Invisible Version Non Complète ??
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Chapitre 1 ”
9 h 36
9h48pm
1
- à quoi bon avoir le bac si c'est pour ne rien faire avec ? Ce n'est qu'un bout de papier
auquel même ma santé mentale n'en vaut la comparaison, si ma vie avait un sens celle-ci
ne serait quand même pas dépendant d'un bout de papier ?
- ce bout de papier comme tu dis est la seule solution pour un avenir garanti.
- tu peux garder ton avenir garanti, lui lançais-je aux nez avant de m'enfuir dans ma
chambre pour fuir ses reproches, fuir cette réalité et aussi fuir par la même occasion fuir son
regard, un regard pouvant même blessé la notion de blessure lui-même.
10 h 10
Mon alarme pour ma séance a sonné, cette alarme je l'avais mis pour m'entraîner,
m'entraîner à l'apprentissage du français et de la poésie, depuis qu'on est venu en France,
c'était l'une des seules choses qui me permettait de me faire oublier que j'étais un étranger,
on ne nous aime pas trop par ici et quoi de mieux pour s'intégrer que d'apprendre la langue
d'ici, on n'irait pas bien loin avec l'arabe comme seule langue.
Si on m'avait un jour demandé pourquoi j'ai arrêté l'apprentissage du français et de
m'entraîner à la poésie je répondrai sûrement trois choses : la première que je connais déjà
assez bien le français pour jongler avec, la deuxième c'est que plus le temps passe plus j'ai
l'impression que la poésie ça ne sert qu'aux riches, que c'est une perte de temps et
d'énergie, que plus le temps passe plus j'ai le léger pressentiment qu'on se trompait sur ce
que je faisais, je ne faisais pas de la "poésie" mais de la philosophie, mais bon, tout le
monde s'en fout et moi aussi quelque peu, et enfin la dernière raison est que ... zzzz…
zzzz... la vibration de mon téléphone retentit
- allô ?
- oui bonsoir je suis bien chez les ***** ?
- oui, c'est pour quoi ?
- c'est le commissariat de **** à l'appareil, l'adolescent du nom de ***** défini ce numéro en
tant que numéro de son tuteur, je vous prie de venir le récupérer au poste de commissariat.
- je passe dans quelques minutes merci, je raccroche sans même demander la raison de sa
garde à vue, je le savais déjà, question d'habitude, une habitude qui n'en était pas vraiment
une, qui ne devait pas en être une. J'enfile ma veste et me prépare à ressortir encore une
fois, tout en faisant bien attention à bien cacher la " marchandises".
Au fils des années, je me suis rendue compte que notre "famille" ou en tout cas ce qu'il
restait de celle-ci depuis la mort de maman n'était point ce que l'on appelait une famille
soudée, tous s'en foutait l'un de l'autre, mes deux frères à part enchaîné les gardes à vue ne
foutais rien en cours ma sœur, elle traînait avec d'autres meufs pas nettes et mon père on
dirait que je suis le seul sur qui il compte, malheureusement papa ne sait pas que son seul
espoir n'a plus d'espoir, papa ne sait pas que son seul espoir a voulu mettre fin à ses jours,
papa ne sait pas que sa lueur a un jour souhaitez voir les ténèbres...
10 h 32
J'arrive au poste les yeux vides, j'y entre comme on entre dans une garderie pour récupérer
ses gosses et me présente en tant que représentant légal des deux moucherons.
- présentez- moi votre nom, prénom, date de naissance et nationalité, je vous prie, me dit
l'officier à l'accueil sans même daigner me regarder, fixé à son écran.
- Nassim ****, 18 ans.
2
- et votre nationalité ?
- terrien.
- il leva les yeux, perplexe, vous dites ?
- je suis bien un terrien n'est-ce pas ?
- oui mais ...
- vous savez il y a bien des avantages à être un terrien, vous êtes à la fois comme tout le
monde et comme personne.
- développer, dit l'officier qui sûrement à cause d'une journée de travail trop monotone profita
enfin d'un événement certes sans grande valeur, mais imprévisible.
- bah, c'est tout simple vous êtes comme tout le monde, car tout le monde sont des terriens,
mais vous n'êtes comme personne, car personne n'admet l'être et cherche toujours à être
unique.
- c'est vrai que vue sous cet angle cela semble vrai et intéressant, mais bref veuillez
maintenant préciser votre nationalité pour pouvoir finir mon dossier.
- algérien.
Cinq minutes plus tard un autre officier m'amena mes deux frères, ceux-là ont apparemment
joué les guetteurs et se sont fait appréhender, heureusement ou malheureusement selon
d'autres point de vue, ils sont mineurs et ne risquent pratiquement rien.
- faut vraiment que vous arrêtiez de jouer aux durs les gars.
-t'occupe pas.
- non mais je vous le dis sérieusement ok si vous voulez être dans la merde faite comme
bon vous semble, mais évité de déranger les autres quand vous vous faites attraper.
- en fait, ce n'est pas le fait qu'on s'est fait attraper qui te dérange, mais que l'on t'a fait
déplacer le problème.
- c'est que tu es un p'tit génie toi enfaite.
- et tu te dis un bon grand frère toi, grand frère mon œil oui...
- tu peux toujours appeler papa si tu veux quand tu es en garde à vue.
- Non, c'est bon, merci.
- ouais, c'est ça oui si tu étais vraiment reconnaissant tu arrêterais de traîner avec ces
mauvaises fréquentations.
- c'est toi qui parles de mauvaise fréquentation ? Tu sais on est au courant que tu traînes
avec les gars de Mohammed...
- .....
- t'inquiètes on va rien dire a papa vu que tu es son p'tit protégé.
J'avais compris que dans cette phrase il y avait beaucoup de jugement et de mépris qui en
sortait, mais je ne dis rien et garda le silence toute la route choses que mes frères ont
compris enfin choses que mon frère à compris vu que l'autre là ne dis rien depuis le poste
jusqu'à la maison.
11 h 40
Je n'arrivais point à trouver le sommeil, partager entre nostalgie et tristesse, entre regret et
tourments mon passé revient me hanter encore et encore telle une blessure non guérie dont
la douleur est encore chaude.
Je cherchai donc sous mon lit, prend une boîte et y retire ce qu'on appelle " la feuille du
paradis " ça se rapproche plus d'un enfer déguisé qu'à un paradis, mais l'important c'est que
celles-ci m'éloignent loin de tout ça, de cette souffrance, de ces douleurs, de ces regrets, du
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moment que celles-ci m'amènent loin que ce soit le paradis ou l'enfer peu importe, telle
Baudelaire pour le paradis et Charles Rimbaud pour l'enfer, et si ma mère me voyait elle
serait sûrement dégouté et non elle ne le serait pas et c'est aussi ce qui me fait le plus mal,
ne pas pouvoir la dégoûter de moi ni elle ni mon père.
8 h 30
Mon alarme me sorti d'un très beau rêve ce matin, j'ai rêvé d'elle, de la seule belle chose de
ma vie, de cette être de lumière que j'adorais sans cesse, ma seule consolation, j'ai rêvé de
Jennie, je l'ai rencontré grâce à un bon pote à moi Mathis et aujourd'hui ça va faire neuf
mois qu'on est ensemble, j'étais assez excité de lui offrir mon cadeau, un beau bouquet de
fleurs de lys accompagné d'une lettre des plus romantique, Jennie est sûrement la seule
personne qui me retient dans ce monde, je me serais sûrement coupé les veines un nombre
incalculable de fois si elle n'était pas là.
Je m'apprêtais à sortir pour pouvoir aller à son appart, bien sûr sans lui avertir, je voulais lui
faire la surprise, j'étais sortie de mon lit et m'étais aperçu du briquet et des cendres d'hier
soir, faut dire qu'il ne restait que des cendres de mon paradis éphémère, je me levais et
m'approchai du balcon, le spectacle était assez envoûtant, un soleil de printemps entouré de
lueur pouvant être confondu avec des astres de lumière, des nuages jaunes avec un
soupçon de rouge qui se confondait avec des flammes infernales qui se sont perdus et se
sont retrouvés au ciel, un spectacle vraiment incroyable, mais je n'avais pas le temps de m'y
accroché, il fallait me préparer.
Je sortais de ma chambre et me retrouva nez à nez avec mon père ;
- tu vas où comme ça ?
- faut que j'aille chez Jennie, aujourd'hui on a neuf mois et donc je dois aller lui donner mon
cadeau.
- tu vas peut-être pas apprécié, mais méfie-toi de cette fille, tu sais il y a beaucoup d'eau pas
claire dans c'monde.
