PDF CR 170732006
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Compte-rendu N° 17 07 32 006
Département Techniques d’Elevage et Qualité
Service Qualité des Viandes
Isabelle MOEVI
Collection Résultats
Résumé
Ce dossier de 2 ans, demandé par la CFBCT et cofinancé par Interbev et l’Office de
l’Elevage, entend compléter les références déjà acquises sur la décongélation des viandes
et produits tripiers. Il s’agit d’étudier l’impact de différentes modalités de décongélation sur la
qualité, en respectant les pratiques envisageables par les ménages. L’objectif est de mieux
cerner les avantages et inconvénients respectifs des modes de décongélation les plus
courants, pour un meilleur conseil au consommateur.
Les essais réalisés montrent que le mode de décongélation influence peu la qualité des
viandes, dans les conditions testées. Le critère le plus affecté est probablement l’esthétique
des steaks après cuisson, sans doute liée à la température du produit en démarrage de
cuisson. Les steaks cuits non décongelés, ronds légèrement gonflés et peu grillés en
surface, s’opposent ainsi aux steaks trapézoïdaux décongelés au réfrigérateur ou à l’air
ambiant ; les steaks décongelés au micro-ondes sont intermédiaires. D’une manière
générale, la cuisson sans décongélation préalable semble conseillée : optimale au plan
sanitaire, souple pour le consommateur, elle ne pénalise apparemment ni les perceptions en
bouche, ni les pertes de masse. Elle impose néanmoins d’ajuster le temps (et sans doute
l’intensité) de cuisson, ce qui n’est pas forcément facile, en l’absence de recommandations.
La décongélation au réfrigérateur limite aussi les risques hygiéniques. Néanmoins, comme
pour tout produit décongelé et particulièrement ceux laissés à l’air ambiant, il importe de
cuire ensuite rapidement les produits, surtout si la cuisson est modérée.
L’emploi du micro-ondes pour décongeler permet de gagner du temps, un matériel
puissant présentant un net avantage en la matière. En revanche, bien qu’il soit plutôt
conseillé dans la littérature pour réduire les pertes de masse, le micro-ondes induit ici des
pertes plutôt supérieures. Mais, les écarts sont faibles, sans doute peu perceptibles des
consommateurs. Quelques critères sensoriels sont parfois modifiés par ce mode de
décongélation, mais rien de rédhibitoire. Il convient juste d’adapter le temps de cuisson, les
produits étant généralement à peine décongelés à la sortie de l’appareil.
Ce travail a été le fruit d’un large partenariat. Que soit ici remercié l’ensemble des personnes
ayant contribué au bon déroulement de cette étude et plus particulièrement :
- F. TURIN (Institut de l’Elevage), pour son aide à la réflexion et pour l’organisation des
contrôles sensoriels,
- Y.M. CHATELIN (Institut de l’Elevage), pour ses conseils avisés en matière de choix
méthodologiques et pour le traitement statistique des données.
Résumé ....................................................................................................................................2
Remerciements ........................................................................................................................3
1. Contexte et attendus ............................................................................................................6
1.1. Situation du projet..........................................................................................................7
1.2. Rappel des grands objectifs de l’étude..........................................................................7
2. Protocole général .................................................................................................................9
2.1. Principe de travail retenu .............................................................................................10
2.2. Quatre modes de décongélation..................................................................................10
2.3. Quatre produits « viande » ..........................................................................................10
2.4. Des contrôles de différentes natures ...........................................................................10
2.5. Des essais à blanc pour caler le protocole ..................................................................15
3. Essais sur navarins d’agneau braisés................................................................................16
3.1. Protocole navarins d’agneau .......................................................................................17
3.2. Traitement des données navarins d’agneau................................................................24
3.3. Résultats et discussion sur les navarins d’agneau ......................................................25
4. Essais sur steaks hachés surgelés ....................................................................................34
grillés sur plaque chauffante ..................................................................................................34
4.1. Protocole steaks hachés surgelés ...............................................................................35
4.2. Traitement des données steaks hachés surgelés .......................................................42
4.3. Résultats et discussion sur les steaks hachés surgelés..............................................44
5. Essais sur rôtis de veau au four .........................................................................................57
5.1. Protocole rôtis de veau ................................................................................................58
5.2. Traitement des données rôtis de veau ........................................................................64
5.3. Résultats et discussion sur les rôtis de veau...............................................................65
6. Essais sur langues de bœuf...............................................................................................72
en pot-au-feu ..........................................................................................................................72
6.1. Protocole langues de bœuf..........................................................................................73
6.2. Traitement des données langues de bœuf ..................................................................80
6.3. Résultats et discussion sur les langues de bœuf ........................................................81
7. Conclusion des essais........................................................................................................87
8. Annexes .............................................................................................................................89
Annexe 1 : Quelques références bibliographiques .............................................................90
Annexe 2 : Caractéristiques des agneaux utilisés ..............................................................92
en navarins .........................................................................................................................92
Annexe 3 : Réflexion sur les descripteurs à retenir ............................................................93
pour les navarins d’agneau.................................................................................................93
Annexe 4 : Questionnaire de dégustation employé ............................................................94
pour les navarins ................................................................................................................94
Annexe 5 : Courbes d’évolution de la température durant .................................................95
la décongélation et la cuisson des navarins d’agneau .......................................................95
Annexe 6 : Contrôles pondéraux effectués.......................................................................102
sur les navarins d’agneau.................................................................................................102
Annexe 7 : Qualités perçues en bouche...........................................................................103
des navarins d’agneau......................................................................................................103
Annexe 8 : Questionnaire d’évaluation visuelle employé pour les steaks hachés surgelés
grillés ................................................................................................................................104
Annexe 9 : Questionnaire de dégustation employé ..........................................................105
pour les steaks hachés surgelés grillés ............................................................................105
Afin de compléter les références déjà acquises sur la décongélation par l’Institut de l’Elevage
à la fin des années 803, trois points font l’objet d’une attention particulière :
* la décongélation par la cuisson, suivant différents modes de cuisson,
* les performances de nouveaux matériels, notamment de plusieurs micro-ondes (variant par
le prix, la puissance…), utilisés selon les préconisations des constructeurs,
* la qualité bactériologique des viandes décongelées à l’air, dans une moindre mesure.
1
Enquête Individuelle et Nationale sur les Consommations Alimentaires (Crédoc, 2001 cité par
MOEVI, 2005)
2
CFBCT : Confédération Française de la Boucherie, Boucherie-Charcuterie, Traiteurs
3
BECHEREL F., RONCIN M. P. (1989)
Conçu comme une plaquettes très vulgarisée de type « 4 pages », ce livret pourra être
diffusé lors de différentes manifestations (salons…). Il n’est pas inclus dans le présent
compte rendu.
4
MOEVI I. (2005)
5
CNTF : Confédération Nationale de la Triperie Française
6
CODIVIAL : Comité de liaison des distributeurs de viande et produits carnés en libre service
En première approche, il est décidé de travailler sur les cas présentés ci-après, validés par
les professionnels.
Au total, il y a donc :
- 1 viande d’agneau, 1 viande de veau, 1 viande de bœuf et 1 abat de bœuf,
- 3 produits frais congelés de façon ménagère et 1 produit surgelé,
- 3 produits achetés en boucherie artisanale ou en G.M.S.7 et 1 produit uniquement
commercialisé en grande surface,
- 2 produits subissant une cuisson lente et 2 autres une cuisson rapide.
7
G.M.S. : Grande et Moyenne Surface
- les qualités nutritionnelles sont appréciées sur un seul produit : le steak haché surgelé
(pour des raisons de coûts). Les éléments suivants sont concernés :
* minéraux : fer total et fer héminique,
* vitamines : B3, B6 et B12.
La teneur de ces minéraux et vitamines dans 100 g de viande bovine couvre plus de 15%
des Apports Journaliers Recommandés pour l’homme (AJR), si bien que la viande peut être
déclarée « source de » ces éléments.
Un steak de 150 g apporte ainsi :
- 15 à 25% des AJR en fer,
- 30 à 45% des AJR en vitamine B3,
- 25 à 35% des AJR en vitamine B6,
- 140 à 300% des AJR en vitamine B12.
Le fer héminique représente la fraction la plus biodisponible du fer (donc la plus intéressante
pour le métabolisme du consommateur) ; on ne le trouve que dans la viande et le poisson. Il
représente 50 à 80% du fer total chez les gros bovins.
La viande est la principale, voire l’unique, source de vitamines B6 et B12, pour lesquelles
des carences sont observées dans certaines catégories de populations. La vitamine B12 est
d’ailleurs exclusivement présente dans les produits animaux. L’apport de la viande en
vitamine B3 est moins crucial, dans la mesure où cette vitamine est excédentaire avec une
alimentation occidentale.
Des analyses sont effectuées sur le produit frais (la mêlée), congelé (en sortie du tunnel de
congélation), décongelé mais non encore cuit, et après cuisson. Le point intermédiaire du
produit décongelé non encore cuit doit permettre de relativiser les pertes de qualités
nutritionnelles liées à la décongélation (selon le mode de décongélation retenu), par rapport
à celles liées à la cuisson (sans doute plus importantes). Il est nécessaire à l’interprétation
des résultats sur la qualité nutritionnelle des viandes cuites.
Ceci étant, pour des raisons financières, le nombre d’analyse est réduit, avec seulement 2
répétitions (= 2 essais) par stade de prélèvement et/ou modalité de décongélation, ce qui
limite l’interprétation des résultats. D’autant que l’incertitude analytique est apparemment
importante. Pour cette raison, les résultats nutritionnels sont à considérer comme purement
indicatifs.
L’ensemble de ces analyses est réalisé sur produits non recongelés. La recongélation des
échantillons n’est effectivement pas envisageable, sachant que l’étude porte précisément sur
les effets de la décongélation… Ceci implique de transporter les échantillons à faire analyser
en sous-traitance (soit l’essentiel des contrôles nutritionnels), le jour même de leur
prélèvement.
Les tableaux des pages suivantes récapitulent les contrôles effectués, d’une manière
générale (tab. 1) et plus détaillée (tab. 2).
En parallèle des contrôles portant sur les variables étudiées, des enregistrements de
températures sont réalisés, afin de suivre dans la mesure du possible, la montée en
température des produits durant les phases de décongélation et de cuisson. Des
thermomètres thermocouples munis de sondes spéciales sont employés à cette fin.
Les données de température servent à caler la réalisation pratique des essais et à limiter les
biais entre les différents modes de décongélation testés. Elles sont aussi utilisées à des fins
explicatives, pour mieux comprendre les résultats obtenus.
Type de Navarin Grillé sur plaque Rôti au four Cuit dans l’eau chaude
(morceaux rissolés, chauffante (type pot-au-feu)
cuisson puis cuits à l’étouffée)
(T) Témoin
(S) Micro-ondes sophistiqué
(B) Micro-ondes bas de gamme
Par essai : 3 sacs de viande Par essai : 132 steaks Par essai : 8 rôtis Par essai : 4 demi-langues
provenant de 7 à 8 animaux, 116 steaks d’une même mêlée : provenant de 2 animaux provenant de 2 animaux,
selon le volume nécessaire - 36 pour les dégustations Au total : 32 rôtis provenant de 8 Au total : 16 demi-langues
Au total : 9 sacs de viande - 50 pour la bactériologie animaux provenant de 8 animaux
Nb d’unités provenant de 22 animaux - 30 pour les pesées et le nutritionnel
+ 16 steaks du même fabricant achetés en
G.M.S. pour les évaluations visuelles en cuit
(contrôles non prévus initialement)
Au total : 264 steaks
Evaluations Par essai : 1 séance d’évaluation Par essai : 1 séance d’évaluation des Par essai : 1 séance d’évaluation Par essai : 1 séance d’évaluation
visuelles des viandes décongelées viandes cuites des viandes cuites, incluse dans les des langues cuites, incluse dans
Chaque séance permet d’évaluer Chaque séance permet d’évaluer 4 dégustations les dégustations
(total = 5 à part
les 2 sacs de viande décongelés steaks par modalité de décongélation Au total : 4 séances Au total : 4 séances
entière + 8 au réfrigérateur et à l’air libre, testée, soit un total de 16 steaks.
groupées avec avant cuisson. Au total : 2 séances
les dégustations) Au total : 3 séances
13
Tableau 2 (suite et fin) : Détail des contrôles prévus pour chacun des 4 produits testés
14
2.5. Des essais à blanc pour caler le protocole
Outre les contrôles réalisés au cours de l’expérimentation, une phase d’essais préalables
est nécessaire sur chaque produit, pour :
- tester les différents matériaux de cuisson,
- se faire une idée des temps de décongélation et des températures atteintes après
décongélation selon les modalités travaillées (au réfrigérateur, à l’air, au micro-ondes),
- évaluer les temps de cuisson à appliquer aux produits différemment décongelés, pour
obtenir des degrés de cuisson similaires (notamment entre produits décongelés et non
décongelés avant cuisson).
Ces essais à blanc permettent de limiter les biais dans la comparaison des différentes
modalités testées. Ceci étant, le choix est fait de comparer des pratiques utilisées par le
consommateur pouvant différer par plusieurs aspects, et non de tester l’influence d’un
unique facteur de variation bien identifié, toutes choses égales par ailleurs, au risque de
s’écarter des pratiques des usagers.
Ainsi sont testées, par exemple, une décongélation au frigo la veille au soir pour le
lendemain midi et une décongélation le matin même à l’air ambiant, sachant que les
températures atteintes à cœur au moment de la cuisson ne sont pas strictement identiques.
Il n’est pas envisagé de démarrer la décongélation au frigo la nuit, dans l’optique d’atteindre
la même température pour les deux modalités de décongélation lors du démarrage de la
cuisson, car aucun consommateur ne se lève délibérément la nuit pour sortir un morceau de
viande du congélateur : le présent travail est basé sur l’étude de situations réellement
rencontrées par les ménages.
Pour réduire d’éventuels écarts de température en démarrage de cuisson entre les modalités
testées (hors décongélation par la cuisson), il est plutôt fait le choix de tenter de jouer sur le
niveau de température en démarrage de cuisson et/ou sur le volume de viande à
décongeler, sachant que le résultat n’est pas acquis d’avance. Ceci nécessite de procéder
par tâtonnements, lors d’essais à blanc. Par ailleurs, différents paramètres reflétant le degré
de cuisson des produits sont enregistrés, pour pouvoir tenir compte d’éventuels écarts en la
matière, lors du traitement statistique des données.
Le présent compte rendu rapporte les principaux résultats des essais sur les 4
produits testés :
- navarins d’agneau braisés,
- steaks hachés surgelés cuits sur plaque chauffante,
- rôtis de veau au four,
- demi-langues de bœuf bouillies façon « pot-au-feu ».
