Manager Au Quotidien Pour Les N - Jeremy STUBBS
Manager Au Quotidien Pour Les N - Jeremy STUBBS
Manager Au Quotidien Pour Les N - Jeremy STUBBS
Manager au
quotidien
Nouvelle édition
Manager au quotidien pour les Nuls
© Éditions First, un département d’Édi8, 2015, 2022 pour la
présente édition.
Publié en accord avec John Wiley & Sons, Inc.
ISBN : 9782412084212
Dépôt légal : septembre 2022
– Jérôme Bontemps
– Alexandre Coudray
– Carole Dolard
– Florence Despras
– Samuel Hennequin
– Jean-Marc Lasserre
au chapitre 6 « Attirer les talents »
– Samuel Legrand
– Stéphane Mousset
– Alexandre Okupny
– Pierre Smilovici
– Emmanuelle Butaud-Stubbs
Première partie :
Manager la performance
Le manager est principalement concerné par la
performance : sa propre performance, celle de ses
équipes et celle de son entreprise. Ici, nous
découvrons le rôle fondamental, à tous les niveaux
de l’organisation, de la stratégie, comprise de la
manière la plus simple possible et exprimée de
façon inspirante. Car c’est seulement à la lumière
des objectifs stratégiques à atteindre que le
manager peut mesurer les progrès accomplis. Mais
pour mener ses troupes vers un but qui peut parfois
sembler lointain ou difficile, le manager a besoin
des qualités d’un leader, c’est-à-dire de courage et
d’intégrité, sans oublier la productivité personnelle
ni l’art de la communication.
Deuxième partie :
Manager ses troupes
Il est impossible d’oublier – du moins, on
l’espère ! – que le management s’occupe des êtres
humains aussi bien, sinon plus, que des systèmes
et des processus. Cette partie montre comment le
manager peut recruter et fidéliser ses équipes, les
motiver, les faire travailler efficacement ensemble,
pour finalement les évaluer de la manière la plus
juste, la plus sensible et la plus constructive.
Troisième partie :
Manager le changement
Si tout restait pareil, la tâche du manager serait,
sinon évidente, du moins beaucoup plus facile.
Aujourd’hui, les changements arrivent de tous les
côtés et de manière continue, rendant nécessaires
des transformations souvent très complexes. Cette
partie aborde les différentes questions soulevées
par ce monde en mutation. C’est bien sûr
l’environnement externe qui évolue, mais les
disruptions et les perturbations ont aussi des
sources internes à l’entreprise, parmi lesquelles
l’impact des nouvelles technologies sur nos façons
de travailler, et les difficultés qui sont toujours à
prévoir quand les êtres humains font face aux
rivalités qui existent entre eux, et aux différents
types de pression – psychologique et
professionnelle – qui pèsent sur eux.
Quatrième partie :
Manager son écosystème
Le périmètre du manager ne se limite pas à son
service ou même à son entreprise. Au-delà de ses
relations avec ses collaborateurs et ses collègues, le
manager doit s’occuper aussi de ses chefs, ceux qui
sont au-dessus de lui et qui lui transmettent leurs
instructions. En dehors de l’entreprise même, il y a
les fournisseurs, distributeurs et clients qui
l’attendent, sans parler de la société civile qui
l’observe, le critique, et souvent voudrait
l’influencer… Cette partie guide le lecteur à travers
ce paysage plus étendu, plus compliqué, plus
délicat à maîtriser.
Cinquième partie : La
partie des Dix
Pour qui voudrait réfléchir sur les grandes
transformations qui ont lieu actuellement dans le
management, cette partie propose des pistes
simples et quelques lectures choisies pour stimuler
la pensée du lecteur.
Cette icône vous donne les clés pour faire les bons
choix.
Et maintenant, par où
commencer ?
De même que le management peut prendre de
multiples formes, vous pouvez lire ce livre dans
l’ordre qui vous convient le mieux. Si vous
souhaitez connaître ou reprendre les bases du
management, nous vous conseillons de commencer
par la première partie, puis de continuer votre
lecture en suivant l’ordre des chapitres, afin
d’approfondir différentes thématiques.
Chapitre 1
Comprendre le management
S i vous voulez être un bon manager, il est normal
que vous cherchiez à mieux comprendre en quoi
consiste exactement le management. Pourtant, le
verbe « manager » ne désigne pas une activité
réservée aux seuls « managers ». Nous sommes
tous occupés à manager les autres.
Le manager entre
autorité et motivation
Le cauchemar du manager, c’est l’impuissance :
lorsque les autres refusent de faire ce qu’il leur
demande de faire. Ils se révoltent ou font preuve
d’une inertie infinie. Cela peut arriver parfois
même aux managers les plus qualifiés, mais à notre
époque, la situation devient critique.
« Comment l’atteindre ? »
La plus puissante de
toutes les questions :
« pourquoi ? »
Si l’essence du management des êtres humains,
c’est l’art du questionnement qui fait ressortir
l’intérêt commun et implique les collaborateurs
dans un dialogue positif avec leur manager, les
questions les plus puissantes sont celles qui
commencent par « pourquoi ? ». Car, tandis que
s’effrite l’empire du bâton et de la carotte sur les
esprits, ces questions se révèlent être dotées d’une
force motivante à nulle autre pareille.
Management et stratégie
d’entreprise
Dans toutes les situations de management, même
les plus difficiles, c’est le « pourquoi » de toute
l’organisation qui va nourrir le « pourquoi » de
votre équipe et permettre au manager, quel que soit
son rang dans l’organigramme, de guider les
conversations et de mener l’action.
De la question du
« pourquoi ? » à la
stratégie d’entreprise
Si le questionnement provoque des visions
enthousiasmantes de notre avenir et de celui de
notre entreprise, s’il inspire des recherches de
solutions créatives pour réaliser lesdites visions
dans toutes les circonstances, que représentent ces
éléments sinon des composants essentiels de la
stratégie de notre organisation ? Une objection
immédiate pourrait être : « La stratégie ? Mais
c’est l’affaire des plus hauts dirigeants de
l’entreprise, c’est la chasse gardée du codir ! Inutile
d’imposer des concepts aussi ardus et abstraits à
nos collaborateurs… » Ou dans une PME : « C’est
le fondateur qui s’occupe de ça. » Certes,
déterminer la stratégie est la responsabilité de ceux
qui sont les mieux qualifiés pour analyser le
marché et faire de la prospective. Néanmoins, à y
regarder de près, une bonne, une vraie, stratégie
possède des vertus médicamenteuses qui, bien
dosées, tonifient et fortifient tout l’organisme,
permettant aux salariés de se projeter dans le futur,
d’accomplir leurs tâches de manière inventive et
efficace et même… d’écouter leurs managers avec
attention et intérêt.
Une contribution française à
l’histoire du management
Place à la pratique !
Dans ce livre, nous ferons référence :
• à l’art du questionnement ;
• à la définition de la stratégie ;
❑ être charismatique.
❑ représentent un dilemme.
❑ promouvoir la marque.
❹ Afin de préserver notre identité à travers
toutes les mutations imposées par notre
environnement changeant, notre entreprise
doit surtout :
Chapitre 2
Devenir un leader
Le chapitre 1 a présenté le rôle fonctionnel du
manager au sein de son organisation et les différentes
actions qui en découlent :
Qu’est-ce que le
leadership ? Les sept
actions fondamentales
Selon une définition très simple, le leadership est un
ensemble de rapports qui s’établissent entre les
membres d’un groupe. S’il y a des leaders qui
« mènent », il y a aussi des « suiveurs », et ces deux
catégories ont besoin l’une de l’autre. Quand le roi de
France Hugues Capet a demandé à Adalbert, comte de
la Marche et du Périgord : « Qui t’a fait comte ? »,
l’autre a rétorqué : « Qui t’a fait roi ? » Les leaders
s’imposent à leurs suiveurs, mais ceux-ci choisissent
leurs leaders et leur permettent de jouer ce rôle.
