L'Antiquité Expliquée, Et Représentée en Figures, Tomo 3 - 2

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O/ 225/jd

*
-
*

L ANTIQUITE
expliquée
E T

REPRESENTEE
EN FIGURES
TOME TROISIEME
SECONDE PARTIE.
Les Bains » les Mariages, les grands & les petits Jeux , les Pompes,
la Chaffe » la Pêche, les Arcs, ôcc.

Par Dom BERNARD DE MONTFATJCON


Religieux Bénédi&in de la Congrégation de S. Maur.

A PARIS,
FLORENTIN DELAULNE. JEAN-GEOFFROY NYON,
Chez) HILAIRE FOUCAULT, ETIENNE GANEAU,
f MICHEL CLOUSIER, NICOLAS GOSSELIN,
Et PIERRE-FRANÇOIS GIFFART.

M. D C C X I X-
•AVEC rp R IV l L U G E H) V R O Té
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HIST0R1CAL
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L'A N T I Q U I T
EXPLIQUÉE
ET REPRESENTEE EN FIGURES-
f

TOME TROISIEME)
Où il eft parlé des ufages de la vie.

SECONDE PARTIE,'
J ^ * ' *V

Qui comprend les bains, les mariages , les grands jeux, les pompes, la ch ajj'e
la pêche, les petits jeux , les arts.

ANT I au ITAS
V.
EXPLANATIONE ET SCHEMATIBUS ILLUSTRATA.

TOMUS T E R T I U Sj
In quo omnia ad vitæ ufum pertinentia*

PARS SE CV N DA,

Vbi de balneis , de connuhiis , de ludis publicis > de pompis, de <venatu >


pifcatu, de ludis minoribus, de artibus.

Tom. JJ L C c
LIVRE PREMIER-
Les Bains, les Thermes, les Mariages,
O
les Bagues
O
Sc les Seaux.

CHAPITRE PREMIER.

î. Battis publics & bains particuliers. II. 'Différence entre les bains & les thermes.
J11. aplati des bains ou des thermes de Vallogne. IV. Excellente peinture
des anciens bains. V. Eltfloire de *Vcmodes. VI. Bains de Elfe.

ES bains étoient clés lieux où l’on fe lavoir avec de l’eau


chaude ou tiede au degré qu’on vouloir. Il y avoir des
bains publics & des bains particuliers. On trouve aulli des
thermes publiques, qui faifoient un des grands ornemens des
villes, il y avoit encore des thermes particulières, finon
a la ville ; du moins à la campagne. Nous avons vu ci-devant
que les Gordiens à leur maifon de campagne prés de la ville avoient des
thermes fi magnifiques, que hors de Rome on n’en voioit point de pareilles.
IL La différence que je croi qu’il y avoit entre les bains & les thermes,
étoit que les bains n’étoient uniquement que pour le laver • au lieu que dans
les thermes , qui étoient des batimens grands & fpatieux, il y avoit outre les
bains de grands lieux, des efpaces non couverts, des falles à manger, d’au¬
tres à exercer oc à inftruire la jeuneffe , qu’on appelloit ephebea , des lieux pour
les jeux, & pour exercer les athlètes , & plufieurs autres chofes femblables. »
Le principal ufage des thermes étoit pourtant pour les bains.

LIBER PRIMÜS,
De balneis , de thermis, de connubüs , de annulis fîgillis .
CAPUT PRIMUM. urbibus ornamentum : thermæ quoque privatæ erant,
fi non in urbe Roma , in villis laltem. Supra diximus
J. B aine a publica & privata. 11. Difcrimen
Gordianos in villa fua prope Romam thermas ha-
balnea inter & thermas. III. Ichnoqraphia
buifle adeo magnificas, ut extra Romam fimiles
b aine i Jive thermarum Aldunenfium. / V. nufquam reperirentur.
Piclura eximia balneortem veterum. V. Hi- I I. Illud autem puto diferiminis fuific balnea in¬
ftoria Democlis. VI. Balnea Pifana. ter & thermas, quod balnea lotioni tantum deputa-
rentur : thermæ vero , quæ perampla erant ædificia ,
I* D A l n e a ædificia erant ubi corpus ablueba- præter balnea , alia loca haberent fpatiofa, & ambu-
tur aqua feu calida feu tepida, quo quil'que îaera , infuperque triclinia , gymnafia & ephebea ,
vellet modo. Balnea erant alia publica, alia privata : hifque fimilia > fed præcipuus thermarum ufus ad
erant etiam thermæ public* quæ magnum præftabant balnea fpe&abat.
Tom. III. Ccij
,L
2.01
L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. I.
111. Ce grand plan que nous donnonsici, aetelevepar 1 ordre de I. i ure
P L. M. Foucault, lorfqu’il étoit Intendant de Normandie: toujours attentif a
CXXII. illuftrer l'antiquité, il fit fouiller dans des mafures de la ville nommee Aluum,
qui eft appellée aujourd’hui Vdlogne. Non content de nous avoir commu¬
niqué ce plan, il nous a encore donné quelques obiervations que firent deux
habiles hommes fur cette découverte; ils conviennent enfemble que c croient
autrefois des étuves ou des bains les canaux qui y ont ete trouvez en ont 01.
mais comme toutes ces deferiptions & ces obfervations ont été faites dans un
tems où onn’avoit encore découvert qu une partie de ces veftiges, on n en
peut prefque tirer aucun fecours. Tout ce qu on peut dire en general , c eft
que fuivant les mefures qu’on a marquées , tout ce plan devoit avoir envi¬
ron quarante-cinq toifes, ou deux cens ioixante-dix pieds de long, 8c que la
largeur n’èft qu environ la moitié de la longueur. Si l’on vouloir hazarder,
on pourroit dire que les trois chambres quon voit en enfilade du coté de
l’entrée, font la chambre froide, la chambre tiede , 8c la chambre à fixer, 8c
que les deux chambres rondes étoient pour les bains : mais il faudroit avoir
été fur les lieux pour parler avec quelque probabilité. La grande galerie qui
a vingt-cinq toifes de long, 8c les autres grandes finiespourroientavoir ete
un ephebée ou un lieu d’exercices pour les jeunes garçons il y avoir des lieux
femblables dans les grandes thermes de Rome : mais je fiais fort éloigné de
rien garantir de tout ceci.
IV. Rien n’exprime mieux la forme de ces grands bains publics 8c de
toutes leurs parties, qu’une peinture trouvée aux thermes de Tire , que nous
repréfentons ici. On y voit premièrement Xhypocaufhim , une fabrique fiou-
terraine où l’onallumoit des feux pour échauffer les falles de defius, aux¬
quelles on donnoit tel 8c tel degré de chaleur , félon l’ufiage qu’on en vouloir
faire. Le bain, bdneum, étoit une grande falle , qui avoir un baffin de gran¬
deur extraordinaire, où femettoient ceux qui prenoient les bains. Celui qui
paroitici eff relevé d’un grand bord, fur lequel fie peuvent affeoir ceux qui
fie baignent. Dans les thermes d’Antonin, dit Olympiodore, il y avoir mille
fix cens chaifies de marbre pour ceux qui fe baignoient. On croit avec beau¬
coup de fondement que des chaifies de marbre rouge, qu’on voit à Saint-Jean
de Latran , 8c une autre que j’ai vue au Montcaflin, étoient defiinées à cet
ufage : elles font percées comme des chaifies percées ordinaires, 8c cela pour

III. Ichnographia perampli cujufdam ædificii, tuiftet. Xyftus magnus qui centum quinquaginta pe-
quam hic proferimus, juffu illuftriflimi D. Foucault dum longitudine eft , aliaque majora conclavia
tune in Normannia Ædilis, qui nullam non amplexus Ephebeum fortaffe fuerunt, quale erat in thermis
eft antiquitatis illuftrandæ occafionem , in ruderibus Romanis. Cæterum in his nihil tamquam certum vel
veteris Alaunæ nunc Vallegne , non fine labore atque admodum probabile profcrie aufim.
impenfa delineata fuit. Ncque fatis habens hæc nobis I V. Nullam hadenus balneorum publicorum ima-
delineata veftigia obtuliffe , obfervationcs etiam duo- ginem finceriorem commodioremque vidimus ea
rum eruditorum virorum nobis tradidit : qui hac in quæ ex quadam thermarum Tid pidura non ita pri-
re ambo confentiunt hæc fcilicet balnea fudationefve dem deteda prodiit. Hic primo vifitur hypocauftum
fuiffe : cujus rei argumentum funt canales eodem lo- feu camini fornacelque imum balneorum locum oc¬
co reperd , fed quia hæ nota: tune feriptæ funt, cum cupantes , ubi ignés calefaciendis fupernis concame-
nonnifi pars quædam veftigiorum detedla effet, ex rationibus , quibus tantum caloris indebatur , quan-
his modicam excerpere notiriam licuit. Illud (olum tum ufus fingulorum poftulabat. Balneum , magnum
generatim poffumus dicere ex appofita menfura li- conclave erat ubi labrum ingens, recipiendis ns qui
quidum eiïe ædificium illud ducentormn feptuaginta lavare vellent : quod labrum hic confpicitur maanam
pedura longitudine fuiffe , latitudine vero centum & fuperne oram habet cui infidere poffent ii qui corpus
triginta quinque , quæ eft longitudinis pars dimidia : abluercnt. In thermis Antonini, inquit Olympio-
fi in re obfcura conjicere liceat, forte dicatur tria dorus , mille fexcentae ex nolito marmore fellæ eranc
quae verfus oftium vifuntur conclavia ordine pofita , in ufum lavantium. Probabiliter exiftimatur fellas
effe frigidarium , tepidarium & calidarium aut con- marmoreas quafdam Lateranenfes ex marmore rubro
cameratam fudationem , duafque rotundas cellulas perforatas, aliamque quam in monte Cafino pror-
labris atque balneis fuilîe deputatas ; fed ut proba- lus fimilem confpcxi, huic fuiffe ufui deftinatas : fo.
bilitcr loqui poflemus^ hxc ipfis oculisluftrata opor- rameo autem illud magnum in (edili excavatum la—
T'orne III .
L E S B A I N S. ioj
la commodité de ceux qui le baignoicnt. Les deux grandes cuves qui font
dans la place du Palais Farnefé à Rome étoient deitinées à cet ulage. La falle
d’aprês qui s’appelle concamerata; fudatio , étoit un lieu voûté deftiné à faire
fuer par la chaleur du feu allumé par deffous, comme Ion voit lur la figure. Le
laconicum qui, félon Vitruve, avec la falle où l’on fuoit doit être joint au te¬
pidarium , eft ici repréfenté comme une efpece de fourneau qui donnoit la
chaleur pour fuer : on l’appelloit laconicum, parceque l'ufage en étoit venu
de la Laconie. On difpute fur ce laconicum j les uns prétendent que c’étoit la
mêmechofe que le tepidarium, dont nous allons parler : les autres lediftin-
guent du tepidarium, fondez fur le paffage de Vitruve, qui dit qu’il faut
joindre le laconicum à la chambre à fuer, ôc au tepidarium , qui eft la cham¬
bre tiede. Il diflingue là clairement ces trois choies : fi les noms écrits fur ces
beaux bains tirez des anciennes peintures des thermes de Tite, fe trouvent
là de même, cela décide la queftion -, car le mot laconicum y eft écrit fous une
cfpece de fourneau. Derrière la chambre ou la falle à fuer eft le tepidarium
ou la chambre tiede, où l’air étoit temperé entre le chaud ôc le froid. La
chambre tiede étoit joignant la chambre fraîche qu’on appelloit frigidariumy
ôc que plufieurs croient être la même que Cicéron appelle apodytenum,
le lieu où l’on quittoit les habits & où l’on fe frottoit. Ainfi l’on entroit au
bain par degrez , &: l’on en fortoit de même, de peur que paffant d’une ex¬
trémité à l’autre ,on ne contractât quelque maladie. On entroit d’abord dans
la chambre fraîche, où l’on fe dépouilloit & l’on le frottoit le corps : on paf-
foit delà à la chambre tiede, où l’on reftoit quelque tems-, ôc l’on paftoic
enfuiteà la chambre à fuer, où outre les feux fouterrains il y avoit un laco¬
nicum , qui paroit ici comme un fourneau de plain pied avec la chambre à
fuer. De la chambre à fuer on pafîoit aux bains chauds • d’où après avoir été
quelque tems dans l’eau, on rentroit dans la chambre à fuer, & de là dans la
chambre tiede , ôc quelque tems après dans la chambre fraîche. Comme tous
ceux qui venoient fe baigner n’étoientpas d’humeur de paffer par toutes ces.
chambres , ni de prendre des bains fi chauds, il y avoit aufli des bains dans la
chambre tiede pour ceux qui ne vouloient pas paffer plus avant, ôc d’autres
dans la chambre fraîche pour ceux qui n’en vouloient ni de tiedes ni de chauds.
Vopifque dit que Carin fe fervoit de bains froids : fur les termes dont il fe fert
Saumaife croit que c’étoient des bains tiedes j le paffage de Vopifque eft obfcur.

vantium commodo fa&um eft. Ingentiailla labra duo nibus gradatim deveniebatur i neft ftatimex frigida-
quæ in Farnezia Platea Romæ viluntur , eidem fue- rio in calidarium tranfttum elfet, id valetudini ofti-
rant ufui. Quæ fequitur concamerata fudatio , vel ceret. Statim in frigidarium intrabatur , ubi veftes
ipfo nomine ufum indicat , fudantibus nempe depu- deponebantur, corpufque pei fricabatur j hinc ad te¬
tata , quos in ea fedentes confpicis. Laconicum tefte pidarium erat tranlitus, unde poft aliquantum tem-
Vitravio 5. 10. S udationefque funt conjungenda te¬ poris in fudationem fefe intromittebanf, quæ conca-
pidario , hic ceu fornax immittendo calori tepræTen¬ meratio tum a laconico , tum a fubtus pofitis focis
ta tu r : vocabaturque laconicum, quoniam ejus ufus fornacibufque calorem accipiebat. Ex concamerata
ex Laconia accitus fuerat. De laconico autem difpu- fudatione , in balnea calida tranfitus erat. Inde vero
tatur i alii pugnant idipfum efle quod tepidarium, poft lotionem aliquanto tempore fa&am , in conca¬
de quo mox loquuturi fumus ; alii jam allato Vi- meratam fudationem denuo intrabatur , interpofttif-
truviiloco fulti a tepidavio jure diftinguunt. Si no- que moris iftinc in tepidarium, ex tepidario in frigi¬
mina fingulis concamerationibus appolita in ipfa pi- darium regreflus erat. Quia vero non omnibus fuda¬
<ftura fuerint, nulla erit hac de re quæftio : hæc tionem balneumque illud calidum adiré animus erat,
quippe inferiptio laconicum fuppofita eft fornaci. m tepidario etiam balnea erant pro iis qui ultra pro-
Pone concameratam fudationem eft tepidarium , cedere nollent : imo etiam in frigidario balnea iis pa¬
ubi aer tepidus, ut ipfo fertur nomine J medium rafa erant, quinec tepidam nec calidam lotionem ex-
quafi tenebat inter calidum frigidumque. Tepidario peterent. Vopifcus in Carino 17. ait eum frigidis
hærebat frigidarium , idipfum, ut putant, quod a ufum balneis efte : fed putat Salmaftus ejus balnea tc-
Ciceronead Quindium fr. 5. 1. apodyterium vocatur , pida fuiffe, licet enim frigida fuifte commemorentur,
ubi fcilicet veftes deponebantur corpufque perfrica- aliqua eft in didis Vopifci obfcuritas.
batur. Sic ad balnea intermediis aliis concameratio¬
io4 L’ANTIQUITE" EXPLIQUEE, &c. Liv. L
V. Les bains repréfentez ici font publics, comme il paroit par la grande
quantité" de gens qu’on voit dans la baignoire. Il yavoit aufli des bains par¬
ticuliers tant à Rome que dans la Grece : dans ce s bains etoient des c îau-
dieres de grandeur extraordinaire ou Ion faifoit bouillir leau, comme on
voit dans une hiftoire rapportée par Plutarque dans la vie du roi Demetrius.
Ce Prince qui aVoit d’ailleurs quelques bonnes qualitez, etoit un débauché
des plus outrez : s’étant rendu maitre d’Athenes, il remplit toute la ville de
Tes debordemens, toujours attentif à débaucher femmes, filles 8c jeunes
garçons. Il y avoit alors dans la ville un jeune garçon de bon lieu, nomme
Démodés, d’une fi grande beauté qu’on ne 1 appelloit que le beau Democles j
il étoit encore plus recommandable par la vertu & par la fageffe , que par la
beauté. Demetrius le fit fouvent folliciter, mais inutilement : il y emploia les
promelfes 8c les menaces, qui n’eurent d’autre effet que d’obliger Démo¬
dés à fe retirer de tous les lieux publics, des palellres, des gymnales, &c de
tous les endroits où il pouvoit être vu. Il le baignoit dans un bain particu¬
lier ^ Demetrius en fut averti, 8c trouva le moien de s y cacher. Lorfque le
jeune garçon y fut tout feul, Demetrius le montra : alors Démodés ne voiant
d’autre moien d’éviter la violence , courut à la grande chaudière , en ota le
couvercle, fe jetta dedans , 8c fut étouffé dans l’eau bouillante.
V I. Derrière la chambre froide ou le frigidarium eft 1 eleothefion, c elt-
à-dire la chambre aux parfums , toute pleine de pots, comme une boutique
d’Apotiquaire : on prenoit là des parfums & des onguens pour ceux qui vou-
loient s’oindre 8c fe parfumer le corps. Le P. Noris depuis Cardinal a donné la
coupe ou le profil intérieur de cette partie des anciens bains de Pife , qu’il ap¬
pelle le laconicum , telle que nous la mettons ici j ce laconicum a , dit-il, trente
8c un palmes 8c demi de hauteur, 8c trente quatre 8c demi de longueur ; le
palme fait environ les trois quarts du pied. On remarque ici les niches où les
hommes fe mettoient pour fuer : au milieu de la voûte il y a un grand trou
rond comme à la Rotonde, 8c audeffous quelques fenêtres.

V. Hæc balnea efle publica videntur, ut ex lavan- occultavit. Ubi cum Democlem vidiffet folum nu-
tîurn numéro arguitur. Erant quoque balnea privata dumque , e latebris egreflus Democlem adibat, qui
tum Romæ cum etiam in Græcia. In hifee balneis cal- ut fe folum fine ope vidit non alio modo poffe vio-
datia erant immanis magnitudinis, quibus aquam ca- lentiæ fe fubducere , caldarii opercülum removit, fc-
lefaciebant : ut ex hiftoria quapiam arguitur a Plutar- feque in ferventem aquam conjecit, ubi exftincftus eft.
cho allata invita Demetrii Regis : hic non fpernen- V I- Pone frigidarium eft Elæothcfion , vafis un-
dis aliunde ingenii dotibus ornatus, effrenis crat libi- guentariis ordine pofîtis plénum : unde unguenta iis
dinis j Athenarum potitus, totam urbem ftupris fœ- luppeditabantur qui corpus ungere vellent. P. Nori-
davit, nihil tutum erat ab cjus cupidine : matronas, fius poftca Cardinalis confpe&um interiorem dédit
virgincs puerofque corrumpere nitebatur.Erat tune in balnei Piiani , feu illius balneorum partis quam ipfe
urbe adoîefcens honefte natus, cui nomen Democles, vocat laconicum , quamque in hac tabula delineari
tam eximiæ forma:, ut per totam urbem formofus Dr- curavimus. Laconicum iftud , inquit ille , eft altitu-
mocles audiret, virtute atque modeftia plus, quam dine palmorum triginta unius atque dimidîi , lon-
pulchritudine commendabilis. Hune per emiftarios gitudine vero triginta quatuor palmorum & dimidii.
tentavit Demetrius, fed frultra , pollicitationes mi- Palmus pedequarta parte minor eft. Hic loculamenta
nafque adhibuit, quibus id folum confequutus eft, vifuntur , in queis locabantur ii qui fudandi caufa
ut Democles fubinde a locis publicis, a palæftris, accederent : quid fi concameratam fudationem voce-
& gymnafiis aliifque locis , ubi confpici poftet t mus ; In fornicis medio foramen eft rotundum ut in
abftinuerit. Balneum autem quodpiam privatum adi- Panthco Romano, 8c fub eo aliquot feneftræ.
bat, quod ut Demetrius refeivit, in illo fefe balnco
I

I
LES BAINS. 20T

CHAPITRE II.

L Autre bain. II. Jeunes garçons pour frotter ceux qui fè baignoient j hiftoire à,
ce fuj et. Il J. Les bains de Metellus. 1V. Figure des inflrumens qu on
appelloit flrigiles. V. Bain de Poppée.

Ï Ans le premier des deux bains fuivàns donnez par Boifîard on voit pL
celui qui le baigne dans la baignoire avec deux jeunes garçons à fes cxxiîl
colcz y qui lui frottent le corps, <Sc lui arrachent le poil avec de certains infiru-
mens qu on conferve encore aujourd’hui dans les cabinets. L'infiniment à
frotter s’appelle flrigiL ôc flngilis.
II. C etoient de jeunes garçons qui frottoient les hommes , comme on
voit dans ces deuxmonumens. L’Empereur Hadrien qui s’alloit baigner dans
les bains publics avec le commun du peuple, voianc un jour un vétéran qu’il
avoit autrefois connu dans les troupes Romaines, qui fe frottoit le dos ôc les
autres membres contre le marbre, lui demanda pourquoi il enufoit ainfî :
le vétéran lui répondit qu’il n’avoit point d’efclave qui le frottât. L’Empe¬
reur lui donna des enclaves ôc de quoi les entretenir. Un autre jour pluheurs
vieillards attirez par l’exemple du vétéran fe frottoient auffi contre les mar¬
bres devant l’Empereur, croiant exciter ainfî la libéralité d’Hadrien, qui s’ap-
percevant de leur affeélation, leur fît dire qu’ils euffent à fe frotter les uns
les autres.
III. Les bains de Metellus rcpréfentez dans la planche fuivante font re¬
marquables : au haut de la planche on voit la forme extérieure de ces bains CxxiV.
£c les gens qui y vont entrer: ce font deux femmes, dont lutte embraffe
l’autre, ôc deux hommes qui vont cotte à cotte. Le bas de la planche repré¬
fente le dedans des bains, où l’on voit d’abord trois femmes, dont l’une qui
eft une jeune fille, fait l’office de frotteufe.De l’autre côté un homme eft frotté
avec une éponge par un jeune garçon ; cet homme tient lui - même le firigil
dont le garçon doitfe fervir pour lui frotter &lui racler le corps. Perfe parle
de ces jeunes garçons qui portoient ces inflrumens. Avant que de s’en fervir

c a P u T i î. moribus defringendum daret : ubi audivit hoc idcirco


feri quod fervum non haberet, & ferais eumdonavit
I. Balnenmaliud. 11. Pueri eos qui Uvarent & fumtibus. Perum alla die cum plures fenes ad pro-
f crfric ante s : ea de re hifioria. III. B aine a vocandam liberalitatem principis pariter fe attere-
Metelli. 1V. Strivilum forma, V. Poppeæ rent y evocari eos jujjît, & aliumab alio invicem defri-
balnea.
11 î* Balnea Metelli in fequente tabula repræfen-
tatâ confpe&u digna funtiin fumma tabula baineorum
I. Tî O i s sardus baineorum duorum ima- exterior fpecies confpicitur, neenon quidam balneum
gines protulit, in quarum prima confpicitur is adeuntes : duæ mulieres funt quæ fe mutuo ample-
qui in labro fefe abluit, cum duobus hinc & inde ttuntur, & duo viri pariter cuntes. In ima tabula
pofitispueris, qui corpus ejus perfricant., & pilos interior baineorum faciès confpicitur , très ibi mulie¬
cjus cum volfellis, quæ hodieque in Mufeis vifuntur, res confpicimus, quarum ea quæ puella elfe videtur
cvellunt. Inftrumentum illud quo corpus perfricaba- alias derfican Ex altéra vero parte vir a pucro cum
tur, ftrigil & ftrigilis dicitur.
fpongia detergltur : qui vir ftrigilem tenet tradendam
I I. Qui corpus lavantium perfricabant pueri erant, puero ut corpus fuum perfricet. Perlius pueros hu-
ut in duobus nifce monumentis videmus. Imperator jufmodi inftrumenta deferentes fie commémorât.
Hadrianus , inquit Spartianus cap. 17. Pub lice fré¬ Sat. j.
quenter & cum omnibus lavit : ex quo ille locus balnea-
ris innotuit. Nam cum quo dam tempore veteranum I puer, & fri fies Crifpmi ad balnea de fer.
quemdam notum Jîbi in militia dorfum & cateram par- Inftrumenta hujufmodi antequam perfricando cor-
tem corporis vidijfet atterere , percontatus curfe mar~ pori adhiberentur, oleo aliilve unguentis perunge-
io6 L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. I.
on les froctoit d’huile ou d’autres onguents, comme Ion voit dansjuvenal,
Sac. 3.
I V. Des crois inftrumens qui font au cabinet de Sainte-Genevieve, il y
en a un de bronze damafejuiné d’or , dont l’extrémité eft fort proprement
ornée d’ivoire. Les pincettes à arracher les poils s’appelloient <volJeLœ. Mar¬
tial dit qu’il faut arracher le poil avec des pincettes , & fur tout le poil
blanc. C’eft ce que Jules-Cefar avoit grand foin de faire : il étoit attentif
au foin de ion corps jufqu’à l’excès j il vouloit non feulement qu on y paftat
les cifeaux & le raioir, mais auffi qu’on arrachât le poil avec des pincettes.
V. Poppée femme de Néron faifoit toujours conduire avec elle cinq cens
âneffes, & fe baignoit tout le corps dans leur lait, croiant que ce bain
étendoit fa peau. L’opinion de ce tems-là étoit que les bains dans du lait d’â-
neife faifoit devenir le cuir blanc.

bantur } ut his Juvenalis verfbus Sat. 3. edifcimus> JSlec vivat ullus in tuo pilas entre à
P urgent que f&îiœcana labra volfelli.
dowus wtereafecura patellas, Id Julius Cæfar fummopere curabat, inquit Suetô*
Jam!avat,& bucca foculum excitât,& fonat unblis nius C;Vr4 corpom cumm moroflor} m non folum
Strigilibus , piano compomt hntea gutto. tonderetur diligenter ac raderetur ;fed velleretur etiam,
IV. Ex tribus ftrigilibüs, qui in Mufeo S. Genô- V. Poppea Neronis conjux, ait Plinius 11. 41*
vefæ funt, abus æneus eft auro illitus , cujus oræ ex- Qmngcntas fecum per omnia trahens fœtas, (a/inas)
tremæ ebore concinne exornatæ funt : volfellæ, ut vo- balnearum etiam folio totum corpus illo labié macéra■»
cabant, pilis eveliendis deputatæ erant j canos maxime bat > extendi quoque cutem credens*
pilosevelle idos efte a Martialis:

CHAPITRE III.

I. Les tuiaux des bains. 11. Vrne finguliere. III. Les vaJ?s & les onguents pour
les bains»

pL I. T E premier tuiau de terre cuite coupé en deux a été donné par M. Ba-
exxv. jL>ie, il eft tiré des ruines de Tintiniac. Les tuiaux qui viennent enluite
font du cabinet du College Romain, & ont été donnez par le P. Bonanni : ils
fervoient à conduire l’eau des thermes qu’on appelloit Alexandrines, du nom
d’Alexandre Severe qui les avoit fait bâtir. Ces tuiaux font de plomb • l’un
porte l’infeription Alexandri Avgvsti ; le fécond a Maximo et Pater-
no Co s. Le Confulat de Maximus & dePaternus eft l’an de Jefus-Chrift 233.
Le P. Bonanni croit que c’eft en ce tems-là que ces tuiaux furent mis pour
porter l’eau des thermes Alexandrines dans des bains des particuliers. Sur le
troifiéme tuiau on htJuLiÆ Mamiæ (pour Mamææ) matris Aug. n. cet oit
apparemment un tuiau pour conduire l’eau dans les bains particuliers de
Marnée mere de l’Empereur Alexandre Severe. Le quatrième a pour inferip-

C A P u T III. blicati funt : ii in ufu erant ad aquas thermaruro quas


Alexandri Severi audoris nomine Alexandrinas vo-
/. Tubi balncorum. II. U mafïngularis. III. cabant. Hi tubi plumbei funt. Primi inferiptio eft
Va fa unguentaria & unguenta lavan« Alexandri Augusti -, fecundi, M a-
tium ufui. ximo et Paterno Cos. Maximi & Pa-
terni Confularus cadit in annum Chrifti 233. Putac
I> U b u s primuslateritiusin tabula fequenti a Bonannus , illo tempore polîtos tubos fuifle , qui
X V. Cl. Stephano Balufio publicatus fuit in aquam ex thermis Alexandrinis ad balnea privata dé¬
hiftoria 1 utclenft riuper cmifla , exqûe ruderibus ferrent. In tertio tubo legitur Juliæ Mamiæ
Tintiniaci eiutus fuit. Qui fequuntur tubi ex Mu-
( pio Mamææ ) matris Aug. n. erat videli-
leu collegii Romani edudi, 5c a R. P. Bonanno pu-
ceL tubas qui aquam ad ba^peum privatum Mamææ
tion
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C XXV.T’/ i/a x.og.f>ngc r.m

Tuiaux , Urnes, Phioles

T'orne. ITT 12. ç


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tes BAINS. io>
» ' ' ' ' ' ' '

tion Æli Maximi Augiorum libert. peutêtre fèrvoit-il au bain parti¬


culier de cet affranchi Ælius Maximus. Celui-ci a été trouve' aux thermes
d’Antonin CaracaMa, aufli-bien que le tuiau quatre' fuivant y que le P. Bonan-
ni croit avoir fervi non à conduire l’eau, mais à faire paffer la vapeur chaude
dans lés chàmbres dés thermes. Dans les bains de l’ancienne Alaune, donc
M. Foucault alors Intendant de Cân fit lever le plan tel que nous l’avons va
ci-devant il y avoit des tuiaux de terre cuite , à peu pre's de même forme que
ceux-ci.
II. L’urne fuivante efl d'une façon fi fingulierC) que je ne fai fi on en a
jamais vu de femblable ; elle efl bâtie proprement de briques quarre'es lon¬
gues; elle a quatre pieds de largeur, &c pourroit avoir fervi pour des bains: elle
fut trouvée auxmalures de l’ancienne ville de Tintiniac prés de Tulle , dit M.
Balufe.
III. Le P. Bonanni donne encore quatre vafes qu’il croit avoir fervi aux
onguens & aux parfums qui fervoient apres les bains. Nous voions un grand
nombre de ces vafes dans Y cLcot'hefîon tiré des peintures des thermes deTite.
Ces vafes contenoient des parfums & des baumes fort differens pour lacom-
pofition , félon les differens goûts des perfonnes qui fe parfumoient. Le rho-
dinunï un de Ces parfums liquides, e'toit compofé de rôles ; le lirïnum de lis \
le cyprinum de fleur d’un arbre appelle cyprïa, , qu’on croit être le même que
la troène j lebaccarin de l’herbe appelle'e baccar, qui porte une fleur de couleur
de pourpre , c’efl: la ganrele'e. Les anciens avoient encore entre les parfums li¬
quides le gleucin , que quelques-uns ont cru avoir été fait de nioufl:, à caufe
de l’étymologie du mot grec yAsvzoç, mais que Columelle dit être compofé
de fimples odoriférantes: le myrrhin fe compofoit de myrrhe ; il fè faifoit en*
core de l’huile de marjolaine, dite ammeimm ; de lavande, qui s’appelloic
nardimm • de fleur de vigne fauvage , qu’on nommoit œnanthimim. Il y avoit
encore le cinncLm^minum, dont la compofition étoit de grande de'penfe*, l’huile
narciflin, faite de la fleur de nareiffe ; l’irin , fait de l’iris ; le balanin, ou l’hui¬
le de ben , faite d’une efpece de gland; le ferpyllin, fait de ferpolet, dont
ils fe frottoient les fourcils5les cheveux ,1e cou ôc la tête. Ils fe frottoient les
bras d’huile de fifymbre , qui efl: la mente aquatique, &c les nerfs de celle
de creffon, de l’amaracin ou de l’huile de marjolaine. Les Thoriciens peuples
de l’Attique, fe frottoient les jambes de parfum d’Egypte, les joues & les

deferret.Quarti inferiptio efl Æli Maximi Augio¬ aromata variæ condituræ pro utentiufti placito. Eo~
rum eibert. forte Augiiftorimi, qui fortafîe ad bal- rum enumerationem fie dédit Chulius. Rhodinum
ncum hujus Ælii Maximi Liberti aquam ducebat.Hic liquidum unguentum ex rofïs confedtum erat j liri-
repertus efl in tbermis Antonini Caracallæ , quemad- num ex lilio ; cyprinum ex flore arboris cui nomen
modum ôc fcquens quadratus tubus flve canalis, querri cypria ] bàccarinum ex herbacui nomen baccar , flo-
P. Bonannus non aquæ fed Fumo in themarum cellas rem errtittente pürpür'ei coloris. Inter liquida unguen¬
tranfvehendo inferviifTe putat. In balneis veteris ta Veteres gleucirium qiioqué hâbuëre , quod qui¬
Alaunæ , quorum Illuftriffimus D. Foucault ichno- dam ex muflo confedlum faille arbitrantur , fecun-
graphiarti delineari curavir , qualeni fupra edidimus , dum etymologiam græcam vocis , fed e£ her-
tubi crarit fidtiles his pene fimiles. bisodotiferis confeélumfuifle dicit Columella : myr-
I I. Urna fequens forma efl adeo fingulari, utnC- rhinum ex myrrha condiebatur. Oleum etiam ex
feiam an ufpiam fimilis vifâ fuerit. Ea concinne ex la- amaraco fiebat, didlum amaracinum -, ex nardo nar-
teribus flru&a efl qüadratis & oblongis. Latitudo dinum » éx flore vitis filveflris œnanrjhinum. Cinna-
ejus quatuor pedum efl , ôc fortaflîs ad balnea adhi- mominum quoque magno fumtu parabatur ; narciflï-
bita fuerit. In ruderibus autem Tintiniaci propeTu- num oleum ex flore narciflï connciebatur > irinurn
telam reperta efl , inquit Balufïus. ex iride 5 balaninuin ex quadam glandis fpecie j Ser-
III. Bonannus quatuor alia vafa delineavit , quæ pyllinum ex .ferpyllo , quo unguento. fupercilia fri-
in ufu fuifTe putat lervandis unguentis ôc aromatibus cabant, capillos, collum &c caput : brachia autem
ad balnea deputatis. Vafa hujufmodi magna copia perfricabant oleo fflymbri, quæ efl rnenta aquatica î
viderriiis in Elæothefîo fupra quod ex picluris ther- nervosex oleo naflurtii & ex amaracino. Thoricii At«
marum Titi cxprefTum efl. In hifee vafis unguenta ôc tiCae populi unguento Ægyptiaco tibias fricabant l
Tom. J IL Dd
io$ L'A N T ï QU IT E' EXPLI C3JJErE, &c.Liv.I.
mammelles de celui de Phenicie, lun des bras de celui e 1 7m pe 5 es
fourciis & les cheveux de l’amaracin, les genoux ôc le cou du erpy m-, es
onguens & ces parfums entroient dans Xeleothefion-, il ne faut pas seton-
ner fi nous y voions un fi grand nombre depots. Ces bains étoient e gran s
préfèrvatifs contre plufieursmaladies \ les anciens s en fei voient tous es jours ,
ils ont dure longtems dans le Chriftianifme • 1 ufage en eft pieique a o 1 Pre“
fencement: jecroiquela raifon en eft que cela demandoit un gran a uje
tiffement, &c que cela emportoit beaucoup de tems. Les gens voluptueux
compenfent le plaifir des bains par d’autres qui font fouvent nuifibles a la
fanté Ôc du corps ôc de l’ame.

gênas & raamraas Phœnicio , brachium aliud fifym- quentabantur. Jam vero pene defierunt : Je quidem ,
brico, fupercilia &C capillos amaracino, genua 8c ut exiftimo , quod hæc nonnifi diuturna mora arque
collum ferpyllino. Hæc unguenta& aromata in Elæo- fervitute ita frequentari pomnt. Voluptuoli odierni
thefio reponebantur : ne miremur ergo fi tôt ibi vafa balncorum voluptatem aliis voluptaribus compenlant,
confpexerimus. Hæc balnea ad valetudinem fervan- quæ & corporis & animæ valetudini ut plurimum
dam percommoda erant : iis quotidie veteres ute- exitiofæ funt.
bantur, atque inter Chriftianos olim fimiliter fre-

CHAPITRE IV.
J. Ce que c était que les thermes • thermes d'\Antonin. Il Thermes de rDiocletien.
III. Les exercices des thermes. I V. Quelques inflrumens pour les bains.

I. T Es thermesétoient de grands bâtimens, donc quelques-uns furpaf


Jj[_,foient en magnificence la plupart des autres édifices qui ornoient
l’ancienne Rome. Celles d’Antonin Caracalla& celles deDiocletien étoient les
plus vaftes &: les plus ornées. Il refte encore de grandes mafures des thermes
Antoniniennes, qui étoient bâties en la voie Appienne ; leur ftruéfure faifoit
l’admiration des plus habiles architectes de ces tems-là. Il y avoit fur tout
Une grande voûte foutenue fur une baluftrade de bronze 5 qui paffoit pour
un prodige de l’art au jugement des plus habiles mecaniftes, dit Spartien ; le
dedans étoit plein d’ornemens. Du tems de Sixte I V. on y voioit encore une
île de marbre fituée fans doute dans quelque grand baflin d’eau, où étoient
encore les tronçons de plufieurs figures humaines une barque de marbre
chargée d’hommes qui navigeoient vers cette île. Il y a apparence que ce
baflin de grandeur extraordinaire étant plein d’eau, la barque fembloit flot¬
ter. Il ne refte plus que des mafures de ce fuperbe bâtiment. Il y a plus de cent
foixante ans qu’on en leva le plan & le profil, lorfque plufieurs parties de ces

c A P u T IV. archiite EU negant poffe alla imiratione cfua fafta eft fari¬
nant ex &re vel cupro crnceUi fuperpojîri ejfe dicuntur 3
/. Qmd ejjent thermœ : thermæ Antonini. 11. cjHÏbus cameratio tôt a concred.it a eft : ■& tantum eft fpa-
Tbermæ Diocletiani. III. Exercitia theu tium , ut idipfum fieri negent potuijfe dotti mechanici.
marum. IV. Inflrumenta balneis. Ornamentis intus totæ pl-enæ rhermæ illæ erant. Sixti
quarti tempore narrabat lithurgus quidam avum
I. H e R M æ perarnpla erant ædificia , quo- uium vidifie in Antoninianis thermis infulam mar-
X rum qttædam cætera pene omnia quæ Romæ moream figurarum pedibus truncifique corporum
erant magnificentia fuperabant. Antonini Caracallæ parti-bus onuftam , cymbamque item marmoream,
&: Diodetiani thermæ omnium thermarum maximæ vedoribus, fed ruptis & mutilis refertam. Verifimile
ûrnatiffimæque erant. Antoninianarum quæ in via eft pifeinam ibi fuifle magnam , quæ cum aquis re-
App ia ftru<ftæ fuerunt, magna adhuc rudera fuper- pleta erat, cymbam illam nantem vehere videretur,
Tunt, eatumque ftru<ftura apud peritiflimos illius ævi Hujus ædificii rudera tantum, ut diximus, fuperfunt.
architetftos in admiratione hnbebatur , quarum celiam Ab annis circiter centum & fexaginta ejus cum
folearem 3 inquit Spartianus in Antonino Caracalla , ichnographia tum orthographia delineata fuit, cum
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LES THERMES. tV9
thermes «oient encore fur pied, & qu'il c'toit aifé d’en prendre todtes les

ÏI. Nous donnons ces thermes telles qu’on les donna en ce tems-là avec Pl.
celles de Dioclétien plus grandes, plus magnifiques & mieux confervees que CXXVR
les precedentes. Tout le monde fait que lesChlrtreux y font preïentenlt
etab îs, & qu ns en occupent la plus .grande partie. Ils y ont fait une magni¬
fique eglile compofee des ialles de ces thermes : cette eglife pratiquée dans
ces ialles par Miquelange, eil tous les jours embellie de nouveaux ornemens.
y avoirclans ces thermes une quantité prodigieufe de colonnes-, le Prieur
de cette Cnartreufe me difoit qu’on en avoir tranfporté plus de deux cens pour
les emploier a d autres édifices : on n’y laiifa que celles que leur groffeur ex¬
traordinaire rendoit plus difficiles à tranfporter; & celles-là au nombre de
huit, des plus grandes qu’il y ait à Rome, fe voient aujourd’hui dans 1 eglife.
Ces colonnes qui avoient ete prîtes de différons édifices lorfque les thermes
huent bâties, ne font pas d’égale groffeur ni d égale hauteur; comme malgré
1 inegahte elles dévoient fervir à la même grande fille, on prit le parti de
ficher les plus hautes en terre, pour les rendre par là égales aux autres : &
ce a revient a ce que portoit l’infcription des thermes donnée par Mafo-
cnius , quon acheta différons édifices pour bâtir ces thermes; de là vient
inégalité des colonnes qui avoient fervi en différons endroits. Il y a au deffous
du plain pied d autres grandes filles dont les avenues font bouchées en plu-
fieuts endroits. Les Chartreux en firent fouvent desfragmens de marbre &
auti es choies; les incruftations qu’ils tirent de ces mafures leur fervent à orner
ic.ur egiile ) qui fera un jour des plus belles de Rome.
Les Feuiiians onc encore là leur monaftere 3 & fe font fervis de lune des
tours des thermes pour faire une eglife, qui eft toute ronde & allez grande.
Ces baumens immenfes etoient pleins d ornemens, d:incruftations & de Ra¬
mes On trouva une fois en un feul endroit dix-huit têtes de philofophes
qui furent vendues aux Cefàrini, & depuis au Cardinal ÎFarnefe, qui les mit
dans la galerie Farnefe.
III. Dans ces vaftes thermes outre les bains, qui leur donnoierit le nom
il y avoit de grands lieux pour exercer la jeuneffe à lutter, à fauter à manier
la pique & les armes II y avoir là de grands portiques , des exedres , qui
etoient des lieux ou lonvoioit grand nombre de fîeges pour s’affeoir & dif
courir 5 des ephebees , qui etoient de grands lieux au milieu de ces portiques
, §

plurimæ adhuc thermarum partes ftarent, ita ut pof-


chio allata : cocmptis , dicitur ibi, âdificiis pro tant
fent menfuræ omnium excipi.
opens ma trait uditïe omni cuit a perfettas , Romani,
II. Has thermas hic proferimus qualës illo tempore
fuis dedicaverunt. In camëris autem infêrioribùs, qua¬
publicatæ fuete j additis etiamF)iocletianæis thermis,
rum aditus ihterclufus eft , fuperfunt cruftationun
quar his longe ampliores magnificentiorefque étant,
mantiorearum rcliquiæ, queis utuntur Carthufîani ac
quæque minorem temporum injuriait! paffæ funt.
novum ecclefjæ fuæ ornatum : quæecclefia aliquandc
Ignorât nemo jam Carthufîanos in iis fedes habere ,
inrer præftantiores Romanas annumerabitur.
maximaraque carum partem occuparc. Ii cccléfiam
Fulienfes quoque in thermis monafterium fuun
in majoribus thermarum conclavibus abent, & ex turri aliqua thermarum ecclefiam ro
confituxerunt. Eam ecclefiam primum delineavit at-
tundam fatis amplam adornarunt. Hæc ingentia ædi
que fecit Michael Angélus Bonarota , in diefque ilia
ficia plena étant ornatibus, cruftationibus atquc fla-
novis decoratur ornatibus. In his thermis immanis
tuis. Uno in loco aliquando reperta funt o&odeciiT
erat columnarum numerus. Narrabat mihi Carthu-
philofophorum capita , quæ Cæfarinis vendita prime
fianorum Prior plufquam ducentas inde exportatas,
lunt , deindeque Cardinali Farnefio, qui ilia in Xy-
aliilque ecdificiis admotas fuifTe : eæ folum telicftæ llo Farncfiano locavir.
funt quas amoliri molis caufa non lieuit : funrque
I I I. In hujufmodi ampliflîmis thermis , prætei
octo numéro aliæ aliis denfîores fubliiniorefque , qui-
calida balnea quæ ipfis nomen indebant, magna erani
bus vix majores in tota urbe reperias. Iftæ veto quæ
loca ad exercerdos juvenes,in luda,faltatione,in haftæ
alriores funt ab ima parte in terram defixæ , ea folum
& armorum traétatione. Porticus ibi vidiffes,exhedras
parte promirent, qua cum cæteris æquentur. Quod
ubi mulræ fedes ad confabulandum : ephebea etiam
fane confentit cum inferiptione thermarum a Mafo-
fpatiofa in medio porticuum : coricea quoque ubi pila
Tom. ///.
Ddij
ito L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. V.
des cornées, c’étoient des lieux à jouer de la groffe balle , qu on appelloit
corïcumj des conifères, qui fervoient à tenir la poudre des lutteurs, & fer-
voient aufh aux geometres à defîmer leurs ligures fur ce fable. On y voioit
des lieux plantez d’arbres pour la promenade. Toutes fortes d exercices fe fai-
foient dans ces vaffes lieux, où il iembloit, comme dit un Romain moderne,
qu’on eut renferme tout ce à quoi 1 on s exerçoit en differens lieux de la ville j
î efpace des thermes étoit allez grand pour tout cela, & fur tout celui des ther¬
mes de Dioclétien les plus étendues de toutes. C’eft apparemment a 1 occafion
de celles-là principalement qu’Ammien Marcellin dit, la,<vucrx in modum
prowinciarum , des bains grands comme des provinces. La bibliothèque
Ulpienne quiavoit été établie par l’Empereur Trajan au forum Trujani, fut
depuis tranfporcée dans ces thermes.
I V. A côté de ces deux grandes thermes nous voions quatre de ces in-
flrumens qu’on appelloit [irigiles, tirez de differens cabinets ^ ils fervoient,
comme nous avons dit, à frotter & à racler les corps de ceux qui fe baignoient^
de ces quatre il y en a deux courbez comme des faucilles: on en trouve de
fer & de cuivre : il ne faut point douter qu’il n’y en eut anciennement d’or
& d’argent, & d’autres matières. On y voit encore deux de ces pincettés à
arracher le poil, qu’on appelloit wolfeUx, dont l’une a prefque la forme d'un
compas.

ludebatur quæ coricum dicebatur > cônifteria ludato- fuerat, in hafce thermas poftea tranflata fuit.
tum pulverem continentia, ubi geometræ figuras fuas IV. E regione thermarum quatuor inftrumenta
<lelineabant : loca infuper iftic erant arboribus confita videmus ex iis quæ fti igilcs vocabantur, ex variis edu-
ad ambulandum. Omnia his in locis exercitia videre da Mufeis. Hæ ftrigilès ufui erant, ut diximus,ad eo-
cràt, ubi, ut ait Romanus quiipiam infimi ævi, ora- rum perfricandam cutem qui fefe abluturi eftent. Ex
nia quæ per totam urbem exercebantur colleda efte hifce quatuor duæ in falcis morem curvæ funt. Ëx
.putafles. Ad hæc omnia fatis erat thermarum ampli- ferro & ære ftrigilès occurrunt : neque tamen dubi-
tudo ; maxime veto thermarum Diocletiani, quæ tandum ejufmodi inftrumenta quædam olim fuiftc
cæteras omnes magnitudinc fuperabant. Harum ma¬ aurea argenteave exque alia materia. Duæ etiam hic
xime occafione , ut videtur , Ammianus Marcellinus volfellæ confpiciuntur pilis evellendis, quarum altéra
ait, lavacra in modum frovinciartm. Bibliotheca Ul- in circini penc morem concinnatur.
pia quæ a Trajano imperatore in foro Trajani pofita

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Thermes

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Tome III -12*7


Instrumens four les Bains

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LES THERMES. 1
III

CHAPITRE V.

/. Autre* thermes. 11. Les thermes de Pétris. 111. Entonnoirs ou tuiaux pour U
fumée. 1 V. Di/pute fur un fimpulum. V. Le dernier bain de Seneque.

I- U t r e les thermes d’Antonin Caracalla &: de Dioclétien , il y en


y^^avoit encore d’autres fort grandes & fort belles , quoiqu’elles fuffenc
inferieures a celles-là. Telles étoient celles de Tite, les Alexandrines ou
d Alexandre Severe, celles d’Agrippa, & un grand nombre d’autres, qu’on
fait monter julqu’à quatre-vingt, ians compter celles des maifonsde cam¬
pagne. On voioit des thermes dans les autres villes, qui étoient fans doute
faices fur le modèle de celles de Rome.
II. Il y a apparence qu’on peut compter parmi les thermes ces refies de Pl
bâtimens de la rue de la Harpe à Paris, où I on voit une grande lalle voûtée CXXVII*
bâtie de briques, & d’autres lieux fouterrains, qui ne font apparemment
qu une partie d’un grand édifice : quelques-uns l’appellent le Palais de Julien
1 Apoflat ; d’autres le palais des thermes. M. Brice en a fait deffiner le profil, ôc
1 a inféré dans fa defeription de la ville de Paris, tel que nous le donnons ici.
III. Des quatre inflrumens fuivans qui fe terminent prefque en cône, trois Pl;
ont été donnez par Beger, & un par le P. Bonanni. Quoiqu’on ne fâche pas exxvm
précifement à quoi ils ont fervi, il paroit qu’ils ne peuvent avoir été qu’à deux
ufiges ; ou pour communiquer la vapeur chaude aux tuiaux & la porter
en differens endroits; ces inftrumens s’appelloient tnfumibula : ou pour ver-
fer des liqueurs d’un vafe dans un autre j ceux-là s’appelloient infundibuU 3
des entonnoirs. Ce quieft remarquable dans deux de ceux-là, c’efî que l’un,
qui eflle plus grand, a fervi à l’Empereur Pertinax , comme porte l’infcrip-
non , quiïe doit lire ainfi tout au long, Imperatoris Cœfiris Publii Helvii Perti-
nacvs Auguflî, Ldomificis maximi : & le plus petit à l’Empereur Marc-Aurele ;
l’infeription qui eft autour du vafe fc doit lireainfi tout au long , Imperatoris
Murci Aurelii Antomni iPii Pelais Au^ufti Germanici. Comme ils ne font que
de bronze, Beger foupçonne qu’ils n’ont fervi qu’à quelques-uns de la cour
Impériale, non pas aux Empereurs.

C A P U T V. tium Juliani apoftatæ , alii palatium thermarum. D.


Bricius in delcriptione Lutetiæ hujus confpeétum
I. Alice thermæ. II. Thermæ Lutetiæ. III. In* interiorem delinieari curavit ea forma , quam nos hic
apponimus.
fundibula aut infumibula IV.Cma Jimpu-
III. Ex quatuor inftrumentis fequentibus, quæ pene
lum cyathnmve dijceptatio. V'. Pojiremum in conum definunt, tria a Begero & unum a Pâtre
Senecæ balneum. Bonanno publicata funt. Etii cui ufui fuerint non
omnino feiatur , duabus tantum rebus infervirc
I, |)Ræter thermas Antonini Caracallæ & potuifte videntur j aut ad fumum vaporemque cali-
I Diocletiani , aliæ quoque amplæ pulcræque dum per tubos in diverfa loca tranfvehendum J quæ
crant etfi his inferiores:hujufmodi crantthermæ Titi, inftrumenta vocabantur infumibula j aut ad hquorem
thermæ Alexandrinæ feu Alexandri Severi , ther- ab alio vafe in aliud infundendum , quæ infundibu-
mæ Agrippas , multæque aliæ , quas ad o&oginta la appellabantur. Hoc in duobus obfervandum eft »
ufque fuifte dicunt , non connumeratis iis quæ in vil- nempe illud quod alio majus , ufui fuifte imperato-
lis. In aliis quoque urbibus thermæ confpiciebantur ri Pertinaci , ut inferiptione fertur, quæ fie legenda
ad normam3ut creditur.Romanarum concinnatæ. eft Imperatoris C&faris Publii Helvii Pertinacis Au-
I I. Inter thermas annumerari polie creduntur ii- gufli pontifias maximi : &c quod minus eft,Marco Au-
Iæ ædiheiorum reliquiæ quæ in vico Harpa, utvo- rclio : hujus inferiptio in vafis circuitu polira lie lc-
cant, Lutetiæ vifuntur *, ubi magna eft aula conca- genda : Imperatoris Adarci Aurelii Antonini Pii Feli-
merata ex lateribus conftruda , & alia quoque loca cis Augufti Germanici. Cumænea tantum lînt,fufpica-
fubterranca , quæ , ut creditur, pars iunt tantum tur Begetus ilia in aula tantum imperiali inferviifte ,
magni ædificii. Sunt qui id ædificium vocent pala- non autem imperatoribus ipfis.

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m L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, tec. Liv. ï.
IV. Le petit vafe (lavant a caufc une difpute entre d’habiles gens. M. de la
thauffela donné comme un de ces vafes qu’on appelloitfimfuLum & nous
l’avons donné comme tel dans le fécond tome , au chapitre ou 1 e par e
fimpules. Beger prétend qu il n a jamais ete a cet ufage j i it que c etoit un
deces vaies deftinez à puiier dans d autres vales plus gi*a^ s > oiy- e noin
étoit hauftrum * & que c’étoit auifi une mefure qu’on appelloit ^^^ avec
laquelle on puifoit l’huile dans un plus grandvale pourTa diftribucr par me-
(lire. Je ne croi pas quon puiffe nier que ce petit vafe nait ervi a PU1
dans un autre plus grand- ilfemble fait exprès pour cela: mais je ne vois
pas que cela doive empêcher de l’appeller fimpule; on voit fur les médaillés
cù font repréfentez les vafes des facrifices, des fimpules fort approcha ns e
la forme de celui-ci, &: qui félon toutes les apparences ont (ervi a puiiei dans
d’autres plus grands vaies. Il y en a de differentes manières. Un autre vaiÜeau
qui eft auprès a fervi pour les bains, dit le P. Bonanni : cela fe peut > mais il
peut auffi avoir fervi à autre chofe. x
V. Je ne vois point de lieu plus propre à parler du bain de Seneque ou il (e
procura la mort par ordre de l Empereur Néron (on eleve. On le voit ainfi re-
préfenté dans une liatue de marbre noir, qui eif aujourd hui dans la vigne Bor-
ghefe. Le travail en eft excellent > on voit fur fon vifage cette confiance philo-
fophique qu’il témoigna àfes amis qui venoient accablez de douleur afhfter a
(a mort, lorfqu’il fe fît ouvrir les veines. Où font, difoit-il, ces préceptes de
lafàgeffe que nous donnions ci-devant ? Que font devenues ces méditations
ferieufes que nous avons faites pendant un fi grand nombre d années fur les
malheurs qui pouvoientnous arriver ? Qui ignore la cruauté de Néron \ Que
pouvoit-on attendre de celui quiavoit fait mourir fa mere & fon frere , finon
qu’il n’épargneroit pas davantage fon précepteur ? Il parla de même jufqu a
(on dernier moment.

I V. Vafculura fequens éruditis viris difeeptationis cui utique ufui potuit adhiberi, fed tamen aliis etiara
anfam prxbuit. V.C1. Cauceus illud pro fimpulo dé¬ rebus , ut nemo negaverit.
dit , nofque ut taie poil; ipfum dedimustomo fecundo V. Nullum alium video aptiorem locum ubi de
capite de fimpulis. Begerus veto exiftimat nufqüam baîneo illo poftremo Senecæ agatur , in quo ftbi
ad eam rem uiurpatum vasfuifle ; led ad id fuifte de- ipfe tnortem confcivit, jubente Nerone Imperatore ,
putatum ut ex alio vafeulo liquor hauriretur, cui ideo cujus iîle pra:ceptor fuerat. Sic repræfentatur ejus
nomen hauftrum : putatque rnenfuram elle nomine ftarua ex nigro marmore quæ hodie in villa Burghe-
Cyathum , qua ex majori vafe olcum hauriebatur , ut lia exftat, eximiique artilicii eft. In ejus vultu con-
cum ménfura diftribueretur. Non puto negari pofte ftantia ilia philofophica emicat , quam moriturus
hoc vafculnm hauriendo liquori deputatum fuifte ; amicis ille teftificatus eft,ut ait Tacitus Annalium 15.
nam aptiflima ad id præftandum ejus forma eft , ne- Obi pmeepta fapientia ? inquiebat , ubi tôt per an-
que tlmen ideo fimpulum fuifte negandum eft : in nos médit ata ratio adverfiim imminentia? cui enimigna-
nummis quippe , ubi vafa facrificiorum éxhibentur , ram fuijfe favitiam Neronis ? Nequc aliud fitpereffe
ftmpula vifuntur ad hujus formam accedcntia , quat, pofl moriem fratrefqne interfeElos 3 quam ut educatoris
-ut videtur , hauriendo liquori adhibita fuerint : funt py-a^eptorifqiie necem adjiceret : eademque conftantia
nempe diverfæ figuræ multa.Àliud vafculum vicinum ad finem ufque vitæ loquutus eft.
in baîneis uiurpatum fuifte opinatur P. Bonannus :
Les mariages. *«3

CHAPITRE VI.
/, Les fiançailles des anciens. 11. Coutumes des Lacédémoniens touchant le marier
ge. III. des Athéniens & de plufieurs autres.

ï- éT^ H E z les anciens tout de même qu’aujourd’huiles promefies de ma-


^ j riales precedoient les noces. Les entremetteurs s’appelloient proxe-
nctes ^ on les appelioit çn latin aufpices &pronubi • ce dernier nom etoit fort
en ufage \ lorique ç etoiç une femme qui le mêloit de faire le mariage , on
1 appelioit pronuba Une desçonditions pour l’entremetteufe, etoit quelle de-
voit n avoir eu qu un mari. On y traitoit de la dot êc des articles du con-
ti at 5 qu on ecrivoit fur des tablettes, & on les fignoit avec la bague appel-
lee annulas fignatorius.
II. Les Grecs etoient divilez en plufieurs Republiques, dont chacune avoit
pour le mariage des loix differentes. Les Lacedemoniens, dit Plutarque dans
la vie deLicurgue , avoient établi des peines ôç des notes d’infamie pour ceux
qui gardoient le célibat : il leur etqic défendu d aflifter aux exercices des jeu¬
nes filles qui le battoient toutes nues, les magiftrats les obligeoient de le
promener tous nus en hiver dans le nmarche, & de chanter une chanlon qu’on
avoit faite contre eux • laehanfon portojt qu’ils e'toient punis juftement pour
avoir defobei aux loix. Ils etoient auffi privez de 1 honneur que les jeunes
garçons etoient obligez de rendre aux plus anciens. Dercyllidas grand capi¬
taine , recommandable par les fervices qu’il avoit rendus à la République,
mais qui ne s’étoit point marie', demandant un jour à un jeune garçon qu’il
lui cédât fa place ; celui-ci lui re'pondit : Ifqus na,ye\ipoint de fils qui me puijje
unjour ceder Ufienne, &refufa de fe lever^ ce qui fut approuve. Ceux qui fe
marioient enlevoient leurs futures e'poufes ; ce qui etoit autorifê par les loix,
pourvu qu elles fulfenten âge nubile. Celle qui pre'fidoit à la ceremonie des
noces , nacnoit cette fille ainfi enlevee , lui tondoit les cheveux 3 l habilloit en
homme , ôc la mettoit au lit 3 où le nouvel e'poux Ja vejioit trouver comfne
furtivement. Dans l’île de Cos le fiance s’habilloiten femme.
III. Les Athéniens félon Dinarque ne donnoient des charges confidera-
blés de gouverneurs ou d’ambaffadeurs, qu a des gens mariez qui eu fient des

C A P U T VI. quæ nudæ mutuo pugnabant : a magiftratibus jube-


bantur hieme nudi in foro incedere , & cantilenam
J. Sponfalia veterum. II. Mo s Lacedœmonio- modulari contra fe editam, cujus cantilenæ fenfus
rum cire a connubia. III. Item Atthemcn- hic erat, fe jure ple&i quod legibus non paruilTent.
Jîum aliorumque. Eo etiam privabantur honore quem adolefcentes gran-
dævis reddere præcipiebantur. Dercyllidæ duci for-
I. A P u d Veteres perinde atque hodie fponfa- tiflïmo , multis in rempublicam exhibitis officiis
^t\.lia nuptias præcedebant : qui fponlalibus claro , qui tamen uxorem non duxerat, cum juve-
operam dabant proxenetæ vocabantur , latine aufpi- nem quempiam ut loco fibi cederet rogaret, refpon-
ceslive pronubi , quæ poftrema vox admodum ufita- dit ille .• At tu nullum filium fufcepijîi, qui mihi ali-
ta ; cum mulier fponfaîia curabat, ea pronuba vo- quan do loco cedere pojfit, & fe loco ceflurum negavit,
cabatur. Quæ pronubam agebat 3 unum tantum ha- quod utique approbatum fuit. Qui ducere uxorera
buifie conjugem oportebat. De dote deque conditio- vellent, virginem rapiebant, qui raptus legum audo-
nibus connubii agebatur : quæ conditiones in pugil- rirate firmatus erat , dum virgines raptæ nubiles
laribus feribebantur , & cum annulo fignatorio fi- efient. Quæ nuptiarum ceremoniæ præerat , fie rap-
gillabantur. tam virginem adduccbat , & deronfis capillis eam vi-
I I. Græci in plurimas divifi civitates erant, qua¬ rili veftitu contegebat , & in ledo ponebat , ipfam-
rum fingulæ leges connubiorum diverfas habebant. que fponfus quafi furtim adibat. In infula autem
Lacedæmonii, inquit Plutarchus in vita Lycurgi , Co fponfus muliebria induebat veftimenta.
pœnas conftituerant 8c infamiæ notam iis qui uxorem III. Athenienfcs, ut ait Dinarchus , nonnifi con-
üon duxilTent. Illis vetitum adelle exercitiis virginum jugatis , qui fundos poffiderent, officia vel munera.
t’ÂNTÎQÜITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. ï.
fonds de terre. Ils le marioient ordinairement en hiver , & plus volontiers aii
•mois de Janvier , qui a caule de cela etoit appelle chez eux Game lion, ce qui
veut dire le mois des noce^. Le quatrième jour du mois lelon Hefiode etoit
un jour bon & heureux pour les noces.
Les autres loix des mariages que piufîeurs ont ramaifées font peu certaines.
Des auteurs modernes en ont fait des recueils , oumêlant les tems fabuleux
d Hercule & de Troie avec les tems plus bas delà Grece floriifante, ils tour¬
nent en loix du mariage des faits qui ne le trouvent qu une fois dans des
mariages particuliers.
Les Amazones ne fc marioient point quellesffeufïent tué un ennemi dans
le combat. Chez les Macédoniens les contraélans mangeoient du pain coupe
avec une épée. Chez les Galates ils buvoient tous deux dans la même coupe.
Les Beociens, dit Plutarque, menoient la nouvelle époufe à la maiion de fon
mari dans un chariot dont ils brûloient l’efiîeu devant la porte, pour lui don¬
ner à entendre qu’il falloit demeurer là 5 n’y aiant plus de voiture pour s’en
retouftier.
Une autre coutume d’Athenes étoit de couvrir la tête du fiancé de figues,
de fruits de palmier, de legumes & de petites pièces de monnoie de cuivre -, ce
qu’on faifoit aufiiaux ferviteurs, lorfqu’ils entroient pour la première fois aù
1er vice d’un maicre.
En certains lieux de la Grece , lorfque la nouvelle époufe pafïoit à la mai-
fon de fon mari, un jeune homme chargé d’épines ôc de ces glands qui naif
fent fur des chênes. marchoit devant elle & crioit : 'J'ai fui le mal % & j'ai trou¬
vé le bien»

;præfedorum oratorumvecommittebant.Atque hiemis medebant. Apud Galatas ambo in eodem poculo bi-
ut plurimum tempore connubia celebrabant, fpecia- bebant. Bæotii , inquit Plutarchus , novam fponfam
timque menfe Januario , qui ea de caufa Gamelion in domum fponfi ducebant vedam curru a cujus axem
apud illos vocabatur , id eft menfis nuptiarum. Quar- ante portam comburebant, ut indicarent ipfi iftic ma-
ta menfis dies fecundum Hefiodum Op. & dies v. nendum efle cum nulla iuppeteret ad remeandum
36. faufta nuptiis erat. vedura.
Aliæ matrimonii leges, quas plurimi collegerunt, Hæc confucttido apud Athenienfés erat 3 ut iponfï
non ita certæ funt. Quidam recentiores fabulofa ilia caput dadylis , leguminibus, nummifque aeneis exi-
tempora Herculis arque Trojï; cum aliis infimis tem- guis operitent, quod etiam circa fervos agebatur cum
poribus florentis Grreciæ conjungunt ; & gefta quæ- primum in famulitium admittebanrur.
dam lingularia quæ femel in nuptiis illis fabulofîs oc- In quibufdam Graeciæ locis quando fponfa ad fpon-
currunt, in leges convertunt. fi domum tranfibat, juvenis quifpiam fpinis & quer-
Amazones, üt aiunt, nuptiâs nôn inibant ante- nis glandibus onuftus ante illam incedens clamabat :
quam ex hoftibus aliquem occidiflent. Apud Mace- maUmfugi & bonnm invenu
donas qui defponfati erant panem gladio fra&um co-

CHAP,
LES MARIAGES.

CHAPITRE Vil.

/. Les lotx des Romains touchant la mariages. 11. Fiançailles des,Romains. J IL Sa>
cnficcs fèl aufpices pour les mariages. IV. En quel tems les ^Romains
cclebroicnt les noces.

^ T ^ 1T une ancienne loi de Rome, qu’un Romain ne pouvoir


px^cPou^er quune Romaine, ou la fille de quelqu’un qui eut le droit
de bourgeoifie Romaine. Les Sénateurs ne pouvoient marier leurs Elles avec
les fils des plebeiens, ni les nobles avec les affranchis. Nous avons pourtant vu
ci devant au premier tome 1 exemple de la fille d’un Sénateur qui fe maria avec
un homme d entre le peuple. M. Fabreti apporte plufieurs exemples tirez
des infcriptions, ou des maitreffes qu’on appelloit patrones époufoient leurs
affranchis , quoique plufieurs loix données en differens tems aient défendu
ces fortes de mariages : mais ces défenfes fi fouvent réitérées font une preu¬
ve que la loi a été fouvent violée. Dans la fuite du tems par une nouvelle loi
on abrogea celle qui defendoit le mariage des enfans des Sénateurs avec
ceux des plebeiens.
II. Les fiançailles fe celebroient la nuit, & quelquefois au point du jour.
On fe donnoit fur tout de garde de les faire pendant les tremblemens de terre,
& dans des tems orageux & nébuleux. Le fiancé donnoit des arrhes à la
fiancee , jk lui envoioit un anneau de fer fans pierre précieufè. Je ne fai fi cet
ufige a été uniforme : il efl fondé fur les témoignages de Pline & de Plu¬
tarque. Cette bague de fer était appellée pronubum.
• Il n’étoit pas permis aux contra&ans de proférer leurs propres noms j mais
le fiancé devoit prendre le nom de Caius, & la fiancée celui de Caia, en mé¬
moire deCæcilia femme de Tarquin premier, laquelle s’appelloit Caia. Le
palPage de Plutarque dans fes queftions Romaines eft trop remarquable pour
le pafTer : » Pourquoi eft-ce que quand 1 epoux fait entrer fa nouvelle époufe»
dans fa maifon, on fait dire à celle-ci, ^Ruifque <vous êtes Ctiius, je fuis Caia
Eft-ce pour marquer quelle y entre à condition quelle partagera avec lui«
l’autorité far tout le ménagé? Le fens de ces paroles eff • Comme vous êtes «
le maître ôc le pere de famille , je fuis aufli la maitreffe & la mere de famille.*

c a p u T VII. cum plebeiis niiptiæ probibebantur abrogata fuit.


I I. Sponfalia noélu & aliquando illuceicente diè
I. Legcs Romanorum circa connubia. 11. Spon- Celebrabantur : cavebatur autem né ihftantibus terræ
faLia Romanorum III. Sacrificia & aüjpi- lnodbus ac procellofis nebulofifque temporibus fiè¬
ciapro connubio. IV. Quo tempore Romani rent. SpOnfus pignus fponfæ dabat, ipfique mitte-
bat annulum férreum fine gemma. Nefcio an mos ille
nuptias celebrarent.
ftabilis fuerit, teflimoniis vero Plinii atque Plutarchi
T

firmatur. Hic annulus ferreus vocabatür pronubum.


I* T E x vêtus erat Romæ Romanum nonnifi Ro- Non licebat fponfalia ineuntibus propria efferrc
JL/manam ducere pofle , vel filiam cujufpiam qui nomina ; fed fponfus Caii nomen , fponfa Caiæ aflii-
jus civitatis haberet. Senatores filias fuas cum plebeio- merèt oportebat in memoriam Cæciliæ uxoris Tar-
rum filiis connubio jungere non poteranc } nec nobi- quinii Prifci , quæ Caia âppellabatur; Locus Plutar-
les cum libertis. Exemplum tamen fupra vidinius fi¬ cbi ita eft ad rem præfentem opporculius, ut ilium
lial Senatoris quæ plebeio viro nupfit. Raphacl Fa- præterire non liceat ; fie igitur ille in Quæft. Rom.
brctus infcripc. p. 287. plurima exempla profert pa- p. 271. Cur fponfam introducentes dicere jubent : Ubi tu
tronarum , utvocabant, quæ libertis fuis nupferint, Chus, ego Caïa't Art cpuia bac conditione intrat, ut par¬
id licet variis tcmporibus leges prohibucrint. Verura ti cep s omnium renm, & gubernandet fatnilia fit ? vaque
illæ rcpetitæ prohibitiones rem fæpe geftam fuiffe ar- bac verba id fignificant, ubi tu dominas eris & pater-
guunt. Infequenti vero tempore lex qua Scnatorum familias , ego domina ero & materfatnilias. Nominibut
Tom. 111. Ee

\
»rt L’ANTIQUITE' EXPLIQUE'E , &c. Liv. I.
Ils fe fervent de ce s noms communs Caius ôc Cxia, de meme que les jurifcon-
33

fuites emploient ceux-ci, Gains, Sélus Lucius , Titius , & les phi o °pbes r^)ton
»>

& Tbeon.Ou eft-ce parceque Caia Cæcilia femme de l’un des fi s deTarquin,
33

«étoit fi recommandable par fa vertu & par fa probité , quon lui drefla dans
»>le temple de SanBus ou de Semo-Sancus, uneftatue quiportoit des iandales ,
«& qui tenoitun fufeau, marque quelle devoir& garder la maifon & ytra-
«vailler des mains ? Pourquoi eft-ce que dans les noces on chante Talafius,
«nom fi connu ? Eft-ce à caufe de l’apprêt des laines fignifié par ce mot
»talafia\ car quand on introduit la nouvelle époufe on etend une toifon ; elle
«porte une quenouille &c un fufeau ,& elle borde de laine la porte de ion
«mari. Ou eft-ce pareequ’on regarde comme véritable ce fait que rappor¬
tent les hiftoriens ? lorlque les Romains enlevèrent les filles des Sabins qui
■35

33fe trouvèrent à un fpeélacle dans la ville de Rome , il y avoit un jeune hom¬


33me nommé Talafius, non moins recommandable par fa valeur que par fès
«autres vertus : quelques-uns d’entre le peuple de fes amis prirent une
«des plus belles filles pour la lui amener-, & de peur qu on ne la leur enlevât
«par les chemins, ils crioient : Nous la menons à Talafius y ceux qui les enten-
doient crier ainfi, les accompagnoient comme par honneur avec des accla¬
33

mations. Ce mariage fut fort heureux -, & de là eft venue la coutume de crier
33

^Talafius , comme les Grecs crient Hymenée.


III. Onfaifoit un facrifice au point du jour pour fe rendre les dieux pro¬
pices , & les confulterfur l’heureux fuccês du mariage. La corneille étoit un
oifeau de bon augure pour cela, parcequ’oncroioit que les corneilles refient
en veuvage, apres que l’un ou l’autre du couple eft mort. Chez les Latins
on mettoit anciennement un joug fur le cou de ceux qui fe fiançoient, pour
marquer que le mariage eft un véritable joug-, c’eft de là qu’il a pris le nom
de conjugium. Les Hetrufques immoloient une truiepourles mariages, croiant
fe rendre par là les dieux Favorables.
I V. Les Romains étoient fort fuperftitieux fur le tems des époufailles ; ils
avoient un proverbe qui difoit, Le mois de Mai funefle aux noces. Leskalendes,
les nones & les ides étoient encore des jours défendus , parceque c’étoient
des fériés ou des fêtes. Cette défenfe ne regardoit que les filles qui n’avoient
point été mariées : on fouffroit aifement que les veuves fe remariaffent même
en ces jours la. Les jours de deuil & de fepulture n’admettoient point de noces.
On n’en faifoit point non plus pendant que les boucliers nommez Anciles

autem Caii & Caia communibus ufi funt peculiaritcr eo- tes , fauflis acclamationibus & comprecationibus eos funt
dtm modo , quo jurifconfulti Caium 3 Seium J Lucium profequuti ac comitati. Cumque féliciter iflud conjugium
Titium3 nomen ei de quo agitur imponunt, & Philofophi cecidijfet, morem introduxerunt aliis quoque Talafinm
DionisautTbeonisvoces ufurpant.Aut quiaCaiaCacilia accinendi , ut Hymen nam folent Græci.
honefla fuit ac proba matrona , uxor uni us defiliis Tar-
III. Summo mane diis facrificabatur , ut propi-
quinii, cm Cala in S an bit templo flatua prifeis tempori-
tii forent aufpiciumque datent circa felicem nuptia-
buspofitd fuit cum fandaliis & fufo : qua domi ablœ rum exitum. Cornix avis erat aufpicatiflima , quia ea
•vita & induflria funt figna. Cur in nuptits canitur ifle
eft cornicum focieras ut altéra exftinda , altéra vidua
omnium fermone notât Talafius ? udn a lanificio 3 qu<t
femper maneat. Apud Latinos olim jugum collo
G t ici s efl talafia , talafum pro talaro dicentibus ? nam
fpondentium imponebatur 3 ut oftenderetur verum
fponfe introdubla vellus fubflernunt , ipfaquefecum co-
jugum efle conjugium , quod & inde nomen acce-
lum & fufum importât, ac mariti januam lana coronat.
pit. Hetrufci feropham in nuptiis immolabant, hoc
jin verum efl quod hiflorici tradilerunt, efl autem taie?
le pado deos placare rati.
Quo tempore Romani Sabinarumflias Romam ad fpe-
I V. Circa tempus celebrandarum nuptiatum ad-
blaculum profeblas rapuerunt t Talaflo ; erat autem hic
modum fuperftitiofi Romani erant : adagium erat
Talafius ) uvenis re bellica praclarus, & extern probus}
apud illos : Menfe Maiomale nubunt. Kalendæ , No-
wfiflpi forma plebei quidam & ejus clientes
næ , Idus, dies erant feriati j vetabantur nuptiæ
afferebant s idque ut eo pojfent tutius , neque intercipe-
yirginum , non item viduarum ; nam macis idonea ,
rfnfffr faitt vir£° ffis erlperetur} vociferabantur eam
inquit Verrius Flaccus, ferix vidais 3 quant virgini-
fe Talafio adducere : ita reliqui honorem Talaflo haben-
bus. His etiam diebus a nuptiis abftinebatur, dum
LES NOCES. 2I7
étoient hors du temple de Mars ; on attendoit qu’on les y eut reportez pour
les celebrer. Les jours de fêtes, 8c tout le commencement du mois de Juin juf.
qu aux ides y qui font le quinziéme , étoient encore un tems défendu. La loi
des Perles étoit encore plus dure, puifqu’il ne leur étoit permis de celebrer
des noces qu au commencement de l’équinoxe du printems.

parentaha faner ali aquc celebrabantur , dum Ancilia nuptias. Longe durior lex Perfarum erat,, apud quos
extra templum Martis erant : nam donec in templum permilTa matrimonia duntaxat initio verni æqui-
redufta enent,nuptiæ difFerebantur. Fefti quoque dies no&ii.
acmenfîs Junius ad ufque Idus infauftas rcddebant

CHAPITRE VIII.

1. Ceremonies des noces. 11. Pajfage de la nouvelle époufe de la maifion de fin


pe>e a. celle de fin mari. I IJ. Ceremonies lorfqùclle entroit dans la, maifion de Jim
mari. IV. Autres ceremonies des noces. V. Les dieux quipréfidoient aux noces.

