Lubicz Nombres

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R.A.

SCHWALLER de LUBICZ
ETUDE SUR LES NOMBRES
Editions AXIS MUNDI
Immeuble Napoléon - Avenue Calizzi
20220 L'ILE ROUSSE

1
TABLE DES _MATIERES
AVERTISSEMENT 7
PRÉFACE
AVANT-PROPOS 11
L'Un irréductible 21
Le cycle de polarisation 37
Le cycle d'idéation 59
Le cycle de formation 71

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AVERTISSEMENT

"Un volume ou espace est Esprit coagulé en matière plus ou


moins dense. Le point mathématique n'est pas une abstraction
mais le sommet formé par la rencontre d'au moins trois arêtes de
trois plans. Tout est volume, a volume."

Ces quelques lignes rédigées par R.A. SCHWALLER de LUBICZ


en 1957 sont en contradiction formelle avec les passages de cette
plaquette où tout le raisonnement est étayé sur le postulat
d'Euclide que l'auteur, à la fin de sa vie, trouvait absurde et reniait
complètement.

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C'est pourquoi nous prions le lecteur de se reporter au "Temple de
l'Homme" (pp. 132-133, 176, 206-207) pour tout ce qui concerne
le sujet.
Revoir aussi, à propos du Microcosme et du Macrocosme, tout le
chapitre consacré à l'Anthropocosme dans ce même ouvrage et
lire attentivement tout ce qui est écrit à propos du Zéro.
Juin 1979 - Lucie LAMY

PREFACE
Les éditions AXIS MUNDI ont pour vocation de faire connaître
des auteurs ayant produit, dans le domaine ésotérique, des oeuvres
originales et personnelles.
Après avoir passé quinze ans en Egypte, dont douze sur le site de
Louqsor, R.A. SCHWALLER de LUBICZ rédigea "LE TEMPLE
DE L'HOMME", somme de connaissances de l'Egypte ancienne,
qu'aucun chercheur ne devrait ignorer.
Cette "ETUDE SUR LES NOMBRES", oeuvre de jeunesse de
SCHWALLER de LUBICZ, nous est

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apparue comme un maillon nécessaire à la compréhension
d'oeuvres ultérieures telles que "LA DOCTRINE", "LE TEMPLE
DE L'HOMME" ou "VERBE NATURE". Dans cet ouvrage,
l'auteur, se basant sur la tradition pythagoricienne des Nombres,
développe la théorie de la genèse de ceux-ci en s'appuyant sur une
pensée philosophique et scientifique moderne.
Le lecteur familier des oeuvres de SCHWALLER de LUBICZ, ne
manquera pas de remarquer l'évolution de sa pensée qui, toujours,
va de l'abstrait au concret. Il retrouvera au sein de cette oeuvre les
qualités propres à l'auteur: concision et organisation du travail, qui
apportent à ce sujet des plus ardus une remarquable clarté.
Ce livre sera un ouvrage de référence pour tout ce qui touche à la
nature même des Nombres et à leur valeur, notions se rattachant à
la palingénésie.
AVANT-PROPOS
Quand l'esprit veut dégager, d'entre le chaos des phénomènes
cosmiques, la vérité, ou du moins la raison d'être la plus
"vraisemblable" des choses et de leur vie, il lui faut un guide.
Cette nécessité de simplifier l'aspect du monde, c'est à dire, de le
ramener à une expression simple, peut être le fait de notre
incapacité d'étendre notre ' vue au-delà d'un certain horizon limité,
incapacité qui résulte de l'imperfection de notre organisation
sensorielle.
Qu'il en soit ainsi, ou que le monde soit réellement d'une
complexité désordonnée telle, que dans son ensemble il ne puisse
pas être compris, cela revient au même, puisque de toute manière,
que cette idée soit acceptée ou non par les hommes non

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instruits des enseignements occultes, notre organisation
sensorielle apparaît clairement comme une chose non parfaite,
donc susceptible de perfectionnement, non pas d'un
parachèvement "sensitif" des sens, de la mémoire sensorielle ou
des fonctions mnémoniques naturelles, effets de l'éducation, mais
d'un perfectionnement de la conscience. Celle-ci demande la
détermination de "réactifs" (sens), répondant aux activités et
influences énergétiques de l'ambiance.
La conscience directe de l'Espace et du Temps nous manque; nous
ne pouvons en avoir connaissance qu'indirectement par la masse,
la force et l'énergie, et par l'intermédiaire de phénomènes,
susceptibles d'être éprouvés par l'un ou l'autre de nos cinq sens. Il
manquerait donc à l'homme deux sens, indispensables pour avoir
connaissance de toutes les causes. C'est de cette imperfection,
dont nous nous rendons compte constamment, que naît le besoin
de la simplification, par laquelle tout est ramené à des proportions
fondamentales, sans se préoccuper de la forme de toutes les
variantes des effets de cette organisation universelle. Il s'en suit
que la science des nombres, le plus merveilleux guide à travers la
création constante de l'univers, reste une vaste hypothèse, tant que
son emploi

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n'aura pas éveillé, en nous, la conscience supérieure qui
normalement nous échappe encore et que, par des connaissances
plus approfondies des choses et de leur devenir, nous ne serons
pas arrivés à reconnaître les Nombres, comme étant une vérité,
que nous n'aurons pas éprouvé par nos sens que la relation vivante
d'une cause à son effet est plus vraie, plus réelle que ne le peut
être l'effet.

De l'hypothèse à la vérité il y a un monde; ce monde est le champ


de bataille de la raison et de "l'émotion", que nous définissons
comme la sensibilité pure des sens, abstraction faite de la
sensation effective. Dans ce monde se rencontrent la "rêverie
logique" du savant et l'extase du mystique; la première est
analytique, la seconde est synthétique, et les deux mènent à
reconnaître la science des nombres, comme science de la foi,
fondamentale de l'univers; celle qui fixe les proportions de
l'édifice, indique la place à chaque pierre, et dicte le moment de la
construction ou de la destruction : c'est le plan de l'Architecte.
Qu'il y ait eu des hommes sachant lire ce plan, nous ne pouvons
en douter, à moins de douter de toute l'histoire, puisque Platon
témoigne de

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l'existence de la science de Pythagore, et que le Judaïsme certifie
de la vérité de la Kabale, pour ne citer que ces deux exemples.

Pour entreprendre l'étude des nombres avec fruit, nous croyons


devoir adopter le plan d'étude général suivant.

Les cinq points essentiels, base de l'étude, doivent être observés


dans l'ordre qui suit :

1 ° Nombres, valeurs et relations;

2° Dégagement des nombres;

3° Base harmonique des nombres;

4° Développement des valeurs;

5° Etablissement de l'harmonie.

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1° Les nombres s'expriment par les chiffres 0, 1, 2, 3, etc. jusqu'à
10. On remarquera immédiatement la double nature attachée aux
nombres. D'abord il y a les nombres en eux-mêmes, formant un
rapport qualitatif entre eux : le rapport de l'unité à la multitude
avec une quantité déterminée de degrés et de variations. Ensuite il
y a le rapport quantitatif, résultant de l'énumération de choses et
définissant un rapport quantitatif des choses.

C'est dans cette fonction qualitative et quantitative que nous


devons distinguer la nature des nombres, leur vie immanente,
abstraite, et la valeur des nombres, leur vie manifestée, concrète.

Par "nature abstraite des nombres", nous voulons dire le lien vital
qu'il y a entre les choses; par "nature concrète des nombres", nous
voulons dire la manifestation de la vie, sous les multiples aspects
accidentels de la matière : poids, densité, couleur, etc.

Ces deux aspects de la nature des nombres ont une fonction


commune : la succession, par laquelle se définissent le passé, le
présent et la simultanéité ainsi que le futur.

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Tout, dans toutes les choses, peut donc être ramené aux nombres,
qui sont la dernière (ou première) manifestation de la matière, et
la première cause de l'idée créatrice. Par ce fait les nombres ne
sont que la relation idéale et concrète dans l'Univers; donc le
principe de la vie, l'impulsion vitale du cosmos.
2° Pour comprendre la succession réelle clans la création, il faut
savoir comment se développe la nature première ou abstraite des
nombres; comment la multitude se dégage de l'Unité.
Il est évident que la première Unité, cette cause sans cause, est
indivisible. Il n'y a pas alors de demis, de tiers, etc. C'est l'unité
première, donc purement qualitative, sans quantité.
C'est toujours, mais sous différentes expressions, l'idée de
l'absolu, l'idée de l'éternel, l'idée de l'indéfini. Dans cette idée les
contraires (c'est-à-dire deux fois la même nature, mais opposée
clans ses tendances) sont contenus, car l'idée d'un Absolu ne peut
exister que comme parfaite stabilisation de deux natures
essentiellement complémentaires.

