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Sommaire :
Introduction générale………………………………………………………………………….…..01
Bibliographie
Liste des tableaux et figures
Annexes
Table des matières
Introduction générale :
La présente étude a pou objectif de faire un diagnostic sur les pratiques marketing dans les
banques en Algérie, ces dernières, suite aux différentes réformes entreprises dès le début des années
1990, ont conduit à l’émergence d’un véritable marché bancaire en Algérie. Depuis, ces banques
évoluent, de plus en plus, dans un contexte de concurrence entre les banques publiques elles-
mêmes, d’une part, et de présence des investisseurs étrangers qui commencent à prendre part sur le
marché bancaire algérien, d’autre part. De ce fait, la survie de ces banques est conditionnée par
l’amélioration de la qualité des services offerts ainsi que la prise en considération d’une stratégie de
fidélisation qui s’inscrit justement dans le cadre des nouvelles politiques de gouvernance des
relations bancaires avec la clientèle.
Nous allons tenter d’expliquer, à travers une étude de terrain par le biais d’un questionnaire
adressé aux dirigeants des banques localisées au niveau de la wilaya de Béjaia, le degré de
l’intégration de l’action marketing dans les stratégies de gouvernance de la qualité des services au
sein des banques en Algérie.
L’objectif de cette étude est de tester empiriquement, dans le cas des banques en Algérie, le
degré de l’intégration de la fonction marketing par ces dernières, la démarche marketing adoptée,
dans ce sens, on va tenter de déterminer l’état des lieux de la relation banque/client et enfin, les
efforts fournis par les banquiers afin d’améliorer la qualité des services offerts.
La modernisation des banques en Algérie progresse rapidement bien que leurs investissements
énormes augmentent considérablement le cout de leurs opérations. En outre, l'amélioration des
services aux clients et l'introduction des nouveaux produits bancaires sont encore plus onéreux, ceci
mené ces banques à mettre en place des stratégies et des plans marketing.
Le message dans tout cela est que les banques doivent désormais revoir et réviser leurs stratégies
de base, de canaux, de politique , de procédures et d'organisation, afin de tirer avantage des
opportunités qu'offrent l'économie en réseau. Les nouvelles stratégies et pratiques marketings.
L'intérêt de la planification marketing cherche d'une part à satisfaire les besoins des clients, en
analysant les politiques de marketing mix, c'est ce qu'on appelle le marketing opérationnel et d'autre
part d'analyser la clientèle et le marché dans le cadre du marketing stratégique.
Dans ce sens, la fidélisation de la clientèle bancaire est aujourd’hui au cœur des nouvelles
stratégies de la banque. Ainsi, et partant du principe que le client n’est désormais plus un acquis du
fait de l’importance de la concurrence sur le marché qui lui permet de choisir le mieux, il s’agit non
seulement de répondre aux besoins et aux attentes de la clientèle potentielle, mais aussi d’accroître
la valeur relationnelle entre le client et sa banque et ce, en multipliant les points de contacts, la
qualité de ceux-ci ainsi que de créer une véritable intimité qui va bien au delà du simple principe de
proximité. Il s'agit plus particulièrement, de proposer une offre adéquate afin de répondre au mieux
et au meilleur moment aux attentes des clients. Il s'agira alors de mener une véritable politique de
fidélisation de la clientèle qui peut être plus rentable pour l’entreprise bancaire et dirigera à
l’instauration d’une relation personnalisée avec ses clients. C’est dans ce sens là, que le marketing
relationnel intervient dans le monde de la banque en vue de développer son image de marque et ce,
à travers son rôle en tant que technique indispensable pour se rapprocher et fidéliser sa clientèle qui
devient, de plus en plus, hétérogène, exigeante, mieux formée et informée.
En Algérie, la présence des banques étrangères augmente plus cette concurrence, d’ailleurs,
l’apparition de nombreux établissements financiers aggravait la concurrence pour la recherche des
ressources financières, ce qui nous amène à supposer que :
Dans le cadre de notre étude, nous avons opté pour une analyse exploratoire consistant en une
enquête de terrain, par questionnaire, qui a pour objectif de recueillir des informations sur le degré
de l’utilisation des stratégies marketing par les banques en Algérie, et ce, à travers un échantillon de
banques (agences bancaires) choisi de l’espace bancaire de la Wilaya de Bejaia que nous avons
utilisé comme intermédiaires avec les directions générales de leurs réseaux.
Après avoir rappelé la méthodologie de l’analyse, les résultats de l’enquête seront présentés
autour de trois axes essentiels :
Afin d’aborder le thème choisi, affirmer ou infirmer ces hypothèses, nous avons opté pour une
méthode déductive, c'est-à-dire que nous partons du général pour aboutir au particulier.
Au cours du 1er chapitre on va présenter des généralités sur le marketing des services et en
particulier, le marketing bancaire;
Le 2éme chapitre porte sur les pratiques marketing dans les banques en général, dont on va tenter
de présenter la démarche complète adoptée par ces derrières ;
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Il est essentiel de comprendre les spécificités des services et leurs implications pour la politique
marketing, avant de nous intéresser aux problèmes marketing qui les caractérisent, on va présenter
dans ce premier chapitre les spécificités et les déterminants de la qualité des services et en dernier
lieu on va présenter des généralités sur le secteur et le marketing bancaire.
1-1-2-1) L'intangibilité :
Les services sont intangibles. On ne peut les voir, les toucher, les sentir, les goûter ou les
entendre avant de les acheter.
La notion d'intangibilité recouvre en réalité deux dimensions : une dimension physique
(l'impossibilité de voir et de toucher le service) et une dimension mentale (la difficulté de se faire
une idée sur le service et de l'imaginer) .
Pour réduire son incertitude, l'acheteur cherche activement des signes démontrant la qualité du
service. Il attache une signification à tout ce qu'il voit : les locaux, le personnel, l'équipement,
l'information, les logos et les prix.
La mission du prestataire de service est donc de favoriser la confiance du client en « accroissant
la tangibilité du service ». Alors que le chef de produit doit ajouter une valeur imaginaire à son
produit, le responsable d'un service doit concrétiser une offre abstraite.
Les principaux outils utilisés dans cet objectif sont le contexte de réalisation du service et sa
communication, que ce soit la propreté, la rapidité ou la prise en compte personnalisée des besoins.
Les entreprises de service disposent de nombreux moyens pour tangibiliser leurs prestations :
Les locaux communiquent une certaine image de la prestation et favorisent son bon
déroulement. Dans une banque, par exemple, des entrées multiples et des postes d'accueil
multifonctions facilitent le service et évitent la queue, tandis que le décor et l'ambiance sonore
influencent la perception du client.
Le personnel doit sembler tout entier occupé à répondre aux clients. Les tenues jouent un rôle
important pour permettre à ces derniers d'identifier les employés et les rattacher à certains
attributs souhaités.
L'équipement : Pour une banque : il doit être moderne et montrer qu'il s'agit d'une entreprise à
la pointe du progrès ; les guichets automatiques, les distributeurs et les bornes interactives
contribuent à donner cette image de modernité, tout en libérant du temps de contact pour que le
personnel se consacre au conseil et semble plus disponible.
_____________________________________________
(1) KOTLER Philip et autres, « Marketing management », 12éme édition .Publi-Union, Paris, 2006, P 462.
(2) KOTLER Philip et autres, Opcit, P 465.
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CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Les outils de communication : Les brochures doivent être claires et engageantes, les photos
appropriées. Toute la documentation doit exprimer le souci d'image de l'entreprise. Les logos et les
symboles sont également un moyen de communiquer sur la nature du service. Les tarifs doivent être
clairement expliqués à chaque occasion.
1-1-2-2) L'indivisibilité :
Un service est fabriqué en même temps qu'il est consommé. On ne peut, comme dans le cas des
produits tangibles, concevoir, fabriquer, puis commercialiser en autant d'actions séparées. Si le
service comporte une prestation humaine, la personne fait partie intégrante du service.
Parce que le client est présent pendant la fabrication du service, l'interaction entre prestataire et
client constitue un élément-clé du marketing des services. C'est pourquoi le marketing des services
intègre une dimension de marketing interne.
Les interactions entre les clients eux-mêmes jouent également un rôle important dans
l'expérience vécue par chacun d'entre eux. Pour les musées par exemple, certains visitent en restant
soudés à leurs compagnons avec qui ils discutent l'essentiel du temps ; d'autres combinent des
moments en groupe avec des moments individuels de contemplation des œuvres ; d’autres encore
privilégient la visite en solitaire car ils souhaitent profiter au maximum d'une expérience privée ;
d'autres, enfin, visitent seuls mais cherchent à s'associer à d'autres visiteurs. Les compagnons avec
lesquels se fait la visite et les interactions avec eux jouent donc un rôle essentiel sur la nature de
l'expérience vécue. De même, la dimension sociale est primordiale dans les attentes à l'égard d'un
séjour sportif, qu'il s'agisse de nouer de nouvelles relations ou de s'affirmer socialement.
1-1-2-3) La variabilité :
Un service est éminemment variable selon les circonstances qui président à sa réalisation, les
entreprises de service peuvent améliorer le contrôle de qualité de plusieurs manières :
Investir dans un personnel qualifié et lui faire suivre des formations afin d'harmoniser le niveau
du service rendu.
Codifier le processus de prestation et les étapes qui le composent.
Mesurer la satisfaction des clients. Les enquêtes de satisfaction généralisées, la collecte des
lettres de réclamation, les boîtes à idées, la visite chez les concurrents sont autant de méthodes
efficaces.
1-1-2-4) La périssabilité :
Les services ne se stockent pas. Toute place non vendue dans un avion ou un théâtre est perdue à
jamais. La périssabilité d'un service n'est pas problématique si la demande est stable.
Quand elle fluctue, elle pose en revanche des questions sur l'ampleur des prestations à fournir,
comme pour les transports en commun, insuffisants aux heures de pointe, suréquipés le reste du
temps.
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CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Proposer des tarifs différents afin de faire basculer une partie de la demande aux heures creuses.
Offrir des prestations complémentaires aux heures creuses.
Proposer des services supplémentaires afin d'occuper la clientèle en attente.
Prendre des réservations pour favoriser la planification de la demande, comme le font les hôtels,
les restaurants et les médecins.
Commercialiser au dernier moment les places non vendues à un prix très avantageux.
1-2-1-4) La régulation par d'autres méthodes non exclusivement liées à la tarification : Ces
méthodes peuvent être très diverses, par exemple :
Avoir un système performant de réservations pour anticiper la demande le plus en avance
possible.
Favoriser, voire rendre obligatoire les réservations.
_____________________________________
(1) LENDREVIE J., LEVY J. et LINDON D., « MERCATOR : Théories et nouvelles pratiques du marketing », 9ème édition,
DUNOB, Paris, 2009, P. 986.
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CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
À partir d'études statistiques, estimer avec précision les no show (pourcentage de clients ayant
réservé et ne se présentant pas).
Limiter les no show en faisant payer d'avance ou en s'assurant une garantie de paiement (cartes
de crédit, par exemple).
Pratiquer la surréservation ou sur-booking. Cela consiste à faire plus de réservations qu'il n'y a
de places.C'est une politique dangereuse si on ne sait pas bien prévoir le nombre de no show. Il
faut donc prévoir des solutions de remplacement (par exemple, placer les clients en surnombre
dans un hôtel concurrent de même catégorie) ou indemniser les clients refusés. Dans tous les
cas, l'image de marque en pâtit.
____________________________________
(1) LENDREVIE J., LEVY J. et LINDON D., Opcit, P.988.
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CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
L'engagement de l'entreprise :
L'entreprise s'oblige : ce thème a donné lieu à des campagnes qui ont marqué la communication
de certaines entreprises : « À nous de vous faire préférer le train » (SNCF) ; « Nous vous devons
plus que la lumière » (EDF), etc.
L'entreprise apporte des garanties formelles : « Je suis certifié norme ISO... » ; « Le contrat de
confiance. Si vous trouvez moins cher, on vous rembourse la différence » (Darty) ; « Si les
délais ne sont pas respectés, on vous rembourse ou on vous paie une indemnité » (EDF), etc.
Les mix de communication sont très variables selon la nature des services. Ils sont de façon
générale plus diversifiés que pour les biens de grande consommation car ils font largement appel
aux moyens du hors-médias. Une des explications tient à l'importance de la communication
corporate dans les services. On met en avant les ressources d'une entreprise, les compétences de son
personnel. La communication corporate fait appel à la publicité médias mais aussi au sponsoring, au
mécénat, à la communication événementielle et aux relations publiques.
Une autre explication tient au développement du marketing relationnel pour les services et
notamment à l'usage du marketing direct offline ou on line. Enfin, une troisième raison réside dans
l'importance des réseaux dans les services. Une banque, une compagnie d'assurance, un
distributeur, un loueur de voitures, une société de travail temporaire... doivent avoir une politique de
communication « à double étage » :
9
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Une communication locale pour créer du trafic vers l'implantation locale : les magasins d'une
chaîne de distribution, les guichets d'une banque, les agents ou les bureaux d'une compagnie
d'assurance... La publicité s'accompagne ici de marketing direct, d'édition (journal d'entreprise), de
sponsoring local (parrainage d'un club de sport, participation à de multiples manifestations locales :
la course cycliste, la fête des écoles...), cadeaux publicitaires...
_____________________________________
(1) KOTLER Philip et autres, Opcit, P.476.
(2) KOTLER Philip et autres, Opcit, P.477.
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CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
L'écart (1) entre les perceptions de l'entreprise et celles des clients : L'entreprise ne
perçoit pas toujours ce que les consommateurs attendent ni la manière dont ils jugent la qualité des
services proposés.
L'écart (2) entre les perceptions de l'entreprise et les nonnes de qualité : L'entreprise
peut fixer des normes floues ou inadéquates. Par exemple, il ne sert à rien de dire que l'on va
répondre à tous les coups de téléphone avant la cinquième sonnerie si l'on ne dispose pas du
standard téléphonique nécessaire.
L'écart (3) entre les nonnes de qualité et les prestations effectives : Les prestations de
service peuvent être handicapées par de nombreux facteurs : un personnel mal préparé ou surchargé,
des pannes d'équipement, parfois des directives contradictoires. Dans certaines banques par
exemple, les normes de productivité qui poussent à l'efficacité maximum du personnel entrent en
conflit avec les souhaits du marketing pour un contact courtois et amical avec chaque client.
L'écart (4) entre la prestation et les communications externes : Les attentes des clients
sont influencées par les promesses faites dans la publicité.
L'écart (5) entre le service perçu et le service attendu : Cet écart résulte de tous les écarts
précédents et détermine la qualité perçue du se service.
rvice. D'autres travaux ont été plus loin dans
l'analyse des perceptions et des attentes des clients, en montrant que ces attentes évoluent au cours
du temps en fonction de la perception des clients sur ce que la prestation sera (en fonction de leurs
iences passées) et de ce qu'elle devrait être (en fonction de leurs besoins). A cela, s'ajoutent
expériences
11
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
parfois les effets pervers de la fidélité, les clients jugeant progressivement normale une prestation
originale ou de qualité parce qu'ils s'y sont habitués.
1-3-1-2) Les mêmes chercheurs ont élaboré une liste des déterminants de la qualité qui semble
relativement indépendante du domaine d'activité considéré. Par ordre d'importance, il s'agit
de : 1
La fiabilité : La prestation de service doit être complète et correspondre aux promesses
réalisées.
La capacité de réaction : Le personnel doit réagir rapidement et efficacement à toute requête
ou problème du client.
La compétence et la confiance : Le personnel doit avoir les connaissances nécessaires pour
assurer la prestation de service et inspirer confiance.
Le souci du client : Le personnel doit porter attention aux besoins de la clientèle.
La matérialisation de qualité : Les produits attachés au service (équipements, matériels de
présentation, outils de communication) doivent correspondre au niveau de qualité annoncé.
En matière de service public, les choses sont parfois quelque peu différentes. La qualité perçue
par les usagers peut être affectée par d'autres critères parce qu'ils réagissent non seulement en tant
qu'utilisateurs de la prestation mais également en tant que citoyens. Pour les prestations de la Caisse
d'allocations familiales, par exemple, la qualité perçue est liée à des facteurs tels que la transparence
de l'information fournie aux usagers sur la gestion de leur dossier, la justice perçue des critères, la
gestion des réclamations et l'écoute des usagers. Ces critères diffèrent de ceux qu'ont identifiés les
créateurs de SERVQUAL, qui en revanche s'appliquent bien aux services publics de nature
commerciale.
Un concept clair : Des sociétés performantes en matière de qualité sont obsédées par leurs
clients. Elles savent qui elles ciblent et ce que ces clients recherchent. Elles ont élaboré leur
stratégie marketing autour de la réponse à ces attentes.
Une implication forte de la direction générale : Des sociétés comme Walt Disney, Fédéral
Express ou Hilton croient depuis longtemps à la qualité. Leur direction est très attentive à ce que les
normes soient respectées, avant même les objectifs financiers. Cette préoccupation est
particulièrement présente pour les sociétés organisées en franchise (Accor, McDonald's, etc.).
Un niveau de nonnes élevées : Les sociétés performantes se donnent des standards élevés.
Chez City Bank, par exemple, on a fixé pour objectif au personnel de répondre aux appels
téléphoniques en moins de 10 secondes et aux lettres sous 48 heures. Une société de service peut se
différencier sur trois facteurs : la fiabilité (des délais, des livraisons...) ; la souplesse (dans le
traitement des urgences et des demandes spécifiques) ; et la capacité d'innovation.
___________________________________
(1) KOTLER Philip et autres, Opcit, P.479.
(2) KOTLER Philip et autres, Opcit, P.479.
12
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Certains spécialistes de la distribution insistent sur l'importance d'investir dans la qualité des
processus de livraison et la performance du service, à leurs yeux plus importantes que la publicité
pour la construction de l'image.
Des technologies permettant le self-service : Comme pour les biens tangibles, la praticité des
services est un élément essentiel aux yeux des clients. Les guichets automatiques de banque (GAB),
les distributeurs automatiques de banque (DAB), les stations-service en libre-service, les automates
d'enregistrement des passagers dans les aéroports, l'achat sur Internet et la définition des
caractéristiques de certains produits sur Internet se substituent à de nombreuses interactions en face-
à-face. Ces prestations automatisées n'améliorent pas toutes la qualité du service, mais elles
accroissent sa fiabilité et sa rapidité.
Un suivi systématique des performances : Les sociétés de service tenant le haut du pavé
procèdent à un suivi régulier de leurs performances, comparées à celles de leurs concurrents. Elles
font des enquêtes de satisfaction, auditent les services fournis, et emploient des « clients mystères »
chargés de se faire passer pour des clients normaux afin de sonder la réalité. On peut également
demander à un échantillon de consommateurs d'indiquer leurs réactions aux différentes prestations
de service, tant sous l'angle de l'importance que de la performance.
2-1) Les stratégies marketing applicables dans les services :1 Le marketing des services a
longtemps été moins développé que le marketing des produits de grande consommation. Le faible
intérêt des sociétés de service pour le marketing s'explique aisément : il s'agit souvent de petites
entreprises (coiffeurs, cordonniers), et certaines activités n'ont pas le droit de faire du marketing
(notaires, médecins, avocats). Cependant, c'est de moins en moins vrai et les activités de services
mettent en œuvre un marketing de plus en plus performant. Les banques et les compagnies
d'assurance investissent aujourd'hui beaucoup dans le marketing, de même que les compagnies
aériennes, les hôtels, les restaurants, et les sociétés de tourisme et de loisirs. Même les services
publics, considérant désormais qu'ils ont des clients et non plus des usagers, cherchent à améliorer
leur interface client en modernisant les lieux d'accueil, en accroissant la fiabilité du service, en
sensibilisant le personnel en contact avec la clientèle, voire en pratiquant la discrimination tarifaire.
___________________________________
(1) KOTLER Philip et autres, Opcit, P.470.
13
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
2-1-1) L'évolution de la relation client :1 La relation avec le client est particulièrement importante
dans les services. Cependant, toutes les entreprises de service n'ont pas investi dans ce domaine. Les
clients se plaignent souvent d'être mal informés par les prestataires ; d'attendre longtemps avant
d'être servis ; d'un personnel peu à l'écoute, peu aimable, peu formé. Ils dénoncent un mauvais
accueil téléphonique lorsqu'ils contactent leur fournisseur ; des services d'accueil téléphonique
automatisés qui les font longuement attendre avant éventuellement d'entrer en contact avec un
opérateur, et ce à un coût prohibitif ; et l'absence de réponse lorsqu'ils choisissent l'e-mail. En outre,
certaines enquêtes montrent que cela ne s'est pas amélioré depuis dix ans.
Certaines entreprises ont mis en place un traitement individualisé des clients en fonction de leur
profil : elles ne traitent pas mal tous leurs clients ; elles disposent de données individualisées qui
leur permettent de repérer les bons clients et de les choyer. Les bases de données extensives
permettent un traitement personnalisé des clients, avec un bon service pour ceux qui génèrent une
forte rentabilité, des tarifs plus élevés et un long délai d'attente pour les autres.
Autre évolution, les clients ont des attentes de plus en plus précises sur les services
accompagnant les produits et demandent que ces services soient vendus séparément, avec un prix
distinct pour chaque prestation. Ils apprécient d'avoir un seul interlocuteur et non pas un prestataire
pour la livraison, un autre pour le service après-vente, etc.
Une activité de service est assez difficile à gérer dans l'optique marketing classique :
contrairement au produit standardisé, la qualité du service rendu dépend pour une large part de
facteurs liés au processus de production. Ainsi, lorsqu'un client se rend dans une agence bancaire
pour obtenir un prêt, il rencontre sur place d'autres clients venus pour le même ou d'autres services ;
il voit un environnement composé d'un bâtiment, d'un décor intérieur, d'un mobilier, etc; il entre en
contact avec le personnel de la banque. Dans les coulisses, tout un système d'organisation et de
production soutient la partie visible du service rendu. Ainsi, les rencontres de service constituent
des interactions complexes résultant de plusieurs facteurs. C'est pourquoi il est particulièrement
important d'adopter une optique holiste.
____________________________________
(1) KOTLER Philip et autres, Opcit, P.472.
(2) KOTLER Philip et autres, Opcit, P.473.
14
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Keaveney a identifié plus de 800 points critiques susceptibles d'inciter les clients à changer de
prestataire, et qui peuvent être regroupées en huit catégories1 :
Problèmes éthiques
Tricherie
Vente forcée
Insécurité
Conflit d'intérêt
Le marketing des services exige en conséquence trois types de marketing : 2 externe, interne
et interactif :
Le marketing externe décrit le travail classique de préparation du service, de fixation des prix,
de distribution et de communication.
Le marketing interne signifie que l'entreprise doit former et motiver l'ensemble de son
personnel dans l'optique de la satisfaction du client. Il ne suffit donc pas de créer un département
marketing spécifique ; il faut « mobiliser l'ensemble de l'entreprise à la pratique du marketing ».
_________________________________________
(1) KOTLER Philip et autres, Opcit, P.473.
(2) KOTLER Philip et autres, Opcit, P.473
15
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Le marketing interactif souligne que la qualité perçue du service est étroitement liée à
l'interaction acheteur/vendeur. Le client ne juge pas seulement la qualité technique du service
(l'opération chirurgicale a-t-elle réussi ?), mais également sa qualité fonctionnelle (le chirurgien
inspirait-il confiance ?). C'est là que réside la faiblesse des services trop standardisés : si l'on gagne
en productivité, on perd en qualité de contact avec le client, ce qui peut nuire à la qualité perçue.
16
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Pour de nombreux services, en effet, la satisfaction du client n'est pas tant liée au résultat final de
la prestation qu'au vécu pendant cette prestation. L'expérience est composée d'émotions et de
sensations que le responsable marketing peut anticiper et provoquer.
