Synopsis LPP 244 Psychologie Expérimentale

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République du Cameroun Republic of Cameroon

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Paix – Travail – Patrie Peace – Work – Fatherland
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Ministère de l’Enseignement Ministry of Higher
Supérieur BP: 644 Maroua Education
**** Tel: (237) 22292119 ****
Université de Maroua e-mail : The University of Maroua
**** [email protected] ****
Faculté des Arts, Lettres et Faculty of Arts, Letters and
Sciences Humaines Social Sciences
**** ***
Département de Philosophie- Department of Philosophy-
Psychologie Psychology

SYNOPSIS DE COURS

PARCOURS :
Licence 2 Psychopédagogie

Intitulé de l’Unité d’Enseignement: Psychologie expérimentale

HEURES
CYCLE CODE TYPE UE SEMESTRE Crédit
CM TD/TP TPE

Licence 2 LPP 244 UE/F 2 20 10 10 6

Par:

M. KAWAINA GASSISSOU Abel

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Sommaire :

1- Présentation de l’Unité d’Enseignement


2. Objectif général
3. Compétences et Résultats d’apprentissage escomptés
4. Prérequis
5. Durée du cours
6. Plan de progression de l’UE
7. Évaluation
8. Contenus de l’unité d’enseignement

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1- Présentation de l’Unité d’Enseignement
L’approche expérimentale est indispensable à la compréhension de l’évolution des
concepts en psychologie. L’importance de cette démarche en psychologie réside dans le fait
que la majorité des avancées dans cette discipline a été acquise par l’expérimentation (Sockeel
& Anceaux, 2014). Elle est la seule méthode qui permette d’établir des relations de cause à
effet : sa maîtrise est donc nécessaire au contrôle de la validité des faits. En outre, elle utilisée
dans la plupart des recherches : mesures d’attitudes, d’opinions, observation des
comportements... . De par la simplicité de sa procédure, la psychologie expérimentale permet
d’obtenir des résultats intéressants et novateurs surtout lorsqu’elle est utilisée par des mains
expertes.

Mots clés : Expérimentation, plan d’expérience, procédure expérimentale.

2. Objectif général :
Le cours intitulé ‘‘Psychologie expérimentale’’ présente aux étudiants du niveau
Licence 2 les éléments de base de l’expérimentation et donne les grandes lignes de la mise en
œuvre de la méthodologie expérimentale dans la recherche empirique en psychologie. Il faire
acquérir non seulement le vocabulaire spécifique utilisé dans cette méthode de recherche,
mais aussi la capacité à la mettre en pratique en vue de la résolution d’un problème.
Cependant, en fonction du profil de l’étudiant à former, qui est celui de psychopédagogue, les
applications se feront dans le domaine de la pédagogie.
Objectifs spécifiques :
Au terme de cet enseignement, chaque apprenant sera capable de :
1. Citer et expliquer les éléments fondamentaux permettant de comprendre la démarche
expérimentale ;
2. Mettre en œuvre une expérimentation dans la situation-classe ;
3. Manipuler les plans d’expérience au cours de l’expérimentation ;
4. Formaliser un plan factoriel
3. Prérequis :
Notion de base en expérimentation
5. Durée du cours : 40 h
Pour atteindre les objectifs de l’UE, l’apprenant devra s’arranger à planifier des heures
pour les activités d’apprentissage liées au cours : lecture des supports de cours et l’exécution
des activités (autoévaluations, exercices d’applications, devoirs à rendre,…).

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6. Plan de progression de l’UE :

Semaine 1. Introduction générale

Semaine 2. Chapitre 1 : Notions de problématique et d’hypothèses.

Semaine 3. Chapitre 1 : (suite et fin)

Semaine 4. Chapitre 2 : Variables principales et secondaires dans une expérimentation.

Semaine 5. Chapitre 2 : (suite et fin)


Semaine 6. Chapitre 3 : Déroulement de la procédure expérimentale.
Semaine 7. Chapitre 3 : (suite et fin)

Semaine 10. Travaux dirigés

Semaine 11. Travaux dirigés

Semaine 11. Travaux dirigés

7. Évaluation
Les notes de Contrôle Continu, de TD et des TPE comptent respectivement pour 20%,
20% et 10 %. L’examen de fin de semestre compte pour 50 %. Un seul rattrapage est prévu.