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Cette stabilisation ne peut cependant pas exister, puisqu'il en
résulte immédiatement la manifestation.
Enfin c'est cette idée qui est généralement comprise dans le terme
de "cause sans cause"

Cette nature double de l'Un premier et abstrait est la raison du


dégagement de la multitude de l'Unité, tel que nous pouvons
l'observer dans la nature, dans chaque branche d'arbre, dans
n'importe quel phénomène.

La nature a, en elle, la tendance de faire "de l'indéfini, le défini".

L'Un premier ne peut donc créer une multiplicité que par addition
qualitative, jamais par multiplication, car celle-ci est propre à la
procréation.

C’est ainsi que I donne I et I ou


I
I_I
et est par ce fait Trois. L'Un indivisible fait le premier nombre
divisible. Ce nombre est 2, en sa

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nature abstraite et devient I comme unité concrète et divisible.
Cela est la Nature triple du Créateur et ce Créateur est Un, mais
Un manifesté. Dans l'explication mystique des nombres on
désigné par cet Un le Dieu Créateur, car en lui il y a le père, le fils
et l'Esprit : le principe créateur, le fils créé et l'esprit qui les lie.

Voilà comment se dégagent les nombres de l'Un abstrait.

3° La fonction commune qui fixe le passé, le présent et le futur est


décomposée en ces trois temps, dès le moment où l'Un premier,
première cause indivisible, purement qualitative, donc purement
abstraite, se distingue en les neuf autres nombres qui vont ensuite
l'accompagner constamment. Mais cette première cause a
potentiellement en elle toutes les causes futures.
Elle présente donc un autre état de simultanéité comprenant le
passé, le présent et le futur en un seul Absolu. C'est le quatrième
temps.

C'est par la coordination de ces temps, ainsi que par la variété des
deux natures de nombres, que l'on obtient les accords et les
dissonances, les couleurs

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pures et les couleurs mélangées, les poids entiers et les poids
fractionnés, etc.
C'est la première raison de l'harmonie cosmique.
4° Cette harmonie se manifeste par la disposition, en complément,
des accords et dissonnances. Cette "complémentation" mutuelle
de deux natures fait naître des unités nouvelles, mais qui seront
alors complexes et dont l'Unité abstraite sera la base. Ces
nouvelles unités vont être l'origine des nombres manifestés, la
nature quantitative des nombres.
Ainsi se développent les valeurs.
5° L'harmonie ne peut régner dans le monde que lorsque la
multiplicité se dégage de l'Unité manifestée, par conséquent
divisible.
La fonction est la même que dans le cas où la multiplicité se
dégage de l'Un abstrait, mais l'acte est compliqué par le fait de la
création précédente.
Ce qui est création dans l'abstrait, devient procréation première
dans l'idée formatrice, ensuite encore une fois cette idée procrée;
alors le monde concret est manifesté, car en lui seul ce qui est
procréé peut procréer à son tour.

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L'UN IRREDUCTIBLE
Le plan d'étude sur les nombres, que nous venons d'exposer,
précise la marche à suivre pour dégager les nombres au point de
vue harmonique, c'est-à-dire que les nombres sont considérés là
comme base philosophique de la genèse cosmique.
Ceci est évidemment l'expression la plus profonde, mais c'est
aussi, et peut être à cause de cela même, la forme la moins
"utilitaire" de cette science.

Or, les nombres ont, à part leur haute importance philosophique,


également une valeur "pratique", et c'est précisément ce dernier
caractère qui a donné naissance aux mystères dont le voile,
impénétrable pour le profane, a toujours enveloppé cette science;

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mystères qui peuvent être connus par tout homme, se donnant la
peine de bien étudier avant tout la partie métaphysique des
nombres.

La raison d'être du secret sur la vraie nature de cette science ne


semblera alors "bizarre" ou incompréhensible, mettons même
incohérent, qu'à ceux qui n'aiment à apprendre que parce qu'on
leur explique tout, parce que le professeur fait le travail que ses
élèves devraient faire.

Il a toujours été dit : L'Initiation se fait "par et en soi-même". On


ne peut pas expliquer la vie des choses; on ne peut que se
confondre avec elle et ainsi la ressentir. Aussi le but de toutes les
institutions initiatiques fut-il, en tous les temps, de donner à
quiconque le demandait les moyens de s'initier. Parmi les appelés
se trouvèrent alors parfois des élus.

Les nombres sont l'expression la plus pure de la vérité, car ils


déterminent le rapport exact qu'il y a entre la cause et l'effet, et
permettent de connaître toutes les fonctions "hiérarchiques" qui
font naître l'effet de la cause.
Mais il ne faut pas considérer les nombres

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comme un simple instrument divinatoire; ceci est une vertu on
peut dire "populaire" prêtée à cette science par les ignorants.

Evidemment, celui qui connaît parfaitement cette science pourra


prévoir bien des phénomènes, car il comprendra la nécessité et la
forme caractéristique de leur évolution. En astrologie, les nombres
ont une valeur insoupçonnée du non-initié, mais il ne faut pas leur
attribuer des vertus autres que celles qui sont leur raison d'être :
les proportions et le classement hiérarchique des pôles et relations
liant l'effet à la cause.
L'avenir est, sans doute, une conséquence inévitable des causes du
passé et du présent, mais encore faudrait-il connaître toutes ces
causes pour connaître les effets qui vont constituer l'avenir. Par les
nombres on peut très bien définir le temps, le mouvement, la
force, qui séparent l'effet direct de sa cause, mais il faut connaître
la cause, non pas la cause physique, mais la cause "occulte". Cela
est humainement impossible, et seul, l'être "surhomme" qui est
arrivé à se confondre avec l'espace, seule qualité propre à toute
chose, peut connaître les causes occultes de toute chose.

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Par les nombres nous pouvons préciser les dates (durées, par
rapport à une unité : jour, année, mois lunaire, etc.) de la genèse
cosmique, et nous sous-entendons par "cosmique" aussi bien le
macrocosme que le microcosme. Ainsi l'Initié connaîtra toutes les
conditions essentielles, nécessaires au développement (naissance,
vie et "mort") de toute chose aussi bien des astres, du minéral, de
la plante, de l'animal ou de l'homme, que leur "hiérarchie", c'est à
dire leur groupement divisé en races et sous-races à travers
l'évolution. C'est en cela que consiste le merveilleux pouvoir des
nombres, et c'est là son but "utilitaire".

Mais l'étude la plus importante et aussi la plus difficile est celle


des nombres au point de vue métaphysique.

Nous commencerons par distinguer que tout phénomène se réalise


à travers les trois étapes que le symbolisme archaïque du cercle,
avec le point, le diamètre et la croix, nous fait connaître. Nous
nommerons ces trois étapes respectivement le cycle de la
polarisation, de l'idéation et de la formation.
Le premier, le cycle de la polarisation, se

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caractérise par "la sélection générique", c'est-à-dire le cercle
causal, mettons un circuit d'énergie, tend vers une solution de
continuité, tendance qui trouvera sa satisfaction dans la plus
parfaite opposition : le complément.
Cette fonction est d'une importance essentielle et il faut la bien
comprendre avant de poursuivre cette étude.
Pour nous rendre bien compte de cette première polarisation, nous
allons nous représenter le circuit initial comme étant un circuit
d'une énergie électrique sur un conducteur sans interruption :

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La figure 1 représente un circuit fermé dans lequel passe un
courant d'énergie électrique. La direction de ce courant est
indiquée par la flèche.

Ce circuit n'a pas de solution de continuité. C'est donc un état


"absolu", donc non manifesté. Seule notre raison peut nous faire
supposer l'existence d'un pareil état. Ce circuit est idéal; nos cinq
sens ne peuvent pas le concevoir.
Dès que nous avons conscience de ce circuit idéal, il devient ce
que représente la figure 2, c'est à dire un circuit avec solution de
continuité par l'interruption en A.

Or, ce moment précise deux qualités du circuit, pour une quantité


déterminée d'énergie, car l'interruption du circuit provoque un
moment d'arrivée et un moment de départ du courant.
Il en résulte de suite deux pôles et une ligne de force. Le pôle
d'arrivée sera le point i (Fig.3) et le pôle de départ le point A. Le
premier s'appelle pôle positif, le second pôle négatif.

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Ce qui provoque cette interruption est une résistance,
nécessairement. La raison d'être de cette résistance est la nécessité
de la détermination d'une quantité qui doit compléter la qualité
unique et indéfinie du courant.

L'état absolu d'une chose quelconque est l'abstraction de toute


quantité, donc divisibilité de cette chose, ne lui laissant qu'une
qualité indéterminée.