- si tu le dis, lui répondais-je sans vraiment prêter attention à ce qui l'a dit, à l'époque je ne
comprenais pas vraiment le sens de ce qu'il avait dit ou plutôt je ne voulais pas comprendre.
9 h 12
Je m'étais habillé assez rapidement tout en prenant soin d'être élégant, mais pas trop,
j'avais prévu de l'emmener à dîner plus tard alors je gardais mon top de l'élégance pour plus
tard, j'y étais presque à la rue Salomon, là où elle habite seule avec son p'tit frère, celui-ci
est sûrement en cours à l'heure qu'il est, elle doit donc être tout seule actuellement, je ne
sais pas pourquoi, mais j'avais un assez mauvais pressentiment, j'avais la boule au ventre et
une sorte d'anomalie à la gorge, je ne prêtais pas vraiment attention à ça et me disais que
c'était le stress.
J'y étais arrivée, devant la porte de son appart, j'avais les doubles des clés idéales pour faire
une surprise, l'appart de Jennie était faite pour que dès qu'on ouvre la porte on est
directement au salon et je pouvais entendre le bruit de la télé devant la porte alors je
pouvais deviner qu'elle y était au salon, j'ouvrais donc la porte et par la même occasion je
clôturais pour toujours l'antre de mon cœur, ce que j'ai vue m'avait détruit, moi et celui que
j'ai été, si la douleur que j'ai ressenti à cet instant pouvait me tuer je serai mort cent fois que
dis-je mille fois même, en ouvrant la porte de cet appartement je l'ai vue elle en train
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d'embrasser celui que je considérais ami, celui que je considérais comme le seul vrai ami
que je pouvais avoir dans cette vie.
- alors il en est ainsi... lançai-je à ces deux "tourtereaux"
- désolé... vraiment... me dit Jennie sans même essayer de mentir ou de demander le doute.
- pourquoi ? Pourquoi détruire tout ce qu'on a construit ? Détruire ainsi un amour qui pouvait
défier les lois de ce monde hein ? Je n'avais pas remarqué les larmes qui coulaient à ce
moment.
- je... je .... je ne sais pas .... je ... je pense que je suis tombée amoureuse de lui .... je .... je
... je suis vraiment désolée... je ne te demande pas de me pardonner, mais de me
comprendre.... je …
- arrête, criait- je, arrête je t'en supplie, n'en dis pas plus, au-revoir, je me tournai alors pour
pouvoir fuir, m'en aller pour toujours...
Ils n'ont même pas essayé de me retenir de partir et je pense que ça m'a un peu blessé pas
aussi profondément que la découverte, mais ça m'a quand même blessé.
11 h 23
Deux heures se sont sûrement écoulée ou peut-être trois ou quatre, je n'en sais rien, je m'en
foutais même, tout c'que je voulais, c'était d'y retourner à mon paradis ou à mon enfer l'enfer
d'ici est sûrement plus froides que l'enfer où je suis.
Elle m'a appelé plus de dix fois, et m'a envoyé trois textos, j'appellerai plus ça des pavés,
mais en gros elle m'a dit qu'entre nous deux c'est finit, qu'elle souhaite que je passe à autre
chose et elle me demande encore pardon, mais qu'elle ne regrette pas ce qu'elle a fait, faut
dire qu'elle est tombé amoureuse d'un autre pendant qu'on était en couple, mais je me mens
encore à moi-même en disant cela, c'était sûrement fini depuis longtemps entre nous, elle
en eu peut-être marre d'être en couple avec un dépressif, elle a voulu plus de couleur dans
sa vie, c'est peut-être ma faute d'être noir de l'intérieur, ma noirceur l'a éloigné, elle est un
peu jalouse oui cette noirceur, elle me veut pour elle seule, elle éloigne ceux qui
s'approchent de moi et me coule un peu plus chaque jour jusqu'à atteindre un gouffre que
seule elle connaît, je l'ai peut-être trompé moi aussi, trompé avec ma noirceur, trompé avec
ma douleur, elle m'a peut-être trompé, car je l'ai négligé pour prendre soin de mes démons
et dire que je pensais que tout allait bien …
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Chapitre 2 ”
Le soir venue, après avoir passé la journée dans une chambre remplie de souvenirs que
j'aurais voulu oublier, j'ai regardé mon reflet et j'y ai vu quelqu'un que je ne connais pas, que
je ne connais plus, un jour j'ai vue une
pub qui mettait en scène un personnage qui avait rencontré sa propre personne, mais plus
jeune et il discutait avec celui-ci, je m'en rappelle pas trop de quoi ils parlaient, mais je
m'étais posé la question à cet instant " De quoi aurais-je pu parler avec le moi du passé ?
Du futur sûrement, je l'aurai sûrement dit de prendre soin de maman pendant qu'il le peut
encore de ne pas prendre telle ou telle décision, j'aurais peut-être même emmené avec moi
les chiffres du loto, mais en dernier lieu quand je réfléchis bien peu importe ce que je fais
rencontrer le moi du passé détruirai le moi du présent, parfois interagir avec le passé est la
meilleure façon de se détruire, pas étonnant que l'on ne rencontre pas le nous du futur,
parfois s'accrocher au passé est le meilleur moyen de s'accrocher à quelques choses qui
nous ralenti, c'est comme marché avec un poids sur le dos, ça ne sert à rien et ça nous
ralentit… j'ai à cet instant pris une décision, j'ai fait mes valises, pris avec moi 2000 € sur le
compte en banque de mon père et j'ai décidé de laisser derrière moi ce passé qui n'en est
pas vraiment un, je compose alors un numéro au hasard.
- Allô ?
- .....
- Allô ? Nassim ? T'as déjà fini la marchandises que je t'avais données ? Il faut dire que tu
ne chômes pas on dirait.
- Je ne t'appelle pas pour ça Roman, j'ai besoin d'un endroit où rester deux trois semaines,
j'ai besoin de réfléchir, il faut que je parte, je ne peux pas rester.
-Du moment que t'a du fric ça peut s'arranger tu sais, tout s'achète par ici, retrouve-moi
demain à l'endroit habituel. Il raccrocha sans même entendre ma réponse, réponse qu'il
devinait sûrement.
8 h 42
Les yeux vident, les lèvres noires, la mélanine de mon corps se confondait avec celui du
cœur, je le sentais au fond de moi que quelques choses s'est détruit, quelques choses a
disparue, ce jeune enfant qui souriait n'existe plus il est mort et avec lui des souvenirs
d'enfance étrangers à moi-même vint hanter mes ondes cérébrales, je faisais mes valises
quand tout à coup ma sœur entra dans ma chambre.
-où vas-tu ?
- nulle part.
- Pourquoi fais-tu tes valises alors ?
- Ça te regarde pas.
- Tu sais tu n'es pas le premier qui se fait tromper sur terre, alors ça sert à rien de broyé du
noir dans ton coin.
- Tu étais au courant ? Lui demandais-je choqué
- Tout le monde était au courant...
- Même papa ?
- ....
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Son silence en disait beaucoup et ce silence détruisait aussi le peu d'attachement qu'il me
restait pour cette famille en décomposition.
- Je pars pour quelque temps, je dois me remettre les idées en place.
- Tu vas rien dire à papa ?
- C'est pas comme s'il méritait que je l'en informe, aucun d'entre vous non plus d'ailleurs,
peut-être que le moi d'avant aurait pu s'énerver de votre silence face à cette situation,
peut-être que le moi d'avant aurait pu s'énerver de savoir que j'ai été le seul idiot, mais la
réalité m'a ouvert les yeux et fermé le cœur.
-Tu préfères donc fuir au lieu d'affronter celle qui t'a trompé avec ton ami ? Tu sais fuir ne te
mènera nulle part, il va y avoir un moment où fuir ne sera plus une option.
- Arrête de faire comme si tu t'inquiètes réellement, c'est pas comme si toi et les autres ne
savais pas ce qu'il se passait, sort de ma chambre s'il te plaît, j'ai besoin de rester seule.
Elle sortit sans résister, choses qui m'étonnèrent quelque peu.
9 h 10
J'étais au fond d'un bus en direction d'une banlieue nord de Paris, loin de ce domicile où
sévissent des souvenirs nocifs à moi-même. Je ne savais pas encore que ce jour était le
dernier jour où je voyais ma maison et ma famille.
9 h 54
À peine arrivé en banlieue, je me suis fait accoster par des mendiants me demandant
quelques pièces, faut dire qu'aux yeux des autres j'avais l'air de quelqu'un pouvant sans
soucis fournir aisément de l'argent, en même temps, c'est pas comme ci je n'avais pas volé
2000 € à mon père, mais je n'avais ni le temps ni l'envie d'avoir des remords, je devais
passer un coup de fil.