- TPE : 20 %
- TD : 10 %
- CC : 20 %
- Examen final : 50 %
-
CONTENUS DE L’UE

Le cours intitulé ‘‘ Psychologie expérimentale’’ est structuré comme suit :


 Chapitre 1. Notions de problématique et d’hypothèses.
 Chapitre 2. Variables principales et secondaires dans une expérimentation.
 Chapitre 3 : Déroulement de la procédure expérimentale.

Références bibliographiques.
Myers, A., Hansen, C., & Ferrand, L. (2007). Psychologie expérimentale. De Boeck.
Ngan, J.-L. (2016). Stratégie individuelle et méthode expérimentale. BookElis.

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Richelle, M., Reguin, J., & Robert, M. (1994). Traité de psychologie expérimentale. Presses
Universitaires de France.

Rossi, J.-P. (1997). L’approche expérimentale en psychologie. Dunod.

Sockeel, P., & Anceaux, F. (2014). La démarche expérimentale en psychologie. Editions In


Press.

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INTRODUCTION GENERALE

La recherche scientifique est un processus qui demande beaucoup de lucidité d’esprit


afin de parvenir à l’objectif recherché. De Ketele (1996) la définit comme étant « un
processus systématiquement et intentionnellement orienté et ajusté en vue d’innover ou
d’augmenter la connaissance dans un domaine donné ». En sciences sociales, le chercheur
s’implique, vit et ressent la situation, il devient une partie de l’action : « faire émerger un
projet de recherche n’est pas chose aisée lorsqu’on est soi-même partie prenante de l’action.
Dans le domaine de la psychologie se donne de découvrir les relations entre les facteurs ainsi
que les relations entre les attitudes, les opinions et les comportements qui les sous-tendent.
Elle doit obéir à une démarche strictement méthodique. Cette démarche est l’articulation d’un
ensemble d’activités successives organisées et structurées dans une pensée logique répondant
à des règles objectives et précises.
La psychologie expérimentale, domaine de la psychologie basé sur la méthode
scientifique expérimentale étudie les comportements directement observables et a pour
objectif général de rendre possible l’établissement de relations de cause à effet entre deux
paramètres. Elle permet véritablement d’expliquer les phénomènes étudiés en termes de
relation de causalité. Le principe de base de l’expérimentation consiste à faire varier une ou
plusieurs variable(s) et à mesurer les effets de cette ou ces variable(s) sur le comportement
étudié. En parallèle, le chercheur doit contrôler systématiquement toutes les variables
susceptibles de venir perturber ou d’avoir une influence sur le phénomène étudié. Cette
double démarche, à la fois d’intervention et de contrôle, accorde à l’expérimentation une
grande puissance empirique. Dans la pratique, Les psychologues expérimentaux utilisent les
méthodes descriptives ou la méthode expérimentale pure. La méthode expérimentale
correspond à la méthode d’investigation qui rend possible le contrôle systématique du
maximum de sources de variations potentielles. Autrement dit, utiliser la méthode
expérimentale va consister à créer une situation particulière qui va permettre de tester
une hypothèse causale concernant la mesure d’un phénomène précis (VD) en fonction de
la manipulation (la variation) d’un ou plusieurs facteurs (VI). L’objectif de
l’expérimentation est la comparaison entre groupes équivalents de participants. Si le
montage expérimental est bien conçu, seule la variation des modalités des
variables indépendantes manipulées par le chercheur va permettre d’expliquer les
différences observées entre les groupes au niveau de la ou des mesures (c’est pourquoi
il est possible de tester des relations de causalité grâce à cette méthode).En
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manipulant une ou plusieurs variable(s) indépendante(s), on va essayer de provoquer
une variation des réponses des participants (donc de la VD qui, en psychologie
sociale, renvoie à la mesure du comportement, des états mentaux ou des
processus mentaux). La variable indépendante est déterminée et construite par le
chercheur. Il suppose qu’elle elle seule aura un effet sur le sens de l’hypothèse qu’il
se propose de ester.

