Dissertation Bel Ami
Dissertation Bel Ami
Dissertation Bel Ami
La dissertation est un exercice scolaire très important au lycée dans plusieurs matières. En
français, il s'agit d'une dissertation littéraire. Tout part du SUJET (une question/ une
définition/ une citation d'auteur plus ou moins longue), fondamental en dissertation : l'erreur
la plus grave est d'ailleurs le hors-sujet. Du sujet découle une problématique, question (directe
ou indirecte) à laquelle la dissertation va répondre.
L'INTRODUCTION.
Une accroche est importante au début (première phrase de votre introduction de dissertation). C'est
un point délicat et difficile. Cette courte accroche (ou amorce) est basée sur des considérations un
peu générales (1 phrase sur le genre de l’œuvre ex roman définition , histoire littéraire ex les le
réalisme, une phrase , le contexte historique de l'auteur ex la Belle-Epoque . On peut chercher une
formulation vive, originale, une autre citation comme « Bel-ami, graine de gredin » (pas celle du
sujet)et on évite les banalités « de tous temps, les hommes ont aimé les romans... »
La présentation entre l'accroche et le sujet, on glisse de façon agréable le nom de l'auteur si on ne
l'a pas encore donné dans l'accroche, l’œuvre sur laquelle porte le sujet (Bel-Ami) et la date de
l'écriture, ici 1885 .
Sujet et problématique au présent. Lorsque le sujet et la problématique ne font qu'un, on
peut les fusionner. Sinon, il faut écrire le sujet dans l'introduction (après l'accroche et la
présentation) puis le faire suivre de la problématique (notamment quand le sujet est une
citation d'auteur et que vous en tirez une problématique qui permet d'éclairer le sujet.
On annonce adroitement le plan au futur. Ex : Il sera alors possible de voir que si le titre permet
de créer sur le lecteur une attente liée aux caractéristiques physiques du personnages , il ne
permet pourtant pas de cerner l'ensemble des thèmes du roman (II). Cependant, il laisse flotter un
certain mystère et donne envie au lecteur de découvrir de qui ce bel homme est l'ami (III°.
Peut-on dire que Bel-ami est un roman présentant une vision du monde pessimiste. Vous
discuterez cette affirmation en vous appuyant sur l’œuvre de Maupassant. (question qui
amène une réponse Oui OU non donc plan dialectique)
I) Un roman qui présente une vision très pessimiste des êtres et de la société.
A) Des personnages décrits sans complaisance.
La satire : Chercher : les hommes, peu intelligents ou trop rusés, jaloux, naïfs, paresseux,
arrivistes (exemples à préciser, développer).
Les femmes : rusées pour certaines, intelligentes, mais d'autres totalement soumises aux
hommes ou peu clairvoyantes. Aussi corrompues moralement que les hommes et poussées à
l'hypocrisie par leur statut inférieur.
B) Des milieux corrompus.
Satire de la bourgeoisie, êtres ivres de pouvoir, assoiffés d'ambitions, décevants et prêts à tout pour
gagner de l'argent (ne pas prendre que l'exemple de GD), tous sont occupés à tromper leurs époux,
épouses, à vivre secrètement ou dans la nuit des aventures, tout en affichant hypocritement une
bonne apparence. Satire rapide des paysans normands, bornés . Satire violente des journalistes :
incapables, paresseux, menteurs et tricheurs.
II) Une vision du monde pourtant nuancée.
A) Un regard du romancier souvent amusé sur le monde.
La satire inclut l'amusement, la moquerie et pas seulement la dénonciation. Maupassant
aime ridiculiser ses personnages : Duroy (voir les lectures linéaires on a donné des exemples
de satire), chercher d'autres journalistes dont il se moque dans le roman, chercher d'autres
moments où il se moque de Duroy et les développer (ex : l'écriture des premiers articles, sa
mauvaise foi quand il cherche à piéger son épouse, etc...). Moqueries sur la famille Walter
(ils sont caricaturés , chercher), ou sur les autres femmes du roman.
B) Le plaisir du narrateur à peindre le Paris foisonnant et incroyable de la Belle-
Epoque.
Le narrateur prend plaisir à décrire, donner l'ambiance du Paris de cette époque : atmosphère
de la vie Française, scènes de repas chez les Forestier, réception chez les Walter, Folies-
Bergère, repas au restaurant avec Mme de Marelle, mariage de Duroy, etc...
III) Le réalisme comme moteur de travail de l'auteur : ni pessimisme outrancier, ni
idéalisation forcée.
A) Recherche de la précision historique.