1) Le sentiment d’appartenance
2) La sécurité
ACTION DU LEADER : il veille au bien-être de ses
équipes et cherche à les protéger. Il gère les conflits
internes du groupe pour que l’harmonie générale soit
maintenue.
5) La responsabilité
6) La confiance
7) La reconnaissance et la récompense
Le La confiance.
besoin
en
cause
Le La responsabilité.
besoin
en
cause
Les La sécurité.
besoins
en
cause
La Il y a de ces plaintes qui semblent avoir très peu à voir avec la vie
bonne professionnelle. Pourtant, comprendre et respecter l’identité du
piste groupe est fondamental. Sinon, le leader paraît mépriser le besoin
d’appartenance que ressentent ses collaborateurs. Le même effet
est provoqué par le refus du manager de défendre ses équipes
face aux critiques moqueuses du chef d’une autre section.
L’honneur de son service est bafoué. Mais attention, on peut aller
trop loin dans la tentative d’afficher sa solidarité identitaire. Si le
leader met trop souvent la main à la pâte en faisant les mêmes
tâches que ses subordonnés, ou se mêle trop souvent à des
activités de loisir, il risque de négliger ses propres responsabilités.
Le travail du manager, c’est surtout de créer les meilleures
conditions possibles pour le bon travail de ses équipes.
Avantages Réponses rapides Intègre bien Exploite mieux Aide tous ses
en temps de crise les novices ; l’intelligence collaborateurs
quand son air épaule les collective ; à se
d’autorité et son équipes en encourage développer et
action décisive désarroi ; l’implication à grandir.
inspirent sécurise dans des
confiance. des contextes
où il y a un collaborateurs
règlement dans le travail.
strict à
respecter.
Place à la pratique !
Si tous les aspects du leadership évoqués dans ce
chapitre sont bien appliqués dans votre
environnement, les différents éléments sur la liste
suivante devraient pouvoir être cochés :
❑ l’organigramme.
❑ la capacité de punir.
❑ Communiquer clairement.
❹ Qu’est-ce qu’il ne faut pas faire en prenant de
nouvelles fonctions ?
❑ Demander de l’aide.
Chapitre 3
Manager nos émotions et
notre productivité
N otre tour d’horizon des aspects essentiels du
leadership aura donné l’impression que le leader et,
du coup, le manager, est une sorte d’athlète des
relations humaines. Parmi ses nombreux objectifs :
• se maîtriser soi-même ;
• prendre ses propres responsabilités en
mettant les autres face aux leurs ;
De l’intelligence
émotionnelle à la
productivité
De plus en plus d’études et de statistiques rendent
compte des effets du surmenage. Les travaux
réguliers de l’Agence européenne pour la sécurité et
la santé au travail montrent que le stress en milieu
professionnel a un impact négatif significatif, non
seulement sur le bien-être et la santé des
employés, mais aussi sur leur productivité et même
le roulement du personnel. Si les effets de la
surcharge de travail sont déjà nocifs, ils sont
aggravés par les conflits, les affrontements et les
malentendus qui viennent si souvent perturber la
vie d’une organisation – et, ce de manière inutile.
Nous aborderons dans le chapitre 13 la délicate
question des risques psychosociaux. Ici, il sera
question du rôle ordinaire des émotions
quotidiennes. Car, loin d’être mises définitivement
au second plan, les émotions sont omniprésentes
au travail : dans les sources profondes de notre
motivation intérieure, dans nos relations avec les
autres, dans nos façons de communiquer et de
convaincre, dans notre capacité à encaisser des
chocs et à surmonter les épreuves, et dans notre
besoin de célébrer les moments de réussite.
L’intelligence
émotionnelle
Ce terme, qui est devenu très à la mode mais qui
reste d’une importance cruciale, désigne les
aptitudes suivantes :
L’exemplarité productive
L’exemple est la meilleure façon d’influencer les
autres. La première chose que le manager demande
aux autres – collaborateurs et collègues – c’est
d’être productifs : d’arriver à l’heure, de terminer
les tâches à temps, de réagir à nos requêtes avec
promptitude… Pour justifier ces exigences, mais
aussi pour stimuler l’énergie des autres, nous leur
devons d’être exemplaires. Ce n’est pas toujours
facile. Vu le niveau de nos responsabilités, c’est
peut-être encore moins facile pour nous que pour
eux – et pourtant c’est à nous de montrer
l’exemple. Ainsi, la pression que nous subissons,
qui est déjà forte, ne cesse de monter, en
augmentant notre stress et sa cohorte de
symptômes perturbateurs de la santé. En réponse,
nous pouvons apprendre à accroître notre
productivité en prenant certaines mesures. Nous
pouvons aussi réduire le stress par des pratiques
très simples. C’est ici que nous sommes ramenés à
l’intelligence émotionnelle et à ce qu’elle révèle de
nous et de notre intériorité.
Pratiquer l’intelligence
émotionnelle
L’intelligence émotionnelle est divisée en cinq
composants :
Problème 3 : je suis
souvent en proie à la
procrastination
La tendance à la procrastination fait partie de la
condition humaine. C’est un immense problème qui
impacte trop souvent notre efficacité
professionnelle. C’est particulièrement grave pour
un manager quand la procrastination le conduit à
avoir l’air indécis devant ses troupes. Celles-ci
s’attendent à ce que leur leader leur inspire
confiance en se montrant décisif. Il peut toujours y
avoir des raisons logiques pour remettre une
décision à plus tard, mais si nous sommes motivés
uniquement par le désir de différer un moment
désagréable, nous sommes en proie à la
procrastination.
Problème 4 : je suis
démoralisé(e)
Il peut arriver au manager de se sentir franchement
submergé par toutes ses obligations, perdu au
milieu du chaos, sans pouvoir se motiver pour en
sortir. Dans ces cas, il faut retrouver le
« pourquoi » de notre présence dans cette
organisation (voir chapitre 1). Selon un des grands
gourous de la productivité, David Allen, la
métaphore de l’altitude nous aide ici : au jour le
jour, nous voyons les choses selon une perspective
très terrestre, qui ne permet de voir qu’un
fourmillement de détails banals. Il faut prendre de
la hauteur pour avoir une vue d’ensemble et
retrouver la logique qui explique et justifie nos
actions de base. Le schéma suivant, fondé sur les
idées de David Allen, est à lire de haut en bas et de
bas en haut. Après vous être familiarisé(e) avec le
tableau, adaptez-le à votre situation et remplissez-
le.
Chapitre 4
Communiquer comme un pro
Si le manager est un vrai athlète des relations
humaines, son sport préféré est nécessairement la
communication. Un manager qui communique peu
ou mal est comme un grand sportif qui passe tout
son temps endormi. Comment inspirer les autres et
les motiver, comment fixer des objectifs et recadrer
des écarts de comportement, si on ne communique
pas ? Notre capacité à bien réaliser toutes ces
tâches est proportionnelle à nos capacités de
communicant. Certes, le management ne se réduit
pas à la communication, mais il est impossible sans
elle.
• écrite ;
Le pourquoi et le comment
D’habitude, le plus grand obstacle à une
communication réussie, c’est notre obsession avec
ce que nous avons à dire. Cette obsession nous
conduit à commettre trois erreurs :
Se taire.
Un outil incontournable :
« la pince »
Cette puissance du silence se combine avec l’art de
manier les questions ouvertes (voir chapitre 1) dans
un outil fondamental qui s’appelle « la pince ».
