le dispositif règlementaire et
législatif sous la section « modalités de paiement » :
« Le règlement financier s’opère au bénéfice du partenaire cocontractant par
versement d’avances et/ou d’acomptes et par des règlements pour solde » (art
108 DMP et art 80 de la loi).

1-L’avance
L’avance est une somme versée au partenaire cocontractant sans contrepartie
d’une exécution physique de la prestation objet du marché et peut être
considérée comme un paiement anticipé puisqu’elle est intégrée dans le
règlement financier du marché.

L’avance n’est pas un droit systématique auquel peut prétendre le partenaire


cocontractant. Elle n’est pas non plus une obligation à l’encontre du service
contractant.
Cependant pour l’intérêt du marché, lorsque certaines conditions sont
remplies, le service contractant peut accorder au titulaire du marché le
bénéfice d’une avance.

2
L’octroi d’une avance doit être préalablement prévu dans les clauses
contractuelles du marché et ne peut être consentie que pour les marchés
dépassant les seuils prévus à l’art 13 DMP.

Condition de l’octroi de l’avance


L’avance ne peut être versée par le service contractant que si le partenaire
cocontractant présente une caution de restitution d’avances d’égale valeur.

-Pour les soumissionnaires nationaux la caution de restitution d’avances est


émise par une banque de droit algérien ou la caisse de garantie des marchés
publics (CGMP).
(La CGMP est un EPIC sous tutelle du ministère des finances. Elle a été créée
par Décret exécutif n° 98-67 du 21/02/1998 et dotée d’un fond social pour
faciliter l’exécution financière des marchés publics au bénéfice des titulaires
de marchés, comme l’avance de fonds, paiement des intérêts moratoires…).
-Pour les soumissionnaires étrangers, elle est émise par une banque de droit
algérien, couverte par une contre garantie émise par une banque étrangère de
premier ordre.

Il existe deux sortes d’avances.


1-L’avance forfaitaire (avance avant commencement du marché)
L’avance forfaitaire lorsqu’elle est consentie est versée avant le début de
l’exécution du marché, elle constitue ainsi, à la différence de l’acompte, une
dérogation à la règle du « « service fait ».
L’avance forfaitaire sert à faciliter l’exécution des marchés publics et assurer
un égal accès aux marchés publics à toutes les entreprises quel que soit le
niveau de leur trésorerie.
(Cette avance versée au profit du cocontractant peut servir en fonction de
l’objet du marché aux préparations nécessaires à l’exécution du marché
(installation de bases de vie, paiement de salaires, gardiennage….). Elle n’est
pas déterminée par des paramètres spécifiques).

L’avance forfaitaire doit être fixée dans le marché à un taux maximum de 15%
du montant du marché initial. Le montant de l’avance est versé en une ou
plusieurs tranches dont l’échelonnement est précisé dans le marché.

2-L’avance sur approvisionnement


Outre l’avance forfaitaire, les titulaires des marchés publics de travaux et de
fournitures uniquement, peuvent obtenir une avance sur approvisionnements
pour acquérir des produits indispensables à l’exécution du marché concerné et
non pas pour d’autres marchés.
3
Le taux consenti de l’avance sur approvisionnement n’est pas fixé par le DMP,
mais en tout état de cause, le taux cumulé avec l’avance forfaitaire ne doit pas
dépasser 50% du montant initial du marché.

Observations :
- Le remboursement de l’avance
Les avances forfaitaires et sur approvisionnement sont récupérées par voie des
retenues (précomptes) sur les sommes dues au titulaire du marché payées à
titre d’acomptes.
- Les conditions d’octroi des avances
Le taux de l’avance forfaitaire et de l’avance sur approvisionnement fixé dans
le marché ainsi que les conditions de leur versement et de leur remboursement
ne peuvent être modifiés (ne peuvent faire l’objet ni d’un avenant, ni d’une
actualisation ou d’une révision de son montant).

2-L’acompte est toute somme versée au partenaire cocontractant en


contrepartie d’une exécution partielle de l’objet du marché.
Les modalités et le délai de paiement doivent être précisées dans le marché
conformément aux dispositions règlementaires.
Le DMP oblige le service contractant de procéder au mandatement des
acomptes dans un délai ne dépassant pas trente (30) jours ou deux (02) mois,
à compter de la réception de la situation ou de la facture des prestations
réalisées (art 122 DMP).

L’opération de mandatement est confiée au service contractant chargé de


l’engagement et d’ordonnancement de la dépense.
L’ordonnancement consiste à donner ordre au comptable public compétent
appelé comptable assignataire du marché de procéder au paiement du
cocontractant (après avoir constaté « le service fait » et calculé le montant à
régler).
La date de mandatement est portée à la connaissance du cocontractant par le
service contractant, par écrit le jour de l’émission du mandat.

3-Le règlement pour solde est le paiement au profit du partenaire


cocontractant après l’exécution entière du marché.
- Le règlement pour solde provisoire : sert au versement des sommes dues au
titre de l’exécution normal des prestations contractuelles, déduction faite :
- de la retenue de garantie,
- des pénalités financières (le cas échéant) ;
- des versements à titre d’avances.
4
- Le règlement pour solde est définitif lorsqu’aucune charge n’est retenue à
l’encontre du partenaire cocontractant.
Le règlement pour solde définitif est déterminé par un document appelé le
décompte général et définitif (DGD).

Définition du DGD :
Le DGD est le document qui vient clore juridiquement et financièrement un
marché à la fin de l’exécution. C’est un document qui sert à établir les comptes
et arrêter définitivement le montant total des sommes auxquelles le partenaire
cocontractant ouvre droit du fait des prestations réellement exécutés.
Il a un caractère définitif et une fois signé par les deux parties au contrat, il
devient intangible.

Le règlement pour solde définitif entraîne la restitution des retenues de


garantie et, le cas échéant, la main levée des cautions constituées par le
cocontractant que le service adresse à la banque du cocontractant.

6-3- L’actualisation et la révision des prix


Les marchés publics sont souvent perturbés par des fluctuations économiques
survenues après la période de validité des offres ou au cours de la réalisation
des prestations objet du marché.
Pour rééquilibrer l’économie des contrats touchés par la hausse des prix des
principaux éléments utilisés dans la réalisation du projet (matériaux de
construction, salaires, matériels, transports et autres…), le dispositif
règlementaire a prévu des procédures visant à permettre aux entreprises
(cocontractantes) à récupérer le manque à gagner par la mise en œuvre de
l’actualisation ou de la révision des prix.
Le service contractant doit néanmoins mentionner dans le marché que les prix
du marché sont révisables et actualisables pour permettre la modification des
prix.
Dans le cas contraire, le service contractant doit mentionner que les prix sont
fermes et non révisables.

1-L’actualisation des prix (art 98 DMP) est destinée à mettre à jour les prix
de base du marché (modification des prix de base de l’offre) et a lieu une seule
fois.

