Cours Sur Les Échanges Extérieurs

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Les échanges extérieurs

Préparé par : Mohammed Fahd BERRADA

1- Fondements théoriques, mesure et analyse des échanges extérieurs

1-1 Les fondements théoriques

1-1-1 Le Libre-échange

1-1-1-1 Notion de libre échange

* Libre-échange : Doctrine économique prônant la liberté de circulation de tous les biens


économiques (produits, services, capitaux, monnaie) entre les pays.

* Division Internationale du Travail (DIT): Répartition des différentes spécialisations entre


tous les pays du monde.

1-1-1-2 Intérêt du libre-échange :

- Aucun pays ne peut produire l’ensemble des biens et des services dont son économie
nationale a besoin, c'est-à-dire qu’aucun pays n’est autosuffisant ;
- Les échanges internationaux permettent aussi de trouver de nouveaux débouchés et de
nouveaux clients à l’extérieur des frontières,
- Possibilité d’obtention des biens dont le coût de fabrication à l’étranger est inférieur au coût
en interne….
Le libre-échange est aussi fondé sur les avantages de la libre concurrence :
- réduction du prix de vente au consommateur,
- affectation optimale des ressources productives,
- dynamisme de l'appareil productif,
- incitation à l'innovation, à la réduction des coûts du fait de la concurrence...

1-1-1-3 les fondements théoriques du libre échange

La théorie des avantages absolus : A. Smith La théorie des avantages relatifs : David
Ricardo

Un pays a intérêt à se spécialiser dans la production des biens pour lesquels ses coûts
de fabrication sont les plus faibles qu’à l’étranger et importer ceux pour lesquels ses coûts
sont les plus élevés.

Quand un pays dispose de plusieurs avantages absolus, il doit se spécialiser là où son


avantage est comparativement le plus grand, et quand un pays ne dispose d’aucun avantage
absolu, il doit se spécialiser là où son désavantage est comparativement le plus petit ».
Le théorème de HOS : E-Heckscher, B-Ohlin et P-Samuelson

Selon ces trois économistes, les avantages comparatifs ne proviennent pas uniquement
de la productivité du travail mais de l’ensemble des facteurs de production (capital, terres,
ressources minérales) dont dispose un pays :

- Un pays a l’avantage de se spécialiser dans la production des biens qui est utilise plus de la
main d’oeuvre si elle est abondante.

- Un pays a l’avantage de se spécialiser dans la production des biens à forte utilisation du


capital s’il est abondant en capital.

1-1-1-4 Les limites du libre-échange

- Le problème des «industries dans l’enfance » : si une nouvelle industrie se confronte à


une ancienne, elle risque de mettre beaucoup trop de temps à se développer : elle a donc
besoin d’une protection temporaire, d’un «protectionnisme éducateur», pour se développer.
C’est aussi le cas des nouveaux pays cherchant une place dans le commerce international.

- Les spécialisations inégales :

C’est à John Stuart Mill (1806-1873), libéral anglais, que l’on doit une critique sévère
des avantages comparatifs : il fait remarquer qu’il ne sert à rien de se spécialiser dans une
production, si celle-ci ne correspond pas aux tendances de la demande mondiale, même si on
dispose d’un avantage comparatif dans cette production.

Par exemple, il semble aujourd’hui assez évident que la spécialisation d’un pays doit
porter sur les produits manufacturés, voire les services, même si au départ le pays dispose
d’un avantage en matière agricole ou minière.

- Le commerce de similitude : limite de la théorie des avantages comparatifs


Les théoriciens contemporains du libre échange constatent un phénomène assez «curieux »: la
plus grande partie des échanges internationaux ne sont pas des échanges de spécialisation,
mais des échanges de produits identiques entre pays identiques.
L’idée selon laquelle les pays s’inséreraient dans les échanges internationaux selon un
avantage comparatif initial est donc très largement remise en cause.

On peut ici faire référence au théoricien n°1 des échanges internationaux actuel,
l’américain Paul Krugman («La mondialisation n’est pas coupable », «L’Amérique dérape »),
selon lequel les échanges internationaux reposent aujourd’hui sur un avantage comparatif
construit, et de façon largement arbitraire.