Le rôle de l'expérience est particulièrement important afin d'appréhender les activités culturelles, de
tourisme et de loisirs, souvent conçues pour procurer des émotions aux visiteurs. La vente de
produits dérivés, telles les oreilles de Mickey dans les parcs Disney, est alors un moyen de
concrétiser le vécu de l'expérience et de s'en souvenir a posteriori. Aujourd'hui, de nombreux sites
de loisirs sont élaborés autour d'un concept de simulation d'une réalité éloignée, ancienne ou
purement imaginaire.
Ces concepts correspondent à ce que l'on appelle « l'hyperréaliste », c'est-à-dire ce qui se situe
au-delà de la réalité, dans le cadre de situations où l'artificiel prime. Parfois, le décor copie la réalité
mais il peut s'agir également de récréer un univers totalement imaginaire, fondé sur des mythes ou
des fictions.
De tels sites touristiques et de loisirs reposent sur l'attrait du spectaculaire et sur la quête de
nostalgie. Ils répondent aux attentes d'évasion et à la recherche d'expériences inattendues ou
extraordinaires, de sensations nouvelles, qui caractérisent notre époque. L'authenticité ne joue
aucun rôle dans ces prestations, bien au contraire. Réel et illusion sont mélangés et confondus.
2-2) La gestion des marques de service :2 La gestion des marques concerne tout autant les
produits tangibles que les services. Leur rôle est peut-être même renforcé par l’immatérialité de la
prestation, qui rend le service parfois difficile à évaluer pour le client et accroît l'importance de
l'élément fédérateur que constitue la marque. Tout comme dans les produits de grande
consommation, certaines entreprises de service n'hésitent pas à faire coexister plusieurs marques sur
une même catégorie de produit.
2-2-1) La différenciation :
Les entreprises de service se plaignent souvent de la difficulté à différencier leur offre face à la
concurrence. La déréglementation de plusieurs secteurs (télécommunications, transports, énergie,
banque) a renforcé la concurrence par les prix. Si les consommateurs perçoivent les services offerts
comme relativement homogènes, ils s'intéressent moins au fournisseur et davantage au prix. Pour
sortir d'une telle spirale, les entreprises de service doivent différencier leur image et leur offre.
On peut parvenir à se différencier en ajoutant des innovations au service rendu, soit sur le cœur
de la prestation, soit sur des éléments complémentaires.
L’internet est souvent utilisé pour ajouter certaines fonctionnalités au service, comme
l'accessibilité immédiate et gratuite à certaines informations ou à certaines transactions. A l'inverse,
certains services se différencient des services automatisés et fondés sur le web en ajoutant à leur
prestation une dimension humaine. Le principal problème dans cette approche est la difficulté de se
protéger contre l'imitation. Seul un courant continu d'innovation permet d'y parvenir2.
____________________________________
(1) KOTLER Philip et autres, Opcit, P.475.
(2) KOTLER Philip et autres, Opcit, P.481.
17
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
On peut également se différencier à travers la rapidité et la qualité avec laquelle le service est
rendu. La différenciation par la qualité peut reposer sur la fiabilité du service rendu, en limitant les
erreurs et les variations de qualité, ou sur la capacité de réaction à des urgences ou à des questions
des clients. Ces axes reposent sur des facteurs organisationnels souvent difficiles à imiter pour les
concurrents.
Le caractère intangible des services affecte les stratégies de marque employées. Le choix des
éléments constituant la marque requièrent une attention particulière. D'où l'importance de disposer
d'un nom de marque facile à mémoriser, à compléter et à renforcer par les autres composants de la
marque : le logo, les symboles, la signalétique, les aspects matériels entourant la prestation et les
slogans. Ces éléments permettent de rendre plus concrets le service et les bénéfices-clés qui lui sont
associés.
Dans les services, nom d'entreprise et nom de marque sont souvent similaires. En
conséquence, l'image est souvent fortement influencée par la perception de l'entreprise dans son
ensemble, sa crédibilité, la compétence de son personnel, la confiance et la sympathie qu'il inspire.
Communication de marque et communication institutionnelle sont étroitement liées. Cela
n'empêche pas la création d'un portefeuille de marques s'adressant à des cibles distinctes avec un
positionnement différent. Souvent le nom de l'entreprise est associé avec un nom de marque fille
évoquant le positionnement choisi.
On doit donc distinguer dans la prestation de service, d'une part la servuction qui concerne le
système d'organisation du service, et d'autre part le produit lui-même qui est proposé aux clients.
Le concept de servuction a été conçu par deux auteurs français, Pierre Eiglier et Eric Langeard, puis
a été développé en associant dans des publications postérieures deux auteurs anglo-saxons,
Christopher Lovelock et James Bateson. Il permet de mettre au clair les différentes interactions qui
rendent possible la prestation de service.
___________________________________________________
(1) KOTLER Philip et autres, Opcit, P.483.
(2) LENDREVIE J., LEVY J. et LINDON D., Opcit, P.994.
(3) LENDREVIE J., LEVY J. et LINDON D., Opcit, P.994
18
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
L'interaction entre le client et le personnel en contact :Une première interaction est celle qui
existe entre le client et le personnel en contact. Sans client, il n'y a pas de service, et comme on l'a
indiqué précédemment, le personnel en contact joue généralement un rôle très important dans la
production de service. On doit distinguer les services à fort contact (par exemple coiffeur,
formateur, etc.) des services à faible contact (assurance, Internet, banque...) qui ont chacun leur
problématique.
On a donc ici une relation triangulaire entre le client, le personnel en contact et les éléments
matériels du service.
Le rôle de l'organisation interne : L'interaction entre ces trois éléments du service n'est
cependant généralement possible que grâce à un système d'organisation interne. Il faut entendre par
là toute la partie de l'organisation cachée au client : la stratégie d'entreprise, le management, la
structure organisationnelle et ses différents départements fonctionnels (finance, marketing, gestion
des ressources humaines, etc.), les procédures, etc.
Si le client est uniquement en contact avec la partie visible de l'entreprise (le personnel en
contact, l'environnement et le support physique), toute la partie immergée de l'organisation est
décisive dans le processus de production de service. La formation et l'encadrement du personnel en
contact, les procédures qu'il doit suivre, les moyens matériels qu'il a à sa disposition, l'agencement
du lieu de vente, les produits qu'il vend sont déterminés par cette partie cachée de l'organisation, qui
a donc une influence indirecte, mais déterminante, sur les clients.
__________________________________
(1) LENDREVIE J., LEVY J. et LINDON D., Opcit, P.995.
19
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
La qualité de la prestation finale au client dépendra pour une large part de la bonne interaction
entre les parties visibles et invisibles de l'organisation.
Un dernier élément est celui de l'interaction des clients entre eux. Il peut paraître étonnant, au
premier abord, d'intégrer cette interaction dans le système de servuction de l'entreprise. Pourtant, il
s'agit d'un élément de la prestation de service qui influence le comportement ou l'attitude des clients
et qui peut, dans une certaine mesure, être contrôlé par l'entreprise.
Certaines entreprises peuvent faire des interactions entre clients un aspect clé de leur politique
marketing. Les stratégies visant à créer et développer de véritables communautés de clients en sont
une illustration, de même, grâce à Internet, que la création de formes d'aide en ligne - qui
complètent ou se substituent au SAV de l'entreprise. Dans certains cas, des interactions entre
clients, loin d'être contrôlées, peuvent avoir un effet négatif sur la perception du service.
Il est souvent utile de réaliser un diagramme ou un tableau qui, sur la base d'un concept de
service, établit dans un modèle à trois entrées les différents types d'interactions prévisibles entre les
clients, le personnel en contact et le support de service. On remontera ensuite vers le système
d'organisation interne apte à optimiser ces interactions.
Pierre Eiglier et Eric Langeard soulignent que la servuction implique la spécialisation, c'est-à-dire la
nécessité de segmenter la clientèle.
Selon ces auteurs, les entreprises doivent définir plusieurs types de servuction. Chacun des
segments de clientèle doit être traité par une servuction particulière et ils ne doivent pas être
mélangés dans ce processus. L'expérience montre cependant que des servuctions peuvent être
conçues avec une certaine flexibilité pour servir différents types de clients par les mêmes canaux, si
cette flexibilité est bien sûr anticipée.
20
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
L'éparpillement des unités locales pose non seulement des problèmes de coût et de logistique,
mais également de gestion et de contrôle des opérations. Les possibilités d'économie d'échelle sont
souvent problématiques. L'organisation d'un réseau implique également de prendre un certain
nombre de décisions stratégiques, telles que :
Les unités locales seront-elles gérées en franchise, en partenariat, en pleine propriété par
l'entreprise de service ?
Privilégiera-t-on la centralisation des opérations ou une gestion décentralisée ?
Favorisera-t-on la standardisation des opérations ou à l'inverse une localisation qui permet des
adaptations au contexte local ?
Une cinquième décision porte sur la place et l'utilisation de la technologie dans la servuction. Par
technologie, il ne faut pas seulement entendre les matériels (ordinateurs, machines automatiques,
etc.), mais également deux autres éléments : l'information (données, gestion des données,
conversion en information utilisable...) et les méthodes (développement de nouvelles machines, de
nouveaux processus et façons de travailler liés à la technologie). Ces trois dimensions de la
technologie sont liées, les avancées de l'une influençant les autres. La technologie et son utilisation
peuvent constituer un avantage compétitif décisif pour les entreprises.
____________________________________
(1) LENDREVIE J., LEVY J. et LINDON D., Opcit, P.1000.
21
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Or le client vit pour sa part une expérience d'ensemble, de l'information qu'il reçoit sur un
produit jusqu'au service après-vente : ce qu'il achète c'est l'ensemble des actions et réactions de
l'entreprise qui constituent la prestation de service. Il existe donc un décalage entre l'expérience du
client et ses attentes en termes de cohérence et de constance du service et le mode d'organisation de
l'entreprise qui tend à traiter isolément chaque étape du « parcours du client » (customer journey).
Un outil particulièrement utile pour aider à surmonter cette difficulté organisationnelle est le
schéma directeur d'un service, plus communément appelé par son terme anglais service blueprint.
Blueprinting désigne la mise en œuvre de l’outil.
Identifier le service et les clients :Plus la prestation étudiée est large, plus le schéma sera étendu
et complexe. On peut commencer par un schéma général, qui sera séquence ensuite en cas de
besoin, mais si la prestation de service est très différente en fonction des types de client, il vaut
mieux réaliser plusieurs fois l'exercice, par segment de client. Le client en question peut être aussi
bien un client externe qu'interne.
Identifier des actions clefs que le client entreprend au long de son parcours :Il est
indispensable de commencer la démarche d'analyse par les actions du client pour dessiner le
blueprint, car c'est à partir de l'expérience du client qu'il faut évaluer ou concevoir l'ensemble de la
prestation.
Indiquer les éléments tangibles perçus le client à chaque étape : La tangibilisation du service,
on l'a déjà souligné, est très importante dans la formation de la perception du client. Relever
l'ensemble de ces éléments permet de les prendre en compte dans le travail de réflexion.
Identifier à chaque étape les interactions entre le client et le personnel en contact ou les
interfaces technologiques : Ce sont autant de moments cruciaux dans l'expérience que le client a
du service. Pour une compagnie aérienne, cela peut être par exemple le personnel ou le kiosque
d'enregistrement à l'aéroport quand le client vient se faire enregistrer.
Identifier les interactions non visibles entre le client et le personnel en contact ou les
interfaces : On a franchi ici la ligne de visibilité : l'interaction se produit par la voix ou l'écrit. Ce
sera par exemple un centre d'appels, un envoi de fax ou d'email. Il est utile de distinguer les étapes 4
et 5 car un aspect important de l'étape 4 a trait à l'expérience physique et visuelle du client : attitude
du personnel en contact ou design et ergonomie d'un site Web par exemple, alors que l'étape 5, si
elle porte toujours sur des interactions, est plus simple et fonctionnelle.
22
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Il est important, pour l'étude des services existants, d'analyser le parcours du client et les
interactions tels qu'ils se produisent en réalité et non tels qu'ils devraient se produire en théorie. On
remarquera que les interactions entre clients ne sont pas intégrées dans cet outil d'analyse qui se
concentre sur l'interaction entre les clients et l'entreprise.
Le travail de blueprinting prend tout son intérêt quand on cherche à identifier ce que les Anglo-
Saxons appellent de façon imagée les OTSU (Opportunities To Screw Up) qu'on pourrait traduire
en français par les OUPS (Opportunités Uniques de Plantage Sévère). On se demandera à quelle
étape et pour quelle interaction, la probabilité est la plus forte qu'un problème survienne.
Peut-il être corrigé par anticipation ou peut-on prévoir une procédure efficace de traitement a
posteriori de l'incident s'il se produit ? Par exemple, si on sait que la mise en place d'un service est
nécessairement longue, que prévoit-on pour l'expliquer aux clients, l'aider à avoir un bon niveau
d'anticipation, réduire l'anxiété ou l'insatisfaction liées à l'attente ?
Le blueprint permet d'analyser pour agir. L'exercice doit donc non seulement conduire à mieux
comprendre, mais également à dégager des idées et des recommandations qu'il s'agira ensuite de
mettre en œuvre. Il faut donc relever les idées, suggestions, commentaires instructifs qui ne
manquent pas de jaillir des discussions lors des travaux collectifs.
Un autre aspect important du blueprint est son pouvoir de communication. La plupart des
collaborateurs d'une entreprise n'ont pas toujours une vision d'ensemble des interactions internes et
externes qui concourent à délivrer la prestation de service et leur importance pour l'expérience du
client. Le schéma directif, une fois élaboré, pourra être présenté et discuté avec tous les membres
des départements concernés afin que chacun comprenne son rôle et sa contribution dans l'ensemble.
C'est donc à la fois un outil de collaboration et d'information.
____________________________________
(1) LENDREVIE J., LEVY J. et LINDON D., Opcit, P.1002.
23
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Enfin, le responsable marketing d'une entreprise de service, même s'il n'a pas la responsabilité de
coordonner l'action des départements internes, peut prendre l'initiative de cet exercice collectif pour
enclencher une dynamique de collaboration. Cette démarche peut être particulièrement utile pour
améliorer la qualité d'un service ou pour préparer le lancement d'une offre.
2-3-3) L'importance du personnel en contact : distinguer les services à fort et faible contact
« high touch / low touch »1 :
Certaines services requièrent des interactions directes et fortes entre les personnel en contact et
les clients (high touch), alors que d'autre fonctionnent selon le principe du self-service ou de
l'interaction entre les clients et une interface électronique, comme les services par Internet (low
touch). Il peut également arriver que des services commencent par des interactions fortes avec le
personnel en contact lors de la vente, d'une inscription ou de la mise en place d'une prestation et se
poursuivant par des interactions low touch (par exemple l'abonnement à un fournisseur d'accès à
Internet).
Chacun de ces deux grands types de service, high touch et low touch, ont des problématiques
propres :
Un courant de recherche important s'est développé pour étudier les entreprises de service où le
personnel en contact joue un rôle important Quelques-uns des résultats de ces recherches sont les
suivants :
Les frontières de l'entreprise de service avec l'extérieur sont poreuses :
Dans les services, la frontière entre l'organisation et son environnement est particulièrement
perméable, ce qui se traduit par le fait que des processus et des phénomènes internes à l'organisation
sont perceptibles par les clients, ce qui influence leur évaluation du service.
Le personnel en contact, qui a un rôle frontière entre l'organisation et la clientèle va être le
principal vecteur de diffusion de ce climat interne à l'égard des clients :
C'est généralement à travers le comportement du personnel que le client perçoit les changements ou
l'ambiance sur le lieu de travail.
Un personnel en contact démotivé, stressé ou insatisfait aura une influence négative sur la
perception du service par le client soit parce que le personnel en contact n'aura pas un
comportement adapté pour servir au mieux le client, soit parce que le client percevra de façon
explicite ou implicite les tensions à l'intérieur de l'unité de service.
La satisfaction des salariés dans leur travail est la résultante de beaucoup de phénomènes,
qui sont liés à leur personnalité, à leur passé, mais également à ce qui se passe sur leur lieu
de travail :
La gestion du personnel a une forte influence sur la satisfaction et la motivation des salariés. Le
marketing des services est ainsi étroitement lié à la gestion des ressources humaines.
_____________________________________
(1) LENDREVIE J., LEVY J. et LINDON D., Opcit, P.1004.
(2) LENDREVIE J., LEVY J. et LINDON D., Opcit, P.1005.
24
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Ces prestations à faible interaction humaine, ayant des coûts de personnel plus faibles, sont
souvent aussi des prestations à prix réduits.Un autre avantage de ces services automatisés est de
satisfaire le besoin d'autonomie d'une partie de la clientèle pour qui ces procédures relèvent de la
routine.
Les services à faible interaction avec le personnel en contact peuvent cependant soulever trois
types de difficulté spécifiques :
Les prestations peuvent être mal adaptées à certains clients, qui ne sauront ou n'aimeront pas
utiliser les interfaces automatiques. L'entreprise peut assumer cette situation en segmentant son
marché et en éradiquant de ses cibles ce type de clientèle. Elle peut aussi adopter une politique
multicanale qui permet à ces récalcitrants d'utiliser les canaux plus traditionnels ;
L'automatisation rend d'autant plus critique le traitement des incidents et les moments
d'interaction humaine. Le client, face à une erreur ou une interface mal conçue, doit pouvoir
contacter une personne en recours pour ne pas rester bloqué dans un processus défaillant. Dans
les services low touch, les moments d'interaction humaine sont d'autant plus importants qu'ils
sont rares ;
si l'automatisation est bonne pour la réduction de coûts, elle ne l'est pas pour développer et
nourrir une relation avec les clients. Les services à faible intensité de contact comme les
assurances, ou à interface automatiques comme les sites Web, instaurent des interactions
distantes et souvent froides qui ne favorisent pas la fidélisation des clients. Un programme
relationnel peut créer de nouvelles opportunités d'interaction là où elles font défaut et différentes
tactiques existent pour recréer du lien sur Internet.
Les départements marketing des entreprises de service ont fréquemment une activité similaire :
étude des clientèles et gestion des produits. Cependant la transposition dans les entreprises de
service de ce mode de fonctionnement, peut soulever des difficultés importantes. En effet, dans les
services, l'offre n'est pas seulement constituée par les produits, mais également par la servuction.
________________________________________
(1) LENDREVIE J., LEVY J. et LINDON D., Opcit, P.1009.
25
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
2-3-4-2) La fonction marketing au sein d'une entreprise de service doit intégrer, dans son
action et son organisation, les contraintes spécifiques de la servuction :
La tâche du département marketing est de mieux comprendre les clients en s'appuyant sur des
études de marché, de concevoir et gérer le marketing-mix associé au produit.
Comme dans les services, le produit n'a de réalité qu'au niveau opérationnel, parce qu'il va être
présenté, délivré, voire produit, par le personnel en contact avec les clients. La mise en œuvre de la
politique marketing a besoin de la participation effective du niveau opérationnel et de la
collaboration du personnel en contact.
La connaissance du client ne se limite pas seulement à des études de marché, elle s'acquiert
également par l'expérience d'un contact continu avec les clients. La relation entre le niveau
opérationnel et le département marketing ne peut donc pas uniquement se réaliser de haut en bas,
mais doit également aller de bas en haut.
Le personnel en contact et son encadrement sont des sources très précieuses pour donner des
informations de première main sur les clients et la servuction actuels de l'entreprise. Ces
informations ne se substituent pas aux études de marché (qui fournissent des renseignements sur le
marché et pas seulement sur les clients actuels, et qui ont une nature plus objective), mais elles en
constituent un complément indispensable.
Le département marketing doit mener une double politique « marketing des produits et
marketing interne » :
Le marketing des produits doit s'accompagner d'un marketing interne, qui consiste d'une part à
interroger le niveau opérationnel sur ses besoins et son expérience de terrain, et d'autre part à
expliquer, promouvoir et faire partager la politique marketing adoptée.
Le département marketing doit non seulement se soucier de vendre ses produits aux clients, mais
également de les « vendre » en interne : expliquer, argumenter, convaincre. Ce rôle se retrouve du
reste dans les entreprises fabriquant des biens, le département marketing « vendant » les nouveaux
produits à la force de vente.
La place du département marketing dans les entreprises de service est loin de faire l'objet d'un
consensus parmi les spécialistes, car les entreprises de service ont des organisations très différentes
: la fonction d'un département marketing varie selon que l'entreprise est monosite ou multisites, que
l'offre est standard ou sur mesure, que le contact entre le client et le personnel est intense ou
occasionnel, etc.
Les fonctions du marketing peuvent être centralisées dans un département qui travaillera
étroitement avec la direction générale pour la définition de la stratégie marketing de l'entreprise
26
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
(quels segments de clientèle, avec quel type de servuction et de produits et quelle couverture
géographique) et collaborera avec les opérationnels pour définir et ajuster la servuction et les
caractéristiques des produits.
Dans une autre configuration, seules certaines fonctions du marketing sont centralisées (études
de marché, études du personnel, stratégie marketing et politique générale de produit...), alors que les
autres fonctions du marketing sont décentralisées et localisées pour servir de support aux services
opérationnels (études de marché locales, politique tarifaire locale, communication locale, plan local
d'actions commerciales...).
On peut résumer le rôle du département marketing dans une entreprise de service en disant qu'il
consiste à :
Prendre en charge les fonctions traditionnelles de connaissance du marché et de gestion des 4 P ;
Nourrir sa connaissance du marché et améliorer la politique de produit en interrogeant le
personnel en contact et les responsables opérationnels locaux ;
Assurer un rôle d'assistance, de conseil et d'animation auprès des différents départements et aux
différentes unités opérationnelles pour leur permettre de mieux servir leurs clients et de mieux
faire face à leur concurrence locale. Le département marketing a ainsi deux types de clients : les
clients de l'entreprise et « les clients internes », c'est-à-dire les unités opérationnelles qu'il sert.
Grônroos indique pour sa part que « la façon dont le responsable d'agence bancaire, le
guichetier, le salarié de l'agence de voyage, le standardiste, le guide de tourisme, le coiffeur ou le
serveur traite les clients, ce qu'il dit et la façon dont il se comporte, est décisif pour le service que
perçoit le client. Chaque salarié d'une entreprise de service agit par conséquent comme un vendeur
et est impliqué dans l'effort de communication de l'entreprise [...]. Dans une entreprise de service,
pratiquement chaque salarié appartient au "département marketing"».
Qu'une entreprise soit orientée vers les clients ou non ne dépend pas seulement de son
département marketing. La fonction marketing, qui consiste à comprendre les besoins des clients
pour les satisfaire mieux que les concurrents, n'est pas seulement la tâche des spécialistes de la
politique des 4 P.
Le marketing dans l'entreprise de service dépend donc à la fois d'une politique marketing au sens
restreint du terme dans laquelle le département marketing joue un rôle important et d'une orientation
vers les clients qui implique l'ensemble de l'organisation.
_____________________________________
(1) LENDREVIE J., LEVY J. et LINDON D., Opcit, P.1012.
27
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Le département marketing n'est qu'un des rouages de cette orientation. Tous les autres
départements de l'entreprise participent à des titres variés au processus de création du service et ils
doivent chercher de quelle façon ils peuvent optimiser le service final qui sera rendu au client. La
direction générale, pour sa part, a un rôle majeur dans la définition, renonciation et la réalisation de
cette orientation, à travers la politique qu'elle conduit et les valeurs qu'elle communique.
3-1-2) L’activité bancaire : L’activité de banque consiste à collecter des fonds qui, mobilisés sous
des formes variables (par l’octroi d’un prêt par exemple) permettent le financement de l’activité
économique.
Les banques englobent la réception des fonds publics, et les mettent à la disposition de la
clientèle, ainsi que la gestion des moyens de paiement. Les fonds recueillis sont affectés à la
conduite d’opérations de crédit, elles-mêmes génératrices de nouveaux dépôts par le supplément de
monnaie qu’elles sont amenées à créer :
Les banques sont au centre du processus de création monétaire.