Notre conscience étant basée uniquement sur le rapport des


quantités envers l'Absolu, nous ne pouvons concevoir celui-ci que
par rapport à la quantité.

Par l'opposition de la résistance (quantité) à l’activité (qualité


pure) le phénomène apparaît. Le phénomène est parfait quand la
résistance et l'activité sont en état harmonique, c'est à dire au
moment où la résistance est égale à l'activité. Ce moment ne peut
être indéfini, car le phénomène a précisément, comme cause de
son existence, ce qui est le défini : la quantité. Il sera limité par le
temps et la masse. Le phénomène est donc de nouveau une cause
agissant sur une résistance qui sera elle plus

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grande que la première, car dans l'involution la résistance ou
inertie augmente par opposition à l'activité qui diminue. Cette
résistance provoque un nouveau phénomène, et ainsi de suite,
jusqu'à l'établissement d'une nouvelle harmonie.
L'éternelle création est ainsi le résultat d'une opposition d'une
quantité à la qualité indéfinie, et la grandeur de cette quantité est
toujours momentanément égale à celle de la qualité qui lui donne
naissance. Le phénomène est de ce fait le résultat de la
"complémentation" d'un état absolu, actif et indéfini pal- un état
passif (quantitatif) et défini.
Chaque moment harmonique dans l'Univers a de ce fait sa cause
active et sa cause passive, laquelle est le complément. La
"complémentation" de ces deux pôles doit donc avoir comme effet
un nouvel état absolu relatif, nouvelle cause d'un prochain effet.
La sélection générique consiste ainsi dans le choix de la cause
(activité) première, d'une résistance correspondante.

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Dans le cycle d'idéation, la première polarité, devenue nouvelle
cause nécessairement, se distingue par "la création énergétique",
et ceci veut dire que le premier pôle établit ses lignes de forces
dont la quantité et la qualité varient avec sa nature, afin de
constituer la racine de sa forme future.

Voici pour la troisième fois une cause dont l'effet sera définitif
dans le cycle de formation, où l'idée, complexe de pôles, devenue
une unité, s'attribue d'autres unités semblables pour fixer la forme
dans les trois directions, celles de la hauteur, de la profondeur et
de la largeur. Le caractère de ce cycle est donc une croissance
formatrice.

Citons, pour mieux comprendre ces trois cycles, un exemple


courant : la cristallisation.

Dans la solution saturée d'un sel, l'instant de la polarisation sera


donné au moment du parfait équilibre des conditions de la
solution parfaite du sel dans le liquide (degrés de chaleur ou
autres) et de la tendance de création énergétique du sel, tendance
qui, elle-même, varie suivant la complexité de la nature du sel.
Alors se fait le choix "générique", c'est à dire la condition
ambiante la

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plus satisfaisante, donc complémentaire, (par exemple, les parois


du vase, un corps étranger, un cristal du même sel introduit
artificiellement dans le liquide, etc.) servira de neutralisation
énergétique et déterminera .ainsi le lieu de formation du premier
cristal.

La polarisation est la scission ou cessation de la raison d'être d'un


état.

Nous trouverons là l'explication du phénomène, d'après lequel une


solution saturée d'un sel déposera plus rapidement ses cristaux, si
un cristal du même sel (ou d'un sel de même nature) est introduit
dans la solution. Dans certains cas, ceci est même la condition
sine qua non de la cristallisation.

Quand le premier pôle est établi, celui-ci réalise son propre


équilibre en se mettant en communication énergétique, à travers le
milieu dans lequel il s'est formé, avec d'autres points de
"résistance". Alors commence un merveilleux travail
d'organisation et de neutralisation des divers pôles. Des centres
d'attraction formés, par la neutralisation, deviennent centres de
tourbillons qui s'ordonnent en spires (régulières ou irrégulières

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suivant le cas) et ainsi de suite jusqu'à ce que la polarisation
correspondante à la nature du sel soit terminée.

Entre ces divers pôles "complémentaires" s'établissent des lignes


de force, ou effluves énergétiques qui précisent les axes du cristal
à venir.

Ici commence la création énergétique du cristal.


Ensuite, les molécules du sel n'ont plus qu'à se fixer suivant ces
axes tracés et la cristallisation entre dans la phase du troisième
cycle, celui de la croissance formatrice.

Ainsi le sel marin, par exemple, croîtra sur trois axes réguliers,
c'est à dire, limités par six pôles passifs, égaux entre eux, autour
d'un pôle actif (neutre) et central, et donnera la forme du cube.

Cette genèse est la même pour chaque "espèce" de la création.


C'est l'aspect compréhensible de toute procréation qui passe par la
sélection générique, la création énergétique (fécondation), pour se
former dans la période de la croissance formatrice.
Nous nous sommes permis cette digression afin de mieux faire
saisir l'importance des trois cycles de

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la genèse, importance qui deviendra tout à fait évidente au cours


de cette petite étude, car on comprendra la raison d'être des
variations de "tendances" et les différentes manifestations vitales,
formant la "complexité" de la nature des espèces qui réside
précisément dans la .fonction des nombres, lors du "devenir" de
ces espèces.

Ce "devenir" ou la manifestation des espèces, est un résultat de la


succession harmonique et disharmonique des fonctions et des
pôles d'un état premier, quantitativement indéfinissable. La
première activité est provoquée par une disharmonie dont la
raison d'être est dans l'opposition d'une quantité définie à une
qualité indéfinie, comme nous l'avons dit plus haut.

Nécessairement il faut faire abstraction de toute idée de masse ou


forme liée à cette qualité première, ce qui est irraisonnable.
D'autre part, précisément, notre raison nous force à supposer
l'existence d'un pareil état ayant une seule qualité indivisible et
indéfinissable, en laquelle sont contenues toutes les formes ou
quantités. Nous avons nommé cet état absolu.

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L'état absolu est le premier nombre : l'Un irréductible.
Toute la manifestation est donc le résultat d'addition d'abord, de
multiplication ensuite de cette Unité première, et les quantités
ainsi définies se coordonnent en unités nouvelles qui sont unités
causales d'autres combinaisons, mais ne sont pas unités
irréductibles, donc présentent des qualités et quantités diverses
formant toutes les variantes du Cosmos intelligible.

Lorsqu'un état de déséquilibre existe, ses deux pôles contraires


non équilibrés traversent pendant le "vacillement" de la réalisation
phénoménale, du parfait déséquilibre au parfait équilibre, toutes
les étapes et toutes les nuances que parcourt aussi tout l'Univers
en grand. Toute unité parfaite, c'est-à-dire harmonique, parce que
ses causes sont équilibrées dans leur mutuelle action et réaction,
est réductible en tant qu'unité, mais constitue néanmoins, en tant
qu'état harmonique d'une création précédente, le point de départ
d'un nouveau phénomène, dont les phases successives sont des
reproductions identiques des divers phénomènes fondamentaux du
Cosmos, comme succession (relation qualitative) et proportion
(relation quantitative).

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34
La fonction simultanée de ces phénomènes, constitue la vie
organisée des plantes, des animaux et des hommes.

Il y a donc deux Cosmos en un seul Univers : le Cosmos créé de


l'Un irréductible qui est le Macrocosme, et le Cosmos créé de l'Un
réductible et harmonique, qui est le Microcosme.

L'enchevêtrement de toutes ces multiples fonctions et de tous les


innombrables phénomènes qui en résultent et dont l'Univers est la
manifestation simultanée, peut être réduit à une expression
fondamentale qui est l'établissement par le moyen des nombres,
de la proportion et hiérarchie des diverses phases. Il ne nous est
pas possible de comprendre l'Univers, à moins de tout ramener de
cette manière à ces quantités, de qualité indéterminée, que l'on
nomme les nombres. A moins de ramener le Cosmos à ces
premières proportions, il nous apparaît comme un de ces tableaux
futuristes où toutes les impressions les plus diverses, réalisées
dans la conscience de l'artiste en un seul moment, sont fixées sur
une seule toile. C'est sans nul doute la vérité du moment, mais
l'Univers s'est développé successivement, c'est à dire que deux
agents ont

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présidé à la manifestation : le temps et le mouvement, et nous
devons, à moins de nous perdre dans l'illusion du phénomène, en
tenir compte.
Nous arrivons ainsi à comprendre que connaître les nombres, c'est
connaître l'Univers et que pour les étudier nous devons :

1 ° Dégager les nombres de l'Un irréductible jusqu'à


l'établissement de la première unité réductible parfaite.

2° Poursuivre ces deux unités causales à travers les trois cycles


créateurs de la polarisation, de l'idéation et de la formation.

