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LA PROPRIÉTÉ
EN ALGÉRIE
BIBLIOTHÈQUE ALGÉRIENNE ET COLONIALE.
DE
LA PROPRIÉTÉ
DKUXIKMK ÉDITION
PAR
RODOLPHE DARESTE
Âvocal au Conseil d'ICtat d à la Cour de Cassation.
PARIS
CHALLAMEL AINE A. DURAND
Libraire-Éditeur Libraire-Éditeur
30. RUE DES BOULANGERS 5, RUE DES GRÈS
PROPRIÉTÉ EN ALGÉRIE
0
PREMIÈRE PARTIE.
*
C 0 »
TITRE PREMIER.
Du domaine national.
ARTICLE PREMIER.
ARTICLE 2.
(1) Instit.II, 1, S 3
Est autem littus maris quatenus hibernus
:
fluctus maximus excurrit.
Les routes, les chemins de fer (1), les ponts, et,
en général, toutes les voies de communication ou-
vertes au public par l'État ou pour son compte (Code
Napoléon, art. 538) ;
Les fortifications des places de guerre et leurs
dépendances (2) (Code Napoléon, art. 540).
Le deuxième paragraphe de notre article ajoute
à cette énumération les canaux, aqueducs et puits
publics. Ce n'est pas là une extension du droit com-
mun ; mais dans un pays aride et en grande partie
inculte comme l'Algérie, où les eaux doivent être
aménagées avec un soin tout particulier, il a paru
nécessaire d'attribuer expressément au domaine pu-
blic tous les travaux exécutés par l'État ou pour son
compte, afin de distribuer les eaux sur le terri-
toire (3).
v
(1) Deux décrets, des 14 et 27juillet 1862, ont rendu appli-
cable en Algérie la législation française sur la police des che-
mins de fer.
(2) Un décret du 29 avril 1857 a rendu applicable en Algérie
la législation française sur les servitudes militaires, notamment
la loi du 10 juillet 1851 et le décret du 10 août 1853. L'établis-
sement légal des servitudes militaires en Algérie remonte même
à un arrêté du gouverneur général du 10 septembre 1841. pris
en vertu des pouvoirs conférés par l'art. 4 de l'ordonnance du
22 juillet 1834. (Conseil d'État, 28 novembre 1861, Lacourt; 11
janvier 1862, Fort des Anglais.)
(3) Les aqueducs peuvent ne constituer que de simples droits
Jusqu'ici notre article n'offre pas de difficultés,
mais il n'en est peut-être pas de même du troisième
paragraphe qui attribue au domaine public en Al-
gérie tous les cours d'eau sans exception, les lacs
salés et les sources. « Il est à remarquer, dit l'exposé
de motifs du projet présenté par le ministre à l'As-
semblée, que dans nos provinces algériennes aucun
cours d'eau ne rentrerait peut-être dans le domaine
public, si le texte du Code civil était conservé sur ce
point. Au surplus, la propriété publique de ces ob-
jets a été réservée formellement dans tous les ac-
tes de concessions rurales émanés de l'administra-
tion (1). »
Cette disposition a été vivement combattue à l'As-
semblée, lors de la deuxième et de la troisième lec-
ture (2). MM. Raudot, Charamaule, Darblay, ont
exprimé la crainte de créer un précédent dont l'ad-
ministration s'emparerait un jour pour combattre
ARTICLE 3.
ARTICLE 4.
ARTICLE 6.
ARTICLE 7.
ARTICLE 8.
TITRE III.
De la propriété privée.
ARTICLE 10.
ARTICLE 11.
(1) Cette confiscation ne peut avoir lieu que dans les formes
prescrites par la loi. C'est ce qui a été jugé dans une affaire
récente. Mohammed-ben-Abd-el-Kerim revendiquait contre
l'État des terres qui lui avaient été enlevées en 1843. Le do-
maine prétendit que le territoire sur lequel étaient situées les
propriétés litigieuses avait été conquis, en 1843, sur la tribu
insoumise d'Ouled-Djebarra, constitué en territoire arch et
distribué aux tribus qui avaient demandé l'aman, pour en jouir
à titre précaire, et à condition de payer un impôt de guerre.