I- peignoit a Rome les cheveux de la fiancée avec la pointe d’une


y^/pique , qu on appelloit hafia calibaris , qui avoit lervi à tuer un gla¬
diateur ; ou pour marquer par maniéré de préfage quelle enfanteroit des
hommes forts 8c braves ; ou pour lignifier qu elle feroit comme fib hafla ,
fous 1 empire du mari • ou pour plusieurs autres raifons, que Plutarque 8c
Feftus apportent : cette multiplicité de raifons fait voir que l’une efi: aufii
peu certaine que l’autre. Ses cheveux étoient difpofez à fïx boucles, foit par-
ceque cela étoit autonfé par une ancienne coutume ; foie pareequ'étant
l’ornement des vierges Veftales, il faifoit foi delà virginité de la nouvelle
fiancee. Cela ne s’accorde pas, cefemble, avec ce que nous avons dit des
Veftales au premier tome, qui eil qu elles le tondoient les cheveux en entrant
dans l’état de Veftales, comme le dit Pline, 8c quelles ne les lailfoient plus
croître, comme le prouvent plufieurs images que nous en avons données.
Mais il fe peut faire que quoiqu’elles ne laiffaffent pas croître leurs cheveux ,
elles les tondifient en forte qu’ils leur couvroient une partie du cou , comme
Prudence femble l’entendre lorfqu’il dit que les cheveux leur defeendent fur
le cou : ces cheveux courts pouvoient être trifez à la maniéré que nous venons
de dire ; fi c’efi: pourtant le fens deFeflus, qui dit : Senis crinibus nubentes
ornantur. On mettoit fur la tête de la nouvelle époufe une couronne qu’elle
s étoit faite elle-même de verveines arrachées de fes propres mains, 8c qu’elle

c A p u T VIII. novæ nuptæ fenis crinibus , aitFcftus, fîve quod is


ornatus erat vetuftiffimus , five quod eo ornatu vir-
I. Ceremonia;nuptiarum. II. Tranjîtusfponfe gines Veftales uterentur,, quo caftitatem fuam viris
apaterna domo in domum conjugis fui. III. fui* teftarentur. Id vero non confonare videtur cum
Cérémonie ad ingrcffum in domum conjugis. iis quæ de Veftalibus diximus tomo primo , nimirum
eas totondifle capillos, cum Veftalium ftatumfufci-
IV. Aha; nu p ti arum ce remania;. V. JDii
perent, ut liabet Plinius i£. 144. nec comam poftea
nuptiarum prœfides. aluiife , ut ex quibufdam quas protulimus imagini-
bus arguitur. At fieri potuit ut licet comam non ale-
I* Oelibari hafiay inquit Feftus, caput rent ; capillos tamen ita detonderent ut colli partem
nubentis comebatur, qua in corpore gladiatoris contegerent, ut Prudentius fignifiçare videtur z. con¬
ftetiffet abjetti occifîquey vel quod fortes viros genitu- tra Symmachum :
ram efTe ominarentur , vel quod nuptiali jure impe- Pcrfundunt quia colla comis bene.
rio viri fubjiceretur, & quafi fub hafta effet , vel Capilli autem licet breviores poterant eo quo dixi¬
aliis de caufis , quas Plutarchus & Fcftus referunt, mus modo componi, vel fuccedenre tempore aliqua
quæ caufarum multitudo nullam polfc proferri caufam in hafee confuetudines mutatio importata fuerit. Co-
certam aut probabilem fignificat. Ornabatur caput rona redimiri folebat fponfa ex verbenis ab fe le6tis
Tom. III. L e îj
tl8 L’A N TI Q^U IT E' E X P LI QUE'E, &c. Liv. I.
portoit cachée fous fon habit jufqu au moment ou on la mettoit fui fatete.
On mettoit fur le feuil de la porte du feu & de l’eau , que les deux fiancez
étoient obligez de toucher, & l’on afpergeoit de la même eau la nouvelle ma¬
riée. On lui couvroit la tête d un voile qu on appelloitftammeum , afin qu elle
ne fût plus vue à découvert que par fon mari.
II. Une des ceremonies étoit qu’il falloir qu’on arrachât la nouvelle époufe
du fein de fa mere ; après quoi elle etoit conduite par trois jeunes garçons,
dont le pere & la mere étoient vivans, & qui étoient revêtus de la prétexte;
f un defquels marchoit devant avec un fallot fait d epine blanche, & les deux
autres conduifoient l’époufe. Chez les Grecs c étoit la mere meme de 1 epouie
qui marchoit devant avec le fallot qui étoit de bois de pin. Ces coutumes
n étoient pas uniformes : nous trouvons dans d’autres auteurs que c’etoient
des hommes faits qui marchoient devant avec le fallot.
On portoit après la nouvelle époufe une quenouille garnie de laine à filer
avec un fufeau, en mémoire, dit Pline, de la laine , de la quenouille &c du fu-
feau deTanaquilis, qui s’appelloit auffi Caia Cæcilia : cette laine fut confervée
dans le temple deSangus, de laquelle fut fait un vêtement roial ondoié ,
qu’on gardoit dans le temple de la Fortune, duquel avoit été revêtu Servius
Tullius. Un jeune garçon qui faifoit l’office de Camille, dont nous avons
parlé, portoit un vafe couvert qu’on appelloit cumeYa,, dans lequel étoient
les petits ornemens de la nouvelle époufe, & ce qui fervoit à fa parure. Lorf-
quelle étoit arrivée à la porte, on lui demandoit fon nom; elle difoit quelle
s’appelloit Caia : toutes répondoient ainfi, comme nous difions ci-devant,
ne leur étant pas permis de dire leurs noms propres. Le feuil de la porte étoit
orné par les mains de l’époufe de bandes de laine frottées d’huile ou de
graille de porc ou de loup.
III. Les pronubes levoient l’époufe, & la faifoient palier pardefïus le
feuil fans le toucher , pareeque le feuil étoit confacré aux dieux Penates
&à la déeffeVeffa. On lui donnoit alors les clefs, marque quelle devoir
avoir foin du ménagé. On la mettoit fur une toifon , pour lui donner
à entendre quelle devoit s’occuper à travailler à la laine. Un joueur de flû¬
tes affifioit à la ceremonie, on faifoit à la nouvelle époufe des acclamations,
on lui chantoit Talafius, & chez les Grecs Hymenée, comme Plutarque di¬
foit ci-devant ; on lui prononçoit en chantant ces paroles : Il ri y a point au-

compofita,fub amiculo geftata, ad ufque videlicet ho- Sangi euftodita eft , ab eaque Caia Cæcilia fada eft
ram qua capiti ejus imponebatur. In I imine ignis & toga regia undulata in æde Fortunæ fervata 3 qua Ser¬
aqua apponebantur, quæ ucerque tang jubebantur, vius Tullius fuerat ufus. Puer impubes Camillus ,
Sc hac aqua nova nupta afpergebatur Flammeo ilia de quo tomo 1. cumeram geftabat, quod erat vas
velabatur3 ne a quopiam alio viderecur quam a ma- opertum, in quo nubentis utenfilia ftve mundus mu-
rito. liebris. Pro foribus interrogata quænam elTec , fe
I I. E gremio matris nova nupta extrahebatur , Caiam efte dicebat. Omnes ita refpondebant, uti fu-
deducebaturque a pueris prætextatis patrimis tribus , pra didum eft , ncc Iicebat proprium proferre no-^
quorum unus facern præferebat ex fpina alba , reliqui men. Portes januæ a fponfa ornati erant lana, feu la-
duo novam nuptarn tenebant. Apud Græcos mater neis vittis , & oleo iniperfi 3 aut adipe fuillo lupinove
jpfa fjponfæ faces præferebat. Materia facum pinus erat. ad mala averruncanda.
.Ovid. i. Faft. I I I. Perada undione , nova nupta tranfportata à
Ex optât pur os pinea tada deos. pronubis, limen fublimis tranfiliebat, quia limen
diis Penatibus facrum erat & Veftæ virgini.ut ait Plu-
Hx confuetudines non femper 8c ubique fervaban-
tarchus in quæft. Rom. 25. & 30. Ingredienti nuptæ
rur : alii quippe feriptores dicunt viros facem præ-
claves dabantur ad curam domefticarum rerum -, eam-
îiilifle.
que în vellere conftituebant, ut lanificio incumben-
Nubentes virgines comitabatur colus compta 8c
dum fibi cire intelligeret. Aderat ceremoniæ tibicen ^
fufus cum ftamine, ortaque confuetudo , inquit Pli-
novæ nupræ inclamabatur , Romani Talafium acci-
nius 3. 48. ex Iana cum colo & fufo Tanaquilis, qux
nebant , Græci Hymenæum, ut ante dicebat Plutar-
eadem Caia Cæcilia voçata eft ; hæc lana in templo
chus. hæc vçrba crant:A7ulla te bodie pulcrior. Quod
LESNOCES. 1I9
jour d'hui de femme plus belle que vous. Ces louanges outrées & réitérées au-
roient pu porter Nemefis à châtier celle qui les recevoit, 8c lui procurer
quelque enforcellement ; pour éviter cela, ils ajoutoient de certains vers
appeliez Fefcennini , puifTans contre les charmes. Aux noces on facrifioit à
Priape : le nouvel époux répandoit des noix aux petits enfans.
I V. On tiroit des augures 8c des aufpices la nuit des noces , fans quoi on
auroit cru quelles dévoient être malheure'ufes, indufpicau nuptiœ. Si l’augure
étoit bon, on faifoit un facrifice avec des acclamations 8c des fouhaits pour
le bonheur des nouveaux mariez. Le feftin venoit enfuite : là fe trouvoient
les parens 8c les amis * les grands y étoient appeliez • il s’eff trouvé des Empe¬
reurs qui n ont pas fait difficulté de les honorer de leur préfence. On donnoit
quelquefois aux convives desmonnoies marquées de l’image des nouveaux
mariez.
Si c’étoit une veuve qui contra&oitle mariage, on ôtoit le lit des premiè¬
res noces, pour ne pas faire coucher le nouvel époux au même lit où l’ancien
étoit mort : on changeoit même la porte de la chambre, 8c tous les meubles ,
pour ôter autant qu’il fe pouvoit ce qui avoit fervi au mari défunt.
Le lit des noces s appelloit auffi le SI us gcnidlis • on y invoquoit le genie du
mari. On mettoit dans la chambre les dieux qui préfidoient au mariage :
ces dieux s'appelaient Subjugus 8c Priape, 8c les déeffes ‘Tremet 8c Virginenfis.
C’étoient les femmes qu’on appelloit pronubce , qui mettoient la nouvelle
époufe au lit. Les parens faifoient à la nouvelle mariée des prefenslejour
la veille 8c le lendemain de leurs noces.
La coutume dont nous avons parlé ci-devant, de donner en ceremonie une
quenouille aux fïancées,étoit non feulement en mémoire de celle deTanaqui-
lis ou de CaiaCæcilia, mais auffipour les avertir quelles dévoient s’occuper
à filer, 8c à faire de l’étoffe 8c des habits pour leur mari 8c pour leurs enfans.
En effet nous lifons qu’Augufte portoit des habits faits par fa mere, par fa
femme 8c par fa fœur ; 8c l’on rapporte auffi la même chofe d’Alexandre le
Grand. On gardoit ces habits dans f atrium , qu’on prend ordinairement pour
la falle d’entrée. Il étoit pourtant défendu aux femmes de filer 8c de faire
tourner leurs fufeaux dans les chemins, parceque je ne fai quelle fuperili-
tion portoit ces anciens à croire que cela nuifoit aux fruits de la terre.
V. Nous venons de parler des dieux des noces, mais Plutarque en fait une

autcm nimias laudes a Nemefi vindicari & fafcino mariti genius invocabatur. In cubiculo ponebantur
obnoxias elle crederent, Fefcenninos ftatim adjicic- dii nuptiarum præfides : ii erant Subjugus & Priapusj
bant verfus , ad arcendum fafcinum. Sacra fiebant deæquc Prema & Virginenfis : fupercjuc ingemfafci-
Priapo j nuces deinde pueris a novo marito fparge- mm ad hoc exornatum nova nupta ajjidebat, c/nod cjua-
bantur. fi prius pudicitiam effet delibatiinm. Pronubæ novam
I V. No&e ilia nuptiarum auguria aufpiciaque du- nuptam in leélo collocabanr. Cognati pridie nuptia¬
ccbantur , alias inaufpicatas fore nuptias putaviflent. rum 3 iplo die de poftridie munera novæ nuptæ mit-
Si fauftum aufpicium elTet, facrificium peragebatur tebant.
cum acclamationibus faufta omnia utrique conjugi Coins 3 ut diximus 3 defponfatis virginibus daba-
apprecantibus. Hinc cœna conviviumque parentibus, tur , non modo in memoriam Tanaquilis feu C.aiæ
cognatis familiaribufque : advocabantur etiam opti- Cæciliæ , fed ut monerentur lanificio incumbendum
mates viri : aliquando etiam imperatores nuptialibus elfe ad veftes confuendas conjugi liberifque. Legimus
intereffe conviviis non dedignati fuere. Convivis autcm Auguftum veflimentis; ufum a matre , ab uxo-
etiam quandoque monetae dabantur , quibus impreffæ re & a forore fa&is, quod ipfum de Aîexandro ma-
nubentium imagines. gno dicitur. Hæ veftes in atVio fervabantur, quod
Si vidua nuberet , prioris mariti lcdtus genialis au- atrium pro aula in domus ingnçlfu pofita vulgo acci-
ferebatnr ne conjux novus in eo ledlo decuinberet, pitur. Mulieribus tamen penfa torquere non licebat
in quo prior obierat •, janua etiam cubiculi mutaba- in viis : quia ex nefeio qua fuperftitione putabatur id
tur 5 omnifque alia fupellex , ut quæ priori in ufu frugibus elfe noxium.
fuerant omnia lî fieri polfet amoverentur. V. De nuptiarum diis jam diximus, fed eorum di-
Ledlus, genialis nuptialifque dicebatur, in quo verfum texic numerum Plutarchus quxft. Rom. 2.
220 L’ANTIQUITE' EXPLI QU E'E, &c. Liv. I.
autre énumérationla voici ; Jupiter qu on appelloit le parfait, Junon la par¬
faite , Venus, Suada, Diane, Lucine, que les femmes invoquaient dans l’en¬
fantement : on attribue plus ordinairement ce nom Lucine a Junon. On en
trouve un grand nombre d’autres dans les auteurs. Le dieu Jug&tinus , qui
joint les nouveaux mariez; Domiducus, qui amene lepoufe à la maifon;L>0-
mitius, qui l’y introduit ; la déeffe pManturna, qui l’y fait demeurer ; Vïrginen-
fts , qui ne devoit être apparemment que pour les vierges qui fe marioient ;
la déctfe Cinxia, par rapport à la ceinture; les dieux Priape de Subjugus, la
déeffe Prema, de la déeffe rtriplaca, qui appaifoit le mari irrité contre la femme.

"hoc padto : Jupiter qui vocabatur perfe£tus, Juno qui in domum introduceret ; deâ Manturna , quæ
perfetfta , Venus , Suada, Diana, Lucina, quam par¬ eam domi manere curaret -, virgineniis, quæ pro vir-
turientes invocabant. Alios bene multos a feriptori- ginibus tantum nubentibus effe videbatur cinxia a
bus commemoratos fubjungimus j ii erant, deus Ju- cingulo diefta > Priapus & Subjugus , dea Prema, &C
gatinus, qui cor.juges jungeret j Domiducus , qui dea Viriplaca, quævirum iratum placaret.
novam nuptam in fponfi domum adduceret ; Domitius

CHAPITRE IX.

/. Monumens des noces. 1I. La, noce Aldobrandine. III. Autre monument
qui repréfente des noces.

I. T Es monumens des noces qui nous refient ne nous repréfentent qu’une


j bien petite partie des ceremonies que nous venons de rapporter ; il
)
eft même quelquefois difficile d’accorder ce que ces images repréfentent avec
ce que les auteurs nousdifent; mais outre que ces derniers ont bien omis
des chofes , il ne faut point douter que les tems de les lieux n’aient admis une
grande diverfité d’ufages.
P l. IL La noce Aldobrandine eft la plus célébré de celles qui nous refient. On
gxxix y voit l’époux & lepoufe, l’unprefquenu de couronné de feuilles, affis fur
une efpece de marchepied; l’autre vêtue couverte du flammeum ou du voile
des nouvelles mariées, affilé fur un lit : à fon côté on voit une femme qu’on
appelloit/wz^?, couronnée de laurier, qui paroit la confoler. Auprès de
celle-là, de prefque dans le même équipage, eft une femme appuiée fur une
colonne, quifemble brûler quelque choie fur un infiniment quelle tient
peutêtre pour chaffer les enchantemens ôdes fortileges , contre lefquels les
anciens étoient fort en garde. Des trois autres femmes qui femblent être à
l’entrée de la chambre , l’une qui eft voilée en prêtreffe , tient la main dans
un grand baffin plein d’eau luflrale pour l’afperfion de l’expiation, de tient de

c A P u T IX. II. Nuptiæ Aldobrandinæ omnium quæ fuper-


îunt celebcriimæ funt. Hic fponfus fponfaque viiun»
J. Monumentd nuptiarum. II. JSFuptiœ Aldo- tur^ illepene nudus foliis coronatus & fuppedanco
brandinæ. III. ytliud nuptiarum infidens -, ilia flammeo operta , quod crat novarum
monumentum. nuptarum velamentum. Novæ nuptæ aflidet mulier
ilia quæ pronuba vocabatur, laureata , quæ fponfam
I. -\ JT On u m e n t A nuptiarum quæ fuperfunt confolari videtur : huic vicina parique cultu eft mu¬
1YJL exiguam earum nuptialium ceremoniarum , lier alia columnæ innixa, quæ quidpiam àdurere vi¬
quas modo dicebamus, partem rcpræfentatit. Imo detur , fortafte ut fortes atque veneficia depellat, à
etiam imagines cum feriptorum didtis conciliare hoc quibus fummoperc cavebant veteres. Ex tribus ahis
opus hic labor eft. At præterquam quod mulra ferip- muheribns, quæ in cubiculi ingreftu efte videntur,
tores omiferunt ; nihil dubium eft , quin pro rationc quæ ceu facerdos velata eft , manum in vas aqua plel
temporum atque locorum yarii fuerint ritus, variæ- num immittit, ad luftrationem videlicet & expiatio-
que cercmoniæ.
pcm ; manuque teneç iuftrumentum afpergillo non
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LES NOCES. 2iî
U main gauche un infiniment qui reflcmble afTez à un afperfoir : les deux au¬
tres fontcomme fpeélatrices de l’aétion. De l’autre côte de l’image font trois
femmes, dont lune couronnée dune couronne à raions paroit être celle
quon appelloit Regina. facromm , la Reine du facrifïce , ou des ceremonies
lacrees : 1 autre facrifie ou fait des libations fur une efpece d autel j 8c la
troifiéme joue de la lyre, qui étoit quelquefois emploiée aux facrifices,
comme nous avons fait voir dans le fécond tome de cet ouvrage. Voila ce
qui nous a paru de plus railonnable à dire fur ce beau monument, que d’au¬
tres expliquent différemment. Le leéfeur habile jugera fi cette explication,
cft préférable aux autres. Il y a apparence que ce font des noces de quelque
grand Seigneur ; 8c ce qui paroit le confirmer, ejffc que cette peinture fut trou¬
vée du tems du Pape Clement VIII. dans 1 endroit où étoit anciennement
le jardin de Mecenas, 8c tranfportee de là au palais Aldobrandin»
III. Dans la planche fuivante fè voient des noces tirées de deux beaux bas Pl.
reliefs Romains : dans la première à une extrémité de l’image le fiancé & la exxx.
fiancée fe donnent la main 8c fe promettent la foi du mariage : entre eux deux
Junonpronuba, un peu en arriéré met les deux mains fur les épaules de lun 8c
de 1 autre • au devant des deux époux le petit Hymen tout nu tient fon flam¬
beau • trois autres, hommes ou femmes, font attentifs à la ceremonie. Il paroic
que le mariage fe fait fous un grand tapis tendu. A côté de cette troupe eft
un facrificateur voilé qui prend une grappe pofée fur l’autel ; le Camille tient
1 accm a 1 ordinaire , 8c le joueur des deux flûtes eft couronné de laurier ; un
viétimaire aufli couronné de laurier mene un belier qui doit être immolé, il
tient une faucille. Une femme tient un pigeon ou une tourterelle pour le fà-
criflce ; une autre femme porte un grand fefton ^ un homme frifé 8c couron¬
ne de laurier tient de la main gauche un rouleau, où font peutêtre décrits les
articles du mariage ; le facrificateur 8c l’époux le tiennent de même, 8c tous
de la main gauche. La derniere figure eft de Cybele qui porte une grande
corne d abondance pleine de fruits 8c furmontée d’une pomme de pin arbre
conlacré à cette déeffe : c’eft apparemment une dévotion particulière des
nouveaux mariez, qui a fait mettre ici Cybele, qu’on ne voit guere à des
noces.

diflîmile ; aliæ duæ quafi fpedantes folum adefTe vi- centur. Inter ambos Juno pronuba manum utriufque
dentur. In alio imaginis larere très item funt mulie- humeris imponit : ante illos Hymen nudus facem te-
res, quarum ea quæ radiata coronâ ornatur , vidctur net. Très alii, viri mulierefve, ccremoniam fpedant î
elle regina facrorum , quæfacris videlicet præerat : fub magno extentoque vélo nuptiæ celebrari videntur.
alia libat fuper aram , tertia citharam pulfat, nam ci- A latere hujus cœtus facerdos velâtus uvam in ara po-
tharafive lyra aliquando in facrificiis adhibebatur, fitam accipit, Camillus acerram pro more folito te.
ut in fecundo hujus operis tome vidimus. Hæc veri- net, tibicenque dupîici ludens tibia lauro coronatur î
fimilius dici porte yidentur circa nobilirtïmum monu- vidimarius quoque laureatus arietent maétandum du¬
mentum j quod alii alia ratione explicant. Judicet rit, falcemque manu tenrt. Mulier columbam vel
eruditus ledor anexplicatio hujufmodi fit cæteris an- turturem pariter immolandum tenet, altéra mulier
teponenda. Verifimile porro eft nuptias efle princi- encarpum geftat, vir cincinnatus laureatufque læva
pis vel optimatis cujufpiam , id etiam hinc confirma- volumen geftat, ubi fortafle fponfalium conditiones
tur , quod hæc pidura Clementis Odavi tempore deferiptæ funt, facerdos atque fponfus illud fimiliter
reperta fuent eo locoubi olim erant horti Mæcenatis, tenentjOmnefquelævâ.Ultima imago eft Cybefes ma¬
& inde in ædes Aldobrandinas tranflata faerit. gnum tenentis cornu copiæ , frudibus plénum , qui¬
III. In lequenti tabula nuptiæbinæ comparent ex tus frudibus imminet ftrobilus magnat matri confe-
clegantibus Romanis anaglyphis exprertæ. In priore cratus. Hic autem Cybele comparet ex pecuüari for-
ad extremam imaginis pattern fponfus &c fponfa mi- tarte conjugura erga numen illud affedu i fiquidera
num fibi mutuo porrigunt fidemque mutuam polli- Cybele raro in nuptiis confpicitur.

ai H

>
t * A \rnr i o TT T TE' F V D T T H TT F'F fisc. LlV. I.

CHAPITRE X.

1. Image Jlnguliere de noces. I L Autres images. III. Symbole de noces.

î, T 'Image fuivante paroit plus difficile à expliquer : le Bellori a cru que


1 ^l’homme affis à une extrémité de l’image, & la femme affile al autre
extrémité, font les deux fiancez-, que des jeunes filles qu on voit d un coté
6c de l’autre , entre lefquelles font une joueule de lyre & une joueule des deux
flûteschantent les louanges des deux époux, 6c font des vœux pour 1 heureux
fuccés du mariage^ qu’une de ces filles écrit des vers ou les met en note-,
qu une peau de loup fur laquelle eft affife l’époufe, eft là pour la fécondité,
pour laquelle étoit établie la fête desLupercales • ou peutêtre marque-1'elle
la ceremonie d’oindre avec de la graiffie de loup les jambages des portes des
nouveaux mariez , pour éviter les mauvais enchantemens. Voila 1 explication
du Bellori. Ces hiftoires muettes font fouvent fi difficiles à expliquer, qu on
a bien de la peine à dire quelque choie qui fatisfalfe. Je croi voir ici toute au¬
tre choie que ce que le Bellori y a découvert. L’homme affis fur un trône me
paroit être Jupiter- il en a tout l’air : la femme aflife à l’autre extrémité fera
Junon. Nous avons dit ci-deffiis que Jupiter lurnommé perfectus , 6c Junon
furnommée perfeffia , étoient les patrons des noces : je croirois plus volon¬
tiers que la femme affife au milieu eft l’époufe , 6c que l’époux eft cet hom¬
me qui eft debout auprès d’elle , 6c qui porte fur la chair nue une lacerne qui
lui pend devant 6c derrière. La femme qui écrit dreffie apparemment les arti¬
cles du mariage. Les autres perfonnes qui y affiftent, font là pour faire hon¬
neur à la ceremonie.
11. Dans la planche fuivante l’époux donne la main à fon époufe ; Junon
pronuba tient fes deux mains fur les épaules des deux. Les deux petits genies
qui font au haut de l’image tiennent une couronne de laurier pour couronner,
ce femble, Junon pronuba. Le mariage qui eft audeffious, trouvé à Narbonne,
pourroitêtre d’un Gaulois & d’une Gauloife.
Une autre image repréfente la nouvelle époufe feule ; obligée de quitter
• la maifon paternelle, elle pleure 6c fe couvre le vifage, tandis qu’une eiclave
lui parfume les pieds. L’image qui eft audeffious reprélente l’époux à demi nu,

C A P U T X. Vir ille in folio fedens Jupiter erte videtur, quem


I. IsTuptiarum imago finydans. II. Aliœ ima¬ certe forma fuâ oninino refert : millier autem in alia
extrema ora fedens Juno erit- Supra diximus Jo-
gines* 111. Symbolum nuptiarum.
vem perfedtum & Junonem perfeétam nuptiis præefle.
î. T M A g o fequens explicatit difficilior efle vi- Mulierem five puellam in medio fedentem effie fpon-
X detur. Bêllorius exiftimavit virum in extretna fam putaverim j fponfumque virum ilium coram ea
imagine fedentem, mulieremque fimiliter in alio ex- rtantem : qui nudum corpus lacerna hinc & inde pen-
tremo latere fedentem, elfe fponfos : puellas veto quæ dente operit. Millier quæ feribit connubii paéta 6c
hinc & inde vifuntur, inter quas cithariftria & tibi- conditiones fortafle exarat : alii vero qui adfunt nup¬
cina, fponforum laudes caftere votaque efferre pro tiis honorem præftare videntur.
connubii felici exitu -, aliamque puellam verfus feri- I ï. ïnfequenti tabula fponfus fponfæ manum por-
bere , aut deferiptos muficis notis inrtruere : lupi rigit, Juno pronuba amborum humeris manus impo-
pellem fub fponfa fedente, pro fecunditate danda nit. Duo genii in fuprema imaginis parte coro-
pofitam elfe, pro qua impetranda Lupercales feriæ nam lauream tenent 3 qua Junonem pronubam coro-
inftitutæ fuerant : vel fortaiïe ritum ilium fubindicare, naturi videntur. Subtus pofita nuptiarum ima<*o
quo portes domus conjugum lupino adipe inungeban- Narbonæ reperta Galli Gallæque fponfalia fignificarc
tur , ut veneficia fafcinationefque devitarentur. En poffet.
Bellorii explicationem. Hiftoriæ illæ mutæ adeo ex-
Alia imago novam nuptam repræfentat folam , quæ
plicatu difficiles ut plurimum funt, ut vix quidpiam cum a domo paterna ablcedere cogaturjacrymas fun-
dici poffit quod animum expleat. Hic mihi aliud dit vefteque faciem obnubit, dum ferva pedes ejus
cernere videor, quam id quod Bêllorius confpexit.
Altéra imago fponfum feminudum effert,
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qui donne la main à fa nouvelle époufè couverte d’un voile quon appelloic
le flamme um. L’autre femme paroi c être la compagne de l’époufe.
Le mariage qui vient apres, le fait en plus grande ceremonie, L’époux 8c E L»
l’époufe fe donnent la main à l ordinaire ; Junon pronuba tient les mains fur cxxxm
les épaules de l’un 8c de l’autre ; le petit Hymen tourné vers eux tient fon
flambeau; deux autres perfonnes font honneur à la ceremonie. A coté de
cette troupe elf repréfenté un facrifîce ; le Popa tient un taureau par les cor¬
nes , le viérimaire hauffe fa hache pour lui donner un coup fur la tête. Le facri-
fîcateur qui verfe fa paterefur le feu n’efl: pas voilé, ce qui elf à remarquer.
On voit encore ici un joueur des deux flûtes, ce qui efl ordinaire dans les fa-
crifîces. Celui-ci fe fait devant un temple, 8c l’autel n efl: quun trepied, com¬
me nous avons déjà remarqué dans d’autres facrifîces. Voila déjà deux aérions,
le mariage 8c le facrifîce : on en voit encore une autre dans la même image ,
qui ne paroit avoir aucun rapport aux deux précédentes ; une femme préfente
un petit enfant à un homme revêtu d’une tunique 8c d’une chlamyde, qui
tient un rouleau d’une main, 8c paroit être un homme de confideration. Les
autres particularitez fe remarquent à l’oeil. Il n’y arien de fingulier dans l’ima¬
ge qui efl audeflous, finon qu’entre les deux époux on voit un chien, fymbole
de la fidelité.
Le mariage fuivant a été déjà publié ci-devant : il efl: fort different des p Lt
précedens ; la plupart des perfonnes y parodient prefque nues ; le joueur des CXXXIy#
deux flûtes a tout l’air d’un Silene ou d’un perfonnage Bacchique : le beau
jeune homme qui efl: derrière ce joueur de flûte , efl couronné de feuilles de
vigne. Tout fe paffe dans une campagne fous une tente; cela me porte à
croire que c’eft le mariage de Bacchus 8c d’Ariadne.
III. La pierre gravée de deffous elf toute fymbolique, 8c paroit marquer
un mariage. Le Cavalier Maffei croit que la bague qui y eflrepréfefttée , eft
celle que l’époux donnoit à l’époufe, qui e'toit de fer félon Pline ; que les deux
mains jointes marquoient la concorde entre les deux époux, ce que fîgni-
fîoit aulh le caducée ; que la corne d’abondance exprime la fécondité du
mariage. Une chofe qui embarrafle ici, c’eft le capricorne, marque particu¬
lière d Augufle & fon afcendant : ce qui fait juger que tout ceci pourroit
bien regarder cet Empereur ; d’autant plus que les mains jointes, les cornes
d’abondance 8c le caducée fe voient fouvent fur les médaillés Impériales, pour
marquer autre chofe que des noces.

fponfæ manum porrigentem , quæ fponfa flammeo obfervatur , quam, quod canis inter ambos conjuge«
operitur : adeft alia mulier fponfæ cornes. pofitus fidei fymbolum fit.
Quod fequitur connubium majori ceremonia pera- Nuptiac fequentes jam publicatæ fuerunt, & aprac-.
gitur. Sponius & fponfa manus pro more fîbi mutuo cedentibus nuptiis non parum différant. Hic ortines
porrigunt; Juno pronuba eorum humeris manum fere perfona: nudae funtis qui duplici ludit tibia Si-
împonic. Hymen ad eos converfus facem tenet, duo lenum refert , aut Bacchantem : juvenis file formo-
alii inrerfunt ceremoniæ honoris caufa:prope hune cas- fus pone Silenum pampinis coronatur. Hæ nuptiï
tum facrificium exhibetur. Popa taurum cornibuste- ruri celebrantur fub tentorio : quibus ego permotus
net : viétimarius fecurem ut feriat erigit. Sacerdos facile crediderim elfe nuptiasBacchi & Ariadnæ.
qui pateram fuper aram effundit velatus non eft, quod III. Schéma fequens ex gemma eduétum fymbo-
eft obtervandum : hic etiam tibicen duplici ludens ti¬ licum eft. Putat eques Maffeius annulum in ea exhi-
bia vifirur, quod in facrificiis folet exhiberi. Hocve- bitum fuifle ferreum, qualem fponfæ dabat fponfus ,
ro facrificium ante templum offertur, aræ vice tripus fecundum Plinium duas manus juniftas conjugum
habetur , ut in aliis etiam facrificiis deprehendimus. concordiam exprimere , idipfumque caduceo fignifi-
Hic jam una in imagine hiftorias duas confpicimus : cari ; cornu copiæ indicare marrimonii fecunditatem :
rerria quoque in alia anaglyphi ora obfervatur , quæ verum hic negotium faceffit Capricornus nota pecu-
ad duas præcedentes nullo modo poftè referri vide- liaris & fignum Augufti ; unde fortaffe arguas hæc
tur. Mulier puerulum offert viro tunica & chlamyde omnia pofte ad eumdem ipfum imperatorem pertine-
induto,qui volumen altéra manu tenet, videturque re , quando maxime manus jundtæ , cornua copiae&
vir efte primarius, cætera obfervanda relinquuntur. caduceus fæpe fimul in nummis Auguftorum vifua-
£n altéra hujus tabulæ imagine nibil aliud fingulare tur ubi de nuptiis minime agitur.
Tom. Ul.
ii4 L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, ôcc. Liv. L

f 9
CHAPITRE XI.

/. Les bagues , leurs differens noms. II. La matière dont on les faifoit. III. Les
pierres quon mettoit aux bagues. /K .Quefl ion fur ceux à qui il étoitpermis
de porter des bagues d'or. V. A quels doigts on portait les bagues. VI. Bagues
enchantées. VII* Bagues à cacheter. VIII. Images de bagues. IX. Matière
dont on fe fermait pour cacheter.

L TT E mot anmlus en latin fe prenoitprefque généralement pour toutes


JL^les chofes qui étoient de figure circulaire , à peu prés de même que fe
prend aujourd hui le mot anneau. Nous le prenons ici pour les bagues qu’on
mettoit aux doigts. Leur ufage ne paroit pas avoir été fort commun en Grece
du tems d’Homere * du moins n’en parle-t-il pas ni dans l’Iliade , ni dans
lOdyffee. Il efi: pourtant certain que les bagues étoient déjà en ufage chez
les Egyptiens du tems de Joféph, a qui Pharaon donna la bague à cacheter
à feeller des lettres. Les plus anciens Romains appelloient l’anneau ungu-
lum 5 dit Pline ; depuis, tant les Grecs que les Romains l’appelloient fymbolum.
Les Mythologues donnent aux bagues comme à toutes les autres chofes , une
origine, fabuleule. Promethee, difent-ils, en punition de ce qu’il avoit em¬
porte le feu du ciel, fut attache par Jupiter au mont Caucafe , ou une aigle le
bequetoit inçeffamment : mais aiant depuis donné avis à Jupiter de ne pas
approcher de Thetis, pareeque 1 enfant quil auroit d’elle le detroneroit un
jour; Jupiter gagné par ce fervice qu’il lui rendoit, confentit que Hercule
1 allat delivrei ; pareequ il avoit jure qu il ne fouffriroit jamais qu’on le dé¬
liât , poui ne pas violer ion ferment, il ordonna que Promethée porteroit
toujours au doigt un anneau de fer, où feroit attaché un petit fragment de
la roche du Caucafe, afin qu il fut vrai en quelque maniéré que Promethée
reftoit toujours lie a cette roche. De là, difent-ils, eft venu l’ufage des bagues,
ou Ion attache une pierre precieufe. °
I I. On faifoit des bagues de fer, d’or, d’argent, de bronze ou de métal
mele ; on en faifoit aufii d argent doré. Il y en avoit qui portoient des bagues
d or couvertes dune lame de fer. Trimalchion portoit deux anneaux , l’un

C A P U T XI.
ixuiudm îymooium appeilabant. Mythologi annulis
ut & aliis omnibus ferme rebus originem tribuunt fa-
/. Annuli eorumque varia nomina. II. Mate-
bulo.am i Prometheus , ait aliquis, in pœnam abdu-
ri a ex qua anntili fient fièrent. III. Gemma:
etiex cœlo ignis, a Jove in Caucafo monte vinculis
annula ajfixæ. I V. Quaritur quibufnam li- conftndus fuit, ubi is ab aquila femper lacerabatur :
ceret annulis uti aureis. V. Quibus in diqÿ- exinde vero poftquam Joyi audlor fuerat,ne cum
tis annuli gejlabantur. VI. Annuli incantati. rhetide coiret, quia is, quem fufeepturus ab ilia
VII. Annuli fi<gnatorii. VIII. Anmlorum erat, puer ex imperio ilium deturbaturus effet j Jupi¬
ter m aratiam falutaris hujufmodi confilii, Herculi
imagines. IX. Quce materïa ad obflgnandum
permiiit ut eum ereptum iret. Cum vero juraffec
ufmparetur.
Juprter fe nunquam paffurum eiTe ut Prometheus
a vinculis hberaretur, ne perjurus deprehenderetur,
A Nnuids latine pro omnibus ferme in- 1 rometheo præcepit, ut annulum ferreum femper in
-ZJLftrumentis quæ formam circularem obtinc-
digito geftaret, cui hæreret rupis illius aux in Cau¬
bant accipiebatur. Hic autem pro digitorum annulis
cafo erat particula, fie Plinius 31. 1. Ut fie aliquo
accipimus. Eorum ufus non videtur in Græcia Ho-
meri tempore frequentatus : annulos certe ille non modo verum effet Promethepm rupi femper alli-
commémorât in Iliade vel Odyiîea. Certum tamen gan. H inc, aiunt , annulorum quibus anneditur
gemma 3 origo.
cft annulos in ufu fui (Te apud Ægyptios tempore ip-
fius Jofephi, cui Pharao annulum fignatorium fuum 11* Annuli concinnabantur ex ferro , ex auro ex
tradidit. Piifci Romani annulum vocabant unguium argent0 , ex ære exque métallo mixto t nonnunqûam
inquit Plinius lib. 33. c. i. Deinde tam Græci quam emm ex areento deauraco. Etant qui annulos aureos
gdtaieut lamina fettea opettss. Trimalcbio duos ha-
LES BAGUES» ‘ zi/
qui étoit grand & dore, au petit doigt de la main gauche ; l’autre qui étoit
d’or femé d étoiles de fer, au milieu du doigt annulaire. Il y avoit des ba¬
gues ou anneaux vuides, ôc d’autres lolides. Les Flamines qu’on appelloic
Diales ou de Jupiter, ne pouvoient fe fervir que des vuides* De ces bagues les
unes avoient des pierres gravées, les autres étoient toutes unies Ôc fans pierre.
III. Des pierres gravées les unes l etoient en boffe , les autres en creux.
On en trouve encore aujourd’hui un nombre infini de l’une ôc de l’autre ma¬
niéré. Les pierres precieufes de toute elpece y étoient emploiées : les plus
communes étoient les agathes ôc les cornalines, dont on trouve encore aujour¬
d’hui un nombre prelque infini ; les rubis, grenats, hyacinthes, fapphirs i
emeraudes, turquoifes, topafes, beryllcs, chalcedoines, jafpes de toutes
couleurs, giades, aiguemarines, lapis lazuli, amethyfles, onyx, fardonyx,
agathonyx, Ôc autres pierres dures plus ou moins precieufes -, les cabinets en
font pleins. Perfonne n’ignore que le diamant n’étoit guere emploie dans ces
anciens tems pour les bagues* je n’en ai trouvé qu’une fois à cet ufage. On
gravoit aufh des figures fur l’ambre ôc fur l’ivoire. On trouve des bagues à
deux pierres precieufes * telle étoit celle que l’Empereur Valerien donna à
Claude qui fut Empereur depuis.
I V. C’eft une queftion fi les bagues d’or étoient feulement permifès aux
Sénateurs Romains, ôc fi anciennement les Chevaliers n’en portoient pas auflî.
La queftion ne peut rouler que fur les plus anciens tems de la Republique ;
puifqu’à la bataille de Cannes, les Sénateurs ôc les Chevaliers Romains en
portoient tous * ôc ce s derniers faifoient certainement le grand nombre. Les
Carthaginois firent un fi grand monceau des anneaux qu’ils avoient ôtez à
ceux qui avoient été tuez à la bataille, que les aiant mefurez, il s’en trouva
félon quelques auteurs trois muids ôc demi. Dans la fuite du tems on donna
aufti des bagues d’oraux foldats en récompenfe de leur valeur : on en trouve
plufieurs exemples dans les inferiptions. Ils devinrent encore plus communs
dans les tems pofterieurs * les princes ôc les grands feigneurs en donnoient à
leurs affranchis. Certains exemples prouvent que malgré plufieurs loix con¬
traires des gens de baffe qualité en ont porté. Ceux qui triomphoient por¬
toient des bagues de fer : Caius Marius changea cette coutume * il avoit porté
une bague de fer quand il triompha du roi Jugurtha 5 il en porta une d’or en
fon troifiéme Confulat, dit Pline.

bebat annulos, alium majorera & deauratum in mini- ratori dédit, ut ait Trebellius Pollio in vita Claudii.
mo digito lævæ marius, alium aureum ftellis confper- I V. Magna quæftio agitatur num annuli aiirei fe-
fum ferreis in medio annularis digiti. Erant annuli natoribus tantum Romanis concederentur, & an olim
intus vacui , aliique folidi- Flamines Diales , annulos a principio équités etiam Romani annulis aureis ute-
tantum vacuos geftare poterant. Ex hilce annulis rentur. Ad antiquifiima folum reipublicæ tempora
alii gemmas infculptas habebant j alii fine gemmis quæftio fpedare poteft, quandoquidem in pugna Can-
expoliti erant. nenfi fenatores equitefque Romani hujufmodi annu«
III. Ex gemmis infculptis, aliarum fculptura pro- los geftabant : hique poftremi haud dubie longe hia-
minebat, aliarum vero excavata erat ; hodieque in- jori numéro erant. Carthaginenfes tantum annulorum
numeræ vifuntur utraque ratione adornatæ. Gemmæ acervum, quos in pugna ceperant, congeflerunt, ut ad
cujufvisfpeciei ad eam rem ufurpabantur.Vulgariores trium fupra dimidium modiorum menfuram, ut non-
erant, achates, corncola , quæ ingenti numéro ho¬ nulli aiunt, pervenerint : fie Livius Decad. 3. lib. 3.
dieque fuperfunt ; carbunculus 3 granatum, hyacin- cap. ii. Infequenti tempore annuli aurei etiam mili-
thus, fapphirus, fmaragdus, turcica gemma , topa- tibusin fortitudinis merccdem dati funt ; cujus rei
zius .beryllus , chalcedonius, jafpis cujufvis coloris, plurima exempla in inferiptionibus reperiuntur. Po-
giadns , aqua marina, lapis lazulius, amethyftus, fteriore ævo ufitatiores fuere , principes primariique
onyx , fardonyx , agathonyx , aliique lapides duri viri annulos aureos libertis etiam dabant, nec défunt
inagis minufve preciofi. Ignorât nemo adamantem vix exempla etiam plcbeios homines ncquicquam repu-
prifeis illis temporibus pro annulari gemma ufurpa- gnantibus legibus annulos geftafle aureos. Qui trium-
tum fuifie : femel tantum ei ufui deputatum reperi*, phabant annulos geftabant ferreos. Qiiem morem C.
figuræ etiam infculpebantur in fuccino & in ebore. Marius mutavit, qui cum annulum ferreum gefta-
Annuli reperiuntur duabus gemmis inftruéti, talisille vifiet cum de Jugurtha triumphavit, in tertio fuo
erat quem imperator Valerianus Claudio pofiea impe- confulatu aureum geftavit, tefte Plinio lib. 33. cap. k
Tom. I IL
tx% L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c.Liv. I.
V. On mettoit ordinairement les bagues au doigt qu on appelloit annu¬
laire, qui eft le quatrième, ôc à la main gauche 3 mais cet ufage n a pas ete
confiant. Clement Alexandrin dit qu il faut que les hommes le portent a 1 ex¬
trémité du petit doigt, afin quils aient la main libre pour agir. » Au com-
«mencement, dit Pline, on en portoit aux deux doigts qui font le plus près
« du petit, c’eft à-dire aux doigts annulaires, comme nous voions furies fta-
« tues de Numa ôc de Servius Tullius : on en mit enfuite aux ftatues mêmes des
»> dieux au doigt qui eft le plus près du pouce 5 on en mit depuis au petit doigt.
«Les peuples des Gaules & de la grande Bretagne les portoient au doigt du
«milieu. C’eft aujourd hui le feul auquel on n en met point, pendant qu on
«en charge tous les autres, ôc on en met même plufieurs entre les differentes
«jointures du même doigt : il y a des gens qui en mettent jufqu’à trois au petit
«doigt ^ d’autres n’y en mettent qu’un, dont ils fe fervent pour cacheter. « Les
moribonds qui donnoientleur bague à quelqu’un, le declaroient par là leur
heritier. Dans les tems de deuil ôc de calamité on ôtoit les anneaux d’or, ôc
l’on en prenoit de fer. C’étoit la marque de la plus extreme mifere, quand
quelqu’un étoit obligé d’engager fa bague pour vivre.
VI. Il y avoit des bagues enchantées, dit Clement Alexandrin, qui fer-
voient à prédire l’avenir : telles étoient les deux bagues d’Execeftus tyran des
Phociens, dont il fefervoit en les frappant l’une contre l’autre, pour connoi-
tre par lefon ce qu’il avoit à faire , ôc ce qui lui devoit arriver. Il fut pour¬
tant tué en trahifon -, ces bagues magnifiques qui lui avoient marqué le tems
de fa mort, ne lui fournirent point le moien de l’éviter.
VIL Les bagues à cacheter qu’on appelloit annuli fignatorii, avoient quel¬
quefois fur la matière même d’or, d’argent, de cuivre, de fer, quelque figu¬
re ou marque particulière de la perfonne : mais c’étoient plus ordinairement
des pierres gravées qui portoient ces marques ; c’étoient des figures ou des
perfonnes qu’on aimoit, ou de la perfonne même à qui étoit la bague, ou des
divinitez, des facrifices, des hiftoires des dieux ; prefque toute la mytholo¬
gie entre dans ce grand nombre de pierres que les cabinets renferment. Il y
a quelquefois des hiftoires véritables , des combats , des mariages, des devi-
fes, des animaux, des caprices de toutes les maniérés. Pythagore défendoic
de mettre les images des dieux fur les bagues, de peur qu’en voiant trop fou-
vent leurs images, cela n’engendrât quelque mépris pour eux. Ces pierres gra-

V. Annuli digito , quem ideo annularem vocabant, Phociorum tyranni , quibus utebatur alium contta
inferebaniï qui quartus eft , inque manu læva gefta- alium impingendo , ut ex fono quid fibi agendum ,
batur. Verum hic ufus mutationi fuit obnoxius. Cle- & quid fibi obventurum effet edifeeret. Ille tamen
mens Alexandrinus Pædagog. 1. 3. p. 1S 8. ait a viris infidiis oppreftusoccifufque fuit : annuli namque illi
geftari debere in digiti minimi extremo articulo , ut incantati , qui ipfi mortis tempus indicaverant 3 ejus
manus fit ad agenduna liberior. Singulis primo digitis3 vitandæ modum non docuerunt.
ait Plinius 33. 1. geri mos fuerat 3 qui funt minimis VII. Annuli fignatorii, in ipfa annuli materia, in
proximi : fie in Numa & Servît Tullii flatuis videmus. auto fcilicet, in argento, inære vel ferro aliquam figu-
Pofiea pol/ici proximo indue re et hum deorumfimulacris : ram notamve peculiarem geftanti propriam infeuîp-
dein juvit & minimo dure. G allia Britanmacjue in me- tam habebant. Vcrum frequentius hæc figna in gem¬
dio dicuntur ufa. hic nuncfiolus excipitur : cateri om¬ mis erantinfculpta. Hæc autem fehemata erant, vel
îtes onerantur, atque etiam privatim articuli minoribus amici amicæve cujufpiam 3 vel ejus cujus état annu-
aliis. Sunt qui très uni minimo congerant : alii vero & lus : aut numinis alicujus, facrihciive , aut hiftoriæ
huic unum tantum, quo fignantem [ignetit. Moribundi facræ : mythologia pene tota in numéro illo ino-enti
cos , quibus annulum fuum darent, co ipfo heredes
gemmarum quæ in Mufeis variis exftant deprehendi-
fuos declarabant. Tempore lueftus calamitatifque an¬
tut. Aliquando etiam vetæ ibi hiftoriæ comparent,
nuli aurei deponebantur , fumebanturque ferrei : id
pugnæ , nuptiæ , fententiæ , animalia , fcalptorumque
extremæ erat miferiæ fignum , cum quis annulum ci-
commenta. Pythagoras, inquit Clemens Alexandri¬
bi caufa oppigneraret.
nus Strom. 1. 5. p. 662. vetabat ne imagines deorura
V I. Etant etiam annttli incantati , tefte Clé¬
in gemmis fculperentur , ne confpe&us frequentia
mente Alexandrino Strom. 1. p. 399. quibus futura
delpedum gigneret. De gemmis infculptis mufti pro-
profpiciebantur. Taies étant duo annuli Execefti
dicte libri ; in hocque opère multæ funt ex gemmis
V.

BCXXXVJ’l.a/a l*â.S.paye t. m

A GUES

J\f. Ccdrm&L

Jl oruxruxv
Honcinrus
Beger'

_Z3 eger
' ’ LES 'B'AGÜES. 1 2l7
vees ont donné matière à plufieurs gros volumesj une partie des figures de cet
ouvrage ont ete tirées de ces pierres ; on en déterre tous les jours qui nous
apprennent quelque choie de nouveau. Quoique les figures de ces pierres
gravées (oient ordinairement fi petites, qu’on a peine à diltinguer ce qu’elles
contiennent, & que cela caufe louvent des dilputes j elles ont pourtant cet
avantage, que malgré la longueur & les injures du tems elles le confervent
en bon état, & elles doivent cela à la dureté de la matière: au lieu que les
médaillés le rouillent ôc le gâtent fous terre j en forte que quand elles
font rares , & qu’on ne peut pas rectifier par d’autres médaillés les
images quelquefois gâtées qui s’y trouvent, on a bien de la peine à décou¬
vrir lurement ce qu elles reprélcntent : ce qui n’arrive pas quand on a les
médaillés en grand nombre.
VIII. Comme les figures de ces anciennes bagues fe trouvent répandues p L
dans cet ouvrage félon que le lujet le demandoit, nous nous contenterons de cx
donner ici la forme de quelques-unes de differente elpece ; il y en a de tout,
unies , qui n ont point de fceau à cacheter -, les autres en ont fur la matière
meme-, telle ell: une de cuivre de notre cabinet, qui repréfente un oifeau &
un bâton augurai. Les autres ont des pierres fur lefquelles font ces figures.
Nous en donnons ici de toutes ces efpeces, tirées de differens cabinets de
1 Europe. Plufieurs de celles-là n’ont pour leeller qu’une fuperficie plate : les
autres ne font que des anneaux tout {impies ^ d’autres ont des têtes & des fi¬
gures de divinitez, de Jupiter Serapis , de Pan qui fe bat à coups de cornes
contre un bouc , de Mercure , d’Hygiea.
IX. La matière dont on fe fçrvoit pour cacheter étoitla craie, dit Servius;
celle qui paroit avoir été le plus en ulage eft la craie Afiatique, dit Cicéron,
dont le paffage eft trop remarquable pour ne le pas mettre ici. Cet éloge
dit-il, que nous venons de produire, étoit cacheté avec de la craie Afiatique, «
connue de prefque tous ceux qui fe trouvent à cette affemblée, de la-ce
quelle tout le monde fe fert, non feulement pour les lettres qui regardent»»
les affaires publiques, mais auffi pour celles des particuliers, & celles que ««
les partilans envoient fou vent à chacun de nous. Le témoin qui a vu ce«
feau n’a eu garde de s’inferire en faux, mais il s’eft récrié contre la lege-<c
reté de tous les Afiatiques, de laquelle nous convenons tous facilement.ee
Cet éloge qui nous a été donné, comme il en convient lui- même , quoi-c*
quil dile qu il nel’aété qu’àraifon de la conjonéhire prélénte ; cet éloge,«
dis-je, étoit feellé & cacheté avec de la craie j au lieu que le témoignage*»

edudæ imagines : quotidie quoque multæ ex tenebris infculpta:. Hic utriufque modi annulos damus , ex
emergunt gemma:, quarum ope non pauca edocemur. variis Europæ Mufeis edudos. Ex iis aliquot ad fi*
Licet autem figuras in iis exiguae admodum fint, ita ut pillandum fuperficiem tantum planam expolitamque
de rc exhibita non femel difputetur -, tamen gemma: habent : alii annuli fignatorii non funt ; alii capita
illudeommodi præ (e ferunt, ut temporis diuturnitate præferunt numinum , Jovis Serapidis, Panos cormbus
& fitu raro labefadentur , ob materiæ videlicet du- hircum impetentis , Mercurii , Hygieæ.
ritiem : fécus in nummis accidit qui fitu & rubi- IX. Materia ad figillandum adhibita creta erat,
gine deteruntur -, ita ut cum rari funt, nec po- inquit Servius Æneid. Virg. g. quæ maxime in ufu
teft aiius ex alio explicari , difficile poffint ea quae fuiffie videtur , creta erat Afïatica , inquit Cicero pro
in illis continentur percipi ; nam cum frequentes & Flacco , cujus locus fane digniffimus qui hic refera-
obvii, tune quod in alio conlpici nequit, ex alio tur : H&c qu<z a nobis prolata lattdatio , obfiignata erat
fuppletur. creta ilia A fiat ica , quafere eft omnibus nota nobis:
VIII. Cum autem gemmarum hujufmodi figura: qua utuntur. omnes non modo in publiais fed etiapi. itt
per totum hoc opus hinc tk inde fparfie fint, fecun- privatis literis , quas quotidie videmus mitti a publica-
dum argumenti rationem, aliquot folum hic annulos ni s ,fœpe unie nique nefirum : neque cnim teftis ipfe figna
dabimus variæ fpeciei. Alii expolita fuperficie fine fi¬ infpeBo falfumnos proferre dixit ,fed levitatem totius
gura funt. Alii in ipfa annuli materia infculpta fche- a4fiiA protu'it , de qua nos & libcnter & facile conce-
mata pr a ferunt : taîis eft annulus a:reus Mufei noftri dimtts. Noftra igitur laudatio , quam ille temporis eau-
qui avem 5c lituum feu virgam auguralem repraefen- fi nobis datam dicit, datant quidem confit etur t confii-
tat. Alii infertas habent gemmas in queis figura: funt gnata creta eft : in illo autem teftimonio , quod accufia-
L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE; &c. Liv. L
adonné 5 dit-on, en faveur de l’accufateur, 1 étoit avec de la cire.** On voie
par là que la craie 8c la cire étoient emploiées pour feeller 8c cacheter les
lettres : je ne fai fi cette cire étoit préparée comme celle dont on fe fervoic
pour enduire les tablettes à écrire , dont nous parlerons plus bas.
Pl. Dans la planche fuivante on voit des bagues qui ont des têtes d Empe¬
CXXXVI. reurs , une entr autres de l’Empereur Gordien troifiéme, quiauneinfeription
greque tout autour ; une de l’Imperatrice Crifpine femme de Commode j
une autre d’un berger avec une chevre, une autre de Socrate.

ton dicitur datum , cerAtn ejfe videmm. H inc confpî- In tabula fequenti annuli confpiciuntur cum capi-
cimus cretam & ccram fuifle ad figillandum & obfi- tibus imperatorum , quorum unum eft Gordiani ter-
gnandumadhibitas. Utrum autem hujufmodi cera ita tii, ut inferiptione græca fertur ; altemm Crifpinæ
præparata concinnataque effet , ut ea qua tabel-las Auguftæ uxoris Commodi : alius annulus paftorcm
obducebant ad feribendum, de qua infra agetur, il- exhiber cum capta , alius Socratis caput.
Jud certe ignore.

CHAPITRE XII.
X Seaux d feeller de grands "vafes qui feervjoïent de tonneaux. 11. Images de ces
féaux. III. Autres grands féaux ronds. J V. Seau fingulier qui Jervoit
à deux marchands. V. Seaux pendans aux diplômes.

X. /^\U t r, e ces fortes de féaux, il y en a d’autres qu on trouve en grand


nombre, qui ont un anneau à mettre au doigt : cet anneau tient à
une tablette plus longue que large : fur laquelle eft imprimé en creux 8c en
groffes lettres le nom du maitre. Ils font ordinairement de cuivre : il s’en
trouve un petit nombre qui font en demi-lune, 8c d’autres qui ont la figure
d’un pied. Ces féaux fervoient à marquer ces grands vafes de terre cuite,
où les anciens gardoient le vin 8c les liqueurs. J’en ai trouvé à Rome à la vi¬
gne de M. Voiret Conful François, une grande quantité : cette vigne eft tout
attenant S. Matthieu in Merulana • c’étoit du tems de Varron le quartier des
potiers de terre. Quelques-uns de ces vafes étoient marquez au cou de ca¬
chets femblables à ceux dont nous donnons ici un aftez grand nombre : l’un
avoit C. CALER. 8c un autre L. S AL.... Ces cachets pouvoient auflî
être à d’autres ufages que nous nefavonspas.
11. Il y en a deux grecs dans nôtre cabinet, dont l’un qui eft encroiffant,
a K. %&<ABtrcttieovoç, cela veut dire que c’eft le feau de Caius Servilius Vi-
talion ; l’autre, qui eft unquarré long, a t. i«A<a <po</SiW, de Tite Jule Phe-
bion. Un autre latin de notre cabinet a Sabini Secundini. Un autre qui

CAPUT XII. queis veteres vinum liquorefque fervabant. Romx fi-


J. S if lia doliis fi finis obfignandis. II. Hu^ milia vafa magno numéro reperi in villa D. Voiret
nationis Gallicæ confulis. Hæc villa juxta S. Mat-
jufmodi figillorum imagines. III. Alla fi¬ thæum in Merulana fita eft, qui locus Varronis tem-
gilla magna roîunda. IV'. Sigillum fingulare pore figulorum erat. Ex hujulmodi vafis quædam ob-
duorum mercatorum. TA. Sigilla ex diploma- fignata erant figillis , qualia hic multa proferimus.
tibus dependentia. In uno legebatur C. CALER , in alcero L. SAL ....
Hæc figilla poterant etiam ad alias res , quas ignora-
î. T) R æ t F. R hæc figilla alia magho numéro oc- mus , ufurpari.
X currunt, annulo etiam inftru<fta : annulus ve¬ II. Ip Mufeo noftro duo græca funt quorum aliud
to tabellæ hæret quadratæ & oblongæ, in qua domi-
bicornem lunam referens hanc præfert inferiptionem
Ini patronique nomen majufeulis literis infculptum eft. K.'SeçbjjMK , C. Servilii Vitalionts ÿ alterum
Ænei ut plurimum funt, pauci bicornis lunæ figuram
quadratum & oblongum fie habet T. 1«m« Plutôt s
h^bent, alii pedem referunt humanum. Hæc figilla
f Julii Phoebionis. Aliud Mufei noftri latinam ha»
inagnis obfignandis vafis fi&ilibus deputata étant, in
bet inferiptionem hujufmodi. Q^Subini Secundini g
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B onaruxu
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B&rvxnné

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QI13JAV'M.
3IAMH1H

B onanrvL

SERVI LI
+ MINSTE1TERIV) CLVINT
ÆMILILLIVCETST
anaeci aVmi il
#SAB’AM
Fabreti,
RELIA N I F'a.brete Fcdrre-tL

Terme III
$7
y
i
n .
Sceaux

Tojne HT j
LES SEAUX. m
a la forme d un pied a ces quatre lettres RI VN, qui font peutêtre les pre¬
mières du nom & du lurnom du maitre. Des trois de M. le Chevalier Fontaine
Anglois, 1 un a Titi faie fin Horirni : un autre Mont. Cœl. qui fomble vouloir dire
Montii Cœlïi} a moins qu on ne veuille l’expliquer Montis Cœhi, du mont Celius
de Rome. Le troifiéme paroic être de Chrétiens, D E D O N A O, peutêtre
pour D El D O N A. Nous en avons un qui a cette infeription entre deux
croix D E I D O N A. Un de M. de Peirefc, dont le manufcrit eft à la Biblio¬
thèque de S. Vidtor, aSPES IN DE O. Un autre de M, de Peirefc a
VTOR, Je m enfers. Un de feu M. Logé Avocat, Publii Terentii Jasonis. P t*'
Celui de Sainte Genevieve, C. Cornelii Catullini. Beger en a donné cxxxwiii
deux du cabinet de Brandebourg, dont 1 un a I. O. M. Joœis Optimi Maximi :
& 1 autre, qui eft grec, Oteibianh, Vtbiana. Le P. Bonanni en a donné onze
du cabinet du College Romain, dont fix fe lifent ainfi : i. C. Muci. Pollio^
nis. 2. Ursini. 3. Titi Flavi Titiani. 4. Aureliæ Gemellæ. 5. Ulpï
Mar ci. 6. Marco Valerio Hermæ. Les autres font ou fiabregez ou fi
brouillez , qu on ne les peut lire. A ceux-là nous enjoignons cinq de M. Fa-
bieti, dont 1 un qui eft fait pour des Chrétiens , comme la croix le marque, a
quelque chofe de particulier que nous laiffons à obforver au leéteur.
III. Les quatre grands féaux ronds donnez par le P. Bonanni, qui ont chacun P1*'
deux rangs d infcriptions, fe doivent lire félon lui : le premier, Opus doliare ex cxxxviiï*
prœdio Augufli Cneti Nepotis : l’autre circuit de l’infoription a Rufini CPeriorlani*
Le fécond cachet, qui a un vafo dans fon centre, ex prœdio Titi Claudii
Secundi, &a 1 autre rang, Lucillœ Vert.
Le troiheme , opm doliare ex prœdio Vmili Quïnti Vadetani. Le P. Bonanni
n a pas lu le fécond tour de lettres j il me paroic en effet difficile d’en tiret
quelque chofe.
Le quatrième, opus doliare ex prœdio .... publico Augufli Alexandri.il n’a pas
lu non plus ce qui fuit dans le cercle fuivant : je n’oferois ni fuivre ces expli¬
cations , ni en tenter de nouvelles.
1V. Voici un cachet des plus finguliers qu’on ait encore vus < il m’a été "
donne par M. Fournier Religieux de Saint Viétor de Marfeille. C’eft un
cachet quatre long, comme plufieurs des planches précédentes ; l’inforip-
tion de la face de deffous eft entrois lignes , dont la première a, P. Hile y 1,

aliud item Mufei .noftri pedis humani formam præ fe unum pro Chriftianis concinnatum, ut ex cruce aiV
ferens fie infçribityr R I V N , quæfunt forte priores guitur, quidpiam fingufaré habet quod aliis obier-
literæ nominis atque cognominis. Ex tribus quae funt vandum relinquimus.
D. cquitis Fontaine nobilis Angli , aliud habet, 77- IH. Quatuor majora figilla rotunda a Bonanno pu-
tï Cqipfi ri H orimi ; aliud Mont. cœl. quod forte legatur blicata , quorum lîngula duos inferiptionum ordines
Montii Cœli, aut fi quis malic Montis Cœlii, Romani habent 3 fie Iegcnda funt, ut exiftimat Bonannus. Pri-
icilicet montis : tertium videtur Chriftianorum fuifl'e, mum , Opus doliare ex prœdio Augufli Cneii nepotis ;
D E D O N A O forte pofitum fuerit pro D E I alius ordo litterarum fie habet, Rufini Periorlani.
DON A.Aliud in Mufeo noftroeft quod inter duas Secundum figillum in cujus centro vas eft3Ex prœ-
cruces hanc habet inferiptionem D E I D O N A. dio Titi Claudii Secundi , & in alio ordine , LucilU
Aliud Peirefcii cujus Ml. eft in Bibliotheca S. Vi¬ Veri.
vons Parifienfis, habet Sfes in Deo ; aliud Tertium , Opus doliare ext prœdio Vmili cjuinti Va-
ejufdem U T o R. Sigillum D. Logé patroni caufa- detani. Bonannus fecundum literarum ordinem non
rum , Publii Terentii Jafonis. S. Genovefæ ftgillum legit -, fane difficile videtur aliquid ex eo eruerc.
C. Cornelii Catu/lini. Begerus duo protulit ex Mufeo QuartUm, Opus doliare ex prœdio..*. publicoAugufli
Brandeburgico , quorum unum habet I. O. M. Jo- Alexandn. Sequentem hic literarum ordinem non le¬
'vis optimi maximi , & aliud græcum OvuGiwti Vibia- git : Has lediones nec fequi nec novas quærere aulîm.
na. Bonannus undecim excollegio Romano^ex quibus IV. En figillum omnium quæ hadenus vidi fingu-
fex fi c leguntur. i. C.Muci Pollionis. z. Vrfini. 3.777/ Jariffimum , quod dono oblatum mihi fait a D.
Flavii Titiani. 4. Aurélia Gemellæ. 5. Vlpi Mar ci. Fournier Sandi Vidoris Maffilienfîs monacho. Eft
6. Marco Valerio Hermœ. Alia ufque adeo abbrevia- quadratum Sc oblongum, ut plurima alia qux in py«-
ta vel perturbata lunt,ut legi nequeant. Hisadjiciun- miffis tabulis proftant. Infcriptio ejus tribus conftat
tur quinque a Raphaële Fabreto prolata , quorum verfibus, quorum primus eft P. Hileyi , fecun-
x5o L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. I.
publïi Hilcyi, & au bout de ce mot eft un caducée bien forme'. Les deux
lignes de deftous ont Sex. Maci Paullini,ce qui fe doit lire Sexti Ma-
ai Paullini. Le caducée fymbole du négoce, marque que c etoient deux
marchands affociez : un ancre de navire fur l’anneau marque que ces deux
marchands faifoient leur négoce par mer. Une chofe fort finguliere eft que
le premier nom P.Hileyi a été ôté à deftein, en forte pourtant qu’on le peut
encore fort bien lire ; car comme les jambes des lettres font fort profondes,
ons’eft contenté d’en ôter tout ce quiétoit neceffaire pour faire l’empreinte
en cire ou en autre matière propre à feeller, en forte que le nom fuivant s’im¬
prime feul, fans que le premier fepuiffe jamais imprimer, parceque les traces
du nom font trop baffes pour que la cire ou une autre matière y puiffe jamais
atteindre ; le même vernis qui eft fur tout le cachet, fe trouve fur ces mê¬
mes traces : ce qui fait juger que la focieté du négoce aiant ceffé à la mort
dePublius Hileyus , SextusMacius Paullinus fon affocié aura fait fauter fon
nom du cachet.
V. Une autre maniéré de feau étoit celle dont on fe fervoit pour imprimer fur
des bulles de plomb, qu’on attachoit avec une cordelette aux diplômes desEm-
pereurs. Je croi que le plus ancien qu’on ait remarqué jufqu a prefent, eft celui
de Marc-Aurele & de Lucius Verus Empereurs , qui eft dans le cabinet de M.
Trevifani noble Vénitien. Entre autres raretez confiderables que renferme
fon cabinet , eft ce feau percé du haut en bas pour y paffer la cordelette qui
tenoit la bulle attachée aux aéles autorifez par les Empereurs. Cette bulle de
plomb eft antique au jugement de tous les habiles , & prouve que cet ufage
des bulles eft plus ancien que plufïeurs ne croient. Les vifages de Marc-Aure-
le Sc deL. Verus, l’un d’un côté, & l’autre de l’autre, y font d’abord reconnoif-
fables & de bon goût. Nous ne favons pas quand eft-ce qu’on a commencé à
mettre des bulles aux aétes publics. Heineccius dans fon livre de Sigillé, en
apporte une de Galla Placidia.

dus àtque temus Sex. Maci. Paullini. quod fie men ex figillo abftulifie.
legiturjSexn Adacii Paullini. Caduceus negotiatorum
V. AHafigiUorum ratio erat, qua utebantur, i
fymbolum fignificat ambos mercatores fume qui una
plumbeis bullis figuræ imperatorum imprimerentur
negotiabantur , in tranfmarinas autem regiones com-
quas poftea bullas diplomatibus imperatoriis append
mercii caufa ambos conceffiiïe fignificat anchora in fu-
bant. Putoantiquiflimam omnium, quæ haftenus ol
prema annuli parte pofita. Resadmodumfingularis &
lcrvatæiunt, elfe bullam Marci Aurelii & Luc
obfervatu digna hæc eft;videlicet P.Hileyi nomen de
Veri Imperatorum quæ in Mufeo Nobililfimi Be
induftria fublatum fuifle,ita tamen ut radicibus litera¬
nardi Trevifani Venetiis aftèrvatur, Inter alia cimel
rum manentibus legi adhuc. poflit ; cum enim literæ
in Muleo ifto recondita hæc bulla fufpicitur a fun
admodum altæ fint, fatis habuit Sextus MaciusPaulli-
ma ad imam partem perforât! inferendo funiculo
nus ea folum auferre & exfeulperequæ poflentin fup-
quo ipfa bulla Auguftorum diplomatibus append
pofita cera vel alia ad figillandum materia nomen im-
batur. Hæc bulla plumbea eruditorum omnium ii
primere , ita ut nomen fequens folum exclufoque alio
dicio antiqua eft iliaque probatur bullas hujufmo,
imprimeretur , humilioribus fcilicet reliais literarum
vetuftmnsefieufus , quammulti exiftiment. Mar
veftigiis. Idem vero viridis color quo totum figillum
Aureln & Lucn Veri capita hine & inde repræfer
undique obducitur, quemque vocamus vernis fin ve¬
tata pentam artificis manum præferunt. Quandon
ftigiis cciam abrafarum literarum obfervarur. Unde
arguiturcum negotiationis focietas morte Publii Hi- diplomatibus bullasappendere cœptum fitignoram
Heineccius libro de ligilhs Gallæ Placidi* bullam
leyi ccftaviflet, Sextum Macium Paullinum ejus no¬

livre
LES JEUX. *?i

LIVRE IL
Ou il eft parlé des theacres &C des amphithéâtres.

CHAPITRE PREMIER.
t

î. Les jeux publics & les jeux particuliers. I L Dcfcription du theatre en général
III. Ce que cctoit que les vomitoria & les préemptions. IV. Le
profeenium & le pulpitre. V. La feene.

