ISCAE - Séminaire - Droit - Des Affaires - 2018

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Le Droit Commercial

SÉMINAIRE
ISCAE MARS 2018
Plan

Partie I- Historique et définition du droit commercial

A- L’évolution du droit commercial


B- Les sources du droit commercial

Partie II- les obligations du commerçant

A- L’immatriculation au registre de commerce


B- la tenue de la comptabilité
Partie I

HISTORIQUE ET DÉFINITION DU DROIT COMMERCIAL


Définitions

1- COMMERCE

2-DROIT COMMERCIAL
Définition du mot « Commerce »

Le sens du mot commerce s’est restreint avec le temps.

 Le mot « commerce » ne désigne pas toutes les


transactions portant sur les biens matériels;
 Dans la langue des économistes, il est distingué de
l’industrie; (il comprend seulement la circulation et la
distribution des richesses, non la production)
 Dans la langue juridique, le mot commerce a conservé un
sens plus large: le droit commercial s’applique à la fois à
l’industrie et au commerce proprement dits, l’industriel
au sens juridique est un commerçant.
Définition du droit commercial

 Le droit commercial est une branche du droit privé


relative aux opérations juridiques effectuées par les
commerçants, soit entre eux, soit avec leurs clients.

 Ces opérations se rapportent à l’exercice du commerce


et sont dites pour cette raison actes de commerce.

 Comme un de ces actes peut être accompli


accidentellement par une personne non commerçante,
le droit commercial régit aussi les actes de commerce
sans considération de la personne de leur auteur.
Définition du droit commercial

 Les exclusions:

Ne sont pas régies par le droit commercial:

 L’agriculture;
 les intellectuels (artistes, écrivains etc.),
 les professions libérales par nature.
Aperçu Historique
Historique

 Le droit commercial Marocain s’inspire du droit


occidental ( le droit français);
 Il importe donc de voir comment ce droit a évolué en
Europe.

On remarque que pendant longtemps les règles du droit


commercial n’ont pas eu assez d’importance pour être
groupées dans une discipline spéciale.
Historique

1- l’Antiquité-
Les documents anciens sur le commerce dans l’Antiquité sont
presque tous relatifs au commerce maritime :
Droit de la très haute antiquité Le droit grec Le droit romain

•Les égyptiens: peut •L’apparition de la monnaie • Les romains on connu le


d’indication sur le commerce; vers le milieu du VII siècle av. commerce maritime sous
J.C. en Ionie; l’influence orientale;
• La mise au point de la
•Les babyloniens: le commerce
représentation;
s’est développé très tôt et a •Intense activité qui reposait
• Le droit romain règlemente les
atteint un très haut niveau de sur deux bases principales: la
opérations de banque
développement technique. – monnaie et la marine.
• Le droit romain n’est utile à
le code de Hamourabi connaître pour l’étude du droit
commercial que par sa technique
•Les phéniciens: ont inventé générale des contrats et des
des techniques en droit obligations.
maritime – l’avarie commune. • On s’est servi notamment dans le
droit des faillites des procédés
d’exécution sur les biens.
Historique

Les usages du commerce méditerranéen dans l’Antiquité

 Les documents anciens sur le commerce dans l’Antiquité sont presque


tous relatifs au commerce maritime.

Il était nécessaire pour assurer les relations commerciales d’avoir un


droit qui n’eût pas de caractère national. (ni religieux, ni formaliste);

 Ce droit est respectueux des conventions privées, et est imprégné de la


considération de la bonne foi.
Historique

Les usages du commerce méditerranéen dans l’Antiquité


 Le commerce donne lieu à des traités et parfois à des représailles en
cas de violation des accords.

 On connaît aussi par quelques contrats privés et par des plaidoiries


d’avocats les pratiques des banquiers.

 C’est seulement dans le commerce maritime que l’on pourrait trouver


un certain lien de filiation entre les règles anciennes et certaines règles
modernes.
Historique

2- La période d’application de l’ancien droit.


(le droit applicable avant la promulgation du code de napoléon en 1804,
porte le nom de l’ancien droit)
 La plupart des institutions commerciales modernes (banques, sociétés,
lettre de change, faillite) trouvent leur origine dans les règles et
pratiques du commerce qui étaient suivies au Moyen-âge.
 Le commerce terrestre se développa par la pratique des grandes
foires.

 La nécessité de payer comptant les marchandises achetées a


provoqué la création de lettres de change ou traites.
 Pour trancher les contestations, les tribunaux des foires avaient été
institués, qui sont d’ailleurs les ancêtres de nos tribunaux de
commerce.
Historique

2- La période d’application de l’ancien droit.

Le Moyen-âge Les temps modernes Le droit intermédiaire

•La naissance des institutions •Importance croissante des •2 principes: la liberté du


et des règles propres au problèmes financiers; commerce et de l’industrie (
commerce. •Le caractère international du le décret d’Allarde des 2-17
•1- Les croisades; droit commercial s’estompe. mai 1791) – le décret des 14-
• 2- Les foires; •3 événements principaux: - 17 juin 1791 qui confirme
la création des tribunaux l’anéantissement des
• 3- le droit canonique:
consulaire (ancêtre des corporations et défend d’en
prohibe le prêt à intérêt,
tribunaux de commerce) – établir de nouvelles.
avec trois dérogation (la
commenda ou société- le l’ordonnance royale de 1673 •L’élaboration par l’Empire
periculum sortis- la distancia sur le commerce de la terre – du code de commerce en
loci). les règlements corporatif. 1807.
• Le jus mercatorum: un droit
international – rapide –
rigoureux.
Historique

3- La période Post révolutionnaire.


De l’économie concertée à
Le libéralisme L’interventionnisme
l’économie socialiste

•La période du « laisser faire, •Cette période s'ouvre avec la •La période de l’après-guerre
laisser passer » et du 1ère GM, se poursuit avec la marquée par un retour au
triomphe du capitalisme crise économique de 1929 et néolibéralisme;
libéral; la seconde GM; •Les mesures d’incitations:
•Le fait le plus marquant: le •Les mesures législative: - exemptions fiscales, primes,
rôle croissant joué par les celles relatives au crédit – la prêts avec bonification
sociétés qui font règlementation des banques d’intérêts etc…
publiquement appel à et des assurances - blocage
l’épargne ; et la fixation des prix.
•La facilitation de la
constitution des société
anonymes.
Historique

 Le droit commercial s’est donc créé par l’usage et


a été appliqué par des juridictions spéciales.

 Il a ensuit été codifié,

 Et ce, avant le droit civil. (cette priorité de rédaction a


aidé à la conservation de son autonomie)
L’importance du droit civil dans le droit commercial

 Le droit commercial est un droit dépendant du droit civil.

 Pour en comprendre les règles, il faut se référer aux


principes généraux de ce droit et particulièrement des
obligations et contrats.

 Beaucoup de praticiens croient pouvoir disserter sur les


matières commerciales sans se soucier des règles
applicables aux actes juridiques. C’est se condamner à ne
voir que l’aspect réglementaire des règles.
L’importance du droit civil dans le droit commercial

 En revanche, certains juristes sont tentés de ramener les


institutions du droit commercial à celles du droit civil.

 Ils ont parfois utilisé une série complexe de catégories


juridiques pour expliquer des institutions qui ont été
imposées par la pratique pour les besoins du commerce
sans aucun souci de telles constructions.
Les sources du droit commercial

LES SOURCES FORMELLES


-L A L O I
-- L E S S O U R C E S I N T E R N AT I O N A L E S
-- L E S U S A G E S E T L A C O U T U M E
Les sources du droit commercial

L’histoire des sources du droit commercial est très


difficile à décrire.

 Le droit commercial est un droit qui n’est pas


formaliste, il ne laisse donc pas de traces écrites.

 Ce droit fut purement coutumier.


Les sources du droit commercial

A. Les sources internationales:

 Fournies par la pratique professionnelle


internationale et les convention internationale, qui
posent des règles uniformes;
Les sources du droit commercial

Les sources du droit du commerce international:


 Développement de règles uniformes

Le droit commercial a dû de tout temps répondre aux exigences du


commerce international.