Le conflit élevé
par l'autorité administrative fut maintenu
Par le conseil d'État, le 7 aoùt 1856, en tant qu'il revendiquait
Pour l'autorité administrative le droit de déterminer le carac-
tère de la prise de possession qui avait eu lieu en 1843 par
l'administration. Enfin une décision du gouvernement, inter-
prétant l'acte de 1843, a déclaré que cet acte n'avait pu avoir
pour effet d'enlever à Mohammed-beu-Abd-el-Kerim les droits
,
de propriété qu'il pouvait avoir. En conséquence l'affaire
a été reportée devant les tribunaux.
gouvernement français, les droits de propriété et les
droits de jouissance appartenant aux particuliers,
aux tribus et aux fractions de tribus. »
ARTICLE 12.
(1) Civ. cass., 11 mai 1859, Rozey, Sirey, 59, l, 381 ; id.,
10 décembre 1861, de la Place Chauvac, Sirey, 62, 1, 395. Ce
dernier arrêt, étant par défaut, a été confirmé sur l'opposition
le 21 avril 1863.
Du reste, la disposition de la loi est conçue à
peu près dans les mêmes termes que celle de l'or-
donnance de 1844; elle doit donc s'interpréter de
même. C'est une prescription abrégée. Il va sans
dire qu'elle n'est pas applicable à la partie qui
était en possession dès avant la promulgation de la
loi (1). Elle n'a pu être interrompue que par une
,
revendication formelle (2). Enfin aux termes d'un
arrêt de la cour de cassation (3), la déchéance ne
protège que les acquéreurs et non les vendeurs. En
conséquence, l'Etat, déchu de son action en reven-
dication contre l'acquéreur de l'immeuble qu'il
prétend lui appartenir, conserve, malgré cette dé-
chéance encourue vis-à-vis de l'acquéreur, le droit
de poursuivre le vendeur en remboursement du
prix.
La loi du 16 juin 1851 a été promulguée en
France le 25 juin, et en Algérie le 15 juillet suivant.
Il y a longtemps que le délai imparti par l'article 12
est expiré.
On remarquera que cet article ne s'applique pas
aux acquisitions faites en territoire militaire par des
(1) Req. rejet, 11 mars '856, Ben Haïm, Dalloz, 56, 1, 160.
(2) Civ. cass., 24 décembre 1862, Bourkaïb, Sirey, 63, 1, 95.
(3) Req. rejet, 18 juin 1861, Abderrhaman-ben-Mustapha,
Sirey, 62, 1, 495.
Européens non autorisés par le gouvernement, ni
aux transmissions de biens faites en territoire mili-
taire entre indigènes.
ARTICLE 13.
9
Les causes du domaine de l'État se trouvaient
ainsi, par un privilége tout particulier, commises
à la juridiction administrative ,
toutes les fois du
moins que le domaine agissait comme successeur
du beylick. Cette compétence exceptionnelle, que
les tribunaux ordinaires ont quelquefois tenté de
restreindre, a toujours été rigoureusement main-
tenue par la cour de cassation et par le conseil
d'État (1).
La cour de cassation, notamment, a décidé avec
raison qu'il suffisait que l'administration invoquât
l'article 18 de l'ordonnance du 9 novembre 1845,
pour qu'en tout état de cause les tribunaux civils
dussent se dessaisir sans pouvoir examiner si l'al-
légation de l'État est fondée, ni prendre en consi-
dération les titres et les témoignages fournis par
la partie adverse (2).
La cour d'Alger avait soutenu que l'article 18
de l'ordonnance du 9 novembre 1845 se trouvait
abrogé par l'ordonnance du 21 juillet 1846 sur la
vérification des propriétés. La cour de cassation a
encore rejeté ce système (3).
