Divisions de L'art Oratoire, Topiques (Deuxième Édition)
Divisions de L'art Oratoire, Topiques (Deuxième Édition)
Divisions de L'art Oratoire, Topiques (Deuxième Édition)
CICÉRON
DIVISIONS DE L’ART ORATOIRE
TOPIQUES
Henri BORNECQUE
DEUXIÈME ÉDITION
PARIS
SOCIÉTÉ D’ÉDITION « LES BELLES - LE TTRES »
95, BOULEVARD RASPAIL
1960
4
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A
INTRODUCTION ix
Conclusion (139-140)
(1) III, 3, 4.
4
pas, même sous la plume de Schanz (1). Bien que les deux
cousins aient reçu une éducation en grande partie com
mune, la lettre même de Cicéron prouve qu’ils n’étaient
pas toujours réunis.
Nous estimons donc qu’il faut placer la rédaction des
Partitioned à fin 46. La reporter à 44 avec Merchant (2),
c’est y voir un dialogue purement fictif, puisque Μ. Cicé
ron était absent, et même ne tenir aucun compte des
circonstances où Cicéron nous dit que le traité a été
composé.
I
INTRODUCTION XV
Introduction : lea
3F. En combien de parties doit-
grandes divi on diviser la science de la parole
sions de l'art considérée d’ensemble ?
oratoire·
C. P. En trois.
F· Lesquelles, dis-moi ?
R P· D’abord le talent propre de l’orateur, ensuite le dis
cours (1), enfin la question (2).
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PARTITIONES ORATORIAE
Vi
3 PARTITIONES ORATORIAE 1-3
’: ..... .··
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I
I
5 PARTITIONES ORATORIAE ii-7
8 et non P : non p
9 cuius in ER V : cuius Pp || quaestione ER V : quaestio est Pp ||
consultatione ERV : proposito Pp || et Odes cet. : fldes P
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6 PARTITIONES ORATORIAE in-®
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1
(1) LTiypotypose.
(2) A cause des images.
(3) En raison de la valeur des métaphores ou du charme que
les comparaisons mêmes offrent à l’intelligence.
(4) Cf. en particulier de Oratore, III, 171-172.
(5) Nous n'avons pu rendre le rapprochement oratto-oralor. —
Par mores, Cicéron traduit le grec t)0oî.
ία PARTITIONES ORATORIAE VI-20
•V7 •V
I
I
La mémoire»
26 F. Ne te reste-t-11 rien d ’autre à
dire sur l’orateur même ?
P. Non, quand j’aurai parlé de la mémoire, qui est
comme la sœur jumelle de l’écriture et qui a tant de res
semblance avec elle, bien que dans un genre très différent.
Dans l’écriture, on distingue les caractères et la matière
sur laquelle on grave ces caractères ; de même la mémoire
a comme tablettes ses catégories propres, où elle place les
images, qui sont comme ses lettres.
««s*?*»*
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THE LIBRARY
THE UNIVERSITY
OF TEXAS
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17 PARTITIONES ORATORIAE xi-3 8
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(1) Voir § 33.
(2) Voir §§ 34-43.
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(1) Au $ 6.
(2) Par un faux aveu.
20 PARTITIONES ORATOR1AE Χΐπ-4β
eos qui his cariores quam ipsi sibi essent liberarent ; alii
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1
ÎTé •Tav
23 PARTITIONES ORATORIAE χνι-6β
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·*ΛΜΙ\ΓΖ ■ f■
—
la colère < des juges > , l’accusé à ceux qui excitent leur
compassion ; quelquefois cependant l’accusateur doit pro
voquer la compassion, le défenseur la colère.
59 Reste le résumé ; il est nécessaire quelquefois dans
le genre démonstratif, rarement dans le genre délibéra
tif, et, < devant les tribunaux > , plus souvent à l’ac
cusateur qu’à l’accusé. Il trouve sa place dans deux
cas, lorsqu'on se méfie de la mémoire de ceux devant
qui l’on plaide, en raison du temps écoulé ou de la
longueur du discours, ou bien lorsque, en rassemblant les
preuves et en les exposant brièvement, le discours doit
acquérir plus de force. 90 Si l’accusé doit faire plus rare
ment usage de la récapitulation, c’est qu’il doit répondre
à l’accusation, et quela réfutation n’apparaîtra pas en de
courtes réflexions ; de plus des traits rapides seront bles
sants (1). Mais, dans le résumé, il faut éviter· un étalage
de mémoire qui risquerait de sembler puéril. On y réus
sira en ne reprenant pas tous les moindres détails, mais en
passant rapidement sur chaque point pour grouper ce
qu’il y a vraiment d’essentiel.