Chapitre 1. Notions de problématique et d’hypothèses

Dans le processus d’expérimentation, l’élaboration d’une problématique ainsi que des


hypothèses de recherche sont très déterminants dans la conduction de la recherche. Il importe
de clarifier ces concepts clés avant d’aborder la procédure expérimentale proprement dite.
1.1 Elaboration d’une problématique
Se donner une problématique c’est choisir une orientation théorique en rapport avec
l’objet d’étude. La problématique consiste à formuler son problème de recherche en articulant
sur une perspective théorique et sur un objet de recherche concret. La problématique c’est ce
qui a poussé le chercheur à poser la question générale. Construire une problématique suppose
de répondre à plusieurs objectifs : définir le contexte de l’étude, identifier les notions à définir
dans le travail, délimiter le cadre du sujet c’est-à-dire l’environnement dans quel la recherche
est envisagée, délimiter l’espace, la période et le temps.
1.2. Les hypothèses
L’hypothèse est une affirmation prédictive qui met en lien une variable indépendante
(VI) ou variable explicative et une variable dépendante (VD) ou variable expliquée. Une
hypothèse se formule comme suit : Variable cause + Verbe d’action + Variable effet.
Formulée au présent, elle rend compte du lien qui existe entre la cause et l’effet. Ainsi, au
cours de l’expérimentation, on manipule la variable cause afin de voir les effets. Par exemple :
l’appartenance ethnique détermine la sociabilité. VI= appartenance ethnique et VD :
sociabilité.
Les hypothèses tendent à trouver des solutions à différentes sortes de questions. Elles
prennent naissance à partir d’une observation ou de faits opérés au cours d’une recherche.
Elles peuvent être aussi le résultat d’une élaboration purement théorique à partir d’un
ensemble de connaissances. En sciences sociales, on distingue trois types d’hypothèses
suivant leur niveau d’abstraction : Des hypothèses qui supposent une existence entre deux
variables. On les utilise pour quantifier des comportements ; à titre d’exemple, chercher un

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rapport entre le taux de divorce et le revenu des ménages. Des hypothèses prévoyant
l’existence de liens raisonnables entre deux variables ; tel est le cas de comportements dus aux
aspects culturels. Des hypothèses concernant des relations entre variables analytiques. Elles
stipulent la formulation de relations entre variables complexes ou entre variables dépendantes,
indépendantes et intermédiaires. Prenons l’exemple d’une l’étude sur l’influence de la classe
sociale, du niveau de croyance sur le taux de fécondité. Pour être valables, les hypothèses
doivent être utilisées sous certaines conditions : L’hypothèse doit être vérifiable, elle doit
mettre en œuvre des faits réels et ne pas comporter de jugements de valeur. Enfin, elle doit se
rattacher à une théorie existante et être en harmonie avec l’actualité scientifique. Toute
hypothèse non explicite ne peut que rendre l’objectif incorrect et n’aboutira qu’à des fins
scientifiques erronées.
1.3. Les Variables dans une expérimentation
La variable se définit comme étant un terme qui change de valeur. Elle doit avoir au
moins deux valeurs. Exemple : genre (Masculin/ Féminin) ; niveau d’étude (Primaire,
Secondaire/ Supérieur) ; Statut Matrimonial (célibataire/ Marié)…
Le principe de base de l’expérimentation en psychologie consiste à faire varier un ou
plusieurs aspects de la situation dans laquelle est placé le participant lui-même pour vérifier
les conséquences (effets) de ces variations sur le comportement que l’on veut étudier.
L’expérimentateur doit être en mesure de distinguer les sources de variation des variables
dépendantes. La source de variation est toute variation de la situation expérimentale et/ou des
caractéristiques des participants susceptibles d’influer sur les réponses observées. Les
variables dépendantes sont par contre des indicateurs comportementaux censés être la
traduction de ces variations. De façon générale, les sources de variation sont celles que
l’expérimentateur ne peut qu’enregistrer.
Les variations enregistrées sont celles qui échappent au contrôle de l’expérimentateur,
mais il a tout de même intérêt à les prendre en compte afin de déterminer leur influence sur
les résultats obtenus à la fin de l’expérimentation. Les sources de variation dont
l’expérimentateur a la maitrise sont celles que l’expérimentateur peut effectivement faire
varier d’une part et d’autres part, celles qui existent dans la nature et auxquelles on fait
recours. Les premières sont appelées variables provoquées alors que les secondes sont
appelées variables convoquées. Alors que certaines sources de variation sont quasiment
opérationnelles (âge, genre), d’autres sources de variation doivent être rendues
opérationnelles en faisant recours à des indicateurs plus spécifiques (statut socioéconomique).