Les banques jouent un rôle particulièrement important puisqu’elles assurent la majeure partie de
la création de monnaie, principalement par l’octroi de crédits à leur clientèle, mais aussi
l’acquisition de devises.
Nombreuses, les activités des banques de dépôts se divisent entre les services aux particuliers, les
activités de crédit et les services effectués pour le compte de l’Etat ou pour celui des émetteurs de
valeurs mobilières : 2
Les services rendus aux particuliers sont le plus souvent rendus gratuitement en contrepartie du
dépôt de fonds non rémunérés. Ils comprennent toutes les activités ayant trait à la gestion des
comptes de dépôts (règlement et encaissement des chèques, recouvrement des factures exécution
des ordres de virement, gestion des règlements par carte bancaire et carte de crédit…etc.)
L’octroi de crédits, aux entreprises comme aux particuliers, est la principale source de profit pour
les banques : celle-ci consentent des découverts, des avances, des prêts et pratique également
l’escompte d’effets de commerce.
(1) BIALES M., « Dictionnaire d’économie et des faits économiques et sociaux contemporains », Edition FOUCHER, Paris, 1999,
P.50.
(2) CHEHRIT K., « Techniques et pratiques bancaires », Edition Grand Alger Livres, Alger, 2003, P.25.
28
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Les services effectuées pour le compte de l’Etat comprennent le placement des emprunts de l’Eta
notamment les bons du trésor.
Pour obtenir la monnaie qui leur est nécessaire dans leurs opérations de création monétaire, les
banques de second rang se refinancent auprès de la banque du premier rang.
Avec le passage d’une économie d’endettement ou les banques financent l’activité économique à
une économie de marchés financiers ou le marchés des capitaux jouent un rôle essentiel, les
institutions bancaires ont du, notamment dans les années 80, redéfinir leur activité, principalement
en développant leurs concours au entreprises par l’acquisition de titres et en se procurant des
ressources par l’émission de titres et en se procurant des ressources par l’émission des titres sur les
marchés de capitaux.
Des dépôts à vue : le retrait ne nécessite pas de préavis (c’est le cas des comptes chèques, des
comptes sur livrets, des comptes spéciaux et des comptes courants des entreprises commerciales)
Des dépôts à terme : ils ne peuvent faire l’objet d’un retrait qu’à échéance fixe (un retrait
anticipé reste néanmoins possible, tout en entraînant la perte de certains avantages liées au dépôt à
terme, en particulier une réduction du taux d’intérêts)
A partir de ces dépôts, la banque dispose de fonds qu’elle peut utiliser librement, à condition d’être
toujours en mesure de les restituer si le déposant le demande.
Pour ce faire, elle est tenue de respecter un certain rapport entre ces services de monnaie et les
prêts qu’elle consent, rapport que l’on appelle son coefficient de liquidité. Cette exigence de
solvabilité des établissements de crédits est renforcée par le mécanisme dit des réserves obligatoires
que chaque banque doit constituer auprès de sa banque centrale.
En effet, par sa seule volonté, son client pourra utiliser des moyens de paiement auxquels ne
correspond aucun dépôt, ce qui revient a créé de la monnaie. En revanche, lorsque le client
remboursera la banque, il y aura destruction de monnaie.Si l’économie est en situation de
croissance, le montant de la monnaie détruite restera inférieur à la création réalisé, et il y aura
gonflement de la masse monétaire.
Le même phénomène s’observe lorsqu’une banque achète des devises à l’étranger (elle crée de la
monnaie nationale en contrepartie) ou lorsqu’elle consent des avances au trésor public, le banquier
de l’Etat. Dans le cadre d’un tel système, on empêche les banques de créer indéfiniment de la
banque centrale : le montant seront autorisées à créer dépendra donc, en dernière analyse, de leur
capacité réelle de remboursement.
29
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Budget du particulier :
Le budget du particulier sert à couvrir des dépenses mensuelles ou régulières ;
Il est constitué de l’ensemble de ses revenus (salaire ou pension retraite) ;
Les préoccupations quotidiennes du particulier s’expriment sous la forme de besoins bancaires ;
Le budget peut être : Déficitaire, les charges à financer dépassent les rentrées d’argent du
particulier. Ou bien excédentaire, les ressources du particulier sont supérieures à ses besoins;
Équilibré.
Besoin de placement : épargner pour les mauvais jours et rentabiliser l’épargne (produits
monétaires, produits financiers) ;
______________________________________
(1) DESCAMP C. et SOICHOT J., « Economie et gestion de la banque », Edition BANQUE, Paris, 1979, P.66.
30
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Besoin de crédit : pour satisfaire les désirs de consommation, le particulier peut contracter un
emprunt à court terme, moyenne ou longue échéance de remboursement.
Les attentes :
Une qualité de service
Une démarche de proximité (banque à distance,…) ;
Une gestion personnalisée (mise en place de structure dédiée à ces clients) ;
Un allégement des formalités administratives ;
Accès facile aux différents financements ;
Assistance en cas de difficultés ;
C’est une activité d’une personne ou d’un groupe de personnes qui travaillent pour fournir des
biens ou des services à des clients, l’objectif des entreprises est de satisfaire ses clients pour gagner
de l’argent.
Services rendus par la banque : ce sont des services similaires à ceux offerts aux
particuliers et aux professionnels.
31
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Michel BADOC définit le marketing bancaire comme « un état d’esprit destiné à orienter avec
résolution l’ensemble des forces vives de la banque vers la satisfaction de la clientèle ».1
D’après ces définitions en constate que le marketing et basé sur la conquête du marché visé, dans
le but d’améliorer la rentabilité de l’entreprise.
A partir des années 90, le marketing paraissait alors intégré à la démarche bancaire et comme
dans toute autre entreprise, il n’avait plus a être considéré comme « effet de mode » mais
s’inscrivait dans une nécessaire démarche stratégique.
_____________________________________
BADOC Michel, « Marketing Management Pour les Sociétés Financières », Editions d’ORGANISATION, Paris, 1997, P.28.
2KRIEFF B., « Marketing », Edition DUNOB, Paris, 1984, P.06.
(3) DESMICHT F., « Pratique de L’activité bancaire », Edition DUNOB, Paris, 2004, P.03.
32
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Cette discipline était apparue aux USA, à partir de 1970 années de la création de l’Association
Américaine de Marketing Bancaire « The Bank Marketing Association ». Elle se limite seulement à
stimuler les échanges d’idées d’information parmi les responsables de la publicité bancaire.
Dans la majorité des cas, la crise de 1929, a eu des effets néfastes sur l’économie jusqu’à 1933.
Durant cette période, plusieurs banques américaines firent faillite et disparurent. Le temps de la 2ème
guerre mondiale n’était pas propice au développement de l’esprit et d’une politique marketing. Ce
n’est qu’après cette guerre que le retour à l’expansion allait permettre aux banques de découvrir le
marketing, par la conquête de nouveaux marchés, celui des particuliers (les banques n’accordaient
alors d’importance qu’aux entreprises.
Publicité
Amabilité=sourire
Innovation
Positionnement
Analyse, planification, contrôle
En Europe, le marketing bancaire est apparu dans les années soixante. Les banques eurent alors à
faire face à une concurrence accrue sur le plan de l’épargne, des mesures marketing furent
adaptées : la distribution des primes ou cadeaux par des experts en promotion et agents de publicité
fut la première action marketing pour une nouvelle clientèle.
Cette étape fut ferme, parce qu’elle n’est pas suffisante, il leur fallait élargir leur conception
marketing pour plaire aux clients, d’où la nécessité d’introduire dans les banques une ambiance plus
chaleureuse par le sourire et la formation de banquiers, afin d’apporter une marge supplémentaire.
_______________________________________
(1) BELLANGER S., « Initiation à la mercatique bancaire, banque et marketing », Edition BANQUE, Paris, 1977, P.19.
(2) KOMER P., « Rapport sur l’évolution du marketing bancaire », Conférence E.F.M.A, juin 1977, P.06.
33
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Ce fut la seconde étape qui s’annula du fait de la prolifération d’actions semblables par la
concurrence, il fallait à présent penser aux clients en terme de besoin à la demande. Les banques
proposaient de nouveaux services pour répondre à la demande ; ce fut la 3ème étape.1
Dans certains cas, il arrive que plusieurs banques innovent, souvent et fassent de la publicité en
même temps. Ce fut la situation génératrice de la 4ème étape : le positionnement. Pour se différencier
les banques doivent choisir en se positionnant sur le marché.
En réalité, cette conception de positionnement marketing, dépasse celle de la création d’une image.
Il est à cet égard, nécessaire que l’image soit souvent façonnée à partir d’un logo.
Malgré un logo riche en signification, la clientèle ne fait pas toujours la différence fondamentale
entre établissement ; bien que le positionnement peut-être considéré comme une information
permettant un choix plus judicieux de la part du client suivant ses besoins. La mise en place d’un
système d’analyse de planification et de contrôle constitue la dernière étape de développement du
marketing bancaire.
La banque se dote alors d’un véritable département marketing composé de plusieurs entités :
Ces responsables sont, pour les secteurs d’activité qui les concernant à la fois des hommes
d’analyse, de planning, d’assistance et de communication.
a) Le marketing stratégique :
Le but du marketing stratégique est d’éviter de prendre des décisions opérationnelles au hasard
sans réflexion préalable. De nombreuses erreurs, peuvent être commises dans une transaction au
niveau des clients, alors par une réflexion stratégique préalable, la banque vise à éviter les
nombreuses erreurs perpétrées par des actions marketing conçues de manière désordonnée.
___________________________________
(1) TOURNOIS N., « Le marketing bancaire face aux nouvelles technologies », Edition MASSON, Paris, 1989, P.75.
(2) BADOC M., « Rénover le marketing bancaire, Banque Stratégie », N°216, juin 2004., P.34.
34
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Ce changement est difficile à assumer, car il ne peut se réaliser à terme. Le succès des banques,
quelle que soient leurs tailles, ne peut avoir lieu, sans l’adhésion de la clientèle aux propositions des
produits et services présentés. Ceci ne peut se faire sans la mise en place d’une politique de
distribution adéquate. Pour le responsable, la mobilisation du personnel et l’attirance des clients
réclament l’engagement d’une importante politique d’information et de communication interne et
externe.
Si le marketing est avant tout un état d’esprit, destiné à orienter avec résolution l’ensemble des
forces vives de la banque vers l satisfaction de la clientèle, il ne doit pas réaliser ce désir au
détriment de l’intérêt de l’entreprise. En particulier des deux impératifs fondamentaux que sont sa
rentabilité et le maintien ou l’amélioration de son image. C’est pourquoi nous nous limitons pour
notre part à définir le marketing tout simplement comme :
« L’art de satisfaire ses clients, tout en faisant plaisir à son patron »
Comme le marketing des achats, il s’agit en amont pour collecter les ressources auprès des
fournisseurs de capitaux. Ces ressources seront transformées pour être distribuées en aval auprès
de la clientèle bancaire.
Comme le marketing industriel, le marketing bancaire traite avec des entreprises, cible auprès
de laquelle la banque collecte et distribue des capitaux.
Comme dans le cas du marketing des produits de grande consommation, les banques gèrent une
gamme de produits qui sont destinés à une clientèle de particuliers donc à une population très
nombreuse.
____________________________________________
(1) BADOC Michel, « Réinventer le marketing de la banque et de l’assurance », Opcit, P.36.
(2) GOLVAN Y., « Dictionnaire Marketing Bancaire Assurance », Edition BANQUE, Paris, 1990, P.85.
35
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Ajoutons à ces spécificités des caractéristiques intrinsèques qui influencent d’une manière directe le
marché de la profession et de ce fait le marketing bancaire marqué par : 1
La forte réglementation étatique et interprofessionnelle (la banque n’est pas maîtresse de son
offre, ni de ses prix entre autre l’influence de la politique des gouvernements »
La position de la banque demeure forte pour vendre (crédit), mais faible pour acheter
(ressources)
Le manque de protection à l’innovation (pas de brevet possible entraînant une certaine difficulté
pour différencier ces produits de façon durable)
Le degré de culture du client, lorsqu’il s’agit des particuliers, demeure souvent faible face à
l’aspect abstrait de certains services bancaires.
L’existence d’une relation permanente entre la banque et ses clients (contacts aux agences)
En dehors de leurs spécificités et de leurs caractéristiques, les institutions bancaires ont deux fois
besoins de faire du marketing en raison de leur position doublement orientée vers deux marchés
différents : le marché des ressources de capitaux et le marché des emplois destinés aux particuliers
et aux entreprises.
L’espace marketing, comme le montre le schéma 1, est limité par trois contraintes :
______________________________
(1) BADOC Michel, « Réinventer le marketing de la banque et de l’assurance », Opcit, P.28.
(2) BADOC Michel, « Réinventer le marketing de la banque et de l’assurance », Opcit, P.31.
36
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Spécificités
De l’institution
Toutes dérives préconisant des solutions en dehors de cet espace peuvent être préjudiciables à
l’avenir de l’institution qui s’y engage même si elles se traduisent parfois en profits à court terme.
Les deux premières contraintes (création de valeur pour le client et l’institution) constituent les
fondements du marketing théorique. La troisième, qui oblige les préconisations à s’adapter aux
réalités de l’entreprise, conduit vers un marketing réaliste ou encore un « marketing du possible ».
37
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
Eclairer
Fonction marketing
Eclairer professionnaliser
et assister
Direction technique Le réseau de distribution
Financière – actuariat *Apport d’une méthodologie pour
Elaboration d’une politique de élaborer la planification marketing
produits en tenant compte des décentralisée.
besoins du réseau et des attentes *Assistance marketing et commerciale
des clients sur le terrain.
* Formation marketing et
commercial »direct marketing » et
appui du réseau
Informer et communiquer
La figure précédente représente le rôle attribué à la fonction marketing dans une banque. Il
recouvre un ensemble de taches fonctionnelles (éclairage, assistance, conseil) et opérationnelles :
38
CHAPITRE I : Du marketing des services au marketing bancaire
L’assistance comprend bien souvent la création d’un outil de marketing direct émanant des
centres d’appel destiné à appuyer les actions commerciales des réseaux.
En dehors de son rôle fonctionnel, la fonction marketing au siège se voit parfois confier
certaines tâches de nature plus opérationnelle telles que :
La mise en œuvre d’une politique de GRC (Gestion de la relation client) : création de bases
de données marketing, fidélisation, développement du marketing relationnel à partir
d’Internet ou de centre d’appel,…
L’élaboration d’une politique de GRD (Gestion de la relation distribution) constitue un
complément indispensable de cette politique.
La politique de création et de gestion de l’image de marque à l’échelon nationale et
international. Elle implique une réflexion importante sur les notions de qualité et
d’entreprise durable.
La communication externe (publicité, sponsoring, relations commerciales…) et parfois la
communication de crise permettant de faire face à l’avènement de risques majeurs.
39
L’activité bancaire, même si elle apparaît comme “oligopole”, est concurrentielle. A l’intérieure,
les banques se concurrencent pour la recherche de leur matière première ce qui les incite à bien
connaître leur marché et de mette en place des stratégies fondées sur la pertinence et la fiabilité de
l’information. Au cours de ce chapitre, nous on va présenter les différentes pratiques marketing de
la banque, l’adaptation de cette dernière à son environnement commercial et ses sources
d’information marketing.
Nous verrons également les principales composantes du marché bancaire ainsi que les
différentes stratégies mises en place par les (la segmentation, le ciblage et le positionnent) et
évidement les outils d’action de la banque (le mix marketing).En dernier lieu, on va présenter les
différents critères de la relation banque/client, ses enjeux et ses outils.
1-1) Le Marché des produits bancaires : La notion d’échange nous conduit à celle de marché,
c’est le noyau où les uns et les autres satisfont leur besoins et désirs.
« Le marché est l’ensemble des transactions effectuées dans une aire géographique déterminée,
l’ensemble des clients et des acheteurs présentant de l’importance pour l’entreprise ».1
« Le Marché désigne encore l’ensemble des opérations d’échange effectives ou possibles portant
sur un objet ou un service déterminé. Il s’applique alors aussi bien aux opérations elles-mêmes
qu’au lieu et au temps ou elles se produisent »2
On remarque d’après ces trois définitions que les transactions commerciales sont dues à la diversité
des besoins, des attentes des clients, ce qui constitue une incitation à la segmentation du marché.
La banque doit surveiller deux marchés, le marché des ressources de capitaux et le marché des
emplois qui sont destinés aux particuliers et aux entreprises, c’est à dire ceux qui désirent l’argent
(amont) et ceux qui désirent emprunter (aval).
______________________________________
(1) EVRARD Y., « Market, Etude et recherche marketing », Edition NATHAN, Paris, 1993, P.08.
(2) POLY J. et ROCHE J., « Précis d’économie politique », Tome 1, Edition DUNOB, Paris, 1966, P.159.
(3) BOUQUEREL F., « l’étude de marché au service de l’entreprise », Edition PUF, Paris, 1974, P.77.
- 41 -
1-1-3) Les produits et services bancaires : D’après PHILIP KOTLER ; « le produit correspond
à toute entité susceptible de satisfaire un besoin ou un désir ».1
Par contre « le service est l’ensemble de prestations auxquelles le client s’attend, au delà du
produit ou de service de base, en fonction du prix, de l’image et de réputation en cours » 2
Réaliser un produit ou service satisfaisant le besoin des clients, implique qu’on maîtrise du point
de vue de la qualité toutes les activités à mettre en œuvre qui coopèrent à la création ou le maintien
du service.
Il est donc, nécessaire de distinguer les produits des fonctions qu’ils remplissent, car l’élément
clé d’un produit réside dans ce service qu’il rend, et c’est ce service que le responsable marketing
cherche à promouvoir ; d’autant plus, les produits bancaires permettent de collecter des ressources
qui lui donnent la possibilité d’accorder des crédits.
Les banques ont découvert l’intérêt de regroupement des produits et services en « package»,
c’est-à-dire, en un seul produit, ce qui a favorisé la multiplication des innovations : livrets
d’épargne-logement, livret avenir...etc., dans ce cas, l’utilisation d’un produit de base nécessite de
procéder à plusieurs services comme nous montre ce qui suit :
Ils sont proposés directement à la clientèle ; la relation producteur consommateur est directe
(aucun intermédiaire). Ses circuits (le réseau d’agences) sont gérés par la banque. De ce fait, il
y’a une concordance totale pour le client entre l’image de la banque et l’image de l’agence.
Les produits bancaires sont des produits immatériels qui s’apparentent à la prestation de service
: ils ne sont pas sujets à l’usure matérielle et assez peu à l’obsolescence, leur vieillissement est
très lent et certains produits sont aussi anciens que les banques elles-mêmes.
Ils peuvent faire l’objet d’une différentiation ; différencier un produit pour une entreprise c’est
le rendre différent des produits similaires pour son design, emballage etc. En matière bancaire,
les produits eux-mêmes peuvent être différenciés soit par des appellations différentes d’une
banque à l’autre soit, par la mise en évidence d’une qualité intrinsèque (rentabilité, souplesse,
souplesse d’utilisation).
______________________________________
(1) KOTLER Philip et autres, « Marketing management », 8éme édition .Publi-Union, Paris, 1994, P.08.
(2) HOROVITZ J., « La qualité de service », Edition INTER, Paris, 1987, P.08.
- 42 -
1-1-3-2) Le cycle de vie d’un produit bancaire : 1 On distingue trois phases dans la vie d’un
produit bancaire ;
Phase de lancement :
Cette phase sera relativement brève, dans le temps, car une fois le produit nouveau est lancé sur le
marché à l’initiative d’une banque, il sera rapidement imité par les concurrents. Lorsque la phase de
lancement d’un produit est achevée, la qualité des produits ne se détériore pas, si les énergies ou les
procédures de traitement sont mobilisés pour le lancement d’un nouveau produit (rhabillage).
Phase de maturité :
Cette phase est assez longue, dans le temps. Le produit a acquis une notoriété suffisante. Son taux
d’utilisation se stabilise ou croit légèrement par paliers en fonction des actions publicitaires de la
relance entreprise. Chaque banque lutte pour le maintien de sa part de marché.
Phase de déclin :
Cette phase est la plus longue de toutes, et s’étend sur une dizaine d’années. L’obsolescence gagne
progressivement le produit en raison de l’émergence d’un nouveau produit, mais n’entraîne pas
pour autant son élimination.
Les produits disparaissent, car ils sont remplacés par d’autres présentant davantage de qualités, du
fait de progrès techniques réalisés dans la banque.
Notons que certains produits en phase de déclin peuvent faire l’objet d’une opération de relance,
grâce à un habillage adéquat, sauf qu’un modificatif de la législation ou de la réglementation peut
décider la suppression du produit ou en altérer les caractéristiques.
Produit non
bancaire
+
Produit
bancaire
0
Temps
-
Source : MARTORY B. et DUPUY Y., « Economie d’entreprise », Edition NATHAN, Paris, 1993, P.126.
La notion de cycle de vie d’un produit bancaire et d’un produit non Bancaire : 2 Le cycle de
vie traduit les évolutions au cours du temps de vente et la rentabilité générés par le produit.
_____________________________________________________
(1) MARTORY B. et DUPUY Y., « Economie d’entreprise », Edition NATHAN, Paris, 1993, P.126.
(2)BELLANGER R., Opcit, P.117.
- 43 -
Le cycle de vie d’un produit comme le chèque, le virement ou l’escompte se présente tout à fait
comme celui du graphique par rapport au cycle de vie d’un produit non bancaire qui lui passe par
quatre phases : lancement, expansion, maturité, déclin.
Le lancement d’un nouveau produit nécessite des ressources important qui pourront être rentabilisée
que plus tard. Les phases 01, 02 et même 03 sont donc très souvent déficitaires. On comprend dès lors
que le lancement d’un produit nouveau doit être planifié suffisamment tôt.
C’est une plaque tournante, le point de passage des préoccupations concernant l’argent. C’est
« L’intermédiaire » entre l’offre et la demande, et à cet égard, un agent d’équilibre, qui nous pousse
à étudier les particularités de l’offre et la demande bancaires.
Un compte sur livret, un crédit à moyen terme, ou à long terme, 1’encaissement d’un chèque
sont autant de produits bancaires. Il importe donc d’identifier chaque produit et de préciser ses
principales caractéristiques. La spécificité du marché bancaire est due aux caractéristiques
particulières que présentent les produits bancaires :
- 44 -
La banque
Le client
Source : TOURNOIS N., « le marketing bancaire face aux nouvelles technologies », Edition MASSON, Paris, 1989, P.71.
On note que :
La concurrence est vive sur le marché de l’épargne.
Le client est généralement multi bancarisé. Il a « sa banque d’épargne », « sa banque de
disponibilité et services divers » et « sa banque –conseil ».1
La stratégie de l’offre : En ce qui concerne la stratégie de l’offre, plusieurs options sont offertes à
la banque :
Soit concentrer son effort sur le « compte » pour obtenir des dépôts supplémentaire pour les
emplois,
Soit différencier les services « gestion de compte », (prélèvement annuel) permettant de rendre
plus ou moins captif le client ;
Soit diversifier les services « épargne et investissement » qui apportent également des
ressources.
- 45 -
AGENCE
Concurrence Technologies
Marché Bancaire
Réglementations
La concurrence :
La concurrence, à l’évidence, est un facteur d’environnement qui exerce une action très directe
sur l’activité bancaire. Cependant, la banque tient ses concurrents à distance, par ses innovations
financières, l’offre de services, la qualité de ses produits, son image de marque ; tous ces éléments
permettent à la banque de faire pression sur les concurrents et de se positionner sur le marché. La
connaissance de la concurrence devient une nécessité aussi importante que celle du marché et de la
clientèle.
La formulation d’une stratégie face à la concurrence implique, selon M.E.Porter, une mise en
relation de l’entreprise avec son environnement, pour apprécier sa position vis-à-vis de la
concurrence. Les concurrents d’un secteur agissent dans le but d’accroître leur position.