(2) Conjecture.
(3) Définition.
(4) Théorie des stoïciens.
(5) Les questions les plus profondes de philosophie, surtout
dans le domaine de la métaphysique.
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—<*
4
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erit ERV
96 habeant ER V : habent Pp || commonendi ERF : -uendi Pp
97 auctor ERV : ac- Pp II quam uerbis ERV : quamuis Pp
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iudicio solet esse contentio, cum aut sitne actio illi qui
agit aut iamne sit aut num iam esse desierit aut illane
lege, hisne uerbis sit actio quaeritur. Quae etiam si ante
quam res in iudicium uenit aut concertata aut diiudicata
aut confecta non sunt,tarnen in ipsis iudiciis permagnum
saepe habent pondus, cum ita dicitur, plus petisti ; sero
petisti ; non fuit tua petitio ; non a me, non hac lege, non
his uerbis, non hoc iudicio. 100 Quarum causarum genus
est positum in iure ciuili, quod est inpriuatarum ac publi
carum rerum lege aut more positum ; cuius scientia,
neglecta ab oratoribus plerisque, nobis ad dicendum
necessaria uidetur. Quare de constituendis actionibus,
capiendis subeundisque iudiciis, de excipienda iniquitate
98 idque ERV : at- Pp || ut cum de ERV : aut e Pp R aut sine
ERV : ac sine Pp || testamento ERV : testimonio Pp 11 facultas
ERV : -tates Pp || ex his p : ex els cet.
99 num iam ERV : nimium Pp (( hisne ERV : his ut Pp II in
ipsis ERV : ipsis Pp || dicitur Manulius : -cuntur Pp || petisti sero
petisti ERV : petistis pro petistis Pp
iOO capiendis V : acci-cd.
V
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χχχι-108 DIVISIONS DE L’ART ORATOIRE 43
1
T*,·
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ble pouvoir incriminer et accuser indifféremment tous
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* I ceux qui avalent quelque intérêt à l'action, tandis qu’eux
neretombent vraimentque surl’accusé:telssontune arme,
la trace de pieds, du sang répandu, la découverte en la pos
r
session de l’accusé d’un objet qui semble avoir été enlevé
ί
ou arraché, des réponses contradictoires, des hésitations,
un ton mal assuré, l’accusé rencontré avec un homme sus
f pect, rencontré sur le lieu du crime, sa pâleur, un tremble
*·
ment, un écrit, un cachet, un dépôt. En effet, ces indices,
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PARTITÏONES 'ORATORIAB XXXII-11»
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χχχπι-114 DIVISIONS DE L’ART ORATOIRE 45
talia sunt, quae aut in re ipsa aut etiam ante quam fac
turn est aut postea suspiciosum crimen efficiant. 115 Quæ
si non erunt, tarnen causis ipsis et efficiendi facultatibus
niti oportebit, adiuncta ilia disputatione communi, non
fuisse ilium tarn amentem ut indicia facti aut effugere
aut occultare non posset, ut ita apertus esset ut locum
crimini relinqueret. Communis ille contra locus,audaciam
temeritati non prudentiae esse coniunctam. 116 Sequi-
tur ille autem locus ad augendum, non esse exspectan-
dum dum fateatur, arguments peccata convinci, et hic
etiam exempla ponentur. Atque haec quidem de argu-
mentis.
