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Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH

Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

Prise en charge des accidents


d’exposition sexuelle et au sang
(AES) chez l’adulte et l’enfant
(septembre 2017)

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Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH
Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

Groupe d’experts pour la prise en charge du VIH


Sous la direction du Pr Philippe MORLAT, CHU Bordeaux

Arnaud BLANC Médecine générale, Morangis (91)


Fabrice BONNET CHU Bordeaux
Françoise BRUN-VEZINET CHU Bichat-Claude Bernard, Paris
Dominique COSTAGLIOLA INSERM et UPMC Univ Paris 06, UMRS 1136
François DABIS INSERM U897, Université Bordeaux
Pierre DELOBEL CHU Toulouse
Albert FAYE CHU Robert Debré, Paris
Hugues FISCHER TRT-5, Act Up, Paris
Cécile GOUJARD CHU Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre
Marlène GUILLON CERDI - UMR CNRS Université d'Auvergne
Bruno HOEN CHU Pointe-à-Pitre
Marianne L’HENAFF TRT-5, ARCAT, Paris
Olivier LORTHOLARY CHU Necker-Enfants malades, Paris
Laurent MANDELBROT CHU Louis Mourier, Colombes
Sophie MATHERON CHU Bichat-Claude Bernard, Paris
Lionel PIROTH CHU Dijon
Isabelle POIZOT-MARTIN CHU Sainte Marguerite, Marseille
David REY CHU Strasbourg
Christine ROUZIOUX CHU Necker-Enfants malades, Paris
Anne SIMON CHU Pitié-Salpêtrière, Paris
Anne-Marie TABURET CHU Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre
Pierre TATTEVIN CHU Rennes

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Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH
Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

Commission « Prise en charge des accidents d’exposition


sexuelle et au sang »
Sous la direction du Dr David REY, CHU Strasbourg

Dominique ABITEBOUL GERES, Paris


Elisabeth BOUVET CHU Bichat-Claude-Bernard, Paris
Enrique CASALINO CHU Bichat-Claude-Bernard, Paris
Nicolas CHARPENTIER AIDES, Pantin
Lise CUZIN CHU Toulouse
Albert FAYE CHU Robert Debré, Paris
Jade GHOSN CHU Paris Centre, site Hôtel-Dieu, Paris
Annie LE PALEC TRT-5, Sida info service, Paris
Florence LOT Santé Publique France, Saint-Maurice (94)

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Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH
Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

Introduction
On entend par AES :
– les accidents d’exposition sexuelle ;
– les accidents d’exposition au sang, ou à un liquide biologique contaminé par du sang, survenant le
plus souvent chez un professionnel de santé ;
– les accidents d’exposition au sang survenant chez les usagers de drogues, en cas de partage de
matériel d’injection.
Les rapports sexuels non protégés exposent à un risque de transmission du VIH, mais aussi des
virus des hépatites B et C, et à d’autres infections sexuellement transmissibles (syphilis, infections à
gonocoque ou Chlamydia trachomatis, …).
Leur prise en charge et l’accès au traitement post-exposition (TPE) restent à ce jour exclusivement
hospitaliers, impliquant les services spécialisés pour le VIH, les services de Médecine du travail et les
Urgences. Afin d’améliorer l’efficacité du dispositif et d’élargir l’offre de prise en charge, l’implication
d’autres structures, telles que les CEGIDD, doit être effective au plus vite, afin que ces structures
puissent proposer l’ensemble des outils de prévention disponibles.
Il est à noter que l’efficacité du traitement antirétroviral (ARV) dans la diminution du risque de
transmission du VIH modifie dorénavant certaines indications de TPE lorsque la personne source a
une charge virale indétectable (< 50 copies/ml).
Pour des raisons didactiques, et afin d’être au plus près de la réalité de prise en charge de ces AES,
nous traiterons séparément les différentes situations telles que définies, en commençant par les
accidents d’exposition sexuelle, et ne détaillerons que les spécificités des deux autres types
d’accidents.

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Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH
Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

ACCIDENTS D’EXPOSITION SEXUELLE


Recours et traitement
Recours AES dans les centres spécialisés et prescription du TPE
Au décours d’une première étude réalisée en 2012 [1] dans 24 COREVIH portant sur 9920 AES
(56 % d’expositions sexuelles) et rapportant une prescription de TPE pour 77 % des expositions
sexuelles, le GERES a recensé en 2014 [2] des données relatives aux AES observés dans 13
hôpitaux d’Ile-de-France: 2 688 expositions à risque ont été recensées (sexuelles : 42 %). Un TPE a
été prescrit pour 72 % des expositions sexuelles. 26 % des personnes ayant eu un risque sexuel ont
été suivies à M2 et 15 % à M3/M4.
Une étude rétrospective effectuée à Strasbourg [3] a colligé 646 expositions sexuelles vues en
consultation de 2009 à 2013. La population est constituée de 70 % d’hommes, les expositions sont
hétérosexuelles dans 66 % des cas, et la/le partenaire n’est séropositif connu pour le VIH que dans
16 % des situations. Un TPE est initié dans 78 % des cas, et un suivi complet n’est réalisé que chez
30 % des personnes.
La discordance des pratiques selon les centres, l’évolution des recommandations ainsi que le
recueil hétérogène et non standardisé des recours pour AES, sont des arguments plaidant pour
confier aux COREVIH le recueil des données sur la prise en charge des personnes consultant après
un AES afin de déterminer les cibles d’actions prioritaires à mener pour améliorer les pratiques.

Recours AES dans un service d’urgence


Les données du Service d’accueil des urgences (SAU) de l’hôpital Bichat-Claude-Bernard (Paris)
mettent en évidence une augmentation du nombre de consultations pour AES entre 2003 et 2012 :
203 vs 615 (+303 %). Parmi les AES sexuels, la part des rapports hétérosexuels semble augmenter,
représentant dans la période la plus récente presque deux tiers des consultations. Ainsi, sur la
période 2006/2012, le nombre de recours pour exposition hétérosexuelle a augmenté de 75 % [4].
L’étude ANRS-QUALIPEP réalisée à partir d’entretiens entre février et juillet 2015 (partenariat entre
l’association AIDES et un groupe de recherche en psychologie sociale, avec le soutien de l’ANRS)
avait pour objectifs de décrire le recours au TPE de personnes issues des groupes les plus exposés
au VIH et d’interroger la prise en charge du TPE auprès des soignants [5]. Les professionnels des
Urgences y rapportent des difficultés, d’une part à évaluer l’exposition au risque (et ce malgré
l’existence de procédures), d’autre part à refuser une prescription de TPE (le traitement ne servant
alors qu’à rassurer l’individu), renvoyant au médecin spécialiste la réévaluation de la prise de risque.
Dans cette même étude, des jugements sur l’orientation sexuelle du patient, ses pratiques sexuelles,
l’absence d’utilisation d’un préservatif, un multi-partenariat, sont rapportés. L’étude relève qu’un
besoin de formation et d’accompagnement des services d’Urgences à la prescription du TPE et au
développement d’une posture accueillante et de non-jugement, est ressenti tant par les patients
interrogés que par les professionnels.

Risque de transmission sexuelle du VIH, du VHC et du VHB


Le risque de transmission sexuelle du VIH varie selon le type de rapports sexuels qui peuvent être
classés par niveau de risque décroissant : acte anal réceptif avec éjaculation, vaginal réceptif avec
éjaculation, anal insertif, vaginal insertif, fellation réceptive. Le risque de contamination par le VIH est
estimé 35 fois plus élevé pour un rapport anal réceptif que pour un rapport vaginal insertif [6]. De plus
le risque de transmission est plus élevé en cas de charge virale forte, en particulier lors de la primo-
infection, ou en présence de sang du patient source lors du rapport sexuel ou en présence de lésions
génitales ulcérées.
En parallèle du rôle préventif majeur du préservatif, plusieurs études ont démontré la diminution du
risque de transmission du VIH à l’homme circoncis lors de rapports vaginaux ou anaux insertifs [6,7].
La prophylaxie pré-exposition (PrEP) a désormais fait la preuve de son efficacité comme traitement
préventif de la transmission du VIH chez les HSH séronégatifs à haut risque d’acquisition du VIH,
avec une diminution du risque de transmission de 86 % dans les essais Ipergay ou Proud. De plus, le
rôle du traitement ARV, chez les patients séropositifs, et en particulier d’une charge virale plasmatique
régulièrement indétectable, est clairement associé à une très forte diminution du risque de
transmission lors de rapports hétérosexuels [concept de « treatment as prevention (TASP) »] [8-10].
Le risque de transmission sexuelle du VIH dans ce contexte est de 0 pour 100 personnes-années [IC
à 95 %, 0-0,05] si l’on prend en compte les études dans lesquelles la suppression virologique du
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Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH
Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

partenaire infecté est confirmée [11]. Les résultats préliminaires de l’étude Partner ont également mis
en évidence l’absence de transmission du VIH, au sein de couples d’HSH sérodifférents lorsque la
charge virale plasmatique était indétectable [12].
Le risque de transmission sexuelle du VHC est rare au sein des couples hétérosexuels stables [13],
mais ce mode de transmission a émergé depuis les années 2000 parmi les HSH infectés par le VIH
décrivant des pratiques sexuelles parfois traumatiques, non protégées avec des partenaires multiples
et souvent associées à une polyconsommation de produits psychoactifs [14].
Le risque de transmission sexuelle du VHB est beaucoup plus élevé, il est estimé entre 30 à 40 %.