Tant que ce droit est resté coutumier, l’usage prenait facilement un


caractère général. Quand les affaires étaient traitées sur une foire, le
droit local pouvait s’imposer à tous.
Les sources du droit commercial

Les sources du droit du commerce international:


 Développement de règles uniformes

Au monde moderne, les droits nationaux se sont diversifiés par suite


de codifications, tandis que les affaires s’internationalisent grâce aux
moyens de communications et au développement des techniques du
commerce international et surtout pour éviter les problématiques de
conflit des lois.
Les sources du droit commercial

 A côté des conventions entre Etats, il existe une pratique


commerciale résultant de règlements applicables à certaines
branches du droit commercial international.

 Il s’agit de contrats types établis sur la base des usages


courants.

 Ces règlements sont adoptés volontairement par les


particuliers dans leurs contrats par des clauses de renvoi : par
exemple aux Incoterms, concernant les ventes internationales.
Les sources du droit commercial

 Un autre exemple résulte des Règles et usances


uniformes relatives au crédit documentaire CCI n° 400 de
1984, et des Règles de New York et d’Anvers 1958 (Les
règles actuelles sont de 1994) pour les règlements
d’avaries communes.
Les sources du droit du commerce international

 Il existe enfin un ensemble d’usages et de principes suivis


par les acteurs du droit commercial international. Il s’agit
de la lex mercatoria, ensemble rattaché à aucun système
national.
Les sources du droit du commerce international

 Les usages et principes le constituant ont deux origines,


l’une conventionnelle, l’autre arbitrale.

 En fait, la lex mercatoria rassemble les acquis de la


pratique contractuelle : « montages » juridiques, types
d’accord.
Les sources du droit du commerce international

 Pour régler des transactions de nature très diverses, depuis


les échanges des produits jusqu’aux transferts de
technologie, la détermination de la compétence des lois
nationales par la méthode des conflits s’est révélée de plus
en plus difficile et inadaptée.
Les sources du droit commercial

Elle s’efface progressivement devant la


généralisation de règles uniformes qui trouvent leur
source, soit dans des pratiques professionnelles, soit
dans des conventions internationales.

La multiplication des organismes internationaux et


le développement récent de communautés
économiques internationales accélèrent le
mouvement.
Les sources du droit commercial

Règles conventionnelles

Quand les intéressés veulent bien y consentir, le plus


simple est d’établir des règles qui seront adoptées
volontairement dans toutes les transactions de caractère
international.
Les sources du droit commercial

Règles obligatoires

Il y a deux manières de rendre une règle obligatoire par


une convention internationale.

La première: consiste à donner la règle applicable


lorsque se présente un conflit d’intérêts de caractère
international, les lois nationales restant en vigueur quand
un tel conflit ne se présente pas.
Les sources du droit commercial

Ex. la convention de Berne sur le transport international par


voie ferrée, les conventions de Bruxelles sur l’unification du
droit maritime, la convention de Varsovie sur les transports
aériens internationaux, les conventions d’Union de Paris sur
les propriétés industrielles, les conventions sur l’arbitrage
international, la conventions de La Haye puis de Vienne sur la
vente internationale d’objets mobiliers corporels.

La difficulté est qu’il faut déterminer les conditions d’application de


la Convention, et l’inconvénient pratique est qu’il y a deux lois
différentes qui peuvent être applicables suivant le cas.
Les sources du droit commercial

Le deuxième procédé: est d’imposer à tous les Etats


signataires de la convention l’adoption de la même loi interne.
L’exemple le plus remarquable est la conclusion des deux
conventions de Genève portant loi uniforme sur la lettre de
change et sur le chèque.

On arrive ainsi à une unification parfaite du droit, encore


qu’il faille réserver les variantes d’interprétation en
l’absence d’une juridiction internationale.
Les sources du droit commercial

B. Les usages et la coutume:


Les usages: les pratiques commerciales couramment suivies et
considérées comme normale dans un milieu déterminé.
Toutefois, ces usages tendent à disparaître parce que le
commerce n’est plus confiné dans une place et aussi parce que
la loi écrite étend son empire à toutes les questions.
(La preuve de l’usage, quand elle est exigée des plaideurs se fait par la
production d’une attestation qui porte le nom de parère. Les parères sont
délivrées par les chambres de commerce et aussi par les syndicats
professionnels).
Le tribunal de commerce de Paris a créé, en 1982, un bureau de dépôt des
usages professionnels auquel de nombreuses Chambres syndicales ont déclaré
les pratiques usuelles des professions qu’elles représentent.
Les sources du droit commercial

Les usages conventionnels

 Ces usages n’ont pas une force impérative; ils peuvent être
écartés par la convention des parties. Ils tirent leur force de
l’autonomie de la volonté.

Ceux qui, pouvant écarter l’usage, ne le font pas, sont censés


l’avoir adopté, d’où le nom d’usages conventionnels.
Les sources du droit commercial

La nature des usages conventionnels impose les conséquences juridiques


suivantes:

(i) celui qui allègue l’usage doit en établir l’existence comme il le fait pour le
contrat;
(ii) le juge peut écarter l’application de l’usage en faisant état de la volonté
contraire des parties qui étaient libres de ne pas le suivre.

Ces usages l’emportent sur les règles de droit civil s’ils n’ont pas été écartées
par la volonté des parties (Art 2 CC).
Les sources du droit commercial

Les usages à caractère impératif

 Ce sont des usages qui ne sont pas adoptés par la loi et qui ne
peuvent se défendre par l’autonomie de la volonté parce qu’ils ont
un caractère impératif.

 La coutume peut suppléer la loi (proeter legem) ou en supprimer


l’application (contra legem).

 Sa valeur comme source du droit est discutée.


Les sources du droit commercial

On constate l’existence d’usages de caractère impératif


que certains auteurs appellent usages de droit par
opposition aux précédents, dénommées usages de fait.
Les sources du droit commercial

 Un usage ne saurait faire échec à l’application d’une loi


impérative. Mais reconnaître la force des usages commerciaux
ce n’est pas dresser leur force contre celle de la loi.

 Il s’agit simplement de déterminer les domaines respectifs


d’application de la loi civile et de la loi commerciale.

L’exemple d’un usage de droit: la solidarité présumée entre


débiteurs contractuels (art 165 DOC) et consacrée par l’article
335 du CC.
Les sources du droit commercial

 L’existence d’un usage commerciale contraire à la règle de la


loi civile établit l’incompétence de cette loi pour régler
l’opération. L’usage peut alors jouer son rôle supplétif.

La preuve d’un usage de caractère impératif n’a pas à être apportée


par celui qui l’invoque. Le juge doit le connaître et l’appliquer
comme la loi elle-même.
Les sources du droit commercial

C. La Loi:
C’est la source essentielle;

 Le Dahir du 12 septembre 1913 formant code de


commerce;
 Le dahir du 12 Aout 1913 formant code des obligations et
contrats (D.O.C) constitue le droit commun (droit civil)
applicable toutes les fois qu’une disposition expresse de
l’écarte pas et « dans la mesure ou il ne contredits pas les
principes fondamentaux du droit commercial ».
Les sources du droit commercial

Le Code de Commerce:

En France, ce fut seulement l’arrêté consulaire du 3 avril


1801, qui nomma une commission de sept membres
chargée de préparer un projet de Code de commerce.

La rédaction fut rapide. Le projet fut imparfait. Après


quoi, un nouveau projet fut établi sans être discuté.
Les sources du droit commercial

En 1806, l’Empereur, irrité de certaines spéculations et de


trop nombreuses faillites, inquiet d’une crise où la
Banque de France faillit sombrer, exigea la discussion
immédiate du projet.

 Le Code fut déclaré exécutoire à partir du 1er janvier


1808.
Les sources du droit commercial

Le droit commercial après le Code:

Le capitalisme libéral:
 Il y a eu en France coïncidence d’une révolution
politique et d’une révolution industrielle.

 La liberté du commerce et de l’industrie a été proclamée


à un moment où naissaient la grande industrie et le grand
commerce.
Les sources du droit commercial

 Le capitalisme industriel ne date que de la fin du


XVIIIème siècle. Il lui a suffit pour cela de la liberté
qui lui était laissée par les lois:

- liberté de contracter affirmée par le Code civil,


- liberté de commercer maintenue par le Code de
commerce.
Les sources du droit commercial

L’historique au Maroc

 Le Dahir du 12 septembre 1913 formant code de commerce


est fortement inspiré du code de commerce français de
1807.
 Il reproduit les coutumes et les circonstances sociales,
politiques et économiques françaises du début du 19ème
siècle.
Les sources du droit commercial

L’historique au Maroc

 Le livre I consacré au commerce en général, est complété par des


textes spéciaux sur:
- la vente et le nantissement du fonds de commerce (Dahir
31/12/1994),
- la propriété industrielle (Dahir 23 juin 1916),
- les sociétés de capitaux (Dahir 11 août 1922),
- le bail commercial (Dahir 24 mai 1955).

