Dispositif de Preparation Du Test Au BKM

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SERIE A

I. DISSERTATION

1. « Nullité sans grief n’opère »

R/ Cette assertion signifie que, en cas d'un acte de procédure irrégulier, la


demande en nullité est conditionnée par l'existence préalable d'un préjudice dans
le Chef de la partie qui invoque l'irrégularité dudit acte.

En effet, le droit judiciaire congolais est caractérisé par un rigorisme en vertu


duquel le non-respect des formalités établies entraîne la nullité. Cependant, le
rigorisme du droit judiciaire est atténué par l'article 28 du code de procédure civile
selon lequel la nullité d'une formalité non respectée ne peut-être invoquée que
lorsque ce non-respect cause un préjudice dans le Chef de celui qui l'invoque.
Ainsi, si un acte de procédure irrégulier ne cause pas préjudice à la personne qui
l'invoque, le juge est dans l'obligation d'écarter une telle demande. C'est cela le
formalisme peu rigoureux.

Néanmoins, il existe exceptionnellement un formalisme rigoureux en


droit judiciaire congolais. Lorsque les irrégularités portent sur les formalités
substantielles (formalités qui conditionnent la validité d'un acte) ou sur les
formalités prescrites à peine de nullité, le juge peut satisfaire à une telle demande
bien qu'il n'existe aucune référence à un préjudice subi par la personne qui invoque
cette nullité.

2. « Juge civil, juge passif »

R/ D'un côté, un juge est dit civil lorsqu'il n'est pas porteur de la qualité de
militaire, ce qui le différencie de la qualité du juge militaire.

D'un autre côté (ce qui nous intéresse plus), un juge est dit civil lorsque la loi lui
confère une compétence judiciaire en matière civile. Il sera ainsi différent du juge
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pénal (compétences répressives), juge administratif, juge commercial, juge


électoral, juge de travail, etc...)

Le juge est passif parce qu'il attend que les parties lui apportent les
faits et les preuves de ces derniers. Ceci du fait que, en matière civile, ce sont les
parties qui sont maîtres de l'instance judiciaire. Ce sont elles qui disposent de
l'instance. Elles déterminent la saisine du juge et peuvent y mettre fin. C'est cela
le principe.

Par exception, le juge civil peut devenir actif, notamment dans le cas
du défaut du défendeur où le juge civil peut soulever toutes les exceptions
qu'aurait pu soulever le défendeur s'il avait comparu. (Article 17 CPC)

3.« Le juge de l’action est juge de l’exception »

R/ En droit judiciaire congolais, il est de principe que le juge saisi de l'action


principale est également compétent pour trancher sur les exceptions soulevées en
pleine instance. Il s'agit des questions préalables. C'est cela le principe.

Cependant, il existe des exceptions qui, bien que soulevées devant le


juge d'action, ne relèvent pas de la compétence de ce juge. C'est ce qu'on appelle
“questions préjudicielles.” Face à ces exceptions, le juge d'action est tenu de
surseoir à statuer et renvoyer la question devant le juge qui en est compétent. C'est
le cas d'une exception d'inconstitutionnalité soulevée devant le TGI par exemple.

4. « Le statut pénal du chef de l’Etat »

R/ a. Juridiction compétente: _Cour constitutionnelle (article 163 Constitution).

_juridiction de droit commun: pour les infractions commises en dehors de


l’execrice de ses fonctions présidentielles, les poursuites sont suspendues jusqu’à
l’expiration de son mandat électif (Art. 167 alinéa 2 de la Constitution).

b. préventions pouvant donner lieu aux poursuites contre le Chef de l’Etat: les
infractions politiques (haute trahison, atteinte à l’honneur ou à la probité et délit
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d’initié) et de Droit commun commis dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice


de ses fonctions. (Article 164 Constitution).

5. « La morale commence là où aucune punition n’est possible, là où aucune


condamnation n’est nécessaire »

R/ C'est la liberté.

6. « L’indépendance du magistrat du parquet vis-à-vis du ministre de la


justice »

R/ (Article 149 alinéa 1 de la Constitution). Le pouvoir judiciaire est indépendant


du pouvoir législatif et celui exécutif (auquel appartient le Ministère de la Justice).
En vertu de ce principe, le Magistrat de parquet instruit les dossiers dans son office
et procède à tout devoir rentrant dans le cadre de ses fonctions dans la seule
autorité de la loi. Le pouvoir d'injonction du Ministre de la Justice sur les
Magistrats de parquet (article 70 de la L.O sur l'OFCJ) ne se limite que dans une
possibilité pour lui de solliciter une instruction auprès du Magistrat de parquet. Le
Ministre de la Justice n'est pas l'autorité hiérarchique du MP, il ne peut interférer
dans l'instruction des dossiers judiciaires, il ne dispose d'aucun pouvoir
disciplinaire à l'égard du MP (Cfr Avis-RITE 015 du 18 Mai 2020, Mr Célestin
TUNDA Ya KASENDE, in JORDC, numéro spécial, 61è année, 7 juillet 2020.).

7. « Le principe du contradictoire, socle de la procédure civile »

R/ C'est un principe selon lequel toute personne a la possibilité de discuter de tout


ce qui est mis à sa charge ou toute prétention de la partie adverse. En procédure
civile, les parties disposent de l'instance. Elles déterminent et limitent la saisine
du juge. Elles peuvent décider de sa fin. Cette réalité n'est possible que si le
principe du contradictoire est mis en œuvre. Ce sont les parties qui apportent les
faits au juge, celui-ci étant passif. D'où le principe « Da mihi factum, dabo tibi jus
». C'est pourquoi l'on dit que ce principe est le socle de la procédure civile car il
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consolide le caractère actif des parties au procès civil, réduisant le juge civil à la
passivité.

8. « L’action civile suit l’action publique »

R/ Ceci n’est pas un principe en droit judiciaire congolais.

L'action civile est autonome et ne dépend pas de celle publique. Cependant, dans
l'hypothèse du « criminel tient le civil en état », l'action civile peut être
subordonnée à celle pénale lorsqu'il s'agit des mêmes faits, mettant en scène le
mêmes parties. Ce principe vise à éviter la contradiction entre les différentes
décisions judiciaires à rendre. Il existe également, le civil qui tient le pénal en
État.

Il est impérieux de rappeller la différence entre l'action à des fins civiles (action
née d'une infraction, mais dont l'objet direct ne vise pas à réparer le préjudice subi
par le fait de cette infraction, mais plutôt à tirer les conséquences civiles d'une
situation que l'infraction a engendrée. Ex: Action en divorce fondée sur l'adultère),
l'action civile (demande dont l'objet est le rétablissement du droit violé) et la
constitution de la partie civile (faite au pénal).

II. EPREUVE ECRITE

1. Que vous rappellent les expressions ou adages ci-après ? :

_Provision ad litem: C'est une somme à laquelle une partie sollicite que son
adversaire soit condamné à lui verser à titre provisoire, pour que ce règlement lui
permette de faire face aux frais que la procédure va entraîner.

_Père juridique: C'est toute personne que la loi désigne en tant quel. En droit
congolais, c'est le mari de la mère d'un individu.

_Testament olographe: Le testament est dit olographe lorsqu'il est entièrement


écrit en main propre par son auteur, le testateur (Art 768 code de la famille.) Il
peut être tapé à la machine aux conditions fixées par l'article 769 du même code.
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Pour sa validité, il est conditionné par 3 préalables: écrit à la main, daté et signé.
Il est différent du testament authentique qui est celui qui nécessite l'intervention
du notaire ou de l'Officier de l’Etat Civil (art 767 code de la famille).

_Lock-out: c'est la fermeture ou l'interdiction d'accès aux locaux d'une entreprise


par l'employeur à l'encontre de ses employés. Il est différent de la grève qui est
une cessation des prestations de services par les employés en vue de revendiquer
un droit lésé par l'employeur. Le lock-out survient souvent en cas de conflit
collectif de travail.

_Reus excipiendo fit actor: il est de principe que la charge de la preuve incombe
au demandeur, « Actori incumbit probatio ». Cependant, le défendeur qui soulève
une exception lors de l’instance en devient demandeur. Ainsi, il lui incombe
désormais la charge de la preuve.

2. Qu’entendre par « ABBERATIO ICTUS » et quelle est son incidence sur


le plan de la responsabilité pénale?

R/ C'est lorsque l'infraction qu'on avait l'intention de commettre sur telle personne
est commise sur une telle autre personne que l'auteur n'avait pas en vue.
L'incidence est que, malgré cette maladresse, sur le plan de la responsabilité
pénale l'agent demeure responsable pour l'infraction commise d'autant plus que
l'intention de nuire y était et que la victime existe également.

Il y a lieu de rappeller l'essentiel de la notion sur la tentative punissable. Il y a


tentative punissable lorsque la résolution de commettre l'infraction a été
manifestée par des actes extérieurs, qui forment un commencement d'exécution
de cette infraction et qui n'ont été suspendus ou qui n'ont manqué leur effet que
par des circonstances indépendantes de la volonté de l'auteur. (Art 4 du Code
pénal).

De ceci ressort deux formes de tentative punissable:


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_l'infraction tentée: infraction qui manque son effet parce qu'elle a été
interrompue par une cause extérieure à l'auteur. (Conditions: a. résolution de
commission de l'infraction; b. actes matériels qui constituent le commencent de
l'exécution de l'infraction envisage; et c. l'absence du désistement volontaire).

_infraction manquée: infraction qui manque son effet, alors que tous les actes
matériels pour sa réalisation ont été posés, parce que le résultat escompté par
l'agent n'est pas celui auquel il pensait. (Conditions: a. accomplissement de tous
les actes pour la réalisation de l'acte prohibé et b. échec du résultat
indépendamment du résultat).

3. Quel est le lien qui existe entre la culpabilité et l’imputabilité ?

R/ C'est le lien de complémentarité dans la perspective de l'établissement de la


responsabilité pénale. La culpabilité est la faute pénale. L'imputabilité est la
capacité de vouloir et de comprendre.

La culpabilité est la faute pénale. Elle conditionne l'élément moral de l'infraction.


La faute pénale peut-être intentionnelle ou non intentionnelle.

La faute pénale est intentionnelle lorsque l'agent commet son acte avec toute
conscience et volonté de le faire. L'intention ou le dol s'exprime de plusieurs
manières:

_le dol général: volonté de commettre un fait qu'on sait être défendu par la loi.

_le dol spécial: lorsque la volonté porte sur les actes et les conséquences de l'acte
(Ex: Intention de s'approprier le bien d'autrui concernant les infractions au droit
de propriété; intention de donner la mort dans le meurtre);

_le.dol plus spécial: porte sur le mobile. Souvent lorsque le législateur érige le
mobile en infraction. (Article 57, 68, 159, 200 Code pénal).

_le dol direct: lorsque l'agent recherche le résultat prohibé. Certains auteurs
parlent de la préméditation comme cause d'aggravation (pour l'exemple).
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_le dol indirect: lorsque l'agent ne recherche pas forcément le résultat prohibé
escompté. (Ex: Écraser un passant pendant qu'on a brûlé un feu rouge pour
échapper à la police). C'est le synonyme du dol éventuel (on ne se pose dans des
questions sur le résultat à escompter) ou du dol nécessaire (on a un résultat clair,
mais l'on sait que d'autres résultats pourraient subvenir).

La faute pénale est non intentionnelle lorsque l'auteur n'avait pas du tout
l'intention de commettre une infraction, mais que des actes matériels posés par lui
l'ont exprimé et le résultat escompté est celui prohibé. C'est cela les délits
d'imprudence.

Ils sont conditionnés par 3 éléments : la faute pénale (négligence, inattention,


imprudence, maladresse) , le dommage (conséquence de la faute pénale) et le lien
de causalité entre les deux.

L'imputabilité est la capacité de vouloir et de comprendre l'acte prohibé à charge


de l'agent. Il existe des causes de non imputabilité. Il y a cause de non imputabilité
lorsque l'agent perd soit sa capacité de comprendre (démence ou aliénation), soit
la capacité de vouloir (contrainte irrésistible et erreur invincible).

Les causes d'imputabilité sont des causes subjectives d'irresponsabilité pénale ou


d'atténuation de responsabilité pénale car elles sont propres à la personne.

Parmi ces causes, il y a :

_démence: était d'une personne d'une aliénation mentale ou atteinte d'une


alternative grave des facultés cognitives qui m'empêchent de vouloir ou de
comprendre ses actes.

_erreur invincible: lorsqu'il y a une mauvaise représentation de la réalité de la part


de l'agent et qui le conduit à la commission de l'infraction. Il peut s'agir d'erreur
de droit ou de fait.

_contrainte irrésistible: lorsque l'agent n'avait pas d'autre choix que de commettre
une infraction.
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_minorité d'âge: Article 2.1 (définition de l'enfant), art 95 (Présomption


irréfragable de responsabilité pénale au profit des -14 ans), art. 2.9 (manquement)
art 113 (mesures applicables à l'enfant).

4. Madame Josée TOTO, résidant sur rue Busu-melo, n°3, dans la Commune
de Kasa-Vubu, revient à Kinshasa en provenance de Chine où elle est restée
plus de deux ans.

Arrivée à Kinshasa le 1er juin 2010, elle apprend de sa voisine, qui lui remet
la copie signifiée du jugement en date du 13 mars 2008, qu'elle était
condamnée par défaut par le Tribunal de Grande Instance de
Kinshasa/Kalamu à la suite d'un conflit immobilier portant sur la parcelle
acquise sur Popo Kabaka, n°1, Commune de Kalamu.

Peut-elle encore exercer les voies de recours ? Lesquelles ?

R/ Elle peut faire opposition. Parce qu'elle a été condamnée par défaut. Elle est
seule personne ayant qualité pour se pourvoir en opposition car elle est
défenderesse succombant à un jugement par défaut. Le délai pour former
opposition est de 15 jours en matière civile et 8 jours en matière commerciale. Le
délai court à partir du jour de la signification lorsqu'elle est faite à personne. Si
elle n'est pas faite à personne, ce délai court à partir du jour où le défendeur
succombant sur défaut prend connaissance du jugement rendu par défaut, à
condition que le jugement rendu par défaut n'ait pas été exécuté. Si le jugement
est execute, l'opposition n'est plus possible car étant devenue sans objet.

L'opposition produit 2 effets: effet suspensif (l'exécution de la


décision est suspendue lorsque l'opposition est lancée, article 64 Code de
procédure civile) et effet dévolutif (le tribunal qui avait rendu la décision sur
opposition est à nouveau saisi. Le jugement rendu sur opposition n'est pas
susceptible d'opposition car « opposition sur opposition ne vaut»; article 65 code
de procédure civile).
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5. Distinguez la détention préventive de la garde à vue. Quelle en est l’autorité


compétente ?

R/

A. Garde à vue: deux sortes de garde à vue.

_Garde à vue pour raison d'enquête: le fait pour l'OPJ de demander à une personne
de ne pas s'éloigner d'un lieu ou des lieux qu'il détermine jusqu'à la clôture du
Procès-verbal. Cette garde à vue est fréquente en matière d'infraction flagrante.
Elle dure autant dure la tenue du PV sans dépasser 24 heures. (Article 5 Code de
procédure pénale).

_Garde à vue comme mesure d'instruction: en dehors de toute infraction flagrante,


c'est lorsque l'OPJ procède à la détention d'un auteur présumé des faits constitutifs
d'infraction. Cette détention ne peut dépasser 48 heures, à défaut de quoi l'OPJ
doit soit libérer la personne, soit l'acheminer à l'OMP. (Article 73 Ordonnance
n°78/289).

L'autorité compétente de la garde à vue c'est l'OPJ.

B. Détention préventive: C'est une mesure privative de liberté ordonnée par le


juge en chambre du conseil du Tripaix à la requête du MP lorsque pèsent dans le
chef de l'inculpé les conditions de l'art 27 du Code de Procédure Pénale.
L'ordonnance de détention préventive (ODP) est prise à l'issue d'un débat
contradictoire entre le MP et l'inculpé. Le débat est tenu à huis-clos en chambre
du conseil. La detention préventive est accordée pour une ordonnance de
détention d'une durée de 15 jours francs.
Dépassé ce délai, le MP peut solliciter la prorogation du délai. Dans ce cas, le juge
en chambre peut lui donner l'ordonnance de confirmation (OC) dont la durée de
la détention ne peut excéder 1 mois. Il peut en être ainsi des mois en mois sans
dépasser 3 renouvellements si la peine prévue est égale ou supérieure à 6 mois
conformément à l'article 31 du CPP.
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Après 3 renouvellements, le MP peut toujours solliciter et obtenir une prorogation


spéciale de détention. Seulement, cette fois-ci c'est devant le juge en audience
publique conformément à l'article 31 in fine du CPP. Cette prorogation durera
autant de temps que prendra l'instruction. Quitte à déduire ce temps du temps de
condamnation à prononcer à l'issue du procès. Cette ordonnance peut être attaquée
par voie de recours d'appel (art 38-41 du CPP).
Lorsque c'est un justiciable de la Cour de cassation, il est placé en résidence
surveillée.