Circuit de prise en charge


Circuit hospitalier
Le dispositif de prise en charge initiale des AES est double reposant selon les circonstances soit sur
les SAU puis les services de spécialité pour la réévaluation de la prescription initiale et le suivi
ultérieur, soit d’emblée sur les services de spécialité.
La qualité de la prise en charge initiale nécessite la prise en compte de procédures d’orientation dès
l’accueil, la formation des équipes soignantes, le respect des conditions de confidentialité et le
développement de liens entre la pharmacie hospitalière et les services référents pour le VIH assurant
le suivi. L’évaluation du dispositif initial impose également de vérifier la qualité des prescriptions
initiales (respect des recommandations, respect des contre-indications des traitements antirétroviraux
et adaptation du traitement au profil de résistance du virus de la personne source) et de garantir
l’accès à plusieurs combinaisons d’antirétroviraux (par l’intermédiaire de la pharmacie hospitalière
dans les rares situations où le kit habituel ne pourrait être utilisé). La mise à disposition de TROD (test
rapide d’orientation diagnostique) auprès de l’urgentiste facilite les indications de prescription lorsque
la personne source est présente. L’évaluation du dispositif implique de collecter les données et de
préciser le pourcentage de patients revus en consultation de suivi spécialisé, ainsi que le pourcentage
de suivis sérologiques réalisés complètement. Le suivi de ces indicateurs de qualité et l’évaluation des
procédures mises en place (conseils d’orientation formalisés, plages de consultation sans rendez-
vous pour le suivi…) sont indispensables.

Circuit extra-hospitalier
La création des CEGIDD et de centres de santé sexuelle associatifs, permet à de nouveaux acteurs
d’intervenir dans la prise en charge des AES. La mise à disposition et la délivrance de kits
thérapeutiques de démarrage (starter kits) par des médecins ou, par délégation de tâches, par des
personnels non médicaux est souhaitable afin d’élargir le dispositif.
Le rôle du médecin généraliste dans le suivi de la tolérance du TPE et des sérologies post-
exposition est souhaitable et doit être encouragé.
L’accès au TROD VIH devrait être possible dans toutes les structures de dépistage, y compris non
hospitalières, qui pourraient accueillir des personnes consultant pour un AES. Il faut cependant garder
en tête que la sensibilité de ces tests pour le diagnostic de primo-infection n’atteint pas celle des tests
Elisa.

Traitements post-exposition (TPE) au VIH


Dans tous les cas, le délai entre l’exposition et la prise en charge devra être le plus court possible.

Information de la personne exposée


Les personnes exposées doivent être informées des risques liés au VIH et aux autres agents
infectieux, des modalités du TPE, de ses effets indésirables et des interactions possibles avec
d’autres médicaments ou produits psychoactifs, au mieux à l’aide de brochures. Il faut avertir la
personne exposée que le TPE, même administré dans les suites immédiates d’un AES, est
susceptible de réduire le risque d’infection VIH sans toutefois totalement le supprimer (des échecs ont
été rapportés). Il convient aussi d’expliquer et de recommander l’utilisation de préservatifs et
d’indiquer aux personnes ayant présenté un AES qu’elles doivent s’exclure du don du sang (et ne pas
allaiter si la situation se présente) jusqu’à la fin du suivi sérologique.
La consultation pour un TPE doit être l’occasion d’informer et d’orienter, une fois la séronégativité
pour le VIH confirmée, vers une consultation PrEP les personnes exposées et à risque de réexposition
en raison d’une mauvaise maitrise du risque.
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Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

Évaluation de l’importance de l’exposition au VIH


Il existe un gradient de risques de transmission du VIH en fonction des pratiques sexuelles, allant
d’un risque faible en cas de fellation à un risque maximum en cas de rapport anal réceptif (tableau 1).
L’éjaculation du partenaire infecté représente un facteur de risque supplémentaire de contamination,
mais d’autres facteurs sont à prendre en compte (rapport sexuel violent notamment lors d’une
agression sexuelle).

Recherche du statut sérologique de la personne source


Il est essentiel d’essayer d’obtenir des informations concernant le statut sérologique VIH du sujet
source et, en cas d’infection à VIH, le résultat de la dernière charge virale plasmatique VIH, de même
que la nature des traitements antirétroviraux antérieurs et en cours, ainsi que leur efficacité
virologique.
Si le patient source est connu pour être infecté par le VIH avec une charge virale détectable,
le TPE est recommandé, sauf fellation insertive ou réceptive sans éjaculation.
Si le patient source est infecté par le VIH et présente, sous traitement antirétroviral, une
charge virale indétectable depuis plus de six mois, le risque de transmission par voie sexuelle est
considéré comme nul. Il n’y a donc pas lieu de vérifier la charge virale en urgence chez le patient
source sauf si le dernier contrôle biologique notant une CV indétectable date de plus de six mois ou si
existent des doutes sur la bonne observance aux ARV du patient source (dans ces circonstances,
l’initiation d’un TPE dans l’attente de disposer de cette information peut être instauré en urgence mais
il devra être interrompu à 48-96 heures lorsque le référent reverra la personne exposée, si la charge
virale de la personne source s’avère toujours indétectable).
Si le statut sérologique VIH du sujet source n’est pas connu et que celui-ci est accessible, il
faut, avec son accord (hormis les cas où ce consentement ne peut être exprimé), réaliser une
sérologie VIH, si possible avec un test rapide (TROD) pour éventuellement débuter le plus rapidement
possible un TPE chez la personne exposée.
Si le statut sérologique du sujet source ne peut être obtenu et qu’il appartient à un groupe à
prévalence élevée pour le VIH, un TPE doit être systématiquement proposé dans les heures qui
suivent l’exposition, sauf fellation insertive ou réceptive sans éjaculation. Sont considérées comme
appartenant à un groupe à prévalence élevée: les HSH ayant des partenaires sexuels multiples, les
travailleurs/euses du sexe (risque élevé d’acquisition du VIH), les personnes originaires de régions à
prévalence du VIH >1 % (Afrique, Caraïbes dont Antilles françaises, Amérique du Sud dont Guyane,
Asie), les usagers de drogue injectable (taux de prévalence du VIH non diagnostiqué beaucoup plus
élevé que dans les autres groupes)[15]. Il est également recommandé de proposer un traitement post
exposition aux personnes victimes de viol.

Décision de mise en route d’un TPE


Le TPE doit être réservé aux situations à risque identifié de transmission du VIH. L’explication du
risque à la personne exposée est importante pour que l’observance du traitement pendant la durée
requise de quatre semaines soit optimale.
Il convient de savoir écouter avec empathie la demande d’une personne qui exprime le souhait de
recevoir un TPE alors que la situation ne semble pas le justifier et d’apporter toute argumentation de
nature à apaiser l’inquiétude et à éviter des mises sous traitement injustifiées.
Il est également primordial de savoir orienter vers une prophylaxie préexposition (PrEP) les
personnes à haut risque d’acquisition du VIH, à savoir les sujets hommes ayant eu des relations
sexuelles avec d’autres hommes, les travailleurs/euses) du sexe, ou les usagers(ères) de drogues
injectables.

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Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

Tableau 1 : Indications de TPE après exposition sexuelle

Statut VIH de la personne source

Positif Inconnu

Groupe
Groupe
Risque et nature de CV < 50 à prévalence
CV détectable à prévalence
l’exposition copies/ml * faible ou
élevée**
inconnue

TPE TPE non TPE TPE non


Rapport anal réceptif
recommandé recommandé recommandé recommandé

TPE TPE non TPE TPE non


Rapport anal insertif
recommandé recommandé recommandé recommandé

TPE TPE non TPE TPE non


Rapport vaginal réceptif
recommandé recommandé recommandé recommandé

TPE TPE non TPE TPE non


Rapport vaginal insertif
recommandé recommandé recommandé recommandé

Fellation réceptive avec TPE TPE non TPE TPE non


éjaculation recommandé recommandé recommandé recommandé

Fellation réceptive sans TPE non TPE non TPE non TPE non
éjaculation ou insertive recommandé recommandé recommandé recommandé

* Dans le cas d’une personne source connue comme infectée par le VIH, suivie et traitée, dont la charge virale plasmatique est
régulièrement indétectable, il est légitime de ne pas traiter. Il est recommandé de ne contrôler la charge virale du patient source
que si le dernier contrôle biologique notant une CV indétectable date de plus de six mois ou si existent des doutes sur la bonne
observance aux ARV du patient source. Dans ces situations un TPE peut être instauré en urgence mais il devra être interrompu
à 48-96 heures lorsque le référent reverra la personne exposée, si la charge virale de la personne source s’avère toujours
indétectable (contrôle fait juste après l’exposition).

** Groupe à prévalence élevée : HSH multipartenaires, travailleurs du sexe, ou personne originaire de région à prévalence du
VIH >1 % (Afrique, Caraïbes dont Antilles françaises, Amérique du Sud dont Guyane, Asie), ou usager de drogue injectable.