- Ouais allô t'es où ?
- Je viens d'arriver je vais prendre un taxi j'arrive dans 5-10 min environ.
- Ok, je t'attends.
10 h 11
J'y étais, dans une ruelle étroite avec une odeur nauséabonde qui vous montait à la tête et
ralentit votre respiration, cette ruelle était idéale pour des histoires dont la finalité n'était pas
toujours légal, elle ne l'était jamais en fin de compte, la lumière passait mal et il y avait une
absence humain presque énigmatique, le silence de cet endroit en devenait extrêmement
bruyant au point que l'on entendait que ça, de l'ombre se remarquait 2 silhouette, l'un
provenait d'un colosse de presque 1m80-90 avec des épaules larges et l'autre était certes lui
aussi de haute taille, mais avait une allure plus fine presque comme une brindille.
Les silhouettes sortait de l'ombre,
- C'est toi Nassim ? Me demanda la brindille
- Qui le demande ?
- Suit nous on est des potes à Roman.
- Pourquoi il ne vient pas lui-même ? D'habitude, c'est lui qui...
- Évite les questions, on n'a pas trop le temps et Roman a eu un empêchement, c'est pour
ça qu'on est là
-Compris.
7
Bien que j'aie décidé de les suivre, je restais quand même sur mes gardes ces types ne dis
rien qui vaille.
On était arrivé dans un appart assez délabré, on aurait pu croire que l'on était dans un
champ de guerre il y avait des gars qui jouait au poker en fumant et d'autres qui était affalé
sur le canapé du salon en train d'halluciner, sûrement un effet secondaire d'un de ces
"paradis", il était six au total si j'ajoutais la brindille et le colosse.
- Roman il vient bientôt ou non ?
- Il est en route.
- quand arrive-t-il ?
- Bientôt.
J'étais assez désemparée et j'aurais aimé pouvoir m'évader encore une fois, mais il fallait
que je reste lucide dans cet environnement inconnu, je m'asseyais alors sur le canapé et
sortais un livre pour passer le temps.
10 h 40
La chaleur de la pièce m'avait réveillé de mon sommeil, faut dire que je n'avais pas passé la
meilleure nuit de ma vie, je reprenais peut à peu mes esprits et je me mis à repenser à
Jennie, à quelle point elle me manquait, à quelle point elle m'a déçu, à quelle point on aurait
pu être heureux ensemble, mais je ne devrais pas y penser, je ne devrais plus y penser,
j'aurais aimé pouvoir la haïr, mais je n'y arriverai pas, je ne pouvais pas, comment
pouvons-nous haïr celle que l'on a le plus aimé, si je devais la décrire je la décrirai sûrement
comme une fille souriante, joyeuses et énergétique, elle avait le meilleur sens de l'humour et
faisait les meilleures blagues, mais elle en faisait de moins en moins de blagues, avec moi
en tout cas, elle était devenue distante, froide, j'aurais dû le remarquer depuis longtemps,
mais je n'ai pas pu, elle ne souriait même plus en ma présence, je la mettais peut-être mal à
l'aise, ma haine de ce monde la repoussait sûrement ou peut-être que c'était cet
indescriptible tristesse que je ressentais ou que j'exprimais qui faisait d'elle ce qu'elle était
devenu, un simple souvenir, oui elle était devenu un simple souvenir, un souvenir
douloureux certes, mais un souvenir simpliste en tout cas du point de vue que je voulais l'en
imposé.
On frappa à la porte, l'un des gars jouant au poker allait ouvrir, c'était Roman derrière la
porte, on lui ouvrit, il salua ses amis et vint aussitôt me parler ;
- Comment ça va Nassim, ça a pas l'air d'aller bien pour toi.
- T'occupe.
- Alors comme ça tu veux te cacher quelque part hein ? As-tu des problèmes avec la justice
?
- J'ai des problèmes avec personne, j'ai juste besoin d'un peu d'espace...
- Et pourquoi est-ce que je suis donc la première personne à qui tu viens t'adresser hein ?
- Je sais que tu caches des immigrés tunisiens en échange d'un peu de fric et que caché
des gens, c'est ton truc à toi après la vente de ... " paradis", je suis donc venue acheter une
place parmi celles que tu réservais aux immigrés.
- Déjà comment t'a eu cette info toi ? Et puis je ne suis pas un hôtel moi, si tu veux te cacher
cache-toi ailleurs t'a pas forcément besoin d'aller aussi loin pour te cacher si t'a aucun
problème avec la justice tu sais.
8
- Je sais bien que ça paraît bizarre de vouloir se cacher au milieu d'immigrés, mais c'est la
seule option que j'aie si je ne veux pas que mon père ou " elle" me trouve je n'ai pas envie
de revoir leur gueule et t'inquiète je ne reste pas longtemps, juste 1 ou 2 mois le temps
d'organiser un peu mes pensées.
- je croyais que c'était quelques semaines ? Mais bref, c'est pas grave du moment que t'a
l'argent, ça va te coûter 500 € le mois et on ne donne pas à bouffer.
J'ai cru halluciné en entendant le prix, et moi qui croyais que 2000 € était suffisant pour vivre
deux mois je suis mal barré.
- J'accepte et aussi t'a pas 2 ou 3 p'tits boulots que je pourrais faire ? Il faut croire que j'ai
mal calculé le prix d'une vie indépendante.
- J'ai bien quelques trucs de temps en temps qui demande de la main d'œuvre, mais ce n'est
pas des trucs vraiment légaux tu sais.
- je n'ai que faire, du moment que je suis payé.
- C'est noté, suit Gérard, il t'emmènera à ta suite présidentielle pendant ce temps moi je vais
passer deux trois coup de fil.
Je me suis donc m'y à suivre brindille qui se nommait enfaite Gérard vers l'extérieur et on
embarquait au bord d'une Citroën en route pour la fameuse "suite présidentielle", l'avenir
s'annonce pleine de surprises au bord de cette voiture au bord de la ruine.
Deux semaines se sont écoulés et toujours rien, aucun boulot proposé, aucune opportunité
présentée, j'attendais désespérément des travaux de la part de Roman pour me faire un peu
d'argent vu qu'il me reste que 1360 € de l'argent de base que j'avais, J'ai dû payer un mois
de loyer en avance pour un endroit pas commode, j'ai été placé par Roman dans un appart
pas chaleureux du tout, je cohabitais avec deux autres personnes dont je négligeais un peu
le besoin de socialiser, eux aussi d'ailleurs, il n'était question que d'un migrant tunisien d'une
trentaine d'années sûrement et de sa sœur qui a sûrement le même âge que moi ou
environ, elle était la seule à parler français dans cet appart ce qui faisait d'elle
immédiatement une traductrice pour les rares conversations que j'avais avec son grand frère
qui contraire à l'usage, l'écart de l'âge m'étonnais quelque peu.
L'appart était un lieu assez petit pour le nombre d'habitants, les murs meublé d'une couleur
jaune sale inspirait un peu de dégoût à la première vue, mais on s'y fait rapidement, les
meubles eux étaient particulièrement et même étonnamment en bon état sauf pour le
canapé dont sortais quelques ressorts rouillés qui habitait sûrement des maladies qui font
frissonner, il y avait aussi une télé dans cet appart bien que celui-ci restait tout le temps
ouvert il ne servait en réalité qu'à Mounir, il était intéressant de voir que celui-ci passe sa
journée devant la télé sans penser au lendemain, on aurait même pu croire qu'il n'était qu'un
retraité, mais c'était là les hallucinations du chômage, ce chômage pourtant ne lui empêchait
pas de rentrer tous les jeudis soir avec 300 € au foyer, argent sorti on ne sait où.
Sa sœur Sonia, elle travaillait du lundi au mercredi dans une épicerie près d'ici, elle était de
nature calme et réservé et parlait peu contrairement à son frère, les rares discussions que
l'on avait était des blagues et des remarques sur la flemmardise dont celui-ci faisait preuve,
mais on ne pouvait rien lui reprocher vue qu'il ramène sa part d'argent au foyer, argent que
selon Sonia il en commençait à en ramener depuis seulement 4 semaines, donc 2 semaines
avant ma venue, elle n'en connait pas la source, mais doute de la propreté de celui-ci, selon
elle, connaissant la nature paresseuse de Mounir et sa présence presque constant à l'appart
cet argent ne peut être que de l'argent facilement gagner et on sait tous ceux que cela veut
dire de l'argent facilement gagner…
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« On ne se trouve pas dans une situation où l'on peut s'inquiéter de la source de l'argent »
disait Mounir à chaque fois que Sonia lui demandait explication, mais au fond il y avait une
part de vérité dans ce qu'il disait, et il y avait moi dans ce quotidien qui devenait de jour en
jour trop monotone, depuis une semaine je cherchais du travail, mais je n'arrivais pas à en
trouver et l'illégale ne me séduit pas trop ces temps-ci, alors la plupart du temps j'écrivais
des textes, des poésies et même de la philosophie, par ailleurs mon poème le plus récent a
été le poème " Soleil de douleur" celui-ci est certes triste et remplie d'amertume, mais elle
me définit bien, par contre Sonia elle, ça lui plaît pas trop, elle n'aime pas la tristesse un peu
trop profonde, elle préfère les poèmes d'amour et de joie.