Ensuite, nous pourrons remplacer le nombre Un par une cause


phénoménale quelconque (lumière, électricité, etc.), le poursuivre
à travers toutes les étapes du "devenir", emprunter ou trouver un
nom correspondant à chaque variante, et ainsi nous acheminer
lentement vers la connaissance de ce merveilleux édifice qu'est la
philosophie hindoue.

Est-ce à dire que celle-ci soit unique ? Certes, non. Les termes, les
noms désignant les principes

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36
(dévas) ne sont ni de notre langue ni de nos habitudes et notre
évolution consiste justement à approprier notre langue et nos
habitudes "occidentales" à la désignation et à la compréhension de
ces principes.
Pour cela la philosophie orientale est et doit être la bienvenue
éducatrice, mais son rôle doit se borner à l'exemple.

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LE CYCLE
DE
POLARISATION (1)
La nature de l'Un irréductible une fois bien connue, il est
relativement facile de poursuivre le dégagement des nombres
suivant le plan général exposé dans l'introduction.
(1) Nous nous sommes efforcé de rendre aussi claire que possible
cette partie de l'étude sur le nombre qui, par sa nature même, est
extrêmement abstruse, quitte à revenir plusieurs fois sur les
mêmes paroles et en donnant dans l'idée du sujet des points de
repère dans les études sur la Kabbale, afin de faciliter dans des
travaux de même genre les recherches personnelles. Celles-ci
s'imposent naturellement, vu le peu de place dont nous disposons.
Il aurait fallu citer des chapitres

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L'Un irréductible a une double nature et cette double nature,
respectivement passive et active, va se manifester. En cela réside
le mystère des nombres.
Le cycle de la polarisation est caractérisé par la sélection
générique. L'Un irréductible est également féminin (passif) et
masculin (actif), mais cette nature n'est pas androgyne c'est à dire
que les deux natures n'existent que potentiellement, et non encore
manifestement; donc une sélection générique est impossible à cet
état.
Mais l'action de polarisation est le fait d'une scission, ainsi que
nous l'avons constaté plus haut.
Dans l'état absolu, cette scission ne s'est pas encore produite, donc
cet état est purement causal et se trouve hors des cycles de la
manifestation.

entiers de la Genèse, de Platon, de Théon de Smyrne, de Saint


Martin, etc. afin d'être plus explicite. Mais nous pensons qu'il sera
facile au lecteur de s'orienter lui-même, l'intuition aidant, car ce
sens est le plus précieux auxiliaire dans ces hautes études.

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39
Dans sa nature absolue il n'est pas compréhensible, mais du
moment que nous avons constaté sa double nature, nous avons
déjà provoqué cette scission , car l'Un, (unique cause irréductible),
est reconnu comme étant Deux, par sa double nature.
A l'Unité causale nous ajoutons de cette manière une nouvelle
Unité et cette nouvelle Unité est deux.

I = Unité irréductible. Nature absolue.


(I I) = Unité réductible. Nature manifestée de l'Un irréductible

Dans la succession nous obtenons ainsi Trois natures distinctes :

1° l’Un irréductible, actif et passif en un, (Protoplasme);

2° la nature passive (féminine);

3° la nature active (masculine).

La manifestation de la nature active précède forcément, dans


l'ordre réel, celle de la nature passive, puisque 1 (irréductible)
devant se

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manifester devient II (Un réductible) et est avant tout 3 (III), et
ensuite seulement les "valeurs" 1 et 2, sans quoi il n'y aurait pas
de création. D'ailleurs nous nous en sommes rendus compte dans
le chapitre précédent.

Ce fait est expliqué dans la Bible par ces paroles : Dieu créa
l'homme et lui donna, sortie d'une de ses côtes, une compagne,
afin qu'il ne soit pas seul.

Effectivement, du moment qu'il y a une activité, il y a aussi une


opposition à celle-ci : le cercle infini est rompu, la scission a
provoqué la première polarisation.

La première nature active, sortie de l'Un irréductible, ou plutôt


créée par elle, a potentiellement en soi la nature passive. Celle-ci
est une partie de l'activité qui, manifestée comme nature active ou
masculine, est dès ce moment Androgyne.

Le premier nombre absolu est : Père-Mère ; le deuxième nombre


(polarisé) est : androgyne ; le troisième nombre est : bisexué.

33
41
Ainsi que dans les nombres, cette fonction existe partout, et c'est
elle qui fait les "races" des minéraux, des végétaux, des animaux
et des hommes.

Mais, à ce moment, la manifestation est loin d'être terminée. Nous


avons à faire, dans le premier nombre polarisé, à un être créé, non
encore procréé.
Nous constatons deux natures complémentaires, mais elles sont
encore "solidaires l'une de l'autre".
Elles devront involuer jusqu'à être indépendantes, c'est à dire
jusqu'au moment où les natures féminine et masculine seront des
êtres organisés et individualisés.

Il faut que le créé ait procréé et que celui-ci ait procréé à son
tour !

Comment se distinguent les deux natures ?

La nature active est ce que nous avons nommé, dans la


polarisation, le moment d'arrivée du courant.
C'est clans le cercle, la partie qui possède, donc celle qui peut
donner. C'est la qualité, c'est la force, l'énergie.

34
42
La nature passive est le moment de départ du courant, la partie qui
est abandonnée, se vide, donc peut recevoir. Elle est l'opposition à
l'activité, car elle détermine pour la qualité, une quantité. C'est la
nature fécondée, qui crée par détermination quantitative de
l'activité vitale.
La qualité est le nombre, la quantité est la valeur, celle qui mesure
et fixe la qualité.

Lorsque les trois premières unités sont définies, qu'elles ont formé
les deux premiers nombres, une nouvelle polarisation s'impose,
celle de la scission des deux natures pour devenir manifestées.

Considérant le premier triangle :


I
II

nous trouvons en lui : I qui est Père-Mère, II qui est androgyne.


Ces deux nombres forment trois unités.

Dans la succession vient donc le nombre trois ou


III .

35
43

Le nouveau triangle sera ainsi :

I
II
III

dans lequel les deux premiers nombres


I
II
sont créateurs et comme tels, une unité créatrice dans la
manifestation, par conséquent différente, de l'Unité créatrice
absolue.

Le premier triangle est composé de deux nombres successifs, ce


qui donne trois unités simultanées.
Ces trois unités existent ainsi dans le premier triangle à l'état
potentiel et deviennent trois unités manifestées par addition.
Dès ce moment le premier triangle est relativement au troisième
nombre une unité créatrice, comme l'homme devient, relativement
à son enfant, le père, qualité qui ne peut plus lui être enlevée.

36
44
La création se distingue de la procréation par ce fait, qu'elle
produit par un déséquilibre interne, donc purement qualitatif, une
quantité, qui est réceptacle formateur de l'activité, tandis que la
procréation nécessite : une activité agissant sur une résistance
indépendante, qui est de même évolution.
123
S i nous considérons le triangle premier

I
II

nous voyons qu'il se compose de cinq natures :


1 ° I qui est les deux natures en Une ;
2° II qui est deux fois I, mais où en chaque I les deux natures sont
potentiellement différenciées.

Donc ce triangle a deux natures passives ou féminines, deux


natures actives ou masculines, plus une nature indéfinissable
autrement que par le terme, d'ailleurs très imparfait, de Père-Mère.

Ainsi le nombre cinq est créateur, comme le nombre trois. Mais le


nombre cinq ne constitue encore que les diverses natures non
manifestées du trois.

37
45
La Création ne sera terminée que lorsque toutes ces natures en état
potentiel se seront manifestées une à une, c'est à dire quand elles
auront pris forme, donc quantité.
Au commencement il est extrêmement difficile de dégager ces
diverses fonctions, car tant que nous sommes dans un état, celui-ci
est pour nous réel, mais il ne l'est plus (apparemment) dès que
nous passons à l'état créé par lui, donc lui succédant, car de ce fait
nous descendons avec sa création, c'est à dire que notre
conscience se modifie. L'abstrait est de cette manière un monde
réel, aussi longtemps qu'il n'y a rien de concret, mais dès qu'il y a
un monde concret, notre conscience appropriée à lui, ne conçoit
plus l'abstrait que par adaptation ou figuration concrète.
Nous voyons ainsi que II est la forme concrète de I, mais que ces
trois I donnent à leur tour une unité abstraite, relativement à leur
propre création, qui est III.

