Urbanisme
Urbanisme
Urbanisme
23 mai 2006
Foire Internationale de Metz
PUCA
Un urbanisme de qualité,
facteur d’attractivité du territoire
organisé par :
la Direction Régionale de l’Equipement de Lorraine
la Direction Départementale de l’Equipement de Moselle
avec la participation de la
Direction Générale de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction,
Plan Urbanisme Construction Architecture
Villes et architecture
Le futur de l’habitat
Quartiers durables
Un urbanisme de qualité,
facteur d’attractivité du territoire
Actes du colloque
du 23 mai 2006
Ouverture de la journée
Cyril POY, journaliste . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 5
Eric TSCHITSCHMANN, DRDE Lorraine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . page 7
Ouverture de la journée
Cyril POY,
journaliste
Je vous remercie d’avoir répondu à l’invitation de de Luc Bousquet et de Franck Faucheux du PUCA ainsi
la Direction Régionale de l’Equipement Lorraine que celui de l’architecte et urbaniste Guy Clapot. Il s’agira
(DRE Lorraine) et de la Direction Départementale de de montrer concrètement comment on peut améliorer la
l’Equipement de la Moselle (DDE Moselle) qui organisent qualité des lotissements.
ce colloque avec le soutien du Ministère de l’Equipement
et plus précisément du Plan Urbanisme Construction Dans un second temps, nous nous intéresserons au rôle des
Architecture (PUCA), ainsi que du Ministère de la acteurs pour mettre en œuvre une urbanisation innovante,
Culture, via le Service Départemental de l’Architecture et en commençant par les DDE puisqu’elles ont, entre autres,
du Patrimoine (SDAP) et de la Fédération Française du pour mission de conseiller et de guider les élus et les
Bâtiment Lorraine (FFB). diférents opérateurs dans leurs actions d’aménagement.
Il s’agit aujourd’hui, d’aborder les questions liées aux Puis nous poursuivrons avec Cécile Vuillemin, Directrice
extensions urbaines et en particulier aux cas des lotissements. du développement à la SCIC Habitat Bourgogne-
Nous aborderons, à l’échelle locale, des problématiques Champagne, et Marc Dauber, architecte, qui nous
architecturales, urbanistiques et environnementales. expliqueront l’origine et l’originalité du lotissement qu’ils
Ce colloque sera aussi l’occasion d’aborder de manière sont en train de construire à Chalon-sur-Saône, avant de
plus technique les moyens permettant une meilleure inir cette séquence, par le témoignage du maire de Fontoy,
maîtrise du territoire, d’abord à travers un bon usage Henri Boguet, qui nous parlera du quartier qu’il est en
des outils réglementaires et des possibilités qu’ils ofrent train de créer sur sa commune.
dans la déinition et la maîtrise des projets d’extension
urbaine. Nous nous attacherons surtout à comprendre Enin, nous concluerons ce colloque par une table ronde
l’implication nécessaire des acteurs qui ont un grand réunissant l’ensemble des intervenants précédents, ainsi que
rôle à jouer dans le développement d’un environnement Sophie Chabot du Service Départemental d’Architecture
de qualité, acteurs aussi diférents que les maires, les et du Patrimoine, Véronique Liné, représentante de
bailleurs sociaux, les promoteurs et lotisseurs privés, les la Fédération Française du Bâtiment et Noëlle Vix-
directions de l’Equipement dans leur déclinaison régionale Charpentier du bureau d’études A4, spécialisé dans le
et départementale, les entreprises du bâtiment et bien conseil pour la rédaction des documents d’urbanisme.
évidemment les urbanistes et les architectes.
Mais avant d’entamer les débats, je vais céder la parole
Le programme de cette matinée va s’articuler en plusieurs à monsieur Eric Tschitschmann, Directeur Régional et
séquences : Départemental de l’Equipement, ain qu’il nous présente
les enjeux d’un urbanisme de qualité dans la région
La première sera consacrée à quelques exemples Lorraine.
d’opérations d’aménagement maîtrisé à travers l’exposé
Un urbanisme de qualité, facteur d’attractivité du territoire Actes du colloque 7
Ouverture de la journée
Eric TSCHITSCHMANN,
DRDE Lorraine
L’acte de construire est efectivement un enjeu fondamen- dans la conception et la gestion des équipements pu-
tal pour le particulier et pour la collectivité. C’est le rêve de blics, des aménagement de voirie au cœur du dévelop-
chacun, mais aussi un signe de prospérité et de développe- pement des lotissements. Gérer l’espace, c’est égale-
ment. Il est donc essentiel qu’à travers cet acte, on atteigne ment maîtriser l’extension de l’urbanisation qui se fait
l’objectif de construire avec toute la qualité qui s’impose. encore trop souvent en «tache d’huile» ;
Au sein de notre contexte lorrain, nous pouvons distinguer
schématiquement trois types d’espaces : • ensuite, il nous faut garder à l’esprit que la réponse ap-
• les grands espaces dynamiques, comme le sillon lorrain portée aux attentes des particuliers doit correspondre
correspondant aux territoires urbains et péri-urbains, à l’évolution de nos modes de vie. Cela passe par une
• les espaces à dominante rurale, moins conséquents en diversiication de l’ofre de logement et notamment une
terme de peuplement mais avec également des enjeux prise en compte de l’évolution des populations, qui
considérables, notamment en terme d’équilibre paysa- vieillissent et dont la structure des ménages se trans-
ger et environnemental, forme en profondeur. Il faut aussi mieux comprendre
• les espaces fragilisés par les anciennes exploitations mi- l’aspiration trop fréquente des Français pour la maison
nières où se posent tout une série de questions nouvel- individuelle, qui ne se dément pas en demeurant le rêve
les, dans la perspective de leur re-construction et de la absolu et appréhender comment lutter contre l’appré-
poursuite de leur développement. ciation généralement négative que connaît l’habitat
collectif, en particulier le logement locatif social.
Je souhaitais aussi insister sur la situation transfrontalière de
notre territoire, qui connaît une pression très forte, du fait de Au-delà de l’impérieuse nécessité de mieux communiquer
la proximité et du rôle économique du Luxembourg voisin, et informer autour de ces formes d’habitat, l’imagination
concernant la Moselle et le Nord de la Meurthe-et-Moselle. doit être au pouvoir ain de créer et de promouvoir toutes
les solutions intermédiaires.