Ce que j'aime par-dessus tout ce sont les écrivains comme Baudelaire, Jean-Paul Sartre ou
encore Camus, parmi eux mon préféré est Sartre celui-ci a une image du monde parallèle
aux miens, avec certes quelques nuances, mais l'essentiel est là, le reste du temps je
sortais de cet appartement presque étouffant pour prendre de l'air et d'autres fois je sors
juste pour ne plus penser, pour me vider la tête, pour changer d'univers en changeant
d'atmosphère, c'est à peu près pareil quand ont y pense, c'est aussi pendant l'une de ces
balades d'évasion que j'ai repensé au suicide, elle m'avait un peu manqué cet pensé sombre
certe mais évacuatrice, je me suis retrouvé là, au bord d'un pont, sous un couché de soleil
aussi beau que ceux des livres des grands auteurs, je repensais à ma vie, à l'incertitude de
celle-ci, à son manque de sens et d'avenir et je me suis rendue compte pour la première fois
depuis un long moment que j'étais inutile, inutile à ce monde, inutile à moi-même, que j'aurai
peut-être dû mourir dans mon sommeil où même ne jamais naître, j'ai repensé à ma
tristesse et j'ai repensé à ma mère, ça fait longtemps que je n'ai pas pensé à elle, à son
sourire, à son éclat, aux multiples leçons qu'elle m'a appris, elle était l'une de ces femmes
qui aurait pu battre mille hommes si leur mort aurait donné la vie à ses enfants, l'une de ces
femmes à l'allure herculéenne, l'une des leçons qu'elle m'avait appris avant sa mort était que
" La vie était certes plein de haut et de bas, mais qu'elle en vaut la peine d'être vécue, car
effectivement elle a des hauts" j'aurais voulu lui demander comment faire quand les bas de
la vie veulent nous sacrifié et que les hauts de celle-ci n'ont plus d'appui, ma vie était vide,
j'ai pensé, elle était noire, sans couleur, sans saveur, sans conscience, sans équité, sans
homogénéité, une vie sans perspectives, une vie invisible.
20 h 15
J'avais appelé Roman pour passer une commande, j'étais en route pour aller lui acheter 50 €
de "paradis ", si dieu existe il aurait été bien saccagé de voir à quoi je compare sa demeure
si céleste.
-Ça a pas l'air d'aller pour toi tu sais, t'a des trous béants sous les yeux.
- Ça va aller, ne t'inquiètes pas.
- J'aurais peut-être bien besoin de ton aide pour un truc dans les jours à venir. Il va y avoir
une transaction très bientôt.
- On parle de combien ?
- On parle de 3000 € de marchandises.
- Tu risques la taule pour un long moment si tu te fais attraper avec ça sur toi tu sais.
- C'est pour ça que j'y vais pas tout seule gros malin, moi toi et Gérard ont ira faire l'échange
avec les Colombiens, c'est plus dur de coincer plusieurs gars à la fois tu sais, on doit faire
gaffe, ces gars-là, les Colombiens, ils ne sont pas nets.
- Pas aussi net que toi d'ailleurs, j'aurais quoi comme salaire déjà ?
10
- 400 € et je ne paye pas en avance je te le dis direct, on fait le boulot, je te paye et je te
rappelle si j'ai un autre truc sous la main.
- Je marche, mais si tu me la mets à l'envers je peux te le dire, je ne tomberais pas seul.
-T'inquiètes, ça va aller comme sur des roulettes, t'étais venue pourquoi de base en faite ?
- Je voulais faire des courses, t'en as pour 50 ?
- Je te donne ça de suite.
Sur le chemin du retour, j'avais qu'une idée en tête, disparaître de ce monde à coup de "
paradis ", faut dire que ma mère n'aurait pas été fier de moi si elle voyait ce que je devenais.
11
Chapitre 3
21 h 16
J'étais arrivée à l'appartement depuis un bon moment déjà, il n'y avait personne, seulement
moi et mes problèmes, j'avais commencé à fumer depuis un moment déjà, sûrement une
bonne demi-heure ou peut-être même 15 minutes, entre les deux environ, je regardais mon
plafond en m'imaginant enfants, heureux comme pouvait l'être un petit algérien avec sa
mère et son père qui l'aimait, l'adorait.
Mon père a commencé à devenir quelqu'un d'autre à la mort de maman, elle avait un cancer
aux poumons, elle aussi elle fumait, elle fumait des cigarettes, ça l'avait transformé la
cigarette, elle était... plus détendu, un jour elle avait une crise de toux au beau milieu de la
nuit, elle toussait fort, elle toussait du sang, c'est à partir de là que ça à commencer je
pense, toute cette mélancolie, le lendemain de sa crise ont l'avais emmené faire un examen
général, pour voir comment ça allait, si c'était grave ou non et effectivement c'était assez
grave, le médecin a remarqué une sorte de fragilité au niveau de ses poumons, il nous a
donc conseillé de faire d'autres examens et dans une chaude nuit d'été en Algérie, les
résultats des examens était arrivé, c'était un cancer, en phase terminale de surcroît, mais ce
que l'on ne devinait pas ce jour-là était que ce cancer révélé en créa un autre, un cancer
plus dévastatrice, celui de notre famille.
Ce soir-là, papa a bu pour la première fois, il était dévasté, ses yeux portait en eux toute la
misère du monde et son cœur lui était coloré du noir le plus foncé qui existait, il était seul, il
était triste.
Ma mère elle avait vécu pire, disait-elle, elle disait qu'elle n'avait pas peur du cancer, elle
avait vécu avec un père qui la battait elle et sa mère, elle était une femme forte et ça je n'en
ai jamais douté, mais je sais qu'elle avait peur du cancer, qu'elle montrait du courage pour
nous en donné et ça, ça a un peu fonctionner, pendant des mois elle avait arrêté la cigarette
et le cancer semblait régressé, on avait espoir moi, papa et mes frères et sœurs, ont la
soutenait, ont se disait que ce cancer n'est qu'une mauvaise phase que l'on va la vaincre, on
rêvait d'un lendemain remplie de bonheur et d'unité, un soir maman m'a dit que j'étais le plus
beau du monde, le plus fort du monde, qu'elle m'adorait et m'a même confié que j'étais son
préféré, mais m'a fait garder le secret avec un sourire inoubliable, je pense que c'est ce
sourire qui colorait le monde, j'étais heureux, mais le cancer avait été plus fort, après cette
nuit-là maman est morte.
Lors de son enterrement papa n'a pas versé une seule larme, mes frères et ma sœur eux
par contre ont pleuré, ils ont tant pleuré que même la pluie s'est invité pour accompagner la
danse de leur tristesse, c'était une journée triste sûrement le plus triste sur terre, la semaine
d'après papa s'était enfermé dans sa chambre, celui qu'il partageait avec maman, il n'en est
pas sorti pendant des semaines, mes frères et ma sœur sont aller chez notre tante moi je
suis restée à la maison, j'avais appris à cuisiner et il restait assez de provision pour vivre des
mois, j'étais là, j'attendais, je ne sais pas ce que j'attendais, mais j'attendais, je ne sais pas
si c'est parce que maman m'a dit que j'étais fort, mais j'ai pris sur moi et ai fait tout mon
possible pour accélérer mon deuil (c'est peut-être pour cette raison que celui-ci est devenu
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éternelle) je ne voulais plus souffrir, car j'avais appris de ma mère que trouvé son bonheur
dans la souffrance était le meilleur moyen de se détruire, papa lui était encore dans son
deuil, quand il sortait enfin de sa tanière, il avait des cernes aussi profonds que le centre de
la terre, ces yeux était d'un rouge sang qui me mettait des frissons dans le dos et il était
devenu maigre, je lui apportais toujours ses repas, enfin je les déposais devant sa porte il ne
mangeait que très rarement, il ne mangeait que pour survivre, et ne survivait que pour
songer.
