Séance 1

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Séance 1. Séance introductive.

1°) EXERCICES

I. Apprendre les éléments de cours vu jusqu’ici pour un court quizz écrit (vrai/faux). Le
quizz fera l’objet d’une auto-correction et comptera dans la note d’oral.

II. Prendre connaissance de l’ensemble des thématiques des séances. Pour chaque thème des
séances 3 à 10, cherchez et rapportez un point d’actualité (Jurisprudence interne ou européenne,
textes normatifs, débat politique...).
Ce travail peut vous aider à choisir le thème de l’exposé qui vous intéressera le plus. Réfléchissez aux
exposés que vous voulez choisir.

III. Commentez ces mots prononcés par le président Laurent Fabius en janvier 2024 à
l’occasion des vœux au président de la République. Expliquez quel message le président Fabius a
voulu envoyer au président. Pour vous éclairer, vous pouvez lire la tribune fournie infra.

« Monsieur le Président, le Conseil constitutionnel n’est pas une chambre d’écho des tendances de
l’opinion publique, il n’est pas non plus une chambre d’appel des choix du Parlement, il est le juge de la
constitutionnalité des lois. Cette définition claire, c’est probablement parce qu’elle n’est pas ou pas encore
intégrée par tous que, à l’occasion des débats sur les lois concernant deux questions très sensibles, les
retraites et l’immigration, le Conseil constitutionnel s’est retrouvé au milieu de passions contradictoires et
momentanément tumultueuses. (...)

Monsieur le Président, je soulignais au début de mon propos que le Conseil constitutionnel n’était ni une
chambre d’écho des tendances de l’opinion ni une chambre d’appel des choix du Parlement, mais le juge
de la constitutionnalité des lois, et j’ajoutais que cette définition simple n’était probablement pas ou pas
encore intégrée par tous. J’y reviens.

2023 nous a en effet frappés, mes collègues et moi, par une certaine confusion chez certains entre le droit
et la politique. Je veux donc le redire ici avec netteté : on peut avoir des opinions diverses sur la
pertinence d’une loi déférée, on peut l’estimer plus ou moins opportune, plus ou moins justifiée, mais tel
n’est pas le rôle du Conseil constitutionnel. La tâche du Conseil est, quel que soit le texte dont il est saisi,
de se prononcer en droit. Mon prédécesseur et ami Robert Badinter utilisait volontiers une formule : « une
loi inconstitutionnelle est nécessairement mauvaise, mais une loi mauvaise n’est pas nécessairement
inconstitutionnelle ». Cette formule, je la fais mienne car elle définit bien l’office impartial du Conseil et
je forme le vœu que chacun garde cela à l’esprit en 2024.

Plus largement, en ce début d’année, il serait souhaitable, me semble-t-il, que l’on convienne de
l’essentiel, c’est-à-dire de ce qu’exige notre Constitution, dont vous avez bien voulu célébrer dans les
locaux du Conseil, le 4 octobre dernier, le soixante-cinquième anniversaire, à l’occasion duquel sa
longévité a dépassé celle de toutes ses devancières. Sauf à prendre le risque d’exposer notre démocratie à
de grands périls, ayons à l’esprit que, dans un régime démocratique avancé comme le nôtre, on peut
toujours modifier l’état du droit mais que, pour ce faire, il faut toujours veiller à respecter l’État de droit,
qui se définit par un ensemble de principes cardinaux comme la séparation des pouvoirs, le principe de
légalité et l’indépendance des juges. Il y a bientôt cinquante ans que la jurisprudence du Conseil
constitutionnel l’affirme en ces termes : c’est dans le respect de la Constitution que la loi exprime la
volonté générale.

Faisons un pas de plus. Il est, bien sûr, tout à fait possible d’envisager de réviser la Constitution, mais il
faut en ce cas impérativement respecter ce que la Constitution elle-même prescrit pour sa révision, à
savoir la procédure prévue par son article 89, qui implique notamment de trouver d’abord un accord entre
les deux assemblées parlementaires sur un même texte ».