Pour faciliter la lecture, les produits sont abordés successivement, séparément les
uns des autres.
15
3. Essais sur navarins d’agneau braisés
16
3.1. Protocole navarins d’agneau
3.1.1. Dispositif expérimental (répété 3 fois)
Il s’agit de comparer 3 modalités de décongélation : au réfrigérateur, à l’air ambiant ou par
la cuisson directe.
3 essais, portant chacun sur le mélange d’épaules de plusieurs agneaux, sont
successivement réalisés selon le dispositif en figure 1, ci-dessous.
Décongélation
au réfrigérateur à l’air libre
Dégustation (1 séance)
17
3.1.2. Matériel animal
Afin de minimiser l’impact des effets « muscle » et « animal », le même essai est répété 3
fois, sur 3 lots d’animaux différents, chacun le plus homogène possible (tab. 3). Il est choisi
de ne travailler que sur des agneaux de bergerie, les plus fréquemment présents sur les
étals des distributeurs. 3 répétitions ne sont à l’évidence pas suffisantes pour avoir une
puissance d’essai importante, a fortiori pour travailler sur des types d’agneaux très différents
(jeunes agneaux d’herbe, agneaux gris…). Capter toute la variabilité des produits proposés
aux consommateurs nécessiterait beaucoup plus d’animaux, de viande...
Les caractéristiques individuelles des animaux de chaque lot sont détaillées en annexe 2.
18
Choix du volume de viande
La quantité de viande à prendre en compte dépend de plusieurs paramètres :
- le volume nécessaire à la dégustation par 12 dégustateurs,
- la nécessité de ne pas trop s’éloigner des pratiques culinaires des ménages, tant pour les
volumes cuisinés que pour le matériel de cuisson employé (fait-tout).
En conséquence, chaque modalité de décongélation est étudiée sur environ 2 kg de viande
fraîche désossée et découpée.
19
La phase de changement d’état est la plus longue, car la transformation de la glace en eau
monopolise l’énergie disponible, au détriment de la remontée en température.
A l’aide de ces résultats, et considérant les pratiques raisonnablement envisageables par le
consommateur, les temps de décongélation à appliquer pour atteindre des températures
voisines de –1/-2°C sont définis dans le tableau ci-après.
Température
Mode de décongélation Temps de décongélation
de début de cuisson
24 heures
Réfrigérateur (hypothèse d’une viande mise à décongeler le -1/-2°C
soir pour être cuisinée le lendemain soir)
13 heures
(hypothèse d’une viande décongelée le soir
pour être cuisinée le lendemain midi,
Air ambiant -1/-2°C
par exemple démarrage de la décongélation
vers 22h30 le soir, pour une préparation le
lendemain en fin de matinée, vers 11h30)
-21°C
(en théorie, car rapide
Cuisson remontée en température
après sortie du congélateur)
En pratique, pour pouvoir réaliser les dégustations en fin de matinée, vers 11h, la sortie de
congélateur s’effectue :
- pour la décongélation au réfrigérateur vers 9h008 la veille,
- pour la décongélation à l’air ambiant vers 20h008 la veille,
- pour la décongélation par la cuisson vers 8h309 le matin même.
La cuisson démarre vers 8h30 pour le dernier lot et vers 9h10 pour les deux autres (voir plus
loin).
Matériel de cuisson
Les gamelles et foyers utilisés sont les mêmes pour chacune des 3 modalités de cuisson
testées :
- un fait-tout à couvercle de verre avec revêtement interne « type Téfal »,
- une plaque électrique avec thermostat réglable.
Recette de cuisson
Afin de respecter les pratiques culinaires courantes des consommateurs, les morceaux
d’agneaux ne sont pas cuisinés uniquement à l’eau. Une recette simple est élaborée ; peu
d’ingrédients sont utilisés pour ne pas induire de biais organoleptiques.
3 cuillères à soupe d’huile sont déposées au fond du faitout ; 150 g d’oignons émincés sont
ajoutés. Lorsque l’huile est bien chaude, la viande est mise à rissoler. Puis l’eau (200 ml), les
carottes (200 g) et une cuillère à café de sel sont introduits. Le faitout est ensuite couvert et
la cuisson lente en atmosphère humide démarre.
8
les 25/04/05 (essai 1), 2/05/05 (essai 2) ou 27/06/05 (essai 3)
9
les 26/04/05 (essai 1), 3/05/05 (essai 2) ou 28/06/05 (essai 3)
20
La plaque chauffante est réglée à thermostat 6 pour faire revenir les ingrédients, puis
l’intensité est progressivement réduite et adaptée au niveau de bouillonnement du jus
(laisser toujours frémir).
La durée de la cuisson varie de 2h00/2h05 heures (décongélations au réfrigérateur ou à l’air
libre) à 2h40/2h45 (décongélation par la cuisson). Au cours de la dernière demi-heure, la
cuisson est toutefois intermittente, en raison des divers contrôles à réaliser sur les produits
(retrait des sondes de température, égouttage, pesées, prélèvements bactériologiques…).
Les échantillons de viande à déguster sont disposés sur des assiettes chaudes, afin de
ralentir le refroidissement après cuisson. De fait, la dégustation froide d’une viande assez
grasse est loin d’être idéale.
Les résultats montrent que la viande congelée met environ 35 à 40 minutes de plus pour
atteindre cette phase de cuisson.
21
La viande à décongeler par la cuisson est donc mise à cuire une bonne demi-heure avant les
2 autres, ceci pour que les 3 modalités restent à peu près le même temps à températures
supérieures ou égales à 95°C, soit environ 1h25-1h30. L’ajustement de ces différentes
cuissons se fait à l’œil : les viandes décongelées au réfrigérateur ou à l’air ambiant sont
mises à cuire dès que la viande cuite sans décongélation préalable commence à gratiner.
10
3 juges diffèrent entre les essais 1 et 2, et entre les essais 2 et 3 ; 4 entre les essais 1 et 3.
22
- exsudat,
- odeur,
- couleur de viande,
- aspect du gras,
- appréciation globale.
Les aspects perçus en bouche font l’objet d’un questionnaire spécifique, adapté à la
viande ovine braisée.
Un premier essai de dégustation à blanc montre effectivement les limites du questionnaire
classiquement employé par l’Institut de l’Elevage lors des dégustations : les termes de
« tendreté » et de « jutosité » correspondent mal aux perceptions en bouche pour les types
de viande et de cuisson ici concernés.
Après mise en situation de dégustation et discussion, les 5 paramètres en gras sont retenus
en finale, comme les mieux adaptés au navarin d’agneau.
Tous ces critères sont notés sur des échelles d’intensité non structurées (de 0 = intensité
nulle à 100 = intensité maximale). Les 4 premiers paramètres sont de nature analytique. La
satisfaction globale, critère hédonique, est enregistrée à titre purement indicatif, sachant que
le jury ne peut être considéré comme représentatif d’une quelconque population.
La grille d’évaluation utilisée lors des dégustations figure en annexe 4.
11
LEGRAND I., 2001.
23
3.2. Traitement des données navarins d’agneau
3.2.2. Dégustations
Les dégustations font l’objet d’une analyse de variance, selon la procédure GLM de SAS, avec
les effets fixes suivants :
- la séance,
- le mode de décongélation.
24
3.3. Résultats et discussion sur les navarins d’agneau
À retenir sur
la décongélation des navarins d’agneau
Il y a globalement peu d’effet des modes de décongélation testés (réfrigérateur,
air ambiant, cuisson) sur la qualité de morceaux d’épaules d’agneau cuits à
l’étouffée, façon navarin. Les tendances qui semblent néanmoins se dégager
auraient sans doute été plus marquées avec un plus grand nombre de répétitions,
donc d’essais (pour un coût évidemment supérieur…).
25
3.3.1. Evolution de la température interne des produits
10
Température (°C)
-5 Températ ure
finale = -1,3°C
-10
-15
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23
Tem ps (heures)
20
15
Température (°C)
10
5
viande
+2°C air ambiant
0
-2°C
-5 Température
f inale = -1,7°C
-10
-15
-20
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5 4 4,5 5 5,5 6 6,5 7 7,5 8 8,5 9 9,5 10 10,5 11 11,5 12
Tem ps (heures)
26
Evolution lors de la cuisson
La figure 4 présente l’évolution de la température de cuisson d’environ 2 kg de viande
d’agneau pour les 3 modalités de décongélation testées : réfrigérateur, air ambiant et
cuisson (exemple de l’essai 3).
100
Pesées et prélèvement s
80 pour la bact ériologie sur Retrait des sondes
les modalit és " air (pesées et
ambiant" et prélèvements pour la décongélation
60 " réfrigérateur" bact ériologie) réfrigérateur
40 décongélation
air ambiant
20 décongélation
cuisson
0
-20
-40
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130
Te m p s ( m i nu t e s)
T° de fin de
Mode de T° du milieu de Durée de décongélation (R, A) Durée de T° de fin de
décongélation décongélation décongélation ou de début de cuisson cuisson
cuisson (C)
E1 : 5,8°C E1 : -1,3°C E1 : 100,8°C
Réfrigérateur
E2 : 5,6°C 24h00 E2 : -1,4°C 2h00 E2 : 98,3°C
(R) E3 : 5,4°C E3 : -1,5°C E3 : 97,1°C
E1 : 16,4°C E1 : -1,7°C E1 : 100,7°C
Air ambiant
E2 : 18,9°C 13h00 E2 : -1,0°C 2h00 E2 : 98,6°C
(A) E3 : 22,7°C E3 : 1,7°C E3 : 98,2°C
E1 : -19,5°C E1 : 99,4°C
Cuisson
E2 : -19,2°C 2h40 E2 : 98,3°C
(C) E3 : -19,2°C E3 : 98,8°C
E1, E2, E3 : essais 1, 2 et 3
27
3.3.2. Pertes de masse
Différentes pesées permettent d’apprécier les pertes à la décongélation, à la cuisson et les
pertes totales avant consommation du navarin (fig. 5 et annexe 6).
D’une manière générale, les pertes à la décongélation sont relativement modestes : de 2 à
6% et, en tout état de cause, nettement moindres que celles provoquées par la cuisson. Ces
dernières sont remarquablement stables d’un essai et d’un lot à l’autre, avoisinant les 40%.
Les pertes totales observées suite au cycle décongélation–cuisson peuvent atteindre plus de
45%. C’est un chiffre que le consommateur doit avoir en tête, pour évaluer les quantités de
viande fraîche à acheter. Il est cohérent avec la littérature existante, qui avance des pertes
de plus de 40%12.
50
45
40
35
30
Réf rigérat eur
(%)
25 Air ambiant
Cuisson
20
15
10
0
Essai 1 Essai 2 Essai 3 Essai 1 Essai 2 Essai 3 Essai 1 Essai 2 Essai 3
Ces moindres pertes de masse de la modalité cuisson pourraient être liées à un phénomène
de « croûtage » de la viande en début de cuisson. En effet, sous forme congelée, celle-ci
forme un bloc unique en contact de manière assez intense et prolongée avec la paroi du fait-
tout. Lorsque la viande est retournée pendant la préparation, c’est une autre face du bloc de
viande qui est contact avec la paroi. Cette succession de contacts prolongés forme une
croûte grillée qui empêche probablement une partie de l’eau contenue dans la viande de
sortir.
12
PETROVIC L. et al., 1993.
28
Pour les 2 autres modalités de décongélation, cet effet de « croûtage » n’a pas lieu, car les
morceaux sont individualisés suite à la décongélation, le brassage se fait plus aisément et
aucune portion ne reste en contact prolongé avec la paroi. De plus, il n’y a pas cet effet de
masse qui, par son propre poids, favorise le contact intense avec le métal.
Cet essai d’explication amène à relativiser les résultats observés, car tous les
consommateurs ne congèlent pas de la même manière leurs produits. Certains pratiquent
sans doute un démarrage de la congélation en étalant les morceaux sur une plaque pour
éviter justement leur prise en masse ; les bouchées ne sont regroupées dans un même sac
qu’une fois durcies par le froid, ce qui permet de les garder individualisées et ne donnerait
peut-être pas lieu au phénomène de « croûtage » évoqué…
Les résultas obtenus (tab. 8 et fig. 6) sont analysés à partir d’un plan de contrôle à 2 classes
(un plan à 3 classes n’est pas envisageable en raison du trop faible nombre d’analyses). La
limite entre les 2 classes (conforme et non conforme) est représentée par une valeur seuil
(m) multipliée par 3 pour tenir compte de la variabilité analytique : l’échantillon est jugé
conforme si la contamination est inférieure à 3m.
Pour des flores d’altération, telles que les Pseudomonas et entérobactéries, cette valeur est
définie par des experts interprofessionnels13.
Pour le contrôle du navarin d’agneau, qui entre dans le cadre des unités de vente
consommateur conditionnées sous film perméable, les seuils à D.L.C.14 sont les suivants :
- Pseudomonas : m = 5.105, d’où une limite de conformité de 3 m = 6,18 après conversion en
log,
- entérobactéries : m = 5.102, d’où une limite de conformité de 3m = 3,18.
Sur ces bases, tous les échantillons analysés au cours des 3 manipulations sont jugés
conformes. Les échantillons sont presque indemnes d’entérobactéries. La contamination en
Pseudomonas est très correcte, notamment dans le dernier essai.
Les résultats confirment des choses déjà connues : la congélation tend à réduire le nombre
de germes présents sur le produit et le traitement par la chaleur, surtout en cuisson lente,
détruit pratiquement tous les germes.
13
CNERNA – CNRS, 1995.
14
D.L.C. : Date Limite de Consommation
29
Ceci peut s’expliquer de 2 manières différentes :
- soit les niveaux observés après décongélation indiquent que les contaminations
précédentes, à l’état congelé, sont sous-estimées. En raison de la congélation, une partie
des germes présents pourrait être inapte à être détectée sur des milieux classiques, en
l’absence de revivification,
- soit la décongélation permet un certain redémarrage des Pseudomonas, qu’elle ait lieu à
l’air ou au réfrigérateur.
Dans les conditions testées, avec un produit que ne remonte pas trop en température, ce
serait donc la phase de décongélation en elle-même, plus que le mode de décongélation, qui
poserait globalement problème au plan bactériologique. De fait, le réfrigérateur ralentit le
développement des bactéries mésophiles, mais pas celui des germes phsychrotrophes...