Parfois le fait d’entrevoir des possibilités d’améliorer sa position déclenche l’action de l’autre
destinée à le contrer. « Dans tout secteur, la concurrence pousse toujours le taux de rendement du
capital investi vers le taux de rendement du secteur » 1
_______________________________________
(1) PORTER M., « Choix stratégiques et Concurrence », Edition ECONOMICA, Paris, 1982, P.05.
- 46 -
De nombreux modèles d’analyse concurrentielle on été créés, ayant pour but d’aider les
dirigeants à faire des choix stratégiques élaborés par des cabinets de conseil réputés, qui servent
comme support à l’analyse et de cadre conceptuel.
Les sociétés financières qui réussissent, selon M. Badoc, sur la durée sont celles qui sont plus
clairvoyantes, commencent à s’équiper de bureaux d’analyse de la concurrence, et savent à chaque
fois mettre en place l’organisation humaine capable de s’adapter en permanence aux conditions du
marché et de l’environnement.
L’intérêt ici est d’évaluer la concurrence en terme de menace et d’opportunités, et comparer ses
résultats à ceux de l’agence et donc se positionner sur le marché. Donc il faut collecter le maximum
de renseignements sur la concurrence de la place et surtout sur :2
Les implantations (les projets) ;
Les horaires d’ouvertures ;
Les effectifs ;
L’image des chefs d’agences ;
L’aménagement de locaux,…. ;
La réglementation :
La réglementation du système bancaire, est élaborée à plusieurs niveaux : national et
international.3 Les testes adoptés au niveau international sont le résultat d’une coopération
interétatique dans le cadre d’instances comme le G10. Les dispositions les plus importantes sont
élaborées dans le cadre du comité de Bale dont la (BRI) assure le secrétariat. Ou encore la
recapitalisation des banques.
La Banque des règlements internationaux (BRI) édicte des normes prudentielles pour tous les
établissements ; elles doivent être respectées. La recapitalisation des grandes banques permet une
mise à niveau avec ses normes et la mise en place de plus grandes capacités de financement.
Au niveau national, La banque est régie, par ailleurs, au niveau de son développement par des
lois et des décrets qui réglementent la nature de son activité : liberté pour un établissement financier
de réaliser ou non toutes sortes d’opérations bancaires, d’étendre son réseau, libertés d’ouverture de
nouveaux guichets…etc. La banque, donc joue un rôle économique particulier ; son développement
incessant ne pouvait donc se faire qu’a l’intérieur des règles contraintes que lui dicte l’état.
______________________________________
(1) BADOC M., «Rénover le marketing bancaire, Banque Stratégie », Opcit, P.96.
(2) GOLVAN Y., « Marketing bancaire et planification », Edition BANQUE, Paris, 1979, P.66.
(3) DESCAMPS C. et SOICHOT J., « Economie et gestion de la banque », Editions EMS, Paris, 2002, P.46.
- 47 -
La technologie :
A nouvelles technologies, nouveaux comportements : la banque à distance, « en réseau », les
clients, que ce soit dans leurs vie professionnelle ou privée, se son trouvés profondément
bouleversés.1
Dans son expression simple, le mécanisme de l’offre et de la demande, base essentielle de toute
économie, s’articule sur l’existence d’un besoin (demande) juxtaposant une offre d’un article,
produit ou service, capable de satisfaire un besoin matérialiserait de ce fait un couple « article –
acheteur ». Ce regroupement conduit à parler de couple produit-marché.
La notion couple produit, relève d’un processus de segmentation, ce processus a pour objectif de
définir des sous ensembles d’activités en fonction des marchés, des concurrents, et de la
technologie.
La politique de produits et services doit alors s’adapter aux besoins de chaque segment du
marché. Une telle initiative peut consister en l’élaboration d’une gamme de produits et de services
ou encore en véritable « packages ».
La BARCLAYS offre un ensemble de services spéciaux à destination des jeunes mariés (crédits
à taux réduits, gratuité des services bancaires durant un an, absence de commissions sur les devises
et chèques de voyage pour le voyage de noces..).
1-2) Les études du Marché bancaire : Les études marketing sont nées du besoin croissant des
entreprises de connaître de manière fiable, l’évolution de la demande du marché afin de mieux
adapter leurs produits. Elles constituent l’outil d’information privilégie de la stratégie de
l’entreprise.
_______________________________________
(1) ALAIN B. et KHAMES D. «Le multicanal au service de la relation clients », Edition d’ORGANISATION, Paris, 2004, P.09.
(2) BADOC Michel, « Marketing Management Pour les Sociétés Financières », Opcit, P.206.
- 48 -
La décision d’entreprendre une étude amènent les hommes de marketing a une réflexion
commune sur la stratégie de leur entreprise, à l’issue d’une étude, et à partir des résultats qui sont
communiqués, l’entreprise redéfinit ses orientations et élabore son plan d’action.1
C’est pourquoi, l’enjeu des études marketing est de permettre à l’entreprise à la fois :
De suivre son produit et son marché par l’analyse régulière du positionnement du produit et
attentes de la cible,
De guider l’évolution de celui-ci en mettant à jours les facteurs particuliers sur lesquels
l’entreprise doit agir pour atteindre ses objectifs (rénovation du packages, élargissement des
canaux de distribution...)
Afin de pouvoir s’adapter aux besoins de ses publics et les influencer, une entreprise doit
d’abord bien les connaître tel est l’objet de l’étude de marché, qui constitue le fondement de touts
les décisions de marketing.
On définit les études de marché comme les diverses activités organisées de collecte et d’analyse
d’informations, relatives aux marchés et plus généralement aux publics dont dépends l’entreprise et
ce, dans le but de servir de base aux décisions marketing et d’en minimiser les risques, en partant
d’une méthode scientifique pour assurer l’objectivité des informations, leurs pertinences, et leurs
fiabilité.
___________________________________________________________________________________
(1) DANON Agnés et DEMAUX Selva, « Le guide pratique des études de marché », Edition CLET, Paris, 1988, P.27.
- 49 -
1-2-2) La procédure des études : La pratique de l’étude de marché est relativement récente dans
le secteur bancaire .Selon « Eckart Van Hoover »les banques doivent avoir quatre ordre de
préoccupation : 1
Déterminer les catégories professionnelles et sociales à fin de pouvoir orienter les efforts
d’exploitation dans la direction la plus profitable pour la banque.
Rechercher les motivations.
Surveiller l’évolution de la part de la banque dans l’ensemble du marché, et les cause de son
déclin.
Fixer annuellement des objectifs basés sur une étude prospective.
Une étude bien amenée doit impérativement s’articuler autour de cinq phases : la définition du
problème, le plan de l’étude, la collecte d’informations, l’analyse des résultats, la présentation des
résultats : 2
- La définition du problème : la première phase d’une étude consiste à définir le problème à traiter
de la manière la plus complété possible, répondre à la question : a quoi va servir l’étude ?
- Le plan de l’étude : la phase de définition du problème devait aboutir à l’élaboration d’une charte
d’objectif très précise .il doit en particulier choisir une méthode de recueille de données, un
instrument de recherche. Il repose sur le sondage, l’interview, d’échantillonnage.
- La collecte d’information : la collecte d’information est la phase la plus délicate de part son coût
élevé elle sujette aux subjectivités et aux erreurs. Il existe d’innombrable méthodes de recueille et
d’analyse de l’information seul les objectifs de recherches pourront la définir.
1-3) Connaissance du marché bancaire : La connaissance du marché global ou local constitue un
élément fondamental dans l’élaboration d’un plan marketing. Les informations sont destinées à :
Evaluer quantitativement et qualitativement la clientèle actuelle et potentielle de la banque.
Identifier les segments du marché susceptibles de l’intéresser.
Connaître les besoins, goûts, motivations des clientèles appartenant à ces segments. 3
___________________________________________________________________________________
(1) HARRARI J.-C., « Marketing bancaire, Marketing financier » ; Edition ECONOMICA, paris, 1974, P.77.
(2) KOTLER Philip et autres, « Marketing management », 8éme édition, Opcit, P.461.
(3) GOLVAN Y., « Marketing bancaire et planification », Edition BANQUE, Paris, 1985, P.63.
- 50 -
1-3-2) Analyse qualitative globale du marché : L’analyse qualitative fournit des informations sur
les attitudes, goûts, besoins, attentes, motivations,…des consommateurs envers les institutions,
leurs produits et services, la compétence de leur distribution et de leur force de vente,…la
connaissance qualitative procure d’importants renseignements sur la perception des différentes
marques d’enseignes bancaire :
Caractéristiques propres aux populations analysées quant à leurs attitudes, besoins, attentes
envers les banques.
Caractéristiques propres du milieu industriel (grandes entreprises, PME, professionnels…).
Analyse des principaux besoins. Evaluation de leurs attitudes envers les enseignes, mais aussi
les produits et services proposés.
Analyse dans les entreprises des processus de décision d’adhésion à une banque et d’achat des
produits ou services.
Motivation des prescripteurs pour apporter des clients à la banque.
Les principales stratégiques qui doivent être mis en œuvre concernent à la fois des actions sur
l’organisation et sur les relations avec l’environnement de la banque. Six facteurs clés ont été
recensés : 1
Le sur-mesure : traduit la priorité donnée à la notion de clients plutôt qu’à celle de marchés. La
pérennité de relation banque-client passe par la création d’un climat de confiance né d’une
connaissance approfondie de chaque client, au-delà du concept plus anonyme et plus global de
cible, de segment ou de marchés.
L’attrait du produit : est aussi un principe important ; les banques performantes sont celles qui
ont su offrir des produits et services dont la vocation est d’anticiper les besoins.
La politique de produit pratiquée par les banques a trop souvent privilégié le développement
de produits ou services sans véritable prise en compte des attentes réelles du marché.
Tels sont les critères que la banque doit commencer à appliquer et à mettre en œuvre, de même
qu’une stratégie d’ensemble.
- 51 -
Les études permettent à chaque enseigne de comparer ses propres forces et faiblesses avec celles
des principaux concurrents.
Lorsque le nombre de concurrents est très important, ce qui est souvent le cas dans ce secteur
d’activité, une sélection limitée de cinq à dix, peut s’opérer préalablement. Les trois critères retenus
pour cette sélection sont habituellement : 1
Les concurrents avec lesquels l’enseigne est la plus multi bancarisée. Par conséquent, ceux qui
travaillent également avec ses clients.
Les concurrents estimés les plus dangereux actuellement et pour le futur par les dirigeants et
surtout par les commerciaux.
Les concurrents jugés comme les plus vulnérables à court terme, qui permettront une conquête
facile de leur clientèle.
La banque, grâce à la masse des données qu’elle peut recueillir, peut fournir à celui qui
l’interroge des renseignements plus circonstanciés regroupés autour des critères fondamentaux :
activité, crédit, paiement, signature .2 A cet égard, comme le fait remarquer un dirigeant « pour être
utilisées efficacement les informations doivent être convenablement réparties et ne pas se contenter
d’être accessibles, mais attrayantes et pertinentes. En d’autres termes, la présentation des
informations et le contenant sont aussi importants que le contenu ».3
1-4-1) Les sources d’information pour la banque : 4 « Qui détient l’information détient le
pouvoir », cette phrase devenu célèbre ne concerne pas la politique « politicienne », mais également
celle de l’entreprise, la politique d’information est à l’entreprise ce que sont les renseignements
généraux à une armée. Le but de la politique d’information n’est pas d’apporter un maximum
d’informations, mais bien au contraire de recueillir et de sélectionner les renseignements utiles aux
décideurs pour l’élaboration du plan marketing.
_______________________________________
(1) PORTER M., Opcit, P.06.
(2) CELCE G., « L’entreprise et la banque », Edition DUNOB, Paris, 1983, P.18.
(3) BADOC M., «Rénover le marketing bancaire, Banque Stratégie », Opcit, P.68.
(4) BADOC M., « Marketing Management Pour les Sociétés Financières »,Opcit, P.166.
- 52 -
De ce fait, et pour connaître et surveiller son marché, les décisions stratégiques, politique et
tactique l’entreprise doit avoir et disposer de plusieurs données. Collectées auprès de différentes
sources d’informations correspondant aux produits et au marché étudié.
Dans les rapports, entre la banque et le client, on distingue trois types d’informations :
La micro-information : il s’agit des caractéristiques du client, de son identité, de ses habitudes.
Stockées en machine elle permet de personnaliser la relation et de l’intégrer dans une histoire
partagée.
La macro-information : il s’agit de l’information nécessaire à la compréhension du
portefeuille et à la conception et au développement des nouveaux produits.
La méso-information : il s’agit des informations générales qui contribuent à la constitution
d’un langage commun.
Les panels : le panel est un échantillon de personnes qui sont interrogées de façon périodique
au sujet de leur comportement. Un échantillon peut être réalisé à partir du « fichier client », le
panel peut rassembler 1000 à 2000 particuliers.
Les informations secondaires : sont l’ensemble des informations externes que l’entreprise peut
obtenir gratuitement ou a faible coût des organismes généraux d’informations (organisme
gouvernementaux, syndicat professionnels, revues spécialisées et autre).
L’avantage que présentent ses sources est caractérisé par leur faible coût, la rapidité d’obtention de
données, l’exclusivité de renseignement par fois difficile à obtenir par une étude de marché.
Néanmoins il faut prendre cette source avec précaution.
- 53 -
1-4-2) Types d’information bancaire : 1 L’information bancaire peut être regroupée selon deux
axes différents :
L’information qualitative.
L’information quantitative.
C’est au niveau psychologique qu’il est possible de détecter de véritables structures de clientèle,
ayant une réelle importance et sur lesquelles, il est possible d’agir. Les clients confient leurs fonds à
la banque, demandent des services dont elle se charge à fournir un large éventail de services à leur
disposition ; dans ce cas, le banquier noue avec les clients un tissu de relations pour connaître la
personnalité de son partenaire dont peut dépendre l’étendue de son risque.
Cet aspect subjectif du risque pourra être limité par les conseils que le banquier sera en mesure
de prodiguer aux responsables, notamment dans les domaines : juridiques, fiscaux, monétaires et
financiers dont les données lui sont familières. C’est ainsi que, le banquier peut recueillir les
informations suivantes : 2
L’équilibre travail /loisirs ;
Le rapport entre modernisme et tradition ;
L’image de marque des produits et services bancaires ;
Les habitudes horaires de la population ;
Le point de la religion ou des croyances.
La connaissance qualitative fournit aussi des informations sur les attitudes goûts, besoins,
attentes, motivations…..des consommateurs envers les institutions, leurs produits et services, la
qualité de leur distribution et s’adapter a ses besoins.3
______________________________________
(1) HARRARI J.-C., Opcit, P.20.
(2 LEVASSEUR M. et QUITART A., « Finance », Edition ECONOMICA, Paris, 1990, P.35.
(3) BADOC M., « Marketing Management Pour les Sociétés Financières », Opcit, P.58.
- 54 -
Ces informations offrent au banquier l’apport incontestable de clignotant, utilise comme élément
d’octroi ou de refus automatique du crédit, et lui facilitant une sélection rapide des clients. Nous
accordons une importance particulière à l’élaboration d’un fichier client qui présente une spécificité
en ce qui concerne le marketing bancaire comme support d’information.
1-4-3) Les fiches clients : Le but de ce moyen, consiste à apporter en permanence aux dirigeants et
aux opérationnels des réponses pertinentes et rapides aux questions qu’ils se posent.1 Donc, les
banques doivent disposer d’un fichier client de tout premier ordre. Le fichier de leur compte de
dépôt ou de leur compte d’épargne ou des titulaires de tout autre produit. Le fichier client ne doit
pas se borner à lister les clients ; au contraire, il doit contenir des informations commerciales que
certains auteurs l’appellent « fiche commerciale ».
De ce fait, il faut qu’un fichier commercial puisse donner non seulement des informations
ponctuelles sur tel client, au fur à mesure des besoins, mais aussi des informations plus globales
constituant de véritables études de marché permanent et qui sont :
Historique des clients ; évolution de la collecte individuelle classée par ordre de liquidité
croissante ;
Evolution des transferts individuels.
A quoi peut servir un fichier commercial ? Cet instrument peut remplir dans une optique
marketing un nombre de fonctions :
b) Le niveau organisationnel :
Il oriente les structures afin de mieux répondre aux attentes des catégories définies comme cible
dans le cadre de la stratégie de développement.
_____________________________________
(1) BADOC Michel, « Marketing Management Pour les Sociétés Financières », Opcit, P.54.
(2) BADOC Michel,«Rénover le marketing bancaire, Banque Stratégie », Opcit, P.76.
- 55 -
c) Le niveau opérationnel :
Il conduit à l’adaptation de l’ensemble des politiques marketing et commerciales aux segments-
cibles intéressant l’institution. le tableau qui suit montre une expérience d’adaptation des politiques
de distribution et d’offre de produits et services aux catégories de segmentations considérés comme
prioritaires dans une grande banque européenne.
Le choix des offres à envoyer aux clients (produits, services, « packages », messages,…),
Ciblage précis des destinataires (clients les plus intéressés par l’offre, ceux qui ont plus de
probabilité de répondre…),
L’orientation d’actions concrètes vers les cibles choisies (« mailing », téléphone, prise de
rendez-vous, contact guichet…).
_______________________________________
(1) EVRARD Y., Opcit, P.8.
- 56 -
Carte Marketing
Supermarché direct avec
un point de
vente haut de
gamme
Source : BADOC Michel, «Rénover le marketing bancaire, Banque Stratégie », Opcit, P.76.
- 57 -
Nous avons ainsi tenté d’apporter une vision nouvelle de la pratique traditionnelle des banques
qui consiste à servir l’ensemble de la clientèle à partir d’une distribution uniforme.
L’évolution des produits et services bancaires qui fait la différence, n’empêche pas les directions
régionales de s’engager dans une profonde reconfiguration des réseaux bancaires pour mieux les
adapter aux segments de marché pour leur développement au cours des prochaines années.
Adresse,
Numéros de téléphone ;
Région ;
Zone d’habitat ;
Climat ;
Importance de la commune ;
Résidants ou non résidants, citadins, ruraux ;
Une firme nationale, multinationale, régionale.
Critères sociodémographiques : Ces critères expliquent davantage le comportement et les besoins
des prestations bancaires qui sont :
Age ;
Sexe ;
Taille du foyer ;
Situation familiale ;
Niveau d’instruction ;
Religion ;
Race ;
Nationalité.
Critères psychologiques comportementaux :
Personnalité ;
Style de vie ;
Motivation ;
Statuts d’utilisateur (accumulateur ou jouisseur)
Fidélisation à la banque ;
Sensibilité aux efforts marketing, (publicité & service après vente...etc.).
1-5-2-3) Le choix des clients cible : Eclairé par la segmentation des marchés et guidé par les
objectifs précédemment déterminés, le choix des clientèles cibles consiste à sélectionner des sous-
groupes de la population ou des entreprises, clients ou prospects auprès desquelles la banque désire
avoir une action spécifique. Le choix des cibles prioritaires n’empêche évidemment pas une banque
d’avoir une action secondaire par les autres sous-groupes. Ainsi définie, la cible marketing peut
consister en un ou plusieurs sous-ensembles du marché des acheteurs des produits non utilisateurs
________________________________________
(1) BADOC Michel, «Rénover le marketing bancaire, Banque Stratégie », Opcit, 2004, P.81.
- 58 -
c’est-à-dire d’intermédiaires participant directement à l’acte d’achat, mais dans le but d’une
utilisation différée par un tiers.
Exemple : Parents, pour les enfants dans le cadre d’un livre d’épargne.
Seule la sélection d’un créneau précis de développement, reposant sur des cibles bien définies
permet à une banque petite ou moyenne d’égaler sur ces marchés.
S’il est difficilement concevable pour une grande banque de limiter sa politique à un seul
marché, la définition de cibles n’en demeure pas moins un choix indispensable.
Après avoir soigneusement procédé au choix d’objectifs et de cibles prioritaires, la banque peut
s’intéresser à la détermination éventuelle de sous objectifs assignés à chaque cible en particulier. Il
s’agit, en fait, d’un éclatement des objectifs généraux par production.
1-5-3) La stratégie de positionnement en marketing bancaire : 1 pour une banque qui consent
des prêts aux entreprises ou individus, la commercialisation et la vente sont essentielles dans
l'acquisition d'un avantage concurrentiel qui dépend de l'efficacité des intermédiaires, du mode de
présentation du prêt et de son prix.
Cette classification fait distinction entre les banques généralistes, les banques spécialistes, les
banques mutualistes et les banques d'affaires.
a) Les banques généralistes : Cette catégorie regroupe les établissements présents sur tous les
créneaux de l'activité bancaire ainsi que sur tous les métiers, qui disposent d'un réseau de guichets
leur permettant d'assurer une activité de dépôts et dont le positionnement se caractérise par une forte
présence internationale. Pour cette raison, ils peuvent être désignés comme des `établissements
généralistes'.
Ils effectuent une activité de banque commerciale classique qui s'exprime par l'octroi de crédits
(comprenant les contrats de crédit-bail et de location financière) en direction de tous les types de
clientèle. Ils assurent en outre une fonction de gestion des moyens de paiement qui permet à leur
clientèle de consulter périodiquement l'état des ses comptes et de réaliser de manière automatisée
des opérations de paiement.
Ces établissements effectuent de plus une activité sur le marché pour leur compte propre dans le
cadre plus général de la gestion de leurs actifs et de leurs passifs mais aussi pour celui de leur
clientèle d'entreprises. Celle-ci s'exprime à travers une offre de prestations de conseil, une gestion
de trésorerie ou une aide à l'apport en fonds propres dans le cadre d'opérations d'augmentation de
capital. Ils sont également présents sur le créneau de la gestion collective de l'épargne en proposant
à leurs clients une gamme de produits de capitalisation ou de gestion de l'épargne mais aussi sur le
créneau de la gestion privée pour le compte d'une clientèle de particuliers `haut de gamme',
d'entreprises ou d'institutionnels.
Ils sont enfin présents sur le créneau de la banque d'investissement, offrant des services de
conseil en matière d'ingénierie financière et de fusion-acquisition. Ils font donc également un
positionnement de banque d'affaires.
_______________________________________________
(1) BADOC Michel, « marketing management pour la banque et l’assurance », Editions ORGANISATION, Paris, 1986, P.59.
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b) Les banques spécialistes : Cette classe regroupe les banques spécialisées sur un métier
principal, ce qui s'exprime le plus souvent par une orientation de l'offre en direction d'un type
particulier de clientèle.
c) Les banques mutualistes : Les banques mutualistes assurent, en cohérence avec leur vocation
originelle, une activité de banque commerciale classique qui s'exprime par l'octroi de financements
(crédits bonifiés ou non, crédit-bail matériel, location financière,...) destinés à une clientèle de
particuliers, de professionnels (artisans, commerçants, agriculteurs, profession libérales), de petites
et moyennes entreprises, d'agents institutionnels et d'associations. Elles exercent également une
activité de banque de dépôts et de gestion des moyens de paiement (à travers l'offre de cartes
bancaires et des services télématiques caractéristiques de la banque à distance).
Bien que traditionnellement moins orientées que les établissements généralistes, vers le métier
des activités de marché, le poids de celui-ci - sous l'impulsion de la sophistication des besoins de la
clientèle observée depuis la déréglementation - est en croissance sensible.
d) Les banques d'affaires : La banque d'affaires, quant à elle, est essentiellement tournée vers les
entreprises industrielles et commerciales de taille importante dont elles assurent le financement et
auxquelles elles peuvent proposer un certain nombre de prestations de conseil découlant en
particulier, du montage d'opérations de restructuration. Son champ d'activité peut aussi intégrer la
gestion d'un portefeuille de titres de participation pour son propre compte.
Le positionnement est le choix par l'entreprise de traits saillants et distinctifs qui permettent au
public de situer l'offre dans l'univers des produits comparables et de la distinguer des autres. En
d'autres termes, c'est le choix d'une représentation simplifiée, réductrice, comparative et distinctive
de l'offre.