Pourquoi ? Parce que cet outil nous permet de bien
rattraper la plupart des situations, au lieu de les
laisser déraper. La méthode d’utilisation est très
simple. Elle comporte trois étapes qui s’insèrent
dans un dialogue au moment où notre interlocuteur
nous dit quelque chose d’important, de dramatique
ou de très émotionnel :
— Oui mais…
L’aide-mémoire du communicant
Chapitre 5
Évaluer la performance
É valuer la performance, c’est évaluer les progrès
accomplis en vue de la réalisation – ou non – des
objectifs de notre organisation. Comment donc
mesurer la performance ? Comment choisir les
éléments dont l’analyse nous donnera une idée
suffisamment exacte de notre réussite ou de notre
échec ? Comment interpréter les résultats ? Quels
seront les effets de cet acte d’évaluation sur nos
troupes ?
De la stratégie à la
performance : les critères
d’évaluation
Toute évaluation de la performance est
nécessairement liée, de près ou de loin, à notre
stratégie globale. Celle-ci doit être clairement
établie selon notre cadre de référence (voir
chapitre 1) et communiquée de manière simple et
efficace à tout notre personnel pour que chacun
comprenne son rôle dans le projet. Afin de mieux
définir les activités essentielles de notre
organisation et de ses unités opérationnelles, il faut
avoir une vision concrète de la manière dont nous
créons de la valeur à travers notre business model.
Le business model – on dit aussi en français,
« modèle d’entreprise » ou « modèle
d’affaires » – représente la manière dont une
organisation « crée, délivre et capture la valeur »,
selon la fameuse définition d’Osterwalder et
Pigneur1. Les entreprises les plus performantes
renouvellent leur modèle économique deux fois
plus souvent que les moins performantes. Les plus
grands obstacles à ce renouvellement sont :
• partenaires ;
• activités ;
• ressources ;
• offre ;
• relation client ;
• segments client ;
• canaux de distribution ;
• sources de revenus.
Problème 1 : le grand
nombre des KPI
Il existe des centaines d’indicateurs clés de
performance. La sélection et l’application des
indicateurs doivent servir à autre chose qu’à
rassurer le bureaucrate qui est en nous. Il s’agit de
clarifier notre situation, plutôt que de créer ou
d’augmenter la confusion. Les plus importants de
tous ces KPI, dont certains sont plus techniques
que les autres, peuvent être rangés sous cinq
rubriques essentielles :
Problème 2 : les
indicateurs font oublier
la stratégie globale
Une opération d’évaluation prend du temps et
requiert une attention particulière de notre part.
Cet effort peut se transformer facilement en une
distraction par rapport à notre but réel et à la
raison d’être de notre organisation ou de notre
équipe. Au fond, il s’agit d’une confusion qui
s’installe fréquemment dans nos activités,
confusion qui consiste à prendre les moyens pour
des objectifs. Considérons le cas suivant :
Témoignage d’un consultant en
management
Objectifs Moyens
❑ Le modèle d’entreprise.
❑ l’évaluation et la récompense.
❑ Atteignable.
❑ Spécifique.
❑ Rapide.
❑ Mesurable.
❑ Innovant.
❑ Compétitif.
❑ Répétitif.
❑ Structuré.
Chapitre 6
Attirer les talents
S elon beaucoup de dirigeants d’entreprise, leur
personnel représente l’atout le plus précieux de
leur organisation. Par conséquent, l’acte de
chercher et de sélectionner de nouveaux
collaborateurs devrait revêtir une importance
cruciale. Pourtant, les efforts investis dans le
recrutement et la fidélisation des employés laissent
souvent à désirer.
C’est d’autant plus étrange que nous sommes tous,
par nature, des recruteurs. Nous recrutons nos
relations, nos amis, nos époux mêmes. Nous
décidons avec qui nous voulons faire équipe.
L’esprit de ces opérations n’est pas si éloigné de
celui qui nous inspirait quand, enfants, nous
lancions le cri, avant une partie de football ou de
tout autre jeu : « Qui veut être dans mon
équipe ? » Les plus pressés de nous rejoindre
n’étaient pas toujours ceux que nous voulions,
tandis que ceux que nous désirions recruter se
faisaient prier. Nous intégrions volontiers certains
individus, non parce qu’ils étaient particulièrement
doués, mais parce qu’ils avaient la bonne attitude,
remontaient le moral des autres et inspiraient
confiance sur le plan humain.
La question essentielle
Les critères
Ceux-ci sont d’ordre à la fois objectif – diplômes,
capacités techniques, années d’expérience – et
subjectif : avec quelle personne aimerions-nous
travailler ? Les deux catégories sont importantes.
Assumons ouvertement notre choix de critères,
objectifs et subjectifs, et exprimons-les clairement
dans notre descriptif du profil idéal. Ce travail nous
oblige à réfléchir, non seulement sur la personne à
recruter, mais également sur notre organisation et
sur nous-mêmes. Nous sommes amenés à poser les
questions suivantes :
La diversité
La tendance à vouloir choisir quelqu’un qui nous
ressemble par ses origines, son milieu social, son
éducation ou sa formation est une erreur fréquente
dans le recrutement. La loi interdit toute
discrimination fondée sur l’âge, le sexe, l’ethnie ou
la religion. Il faut se garder le plus possible de toute
préférence inconsciente qui puisse rendre injuste
notre processus de sélection. Mais si la diversité est
une exigence du point de vue de la justice, elle
relève aussi du bon sens. Quelqu’un qui nous
ressemble à bien des égards n’est pas forcément le
meilleur candidat, ni le plus sympathique. Quand
une équipe est composée d’une large majorité de
membres qui ont fait la même école, qui ont des
compétences similaires, qui ont les mêmes réflexes
professionnels, qui ont toujours fait des choix de
carrière identiques, cela peut être très positif sur le
plan de l’esprit de corps, mais très négatif pour
l’intelligence collective. Pour répondre à la
complexité croissante du paysage économique
contemporain, les équipes doivent considérer une
variété de perspectives avant de choisir la bonne
solution à tel ou tel problème. Face aux dangers de
la « pensée unique » qui nous guettent
constamment, la réponse, c’est la diversité.
Conseil
• les annonces ;
• Pôle emploi ;
Le « marketing RH »
Les entreprises déploient des trésors d’inventivité
et de ressources pour interpeller le client,
l’interviewer afin de mesurer sa satisfaction,
l’informer sur des opportunités, l’inviter à
découvrir des services… Et s’il en était de même
pour les candidats ? C’est ce qu’on appelle le
« marketing RH » qui, surtout sur des marchés en
pénurie de candidats de valeur, permet de
maintenir le lien avec les profils potentiellement
intéressants. En utilisant tous les outils
pertinents – Internet, blog entreprise, articles de
presse, newsletters – on publie régulièrement des
témoignages de salariés et des expériences de
recrutement racontées par les candidats. Il s’agit
surtout de donner envie aux recrues potentielles de
travailler pour nous.
Préparer la rencontre
Un entretien d’embauche se prépare à l’avance. Il
faut étudier le CV des personnes présélectionnées,
en cherchant des lacunes dans la chronologie ou
des changements de direction inexpliqués. Cet
examen alimentera notre stock de questions qui
doivent être :
• formulées d’avance ;
• écrites ;
Conduire un entretien
d’embauche
Il faut d’abord créer un environnement qui
permette à notre invité(e) de s’exprimer le plus
authentiquement possible :
• « Êtes-vous enceinte ? »
Après la rencontre
D’abord, il faut débriefer, si besoin est avec nos
collègues : comment avons-nous vécu cet
entretien ? Qu’est-ce qui nous a plu ? Déplu ?
Qu’est-ce qui a changé dans notre attitude envers
le candidat par rapport à notre opinion avant
l’entretien ? Faisons la synthèse si possible à la fin
de la journée.
Il s’agit ensuite de décider rapidement. Qu’est ce
qui pourrait empêcher la prise de décision ? Nous
commencerons par dresser la liste des candidats
acceptables par ordre de mérite. N’oublions pas
que, si les compétences peuvent évoluer
rapidement, les traits de caractère sont souvent
moins susceptibles d’une amélioration instantanée.