Modalité de décongélation
Réfrigérateur Air ambiant
En début de congélation 3,78 4,59
En fin de congélation 3,83 3,67
Pseudomonas
Après décongélation 3,71 3,54
Après cuisson < 1,00 < 1,00
Essai 1
En début de congélation < 1,00 < 1,00
En fin de congélation < 1,00 < 1,00
Entérobactéries
Après décongélation < 1,00 < 1,00
Après cuisson < 1,00 2,00
En début de congélation 3,80 2,99
En fin de congélation 2,16 2,19
Pseudomonas
Après décongélation 2,25 3,56
Après cuisson < 1,00 < 1,00
Essai 2
En début de congélation < 1,00 < 1,00
En fin de congélation < 1,00 < 1,00
Entérobactéries
Après décongélation < 1,00 < 1,00
Après cuisson < 1,00 < 1,00
En frais 1,65 1,91
En début de congélation 1,70 1,48
Pseudomonas En fin de congélation < 1,00 1,70
Après décongélation 2,09 1,72
Essai 3 Après cuisson < 1,00 < 1,00
En frais < 1,00 < 1,00
En début de congélation < 1,00 < 1,00
Entérobactéries En fin de congélation < 1,00 < 1,00
Après décongélation < 1,00 < 1,00
Après cuisson < 1,00 < 1,00
Pour chaque flore, 1 analyse par stade et par essai
30
Il est difficile de trancher entre ces deux hypothèses ; peut-être interviennent-elles toutes
deux. Le second cas de figure ne paraît pas impossible, dans la mesure où il semble y avoir
croissance de Pseudomonas que l’on prenne comme référence les dénombrements réalisés
en fin de congélation ou ceux effectués à son tout début, alors que les flores ne sont
probablement pas encore rendues inaptes à la détection par le traitement de congélation. Il
en est de même lorsque la référence considérée est le dénombrement sur produit frais
(essai 3).
Si l’hypothèse d’un redémarrage des Pseudomonas est effectivement la bonne, il y a lieu de
relativiser la longueur de la phase de latence présumée des germes durant la décongélation.
5,0 0
4 ,0 0
log(nb
germes/g)
En début de congélation
3 ,0 0
En fin de congélation
2 ,0 0
Après décongélation
Après cuisson
1,0 0
0 ,0 0
Pour ces raisons, en l’absence de certitude et même si les viandes analysées après
décongélation sont toutes jugées conformes au plan bactériologique, une décongélation
directe par la cuisson paraît la plus adéquate, ce qui n’est pas une nouveauté au plan
sanitaire.
La décongélation de la viande avant la cuisson peut nuire à sa qualité hygiénique, surtout si
cette période se prolonge jusqu’à permettre une remontée en température importante du
produit : le risque est donc particulièrement net pour la décongélation à température
ambiante. Si décongélation il y a, il convient de la faire très rapidement suivre d’une cuisson.
Celle-ci doit intervenir dès que la viande présente des signes de décongélation, même si elle
est encore un peu «raide ». Avec une cuisson longue et intense (de nature à détruire les
germes), comme c’est ici le cas, les risques à la consommation sont alors limités.
31
3.3.4. Qualité de la viande crue après décongélation
Il s’agit de voir si le cycle congélation-décongélation de la viande n’induit pas de sensibles
altérations du produit, qui pourraient éventuellement rebuter le consommateur.
D’une manière générale, quel que soit l’essai et le mode de décongélation retenu, la viande
garde un bel aspect en cru (tab. 9). Les 2 modalités de décongélation testées apportent des
résultats satisfaisants, avec un petit avantage à l’air ambiant. Il y a un peu plus d’exsudat et
de légères altérations de couleur ou d’aspect de gras, suite à la décongélation au
réfrigérateur, mais qui restent toujours modestes.
Tableau 9 : Résultat des contrôles visuels effectués sur viande d’agneau crue
après décongélation
32
Figure 7 : Evaluation sensorielle de navarins selon 3 modes de décongélation
(moyenne des dégustations)
60
50
40
Réfrigérateur
30 Air ambiant
20
Cuisson
10
-
Hum idité Flaveur Fondant Gras en Satisfaction
libérée d'agneau bouche globale
33
4. Essais sur steaks hachés surgelés
grillés sur plaque chauffante
34
4.1. Protocole steaks hachés surgelés
4.1.1. Dispositif expérimental (répété 2 fois)
Il s’agit de comparer 4modalités de décongélation : au réfrigérateur (R), à l’air ambiant (A),
au micro-ondes (M) ou par la cuisson directe (C).
2 essais successifs sont réalisés selon le dispositif de la figure 8, ci-dessous. Ceci permet
d’étudier des steaks provenant de 2 mêlées différentes.
36 30 52
- Pesées
Dégustation Qualité bactériologique
- Qualités nutritionnelles
Décongélation (40)
1 dégustation
10 R 5A 10 M 5C
20 prélèvements 20
Décongélation (25)
10 R 10 A
5 5 5 5 5 5
R M R A M Cuisson (20)
15 pesées après
2 analyses nutritionnelles (10) décongélation
20 prélèvements
après décongélation
10 R 10 A
Cuisson (20)
52 analyses bactérios
5R 5A 5M 5C
Évaluation visuelle en cuit
35
4.1.2. Matériel animal
Modalité de décongélation
Réfrigéra- Air Micro-
Cuisson TOTAL
teur ambiant ondes
Pesées et analyses
20 10 20 10 60
nutritionnelles
Bactériologie
20 20
produit congelé
Type de
Bactériologie produit
contrôle 40 40 80
décongelé et cuit
Evaluations visuelles 8 8 8 8 32
Dégustations 18 18 18 18 72
TOTAL 182 46 36 264
36
Quatre groupes de steaks sont effectivement suivis en parallèle par essai, respectivement :
- 30 pour les pesées et analyses nutritionnelles (5 à 10 steaks par modalité),
- 50 steaks pour les analyses bactériologiques (10 steaks pour les contrôles en congelé et
20 pour chacune des 2 modalités de décongélation étudiées, soit 10 pour les contrôles après
décongélation et 10 pour ceux après cuisson),
- 16 pour les évaluations visuelles après cuisson (soit 4 steaks par modalité),
- 36 pour les dégustations (9 steaks par modalité).
Les steaks destinés aux analyses bactériologiques et aux dégustations ne sont pas pesés, pour
éviter une contamination ou un refroidissement avant dégustation.
Des essais à blancs sont donc réalisés afin d’identifier et de maîtriser le mieux possible
d’éventuels biais entre modalités comparées (concernant par exemple, les durées de
décongélation, la température de démarrage de cuisson…).
Les essais à blancs conduisent à retenir les temps de décongélation mentionnés dans le
tableau suivant, pour la réalisation des 2 essais prévus.
37
Tableau 11 : Temps de décongélation à appliquer aux steaks
selon la modalité de décongélation
Température
Modalité de décongélation Temps de décongélation
de début de cuisson
Réfrigérateur 12 heures 6°C
Air ambiant 4 heures 8°C
1 min 40 s pour 3 steaks
Micro-ondes -1°C
avec la fonction décongélation
Cuisson -21°C (en théorie)
Recette de cuisson
Les steaks sont cuits sur une plaque chauffante métallique, couramment utilisée en cuisine
collective. La cuisson est du même type que dans une poêle. Aucune matière grasse ni sel
ne sont ajoutés, afin de ne pas induire de biais organoleptiques. La plaque est préchauffée
avant la cuisson des steaks.
38
Malgré la difficulté d’obtention d’une cuisson à peu près similaire (saignante) entre les
modalités, les temps de cuisson suivants sont retenus en finale comme de « raisonnables
compromis » :
- modalités « réfrigérateur » et « air ambiant » : 4 min 20 s
- modalité « micro-ondes » : 6 min
- modalité « congelé » : 9 min
39
- une première journée est consacrée au suivi des pertes de poids, ainsi qu’aux contrôles
nutritionnels,
- les steaks dégustés sont décongelés et cuisinés lors d’une deuxième journée (le
lendemain, afin de limiter les écarts de conservation),
- l’évaluation visuelle des steaks cuits est réalisée lors d’un troisième jour,
- une dernière journée permet de travailler sur la qualité bactériologique.
Aspects bactériologiques
Les contrôles bactériologiques sur viandes hachées concernent les seules modalités de
décongélation « réfrigérateur » et « air ambiant », à l’instar de ceux effectués sur les
navarins. Par contre, ils sont beaucoup plus puissants, du fait d’un nombre de répétitions
bien supérieur (20 répétitions à chaque stade pour l’ensemble des 2 essais, hors
prélèvements sur mêlée fraîche).
Aspects nutritionnels
Compte tenu de leur coût, les contrôles nutritionnels sont beaucoup plus légers, avec
seulement 2 essais, donc 2 répétitions.
Pour chaque essai, les analyses suivantes sont réalisées :
- 1 sur la mêlée fraîche (environ 500 g de viande),
- 1 sur la viande décongelée, pour les 2 seules modalités « réfrigérateur » et « micro-ondes »
- 1 sur la viande cuite, pour chacune des 4 modalités de décongélation étudiées.
Hormis les analyses sur mêlée, chaque analyse porte sur un mélange de 5 steaks différents,
pour obtenir la quantité de viande nécessaire aux contrôles. Ceci permet, de plus, d’être plus
représentatif de la réalité, compte tenu du très faible nombre d’analyses retenu.
40
Jurys d’évaluation des viandes
L’aspect de la viande cuite est apprécié par un jury de 9 spécialistes de l’Institut de
l’Elevage.
Les dégustations sont réalisées par un jury de 12 dégustateurs entraînés sur la viande. Les
juges sont dans la très grande majorité des cas identiques d’un essai à l’autre15.
Les aspects perçus en bouche font l’objet d’une évaluation selon un questionnaire établi
avec le jury d’experts à la suite d’une dégustation à blanc. Lors de cette dégustation, les
critères suivants sont proposés aux dégustateurs :
- degré de cuisson extérieur,
- degré de cuisson intérieur,
- flaveur,
- impression de gras en bouche,
- jutosité en bouche,
- fondant, moelleux en bouche,
- cohésion,
- granulométrie,
- satisfaction globale.
Les critères en gras ressortent comme les plus pertinents pour l’évaluation de la viande
hachée ; ils sont donc retenus pour le questionnaire de dégustation (annexe 9).
Ces critères sensoriels sont notés sur des échelles d’intensité non structurées (de 0 =
intensité nulle, à 100 = intensité maximale) et sont de nature analytique, pour la plupart.
L’esthétique d’ensemble du steak et la satisfaction globale en bouche, purement
hédoniques, sont enregistrées à titre indicatif, car des juges entraînés ne peuvent être
considérés comme représentatifs d’une quelconque population de consommateurs.
15
1 seul dégustateur diffère entre les 2 essais.
41
4.2. Traitement des données steaks hachés surgelés
Dans un premier temps, on s’interroge sur l’effet de la mêlée sur les contaminations à l’état
congelé, pour savoir s’il faut ou non tenir compte de la mêlée dans les analyses relatives aux
stades suivants. Une analyse est donc réalisée au stade congelé avec un modèle fort simple,
intégrant juste la mêlée comme effet fixe.
Quelle que soit la flore considérée, les niveaux de contamination s’avèrent significativement
différents d’une mêlée à l’autre. L’interaction mêlée x mode de décongélation est donc
introduite dans le modèle d’analyse aux stades suivants (après décongélation et après
cuisson) :
- effet fixe : le mode de décongélation
- effets aléatoires :
. la mêlée (considérée comme représentative de toutes les mêlées existantes en
France),
. l’interaction mêlée x mode de décongélation.
Après cuisson, l’analyse des entérobactéries est sans objet, leur nombre étant presque toujours
inférieur à 10. Seuls les résultats sur les Pseudomonas sont traités par une régression
logistique cumulative, après leur mise en classe (la variable classe de Pseudomonas étant
ordonnée).
Cette régression logistique cumulative modélise 3 probabilités :
- celle d’avoir au plus 1000 Pseudomonas, contre celle d’en avoir plus,
- celle d’avoir au plus 7500 Pseudomonas, contre celle d’en avoir plus,
- celle d’avoir plus de 7500 Pseudomonas contre celle d’en avoir moins.
42
- effet aléatoire :
. le plateau intra-essai (4 plateaux/essai, comprenant chacun 1 steak/mode de
décongélation).
4.2.4. Dégustations
Chaque variable est traitée par analyse de variance selon la procédure Mixed de SAS. Le
modèle retenu comprend les différents facteurs impliqués, ainsi que les principales interactions
de niveau 1 :
- effets fixes :
. la séance de dégustation = l’essai,
. le juge,
. le mode de décongélation,
. l’interaction essai x juge,
. l’interaction essai x mode de décongélation.
- effet aléatoire :
. l’assiette intra-essai et intra-dégustateur (4 assiettes/dégustateur/essai),
. le steak intra-essai.
43
4.3. Résultats et discussion sur les steaks hachés surgelés
À retenir sur
la décongélation des steaks hachés surgelés
Les modes de décongélation testés (réfrigérateur, air ambiant, micro-ondes, cuisson)
ont globalement des effets variables et plutôt modestes sur la qualité des steaks
hachés surgelés à 15% de matières grasses, cuits sur plaque chauffante dans
l’objectif d’une cuisson saignante.
Le mode de décongélation semble surtout influer sur l’aspect visuel des steaks
après cuisson et, dans une moindre mesure, sur les pertes de masse à la cuisson
(les pertes à la décongélation étant inexistantes).
Aucune des modalités testées ne ressort nettement et systématiquement différente
des autres pour l’ensemble des contrôles effectués.
Les tendances qui semblent parfois se dégager mériteraient d’être confirmées par
d’autres observations (plus de répétitions, pour une puissance des tests plus élevée).
La décongélation à l’air libre donne des résultats dans la moyenne, dont aucun ne
ressort véritablement. Il ne semble pas y avoir de risque bactériologique majeur à
décongeler à l’air ambiant, si la viande est cuite dès la fin de la décongélation
apparente des morceaux. Dans ces conditions, une décongélation plus longue au
réfrigérateur ne présente pas forcément d’avantage majeur. Par contre, le risque
augmente nettement plus à l’air ambiant, dès que le produit remonte à températures
positives et y est conservé un certain temps avant la cuisson, d’autant que la viande
n’est ensuite pas cuite à cœur.
