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ISM Madiba institue

SPRI2-A année scolaire 2023/2024


Histoire des idées politique a la renaissance

Thème : Les idées panafricaniste de Kwame Nkrumah,


Amilcar Cabral, Cheikh Anta Diop et Thomas Sankara

Exposants :
Danielle Desir BOBENDA
Justino Francisco MENDES GOMES
Introduction
Le panafricanisme, en tant que mouvement visant à promouvoir l´unité, la solidarité et
la dignité des peuples africains, a joué un rôle crucial dans l´histoire du continent.
L’idée panafricaine a germé et a éclos aux Caraïbes et en Amérique du Nord (EtatsUnis
et Canada) à la fin du XIXe siècle. Elle est née à la suite d’une longue et parfois
violente confrontation opposant les autorités et les propriétaires esclavagistes aux
Nègres libres et aux Nègres esclaves. A la fin du XVIIIe siècle et au début du XIXe
siècle, les planteurs des Caraïbes et des Etats-Unis entreprirent de se débarrasser des
Nègres libres qui constituaient selon eux un danger menaçant. Ce sont les Anglais qui
sont les premiers à trouver une solution. A la fin du XIXe siècle, surtout autour de 1900,
parmi les personnalités des Caraïbes qui participèrent à la naissance du panafricanisme,
quatre hommes se démarquent. Ils se différencient nettement des autres penseurs de leur
génération : Edward Wilmot Blyden, Anténor Firmin, Henry Sylvester Williams et
Bénito Sylvain. Et en Afrique, ce mouvement a été façonné par de nombreuses
personnalités, mais figures émergent particulierement : Kwame NKRUMAH, Thomas
SANKARA, Amilcar CABRAL et Cheikh Anta DIOP. Chacun d´entre eux a apporté
des idées novatrices qui ont laissé un héritage durable dans la lutte pour l´émancipation
de l´Afrique. Notre travail examine les idées panafricaines de ces leaders et leur impact
sur l´histoire et la pensée africaine.
Contexte

I. Kwame Nkrumah : Le Père de l'Unité Africaine**


Est né Francis Niwa Kofi Nkrumah le 18 septembre de 1909 à Nkroful, petit village de
la région de Nzima au Ghana, on lui a donné le nom de Nkrumah (samedi) suivant les
traditions de la tribu consistant à nommer les enfants d´après le jour de leur naissance.
Cette tradition a aidé Nkrumah à identifier le jour de sa naissance car ils n´avaient pas
de document officiels à cette époque. Kwame Nkrumah était un indépendantiste et
panafricaniste qui s’est engagé dans le mouvement depuis son voyage en États-Unis
d’Amérique pour les raison d´étude en1938. Le premier président du Ghana (Gold
Coast, ancienne colonie britannique), est souvent considéré comme le père du
panafricanisme moderne. Il mena une haute lutte contre les colonisateurs anglais pour
mener son pays vers l’indépendance il a été premier ministre du Ghana indépendant
1957-1960 puis Président de 1960-1966 avant sa destitution par un coup d’Etat.
Ses idées ont été marquées par un désir profond de voir l'unité africaine devenir une
réalité.
En 1945 il participe à l’organisation du congrès panafricain. En étant premier ministre il
adopta l’idée d’africanisation de l’administration de panafricanisme et
d’anticommunisme. Il initia le développement des infrastructures de son pays grâce à
l’office de commercialisation du cacao. Au niveau du continent africain il revendiqua
l’indépendance des pays africains et a prôné la formation d’une identité supranationale
les États Unis d’Afrique qui permettra au continent de devenir une des plus grandes
forces du monde il croyait en l’unité africaine et Il a plaidé en faveur de
l'industrialisation de l'Afrique pour réduire la dépendance à l'égard des puissances
étrangères. En 1963 il participa à la rédaction de la charte de l’unité africaine même si
son idée de créer un gouvernement central africain n’était pas retenue. Son concept de
"Consciencisme" a combiné le socialisme, le panafricanisme et le léninisme, prônant la
nationalisation des ressources clés. Nkrumah a également été un fervent défenseur de
l'élimination du colonialisme et du néocolonialisme en Afrique. Enfin Nkrumah a prôné
une vision socialiste du panafricanisme, mettant l'accent sur l'égalité et la justice sociale.
Nkrumah a joué un rôle clé dans la création de l'Organisation de l'Unité Africaine
(OUA) visant à promouvoir la coopération entre les nations africaines pour lutter contre
le colonialisme et le néocolonialisme. Kwame Nkrumah a été l'un des architectes
majeurs du panafricanisme. Il croyait que l'unité africaine était essentielle pour la
prospérité et la liberté du continent. Nkrumah a prôné une vision socialiste du
panafricanisme, mettant l'accent sur l'égalité et la justice sociale.
II. Thomas Sankara : La Voix de la Révolution Africaine**
Thomas Sankara était un leader révolutionnaire burkinabé qui a joué un rôle essentiel
dans la transformation du Burkina Faso (anciennement la Haute-Volta) au cours des
années 1980. Né le 21 décembre 1949 à Yako, au Burkina Faso, Sankara était issu d'une
famille modeste.