• Tous ces textes spéciaux ont été inspirés des textes français qui
avaient complété le Code de commerce en France.
Les sources du droit commercial

L’historique au Maroc

 L’institution du registre de commerce qui a été retenue


par notre Code de 1913 s’inspire du droit allemand et
suisse.

 Le registre de commerce constituant une sorte d’état


civil public des entreprises commerciales.
Les sources du droit commercial

L’historique au Maroc

 L’immatriculation des commerçants a été rendue


obligatoire par le Dahir du 1er septembre 1926.

 L’expérience a montré toutefois qu’une réforme


s’imposait. Cette volonté législative a pris naissance
en France où tous les textes ont été modifiés.
Les sources du droit commercial

L’historique au Maroc

 En suivant les traces du législateur français, le Maroc


a adopté un nouveau code de commerce, qui
s’inspire du texte français mais qui n’en est pas une
copie.

 Le code de commerce a été promulgué par dahir du


1er août 1996 (loi 15/95).
Les sources du droit commercial

 Le Dahir du 12 août 1913 formant Code des obligations et


contrats (D.O.C.) constitue le droit commun (droit civil)
applicable en matière commerciale

 toutes les fois qu’une disposition expresse ne l’écarte pas


« et dans la mesure où il ne contredit pas les principes
fondamentaux du droit commercial » (Art. 2 du code de
commerce).
Les sources du droit commercial

 Mais le Code de commerce n’englobe pas toutes les


transactions commerciales et il ne peut, d’ailleurs, suivre
l’évolution des techniques commerciales.

 C’est pourquoi l’article 2 précise qu’il faut avoir recours


d’abord aux usages du commerce pour statuer en droit
commercial.
Technique du droit commercial

Méthode d’interprétation

- L’interprétation exégétique: Le droit commercial n’a pas


connu au XIXème siècle la rigueur de l’interprétation exégétique,
tout au moins au même degré que le droit civil.

Le Code de commerce était trop imparfait et incomplet pour que


la doctrine pût se contenter de l’analyse des textes.

Le recours aux travaux préparatoires ne donnait pas beaucoup


de lumière, et la doctrine n’était pas très riche. Les
commercialistes ont dû se préoccuper de la pratique
commerciale.
Technique du droit commercial

Méthode d’interprétation

Ils ont eu d’ailleurs à commenter non seulement le Code, mais la


législation postérieure qui a été beaucoup plus abondante que la
législation civile.

Il leur a fallu aussi tenir compte des institutions étrangères qui


motivaient parfois une réforme de notre législation étrangère.

Pour toutes ces raisons, il n’y a pas eu dans le droit commercial


la même évolution dans la méthode d’interprétation qui a pu
être constatée dans le droit civil du XIXème siècle.
Technique du droit commercial

Influence du droit civil sur le droit commercial:

La codification a eu pour résultat de mettre le droit


commercial sous la domination du droit civil.

Il ne l’était pas par sa formation historique, car il ne doit


rien au droit Romain sinon quelques règles générales de
technique, et rien au droit canonique qui traitait le
commerce avec mépris.
Technique du droit commercial

Mais le jour où le droit commun s’est précisé dans un


code civil, le droit commercial a dû forcément subir
l’influence des règles de ce Code puisqu’il est un droit
d’exception par rapport au code civil.
Technique du droit commercial

- Influence du droit civil sur le droit commercial:


Alors qu’au début du XIXème siècle, certains
commercialistes réclament une jurisprudence d’équité,

les juristes ultérieurs se sont efforcés volontiers d’expliquer


les pratiques commerciales en les soumettant aux principes
généraux du droit civil.
Technique du droit commercial

 Certains en sont même arrivés à oublier l’originalité de


ces pratiques pour y découvrir de simples applications
de règles civiles:

Ils expliquent, par exemple, le fonctionnement des


sociétés anonymes par les notions de société et de
mandat, la lettre de change par la délégation, le
compte courant par la compensation.
Technique du droit commercial

Le législateur a fait de même:

 Il établit sous la forme d’une propriété les droits que


confèrent les marques de fabrique, les brevets d’invention,
le fonds de commerce;
 Il appelle nantissement la garantie réelle accordée sur le
fonds de commerce.

De telles analyses sont ingénieuses, mais elles ont le plus


souvent un caractère imaginatif.
Technique du droit commercial

Influence du droit civil sur le droit commercial:

L’influence inverse est bien plus forte.


 Malgré son infériorité de rédaction technique, le droit
commercial a agi sur le droit civil en lui enlevant une partie
de son domaine et en lui imposant ses règles.
Le droit civil s’est commercialisé, en même temps que la
richesse est devenue mobilière.
De nouvelles richesses ont été créées, richesses mobiles et
secrètes qui ont remplacé l’ancienne fortune immobilière.
Technique du droit commercial

Influence du droit civil sur le droit commercial:

 Le titre au porteur a été assimilé aux meubles corporels.


 Les banques ont été ouvertes à tous et se sont servis des titres et
de comptes dont les commerçants usaient seuls autrefois.

Le droit civil a été bouleversé par ces formes nouvelles de la


richesse.

 Il a éprouvé, comme le droit commercial, la nécessité des


transactions rapides et a désiré pour cela la sécurité donné par la
publicité des situations et des actes.
Technique du droit commercial

Influence du droit civil sur le droit commercial:

Le droit des affaires est aujourd’hui commun aux


commerçants et aux non commerçants et nous comprenons
mal l’autonomie du droit commercial
Technique du droit commercial

Influence des études économiques:

Le législateur civil n’a pas été très sensible à la


transformation qui s’est produite dans l’économie au siècle
dernier.
Le droit commercial de 1807 n’a pas pu être maintenu en
présence d’une économie nouvelle.

C’est pourquoi il est impossible d’étudier ce droit


aujourd’hui sans se préoccuper de la science économique.
Technique du droit commercial

Influence des études économiques:

L’enseignement de l’économie politique dans les facultés de


droit a vivifié l’étude du droit commercial.

L’objet de ces études est commun:


 les sociétés;
 les phénomènes de concentration;
 la concurrence;
 les transports.
Esprit du droit commercial

Evolution du droit commercial:

Quand le droit commercial s’est créé par l’application aux


transactions du commerce de règles qui n’étaient pas celles
des coutumes provinciales, ce droit est apparu comme
moins formaliste que le droit civil, empreint d’un large esprit
d’équité, plus sensible à la bonne foi des contractants qu’à la
rigueur des volontés contractuelles, recourant volontiers à
l’arbitrage.
Esprit du droit commercial

Evolution du droit commercial:

S’il avait parfois des sévérités particulières, c’est seulement


envers les débiteurs défaillants.

Ne s’occupant que de la richesse et seulement d’une forme


de richesse appelée à circuler, ce droit n’est pas dominé par
les grandes règles de l’Etat, et il est même, par sa nature, un
droit international.

Tous ces caractères l’opposent au droit civil.


Esprit du droit commercial

Les sujets de droit:

Deux traits caractérisent aujourd’hui les sujets de droit dans


la vie des affaires:

- En premier lieu, les sujets de droit sont tout autant les


sociétés que les individus, et les sociétés sont des êtres créés
par l’homme, mais qui sont, d’une durée et d’une
puissance bien supérieures à celles des personnes
humaines.
Esprit du droit commercial

Les sujets de droit:

Le législateur règle la vie de ces personnes morales:


Il désigne, surveille et frappe au besoin ceux qui les
animent; il protège contre elles ceux qui leur apportent
leurs capitaux.

La concentration des moyens réalisés par la société se


complète souvent au surplus par des accords d’entreprise
qui réagissent sur le statut des membres. Il y a ainsi deux
catégories de sujets de droit, qui ne méritent pas d’être
traitées de même.
Esprit du droit commercial

- En second lieu, la considération de la personne, qui a


toujours été importante dans les contrats civils, a été
longtemps volontairement négligée par le droit
commercial. Celui-ci était traditionnellement le droit des
marchands et des banquiers, présumés capables et
expérimentés en affaires.

