MP Physique Mines 1 2015.enonce
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— Si, au cours de l’épreuve, un candidat repère ce qui lui semble être une erreur d’énoncé, il est
invité à le signaler sur sa copie et à poursuivre sa composition en expliquant les raisons des
initiatives qu’il aura été amené à prendre.
— Il ne faudra pas hésiter à formuler les commentaires (incluant des considérations numériques)
qui vous sembleront pertinents, même lorsque l’énoncé ne le demande pas explicitement. Le
barème tiendra compte de ces initiatives ainsi que des qualités de rédaction de la copie.
Une autre manière de minimiser les dépenses en carburant est d’augmenter la vitesse d’éjection,
limitée à quelques kilomètres par seconde dans le cas d’une propulsion chimique comme nous
le verrons dans la suite de ce problème.
8 — Pour une charge utile de masse mu = 500 kg, calculer les masses mc1 et mc2 de carburant
(la masse initiale du vaisseau est m0 = mu + mc ) à prévoir pour obtenir une variation de vitesse
∆V = 5, 00 km · s−1 , dans le cas d’une propulsion chimique (u = 4, 00 km · s−1 ) et d’une
propulsion ionique (u = 20, 0 km · s−1 ).
I.B. — Aspect énergétique - Rendement propulsif du moteur fusée
9 — Le vaisseau se déplace à une vitesse de norme v dans le référentiel d’étude galiléen.
Exprimer l’énergie cinétique dans ce référentiel de la masse dm du gaz éjectée pendant dt, en
déduire la puissance cinétique Pjet contenue dans le jet de gaz issu du moteur. Exprimer de
même la puissance reçue par le vaisseau de la part de la force de poussée. On exprimera ces
deux termes en fonction de Dm , u et v.
10 — On définit le rendement propulsif comme le rapport de la puissance cinétique gagnée
par le vaisseau sur la puissance totale dépensée. En admettant une conversion parfaite de
l’énergie stockée dans le vaisseau en énergie cinétique du jet et du vaisseau, montrer que le
rendement propulsif peut se mettre sous la forme
2x
η(x) =
1 + x2
où l’on précisera l’expression de x en fonction des données du problème.
11 — Tracer la courbe η(x), pour quelle valeur de x le rendement propulsif est-il maximal ?
Pour quelles valeurs de x le rendement est il nul ? Montrer que l’on pouvait prévoir ces résultats
sans calcul.
En fait, bien que des moteurs à vitesse d’éjection variable soient étudiés et quelquefois exploités,
le rendement énergétique de la propulsion est souvent considéré comme secondaire : l’énergie
fournie par une pile nucléaire ou des panneaux solaires est presque illimitée, ce qui n’est pas le
cas des réserves de gaz propulsif.
FIN DE LA PARTIE I
On se place dans la tuyère d’un moteur fusée, lorsque l’écoulement est permanent et s’effectue à
altitude constante sans travail autre que celui des forces de pression. Le gaz éjecté est considéré
comme parfait, de masse molaire M , d’indice adiabatique γ = 1, 4 . Il provient d’une chambre
de combustion, où ses température et pression sont notées Tc et Pc . Le gaz est initialement au
repos, vc = 0. Par ailleurs, on considère que le transit du gaz dans la tuyère est suffisamment
rapide et les échanges suffisamment lents pour que l’on puisse négliger les transferts thermiques.
13 — Exprimer la vitesse maximale atteinte par le gaz en sortie de la tuyère en fonction
de γ, R, Tc et M . On négligera la température de sortie devant Tc .
Grille
Grille accélératrice
DEF Canon à électrons
micro-onde _
+ -
-
de neutralisation
-
Injection de + - + + - -
+ + + - +
Xénon - - +
-
+ + + +
"
- + - -
-
-
-
- + - +
- -
+ + + -
+ "
" + + +
" " " " - + + - - + + + + -
" - " + - + +
- - - - - - - + - + - - + + "
- + " +
- - + -
+
+
" + - - & + + + + + +
- "
-
"
"
"
" $ + + +
+ -
-
-
+
-
-
-
" + + + - + +
-
%
-
- -
+
-
- -
- + +
Canon à électrons + - - + + -
- + - +
- + "
- + + + + + +
-
d’ionisation $b# - -
-
Figure 2 – Représentation schématique du moteur ionique : les symboles " sont des atomes
de Xénon, + des ions Xe+ et - des électrons.
plasma étudié ici est non-collisionnel, c’est-à-dire que l’on néglige l’effet des chocs entre ions
et électrons ou entre particules de même espèce. On suppose également qu’il est non relati-
viste ce qui signifie que la vitesse caractéristique des électrons libres est faible devant celle
de la lumière #!ve # ≪ c. Afin d’assurer une ionisation la plus complète possible, on souhaite
finalement que ce plasma soit le siège de la propagation d’un rayonnement micro-onde. L’onde
électromagnétique correspondante est associée à un champ électrique dont la représentation
complexe s’écrit E ! = E0 ei(ωt−kx) u
!y .