La mise en œuvre (application) de l’actualisation

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L’art 98 du DMP prévoit que: « Si un délai supérieur à la durée de préparation
des offres augmentée de trois (3) mois, sépare la date de dépôt des offres et
celle de l’ordre de service de commencer l’exécution des prestations, et si les
circonstances économiques l’exigent, il peut être consenti une actualisation
des prix… ».
Dans ce cadre, trois éléments essentiels sont à retenir :

Le délai ou la période de validité des offres:


C’est la durée de préparation des offres (fixée dans l’avis de publicité et le
cahier des charges) augmentée de trois (3) mois. Dans le cas de l’attributaire
du marché le délai de validité est prorogé systématiquement d’un (1) mois
supplémentaire.
Dispositif de la loi n°23-12 a fixé une durée de 90 jours au lieu de 3 mois.

La période de validité des offres est la période durant laquelle le


soumissionnaire ou le titulaire du marché est dans l’obligation de maintenir
son offre (financière et technique).

- La date limite de dépôt des offres : Cette date constitue le point de départ à
partir duquel la durée de validité de l’offre commence à être calculée. Après
la fin de cette durée les prix du marché pourront faire l’objet d’un réajustement
(la période de validité des offres n’est pas incluse dans le calcul de
l’actualisation).
Dispositif de la loi n°23-12 : a pris comme point de départ la date de la séance
d’ouverture des plis et non celle de dépôt des offres.

- La date de commencement des travaux : C’est l’élément le plus déterminant


des trois qui conditionne l’application de l’actualisation (la date de notification
de l’ordre de service de commencer les travaux).

Exemple Si la période de préparation des offres est fixé à 30 jours (appel


d’offres daté du 02 mai 2023), la date limite de dépôt des offres (ou la date
d’ouverture des plis selon la loi) sera le 1er juin 2023. A cette date trois (3)
mois fixés par le dispositif règlementaire seront ajoutés (soit un global de 4
mois) le délai de validité de l’offre expirera le 1er octobre 2023.

1er cas
Pendant cette première période tous les candidats ou soumissionnaires qui ont
déposé une offre doivent maintenir leurs offres et s’exposent en cas de retrait
de leurs offres à engager leur responsabilité (le service contractant peut

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inscrire le soumissionnaire ou le candidat concerné sur sa liste d’interdiction
temporaire de passation des marchés publics ).
2ème cas
A cette période de quatre (4) mois est ajouté 1 mois concernant l’attributaire
du marché (soit un total de 5 mois) le délai de validité expirera le 1er novembre
2023.

Si l’ordre de service (ODS) de commencer l’exécution des prestations est daté


du 2 novembre ou au-delà, et que les indices économiques ont évolué le
partenaire cocontractant ouvre droit à l’actualisation des prix.

L’actualisation est mise en œuvre :


- Si le délai du marché public dépasse trois (3) mois.
- Si le marché public dépasse le seuil fixé à l’art 13 DMP.
- Si le marché n’est pas passé selon le mode de « gré à gré » (procédure
négociée).

Exceptionnellement, l’actualisation des prix peut être appliquée, en cas de


retard dans le commencement des travaux, qui n’incombe pas au partenaire
cocontractant, même si le marché est conclu à prix ferme et non révisable.

Cependant le législateur préconise que pour éviter l’actualisation, le service


contractant est tenu de notifier le marché avant l’expiration du délai de validité
des offres.

2- La révision des prix


La révision des prix du marché public est comme l’actualisation une
modification des prix de base du marché. Mais dans ce cas la révision des prix
fait l’objet d’une périodicité et n’intervient que pour les prestations
effectivement exécutées aux conditions du marché.

La révision des prix ne peut être mise en œuvre :


- Durant une période couverte par les délais de validité des offres ;
- Durant la période couverte par une actualisation des prix ;
- Plus d’une fois tous les trois (3) mois (soit une fois par mois sauf au cas où,
d’un commun accord, les parties prévoient une période plus longue).

Les indices de prix à appliquer


Dans l’application des formules de révision ou de l’actualisation des prix, les
indices de prix officiels qui sont pris en considération pour leur calcul sont
ceux publiés au journal officiel, au bulletin de l’opérateur public (BOMOP) et
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dans toute autre publication habilitée à recevoir les annonces légales et
officielles.
Ces indices sont applicables par les services contractants, à compter de la date
de leur homologation et approbation par arrêté du ministre l’habitat, pour le
secteur du bâtiment, des travaux publics et de l’hydraulique.

Pour les autres indices, les services contractants utilisent les indices élaborés
par les organismes habilités, applicables à compter de leur homologation et
approbation par arrêté du ministre dont relève l’organisme concerné.
Pour les formules de révision des prix afférentes à des prestations fournies par
des entreprises étrangères et payables en devises, il peut être utilisé soit des
indices officiels du pays du partenaire cocontractant, soit d’autres indices
officiels.

Pour les marchés finalisés (réception définitive prononcée) si à la date


d’établissement du décompte général définitif (DGD), les indices de prix n’ont
pas été publiés, le service contractant peut exceptionnellement, réviser les prix
concernés, lorsque ces indices seront publiés et faire l’objet d’un mandatement
auprès du comptable sur la base d’un certificat administratif.

3-Les intérêts moratoires


Les intérêts moratoires sont une charge financière à supporter par le service
contractant (droit au bénéfice du partenaire cocontractant).

Les intérêts moratoires, représentent un montant dû au partenaire


cocontractant, en raison d’un défaut de mandatement par le service contractant
des acomptes relatifs à des prestations réellement exécutées.
Lorsque le défaut de mandatement d’un acompte dépasse le délai de trente
(30) jours, calculé à partir de la date du dépôt de la facture ou de la situation
des prestations réellement réalisées par le partenaire cocontractant, ce dernier
bénéfice de plein droit à des intérêts moratoires (art 122 DMP).
Les intérêts moratoires sont calculés sur le taux d’intérêt directeur de la
Banque d’Algérie augmenté d’un point.
Le service contractant a un délai de quinze jours à compter du jour suivant
pour mandater le montant dû. Passé ce délai, le défaut de mandatement fait
bénéficier au partenaire cocontractant, une majoration de 2% du montant de
ces intérêts par mois de retard.
Observations : Le législateur a prévu le droit aux intérêts moratoires au
bénéfice du cocontractant, également lorsque les sommes payées sont
inférieures à celles réellement dues au cocontractant. Pour ce dernier cas les
intérêts moratoires sont calculés sur la différence enregistrée.
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Le partenaire cocontractant ne peut arrêter l’exécution des travaux que lorsque
trois (03) acomptes successifs n’ont pas été mandatés.

6-4- Les avenants au marché


Dans le cadre de l’exécution d’un marché public, des modifications dans les
clauses contractuelles ou des changements dans les travaux peuvent survenir.