Nous devons par ailleurs tenir compte d’un certain nom-
bre d’autres paramètres prépondérants : une démogra- Voilà, selon moi, les deux axes directeurs de ce colloque.
phie croissante, une diminution de la taille des ménages, L’ambition poursuivie en organisant cette manifestation,
conduisant, à population égale, à une augmentation de la est une ambition modeste mais qui se veut illustrative et
demande de logements. constructive. Nous espérons qu’elle permettra de tracer
un avenir plus novateur et prospectif dans nos modes de
Notre région connaît une présence massive de l’urbani- construction et d’urbanisation et porteur d’une meilleure
sation par des lotissements de qualité très inégale et aux adaptation aux territoires lorrains.
justiications plus ou moins fondée. L’objectif pragmatique
de ce colloque est donc de donner des exemples utiles de Pour inir, je souhaite m’adresser à vous, les élus qui êtes ve-
lotissements de qualité permettant de mieux répondre aux nus en masse aujourd’hui, pour vous inviter à prendre ap-
attentes des collectivités en matière d’urbanisme et aux at- pui autant que de besoin sur tous les services qui sont à vos
tentes des citoyens en matière d’habitat. Aujourd’hui, cette côtés pour vous assister dans ces démarches qui, je le sais,
action de sensibilisation vise deux enjeux : vous tiennent à cœur : les services de l’Equipement, les Ar-
chitectes des Bâtiments de France, les CAUE, les agences
• d’abord, il devient de plus en plus nécessaire de gé- d’urbanisme. N’hésitez pas, ils sont à votre disposition.
rer l’espace de manière économe. Pour gérer la pres-
sion foncière et la rareté de l’espace, il faut prendre Enin, par avance, je voudrais remercier vivement tous les
de front les problématiques de densité, de mixité, de services et les personnes qui auront contribué à la réussite
prise en compte du développement durable. Cela doit de ce colloque qui constitue une première, mais pas, soyez
se traduire par une qualité environnementale accrue en certains, une dernière. Je vous remercie.
Un urbanisme de qualité, facteur d’attractivité du territoire Actes du colloque 9
Franck FAUCHEUX,
chargé de projets au PUCA
Le programme Villa Urbaine Durable (VUD) expérimen-
te la construction de logements alliant insertion urbaine,
mixité sociale, qualité d’usage et qualité environnementale
des constructions.
Dans une logique d’optimisation de la performance des Nous avons donc identiié trois conditions nécessaires à
équipements, nous avons essayé de mettre en œuvre des remplir pour garantir l’aboutissement de ce type de projet :
chaufe-eau solaires, des pompes à chaleur, des chaudière- • il est préférable d’être sur un territoire qui s’est doté
bois, voire des chaudière-bois collectives, et des systèmes d’une politique à long terme en matière d’aména-
de ventilation double lux. Mais cela représente des coûts gement.
et même des surcoûts : du fait de la petite taille des opéra- • par rapport aux futurs terrains d’assise des opérations,
tions, nous n’avons pas pu jouer sur des efets d’échelles. les opérations les plus intéressantes sont celles où des
schémas de secteurs ont été mis en place sur les quartiers
En comparant les opérations VUD à des opérations de concernés. Concrètement aujourd’hui, par rapport à la
logement similaires respectant la réglementation actuelle, loi SRU, cela veut dire que la commune a clairement
nous avons quantiié entre 8 et 22 % le surcoût. Nous écrit son PADD et qu’elle sait sur quel quartier elle veut
avons pu comparer ces calculs avec de grosses collectivités intervenir et selon quelles modalités.
incitatives comme le Grand Lyon qui bénéicient d’un ef- • Enin, nous avons constaté que les projets VUD inte-
fet d’échelle en terme de logements à subventionner et de ragissaient fortement avec leur environnement urbain.
marchés induits pour les artisans et les entreprises. D’après En ce sens, c’est de l’architecture « urbanisante », à la
leurs propres estimations, ils arrivent à ramener très globa- fois d’un point de vue formel, mais aussi par rapport à
lement ce surcoût à 6 %. ceux qui fabriquent ou gèrent la ville. Nous pourrons le
constater avec l’exemple de Chalon-sur-Saône qui vous
Ce qui rend optimiste, c’est qu’aujourd’hui, le contexte a sera présenté tout à l’heure.
fortement évolué : globalement, le public, les politiques
et les constructeurs sont convaincus des vertus de l’éco- L’autre série d’enseignements concerne la question de la
construction et de l’éco-gestion, dans les cibles de la démar- mixité, qui est une notion ambiguë. Il est donc nécessaire
che HQE. Tout le monde se fait à l’idée qu’il faut intégrer de déinir la posture que l’on adopte sur ce point. Il faut al-
dans les coûts la gestion et la maintenance des bâtiments. ler plus loin que le simple fait de croire que la mixité naîtra
Les bailleurs sociaux le savent déjà depuis longtemps et, de la juxtaposition des logements ayant diférents statuts.
pour certains, le pratiquent très concrètement. Un autre Nous nous sommes aperçus qu’il fallait travailler beaucoup
point positif, c’est que nos opérations démontrent que l’on plus en profondeur sur la notion de diversité : diversité des
peut aller au delà du réglementaire. statuts de logements, mais aussi diversité de leur taille et de
leur mode d’occupation.
Ce qui reste préoccupant, c’est la répartition et la qualii-
cation du « surcoût ». Quand on considère le couple [loyer Pour prendre un cas concret, si un organisme HLM se pré-
+ charge], les investissements qualitatifs doivent permettre sente devant des élus et leur propose, en caricaturant un
de réduire les frais de fonctionnement. De ce point de vue, peu, de faire des bâtiments uniquement composés de T3
la relative indiférence du secteur privé et l’encadrement et de T4, parce que c’est ce qui marche, cela pose un pro-
des coûts de construction dans le public sont des points de blème. A-t-on suisamment pris la peine d’analyser quelle
blocage sur lequel nous devront travailler dans l’avenir. était la structure par âge de la population ? Quels étaient les
besoins auxquels on avait à répondre ? De quoi manquait-
on globalement dans la commune en terme de logements ?
Luc BOUSQUET Partant de là, si on ne dispose pas de petits et de très grands
Forts de cette première vague d’opérations expérimentales, logements sur l’ensemble de la commune, on court le risque
nous avons organisé l’année dernière un colloque en forme de voir un certain nombre de demandes non satisfaites.
de bilan et de retour critique, pour faire le point sur les opé-
rations en cours et pour préigurer la suite du programme, L’autre point important sur la question du brassage de po-
puisque nous avons décidé de lancer une deuxième vague pulation, concerne le positionnement des opérations dans
d’expérimentation VUD. la ville, notamment par rapport aux modes de déplacement
possibles à cet endroit ; nous aurons l’occasion de mieux le
Le premier constat, c’est la place de la collectivité dans le voir à travers les exemples.
projet. Le principe de la vague VUD 1 était de demander à
des couples architectes-constructeurs de proposer des pro-
jets de bâtiments de logements. C’est une des raisons pour Franck FAUCHEUX
lesquelles un certain nombre d’opérations ont été retardées Il est donc apparu nécessaire, si nous voulions lancer
ou arrêtées : au départ, les candidats n’avaient pas pris for- VUD2, de disposer d’une rélexion préalable suisamment
cément attache auprès de la collectivité dans laquelle ils large, à l’échelle du quartier où les opérations s’implante-
proposaient le projet. Comme nous l’avons évoqué précé- raient, car c’est à cette échelle que l’on appréhende correc-
demment, des opérations se sont révélées infaisables, soit tement les questions d’accessibilité, d’énergie, d’acoustique
par manque de maîtrise foncière, soit parce que la collecti- urbaine, de gestion des eaux pluviales, de traitement des
vité n’était pas forcément réceptrice au projet. déchets et des eluents.