Modalités de prescription du TPE et choix des médicaments


Le TPE sera d’autant plus efficace que le délai d’initiation sera court. Il faut s’efforcer de raccourcir
au maximum ce délai et l’idéal est de débuter le traitement dans les quatre premières heures qui
suivent l’exposition. Il peut être initié au plus tard jusqu’à 48 heures après l’exposition.
Ainsi, le TPE doit être accessible dans chaque SAU et dans les sites hospitaliers en charge des
populations exposées, notamment dans les unités de consultations de soins ambulatoires (UCSA)
situées dans les lieux de privation de liberté. Il est recommandé de disposer dans ces structures de
kits de traitement d’urgence (starters kits) si la dispensation des antirétroviraux n’est pas réalisée 24
heures sur 24, en quantité suffisante pour trois à quatre jours de traitement.
Chez l’adulte, le TPE comporte une trithérapie (deux INTI et un 3ème agent).
Concernant les INTI, l’association de choix est ténofovir DF (TDF), associé à l’emtricitabine. Celle-
ci est de plus désormais disponible sous forme générique à un prix inférieur à celui de la combinaison
« Truvada® ». L’utilisation d’abacavir n’est pas recommandée en raison du risque de survenue
d’hypersensibilité, le typage HLA B5701 ne pouvant être réalisé en urgence. Les données sont à ce
jour insuffisantes pour préconiser le ténofovir alafénamide (TAF) dans l’indication du traitement post-
exposition. Un essai prospectif national est en cours à ce titre.
Concernant le 3ème agent, la rilpivirine (classe des INNTI) est recommandée comme choix
préférentiel compte tenu de son efficacité, de sa bonne tolérance, d’un faible risque d’interactions
médicamenteuses et de son coût moindre que ce soit dans le cadre d’une co-formulation en
association fixe avec le ténofovir DF et l’emtricitabine [16] ou de l’association de rilpivirine à la forme
générique combinée de ténofovir DF/emtricitabine récemment mise sur le marché.
La barrière génétique du virus à la rilpivirine n’est pas un obstacle à sa prescription dans cette
circonstance car la probabilité d’exposition à un virus porteur de résistances aux INNTI est
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extrêmement faible dans la situation d’un AES où l’on ignore le statut sérologique du sujet source. La
rilpivirine doit néanmoins être évitée lorsque le sujet source est connu comme PVVIH porteur d’un
virus à risque de résistance à cette molécule (polymorphisme 138, génotype cumulé, histoire
thérapeutique).
Il faut informer le patient de la nécessité de prendre la rilpivirine avec des aliments, et prendre en
compte le risque d’interaction avec les inhibiteurs de la pompe à protons et anti-H2.
Le recours aux INNTI de première génération (névirapine et efavirenz) n’est pas recommandé en
raison du risque d’effets indésirables.
Certaines trithérapies avec IP/r ou INI pour 3ème agent sont des stratégies alternatives si la
rilpivirine ne peut être préconisée :
- Parmi les IP/r, le darunavir/r 800/100 mg en une prise par jour, est le candidat préférentiel. Il a
été évalué dans cette indication versus lopinavir/r, avec une tolérance digestive
significativement meilleure [17]. Les interactions médicamenteuses liées à la prescription
concomitante de ritonavir doivent être anticipées. Le lopinavir et l’atazanavir boostés, moins
bien tolérés, ne devraient plus être utilisés.
- Concernant la classe des inhibiteurs de l’intégrase, nous disposons de données parcellaires au
cours des AES concernant les trois molécules mises à disposition en France.
Dans plusieurs études évaluant l’utilisation du raltégravir en association avec deux INTI, le
raltégravir s’est avéré bien toléré chez la plupart des sujets [18-20].
Une étude conduite en 2015 dans 14 hôpitaux d’Ile de France a recensé 844 expositions à
risque viral traitées par l’association ténofovir/emtricitabine/cobicistat /elvitegravir [21]. Les
principaux effets indésirables étaient digestifs dans 66 % des cas. L’utilisation du cobicistat
pose le problème du risque d’interactions médicamenteuses.
Enfin un essai australien récent a permis d’évaluer l’association ténofovir/emtricitabine et
dolutégravir (50 mg/j), chez 100 HSH ayant une indication de TPE. Les principaux effets
indésirables rapportés ont été : nausées (25 %), diarrhée (21 %) et céphalées (10 %) ; quatre
personnes ont présenté un effet indésirable de grade 3/4, dont un seul (céphalée) a conduit à
l’arrêt du TPE [22].
L’utilisation d’un agoniste du corécepteur CCR5 n’a pas été évaluée dans cette indication et pourrait
être prise en défaut en cas de virus exprimant un tropisme X4 [23-25].
L’utilisation de la bithérapie TDF/FTC, sans 3ème agent, n’est pas recommandée. Un avantage de
l’association d’un troisième agent à cette bithérapie TDF/FTC, est de limiter, en cas de contamination,
le risque d’émergence d’une souche virale résistante à un ARV.

Au total 1) le choix préférentiel (sauf en cas de grossesse) est :


- l’association ténofovir DF + emtricitabine + rilpivirine compte tenu de sa bonne tolérance, sa
simplicité de prise [soit 1 cp/j avec la co-formulation « Eviplera ® » ou 2 cps/j avec l’association d’1cp
de TDF/emtricitabine Gé et d’1cp de rilpivirine « Edurant ® »], du faible risque d’interactions
médicamenteuses et son plus faible coût en comparaison aux combinaisons à base d’IP ou d’INI.
2) les choix alternatifs sont :
- soit l’association ténofovir DF-emtricitabine (préférentiellement sous forme générique compte
tenu du moindre prix) avec darunavir/r (soit 3 cps en 1 prise/j) ou avec raltegravir (soit 3 cps en 2
prises/j)
- soit la co-formulation ténofovir DF + emtricitabine + elvitegravir/c (« Stribild® »1 cp/j).

Le choix du TPE peut être différent dans certaines situations particulières :


- en cas d’atteinte rénale préexistante l’association de zidovudine + lamivudine (un comprimé deux
fois par jour) peut être utilisée dans le cadre d’une trithérapie à la place de l’association TDF +
emtricitabine.
- chez une femme enceinte ou susceptible de l’être, l’association TDF-emtricitabine avec darunavir/r
est recommandée. La posologie de darunavir/r est de 800mg/100 une fois/jour si le TPE est prescrit
au cours du premier semestre de grossesse et de 600mg/100 deux fois par jour au cours du dernier
trimestre.
Lorsqu’il y a indication de TPE, que le patient source est connu pour être PVVIH traité et que le sujet
exposé est d’emblée vu par un médecin référent, le TPE sera, dans la mesure du possible, adapté à
l’historique des traitements antirétroviraux reçus par le patient source. On s’aidera, si nécessaire, des
tests génotypiques de résistance antérieurs. Pour cela, il est recommandé de disposer d’un panel de
médicaments antirétroviraux suffisamment large. Dans les situations où la charge virale de la

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personne source ou du partenaire est détectable, soit sur un prélèvement récent connu, soit sur le
prélèvement réalisé au moment de l’accident, le médecin référent choisira le traitement le mieux
adapté en fonction de l’histoire thérapeutique du patient source.
Lorsque le sujet exposé est vu d’emblée dans un centre référent et que l’indication est clairement
établie, le TPE est prescrit pour une durée de 28 jours. Lorsque l’indication n’est pas évidente, une
consultation dans les jours suivants peut être nécessaire pour rassembler les arguments permettant
de valider la poursuite du traitement engagé.
Lorsque le sujet exposé est d’abord vu en SAU sans recours à un médecin référent pour le VIH, le
TPE, justifié par l’urgentiste, est prescrit pour une durée initiale de 48 à 96 heures, à l’issue desquelles
la personne exposée doit être revue par un médecin référent. Ce dernier pourra être amené à modifier
le schéma thérapeutique, voire à l’interrompre selon le contexte : résultat négatif de la sérologie VIH
ou charge virale indétectable confirmée du patient source, réévaluation du risque, mauvaise tolérance.
Si le médecin référent décide la poursuite du traitement, il reconduira la prescription pour une durée
totale de 28 jours. Les travaux effectués chez le macaque, montrant l’infection de la plupart des
animaux après un TPE de 10 jours [26], ne permettent pas de recommander un raccourcissement de
cette durée de 28 jours.

Autres traitements post-exposition


Hépatite B
Les moyens du traitement post-exposition
Le risque de transmission sexuelle du VHB, nettement plus élevé que celui du VIH, peut être réduit
par l’injection d’immunoglobulines spécifiques et/ou une vaccination VHB de la personne exposée non
vaccinée et/ou non immunisée, et/ou la prise d’antiviraux ayant une activité spécifique sur le VHB :
– la vaccination anti-VHB doit être débutée au mieux dans les 72 heures suivant l’exposition,
éventuellement jusqu’à J7 ; elle comporte une première injection IM (dans le deltoïde) d’une dose de
20 µg de vaccin, complétée par deux injections de 20 µg à M1 et M6;
– Les immunoglobulines (Ig) spécifiques doivent être administrées dans les 72 heures suivant
l’exposition par voie IM (voire jusqu’à 1 semaine après) [27], à la posologie de 500 UI. Leur délivrance
est exclusivement hospitalière. La survenue possible de réactions d’hypersensibilité après l’injection,
même si elles sont rares, nécessite une surveillance après l’injection.
L’association d’immunoglobulines et du vaccin a une efficacité préventive contre une infection par le
VHB, supérieure à celle du vaccin seul [28].
La plupart des TPE comportent une association de ténofovir et d’emtricitabine, molécules actives
sur le VHB. Plusieurs publications montrent une diminution des contaminations par le VHB dans le
suivi de patients infectés par le VIH et recevant des ARV incluant des anti-VHB [29-31], d’autant plus
qu’il s’agit du ténofovir, aucune infection incidente par le VHB n’étant observée dans la cohorte
japonaise lorsque le traitement ARV comporte le ténofovir [29]. Lorsqu’un tel traitement est mis en
route il permet de s’abstenir de l’administration d’immunoglobulines, sauf lorsque la personne source
est connue comme infectée par le VHB avec virémie positive (ADN VHB plasmatique détectable).

Les modalités pratiques


Dans le contexte d’une exposition sexuelle chez une personne non immunisée, une sérovaccination
complète sera proposée si la personne source est porteuse du VHB (Ag HBs+). L’administration
d’immunoglobulines, n’est cependant pas nécessaire si la personne source ne présente pas de
virémie VHB positive (ADN plasmatique indétectable) et que le ténofovir est prescrit dans le cadre
d’un TPE anti VIH.
Lorsque le statut VHB est inconnu, la vaccination seule sera proposée et initiée immédiatement.
Cependant l’administration d’immunoglobulines est légitime en l’absence d’utilisation de ténofovir en
TPE et si la personne source est originaire d’un pays de haute (Afrique sub-saharienne, Asie) ou
moyenne (Outre-mer, Europe de l’Est et du Sud, Afrique du Nord, Moyen-Orient, Sous-continent
indien et Amérique du Sud) endémicité pour le VHB et/ou usager de drogues par voie intraveineuse
et/ou HSH et/ou avec partenaires multiples.