La mise en œuvre de ces modifications ne peut être effective qu’à travers un


document qui lie les deux parties au marché public dénommé « avenant ».
Le DMP dans son art 136 al.1 et l’art 81 de la loi n°23-12 le définissent comme
suit : « L’avenant est un document contractuel accessoire au marché qui, dans
tous les cas, est conclu lorsqu’il a pour objet l’augmentation ou la diminution
des prestations et/ou la modification d’une ou plusieurs clauses contractuelles
du marché public ».

En général, il est préférable d’éviter les avenants autant que possible, car ils
peuvent entrainer une augmentation des coûts, des retards dans le calendrier
d’exécution et une incertitude juridique pour toutes les parties impliquées.
Les avenants doivent donc être utilisés avec prudence et uniquement lorsqu’ils
sont nécessaires pour corriger des erreurs ou des omissions du marché public
ou pour répondre à des circonstances imprévues qui ne pouvaient pas être
raisonnablement perçues au moment de la passation du marché.

Pour revenir à la légalité de conclure un avenant au marché , il faudrait un


accord entre les deux parties et que les modifications objet de l’avenant
concernent les dispositions contractuelles d’un marché public en cours
d’exécution .

De forme contractuelle, l’avenant s’oppose à la modification unilatérale du


marché public et doit être obligatoirement co-signé par les deux parties au
marché public.

Les modalités de l’exécution de l’avenant et de son objet sont précisées par le


DMP dans ses articles136 à 139.
Il prévoit en son art 136 al.8 que : « En tout état de cause, un avenant ne peut
modifier de manière essentielle, l’économie du marché, sauf, sujétions
techniques imprévues qui ne sont pas du fait des parties au contrat. En outre,
l’avenant ne peut modifier ni l’objet du marché, ni son étendue ».

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La responsabilité de conclure un avenant et cerner les modifications
nécessaires des clauses contractuelles incombe au service contractant.

Les conditions de passation de l’avenant :


Tout avenant doit être conclu lorsqu’il répond à certaines conditions entre
autres :
1-Les modifications des clauses contractuelles : Elles ne doivent pas remettre
en cause les règles et principes concurrentiels (ex introduire dans l’objet de
l’avenant un droit non prévu dans le cahier des charges comme l’attribution
d’une avance forfaitaire ou une clause de révision des prix alors que les prix
sont fermes et non révisables, ou transformer des prix forfaitaires en prix
unitaires ou la dispense d’une garantie prévue dans le marché...).

2-Les modifications des prestations ne doivent pas être substantielles, c’est-à-


dire qu’elles ne doivent pas intégrer de nouvelles conditions qui si elles avaient
été inscrites lors de la procédure de passation, elles auraient nécessité une
comparaison concurrentielle et que possible qu’une autre offre aurait été
choisie (Ex : un marché de construction d’une infrastructure scolaire ne peut
pas inclure par avenant la fourniture de mobiliers ou transformer un ouvrage
prévu en structure métallique en un ouvrage en béton).

3-L’introduction de travaux supplémentaires et complémentaires à condition


que ces derniers doivent être effectués en raison d’un changement de plan ou
d’une configuration nouvelle lors de l’exécution des travaux et que l’avenant
soit une solution pour poursuivre le projet dans de bonnes conditions sans
s’écarter de l’objet du marché et de la consistance des prestations qui le
composent.

Les travaux supplémentaires : sont des travaux prévus dans le marché et dont
l’augmentation de leur quantité est rendue indispensable pour le bon
achèvement de l’ouvrage ou de la prestation.
Les prix pratiqués sont ceux prévus dans le marché à savoir l’application du
même prix unitaire indiqué dans le bordereau des prix unitaires du marché.

Les travaux complémentaires : Ce sont des travaux nouveaux (non prévus dans
le marché) mais qui doivent avoir un lien avec l’objet du marché et dont la
réalisation est rendue indispensable pour le bon achèvement de l’ouvrage ou
de la prestation.
Les prix pratiqués sont des prix nouveaux qui doivent obéir aux conditions de
base du marché et pris sur la base de négociations dans le cadre d’un comité
de négociation institué et présidé par le service contractant.
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Les prix de référence sont les prix courants pratiqués ou les indices officiels
de prix en la matière.
« L’avenant doit obéir aux conditions économiques de base du marché » (art
137 DMP).

4- La diminution des travaux doit obéir aux conditions et aux configurations


techniques de l’objet du marché et ne doit pas aussi occasionner une perte
conséquente au partenaire cocontractant.

Observations
Le DMP, a tout de même fixé une valeur de l’avenant ou celle cumulée de
plusieurs avenants due à l’augmentation de prestations (autres que les
prestations imprévues) que lorsqu’ elle est dépassée, le service contractant doit
justifier que les conditions initiales de mise en concurrence ne sont pas remises
en cause et que le lancement d’une nouvelle procédure, au titre de ces
prestations en augmentation, n’occasionnera pas une contrainte de prix et de
délai.
Elle est de 15% pour les marchés de fournitures, études et services et de 20%
pour les marchés de travaux.

Observations
Le législateur n’a pas limité le montant de l’avenant ou le montant cumulé des
avenants à un taux à ne pas dépasser en référence au montant initial du marché
public auquel il se réfère.
Cependant le CCAG des marchés de travaux du 20 mai 2020 a prévu que
lorsque les augmentations que ce soit en travaux supplémentaires ou
complémentaires ainsi que les diminutions dépassent le seuil de 20% du
montant initial du marché, le partenaire ouvre droit à une résiliation, et selon
le cas, avec ou sans indemnités compensatrices.

Observations :
Toute prestation nouvelle qui n’a pas de lien avec l’objet du marché ne peut
être introduite dans le cadre d’un avenant.
Si cette prestation nouvelle est indispensable pour le projet, elle doit faire
l’objet d’une nouvelle procédure de passation (ex : un contrat d’études
architecturales ne peut pas être transformé par avenant en marché public de
maîtrise d’œuvre de contrôle et suivi).

5-La modification dans la dénomination des parties contractantes : Elle


intervient lorsqu’en cours de réalisation l’une ou les deux parties contractantes
subi ou subissent une restructuration juridique. Pour le cocontractant
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(réorganisation du groupement, changement de statuts de l’entreprise,
changement du gérant…) ou pour le service contractant (changement du
signataire ou de l’ordonnateur dans le cadre d’une réorganisation ministérielle
ou territoriale...).

6- L’introduction d’une sous-traitance ne doit pas concerner des prestations


principales qui ont conditionné d’une manière déterminante le choix du
partenaire cocontractant.

7-La modification des garanties techniques ou financières : L’avenant ne doit


pas faire l’objet par exemple du remplacement de la caution de bonne
exécution par la retenue de bonne exécution ou bien le remplacement de la
nature ou du procédé de l’assistance technique au maitre de l’ouvrage
(Assistance dans l’étude de conception par une assistance de suivi du projet).

8-La modification du délai contractuel : Elle doit être justifiée par des
augmentations de prestations (supplémentaires et/ou complémentaires) ou par
des évènements imprévisibles comme les intempéries qui ont empêché le
déroulement normal de l’exécution et ont nécessité une prolongation de
délai…).