Diplômé à l'École militaire interarmes de Kadiogo, Sankara a rejoint l'armée burkinabé.


Il a rapidement gravi les échelons et a été nommé secrétaire d'État à l'Information dans
le gouvernement révolutionnaire dirigé par le capitaine Jean-Baptiste Ouédraogo en
1981.
En 1983, Sankara et un groupe de jeunes officiers ont renversé le gouvernement
d’Ouédraogo et ont pris le pouvoir. Sankara est devenu le président du Conseil national
de la révolution et a entrepris un programme ambitieux de réformes économiques,
politiques et sociales. Il a renommé le pays "Burkina Faso", ce qui signifie "Pays des
Hommes intègres".
Cependant, en raison de ses politiques radicales et anti-impérialistes, Sankara s'est attiré
de nombreux ennemis, tant à l'intérieur qu'à l'extérieur du pays. Le 15 octobre 1987, il a
été assassiné lors d'un coup d'État orchestré par son ami et collaborateur proche, Blaise
Compaoré.
Malgré sa mort prématurée, l'héritage de Thomas Sankara en tant que leader
révolutionnaire et visionnaire reste puissant. Il est considéré comme un symbole de
l'indépendance africaine, de la lutte contre l'impérialisme et de la promotion de la justice
sociale. Son discours sur la dette africaine prononcé lors de la réunion de l'Organisation
de l'unité africaine en 1987 est toujours largement étudié et cité dans les mouvements de
justice économique et sociale.
Son héritage perdure en tant que symbole de la lutte pour la justice sociale en Afrique.
L’ancien président du Burkina Faso, incarne la notion d'autodétermination et
d'indépendance politique. Il a cherché à éradiquer la corruption et à éduquer la
population. Sankara, souvent qualifié de "Che Guevara africain", a adopté un mode de
vie modeste pour les dirigeants et a encouragé la participation active des femmes dans
tous les aspects de la société. Sa vision d'une Afrique libre de l'exploitation étrangère et
de l'oppression intérieure est un exemple de panafricanisme militant. Thomas Sankara
critiquait les injustices de la mondialisation, la place démesurée occupée dans
l’économie mondiale par des institutions telles que le Fonds monétaire international ou
encore la Banque mondiale, ainsi que le poids de la dette des pays pauvres. Concernant
la problématique du remboursement de la dette, Thomas Sankara était contre. Pour lui,
les pays africains qui n’ont pas demandé à être colonisés, ont été victimes de
l’exploitation de leurs richesses naturelles par les puissances étrangères. Ces dernières
ont usé de stratagèmes pour amener les dirigeants africains à contracter des dettes qui
n’ont pas servi au développement de leurs pays. Il n’est donc pas question de
compromettre les générations futures, il songeait à la création d’une monnaie car selon
lui (dans une interview) : ‘’ …le franc CFA, lié au système monétaire français est une
arme de la domination française. L’économie française et, partant, la bourgeoisie
capitaliste marchande française bâtit sa fortune sur le dos de nos peuples par le biais de
cette liaison, de ce monopole monétaire.’’.
III. Amilcar Cabral : La Lutte pour la Libération Nationale et Culturelle**
Amílcar Cabral était un leader révolutionnaire guinéen et capverdien qui a joué un rôle
crucial dans la lutte pour l'indépendance de la Guinée-Bissau et du Cap-Vert. Né le 12
septembre 1924 à Bafatá, en Guinée portugaise (aujourd'hui Guinée-Bissau), Cabral
était issu d'une famille de propriétaires terriens aisés.
Après ses études à Lisbonne, au Portugal, Cabral est retourné en Guinée-Bissau pour
travailler en tant qu'agronome. Cependant, il a rapidement pris conscience de
l'oppression subie par le peuple guinéen sous le régime colonial portugais et a décidé de
s'engager dans la lutte pour l'indépendance.
Cabral a fondé le Parti africain pour l'indépendance de la Guinée et du Cap-Vert
(PAIGC) en 1956 avec d'autres militants nationalistes.
En 1973, Cabral a été assassiné par des agents portugais en Guinée-Bissau, peu de