Pour le discours intégral :


https://www.conseil-constitutionnel.fr/actualites/ceremonie
-de-voeux-du-president-de-la-
republique-au-conseil-constitutionnel-4

IV. Lisez et assimilez les deux textesinfra. Définissez les mots surlignés en jaune dans le texte
(fourni en PDF et en intégral)

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La Semaine Juridique Editionale
Génér
n° 16, 25 avril 2022,504
act.
Anticonstitutionnellement

Édito par Patrice


Spinoi
Édito s

Reconnaissons -le, tout juriste que nous sommes, le mot que nous avons appris à reconnaître
comme étant le plus long de la langue française, n'a jamais été simple à utiliser dans la
conversation courante.
Et pourtant, depuis quelques années, Constitution
la et les limites qu'elle imposepouvoir
au
législati
f se sont invitées dans nos discuss
ions lorsqu'il
a été question de politique.ampagne
La c
qui vient de se clore en a donné une illustration
agrante.fl
Plusieurs candidats souverainistest été on
jusqu'à
placer la modification deConstitutio
la n au
cœur de leur programme. Selonles eux,
droits fondamentaux qu'elle tgaranti
constitueraient

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un carcan trop contraignant pour la mise en œuvre d'un programme politique qui se voudrait en
rupture radicale avec l'état précédent du droit. Il est vrai qu'instaurer une « priorité nationale »
concernant l'accès au logement et à l'emploi est peu compatible avec le principe d'égalité devant
la loi.
Tout comme la remise en cause de la primauté de droit de l'Union européenne est contraire à la
lettre de l'article 55 de la Constitution.
Qu'importe ! Les candidats concernés en ont appellé alors à l'impérieuse légitimité de la
souveraineté populaire, socle de toute démocratie et viatique habituel des leaders populistes.
L'argument n'est pas nouveau et risque de revenir à la prochaine occasion. Ce que le peuple a
fait, le peuple peut le défaire. Si elles sont contraires à la volonté du peuple, les exigences de la
Constitution devraient pouvoir être modifiées par la simple voie du référendum. En réaction, de
nombreuses voix, et non des moindres, se sont fait entendre pour dénoncer ce qui s'apparenterait
à un « coup d'état démocratique ». La doctrine a été unanime : la Constitution impose, pour être
révisée, la consultation préalable des deux chambres du Parlement. Ce serait donc «
anticonstitutionnellement » qu'un président de la République fraîchement élu initierait un
référendum pour la modifier, son initiative ne pouvant passer sous les fourches caudines du
Conseil constitutionnel. Pour autant, l'analyse juridique n'épuisera pas le débat politique. Si une
majorité d'électeurs venait à porter au pouvoir un Gouvernement sur la base d'un programme
nécessitant de réformer la Constitution, pourquoi refuser de lui en donner les moyens ? La
question est sensible. Elle incarne la différence entre la démocratie et le populisme. Une
démocratie n'est pas le gouvernement du peuple sans limites. C'est tout l'objet d'une Constitution
d'instituer des principes ordonnateurs et fondamentaux, juridiquement supérieurs à la loi pour
garantir les règles d'expression du vote démocratique. La stabilité de cette loi constitutionnelle
est nécessaire pour assurer que l'État de droit ne puisse être perverti par un dirigeant populaire
qui chercherait, avec l'aval du peuple, à s'affranchir des institutions qui garantissent la séparation
des pouvoirs. C'est bien pourquoi notre Constitution doit se placer à l'abri des fluctuations des
gouvernements qui se succèdent pour mieux les encadrer. Ne nous trompons pas de cible.
Aujourd'hui comme demain le risque du populisme est réel. Il a déjà séduit plusieurs pays
d'Europe. Ne déconstruisons pas les digues mises en place par nos pères afin d'empêcher notre
pays d'en faire l'amère expérience.

V. Document à lire

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