Francais Notes
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Un intermède est normalement un divertissement, une représentation entre deux pièces ou entre
deux actes d'une représentation théâtrale.
I L'intermède de JFM semble, lui, ne pas être une pause, mais s'inscrire dans la continuité de la
pièce, tant sont fréquentes les références à la scène précédente, entre Antoine et Louis. Sa
singularité est donc ailleurs: dans les appels des personnages; et les déclinaisons de la question « Où
es-tu ? >>
Il n'y a plus de repères dans cet intermède, si ce n'est l'alternance des scènes paires et impaires, om
figurent l'un après l'autre, soit Antoine et Suzanne soit Louis, ce qui signale bien la rupture au sein
de la fratrie.
L'espace dramatique au sein de la pièce est peu précisé : quelques références seulement renvoient à
des accessoires dans la pièce (cartes postales évoquées par Suzanne, choses appartenant à Suzanne,
à l'étage / << ici bas>> où se déroule l'action = domaine de la Mère, sans détails). Mais ce qui est
intéressant au sujet de l'espace, et qui se voit particulièrement dans l'intermède, c'est leur incapacité
à rester dans cet espace, ensemble. L'espace commun semble invivable. De nombreuses références
au départ de l'un ou l'autre personnage. Dynamique propre au théâtre, au vaudeville, portes qui
claquent. Tous ces mouvements annoncent aussi la sortie la plus importante de la pièce : le départ
de Louis, qui est l'enjeu de la deuxième partie.
On remarque chez Lagarce une forte place de la famille, qui est une trace de l'aspect personnel de
cette œuvre. Lagarce, comme Louis, est l'aîné d'une fratrie de 3 enfants, il a un frère et une sœur
(mention de la naissance du fils de son frère dans son Journal (vidéo Seropositivité », extrait de
Ébauche d'un portrait sur Canopé). Une relation familiale compliquée, ironique, distanciée, comme
celle que Louis a avec sa famille.
La place de la famille se voit aussi dans les œuvres de Lagarce dans ses pièces qui forment le <<<
cycle du fils prodigue >> d'une certaine manière (attention, ce n'est pas un titre qu'il donne lui-
même à ses œuvres, mais que la critique a donné).
Lagarce décrit les sidéens comme des mourants, des personnes dans l'entre deux, entre la vie la
mort. Il se décrit dans son journal comme « un mort parmi les vivants ». On peut remarquer
effectivement que dans la pièce, Louis apparaît comme un << revenant >> dans le double sens du
terme. Par exemple, Suzanne, pour parler de la maison de la Mère, dit « ici bas », ce qui rappell le
monde des vivants par opposition aux morts montés aux cieux. Comme si Louis était déjà un mort
dans sa famille, par son absence. Il n'appartient pas à cet « ici-bas ».
salomé saqué
sois jeune et tais-toi