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Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH
Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

Tableau 2 : Indications de la sérovaccination VHB

Statut VHB (Ag HBs)


personne source

Sujet exposé Positif Inconnu


Vacciné répondeur
(Anti HBs > 10 mUI/ml ou > 100 mUI/ml dans les rien rien
antécédents)
Vacciné non répondeur
(Anti HBs < 10 mUI/ml sans anti-HBc ni notion Immunoglobulines* rien**
d’anti HBs > 100 mUI/ml dans le passé)
Immunoglobulines*
Non vacciné vaccin**
+ vaccin

* L’administration d’immunoglobulines n’est pas nécessaire si absence de virémie VHB (ADN VHB indétectable) chez la
personne source et utilisation de ténofovir en TPE
** L’administration d’immunoglobulines est légitime en l’absence d’utilisation de ténofovir en TPE et si la personne source est
originaire d’un pays de haute (Afrique sub-saharienne, Asie) ou moyenne (Outre-mer, Europe de l’Est et du Sud, Afrique du
Nord, Moyen-Orient, Sous-continent indien et Amérique du Sud) endémicité pour le VHB et/ou usager de drogues par voie
intraveineuse et/ou HSH et/ou avec partenaires multiples

Hépatite C
En cas d’exposition sexuelle au VHC (personne source infectée par le VHC et virémique, ou
personne source de sérologie inconnue), un traitement préventif anti-VHC n’est pas recommandé en
post-exposition, aucune étude n’ayant évalué son efficacité.

Contraception
Il est important d‘aborder la contraception chez toute femme se présentant pour un AES. La
contraception est d’autant plus importante si la femme a un risque d’infection et une indication à
l’instauration d’un TPE. En effet, il paraît indispensable d’éviter tout risque de grossesse dans un
contexte de risque d’infection par le VIH et de toxicité potentielle du TPE lors de la fécondation. Il est
impératif de vérifier les interactions possibles avec les ARV envisagés en TPE car il existe un risque
de moindre efficacité de la contraception hormonale en cas d’utilisation de ritonavir ou du cobicistat
(association tenofovir/emtricitabine/cobicistat/elvitegravir) (Cf. chapitre « Désir d’enfant et grossesse »
et annexe pharmacologique). La contraception mécanique (préservatif) reste la plus sûre dans ce
contexte, et est donc recommandée.
En cas d’exposition sexuelle avérée survenant chez une femme n’ayant pas de moyen efficace de
contraception et de prescription de TPE, il faut proposer une contraception d’urgence, dans les
72 heures au plus tard. L’effet inducteur des IP/r ne s’exerçant qu’au bout de quelques jours de
traitement, il n’est pas nécessaire d’augmenter la posologie du progestatif.

Autres IST
Dans un contexte d’exposition sexuelle avérée, d’autres IST risquent d’être transmises (syphilis,
infection à gonocoque, Chlamydia trachomatis …). Elles devront donc être recherchées lors du bilan
initial et au cours du suivi chez les personnes les plus à risque. L’efficacité et l’innocuité d’une
antibiothérapie prophylactique (par azithromycine notamment) n’ont pas été établies dans le contexte
des AES et une antibioprophylaxie systématique n’est donc pas recommandée en dehors d’essais
thérapeutiques, ce d’autant que des résistances sont décrites [32-33].

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Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH
Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

Suivi biologique après une exposition sexuelle


Le suivi sérologique doit être programmé en fonction du statut non seulement VIH mais aussi VHC,
voire VHB de la personne source. Il doit aussi s’articuler avec le suivi médical et biologique de la
tolérance du traitement afin de limiter le nombre de visites.

Tableau 3 : Suivi biologique en cas d’exposition sexuelle

- Sérologie VIH
- Sérologie syphilis
- Sérologie VHC
- Anti-HBs (si vacciné et titre Ac inconnu)
J 1-4 ou Ag HBs, Anti-HBc et Anti-HBs (si non-vacciné)
- ALAT
- créatinine, test de grossesse (si indication de TPE)
- PCR chlamydia et gonocoque*

S2 - ALAT, créatinine (si TPE et comorbidité ou crainte de iatrogénie)


- Sérologie VIH (si TPE ou en l’absence de TPE si sujet source de statut VIH inconnu ou
VIH+ avec charge virale détectable)
S6 - Sérologie syphilis
- PCR chlamydia et gonocoque*
- ALAT et ARN VHC (chez HSH ou si ARN VHC+ chez sujet source)
- Sérologie VIH si TPE
- Sérologie VHC (chez HSH ou si ARN VHC+ chez sujet source)
S 12
- Ag HBs, Anti-HBc et Anti-HBs (si absence d’immunité de la personne exposée et sujet
source Ag HBs+ ou de statut inconnu)

* Indications : femme < 25 ans, homme < 30 ans, ou HSH ou sujet symptomatique.
Modalités : un à trois sites de prélèvements selon circonstances (NB : absence de remboursement en juin 2017 du test
gonocoque)

En ce qui concerne le VIH


Dans tous les cas, une sérologie VIH est réalisée dans les premiers jours chez la personne exposée
pour dépister une infection antérieure méconnue.
Si la personne source est séronégative pour le VIH, il est inutile d’effectuer une surveillance
ultérieure, sauf s’il existe un risque de primo-infection en cours chez la personne source.
Si la personne source est infectée par le VIH et qu’elle présente une charge virale indétectable (<50
copies/ml), il est également inutile d’effectuer une surveillance ultérieure.
Si la personne source est infectée par le VIH et qu’elle présente une charge virale détectable ou
inconnue, ou si son statut VIH est inconnu, le suivi comportera une sérologie VIH à six semaines,
répétée à 12 semaines uniquement en cas de TPE.

En ce qui concerne le VHB


En l’absence de protection (Ac anti-HBs < 10 mUI/ml et absence de titre >100 mUI/ml dans les
antécédents) et si le patient source est porteur du VHB (Ag HBs+) ou de statut inconnu, le suivi
reposera sur la mesure de l’ALAT et surtout des marqueurs du VHB (Ac anti-HBc et anti-HBs, Ag
HBs) à 12 semaines [34]. En cas de vaccination effectuée après l’exposition, un contrôle des anti-HBs
sera effectué un mois après la fin du schéma vaccinal.

En ce qui concerne le VHC


Une sérologie VHC initiale est effectuée chez toutes les personnes exposées dans le cadre de la
politique de dépistage associé du VIH et du VHC. Un suivi spécifique (PCR VHC à S6, sérologie VHC
à S12) n’est proposé que chez les HSH ou lorsque le/la partenaire est virémique pour le VHC (ARN
VHC plasmatique détectable).

12
Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH
Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

Autres IST dans le contexte d’une exposition sexuelle


La réalisation d’une sérologie syphilis est justifiée à S0. Elle sera également réalisée à S6.
Au bilan initial et au cours du suivi (S6), une PCR gonocoque et Chlamydia (PCR duplex) sera
réalisée sur le premier jet d’urines et sur d’autres sites (anus, pharynx) chez les personnes les plus à
risque et chez lesquelles un traitement spécifique sera justifié, à savoir : femme < 25 ans, homme <
30 ans, ou HSH ou sujet symptomatique [35]. Les modalités de prélèvements consistent en une
recherche sur un à trois sites de prélèvements (urinaire, rectal et/ou pharyngé) selon la prise de
risques [36]. Le groupe recommande à ce titre le remboursement de la PCR gonocoque, non effectif
en juin 2017, ce qui peut être un frein à sa réalisation.

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Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH
Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

ACCIDENTS D’EXPOSITION AU SANG


Accidents exposant au sang chez les professionnels de
santé
La surveillance nationale Raisin/Geres1 des AES chez le personnel de santé des établissements de
santé a permis d’objectiver une diminution de l’incidence des AES de 8,7 / 100 lits d’hospitalisation en
2004 à 5,7 / 100 lits d’hospitalisation en 2014 (1087 hôpitaux participants représentant 71,4 % des lits
d’hospitalisation en France [37]). Les efforts de prévention doivent néanmoins se poursuivre, par
l’application des précautions «standard» qui auraient évité 30 % des accidents percutanés recensés
en 2014 (vs 43 % en 2010). Cette surveillance a été arrêtée au niveau national depuis le 1er janvier
2016, le comité Raisin du 2 juillet 2015 ne l’ayant pas retenue comme surveillance nationale
prioritaire.
Il existe une sous-déclaration des AES par les professionnels de santé, en particulier ceux exerçant
en ville. L’enquête CABIPIC, effectuée en 2010 auprès de 147 médecins libéraux (69 généralistes et
78 spécialistes) exerçant dans le nord de Paris, a montré que 33 % avaient déjà été victimes d’un
AES, et 8 % d’au moins un AES au cours de l’année écoulée [38]. Seuls 24 % des médecins victimes
d’un AES avaient déclaré un accident du travail. Par ailleurs, 86 % des médecins déclaraient être
immunisés contre l’hépatite B.
La surveillance nationale des contaminations professionnelles chez les personnels de santé,
coordonnée jusqu’en 2015 par l’InVS puis par le GERES, atteste d’un risque très faible de
transmission virale après AES [39]. Depuis 2005, aucune séroconversion professionnelle pour le VIH
n’a été rapportée chez un professionnel de santé, alors que 14 cas avaient été documentés depuis le
début de l’épidémie. Le nombre annuel de contaminations par le VHC est limité (entre 0 et 5 chaque
année, pour un total de 71 cas), les derniers cas rapportés remontant à 2012. Aucune contamination
par le VHB n’a été déclarée, en lien avec la vaccination obligatoire instaurée en 1991 pour les
soignants.

Recours AES dans les centres spécialisés et prescription


du TPE
L’enquête rétrospective du GERES auprès des 28 COREVIH français portant sur l’année 2012 [1] a
montré 44 % d’expositions professionnelles sur les 9120 AES rapportés. Un TPE avait été prescrit
pour 8 % des expositions professionnelles.
L’étude suivante du GERES (COREVIH d’Ile-de-France, année 2014) [2] a recensé 2 688
expositions à risque, dont 39 % professionnelles. Un TPE a été prescrit pour 9 % des expositions
professionnelles (86/998).
La prescription du TPE est donc beaucoup plus rare après exposition au sang (essentiellement
professionnelle), qu’après un risque sexuel.