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Chapitre 2. Variables principales et secondaires dans une expérimentation.

La recherche expérimentale fait intervenir un certain nombre de variables qui peuvent


être considérés comme des facteurs principaux ou des facteurs secondaires selon leur nature.
Les variables principales sont celles dont l’expérimentateur peut étudier les effets; elles
apparaissent dans l’hypothèse de recherche. Ce sont la variable indépendante et la variable
dépendante. Les variables secondaires par contre, sont celles qui n’apparaissent pas dans la
recherche mais qui peuvent impacter sur la variable dépendante ; l’expérimentateur se doit de
les contrôler par ce que, bien qu’étant absent dans l’hypothèse, ils sont susceptibles d’avoir un
impact sur le phénomène étudié.
2.1. Contrôle et neutralisation des facteurs
Une variable indépendante dans un problème est la donnée qui varie sans être
influencée par les autres données du problème. Une variable dépendante dans un problème est
la donnée du problème qui varie sous l'influence de la variable indépendante. En règle
générale, les variables principales sont les variables que l'on manipule pour en connaitre
l'effet, alors que les variables secondaires sont manipulées de manière à ne pas polluer,
influencer l'expérience. Le but du contrôle des variables secondaires est de limiter leur impact
sur la situation expérimentale; l’idéal serait de les éliminer afin d’observer les effets des
variables principales, mais à défaut, diverses méthodes sont employées dans la pratique pour
minimiser leurs effets.

2.2. Les participants à l’expérimentation

Le choix des participants à une expérimentation est tributaire de la problématique


d’étude. Toutes les études en psychologie ont un point commun, le recours aux participants
qui sont considérés comme des facteurs à part entière. Par exemple, si une étude porte sur la
performance scolaire des enfants adoptifs, les participants doivent être des personnes du
niveau concerné. La sélection les participants est très déterminante dans la généralisation des
résultats de l’expérimentation en ce sens qu’une erreur produite sur un échantillon va se
reproduire sur la population mère. Le compte rendu d’une expérience doit prendre en compte
la présentation des caractéristiques des participants tels que l’âge, le sexe, la religion, le statut
matrimonial… . Il est aussi important de spécifier les critères de sélection des participants tout
en les justifiants.

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2.3. Relation entre participants (facteurs sujets) et les autres variables
L’analyse des relations entre les facteurs permet de distinguer plusieurs plans
d’expériences parmi lesquels : le plan avec les groupes appariés, les plans avec les groupes
indépendants ou les groupes équivalents.
2.3.1. Les plans d’expérience avec les groupes appariés
Les groupes sont dits appariés lorsque tous les participants sans exception passent dans
toutes les conditions expérimentales. Dans ce cas, la performance globale est la somme des
performances qu’ils ont obtenues dans chacune des expériences partielles.
2.3.2. Les plans d’expérience avec les groupes indépendants
Des groupes d’expérience sont dits indépendants lorsque la totalité ou une partie de
leurs membres ne passe qu’une partie de l’expérience.
2.3.3. Les plans d’expérience avec les groupes équivalents

Les plans d’expérience sont considérés équivalents si les participants ont des
caractéristiques similaires du point de vue des indicateurs de l’étude définis par
l’expérimentateur ou s’ils obtiennent les mêmes résultats. Il est possible de reconstituer des
groupes équivalents en procédant à des appariements au cours de l’expérimentation. On peut à
cet effet apparier un facteur ayant un effet sur le comportement étudié. Par exemple, procéder
à un appariement sur la taille des élèves est inutile parce que ce facteur n’a aucun effet sur la
performance scolaire. Par contre, on doit davantage s’intéresser aux facteurs pertinents
comme les dispositions psychologiques, l’assiduité, l’ancienneté….