(t) Conseil d'État, 28 décembre 1849, Tulin; 6 juin i 85o, Ha-
ni/a ben Mohammed ; 2 août 1851, Rancet Duché.
(2) Civ. cass., 6 août 1849.
(3) Civ. cass., 3 février 185t, Sirey, 51, 1, 362. Par un autre
arrêt du 7 mai 1851, la cour suprême a persisté dans sa juris-
prudence, Dalloz, 54, 5, 151.
Notre article abroge expressément cette compé-
tence exceptionnelle et revient au droit commun,
qui, en toute matière, attribue les questions de
propriété aux tribunaux civils (1).
Il ajoute qu'en territoire militaire les actions
réelles, intentées par le domaine ou contre lui, se-
ront portées au tribunal civil le plus voisin.
On sait qu'en Algérie la compétence des tribu-
naux civils et administratifs était originairement
bornée aux territoires civils (2). Dans les territoi-
res militaires il n'y a eu pendant longtemps d'au-
tresjuges européens que l'autorité militaire. Ce ré-
gime n'avait pas de graves inconvénients en pré-
sence d'une législation qui prohibait absolument
toute acquisition d'immeubles faite par des Euro-
péens en territoire militaire sans la permission spé-
ciale du gouvernement.
Cependant l'arrêté du 5 août 1843 ayant limité la
compétence des commandants de place à celle des
juges de paix ou commissaires civils, les affaires
plus graves ne se trouvaient déférées à aucune ju-
ridiction. L'arrêté pris d'urgence par le duc d'Au-
oiale, alors gouverneur général, le 2 février 1848,
ARTICLE 14.
gères à la tribu.
« A l'État seul est réservée la faculté d'acquérir
ces droits dans l'intérêt des services publics ou de la
colonisation, et de les rendre en tout ou en partie
susceptibles de libre transmission.
ARTICLE 15.
ARTICLE 16.
,
(1) Toutefois, le décret du 8 août 1854 art. 10 et 11, a sou-
mis à la constatation de l'état civil les indigènes établis en ter-
ritoire civil.
(2) V. Khalil, au titre de l'interdiction et de la minorité
(tome IV).
tion générale donnée par un musulman emporte
pouvoir d'aliéner (1).
La notoriété suffit également pour établir la pro-
priété du vendeur; cependant il existe presque tou-
jours des titres (actes de partage ou de vente, cons-
titutions de habous), c'est à l'acheteur européen à
vérifier ces titres en remontant jusqu'à la limite de
la prescription acquise. Il suffit de rappeler ici que
la propriété en droit musulman s'acquiert même
sans titre ni bonne foi par une possession de dix
ans entre étrangers et de quarante ans entre pa-
rents (2). M est utile de faire remarquer enfin que
ARTICLE 17.
TITRE IV.
De l'expropriation et de l'occupation temporaire
pour cause d'utilité publique.
«
(1) Arrêté du gouverneur général du 5 mai 1848, approuvé
par le ministre le 1er juillet suivant.
(2) Par suite, ses décisions n'étant pas en dernier ressort
n'étaient pas susceptibles de requête civile. ( Conseil d'État,
22 janvier 1857, Aillaud.)
(3) S'il s'élevait des doutes sur la question de propriété, ou
Sllr l'époque de la dépossession, la question devait être ren-
voyée aux tribunaux. (Arrêté du 5 mai 1848, art. 6; conflit,
4 juin 1857, Aoulzerate; conseil d'État, 18 février 1858, Sagot
de Nantilly, 16 août 1860, Aillaud.) L'ordonnance ne posait
cette règle que pour les expropriations antérieures à l'arrêté du
17 octobre 1833;
on s'est demandé s'il avait pu y être légale-
ment dérogé par l'arrêté du gouverneur général du 5 mai 1848;
celle question a été résolue affirmativement par la cour d'Al-
ger. V. Robe, 1859, p. 166; 1861, p. 99; 1«63, p. 65.