12 PUCA • plan | urbanisme | construction | architecture Villes et architecture | Quartiers durables
L’appel à projet VUD 2 a donc été lancé en février dernier ronnemental de leur opération, sur la base d’une méthode
sur la base de cette double dynamique : l’architecture et construite pour l’instant d’un point de vue théorique.
le quartier. L’objet reste le même : expérimenter un habi-
tat intermédiaire de qualité, tout en intégrant cette fois-ci Nous avons retenu dix équipes. Les opérations se feront
la collectivité dès le départ du projet, au point que pour dans un cadre budgétaire normal, les collectivités volon-
VUD2, elle devient la mandataire de l’équipe. taires ne seront pas aidées inancièrement sur les opérations
en elles-mêmes. C’est tout le travail d’animation, de capi-
talisation et de retour d’expérience que le PUCA soutient
Les équipes lauréates seront accompagnée en deux temps : inancièrement. Pour ce faire, nous sommes en train de
• sur le travail de programmation et d’insertion de leur lancer une deuxième consultation, pour recruter cette fois-
projet VUD au cœur du quartier choisi, qui débou- ci une équipe de suivi scientiique, qui va travailler avec les
chera sur un concours d’architecture d’urbanisme, dé- collectivités pour les aider à vériier la pertinence et l’inté-
signant une équipe de maîtrise d’œuvre de l’opération rêt du test grandeur nature qu’elles vont engager.
VUD
• sur l’architecture VUD proprement dite, en utilisant les
méthodologies déjà éprouvées dans VUD 1. Bilan d’appel
à projets
novembre 2006
Luc Bousquet PUCA
En parallèle de VUD, je souhaitais vous faire état d’un
autre travail soutenu par le PUCA, qui s’appelle « Expé-
rimentation HQE ® Aménagement». Nous avons été sol-
licités par l’association HQE qui souhaitait réléchir sur
les questions de développement durable et de haute qualité Expérimentation HQE®
environnementale dans l’aménagement. La question est
de savoir si – comme ils ont pu le développer depuis dix
Aménagement
ans maintenant pour la qualité environnementale des bâti- Expérimentation d’une démarche
ments - il est utile et intéressant de développer un système deAnnuaire des recherches
qualité environnementale
de management sur la question de l’aménagement. et expérimentations
dans 2005
des opérations d’aménagement
Villes et architecture
tant d’intégrer les questions de développement durable Opération lancée par l’association HQE et soutenue financièrement par :
La DAPA – Ministère de la Culture et de la Communication
dans le cadre des opérations d’aménagement classiques L’ADEME – Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie
Le PUCA – Ministère des Transports, de l’Equipement, du Tourisme et de la Mer
de lotissement ou de création de Zone d’Aménagement Quartiers durables
Concertées (ZAC).
Qu’est-ce que les uns et les autres font de mieux dans leurs
domaines ? Quels sont les obstacles qu’ils rencontrent ? Espace naturel / espace urbain
Comment pourraient-ils coopérer et identiier ensemble On utilise souvent le terme de lotissement pour désigner
les pistes de progrès tangibles ? C’est cette optique-là qui a un ensemble de terrains classés urbanisables. Finalement
guidé ce travail en couches successives. le champ de maïs en Alsace est une forme de foncier qui
précède le lotissement. Le champ de maïs est donc une af-
Dans un premier temps, nous avons déini des hypothèses faire urbaine, et non plus le monde naturel. On ne passe
d’amélioration. Ensuite, nous avons réuni pour enrichir pas brutalement du monde « naturel » à un monde dit «
et amender ce travail les diférents assistants à maîtrise urbain ». On est dans un monde qui s’artiicialise plus ou
d’ouvrage que sont les agences d’urbanisme, les services moins : le pas franchi pour passer du champ de maïs au
du Conseil Général, de l’Equipement, les bureaux d’étude lotissement n’est pas plus grand que celui qui a consisté à
mais aussi les géomètres. Au delà des réticences corpora- quitter le bocage pour passer au champ de maïs.
14 PUCA • plan | urbanisme | construction | architecture Villes et architecture | Quartiers durables
Aujourd’hui, le budget des ménages consacre autant Ailleurs en Europe, on sait faire de la maison individuelle
d’argent aux déplacements qu’au logement. Mais cela se sur rez-de-chaussée et deux étages. Ca n’a l’air de rien mais
voit moins parce que le budget logement représente un in- ce gabarit en individuel permet très facilement de mélanger
vestissement initial beaucoup plus lourd. Pourtant, ceux de l’individuel avec du collectif. A l’exemple du sillon rhé-
qui achètent des terrains plus grands, moins chers, plus nan, de l’Autriche jusqu’au débouché du Rhin en Hollan-
loin, paient sur vingt ans la diférence en consommation de. La mixité est d’autant plus faisable qu’on a des gabarits
de carburant. comparables. En France, on est dans une situation où, au
Un urbanisme de qualité, facteur d’attractivité du territoire Actes du colloque 15
nom de la critique des grands ensembles, on a construit des L’image précédente vous présente une des voiries du lotis-
pavillons plus ou moins diférents suivant les régions, mais sement, une voirie mixte, c’est-à-dire qui n’est pas de type
dont le plan de base est similaire au HLM voisin. urbain avec trottoirs et double bordurettes qui coûtent
cher. Avec le même budget, on arrive à traiter une voirie
beaucoup plus résidentielle, de manière assez simple.
Quels sont les possibilités ?
Je vais maintenant vous présenter trois programmes de lo-
tissement et trois images montrant des possibilités d’amé-
lioration en termes d’urbanisme et d’habitat.
Lotissement La Chesnaye
L’opération de Bois-Guillaume a été distinguée au plan Entre diférents projets architecturaux, on peut néanmoins
national par différentes publications, à juste titre. Elle coordonner : par exemple les gabarits ou les accès de deux
s’insère dans une ZAC dite « Les portes de la forêt ». maisons qui se suivent. Ce travail de coordination doit être
Bois Guillaume est une commune de 10 000 habitants, expliqué aux gens quand ils achètent le lot. Il doit être per-
en périphérie résidentielle au nord de Rouen, avec une çu comme étant une prestation plus qualitative.
pression immobilière importante. L’aménageur, qui a
été retenu sur la base d’un plan de ZAC classique (voi-
rie de 8 m, 11,50 m avec les trottoirs…), a finalement Jouer sur la forme de la parcelle
développé une autre stratégie. Ainsi, les écoulements Notre plaquette présente de manière visuelle la façon dont
superficiels d’eaux pluviales ont été traités sous forme on peut passer de la réalité courante à d’autres solutions,
de noues, de bassins, bref en aérien avant d’être rejetées. tout en essayant de montrer en quoi ces autres solutions
Après évaporation et filtrage, la quantité d’eau rejetée sont plus performantes sur le plan économique et plus
dans le réseau est faible, d’où des économies d’environ agréables à vivre.
6 à 7% réalisées sur les coûts de viabilité. L’aménageur
a transféré cette économie dans la livraison de clôtures,
y compris les clôtures maçonnées en petites briques du
pays.
Voici une situation parcellaire classique - petit semi, parcelle Jouer sur la position du bâti
relativement trapue - représentative du marché. Cette par-
celle se présente sous la forme d’un terrain carré, pour pou-
voir accueillir une maison clés en mains, conçue hors sol.
Un parcellaire classique Dans le même esprit, sur le parcellaire de départ, les mai-
sons sont toutes à peu près équidistantes et sont statistique-
Ain d’atténuer l’efet monolithique généré par la standar- ment toutes sous le regard de huit voisins.
disation des parcelles, on implante alors des rues dans tous
les sens, avec pour efet une forte consommation en viabi-
lité, en linéaire de voirie.
