Fiche Contes Glaces
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EXPLOITATION PEDAGOGIQUE
1. LA PRÉSENTATION DU LIVRE
99 contes fantastiques qui sèment le doute, frôlent l’absurde et sont remplis de mystère. Un
univers délirant qui bouscule les règles du quotidien : le temps et l’espace se modifient sans
cesse, les corps se transforment, les êtres disparaissent, les lieux mènent vers nulle part, les
objets ont d’étranges réactions, les miroirs reflètent des ombres, les squelettes s’animent, les
trains ne s’arrêtent plus. 99 contes écrits par l’un des maîtres du fantastique français.
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1.4. Le cadre spatio-temporel
La plupart des contes ont pour cadre spatio-temporel l’univers quotidien contemporain, un
univers familier. Pour quelques-uns d’entre eux, cependant, l’action est résolument placée
dans le futur (le XXIIe ou le XXIIIe siècle) ou, au contraire, dans le passé, au moment du
commencement du monde. Dans ces cas exceptionnels, le cadre spatio-temporel est
explicitement mentionné.
2. LA LECTURE TREMPLIN
Les chats
On s’était si souvent demandé, et depuis longtemps, à quoi les chats pouvaient bien penser.
Tapis au plus profond de leur solitude, enroulés autour de leur chaleur, comme rejetés dans
une autre dimension, distants, méprisants, ils avaient l’air de penser, certes.
Mais à quoi ?
Les hommes ne l’apprirent qu’assez tard. Au XXIe siècle seulement.
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Au début de ce siècle, en effet, on constata avec quelque étonnement que plus aucun chat ne
miaulait. Les chats s’étaient tus. On n’en fit pas un drame. En fin de compte, les chats
n’avaient jamais été tellement bavards : sans doute n’avaient-ils vraiment plus rien à dire à
présent. Puis, plus tard, on releva un autre fait.
Plus singulier celui-là : les chats ne mouraient plus.
Quelques-uns mouraient évidemment par accident, écrasés par un véhicule, le plus souvent;
ou emportés en bas âge par quelque maladie particulièrement pernicieuse. Mais les autres
évitaient la mort, lui échappaient, comme si cette fatale échéance n’avait plus existé pour eux.
Cette énigme, personne ne la perça jamais.
Leur secret était simple pourtant. Les chats, depuis qu’ils étaient sur terre, n’étaient jamais
sortis de leur indolence native pour accomplir, comme les hommes, mille petits tours savants.
Ils n’avaient jamais rien construit, pas même leur niche. Ils avaient toujours laissé les hommes
s’occuper de leur sort, leur procurer la nourriture, le confort et la chaleur artificielle. Eux,
libérés de tout, avaient toujours vécu dans une sorte d’hibernation idéale, bien dosée,
parfaitement mise au point, ne songeant qu’à mieux se concentrer, douillettement lovés dans
leur bien-être.
Les chats avaient eu beaucoup de temps pour y penser. Ils avaient beaucoup pensé. Mais alors
que les hommes pensaient à tort et à travers, au superflu de préférence, les chats, eux,
n’avaient pensé qu’à l’essentiel, sans cesse, sans se laisser distraire. Ils n’avaient médité
inlassablement, au cours des siècles, qu’un seul problème.
Et, à force d’y penser, ils l’avaient résolu.
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Choisis la ou les catégorie(s) de récit qui, selon toi, défini(ssen)t le mieux ce conte, mais
surtout, justifie ton choix par des exemples (ou arguments) précis.
2. Parmi toutes ces catégories proposées ci-dessus, ne figure pas le conte philosophique. Ce
dernier s’apparente à la parabole et à la fable. Comme ces dernières, il ne manifeste pas le
souci de donner au lecteur l’illusion de la réalité, mais il l’invite à tirer une leçon de l’histoire
et à vivre compte tenu de cette leçon-là. Le conte philosophique concrétise donc l’intention de
persuader et il présente une structure argumentative : la thèse, c’est la leçon; l’argument, c’est
l’histoire : celle-ci est au service de celle-là. Vérifie si cette définition peut s’appliquer au
conte Les chats. Ce récit s’apparente-t-il au conte philosophique ?
4. L’auteur nomme-t-il le problème sur lequel les chats ont concentré leur réflexion ? Peux-tu
l’identifier ? Si oui, comment ? Précise ta démarche et relève dans le texte tous les indices qui
t’ont permis de comprendre, de deviner la nature du fameux problème résolu par les chats.
5. Quelles sont les autres informations que tu peux inférer à partir de ce texte ? Si ce conte
comportait une suite, comment l’imaginerais-tu ? Établis des hypothèses.
1. Résume oralement à tes condisciples un conte qui t’a paru très peu fantastique voire
réaliste. Explique en quoi ce conte te paraît réaliste et relève, aussi infime soit-il, l’élément qui
te paraît fantastique.
2. Résume un récit qui t’a paru, cette fois, proche du conte philosophique.
3. Résume à tes condisciples un conte qui, selon toi, relève de la science-fiction. À ton avis
l’appartenance à la catégorie des récits de science-fiction exclut-elle l’appartenance à l’une ou
l’autre des catégories suivantes : conte merveilleux, conte fantastique, conte philosophique ?
4. Malgré la diversité de ces contes, on peut découvrir des points communs entre eux. Cite ces
points communs et classe-les entre, d’une part, ceux qui relèvent de l’histoire et, d’autre part,
ceux qui relèvent de la narration.
5. À ton avis, quelle est ou quelles sont l’(les) intention(s) de communication dominantes de
Sternberg que tu as pu déceler à travers tout le recueil :
– informer
– persuader
– ordonner
– donner du plaisir, divertir
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6. As-tu apprécié ce recueil de contes ? D’une manière générale, apprécies-tu ce genre
littéraire, l’as-tu découvert grâce à cette lecture?
7. Qu’il soit négatif ou positif, explique les raisons sur lesquelles repose ton jugement. Pour
t’aider à formuler tes arguments, voici quelques critères d’appréciation :
– la forme littéraire : le fait que ces récits soient très brefs, qu’ils se présentent sous la forme
de courtes fictions...
– le mélange des catégories : le fait que certains de ces récits relèvent du récit réaliste,
d’autres du récit fantastique, du conte philosophique...
– les intrigues : le contenu des histoires, leur caractère invraisemblable...
– les cadres spatio-temporels
– les personnages
– le style de l’auteur : la sécheresse, la sobriété du vocabulaire, la brièveté des phrases,
l’absence de figures de style, d’énumération...
– le registre de langue
– les techniques de narration : l’économie d’informations concrètes susceptibles de nous aider
dans la compréhension, les incessantes sollicitations de notre capacité à inférer, le fait de
placer systématiquement l’explication rationnelle à la fin du conte,...