Nombreuses indications sur l'époque et l'atmosphère politique : articles sur l'Algérie et
affaire financière du Maroc, époque de colonisation, prendre des exemples et citations de
l’œuvre. Époque florissante au niveau financier : nombreux personnages puissants et riches
dans le salon de Madeleine qui nous donnent cette ambiance. Epoque de rétablissement du
code Napoléon et droits des femmes. L'auteur tente de rendre tout cela avec réalisme.
B) Rendre des scènes et des atmosphères.
Il cherche à rendre avec justesse, sans pessimisme ni idéalisation, des moments et des types
de personnages pour étudier la société : scènes de promenades nostalgiques sur la Côte
d'Azur lorsque Charles est malade. Veut dépeindre une passion dévorante (Mme Walter pour
bel-Ami) et qui aliène la personne (la rend comme folle). Montrer différents types de
relations amoureuses et se faire sociologue de la société.
C) Donner avec précision le point de vue des personnages.
Travailler avec précision pour le romancier sur les points de vue identiques ou divergents :
interne de Duroy très souvent et des femmes sur lui souvent aussi , omniscient quand
Madeleine et Duroy pensent la même chose , interne de Duroy quand il ne sait plus ce que
pense Madeleine sur lui et qu'il se méfie. On entre au plus près des pensées des
personnages : pensées opposées de Mme Walter et de Duroy pendant leur relation.
Le personnage de Duroy peut-il être appelé un « héros » de roman ? (ici on peut faire OUI/
NON/ et analyse dans le III du mot héros qui a plusieurs sens).
A) Bel-ami peut être comparé à un héros, par certains aspects il est positif
-idéalisation physique.
-une réussite incroyable, l'ascension sociale : succès féminins, succès financiers, succès
professionnel, ennoblissement de son nom.
B) Un personnage souvent négatif. Un personnage aux multiples défauts. Paresseux et incapable
dans le journalisme, il utilise le savoir-faire de Madeleine, l'appui de Mme Walter, puis enlève
Suzanne pour parvenir au sommet de la Vie-Française. Jaloux alors qu'il est infidèle. Dénué
d'empathie, il fait souffrir les femmes. Peut être méchant et violent. Il aime l'argent sans le mériter :
il est prêt à se laisser entretenir (Mme de Marelle, Mme Walter) , à s'approprier l'héritage de
Madeleine, à utiliser ses connaissances pour gagner de l'argent par de bonnes informations (affaire
du Maroc).
C) L'héroïsme dans le roman, une définition complexe, différente de celle du héros d'épopée,
de conte. Le héros grec, mythes ou épopée (Hercule, Achille, Thésée, Ulysse...) : exploits hors du
commun, force et ou ruse, qualités physiques. Cependant parfois a des défauts (ex : colère d'Achille,
orgueil des héros de la tragédie grecque comme Oedipe, Thésée qui abandonne Ariane, Ulysse et
ses compagnons qui se conduisent comme des pillards...). Donc déjà définition nuancée du héros
depuis l'Antiquité. Dans le roman, au départ, personnages proches de ceux des légendes (Arthur,
Lancelot, romans de la Table Ronde, exploits et qualités, mais défauts). Avec le roman réaliste,
personnage littéraire devient plus banal, proche de la vie quotidienne. Héros veut alors dire
personnage principal. Il peut être un anti-héros sans morale et sans scrupules comme Duroy, ou
simplement un anti-héros car il n'a pas de qualité particulière (L'Etranger d'Albert Camus). Par
contre, même lorsqu'il est antipathique, le lecteur épouse son point de vue (et donc ne le déteste pas
forcément , même s'il est assez détestable) : on suit l'ascension de Duroy, on ne souhaite pas son
malheur ; pourtant il est cynique et prêt à tout. TRES FREQUENT dans le cinéma (Darth Vador
anti-héros) ou dans les séries (El profesor dans la Casa de papel/ Franck Underwood dans House of
cards).
Pour Développer un axe de dissertation.
Si l'on procède un peu comme dans un commentaire, cependant, les différences sont importantes :
- on traite le sujet sur toute l' œuvre, pas sur un seul passage (à la différence du commentaire). On
fait donc alterner des arguments et des exemples bien développés et tirés de passages différents de
l’œuvre (ces exemples peuvent être des références où l'on évoque sans citer des passages, ou des
citations entre guillemets).
– on argumente, on réfléchit sur des idées, des notions pas des procédés d'écriture
On fait une ouverture : vers une autre œuvre (autre roman, autre œuvre littéraire, autre œuvre
d'art), vers un thème, un personnage similaire ou opposé, sur une autre question à laquelle le sujet
nous a fait aboutir, un point de culture générale ou de notre actualité qui nous fait penser à notre
sujet, etc...