I. T” Es anciens avoient comme nous des jeux publics & des jeux particu-
j vlicrs. Les jeux publics croient en ces tems-la & en plus grand nombre
& plus fréquentez qu a preferit. On n’a prefque eonfervé de ces jeux que le
theatre. Nos joueurs de paffe-paflè ne font qu une petite partie des fpeétacles
qui fe donnoient dans les amphithéâtres. Les courfes des cirques, le fpeéta-
cle le plus vif, le plus innocent, & peutêtre le plus utile de 1 antiquité, font
entièrement abolies. On ne connoit plus que de nom les naumachies. Les
danfes publiques ne s’accordoient pas affez avec la modeftie chrétienne pour
être confervées dans le Chriftianifme. Ces fortes d amufemens, hors le thea¬
tre , étant prefque entièrement abolis dans ce fiecle, les jeux particuliers ont
pris leur place j & de ceux-ci les plus inconnus dans 1 antiquité 1 emportent
for tous les autres ^ ce font les jeux de cartes qui tiennent aujourdhuile bu¬
reau -, on y paffe les jours & les nuits : ce qui devroit etre une récréation,
n’eft rien moins que cela.
IL Nous parlerons d’abord du theatre en general ; &fans rechercher four
Origine, qui eft fort obfcure, comme l’eft ordinairement celle de tous les:
autres ùlages de la vie, nous nous arrêterons a décrire fa forme tant extérieu¬
re qu’interieure, & enfuite toutes fes parties. Le theatre différé de 1 amphithéâ¬
tre en ce que le theatre, comme dit Caffiodore > eft comme un hemifphere,
rond d’un côté, & terminé de l’autre en ligne droite qui fait deux angles t

LIBER IL
vhi de theatns de atnphitheatris ,

deficrunt : Naumachiæ folo nominc notæ : publies


c a p u T î. faltationes cum chriftiana modeftia pugnabant, ideo-
que fublatæ. His noftro aevo penitus fublatis, jam
I. Zudi publici & ludi privati. II. Theatri
privati ludi frequentantur : ex iftifque ii, qui pnfeis
deferiptio. 111. Quid vomitoria & prœcin- illis temporibus ignoti prorfus erant , crcteris omnibus
ciiones. IV* Jpuid profeenium & pulpitum. anteponuntur , pi6ta videlicet folia , quas chartas vo-
V. Scena. cant j queis evolvcndis dies nodtëfque trarifiguntur :
quod obledandi folum anitni caufa traéfcari debuit,
I. TTEte iUBus perinde atque nobis ludi fue- jam totam diftinet vitaim
V re publici ludique privati. Ludi publici illo II. Jam de theatro agondum , de cujus origine
tempère & pliires & frequentiores hodiernis erant. perinde atque de caetcrarum omnium rerum èxortu.
Ex iis tbeatrum folum retêntum ; circulatores ho- incafl'um difpütatur. Theatlum ab amphithèatro ea-
dierni perquam minirriant pattern ludorum , qui in tenus diftinguitur, quàtenus theatrum eft hemifphæ-
amphithèatro repræfentabantür, exhibent. Circi fpc- rium , ut ait Caflîodorus ver. 4. 51. ab altéra fcilicec
étacula , qute une noxa magnam obledtationem pa- parte rorundum , ab altéra vero recta linea, quaduo
tiebant, & fortafle utilifTima omnium , jam prorfus anguli efficiuntur, terminatum s cum contra amphi*
Tom. I IL
*31 ^ANTIQUITE"'EXPLIQUEE, &c. Liv. II.
au lieu queTamphithentre ell: de figure ovale, & fait comme deux theaties
joints enfemble. Les théâtres étoient par dehors de ftruéture magnifique ,
comme on *e voit encore par ce qui refie aujourdhui du theatre de Mar-
cellus, St p „r le plan du theatre de Pompée , fait dans le troifieme fiecle. Le
côté qui fe terminoit en ligne droite avoit aufïi des batimens magnifiques, ou
étoient la fcene St le profcenium. Nous trouvons dans les fragmens de 1 ancien
plan de Rome fait du tems de l’Empereur Septime Severe , le plan exad du
theatre de Pompée, par lequel on peut juger de la forme quil avoit pat
dedans.
La defcription de toutes les parties du theatre eft abfolument neceffaire
pour en comprendre l’ufage. Le vuide qui fait le centre du demi-cercle , eft
l’orcheftre : dans l’orcheftre même fe tenoient rangez & aftis les Sénateurs ; la
place d’honneur pour le Prêteur ou pour le Prince étoit le centre du demi-
cercle , ou du cercle entier, s’il étoit continué ; c’étoit comme l’extrémité de
ce côté-là. Les fieges alioient en montant jufqu’au plus haut faîte du bâti¬
ment : ils étoient tous en demi-cercle, St regnoient tout autour en dedans, en
forte que ceux qui touchoient à l’orcheftre décrivoient un demi-cercle moins
grand que les autres , St que les demi-cercles croiffoient ainfi fuccefTivement
en montant jufqu’au haut. Les fieges circulaires les plus bas St les plus courts
étoient pour les Chevaliers, qui fe trouvoient ainfi les plus proches des Séna¬
teurs. Il y a apparence que les fieges les plus proches des chevaliers étoient les
plus honorables, qu’ils le dévoient être toujours moins, à mefure qu’ils étoient
plus élevez, St que les plus hauts étoient pour la lie du peuple. Pour faciliter
le chemina ceux qui alioient prendre place dans ces fieges, il y avoit plufieurs
efcaliers qui commençoient à l’orcheftre, St alioient tout droit au plus haut
du theatre, comme des lignes à leur circonférence. Les marches de ces efca-
liers étoient de beaucoup plus baffes que celles qui fervoient de fiege. On
obvioit par là à deux grands inconveniens, dont l’un étoit que ceux qui dé¬
voient prendre les hautes places auroient eu trop de peine à enjamber ces
marches, qui fervant de fieges étoient trop hautes pour qu’on y put monter
facilement : l’autre étoit qu’ils auroient incommodé ceux qui étoient déjà
aflis en leur place. Le nombre des efcaliers n’étoit pas égal dans tous les théâ¬
tres ; celui de Pompée en avoit quinze félon le plan fait du tems de Septime
Severe ; celui de Marcellus en avoit aufti quinze félon le deffein fait à Rome

theatrum ovats fit formas, 8c quafi in mum duo juntta tamque interiorem ftruduram occupabant *, ita ut qui
viforia , inquit Cafliodorus ; viforium quippe latine orcheftram contingebant femicirculum aliis minorem
idipfum eftquod grsce. Theatri exterior faciès delcriberent , 8c femicirculi afeendentibus femper
ftru&uræ erat ut plurimum magnifies , ut in reiiquiîs majores confpicerentur.Sedes illæ circulâtes infinis &
theatri Marcelli Roms perfpicitur, neenon in ichno- breviores recipiendis equitibus erant, qui 8c fenato-
graphia theatri Pompeii tertio fæculo delineata. Quæ ribus vicini ledebant : quæ his propinquiores fedes
pars in redam lineam terminabatur , erat 8c ipfa ma¬ honorabiliores erant, ficque quo magis a centra di-
gnifias decorara ædificiis, ibi feena, profcenium 8cc. ftabant, eo minus honorihes , ita ut fublimiores in¬
In fragments veftigii veteris Romæ , quod vefti- finis plebi elfent deputats.Ut facilius fedes hujufmo-
gium Septimii Severi tempore concinnatum eft , ich- di adirentur, plurimæ erant fcals quæ ab orcheftra
nographiam accuratam theatri Pompeii videmus , ex dudæ ad fupremum theatri faftigium pertingebanc
qua ejus interiorem formam expifeari poftumus. ceu lineæ ad circumferentiam : gradus fcalarum de-
Defcriptio fingularum theatri partium præmittatur miflîores erant fedibus : fie duo incommoda vitaban-
oportet ut ejus intelligatur ufus. Ilia pars vacua , quæ tur ; nam qui fublimiores gradus petituri erant, vix
hemicycli centrum erat, orcheftra vocabatur. In or- potuiflent per fedilia utpote altiora ad faftigium con-
cheftra ordine fedebant fenatores. Honorabilior locus lcendere \ ac fine tsdio atque incommodo fedentium
erat prætori feu principi deftinatus, qui in centra he¬ ilia iublimiora loca petere nequiviftent. Scalarum nu-
micycli fedebat, five in circuli centra fi circulus con- merus non unus in omnibus theatris erat. Pompeii
tinuatus fuifiet : hæc erat orcheftræ pars extrema in theatrum quindecim erat fcalis inftrudtum, ut videre
illo latere. Gradus femicirculares in quibus fedeba- eft in ejus ichnographia tempore Septimii Severi
tur ad ufque faftigium ædificii protendebantur, to- delineata : theatrum Matcelli quindecim item fcalas
LES THEATRËS. ^
ii y a plus de cent cinquante ansj mais il rfy en a que fept félon îe vrai plan
qui a été donné par le Serlio , & que nous avons fait graver d apres lui : celui
d’Alaune , qui efi aujourd’hui Valogne en Normandie , en avoit dix difpofez
deux à deux en lignes parallèles 5 & celui de Sagonte, dont nous parlerons
plus bas, en avoit lept ; celui de Pola Ville d’Ifirie, ou comme d’autres veulent
de Dalmade, en avoit feulement cinq, mais plus larges que ceux des théâtres
precedens. Le Serlio nous a confervé le plan d’un autre theatre qui étoit à
Ferento, tout extraordinaire , & fort different des précedens, dont le nom-
bre des efcaliers monteroit jüfqu a vingt-fix, s’il falloit prendre pour efcaliers
toutes ces grandes raies qui le traverfeiiü,
111. Outre ces efcaliers il y avoit des coridors couverts, par où le peuple
venoit en foule , & entroit dans le theatre par de grandes ouvertures quar-
rees pratiquées dans les degrez : ces ouvertures s’appelloient 'vomitoria,, dit
Macrobe, pareeque ces grands trous fembloient vomir la multitude dépeu¬
ple qui entroit en fouie. Cela fe voit auffi dans les amphithéâtres , comme
nous dirons plus bas. Ceux qui venoient apreNs que toutes les places étoient
prifes, fe tenoient fur les degrez ^ on les appelloit excuneati félon Apulée,
pareequ’ils n’avoient point de place dans les cunei, qui étoient les fieges. Ces
fieges déformé circulaire étoient feparez de haut en bas par ces efcaliers ; ils
l’étoient encore en un autre fens par les précinttions ou par les ceintures
qui regnoient tout autour , & qui divifoient les fieges plus bas des plus hauts.
Ces précinSiions n’étoient autre chofe qu’un degré ou un fiege circulaire une
fois plus haut, & une fois plus large que les autres : le nombre des préc'm-
Etions, de même que celui des efcaliers, n’efi pas égal dans les théâtres dont
le plan nous refie. Celui de Marcellus en a trois, celui de Pola deux , celui
de Pompée & celui de Sagonte en ont deux en y comprenant celle qui étoit
tout au haut prefque à l’extrémité du theatre -, celui de Ferento n’en a qu’une.
Par ces préetnttions les fieges étoient divifez en differentes clafies qu’on ap¬
pelloit cunei. Voilà pour ce qui regarde la place des fpeélateurs.
1 V. Le côté oppofé qui fe terminoit en ligne droite, étoit fermé par des
bâtimens qui s’élevoient même plus haut dans le theatre de Marcellus, que
n’étoit le côté oppofé où fe tenoient les fpedateurs. Dans ce devant étoient
le profeenium, le pulpitre & la feene , ôc quelques autres édifices dont nous

habuérit, fi fides fit ejus imagini in a?re infcuîptæ cir- que excuneati fecundum Apuleium , quia in cuneis
ca medium decimi fexti fæculi j fed fecundum veram five in fedilibus jam repletis locum obtinere non pô=
ichnographiam a Serlio delineatam , quam in ære de- tuerant* Sedes illæ circulari forma abima parte ad
nuo incidi curavimus , feptem tantum fcalas habet. tammam per fcalas feparabantur àliamque intapet
Alaunenfe theatrum de quo infra , decem fcalas ha- &c aliô modo fëparationem admitrebant a præcimftio-
buit j quæ bina? &c deferibuntur. Sagun- nibus nempe, live a quibufdam ceu zonis quæ cireur
tinum theatrum de quo infra , feptem fcalas habebat : tant tdtum obtinebant, quæque gradus inferiores a
theatrum Pola? quæ urbs in Iftria eft , vel ut alii vo¬ taperioribus diftinguebant. Qrtæ præcindiones nihiî
tant in Dalmatia, quinque folum fcalis gaudet, fed aliud erant , quam gradus duplo altiores tk duplo la-
latioribus qüam in aliis theatris. Serlius nobis Feren- tiores aliis gradibiis. Pra?cindionüm autem perindc
tini theatri ichnographiam dédit, quod ab aliis thea¬ atqüe fcalarum numerus non par eft in theatris quo¬
tris forma admodum differt; in hoc, ni fallor, viginti rum ichnographia tapereft. Marcelli theatrum très
fex fcala? tant, fi lineæ omnes ab orcheftra ad extre- habet præcin6tiones, Polenfe duas, Pompeianum &
mum theatrum dudæ fint pro fcalis habenda?. Saguntinum item duas, fi eam quæ in fumma theatri
III. Præter illas fcalas meatus erant occulti , per parte erat annumeres ; Ferentinum unam iolum præ-
quos plebs turmatim conftaebat, & in theatrum in- cindlionem habet : præcinétionibus fedes in diverfas
grediebatur per ampla oftia quadrata inter gradus ad- clafles diftinguebantur , quæ cunei nomen habebanti
ornata, quæ vomitoria appellabantur, inquit Ma- Hæc de fpedatorum locis.
crobius Saturn. S. 4. quoniam hoéc magna foramina I V. Oppofitum latus quod in redam lineam ter-
populi turbam evomere videbantur ; qu?e etiam vo¬ minabatur , a?dificiis ornatum erat , quar in theatto
mitoria in nonnullis amphitheatris obfervantur, ut Marcelli erant ipfo theatro fublimiora. In hac parte
infra videbimus. Qui omnibus jam occupatis fedibus profeenium erat , pulpitum atque feena , aliaque
accedebant, confiftebant in gradibus vocabantur- ædificia , de quibus in deferiptione theatrorüm Pro“
Tom. III. Gg‘j
*34 L’ANTI QUITE' EXPLIQ.UE'E, Bcc. Liv. IL
parlerons dans la defcription des théâtres particuliers. Le profeenium étoit
devant la fcene , ôc entre la fcene ôc le pulpitre. Le nom de profeenium veut
dire avantfcene, où I on paffoit immédiatement de 1 orcheftre. Le pulpitre ve-
noit après j c’étoit le lieu où fe mettoient les aéleurs qui paroifToient devant
-les fpeélateurs • il étoit élève de terre d environ cinq pieds. Laurus &. d autres
avant lui ont mis le pulpitre plus près de 1 orcheftre que 1 ç, profeenium.
Nous trouvons auffi dans les anciens plusieurs choies qui ne s accordent
point avec la forme des theatres^qui refient aujourdhui. Le profeenium etoit
donc entre l’orcheflre &; la fcene ; les aéleurs y venoient quelquefois jouer,
comme nous l’apprennent Plaute ôc Virgile: mais le lieu propre auxaéleurs
etoit le pulpitre , ou un malïif de pierre éleve fur terre de cinq pieds, félon
les réglés de Vitruve qui l’ordonne ainfi: là fe préfentoient les auteurs,
^eyjouoient leurs pièces de theatre. Quelques-uns mettent le pulpitre dans le
profeenium ^ d’autres le mettent dans la fcene même : il s en trouve aulL qui
le feparent de l’un Ôc de l’autre ; peutêtre qu’il fe trouvoit en toutes ces diffé¬
rentes maniérés fur differens théâtres.
V. La fcene étoit un grand bâtiment qui s etendoit jufqu’âux deux cornes du
-theatre , & le fermoir de ce côté -là. Elle étoit ornée de colonnes • on y voioit
-briller l’or , l’argent, les peintures ôc autres ornemens femblables. Tous ces
ornemens n’étoient pas permanens, ils varioient félon le goût des perfonnes
qui donnoient les jeux. Au theatre de M. Scaurus qui étoit gendre de Sylla, il y
avoit une fcene triple ornée de trois cens foixante colonnes : le bas de la fcene
étoit de marbre , le milieu orné de verre , le haut de colonnes de bois doré de
trente huit pieds de haut. Il y avoit entre ces colonnes de petites flatues de
bronze jufqua trois mille. Les autres richefïes qui s’y trouvoient tant en ha¬
bits qu’en tableaux & autres chofes de prix,étoient fi grandes, qu’une partie
tranfportée à fa maifon de campagne pour fon ufage, aiant été brûlée avec la
maifon par fes domefliques, la perte fut eflimée jufqu’àun million de feflerces.
On vit dans d’autres feenes quatre colonnes chacune d’une onyx ; un affran¬
chi de l’Empereur Claude, nommé Callifle, y en mit jufqu’à trente de la même
matière. Dans la fcene fe tenoient les aéleurs avant que de paroitre furie pul¬
pitre ; c étoit là qu’ils fe préparoient aux adles. Ces feenes étoient fournies de
tout ce qui pouvoir fervir à la repréfentation.

feenium ante feenam état ôc inter feenam ôc pulpi¬ trum ab ilia parte claudebat. Erat ilia columnis or-
tum ipfo nômine profeenium : ante feenam pofitum nata *, in ea fulgebant aurum, argentum , piduræ ,
fuiflè intelligitur : in illud ftatim ex (cena tranfiba- fimiliaque ornamenta. Hæc tamen ornamenta non
tur ; poftea veto pulpitum eminebat, quo loco ftabant manebant, fed diverfa erant fecundum indolero ÔC
comœdi ôc adores , cum fpcdaculum prxberent. guftum eorum qui ludos ejufmodi darent. In theatro
Pulpitum erat quinque circiter pedum altitudine. M. Scauri qui Syllæ gener erat, feena triplex erat
Laurus ôc alii ante ilium, pulpitum orcheftræ propin- ornata trecentis fexaginta columnis. Pars feenæ infe-
quius quam profeenium ftatuerunt. rior marmorea erat, media vitro exornabatur, fubli-
Apud veteres feriptores quædam occur-runt quæ rnior ligneis deauratifque columnis altitudine triginta
ad formam theatrorum quæ fuperfunt, non omnino ôc odo pedum. Inter columnas ftgna ærea erant
quadrant. Profeenium igitur inter orcheftram ôc fee¬ ad ufque tria millia. Alia quæ ibidem preciofa com-
nam erat. In eo nonnunquam adores ôc comœdi com- parebant, veftes, tabulæ depidæ , cæteraque orna¬
parebantjUt ex Plauto Ôc ex Virgilio difcimus.Verum menta , tanta fuerunt, ut cum pars eorum in villam
locus adorum& hiftrionum proprius erat pulpitum ejus tranfportata fuiflet, ineenfa villa ab iratis fer vis
Leu ftrues lapidea quinque pedibus alta fecundum concrcmaretur ad H. S. milites , inquit Plinius 36-1 c.
normam a Vitruvio traclitam. Hoc loco ftabant hi- In aliis feenis vifæ funt quatuor columnæ , ex onycc
ftriones fcenafque fuas referebant. Sunt qui pulpi¬ uno ftngulæ. Libertus quidam imperatoris Claudii
tum in profeenio ponant ; alii in ipfa feena confti-
ad ufque triginta ex eadem materia columnas expo-
tuunt : alii ipfum ab utroque feparant , forteque in uit. In feena manebant hiftriones antequam ad pul¬
.variis theatris hifee diverfis modis fita pulpita erant.
pitum fe conferrent j ibique adus fuos difponebant :
V. Scena magnum erat ædificium , quod ad duo
in feena autem omnia quæ ad Ipedaculum exhibenda
vfque theatri cornua extendebatur , ipfumque thea- erant, aüervabantur.
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THEATRES

Terme. UI 24,0

Sej'ILo
LIS THEATRES. ï5j

CHAPITRE II.

I. Les trois fcenes, la Tragique, la, Comique & la Satyrique} félon le Serlio.
IL Le théâtre de Mur ce lins.

TL y av°it félon Vitruve trois fortes de fcenes, la tragique, la comique &


JUa fatyrique : ces fcenes étoient fort differentes quant à la ftru&ure &
quant aux ornemens. La tragique repreTentoit des bâtimens fuperbes & ma¬
gnifiques avec des décorations de colonnes, de fiatues 8c d’autres ornemens
qui convenoient à dessalais de Rois. La comique montroit des maifons de
particuliers, des balcons, grand nombre de fenêtres, à la maniéré des bâti¬
mens ordinaires. La fatyrique étoit ornée de bocages, d’antres, de monta¬
gnes, de campagnes faites par artifice.
Sur cette defcripdon de Vitruve , le Serlio & depuis lui M. Perrault ont re~
preiente en figures ces fcenes. L’un & l’autre ont mis dans leurs planches ce
que leur imagination leur a fourni : on ne doit pas trop fe fier ni à l’un ni â
1 autre : les images de M. Perrault qui font entre les mains de tout le monde,
lont trop grandes pour entrer dans ce livre • nous mettons ici celles du Serlio [ P l.
en avertifiant que nous avons aiîez longtems balancé fi nous devions mettre cxxxix.
dans cet ouvrage, où toutes les figures font d’après l’antique, une planche où
le caprice a beaucoup de part.
II. Le théâtre de Marcellus, le premier dont nous donnons le profil & le P l.
plan , fut bâti par Augufte fous le nom de Marcellus fon neveu, fils d’Oétavie C X L.
a lœur. Le Serlio en a pris le plan & les dimenfions : le diamètre de l’orcheftre
etoitde 184. pieds Romains ; la longueur du theatre entier, ou le diamètre
de 1 hémicycle qui le formoit,étoit de 417. pieds. Le profeenium étoit devant
e pulpitre 8c la feene : la feene dans laquelle paroit avoir été le pulpitre, eft
moins large que dans les autres théâtres que nous donnons. Vis-à-vis du mi¬
lieu de la Icene étoit levelfibule, oùfe trouvoit la grande porte. Adroite 8c
a gauche du vefiibule etoient les appartemens qu’on appelloit hofpitalia, de-
ltinez pour les etrangers. Au bout de ces appartemens étoit le retour, qu’on
appelloit verfuŸci, qui fermoit la feene 8c le profeenium à droite 8c à gauche.

c A p u T II. nes dédit latiores, quam ut poffint hoc in opéré loca-


ri. Serlianas hic apponimus 5 nec parum hæfimus an
J. Trcs feenœ , tragica 3 comica & fatyrica fe- in hoc opéré , ubi omnia ex monumentis eruta repræ-
cundum Scrlium. II. Theatrum Marcelli. fentantur his locus elle deberet, quæ fere omnia ex
imaginatione delineantium profeda iiint.
11. Theatrum Marcelli cujusprimiichnographiam
ï- E n e r a fumfeenarum tria, inquit Vitru- & orthographia; partem damus, ab Augufto ftrudum
VJ vius 5. 8. anam quod dicitur tragicum 3 alté¬ fuit nomine Marcelli filii fororis fuæ Odaviæ. Sér¬
rant comicum , tertium fatyricum. Horum antem orna- iais & ichnographiam & menfuras delineavit. Or-
tus funt inter fe diffimiles, difparique ratione j quod cheftræ diametros eft centum odoginta quatuor Ro-
tragica deformamur colamnis 3 faftigiis & fvgnis re- manorum pedum : theatri longitudo feu diametros
li quif que regalibus rebus : comices autem œdificiorum hemicycli eft quadringentorum & feptemdecim.
privât or um & menianorum habent fpeciem , perfettuf- Profeenium erat ante pulpitum Sc feenam. Scena in
que feneftris difpojîtos imitatione communiam adif cio- qua pulpitum fuiiïe videtur, minus lata erat, quam
ram rationibus. Satyricæ vero ornantur arboribus in cæteris theatris quæ cum feena inferius dantur. E
fpcluncis, montibas, reliquifque agreftibus rebus3 in to- regione mediæ feenæ veftibulum erat , ubi & majus
piarii ope ris fpeciem deformatis. oftium : ad dexteram & ad finiftram veftibuli, eranc
Secundum hanc Vitruvii deferiptionem , Serlius , ædificia ilia quæ vocabantur hofpitalia , hofpitibus
de noftro ævo Perraltius hafee très feenas delinea- fcilicct excipiendis deftinata. In extrema hofpitalium
tas repræfenta verunt : uterque prout mente conce- arte erat tranfverfa ilia ftrudura, quæ verfura voca-
perat, nec eft illis nimis fidendum. Perraltius imagi¬ atur , quæque feenam <Sc profeenium in utroque la-
L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. IL
& qui rejoignoit prefque les angles du theatre. Je dois avertir que ce plan
du Serlio & l'échantillon qu’il donne des deux ordres d architecture qui or-
noient le dehors du theatre,ne s accordent point du tout avec le deflein qui fut
fait à Rome vers le milieu du feizieme fiecle : dans celui-ci il y a trois rangs
de-colonnes en trois ordres, le Dorique, bionique ôde Corinthien ; au lieu
que le Serlio n’en met que deux , le Dorique & bionique. Il paroit par ce qui
relie à Rome de ce theatre, qu’il n’y avoit que ces deux ordres-là. De plus la
face extérieure du theatre dans ce premier deflein eft toute unie ; le theatre,
le profienium & la fcene font fur la même ligne $ au lieu que dans le plan de
Serlio le theatre avance audelà du profienium d’un rang entier de piles j & tou¬
te cette partie du theatre eft d’une forme quine s’accorde point du tout avec
le plan du Serlio : cette première peinture met huit efcaliers fur la moitié du
dedans du theatre, quielt la feule qui paroit, en forte qu’il y en devoit avoir
quinze en tout ; au lieu que dans le plan du Serlio il n’y a que fept efcaliers.
Il feroit difficile de s’éclaircir du fait fur ce qui refte encore de ce theatre :
mais je crois que la plupart des gens ajouteront foi à cet habile architecte pré¬
férablement aux autres, d’autant plus que ceux-ci ont mis, je ne fai pourquoi,
au comble de l’édifice un ordre Corinthien de colonnes, qui n’y étoit pas.

tere claudebat, & ad thcatrî angulos accedebat. Hic cum contra in ichnographia Serlii theatrum uno pi-
ïnonuifle juvabit ichnographiam hanc Serlii, & par- larum ordine extra profcenium extendatur : hæcque
ticulam illam orthographia: ubi duo architedonices omnistheatri parsomnino diffère a Serliana. In priore
ordines vifuntur , quam ille ad fpecimen edidit, non ilia tabula odo fealaé dimidium tantum theatri occu-
confonare cum ilia tabula j quæ Romæ circa medium pant -, altéra namque theatri pars dimidia non con-
decimi fexti fæculi in acre incifa fuit, in qua très exhi- fpicitur, ficque theatrum quindecim fcalas habuerit ;
bentur columnarum ordines, Doricus, Ionicus & Co- in,Serliana veroichnographia feptem tantum fcalæ de-
rinthiusj cum contra Serlius duos tantum ponat. Do- lineantur. Rem uti eft in ruderibm infîc pvnlnMi-»

i
THEATRE DE SAGONTE. i37

CHAPITRE III.
Dcfcription du theatre de Sagonte par Dom Emmanuel Marti , Doien d'iAlicanï.

D E tous les théâtres que nous donnons ici , il n y en a point qui approche
plus de la forme de celui de Marcellus, que celui de la ville de Sagonte,
qui s’appelle aujourd’hui Morviedro. Le plan de ce theatre nous a été envoie
par D. Emmanuel Marti Doien d’Alicant, homme favant & très- habile dans la
connoidance de l’antiquité', comme il fera aifé de voir par fa difTertation fur ce
theatre, dont il a remarque7 avec exactitude jufqu’aux moindres parties. Il l’en-
voia en forme de lettre au Cardinal Zondodari alors Nonce à la Cour d’Efpa-
gne, telle que nous l’imprimons ici.

Lettre de D. Emmanuel Marti à fin Excellence D. Félix Zondodari Archevêque de


‘Damas, & Nonce du Pape a la Cour d’Efiagne.

D A N s l’entretien que j’eus dernièrement avec votre Excellence, entre «


differentes chofes que la converfation amena, nous parlâmes enfin du cc
theatre de Sagonte. J’eus l’honneur de vous dire que je l’avois defiiné avec cc
toute l’exadfitude dont j’étois capable : vous me témoignâtes un grand defir cc
de le voir avec les petites notes que j’avois faites pour l’expliquer. Le voici,«
Monfeigneur , je vous le préfente avec mes notes , non pour faire une«
vaine montre d’érudition , mais pour tirer des tenebres un monument qui a cc
été prefque inconnu jufqu’à prefent. Quoique ce ne foientplus que des ma- cc
zures, j’en ai levé le plan fur ce qui relie ; j’y ai mis tout le foin pofiible, &«
j’en ai fait en peu de mots l’explication pour en conferver la mémoire à la «
pofterité. cc

Ce theatre efi: en bon air, tourné entre le feptentrion & l’orient, audefîus cc
d’un beau vallon arrofé d’une riviere, en un lieu où du côté de l’orient on«
voit la mer Mediterranée ; une montagne le met â couvert des vents du midi«
& de l’occident} il n’eft expofé qu’à celui du feptentrion & de l’orient, vents «
falutaires. En un mot, la fituation en efi: telle que Vitruve l’ordonne ^ car«

C A P U T III. incidit mentio. Quod cum a me delineatum , om- ce


JDcfcriptio theatri Saquntini a D. Emmanuele nibufquc numeris expie ftiim dixiffem j tuum per- ce
valit animum illud videndi cupido , urta cum no- ce
Martino , Decano Alonenjî.
E X omnibus quæ hic proferimus thcatris nullum
ad formam Marcelliani theatri magis accedit,
tulis , fivc defcriptiuncula quadam a nobis adjeefta, ce
non tam eruditionis oftentandaî gratiâ , quam obf- ce
curitlimæ rei explotandæ. En igitur illud , Vir Am- ce
quam Saguntinum , cujus ichnographia a viro doélif- pliflime ,, ex oblivionis tenebris redux ac redivi- ce
hmo amiciflimoque D. Emanuele Martino Decano vum , etfi lacera verte atque obfoleta. Cujus ego ce
Alonenfi mihi tranfmifla eft , cujus eruditio & anti- veram prifeamque ftrudturam , omnibus indagatam ce
quariæ rei peritia eminet in differtatione circa thea- veftigiis, quam breviflime potero, feræ pofteritati «
trum illud , ubi omnia vel minutiflima accurate con- confecrabo. ce

fcripfit. Ilia diftertatio quam ille epiftolæ forma ad Theatrum Saguntinum peropportuno loco & fa- ce
Cardinalem Zondadarium, tune apud Regem Ca- luberrimo fiturri eft. Septentriones enim verfus &c ce
tholicum pontificium legatum , hiclocum habeat. folem orientem fefe pandit j ameeniflimæ valli, ce
quam fluvius etiam praeterfluit 3 imminens, & pe- ce
EmmanuelM anima illuflrijfimo ampli ffimoque viro An¬
lagus Eoum profpetftans. Ab auftro & flatibus occi- ce
tonio Felici Z ondodario , Archiepifçopo Damafceno
duis obje&u monds defenditur, a quo in amplexum ce
& Poutificio Legato apud Regem Catholicum
finuato cohibetur ac cingitur. Quare Boream tan- ce
S. D.
tum Eurumque , vitales illas animas , ad perflatum ce
U m proximis diebus fermones inter nos con- admittit ; cæteris humanæ faluti infenlîs interclufo ce
3jX^ ferremus, ut funt fere colloquia , & varia, aditu. Quod in primis cavendtim monet Vitruvius ce
îj & aliud ex alio elicientia cafu thcatr.i Saguntini in theatris conftruendis. Nam cum ibi fpe&antium ce

e
i3S UANTÏQUlTÉ' ÈXPLIQÜE'É, &c. Liv. IL
fcomme le grand plaifir que prenoient les fpecftateurs faifoit ouvrir les pores •$
«fi des vents ou des vapeurs peu favorables fouffloient pendant ce tems-la i
«cela auroit pu nuire à la fanté. C’eft pour cela félon lui qu il faut éviter ex-
«pofition du midi ; il en apporte encore une autre raifon, qui eft que le ioleil
«venant à fe renfermer dans ce demi cercle, 1 air qui n a la d autre motive-
«ment que le circulaire fe rechauffe toujours, defteche les corps , 8c peut cau-
>fer de grandes maladies. La fitüationde ce theatre elf encore favorable au
3

«fonde la voix , parcequ’il eft placé dans l’enfoncement d une montagne,où


«la voix non feulement fe fait entendre , mais fe fortifie en montant, 8c rend
as un fon plus diftincft : j’en ai fait moi-même 1 expérience, lorfque 1 illuftre D.
«Emmanuel Mignana mon ami recitant dans la fcene du theatre quelques
«vers de l’Amphitryon de Plaute, je l’entendis diftindlement, quoique je ruffe
«au plus haut du theatre ; ce qui me fit un véritable plaifir : ce font fans doute
«les roches du lieu qui le rendent favorable a la voix. Voila pour ce qui
«regarde la Situation du theatre-, venons à fa ftructure. Le circuit de tout
«ce demi-cercle eft de cinq cens foixante-quatre palmes ( un palme fait les
«trois quarts du pied Romain). Son diamètre pris de chacun des angles du
«theatre, eft de deux cens trente palmes j fa hauteur depuis 1 orcheltre jufi-
« qu’au plus haut des fieges > decent trente-trois palmes & demi,, &jufqu’à
«l’extrémité des murs à demi ruinez qui font audeftiis, de cent quarante qua-
«tre palmes 8c demi. Le diamètre de l’orcheftre eft de quatre-vingts feize pal-
«mes. L’orcheftre eft comme le centre , d’oùfé prennent toutes les mefuresj,
5î ce mot vient d’opxêîc&q, danfer , parceque dans le theatre Grec ce lieu étoit
«deftinépour la danfe ; mais elle rut d’un autre ufage chez les Romains, au
«moins depuis que C. Atilius Saranus 8c L. Scribonius Libo, Ediles Curules ,
«fuivans le fentiment de Scipion l’Africain premier, ordonnèrent que les fie-
«ges des Sénateurs feroient dans l’orcheftre. Il y avoit là une place de diftin-
«élion, où étoit une efpece de throne pour le chef, ou pour le Prêteur, dont
«les traces relient encore au podium. Après lui prenoient feance les Veftales,
»4es Prêtres, les Légats 8c les Sénateurs. Depeur que ceux de devant n’ôtaffenc
«la vue du pupitre à ceux de derrière, le pavé de l’orcheftre va toujours en
«montant infenfiblement depuis la place du Prêteur jufqu’aux premiers de-

« animi voluptatc maxima perfundantur , immota cli ambitus , quem Grarci vocant mcjf/tTçov , habet te
95 corpora deledatione ilia capta ac delinita, hiantes palmos noftrates five fpithamas vel dodrantes pedis «>
99 habent mëatus , venafque patentes , in quas facile Romani D L X I V. Dimetiens veto, quam illi c«
95 infidunt circurfifutî fpititus. Qui fi nocentes fuerint cT/ct^êTçov , duda ab utroque cornu linea }palmos ce
9î atque infalubres , vël vitiô àliquo infedi -, afflatu C C X X Xi Altitudo theatri àb orcheftra ad fum- te
95 fuo corporibus exitium afferént. Idcirco vitandi a mam càveam palmorum C X X X 111. cum fe- «•
99 mendie impetus. Sol enim æftii fuo torrente qüum mifl’e. Ad fummX vero parietinæ fuperftitis fafti- to
99 theatri curvaturam implet , aër inclufus hemicy- gium palmorum C X L I V. & femis. Orcheftræ te
99 cio , tiec vâgàndi habens poteftatem , perpete diameter habet item palmos X C V I. A qua cer- ce
9î ilia vei'fatione & circmnadu ac vorticofa rotatio- tum eft totius theatri deferiptionem ordiri, velut te
95 né effervefeit. Quo fit ut corpora natuïali humore a f !ntl°‘ 1§icur orcheftra nomen fortita eft ««ra ce
95 exfuda adurantur, nimifque excandefada in mor- 7cv , propterea quod in græco theatro lo- «
95 bôs incîdant. Habet porro theatrum noftrum ingé- eus is effet faltationibus gefticuktiônibufque defti- c
99 nio &c natura loci comparatum <sw»ytly, Qüod in natus j tametfi apud Romanes longe alium habuit oc
9> eo apprirue necéffarium. Vox enim curvamine ara- ufum, faltem ex quo C. Atiliüs Saranus & L. ««
99 plexuquè illô montis colleda , ad fummurn ufque Seriboniüs Libo Ædil'es Curules, fuperioris Afri- ce
99 cum incremêntô feandens -, lobuftior aures pulfat, cani fententiam fequuti, fenatorum fubfelliis or-1«
55 difercta verbôrum terminatione. Quod ego profe- cheftram alfignarunt. In ea igitur honeftiflimo loco <•
99 do expertus fùm ; quippe Plauti verfus ex Am- fedebat princëps five prxtor , in fuggeftu : cujus ce
95 phitruone , quos vir ornatiflimus mihique omnibus exftant veftigia in medio orcheftrx ad podium, te
99 offrais eonjundiilïmüs Emmanuel Mignana , ex Deinde Veftales, Sacerdotes , Legati, Senatores. u
99 fcëna récitavit , dé fumma cavea perbelle haufi. Neve autem anteriorum objedu pulpiti profpedus te
95 Quod nie, ita vivam, incredibili perfudit volupta- pofterioribus adimeretur j lolertér admodum ex- c<
« te. Sunt enim illæ rupes vocales ; & hæc de theatri cogitatüm eft, ut orcheftra; paviitientum a princi- ce
vpqfitione. Nunc ad ftruduram : ejus igitur hemicy. pis luggeftu leniter ac fenfim ilt acclivitatem exfur- «f
THEATRE DE SÂÔOttTÊ. i5<f
giez , qui fervoient de fieges aux Chevaliers Romaitts ; en telle forte polir-*
tant que pour placer les fieges des Sénateurs, ce pave qui monte eft un peu*
r al / 1 rjlace t;f>ac,e en llSnc circulaire , & que ce qui eft entre les pJa- *
es es fieges eft plus eleve que le refte : c etoic par là que le paifage etoit*
i re a ceux qui vouloient ou prendre place ou fe retirer. Je crois que cctre*
particularité n a pas encore été obfervee ; elle m’auroit fans «toute échapé *
i je n avois fait venir des foiToieurs pour ôter la terre. Au bout de iorcheftre»
ommencent es fieges des Ciievaliers Romains j ce font les quatorze pre-«
mers degrez attribuez a l'ordre équeftre parles loix Rofcia ôefulia, qui re-«
gar ent les théâtres. Au feptiéme degré font deux grands trous ou portes»
quarrees, quon appelloit vomnorU, par où venoient les Chevaliers: ce«
degre elt plus large que les autres , pour donner un partage libre & dégagé.,
aux Chevaliers qui alloient prendre leurplace. La trop grande dureté dùL
cher fur lequel eft fondé ce theatre, a empêché de donner plus de deux»
portes aux Chevaliers, ce qui ne fuffifoitpas; & pour fuppléer en quelque..
hçon a ce defaut, onavoit mis de chaque côté un efcalier découvert dont»
le bas commence dans une voûte du profeemum. * c
Au deffus du plus haut degré des Chevaliers eft celui qu on nommoit h l
f f,’ tjuc les Gre,cs appclloient ■ c'eft un degré deux fois plus te
haut & plus large que les autres, qui fait comme une efpece de ceinture à cc
1 egard des autres plus petits degrez ; c’eft pour cela quon l'appelloit précin- «
thon: quelques-uns appelaient l^prhinEüom baltei, des baudriers ; cëtoient»
comme des interruptions des degrez, & comme de petites places quire-.,
gnoient tout autour. On les mettoit encore afin que la diftifiûion entre les»
places des Sénateurs, des Chevaliers & du peuple lautât d'abord aux yeux &«
quil ny eut aucune communication entre ces états. Les douze degrez plus.,
elevez & plus éloignez de 1 orcheftre étoient pour le peuple, & cela s'appeU
oit fmma c«w, le plus haut du creux. Le peuple fe rendoit à ces fieges..
par pluiieursavenues; ils venoient par les voûtes intérieures, & entraient»
par ces portes pour prendre leurs places. Ils pouvoient encore y venir par cc
le portique qui regnoit au plus haut du theatre, lequel portique fervoit en¬ «
core a un autre ufage , favoir pour s'y réfugier en cas que la pluie ou quelque cc
orage interrompit le fpeélacle. Ce portique a huit portes devant & autlnt ce
cmere; elles iont obliques en forte quelles fe regardent les unes les

«geretufquead imum gradum equeftrium : depl-elTo


ciniftid. QUo nominë appellarunt Veteres gradum ce
>3 identidetn Se fcalpto in orbem pavimentb > in mo-
cæteris dupio altiorcm latioremque , qui reliquos .c
« rem balthei, fedilibus locandis ac defigendis : re-
minores veluti pr*cingerct& complederetur :
« licto inter fedilium Ordines fpatio aliquantülum ela-
*aT* voCant Græci- s«nt enim quâfi tranfverfa quæ- e«,
« note , quod ingrefïum exitumque præberet. Quod
dam cingula : unde ab aliquibus diifti funt balthei ce
95 adhuc nemini homini obfervatum credo. Et me fa-
graduum nimirum refiadiônes , & areolæ in «
« ne fugifTet, nifi terrain * qua tota orcheftra obruta
orbem procurrcntes. Quæ ideo ïnferebantur ce
«erat removerc juflïlTem, adfcitis foftonbus. "Ab
ut ordinum diferiminà , fenatotii nempe i equeftris cè
«orcheftræ iolo equeftria erumpunt > five gradus
&p'ebeii, manifefta ipfa diviftonê in oculos incur- ce
« quatuordecim equeftri ordini attributi , tèmbus
rerenc, nec quicquam efTer inter eos commercii. ce
9i Rofcia & Julia theatrali. Ad quorum feptimum
Sequuntür deinde duodecim gradus popularium ce
55 duo vomitoria aditum præbent. Qui idcirco cætcris
a tiore loco remotioireque : in quibus videlicët e »c
95 latior, ne anguftia loci equeftris multitudo cOm-
plëbe homines fèdentes fpe<ftabânt, quos vocant c«
« pnmeretur} fed libero grelïu in fubfellia fefc dif-
fummam caveam. In hæc fedilia per pluies aditus ^
m runderet. Quoniam vero theatrum hocce in durif-
dirruhdebantur , ad quos ducebant interiôrës for- ce
99 îmo faxo fundatum eft , cujus pervicacia artis co-
mees & concarherationes. Superioi: item porticus, «
9i natus Se folertiam delufit ; eo duas habent tantum
cujus düpléx erat iifüs *, ut haberët nempe populus ce
» januas equeftriai Quæ cumequitum numéro admit-
quO le recipëret , Ci fubitüs aliquis turbo vel imber ce
« tendo non fufficerent, additæ funt bine inde fcalæ
lu dos intercepiftct ; & ut fubjedum theatrum ab «
« gemma in aperto ÔC propatulo loco , quarum imi
aqüarum injuria & fordibus vindicarent. Habet ea ce
m gradus formeem fubeunt in ipfo profeenio;
porticus januas odo anticas , totidemque e regîo- c«
M Summum gradum ordinis equeftris excipit pri-
ne pofticas i obliquas tamen , & quæ le mutuo ref- ce
Tow. III.
H h
l40 L’ANTLQUITE' EXPLIQUEE, &c; Liv. v.
» autres ; elles étoient ainfi diipofees pour donner que que air q q
«fraîcheur aü theatre. On monte à ces portes par fept efcahers, qui prennent
«depuis l’orcheftre jufqu’au plus haut des fieges. Ces efca iers ne onc 1
«interrompus comme dans plufieurs amphithéâtres ^ mais i s ont ans aucun
«repos, & l’on y monte tout d’une haleine ; ce qui ne laifTe pas de faire un
«beau fpeétacle à la vue. Ces efcaliers etoient fabriquez entre les fieges des
«fpedateurs, pour monter & defccndre plus commodément, ce qu on n au-
«roit pu faire qu’avec beaucoup de peine par les degrez qui fervoient e
«fieges : ceux-ci etoient trop hauts, au lieu que ceux des efcaliers ont ^eau-
«coup plus petits ^ il y en a trois fur deux des fieges : mais la préemption plus
«haute que les fieges ordinaires,répond à quatre degrez de chaque eicalier. La
«largeur de ces elcaliers eft de trois palmes 5c demi , &: la hauteur des marches
«d’un palme 5c d’un doigt & demi ; les fieges font une fois plus hauts. Ces efca-
«liers etoient pour la commodité de ceux qui étant placez avoient oefoin de
«fortir pour quelque neceffité : ils fervoient encore a ceux qui ne pouvant
«plus trouver place etoient obligez de fe tenir debout fur ces efcaliers^. Entre
«les portes extérieures des portiques 5c les intérieures il y a cette différence
«que les intérieures font quarrées &. plus grandes , 5c que les extérieures plus
«petites fe terminent en rond.Ce portique luperieur eft large de quinze palmes
« & un quart, 5c haut de douze 5c trois quarts -, il eft ainfi plus large que haut,
«& il eftaifé d’en deviner la raifon ; c’étoit de peur que les Ipeélateurs for¬
bans ou entrans en foule ne fuffent trop anguftiez. Ce portique n’arrive
«pas jufqu’aux angles du theatre, mais il laiffe de chaque coté un intervalle
«de trente-cinq palmes j cet efpace jufqu’aux angles eft occupe par quatre
«degrez, qui étoient diftinguez des degrez inferieurs en cela feulement, que
«le plus haut de ceux du peuple étoit plus large que les autres, 5c faifoit une
«efpece de ceinture ou de petite aire, qui diftinguoit ceux de deffus de ceux
«de deffous. C’étoit apparemment la place des liéleurs, des fergens 5c des com-
«miffaires des Magiftrats, qui fe tenoient là attentifs à leurs ordres , 5c peut-
«être pour mettre le hola , s’il arrivoit quelque querelle ou quelque tumulte
«dans les rangs populaires placez au deffous d’eux. Ce qui s’obfervoit encore
«à Athènes, comme nous l’apprend le Scholiafte fur l’Irene d’Ariftophane.

n piciant ut fpiritu per eas admilfo theatrüm refrige- theatrali verbo utar , in iis fpedabant liantes. Inter ce
«raretur, nec aer immotus 6c ftagnans obcorpelce- januâs internas externafqite illud intereft diferimi- «
« ret. In hafee januas fcalaria feptem afeenfum præ- nis, quod internæ quidem funt quadratæ , 6c latius ce
« bent, erumpentia ab imo equeftrium gradu , qui patent : externæ veroarcuatæ 8c minores. Eft præ- ce
« ad orcheftram : non quidem perinde interfe&a & terea fuperior ilia portieus lata palmos XV. cum ce
« variantia, ut in plerifqiie amphitheatris j fed redo quadrante : alta veto XII. cum dodrante : ergo ce
« dudu & continentia : quo fit3 ut cuneos efticiant latitudo altitudine major. Quam ob caufam ? in pro- *
« quam longiffimos, 6c afpicientium oculis oppido ximo ratio. Ut ne videlicet dum glomeratim ingre- ce
« quam jucundos *, ab imis nèmpe fubfclliis ad ium- diuntur vel egrediuntur , porticus anguftia Iabora- ce
« ma. Erant autem hæc fcalaria viæ inter cuneos ad rent. Quæ quidem porticus ad theatri angulos mini- ec
« afeenfum : nam cum gradus illi fedentarii elatiores me pertingit fed multo ante fubftftit utrimque ce
« elfent quam pro modulo humani greftus, nec nifî exlecaturque, XXXV. palmorum intervallo, quod ce
a? fumma cum difticultate feandi poftent ; folcrter ad- implebant quaterni gradus : a luppolita cavea eo ce
>3 modum excogitata funt hæc fcalaria , binis fingu- tantum difereti , quod fummus popularium latitu- ce
« lis gradibus interjedo tertio, nifi ubi præcindio- dine cæteros anteibat, atque erat veluti præcin- «e
« nés interveniunt ; ibi enim quaterni inferuntur. éliuncula quædam , five areola , fuperiorcm ordi- ce
Horum iuipe^'m latitudo palmorum trium cum di- nem ab inferiore difpefcens : unde fufpicari fubit ce
» midio j graduum veto altitudo palrni 6c fefquidi- fedifle eo loci li&ores, accenlos , viatorcs , appa- ce
« giti- Quam quidem dimenlîonem duplarn exhibent ri tores, aliofque magiftratuum fatcllites -, cum ut «
33 fubfelliornm gradus. Hæc fcalaria eo adhibita , ut eorum obfequio præfto client, tum ut fubjc&am ce
« cuneata ilia multitudo expeditum haberet exitum, caveam a contentionibus 6c rixis deterrerent, tri- c«
>3 ac veluti ad manum, quo fe cumque veuillent i ne conumquc infolentiam frangèrent. Quod Athenis ce
»3 illo interclufo, adeorporis neceflîtudines fubeun- etiamin ufu fuilfe comperio ex Ariftophanîs Scho- ce
« dais adigerentur. Porro qui excuneati erant , ut liafte in Irencm : in quam ego fententiam eo liben- «
THEATRE DE SAGONTE. 241
Ce qui me confirme dans ce fend ment, eft que dans ces rangs de degrez il»
va des efcaliers dérobez qui conduifenc à ce qu’on appelloit carceres les»
prifons, l’une defquelles fubfifte encore j on y voit même des anneaux de«
fer attachez au mur pour y lier les malfaiteurs. Il faut ajouter à cela que ce «
portique eft coupé par le milieu d’un efpace de vingt-deux palmes*«
dans cet efpace il y a de chaque côté quatre degrez larges de fept»
palmes & demi, que je crois avoir fervi à ces liéleurs pour s’y tenir, &»
avoiiTceil de tous cotez pour faire garder le bon ordre. Je fuis perfuadé»
qu’au milieu de cette ftruéture entre ces degrez il y avoit quelque ftatue • »
il paroit en effet quelques traces d’une ancienne bafe ; il femble que ce lieu»
ainfi difpofé demandoit une ftatue, & quelle devoit être là bien placée»
tant pour l’ornement , que pour marquer la moitié de l’hemicycle. Les»
cotez de la bafe étoient larges de fîx palmes & trois quarts. Au plus haut de »
gré du theatre il y a fix fenêtres en demi-cercle, trois à chaque angle : étoit-»
ce pour donner de l’air ? j’avoue que je ne comprens pas à quel ufage elles «
pouvoient être ; on me feroit plaifir de me l’apprendre. Audeffus du portique «
il y avoit encore quatre degrez : il eft difficile de comprendre pour quelles»
fortes de gens ils étoient deftinez ; les Sénateurs étoient dans l’orcheftre, les ce
Chevaliers aux quatorze premiers degrez, le peuple aux degrez fuperieurs .-ce
à qui donc fervoient ceux-ci Je croirois volontiers, fans ofer l’affurer,«
que c’étoit la place des ferviteurs , des affranchis , des femmes publiques &«
d’autres gens de cette forte qui ne méritoient pas de tenir rang même parmi»
le peuple. Le plus haut de ces quatre degrez eft le plus large de tout le thea- »
tre; c’étoit peutêtre pour y placer des fteges&y faire affieoir ces femmes:»
il ne leur étoit permis par un decret d’Augufte d’affifter à ces fpedacles que»
dans les plus hauts lieux, où fe tenoient les plus petites gens & la canaille, ap- «
puiez contre le mur. Les li&eurs & ceux de la garde pouvoient monter à ces»
plus hauts degrez par des efcaliers qui étoient aux extrémitez & au milieu du»
portique. Mais par où ces valets & ces femmes fe rendoient-ils à ces quatre «
degrez? Cetoit par des efcaliers de derrière le portique, appuiez contre la»
montagne, qui conduifoient à des portes rondes par le haut fituées à l’ex-»

» tius adducor, quod ab illis ipfis gradibus fcalæ duris uti licet , crediderim in remotiffimis illis »
« quædam fecretæ per occultos mxandros in carceres gradibus fpcdalfe fervos 3 libertos, meretriculas , ».
« ducunt *, quorum alter fuperftes adhuc , in eo- & alia id genus e pullata plebecula propudia : ne ce
« que bojx muro affixx, five annuli ferrei deligan- videlicet ejufmodi fordes cum honeftiore plebis or-.ce
33 dis maleficis. Adde, hanc ipfam porticum in medio dine conjungerentur. Juvat opinionem noftqra «
35 frangi , relida intercapedine palmorum viginri fupremi gradus ftrudura , qui omnium latiffimus.f ce
33 duûm : in qua utrinque gradus quaterni, porredi etiam fi vel ipfas prxcindiones annumeres. Quodà
3î palmos feptem cum femiffe. Quos ea fini flrudos eo concilio fadum exiftimo , ut effet locus in pla- ce
33 arbitror , ut fatellites undique fedilibus immine- no fediculis locandis, fœminarum fieflioni. Nam il- ce
33 rent, pacificandæ cavex. In eorum medio fpatio lis , ex Augufti dccreto , nonnifi ex fuperiore loco ce
33 ftatuam aiiquam ftatutam fuiffe , veftigia quædam fpedare licebat : ubi etiam defpediflimi ftabant, «
93 nos monent 3 tametfi fugientia ac pene obliterata : parieti innixi^ 5c ^
33 ipfius nempe bafeos indicia : quod vel ipfa ftru-
33 duræ ratio j & operis concinna modulatio poftula- pullœ f rrdida vefie
33 bat , ad totius hemicycli medium defignandum. Inter fœmweas fpdlabat turba cathedras.
33 Hujuk;e bafeos latera palmorum fenûm cum do-
33 drante. In fummo cavex gradu , ad utrumque thea- ut ait Calpurnius. A lidorum fedilibus in fum- ce
33 tri angulum , fcx patent fornicatæ feneftrx , ternæ mam hanc gradationem afeenfum præbent quæ- ce
33 utrimque. Num aëri admittendo ? equidem nullus dam Kuy.c/.niSts 5 tam ad utrumque theatri cornu , ce
33 afiequor. Si quis earum ufum me docuerit, ina- quam in medio -, ut per eas fatellites temperius ac- ce
33 gnam a me profedo inibit gratiam. Supra porticum currerent , fi forte opus effet eorum opéra. At in ce
»3 quatuor item gradus adjedi lunr. At cui ordini ? pullatorum fedilia quinam afeenfus ? quinam introi- ce
33 Sane fenatorius in orcheftra, equeftris in quatuor- tus ; Oprimi mehercule , 5c concinna quadam ce
33 decim , plebs in cavea. Quid prxterea reliquum ? ratione difpofiti. Sunt enim fcalæ quædam pone ce
33 Cum hos gradus animo volverem, pene de gradu fummam pofticum rejedæ & projedæ 3 montique ce
»3 dejedus lum. Si tamen in re adeo obfcura conje- infiftentes, quæ ducunt ad arcuata quædam oftioh «
Tom. I IL H h ij
?4l L’ANTIQUITE' EXPLIQUE^, Sec. Liv.II.
«rrémité du mur du cheatre, 1 une defquelles lubfifte encore. On voit à ce
«côté derrière le mur des pierres qui avancent, a dix palmes 6c demi 1 une
«de l’autre -, de ces pierres ce qui fort hors du mur eft de forme quarree de
«deux palmes de chaque côté. Pour en connoitre 1 ufàge, il faut (avoir que
«tant aux théâtres qu’aux amphithéâtres on mettoit anciennement des voiles
«pour faire ombre 6c garantiras fpedateurs des ardeurs du foleil : ces voiles
^étoient attachez à de longues perches, foutenuesau deffous par des cordes
«qui fe croifoient pour les tenir plus tendues. Ces perches etoient ou paffees
«par des trous pratiquez dans ces pierres , ou attachées avec des cordes a ce s
«mêmes pierres, où il y avoir des creux de peur que les perches ne chan-
«geaffent de place ; ces creux paroiffent encore ici. Audeffus des quatre plus
«hauts degrez dont nous venons de parler, il y avoir un mur qui terminoit le
«haut deledifice, dont il ne refte qu’une petite partie , de laquelle même le
«faîte eif tombé. Ces fieges font plus hauts qu’il ne faudroit félon les réglés
«de l’architecfture > ils ont deux palmes & demi : fî cette hauteur ne s’accorde
«pas avecVitruve, la largeur eft telle qu’il l’a preferite ; elle effc de trois palmes
«& un quart. Il ne faut pas s’étonner qu’on les fift fi larges, c’étoit pour em-
«pêcher que ceux d’enbas ne fuffent incommodez des pieds 6c des jambes de
«ceux dedefTus, & peutêtre encore afin que ceux qui voudroient fortir ou
«qui arriveroient tard, puffent paffer derrière les fpeéfateurs affis. Sa pré-
«cinétion eft deux fois plus haute que les réglés ne preferivent} elle a quatre
«palmes 6c trois quarts : 6c la largeur eft de même plus grande qu’il n’eft or-
« donné, elle eft de fix palmes &un quart. Il y avoit pour venir à ces fieges
«plufieurs portes, que le peuple appelloit vomitoria, parcequ’elles fembloient
«vomir une foule de monde qui couroit aux places. On alloit à ces portes
«par deux portiques, par celui d’enhaut, dont nous venons de parler, 6c par
«un autre pratiqué dans la montagne , qui va par plufieurs tours 6c détours,
«& qu’on appelleroit plus proprement une allée voûtée, qu’un portique : cette
«allée n’a pas d’autre jour que celui qui vient des portes mêmes. Elle eft large
«de neuf palmes 6c un quart, 6c haute de douze pieds. Il femble qu’il eût mieux
«valu que la largeur eût excedé la hauteur, comme nous avons déjà dit en
«parlant du portique ; je crois cjue la dureté de la roche dans laquelle cette
«allée eft pratiquée, a empêche l’architedte de lui donner une plus

» in extremo muro , quorum unum tantum fupetftes. fedo ex ufu fedentium : ne videlicet qui in fupe- «
» In averfa parte hujus mûri mutuli quidam identi- riore gradu fpedabant 5 diuturna compreflîone rc- «
s» dem prominent, fpatio palmorum decem cum fe- tradioneque crurum laborarent, vel inferiores im- «
JoTmiffe inter fe diflîdentes , forma quadratâ , palmo- padu pedum læderent : fortafle etiam ut pone «
Vrum binum in fingula latera : ad quorum explana- tranfttus pateret, fi qui furgerent 3 vel ferius intra- «
« tionem feire te oportet, tam theatris quam amphi- rent. Præcindionis altitudo , ad præfcriptum artis , u
« theatris velorum umbracula olim fuperduci folita, dupla : eft enim palmorum quaterniim cum dodran- «
as arccndo æftui & foli : quæ malis fubredis alliga- te i itemque latitudo ÿ palmorum nempe fenûm ce
33 bantur , funibus inferne tranfverftm extenfis , ne cum quadrante. In hæc ledilia per complura oftia «
videlicet pendula laxitate fua fluitarent. Igitur mali aditus patet , quæ vulgus appellabat vomitoria : un- «
33 illi per excavatos in fummis lapidibus orbes trajedi, de homines glomeratim ingredientes, in fubfellia fe «
33 vel funibus alligati ( utrumque enim fieri folitum ) fe fundebant, ac velud vomebantur. In hos aditus ce
i3 hifee mutulis excipiebantur > in quorum medio fir- binæ porticus ducunt : altéra fuperior ilia & fubfi- cc
« mitatis" causa foflulæ quidam excavatæ funt : ne dialis j qua de nos abunde : altéra inferior , per ab- ce
iî per lapidis lubricum antennes lapfantcs, parum fir- dita montis vifccra in cuniculi morem ferpens, & ce
« mæ nutarent. Paries fupra hos gradus aflurgens aëris ab illis ipfis oftiis lumen recipiens, nifi hanc forni- ce
i» contumelia dirutus eft , minimaque fui parte fuper- cem appellare malis quam porcicum : quæ lata pal- ce
x> ftes , & eâ quidem abfque faftigio five coronide. mos novem cum quadrante , alta veto duodecim. «
»» Sublelliorum gradus altiores funt quam promodulo Strudura præpofterâ } quandoquidem oportebatut cc
3> architedonices : habent enim palmos duos cum latitudo altitudinem vinceret , ob eani rationem ce
33 quadrante , longe aliter quam Vitruvius pneferip- quam attulimus, cum de alterius porticus dimen- «
« fit : latitudo ad amuftim refpondet regulæ Vitru- lione ageremus : fed quid faceret architedus ob- «
« vianæ : eft enim palmorum trium cum quadrante. nfteutc monte ? loci quadam necciritate in eam an- ce
« Miraristam effufam laticudinem ; Nihil magis pro- guftiam adadus eft : nam , ne lisnclcicns s dudum oc
Theatre
Plan du Theatre de Sagonte*
'• ^HEATRE DE SAGONTE.
largeur ; de là vient auflî que cette largeur n’eft pas toujours égalé, & qu'en «
certains endroits la roche fait un ventre de chaque côté, & réc faillie le.<
paiTage. A chacune des cornes du théâtre il y a encore des ruines d'an--
ciens édifices que 1 injure des tems n’a pas épargnez, mais qui fuffifent«-
encore pour marquer la magnificence de l’ouvrage ; on y voit plufieurs-
voûtes, dont quelques-unes font à demi ruinées, qui foutenoient la cou-
verture de la feene , laquelle couverture eft totalement détruite, enforte-
qu il n en relie point de trace. Tous les degrez & les fieges du theatre pou-..
voient contenir fept mille quatre cens vingt-fix fpeélateurs aflîs, en corn--
ptant pour chacun deux palmes & demi, fans y comprendre les efcaliers «
auxquels on doit ajouter ceux qui étoient aflîs au plus haut degré fur lé«
portique ou fur des fieges portatifs, & ceux qui fetenoient debout appuie:-.
contre la muraille, qui pouvoient à mon avis aller jufqu a mille. On y doit-
compter encore l'ordre des Sénateurs, qui fe tenoient dans l’orcheftre qui-
peut tenir environ fix cens fieges. Ainfi le tout pouvoir monter à neuf mille-
vmgt-fix perlonnes.
Voila ce que nous avions à dire pour la defeription de laface de ce thea - Pl.
tre : nous avons tout expliqué d’une maniéré courte & fimple fans affeéler« CXLL
des ornemens inutiles. Il nous relie à parler de ce qui étoit lur le devant du «
profeenmm , 'du pulpitre, & de la feene. On appelloit profienium tout’cer-
elpace qui etoit devant la feene, & où étoit fabriqué le pulpitre fur lequel-
le rendoient les aéleurs. U ne relie rien ici de ce pulpitre, finon le fonde -
ment d un mur qui étoit éloigné de l'orchellre d’environ douze palmes. Ce«
mur lelon les réglés de 1 architeélure devoit être haut de cinq pieds ou de-
lix palmes & deux tiers; & cela afin que ceux qui étoient dans l'orchellre puf- -
lent voir les gelles des aéleurs. Le pulpitre étoit donc plus bas que la feene •-
ce qui s apperçoit auflî dans notre theatre. On entendoit par iccne ce qui..
etoit entre les deux cornes ou extrémitez du theatre; elle devoir avoir de-
chaque cote lelon les réglés deux fois le diamètre de l'orchellre. Cette feene-
elt toute ruinee dans notre theatre, excepté le mur qui la feparoit du pul -
pitre, & qui arrive jufqu'aux angles du theatre. De l'orchellre jufqu'à la Icene-
u y a vingt-huit palmes &demi, douze defquels étoient duprofeenium,

« ell hoc opus fornicato faxo ; unde nec æqua Jatitu-


dicenda videntur, iis prætermilfis, quæ ad exor- «
» dîne excurrit, fed lunata forma, utrimque fenfim
nationem potius 8c ambitiofæ eruditionis pompant , te
« aidatui 8c giacilcicit. In utroque theatri cornu
quam ad inllitutum nollrum pertinere vidcbântur.
« multa exilant velligia , vexata quidem rot fxcu-
Nunc igitur ad theatri frontem convertatur oratio ; et
« lorum injuria ëc afflida ; fed quæ operis majella-
in ea profeenium, pulpitum, feena. Profeenium «
»tem abunde tellentur, in quîs varii fornices con-
appcllarunt fipatium illud ante ficenam porredum , «
« (piciuntur, partini femiruti, partim adhuc fuper.
in quo pulpitum excitatum erat, quo adores fabu- «
M > 4ui frenæ cooperturam ( ut Vitruviano ver-
larum prodirent. Pulpiti in theatro nollro nihil fU-«
« bo loquar ) fullinebant s maligno quodam fato pef-
perell, præter mûri fundamentum , ab orchellra c<
»3 lundatam , nec ufquam loci comparentem. Univer-
dilfitum palmos circiter duodecim ; cujus mûri al- «
« la hujus theatri gradatio ( fingulis hominibus fpi-
titudo , fecundum architedi præfcriptum , ftiifTe «
« thamis fingulis cum dimidia tributis, 8c fcalariis re-
videtur pedum quinûm tantum, five palmorum no- «
33 jedis, quæ afcênfui & defeenfui vacabant ) capie-
ftratium fenûm cum belle : uti qui in orchellra fe- «
« bar hominum millia fepties cum quadringentis vi-
debant fpedare pofient agentium gellus. Igitur pul- «
ginti & lex, quibus adjici debent qui in fummo
pitum deprellîus erat feenâ : quodin theatro nollio «
” Pra<^u hipra porticum , vel illatis cathedris lede-
etiam deprehenditur. Scenæ nomine id totum ap- «
« banc, vel Hantes & pari cri innixi fpedabant, quos
pellarunt, quod e theatri regione inter duo ejus »
« mille circiter elle arbitror : iremque amplilfimus
cornua protendebatur ; cujus longitudinem ad or- «
” or^° ln orchellra , cujus hcmicycli ambitus fex- chellræ diametrum duplicem fuifie , veterum ferip-
« centa mihi fedilia complexu fuo videtur admittere ;
tis proditum cil : ea in theatro nollro fere tota in- et
- quibus in unum colledis, redit fumma hominum
tercidit, cxcepto procurrente paricte, qui inrer t*
» novies mille 8c vicenum fenûm.
feenam 8c pulpitum limes erat, 8c ad theatri an- «
” El hæcquidem funt quæ pro explananda hodicr-
gulos pertingit. Ab orchellra ad ficenam palmi funt <*
” na theatri facie quam brevilfime 8c ftrictim rnihi
viceni odoni 8c lemis, quorum duodecim pro- *c
i4+ L’ANTIQUITE' EXPLIQUE’Ë, &c. Liv. 11.
«les autres du pulpicre : la largeur du pulpitre etoit donc de feize palmes & e
«mi; cet elpace droit jugé luffilant pour les ailes Iceniques. u 1111 ieu e
«cette muraille vis-à-vis du centre de 1 orcheftre, on voit e p an un îemi
«cycle, des extrémitez duquel s elevoit en rond une muraille en voûte, qui
«failoit comme une coquille. ; c eft ce que nous appelions va vœ regtœ, es
«portes roiales, à eau fe de leur grandeur & de leurs ornemens : le on Pollux
«les Grecs appelaient cela UiÎmm & oîtei hS»&. A droite & a gauche de cette
55 porte roiale il y en avoir deux autres plus petites qu on appe oit jojpita. ta, y
’jparcequ elles étoient deftinées pour les hôtes & les etiangers qui venoient
>5au fpedlacle. Il en refte quelques vertiges, fur tout de celle de la gauche,
55dont on reconnoit encore l’arrondilfement j celle de la droite a pen entie-
55rement à la referve de quelques traces d’un mur à chaque côté de 1 ouver-
55ture. Dans les petites cours de chacune de ces portes il y avoit de certaines
>5machines triangulaires qui tournoient fur un pivot, dont les faces expri-
55moient en peinture les fables qui fe jouoient au theatre :1 image etoit comi-
55 que pour les comédies, tragique pour les tragédies, & fatyrique pour les
sjfatyres. Ces differentes (cenes avoient differens ornemens <3c tentures. Les
«feenes tragiques étoient ornées de colonnes, de corniches & d autres choies
•«femblables quifentoient une magnificence roiale. Les comiques reprefen-
*5 toient la forme des maifons des particuliers, des fenetres des balcons de
•’perfonnes privées. Les fatyriques étoient ornees d arbres, d antres, de mon¬
tagnes, & d’autreschofes champêtres, en maniéré de païfage. Ces machi-
5jnés fe tournoient en un moment, & montroient une face de peinture con-
« forme au fujet que l’on jouoit. Les Grecs exprimoient ces reprelentations
>5verfatiles parce mot yrêftjuxîoi c étoit de ces machines que les dieux partaient.
•» Apres la Icene fe trouvent des murailles à demi ruinées -, celle qui tau-
»5 tient de petites plateformes, a de grandes cannelures , ou de longs creux
>5 où je crois qu’on inferoit des poutres pour élever ce quon appelloit peg-
v>mcLta , qui étoient des machines theatrales-, les Grecs appelloient ces gran-
55 des cannelures iyzu*?wlparcL. Je crois que les autres murailles fervoient a fou-
55 tenir ce que les Grecs appelloient Qiotoytîov , KipavivaxoTreioy, Cpoynliv. Le theo-
vlogion étoit le lieu où les dieux paroiifoient pour parler au deffus de la feene.
55Le ceraunofcopion étoit une machine haute & verfatile,de la forme d’une
55guerite, d’où Jupiter lançoit la foudre. Le brontion étoit un lieu derrière

» feenio vacabant, reliqui pulpito aflignati *, ergo la- tyris. Quæ quidem feenarum généra dilïîmili ad- «
33 titudo pulpiti palmorum erat fcxdecim cum femif- modum difparique ratione ornabantur : tragicæ ni- te
33 fe. Quod quidem fpatium opportunum vifum eft mirum columnis, faltigiis, fignis cæteriique re- te
33 fcenicis adtionibus. In hujus parietis medio 3 quod Qali magnificentia inftrudtis : comicæ autem ædifî- et
33 orcheftræ centrum refpicit , planus exilât herai- ciis privatis, mœnianifque , ac feneltris commu- te
®3 cyclus, ex eu jus circinatione telludineatus , lîve nium domorum fpeciem referentibus : fatyricæ ve-1*
»3 eonvexus murus alfurgebat, qui in modum con- ro3 arboribus j fpeluncis, montibus , aliifque id «
33 chæ fornicabatur : id appellamus valvas regias , ab genus rebus agreltibus 3 topiario opéré deformatis > tt
»3 ornatu & amplitudine. Græci /S«iri\nov &C oÏkm hJ'c- ergo pro fabulæ argumento machinæ illæ fubito ver- «
»3 |ey, reftante Polluce. Singulæ utrinque portæ crant tcbantur , Sc aliam proinde pidruræ faciem often- cç
93 eadem forma, fed minores 3 quas vocabant hofpi- debant : idcirco dieftæ a Græcis ; a varia- tt
33 talia, propterca quod hofpitibus &C peregre adve- tione nempe & vertigine. Ex illis machinis dii lo- t«
»» nientibusin feenam deftinatæ. Quædam exilant ea- quebantur. Poft feenam multipliées exftant mûri h
>» rum veftigia in feena noltra , ejus præfertim quæ lemiruti, ex quibus ille qui areolas fuftinct, ftrias
93 ad finiftram , cujus rotundationem licet deprehen- quafdam exhibet, five fulcos, quibus trabes duc- t<
»3 dere : dextra periit funditus , nifi quod reliqua funt tiles infertas arbitror ad pegmata furfum trahenda , «
33 mûri utriufque lateralis indicia quædam , ad aper- quæ Græci vocant iyKvtciii^aTa. Reliquis parietibus «t
»3 tionis angulos. In carum fingulis areolis machinæ fuperftruda fuifle autumo loca ilia , quæ græcc *c
si collocatæ eranttriangularcs j axibus verfàtiles, qua- ^nohoyaai} H.tçxvioiriit'Triïov 3 (Sfatnvov. ©coa.oj-s7o? , locus «
33 rum frontes depi&æ erant pro fabularum , quas état un de dii loquuturi e fublimi fuper feenam «
agebant, oppommitate j comica nempe feena pro apparebant. lCsçatüniyjco7t7«i' , aîta verfatilis machina «
« comœdiis3 tragica pro tragœdiis » fatyrica pro fa- inftar fpcculx , ex qua Jupiter fulmina cjaculaba- «
THEATRE DE SAGONTÊ.
la feene , où avec des outres & des chaudrons pleins’ de petites pierres on<ce
imitoitle tonnerre.il faut ajouter à cela ce qu’on appelloit chorales y qui de- <ce
voient être allez grands, tant pour y préparer les chœurs de mufque , que*
pour garder les habits & les infrumens qui fervoientàla feene^ c’étoit de«
là qu on tiroit tout ce qui paroiffoit aux yeux. Il refte encore une partie de«
ces chorages vers le côte gauche de la lcene. Comme ce theatre ef furie*
penchant de la montagneexpote aux torrens & aux chiites d’eau en tems deâ
pluie , il auroitétébien tôt ruiné, fonne l’avoit mis à couvert par deUx««
grands murs en forme de digues qui arrêtent la violence des eaux, & les.*
détournant d’un côté & d’autre garantirent âïnfi ce fuperbe bâtimehT Les*
eaux de pluie qui tomboient fur les degrez du theatre s’écouloient de rbùs.«
cotez dans l’orchefre, & de là dahs leprofcemkm'^Xoù elles te dçgorgeôiéii^
dans le cloaque qui ef encore aüjourd hui attdeflous du pulpitréij’y fuis entré«
une fois avec mon bon ami Vincent Turrez , jeune homme d’efprit
de mérité , qui m a auff aidé à prendre les mefires de ce theatre, Ôc à con- «
noitre au vrai toutes fes parties , malgré les ruines & les cliafigemehs que*
le tems y a faits. Voila ce quej’aipu remarquer fur le theatre de Sagontè. a
Je ne doute pas qu il n y ait bien des choies qui ne plairont peutêtre pas a«
un homme aulli éclairé que vous 1 etes , ôc que le font ordinairement les gens*
de votre payis. Je vous prie d’y corriger ce qui méritera votre çènfure.j je faié
que cette lorte d etude ef de votre goût j je l’ai appris pendant mon fejour à*
Rome & en Italie, cette maitrelîe du monde, où les études & les belles**
lettres fleuriffent, où les beaux efprits fe trouvent en plus grand nombre*
qu’en tout autre payis. De notre cabinet ce 8. Janvier i7oj. «
Comme il ef fouvent ici parlé des palmes , qui font une mefure ordinaire
de l’Elpagne, il ef bon d’avertir que le palme fait les trois quarts du pied de
Rome, c’eft-à-dire neuf pouces f & que comme le pouce d’Italie ef plus petit
que le nôtre , le pied qui a douze pouces de ce payis-là, n’èn a qu onze de
notre pied de Roi : je ne fai pourtant pas fi le palme d’Efpagne ef different
de celui de Rome.

30 tut. B-«vt=7Cf, locus port feenam , in quo utribus


mihique ardifiima neceflitudinc conjundiflîmo, «
« vel lebedbus calculis confettis, & per aéra verfa-
qui mihi etiam adjumento fuit in hoc opéré 'diine- ce
oo tis, tonitruum fragorem imitabantur. Adde chora-
tiendo , ex ejufqùe mderibus , & penc abolitis «
oogia, quibus maxime opus erat amplitudine <Sc la- veftigiis veritate eruenda. Hæc funt quæ ad Saalln. tc
oo xamento, cum ad choros parandos , tum ad feeni-
tini theatri illuftianda veftigia ex paupertina nortra ce
3o cas veites, reliquamque fcenæ fupelledilem &Tin-
penu d'eprorriere Iicuit, vit ampliffime ; in quibus ce
»o ftrumenta artervanda ; inde enim promebantur om-
non dubito fore pleraque, quæ defæcatirtimo tuo «
oo nia ad ludos neceflana. Horum choragiorum etiam
judicio parum arrideant ; quæ uti caftigatiora ce
30 hodie parte fruimur fuperftitc , ad finirtrum fcenæ
îeddas, per fortunas , oro atque obfecro. Scio k
30 latus. Quoniam vero hoc theatrum, in declivi mon-
enim quam fint veftratcs antiquitatum ejufmodi fa- ce
30 tis fitum, prônas in fe habebat aquarum corriva-
gaces . nec nefeio quam tu in ea ftudia devexus, ex ce
3o tiones, quarum lapfu & impetu torrenté brevi
quo urbem tenui, Sc requin dominam Italiaur, Ira- ce
* confenuiflet, objedi fitperius funt mûri quidam ,
liam, literarum ftudiotumque altriccm , eruditio- ce
30 in modum alarum utrimque porredi , qui ædificio
nis fartigium & columen , ingeniorumque proven- ce
30 huic whbTihiçâ.Ttù inftar aggerum ertent, ipfum-
tu regionum omnium feracirtimam. Valê. Ex Mu-ce
30 que ab aquarum , ut ita dicam , incurfionibus, feo nortro, VIII. Eid Januarias MDCCV. ce
30 confepirent communirentque, quorum illac repul-
Cum hic fæpillîme palmi memorentur, qui in Hif-
30 fu fradæ & difgreges, per précipites montis am-
pama vulgo adhibentur ; non abs re erir admonere
30 phradus irrito lapfu divertebantur. Ulæ vero quæ
pahnum dodrantem feu très quartas partes pedis Ro¬
30 gradibus impluebant, in orcheftræ conflugem un- mani efficere, id eft, pollices novem : pollicemque
30 dique collabentes , per profeenium pulpitum fubi-
italum hodiernum nortro crte minorcm , ita ut pes
30 bant j fubter quod erat cloaca , quæ univerfam
qui duodecim pollices Italos habet , undecim tantum
30 illam proluviem excipiebat. Superftes adhuc,quam-
nortros habeat. Nefeio utruni in Hifpania aliquid in-
30 que ego inveftigandi cupidine libentiflime fubivi, terfit in hac menlura diferiminis*
*o una cum Vincentio Turrefio , ornatirtimo juvcnc ,
L'ANTIQUITE'1 EXPLIQUEE, &c. Liv. IL
SHæMswæ^
chapitre IV.
I plan du theatre de ‘Tompée. /1. Le theatre de ‘Told,

t ŸL y a plus de cent cinquante ans quon a grave à Rome la face exte*


Irieure du theatre de Pompée à trois ordres d architecture t, mais comme
ce theatre etoit defïors prefque entièrement ruine , 8c que les differentes par¬
ties des mafures fè trouvoient dans plufieurs maifons voifines, ceux qui
font fait graver n’ont eü d’autre guide que leur imagination, 8c n ont rien
donne qu’au hasard. Le Serlio qui deffina a Rome le plan 8c le profil du
theatre de Marcellus, n’eut garde d’entreprendre de defîmer celui-ci, ne
Voulant rien donner de bazardé, comme left affurementee beau theatre de
Pompee, dont plufieurs ont donné le deffein. Il n en eft pas de meme du
plan du même theatre que nous repréfentons ici apres leBellori, tire de la
table ichnogfaphique gravée fur une grande pierre du tems de 1 Empereur
CXLII 5epCime Severe, ou tout le plan de la ville de Rome etoit deffine avec les
noms des lieux en particulier. Le plan du theatre y elf prefque tout entier *,
forcheffre y eft à proportion beaucoup plus petite que celle du theatre de
Marcellus. Quinze efcaliers montent en droite ligne depuis 1 orcheftre juf-
qu’à l’extrémité d’enhaut : on y voit une précinélion ou ceinture qui diflin-
guoit les places des Chevaliers Romains de celles du peuple. Les bâtimens
du dedans, où étoient l’avantfcene, le pulpitre &c la feene excedoient en
longueur toute la largeur du theatre. Derrière ce grand édifice du theatre
il yavoit de grandes colonnades, quiformoient des galleries qu’on appelloit
les portiques de Pompée. Ce fut après la guerre contre Mithridate, que Pom¬
pée victorieux fît bâtir ce theatre en la même forme que celui de Mitylene,
mais plus ^rand 8c plus magnifique. Demetrius affranchi de Pompée , 8c non
pàs Pompée lui-même, raconte Dion, bâtit ce theatre fous le nom de Pom¬
pée , de peur qu’on ne trouvât étrange qu’un affranchi eût pu ramaffer affez
d’argent pour conftruire un fi fuperbe édifice. Ce theatre félon Pline pou-
voit contenir quarante mille fpedtateurs.
P l. 11. Le theatre de Pola ville de Dalmatie ou d’Iflrie , Comme d’autres
CXLiii. veulent: ? a quelque reffemblance avec celui de Sagônte eri ce que les degrez

c A P u T IV. cum ichnographia nomina locorum exftabant. Thea¬


tri veftigium pene integrumibi vifitur. Orcheftra at¬
J. Theatri Fvmpeii ichnographia* II. The a. tenta proportiône longe minor videtur ea quæ in thea-
tturn Folenfe. tro Marcelli confpicitur. Quindecim gradus ab or-

I. \ B anriis plus centum quinquàginta faciès


/\ exterior theatri Pompeii Romæ in ærc incifa
cheftra ad ufque fummum theatri verticem pertinge-
bant. Præcindio feu cingulum fedes equitum feccrne-
bat a plebeiis : pulpitum cum feena longitudine totam
fuit terno architeduræ ordine : fed cum theatrum il- theatri diametrum excedebant. Pone theatrum colum-
lud tùnè fôlô æquatum effet, 5c cum diverfæ ejus par¬ narum ordines erant, queis porticus efformabantur,
tes & rudera divèrfis in ædibus èffent, qui illud de. quibus nomen porticus Pompeii. Poft bcllum Mithri-
lineavere ex imaginatiône fua & ut fortuito rés menti daticum Pompeius vi&or hoc theatrum , qua forma
fefe offerebant, illud depinxere. Serlius qui Rom* erat Mitylenenfc, fed majus magnificentiui'que con-
theatri Marcelli ichnographiam 5c orthographiam ftruxit Demetrius Pompeii libertus 3 non autem ipfe
delineavit, ab hoc delineando abftinuit} quod nol- Pompeius, inquit Dio , hoc theatrum exædificavit
let incertum quidpiam 5c commentitium proferre, Pompeii nomine, ne resinfolens efle videretur, quod
quale eft theatrum illud Pompeii a plurimis ad fîdem libertus tantum pecuniæ corrafiftet , quantum effet
prioris delineationis publicatum. Non idem dicen-
,
dum de ichnographia cjufdem theatri quam hic poft
Bellorium afferimus} qualis repræfentatur in Veftigio
ad tam fumtuofüm xdificium conftruendum fatis.Hoc
theatrum quadràginta millia fpedatorü capere poterat.
I I. Theatrum Polæ urbis Daïmatiæ vel Iftriæ, ut
veteris Romæ tempore Septimii Sevcri adornato, ubi alii volunt, hae in re Saguntino ftmile cft quod gra-
OU
rp CXEJI .Pl. cl- la, 0,4,6.pa^iB T. IÏJ
1 HE AT RE
De Pompee
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Theatre
De Pola

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J'er'loo

Tome II I
I
f
THEATRE DE POLÀ. ;

mi les fieges des fpeélateurs qui vont toujours en montant par gradation *
lont pratiquez fur le penchant d’une montagne > au lieu que l’orchellre, la
foene & les autres parties du même côté font en un terrain plain &c uni. Il
paroit, dit leSerlio, par les mafurcs qu’on en trouve dilperlées par ci par
là, que cetoit un ouvrage magnifique & d’un habile maitre ; on y trou-
voit de Ton tems des grands monceaux de colonnes d’ordre Corinthien.
L’orcheftre a environ cent trente pieds de diamètre j les degrez ou les
fieges qui régnent tout autour 3 en y comprenant les deux précinciions 9 ont
foixante pieds de haut : la précïnctïon du milieu efi: au quatorzième degré,
ou au quatorzième fiege circulaire en comptant par le bas. Le portique
qui entoure le theatre efi de quinze pieds de large. Les piles qui font vers
les hoftitaLia ont fept pieds & demi de large - les piles des autres colonnes
qui font tout autour n’ont que cinq pieds. Il y a environ dix pieds d’elpace
vuide entre les piles. Deux grands quarrez au côté de la foene marquent
les hofpitdhd , qui donnaient entrée au vefiibule, par où on alloit à la pré-
cinfàion du milieu, comme on peut voir dans la figure fiiivante, au bas de
laquelle on voit des traces du vefiibule. Les hofpitalici ou les appartenons
des étrangers ont quarante-cinq pieds en quarré. Le pavé de la feene a
vingt-un pieds de large-, le portique en avingt-fept, & la longueur efi pa¬
reille à celle de tout l’édifice. Audefiüs du plan de l’édifice on ajoute le
profil, où l’on voit 1 arc èc la Forme du portique. Les deux autres arcades
marquent les chemins qui étoient fous les degrez ou les fieges j on y ajoute
la corniche des arcs. Il n’étoit pas befoin de degrez par dehors pour monter
à ce theatre , au lieu d’y monter on y defeendoit par la montagne. Il y avoit
encore à chacun des deux degrez de la feene une avenue qui conduifoit aux
fieges } cette avenue avoit apparemment quelques degrez pour y monter*
Le pulpitre efi: ici quarré, & avance dans le profeenium. Les efcaliers de la foene
pour monter au lècond étage étoient à l’extrémité de chaque côté entre la
lcene & les hofpitcilia,, & lervoient apparemment pour l’un &pour l’autre.
Il paroit qu’à l’extrémité des degrez ou des fieges du theatre tout en haut il y
avoit un portique ou une galerie comme au theatre de Sagonte. L’ouvrage pL
étoit d’ordre Corinthien, comme nous avons dit. La feene , dit le Serlio 3étoit CXUVi
à deux étages & à deux rangs de colonnes l’un fur l’autre. Les portes & les
fenêtres étoient de firuéture magnifique. Le bas d’ordre ruftique ôc fans co-

dus velfpedtatorum fedilia , qux gradatim in altum Viginti & unius pedum latitudine efl: : portions autem
tendant , in dcclivi montis ftnufia fint, cum contra viginti feptem , ejufque longitudo totius xdificii lon-
orchefira, feena alixque in eodem latere partes in pia¬ gitudinem xquat. Supra ichnographiam xdificii ortho¬
no loco fint xdificatl'. Ex rudevibus hinc inde diiper- graphia: pars adjicitur , ubi arcus formaque porticus
<is , inquit Serlius, arguitur fuifl'e opus magnificum vifuntur : duo alii arcus meatus illos dénotant, qui
do&ique artificis. Ejus tempore paflim occurrebant fub gradibus erant : arcuum autem coronis liic adji¬
ingentes acervi columnarum ordine Corintliio. Or- citur. Non erat fcalis exterioribus opus ut in thea-
cheftræ diametros cit centum circiter 5c triginta pe- trum confcendcretur, nam per montis declivem par-
dum. Gradus fivc fedilia circumpofita, faut altitudine tem in illud facile defeendebatur. In utraque parte
pedum fexaginta. Præcinélio media in quartodecimo feenæ via erat ad gradus five fedilia ; qux utique via
gradu efi ab ima parte numerando.Porticus qua thea- aliquot, ut videtur, giadibus infini <fia erat: pulpitüm
trunr circumdatur cfl latitudine pedum quindecim. hic quadratum erat, atque in profeenio ftrudum. In
Pila: qua: ad hofpitalia erant, leptem pedes atque dimi- feena fcalx utrinque erant queis ad tabulatum fupe-
dium in frontc habent, columnarum veroaliarum pilx rius afeenderetur , qux fcala£ inter feenam 5c hofpita¬
quinque tantum pedum faut. Inter pilas fpatium va¬ lia adornata: fuerant, 5i ad utrumque , ut videtur,
cuum efl deeem pedum : duo magna quadrata fpatia xdificium ufui erant. In extrema graduum feu fedi-
ad feenx bina latera bolpitalia funt , ex quibus in ve- lium patte , ut videtur , porticus erat ut in theatre
ftibulum intrabatur, per quod veftibulum in mediam Saguntino : opus erat Corinthii ordinis, ut diximus.
pixcir.dtionem afeendebatur , ut in fehemate fequen- Scena tabulata duo habebat duofque columnarum on¬
ti viderc cft , in cujus ima parte veftibuli veftigia dines, alrerum alteri impofitos. Portx atque feneftræ
Co^fpiciuntur. Hofpitalia quadrata quadraginta quin¬ magnifica: erant ftruéturx : ima pars ordine rufticO
que pedum quaquaverfum funt. Sccnx pavimentum fine columnis altitudine erat pedum fexdecim : ftylo-
Tom. I II. 1 i
i48 L'ANTIQUITE' EXPLIQUEE, ôcc. Liv. II.
lonnes, avoit feize pieds de haut. Les piedeftaux des colonnes du premier
étage avoient cinq pieds de haut; les colonnes avec leurs baies & leurs cha¬
piteaux croient hautes d’environ vingt-deux pieds. Les colonnes & les piles
enfemble ont cinq pieds d’épaiffeur ; les colonnes feules ont environ deux
pieds ôc demi de diamètre. L’ouverture des arcades eh de dix pieds , leur
hauteur de vingt ou environ. L architrave, la frife ôc la corniche ont a peu
prés cinq pieds. Les piedeftaux du fécond etage font d environ quatre pieds
&demi: les colonnes ont environ feize pieds de haut ; l’architrave 5 la fnfe
&c la corniche quatre pieds. Les autres pièces de ce magnifique theatre que
le Serlio a repréfentées , fe trouvent dans la planche fuivante.

batx columnarum prinar tibulàti quinque pedum al- coronis quinque circirer pedes fîmul habent : fecundi
titudine eranc j columhx cum bafïbus atque cnpitcllis tabulati ftylobatæ funt quatuor circiter pedum & di-
erant viginti duorum circiter pedum altitudine. Co- midii, columnx fexdecim plus minus pedum, epifty-
lumnæ 5c pilàe fimul funt fpiftitudine quinque pedum, lium , zophorus 5c coronis quatuor. Alix hujus thea-
columnæ folum duOrufn atque dimidii pedum dia- tri particulæ quas Serlius reprxfentavit, in tabula
metron habentiarcuum interior latitudo dccem pedum fequenti confpiciuntur.
eft', altitudo circiter viginti. Epiftylium, zophorus ÔC

CHAPITRE V.