2 ans plus tard nous sommes venues en France, pour changer d'environnement, pour en
quelque sorte tourner la page, c'est ce que maman aurait voulu, elle rêvait toujours de venir
s'installer en France, plus particulièrement à Paris, elle disait que c'était la ville de l'amour,
c'était aussi l'endroit où papa et elle avait fait leur lune de miel, mes frères avait une dent
contre papa, ils le haïssaient, la haine était pour eux un moyen de faire sortir leur tristesse,
ils voulaient quelqu'un a accusé et c'était tombé sur lui, ma sœur elle, après la mort de
maman avait fait " vœux de silence" elle ne parlait à personne, sauf à moi, elle me collait
tout le temps, ne voulais jamais être séparé de moi et si par malheur quelqu'un essayait de
nous séparer elle pleurait de toutes ses forces, mais cet attachement ne pouvait durer, il
fallait qu'elle aille à l'école, plus le temps passait plus elle renonçait à son attachement à
moi, c'est à partir de ce moment qu'elle rencontrait ses mauvaises fréquentations et moi
aussi d'ailleurs, j'ai eu ma crise d'adolescence très vite, arrivé en France, papa n'avait pas le
temps de nous contrôlé, de me contrôler, j'avais alors une liberté presque infinie, chose peu
recommandable pour un enfant perturbé qui pensait à l'époque que le monde était contre lui,
très vite j'enchaîne les gardes à vue, les mauvaises fréquentations, les bagarres, l'alcool,
mais à l'époque j'avais promis de ne jamais toucher à une seule et unique chose, la
cigarette, cette promesse n'était pas vraiment par respect pour la cause de la mort de ma
mère, mais une promesse faite à celle-ci, deux jours avant qu'elle ne parte, elle m'avait fait
promettre de ne jamais faire entrer de la fumée dans mon corps, au grand jamais, mais cette
promesse je la brisais très vite et cela restait très longtemps mon plus grand regret, pendant
ma crise d'adolescence j'avais fait une erreur, un deal qui a mal tourné, Roman avec qui je
suis en quelque sorte " ami " aujourd'hui m'avais arrangé un truc, je devais simplement
prendre un paquet et en donner un autre, mais le type avait paniqué, il a sortie une arme,
Roman a sortie la sienne et l'a descendu, la police a débarqué, mais Roman a eu le temps
de filer me laissant seule sur les lieux, j'ai subi plusieurs interrogatoires, les caméras de
sécurité ont confirmé que je n'ai pas été celui qui a tiré en plus de l'absence d'arme sur moi,
mais je ne m'en suis pas sortie indemne, j'ai été condamné à la maison de correction pour
mineurs pendant six mois et mon casier judiciaire en a été marqué, mais ça aurait pu être
pire si jamais été majeur ou dans un autre pays.
Six mois plus tard je suis sortie de maison de correction mon père avait été le seul qui
semblait réellement s'en soucier, mais ça ne m'a pas rapproché de lui pour autant, je pense
que comme mes frères j'avais besoin de quelqu'un pour accuser et ça est tombé sur lui.
Maman me manquait, ma vie était quelque peu foutue avec un casier judiciaire, ma famille
s'en foutait de moi (à part mon père) et je détestais le monde, je m'étais rendu compte trop
tard que je souffrais de dépression, je me détestais autant que le monde, je trouvais dans
ma souffrance toutes sortes de nuances de douleur, mon cœur était vide, mon âme était
noire, je voulais devenir mort, je voulais devenir invisible, je voulais disparaître, je me
sentais ennemis de tout le monde, ma mère m'avait dit un jour : " Quand on devient le seul
ennemies de nos alliés il faut parfois devenir invisible pour mieux paraître" je n'avais pas
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bien compris à l'époque, mais maintenant je comprends mieux, mais je ne voulais pas mieux
paraître, je voulais disparaître, et cela, pour toujours, je voulais rejoindre ma mère.
Des souvenirs de la veille remontaient en moi, dans ma boîte crânienne, celle-ci en plus de
ces souvenirs habitait une migraine assez douloureuse sûrement un effet secondaire de
l'herbe, en regardant mon portable, j'ai remarqué un SMS, celui de Roman, il m'indiquait le
lieu, l'heure et la date de la transaction, celui-ci est dans deux jours, j'avais le temps de me
préparer autant physiquement que mentalement, physiquement ça n'allait pas, je respirais
mal, ma vue se troublait au hasard et je perdais l'équilibre au hasard dans la journée, il fallait
que je ralentisse sur ma consommation, même si je le sais, ça va être dur.
En sortant de ma chambre pour aller aux toilettes me préparer à sortir prendre l'air, j'avais
remarqué une brochure au sol, devant ma porte, je ne l'avais pas remarqué hier soir, mais
elle y était, je ne sais pas pourquoi, mais j'y prêtais une attention assez démesurée pour ce
que c'était, c'était écrit en gros " L'Académie française recherche les jeunes talents égarés"
sûrement une pub pour un concours d'écriture, les inscriptions étaient gratuites et il y avait
une bourse d'étude à l'université à gagner, à l'époque, c'était mon rêve d'aller à l'université,
débuté des études d'art, apprendre le français, le vrai français, celui parlé par Molière et
compagnie, la brochure indiquait aussi qu'une exposition de l'art de l'écriture se présenterait
Le 15 du troisième mois de l'année à la maison des mots, c'était aujourd'hui, à 10 h, l'entrée
y était gratuit pour les moins de 21 ans, au programme plusieurs auteurs venu des quatre
coins de France pour la vente signature de leurs livres, du théâtre rapide, de la poésie sur
scène et des philosophes venue à la rencontre de leurs fans, ma journée n'était pas
vraiment chargée et c'était une assez bonne occasion de m'enrichir l'esprit et libéré mon
âme alors je me laissais séduire par l'idée de les accablé de ma présence.
10 h 57
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une mauvaise chose, mais la banalité de l'être examiné en était tant que cette banalité
devenait originalité, surtout qu'autour de lui se voulait être infini nombre d'hommes de lettres
et d'esprit qui voulait se donner un genre, se donner une identité, un facteur visuel, choses
qui au bout de l'excès produisait l'effet inverse.
Cet homme banal avait tout de ce qui portait l'étiquette " banale" au point que l'idée que
cette étiquette puisse être voulu me traversait l'esprit, il portait un polo gris assez neuf qui
était agréable à l'œil, un pantalon beige qui le mettait en valeur quelque peu les cheveux
bruns de cet être, il avait un visage carré, un début de barbe mal rasé et correspondait à
n'importe quelle description d'un être choisi au hasard dans les rues de Paris. Sa
philosophie lui était des plus radicale, elle désignait l'homme en tant qu'expérience ratée de
dieux, que celui-ci était rejeté du ciel, mais vola avant de se faire éjecter la connaissance,
l'intelligence, l'amour et la haine, quand on lui demandait pourquoi l'amour et la haine il
répondait que l'un ne vient jamais sans l'autre et quand ont lui demandait pourquoi
l'intelligence et la connaissance il disait que pour être conscient de l'amour et la haine il faut
de la connaissance et pour pouvoir les distinguer il faut de l'intelligence. C'était un sacré
personnages dont le physique n'allait point avec le mental, je n'ai malheureusement pas eu
le temps de mémoriser son nom, une annonce a été faite et il y a eu pas mal de chahut,
apparemment il y avait aux programmes une pièce de théâtre qui allait être présenté dans
une autre pièce, il fallait vite prendre des places et vue le nombre de personnes présent
fallait s'attendre à du bruit et de la bousculade, à peine l'annonce a été faite qu'un raz de
marée humaine s'est présenté, toute cette agitation autour de cette pièce de théâtre était dû
aux faites que celle-ci était présenté par l'un des plus grands dramaturges de France qui est
venue spécialement ici pour présenter sa nouvelle œuvre, d'ailleurs la moitié des gens
présents ici n'ont de motivation d'admettre leurs présences ici que parce que le fameux
dramatique y est aussi, mais de cet homme je ne connais rien, n'y le nom, n'y l'âge, n'y le
nom de sa pièce et encore moins un visage sur lequel mettre son nom que je tarderai à
savoir, je m'approche de la fil d'attente pour livrer me livrer à ma curiosité, ce sera là ma
première pièce de théâtre.