temps avant que le pays ne gagne finalement son indépendance en 1974. Son héritage
en tant que leader révolutionnaire et théoricien politique reste important, non seulement
en Guinée-Bissau et au Cap-Vert, mais aussi dans le mouvement de libération africain
dans son ensemble.
Cabral a développé la théorie de la "guerre populaire", qui préconisait la participation de
toutes les couches de la société à la lutte contre la domination coloniale. Il croyait
fermement que la libération politique devait être accompagnée de la revitalisation de la
culture africaine. Il a prêché la nécessité d'acquérir des compétences et de s'organiser
pour lutter contre la domination coloniale. Cabral a souligné l'importance de la culture
et de l'identité africaines dans le processus de libération.
Les mots de Cabral trouvent un nouvel écho aujourd’hui : « La valeur de la culture
comme élément de résistance aux dominations réside dans le fait que la culture est la
manifestation vigoureuse, sur le plan idéologique ou idéaliste, de la réalité physique et
historique de la société dominée ou à dominer. » Malgré la puissance du néolibéralisme
et les milliards de dollars à la disposition des sociétés, des banques, des institutions
financières, des gouvernements et des élites locales, les peuples n’ont pas perdu le désir
d’agir, de faire l’Histoire, de s’engager dans des luttes où ils démontrent et inventent
leur humanité pour construire la base d’un véritable universalisme. Pour Cabral, « la
culture n´est pas un esthétique mais une expression de l´histoire, le fondement de la
libération et un moyen de résister à la domination ». Dans ce contexte, les écrits et les
discours de Cabral sur la culture, la libération et la résistance au pouvoir ont des
implications importantes pour les luttes à venir. En m’appuyant sur les œuvres de
Cabral, on peut voir comment le colonialisme a établi et maintenu son pouvoir en
tentant d’éradiquer les cultures du sujet colonial et comment la culture comme force
libératrice a été fondamentale pour les Africains afin de réaffirmer leur humanité, pour
inventer ce que signifie être humain et développer une humanité universaliste. Il y a une
résurgence des soulèvements et des protestations et une fois de plus la culture revient
sur la scène comme force de mobilisation et d’organisation.
IV. Cheikh Anta Diop : La Réhabilitation de l'Histoire Africaine**
Cheikh Anta Diop, né le 29 décembre 1923 à Thieytou dans le département
de Bambey, région de Diourbel (Sénégal) et décède le 07 février de 1986 à Dakar. Il
était un éminent intellectuel sénégalais qui a consacré sa vie à la réhabilitation de
l'histoire et de la culture africaines. Il a étudié en France et en Égypte, et ses travaux
majeurs, tels que "Nations nègres et culture" et "L'unité culturelle de l'Afrique noire",
ont révolutionné la perception de l'histoire africaine. Il a mis en lumière les réalisations
de l'Égypte ancienne et l'influence de la culture africaine sur le monde. Son héritage
perdure à travers ses écrits et ses idées, qui continuent d'inspirer les études africaines et
les mouvements de réaffirmation culturelle en Afrique et dans la diaspora africaine. Il
est reconnu comme l'un des plus grands érudits africains du 20e siècle. Erudit
sénégalais, il a remis en question les récits colonialistes sur l'histoire africaine. Il a
défendu la nécessité de la recherche scientifique pour rétablir la véritable histoire de
l'Afrique et a montré que l'Afrique avait une histoire glorieuse et des contributions
significatives à la civilisation mondiale. Diop a critiqué l'eurocentrisme et a encouragé
la révision des programmes éducatifs pour inclure une perspective africaine. Il a milité
pour une renaissance culturelle africaine, encourageant la réappropriation des traditions
et des connaissances africaines. Et enfin il a plaidé en faveur de l'enseignement des
langues africaines et de la recherche sur les civilisations africaines.