L'autorité compétente de la détention préventive est le juge du Tripaix siégeant en


chambre du Conseil (art 29 et 30 du code de procédure pénale).

6. Madame LUZAMBA Rach, cadre de Direction à la Société de


Transformation des Eaux du Kwilu, en sigle STEK, se voit notifier la rupture
de son contrat de travail à la 15ième semaine de son congé de maternité et
avant l'accouchement.

Elle vient vous consulter, quelles sont les questions de droit qui se posent dans
son cas ? Peut-elle saisir la justice ? Dans quelle condition et devant quelle
instance ?

R/ La grossesse, l'accouchement et ses suites sont de causes suspensives


d'exécution d'un contrat de travail au profit de l'employée concernée (art 57 code
du travail). Le congé de maternité est celui compris entre la pendant la grossesse
jusqu'à l'après accouchement. Ce congé est de 14 semaines consécutives (6
semaines avant l'accouchement et 8 semaines après l'accouchement, article 130 al
1 et 2 du code de travail). L'employée peut unilatéralement résilier son contrat de
travail sans préavis et sans paiement d'indemnité de rupture contrat (art 129 code
du travail). L'employeur ne peut rompre le contrat de travail durant cette période
(article 130 al 3 du code du travail).

Les questions de droit qui se posent sont:


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_les motifs de résiliation du contrat dont l'objet de cette rupture (article 62 al 2 du


code du travail). L'art 62 al 3 du même code énumère les cas qui ne donnent pas
lieu au licenciement dont l'absence au travail pendant le congé de maternité.

_A-t-elle eu l'occasion de se défendre contre les allégations portées par son


employeur devant ? Si oui et que ces allégations s'avèrent non pertinentes, elle
peut les contester séances tenantes et solliciter sa réintégration pour licenciement
sans motif valable (art 63 du code de travail) ou saisir le juge de travail pour en
solliciter les dommages et intérêts.

_Oui, elle peut saisir la Justice pour ce faire (art 63 du code du travail).

_A condition qu'elle présente un PV de non conciliation constatée par l'Inspecteur


du travail (303 à 308 du code du travail). C'est ce PV qui conditionne la saisine
devant le Tribunal de travail. (Art 25 à 44) de la loi du 16 octobre 2002 portant
création du TT). Le jugement est rendu dans un délai de 15 jours. Voies de
recours, cfr procédure civile (article 20 al 2 de la loi du 16 octobre 2002).

7. En droit de procédure qu’entendez-vous par:

R/

_Délai franc: le délai est dit franc lorsque que ni le dies ad quo (le jour de
l'émission de l'acte de procédure) ni le dies ad quem (le jour de l'échéance de l'acte
de procédure) ne sont comptés. Par exemple: le délai d'assignation (8 jours
francs). Art 9 Code de procédure civile.

_Délai fixe: Le contraire du délai franc.

NB: Le délai d'attente est un laps de temps que doit observer une personne avant
de poser un acte de procédure.

Le délai d'action ou de rigueur est un laps de temps pendant lequel une personne
doit agir sous peine de déchéance.
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_Question préjudicielle: Tout exception soulevée devant un juge qui n'en est pas
compétent. Celui-ci sursoit à statuer jusqu'à ce que le juge compétent soit saisi et
épuise sa saisine. Ceci est une exception au principe selon lequel « le juge de
l'action est celui de l'exception ».

_Evocation: Évoquer veut dire annuler et remplacer. L’évocation est le droit de


connaître du fond de l'affaire que la loi reconnait à un juge d’appel. (Article 79
code de procédure civile et 107 du code de procédure pénale.

Lorsque la juridiction de cassation casse pour la deuxième fois une décision de


justice dans une même affaire avec les mêmes parties, la Cour de cassation peut
exceptionnellement évoquer. Dans ce cas, la Cour de cassation siège toutes
chambres réunies. L'arrêt qui sera rendu par la Cour de cassation à cet effet est
appelé « arrêt de principe et il fera jurisprudence. »

L'évocation est également envisageable pour la révision (pendant la phase du


rescisoire). La phase du rescident est une phase pendant laquelle le juge de
révision évalue la pertinence des éléments nouveaux découverts.

8. Parlez de la prescription en droit positif congolais en matières pénale,


civile, commerciale, travail et fiscal.

R/

_En matière pénale: La prescription est un droit accordé par la loi à l’auteur d’une
infraction de ne pas être poursuivi depuis la perpétration du fait après
l’écoulement d’un certain laps de temps déterminé par la loi. Lorsque l’action
publique n’est pas exercée pendant un certain délai, elle s’éteint par l’effet de la
prescription. La prescription est donc un mode d’extinction de l’action publique.

En droit congolais, il existe trois délais de prescription de l’action publique, selon


les trois catégories d’infractions réparties de la manière suivante (article 24 code
pénal) :
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•1 an pour les infractions pour lesquelles le maximum de la peine prévue ne


dépasse pas 1 an ou qui ne sont punies que d’une peine d’amende ;

•3 ans pour les infractions pour lesquelles le maximum de la peine prévue ne


dépasse pas 5 ans ;

•10 ans pour les infractions pour lesquelles le maximum de la peine dépasse cinq
ans d’emprisonnement ou qui sont punies de la peine de mort.

Lorsqu’un certain délai s’est écoulé depuis la condamnation non exécutée, la


prescription met obstacle l’exécution de la sanction. La prescription est donc une
cause d’extinction de la peine.

Les peines se prescrivent de la manière suivante (art 27-34 du code pénal) :

•2 ans pour les peines d'amendes de -500 Zaïres;

•4 ans pour les peines d'amendes de +500 Zaïres;

•Le double de la peine prononcée pour les peines de servitude pénale de -10 ans
sans être inférieure à 2 ans;

•20 ans pour les peines de +10 ans;

•25 ans pour les peines perpétuelles (ci-inclus la peine de mort).

_En matière civile: La prescription est un moyen d’acquérir ou de se libérer par


un certain laps de temps et sous les conditions déterminées par la loi. (art 613 al
1 code des obligations). On distingue la prescription acquisitive (celle par laquelle
on acquiert un droit) de la prescription extinctive (celle par laquelle on perd un
droit).

Il existe;

•la prescription trentenaire: Toutes les actions, tant réelles que personnelles, sont
prescrites par trente ans sans que celui qui allègue cette prescription soit obligé
d'en rapporter un titre, ou qu'on puisse lui opposer l'exception déduite de la
mauvaise foi. (Article 647 code des obligations);
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•la prescription de 15 ans: Celui qui acquiert de bonne foi et par juste titre un
immeuble, en prescrit la propriété. (Art 648 code des obligations).

NB: L'usucapion est la prescription acquisitive d'un droit de propriété immobilière


par la possession de bonne foi.

_En matière commerciale: 5 ans pour les obligations nées à l'occasion du


commerce (Article 16 AUDCG.)

2 ans en matière de vente commerciale (article 301 AUDCG).

_En matière fiscale: il y a prescription pour le recouvrement des impôts et autres


droits dus après 15 ans à compter du dépôt de la déclaration ou de l'émission de
l'avis de mise en Recouvrement.

9. Parlez du rapport entre le contrat administratif et le contrat de


l’administration.

R/ Il y a un rapport d'inclusion entre le contrat administratif et le contrat de


l'administration. En effet, le contrat administratif fait partie des contrats de
l'administration. Tout contrat administratif est un contrat de l'administration, mais
tout contrat de l'administration n'est pas forcément un contrat administratif car
parmi les contrats de l'administration il y a des contrats de droit administratif et
ceux de droit privé (ceux-ci n'étant pas de l'administration).

10. Quelles sont les différentes formes de sociétés prévues par le droit positif
congolais ?

R/ La société est un contrat par lequel deux ou plusieurs personnes conviennent


de mettre quelque chose en commun en vue de partager le bénéfice qui pourra en
résulter (Art 446,1 du code des obligations). Cette défini renvoi à la forme des
sociétés commerciales dont les SA, SAS, SARL, SCS, GIE sous réserve.
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11. Les époux qui, lors de la célébration du mariage, oublient de choisir le


régime matrimonial applicable au couple, exposent leur union à l’annulation,
ce choix étant une condition essentielle de validité du mariage. Vrai ou faux.
Justifiez brièvement votre réponse.

R/ Faux. Les causes d'ouverture de la nullité d'un mariage en droit congolais sont
énumérées par la loi, causes parmi lesquelles n'est pas cité le défaut du choix du
régime matrimonial.

En outre, lorsque les époux ne se prononcent pas sur le régime matrimonial,


l'Officier de l’Etat Civil leur applique le régime de la communauté des biens
réduits aux acquets appelé « régime matrimonial légal ». (Art 488 du code de la
famille).

12. L’associé d’une société en nom collectif, SNC, qui cède ses parts :

a) Ne peut plus être poursuivi par les créanciers sociaux

b) Ne peut plus être poursuivi indéfiniment s’il n’a pas respecté le formalisme
lié à la cession.

c) Ne peut être poursuivi que pour les dettes qu’il a contribué à faire naître
personnellement

d) Toutes les réponses sont bonnes

e) Toutes les réponses sont fausses.

NB. Justifiez brièvement votre réponse.

R/ e

Les associés d’une SNC peuvent être poursuivis par les créanciers sociaux et
peuvent l'être indéfiniment s'il n'a pas respecté les conditions de cession parce
qu'ils sont tenus responsables de manière indéfinie.
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13. Quelle est la condition de validité d’un testament olographe écrit à la


machine ?

R) 3 conditions dont : la date précise et la signature de son auteur.

14. Monsieur TATU, âgé de 23 ans et détenteur d'un diplôme de licence en


pétrologie, vit un jour aux alentours du home Mademoiselle Vanessa, agée
de 16 ans révolus, dont il ne quitta plus des yeux. A l'issue de ses études et
après quelques rencontres en aparté, ils décidèrent d'officialiser leur relation
d'abord en famille et ensuite devant l'Officier de l'état civil.

Sur dénonciation de la voisine, vendeuse des pains au coin de l'avenue, le


Parquet dut interpeller et arrêter le jeune époux pour viol, alors même que
ce dernier préparait la maternité de son épouse qui attendait famille et
quasiment à terme.

A votre avis, sur quel motif le Ministère public va-t-il asseoir son accusation
? L'officier célébrant aura-t-il enfreint la loi ? Quel est le sort du mariage
célébré dans ces conditions ?

R/ Célébration du mariage d'une personne mineure est une violation à la loi (cdf).
En outre, passer des rapports sexuels avec une personne mineure est un viol, le
viol sur mineure étant une circonstance aggravante. La personne qui exerce sur
cette mineure l'autorité parentale sera également poursuivie (article 407 et 420
code de la famille et 189 de la loi portant protection de l'enfant).

Il aura enfreint la loi (article 395 du code de la famille).

Si la fille est toujours mineure, le mariage est annulable. Si la fille a déjà atteint
la majorité, il ne sera plus attaqué en annulation (art 406 du code de la famille).

15. En date du 16 mai 2017, à 1h00 du matin, sur l’avenue Funa, deux
criminels, A et B, se sont saisis d’un paisible citoyen. Pendant que A
l’immobilisait, B l’a égorgé. A est-il coauteur ou complice ? Justifiez votre
réponse.
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R/ Il y a participation criminelle lorsque plusieurs personnes ont pris part à la


réalisation d'ine infraction de manière plus ou moins directe et active.

Il existe deux sortes de participation criminelle: la coactivité ou la corréité


(lorsque la participation ou l'aide a été directe et indispensable pour la réalisation
de ladite infraction) et la complicité (lorsque la participation ou l'aide, sans être
indispensable ou nécessaire, a été du moins utile pour la réalisation de
l'infraction).

A est coauteur car son aide a été indispensable. S'il n'avait pas immobilisé la
victime, B n'aurait pas réussi à égorgé la victime. (Art 21, 2° du code de pénal).

16. Le compte-courant d’associé est :

a) Un apport en numéraire
b) Un simple prêt
c) Un compte bancaire
d) Un compte secret
e) Aucune bonne réponse

NB. Justifiez brièvement votre réponse.

R/ c) Ce sont des sommes que les associés déposent temporairement mais à durée
indéterminée dans la trésorerie de l'entreprise afin d'en générer des bénéfices à
l'entreprise. Elles s'analysent comme des prêts des associés sous forme d'emprunt
bancaire.

17. Monsieur SALA KEBA est condamné à verser à son ancienne épouse,
Madame PILI PILI, qui a obtenu la garde des enfants, une pension
alimentaire de 3.500 USD. Lors de la paie du mois de mai 2009, son
employeur lui verse la somme de 1.500 USD au lieu de 5.000 USD, qui
constituent son salaire habituel. Le comptable explique à Monsieur SALA
KEBA que l’huissier de justice MVEMBA a opéré des saisies en exécution
18

du jugement du divorce. Dépassé, monsieur SALA KEBA vient vous


consulter. Quelle est votre position ?

R/ La pension alimentaire est une condamnation à payer qui frappe le conjoint qui
ne s'exécute pas de son obligation alimentaire et qui ne contribue pas aux charges
pécuniaires du ménage selon ses facultés et son état (art 475, 479 et 480 code de
la famille.) Cependant, lorsque le conjoint intéressé estimé que le conjoint
succombant ne s'exécute pas, il peut toujours solliciter au Tripaix le paiement
direct. C'est-à-dire la perception personnelle des revenus du conjoint succombant
et des produits de son travail dont les sommes et conditions sont fixées par le
Tribunal saisi. (Art 481 code de la famille). Cependant, ce paiement direct ne peut
être effectué qu'aux conditions de l'article 482 du même code qui fait obligation
au juge de convoquer par devant lui les époux intéressés par un avertissement. Ce
qui sous-entend que l'époux succombant est censé être au courant de ladite
procédure.

S'il est surpris, ce qui renvoit à croire qu'il n'avait pas été convoqué par avance et
donc, il y a vice de procédure. Cependant, si l'homme a été avisé de la convocation
sur avertissement et qu'il ne s'est pas exécuté, le juge passera outre et ordonnera
le paiement direct (art 482 al 3 code de la famille).

18. Le gérant d’une SARL peut cumuler son mandat avec un contrat de
travail :

a) Dans toutes les hypothèses

b) S’il n’est pas déjà rémunéré comme gérant

c) S’il ne détient pas la majorité des parts sociales

d) Aucune bonne réponse

e) Aucune mauvaise réponse.

NB. Justifiez brièvement votre réponse.


19

R/ e. La seule incompatibilité est fixée à l'art 378 al 1er, 2° où il est interdit aux
associés et dirigeants sociaux (dont le gérant) d'une SARL d'être commissaire aux
comptes. Pour le reste, l'AUSCGIE, étant muette, à condition que le gérant dont
il est question soit en capacité effective de faire ce cumul. Le gérant dispose d’un
cumul des mandats non plafonné auprès d’autres SARL. Il peut également
cumuler un contrat de travail avec son mandat d’administration de la SARL.

19. Madame NSIMBA Aline, propriétaire des Etablissement AMOS,


Immatriculés au NRC 72345 KIN, a été condamnée en date du 5 janvier 2013
par le Tribunal de commerce de Kinshasa/Gombe à payer à la Procredit
Bank la somme de 30.000 USD à titre principal et 10.000 USD à titre des
dommages et intérêts pour préjudices subis. Le Tribunal de commerce de
Kinshasa/Gombe a assorti son jugement de la clause exécutoire nonobstant
toute voie de recours et sans caution suivant l’article 21 du Code de
Procédure Civile.

Madame NSIMBA Aline vient vous consulter pour la défense de ses intérêts
en appel.

_Devant quelle juridiction relèvera-t-elle appel et endéans quel délai, étant


entendu que le jugement du Tribunal de commerce lui a été signifié le 9
janvier 2013 ?

_Quel conseil lui donneriez-vous pour éviter que le susdit jugement soit
exécuté ?

R/

_La Cour d'appel de Kinshasa-Gombe (art 115 OFCJ). Elle doit faire appel
endéans 8 jours francs (étant donné qu'on est en matière commerciale) à partir du
9 janvier 2013, date de la signification, car le jugement a été rendu
contradictoirement. Si le jugement était rendu par faut, le délai aurait couru à
partir du jour où l'opposition ne serait plus recevable.
20

_Nous lui demanderons d'interjeter appel aux fins de solliciter les défenses à
exécuter par assignation à bref délai avec conséquence de paralyser l'exécution
provisoire du jugement dont appel (art 76 code de procédure civile).