XXXIV 117 Sin autem erit etiam testium facultas,
primum genus ipsum erit laudandum, dicendumque, ne
argumentis teneretur reus, ipsum sua cautione effecisse,
testis effugere non posse ; deinde singuli laudentur
(quae autem essent laudabilia, dictum est) ; deinde ar-
gumento etiam firmo, quia tarnen saepe falsum est
posse recte non credi, uiro bono et firmo sine uitio iudi-
cis non posse non credi. Atque etiam, si obscuri testes
erunt aut tenues, dicendum erit non esse ex fortuna
fidem ponderandam aut eos esse cuiusgue rei locupletis-
simos testes, qui id quod agatur facillime scire pos-
sint.Sin quaestiones habitae autpostulatiout habeantur
causam adiuuabunt, confirmandum primum genus erit
quaestionum ; dicendum de ui doloris, de opinione maio-
I
46 PARTITIONES ORATORIAE XXXIV-117
r
rum, qui rem totam, nisi probassent, certe répudiassent ;
118 de institutis Atheniensium, Rhodiorum, doctissi-
morum hominum, apud quos etiam, id quod acerbissi-
mum est, liberi ciuesque torquentur ; de nostrorum etiam
prudentissimorum honimum institutis, qui cum in domi
nos de seruis quaeri noluissent, tarnen de incestu et de
coniuratione, quae facta me consule est, quaerendum ft
I
S
V
it) Parce que l’expression, expliquée par actio bonae fldei, est
créée pour les besoins de la cause.
(2) Initiale de praeuarlcator.
(3) Il y a une parenté, quoiqu’elle soit difficile à expliquer,
entre praeuarlcator et uaricus, lui-même dérivé de uarus. On a
supposé qu’il est fait allusion au jeu de paume, l’un des joueurs
laissant avec intention passer la balle au Heu de l’arrêter ou de la
renvoyer. (D’après Bréal et Bailly, Dictionnaire étymologique.)
(4) Voir § préc,
(5) Voir $ 7 sqq
49 PARTITIONES ORATORIAE xxxvi-125
Préface (1-5).
CORPS DE L’OUVRAGE
(6-99)
A ii ’
INTRODUCTION
61 TOPIQUES
i
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I
SIGLA (cf. p. 61-62)
4
LES TOPIQUES DE Μ. TULLIUS CICÉRON
ADRESSÉES A C. TRÉBATIUS.
„ ..
Préfüco J
11’avais entrepris,
* * C. Trébatius,
7 d’é-
crireune œuvre plus considérable (l),et
plus digne des ouvrages que j’ai publiés, en assez grand
nombre,dans un court espace de temps (2); alors quej’étais
au milieu de la carrière, ton désir m’a fait changer d’avis.
En effet lorsque tu étais avec moi dans ma villa de Tus
culum, et que dans la bibliothèque, chacun de son côté,
selon son goût, parcourait les livres qu’il voulait, tu tom
bas sur les Topiques d’Aristote, sujet développé par lui en
plusieurs livres (3). Frappé de ce titre, tu voulus savoir
aussitôt le sujet de ces livres. 2 Je t’exposai qu’ils conte
naient un enseignement théorique imaginé par Aristote
pour trouver les arguments, et tel que, sans erreur possi
ble, nous y réussissions par une voie méthodique. Alors,
avec la discrétion que tu apportes en toutes choses, mais
non sans me laisser voir ton vif désir, tu me demandas
de t’enseigner ce qu’il y avait dans cet ouvrage. Moi, non
pour m’épargner le travail, mais parce que je pensais que
cela valait mieux pour toi, je te conseillai ou de les lire
toi-même directement, ou de te faire expliquer toute la
théorie < des topiques > par un rhéteur très docte que
je t’indiquai. A ce que tu m’as raconté, tu as essayé
(1) On ne sait exactement de quel ouvrage Cicéron veut parler
ici, peut-être d’une histoire de son temps.
(2) Le de natura deorum, le de diuinatione, le de fato, le de amicitia,
le de seneclute, enfln le de gloria, qu’il venait de faire paraître.
(3) En huit livres.