Il faut aussi vérifier les informations sur le CV : les
diplômes et les expériences. Ici, le mieux, c’est de
contacter directement les organisations en
question, mais on peut beaucoup apprendre sur
Internet.
❑ La sécurité
❑ La diversité.
❑ Le multiculturalisme
❑ Le bilinguisme.
❑ La diversité.
❑ Le marketing RH.
❑ Un vivier.
❑ L’esprit d’équipe.
❑ encourager la diversité.
Chapitre 7
Motiver ses troupes
T ous les managers voudraient avoir des
collaborateurs « motivés ». Les personnes
motivées s’impliquent dans leurs tâches, travaillent
mieux et plus vite. Dans le rêve idéal du manager, il
suffirait de commander et des personnes
empressées se feraient un vrai plaisir de réaliser les
souhaits de leur leader. La réalité est différente,
parfois trop différente. On peut se trouver face à
des employés peu disposés à effectuer leurs
missions, apparemment paresseux, manquant
d’enthousiasme, démoralisés ou même rebelles.
Bref, ils sont « démotivés ». À qui la faute ? Peut-
être refusent-ils de se motiver ? Peut-être
quelqu’un d’autre a-t-il négligé de les motiver ?
De la « pyramide de
Maslow » à
l’« implication » des
salariés
D’habitude, quand on parle aux managers de
motivation, on leur montre la « pyramide de
Maslow », ce schéma de la hiérarchie des besoins
chez les êtres humains. Ici, nous nous garderons de
la reproduire une énième fois. Tout en bas, la base
de la pyramide représente les besoins
physiologiques immédiats, comme la faim, la soif,
le sexe… En remontant, on trouve ensuite le besoin
de sécurité : un logement, un environnement
stable… Plus haut, le besoin d’appartenance et
d’amour. Plus haut encore, celui d’estime, de
confiance et de reconnaissance. Au sommet, il y a
l’accomplissement de soi. On nous gratifie
habituellement de la révélation que, pour bien
s’occuper des besoins en haut de la pyramide, il
faut d’abord s’occuper de ceux en bas.
Motivation
« extrinsèque » et
motivation
« intrinsèque »
On catégorise les sources de motivation dans deux
groupes, qui néanmoins s’influencent
réciproquement :
Le trio gagnant
Résumant les fruits d’une grande quantité de
recherches effectuées depuis trente ans, la
spécialiste de la motivation, Susan Fowler, attire
notre attention sur trois besoins fondamentaux qui
stimulent et guident les activités humaines. Tous
les managers doivent en tenir compte dans leurs
efforts pour tirer le meilleur de leurs
collaborateurs :
L’autonomie
Le manager peut-il prendre le risque d’avoir un
peu moins l’air de commander aux autres ? Si oui,
les gains en termes de motivation seront
appréciables.
Une expérience d’économie
comportementale
La compétence
Pour faire appel au besoin de nos collaborateurs de
se sentir compétents et d’exercer leurs compétences,
il y a plusieurs approches à conjuguer :
• Exploiter le storytelling.
De la même façon que l’on ne présente pas les
objectifs comme des ordres venant de l’extérieur,
mais des conséquences de la volonté des
collaborateurs de réussir pour eux-mêmes et pour
le projet, on met l’accent sur leurs capacités
uniques pour remplir les missions en question. En
leur lançant un défi à la portée de leurs talents, on
fait appel à leur besoin d’exercer leur créativité sur
un problème stimulant et à leur amour du travail
bien fait. Comme toujours, les questions ouvertes
sont nos meilleurs alliés :
La sociabilité
Pour tirer le meilleur parti de cette force motivante
qu’est le besoin de chacun de se sentir proche des
autres, de se soucier du bien-être des autres, et
d’être payé en retour, il y a trois recours
principaux :
• un management de proximité ;
• les clients ;
• L’entreprise ;
• l’équipe ;
• moi : l’individu.
❑ La sociabilité.
❑ La compétence.
❑ L’argent.
❑ L’autonomie.
❑ La satisfaction au travail.
❑ La rémunération.
❑ éviter le travail.
Chapitre 8
Diriger et évaluer ses
collaborateurs
S avoir déléguer des tâches aux collaborateurs offre
deux avantages au manager :
L’art de déléguer
Le premier devoir d’un manager, c’est de diriger le
travail des autres. Mais il ne s’agit pas de se
comporter comme un marionnettiste qui
provoquerait chaque geste de ceux qu’il dirige. Il
faut déléguer aux autres des tâches et des missions
avec une certaine confiance. Pourtant, la tentation
est grande de s’occuper de tout et d’imposer à ses
collaborateurs son autorité et sa présence à chaque
opportunité. Bref, de faire du micro-management.
Pathologie du micro-
management
Le terme « micro-management » s’utilise pour
décrire la façon dont certains managers – hélas
trop nombreux ! – s’évertuent à contrôler de
manière excessive les moindres détails de toutes ou
de presque toutes les activités qui ont lieu dans leur
unité opérationnelle ou leur entreprise. Les
symptômes en sont les suivants :
Essayons de nouveau :
• Puisque notre cabinet de consultants a besoin
de mieux se faire connaître sur les réseaux
sociaux, afin d’attirer l’attention de nouveaux
clients et associés potentiels, il faut que nos
pages et groupes sur LinkedIn et Facebook,
ainsi que notre compte Twitter, soient
alimentés régulièrement par des posts ayant la
forme de récits intéressants (soit des textes,
soit des vidéos) portant sur nos activités
professionnelles, qui peuvent être commentées
et partagées.
Critère Action
SMART
Mesurable Deux posts par semaine sur LinkedIn, un texte (de 400
mots) et une vidéo (de trois minutes), relayés sur Facebook
et Twitter, partagés par tous les associés sur leurs propres
réseaux personnels. Sarah doit solliciter deux associés
chaque semaine pour produire une vidéo.
Fixation d’objectifs
annuels
À part la fixation des objectifs qui arrivent tout
naturellement dans le cours des événements, au
jour le jour, l’entretien annuel entre le manager et
le collaborateur peut être aussi l’occasion de parler
de certaines missions à plus long terme qu’on
confie à ses subordonnés. Ici, la fixation des
objectifs prend la forme d’une sorte de contrat avec
le collaborateur sur la nature de sa contribution au
cours de l’année à venir. Les bienfaits de cette
approche sont les suivants :
• Améliorer la performance.
Les enjeux
psychologiques et
professionnels du
feedback
Le fait d’être l’objet de jugements – surtout quand
ces jugements peuvent avoir une influence sur
notre carrière professionnelle – déclenche presque
inévitablement chez l’être humain des réactions
psychologiques automatiques. Souvent, les
remarques négatives peuvent avoir plus impact que
les remarques positives, même quand celles-ci sont
qualifiées de « critiques constructives » ou de
« points d’amélioration ». On se sent mal compris,
pas apprécié à sa juste valeur, menacé. Le niveau de
stress monte. La réaction la plus immédiate
consiste à se défendre et en particulier à se
justifier : quand les choses vont bien, c’est grâce à
nos talents et compétences ; quand les choses vont
mal, c’est à cause des actions des autres ou des
circonstances défavorables. Nous rejetons donc la
faute sur d’autres, nous devenons acerbes,
agressifs même. Le manager ne peut pas se trouver
en face de quelqu’un qui trahit des signes de stress
sans que ces signes se communiquent dans une
certaine mesure à son propre corps. Il ne peut pas
être le témoin des réactions défensives de son
interlocuteur sans recevoir au moins une partie de
cette décharge émotionnelle.
Comment sortir de ce
dilemme ?