44
4.3.1. Evolution de la température interne des steaks
10
0
Température (°C)
steak 1
-5 steak 2
réf rigérat eur
-10
-15
-20
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 1 1
Tem ps (heures)
25
20
15
10
Température (°C)
5 air ambiant
steak 1
0 steak 2
steak3
-5
-10
-15
-20
0 1 2 3 4
Tem ps (heures)
45
Bilan de l’évolution de la température lors de la décongélation / cuisson
des steaks hachés surgelés (tab. 12)
T° de fin de
Mode de T° du milieu de Durée de décongélation (R, A) Durée de T° de fin de
décongélation décongélation décongélation ou de début de cuisson cuisson
cuisson (C)
Réfrigérateur E1 : 5,8°C
12h00 ≈ 6°C 4 min 20 s ≈ 59-61°C
(R) E2 : 5,6°C
Air ambiant E1 : 18,3°C
4h00 ≈ 8°C 4 min 20 s ≈ 59-61°C
(A) E2 : 23,0°C
Micro-ondes 1 min 40 s
≈ -1°C 6 min ≈ 56-60°C
(M) pour 3 steaks
≈ -10°C
Cuisson (remontée très rapide
en T° dès la sortie du
9 min ≈ 59 –62°C
(C)
congélateur)
E1, E2 : essais 1 et 2
Le suivi des températures est très délicat dans ce type de produit : en raison de la faible
épaisseur et du caractère aéré (viande hachée) des steaks, les sondes ne sont pas toujours
positionnées de manières similaires, conduisant à des résultats très hétérogènes entre
steaks, pour une même modalité de décongélation et à même durée de décongélation ou de
cuisson. Ainsi est-il difficile de donner des indications précises quant à la durée nécessaire
pour obtenir une décongélation des steaks au réfrigérateur ou à l’air ambiant (d’autant que si
la température d’un réfrigérateur est en moyenne relativement stable, celle de l’air ambiant
varie selon la saison et/ou le degré de chauffage de la pièce).
A titre purement indicatif et de manière très grossière, les observations permettent de dire
qu’il faut :
- entre 1h10 et 9h30 pour que la température des steaks se situe dans la plage de [–2°C,
+2°C], où le produit peut être considéré comme décongelé, ceci au sein d’un réfrigérateur à
température moyenne de 5/6°C (fig. 9),
- entre 1h et 3h30 pour que la température des steaks se situe dans la même plage, si la
viande est laissée hors du réfrigérateur, à une température comprise entre 18 et 24°C (fig.
10). Au delà de +2°C, la remontée en température est très rapide au sein des steaks (moins
de 10 minutes par degré supplémentaire) ; elle se ralentit néanmoins à l’approche de la
température du milieu.
De très gros écarts de durées sont observés entre steaks dans la plage des [–2°C, 0/+1°C],
où la remontée en température est très lente dans le produit.
46
Figure 11 : Evolution des pertes de m asse des steaks
lors de la décongélation et de la cuisson
16
14
12
10
M icro-ondes
6
Cuisson
0
Pertes à la décongélation (/ poids init ial) Pertes à la cuisson (/ poids décongelé) Pertes globales (/ poids init ial)
-2
16
MOEVI I., 2005.
17
BECHEREL F. et al., 1989.
18
BECHEREL F. et al., 1989.
47
4.3.3. Qualité bactériologique
Les résultats relatifs à cet aspect sont purement indicatifs, compte tenu du très faible nombre
d’analyses effectué.
Les échantillons sont jugés conformes selon le plan de contrôle à 3 classes classique, les
seuils 3m et 10m étant définis par des experts interprofessionnels19.
Pour les steaks congelés ou décongelés, les seuils sont ceux proposés pour les viandes
hachées au stade du produit fini conditionné sous film perméable, à D.L.C., soit :
- Pseudomonas : 3m = 6,48 après conversion en log et 10m = 7,00,
- entérobactéries : 3m =4,48 et 10m = 5,00.
Pour les steaks cuits, les seuils sont ceux proposés pour les pièces cuites à l’air et/ou
conservées à l’air, n’ayant pas perdu à cœur les caractéristiques de la viande fraîche :
- Pseudomonas : 3m = 5,47 (il n’y pas de référence aux entérobactéries dans ce cas).
La précision des analyses est de 0,5 log (annexe 11).
Que ce soit les Pseudomonas ou les entérobactéries, les niveaux de contamination sont
significativement plus élevés pour la première mêlée au stade congelé (tab. 13).
Aucun effet du mode de décongélation n’est observé sur les dénombrements en fin de
décongélation (tab. 14). Par contre, il semble que le mode de décongélation ait un certain
effet sur la contamination en Pseudomonas après cuisson.
Les entérobactéries sont absentes ou en faible quantité, que se soit dans les mêlées
fraîches ou sur les steaks, aux divers stades de l’expérimentation. La cuisson joue son rôle
destructeur à l’encontre de cette flore, qui n’est pas la retrouvée dans la viande cuite.
Aucune différence significative ne ressort entre modes de décongélation pour les
entérobactéries.
19
CNERNA – CNRS, 1995.
48
La cuisson élimine également un grand nombre de Pseudomonas, mais pas tous, en raison
de la faible cuisson à cœur. La contamination finale en Pseudomonas ressort légèrement
plus élevée dans le cas d’une décongélation à l’air ambiant, comparativement à celle au
réfrigérateur. Mais, l’écart de contamination constaté est faible (tab. 15).
Les vitamines et minéraux retenus (fer total et héminique, vitamines B3, B6, B12) présentent
un intérêt nutritionnel pour le consommateur et sont apportés de manière conséquente par la
viande comparativement à d’autres aliments20.
Les analyses présentées sont réalisées selon les méthodes suivantes :
- Fer : CEE 78/633, méthode ICP, erreur analytique 3 à 6%,
- Fer héminique : méthode de Hornsey, 1956,
- Vit B3 : voie microbiologique, erreur analytique 10 à 15%,
- Vit B6 : JORF 04/02/99 méthode HPLC, erreur analytique 5 %,
20
EVRAT-GEORGEL C., 2005.
49
- Vit B12 : voie microbiologique, erreur analytique 10 à 15 %.
Ils sont exprimés pour 100 g de viande fraîche ou son équivalent pour tenir compte des
pertes de masse à la cuisson (valeurs corrigées après cuisson). Les teneurs pour 100 g de
viande cuite sont néanmoins présentées (en italiques) dans l’annexe 12.
Le fer héminique représente en moyenne un peu moins de 80% du fer total pour la viande
fraîche, ce qui est conforme aux chiffres de la littérature (fig. 12 et 13, annexe 12).
Compte tenu de l’importance de la variabilité analytique, la décongélation et la cuisson
semblent avoir très peu d’effet sur ces 2 oligo-éléments. Ceci pourrait être lié à l’absence
quasi-totale de pertes de masse lors de la décongélation et de la cuisson, pertes qui auraient
pu entraîner le fer.
3,0
2,5
2,0
1,0
0,5
0,0
M êlée f raî che Après Après cuisson M êlée fraîche Après Après cuisson
décongélation décongélat ion
ESSAI 1 ESSAI 2
Figure 13 : Evolution du FER HEMINIQUE dans des steaks hachés surgelés de 100 g
selon différents modes de décongélation
2,00
1,90
1,80 Réfrigérateur
Air ambiant
mg
Micro-ondes
1,70 Cuisson
1,60
1,50
Mêlée fraîche Après décongélation Après cuisson Mêlée fraîche Après décongélation Après cuisson
ESSAI 1 ESSAI 2
50
Une augmentation du fer est même parfois constatée après la décongélation et/ou après la
cuisson du fait de la faible précision des mesures. De fait, il est difficilement concevable que
les steaks se soient enrichis en fer, notamment en fer héminique, le plus fragile : la liaison du
fer non héminique avec l’hème n’est pas envisageable dans une pièce de viande.
5
Réfrigérateur
Air ambiant
mg 4
Micro-ondes
Cuisson
3
0
Mêlée fraîche Après décongélation Après cuisson Mêlée fraîche Après décongélation Après cuisson
ESSAI 1 ESSAI 2
Les teneurs des steaks en vitamine B6 sont comprises entre 0,12 et 0,32 mg/100 g de
viande fraîche, congelée, décongelée ou cuite (fig. 15 et annexe 12).
Elles sont difficiles à interpréter, du fait d’une incertitude de mesure telle que les valeurs sont
beaucoup plus importantes après décongélation (augmentation de 100 à 167%) ou même
après cuisson, que celles du produit frais.
Compte tenu de ce constat, les écarts entre viandes décongelées et cuites, ou entre modes
de décongélation apparaissent comme bien faibles, sans doute inexistants. Il semble que la
cuisson dégrade très légèrement la teneur en vitamine B6 de la viande décongelée. Mais les
baisses observées sont nettement inférieures à celles mentionnées dans la littérature.
51
Figure 15 : Evolution de la vitam ine B6 dans un steak haché surgelé de 100 g
selon différents m odes de décongélation
0,35
0,3
0,25
0,1
0,05
0
M êlée fraîche Après Après cuisson M êlée fraîche Après Après cuisson
décongélat ion décongélat ion
ESSAI 1 ESSAI 2
Les résultats des analyses sur la vitamine B12 semblent nettement plus cohérents que les
précédents : les teneurs en vitamine B12 sont plus faibles après décongélation et/ou cuisson
que sur le produit frais (fig. 16 et annexe 12). Pour les modalités réfrigérateur et micro-ondes
étudiées, l’effet décongélation paraît plus important que celui de la cuisson : la majeure
partie des pertes en vitamine B12 ont lieu lors de la décongélation (de 0 à 35% de pertes
après décongélation ; 21,2% en moyenne).
Les écarts entre modalités de décongélation sont faibles et disparates selon l’essai
considéré.
Figure 16 : Evolution de la vitam ine B12 dans un steak haché surgelé de 100 g
selon différents m odes de décongélation
2,5
0,5
0
M êlée f raî che Après Après cuisson M êlée fraîche Après Après cuisson
décongélat ion décongélation
ESSAI 1 ESSAI 2
52
Dans l’ensemble, ces résultats révèlent peu d’influence du mode de décongélation sur les
pertes de qualités nutritionnelles. Compte tenu d’une grande variabilité analytique et d’un
faible nombre de répétitions, aucune conclusion définitive ne peut être tirée sur le sujet. Tout
au plus peut-on avoir le sentiment que la décongélation par la cuisson n’est pas la meilleure
méthode pour préserver le fer dans la viande, notamment le fer héminique. Il est également
possible que la décongélation au réfrigérateur permette une moins bonne préservation de la
vitamine B3 dans le produit, mais ceci reste à confirmer.
Evaluations visuelles
L’évaluation visuelle a pour but de faire ressortir d’éventuelles différences d’aspect des
steaks après cuisson, qui pourraient rendre la viande plus ou moins attrayante aux yeux du
consommateur.
Les plus discriminants des critères appréciés sont l’arrondi de la forme, le gonflement et le
grillé de surface du steak (fig. 17, photo. et annexe 13).
Arrondi de la form e
100,00
Réfrigérateur
-
Air ambiant
Micro-ondes
Cuisson
Ecoulem ent coagulé Surface occupée
Grillé de surface
53
L’étude de l’arrondi de la forme des steaks après cuisson fait ressortir trois groupes de
steaks : ceux cuits congelés, ceux décongelés au micro-ondes et ceux décongelés à l’air
ambiant ou au réfrigérateur. Ce constat sur la forme des steaks pourrait être lié à la
température de départ de cuisson de la viande : plus celle-ci est basse, plus le steak
s’arrondit à la cuisson (températures respectives de –21°C, –1°C et +6/+8°C pour les
modalités cuisson, micro-ondes et réfrigérateur/air ambiant).
54
Le gonflement plus ou moins important du steak lors de la cuisson pourrait également être
lié à cette température, le steak étant d’autant plus gonflé que la température de départ est
basse.
De faibles températures en début de la cuisson pourraient favoriser la rétention de l’eau
dans le steak ce qui le ferait gonfler et prendre une forme plus arrondie.
La surface occupée par le steak sur l’assiette semble moins discriminante (peut-être plus
délicate à évaluer à l’œil), mais les steaks occupant le plus de place sont aussi les moins
gonflés, ce qui paraît logique. Autre paramètre sans doute lié aux températures de
démarrage de cuisson : le grillé de surface, faible pour les steaks cuits non décongelés et
important pour ceux décongelés à l’air ambiant. Il semble apparemment difficile de donner
un air grillé aux steaks non décongelés avant cuisson, à degré de cuisson identique aux
autres steaks.
Les critères « écoulement coagulé » et « esthétique d’ensemble » ne font ressortir que la
modalité air ambiant, qui donne apparemment des steaks avec plus d’écoulement coagulé et
d’une moins bonne esthétique globale que les autres modalités de décongélation.
En finale, les steaks décongelés par la cuisson se détachent par plusieurs aspects : de
forme ronde et gonflée, ce sont les moins grillés en surface. Pourtant, le jugement hédonique
d’ensemble les place dans la moyenne des autres : à l’évidence, ces particularités des
steaks cuits non décongelés ne sont pas rédhibitoires en bouche, du moins pour certains
consommateurs (en l’occurrence non représentatifs d’une quelconque population).
Les steaks décongelés au micro-ondes sont également plutôt ronds et gonflés, mais moins
que les précédents. Ils sont dans la moyenne pour les autres paramètres.
Les steaks décongelés à l’air libre sont les moins ronds ; ils subissent une déformation
hétérogène au cours de la cuisson tout en restant plutôt allongés, ce qui leur donne une
forme de trapèze ; ils gonflent très peu.
Les steaks décongelés au réfrigérateur présentent le même genre de déformation, passant
d’une forme globalement ovale à une forme trapézoïdale. Ce sont les plus grillés et ceux qui
présentent le plus de jus coagulé en surface, même si cet écoulement reste modeste. Peut-
être ce paramètre explique-t-il le léger retrait de ces steaks sur les autres dans le jugement
hédonique d’ensemble. A moins que la forme de trapèze des steaks ne soit en cause : elle
diffère assez nettement de la forme de départ. Ceci étant, la forme des steaks décongelés
au réfrigérateur est également trapézoïdale après cuisson, or ce sont les plus appréciés du
jury…
Dégustations
Les différences entre modalités de décongélation sont peu importantes pour l’ensemble
des critères étudiés (fig. 18 et 19, annexe 14).
Les steaks décongelés au micro-ondes sont ceux qui se détachent le plus des autres : ils
présent une flaveur un peu moins intense que ceux décongelés à l’air ou par la cuisson. Le
réfrigérateur est en position intermédiaire : il ne diffère d’aucune des autres modalités. Il est
difficile de savoir si la position spécifique du micro-ondes est à imputer à la décongélation
par le micro-ondes en elle-même ou à un degré de cuisson supérieur. En effet, même si la
tendance n’est pas significative, les deux critères portant sur le degré de cuisson de la
viande font ressortir un niveau de cuisson légèrement supérieur pour les steaks décongelés
au micro-ondes : plus grillés en surface, avec une cuisson à cœur plutôt « à point » que
« saignante ».
55
Par ailleurs, les steaks cuits congelés ne ressortent pas moins grillés que les autres,
contrairement aux observations faites lors des séances d’évaluations visuelles. Néanmoins,
la tendance est la même et les dégustateurs ne disposent pas de steaks entiers dans
l’assiette, juste de bouchées, ce qui ne facilite pas l’appréciation de ce genre de critère…
En conclusion, les consommateurs préférant une viande plus grillée ont sans doute intérêt à
éviter la décongélation directe par la cuisson. Mais l’ensemble des modalités de
décongélation testées est de nature à apporter pleine satisfaction au dégustateur, les
différences enregistrée en bouche étant nettement moindres que celle observée à l’œil avant
de déguster le produit.