38
46
Ainsi nous ne pouvons pas détacher l'idée d'une triplicité de
l'unité, puisqu'elle donne immédiatement
I
II
quoi qu'effectivement dans ce triangle, il y ait cinq natures et qu'il
y en ait trois fois deux, donc six dans le nombre III.
Néanmoins dans le nombre III chaque unité est une triplicité, ce
qui donne potentiellement neuf "principes"
Dans le 2° triangle :
I
II
III
aux six unités nous voyons les six natures du III manifestées. Elles
donnent, avec les cinq natures potentielles du premier triangle, un
complexe de onze nouvelles "natures principes et créatrices.
Ainsi se lient les 1, 3, 5 et 11, étant les nombres créateurs, les
nombres indiquant un déséquilibre,

39
47
créant et procréant, nombres que nous retrouvons constamment
dans la nature. Ils fixent la quantité des organes par lesquels, en
coopération de deux natures complémentaires de l'un ou l'autre
des quatre règnes, la procréation est réglée.
Le nombre III est une harmonie en lui-même. Il a trois natures
masculines et trois féminines. Par lui-même il ne peut créer. Il ne
pourra que procréer par l'action du triangle premier, agissant alors
sur lui comme fécondateur.
Le triangle
I
II

est alors Un, non différencié ; niais dans cet Un il y a trois natures,
les trois possibilités créatrices. Là, où dans l'Un irréductible nous
constatons l'activité, la passivité et le produit en Un, nous
distinguons trois principes et nous trouvons dans le
I
II

40
48
ces trois principes devenus trois natures, donnent une unité réelle,
susceptible d'être divisée par un nombre pair qui est 2, et un
nombre impair qui est 3, ainsi que par le nombre absolu qui est 1.

Pour cette raison c'est l'Unité parfaitement manifestée.

Nous avions création du deux, par l'Un ; première procréation du


Trois par le Deux et nous allons avoir la procréation par un
procréé en le Quatre par le Trois.
I
II
III
IIII

Le IIII a en lui quatre fois deux, donc huit natures plus une fois la
triple nature du
I
II

41
49
d'où la manifestation "potentielle" des 11 natures du
I
II
III

Or ce triangle quaternaire est le dernier. Avec lui toutes les


natures sont manifestées. Il peut procréer ayant en lui la puissance
créatrice (11). Il est 10 comme nombre, comprenant encerclé dans
les neuf principes, l'Un irréductible, éternel fécondateur.

Celui-ci est le "Verbe" de Saint Jean et "le Mot ineffable et


incommunicable" des Kabalistes.

C'est l'Esprit qui crée, c'est le principe actif qui féconde et


maintient la vie.

C'est la première puissance de Un, et ceci signifie que la vitalité


indéfiniment grande de l'Un irréductible devient, une fois
manifestée comme 1ère quantité vitale dans 10 ; la première
puissance de cet 1, est 10 fois 1.

La "cause sans cause" première, I, a donné par polarisation le


premier point qui, par addition, crée à

42
50
son tour la ligne. Néanmoins ce point a en lui les mêmes facultés
qu'une quantité quelconque de points. Donc, si ce point, un cercle
infiniment petit, peut, en multitude, produire les phénomènes de
procréation, il le peut à lui seul également.
Et, dans le cycle de l'idéation, nous poursuivrons ce phénomène
en partant du 10, qui est le premier point !
Nous voyons que le triangle
I
II
III
IIII
comprend neuf plus une unité. Or, dix est toujours neuf plus I. Le
nombre dix n'existe que comme nombre double et, effectivement,
nous ne pouvons pas le concevoir autrement, puisque avec neuf,
tous les principes créateurs sont manifestés, et que onze ne peut
réagir que sur une nouvelle activité indépendante. Or, une
"procréation par un procréé", relativement à l'Absolu, équivaut à
une création

43
51
relativement à la multitude phénoménale ou concrète. Ce triangle
doit donc avoir en lui-même tout ce qui est nécessaire pour se
multiplier, et nous retrouvons en lui le II du triangle
I
II
où le II est nature passive, produisant immédiatement un
phénomène nouveau par l'action de 1. Or, 10 est 5x2 et nous
avons donné plus haut au 2 la qualité de créer (par addition
fécondatrice) et celle de procréer, pour la première fois, au 5.
La succession des nombres est donc suivant l'apparence, 0, 1, 2, 3,
4, 5, 6, 7, 8, 9, 0, une série de neuf nombres encadrés entre deux
zéros dont le premier est une valeur créatrice ainsi que le dernier,
mais dont le dernier est la première puissance du précédent.
Le zéro qui précède la série des nombres de 1 à 9, figure le 9
"absolu", le premier cercle, "qui limite les confins du monde" ; il
est devenu 0) comme est devenu le 10 du 1, mais il appartient au
monde des principes, au monde causal. Ainsi 0 est également

44
52
un nombre et le plus puissant de tous; car il renferme, ainsi que
nous pouvons le voir par le développement du 10, toute la science
et tous les pouvoirs.

Nous subissons dans ce monde concret une illusion constante,


rattachant au bout de la route que nous apercevons le morceau
déjà parcouru, et mélangeons le passé et le futur pour en faire un
présent. Ainsi la série de 1 à Io n'est juste que comme "quantité",
mais elle ne l'est pas comme "qualité", car la succession véritable
fait placer l'un à la suite de l'autre : les qualités, principes,
fonctions et quantités, d'où un tout autre ordre numérique.

Il n'est pas la place ici d'en parler, mais les lecteurs entreverront
probablement comment le nombre 31415... qui représente le
fameux pi π ou la relation du diamètre au cercle, la relation du un
au neuf, peut être dégagée.

C’est la base des calculs occultes par lesquels on peut préciser la


durée et le rapport des phénomènes de la nature.

45
53
C'est par une fonction semblable que Pythagore a établi le
théorème connu, d'après lequel la somme des carrés de deux côtés
d'un triangle rectangle est égale au carré de l'hypoténuse. Ces
calculs ont aussi été appliqués dans la construction des pyramides,
qui ont une importance beaucoup plus haute que celle que l'on y
attache ordinairement. Car, outre qu'elles servaient de tombeaux
aux pharaons, elles abritaient les temples des mystères et étaient,
en tant qu'architecture, des livres dans lesquels toutes les bases
des calculs occultes étaient données, ainsi qu'au moyen âge les
cathédrales servaient pour ainsi dire de livre d'or, de doctrine
secrète, où chaque pierre est une page, chaque statue une Initiale
profondément symbolique, comme l'est chaque lettre du nom du
Dieu judaïque.
Chaque unité est une puissance triple et une nature double, active
et passive, et les deux natures sont liées entre elles par une
mutuelle action et réaction, ce qui explique la nature de "l'Esprit
entre le Père et le Fils", nature qui se manifeste dans les Deux
parmi les Trois.
Cette nature double existe en toute chose de la création, car il n'est
rien de créé, à moins que cela ne

46
54
le soit par la définition des deux natures. Et rien n'est, qui ne soit
tenu en équilibre par l'action et réaction mutuelles et constantes de
ces deux natures; donc rien n'est en d'autres termes sans la vie de
l'Esprit.

Chaque chose de la nature, ramenée à sa forme physique la plus


simple, devient ainsi encore une fois divisible par deux et trois et
un.

D'où la théorie alchimique de la composition de la matière.

La manière de décomposer cette matière, de séparer ces deux


natures, devient donc facile à connaître dès que l'on cannait la
nature de sa composition, dès que l'on cannait les Nombres !

Jusqu'à présent nous avons appris à connaître les nombres en tant


que principes et valeurs.

Du 0 nous sommes arrivés au 10, premier point, ce qui est


symbolisé par le point dans le cercle.

Comme nombre (qualité) 1 est abstrait et devient concret


seulement quand il est 10, et 10 est 1

47
55
concret. 10 est la première puissance de 1 ! La 2 e puissance de 1
est 100.

Aussi 10 (qualité) est 1 (valeur) et le


I
II
ou 2 abstrait, a sa correspondance créatrice (dans sa nature
passive) dans 20, qui est d'ailleurs 2+9 (car 0 vaut toujours 9),
donc est 11.

Le nombre parfaitement créé, le 3 du cycle causal, ou abstrait, est


dans la manifestation 30 ou 3+912 !

C'est pourquoi, dans la Kabbale, la correspondance numérique des


lettres hébraïques composant les mots sacrés sont des valeurs
entières, c'est à dire les puissances des qualités créatrices
correspondantes aux sens accordés à ces combinaisons de
nombres et de sons (lettres).

48
56
En poursuivant, nous trouvons pour le triangle procréateur
(déséquilibre générateur)
I
II
III
IIII

la valeur 40, qui est 4+9 ou 13.