20. Qu’entendez-vous par l’article 28 du Code de Procédure Civile qui


dispose que : « aucune irrégularité d’exploit ou d’acte de procédure
n’entraine leur nullité que si elle nuit aux intérêts de la partie adverse »

R/ Cfr Dissertation, 1).

21. Monsieur HAMED BEN MUBARAK, nouveau Directeur administratif


de la société CONGO YA LELO, décide de diminuer l’effectif du personnel
pour faire face à la crise financière, en commençant par les agents dont les
contrats sont à durée déterminée et ceux récemment engagés.

C’est ainsi que Monsieur KALEL WA LOLO, comptable, un emploi


permanent, engagé le 15 janvier 2010 pour un contrat de trois ans, allant de
la date d’engagement au 15 janvier 2013, est licencié le premier.

Monsieur KALEL WA LOLO vous consulte. Donnez votre avis.

R/ Le licenciement est interdit (art 78 al 1 code du travail). Par exception,


l'employeur qui veut licencier un grand nombre de son effectif personnel pour des
raisons notamment de diminution de l'activité (crise financière) doit tenir compte
des conditions fixées par l'art 78 al. 2 (_qualification personnelle; _ancienneté;
_charges de famille du travailleur) et al. 3. C'est pourquoi il lui a demandé en
amont d'en aviser par écrit à son personnel 15 jours avant.

La durée du contrat n'est donc pas une critère retenu dans l'hypothèse dude
licenciement massif. Il s'agit là donc d'un licenciement abusif (art 78 al.12 du code
de la famille). Il sera ainsi appliqué la sanction prévue à l'article 70 al 2 du code
de la famille.
21

22. Le dol et le déni de justice commis par un magistrat ne sont pas


pénalement et judiciairement passibles des poursuites. Vrai ou faux ?
Justifiez soigneusement votre réponse ?

R/ Le dol est une violation volontaire du droit par le magistrat pour aboutir à une
conclusion erronée dans le bur d'accorder un avantage indû à une partie (art 56 de
la L-O procédure devant la Cour de cassation et art 388 LO OFC JOA).

Le déni de justice est le fait pour le juge de refuser de procéder aux devoirs de sa
charge ou néglige de juger les affaires en état d'être jugées (art 58 idem et art 390
al 1er idem). Ce sont des causes d'ouverture à la prise à partie (art 55 idem et art
387 idem). La prise à partie est l'une des procédures spéciales devant la Cour de
cassation (pour les magistrats de l'ordre judiciaire) et le Conseil d'Etat (pour les
magistrats de l'ordre administratif, art 88 de la LO OFC de JOA).

Le dol et le déni de justice peuvent donc donner lieu à des poursuites judiciaires
selon les dispositions susmentionnées, mais jamais des poursuites pénales. Par
ailleurs, ils peuvent donner lieu à des poursuites disciplinaires (art 46 de la LO sur
les statuts des magistrats. L'article 47 idem énumère non exhaustivement la liste
des causes d'ouverture des poursuites disciplinaires.

23. Donnez la différence entre un acte juridique unilatéral et un contrat


unilatéral.

R/ Un acte juridique unilatéral est celui qui nait de la volonté d'une seule personne
(Ex: Testament).

Un contrat unilatéral est un accord de volonté entre deux ou plusieurs personnes


dont les obligations ne sont stipulées que dans le chef d'une seule partie (Ex:
Contrat de donnation). La différence entre les deux est que le premier est
l'expression d'une seule volonté et le deuxième est l'expression de deux ou
plusieurs volontés.
22

24. Par jugement rendu sous RP 235, le Tripaix de Kinshasa/Lemba a


condamné le prévenu KULUNA au maximum de la peine prévue pour
l’infraction des coups et blessures volontaires aggravés.

A la sortie de l’audience, les membres de la famille du prévenu agressent le


juge, ayant présidé la chambre. La composition décide, après consultation du
Chef de juridiction, de rouvrir les débats et de connaître de ces faits
constitutifs, à leurs yeux, de « délit d’audience ».

Après une instruction sommaire des faits, du reste cristallisés, un des


prévenus sollicite une remise d’audience afin d’être assisté de son conseil
habituel, ce à quoi le tribunal fait droit et renvoie en prosécution le dossier.
A cette audience, tenue 48h après, le tribunal prononce un jugement sur
simple dispositif pour flagrance.

Quel avis donneriez-vous si vous êtes consulté aux fins d’entreprendre cette
décision.

R/ Le délit d'audience est toute infraction commise dans la salle d'audience et


pendant la durée de celle-ci. Elle peut être déclenchée même devant une
juridiction de droit privé. Dans ce cas, l'appel formé devra être formé devant la
juridiction répressive immédiatement supérieure (lire l'ordonnance-loi n°70/012
du 10 mars 1970. En cas de délit d'audience, le tribunal est assise sur saisine
d'office.

25. En droit de procédure, quelles sont les voies de recours ordinaires et celles
extraordinaires.

A. En droit judiciaire répressif: Voies de recours ordinaires (opposition, appel) et


vois de cours extraordinaires (cassation et révision).

B. En droit judiciaire privé: Voies de recours ordinaires (opposition, appel) et


Voies de recours extraordinaires (tierce opposition, requête civile, cassation, prise
23

à partie). La prise à partie, bien que considérée comme une procédure visant un
juge et non jugement, est considérée comme une voie de recours car ses effets
peuvent annuler le jugement si elle est fondée (art 59 al 3 du la LO sur la procédure
devant la Cour de cassation et art 393 de la LO OFC JOA).

26. Le règlement intérieur de l’entreprise Eureka comporte une clause selon


laquelle les absences répétées du salarié pour maladie seront sanctionnées,
au besoin par un licenciement. A ce jour, l’inspection du travail n’a formulé
aucune observation relative à ce règlement intérieur.

Mr Joseph, absent quatre fois pour cause de maladie au cours du mois de


janvier, reçoit à ce jour une lettre l’informant d’une sanction de mise à pied
de trois jours, sanction au demeurant non expressément prévue par le
règlement intérieur. Considérant la sanction le frappant non justifiée, M.
Joseph veut agir et faire respecter ses droits.

Quel (s) conseil (s) lui prodigueriez-vous ?

R/ Le règlement intérieur, faisant office de convention collective, peut énumérer


des règles relatives l'organisation interne de l'entreprise notamment les règles de
licenciement sans innerver la législation en matière de travail (art 279 du code du
travail). Cependant, elle est subordonnée au visa de l'Inspecteur du travail pour sa
mise en application (art 280 al 2). S'il n'émet pas son visa, alors la convention est
censée ne pas s'appliquer en vertu du principe général de droit administratif selon
lequel « le silence de l'administration vaut refus ».

La sanction de mise à pied n'est pas possible en cas d'incapacité de travail résultant
d'une maladie (lecture systémique entre l'art 54 al 1er et 57 al 1, 1 du code du
travail) étant donné que cette dernière est une cause suspensive de l'exécution du
contrat de travail.
24

L'employeur doit lever sa mesure car étant une sanction disciplinaire contra
legem.

27. En cas d’une obligation solidaire à débiteurs multiples, sous quelle


condition le créancier qui consent à la division de la dette à l’égard de l’un
des codébiteurs conserve-t-il son action solidaire contre les autres ?

R/ Une obligation est dite solidaire soit lorsque le titre donne expressément à
chacun des créanciers le droit de demander le payement total de la créance et que
le payement fait à l'un d'eux libère le débiteur (obligation solidaire entre
créanciers), soit lorsque plusieurs personnes sont obligées à une même chose, de
manière que chacune puisse être contrainte pour la totalité et que le payement fait
par une seule d'entre ces personnes libère les autres envers le créancier (obligation
solidaire entre débiteurs).

Le créancier qui consent à la division de la dette à l'égard de l'un des codébiteurs,


conserve son action solidaire contre les autres, mais sous la déduction de la part
du débiteur qu'il a déchargé de la solidarité (Art 108 code des obligations).

28. Le Gouverneur de la Ville de Kinshasa, fraichement élu, décide de vendre


les immeubles abritant l’hôpital de référence dit Maman Yemo. Il vous
consulte pour se rassurer de la régularité de cette transaction.

Auriez-vous des conseils à lui prodiguer ? Lesquels.

R/ Théorie de la domanialité de l'Etat: Biens du domaine public de l'Etat et biens


du domaine privé de l'Etat.

_Biens du domaine public de l'Etat sont ceux soumis au régime juridique spécial
du droit public car faisant partie de la domanialité et ils sont indisponibles.

Classification des biens du domaine public de l'Etat: les biens par destination et
les biens par affectation.
25

•Les biens par destination sont ceux que les usagers peuvent utiliser directement
sans intermédiaire et qui sont disponibles pour l'ensemble des usagers sans
discrimination (voies publiques, les eaux, les lacs, les complexes hospitaliers).

•Les biens par affectation sont ceux qui sont affectés à l'usage du public ou encore
au fonctionnement d'un service public. (Ex: Bus pour les agents de
l'administration).

Il existe 5 sortes de domaine public de l'Etat: maritime ( rivages, étangs, ports,


phares, balises) , fluvial (cours d‟eau et lacs navigables ou flottables déclarés
domaniaux), terrestre (le sol et le sous-sol), aérien (tout l'air situé au-dessus du
territoire national), et domaine public artificiel (les voies publiques, les voies
ferrées, les voies aériennes, les complexes hospitaliers, les domaines militaires,
les ports et édifices, les plages, les biens meubles et immeubles affectés au
fonctionnement des services publics.)

Les biens du domaine public sont: inaliénables ( impossibilité de céder, d'aliéner


ou d'exproprier un bien du domaine public de l'Etat ), imprescriptibles ( personne
ne peut en devenir propriétaire par le fait qu'un certain laps de temps se serait
écroulé ) et insaisissables ( impossibilité de procéder à une exécution forcée
organisée par le droit privé ).

_Biens du domaine privé de l'Etat sont ceux .Ils sont soumis au régime juridique
de droit privé car ce sont les priorités privées de l'Etat et leur contentieux est
soumis au juge de droit commun. (Ex: Maisons de l'Etat mises en location, les
Sociétés commerciales appartenant à l'Etat, etc).

R/ L'hôpital de MAMAN YEMO, étant un complexe hospitalier, entrant donc


dans les biens du domaine public artificiel pour le service public de la santé
publique, Le Gouverneur devra procéder par la procédure de la désaffectation. La
26

désaffectation est une procédure administrative par laquelle l'autorité


administrative compétente sort un bien du domaine public de l'Etat.

Cette procédure lui permettra de rendre à nouveau disponible les immeubles


abritant cet hôpital.

29.

a) Quel est le délai de paiement du décompte final après rupture du contrat


de travail ?

b) Dans quel délai l’employeur qui justifie d’un motif valable de licenciement
doit-il prendre sa décision ?

R/

a) Au plus tard 2 jours ouvrables suivant la cessation des services (Art 100 code
du travail et C.A/Lubumbashi, RTA 1554 du 20 mars 2014, Aff. AFP SERVICES
c/ KAMBA MUKATSHUNG).

b) 14 jours ouvrables à dater du lendemain de la notification du préavis, sauf si la


convention collective dispose une durée plus longue (art 64 al 1er).

30. Une personne laisse en dépôt un collier de diamant à une autre personne.
Elle n’a malheureusement pas pris la peine de rédiger de contrat. Le
« dépositaire » refuse aujourd’hui de restituer le collier estimé à 250.000.000
CDF.

Le déposant, pourra-t-il récupérer son bien ?

Répondez brièvement et soigneusement.

R/ Il y a lieu de différencier les sortes de dépôt. Il existe le dépôt volontaire


(lorsque le dépôt est fait par consentement mutuel entre le déposant et le
dépositaire) et le dépôt nécessaire (celui qui a été fait pour le fait d'un accident
etc).
27

Le dépôt volontaire doit être prouvé par écrit et la preuve par témoin est
impossible pour ce qui est du dépôt à valeur de plus de 2000 francs. (Art 490 et
217 code des obligations).

Le déposant ne pourra plus récupérer son diamant car le dépositaire est cru sur sa
déclaration à défaut de preuve écrite par le dépositaire (491 art code des
obligations).

31. En matière de dommage réparable, quels sont les principes de solution


lorsque celui-ci résulte de l’enchainement d’une pluralité d’évènements ?

R/ Le principe de réparation intégrale est (le principe par excellence) celui selon
lequel l’auteur du dommage est tenu de réparer tout le dommage et uniquement
ce dommage, sans appauvrir ou enrichir la victime.

De lui, découle toutes les règeles de réparation du dommage, en cela compris le


principe indemnitaire et celui de réparation en pristin état.

32. Une personne qui n’a pas été dans un procès au premier degré mais
constate que le jugement rendu préjudicie ses droits, vous consulte muni
d’une procuration spéciale pour relever appel. Le peut-elle ? Quel conseil lui
prodigueriez-vous, le cas échéant, au plan de la procédure ?

R/ L’opposition lui est ouverte, à condition que cette personne ait été condamnée
par défaut, qu’il s’agisse de la matière de droit privé ou de celle répressive).

Cependant, si cette personne n’a pas été partie à ladite instance et que le jugement
ainsi assorti nuit à ses droits, elle peut saisir la juridicition qui a rendu cette
décision. C’est cela la tierce opposition. Ceci n’est possible qu’en matière de droit
privé et non en procédure pénale. Le delai pour former tierce opposition est de 30
ans (art 247 code des obligations) car le code de procédure n’en prévoit aucun
délai.
28

33. Quelle est la juridiction compétente pour connaître d’un pourvoi en


cassation contre un arrêt rendu par la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete en
matière électorale ?

R/ Le Conseil d'Etat. {L'article 27 de la loi électorale de 2006 interdit tout recours


possible contre les décisions de justice rendues en matière électorale et ce, peu
importe la juridiction.} (Art 86 LO OFC JOA et Conseil d'État, REA 002, 27 Mars
2019, MUKUMADI JOSEPH STÉPHANE C/ CENI.)

34. Il découle de la définition légale du contrat de travail, un critère qui lui


est consubstantiel, lequel ? Donnez-en un faisceau d’indices.

R/ Accord de volonté.

35. Par son jugement du 4 novembre 2012, le TGI/Gombe ordonnera le


déguerpissement de Mr MAKIADI au profit de Mr. SIMBA (demandeur),
détenteur d'un certificat d'enregistrement lui délivré depuis le 2 mai 2001.
Le jugement a été exécuté en date du 15 décembre 2013.

Le 5 janvier 2015, Monsieur MAKIADI obtint du Tripaix/Gombe un


jugement contradictoire condamnant Mr SIMBA pour usage de faux
certificat d'enregistrement vanté. Contre ce jugement pénal, Mr SIMBA n'a
pas relevé appel, ni fait un pourvoi en cassation.

Vous êtes consulté par Mr MAKIADI, renseigné sur vos prouesses en la


matière. Quels conseils avisés lui prodigueriez-vous au plan de la procédure,
sans omettre de lui indiquer, s'il échet, la juridiction de fond à saissir.

R/ _Obtenir le certificat de non appel auprès du Tripaix/Gombe.

_Saisir le juge du TGI du ressort de l'immeuble pour annulation du certificat


d'enregistrement déclaré faux par le jugement.

_Me rendre avec ledit certificat d'enregistrement auprès du Conservateur des titres
immobiliers pour opérer la mutation par jugement.
29

36. Relevez les points de différence entre la procédure pénale et la procédure


civile du point de vue de la charge de la preuve et de la représentation en
justice.

R/

A. Du point de la preuve:

_Procédure pénale: Liberté de la preuve, à condition de sa loyauté.

_Procédure civile: Légalité et hiérarchisation de la preuve (ETPAS).

B. Du point de vue de la représentation en Justice:

_Procédure pénale: La comparution est le principe, la représentation en est


l'exception notamment pour les infractions -2 ans de SP (art 71 code de procédure
pénale).

_Procédure civile: L'inverse (art 14 du code de procédure civile).

37. Quelle est la preuve de la propriété immobilière en droit congolais ?

R/ Le certificat d'enregistrement (art 219 code foncier).

38. Dans quel cas le transfert du travailleur en cours de contrat auprès d'un
autre employeur est-il légalement possible ?

R/ Lorsque la clause de transfert désigne l'employeur et les employeurs pour


lesquels l'employé devra travailler ou ... (art 81 al 2 code du travail).

39. a. Lorsque plusieurs personnes se sont rendues cautions d'un seul


débiteur pour une même dette, quelle est l'étendue de leur responsabilité ?

b. En cas de vente d'immeuble, quand devient-on propriétaire ?