9-En raison de sujétions techniques imprévues :


Il s’agit d’évènements soudains entrainant des contraintes dans la réalisation
du projet. Le bouleversement économique subi dans ce cas est pris
exceptionnellement en compte à l’effet de conclure un avenant (art136 DMP
précité).
La sujétion technique imprévue doit résulter d’un acte ou d’un fait
imprévisible au moment de la conclusion du marché public non imputable aux
parties au contrat et générant des difficultés matérielles d’exécution pour le
partenaire cocontractant.
Elle doit avoir un caractère anormal qui dépasse les aléas ordinaires du marché
public. Il s’agit, généralement, d’aléas climatiques ou techniques qui ne
permettent pas d’exécuter le marché public dans les mêmes conditions
techniques et financières qui ont prévalu lors de sa conclusion.

La notion de l’imprévision
Le DMP ne définit pas expressément la notion de l’imprévision et admet qu’il
s’agit de tout évènement étranger aux parties au contrat et d’origine
extracontractuelle ex: Les impératifs de service public comme l’intervention
d’une puissance publique pour la réalisation d’un réseau de service public
(eau, gaz, électricité, assainissement, câbles téléphoniques..) imprévu et
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entravant l’exécution normale des travaux entrainant leur arrêt, ou bien
l’augmentation démesurée des prix des matières premières etc..).
Cet évènement doit avoir pour effet la rupture substantielle de l’équilibre
économique du marché.

La loi n°23-12 n’a pas abordé la notion de l’imprévision. Le code civil algérien
(ordonnance n°75-58 du 26 septembre 1975 portant code civil, modifiée et
complétée) précise (art107 al.3) la dimension de la rupture de l’équilibre
économique du fait que l’exécution de l’obligation contractuelle devient
onéreuse, de sorte à menacer le partenaire cocontractant d’une perte
exorbitante.
Cet article combiné avec l’article 561 al. 3 du même code, prévoient que
l’intérêt général du projet à réaliser justifie la recherche du rétablissement de
l’équilibre du marché public.
En fait le législateur algérien tranche en reconnaissant le caractère d’ordre
public de la théorie de l’imprévision et offre au cocontractant la possibilité de
saisir la juridiction compétente afin de procéder à la révision du contrat, tout
en lui accordant, le cas échéant le bénéfice au droit à la résiliation du marché.

Le délai de passation de l’avenant :


L’avenant (art138DMP) ne peut être conclu que dans les délais contractuels
(délai d’exécution initial augmenté éventuellement par avenant) sauf :

-lorsqu’il est sans incidence financière et porte sur des modifications dans les
clauses contractuelles (changement de dénomination des parties) ;
-lorsque des raisons exceptionnelles imprévisibles surviennent (catastrophe
naturelles) entrainent le bouleversement économique du marché et/ou le
déplacement (prorogation) des délais contractuels.
-lorsqu’exceptionnellement, il y a ajustement des quantités définitives
(finalisation de l’opération). Cet avenant peut être conclu après la réception
provisoire du marché, mais avant l’établissement du décompte général
définitif.

L’exception dans la passation d’un avenant


1- A travers l’ODS : L’avenant s’inscrit au même titre que le marché public
(art 3 DMP), c’est-à-dire qu’il doit être conclu avant le commencement des
prestations. Mais le législateur (art 136 al.4 DMP) a permis dans le cas où les
quantités prévues dans le marché ne suffisent pas à atteindre l’objet du marché
(notamment les marchés de travaux) d’ordonner certains travaux avant la
conclusion de l’avenant.

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Dans ce cas, les travaux supplémentaires et/ou complémentaires et le délai de
leur réalisation peuvent exceptionnellement être ordonnés par ordre de service
(ODS) en attendant de finaliser l’avenant qui doit être soumis à la commission
des marchés compétente.
Les prestations qui ne sont pas confiées par ODS ne peuvent pas faire l’objet
d’une régularisation par avenant.

2- Après la réalisation de l’objet: Un avenant à un marché de prestations de


services ou d’acquisitions de fournitures dont l’objet a été réalisé peut être
conclu pour prendre en charge des dépenses indispensables à la continuité d’un
service public déjà établi, mais avant la réception définitive du marché.
Les circonstances à l’origine de cette prorogation ne doivent pas être prévues
ou provoquées par le service contractant (ex : marchés de maintenance ou
d’approvisionnement en produits alimentaires ou en médicaments etc.. pour
assurer la continuité lorsque le nouveau marché n’a pas encore été finalisé).
Dans ce cas, le délai de l’avenant ne peut dépasser trois (3) mois et les
quantités en augmentation, le taux de 10% du montant initial du marché.

Compétence de l’organe de contrôle externe a priori


L’avenant est soumis à l’examen de la Commission des marchés lorsque le
montant de l’avenant considéré ou le montant cumulé des différents avenants
passés, dépasse le taux de 10% du montant initial du marché, que ce soit en
augmentation ou en diminution.

Exception faite aux avenants hors délais (cités ci-dessus) qui sont soumis à
l’examen et au visa de la Commission des marchés compétente, quel que soit
leur montant.

Tous les avenants qui ne relèvent pas de la compétence de la commission des


marchés, sont soumis au contrôle de l’engagement préalable des dépenses et
engagées auprès du contrôleur budgétaire (ex financier), y compris en
l’absence d’incidence financière.

6-5- La réception du marché public


La réception du marché est l’acte juridique par lequel le service contractant
accepte les prestations fournies par le cocontractant.
La procédure de la réception d’un marché public débute à l’achèvement des
travaux, objet du marché et qui consiste par l’obligation du partenaire
cocontractant à informer par écrit le service contractant en précisant une date
de finalisation (art 148 DMP).

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Le service contractant doit procéder alors aux opérations préalables de la
réception (examen contradictoire avec le cocontractant), dont la durée est fixée
dans le cahier des charges et dans le marché.
Les opérations préalables consistent à vérifier notamment :
-La situation des travaux (prestations achevées et celles inachevées).
-L’existence de toute éventuelle malfaçon ou imperfection ;
-La remise en état des sites affectés pour les besoins du marché.

Cet examen de vérification de l’exécution des prestations objet du marché est


sanctionné dans un procès-verbal de réception (La réception peut être
provisoire ou définitive).

La réception provisoire (sans réserves)


La réception provisoire fait suite à l’examen contradictoire et permet
d’arrêter :
-Le règlement du solde provisoire.
-La clôture des comptes (décompte général provisoire).
-La fin de la période d’exécution du marché et le commencement de la période
de garantie (couverte par une caution de garantie. La durée de la période de
garantie est fixée par le partenaire cocontractant au moment de l’offre).
Cette garantie couvre les vices et défauts transcrits sur le Procès-verbal de
réception. Pendant cette période, le cocontractant demeure responsable de
l’entretien des ouvrages et équipements.