Sur cette image, on relève qu’avec deux, trois groupes de Favoriser la mixité fonctionnelle
maisons accolées, quelques séries de maisons attachées, on
devine où sont les rues, sans avoir besoin de plan. Le cœur par exemple un petit artisan. Dans ce cas de igure, le ter-
d’îlot s’élargit, on gagne des espaces privatifs, on gagne rain peut être cédé à un prix inférieur. Il faut avoir des
aussi des espaces d’extension pour les maisons. On est bien stratégies sur ces terrains.
loin de la parcelle 20m par 30m avec 3m de recul partout.
Sur cette image, vous voyez la conservation d’arbres d’an- Assurer le suivi du projet
ciennes fermes autour de cheminements publics traversant La nouveauté pour les communes, en tout cas dans ma ré-
le lotissement. C’est un lotissement qui a été aménagé dans gion, c’est d’admettre que conduire le projet d’aménage-
une clairière forestière, avec interdiction de clôturer les lots ment d’ensemble signiie également la prise en charge de
pour garder l’idée de la continuité de la forêt. la maîtrise d’œuvre des aménagements publics jusqu’à la
livraison de l’opération.
C’est aussi un traitement qui permet, par les voiries, de
faire l’expérience quotidienne du relief, de l’agrément du L’idée généralement admise dans les collectivités, sur-
site. On ne doit pas simplement considérer le site depuis tout dans les petites communes, est que la bonne solu-
les fenêtres de séjour des diférentes maisons mais le rendre tion consiste à faire appel à un concepteur pour trouver
praticable et l’ancrer sur un plan géographique. l’idée de départ, puis de faire appel à un concessionnaire
pour la réalisation des diférentes parcelles. Dans cette
coniguration, il est très diicile de maintenir les objec-
Agir sur la mixité tifs de qualité « non directement rentables ». La qualité
Avant de vouloir faire à tout prix de la mixité, il faudrait de l’ensemble dépend de la continuité du suivi, à savoir
se demander quels sont les problèmes de la non-mixité et que l’équipe qui est chargée de la conception initiale
agir en conséquence. Une voie de progrès consiste à sortir doit aussi être celle de maîtrise d’œuvre de l’ensemble
de la culture du mono-produit français en concevant des des espaces publics et qu’elle inclut la mission de suivi
opérations mixant du petit collectif et de la maison en individuel, lot par lot.
bande.
Le suivi est indispensable et doit être engagé bien avant le
permis de construire. Dès qu’un acquéreur se manifeste, il
Agir sur les coûts faut lui expliquer les possibilités de travail en commun ain
Comme on l’a dit tout à l’heure, agir sur les coûts, c’est de pouvoir agir dès le niveau de l’esquisse. Il faut vendre
faire glisser certains curseurs, c’est décider ce qui est de cette prestation dans le prix du lot comme une valeur ajou-
l’ordre du public ou du privé. Certains postes peuvent être tée en terme de qualité inale de réalisation.
mutualisés. Par exemple, lorsque des acquéreurs forment On peut même utiliser certaines pratiques du privé. Ain
une coopérative, ils peuvent localement faire baisser les de garantir la qualité paysagère, un aménageur privé fait
coûts de construction par un efet de prix de gros. Le maî- consigner une somme devant le notaire qui ne sera pas res-
tre-mot, c’est « diversiier les solutions ». tituée à la in de l’opération si l’acheteur n’a pas respecté
20 PUCA • plan | urbanisme | construction | architecture Villes et architecture | Quartiers durables
Le document d’urbanisme Une fois ce diagnostic établi, on peut passer au projet dans
Le plus connu de ces outils est le document d’urbanisme, le sens le plus noble et le plus politique du terme, c’est-à-
le PLU, qui a remplacé le POS. Ce premier outil est le socle dire au PADD (Programme d’Aménagement et de Déve-
fondateur de toute la rélexion de la commune sur l’urba- loppement Durable) qui suppose un véritable débat au sein
nisme. C’est un outil essentiel puisqu’il permet à la com- du Conseil Municipal et de la population, ce qui implique
mune de réléchir au devenir de son territoire et de décider une réelle concertation. L’enjeu est d’aboutir à l’expression
ce qu’elle veut en faire en terme d’urbanisme et de loge- du programme politique de la commune. Le PADD expose
ments. Ce document permet également de maîtriser en les grands enseignements du diagnostic de territoire, mais
amont le territoire et de ne pas subir la pression des promo- transcrit aussi la volonté d’agir de l’équipe municipale. En
teurs. Enin il permet d’organiser de manière cohérente le un mot, il s’agit du projet pour la commune. A partir de ce
territoire, et donc d’anticiper au maximum ses conditions projet, on déclinera le programme d’action et tous les autres
de développement. documents d’urbanisme : règlements, plans de masse…
Je rappelle que toute extension importante de l’urbani- Les documents d’urbanisme sont des représentations ima-
sation, que ce soit par lotissement ou par d’autres types gées de la stratégie municipale, illustrées principalement
d’opérations, doit être précédée par un document d’urba- par le zonage appliqué sur tout le découpage foncier de la
nisme. On ne peut pas doubler la population d’une com- commune. En efets, les enjeux d’aménagement concer-
mune sans document d’urbanisme ; le code de l’urbanisme nent autant les parties déjà urbanisées, que les parties à
ne le permet pas. Seules des communes qui n’ont pas de développer. Sur chacune des parties se déclinent des outils
velléités de développement peuvent s’en passer, quelle que spéciiques dans le cadre du document d’urbanisme : rè-
soit la taille de la commune par ailleurs. glement, schéma d’aménagement, outils fonciers, outils
d’amélioration de l’habitat. A ce titre, les documents d’ur-
Un diagnostic de la commune doit être la base de rélexion banismes doivent être utilisés comme des éléments déclen-
des élus. Ce diagnostic, qui couvre tout le territoire et non cheurs d’opérations.
uniquement les zones potentielles d’urbanisation, analyse ses
dysfonctionnements, ses atouts et les potentialités à partir Ces premières étapes de rélexion (le diagnostic, l’expres-
desquelles on pourra travailler sur un projet de ville. sion du PADD, la rédaction des documents d’urbanisme)
sont nécessaires mais non suisantes pour prétendre à un
Au cours de cette phase, il faut aussi poser des questions urbanisme de qualité ; mais à ce niveau sont clairement
trop souvent oubliées, notamment celles ayant trait à la de- exprimés les enjeux pour la commune et les zones de dé-
mande en logements. Identiier la demande en logements veloppement sont identiiées. Ensuite, il faut aller plus loin
à l’échelle du territoire permet de mieux appréhender les et faire vivre les documents d’urbanisme que l’on a mis en
besoins réels que la simple réponse à des demandes spon- place.