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Chapitre 4
La pièce présentée m'était en scène l'histoire d'un homme dont la famille avait été tué,
celui-ci voulait à tout prix les vengées, il avait une haine si grande envers ceux ayant prit la
vie de sa famille qu'il en pleurait des larmes, il exprimait une haine, une haine pure. C'est en
me rendant compte de toutes ces nuances d'émotions que cette pièce de théâtre m'a fait
ressentir que j'ai réalisé le talent de ces jeunes acteurs, bien que le genre dont traitait le
scénario était par ailleurs très inhabituel, ces jeunes gens jouaient leurs rôles à la perfection
aux point même où l'on se demandait si ce ne leur était pas réellement arrivé de haïr à un tel
point, aimer à un tel point et même exprimer le désir de tuer dans une telle intensité.
C'était une assez belle expérience, il était désormais temps de rentrer je pense, il n'était que
1 h, mais le temps était déjà gris et humide, le ciel exprimait sûrement sa tristesse, il s'est
sûrement fait atteindre par les larmes créées de toute pièce par les acteurs de ce théâtre, il
va pleuvoir.
1 h 42
Rentré à l'appart j'ai sursauté en entendant les cris qui émanait de la cuisine, c'était Mounir
et Sonia, ils étaient rentrés et apparemment pas de bonne humeur, dans une langue que je
ne comprends pas Mounir criait sur sa sœur les yeux rouges de colère comme pour lui faire
comprendre quelque chose qu'elle refusait d'admettre, j'ai demandé à Sonia qui avait l'air
aussi énervé que son frère ce qu'il se passait,
– Notre Mounir ici présent cache une arme sous notre toit, mais il refuse d'expliquer la
source de celle-ci et son utilisation, j'en étais sûre qu'il faisait des choses pas nettes,
certaines même ! Cria-t-elle dans l'espoir sûrement que son frère l'entende, Je te jure
Nassim si la police frappe à ma porte je serai la première à témoigner contre cet idiot.
– Essaie de te calmer Sonia, ça va aller, il ne l'a sûrement pas utiliser alors il n'y a pas de
soucis à se faire ça va aller calme-toi, j'essayais sans résultat de maîtriser la situation, mais
je sais parfaitement que c'était grave, il fallait qu'on trouve une solution et vite, se
débarrasser de l'arme reste la meilleure solution, mais en ayant entrevue la personnalité de
Mounir, je doute qu'il se sépare de ce qui semble être l'outil de son " travail" d'on on ne
connait encore rien.
Cette nuit-là Mounir ne dormi pas à la maison, il est aller on sait où après une dernière
altercation avec sa sœur et moi j'étais planté là, entre les deux sans savoir quoi faire n'y
quoi dire manque de connaissance de leurs langues, j'étais resté pour consoler Sonia qui
avait l'air assez dévasté, au fond je savais qu'elle aime son frère même si celui-ci se
comportait comme un vrai idiot comme disait Sonia, je pouvais la comprendre dans un sens,
on était presque tout deux munis du même type de frère. On est allé dormir tard ce soir-là,
ici, dans le salon, on était assis devant une série américaine comme bruit de fond et on
discutait pour passer le temps et mieux apprendre à se connaître, je lui ai parlé de mon
enfance, de ma mère, mon père, mes frères et sœurs, je lui ai aussi parlé d'à quelle point je
me haïssais, de mes tentatives de suicides ratés par manque de courage, de Julie, de la
façon dont elle m'a trahi, de la façon dont ma "famille" m'a trahis de ma pseudo " fugue ", et
enfin de comment j'en suis arrivé là où nous sommes, ici, dans cet appartement au bord de
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la ruine avec elle et son frère comme colocataire elle me disait « Je suis sincèrement
désolée que tu as dû vivre tout ça réellement, tu es quelqu'un en or qui mérite réellement le
bonheur, tu es quelqu'un en or, je te le promets… » Et sur ces mots une chaude rivière de
larmes s'est mis à couler j'ai voulu me cacher le visage, j'avais honte de me montrer ainsi de
me mettre à nue, de laisser tomber pour la seconde fois cette carapace que je me suis juré
de ne plus montrer après mettre fait tromper, j'avais honte, j'ai voulu disparaître, elle m'a
prise dans ses bras et m'a dit « Le monde a été bien cruelle envers toi, ça va aller
maintenant, je suis là, tu peux pleurer autant que tu le voudras, je ne te jugerai pour rien au
monde, tu peux compter sur moi », les larmes recommençait à tomber de plus belle, elle ne
voulait s'arrêter, elle ne pouvait s'arrêter, j'ai eu l'impression de pleurer pour toutes ces
années où je me suis retenue, l'impression que j'avais trouvé ces paires de bras que mon
âme cherchais, l'impression que toutes les larmes que j'avais retenues de l'enterrement de
maman jusqu'à la découverte de la tromperie de Julie ont décidé de couler à cet instant,
j'étais soulagé…
9 h 37 a.m
Je m'étais endormie dans les bras de Sonia, mais quand je me suis réveillée ce matin, je me
suis réveillée sur le canapé, avec une couverture sur moi et un mot de Sonia sur la table,
elle me disait qu'elle était désolé de partir ainsi, qu'elle devait retrouver son frère et qu'elle
me remerciait pour hier soir, avec ce mot il y avait 100 €, elle disait que c'était une petite
partie de ses économies et que c'était la seule façon qu'elle eût pour me remercier, ça me
gênait un peu, mais ne me dérangeait point et aussi dans la fin de sa lettre elle m'a dit
qu'elle m'aimait, elle s'en est rendue compte hier soir et ça l'a rendue heureuse, mais triste à
la fois, car elle pensait que mon cœur n'avais pas de place pour elle qu'un homme qui s'était
fait trahir ainsi par une autre femme ne pouvait aimer une autre femme et que c'était aussi
l'une des raisons pour laquelle elle est partie, mais ce qu'elle ne savait pas en écrivant cette
lettre, c'était que moi aussi je suis tombé amoureux d'elle ce soir-là, de sa tendresse et de
ses mots face à mon passé emplie de maux, je l'aimais, mais aussi tôt j'eusse peut-être
rencontré une nouvelle fois l'amour qu'elle était, elle aussi, partie, il faut dire que l'amour ne
me gâte point, sur cet pensé les larmes ont recommencé à couler, me voilà à nouveau seule
aussitôt sortie de ma solitude…
12 h 25
Je m'étais réveillé en sursaut au beau milieu d'un rêve, couvert de sueur et de chagrins, je
rêvais de maman, de ce qu'elle me disait, de ses histoires si souvent remplies d'imaginaire
et de couleur, mais je ne devais point y penser, à peine j'eusse chassé les souvenirs du
passé que celle de Sonia vint me hanter l'esprit, où était-elle ? Comment allait-elle ? Très
mal sûrement, je me demandais si elle avait trouvé son frère et que si oui reviendrai t'elle, je
voulais la revoir, très vite je la trouvais un nombre assez conséquent de qualité venue ont su
où, je repensais à ses doigts, certes rugueuse et marqué par le travail, mais si belle et
attentionné avec les existences qui lui sont chère, je repensais à ses yeux verts, à ses
cheveux châtains qui allait avec sa peau fine, elle avait un nez pointu qui la donnait des airs
de modèles et une silhouette fine, mais pas trop, elle avait l'air fragile et donnait envie de la
protégée, de la chérir, j'étais tombé amoureux et ça me rendait malade, je haïssais l'amour,
je trouvais qu'elle rendait faible les hommes et femmes qui tombait sous sa joute, l'amour
vous manipulait vous faisais voir le monde en rose, et c'était ça son vrai défaut, il modifiait le
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monde et le mettait sous son meilleur jour, mais c'était dangereux, car celui-ci vous rend
aveugle.
Ce qui me dérangeait le plus c'était de ne pas savoir comment retrouver Sonia, je
réfléchissais encore et encore, mais rien n'y fait, soudainement une ampoule s'allumait en
dessus de ma tête, mais oui il y avait un moyen de savoir où elle pouvait aller ou au moins
avoir une idée, Roman, il faut que j'en parle à Roman.
- Oui allô ?
- Oui, Roman c'est moi Nassim, faut qu'on parle, c'est urgent (ça ne l'était point vraiment)
- Ça peut pas attendre demain je suis un peu occupé vois-tu.
- Ça prendra pas beaucoup de temps, j'ai juste envie de trouver des informations sur
quelqu'un.
- Il fallait me dire que tu voulais faire affaire, j'ai toujours le temps pour les affaires tu sais,
retrouve-moi chez Gérard on y parle las bas.
Il raccrocha de suite, Gérard ou brindille comme je l'appelais à notre rencontre dans ma tête
serait apparemment l'un des associés de Roman, son nom et son adresse sont les seules
choses que Roman a daignées me partager et même que c'est lui qui nous accompagne
pour la "transaction" de demain avec Roman, je ne le faisais pas vraiment confiance, ses
yeux avait comme une lueur de malice, je le trouvais un air louche, mais bon n'y prêtons pas
trop attention cela dit.