La solution est-elle la même lorsque la vente porte sur une voiture ? Justifiez
soigneusement votre réponse.

R/
30

a. Elles sont obligées chacune à toute la dette (art 349 code foncier), sauf
hypothèse de division qui réduit la caution au paiement de sa quote-part (art 350
code foncier).

Cautionnement: Contrat à travers lequel une personne (Caution) s'engage ou


s'oblige envers une autre personne (créancier) d'exécuter l'obligation d'une autre
personne (débiteur) si celle-ci ne vient pas à s'exécuter à l'échéance convenue.

b. Par l'obtention d'un certificat d'enregistrement (art 219 code foncier) après
mutation faite par le Conservateur des titres immobiliers (et 236 code foncier).

40. La règle veut que le transfert de propriété s'opère dès la conclusion du


contrat. Par exception, ce transfert peut être différé dans quelques
hypothèses. Combien et citez-les.

R/ _Mise en demeure du débiteur lors de la conclusion du contrat (art 37 al 2 et


38 al 1er).

_Biens immeubles qui sont conditionnés par la mutation.

41. La violation d'une clause d'agrément statutaire par un actionnaire est


sanctionnée :

a. De l'inopposabilité de la cession à la société

b. De la nullité en toutes circonstances

c. De la nullité en cas de collusion frauduleuse

d. Aucune bonne réponse

e. Toutes les reponses sont bonnes

NB. Justifiez brièvement votre réponse.

R/ b. Lorsque la clause d’agrément est prévue dans les statuts, toute cession de
titres réalisée en violation de celle-ci encourt la nullité car La clause d’agrément
31

sert à contrôler et stabiliser l’actionnariat d’une société. Elle ne permet pas


d’empêcher un associé ou un actionnaire de sortir, mais de contrôler l’entrée de
tiers au capital et, lorsque les cessions de titres entre associés ou actionnaires déjà
présents sont également concernées, de contrôler la répartition des titres.

En revanche, si elle est prévue dans un pacte d’associé ou d’actionnaire, seuls des
dommages et intérêts pourront être demandés. L’annulation de la cession n’est
pas envisageable dans ce cas.
32

SERIE B

I. DISSERTATION

1. « Le civil tient le pénal en état »


R) Le principe est « le pénal tient le civil en état ou le criminel tient le civil en
état ».
Ce principe général de droit s'applique en matière pénale à la réunion de 3
éléments, à savoir :
- l'identité des faits entre l'action civil et l'action publique ;
- il faut que les poursuites pénales soient effectives avant la fin de l'instance civile
(avant un jugement définitif au civil. Lorsque les poursuites pénales sont engagées
après la clôture des débats au civil, le juge civil doit réouvrir les débats dès lors
que la demande lui en est faite). Ces poursuites doivent avoir une influence sur le
jugement civil ;
- absence d'un prononcé définitif au pénal.
Toutefois, il émerge une certaine doctrine qui estime que le civil peut également
tenir le criminel en état c'est-à-dire qu'il y a des cas où le juge pénal est tenu de
surseoir à statué jusqu'à ce que le juge civil se soit prononcé. On parle dans ce cas
d'une question préjudicielle (de nature civile), laquelle s'oppose à la question
préalable : prérogative reconnue au juge pénal de connaître des questions extra
pénales. Le juge pénal peut donc connaître des exceptions de nature civile ; il doit
dans ce cas appliquer les règles de preuve de droit privé.
Exemple : X est poursuivi pour adultère ; devant le juge pénal, il conteste la
validité du mariage qui le lie à Y avec qui il cohabite depuis 5 ans. Le juge pénal
doit sursoir l'instruction jusqu'au jugement civil sur la question du mariage dont
la compétence matérielle est attribuée au tribunal de paix.
Une question préjudiciaire peut aussi être de nature administrative. Exemple : un
juge pénal saisie de désertion n'a pas compétence pour apprécier l'exception de
nullité de l'engagement militaire soulevée par le prévenu. Il doit dans ce cas
surseoir jusqu'à ce que les autorités administratives se prononceront sur la
question ou de nature constitutionnelle, par exemple : l'exception
d'inconstitutionnalité d'une loi soulevée devant le juge pénal oblige ce dernier de
surseoir l'instruction jusqu'à ce que le juge constitutionnel ce sera prononcé sur la
question.
2. « Je ne parlerai qu’en présence de mon avocat »
33

R) Ce principe est une composante des droits de la défense. Ces droits comportent
notamment: le droit au silence, la publicité de l'instruction à l'audience, l'oralité
de l'instruction à l'audience ainsi que le droit d'être entendu en présence de
quelqu'un.
Le droit d'être entendu en présence d'un avocat est un droit garanti tant par l'article
19 in fine de la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée par la loi du 20
janvier 2011 que par l'article 7 alinéa 1-b de la Charte africaine des droits de
l'homme et des peuples.
Le monopole du barreau est affirmé par l'article 6 de l'ordonnance-loi n°79-028
du 28 septembre 1979 portant organisation du barreau, du corps des défenseurs
judiciaires et du corps des mandataires de l'Etat ; mais ce même article prévoit
que la loi peut, dans des cas et selon les modes prevus, déroger à ce monopole.
Par ailleurs, les parties ont toujours le droit de se défendre elles-mêmes.
La conférence nationale souveraine avait décidé que toute personne poursuivie en
justice avait le droit d'être entendue en présence d'un défenseur de son choix, et
ce, à tous les niveaux de la procédure pénale. C'est ce que disait l'article 23 alinéa
3 du projet de la Constitution de la troisième République. L'article 15 alinéa 4 de
l'acte portant dispositions constitutionnelles relatives à la transition affirme le
même principe. L'article 19 de la Constitution du 18 février 2006 fait de même.
Mais il faut noter que cet article permet de faire appel à un avocat, à un défenseur
ou à toute autre personne choisie par le justiciable, remettant ainsi en question le
monopole d'assistance en faveur des avocats et des défenseurs judiciaires.
N.B : (Manuel de procédure pénale de LUZOLO, pp. 408-409, à lire).
3. « Neminem laedit qui suo jure utitur »
R) Ce principe général de droit veut dire « ne laise personne celui qui use de son
droit ou ne saurait blesser autrui celui qui ne fait qu'user de son droit ».
Par la naissance nous obtenons la personnalité juridique c'est-à-dire l'aptitude à
être titulaire des droits et débiteurs des obligations. De ce fait, nous jouissons
d'une pluralité des droits. Il existe des droits dont nous jouissons mais que nous
ne pouvons pas exercer faute de capacité d'exercice. Ainsi, un enfant jouissant
d'un droit de vote mais qu'il ne peut pas exercer faute de sa minorité d'âge. Aussi
vrai que notre droit à l'instar de notre liberté s'arrête où commence celui des autres,
nous ne pouvons pas user de nos droits au préjudice des autres (exemple : l'abus
de droit).
Par ailleurs, ne peut exercer une action en justice que celui qui aurait notamment
la capacité d'ester en justice. L'exercice de l'action civile ne peut dès lors être
reproché qu'en cas d'abus de droit.
34

L'abus de droit (ou abus d'un droit ou abus du droit) est une théorie d'origine
jurisprudentielle selon laquelle est constitutif d'une faute pouvant donner lieu à
réparation civile dans les conditions de droit commun, le fait pour le titulaire d'un
droit, de le mettre en œuvre soit de manière anormale, en dehors de sa finalité,
soit dans le seul but de nuire à autrui. En d'autres termes, c'est une faute qui
consiste à exercer son droit sans intérêt pour soi-même et dans le seul dessin de
nuire à autrui.
Bref, c'est le fait par le titulaire d'un droit de le mettre en œuvre en dehors de sa
finalité.
L'action en justice est la faculté qu'a tout individu de soumettre sa prétention au
juge, afin que celui-ci la déclare bien ou mal fondée. Du point de vue du
défendeur, l'action est la faculté qu'a ce dernier de discuter de la prétention du
demandeur.
Le principe de l'immunité de l'action appelé également caractère libre de l'action,
ce principe signifie que le titulaire d'une action n'engage aucune responsabilité du
fait de l'exercice de celle-ci ou des propos tenus en justice. L'immunité de l'action
correspondant à une restriction, lorsque le titulaire du droit d'agir commet un abus.
Dans ce cas, la victime de l'abus de droit d'agir en justice, tel dans l'hypothèse
d'une action purement téméraire et vexatoire, est fondée de pouvoir réclamer une
réparation. Dans ce cas, celui qui a abusé de son droit d'agir engage sa
responsabilité civile.
4. « La distinction de principe entre la responsabilité civile délictuelle et la
responsabilité pénale »
R) La responsabilité civile ou délictuelle ou aquilienne a pour objet la réparation
des dommages que les individus se causent dans leur rapport privé tandis que la
responsabilité pénale vise la répression de la violation des textes pénaux, on
infligeant à leur hauteur une peine (privation de liberté, paiement d'une amende).
5. « L’avocat est cru sur parole »
R) Ce principe légal se dit « l'avocat est cru sur parole lorsqu'il est porteur des
pièces de procédure ». Ce principe a pour fondément l'article 73 de la loi n° 79-
028 du 28 septembre 1979 portant organisation du barreau, du corps des
défenseurs judiciaires, du corps des mandataires de l'Etat. Ce principe signifie que
les avocats, or le cas où la loi exige un mandat spécial, sont présumés représenter
les parties lorsqu'ils sont porteurs des pièces de procédure.
Les cas de mandat spécial :
35

Excepté devant la cour de cassation, un avocat ne peut désister pour le compte de


son client que s'il est muni d'une procuration spéciale. La dispense de procuration
spéciale devant la Cour de cassation s'explique par le fait que de par la volonté du
législateur, les avocats près cette Cour représentent valablement les parties sans
avoir à justifier d'un pouvoir spécial. En effet, les articles 2 et 3 de la loi du 19
février 2013 relative à la procédure devant la Cour de cassation, qui organisent
respectivement la rédaction des requêtes et des mémoires en réponse adressés à la
Cour, n'imposent pas que les avocats près celle-ci soient porteur des procurations
spéciales.
Un avocat sauf devant la Cour de cassation, ne peut acquiescer pour le compte de
son client que s'il est muni d'une procuration spéciale. L'acquiescement a une
portée relative.
6. « La détention est la règle, la liberté l’exception »
R) L'expression appropriée est plutôt « la liberté est la règle, la détention
l'exception ». Ce principe est à la fois constitutionnel et légal. Il est fondé à l'article
17 alinéa premier de la Constitution du 18 février 2006 telle que modifiée par la
loi du 20 janvier 2011 et l'article 28 alinéa premier du code de procédure pénale.
Il faut souligner avec force qu'il n'existe aucune obligation légale de mettre un
inculpé en détention.
En effet, si, du point de vue purement philosophique, la détention préventive n'est
pas justifiée en raison de la présomption d'innocence dont bénéficie la personne
accusée, du point de vue réaliste, il est indispensable que la société est à sa
disposition des moyens juridiques pouvant lui permettre d'arriver à la découverte
de la vérité sur les infractions qui compromettent son existence. La doctrine
s'accorde à reconnaître que la détention préventive est une mesure qui répond à
trois fins différentes : elle facilite l'instruction en plaçant l'inculpé à la disposition
de la justice et on lui interdisant de faire disparaître les preuves, elle assure la
sécurité publique en le mettant hors d'état de nuire et elle garantit l'exécution de
la peine qui sera prononcé en l'empêchant de prendre la fuite.
7. « Je jure de dire la vérité, rien que la vérité »
R) Cette formulation constate le serment que prête un témoin avant d'être
auditionné. Par ailleurs, la formulation légale prévue par la loi est plutôt « je jure
de dire toute la vérité, rien que la vérité ». Cette formulation est prévue tant en
matière pénale (article 17 du code de procédure pénale) qu'en matière civile
(article 33 alinéa 3 du code de procédure civile).
36

Cette formulation constitue un serment que doit prêter un témoin en vue d'attester
la véracité de ses déclarations. Un serment est une affirmation solennelle (à
l'origine, religieuse), oral ou écrite, par laquelle une personne promet (jure) de se
comporter d'une certaine manière ou atteste (en le jurant aussi) la véracité d'une
déclaration.
Toutefois, cette formulation légale est assortie d'une exception, qui n'est prévue
que dans le code procédure pénale, qui donne la possibilité à l'officier du ministère
public d'imposer une forme de serment dont l'emploi, d'après les coutumes
locales, paraît le plus propre à garantir la sincérité de la déposition.
8. « La parole est libre mais la plume est serve »
R) La bonne expression consiste à dire « la plume est serve mais la parole est libre
». C'est-à-dire que l'officier du ministère public tout en étant subordonné à son
supérieur hiérarchique, il jouit tout de même d'une entière liberté d'expression et
d'une totale indépendance d'esprit à l'audience. En effet, le ministère public n'est
lié à l'égard de son supérieur hiérarchique que par son écrit. Il doit une obéissance
à son supérieur hiérarchique mais à l'audience une totale liberté d'opinion.

II. EPREUVE ECRITE


1. Différenciez :
A. Commission rogatoire et réquisition d’information
B. Jugement et arrêt
C. Magistrat debout et magistrat assis
D. Avocat général et le bâtonnier
E. Contrat et acte juridique bilatéral
R) A) La commission rogatoire est l'acte de procédure par lequel un officier du
ministère public s'adresse à un de ses collègues d'un autre ressort en vue de faire
exécuter certains actes d'instruction. La commission rogatoire est adressée à un
magistrat de même rang et implique aucune délégation de pouvoir.
La réquisition d'information est l'acte de procédure par lequel l'officier du
ministère public confie à l'officier de police judiciaire la mission de poser les actes
d'instruction.
Bref, la commission rogatoire est adressée à un officier du ministère public tandis
que la réquisition d'information est adressée à un officier de police judiciaire.
37

B) Un jugement est rendu par un tribunal tandis qu'un arrêt est rendu par une cour.
C) Le terme magistrat désigne toute personne appartenant au corps judiciaire, et
investie à titre personnel du pouvoir de rendre la justice, ou de la requérir au nom
de l'État.
Bref, le magistrat debout c'est l'officier du ministère public tandis que le magistrat
assis c'est le juge.
D) Un avocat général est un magistrat du parquet général près une cour (article 65
de l'OCJ) tandis que le bâtonnier est un avocat élu à la tête d'un barreau.
E) Le contrat crée obligatoirement un lien de droit entre les parties (ex : contrat
de vente) tandis qu'un acte juridique bilatéral ne crée pas obligatoirement un lien
de droit entre les parties (ex : une donation).

2. Qu’entendre par clause pénale ? Quelle est la sanction que la loi lui réserve
en cas de nullité de l’obligation principale ?
R) La clause pénale est celle par laquelle une personne, pour assurer l'exécution
d'une convention, s'engage à quelque chose en cas d'inexécution (article 124 du
CCCL 3).
La nullité de l'obligation principale entraîne celle de la clause pénale. Alors que
la nullité de la clause pénale n'entraîne pas celle de l'obligation principale (article
125 du CCCL 3).
3. Quelles indications doit contenir le certificat de fin de service et endéans
quel délai l’employeur doit le remettre ?
R) Le certificat de fin de service doit contenir la nature et la durée des services
prestés, la date du début et de la fin des prestations ainsi que son numéro
d'immatriculation à la Caisse Nationale de Sécurité Sociale, CNSS en sigle.
Au plus tard deux jours ouvrables après la fin du contrat de travail (article 79 du
code du travail).

4. Monsieur YAYA victime d'une extorsion de signature, infraction punie de


20 ans de servitude pénale par le Code Pénal Livre II, fait citer directement
ses bourreaux Mesdames Ya MADO et MUNOKO MBELI par devant le
Tribunal de Paix de Ngaliema. Malheureusement à l'audience de plaidoirie
Monsieur YAYA ne comparait pas. Statuant par défaut, le juge se déclare
38

incompétent au regard du taux de la peine à appliquer. Il envisage un recours


contre ce jugement. Lequel le conseillez-vous et devant quelle juridiction ?
R) Nous lui conseillerons de ne pas user d'une quelconque voie de recours mais
de plutôt saisir la juridiction compétente au regard du taux de la peine. C'est le
tribunal de grande instance qui est la juridiction compétente pour connaître des
infractions punissables de la peine de mort et celles punissables d'une peine
supérieure à 5 ans de servitude pénale principale (article 89 de l'OCJ).

5. JO ETIKE, enfant né hors mariage mais reconnu du vivant de son père,


vous consulte au motif que sa marâtre, la veuve SUKISA, épouse légitime de
son père bénéficie seule de loyers de la maison qu'elle habitait avec son défunt
mari, brandissant son usufruit en tant que conjoint survivant. Quel est votre
avis ?
R) La marâtre doit plutôt bénéficier de la moitié du loyer pour que l'autre moitié
revienne aux héritiers de la première catégorie et non à la totalité du loyer. JO
ETIKE à donc droit à la moitié du loyer en tant qu'héritier de la première catégorie
(article 785 alinéa 3 du Code de la famille).