Μ. TVLLI CICERONIS
AD
C. TREBATIVM
TOPICA
1-2 TOPIQUES 68
1-5 TOPIQUES 69
70 TOPICA π-9
πι-13 TOPIQUES
72 TOPICA ιν-1β
ιν-23 TOPIQUES 73
23 Argument tiré des effets. Exemple. « Quand une
femme tombe sous la puissance légale de son mari, tout
4· ! ce qui appartenait à la femme devient la propriété du mari
à titre de dot. »
La comparaison fournit des arguments qui ont tous de
la valeur, s’ils revêtent une des formes suivantes. Qui
prouve le plus prouve le moins. « Si les fonds urbains ne
s
comportent pas d’action en bornage, à plus forte raison
ne comportent-ils pas l’action pour détourner les eaux
pluviales (1) ». Inversement qui prouve le moins prouve
le plus. On n’a qu’à renverser l’exemple précédent. De
même, ce qui est prouvé pour une chose le demeure pour
une autre chose identique. Ainsi, pour les fonds de terre,
le délai requis pour en acquérir la propriété par suite de
l’usage est de deux ans ; il en sera de même pour les mai
sons. Mais la loi (2), objecte-t-on, ne nomme pas expres
sément les maisons ; elles sont donc comprises dans la
catégorie des biens dont la propriété s’acquiert par un an.
<Non> , l’équité doit l’emporter, et elle veut qu’à des cas
identiques, on applique des principes juridiques identiques.
I
24 Les arguments pris en dehors de la cause valent
surtout par leur garant. Aussi les Grecs les appellent-ils
άτεχνοι, c’est-à-dire sans art (3). Tel serait, par exemple,
le cas de la réponse (4) suivante : α P. Scévola (5) a dit
que l’on doit réserver le titre de pourtour (6) d'une mai
son juste à l’espace couvert par la projection, sur le toit
du mur mitoyen, de l’eau qui tombe du toit de Γ édi fice
protégeant ce mur mitoyen. Tu dois considérer cet avis
comme disant le droit. »
Ά·
73 TOPICA ιν-23
1*1
V-28 TOPIQUES 75
(1) § 28.
(2) « Espèce. ·
(3) Chez les Epicuriens, notion acquise par les sens ; par exten
sion, idée innée, notion antérieure à toute perception par les sens
ou à toute acquisition de l’esprit. Πρόληψίς, « notion, conception ».
(4) Voir à la fin du volume.
76 TOPICA vi-29
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77 T0P1CA vii-32
TOPIQUES 78
1
78 TOPICA VIlbSB
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80 Ί OP ICA x-41
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81 T0P1CA x-45
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I Xl-47 TOPIQUES 82
1 d
F
55 non quod omnis Of : non qui nominis A1 non quia non omnis
A* H non dicatur Of : trium literarum rasura dicatur A || Hoc me
tuere habet Cicero adAtt. XII 51 et XIV 21, 3 II Hoc metuere
—obest Ribb.Trag.* inc. inc. 204 || Earn—obest habet Orator 166\cf.
Ribbeck Trag,* inc. inc. 200-201 ||mereri a et Oratoris A : -re
Of A el Oratoris L
xiii-55 TOPIQUES 85
χνι-β1 TOPIQUES 87
II
XVII· Μ TOPIQUES 88
'i
xvni-67 TOPIQUES 89
70 ipsis Of : ipsa A
71 comparantur Of : -rentur A || et el qui defendant clausula
Oltiosa H at quod Of : et q. A atqui Boethivs
Χτ ·
xix-72 TOPIQ UES 91
72 ambigitur Of : -etur A
73 inest A : est Of || maxima A/ : me Ο II forma addidimus
auct. Boethio
xix-74 TOPIQUES
4
xx-76 TOPIQUES 93
Les lieux à e. H
XXI 79 Maintenant que nous avons
ployer varient exposétous les lieux de l'argumentation,
avec les ques il faut comprendre, d'abord qu’il n'y a
tions à traiter*
aucune discussion qui n'en comporte
quelqu’un, qu'il est exceptionnel que tous se rencontrent
à propos de toutes les questions à traiter, et que, suivant
les questions, tels ou tels lieux conviennent mieux.
(1) Oracula et oratio se rattachent à la même racine ; on ne
peut en français rendre le rapprochement.