60
50
40
Réfrigérateur
Air ambiant
30
Micro-ondes
Cuisson
20
10
0
Degré de cuisson Degré de cuisson Flaveur Im pression de
externe interne gras
54
52
50
48 Réfrigérateur
Air ambiant
46
Micro-ondes
44 Cuisson
42
40
38
Jutosité Moelleux Granulom étrie Satisfaction
globale
56
5. Essais sur rôtis de veau au four
4 modes de décongélation
comparés :
Réfrigérateur /
Micro-ondes bas de gamme /
Micro-ondes sophistiqué /
Cuisson
57
5.1. Protocole rôtis de veau
5.1.1. Dispositif expérimental (répété 4 fois)
Il s’agit de comparer 4 modalités de décongélation : au réfrigérateur, au micro-ondes bas
de gamme, au micro-ondes sophistiqué ou par la cuisson directe.
4 essais portant sur 2 veaux chacun sont successivement réalisés, selon le dispositif de la
figure 20, ci-dessous.
2 veaux abattus le même jour, fournissant 4 noix découpées et conditionnées sous vide
MICRO-ONDES MICRO-ONDES
RÉFRIGÉRATEUR CUISSON
BAS DE GAMME SOPHISTIQUÉ
Décongélation
au micro-ondes au micro-ondes
au réfrigérateur
bas de gamme sophistiqué
14h45 1h30
- Enregistrement des températures après décongélation – 2h
Cuisson sans
- Pesée après décongélation 0,3h décongélation
(15 min plus tôt)
Dégustation (1 séance)
58
5.1.2. Matériel animal
Des essais à blanc sont réalisés pour tenter d’estimer les temps de décongélation des rôtis.
59
Pour la modalité décongélation au réfrigérateur, la remontée en température est suivie
dans son intégralité grâce aux sondes thermocouples (tab. 16).
Le second micro-ondes, plutôt sophistiqué (onéreux), déjà employé pour les steaks hachés
surgelés (partie 2.3.), possède les caractéristiques suivantes :
- puissance maximale restituée : 1000 W,
- fréquence : 2450 MHz.
- fonction « décongélation » plus élaborée que précédemment : l’appareil calcule lui même la
durée de la décongélation selon le type d’aliment et le poids enregistré par l’opérateur ; il
sonne lorsqu’il faut retourner le produit.
Les essais à blanc montrent que le micro-ondes sophistiqué, par sa puissance supérieure,
permet une décongélation des rôtis beaucoup plus rapide que le matériel bas de gamme :
il met presque 3 fois moins de temps. L’intérêt pour le consommateur est donc évident à ce
stade de la comparaison.
60
Le tableau ci-après précise donc, outre la durée nécessaire à la décongélation individuelle
de chaque rôti, la durée de l’étape globale de décongélation pour l’essai, depuis la sortie du
morceau du congélateur jusqu’à sa mise au four. Cette durée varie selon les morceaux.
L’annexe 17 présente les données pour chacun des 32 rôtis de l’étude.
Cette durée inclut une période « tampon », plus ou moins longue, après la phase de
décongélation proprement dite : elle permet de minimiser les écarts de température entre les
morceaux et d’effectuer les contrôles de température et les pesées avant la cuisson. La
réduction des écarts de température entre les 6 rôtis décongelés d’un même essai se fait par
un passage plus ou moins long au réfrigérateur avant la cuisson. Du fait des deux étapes
successives de décongélation pour un même micro-ondes et de la différence de rapidité
entre les matériels, les 4 rôtis décongelés au micro-ondes ne présentent pas le même niveau
de décongélation : les 2 rôtis décongelés au micro-ondes sophistiqués sont généralement
les plus « chauds ». Quant aux rôtis décongelés au réfrigérateur, ce sont souvent les plus
« froids » des 6 morceaux décongelés. L’annexe 18 donne la température des rôtis juste
avant l’enfournement.
En finale, pour pouvoir effectuer les dégustations en fin de matinée, vers 11h30, la sortie du
congélateur s’effectue :
- pour les 2 décongélations au réfrigérateur vers 19h00 la veille21,
- pour les 2 décongélations successives au micro-ondes bas de gamme, vers 7h20 et 8h10
le matin-même22
- pour les 2 décongélations successives au micro-ondes sophistiqué, vers 8h10 et 8h30 le
matin-même2
- pour les 2 décongélations par la cuisson vers 9h20 le matin-même2.
La cuisson démarre vers 9h35 pour les rôtis non décongelés et environ 15 minutes plus tard
pour les rôtis décongelés.
21
les 4/10/06 (essai 1), 9/10/06 (essai2), 11/10/06 (essai 3) ou 17/10/06 (essai 4)
22
les 5/10/06 (essai 1), 10/10/06 (essai2), 12/10/06 (essai 3) ou 18/10/06 (essai 4)
61
5.1.5. Réalisation pratique et suivi des cuissons
Matériel de cuisson
Le matériel retenu est un four à chaleur tournante de type industriel, qui permet de cuire les
8 rôtis d’une séance de dégustation en même temps. Bien que ce choix ne respecte pas
réellement les pratiques ménagères, il est retenu pour minimiser le problème crucial des
éventuels biais de cuisson.
Recette de cuisson
La cuisson des rôtis se fait sans ajout d’aucune sorte (ni condiment, ni eau). Ce n’est sans
doute pas là le mode de préparation culinaire idéal de la viande de veau, mais il importe de
limiter les biais. Le programme « rôti de veau » du four est suivi, qui comporte différentes
phases, dans l’ordre chronologique :
- préchauffage à 300°C,
- chaleur humide pendant 10 minutes,
- chaleur mixte (140°C et 40% de vapeur d’eau) pendant 50 minutes,
- chaleur sèche (160°C) pendant 5 minutes.
Les essais à blanc montrent qu’il faut entre 50 minutes et 1h30 de cuisson pour les rôtis,
selon :
- la température de démarrage de cuisson, surtout variable entre les modes de
décongélation,
- le poids du morceau,
- sa forme, plus ou moins aplatie.
Ces paramètres, qui diffèrent entre les rôtis, sont pris en compte pour piloter la cuisson des
rôtis d’essai, avec un ajustement quasi-individuel du temps de cuisson.
Les cuissons des 8 rôtis d’un même essai, donc d’une même séance de dégustation, sont
décalées dans le temps, afin que tous les morceaux atteignent un degré de cuisson
globalement comparable et puissent être dégustés chauds.
Plus généralement, malgré les essais à blancs et les efforts déployés, l’objectif d’une cuisson
à peu près similaire entre les modalités n’est probablement qu’imparfaitement atteint, même
intra-essai.
62
Une cuisson plus standardisée aurait sans doute été préférable pour la maîtrise des degrés
de cuisson. Mais elle aurait conduit à travailler sur des rôtis de même poids, même forme,
donc recalibrés. Le travail de préparation et d’épluchage des morceaux aurait été plus
élaboré, s’éloignant franchement des préparations destinées aux ménages ; il aurait sans
doute induit des pertes de masses différentes.
Il est fait le choix de rester sur des rôtis tels que proposés au consommateur et d’enregistrer
différents paramètres en lien avec le degré de cuisson. Ces derniers doivent permettre
d’effectuer d’éventuelles corrections a posteriori, si le degré de cuisson s’avère par trop
variable entre les rôtis.
Tous ces critères sont notés sur des échelles d’intensité non structurées (de 0 = intensité
nulle à 100 = intensité maximale). Les 5 premiers sont de nature analytique. La satisfaction
globale, critère hédonique, est enregistrée à titre purement indicatif, sachant que le jury ne
peut être considéré comme représentatif d’une quelconque population.
La grille d’évaluation utilisée lors des dégustations figure en annexe 19
63
5.2. Traitement des données rôtis de veau
5.2.2. Dégustations
Chaque variable est traitée par analyse de variance selon la procédure Mixed de SAS, selon
différents modèles successifs.
Le premier modèle comprend comme effets fixes le mode de décongélation, l’essai et leur
interaction. L’animal intra-séance est considéré comme aléatoire.
Dans un second temps, l’analyse est reconduite en introduisant comme covariable le degré
de cuisson évalué à l’œil par les dégustateurs, puisque celui-ci ressort différent entre les
essais avec le premier modèle. Ceci permet de voir si le mode de décongélation influence
les perceptions en bouche, à même niveau de cuisson théorique (jugé par voie sensorielle).
Une troisième analyse introduit une deuxième covariable dans le modèle : la température
à cœur des rôtis juste avant la dégustation. L’objectif est de corriger au mieux les
éventuels biais liés au degré de cuisson des rôtis entre eux. Cependant, les résultats de ce
dernier traitement ne confirment pas l’hypothèse d’un effet de la température avant
dégustation sur les qualités organoleptiques. Pour cette raison, c’est le second modèle qui
est considéré, en finale, comme le plus approprié et dont les résultats sont à retenir.
64
5.3. Résultats et discussion sur les rôtis de veau
À retenir sur
la décongélation des rôtis de veau
Les modes de décongélation testés (réfrigérateur, micro-ondes bas de gamme,
micro-ondes sophistiqué, cuisson directe) ont des effets plutôt modestes sur la
qualité des rôtis de veaux d’un bon kilo dans la noix, cuits au four dans l’objectif
d’une cuisson légèrement rosée. Les pertes à la décongélation sont limitées et les
pertes à la cuisson, de l’ordre de 22 à 25%, sont similaires entre lots. Les qualités
sensorielles après cuisson ne sont pas affectées par le mode de décongélation,
exceptée la couleur de la viande.
Ceci étant, dans ces essais, la préparation et la cuisson des rôtis ne permettent sans
doute d’optimiser les qualités en bouche ; une certaine standardisation s’impose pour
limiter les biais entre lots. Celle-ci est toutefois modérée, afin de rester proche des
pratiques ménagères (pas d’épluchage total des rôtis, ni de recalibrage). La maîtrise
de la cuisson s’en trouve amoindrie : les morceaux enfournés présentent
effectivement de petits écarts de poids, de forme et de température. Afin de corriger
les éventuels biais de cuisson, les traitements statistiques prennent en compte
différentes variables traduisant le degré de cuisson de la viande.
65
5.3.1. Evolution de la température interne des rôtis
15
10
+2° viande
0
-2°C réf rigérat eur
Températ ure
-5 finale = -1,2°C
-10
-15
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
T emp s ( heur es)
Le tableau 18 présente les plages de température relevées en fin de décongélation pour les
rôtis décongelés au micro-ondes. Le détail des relevés figure en annexe 20 ; chaque
température indiquée est la moyennes de 3 à 6 mesures à cœur d’un rôti à la sortie du
micro-ondes, afin de tenir compte d’une éventuelle hétérogénéité intra-produit (en rapport
avec sa forme et notamment son épaisseur).
Micro-ondes 48 à 51 min
960 à 1240 -1,1 à –2,7°C
basique retournement à la mi-temps
Micro-ondes 15 à 20 min
960 à 1320 -1,0 à –2,1°C
sophistiqué retournement après 2,5 à 5 min
66
A titre purement indicatif et de manière très grossière, les observations permettent de dire
qu’il faut :
- entre 6h45 et 8h00 pour que la température des rôtis atteigne –2°C, à partir de laquelle le
produit peut être considéré comme décongelé, ceci au sein d’un réfrigérateur à température
moyenne de 6/7°C,
- environ 50 minutes pour décongeler la viande au micro-ondes bas de gamme,
- entre 15 et 20 minutes en utilisant le micro-ondes sophistiqué,
sachant que les rôtis décongelés au micro-ondes finissent la décongélation à température
comprise entre –1 et –2°C. Certains présentent de très légères brûlures en surface,
traduisant un début de cuisson. Cependant, d’une manière générale, les appareils gèrent
plutôt bien la décongélation des produits.
Durée sortie
Mode de T° début de Durée de T° fin de T° avant
décongélateur-
décongélation cuisson cuisson cuisson dégustation
début cuisson
Ces chiffres moyens cachent néanmoins de notables écarts entre essais, le premier donnant
des rôtis plus cuits que les autres. Il existe aussi des variations individuelles intra-essai
(partie 2.4.1. et annexe 18).
Pertes totales
Les pertes totales (exsudat + jus de cuisson) représentent probablement le paramètre le plus
pertinent en matière de pertes de masse. En effet, il est toujours délicat d’interpréter des
observations partielles portant sur la seule exsudation lors de la décongélation ou sur les
seules pertes à la cuisson. La signification d’écarts sur l’un ou l’autre paramètre n’est pas la
même suivant qu’en finale, ils se compensent mutuellement ou non.
Dans ces essais, les pertes globales sont de l’ordre de 22 à 25%. Elles sont fonction de
différentes variables, indépendamment du mode de décongélation : elles sont linéairement
liées à la température atteinte en sortie de four à cœur des rôtis (R2 = 0,55) et, dans une
moindre mesure, à la durée de cuisson (R2 = 0,39 - pertes en grammes).
Les figures 22 et 23, ainsi que l’annexe 21 représentent graphiquement les liens entre ces
variables.
67
Figure 22 : Représentation graphique du lien entre les pertes globales des rôtis
et la tem pérature interne des rôtis à la sortie du four
500
450
pertes (poids frais- poids cuit en g)
y = 4,6697x - 15,027
400
R2 = 0,5516
350
pds_frais_cuit
300 9
250
Linéaire
200 (pds_frais_cuit)
150
100
40 50 60 70 80 90 100
Tem pérature à la sortie du four (°C)
Figure 23 : Représentation graphique du lien entre les pertes globales des rôtis
et la durée de la cuisson
500
450
y = 4,5961x + 0,6291
R2 = 0,3909
400
350
pds_frais_cuit
300
Linéaire
250
(pds_frais_cuit)
200
150
100
40 50 60 70 80 90 100
D ur ée d e cui sso n ( mi n)
68
Par le passé, l’Institut de l’élevage a cependant observé certains effets du mode de
décongélation sur les pertes totales des viandes, avec :
- des pertes totales au micro-ondes minimales comparativement aux décongélations au
réfrigérateur ou à l’air ambiant, lors d’études antérieures sur rôtis de bœuf23,
- des pertes au contraire légèrement supérieures au micro-ondes par rapport aux
décongélations au réfrigérateur, à l’air ambiant ou par la cuisson, pour les steaks hachés
surgelés de la présente étude (partie 2.3.3.),
- un possible avantage de la cuisson directe sur les pertes totales de navarins d’agneaux,
comparativement à une décongélation au réfrigérateur ou à l’air ambiant.