6. Que signifie :
a. Exceptio non adimpleti contractus
b. Action paulienne
c. Res perit domino
d. Action récursoire
R) a) Exceptio non adimpleti contractus qui signifie l'exception de l'inexécution
du contrat.
b) L'action paulienne ou révocatoire: consiste pour un créancier d'attaquer les
actes faits par leurs débiteurs en fraude de leur droit (article 65 du CCCL 3).
c) Res perit domino: la chose périt entre les mains du créancier. L'article 37 alinéa
2 du CCCL 3 donne la justification à cette règle en décidant que l'acheteur devient
propriétaire au moment même du contrat en matière mobilière. C'est donc en tant
que propriétaire de la chose qu'il supporte les risques.
d) L'action récursoire : c'est un recours en justice de la personne, qui a dû exécuter
une obligation dont une autre était tenue, contre le véritable débiteur de
39

l'obligation pour obtenir sa condamnation ; action exercée par le codébiteur qui a


payé le tout contre ses coobligés.

7. En votre qualité d’impétrants voudriez-vous :


a. Définir l’avocat ;
b. Enumérer ses droits et obligations ;
c. Citer les conditions de fond et de forme pour avoir la qualité d’avocat.
R) a) Le terme avocat est défini à l'article 1er de l'ordonnance-loi n° 79-028 du 28
septembre 1979 portant organisation et fonctionnement du barreau, du corps de
défenseur judiciaire et du corps des mandataires de l'État.
b) Les droits et devoirs des avocats sont prévus aux articles 71 à 80 de
l'ordonnance-loi susmensionnée.
c) Les conditions d'accès à la profession d'avocat sont prévues à l'article 7 de
l'ordonnance-loi précitée.
8. Différenciez :
a. Infraction instantanée et infraction continue du point de vue de la
prescription de l’action publique
b. Délai minimum et délai de rigueur
c. Interruption de l’instance et désistement de l’instance
d. Jus sanguinis et jus soli
e. Contrat aléatoire et contrat commutatif
R) a) La prescription de l'infraction instantanée court dès l'instant où le fait initial
a été commis tandis que la prescription de l'infraction continue court dès l'instant
où la volonté coupable a pris fin.
b) le délai minimum est celui qui impose un minimum de temps à observer dans
l'accomplissement des actes de procédure. Ils visent à permettre au défendeur
d'avoir suffisamment de temps pour préparer sa défense. C'est le cas du délai de
comparution. Les délais d'attente sanctionnent la précipitation dans
l'accomplissement de la formalité visée.
Les délais des rigueurs sont ceux qui sont imposés et pendant lesquels on doit
nécessairement agir, sous peine de déchéance ou de forclusion. Il fixe un temps
maximum que l'on ne doit pas dépasser. Tel est le cas d'un délai d'exercice d'une
40

voie de recours. Les délais d'actions visent un déroulement rapide de l'instance et


sanctionnent le retard mis dans l'accomplissement de la formalité imposée.
Bref, le délai minimum impose un délai d'attente tandis que le délai de rigueur
impose un délai d'action.
c) L'interruption de l'instance consiste à arrêter une instance à la suite d'un
événement qui affecte la situation personnelle des parties (le décès d'une partie au
procès) ou de leurs représentants (le fait pour une partie de changer d'avocat).
Le désistement est l'acte par lequel, au cours de l'instance, un demandeur renonce
à ses prétentions.
Bref, une instance interrompue peut être reprise tandis que le désistement d'une
instance entraîne son extinction.
d) Jus sanguinis : expression latine signifiant droit du sang. Il désigne un mode de
détermination de la nationalité d'un individu en raison de la nationalité de ses
parents.
Jus soli : expression latine signifiant droit du sol. Il désigne un monde de
détermination de la nationalité d'un individu en raison de son lieu de naissance.
Bref, le jus sanguinis détermine la nationalité d'un individu par celle de ses parents
tandis que le jus soli détermine la nationalité d'un individu par celle de son lieu de
naissance.
e) La définition du contrat commutatif et aléatoire (article 4 du CCCL 3).
Dans un contrat commutatif les prestations des parties sont connues d'avance
tandis que dans un contrat aléatoire les prestations du parties ne sont pas connues
d'avance, car dépendant d'un événement incertain.
9. Quelle est la procédure à suivre en matière de résiliation du contrat de
travail pour faute lourde ?
R) La procédure à suivre est prévue à l'article 72 du code du travail.
10. Actuellement, quelle est la juridiction compétente pour connaître du
pourvoi en cassation contre une décision rendue en matière commerciale ?
R) D'une part, c'est la CCJA sur les questions soulevant des questions relatives à
l'application des actes uniformes et des règlements prévus par le traité de
l'OHADA (article 14 alinéa 3 du traité de l'OHADA) et d'autre part, c'est la cour
de cassation sur des questions ne soulevant pas des questions relatives à
l'application des actes uniformes et des règlements prévus par le traité de
41

l'OHADA ainsi que des questions relatives à l'application des actes uniformes et
des règlements prévus par le traité de l'OHADA appliquant des sanctions pénales.
11. Les époux qui, pour des raisons d’incompatibilité de caractère et de non-
respect des belles familles respectives, ne tiennent plus à poursuivre
l’aventure conjugale, peuvent, pour raison de protection de leur seul enfant,
convenir de se séparer sans fracas, quitte à faire valider leur arrangement
par un juge. Partagez-vous cet avis. Justifiez soigneusement votre réponse,
en indiquant, le cas échéant le siège de la matière.
R) Non, le droit congolais, à son état actuel, ne reconnaît pas la validation d'un
arrangement par le juge constatant le divorce. Car le divorce résulte d'une décision
judiciaire prononçant la dissolution du mariage (article 546 du code de la famille).
Et la seule cause de divorce est la destruction irrémédiable de l'union conjugale
(article 549 du code de la famille).

12. Un employeur qui n’exécute pas volontairement les termes du procès-


verbal de conciliation peut y être contraint ? Vrai ou faux. Indiquez le cas
échéant devant quel organe ?
R) Vrai. Devant le président du tribunal de travail compétent en faisant apposer
la formule exécutoire sur le procès-verbal de conciliation dont l'exécution sera
poursuivie à l'instar d'un jugement du tribunal de travail (article 301 du code du
travail).
13. Madame Sandrine a acheté, courant 2014, une parcelle au nouveau
quartier loti vers l’aéroport international de N’djili, appelé Mikonga. Des
rumeurs persistantes et concordantes font état de ce qu’un litige opposerait
son vendeur à un autre prétendant sur la même parcelle devant le TGI de
Kinshasa/N’djili, mais sans être précisée si cette juridiction a déjà rendu ou
non son verdict. Elle vous consulte et veut connaître s’il y a des voies de
procédure qui peuvent lui permettre de sauvegarder ses droits dans ce litige
déjà pendant. Que lui répondrez-vous, eu égard à l’espèce.
R) Dans l'hypothèse où l'affaire serait pendante devant le tribunal de grande
instance de Kinshasa N'djili, madame Sandrine devra formuler une demande
interventionnelle. Une demande interventionnelle est celle par laquelle une partie,
tiers à une procédure, sollicite d'y participer (intervention volontaire), ou par
laquelle une partie à une procédure déjà engagée, sollicite la mise en cause d'un
tiers (intervention forcée).
42

Dans la seconde hypothèse, madame Sandrine devra formuler une tierce


opposition. La tiers opposition est la voie de recours extraordinaire par laquelle
un tiers attaque un jugement ou un arrêt qui préjudicie ses droits.

14. « Solo consensus. Res perit domino. » Ces deux brocards consacrent deux
règles essentielles du point de vue de l’effet translatif du contrat. Lesquelles ?
Explicitez brièvement votre réponse.
R) a) Solo consensus : ce brocard rend parfait l'obligation de livrer la chose ou de
transférer la propriété (article 37 du CCCL 3).
b) Res perit domino : ce brocard consacre le transfert des risques dès l'instant où
la chose a dû être livrée (article 37 alinéa 2 du CCCL 3).
15. Le conservateur des titres immobiliers peut opérer la mutation en vertu
d’un jugement. Vrai ou faux ? Justifiez soigneusement votre réponse en
précisant le cas échéant la ou les condition(S).
R) Vrai. En vertu de l'article 231 alinéa 4 in fine de la loi dite foncière, les
mutations en vertu des jugements sont permises à condition que ces jugements
soient passés en force de la chose jugée.
16. L’effet obligatoire du contrat trouve son socle dans divers fondements.
Quel en est le principal ?
R) L'autonomie de la volonté (article 33 du CCCL 3).
17. Depuis quinze ans, Monsieur MAKENGA BETU est au chômage et ne vit
que grâce au commerce de Madame Hélène MAKASI, son épouse. A la suite
d’une chaude discussion, Monsieur Junior MAKENGA, leur fils, blesse
grièvement Mademoiselle ELA MEJI, fille de monsieur KANDA MINGI,
leur voisin. Dans sa colère, celui-ci choisit d’assigner en dommages et intérêts
Madame Hélène MAKASI eu égard à sa solvabilité éprouvée. Quels conseils
donneriez-vous à Madame Hélène MAKASI ?
R) Nous conseillerons à Madame Hélène MAKASI de se présenter devant le
tribunal où elle a été assigné, mais en prenant la parole, elle doit solliciter sa mise
hors cause pour mauvaise direction. L'article 260 alinéa 2 du CCCL 3 désigne le
père comme le seul responsable du dommage causé par son enfant habitant avec
lui. La mer, quant à elle, ne serait responsable qu'après le décès de son mari.
43

18. Pour cause de viol commis sur son patron au lieu de service. Mademoiselle
KITOKO est condamnée sous RP 251 par le TGI de kinshasa/Matete à 10
ans de prison ferme. Elle décide de former appel aux motifs :
a) Que le jugement a quo a rejeté l’exception de saisine irrégulière par elle
soulevée à la deuxième audience et tirée de ce que la copie de la citation à
prévenu versée au dossier mentionne expressément que l’exploit a été
signifié au domestique, sans autre précision ;
b) Que le tribunal a joint au fond l’exception tirée de l’obscuri libelli soulevée
par son conseil et y a statué dans un seul et même jugement ;
c) Que le premier juge l’a condamné aux dommages et intérêts alors que
l’action publique était prescrite en cours d’instance ;
d) Qu’enfin le premier juge a statué au fond sur une question réglée par les
parties en famille au lieu de constater plutôt la conciliation et accorder un
jugement d’expédient.
Commentez brièvement chaque motif à l’appui du recours et dites s’il sied
de l’introduire.
R) a) L'irrégularité de la saisine est une exception de forme qui se soulève in
limine litis c'est-à-dire au seuil du procès, à la première audience et non à la
deuxième audience. S'agissant du motif tiré de la signification de l'exploit au
domestique, sans autre précision, certes l'imprécision d'identité du domestique ne
permet pas au juge de vérifier la régularité de la signification de l'exploit.
Toutefois, la signification ayant pour but d'informer la personne citée la naissance
d'un procès contre elle et du fait que le prévenu s'était présenté aux audiences du
tribunal démontre à suffisance qu'il a été atteint. Par ce fait, ces deux motifs ne
sont pas valable pour faire appel.
b) Le juge a la latitude d'examiner une exception soulevée devant lui de manière
séparée du fond ou de joindre l'exception au fond, à l'exception des questions
préjudicielles. Cela ne constitue pas un mal jugé qui justifierait un recours en
appel.
c) S'agissant du motif tiré de la prescription de l'action publique en cours
d'instance, cela constitue un juste motif pour interjeter appel, car la prescription
de l'action publique entraine l'extinction de l'action publique.
d) En matière pénale, les parties ne disposent pas de l'instance à l'instar de la
matière civile. Du fait que l'action publique appartient au ministère public, partie
principale dans un procès pénal, il n'est pas permis aux autres parties de faire
homologuer une conciliation entre eux en vue de l'obtention d'un jugement
44

d'expédient, qui d'ailleurs n'existe pas en matière pénale. Et du fait qu'il est de
principe que l'action publique ne se transige pas, ce motif n'est pas valable pour
justifier un recours en appel.
19. En 2016, le législateur du travail a ajouté la rupture de commun accord.
Que peut faire le travailleur qui propose à son employeur de rompre le
contrat de commun accord et qui ne l’obtient pas ? Justifiez brièvement
votre réponse.
R) Dans ce cas, le travailleur doit procéder à une résiliation unilatérale du contrat
de travail et le notifier par écrit à l'employeur (article 61 ter alinéa 1 du code du
travail).

20. Quelle est la voie de recours prévue dans l’ancien code de procédure civile
avant l’entrée en vigueur du Droit OHADA contre une sentence arbitrale
rendue par un tribunal arbitral en dehors du délai prévu par la convention
d’arbitrage ?
R) L'appel (article 187 du code de procédure civile).
21. Une partie au procès peut-elle initier une tierce opposition ? Expliquez-
vous.
R) Non, parce que la tierce opposition est une voie de recours qui est ouvert à un
tiers dont un jugement ou un arrêt préjudicie ses droits, et lors duquel ni lui, ni
ceux qu'il représente n'ont été appelé (article 80 du code de procédure civile).

22. Le mandat d’arrêt provisoire (MAP) a une durée de validité de combien


de jours ? Quel doit être le comportement du magistrat lorsqu’à l’expiration
du délai l’instruction n’est pas terminée ?
R) 5 jours (article 28 du code de procédure pénale).
Le magistrat instructeur doit solliciter du juge compétent en chambre du conseil
l'ordonnance de mise en détention préventive (article 30 du code de procédure
pénale).
23. Le juge d’appel qui infirme un jugement avant dire droit interlocutoire
peut-il connaître du fond de l’affaire ? Dans l’affirmative dans quelle
condition ?
45

R) Oui, le juge d'appel peut connaître du fond de l'affaire lorsque la décision


d'infirmation porte sur des questions autres que la saisine irrégulière ou
l'incompétence du premier juge. C'est l'évocation (article 107 du code de
procédure pénale).
24. La mise en détention préventive en droit congolais, est-elle soumise à des
conditions ? Si oui, lesquelles ?
R) Oui, dans les conditions suivantes: l'existence des indices sérieux de culpabilité
et l'infraction doit être réprimé d'une peine de prison de 6 mois au moins.
Toutefois, l'inculpé contre qui pèse des indices sérieux de culpabilité mais dont la
peine encourue est inférieure à 6 mois mais supérieur à 7 jours peut être mis en
état de détention préventive s'il y a craindre la fuite de l'inculpé, ou si son identité
est inconnue ou douteuse ou si, eu égard à des circonstances graves et
exceptionnelles, la détention préventive est impérieusement réclamée par l'intérêt
de la sécurité publique (article 27 du code de procédure pénale).
25. Monsieur MFUKA réclame à son débiteur ELONGA la somme de
l’équivalent en FC de 1.000 USD, intérêts compris, non réglée à l’échéance
convenue. Pour le faire fléchir, il l’assigne en paiement de la créance et en
dommages et intérêts. L’huissier notifie l’assignation en ces termes : Etant à
son domicile, ne l’ayant pas trouvé. Et y parlant à son serviteur ainsi déclaré.
a) Cette signification est-elle régulière ?
b) Quelle incidence peut avoir cette signification sur la procédure engagée ?
Justifiez soigneusement votre réponse.
R) a) Non, parce que l'article 4 du code de procédure civile reprend l'ordre des
personnes à qui l'assignation doit être faite. De ce fait, en parlant directement au
serviteur sans passer d'abord par le parent ou allier ou au maître, rend cette
assignation irrégulière.
b) L'incidence est la non saisine du tribunal, car la régularité de la saisine du
tribunal dépend de l'observance des formalités prescrites pour procéder à la
signification des exploits.
26. Du point de vue de la responsabilité délictuelle ou quasi délictuelle, l’on
ne peut répondre que de son fait personnel. Vrai ou faux ? Justifiez
soigneusement et amplement votre réponse.
NB.: Le candidat peut avoir aussi développé chacune de ces notions (fait
personnel, fait d’autrui, fait des choses). Aprréciez.
46