(2) Il s'agit des météores.
e
93 TOPICA xx-76
Γ
tria. 77 Diuina haec fere sunt testimonia, primum ora-
tionis (oracula enim ex eo ipso appellata sunt quod inest
in his deorum oratio), deinde rerum in quitus insunt
quasi opera diuina quaedam, primum ipse mundus eius-
que omnis ordo et omatus, deinceps aerii uolatus auium
atque cantus, deinde eiusdem aeris sonitus et ardores,
multarumque rerum in terra portenta atque etiam per
exta inuenta praesensio, a dormientibus quoque multa
significata uisis. Quibus ex locis sumi interdum soient ad
fidem faciendam testimonia deorum. 78 In homine uir-
tutis opinio ualet plurimum. Opinio autem est non modo
eos uirtutem habere qui habeant, sed eos etiam qui
habere uideantur. Itaque quos ingenio, quos studio,quos
doctrina praeditos uident quorumque uitam constantem
et probatam, ut Catonis, Laeli, Scipionis aliorumque plu-
rium, rentur eos esse quales seipsi uelint. Nec solum eos
censent esse talis qui in honoribus populi reque publica
uersantur, sed et oratores et philosophes et poetas et his
toriées ; ex quorum et dictis et scriptis saepe auctori-
tas petitur ad faciendam fidem.
XXI 79 Expositis omnibus argumentandi locis, illud
primum intellegendum est nec ullam esse disputationem
in qua non aliquis locus incurrat, nec fere omnis locos
incidere in omnem disputationem, et quibusdam quaes-
tionibus alios esse aptiores locos.
Quaestionum duo genera» alterum infinitum, defini-
tum alterum. Definitum est quod Οπόθεσιν Graeci, nos
77 in his a : his Of
79 in qua 0/ : in quam A II alterum infinitum de finitum alterum
XXi-79 TOPIQ UES 94
χχΐ-82 TOPIQUES 95
(1 ) Cf. § 79.,
(2) § 84.
06' TOPICA χχ» 85
■ (1) § 68 sqq.
■ (2) Cf § 31, note sur les sources du droit.
■ (3) Voir § 90.
loué, ou bien soutenir qu’on ne doit pas lui donner le nom que
lui a donné celui qui le loue, ou qu’il ne mérite nullement
d’être loué, n’étant ni bien ni légitime. Tous ces genres
d'arguments, César les a employés, avec un peu trop
d'impudence, pour réfuter mon Caton (1).
95 Mais le conflit auquel donne lieu la position, et que
les Grecs nomment χρινόμενον (2), j’aime mieux, puis-
qu’aussi bien je m’adresse, à toi, l’appeler a le point
litigieux » (3). Les parties sur lesquelles repose essen
tiellement le point litigieux, on peut les nommer parties
essentielles ; c’est en quelque sorte l’armature de la dé
fense. car si on les supprime elle s’écroule.
Mais comme, dans la discussion des procès, il ne doit
pas y avoir d’étai plus sûr que la loi, il faut tâcher que la
loi nous prête son secours et son témoignage. Ici se pré
sentent pour ainsi dire de nouvelles positions, qu’on ap
pelle discussions sur le texte de la loi. 96En effet tantôt le
défendeur soutient que la loi dit non pas ce que prétend
l’adversaire, mais autre chose. C’est le cas lorsque la ré
daction est ambiguë et semble pouvoir offrir deux sens
différents. Tantôt, à la rédaction, il oppose l’intention
du rédacteur, ce qui conduit à chercher si l’on doit atta
cher plus d’importance aux mots ou au sens. Tantôt il
oppose à la loi une loi contraire. Tels sont les trois moyens
de discussion que l’on peut soulever à propos de tout texte
écrit (4) : ambiguïté des termes, désaccord de la rédac
tion et de l’intention, textes contraires. XXVI On voit
déjà que non seulement les lois, mais aussi les testaments,
les stipulations et toute action reposant sur un texte écrit
peuvent soulever des discussions de ce genre. La manière
(1) Ct § 4
101 TOP1CA xx vi-100
r
sum complexus fecique quod saepe liberales uenditores
soient, ut, cum aedes fundumue uendiderint, rutis caesis
receptis, concédant tarnen aliquid emptori quod or-
nandi causa apte et loco positum esse uideatur. Sic tibi
nos ad id quod quasi mancipio dare debuimus, ornamen-
ta quaedam uoluimus non débita accedere.
4
NOTES SUPPLÉMENTAIRES
Page 70.
Note II (§ 10).— Le maître et l’esclave comparaissent
devant le magistrat, assistés d’un tiers citoyen et simulent
un procès concernant l’état civil de l’esclave. Le tiers
prétend qu’il est homme libre et revendique sa liberté en
le touchant avec une baguette, vindicia. A cette revendi
cation, le maître n’oppose aucune contradiction. Le maî
tre et l’esclave étant d’accord, le magistrat sanctionne cet
accord en déclarant l’esclave libre (Lefas).