Exemple : la France exporte vers les mêmes pays les mêmes produits qu’elle importe :
la France vend à l’Allemagne des voitures, et lui achète des voitures.
1-1-2 Le protectionnisme

1-1-2-1 Définition

Le protectionnisme : Doctrine et politique économiques qui reposent sur l’application


de mesures visant à favoriser les activités nationales et pénaliser la concurrence étrangère.

1-1-2-2 Les formes du protectionnisme :

a- Les barrières tarifaires

Elles consistent à appliquer aux produits étrangers pénétrant sur le marché national des
droits de douanes importants dans le but d'augmenter artificiellement leur prix et de les rendre
ainsi plus chers. C'est la forme de protectionnisme la plus ancienne.

b- Les barrières non tarifaires

Elles regroupent un nombre important de mesures qui produisent des effets directs ou
des effets indirectes sur le volume des importations :

- Les contingents (ou quotas d’importations) fixent des limites quantitatives maximales à
l’importation de catégories de produits ;

- Les barrières techniques sont mises en place par l’obligation de respecter certaines «
normes » de qualité ou labels.

- Les barrières administratives (le protectionnisme gris) ont pour objet d’accroître le coût
du produit ou de rallonger les délais d’entrée sur le territoire national par des formalités
administratives lourdes et pénalisantes.

- Les restrictions volontaires d’exportation sont des mesures par lesquelles les pouvoirs
publics d’un pays importateur s’entendent avec ceux d’un pays exportateur en vue de
restreindre le volume d’exportation de ce dernier.

- Les subventions à l’exportation versées par l’Etat permettant aux entreprises nationales qui
en bénéficient de réduire artificiellement leurs coûts et d’abaisser leur prix se vente à
l’étranger.

c- Le protectionnisme monétaire (ou dumping monétaire) :

Cette forme de protectionnisme, très pratiquée par les NPI, pour assurer leur décollage
industriel, consiste à maintenir la parité de la monnaie nationale à un cours artificiellement
bas pour être compétitif sur les marchés mondiaux et favoriser les exportations.

1-1-2-3 Fondement théorique

F- List est pour l’idée du protectionnisme car la mise en place de mesures


protectionnistes par un pays permet la construction d’avantages comparatifs dans certaines
industries « naissantes » qui n’ont pas encore les moyens de soutenir la concurrence des autres
pays industrialisés.
Ainsi si un pays veut se lancer dans la production d’un nouveau bien, celle-ci ne peut être
compétitive en raison de sa taille limitée. L’Etat doit donc protéger cette industrie le temps
qu’elle soit en mesure d’affronter la concurrence internationale.

1-1-2-4 Les limites du protectionnisme :

- La perte du bien être pour tous les agents qui doivent payer un prix élevé pour obtenir le
produit taxé et qui vont donc réduire leur consommation ;

- Un frein à la capacité d’adaptation des industries nationales. En effet, elles ne seront pas
incitées à innover pour réduire leurs coûts ou pour présenter de nouveaux produits.

1-2 Mesure et analyse des échanges extérieurs : la balance des paiements et


indicateurs

1-2-1 La balance commerciale

Définition :

La balance commerciale est un compte statistique qui enregistre les flux de


marchandises (exportations et importations) entre un pays donné et le reste du monde à une
date donnée.

Les exportations de marchandises sont souvent comptabilisés à une valeur FOB


(Free on board), c'est-à-dire à la valeur du produit à sa sortie de l’usine majorés des coûts de
transport jusqu’à la frontière du pays exportateur.

Les importations de marchandises sont en général comptabilisées CAF (Coût


assurance fret), c'est-à-dire le prix du bien majoré des frais de transport et d’assurance à la
frontière du pays importateur.

Le solde commercial :

Le solde commercial se calcule par la différence des exportations et des importations


(exportations - importations) au cours d'une période déterminée, qui est le plus souvent un
mois, un trimestre ou une année.

Solde commercial = Exportations – Importations


Trois situations sont possibles :

Solde commercial > 0 Excédent commercial : les exportations dépassent les importations ;
Solde commercial < 0 Déficit commercial : les importations dépassent les exportations ;
Solde commercial = 0 Balance commerciale équilibrée : les exportations sont égales aux
importations.

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