Les banques, comme toutes les entreprises, optent chacune de sa part pour un positionnement
spécifique. Comme pour la segmentation, le positionnement ciblera des segments du public et se
désintéressera d'autres.
Chaque banque se positionne d'une manière distincte, nous avons présenté dans la première
partie de ce chapitre le positionnement par métiers qui fait distinction entre les banques généralistes,
les banques spécialistes et les banques mutualistes.
Les banques ne se contentent pas de cette différenciation et œuvrent pour dresser des stratégies pour
identifier leur positionnement. Ces stratégies sont basées sur une identification par le point de vente,
la communication, le produit et son prix, les nouvelles technologies, la solidarité et action sociale.
En effet, quand de telles similitudes donnent lieu à un partage d'actifs, il lui est possible
d'enregistrer des économies de gamme du fait de l'amortissement de ces derniers sur une quantité de
production supérieure. Il en découle que le coût total qu'elle supporte excède la somme de celui que
supporterait chacune des activités si elles étaient le fait d'entreprises spécialisées.
- 60 -
Les synergies peuvent résulter d'un transfert de compétences. Ainsi, lorsqu'une activité transmet
une partie de son savoir-faire à une autre unité de l'entreprise, elle le fait moyennant un prix de
cession. Ceci lui permet d'étaler ses coûts sur une quantité de production supérieure.
Une synthèse d’informations sur lesquelles reposeront les principales décisions. Ces
informations permettent d’éclairer le problème et d’élaborer le pronostic de l’entreprise. Ces
informations concernent généralement, l’environnement, le marché, la concurrence, le
diagnostic interne, forces et faiblesses de la banque.
La détermination des objectifs, cible,…
Le choix des stratégies des moyen : « le marketing mix »
Le contrôle des réalisations du plan.
Comme il est décrit, le plan marketing est composé de ces éléments qui constituent son ossature.
________________________________
(1) BADOC Michel, « marketing management pour la banque et l’assurance », Opcit, P.78.
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la préparation d’un plan marketing commence par une analyse de l’environnement dans lequel
l’entreprise évolue et prend conscience des nouvelles données, de ce fait, il lui faudra s’adapter
si elle veut survivre.
La planification permet à l’entreprise d’utiliser ses ressources (capitaux, humains, moyens) dans
les domaines d’activité offrant les plus grandes possibilités de développement.
Le plan favorise le choix et la poursuite en commun d’objectifs définis par tous ceux qui
participent à la gestion commerciale de l’entreprise comme il permet d’éviter le déploiement
vain des énergies en concentrant les efforts vers des buts précis déterminés au préalable.
Le plan permet d’évaluer la gestion par comparaison avec des objectifs établis, par rapport aux
résultats antérieurs, il est l’instrument actif et dynamique de la gestion de l’entreprise ou de la
banque.
Le plan fournit à la direction un cadre de travail facilitant ainsi les prises de décision et oblige
les responsables à s’organiser et à agir en commun afin d’appréhender des désagréments qui
puissent en découler.
Cependant et avant de poursuivre les points qui nous permettent d’accomplir un plan marketing
efficace, il est bon de savoir que :
Le plan marketing est un processus logique ; il ne prétend pas résoudre tous les problèmes, ni
être le garant de la réussite ; toutefois il oblige les responsables à réunir toutes les informations,
de ce fait ils sauront l’isoler et mesurer par anticipation les conséquences possibles de cette
omission ;
Il ne faut pas confondre l’établissement d’un plan marketing avec l’établissement des budgets
annuels, prévisions de ventes ou encore les programmes commerciaux.
Le plan marketing porte sur des marchés, des produits, les objectifs, à moyen terme et des
moyens de communication ;
______________________________________
(1) BADOC Michel, « marketing management pour la banque et l’assurance », Opcit, P.88.
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Le plan marketing n’est ni rigide ni statique, il convient d’être adapter régulièrement par rapport
aux circonstances (résultats obtenus, écarts / prévision et des informations recueillies sur le
marché…) il est élaboré sur 5 années;
Il privilégie la coordination et la communication au sein de l’entreprise ;
Il détermine les délégations de l’autorité et des responsabilités dans un cadre prévu ;
Prépare et anticipe les actions et décisions des centres de responsabilités ;
Se bâtit à partir de variables mesurables telles que, les prévisions de ventes et l’évolution du
marché.
La planification marketing à moyen terme (jusqu'à cinq ans) compromis entre les deux, peut être
considérée comme un processus par lequel on agrée les plans fonctionnels.1
La détermination chiffrée année par année par rapport aux objectifs à atteindre.
La sélection de « marchés-cibles »c’est à dire le choix de certains groupes de consommateurs
que l’entreprise désire attirer en priorité afin de réaliser ses objectifs.
La mise au point d’une stratégie ou d’un « marketing-mix », qui consiste à combiner de la
meilleure manière les outils du marketing afin de réaliser au mieux les objectifs fixés en
atteignant les cibles choisies.
Quoi qu’il en soit, la planification marketing à long ou à court terme doit être renouvelée, c’est-
à-dire que l’apparition de facteurs nouveaux dans l’élaboration du plan à court terme peut
occasionner des révisions plus ou moins profondes au niveau des plans à moyen et long terme.
Cependant, la planification à moyen et court terme ne doit pas être considérée comme
indépendante, mais s’intégrer complètement dans le système de planification marketing à long
terme de l’institution. Cela comporte des rapports inévitables entre les trois types de planification.
Pour conclure, la planification marketing dans l’entreprise bancaire doit devenir une réalité
concrétisée par la mise en œuvre d’un processus qui la conduise à décider à l’avance ce qui sera
fait, quand il faut le faire, comment et par qui le faire.
_______________________________________
(1) BADOC Michel, « marketing management pour la banque et l’assurance », Opcit, P.112.
- 63 -
C’est ce processus qui va permettre d’apporter à la direction générale des réponses à certaines
questions très importantes telles que :
Il peut être contenu dans l’élaboration des plans destinés à une activité particulière, à un produit
ou service déterminé. Ainsi peuvent être élaborés des plans de développement concernant chaque
produit (carte de crédit, crédit à la consommation…) et chaque composante du marketing-mix peut
également justifier un plan séparé.
Il est à mentionner que les différentes catégories de plans sont mises simultanément en œuvre
quel que soit leur nombre, il importe de les assembler dans un plan globale et de les coordonner afin
d’assurer une cohérence générale à l’entreprise.
Une synthèse d’informations sur lesquelles reposeront les principales décisions. Ces
informations permettent d’éclairer le problème et d’élaborer le pronostic de l’entreprise. Ces
informations concernent généralement, l’environnement, le marché, la concurrence, le
diagnostic interne, forces et faiblesses de l’entreprise.
La détermination des objectifs, cible, etc.
Le choix des stratégies des moyens : « le marketing-mix ».
Le contrôle des réalisations du plan.
Comme il est décrit, le plan marketing est composé de ces éléments qui constituent son ossature.
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Ces objectifs sont établis à partir d’éléments très différents. Ils peuvent être fixés sans aucune
étude approfondie ou être élaborée à partir des résultats d’une analyse sérieuse d’éléments tels que
l’environnement, le marché, le diagnostic interne, et la concurrence.
Quelles que soient leur définition et leur provenance, les objectifs doivent comporter certains
caractères essentiels :
Etre véritablement en mesure de guider et de motiver. Plus ils sont concrets et spécifiques plus
ils ont des chances de remplir ce rôle directif. Par objectifs, on entend objectifs mesurables.
Etre réalistes : pour être motivants, les objectifs ne doivent pas être trop surestimés par rapport
aux prévisions. Choisir des buts trop difficiles à atteindre ne peut qu’engendrer la frustration à
l’intérieur de la banque.
Etre bien assimilés et compris par ceux qui ont la charge de les réaliser.
Etre bien relié entre eux.
Etre cohérents : toute entreprise doit souvent réaliser un compromis entre différents objectifs
qui peuvent s’avérer antinomiques.
Lorsqu’elle est établie à court et moyen terme, la détermination des objectifs doit toujours
s’accompagner d’une prévision des moyens des dépenses à engager.
Les objectifs commerciaux d’une banque doivent s’inscrire dans les objectifs généraux qui se
formule en terme de profit, de croissance, part de marché ils doivent présenter les caractéristiques
suivants :
Les objectifs commerciaux doivent être précis. Précis dans leur montants, ils s’expriment en terme
d’emplois et ressources : développer de X% les encours de crédits à l’exploitation ou ceux de
dépôts a vue ou autre. Précis dans le temps, des dates de réalisations.1
Les objectifs commerciaux doivent être décomposés, l’éclatement des objectifs ce fait par clientèle
ou par produit.
L’objectif ayant été exprimées en termes d’emplois et ressources, il convient de lui associer une
clientèle cibles dont les caractéristiques révélées par la segmentation. La clientèle ciblée sera
prospectée de façon prioritaire par rapport aux autres segments du marché.
Les objectifs exprimés en terme d’emplois et ressources sont décomposes par produits ce qui
sera judicieux à l’application du plan marketing.
_______________________________________
(1) GOUSSERGUES Sylvie, « Gestion de la Banque », Edition DUNOB, Paris, 1992, P.254.
(2) BADOC Michel, « marketing management pour la banque et l’assurance », Opcit, P.134.
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a) La stratégie du leader :
Il prédomine le marché, possède souvent le système de distribution le plus important, les moyens
publicitaires les plus élevés.
Le leader doit rester en éveil et surveiller constamment les actions et les résultats de la
concurrence. L’objectif du leader étant de rester premier ; trois stratégies se présente à lui :
L’extension de la part de marché : Le leader peut accorder une certaine priorité à la mise en
œuvre d’une stratégie intensive ou encore à l’innovation en matière de produits et service, mais
aussi de mode de distribution ou de communication. Ceci permet à la banque d’aller de l’avant en
attaquant les challengers. Une politique de harcèlement des challengers permet de garder les
troupes en éveil et parfois de pendre de court la concurrence en assurant une pression publicitaire
constante ayant pour but de maintenir et d’accroître sa part de marché.
b) La stratégie du challenger :
Toute société qui occupe une seconde ou une troisième place est en position de dauphin et se trouve
face a deux dilemmes : soit accroître sa part de marché pour devenir le challenger ou le leader, soit
la maintenir et rester un suiveur.
Si le challenger veut attaquer avec efficacité le leader il doit s’inspirer de certains principes et
stratégies d’attaques :
L’attaque frontale qui consiste à lutter pied à pied avec le leader en utilisant des armes
comparables.
La guérilla : le challenger concurrence le leader sur certains segments du marché : régions ou
produits un peu délaissés. Le challenger profite au maximum de la position du leader.
La stratégie d’alliance : elle consiste à renforcer indirectement ses positions en faisant des
alliances par rachat, concentration, accords multilatéraux, fusions, etc…
Ces stratégies s’inspirent des principes utilisés dans la stratégie militaire.
- 66 -
On peut aussi regrouper les différents modes d’actions du challenger autour de huit stratégies :
c) La stratégie du suiveur :
Certaines banques jugeant le leader trop fort, préfèrent rester en seconde ou troisième position
privilégiant l’augmentation de la rentabilité au lieu de la part de marché ainsi renforcé par sa
clientèle acquise.
Pour atteindre cet objectif, la banque doit surveiller constamment ces concurrents et
particulièrement le leader, la fidélisation de sa propre clientèle par une politique hautement
qualitative et d’amélioration de son image de marque par la mise en valeur de ses avantages qui se
distinguent du leader.
d) La stratégie du spécialiste :
Elle concerne les banques qui ne s’intéressent qu’à une partie du marché, voire à un produit ou
service. Le succès de cette stratégie dépend beaucoup de la manière avec laquelle la banque sait
choisir et satisfaire un créneau, qui, pour être rentable et durable, doit posséder au moins cinq
attributs : être d’une taille suffisante en terme de pouvoir d’achat, avoir un potentiel de croissance
significatif ; être ignoré ou délaisser par la concurrence, correspondre aux compétences distinctives
de la banque, et défendables en cas d’attaque.
La politique de créneau constitue une base de développement pour une institution de taille petite ou
moyenne.
Après avoir ausculté dans le chapitre précédant les stratégies adaptées aux bouleversements de la
conjoncture économique afin de saisir les opportunités naissante de ces nouveaux enjeux nous
allons affronter une composante cruciale, parler de stratégie c’est mettre (la charrue avant les
bœufs) « un marin aurait –il l’idée au beau milieu de l’atlantique de mettre le cap sur la terre de feu
sans consulter ses cartes et déterminer sa position ?».
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Une telle approche peut être appliquée dans une banque désirant développer ses activités, en se
diversifiant à partir de ses produits, services ou clientèles.
Cette méthode offre à la banque quatre possibilités relatives à ses produits ou à ses marchés1
La commercialisation des produits actuels auprès des marchés actuels :
Cette stratégie consiste pour la banque à augmenter la part de marché dans lequel l’institution est
déjà implantée sans modifier pour autant (fondamentalement) sa vente actuelle de produits et de
services ni le type de clientèle visée (clientèles traditionnelles). Pour cela, elle peut procéder à un
élargissement de la gamme actuelle, à une amélioration de sa notoriété, et à une augmentation de la
capacité commerciale de sa distribution (politique intensive).
Cette stratégie a le double avantage d’être simple et de comporter moins de risques. En effet, il
est de bonne politique d’examiner s’il est possible d’atteindre ses objectifs de vente à court et
moyen terme en suivant cette voie avant d’envisager les autres.
Quoi qu’il en soit une banque qui décide d’évoluer vers ce type de diversification doit toujours
se préoccuper de la cohérence de son nouveau choix avec ses moyens commerciaux, se demander si
cet investissement n’obtiendrait pas une meilleure rentabilité dans l’une des trois stratégies
précédents, et enfin ses préoccuper de la répercussion que peut avoir sa nouvelle activité au niveau
de son image de marque globale.
Ces quatre stratégies de développement, constituent une aide à la réflexion.
Elles ne sont pas exclusives les unes des autres dans le cadre de leur application.
______________________________________
(1) BADOC Michel, «Marketing management », Opcit, P.138.
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L’approche du B.C.G. comme celle du cabinet A. D LITTLE permet de mieux réfléchir sur la
gestion d’un portefeuille de produits, l’objet étant de permettre d’évaluer l’équilibre financier et
commercial des portefeuilles de produits.
La première étape de l’analyse de BCG consiste à diviser la Banque en centres de stratégies.
Les vaches à lait : Sont des activités pour lesquelles la banque détient une forte part d’un
marché à croissance ralentie. Ces activités recouvrent des produits au stade de la maturité ou du
vieillissement, elles sont très profitables (ex : dépôts à vue), action stratégique : conserver ces
activités et les parts de marché ;
Les Vedettes : Sont des activités en fort développement et pour lesquelles la banque détient une
position dominante. Ces produits jeunes ont vocation à devenir des vaches à lait, surtout lorsque
leur rentabilité s’améliore (ex : prêts personnels) ; action stratégiques : transformer les vedettes
en vache à lait, donc maintenir la part de marché ;
Les points morts : Sont des activités à faible développement et pour lesquelles la part de
marché est modeste. Ces activités sont souvent déficitaires (change manuel, location de coffres)
; action stratégique : se désengager ;
Les dilemmes : Sont des activités en croissance mais pour lesquelles la part de marché est
faible. Si la banque parvient à accroître la part de marché, l’activité devient vedette sinon elle
risque de se transformer en poids mort à mesure que le cycle de vie de l’activité se déroule ;
action stratégique : soit accroître la part de marché, soit se désengager.
La deuxième étape consiste à classer les centres de stratégies dans un tableau à double entrée.
Les critères de classification sont « la part du marché relative », (elle indique la position plus ou
moins dominante de la banque dans un secteur ou segment) et le « taux de croissance du secteur.
Dans la méthode du cabinet A.D. LITTLE, les critères de classification sont ceux de
«maturité du secteur » et de « position concurrentielle ». La détermination de la « maturité du
secteur » se fait à l’aide d’indicateurs structurels :
___________________________________
(1) GOUSSERGUES Sylvie, Opcit, P.241.
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Le rapide descriptif des critères retenus respectivement par le BOSTON CONSULTING GROUP,
et le cabinet A. D LITTLE permet de voir qu’on trouve dans chacune des deux méthodes :
Ces dimensions ont été retenues en raison de leurs implications financières et commerciales.
Le classement des centres de stratégie dans l’une ou l’autre des matrices permet :
d’évaluer l’équilibre du portefeuille.
de donner des indications sur les stratégies praticables dans le futur.
Donc, dans chaque méthode, l’accent est mis sur le potentiel de développement des secteurs ou
segments stratégiques et sur la position de la banque par rapport à ses principaux concurrents. Pour
chaque segment ou secteur la banque dispose d’indications sur les stratégies à pratiquer ; elle peut
gérer globalement son portefeuille d’activités et établir une liaison entre sa stratégie commerciale et
sa structure financière (imbrication des choix commerciaux et financiers).
Depuis le développement d’Internet certaines directions marketing des banques intègrent cet outil
aux différentes politiques issues du marketing mix (création de service émanant d’Internet,
proposition de canaux de distribution virtuels, aide à la force de vente et à la vente directe,
communication,…)
Cependant l’homme du marketing bancaire doit cesser de penser au client à partir des produits «
conception purement commerciale » que la banque propose (plusieurs échecs constatés en Europe)
ou d’une optique essentiellement technique mais comme de véritables facteurs du « marketing-mix
» destinés à satisfaire les besoins décelés auprès de la clientèle cible choisie. Aujourd’hui un bon
placement pour être apprécié de la clientèle doit être paré de trois vertus : la liquidité, la sécurité et
le rendement.
___________________________________________
(1) BADOC Michel, « réinventer le marketing de la banque et de l’assurance », Opcit, P.206.
(2) BADOC Michel, « marketing management pour la banque et l’assurance », Opcit, P.143.
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Le besoin de transaction d’ou des produits comme le chèque, les avis de prélèvement…
Besoins de précaution c’est à dire le besoin de constituer une épargne comme les comptes sur
livrets, bon de caisse,…
Besoin de trésorerie d’ou des produits comme les prêts personnel crédit- bail et autre.
Besoin de financement à court, moyen et long terme d’ou les différents types de crédit.
besoin de gestion de valeurs mobilières.
Besoin en conseil et assistance.
Cette approche tient également compte des motivations psychologiques des clients :
La recherche de la sécurité, de l’anonymat, de la rentabilité.
Le besoin d’épargne en liquide pour un particulier peut s’analyser soit comme le désir de
profiter d’opportunités d’achats soit comme une crainte de l’avenir.
Dans l’approche produit client ou produit marché on tient également compte de l’aboutissement
des différents besoins d’un même segment de clientèle, des assemblages (packages) sont alors créés
concentrant sur un seul produit plusieurs caractéristiques permettant la satisfaction de plusieurs
besoins. Nous y revenons sur ce plan dans la partie « marché ».
La technologie : il est clair que l’état de la technologie conditionne au même titre que le besoin
ou le client le produit bancaire. l’innovation technologique en effet donne naissance à de nouveaux
produits, notamment lorsqu’elle se développe dans le domaine des télécommunications citons
quelques exemples de produits bancaires dont la création est liée à l’état de la technologie : les carte
bancaires, la télé- compensation, les distributeurs automatique de billet et autres.
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Un consommateur ne choisit pas uniquement un produit à cause de son design, de ses qualités,
de sa marque commerciale ; le consommateur a également une attitude vis-à-vis du prix du produit
et la politique des prix, dans le cadre d’une stratégie de développement commercial, est un aspect de
l’action de marketing d’une firme. La politique des prix joue un rôle limité en matière de marketing
bancaire :
Certain nombre de prix sont fixés par les autorités monétaires: Taux de rémunération des
comptes (sur livrets, épargne etc..) ;
D’autres prix sont fixés à l’échelon de la profession bancaire, après entente entre les principaux
établissements de crédit, ainsi les taux d’intérêt débiteurs ;
La connaissance des coûts des principaux produits bancaires est relativement récente.
Pour expliquer ce rôle mineur, il faut tout d’abord souligner les liens étroits qui existent entre la
politique monétaire et les tarifs pratiqués pour les produits bancaires.
2-5-2-2) La tarification des services bancaire : celle-ci obéit à des modalités délicates est qui
s’inscrivent principalement dans les commissions à savoir :
______________________________________
(1) GOUSSERGUES Sylvie, Opcit, P.258.
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Ceci équivaut à la question : doit-on facturer uniquement les débits des comptes ou
simultanément les débits et crédit ?
Le mode de facturation : la tarification doit-elle être calculée forfaitairement ou être fonction du
nombre de services rendus. Toutefois est vue l’hétérogénéité de la clientèle chaque client sera
lourd à porter pour la banque.
les objectifs de l’entreprise : l’implantation d’une entité doit répondre à la stratégie globale de
la banque définie par les objectifs cohérents avec la politique marketing.
l’environnement : l’évolution de l’environnement démographique sociologique, culturel et
économique implique nécessairement une adaptation de la politique de distribution. Les
données recueillies du marché constituant une base sur laquelle reposera le choix des circuits
(lieu d’implantation, l’aménagement, les caractéristiques de la concurrence, forces et faiblesses
et la connaissance de ses pratiques).
le diagnostic de sa propre entreprise : la taille, la puissance financière, son image de marque,
sa gamme et ses caractéristiques (produits à promouvoir) forme et qualité du réseau ainsi à
cerner les nouveau choix.
Cependant les méthodes de distribution tendent à se modifier, les techniques actuelles sont
devenues plus proches du conseil de gestion informatisé, de ce fait, elle est affectée par la
diversification des nouvelles technologies :
Développement du libre service DAB, GAB (serveurs automatiques de billets) ;
Création d’agences de conseil spécialisées ;
La réduction du linéaire guichet privilégie la relation assise ;
Multiplication des moyens de vente directe ;
Création de réseau de prescription ;
- 73 -
Toutefois, la difficulté des banques réside non pas dans le développement de ces technologies
mais plutôt dans l’intégration de ces canaux notamment vis-à-vis des canaux traditionnels.
Aussi, l’organisation en réseau confère aux directeurs d’agence une certaine autonomie
permettant d’adapter l’offre aux caractéristiques de ce micro marché, et d’identifier les
performances réalisées au niveau de chaque agence.
Un réseau dense et géographiquement bien réparti est un atout indéniable pour l’exercice
du métier de banque de détail, il renforce sa notoriété et lui confère une image de proximité
avec ses clients.
A l’occasion d’une implantation, plusieurs décisions doivent être prises. En premier lieu,
il faut choisir une zone d’implantation qui soit fréquentée par la clientèle ciblée, et où les
agences déjà ouvertes par les concurrents ne sont pas nombreuses.
En second lieu, il importe de choisir un site d’implantation dont l’emplacement lui permet
d’exercer une attraction suffisante sur l’ensemble du périmètre prospecté.
Au fur et à mesure de leur apparition, les banques de détail les ont intégrés à leur
politique de commercialisation, et les clients choisissent à leur guise le canal avec lequel ils
souhaitent contacter leur banque.
Ces canaux sont complémentaires du réseau d’agences. Ils présentent les implications
suivantes :
Un contact permanent avec son banquier
Un gain de temps assez conséquent
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La première demande des produits simples mais présente des exigences particulières en
terme de coûts et de performances. Il requiert aussi une décentralisation géographique de
l’offre, des services standardisés et attractifs, ainsi qu’un investissement publicitaire
important.
En tenant compte du fait que les banques vendent directement leurs produits aux clients,
la politique de commercialisation implique, en premier lieu, de savoir quelle place
respective assigner au réseau de guichets et aux nouveaux canaux de distribution. Et si le
choix d’un réseau de guichets a été effectué, il faut, en second lieu veiller à entretenir ce
réseau.