R) Faux. Du point de vue de la responsabilité délictuelle ou quasi délictuelle, on


est responsable non seulement du dommage que l'on cause par son propre fait,
mais encore de celui qui est causé par le fait des personnes dont on doit répondre,
ou des choses que l'on a sous sa garde (article 260 du CCC L 3).
Concernant la responsabilité pour son propre fait, celui qui cause préjudice à
autrui, en répond (article 258 du CCCL 3). Par exemple : celui qui brise le
téléphone portable de son condisciple, en le faisant tomber doit le réparer.
Concernant la responsabilité pour fait d'autrui, on répond des dommages causés
par les personnes dont on doit répondre. Par exemple : le père, et la mer après le
décès du mari, doit réparer la vitre du voisin brisée par le fait de son enfant.
S'agissant de la responsabilité pour les dommages des choses que l'on a sous sa
garde, la personne qui a l'objet sous sa garde, en répondra lorsque la chose aura
causé un préjudice. Par exemple : le propriétaire d'un chien qui à défaut de le
surveiller, aura mordu un passant, répondra du dommage que causera le chien au
passant.
27. Sur quoi repose la responsabilité contractuelle ? Justifiez brièvement et
soigneusement votre réponse.
R) Sur l'effet obligatoire des contrats (article 33 du CCCL 3). Et cet effet
obligatoire des contrats découle de l'autonomie de la volonté. En d'autres termes,
le contrat oblige parce qu'il a été voulu des parties, et les parties sont responsables
contractuellement par l'effet obligatoire des contrats qui rend le contrat semblable
à une loi entre les parties.
28. Donnez les conditions de la participation criminelle.
R) - l'existence d'une infraction principale ;
- l'acte de participation criminelle (articles 21 et 22 du code pénal congolais) ;
- l'élément moral.
29. Les coauteurs et complices d’une infraction, sont-ils punis pénalement de
la même manière ? Justifiez soigneusement votre réponse à l’appui des
dispositions légales s’il échet.
R) Non. les coauteurs d'une infraction sont punis de la même peine que les auteurs
de l'infraction tandis que les complices de l'infraction sont punis d'une peine qui
ne dépassera pas la moitié de celle encourue par les auteurs de l'infraction. Et dans
l'hypothèse où les auteurs et coauteurs d'une infraction encourent une peine de
mort ou de servitude pénale à perpétuité, les complices vont encourir une peine
47

de servitude pénale allant de 10 à 20 ans (article 23 du code pénal congolais livre


1).
30. Donnez la nature (ou statut) juridique des biens ci-après :
a. Les fruits et récoltes, tant qu’ils n’ont pas d’existence séparée.
b. Les animaux attachés à la culture ou à l’exploitation agricole, les
instruments et ustensiles aratoires.
c. Le sol et les mines.
R) a) Immeuble par incorporation (article 7 de la loi dite foncière) ;
b) Immeuble par destination (article 8 de la loi dite foncière) ;
c) Immeuble par nature (article 6 de la loi dite foncière).
31. En date du 13 mars 2010, Madame NZEMBO fit donation de son
immeuble sis rue Nzela dans la Commune de Limete à son ami EKIMA. Peut-
elle la révoquer ? Justifiez brièvement votre réponse.
R) Oui, pour cause d'inexécution des charges (article 890 du code de la famille)
ou pour cause d'ingratitude ou encore pour cause de survenance d'enfants (article
891 du code de la famille).
32. Dans l’état actuel de notre législation, qui est justiciable de la Cour
Constitutionnelle ?
R) La cour constitutionnelle est compétente pour juger le président de la
République, le premier ministre ainsi que leurs coauteurs et complices (article 164
de la Constitution et l'article 72 de la loi organique n°13/026 du 15 octobre 2013
portant organisation et fonctionnement de la cour constitutionnelle).
33.
a. Citez trois cas de violences sexuelles.
b. L’Etat congolais peut-il hériter des biens d’une personne décédée ?
R) a) _l'attentat à la pudeur ;
_le viol ;
_l'excitation des mineurs à la débauche;
_le délit du souteneur et le proxénétisme ;
_la prostitution forcée ;
_le harcèlement sexuel ;
48

_l'esclavage sexuel ;
_le mariage forcé ;
_la mutilation sexuelle ;
_la zoophilie ;
_la transmission délibérée des infections sexuellement transmissibles incurable
_du trafic et de l'exploitation d'enfants à des fins sexuelles ;
_la grossesse forcée ;
_la stérilisation forcée ;
_la pornographie mettant en scène des enfants ;
_la prostitution d'enfants.
b) Oui (article 763 du code de la famille). Pour des amples explications, lisez les
articles 758 à 764 du code de la famille.
34. Citez trois infractions pour lesquelles les poursuites sont subordonnées à
la plainte préalable de la victime.
R) _la grivèlerie (article 102 bis du code pénal congolais livre 2) ;
_l'adultère (article 467 et 468 alinéa 1 du code de la famille) ;
_l'infraction contre les droits d'auteurs (article 102 de l'ordonnance-loi n°86-033
du 5 avril 1986 portant protection des droits d'auteurs et droits voisins) ;
_la contrefaçon en matière de propriété industrielle (article 94 de la loi n°82-001
du 7 janvier 1982 portant propriété industrielle) ;
_le harcèlement sexuel (article 174 d du code pénal congolais livre 2) etc.
35. L’article 494 du Code des obligations, dit Livre III, renforce l’obligation
de garde lorsque le dépôt est salarié, lorsque le dépositaire s’est offert pour
recevoir le dépôt, lorsque le dépôt est fait dans l’intérêt unique du dépositaire
ou lorsqu’il est connu que le dépositaire répondrait de toute espèce de faute.
Ce renforcement correspond :
a) A l’impossibilité pour le dépositaire de s’exonérer au cas où la chose
serait endommagée
b) A l’impossibilité pour le dépositaire de s’exonérer au cas où la chose
serait endommagée sauf cas de force majeure
c) A un renversement de la charge de la preuve
d) Toutes les reponses sont bonnes
49

R) c)
36. Est-il concevable que lorsque survient la rupture du contrat de travail,
que le décompte final ne soit pas dû au travailleur? Justifiez soigneusement
votre réponse.
R) Non. Parce qu'à la fin de son contrat de travail, le travailleur doit recevoir toute
somme restante dûe en exécution du contrat de travail (article 100 du code du
travail).
37. Quelles sont les conditions d'une infraction tentée ?
R) a. la resolution de commettre une infraction bien déterminée;
b. des actes extérieurs qui constituent le commencement d’exécution de
l’infraction dont il est question;
c. l'absence de désistement volontaire.
38. La dénomination sociale d'une société :
a. Peut inclure le nom patronymique de certains associés
b. Ne peut inclure le nom patronymique de certains associés
c. Ne peut inclure le nom patronymique d'un associé que si celui-ci est décédé
d. Toutes les réponses sont bonnes
NB. Justifiez brièvement votre réponse.
R) a) L'article 15 de l'acte uniforme sur le droit des sociétés commerciales et du
groupement d'intérêt économique permet cette inclusion afin de distinguer,
commercialement, une société commerciale des autres sociétés commerciales.
39. Donnez la différence entre le système de l'obéissance passive et celui dit
de la baïonnette intelligente ?
R) Le système de l'obéissance passive veut qu'on exécute toujours les ordres du
supérieur sous peine de sanction pour refus d'obéissance tandis que le système de
la baïonnette intelligente veut que l'exécutant puisse apprécier la légalité de l'ordre
du supérieur.
Dans l'obéissance passive, l'agent qui n'exécute pas l'ordre, illégal soit-il, sera
sanctionné pour refus d’obéissance; s'il exécute l'ordre, par contre, il sera justifié.
Dans l'obéissance raisonnée ou la baïonnette intelligente, si l'ordre n'est pas
exécuté, l'agent ne sera pas poursuivi pour refus d'obéissance ; par contre, si
l'ordre est exécuté, il n'y a pas de justification.
50

Toutefois, la RDC a instauré la solution médiane (article 28 de la Constitution)


qui consiste à distinguer selon que l'illégalité de l'ordre est manifeste ou non.
Lorsque l'ordre est manifestement illégal, l'agent n'est pas tenu d'obéir et s'il le
fait, il ne saurait être justifié par ledit ordre.
40. Donnez la différence entre :
a. Délai franc et délai préfix
b. L'action paulienne et l'action révocatoire
c. Défaut congé et défaut profit-joint
d. Libération conditionnelle et condamnation conditionnelle
R) a) Dans le délai franc, le dies ad quo et le dies ad quem ne sont pas pris en
compte dans la computation du délai tandis que dans le délai préfix, seul le dies
ad quo n'est pas pris en compte dans la computation du délai.
b) Il n'y a pas de différence entre les deux, car ces deux notions sont équipollentes.
c) Le défaut congé ne peut se concevoir qu'à l'égard du demandeur tandis que le
défaut profit-joint ne peut se concevoir qu'à l'égard d'une pluralité de défendeur.
Le défaut congé est le défaut du demandeur qui, après avoir formé une demande,
ne comparaît pas, s'exposant à ce que le tribunal prononce son congé (article 17
alinéa 1 du code de procédure civile). Il a pour effet, l'extinction de l'Instance.
Le défaut profit-joint suppose que lorsqu'il y a plusieurs défendeurs et que certains
comparaissent alors que d'autres ne comparaissent pas, le tribunal peut, à la
requête des parties comparantes, remettre l'affaire à une date ultérieure. Le greffier
notifiera la nouvelle date à toutes les parties en les avisant que le jugement qui
interviendra ne sera pas susceptible d'opposition (article 18 du code de procédure
civile).
d) La libération conditionnelle est une mise en liberté d'un condamné suivant
certaines conditions tandis que la condamnation conditionnelle ou le sursis est une
mesure de dispense de l'exécution de la peine.
En d'autres termes, dans la libération conditionnelle, le condamné a déjà purgé
une partie de sa peine tandis que dans la condamnation conditionnelle, le
condamné est exempté de l'exécution de la peine.
41. a. Quelle est la durée de préavis pour la rupture d'un contrat pendant la
période d'essai ?
51

b. Un travailleur incarcéré, peut-il être licencié par son employeur ? Dans


ou suivant quel délai.
R) a) 3 jours (article 71 du code du travail).
b) Oui. Après 3 mois de suspension ou si le travailleur par la suite est condamné
à une peine de servitude pénale principale supérieure à deux ans (article 60-point
d du code du travail).
42. Un héritier peut-il former tierce opposition contre un jugement dans
lequel le liquidateur a été partie ? Justifiez brièvement votre réponse.
R) En principe non, parce que le liquidateur représente toute la succession.
Exceptionnellement oui, un héritier peut faire une tierce opposition dans
l'hypothèse où ce dernier n'avait pas été appelé à la succession et de ce fait, n'avait
pas désigné le liquidateur qui a pris part au procès ayant abouti au jugement qui
préjudice ses droits.
43 a. Quelle est la juridiction compétente pour connaître d'un pourvoi en
cassation contre un arrêt rendu par la Cour d'Appel de Kinshasa/Matete en
matière commerciale ?
b. En quoi la procédure gracieuse diffère-t-elle de la procédure contentieuse
?
R) a) D'une part, c'est la CCJA sur les questions soulevant des questions relatives
à l'application des actes uniformes et des règlements prévus par le traité de
l'OHADA (article 14 alinéa 3 du traité de l'OHADA) et d'autre part, c'est la cour
de cassation sur des questions ne soulevant pas des questions relatives à
l'application des actes uniformes et des règlements prévus par le traité de
l'OHADA ainsi que des questions relatives à l'application des actes uniformes et
des règlements prévus par le traité de l'OHADA appliquant des sanctions pénales.
b) La procédure gracieuse diffère de la procédure contentieuse par son caractère
non litigieux.
La procédure gracieuse est celle qui n'a pas de caractère litigieux; qui se développe
en dehors de toute contestation.
Les matières gracieuses constituent l'ensemble des affaires dans lesquelles, en
l'absence de litige, le juge est saisi d'une demande dont la loi exige, en raison de
la nature de l'affaire ou de la qualité du requérant, qu'elle soit soumise à un
contrôle de justice. Par exemple: une demande d'adoption, une homologation pour
52

le changement du régime matrimonial, une demande d'un jugement supplétif de


naissance etc.
53

SERIE C

I. DISSERTATION

1) « Toute personne est présumée innocente » ; « Toute personne est


présumée coupable jusqu’à ce qu’elle prouve son innocence »

R) La présomption d'innocence est un principe au centre du droit pénal, et


spécialement de la procédure pénale qui exige que toute personne poursuivie d'un
fait quelconque soit considérée comme innocente jusqu'à ce que sa culpabilité soit
établie par un jugement définitif au terme d'un procès au cours duquel toutes les
garanties procédurales auront été respectées (Article 17 de la Constitution).

La présomption d'innocence implique le respect de la liberté


individuelle de la personne qui fait l'objet des poursuites. En cette matière, il est
de principe que la liberté est la règle, la détention étant l'exception.

Ce principe implique également des conséquences sur le régime de


la charge de la preuve en procédure pénale. En effet, en matière répressive, la
charge de la preuve incombe au ministère public, qui doit prouver la culpabilité
du prévenu.

L'autre face de cette règle s'exprime dans la maxime latine "In dubio
pro reo" en vertu de laquelle le doute profite au prévenu. Puis qu'il est présumé
innocent, le prévenu le demeure toutes les fois que le ministère public n'aura pas
réussi à établir sa culpabilité.

La présomption de culpabilité doit être considérée comme une


atteinte au principe de la présomption d'innocence qui est consacré aussi bien par
des instruments internationaux que par la Constitution de la République. Cette
atteinte résulte de multiples abus observés dans la pratique.

Tel est le cas lorsque la détention préventive devient la règle


habituelle, ou lorsque l'officier de police judiciaire ou l'officier de ministère public
54

ne se soucient plus d'instruire à décharge, contraignant ainsi la personne


poursuivie à apporter la preuve de son innocence.

Certains auteurs s'interrogent sur une consécration implicite d'une


certaine présomption de culpabilité lorsque le Code de procédure pénale évoque
la notion des "indices sérieux de culpabilité" (art.27 CPP).

2) « L’Etat »

R) Diverses théories tentent d'expliquer l'existence de l'institution étatique. L'une


des plus répandues reste la théorie de la naissance contractuelle de l'État, portée
par Thomas Hobbes et Jean-Jacques Rousseau.
L'État est à ce jour une personne morale de droit public, la seule à
détenir la souveraineté. Dans le cadre international, la souveraineté renvoie à la
notion de l'indépendance d'un État vis-à-vis des autres. (art.2.1 Charte ONU)
À l'interne, la souveraineté d'un État renvoie à l'idée de la puissance
publique, cet attribut de l'État en vertu duquel il édicte des normes, poursuit leur
exécution et punit leur violation sur son territoire. (art.9 Constitution)
L'existence de l'État vise l'accomplissement d'une mission principale,
à savoir la réalisation du bien commun. Pour l'accomplissement de cette mission,
le pouvoir étatique s'exerce à travers les institutions de la République et les entités
territoriales.
En République démocratique du Congo, conformément aux
dispositions de la Constitution (art.68 Constitution), les institutions de la
République sont le Président de la République, le Parlement composé de deux
chambres (l'Assemblée nationale et le sénat), le Gouvernement composé
notamment du Premier ministre, des vice-premiers ministres, des ministres et
vice-ministres, et les Cours et tribunaux.
Les principales entités territoriales de la République démocratique du
Congo sont les 25 provinces et la ville de Kinshasa (art.2 Constitution). Il y a à
un échelon inférieur, les entités territoriales décentralisées, à savoir: la ville, la
commune, le secteur et la chefferie (art. 3 Constitution).
3) « Le conseil d’Etat, est-il un juge impartial de l’administration »

R) La Constitution de la République démocratique du Congo du 18 février 2006


innove avec la mise en place des juridictions de l'ordre administratif. En vertu de
cette Constitution (art. 154-155) et de la loi organique n°16-027 du 15 octobre
2016 portant organisation, fonction et compétences des juridictions de l'ordre
55

administratif, ces juridictions sont composées d'une section consultative à côté de


la section du contentieux, compétentes pour connaître des affaires mettant en
cause l'administration.
Dans ce cadre, il y a lieu d'affirmer que le Conseil d'État est juge de
l'administration. Ce juge ne saurait cependant pas déroger au principe
fondamental de l'impartialité, qui est une garantie du droit à un procès équitable.
Et pour assurer le respect de l'impartialité, la loi organique précitée institue la
procédure de récusation des membres de la composition du Conseil d'État
(art.346, 351 al.2).
4) « Nullum crimen, nulla poena, nullum judicium sine lege »

R) Le principe de la légalité des infractions, des peines et des procédures est la


règle cardinale, la clé de voûte du droit criminel. Affirmé à l'article 17 de la
Constitution, il tend à limiter le droit de punir en empêchant l'arbitraire dans la
mise en œuvre de ce droit.
Ce principe implique le monopole du législateur dans la définition
des infractions, la détermination de peines, des institutions et procédures
judiciaires. ( art. 122.6 Constitution, art.1 et 5 du Code pénal ).
À l'inverse, le juge ne peut ni créer, ni s'écarter dans l'interprétation.
Il ne peut pas non plus accorder d'exemption en dehors de la loi. Lorsqu'il admet
des circonstances atténuantes, il est tenu de les indiquer et les énumérer (art.19
Code pénal).
Par loi, il convient d'entendre tout instrument juridique à caractère
législatif. Ainsi, sont assimilés aux lois, les décrets portant code pénal, code de
procédure pénale ou code de procédure civile dans la mesure où d'après le droit
en vigueur pendant la période coloniale, ces actes émanaient d'une autorité dans
l'exercice de son pouvoir législatif au Congo.
5) « Il n’y a point de cruelle tyrannie que celle que l’on exerce à l’ombre des
lois et avec les couleurs de la justice »

R) Cette phrase est celle de Montesquieu, dans son ouvrage intitulé


Considérations sur les causes de la grandeur des romains et de leur décadence.
(1734)
Dans cet ouvrage, l'auteur traite de la Rome antique, ses forces
politiques, ses abus et les causes de sa chute. Il y traite d'un chapitre relatif au
règne de TIBÈRE, l'un des premiers souverains de la période impériale.
Alors qu'il existait une loi contre l'attentat du peuple romain, souverain sous la
République, elle fut redéfinie pour punir toute offense à l'empereur commise par
56

paroles, actions et même gestes gênant ainsi la liberté et même la confiance


mutuelle au sein de la société romaine. D'où le constat, "il n'y a point de cruelle
tyrannie que celle que l'on exerce à l'ombre des lois et avec les couleurs de la
justice".
L'auteur illustre sa pensée par une métaphore plus éloquente,
affirmant qu'une telle tyrannie serait "noyer des malheureux sur la planche même
sur laquelle ils s'étaient sauvés".
6) « Nul ne plaide par procureur »

R) En droit, il est de principe que pour intenter une action en justice, il faut réunir
les conditions de capacité juridique, la qualité et l'intérêt. D'où la maxime "pas
d'action sans intérêt".
L'intérêt à agir doit être né et actuel, il doit être légitime, concret,
direct et personnel. Le caractère direct et personnel interdit d'agir en justice dans
l'intérêt d’autrui: nul ne plaide par procureur.