I. Theatre r/’Alauna, qui eH aujourd'hui Valogne. IL Théâtres cTOrange (dfr de


Narbonne. III. Theatre entre Ferento & Vetulonio. IV. Différence
entre le theatre Grec & le theatre Romain.

I. "T E plan du theatre d' Alaunay qui eft aujourd’hui la ville de Valogne
Pl.
J_yen Normandie , a été' levé par l’ordre de l’illuftre M. Foucault alors
CXLV
Intendant de Normandie. Il eft fort different des autres théâtres, qui ne font
qu’un hémicycle, en forte que la ligne qui termine le theatre feroit le diamè¬
tre du cercle s’il étoit entier. Ici le theatre contient beaucoup plus que le demi
cercle ; le diamètre eft de trente-quatre toifes , ou deux cens quatre pieds,
& la ligné qui termine le theatre n’eft que de trente-deux toifes, ou cent qua¬
tre-vingt douze pieds. L’orcheftre occupe encore bien plus d’efpace audelà de
l’hemicycle que le theatre-, elle a douze toifes & demi de diamètre, qui font
foixante-quinze pieds, & la ligne qui la termine n’a que neuf toifes & demi,
qui font cinquante fept pieds. Le profeenmm a de même cinquante-fept pieds
de longueur fur environ douze de largeur. Le pulpitre a quarante-trois pieds
de long fur environ douze de large. Tous les bâtimens qui étoient fur le
devant, favoir la feene & les appartenions des étrangers, font fi abfolument

c a P u T v. terminât, diametros citculi foret fi circulus effet in-


teger. Hoc vero theatrum longe plus quam hemi-
I.Theatrum sÜaunœ ho die Valogne. II. T hc ti¬
cyclum continet : diametros eft ducentorum quatuor
tra Ar au fie anurn & Narbonenfe. III.Thea¬ pedum regiorum \ linea vero qux theatrum totum
trum inter Ferentum & Vetulonium. 1V. Dif- claudir, centum 5c nonaginta duos pedes folum habet.
crimen theatrum inter Grœcum & Roma. Orcheftra longe magis hemicyclum cxcedit, quam
num. ipfum theatrum : nam ejus diametros eft feptuamnta
quinque pedum , linea vero qux orcheftram claudit
I. T Chnographia theatri Alaunx , cujus quinquaginta feptem tantum regios pedes habet. Pro-
JL hodie rudera inNortmanniæ oppido Falogne di< lcenium eadem eft longitudine quinquaginta feptem
6to vifuntur, juffîi illuftriflimi deque republica lite- pedum , latitudineque duodecim. Pulpïtum quadra-
raria bene meriti D. Foucault delineata fuit. Ab ginta tribus pedibus longum eft , 5c latum duodecim.
aliis veto theatris multum diferepat, qux heinicy- Omnia ante theatrum polira xdificia , feena fei-
clum tantum habent, ita ut linea ilia qux theatrum îicet «Se hofpitalia , ita diruta funt ut ne quidem
THEATRES

Fcntccutlé

Serlio

Tcn?ie III
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THEATRES D’ORANGE ËT DE NARBONNE. 149
ruinez, qu’on n’en a pu même lever le plan. Ce theatre à deux préemptions 5
fans compter la derniere qui le termine : il a dix efcaliers qui vont du haut en
bas ; ce qu’il y a ici de particulier, eft qu’ils font rangez deux à deux en lignes
parallèles. Ce theatre apres ceux de Rome eft plus grand que tous ceux que
nous avons vu ci-devant. Il faut fe fou venir toujours que nos pieds font d’un
bon pouce plus grands que les Romains.
II. De la Pife met parmi les antiquitez d’Orange un theatre qu’il appelle
cirque. Le deflein en eft fi mal execute' , que je n’ai ofé m’y fier: la face fep-
tentrionale qui eft de magnifique ftruéïure a, dit-il, cent huitpieds de hau¬
teur • ce font les bâtimens qui compofent la feene & les hojpitaLi<t< L’hemi-
cycle qui compofè l’orcheftre eft fort grand, & cela fait que les degrez qui
etoient les fieges des fpedlateurs, font en fort petit nombre, l’orcheftre em¬
portant la meilleure partie de l’efpace. Je croi qu’il n’y a pas plus de dix fie-
ges ou cunci. Les efcaliers pour monter de l’orcheftre aux fieges font au nom¬
bre de dix, qui ne vont que jufqu’au milieu des fieges. Depuis le milieu juf-
qu1 au haut du theatre il y a dix autres efcaliers , mais qui ne répondent pas
a ceuxdedefious. On n’a jamais vu dans aucun theatre ni amphithéâtre un
fi grand nombre de ^vomïtoru qu’on en voit ici ; je croi qu’il y en avoit plus
de trois cens. Il y avoit dans les Gaules un grand nombre de théâtres : Sido-
nius Apollinaris en met un à Narbonne, mais il eft fi abfolument détruit,
qu’il n’ enrefte plus de trace.
III. Entre Ferento & Vetulonio villes de Tofcane, il y a des reftes d’un
theatre dont le même Serlio a donné le plan. Il n’étoit pas magnifique , dit-il,
dans fà ftruéhire, mais fingulier dans fa forme : la feene eft differente de
toutes les autres, elle eft trop ruinée pour qu’on en puifTe connoitre ladif.
pofition & celle du pulpitre. L’orcheftre beaucoup plus grande à proportion
durefte du theatre que ne le font toutes les autres, a cent quarante & un
pieds & demi de diamètre ; l’hemicycle du theatre où étoient les fpedrateurs,
n’en a que trente cinq en tout, en y comprenant le portique. La pile de l’angle
a cinq pieds des deux cotez. L’entrée du portique qui conduit à la feene a
huitpieds de largeur. Les cunei, c’eft-à-dire tous les degrez circulaires en-
femble, où s’affeioient les fpeélateurs, ont vingt-deux pieds de largeur. Le mur
qui environne l’orcheftre a trois pieds & demi d epaiffeur. Les deux appar-

veftigium delineari pocucrit. Theatrum ilïud duas fcalæ funt, fed quæ inferioribus fcalis non refpon-
præcinétiones habet , non connumerata ilia quæ thea¬ dent. In nullo unquam theatro vel amphitheatro toc
trum terminât : decem inftrudum Icalis eft quæ ab vomitoria vifa funt , quot hic confpiciuntur. Puto
ima parte ad fupremam pertingunt 5 quodquc in iis plura trecentis efte- In Galliis magnus erat, ut puto ,
fingulare obfervatur, fcalæ binæ ponuntur ., ira ut theatrorum numerus. Sidonius Apollinaris Narbonen-
quinquies binas numeres quæ funt ^ap^KKHKci. Hoc fe theatrum commémorât, cujus ne veftigium quidem
theatrum poft Romana , omnium quæ hadenus vidi- fupeteft.
mus maximum eft. In mente revocandum eft pedes III. Inter Ferentum & Vetulonium Hetruriæ ur-
noftros regios elfe uno faltem pollice Romano pede bes , reliquiæ funt theatri cujus Serlius ichnogra-
majores. phiam edidit. Non erat, inquit ille, ftrmftura ma*
I I. Inter Arauficanas antiquitates, Pifæus thea¬ gnificum, fed forma fingulare. Scena ab omnibus
trum repræfentat, quod ipfe circum appellat > ita aliis feenis longe diftert, adeoque labefa&ara eft , ut
imperite delineatum, ut ejus exemplari uti non aufus vix ejus atque pulpiti pofituram noveris. Orcheftra
fim. Septentrionalis faciès magnifiée ftrudta , inquit proportione habita ad theatri amplitudinem longe ma¬
ille, eft altitudine centum & odto pedum. Hæcædi- jor cæteris , pedum centum quadraginta & unius dia-
ficia feenam & hofpitalia conftituebant. Orcheftræ metron habet: Hemicylus theatri ubi fpe&atores erant,
hemicyclus peramplus eft ; ideoque gradus , qui triginta quinque folum pedes habet cum porticu. Pila
fpe&atorum fedilia erant, parvo numéro funt ; ma¬ quæ in angulo eft , quinque pedes in utraque parte
jorera namque fpatii partem orcheftra occupabat : habet: porticûs ingreftus quo ad feenam itur, o&o pe¬
non puto plures efte cuneos feu fedilia quam decem. dum eft latitudine. Cunei five gradus circulâtes Cu
Scalæquibus ab orcheftra ad fedes confcenditur.deccm mul in queis fpedtatores fedebant , latitudinem ha-
funt, quæ ad medium tantum fedilium pertingunt. bent viginti duorum pedum. Minus q^o orcheftra
A medio autem ad fummum theatrum toticiem aliæ circumdatur trium eft pedum. Hofpitalia duo ad
Tom. 11L
*50 ^ANTIQUITE' EXPLIQUEE, ôcc. Liv. ÎI.
temens des etrangers, nommez hofpitulÏA, qui font aux deux extremitezde
la lcene,ont quarante pieds & demi de long, ôc trente de large. Les arcades
onmeuf pieds de vuide * le profeenium en a vingt de largeur. Le lieu deftine
au pulpitre eft de quarante pieds de long, ôc de douze de large j la porte pour
aller au pulpit-reoeft■■•large de neuf pieds. La grande allée, qui eft devant la
icene devroit sappellerportique, mais nous n y voions que les traces des
rriurs qui le fermoient, & point de colonnes j elle a dix-huit pieds ôc demi
de large. Voila tout ce que le Serlio nous donne touchant ce theatre de Fe-
rento: à quoi l’on peut ajouter que ce qu’on appelle cunei, qui êtoient les
fieges des fpedrateurs, eft coupe par vingt-fix elcaliers dans le plan que le
Serlio en a donne : il n eft pas certain que ce foient des efcaliers.
IV. Quoique la maniéré de faire les théâtres ait e'te' apportée de la Grece
à Rome , les Romains firent plufieurs changemens dans la forme, ôc peut-
être encore plus dans i’ufage des théâtres. L’orcheftre qui etoit chez les Grecs
Themicycle ou les baladins fautoient ôc danfoient, fut deftine'e, comme nous
avons fôuvent dit, pour les fieges des Sénateurs & des perfonnes de la pre¬
mière dignité. Les Grecs faifoient l’orcheftre plus grande, ôc y mettoient le
pulpitre, que les Romains reculoient jufqu au-delà de l’avant-feene. Les Grecs
avoient outre le grand theatre un autre petit, qu’ils appelloient theatri-
dion ou odeum♦, c’étoit le lieu oùlesmuficiens jouoient des inftrumens à l’en-
Vi lun de l’autre. .•

utramque feenæ latus hinc inde pofita , quadraginta phia quam Serlius edidit, fî tamen ex fcalæ fuerint,
fupra dimidium pedes habent longitudinis, latirudi- quod non confpicuum eft.
nis vero triginta ■: vacuum fpatium arcuum eft unde- I V. Etft thearrorum conftruendorum ratio ex
dm pedum , profeenium viginti pedes habet lati- Græcia Romam tranflata fucrit, in theatrorum for¬
tudinis. Locus pulpito deftinatus eft longitudine qua- ma Romani plurima mutarunt, & fortaffe in ufu
draginta pedum & latitudine duodecim, porta qua plura. Orcheftra quæ in Græcia hemicyclus erat ubi
itur ad pulpitum eft novem pedum latitudinis. Xy- hiftriones faltabant & tripudiabant, fenatorum fedibus
ftus ante feenam porticus appellaridebuiflet/ed vefti- deputata fuit, & primariorum magiftratuum. Græci
gia tantum murorum } non columnarum videmus, orcheftram majorem adornabant in eaque pulpitum
eft autem novemdecim cum dimidio pedum latitudi- ponebant quod Romani ultra profeenium pofuere.Grae-
pis. Hæc de theatro Ferentino Serlius, quibus adji- ci præter majus theatrum, minus aliud habebant quod
cias illud fpatium , qui cunei vocantur, ubi fpedtato- vocabant Qîo.Tf.'tJ'iov aut odeum : hic locus erat ubi
ms fedebant, viginti fex fcalis fecari in ichnogra- mufici inftrumentis mutuo concertabant.
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LES BACADINS. *5*

CHAPITRE VI.

/. Les ma fanes les baladins. IL Joueurs de paffe-paffe. III. Vendeurs de


mithridat. IV. Les Funambules & les Uetaurifies. V. Les SS. ‘Teres ont tou.
jours déclamé contre ces jeux. VI. Merveilleufe adrejje d'un bâte leur d*Antioche.
t-v ■’ ' + r, r ■ • •

E T R E ^es a&eurs & les baladins, il y avoit pîufieurs autres fortes


V^/^e bateleurs & de bouffons qui paroifïoient fur le theatre. On y voioit
des mal que s de dilferente forte, dont 1 invention eft attribuée à Efchyle. Pl
CXLVL
Avant ce tems-la ils fe peignoient le vifagede differentes couleurs. Ces maf.
ques reprelentoient des vilages quelquefois extraordinaires & à faire peur;
d autrefois plus gratieux, félon le goût different de ces bateleurs : ces mafques
horribles s appelloient chez les Grecs juop/uohviiûdLScyspyoyuct : tels fcnr pîufieurs
que nous donnons ici. Il eft à remarquer que les mafques qui portent des mar¬
Pl.
ques bacchiques, comme ceux qui font a double tête, ou qui font couronnez
CXLVII
de feuilles de vigne, ou ceux qui ont des oreilles de Faune, peuvent avoir fervi
à la fcene fatyrique. D’autres étoient plus gratieux s tel eft un que nous don¬
nons tiré de notre cabinet, & un autre publié par le Cavalier Maffei. Les
aéteurs des comédies & des tragédies prenoient fouvent des mafques, tant
chez les Grecs que chez les Romains. S. Jean Chryfoflome fait foi que les
tragédies fe jouoient de fon tems par des gens mafquez. Quand on vouloit
repréfenter des vifages horribles, on feignoit que c etoient des Bataves , des
Germains, ou quelquefois des Ethiopiens, tel queft celui que nous pu.
blions apres Spon. Le grand mafque que nous donnons enfuite, eft Egyp¬
tien , & repréfente une Ifîs ; il eft tout couvert de figures Egyptiennes,
dont quelques unes tendent leurs ailes, comme certaines figures que nous
avons vues au fécond tome fur la table Ifiaque.
IL II y avoit auffi des preftigiateurs; non qu’il y eut du véritable preftige
en ce qu’ils faifoient, mais ils trompoient les yeux avec leurs tours de main
comme font encore aujourd’hui un grand nombre de gens avec leurs jeux
qu’ils appellent mathématiques. En cela les anciens paffoient ces joueurs
de gobelet, qui ne furprennent prefque plus perfonne, tant leurs jeux font
devenus communs.

c a P u T VI. feo noftro proferimus, & alia ab équité Maffeio pu-


I. Laruœ & feutra. II. Circulât ores. III. Cir- blicata. Adores comœdiarum tragœdiarumque fæpe
larvas geftabant, tam apud Græcos quam apud Ro-
cumforanei pharmacopola. IV. Funambu-
manos. Joannes Chryfoftomus teftificatur fuo rem¬
li & Pctauriftœ. V. Sanfli patres contra lu- pote tragœdias a larvatis perlonis repræfentatas fuiflej
dos hujufmodi fcmpcr invech. VI. Circulato- vide Homiliam 6. in Lazarum. Cum perfonæ horren¬
ris Antiocheni mirurn artificium. dæ repræfentabantur , Batavos aut Germanos , feu
aliquando Æthiopas comparere fimulabant , qualis
ï* T) R æ t e r hiftriones alii circulatores, fcur- eh îlle quem poft Sponium hic publicamus. Larva
I ræ , mimique erant qui in theatro compare- ilia magna quam poftea proferimusÆgyptia eft, Ift-
bant : & larvæ diverfi generis, quarum inventum Æf- deinque repræfentat : operta autem eft figuris
chylo tribuitur : antea cnim vultum variis depinge- Ægyptiacis, quarum quædam alas extendunt , ^per-
bant coloribus. Hæ larvæ nonnunquam vultus exhi- inde atque aliæ quas vidimus fecundo torno in tabula
bebant horrendos, nonnunquam formofos pro indo- Ifiaca.
ie cujufque mimi : hæ horrendæ larvæ apud Græcos I I. Erant quoque præftigiatores, non veris uti-
vocabantur aopuoiusux & yo^o’iic.. Taies lunt aliquot que præftigiis , fed fimulatis , ita ut ipfos oculos
larvæ quas proferimus. Notandum eft larvas quæ fallerent, manibus quædam infperata perpétrantes,
vultus referunt Bacchicos, ut iHæ duplici capite , aut ut hodiequc multi cum ludis , ut vocant, mathema-
pampinis coronatæ aliæ , aut fauni auriculas præfe- ticis variæ fpeciei. Hac in re antiqui circulatores hu¬
rentes, in fcena fatyrica ufurpatas fuiffc videri. Aliæ jufmodi hodierncs longe fuperabanrjhi enim ob rerum
larvæ gratæ pulcræve erant, ut ilia quam ex mu- illarum frequentiam vix admirationem moveant*
LSA N TI QU ! T E' E X P Ll QUE'E, &c. Liv. IL
III. Les anciens avoient auffi de ce s bateleurs qui pour faire voir la vertu
die certains remedes fe faifoient piquer par des afpics, & en appliquant eurs
remedes ne recevoient aucun mal de la piquûre. Elien raconte hiitoire un
de ces bateleurs , qui s’étant fait piquer au bras d un afpic au milieu du gran
marché de Rome, foça d’abord la plaie, ôc chercha 1 eau quil avoit prépa¬
rée pour boire &c chaffer la force du venin : mais quelqu un aiant par ma¬
lice renverfé le pot, & fait écouler toute l’eau, il mourut deux jours apres,
mais fans aucun fentiment de douleur.
IV. Les danfeurs de corde quon appelloit Funambules, faifoient encore
un des fpedtacles des anciens on en trouve des les temsdeTerence. Le bon
Empereur M. Aurele qui y afïifta une fois, aiant vu tomber un jeune gar¬
çon Funambule, fut fî touché du péril où s’expofoient ces gens-là, qu’il fit
mettre des martelas fous les cordes, afin que s ils venoient a faire quelque
faux pas, ce fût fans péril de leur vie. Depuis ce tems la, dit Capitolin , on
mettoit des rets fous ces Funambules. On vit du tems de Tibere des chofes qui
tenoient du prodige} des élephans qui marchoient for des cordes tendues,
quoique ce foit de tous les animaux celui qui paroit le moins propre à cette
forte d’exercice. Un fpedacle encore plus furprenant du tems de l’Empereur
Néron,fut de voir entre mille autres jeux un chevalier connu de tout le monde
aflis fur un éléphant courir per catadromum , ce que Cafaubon interprète fur
une corde tendue : apres tout des qu’un éléphant court fur une corde , on
comprend bien qu’il y peut courir portant quelqu’un for fon dos. Germani-
cus félon Pline donna des jeux publics, où l’on vk des élephans faire plufieurs
tours de foupleffe, lancer des epées en l’air, fo battre comme des gladiateurs,
danfer la pyrrique y & marcher for la corde, ll eft étonnant, dit Pline, de
voir des élephans fi adroits , qu’ils montent for des cordes tendues -, 6c ce qui
eft plus incroiable, c’eft qu’ils en defcendent à reculons. Les Grecs appelloienc
les funambules, fchœnobates ; ils avoient ce fpeétacle, qui a été continué pen¬
dant longtems dans le Chriftianifme -, S. JeanChryfoftome parle des funam¬
bules.
Les Petauriftes ou Petauriflaires étoient des bateleurs qui voloient dans l’air
par lemoien de certaines machines.On entend auflipar ce mot des gens qui fai¬
foient des fauts extraordinaires. C’étoitun exercice violent, 6c qui faifoit hor¬
reur, 6c c’eft peutêtre pour cela que les Peres Grecs appelloient fouvent l’enfer

ï I I. Erant & àlii fcurræ circulatorefque, qui elephanto fuperfedens per catadromum decucurrit ; ubi
pharmacorum quorumdam vira ut oftenderent, af- catadromum extenfum funem fuifle dicit Cafaubc-
pides ad brachia admovebant, nihilque mali ex mor- nus : vere tamen quando elephas per extenfum funem
iu patiebantur. Hujufmodi hiftoriam refert Ælianus currit, non multo magis ftupeas, ft equitem currcns
hift. anim. 9. 61. de circulatore , qui ut artificii fui dorfo geftet. Germanici Cafaris, inquit Plinius 8. 2.
fpecimen daret, inquit, alpidem medio in foto ad munere gladiatorio quofdam inconditos motus edidere
brachium admovit, &C vulnus poftea exfuxit : clini¬ elepbanti faltantium modo- Vulgare erat per auras arma
que poftea aquam quam fibi paraverat non exforbuif- jacere non auferentibus ventis , atque inter fe gladiato»
fet, liquidera ea fubdudda & ex inlidiis vas fuerat rioS congreff us edere , aut lafciviente pyrriche colluderey
everram, veneno non exhaufto, fecundo poft die poftea per funes incejf ere. M'irum maxime , pèrgit Pli¬
fine doîoris fenfu naulatim exftin&us eft. nius cap. fequenti, & adverfts qmdemfunibus Jubire t
I V. Funambuîi quoque ingens præbebant Romæ fed regredi magis utique pronis. Funambulos Græci
fpebtaculum : eos jam fua aetate exftitifle Teren- vocabant fchœnobatas : apud eos hujufmodi fpeifta-
tius memorat. M. Aurelius imperator , inquit culum vigebat, quod apud Chriftianos etiam conti-
Capitolinus cap. 13. funambuîi s poft puerum lapfum nuatumruit. Defunambulis loquitur Chryfoftomus.
culcitras fubjici jufftt ; un de hodieque rete prœtendituy. Petauriftæ live Petauriftarii citculatores erant qui
Tiberii tempore res portenti fimiles vifæ funt, ele- ârtificio quopiam volabant, certis adhibitis machi-
phanti ncmpe funambuîi -, edi ex omnibus animalibus
nis. Petauriftarii quoque dicebantut_, qui faltus quof-
hic ad hujufmodi excrcitium prorfus inhabilis videri piam infolentes edcbânt. Exercitiüiïi hujufmodi vio¬
poflit. Sed quodmagis ftupendum fuit fub Nerone ,
ler tum erat, quod horrorem incutêret ; idcoque for*
inquit Suctonius cap. n. Notijfimus eques Roman us
tafle patres Græci infernum srireiv^ov appellabant. Vo-
LES BATELEURS.
petduron. On a Eure que cet exercice de voler lé voit encore aujourd’hui en
Orient, où les bateleurs lont beaucoup plus agiles que ceux de l’Europe.
V. Les Peres ont toujours blâmé ces fortes de fpeélacles & tous ces jeux de
theatre CE d’amphitheatre; CE cela pour plufieurs bonnes railons ; car outre que
c’étoient les paiens qui les donnoient ordinairement, CE que cela détournoit les
gens de leur devoir tant de famille que de religion ; on y donnoit fouvent des
fpeétacles infâmes, où l’impudence des aéleurs n’avoit point de bornes. Il
ne faut pas s étonner qu’ils fe déchainaffent contre les jeux où la pudeur
étoit fi ouvertement bleffée, puifqu’ilscondamnoient même ceux du cirque,
qui paroiffoient les plus innocens de tous. S. Jean Chryfoftome a fait plu¬
fieurs homélies contre les fpeéâacles des jeux du cirque, où l’on ne voioit
pourtant que des chevaux CE des chariots courir à l’envi : mais je crois que
dans le fond il ne blâmoit que la trop grande attache que certains Chrétiens
avoient pour ces fortes de jeux , qui les détournoient de la parole de Dieu CE
des devoirs de la religion, auquel cas les choies mêmes innocentes peuvent
devenir criminelles.
V I. Ce faint Pere dans fa dix-neuviéme homelie au peuple d’Antioche dé¬
crit un jeu de pafle-pafïe des plus extraordinaires dont on ait entendu parler ;
& qu’on voioit fouvent dans cette grande ville- un homme alîoit par les
rues la tête levée, une grande perche polée furie front, qui ne branloit point;
mais ce n’étoit pas le tout : au bout de cette perche il y avoit deux petits
garçons qui fe battoient toujours pendant que cet homme alloit fon train,
fans qu’il en arrivât aucun accident.

landi artem exercitiumque adhuc in oriente videri & equi tantum currentes cerncbantur. At cxillimo
narrant ii, qui in illas oras peregrinantur , ubi di¬ ilium Chriftianorum quorumdam erga hujufmodi
eu ntur circulatores Europæis elfe agiliores. ludos fludium nimium improbalfe , quo a verbo dei
V. Patres exercitia ludofque hujufmodi femper vi- audiendo Sc a religionis officiis avertebantur : quo
tuperaverunt, neenon theatri amphitbeatrique ludos, nempe cafu res fuapte natura innoxiæ vituperabilcs
idque non levibus de caufis : nam præterquam quod evadunt.
ilia maxime curabant profani illi deorum cultores , V I. Circulatorum exercitium quodpiam fingula-
&: hæc a chriftianæ pietatis officiis & a familiæ cura riffimum delcribit idem S. Dodtor Homilia décima
avertebant , fæpe turpiffima erant fpedtacula, ubi nona ad populum Antiochenum , quod fæpe Antio-
circulatorum mimorumque impudentia nullis crat li- chiæ vifebatur. Vir per urbem elato capite conrum
mitibus circumfcripta. Nec mirum eft Patres hujuf- præaltum fronti infiflentem geffobat j fîcque per vicos
modi fpedtacula averfatos elfe, ubi pudoris nulla ratio incedebat conto firmo inconcuffoquc manente : qued-
haberetur , quandoquidem Circcnfes ludos etiam que ftupendum erat, in conti cacumine diîo pue-
damnabant, in queis nihil a pietate abionum fuifle ri erant invicem pugnantes, dum vir illc femper pro-
videtur. Joannes Chryfoftomus adverfus hujufmodi grederctur.
fpe&acula multas edidit homilias, ubi tamen currus
L’ANTIQUIT E' EXPLIQUEE, Sic. Ltv. IL

chapitre VIL
t î . f

1. La amphithéâtres. IL ol était ïamphithéâtre de StMilm Taurus. I 11. Ce


qu'on appelloit cavea, l'arene & le podium. IV. Les degre\de l amphithéâtre.
V. L amphithéâtre de Vefpafien. VL Ce que e était que les pegmaia,

î. T E nom amphithéâtre eft grec, & veut proprement dire un lieu de fpe.
I ydlacles fait de deux théâtres joints l’un contre 1 autre , comme dit a -
fiodore, oùles fpedlateurs font placez tout autour. Le nomwmquon lui
donne quelquefois, ôc qui fut d abord donne aux théâtres, n exprime c|ue
le dedans , qui eft proprement un creux. On l’appelle auffi arena », ce nom refte
encore aujourd’hui à l’amphitheatre de Nîmes, <^u on appelle les Arenes de
Nîmes, &aux Arenes de Tintiniacprès de Tulle, dont nous parlerons plus
bas. Arena veut dire fable • avant que de commencer les jeux de 1 amphithéâ¬
tre , on répandoit dans l’aire du fable. Selon un ancien c etoient quel¬
quefois des Ethiopiens quifaifoient cette fonction : Enfuite, dit-il, entrèrent
deux Ethiopiens à longs cheveux, portant de petits outres, tels que font ceux
qui répandent du fable dans l’amphitheatre.
C’étoic peutêtre parceque le fable etoit trop mouvant, qu on mettoit queL
quefois dans le cirque de la limure de pierre 3 ou de la pierre en poudre. Par
une magnificence mal entendue Caligula fit répandre dans le cirque de la
chryfocolle , & Néron encheriffant pardeffus, fit ajouter à la chryfocolle du
cinnabre broie. Au commencement on ne faifoit que des amphithéâtres de
bois^ on en bâtit depuis de pierre.
II. Celui de Statilius Taurus fut le premier bâti de pierre à Rome dans le
champ de Mars fous l’empire d’Augufte , félon Dion ; ce qui prouve l’erreur
de ceux qui ont dit que l’amphitheatre qui refte encore a preient a demi
ruiné près de Sainte-Croix en Jerulalem , eft celui de Statilius Taurus : celui-ci
étoit au champ de Mars, fort éloigné de celui qui fubfifte encore aujour¬
d’hui. L’amphitheatre de Statilius Taurus fut brûlé fous Néron, «3c enfuite
rétabli, comme il paroit en ce qu’il fe trouve marqué dans Viélor & dans Ru-
fus entre les édifices de la neuvième région. Vefpafien en bâtit un plus grand

C A P U T VII. agerent. Subinde , inquit Arbircr , intravemnt duo


tÆthiopes capillati cum pitjillis ut ri bus, quai es J oient
.
7 Amphithcatta. II. Quo loco effet amphithea- ejTe qui arenam in amphitheatro fpargunt.
Quia vero fortalTe arena mobilior effet , aliqitando
trum Statilii Tauri. 1 II. Omd ejjent cavea,
in circo ex limato ferratove lapide , aut ex lapide de-
arena podium. IV. Gradus amphitheatri.
trito 3c in pulverem adto area fpargebatur. Ex inepta
V. Amphitheatrum Vefpafuini. VI. Quid ftolidaque magnificcntiaCaligula chrylocollam fpargi
ejjentpeynata. curavit : Kero antem chrylocollæ conrritam cinna-
barin adjecit. Prineipio amphitheatra lignea tantum
I. A MphITheatrum graece fignificat condebantur : deinceps lapidea ftriufta fuerunr.
jf\. locum fpectaculis deftinatum , ex duobus 11. Statilii Tauri amphitheatrum primum fuit Ro-
theacris fimul junétis confeCtum , inquiunt Caflîodo- mæex lapide ilruCtum in canipo Martio, inquit Dio,
rus Var. 5. 4z. & Iridorus 18.52. ubi fpe&atores cir- imperantc Augufto : unde probatur errafte cos qui
cum locantur. Cavea item vocatum occurrir, quo dicerent amphitheatrum femirutum quod hodieque
nominc interior faciès proprie fignificatur , quæ cava prope fan Et a m Crucem in Jerulalem Romæ vifitur ,
eft. Arena etiam fæpc dicittir , quod nomen hodic- elle Sratilii Tauri amphitheatrum. Hoc namque in
que amphitheatro Ncmaufenlî datur , neenon & are- campo Martio erat ab illo lor.go fpatio disjun&um.
nis Tintiniacenfibus aliifque amphitheatris. Anre- Amphitheatrum illud Statilii Tauri fub Nerone in-
quam ludi amphitheatrici inciperentur, arena in am. ccndio ablumtum fuit, exindeque reftauratum , ut
phitheatri area fpargebatur , &, ut quifpiam dicic, inde liquet quod a Rufo & a ViClore inter nonx ur-
Æthiopes aliquando crant qui talem furxftionem per- bis regionis sdificia connumcretur. Vefpafianus longe
k
Amphit

a
CXLVni f/.rf /a clj; T-JÎI

ATHE
LES AMPHITHEATRES. *
& plus fûperbe, dont une bonne partie relie aujourd’hui • car s’il a été fouvenc Pl;
brûle 6c ruine dans les anciens teins, il a auffi louvent été rétabli. Parmi les cxLvin
amphithéâtres qui nous relient ou entiers ou à demi détruits, il n’y en a point
qui lui foitcomparable. Il pouvoir tenir, dit Viélor, quatre-vingt feptmille
Ipeélateurs. La place du dedans, qu’on appelloit les Arenes, 6c qui tenoit le
plus bas lieu , étoit ovale : 6c c’eib ce que dit Caffiodore , ovi fpecicm conclu~
dens. Tout autour des Arenes aux plus bas lieux étoient des loges ou des
voûtes, pour y tenir des bêtes qui dévoient combattre.
111. Ces loges s'appelaient caveæ, nom qui étoit auffi commun à tout le
dedans de l’amphitheatre : ces efpeces de loges ou grottes fe trouvent appel¬
les caveæ dans Stace, 6c dans Trebellius Pollion, lorfqu’il raconte qu'un
lapidaire vendit à 1 Impératrice des pierres qui 11’etoient que de verre,
pour de véritables pierres precieufes : elle aiant reconnu la fraude , 6c
voulant en tirer vengeance, l’Empereur Gallien fon mari commanda qu’on
expofât le lapidaire à un lion, 6c dit fecretement qu’on lâchât de la cage,
non pas un lion, mais un chapon. Tous écant furpris d’un fi ridicule Ipeéta-
cle , l’Empereur leur fît dire que l’impofteur étoit puni par une impoflure *
6c renvoia le lapidaire.
Les Arenes étoient ceintes tout autour d’une muraille , fur laquelle étoit
le podium ; c’étoit une avance du mur en forme de quai : ce mot de podium
fe trouve auffi emploié pour de pareilles avances dans les temples 6c dans les
maifons des anciens. Le podium de l’amphitheatre étoit orné de petites colon¬
nes 6c de balullrades ; c’étoit la place des Sénateurs pour le Ipeélacle : les
Magillrats s’y mettoient auffi fur leurs fieges curules, accompagnez de leurs
liéteurs 6c des autres minilfres. C’étoit auffi la place des Empereurs , auxquels
l’on mettoit une elpece de throne couvert. L'éditeur, ou celui qui donnoit le
fpeétacle 6c les jeux , y avoit fon tribunal j 6c les vierges Velf aies avoient auffi
le privilège du podium. Quoique ce podium fût élevé de douze ou quinze
pieds, les Sénateurs n’auroient pas été en fureté contre les infultes des élé-
phans, des lions, des léopards, des panthères 6c des autres bêtes feroces,
qui fe battoient fur les arenes, fi l’on n’y avoit mis tout autour des rets ou
des treillis qui garantiffoient les fpeclateurs fans les empêcher de voir. Il y
avoit auffi furie bord du podium de gros troncs de bois ronds 6c verfatiles,
qui tournoient quand les bêtes vouloient faire quelque effort pour y monter 5
ce qui n’empêcha pas qu’en certaines occahons ce s bêtes ne fîfTent quelques

majus Sc magnificentius amphitheatrum conftruxit, dium , eratque quafi fuggeflus, five ut aiunt projettu-
eu jus magna pars hodicquc fupereft : etfi enim fæpe ra Latior , quod ctiam nomen podium pro iïmilibus.
incendio abfumtum fuerit, fæpe edam fuit reftaura- templorum & ædium projet}uris ufurpatum répérimr.
tum. Inter amphitheatra quæ vel integra vel femiruta Hoc amphitheatri podium columellis atque cancellis
fuperfunt , nullum huic comparandum. Capere, in¬ exornabatur. Hicfcdem habebant fenatores magiftra-
quit ViCtor, poterat oCtoginta ieptem inillia fpe&ato- tufque cum fellis curulibus , comitantibus liCtoribus
Tum. Area interior, quæ Arena vocabatur , ovatæ aliiique miniftris. Hic etiam locus imperatorum erat,
formæ erat, ovi fpecicm concludens, inquit Cafliodorus; quibus folium parabatur opertum : qui ludos ede-
circulai Arenas caveæ erant fornicibus inftruCtæ , ubi bat atque fpeCtacuIa, tribunal ibi fuum pOnebat. Vir-
feras in arena pugnaturas inclufas fervabant. gines quoque Veftales in podio honoris caufa locuni
III. Caveæ nomen etiarn toti amphitheatri intc- habebant. Etfi podium illud duodecim quindecimve
riori faciei dabatur : imos hofee fornices caveas vo- pedibus altum effet, non tuti fuiffent fenatores ab ele-
cant Statius & Trebellius Pollio in Gallieno : idem phantorum , leonum , pardonnai pantherarum alia—
Gallienus, inquit Pollio cap. 12. cum quidam gem¬ rumque ferarum impetu , cum eæ furibundæ in arena
mas vitreas pro veris vendidiffet ejus uxori : atque i/la concerrarent, nifi circum retia atque cancelli appo-
re prodita , vindicari vellet , fur ri pi qnafi ad leonem fita fuilTent , quorum præddio fpcCtatores fine damno
'vcndi'orem jujjit, deïnde e cavea caponcm emitti, mi¬ omnia conlpicere poflcnt. In extrefna edam podii
rant ibufque cuntlis rem tam ridiciilam per turionem ora ligna erant rotunda & verfatilia , quæ feras
dici jujfu, impofturam fecit, & pafTus eft > deinde confcendcre volentes præpedirent. Nihilominus ta-
negotiatorem dimifit. men accidit quandoque ut feræ in fpedtatorum ordi-*
Arenæ circum muro cingebantur, fupra quem po- nés irrumperent : quæ caufa fuit ut ad eam propeb
Tom. JIL
lî6 L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. II.
defordres dans les rangs des fpeélateurs. On tâcha d’y remédier it me
en faifant des euripes ou des canaux tour autour, pour empcchc

d Tv’Efa du ,.M.„ étoient 1« degret difpofa à jeu prisde le même


maniéré que ceux des théâtres dont nous avons par e ci e s’alfeoir
tout de même qu’aux théâtres de deux mamei es-, esuns ei P , . ^
étoient & plus hauts & plus larges, Sert gnoient tout automrdt= ^plwhea-
tre ; les autres plus bas & plus étroits alloient de haut en bas en 1 g
travers des f.eges , à la maniéré de ceux des théâtres
pourtant que ceux des amphithéâtres du ffloimae«ui c feu_
verfoient point tous les degrez ni toutes les pre , r i
lement du milieu d’une precinSIwn au milieu de 1 autre : & cela lans d u
de peur que fi ces degrez à monter qui netoient guere arges etoient a ez
du haut en bas , il n’y eût eu de laconfufion &de l’embarras Les degrez a
s alTeoir de l’amphitheatre de Vefpafien étoient hauts dun pied & deux pou¬
ces & larges de deux pieds & demi : on les faifoit de cette largeur pour ai -
fer le paffage libre entre deux à ceux qui venoient apres les autres , ou a
ceux qui vouloient fe retirer pour quelque néceflîté. Il laut ajouter que cette
largeur étoit auffi neceflaire, pareeque les pieds de ceux qui etoient a.hs
au rang de deffus dévoient trouver place fur le degré de deffous. Nous avons
déjà dit ce que c’étoit que les précinUions ou les ceintures, lavoir des degrez
plus hauts & plus larges que les autres, qui diflinguoient les lieges plus
hauts des plus bas, & facihtoient le pafTage à la foule des fpeéfateuis qui ac-
couroient au fpeétacle. f
V. Depuis l’empire de Caligula les Sénateurs avoient au podium descoui-
fins étendus fous les pieds , &.il leur etoit permis d y porter certains bonnets
ou couvrechefs de Thetfalie, pour fe garantir des injures de lair. Lon re¬
marque dans l’amphitheatre de Vefpafien quatre préemptions, en comptant
celle qui étoit tout au haut aupre's du portique. Ces prccinBïons s appelaient
aufli bdtei, des baudriers, comme qui diroit de larges ceinturons. Les ave¬
nues que Macrobe appelle rvQïiîiton&} font des portes au haut de chaque efea-
lier dans l’amphitheatre de Velpafien j on venoit a ces portes par des voûtes
couvertes cachées : la quantité de gens qui fortoient par la faifoit qu on les
appelloit vomitoria, pareeque ces portes fembloient vomir une foule quon
n’avoit point apperçue auparavant. Il y avoit aufïi quelques degrez pratiquez

lendam moleftiam euripî & canales circum adorna- vel iis qui vellent urgente cafu fecederc : itemque ut
rentur , ut fêta: iftuc ne accedere quidem pollent. ii qui fuperioribus gradibus federent, in inferioribus
I V Supra podium gradus erant eo more concin- pedes locale poffent. Jamdiximus quid efient præ-
nati , quo in theatris fupra dicebatur : ac quemad- cinétiones , gradus videlicet cæteris longe altiores
modum in theatris , duo ibi erant graduum généra : latiorefque , qui fuperiores fedes diftinguerent ab
alii ad fedendum concinnati , altiores latiorefque inferioribus, & tranfitum facilem præberent turbæ
erant, & circa totum amphitheatrum difpofiti j alii ad fpeftacula accurrenti.
gradus demifliores anguftiores ab ima parte ad fupre- V. Ab imperio Caligulæ fenatores in podio pulvi-
mam pertingebant, fediliumque ordines fecabant, pe- nos habuere fub pedibus extenfos, Iicitumque iplîs
rinde atque in theatris ; hoc tamen diferimine , quod erat Theflalicis galeris caput operire , utab aëris in¬
amphitheatri faltem Vefpafiani fcalæ illæ, non om- juria vindicarentur. In amphitheatro Vefpafiani ,
nes graduum ordines, neque omnes præcindiones quatuor præcin&iones obfervantur eam annumerando
fecarent interrumperentque ; fed ex media præcin- qux in fuprema parte prope porticum erat. Illæ præ-
ftione tantum ad aliam præcinétionem pertingerent : cinbtiones baltei etiam appellabantur , quafi dicas
idque , ut videtur, ne fi gradus illi , qui angufti lata cingula. Vomitoria , ut vocat Macrobius,
erant, ex fummo theatro ad imum pertigiflent, per- oftia erant in fummis fcalis , quo per occultos mea-
turbatioinde oriretur. Gradus illi amphitheatri Vef¬ tus perveniebatur. A numerofa turba iftinc egredien-
pafiani, pedcduobufque pollicibus alti erant, latique te vomitoria vocabantur quafi multitudinem occulte
duobus fupra dimidium pedibus : ideoque ea fiebant accedentem evomentia. Aliquot etiam gradus erant
Utitudine ut liber effet tranfitus vel tarde venientibus. queis ad gradus fedilium tranfife poterant , per quos
LES AMPHITHEATRE S.‘j ; iS7
qui pouvoient fervir à paffer aux fieges, & auffi à l’écoulement des eaux,
comme Semblent le marquer certaines crenelures qui ne pouvoient gueres
lervir à autre choie. Nous donnons ici la forme de cet amphithéâtre d’après le
Scrlio, de qui Jufte-Liple .1 a aufli tirée , y ajoutant celle des elcahers 8c des
grands degrez. Nous,avons déjà dit que ce qu’on appelloit cmci■, étoit
ce qui le trouvent enferme entre ces précinclions 8c ces elcaliers ; c’étoienc
des places divifees en certaines chiffes. Les places des théâtres étoient fepa-
îées félon la qualité des gens parla loiR'Jcza: cela fe fît pour les amphithea-
tic^s N les cirques dans des tems polferieurs j car au commencement on y
afhftoit confulement 8c fins diftinélion de qualitez : depuis les places des
Sénateurs furent le podium • celles des Chevaliers Romains étoient les fie-
ges qui etoient immédiatement apres ceux des Sénateurs julqu’à la première
precinction j il y avoit ordinairement quatorze rangs de fîeges deffinez pour
eux. Quand le nombre étoit trop grand, 8c que ce s places ne pouvoient
les contenir, ils montaient aux fieges plus hauts. Les païfans, les pauvres 8c
tous ceux qui alloient vêtus de couleur brune, étoient aux rangs les plus
hauts 8c les moins honorables.
Dam certains grands concours pour des fpeélacles extraordinaires les
rangs n etoient pas quelquefois obfervez. Il y avoit en differens endroits de
1 amphithéâtre de certains tuiaux par lefquels on faifoit couler des liqueurs
odoriférantes, pour répandre une bonne odeur dans l’affemblée. Ces liqueurs
étoient ordinairement de fàffran infufé dans le vin. On tendoit des voi¬
les lur le theatre pour garantir les fpeélateurs des ardeurs du foleil : ces
tentes etoient le plus fouvent de toile j 8c comme le luxe fe mêloit dans
tout anciennement comme aujourd’hui, plufieurs auteurs font mention de
tentes d amphithéâtre de foie , 8c d’autres de pourpre brochée d’or. Quand les
voiles n étoient pas tendus, les particuliers fe garantiffoient par des bon¬
nets de Theifalie , par des petafes, ou des pilez, ou des parafols, fî l’on doit
expliquer 1 umbel/a des anciens par le mot de parafol, en l’entendant du
paralol daujourdhui , 8c fi 1 umbella ne fe portoit pas fur la tête. Nous
avons pourtant donné d’apre's l’antique un parafol femblable à ceux d’au-
jourd hui j il fe voit dans des orgies bacchiques, au fécond tome de cet
ouvrage.
VI. Lespegmiu qui félon Martial étoient au milieu de la rue 8c aupre's
du colifee, étoient des machines theatrales à plufieurs étages , qui hauffoient

etiam aquæ diffluebant , ut ex quibufdam inci- incedebant, in fublimioribus gradibus confîflebant.


furis argui videtur. Ejus amphitheatri figuram ex Aliquando cum nimia conflueret turba ad fpedla-
Setbo mutuamur> unde etiam mutuatus efl & Julius cula quædam fingularia , nulla ordinum ratio habe-»
Lipfius, cum formis peculiaribus fcalarum 8c gra- batur. In quibuldam amphitheatri locis tubi erant per
duum fedentibus deputatorum. Jam diximus eos, quos odoriferi liquores emitterentur 3 qui liquores uc
quos vocabant cuneos, ilia elfe fpatia quæ inter præ- plurimum ex croco in vinum infufo confeéti erant.
cindtiones 8c fcalas erant : erantque loca arque fedilia Vêla obtendebantur ne nimio Colis æflu fpe&atores
per claffes diflributa. Theatrorum loca pro fedentium torquerentur, vêla vulgo ex telis confe&a erant ; fed
conditione flatuque feparatâ erant ex lege Rofcia. Id cum omnibus in rebus luxus olirn ut hodieque emine-
pro amphitheatris 8c circis pofteriori longe tempore ret j memorantur a feriptoribus tentoria in amphi»
fa élu me fl : principio eiiim fine ullo ordine, fîneulla theatro ferica , & aliquando purpurea auro intertexta.
perfonarum diflindlione,promi frue fedebatur : exinde Cum vêla non obtendebantur, Theffalicis galeris fefe
vero fenatorum fedes in podio fuit, equitum Roma- muniebant petafifque aut pileis, aut umbellis ; jam
norum in fedibus gradibufve podio vicinis ufque ad in orgiis Bacchicis fecundo tomo umbellam hodiernis
prirriam præcindbonem : quatuordecim graduum ordi- fimilem vidimus, quam item repræfentavimus ubi de
ries, quot videlicet erant, ufque ad primam præcin- villis.
■ilionem equitibus deftinabantur. Cum equitum nu- V I. Pegmata quæ fecundum Martialem media
merus majo erat, quam nt poffet in gradibus iftis in via erant 8c prope amphitheatrum, quod colifeum
contineri j vicini fublimiorefque gradus ab illis occu- appellant -, machinæ theatrales erant tabulatis pluri-
pabantur. Ruftici, inopes 8c quotquot pullata vefle bus j quæartequadam vel erigebantur vel demitte-
Tom. IIL Kkij
L'ANTIQUITE* EXPLI QUE'E, &c. Liv. II.
& baifloient par redores , & où les gladiateurs & autres bateleurs faifoient-
des repréfc Jtions extraordinaires. On voit ces machines reprefentees fur
certains revers de médaillés. On appelloit auffi pegmata. des^tabletcs de me-
nuiferie attachées & difpofees à mettre des livres dans les Bibliothèques. Le
nom de pegmn eft même generique pour marquer ce qui eft fiche & attache.

bantur & affigebantur ad libros ordine recipiendos.


Lantur , ubi gladiatorcs çæterique feurræ ftngulana
Pegmate quoque ftgnificatur generatim quidquid fi-
qusedam edebant fpedtacula. Hac machinât in nummis
quibufdam comparent. Pegmata etiam vocabantur gitur.
tabulæ lignes expolitae quæ in bibliothecis ufurpa-

CHAPITRE VIII.

J. Autres amphithéâtres de Rome & de l Italie y celui de Vérone. I /. Superbe


’ amphithéâtre de Capoue. I IL Celui de Powçpl. IV. Amphithéâtre de Pola.

î TL y ^avoic à Rome plufieurs autres amphithéâtres; celui de Statihus


I Taurus, dont il ne refie plus de trace ; celui de Trajan dans la neuvième
région de la ville, comme le precedent. On ne fait rien de 1 un ni de 1 autre,
iînon qu ils etoient au champ de Mars.
II y av oit encore dans plufieurs villes d Italie des amphithéâtres dont on
voit encore les refies ^ les uns n ont plus que des mafiires informes 3 les autres
ont encore la forme d amphitheatre 5 quoique ruinez en plufieurs endroits. Il
y en avoit un à Albe dans le Latium , dont il refie encore , dit-on, quel-
p ques vefliges. Lamphitheatre de Verone efl l’un des plus grands & des plus
’ beaux de l’Italie ; il efl tout de marbre, la première enceinte efl preique
XLIX ruinée; il n’en refie que quelques arcades qui ont les trois ordres dareni-
tedure les uns fur les autres. Le dedans efl beaucoup mieux confervé que
dans aucun autre amphithéâtre d’Italie : les efcaliers qui répondent aux portes
ou aux vomitoria , font à peu prés femblables à ceux du colifée. Les Vero-
nois pleins d un zele louable pour la confervation des antiquitez de leur
ville, travaillent tous les jours à reparer ce noble monument.
11. Celui de Capoue que nous avons vu & confideré en paffant, étoit d line
grande magnificence 3 il ne cedoit en beauté qu’au colifée de Rome , encore
ie furpafîoit-il quant aux ornemens extérieurs. Les quatre ordres d’architeélu-
re y étoientobfervez de même qu’au colifée. La première enceinte de dehors

c A P u T viii. âliquod adhuc , ut aiunt, veftigium fupereft. Am¬


phitheatrum Veronenfe inter majora pulcherrimaque
'J. Alla œmphitheatra Romœ & in Italia 3 & totius Iraliæ cenfetur : totum marmoreum eft , pri»
primo Veronenfe. 11. Elegantiffimum am¬ mus ambitus fere totus dirutus eft ; arcus ejus pauci
phitheatrum Capuœ. III. Puteolanum. fuperfunt , qui tribus archite&urae ordinibus con-
ftant. Cavea ieu interior pars amphitheatri fana eft
IV. Polenfe.
meliorique conditione , quam in cæteris omnibus
J. qpj R a n t Romae plurima quoque alia amphi- Italicis amphitheatris. Scatae quat vomitoriis hærent
L theatra, Statilii nempe Tauri, cujus ne vefti- colifei fcalis fimiles. Veronenfes urbis fuæ monumen-
giumquidem fupereft j Trajani quod perinde atque torum ftudiofi cultores in dies reftaurando amphithea-
præcedens in nona urbis regione erat. Id unum de lo- tro incumbunt.
co ubi fita erant novimus, in campo videlicet Mar- I I. Capuanum amphitheatrum quod vidi & ex-
tio fuiflc. ploravi, magnificentiiïimum erat i uno amphitheatro
In multis etiam Italia: urbibus amphitheatra erant Romano inferius, quod etiam quantum ad orna-
quorum rudera adhuc vifuntur, alia ruinas tantum menta exteriora longe fuperabat. Ibi quatuor archi-
informes offerunt, alia adhuc amphitheatri formam te&uræ ordines perinde atque in colifeo. Primus ex.
retinent. Albæ in Latio amphitheatrum erat, cujus ténor ambitus ingentis molis lapidibus ftrudtus erat t

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AMPHITHEATRE
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LES AMPHITHEATRES.
ecoic de pierres de grandeur énorme; la fabrique du dedans écoit de brique:
a la face de dehors il y avoir au premier rang d’architedhire d’en bas fur
chaque colonne la tête d’une divinité paienne ; fur le fécond rang audefïus
de chaque colonne un buftede quelque dieu; & furie troifîéme une flatue
entière. Ces rangées de têtes, de bulles & de ftatues, qui dévoient com¬
prendre toute la mythologie & toute la fuperftition paienne , faifoient un
objet des plus fuperbes que l’on puilfe voir au monde. Nous n’avons de tout
ce bel êdilîce que le profil en petit, fait par l’ordre de D. Cefar Colla Ar¬
chevêque de cette ville, dans la carte qu’il fît faire de l’ancienne Capoue.
Les ornemens que nous venons de rapporter, ne paroiflent pas, mais on m’a
affuré qu’ils y ont été autrefois.
111. Celui de Pouzzol eft fî ruiné qu’on n’y peut rien connoitre pour ce
qui regarde les ornemens. Nous donnons le profil de cet amphithéâtre tel
qu il eft aujourd hui, d’après feu M. Bulifon fort curieux de ces fortes d’anti-
quitez, qui 1 a mis dans fa Guide des étrangers pour les curiofitez de Pouz¬
zol. Il y a aufh un petit amphithéâtre au pied du Montcafïin auprès de la
maifon de campagne de Varron, lequel n’a rien de bien remarquable. Il fe
trouve encore des refies d’un amphithéâtre à Otricoli bourg de l’Ombrie , au
deffous duquel on voit plufieurs grandes mafures d’anciens bâtimens. Celui
d Hifpellaparoit avoir été plus grand , mais il eft fi ruiné, qu’on n’y connoit
plus grand chofe.
I V. L amphithéâtre de Pola ville de ITftrie refte encore en fon entier quant p L;
à la première enceinte, qui eft d’ordre ruftique, à trois ordres d’architedure, c L.
mais le troifîéme eft beaucoup plus petit que les autres. Nous en donnons
ici le plan comme l’a donné le Serlio, & une partie de la façade donnée par
le même. Les deux premiers rangs d’architedure font en arcades ; il y en a
à chaque rang foixante-douze. Il y avoir encore plufieurs autres amphi¬
théâtres en Italie. Chaque ville avoit le fien ; mais tout eft ruiné, les ma¬
tériaux ont été emploiez à d’autres édifices. Il y a même lieu d’être furpris
qu il en foit refté quelque chofe, tant onméprifoit dans les fiecles paffez ces
fortes d ouvrages. Il y a apparence que la difficulté de la démolition en a ga¬
ranti quelques-uns.

interiora vero lateritiæ ftrudturæ. In exteriori facie in des etrangers pour les curiofitez. de Pouzzol, repræfenta-
primo architeduræ ordine fupra fingulas columnas vit. Eft etiam parvum amphitheatrum ad pedemmon-
eminebant fingula capita numinum *, in fccundo or¬ tis Caffini, in quo nihil fpe&abile reli<ftum. Ocriculî
dine codem fitu ftngulæ protomæ deorum ; in tertio etiam in Umbria amphitheatri rudera cum aliis rude-
autem ftatuae integræ numinum. Hic tantus ordine po- ribus cernuntur. Hilpellenfe amphitheatrum magnum
fitus capitum protomarum atque ftatuarum numerus , olim fuifte videtur , fed labefa<ftatum & obrutum eft.
totam mythologiam veterumque fuperftitionem , ut IV. Amphitheatrum Polæ in Iftria adhuc integrum
videtur , compleélebatur : eratque fpe&aculum om¬ manet quantum ad primum ambitum fpcélat, qui or¬
nium fuperbiflimum. Hujus aedificii orthographiam dine ruftico ftruétus eft , tribus architedlura: ordini-
exiguam habemus D. Caefaris Coftæ Archiepifcopi bus, fed tertius longe demiffior aliis eft.Ejus ichnogra-
Capuani juftu concinnatam in tabula ichnographica phiam hic damus qualem dédit Serlius , neenou or¬
Capuæ urbis , quam ille parari juffit. Ornamenta quæ thographiai partem ab eodem publicatam ac delinca-
jam memorata funt, hodie ibi non comparent, fed tam. Duo primi archite&uræ ordines arcubus con-
affirmant incolæ , narrabat item Antilles ille Capua- ftant : in uttoque ordine feptuaginta duo arcus funt.
nus , rem ita fe habuilfe. Alia quoque multa amphitheatra in Italia erant. Quæ-
III. Puteolanum amphitheatrum ita labefada- que urbs luum habebatamphitheatrumjfed omniaferc
tum injuria remporum eft , ut vix in eo quodpiam or- folo æquata funt : lapides aliis conftruendis ædificiis
namentum deprehenderis : hujus orthographiam pro- funt adhibiti. Mirumque eft aliqua fuperefte j ufque
fpe&umque damus , qualem delineavit Antonius adeo hujufmodi monumenta fæculis proximis defpe-
Bulifonius, antiquitatum hujufmodi admodum ftu- <ftui erant : veroque limilc eft demoliendi difficulta-
diofus , qui ipfum in libro fuo cui titulus, La guide tem , multa hujufcemodi conicrvalfe.

\
2.60 L'ANTIQUITE' EXPLIQUER &c. Liv. II.

CHAPITRE IX.

ï. Grand nombre d'amphithéâtres dans les Gaules ; l amphithéâtre de Nîmes.


11. Magnifique amphithéâtre d Autun. III. Amphithéâtre de Tintwiac.
1 N. Amphithéâtre d’Ita,lica en Bfpagne.

LT Es Gaules avoient auflî un grand nombre d’amphitheatres, & ne le


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^cedoient pas à1
Italie, fur tout dans les parties méridionales, comme la
Provence , le Languedoc & la Guienne *, mais on a eu encore moins de loin
de les conferver qu’en Italie. On trouve des reftes d’un amphithéâtre à Fré¬
jus ville épifcopale. Arles a encore des mafures d’un bel amphithéâtre. Celui
P l:
de Nîmes eft fans contredit le plus entier de ceux qui fubfiftent aujourd’hui.
cli.
Il eft d’ordre Dorique à deux rangs de colonnes , fans compter un autre plus
petit rang qui le termine par le haut. Le dedans du theatre félon le deffein
fait par ordre de feu M.Flechier Evêque de Nîmes, & imprimé avec la carte
géographique de fon Diocefe, a quelque chofe qu’on ne voit point aux autres
amphithéâtres. Il n’y a point d’efcaliers pour fe rendre aux places , mais oh y
a fuppléé en y faifant un plus grand nombre de portes, qu’on appelloit tuofhi-
toria • ce qui donnoit plus de facilité au peuple qui s’y rendoit en foule. Je
n’y remarque point de précinclion ; mais cela pourroit bien venir du peu
d’habileté de ceux qui ont fait le deffein. Il y avoit aufti à Bourdeaux un
grand amphithéâtre dont j’ai vu des mafures dans lefquelles on remarque ai-
fement la forme ovale • mais c’eft aufti tout ce qu’on en peut tirer : j’y ai
été plufieurs fois, ôc autant que je puis m’en fouvenir, le champ ou les arè¬
nes de cet amphithéâtre étoient des plus grandes, &ne le cedoient peutêtre
pas à celles du Colifée. Il y a encore des reftes d’un amphithéâtre à Saintes,
mais qui eft beaucoup plus petit que celui de Bourdeaux.
11. Ce qui refte de l’amphitheatre d’Autun, qui eft l’ancienne Bibraéle, Tune
des plus grandes &des plus belles villes des Gaules, nous donne une grande
idée de cet édifice. La face extérieure étoit à quatre étages comme celle du
Colifée: fur le deftein que j’ai copié d’après Auberi, il paroit qu’il y avoit
pour fe rendre aux fieges des rvomitoria ou des portes qui conduifoient à des

cA p u T IX. faclam, Sc cüm geographica tabula illius Diœcefis cu-


fam , aliquid habet pecuîiare 3 quod in aliis amphi-
J. Amphitheatra maqno numéro in Galliis :
theatris non obfervatur. Flic fcalæ non habentur,
amphitheatrum Nemaufenfe. II. Jvlapnifi- quibus ad fedilia perveniatur s fed earum vicem fup-
cum amphitheatrum Au^uftoduni. III.Tin- plcnt vomitoria feu oftia bene multa , per quæ mul-
tiniacenfe. I V. Amphitheatrum Italicœ in titudo ad fedilia properabat. Nullam in eo præcin-
Nifpanid. étionem deprehendo. Burdigalæ etiam magnum am¬
phitheatrum erat 3 cujus ego rudera confpexi, in
I. A l l i æ mngnam amphitheatrorum copiam queis ovata forma facile deprehenditut : nihilque
VI habuere , neque minorem quam Italia , præ- aliud inde erui pôteft, ufque adeo labefaélatum eft. Il-
fertim in meridionalibus Galliæ partibus, ut in Gal- lo fæpe concefli;&: fi bene meminftarenæ Colifei Ro¬
loprovincia , in Septimania & in Aquitania ■: fed mi- mani arenis amplitudine non cedebant. Santoni Me-
nori adhuc ftudio ilia confervata fuere quam in Italia. diolani etiam amphitheatri reliquiæ funt, verum lon¬
Amphitheatri cujufdam rudera fuperlunt Forojulii ge minoris Burdegalenfi.
in Galloprovincïa. Arelate adhuc magnas amphithea¬ I I. Quæ fuperfunt reliquiæ amphitheatri Augu-
tri reliquias habet, quod etiam magnificum fuifte vi- ftoduni , eft ea vêtus Bibraéle quæ inter principes
detur. Amphitheatrum Nemaufenfe integerrimum eft Galliarum urbes numerabatur •, perquam magnifi¬
omnium quæ haélenus fuperfunt. Eft autem ordine cum ædificium illud fuifte arguunt. Exterior ambi-
D orico ftruétum dnobus columnarum ordinibus, non tus quatuor architeéluræ ordinibus conftabat ut Co-
annumerato demifliore architeéluræ ordine quo fu- lifeum Romanum. Secundum delineationem ab Au-
perne terminatur. Pars interior theatri, fecundum berio publicatam , quam hic fcquimur , videntur vo»
cielineationcm a D. Flcchier Epilcopo Nemaufeniî TOitoria fuifte quæ ad icalas ducerent, per quas fedi-
TH . de Nîmes


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LES AMPHITHEATRES. léi
cfcaliers difpofez à peu près comme ceux du Colifée. On n’y a pas marqué
des prècin&ions ou de ces ceintures qui faifoientla dilfinèfion des places fil-
peneures des inferieures-, mais cela aura fans doute e'chape à celui qui nous
a donne ce defîein, n y aiant nulle apparence qu’un amphithéâtre aufli grand
que celui-ci, &: où la gradation des Iieges étoit (i longue , en lût dépourvu.
Nous le mettons ici tel qu’Auberi l’a lait graver, & nous donnerons plus bas
la forme d’un inif rument qui y fut trouvé , qu’on croit avoir fervi d entrave
aux bêtes feroces enfermées dans les cachots de l’amphitheatre. Il y a , dit-
on , aux environs d’Autun d’autres malùres de plufieurs amphithéâtres ; ce qui
marque combien cette ville a été confiderable autrefois. Cela paroit aufli
par les reif es des beaux édifices anciens qu’on voit tant dans la ville qu’aux
environs. Il y a encore des reffes d’amphitheatres à Mets, à Orange, Ôc dans
un grand nombre d’autres villes des Gaules.
Juif e-Lipfe nous a donné pour un amphithéâtre quelques relies d un
bâtiment fort extraordinaire qui fe trouve à Doué en Anjou , & dont une
partie fubfiifoit encore en 1584. iorfque le plan en fut levé. Mais M. Hadrien
de Valois dans fa Notice des Gaules, a fait voir que c’étoit un des châteaux
des anciens Rois de France , & que ce ne fut jamais un amphithéâtre.
III. Quant auxArenes ou l’amphitheatre de Tintiniac , nous n’en favons
que ce que 1 illuff re M. Baluze que nous venons de perdre , nous en'apprend
dansfon hiifoire de Tuile fa patrie. Il y avoir, dit-il, autrefois à une lieue«
de Tulle dans la parodie de Nave au territoire de Tintiniac,une ville confi-*
derable , de laquelle il relfe encore beaucoup de mafures , & entre autres*
choies d’un amphithéâtre de deux cent pieds de long & de cent cinquante"
de large, duquel j’ai vu dans ma jeuneffe les loges & les grottes qui relient"
encore aujourd’hui. On y trouve pluheurs médaillés des Empereurs , quel-"
ques-unesd’or , d’anciennes urnes de pierre, de terre cuite, de verre; des«
inlfrumens de facrifîces, des têtes de marbre d’hommes & de femmes, dont"
une couronnée de laurier paroit être de quelque Empereur. On y trouva"
aufli plufieurs anciens tuiaux de terre cuite, qui avoient fervi a quelque"
aqueduc, un puits fi profond qu’on n’a jamais pu atteindre au fond , & plu-"
fieurs autres anciens monumens. Les anciens géographes & les hifforiens"
n’ont jamais fait mention d’une ville fituée en ce lieu ; il lien elf pas parle «

lia peterentur, quæ fcalæ ferme ut in Colifeo difpofitæ nus Valefius in notifia Galliarum caftellum veterum
funt. Hic præcindiones nullæ notantur , feu zonæ resum O
Francorum fuiile demonftravir , non autem
quæ gradus ad fedendum infcriores a fupcrioribus aro phithcatr um •
difterminabant. Verum exiftimo id delineantis ofci- III. Quantum ad arenas feu amphitheatrum
tantia prætermiflum fuiflfe : neque enim verifimile eft Tintiniacer.fe, non aliud proferre podumus, quam
tam amplum amphitheatrum præcindionibus Camille > quodvir celeberrimus Baluzius 3 cujus obitum luge-
ubi fcilicet tam longa graduum ferics erat. Hic taie mus j cdidit : ait igitur ille in hiftoria Tutelenfi p. 6.
amphitheatrum proferimus , quale in ære incidi cu- extitijfe olim IV- M. P. a Tutelanobile oppidum ift
ravit Auberius : atque infra formam exhibebimus in- parochia N aven fi & agro Tintiniacenji, cujus multa
ftrumenti cujufpiam ibidem reperd , quo pedes fera- adhuc veftigia fuperfmt t in pnmis vero amphitheatrum
rum in caveis amphitheatri poftarum vinciebantur. habens ducentos pedes in longitudine , & centum quin-
In agro Auguftodunenfi plurima amphitheatra folo cjtiaginta in latitudine , cujus caveas & rudera 3 qua
pcneæquata vi!untur,unde liqueatquanta olim ilia urbs etiamnum fuperfunt, ego vidi in juventute mea. lllic
fuerir, quod etiam ex aliis veteribus monumentis atque inveninntur multa numifmata lmp erat or um Romanorum
ædificus, quæ ibidem & in agro vicino (unt, compro- etiam aurea , veteres urna lapidea , latent ta , vit rca ,
batur. Métis etiam atque Araufione, in aliiique bene vafa facrificiorum, capitamarrnorea virorum & mu-
multis Galliæ urbibus amphitheatrorum rudera iunr. lierum, unum ex his lauréat um , quod vidctur cjfe ali-
Juftus Lipfius j quafi amphitheatrum dédit atque cujus imperatoris. Reperti funt etiam ibi veteres tubi
delincari curavit aliquot rudera fingularis formæ , lateritii cujufiam aquaduüus , puteus tanta p^o/un-
quæ in loco Doue dido in Andium finibus haben- ditatis ut n un quam deprehendi potuerit quant a fît, &
tur, quorum pars magna fupererat adhuc annoijS^.. ' alia multa monument a antiqua : & tamen nulla oppidi
cum eorum imago depidadelineataque fuit. AtHadria- illius mentioexflat inantiquisgeographis aut fcriptoribut
L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Lfv. II.
«non plus dans les anciens titres des Eglifes & des Monafteres. Le lieu ou
«font les ruines de cet amphithéâtre eft appelle encore aujourd’hui les Arènes
»de Tintiniac, tout de même que ceux de Nîmes & d’Arles appellent leurs
» amphithéâtres lesArcnes. Onpourroit peutêtre conjeéturer de là que cette
«ville s’appelloit anciennement Tintiniac, à moins que ce ne Toit le Ratiaflum
«de P tôle me e.
Pl IV. J’ajoute à tous ces amphkheatres celui d’Italica près de Seville, que
IC LU. m’a envoie' D. Emmanuel Marti Doien d’Alicant, tres-habile dans l’anti¬
quité & dans les belles lettres ; fa differtation fur le théâtre de Sagonte que
nous avons rapportée ci-devant, eft une preuve de Ton érudition. Il a joint au
plan de l’amphitheatre fon profil, tel qu’il eft aujourd’hui, c’eft-à-dire tout
délabré & ruiné prefque jufqu’aux fondemens. Comme ce profil n’a que des
matures informes, il feroit inutile de le faire graver ; nous nous contente¬
rons de repréfenter ici le plan. Cet amphithéâtre s’étoit confervé en Ion en¬
tier jufqu’à ce s derniers tems ; mais les Magiftrats de Seville voiant leur
ville menacée des inondations de la riviere , ordonnèrent qu’on ruineroit cet
amphithéâtre pour fe fervir des matériaux à faire des remparts contre l’inon¬
dation du fleuve. L’amphitheatre fut ainfi ruiné , il n’en refia que ce que
la difficulté de la démolition en a pu fauver. Cet amphithéâtre convient
avec celui de Nîmes en ce que le podium , qui eft la première élévation au
deflfus de 1 arene, étoit fort large ; c’étoit comme nous avons dit, la place
des Sénateurs «Se des Magiftrats. Les portes qui répondent au podium font dans
1 un & dans 1 autre larges & hautes - c’étoit apparemment par là que les Sé¬
nateurs & les Magiftrats venoient à leurs places. Elles pouvoient auffi fer¬
vir aux Chevaliers qui occupoient les premiers degrez «Se les premiers fieges
au defliis du podium. Les efcaliers du theatre d’Italica defeendent du plus
haut des fieges de la galerie fuperieure jufqu’aupodium.

hiftorianm , neque in veteribus monumentis eeelefiarum fatifque habebimus ichnographiam hic repræfentare.
& monafterionim. Etiam hodie locus ubi funt rudera Hoc amphitheatrum ad hæc ufque poftrema tempora
amphitheatri, vocatuY Arenet Tintiniacenfcs , vulgo les confervatum fuerat j verum magiftratus Hifpalenfis,
Arenes de Tintiniac , eo modo quo cives colonie Ne- cum cerneret urbem exundante flumine periclitari,
maufenfs & Arelatenfes amphitheatra fua vocant Are- amphitheatrum dirui juflit, ut êjus lapidibus mûri
ms* -Fortajfis autem hinc capi conjectura pojfet oppidum aggerefque conftruerentur , qui adverfus alvei vio-
illud antiquitus vocatum fuijfe Tintiniacnm 3 nift fit lentiam urbi præfidio elle poflent. Dirutum ergo
Ratiafum Ptolomœi.
amphitheatrum fuit, eaque folum fervata funt quæ
ÎV. Hifce omnibus amphitheatris Italicenfe prope demoliendi diificultas intaefta relinquere coëgit. Hoc
Hifpalim fubjungimus , cujus exemplum delinea-
amphitheatrum hac in re Nemaufenfi fimile eft , quod
tionemque -mifit D. Emmanuel Martinus decanus
podium arenæ imminens fit latiflimum. Hæc erat 3 ut
Alonenlis, vir eruditione infignis & antiquariæ rei
diximus, fedes fenatorum & magiftratuum. Portæ
peritus , ut ex ejus citca theatrum Sanguntinum
quæ podii funt aditus 3 in utroque latæ fublimefque
diflertatione 3 quam paulo ante protulimus, com-
funt. Iftac haud dubie fenatores magiftratufque ad
probatur. Ichnographiæ amphitbeatri orthographiam
fedes fuas contendebant. Hæ etiam portæ equitibus
adjecit 3 qualis hodie vificur, id eft dirutam pene
in ulu efle potuerint, qui primas fupra podium fe¬
totamque labefa&atam ; cum autem hæc orthographia
des occupabant. Scalæ tbeatri Italicenfis a porticiî
penitus deftru&a fit, ab ea referenda abftinebimus,
luperiori ad podium ufque pertingunt.