2-5-4-1) Le contenu d’une politique de communication est donc de faire connaître l’entreprise,
son savoir faire d’une manière globale afin de lui conférer une image qui soit le reflet de son
identité. Pour ce faire, l’entreprise agit simultanément sur deux dimensions :
_____________________________________
(1) GOUSSERGUES Sylvie, Opcit, P.267.
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A savoir, une dimension regroupant la communication externe aux divers publics de l’entreprise et
la communication interne tournée vers le personnel.
Cependant la communication externe peut être déclinée selon plusieurs thèmes et objectifs :
informative, elle a des objectifs d’image de marque ou de notoriété. Toutes ces variables sont
appelées a soutenir l’essor commercial des banques qui souffrent à l’évidence de la persistance
encore sensible du tabou argent.
Tout le personnel de la banque, quel que soit son niveau hiérarchique doit être informé de façon
claire et concise sur la stratégie de développement.
Toutefois, il ne suffit pas d’informer, plutôt il faut faire adhérer le personnel aux objectifs fixés
et développer le sentiment d’appartenance au groupe et de partager les mêmes valeurs avec les
autres membres de ce groupe.
Cette culture d’entreprise peut renforcer l’efficacité économique et la cohésion sociale de la
banque.
La communication externe : elle traite des relations de la banque avec son environnement qui
est composé de tout un ensemble de groupes ayant chacun des comportements, des besoins, des
attentes très différentes :
Clients,
Fournisseurs,
Actionnaires,
Autre apporteurs de capitaux,
Pouvoirs publics,
Associations.
___________________________________________________________
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Si la banque parvient à se créer une image forte, celle-ci imprégnera tous ses produits;
s’imposera à l’opinion publique, servira de bouclier en cas de crise.
La publicité : l’action publicité a été longtemps réservée aux biens de grande consommation,
les milieux bancaires été réticent vis –avis de cette technique.
A présent le recours à l’action publicitaire est indispensable. De ce fait six différents types
d’action publicitaire sont envisageables dans une banque :
La publicité de notoriété : elle vise à faire connaître le nom de la banque dans le public se
traduit par un sigle (logotype) marquant le fait d’appartenance au secteur bancaire.
La publicité de l’image de marque : elle vient compléter la publicité de notoriété.
Non seulement le public connaît la banque mais aussi il perçoit d’une certaine façon la relation
qu’il a ou qu’il pourra avoir avec la banque et ce, à, travers ses produits, son circuit de distribution,
sa clientèle, etc. Tous ces facteurs sont donc ressentis par la clientèle actuelle ou potentielle.
La clientèle se détermine souvent en fonction de l’image de marque, la banque va s’efforcer d’avoir
une « bonne image ».
La publicité des produits : vise à faire connaître les produits de la banque en mettant l’accent
sur les qualités de ces produits. Cette action est entreprise lors du lancement d’un produit
nouveau ou l’entretien des produits existants et ce, en fonction des objectifs du plan marketing.
- 77 -
La publicité individuelle est retenue pour la promotion des produits nouveaux ou existants,
notamment si les produits sont destinés à un segment de clientèle défini. Le coût de cette opération
est très faible.
b) La campagne de publicité :
Comme dans les entreprises industrielles et commerciales la campagne publicitaire s’articule sur
quatre éléments :
d) Le marketing direct :
De plus en plus, l’entreprise désire entrer en relations directement avec son client par le biais de
mailing personnalisés ou d’appels téléphoniques. Le client est ainsi directement contacté et
interrogé sur sa situation financière, ses besoins, ses projets etc.
Le marketing direct utilise soit le propre ficher clientèle de la banque (…) soit des fichiers de
prospects que des sociétés spécialisées (banques de données) peuvent fournir à la demande.
La culture dominante directe : penser client donc se positionné comme étant commerçant.
L’ouverture au changement : l’entreprise doit constamment à l’écoute du client et de son
environnement, de ce fait, elle doit pratiquer l’innovation systématiquement.
Le concept fédérateur : les efforts de l’entreprise doivent gravités autour d’un seul concept
fédérateur. En dépit de l’éloignement géographique entre les unités, l’entreprise ne doit pas
réaliser une campagne de marketing direct en dehors de ce concept.
- 78 -
Le marketing relationnel a pris une place importante dans le secteur des services. Ce
développement d’abord souligné par Berry en 1983, est aujourd’hui analysé par de nombreux
auteurs. La banque, soumise à une concurrence croissante, s’est intéressée à cette évolution du
marketing pour développer une Gestion de la Relation Client. Cette nouvelle orientation nécessite
une évolution de l’organisation pour être pleinement efficace. Clients et personnel bancaire ne sont
pas toujours favorables à ces changements. Au cours de cette section, nous allons faire le point sur
la Gestion de la Relation Client et les conditions de sa mise en œuvre.
3-1) Le marketing relationnel dans le secteur des services et dans la banque : La première
apparition de la notion de marketing relationnel date des travaux de Berry en 1983. Il définit le
marketing relationnel comme le fait d’ « attirer, maintenir et renforcer la relation client ». On est
donc bien au cœur de la problématique de la relation client.
3-1-2) Les services financiers tournés vers le marketing relationnel : 1 L’approche du marketing
relationnel est particulièrement bien adaptée aux services, et donc aux services bancaires, pour
quatre raisons (Berry, 1995):
________________________________________
(1) Berry L., « Relationship marketing of services- growing interest, emerging perspectives, Journal of the Academy of Marketing
Science», Vol.23, N°4, 1995, P.226.
- 79 -
le secteur des services a été bouleversé ses dernières années par la dérégulation.
Les transports, la distribution d’énergie, la banque ont vu les conditions de la concurrence se durcir
et le consommateur plus courtisé. Reichfeld et Sasser 1 (1990) ont montré que fidéliser les clients
favorise l’augmentation des bénéfices. Leur étude célèbre a montré qu’une réduction de 5% de
l’infidélité des clients pouvait augmenter les bénéfices en moyenne dans les entreprises de 25%.
Cette augmentation est due au coût de recrutement élevé de nouveaux clients aussi bien qu’à
l’augmentation du panier moyen des clients les plus fidèles. Une analyse, menée dans le secteur des
cartes de crédit aux Etats-Unis par ces auteurs, a montré que la baisse du taux de défection des
clients de 20 à 10% avait doublé la durée de vie moyenne d’un client, la faisant passer de 5 à 10
ans. De la même façon le produit net par client passait de 134 à 300 $. Ces auteurs ont souligné que
si ce taux baissait encore de 5 points, passant ainsi à 5%, la durée de la relation doublait à nouveau
et le produit net passait alors à 525 $.
Une façon de répondre à ce défi est de renforcer l’image de marque de l’entreprise (Berry et
Parasuraman, 1991). Or la plupart des banques françaises et européennes ont pris conscience de
l’insuffisante différenciation de leur marque. En l’absence d’un réel positionnement, le client choisit
l’entreprise la moins coûteuse ou la plus proche de chez lui. Les banques qui vont gagner cette lutte
concurrentielle seront donc celles qui pratiquent des prix faibles ou ont le réseau de distribution le
plus dense. La grande distribution se lance sur le marché financier avec des avantages sur ces deux
points.
BADOC (2004)2 appelle à la création d’une politique de marque pertinente pour les banques
européennes pour gagner cette lutte concurrentielle. On associera alors à la relation
interpersonnelle, une relation entre le client et l’entreprise à travers sa marque.
Kapferer3 représente l’identité de la marque par un prisme à six facettes qu’on peut appliquer à la
banque : la facette physique comprend les caractéristiques propres de la banque quant à ses produits
et ses services. C’est la facette la plus facile à imiter pour des concurrents ; la facette «
personnalité» permet de personnifier la banque. La facette du reflet repose sur un mécanisme
d’identification pour les clients. La facette de la mentalisation représente l’aspect « intérieur » du
client. Quelle image de lui même lui renvoie la banque : un créateur, un bon gestionnaire…La
facette de la relation représente le type de relation proposée par la banque. Est-ce un rapport de
partenariat (« la banque, partenaire de vos projets…») ou un rapport de pédagogie (« la banque qui
vous apprend… »). Enfin, la facette culturelle rappelle l’enracinement culturel de l’entreprise.
_________________________________________
REICHFELD F. et SASSER W., «Zero defections: quality comes to services, Harvard Business Review», N°68, October 1990,
(2) BADOC M., « Rénover le marketing bancaire, Banque Stratégie », N°216, juin 2004, P.02.
(3) KAPFERER J-N., « Les Marques, capital de l’entreprise », 3ème édition, Editions d’ORGANISATION, Paris, 1991, P.114.
- 80 -
Certaines banques choisissent par exemple d’insister sur leur caractère régional ou mutualiste.
L’image crée pour la banque une relation particulière avec le client en lui permettant de la
distinguer de ces concurrents et en créant un attachement à la marque.
On trouve bien sûr cette évolution des TIC dans le secteur bancaire. Les TIC sont utilisées à la
fois dans les processus de gestion interne et dans la relation avec les clients. Elles ont ouvert la voie
au marketing relationnel. En interne les fichiers-clients ont été développés et qualifiés afin de mieux
suivre l’évolution des acheteurs. La difficulté pour les opérateurs est d’avoir un fichier fiable pour
un suivi optimal de la clientèle.
Or si les informations sont correctement saisies lorsque l’individu devient client de la banque, la
mise à jour est plus difficile. Pourtant elle est une condition fondamentale à la réussite des
politiques de fidélisation menée dans le cadre d’un marketing relationnel. L’ensemble des
informations recueillies sur les consommateurs ou les concurrents forme le Système d’Information
Marketing. En externe l’explosion des moyens d’échange renforce les liens entre la banque et ses
clients par l’envoi de messages personnalisés ascendants et descendants permettant au particulier ou
à l’entreprise de rester en relation constante avec son organisme financier.
En même temps que d’une certaine manière les TIC renforcent le caractère relationnel de la
relation entre la banque et ses clients, les résultats d’une étude réalisée au
Canada auprès des jeunes montre que le niveau d’utilisation des technologies bancaires libre-service
(guichets automatiques et l’Internet) n’affecte pas la perception du niveau relationnel d’une
institution financière ni l’intérêt du client à s’engager dans une relation à long terme avec une
institution (Belisle et Ricard, 2002)1. Les TIC sont donc peut être un élément facilitant la mise en
place d’un marketing relationnel, mais ne sont pas suffisants pour sa réussite.
Si on compare cette définition à la définition du marketing relationnel de Berry que nous avons
donnée au début de ce chapitre, nous pouvons constater l’ajout de la sélection des « meilleurs
clients » et de l’expression claire de l’objectif qui est d’augmenter le chiffre d’affaires et le
bénéfice. Les enjeux de la relation client vont maintenant être analysés.
3-1-3) Les critères de la banque relationnelle : 2 La dimension relationnelle est développée par
des banques spécialisées et par des banques grand public :
- 81 -
les grandes entreprises, certaines PME et quelques professionnels. A ce segment s’adressent des
produits et services à forte valeur, assortis de conseils dont la sophistication rend le contact
obligatoire. Pour répondre à cette attente, les banques ont développé, à côté des agences
traditionnelles des agences spécialisées dédiées à une clientèle spécifique : entreprises,
professionnels ou segments particuliers de clientèle telle la banque des femmes aux Etats-Unis.
Une autre forme de distribution est adoptée par les banques spécialisées dans une dimension
relationnelle : la force de vente debout, c’est-à-dire l’affectation de certains chargés d’affaires à un
nombre restreint de clients auxquels ils offrent contact de qualité et une disponibilité permanente.
Ils jouent le rôle d’interlocuteurs privilégiés, de conseillers, et pratiquent une approche globale des
besoins clients. La vente qu’ils proposent ensuite s’appuie sur les produits figurant dans le
catalogue du réseau.
Pour la majorité des clients, l’agence reste le seul point de contact avec leur banquier mais, dans
la plupart des cas, ils s’y rendent pour des opérations courantes et non pour une relation
commerciale. Seulement 20 à 40 % de l’activité du personnel est consacrée à la vente de produits et
services. Le client peut également ignorer totalement le contact, pour cela il lui suffit d’effectuer
toutes ses opérations par l’intermédiaire de la banque automatique, DAB ou GAB.
L’image d’un directeur d’agence capable de prendre des responsabilités et donc d’aider le client
ou l’entreprise en acceptant des risques.
En effet, à l’opposé, il semble que la banque soit de plus en plus perçue comme un partenaire
indispensable de l’entreprise. On remarque
Certains points forts qui sont : la compétence et la discrétion.
Et certains points faibles qui ont trait à l’attachement du banquier à ses intérêts et à son
manque d’imagination.
_______________________________________
(1) ZOLLINGER M. et LAMARQUE E., Opcit, P.86.
(2) TOURNOIS N., Opcit, P.116.
- 82 -
Les banques commerciales ont tout d’abord créé des réseaux afin de mettre à la disposition de
leur clientèle les éléments visibles du service : un emplacement, des équipements et du personnel à
proximité des clients, premier critère déclaré dans le processus de choix d’une banque. Le niveau de
compétence du personnel en contact dépendait du niveau de complexité du service à proposer à des
clients parfois très indifférents dans leurs attentes.
L’hétérogénéité des clients conduisait à disposer, dans une même agence, de différents types de
personne pour assurer plusieurs niveaux de service : services courants, banalisés, tels que les
opérations de caisse, et services plus complexes comme les activités de conseil. Les réseaux ont été
conçus au départ pour répondre à l’attente de proximité. D’une façon générale, dans le domaine des
services, le choix des clients s’effectue entre la valeur ajoutée du service et son accessibilité
mesurée en proximité géographique.
3-2) Les enjeux de la gestion de la relation client dans la banque : La gestion de la relation client
(GRC), appelée également CRM (Customer Relationship Management) a connu un engouement
certain dans toutes les grandes entreprises depuis la fin des années 1990. Le secteur bancaire a
montré ce même intérêt mais beaucoup d’entreprises sont aujourd’hui déçues. Nous nous
interrogerons sur les causes de cette déception.
3-2-1-2) CRM opérationnel : Le CRM opérationnel est centré sur la gestion quotidienne de la
relation avec le client, à travers l'ensemble des points de contact (centres de contacts à distance par
téléphone ou Internet, outils de force de vente). Il coordonne les différents canaux d’interaction
entre l’entreprise et ses clients en synchronisant les informations pour le marketing, la vente et
l’ensemble des services. Ainsi le CRM opérationnel comprend différents outils: des outils de
gestion du client à distance avec les centres de contacts (Call Center et Web Center) , des outils
d'intégration des systèmes téléphoniques et informatiques, des outils de gestion et de partage des
connaissances pour optimiser la qualité des réponses apportées (grâce aux bases de données
documentaires, aux FAQ -questions et réponses les plus fréquemment posées -), des configurateurs
de produits, des outils de pilotage de la force de vente avec la remontée automatique des ventes, de
______________________________________
(1) SCHLOSSER A., « la distribution bancaire aux particulières », Thèse Doctorat HEC, 1996, P.55.
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l’activité et le partage des agendas. L’ensemble de ces outils optimise le travail de la force de vente
en rendant les contacts avec les clients plus fructueux.
3-2-1-3) CRM collaboratif : Si les entreprises du secteur du CRM sont d’accord sur les
composantes du CRM analytique et opérationnel, on trouve des approches plus variées quant au
CRM collaboratif. Par exemple Gartner Group estime que le CRM collaboratif met en avant les
technologies entrant en jeu lorsqu’on est en contact avec le client (voix sur IP, web call center…),
Scaconsult parle de gestion des connaissances, partage et synchronisation d’informations,
d’intégration back office et de bureaux nomades.
Dans une démarche de synthèse, on peut estimer que le CRM collaboratif se traduit par la mise
en œuvre de techniques collaboratives destinées à faciliter les communications entre l'entreprise et
ses clients ainsi que l’intégration avec les autres départements de l’entreprise : logistique, finance,
production, distribution.
Il est également possible de représenter le CRM ou GRC par trois approches : une approche
technologique, une approche marketing et une approche organisationnelle.
L’approche technologique comprend l’ensemble des logiciels mis en place pour collecter,
traiter et restituer l’information sur les clients et l’ensemble des outils pour communiquer avec les
clients : réseau Internet, site web, call center… Cette approche technologique permet d’intégrer les
nombreux capteurs de l’organisation marketing (chargés de clientèle, guichets, guichets
automatiques, call center, interface web…) , les bases de données clients (historique des contacts et
des relations, historique des incidents…) et les outils d’analyse (outil décisionnel, data-mining…).
Cette approche est nécessaire à la bonne réalisation de la relation client, car elle saisit la vie du
client dans son appréhension la plus large mais elle ne doit pas être considérée comme unique ou
suffisante.
L’approche marketing révèle l’utilisation du CRM. L’analyse des bases de données permet de
mettre en place des stratégies de segmentation marketing efficaces et de personnaliser la relation
avec le client. La multiplication des moyens de contact à travers les canaux de distribution permet
de répondre aux préférences des clients. Le CRM permet de créer des évènements personnalisés.
Par exemple l’échéance d’un prêt pousse le conseiller de clientèle à proposer un placement adapté.
La rentrée universitaire est favorable à la proposition aux étudiants de prêts personnalisés. Les 12
ans d’un enfant sont l’occasion de proposer à ses parents un livret jeune…Les systèmes
d’information forment l’outil qui permet à l’approche marketing de s’exprimer au mieux.
- 84 -
3-3) Le développement du multi-canal dans la banque : 1 L’un des apports importants du CRM a
été le développement du multi-canal dans le secteur bancaire. Le multi-canal consiste à proposer au
client de nombreux moyens de contacts. Aux moyens traditionnels que sont le face à face dans les
agences et la relation à distance par téléphone ou par les automates sont venus s’ajouter Internet et
les centres d’appel. Beaucoup de banques ont cherché à externaliser des agences les contacts sans
valeur ajoutée, sans aller jusqu’à la banque totalement virtuelle.
L’organisation multi-canal est double : par segment de clientèle et par produit. Les clients à fort
potentiel sont orientés vers les agences où ils peuvent recevoir des conseils individualisés, où la
relation est construite selon un modèle one to one. Les clients à faible potentiel sont orientés vers
les canaux à distance moins coûteux pour la gestion de ce type de clients. La distinction peut
également se faire par produit puisque les opérations de gestion courante à faible valeur ajoutée sont
privilégiées sur les canaux à distance alors que les opérations à forte valeur ajoutée sont réalisées en
agence. Nous retrouverons ces éléments dans les choix bancaires en matière de segmentation de
clientèle.
Les outils de segmentation de clientèle doivent contribuer à mieux construire une relation avec les
clients selon leurs attentes en envisageant la valeur actuelle et la valeur potentielle de chacun. Une
étude récente menée par Mercer Oliver Wyman auprès de 46 banques européennes montre que 56%
des banques calculent un produit net bancaire par client et que seules 16% évaluent leur part de
portefeuille chez leurs clients. L’ajout de cette donnée permettrait pourtant d’améliorer l’efficacité
des réseaux de vente.
L’unité d’analyse pose question : faut-il prendre en compte le compte, la personne, le foyer
bancaire, le ménage économique, le foyer économique…Le compte, utilisé pendant de nombreuses
années, a montré ses limites. L’action commerciale est démultipliée et aucune approche globale des
clients n’est alors possible.
On est ici dans une vision totalement produit de l’activité en oubliant l’approche client. La personne
est une vision individualisée de la relation bancaire. Dans cette seconde approche, l’individu a
plusieurs produits bancaires et l’approche est déjà enrichie par rapport au premier niveau d’analyse.
__________________________________________________
(1) COUMAROS J. et LEUSSE P., « Les informations clients : un actif stratégique et tactique », Revue banque stratégie, N°216,
juin 2004, Paris, P.09.
- 85 -
La notion de ménage ou de foyer économique est encore élargie. Elle permet d’avoir comme unité
de segmentation « Monsieur et Madame » ou le couple ainsi que les enfants habitants à la même
adresse. Elle donne une vision transversale du client. Cette approche est complétée par la notion de
foyer bancaire qui ne prend corps que si les membres du foyer économique possèdent ensemble un
produit bancaire : compte joint, compte titre…
La démarche commerciale nécessite une vue globale du foyer bancaire permettant d’optimiser
l’offre commerciale. Chacun des foyers est ensuite rattaché à un segment de clientèle selon son
potentiel défini à partir d’études externes sur le montant des actifs financiers détenus par la
population.
La base de données est l’outil fondamental nécessaire à la réussite des politiques marketing. Une
analyse des comportements passés des clients en réponse à des campagnes portant sur des produits
de crédit ou d’épargne permet de définir des scores d’appétence par segment de clients. Le profil
des clients acheteurs est ensuite comparé avec les non acheteurs sur la même période. Le scoring
permet de définir les profils des clients dont la probabilité d’acheter un produit bancaire est forte et
ainsi de mieux cibler l‘action commerciale. L’efficacité de ces campagnes est réelle : sur une
campagne de crédit.
De la même façon des produits simples seront proposés aux segments les moins rentables par
des opérations commerciales téléphoniques prédéfinies alors que les produits complexes seront
proposés en agence.
La segmentation s’avère efficace à condition qu’elle associe le potentiel du client et son mode de
consommation des services bancaires. Elle permet alors de choisir le canal de communication qui
alliera rentabilité et efficacité pour chacun des clients. Elle est à la base de la mise en place d’une
démarche CRM dans la banque.
3-4-2) Une évolution de la place des agences : 1 Toutes ces segmentations ne sont efficaces que si
elles sont comprises et acceptées par l’ensemble du personnel bancaire, en particulier le personnel
des agences. Or la mise en place d’une nouvelle segmentation est associée à de nouvelles
démarches commerciales proposées en agence nécessitant l’adhésion de tous.
Les obstacles à cette adhésion sont nombreux : ils viennent du personnel comme des clients. Les
chargés de clientèle ont des portefeuilles clients qu’ils gèrent souvent depuis plusieurs années. Ils
estiment parfois que l’investissement qu’ils ont pu réaliser dans l’approche de ces clients est anéanti
par la nouvelle organisation. L’ancienneté de nombreux salariés rend leurs techniques de travail
inadaptées aux nouveaux impératifs de la relation client.
La division de la relation client en un ensemble d’actes commerciaux gérés par différents canaux
remet en cause la vue globale qu’il possédait sur leurs clients et il leur est demandé d’être plus
efficaces dans la vente de produits bancaires. De nombreux agents ont des difficultés à intégrer ces
évolutions en mettant à jour régulièrement les données sur les clients. La formation des agents
_______________________________________
(1) GARETS V., LAMARQUE E. et PLICHON V., « La relation entreprises-clients : de la fidélité à la dépendance », Revue
Française de Gestion, Vol 29, N° 144, Mai-juin 2003., P.23.
- 86 -
bancaires est donc primordiale dans ce nouveau contexte, cette formation doit expliquer les
objectifs de la segmentation, l’importance de la relation client et du « one to one » et l’aide apportée
par le multicanal aux chargés de clientèle.
Néanmoins, on constate que les clients restent attachés à leur conseiller. L’argent est un produit
impliquant qui nécessite une relation de confiance entre le client et le conseiller. Certains ont du
mal à accepter d’utiliser des automates pour les opérations courantes. Bien sûr, les plus jeunes,
habitués aux technologies de l’information sont plus ouverts à cette évolution. Un effort
d’explication doit donc être fait vers certains segments de clientèle moins réceptifs au multi-canal
afin de les convaincre des avantages qu’ils peuvent en retirer par exemple en horaires
d’accessibilité.
La productivité des services financiers n’augmente pas en proportion des efforts réalisés en
matière de relation client, les causes organisationnelles sont majeures.
L’organisation de nombreuses banques en caisse nationale et caisses régionales rend difficile les
échanges entre les différents niveaux de la structure. Les systèmes d’informations ne sont pas
toujours unifiés entre toutes les structures et les logiciels ne sont pas encore tous en phase avec cette
nouvelle approche du client. Ces difficultés viennent renforcer les freins au changement de la part
du personnel.