Il ne ressort ici aucun avantage ou désavantage d’un micro-ondes quel qu’il soit quant aux
pertes totales. Quant à la décongélation directe, par la cuisson, elle ne présente une fois de
plus aucun inconvénient apparent.
30
25
20
Réfrigérateur
M icro-ondes " basique"
(%)
15
M icro-ondes sophistiqué
Cuisson
10
0
Pertes à la décongélation (/ poids Pertes à la cuisson (/ poids décongelé) Pertes globales (/ poids init ial)
initial)
Pertes à la décongélation
Les pertes à la décongélation sont modestes (en deçà de 5%), quel que soit le mode de
décongélation pratiqué, ce qui est cohérent avec la littérature disponible.
Le mode de décongélation exerce cependant un effet très net sur les pertes à la
décongélation des rôtis : celles-ci sont presque inexistantes (moins de 1%) pour les
morceaux décongelés au réfrigérateur, et plus élevées pour les décongélations au micro-
ondes, l’appareil sophistiqué donnant les pertes les plus élevées (fig. 24 et annexe 22).
Aucun effet négatif du micro-ondes n’a pourtant été observé dans la présente étude sur les
pertes à la décongélation des steaks hachés surgelés (partie 2.3.3.) et les travaux
scientifiques vont plutôt dans le sens d’une meilleure performance de la décongélation au
micro-ondes, avec une réduction de l’exsudation.
23
BECHEREL et al., 1989
69
Certains auteurs constatent toutefois, comme ici, la tendance inverse d’une augmentation
des pertes de masse de pièces de viandes décongelées au micro-ondes. Celle-ci
proviendrait de l’association d’une congélation lente et d’une décongélation rapide,
particulièrement néfaste à l’exsudation et d’une décongélation non homogène au sein du
produit24. Les rôtis de veau ici décongelés au micro-ondes ont effectivement subi ce type
d’association néfaste. Si l’on en croit l’hypothèse de GENOT (2000), en matière de pertes de
masse, une congélation lente, comme celle pratiquée en congélateur ménager, devrait être
alliée à une décongélation lente. Les très faibles pertes à la décongélation au réfrigérateur
vont dans ce sens.
Quoiqu’il en soit, il importe de relativiser tout cela, compte tenu de la faiblesse des pertes à
la décongélation, quel que soit le mode de décongélation retenu, et de l’absence d’écarts en
finale sur les pertes totales.
Pertes à la cuisson
Aucun effet du mode de décongélation ne ressort sur les pertes à la seule cuisson, qui
avoisinent les 22% pour les 3 lots de viandes décongelées (fig. 24 et annexe 22).
Les rôtis décongelés au micro-ondes bas de gamme sont les seuls à se détacher
légèrement des autres. Une analyse statistique simple fait ressortir une tendreté un peu
moindre pour ces rôtis (fig. 25), mais la tendance disparaît lorsque le degré de cuisson jugé
par voie sensorielle est introduit en covariable dans le traitement (partie 2.4.2. et fig. 26). La
tendance à une plus grande dureté de ce lot s’explique donc par un degré de cuisson
légèrement supérieur.
Le deuxième traitement statistique montre, par ailleurs, que le degré de cuisson affecte
logiquement l’ensemble des paramètres évalués à la dégustation. De plus, il fait ressortir un
effet du mode de décongélation, certes moins net mais néanmoins significatif, sur la couleur
des rôtis dégustés. A même degré de cuisson « théorique », les rôtis de veau décongelés
par le micro-ondes basique présentent ainsi une coloration plus claire que les autres, ce qui
est plutôt avantageux pour du veau.
Des écarts de couleur existent également entre essais, avec une couleur plus claire pour les
rôtis du premier essai. Mais, contrairement au cas précédent, ce constat est à mettre sur le
compte d’un degré de cuisson plus élevé de ces rôtis, ainsi que déjà mentionné.
Aucun autre paramètre que la couleur des rôtis ne semble dépendre du mode de
décongélation retenu, qu’il s’agisse de la flaveur de la viande, de sa tendreté ou de sa
jutosité.
24
GENOT, 2000 ; MOEVI, 2005
25
BECHEREL et al., 1989
70
En finale, il convient de remarquer l’absence de dégradation des performances induite par
la cuisson directe des rôtis de veau, sans décongélation préalable. Cela étant, il s’agit de
viande de veau et le démarrage de la cuisson est relativement doux pour éviter le
dessèchement (chaleur humide, puis chaleur mixte). Il n’est pas sûr que pour d’autres types
de rôtis, en bœuf notamment, la cuisson d’un produit congelé puisse être conduite de la
même manière que celle d’un produit décongelé ou frais. Un démarrage à four chaud, pour
saisir la viande, serait-il adapté au produit congelé ? La présente étude, sur rôti de veau, ne
permet pas de conclure à ce sujet.
70
60
50 Réfrigérateur
40
Micro-ondes
30 "basique"
Micro-ondes
20
sophistiqué
10 Cuisson
-
Couleur Degré de Flaveur Tendreté Jutosité Satisfaction
cuisson globale
60
50
Réfrigérateur
40
Micro-ondes
30
"basique"
20 Micro-ondes
sophistiqué
10 Cuisson
-
Couleur Flaveur Tendreté Jutosité Satisfaction
globale
71
6. Essais sur langues de bœuf
en pot-au-feu
Réfrigérateur / Cuisson
72
6.1. Protocole langues de bœuf
6.1.1. Dispositif expérimental (répété 4 fois)
Il s’agit de comparer 2 modalités de décongélation : au réfrigérateur ou par la cuisson
directe.
4 essais portant chacun sur 2 animaux sont successivement réalisés, selon le dispositif de
la figure 27, ci-dessous.
RÉFRIGÉRATEUR CUISSON
Décongélation au réfrigérateur
Dégustation (1 séance)
73
6.1.2. Matériel animal
74
A l’aide de ces résultats et considérant les pratiques raisonnablement envisageables par le
consommateur, le temps de décongélation à appliquer au réfrigérateur, en restant dans la
plage de températures comprise entre –2°C et +2°C est de 12 heures (tab. 21).
Température
Mode de décongélation Temps de décongélation
de début de cuisson
Environ 12 heures
Réfrigérateur (hypothèse d’une demi-langue mise à décongeler 1°C
le soir pour être cuisinée le lendemain matin)
Cuisson -21°C
(en théorie)
En pratique, pour pouvoir réaliser les dégustations en début d’après-midi, vers 15h, la sortie
de congélateur s’effectue :
- pour la décongélation au réfrigérateur vers 23h30-24h0026 la veille,
- pour la décongélation par la cuisson vers 11h2027 le matin-même.
La cuisson démarre vers 11h20 pour le lot non décongelé et vers 11h50 pour l’autre lot (voir
plus loin).
26
les 4/09/06 (essai 1), 6/09/06 (essai 2), 7/09/06 (essai 3) ou 12/09/06 (essai 4)
27
les 5/09/06 (essai 1), 7/09/06 (essai 2), 8/09/06 (essai 3) ou 13/09/06 (essai 4)
75
Photographies : Cuisson des deux demi-langues d’un même animal à l’eau
dans des gamelles séparées
Ceci impose de faire cuire dans des gamelles séparées chaque demi-langue testée, d’où
l’impossibilité matérielle de faire déguster les 16 cas de figures testés (8 animaux x 2
modalités de décongélation) au cours d’une même séance de dégustation. Afin de ne pas
devoir gérer plus de 4 gamelles de cuisson en parallèle, 4 essais successifs sont prévus,
chacun permettant de déguster 2 des 8 animaux.
Matériel de cuisson
Les gamelles et foyers utilisés sont les mêmes pour l’ensemble des demi-langues,
notamment pour les 2 modalités de décongélation testées :
- fait-tout à couvercle de verre avec revêtement interne « type Téfal »,
- plaque électrique avec thermostat réglable.
Recette de cuisson
Afin de respecter les pratiques culinaires courantes des consommateurs, les demi-langues
sont cuites entières dans 3 litres de bouillon.
Une recette simple est élaborée ; peu d’ingrédients sont utilisés pour ne pas induire de biais
organoleptiques. 1 litre et demi d’eau est portée à ébullition avec une tablette de bouillon. La
même quantité d’eau froide est ajoutée pour atteindre environ 50°C. La demi-langue est
alors plongée dans le bouillon, puis mijotée à thermostat 3 pendant une durée variable selon
le mode de décongélation du produit : environ 2h40 heures pour une demi-langue
décongelée au réfrigérateur) et 3h10 pour son homologue cuite congelée.
Au cours de la dernière demi-heure, la cuisson est toutefois intermittente, en raison des
divers contrôles à réaliser sur les produits (retrait des sondes de température, égouttage,
pesées …).
Les échantillons de langue à déguster sont disposés sur des assiettes chaudes, afin de
ralentir le refroidissement après cuisson. De fait, la dégustation froide d’un produit assez
gras est loin d’être idéale.
76
S’inspirant des conseils de professionnels de la restauration, il est considéré que la cuisson
est achevée lorsque la langue atteint entre 80 et 85°C à cœur (tab. 22).
Sur la base de ces résultats, on estime que le produit congelé met environ 30 minutes de
plus pour atteindre le même degré de cuisson. La demi-langue à décongeler par la cuisson
est donc mise à cuire une bonne demi-heure avant l’autre, ceci pour que les 2 modalités
arrivent en fin de cuisson à peu près au même moment.
28
Au cours des 4 essais sur les langues, un seul des 12 dégustateurs a été remplacé par un autre,
lors de la 4ème dégustation.
77
Photographies : Epluchage et découpe des demi-langues après cuisson,
pour la dégustation
78
Déroulement des évaluations
Une séance de dégustation permet de faire déguster 2 assiettes de 2 modalités de
décongélation à chacun des 12 dégustateurs, les deux modalités proposées dans une même
assiette provenant d’un même animal.
Les aspects perçus en bouche font l’objet d’un questionnaire spécifique, adapté à la langue.
Des essais de dégustation à blanc permettent de choisir les descripteurs et le vocabulaire
les plus adaptés à ce produit. Les observations des dégustateurs sont rassemblées en
annexe 25.
Après discussion, 8 paramètres sont retenus en finale, comme les mieux adaptés à la langue
de bœuf cuite façon pot-au-feu :
- couleur
- humidité,
- tenue,
- flaveur,
- texture (de ferme à moelleux/fondant),
- jutosité,
- degré de cuisson
- satisfaction globale.
Les 3 premiers critères sont appréciés à l’œil, les 4 suivants en bouche et le dernier est une
synthèse. Tous sont notés sur des échelles d’intensité non structurées (de 0 = intensité nulle
à 100 = intensité maximale) et sont de nature analytique. Seule la satisfaction globale est un
critère hédonique ; elle est enregistrée à titre purement indicatif, sachant que le jury ne peut
être considéré comme représentatif d’une quelconque population.
La grille d’évaluation utilisée lors des dégustations figure en annexe 26.
79
6.2. Traitement des données langues de bœuf
6.2.2. Dégustations
Chaque variable est traitée par analyse de variance selon la procédure Mixed de SAS. Le
modèle comprend les différents facteurs impliqués, ainsi que leurs interactions de niveau 1 et
2:
- effets fixes :
. l’essai (= la séance de dégustation),
. le mode de décongélation,
. le site intra-demi-langue,
. l’interaction essai x mode de décongélation,
. l’interaction essai x site
. l’interaction mode de décongélation x site,
. l’interaction essai x mode de décongélation x site
- effet aléatoire :
. la demi-langue intra-essai.
Dans un second temps, le traitement des données est repris, compte tenu de la perception
par les dégustateurs, d’une différence de cuisson entre les deux modalités comparées.
L’analyse est reconduite en introduisant comme covariable le degré de cuisson jugé par le
jury d’experts. Ceci permet de voir si le mode de décongélation influence les perceptions en
bouche, à même degré de cuisson (jugé par voie sensorielle).
Par ailleurs, compte tenu d’un effet « site intra-langue » relativement marqué sur bon
nombre des paramètres évalués, des tests de comparaison des sites 2 à 2 sont effectués
(Tukey-Kramer).
80
6.3. Résultats et discussion sur les langues de bœuf
À retenir sur
la décongélation des demi-langues de bœuf
Les modes de décongélation testés (réfrigérateur, cuisson) ont apparemment peu
d’effets sur la qualité de demi-langues d’environ 1 kilo, cuites à l’eau, façon pot-au-
feu.
81
6.3.1. Evolution de la température interne des langues
15
10
5
Température (°C)
+2°C réfrigérateur
0
-2°C langue
-5
-10
-15
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Temps (heures)
120
100
Retrait de la
80 sonde
(pesées)
Température (°C)
60
bouillon
40
demi-langue
20
0
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3 3,5
Temps (heures)
82
La figure 31 présente l’évolution de la température de cuisson d’une demi-langue d’environ 1
kg plongée NON décongelée dans un bouillon chaud.
120
100
80
Retrait de
la sonde
60
(pesées) bouillon
demi-langue
40
Changement de place
de la sonde
20
-20
0 0,5 1 1,5 2 2,5 3
T emp s ( heur es)
Le suivi des températures en cours de cuisson empêche de couvrir totalement les gamelles,
car il faut laisser passer la sonde thermique.
Ceci augmente l’évaporation de l’eau de cuisson, d’où le choix de ne pas effectuer
d’enregistrements de température sur les demi-langues d’essai et de ne présenter que les
courbes obtenues lors des essais à blanc.
A titre purement indicatif et de manière très grossière, les observations permettent de dire :
- qu’il faut environ 2h30-3h00 pour que la température des demi-langues atteigne la limite
des –2°C dans un réfrigérateur ménager à environ 7/8°C,
- que le produit reste environ 11h30 dans la plage de température de [–2°C, +2°C], où il peut
être considéré comme décongelé (fig. 29),
De gros écarts de durées sont observés entre demi-langues dans la plage des [–2°C,
0/+1°C], où la remontée en température est très lente dans le produit.
83
6.3.2. Pertes de masse
Les perte de masse à la décongélation au réfrigérateur sont minimes, de l’ordre de 1% (fig.
32 et annexe 28).
Par contre, comme il fallait s’y attendre pour une cuisson lente, les pertes à la cuisson sont
importantes et représentent un peu plus de 30% du poids décongelé ou congelé.
Les pertes totales sont similaires quel que soit le mode de décongélation retenu.