CHAP.
J

A _ ~ T CLU.JP/.«x ^ a.6a..p<xa.X'.lS.
AMPHITHEATRE D ITALICA

aî . a*' h*

Torne III
JEUX DE GLADIATEURS. 161

C H A P I T R E X.

/. Les jeux des amphithéâtres , & premièrement des gladiateurs. IL La firme d/t
ferment que prêtaient les gladiateurs. ///. differentes fortes de
gladiateurs. 1V. Leurs combats.

I-X7 O i l a bien des amphithéâtres que nous avons repreTentez , & dont
V nous avons donné la forme ; il nous relie à parler des jeux qui s y
faifoient. Le plus frequent ôc le plus fanglant de tous étoit celui des gla-
diateuis , dont on croit que 1 ulage etoit venu des Hetrufques, delquels
les Romains avoient emprunte plufieurs autres coutumes. L’origine en eil
venue , à ce qu on dit, de ce qu’anciennement on immoloit les ennemis pris
en guerre fur la tombe des vaillans hommes. Dans la fuite des tems, dit Ser¬
vius Commentateur de Virgile , il parut moins cruel de les faire combattre
lur ces tombeaux les uns contre les autres. Ces gladiateurs furent appeliez
bufluarïi, pareequ’en ce tems-là on appelloit bulle l’endroit où repofoient
les cendres des morts. On commença à donner le fpedlacie public des gla¬
diateurs a Rome en lan 490. de la fondation, fous le Conlulat d’Appius
Claudius &deM. Fulvius. Au commencement on donnoit ce Ipeélacle aux
funérailles des principaux Magillrats & des Sénateurs : mais dans la fuite des
tems la coutume en palfa aux perfonnes privées, qui ordonnoient quelque¬
fois parleur teftament qu’il y auroit des gladiateurs à leurs funérailles. Il y
en avoit quelquefois meme aux funérailles des femmes. On n en demeura
pas là j les gladiateurs furent encore en ufage dans les fedins folennels; on
en mettoit quelques couples dans les lalles à manger, qui fe battoient de¬
vant les convives ^ tant ces anciens Romains aimoient le fang & le carnage.
Cela devint enfin fl commun à Rome, qu’il fe celebroit peu de Grandes
folennitez fans gladiateurs. On fe faifoit un mérité d’en donner publique¬
ment au jour de fa naiffance, aux dédicaces de quelque grand édifice, aux
quinquennales, aux décennales, aux vigefimales. Au commencement ce
n etoient que des efclaves & des captifs qui faifoient l’office de gladiateurs ;
mais dans la fuite des tems les gens prévenus de quelque crime étoient con¬
damnez à être gladiateurs : ceux qui avoient des efclaves propres à ce com~

c a p u T x. edi cœptum effc anno 490. ab urbe condita confulibus


Appio Claudio (Sc Marco Fulvio. Principio hoc fpe-
J. De ludis amphitheairi & primo de gladiato.
daculum edebatur in funere præcipuorum magiftra-
ribus. II. Forma facramenti a fadiatoribus tuum atquc fenatorum 5 lcd infequenti tempore ad
pr.cftiti. lit. Gladiatorum varia qcnera. privatos etiam mos tranfiic , qui aliquando etiam
I F'. Mo du s puynandi. teftamento ftatuebant ut client gladiatores in funere
fuo : nonnunquam etiam in funere mulierum gla¬
I* XX U l t A cerce protulimus amphitheatra , diatores dabantur. Neque his conrenti , etiam in
i-Vx pluraque pollemus eaque inlîgnia adjicere : conviviis infignioribus gladiatores pugnabant : gladia¬
vcrumhæchaud dubie lacis erunt , quando videlicet torum paria in tridiniis locabantur, qui ante convi-
pauca erant quæ ab ulicara communique forma difcc- vas dimicarent , ufque adeo fanguine caedibufque
derent. Jamde ludis amphitheatri agendum. Frcqucn- dcleclabantur ar.tiquiores illi Romani. Demum tanta
tiflimus cruentillimufque omnium 3 gladiatorum ludus fuit hujufmodi fpcdaculorum frequentia ut nauci dies
crat,cu)us ufus abHetrufcis defumtus fuilfeputabatur, fefti cclcbriores client gladiatorum pugnis vacui. In
ut jam diximus, ex quibus Romani multa alia acce- die natalium fuorum Romani fpectaculum edete fo-
pcranc : hinc origo petenda, ut dicunt, quod olim lebant gladiatorum , cum item magnum qnodpiam
in bello capti hottes in fepulcris virorum fortium ædificium dedicabatur , in quinquennalibus 3 etiam
necarcnrur : ira Servius Æneid. io. v. 519. quodpofl-- in decennalibus, & in vigefimalibus. Principio cap-
cjuam crudcle vijum cjl pergit idem Servius , plaçait tivi tantum atque fervi gladiatorum munere fun^e-
gladiatores ante fepnlcra dira icarc , cjui a bu fit cineri- bantur. Sub hæc etiam fontes qui fcclerum caufaplc-
bus bujhiarii diEli. Spcdaculum gladiatorum Romæ
.
Tom IIL
dendi client, in pœnam gladiatores elle cogebantuiy
L1
a€+ L’ANTIQUITE' 'EXPLIQUEE, &c. Liv. IL
bat les vendoient argent comptant. Il y avoit meme des gens libres qui sof-
froiént volontairement à cela, pour y acquérir de 1 honneur,ôc y faire preuve
de leur force, de leur adrcffe ôc de leur courage.
II. La forme du ferment qu ils pretoient a leur maitre, tiree de Petrone ,
dtoit telle; Nous fommcs prêts de Jbujfrir Le feu , les liens, les fouets , le fer
•çp) lu mort, pour, faire notre devoir de gladiateurs. L Empereur Gordien troi-
fiéme , dit Capitolin , avoit deux mille gladiateurs qu on appcllok fifeaux,
parcequils étoient entretenus du fife ou du trefor Impérial.
III. Cette fureur paffa (i avant , que des jeunes gens de la piemiere
qualité , qui avoient mal fait leurs af aires, ou que la débauché avoit rui¬
nez , ou enfin qui vouloient plaire aux Empereurs adonnez a ces fortes de
fpe&acles, fe louoient pour l’office de gladiateurs ^ ils combattoient avec de
certaines marques qui les difringuoient des autres. La fureur de ces com¬
bats fépée à la main, paffa des hommes aux femmes 5 on en vit fe battre
publiquement, & fe porter des coups mortels ;mais cela fut affez rare.
Entre ces gladiateurs ceux qu’on appelloit feeutores , étoient ceux qui En¬
voient le Retiaire -, ils étoient armez de javelots & de maffes de plomb pour
parer les coups de 1’adverfaire. Ils portoient auffi un cafque ôc un bouclier.
Le Retiaire fe battoit tantôt contre leSecuteur, & tantôt contre le Myr-
millon. Il portoit une efpece de rets dont il paroit les coups ôc retenoit l’arme
de fon adverfaire, pour le frapper pendant ce tems-là. Le Retiaire alloit fans
cafque &fans bouclier-, il jettoit fon rets, ôc fuioit enfuite. Il portoit un
trident pour épée.
LeMyrmillon femble être ainfi appelle' d’un bouclier Gaulois qu’on ap¬
pelloit Myrmillonique. Les Myrmillons s’appelloient Gaulois,du nom de leur
payis -, ils avoient des poiffons fur leurs calques. Le Myrmillon combattoit
contre le Retiaire , ôc pendant le combat on chantoit: Pourquoi me fuis-tu,
Gaulois? ce nef pas a toi , Gaulois, que fen w, mais a ton poijfon.
I V. Au commencement, comme nous venons de dire,les combats des gla¬
diateurs fe faifoient fur les cendres des morts de qualité, ôc cela paffa juf.
qu’aux falîes des feifins : on en donna dans le marché public , dans les
cirques , dans les rues, ôc dans d’autres lieux ou l’affluence du peuple fe trou-
voit. Mais le lieu propre ôc le plus ordinaire fut l’amphitheatre, dés qu’on en

li qui fervos haberent fortes, qui gladiatorum poffient per arenam fœdati funt.
munere fungi , ipfos numerata pecunia venumdabant. Inter gladiatores hujufmodi feeutores dicebantur
Aliquando etiam viri liberi fua fponre fefe in gladia- ii qui Retiarium fequerentur , hi jaculis étant armati
tores offerebant , ut hinc gloriam iibi pararent una- mailifque plumbeis , quæ adverfarii jaculum impe-
que fortitudinis aeftrenuitatis fpecimen datent. dirent : caffide item clipeoque étant muniti.
I I. Formam facramenti piæftandi eruunt quidam Retiarius contra fecutorem vel aliquando contra
ex hifee Petronii verbis ; In verba Eumolpi facramen- Myrmillonem pugnabat , fie a reticulo didtus quo
tum jura aimas, wô , vincin , verberari, ferroque ne- adverfàrium jaculo fe impugnantem declinaret, &
cari : & quidquid allai Eamolpus jujfijj'et , tam legl- implicitum fuperaret. Retiarius fine clipeo & fine
timi gladiatores domino corpofa auimofque religiofijjime gnlea pugnabat uudo vultu, rete effundebar , poftea-
addicimns. Impcrator Gordianus tertius, inquit Ca- que fugiebat, tridentem ille pro gladio geftabat.
f ntolinus j duo millia gladiatorum habuit, qui fifea- Myrmillodicebatur a feuto gallico quod Myrmil-
es vocabantur , quoniam ex fifeo feu ex thefauro im- lonicum appellabant : Myrmillones prifee Galli voca¬
periali alebantur. bantur a patria , in eorum galeis pifeis effigies erat :
I I I. Eo ufque proceffit gladiatorius ille furor , Myrmillo contra retiarium pugnabat, & dum pu-
ut juvenes viri primarii, qui male rem familiarem gnaretur, cantabant : N$n tepeto 3 pifeem peto 3 quid
geffierant, vel qui luxu perditi bona confumferant, me fa gis Galle ?
vel qui imperatoribus fpeétaculorum amantibus pla- I V. Principio , ut diximus , gladiatores in fepul-
cere vellent, ad arenæ operam fefe locarent : & cum cris nobilium pugnabant, hinc ad triclinia gladia¬
quibufdam notis tefTcrifve, queis a turba gladiatorum tores inrromiffi funt. Hoc fpeélaculum editum etiam
diftinguebantur, pugnarent. Ex viris etiam adrnu- fuit in foro , incirco , in viis, in aliifve locis, quo
lieres furor ille pervant ; nam , ut ait Tacitus An- populi turba conflueret. Verum locus proprius folituf-
liai. 15. 3 z. Femlnarnm illuftrium fenat or unique plures que amphitheatrum erat, poftquam amphitheatra Ro-
JEUX DES GLADIATEURS. l6j
eut bâti à Rome. Ou les menoit au combat en pompe de en ceremonie :
lorfqu’ils y étoient arrivez, ils le feparoient deux à deux • le fon de la trom¬
pette etoit le fignal du combat. Ceux qui etoient bleffez,ou qui preffezpar
leur antagonille, craignoient la mort, mettoient armes bas pour demander
qua rtier. Alors 11 les acclamations du peuple etoient pour leur délivrance,
ils lortoient libres pour ce jour-là-finon, on les tuoit. Les maitres fuiyoiçnt
ordinairement la volonté du peuple : file peuple crioit, recipe ferrum, reçois
le fer ; il étoit d abord tué fans mifericorde. On donnoit au vainqueur une
baguette qui s’appelloit rudis-y apres quoi il étoit délivré de ces fortes de
combats pour toute fa vie, à moins qu’il ne voulut fe louer pour paroitre
de rec hef fur T arene. Les morts etoient traînez avec un croc au lieu qu’on
appelloit /poli arium. Les gladiateurs portoient des éponges pour effuier le
fang.Qiiand un d’eux tomboit mort, fon adverlaire le prenoit quelquefois fur
les épaules pour le montrer au peuple, comme on voit dans l’image que Pl.
nous donnons. Il y en avoit qui en agiffoient plus cruellement- ils portoient CL1II.
de nouveaux coups au cadavre, pour voir s’il étoit véritablement mort : quel¬
ques-uns portoient leur rage julqu’à boire du fang du gladiateur mort. Le
luivant paroit avoir reçu, une baguette après la viâoire , ce qui l’exempioit
de combattre. Celui d’après, qui porte la palme, a alfurément reçu la, ba¬
guette. Il en eft de même de Nympheros qui fuit - car c’eft ainfi qu’il faut
lappeller, de non pas Nampheros, comme ont lu ceux qui ont donné ce
monument. Si on liloic Nampheros, ce feroit un A renverfé • je ne doute
pas que ce ne foie un V, d’autant plus que Nampheros feroit un nom bar¬
bare. Nous donnons encore d’autres images de gladiateurs, toutes tirées de
1 antique. Lipfe en a donné bien davantage; mais, remarque M. Fabreti,
il l’a fait fans autorité, comme les figures lui font venues dans l’idée : nous
n’oferions nous y fier.

mæ primum ftruda funt. Cum pompa gladiatorcs du- permortuo infligebant ut an adhuc fpiraret explora-
cebantur ; cumque in arenam perventum effet, bini rent : alii eo ufque rabie ferebantur , ut raortui
feparabantur. Tubæ clangor fignum erat pugnæ. Ii gladiatoris fanguinem ore exfugerent. Qii in tabula
qui vulnerati effenc, vel qui premence adverfario lequitur rude donatus fuiffe vi etur poft vidtoriam.
mortem metuerent, arma deponebant, ut vitam pe- Poftquam rude donatus fuerat, a gladiatoria deinccps
terent. Tum il populus acclamando liberandos eos pro- pugnaliber prorfus erat ad vitam Alius qui palmam
ferret, co die liberabantur ; fi contra , interficieban- geftat , rudem procul dubio accepit. Idiplum di*
tur. Domini ut plurimum populi fequebantur placi- xeris de Nymphcrote , nam Nympheros vocandus,
tum. Si populus clamaret, rccipe feram , ffatim im- non autem Nampheros, ut legerunt ii qui ante nos
mifericorditer occidebantur. Vidor rude donabatur , hoc monumentum publicarunt. Si Nampheros lege*
virgâ vidclicct : poffeaqueab hujufmodi pugnis liber retur, A effet inverfum , non dubito Nympheros he-
omninoerat inpofterum3 nifi fc-iterum pecunia con- gendum effe, cum maxime Nampheros romen foret
duci ad arenam adeundam pateretur. Cælî unco tra- barbarum. Alias etiam gladiatorum imagines proferi-
hebantur in locum cui nom en fpoliarium. Gladiato- mus. Lipfius plures imagines protulit j fed ut in
res fpongias gerebant, queis vulnera abftergerent. mentem & animum venerunt , fine ulla marmorum
Cum gladiator mortuus cadebat , adveriarius eum audoritate , utnonfemel notât Fabretus : quare ejus
humeris fuftollebat ut populo oftenderct, qualem vi- fehemata proferre non aufira.
.demus in imagine. Aliiccu ferino odio vulnera infu-

Tom. IU% L1
i66 L’AN TI QU IT E' E X P LI QJJ E' E, ôcc. Liv. 11.

CHAPITRE XI.

/. monument fingulier de *~Baton gladiateur. JI. Les te fierai données aux glaciia*
tours. III. ^Autres images de gladiateurs. IV. Athlètes Hetrujques. V. Autres.

I. T O ï G I un monument des plus finguliers qu’on ait encore vus. Dion


P L. \ dans Ton abrégé fait par Xiphilin, dit de Caracalla qu’aprés avoir
CLiy.
rempli la ville de Rome de fing & de meurtres3 il le tourna aux jeux publicsy
où il donna de nouvelles marques de fa cruauté , car fans parler., dit Xiphilin 3
d un éléphant 3 d’un rhinocerot 3 d un tigre & dun hippotigre 3 quil fit tuer
dans 1 amphithéâtre, il prenoit plaifir à faire périr un grand nombre de
gladiateurs - il obligea un gladiateur nommé Bâton , de fe battre fucceftive-
ment dans un même jour contre trois autres. Bâton fut tué par le troifié-
me : Caracalla lui fit faire un beau tombeau ; le voici ce tombeau
trouvé dans la vigne Pamphile avec l’infcription Batoni. Ce gladiateur y eft
repréfenté fur un marbre de fix pieds & demi de haut j il eft de ceux qu’on
appelloit Samnites 3 dont parle Cicéron dans fonOraifon pour Seftius. Tite-
Live dit qu’ils furent appeliez Samnites par les Campaniens3 qui n’aimant
pas la nation des Samnites donnèrent & leurs noms 6e leurs armes aux gla¬
diateurs j ces armes étoient, dit Tite-Live, de cette forme: Le bouclier des
Samnites étoit plus large en haut, pour mieux couvrir les épaules & la poitrine ,
& sétendoit également de ce cûté , mais plus referré par le bas 3 afin quil fut
plus aifé a tourner j ils couvroicnt leur poitrine d'une éponge 3 &portoient une
ocrea a la jambe gauche -, leur cajque avait une aigrete. Sur cette defeription
de Tite-Live 3 Jufte-Lipfe a donné l’image du gladiateur Samnite 3 mais qui
a fort peu de rapport à celui-ci, qui eft fans doute le véritable. L’écu fait
comme une tuile à canal fe rétrécit par le bas ; il porte fur la poitrine quel¬
que chofe qui doit être une éponge , à la jambe gauche il a une ocrea extrê¬
mement large 3 au lieu qu’à la droite il en a une autre allez étroite. Son
cafque qui a une aigrete 3 a aufli une vifiere • il eft mis fur un tronc d’arbre.
Le nom du gladiateur eft en cette forme , âBA A TO à NU. M. Fabreti
donneplufieurs autresinferiptions où les fyllabes font ainfi feparées, celles-

c A P u T xi. eft eorum quos Samnites vocabant, de quibus Cice-


ro in orat. pro Seftio. Titus Livius lib. 9. cap. 40. aie
/. Monumentum fingulare Batonis gladiatoris.
Samnites vocatos a Campanis. Campani, inquit , odio
II. Tejjeræ gladiatoribus data. III. Aliæ Samnitiumgladiatores eo ornatu armarunt. Samnitium-
gladiatorum imagines. IV. Athletœ Jrle- que nomin: appellarunt : quæ arma fie deferibit idem
trufei. V. sllii. Titus Livius : Forma erat feuti, fummum latius qua
pefîus atquc hume ri teguntur }fafiigio œquali -, ad imam
I. TR N monumentum inter fingulariflîma compu- cuneatior mobilitatis caujfa : fpongia peftori tegumen-
tandum. Dio in Xiphilini compendio ait de tum , &Jiniflrum crus ocrea tettum , gale* crifiat*. Sc-
Caracalla imperatore ioquens, eum poftquam urbem cundurn hanc Titi Livii defcripcionem Lipfius ima*
Romani fanguine cædibufque repleverat, ad ludos ginem Samnitis gladiatoris delineari curavit , fed
converfum , multarum & ibi quoque cædiurn audo- quæ huic veræ iniagini longe diflîmilis eft : feuturn
rern fuilfe : Nam ut omittam , inquit Xiphilinus, imbricis more concinnatum ad imum cuneatius eft. Id
elephantum rhinocerotem y tigrim , hippotigrim c*fas quodin pedore geftat eft fortafle fpongia : in crure fi-
in amphitheatro , cjuoi parvi momenù Jînt , gladiato- niftro ocrea admodum larga , cum contra in finiftra
rum fanguine potiffimum deleflabatur. Batonem nomine ftridior compareat : galea criftatæ eft & bucculam ha-
coegit eodem die cum tribus certare , eumque occifuma bet cum foraminibus binis oculorum obtutui deftina-
poftrcmo ajfecit illu(iri fepultura. En ipfum Batonis fe- tis, galea trunco arboris infiftit. Gladiatoris nornen
pulcrum in villa Pamphilia repertum cum inferiptio- hac forma ponitur aBAaTOaNIa. Fa-
lie Batoni. Ipfe gladiator repræfentatur in marmore bretus alias multas inferiptiones profert col. Traj. p.
cujus altitude fex & dimidii pedum eft. Ex numéro *5?* ubi fyllabæ lie funt leparatæ : hæ vero très fyl-
. CÜIV.Pi. et /æ a*66. v*xe/e T . XII.

Gladiateur

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GLADIATEURS

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IMAGES DE GLADIATEURS. 167
ci le font d’une maniéré bien plus marquée ; ne pourroit-on pas dire que ces
trois fyllabes font ainfi feparées, pour marquer les trois combats que Bâton
avoir foutenus le même jour?
II. On donnoit à ces gladiateurs vainqueurs des marques d’ivoire ou de
quelque autre matière: ces marques s’appelloient tejjerœ ; c’étoit comme
un titre qu’on leur donnoit pour affilier au fpeéfacle. Gruter en a publié
quelques-unes, M. de la Chauffe en donne auffi; on en voit encore quan¬
tité dans le recueil des inlcriptions de M. Fabreti, une entre autres qui elf
un quarré long & folide à quatre faces, qui a fur deux cotez cette inlcrip-
tion, P h 1 l o m u s u s Pereli spêctav iTjfurlc troifiéme un tri¬
dent , & lur le quatrième une palme. Le trident marque peutêtre que c’étoic
un Retiaire.
III. Le premier gladiateur de la planche fuivante elf copié d’après un PL.
marbre Romain d’un excellent maitre : il a reçu le coup mortel j affis il le CL V.
foutient encore lur la main droite , tandis que le fang coule de fa plaie * le
collier qu’il porte marque que c’étoit un gladiateur de quelque renom.
Le fécond gladiateur affis tient un pied fur Ion cafque , & de les deux mains
le fourreau de fon épée. Un autre de notre cabinet elf viéforieux, comme le
marque la couronne de laurier qu’il porte : il tenoit apparemment de la
main droite la baguete qu’on leur donnoit après la viétoire, ou peutêtre te-
noit-il une épée.
IV. Nous trouvons parmi les figures Hetrufques quon déterre tous les Pl.
jours en Italie, allez grand nombre de gens qui combattent avec la maf CLVI.
fue, portant fur le bras une piece d’étoffe comme une ferviete. Il y en a
trois de cette lorte dans notre cabinet, à l’un defquels il paroit que la malfue
elf tombée. Le P. Bonanni en a donné deux autres, dont l’un a encore la
malfue : l’autre paroit l’avoir eue , & n’a rien préfentement à la main droite.
Les Hetrufques aimoientfort tous les Ipedfacles & les jeux ; ils leur ont même
donné le nom , à Lydis ludi, dit Tertullien : on fait que les Hetrufques étoient
une colonie des Lydiens, comme Hérodote & d’autres nous l’apprennent.
Dans nos monumens Gaulois , que M. l’Abbé Charlet de Langres m’a com¬
muniquez, on voit deux hommes en bulfe feulement, qui le battent avec
des malfues : quoique la malfue fut en ulage pour les combats & les ba¬
tailles chez les Germains & chez les Gaulois, je crois que ce qui elf repreL
fenté ici n’elt que ce qui fe palfoit aux Ipeéfacles. Nous avons encore parmi

labæinfigni peculiarique modo didincta: Tant. Num manibus gladii vaginam tenet- Abus ex Mufeo noftro
dici poflit très fyllabas ira feparatastria Batoniseodem vitdor ed , ut laurea corona dgnidcat ; manu fortade
die certamina fignificare ? dextera rudem qua donatus fuerat tenebat, aut forte
I I. Hujulmodi gladiatoribus vitdoribus tederæ gladium.
dabantur eburneæ, aut ex alia materia. Id erat ceu I V. Inter Hetrufcas figuras quae per Italiam in
indrumentum quo jus fpectaculorum concedebatur. dieseruuntur , non pauci viri Hetrufci vifuntur , qui
Gruterus aliquot promût,Cauceus etiam nonnullaspu- clava pugnant, quique pannum quad mantile bra-
blicavit : non paucæ item vifuntur in colleétione in- chio geftant. T res hujufmodi funt in Mufeo nodro ,
fcriptionum Fabreti, inter quas unaquadrata oblonga uorum unius clava pene tota excidit. P. Bonannus
atque folida , quæ quatuor faciès exhibet, in dua- uos protulit, quorum unus clavam adhuc tenet, al-
bufque haec leguntur Philomusus P f.- terius vero clava excidilfe videtur. Hetrufci fpe&a-
Relï s p e c t A v 1 t : in tertia facie tridens , culorum & ludorum omnium dudiod erant, indeque
iu quarta palma. Tridens fortafle retiarium fuifl'e d- nomen acceperunt, a Lydis ludi, inquit T ertullianus
gnihcet. de fpedaculis. Hetrufcos autem five Tufcos Lydo-
III. Primus gladiator tabula fequentis ex marmo- rum cifc coloniam ait Herodotus i. 94. In monu-
re Romano expredus peritidîmi artihcis ed. Is vulne- mentis nodris Gallicis a D. Abbate Charlet mihf
re confodus lethali fedet manuque dcxtera nititur , tranfmifiis protomæ duæ habentur virorum clava pu-
fanguis ex vulnere promanat. Torques quo exornatur gnantium. Ltfi clava ad prælia certaminaque in ufu
fignificat gladiatorcm ede cujufpiam nominis. Secun- edetapud Germanosatque Gallos, puto id l'olum hoc
dus gladiator fedet, pede galearn prem t, ambabufque loco reprxfcntari, quoi in fpetdaculis edebatur. In-
268
L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c.Liv.' II.
nos Heures Hetrufques un homme armé d un arc, de fléchés & d un carquois,
qui étoit aufli apparemment un de ceux qui paroiffoient aux amphithéâtres
ëc aux autres fpedacles publics: nous favons que 1 Empereur Commode,
dont la paflion extreme pour les jeux de 1 amphithéâtre etoit peutêtre le
moindre vice , y droit de l’arc avec une adrelïe merveilleufe , comme He-
rodien nous l’apprend : une des preuves de Ton extraordinaire habi ete etoit
que tirant une fléché dont le fer etoit en demi-lune ëc tianchant par le
dedans, il coupoit la tête aux oifeaux à la volée, en forte que la tête tom-
boitd’un côté & le corps de 1 autre. . ^
V. Les athlètes Hetrufques nous conduilent a 1 explication d une ngure
P L.
fort curieule trouvée en Italie, qui eif prefentement en Hollande. C elf
CL VU
un athlete Hetrufque d’un beau dellein -, il elf victorieux , couronne de lau¬
rier , orné d’un bracelet qui paroit etre la recompenfe de la victoire : nous
avons déjà vu, & nous verrons encore dans la fuite que les colliers & les
bracelets fe donnoient aux vidforieux. Son collier a des bulles pendantes ;
ces bulles étoient une marque d’honneur non feulement pour les jeunes
garçons de qualité, mais encore pour ceux qui triomphoient, comme nous
avons dit fur l’article des bulles. L’infcription fur la cuilfe paroitroit extraor¬
dinaire , H nous n’avions vu de pareilles inferiptions Hetrulques fur la cuiffe,
& quelquefois fur les habits. Sa chauffure eif remarquable , c’eft une ocre a ou
un ccimpagw. Outre les inferiptions que nous avons déjà données au chapitre
de l’habit Hetrufque, en voici encore une autre furie de ffe in d’une petite
ffatue de bronze de dix pouces de hauteur ; elle eft au cabinet de Monfeigneur
1 e Cardinal Gualtieri à Rome * celle-ci eif fur l’habit immédiatement au
deffus de la cuiffe : les lettres paroiffent latines, mais les mots font, cerne
femble, hetrufques: nous avons déjà vu des inferiptions Hetrufques écrites
en caradferes purement latins. Il y en aura peutêtre qui croiront que 1 in-
feription eft latine & quant aux lettres & quant aux mots, mais de la forme
la plus ancienne, qui étoit fort differente de la manière d’écrire & d’ortogra-
phier, qui étoit enufage au tems de la belle latinité : comme les lettres en lont
très-bien formées, quelqu’un s’exercera peutêtre à la lire & à l’expliquer. Ce
qu’il y a de remarquable fur ce Tofcan, eif qu’il a un pied chauffé & l’autre
nu. S’il eff permis de mêler le facré avec le profane , ceci a quelque rapport
avec ce paflfage de l’Apocalyple où il elf dit de notre Seigneur victorieux.

terHetrufcas figuras infuper habemus armatum virum putaretur, nifi jam fimiles inferiptiones vidifiemus,
areu, fagittis 5c pharetra , qui ex iis , ut videtur, erat aliquando etiam in veftibus exaratas. Ejus calceamen-
qui in amphitheacris in aliifve fpe&aculis publicis tum fpe<ftabile, ocrea videtur efie aut campagus. In¬
comparcbant. Scimus Commodum imperatorem, cu- feriptiones hujufmodi jam confpeximus ubi de vefte
jus perquam minimum vitium erat nimium erga am- Hetruica. En aliam hujufmodi figuram ex ftatua
phitheatricos ludos ftudium, tanta in fagittando pe- mufei Em. Card. Gualterii exprefiam j quæ ftatua
ritia fui fie , referente Herodiano in Commodo , ut decem pollicum regiorum eft .* hxc infcriptio in
cum areu fagittam emitterct cujus ferrum bicornis lu- vefte exarata eft fupra fémur. Literar primo intuitu
næ formam referebat, avium volantium caput præ- latinæ videntur efie , fed verba , ut quidem vide¬
fcinderec, ita ut caput hinc , corpus inde delabere- tur,Hetruica funt: jam vidimus inferiptiones Hetruf-
tur. cas charadlcre latino expreffas. Non deerunt fortafte
V. Athletæ Hetrufci ad figuræ cujufpiam explica- qui inferiptionem 5c quantum ad literas, 5c quantum
tioncm viam parant, quæ in Italia reperta , jam in ad voces ipfas fpedtat, efie latinam putabunt, lcd ve-
Batavia reperitur. Eft athleta Hetruicus peritiflîmi tuftiffima ilia forma exaratam , in orthographia: modo
artificii , qui vidtor 5c lauro edronatus armilla exor- longe diverfam ab co, qui florentifiimæ latinitatis tem-
natur, quamin fortitudinis præmium confequutus vi¬ pore florebat. Cum autem literæ non incleganter exa-
detur. Jam diximus 5c in lcquenribus dicemus tor¬ ratæ fint, erit fortafle , qui inferiptionem legere 5c
ques & armillas vieftoribus datas fui fie. Torques il- explicaretentaturus fit. Qviod in hoc Hetrufco obfer-
lius bullas dependentes præfert : hx porro bullæ ho¬ vatu dignum eft , pedem ille alterum calceatum, alte-
noris refiera erant non modo pueris nobilium, fed rum nudum habet. Si facra profanis admifeere liceat,
etiarn iis qui triumpharent, ut cum de bullis agere- hatcaliquatenus referri pofiunt ad hune Apocalypfis
tur dicebamus. Infcriptio in femore infolens prorfus locum 19. nf. ubi de Domino N. J. Chrifto viÙore
0.VTT./V.i f.i aé^.oeuje T. III

ATHLETES HETRUSQUES

Tonie TU
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'LES ATHLETES. ï«<?
qu'il portoit écrit fur (a cuifTe & fur ion habit , le Roi des Rois,
et le Seigneur des S e i g n e u r s. Cette écriture fur la cuifTe
étoit donc une marque d’honneur & de victoire. On trouve quelquefois
des infcriptions fur la cuifTe ou au pied des figures , qui portent le nom du
maitre ouvrier qui les a faites, comme on peut voir fur quelques ftatues :
dans les Verrines Cicéron parle d’un Apollon qui portoit fur la cuifTe le nom
de l’ouvrier, qui étoit Myron, écrit en lettres d’argent.
On trouve encore de femblables athlètes avec une infcription greque P l.
fur la cuifTe : tel eft celui qui a été imprimé dans les Marmora Felfinea à Bon- CLVIII*
logne , & depuis donné de nouveau en Hollande, où on lit fur la cuifTe,
Kap^oJopoç ^ ce devroit être un « à la pénultième fyllabe jinais toutes les deux
éditions ont un o. L’édition de Boulogne met un autre mot fur la même cuifTe ^
celle d’Hollande met aufti les deux , mais un fur chaque cuifTe. L’autre mot
eft Aî^pa/doy 5 Æfchfumïi, félon l’opinion d’un habile homme ^ mais cequil
prend pour un / a plus la forme d’un a dans l’un & 1 autre exemplaire. On
voit aufli entre les infcriptions imprimées à Ingolftat par Apianus,un homme
nu qui tient une hache, & qui a fur la cuifle une infcription latine en ces
termes: A. Poblicius. d. l. Antiqch. Ti. Barbius p. l. Tiber. A Tes
pieds eft un grand bouclier qui en fon contour a cette infcription :
M. Gallicinus Vindilie. l. Barb. l. l. Philoterus pr. Craxsantus
BARBIUS.

dicitur : & bdbet in veftimento & in fcmore fuo fcrip- dem ipfo femore exaravit , at Batavica editio , duo
tum y Rex regum &Dominus dominantium : hæc itaque quoque verba adicribens j in fingulis femoribus fin*
in femore fcriptura ilgnum erat honoris atque vicfto- gula verba pofuit. Alia vox eft Æfchram-
riæ. Aliquando in femore in pcdeque ftatuarum arti- mii fecundum eruditi cujufpiam opinionem : fed id
ficum nomina comparent, ut videre eft in aliquot quod p efte putat, magis accedit ad formam \ in utro-
ftatuis : fimiles infcriptiones commémorât Cicero in que exemplo. Inter infcriptiones a Petro Apiano In-»
Verrina quarta , ubi Apollinem commémorât in fe¬ golftadii eufas vir confpicitur fecurim tenens , in eu-;
more argenteis literis nomen Myronis fculptoris ge- jus femore hæc inferiptio legitur latine p.3^7. & 414.
ftantem. A. P O B L ICI V S D. L. ANTIOCH»
Similes etiam athlette vifuntur cum infcriptione TI. BARBIVS P. L. T I B E R. Ad ejus pe4
graeca in femore cxarata j hujufmodi eft is qui in mar- des magnum feutum, cujus inferiptio circum eft î!
tnoribus Felfineis expreftus fuit, Sc nupcr in Batavia M. Gallicinus Vindilie. L. Barb.'
publicatusj ubi in ipfo femore legitur , a l. l. Philoterus pr. Craxsantus
in pcnultima efte debcret, fed in u traque cditione o Barbius.

habctur. Editio Bononienfts aliud verbum in eo-


i7o L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. II.

CHAPITRE XII.

/. Les combats des bêtes. 1I. Les bêtes fauves dreffées à conduire des chariots.
III. L’Empereur Elagabale va fur des chars fémblabiés. IV. Hifîoire
des Sybarites. V. Taureaux 'victorieux.

LT Es combats des bêtes fe faifoient aufiî dans les amphithéâtres, dans


1 jles cirques Se dans d’autres lieux publics. Les bêtes qui fervoient à
ces lortes de fpeétacles e'toient ou privées ôc domeftiques, comme le taureau,
le cheval, l’élephant -, ou fauvages , comme le lion , l’ours , le tigre , la
panthère , le léopard Se autres. Ces bêtes combattoient ou contre d’autres
de la même efpece, ou contre des bêtes de differente efpece , comme l’ele-
pliant contre le lion ; ou enfin contre des hommes. Les hommes qui com¬
battoient contre des bêtes, étoient ou des criminels condamnez à cette
forte de fupplice , ou des gens qui fe louoient pour de l’argent ; ceux-ci
étoient eftimez infâmes -, ou enfin d’autres qui s’offroient d’eux-mêmes par
oflentation & pour faire montre de leur force Se de leur adreffe. On tenoit
ces bêtes enfermées dans des caveaux, quon voit encore aujourd’hui tout
autour des Arenes, Se qu’on appelloit ca<veœ : les plus furieufes étoient atta-
çhées par les jambes avec des inftrumens de fer femblables à celui que nous
repreTentons ici trouvé dans l’amphitheatre d’Autun. Les criminels con¬
damnez à combattre contre les bêtes, s’ils venoient à les tuer, étoient ren-
voiez abfous. C’eft pour cela que ce combat n’étoit pas regardé comme le
dernier des fupplices, comme nous l’apprend Ulpien dans fa loi contre les
faux monnoieurs : Si ceux qui raclent, dit-il 3 des monnoies d'or y qui en dorent
de cuivre, ou qui en fabriquent ? font libres , quils Joient expofe^aux betes :
s ils font efchves , qu ils fuient punis du dernier fupplice. Les profanes condam¬
naient au fupplice des bêtes les anciens Chrétiens,qui bien loin de fe défendre,
fe laiflbient égorger Se dévorer comme des moutons ; ils triomphoient en
mourant de toute la puiffance des hommes Se des démons, & répandant
leur fang ils augmentoient l’empire de Jefus-Chrilf plus que les plus grands
conquerans n’étendent leur domination avec toutes leurs viéloires.
11. Ce n etoit pas le feul ufage que faifoient les Grecs Se les Romains des
betes les plus feroces, que de les faire combattre dans les amphithéâtres ôc

c A P u T XII. mes reputabantur -, vel demum alii, ut roboris artifquc


fuæ fpecimcn datent,ad hoc genus certaminis defeen-
I. Pugnœ ferarum befiarumque. I /, Fer.? ad
debant. Feræ in caveis, quæ hodieque in imo amphi-
currus junclœ. J11. Imperator Elaçabalas theatro circum Arcnas viluntur, euftodiebantur : quie
hujufmodi curribus vehitur. IV. Hiftoria furiofæ erant vinciebantur compedibus, fimilibus ei
Sybaritarum. V. Tauri coronnù. quem in amphitheatro Auguftodunenfi repertum dixi-
mus.Qui rci ad beftias damnati feram occiderent,liberi
I- T} E r a r u m animaliumque certamina in am-
abfoluti dimittebanrurrideoque hoc fupplicium non
JL phitheatris etiam edebantur , inque circis &c in
omnium cxrremum elle cenfebatut, ut exülpiano dif-
aliis publicis locis. Quæ animalia his excrcitiis depu-
cimus- Profini illi Chriftianos ad beftias damnabanr,
rabantur, five privata domefticaque erant, ut tau-
q«< velut oves devorandos offerebant, nedum fe
rus , equus , elephantus , fivc Elvatica aut effera , ut
defenderent : ac moriendo de hominum dæmonumque
Ico , urius, tigtis, panthera , pardus & alia. Hæc ani¬
potenria triumphabant, & fanguinis effuEone im¬
malia Eve cum aliis ejufdem fpeciei pugnabant, Eve
perium Chrifti propagabant plus quam reges illi arque
cum diverE generis beftiis , ut elephantus cum leone ;
imperatores , qui vidoriis fuis imperii fines late pro-
vel demum contra viros concertabant. Qui contra ducerc ftudent. r
feras pugnabant viri, criminibus obnoxii erant, ad
II. Non ad eum folum ufum Græci Romaniquc
hoc lupplicii genus daranati ; aut etiam aliiviri qui
feras illas intradabiles deputabant, ut videlicet in
padione pecunise fcfc fpontc offerebant ; hique infâ¬
amphitheatris Sc in publicis locis depugnarent. Erant
dans
T ▼
COMBATS DES BESTES. i7v
dans les lieux publics pour le fpeélacle. Il y avoit aufïî des gens parmi eux
qui les apprivoifoient & les rendoient dociles jufqu a ce point que fans
faire mal à perlonne ils leur faiioient faire des tours de foupleffe, leur ap-
prenoient à le laiffer mettre fous le joug ôc à tirer des chariots. Nous voions
plufieurs chars dans les figures non feulement des divinitez, mais auffides
Empereurs & des Impératrices, tirez par des lions , des tigres, des léopards
des panthères, des loups, des cerfs, des élephans. Dans les fpeétacles publics
donnez par Néron on vit des quadriges de chameaux , ou des chars tirez par
quatre chameaux. Ils emploioient au même ulage les ours & les fangliers.
Tout cela eft exprime dans les vers de Martial, où il dit que les léopards
fe laiffent mettre ious le joug -, que les tigres ces animaux li furieux fouffrent
patiemment les coups de fouets • que les cerfs fe laiffent mettre à la gueule
des mords de fin or ; que les ours amenez de la Libye font bridez comme
des chevaux ; que des fangliers auffi grands & auffi furieux que le fameux
fanglier Calydonien, ont des têtieres & des licous de pourpre ; que de mon-
ftrueux bifontes , eipeces de taureaux fauvages , tirent des chars qu’on appel-
loit ejfedes : On fait danfer, dit-il, ce s bêtes de même que ces danfeurs eftemi-
nez qui compofent les chœurs j elles font tout ce que leur commande ce noir
Africain qui leur fert de maitre. Quine croiroit, conclut-il, que c’eft un fpe¬
élacle des dieux ?
Les Grecs furpaffoient les Romains en cela comme en plufieurs autres
chofes : dans la feule pompe de Ptolemée Philadelphe , dont la defeription,
eft plus bas, il y a vingt-quatre chars tirez par des elephans, foixante par
des boucs , douze par des lions > fept par des oryx, cinq par des buffles , huit
par des autruches , fept par des cerfs , quatre par des ânes fauvages.
Nous donnons ici la figure d’un nommé Marcel, qui le fouet à la main
domte un ours : la pofture de cet animal fait voir qu’il a déjà quitté fa féro¬
cité naturelle j il fe foumet au fouet d’une maniéré qui exprime bien ce que
dit Martial, indulgentpatientiam flagello. L’infcription, *ùrv%i e/ftjvn,
femble être une priere de l’ours qui demande la paix à Eutyche Marcel j
en effet l’ours eft dans la pofture d’un fuppliant, & paroit lui demander
grâce. L’Empereur Gordien troifiéme avoit foixante lions & trente léo¬
pards apprivoifez, dit Capitolin.
III. L’Empereur Elagabale, dit Spartien , fit tirer fon char pâr quatre chiens
d’une grandeur énorme ; il alla en public avec un char tiré par quatre cerfs -

etiam qui hujufmodi beftias manfuefacerentjita ut fub Gracci hac in re Romanos, ut 5c in aïiis quamplu-
jugum etiam mitti po lient ac currus traherent. Currus l'imis fuperabant. In fola pompa Ptolemæi Philadeb
videmus, non modo in fehematibus deorum , fed phi , cujus deferiptio infra j currus viginti quatuor
etiam in Auguftorum Auguftarumque imaginibus , elephantis jundi funt , fexaginta hircis, duodecim
quibus jundi funt leones , tigres, pardi, pantheræ , leonibus, ieptem orygibus , quinque bubalis, odo
lupi, cervi, elephanti. In fpedaculis publicis a Ne- ftruthiocamelis, feptem cervis, quatuor onagris.
rone editis vifæ funt quoque camclorum quadrigæ y Hic Marcelli cujufpiam figuram damus , qui fla-
erant etiam nonnunquam 5c urfi 5c apri ad idipfum gellum tenens urfum domat 5c manfuéfacit. Fera jam
munus deputati. Quæ omnia fieexprimit Martialis : ferocitatem depofuifle videturj& flagello ita cedit, uc
Piilo quod ju<ra delicata collo belle exprimatur illud Martialis, Indulgent patientiam
P ardus fujiinet, improb&que tigres flagello. Infcriptio græca , wrùyj tiçm , vi-
Indulgent patientiam flagello, detur precatio urfi elle pacem petentis ab Eutychio
Mordent aurea quod lupata ecrvi , Marcello, vereque urfus lupplicis modum exhibet,
Quodfrcnis Libyci domantur urfi , videturque veniana a Marcello poftulare. Imperator
JE t quantum Calydon tulijfe fertur > ;- Gordianus tertius fexaginta leones habebat, 5c tri-
Patet purpureis aper capiflris. ginta pardos manfuetos, utnarrat Capitolinus cap. 3.
Turpcs efjeda quod trahunt bifontes % III. Imperator Helagabalus , inquit Spartianus
Et molles dare jujfaquod choreas c. 28. Canes cjuaternos ingentes junxit ad currum , &
Nigro bellua nil negat magiftro, fie efi vcElatus intra domum regiam : idque priva tus in
Quis fpettacula non putet deorum î a gris fuis fecit. Procejfit in publicum O quatuor cervis
Tom. 11L Mm
t7t L'ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. II.
une autre fois il fit atteler à fon char des lions, difant qu il etoit la grande
Mere : il attela une autrefois des tigres comme Bacchus. Quand il paroi (Toit
en cet équipage, il portoit les habits propres a ces divinitez.
IV. Les Sybarites, gens voluptueux, dit Elien, avoient négligé toutes
Fortes d’exercices honnêtes, ôc ne penfoient qu’au plaifir, à la table & au
luxe • ce qui fut caufe de leur perte, voici comment. Ils avoient inftruit leurs
chevaux à danfer pendant leur repas au fon de la flûte. Les Crotoniates leurs
ennemis qui favoient cela, ôc qui leur dévoient donner bataille, firent
taire leurs trompettes & tous leurs autres fignes, ôc firent venir un grand
nombre de joueurs de flûtes : au fon de ces flûtes tous les chevaux des Syba¬
rites fe mirent à danfer ôc à fauter ; plufieurs jetterent leurs maitres à terre,
ôc furent caufe de la de'route de leurs troupes. Un grand nombre d’autres ,
ajoute Athene'e, pour aller trouver ces joueurs de flûtes, emportèrent les ca¬
valiers dans le camp des ennemis.
On donnoit encore dans les amphithéâtres d’autres jeux qui e'toient
communs aux cirques, aux théâtres ôc aux gymnafès ; nous en parlerons
fur le cirque. Les naumachies s’y faifoient aufli quelquefois ; il y avoit
dans Rome des lieux particuliers pour les naumachies, lesveffiges d’une de
ces naumachies s’y voient encore aujourd’hui, on en trouvera la defeription
dans la fuite.
V. Au bas de cette planche nous voionsdes taureaux victorieux dans les
IpeCtacles publics • deux ont la marque de leur victoire, qui eft une palme.

eunftis ingentïbus : junxit fîbi & leones, Matrem ma- feflbribus , faltare 6c tripudiare cœperunt , & confufo
gnam fe appellans;jnnxit & tigres Libéria» fefe vocans, Sybaritarum ordine ftragis & cladis caufa fuis fue-
eodemque habita agens quo dii fin gmt ur , quos imi- runt dominis 5 his adjicit Athenams multos ex equis
tabœtur. Sybaritarum, audito tibicinum fono, feiïores fuos in
I V. Sybaritæ , inquit Ælianus hift. anim. ig. 23. caftra hoftiumubi tibicines erant deportafle.
voluptuob erant Sc luxui additSti, quæ res eis perni- In amphitheatris alii quoque ludi edebantur, qui
ciem induxit hoc modo : equos illi ira inftituerant ut erant cum Circenfibus ludis communes, cum theatris
inter epulas ad numéros faltarent. Quod cum feirent item atque gymnafiis, de quibus ubi de Circo. Nau*
■Crotoniatæ qui bellum adverfus eos gererent, tubam machia etiam aliquando in amphitheatro exerceba-
6c omne vehemens clafficumque fignum filere juife- tur 5 Romae erant loca quardam naumachiæ depu-
tunt : tibicinibus vero fecum in acie addudis, cum tata,quorum unius adhuc veftigia fuperfunt : Nauma-
jam intra fagittæ jadum ab hofte abeflent,præceperunt chiæ deferiptio infra dabitur.
ut numéros faltationi aptos inflarent ; quibus auditis V. In ima tabula taurividores exhibentur , qui in
Sybaritarum equi , laltationis domefticæ memoria, fpedaculis publicis meruerant, quorum duo vidori*
tamquam in mediis verfarentur conviviis, excuills ngnum palmam videlicet habent.
4

livre ni.
Qui comprend les grands Jeux des Grecs , les Jeux du cirque
les pompes.

CHAPITRE PREMIER.

I. Les Jeux Olympiques. II. Pythiens. III. Neméens. IV. Iflhmiques.

I- T ES Jeux Olympiques prirent leur nom de Jupiter Olympien. Oit


I ileur donne une origine fabuleule: les Auteurs & les Mythologues
font fort partagez fur l’inftituteur de ces jeux * la plupart difent que ce
fut Hercule qui les inftitua, & qu’il fe fervit pour cela des dépouillés d’Au-
giasRoi d’Elide. Mais Strabon rejette toutes ces origines fabuleufes y ôc pré¬
tend que ces jeux n’étoient point avant Homere , quin’auroit point manqué
d’en parler , s’ils avoient été' inftituez avant fon tems. Leur inftitütion doit
donc demeurer dans l’incertitude. On convient que ce fut Iphitus contem¬
porain de Lycurgue , qui rétablit ces jeux difcontinuez ; ces jeux ainfi réta¬
blis furent encore difcontinuez Ôc remis de nouveau par Coroebus quatre cens
huit ans après laprife de Troie. C’étoient d’abord ceux de Pife dans le Pe-
loponnefe qui avoient l’adminiftration de ces jeux : mais aiantété détruits &
ruinez entièrement parles Ele'ens, ceux-ci en eurent le foin dans la fuite, 3c
par le commun confentement des Grecs on les laiffoic en paix, lorfque tous
les autres étoient en guerre. Cela fut encore fujet à quelques changemens
dans la fuite. Jufqu’à la cinquantième Olympiade il n’y avoit qu’un président,
il y en eut deux depuis , 3c à la cent-troihéme Olympiade on en établit douze
félon le nombre des tribus des Eléens. Ils furent depuis réduits à huit, 3c dans
la fuite on en ajouta deux autres , en forte qu’il y avoit en tout dix préfidens ,
qu’on appelloitHellenodiques ouHellanodiques. Ils avoient fous eux des gens

LIBER III*
De Lu dis mâgms Gr&cormn y de Circo 5 (J de Pompis.

fpedant. Inter omnes ferc convenit Iphitiim Lycurg©


C A P U T PRIMUM.
, ' ■ ! ->. J tequalem hos ludos, qui defierant, reftauravifle. Re-
1. Ludi Olympici. I I.Pythii-. III. Kfemei. ftaurati ludi iterum defierunt, donec illos Goncbus
reftitueret, quadringentis fcilicet & odo ahnis poft
I V. Ifthmicï.
captain Trojam. Penes Pifates primum in Peloponne-
fo horumce ludorum adminiftratio fuit : fed cura Pi¬
î. T U d i Olynipici a Jôve Olympiô nomén ba- fates ab Eleis devidi ac pene deleti fuiflent, ipfi
I .ibuerp : iis origo fabulofa adfcribitur *, fcrip- poftea ludis præfuerunt, & communi Græcorum
tores atque mythologi circa eorum inftitütorem in confenfu in pace fempcr dègebant, dum alii Græ-
varias abiere fententias. Magna pars inftitütorem ei bellum fibi rnutno inferrenc : id quod etiam aliquoe
Herculem dicunt, qui ad inftitutionis fuintus ufus mutationibus obnoxium poftea fuit. Ad ufque quin-
eft fpoliis Augiæ Elidis. At Strabo origines illas om- quagefimam Olympiadém unus tantum erat ludorum
nes fabulofas répudiât exiftimatque ludos illos ante praefes : ab hincvero duo fuere \ at centefima tertia
Homerum inftitutos non fuifte, quia Homerus tiuf- Olympiade duodecim inftituti funt pïaefides juxta
uam illos commemoraverit , commemoraturus haud numerum tribuüm Eleorum. Hinc àd odo redadi
ubie, fi ii ante ejus ævum inftituti fuirent. In in- funt, hifque poftea duo adjed.i fuere , ita ut decem
terto igitur verfantur ea quæ ad inftitutionem illorum præfides client qui Hellenodicæ, vel Hellanodicæ va-
Tow. III. M m ij

f
/
t74 L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE," &c. Liv. IIL
pour établir & tarder le bon ordre ; ceux-ci etoient appeliez Alytes.
Il n’étoit pas permis aux femmes dafîifter a ces jeux > elles e tenoient au
delà de l’Alphée avec défenfe de le paffcr, fous peine d’être précipitées de
de (Tus une roche.On dit qu il n y eut jamais que Callipatera, que autres nom¬
ment Pherenice , qui violât cette loi :elle futamenee devant les Juges, mais
on lui fit grâce en confideration de fes pareils. On prétend quil y eut epuis
plufieurs autres femmes qui y aflifterent, & même qui y emportèrent le prix
aux combats.Ceux qui vouloient combattre aux jeux Olympiques etoient obli¬
gez de s’exercer durant dix mois dans le gymnafe d Elide • on n y etoit pas
admis autrement ; on n’y recevoit pas les fcelerats. On s y exerçoit non feu¬
lement à la courfe des chevaux, mais aufli à la lutte & aux autres jeux ou
les Grecs avoient accoutumé de s’exercer.
II. Les jeux Pythiens fe célebroient près de Delphes : on ne difpute pas
moins fur leur origine que fur celle des jeux Olympiques. Ovide dit que c efh
Apollon lui-même qui les inftitua. On les celebroit premièrement de quatre
en quatre ans ; le prix de ces jeux etoient des pommes confacrees a Apol¬
lon y Pindare dit qu’on donnoit aux vainqueurs des couronnes de laurier ne
fur le mont Parnaffe. On s’y exerçoit principalement à chanter, à jouer des
imftrumens & à la danfe , exercices qui convenoient à Apollon. Les grands
jeux y furent auffi établis comme aux jeux Olympiques.
III. Les jeux Neméens fe célebroient tous les trois ans à un lieu appellé
Nemea. Ceux qui y préfidoient étoient des villes de Corinthe, d Argos &
de Cleones : ils y afliftoient en habit de deuil en mémoire d’Ophelte autre¬
ment appellé Archemore : parceque fa mort en bas âge fut comme un pré¬
lude des malheurs des athlètes Thebains. On difpute de 1 origine de ce s jeux,
comme de celle de tous les autres. On donnoit aux vainqueurs une couron¬
ne d’ache , qu’on emploioit aux funérailles j on croioit que cette herbe étoit
née du fang d’Archemore.
I V. Les jeuxlflhmiques étoient ainfl appeliez del’Ifthme de Corinthe où
on les célebroit. On difoit qu’ils étoient inftituez en l’honneur de Palémon ou
de Melicerte , dont nous avons donné l’hiftoire ailleurs. D’autres difent qu’ils
furent inftituez en l’honneur de Neptune -, on leur donne encore d’autres ori¬
gines. De tous les peuples de la Greceles feuls Eléensn’afTiftoient point à ces

cabantur : fub iis erant alii qui ordini &: fecuritati fuilfe coronas ex kuro Parnaflî montis contextas. Hîc
âdvigilarent, qui & Alytæ appellabantur. maxime inftrumentorum muficorum ludus agebatur,
Hifce ludis interefle mulieribus non licebat : eæ neenon faltatio , quae exercitia Apollinî congruentia
tune trans Alpheum morabantur , vetitumque illis erant. Ad hæc magni quoque ludi hic editi fuere ut
erat ne Alpheum trajicerent, indidaque pœna iis in Olympicis.
erat lî trajeciffent 3 ut a rupe prarcipitarentur. Narra- III. Ludi Nemei ternis quibufque annis in loco
tür folam Callipateram quam alii Pherenicen vocant, cui Nemeæ nomen celebrabantur : qui iis praeerant ,
liane violalî’e legem *, quæ ante judices adduda fuit : erant ex Corintho , ex Argo , & ex Cleonis : atrati
ipli veto progeniei gratia parcitum eft. Exhinc veto aderant in memoriam Opheltæ , Archemori
plures feminas interfuilie ludis narrant quarum quæ- alio nomine didi , quia ejus parvo ab ortu elapfo
dam etiam in certamine vidrices fuerunt. Qui ludere tempore mors quali præludium fuit infortuniorum
vellent &c concertare, per decem menfes in gymnalio quæ athletis Thebanis contigerunt. De origine hu-
Elidis exercitiis gymnaflicis incumbere tenebantur : julmodi ludorum perinde atque de aliôrum principiis
line qua conditione ad ludos non admittebantur : abi- difputatur. Vidoribus corona ex apio dabatur , qua
gebantur etiam quique improbi atque fcelerati. Ludi etiam in funeribus utebantur : putabant enim herbam
erant non modo curfus 3 fed etiam tuda aliaque certa- illam ortam ex fanguine Archemori.
mina fecundum Græcorum morem fieri folita. I V. Ifthmici ludi fie appellabantur ex Ifthmo
11. Ludi Pythii propeDelphos celebrabantur : de Corinthio quo loco celebrari folebant. Dicebantur
eorum non minus quam de Olympiorum inftitutione inftituti in honorem Palemonis aut Melicertæ , cujus
difputatur. Apollo ipfe , inquit Ovidius , hofee lu¬ hiftoriam alibi attulimus. Alii inftitutos narrant in
dos inftituit. Primum quaternis quibufque annis ce¬ Neptuni honorem ; de horum origine aliis etiam mo-
lebrabantur. Horumce ludorum praemia poma erant dis fabulantur. Ex omnibus Græciæ populis Elei tan¬
Apollini confecrata » ait Pindàrus vidoribus datas tum ab his ludis abftinebaut, quoniam Molione uxof
LES JEUX.
jeux, pour éviter ks malheurs que leur pourroient apporter les impréca¬
tions que Molione femme d’Aéfor avoit faites contre ceux de cette nation
qui viendroient à ces jeux. Paufanias en rapporte au long l’hi(foire dans fes
Corinthiaques. Les vainqueurs à ces jeux ctoient couronnez de bran¬
ches de pin ; dans la fuite des tems on les couronnoit (Tache comme les
vainqueurs des jeux Neméens ; mais avec cette différence, que ceux des jeux
Neméens étoient couronnez d’ache verte, au lieu que ceux des jeux Ifthmi-
ques letoient d’ache feche.

A&oris eos omnes Elcos diris devoverat, qui ludis infequenti tempore ii apio coronati fuere ut in îudis
Ihftmicis intereflent. Paufanias hanc hiftoriam plviri- Nemeis , cum hoc tamen diferimine , quod vidtores
bus deicribit in Corinthiacis 1.1. p. 289. Qui vidtores Nemei apio viridi j Ifthmici autem apio ficco coro-
in Ifthmicis étant pineis tamis coronabantur : verum narentur.

CHAPITRE II.

1. Origine de F hippodrome en Grcce. II. Origine & defcription du grand cirque


a Rome. III. Les tours du cirque. IV. Autres parties du grand cirque.

I. W 'Origine des cirques, que les Grecs appellent hippodromes, n’eff


I >pas bien certaine. Le plus grand nombre la rapporte à Oenomaüs &à
Pelops ; en voici l’hiffoire. Oenomaüs Roi d’Elide apprit de l’Oracle qu’il
mourroit des que fa fille Hippodamie feroit mariée : la voiant recherchée
par plufieurs jeunes gens, & ne pouvant honnêtement lui refulér un mari,
il crut pouvoir éluder ou du moins éloigner fa deflinée en propofant une
courte de chariot àl’Ifthme de Corinthe devant un autel de Neptune. La con¬
dition étoit que tous ceux qui prétendoient avoir fa fille courroient fuc-
ceflivement avec lui, & que celui des deux qui demeureroit vaincu, feroic
d’abord tué. Il fe fîoit en la vitefTe de fes chevaux, qui furpaffoient en agilité
la plupart de ceux de la Grece. En eifet il en vainquit & tua plufieurs ; mais
le tour de Pelops, dont les chevaux ne le cedoient point à ceux d’Oeno-
maüs, étant venu , Oenomaüs fut vaincu & tué, & Pelops eut fa fille Hippo¬
damie en mariage. Cette hilfoire eff racontée diverfement par d’autres. Quel¬
ques-uns attribuent à Hercule l’inffitution des courfes des chevaux.
I I. On dit que ce fut Romulus qui les établit à Rome, & qui les appella
Conjualia , nom pris de Confus , dieu des confeils , que quelques uns croient
être le même que Neptune. Les Grecs appellent Conlus , qui
veut dire Neptune l’équeffre. Anciennement ces courfes publiques fe faifoienc

c A P u T 11. ret j ea conditione , ut quotquot filiam fuam expete-


Î.Origo hyppodromi in Grœcia. II. Circi maxi-
rent curfu fecum contenderent, ira ut qui vidtus effet
ftatim occideretur : equis ille fuis fidebat, qui velo-
mi Romani origo & dcfcnptio. III. T unes
citate maximam equorum Græciæ partem fuperabant.
Circi. IJ/". Aliœ partes Circi maximi. Certe multos ille vicit & occidit. Sed cum inter pro¬
I. I r c 1 quem Grazci Hippodromum vocant cos Pelops accdlifTet, cujus equi Oenomai equis cele-
origo incerta eft. Oenomao & Pelopi eam ritate nihil conccdebant ; Oenomaüs vidus occifuf-
complûtes attribuunt ; en hiftoriam : Oenomaüs Eli— queeft, Hippodamiaque Pelopi nupfit. Hæc hiftoria
dis rex ex oraculo didicerat , fîbi effe moriendum varie ab aliis refertur. Nonnulîi Herculi eorum pri-
ltatim arque filia fua Hippodamia nupta fuiffet. Cum mam inftitutionem attribuunt.
a mulris juvenibus in uxorem perererur, nec poflec I I. Narrant Romulum ludos Circenfes Romce
Oenomaüs ejus nuptiis aperte repugnare , putavit fa¬ inflituiffe vo^affeque Confualia , quod nomen delum-
tum fuum poflc le vel eludere vcl in plurimum tem- tum ex voce Confus qui deus erat confiliorum : quem
poris remirrere , Ci curfum equorum currui jundtorum quidam putant Neptunum effe Confus a Græcis voca-
ante aram Neptuni in Ifthnao Corinthiaco propone- tur ’ivnsoTnGui %v t id eftNeptunus equeflris. Prifcij
^ L’ANTIQUITE' EXPLIQUE^, &c. Liv. III.
en pleine campagne : dans la fuite des tems la coutume vint de les faire dans
de grandes clôtures de bois. Tarquin Premier fit ce grand cirque dans la
vallée nommée Murcia, entre les monts Palatin & Aventin. Il fut depuis orne,
embelli, & comme renouvelle' par plufieurs Empereurs. Ceux qui ont me-
Pl furé ce cirque difent qu’il a 2187 pieds de long, & 960 de large. Cetoit
CLIX. le plus grand bâtiment qu’il y eut dans Rome. Il fe terminoit à un des bouts
en demi cercle, & à l’autre en ligne droite : c ePt ainfi que 1 a reprefente Onu-
phre ; mais Pirro Ligorio fait encore le fécond bout un peu circulaire, quoi¬
que beaucoup moins que le premier j il pouvoit contenir félon les uns cent
cinquante mille fpeébateurs, félon les autres deux cens foixante mille, ou trois
cens mille. La façade de dehors avoit deux rangs d’architeélure a colonnes,
& un autre par deffus plus petit.
III. A l’extrémité ronde il y avoit trois tours quarrées , &c à l’autre deux.
Ces tours appartenoient ordinairement, du moins dans les tems polferieurs,
à des Sénateurs, & paffoient à leurs enfans par droit d’heritage. Dans une épi-
tre qui fe trouve dans CafHodore, le Roi Theodoric fe plaint de l’iniquité de
certaines gens qui pendant la minorité de Marcien & Maxime jeunes garçons
de l’ordre des Sénateurs, avoient ufurpé fur eux une tour du cirque , qu’ils
avoient reçue de leur pere par droit d’heritage 3 il regarde cette ufurpation
comme un attentat & comme une chofe deteftable , & ordonne qu’on leur
rende la poffefïion de cette tour. Cela nous apprend combien les places du
cirque étoient anciennement eflimées & recherchées.
IV. Le bas du cirque en dehors étoit un rang de boutiques de marchands
ménagées dans les plus baffes arcades. Du petit côté, qui étoit vers le Tibre,
étoit ce qu’on appelloit carceres , les prifons , ou l’on tenoit les chevaux qui
dévoient courir. Il y avoit de ce côté-là douze portes en dedans par où on lâ-
choit les chevaux • avec de certaines machines ces portes fe levoient toutes à
la fois. Le Roi Theodoric dans CafHodore dit que ces douze portes marquoient
les douze lignes du Zodiaque. La première chofe que l’on trouvoit en entrant
de ce côté-là, étoit le petit temple qu’on appelloit œdes Murciœ. Les auteurs
des derniers tems le mettent à l’extrémité -, Tertullien dit qu’il étoit au milieu :
mais peutêtre entend-il par le milieu toute cette partie qui coupoit le milieu
du cirque depuis un bout jufqu a l’autre, où étoient quelques petits temples ,

temporibus hi publici curfus in agro fiebant, exinde queratur, de calamiratis non modicæ loco habeat,
vero in lococancelüs ligneis claufo celebrari cœperunt. quod ii ob paterni funeris ludum ac pueritiam a
TarquiniusPrifcus magnum ilium circum conftruxit in turre Circi quæ fibi hereditario jure obvenerat, de a
valle Murcia, inter montes Palatinum de Aventinum. loco amphitheatri aliquandiu abfuiflent j hoc crudeli ,
Exinde exornatus de quafi reftauratus circus fuit a ait Theodoricus , furreptione captata , turrem Circi
pluribus Imperatoribus. Qui hujus circi menfuras atcjue locum amphitheatri ilhifiris recordationis patris
duxerunt, dicunt ejus longitudinem fuifle 2187. pe- eorum y deteftavili amhitu a vefiris fuggermt fafcibns
dum j latitudinem vero 960. itaque maximum om¬ expetitum. Hinc edifeimus quanto olim inprecio fue-
nium Romanorum ædificiorum erat. Ab una parte in rint illae circenfes ledes.
femicirculum definebat, ab altéra in lineam redam : 1 V. lma pars circi exterior tabernis mercatorum
fie repræfentavit Onuphrius Panvinius fed Pyrrhus conftabat : verfus latus illud circi minus quod Tibe-
Ligorius alterum etiam Circi latus nonnihil obliquum rim refpiciebat erant carceres, ubi fervabantur equi
exhiber. Spedatorum fecundum alios capere circus po- curfui deftinati : erantque interius duodecim portae
teratijo. millia, fecundum alios 160. vel etiam 300. quibus illi emittebantur ; quibufdam machinis portas
millia. Exterior faciès duobus erat concinnata archi- iîlæ fimul fuftollebantur. Theodoricus apud Cafllo-
tedurae ordinibus. dorum ait hafee duodecim portas fignificare duode¬
III. In extrema parte rotunda circi très erant cim Zodiaci figna. Qriod primum ingredientibus ex
quadratæ turres, in altéra duæ. Hæ tutres, ut pluri- illo latere olferebatur, parvumerat templum vocatum
mum ad fenatores quofdam perrinebant faltem pofte- xdes Aiunidtè Pofteriorum temporum feriptores eam
rioribus fceculis, de jure hereditario ad liberos eorum in extrema parte locant : Tertullianus in medio po~
tranfibant. Hinc eft quod Theodoricus rex apud Caf- nit \ fed medium dicendo totam illam lineam vide-
fiodorum lib. 4. epift. 42. de Marciani de Maximi tur intelligere quæ circum per medium fecabat, quoi¬
îdolefcentum patritii gencris jadura graviffime cou- que multis erat inftruda ornamentis, templis, colum-
* f»r

cuir us
V,

!
LE CIR Q^U E. i77
des colonnes, des autels, & des ftatues. Auprès de ce temple de Murcia
ètoit l’autel du dieu Confus, dont nous venons de parler, qui touchoic
prefque les trois pyramides rangées en ligne droite, qu’on appelloit meta- ou
bornes ; il y en avoit tout autant à l’autre bout • ce s fix meta^rt'cn faifoient que
deux : cependant le roi Theodoric qui voioit le cirque &: toutes fes parties
en leur entier, dit quil y avoit fept meta, tz quelles repréfentoient les fept
jours de la lemaine qui reviennent perpétuellement. Peutêtre prend-il les
fept meta ou les fept bornes pour les fept tours qu’on faifoit autour d’elles.
Depuis ces meta jufqua celles de l’autre bout, un maflîf élevé fur terre oc,
cupoit tout le milieu. La première chofe qu’on trouvoit fur ce maffif, ètoit
1 autel des Lares, & dun autre cote celui quon appelloit aya potentium >
1 autel des dieux puilfans. Enluite venoient deux colonnes avec un fronton ;
c etoit comme le frontifpice d un temple. Un tout femblable venoit enfiiite,
dedie a Tuteline , avec un autel a fon côte , auprès duquel ètoit une colon¬
ne qui foutenoit la ftatue de la Victoire j un quarre-long de quatre colon¬
nes lur lefquelles etoient 1 architrave , la frife , la corniche ôz l entablement,
qui (outenoit plusieurs dauphins ^ c’étoit là comme un temple de Neptune.
Cybele la mere des dieux affife fur un lion ètoit tout auprès au bas du o-rand
obelifque qui occupoit le milieu & comme le centre du cirque. Auprès de
l’obelilque ètoit le temple du Soleil , qui félon Tertullien ètoit au milieu du
cirque ; mais le milieu ne fe prend pas geometriquement, fur tout dans un
lieu auffi grand que celui-là : un trepied à côté de ce temple ètoit la mar¬
que d’Apollon, que les anciens diftinguoient ordinairement du Soleil. Enfuite
une colonne foutenoit une figure de la Fortune. Le bâtiment à colonnes qui
ètoit auprès efl: couronné de certaines pierres rondes & oblongues qui ont
la forme d oeufs , &z qu on appelle a caule de cela o~v& CHYYiculoYum , les
oeufs des courfes. On voioit après cela une ftatue de la Vidoire fur une
colonne. L’autel des grands dieux ètoit fur la même ligne : après quoi
fe voioit un obelifque plus petit que le précèdent , qui ètoit confacré à
la Lune. Les meta ou les bornes à trois petites pyramides terminoient le
tout, de même qu’à l’autre bout. Ceux qui couroient fur des chevaux &
fur des chars faifoient le tour de tout cela. Autour du cirque du côté du
mur, il y avoit un grand ruiflèau de dix pieds de large, qu’on appelloit Eu-
ripe. Aux murs qui bordoient le cirque par dedans il y avoit d’abord comme

ttis , aris, flatuis. Prope illam Murciæ ædem erat ara quod tabulatum multi delphini pofiti ; illud erat ceu
dei Confi de qua jamjam loquuti fumus , quæ très teràpkim Neptuni. Cybele mater deum e vicino erac
metas pyramidum fere more ereétas qualî continge- leoni infidens prope magnum obelifeum, qui circi
bat j quibus fimilcs totidem in altéra ora erant. Atta- centrum occupabat. Prope obelifeum erat templum
men rex Theodoricus qui circum ejufque partes ora- folis,quod fecundum Tertullianum in medio circi
nes intégras confpiciebat, feptem metas enumerat in erat : led hic medium non geometrice accipitur in lo-
epift. 51. apud Cafliodorum : Septem métis inquit , co maxime tam amplo. Tripus prope templum illud
certamen omne per agit ur in fimilitudinem hebdomadis re- nota erat Apollinis, quem veteres ut plurimum a foie
ciprocA : forteque feptem metas pro feptem aurigarum didinguebant. Pod hæc columna Fortunæ datuam fu-
gyris habet. Ab hifee métis ad alias ad extremam op- dentabat : ædificium fequens columnisornatum , qui-
pofitam circi oram conftitutas, drues erat aliquan- bufdam lapidibus ovatæ formæ quafi coronatum erat,
tum alta ,quæ mediam totam circi aream occupabat. qui lapides ideo ova curriculorum vocabantur. Se-
Quod primum in drue ilia occurrebat, ara Larium quebatur podea aliaVi&oriæ columna nixæ datua j
erat, 8c ex altéra parte ara potentium : poftea duæ eadern linea erat ara magnorum deorum : hinc obe-
columnæ cum fadigio quodam , frontifpicium fere lifcus minoralio , qui lunæ confecratus erat : meræ
rempli referebant > aliud Emile podea reperiebatur pyramidum trium omnia terminabant hic ut in altéra
Tutelinæ dicatum, cum ara proxime pofita, cui ad- ora. Qui curru vel equis vecdi currcrent hæc circui-
jacebat columna Vitdoriarn fudentans. Hinc qua¬ bant. In ambitu circi prope murum ri vus erat magnus
tuor columnæ quadratum oblongum efficiebant ^ epi- latitudine pedum decem, quem appellabant Euripum.
flylio, zophoro, coronide 8c tabula» munitæ , fupra In mûris ipfis circum ambientibus in interiori facic

1
t7s L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. III:
aux amphithéâtres le podium , où étoient les places des Sénateurs, au defïus
desquels il y avoit des degrez , dont les plus bas etoient lans doute pour les
Chevaliers Romains. Audefltis de ces degrez une grande galerie regnoit tout
autour du cirque;, ôc au deffus de la gallerie les degrez etoient continuez
jufquauplus haut du mur. L’aire du cirque étoit couverte de fable : quel¬
ques Empereurs la firent couvrir de chrylocolle & de cinabre bioie. Le cir¬
que étoit dédié au Soleil, comme le marquoit le petit temple du Soleil qui
étoit au milieu : d autres parties du cirque avoient rapport a ce culte.

4 2: ■ r U O -V. •

erat primo podium, ut 5c in amphitheatro ; ibi fena- premam mûri partem. Area circi arena operta crat ,
tores fedebant : fupra fenatorcs veto gradus étant quo¬ quidam imperatores illam cinnabari detrita & chry-
rum infimi haud dubie cquitibus Romanis.Supra gra¬ locolla operiri curarunt. Circus foli dicatus erat, ut
dus porticus erat quæ per ambitum circi totum exten- templo folis in medio circi pofito indicabatur.
debatur, & iupra porticum gradus alii ufque ad fu-
. ' ‘ , b'- :v.r; b •" . Ui- ,

' VrA jSodotmo ifi , %\iCx • - rv" '■ ■ ^ '

• - ,înrnDÎ r; ' : CHAPITRE III.


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J. Le cirque de Flaminius. II. Cirque de Flore pt) autres. III. Celui de Caracalla.
IV. Hippodrome de Conftantmople. V. L’agonothete.