La solution, c’est d’abord de redécouvrir tout le
côté positif du feedback, son rôle essentiel dans le
management, pour pouvoir mieux l’exploiter. À
cette fin, changeons d’attitude face à l’idée
d’« erreur ». Voici les bienfaits des erreurs et de
notre capacité à reconnaître les nôtres :
Élève (qui n’a pas de copie à rendre) — J’ai pas fait mon devoir !
— Merci, Alice.
❑ « Il y a un problème. »
Chapitre 9
Travailler en équipe
P ourquoi travaillons-nous en équipe ? Pour
additionner nos efforts et nos compétences
spécifiques, mais aussi pour partager notre
intelligence, nos informations et nos perspectives.
Comment arrivons-nous à concrétiser ce panorama
idyllique ? En nous faisant confiance les uns les
autres, en communiquant entre nous d’une
manière aussi claire que polie, et en exploitant
notre sagesse collective pour prendre des décisions
éclairées. Avec un programme aussi positif, qu’est-
ce qui pourrait mal tourner ? Beaucoup de choses :
Se faire confiance
La confiance, c’est très précisément notre attente
de comportements coopératifs de la part des autres.
Le manager, pour que chaque membre de son
équipe se sente en confiance avec son chef et avec
ses collègues, fait appel à toutes les ressources de
son leadership personnel (voir chapitre 2).
Les personnalités
apparemment difficiles
Tous les membres de nos équipes ne sont pas des
modèles de vertu ou des experts en intelligence
émotionnelle – loin de là ! – mais cela ne veut pas
dire qu’ils n’ont pas une contribution aussi vitale
qu’unique à apporter à l’effort collectif. Puisque le
manager est un joueur d’échecs et non de dames, il
ne traite pas ses collaborateurs comme des clones.
Il cherche pour chacun le rôle qui lui permettra de
s’épanouir en exploitant ses dispositions
particulières. Même avec des personnalités aux
extérieurs rébarbatifs, il suffit très souvent de
trouver la clé qui ouvre la porte sur leur valeur
ajoutée.
L’« esprit qui toujours nie » :
l’histoire de Jean-Pierre
À l’avance :
Pendant la réunion :
Décider ensemble
La décision peut être définie de la manière
suivante : « Décider, c’est penser à l’avance afin
d’agir en temps opportun au service de nos
intérêts. » Ne pas agir constitue aussi une décision,
soit parce que nous décidons d’attendre
délibérément, soit parce que nous abdiquons notre
pouvoir de décision, ce qui peut avoir des
conséquences très négatives. Notre pouvoir de
décision n’est rien moins que notre capacité à créer
notre avenir. Plus nous maîtrisons notre processus
de décision, plus nous maîtrisons notre avenir.
Confirmation Nous ne relevons que les Faire tester notre idée par
d’hypothèse données qui confirment d’autres personnes ;
notre point de vue. demander aux autres de
l’attaquer.
Avant la réunion
Une première grande erreur consiste à croire
qu’une décision significative se prend uniquement
en face-à-face. De même que n’importe quelle
réunion se prépare à l’avance, un processus de
décision commence avant de réunir tous les acteurs
pour la phase apparemment décisive. D’abord, il
faut nommer deux arbitres. Pour que, dès le début,
chaque participant à cette prise de décision puisse
s’exprimer librement, sans être inhibé par les
opinions des autres, les arbitres distribuent une
fiche à remplir, accompagné d’un résumé de la
situation. Des cases pour chaque réponse imposent
une limite à la prolixité naturelle de certains. Un
délai précis est donné aux participants pour le
retour des fiches aux arbitres. Les questions à poser
sont les suivantes :
Après la réunion
On suit l’exécution de la décision en utilisant le
tableau « RACI ». Il faut être un peu philosophe :
même les décisions prises dans les meilleures
conditions possibles ne sont pas à l’abri de cette
incertitude qui guette toutes les affaires humaines.
Le processus de prise de décision comporte une
dernière étape. Si tous les signes indiquent que la
décision prise va conduire à un vrai désastre,
n’hésitons pas à la remettre en cause avant qu’il ne
soit trop tard. À notre époque, le management est
plus que jamais une question d’agilité.
Le télétravail
Le télétravail, ou travail à distance, est de plus en
plus répandu. Il fait souvent partie d’une
planification hybride, où un salarié passe un certain
nombre de jours par semaine en télétravail – chez
lui ou ailleurs – et un certain nombre au bureau. Il
y a aussi des entreprises qui pratiquent le
télétravail de manière quasi-permanente pour tous
leurs employés (ou la plupart). Ce mode
d’organisation s’appelle en anglais Work from
Anywhere, car le salarié peut travailler n’importe
où, même dans un pays autre que celui où se situe
le siège social de son entreprise. Dans ce cas,
l’avantage pour l’employeur est qu’il peut
embaucher des talents sans que sa recherche soit
limitée à une zone géographique spécifique, tandis
que la personne recrutée n’a pas nécessairement
besoin de déménager d’un pays à un autre.
Problème Solution
Chapitre 10
Manager la diversité
P arler de la diversité réunit deux considérations
apparemment très éloignées l’une de l’autre : la
justice sociale et l’efficacité managériale. N’y allons
pas par quatre chemins, la « diversité » ici
implique l’inclusion, dans le milieu professionnel,
de toutes les personnes qui, jusqu’à présent, ne
correspondaient pas au profil traditionnel du
manager dans les pays occidentaux : l’homme
blanc, âgé de 40 ou 50 ans, essentiellement
chrétien mais aussi juif, agnostique ou athée, ayant
reçu une certaine forme d’éducation et restant
profondément, sinon presque exclusivement,
marqué par sa religion et par la culture nationale de
son pays.
Le management interculturel
La « culture » est un phénomène social plutôt
qu’individuel :
— Tout à fait.
— Eh bien, pourquoi vous plaindre ? L’Anglais a
tendance à être très factuel dans sa
communication professionnelle, sans toujours
l’accompagner d’expressions de chaleur
personnelle, souvent réservées pour le pub après
le travail. Vos interlocuteurs ont dit exactement ce
qu’ils pensaient et, en même temps, exactement ce
qu’ils croyaient que vous vouliez entendre, ni plus,
ni moins. »
Les « filtres de
perception »
Quand nous regardons le monde, nous le voyons à
travers des suppositions, des habitudes et un
contexte qui nous sont propres. Prononcez le mot
« évaluation » devant un étudiant, un manager et
un antiquaire : le premier pensera en priorité aux
examens, le deuxième aux entretiens annuels et le
troisième à l’expertise d’un objet d’art. Ces
éléments qui encadrent et influent sur notre
compréhension des choses constituent des
« filtres », à travers lesquelles passent nos
perceptions des gens, des événements et des
institutions. Chacun voit donc le monde à travers
son filtre de perception. Même si la réalité devant
deux ou plusieurs personnes est la même, chacune
ne la verra pas de la même façon au même
moment. Ces filtres de perception sont composés
de :
• notre éducation ;
• notre religion ;
• notre culture.
Les orientations
majeures dans la culture
professionnelle
Les différences culturelles ont un impact très
significatif sur certaines orientations importantes
dans la vie professionnelle. Voici certains des sujets
où l’on trouve beaucoup de variations entre les
cultures :
L’empathie homme-
femme
Commençons par une expérience destinée surtout,
mais pas uniquement, aux hommes.
Appel de Marge ?
La religion en entreprise
En entreprise, notre regard sur les minorités –
ethniques ou religieuses – est influencé la plupart
du temps par des préjugés. Ces préjugés peuvent
être largement inconscients. Ils ressemblent aux
biais cognitifs dont il était question au chapitre 9.
Notre cerveau a développé des réflexes pour décider
vite : la familiarité de quelqu’un et la ressemblance
avec nous-même constituent un signe immédiat de
fiabilité. Les préjugés nous rassurent, nous donnent
un sentiment de sécurité. Pour se libérer de ce
besoin de sécurité aujourd’hui exagéré, il est
nécessaire de dépasser nos réactions automatiques.