Note IV (§ 10). —Certaines actions de la loi ne lais
saient pas- à l’homme revendiqué, soit comme esclave,
soit comme débiteur insolvable (iudicatus), la possibilité
de se défendre lui-même. Il fallait qu'un tiers (vindex)
consentît à jouer le rôle de défendeur au procès (Lefas).
NoteV (§ 10).— Sans doute Sex. Aelius Paetus Catus,
consul en 198, censeur en 194. Il avait publié un ou
vrage, dont une des parties était consacrée à com
menter la Loi des XII Tables. — Il est à peine besoin
de dire que cette étymologie d’assiduus est purement
fantaisiste.
Page 71.
NoteI(§14).—Le mariage, accompagné ou suivi de la
conventio in manum mariii, faisait entrer la femme
dans la famille de son mari, sous la puissance légale du
paterfamilias.
<
NOTES SUPPLÉMENTAIRES 103
104 TOP1QVES
Page 74.
Note III (§ 27). — L’agnation comprend tous ceux
qui, descendant d'un même ancêtre par les mâles, ne
sont jamais sortis de la famille par une capilis demi
nutio.
Page 75.
Note I (§ 28). — Les res mancipi comprennent les
esclaves et les personnes libres qui sont e loco servi » par
le fait de la mancipatio — les bêtes de somme et de trait
(le menu bétail, comme l’argent, étant pecunia) — les
fonds de terre italiques et les servitudes prédiales de ce
fonds. Mais, comme Cicéron vient de nommer les fonds,
il a pris ici mancipium dans le sens restreint et courant
d’esclave ou de bête de somme (Lefas).
Note II (§ 29). — Terme consacré pour désigner les
anciens jurisperiti qui tenaient école.
Note III (§ 29). — Le mot héritage ne rend pas
toute la condition de l’heres qui continue la personne et
les sacra du défunt.
Note IV (§ 29). — L’heres, soit testamentaire, seit
ab intestat, s’oppose en droit romain au légataire qui
n’est pas, lui, le continuateur de la personne du défunt.
Note V (§ 29). — Allusion à l’usucapion; cf. p. 74,
n. 1.
Note VI (§ 29). — Π s’agit, bien entendu, du nomen
gentil!ci um.
Note VII (§ 29). — L’ingénu s’oppose à l'affranchi.
Note VIII (§ 29). — Par perte de la liberté du droit
de cité romain ou des droits de famille.
Note IX (§ 29). — Q. Mucius Scaevola, fils de Pu-
NOTES SUPPLÉMENTAIRES
Page 76.
Note IV (§ 31). — Ressortissent à la coutume la
jurisprudence (jugements, réponses des prudents) et à
l’équité les édits des magistrats qui corrigent la rigueur
du vieux droit civil ou qui comblent des lacunes.
Page 77.
*
Note I (| 32). — C. Aquilius Gallus, préteur en 66,
juriste réputé, élève de Q. Mucius Scaevola, eut lui-
même comme élève Ser. Sulpicius Rufus,
Page 78.
Note II (§ 36). — Le Romain fait prisonnier deve
nait esclave de son vainqueur. Mais, s’il parvenait à re
conquérir sa liberté, l’application du postliminium lui res
tituait, à sa rentrée dans ses foyers, la qualité d’homme
libre, comme s’il n’avait jamais cessé de l’être, et effaçait
rétrospectivement toute déchéance juridique provenant
de sa captivité. De même l’esclave, le navire et les ani
maux dressés et de bât capturés par l’ennemi étaient ren
dus à leur propriétaire, s’ils revenaient en la puissance
des Romains (Lefas).
Note IV (§ 36). —Ser. Sulpicius Rufus, le célèbre ju
riste, préteur en 65, consul en 51, mort en 43.
Page 79
Note I (§38). —H s’agit de C. Hostilius Mancinus,
consul en 137. Vaincu parles Sagontins en 136, il con
clut un traité que le sénat refusa de ratifier. En consé
quence il fut livré parles féciaux aux ennemis, qui refu
sèrent de le recevoir.