Risque de transmission du VIH, du VHC et du VHB


Le risque de transmission du VIH lors d’une blessure par matériel souillé dans le cadre de soins a
été estimé à 0,32 % (0,18-0,45) en l’absence de traitement ARV chez la personne source, alors qu’il
est estimé à 1,8 % (0-7) pour le VHC et jusqu’à 30 % pour l’hépatite B [40]. Les facteurs qui
augmentent ce risque sont la profondeur de la blessure, le calibre de l’aiguille, la présence de sang
frais dans l’aiguille. À l’inverse, le port de gants et une charge virale indétectable chez le patient
source diminuent ou annulent le risque de transmission. Enfin, il faut garder à l’esprit que la
transmission du VIH d’un soignant au soigné est possible.

1
Réseau d’alerte, d’investigation et de surveillance des infections nosocomiales / Groupe d’étude sur le risque d’exposition des
soignants aux agents infectieux.

14
Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH
Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

Traitements post-exposition (TPE) au VIH


Évaluation de l’importance de l’exposition au VIH et indications du
TPE
Pour le personnel de santé, il convient de déterminer le niveau de risque en notant la profondeur de
la blessure et le type de matériel en cause. Le risque est important en cas d’accident avec une aiguille
de prélèvement veineux ou artériel contenant du sang. Le risque est intermédiaire s’il implique une
aiguille utilisée pour une injection sous-cutanée ou intramusculaire, ou une aiguille pleine (exemple:
aiguille à suture). Il est encore plus faible en cas de projection cutanéo-muqueuse. Le risque est
minimisé en cas de piqûre au travers de gants.
Tableau 4 : Indications de TPE après exposition au sang
(hors partage de matériel d’injection) ou liquide biologique

Statut VIH de la personne source

Positif
Risque et nature de l’exposition CV Inconnu
CV détectable
< 50 copies/ml

Important :
TPE TPE non TPE
– piqûre profonde, aiguille creuse et
recommandé recommandé* recommandé
intravasculaire (artérielle ou veineuse)

Intermédiaire :
– coupure avec bistouri
– piqûre avec aiguille IM ou SC TPE TPE non TPE
– piqûre avec aiguille pleine recommandé recommandé* non recommandé
– exposition cutanéomuqueuse avec
temps de contact > 15 mn

Faible :
– piqûres avec seringues abandonnées
TPE non recommandé
– crachats, morsures ou griffures,
autres cas

* Dans le cas d’une personne source connue comme infectée par le VIH, suivie et traitée, dont la charge virale plasmatique est
régulièrement indétectable, il est légitime de ne pas traiter. Il est recommandé de ne contrôler la charge virale du patient source
que si le dernier contrôle biologique notant une CV indétectable date de plus de six mois ou si existent des doutes sur la bonne
observance aux ARV du patient source. Dans ces situations un TPE peut être instauré en urgence mais il devra être interrompu
à 48-96 heures lorsque le référent reverra la personne exposée, si la charge virale de la personne source s’avère toujours
indétectable (contrôle fait juste après l’exposition).

Recherche du statut sérologique de la personne source


Il est essentiel d’essayer d’obtenir des informations concernant le statut sérologique VIH du sujet
source et, en cas d’infection VIH, le résultat de la dernière charge virale plasmatique VIH, de même
que la nature des traitements antirétroviraux antérieurs et en cours, ainsi que leur efficacité
virologique, de la même manière qu’après une exposition sexuelle.
Si le patient source est infecté par le VIH et présente, sous traitement antirétroviral, une charge
virale indétectable depuis plus de six mois, le risque de transmission par voie sanguine est considéré
comme nul. Une charge virale devrait être proposée en urgence chez le patient source s’il est
accessible et si l’on ne dispose pas de résultat récent (moins de six mois) ou s’il y a un doute sur
l’observance thérapeutique. L’initiation d’un TPE dans l’attente de disposer de cette information est
dès lors légitime.

Modalités de prescription du TPE et choix des médicaments


Ils se font selon les mêmes critères qu’après exposition sexuelle.

15
Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH
Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

Autres traitements post-exposition


Hépatite B
Dans le cadre d’un accident d’exposition professionnel, il n’y a le plus souvent aucune prophylaxie
nécessaire, quel que soit le statut du patient source, car la plupart des personnels de santé sont
vaccinés contre le VHB et sont répondeurs à la vaccination (Ac anti-HBs > 10 mUI/ml au moment de
l’AES ou > 100 mUI/ml au moins une fois dans les antécédents). Une sérovaccination complète doit
en revanche être proposée aux non-vaccinés, ou une injection d’immunoglobulines [27] aux
personnes non répondeuses à la vaccination, lorsque le patient source est porteur du VHB (Ag HBs+).
L’administration d’immunoglobulines, n’est cependant pas nécessaire si la personne source ne
présente pas de virémie VHB positive (ADN plasmatique indétectable) et que le ténofovir est prescrit
dans le cadre d’un TPE anti VIH.

Hépatite C
En cas d’exposition professionnelle possible au VHC (patient source infecté par le VHC et
virémique, ou patient source de sérologie inconnue), un traitement préventif anti-VHC n’est pas
recommandé en post-exposition, aucune étude n’ayant évalué son efficacité.

Suivi biologique après une exposition au sang


Celui-ci est le plus souvent réalisé par le service de médecine du travail lorsque l’établissement de
soins en dispose. Parallèlement au suivi sérologique, la personne concernée par l’AES doit déclarer
l’accident du travail (AT) à son employeur et adresser un certificat médical initial (comportant la
mention de l’effraction cutanée ou de la projection cutanéo-muqueuse susceptible d’entrainer une
contamination) à sa caisse primaire d’assurance-maladie (CPAM) ou à son unité de gestion des AT
dans la fonction publique.
Les professionnels non-salariés doivent, pour que le risque accident du travail soit couvert, souscrire
une « assurance volontaire : accident du travail et maladies professionnelles », auprès de leur CPAM2.
En cas d’AES, ils doivent envoyer une déclaration d’accident du travail (cerfa 14463*01),
accompagnée du certificat médical initial au service UGRP (unité de gestion des risques
professionnels) de la CPAM, et déclarer cet accident auprès de leur assurance.

Tableau 5 : suivi biologique en cas d’exposition au sang ou liquide biologique

- Sérologie VIH
- Sérologie VHC
- Anti-HBs (si vacciné et titre Ac inconnu)
J1-J7
ou Ag HBs, Anti-HBc et Anti-HBs (si non-vacciné)
- ALAT
- créatinine, test de grossesse (si indication de TPE)
S2 - ALAT, créatinine (si TPE et comorbidité ou crainte de iatrogénie)
- Sérologie VIH (si TPE ou en l’absence de TPE si sujet source de statut VIH inconnu ou
S6 VIH+ avec charge virale détectable)
- ALAT et ARN VHC (si ARN VHC+ chez sujet source)
- Sérologie VIH*
- Sérologie VHC
S12
- Ag HBs, Anti-HBc et Anti-HBs (si absence d’immunité de la personne exposée et sujet
source Ag HBs+ ou de statut inconnu)

* la sérologie VIH à S12 en l’absence de TPE n’est maintenue que du fait de son caractère règlementaire (arrêté du 1er aout
2007dont nous recommandons la modification)

2
https://www.urssaf.fr/portail/home/independant/mes-cotisations/quelles-cotisations/lassurance-volontaire--accident.html
16
Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH
Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

En ce qui concerne le VIH


Dans tous les cas, une sérologie VIH est réalisée dans les premiers jours chez la personne exposée
(réglementairement dans les sept jours suivant l’exposition).
Si la personne source est séronégative pour le VIH, il est inutile d’effectuer une surveillance
ultérieure, sauf s’il existe un risque de primo-infection en cours chez la personne source.
Si la personne source est infectée par le VIH et qu’elle présente une charge virale indétectable (<50
copies/ml), il est également inutile d’effectuer une surveillance ultérieure.
Si la personne source est infectée par le VIH et qu’elle a une charge virale détectable ou inconnue,
ou si son statut VIH est inconnu, le suivi comportera, qu’il y ait TPE ou non (Cf. tableau 1) une
sérologie VIH à six et douze semaines. Lorsque l’exposition survient chez un soignant, le contrôle
sérologique tardif reste indiqué du fait de la réglementation (arrêté du 1er août 2007) ; ce texte devrait
être revu afin de raccourcir ce délai de surveillance compte-tenu de la sensibilité des tests actuels.

En ce qui concerne le VHB


Il n’y a le plus souvent aucun suivi nécessaire après une exposition professionnelle au sang, quel
que soit le statut du patient source, car la plupart des personnels de santé sont vaccinés et
répondeurs à la vaccination. Lorsque le taux des Ac anti-HBs est inconnu au moment de l’AES chez
un soignant vacciné, il faut le rechercher à S0 (La HAS préconise également la recherche des Ac anti-
HBc et anti-HBs et des ALAT). En l’absence de protection (absence de vaccination ou Ac anti-HBs
< 10 mUI/ml et absence d’un taux >100 mUI/ml au moins une fois dans les antécédents), si le patient
source est porteur du VHB (Ag HBs+) ou de statut inconnu, le suivi reposera sur la mesure des
marqueurs du VHB (Ac anti-HBc et anti-HBs, Ag HBs) à 12 semaines [3-4]. En cas de vaccination
effectuée après l’exposition, un contrôle des Ac anti-HBs sera effectué un mois après la fin du schéma
vaccinal.