24 PUCA • plan | urbanisme | construction | architecture Villes et architecture | Quartiers durables
couronne du centre ville, proche d’équipements, dans un les garages des logements a été immédiatement acceptée
environnement urbain intéressant. La première tranche de par la municipalité. En efet, lorsque le garage est accolé
l’opération se situe sur cinq hectares d’anciens terrains des- à la maison, il sert de lieu de stockage pour le matériel, au
tinés au maraîchage. Le site existant était plat, structuré détriment de sa fonction première. Conséquence : la voi-
par des murs à pêches. Ces murs sont exposés au Sud, de ture reste dehors.
manière à transmettre la chaleur aux poires et aux pêches,
ain d’accélérer leur mûrissement.
L’opération est raccordée au chaufage urbain de Chalon- teau avec un remplissage en attente, de manière à ménager
sur-Saône. Une étude croisée énergie/pollution, comman- des possibilités d’agrandissement dans la continuité. De
dée par la Ville, a révélé l’opportunité d’une adaptation de manière générale, la conception a privilégié l’évolutivité,
l’ofre de chaufage urbain existant par la création d’une tant au travers des cloisonnements que des équipements,
chauferie-bois de 4 mégawatts couvrant les besoins de par exemple en prévoyant des volets coulissants en partie
1000 logements. Cette solution, remplaçant une chauferie haute et des volets roulants en partie basse.
charbon et ioul, permet une réduction globale des pollu-
tions et conforte la co-génération et la ilière bois locale. Tous les T4 sont en double ou triple orientation. Des fenê-
Trois sous-stations desservent les logements qui sont eux- tres sont en vis-à-vis pour dilater l’espace. Tout architecte
mêmes alimentés par un chaufage central classique. sait en efet que, dans le logement social, il s’agit d’ofrir
plus d’espace que de mètres carrés. La conception de plans
La ville de Chalon-sur-Saône subventionne désormais les tournants en rez-de-chaussée permet d’éviter l’efet couloir,
capteurs solaires dédiés à l’eau chaude sanitaire. Si l’opé- conférant ainsi au logement une grande qualité d’usage. Le
ration s’engageait aujourd’hui, on aurait sans doute des T5 a en étage une salle de bains avec porte-fenêtre donnant
capteurs solaires sur l’ensemble des logements, ce qui per- sur une terrasse. En efet, il est pour nous inimaginable de
mettrait de couper le chaufage urbain l’été. parler de HQE, si la salle de bains ne possède pas d’éclai-
rage naturel.
Les toits mono-pente en bac acier sont orientés côté jardin
pour récupérer via un bidon les eaux pluviales de la toiture,
pour l’arrosage du jardin par exemple.
Cécile VUILLEMIN
Au delà de la mixité typologique, déjà évoquée, cette opé-
ration mixe également diférents inancements : PLS, prêt
locatif, PLUS et prêt locatif social. Les surfaces proposées
sont confortables : T2 de 54 m2, T3 entre 70 et 76 m2, T4
entre 79 et 86 m2, T5 d’environ 100 m².
Le site du Pogin
Le village-centre de Fontoy
En consultant la carte communale, nous avons identiié une
Le problème remonte à une demi douzaine d’années, lors- zone d’une vingtaine d’hectares, vierge de toute exploitation
que des cités minières ont connu des efondrements consé- minière : le site du Pogin. Comme celle-ci était louée à un
cutifs à l’ennoyage de leur bassin. A Fontoy, on a également agriculteur, nous avons sollicité l’aide de la SAFER ain de lui
exploité du minerai, depuis la in du XIXème siècle jusque accorder la priorité pour la location d’autres terrains agricoles.
dans les années 80. En rase campagne, les mineurs ont L’étape suivante fut l’évaluation du montant des travaux rela-
procédé au foudroyage de ces mines en in d’exploitation ; tifs aux réseaux, sachant que le terrain se situait à un kilomètre
cette opération consiste à faire sauter les piliers de soutène- de la dernière maison de Fontoy. D’un montant de 2 150 000 €,
ment de manière à efondrer les galeries. En revanche sous ces travaux ont été inancés par l’Etat (1 300 000 €), le dépar-
les communes, où l’exploitation était moins importante, les tement (200 000 €) et la commune (650 000 €).
galeries ont été maintenues en l’état.
Table ronde
Sophie CHABOT, Service Départemental de l’Architec- versiiez-vous vos savoirs-faire, de manière à répondre à des
ture et du Patrimoine programmes incluant des exigences environnementales ?
Véronique LINET, Fédération Française du Bâtiment
Katy NARCY, chef du service Aménagement Habitat, Véronique LINET
DDE de la Moselle C’est une diiculté aujourd’hui. Les entreprises ont des car-
Noëlle VIX-CHARPENTIER, bureau d’études A4 nets de commande bien remplis, mais peu axés sur la mise en
Cécile VUILLEMIN, SCIC Habitat Bourgogne œuvre de matériaux ou de technologies inhabituels. Les entre-
Henri BOGUET, maire de Fontoy prises ont donc tendance à reproduire leurs savoir-faire, plutôt
Luc BOUSQUET, Plan Urbanisme Construction Archi- que de développer de nouvelles ofres techniques. En tout état
tecture de cause, on ne peut pas du jour au lendemain demander des
Guy CLAPOT, architecte et urbaniste choses inhabituelles aux entreprises sans leur laisser le temps
Marc DAUBER, architecte de s’adapter, de se former et de prévoir éventuellement des
Franck FAUCHEUX, Plan Urbanisme Construction Ar- délais de mise en œuvre un peu plus longs que sur des opéra-
chitecture tions traditionnelles. Il ne faut pas oublier que les entreprises
sont soumises à de fortes contraintes, tant au niveau des délais
d’exécution que du coût de leurs prestations. C’est pourquoi
Cyrille POY les démarches de qualité environnementale, sur lesquelles la
Faire de l’urbanisme de qualité requiert une connaissance programmation et la préparation du projet font souvent l’objet
d’outils réglementaires parfois complexes, ainsi qu’une d’une attention particulière, doivent également investir sur la
volonté commune de la part de tous les acteurs du pro- phase de mise en œuvre, dans la mesure où des techniques
jet. Chacun a son rôle à jouer, y compris les entreprises inhabituelles ou innovantes sont utilisées.
que vous représentez ici Véronique LINET. Que font les
entreprises aujourd’hui pour promouvoir la qualité envi-
ronnementale, dont on peut penser qu’elle contribue à un Cyrille POY
urbanisme de qualité ? Cela signiie-t-il qu’il faille associer les entreprises très tôt
à la rélexion ?