35
30
25
20
Réf rigérat eur
(%)
Cuisson
15
10
0
Per t es à la d éco ng él at i o n ( / p o id s Per t es à l a cuisso n ( / p o i d s Per t es g l o b al es ( / p o i d s init i al )
init i al ) d éco ng elé)
84
Figure 33 : Evaluation sensorielle de langues selon 2 m odes de décongélation
(m oyenne des dégustations)
70
60
50
40
Réfrigérateur
30
Cuisson
20
10
-
Flaveur
Satisfaction
Humidité
Couleur
Tenue
Jutosité
Degré de
Texture
cuisson
globale
Figure 34 : Evaluation sensorielle de langues selon 2 m odes de décongélation
après correction des écarts de degré de cuisson (m oyenne des dégustations)
70
60
50
40
Réfrigérateur
30
Cuisson
20
10
-
Flaveur
Satisfaction
Humidité
Couleur
Tenue
Jutosité
Texture
globale
En conclusion, la cuisson directe des demi-langues, sans passer par une décongélation
préalable, est tout à fait possible par le consommateur. Il convient toutefois d’allonger
sensiblement la durée de la cuisson : à titre indicatif, compter bien 35 à 40 minutes
supplémentaires pour une demi-langue d’environ 1 kg, les 30 minutes ici retenues étant
apparemment un peu courtes. Cuite dans ces conditions, une demi-langues non décongelée
risque de paraître un peu plus ferme et moins moelleuse qu’un produit cuit décongelé, mais
de mieux se tenir dans l’assiette et de présenter une flaveur un peu plus soutenue.
85
Quoiqu’il en soit, les écarts de perceptions organoleptiques entre modes de décongélation
sont moins importants qu’entre sites d’une même langue.
Des différences sensorielles ressortent nettement, pour la plupart des variables étudiées,
selon l’endroit dégusté dans la langue (fig. 35). Le bout et le fond de la langue apparaissent
ainsi très différents, avec une gradient d’évolution de l’un à l’autre, plus ou moins net selon le
critère considéré. D’une manière générale, le fond de la langue est plus clair, plus humide à
l’œil et plus juteux en bouche, mais aussi plus moelleux. Sa flaveur pourrait également être
légèrement plus intense. Tout ceci semble logique, considérant que le fond de la langue est
sans doute plus gras. Il en découle une meilleure satisfaction du jury (critère enregistré à titre
purement indicatif), lors de la consommation de ce site.
70
60
50
Site 1
40
Site 2
30
20 Site 3
10
Site 4
-
Couleur Hum idité Texture Jutosité Satisfaction
globale
86
7. Conclusion des essais
Cette partie expérimentale, sur navarins d’agneau, steaks hachés surgelés cuits sur plaque
chauffante, rôtis de veau au four et demi-langues de bœuf en pot-au-feu, conduit aux
conclusions suivantes.
- Les pertes de masse sont susceptibles d’être influencées par le mode de décongélation,
mais ce n’est pas systématique ; aucun effet n’est ainsi constaté sur les demi-langues en
pot-au feu. De plus, les quelques écarts sont sans doute peu perceptibles par le
consommateur.
La décongélation au réfrigérateur réduit l’exsudation des rôtis de veau et les jus de cuisson
des steaks hachés, comparativement aux micro-ondes.
Ces derniers semblent plutôt accroître les pertes : pertes à la décongélation des rôtis de
veau (surtout pour le micro-ondes sophistiqué), à la cuisson et totales pour les steaks
hachés. Quant à la cuisson sans décongélation, bien que testée sur l’ensemble des produits,
elle ne se distingue pratiquement jamais, excepté une tendance favorable sur les navarins.
Par ailleurs, plus généralement, les pertes à la décongélation sont faibles (moins de 6%) et
logiquement très inférieures à celles induites par la cuisson. L’importance des pertes à la
cuisson et par suite, des pertes totales, varie selon le produit étudié. Elle est supérieure pour
les cuissons lentes : de l’ordre de 40-46% des pertes totales pour les navarins et de 31%
pour les demi-langues en pot-au-feu. En cuisson rapide, ces pertes sont de 22-25% pour les
rôtis au four et de 11-14% pour les steaks hachés surgelés grillés.
- Les quelques analyses bactériologiques faites à titre indicatifs indiquent que les
échantillons sont pratiquement toujours conformes pour les flores d’altération étudiées
(entérobactéries et Pseudomonas). La décongélation des viandes à l’air ambiant, durant une
douzaine d’heures pour 2 kg de navarin et 4 heures pour les steaks de 100 g, ne semble pas
poser de problème majeur. Toutefois, que la décongélation ait lieu à l’air ambiant ou au
réfrigérateur, il est souhaitable de raccourcir le plus possible la conservation à l’état
décongelé, pour éviter le développement de certaines flores. Car, si la cuisson exerce bien
un effet destructeur sur les germes, notamment pour les navarins préparés en cuisson lente,
des Pseudomonas subsistent dans les steaks, du fait de leur cuisson modérée (saignante).
- les qualités nutritionnelles, étudiées sur les seuls steaks hachés (fer total et héminique,
vitamines B3, B6 et B12), semblent peu affectées par le mode de décongélation. Mais les
incertitudes analytiques sont importantes et ne permettent pas de détecter d’éventuels effets,
compte tenu du faible nombre de répétitions retenu (analyses très onéreuses). Tout au plus
peut-on avoir le sentiment que les pertes de nutriments durant la décongélation et la cuisson
sont amoindries par les faibles exsudations ici constatées. L’effet destructeur de la
décongélation semble supérieur à celui de la cuisson pour la vitamine B12. De plus, la
87
décongélation par la cuisson pourrait nuire au fer héminique et celle par la réfrigération à la
vitamine B3. Mais ceci reste à confirmer.
Il aurait sans doute été intéressant de pouvoir positionner les différents modes de
décongélation étudiés au regard de produits frais, n’ayant subi ni congélation ni
décongélation. Mais, le but de l’étude n’était pas là, s’agissant plutôt de répondre à la
question du « Comment décongeler les produits viande au mieux, dans un contexte
ménager ? ». De plus, le nombre de modalités à comparer était important et a déjà nécessité
des choix, l’ensemble des modes de décongélation n’ayant pu être testé sur tous les
produits.
88
8. Annexes
89
Annexe 1 : Quelques références bibliographiques
90
- ROSSET R., MEZIANE J., ROUSSEL-CIQUARD N. (1974) Influence de la congélation sur
les aliments protéiques. Série synthèses bibliographiques, 4, C.D.I.U.P.A.
- ROSSET R. (1987) Effets du froid sur les micro-organismes. R.T.V.A., janv.-fév., 26-29.
- TOURAILLE C., LIU L. (1991) Incidence de la congélation sur les propriétés sensorielles de
la viande. V.P.C., 12(2), 35-39.
91
Annexe 2 : Caractéristiques des agneaux utilisés
en navarins
Les agneaux de moins de 17 kg ont toutes les chances d’être des femelles, ceux de plus de 19 kg
d’être des mâles.
Tous les agneaux sont des femelles typées Charollais, ayant reçu du foin de graminées à volonté et
un aliment complet du commerce rationné à 700/800 g/j durant la finition.
92
Annexe 3 : Réflexion sur les descripteurs à retenir
pour les navarins d’agneau
Suite à ces réactions, les descripteurs initiaux sont revus au profit des suivants :
- libération d’humidité pendant la mastication,
- flaveur typique d’agneau,
- fondant,
- impression de gras en bouche (impression rémanente),
- satisfaction globale.
93
Annexe 4 : Questionnaire de dégustation employé
pour les navarins
DÉGUSTATION DE VIANDE D’AGNEAU BRAISÉE
ASSIETTE N°
Trois échantillons vous sont présentés sous les codes suivants :
Vous examinerez tout d'abord la perception de l’humidité en bouche, puis la flaveur typique
d’agneau, le fondant, l’impression de gras en bouche, enfin vous donnerez votre satisfaction
globale, ceci de manière comparative pour chacun des trois échantillons.
LIBÉRATION D’HUMIDITÉ
_______________________________________________
inexistante très importante
___________________________________________________________________________
_______________________________________________
inexistante très importante
___________________________________________________________________________
FONDANT
_______________________________________________
inexistant très important
___________________________________________________________________________
________________________________________________
inexistante très importante
___________________________________________________________________________
SATISFACTION GLOBALE
________________________________________________
non satisfaisant très satisfaisant
94
Annexe 5 : Courbes d’évolution de la température durant
la décongélation et la cuisson des navarins d’agneau
- Essai 1 :
* cuisson, avec le suivi des 3 modalités de décongélation testées
(au réfrigérateur, à l’air ambiant, par la cuisson)
- Essai 2 :
* décongélation au réfrigérateur
* décongélation à l’air ambiant
* cuisson, avec le suivi des 3 modalités de décongélation testées
(au réfrigérateur, à l’air ambiant, par la cuisson)
- Essai 3 :
* décongélation au réfrigérateur
* décongélation à l’air ambiant
95
Evolution de la température à coeur de la viande lors de la cuisson (navarins - essai 1)
100
80
pour la bactériologie)
decongélation
40 cuisson
décongélation
réfrigérateur
20
décongélation
air ambiant
-20
-40
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130
Temps (minutes)
96
Evolution de la température lors de la décongélation au réfrigérateur (navarins - essai 2)
10
5
Température (°C)
+2°C
0
-2°C réfrigérateur
viande
Température
-5
finale = -1,4°C
-10
-15
-20
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23
Temps (heures)
97
Evolution de la température lors de la décongélation à l'air ambiant (navarins - essai 2)
20
15
10
Température (°C)
+2°C
0 air ambiant
-2°C viande
-5 Température
finale = -1,0°C
-10
-15
-20
-25
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Temps (heures)
98
Evolution de la température à cœur de la viande lors de la cuisson (navarins - essai 2)
100
pour la bactériologie)
décongélation
air ambiant
40
décongélation
réfrigérateur
20
-20
-40
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 110 120 130
Temps (minutes)
99
Evolution de la température lors de la décongélation au réfrigérateur (navarins - essai 3)
9h00 27/06/05 0h00 28/06/05 8h50
10
+2°C
0
-2°C
Température (°C)
viande
-5
réfrigérateur
Température
finale = -1,5°C
-10
-15
-20
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23
Temps (heures)
100
Evolution de la température lors de la décongélation à l'air ambiant (navarins - essai 3)
20h10 27/06/05 0h00 28/06/05 8h30
30
25
20
15
Température (°C)
10
viande
5
air ambiant
+2°C
0
-2°C
-5 Température
finale = 1,7°C
-10
-15
-20
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Temps (heures)
101
Annexe 6 : Contrôles pondéraux effectués
sur les navarins d’agneau
Pertes à la décongélation, à la cuisson et totales
d’environ 2 kg de morceaux d’agneau préparés en navarin
Mode de décongélation
Réfrigérateur Air ambiant Cuisson
Pertes à la décongélation 3,5 4,6
Ensemble (% poids initial)
* Il ne s’agit que d’une estimation, compte tenu de l’existence de prélèvements bactériologiques sur les viandes.