7) « Juge unique, juge inique »

R) Le principe de la collégialité dans la composition des cours et tribunaux est


une règle qui assure l'impartialité. Il garantit contre l'arbitraire et rassure d'une
décision objective, plus éclairée à la suite du choc des idées lors du délibéré.
Dans ce cadre, une composition à juge unique semble ne pas
présenter de garanties d'objectivité, les parties aux procès étant exposées au risque
d'une décision subjective, partiale et inique. Ainsi dit-on, juge unique, juge inique.
8) « Pourquoi voulez-vous devenir avocat »

R) Avis personnel.

II. EPREUVE ECRITE

1. Quel est le préalable légal que doit observer un travailleur qui entend
soumettre un litige individuel du travail à l’appréciation d’un juge ?

R) La procédure de conciliation devant l'inspecteur de travail du ressort est le


préalable légal à la soumission de tout litige individuel de travail au juge. Le non-
respect de ce préalable constitue une cause d'irrecevabilité de la requête introduite
au tribunal de travail. (Art.298 Code de travail et Art. 25 Loi du 16 octobre 2002
portant création, organisation et fonctionnement des tribunaux de travail).
57

2. Quels conseils donneriez-vous à un débiteur dont le créancier refuse de


recevoir paiement ?
R) En cas de refus de recevoir paiement par le créancier, le débiteur doit
mettre en œuvre la procédure des offres de paiement suivies de la
consignation. Il s'agit en effet des offres réelles de paiement faites par
l'huissier. Ensuite, il devra être procédé à la consignation, au greffe du
tribunal, de la somme à payer. Lorsque ces offres et la consignation sont
déclarées bonnes et valables par jugement passé en force de chose jugée,
le débiteur est libéré (Art. 155-162 Décret du 30 juillet 1888).
3. Une donation entre vifs est-elle révocable ? Dans l’affirmative dans quelle
hypothèse ?
R) La donation entre vifs est un contrat de bienfaisance par lequel une
personne, le donateur, transfère actuellement et irrévocablement un droit
patrimonial à une autre, le donataire qui l'accepte. (art. 873 Code de la
famille).
Il est de principe que la donation est irrévocable. Cependant,
il est admis quelques hypothèses dans lesquelles la donation est révocable.
(art. 889-892 Code de la famille)
Il en est ainsi de l'inexécution des charges, de l'ingratitude ou
de la survenance d'enfant. Il en est de même en cas de donation entre époux
pendant le mariage.
4. Que signifie :

a) Condamnation avec sursis


b) Actori incumbit probatio
c) Libération conditionnelle
R) a) La condamnation avec sursis est la suspension de l'exécution de la
peine, prononcée par décision judiciaire. La condition est que la peine
purgée ne doit pas dépasser un an de servitude pénale principale. En outre,
la personne condamnée ne pas avoir été condamnée antérieurement par
une peine supérieure à deux mois de servitude pénale principale. (art. 42
Code pénal)

b) “Actori incumbit probation”


R) Cet adage latin signifie que la charge de la preuve incombe au
demandeur. Il appartient à celui qui allègue un fait devant le tribunal d'en
apporter la preuve. Dans ce cadre, le défendeur qui introduit une demande
58

reconventionnelle est tenu d'apporter la preuve. D'où l'adage "Reus in


expiendio fit actor"
Ex. Art. 197 Décret du 30 juillet 1888
c) La libération conditionnelle est la mise en liberté sous condition, pour un
condamné définitif qui a encore à subir sa peine (Art. 35 Code penal).

5. Qui a qualité pour initier une action :

a) En recherche de paternité ?
b) En contestation de paternité ?
R) a) L'action en recherche de paternité appartient à l'enfant. Pendant la
minorité de l'enfant, la mère même mineure, peut l'exercer. Si la mère de
l'enfant est décédée ou encore si elle se trouve dans l'impossibilité de
manifester sa volonté, l'action sera intentée par un membre de la famille
maternelle l'enfant, désigné par le tribunal conformément à la coutume ou
par celui qui a la garde de l'enfant. Si la mère de l'enfant n'est pas connue
ou chaque fois que l'intérêt de l'enfant le requiert, le ministère public peut
exercer l'action en recherche de paternité (Art. 631 Code de la famille).

b) Ont qualité pour intenter l'action en contestation de paternité :

. celui auquel la loi attribue la paternité d'un enfant ;


. l'enfant majeur ;
. la mère de l'enfant ;
. les cohéritiers de l'enfant ou ceux qu'il exclut d'une succession, lorsque
celui auquel la loi attribue la paternité est mort (Art. 610 Code de la
famille).
6. Monsieur Anderson FWATI, étudiant en G1 Droit à l'UPC est propriétaire
d'un immeuble situé sur avenue Bambou n°10 C/Kalamu, enregistré en son
nom par son père, contracte un crédit de 25.000 euros auprès de la banque
de crédit pour le développement de Feshi (BCDF) en signant, pour garantir
la créance, un contrat de gage avec la Banque en déposant son certificat
d'enregistrement entre les mains de l’huissier.
Quel conseil donneriez-vous à son père qui vous consulte pour s'opposer à la
convention signée par son fils ?
59

La Banque pourra-t-elle vendre l'immeuble si dans le délai convenu FWATI


ne paye pas son crédit ?
Quel conseil donneriez-vous à la Banque en cas d'obstacle ?
R) Le droit du père à la contestation dépend de l'âge de l'enfant. Si ce dernier est
mineur, le père peut se prévaloir de la nullité d'un tel contrat. En revanche, si
l'enfant est majeur, le père ne peut se prévaloir d'une quelconque action en nullité.
La garantie de la banque porte sur le certificat d'enregistrement. Il ne
s'agit nullement d'une hypothèque, qui aurait permis à son bénéficiaire de
procéder à la vente de l'immeuble pour de faire payer. Ceci constitue toutefois un
moyen permettant à la banque de se rassurer de la conservation de l'immeuble
dans le patrimoine de son débiteur.
7. En droit de la famille, le législateur a presque supprimé le principe
d’autorisation maritale pour se conformer aux instruments juridiques
internationaux ratifiés par la République Démocratique du Congo
consacrant la parité. Il a été cependant prévu l’obligation de l’accord du
conjoint pour la validité d’un acte juridique. Voudriez-vous citer et expliquer
cette hypothèse légale.

R) L'obligation de l'accord du conjoint s'impose pour tout acte juridique par lequel
les époux s'obligent à une prestation qu'ils doivent effectuer. (Art. 448 Code de la
famille)

8. Qu’entendez-vous par :

a) Litispendance
b) Connexité
c) La rescision
R) a) La litispendance est la situation d'un litige qui, au même moment,
est pendant devant des juridictions différentes. Art.145 Loi organique
portant organisation, fonctionnement et compétences des juridictions de
l'ordre judiciaire.
b) La connexité est ce lien étroit entre différents litiges qui, pour une bonne
administration de la justice, nécessite un examen conjoint, en vue
notamment d'éviter des décisions contradictoires.
60

c) La rescision est, de façon générale, l'annulation d'un acte juridique pour


un vice quelconque. En droit comparé, la rescision est l'annulation pour
lésion.
9) Un travailleur qui, au moment de la résiliation de son contrat de travail,
touche son décompte final contre quittance, peut-il le contester devant
l’inspecteur urbain de travail ? Justifiez votre réponse.

R) L'acceptation sans protestation ni réserve, par le travailleur, d'un décompte de


la rémunération payée, l'apposition de sa signature ainsi que la mention pour solde
de tout compte sur le décompte de la rémunération, ou de toute mention
équivalente souscrite par lui, ne peut valoir renonciation de sa part à tout ou partie
des droits qu'il tient des dispositions légales, réglementaires ou contractuelles.
(art. 104 Code de travail)

10. Donnez la condition particulière exigée par la législation congolaise en


matière d’emploi des étrangers et indiquez l’organe compétent pour leur
accorder le droit de travailler.
R) Pour le travail des étrangers en République démocratique du Congo, la
loi exige de détenir la carte de travail pour étranger délivrée par la
Commission nationale de l'emploi des étrangers (Art. 209, alinéa 1 Code
de travail)
11. La responsabilité civile du dirigeant d’une société Anonyme, SA ou d’une
société à responsabilité limitée, Sarl, peut être recherchée :

a. Par un tiers dès lors que le préjudice est social

b. Par un associé lorsque le préjudice est personnel

c. Uniquement si les associés n’ont pas donné leur quitus

d. Toutes les réponses sont bonnes

NB. Justifiez brièvement votre réponse.


R) b) La responsabilité civile du dirigeant d'une Société Anonyme ou
d'une Société à responsabilité limitée peut être recherchée par un associé
lorsque le préjudice est personnel. En effet, chaque associé peut agir en
justice pour réparation de préjudice subi.
61

Le tiers n'est nullement intéressé par la réparation du


préjudice social. Par ailleurs, l'autorisation des autres associés n'est pas
requise.
12. Opposition sur opposition ne vaut. Qu’est-ce à dire ?

R) Cette phrase pose la règle de l'irrecevabilité du recours en opposition formé


contre un jugement rendu à la suite d'un recours en opposition antérieur. (Art. 65
Code de procédure civile)

13. Quel est en matière répressive le délai pour former :

a. Opposition

b. Appel

c. Pourvoi en cassation

R) a) Le délai d'opposition est de dix jours.


b) Le délai d'appel est également de dix jours et trois mois pour le
ministère public près la juridiction d'appel.
c) Le délai du pourvoi en cassation est de quarante jours francs.
14. Quelles sont les solutions apportées par le législateur congolais en cas de
litispendance.
R) En cas de litispendance, les causes pendantes devant les juridictions
différentes sont renvoyées par l'une d'elles à l'autre selon les règles et dans
l'ordre ci- après :
1. la juridiction saisie au degré d'appel est préférée à la juridiction saisie
au premier ressort;
2. la juridiction qui a rendu sur l'affaire une disposition autre qu'une
disposition d'ordre intérieur est préférée aux autres juridictions;
3. la juridiction saisie la première est préférée aux autres juridictions.
(Art.145 Loi organique portant organisation, fonctionnement et compétences des
juridictions de l'ordre judiciaire).

15. Messieurs MAKASI et BETANGA sont respectivement poursuivis


devant le TGI de Kinshasa/Matete comme auteur et complice de l’assassinat
62

du curé de la paroisse BOSEMBO. Quelle peine risque d’encourir M.


BETANGA ? Justifiez brièvement votre réponse.
R) En cas de participation criminelle, le complice est puni de la moitié de
la peine encourue par l'auteur principal de l'infraction. Si l'auteur principal
est punissable de mort ou d'une servitude pénale à perpétuité, le complice
est condamné à une peine allant de dix à vingt ans de servitude pénale
principale. (art. 23 Code pénal).

L'infraction d'assassinat étant punie de mort (art. 44-45 Code


pénal), monsieur BETANGA, ici complice, est punissable d'une peine de
dix à vingt ans de servitude pénale principale.
16. Un bien du domaine public de l’Etat peut-il être rangé dans son domaine
privé ? Indiquez, le cas échéant, la procédure.
R) Aux termes de l'article 10 de la loi n°73-021 du 20 juillet 1973, les
biens de l’Etat qui sont affectés à un usage ou à un service public sont hors
commerce, tant qu’ils ne sont pas régulièrement désaffectés.
Il en ressort qu'un bien du domaine public de l'État (les biens de l’Etat
qui sont affectés à un usage ou à un service public) peut être rangé dans le domaine
privé. La procédure requise par la loi est la désaffectation

17. L’inspecteur du travail attaché à l’inspection générale du travail est-il


compétent pour connaître tout litige de travail ? Si oui dans quelles
conditions ?
R) L’inspecteur du travail attaché à l’inspection générale du travail est
compétent pour connaître tout litige de travail lorsqu'en cas de litige
individuel, une partie a été mise dans l'impossibilité matérielle d'initier ou
de poursuivre la procédure de conciliation devant l'inspecteur de travail du
ressort.

Par ailleurs, il est compétent lorsqu'un conflit collectif intéresse des


entreprises ou des établissements relevant de différents ressorts. (Art. 192
Code de travail)
18. Quels sont les modes d’extinction des obligations ?

R) De façon générale, en droit des obligations, il y a lieu d'énumérer plusieurs


causes d'extinction d'obligations : paiement simple, paiement par subrogation,
63

paiement par compensation, remise de dette, novation, confusion, prescription


extinctive, nullité, résiliation, résolution, accomplissement d'une condition
résolutoire, arrivée du terme, perte de la chose due ou décès, selon les différentes
hypotheses.

19. Quel est le fondement originel de la responsabilité civile délictuelle et en


quoi se distingue-t-elle de la responsabilité dite objective ?
R) Le fondement originel de la responsabilité civile délictuelle, c'est la
faute : tout fait quelconque de l'homme, qui cause à autrui un dommage,
oblige celui par la faute duquel il est arrivé à le réparer. (art. 258 Décret
du 30 juillet 1888)
À la suite de certaines mutations, et notamment l'influence de la
révolution industrielle qui rendait complexe la preuve de la faute, l'on est arrivé à
concevoir l'existence d'une responsabilité dite objective: la responsabilité
délictuelle sans faute. Diverses théories ont tenté de trouver le fondement de cette
responsabilité, mais en dehors de la faute.

20. Pendant la suspension du contrat de travail, le travailleur est-il encore


assujetti à quelqu’obligation ? Lesquelles, s’il échet.
R) Pendant la suspension du contrat de travail, les parties sont déliées de
leurs obligations en dehors des obligations prévues aux articles 105, 106,
130, 146 à 156 et 178 de la loi portant Code de travail. (Art. 59 Code du
travail)
21. Quels sont les actes par lesquels une juridiction civile peut être saisie ?

R) La saisine d'une juridiction en matière civile peut être faite par assignation,
requête, comparution volontaire ou conclusions des parties.

22. Par quel type d’acte une juridiction civile ordonne-t-elle une expertise ou
la comparution des témoins ?
R) L'expertise et l'audition des témoins sont des mesures d'instruction
auxquelles il peut être fait recours en matière de procédure civile. Elles
sont ordonnées par un jugement. (Art. 29, 30, 39 Code de procédure civile)
23. Qu’entendre par :
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a. Dol général et dol spécial

b. Délit preterintentionnel

c. Action ad exhibendum

d. Défaut-congé
R) a) le dol général est, de façon générale, la volonté de commettre un acte
défendu par la loi. Le dol est dit spécial lorsque cette volonté porte sur un
acte précis dont l'auteur poursuit les conséquences.

b) Il y a délit praeterintentionnel lorsque l'acte infractionnel posé aboutit à


des conséquences dommageables dont certaines n'étaient pas voulues.