106 TOPIQUES
Page 80.
Note I (§ 42). —La convention de fiducie, qui peut
accompagner certains modes de transfert de la pro
priété, a pour objet d’obliger l’acquéreur à retransférer
la propriété de cet objet à l’aliénateur plus tard, après
l’échéance de certaines conditions. L’aliénation fiduciaire
peut ainsi servir à réaliser un nantissement (Lefas).
Note II (§ 42). — La bona fides s’entend ici par
opposition aux rigueurs et au formalisme du droit strict
ancien.Elle fait partie de ces règles d’équité, que le ma
gistrat tendit à faire prévaloir, et qui, après avoir été au
début sanctionnées uniquement par son édit, finirent par
passer dans le droit civil (Lefas).
Note III (§ 43). — Cf. supra, § 23.
Note IV (§ 44). — L. Licinius Crassus, consul en 95,
censeur en 92, mort en 92, Dans la cause de Curius, il
eut pour adversaire Q. Mucius Scaevola.
Note V(§ 44).— Voici en quoi consistait le procès.
Un homme près de mourir, croyant sa femme enceinte,
avait testé en faveur de l’enfant dont la naissance était
présumée en ajoutant que, si cet enfant venait à mourir
avant d’être sorti de tutelle, l’héritage devait échoir à un
héritier substitué, Μ. Curius, tuteur désigné de l’enfant.
La femme n’ayant pas eu d’enfant, Μ. Curius revendiqua
l’héritage. Mais un certain Coponius, parent du défunt,
l’attaqua en justice, soutenant que, puisque l’enfant n’é
tait pas né, il n'avait pas pu mourir avant d’être sorti de
tutelle, qu’ainsi l’une des clauses du testament n’avait
pas été observée, et que, par suite, le testament était nul
(J. Martha, note dans son édition du Brûlas à. l’usagedes
professeurs, § 194).
NOTES SUPPLÉMENTAIRES 107
Page 81.
Note I (§ 45). — La mancipation est le mode civil
d’aliénation des res mancipi (v. page 75, n. 1).
Note III (§ 46). — L’assistance par laquelle le tu
teur habilite le pupille à agir valablement, par opposi
tion à d’autres cas, où c’est le tuteur qui agit lui-même
aux lieux et place du pupille.
Page 88.
Note II (§ 65). — Les hastae continuaient à dési
gner certaines procédures anciennes, soumises à des règles
formalistes, et qui exigeaient un guide expérimenté. La
hasta est encore,à l’époque classique, l’insigne planté de
vant le tribunal des centumvirs, où le procès se déroule
dans la vieille forme de la legis actio (Leîas).
Page 92.
Note IV (§ 76). — Eubéen; démasqua Ulysse, qui
voulait se faire passer pour fou afin de ne pas prendre
part à la guerre de Troie. Ulysse se vengea en tramant
des machinations criminelles pour le présenter comme
traître. Palamède fut lapidé par l’armée.
s*.
1
INDEX DES MOTS GREGS <
î
αποφατικά, 49 πρόληψι 31
άτεχνοι... 24 στάσις. 93
διαλεκτική 6,57 στερητικά 48
ειοη........ 30 12,38
ενθύμημα . 55,56 σύμόολον. 35
έννοια.... 31 σχήματα. 34
επαγωγή . 42 τοπική . . 6
ετυμολογία 35 υπερβολή 45
θέσις....... 79 υπόδεσις. 79
κρινόμενον. 95
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I. — PARTITIONES
■ Academia. 139. L. Opimius, 104,106.
■ Athenienses, 116. Rhoclii, 116.
■ Caepio, v. Servilius Roma, 1.
■ Cicero, o. Tullius. Romanns, 105.
■ P. Decius, 104, 106. C. Sempronius Gracchus, 104
■ Gracchus, v. Sempronius. Q. Servilius Caepio, 105.
■ C. Junius Norbanus, 104. Μ. Tullius Cicero, filius, 1, 140.
■ Norbanus, v. Junius.
■ '' r E II. --- TOPICA
H L'Aelius. 10. C. Laelius, 78.
H '-μ : ’ C. Aquilius Gallus, 32, 51. L. Licinjus Crassus, 44.