Les questions de capacité, de vices de consentement, de


protection de la volonté, étaient au second plan.

Les contrats importants, concernant des fournitures


complexes, continuent certes à être discutés librement entre
des parties comparables par leur puissance économique et
leurs connaissances techniques.
Esprit du droit commercial

 Mais de nombreux contrats commerciaux correspondant aux


opérations courantes de la vie des affaires, sont devenus des
contrats d’adhésion, souvent présentés sous forme de contrats-
types, dont les conditions sont pratiquement imposées par les
fournisseurs aux utilisateurs.

 Le législateur et la jurisprudence conjuguent leurs efforts pour


protéger les consommateurs contre la supériorité des
professionnels, fabricants ou vendeurs, contribuant à
l’émergence d’un droit de la consommation.
Esprit du droit commercial

Autonomie de la volonté et bonne foi:

 Le Code civil reconnaît la liberté contractuelle sur le


fondement de l’autonomie de la volonté.

 Il s’agit le plus souvent dans l’interprétation des actes


juridiques de rechercher ce que les contractants ont voulu.

 Pour des commerçants qui traitent sans se connaître,


contractent en termes techniques, ne parlent pas toujours la
même langue, se servent de titres imprimés, ce qui importe
c’est la volonté déclarée bien plutôt que la volonté interne.
Esprit du droit commercial

Autonomie de la volonté et bonne foi:

 Ainsi, en est-il ainsi pour les sociétés personnes morales


dont la volonté propre est illusoire et qui sont gouvernées
par une majorité.

 Les décisions des conseils, les délibérations des assemblées


se présentent avec l’aspect de formules rigides qui ne
tolèrent pas l’interprétation.
Esprit du droit commercial

 Par là même, le droit commercial tend à restreindre la


notion de bonne foi qui joue un si grand rôle en droit
civil pour corriger la rigueur des stipulations et
atténuer l’exercice de droits.

 Traditionnellement, les lois commerciales ne


considèrent que la régularité objective d’une situation,
et rares sont les textes qui contiennent une allusion à la
bonne foi.
Esprit du droit commercial

 Toutefois, le souci moderne de protection des


consommateurs et des concurrents contre les excès
développe les mesures inspirées du respect de la
loyauté contractuelle dans les transactions
commerciales.
Esprit du droit commercial

Renaissance du formalisme:

 Cette indifférence pour l’intention et la volonté interne est


liée à une renaissance du formalisme.

 Le droit commercial est aujourd’hui, malgré le principe de


la liberté des preuves, plus formaliste que le droit civil.
Esprit du droit commercial

Renaissance du formalisme:

Il s’est aperçu que les formes juridiques, loin d’être un obstacle à la


conclusion des actes, la facilitent bien souvent en renforçant la sécurité
des transactions.

 Elles évitent toute décision ultérieure sur la formation du contrat et son


interprétation.
 Elles empêchent les surprises des clauses particulières par la précision
des textes imprimés :
le formalisme moderne de protection des consommateurs est à cet
égard caractéristique.
Esprit du droit commercial

 On continue à dire que la preuve est libre en matière


commerciale.

 On ne saurait pourtant passer un contrat de société,


de transport, de dépôt, ou de prêt dans une banque
ou dans un magasin général, sans user de formes
spéciales.
Esprit du droit commercial

 Surtout le droit commercial a imaginé de réaliser un


grand nombre d’opérations par la circulation de
titres: actions, obligations, lettres de change,
chèques, etc.

 On dit que le titre ne prouve pas seulement le droit,


mais qu’il le représente et l’incarne.
Esprit du droit commercial

L’apparence:

D’une façon générale, le droit commercial accepte


facilement le sacrifice des droits aux nécessités du
crédit, c’est-à-dire la réalité à l’apparence.
Esprit du droit commercial

L’apparence:

 Le droit commercial ne tient pas à connaître la


réalité des droits, il se fie à l’apparence.

 Il multiplie les formalités de publicité pour éviter les


surprises, mais il admet la régularité des titres sans
s’occuper de leur cause juridique
Esprit du droit commercial

L’ordre public :

La notion d’ordre public est développée dans le droit commercial.


Elle était étrangère aux spéculations commerciales.

Mais cette notion s’est développée le jour où l’Etat s’est inquiété de


la production et de la circulation des richesses, des considérations
nouvelles ont augmenté le domaine de l’ordre public qui est
intervenu pour:
- diriger l’économie;
- et protéger les contractants les plus faibles.
Esprit du droit commercial

L’ordre public :

Ce domaine est aujourd’hui plus grand dans le droit


commercial que dans le droit civil parce que les lois
impératives ont surtout pour objet la réglementation des
intérêts économiques.
Esprit du droit commercial

L’ordre public:

Les transformations techniques qui en résultent sont


considérables:

Le droit des sociétés commerciales, autrefois contractuel,


devient statutaire et institutionnel;
les conditions d’exercice des professions sont fixées;
les grands contrats, tels que le transport et l’assurance,
passent sous le joug de la réglementation obligatoire.
Esprit du droit commercial

L’ordre public:

La production même et la vente sont atteintes par


des interdictions ou des prescriptions obligatoires.

Aussi, l’intervention constante du fisc qui surveille


les transactions commerciales pour la perception des
impôts.
Esprit du droit commercial

L’ordre public:

Le maintien de cet ordre exige des sanctions répressives.

 Un droit pénal commercial augmente chaque jour


d’étendue.
 Le droit pénal économique comporte au surplus de
nombreux textes répressifs d’origine réglementaire et non
législative.
Esprit du droit commercial

L’ordre public:

En conclusion, le droit commercial, parce qu’il réglemente la


vie économique, subit l’influence du système économique
global.

C’est un moyen entre les mains du législateur pour


développer, freiner, protéger ou sanctionner l’activité
économique en fonction des orientations de la politique
générale.
Les actes de commerce
Les actes de commerce

Classification des actes de commerce

Il existe quatre types d’actes de commerce :

1. Les actes de commerce par nature


2. Les actes de commerce par la forme
3. Les actes de commerce par accessoire
4. Les actes de commerce mixtes
Les actes de commerce par nature

 Supposent deux conditions :

1. La spéculation ( recherche d’un bénéfice).


2. La répétition (suppose que l’acte de commerce
soit réalisé de façon répétée et professionnelle).

Les principaux actes de commerce par nature cités


par les articles 6 et 7 du Code de commerce sont :
Les actes de commerce par nature

 L’achat de meubles corporels ou incorporels en vue


de les revendre soit en nature soit après les avoir
travaillé et mis en œuvre ou en vue de les louer;

 La location de meubles corporels ou incorporels en


vue de leur sous-location;

 L’achat d’immeubles en vue de les revendre en l’état


ou après transformation;

 La recherche et l’exploitation des mines et carrières;

 L’activité industrielle ou artisanale;


Les actes de commerce par nature

 Le transport;
 La banque, le crédit et les transactions financières ;
 Les opérations d’assurance à prime fixe ;
 Le courtage, la commission et toutes autres opérations
d’entremise;
 L’exploitation d’entrepôt et de magasin généraux;
 L’imprimerie et l’édition quels qu’en soient la forme et le
support;
 Le bâtiment et les travaux publics;
 Les bureaux et agences d’affaires, de voyages,
d’information et de publicité;
Les actes de commerce par nature

 La fourniture et produits de services;


 L’organisation des spectacles publics;
 La vente aux enchères publiques;
 La distribution d’eau et d’électricité et de gaz,
 Les postes et télécommunication;
 Toutes les opérations portant sur les navires et leurs
accessoires;
 Toutes les opérations se rattachant à l’exploitation des
navires aéronefs et au commerce maritime et aérien.
Section I- La définition du commerçant
Les actes de commerce par nature

 L’article 6 dresse une liste des activités qui confèrent à


ceux qui les accomplissent la qualité de commerçant.
(achat de meubles corporels ou incorporels en vue de les
revendre, le transport, le crédit, les transactions financières,
l’organisation de spectacles publics, la distribution d’eau,
d’électricité, les postes et télécommunications etc.).