Nous le trouvons partout ce fameux nombre 13, dans toutes les
religions, dans toutes les mythologies, et toujours il signifie un
état de transformation. La superstition qui n'est d'ailleurs
superstition, que seulement parce qu'elle attache à une vérité un
sens mauvais, donne à ce nombre une importance capitale et
généralement néfaste. La vérité est que ce nombre manifeste la
puissance génératrice. L'effet sera mauvais ou bon, heureux ou
malheureux, suivant la cause et non pas suivant une tradition.
Nous reviendrons plus tard sur cette étude des nombres à partir de
9 et expliquerons plus clairement leur devenir, leur raison d'être,
leur valeur réelle.

49
57
Maintenant que nous connaissons la nature de la première ligne
abstraite (série de points), le premier point concret, c'est à dire la
série de 1 à 9, nous devons apprendre à la distinguer.
En premier lieu et comme forme toujours fondamentale, les deux
natures, masculine et féminine, active et passive, résultant de la
relation des nombres entre eux, se dégagent.
On nomme les nombres de nature masculine, les nombres impairs
et les nombres de nature féminine, les nombres pairs. Leur
mutuelle action et réaction va donner tout le cosmos, c'est à dire
toutes les idées et toutes les formes.
Les nombres pairs de notre série sont : 1, 2, 4, 6, 8 ; ensuite, en
vérité déjà au-delà de la série, le nombre 10. Ils sont pairs parce
qu'ils peuvent être divisés en deux parties égales. Ils sont donc
harmoniques, ce qui veut dire en équilibre, donc passifs, donc
réceptifs, donc non créateurs par eux-mêmes.

50
58
Le nombre 1 est pair également, car il est comme nous l'avons
reconnu, le père des nombres; comme valeur 10, il est pair et
impair en même temps. Il est père-mère comme valeur, ainsi que
l'est l'Un irréductible comme qualité.
Sont impairs les nombres 1, 3, 5, 7, 9. Ils sont masculins, car ils
sont créateurs, ils sont actifs, disharmoniques, donc en
déséquilibre. Ils ne peuvent être divisés en deux parties égales et,
à part le nombre 9 ou 0, ils ne peuvent être divisés que par eux-
mêmes et par 1.
9 est le 0 manifesté ; il est sa forme, comme nous verrons plus
tard. Les nombres 3, 5, 7 sont ainsi les principes créateurs du
monde, le monde étant par 9 ; il y a ainsi un monde triple, un
monde quintuple et un monde septuple et ils correspondent aux
cycles de polarisation, d'idéation et de formation, pour lesquels
chacun de ces nombres respectifs est la base.

51
LE CYCLE DE L'IDEATION
L'idée est l'image énergétique de la forme qu'elle génère.

Quand dans la phase de la polarisation les générateurs se sont


sélectionnés, ils se coordonnent dans la phase de l'idéation pour
fixer la figure énergétique, complexe de lignes de forces,
déterminées par les pôles générateurs, pour établir le squelette "en
puissance" (1) de la forme physique.

(1) Dans cette étude le terme "puissance" est pris dans le sens
accumulation d'énergie créatrice et non dans le sens mathématique
d'une fonction d'exposants.

52
60
Dans le cycle précédent, nous avons vu les nombres se développer
de l'Unité et nous retrouvons les nombres 1 et 3 comme étant les
qualités attachées à ce cycle. Les autres nombres en découlent,
mais seuls les nombres l et 3 sont liés indissolublement au cycle
de la polarisation.

Ainsi les nombres 5 et 7 sont les générateurs de ce cycle de


l'idéation et tous les multiples ou puissances de ces deux nombres
se rattachent directement à ce cycle.

La phase de l'idéation est dans la genèse, essentiellement instable


et créatrice. C'est la phase de la première procréation après la
création première de l'Unité absolue.

Les nombres 1, 2, 3, 4, etc. jusqu'à 9 et leurs puissances 10, 20,


30, etc. vont maintenant constituer les bases énergétiques des
formes physiques.
Nous avons reconnu dans toute l'étude qui précède, que la
première création se faisait par scission (addition) et nous allons
voir pourquoi la procréation se fait par reproduction
(multiplication) et comment celle-ci se réalise.

53
61
Le point, l'Un premier irréductible, a généré la ligne par addition,
car par la multiplication il ne peut pas se manifester, puisqu'une
fois un est toujours un, et un point fois un point reste toujours un
point.

Le point ne devient ligne que par le fait d'être ajouté à un autre


point ou, ce qui revient au même, par le fait de la séparation d'un
point en deux points.

Ainsi, dans la création, l'addition et la division ont les mêmes


effets.

Mais l'addition suppose l'existence d'une quantité additionnable,


qui ne peut exister lors de l'Un irréductible.

D'autre part, la division est la fonction inverse de la


multiplication, donc l'Un irréductible doit être supposé une
multiplicité. Nous savons maintenant comment ce conflit primitif
est résolu, par la nature triple de l'Un irréductible, qualité qui
permet de concevoir la fonction procréante, pendant laquelle la
division est simultanée à l'addition, l'addition étant la conséquence
de la division, et la division engendrant la multiplication.

54
62

I = le point générateur
II = le point généré par la division
III = le point généré par addition

Le III est l'effet du I. Le II est généré par la division, elle-même


fonction inverse de la multiplication, cause n'ayant pas encore
d'effet.

Le IIII est la première solution complète des fonctions créatrices,


donnant le premier état de procréation, puisqu'il est engendré par
la multiplication première du II. Il est l'effet de cette cause.

C’est pourquoi le tétragramme, la tétractys, enfin tout ce que le


symbolisme archaïque ou le symbolisme magique a exprimé par
le nombre 4, signifie le terme final de la création, et le terme
premier de l'existence manifestée de l'Etre; car il renferme le
secret de la première procréation, puisqu'il est la première figure
stable ; le carré.

C'est la seule phase de l'existence dans laquelle il y a un terme


premier qui est créé, et un terme final qui est premier procréé,
caractéristique de la phase

55
63
de l'idéation; le point ne peut créer que par addition (division), et
la ligne qui en résulte ne peut que procréer, jamais créer,
puisqu'une ligne additionnée à elle-même, est et reste toujours une
ligne, tandis qu'elle devient face dès qu'elle est multipliée par elle-
même.

Les nombres 1, 3, 5, 7 sont les nombres créateurs, car ils ne


renferment pas en eux de forme procréée, ce sont les nombres
premiers ou incomposés; en d'autres termes, ce sont les
générateurs de toutes les figures et formes, et ils jouent vis-à-vis
de la manifestation concrète le même rôle que joue, vis-à-vis du
monde abstrait, l'Un irréductible.

Par addition ils peuvent donner d'autres nombres premiers ou


incomposés (dans le sens de procréation), tel le 11, première
représentation dans le monde concret de la fonction du II dans le
monde abstrait, car il est intermédiaire comme le II et résulte
d'une addition de 1, 3 et 7, mais ne comprend pas en lui de
multiplication.
Les nombres 1, 3, 5, 7 sont générateurs dans la phase d'idéation.
Ils produisent par multiplication avec eux-mêmes des faces, ne
sont engendrés que

56
64
par addition et donnent la transition parfaite de l'abstrait au
concret, à travers la phase de l'idéation.
Nous avons dit que le carré était la première face stable. Nous
entendons par stable : ce qui est conséquence d'une fonction
toujours égale, ne donnant aucun effet complexe dévié de la
conséquence naturelle de cette première fonction.
La face à quatre côtés n'est pas la première, car trois arêtes
suffisent pour établir une face, et la première est le triangle. Mais
le triangle donne immédiatement un carré dès qu'il est multiplié
avec lui-même, différant en cela de la première face stable du
carré, comme nous le verrons dans le prochain cycle.
La fonction qui préside au cycle de l'idéation est la multiplication
d'une unité simple ou complexe, n'étant elle-même pas engendrée
par multiplication.
La conséquence naturelle de cette fonction est la création de la
face.
Le triangle ne se conforme pas à cette loi. Il est une face non
engendrée par multiplication, résultant de la première scission
(addition).

57
65
D'autre part il n'est pas non plus une face définitivement
constituée ou stable, car il engendre une face stable qui résulte de
sa multiplication par lui-même.

Le triangle parfait sera donc celui qui remplira les conditions


suivantes : 1 ° être la première face, 2° être constitué par trois
arêtes, 3° engendrer par multiplication par lui-même une face
stable, 4° être constitué par une face stable, du moins, avoir celle-
ci en puissance en lui.

Cette difficulté, apparemment insurmontable, que rencontre ici la


raison humaine est facilement résoluble avec la connaissance que
nous a donnée cette courte étude sur la nature des nombres.