2.4. Groupe contrôle et condition contrôle

En expérimentation, un groupe renvoie à un ensemble de participants affectés par une


ou plusieurs conditions expérimentales. Une condition expérimentale pour sa part renvoie à
un ensemble de procédures correspondant à une modalité d’un facteur ou à une combinaison
de modalité de plusieurs facteurs. Ainsi, le groupe contrôle diffère nettement de la condition
de contrôle. Suivant ce raisonnement, le groupe contrôle désigne l’ensemble de participants
affectés à une condition expérimentale dans laquelle le ou les facteurs n’interviennent pas
(condition de contrôle).
De façon pratique, on veut rendre habile un pied qui ne l’était pas chez un ensemble de
joueurs de football. Pour ce faire, on constitue deux groupes A et B: le groupe A, considéré

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comme groupe expérimental, réalisera un premier apprentissage avec le pied habile (pied droit
pour les droitiers et gauche pour les gauchers).
L’hypothèse de recherche est formulée comme suit : l’apprentissage avec le pied
habile facilite l’apprentissage avec le pied non habile. Le plan d’expérience se présente
comme ci-dessous :
Groupes 1ère Phase 2ème Phase
Groupe A (expérimental) Apprentissage avec le pied Apprentissage avec le pied
habile non habile
Groupe B (contrôle) Rien Apprentissage avec le pied
non habile

Pour éliminer les biais dans cette expérimentation, on doit s’assurer à l’aide d’un test
préliminaire que les personnes qui prennent part à cette expérience ne font pas parfaitement
usage de leurs deux pieds (critère d’exclusion). À la fin de l’expérimentation, on dira qu’il y a
eu transfert d’efficacité si le groupe A apprend plus facilement avec le pied non habile que le
groupe B. Ainsi, le groupe B, considéré comme groupe contrôle sert de référence pour
apprécier ce transfert.
2.5. Relation entre les facteurs : notion de plan factoriel
Un plan factoriel désigne un plan dans lequel chaque modalité d’un facteur est
combinée avec chaque modalité des autres facteurs. Le facteur sujet étant considéré à part, le
nombre de conditions expérimentales est égal au produit du nombre de modalités de chaque
facteur.
NB : on ne construit pas de plans factoriels avec la VD

Cas pratique: Soit le sujet ci-après : Appartenance ethnique et sociabilité.


TAF : Formaliser un plan d’expérience
Solution :
Définissons d’abord les variables : VI= appartenance ethnique et VD= sociabilité
Etant donné qu’on ne formalise pas un plan expérimental avec la VD, il nous faut
introduire au préalable un autre facteur, le niveau d’instruction par exemple avec trois
modalités : ni1 pour le niveau primaire ; ni2 pour le niveau secondaire et ni3 pour le niveau
supérieur. Notre facteur principal ici est l’appartenance ethnique (AE) pour lequel nous
définissons deux modalités : ae1 pour l’ethnie de gauche et ae2 pour l’ethnie de droite. On
aura le plan factoriel ci-dessous :

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NI ni1 ni2 ni3
AE
ae1 ae1ni1 ae1ni2 ae1ni3
ae2 ae2ni1 ae2ni2 ae2ni3

Chapitre 3 : Déroulement de la procédure expérimentale

La démarche expérimentale dans sa pratique obéis à un ensemble de règles qui garantit