La réception avec réserves


Si le service contractant décide de réceptionner le marché avec réserves (sans
prononcer la réception provisoire),
Dans le cas d’une non levée des réserves dans le délai fixé, le service
contractant peut faire exécuter la levée des réserves aux frais et risques du
partenaire cocontractant.
Il peut également résilier le marché unilatéralement aux torts exclusifs du
cocontractants et porter le litige par devant la juridiction compétente (tribunal
administratif).

La réception provisoire partielle


A la demande du service contractant, des réceptions provisoires partielles
peuvent être effectuées si le marché a prévu des délais partiels dans le délai
global.
La réception partielle permet la prise de possession des prestations qui lui
correspondent par le service contractant.

15
Le délai ou la période de garantie pour chaque prestation concernée commence
à courir à compter de la date de sa réception.
Toutes les réceptions provisoires partielles sont par la suite intégrées dans la
réception provisoire du marché (Le marché ne peut comporter qu’une seule
réception provisoire).

La réception définitive :
Elle intervient à l’expiration du délai de garantie contractuel, si les réserves
éventuellement émises ont été levées.
Elle intervient dans les mêmes formes que la réception provisoire et fait l’objet
d’une notification par écrit au cocontractant. Elle permet :
-Le transfert de propriété au service contractant des prestations réalisées.
-Le déclenchement de la garantie décennale (marchés de travaux).
-L’extinction de la relation contractuelle et des obligations liées.
-L’établissement du décompte général définitif (DGD).
-La main levée de la caution de garantie (donner ordre à la banque de la libérer)
ou la restitution des retenues de garantie par le service contractant.
La caution de garantie ou les retenues de garantie sont totalement libérées dans
un délai d’un mois à compter de la date de réception définitive du marché.

16
Session 7 : Les litiges dans les marchés publics

I- Les instances de règlement des litiges


La passation et l’exécution des marchés publics génèrent des litiges entre les
services contractants et les partenaires cocontractants qui se résolvent selon le
cas, auprès des instances de règlement des litiges qu’elles soient
administratives ou judiciaires.
Les litiges peuvent apparaitre durant tout le processus de la passation du
marché public.

A / Avant la conclusion du marché


Le recours auprès des commissions des marchés
Dans le cadre de la préservation de l’équilibre des deux parties, le législateur
a prévu au soumissionnaire le droit de recours auprès de la commission des
marchés compétente pour contester une décision du service contractant (art 82
DMP). Ce droit a été également admis par la loi n°23-12 (art 56).
Ce droit de recours est permis dans le cadre d’un appel d’offres ou d’un gré à
gré après consultation (procédure négociée après consultation).

1- Recours contre l’attribution provisoire


Tout soumissionnaire peut introduire un recours contre une attribution
provisoire s’il estime avoir été lésé dans le choix retenu (a été mal évalué ou
pour dénoncer éventuellement des malveillances au sujet du soumissionnaire
retenu…).

Aussi, pour permettre aux requérants d’user de ce droit, le service contractant


doit communiquer dans l’avis d’attribution provisoire les résultats de
l’évaluation des offres, indiquer la commission des marchés compétente de
l’examen du recours et préciser le délai de recours (à introduire dans les dix
(10) jours à compter de la première publication de l’avis d’attribution).
Dans le cas d’un recours jugé fondé par la commission des marchés, le service
contractant procède une nouvelle fois à l’évaluation des offres.

Le projet de marché dans le cas de recours contre l’attribution provisoire, ne


peut être soumis à la Commission des marchés compétente qu’au terme d’un
délai de trente (30) jours à compter de la date de publication de l’avis
d’attribution provisoire du marché.

2- Recours contre une déclaration d’infructuosité, ou une annulation de la


procédure de passation ou une annulation de l’avis d’attribution provisoire

17
L’information des décisions du service contractant dans ces cas ne se fait pas
par voie de presse, mais à travers l’envoi par lettre recommandée avec accusé
de réception, aux soumissionnaires ou candidats en les invitant à se rapprocher
auprès de ses services, au plus tard trois (03) jours après la réception pour leur
communiquer par écrit les éléments inhérents à ses décisions.
Le requérant peut introduire un recours dans les dix (10) jours à compter de la
réception de la lettre d’information.

Observations :
Le recours du soumissionnaire ne doit être introduit que pour contester une
décision du service contractant et ne doit pas concerner une décision de la
Commission des marchés (ex : l’annulation de la procédure de passation par
le service contractant qui fait suite à un refus de visa de la commission des
marchés ne peut pas faire l’objet d’un recours).

Le recours préalable auprès du juge administratif


Outre le droit de recours auprès des commissions des marchés, tout candidat
ou soumissionnaire à un marché public peut formuler, avant la conclusion du
marché public, un recours en référé (procédure accélérée du juge) auprès du
tribunal administratif pour dénoncer un manquement de la part du service
contractant aux règles de concurrence et de publicité conformément de la loi
n°08-09 portant code de procédure civile et administrative (arts 946 et 947).
Les motifs de recours peuvent porter notamment sur :
- une publicité non conforme aux exigences règlementaires ;
- des conditions de participation (qualifications) inadaptées à la complexité ou
à l’envergure du projet ;
- une durée de préparation des offres anormalement courte, ou une
prolongation injustifiée de la date de dépôt des offres ;
-des critères de choix orientés ou une pondération des critères inadéquate ;
-des obstacles à l’exercice du droit de recours (fausse indication de la
commission des marchés compétente pour l’examen du recours) ;
-une annulation non fondée d’une attribution provisoire ou d’une procédure
de passation du marché.
La saisine du juge peut aboutir à la suspension de la procédure de passation du
marché public concerné.

B/ Au cours de l’exécution du marché


Les litiges nés à l’occasion de l’exécution du marché sont réglés dans le cadre
des dispositions législatives et règlementaires (art 153 à155 DMP).

Le règlement à l’amiable entre les deux parties


18
Pour tout litige entre les deux parties au contrat qui intervient en cours
d’exécution du marché, le service contractant a l’obligation de privilégier la
solution à l’amiable.
Le litige peut concerner les deux parties et porter sur des réclamations
concernant des défauts de mandatement, de retard dans les travaux, sur la
qualité de leur réalisation, sur l’application des pénalités financières jugées
abusives, etc.. .
La solution à l’amiable doit permettre :
-de retrouver l’équilibre des charges incombant à chacune des parties,
notamment en cas d’imprévision rompant l’équilibre économique du
projet (avant la décision du juge);
-d’aboutir à une réalisation plus rapide de l’objet du marché pour éviter une
conséquence du litige sur les délais d’exécution ;
-d’obtenir un règlement définitif plus rapide et moins onéreux, et éviter le
recours à la justice.