En ce qui concerne le VHC


En cas d’exposition au sang, un suivi sérologique sera effectué si le patient source est virémique
pour le VHC (ARN VHC plasmatique détectable) ou de statut sérologique inconnu, avec comme
objectif de dépister rapidement une hépatite aiguë, laquelle serait une indication à une prise en charge
spécifique :
– lorsque le patient source est de statut VHC inconnu, le suivi sera uniquement basé sur la sérologie
VHC à S12 ;
– lorsque le patient source est virémique pour le VHC, le suivi de la personne exposée comporte, en
plus de celui indiqué précédemment, la recherche d’ARN-VHC (couplée au dosage des ALAT)
réalisée à 6 semaines.

17
Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH
Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

ACCIDENTS D’EXPOSITION
CHEZ LES USAGERS DE DROGUE
En pratique, très peu d’usagers de drogue consultent après partage / échange de matériel. Nous ne
préciserons que quelques rares aspects spécifiques, le reste de la prise en charge étant similaire à
celle exprimée pour les accidents au sang dans le paragraphe précédent.

Risque de transmission du VIH, du VHC et du VHB


Le risque de transmission du VIH lié au partage de matériel d’injection chez les usagers de drogues
a été estimé à 0,63 % [6] en cas de partage de seringue et/ou d’aiguille. Le risque lié au partage du
petit matériel (coton, récipient, …) est plus faible et concerne essentiellement la transmission du VHC
et du VHB. Le risque est de plus fonction de l’importance de la réplication des différents virus chez le
ou les partenaire(s) de partage.

Traitements post-exposition (TPE)


Évaluation de l’importance de l’exposition au VIH
Il convient de préciser le type de matériel d’injection partagé.

Tableau 6 : Indications de TPE après partage de matériel d’injection


(usagers de drogues intraveineuses)

Statut VIH de la personne source

Positif
Inconnu
Risque et nature CV <50
CV détectable
de l’exposition copies/ml

Important :
TPE TPE non TPE
– partage de l’aiguille, de la
recommandé recommandé recommandé
seringue et/ou de la préparation

Faible :
TPE non
– partage du récipient, de la cuillère, TPE non recommandé
recommandé
du filtre ou de l’eau de rinçage

Modalités de prescription, choix des médicaments et suivi


Ils se font selon les mêmes critères que les expositions au sang décrites précédemment.

18
Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH
Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

AES LORS D’UN SÉJOUR


EN PAYS DE FORTE ENDÉMIE
Des professionnels de santé peuvent être exposés à différents risques sanitaires, dont l’exposition à
du sang ou des liquides biologiques en cas d’activités professionnelles, dans un pays où la
prévalence du VIH est élevée (pays d’Afrique subsaharienne principalement). Le risque de
contamination concerne essentiellement le VIH et le VHC, puisque les professionnels de santé sont
en règle générale vaccinés contre le VHB.
Plusieurs études [41-43] ont montré une sous-déclaration des AES dans ces circonstances et un
manque de préparation avant ces séjours. Dans ce contexte, sont recommandées une information
avant le départ, la vérification de l’immunité anti-VHB, voire la mise à disposition de kits d’ARV, avec
un suivi au retour. Médecins Sans Frontières a ainsi élaboré un guide de procédures à suivre en cas
d’AES, et met à disposition de ses collaborateurs de terrain à risque d’exposition des kits de TPE. Par
extension, tous les soignants amenés à faire ce type de séjour dans le cadre de leur activité
professionnelle, devraient pouvoir bénéficier de ces prestations, prises en charge par leur employeur.

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Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH
Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

SPÉCIFICITÉS PÉDIATRIQUES DES AES


Exposition par blessure
La blessure d’un enfant avec une aiguille ou un autre matériel blessant trouvé sur un lieu public ou
au domicile d’une personne infectée est un motif fréquent de consultation aux urgences. Le risque
d’infection est très faible puisqu’aucun cas d’enfant infecté par cette voie n’a été rapporté; cependant,
on ne peut affirmer qu’il soit nul. Ce risque a été estimé dans une étude anglaise [44] de 1/7000 à
Londres à 1/30000 dans le reste de l’Angleterre. Ce risque est probablement surestimé car les piqures
accidentelles par aiguilles abandonnées ne s’effectuent pas avec du sang frais dans la très grande
majorité des cas. La gravité de la blessure et l’efficacité de la prophylaxie – attestée dans d’autres
situations d’exposition à ce virus – justifient qu’un traitement préventif soit envisagé au cas par cas
(Cf. tableau 7).
Le risque d’infection dépend du type d’exposition. Par analogie avec les études de transmissions
accidentelles au personnel soignant, une échelle de risques peut être établie basée sur une triple
évaluation du type de blessure, du type d’objet manipulé et de l’éventuelle connaissance du statut
virologique du sujet source. Une grande diversité de situations est observée, depuis l’érosion très
superficielle à partir d’une aiguille pour diabétique manifestement abandonnée de longue date (risque
nul : pas de prophylaxie) jusqu’à la blessure profonde à partir d’une aiguille récemment abandonnée
avec du sang frais visible, dans un quartier fréquenté par des usagers de drogues (risque significatif :
prophylaxie recommandée).
Le risque de transmission par morsure est considéré comme nul et ne justifie pas de mesures de
prophylaxie.

Tableau 7 : Conduite à tenir en urgence en cas d’exposition accidentelle d’un enfant


par blessure avec du matériel abandonné susceptible d’être infecté par le VIH

– Apaisement du stress familial, lequel est souvent important : en expliquant que le risque d’infection
est quasi nul et, qu’à ce jour, aucune infection d’enfant par ce type d’exposition n’a été documentée
dans les pays du Nord.
– Évaluation du risque d’exposition au VIH selon les circonstances de l’accident.
– Désinfection standard de la plaie, ne pas faire saigner.
– Prophylaxie anti-hépatite B (vaccination + Immunoglobulines anti-VHB) et vaccination anti-tétanique
si nécessaire.
– Prescription des antirétroviraux en cas de circonstances à haut risque (telle aiguille récemment
abandonnée avec du sang frais visible, dans un quartier fréquenté par des usagers de drogues) et
première administration aux urgences, si possible dans les 4 heures (traitement disponible sur place).
Délivrance du traitement pour les premiers jours par un kit.
– Organisation d’une consultation dans les 24-48 h, en dehors de l’urgence pour :
- réévaluer le risque et le type de prophylaxie nécessaire ;
- débuter la procédure diagnostique VIH, VHB, VHC ;
- organiser le suivi.
Le bilan initial peut être réalisé lors de cette consultation spécialisée ou aux urgences

Exposition sexuelle
Contrairement à la rareté des cas d’infection par blessure, l’exposition sexuelle est à l’origine de cas
rapportés de contamination d’enfants et représente un risque réel pour lequel une prophylaxie
maximale s’impose. Les indications de TPE dans le cas d’une exposition sexuelle sont identiques aux
recommandations adultes (Cf. tableau 1) et les modalités thérapeutiques sont identiques à celles d’un
enfant exposé au VIH lors d’une blessure.

Agression sexuelle
S’il y a eu pénétration – même sans éjaculation – le risque doit être considéré comme important et
justifie une prophylaxie par trithérapie, sauf si la personne source n’est pas infectée par le VIH. Le
traitement se discute en cas de fellation avec éjaculation (par analogie aux situations rencontrées
chez l’adulte). Les autres cas relèvent d’une discussion au mieux avec un médecin référent du VIH
pédiatre ou adulte. En cas de doute, il faut prendre en considération le risque maximum dans un
20
Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH
Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

premier temps, quitte à stopper le traitement dans un deuxième temps. La prise en charge doit
associer aussi un dépistage des autres maladies sexuellement transmissibles (syphilis, chlamydia,
gonocoque) ainsi qu’une contraception le cas échéant.

Exposition sexuelle hors agression


Dans un contexte différent, une prophylaxie post-exposition peut être proposée à l’adolescent après
un rapport sexuel non protégé avec un partenaire connu infecté par le VIH et avec une charge virale
détectable ou présentant des facteurs de risque significatifs (usage de drogues, origine d’un pays de
forte endémie, relation sexuelle avec une tierce personne elle-même infectée). Cette situation doit être
prise en charge de la même façon que chez l’adulte (se reporter ci-dessus). Une spécificité concerne
la situation des adolescents mineurs ne souhaitant pas informer leurs parents: s’il est possible de
prescrire un traitement à un mineur sans autorisation parentale sur présentation d’une carte d’assuré
social, le remboursement de la prise en charge et en particulier des ARV figurera sur le relevé du ou
des parents dont il est ayant droit. Seuls des « agréments » hospitaliers locaux permettent de
contourner cette difficulté. Le suivi biologique peut se faire dans les CEGIDD.

Modalités du TPE et choix des molécules


Un risque nul ou non significatif permet l’abstention thérapeutique. Un risque significatif est très
rarement observé (excepté dans le cadre des agressions sexuelles) ; il impose une prophylaxie par
trithérapie comportant deux INTI et un troisième agent (Cf. figure 1). La réévaluation 24 à 48 h plus
tard peut permettre l’interruption d’un traitement.
Les molécules antirétrovirales pouvant avoir une toxicité immédiate (même rare) sont à éviter dans
ce contexte : névirapine (hépatotoxicité, rash), efavirenz (syndrome neurosensoriel), abacavir (rash).