la fiabilité des résultats obtenus. Elle passe nécessairement par la définissions des tâches,
l’élaboration des consignes, la construction du matériel expérimental, le recueil ou collecte
des données et la mise à l’épreuve des hypothèses.
3.1- La définition des tâches
Dans chaque expérience, la détermination de la tâche est très importante au début de
chaque expérience. Elle désigne le travail à faire par le participant. En fonction de la
problématique posée par l’expérimentateur et des hypothèses, elle peut être contraignante ou
non. Elle est dite contraignante lorsque l’expérimentateur donne avec précision les modalités
de son exécution. Par exemple, un expérimentateur demande à ses participants de recopier
rapidement et sans faute le texte écrit au tableau. Par contre, la tâche est dite non
contraignante quand les modalités de son exécution ne sont pas précisées par
l’expérimentateur. Cette dernière donne la latitude aux participants de l’exécuter comme il
veut. Par exemple, un expérimentateur demande à ses participants de recopier le texte écris au
tableau. Il devient donc très difficile pour l’expérimentateur de cerner ce que fait exactement
le participant. Afin d’éviter les problèmes d’ambigüité, il est conseiller de définir clairement à
l’avance les conditions d’expérimentation. Il faut tout de même que dans certaines
expériences, la tâche initialement allouée peut être modifié en cours de l’expérimentation. Ce
genre d’expérimentation doit être mené avec une extrême prudence.
La définition de la tâche à effectuer dans une expérimentation présente deux effets
extrêmes dont l’expérimentateur se doit d’éviter : l’effet plafond et l’effet plancher. L’effet
plafond apparait lorsque les tâches de l’expérience sont trop faciles ; ce qui conduit à de
bonnes performances des participants. L’effet plancher quant à lui apparait lorsque les tâches
de l’expérience sont trop difficiles conduisant à de mauvaises performances des participants.

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Dans l’un comme l’autre cas, les résultats de l’expérimentation ne refléteront pas la réalité.
Pour éviter ces écarts, les tâches doivent être adaptées aux sujets qui participent à
l’expérimentation afin de les différencier. Pour y parvenir, il est nécessaire de faire plusieurs
ajustements de la procédure expérimentale et du matériel utilisé pour la circonstance.
3.2- La consigne
La consigne reste véritablement au cœur de l’expérimentation en psychologie dans la
mesure où elle donne une orientation précise aux participants sur la manière dont la tâche doit
être exécutée et aussi les modalités de réponses. Etant un ensemble d’instructions permettant
d’expliquer aux participants la tâche à réaliser, la consigne doit être assez claire et précise
afin de ne pas laisser la place à diverses interprétations ; elle ne doit pas être contradictoire
afin d’éviter la confusion. Par exemple, une consigne qui exige aux participants à la fois
d’écrire rapidement une série de mots sans erreur est contradictoire dans la mesure où la
rapidité d’écriture dans une expérience qui porte sur la faculté de ne pas commettre d’erreur
pour des débutants est un facteur qui augmente la possibilité de commettre des erreurs. Une
bonne consigne doit également préciser les conditions de présentation des stimuli ou
éventuellement le mécanisme de déclenchement de leur présentation. En outre, le participant
doit savoir comment il doit donner sa réponse (verbale ou écrite), à quel moment il doit la
donner et, lorsqu’elle est écrite ou verbale, la forme de la donner (oui ou non, vrai ou faux,
toujours, parfois ou jamais etc.). La consigne doit être écrite au préalable, et connue au par les
participants, afin d’éviter des éventuels oublis ou sujette à des biais au cours de l’expérience.
Après explication du contenu de la consigne, l’expérimentateur doit passer à des
démonstrations pratiques et prendre soin de demander aux participants s’ils ont bien compris
la consigne ; au cas contraire, il procède à nouveau à de nouvelles explications ou à des
réajustements afin de la rendre adéquate à l’expérience.

3.3. Le matériel expérimental

Il désigne l’ensemble des éléments mis à contribution au cours d’une expérience pour
la mener à terme ; ce terme renvoie généralement aux stimuli minutieusement choisis et
utilisés par l’expérimentateur afin de recueillir les données et dont il maitrise et contrôle les
caractéristiques physiques. Il s’agit entre autre des mots, des textes, des signaux sonores, des
signaux lumineux adaptés à l’expérience qu’il envisage ainsi qu’aux participants qui prennent
part à ladite expérience. En psychologie, on utilise de plus en plus un appareillage sophistiqué
(cameras, magnétophone, téléphones….) et par conséquent couteux afin de minimiser les
biais dans la collecte les données.