I,T TN autre grand cirque étoit celui de Flaminius, qui portoit le nom
de celui qui l’avoit bâti dans fes prez, qui s'appelaient en ce temps-là
prata Flamipiia.il a été quelquefois appellé le cirque d’Apollon , à caufe du
voifinage d’un temple d’Apollon. Il donnoit fon nom à la neuvième région
de la ville. Il faut prendre garde que quand les auteurs difent que tel ou tel
temple eft dans le cirque de Flaminius, on ne doit pas toujours entendre qu’il
eft dans l’enceinte du cirque même, mais qu’il eft dans la région qui porte
le nom de ce cirque. Il y avoit pourtant quelques petits temples renfermez
dans le cirque. On en a marqué quelques-uns dans le deffein qui fut fait de ce
même cirque vers le milieu du feiziéme fiecle. Nous en donnons ici la forme
fur ce même deffein , en avertiifant que plufieurs des chofes repréfentées fur
le maffif qui coupe l’aire du cirque en deux parties égales, y furent mifes en
ce tems là par conjecture ; tout le dedans du cirque étoit ruiné, ôc l’onn’a-
voit pas de mémoires affez julles pour placer furement chaque chofe : cela
fé doit entendre auffi des cirques fuivans.
11. Le cirque de Flore repréfenté deffous le cirque Flaminien étoit au mont
Quirinal : te deffein en a été faft'fur les mafures qui reftoient encore vers le
milieu du feiziéme fiecle. Nous y ajoutons celui qui eft derrière Sainte-Croix

c A P u T III. quæ circi iitius nomine infigniebâtur. In ipfo tamen


circo parva quædam templa erant : aliqua certe tem-
Circus Flaminii. II. Circus Florœ. III. Ca. pla depiCta funt in tabula iftius circi quæ decimo iex-
racallœ circus. IV. Hippodromus Confian- to fæculo concinnata fuit’.ad cujustabulæ fidem hujus
tinopolitanus. V\ ^4aonotheta. circi formam depingimus : monemus tamen multa ex
iis quæ in firue medium circum occupante repræien-
I. A Lius magnus circus Flàminii vocabatur, tantur , ex conjectura mera pofita fuifle. Totiusenim
,/jLnomine ejusqui in pratis fuis ipfum conûru» circi partes interiores dirutæ fuerant : nec porerant res
xerat, quæ prata ante Flaminia vocabantur. Ali- illæ fine erroris periculo ordinari : quod ipfum di-
quando etiam vocatus fuit circus Apollinaris , ob vi- cendum etiam de circis fequentibus.
ciniam templi cujufdam Apollinis. Circus Flaminius 11. Circus Floræ fub circo Flaminio hic exhibitus,
nomen fuum dabat nonæ urbis regioni : ubi obfer- in monte Quirinali erat, delineatufque fuit ex ruderi-
vandum,eft cum lcriptores quipiam dicunt taie tale- bus quæ fupererant, &c in ære incifus in medio decimi
que templum elfe in circo Flàminii, non in ambitu fexti fæculi. Huiclubjicimus circum ilium poncfanc-
çirci femper intelligendum elfe, fed in regione urbis tam Crucem in Jerufalem pofitum , quem nonnulli
en

•v

T . 4 » *
Le Cirque ou LHippodr

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------- CLX-P/.<t ta a.So.f>i{ge T. III

de Constantinople

S
LES CIR QJJ E S. 179
enjerufalem, que quelques uns croient être le cirque d’Aurelien ; d’autres
le prennent pour le cirque qu’on appelloit Cafirenfis. Il y avoit encore d’au¬
tres cirques dans la ville^ le cirque de Néron, le cirque qu’on appelloit Ago-
nalU • c’eft aujourd’hui la place Navone, qui conlerve encore la forme de
cirque- le cirque Vatican 8c le cirque Salluftien, dont il ne refte prefque
point de trace.
III. Un autre grand cirque hors de la ville , dont il refte encore aujour¬
d’hui de grandes mafures, eft celui qu’on appelle de Caracalla en la voie
Appienne. Onuphre Panvinius nie queceloit le cirque de Caracalla, & fe
fonde lurceque le cirque repréfénté fur la médaillé de Caracalla ne paroit
pas convenir avec celui-ci : mais nous avons déjà remarqué que les grands bâ-
timens , comme les temples, les cirques , 8c autres , ne lont reprélentez que
fort imparfaitement fur les médaillés à caufe de la peticeffe de l’efpace. Ce
cirque a 458. pas géométriques de long, 8c foixante- quatorze de large.
M.Fabreti femble croire que c’eft le cirque de Gallien j il n’en apporte point
de preuves.
IV. L’hippodrome ou cirque de Conftantïnople commencé par Septime P l
Severe, fut achevé par Conftantin le Grand. Le deffeinenfut fait tel que CL
nous le donnons ici, dans un tems où il n’étoit pas encore fi ruiné qu’il eil:
aujourd'hui. Il ne differoit pas beaucoup pour la forme des cirques Romains :
il étoit beaucoup plus long que large • il le terminoit en demi cercle à un des
bouts, 8c prefque en ligne droite à l’autre : c’étoit à ce dernier bout qu’étoient
les portes des prifons, peutêtre au nombre de douze , comme aux cirques Ro¬
mains j il n’enreftoit plus quefept lorfqu’on fit ce deffein. Lesbâtimens qui
partageoient l’aire du cirque , étoient affez differens de ceux de Rome. Au
milieu eft un obelifque pofé fur des pierres rondes foutenues d’une bafe : à
l’un des cotez de l’obelilque font trois petites pyramides ; auprès de la derniere
du même côté on voit une colonne fituée prefque au pied d’une petite élévation
lur laquelle font trois bafes. A l’autre côté del’obelifque eft une autre colon¬
ne , plus loin du même côté une pyramide qui avoit un petit globe fur la
pointe : enfuite fur le même côté étoit une bafe qui avoit fervi à foutenir
quelque ftatue ou colonne ; 8c tout auprès une colonne beaucoup plus gran¬
de 8c plus haute que la précédente , fur laquelle étoit une ftatue dans la
même ligne deux bafes 8c deux petites colonnes.

putantefte circum Aureliani, alii putant fuifle circuin vit Conftantinus magnus. Delineatus autem fuit qno
Caftrenfem. Alii erant in urbe circi, circus Nero- temporc nondum tantum ex temporum injuria detri-
nis j circus qui vocabatur Agonalis , qui eft hodie mentum acceperat, quantum hic confpicitur. A circis
platea quam vocant Navona , qux circi formatai Romanis forma non multum differebat. Longitudo
adhuc fervat ; circus Vaticanus , circus Salluftianus ejus longe major quam latitudo; ab altéra parte in fe-
quorum omnium vix rudera quaedam fuperfunt. micirculum,ab altéra in lineam redam terminabatur:
III. Aliusmagnus extra urbem circus, cujus ho- in hoc poftremo laterc erant portât carcerum, numé¬
dicque veftigia multa & rudera vifuntur , erat circus ro fortalfe duodecim , ut in circis Romanis : fcptem
Caracallæ via Appia. Onuphrius Panvinius circum vero tantum fupererant , quando hæc imago primum
Caracallæ elfe negat,indiciumque ducit a circo qui in depida fuit. Qiiæ medium areae circi fecabant ædifi-
nummo quopiam Caracallæ repræfentatur , quique cia, non parum diverfa erant ab iis quæ in Romanis
cum hoc circo convenirc minime videtur : jam obler- circis comparebant. In medio obelilcus erat pofitus
vavimus majora ædificia, ut templa , circi & alia , fupra rotundos lapides bafe nixos. Ad unum latus
imperfede admodum in nummis repræfentari ob fpa- obelifci très parvæ pyramidesjprope ultimam pyrami-
tii videlicet anguftiam. Hic circus longitudinis eft dem eodem latere columna erat ad tumuli pedem fita,
45S. paftuum geometricorum, latitudinis veto feptua- in quo tumulo très bafes funt : ad aliud obelifci latus
ginta quatuor. Raphaël Fabretus conjicit elfe circum colu?hna vifttur , &c ulterius pyramis cui impolltus
Gallieni, fed nullum pro ea re argumentum profert, globus : poftca vero bafis cui olim impofita fuerat, ut
Col. Traj. p. 148. credere eft , aliqua ftatua vel columna j e vicino co-
IV. Hippodromum fivc circum Conftantinopolita- lumra longe major præcedenti, cui impofita ftatua
num,qucm ædificare cœperatSeptimius $everus,abfol- erat, & caciem linea duæ bafesduxquc columnat.
Tumt I IL Nn
2.80 L’ANTIQUITE' E X P L I QU E' E, &c. Liv. III.
V. U y avoir beaucoup d’autres hippodromes dans les bonnes villes de
l'Orient : Philoftrate dans la vie d’Apollonius de Tyane parle d’un hippodro¬
me qui étoit à Alexandrie. Antioche en avoir lans doute, c ell ce qui donne
lieu à S. Jean Chryfoftome de fe plaindre fouvent que l’amour des fpedta-
cles du cirque diminuoit beaucoup le nombre de les auditeurs. Il y avoir
dans ces cirques chez les Grecs des Agonothetes; c’étoient ceux qui préh,
doient aux jeux & qui diftribuoient les prix. Les athlotetes étoient àpeuprês
lesmemesquelesAgonothetes.il y en avoit auffi qui donnoient des jeux &
en faifoient la dépenfe. Les cirques avoient encore des infpeéteurs pour y
maintenir le bon ordre. S. Jean Chrylohome décrit l’Agonothete en ces
termes: L’Agonothete des jeux Olympiques , dit-il, va dans le marché por¬
tant une couronne fur la tête, revêtu d’un manteau, tenant en la main un
bâton de commandement. Il étoit vêtu de pourpre, dit Lucien.

V. Alii ctiam benemulti erant hippodromi in cæ- putatur, erant qui Agonothetæ. Erant qui ludos ede-
teris Orientalibus urbibus. Philoftratus in vita Apol- rent , & fumrus ad eos fuppeditarent .• in circis etiam
lonii Tyanei p. 232. hippodromum commémorât, qui infpedlores erantj qui de bono ordine curarent. Joan-
Alexandriæ erar. Antiochia etiam fuum habebat nes Chryfoftomus de Bapt. Chrifti tom. 2. p. 374,
hippodromum , id quod occafioni fæpe fuit Joanni Agonotheta ludorum Olympicorum , inquit 3 in fo¬
Chryfoftomo conquerendi , ftudium circenfium lu- rum progreditur coronam geftans 3 pallio amiéhis,
dorum multos a concionibus fuis abducere. In his cir- manu virgam tenens. Isindutus purpura erat, inquit
cis apud Græcos erant Agonothetæ : hi ludis præe- Lucianus in Anacharfîde.
îant de præmia dillribuebant : A thlothetæ iidem 3 ut
JEUX DU CIRQUE. S
1 1

CHAPITRE IV.

I. Les courfes du cirque. 11. Les biges , triges , quadriges , fcjuges , ou chars â
deux , i ftw, a quatre & a fix chevaux de front. J J J. Elcphans & cha¬
meaux atteleg. I V. Les faffions du cirque. V. Omtphre & Argoh tepris.

I. AUpres des priions il y avoit une ligne blanche d’où les chevaux
y \ commençoienc leur courle. Quoiqu’il y eut fix priions à chacun des
cotez ciu cirque , les courfes ne pouvoient commencer que de l'un des
cotez • 6c de ces fix priions il n’y en avoit que quatre donc on ouvrît
les portes pour les quatre fa&ions, jufqu’àce que Dominen ajouta deux nou¬
velles fadlions, afin qu’il en put fortir fix à la lois , 6c qu il n’y eût point deux
portes fermées. Le cirque , comme le remarque Onuphre, lervoit à la cour¬
le des chevaux 6c des chariots , aux jeux gymniques des athlètes, aux com¬
bats à pied 6c à cheval, aux jeux de Troie, à la chafie , à la naumachie , &
quelquefois aux jeux fceniques. La courfe du char étoit le principal 6c le
plus ordinaire des jeux, 6c celui dont on trouve le plus de monumens.
Ceux qui couroient tournoient toujours vers la gauche : nous avons remar¬
qué la même chofe dans les procédions qui le failoient pour les Suave tau.-
ri lia. Le char de ces fortes de courles étoit extrêmement petit 6c bas. Il pa-
roit que les chevaux étoient bien moins chargez en traînant un char fembla-
ble, qu’en portant un homme fur leur dos.
11. Il y avoit des biges ou des chars à deux chevaux , l’un blanc & l’autre
noir -, le blanc repréfentoit le jour, 6c le noir la nuit. On voioit aulli des tri¬
ges ou des chars à trois chevaux de front, parce qu’il y avoit, difoient-iîs >
des hommes de trois âges qui defcendoient aux enrers. Les quadriges ou chars
à quatre chevaux de front étoient en l’honneur du Soleil, 6c marquoient les
quatre faifons de l’année. Il y avoit auffi des fejugcs ou des chars à fix che¬
vaux tous de front • mais je n’en trouve point d’exemple finon lur le faîte du
grand arcdeSevere, où l’on voit des fejuges triomphaux. Néron pouffa ce
nombre une fois jufqu’à fept 6c même julqu a dix chevaux de front. Nous
trouvons des feptijuges dans l’infcription de Diocle's donnée par Gruter. Un

c A P u T IV. monumenta. Quicurrebant ad lævam femper conver-


tcbanrur , quod ipfum oblervavimus in iis circuitio-
/. Dccurjîones inCirco. II. Bigæ, tiiye , qua¬ nibus quæ ad facrificia fuovctaurilia dida fiebant.'
drige & fejuges. III. Elephanti & camcli Currus ad hujufmodi ludos ufurpatus admodum exi-
curribus jundi. IV’. Faciiones circi. V. Onu- guus demiHul’que erat. Certe videntur equi levius
onus geftafle hune currum trahendo , quam iî lînguli
phnus & Arzplus emendati. a curruliberi fefforem habuilfent.
I. 1} R o r e carceres linea erat alba, indeque equi 11. Erant bigæ feu duobus equis jundi currus 3 ex
JL curfum incipiebant : etfi fex eflent carceres equis alter albus , alter niger erat : albus diem , ni-
in utroque circi laterc , ab uno tantum latere cur- gernodem adumbrabat. Erant etiam trigæ feu tribus
fus iniri poterat : carcerum qui fex numéro erant equis jundi currus , quoniam, aiebant, trium ætatum
quatuor tantum porta: aperiebantur , quatuor videli- viri erant qui ad inferos defeenderent. Quadrigae feu
cet fadionibus , donec Domitianus duas fadiones currui jundi quatuor equi eadem linea pofiti j in ho-
adjiceret, ut fex lîmul egredi poflcnt, ne dure porta: norcm folis erant, Sc quatuor anni tempeftates lîgni-
claufæ manerent. Circus, ut oblervat Onuphrius, ficabant. Erant etiam fejuges feu currus fex equis jun¬
curfui cquorum curruumque , ludis omnibus gym- di , eadcmque linea polîti : fed fejugnm exemplum
nicis athletarum , pugnis pedeftribus equeftribulque , unum dumtaxât vidi in vertice fcilicet àrcus Severi,
ludo Trojæ , venationi , atque naumachiæ , imo ubi fejuges triumphales vifuntur : numerum equo-
etiam aliquando ludis fcenicis inferviebat. Cur- rum ad îeptem imo ad decem produxit aliquando Ne-
ruum curfus tamen praecipuus omniumquc frequen- ro. Septijuges memoratos reperimus in Dioclis in-
tiflimus ludus erat, èc cujus frequentiora occurrunt feriptione apud Gruterum 337. Arcus triumphalis
.
Tom III. N n îj
L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv.III.
arc triomphal, que nous donnerons au quatrième tome , eft mrmonte par
un char à dix chevaux de fronc, mais qui font un angle fur le milieu.
III. Desbiges 8c des quadriges delephans fe voient fur les médaillés de
Fauftine mere, & de Lucius Verus. Heliogabale, dit Lampridius, courut
au Vatican à quatre biges d elephans Le même fit aufïi des quadriges de cha¬
meaux. Je ne me fouviens pas d en avoir vu de femblables fur les anciens mo-
numens. Ceux qui agitoient les chevaux 8c menoient les chars,etoient appeliez
agitatores• ceux qui conduifoient les biges, biga.ru-, & les quadriges, quaarigaiii.
IV. Ils étoient divifez en fadions félon la couleur de leur habit -, la fadion
blanche, alba., étoit vêtue de blanc y la fadion rouge, qui etoit vetue de
\rouge, s’appelloit Rubea ou Rujfea ou Rojea. Il n y avoir au commencement
que ces deux fadions; mais on y en ajouta deux autres, la verte, Prafîna,
8c la bleue , Veneta. Ces quatre fadions , dit le roi Theodoric , marquent les
quatre fàifons de l’année : la verte leprintems, la rouge l’été , la blanche l’au¬
tomne^ la bleue l’hiver. Tertullien met la bleue pour l’automne,& la blanche
pour l’hiver. A ces quatre fadions Domitien , comme nous venons de dire,
en ajouta deux autres, la dorée 8c la pourprée ; mais ces deux dernieres ne
durèrent pas longtems , on revint bientôt au nombre de quatre, comme on
le voit dans les auteurs pofterieurs 8c dans la lettre du roi 1 heodoric , que
nous venons de citer.
V. Les fadionnaires qu’on appelloit aurigarii, biparti , qua.driga.rii, étoient
ou des efclaves, ou des affranchis, ou des étrangers. On vit pourtant dans la
fuite du tems des enfans des nobles, & du tems de Caligula des Sénateurs
faire cette fondion ; ce qui paffoitpour une corruption & pour une infamie.
Les plus débordez d’entre les Empereurs, comme Caligula , Néron, Vitel-
lius, Commode, Caracalla, 8c Heliogabale, n’eurent point de honte de faire
la fondion d'auriges dans le cirque.
Onuphre faitl’énumeration de ces fadionnaires qu’on appelloit aurigœ y
dont ilefl fait mention dans les auteurs, 8c il ne prend pas garde qu’il compte
parmi ceux-là deux chevaux de courfe, Tigris 8c "Pajfennus, dont Martial
parle dans ce vers
Si ccfi Tigris ou PaJJerin qui court.
L’Argoli fon commentateur loin de s’appercevoir de la faute, cite ces autres

quem quarto tomo proferemus fupra faftigium then- fadionibus , ut diximus, duas adjecit Domitianus,
lam prxfertdeccm equis jundam , qui in angulum aurati videlicet purpareique parmi , inquit Suetonius
difpofiti funt. cap. 7. Verum hæ duæ poflremæ brevi poftea defie-
III. Bigæ quadrigæque elephantorum vifuntur in runt, 8c quatuor deinceps ut ante fadiones fuerunt,
nummis Fauftinæ marris 8c Lucii Vcri. Heliogabalus, ut in feriptoribus pofterioribus 8c in memorata Theo-
inquit Lampridius , in Vaticano dccucurrit cum qua¬ dorici regis cpiftola videmus.
tuor bigis elephantorum. Idem ipfe quadrigas came- V. Fadionarii, quos aurigarios, bigarios Sc quadri-
lorum fecit, quibus fimiles me videre non memini garios vocabant. erant aut fervi aut liberti aut extra-
in veterum monumentis. Qui equos agitabanc 8c cur- nei ; pofteriori tempore nobiles etiam junioreSj& Ca«
rus ducebant, agitatores vocabantur ;> qui bigas , bi- ligulaimperantejipli fenatores hoc fundi funt munere,
garii *, qui quadrigas, quadrigarii. quod turpe infameque habebatur. Imperatores quo-
I V. Erant illi in fa&iones divifi fccundum vefti- que perditiflimi impuriflimique , ut Caligula , Nero ,
menti colorem : fadioalba vidclicet alba induta ve- Vitellius j Commodus , Caracalla 8c Helagabalus,
ftc ; fadio rubea rubro veftita colore , vocabatur aurigas 8c ipfî fine pudore egerunt in circo.
etiam ruflea aut rofea. Principio hæ duæ folum fa- Onuphrius fadionarios illos , quos aurigas voca¬
diones erant j fed duæ alix adjcdæ fuere, prafina feu bant, ac quorum mentioapnd feriptores fuit , rccen-
viridis, 8c veneta five cærulea. Qnatuor illx fadio- fet, neque animadvertit ie inter aurigas duos equos
ncs, inquit Theodoricus loco jam memorato , qua¬ commemorare, tigrin nempe 8c pafierinum , de qui¬
tuor anni tempeftates fignificant , prafina vernum bus Martialis
rompus , rubea æftatetn, alba autumnum , veneta
hicmem : Tertullianus de fpedaculis, venetam pro Vtnnn ne ntrrat P affermas an Tigris.
autumno , & albarn pro hieme ponit. HiTce quatuor Argolus autem ejus interpres erratum non animad-
JEUX DU CIRQUE. 283
Vers du même poète, pour confirmer ce qu’Qnuphre avoit dit,
<tA bien courir met s-tu ta, gloire?
Sur Pajferin & jùr Tigris
Tâche de remporter le prix :
Vaincre un ânon efi-ce ^victoire ?

Il eft clair qu'il parle là de chevaux • la comparaifon qu’il fait de Tigris & de
Pafterinus avec des ânons, jointe à l’ancienne lifte des chevaux ou Pafterin
fe trouve, ne laifte aucun lieu d’en douter. Le même poète parle ailleurs des
plus renommez chevaux de courfe,
Je nai pas plus de renom
4Jue le cheval Andremon.
Dans 1 énumération des chevaux du cirque nous trouverons ces deux, Pafie-
rinus ôc Andremon. Onuphre paroit s’être mépris de même en mettant Lupus
cheval pour un aurige de même nom.
Ces faèlions du cirque divifoient le peuple-, les uns tenoientpour une fa¬
ction, les autres pour l’autre : on appelloit blancs, rouges, verds ôc bleus,
non feulement les auriges qui couroient dans le cirque, mais aufti ceux d’entre
le peuple qui tenoient pour quelqu’une de ces faèlions : ôc comme il faut
peu de choie pour e'mouvoir la populace, cela caufa fouvent des feditions, ôc
même une fois une guerre civile dans l’Empire de Conftantinople, où il y
eut beaucoup de gens tuez de part ôc d’autre.

vertens hofee alios verfus ejufdem poëta: affert, ut Non fum Andremone notion cabxllo.
Onuphrii catalogum confirmet. In equorum circenfium recenfione ilia Andremon
etiam cum Paflerino habetur. Puto etiam Onuphrium
Pis curfu pedibufcjHe gloriari ?
erravifleLupum equum pro auriga ponentem.
Tigrim vince levemque Pajferimm ;
Hs circenfes faâiones ad populum quoque tran-
Non eft gloria praterire aftllnm.
fibant j alii aliam fadionem fe&abantur j albi,rubei,
Hic de equis fermonem haberi liquet, tum ex com- prafini, veneti vocabantut non modoaurigæ , qui in
paratione Tigridis & Paflerini cum afello *, tum etiam circo currerent, fed etiam ex plebe illi ? qui huic vel
ex catalogo equorum vetuftiffimo illorumque tempo- illi fa&ioni ftuderent &c quia levi momento plebs
rum , qui in marmore vifitur,ubi Paflerinus cum commoveri folet 3 hinc ortæ feditiones funt, femel-
aliis equis habetur. Idem poeta alibi de notioribus que etiam bellum civile in Conftantinopolitano im-
cclebrioribufque equis agit : perio , ubi rnulti utrinque ceciderunt.
L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. III.
18 4

CHAPITRE V.

1. Images des cour fes du cirque. 1I. Autres images. III. Honneur qu'on fit.
fou aux chevaux du cirque. 1 V. Grand nombre de noms de ces chevaux.
V. Noms des Auriges ou Cochers.

I. TT A planche qui fuit nous repreTente une courfe du cirque fur des
Pl. i^chars tirez à quatre chevaux ; celui qui court porte un bonnet a peu-
CLXI. près lemblable à celui des coureurs de la planche fuivante, a cette différence
près que celui-ci n’eft pas lie fous les mâchoires comme les autres. Cet mri-
ge tient une épèe au lieu de fouet.
P l. La courte fuivante donnée par M. Fabreti, nous reprefente des coureuis,
CLXII les uns à deux, les autres à quatre chevaux. Ce qui eff: a remarquer ici dans
les deux chariots à quatre chevaux qui courent 1 un apres 1 autie , c eff que
fur la tête de chaque cheval on voit une palme. On obferve encore ici ce
grand maffif charge d’ornemens , qui coupoit laire du cirque en deux par¬
ties. On y voit Cybele, un obelifque,un autel, une Viéfoire fur une colon¬
ne , une ffruéture de deux colonnes, fur laquelle font lept dauphins, un
Apollon entre deux colonnes, qui tend fon arc. On y voit des gens qui corn
rent à cheval, d’autres qu’on appello.it dejii'tores, qui courent a deux che¬
vaux. Au marbre de deffus font répréfentez des génies ou de petits garçons
en forme de genies, qui courent. Les fpeélacles fe donnoient quelquefois en
cette maniéré.
II. L'Aunge de deffous, qui porte à fes mains la couronne & la palme , s ap¬
pelle Scorpus, aurige des plus célébrés^ il court a quatre chevaux,dont les noms
font écrits fur la tête de chacumcomme fes deux mains font embarraffees d une
couronne & d’une palme , il a mis les longes autour de fon corps en guife de
ceinture. Auprès d’un autre qui court aulfi à quatre chevaux, font deux genies
qui tiennent un bonnet qui a tout l’air du pilous , marque de liberté, que
Vaurige avoit apparemment obtenue par fa victoire. Limage fuivante tiree
d’une pierre gravée montre de femblables courfes faites au cirque.
III. Il paroit par les infcriptions qui nous relient, qu’on faifoit ancienne¬
ment autant d’honneur aux chevaux qui couroient, qu’aux auriges qui les

C A P U T V. duarum item columnarum ftrudura,cui infidentdel-


phinifeptemj Apollo inter duas columnas, qui ar-
I. Imagines decurfiomm cirçenjîum. II. Aliœ cum intendit. Sunt etiam qui equo currunt ; aliique
imagines. III. Quantus honor cquis habitus. quos defultores vocabant, qui equo eu rient es alium
IV. Nomma equorum circenjium. V. No. equum manu ducunt. Infuperiori marmore genii re-
praefentantur alites , live pueri geniorum more cur-
mina aurigarum.
rentes : fie etiam fpedacula dabantur.
I. T N tabula fequenti circi decurfio reprxfentatur, I I. Auriga in ima tabula qui manibus coronam &
1 currentibus quadrigis. Auriga pileum gcftat le- palmam tenet,Scorpus eft,auriga celebris: in quadrigis
quentis tabulæ pileis fi milan , hoc uno diicrimine ille currit, equorumque nomina fupra caput fingulorum
quod hic pileus non fit lub mala colligatus ut alii. Hic feripta funt : quia vero ambæ manus quidpiam tenent,
auriga gladium pro flagello tarer. altéra nempe palmam , altéra coronam , lora ille fre-
Decurfio fequens a Raphaële Fabreto publicata nis hærentia circum corpus zonæ more convolvit.
Col. Traj. p. 147. aurigas repræfentat alios bigarios Prope alium in quadrigis etiam currentem duo genii
alios quadrigarios. Quod aurem hic obiervandum cft, funt, pileum, utvidetur, geftantes, qui libertatis nota
in duabus quadrigis, quarum alla poft aliam currit , erat , quia fortaflis auriga ftrenuus libertatem me-
equi omnes capite palmam geftant. Hic etiam confpi- ruerat : imago fequens ex gemma eduda fimiles de-
citur magna ilia finies ornamentis onufta , quæ circi curfiones circenfes exhibet-
aream duas in partes dimidias fecabat. Hic Cybele vi- III. Ex inferiptionibus qute fuperfunt liquet olim
fitur , obelifcus, ara , Vidoria fupra columnam ; pari in honore habitos fui (Te equos atque aurigas.
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I
NOMS DES CHEVAUX,
conduifoient. On leur érigcoit des monumens , onlesgravoic fur des pierres
précieufes avec la palme , marque de leur vidtoire à la courfe. On gravoit
lur de grandes tables de marbre Jeurs noms, leur.payis, la couleur de
leur poil. Il ne fera peutêtre pas inutile de mettre ici le nom des chevaux
qui le trouvent dans quelques inferiptions de Gruter, dans une de notre
Journal d’Italie, & dans celle que Spon a donnée au troifiéme tome de fes
voiages, & dans quelques autres que j’ai remarquées depuis.

Abafcantus. Centaurus. Innocens. phœdrus.


Abiodus.
o Chryfppus. Juvenis. Piflus.
Acceptor. Cirratus. Latinus. Polynice.
Acer eus. Cotinus. Licentia* Pompeianus»
<t,4dmetus. Cupido. Licentiofus♦ Pontifex.
Adfertor. Dadalus. Lu ci dus. ‘prœfidius.
Advola. De cor a tus. Luctnus. Pugio.
Ægyptus. Delicatus. Lupercus* Purpurio.
Æthcreus. 'DereElor. Lupus. Hyrallus.
Ajace. Domitius. Lybius ou Libyus. Pfipax.
Alcimus. Draucus. Maculo/us. Rapt or.
Am or. Promus. Matron. Regalis.
Andrcmon. Eminens. Maurus. Romanus.
Aquila. Eutonius. Melijfus. RomuU.
Aquilinus. Eutonfus. jMemnon. Romulus.
Aracinus. Exactus. Menippus. Sœclaris.
Arancus. Excellens. Mur inus. S agit ta.
Arcadius. Exoriens. Murra. Sanctus«,
Argus. Félix. Myjlicus. Saturus.
Avion. Fe Liciffimus. Nicolaus. Sica.
Ariftx. Floridus. Nitidus. Signifer.
Armatus. Frugiferus. Vgotatus. Silvanus.
eAtmetus. Gœtulus. Nobilis. Siricus.
Aunara. Ganulus. Noricus. Smaragdus.
Bœticus. Gelos. 0 ce anus. Spiculus.
'Rallifta. Gemmula. Falmatus. Superbus.
Bd.yba.rus. Gentilis. Palumbus. T helo.
Bubalus. Glaphyrus. ‘Paratus. Tiberis.
Callidromus. Hederatus. Pardus. Tigris.
fallidus. Helius. Paferinus. T ufeus.
Callinicus. Hilarus. Patronus. Tyrrhenus.
Camm. Hirpinus. Pcculiaris. Valentinus.
Candi dus. Inclutus. Pegajus. Vaftator.
Catta. Indus. Perdix. ViSt or.
Celtiberus. Ingenuus. Petulans. Virilis.

Equis monumenta erigebantur , in gemmis etiam mina equorum adfcribere , qualia habentur in Grute*
equi cum palma infculpebantur , quod fignum erat ri inferiptionibus, in alia item inferiptione quam in
illos in decurfionibus vi&ores fuide. In magnis quo- Diario nodro Italico dedimus , neenon in ea quam
que marmoreis tabulis , multorum nomina , patria, Sponius publicavit in tertio Itinerarii fui tomo} ôc
color deferibebantur. Non inutile fortafl'e erit hic no¬ in aliis quibufdam } quas poftea obfcrvayi.
i8é L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. III.
Ea certaines infcriptions les differentes couleurs des chevaux font mar¬
quées fur chacun, & ces couleurs font telles : dbus blanc, cinercus , cendre,
kutms, bai , nifits, roux , mmrus , maure, fkkm, fauve, pullus, noirâtre,
kffius ou mj'ius. Ces couleurs fe trouvent fouvent melees ,rufm-c*fius m-
çer.cxfius. La patrie des chevaux eft encore marquée dans certaines infcrip¬
tions. L’Afrique en fournifToit plus que tous les autres payis ; il y en avoir
d’Efpame, des Gaules, de Mauritanie , de Lacedemone.
V. Le nom dei auriges fe trouve plus rarement que ceux des chevaux : voici
ceux que j’ai remarquez. Quelques noms des auriges font aulfi donnez aux
chevaux.

Fefius. Polyphemus.
Alexander.
Andricm. Fontius Epaphroditus, ni- rpompeius Fufcinus.
fî fît idem qui fupra. ^Pompeius Mufclojus.
Antonius.
Fortunatus. Primus.
Auitus.
oAvitms T erentius. Fulvius. Prifcus.
Gaius. Quartus. *
Aurel ius Faber.
Heben. Gf Rapidius Mulo.
Bafihcides.
Hercules. Romanus.
Callinicus.
Herenus. Rufus Apollo.
Catullus.
Hermes. Sabinus.
Celfiis.
Cerdon. Hymenœus. Scorpus.
Crefion. Junius. Senior.
Datianus. Juventus. S eft us.
Diodes. Lollianus. Suants.
Dionyftus. Maturus. Telejphorus.
Epaphroditus. Menander. T hallus.
Epigonus. Nicander. iharjus.
Bros. Onefimus. Tyrrhenus.
Eruendus. Pinn. Viol or.
Eutyches.

In quibufdam inferiptionibus varii equorum co¬ cæteræ orbis partes equos fuppeditabat : erant etiam
lores annotantur ad fingulos : qui colores iunt albus, equi Hifpani, Galli 3 Mauri 3 Lacedæmonii.
cinereus , badins , rufus3 maurus , fulvus, pullus V. Aurigarum nominà rarius 3 quam equorum oc-
kæfius, five cæfius. Hi colores nonnunquam commix- currunt, hos in inferiptionibus obfervavi. Aliquot
ti afferuntur , rufus-c&fius , mger-cœjius. Equorum aurigarum nomina equis etiam data funt.
etiam patria aliquando notabatur3 Africa plurcs quam

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Chars a Deux Chevaux

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JEUX DU cirque:
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CHAPITRE VI.

J. Cavaliers appelle^àt(\iiltores. II. Images de ces cavaliers. î Jî. Particularité^


fur les courjes du cirque. J K. Gé’tfr couraient dans le cirque avec des ailes
de fupidon. V. Les mijfions du cirque. V I. Cheval immolé ci Mars. V11. ‘Diffi¬
culté fur les courfes du cirque. VIII. Images de ceux qui avaient vaincu au
cirque , tant hommes que chevaux.

I. \Ut R e les chevaux qui tiroient des chars, d’autres couroient fèuls
Y^^/portant un cavalier, qui menoit en courant un autre cheval par la
bride. On appelloit ces chevaux defultorii, &les cavaliers s'appelaient de-
fultons ^ pareequ après fept courfes ils changeoient de cheval, ôc fàutoienc
habilement de l’un fur l’autre. Il faloitpour cela une adreffe merveilleufe,
fur tout dans un tems ou l’on n’avoit pas encore l’ufage des étriers ; ces
chevaux étoient fans felle, ce qui rendoit encore le faut plus difficile. Pour
arriver à une adreffe &c à une agilité fi grande, il falloit un long exercice.
Il fe trouvoit auffi de ces defultores dans les armées, qui fautoient d’un che¬
val fur un autre, quand la neceffité le requeroit-, c’étoit principalement
parmi les Numides que fe trouvoient ces gens fi habiles ; ces Numides fau¬
teurs d’un cheval à l’autre , faifoient l’aile droite de l’armée d’Afdrubal. Il y
en a qui croient qu’il n’y avoit point de prix établi pour ceux ci. Les mo-
numens de ces dejültores que nous donnons , où ils portent une palme, fem-
blent marquer le contraire ; mais cette palme peut marquer auffi une victoi¬
re qui n’aura point eu de prix.
II. La planche fuivante nous montre deux de ces cavaliers qu’on appel- p
loit de/ultores, chacun portant une palme comme aiant remporté la viétoire. CLXIIÎ
On y voit encore d’autres auriges à quatre & à deux chevaux. Les quatre qui
mènent leurs chevaux pour leur donner de l’avoine, ont remporté le prix de
la courfe, comme le marque le palmier qui efb à une des extrémitez du mar¬
bre. Quatre poteaux dreffez ont au haut autant de tabletes, fur lefquelleâ
étoit écrit félon Spon, hoc est. alivd fateri. et crede , non licet.
On auroit peine à tirer un bon fens de cette infeription.

C A P U T VI. erat exercitio opus. In exercitibus ctiam hujufmodi


defultores erant, qui exigente calu ab alio in alium
J. 'Equités quos defultorcs vocabant. IL Eorum equum infilirent. ApudNumidas maxime hujufmodi
Imagines. 111. Circa dccurfior.es quadam ob<- defultores frequentes erant. Numidæ équités ab alio
fervanda. IV. Aiis Cupidinum infiructi ali- in alium equum defilientes alam dexteram exerci-
tus Afdrubalis conftituebant telle Livio Dec. 3. 1. 3.
qitando currebant. V. MiJJiones circi. Vl.
c. 9. Sunt qui putent nulla præmia defultoribus affi—
Equus Marti mactatus. VU. Difficultas gnata fuilfe. Monumenta defultorum quæ proferimus
circa dccurjioncs circenfes. VIII. Imagines contrarium fuadere videntur , hi namque palmam
tam hominum quam equorum qui vicerant. gellant : quamquam palma hic non præmii, fed vi-
btoriæ tantum ngnum elfe poffit.
I. T)Ræter equos currus trahentes, alii lî- 11. Tabula fequens duos hujufmodi équités dc-
JL ne rheda equitem geftantes currebant : équités fultores videlicet exhiber , qui finguli palmam gc-
vero illi equum alium currendo ducebant- Equi hu- llant utpote vi&ores. Alii etiam hic aurigæ comparent
jufmodi defultorii 3 cquirefque defultores appellaban- bigarii & quadrigarii. Quatuor illi , qui equos ave-
tur , quia poft curfum fepties repetitum ab alio in nam comcfturos ducunt, in curfu vicerunt ut ex pal¬

,
alium equum expedite folerterque infiliebant : ad eam ma in extremo marmoris latere pofita denotatur. Qua¬
rem magna eratinduftria agilitateque opus illo in- tuor columcllæ tabcllas in falligio habent , in queis
primis aevo cum nullae ftapiæ client : cqui illi ephip- hæc deferipta erant Sponio referente. HOC EST.
pio etiam carebant,unde ctiam faltus difficilior. Ut ad ALI U D FATERI. ET CREDE. NON
lantam agilitatem induftriamque pervenirent longo LICET quorum verborum fenfum vix expifeeris,
Tom. 1 IL Oo
M L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. III.
III. La courfe des chevaux 8c des chariots fe commençoit à la ligne blan¬
che, comme nous avons déjà dit. Le débat pour la courfe etoit principale¬
ment auprès des bornes de l’autre bout, qui le terminoit en demi-cercle ;
ils tournoient là, 8c continuoient leur courfe vers les autres bornes, où ils
tournoient de même, & failoient fept fois ce même tour. Celui qui avoit
plutôt achevé le feptiéme tour, étoit le vainqueur de cette partie, qu’on
appelloit mi fus , 8c l’on donnoit le prix à celui-là, ou pour mieux dire , il
le prenoit lui-même du lieu où il étoit expofé. C’étoient les quatre frétions
dont nous venons de parler, qui partoient 8c couroient enfemble, 8c qui fai-
foient les fept tours. Cette courle à fept tours fe trouve dans un nombre
prefque infini de paffages de difFerens auteurs.
Outre cette courfe ordinaire des quatre faétions, il y en avoit de parti¬
culières de gens qui fe portoient le défi à la courfe ; ces frétions n’étoient
point fixées au nombre de quatre. Le grand art de l’aurige étoit de prendre
le point le plus propre pour tourner autour de la borne; car s’il en appro-
choit trop, il couroit rifque de s’y brifer; s’il s’en éloignoit plus quederai-
fon, fon antagonifte le plus voifin pouvoir paffer entre lui 8c la borne, &
lui prendre ainfi le devant. A chaque courfe des gens deftinez pour cela
mettoient un œuf fur les colonnes dont nous avons parlé , 8c autant de dau¬
phins fur d’autres : le nombre de fept œufs 8c de fept dauphins fe trouvoit ainfi
complet quand la partie ceffoit.
I V. Elius Cefar, dit Spartien, fit fouvent mettre à fes coureurs des ailes
comme à des Cupidons, 8c leur donna le nom des vents ; 1 un s’appelloit Bo-
reas, l’autre Notas, l’autre Aquilon, l’autre Circius, les autres avoient des noms
femblables,& il les faifoit courir fans relâche avec quelque forte d’inhumanité.
Cela revient fort bien à la figure des Cupidons qui courent fur des chars,
que nous avons donnez ci-devant. Il femble pourtant que Spartien parle
ici d’une courfe à pied ; mais on a pu encore mieux les faite courir à cheval
8c fur un char, 8c un très grand nombre de monumens nous repréfentent les
Cupidons courant de même.
Les Grecs paroiffent n’avoir pas toujours été uniformes dans le nombre de
tours que faifoient les coureurs: Homere n’en met qu’un, mais fort long;
Pindare en met douze en plus d’un endroit ; Sophocle fix ou fept.

III. Curfus equorum atque curruum a linca al- curfu quolibet , qui ad hoc erant munus deputati
ba ducebatur , ut diximus. Pugna decutrentium gra- ovum imponebant columnis de quibus fupra, & del-
vior erat in métis ad alteram oram pofitis, ubi con- phinum aliis fimiliter memoratis : ficque feptem ova
verfio fiebat indeque curfus ad alias metas oppofitas îeptemque delphini definente feptimo curfu promi-
dirigebatur , ubi denuo convertebantur , ficque fep- nebant. r
ties currebant. Qni feptimum gyrum celerius confe- IV. L. ÆliusCacfar, inquit Spartianusc. 5. Cur-
cerat, ille vidtor erat ilia vice , leu ilîo mijfu, ut dice-
bant. Huic premium dabatur , five potius ipfe fume-
,
fuit , eofj ne ventorum nominibus f<tpe vocitAvit,
foribus J~uis exemplo Cupidinum alas fréquenter nppo-
Bo-
bat ex loco ubi erat expofitum. Quatuor quas fupra
memoravimus fadiiones una proficifcebantur curre-
bantque gyrumque fepties repetebant : hic fepties re-
ream alium alium JS!otum
Cïrcium , c&terifque nominibus appellans,
itemque ylquilonem aut
& indefejfe
atque inhumaniter faciens curjttars. Similes curfores
petitus curfus innumeris fcriptorum teftimoniis affe- Cupidinum more alis inftrudtos fiepe videre efi in
ritur. tabuljs noftris. Videtur tamen Spartianus hic de pe-
Prætcr quatuor fadtionum decurfiones aliæ eranc defiri curfu loqui, fed melius etiam hujufmodi Cu-
peculiares virorum qui de curfu contenderent *, hæ pidines leu Genii equeftrem curfurn expleverint3 auc
veto fadtiones non ad quaternum numerum definie- aiu igas egerint, quales Genios Cupidinefve plurimos
bantur. Aurigæ ars erat maxima , ut pundtum illud videmus in monumentis.
temporis folerter arriperet, quo circa metas conver- Græci non videntur femper unam eamdem-
fionem erat fadlurus , nam fi propius accederet, pe- que rationem habuifle circa numerum gyrorum , qui
îiculum erat ne curru impingeret ; fi longius dimo- currendo perfolverentur. Homerus unum gyrum cur-
vcretur , auriga proximus poterat inter ejus currum fumque ponit fed prælongum ; Pindarus non iemel
jg£ metas tranfire , ipfumque antevertere. Peradto duodecim > Sophocles fex auc feptem.

1
JEUX DU* CIRQUE.
V. Du tems de Cafliodore aux jeux du cirque on donnoit vingt-quatre
millions qu’on appelloient mijjus • c’étoit comme autant de parties du jeu : plus
anciennement on en donnoit vingt-cinq. Du côté des priions il y avoit trois
balcons où 1 on donnoit le lignai pour la coude • on le donnoit anciennement
en élevant une torche allumée ; cela fut changé lous Néron , qui donna pour
fignal une nappe ou une ferviete blanche qu’on jettoit, dit le roi Theodoric.
Il y a des auteurs qui font l’ulagede cette nappe plusancien.Du tems de la Ré¬
publique c étoient les Cônfuls qui donnoient ce fignal ; & quand les Confiais
étoient abfens, les Préteurs prenoient leur place. Du tems des Empereurs
c étoient les Préteurs qui en faifoient la fonction.
V I. Selon Félins Pompeius on immoloit à Mars le meilleur des chevaux
qui avoient gagne le prix a la coude. On donnoit aux vainqueurs pour prix,
de 1 or, de 1 argent, des couronnes, des habits, ôc quelquefois des chevaux.
VII. Voici a mon avis une difficulté confiderable lui* ces coudes a fept
tours. Ils partoient en même tems de la même ligne-, l’avantage étoit égal
en cela : mais dans les tours qui le faifoient fept fois fans difcontinuer , où
il falloir tourner quatorze fois pour paffer à l’autre côté de cette longue crête
qui occupoit tout le milieu du cirque ; celui qui étoit le plus prés de cette
crête, ôc qui tournoit aux grandes bornes, avoit beaucoup moins de chemin
a faire que les autres, ôc fur tout que le quatrième le plus éloigné de tous.
Cet avantage répété quatorze fois dans une feule courfe étoit fi confide¬
rable , qu il femble que. fi la partie étoit d’ailleurs égale, il ne devoir jamais
manquer de l’emporter fur fes concurrens. On médira peutêtre qu’aiant à
tourner dans un plus petit efpace, la peine qu’il avoit ôc le temps qu’il fal¬
loir pour éviter de heurter contre les bornes, ôc pour tourner les chevaux
& le char dun autre côté, balançaient l’avantage qu’il avoit d’ailleurs,
8c que ceux qui étoient les plus éloignez aiant un plus long demi-cercle à
faire, ne fentoient pas la difficulté de tourner, ôc fur tout le dernier, qui pou-
voit toujours aller du même train, fans que le détour qu’il avoit à faire
l’obligeât à rallentir fa courfe, tant le demi-cercle qu’il avoit à décrire en
tournant étoit grand. Mais cela ne fatisfait point, fi nous confiderons la for¬
me de ces chariots du cirque , que nous voions fur un grand nombre demo-
numens j ce ne font que de petites brouetes où celui qui court fe tient debout,
ne pouvant s’y tenir autrement j dans la plupart des monumens ces brouetes
n’ont guere plus de longueur que la moitié d’un cheval ^ il falloit fort peu de

; )

Y. Calïîodori temporc in Circenfibus ludis vi- omnia hac in re æqualia ; fed in feptem illis gyris
ginti quatuor miffiones dabantur , quaé vocabantur ubi quater decieserat converfio facienda ut ad aliud
miffiit' Erant hæ ceu totidem ludorum partes , fupe- latus :pertranfiretur , non item : qui enim mediæ ftrui
rioribus vero temporibus viginti quinque dabantur. pfopior 3 multo minus fpatii decurrendum habebat ,
Verfus carceres tria meniana erant, unde fignum ad - quam alii , quam quartus vero præcipue 3 qui aliis re-
curfum incipiendum dabatur -, principio fax erige- motior erat : illud vero quater decies repetitum vici-
batur, fed fignum hoc mutavit Ncro ejufque Ioco nitatis beneficium tantum erat , ut fi cætera omnia
mappamqua manus tergebat fubftituit, inquitTheo- elfent paria , vidtor femper fuifle debuerit. Rcpo-
doricus epiftola fupra memorata. Ufum tamenmap- net fortafle quifpiam eum cum minus fpatii haberec
px alii ad fuperiora tempora revocanr. Reipublicæ ad converfionem circa metas , hoc incommodo be¬
tempore confules fignum dabant ; abfentibufque con- neficium illud vicinitatis perdidifle ; cum contra ii
fulibus praetores id muneris fibi fumebant. Impera- qui remotiores erant nullo pene negotio converfio¬
torum tempore prætorum erat hæc funbtio. nem faccrent ; maximeque ille qui remotior erat ,
V I. Secundum Pompeium Fefium dexterior equus quippe majorem ad converfionem circuitum habens
Marti immolabatur , ex iis equis qui curfu viciflent. decurrendum, vix curfum minuebat. Verum fi cur-
Tn prxmium vibtoribus dabantur , aurum vel argen- ruum circi figuram confideremus , hæc minime fa-
tum , vel coronæ , aut veftes aut aliquando equi. tisfacient, véhicula nempe funt parva 8c verfatilia,
VII. En meo quidem judicio difficultatem circa ubi fîat is qui currit , neque etiamfi vellet ledere pof-
hos curfus feptemque circuitus graviflimam. Ii eo- fet. In plerifque monumentis hxc véhicula vix tli-
dcm momcnto proficifccbantur ex eademque linca : midiam equi unius partem longitudine attingunr ;
T om. 1 LL O o ij
z90 L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. III.
tems pour tourner, & pendant ce tems-là le quatrième qui couroit avoir un
fort long demi-cercle à décrire , & encore plus grand quand les chars alloient
à quatre , à cinq & àfix chevaux ou plus. J’ai propofe cette difficulté a plu-
fieurs perfonnes habiles, qui m’ont paru auffi embarraffez que moi a bien
comprendre la chofe.
P l. VIII. Dans la planche fuivante on voit Publius Hypfæus qualifie Edile-
clxiv. Curule, qui court fur un char à deux chevaux : un autre qui vient apres porte
un bonnet femblable à ceux de plufieurs Auriges des planches preceden¬
tes. Un cheval qui va vers une colonne fur laquelle font trois palmes, con¬
firme ce que nous difions ci-devant , qu’on faifoit autant d honneur aux che¬
vaux qu’aux hommes. Les trois palmes marquent que ce cheval a vaincu
trois fois. Il e'toit de ce payis de Germanie, qu’on appelloit Noricum , comme
l’on voit par l’infcription Noricus : car outre les noms particuliers que ces che¬
vaux avoient, on marquoit auffi leur payis, & quelquefois leurs peres & leurs
ayeux. Deux Victoires qui courent au deffous, chacune fur un char a deux
chevaux , marquent apparemment quelque vi&oire particulière. La jeune
fille à cheval qui court au bas de la planche, paroit courir dans un fpedacle
public.

parum ad converfionem temporis defiderabatur , id quod fupra diximus confirmât3 nempe pari in ho¬
quo tempore is qui remotior currebat, magnum cur- nore habitos equos atque aurigas fuifle : très palmæ
rendo circulum defcriberet oportebat3 majorem ctiam fignificant equum ilium ter vieille. Is ex ilia Germa-
cum quadrigae vel fejuges currerent. Multis pcrfpi- nix regione erat, quæ Noricum vocabatur 3 ut in-
cacibus viris id propofui, qui rem fe non capere fate- feriptione Noricus comprobatur. Prxter nomina enim
bantur. propria 3 patria etiam equorum , ut diximus3 annota-
VIII. In tabula fequenti Publius Hypfxus acdi- batur & aliquando etiam nomina patrum & avorum.
lis curulis didus vifitur bigis decurrens. Alius pi- Dux Vidtorix infra in bigis decurrentes aliquam haucl
leum geftat fimilem aurigarum pratmiflorum pileo. dubie vidtoriam fignificant. Pue lia eques decurrens
Equus ad columnam tribus palmis onuftam decurrens in ludis decurrere publicis videtur.
Chars, Temme a Cheval

Æ aj^ez- AlaffeAs

Æ ctffex

JEUX DU CIRQUE. 191

CHAPITRE VII.

I. Autres fpeffacle* du cirque ; bétes monflrueufts ou extraordinaires. 11. Les


jeux appelle^ gymniques -, courfe a pied. 111. La lutte. 1 V. Combat à coup
de poing. V. Les cejies & les cefhphores s M. Anton i us Exochus ce fl iphone.
V /. Autres cefiiphores. VII. Differentes fortes de combats. VIII. Les fauteurs
& le di/que ou palet. IX. Ce quion appelloit Pancratium & Pentathlus.

I.T E cirque étoit un lieu à toute forte de fpedacles j on y montroitfou- pL>


1 yvent des bêtes les plus rares de toutes les parties du monde ; s'il y CLXV
avoir des animaux monftrueux, on les failoit venir à Rome pour les Elire
fiaroitre dans des fpedtacles publics. L’amphitheatre étoit aufti un lieu où on
es montroit. Mais le monument fuivant tire' d’une bague de M. le Baron de
Craffier de Liege, repreTente un ipeétacle femblable donné dans le cirque.
On y voit un bon nombre de bêtes extraordinaires, dont plufieurs ne {ont
pas connues, un lion de forme non ordinaire , un animal qui reftemble à
l’Alcéque nous voions dans les médaillés de l’Empereur Philippe, une chè¬
vre dont le corps eft tout raie , une ibis oileau de l’Egypte , un hippopotame.
Les quatre animaux monftrueux mis au bas de la planche, ont été pris d’an¬
ciens monumens Romains, 8c gravez vers le milieu du feiziéme fiecle.
11. Les courfes des chevaux 8c des chariots n’étoient pas le leul exercice
qui le failoit au cirque ; les jeux gymniques y trouvoient aufti leur place 8c
leur tems. Ces jeux gymniques étoient de certains exercices qui fe raifoient
pour maintenir le corps en vigueur, pour le rendre agile 8c difpos ; 8c parce
qu’on fe dépouilloit prefqu'à nu pour s’exercer, ces jeux prirent le nom de
gymniques, de yu/uvoç nu ; & les lieux où l’on s’y exerçoit furent appeliez Gym-
nafes chez les Grecs ; ils furent aufti appeliez Paleftres. Ces noms ont aufti
pafte aux Romains. Les cinq exercices gymniques étoient le combat à coup
de poing, la lutte, le difque, la courfe & la danfe. Les Grecs appelaient
ces exercices Pentathlus ou Pancratium, 8c les Romains Gjuinquenium. Ces
jeux gymniques fe faifoient chez les Romains dans les Thermes, comme
nous avons déjà vu ftir l’article des Thermes. Mais le cirque étoit comme un

C A P U T VII. Philippi Imperaroris conlpicimus , capra cujus cor¬


pus lineis diftindum , ibis avis Ægyptia , hippopota-
I. Ali a circi fpettacula : monjlra vel ferœ fîn- mus. Quatuor ilia monftrola animalia quæ in ima ta¬
gulares. 11. Ludi gy mnici : decurjîo pedibus. bula repræfentantur, ex antiquis monumentis edu-
da , 8c Romæ decimo fexto fæculo in ære incifa
III. Lutta. IV. Pugilat us. V. Cefiorüm
funt.
ludus : M. Antonius Exochus Cefiiphorus. 11. Curfus equorum, bigarum quadrigarumque
VI. Alii cejîiphori. VII. Varia pugnarum non fola erant in circo exhiberi lolita exercitia. Gyn>
exercitiorumve généra. VIII. Saltationes ni ci etiam ludi ibidem cxercebantur. Hi vero gym-
& difeus. 1 IC. Quïd pancratium & penta¬ nici ludi exercitia erant, queis corpori robur, vigor,
agilitas parabatur fervabaturque. Quia autem ad illos
thlus.
adeundos ludos veftis ponebatur, ita ut corpus aut
I. I r c u s cuivis fpe&aculorum generi erat nudum aut pene nudum elfet, ideo gymnici vocati
V^/ deputatus : ibi fæpe exhibebantur feræ beftiæ- funt a voce yv[jL\iàf nudm : 8c loca ubi iftæc exercitia
que rariflimæ ex omnibus oirbis partibus colledæ -, ibi fiebant gymnafia apud Græcos vocata funt, alioque
monltra 8c quidquid ftuporem inferre poterat addu- nomine palæftræ, quæ nomina ad Romanos etiam
cebatur. Amphitheatrum etiam his oltentis erat de- tranfierunt. Quinque gymnica exercitia erant pugila-
ftinatum. Sed monumentum fequens ex gemma edu- tus, luda , dif eus, curfus , faltatio. Græci hæc exer¬
dum V. Cl. Baronis de C radier Leodicnfis fpedacu- citia vocabant pentathlum aut pancratium , Romani
lum exhibet in circo editum. Hic feræ beftiæque non quinquertium. Hi ludi gymnici apud Romanos in
folitæ vifuntur , quarum pleræque ignotæ : leo non thermis fiebant , ut jam diximus ubi de thermis. Ac
vulgaris forma:, animal Alcæ fimilc quam in nummis circus ad omnes publicos ludos generatim deputatus
291 L’A N TI QU I TE' E X PLI QUE'E, &c. Liv. 111.
lieu deftiné généralement pour tous ces jeux publics : ou pour mieux dire,
ce qui fe faiioit dans des lieux particuliers, devenoit un exercice pu îc dans
le cirque. Après les courfes des chevaux & des chariots commençoient les
courfes à pied, où celui qui avoit le plutôt atteint la borne remportoit le
prix; ccroient ordinairement les mêmes qui couroient a cheval ou dans
les chariots , qui après avoir achevé cette courbe couroient a pie , c etoient
quelquefois des gens de qualité. Alexandre Severe , dit Lampride ne onna
jamais de jeunes nobles pour courir ainfi, mais toujours fon efclave , di¬
sant qu’il ne convenoit nullement aux jeunes nobles de courir, linon aux
jeux làcrez. Domitienquiprécedoit Alexandre Severe déplus dunliecle, hc
courir de jeunes filles, & cela dans un fpedacle public ; nous venons de voir
une jeune fille qui couroit a cheval.
III. Un de ces exercices étoit la lutte, avant laquelle on oignoit le corps
Pl. de l’athlete. Il y avoit des maitres qui exerçoient les jeunes garçons à la
CLXVI
lutte: tel eft celui que nous voions au haut de la planche precedente. Les
deux jeunes garçons font prêts a fe prendre; le maitre tient unebaguete,
pour frapper apparemment celui qui ne fera pas fon devoir. Dans les plus
anciens tems les lutteurs étoient vêtus ; dans la fuite on les fit mettre a nu ;
en effet tous ceux que nous trouvons en marbre ou en bionze n ont rien,
qui les couvre. La lutte netoitpas encore finie lorfqu un des lutteurs avoit
jette l'autre a terre : voici deux lutteurs d albatie de notre cabinet, dont 1 un
a terrafle l’autre ; celui qui eft à terre fe débat encore , & porte un coup de
pied au nez de celui qui l'avoit atterré. Quelqu’un a foupçonné qu’ils lont
d’une main moderne , mais la plupart des antiquaires les regardent comme
Pl.
clxvii antiques. Des deux autres lutteurs que nous donnons, tirez d’un beaumar-.
bre Romain, celui qui eft à terre le débat encore pour faire tourner la
chance.
IV. Il y avoit une autre forte d’athletes qu’on appelloit/>«g/Z«, à pugno,parce
qu’ils fe fervoient du poing pour fe battre : ce combat étoit un exercice
plus modéré lorfqu’il fe faiioit avec le poing tout nu ; tel eft cet athlete de
la vigne Borghefe que nous repréfentons ici. Ils fe battoient jufqua ce que
l’un terraffoit l’autre, & que l’un des deux demandoit quartier à fon adverfaire.
Quelquefois leurs mains étoient garnies ou d’une pierre ou d’un globe de
plomb; & alors l’exerciceétoit plus violent, & apparemment le combat plus
court: c’étoit un jeu à s’affommer bientôt.
V. Le jeu des ceftes étoit encore plus violent. Les ceftiphores, ainfî ap-

erat. Port curfum equorum atque quadrigarum ; pe- te qui in mufeo noftro fervantur 3 quorum alter ad-
dibus currere incipiebant, & qui prior metas attige- verlarium proftravit, hic, etfî refupinatus, adhuc
rat vidiot* état : aliquando nobiles viri lie currebant. concertât, & pede nafum adverfarii impetir. Sunt
Sed Alexander Severus, inquit Lampridius cap. 42. qui fufpicentur hos ludatores non antiquos elfe , at
Curfon m nunquam ( admifit ) tüfi ftrvum fmm3dicenst major pars antiquariorum pro antiquis habent. Ex
invenmm currere niji in facro certamine non debere. duobus aliis ludatoribus quos proferimus, ex Roma-
Domitianus qui Alexandrum Severum uno plus fae- no marmore edudis, is qui in terrain deeuflus eft
culo paecertit j virgines etiam in fpedaculis publicis adhuc reludatur , ut alium fubmoveat.
currere julfit : vidimus puellam equo decurrentera. I V. Qui pugnis concertabant aliud athletarum
III. Aliud exercitium luda erat : antequam ea genus erant, quos pugiles a pugno vocabant. Qiia:
adiretur 3 athletae corpus ungebatur. Erant præcepto- pugna quando nudo pugno inibatur , poterat utique
res qui pueros ad ludam exercèrent : taljs ille quem fine periculo magno tolerari : fie pugnabat ille pugil
in fuprema tabula prascedenti videmus. Pueri duo ad qui in villa Burghefta talis vifitur , qualem hic ex-
ludam parati videntur, prteceptor virgam tenet,qua primimus. Pugnabant autem donec alius alium pro-
non ftrenue agentem , ut videtur , feriat. Prilcis tem- fterneret, aut donec alter eorum pugnandi finem ro-
poribus veftiti ludatores erant \ fed poftea nudi lu- garet. Manus eorum quandoque munira: erant lapide
dari cœperunt. Et vere omnes quotquot in marmori- aut globo plumbeo , tuneque exercitium violentius
bus & tabulis ludantes videmus , nulla operiuntur erat, pugnaque brevior, quæ facile alterutrius necc
verte. Cum ludator alium humi proftraverat, non- porter terminari.
dum luda dertnebat. En liid*tores duos ex alabaftri* V. Ceftorum ludus violentior adhuc erat. Cefti-

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Flïbielti
COMBATS DU CIR QJJ E. 195
pelloic-on les joueurs, s’armoient le poing de lames d’airain, & les ban-
Pl:
doient de courroies. Ceux que nous allons donner font fort charnus * auffi
CLXVIII
falloir il 1 être pour foutenir cet étrange exercice. Ilsavoient auffi fort grand
loin d’entretenir leur embonpoint. Le premier ceftiphore que nous don¬
nons ici a été publie' par M. Fabreti beaucoup plus exactement qu’il ne l’avoir
été par Boiflard : il y a ici deuxinferiptions, dont l’une porte , M. Antoine Exo*
chus s l’autre commence par ces trois lettres T H R. M. Fabreti croit que
ce mot doit être joint à l’infcription precedente, & qu’il faut l’expliquer
Thracien, pareequil êtoit du nombre des gladiateurs qu’on appelloit Thra-
ciens; en effet il en a toutes les marques. Toute l’infcription le doit inter¬
préter ainfi lelon M. Fabreti : Marc Antoine Exochus natif d’Alexandrie y quoi¬
â
qu'il ne fit encore qu apprenti, fut envoie pour combattre aux cefles contre Ara-
xes au fécond jour des fpeclacles donnée^ en l honneur du triomphe de Trajan 9
portant des ligatures ou des courroies du poids de neuf livres, (df au neuvième
jour il terraffa fin adverfaire. L’infcription eft imparfaite, pareeque le mar¬
bre efl caffe par le bas. M. Fabreti avoue qu’en ce qui refie encore fur pied
il y adeschofes quon ne peut expliquer qu’en devinant. Exochus efl appelle
Thracien , quoiqu Alexandrin de nation, pareequ il etoit du nombre de ces
gladiateurs qu on nommoit Thraciens, quoiqu’ils fuflent d’un autre payis ; on
les appelloit Thraciens , pareequ ils fe fervoient des armes des Thraciens, qui
etoient l’épée nommée harpe y dont la lame faifoit un angle obtus, & la
panne Thracienne , qui approche affez du bouclier Romain , dont lesLe-
gionaires fe fervoient pour faire la tortue. Nous voions ici & l’épée & la
parme. Il porte des braies avec une ceinture de forme particulière ; fes jambes
ôc fes genoux font aufli armez d une maniéré non ordinaire : les épis ôc la cou¬
ronne attachez avec un ruban, qui paroiflent fur fon bouclier, étoient un
fymbole propre a Alexandrie fa patrie, comme l’on voit fur plufieurs mé¬
daillés, On croit que le griffon qui eif au haut de l image tient une efpece
de bonnet, qui marque la liberté qu’Exochus a obtenue par la viéloire qu’il a
remportée au combat des cefles. Sa main droite efl armée pour ce combat, la
gauche efl nue contre 1 ordinaire des autres qui ont la gauche armée; tel eft
celui de defîous, dont le vifage eft fauté : il a été donné par M. Fabreti. Le
fuivant a la gauche mieux munie que la droite qui porte les coups : cette

phori pugnum armabant laminis æreis & loris. Ii quos efle,quæ nonnifi divinando explicari poflunt. Exochus
proferimus ceftiphori admodum cOrpulenti funt : Thrax vocatur etfl Alexandrinus effet, quia ex nu¬
cales ut eflent opus er.it ut tam vehementi ludo re- méro illorum gladiatorum crat, quos Thraces voca-
fifterent : corpus etiam illi fummopere curabânt, ut bant, quoniam ipfiarmis Thracicis utebantur qua-
pares excipiendis i&ibus eflent. Primus ceftiphorus lis erat gladius nomine harpe , cujus lamina obtufum
quem proferimus , longe accuratius a Fabreto editus angulum exhibebat, & parma Thracica , quæ a feu-
eft , quam a Boiflardo fuerat. Hicduæ inferiptiones tis legionariorum Romanorum forma non multum re-
funt, quarum altéra habet M. Antonius Exo¬ cedit, quo feuto ad teftudinem faciendam utebantur :
chus', altéra vero his tribus literis incipit T H R. hic & harpen & parmam Thracicam videmus. Brac-
Fabretus putat hanc poftremam vocem cum inferip- cas hic geftat cum zona fingulari : crura genuaque \

tione præcedenti jungendam efle & legendum M. modo infolenti armata funt ; fpicæ coronaque cum
Antonius Exochus Thrax , quia is ex numéro gla- fafeia fupra clipeum eolligatæ lymbolum erant, Alc-
diatorum erat quos Thraces vocabnnt, & vere om¬ xandriæ urbi Exochi patriæ proprium, ut in num-
ises gladiatorum Thracum notas ille præfert. Tota in- mis plurimis confpicitur. Gryps in fuprema imagine
feriptio fecundum Fabrctum fle legenda, Marcus ofltus pileum tenere putatur , quo fignificatur li-
Antonius Exochus natione Alexandri- ertas, quam Exochus cæftibus pugnando vincendo-
nus Romæ ob triumphum divi Trajani que confecutus eft. Manus ejus dextera ad pugnam
die secunda fpeclaculoritm cjus occafione edito^um inftruda eft , flniftra autem nuda contra quam in aliis
Tiro cum Araxf. cæstibus missus Romæ ceftiphororum manibus vifitur, ubi flniftra quoque
MUNERE EjUSDEM DIE NONA FIMBRIAM LI- armatur. Talis eft ille alius fubtus pofltus, cujus vul-
BRARUM NO VE M MISSUM FECIT RoMÆ MU¬ tus excidit , quique etiam a Fabreto editus fuit. Qui
NERE ejusdem. Cætcra abrupto marmore exci- fequitur finiftram plus quam dexteram munitam ha¬
derunt. Fatetur Fabretus in iis quæ fuperfunt aliqua bet , qua dextera idus infligebat : flniftra vero fta
2,94 L’ANTIQUITE' EXPLIQUE'E, &c. Liv. III.
gauche eft fi couverte , que les doigts mêmes ne paroiflfent pas.
VI. Les deux ceftiphores que nous voions dans la planche fuivanté,
P l. ont les deux bras également armez. Tous les autres bras & les mains années
clxix de celtes, dont cette planche cil pleine, ont été copiez fur les originaux
par M. Fabrcti , qui allure que les celles que Jerome Mercurialis a donnez,
ont été forgez par Pirro Ligorio , & qu on n’en a jamais vu de fembla-
bles dans les anciens monumens. Ces combattans fe munilfoient quel¬
quefois la tête de bandes, de courroies & de certaines plaques qui leur ga-
rantifloient les oreilles: on en voit la forme fur la tête qui eft au bas de la
planche publiée par M. Fabreti dans fa Colonne Trajane.
V 11. Une autre maniéré de combat étoit une elpece de mallue ou gros
bâton , où étoient attachées des courroies , au bout delquelles étoient des
globules de plomb. Les joueurs fe battoient avec de tels inftrumens ; ainfi fe
battirent Dares & Entellus, comme nous lifons dans Virgile. On n’a pas de
peine à croire Servius quand il dit que ce jeu fmilîoit ordinairement par la
mort d’un des athlètes. C’ellavec cet inlfrument qu’on tourmentoit les mar¬
tyrs de Jefus-Chrift ; il n’y en avoir guere qui fut plus en ufage, comme on
peut voir dans nos Martyrologes, où plumbatis cœfus revient louvcnt. Aux
combats à coups de poing le vaincu préfentoit de l’herbe à fon adverlaire, &
par là le reconnoilfoit vainqueur.
VIII. Les athlètes s’exerçoient encore à fauter ; celui qui fautoit le plus
loin étoit cenfé le vainqueur. On lit fur cela des chofes qui paroilfent in-
croiables ; on parle d’un Phaylîus qui fauta, dit-on, cinquante-ftx pieds:
cela paroit fi extraordinaire, que je croirois volontiers qu’il y a erreur dans le
nombre rapporté par Tzetzes, ft Euftathe, qui raconte la même chofe, ne
le diloit de même.
Le jeu du difque étoit encore un des exercices des athlètes • c’étoit à peu
prés comme notre palet: ce difque étoit rond & plat, on le faifoit de pierre,
ou de fer, ou de plomb. Celui-là gagnoit, qui le jettoit ou plus haut ou
plus loin, félon la convention.
IX. Voila les cinq jeux des Athlètes, que l’on appelle en grec &
Trîwctütov, & en latin Quinquenium. Les joueurs en tous ces jeux s’appeîloient
Pancratiaftes, PentathLes ou <Quinquertions. Il y en a pourtant qui didinguent

©porta eft , ut ne quidem digiti compareant. pugilatu qui viétus fuerat herbam adverfario fuo por-
V I. Duo ceftiphori qui in tabula fequenti pugnan- rigebat, qua re le vidum illumque vidorem decla-
tes cernuntur , duo brachia æque munita habent. Cæ- rabat.
tera omnia brachia manufque cæftibus armatæ quæ hic VIII. Athlctæ illi faltibus etiam fefe exercebant,
vifuntur , a Raphaële Fabreto ad fidem marmorum qui faltulongius lpatium tranftliebat, vidlor cenfeba-
delineata lune, qui affirmât eos cæftusquos edidit Hie- tur. Qiia de re quxdam leguntur , quibus vix fides
ronymus Mercurialis a Pyrrho Ligorio ad libitum habeatur. Memoratur quidam Phaylîus qui pedes
- fuum fa Cl o s fniffie , neque ufpiam taies in monu- quinquaginta fex uno faltu prætergreffius eft, quod
mentis vifos effie. Qui cæftibus pugnabant, aliquan- utique tam infolcns efl’c videtur , ut facile errorem
do capita muniebant loris laminifque quibufdam , in numéro a Tzerze prolato fufpicarer, nifi Eufta-
quibus aures in tuto manerenr. : ea forma vifitur caput thius qui rem narrat, eumdem ipfum numerum ha-
ab eodem Fabreto publicatumin columna Trajana. beret.
VII. Aliud pugnæ genuscum clava aut denfo ba- Difci ludus athletarum item exercitium erat. Dif-
culo exercebatur , cui baculo hærebant lora fummif- cus hodierno noftro fimilis fuifte videtur ; rotundus
que loris globi plumbei. Qui pugnabant iis fefeflagel- feilicet atque plan us, ex lapide fiebat , aut ex ferro
lis verberabant , fie pugnarunt Dares & Entellus feu ex plumbo -, ille vicerat aut qui altius aut qui lon-
apud Virgilium , neque ægre fides habetur Servio gius projeciffet, ut inter ludentes convenerat.
dicenti hoc genus pugnæ , alterutrius pugnantium I X. Hi quinqueathletarum ludi erant, quos græ-
necc ut plurimum terminari. FIoc inftrumento olim ce TTuyKpàTton pancratium , aut pentathlum
martyres Chrifti excruciabantur , nullum tormento- vocabant, latine quinquertium. Qui luderent voca-
rum genus frequentius, ut videre eft in martyrolo- bantur pancratiaftæ , pentathli aut quinquertiones.
giis, ubi illud plumbatis c&j'us fréquenter legitur. In Sunc taracn qui diftinguanc pancratiaftas a pentathlis,
les
.*r

I
LA POMPE DES ROMAINS. i9S
îcs Pancratiaftes des Pentathlcs, en ce que les Pancratiaftes étoient les vain¬
queurs en ces forces de combats, au lieu que les Pentathles etoient ceux qui
s etoient battus en ces cinq maniérés, lans déterminer s’ils etoient vainqueurs
ou non : il lemble que 1 étymologie favorife cette interprétation. Domitien
qui donna, comme nous avons dit, le Ipeélacle de la courle de filles, les
obligea auili de le battre à coups de poing, comme les athlètes.

quoniam Pancratiaftæ, ut vox ipfa fonat , crant in iis te hanc dift'ndîoncm veram fuadet effe etymofogia,
judtsvidoies Pentathli veto qui iis omnibus in lu- Doniirianus qui curfus puellarum fpedaculum dédit,
cis pugnallent, livc vidores} five vi<fti fuilfent : cer- ipfas etiam athletarum more pugnis decertare juflit.

CHAPITRE VIII.