Figure 1 : schéma récapitulatif de la conduite à tenir en cas d’AES chez l’enfant

Indication d’une prophylaxie par antirétroviraux chez l’enfant à la suite d’un


accident d’exposition

Risque nul ou non significatif Risque significatif


-Pas d’effraction cutanée visible -Agression sexuelle avec pénétration
-Erosion épidermique (pas de saignement) -Piqûre profonde (saignement) aiguille IV
-Effraction sous cutanée (saignement possible) avec aiguille pleine ou calibre inconnu
ou SC (type seringue à insuline) -Effraction cutanée et
-morsure sang frais visible dans seringue
-Exposition muqueuse sans effraction -Exposition muqueuse avec effraction
(ex. aiguille ou préservatif abandonné sucé)
-Attouchement sexuel sans pénétration Délai d’exposition

 48 h >48 h

Trithérapie pendant 4 semaines


Pas de
< 12 ans* : AZT +3TC + raltegravir traitement
Pas de traitement
Vérification statut hépatite B ≥ 12 ans et 35 kg ** : TDF+FTC+rilpivirine
si effraction cutanée

Pas de suivi Suivi clinique et biologique spécifique


Spécifique Cf Tableau 9
Sauf si risque hépatite B
et non vacciné lors de l’AES * Alternative au raltégravir :
darunavir + ritonavir (à partir de 3 ans)
** Alternative à la rilpivirine :
raltégravir , darunavir + ritonavir

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Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

Choix du traitement avant 12 ans


Pour les INTI l’association zidovudine + lamivudine sera privilégiée. Concernant le 3ème agent, le
raltegravir sera choisi préférentiellement avant 12 ans, compte tenu de l’existence de formes
galéniques pédiatriques adaptées, de données pharmacocinétiques disponibles chez l’enfant d’âge ≥
4 semaines et de sa tolérance clinique (à la différence des alternatives disponibles chez le jeune
enfant dont l’acceptabilité des formes galéniques et/ou la tolérance clinique est souvent médiocre).
Les IP/r pourront être discutés en alternative, en privilégiant l’association darunavir/r compte tenu de
sa meilleure tolérance clinique par rapport au lopinavir/r et à l’atazanavir/r. Chez le jeune enfant, le
darunavir est disponible à partir de l’âge de 3 ans en solution buvable, mais nécessite la co-
administration de sachets de ritonavir pour lesquels le recul en termes d’acceptabilité et de facilité
d’utilisation est limité.

Choix du traitement à partir de l’âge de 12 ans


Concernant les INTI, l’association ténofovir DF+ emtricitabine, disponible en une prise quotidienne,
sera privilégiée chez les adolescents d’âge ≥12 ans et de poids ≥ 35kg. Concernant le 3ème agent, à
partir de l’âge de 12 ans et d’un poids ≥ 35 kg, le choix préférentiel sera la rilpivirine pour les mêmes
raisons que celles détaillées pour les patients adultes. Elle sera proposée en association avec la
combinaison ténofovirDF/emtricitabine, sous forme d’un comprimé unique chez les adolescents
capables de l’ingérer ou, si ce n’est pas le cas, de 2 comprimés séparés (1 comprimé de ténofovir
DF/emtricitabine + 1 comprimé de rilpivirine) en une prise quotidienne. Les alternatives à la rilpivirine
seront le raltegravir (en 2 prises quotidiennes), ou l’association darunavir/r. L’interaction potentielle du
darunavir/r avec un contraceptif doit alors être prise en compte.
Il est à noter que l’AMM en France pour la combinaison de ténofovirDF/ emtricitabine/ rilpivirine se
situe à 18 ans mais qu’elle a été approuvée par la FDA à partir de 12 ans et 35 kg et que la rilpivirine
a une AMM à partir de 12 ans.
Comme chez l’adulte, les données sont à ce jour insuffisantes pour préconiser le ténofovir
alafénamide (TAF) dans l’indication du traitement post-exposition bien que l’association en un
comprimé comportant cette molécule ait l’AMM à partir de 12 ans et 35 kg. Un essai prospectif
national est en cours à ce titre.
Si le sujet source est une personne vivant avec le VIH susceptible de transmettre un virus résistant,
un choix différent est nécessaire. Un avis spécialisé auprès du médecin référent de la personne traitée
est alors recommandé. Si l’option du traitement est retenue, le délai entre l’exposition potentielle et le
début du traitement doit être le plus bref possible. Le délai au-delà duquel un traitement serait inutile
n’est pas connu, mais estimé à 48 heures. La durée du traitement est fixée à 4 semaines. Le
traitement doit être débuté aux urgences à partir d’un stock de médicaments disponible à cet effet. Le
suivi clinique et biologique est résumé dans la figure 1. La prévention de l’hépatite B et du tétanos par
la vaccination doit être effectuée si l’enfant n’est pas déjà vacciné.

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Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

Tableau 8 : Posologie des antirétroviraux utilisés dans les AES chez l’enfant

Âge
Posologie*
Formulations minimal
Molécules Adaptée selon l’âge, le poids ou la Remarques**
disponibles dans
surface corporelle de l’enfant
l’AMM
Zidovudine Sirop 10 mg/ml 3 mois En sirop : Prise pendant le
(AZT) 4-8 kg : 12 mg/kg x 2/j repas
Rétrovir® Gélule à 100 mg 9-29 kg : 9 mg/kg x 2/j (maxi 300 mg x2/j) Troubles digestifs,
ou 250 mg céphalées, hémato-
Comprimé à En gélules/comprimés : toxicité
300 mg 8-13 kg : 1 gél. 100 mg x 2/j
14-21 kg : 1 gél. 100 mg matin + 2 gél.
100 mg soir
22-29 kg : 2 gél. 100 mg x 2/j
>30 kg : 1 gél. 250 ou 1 cp 300 mg x 2/j
Lamivudine Sirop 10 mg/ml 3 mois En sirop : Prise pendant le
(3TC) Comprimé à 150 3 mois - 12 ans : 4 mg/kg x 2/j (maxi repas
Epivir® ou ou 300 mg 150 mg x 2/j) Effets secondaires
Générique limités
En comprimés :
14-21 kg : ½ cp à 150 mg x 2/j
21-30 kg : ½ cp à 150 mg matin + 1 cp à
150 mg soir
>30 kg : 1 cp à 150 mg x 2/j
Zidovudine + Comprimé à 12 ans 14-21 kg : ½ cp x 2/j Prise pendant le
lamivudine 300/150 mg 21-30 kg : ½ cp matin + 1 cp soir repas
Combivir® ou >30 kg : 1 cp x 2/j ½ cp possible dès 20
Générique kg
Ténofovir Comprimé à 18 ans > 15 ans – Idem adulte Prise pendant le
disoproxil 200/245 mg FDA : à 1 cp/j repas
(TDF)+ partir de Éliminer insuffisance
emtricitabine 35 kg rénale+++
(FTC) Possibilité :
Truvada® ou d’asthénie,
Générique céphalées, nausées,
diarrhée
Raltégravir Granulés pour 4 Granulés pour suspension buvable Effets secondaires
(RAL) suspension semaines (enfant <12 ans) : à surveiller :
Isentress® buvable 3-4 kg : 1ml x2/j Eruption cutanée
20mg/ml 4-6kg : 1.5ml x2/j évolution possible
Comprimé à 6-8kg : 2ml x2/j vers un syndrome
croquer 8-11kg :3ml x2/j de Stevens-
(sécables) 25, 11-14kg : 4ml x2/j Johnson ou autre
100mg 14-20kg : 5ml x2/j éruption sévère
Comprimé Possibilité de
pelliculé 400mg En comprimés à croquer (enfant < 12 nausées, diarrhées,
ans): céphalées, troubles
11-14kg : 75mg x2/j du sommeil, fièvre,
14-20kg : 100mg x2/j atteinte musculaire
20-28kg : 150mg x2/j
28-40kg : 200mg x2/j
≥ 40kg : 300mg x2/j

En comprimés pelliculés (enfant de


poids ≥ 25kg) : 1 cp de 400mg x2/j

Attention ! Il n’existe pas de


bioéquivalence de dose entre les
granulés pour suspension buvable, les
comprimés à croquer et les comprimés
pelliculés.

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Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

Âge
Posologie*
Formulations minimal
Molécules Adaptée selon l’âge, le poids ou la Remarques**
disponibles dans
surface corporelle de l’enfant
l’AMM
Darunavir Suspension 3 ans En suspension buvable : Prise pendant le
DRV buvable ( 15 kgs) 15- < 30 kg : repas
Prezista® 100mg/ml 600mg (6ml) x 1/j + 100mg x 1 de Effets secondaires à
Comprimés 75, ritonavir surveiller :
150, 400, 600, 30- <40 kg : Eruption cutanée
800mg 675mg (6,8ml) x 1/j + 100 mg x 1 de Possibilité de
ritonavir nausées, diarrhée,
>40 kg : céphalées, cytolyse
800mg (8 ml) x 1/j + 100mg x 1 de hépatique
ritonavir
ou comprimés
15- < 30 kg :
600mg x 1/j + 100mg x 1 de ritonavir
30- <40 kg :
675mg x 1/j + 100mg x 1 de ritonavir
>40 kg :
800mg x 1/j + 100mg x 1 de ritonavir
Ritonavir (rtv) Poudre pour 2 ans Utilisation comme « boost » à 100 mg/j Nombreuses
Norvir® suspension avec le darunavir (Cf. darunavir) interactions
buvable médicamenteuses
100 mg/sachet
Comprimé
100 mg
Rilpivirine Comprimé 12 ans 1 cp/j Prise avec de la
(RLP) 25 mg nourriture
Edurant® Effets secondaires à
surveiller : éruption
cutanée
Possibilité de
dépression,
céphalées, troubles
du sommeil, cytolyse
hépatique
Rilpivirine + Comprimé 18 ans 1 cp/j Prise avec de la
emtricitabine 25/200/245mg FDA : 12 nourriture
+ ténofovir ans et 35
Eviplera® kg

*Ne jamais dépasser la dose adulte.

**En cas de mauvaise tolérance du traitement : un avis spécialisé est nécessaire.

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Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

Suivi biologique d’un AES pédiatrique


Il est très proche de celui de l’adulte et résumé tableau 9.