 L’article 7 complète cette liste en répertoriant les actes


de commerce maritimes, tels que les affrètements, les
assurances et les achats.
La définition du commerçant

 Ces textes établissent une simple présomption et non pas


une énumération limitative et impérative.

 C’est ce qui résulte de l’article 8 du code de commerce qui


prévoit que « La qualité de commerçant s’acquiert par l’exercice
habituel ou professionnel de toutes activités pouvant être
assimilées aux activités énumérées aux articles 6 et 7
susmentionnés.

 Ceci s’explique aisément par le fait que le commerce reste


une création coutumière de la pratique et qui s’expose ainsi
à tous les changements et nécessités par l’évolution des
mœurs, de la société, de la politique économique etc.
1) Les activités de distribution

 Commercialité:

Cette activité est plusieurs fois commerciale.

L’achat pour revendre s’analyse en fourniture de


biens. Cependant, c’est principalement par rapport
au concept d’achat pour revendre que l’activité de
distribution est qualifiée.
1) Les activités de distribution

 Achat:

L’acheteur pour revendre est un intermédiaire; en amont,


il se procure des biens et, en aval, il les revend.

La forme de l’achat est sans influence sur la


commercialité de l’opération.

L’achat se coule le plus souvent dans le moule de contrat


de vente, mais l’opération peut être un échange ou une
consignation.
1) Les activités de distribution

 Pour revendre:

Seule l’obtention d’un bien en vue de sa revente est l’indice


d’une activité commerciale.

Celui qui achète dans le seul but d’amasser, de


collectionner, mais sans intention de retour sur le marché,
n’accomplit pas un acte de commerce car il ne concourt pas
à la circulation des richesses.

Il en va de même de celui qui consomme le bien acheté.


L’obtention d’un bien en vue de sa revente est l’indice
d’une activité commerciale.
1) Les activités de distribution

 But spéculatif:

Cette activité d’achat et de revente doit être exercée en vue


de réaliser du profit.

L’achat, non suivi d’une revente ou suivi d’une revente


occasionnelle n’est pas normalement le fait d’un
commerçant, ne dégage le plus souvent aucun bénéfice, et
conserve pour cette raison un caractère civil.
1) Les activités de distribution

A- Nature des biens vendus:

 l’ancien Code opérait la distinction entre les biens


meubles et les biens immeubles.
 Seuls les achats et reventes portant sur les premiers
entraient dans le champ d’application de la
commercialité.
 En revanche, les opérations sur immeubles
échappaient par principe à la commercialité.
1) Les activités de distribution

 Mais l’immeuble est devenu objet de commerce et de


spéculation.

 Le Code a donc soumis les transactions sur les


immeubles à des conditions analogues à celles qui
portent sur les biens meubles.

 La personne physique ou morale qui achète des


immeubles et les revend en l’état ou après
rénovation ou édification de bâtiments, accomplit
une activité commerciale.
2) Les activités de production

 Il s’agit de l’industriel qui achète des matières


premières ou les extraits du sol, et vend les produits
finis ou semi-finis.

 L’industriel transforme la matière et établit le prix de


vente.
3) Les activités de service

 Le Code de commerce vise un grand nombre d’activités


de production comme l’exploitation des mines et
carrières, l’activité industrielle et artisanale, l’imprimerie
et l’édition, l’organisation de spectacles publics.

 Les activités de services sont extrêmement variées.

 Elles présentent une réelle importance dans l’économie


car elles créent les emplois et les richesses comme
l’industrie.
3) Les activités de service

• les activités de transport terrestre, maritime et aérien:

Les entreprises qui assurent le transport des


marchandises et voyageurs sont commerciales quelle que
soit la forme du transport.

• L’exploitation d’entrepôts et de magasins


3) Les activités de service

• les activités de location portant sur des biens meubles


(automobile, navire, matériel conteneur etc.).

La location d’immeubles demeure civile, quand bien même


serait-elle habituelle;

Le bail consenti à un commerçant est dit « bail commercial », il est


soumis à des règles particulières mais il n’a pas le caractère d’un
acte de commerce, du moins en principe.

La location d’immeubles peut exceptionnellement devenir


commerciale, et c’est là où le texte devient plus clair, tel est le cas
lorsque les meubles sont loués en même temps que l’immeuble et
représentent l’objet essentiel de l’opération. Ex. location d’usines
équipées.
4) Les activités financières

1. Les activités bancaires et boursières:

Ces activité sont commerciales car elles consistent à faire


le commerce de l’argent et du crédit.
 Les banques reçoivent les fonds du public (opérations de
dépôt);
 Les opérations de crédit y compris le crédit-bail et toute
opération de location assortie d’un option d’achat ;
 La mise à la disposition de la clientèle et la gestion de
moyens de paiement (ex. transferts de fonds entre
comptes et l’émission de cartes de payement et de crédit).
4) Les activités financières

2. L’assurance:

Elles sont exercées comme les opérations de banque, par


des sociétés anonymes.

 Elles consistent pour une compagnie d’acquérir les


primes payées par les assurés et à verser aux créanciers
d’indemnités les sommes auxquelles leur donne droit la
réalisation du risque couvert en prélevant au passage leur
bénéfices.
4) Les activités d’intermédiaires

L’intermédiaire ne produit ne ni vend; il va de l’un à l’autre,


appareillant offre et demande, accordant les volontés. Il est l’agent
de liaison indispensable à la circulation des richesses.

 1) Le courtier: il rapproche les parties en vue de la conclusion d’un


contrat. Il les met en rapport ou en présence, les aide de ses conseils
mais ne va pas au-delà et ne représente aucune d’entre elles.
 2) Le commissionnaire: à la différence du courtier, il intervient dans
la formation du contrat pour le compte de l’une des parties que l’on
nomme le commettant. Il se distingue d’un mandataire ordinaire en
ce qu’il traite en son nom propre sans révéler aux tiers l’identité du
commettant.
 3) L’agent d’affaires: Il a pour rôle de gérer les affaires d’autrui,
d’administrer les biens et de faciliter la conclusion des contrats.
Les exclusions

Ne sont pas considérés comme étant des


commerçants:

 Les agriculteurs,
 les intellectuels (artistes, écrivains etc.),
 les professions libérales (notaire, avocat, huissier de
justice etc.)
Les actes de commerce par la forme

 La primauté est accordée à la forme que sur le fond.

 C’est la forme de l’acte qui confère à celui-ci la qualité


la qualité d’acte de commerce, que cet acte soit isolé ou
non, qu’il soit accompli par un commerçant ou non.

 Deux catégories d’institutions fondamentales pour le


déroulement de la vie commerciale, relèvent de cette
analyse: certaines sociétés (1) et la lettre de change (2).
Les actes de commerce par la forme
1) les sociétés commerciales

 Certaines sociétés ont dès l’origine un caractère


commercial.
 La commercialité formelle a été en premier lieu
introduite dans notre droit des sociétés par actions
(Dahir du 11 août 1922), le Dahir du 1er septembre 1926
introduisant les sociétés à responsabilité limitée, adopte
pour ces dernières la même solution.
 Les dahirs du 30 août 1996 et du 13 février 1997 ont
achevé cette évolution « sont commerciales à raison de leur
forme et quel que soit leur objet, les sociétés anonymes, les
sociétés en nom collectif, les sociétés en commandite simple et
par actions, les sociétés à responsabilité limitée.»
Les actes de commerce par la forme
1) les sociétés commerciales

 Les sociétés concernées sont commerciales même si


leur activité est civile. Ex. une société en nom
collectif gérant un domaine agricole.

 En revanche, les sociétés exclues de la liste ne sont


commerciales que si leur objet est tel; c’est le cas des
sociétés en participation et des groupements
d’intérêt économique.
Les actes de commerce par la forme

 Les effets de la règle:

Ces sociétés sont assujetties aux lois du commerce et


spécialement aux procédures de redressement et
liquidation judiciaire.

De plus, les actes qu’elles accomplissent sont des


actes de commerce en application de la loi.
Les actes de commerce par la forme
1) la lettre de change

 L’article 9 du Code de commerce, dans son premier alinéa,


répute acte de commerce « la lettre de change »

 En signant une lettre de change, le non commerçant entre


dans une opération commerciale, et ce, à quelque titre que
ce soit (tireur, tiré-accepteur, avaliste, endosseur) la
présomption de commercialité de la lettre de change est
irréfragable: le signataire de la lettre de change ne peut
échapper à la compétence des tribunaux de commerce.
Les actes de commerce par la forme
1) la lettre de change

 Cependant, l’intéressé ne peut se voir appliquer les


procédures collectives; la signature même répétée
de lettres de change ne constitue pas une profession
et n’attribue donc pas la qualité de commerçant à son
auteur.