Véronique LINET,
Fédération Française du Bâtiment Véronique LINET
Il y a 10 ans, la Fédération du Bâtiment a créé une com- Oui, une valeur ajoutée potentielle des démarches de qua-
mission Environnement, qui a notamment contribué à lité environnementale est d’associer l’ensemble des acteurs
l’élaboration d’un plan bâtiment et environnement pour à la rélexion. Ce n’est pas toujours facile, ni possible régle-
la FFB avec les objectifs suivants : améliorer les conditions mentairement, mais c’est important de ne mettre personne
d’exécution de chantier, sensibiliser les entreprises aux im- devant le fait accompli.
pacts environnementaux et élaborer des outils de forma-
tion pour l’amélioration de la qualité environnementale
des bâtiments. Cyrille POY
Ces objectifs très ambitieux sont toujours d’actualité. Nous Noëlle VIX-CHARPENTIER, vous avez un rôle de conseil
nous inscrivons dans une logique d’amélioration continue, auprès de maires et des élus en matière d’urbanisme ; vous
sachant qu’on ne change pas les pratiques du jour au lende- réalisez également des PLU. Selon vous, quels sont les cri-
main. En Lorraine, nous avons initié auprès des entreprises tères d’un urbanisme de qualité ?
une campagne de sensibilisation aux bonnes pratiques en-
vironnementales, dont une bonne gestion des chantiers no-
tamment. La FFB Lorraine participe aussi aux travaux de Noëlle VIX-CHARPENTIER,
Lorraine Qualité Environnement, qui regroupe diférents architecte-urbaniste, bureau d’études A4
acteurs de la construction et constitue un lieu d’échange Là où je rejoins Guy CLAPOT, c’est qu’il faut travailler le
autour de la qualité environnementale des bâtiments. plus en amont possible, au niveau des documents d’urba-
nisme. Le premier point à examiner est la pertinence de
la localisation du lotissement par rapport au tissu urbain,
Cyrille POY voir quels sont les raccordements viaires pour la voiture,
Les entreprises détiennent-elles des compétences suisan- mais également pour les piétons et pour les cyclistes. Cette
tes dans la mise en œuvre de nouveaux matériaux ou de rélexion amont doit associer le maximum de partenaires.
nouvelles techniques constructives ? Renforcez-vous et di-
34 PUCA • plan | urbanisme | construction | architecture Villes et architecture | Quartiers durables
Cyrille POY
Question aux représentants du PUCA : à partir des ensei- Cyrille POY
gnements de VUD, quelles sont les diicultés liées à des mé- Marc Dauber, quelles sont les pistes pour travailler autre-
thodes de travail diférentes lors de l’élaboration du projet ? ment autour du projet ?
Un urbanisme de qualité, facteur d’attractivité du territoire Actes du colloque 35
Katy NARCY
Je veux juste compléter sur les méthodes de travail. On Guy CLAPOT
parlait de schéma directeur, mais lorsqu’on commence à Autour de la question «comment peut-on faire autre-
travailler uniquement en aval, cela revient à poser des ques- ment ? », Monsieur le Maire vient de nous rappeler à quel
tions sur la base d’un plan de lotissement déjà découpé en point tout acte d’aménagement est afaire humaine et situé
tablette de chocolat. Et là, efectivement, il est trop tard. socialement dans le temps et l’espace.
Une des solutions est de travailler plus en amont et d’anti- Les caractéristiques de votre commune, son sous-sol, son
ciper. C’est tout l’objet des outils de planiication, qui ne histoire, ses populations et leurs métiers, leurs débouchés
résolvent pas tout les problèmes, mais qui permettent d’an- actuels, n’est pas transposable, même si certaines facettes
ticiper. A titre d’exemple, les déplacements doivent être de vos problèmes se rencontrent ailleurs. Tout cela doit
abordés en amont, et non en phase d’urbanisation où c’est nous rappeler à quel point les questions d’aménagement
déjà trop tard. Autre point : notre système de planiication, urbain sont d’abord afaires de projets avant d’être afaires
notamment les SCOT, permet de projeter le devenir de no- de dossiers.
36 PUCA • plan | urbanisme | construction | architecture Villes et architecture | Quartiers durables
Cette approche par projet de l’urbanisme permet de pren- où la qualité environnementale consistera à oublier de
dre de la distance par rapport à la gestion de la stricte pro- traiter l’eau pluviale parce que l’on aura d’autres choses
cédure. On n’aura pas fait son devoir en faisant une ZAC, beaucoup plus importantes à traiter.
on n’aura pas fait son devoir en faisant un lotissement, on
aura fait son devoir en faisant un projet et à partir de là, en
essayant de trouver le bon montage. Marc DAUBER
Quand on me demande ce qu’est un bon maire, je réponds
Alors j’en viens aux montages qui ont été évoqués par les que c’est un maire qui a une politique. Et il me semble que
uns et les autres et dont l’eicacité repose sur une dimen- le développement durable est une grande chance pour nous
sion qui n’est pas consubstantielle à la culture française, tous, d’abord pour les maires, pour redonner un peu de
à savoir la négociation. Notre culture cartésienne et de dignité au mot politique. Politique signiie la construction
l’équité pour tous a pour efet d’ignorer la diversité des de la cité ; derrière la question du territoire, de la concer-
situations et soupçonner d’être inique ce qui relève de la tation dont parle Guy, il y a le fait que l’urbanisme soit de
négociation. Cependant, les mentalités évoluent et les pro- compétence communale et que la politique doit sous-ten-
cédures d’aménagement urbain glissent progressivement dre cela. Moi, je suis content de Chalon-sur-Saône qui est
vers le négocié. Prendre la mesure de cette culture de la l’expression concrète de la politique de la Ville en matière
négociation permet d’avoir une vision plus ine de l’amé- d’habitat et d’environnement. Lorsqu’un maire n’a pas de
nagement. Cela suppose qu’à chaque étape du projet, le ou politique, on débat de procédures et de formes, par exem-
les acteurs impliqués soient en mesure d’intégrer le point ple du chapeau de la maison, qui n’ont aucun intérêt.
de vue de celui qui intervient en phase ultérieure. Cette Pour ça, je veux prendre simplement deux exemples.
logique « du cliquet » permet de singulariser le projet, Le premier exemple, c’est le lotissement et l’espace public
autrement dit d’éviter cette approche globalisante issue du dans le lotissement. Dans un lotissement, chaque acqué-
principe d’équité pour tous et qui voudrait qu’on ne puisse reur d’une parcelle travaille beaucoup son projet d’habi-
traiter deux terrains diféremment. tation. En revanche, tout ce qui est la rue, l’espace public,
n’est pas ou mal étudié. Et au inal, c’est la collectivité qui
Finalisons les opérations en fonction du lieu, en fonc- paie les pots cassés.
tion des acteurs. Dans l’absolu, le meilleur projet de rè- Le lotisseur, lui, sait que c’est la meilleure rentabilité, il
glement d’urbanisme n’existe pas ; nous faisons à chaque vaut mieux lotir que de faire de l’individuel groupé, du
fois des choix tactiques en fonction d’un projet et d’un collectif. Mais il faut que la puissance publique exprime
état des lieux. Nous avons à prendre, élus et techniciens, son rôle démocratique dans l’espace public.
des décisions qui appellent des savoirs un peu complexes Le second exemple est relatif aux surcoûts HQE : Je ne sais
et nous avons tendance à penser qu’on ne peut pas les pas ce qu’ils signiient. En revanche, je sais qu’un particu-
partager. Je pense, qu’au contraire, on a intérêt à aller lier qui installe une pompe à chaleur ou un capteur solaire,
au devant des habitants, ceux dont on imagine, dans paiera plus cher son installation pour que tout le monde en
notre culture française, qu’ils n’ont qu’à appliquer. C’est proite, parce qu’il y aura moins de CO2, etc. Il me semble
une erreur parce que si on n’intègre pas leur point de donc normal qu’il touche une subvention, puisqu’il paie
vue dans la décision, si le particulier est l’ennemi du plus cher une installation dont les efets sont bénéiques
bien commun, on se prive d’un apport qualitatif dans la à tous.