❑ L’intelligence collective.
❑ La justice sociale.
❑ La négociation salariale.
❑ La parité femme/homme.
❑ La confiance.
❑ L’autorité.
❑ La tolérance de l’incertitude.
❑ La philatélie.
❑ Émotionnel.
❑ Factuel.
❑ Directement confrontationnel.
❑ Hiérarchique.
Chapitre 11
Conduire ou subir le
changement ?
S’ il y a bien une platitude de nos jours, c’est celle
qui consiste à déclarer que l’entreprise et son
environnement changent très vite. Certes, le
changement représente désormais un état
permanent. Certes, le rythme des mutations paraît
s’accélérer de jour en jour. Mais essayons d’être
plus précis. Ces bouleversements sont provoqués en
majorité par deux sources principales :
• La mondialisation, qui nous apporte de
nouvelles opportunités en termes de marchés
et de partenaires, de même qu’elle nous rend
vulnérables à de nouveaux concurrents.
Résister au changement ?
Quand nos collaborateurs résistent au changement,
il y a généralement deux conclusions possibles :
Les étapes
psychologiques du
changement
Les raisons qui amènent nos collaborateurs à
résister au changement peuvent donc être
nombreuses et variées. Leur puissance est souvent
telle que, quand les gens commencent à accepter le
changement, c’est comme s’ils suivaient les
différentes phases d’un deuil, depuis la perte de
l’ancienne vision des choses jusqu’à l’intégration
de la nouvelle vision :
Phase Actions
Vers l’organisation
apprenante
Selon des autorités aussi qualifiées que Gary Hamel
et John Kotter lui-même, nos entreprises classiques
ont été développées pour atteindre leurs objectifs
avec efficacité et discipline, ces deux qualités étant
favorisées par une structure hiérarchique et un
traintrain bureaucratique. De telles organisations
ne se prêtent pas du tout facilement à des
processus de changement importants et rapides. À
ce manque de souplesse s’ajoute le fait que les
transformations sont initiées et imposées depuis le
haut. En général, l’intégration du changement par
l’organisation en entier est presque toujours à la
traîne par rapport à la réalité. D’où un certain
nombre de tentatives récentes pour concevoir une
organisation plus agile, plus adaptable, moins
pyramidale, qui ne penserait pas uniquement avec
sa tête, c’est-à-dire avec son comité de direction,
mais avec tout son corps. C’est ce que l’Américain
Peter Senge a appelé l’« organisation
apprenante » (en anglais, learning organisation).
Un cas d’école
Chapitre 12
Manager en mode projet
L’ entreprise aujourd’hui est constamment obligée
de relever les défis proposés par les innovations
technologiques, l’apparition de nouveaux produits,
les menaces concurrentielles, les contraintes de
rentabilité ou l’évolution des comportements des
consommateurs. Les organisations classiques
conçues pour délivrer un service récurrent ne sont
pas forcément adaptées à ces fins. Elles doivent
donc adopter le mode projet. Désormais, nous
sommes tous, quel que soit l’emploi que nous
occupons, un acteur projet potentiel ou même un
chef de projet occasionnel.
Du déroulement à la clôture
du projet
Piloter un projet est aussi bien une question
humaine que technique. Le chef de projet, en
s’appuyant sur le comité de pilotage et l’équipe
projet, doit concilier la gestion technique –
l’équation périmètre fonctionnel-coûts-délais-
qualité – et la gestion humaine, pour maîtriser et
anticiper le cycle émotionnel qui accompagne tout
projet. Après les certitudes créées par un lancement
réussi, les questions non résolues sont génératrices
de doute et impactent le moral de l’équipe. Le chef
de projet fera en sorte que cette période, souvent
peu productive, dure le moins longtemps possible.
❑ Un problème de gouvernance.
❑ Un manque de ressources.
❑ impliquer le client.
❑ Un flash report.
❑ Un business case.
❑ Un Flash Report.
Chapitre 13
Exploiter les mutations
technologiques
La révolution digitale, représentée par tous les
outils, réseaux et sources d’information rendus
possibles par Internet et le World Wide Web (ou la
Toile), a eu un impact énorme, autant sur nos vies
personnelles que dans le monde de l’entreprise.
Une des conséquences les plus évidentes, mais les
plus difficiles à maîtriser, c’est la rapidité de
l’information. Alors qu’il a fallu six semaines pour
apprendre la mort du président Abraham Lincoln à
travers les États-Unis, le décès brutal de Michael
Jackson était mondialement connu en moins de
vingt minutes !
La transformation digitale de
son équipe
Une étude conduite par le MIT Center for Digital
Business et Capgemini Business montre que les
entreprises les plus en avance digitalement parlant
sont, en moyenne, 26 % plus performantes en
termes de profitabilité que leurs concurrents dans
le même secteur. Le digital permet de passer d’une
somme d’intelligences individuelles à une somme
d’intelligences collectives. L’exemple le plus
marquant en est Wikipédia qui arrive à faire deux
choses dont les encyclopédies traditionnelles
étaient incapables :
Splendeurs et misères de
la révolution digitale
De nombreuses entreprises voient leur
transformation digitale échouer. La cause est à
chercher dans des freins managériaux au
déploiement, tels que la crainte de la perte de
contrôle, l’inquiétude sur le phénomène de « caisse
de résonance » des problèmes internes, ou le doute
quant au retour sur investissement réel de ce type
de projet.
Le travail collectif
asynchrone
Le travail « asynchrone » désigne la collaboration,
sur un projet, de plusieurs personnes qui ne sont
pas disponibles en même temps. Certains outils
indispensables nous permettent de partager
rapidement les informations, de mieux gérer notre
temps, de communiquer efficacement, tout en
diminuant le nombre d’e-mails et de casser les
silos.
Traiter l’information
Pour recueillir des informations au travers d’un
questionnaire, parmi les nombreux outils, deux
méritent d’être cités :
Réaliser des
présentations et des
documents créatifs
Dans le domaine des présentations, les
sempiternels PowerPoint ou Keynote (pour les
utilisateurs Mac) sont des outils performants
lorsqu’ils sont maîtrisés. Mais comment faire
lorsque notre formation ne nous permet pas de
créer des présentations percutantes ? Certains sites
Web pallient notre manque de savoir-faire en
proposant des outils simples à appréhender, tels
que Prezi, MindMapping ou SlidesCarnival.
Se former en ligne
Internet bouleverse aussi le secteur de la formation.
Xavier Niel, instigateur de l’École 42 à Paris, l’a
bien compris ! Car à l’heure où l’intelligence
collective est un des leviers de la performance, l’e-
learning devient un nouveau mode d’éducation. Les
MOOC ou « cours en ligne ouverts à tous »,
développés par des institutions prestigieuses tels
que Stanford, Harvard ou HEC, vous permettent de
vous former gratuitement en rejoignant des classes
de milliers de personnes à travers le monde. Parmi
les plus intéressants : Coursera, Edx, mooc-
francophone, openclassrooms et la plateforme FUN
du ministère de l’Enseignement supérieur.
• Google Alerts ;
• Mention ;
• Youseemii ;
• Hyper Alerts ;
L’intelligence artificielle
Il y a eu un grand battage médiatique autour de
l’intelligence artificielle, ou IA, conduisant souvent
à une surestimation de la rapidité avec laquelle les
formes les plus avancées de l’IA allaient faire leur
entrée dans l’entreprise et rendre obsolètes
managers et salariés. Certes, l’intelligence
artificielle fait partie de toute une série de
technologies en constante évolution qui sont de
nature à bouleverser à la fois le monde du travail et
la vie quotidienne. Parmi les autres, on peut citer la
réalité virtuelle, la réalité augmentée, la domotique
(les objets connectés), les nanotechnologies,
l’impression 3D ou les systèmes informatiques
quantiques. Mais l’intelligence artificielle
représente elle-même un ensemble de technologies
distinctes.