 En pratique, la force de ce mode de commercialité


n’est pas gênante car le plus souvent le signataire de
la lettre de change est un commerçant.
Les actes de commerce par accessoire

 Les actes accèdent à la commercialité lorsqu’ils sont


accomplis par un commerçant pour les besoins de son
commerce. (Art. 10 du code de commerce).
 C’est la qualité de celui qui accomplit l’acte qui lui donne
sa qualification juridique.
 Le principe a surtout une valeur probatoire: dès lors
qu’une personne physique ou morale a acquis la qualité
de commerçant, toutes ses opérations seront-elles-mêmes
commerciales, sans que l’on ait, à chaque contrat, à
prouver ce caractère; la commercialité par accessoire
fonctionne comme une présomption.
Les actes de commerce par accessoire

 A cette première fonction, s’en ajoute une autre:


l’accessoire permet de qualifier de commerciale une
opération intrinsèquement civile.

 Ex. l’achat de carburants par un commerçant, non en


vue de la revente, mais aux fins d’utilisation par les
véhicules de l’entreprise. L’acte pris isolément est
civil puisque l’achat est destiné à la consommation,
mais replacé dans son contexte, il sera commercial
par accessoire.
Les actes de commerce par accessoire

 Application du principe:

deux conditions commandent la mise en œuvre de la


commercialité par accessoire:

 le premier est relatif à la personne,


 le second concerne la finalité de l’acte.
Les actes de commerce par accessoire

La première condition:

 Elle exige que soit acquise la qualité de commerçant de celui qui


agit.
 Cette qualité résultera de l’accomplissement d’une activité
commerciale par nature, qu’elle intéresse la production, la
transformation, la distribution ou les services.
 Mais dans l’hypothèse d’un contrat où l’une des parties n’est pas
commerçante, tel un consommateur, la convention est civile pour
lui et commerciale pour le commerçant; la commercialité par
accessoire ne s’applique que pour ce dernier (acte mixte).
Les actes de commerce par accessoire

La seconde condition:

 celle relative à la finalité de l’acte exige que celui-ci soit


accompli par le commerçant « à l’accessoire de son
commerce ».

 L’article 10 du code de commerce présume que « les faits et


actes accomplis par le commerçant à l’occasion de son
commerce sont commerciaux « sauf preuve contraire »
L’identification du commerçant

Elle procède des deux critères de la commercialité que


l’on a précédemment dégagés:

 les commerçants personnes physiques sont identifiés


par rapport à la nature de leur activité;

 Les commerçants personnes morales sont identifiés


par leurs formes.
L’identification du commerçant

A- Les commerçants personnes physiques :

 Le point de départ du raisonnement résulte de la


formule légale suivante: « Sont commerçants ceux
qui exercent à titre « habituel ou professionnel » une
des activités énumérées aux articles 6 et 7 du code de
commerce ou pouvant être assimilées à ces activités.
L’identification du commerçant

Caractères de l’activité commerciale

a- Caractère habituel:

L’habitude implique la répétition des actes et des opérations.


Exercer une profession c’est consacrer d’une façon habituelle
son activité à l’accomplissement d’une certaine tâche dans le
dessein d’en tirer profit.
L’identification du commerçant

Caractères de l’activité commerciale

Celui qui est commerçant cherche à tirer un profit pécuniaire


de l’exercice de son commerce.

L’article 11 du code de commerce dispose que: « Toute


personne qui, en dépit d’une interdiction, d’une déchéance ou
d’une incompatibilité, exerce habituellement une activité
commerciale, est réputée commerçant. » par suite, une seule
opération, serait-elle manifestement spéculative, ne vaut pas
habitude et ne confère pas la qualité de commerçant.
L’identification du commerçant

b- Caractère professionnel:

 En distinguant l’exercice habituel d’une activité


commerciale et l’exercice d’une profession,

 le législateur a entendu marquer la différence entre


« l’entreprise », expression qui doit être prise dans son
sens économique (c’est-à-dire impliquent la mise en
œuvre des éléments nécessaires à l’activité
professionnelle: le capital et le travail) et la qualité de
commerçant d’une personne qui tire une partie de ses
ressources des sommes perçues, en contrepartie de son
activité.
L’identification du commerçant

B) Les commerçants personnes morales:

 Pour les sociétés, les personnes qui désirent s’associer


doivent choisir entre différentes formes légales.

 Comme il a été cité précédemment, cinq formes de


sociétés sont commerciales par la forme:
(la société à responsabilité limitée, la société anonyme, la
société en commandite simple, la société en commandite par
actions et la société en nom collectif)
C. Les conditions d’accès au statut de commerçant

 En principe, le commerce est libre: c’est le principe


de la liberté du commerce et d’industrie.

 Toutefois, les pouvoirs publics restreignent la liberté


de commerce, soit en vue de protéger le commerçant
lui-même, soit en vue de protéger l’intérêt général et
l’ordre public.
1. Les conditions tenant au respect de l’ordre public

 Certaines activités commerciales sont strictement


réglementées. Elles ne peuvent être exercées que suite à
autorisation préalable. Il s’agit, par exemple, du
commerce des produits alcooliques, des casinos, tabacs,
etc.

 D’autres sont soumises à l’obtention d’un agrément. Il en


est ainsi des activités de transport, les commissionnaires
et les établissements de crédit et d’assurance.

 Enfin, un diplôme est requis pour l’exercice de certaines


autres activités; il s’agit par exemple des officines
pharmaceutiques .
2. Les interdictions se fondant sur un défaut
d’honorabilité.

La loi interdit l’exercice du commerce:

 aux personnes ayant subi des condamnations pénales


pour infraction aux lois régissant les affaires (la
condamnation pour émission de chèque sans provision, de
l’escroquerie, de l’abus des biens sociaux;

 aux personnes ayant fait l’objet de déchéance


commerciale sont dans l’impossibilité d’exercer le
commerce tant qu’elles n’ont pas obtenu la réhabilitation.
3. Les conditions se fondant sur la protection de la
personne: les incapacités

 Pour exercer le commerce, il faut être capable. L’âge


requis est de 18 ans révolus.

Cependant, des personnes, même ayant atteint l’âge de la


majorité, sont frappées d’incapacité.
 Il s’agit des majeurs incapables : ex: les malades mentaux
et les faibles d’esprit qui font l’objet d’une mesure de
tutelle.

 D’autres personnes ne peuvent pas exercer le commerce,


car elles n’ont pas atteint l’âge de la majorité. Ceux sont
les mineurs non émancipés.
La capacité commerciale

 Pour exercer le commerce, le code de commerce exige la


capacité.

a- Le mineur:

l’exercice du commerce par le mineur obéit aux règles du statut


personnel. (Art. 12 du code de commerce). Cette dérogation au
principe de l’incapacité du mineur doit faire l’objet d’une
publicité au registre de commerce.
La capacité commerciale

Effets:

Les actes accomplis par le mineur commerçant sont nuls de nullité


relative;
 il peut donc obtenir leur anéantissement alors que son contractant
n’est pas autorisé à exciper de la nullité pour ne pas exécuter son
engagement.
 Ce régime, peu protecteur des intérêts des tiers, connaît plusieurs
tempéraments.

1. D’une part, le vice de nullité disparaît si le représentant du


mineur ou ce dernier devenu majeur confirme l’acte accompli.
2. D’autre part, le mineur est juridiquement obligé dans la mesure
où il n’a pas été lésé.
La capacité commerciale

b- L’incompatibilité:

 L’exercice de certaines professions est incompatible avec


l’exercice de la profession commerciale.
 Ainsi, ne peuvent être commerçants les fonctionnaires publics
de l’Etat.
 Cependant, ils peuvent être actionnaires dans les sociétés par
actions sans pouvoir être gérants ou dirigeants.