Les applications de GRC ne sont pas des outils miracles pour comprendre le client et répondre à ses
besoins, elles nécessitent une implication de l’ensemble de l’entreprise bancaire et une
réorganisation des fonctions vers le client. Sans cette réorganisation, la GRC ne devient qu’un coût
et reste sans intérêt pour la productivité bancaire.
En conclusion, nous désirons nous interroger sur la question de la fidélité bancaire. La mise en
place de la GRC vise à augmenter la rentabilité des clients par des ventes additives, une réduction
du coût de gestion des clients et une augmentation de la fidélité des clients. La personnalisation de
la relation mise en œuvre ne peut pas être généralisée à l’ensemble des clients. Comme nous l’avons
montré, la multiplication des canaux de contact doit permettre de choisir le meilleur canal pour
chacun des clients en fonction de son potentiel. Tous n’ont pas vocation à être fidélisés. Il faut
également distinguer deux types de fidélité : la fidélité attitudinale qui reflète une préférence ou un
engagement vis à vis de la banque et une fidélité comportementale qui peut se mesurer par le
nombre de produits détenus et la possession d’un interlocuteur bancaire unique.
Une relation client réussie implique une véritable fidélité de la part du client incluant les deux
facettes de la fidélité : la préférence pour la banque et un comportement exclusif envers cette
banque. La vente de packages bancaires en plus en plus courant dans la banque commerciale donne
seulement une impression de fidélité des clients, elle les met dans un état de dépendance qui
surestime le succès des opérations commerciales et penser que le client est devenu fidèle s’avère
dangereux pour le long terme.
Opérations marketing, orientation client et stratégie bancaire sont liées, elles nécessitent une
réflexion globale sur les cibles à privilégier, les canaux à mettre en œuvre et les systèmes
- 87 -
d’information nécessaires. C’est dans une réflexion plus large sur l’organisation de l’entreprise
bancaire qu’on trouvera le succès de ces opérations.
- 88 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
Dans le cadre de l’élaboration de notre objectif et en vue d’avoir le maximum d’informations sur
le niveau de la pratique marketing au sein des banques en Algérie, nous avons opté pour une
enquête de terrain à travers une étude par questionnaire que nous avons élaboré nous-mêmes. Le
choix de cette approche se justifie surtout par l’importance de l’exploration du terrain en vue de
mettre l’accent sur la pratique marketing de ces banques, d’une part, et le souci d’étendre notre
étude à un maximum de banques intervenant au niveau de la wilaya de Béjaia, d’autre part.
Pour ce faire, et dans un premier temps, il y a lieu de montrer les différentes étapes d’ordre
méthodologique par lesquelles nous avons mené notre enquête pour atteindre nos objectifs.
Nous allons procéder d’abord, par la présentation du secteur bancaire en Algérie, la présentation
des principaux traits de notre questionnaire ensuite nous terminerons enfin, dans la deuxième partie
par la présentation et l’analyse des résultats obtenus.
Source : C-B., « Actualité selon la banque d’Algérie », Article du Soir d’Algérie,N°6826, Le 24/03/2013.
Par ailleurs, le même rapport montre l’importance du réseau d’agences bancaires, d’autant que la
Banque d’Algérie par le biais notamment du CMC (Conseil de la monnaie et du crédit) n’a cessé
d’appeler les établissements à œuvrer en ce sens. Ainsi, le réseau des banques publiques comprenait
1083 agences à fin 2011 et celui des banques privées et établissements financiers en comptait 343
__________________________________________________
C-B., « Actualité selon la banque d’Algérie », Article du Soir d’Algérie, N°6826, Le 24/03/2013, P.06.
- 90 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
agences. Certes, le rapport démontre que la sphère bancaire privée reste encore bridée dans son
expansion, certes, pour des raisons endogènes liées à des questions de stratégie commerciale
notamment,
amment, mais aussi pour des contraintes relev
relevant
ant de la responsabilité des pouvoirs publics, cela
même si l’on réfute clairement, au niveau de la Banque d’Algérie, toute hostilité au développement
des banques privées. Comme ce rapport reste imprécis sur la capacité de l’Algérie à booster la
bancarisation,
ion, avec un ratio, en 2011, d’un guichet bancaire pour 25 700 habitants, soit 2,6 comptes
bancaires par personne en âge de travailler.
En 2012, les 20 banques de la place ont accordé près de 4 300 milliards de DA de crédits à
l’économie, en hausse de 15,3 % par rapport à 2011, voire de 17 % en intégrant les créances non
conjoncture de la BA. Sur l’ensemble de ces crédits, dont
performantes, selon la dernière note de conjonctur
près de la moitié était à long terme, 2 249 mds de DA ont été destinés aux entreprises privées, soit
52,33% dess crédits, dont 295,5 mds de DA ont été alloués aux ménages (6,88 %). La part du secteur
public a été de 47,66 % en 2012 avec plus de 2 048 mds de DA de crédits alors que celle des
administrations locales a été infime avec 442 000 DA de crédits (0,01 %).
- 91 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
Précisons dans ce contexte que le capital minimum exigible pour la création de banques et de
succursales de banques a été relevé en 2008 à 10 milliards de dinars contre 2,5 milliards de dinars
auparavant. Quant au capital minimum exigible pour le lancement d’un établissement financier, il
avait été également porté de 500 millions de dinars à 3,5 milliards de dinars.
L’enquête s’est déroulée sur trois mois au niveau de la wilaya de Béjaia. Elle était concentrée sur
l’ensemble du réseau bancaire de la région (banques publiques et banques étrangères) et comporte
des interrogations de natures différentes. En fait, nous avons considérée une population de 10
agences des différentes banques. A travers cet échantillon, notre souhait est d’avoir le maximum
d’information concernant l’utilisation des techniques marketings, l’intégration de cette fonction et
son poids au niveau ces banques.
Les opérations de distribution et de récupération des questionnaires ont duré presque deux
semaines .A chaque fois qu’on remet un questionnaire au responsable d’une agence, on pose de 8 à
10 questions aux employés de la même agence. Les questionnaires ont été récupérés ultérieurement.
Dans ce sens, tous les questionnaires ont été récupérés. Ce qui indique que l’on peut prévoir un taux
de non-réponse de l’ordre de 0%.
A travers cette distribution, l’enquête à couvert différente banques publiques et privées. Il serait
bon de noter ici, que seulement un seul questionnaire n’a pas fait l’objet d’une réponse intégrale à
l’ensemble des questions soulevées (soit un nombre de 1 questionnaire sur les 10 récupérés). Chose
qui s’explique par la réticence du responsable de cette banque de répondre à quelques questions
qu’il juge relevant du «secret professionnel», d’une part, et par le fait que certains concepts utilisés
paraissent floues pour lui, ce qui l’a incité à fuir à la question, d’autre part.
- 92 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
Le premier groupe de questions comporte des interrogations sur l’état d’esprit marketing et le
degré de l’intégration de la fonction marketing au sein des banques en Algérie et ce, à travers
l’échantillon de banques choisi (questions 1 à 7). Il traduit la situation générale de la fonction
marketing ainsi que la place accordée au client au sein de ces banques.
Le deuxième groupe transpose la démarche marketing au sein des banques questionnées (8 à 20).
Ainsi, et pour mieux comprendre la logique de la collecte d’information, les études du marché
bancaire et l’état de l’application des différentes variables marketing (Produit, Prix, Promotion,
Distribution) et enfin le contrôle de cette activité par les banques.
Enfin, le quatrième groupe consiste à repérer la volonté des dirigeants à fournir des efforts pour
l’amélioration de la qualité des services (questions 23 à 27). A travers ces différentes questions,
nous aurons l’occasion d’avoir une idée sur l’importance attribuée à la politique de l’amélioration
de la qualité des services offerts par ces banques.
Après avoir rappelé les principales lignes de notre méthodologie d’approche ainsi que les
conditions générales dans lesquelles est déroulée notre recherche, nous allons procéder dans ce qui
suit, au traitement et à l’analyse des données recueillies par le questionnaire. Pour entreprendre cette
phase, nous avons procédé manuellement. Les informations nous ont servi de base à notre recherche
sur les banques de notre échantillon. Le tableau (04) ci-dessous nous montre les variables étudiées,
leur mesure et leur traitement approprié.
- 93 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
La démarche marketing
La mise en place des (13 à 15)
stratégies marketing :
-Segmentation
-Ciblage
-Positionnement
Ainsi, et comme nous l’avons avancé plus haut, l’analyse des résultats de l’enquête seront
regroupés en trois points essentiels : L’état d’esprit et le degré de l’intégration du marketing au sein
de la banques en Algérie, la démarche marketing et pour mieux la cerner on va évauer l’état des
lieux de la relation banque/client au sein de ces banques et enfin, La qualité des services bancaires.
Le marketing bancaire quant à lui, renvoi à l’ensemble des actions entreprises par l’institution
bancaire en vue de satisfaire les besoins de leur clientèle. Il constitue un élément original du
marketing en général et bien que la philosophie et les objectifs soient identiques, la démarche et les
méthodes sont différentes. Ainsi, les méthodes du marketing des entreprises industrielles et
commerciales serviront souvent d'exemple ou de références, mais la spécificité des produits
bancaires implique la recherche de méthodes originales.
- 94 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
3-2-1-1) L’état
’état d’esprit marketing :
état d’esprit marketing est instauré au sein des banques enquêtées, nous
En vue de savoir si l’état
avons jugé important dans un premier temps de connaitre le degré de connaissance de cette
discipline par les répondants.
Question 1 : Avez-vous
vous déjà entendu du marketing ?
Tableau 06 : Le degré de connaissance du concept marketing par les répondants
Effectif Pourcentage
Oui 10 100%
Non 00 0%
Total 10 100%
Source : Notre enquête, Mai 2013.
% 54
L’ensemble des banques de notre échantil lon ont répondu positivement, ce qui indique que le
échantillon
concept marketing n’est pas flou aux responsables de
des banques.
- 95 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
3658:'4:+
5/49/3658:'4:+
!'9*;:5;:
/3658:'4+
Dans un dernier temps, nous avons demandé aux répondants de nous situer l’importance
accordée au client et sa satisfaction par leurs banques,, la majorité des banques questionnées, soit
Très importante) et pour le reste, soit 20% ont répondu (Importante)
80% ont répondu (Très (Importante et aucune
banque n’a nié l’importance du cl
client ainsi que sa satisfaction.
D’après le schéma précédent, la majorité des banques enquêtées voit une importance du client et
sa satisfaction par leurs banques est incontournable, cela peut être expliqué par la concurrence
accrue qu’a connu le marché bancaire Algérien ces dernières années notamment avec l’implantation
de nouvelles banques étrangères ce qui pousse toutes les banques à mieux satisfaire les clients en vu
de conserver ou de gagner des parts de marché.
_______________________________________
(1) Dans ce contexte, la direction du marketing agit pour le compte de la banque tout en assurant des fonctions de conseil et de
proposition des actions commerciales. Elle n’a en effet, aucun pouvoir de décision, mais par son rôle, elle être influente auprès des
centres de décision.
- 96 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
Question 4 : Avez-vous
vouss un service marketing au sein de votre banque ?
;/ 54
Source : Notre enquête, Mai 2013.
D’après les résultats obtenus,, toutes les banques interrogées (100%), tout en étant conscient du
rôle du marketing en matière de renforcement de leur efficacité, déclarent avoir disposé d’une
structure marketing au niveau
iveau des directions générales de leur réseau d’exploitation. Il s’agit alors,
pour l’ensemble des banques algériennes, d’une incorporation hiérarchique de la fonction
marketing.
Tableau 09 : Durée d’existence d’une structure marketing dans les banques étudiées
Effectif Pourcentage
Moins d’une année 00 00%
Depuis 1 à 4 années 01 10%
Depuis 5 à 8 années 03 30%
Plus de 8 années 06 60%
Total 10 100%
Source : Notre enquête, Mai 2013.
Schéma 14 : Durée d’existence d’une structure marketing dans les banques étudiées
5/49*;4+'44A+
+6;/9 > '44A+9
+6;/9>'44A+9
!;9*+'44A+9
- 97 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
Selon la plupart des banquiers interrogés (90 % des banques questionnées) affirment que les
structures marketing de leur réseau d’exploitation sont dotées de moyens et techniques efficaces et
d’un personnel qualifié en matière de marketing. 60% des banques
nques ont créé leur structure marketing
depuis plus de 8 ans. Dans ce cadre, il reste à noter que les structures marketing ne sont introduites
dans les banques en Algérie, notamment
amment publiques, que suite à la promulgation de la loi relative à la
monnaie et au crédit du 14 avril 1990 qui vient pour mettre en place de nouvelles règles pour le
fonctionnement du marché bancaire et dans lequel la concurrence interbancaires est son mot
d’ordre.
D’après les résultats obtenus, la majorité des banques questionnées a déclaré que cette fonction
est prise en charge par des directeurs commerciaux, soit 60%% des banques questionnées alors que le
reste (soit 40% des banques questionnées
questionnées) a indiqué la prise en charge de cette fonction par un
responsable marketing.
- 98 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
Schéma 16 : Le nombre
bre de person
personnes affectées à cette fonction
!2;9*+
Source : Notre enquête, Mai 2013.
Le nombre de personnes affectées à cette fonction est plus de 7 dans toute les banques
questionnées,
stionnées, ce qui montre l’importance accordée à cette fonction par ces banques ainsi que le
souci accordé aux clients,, d’après les responsables de banques, leurs structures marketing sont
dotées d’un personnel bien formé dans ce domaine.
- 99 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
« L’analyse marketing est la méthode d’étude de la clientèle actuelle ou potentielle d’une entreprise
afin de connaître les besoins pour mieux y répondre »1
La mise en œuvre d’une telle analyse nécessite au préalable une information fiable et précise.
Compte tenu de l’efficacité de la politique marketing dans la distribution des produits de la banque
basée sur la pertinence de la transmission de l’information à la clientèle, nous avons jugé important
d’établir une série de questions sur le sujet et ce, afin de connaître le degré de la mise en place des
stratégie marketing ,ainsi, nous verrons par la suite le degré de l’utilisation des outils marketing
dans la transmission de l’information et la distribution des produits bancaires au niveau des banques
de notre échantillon.
;/ 54
Source : Notre enquête, Mai 2013.
______________________________________
_____________________________________
1998, P.50.
(1) CAUDAMIN G. et MONTIER J.,« Banques et marchés financiers », Edition ECONOMICA. Paris, 1998
- 100 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
Question 09 : Existe-il
il un système d’information marketing au sein de votre banque ?
Tableau 14 : L’existence d’un système d’information marketing au niveau des banques
Effectif Pourcentage
Oui 10 100%
Non 00 00%
Total 10 100%
Source : Notre enquête, Mai 2013.
;/ 54
Source : Notre enquête, Mai 2013.
L’une des façons dont on pourrait profiter de cette masse d’informations existantes, serait
l’implantation d’un système de fichier commercial centralisé. Ce fichier central, regroupant et
fusionnant les fichiers des différents services proposés par la banque et ceux des différentes agences
est décisif. Dans le cadre de notre étude, nous avons questionné les dirigeants de banques sur
l’existence de ce système aux seins de leurs banques, tous ont répondu positivement tout en
affirmant que c’est à partir de ce fichier que la gestion, l’évaluation des rentabilités, les prévisions
commerciales sont élaborées.
- 101 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
- 102 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
En vue de savoir si les banques enquêtées sont contraintes d’atteindre certains objectifs dans le
cadre de l’exercice de leurs fonctions, l’ensemble des banques es de notre échantillon ont répondu
affirmativement. Le principal objectif visé par ces banques
es est de rentabiliser leurs capitaux investis
(90% des réponses), tout en recherchant une satisfaction optimale de leur clientèle (70%), et cela
dans l’objectif
tif de sauvegarder leur place au sein d'un environnement, de plus en plus, concurrentiel
ainsi que de mettre en place une politique d’offre adéquate afin de gagner plus de parts de marché.
;/ 54
Source : Notre enquête, Mai 2013.
Dans l’objectif de savoir si les banques en Algérie font appellent aux études du marché, nous
avons interrogé les banquiers sur l’exercice de ces études au niveau de leurs banques, nous avons
relevé que tous ces dernierss ont répondu positivement, tout en indiquant avoir fait des études sur le
marché bancaire, ces dernières porte
portent essentiellement sur les exigences et les besoins des clients,
l’état de la concurrence actuelle ou potentielle, l’actualité de la jurisprudence et la distribution des
produits dans d’autres cas.
- 103 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
4:+84+ =:+84+ +9*+;=
Source : Notre enquête, Mai 2013.
D’après les réponses qu’on a obtenues, ces études se font en permanence, cela se fait dans la plus
part des cas par des sources internes et externes (60% des banques enquêtées) alors que 40%
affirme que ce sont des études qui se font exclusivement en interne.
En ce qui concerne les études du comportement de la clientèle, 60% des banques enquêtées ont
répondu positivement et affirment que ce sont des études qui ont pour objectif de mieux connaître
leurs clients ainsi que l’évolution de leurs besoins, cela pour mieux les servir et par voie de
conséquence les fidéliser.
- 104 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
des clients, et permet à la banque de définir une stratégie sur certains créneaux. Un préalable
essentiel est de posséder
séder un système d’information performant, et des bases de données complètes.
Dans le contexte de notre étude, la segmentation est définie, par rapport à un ou plusieurs
critères (géographiques, socio-économiques,
économiques, psychologiques, psycho
psycho-graphiques, situationnels,…),
comme étant une opération qui consiste à diviser le marché et les cclients, par nature hétérogène, en
sous groupes d’individus et d’entreprises, homogènes et distincts, et ayant des caractéristiques et
des comportements communs.
Question 13 : Distinguez-vouss dans votre marché des groupes de clients selon des critères
bien définis ?
Tableau 20 : L’existence d’une stratégie de segmentation dans les banques
Effectif Pourcentage
Oui 08 80 %
Non 02 20 %
Total 10 100 %
Au delà des critères et des caractéristiques relatifs aux techniques de segmentation marketing, le
stionnaire d’enquête proposé aux responsables de banques, tente de relever quelques aspects de
questionnaire
recours des banques en Algérie à la segmentation clientèle. Ainsi, et conformément aux résultats de
re exploration, l’analyse portait essentiellement sur une distinction des clients entre une clientèle
notre
des particuliers et une clientèle des entreprises et pour lesquelles nous avons eu recours aux critères
d’âge, de fonction, de salaire et de situation familiale pour le premier sous
sous-ensemble et aux critères
de secteur d’activité, de taille de l’ entreprise, du chiffre d’affaire et l’autofinancement pour le
l’entreprise,
second sous-ensemble
ensemble (les entreprises).
- 105 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
A partir des réponses obtenues, nous constatons que la plus part des banques interrogées
soulignent que les critères les plus utilisés dans la segmentation des clients particuliers est le critère
de fonction (étudiant, retraité, fonctionnaire, cadre
cadre…)
…) avec un taux de réponse de 60%. Les critères
du salaire et de l’âge viennent ensuite avec des ttaux
aux de réponses respectifs de 40% et de 50%. Le
recours à ces trois types de critères s’est expliqué par ailleurs, au fait que l’octroi d’un crédit doit
passer nécessairement par l’étude des disponibilités financières et de la capacité du remboursement
iers. Le critère de situation familiale n’est évoqué que de 20%.
des clients particuliers. 20
De même, la quasi-totalité
totalité des banques segmentent leur clientèle entreprises par rapport au
50% des réponses. Les
critère de secteur d’appartenance avec 70% des cas, de taille avec un taux de 50
critères sont aussi importants, selon les banquiers, parce qu’ils sont des éléments essentiels pour
l’étude de la solvabilité et de la capacité de remboursement dans le de demande de crédits. Le
chiffre d’affaire réalisé, quant à lui, n’est souligné qu’àà hauteur de 30%. Ce dernier ne reflète pas
vraiment la situation financière d’une entreprise
entreprise.
3-2-2-3-2)
2) Le ciblage :
Nous avons également interrogé les responsables de banques de notre échantillon sur l’évaluation
et le choix des segments spécifiques de clients auxquels ils s’adressent par une offre adaptée.
- 106 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
;/ 54
Source : Notre enquête, Mai 2013.
D’après les réponses qu’on a obtenu, 80% 0% des banques ont répondu positivement tout en
indiquant que le choix du/des segments dépond à la fois du potentiel de la banque et la ren
rentabilité
du segment,
egment, alors que 20%
0% des banques ont répondu négativement, ces dernière ont indiqué qu’elles
procèdent généralement par des produi
produits standardisés.
- 107 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
Selon les réponses de nos répondants, toutes les banques pense à donner une image différente de
leurs banques dans l’esprit du consommateur par rapport à la concurrence.
;/ 54
Source : Notre enquête, Mai 2013.
En terme de réalisation de cette image, la majorité des cas (soit 60%) indique que la réalisation
de ce travail reste inaccomplie, alors que 40% des cas ont affirmé qu’ils ont réalisé ce travail en
inculquant aux consommateurs de leurs faire confiance et dans d’autres cas d’envisager d’eux une
porte d’avenir.
3-2-2-4) L’application des variables marketing mix : Les techniques du marketing marketing-mix sont
définies dans notre questionnaire comme étant l’ensemble des actions entremises par la banque en
vue de parvenir aux objectifs assignés dans sa stratégie, de capter ses clients potentiels et de leur
proposer des produits en adéquation avec leurs besoins et attentes. Dans ce contexte, quatre types de
techniques ont été choisies dans notre enquête: la politique de produit, la politique de prix, la
politique
olitique de communication et la politique de distribution. A chaque objectif, comme le souligne M.
aspects. 1
Zollinger, doitt être associé une combinaison optimale de ces différents aspects
______________________________________________________
(1) ZOLLINGER M., « Marketing et stratégie de la banque », 4éme édition. D
DUNOB,, Paris, 2004, P.117.
- 108 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
Politique de communication:
Politique de produit : offre de actions pour se faire connaitre
produits proportionnellement et apprécier les produits
aux besoins de la clientèle. proposés. Elle concerne
Elle concerne la création de l’ensemble des techniques
nouveaux produits et mises en place pour informer
l’entretien des produits la clientèle.
existants.
Composantes
du marketing
Politique des prix : fixation mix de la banque Politique de distribution :
du prix du produit bancaire. adapter les circuits de
Elle concerne la fixation du commercialisation aux
prix et les différentes préférences des clients. Elle
approches de tarification des concerne la création de
produits bancaires. nouveaux réseaux et de
l’extension de ceux déjà
existants.
S’inscrivant dans cette logique d’analyse et pour mieux comprendre l’action marketing de la
banque en vue de répondre aux besoins, sans cesse croissant, de sa clientèle, nous nous sommes
intéressés, dans cette partie, à l’analyse de la place et du rôle des quatre composantes du marketing
mix au sein des banques algériennes.
- 109 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
Schéma 31 : L’adoption
’adoption d’une politique produit par les banques
;/ 54
Source : Notre enquête, Mai 2013.
Dans l’objectif de savoir si les banques en Algérie adoptent des politiques spécifiques de leurs
produits, ainsi que les stratégies à appliquer pour la définition de ces derniers
derniers, des questions ont été
soulevées dans le questionnaire. Dans ce sens, toutes les banques de notre échantillon ont répondu
positivement.
Relativement
elativement à la question des nouveaux produits proposés sur le marché bancaire et pour
laquelle nous avons sélectionné quelques produits nouvellement introduit sur le marché bancaire
algérien, la totalité des banques
es (100%) ont introduit la carte de retrait en vue de permettre à ses
clients de retirer des espèces auprès des DAB tout au long de la journée et auprès de l’ensemble du
réseau interbancaire. A côté de la carte de retrait, le leasing en tant que nouveau produit de la
banque et intégrer pour fidéliser davantage sa clientèle, est évoqué à hauteur de 50%.