Cheikh fait partie des acteurs du panafricanisme qui ont eu a impacter le continent
africain, Il a travaillé sur la réécriture de l'histoire de l'Afrique pour mettre en lumière
les contributions culturelles, scientifiques et historiques de l'Afrique à l'humanité, de
son vivant il édifia les peuples africain sur comment ils pouvaient trouver leur
autonomie. Agé seulement de 25 ans Cheikh Anta milite farouchement pour
l'indépendance et l'unité africaine. Pour lui la renaissance africaine ne pourrait être
possible que par la promotion de l’unité africaine (en valorisant nos coutumes), par un
rétablissement de l’identité africaine et la réunification des territoires africains, partagés
en colonie entre les occidentaux. Dans cette vision des choses, l'état fédéral devient une
urgence continentale, car un tel ensemble géopolitique serait à même de sécuriser, de
structurer et d'optimiser le développement du continent africain. Politiquement engagé
en faveur de l'indépendance des pays africains et de la constitution d’un État fédéral au
niveau continental, Diop contribue à la politisation de nombreux intellectuels africains
en France. Poursuivant la lutte sur un plan plus culturel, il participe aux différents
congrès des artistes et écrivains noirs et en 1960, il publie ce qui va devenir sa plate-
forme politique : Les fondements économiques et culturels d'un futur État fédéral en
Afrique noire. » Sur cet œuvre, Prof. Anta mentionne quatorze propositions d'actions
concrètes allant du domaine de l'éducation à celui de l'industrialisation en passant par
l'économie et la politique. Entre autres, il relève une double nécessité vitale.
Premièrement, la nécessité de définir une politique de recherche scientifique efficiente.
Sur ce, Anta Diop pense que l’Afrique doit opter pour une politique de développement
scientifique et intellectuel et y mettre le prix ; sa vulnérabilité excessive des cinq
derniers siècles est la conséquence d’une déficience technique. Aussi, le développement
intellectuel est le moyen le plus sûr de faire cesser le chantage, les brimades, les
humiliations. Il est évident pour lui que l’Afrique peut redevenir un centre d’initiatives
et de décisions scientifiques, au lieu de croire qu’elle est condamnée à rester
l’appendice, le champ d’expansion économique des pays développés. Deuxièmement, la
nécessité de définir une doctrine énergétique africaine et d’industrialisation véritable. A
cet effet, Anta propose un schéma de développement énergétique continental qui tienne
compte à la fois des sources d’énergie renouvelables et non renouvelables, de l’écologie
et des progrès techniques des prochaines décennies. Pour lui, l'Afrique Noire devra
trouver une formule de pluralisme énergétique associant harmonieusement tous les
sources d’énergies.

Conclusion
Au terme de notre travail, nous pouvons affirmer, en réponse à notre question de
recherche que le panafricanisme a exercé (et continue à exercer) une influence majeure
sur la construction politique supranationale en Afrique post-coloniale notamment au
sein de l'OUA puis l'UA. Les idées panafricaines de Kwame Nkrumah, Thomas
Sankara, Amilcar Cabral et Cheikh Anta Diop ont laissé un héritage indélébile dans la
lutte pour l'unité, la dignité et la libération de l'Afrique. Leurs visions de l'Afrique
indépendante, fière de son identité culturelle et capable de jouer un rôle central sur la
scène mondiale continuent d'influencer les mouvements panafricains et les débats sur le
rôle de l'Afrique dans le monde moderne. Ces leaders ont contribué à redéfinir l'avenir
de l'Afrique en mettant l'accent sur la souveraineté, la justice sociale, la culture et la
connaissance. Leur héritage perdure en tant que source d'inspiration pour les
générations actuelles et futures d'Africains engagés dans la quête de l'émancipation du
continent.

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