12 h 56
C'était bien la deuxième fois que je suis entré dans cet appartement, mais elle avait déjà
changé du tout au tout, on aurait dit une vraie base de guerre y était étouffant,
- Alors donc dit moi quelles infos veux-tu et à propos de qui ou quoi ?
- Tu te souviens de la fille qui partageait l'appartement avec moi ? Elle s'appelle Sonia, à
peu près le même âge que moi et il y avait son grand frère avec elle.
- Oui oui je m'en rappelle, mais où veux-tu en venir ? Je ne comprends pas trop.
- En fait j'ai besoin de quelques infos sur eux, le maximum si possible, en priorité ceux sur la
fille.
- Ça va être difficile tu sais, même si tu me paies assez bien pour, parmi les informations les
plus complexes à avoir ceux sur les immigrés sont très durs à trouver.
- Je sais que tu en es capable Roman, c'est pas comme si tu n'avais pas réussi à retrouver
un type seulement avec une photo de lui, tu sais cette histoire m'étonne toujours encore
même aujourd'hui.
- C'est différent de ton cas camarades, ici tu me demandes de te faire un dossier sur des
gens qui ont même pas de papier tu t'en rends compte, j'aurais pu à la limite trouver leur
adresse, mais devine quoi ? T'habites avec eux en fait ! Alors me demander de trouver autre
chose que ça, permet moi de te le dire, mais ça va être compliqué, mais réellement
compliqué, pas impossible cependant, je peux à la limite trouver le gars qui bossait avec le
frère de la fille, j'ai cru apprendre qu'il bossait lui aussi dans l'illégale, il braquait des petites
supérettes part ci part là avec le gars en question comme complice, le frère de la fille
braquait et le gars était chargé comme chauffeur, dès que son complice sortait, il démarre
son T-max et se retirait tout deux aussi rapidement qu'ils étaient venus.
- Comment tu sais tout ça toi ?
- Faut dire que les secrets se savent très vite par ici, un rictus désagrément accompagnait
cette soi-disant "confidences".
- Et toi j'en déduis que t'a un moyen de le trouver le complice de Mounir.
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- C'est qui Mounir ?
- Bah le frère de Sonia, ma coloc, faut suivre un peu tu sais.
- Ahhh, ça va être assez simple de le trouver son complice par contre, mais ça va prendre
du temps et de l'argent aussi d'ailleurs !
- De combien ont parlé ?
- Quelques semaines et d'environ 300-400 € je pense, ça va dépendre du temps que ça
prend, plus ça dure, plus c'est cher.
- Tu m'extorques beaucoup trop bien de l'argent je trouve, c'est temps ci.
- C'est plutôt toi qui deviens un client assez fréquent c'est temps ci faut dire et c'est pas pour
me déplaire !
- Je marche pour l'accord, mais il faut au moins que j'ai une adresse, un numéro de
téléphone et peut-être même une description du personnage peut-être…
- Ça ont en reparle en temps voulu pour l'instant, tu peux y aller, je vais mettre quelques
gars à sa recherche dès aujourd'hui, et avant que tu partes, demain viens ici à 11 h pour
qu'on puisse se "préparer" et que je te donne le plan et ton rôle, rien de bien compliqué,
mais faut toujours être sur ses gardes quand on fait affaire avec les Colombiens, viens en
noir, c'est mieux, on se fera plus discret comme ça.
- Et toi tu fais ce genre de truc en plein jour, faut dire que tu n'es pas si prudent que ça il faut
croire.
- Ne t'y crois pas, j'ai mes raisons pour faire ce genre de truc à ce genre d'horaire,
d'habitude, c'est soit la nuit, soit jamais, mais pour demain, c'est l'exception à la règle, je te
donne plus de détails demain, rentre bien surtout, il ne faut pas que je perde l'un de mes
meilleurs clients et peut-être même un futur " associé".
1 h 09
J'étais alors sur le trottoir, sur ma route vers mon appart solitaire, toujours avec les mêmes
questions en tête, où est tu donc Sonia ? Si seulement tu savais que je cherche des
fragments de toi dans chacune des passantes qui passent, j'aurais aimé te connaître mieux,
t'aimer plus tôt, faut dire que ton idiot de frère nous à rapprocher tout deux et dire que ce
rapprochement mental causerait notre éloignement physique…
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Chapitre 5
En rentrant chez moi j'avais espéré confronté ta présence, j'aurais tout donné pour que mes
yeux rencontre les tiens et que ma peau visite la tienne, jamais je n'aurais pensé t'aimer,
jamais je n'aurais pensé aimer à nouveau, il faut dire que je n'ai pas de chance en amour,
cupidon m'a t-il donc maudit ?
Je ne voulais plus y penser, vaut mieux penser au futur, je n'avais pas réellement de plan
pour le futur, mon futur était "vide", il était flou, si on m'avait demandé où je me voyais dans
5 ans, je ne saurais quoi répondre, cette idée de lendemain m'effrayait de part son irréalité ,
le plan de base était d'obtenir mon diplôme pour pouvoir débuter des années d'université en
médecine, c'était beaucoup plus le plan de mon père que le mien, je n'aimais pas la
médecine, je ne voulais pas faire quelque chose que je n'aimais pas. Ce qui me dérangeait
le plus, c'était le fait que vivre de ce que j'aime me paraissait impossible, il manquait
beaucoup trop de stabilité dans ce domaine, je rêvais d'une vie stable et paisible, c'était ce
qui me différenciait des jeunes de mon âge qui eux rêvaient de vie animé et de richesse, ont
dit souvent que le but de notre vie est influencée par les choses que l'ont à jamais eue, pour
ma part, le but de ma vie est d'être heureux, choses qui ne m'a jamais été accordée…
9 h 56
Je m'étais réveillé d'un rêve bizarre, j'appellerai plus ça un cauchemar qu'autre choses
d'ailleurs, j'ai rêvé d'une fille, celle ci courait sans fin, à plein poumon, elle fuyait une bête, au
milieu d'une forêt, elle fuyait, je sentais dans ce rêve le stress qui montait, l'anxiété atteignait
son Zénith, elle s'était fait rattraper et à ce moment précis… je m'étais réveillé, ce rêve
m'avait perturbé mais je ne voulais plus y penser, je voulais l'effacer mais je savais que
celui-ci avait une explication, une représentation, je ne savais pas qui était cette fille ni ce
qu'elle fuyait, mais il y avait sûrement une explication ou encore même une représentation à
ce rêve, enfin bon, je devais me préparer pour aller rejoindre Roman, apparemment les
Colombiens parlaient et comprenaient le français, c'était une bonne chose, au moins ont
n'aurais pas besoin d'un traducteur.
Selon ce que Roman m'a dit, ces Colombiens avaient pour activité le trafic de drogue, le
trafic d'armes et même le trafic d'organes, apparemment celui-ci semble être le plus
fructueux, je m'en foutais un peu de ce qu'ils faisaient ou de qui Ils étaient, la seule chose
qui m'intéressait réellement pour l'instant était mon salaire et Retrouver Sonia.
12 h 32
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peux nous indiquer il y a pas vraiment de mal à t'équiper tu crois pas ? Prends ça, ça va
t'être utile, en espérant que tu sais t'en servir.
Il me donna alors une arme, une sorte de 9mm gris un peu marqué par le temps, il y avait
des munitions dans le chargeur et un R gravé sur le cross.
- Je croyais que c'était un truc sans embrouille et que ça allait marcher comme sur des
roulettes, pourquoi faut-il donc que je sois équipé ?
- Tu sais ça peut déraper à tout moment, ces type là c'est des nerveux et si ça dérape vaut
mieux avoir une balle en moins dans le chargeur qu'une vie en moins dans notre camp.
- C'est bon j'ai compris.
On s'est retrouvé 30 minutes plus tard en bas d'une université abandonnée près de la
campagne à attendre une voiture remplie de Comlobiens sûrement armé jusqu'aux dents, je
sentais le stress monté mais je m'efforcais de garder mon calme, il le fallait.