chaîne du projet. Le développement durable est une grande chance pour
nous, politiques et architectes. Tout à coup un mot un peu
Donc, dans le règlement de lotissement, dans les procé- désuet, « l’éthique » - c’est-à-dire ce qu’on fabrique, le sens
dures d’aménagement, intégrons au maximum le point de ce qu’on fait, pour qui on travaille - émerge de nou-
de vue des autres parties prenantes dans le projet. Ceci veau.
vaut aussi pour la qualité environnementale où on a
une illustration aujourd’hui de la posture française. Les
partenaires européens, qui sont plus avancés que nous, Jean-Pierre LAVAULLEE,
n’ont pas fait de théorie, de protocole ni de processus ; maire de Guénange
ils ont réalisé à tâtons et ont tiré les leçons de l’expé- Je me retrouve assez bien dans le discours des uns et des
rience. En France, on a fabriqué un label HQE « très autres, tant en matière de diversité que de mixité qui sont
marque ». En ce qui me concerne, je n’emploie plus le deux axes de la politique communale que nous menons de-
terme de HQE, mais celui de meilleure qualité envi- puis plus de 15 ans. Du locatif, de l’accession à la propriété,
ronnementale parce que « Haute » sous-tend une no- des immeubles, de la maison individuelle, des bailleurs,
tion de seuil absolu. Faut-il à tout prix des systèmes de des promoteurs également ; autrement dit un habitat pour
management et des dossiers aussi épais que ça, comme tous, quel que soit son statut social.
pour le label Qualitel des bâtiments ? Partons plutôt du Mais, dans un contexte économique de plus en plus tendu,
concret, admettons que chaque opération présente des comment faire pour arriver à faire accepter aux services de
enjeux et caractéristiques particuliers. Il y a des endroits l’Etat, qu’une commune localisée dans une agglomération
Un urbanisme de qualité, facteur d’attractivité du territoire Actes du colloque 37
puisse passer de zone 3 en zone 2, sachant que derrière tout coûts, j’entends de prises en charge du coût :
ça, il y a des équilibres inanciers pour la commune, pour • Soit on impute le surcoût au locataire.
les bailleurs, pour les habitants ? • Soit on impute le surcoût au bailleur, pour qu’il puisse
boucler son plan de inancement.
• Soit on impute le surcoût au prêteur. Je rappelle que le
Katy NARCY bailleur n’est pas dans un univers éthéré, il est dans un
Je sais qu’il est prévu de remettre à plat le périmètre des monde où il y a des inanceurs et des prêteurs avec le
zonages, basé sur le recensement INSEE de 99, et qui ne mécanisme que vous connaissez bien Madame, qui fait
correspond plus toujours à l’évolution des territoires. Je ne intervenir notamment les ressources du livret A, c’est-à-
puis dire si cela entraînera un transfert de zone 3 en zone dire des ressources à très bas taux d’intérêt par rapport
2 pour les communes qui en ont fait la demande. En tout à la réalité du marché.
état de cause, l’Etat n’est pas dans une logique de transfert • Soit enin, le payeur, ce sont les allocations familiales.
au coup par coup.
Je rappelle que le système du logement, ce n’est pas un
système qui joue dans un seul sens, c’est un système dans
Cécile VUILLEMIN lequel, vous avez d’un côté le bailleur avec ses problèmes
Il y a 3 zones en France : la zone 1, Paris, Nice et les abords d’équilibre, le inanceur, le locataire mais qu’à côté du mé-
de la Suisse ; la zone 2 qui correspond aux très grandes canisme d’aide à la pierre –que ce soit une aide à la pierre
villes et agglomérations ; la zone 3, dédiée aux communes sous forme budgétaire, sous forme iscale ou sous forme
dites rurales. Nous éprouvons d’énormes diicultés sur les d’aides par les taux d’intérêt vous avez de l’autre côté les
communes classées en zone 3 dont les plafonds de ressour- systèmes d’aides personnels au logement. Et à la in des
ces et de loyers sont bas, à l’exemple de Châlon-sur-Saône. ins si vous avez une augmentation des loyers, compte tenu
Il est en efet diicile d’obtenir des prêts pour bien équiper de la situation sociale du foyer, de la famille en question,
des opérations sur lesquelles le montant du loyer ne nous vous avez un montant d’aide personnelle au logement qui
permet pas d’équilibrer notre budget. se trouve lui-même augmenté au fur et à mesure de l’aug-
mentation du loyer.
Nous demandons donc aux services de l’Etat de revoir ces Donc il faut bien voir que la mixité, c’est une question de
coeicients. Vous savez qu’en loyer, vous avez des coei- coût public et qu’au fond, dans ce coût public, l’équilibre à
cients nationaux et des coeicients locaux. Nous souhai- trouver c’est quelque part un équilibre entre soit l’aide à la
tons que les communes classées en zone 3 et qui veulent pierre, soit l’aide à la personne.
mener des actions de développement durable, bénéicient C’est un débat qui est vieux comme les aides à la pierre et
de coeicients qui nous permettent de monter les loyers, les aides à la personne.
puisque le locataire va proiter d’économies de charges, Tout ça ne rajeunit pas les plus anciens, parce que ça
aujourd’hui non-comptabilisées. nous amène aux années 87, 88, mais je crois que ce type
de questionnement est toujours présent et qu’en réalité si
Mais passer de zone 3 en zone 2 est très diicile, il faut on mettait par hypothèse tout le monde en zone 1 ou si
démontrer un développement, il faut prouver son dynamis- on déplafonnait globalement tous les loyers des logements
me. Les dossiers sont complexes à monter et sont instruits HLM en disant au fond, les équilibres se feront librement
au niveau national. Aujourd’hui, très peu de communes en fonction de l’ofre et de la demande et du coût du crédit
changent de zone, avec toutes les diicultés que cela im- et de la capacité des bailleurs sociaux à boucler leurs pro-
pose aux maîtres d’ouvrage. jets. Je crains, je dis je crains mais je suis sûr, qu’on aurait
beaucoup de mal en France à construire du logement social
; donc M. le Maire, ça n’irait pas dans votre sens c’est-à-
Pierre-René LEMAS, dire qu’on ne pourrait plus faire de la mixité sociale.
Préfet de Lorraine et de Moselle
Je ne vais pas développer sur ce point parce que je ne Bernard CUVILLIER
sais pas exactement comment pourrait être envisagée, à Je suis maire d’une petite commune rurale de 1 000 habi-
l’heure actuelle, une telle modiication. En revanche, la tants et je regrette que les débats se soient appuyé en grande
décision a été prise d’abandonner le recensement exhaus- partie sur des exemples de centres urbains dont les problè-
tif de la population au proit d’un recensement « glissant » mes - et les outils pour les résoudre – sont très diférents de
d’une commune sur cinq par an de 2004 à 2008. Ce sont communes rurales.
les résultats de ces recensements partiels qui détermine- Tout à l’heure, il a été dit qu’il fallait mettre un peu d’ar-
ront à l’avenir l’afectation des communes dans les zones gent en amont pour bien inaliser les projets. Bien sûr, cet
1, 2 3. argent on essaie de le mettre, mais on ne l’a pas toujours
dans les communes rurales. Il fait souvent défaut, d’où l’in-
Cependant, pour éclairer le sujet soulevé, il faut d’abord térêt pour nous de ne pas échouer dans l’élaboration de nos
bien avoir présent à l’esprit que c’est une question de projets d’urbanisme, par exemple le PLU, faute de quoi
38 PUCA • plan | urbanisme | construction | architecture Villes et architecture | Quartiers durables
tout l’argent qu’on investira dans nos réalisations risquera rations plutôt que de faire un document : ça coûtait moins
de l’être à fonds perdus. cher à la collectivité.