Le premier triangle

I
II

remplit toutes les conditions exceptée la Ire et la 4e. En effet il ne


peut être une face, ne comprenant qu'une unité de hauteur sur
deux unités de largeur, Ce qui constitue une ligne et non une face,
En lui

58
66
n'est pas non plus de face stable comme l'exige le point 4e.
Le deuxième triangle
I
II
III
remplit la condition le, 2e et 3e.
La quatrième sera ainsi remplie lors du 3e triangle
I
II
III
IIII
constituant le tétractys ou le quaternaire, qui est 1° la première
face possible, 2° elle est triangulaire et est constituée de ce fait par
trois arêtes, 3° engendre par multiplication avec lui-même une
face stable qui est neuf; ainsi que cela est démontré plus haut, et
4° contient potentiellement en lui le premier carré qui est quatre.

59
67
Le premier triangle
I
II
étant, comme nous le savons, considéré comme la première Unité
réductible, nous devons regarder le triangle quaternaire comme
étant en puissance le premier triangle constitué par trois angles
égaux, ce que nous pouvons représenter ainsi:

ceci détermine un triangle dont la hauteur est de moitié moins


grande que la base. Manifestement ce triangle encadre l'Unité
absolue, qui est le souffle vital dans les choses du monde. Il y a
ainsi en vérité, dans le triangle quaternaire, deux triangles
distincts qui sont : la triple nature créatrice dans l'Un, et ensuite
cette triple nature manifestée dans trois fois trois unités du
premier triangle.

60
68
Cette figure constituant le premier triangle manifesté, répondant à
toutes les conditions énoncées plus haut, engendre le carré parfait
qui est neuf, car il contient tous les nombres et tous les carrés
deviennent de cette manière divisibles en deux triangles, puisque
4 est 1 et 3; 9 est 3 et 6, etc.
Les carrés, à partir de 10, deviennent des composés.
Les nombres impairs (positifs, masculins) forment tous des carrés,
dont les deux triangles sont l'un négatif, l'autre positif (pair et
impair), tandis que les nombres pairs donnent des carrés, dont les
triangles sont, soit les deux négatifs, soit les deux positifs.
Nous ne pouvons pas entrer ici clans l'explication de la raison
d'être de ce fait, et il suffira d'indiquer à l'étudiant que les nombres
pairs sont tous des composés : 2 = 2x1, 4 = 2x2, 6 = 2x3, 8 = 2x4,
etc., et cette fonction détermine des formes intermédiaires ou
variantes du carré, telles les figures promèques ou
parallélogrammes à deux côtés inégaux.
Nous avons dit que les nombres essentiellement créateurs sont les
nombres 1, 3, 5, 7 et ils établissent

61
69
le principe, d'après lequel nous retrouvons partout à la base de la
création les deux natures:
La multiplication d'une quantité quelconque par elle-même
(procréation), est le résultat d'une addition d'une nature positive,
masculine, impaire, à une nature négative, féminine, paire.
Les autres figures: pentagones, hexagones, polygones, sont les
effets d'une addition des diverses figures triangulaires et carrées,
ainsi que les nombres, au-dessus de 10, sont le fait de l'addition
des nombres de 1 à 9, à ce dix.
Le carré est la base stable des .formes (1).

(1) L'étudiant pourra consulter Théon de Smyrne à propos de la


"technique" des nombres. Le développement de celle-ci
entraînerait trop loin, ici, vu l'exiguïté du cadre.

62
LE CYCLE DE FORMATION

L'Addition du point a donné la ligne. La multiplication de la ligne


créa la face. La face va donner également par multiplication, la
forme, ce qui constitue le cycle de formation.
Le carré est la face parfaite. La forme parfaite sera donc celle qui
résultera de la multiplication du carré : le cube.
Comme pour les cycles précédents, la face va également passer
par toutes les phases, de la polarisation et de l'idéation, pour
devenir le cube. Le carré devient à nouveau le point, point de
départ vers la

63
72
forme. Le premier pôle pour la création du cube, ou en général le
solide, est la face. Le cycle de polarisation du solide va ainsi de la
face, ou un dimensionné, parce que n'ayant la tendance d'une
étendue que dans une seule direction, au deux dimensionné, pour
devenir le trois dimensionné, et cette dernière phase est le cycle de
formation dans le cycle de formation.

Il faut toujours se remémorer que les trois cycles ont chacun en


subdivision également trois cycles, que seule la cause varie et
avec elle aussi l'effet.

La première cause est le point, la deuxième la ligne et la troisième


la face.

Le cycle de polarisation est la phase de l'addition, par laquelle le


non-dimensionné devient premier dimensionné: la ligne.

Le cycle d'idéation donne le deux dimensionné, la face, par


multiplication, et ainsi la face donne le solide par multiplication
d'un premier multiplié.
A la base de toute création il y a le mouvement.

64
73
L'addition est le premier, ou mouvement linéaire.

La multiplication première est le second, ou mouvement plan, et


la multiplication de ce dernier donne le troisième, ou mouvement
solide. Or, dans un solide, le mouvement se décompose en ces
trois mouvements principes, si le corps se meut individuellement,
et non par rapport à un autre corps, donc dans le mouvement de
rotation autour de lui-même. De ce fait son mouvement premier
ou linéaire constitue l'axe, son mouvement second ou plan,
l'équateur, et son mouvement troisième ou solide résulte de la
mutuelle action ou réaction des deux premiers dont l'un diminue
par rapport à l'augmentation de l'autre: et cela constitue la force
centrifuge.

C'est le symbole de la croix dans le cercle qui figure ce jeu


constant des deux premiers mouvements, et se trouve accentué
encore dans le symbole de la Svastika. Dès le moment où il y a
une face, il y a donc aussi une raison de formation immédiate
d'une forme, ainsi qu'il y a une raison d'être d'un mouvement
rotatif, dès le moment où il y a une créature, ou Effet, en partant
de la ligne jusqu'à la forme, puisqu'il y a toujours à sa base
l'existence d'un axe formateur ou première ligne de force.

65
74
La procréation est fonction d'un mouvement linéaire d'abord et
deux fois circulaire ensuite.

Nous avons dit que la première face est le triangle, tandis que la
face parfaite est le carré.

Le premier triangle parfait est


I
II
III
et le premier carré parfait est donné par le quaternaire
I
II
III
IIII
La forme fondamentale, ou première forme parfaite, sera donc
celle qui sera constituée de ces deux triangles, c'est à dire de 16
unités. En effet le premier carré ou 4 donne la première forme
parfaite ou cube, qui est 16.
Le triangle seul ne peut pas donner, par la simple fonction
procréante ou multiplication, une forme,

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75
car un triangle fois un triangle donnera une face qui est 9.

La première forme devient donc par

1 ° une addition de deux triangles qui donnent un carre;


2° par multiplication de ce carré.

En principe le premier triangle est I, le second est


I
II

Ces deux additionnés donnent 1111 ou 4 et celui-ci multiplié


donne 16 ou premier cube.

Mais le cube n'est pas la première forme.

Comme le triangle est la première face, ne donnant d'effet que par


addition, nullement par multiplication, ainsi que nous l'avons vu
plus haut lors du cycle d'idéation, ainsi la forme a une première
existence qui ne peut jouir de qualités procréantes de la forme
parfaite, c'est à dire : il y a une forme créatrice ou causale, dont le
cube est la forme idéale. Cette première forme est nécessairement
à base triangulaire et est engendrée par l'addition des triangles.

67
76
On nomme cette forme le tétraèdre.

Quatre fois le triangle donne le tétraèdre, mais du fait de


l'établissement de trois côtés de cette forme, le quatrième (la base)
existe. En principe il est donc constitué par 12 Unités, en fait il
l'est par 9. Le 9 est la cause du cube final : il est cause, mais il ne
l'est manifestement que par 12. Mais, dès l'instant où il constitue
sa base par le 4e triangle, donc lorsqu'il a établi le 12e point, il
crée la raison d'être d'une forme, dont la multiplication par 12 va
donner le cube, qui est constitué de 24 fois le tétraèdre dont la
base est formée par le triangle défini par la diagonale de la face du
cube et dont le sommet est le point central de celui-ci.

Du cube et du tétraèdre peuvent venir toutes les formes, par


addition.

Au-dessus du trois dimensionné ne peut plus exister d'autre


dimension et ce que l'on appelle généralement la 4e dimension est
en vérité le pre-

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77 - 78
mier état non dimensionné, la qualité, l'Espace causal, ou en terme
Absolu, le Néant ou Un irréductible.

Voici ce que l'on peut dire en une aussi courte étude sur les
Nombres ou proportions premières, mesure divine du constructeur
de l'Univers, intelligent comme créateur, inintelligible pour les
créatures et cause éternelle de l'intelligence.