La Pompe des Romains»

L A pompe étoit une proceftion qui fe celebroit à Rome en mémoire d une


vidoire remportée lur les Latins , dont Cafior & Pollux vinrent appor¬
\

ter la nouvelle a Rome. Cette fête fut d’abord conlacrée aux dieux Jupiter ^
Junon & Minerve. Elle devint depuis plus folennelle, & futeelebrée en l’hon¬
neur de tous les dieux. Le tems afiigné étoit le mois de Septembre. La pompe
le commençoit au temple de Jupiter Capitolin • de là on venoit au marché
Romain, & de la au Velabre, dou on le rendoit au grand cirque, où apre's
avoir facrifié autour des bornes , on donnoit le fpedacle des courfes des bi-
ges & des quadriges , des jeux gymniques, & autres. Les condudeurs de la
pompe etoient les premiers Magiftrats qui fetrouvoient alors dans la ville.
L ordre en etoit tel. Les jeunes garçons nobles marchoient devant. Ceux de
1 ordre des Chevaliers, dont les peres avoient le revenu de cent cinquante
mille fefterces, alloient a cheval : les autres , dont les faculcez etoient moins
conliderables, marchoient à pied dilpofez à la maniéré des gens de guerre,
par ailes , centuries, manipules , comme s’ils alloient à la guerre. Us
etoient iùivis des quadriges, des biges & des chevaux qu’on appelloit deful-
tonï, conduits par les auriges & les agitateurs. Après venoient les athlètes
favoir les coureurs , ceux qui fe battoient à coups de poing, les lutteurs
tout nus hors ce que la pudeur oblige de couvrir, les fauteurs hommes ôc
jeunes garçons , revêtus de tuniques d’un rouge foncé , ceints de bau¬
driers de cuivre , d’où pendoient des épées & des couteaux ; ils portoient de
courtes piques. Les hommes portoient aulîi des cafques d’airain ornez de

C A P u T VIII. tum, aliorumque ludorum. Qui pompam ducebant ,


primi magiftratus erant qui tune in urbe e fient.
Pompa. Romanorum. Hoc autem ordine procedebatur. Ut recenfet Onu-

P Ompa procejfio quædam erat quæ Romx ce-


lebrabatur quotannis in memoriam vidoriae de
pbriüs Panvinius. Pueri nobiles primi incedebanc,
equitum filii quorum patres cenfum haberent CL. H S.
équités aderant4, alii quorum facultates tenuiores, pe-
Latinis reportatæ , cujus vidoriæ nuncii Romæ fue- dites gradiebantur , ordinati more militum , divifl-
re Caftor arque Pollux. Hoc feftum principio confe- que in alas s centurias atque manipulos , ac fi ad bel-
cratum fuerat Jovi, Junoni , arque Minervæ. Ce- lum procédèrent. Hos iequebantur quadrigæ atque
lebriorpoftea folemnitas in honorem deorum omnium bigre, neenon équités qui defultorîi appellabantur , ab
edebatur. Confti tutum rempus erat Septembris menfis. aurigis Sc ab agitatoribus dudi. Hos cxcipicbant
Pompa inibatur a templo Jovis Capitolini , unde in athletæ , nempe curfores, pugiles, ludatores nudi
forum Romanum procedebatur, indeque in vela- exceptis verendis , faltatores viri pucrique tunicii
brum, pofteaque in circum maximum , ubi poft- induti puniceiSjCindi balreis æneis ex quibus gladii &
quam facrificium oblatum fuerat circa meras, fpeda- cultri dependebant, & brèves haftas ferenres. Viri
cula edebantur bigarum , quadrigarum t gymnico- infüper galeas rçneas geftabant pulcris jubis inftruda».
Tom. IIL p P
L* ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. III.
beaux panaches. Chaque bande étoit précédée d’un homme, ôc ceux des
premiers rangs donnoient aux fuivans des préceptes pour bien danfer. Un de
la troupe chantoit de certains airs comme pour la guerre, des chants qu on
appelloit proceleumatiqucs • c etoit la danfe qu’on appelloit Cynique, dont
nous parlerons plus bas. Ceux-ci etoient fuivis des Satyriques , c eit-a dire de
ceux qui danfoient ôc fautoient à la maniéré des Satyres. Quelques-uns d’en¬
tre eux etoient vêtus comme des Silenes, d’habits velus ôc de manteaux tiffus
de toute forte de fleurs-, d’autres comme de vrais Satyres etoient vêtus de
peaux, dont ils fe couvraient aufli la tête. Ces chœurs des Satyriques etoient
fuivis des joueurs de flûte & de guitarre : apres lefquels marchoient les mi-
niftres des Prêtres , qui portoient des encenfoirs, de petits coffrets d’or ôc
d’argent où l’on confervoit l’encens ôc d’autres parfums. Apres ceux-ci ve-
noient les Camilles de l’un ôc de l’autre fexe ; les Flamines ôc les Æditui, qui
etoient ceux qui gardoient les temples -, les fcribes publics , ceux qui gar¬
doient les archives ; les adjoints des Harufpices -, ceux qu’on appelloit les mu
niftres des Prêtres; ceux qui gardoient les poulets pour les aulpices, ceux
qui menoient les viélimes ôc qui les égorgeoient ; les liéteurs des Flamines ;
les Prœficœ ou pleureufes, ôc autres femblables miniffres , qui menoient des
taureaux, des vaches, des beliers, ôc d’autres victimes ornées de rubans, pour
être immolées. Ils portoient aufli les plus beaux & les plus précieux vafes des
temples, vaiffeaux , pateres, chandeliers, bâtons auguraux, bonnets facerdo-
taux, trépieds, couteaux, haches, (impules, afperfoirs, Ôc autres chofes fem¬
blables.
On y portoit encore les ftatues ôc les images des dieux avec leurs marques
6c leurs ornemens ; les unes fur des chariots, les autres fur les épaules des
hommes. Chacun des dieux portoit aufli les lignes ôc les fymboles de ce qu’il
avoit inventé pour la commodité de la vie , & de ce qu’il avoit appris aux
hommes. Jupiter y avoit pour fymbole la foudre ôc l’aigle, Minerve l’olive ôc
l’huile, Neptune le cheval, Mercure le caducée ôc les lettres, Cerès le blé ,
Triptoleme la charrue ; enfin chacun fa marque. Les douze grands dieux chez
les Grecs & les Latins marchoient devant : après ceux-là fuivoient les dieux
fubalternes, les demi-dieux ôc les héros ; auxquels on ajouta dans la fuite des
tems les Empereurs ôc les Impératrices. Après ces ftatues ôc ces fimulacres ve¬
ndent les harmamaxes, chariots à la maniéré de ceux des Scythes , dont cha¬
cun fembloit être compofé de deux chars, chargez de couronnes d’or ou do-

Qnælibet turma a viro præcedebatur , 8c qui primos Preciofîflîma quoque 8c pulcherrima templorum vafa
tenebant ordines, ad concinnam faltationem fequenti- geftabant , feyphos , pateras, candclabra , lituos, al-
bus præcepta dabant.Ex cœtu quifpiam bel lieu m con- bogaleros, tripodas, cultros, fecures , fimpula, af-
cineDat , qui cantus proceleumatici vocabantur : pergilla , 8c fimilia.
hæc erat faltatio pyrrhica , de qua inferius fermo Deferebantur etiam ftatuæ imaginefque deorum,
crit. Hos fequebantur Satyrici •, ii videlicet qui more cum eorum fymbolis atque ornamentis j aliæ curri-
Satyrorum faltabant. Eorum quidam veftibus pilofis bus vehebantur , aliæ virorum humeris j deorura
Silenos referebant , palliaque geftabant omnigenis etiam ftnguli figna fymbolaque geftabant earum re-
floribus ornata. Alii tamquam vere Satyri pellibus rum , quas ad vit* commodum adinveniflent, vel
veftiebantur , quibus caputetiam contegebant. Hof- quas homines docuiftent, Jupiter fymbolum habc-
ce Saty ri eorum choros excipiebant tibicines & citha- batfulmen & aquitain, Minerva olivam 8c oleum,
riftæ, pofteaque miniftri facerdotum qui thuribula Neptunus equum, Mercurius caduceum & literas,
geftabant 8c acerras aureas argenteafve, in queis thus Ceres frumentum , Triptolemus aratrum, in fumma
aliaque aromara fervabantur. Hos fequebantur Ca- ftnguli notas tefferafque fuas. Duodecim dii qui ma¬
milli urriufque fexus, Flamines 8c Æditui , qui tem- jores apud Græcos 8c Latinos habebantur, priores in-
plorum erant euftodes j Scribæ publici, qui a com- cedebant. Hos fequebantur dii minores, femidei 8ç
mentariis > qui Arufpicibus adjundi j Kalatores heroes -, quibus pofteriori ævo adjedi fuere Augufti
facerdotiorum , Pullarii, popæ , vidimarii, lido- 8c Auguftæ. Poft hafee ftatuas 8c hæc fimulacra ve;
res Flaminum , præficæ, fimilefque alii miniftri, niebant Harmamaxæ, eurrus Scytharum more , quo¬
qui tauros ducebant, vaccas, arietes, aliafquevidi- rum ftnguli duobus ex curribus ftrudi efle videban-
Snas fafciis tæniifque ornatas qu* madandx erant. tur # onufti coronis aureis Yel deauratis, loricis , feu-
LA POMPE DES ROMAINS. 29 f
rçes, de cottes d armes, de boucliers, de dépouilles des ennemis, & d$autres
chofes lemblablcs.
On voioit apres cela tous les colleges des prêtres, le foilVerain PôlitL
fe avec huit pontifes majeurs, fept mineurs; les Flamines au nombre de
quinze , dont trois majeurs étoient le 'Dialk > le Martiales & le Quirinalis ;
tk douze mineurs, le Volcanalis , \q Cormentalis , le Flordis , le Pdatialis, le
Falacer, le F urina, lis, Kolturnalis , Virbiahs , Laurentiahs , hawindis, Lïgu-
laris ou Lucullaris , Tomonalis. Celui qu on appelloit rex facrorum ou roi des
choies facrées , marchoit avec la reine fa femme ; enfuite le college des Au¬
gures au nombre de quinze, les Quindecimvirs pour les chofes fàcrées avec
leur maitre ; ceux qu on appelloit Epulones , parcequ’ils préparoient les
feftins lacrez , au nombre de fept -, ce nombre fut augmenté depuis : fix
vierges Velfales conduites par une autre qui étoit comme la principale ; tren-
te Curions avec leur chef, douze Saliens avec leur maitre, c’étoient des Prê¬
tres de Mars qui fiutoient en allant ; les vierges Saliennes ; les autres Saliens
qu on appelloit Agonenfes ou CoLlini ; le college de vingt Feciales avec le Pater-
pattatus; les freres Arvales ; les confrères Titiens, Jodales Titii ; les loixante
pretres publics, deux de chaque Curie ; les confrères Auguflales, & ceux qui
Furent enfuite inftituez pour les Empereurs qui furent mis au nombre des
dieux ; les Luperques de Pan Lycée ; la prêtreffe Greque de Cerês ; les Galles
pretres de Cybele , avec 1 Archigalle; les prêtres de chaque dieu en particu¬
lier ; les prépofez fur les temples, les Harufpices, les prêtres de la bonne
déeffe. Apres tous ceux-là venoient le Diélateur & le Maître de la cavalerie au
tems de la République , ou l’Empereur avec fes fils Cefars , apres que la Ré¬
publique futeteinte; les deux Confuls ou les autres magiftrats qui avoient la
puiflance Confulaire; les Decemvirs pour écrire les loix , les Tribuns de guer¬
re , les Triumvirs pour maintenir la République; les deux Genfeurs ; les Pré¬
teurs , quelquefois douze , quelquefois quinze , favoirle Préteur de la ville ,
& le Préteur des étrangers; les Préteurs qu’on appelloit de majeBate , de <ui y
de repctundis ou de peculatu,, de crimine inter Jîcanos, de ambitu, de 'vencficio
de falfo, Cerealis & Tu te lavis prœfettus urbi ; les fix Ediles Curules ; les Tribuns
du peuple au nombre de dix ; les deux Quefteurs de la ville ou gardes du
trefor; les trois hommes appeliez Capitales , les trois hommes noéturnes , les
Triumvirs de la monnoie ; les Quartumvirs ouïes quatre hommes pour avoir

tis, fpoliis hoftium , rebufqüe fimilibus. ginta facerdotes publici, duo ex qualibet curia *, fo¬
Poft hæc incidebant omnia facerdotum collegia , dales Auguftales , de ii qui poftea pro imperatoribus
Ponrifex maximus , cum cdo pontificibus majoribus, in deorum numerum relatis inftituti fuerunt ; lupercî
& feptem minoribus ; Flamines quindecim numéro , Panos Lycei, facerdos Gratca Cereris , Galli Cybe-
quorum très majores erant, Dialis, Martialis 6c Qui- les facerdotes cum Archigallo * ^facerdotes uniufcu-
rinalis 5 duodecim minores , Volcanalis, Carmenra- jufquedei, templis præpofiti , harufpices, facerdo¬
lis j Floralis, Palatialis , Falacer, Furinalis , Vol- tes bonæ deæ. Secundum hos veniebant didator 6c
turnalis, Virbialis , Laurentialis , Lavinalis , Liaula- magifter equitum,reipublicæ fcilicet tempore ; vel im-
ris vel Lucullaris, Pomonalis : is qui rex facrorum perator cum filiis Cæfaribus poft exftindam reinpu-
appellabatur , cum regina ejus uxore ; poftca colle- blicam : duo confulcs , vel alii magiftratus confu lari
gium Augurum numéro quindecim -, Quindecimviri præditi poteftate ; deccmviri legibus Fcribendis j
Facrorum cum Fuo magiftro -, ii qui Epulones, quo- tribuni militares , triumviri reipublicæ fervandæ,
niam epulas Facras apparabant, vocabantur , feptem duo cenfores, prauores aliquando duodecim, ali—
numéro , qui numerus poftea ad au d; us Fuit : fex quando quindecim j fcilicet præror urbanus , prætor
virgines Veftales alia duce quæ veluti princcps erat ; peregrinus, prætores, qui appellabantur de majefta-
triginta curiones cum iplorum duce j duodecim te , de vi, de repetundis vel de peculatu , de crimine
Salii cum magiftro fuo \ hi erant facerdotes Martis inter ficarios , de ambitu , de veneficio , de falfo,
qui faliendo procedebant : virgines Saliæ ; Salii, cerealis 6c tutelaris præfcdus ürbi j fex Ædiles cu¬
qui vocabantur Agonenfes vel Collini j collegium rules , tribuni plebis numéro deeem, duo quæfto-*
viginti Fecialium , cum eo qui Paterpatratus ap- res urbani, aut thefauri euftodes ; rres viri nomine
pcllabatur j fratres Arvales ; fodales Titii *, fexa- Capitales, très viri nodurni, triumviri monetæ, quar-
Tom. 111.
i9s L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. III.
foin des rues • les Préfets du trefor, les Curateurs des chofes publiques, les
Curateurs du Tibre &c des cloaques , le Prefet du Prétoire , le Prefet des fur-
veillans, les Curateurs & Dénonciateurs-des treize régions, les Maitres des
rues de la ville, l’Avocat du fifc , les Triumvirs pour le Sénat, les Triumvirs
pour la révue des Chevaliers Romains ; leurs miniftres , leurs fergens, fcribes,
hérauts , liéteurs , mellàgers & autres.
Ceux qui conduifoient cette pompe étoient quatre fortes de prêtres ; les
Pontifes, les Augures, les Quindecimvirs pour les chofes facrées, les Septem-
virs Epulons , dont nous avons parlé au fécond tome, auxquels on ajouta aprevs
la mort d’Augufte les confrères Auguftales. Après que la pompe avoit fait le
tour des metcs ou des bornes, le Dictateur, ou le Conful, ou 1 Empereur, ou
celui qui gouvernoit alors, commandoit qu’on immolât des viéfimes aux
dieux pourlefquels la pompe étoit deftinée, & cela fur l’épine ou fur lemafïif
qui coupoit le cirque en deux. Les Prêtres après avoir lavé leurs mains,
jettoient de l’eau pure fur les vidâmes, dont ils afpergeoient la tête, & après
avoir fait leurs prières & leurs vœux , commandoient aux miniftres & aux vi-
étimaires de les immoler ; ce qu’ils executoient en la maniéré que nous avons
expliquée en parlant des facrifices.
Le facrifice étant fait, les prêtres , les magiftrats & l’aflemblée prenoient
place dans les fieges, &les jeux du cirque commençoient par la courfe des
biges , des quadriges & des chevaux , & fe continuoient enfuite par les jeux
gymniques dont nous venons de parler.
P l. Nous donnons ici deux grands fragmens de deux pompes, dont l’un fe voie
CLXX à Rome : un Camille qui porte une acene & un prœfericulum , eft couronné de
laurier ; tous les autres hommes font couronnez de même ; les femmes & les
petits garçons s’y voient aufli. L’autre fragment paroit avoir appartenu à une
pompe plus grande : les licteurs y marchent avec leurs faifeeaux , on y voit
de jeunes garçons armez de calques & portant des boucliers ovales, deux
joueurs de flûte <3ec.

tumviri curandarum viaram , præfedi thefauri, cu- pita afpergebant, ac precibus votifque emiftîs mini-
ratores rerum publicarum , curatores Tiberis & cloa- ftris vidimariifque præcipiebant ut eas immolarent :
carum, præfedus prætorii, præfedus vigilum, cu¬ quod illi eo modo exfequebantur , quo diximus ubi
ratores & denunciatores tredecim regionum , magi- de facrificiis.
ftri vicorumurbis, advocatus fifei , triumviri legen- Poft facrificium peradum , facerdotes, magiftra-
di fenatus , triumviri legendorum equitum Romano- tus cœtufque totus loca fedefque (iras petebant. Ludi
rum, miniftri eorum , apparitores , feribæ , præco- circenfes incipiebant a curfu bigarum , quadrigarum
nes , lidores, nuncii Sc alii. equorumque, quos excipiebant ludi gymnici de qui¬
Qui hanepompam ducebant, quatuor crant facer- bus jam loquebamur.
dotum généra , pontifices, augures , quindecimvi- Hic duo magna pomparum fragmenta damus ,
ri facris faciundis , feptemviri epulones, quibus ad- quorum aliud Roms eft ; Camillus acerram geftans
jundi funt poft mortem Augufti fodales Auguftales. atque præfericulum lauro coronatur , cæterique cm.
Poftquam pompa metas circuierat, didator (îve con¬ nés viri pariter lauro coronantur. Mulieres Sc pueri
ful , five imperator , vel qui tum rem adminiftrabat, adfunt pompæ. Aliud fragmentum majoris pompée
jubebat immolari vidimas diis, quibus pompa defti- fuille videtur ; lidores cum fafeibus procedunt : hic
nata.fuerat-, idque in ftrue ilia, quæ circum me¬ pueri vifuntur armati galeis Sc feutis ovatæ forma ,
dium fecabat. Sacerdotes poftquam manus abluerant, itemque duo tibicincs Sec.
aquam puram in vidimas conjiciebant earumque ca-

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CHAPITRE IX.

1. Le jeu de Troie. / /. ^Autres jeux. 111. Jeux faits a U campagne.

I* T* E jeu Troie fut inftitué, dit'On, en Sicile parEnée , pour exercer


1 ^/Aicanius fon fils & les autres jeunes garçons, ôc fut apportépar Afca-
nius dans le Latium. C etoit un jeu de jeunes garçons enfans des Sénateurs
ou d’ordre équeftre , qui couroient dans le cirque ôc jouoient enfemble j ce¬
lui qui préfidoit dans la troupe s’appelloit Prince de la jeunefie , titre que
plufieurs des enfans des Empereurs prirent, comme nous voions fur les mé¬
daillés. Ce jeu qui n etoit prefque plus en ufiige quand Cefar fut Didateur,
fut rétabli par lui, comme delcendant, à ce qu’il croioit, d’Enée ôc d’Afca-
nius. Ces enfans couroient à cheval, formoient des efcadrons, faifoienc
quelquefois femblant de fe battre ; un parti cedoit volontairement à l’autre,
qui pourfuivoit les fuiards: enfuite ils faifoient la paix, & ainfi fe terminoic
le jeu de Troie.
II. Ce n étoient point feulement ces petits garçons qui donnoient en jouant
de ces combats fimulez • il y avoit auiTi quelquefois des hommes faits quife
rangeoient en bataillons , ôc combattoient enfemble en jouant ; ils faifoienc
des bataillons quarrez, ôc même la tortue comme dans des afiauts, en
mettant leurs écus fur leurs têtes. Il y avoit auffi des combats à cheval • on
y vit une fois vingt élephans qui combattoient contre cinq cens piétons :
& une autre fois vingt élephans qui portoient chacun une tour, dans la¬
quelle étoient fix hommes armez , combattirent contre cinq cens cavaliers
ôc autant de piétons. On faifoit quelquefois combattre les captifs de differen¬
tes nations , comme une fois les Daces contre les Sueves, ôc celpedacle dura
plufieurs jours : quelquefois on y repréfentoit le fiege d’une ville, les atta¬
ques , les affauts , la prife , ôcc.
III. Il fe faifoit quelquefois des jeux dans les campagnes ; tels étoient ceux
que Tibere donna peu de jours avant fa mort, où il tira lui-même des coups
de javelot fur un fanglier lâché : tels éroient auffi ceux que donna auprès
de Ctefiphon Julien l’apoltat félon Rufus. Dans une infcription don-

C A P u T IX. I I. Non pueri tantum fimulatum înibant certa-


men -, fed etiam viri quandoque in manipules ordi-
I. Trojœludus. IJ. Alii ludi. III. In aqro nati, ludendo pugnar nmulacrum edebant, aliquando
cxhibiti ludi. quadratum agmen inftituebant, & teftudinem quafi
oppugnantes urbem, feutis fupra, caput pofitis reprar-
I. F U d u s Trojae, aiunt, in Sicilia inftitutus fentabant. Erant etiam equeftres pugnx : viginti ali¬
Lell ab Ænea , ut Afcanium fiiium aliofque quando elephantes vifi funt contra quingentos pedites
pueros exe'rceret, & ab Afcanio in Latium allatus pugnanres > alteraquc vice viginti elephantes in tur-
fuit. Lucius erat puerorum patritii aut equeftris ordi- ribus dorfo impofitis fex armatos viros finguli geftan-
nis qui in circo currebant fîmulque ludebant. Qui tes , contra quingentos équités & totidem pedites
cœtui praeerat, princeps juventutis appcllabatur, concertarunt. Aliquando variarum nationum capti-
quem titulum imperatorum filii quamplurimi aflum- vos committebant , ut femel Dacos contra Suevos,
ferunt, ut in nummis Auguftorum frcquenter vide- quod fpediaculum plurimis diebus continuatum fuit.
mus. Hic Indus cujus ufus penc obfoleverat quando Aliquando etiam oSfidio eujufdam oppidi repræfcn-
Cæfar dictator creatus eft , ab eo reftauratus fuit, tabatur , oppugnationes , urbs ipfa capta Scc.
utpote ex Ænea de Afcanio , uti credebat, origi- III. Aliquando ludi in campo edebantur, taies
nem ducente. Hi pueri équités currebant, ordines erant ludi Tiberii paucis ante obitum diebus., ttbi
conftituebant 3 & fimulatam aliquando pugnam com- mijfum in arenam apnm jaculis defuper petiit , inquic
mittebant j altéra tandem pars alteri cedebat, quar Suetonius cap. ~ji. Taies etiam ludos prope Ctelî-
fugientes infequebatur : poftea pax conftituebacur ; phontem edidit Julianus Apoftata , inquit Rufus in
licque ludus Trojx terminabatur. breviario paulo ante finem. In quadam inferiptione
300 L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c Liv. III.
née dans nôtre Journal d’Italie, un nommé Nonius Manrylius eft qualifié
CantelUms prïmi joci campiBoarii, qui avoit foin des barrières du premier
jeu du champ aux bœufs : ce qui marque que ce champ étoit entoure de bar¬
rières ou de baluftrades, qui s’appellent en latin cancellij & que Manrylius
avoit foin de les préparer & d’en garder l’entrée : c’étoit un des plus vils offi¬
ces j &c c’eft pour cela que félon Vopifque l’Empereur Carin aiant élevé un de
ces Cancellant à la qualité de Préfet de la ville , cela fut regardé comme la
derniere des indignitez. Je ne voudrois pourtant pas dire que ce Cancellaiius fît
le même office que Nonius Manrylius qui avoit foin des barrières du premier
jeu du champ aux bœufs ; car comme il eft dit être l’un des Cancellant de Ca¬
rin , il aura eu apparemment le foin des barrières de la cour de l’Empereur 5
& c’eft auffi le fentiment de Saumaife.

qiiam dedimüs in Diario Italico, quidam Nonius cellariis fuis fecit, eo focdius nec cogitari nec dici
Manrylius, dicitur efle Cancellams primi joci campi quidpiam potuifle didum eft. Nolim ramen aflàrma-
Eoarii, quo fignificatur campum ilium cancellis aut re idem fuifle officium iftius cancellarii, quod No-
palis circummunitum fuifle , Manryliumque éôruln nii Manrÿlü J qui cancellos primi joci campi Boarii
câncellorum vel conftruendorum , vel cuftodiendo- curabat i nam cum ex Cancellariis Carini unus elfe
rum curam habuifl'e. Illud inter viliflima munera dicatur , câncellorum haud dubie aulæ imperatoriae
cenfebatur ; ideoque fecundum Vopifcum cap. i£. curam habuifl'e videtur , quod itidem Salmaflus
cum Carinus imperator præfedum urbi unum ex can- opinatur.

CHAPITRE X.

La Pompe d’Antiochus êpiphanès Toi de Syrie.

L E s pompes des Grecs étoient encore plus magnifiques que celles des
Romains. Athenée nous fait la defcription de deux de ces pompes j la
: I ,.'**.* :

derniere enchérit beaucoup fur la première: j’ai jugé à propos de donner ici
les deux elles font remarquables non feulement par la magnificence , qui
paffe tout ce que nous avons vu ci-devant ; mais aufïi parcequ’elles donnent
la connoiffance d’un grand nombre de chofes qui regardent l’antiquité.
La première pompe eft celle d’Antiochus furnomme Epiphanês j ce furnom
fut changé en Epimanès, qui veut dire furieux, parceque ce Prince qui avoir
d’ailleurs quelques bonnes qualitez, montroit en certaines chofes une iné¬
galité de conduite & une bizarrerie qui approchoic delà folie. Aiant appris que
Paulus Æmilius capitaine Romain avoit donné des jeux dans la Macedoine,
il voulut faire quelque chofe qui furpaffât tout ce qu’il avoit oui dire de la
magnificence des jeux d’Æmilius. Il envoia des légats & des meffagers par
toutes les villes pour publier qu’il vouloir celebrer des jeux à Daphné faux-
bourg d’Antioche : on y accourut de toutes les villes de Grece j le concours
fut grand , & la fête commença par une pompe ou une proceffion qui fe fit

C A P U T x. Prima pompa eft Antiochi, cui cognomen Epi-


phanes , quod in Epimanem furiofum poftea muta-
Pompa Antiochi Epiphanis Syria Regis. tum fuir 3 quoniam hic princeps, cui aliunde ali-

P Ompæ Graccorum principum Romanis pom-


pis magnificentiores erant. Athenæus duas hu-
quot bonæ inerant dotes , certis in rebus morum inac-
quabilitatem & fcurrilitatem tantam exhibebat, ut
vefaniae notam effugere non poflet. Is cum refciviflec
jufmodi pompas dcfcribir , quarum poftrema longe ab Æmilio Paulo Romanorum imperatore ludos in
elegantior & magnificentior prima. Ambas' hic pro¬ Macedonia éditas fuifle , magnificentia ilium lupe-
ferre vifum eft , quia non folum ob magnificentiam rare voluit , mifitque per urbes Græciæ legatos, qui
præmifla omnia exfuperantem fpedabiles funt ; fed nunciarent ipfum ad Daphnen Antiochiæ fuburbium
eciam quia bcnc multa anciquitatem fpedantia do- ludos exhibiturum efle : co confluxit ingens multitu-
cent. do, Pompaque feu procejfio celebrata fuit hoc pado*
POMPE D’ÀNTIOCHUS, 301
en cette maniéré. Cinq mille jeunes hommes armez à la Romaine faifoient
la tête de la pompe j ils portoient chacun une cotre de mailles : ceux ci étoitnt
fuivis des Myfiens en pareil nombre ^ apres eux venoient trois mille Ciliciens
armez à la legere, portant chacun une couronne d’or : les fuivans étoienc
trois mille Thraciens 8c cinq mille Galates • après eux vingt mille Ma¬
cédoniens, dont cinq mille portoient des boucliers de cuivre, & quelques-
uns des boucliers d’argent ; ceux-ci etoient fuivis de deux cens quarante cou¬
ples de gladiateurs : puis venoient mille cavaliers Niféens, 8c trois mille pris
de la ville, dont la plupart avoient des colliers d’or, & portoient des couron¬
nes aulli d’or, quelques-uns avoient des colliers d’argent. Après eux on voioit
marcher mille cavaliers de ceux qu’on appelloit ér&ïpoi ou les amis, qui avoient
tous des colliers d’or- ils étoient fuivis de ceux qu’on appelloit çîàoi , les bien-
atme^^en pareil nombre, & èquippez de même. Après ceux-ci venoient
mille hommes d’élite , ce qu’on appelloit agcma marchoit enfuite ^ c’étoient
environ mille cavaliers qui furpafïoient tous les autres. L’aile des CataphraEies
terminoit la troupe • on appelloit ainfi ceux qui etoient tout couverts d’ar¬
mes défenfives, 8c dont les chevaux etoient armez de même ; ceux-ci croient x
au nombre de quinze cens. Tous ceux dont nous venons de parler por¬
toient des chlamydes de pourpre , dont plufieurs etoient brochées d’or 8c
ornées de figures d’animaux. Après cette cavalerie venoient cent chars à fix
chevaux, fuivis de quarante à quatre chevaux, un char tiré par deux éle-
phans, & trente-fix élephans qui alloient féparement 8c fans ordre. Après
marchoient huit cens jeunes garçons qui portoient des couronnes d’or • mille
bœufs gras, environ trois cens tables, 8c huit cens dents d’élephans. Iln’efi:
pas pofîible de compter le nombre de fiatues qu’il y avoit -, il fuffit de dire
qu’on y voioit tous ceux que les hommes ont jamais reconnu pour dieux,
pour démons ou genies, 8c pour Héros : toutes ces fiatues étoient ou dorées
ou revêtues d’habits brochez d’or : on voioit là en peinture ce qui regar¬
dait l’hiftoire de ces divinitez. On y voioit aufii les images de la nuit & du
jour, de la terre 8c du ciel, de l’aurore 8c du midi. La grande quantité de
vafés 8c de pièces d’or & d’argent qui fe voioit à cette pompe, fe comprendra
par ce que nous allons dire : Denys fecretaire du cabinet du Roi avoit avec lui
mille jeunes garçons pour lui faire honneur, qui portoient chacun un vafe
d’argent, dont les moindres pefoient mille drachmes. Six cens jeunes garu

Præibantquinque millia juvenum Romano more ar- auro intertextx erant, 6c animalium figuris décora-
matorum cum hamatis loricis hos fequebantur My- tæ. Poft hune equitatum fequebantur centum feju-
fi totidem : hos excipiebant ter mille Cilices levis ar¬ ges, five fex equis jundi currus, quibus fuccede-
mature , cum auçeis coronis ; poft hos Thraces toti¬ bant quadraginta quadrigæ , 6c biga elephantorum ,
dem -, hinc Galatarum quinque millia : his fuccede- atque triginta fex elephanti qui difperfi incedebant.
bant Macedones numéro viginci mille, quorum quin¬ Horum a tergis infiftebant odingenti pueri coronis
que millia geftabant feuta ænea, alii argentea : poft aureis ornati j boves optimi circiter mille , menfte
hos ducenta quadraginta gladiatorum paria : hos plus minus trecenre, elephantorum dentes odingenti.
fequebantur équités Nifæi mille , 6c urbani ter mil¬ Statuarumnumerus vix referri queat : omnium enim
le , quorum plerique cum aureis phaleris 6c cum au- quotquot apud homines veî credebantur vel dicebantur
reis coronis j alii vero cum argenteis phaleris : ho- efle dii, vel dxmones vel berces, ftatuae aderant ; quæ
rum arfergo erant focii ôc amici ÎTa^ot didi , équités idola vel deaurata erant vel induta veftimentis aureis :
circiter mille, omnes cum aureis phaleris : his con- iftic etiam depida videbantur omnia quæ ad iftorum
jundum amicorum qkav agmen numéro atque ornatu numinum hiftoriam fpedarent : itemque imagines ,
par illis : poftea eledi milites numéro mille : horum a Nodis6c Diei,Terre atque Cxli, Aurore 6c Meridiei.
tergo erat illud quod vocabatur , felediflimum- Multitudo vaforum 6c inftrumentorum aureorum ar-
que agmen videbatur efle millium equitum. Agmen genteorumve , ex iis quæ mox dicenda funt intelli-
claudebat cataphradorum equitum ala , cujus 6c getur Dionyftus qui ab epiftolis régi erat, fecum
équités & equi armis obtedi -, hi erant mille 6c quin- habebat mille puerosin eo pompæ dudu incedentes ,
genti. Omnes quotquot hadenus recenfuimus pur- argenteis vafis onuftos, quorum minora erant pondo
pureis chlamydibus erant ornati, quarum plurimx mille drachmarum : regii autem pueri fexcenti ieque-
«

502, L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. III.


çons qui accompagnoient le Roi portaient chacunun vafe dor. Deux cens
femmes portaient des urnes d’or pour répandre des parfums. Quatre-vingt
femmes étaient portées fur des chaifes dont les pieds étaient d’or, & cinq
cens autres fur des chaifes dont les pieds étaient d’argent : toutes ce s fem¬
mes étaient richement habillées. Voila ce quil y avoit dans cette pompe de
plus remarquable & de plus magnifique. Athenée raconte enfuite apreNs Po-
lybe ce qui fepaffa après cette pompe, qu’il feroit trop long de rapporter ici.

bantur aurea vafa gcftanrcs mulieres ducentæ urnas to , harumque magnifica veftimenta. Hæc crant in
aurcas ferebant, queis aromata cffunderent : odogin- hujufmodi pompa obfervatu digniora. Athenæus dein-
îa mulieres ledicis geftabantur , quarum pedcs ex au- de poft Polybium narrat ea quæ banc pompam con-
ïo j 8c quingentæ in ledicis quarum pedes ex argcn- üccuta funt , quæ recenfere longius effet.

CHAPITRE XI.
" * * * * • -• •» ■* » I

La Pompe de Ptolemée Philadelphe roi d'Egypte.

e l qu e grande que fut cette pompe d’Antiochus, elle efl effacée


\i^par celle de Ptolemée Philadelphe, qu’Athenée rapporte enfuite, &:
qundit avoir prife dans Mafurius, qui l’avoit tirée de Callixene Rhodien.
Avant cette pompe Ptolemée fit une fuperbe tente qui n’eut peutêtre jamais
de pareille. Elle étoit fi grande quelle pouvoit contenir cent trente lits difpo-
fez en cercle. Nous paffons tout le reftepour venir à la pompe.
La pompe qui marcha par ce qu’on appelloit le ftadion ou le cours de la
ville d’Alexandrie, commença par la repréfentation de l’étoile appellée Luci¬
fer , parce que ce fut au point du jour lorfque cette étoile fe leve, qu’on com¬
mença à marcher. Après venoient les images dupere & delà mere du Roi :
celles de tous les dieux marchoient enfuite avec les ornemens qui avoient
rapport à leur hiftoire- la derniere étoit d’Hefperus. L’ordre qui fut gardé dans
cette pompe étoit le même qu’on gardoit aux jeux Olympiques : voici en dé¬
tail ce qui fe pafîa à la pompe de Bacchus.Les premiers qui marchoient étaient
des Silenes vêtus les uns de robes de couleur de pourpre, & les autres de robes
d un rouge foncé ; ceux-ci étoient pour écarter la troupe. Apre's les Sile¬
nes venoient les Satyres au nombre de vingt de chaque côté portant chacun
une lampe dorée. Après eux marchoient des Vi&oires dont les ailes étaient
dorj ces Victoires portaient de ces inftrumens qu’on appelloit thymiateria
hauts de fix coudées, partie dorez , & partie peints de feuilles de lierre 5 leurs

c A P u T xi. Pompa illaquæ per ftadium urbis duda eft, a Lu-


ciferi repræfentatione initium duxit : quoniam fum-
Pompa Ptolemœi Philadelphi Ægypti mo mane, quo tempore ftella hujufmodi fulget, pompa

a Regis.

U antv m v is magna fuerit hæc Antiochi


pompa ; minima reputanda erit fl comparetur
cœpit j fequebantur imagines patris atque matris regis
Philadelphi, pofteaque deorum omnium, cum appa-
ratu 8c ornamentis ad eorum hiftoriam pertinentibus.
Ordo pompæ is ipfe fuit, quem fervabant iia ludis
cura Ptolemæi Philadelphi pompa multis ante annis Olympicis. En fpeciatim quid in pompa Bacchica ge.
fada , quam Athenæus Antiochi pompæ fubjunxit : ftum ht. Qjai primi incedebant Sileni erant , induti
«am Athenæus exMafurio mutuatus eft , Mafurius ex alii purpureis, alii puniceis veftimentis : hi turbæ ar-
Callixeno Rhodio exfcripfcrat. Antequam pompam cendæ deputati. Poft hos Satyri ad utrumque latus
illam ederet Ptolemæus magnificum exftrux-it tento- viginti lampadas geftantes hederaccas deauratas. His
rium, cui nullum fortaflè par fuir , tam amplum ut proximæ Vidoriæ alis aureis, quæ thymiateria gefta-
centum 8c triginta ledos in circulum pofitos conti- bant longitudine fex cubitorum, quæ partim deaura»
ncret, fed hoc miflo tentorio ad ipfam pompam yc- ta, partim hederaceis foliis ornata erant > earum veftes
Biamus. a^imaflum figuris ornatæ , ipfæque Vidoriæ aurQ
habits
POMPE DE PTOLEMEl ^
habits éroient ornez de figures d’animaux, l’or y brilloit de tontes parts.
Après venoit un autel double defix coudées, couvert d’un grand feuillage
de lierre avec des ornemens d’or ; il avoit une couronne d’or compofée de
pampres, ôc ornee de certaines bandes blanches qui l’environnoient de
tous cotez: fix-vingt jeunes garçons marchoient enfuite revêtus de tuniques
de pourpre , portant chacun dans un vafe d’or de l’encens, de la myrrhe ôc
du iafran : quarante Satyres les Envoient, portant des couronnes d’or qui
repréfentoient des feuilles de lierre: leurs corps étoient peinturez de diffé¬
rentes couleurs ; outre la couronne qu’ils portoient fur la tête, ils en portoient
chacun une autre aux mains, qui étoit au (fi d’or & ornée de feuilles de vi¬
gne. Deux Silenes marchoient enfuite revêtus de chhmyd.es de pourpre, ôc
chauffez de galloches blanches • l’un d’eux portoit le petafe ôc un caducée
dor, 1 autre avoit une trompette : au milieu des deux marchoit un homme
dont la taille étoit de quatre coudées ; il avoit unmafque ôc un habit pour
la tragédie , ôc il portoit une corne d’abondance d’or • celui-ci écoit appelle
1 Année. Une très-belle femme de même taille que lui, marchoit après, habil¬
lée fuperbement, ôc toute brillante d’or ; elle portoit d’une main une couron¬
ne de feuilles de l’arbre qu’on appelloit perfée , ôc de l’autre main une palme :
on l’appelloit Penteteris , ce qui veut dire luflre ou l’efpace de cinq années.
Elle étoit luivie des quatre Heures ou des quatre Saifons, qui portoient
les ornemens qui les distinguent • de deux de ces grands vafès d’odeurs qu’on
appelle thymiateru, tous d’or, ôc ornez de feuilles de lierre , au milieu def-
quels étoit un autel quarré d'or. Enfuite venoient des Satyres portant des
couronnes d’or en forme de feuilles de lierre, ôc vêtus de rouge : les uns
tenoient des vaiffeaux pleins de vin, les autres des coupes à boire. Après
eux venoient Philifcus poète ôc prêtre deBacchus, & tous les ouvriers ou ar~
tifans Bacchiques : on portoit enfuite des trépieds qui dévoient être donnez
à ceux qui fourniffoient aux athlètes les chofes neceffaires j l’un qui étoit
haut de neuf coudées, étoit pour les jeunes garçons i l’autre qui étoit de
douze coudées , étoit pour les hommes.
Un char de grandeur énorme venoit enfuite-, il étoit à quatre roues, ôc
avoit quatorze coudées de long, ôc huit de large , il étoit tiré par cent qua¬
tre-vingts hommes : fur ce char étoit Bacchus haut de dix coudées, qui facri-
fioit avec une patered’or: il portoit une tunique de pourpre brochée d’or,
qui defeendoit jufqu’aux talons, audeffus de laquelle étoit une autre tunique

undique fulgebant. Poft has ara cubirorum fex porta- textam , altéra vero palma? ramum : hæc vocabatur
batur, duplex , hederacea fronde inaurata denfius Penteteris , hoc ç&luftrum. Hujus veftigiis hærcbant
ftipata, coronam habens auream ex pampinis con- quatuor Horæ, five anni Tempeftates exornatæ -, duo
ftantem, albicantibus tæniis undique ornatam ; fubfe- thymiateria aurea quatuor cubitorum hcderaceis fo-
quebantur centum ac viginti pueri , amidti purpu- liis exornata , ôc in medio eorum ara quadrata aurea.
rea tunica, thus , myrrham ôc crocum in aureis ma- Succedebant Satyri cum coronis aureis hederacea fo¬
z.onomis feu vafeulis geftantes. Poft hos incedebant lia referentibus, puniceis induti veftibus , quorum
quadraginta Satyri aureis coronis hederacea folia re- alii vinacea vafa aurea geftabant, alii carchefium.
ferentibus redimiti : eorum corpora variis coloribus Poil: hos incedebat Philifcus poëta ôc Bacchi Sacer-
depidta erant : præter coronam . quam capite gefta- dos ôc omnes Bacchi artifices : fecundum hæc fere-
bant auream , aliam item auream manibus tenebanc bantur Delphici tripodes, illorum præmia, qui cer-
pampinis ornatam : duo Sileni poftea incedebant au- taminibus athletarum neceflaria fubminiftrarent; unus
reachlamyde crepidilque albis > alter eorum petafum novem cubitorum^pueris; alter duodecim cubitorum,
geftabat ôc caduceum aureum , alter tubam : médius viris.
eorum incedebat vir ftaturâ quatuor cubitorum cum Poft hos ingens quatuor rotarum currus , lôngi-
habitu tragico ôc larva , cornu copia? geftans aureum; tudine quatuordecim cubitorum , longitudine o<fto ,
js appellabatur Annus.Hunc fequebatur mulier formo- a centum ôc obtoginta viris trahebatur : in quo fta-
fiilima ejufdem ftaturae , auro multo atque ornamentis bat Bacchi ftatua cubitorum deeem aurea patera li-
decorata, geftans altéra manu coronam ex Mis Perfeæ bantis, cum tunica purpurea ad talos defluente , fu-
Tom. III.
3o4 L'ANTIQUITE' E X P L IQUE'E, &c. Liv. III.
tranfparente de couleur de fafràn , ôc pardeffus tout cela il e'toit revêtu
d’un grand manteau de pourpre broché d’or. Devant lui étoit une grande
coupe Laconique d’or, tenant quinze mefures de cent livres pefant ; un
trepied d’or fur lequel étoit un thjmicuenon aufli d’or, deux phioles d’or
pleines de canelle &de fafran. Bacchus étoit à l’ombre des lierres, des pam¬
pres & d’autres feuillages d’arbres fruitiers, d’où pendoient des couronnes,
des bandeletes, des thyrfes , des tympanons, des rubans, des mafques
fatyriques, comiques ôc tragiques. Dans ce même char étoient des prêtres,
des prêtrefles, des orpheoteleftes, qui étoient des interprétés des myfteres
les plus profonds, des thiafes de toutes les maniérés, ôc des femmes qui
portoient des vans. Après cela venoient les Macédoniennes qu’on appelloit
Mimallones , Baffares ôc Lydiennes , qui alloient les cheveux épars, & por¬
toient des couronnes compofées les unes de ferpens, les autres de branches
d’if ou de vigne ou de lierre : ces femmes portoient aux mains les unes des
couteaux, les autres des ferpens. Enfuite marchoit un autre char à quatre
roues de huit coudées de largeur , tiré parfoixante hommes ,fur lequel étoit
la ilatue de Niffa ouNyfa, qu’on croioit être la nourice de Bacchus-, elle
avoir huit coudées de hauteur , ôc portoit une tunique de couleur de laffran
brochée d’or, & un manteau Laconique ; cette Ilatue fe levoit par machines
fans que perfonne y touchât, ôc après quelle avoir verfé du lait d’une phiole
d’or elle s’affeioit : elle tenoit de la main gauche un thyrfe couronné de rubans;
elle portoit une couronne d’or, fur laquelle étoient repréfentées des feuilles de
lierre & des grappes compofées de differentes pierres precieufes; elle avoir aufli
fon ombre de feuillages. Aux quatre angles du char étoient quatre lampes do¬
rées. Après venoit un autre char à quatre roues, long de vingt:-quatre coudées,
ôc large de feize, tiré par trois cens hommes, fur lequel étoit un preffoir long
de vingt-quatre coudées ôc large de quinze, tout plein de vendange ; foi-
xante Satyres la fouloient au fon de la flûte , chantant des airs conformes à
l’aétion qu’ils faifoient ; Silene étoit le chef de la troupe , le mouft fe repan-
doit par le chemin. Un autre chariot à quatre roues qui fuivoit, avoit vingt-
cinq coudées de long , ôc vingt-quatre de large ; il étoit mené par fix
Cens hommes. Ce char portoit un outre de grandeur énorme fait de peaux
de léopard coufues enfemble, il tenoit trois mille mefures de cent livres pe-
fant chacune-, on en faifoit couler du vin par tout le chemin. Ce char étoit
fuivi de Satyres ôc de Silenes couronnez, au nombre de fix-vingts ; les uns

f>ra quam crocota pellucida : amiciebatur autem pal- bat, nullo manibus attollente , ôc ubi lac ex phiala
io purpurco auro fulgente. Ante ilium jacebat laco- aurea libaffet, fedebat rurfum , thyrfum manu læva
nicus aureus crater metretarum quindecim, ôc aureus tenens, mitris coronatum , capite coronam auream
tripus fuper quo thymiaterium aureum , duæ phialæ geftans hederarum folia referentem cum uvis quæ ex
aureæ , cafia ôc croco plenæ : fimulacrum umbraculo variis magni precii lapillis confidæ erant : umbracu¬
circumdabatur ex hedera , vite aliifque frugiferarum lo hæc etiam gaudebat : ad quatuor curriis angulos
arborum frondibus, appenfis coronis tæniis thyrfis > inauratæ lampades quatuor erant. Sequebatur deinde
tympanis , mitris , perfonifque tragicis 3 comicis, eurrus abus rotarum quatuor , longitudine viginti
(atyrîcis. In eodem curru étant faccrdotes viri femi- quatuor cubitorum, latitudine lexdecim , a trecentis
ræque j orpheoteleftæ , feu interprétés altiflimorum viris dudus : in quo torcularerat viginti quatuor cu¬
myfteriorum , thiafi cujufvis formæ , ôc mulietes bitorum longitudine , latitudine quindecim , uvis plé¬
vannos geftantes. Secundum hæc , Macetæ quas num , quas fexaginta Satyri calcabant tibia canentes
Mimallonas , Baflaras ôc Lydas vocabant , palîis cantilenas- vindemiales ; præfcdus his Silenus? erat.
capillis, coronaræ quædam (erpentibus, aliæ fini lace, Per totam viam muftum defluebat, Huic currui aiius
hedera, vite •, manibufque tenentes aliæ pugiones , fuccedebatquatuor rotarum longitudine viginti quin-
anguas aliæ. Poftea ducebatur quatuor rotarum cur- que cubitorum , latitudine quatuordecim , quem âge*
rus a viris fexaginta j inquoNylfæ vel Nyfæ infide- bant viri fexcenti:in quo vehebatur uter ter mille me¬
bat effigies cubitorum odo, tunicam indutæ cto- tretarum vini ex pellibus pardorum confutus, unde vi-
ccam, auro diftindam , amidæ vefte Laconica. Ma- num per viam paulatim diffluebat : hune fequebantur
chinis quibufdam ilia ingeniofe fabrefadis exfurge- ccntum viginti Satyri ôc Sileni coronati, quorum
POMPE DE PTOLEME'É. 3oç
portoient des pots, les autres desphioles, les autres de grandes coupes de
Thericlès; tous ces vafes étoient dor. Cette troupe étoit fuivie immédiate¬
ment d’une cratere d’argent qui tenoit fix cens melures de même poids, por¬
tée fur un char à quatre roues, & tirée par fix cens hommes. Elle étoit cilelée
ôc avoient des figures d animaux aux bords,aux deux anfes & à la bale^elle étoit
ceinte au milieu d une couronne d’or ornée de pierres precieules; Apres tout
cela venoient deux coupes d’argent de douze coudées de large, & de fix cou¬
dées de haut -, elles étoient ornées de bolfettes en haut& tout autour, & avoient
aux pieds des animaux, dont trois étoient d’une coudée , & un grand nombre
de demi coudée : dix grandes cuves Envoient, feize coupes dont les plus gran¬
des tenoient trente melures, & les plus petites cinq ; dix chauderons • vingt^-
quatre vales à deux anfes lur cinq foucoupes; deux prefioirs d’argent, fur les¬
quels étoient vingt quatre gobelets • une table d’argent maflif de douze cou¬
dées , tk trente de fix ; quatre trépieds, dont l’un qui étoit d’argent malïif
avoir leize coudées de circuit, les autres trois plus petits étoient ornez de pier¬
reries fur le milieu. On portoit enluitequatre vingts trépieds Delphiques d’ar¬
gent moindres que les precedens,tous à quatre angles; vingt fix cruches, feize
amphores p anath onirique s ; cent loixante autres vailfeaux, dont le plus grand
tenoit fix melures, & le plus petit deux. Tous ces vailfeaux dont nous ve¬
nons de parler étoient d’argent. Les vales d’or venoient enluite ; quatre qu’on
appelloit Laconiques couronnez de pampres, deux vales à la Corinthienne,
ornez au cou & au ventre de figures d’animaux ; ces vafes tenoient huit
melures: un prelfoir ou étoient dix gobelets ,& deux autres vafes dont cha¬
cun tenoit cinq melures, ôc encore deux autres vales à deux melures : vingt-
deux autres vales nommez plycleres , dont le plus grand tenoit trente me fû¬
tes , 6c le plus petit une: quatre grands trépieds d’or: une grande machine
d’or à mettre des vafes aulh d’or , ornée de pierres précieufes ; elle avoit dix
coudées de long, & elle étoit faite à fix degrez ornez de figures d’animaux
dont la hauteur étoit de quatre palmes : deux grands gobelets , deux talfes de
verre doré ; deux foucoupes d’or de quatre coudées , & trois autres de moin¬
dre grandeur, dix cruches, un autel de trois coudées , vingt-cinq plats.
Apres cela marchoient mille fix cens jeunes garçons revêtus d’une tuni¬
que blanche & couronnez les uns de lierre, les autres de branches de pin ;

alii vini feyphos , alii phialas, alii vafa Thericlea dræ viginti fex , amphoræ panathenaïcæ fcxdecim ,
magna , hæc omnia aurea , geftabant. H inc agebatur pfyceres centum fexaginta , quorum maximus fex
crater argenteus fexcentas capièns metretas , in curru metretas capiebat * minimus vero duas. Hæc omnia
quatuor rotarum a lexcéntis viris trado : fub crateris quæ memoravimus argentea étant. Pclf hæc incede-
labris,auribus &c bail animantium imagines fuere tor- bant ii qui aurea vala geftabant 3 Icilicet crateras
no fculpræ ; aurea gemmataque corona médius crater Laconicos quatuor, cum corûnis pampineis , Ooriri-
præcingebatur. Secundum hune pocula argentea duo, thii operis vafa duo cum animantium figuris rornatis,
duodecim cubitorum latitudine , altitudine vero fex & in collo atque ventre aliis figuris aftabre cælatis :
cubitorum, ornata fuperne acroteriis, & in ventre horum fingula capiebant metretas odo. Torcular in
rurfum ornamentis decorata j ad pedes eorum ani- quo étant deeem cululli -, holcea duo , quorum fin¬
malia , quorum tria unius cubiti, reliqua plura di- gula metrétarum erant quinque , cothones duo dua-
midii. Luteres poftea deeem fequebantur , fcxdecim rum metretarum finguli. Piyderes viginti duo , quo¬
cratères, quorum majores triginta metretas capie- rum maximus triginta metretas capiebat, minimus
bant, minores vero quinque ; deeem lebetes, vigin- unam. In pompa item dudi funt quatuor tripodes
ti quatuor diotæ , fuper rcpolitoriis quinque '•> duo magni aurei ; magna theca aurea reponendis vafis
torcularia argentea , fuper quibus fuere cululli viginti aureis , gemmis ornata , dccemcubitalis fex gradi-
quatuor -, menfa ex argento folida duodecim cubito- bus ereda, in quibus animantium effigies rnultæ fue-
rum , aliæque triginta menfæ fex cubitorum : qua¬ runt quatuor palmorum : duo magna pccula , duo
tuor tripodes, quorum unus circuitum habens lex- pocula vitrea deaurata , duo repoutoriâ aurea qua¬
dccim cubitorum , argenteus totus erat : très alii tuor cubitorum , minoraque alia , hydriæ deeem ,
minores in medio gemmis exornabantur. Poft hos ara tricubitalis, mazonomiæ viginti quinque.
ferebantur Delphici tripodes argentei numéro odo- Secundum hæc inccdebant pueri mille fexcenti , al*
ginta præcedentibus minores, quadratis angulis, hy- ba induti tunica , coronati partira hedera , partim
Tom. J II. Qd >1
505 L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. III.
deux cens cinquante d’entre eux portoient des vafes d’or, ôc quatre cens
des vafes d’argent : trois cens vingt autres portoient des vafes d’or appeliez
•pfyéleres. JD’aucres garçons venoient enfuite , ôc portoient de grands pots
pour donner à boire , dont vingt étoient d’or, cinquante d’argent, ôc trois
cens peinturez de differentes couleurs. Il y avoit outre cela des tables de
quatre coudées, où l’on voioit plufieurs choies remarquables : dans l’une étoic
repréfenté le lit de Semele, où fe voioient des tuniques brochées d’or, ôc
d’autres ornées de pierres precieufes. Il ne faut pas omettre un char à qua¬
tre roues long de vingt-deux coudées, &: large de quatorze, tiré par cinq cens
hommes, fur lequel étoit un antre fort profond, couvert de lierre & de
pampres ^ duquel antre iortoient & s’envoloient des pigeons, des ramiers &
des tourterelles , liez aux pieds avec des bandeletes , afin que ceux qui étoient
tout autour les puifent prendre. De cet antre fortoient auifideux fontaines,
dont l’une étoit de lait, l’autre de vin. Toutes les Nymphes qui étoient au¬
tour de l’antre portoient des couronnes d’or • Mercure y étoit portant un
Caducée d’or ôc revêtu de riches habits. Sur un autre char à quatre roues
étoit repréfentée l’expédition de Bacchus dans les Indes : Bacchus y étoit re¬
préfenté haut de douze coudées, monté fur un éléphant, vêtu de pourpre ,
portant une couronne d’or, où étoient repréfentez des lierres ôc des pam¬
pres j il tenoit dansfes mains un longthyrfe d’or - ilportoitdes fouliers do¬
rez. Sur le cou de l’élephant étoit monté un petit Satyre de cinq coudées
de haut, portant une couronne d’or de branches de pin, fonnant du cor
qui étoit une corne de chevre. L’élephant avoit aufii fon harnois tout d’or, ôc
portoit autour du cou une couronne d’or en forme de feuilles de lierre. Cinq
cens jeunes filles fuivoient, ornées de tuniques de pourpre ôc de ceintures
d or • fix-vingts d entre elles qui commandoient aux autres , portoient des
couronnes d’or en forme de branches de pin. Apres elles venoient fix-vingts
Satyres armez de toutes pièces, les unes d’argent, ôc les autres de cuivre. On
voioit enfuite cinq troupes d’ânes montez par des Silenes ôc des Satyres cou¬
ronnez. Une partie de ces ânes portoit des frontaux & tout le relie du har¬
nois d’or, & l’autre partie les portoit d’argent. Apre's cela venoient vingt-
quatre chars tirez par des élephans, foixante tirez par des boucs, douze tirez
par des lions, fix tirez par des oryges efpece de chevres, quinze par des
buffles, quatre par des ânes fiiuvages, huit par des autruches , fépt par des

pino. Ex iis ducenti quinquaginta aurea vafa gefta- diam. Aderat Bacchus duodecim cubitis altus , elc-
bant j & quadringend vafa argentea , trecenti vi- phanto vedus, purpurca vefte, aurea corona , hedera
ginti Pfyderes aureos. Alii pueri fequebantur am- pampinifque ornata , manu thyrfum oblongum au¬
phoras geftantes queis vinum ad potum funderent : reum tenebat, calceofque aureos geftabat. Elcphantî
ex amphoris viginti aureæ , quinquaginta argenteæ, collo infidebat Satyriicus quinque cubitorum altitu-
&-erecentæ variis coloribus decoratæ. Secundum hæc dine, cum aurea corona pineos ramos referente, dex-
quatuor cubitoruro menfæ , ubi multæ res obfervatu tra manu capræ cornu inflans adventum dei ut figni-
dignæ vifebantur. In una earum Semeles ledus, ubi f caret. Aureus item elephanti ornatus erat cum Te-
tunies: aureæ aliæque lapidibus preciofis ornatæ. Non deracea corona circa cervicem aurea. Subfequebantur
omittendus quatuor rotarum currus , viginti duo- quingentæ virgines, tunicis purpureis amidæ , cum
bus cubitis longus , quatuordecim litus , a quin- aureo cindu. H arum duces erant centum viginti , au-
gentis viris tractus, fupra quem antrum erat pro- reis coronis pini ramos referentibus. Poft ilfas centum
fundura , hedera pampinifque opertum ; undc egre- viginti Satyri , panoplia armati , alii argentea ,
diebantur avolanres columbæ , palumbi , atque tur- æneaalii. Sequebantur qüinque afinorum turmæ in-
tures j pedibus fafcia revindis, ut a fpedatoribus fldentibus Silenis atque Satyris coronatis : afinorum
facile caperentur. Ex antro etiam diffluebartt fontes vero alii aurea frontàîia cum reliquis ornamentis au¬
duo, quorum alter ladis, al ter vini : nymphæ om- reis y alii argentea habebant. Poil: hos procedebaïic
ucs circa antrum conftituræ coronis erant aureis orna- elephantorum currus viginti quatuor, hircorum bi-
ta:. Aderat & Mercurius caduceum aureum geftans gx fexagtnta , leonum duodecim , orygum feptem ,
ac veftibus ornatus magnifias. In alio quatuor rota- bubalorum quinque, ftruthiocamelornm bigte odo,
*uni cuitu repr.xfentabatur expeditio Bacchi in In- cervomm feptem, afinorüm filveftrium quatuor. In
POMPE DE PTOLEMEl 307

cerfs. Sur tous ces chars etoient montez de jeunes garçons revêtus cil co-
cheis 8c portant des petafes j d autres garçons encore plus petits accompa-
gnoient ceux-ci, armez de peltes 8c de longs thyrfes, revêtus de manteaux
parfemez dorncmcns doi. Les jeunes garçons cjui fervoient de cochers
etoient couronnez de rameaux de pin, 8c les plus petits de lierre. Il y
avoir encore de 1 un & de l’autre côté trois chars menez par des cha¬
meaux : ceux-ci etoient fuivis de chars tirez par des mulets, fur îefquels chars
on voioit des tentes faites à la maniéré des barbares, 8c des femmes Indien¬
nes & d’autres nations vêtues en elclaves. De ces chameaux quelques-uns
etoient deftinez a porter trois cens livres d encens, d’autres portoient deux
cens livres de fafran, decanelle, oecinnamome 8c d iris. Près de ceux-ci
mai choient aes Ethiopiens armez dépiqués, qui portoient les uns fix cens
dens d éléphant, les autres deux mille branches d ébene , les autres foixante
coupes dor 8c d argent, 8c de la poudre d’or. Après ceux-ci venoient deux
chaffeurs qui portoient des dards dorez 8c conduiloient deux mille quatre
cens chiens , partie Indiens ou Hyrcaniens , partie Moloffes ou d’autres elpe-
ces. Enfuite cent cinquante hommes portoient des arbres , auxquels étoient
attachées des betes fauves de differente elpece 8c des oileaux • on portoit aulfi
dans des cages des perroquets, des pans, des meleagrides, des faifans 8c
d auties oileaux d Ethiopie en grand nombre : de plus, cent trente moutons
d Ethiopie, trois cens d Arabie, vingt de 1 île d’Eubée 3 vingt fix boeufs blancs
Indiens, huit boeufs d Ethiopie, un grand ours blanc, quatorze léopards, feize
panthères, quatre lynx , trois petits ours, un camelopardale, un rhinocéros
d Ethiopie. Après cela venoit Bacchus portant une couronne d’or ornée de
feuilles de lierre, traîne dans un char a quatre roues, il lé refugioit à l’autel
de Rhea , lorlqu il étoit perfecuté par Junon : Priape étoit auprès de lui por¬
tant une couronne d’or ,en forme de feuilles de lierre. La ftatue de Junon
portoit un diademe d or. Les ffatues d Alexandre 8c de Ptolemée portoient
des couronnes de feuilles de lierre qui étoient de fin or. Laftatue de la Vertu
qui etoit auprès de Ptolemée, portoit une couronne d’or en forme de ra¬
meaux d olivier. La ville de Corinthe pofée auprès de Ptolemée portoit un
diademe d’or. Auprès de chacun d’eux étoit un grand vafe plein de coupes
d’or, &une grande coupe d’or qui tenoit cinq mefures. Ce char à quatre
roues étoit fuivi de plufieurs femmes vêtues richement, qui portoient les

hæc ornm'a confcenderant pueri cum petalîs auri^a- des 3 phahani Sc alite aves Æthiopicte magno nume^
rum habita. Hisfe comités addiderant pueruli pcitis ro ; infuperque centum triginta oves Æthiopi-
Iongifque thyrlîs armati, veftiti palliis cum ôrnamen- cæ 3 Arabicæ trccentæ 3 Eubbïcæ viginti 3 Indici
tis aureis : pueri autem ilii aurjgæ , pinu -, pueruli boves candidi viginti fex3 Æthiopici oéto 3 ingens
vero hedera coronabantur. In ucroque larere erant ürfus albus unus 3 pardi quatuordecim 3 pantheræ
très camelorum bi^æ : has fcquebantur junCtis mulis fexdecim , lynces quatuor 3 urforum catuli très :
carpenta 3 qui bus barbarorum tentoria vehebantur : cameiopardalis una 3 rhinocéros Æthiopicus unus*
in his fedebant Indicé & aliarum gentium mulieres, Poil; hæc in curru quatuor rotarum Bacchus cerneba-
caprivarum habitu. Ex camelis quidam thuris libras tur , infectante Junone ad aram Rheæ confugiens :
trecentas ferebant ; alii croci , cafiæ , cinnamomi, aderatilli Priapus cum corona aurea hederacea : Ju-
iridis, & aliorum odorum ducentas. Proxime in- nonis etiam imago cum diademate aureo vifebatur j
cedebant Ærhiopes haftati , ferentes alii fexccntos Alexandri Ptolemæique Hat use ibidem fuerunt cum
dentés clephantorum , aliiebeni ftipitum bina millia, aureis coronis hcderaceis. Statua Virtutis prope Pto-
alii crateras au reos argenreofque lexaginca, & auri lemæum coronam auream oliva: ramorum forma ge-
ramenta. Secundum hos procedebant venarores duo ftantis : ipiîs quoque aderat Priapus coronam habens
cüm jaculis inauratis, ducentes bis mille & quadrin- auream hederæ folia repræfentantem. Corinthus urbs
genros canes , partim Indos , partim Hyrcanos, diademate ornata prope Ptolemæum erat. Prope illo-
Moloffos , aliorumque gencrum. Poft hos viri cen- rum fîngulos aderat vas magnum vafeulis aureis plé¬
tum quinquaginca arbores portabant, quibus fune al- num , tum crater etiam aureus metretarum quinque.
ligatæ ferx oronifariæ , cum avibus Portabantur & Ilium quatuor rotarum currum (equebantur mulieres
in caveis plîttaci perquam mulci, pavoncs3 meleagri¬ veltitu cultuque corporis fumtuolo3 quae civitatum
50S L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. III.
noms des villes de l’Ionie & des autres villes Greques de 1 Afie 8c des des qui
avoient été autrefois fubjuguées par les Perles: elles portoient toutes des
couronnes d’or. Sur un autre char à quatre roues étoit un thyrfe d or de qua¬
tre-vingt-dix coudées , qui étoit tout peint & ceint de bandes dorees, 8c une
lance d’argent de foixante coudées. Sur un autre étoit un phalle d or de fix
vingts coudées de hauteur, qui étoit peinturé & ceint de bandes dorees, 8c
furmonté d’une étoile d’or , fon circuit étoit de fix coudees.
Il y avoit de plus un grand nombre de bêtes fauvages 8c de chevaux, vingt-
quatre lions de grandeur demefurée, plufieurs autres chariots a quatre roues
qui portoient non feulement les ftatues des Rois , mais aulïi celles de plu¬
fieurs dieux. Après celavenoit un choeur de fix cens hommes, parmi lefquels
étoient trois cens joueurs de guitarres dorées , qui portoient tous des cou¬
ronnes d’or. Près de ceux ci marchoient deux mille taureaux , tous de même
couleur, qui portoient des frontaux d’or , au milieu defquels etoit une cou¬
ronne auffl d’or ; ils étoient encore ornez d’un collier 8c d un égide qu ils por¬
toient fur la poitrine -, tout cela étoit d’or.
Puis venoit la pompe de Jupiter 8c des autres dieux en grand nombre,
8c après toutes les autres celle d’Alexandre , dont la ffatue toute d or etoit fur
un char tiré par des élephans ; il avoit d’un côté la Viétoire, 8c de 1 autre Mi¬
nerve. Il y avoit encore dans cette pompe plufieurs thrones roiaux compofez
d’or 8c d’ivoire • fur un de ces thrones étoit un grand diademe d or, fur 1 autre
une corne d’or : un autre throne portoit aulli une couronne d’or, 8c un autre
une corne d’or toute folide 8c fans creux.Sur le throne de Ptolemée iurnommé
Soter ou le conlervateur, il y avoit une couronne dans la compofition de la¬
quelle étoient entrées dix mille pièces d’or. On porta aufli en pompe trois
cens encenfoirs d’or, cinquante autels dorez entourez de couronnes d or, à
l’un defquels étoient attachez quatre flambeaux d’or de dix coudées de hau¬
teur. On y porta encore douze foiers dorez , l’un defquels qui avoit douze
coudées de circuit en avoit quarante de hauteur , un autre en avoit quinze ;
neuf trépieds Delphiques d’or, hauts de quatre coudées , huit autres de fix
coudées j un plus grand que tous les autres , de trente coudées, fur lequel
étoient des animaux d’or de cinq coudées, 8c tout autour une couronne d’or
en forme de feuilles de vigne. On vit palier auffi des palmes dorées longues
de huit coudées, un caducée doré de quarante cinq coudées, une foudre

Ioniæ & reliquarum Hellenidum nomen ferebant, gno numéro , & poft alias omnes pompa Alexandri a
quotquot in A fia <Se in infulis Perfis fubjedæ fuerant : cujus ftatua aurea in curru erat, cui jundi elephanti i
omnefque ornatæ erant auveis coronis. In aiio qua¬ is in uno latere Vidoriam,in aiio Minervam habebat.
tuor rotarum curru geftabatur thytfus nonaginta cu¬ In hac etiam pompa plurima erant lolia regia ex auro
bitorum aureus, & lancea argentea fexaginta cubito- & ebore , fuper uno eorurn jacebat aureum diadema ,
rum •, in aiio autera phallus aureus cubitorum cen- fuper aiio aureum totum cornu ; aliud etiam lolium
tum & viginti, depidus 6e vin du s coronamentis in- coronam auream gerebat, & aliud cornu aureum fo-
auratis, cum aureo fidere in ejus vertice micante , lidum. Super folio Ptolemæi cognomento Soteris,
cujus circuitus erat cubitorurn fex. corona erat ex aureisdecem millibus conflata. In hac
Ad hæc magnus numerus aderat ferarum & eqno- etiam pompa trecenta aurea thymiateria geftata funt,
rum •, Icônes prægrandes quatuor 6e viginti : rnulti- aræ quinquaginta inauratæ cum aureis coronis, qua-.
que alii quatuor rotarum curais,qui non modo regum, rum uni affixæ fuerunt decem cubitorum £ices qua¬
lcd etiam deorum multorum ftatuas portabant. Secun- tuor aureæ j inaurati foci duodecim , quorum unius
dum hæc incedebat chorus fexcentorum virorum, in duodecim cubitorum ambitus fuit, quadraginta cu¬
quibus cithariftæ trecenti concinebant inauratas ci- bitorum altitudo i alius quindecim cubitorum fuit ;
tharas pulfantes, aureafque geftantes coronas. Poft produdi funt & Delphici tripodes aurei novem , cu¬
hos bis mille tauri colore fimiles , qui frontalia au- bitorum quatuor ; alii odo cubitorum fex : alius cu¬
rea habebant , in quorum medio corona etiam aurea bitorum triginta , fupçr quo erant animalia aurea
erat, torque etiam exornabantur & ægide , quam ad quinque cubitorum, 6c in circuitu corona aurea pam-
pedus geftabant : hæc omnia aurea. pinea : prætervedæ lunt & inauratæ feptem palrnx
Succcdebat pompa Jovis aliorumque deorum ma- odo cubitorum , caduceus inauratus quadraginta
POMPE DE PTOLEMEU 3o9
dorée de quarante coudées, un temple dore dont le circuit étoit de qua¬
rante coudées , une corne double de huit coudées , un grand nombre d’ani¬
maux dorez dont plufieurs étoient de douze coudées , des bêtes fauves de
grandeur énorme, des aigles de vingt coudées. On porta en cette pompe des
couronnes d’or julqu’au nombre de trois mille deux cens, une autre cou¬
ronne lacrée de quatre-vingt coudées, ornée de pierres precieufes • celle-ci
couroiinoit l’entrée du temple de Bérénice : il y avoit encore une égide d’on
Il y avoit au fil plufieurs grandes couronnes d’or portées par de jeunes filles
richement habillées-, une de ces couronnes avoit deux coudées de hauteur <5c
feizede circuit. On y porta auffi une cuiraffe d’or de douze coudées, & une
autre d’argent de dix-huit coudées, fur laquelle étoient deux foudres d’or de
douze coudées ^ une couronne de chelne ornée de pierreries, vingt bou¬
cliers d’or, foixante-quatre armures entières d’or , deux bottes d’or de trois
coudées , douze badins d’or , un grand nombre de phioles, trente-fix flacons,
dix grands vaies de parfums pour les bains, douze cruches, cinquante vales
qu’on appelloit ma%onomie$ , un grand nombre de tables, cinq tables couver¬
tes de gobelets d’or , une corne d’or lolide de trente coudées. Tous ces vafes:
& ces pièces d’orfe trouvoient hors de la pompe de Bacchus décrite ci devant.
Il y avoit de plus quatre cens chariots chargez de vafes & d’autres pièces d’ar¬
gent, & vingt chariots chargez de vafes d’or, huit cens chariots chargez
d’aromates. Les troupes qui efeortoient cette pompe étoient de cinquante
fept mille fix cens hommes de pied, & de vingt-trois mille deux cens hom¬
mes de cheval.
Voila la pompe de Ptolemée, quipatfe enricheffes & en magnificence tout
ce qu’on a jamais vu dans les hiftoires.

quinque cubitorum , fulmen inauratum quadrâ- ginti, panoplix aurex fexaginta quatuor , ocrcx au-
ginta cubitorum \ templum inauratum , cujus cir- rex dux tricubitales , aurex pelves duodecim , phia.''-
cuitus erat quadraginta cubitorum , geminum cornu lxnuméro perquam multx,gutti vinarii triginta iex,
cubitorum odo : magnus item inauratarum animan- unguentaria magna vafa decem , hydrix duodecim,
tium numerus addudus , quarum plurimx erant duo- mazonomix quinquaginta , menfx varix , aureorum
decim cubitorum , ferx item enormis magnitudinis , vaforum repofitoria quinque , cornu aureurn totum
aquilx cubitorum viginti. Coronx aurex in pompam cubitorum triginta. Aurea hxc vafa omnia fuerunt,
addudx funt ter mille ducentx : alteraque corona fa- prxter ilia qux in Bacchi pompa confpeda fuerant.
cra myfticaque aurea, multis exornata lapillis pre- Deinde argentex fupelledilis plauftra procéderont
ciolîs , odoginta cubitorum : ilia autem templi Bere- quadringenta , aurex viginti, odoramentorum odin-
nices valvas circumdabat : xgis fimiliter aurea : fpe- genta. Super ilia omnia equeftres copix ac pedeftres,
data funt etiam multa diademata aurea , qux puellx omnes armis mirum in modum munitx ; peditum
magnifiée exornatx geftabant, quorum unum altitu- quidem quinquaginta feptem millia fexcenti j cqui-
dine erat duorum cubitorum, circuitu vero fexde- tum verocum ducentis viginti tria millia.
cim : geftatus etiamell thorax aureus duodecim eu- En pompam Ptolemxi Philadelphi qux opibus Sc
bitorum , & alius argenteus cubitorum ododecim , magnificentia omnia in hiftoriis memorata longe
in quo erant duo fulmina aurea duodecim cubito- fuperat.
mm : item corona querna gemmata i aurei clipei vi*
310 L'ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. IV.

LIVRE IV-
Qui comprend la danfe, la naumachie, la chalTe &: la pcche.

CHAPITRE PREMIER.

I. Divifion de la danfe en plujïeurs ejpeces. 1 I. Autre dwifion de la da?ije.


III, fdlufieurs efpeces de danfe s félon Athenée. IV. La danfe Pyrrhique.

LT A danfe étoic encore un des exercices du cirque. Il y en avoit de


1 ^plufieurs fortes ; la danfe fcenique , qui etoit divifee en trois félon
les Grecs* la danfe quon appelloit emmelie, pour la fcene tragique; celle
qu’on nommoit la cordace & le cordacifme , pour la fcene comique ; & celle
qu’on appelloit ficinmis ouficinna, pour la fatyrique. L’emmelie etoit une danfe
grave &lerieufe, telle qu’il convenoit aux fujets tragiques*, la cordace ou
le cordacifme etoit la danfe comique , qui paffe pour infâme dans les auteurs
à caufe des geftes impudiques ou indecens que faifoient ces danfeurs.De la cor¬
dace ou comique Bathyllus fît la danfe Italique, comme il eft dit dans Athenee.
La danfe appellée ficinnis e'toit propre aux Satyriques, qui la danfoient en
proférant des railleries & des mots piquans. Ces Satyriques qu on appelloit
a caufe de cela Sicinniftes, fe trouvoient aux funérailles des gens riches 5
où ils danfoient la ficinnis, & difoient les mots les plus fatyriques ; cela s ap¬
pelloit ficïnnifer,
11. Cette divifion ne regarde que la fcene : une autre divifion plus generale
de tout ce qui s’appelloit danfe,e'toit en cubiftique, fpheriftique & orcheftique.
La cubiflique etoit celle qui fe faifoit avec certaines contorfions de mem¬
bres : la fpheriftique fe faifoit en jouant de la boule *, & l’orcheftique qui eft
l’ordinaire , eft celle qu’on appelle proprement danfe. Platon propole une au-

LIBER IV-
JDe faltatione , de naumachia 3 de venatu de pifiatu.

C A P U T PRIMUM quæ ut turpiflima apud auctores habetur, ob impu-


dicos dedecorifque plenos gc-ftus *, ex cordace aut co¬
J. Saltationis divijïo varias in fpecies. 11. mica faltatione Bathyllus laltationem Italicam effe-
Aliafaltationis divijïo, III. Saltationum cit, üt apud Athenæum dicitur lib. i. cap. 17. Sal-
varia généra fccundmn Athenœum. 1 V~, Sal- tatio quæ ficinnis vocabatur , Satyricis erat propria ,
qui faltabant di&eria 8c feommata proferentes. Hi
tatio Pyrrhica.
Satyrici, quos ideo Sicinniftas vocabant , funeribus
I. QAitatio quoque inter ludos circi erat. divitum adelfe folebant, ubi iicinnin faltabant, ver-
Pluraque étant faltationum généra, faltatio fee- baque fatyrica profundebant , quod ficinniz.are di-
nica , quæ in très fpecies erat divila ; una fcilicct ap- cebatur.
pcllabatur ï/j.uIkuz emmelia, pro feena tragica *, altéra I 1. Hæcdivifio feenam tantum fpc&at. Aliagene-
kofS'aé, cordax,aut xoç/aK/^&f,cordacifmus,pro feena ralis divifio faltationis erat, in cubifticam , fphæri-
comica ; 8c quæ vocabatur oUmif 8c tr'amu^ficinnis 8c fticam , 8c orchefticam. Cubiftica ilia erat quæ qua-
ficinna , pro feena fatyrica. Emmelia faltatio erat dam membrorum conrorfione fierifolebat. Sphærifti-
gravis 8c feria , qualis argumento tragico compete- ca pila ludendo exercebatur. Orcheftica eft lolita fal¬
bat. Cordax aut cordacifmus , faltatio erat comica, tatio 8c quæ proprie hoc nomen obtinet. Plato aliam
tre
LES DANSES* 5n
tre divifion de la ofanfè , en militaire, en celle de la paix , & en une moienne
entre deux : la militaire étoit une danle où l’on imitoit la guerre par de fauffes
attaques, des retraites * des traits lancez & évitez -, & cela pour exercer à la
guerre les gens qui dévoient former fa république. La danle delà paix étoic
ce que nous appelions la danfe ordinaire3 que Platon n’explique point en dé¬
tail. La danle moienne etoit mêlée de la militaire &: de Ja pacifique.On trouve-
roit encore plufieurs autres divifions de la danfe : chaque payis varioit en cela
comme en plufieurs autres ufages. Il eft fait mention chez les auteurs de plu¬
fieurs fortes de danfes, dont on ne connoitque les noms 3 de la Laconique,
de la Trezenique3 de l’Epizephyrienne3 de la Mandniaque, de l’ionique, de
la Gaditane , de celle de Crete, &d autres, dont les noms font prefque tous
• pris des lieux où elles étoient ufitées.
III. Athenée fait mention de plufieurs autres efpeces de danfes j du ma-
Elrifme, danfe de femmes ; de la molojfque3 delà fcinnis Perfique 3 du nicatifme
Thracien, du calabri/me 3 de la telefa, de la Macédonienne. Les danfes furieu-
fes s appelloient cernophoros3 mongas 3 thermantris • anthema étoit une danfe
populaire, où l’on chantoit en danfant &en proférant ces paroles : Ou font les
rofcs? ou font les violetes\ ou e/l le beau perftl ? chitoneade étoit une danfe
en l’honneur de Diane 3 où l’on jouoit de la flûte. On danfoit l’ionique & l’An-
gelique parmi les pots & les bouteilles. Il y avoit encore une danfe qu’on ap~
pelloit Y incendie du monde. Les danfes ridicules étoient Yigdis 3 le macîrifme y
1 apocinos 3 la fobade 3 le morphafme 3 la chouette 3 le lion 3 Yeffufîonde la farine,
la celeufle , la pinacide 3 le xiphifme 3 le calatifme 3 les callabides 3 le fcope
efpece de danfe où les danfeurs fe mettoient la main fur les fourcils 3 & l’é-
tendoient comme font ceux qui veulent regarder loin : Ôc un grand nombre
d’autres dont on ne fait que les noms.
IV. La pyrrhique revient affez à la danfe militaire de Platon j elle fut in¬
ventée félonies uns parPyrrichius Lacedemonien, & félon les autres par
Pyrrhus fils d’Achille , c’efl: le fentiment de Lucien dans fon livre de la danfe.
On y danfoit armé au fon des inftrumens. Mercurialis nous a donné une
image de cette danfe 3 qu’il dit tirée de l’antique5 je n’oferois m’y fier, tant
parceque je ne fai fi le marbre qui la repréfente félon lui 3 fe trouve quelque
part, que parce que d’autres chofes qu’il a données tirées des monumens an-

faltationis divifionem proponit : alla miliraris eft, alia crum aplum ? Chitoneas faltatio Dianæ erat, ubi ti¬
pacifica , tertia media. Miliraris genus fakationis bia ludebatur. Ionica & Angelica fialtabatur inter
erac in quobellum imitabantur, ftmularis oppugnatio- fcyphos & pocula. Erat item laltatio quam vocabanc
nibus, receptibus, jaculis aut emiifts aurvitatis, idque incendium mundi. Saltationes ridiculæ étant, igdis,
ut ad bellum exercerentur ii qui rempublicam ejus maétrifmus , apocinos, fiobas , morphafimus , no-
efformaturi eft'ent. Salratio pacifica ilia erat quam <ftua , leo , effufio farinæ , celeuftes, pinacis , xi-
faltationem ordinariam nos vocamus , quam Plato phifimus , calathifimus , callabides, fcopS vel fco-
minuratim non explicat ; faltatio media, artibus bel- peuma : in fcope manum fronti prætendebant , ut
li pacifique commixta erat. Aliæ quoque occuriunt Faciunt qui aliquid procul afpedare volunt j mulræque
faltationum divifioncs : fingulæ reg ones in hoc ut aliæ quarum nomina tantum ficimus. Jam de aliis fial-
& in aliis plurimis variabant. Mulca apud ficriptores tationibus quæ notæ nobis aut quarum monumcnta
faltationum généra memoranrur , quarum fiolum no- fuperfunt agendum.
men notum •> Laconica , Trœzenica, Epizephyria, I V. Pyrrhicacum faltatione militari Platonis ali-
Mantiniaca , Ionica , Gaditana , Cretenfis , &c aliæ quo modo confientit. Inventa autem fuit fecundum
a locis ut plurimum in quibus exercebantur denomi- quofidam a Pyrrichio Lacedæmone : fecundum alios
natæ. a Pyrrho Achillis filio , & hæc fententia eft Luciani
1 I I. Arhenæus alias quamplurimas fialtationes libro de faltatione. Armati faltabant ludentibus mu-
commémorât, Macftrifimum mulierum fialtationem ; ficisinftrumentis. Mercurialis hujus faltationis ima-
Molofiîcam, Sicinnin Pcrficam , Nicatifimum Thra- gincm dédit, quam ex monumentis expreftam dicit :
cicum , Calabrifimum , Telefiam , Macedoniam. Sal- cui ego fidem habere non aufim , tum quia ignoro
tationes furiofiæ appellabantur Cernophoros, Mon- utrum marmor hujufmodi alicubi reperiatur,tum quia
gas, Thermantris : faltatio popularis erat Anthema , alia quæ ipfe ex monumentis veris quæ hactenus fu¬
ubi fialtando cantabatur , nb\ rojœ ? ubi violx ? nbl pitl- perfunt eruit, ita deformata funt in imaginibus ejus
Tom. J U. Rr
pi L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. IV.
■tiques qui fe voient encore aujourd’hui, font fi défigurez fur les images,
qu’à peine les peut-on reconnoitre j témoins les celles ,les triclinions & au¬
tres choies. Xenophon parle de plusieurs de ces danles en armes, lavoir de
celles des Tîiraciens qui fembloient le porter des coups mortels en dardant,
en forte qu il y en avoit qui tomboient comme morts fans avoir aucun mal.
celui qui T avoit frappé le dépouilloit, &c chantant ce qu on appelloit la Sital-
ce il fe retiroit: les autresThraciens emportoient leur camarade, & faifoient
le convoi pour les funérailles de celui qui fe portoit fort bien. Il décrit en-
fuite la danfe des Magnefiens qui danfoient en labourant la terre, & qui
avoient des armes pour fe défendre contre les voleurs : le laboureur femoit
la terre , & regardoit toujours de côte & d autre comme aiant peur des vo¬
leurs j le voleur venoit, le laboureur prenoit fes armes, & fe mettoit en de¬
voir de défendre fon harnois ; tous ces mouvemens fe faifoient avec cadence
& au fon de la flûte : le voleur prenoit enfin le laboureur , il le lioit & l’emme-
noit fur fon propre harnois. Il arrivoit quelquefois que c etoit le laboureur
qui lioit le voleur. Xenophon parle aulli des Myfiens qui le battoient en
danlant, &z qui portoient despeltes pour parer les coups. Cette danfe avoit
encore plusieurs noms félon les differens payis ou 1 on danfoit arme.
Dans cette danfe de Mercurialis outre les joueurs d’mftrumens qui paroifi
fent être des flûtes, trois vieillards aflis font les fpedateurs, qui faifoient ap¬
paremment l’office de juges de la danfe pour affigner le prix a ceux qui avoient
le mieux joué. Strabondit que ce fut Curés qui enfeigna le premier les Cre¬
tois à danfer en armes & en tirant de l’arc.