Le règlement auprès du comité de règlement à l’amiable


Le comité de règlement amiable des litiges (CRAL), examine les litiges issus
de l’exécution des marchés publics conclus avec des partenaires nationaux. Il
est institué auprès de chaque ministre, responsable d’institution publique et
Wali.
Les membres désignés du comité ne doivent pas avoir participé à la procédure
de passation, de contrôle ou d’examen du marché considéré.

Le litige est soumis à l’examen du Comité, en cas de désaccord entre les deux
parties (échec de règlement à l’amiable entre les deux parties) et avant toute
action en justice.
La mission du Comité est de rechercher des éléments de droit ou de fait, pour
trouver une solution amiable et équitable en émettant un avis consultatif.

Le règlement administratif des marchés publics conclus avec des


étrangers
L’examen et l’avis sur le litige les concernant ont été confiés aux commissions
sectorielles des marchés par la circulaire du ministre des finances du 22
novembre 2015.
Il s’agit d’un règlement à l’amiable des marchés publics conclus avec des
étrangers, sans force exécutoire.

Dispositif de la loi n°23-12 : Le traitement des litiges nés de l’exécution des


marchés publics conclus avec des partenaires étrangers est confié au Conseil

19
national des marchés, dont la composition, l’organisation et le fonctionnement
seront fixés par voie règlementaire (art104).

Les modes juridictionnels de règlement des litiges


Les sanctions prévues dans la législation en vigueur dans le domaine des
marchés publics peuvent être prononcées par les instances ci-après :

-La juridiction administrative : Le contentieux en matière de passation des


marchés publics, relève de la compétence des tribunaux administratifs (arts
800 et 801 de la loi n°08-09 du 12 Février 2008 portant code de procédure
civile et administrative).
Dans ce cadre, le juge administratif assure l’essentiel du contrôle juridictionnel
dans le domaine des marchés publics. Il peut être amené à sanctionner toute
transgression aux dispositions d’ordre public relatives à la passation des
marchés publics et accorder des dommages et intérêts à la partie lésée que ce
soit la partie contractante ou cocontractante.

-La juridiction pénale


La juridiction pénale intervient également dans les cas d’infractions et délits
dans la passation des marchés publics que l’ordonnance n°66-156 du 08 juin
1966 portant code pénal, modifiée et complétée, qualifie d’« incriminations ».
Ce texte prévoit un dispositif répressif visant à mettre un terme aux dérives
dans la passation des marchés publics par la transgression des règles
d’attribution des marchés. Ce dispositif a été aussi renforcé par un nouveau
délit se rapportant à l’octroi d’avantages injustifiés.

- Instances arbitrales internationales :


Le service contractant peut recourir à une instance arbitrale internationale
(l’arbitrage) dans le cadre du règlement des litiges nés de l’exécution des
marchés publics conclus avec des partenaires cocontractants étrangers (art 153
DMP et art 89 de la loi n°23-12).
Le recours à cette procédure doit être au préalable soumis, sur proposition du
ministre concerné à l’accord préalable pris en réunion du Gouvernement.
La loi n°23-12 a élargi le champ de son application dans le cas des marchés
publics conclus par le Parlement par ses deux chambres (APN et le Sénat) où
le recours à l’arbitrage est soumis à l’accord préalable de leurs bureaux.

- Le Conseil de la Concurrence
Le Conseil de la Concurrence créé par l’ordonnance n°03-03 du 19 juillet 2003
relative à la Concurrence est une autorité administrative autonome placée sous
l’autorité du Ministre du commerce.
20
Parmi ses attributions, le conseil réprime les comportements des entreprises
(opérateurs économiques) visant à empêcher, à restreindre ou à fausser la
concurrence dans le domaine des marchés publics.
De ce fait, le texte législatif énumère les pratiques anti-concurrentielles
susceptibles de sanctions, telles que les ententes illicites entre entreprises. Il
fixe également les conditions d’exercice de la concurrence sur le marché et
prévient contre toute pratique restrictive et déloyale pour éviter l’octroi de
marchés publics au profit des auteurs de ces pratiques.

Les sanctions pécuniaires que peut infliger le conseil de la Concurrence sont,


selon le cas, des amendes allant de 800 000,00DA à 6000.000,00DA ou sur la
base d’un taux de 5% à 7% du montant du chiffre d’affaires (hors taxes) réalisé
en Algérie au cours du dernier exercice clos par les entreprises mises en cause.

II-Les ruptures de la relation contractuelle


La résiliation est une conséquence d’une inexécution du partenaire
cocontractant de ses obligations contractuelles, d’une situation imprévue ou
dans le cadre de l’intérêt général du projet.

7-2-La résiliation
La résiliation engendre une rupture contractuelle à savoir mettre fin à une
relation entre les parties au contrat.
Le DMP, en son article 149 ainsi que la loi n°23-12 (art 90) dans les mêmes
termes prévoit deux catégories de résiliation :

La résiliation unilatérale
La résiliation unilatérale (après mise en demeure) (art149DMP et art 90 loi
n°23-12
1- La résiliation unilatérale pour inexécution du cocontractant de ses
obligations contractuelles résulte d’une constatation faite par le service
contractant.
Dans ce cas le service contractant est tenu de lui adresser une mise en demeure
au préalable afin de remédier à la carence qui lui est imputable dans un délai
fixé. Si la carence n’est pas levée, après une deuxième mise en demeure, le
service contractant prononce la résiliation unilatérale.

Le service contractant peut également prononcer une résiliation unilatérale


partielle, dans les mêmes formes que la résiliation entière, dans le cas où
seulement une partie du marché (lot ou prestation) est concernée par la faute
et qui peut faire l’objet d’un autre marché (confié à un autre partenaire), sans
qu’il y ait préjudice au marché principal.
21
2-La résiliation unilatérale de droit (sans mise en demeure)
Elle est prononcée de droit par le service contractant, même sans faute du
cocontractant, lorsqu’elle est justifiée par un motif d’intérêt général
(annulation du projet par les pouvoirs publics, l’impossibilité de le réaliser
pour des considérations techniques ou d’environnement…)

Elle est également prononcée de droit s’il s’avère que le cocontractant se


trouve dans les cas des interdictions édictées par l’art 75 DMP relatif aux
opérateurs exclus temporairement ou définitivement de la participation aux
marchés publics.
Observations : Dans ce deuxième cas de résiliation, le partenaire cocontractant
supporte les conséquences pécuniaires, notamment le surcoût né de la
conclusion d’un nouveau marché dans la limite des prestations restant à
réaliser.

La résiliation contractuelle
La résiliation contractuelle (accord entre les parties), est engagée lorsqu’elle
est motivée par des circonstances indépendantes de la volonté du partenaire
cocontractant.
Cas susceptibles de circonstances justifiant la résiliation contractuelle qui
peuvent être prévus dans le marché (ex : Cas de force majeure, ou
circonstances rendant impossible la continuité du marché dus à des délais trop
longs pour l’obtention par le service contractant de documents liées à des
autorisations administratives d’occupation de terrain, changement de
dispositifs techniques de construction...).
L’augmentation ou la diminution de travaux supplémentaires ou
complémentaires de plus de 20% permet au partenaire cocontractant le droit
de formuler une demande de résiliation contractuelle.