(4) Voici l'indication des décisions rendues par le conseil
d'État sur cette matière. Quoique la plupart aient statue en
fait, on peut cependant y trouver des précédents utiles à con-
ARTICLE 18.
«
L'État ne peut exiger le sacrifice des propriétés
ou des droits de jouissance reconnus par les arti-
cles 10, 11 et 12 de la loi que pour cause d'utilité
publique légalement constatée, et moyennant le
payement ou la consignation d'une juste et préa-
lable indemnité. »
ARTICLE 19.
ARTICLE 20.
ARTICLE 21.
« Jusqu'à ce qu'une loi en ait autrement décidé,
l'ordonnance du 1er octobre 1844 continuera à être
exécutée, en ce qui touche les formes à suivre en
matière d'expropriation ou d'occupation temporaire
pour cause d'utilité publique, et sera appliquée
dans les territoires militaires comme dans les terri-
toires civils. »
ARTICLE 22.
- ARTICLE 23.
-
APPENDICE.
SECTION I.
LÉGISLATION DOMANIALE.
TITRE PREMIER.
ADMINISTRATION DES BIENS DU DOMAINE DE L'ÉTAT
ET DU DOMAINE PUBLIC (I).
particuliers sur les bois et les cimetières , sont abrogés par les
• articles 23, 13 et 11 de la loi du 16 juin 1851. L'article 17 est
un renvoi qui a cessé d'être exact, et l'article 20 ne contient que
l'abrogation des dispositions antérieures.
(2) Il eût mieux valu abroger ces trois ordonnances et re-
produire les articles maintenus. Ce sont pour l'ordonnance du
5.
21 juillet 1845 les articles 1 et 8, pour celle du 5 juin 1847 les
1
articles 5, 7, 11, 13 et 15, pour celle du 1er septembre 1847 les
articles 1, 2 et
(3) Abrogé par le décret du 25 juillet 1860, articles 23, 25.
(4) Cet article apporte une innovation importante à la légis-
lation antérieure. « Aujourd'hui, dit l'exposé des motifs, les co-
lons reçoivent au moment de leur mise en possession un titre
provisoire indiquant les.conditions imposées et le délai accordé
pour leur accomplissement. Pendant toute la.durée de ce délais
Géreront, à l'avenir, la propriété immédiate des im-
nieuhleî- concédés, à la charge de l'accomplissement
des conditions prescrites.
Ces actes contiendront les indications portées aux
des sources et cours d'eau et des objets d'art qui pourraient être
découverts sur la concession. De plus, il/impose au concession-
naire t*ol>lioration d'abandonner sans indemnité les terrains né-
cessaires à l'ouverture des routes et canaux de dessèchement et
d'irrigation, et en général aux travaux d'utilité publique.
Pour les énonci tions que l'acte de concession devra contenir,
notre article se réfère aux numéros 1, 2, 3 et 4 de l'article 7
de l'ordonnance du à juin 1847. En conséquence, la concession
devra indiquer:
1° Lts nom, prénoms et profession du concessionnaire ;
2° La situation , les tenants et aboutissants, la nature et l'é-
tendue de la concession ;
"3° Les diverses conditions imposées ;
4° La date de la décision qui a autorisé la concession et l'au-
torité; de laquelle elie émane.
Notre article ajoute que le concessionnaire sera tenu d'élire
domicile dans le ressort du tribunal de la situation de l'immeu-
ble. Si la concession est faite en territoire militaire où il n'y a
pas de tribunaux, il faudra que l'élection de domicile soit faite
dans le ressort du tribunal le plus voisin. (V. article 13 de la
loi.)
Les travaux à imposer aux concessionnaires se réduisent au-
- jourd'hui à la construction d'unehabitation (décret du 25 juil-
let 1860, article 23).
ART. (1). Sur la présentation de l'acte de conces-
A
TITRE PREMIER.
DU PARTAGE DES BIENS INDIVIS.