Tableau 9 : Suivi biologique en cas d’exposition au sang en pédiatrie

- Sérologie VIH
- Sérologie VHC
- Anti-HBs si vacciné et titre Ac inconnu
ou Ag HBs, Anti-HBc et Anti-HBs si non-vacciné
J1-J7 - ALAT
Si TPE instauré :
- NFS (si TPE incluant de la zidovudine)
- créatinine
- test de grossesse le cas échéant
- NFS (si TPE incluant de la zidovudine)
S2
- créatinine (si TPE incluant du ténofovir)
- Sérologie VIH
- ALAT et ARN VHC (si ARN VHC+ chez sujet source)
S6
- Sérologie syphilis, PCR chlamydia et gonocoque si exposition sexuelle)
- NFS (si TPE incluant de la zidovudine)
- Sérologie VIH (si TPE)
S 12 - Sérologie VHC
- Ag HBs, Anti-HBc et Anti-HBs si absence d’immunité de la personne exposée et sujet
source Ag HBs+ ou de statut inconnu

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Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

Points forts
• En cas d’accident d’exposition sexuelle, le risque de contamination par le VIH
est d’autant plus élevé que la personne exposée est en situation réceptive et que
la charge virale du patient source est élevée.
• À l’inverse, le risque de contamination par un patient traité et ayant une charge
virale indétectable contrôlée à plusieurs reprises, est quasi nul.
• L’évaluation du risque semble difficile pour certains professionnels, notamment
des SAU. Des situations de jugements sur l’orientation sexuelle et/ou les
pratiques sexuelles sont rapportées lors du recours au TPE, constituant autant de
freins dans le recours à ce dispositif.
• Une consultation pour TPE est une occasion d’orienter, si nécessaire, vers une
consultation PrEP.
• Les choix préférentiels de TPE prennent en compte les dernières générations
d’ARV, bien tolérés et d’administration simple.

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Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

Le groupe d’experts recommande :


– de poursuivre les efforts de prévention des accidents exposant au sang en
milieu de soins par l’application des précautions standard et la mise à disposition
de matériel sécurisé (AII) ;
– de mettre en place des formations en lien avec les COREVIH, auprès des SAU et
des CEGIDD, pour mettre à jour les connaissances sur la prise en charge des AES
et des publics les plus exposés ;
– de cibler les prescriptions de TPE tant chez l’adulte que chez l’enfant pour les
expositions à risque élevé de transmission (BII) ;
– d’instaurer le TPE le plus rapidement possible. Il est inutile de prescrire un TPE
au-delà de 48 h après l’AES (BIII)
– de mettre à disposition dans les services spécialisés et les SAU adultes et
enfants des kits de trois à quatre jours d’ARV, afin de pouvoir débuter un TPE sans
délai ;
– que les personnels des CEGIDD extra-hospitaliers soient autorisés à prescrire le
TPE.
– de diversifier les points d’accès au TPE en autorisant la délivrance des kits
thérapeutiques d’urgence par des acteurs impliqués dans les actions de proximité
(paramédicaux, acteurs du dépistage communautaire) afin de rapprocher le
dispositif des prises de risque ;
– d’inscrire à la nomenclature des actes remboursés par l’assurance maladie la
PCR gonocoque, non effectif en juin 2017, ce qui peut être un frein à sa réalisation
dans ses indications ciblées ;
– de prescrire préférentiellement une association d’ARV comportant ténofovir DF
et emtricitabine associés à la rilpivirine ;
– une durée de TPE de 4 semaines ;
– chez l’enfant, de prescrire préférentiellement une association d’ARV incluant 2
INTI (ZDV+3TC si âge < 12 ans, TDF/FTC si âge ≥ 12 ans) et un 3ème agent (RAL si
âge < 12 ans, RPV si âge ≥ 12 ans) ;
– d’informer les femmes sous TPE de la moindre efficacité des contraceptifs oraux
en cas de TPE comportant du ritonavir ou du cobicistat (BIII), et de préconiser
l’utilisation systématique du préservatif pour les femmes et les hommes jusqu’aux
résultats sérologiques ;
– de vacciner contre le VHB les personnes exposées et non immunisées (BII) ;
lorsque le TPE comporte du ténofovir DF (actif sur le VHB), il permet de s’abstenir
de l’administration d’Ig spécifiques, sauf lorsque la personne source est connue
comme infectée par le VHB avec virémie positive ;
– de modifier l’arrêté réglementant le suivi des AES professionnels afin de
diminuer la longueur du suivi chez les personnes ne recevant pas de traitement
ARV ;
– d’assurer de façon raccourci (12 semaines), simplifié et harmonisé, les suivis
biologiques des sujets exposés vis-à-vis des trois virus potentiellement concernés,
qu’il y ait ou non TPE ;
– d’informer les soignants qui vont effectuer un séjour professionnel en pays de
forte endémie VIH sur la prévention et la gestion d’un AES. L’immunité anti-VHB
doit être vérifiée avant le départ, un dépistage du VIH et du VHC peut être proposé.
En cas d’exposition, l’employeur de la personne exposée, ou l’organisme auquel
cette personne est rattachée, doit fournir le TPE (BIII).

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Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH
Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

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Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH
Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

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Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH
Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

Annexe - Méthodologie d’élaboration des


recommandations
Le groupe ayant rédigé les présentes recommandations est composé de 23 personnalités qualifiées
couvrant les différents champs d’expertise identifiés comme nécessaires à l’élaboration des
recommandations de prévention et prise en charge de l’infection par le VIH en France. Il s’agit de
cliniciens (dont un médecin généraliste), virologues, pharmacologue, épidémiologistes et médecins de
santé publique auxquels sont adjoints deux membres du milieu associatif désignés par le TRT-5. La
constitution du groupe n’a connu que deux modifications depuis sa constitution en 2013, à savoir le
remplacement d’un membre associatif en 2014 et la désignation en 2016 d’une spécialiste d’économie
de la santé en remplacement d’un membre appelé à des fonctions incompatibles avec sa participation
aux travaux du groupe (Pr François Bourdillon désormais directeur de l’agence Santé Publique
France). La composition du groupe initial avait fait suite à la lettre de mission adressée le 19
novembre 2012 par Mme Marisol Touraine, ministre des Affaires sociales et de la Santé, au Pr Jean-
François Delfraissy, directeur de l’ANRS (France REcherche Nord & sud Sida-hiv Hépatites), et au Pr
Patrick Yeni, Président du Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS).
Le choix des experts a été arrêté en novembre et décembre 2012 par les professeurs Jean-François
Delfraissy, Patrick Yeni, et Philippe Morlat (désigné comme Président du groupe par les deux
premiers) sur des critères de compétence et expertise professionnelle auxquels a été d’emblée
associée la notion d’indépendance vis-à-vis du commanditaire de l’expertise (ministère de la santé),
des organismes désignés pour la tutelle du groupe (ANRS, CNS), d’autres structures liées au
commanditaire [Direction générale de la santé (DGS), Agence nationale de sécurité du médicament
(ANSM), Agences régionales de santé (ARS)] et de l’industrie pharmaceutique. C’est principalement
par l’analyse des déclarations publiques d’intérêts (DPI) [conformes à l’arrêté du 5 juillet 2012 et
l’instruction du 2 août 2012] que celle-ci a été jugée initialement puis au fur et à mesure des travaux.
Les DPI actualisées ont été adressées annuellement au CNS à visée d’archivage et de mise en ligne
de la partie susceptible d’être rendue publique.
Dans le cadre du groupe d’experts pluridisciplinaire, l’élaboration des recommandations est réalisée
de façon collégiale à partir de l’analyse critique des meilleures connaissances disponibles et de
l’expérience des membres. L’expression de la pluralité des opinions est totalement respectée au cours
des différents échanges.
Dans la mesure du possible, les recommandations émises sont assorties d’une gradation associant
degré de force et niveau de preuve, et reposant sur les définitions suivantes :
• Degré de force des recommandations
A = Données disponibles justifiant une recommandation de niveau élevé.
B = Données disponibles justifiant une recommandation de niveau intermédiaire.
C = Données disponibles insuffisantes pour justifier une recommandation.

• Niveau de preuve : type de données utilisées dans les recommandations


I = Au moins 1 essai clinique randomisé ; méta-analyses d’essais randomisés.
II = Essais cliniques non randomisés ; cohortes ou études cas-contrôle ; méta-analyses de cohortes
ou d’études cas-contrôle.
III = Analyses d’experts sur la base d’autres données disponibles.

Il existe une gestion des liens d’intérêt au sein du groupe comprenant principalement le respect de
l’absence de participation à des manifestations promotionnelles de médicaments et au plafonnement
des rémunérations personnelles possiblement attribuées par des firmes pharmaceutiques. Au fil des
travaux du groupe d’experts, le président a été conduit à demander à deux membres du groupe (une
fois) et à un troisième membre (deux fois) à ne pas participer à certaines discussions, après avoir
identifié un possible conflit d’intérêts au regard de la thématique à traiter. Depuis 2016, le président du
groupe s’est assujetti à ne recevoir aucune rémunération personnelle émanant de l’industrie et à
n’être invité à aucun congrès par une firme pharmaceutique.
Un travail préparatoire aux réunions du groupe plénier est entrepris au sein de commissions
thématiques intégrant des experts additionnels au groupe d’experts mais ne participant pas à la
rédaction finale des recommandations. Toutefois, la commission « Traitement antirétroviral de

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Prise en charge médicale des personnes vivant avec le VIH
Prise en charge des accidents d’exposition sexuelle et au sang (AES) chez l’adulte et l’enfant (septembre 2017)

l’adulte » (en charge du thème où la problématique des liens d’intérêt avec l’industrie du médicament
est la plus sensible) n’est depuis 2016 composée que de membres du groupe d’experts plénier. Les
DPI des participants aux commissions qui ne sont pas membres du groupe d’experts sont sollicitées à
visée de transparence et accessibles sur le site du CNS.
Des personnalités qualifiées peuvent être ponctuellement auditionnées par les commissions ou le
groupe d’experts. Leurs DPI ne sont pas recueillies.

Mise à jour : septembre 2017 - Responsable éditorial : Philippe Morlat pour le groupe d’experts

Mise en page : Conseil national du sida et des hépatites virales - http://cns.sante.fr

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