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3.4. Le déroulement de l’expérience

Le déroulement de l’expérience doit être au préalable précédé d’une phase de


constitution de groupes de participants et de leur entrainement. Appelée pré-expérience, elle
est très déterminante et vise à déterminer si les participants ont bien compris leur tâche et les
instructions relative à son exécution. L’expérience proprement dite se déroule en mettant en
œuvre tout le matériel mobilisé ainsi que les participants dans les conditions réelles de
l’expérience. Tout au long du déroulement de l’expérience, l’expérimentateur s’assurera de
mettre sur pied un plan d’expérience adéquat et veillera à contrôler les effets de fatigue et
d’apprentissage. Une expérience qui se veut authentique a une durée comprise entre 45
minutes et une heure d’horloge en principe.

3.5. Le recueil des données

Le recueil des données est l’œuvre de l’expérimentateur qui le fait de façon


méthodique lors du passage des participants. Il doit à cet effet prendre soin de bien observer,
noter et interpréter les différents comportements qui en découlent de l’expérimentation.

3.6. La mise à l’épreuve des hypothèses

Il convient de rappeler qu’une hypothèse est une affirmation provisoire, une prédiction
sur un fait ; et que le processus d’expérimentation débute par l’identification d’un problème,
c’est-à-dire un écart entre une norme établie et un comportement observé jugé à l’écart. Suite
à une revue de la littérature et l’identification de théories explicatives, les hypothèses sont
formulées. Ces hypothèses ainsi formulées et mis à l’épreuve délimitent les causes (VI) et
prévoient les effets (VD). Au cours de l’expérimentation, seule la variable cause c’est-à-dire
la variable indépendante est manipulée en vue d’observer ses effets sur la variable
dépendante.

3.7. Limites de l’expérimentation

La principale difficulté de l’expérimentation repose sur les compromis nécessaires à


assurer à la fois la validité interne et la validité externe des résultats produits. Le chercheur est
tiraillé entre des contraintes contradictoires : celle de contrôler toutes les variables de
l'expérience, et celle de s'assurer que cette expérience correspond à une situation réelle ou
généralisable.

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3.8. Validité de l’expérimentation
A la fin de l’expérimentation, il est important que l’expérimentateur s’assure de la validité
aussi bien interne qu'externe. La validité externe correspond à la représentativité de
l'échantillon testé parmi la population cible, tandis que la validité interne correspond à la
façon dont la recherche répond à ses propres objectifs fixés au départ.

En effet, la validité interne prend en compte les points suivants :

- Les attentes des expérimentateurs : les expérimentateurs pouvaient inconsciemment


influencer les résultats d'une étude dans le sens de leurs attentes.
- Les attentes des sujets : il existe un certain effet de désirabilité sociale qui fait que les
sujets vont se comporter de manière parfois peu naturelle.
- La maturation des sujets / la perte de sujet : dans certaines études qui s'étalent sur
une longue période (longitudinales), il faut tenir compte des modifications dans la fa-
çon de réagir des sujets, des sujets qui arrêtent l'étude…
- La contamination : il arrive qu'une variable parasite « contamine » les résultats de
l'expérience, ce qui veut dire que la différence relevée n'est plus explicable par la va -
riable indépendante (celle dont on veut mesurer l'effet).
La validité externe est essentiellement constituée de la validité écologique et de la validité
d'échantillonnage :
- La validité écologique permet d'établir la correspondance entre les comportements ob-
servés avec les conditions de laboratoire et ceux rencontrés dans le milieu naturel.
- La validité d'échantillonnage est la représentativité de l'échantillon testé par rapport à
la population cible. Idéalement, chaque sujet de la population aurait la même probabi-
lité de figurer dans l'échantillon. Cependant, dans la pratique, on ne peut, pour des rai-
sons éthiques, obliger quelqu'un à participer à l'expérience.