Ex. Homicide praeterintentionnel: Des coups et blessures qui vont jusqu'à


cause de la mort de la victime.

c) l'action ad exhibedum est celle par laquelle l'on poursuit l'obtention des
pièces nécessaires à l'exercice d'un droit.

d) lorsque le demandeur en justice ne comparaît pas, le défendeur peut soit


solliciter le renvoi, soit obtenir un jugement. Il peut en outre obtenir le
défaut-congé. Dans ce cas, l'instance s'éteint.

24. Trois amis, Messieurs Dupont, Durand et Duvivier ont désiré constituer
une société ayant pour objet social la création et la commercialisation de
logiciels informatiques. Tous sont à ce jour célibataire ou veuf, à l’exception
de Monsieur Durand qui est marié depuis 1985 sans contrat de mariage. Leur
goût d’entreprendre étant largement tempéré par une certaine aversion du
risque, ils ont opté pour la constitution d’une SARL. Celle-ci est dotée d’un
capital de 7.500 USD, divisé en 1.500 parts de 75 USD chacune. Elles ont été
intégralement souscrites et libérées selon la répartition qui suit : Jean Dupont
à hauteur de 500 en contrepartie d’un apport en numéraire, Maurice Durand
à hauteur de 500 en contrepartie de l’apport du matériel informatique évalué
d’un commun accord entre les futurs associés à 3.750 USD et Raymond
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Duvivier à hauteur de 500 parts à raison de la mise à disposition de la société


de ses compétences techniques. Il est convenu dans les statuts que Monsieur
DUPONT prendra la gérance de la société. Par ailleurs, les statuts indiquent
que, d’une part, la transmission des parts sociales, pour quelque raison que
ce soit et à qui que ce soit, sera soumise à agrément, d’autre part, que la part
des bénéfices revenant à Monsieur Duvivier sous forme de dividendes ne
pourra excéder le quart du montant total de ceux-ci.

Dégagez les mots-clés, les points que le cas soulève et les questions juridiques
pertinentes susceptibles d’être analysées.
R) Ce cas pratique fait référence à plusieurs notions des droits des sociétés
commerciales tel que régi par l'Acte uniforme relatif au droit des sociétés
commerciales et du groupement d'intérêt économique révisé en 2014.
Il y a lieu de souligner la notion de sociétés à risque limité qui
se distinguent des sociétés à risque illimité. Il y a également la notion de
l'objet social, du capital social, la réparation des titres sociaux, la gérance
de la société et la transmission des parts sociales qui relèvent des statuts.
Il sied de rappeler le régime de l'apporteur en industrie, dont
la part des dividendes ne peut dépasser le quart (art. 50-3, AUSCGIE)
25. Il est de règle que la victime d’une infraction peut se constituer partie
civile.

Donnez l’étape précise de la procédure et l’intérêt de la constitution.


R) La constitution en partie civile peut intervenir à tout moment depuis la
saisine jusqu'à la clôture des débats. (art. 69 Code de procédure pénale)
Elle peut présenter divers avantages. Elle permet à la victime de faire
valoir ses prétentions aux fins d'obtenir réparation. Cette procédure étant devant
un juge répressif, elle permet à la partie lésée de bénéficier du travail accompli
par le ministère public

26. Le 25 janvier 1980, M. ASOMBA a acheté auprès des commissaires


d’Etat aux affaires foncières et celui du portefeuille une partie non exploitée
du terrain attenant à l’aéroport international de N’djili. Il veut ériger des
constructions car convaincu de son droit de propriété du reste conforté par
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la prescription trentenaire. Le peut-il ? Justifiez soigneusement votre


réponse.
R) Aux termes de l'article 183 de la loi n°73-021 du 20 juillet 1973, le
commissaire du portefeuille n'est nullement compétent pour octroyer des
droits sur des terrains.

Par ailleurs, l'aéroport est un terrain qui relève généralement du domaine


public de l'État, et est donc hors commerce (art. 10 de la même loi). De
même, les terrains y attenant sont soumis à un régime particulier.
27. Courant 2010, Mesdemoiselles Stella et Graciella héritent de leurs défunts
parents une villa sise avenue Tumbu, Commune de Kazamba à Kinshasa.
Les dernières volontés des decujus seraient de préserver ce bien. Pour s’y
conformer, elles signent une convention aux termes de laquelle elles
renoncent l’une et l’autre à le réaliser. Courant 2015, Stella réclame la quote
part et saisit la justice pour ce faire. Graciella proteste estimant que la
prétention de sœur n’est pas fondée si tant est qu’elle viole la convention.
Départagez les deux en justifiant soigneusement votre avis.
R) Aux termes de l'article 34 de la loi n°73-021 du 20 juillet 1973, nul
n'est tenu de demeurer dans l'indivision. Cependant, les copropriétaires
peuvent convenir de demeurer dans l'indivision pendant une durée qui ne
peut être supérieur à cinq ans. Une telle convention ne saurait empêcher le
droit de tout copropriétaire à obtenir licitation.

Dans le cas d'espèce, le délai de cinq ans étant écoulé, mademoiselle


Graciella ne peut s'opposer aux prétentions de mademoiselle Stella qui a
le droit d'obtenir sa quote part conformément à la loi.

28. a. Donnez les conditions de la participation criminelle

b. Donnez les éléments de ressemblance entre la faute pénale et la faute civile.


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R) a. la participation criminelle requiert la réunion des conditions ci après


: une infraction principale, un acte de participation et une intention
criminelle.

b. En droit positif, il existe un principe de l'unité et l'identité de la faute


pénale et la faute civile. Ces notions sont similaires, tant elles supposent
l'existence d'un dommage, lequel est causé par une faute. Il en ressort que
la responsabilité pénale pour délit d'imprudence implique la responsabilité
civile délictuelle et l'obligation de réparer.
29. Faites soigneusement la distinction entre : causes exonératoires de
responsabilité, clauses limitatives de responsabilité et clauses pénales.
R) Les clauses exonératoires sont celles qui tendent à affranchir une partie
de toute responsabilité. Les clauses limitatives quant à elles se contantent
de limiter le montant de l'indemnité à un plafond qui ne peut être dépassé.
Les clauses pénales sont destinées à fixer forfaitairement l'indemnité au
moment de la conclusion du contrat.
30. La prohibition des pactes léonins :

a. N’interdit pas une répartition inégalitaire des bénéfices et des pertes.

b. Impose le strict respect du principe d’égalité entre les associés.

c. Interdit seulement qu’un associé, perçoive l’intégralité des bénéfices.

d. Aucune bonne réponse.

NB. Justifiez brièvement votre réponse.


R) a. La prohibition des pactes léonins n'interdit pas la répartition
inégalitaire des bénéfices. Elle n'impose pas non plus le strict respect de
l'égalité. Elle interdit la perception de l'intégralité des bénéfices au profit
d'un associé. Elle interdit de mettre à charge d'un associé, l'intégralité des
pertes. (Art 54 al.2 AUSCGIE)
31. Sophie Madeleine de Réan habite avec ses parents au château des
Nouettes. Elle a quinze ans. Elle désespère sa famille car elle commet bêtise
sur bêtise. Ainsi, récemment, elle s’est coupé les sourcils pour les rendre plus
épais et a tondu le chat. Hier, elle a annoncé à sa sœur Camille qu’elle avait
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l’intention de vendre ses cheveux et de se faire tatouer un âne sur le dos.


Pensez-vous que ce soit possible ?

Sophie a aussi vendu son vélo rouge tout neuf à Monsieur Dourakine, ancien
militaire en vacances dans la région et donné un tablier à volants à
Marguerite, une amie d’enfance, tablier qui avait déjà appartenu à sa grande
sœur Camille. Ses parents viennent de l’apprendre et sont furieux.

Les parents de Sophie ont encore un autre souci car, une voisine, Sophia
Rostopchine vient de publier un roman intitulé « les petites filles modèles ».
L’une de ses héroïnes s’appelle Sophie, les autres Madeleine et Marguerite.
Dans l’histoire, Sophie est un petit démon qui n’obéit jamais à ses parents.
Dans l’histoire, elle a par exemple, mis sa poupée de cire au soleil pour la
réchauffer, est entrée à deux pieds dans les chaux vives, s’est rasé les sourcils,
a mis du sel dans le bassin aux poissons rouges et a tondu le chat. Enfin,
l’héroïne de ce livre vit dans un château et est très amie avec Madeleine de
Réan.

Devant autant de coïncidences, les parents de Sophie voudraient savoir s’ils


disposent de recours.
R) Il y a lieu de s'interroger sur la licéité de la vente des cheveux, surtout
qu'il s'agit d'une mineure, personne frappée d'incapacité juridique.
(art.215 Code de la famille)

La question du tatouage soulève des réflexions, dans la


mesure où l'intégrité physique est protégée par la Constitution. Par
ailleurs, en droit pénal, l'on s'accorde à admettre que pareilles lésions,
même avec le consentement de la victime, devraient être constitutives de
coups et blessures volontaires.
La vente de vélo peut être attaqué en nullité relative, le
vendeur étant un mineur. (art. 294-295 Code de la famille)

Pour ce qui est de la donation du tablier, il convient de relever


que les mineurs sont incapables de disposer des biens, même par
représentation. La seule libéralité admissible pour les mineurs ayant plus
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de quinze ans doit être faite par testament. (art.833-834 Code de la


famille). Par ailleurs, toute donation d'une chose d'autrui est nulle, l'action
en nullité est donc possible (art. 848 Code de la famille).

À propos du nom repris dans le roman, il sied de préciser que


toute personne a le droit de faire protéger son nom par tous moyens, y
compris l'action en justice, quitte à apporter la preuve de l'atteinte subie.
(art. 67 Code de la famille)
32. Lorsqu’un mineur non émancipé souscrit des droits sociaux par lui-
même :

a. La souscription est nulle

b. La souscription lui est inopposable

c. La souscription est de nullité absolue

d. La souscription est inopposable à la société

e. Aucune bonne réponse

NB. Justifiez brièvement votre réponse.


R) e. La sanction de la souscription des droits sociaux par le mineur non
émancipé lui-même est la nullité relative.
Art. 294 Code de la famille
33. Que vous rappelle l’adage « Tantum devolutum quantum appellatum ».

R) Cet adage énonce la règle selon laquelle la juridiction saisie en appel ne connait
que des décisions dont la contestation lui est soumise

34. Edouard a connu des moments meilleurs. Entre les problèmes de ses
parents et ses propres problèmes, il peine à voir le bout du tunnel en ce
moment.

Ses parents, d'abord, ont acheté une maison à Marcel, un ami de la famille
âgé de 89 ans, maison qu'ils ont payée pour partie à prix comptant et pour
partie sous forme de rente viagère. Edouard a toujours douté de la pertinence
de ce mode de financement et ne s'était pas gardé de le dire à ses parents.
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Ceux-ci étaient toutefois confiants, leur vendeur étant l'un de leurs amis les
plus anciens (ami d'enfance de la mère d'Edouard, plus de 60 ans d'amitié).
Le contrat de vente comprenait une clause ainsi rédigée : " A défaut du
paiement de la rente, le vendeur crédirentier pourra s'il le souhaite, résilier de
plein droit le contrat après commandement de payer notifié aux acheteurs par
huissier et demeuré infructueux ". Au vu des liens d'affection qui les
unissaient et du faible patrimoine des parents d'Edouard, Marcel n'a pas
réclamé pendant plus de 4 ans. Mais, après des dissensions avec ses amis, il a
fait volte-face et, se prévalant de la clause précitée, a mis en demeure les
débirentiers de verser la rente qui n'avait jamais été réclamée.

Devant leur refus, il les assigne en justice afin de récupérer l'immeuble


vendu.

Edouard se demande si Marcel peut valablement se prévaloir de cette clause


et voudrait savoir si ses parents risquent de voir la vente anéantie.

Il espère que ceux-ci pourront obtenir, dans le cas contraire, des délais pour
honorer le paiement de la rente. Qu'en pensez-vous ?

R) Il est de principe que le juge ne peut modifier la volonté des parties contenue
dans un contrat. En cas de clause résolutoire, il se contente d'en vérifier la réunion
des conditions d'application au regard des stipulations contractuelles. Toutefois,
le juge a la faculté d'accorder un délai de grâce pour l'exécution d'une obligation.
(art. 142 al.2 Décret du 30 juillet 1888).

35. La juridiction compétente pour connaître des infractions commises par


un ministre est-elle la même que celle compétente pour le premier ministre ?

R) Non. La Cour de cassation est la juridiction pénale du Ministre du


gouvernement national (Art. 153 point 2 Constitution) alors que la Cour
Constitutionnelle est la juridiction pénale du Premier minister (Art. 164 de la
Constitution).
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36. La règle veut que le transfert de propriété s’opère dès la conclusion du


contrat. Par exception, ce transfert peut être différé dans quelques
hypothèses. Combien et citez-les.
R) En principe, en droit civil, l'accord des volontés implique un transfert
immédiat de propriété. Les parties peuvent expressément déroger à cette
règle.
Ce principe n'est pas non plus d'application lorsqu'il s'agit des
choses de genre. Il en est de même en matière immobilière ou en matière
de droit commercial.
37. La nationalité d'une société, jadis, en droit congolais dépendait :

a) De son siège social statutaire


b) Du lieu de son immatriculation
c) De la nationalité de ses dirigeants
d) Tous les critères énoncés ci-haut sont valables
e) Aucune bonne réponse

NB. Justifiez brièvement votre réponse.

R) e) La question de la nationalité d'une personne morale a toujours fait l'objet de


moult réflexions. Les critères du siège social, du lieu de l'immatriculation ou
même la nationalité des dirigeants rentrent en jeu pour identifier la nationalité
d'une société.

38. a. Les parties dans un procès pénal sont ?

b. Citez 5 peines prévues par le code pénal congolais ?


R) a. Les parties au procès pénal sont: principalement le ministère public,
le prévenu, et éventuellement la partie civile et le civilement responsable.

b. Cinq peines prévues par le Code pénal: la mort, les travaux forcés, la
servitude pénale principale, l'amende, et la confiscation spéciale.
39. Dites ce qu'elles vous rappellent ces expressions et notions :

a. Electa una via, non datur recursus ad alteram


b. Ultra petita, infra petita, extra petita
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c. Double degré de juridiction


d. Reformatio in prejus
R) a. Cet adage rappelle la faculté pour toute personne lésée par un fait
constitutif d'infraction, de se constituer partie civile devant la juridiction
répressive ou de saisir une juridiction civile pour responsabilité délictuelle.
Le choix d'une voie exclut définitivement l'autre voie.

b._ultra petita : se dit lorsque la juridiction statue au-delà de la demande

_infra petita : se dit lorsque la juridiction statue en deçà de la demande

_extra petita : se dit lorsque la juridiction statue en dehors de la demande

c. Le double degré de juridiction est un principe en vertu duquel toute


personne a le droit au réexamen par une autre juridiction, de tout litige.

d. Reformatio in pejus (Reformation en pire) : se dit de l'aggravation de la


peine par le juge saisi d'une voie de recours de reformation, à l'instar du
recours en appel.
40. a. Nul ne peut être contraint à demeurer dans l'indivision. Expliquez ?

b. Donnez 3 exemples des biens du domaine public de l'Etat.


R) a. "Nul ne peut être contraint de demeurer dans l'indivision"

b. 3 exemples des biens du domaine public de l’État:

Fleuve Congo, Boulevard du 30 juin et Palais du peuple.


41. Expliquez ces notions (en droit des obligations) :

_Délai de rétractation

_Pacte de préférence

_Réticence dolosive

_Abus de dépendance
R) _délai au cours duquel l'offrant peut retirer son offre
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_Convention par laquelle une personne s'engage au cas où elle déciderait


de la vente d'un bien, à faire l'offre à l'autre partie avant toute autre
personne.

_Le fait de garder silence sur une information importante pour une partie
à un contrat

_Le fait pour une partie de profiter de sa position dominante, pour obtenir
de l'autre, un engagement qu'elle n'aurait pas obtenu autrement
42. Relevez les points de différence entre la procédure pénale et la procédure
civile du point de vue de l'exercice des voies de recours et de l'exécution du
jugement.

R) En matière répressive, l'existence et l’exercice des voies de recours à un effet


suspensif à l'égard de l'exécution de jugement.

Pour le comité d’encdarement:

Me Hilaire MFUTA N.

Me Jonathan MONGULU A.

Me John TUKWEZO M.

Tous Avocats/BKM

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