Observations : La résiliation contractuelle est une forme de résiliation à


l’amiable où le document de résiliation prend en charge la reddition des
comptes, indiquant les prestations effectivement réalisées, la main levée des
cautions, la restitution de documents au service contractant, le dispositif
applicable, le cas échéant, aux matériels et matériaux acquis et non utilisés.

7-3-Les pénalités financières (art 147 DMP)


Les pénalités financières ont pour objet de réparer un préjudice causé par le
partenaire cocontractant.

22
L’application des pénalités financières est mise en œuvre dans les cas d’une
non-exécution par le cocontractant des prestations du marché dans les délais
prévus ou l’exécution non conforme des obligations contractuelles.

Les pénalités financières applicables sont déduites des paiements à intervenir


dans les conditions et modalités prévues dans le marché (souvent au moment
du règlement définitif du marché).
Les sanctions peuvent s’appliquer sous d’autres formes :
-La mise en jeu (confiscation) de la caution de bonne exécution ou de garantie;
-La substitution temporaire du partenaire (poursuivre temporairement
l’exécution des prestations avec les moyens et matériels du cocontractant ou
remplacement de matériels par défaut et mettre à la charge du cocontractant
les dépenses qui en résultent).

-Les pénalités de retard dans les délais de réalisation sont appliquées


lorsqu’elles résultent d’une faute du partenaire cocontractant ou de son sous-
traitant, constaté par le service contractant.

Les pénalités financières sont évaluées en fonction du dommage subi. Quant


aux pénalités de retard, elles sont calculées selon la formule de calcul prévue
dans le marché.

23
Session 8: L’intégrité dans les marchés publics

Le volume de la passation des marchés publics représente en Algérie, une


moyenne de 22% du PIB (produit intérieur brut) et dans ce cadre, elle est l’une
des activités les plus vulnérables aux risques, notamment, les risques de
corruption et d’atteinte à l’intégrité.
L’intégrité se définit comme la bonne utilisation des fonds publics.
Les actes d’atteinte à l’intégrité dans le domaine des marchés publics
entrainent le gaspillage des ressources financières publiques, impactent
négativement sur la croissance économique et réduisent la confiance des
citoyens à l’égard des institutions étatiques.
Les marchés publics sont considérés comme un domaine à haut risque pour
des raisons liées aux montants consacrés, la complexité des procédures et
l’interaction et le contact étroit entre le secteur privé et le secteur public.

Et dans ce cadre, des moyens de lutte et de prévention ont été mises en place,
pour tenter de réduire les risques de « dérives ». Il n’est pas aisé aussi
d’affirmer que tous les marchés publics font l’objet de détournements mais les
litiges peuvent aussi découler d’une mauvaise application de la procédure de
passation des marchés.

Le cadre législatif et règlementaire qui régit l’intégrité prévoit des règles qui
doivent être respectées par l’ensemble des intervenants dans les marchés
publics.
Ces règles s’appliquent aussi bien aux agents des services contractants, à leurs
partenaires cocontractants et aux opérateurs économiques.

8-1 Identification des risques d’atteinte à l’intégrité


L’atteinte à l’intégrité dans les marchés publics peut prendre différentes
formes, y compris la corruption des agents publics intervenant dans le
processus de passation des marchés publics, comme le détournement de fonds,
la fraude dans l’évaluation des soumissions ou dans la facturation….
A titre d’exemple, quelques comportements non exhaustifs susceptibles de
présenter des risques et susciter l’attention des différents organes de contrôle.

Phase de préparation (précontractuelle)


1-Une estimation des besoins sous-évaluée (ex lors d’un projet de réalisation
d’un parking souterrain, l’éclairage des locaux, n’a pas été pris en compte pour
ensuite permettre d’introduire un avenant incluant des prix négociés
avantageux) ;

24
2-Mauvaise planification des projets (n’entrant pas dans les programmes
d’investissement et les priorités assignés au secteur, ex la réfection des
trottoirs alors que des travaux de conduites d’eau ou de gaz ou de câbles
d’électricité sont programmés et qui nécessitera un autre marché de réfection
des trottoirs);
3-Critères d’éligibilité définis non proportionnels à l’objet du marché et à son
étendue (expérience sur des projets similaires sur un nombre d’années qui
n’est pas nécessaire…)
4-Demande d’échantillons inutiles de biens ;
5-Fractionnement des opérations (pour être en dessous du seuil de passation)
7-Abus de l’urgence (des urgences provoquées pour commencer les travaux
avant la conclusion du marché de gré à gré).
8-Collusion d’agents publics avec les entrepreneurs (divulgation du contenu
du cahiers des charges avant le lancement de la procédure d’appel d’offres);

Phase de soumission
1-Absence d’avis d’appel d’offres ou publiés sur une presse non diffusée au
niveau national ;
2-Appel d’offres dirigé vers l’infructuosité (ex fixer des caractéristiques
techniques élevées et une estimation faible, pour déclarer l’infructuosité de
l’appel d’offres et passer au mode de passation négociée. Lors de la
négociation les quantités sont réduites au niveau des normes avec le prestataire
choisi, sans en informer les autres soumissionnaires)
3-Conflits d’intérêts et corruption dans le processus d’évaluation (familiarité
avec des soumissionnaires habituels, intérêts personnels comme des cadeaux
reçus ou d’avantages de toute nature) ;
4-Les soumissionnaires ne divulguent pas des données précises sur les coûts
réels (pour se rattraper lors de la révision des prix).

Phase d’exécution
1-Substitution de produits ou travaux de mauvaise qualité ou service non
conforme aux spécifications du contrat (lors de la réalisation du contrat, il est
possible de remplacer certains produits qui ont le même usage mais des
performances moindres, donc un coût plus faible et se partager la différence.
Cette modification pourrait consister, par exemple, à remplacer dans le
ferraillage des bétons armés courants, des aciers de 10mm, par des aciers de
9mm de diamètre ou dans la plomberie des mélangeurs d’eau de moindre
qualité.
2-Sous-traitants imposés par le service contractant.

25
3-Fausse comptabilité (ex un contrat ayant pour objet le nettoyage et
l’entretien quotidien de tous les bureaux pour une facturation complète, alors
que dans l’exécution c’est un nettoyage hebdomadaire).
4-Fausse ou double facturation de produits et services fournis (La facture porte
sur un nombre de pièces supérieur au nombre livré, ou une facture engagée
doublement) ;
5-Facturation de produits et services non fournis (travaux en sous-sol qui ne
peuvent être vérifiés);
8-Retards volontaires dans le mandatement des factures relatives aux
prestations réalisées pour permettre le bénéfice des intérêts moratoires au
partenaire cocontractant.