DiSPOSITIONS SPÉCIALES.
TITRE PREMIER.
DES PÉRIMÈTRES DE COLONISATION.
TITRE II.
DES MODES D'ALIÉNATION.
SECTION PREMIÈRE.
SECTION II.
De la vente aux enchères publiques.
SECTION III.
De la vente de gré à gré.
SECTION IV.
De l'échange.
SECTION V.
Des concessions.
TITRE III.
DISPOSITIONS TRANSITOIRES.
*
SECTION Il.
*
EXPROPRIATION.
TITRE IV.
DE L'EXPROPRIATION ET DE L'OCCUPATION TEMPORAIRE
POUR CAUSE D'UTILITÉ PUBLIQUE.
CHAPITRE PREMIER.
Forme de l'expropriation.
(1) Les articles 107 et 111 maintenaient pour les terres in-
cultes et les marais les formes rapides d'expropriation établies
par les arrêtés antérieurs. Ces deux articles ont été abrogés par
l'article 53 de l'ordonnance du 21 juillet 1846, qui attril ue im-
plicitement tous les marais à l'État (art. 46) et établit une nou-
velle forme d'expropriation pour les terres incultes (art. 40—i 5).
Mais tout qe régime exceptionnel est supprimé par l'article 23
de la loi qui abroge expressément toutes les dispositions anté-
rieures relatives aux terres incultes et aux marais.
(2) Cet article, qui déterminait les causes d'expropriation
pour utilité publique, est remplacé par l'article 19 de la loi.
(3) Depuis l'arrêté du 9 décembre 1848, la direction et les
sous-directions de l'intérieur sont remplacées par trois préfectu-
res et un certain nombre de sous-préfectures.
L'institution des commissaires civils a été provisoirement
maintenue par l'article 11 du décret du 9 décembre 1848. Leurs
fonctions, à la fois administratives et judiciaires, ont été déter-
minées par l'arrêté ministériel du 18 décembre 1842, en partie
moditié par l'ordonnance du 15 avril 1845. Aux termesde l'ar-
ticle 90 de cette dernière ordonnance, il y a un commissaire
civil par cercle, celui du chef-lieu de l'arrondissement excepté.
Les formalités prescrites par cet article tiennent lieu de l'en-
quête administrative prescrite par l'article 3 de la loi du 3 mai
1841, et dont les formes ont été déterminées par les ordonnan-
ces du 18 février 1834 et du 23 aoùt 1835. La commission spé-
ciale de notables propriétaires et industriels qui, d'après l'or-
donnance de 1834, se réunit au chef lieu de chaque département
pour dépouiller l'enquête et donner son avis sur le projet, est
remplacée en Algérie par le conseil de Gouvernement.
Les motifs de cette innovation ont été clairement expliqués
former sera, à la diligence du gouverneur général (1),
inséré dans le Journal officiel de V Algérie (i) et affiché
au siège de la justice de paix, et, à défaut de justice de
paix, au chef-lieu du commissariat civil (3).
Pendant dix jours à partir de ces insertions et affi-
s'y trouvent partout, parce que les besoins des localités peu-
vent être appréciés dans les localités mêmes, parce que les
w chambres consultatives et toutes les réunions électives ou
CHAPITRE II.
Effets de l'expropriation quant aux priviléges,
hypothèques et autres droits réels.
CHAPITRE IV.
CHAPITRE VI.
Dispositions générales.
SECTION III.
VÉRIFICATION.
(1) Les tiers qui ont des droits réels sur les immeubles véri-
fiés sont évidemment intéressés à intervenir, car leurs droits
peuvent être compromis par suite de la décision à intervenir
sur la validité des titres de propriété et sur leur application au
terrain.
(2) La forme du dépôt des titres a été réglée par l'article il,
de l'arrêté du 17 septembre 1846, et par les articles 2 et 3 de
celui du 2 novembre 1846.