■ Aristoteles 1, 2, 6, 7, 35.
■ 'j ( Aristotclius, 3.Mancinus, p. Helvius.
P. Mucius Scaeuola, 24.
■ Caesar, v. Julius. Q. Mucius Scaeuola Pontifex,
■ Cato, p. Porcius 29, 37, 38.
■ Cato, 94.
■ Cicero, p. Tullius. Palamedes, 76.
■ P. Cornelius Scipio Aemilianus Pausanias, 75.
■ Africanus, 78. Μ. Porcius Cato, 78.
■ Crassus, p. Liclnius.
■ Curiana (causa), 44. Scaeuola, p. Mucius.
Scipio, p. Cornelius.
■ Fabia, 14. Socrates, 42.
■ Gallus, p. Aquilius. Staienus, 75.
■ Graeci, 48, 49. Ser. Sulpicius Rufus, 36.
■ Graecia, 5.
Topica, 1.
■ C. Helvius Manci nus, 37. C. Trebatius Testa, 1,
■ Homerus, 55. Μ. Tullius Cicero, 52.
Tusculanum, 1.
■ C. Julius Caesar, 94.
Velia, 5.
H Lacedaemonius, 75.
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I
PARTITIONES
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112 INDEX DES MOTS ET LOCUTIONS LATINES
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II TOPICA
actionis (quaestio), 81, 82, 86. coniugata, 11, 12, 38, 71.
adfectae : res quae quodammo- coniugatlo, 12, 38.
do — sunt ad id de quo quae coniuncta, 54, 87.
ritur, 8,11, de quo ambigitur coniunctiones, 57.
38. copia dicendi, 3, 67.
adiuncta, 11, 18, 50, 53, 54, 71, copiose, 67.
88. consecutio, 53.
aduersa, 47, 48. consequents, 11, 19, 20, 53, 71.
agitur (qua de re), 95. contents, 95.
ambiguum (scriptum), 96. continentia, 95.
amplificatio, 98. contraria» 48, 49, 55, 71 ζ con-
antecedentia, 11, 19, 53, 71, 88. trarium, 11, 17, 47.
antecessio, 53. controuersia, 95, 96.
argumentai!, 27, 79. credibllis, 97.
argunientatio, 40, 73, 93.
argumentum, 2, 7, 8, 9, 10, 11, deflnire, 29, 31, 32, 87.
12, 25, 35, 39 40, 41, 45, 47, definitio, 9, 26, 27, 28, 29, 32,
49, 53, 54, 65, 71, 92, 100. 71,82, 83, 87.
artis expers argumentatio, 73, deflnitiua quaestio, 92.
augere, 15. deflnitum quaestionis genus,79.
deliberate, 91.
breuis, 97. delibcratio, 91, 93.
depulsio, 93.
causa=ratio efficiendi, 11,22, describitur natura et ulta, 83.
58, 59, 60, 61, 62, 63, 65, 67, descriptio, 9.
70, 71, 87, 88 ύπόΟεσις dialectice (nom), 10.
79, 80, 86, 90 ; d. efficientes, dialectic!, 53, 54, 56, 57.
cognitionis (quaestio), 81, 82, differentia, 11,16, 31, 46, 71.
85. dignitas : cum dignitate, 97.
comparatio, 11, 23, 68, 70, 71 disceptare, 95.
89. disceptatio, 95.
concludendi modus, 54. discrepantia (script! et uolun-
conclusa, 55. tatis), 96.
conclus io, 54, 56, 57 ; — con disiuncta, 8.
clusions modus, 54, 56, 57. disiunctio, 56.
coniectura, 82, 87. disputare, 36.
conjecturales causae, 50, 92 ; — disputatio, 41, 56, 60, 72, 79.
status, 93. distinctio iuris et iniuriae, 82.
116 INDEX DES MOTS ET LOCUTIONS LATINES
I. — PARTITIONES ORATORLE
Introduction...............................
Texte et traduction.. ................... vn
.............................. 2
Π. — TOPICA
Introduction...................
...................................................... ; 58
Texte et traduction.........
Notes supplémentaires............... .
····♦♦·«< lUZ
INDEX
Mots grecs..................... .. e
Noms propres............................ ’ .................
Mots et locutions techniques............... ..