8-2- Gestion des risques d’intégrité par le DMP


Pour encadrer l’intégrité le DMP a arrêté des règles de conduite, sous la
section « De la lutte contre la corruption ».
Dispositif de la loi n°23-12 : a prévu l’intégrité dans relativement les
mêmes termes sous le chapitre « Des règles de probité ».
Les règles de la loi sont :

-Le Code d’éthique et de déontologie :


Un code d’éthique et de déontologie des agents publics intervenant dans la
préparation, la passation, le contrôle, la négociation et l’exécution des marchés
publics approuvé par décret exécutif, sur proposition du ministre des
finances.
Le code de l’éthique et de déontologie devra concerner toute personne
impliquée dans le cycle de passation des marchés publics, à savoir les agents
en charge de la rédaction des cahiers des charges, des projets de marchés dans
leurs stipulations administratives et juridiques, dans les négociations, aux
membres des commissions des marchés, des commissions d’ouverture des plis
et d’évaluation des offres, ainsi qu’aux agents impliqués dans le suivi de
l’exécution des marchés.

Le partenaire cocontractant est tenu de souscrire une déclaration de


probité.
- il s’engage à ne recourir à aucun acte ou manœuvre dans le but de faciliter
ou de privilégier le traitement de son offre au détriment de la concurrence
loyale ;
- il s’engage à ne pas tenter d’offrir un avantage matériel ou autre à un agent
public, par tout moyen, à un agent public tout le long de la procédure de
passation d’un marché ou d’un avenant.

26
-Le conflit d’intérêts :
Le conflit d’intérêt, est appréhendé par un ensemble de règles qui doivent être
observées aussi bien par les services contractants, qu’à leurs partenaires
cocontractants ainsi qu’aux opérateurs économiques.

-Lorsque des intérêts privés, directs et/ou indirects, d’un fonctionnaire ou


agent public concerné de tutelle, coïncident avec l’intérêt public et qui sont
susceptibles d’influencer l’exercice normal de ses fonctions, il doit aviser, par
écrit son autorité hiérarchique et se retirer de la procédure concernée.

-L’opérateur économique qui soumissionnaire, qui se trouve en situation de


conflit d’intérêts en relation avec le marché considéré doit tenir informé le
service contractant (exemple d’une entreprise soumissionnaire ayant un lien
avec le bureau d’études qui a participé à l’élaboration du cahier des charges
du projet considéré).

-Le service contractant ne peut attribuer un marché public, pendant une


période de cinq (05) années, sous quelle que forme que ce soit, à ses ex
employés qui ont cessé leurs activités, sauf dans les cas prévus par la
législation et la règlementation en vigueur.

-Le titulaire d’un marché public ayant pris connaissance de certaines


informations qui pourraient l’avantager lors de la soumission à un autre
marché public du même service contractant ne peut y participer, sauf s’il
prouve que ces informations ne faussent pas le libre jeu de la concurrence. Le
service contractant est tenu, dans ce cas, de prouver que les informations
communiquées dans le cahier des charges ont rétabli l’égalité de traitement
des candidats.

-L’incompatibilité de missions :
-La qualité de membre et/ou de rapporteur d’une Commission des marchés
publics ou d’un jury de concours est incompatible avec celle de membre de la
commission d’ouverture des prix et d’évaluation des offres lorsqu’il s’agit du
même dossier.

-Tout membre d’un Comité de règlement à l’amiable, ne doit pas siéger


lorsqu’il s’agit d’un marché public, pour lequel il a participé à la procédure de
passation, de contrôle ou d’exécution (art 153 al. 6 DMP).

27
-Les membres représentant le service contractant dans les commissions des
marchés siègent avec voix consultative (art 176 al. 3 DMP) et ne doivent pas
assister aux délibérations.

-Un même opérateur ne doit pas présenter plus d’une offre pour une même
procédure de passation d’un marché public (ex : un opérateur public
soumissionnant seul et en même temps en qualité de membre d’un groupement
momentané d’entreprises, ou le fait d’une société mère et sa filiale de
soumissionner séparément pour le même appel à la concurrence.

Le trafic d’influence :
Le DMP dans son art 89, met en garde, contre tout acte ou manœuvre tendant
à une rémunération ou un avantage de toute nature, à un agent public, à
l’occasion de la préparation, de la passation, du contrôle, de la négociation ou
de l’exécution d’un marché ou d’un avenant.

Tout opérateur économique qui a fait une fausse déclaration se verrait exclus
de participer définitivement ou temporairement aux marchés publics et son
inscription sur la liste d’exclusion (art 75 DMP et l’arrêté du Ministre des
finances du 19 décembre 2015 fixant les modalités d’exclusion de la
participation aux marchés publics).

8-3 : La corruption dans les marchés publics selon la loi 06-01 du 20


février 2006 relative à la prévention et la lutte contre la corruption,
modifiée et complétée
D’autre part, le cadre fondamental de l’intégrité se trouve également dans la
Loi n°06-01 du 20 février 2006 relative à la prévention et à la lutte contre la
corruption, modifiée et complétée qui définit les principes d’intégrité et de
lutte contre la corruption applicable aux marchés publics et à la gestion des
finances publiques. Elle détaille également les mesures et les sanctions dans
les cas de corruption et des avantages indus dans la passation des marchés
publics.

L’art 7 de la loi 06-07 précise « qu’afin de renforcer la lutte contre la


corruption, l’Etat, les assemblées élues, les collectivités locales, les
établissements et organismes de droit public, ainsi que les entreprises
publiques ayant des activités économiques se doivent d’encourager l’intégrité,
l’honnêteté de leurs agents et de leurs élus en adoptant des codes et des règles
de conduite ».

28
Dans ce cadre la loi 06-01 a énoncé des sanctions liées aux infractions
applicables aux agents publics impliqués dans les procédures de passation des
marchés publics et au secteur privé dans le titre IV portant « des
incriminations, sanctions et moyens d’enquête ».

La loi a consacré les arts 25 et 26 al.1et 2 sous le titre « Des avantages


injustifiés dans les marchés publics », l’art 27 sous le titre « De la corruption
dans les marchés publics » et l’article 35 sous le titre « De la prise illégale
d’intérêts ».

8-4 : L’intégrité dans la fonction publique


Le statut général de la fonction publique (Ordonnance n°06-03 du 15juillet
2006) consacre des règles déontologiques obligatoires, notamment :
-l’art 41 « Le fonctionnaire est tenu d’exercer ses fonctions en toute loyauté et
impartialité » ;
-l’art 48 « Le fonctionnaire est tenu au secret professionnel. Il ne doit
divulguer, en dehors des nécessités de service, aucun document, fait ou
information, dont il a connaissance ou qu’il détient à l’occasion de l’exercice
de ses fonctions » ;
- l’art 49 « Le fonctionnaire veille à la protection et à la sécurité des documents
administratifs. Toute dissimulation ou destruction de dossiers, pièces ou
documents administratifs sont interdits et exposent leur auteur à des sanctions
disciplinaires, sans préjudice des poursuites pénales ».

29

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