Adresses utiles
Direction Départementale de l’Equipement de Moselle
Service Aménagement et Habitat
17 quai Paul Wiltzer - BP 31035
57036 METZ CEDEX 1
Tél 03 87 34 34 34, Fax 03 87 34 34 05
Courriel : [email protected]
Site internet : http://www.moselle.equipement.gouv.fr/
Éléments bibliographiques
Ouvrages de références
David MANGIN : La ville franchisée, forme et structure de la ville contemporaine, Editions de la Villette, Paris, 2004
Frédéric MIALET : Le renouveau de l’ habitat intermédiaire, Editions PUCA/CERTU, Paris, 2006
BELLANGER François, Habitat(s), Questions et hypothèses sur l’ évolution de l’ habitat, Éditions de l’Aube, La Tour-d’Aigues,
2000
BOURDIN Alain, MASBOUNGI Ariella, Un urbanisme des modes de vie, Éditions du Moniteur, Paris, 2004
DUBOIS-TAINE Geneviève, CHALAS Yves, La Ville émergente, Éditions de l’Aube, La Tour-d’Aigues, 1997
MOLEY Christian, L’ immeuble en formation. Genèse de l’ habitat collectif et avatars intermédiaires, Éditions Mardaga, Liège,
1991
PANERAI Philippe, MANGIN David, Projet urbain, Éditions Parenthèses, Marseille, 1999
GUENGUANT A., Les coûts de la croissance périurbaine, Adef, Paris, 1992
Documents de sensibilisation
Agrandir le bourg, CAUE du Lot-et-Garonne, 2005
Le Lotissement, pour un projet urbain de qualité, CAUE du Morbihan
Imaginer les nouveaux quartiers : guide méthodologique destiné aux maître d ‘ouvrage des lotissements, CAUE de la Sarthe,
2005
Accueillir de nouvelles construction dans les communes rurales de la Meuse, CAUE de la Meuse, 2005
Mieux lotir : des acteurs de la filière lotissement en Alsace présentent leurs propositions aux maires, CAUE du Bas-Rhin, 2002
(actualisation du document en cours)
Diversité des formes d’ habitat, CAUE du Bas-Rhin, 2003
Les six temps du lotissement, charte pour la qualité des lotissements, CAUE de Seine-et-Marne, 1995
Des projets d’extension urbaine réussis , Cahier de recommandation, CAUE du Doubs, 2005
Formes urbaines villageoises dans le SCOt de l’agglomération bisontine. Carnet de Territoire, Agence d’Urbanisme de l’Agglo-
mération de Besançon & CAUE du Doubs, 2005
articles
GUENGUANT A., JOSSELIN J.-M., ROCABOY Y., «Densités et finances locales», Les Annales de la Recherche Urbaine,
n°67, 1995
BERROIR S., CATTAN N., SAINT-JULIEN T., «Densité, concentration et polarisation: densités et espacements», Les
Annales de la Recherche Urbaine, n°67, 1995
CORNET-VERNET Alain, «Comment concevoir un village ?», L’Architecture d’Aujourd’hui n°203, juin 1979
SAUVEZ Marc, «Les coûts cachés de l’étalement urbain», Études foncières, n°95, janvier-février 2002
46 PUCA • plan | urbanisme | construction | architecture Villes et architecture | Quartiers durables
Un urbanisme de qualité, facteur d’attractivité du territoire Actes du colloque 47
Crédit photos
page Illustration Maître d’ouvrage Maître d’oeuvre Crédit photo
couv Vue depuis les jardins familiaux SCIC Habitat Atelier Dauber Ville de Chalon-sur-
Villa Urbaine Durable Bourgogne et Atelier Saône
(71 – Chalon-sur-Saône) Champagne et BFCA Auclair-Sénéchal
Promotion
9 Chantier Villa Urbaine Durable SCP HLM Cabinet ORSET Eric Bernath
(29- Quimper) Le Logis-Breton
9 Image de commercialisation SCP HLM Cabinet ORSET Logis Breton
Villa Urbaine Durable (29- Quimper) Le Logis-Breton
10 Chantier en cours d’achèvement SCP HLM Cabinet ORSET Eric Bernath
Villa Urbaine Durable (29- Quimper) Le Logis-Breton
10 Vue aérienne du projet Logiseine et CIR Atelier des 2 anges Atelier
Villa Urbaine Durable (76 – Rouen) Promotion des Deux Anges
10 Photos de l’opération Logiseine et CIR Atelier des 2 anges Eric Bernath
Villa Urbaine Durable (76 – Rouen) Promotion
14 Quelle intimité ? n.p. n.p. CAUE 67
15 Plan du lotissement du Buehn Commune de Ph. Weiss & Commune
(67- Scherwiller) Scherwiller R. Towler arch.
15 Voirie mixte plantée, Commune Ph. Weiss, architecte CAUE 67
lotissement du Buehn (67- Scherwiller) de Scherwiller R. Towler, architecte
15 Plan du lotissement La Chesnaye Commune J.M. Dufour, CAUE 77
(77- Seine Port) de Seine Port urbaniste
(A.M.O. CAUE 77) J.C. Sémon,
architecte
15 Placette dans le lotissement Commune J.M. Dufour, CAUE 67
La Chesnaye (77- Seine Port) de Seine Port urbaniste
(A.M.O. CAUE 77) J.C. Sémon,
architecte
16 Plan de la ZAC Les portes de la Forêt Commune de Hulak, architecte Foncier-Conseil
(76 – Bois-Guillaume) Bois-Guillaume Larue, paysagiste
(Aménageur Foncier- Infraservice B.E.T.
Conseil, A.M.O.
AREHN & CAUE
76)
16 Mare de récupération des eaux pluviales, Commune de Hulak, architecte CAUE 67
Les portes de la Forêt Bois-Guillaume Larue, paysagiste
(76 – Bois-Guillaume) (Aménageur Foncier- Infraservice B.E.T.
Conseil, A.M.O.
AREHN & CAUE
76)
16 Organisation des stationnements, Commune de Hulak, architecte CAUE 67
Les portes de la Forêt Bois-Guillaume Larue, paysagiste
(76 – Bois-Guillaume) (Aménageur Foncier- Infraservice B.E.T.
Conseil, A.M.O.
AREHN & CAUE
76)
16 Un tracé classique (simulation) sans objet CAUE 67
17 Un découpage parcellaire classique (simulation) sans objet CAUE 67
17 Un parcellaire plus étroit (simulation) sans objet CAUE 67
17 Implantation de maisons isolées (simulation) sans objet CAUE 67
17 Implantation de maison jumelées (simulation) sans objet CAUE 67
18 Implantation de maisons groupées (simulation) sans objet CAUE 67
18 Implantation polyfonctionnelle (simulation) sans objet CAUE 67
48 PUCA • plan | urbanisme | construction | architecture Villes et architecture | Quartiers durables