15 — On suppose la propagation effective. Faire l’inventaire de toutes les forces appliquées
à un électron libre et préciser lesquelles sont négligeables.
16 — Déterminer, en régime de propagation établi, la représentation complexe !v e de la
vitesse des électrons libres et en déduire la conductivité complexe σ du plasma définie par
!j = σ E.!
17 — Vérifier que dans ce régime de propagation la densité volumique de charge ρ est
bien nulle puis en revenant à la notation réelle établir l’équation de propagation du champ
!
E(x, ! rot
t). On rappelle que rot( ! E) !
! = grad(div ! − ∆E,
E) ! en déduire l’équation de dispersion
dans laquelle apparaı̂t la pulsation de plasma
"
ne2
ωp = .
ε0 m e
18 — A quelle condition l’onde appliquée au plasma peut-elle s’y propager ? Sinon que lui
arrive-t-il ?
Un intense champ magnétique statique axial B ! 0 = B0 u!z , supposé uniforme, est appliqué à
l’intérieur du plasma par des aimants permanents.
19 — Ecrire l’équation vectorielle qui décrirait le mouvement de l’électron s’il n’était soumis
qu’à ce champ magnétique. Montrer que pour une vitesse initiale de l’électron contenue dans
le plan perpendiculaire au champ magnétique, son mouvement serait circulaire uniforme dans
ce plan, et que sa période de rotation serait indépendante de sa vitesse. Exprimer la pulsation
ωc correspondante, appelée pulsation cyclotron, et calculer sa valeur numérique pour un champ
magnétique appliqué d’intensité B0 = 0, 20 T.
20 — Montrer qualitativement que l’application du champ micro-onde (E, ! B ! 0 ) avec ω ≈ ωc
permet d’accélérer les électrons en augmentant la norme de leur vitesse.
21 — D’après ce qui précède, exprimer et calculer numériquement la densité particulaire
maximale que l’on peut espérer pour un champ magnétique appliqué d’intensité B0 = 0, 20 T.
Un champ magnétique permanent intense permet donc d’obtenir une densité importante de
plasma et ainsi d’augmenter le courant ionique engendré par les grilles accélératrices. Il aide
par ailleurs à maintenir l’ionisation : les lignes de champ magnétique ≪ piègent ≫ les électrons
en les forçant à décrire des cercles plutôt que de diffuser librement vers les parois ; la probabilité
qu’un électron chaud ionise une molécule est accrue en raison de l’augmentation de la longueur
de son trajet.
22 — L’énergie de première ionisation du Xénon est de l’ordre de 12,0 eV. La configuration
précédente permet-elle d’envisager une réelle contribution de la photo-dissociation (voie c). On
justifiera sa réponse par un calcul.
III.B. — Poussée
On néglige la masse me des électrons devant celle des ions notée µ.
23 — Exprimer la relation entre l’intensité du courant électrique I dû aux ions traversant
le moteur, le débit Dm de masse de gaz issu du vaisseau et des caractéristiques des ions.
24 — On suppose que les ions ont une vitesse caractéristique nulle à l’entrée de la grille
accélératrice. On note Va > 0 la tension présente entre les deux électrodes de la grille accélératrice.
Déterminer la vitesse caractéristique de sortie des ions du moteur. En déduire l’intensité F de
la force de poussée du moteur (identifiée à la question 3) en fonction de I, µ, Va et e.
25 — La densité volumique de courant dans le moteur est liée à la tension d’accélération
par la loi de Child-Langmuir que nous admettrons
#
4ǫ0 2e Va 3/2
j=
9 µ d2
la distance d étant celle séparant les deux électrodes de la grille accélératrice . Exprimer F en
fonction de Va , d, ǫ0 et du diamètre D du jet de gaz.
On considère un moteur ionique utilisant du Xénon, de masse molaire M = 131 g · mol−1 et
possédant les caractéristiques suivantes :
• tension accélératrice Va = 700 V ;
• distance d entre les deux électrodes de la grille accélératrice : d = 2, 50 mm ;
• diamètre de chaque trou dans les électrodes de grille délimitant les jets élémentaires
D = 2, 00 mm ;
• nombre de trous en vis-à-vis dans chaque électrode : N = 2, 20 · 103
26 — Calculer les valeurs numériques de la poussée F de ce moteur, de la vitesse de sortie
des ions et de la masse de Xénon consommée sur une période de 90 jours de fonctionnement.
Évaluer la puissance cinétique totale transmise au jet de gaz propulsé.
27 — Justifier sans calcul la nécessité de neutraliser le jet d’ions issu du moteur en lui
fournissant des électrons.
FIN DE L’ÉPREUVE