En résumé nous pouvons maintenant appliquer à chacun des trois


cycles les qualités et fonctions suivantes :
Cycle de Fécondation des Un irréductible
polarisation natures devient II. Création
sympathiques des cinq natures
sélectionnées: principes. Premier
Addition. Création. état de déséquilibre
créateur.
Cycle d'idéation Formation I
énergétique. Il
Absorption de la devient I réductible,
semence par la première quantité,
nature fécondée et forme énergétique
établissement des fondamentale. L'Un
lignes de force. féconde le II et
Résolution des deux donne III qui est I
natures en une réductible, nature
nouvelle androgyne, également active et
tenant des 2 natures passive.
à la fois.

Cycle de formation Croissance III devient IIII.


formatrice. Scission Fonction de la
interne des deux multiplication,

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natures dont l'une mouvement. II qui
prédomine. est 2 fois actif et 2
Croissance en fois passif se
quantité, en forme, multiplie et devient
jusqu'à maturité, de 4, face-semence de
la nouvelle semence. la prochaine forme

La succession des Nombres en tant que proportion et mesure du


Cosmos est la suivante:
I= activité, II= réaction inerte, III= Effet.
Cycle de polarisation. Création.

III = I (réductible) nouvelle cause active, IIII = deuxième réaction


inerte, IIIII = Effet.
Cycle d'Idéation. Ire procréation. Multiplication en quantité.
IIIII = I actif et I passif, donc I androgyne, nouvelle cause active,
IIIIII = troisième réaction passive, IIIIIII = Effet. Cycle de
formation. 2e procréation. Semence formatrice.

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79
Ce dernier cycle donnera par scission les deux natures distinctes
qui procréeront dans la suite.

En terme général, et relativement à l'Un irréductible, Créateur


éternel, toute la création est passive, et seule cette première
activité produira, à travers toutes les formes de sa manifestation,
les Effets qui sont le Cosmos.

En particulier, divers Effets de cette création constante sont plus


ou moins passifs les uns envers les autres, d'où l'activité (relative)
de la matière, d'où l'action masculine, par opposition à sa nature
féminine. 7 termes (facteurs) constituent le Cosmos en apparence,
9 termes (fonctions) le constituent en fait, car, dans la succession
idéale indiquée plus haut, le terme I I I existe autant que peut
exister ce même terme en I, etc.; une fois il est Effet, ensuite il est
cause : le Fils tient du Père autant que des hommes, a dit de soi-
même le fils de Dieu.

Nous disions que le mouvement est à la base de tout, parce que la


procréation seule est la forme créatrice dont nous avons
sensitivement connaissance. Là où, pour nous, hommes mortels, il
semble y avoir Création, il y a déjà procréation, et la Création

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80
absolue n'est pas de notre monde sensitif : seule la raison nous
démontre son existence et au-dessus de la raison, la clairvision
mystique seule peut éprouver cette vérité.

Or, le mouvement procréateur ou circulaire est fonction de temps


et d'Espace. Le temps et l'Espace, grandeurs irréductibles, sont les
facteurs essentiels, desquels les savants modernes ne tiennent
d'ailleurs jamais compte, et qui pourtant sont les plus importants,
ce qu'une simple observation de la nature rend évident.

Tout, dans la nature, est donc basé et limité à des proportions


fondamentales que nous venons d'esquisser clans cette étude, et si
souvent nous ne pouvons pas remonter directement à la cause
immédiate d'un phénomène, nous pouvons, par l'observation et
l'analogie, basées sur ces premières proportions, conclure à la
nature intime du phénomène, à sa cause directe, à ses propres
effets.
Nous pensons ne pouvoir faire mieux pour terminer ce modeste
petit travail qu'en citant des faits, des phénomènes que la science a
enregistrés et que corroborera la science des Nombres.

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81
La proportion des distances des planètes du soleil est en raison de
7 pour Mercure, 14 pour Vénus, 21 Terre, 28 Mars, 35 Jupiter, 42
Saturne. Ceci est un cycle septénaire (avec le soleil central) et ce
cycle est une nouvelle unité pour les planètes plus éloignées dont
les proportions de distances sont entre elles également 7, 14, 21,
etc., mais en disproportion avec le cycle précédent; c'est à dire que
l'Unité ne sera plus 7 mais 14. On enseigne occultement
l'existence de 12 planètes physiques. L'Astronomie ne les connaît
pas toutes encore, et c'est pourquoi nous ne les noterons pas ici.

Une révolution de la lune autour de la terre est fixée à 28 jours,


c'est à dire à quatre phases de sept jours.
Nous savons maintenant que le terme quatrième est pour nous le
terme créateur, c'est à dire visible, sensible. Un terme est donné
manifestement par un système septénaire, c'est à dire une
succession de sept facteurs résultant de n'importe quelle activité
sur sa résistance correspondante, et neuf principes ou fonctions
"occultes".
Il n'y a donc rien qui puisse étonner l'étudiant s'il se rappelle les
observations de Darwin qui précise que :

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La gestation des mammifères est fonction d'une période
déterminée de phases lunaires: ainsi les oeufs du pigeon sont
couvés en 2 phases lunaires, ceux des poules en 3 phases, des
canards en 4 phases, des oies en 5 phases, et ceux des autruches
en 7 phases et l'ovule humain en 40 phases lunaires, ou 10 mois
lunaires ou 9 mois solaires. En regard de l'étude exposée et de ces
faits, des paroles deviennent tout à fait superflues. Il est à noter
simplement que l'ovule humain est le plus parfait de tous les
règnes organisés vivant actuellement.

Nous limitons cette vérité à ce qui est actuellement, car il est


certain que la vie transportée sur une sphère plus éloignée du
soleil, Mars par exemple, doit subir les conséquences de la
nouvelle proportion, celle des 5x7 au lieu de celle de 4x7 qui est
la nôtre. Pour nous, tout est limité à ces 4x7 ou 4/7e de l'activité
totale.

Comme nous ne percevons que ce qui est hors de nous, et au-


dessous de nous, ainsi que l'oeil ne peut percevoir que ce qui
l'affecte et ne peut se voir lui-même, il découle tout naturellement
que nous sommes dans le 5e règne, pouvant parfaitement
percevoir ce qui est du quatrième. Nous avons cinq

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83
sens, dont l'un, le toucher, est commun à tous; c'est le soleil
central, et les autres sens (les planètes) ne sont que des
modifications de ce sens suivant le mode d'activité qui
l'environne.

Ces constatations et d'autres plus irréfutables encore, sont la


raison qui fait dire à la science occulte que nous vivons dans la 5e
sous-race de la 5e grande race de ce monde, et qu'un 6e et 7e sens,
qui existent en germe, sont en train de se développer et seront
parfaits quand seront déterminées les 6e et 7e sous-races.
C'est pour ces raisons aussi que le monde quintuple est autant une
vérité que le monde septuple, si on se rend compte de la relativité
de chacun.
Nous pourrions multiplier les exemples établissant la parfaite
vérité des principes énoncés et cela en analysant n'importe quel
phénomène, mais nous allons nous borner à citer une observation
en physiologie, concernant la segmentation des cellules, l'ovule,
c'est à dire, de la fonction des nombres dans la première forme de
la vie organisée (1) :
(1) M. Duval, physiologie, page 14.

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"Dans l'origine, un organisme se compose d'une cellule unique,
l'ovule, dont nous avons déjà parlé, et dont nous avons rapidement
décrit la segmentation, comme type de génération, de prolifération
des cellules en général... Dès que l'ovule est divisé" (d'abord en
deux, ensuite)"en quatre segments, ces segments limitent déjà
entre eux, par leur écartement, un espace, dit cavité de
segmentation. A mesure que la segmentation se poursuit" (par 7 et
14), "cette cavité augmente de plus en plus et finalement l'oeuf
segmenté forme une sphère creuse, dont la paroi est constituée par
une simple couche de cellules comparables à un épithélium..."
. FIN

"Après avoir passé quinze ans en Egypte, dont douze sur le site de
Louqsor, R.A. SCHWALLER de LUBICZ rédigea "LE TEMPLE
DE L'HOMME", somme de connaissances de l'Egypte ancienne
qu'aucun chercheur ne devrait ignorer."

..."Dans cet ouvrage, l’auteur se basant sur la tradition


pythagoricienne des Nombres, développe la théorie de la genèse
de ceux-ci en s'appuyant sur une pensée philosophique et
scientifique moderne."

Cet essai, rédigé en 1917, constitue une oeuvre de jeunesse. Par la


suite, les conceptions de R.A. SCHWALLER de LUBICZ dans le
domaine des Nombres évoluèrent.
C'est pourquoi ce livre nous est apparu "comme un maillon
nécessaire à la compréhension d'oeuvres ultérieures telles que
"LA DOCTRINE", "LE TEMPLE DE L'HOMME" ou "VERBE
NATURE".

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