• le jugement critique ;
• le sens éthique ;
• l’empathie ;
• la vision créative.
Chapitre 14
Gérer les situations
problématiques
De même que la sphère économique est
régulièrement en proie à des turbulences, le monde
de l’entreprise connaît son lot de pressions, de
mutations brutales et de bouleversements
foudroyants. Cette tendance du capitalisme, que
l’économiste Joseph Schumpeter a qualifiée de
« destruction créatrice », décrète que les marchés
se transforment, que les produits passent de mode,
que de nouvelles sources de concurrence émergent
et que des technologies nouvelles viennent
chambarder l’organisation du travail. Tous ces
événements peuvent avoir des conséquences très
négatives sur notre moral, en tant que managers et
collaborateurs, et jusque sur notre vie même.
• un plan social ;
• une délocalisation ;
Appliquer le principe de
transparence
Quelles que soient les décisions, elles sont toujours
prises en fonction de « raisons supérieures » que
souvent les dirigeants ne croient pas bon de
partager par crainte des conséquences sociales et
des réactions individuelles. Et, effectivement,
l’intérêt global et collectif de l’entreprise ne va pas
toujours dans le sens de l’intérêt individuel. Toute
la difficulté repose sur la prise en compte a priori
des conséquences individuelles par rapport à une
décision qui relève de l’intérêt général et collectif.
Pourquoi ne pas faire confiance à l’intelligence
collective ? Si les « raisons supérieures » sont
mises en perspective de l’intérêt général, pourquoi
ne seraient-elles pas acceptables ?
Certaines questions ouvertes constituent les
préambules essentiels à toute communication
transparente :
Créer le cadre du
dialogue
Pour amener nos interlocuteurs à se projeter
positivement dans l’avenir, il ne faut pas se limiter
à une communication centrée sur le contexte et
l’environnement, les enjeux ou la stratégie et les
objectifs qui en découlent. Une mise en perspective
est nécessaire, permettant à chacun de se sentir
impliqué dans la réflexion. Chaque collaborateur
doit pouvoir exprimer son point de vue pour
engager le processus d’acceptation de la décision.
La question devient alors comment engager les
collaborateurs dans l’action de l’acceptation de la
décision ? Pour ouvrir un dialogue constructif sur
les conséquences de la décision, celui-ci devra être
initié sur la base d’élaborations ou de propositions
de solutions. En procédant de la sorte, le dirigeant
ou manager prend ses responsabilités de décideur,
il valorise les rôles et apports de chacun et surtout
il met en place un cadre de travail clair et stabilisé.
Maintenir un dialogue ouvert, sans jamais couper
les ponts, quelle qu’en soit notre envie, est
indispensable dans ces situations.
Jeter la langue de bois au feu
Marie Pezé, Ils ne mouraient pas tous mais tous étaient frappés
(Flammarion).
Chapitre 15
Manager ses supérieurs
C ourroie de transmission entre le top management
et ses équipes, le manager est un interlocuteur aux
multiples casquettes. Sa capacité à bien
communiquer avec son n + 1 est aussi cruciale
qu’avec ses n – 1. C’est ici que les problèmes
peuvent commencer, surtout si on ne prête pas
suffisamment attention à la règle fondamentale ci-
dessous.
La règle d’or du management de nos
supérieurs
Le « quoi »
Quand nos supérieurs hiérarchiques nous
transmettent des instructions, le plus important,
c’est de comprendre l’objectif ultime qui est visé.
Les questions suivantes guideront nos réflexions et
surtout notre action :
Le « quand »
La direction a-t-elle toujours conscience de la
nécessité de bien communiquer ses objectifs et de
prendre le temps de les expliquer ? Très souvent,
c’est au manager de planifier des rendez-vous
réguliers avec son management qui, naturellement,
est comme lui débordé. S’il ne le fait pas, les
informations risquent d’être transmises n’importe
quand ou trop tard. Évoquons, à ce sujet, une
situation familière : un n + 1 qui transmet « en
deux mots » les décisions prises et ce qu’il attend
du manager au mieux dans un bureau, au pire dans
un couloir ou devant la machine à café… Et de
surcroît trois fois par jour ! Dans ce contexte,
comment conduire un dialogue productif avec son
supérieur ?
Une scène de la vie ordinaire
Le « comment »
Si un objectif est incomplet ou pas clair, c’est un
des plus sûrs moyens de ne jamais l’atteindre ! Les
anciens Romains en étaient déjà parfaitement
conscients :
• Comment le mesurerons-nous ?
— Oui.
La préparation
L’enjeu d’une négociation salariale est plus de faire
prendre conscience de ce qui nous rend précieux
pour l’entreprise que sa traduction chiffrée. Les
étapes essentielles de la préparation sont les
suivantes :
L’entretien
Un entretien peut commencer par deux questions à
poser à votre n + 1 (à adapter en fonction du
contexte) :
possibilité ?
Gérer un supérieur
hiérarchique « toxique »
Quand on se trouve en présence d’un n
+ 1 « toxique », les options les plus évidentes…
sont les moins efficaces :
— Je m’en fiche !
— Comment ça ?
❑ Les comprendre.
❑ Les écouter.
❑ Les clarifier.
❑ Le questionnement.
❑ de nous absoudre.
❑ d’entendre notre confession.
Chapitre 16
Manager ses clients, ses
partenaires et ses
fournisseurs
A vec nos fournisseurs, nos partenaires et nos
clients, nous formons un écosystème complet dont
la nature fondamentale est constituée par
l’interdépendance. Pourtant, les relations effectives
ne reflètent pas toujours cette réciprocité. Nous
sommes les clients de nos fournisseurs et nous
avons notre propre client qui attend le produit ou
service final. Ce mot de « client » est dérivé du
latin cliens, dont la racine voulait dire « écouter »
ou « obéir ». Chez les Romains, le « client »,
c’était quelqu’un qui dépendait du patronage d’un
citoyen plus riche et plus influent. La relation
n’était pas du tout symétrique, d’égal à égal.
Aujourd’hui, nous avons interverti les termes –
dans nos langues modernes, c’est le « client » qui
a la main haute – mais il y a toujours cette notion
de dépendance à sens unique. Trop souvent, nous
voulons que les autres – partenaires et
fournisseurs – dépendent de nous ; et nous
souffrons fréquemment en pensant que nous
dépendons de nos clients. Comme le dit cette
célèbre citation de Sartre : « L’enfer, c’est les
autres. ».
Témoignage de Jackie
Impliquer le consommateur
final
Sommes-nous vraiment capables d’écouter nos
clients ? Quand nous les écoutons, entendons-nous
ce qu’ils nous disent ou ce que nous voudrions
qu’ils nous disent ? Ce n’est pas évident, comme
cette histoire l’indique :
Quelle est votre attente en matière…
d’attente ?
❑ Notre fournisseur.
❑ Le consommateur final.
❑ se défendre immédiatement.
1 Jordan Katz, « Should You Treat Distributors Like Employees ? Or
Customers ? », Gallup Business Journal, 5 décembre 2014, en ligne : ht
tp://www.gallup.com/businessjournal/179873/treat-distributors-employee
s-customers.aspx.
DANS CE CHAPITRE
Comprendre l’impact de la société civile sur l’entreprise
et le manager
•
Répondre aux attentes de la société civile
•
Avoir recours à la veille et au lobbying
Chapitre 17
Manager dans le contexte de
la société civile
U n manager ne peut concevoir et mener à bien
l’ensemble de ses tâches sans intégrer les relations
avec la société civile. La société à laquelle il
appartient, les collectivités territoriales
responsables des régulations locales, les syndicats
de salariés, les ONG actives sur des sujets relatifs à
l’activité de l’entreprise qu’il dirige… l’interpellent,
formulent des questionnements, édictent des
normes et fixent des objectifs sociétaux à atteindre.