Les articles 2, i, 4, 5 et 8 de ce dernier règlement ont même
modifié, dans l'intérêt des propriétaires, l'article 3 de l'ordon-
nance. Pour laisser au propriétaire le temps de réunir et de
faire traduire ses titres, ce règlement ne l'assujettit plus à dé-
poser dans les trois mois qu'une déclaration contenant le nom
du propriétaire, le nom, la situation, l'étendue et les limites de
l'immeuble et l'indication des titres. Le délai pour produire les
titres eux-mêmes et pour en demander l'homologation est de
deux ans. Le dépôt peut être fait directement au secrétariat du
ART. 4. Le déposant sera tenu de faire élection de
domicile pour la province d'Alger à Alger, pour les
autres provinces au lieu de la résidence du receveur
du domaine. Toutes les significations tendantes à
l'exécution de la présente ordonnance seront vala-
blement faites à ce domicile élu, sans qu'il soit besoin
d'observer les délais des distances, à raison du domi-
cile réel du réclamant. A défaut d'élection de domi-
cile, toutes ces significations seront valablement faites
au parquet du procureur du roi ou à l'autorité qui
le remplace (1).
ART. 5. Les terres comprises dans le périmètre dé-
terminé par notre ministre de la guerre en vertu de
l'article 1er, et dont la propriété n'aura pas été réclamée,
conformément à l'article 3 ci-dessus, seront réputées
vacantes et sans maître, et l'administration pourra en
faire immédiatement la concession, aux clauses et
conditions qu'elle jugera convenables (2).
p. 72.)
Mais l'arrêté d'homologation qui reconnaît les droits de
propriétaires indivis ne fait pas obstacle à ce que ceux-ci se
pourvoient devant les tribunaux compétents pour obtenir une
nouvelle fixation de parts. (Conseil d'État, 1859, Meriouma.)
L'homologation ne produit pas novation des titres, elle ne purge
pas les droits réels qui peuvent grever la propriété. (Conseil
d'État, 7 avril 1859, Meriouma, Alger, 11 juillet 1860; Robe,
1860, p 229.)
Enfin, l'arrêté d'homologation ne fait pas obstacle par lui-
même a ce que les réclamants fassent valoir devant l'autorité
compétente les droits qu'ils prétendent avoir sur les terrains
délimités. Si donc une revendication s'éleve, l'autorité judi-
ciaire est compétente pour y statuer (conseil d'Etat, 25 mars
1852, Clauzel; 10 juin 1857, Talleh; conflit, 27 août 1857,
Roche) ; mais cela ne veut pas dire que la revendication soit
recevable.
tribunaux civils aient prononcé sur la question de
propriété (1).
ART. 18. Lorsque les titres déposés dans les délais
fixés par l'article 3 de la présente ordonnance ne réu-
niront pas toutes les conditions exigées par le § 1er de
;
(1) Cet article déclarait la concession transmissible aujour-
d'hui il en est de même de toutes les concessions aux termcsdu
décret du 26 avril 1851.
(2) Cet article et les suivants sont les seuls que puisse invo-
quer le possesseur dépourvu de titres réguliers, alois même qu'il
prétendrait avoir prescrit. (Alger, 6 janvier 1860 et 16 juin 1862;
Robe, 1860, p. 72 ; 1862, p. 185.)
En cas de contestation il sera statué par notre mi-
nistre de la guerre, sur l'avis du conseil du conten-
tieux (1), sauf recours devant nous en notre conseil
d'État.
Indépendamment des terres pour lesquelles le récla-
mant aura obtenu une concession définitive, il aura le
droit de demander l'étendue de terre qui lui revient,
d'après la rente stipulée dans son acte d'acquisition,
conformément à l'article 18, § 2 et suivants (2).
ART. 2a. S'il y a eu, antérieurement à la publication
de la présente ordonnance, simple commencement de
travaux entrepris par le réclamant ou par ses auteurs
européens, il sera préféré à tout autre, pour la conces-
sion des terrains .sur lesquels les travaux ont été com-
- mencés, dans la proportion et moyennant les conditions
mentionnées aux articles 18, §2, 19, 20 et 21 de la
présente ordonnance.