 L’incompatibilité s’applique également aux personnes


exerçant une profession dite noble: avocat, architecte, notaire
etc.
La capacité commerciale

b- L’incompatibilité:
Effets:

 Les actes accomplis ne sont pas nuls, l’intéressé acquiert la


qualité de commerçant (Art. 11).
 Mais si la qualité de commerçant est acquise, c’est
seulement au titre des inconvénients du titre sans en avoir
les qualités.
La capacité commerciale

c- Les interdictions:

Il existe une interdiction générale de faire le commerce contre


ceux qui ont été condamnés à une peine afflictive et infamante
ou à une peine d’emprisonnement.

 Une autre population est visée par le régime de l’interdiction


professionnelle, celle des commerçants faisant l’objet d’une
procédure de redressement ou de liquidation judiciaire. (Art.
712 du code de commerce)
La capacité commerciale

c- Les déchéances:

 Selon l’article 711 du code de commerce « La déchéance


commerciale emporte interdiction de diriger, gérer,
administrer, ou contrôler directement ou indirectement, toute
entreprise commerciale ou artisanale, et toute société
commerciale ayant une activité commerciale. »

 La durée de l’interdiction est fixée par le tribunal à au moins


cinq (5) ans avec incapacité d’exercer une fonction publique.
La capacité commerciale

c- Les déchéances:

 En cas de déchéance, le tribunal ordonne une radiation


d’office.
 Les sanctions pénales:
 Les dirigeants de l’entreprise condamnés encourent
également la banqueroute pour avoir tenu une comptabilité
fictive ou fait disparaitre des documents de l’entreprise.
 La peine est de un à cinq ans et une amende de 10 à 100 KDH.
En cas de récidive c’est le double.
Partie II

L E S O B L I G AT I O N S D U C O M M E R Ç A N T
Les obligations du commerçant

L E S C O M M E R Ç A N T S O N T D E S D R O I T S E T D E S O B L I G AT I O N S .

A. L’ I M M AT R I C U L AT I O N A U R E G I S T R E D E C O M M E R C E

B. L A T E N U E D E L A C O M P TA B I L I T É
Les obligations du commerçant

A. L’ I M M AT R I C U L AT I O N A U R E G I S T R E D E C O M M E R C E
Les obligations du commerçant

A- L’immatriculation au registre de commerce:

 Toute personne physique, marocaine ou étrangère, ayant la


qualité de commerçant au regard de la loi marocaine, est
tenue de se faire inscrire au registre de commerce, si elle
exerce son activité commerciale sur le territoire marocain.

 Il en est de même des sociétés et du GIE (article 37).

 L’inscription est prise, pour les personnes physiques, au lieu


du siège de leur entreprise, ou de leur principal établissement
et, pour les personnes morales, au lieu du siège social.
Les obligations du commerçant

A- L’immatriculation au registre de commerce:

La règle générale est complétée par un nombre de précisions:

 L’obligation s’impose à toute représentation commerciale


ou agence commerciale des Etats, collectivités ou
établissement publics marocains à caractère industriel ou
commercial (art. 37, 2° et 3°)
Les obligations du commerçant

Effets de l’inscription au registre de commerce sur la


qualité de commerçant:

 le code de commerce a posé la règle selon laquelle


l’immatriculation au registre du commerce constitue une
présomption simple de la qualité de commerçant.
 Par ailleurs, la personne assujettie ne peut se prévaloir de la
qualité de commerçant à l’égard des tiers.
 Pour la personne physique, il s’agit d’une présomption, pour
la personne morale, il s’agit d’une règle de fond.
Les obligations du commerçant

A- Effets sur la personne physique:

 Cette présomption est limitée à l’immatriculation des


personnes physiques. Elle réserve donc la faculté de
combattre la présomption en rapportant la preuve
contraire.

 Par contre, la personne assujettie qui n’a pas requis son


immatriculation dans les délais impartis ne peut se
prévaloir de la qualité de commerçant à l’égard des tiers.
 Elle ne bénéficie pas des règles propres aux commerçants
mais en supporte les charges.
Les obligations du commerçant

B- Effets sur la personne morale:

 D’après l’article 20 de la loi sur les sociétés anonymes et


l’article 2 de la loi sur les autres formes de sociétés, les
sociétés commerciales jouissent de la personnalité morale à
compter de leur inscription au registre de commerce.

 C’est donc l’immatriculation qui conditionne leur existence


juridique.
Parag 1. La publicité au registre de commerce

 Le commerçant a l’obligation de publicité, le but


étant l’information des tiers.

 La publicité a lieu au registre de commerce.


Paragraphe 1. La publicité au registre de
commerce

Procédure de publicité
1.
A) L’organisation du registre de commerce

 Les registres locaux: tenus par chaque greffe de tribunal de


commerce (quand il n’y a pas de tribunal de commerce
c’est au greffe du TPI)
 Le registre central : tenu à l’Office Marocain de la Propriété
Industrielle et commerciale (OMPIC).
Parag 1. La publicité au registre de commerce

B) Mission du registre de commerce

1) Centraliser les informations et les inscriptions


contenues dans les registres locaux pour l’ensemble
du Royaume ;
2) Délivrer les certificats d’inscription ;
3) Publier, au début de chaque année, un recueil
donnant tous les renseignements sur les noms de
commerçants, leurs activités commerciale, etc….
Paragraphe 1. La publicité au registre de
commerce

Les inscriptions au registre de commerce comprennent:

 les immatriculations;
 les inscriptions modificatives;
 les radiations.
 Les inscriptions concernent toutes les personnes
physiques et morales exerçant leurs activités au Maroc
( art 37 C.Com)
1. L’immatriculation :

 obligatoire pour les commerçants personne physique et


morales ayant la qualité de commerçant au regard de la
loi,

 Requise sur demande écrite dans les trois mois de leur


création ou de leur constitution,

 doit être déposée au près du greffe du tribunal de


commerce.
Commerçant personne physique:

 doit fournir les pièces justificatives (titre locatif, licence,


diplôme, autorisation,…, etc.);

 Il doit aussi fournir une déclaration dans la quelle il


reconnaît ne pas avoir fait l’objet d’aucune interdiction
d’exercer le commerce.
Pour les sociétés, la demande contient un certain nombre
de renseignements relatifs à:

 l’activité de la société,
 sa forme juridique,
 sa dénomination sociale,
 son capital social,
 son siège social,
 l’identité de ses associés.
Parag 1. La publicité au registre de commerce

 Les Sanctions:

- Si une personne physique commerçante ne requiert pas son


immatriculation dans le délai prescrit, ou si une personne
immatriculée ne fait pas procéder aux rectifications
nécessaires; le juge rend une ordonnance enjoignant à
l’intéressé l’insertion ou la rectification (art. 63)
- Une sanction pénale permet de vaincre les résistances.

Le défaut d’immatriculation d’un commerçant, personne physique ou morale,


est sanctionné, d’une peine d’amende allant de 1.000 à 5.000 dirhams ( art 62 et
suivant).
Parag 1. La publicité au registre de commerce

2. Les inscriptions modificatives:

 Personne physique:
 décès, cessation d’activité, mesures affectant la capacité du
commerçant,…., etc.

 Personne morale:
 réduction du capital social,
 transformation,
 redressement judiciaire, etc.( art 50C.Com)
Parag 1. La publicité au registre de commerce

3. la radiation :
 Elle doit être demandée par le commerçant entre le mois
précédant la cessation totale d’activité et le mois suivant
celle-ci.
 En cas de décès du commerçant, les héritiers bénéficient
d’un délai plus long.
 Pour les personnes morales, le délai d’un mois court
seulement à compter de la clôture de la liquidation qui
marque le moment de la disparition de la société ( art 55 C.
Com).
Parag 1. La publicité au registre de commerce

2. Les effets de la publicité :

 L’attribution d’un numéro d’identification;


 Présomption de la qualité de commerçant ( art 58 C.C)
Les obligations du commerçant

B- LA TENUE DE LA COMPTABILITÉ
Les obligations du commerçant

La tenue de la comptabilité est une obligation majeure et


caractéristique du statut de commerçant.

 Indispensable à une bonne gestion de l’entreprise, à


l’information de ses membres et partenaires sur sa situation
patrimoniale et financière, et à une application ajustée de
nombreuses disposition, notamment fiscales;

 Cette dernière est régie par la loi n°9-88 du 25 décembre


1992, à quoi le code de commerce ajoute des précisions sur
son exploitation probatoire.
Les obligations du commerçant

B- La tenue de la comptabilité:

Les articles 18 à 26 du code de commerce font obligation à


tous les commerçants, qu’ils soient personnes physiques ou
morales, de tenir une comptabilité.