Une voiture noir était arrivé, il y avait 5 gars à l'intérieur, 3 y sont sortis, il était en
survêtement et avait des tatouages d'insectes sur le cou, le premier avait un scorpion, ont
aurait dit que c'était lui le chef, le second une araignée et le troisième une guêpe, l'araignée
s'était approché et nous à donner un sac que Roman foulait dès que celui-ci était entre ses
mains, dieu seul sait ce que ce sac contenait, je sentais ma main crispé sur la manche de
l'arme, le silance qui régnait pendant que Roman foulait le sac voulais percé mes oreilles,
une goutte de sueur froide parcourait mon dos et je sentais ma tête se vider à force que les
secondes se succèdait…
- Tout y est ! Cette phrase de Roman m'a fait sursauté, l'araignée l'a remarqué et à étouffer
un rire.
- Il est nouveau celui là on dirait.
- C'est un ami, il n'est pas vraiment habitué à ce genre de chose.
- Dis à ton amie que s' il cherche du boulot il peut venir nous trouver, il a l'air efficace.
- Il est juste là tu peux lui parler tu sais, d'ailleurs comment ça va le boulot.
- Ah tu sais la routine, les organes sont très demandés ces temps-ci, surtout ceux de jeunes
filles. Mais ils sont aussi très rares, dis toi qu' hier il y a même un gars qui a vendu sa sœur
en échange de quelques billets, les tunisiens n'ont pas vraiment l'esprit de famille faut dire.
Sur ces mots mon sang ne fit qu'un tour, je voulais en savoir plus.
- C'était quel genre de gars ? Et sa sœur ? Elle ressemblait à quoi ?
- Doucement mon gars pourquoi je te le dirais d'abord on se connait même pas .
J'ai voulu sortir l'arme de ma veste mais la main de Roman m'avait bloqué le coude, il me
regardait droit dans les yeux comme pour me dire de me calmer, on était en infériorité
numérique et chacun d'entre eux étaient sûrement armé, déclencher une fusillade sur de
simples soupçon était aurait été vraiment stupide de ma part.
- Elle ressemblait à quoi la fille que l'on t'avais vendue Carlos ?
- Écoute Roman c'est un peu du domaine privé ce que tu me demandes alors te répondre
dans ces conditions va être assez difficile tu sais.
- Son nom, donne moi juste son nom.
- Apparemment elle s'appelait Sonia, c'est tout ce que je peux te dire.
En étendant ces quelques mots je sentais que ma poitrine se fendait en deux, j'ai voulu
descendre les 3 gars en face de moi aussi violemment que possible, j'ai senti comme si le
monde tombait sur moi, j'avais la haine, la haine de vivre, je me suis jeté sur le fameux
Carlos et me suis démené comme un chien en le donna les coups de poing les plus violent
que j'aurai pu donné, il a voulu sortir son arme mais celui-ci a volé dans les airs quand il est
tombé aux sols, Roman et les autres nous ont séparé et n'ont heureusement pas
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commencer une fusillade, les Colombiens sont partis avec 200 € en plus pour dédommager
le Carlos, ces 200€ ont été déduit de mon salaire, j'ai même eu droit à un sermons de
Roman, il était en colère mais je ne l'écoutais pas, je ne l'écoutais plus, j'étais détruit de
l'intérieur, j'ai ressenti l'enfer sans y mettre les pieds, " j'y étais déjà" j'ai pensé.
Roman m'a déposé à l'appart, il m'a dit qu'il me rappellera le lendemain, qu'il me laissait du
temps pour moi et me souhaitait bon courage, du courage j'en avais de moins en moins faut
dire, j'en avais marre de vivre, à quoi bon vivre si la vie elle-même nous fait comprendre que
vivre ne suffit pas, à quoi bon vivre si notre existence même est signe de rébellion ?
6 h 45
Je me suis réveillée en sursaut d'un autre cauchemar, celui-ci était plus effrayant que celui
de la veille, j'y ai vu un être sombre dans une pièce celui était assis sur une chaise en paille
qui semblait aussi vieux que le monde, telle un démon, son dos courbé sur lui-même, ses
coudes reposant brutalement sur ses jambes, les mains à plat sur son visage, il portait en lui
tout la haine du monde et même le plus brûlant des enfers ne pourrai effleuré les laves du
volcan de son cœur, il était la haine incarné, le diable à forme humaine, comparable à de la
solitude qui avait pourri, la mélanine de la peau se confondait avec celui du cœur, la
mélanine de la peau se confondait avec celui de l'âme, cette être j'en comprenais tout les
sentiments, tout les respiration, ont aurait dit que l'on ne faisais plus qu'un, il avait dans ses
yeux une haine terrifiante, il me glaçait le sang…
Le soleil était rose à l'horizon, je ne me suis jamais senti aussi seul, j'étais fatiguée
moralement, tout les recoins de ma tête semblait ne plus vouloir penser, j'aurais vendue mon
âme pour pouvoir ressentir du bonheur, j'ai décidé d'aller marcher un peu, pour prendre l'air.
Pendant ma marche j'ai contemplé le soleil, celui-ci est aussi belle qu'une reine, elle
gouverne le ciel et éclair les astres, sans elle, même la lune ne peut brillé, elle est si
charismatique ce soleil, je voulais être comme elle, pouvoir donner de ma lumière, pouvoir
éclairé la journée d'autrui, mais comment pourrais je être la lumière d'autrui si moi même je
ne vis que dans la noirceur… je réalise que je n'ai jamais été heureux, je ne me plains pas
mais faut dire que je commence à en avoir marre, je sens la rage bouillir en moi, ils m'ont
pris la seule chose qui m'était dans ma vie un semblant de "but", j'avais besoin d'un
coupable, une cible de vengeance, mais qui ? Celui qui a vendu sa sœur pour pouvoir vivre
quelques mois en plus ? Ou celui qui a démembré une innocente qui m'était lié ? Je voulais
me venger, je le devais.
En revenant chez moi je me suis directement rendue dans ma chambre, je ne savais pas où
commencer, je ne savais pas quoi faire, je ne regardais dans le miroir et j'ai réalisé que
j'avais grandi, j'avais le visage creux et les yeux rouges, mes cheveux étaient en pagaille et
j'avais un semblant de barbe qui poussait, j'avais grandi…
8 h 36
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Sur ces mots une flamme s'allumait dans mon cœur, je le sentais, je n'étais plus le même,
Je sentais la haine planté ses graines au fin fond de mon âme.
Arrivé à l'appart de Gérard, Roman n'osait pas me regarder dans les yeux, il savait que je
m'étais attaché à la Tunisienne et il avait pitié de moi, il me voyait comme ces héros de
guerre qui ont tout perdu mais qui ont quand même le courage de respirer, ça me mettait
mal à l'aise.
- L'un de mes gars a reconnu la description de Mounir apparemment celui-ci traînait souvent
avec les Albanais, son complice en est un, il s'appelle Edmond, il a 30 ans, divorcer, il a des
problème de colère selon ce qu'on m'a dit, je t'aurais bien fait payer l'information mais je te
le donne, c'est pas comme ci c'était grand chose.
- Et pour l'adresse ?
- J'y viens, apparemment le fameux Edmond est assez proche des Albanais en plus d'en
être un, du coup il vit pas tout seul, il faut que tu saches que t'es pas le seul à le rechercher
et que vue que tu cherches son complice, Mounir, il te considéra automatiquement comme
un enemies ou aux minimum un gars trop curieux, avant de te donner l'adresse je veux te
donner un conseil en tant qu'ami, parce que oui je te considère depuis quelques temps
comme un ami, un vrai, en conséquence je te conseille de laisser tomber, je sais que ça va
pas être simple mais la fille est déjà sûrement morte à l'heure qu'il est, trouvé son frère ne
vas en rien t'être utile et te venger non plus d'ailleurs, j'ai parlé avec les Colombiens, ils sont
d'accord pour te pardonner et veulent même te recruter si tu veux, tu peux monter en grade,
joué dans la cour des grands, ne laisse pas tes sentiments te fourrer dans un truc que je
peux te l'assurer, tu n'as pas envie d'en faire partie, alors en tant qu'ami, Nassim, je te
conseille de laisser tomber.
- Je refuse l'offre, j'irai jusqu'aux bout s'il le faut Roman, je veux trouver Mounir et le regarder
dans les yeux pour le demander la raison de son acte avant de lui mettre une balle entre les
deux yeux, jamais je ne laisserai passer ça, jamais je peux l'assurer !
- Il faut dire que c'est bien plus facile de déplacer une montagne que faire changer d'avis le
cœur d'un homme… et après hein ? et après tout cette guerre que tu vas déclencher ? Que
vas-tu faire ? Tu ne vas pas vivre pour la vengeance, tu ne peux vivre pour la vengeance,
pourquoi vis tu dis moi ? Pour qui vis-tu ? Pour toi ou pour eux ?
- Je vis pour éteindre la vie de ceux qui m'ont pris ma raison d'être.
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