La demande en devra être formée dans le délai de
trois mois déterminé par l'article 3. Passé ce délai, l'ad-
ministration aura la libre disposition de ces-terrains.
Toutefois la concession ne pourra en être faite à
des tiers qu'à la condition de rembourser par le con-
- u
Ordonnance du 31 octobre 1845 sur
le séquestre (i).
TITRE PREMIER.
(1) Nous avons déjà parlé sous l'article 4 des arrêtés qui ont
établi ou réglementé le séquestre en Algérie. Le séquestre est
une confiscation provisoire qui frappe les biens des ennemis de
la France et se termine, après connaissance de cause, soit par
la remise des biens à leurs anciens maîtres, soit par une con-
fiscation détinitive. Ce droit rigoureux, justifié par les nécessités
de la guerre et de la politique, a été pratiqué de tout temps en
pays d'islamisme.
Voici comment s'exprimait sur ce sujet M. Romiguières, rap-
porteur du projet d'ordonnance (commission de colonisation de
l'Algérie, lre sous-commission, séance du 22 juin 1842) :
«
La France et ses armées ont conquis sur les Turcs les trois
« régences; et de même que la terre d'Afrique est désormais
« et pour toujours française,
de même les indigènes de ces con-
rité civile ou militaire, ordonnant la remise de biens
séquestrés.
Si la remise ordonnée n'a pas été effectuée, elle se
fera immédiatement.
Sortiront également leur plein et entier effet les
ordonnance.
ART. 3.
-
aucun des cas prévus par l'article 10 de la présente
TITRE II.
CHAPITRE PREMIER.
Établissement du séquestre.
CHAPITRE Il.
Effets du séquestre.
ART. 13 (2). Les biens séquestrés seront régis par
l'administration des domaines.
,.
CHAPITRE III.
Mainlevée du séquestre.
CHAPITRE IV.
Réunion des biens séquestrés au domaine.
TITRE III.
DISPOSITIONS GÉNÉRALES.
SECTION V.
CONSTITUTION DE LA PROPRIÉTÉ
DANS LES
TITRE PREMIER.
V
-
DISPOSITIONS PRÉLIMINAIRES.
TITRE II.
(1) Ainsi les contestations sur les limites entre tribus sont
jugées par les commissions. Lesdécisions de cescommissions,ap-
prouvées par le préfet ou par le général, peuvent être déférées
par la voie contentieuse au ministre et au conseil d'Etat, d'a-
près le droit commun.
(2) La délimitation n'a lieu qu'après le jugement des contes-
tations sur les limites. Le décret qui la sanctionne est donc un
acte purement administratif. D'après le droit commun, il ne
pourrait être déféré au conseil d'État que pour excès de pou-
voir.
TITRE III.
TITRE IV.
ALIÉNATION DES BIENS APPARTENANT AUX DOUARS.
§ 1ER.
— BIENS COMMUNAUX.
§ 2. — TERRAINS DE CULTURE.
TITRE V.
TITRE VI.
DISPOSITIONS GÉNÉRALES.
TITRE Ier.
TITRE m.
TITRE V.
TITRE VI.
FIN.
TABLE DES MATIÈRES.
édition.
Avant-propos.
Avertissement de la deuxième
Pages.
1
PREMIÈRE PARTIE.
DEUXIÈME PARTIE.
— APPENDICE.
SECTION I, LÉGISLATION DOMANIALE.
domaniales.
IV. Décret du 25 juillet 1860 sur l'aliénation des terres
172
Algéhe.
SECTION II, EXPROPRIATION.
juillet 1846. :
SECTION IV, SÉQUESTRE.
., Pages.
204
1863.
1863.
I. Sénatus-consulte du 22 avril
II. Décret du 23 mai
III. Instructions générales du 11 juin 1863.
240
244
259