 Tout commerçant tient obligatoirement un livre-journal, un


grand livre et un livre d’inventaire, les états de synthèse
comprennent au moins le bilan et le compte de produits et
charges si le chiffre d’affaires de l’entreprise est inférieur ou
égal à 7.500.000 dirhams.
 Au-delà de cette somme, doivent être également annexés l’état
des soldes de gestion, le tableau de financement et l’état des
informations complémentaires.
Les obligations du commerçant

a- Les exigences comptables:

Outre l’énoncé de certains principes dans la loi n°9-88 :

- Les documents comptables son établis en monnaie nationale, qu’ils


sont conservés - ainsi que les pièces justificative - pendant dix ans,
et établis sans blancs ni altération : article 22;

- Que l’administration fiscale peut rejeter les comptabilités non


conformes: article 23;

- Que les professionnels de la comptabilité doivent se conformer,


dans la tenue de la comptabilité dont ils sont chargés, aux exigences
légales: article 24;
Les obligations du commerçant

a- Les exigences comptables:

La loi n°9-88 énumère et précise la teneur des documents


comptables requis, sauf exception, de toute personne
physique ou morale ayant la qualité de commerçant.

 Les livres.
Les mouvement affectant le passif et l’actif de l’entreprise
sont enregistrés chronologiquement, opération par
opération et jour par jour; ceux d’un même lieu et d’une
même journée sont récapitulés sur une pièce justificative
unique.
Les obligations du commerçant

a- Les exigences comptables:

Ces enregistrement sont ensuite portés « sous forme d’écriture »


sur un registre dénommé « livre-journal » (coté et paraphé par le
greffe du tribunal de première instance) dont les lignes font
l’objet d’une reprise sur un autre registre, dit « grand livre »,
ayant pour objet de les ventiler selon le plan de comptes du
commerçant (art.2).

A la fin de chaque exercice (12 mois sauf exception, art.7) il doit


être établi un inventaire « de la valeur des éléments actifs et
passifs de l’entreprise » (art.5) et transcrit sur un livre
d’inventaire (coté et paraphé) le bilan et le compte de produit et
charges de l’exercice (art.6).
Parag 2. L’obligation de tenir une comptabilité

A) Les documents comptables

 Le bilan (situation financière du commerçant) permet


ainsi de voir les créances de l’entreprise (actif) et ses
dettes (passif).

 Le compte de produits et charges (les ventes du


commerçant ainsi que ses charges) permet d’arrêter le
résultat fiscal;
Parag 2. L’obligation de tenir une comptabilité

B) Les pièces comptables

 Le livre journal: Document obligatoire, c’est un registre


numéroté et paraphé par le tribunal. On y inscrit toutes les
opérations journalières effectuées par le commerçant ;
 Le grand livre: on y transpose les écritures passées au
journal en vue de déterminer la balance;
 Le livre d’inventaire: c’est un document où on enregistre le
détail des opérations d’inventaire de fin d’année.
Les obligations du commerçant

a- Les exigences comptables:

 Les états de synthèse.

Ce sont des pièces comptables. Ils se composent du bilan, du compte de résultat,


ETIC, ESG, et autres annexe.

Etablis dans les trois mois (art.18) suivant la clôture de chaque exercice, au
vu du livre-journal, du grand-livre et du livre d’inventaire (art.9), ils
« doivent donner une image fidèle des actifs et passifs ainsi que le la situation
financière et des résultats de l’entreprise » (art.11).
Les obligations du commerçant

a- Les exigences comptables:


 Les états de synthèse.

Ils comportent plusieurs documents dont seuls les deux premiers sont
requis des entreprises dont le chiffre d’affaire annuel et inférieur ou
égal à 7.500.000 dhs (art.4):

• Le bilan décrit séparément les éléments actifs et passifs de l’entreprise;

• Le compte de produits et charges récapitule les produits et charges de


l’entreprise, sans considération de leur date d’encaissement ou de
payement;

• L’état des soldes de gestion décrit la formation du résultat net de l’auto-


financement;
Les obligations du commerçant

a- Les exigences comptables:

 Les états de synthèse.

• Le tableau de financement met en évidence l’évolution financière de


l’entreprise au cours de l’exercice en décrivant les ressources dont
elle a disposé et les emplois qu’elle a effectués;
• L’état des informations complémentaires complète et commente les
informations données par le bilan, le compte de produits et charges,
l’état des soldes de gestion et le tableau de financement, lesquels «
comportent des massent subdivisées en rubriques elles-mêmes subdivisées
en postes » (art. 12).
Les obligations du commerçant

b- La preuve comptable:
 L’un des intérêts d’une comptabilité régulièrement tenue est de pouvoirs être
admise en justice pour faire preuve entre commerçant à raison des faits de
commerce, et même en faveur de celui qui la tient.

 En revanche, les tiers peuvent faire valoir contre le commerçant le contenu de


sa comptabilité même irrégulièrement tenue (C.CO, art. 20).

 Dans tous les cas, si les documents comptables correspondent à un double qui
se trouve entre les mains de la partie adverse, ils font pleine preuve contre elle
ou en sa faveur (art. 21).

 Elle permet aussi de détecter les difficultés financières du commerçant et


permet ainsi une prévention éventuelle des difficultés;

 Et constitue un moyen de contrôle de l’administration fiscale.


Les obligations du commerçant
 b- La preuve comptable:

 Les entreprises et les commerçants doivent déposer leurs bilan et


compte de produits et charges à l’administration fiscale en vue
d’honorer leurs obligations fiscales.

 Le fisc, pour sa part, peut contrôler les documents comptables pour


préserver les intérêts du trésor.
Les obligations du commerçant

b- La preuve comptable:

 La production en juste des documents comptables d’une partie peut


être ordonnée par le juge, soit d’office soit à la requête d’un litigant.
Elle a lieu selon l’une des deux modalité:

1. La représentation qui consiste à extraire de la comptabilité les


seuls écritures qui intéressent le litige soumis au tribunal;
2. La communication qui consiste en une production intégrale des
documents comptables. Celle-ci à lieu de la manière convenue
entre les parties ou, à défaut, par dépôt au secrétariat-greffe de la
juridiction saisie; elle peut avoir lieu à raison de sa gravité, que
dans les affaires de succession, de partage, de redressement ou de
liquidation judiciaire, et dans le cas ou les documents sont
communs aux parties au procès ( art. 24).
Les obligations du commerçant

b- La preuve comptable:

Lorsque, sur injonction du juge, le commerçant refuse de


produire sa comptabilité ou déclare ne pas en avoir, le juge
peut déférer le serment décisoire à l’autre partie pour
appuyer les prétentions (art. 25).
Les obligations du commerçant

La force probante de la comptabilité n’est pas uniforme, elle


varie selon les personnes en présence:
 D’abord, les documents comptables ne font pas preuve contre les
non-commerçant;
 Ces documents ne font pas foi en faveur de celui qui les écrits (art.
438, al. 1 DOC);
 Ces documents comptables peuvent faire preuve en faveur de celui
qui les tient mais seulement entre commerçant et pour fait de
commerce (art. 19., al.2).
Parag 3. L’obligation de tenir un compte bancaire

Tout commerçant doit nécessairement ouvrir un


compte bancaire et les opérations les plus
importantes doivent être faites sur ce compte.
Paragraphe 4. Les obligations civiles des
commerçants

L’obligation d’établir une facture dès la réalisation de la


vente ou de la prestation de service.

 Elle doit être établie en double exemplaire,


 comporter toutes les mentions concernant notamment
l’identité des contractants.
 La facture est un moyen d’information juridique et
financière, c’est un moyen de preuve.
 La facture est un moyen de recouvrement de la taxe sur la
valeur ajoutée.
Paragraphe 5. L’obligation de la concurrence loyale

 Le commerçant doit respecter certaine éthique dans les


affaires.
 Les activités commerciales s’exercent dans le cadre
d’une concurrence claire est loyale.
Parag 6. L’obligation de se conformer au livre V

 Le code de commerce prévoit que toute entreprise qui


est dans l’impossibilité de faire face au passif exigible
avec son actif disponible, doit demander l’ouverture
d’une procédure de redressement ou de liquidation.

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