/<+89/,/+82+9685*;/:9685659A9-'33+*+685*;/:9 ,,8+*+685*;/:9'*'6:A9>).'7;+)2/+4:
,,8+*+6')1'-++49+3(2+*+685*;/:9 ,,8+*+685*;/:99:'4*'8*/9A965;8).'7;+9+-3+4:
;:8+9
- 110 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
Dans le cadre de l’élaboration de leur stratégie marketing fondée sur le produit, 60% des
banques interrogées optent pour une politique de diversification des produits qu’elles proposent
(gamme de produits), et cela dans l’objectif de maintenir leur place au sein d’un marché caractérisé
par une concurrence intense. Le recours aaux ux politiques d’offres adaptées à chaque client est
souligné en seconde position avec un taux de 40%. Tendis que les autres politiques proposées (offre
de package et offre standardisée) n’ont pas fait réellement l’objet d’adoption en raison des
difficultés rencontrées vue la complexité de l’opération.
% 54
Selon les résultats obtenus, toutes les banques de notre échantillon déclarent avoir fait recours à
des stratégies spécifiques pour l’écoulement de leurs produits .Ainsi, et pour optimiser le degré de
satisfaction de sa clientèle, les réseaux de distri
distribution
ion de la banque doivent tenir compte des
différents segments de clients. A cet effet, plusieurs types de réseaux sont à la disposition de la
banque : agence bancaire, automates bancaires, site internet, téléphonie bancaire.
- 111 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
Conscients de l’avantage concurrentiel durable que peut procurer le choix d’un canal de
commercialisation de leurs produits et services, les cadres-dirigeants des banques figurants dans
notre questionnaire avouent leur recours aux différents canaux en même temps.
Tableau 28 : Les canaux de distribution adoptés par les banques de notre échantillon
Effectif Pourcentage
Agence bancaire 10 100 %
(DAB) Distributeur automatique de billets 10 100 %
(GAB) Guichets automatiques de billets 06 60 %
(TPV) Terminaux points de vente 03 30 %
Téléphonie bancaire 02 20 %
Autre 00 0%
Source : Notre enquête, Mai 2013.
- 112 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
Elle permet en fait, par le biais de sa proximité physique, de mieux comprendre les
comportements et les attentes
tes de sa clientèle du fait de son contact direct avec son personnel .
Les automates bancaires que nous avons limités dans notre cas, aux distributeurs automatiques
de billets (DAB), guichets automatiques de billets (GAB) et les terminaux point de ve vente (TPV), qui
sont les nouveautés du système bancaire algérien, sont également évoqué comme canaux de
distribution à hauteur de 100%
0% pour les DAB, 60% pour les GAB et 30% pour les TPV. Ces trois
automates, selon les questionnés, permettent au personnel de laa banque de se libérer de certains
clients et par là, de maximiser la satisfaction de sa clientèle qui est en contact direct avec lla banque.
3-2-2-4-3) La politique prix : Tenant compte de l’impact des prix sur le comportement des
consommateurs de produits et services de la banque, les stratégies de développement commercial de
cette dernière doivent intégrer la politique de prix comme une variable stratégique dans son action
de fidélisation
ion clientèle. Cette politique de détermination des prix doit être élaborée aussi bien par
rapport à la cohérence des objectifs de la banque qu’aux prix exercés par les autres banques
concurrentes. Or, contrairement aux politiques de prix des entreprises iindustrielles, la politique de
prix n’est pas aussi importante pour l’entreprise bancaire du fait les liens existants entre la politique
- 113 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
monétaire des pouvoirs publics et les tarifs pratiqués. Le prix de certains produits sont fixés par la
banque centrale, alors que d’autres sont fixés suite à entente collective entre les différentes banques.
Question 18 : Adoptez-vouss une politique de rémunération des produits et services de votre
banque ?
Tableau 29 : L’adoption d’une politique prix par les banques
Effectif Pourcentage
Oui 04 40 %
Non 06 60 %
Total 10 100 %
Source : Notre enquête, Mai 2013.
Schéma 36 : L’adoption
adoption d’une politique prix par les banques
;/
54
Selon les réponses obtenues à partir de l’analyse du terrain, 60% des banques enquêtées avouent
que leur banque se trouve dans plusieurs cas, incapable de fixer elleelle-même le taux d’intérêt de son
produit en raison de leur administration de la part des autorités monétaires. Ceci peut être expliqué
aussi par le fait que la banque cen
centrale
trale impose un taux d’intérêt référentiel à ne pas dépasser.
- 114 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
% 54
- 115 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
D’après ces résultats, toutes les banques font recours aux moyens de communication, d’après les
banquiers, cette pratique à pour objectif de renforcer l’action commerciale de leurs banques d’une
part et de gagner la confiance des clients d’autre part. D’après eux, cette communication peut être
destinée à l’environnement interne (le personnel) comme elle peut être orientée vers l’externe (les
consommateurs).
- 116 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
La communication externe qui à pour objectif de donner une image de marque à un produit peu
différencié techniquement des autres offreurs, elle vise à favoriser le développement des ventes.
Dans cette optique, plusieurs moyens de communication sont utilisés par la banque.
Selon cette approche, le tableau précédent, nous montre clairement que toutes les banques
utilisent des compagnes d'information qui se traduisent par des affiches, dépliants, guides et
prospectus (publicité sur le lieu de vente), sensibilisant ainsi, le public sur les facilités et avantages
des produits qu’elles offrent. D’autres moyens de communication, entrepris pour mieux informer la
clientèle à l’exemple des Calendriers, agendas et stylos ou encore l’internet sont aussi d’une grande
importance dans les stratégies de la banqu
banque.
e. En troisième lieu, les medias (la presse écrite, la
télévision et la radio) sont également cités comme des moyens de communication efficaces pour
influencer le consommateur. Enfin, en tant que moyen de promotion des produits bancaires, nous
constatons queue la part du sponsoring par rapport aux moyens externes est faible (40%).
Schéma 40 : L’existence d’une activité de contrôle de la fonction marketing dans les banques
;/
54
- 117 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
3-2-2-6) La gestion
stion de la relation client dans la banque
Etant donné que l’aspect financier est en jeu, la relation entre la banque et son client est une
relation de service particulière et unique. En plus des caractéristiques principales, la relation
bancaire se distingue par le fait de sa fonction de recherche de la matière première (dépôts) d’une
part, et à la nature de sa clientèle qui est à la fois offreur et demandeur de ressources. C’est il est
inévitable de concéder une importance particulière aau u client et à la dimension relationnelle dans
l’industrie bancaire. Le marketing relationnel entre justement dans cette aptitude de
personnalisation de la relation clientèle. Cette relation est consolidée davantage par l’apparition des
NTIC et par là, de l’essor
’essor de l’E-marketing.
;/ 54
Source : Notre enquête, Mai 2013.
Il ne s’agit pas seulement d’étudier l’environnement externe dans lequel intervient la banque,
e/client et ce, en vue de mettre en exergue les
mais de s’intéresser de plus près à la relation banque/client
différents facteurs qui agissent sur cette relation. Dans ce sens, nous avons procédé à interroger les
banquiers sur la possession de bases de données sur leurs clients, toute les réponses sont positives et
d’après les banquiers la collecte de ces informations se fait dans la majorité des cas grâce à
l’historique des
es transactions faites avec les clients (70%) et par contacte directe (30%).
Question 22 : Cherchez-vouss à entretenir des relations d’intimité avec certains de vos clients?
Tableau 36 : L’adoption de programmes de fidélisation par les banques
Effectif Pourcentage
Oui 05 50 %
Non 05 50 %
Total 10 100 %
Source : Notre enquête, Mai 2013.
- 118 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
54
Enn ce qui concerne la volonté des dirigeants de ces banques à entretenir des relations d’intimité
avec certains de leurs clients, nous avons constaté que 50% 0% des banques adoptent des programmes
de fidélisation tout en indiquant que cela se fait avec les clients les plus rentables ((40% des cas) et
dans d’autres cas avec les plus anciens en leurs permettant de bénéficier de quelques gratuités ou
sé et pour la moitie restante, cela ne constitue pas une priorité pour elle.
bien d’un service personnalisé
La conception d’une bonne qualité de service offert aux clients demeure un facteur déterminant
pour la résistance de la banque et le ralliement d’autres segments de clientèle. Cette dernière
(qualité de service) est placée au cœur même de l’activité d’intermédiation jouée par la banque.
% 54
Pour ce qui est des stratégies de l’amélioration de la qualité du service offert, toutes les banques
déclarent avoir une stratégie pour sa bonification. Ces stratégies seront axées essentiellement sur la
- 119 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
qualité
lité de l’accueil et de la rapidité de l’exécutio
l’exécutionn des opérations bancaires. Certains des répondants
insistent sur certains facteurs qu’ils considèrent indispensables dans leur leurs stratégies, tels que le
développement de l’esprit de communication en interne ainsi que de prendre en considération,
d’une part la satisfaction du personnel et d’autre part la satisfaction de la clientèle.
clientèle
D’après les réponses qu’on a obtenues,, 90% des banques questionnées déclarent avoir fait des
études sur la satisfaction de leurs clientèles toute en indiquant que cette tâche est confiée aux
chargés de clientèle.
Question 25 : Faites-vous des efforts pour améliorer la qualité des services de votre banque ?
Tableau 39 : La mesure de la satisfaction du personnel de la banque
Effectif Pourcentage
Oui 03 30 %
Non 07 70 %
Total 10 100 %
Source : Notre enquête, Mai 2013.
- 120 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
54
Pour ce qui est de la mesure de la satisfaction du personnel, 30% seulement des banques
déclarent avoir fait des études dans ce sens tout en indiquant que cela ce fait généralement par le
biais d’un questionnaire et dans d’autre cas par entretiens individuels.
Question 26 : Faites-vous
vous des efforts pour assurer la bonne interaction entre le client, le
personnel en contact et l’environnement
ronnement matériel de votre banque ?
Le concept de servuction est très simple dans son principe : « la servuction est l'organisation des
moyens matériels et humains nécessaires à la prestation de service. »1
On doit donc distinguer dans la prestation de service, d'une part le produit lui lui-même qui est
proposé aux clients,, et d'autre part la servuction qui concerne le système d'organisation du service.
service
Tableau 40 : La mise en place de stratégies pour assurer la bonne interaction entre les élé
éléments de
servuction :
Effectif Pourcentage
Oui 10 100 %
Non 00 0%
Total 10 100%
Source : Notre enquête, Mai 2013.
Schéma 46 : La mise en place de stratégies pour assurer la bonne interaction entre les éléments de
servuction :
;/ 54
Source : Notre enquête, Mai 2013.
- 121 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
Dans ce sens nous avons interrogé les responsables de banques sur les efforts qu’ils fournissent
afin d’assurer une bonne interaction entre ces éléments. D’après les réponses qu’on a obtenu, toute
les banques ont répondu positivement tout en insistent sur la bonne formation de l’élément humain
ainsi que l’amélioration de l’élément matériel qui, pour eux, lui sert de support.
Question 27 : Faites-vous
vous des études pour définir la capacité de servuction de votre banque ?
Tableau 41 : La mesure
re de la capacité de servuction de la banque
Effectif Pourcentage
Oui 03 30 %
Non 07 70 %
Total 10 100 %
Source : Notre enquête, Mai 2013.
54
Tout le monde s’accorde à dire que le client est aujourd’hui au cœur de la réussite de l’entreprise
bancaire. Il ne s’agit pas uniquement de l’attirer mais surtout de le garder et de le fidéliser sur le
long terme. Un client fidèle est celui qui est mieux servi par sa banque. C’est pourquoi la gestion de
la qualité des services qu’elle offr
offree est indispensable pour la pérennité de la banque d’autant plus
que cette dernière évolue dans un contexte de concurrence rude et sans merci. C’est justement dans
ce sens que la banque doit revoir ses stratégies et de lless focaliser sur le client qui est ssa raison
d’existence.
Nous nous sommes interrogés dans cette enquête sur le degré de l’instauration de l’état d’esprit
marketing et l’intégration de cette fonction au sein des banques en Algérie, l’intégration des actions
marketing et de leur effet sur l’amélioration de la quali
qualité
té des services offerts par ces banques. Pour
y aboutir, et compte tenu de la nature qualitative des objectifs assignés dès le départ, nous avons
optéé pour une approche méthodologique de type exploratoire et déductive et ce, à travers une étude
par questionnaire d’un échantillon de banques choisi de l’espace bancaire de la wilaya de Béjaia
que nous avons utilisé comme intermédiaires avec les directions générales de leurs réseaux
réseaux, le choix
- 122 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
Les premiers résultats nous arborent une connaissance fortement significative du concept
marketing par les banquiers et d’après les résultats qu’on a obtenus, toutes les réponses convergent
vers le client et sa satisfaction par les banques tout en insistant sur son importance et l’importance
de sa satisfaction par ces dernières, ce qui nous indique que l’état d’esprit marketing est instauré
au sein des banques étudiées, chose qui se justifie également par l’intégration de cette fonction par
toutes les banques de notre échantillon, ce qui nous amène à confirmer les deux premières
hypothèse. .
Certains éléments indispensables pour le bon fonctionnement de la banque, ne sont pas encore
développés au sein des banques considérées. Cela se justifie surtout par l’insuffisance du réseau
d’agences, l’étroitesse de leurs locaux et leur éloignement géographique par rapport à certaines
régions, l’incorporation de ces dernières est réduit à sa composante publicitaire qui est développée
d’une manière aléatoire et «anarchique». Ce résultat peut être expliqué par le fait que le recours à
l’intégration hiérarchique dans laquelle toutes les actions marketing sont centralisées au niveau de
la direction générale de la banque ce qui a amplifié l’écart entre la réalité du terrain telle qu’est
observée par l’agence bancaire et les objectifs marketings tels qu’ils sont définis par la centrale.
Les lourdeurs dans le traitement de certaines opérations bancaires. Absence d’une politique de
produit fondée sur l’analyse des besoins de leur clientèle. La non diversification des canaux de
distribution qui restent encore limités aux deux canaux : l’agence bancaire et le DAB et
conformément à notre analyse du terrain, nous avons soulevé une faible intégration des technologies
dans le fonctionnement des entreprises bancaires de notre échantillon et ce malgré les efforts fournis
en la matière, les banques restent encore très loin de ce qui se passe dans le monde actuel. Chose
qui est largement expliquée par la faible utilisation des nouveaux canaux de distribution tel que les
GAB, TPV et l’internet, l’automatisation des instruments de paiement et de l’état de
l’informatisation de ces banques.
Nous avons également constaté une absence d’une véritable communication en interne, la
motivation du personnel est incontournable vu qu’il est le plus proche aux clients, ce qui veux dire
que la satisfaction de ces dernier dépond largement de la satisfaction du personnel en contact direct
avec eux, chose qui se justifie également par l’absence de la mesure de la satisfaction du personnel
dans la majorité des banques de notre échantillon (soit 70%). En fin, nous avons constaté une
absence d’une activité de contrôle de la pratique marketing au sein de la majorité des banques
étudiées, seulement 40% déclarent avoir fait des études dans ce sens, chose qui explique l’absence
d’une véritable pratique du marketing dans ces banques.
La relation des banquiers avec leur clientèle est toujours entachée d’une certaine méfiance qui
entrave encore le développement d’une relation à long terme, voir que la quasi-totalité des banques
de notre échantillon ne voit pas une importance de cette relation. L’absence d’un personnel de
réception et d’accueil qualifié et capable de prendre en considération les attentes de la clientèle et
d’étendre la relation avec eux au delà du simple fait de la transaction, ce, malgré la réorganisation
du fonctionnement de certaines banques qui ont adopté récemment des organigrammes de type
- 123 -
CHAPITRE III : La pratique marketing au sein des banques en Algérie
Back-office et Front-office. D’après ces résultats, la troisième hypothèse de notre étude est
infirmée.
Enfin, et au-delà des résultats obtenus, l’amélioration de la qualité des services bancaires est
aujourd’hui un véritable challenge pour les entreprises bancaires en Algérie. Sa concrétisation est
déterminante pour sa réussite. Cette nécessité est approuvée davantage par les perspectives du
développement du marché bancaire qui est exposé, sur le moyen et le long terme, à une concurrence
poussée davantage, notamment avec le développement sans cesse croissant du rôle des banques
étrangères en Algérie.
- 124 -
Conclusion générale :
Le marché bancaire évolue, les différents acteurs du secteur déploient tous les moyens pour
conquérir de nouvelles parts de marché et fidéliser leur clientèle, la concurrence est de plus en plus
rude. Cela fait des années que le secteur bancaire Algérien s’est déployé pour s’organiser face à une
clientèle de plus en plus consciente de ses besoins.
Les transformations qu'a connues ce dernier ont renforcé l'économie nationale, cette dernière
subit une multitude de changement dû aux nouvelles techniques du marketing, c'est l'état d'une
transition d'une ancienne économie vers une nouvelle économie.
Les banques Algériennes donc se doivent conserver la plupart des savoirs et des compétences
qui firent leur réussite dans le passé. Mais si elles aspirent à se développer et à prospérer dans
l'économie d'aujourd'hui, elles vont devoir développer de nouvelles compréhensions majeures et de
nouvelles compétences importantes. Elles doivent fondamentalement repenser et réviser leurs
stratégies de banque, en les alignant sur leurs stratégies marketing, puis elles devront repenser le
rôle du marketing comme étant au centre de leur stratégie des banques.
Afin d'améliorer le système et les services des banques en Algérie, nous soumettons à l'examen
une série d'axes d'efforts à entreprendre pour contribuer de façon appropriée au développement de
l’activité marketing par ces dernières. Ces axes d’efforts concernent :
Le renforcement des compagnes publicitaires à travers les grands médias (radio, TV, affichage,
…) visant à faire connaître les produits de ces banques et rassurer les clients.
L’utilisation du marketing direct qui permet un contact sans intermédiaire avec la clientèle.
L’introduction d’un SIM (Système d’Information Marketing) qui constitue une base de réflexion
pour la création d'un nombre accru de produits et services commerciaux tant auprès de la
clientèle des particuliers que celle des entreprises.
Bibliographie
OUVRAGES:
BADOC M., « Rénover le marketing bancaire, Banque Stratégie », N°216, juin 2004.
BELISLE D., RICARD L., « L'impact du degré d'utilisation des technologies bancaires libre-
service sur la perception des jeunes consommateurs du niveau relationnel de leur banque»,
Actes du congrès international de l’AFM, vol.1, Lille France, mai 2002.
Berry L., « Relationship marketing of services- growing interest, emerging perspectives, Journal
of the Academy of Marketing Science», Vol. 23, N°4, 1995.
COUMAROS J. et LEUSSE P., « Les informations clients : un actif stratégique et tactique »,
Revue banque stratégie, N°216, Paris, juin 2004.
GARETS V., LAMARQUE E. et PLICHON V., « La relation entreprises-clients : de la fidélité
à la dépendance », Revue Française de Gestion, Vol 29, N° 144, Mai-juin 2003.
REICHFELD F. et SASSER W., «Zero defections: quality comes to services, Harvard Business
Review», N°68, 1990.
Journaux :
@ www.bank-of-algeriens.dz
AUTRES:
SCHLOSSER A., « La distribution bancaire aux particulières », Thèse Doctorat HEC, Paris,
1996.
Liste des tableaux et figures
Questionnaire
1- Oui
2- Non
Question n°2:
Quelle est la signification du marketing pour vous ?
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
Question n°3:
Quelle importance accordez-vous au client et sa satisfaction dans votre banque?
1- Très importante
2- Importante
3- Moins importante
4- Pas du tout importante
Question n°4:
Avez-vous un service marketing au sein de votre banque ?
1-Oui
2-Non
Si (oui), depuis quand ?
Question n°5 :
Qui prend en charge cette fonction?
Question n°6 :
Quel est le nombre de personnes affectées à cette fonction ?
1 2 3 4 5 6 7 +7
------------ ------------- ------------- ------------- ------------- ------------- ------------
Question n°7:
Quelle est la qualification des fonctionnaires de ce service (marketing)?
La démarche marketing :
Question n°8:
Procédez-vous à la collecte d’informations portant sur l’environnement de votre
banque?
1- Oui
2- Non
Question n°9:
Existe-il un système d’information marketing au sein de votre banque ?
1- Oui
2-Non
1- La concurrence
2- Les clients
3- Le marché bancaire
4-L’environnement interne de la banque
5-L’environnement technologique
6-Autres
Question n°10:
Fixez-vous des objectifs à atteindre ?
1- Oui
2- Non
Si (oui), Quel objectif souhaitez-vous atteindre ?
1- Meilleure rentabilité
2- Mieux satisfaire la clientèle
3- Gain de part de marché
4- Renforcement de l’action commerciale
Si (autre), précisez :
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………
Question n°11:
Effectuez-vous des études sur le marché bancaire?
1- Oui
2- Non
Question n°12:
Effectuez-vous des études sur le comportement de vos clients?
1- Oui
2- Non
Si (oui), pourquoi ?
Si (autre), précisez :
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………
Question n°13:
Distinguez-vous dans votre marché des groupes de clients selon des critères
bien définis ? (segmentation).
1- Oui
2- Non
Question n°14 :
Procédez-vous à l’évaluation et aux Choix des segments spécifiques de clients
auxquels vous vous adressez par une offre adaptée ? (ciblage)
1- Oui
2- Non
Si (oui), comment ?
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………… …
Question n°15 :
Avez-vous pensé de donner une image différente de votre banque dans l’esprit
du consommateur par rapport aux concurrents ?
1- Oui
2- Non
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………… ………………………………………..
1- Oui
2- Non
Si (oui), laquelle :
1-Diversifier les produits proposés (gamme de produits)
2-Offre de produits adaptés à chaque client
3-Offre de package (ensemble de produits)
4-Offre de produits standardisés (pour chaque segment)
5-Autres
Quels sont les nouveaux produits bancaires que vous avez lancé récemment ?
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
Question n°17 :
Suivez-vous une stratégie spécifique pour l’écoulement de vos produits bancaires ?
1- Oui
2- Non
1- Agence bancaire
2- Distributeurs automatiques de billets (DAB)
3- Guichets automatiques de billets (GAB)
4- Terminaux point de vente (TPV)
5- Téléphonie bancaire
6- Internet
Question n°18:
Adoptez-vous une politique de rémunération des produits et services de votre banque ?
1- Oui
2- Non
Si oui, laquelle :
1-Rémunération de chaque produit
2-Rémunération d’un package (ensemble de produits)
3-Offre de produits gratuits
4-Rémunération des produits selon l’ancienneté du client
5-Autres
Question n°19 :
Faites-vous recours aux moyens de communication ?
1- Oui
2- Non
Si (oui), pourquoi ?
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
………………………………………………………………………………………………………...
Interne :
1- Le journal interne
2- La revue de presse
3- Fonds documentaire
4- Autres
Question n°20:
Effectuez-vous un contrôle de l’activité marketing de votre banque ?
1-Oui
2-Non
Si (oui), comment ?
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
……………………………………………………………………………………………………….
1-Oui
2-Non
1-Contacte directe
2-Historique des opérations effectuées avec les clients
3- Internet
4- Autre
Question n°22:
Cherchez-vous à entretenir des relations d’intimité avec certains de vos clients?
1- Oui
2- Non
Si (oui), comment ?
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………
Est-ce que vous réalisez des études sur la satisfaction de vos clients ?
1-Oui
2-Non
Si (oui), comment ?
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
Question n°24:
1-Oui
2-Non
Si (oui), comment ?
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
Question n°25:
Faites-vous des efforts pour améliorer la qualité des services de votre banque ?
1-Oui
2-Non
Question n°26:
Faites-vous des efforts pour assurer la bonne interaction entre le client, le
personnel en contact et l’environnement matériel de votre banque ?
1-Oui
2-Non
Question n°27:
1-Oui
2-Non
Si (autre), précisez :
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
…………………………………………………………………………………………………………
__________________________________________________________________________
Identification :
Sexe:
Homme
Femme
1-Directeur /directrice
2-Sous-directeur
3-Responsable commerciale/marketing
4-Guichetier (ière)
5-Autres
Autres (Précisez) : ………………………………………………………………………………