Détail des pesées réalisées sur les 3 lots suivis en parallèle (précision : 10 g)
Mode de décongélation
Réfrigérateur Air ambiant Cuisson
Poids congelé (g) 2017 2000 2039
Poids décongelé avant prélèvement bactério. (g) 1944 1963
Essai 1
Poids décongelé après prélèvement bactério.(g) 1934 1953
Poids cuit (g) 1169 1165 1219
Poids congelé (g) 1974 1957 1990
Poids décongelé avant prélèvement bactério. (g) 1928 1842
Essai 2
Poids décongelé après prélèvement bactério. (g) 1914 1826
Poids cuit (g) 1172 1119 1193
Poids congelé (g) 1960 1980 1960
Poids décongelé avant prélèvement bactério. (g) 1870 1862
Essai 3
Poids décongelé après prélèvement bactério. (g) 1860 1852
Poids cuit (g) 1107 1108 1125
Signification des effets : NS = p > 0,10 ; = 0,05 < p < 0,10 ; * = 0,01 < p < 0,05 ; ** = 0,001 < p < 0,01 ; *** = p < 0,001
PLATEAU N° :
1) Arrondi de la forme
2) Gonflement
absent important
3) Ecoulement coagulé
absent important
faible importante
5) Grillé de surface
faible important
6) Esthétique d’ensemble
ASSIETTE N°
Trois échantillons vous sont présentés sous les codes suivants :
DEGRE DE CUISSON
extérieur intérieur
pas grillé très grillé bleu saignant à point bien cuit
Signification des effets : NS = p > 0,10 ; = 0,05 < p < 0,10 ; * = 0,01 < p < 0,05 ; ** = 0,001 < p < 0,01 ; *** = p < 0,001
Deux lettres différentes sur une même ligne indiquent des valeurs significativement différentes au seuil α =5%
Mode de décongélation
Réfrigérateur Air ambiant Micro-ondes Cuisson
101,96
Poids moyen congelé (g)
(n = 30)
Ensemble
101,75 102,16 102,02
des Poids moyen décongelé (g)
(n= 10) (n = 10) (n = 20)
essais
91,11 90,66 88,03 90,41
Poids moyen cuit (g)
(n = 10) (n = 10) (n = 10) (n = 10)
Mode de décongélation
Réfrigérateur Air ambiant
En frais* 5,01
Pseudomonas En fin de congélation 5,05
En log (nb de germes/g)
Après décongélation 5,11 5,01
Après cuisson 3,49 3,10
Essai 1
En frais* 2,75
En fin de congélation 3,05
Entérobactéries
Après décongélation 2,98 3,01
Après cuisson < 1,00 < 1,00
En frais* 4,94
En fin de congélation 4,59
Pseudomonas
Après décongélation 4,96 4,86
Après cuisson 3,61 2,30
Essai 2
En frais* 2,51
En fin de congélation 2,32
Entérobactéries
Après décongélation 2,38 2,73
Après cuisson 1,07 < 1,00
Mode de décongélation
Réfrigérateur Air ambiant Micro- Cuisson
ondes
Mêlée fraîche 2,3
Après décongélation 2,4 2,4
E1
Après cuisson* 2,5 2,6 2,5 2,6
Fer total Après cuisson corrigé** 2,2 2,3 2,2 2,3
(mg/100 g) Mêlée fraîche 1,9
Après décongélation 2,0 2,1
E2
Après cuisson* 2,4 2,5 2,7 2,3
Après cuisson corrigé** 2,1 2,2 2,3 2,0
Mêlée fraîche 1,77
Après décongélation 1,93 1,94
E1
Fer Après cuisson* 2,02 2,03 2,12 1,97
Héminique Après cuisson corrigé** 1,81 1,81 1,83 1,75
(mg/100 g -
moyenne de Mêlée fraîche 1,77
2 analyses) Après décongélation 1,80 1,85
E2
Après cuisson* 1,97 1,98 1,97 1,86
Après cuisson corrigé** 1,76 1,76 1,70 1,65
Mode de décongélation
Réfrigérateur Air ambiant Micro- Cuisson
ondes
Mêlée fraîche 5,40
Après décongélation 4,40 4,70
E1
Après cuisson* 4,60 5,30 4,80 5,10
Vita. B3
Acide Après cuisson corrigé** 4,11 4,71 4,14 4,52
nicotinique Mêlée fraîche 5,20
(mg/100 g)
Après décongélation 5,70 6,80
E2
Après cuisson* 5,40 6,40 6,80 6,70
Après cuisson corrigé** 4,83 5,69 5,87 5,94
Mêlée fraîche 0,12
Après décongélation 0,24 0,24
E1
Après cuisson* 0,24 0,24 0,22 0,23
Vita. B6 Après cuisson corrigé** 0,21 0,21 0,19 0,20
Pyridoxol
(mg/100 g) Mêlée fraîche 0,12
Après décongélation 0,32 0,28
E2
Après cuisson* 0,30 0,30 0,30 0,31
Après cuisson corrigé** 0,27 0,27 0,26 0,27
Mêlée fraîche 2,00
Après décongélation 1,50 1,30
E1
Après cuisson* 2,00 1,80 1,70 1,70
Vita. B12 Après cuisson corrigé** 1,79 1,60 1,47 1,51
(mg/100 g) Mêlée fraîche 1,60
Après décongélation 1,10 1,60
E2
Après cuisson* 1,40 1,50 1,50 1,70
Après cuisson corrigé** 1,25 1,33 1,30 1,51
Mode de décongélation
Réfrigérateur Air ambiant Micro- Cuisson
ondes
A la décongélation* +4,3 +4,3
E1 A la cuisson** -8,3 -8,3
Fer total A décongél. + cuisson* -4,3 0 -4,3 0
(mg/100 g) A la décongélation* +5,3 +10,5
E2 A la cuisson** +5,0 +9,5
A décongél. + cuisson* +10,5 +15,8 +21,1 +5,3
A la décongélation* +9,0 +9,3
Fer E1 A la cuisson** -6,2 -5,4
Héminique A décongél. + cuisson* +2,3 +2,3 +3,4 -1,1
(mg/100 g -
moyenne de A la décongélation* +1,7 +4,5
2 analyses) E2 A la cuisson** -2,2 -8,5
A décongél. + cuisson* -0,6 -0,6 -4,0 -6,8
A la décongélation* -18,5 -13,0
E1 A la cuisson** -6,6 -11, 9
Vita. B3
Acide A décongél. + cuisson* -23,9 -12,8 -23,3 -16,3
nicotinique A la décongélation* +9,6 +30,8
(mg/100 g)
E2 A la cuisson** -15,3 -13,7
A décongél. + cuisson* -7,1 +9,4 +12,9 +14,2
A la décongélation* +100,0 +100,0
E1 A la cuisson** -12,5 -20,8
Vita. B6 A décongél. + cuisson* +75,0 +75,0 +58,3 +66,7
Pyridoxol A la décongélation* +166,7 +133,3
E2 A la cuisson** -15,6 -7,1
A décongél. + cuisson* +125,0 +125,0 +116,7 +125,0
A la décongélation* -25,0 -35,0
E1 A la cuisson** +19,3 +13,1
A décongél. + cuisson* -10,5 -20,0 -26,5 -24,5
Vita. B12
A la décongélation* -31,3 0
E2 A la cuisson** +13,6 -18,8
A décongél. + cuisson* -21,9 -16,9 -18,8 -5,6
Interaction
Effet
Mode de décongélation Mode de
Mode de
décongélation
décongéla-
Critères Réfrigéra- Air Micro- Cuisson * *
tion
appréciés teur ambiant ondes Essai Juge
Arrondi de
la forme
26,43 a 23,38 a 57,19 b 75,11 c *** NS NS
Signification des effets : NS = p > 0,10 ; = 0,05 < p < 0,10 ; * = 0,01 < p < 0,05 ; ** = 0,001 < p < 0,01 ; *** = p < 0,001
Deux lettres différentes sur une même ligne indiquent des valeurs significativement différentes au seuil α =5%
Mode de décongélation
Deux lettres différentes sur une même ligne indiquent des valeurs significativement différentes au seuil α =5%
Effet Interaction
Mode de décongélation Mode de Mode de
décongéla décongélation
Critères Réfrigéra- Air ambiant Micro- Cuisson - tion *
appréciés teur ondes Essai
Degré de cuisson
externe
52,33 a 52,21 a 55,53 a 50,31 a NS NS
Degré de cuisson
interne
51,19 a 51,43 a 54,19 a 51,12 a NS NS
Signification des effets : NS = p > 0,10 ; = 0,05 < p < 0,10 ; * = 0,01 < p < 0,05 ; ** = 0,001 < p < 0,01 ; *** = p < 0,001
Deux lettres différentes sur une même ligne indiquent des valeurs significativement différentes au seuil α =5%
Poids de Etat
Confor- Essai
N°individu N° cheptel carcasse Couleur d’engrais-
mation (N° d’animal)
(kg) sement
4 modes de décongélation :
R = au réfrigérateur
MB = au micro-ondes bas de gamme
MS = au micro-ondes sophistiqué
C = par la cuisson
8 veaux
Mode de décongélation
Nombre de répétitions Micro-ondes Micro-ondes
Réfrigérateur Cuisson
bas de gamme sophistiqué
A 2 3 1 2
B 2 2 2 2
Site
C 2 2 3 1
D 2 1 2 3
Semi-membraneux (A+B) 4 5 3 4
Adducteur (C+D) 4 3 5 4
Côté gauche (A+C) 4 5 4 3
Côté droit (B+D) 4 3 4 5
Le temps de décongélation « total » est le temps passé par le rôti de la sortie du congélateur au démarrage de la cuisson.
Il est supérieur au temps de décongélation réel des rôtis pour les 3 lots décongelés avant la cuisson (réfrigérateur et micro-ondes), compte tenu
des décongélations successives de 2 rôtis par appareil micro-ondes, de la nécessité de minimiser les écarts de température entre rôtis avant
cuisson et des contrôles à effectuer (température, poids…).
La durée de cuisson est allongée d’une quinzaine de minutes, en moyenne, pour les rôtis non décongelés comparativement aux autres.
Durée sortie Durée de Durée sortie Durée de Durée sortie Durée de Durée sortie Durée de
décongélateur- cuisson décongélateur- cuisson décongélateur- cuisson décongélateur- cuisson
cuisson cuisson cuisson cuisson
Moyenne des rôtis 14h45 1h00 2h03 0h59 1h28 0h56 0h14 1h14
Animal 1 19h30 10h23 11h25 7h15 10h23 11h25 8h15 10h18 11h25 9h35 9h53 11h25
Séance 1
Animal 2 19h30 10h10 11h33 8h06 10h18 11h33 8h33 10h18 11h33 9h35 10h03 11h33
Animal 3 19h00 9h48 10h43 7h15 9h48 10h43 8h05 9h48 10h43 9h15 9h28 10h43
Séance 2
Animal 4 19h00 9h48 10h43 8h10 9h38 10h43 8h25 9h58 10h43 9h15 9h28 10h43
Animal 5 19h00 9h33 10h28 7h20 9h40 10h28 8h13 9h40 10h28 9h15 9h23 10h28
Séance 3
Animal 6 19h00 9h33 10h28 8h12 9h40 10h28 8h31 9h40 10h28 9h15 9h23 10h28
Animal 7 18h30 9h24 10h20 7h23 9h24 10h20 8h18 9h24 10h15 9h14 9h24 10h25
Séance 4
Animal 8 18h30 9h24 10h20 8h14 9h24 10h25 8h35 9h24 10h25 9h14 9h24 10h30
* La veille
Animal 3 -1,8 +56 +65 -1,7 +53 +62 -1,7 +66 +64 +67 +67
Essai 2
Animal 4 -1,9 +49 +57 -1,8 +77 +71 +0,2 +57 +67 +63 +72
-2,3
Animal 5 +42 +58 -1,4 +51 +80 -1,5 +61 +59 +58 +60
Essai 3
-2,2
Animal 6 +44 +50 -2,0 +60 +70 -1,6 +55 +55 +50 +58
-1,8
Animal 7 +62 +61 -1,0 +63 +65 -1,0 +52 +61 +51 +61
Essai 4
-1,6
Animal 8 +54 +59 -1,8 +62 +75 -1,4 +64 +85 +49 +49
Les températures indiquées sont une moyenne de 1 à 5 mesures par rôti, avec un minimum de 3 mesures pour les températures prises avant
dégustation.
ÉTUDE : SÉANCE :
DATE : NOM : PRÉNOM :
_________________________________________________________________________________
COULEUR
____________________________________________________
très claire très foncée
DEGRÉ DE CUISSON
____________________________________________________
peu cuit très cuit
FLAVEUR
____________________________________________________
absente très prononcée
TENDRETÉ
____________________________________________________
très ferme très tendre
JUTOSITÉ
____________________________________________________
très sec très juteux
SATISFACTION GLOBALE
___________________________________________________
non satisfaisant très satisfaisant
90
y = 0,6529x + 21,721
Températue à la sortie du four (°C)
R2 = 0,3132
80
Duree_cuisson
70
Linéaire
(Duree_cuisson)
60
50
40
40 50 60 70 80 90 100
Durée de cuisson (min)
Mode de décongélation
Réfrigérateur Micro-ondes B Micro-ondes S Cuisson
Effet Interaction
Mode de décongélation Mode de
Mode de Effet décongélation
décongél- Essai
Critères Réfrigér - Micro- Micro- *
Cuisson ation
appréciés ateur ondes B ondes S Essai
Couleur 48,00 a 47,47 a 47,83 a 47,13 a NS NS NS
Degré de
cuisson
50,74 a 57,81 a 52,39 a 51,07 a NS * NS
Signification des effets : NS = p > 0,10 ; = 0,05 < p < 0,10 ; * = 0,01 < p < 0,05 ; ** = 0,001 < p < 0,01 ; *** = p < 0,001
Deux lettres différentes sur une même ligne indiquent des valeurs significativement différentes au seuil α =5%
Signification des effets : NS = p > 0,10 ; = 0,05 < p < 0,10 ; * = 0,01 < p < 0,05 ; ** = 0,001 < p < 0,01 ; *** = p < 0,001
Deux lettres différentes sur une même ligne indiquent des valeurs significativement différentes au seuil α =5%
Jeune
1500019 2046 Normande 2,11 1,98 0,98 1,00
bovin
Jeune
1500019 2051 Charolaise/Autres 2,05 1,98 0,96 1,02
bovin
Jeune
1500019 2087 Normande 2,21 2,20 1,02 1,18
bovin
Aspect général
Bonne tenue dans l’assiette (4), ferme (1), compact (1), résistant au couteau (1)
Manque de tenue (1), moins bonne présentation dans l’assiette (1)
Aéré (1), spongieux (1)
Présence d’eau, de jus de cuisson (1), humidité (1)
Texture
Ferme (14), fibreux (4), filandreux (3), dur (2), caoutchouteux (2), élastique (1), résistant
(1), un peu craquant sous la dent (1), bonne tenue en bouche (1)
Moelleux (9), fondant (7), tendre (4), mou (1),pâteux (1)
Jutosité
Sec (8)
Juteux (4)
Humide (4)
Impression grasse en bouche (1)
ÉTUDE : SÉANCE :
DATE : NOM : PRÉNOM :
__________________________________________________________________________________
ASSIETTE 1
Deux échantillons vous sont présentés sous les codes suivants :
________________________________________________________
très claire très foncée
________________________________________________________
très sec très juteux
_________________________________________________________
faible (viande flasque) élevée
__________________________________________________________
flaveur absente flaveur très prononcée
__________________________________________________________
très ferme moelleux/ fondant
__________________________________________________________
très sec très juteux
__________________________________________________________
très peu cuit très cuit
SATISFACTION GLOBALE
__________________________________________________________
non satisfaisant très satisfaisant
25
20
15
10
Température (°C)
5 réfrigérateur
demi-langue
+2°C
0
-2°C
-5
-10
-15
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20
Temps (heures)
130
Annexe 28 : Contrôles pondéraux effectués
sur les demi-langues de bœuf
Signification des effets : NS = p > 0,10 ; = 0,05 < p < 0,10 ; * = 0,01 < p < 0,05 ; ** = 0,001 < p < 0,01 ; *** = p < 0,001
Deux lettres différentes sur une même ligne indiquent des valeurs significativement différentes au seuil α =5%
Détail des pesées réalisées sur les 16 demi-langues (données brutes - précision : 1 g)
131
Annexe 29: Qualités perçues en bouche
des demi-langues en pot-au-feu
Moyennes ajustées et signification statistique de l’effet mode de décongélation et de l’effet site intra -langue
(analyses de variance tous essais confondus)
Degré de
cuisson
62,50 a 55,83 b * NS NS NS 56,23 a 60,75 a 57,94 a 61,75 a NS
Satisfaction
globale
57,85 a 51,80 b * NS NS NS 45,02 a 54,35 ab 60,60 b 59,33 b **
(1) D’un produit flasque à un produit qui se tient bien ; (2) De ferme à moelleux/fondant
Signification des effets : NS = p > 0,10 ; = 0,05 < p < 0,10 ; * = 0,01 < p < 0,05 ; ** = 0,001 < p < 0,01 ; *** = p < 0,001
Deux lettres différentes sur une même ligne indiquent des valeurs significativement différentes au seuil α =5%
132
Moyennes ajustées et signification statistique de l’effet mode de décongélation et de l’effet site intra-langue
corrigé de l’effet du degré de cuisson
(analyses de variance tous essais confondus, avec le degré de cuisson évalué lors des dégustations comme covariable)
Satisfaction
globale
57,28 a 52,37 a NS NS NS NS 45,52 a 54,08 ab 60,81 b 58,89 b ** NS
(1) D’un produit flasque à un produit qui se tient bien ; (2) De ferme à moelleux/fondant
Signification des effets : NS = p > 0,10 ; = 0,05 < p < 0,10 ; * = 0,01 < p < 0,05 ; ** = 0,001 < p < 0,01 ; *** = p < 0,001
Deux lettres différentes sur une même ligne indiquent des valeurs significativement différentes au seuil α =5%
133
Détail de l’interaction mode de décongélation x essai, pour la jutosité
Mode de décongélation
Jutosité
Réfrigérateur Cuisson
Mode de décongélation
Jutosité
Réfrigérateur Cuisson
134
Mars 2007
Compte-rendu N° 17 07 32 006
Département Techniques d’Elevage et Qualité
Service Qualité des Viandes
Isabelle MOEVI
Institut de l’Élevage
149, rue de Bercy
75595 Paris CEDEX 12
www.inst-elevage.asso.fr
N° ISBN 978-84148-292-8