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GLOSSAIRE

- Condition expérimentale : Type de traitement réalisé dans une condition ou situation


expérimentale, ce qui va renvoyer à une consigne spécifique ainsi qu’à une tâche précise, à
réaliser dans cette condition.
- Consigne : Ensemble d’instructions, d’orientations, de recommandations données aux
sujets pour la bonne réalisation de la tâche en tenant compte des conditions dans lesquelles ils
doivent l’effectuer voire des modalités de réponse. Elle est l’action qui consiste à expliquer
comment les sujets de l’expérience doivent réaliser la tâche. Ses caractéristiques sont: clarté,
non ambiguïté et univocité.
- Expérimentation : Processus qui consiste à voir comment les variations systématiques de
la VI vont affecter la VD, c’est-à-dire susciter des modifications subséquentes de celle-ci, que
la situation soit invoquée, convoquée ou non. Ce concept rend compte du déroulement d’une
expérience, c'est-à-dire, de tout le procédé suivi pour atteindre le résultat escompté,
notamment à partir d’une observation provoquée à l’aide de la manipulation d’une VI.
- Facteur expérimental : c’est le facteur sur lequel repose fondamentalement toute
l’expérience. On l’administre au groupe expérimental ou au sujet expérimental.
- Groupe expérimental : Concept qui se rapporte aux différents sujets intervenants
concomitamment au cours de l’expérience en tant que groupe précis soumis à la variable
expérimentale.
- Hypothèse : Réponse provisoire à une question de recherche; c’est un énoncé qui statue sur
l’existence d’un lien, d’une relation entre deux variables, généralement la VI ou une de ses
modalités et la VD (ou une de ses modalités).
- Indicateur : Donnée observable permettant d’appréhender les dimensions, la présence ou
l’absence de tel attribut dans la réalité étudiée. L’opérationnalisation d’un indicateur permet
d’obtenir des indices (des ensembles d’éléments constitutifs d’un indicateur), c'est-à-dire les
différents éléments qui permettent de reconstituer ledit indicateur.
- Modalité : Concept qui désigne pour une variable ou un facteur, un des niveaux de son
opérationnalisation. Elle peut à son tour être opérationnalisée et on obtient des indicateurs qui
sont des éléments constitutifs de cette modalité.
- Protocole expérimental : Ensemble constitué dans son expression la plus simple des
données que sont la consigne et la tâche.

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- Sujet expérimental : On dira d’un sujet qu’il est un sujet expérimental lorsqu’il subit un
certain niveau de la variable expérimentale, contrairement au sujet contrôle ou témoin qui la
subit à son niveau zéro.
- Sujet contrôle : on appelle sujet contrôle, un sujet qui au cours d’une expérience remplit
les mêmes conditions que tous les autres sujets de l’expérience, mais auquel n’est pas
appliqué le facteur expérimental ou facteur pertinent de l’expérience.
- Tâche : Travail à accomplir, c'est-à-dire, ce que les sujets de l’expérience sont appelés à
réaliser. Elle se caractérise par la précision et la contrainte.
- Variable : Entité ou donnée susceptible de revêtir plusieurs valeurs ou même des valeurs
différentes et ou de subir plusieurs transformations ou changements. On lui assigne parfois
comme synonyme le concept facteur, même si l’on admet que l’on peut obtenir des facteurs
suite à l’opérationnalisation d’une variable.
- Variable indépendante: Variable manipulée pour observer son effet sur une autre variable
dite dépendante. C’est la variable explicative, sa manipulation suscite des modifications
systématiques de la variable observée. Pour cette raison, elle est aussi appelée variable cause.
Elle peut revêtir d’autres acceptions, variable de traitement, variable expérimentale.
- Variable dépendante : Variable observée, la réponse mesurée par le chercheur, aussi
l’appelle-t-on souvent variable expliquée. Elle est l’effet présumé par le chercheur, c’est donc
la principale variable qui focalise son attention.
- Variable parasite : Variable dont l’effet n’a pas été prévu, mais qui est susceptible
d’influencer l’expérience, c'est-à-dire, d’y introduire un biais explicatif ou interprétatif.
Lorsque la variable parasite n’est ni neutralisée, ni contrôlée, elle peut rendre erroné
l’interprétation des faits. C’est pour cela que l’on conseille toujours qu’au cours d’un montage
expérimental soit contrôlé ou neutralisé les différentes variables parasites.
- Méthode expérimentale : Méthode de recherche qui vise à l’élaboration des connaissances
au moyen de l’expérimentation.

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