Ce sujet de la gestion des relations entre un
manager et des acteurs de la société civile est
relativement nouveau.
Un ménage à trois
Il s’agit donc au total d’une interaction entre trois
ensembles :
Comprendre le contexte
éthique de son action et les
attentes de la société civile
L’action du manager à l’égard de ses salariés,
actionnaires, fournisseurs et clients doit s’inscrire
dans un cadre éthique rigoureux et contrôlable par
des tiers. Il doit assurer non seulement la parfaite
et constante conformité des activités de l’entreprise
et des entités qu’elle contrôle avec l’ensemble des
lois juridiques, fiscales, sociales et
environnementales en vigueur, mais il doit
également être animé par le souci permanent de
mettre en œuvre de manière effective des mesures
concrètes répondant à des demandes de la société
civile :
1. de véhicules de sensibilisation et de
stimulation de nouveaux modèles de
comportement social. Outils : formations et
ateliers à grande échelle pour un large éventail
d’acteurs de la société civile afin d’améliorer les
connaissances techniques et les compétences
en communication ; petites subventions pour
permettre aux stagiaires d’atteindre la
population générale ;
❑ Une église.
❑ Greenpeace.
❑ Un syndicat.
❑ La RSE.
❑ La veille.
Chapitre 18
Équilibrer vie professionnelle
et vie personnelle
N ous entendons de la part de nos aînés qu’il est
« important de séparer la vie professionnelle de la
vie personnelle pour se préserver ». Qu’il faut
« s’endurcir », ne pas « tout mélanger », qu’il est
essentiel pour l’équilibre d’un bon manager de bien
« dissocier vie pro et vie perso », car les troupes
ne se fient qu’à des hommes et des femmes solides.
Quel paradoxe ! Il s’agit certes de deux univers
mais au sein d’une seule et unique vie, et c’est bien
un seul et unique être humain qui est aux manettes.
Faire le deuil du
« manager débordé »
Le premier secret de la gestion du temps est encore
d’accepter de ne plus être débordé. Étrangement,
encore aujourd’hui, dans de nombreuses
entreprises françaises, être débordé, courir partout,
ne pas avoir une minute, ne pas être disponible est
quelque chose de valorisé. Dans l’inconscient
collectif, cela signifie que l’on est important, que
l’on a beaucoup de responsabilités. Encore plus
étrangement, gérer correctement son temps, être
disponible, trouver du temps au dernier moment,
être posé, finir sa journée dans les temps, n’est pas
vraiment valorisé alors que c’est la clé d’une
organisation optimale. De nombreux pays anglo-
saxons et scandinaves accordent déjà une grande
valeur à la « bonne » gestion du temps, et ces pays
ne comptent pas pour les moins productifs !
La « loi de Parkinson »
Selon la loi énoncée de manière à la fois
humoristique et sérieuse par l’historien britannique
Cyril Northcote Parkinson, tout travail d’un
fonctionnaire se prolonge pour occuper
entièrement le temps qui a été affecté à sa
réalisation. Nous pouvons reformuler ainsi cette loi
dans le contexte présent : « Plus on a de temps
pour une tâche, plus cette tâche prendra du
temps1. » La conséquence de cette loi pour nous,
c’est que, lorsqu’on ne fixe pas de limite horaire ou
calendaire dans la réalisation d’une tâche ou la
prise d’une décision, celles-ci s’éternisent. Il faut
donc borner son temps et celui des autres, en
faisant préciser les délais : « Avez-vous cinq
minutes ? — Oui, j’ai cinq minutes
précisément ! »« Répondez-moi dès que vous
pouvez » peut devenir : « Répondez-moi
avant 18 h 00. »
Rendre concrète la
notion de ressources
À quoi cela sert-il de stocker de l’énergie, de
l’emmagasiner comme un chauffe-eau solaire ?
Pour tous ces jours où il nous est impossible de
faire autrement, pour tous ces jours où la tâche ou
l’activité est subie, ou très fatigante car la
contrainte de masse de travail est trop grande. Il
faut donc rendre concrète la notion de ressources.
Prenons une analogie toute simple, en imaginant
que les ressources dont nous avons besoin chaque
jour pour être efficaces dans notre vie sont notre
carburant. Ce carburant, comme toutes les
énergies, peut être mis en stockage et renouvelé,
mais il n’est pas inépuisable.
La satisfaction
immédiate : un faux ami
En général, la satisfaction immédiate n’est qu’un
mirage pour notre bien-être et ne viendra remplir
notre cuve que d’une vapeur éphémère qui fera
monter la jauge fictivement le temps d’un bref
instant. Cette forme de satisfaction est à utiliser
avec parcimonie. L’important, c’est d’en avoir
conscience et de ne pas se laisser leurrer.
Être aligné
Notre pire ennemi en matière d’énergie, c’est
l’inconfort du non-alignement. Il s’agit de tous ces
moments où vous êtes à un endroit ou dans une
tâche, tandis que le reste de votre esprit se
demande pourquoi vous êtes là, ou pourquoi vous
avez dit « oui ». Nous sommes alignés quand ce
que nous ressentons est en accord avec ce que nous
disons et avec ce que nous faisons.
Moi Alignement
❑ parasite.
❑ « pompier ».
❑ clé.
❑ prioritaire.
❑ Ce qu’elle/il ressent.
❑ Ce qu’elle/il dit.
❑ Ce qu’elle/il boit.
❑ Ce qu’elle/il fait.
1 Roger Moyson, Gérer son temps et son stress. Pour un nouvel humanisme,
De Boeck.
Partie 5
La partie des Dix
Dans cette partie…
Le passé ? L’avenir ?
L’autorité contre le
leadership
Le management fondé sur le commandement pur et
simple (en anglais command and control), où le
manager tire son autorité de son rang dans la
pyramide hiérarchique, cède la place à une autorité
fondée surtout sur la capacité d’initiative, la force
de persuasion personnelle et une compréhension
profonde des autres – leurs compétences, leurs
motivations et leurs besoins. Pour attirer et
conserver les meilleurs talents et pour relever les
défis des marchés d’aujourd’hui en constante
mutation, l’autoritarisme ne suffit plus.
La bureaucratie routinière
contre les « 3U »
La bureaucratie routinière, où l’on se contente
d’appliquer des procédés toujours identiques, se
révèle totalement inadéquate face à la complexité
de la vie quotidienne de l’entreprise. Si ses
collaborateurs doivent faire preuve de plus
d’autonomie et de jugement individuel, le manager
à son tour doit leur laisser plus de marge de
manœuvre. Il doit les encourager et les préparer à
être ainsi plus agiles. Il veillera désormais à ce que
tout procédé dans l’entreprise soit utile, utilisable et
utilisé (les 3U) – c’est-à-dire, a) pertinent par
rapport à l’objectif fixé ; b) adapté aux moyens
réels qui sont à la disposition des collaborateurs sur
le terrain ; et c) véritablement mis en œuvre.
L’origine des procédés – qu’ils soient décidés par la
direction de l’entreprise ou inventés et bricolés par
les collaborateurs – est secondaire pourvu qu’ils
répondent à ces trois critères.
L’Entreprise consciente.
Comment créer de la valeur
sans oublier les valeurs ?
Fred Kofman. Éditions des Îlots de résistance.
Couverture
Copyright
Contributions
Introduction
Place à la pratique !
Place à la pratique !
Après la rencontre
L’art de déléguer
Fixer des objectifs de manière concrète
Donner du feedback
Se faire confiance
Se réunir
Décider ensemble
Le télétravail
Le management interculturel
La religion en entreprise
Résister au changement ?
Être aligné
L’Intelligence émotionnelle