Ut vix agnofei valeant , quales cefti funt, qualia tri¬ fendendum fe comparabat , tibiæ modulis motus
clinia ^ &c alia. Xenophon multas hujufmodi armato- corporis adaptans. Prædo tandem arreptum arato-
rum faltationes memorat Exped. Cyri lib. 6. p. 371. rem vinculifque conftridtum cum jugo abduce-
Thracum videlicet qui fibi invicem lethalia inferre bat : aliqüando etiam arator furem alligabat- Loqui-
vulnera faltando videbantur , ita ut aliqui Caderent tur etiam Xenophon de Myforum tripudiis , qui fal-
quafi occiiî , etfinihil paflï incommodi j qui pereuffe- tando pugnabant 3 ôc peltas geftabant , quas ibtibus
rat, fimulatum mortuum fpoliabat, intérim eam quam opponerent.
vocabant Sitalcam cantilenam modulans , abfcede- In Mercurialis faltatione ilia præter tibicines ( nam
bat deinde. Hinc Thraces reliqui mortuum fuum tibicines elfe videntur ) très fenes fedentes ac fpedta-
efferebant, ut ci parentarent, qui optime valeret. tores, de faltatione , ut credere eft } judicabant î
Defcribit pofiea tripudium Magnefiorum qui terram fi tamen , ut diximus , fit fidendum imagini. Strabo
arando faltabant j quique arma in promtu habebant dicit lib. 10. p. 331. Curetem primum Cretenfes do-
contra fimulatos fures. Arator femen jaciebat, femper cuiffe faltationem , qua in armis & arcus vibrantes
hinc & inde profpe&ans quafi prædones metuens. Ac- tripudiabant.
cedebat prædo } arator arreptis armis ad jugum de-
IoüeurSj Sauteurs
LES DANSES. 3J3
3f

CHAPITRE IL

J. Z,æ *&*»/£ Jpher'tftiqne avec des boules ou des balles. 11. Images de danfèurs*
III. Danfe ordinaire. IV. Danfeujes. V. Petits garçons qui danfint.

I. T A danfe qu on appelloit fpherifiique fe faifoit avec des boules aux


fl à mains quon jettoit en l’air &avec lelquelles on jouoit. Les Grecs les
diilinguoient en grande & en petite,en boule vuide & en coryce.Les Romains
avoienc des noms difFerens pour en faire la diftinétion j follis , trigonalis ,
paganica 8c harpaftus. Follis étoit la grande boule ou balle ^ trigonalis étoic
plus petite que follis , 8c aufii moins grande que celle qu’on appelloit paga¬ Pl,
nica ^ qui tenoit comme un milieu entre follis 8c trigonalis : harpafius étoit la CLXXI.
plus petite des balles. Beger croit que ce joueur 1 de boule que nous donnons I
après lui, qui tient une boule à chaque main , jouoit de celle qu’on appelloit
paganica , ainfi nommée parcequ’elle étoic en ufage à la campagne 8c dans les
villages-, elle remplit toute la main, 8c eft, dit-il, trop grande pour être ou la
trigonale oui'harpafius , 8c trop petite pour être le follis. Quant aux boules
ou balles des Grecs, la grande 8c la petite peuvent répondre au follis ou à la
trigonale des Romains : la balle vuide des Grecs étoit fort grande, 8c la co-
ryce encore plus, en forte même qu’on ne pouvoit en jouer qu’en la fiifi.
- pendant dans le gymnafe ou dans quelque chambre : elle étoit remplie de
farine ou de fable , 8c alloit toujours en l’air fans jamais tomber -y elle jet-
toit fouvent à terre les joueurs mal habiles qui ne la prenoient pas comme il
falloit. Comme ce jeu de la boule ou de la balle fe faifoic avec quelque ca¬
dence , les auteurs le mettent comme une efpece de danfe. Mercurialis donne
la forme de ce jeu de boule tirée, dit-il, d’une médaillé de Gordien troifiéme»
Il en ajoute une autre tirée d’une médaillé greque de Marc-Aurele. Rien de
plus fujet à caution que ces exercices tirez des médaillés-, ce peut être cela,
8c ce peut auffi être autre chofe j les figures y font fi petites, qu’il faut de¬
viner.
II. Une image que nous donnons, femble1 repreienter les joueurs en trian¬
gle ; 8c c’eft peutêtre de là, dit Beger, que la balle propre à jouer ainfi s’appel-

C A P u T il. ille , manum implet, majorque eft quam ut aut tri¬


•. i gonalis aut harpaftus dici poftit, minorque eft , quam
I Saltatio Sphœrifli ca eu m pila. 11. S ait an - ut follis efte credatur. Quantum ad pilas Græcorum
tiurn imagines. III. Saltatio uftatior. I V. fpedat, magna 5c parva pila poflunt referri ad fol-
lem & ad trigonalem Romanorum. Pila vacua Græ¬
JSfymphœ virginefve faltantes. K. Pueruli corum perquam maxima erat 5 corycumque etiam
faltantes. majus , ita ut illo fufpenfo ludere poftent in gymna-
fio vel in conclavi aliquo > farina aut arena impies
I, Ç A l T A t i O quæ fphæriftica Vocabatur pi- batur, ac femper in acre fufpenfum volitabat: fæpc
v3 las manibus geftando peragebatur , quibus in etiam eos qui imperite illo luderent in terrain decu-
aërem conjedis ludebatur. Græci pilam in magnam tiebat : quoniam vero pilæ ludus aliquo cum tripudio
& parvam diftinguebant, 5c in pilam vacuam inque corporifque agili motu fieri folebat, quafi aliqua
corycum. Romani varia habuere nomina quibus hæC fpecies laltationis a feriproribus deferibitur. Mer¬
diftinguerent, quæ iftæc erant , follis , trigonalis , curialis hujufce pilæ ludi formam exhiber erutam ,
paganica 5c harpaftus. Follis magna erat pila , trigo¬ inquit, ex nummo Gordiani tertii * aliarhque imagi-
nalis minor crat folle , minor ctiam illâ quæ pagani¬ nem adjicic ex nummo græco Marci Aurelii edudam:
ca appellabatur , quæ quafi medium tenebat inter ni h il magiserrori obnoxium quam hujufmodi exer-
follcm 5c trigonalem. Harpaftus pilarum omnium citia ex nummis eduda : de tam exiguis figuris hoc
minima erat. Putat Begerus ilium pria ludentem , illudve nonnifi divinando plerumque dicitur.
quem poft eum proferimus , quique in u traque manu II. Imago quam proferimus ludentes in triangüli
pilam tenet, pila ludere paganica , fie dida quia in formam pofitos reprælentare videtur, indeque for.
pagis & in agro frequenuri folebat. Totam, inquic tafte eft , inquit Begerus, quod pila hujufmodi. vo-
Tom. III. Rr ij
/

5I4 L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. IV.


loic pi lu trigomlis. Nous ajoutons à ce s figures 5 celle dun petit enfant qui
dent une boule de chaque main -, il y en a un femblable dans le Mujeum
Cojf>ia.num. Les enfans jouoient à la boule anciennement comme aujour-
d hui -, nous ne favons rien de la maniéré ni des loix de ce jeu.
III. Pour ce qui eft de la danfe ordinaire, nous n avons guere de mo-
numens qui nous en inftruifent. Ce qui eft certain eft qu ils danfoient fou-
vent au fon des inftrumens, de la flûte , de la lyre ou de la guitarre ; ils
etoient en habit court, 8c quelquefois les cheveux frifez. Les danfeurs fri¬
iez fe trouvent dans Cicéron 8c dans les autres auteurs. Celui que nous
repréfentons 4 ici eft frilé , & a une chauffure allez extraordinaire , qui eft
4
à ce que je crois le cothurne ^ nous en avons vu la forme fur 1 article du
cothurne: mais elle varioit comme toutes les autres félon le tems 8c les
lieux. Le jeune homme f qui vient enfuire, 8c qui tient un grand anneau,
5
6 7 femble jouer ; je ne fai à quel jeu. Deux petits 6 garçons 7 au bas de la
8 planche danfent, 8c tiennent aux mains de petits inftrumens. Un 8 homme
qui porte un cafque tient, ce femble, deux groftes pierres qu il frappe lune
contre l’autre.
Pl. I V. Les marbres Romains nous repréfentent quelques danfes de filles
CLXXII. ou de nymphes qui fe tiennent tout de fuite par les mains. La première
danfe eft de Baccantesdont l’une tient unthyrfede la main droite, &la
moitié d’un cerf de la gauche : les deux du milieu qui font auprès d un cam
délabré tiennent chacune un grand fefton. La quatrième tient d une main
des fruits, 8c de l’autre un certain inftrument qu’on ne connoit pas. lin eft
pas bien certain que ce foit une danfe, à moins qu’on ne prenne pour
danfe cette agitation continuelle où les Baccantes fe voient.
Pl.
La planche fuivante repréfente inconteftablement une danfe de cinq
jeunes filles qui fe tiennent par la main : ce qui eft à remarquer ici, c’eft
CLXXIII
que la première 8c la derniere qui ont une main libre, tiennent l’une une
efpece de palet, l’autre un petit bâton.
La danfe phallique en l’honneur de Bacchus étoit infâme à caufe des re-
préfentations qui s’y faifoient, 8c pire que la comique , qui eft traitée d im¬
pudique & d’indécente par les anciens.
V. On voit encore dans les anciens monumens de jeunes garçons qui
danfent avec certaines chofes aux mains qu’il n’eft pas aifé de diftinguer:

cetiir trigonalis. His adjicimus puerulum nudum pi- IV. Romana marmora faltationes aliquot virgi-
lam in utraque manu tenentem : huic fimilis habetur num nympharumve exhibent, quæ fefe manu tenent
in Mufeo Cofpiano. Pueri olim pilaludebant ut ho- longaque interdum ferie. Prima faltatio eft Bacchan-
dieque : nec modum nec conditiones ludi hujufmodi tiurn , quarum altéra thyrfum manu dextera tenet, 6c
novimus. dimidium- cervum altéra : duæ in medio prope can-
III. Quantum ad faltationem vulgarem pauca delabrum ftantes, fingulæ encarpum tenent ; quarta
funt monumenta , quæ quomodo fieret exhibeant. altéra manu poma, altéra inftrumentum quodpiam
Urique certum eft ad inftrumentorum tibiae, lyræ ci- ignotum. Hæc pro faltatione non certo habenda efte
thiaræquefonum veteresfaltaffe.Brevibus illi utebantur videntur , nift faltationem dicamus agitationem illara
tunicis, 6c aliquando calamiftrati faltabant : Cincinnati Bacchantium fere perpetuam.
calamiftratique faltatores apud Ciceronem 6c apud Vere faltationem exhibet tabula fequens , quinque
reliquos audores occummt. Is quem hic repræfenta- puellæ fefe continua ferie manibus tenent j quodque
mus capillos'habet cincinnatos 6c calceum infolentis annotandum, prima 6c poftrema quæ alteram manura
formæ , quem cothurnum efte crediderim : hujus liberam habent , tenent alia difeum, alia brevem
iplîus formam confpeximus ubi decothurno : fed hæc baculum.
forma, ut 6c omnes aliæ, admodum variabat : juvenis vSaltatio phallica in honorem Bacchi inter fœdiflî-
alius qui magnum annulum aut circulum tenet, lude- mas turpiflimafque cenfebatur, 6c pejor comica ha¬
re videtur -, quo autem ludo ignoro. Duo pueruli in bita fuit, cpiam tamen comicam feriptores 6c in-
ima tabula laltant manibufque inftrumenta nefeio quæ decoram 6c impudicam fuifte narrant.
conttcdant. Vit caflidem geftans duos lapides tenct, V. In veterum monumentis pueruli ftdtantcs vi-
atquc nefeio quo ludo luderc veilit. funtur 6c aliquid manibus tradantes, quod non ica fa-
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LES NADMACH1ES. pf
d’autres qui tiennent des crotales à la maniéré des Raccantes, & qui en
jouent en danfant, comme nous avons vu dans les danfes des Baccanales.
Il ne fera pas hors de propos de mettre ici des figures d’enfans qui jouent, PL.
données par Spon. L’un joue de la flûte, l’autre dutympanum, quelques- CLXXlV
uns culbutent leurs camarades; une efpece d’agonothete ou de diffributeur
de prix, couronne un des petits enfans, qui tient une palme , ôc qui a appa¬
remment remporté le prix fur Tes compagnons : il y en a quelques-uns dans
la troupe qui danfent : la palme efl: pofée fur une bafe quarrée pour celui
qui fera le mieux. Toutes ces figures prifes d’un grand fepulcre Romain font
reprélentées fur la grande face de devant &fur les deux cotez*

cile cognitu fuerit ; alii crotala pulfant Bacchantium palritam tenentem coronat, qui pucrulus, ut videtur
more , ôc faltando crotalis ludunt ut in tabulis Bac- vidoriam retulerit. Aliqui faltantes in cœtu confpi-
chicis vidimus. Non ab re erit hic pueros ludentes ab ciuntur : palma fupra bafin quadratam poiita cft , a
Sponio publicatos proferre : alius tibia ludit , alius vidore accipienda : hx omnes figuræ ex magno fepul-
tympanum pulfat, nonnulli focios in terram dejiciunt: cro Romano erutæ funt, ubi in anteriore magna fade
Agonotheta quidam hic vifitur , qui puerulum alium ôc in duobus lateribus minimis repræfentantur.

CHAPITRE III.

1. Ce que c étoit que lu nuumuchie; naumachie s differentes. 11. Naumachie de


D ami tien. J J J. Difficulté fur cette naumachie.

I. T A naumachie étoit un combat naval qui fe donnoit en un lieu deftiné


1 ^/pour cela, où les biremes , les triremes, les quadriremes , les flotes Egyp¬
tiennes & Tyriennes fe battoient. A un fpeélacle pareil que donnaJules-Celar,
l’affluence du peuple , tant des citoiens que des étrangers, fut fi grande ,
que plufieurs furent étouffez dans la foule. Il y avoir à ce combat naval
quatre mille rameurs en tout, 5c mille combattans de chaque côté. Il falloit
un grand lac pour cela; aufli fit-il creufer une grande fofie dans le champ
de Mars , où l’on détourna l’eau du Tibre. Augufte en fit aufli une à l’autre
côté de la riviere : & pareeque tout le peuple y étant accouru, la ville de-
meuroitprefque deferte, il fit mettre des gardes par toutes les rues, de crainte
que les voleurs n’allaflent piller les mailons. Caligula fit démolir plufieurs
maifons pour faire place à une autre naumachie. Néron voulant donner le
fpeétacle de la naumachie, fit apporter de l’eau de mer pour en remplir
une foffe, & y fit mettre des poiffons 5c des monftres marins. L’Empereur
Tite donna aufli le fpeélacle de la naumachie.

c A P u T III. fuerint. In hac pugna navali quater mille rcmigé»


erant , & ex utraque parte mille milites. Lacu per~
magno ad tantas dalles crat opus, ideoque ille in
7. Quid effet naumachia : naumachia varice.
campo Martio magnam excavari foveam praecepit, Sa
II. Naumachia Domitiani. III. Circa aquam Tiberis eo derivari. Auguftus etiam nauma-
banc naumachiam difficultas, chiam in oppolîta fluminis ora fecit, ôc quia concur¬
rente ad Ipcdaculum populo urbs deferta nsanebat,
I. lcr Aumachia navalis pugna erat, quæ per vicos euftodes pofuit, ne fuies in ædibus graifa-
JlN in loco ad eam rem deftinato committebatur, rentur. Caligula multas dirait ædes ut naumachiam
in quo biremes, triremes, quadriremes, claflefque novam pararet. Nero ut naumachi± fpedaculum ede-
Ægyptix atque Tyriac depugnabanr. In fpedaculo fi- ret, aquam marinait! advehi curavit quæ foflam im»
mili quod edidit Julius Cæfar , ait Suetonius in Jul. pleret , ibique pifees marinos ac monftra marina po-
Cæf. 39. tanta multitudo populi cum urbanorum tum fuit. Titus etiam imperator naumachiæ fpedaculum
extraneorum confluxit, ut multi compreffi exllindi edidit.
3*6 L’ANTIQUITE' E X P L I QUE' E, &c. Liv. IV.
11. Domitien Ton frere fe fignala en ceci plus que tous les autres :
non content d avoir fait une naumachie dans l’amphitheatre, il en fit faire
une au pied du mont Pincius, dont on voit encore aujourd’hui les traces.
Les bords en furent conflruits magnifiquement avec des arcades de pierre
détaillé. Ceux qui ont fait au feizieme fiecle le deflein de cette naumachie
telle que nous la donnons ici , avoient apparemment vu quelques refies des
mafures , fur lefquelles ils donnèrent l’image de tout ledifice.Ce fut dans cette
nouvelle naumachie où Domitien donna le fpeêtacle qui fit périr tant de mon¬
de.» Il le donna, dit Dion, dans un nouveau lieu, où non lèulement prefque
»tous ceux qui combattirent, mais encore plufieurs des fpedlateurs pe'rirent.
»Un grand orage & une tempête horrible empêcha le peuple de fe retirer. Do-
«mitien changea de penute , & ne voulut pas permettre aux fpedlateurs de
«changer: ce qui fut caufe qu’un grand nombre de gens tombèrent dans
«de grandes maladies, dont plufieurs moururent. Pour confolerle peuple
«il lui donna la nuit un grand feflin.
Ce fpedlacle etoit des plus cruels • la plupart des ces combattans qu’on
appelloit naumachiaires , y perifîoienc : auffi etoient-ce ou des efclaves pris
en guerre, ou des feelerats condamnez pour des crimes capitaux. Les deux
partis prenoient des noms de certaines nations j par exemple, les Rhodiens
fe battoient contre les Siciliens, les Athéniens contre les Perfes, les Egyp¬
tiens contre les Tyriens. » L’Empereur Claude , ditSuetone , donna le fpe-
«dracle de la naumachie * mais comme les naumachiaires faifant leurs accla-
«mations dirent a 1 Empereur , Dieu vous garde Empereur, nous vous fa-
«luons avant que de périr- & que l’Empereur leur re'pondit, Dieu vous
«garde vous-mêmes • ils prirent cette reponfe comme une grâce que l’Em-
«pereur leur faifoit de les difpenfer de combattre, & pas un ne vouloit com-
«mencer le combat. L Empereur en colere balança longtcms s’il les feroit
«tous périr par le fer & par le feu , & fe levant enfin de fon fîege , & cou-
«rant tout autour du lac d’une maniéré inde'cente & indigne de la majefté
«dun Empereur, il les força foit par menaces , foit par des commande-
«mens reïterez de commencer le combat. Dans ce fpeftacle la flote Sici-
«lienne fe battit contre la Rhodienne ; elles etoientde douze triremes cha-
» cune un Triton d argent qui jouoit delà trompette les animoit au corn-
«bat: ce Triton etoit forti du milieu du lac par le moiend’une machine.»
Tacite qui décrit le même combat naval, dit que » l’Empereur Claude

11. Frater ejus Domitianus ea in rc deceiïbres


Spcdaculum prorfus cruentum erat ; maxima pu-
fuos longe fuperavit -, nec fatis habuit naumachiam
gnantium pars quos Naumachiarios vocàbant, in
in amphitheatro edidifie j aliam naumachiam paravit pugna interibant : étant vero illi captivi aut feelefti
§: conftruxit ad radices monris Pincii , cûjus hodie-
homines capitalibus obnoxii criminibus. Duæ adver-
que veftigia vifuntur , ejus oræ magnifiée conftrudæ
fariæ partes nationum quarumdam maritimarum n«-
fuere cum arcubus lapideis. Qui hujus naumachiæ
mina ufurpabant, Rhôdii Cum Siculis pugnabant ,
delineationem qualem hic proferimus decimo fexto
Athenienfes cum Perfis, Ægyptii cum Tyriis. Inv
fæculo dederunt , ex quibufdam haud dubie reli-
perator Claudius * inquit Suetonius cap. 21. nauma¬
quiis totius ftruduræ rationem intellexific videntur.
chiam commifit. Sed cum proclamant!bus naumachiariis ,
In hac nova naumachia Domitianus fpcdaculum edi-
Ave ïmperator , morituri te falutant, refpondiffet \
dit, quod multis exitio fuit. Hoc fpedaculum edi-
A v et e vos : neque pofl hanc vocemi cjttafi venia data
dit , inquit Dio , in novo loco , ubi non modo fere om~
cjuifcjuam dimicare vellct, diu cunüatus an omnet ioni
nés qui pugnarunt fed etiam ex fpeblatonibus multi
fer-roque abfumcret, tandem e fede fua profilait j ae per
perierunt : ingens imber tempeflafque horrcnda populo
ambitum lacus, non fine fada vacillatione difeurrens ,
wipedimento fuere ne fecederet , Domitianus penulam
partim minando partim adhortando ad pu anam compu-
mutavit , nec permifit ut eam fpebiatores mutarent :
ïtt. hoc fpettacuto claffis Sicnla & Rhodia concurrc-
cjuod in eau fa fuit ut multi in graves motbos inciderent,
runt, duodenarum trircmium fingula , ex dente bue-
complurefcjue exflingiterentur. Ut populum folaretur ,
cina Dritone argenteo , qui e medio lacu per machinant
magnum convivium noÜurnum dédit.
emerferat. Tacitus eamdem naumachiam deferibens
LES NAUMACHIE S. ^
emploia à ce combat des triremes & des quadriremes, & dix-neuf mille «
hommes armez. Le lac étoit, dit-il, entoure de radeaux de peur que quel »
qu’un n échappât : il y avoit cependant un affez grand efpace pour ramer «
librement, pour tourner adroitement les navires, pour le choc des vaif-«
féaux, & pour tous les autres mouvemens neceffaires. Sur les radeaux fe<«
tenoient des pelotons de cohortes Prétoriennes, derrière des rampars d’où*
on pouvoir faire jouer les catapultes 6c les balliftes. Toutle refte du.lac étoit «
pour les navires des combattans j tous ces navires étoientpontez. Les com-«
battans, quoique ce fuffent des feelerats 6c des criminels, fe battirent en et
braves gens: if y eut un grand nombre de bleffez; apre's quoi on les fit*
ccfler de combattre.»
III. Il y a une difficulté fur cette naumachie de Domitien^ceft que Sue-
tone dit qu’il la fit auprès du Tibre , juxta Ttberim, 6c celle-ci dont les traces
relient, eft fous la Trinité du mont allez loin du Tibre: cependant elle a
toujours paflé pour la naumachie de Domitien , 6c l’on n’en connoit point
d’autre dont les bords fuffent conftruits avec magnificence. La naumachie,
comme nous avons dit, quoiqu’elle eut des lieux particuliers , fe faifoitaufli
dans le cirque , 6c même quelquefois dans l’amphitheatre.

Annal, iz. $6. fichabet : Claudius trirèmes, ejuadri- III. Circa hanc porro Domitiani naumachiam
remefjuc & undeviginti homlnum millia armavit, cin- quædam difficultés exfurgic : Suetonius cap. 4. aie
Elo ratibus ambitu t ne vaga ejfugia forent : ntt amen eum lacum duxifle juxta Tiberim. Hæc vero nauma -
fpatium amp l ex us ad vint remigii, guberhantium art es, chia , cujus veftigia fuperfunt , fub S. Trinitaés
impet us navium. In ratibus pratoriarum cohortium ma- monte fat procul Tiberi exilât. Attamen femper ilia
nipuli turm&cjue adultérant, antepofitis propuçnacti¬ naumachia Domitiani habita eft ; nullaque ali a. nota
lts 3 ex cjuis catapulta balijhtcjue tenderentnr. Rclicjua naumachia eft, cujus oræ magnifiée ftrudaê fuerint.
lac us clajfurii tetlis navibus obtimbant. Purnattm, Naumachia , ut diximus, etii peculiaria quaïdam ha«
cjunm'juam inter foutes , fortium virorum animo : ac beret loca , etiarn in circo , de aliquando in amphi-
poji multitm vttlnerum occidioni exemti funt. theatro quoque edebatur.
3tS L’ANTIQJJITE' EXPLI QUE'E, &c. Liv. IV.

CHAPITRE IV.

î. Origine de la chiffe. 11. Ce que les Mythologues difent fur cette origine.
11 J. Differentes' maniérés de chaffer. IV. Chaffe avec des rets. V. Les chiens
de chaffe , leurs noms félon Xenophon. VI. Quelle efpece de chiens de
chaffe étoit la plus eflimée che\ les Romains. VIL lloiféllerie, ou la chajj'e
Avec des oifeaux de proie.

I. T A ch a (Te aux bêtes étoit, comme nous avons vu, un exercice de


JLjlamphithearre & du cirque, où l’on faifoit battre des bêtes contre
des bêtes , ou contre des criminels condamnez aufupplice, ou contre des
hommes à gages, ou enfin contre d’autres hommes qui fe préfentoient vo¬
lontairement pour faire montre de leur force 8c de leur adreffe. Parlons
maintenant de la chaffe en general. Nous ne nous arrêterons pas à fon ori¬
gine : il y en a qui la font aufli ancienne que le monde j ce fèntiment pa-
roit le mieux fondé de tous, au moins pour ce qui regarde les bêtes fau¬
ves 8c carnacieres: des qu’il y a eu des troupeaux , on a fans doute été obligé
de donner la chaffe aux loups , aux ours, aux lions, de les tuer, de les em¬
pêcher de peupler trop les bois 8c les campagnes. Pour ce qui eft de la ve-
naifon, du gibier 8c des oifeaux, fi on n’a point chaffé pour en manger dans
ce premier âge avant le deluge , où l’on ne mangeoit point de viande ; on
l’aura peutétre fait, de peur que le trop grand nombre de bêtes à quatre
pieds 8c d’oifeaux ne nuififl: aux moiffons 8c aux fruits de la terre.
' 11. La mythologie attribue aux dieux l’invention de la chaffe. «C’eft Apol-
«lon 8c Diane, dit Xenophon, qui ont inventé la chaffe 8c l’ufage des chiens
«pour chaffer : ils en communiquèrent l’art à Chiron, 8c honorèrent ainfi
«fa julfice : Chiron eut pour difciples tant en la chaffe qu’en plufieurs autres
«chofes , Cephale , Efculape, Melanion, Neftor, Amphiaraüs, Pelée >
«Telamon, Meleagre, Thefée, Hippolyte, Palamede, Ulyffe , Menefthée,
«Diomede, Caftor, Pollux , Machaon, Podalirius, Antiloque , Enée ,
«Achille.
III. En voila affez pour ce qui regarde l’origine de la chaffe, fur laquelle

C A P u T IV. ftatim atque greges efTe cœperunt, depellendi haud


dubie fuere lupi , urfi 5 leones* iique interficiendi ,
/. Venatus origo. II.Quid de origine ejus di- ne in filvis & agris progeniem luam nimium propa-
cunt Mytbologi. III. Xani venandi modi. garent. Quod lpedatautcm ad venatum leporumani-
IV. Venatio cum caffïbus. V. Venatici ca¬ mantiumque fimilium , & ad aucupium, fi non ad
efum homines iflhæc ante diluvium venati funt, quo
nes eorumque nomina fecundum Xenopbon- tempore a carnium efu prorfus abftinebatur ; ideo ta-
tem. VI. Quod canum genus majore in pre. men venati fortafle fuerint, ne nimia quadrupedum
cio eratapudRomanos. VU. Aucupium. ôc avium copia frugibus fru<Stibufque terræ noceret.
II. Venationis inventum diis Mythologia adfcri-
I. T7En atu s, ut diximus , inter præcipua bit. Venationes & canes , inquit Xenophon de vena-
V amphitheatri 6c circi exercitia cenfebatur. tione , inventum funt Apollinis & Diana , qui Chi-
îbi beftiæ contra beftias committebantur , vel cum ronem illo donatum ob jufiitiam ornarunt. h hoc mu*
rcis fontibufque extremo fupplicio damnatis feræ de- nere accepto lattis utebatur, ac difcipulos tum in vena-
pugnabant 3 aut contra viros ad eam rem pecunia con- tione, tum in aliis praclaris rebus habebat Cephalurr. ,
du&os *, aut demum contra alios, qui ut roboris agi- lÆfculapium , Melanionem , Neflorem, Amphiaraum,
litatifque fpecimen darent 3 fponte fefe offerebant. Peleum , Telamonem , Meleagmm , Thefeum , Hippo-
Jam de venatu in genere agendum : de cujus origine lytum , Palamedem , Vlyffem , Menefihenm , Diome.
non multum difpurabimus. Venatum ab initio mundi dem , C ado rem, Pollucem, Machaoncm , Podalirium,
cœptum dicunt nonnulli , quæ fententia admodum Atttilochum , <tÆ.neam , Achillem.
probabilis, quod feilicet fpe&at ad venatum ferarum : III. Jam fatis fuperque de origine dequavix
nous
LACHASSE. ' &
nous ne favons rien de plus pofitif Venons à la maniéré de chafTer des an¬
ciens 3 que l’on peut diftinguer en deux clafîes, en la chaffe aux oifeaux, &
en la chaffe aux bêtes à quatre pieds. La chafTe aux bêtes Te faifoit en deux
fortes, qui dans le fond revenoient à la même quant à la maniéré de chafTer.
On chaffoit aux bêtes de toute efpece dans des parcs où on les tenoit toujours
en referve, pour en avoir le plaifir quand on vouloit ; & Ton chaffoit aufli
dans la campagne 6e dans les forêts. On fe fervoit de rets pour prendre les
bêtes j c’efl: comme cela qu’on prenoit les daims félon Martial 9
Il porte un daim pris dans fis rets.
On fe fervoit encore de foffes 6e de piégés félon Lucrèce 6e d’autres y
La chaffe a commencé par des feux par des piégés.
On chaffoit auffi en entourant de rets 6e de paliffades les lieux où l’on
favoit qu’êtoient les bêtes-, nous voions fouvent des parcs femblables aux
chaffes repréfentées au fepulcre des Nafons , qui nous fournit les plus belles
images de chaffes de differente efpece. La chaffe avec des chiens étoit des plus
ordinaires dans tous les payis du monde. On chaffoit à cheval avec des piques
quon appelloit *venabula ; ôc avec de longues épées. Nous voions les
Empereurs 6e les gens de qualité chafTer ainfi dans les anciens monu-
mens ; une des maniérés les plus ordinaires de chafTer étoit avec l’arc 6e la
fléché.
I V. La chaffe avec des rets ou avec des piégés n étoit pas pour le plaifir;
elle étoit plutôt pour les campagnards que pour les gens de qualité. C’efl
le métaier de Fauflin qui prend les daims avec des filets 3 6e les grives avec
des lacets félon Martial. La chaffe noble étoit celle qui faifoit avec des fé
y
chiens foit dans des parcs ou des lieux fermez > foit dans les campagnes ;
celle auffi que des hommes armez de toutes pièces faifoient fans le fecours
des chiens contre des bêtes fauves , Sc celle qui fe faifoit à cheval avec des
javelots ou de longs coutelas , étoient cenfées chaffes nobles.
V. Les Grecs & les Romains étoient curieux de dreffer leurs chiens à la
chaffe : félon Xenophon il ne falloir lâcher les jeunes chiens apre's le gibier
qu’à lâge de dix mois , & les jeunes chiennes qu’à l’âge de huit mois: le ve¬
neur les devoir retenir avec de longues courroies, de peur que la trop grande
ardeur à courir ne leurfifl mal. En effet nous voions dans une chaffe du fe¬
,
pulcre des Nafons qu’un veneur retient avec deux longues courroies un

àliud cxpifcari pofîïs : ad venandi modos , queis ve- venabantur antiqui, quibufdam inftrudti haftis , quas
tercs utebantur, accedendum : in duas poteft venatio venabula appellabant, neenon cum gladiis ohlongis.
dalles diftingui, in aucupium videlicec inque vena- Sic venantes imperatores procerefque videmus in ve-
tum agreftium quadrupedum ferarunive. Venatus terum monimentis : vulgarîs folitaque venandi ratio
quadrupedum ferarumve duabus exerceri folebat ra- erat cum areu atque fagitta.
tionibus , quæ tamen ambæ codem rccidunt. Feras I V. Qui calfibus retibufque exercebatur venatus
atque quadrupèdes venâbantur in feptis ubi eæ cu- non ad voluptatèm}fed villicis potius in ufu erat,quam
ftodiebantur , ut ad libitum venatus exerceretur t nobilibus viris. Villicus eft Fauftini apud Martialem,
etiatnque in agros atque in lîlvas venatum ibant. Caffi- qui damas caffibüscapit. Nobilis ilia venatio erat, in
bus retibufque utebantür ut feras quadrupedefque qua canes adhibebantur , fivein feptis ilia lîve in agro
impedirent & caperent, lie damæ capicbantur fecun- fieret j nobilis quoque venatio erat, qua viri armatî
dum Martialem : fine canibus feras oppugnabant > nobilis item ea in
Si ut impeditam caffîbus refert damant* qua équités exerccbantur cum venabulis & enfibus.
Foveisitem atque calïibus utebantur, ut ait cum aliis V. Græci Romanique canes lummo Audio ad ve¬
Lucretius : natum inftituebant. Secundum Xenophontem tune
Namfovea atcjHe igni priuseft venarier ortum• folum catelli contra quadrupèdes immittendi cum de-
Etiamque loca in queis verfari feræ confueverant cimum attigere menlem * &C catellæ cum o&avum :
& retibus &c palorumordinibus circumdabant ; qua- Venator longis funibus cbrrigiifve catellos retinereC
lia non femel videmus in venatibus illis pulcherrimis oportebat, ne nimio impetu currentes laederentur :
variæque fpeciei, qui in fepulcro Nafonum confpi- vereque videmus in fepulcro Nafonum venatorem
ciuntur , & infra repræfentantur. Canes ad venatum duabus oblongis corrigiis catellum qui poft cervos
in omnibus orbis partibus ufurpabantur:équités etiam currere volebac retinentem. Vulc Xenophon canci
Tom. III. Ss
Sio L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. IV.
jeune chien qui court après les cerfs. Xenophon veut qu’on leur donne de$
noms courts, afin qu’on les puifle appeller plus facilement ^ ces noms font,

Pfyché, lame. Antheus, la fleur.


Thymus, le courage, Hebe, la jeunejfe.
Porpax , l’agraffe. Getheus, le joicux.
Styrax, la pointe, Chara, la joie.
Lonché, la lance, Leufon , le funefle.
Lochos, ïembufche. Augo , la fplendeur.
Phrura, la garde. Polyfbia, le tres-violent,
Phylax, le gardien. Stichon, le bon ordre.
Taxis , tordonnance, Spudé, l'agi fiant,
Xiphon, le glaive. Bryas, l'alaigre.
Phonex, le meurtrier, Oenas, L'ivrogne.
Phlegon, l'ardent. S ter ru s, le ferme.
Alcé, la force. Craugé, la clameur.
Teuchon, l'attrapeur. Cænon, le nouveau.
Hyleus , le /auvage. Tyrbas, le fale.
Med as , le fage. Sthenos, le robufle.
Porthon, le ravageur. Æther, l'air.
Sperchon, le prejfant. A élis, le raion.
Orge', la colere. Aichme, la pointe.
Bremon, le fremijfeur; Noes, la penfée.
Hybris, l'injure. Gnome', la Jentence.
Thallon,/? florijfant. Stibon, la quete, quifuit lapifle.
Rhomé , la vigueur. Hormé, l'impetuofité.

VI. Les Romains diftinguoient les chiens félon les payis -, les plus har¬
dis chez eux étoient les Moloffes, ceux de la Pannonie , de la Bretagne , les
Gaulois, les Iberiens,lesAcarnaniens,les Hyrcaniens,les Indiens & les Libyens.
Ceux qui paffoient pour les plus adroits étoient ceux de Crete , les Etohens,
ceux de Sparte, ceux de la Tofcane & de d’Ombrie. Les plus vîtes étoient
les chiens Gaulois, Belges, Segufiens, Sicambres. Les Grecs eftimoient
beaucoup les chiens Indiens, ceux de Sparte, de Crete & les Locriens. Parmi
les chiens il y enavoit dedreffez à la chaffe au lion, à l’ours & aux bêtes fau¬
ves j d’autres à la chafie du cerf, à celle du lievre.

brevibus appellari nominibus, ut facilius vocari pof- Spude , (indium. Æthcr, aer.
lînt : hæc nomina lunt : Bryas, alacer. Adtis , radius.
Oenas , temulentus. Aichme cufpis , aculeus.
Pfyche , anima. Med as ,fapiens. S ter rus }firmus. Noes, mens.
Thymus, animas vel fu- Porthon, populator. Crauge, clamor. Gnome , fententia.
roy‘. Sperchon , premens. Cænon, novus. Stibon, vefiigiam fcquens,
Porpax, fibula. Orge , ira. T yrbas 3fordidust Horme, impetus.
Styrax , cufpis. Bremon , freme bandas. Sthenos , rebar.
Lonche , lancea. Hybris, injuria.
Lochos , injtiia. Thallon, fieridas. V I. Romani fecundum regiones canes diftinguere
Phrura , euftodia. R home , fort it ado. folebant. Audaciflimi omnium apud illos Molofli
Phyl ax, caftos. Antheus , flos. crant, itemque canes Pannoniæ , Britanniæ, Galhæ ,
Taxis , ordo. Hebe , ju vent as. Iberiæ , Acarnaniæ : canes item Indi & Libyci in
Xiphon, gladius. Getheus, l&tus. precio. Qui dexteriores habebantur erant Cretenfes,
Phonex , interfettor. Chara , gaudium. Ætoli, Spartiatæ , Tufci & Umbri. Velociorcs erant
Phlegon, ardais. Leufcn, fane jus. Galli, Belgæ , Segu{îi, Sicambri. Apud Græcos in
Alce , robur. Augo, (plendor. precio erant canes Indi, Spartiatæ , Cretenfes & Lo-
Teuchon, ajecutor. Polyfbia , violentijjmus. cri. Inter canes alii erant ad venandum leonem, alii
Hyleus ifilvefiris. Stichon, ordinatns. ad urfum & feras, alii ad cervum, ad leporem.
LA CHASSE,
Il y avoic des chiens Indiens, die Strabon, dreffiez à la chalTe au lion,
fi àrdens apres les bêtes fauves, qu’ils ne lâchoient pas prifelors même qu’on
leur coupoit la jambe.
Ils avoient quelquefois des chiens nez d’un maie qui étoit uhe bête fauve ;
on en voioitnez d’un loup, d’un lion, d’un tigre : ceux-là paroiffient avoir été
eftimez des anciens. Les Grecs félon Xenophon mettoient aux chiens non feu¬
lement des colliers, mais auffi des ceintures qui leur ceignoient le corps audefi
fus des reins. D’autres particularitez fur la chaffe feront remarquées dans
les deferiptions particulières des differentes chaffes que nous allons donner.
V I I. Il y en avoit auffi qui chaffioientavec l’épervier, ouïe faucon, ou
d’autres oifeaux dreffiez pour faire lever l’oifeau. Quelques-uns l’ont pour-
tant nié : ce qu’on peut dire de plus vraifemblable, eft que cette chafle
étoit rare. Boulanger prouve que la chaffie avec des oifeaux étoit en ufage
dans les anciens teins, 8c fe fertpour cela des témoignages de plufîeurs au¬
teurs j d’Ariftote, qui dit que quand les éperviers ont pris quelque oifeau,
ils le laiffient tomber aux chaffieurs ; d’Oppien, qui dit que celui qui chaffie
à l’oifeau n’a pas beaucoup de peine ^ de Martial, qui prend le mot d’oifè-
leur en ce fens. On fe fervoit pour cette chaffie , dit Julius Firmicus MatCrnus,
des éperviers, des faucons 8c des autours. Il paroit auffi par ce que dit cec
auteur au même livre chap. 9. qu’ils fe fervoient de chiens pour lever les
oifeaux, & les expofer aux oifeaux de proie. Selon Ctefias Cnidien, les
Pygmées fe fervoient pour chaffier au lievre 8c au renard, non de chiens,
mais de corbeaux, d’éperviers , de corneilles 8c d’aigles. Pline parlant
des éperviers, dit qu’il y en a qui ne prennent les oifeaux qu’à terre ; que
d’autres ne les prennent que quand ils volent autour des arbres ; d’au¬
tres quand ils font perchez au plus haut des arbres j 8c quelques - uns
quand ils volent en l’air. Il ajoute plus bas, que dans cette partie de la
Thrace qui eft audelà d’Amphipolis, les hommes &les éperviers chaffienc
de focieté enfemble ; que les hommes font lever les oifeaux des forets 8c
des rofeaux, que les éperviers fondent fur eux & les prennent , 8c qu’ils
partagent enfuite avec les hommes leur capture. Elien parle d’une autre ma¬
niéré de chaffier à l’oifeau : Les hommes , dit il, tendent leurs filets 8c fe repo-
fent ; les éperviers viennent enfuite, font peur aux oifeaux 8c les pouffient dans
les filets.

Indici canes erant, inquit Strabo 1. 15. p. 481. ad falco in querceta , cornes venationis fequitar. UtitUt
venatum leonis fie inftituti, arque ita poft feras ar¬ etiam hifee Martialis verfibus lib. 15. epig. zi6.
dentes , ut femel morfu correptas, ne quidem fi crus Prado fait volucrum , famulus nanc aacapis idem ,
corum amputares, dimitterent. Decipit, & captas non fibi m&ret aves.
Inter veterum venaticos canes erant qui ex mare Ad âucüpium utebantur , inquit Jul. Firmicüs Ma-
nati efTenc lupo, leone, tigride, qui magno in pre- ternus 5. 7. accipitribus, falconibüs & afturibus : at¬
cio videntur fuifle. Gratci fecundum Xenophontem que ut idem feriptor ait eodem libro c. 9. videntur ad
codemde venatione libro , non modo collaria cani- id canes adhibiti : Equoram , inquit, nutritores, ac->
bus dabant, fed etiam cingüla quibus fupra lumbos cipitrum ,falconum , cœteraramque avium 3 qua ad aa*
vincirentur. Alia minufcula circa venationemin ima- capia pertinent, canam verragorum qui funt ad vena-
ginum multarum quas proferemus deferiptione recen- tionem accommodati. Secundum Ctefiam Cnidium in
febuntur. Indicis, Pygmæi venabantur leporês & vulpes, non
VII. Erant etiam qui aucupium exercèrent, atque canibus , fed corvis & accipitribus & cornicibus ÜC
accipitrem falconemque , aliafque prédatrices aves aquilis. Plinius de accipitribus loquens : Alii, ait,
ad id inftituerent j quidam hujufmodi aucupium uf- nonnift ex terra rapiunt avem } alii nonnift circa arbo¬
piam fuifle apüd Veteres negant : ünde faltëm argui res volitantem j alii fedentem tri fubltmi ; aliqui voli-
pofle videatur hoc venandi genus admodum fuifle ra- tantem in aperto î &c infra : In T brada parte faper
rum. Sed Bulengerus de venatione circi cap. 4. pro¬ Amphipolim homines atque accipitres focietatc quadam
bat ex multorum teftimonio fcriptorunl aucupium aucupantur. Hi ex ftlvis (7* arundinetis excitant aves j
apud Veteres in ufu fuifle ; ex Ariftotele inhift. anim. illi fapervolantes déprimant: rarfus captas aucapes divt-
lib. 10. ubi ait : Accipitres cum quampiam averti acce- dunt cum eis. Ælianus hift< anim* 1.1. c. 42. Hominesà
perint, aucupibus dejiciunt : ex Oppiano lib.i. de vena¬ ait , retia tendentes quiefeunt, accipitres autem fupervo*
tione, qui ait : A ne api labor dulcis eft , eum enim celer lantes & terrent aves, & compellunt in retiam ambitait
Tom. III. S s ij
32.2, L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. IV.
m

CHAPITRE V.
I. La chajfe au lierre dans une image. I L Autre image de la chajfe au lienjre.
III. La chajfe au cerf. I V. Chajfe de genies.

Pl, I. T A chaffe au lievre fé voit repréfentée fur une pierre gravée , donnée
CLXXV. I expliquée par le Cavalier Maffei, après M. Fabreti, qui en a fait
mention parlant d’un bas relief quife voit au Palais Cenci fur le tombeau,
dont l’infcription elt telle :
Didio
Thrematio alumno
1 Educatores.
On trouve là à la droite un chien dont le nom eft Aura , qui pourfuit un
fanglier percé d’un dard par le chaffeur à cheval. A la gauche le voit le chien
Chryfis , qui court après un lievre & un cerf, avec un chaffeur qui porte un
javelot. Nous n’avons pas le deflein de ce marbre: mais voici une pierre
gravée ou deux chiens munis de collier pourfuivent un lievre : ils ont la
taille 6c la forme de lévriers, & s’appellent de même que les deux du tom¬
beau, Aura 6c Chryfis, avec cette différence que ces noms font écrits en latin
fur le marbre de Cenci, 6c ici en grec. On faifoit honneur aux bons chiens
de chaffe, a 1 imitation de Diane la déeffe des chaffeurs, qui couronnoit
au mois d Août les chiens qui avoient bien fait leur devoir pendant l’année.
Le cavalier qui chaffe ici n’a point d’armes, qui ne font point neceffaires
quand on chaffe au lievre avec des lévriers. Le Cavalier Maffei releve
une legere faute de M. Fabreti, qui avoit cru voir fur cette pierre un cerf;
ceft, dit-il, certainement un lievre. M.Fabreti qui avoit quatre-vingts ans
lorfqu il fît fon livre, a pu aifement fur une aufïi petite image que l’eft celle
d une pierre gravée ordinaire, prendre un lievre pour un cerf.
11. L’autre image repréfente un homme revenant de la chaffe, chargé de
deux lievres pendus aux deux bouts d’un de ces javelots qu’on appelloit ve-
nabulum, 6c tient d’une main un oifeau mort pris en chaffant ; il a un chien
de chaffe. C’elf peutêtre un valet qui rapporte ce que fon maitre a pris à la

C A P U T V. nis noftris Vertagis forma fimiles, & perinde atque


in jam memorato fepulcro^«^ de Chryfis inferibun-
2. Imago venantium lepores. 11. Altéra imago tur , hoc uno diferimine quod in marmore illo Cen-
hujufmodi. III. Venantium cervos imagu ciorum latine feripta nomina fint, hîc vero græ-
nés. IV. Geniorum venatus. ce. Strenui venatici canes in honore habebantur , per*
inde atque apud Dianam venatorum deam , quae
I* T Eforïm venatur quidam in imagine ex Augufto menfe canes fuos , qui ftrenue per annum
JL_ gemma eduda & ab équité MafFeio poft Ra- rem venatoriam geflerant, coronabat. Qui venatnl
phaelem Fabretum explicata, qui ejus mentionem eques hic nulla habet arma , quæ neceflaria minime
fecit cum de anaglypho quopiam loqueretur, quod in erant, quan do lepores ille cum vertagis venabatur.
Cenciorumædibus vifitur in tumulo, cujusinfcriptio Eques Maffeius hic erratum leve Raphaëlis Fabreti
talis : emendat. Hic putaverat in hoc lapide cervum fe con-
fpicere -, atqui veriflime lepus eft , inquit Maffeius :
Didio Thrematio alumno
Fabretus, qui tum odogenarius erat cum librum
EDUCATORES.
hune fuum de Infcriptionibus edid.it , facile po-
Ibi ad dexteram vifitur canis cui nomen Aura, tuit leporem pro cervo habere , in imagine maxime
qui jaculo ab équité confoftum aprum infequitur : ad adeo exigua, ut eft hxc in gemma infculpta.
lævam eft alter Chrysis vocatus, qui leporem&: I I. Altéra imagine vir ex venatu rediens repræ-
cervum infedatur cum venatore venabulum geftante. fentatur, lepores duos geftans humeris in extremo
Hujus porro marmoris fchema non habemus : fed venabulo utrinque appenfos, & altéra manu avem
i*
adeft imago ex gemma educfta , ubi canes duo colla- in venatu captam , fequente cane. Eft forfitan fervus
ria geftantes leporem infequuntur : canes funt hodier- qui ea quae domiilus fuus venando ceperat domum de-
CLXXVP/. a la. 30.0. p ag. T. III

Chasse au Lievre

La, Chxuufst-

Chasse au Cerf
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LACHASSE. u
chafTe ; ou comme dit M. de la Chauffe, un efclave chaffeur ou un chaffeur
a gages qui a pris lui même ces pièces de gibier ’

* %*
*¥*• Jf ‘™ JeuAommes. J,
de s échapper par la Un chien dans le parc court apre's lescerfs- 1?
parence qu on voulo.t les prendre à la courfe en les laffant : nonï avons

une aLt chatte


une autre cSe auau cerf,
O" ^ qui fe°fn
faitVf ^ leS
de même peintures
dans un parcdu même
• des deux%ukre
chiens
qui courent apres deux cerfs, iun eft retenu parle chaffeuT ?ek,„? V1
donne c.-devant parXenophon* il fe fert pour cela d une corde paffie au
cou du jeune chien, qui n étoit pas encore bien dreffé , & qui fe ferait cité

appCukSrCraV0CCr7Çdlïnpe,tUOfitéi UnaUn'e Ilomme feti“c hors du parc


Ss le n êmePî, , ' ^ du pr“> ^ «ou peinte au deffus
Perfes avoient au/fi feT ’ ycette c^a^e ^ut faite au printems. Les
eries avoient aufli félon Xenophon des parcs pour la cha/Te.
* V‘ u- dÇUX gen'eS qui chahcnt dans l'image fuivante • ils ont cha- P L-
un akleCq!iTfond HH apr“ i«cerps ’les fangliers , les loups & les renards : CLXXVi
un aigle qui fond fur les cerfs femble vouloir entrer en part du gibier
L image de deffous reprefente l’Empereur Trajan prêt a aller àfa chiffe
accompagne de trois hommes, dont l'un tient fon cheval par la bride • cha-

On voit ici "un b1LTcwferP1<ÎUC ’ ^ ^ “ qU °n appelloit le ™nJmhm.

portât, vel ut putat vir eruditus Gaufeus, eft fer-


fu læfus fuiffet. Alius extra feptum confiftit, 6c can*
vus Venator ftve conduditius quifpiam qui hæc ce-
perit. 1 celfis leptoque innititur. Hæc venatio vere fada fi-
gm catur, quia veris figura fuperne depida fiicrat in
11 I. In fepulcro Nafonum cervos Venantur, in
lepto conclufos, in quo fepto duo oftia, in quibus fin- eodem fepulcro. Perfæ fecundum Xenophontem hift*
gulis vm duo ftant, qui ne cervi iftinc elabantur im- bam‘ L 4’ P’ S°9' fCpta Ctiam ad venandum fiabe-
pediant. Canis cervos infequitur , atque ut credere
elt , cervos jamcurfu feflos 6c déficientes capere ani- I V. In fequenti tabula duo genii venantur , fin-
mus erat ; hæc imago fupra prolata fuit ubi de villis. guli canem habent, cervos, apros , lupos , yulpes
In picturis ejufdem Nafonii fepulcri, alia hujufmodi mfequentem. Aquila in cervos fuperne irrumpens
partem venationis fibi obvenire velle videtur.
Venatio comparet : pofl cervos in fepto inclufos cur-
ritui. Ex duobus canibus currentibus , alter a vena- In ima tabula imago imperatorem Trajanum repræ.’
tore tune ad collum adhibito retinetur fecundum fu¬ îentat, fefe ad venatum comparantem , tribus comi-
pra allatum Xenophontis præceptum, quoniam ju- tantibus vins quorum unus equum ejus habenis te-
vems cum effet, nondum erat exercitus, & nimio cur- net. QiJifque longum tradat venabulum, & Vertaeua
elegans htc vificur. h
52.4 L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE; &c. Liv. IV.

CHAPITRE VI.
1. Lu chu fie atifanglier. 11. Chaffe au fanglier trouvée à Narbonne. III. Autre
image de la chajje au fanglier. IV. M.eleagre tue le fanglier Calydonien.
V. Trajan chajje au fanglier.

LT A chafîe au fanglier étoit fort ordinaire chez les Grecs & chez les
Pl. | ^Romains, &: très-ancienne , comme on peut voir dans 1 Odyffée
CLXXVII
d’Homere, où il eft dit qu’Ulyffe chaffant fut bleffé par un fanglier à la
cuiife, & quil en porta les marques toute fa vie. Voici un fanglier qui a
de longues défenfes, percé d’un javelot, mais qui fuit encore étant pour-
fuivi d’un chien. Cette image tirée d’une pierre gravée a été donnée par
l’Ao-oftini, & depuis par le Cavalier Maffei.
fl. Lachaffe de Narbonne eft fort remarquable. Le fanglier eft de gran¬
deur-énorme : les deux chaffeurs qui tiennent chacun un dard qu on appel-
loit 'vcnabuluvn ^ tiennent de 1 autre main un drap ou une efpece de ferviere,
qu’ils avancent vers le fanglier , afin que les coups qu il porte avec fes defen-
les donnent fur cette étoffe. La chaffe fuivante elf un combat de plufieurs
bêtes les unes contre les autres j on y voit des lions, un tigre , un loup , un
fanglier, un taureau : quatre cavaliers font là prefens pour prendre le plaifir
de cette chaffe.
Pl. III. La chaffe au fanglier qui fut imprimée avec les autres peintures du
ClXXVIII • fepulcre des Nafons , s eft trouvée non dans ce fepulcre , mais dans un
jardin au bas du mont Celius prés du Colifee de Rome. Les chaffeurs a pied
font au nombre de fix , parmi lefquels on remarque un efclave Germain ou
Dace qui porte des braies & lachaufïure comme la portoient prefque toutes
les nations barbares. Les autres font armez de javelots, hors un qui tend un
arc contre la bête. Le maitre de la troupe eft a cheval, hauffe la main gau¬
che comme pour commander , & tient de la droite deux javelots. Il a par
deffus fa tunique une chlamyde ou une penule c’étoient des efpeces de man-

teau de campagne. Plufieurs chiens fe jettent fur la bete, 1 un defquels encore


jeune & trop fougueux eft retenu par l’un des veneurs, qui le tient au collier.
I V. M. Spon a donné le marbre fuivant pour la chaffe du fanglier faite

c A P u T vi. beftiarumque plurimarurti pugna : hic vifuntur leo-


nes , tigris lupus, aper , taurus ; quatuor équités
j. Aprum venabantur Vfteres. 11. Venatus hic præfentes ad folam venationis hujufmodi volupta-
JSfarbonenfis. 11 /. Altéra imago hujufmodi tem fpedatores adefte videntur.
venatus. IJA, P/Pele âge raprum Calydonium III. Venatio fequens inter fepulcri Nafonum
piduras exhibita cum aliistab.30. non in eo fepulcro
occidit. V. Trajanus aprum venatur.
reperta fuit, fed in alio horto ad pedem Cœlii mon-
I. APrum etiamfxpe venabantur Veteres tum tis prope Colifeum. Venatores pedites fex numéro
jr\_GræeÊfum Romani, idque a prifcis tcmpo- funt, inter quos fervus dignofeitur Germanus aut
ribus, utvidere eftapud Homerum in Odyftea , ubi Dacusqui braccis induitur & calceamenta habet om¬
dicitur Ulyfles ab apro vulncratus fuifte , & vulneris nibus ferme barbaris nationibus communia. Alii ar-
veftigia femper exinde habuifle. En aprum cujus den¬ manrur jaculis, uno excepto , qui arcum intendit in
tés prælongi. Hic venabulo transfixus adhuc fugit in- aprum : qui hic dominus patronufque videtur ,
fequente cane. Hæc imago ex gemma eduda primo eques eft , finiftramque manum quaii imperans eri-
ab Afoftino , deinde ab équité Maffeio publicatafuit. git, dextera vero manu duo tenet jacula > is fupra tu-
I f. Venatio Narbonenfis fequens obfervatu digna nicam chlamydem habet aut penulam ; erant hxc
eft. Immanis efte magnitudinis aper videtur, duo palliorum généra quæ in agro geftabantur:canes mul-
venatores ftnguli jaculum feu venabülum tenentes, ti in aprum infiliunt jex illis unus junior & violentior
altéra manu pannum aut mantile geftant, & apro ob- per collare ab uno ex venatoribus retinetur.
tendunt} ut quos îlle idus immanibus infligit denti- I V. Sponiusin Mifccll. p. 3x2. marmoris cujuf-
bus, pannus excipiat. Venatio fequems eft ferarum piam imaginem dédit , quam & hic apponiraus,
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par Meleagre accompagné d’Hercule , qui paroit ici avec fa maflue, &de
Thefée, qui fe voit à 1 extrémité du marbre derrière Hercule. Meleagre darde
actuellement fon javelot contre le fanglier. La forêt Calydonienne où cela fe
paffa, eft repréfentée par plufieurs arbres. Ce qui embarraffe ici, c’eft que
Diane paroit a 1 autre cote d un arbre bandant fon arc, quoique félon la
mythologie elle fut fort irritée contre Meleagre de ce qu’il avoit tué fon
fanglier, ôc quelle f en punit grièvement comme d’un grand crime : com¬
ment pouvoit-elle être de la partie de ces chaffeurs qui tüoient ainfi fon
fanglier? J ai fouvent dit que les marbres ne s’accordent pas toujours avec
la rable de 1 hiftoire. Mais on pourroit dire que Diane , paroit ici à l’autre
côté du marbre pour venir vanger fon fanglier : à moins qu’on n’aime
mieux dire que c eft non pas Diane mais Atalante qui fe trouva à cette aétion-
avec Meleagre , de qui lui aida a tuer le fanglier, comme nous avons dit au
premier tome : cela paroit plus vraifemblable.
V. Dans la planche qui fuit, l’Empereur Trajan accompagné de deux au-
ties cavaliers pourfuit un fanglier j les trois font armez de ces dards qu’on Pl.
CLXXIX
appelle venabnU : 1 Empereur Trajan a ici autour de fa tête un de ces cercles
lumineux qu’on mettoit ci-devant aux têtes de nos Saints, qui s’appelloient
anciennement nimbus, de que les Romains mettoient auffi quelquefois au¬
tour de la tête des Empereurs. Dans l’image foivante plufieurs hommes
qui reviennent de la chaffe en rapportent un fanglier mort fur une charettc
tiree par deux boeufs. Un cavalier qui tient un bouclier ovale paroit être le
chef de la troupe. Les roues de la charette font folides , ce que nous remar¬
querons fouvent plus bas.

putatque ea repraîfentari Meleagrum aprum venan- id admodum probabile elfe videtur.


tem , comité Hercule arque Thefeo qui pollremus V. In alia tabula, imperator Trajanus eques, co-
pone Herculem hic vilitur. Mcleaget adu venabulum mitibus duobus equitibus aprum venatur. TresVer»
vibrât in aprum. Calydonia filva ubi hæc gefta funt, illi jacula geftant , quæ venabula nuncupabantur.
hic arboribus non paucis repræfentatur. Quod autem Hic ipfe imperator circum caput habet lurninofum
buic expiicationi officere polie videtur, Diana in circulum , qui circuli non ita pridem circa capita
altero marmoris laterd arcum tendit j tametfi ea fe- Sandorum a pidoribus poni folebant * hic circulus
cundum mythologos Melcagro admodum infenfa fue- olirn nimbus vocabatur, quem Romani etiam circa
lit, quod aprum luum occidilîet j quod ilia facinus capita împeratorum nonnunquam apponebant. ïti
ulta graviter eft. Quî ergo cum hifee venatoribus ad imagine fequenti , vénatores multi eîc venatu redeun-
aprum interfîciendum concurrere potuit \ Sarpe dixi tes ingentem aprum occifum bigis boum comporta-
marmora non femper cum fabulis & cum hiftoria con- tum ducunt. Eques feutum ovatæ formæ geftans, vi-
c.ordare : fed dici polTet Dianam in altero marmoris detur princeps patronufve aliorum elle : currus rotze
latere aprum ulturam comparere ; nifi fortalTe dica- funt folidæ, quales bene multas tomo fequenti vide¬
tur eam non D ianam elfe, fed Atalantam, quæ cum bimus.
Meleagro aprum ©ccidit, ut diximus tomo primo :

I
/

L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. IV.

CHAPITRE VII.

Jr Chxjje aux tigres avec le miroir. 11. Autre chajfe aux tigres fort fngulicre.
III. Chajfe a la panthère. IV. Chajfe au léopard.

Pl. I T A chafTe au tigre, qui dans le fepulcre des Nafons eft fous l’image
CLXXX. JLyde 1 automne, eft des plus belles que l’on puiffe voir. Deux tigres font
attaquez par dix chaffeurs tous armez de javelots 5c de grands boucliers :
1 un des tigres eft déjà abbatu les quatre pieds en l’air : l’autre au lieu de s’en¬
fuir pour éviter le même fort, s’arrête à un miroir mis là exprès pour le
tromper, 5c lui faire croire que l image repréfentée eft un autre tigre. Au
même tems qu il s’y arrête, l’un des veneurs fe difpofe à lui porter un coup
de javelot. La chafTe au tigre avec le miroir étoit anciennement en ufage ,
comme nous 1 apprend Claudien, dont les vers raportez par le Bellori à l oc-
cafion de cette image, l’expliquent fort bien. » Latigreffe, dit-il, à laquelle
«un cavalier a enlevé Tes petits pour les porter au roi de Perfe, court en
«furie fur le mont Niphate ; elle va plus vite que le vent ; fa fureur fè ré-
«pand même lur les taches qui varient fa peau , 5c les fait changer de couleur ;
«mais lorfqu elle eft fur le point de dévorer cet homme , elle trouve un mi-
«roir qui 1 arrête par la repréfentation de fa propre image, 5c qui retarde
«l’impetuofité de fa courfe.
11. Dans cette image que nous venons de décrire, on ne voit pas que
ceux qui donnent la chafTe aux deux tigres aient dérobé leurs petits. Dans
la fuivante 1 un des veneurs tient un petit tigre. Trois tigres en furie fortent
contre les chafleurs ; 1 un d eux , qui eft peutêtre la mere, démonté l’un des
cavaliers, 5c s attache au cheval qu’il met à terre pour l’étrangler : trois
cavaliers fuient devant les tigres, pour fe jetter dans une barque qui les attend
fur le bord de la mer: Tun des cavaliers femble faire ligne au cavalier de-
monte , de lâcher le petit tigre qu’il a tiré de la taniere , afin que la mere s’y
arrêtant ceffe de les pourfuivre. » Les tigreffes, dit Pline , trouvant leurs tanie-
«res vuides, courent à la pifte après les chaffeurs * car les mâles ne fe mettent
«guere en peine des petits : lorfque celui qui emporte les petits voit approcher
«la mere, il en lâche un ; elle le prend avec les dents, 5c le raporte encore plus
«vite que devant, bien loin que ce poids retarde fa courfe j elle revient après

c A p u T VII. Arduus Hircana cjuatiturfie matre Niphates,


Cujus Ach&menio régi ludibria natos ,
X.Tiyrides venabantur antiqui cum fpectdo. II,
Avexit tremebundus eejucs : frémit ilia marito
yHiui venandi tigruîcs modus reprœfentatur. Aiobilior Zcphyro, totamejue virenti bus iram
III. Imaqo vcnantispantberam. IJA. Item Difperfit maculis , j amjamque h au fl ura prof un do
venant/s pardum. Ore virum , Vitrea, tardatur imagine forma.

I* np I c r i d e m venabantur antiqui, ut vi-


I I. In hac tamen imagine non videnturii , qui
X dere eft in fepulcro Nafonum , ubi hæc ve-
duas tigres venantur, earum catulos abftulifle : at in
natio fane pulcherrima , fub Autumni imagine re-
fequenti venatorum unus tigridis catulum tenet. Très
præfentatur. Duæ tigres a deeem venatoribus impe-
tigres furiofæ in équités irruunt ; earum altéra quæ
tuntur , qui omnes venabulis magnifque feutis inftrif-
for ta ile mater eft, jam equitem decufîit ex equo, in
<fti funt. Tigris altéra jam corruir fupinaque eft. Al¬
cquumque ptoftratum innlire videtur , quo périmât.
téra ne fugiat a ipeculo hic de induftria poiîto retine-
Ex equitibus unus deeuflo equiti fignum date vide¬
tur, putat enim le in alteram tigridem incidifte. Dum
tur ut catulum quem ex latibulo eripuit deponat, ut
ca hic immoratur, venatorum aliquis jaculum vibrât
co mater repeito inlequi deftnat. At ubi vacuum cu-
in eam. Hæc venatio cum fpeculo , quo tigres capie-
bile } epent fœta, inquit Plinius ; maribus enim cura
bantur, in ufu apud veteres erat, ut a Claudiano dif-
non efl fobolis ; fertur praceps odore Vefligans. Raptor
cimus > cujus verdis ad hanc explicandam imaginem
appropincj liante frémit u, abjicit unum e catulis. Tollit
opportuniflimi, a Bellorio funt allati.
ilia C* pondéré jam ocyor a il a remeat, iterumque confe-
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Chasse au Tigre

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Chasse du Tigre

Tome HI xSx
LACHASSE, 5i7
à la pourfuite, cependant le c ha fleur fe jette dans la barque, ôc la tigreATe^
que la vengeance anime , frémit en vain fur le bord de l’eau. « Ce partage de
Pline vient fort à propos pour l’explication de cette image* mais je ne fai com¬
ment accorder ce qu’il dit au même endroit,que les tigres mâles ne le foucient
nullement des petits* cependant voici deux tigres, dont au moins l’un ou l’au¬
tre eft apparemment mâle , qui courent avec la tigreffe : mais peutêtre que
s’étant trouvez lur le lieu, la vue des chartfeurs les invita à courir.
III. Beger qui a donné l’image fuivante du cabinet de Brandebourg > P L.
dit que l’une des faces repréfente l’Empereur Commode qui lance un dard cixxxl.
contre une panthère * & que l’autre face montre un Ethiopien ôc une Ethio¬
pienne. Il applique judicieufement à cette image ce partage d’Herodien , où
il elf dit de Commode : » On raconte qu’il avoit la main ft fûre , qu’il per- «
çoit d un dard oü d’une fléché tout ce qu’il vouloit. Il avoit toujours avec«
foi les plus habiles archers Parthes, & les meilleurs tireurs de dard Numi-«
des, qu’il furpaftoit tous par fon adrefle. En courant tout autour des «s
lions, des panthères ôc des autres bêtes feroces, il les perçoit d’un dard, en»«
forte qu’il ne tiroit jamais un fécond coup, ôc que toutes les plaies qu’il fai- «
foit étoient mortelles : des qu’une bête avoit pris la courfe, il la frappoit<«
ou au front ou dans le cœur , il ne vifoit jamais ailleurs : ôc les bêtes tom-<*
boient a l’inftant mortes. On en cherchoit de tous les cotez * nous commen-«
çames alors de voir celles que nous n’avions jamais vues qu’en peinture. «
On les faifoit venir de l’Inde ôc de l’Ethiopie , du Midi ôc du Septentrion. «
C’eft apparemment pour cela que nous voions d’un côté de la pierre un Ethio¬
pien ôc une Ethiopienne, il elf rare de voir des Negres ou des Ethiopiens
dans les vieux monumens * on en voit pourtant un dans le Trefor Palatin
donné par le même Beger, à un revers de l’Empereur Confiance. Virgile/»
Moreto décrivant la forme du vifage des Negres , dit que les Africains ont les.
cheveux frifez, les levres grortes ôc la peau noire. Nous fàvons d’ailleurs que-
Cleopatre fe fervoit de Negres.
IV. Dans l’image fuivante qui m’a été envoiée d’Avignon par M. le Mar¬
quis de Caumont, l’Empereur Valentinien donne la charte à un léopard qu’il
va percer de fon javelot. Le harnois du cheval mérite d’être remarqué : l’ift-
... .... -:-:— -----

quitur, ac fubinde donec in navem regreffe irrita feri- in fronte vel in corde fauciabat i nullo praterea ufuS
tas fevit in littore. Hic Plinii locus peropportunus eft feopo , ne que ad aliam corporis partem telo deftinato i
ad noftram explicandam imaginent: led nelcioquomo- Jic Ut pari ter cum vulnere ipfo conficcretur. Caterum
doad hanc imaginém quadrare valeat illud quod ad- beftia conquirebantur Undique : ac tum primum vidimus
jicit, mares fcilicet non curare fobolcm : ecce camen qua ante in piBuris mirabamur. Çfuippe ex India ,
duæ tigridés, quarum altéra faltem mas elle videtur, zÆtbiopiaque , itemque a mendie & afeptemtrionibus
cum matra currentes ; fed cum fortalle hic adellent, quidquid incognitum prioribus faculis fuerat J> confecit
ipfo equitum confpe&u motæ funt ad infequeridum, ille pariter àtque ofiendir. Ideoque fortaflb in altéra la-
III. Begerus qui fequenterii imaginem ex gem¬ pidis facie Æthiopem Æthiopilfamquc videmus. Ra-
ma Mufei B randeburgici edu6tam dédit, dicit alte- ro vifuntur in monumentis Æthiopes, aut ii quos
l'am faciem reprxfentare Commodum imperatorcm NigrOs vocamus. In thelauro tamen Palatino pet
jaculum vibrantem in pantheram ; alteramque faciem eumdem Begerum publicato Æthiopem videmus in
Æthiopem Æthiopiflamque exhibere. Atque e re poftica facie nummi Conftantii imperaroris. Virgiliu*
huic imagini hanc hiftoriam appîicat ex Herodiano in Moreto Æthiopum occidentalium ficiem defetibis
extra&am lib. i. c. 24. ubi de Commodo dicitur : Si- his verbis :
quidem ita effe certa manus illius dtcebatur, ut quod-
c unique deflinaret jaculo fagi traque configeret. Erant- Afra genus tôt a patrium t eft ante figura ,
que cum illo affidue Partborum IcBlffimi fagittarii , ac Tort a coma labioque tumens & fufca colore.
Numida praflantïffimi jaculatores : quos ilie tamen orrt-
nes longe artificio Juperabat.Leone s uero & pan- Scimus aliunde Cleopatram Æthiopibus ufam,
theras aliaque id genus nobiliffma animalia , currens I V. In imagine lequenti per D. Marchionem de
in orbcm , fuperne jaculis confod.iebat : fie ut tiec telum Caumont Avenione mihi tranlmiffa imperator Valcn*
quifquam fecundum > nec vulnus viderit nifi lethiferum. tinianus tertius pardum venatur , venabuloque tranf*
Nam ut primumfefera concit averat t flatim illam vel figere nititur. Equi ftratum Si reliquus apparatus fpe-.
Tum.I II, Te
f2,g L’ANTIQUITE' EXPLIQUE'E, &c. Liv. IV.
lcription qui eft autour porte Valentiniane zejes. Le dernier mot qui eft grec ,
mais écrit en lettres latines, comme on failoit allez fouvent en ces tems la,
veut dire , vivas s Vive Valentinien.
Cette maniéré décrire %ejcs , vivez ou je Jouhaite cjue vous viviez^, le trouve
fouvent vers le tems des Valentiniens ; nous avons donne une image
des trois Grâces , où apres leurs noms qui ne fe voient que là , lavoir
GeUJia,, Le coris, Çomafia , on lit rPiete, %ejete : ces deux mots grecs piete ,
xçfete , écrits en lettres latines , veulent dire vivez. & bu vez.. Les mots
fpie , %e(es fe trouvent fouvent dans un grand nombre d anciennes cou¬
pes , taftes , vafes & autres pièces de verre , même dans des vafes qui
regardent purement le Chriftianifme , comme a fait voir M. le Sénateur
Buonaroti dans les favantes oblervations lur les anciens vafes de verre, fur
leurs images & fur leurs inferiptions * ce livre eft imprimé à Florence en 1716.
Iln y eft point du tout parlé des vitres .des anciens; on m’avoit dit quil
prouvoit dans ce livre qu’ils en avoient eu 1 ulage ; mais il n y eft point que-
ftion de cela du tout ; & je fuis perfuade que M, Buonaroti croit comme tous
les antiquaires, qu’il n’eft dit nulle part, ni dans les auteurs ni dans les in¬
feriptions, que les anciens fe foient lervis de vitres, & quil y a meme des
preuves qu’ils n’en ont jamais connu 1 ufage.

i&abilia funt. Infcriptio circum , eft , Valentiniane etiamque in vafis chriftianifmum fpedantibus, ut de-
zefes. Ultima vox quæ græcà eft , tametft litteris monftrat V. Cl. fenator Bonarota in dodis obfer-
{cripta latinis , græce enim legitur , fignificat vationibus fuis in vetera vafa vitrea inque eorum ima¬
Vdennriuwe vivas : temporibus iftis voces græcas la¬ gines èc inferiptiones : hic liber eufus eft Florentiae
tinis literis exaratas alibi deprehendimus. anno 1716. quo in libro non agitur de vitreis tabulis
Hic modus feribendi zefes, id eft vivas , iarpe quæ ad feneftras adaprari foient : quamquam didum
circa tempora Valçntinianorum occurrit. Imaginem mihi fuerat ipfum codem in libro aflerere eas in ufu
dedimus trium Gratiarum , ubi poft earum nomina , apud Veteres fuifle. Verum hic nulla hanc circa rem
quæ nufpiam alias a me vifa funt, nempe Gelajïa, quæftio eft. Puto namque virum dodiflimum Bona-
Leçons , Comafia , legitur , piete , zefete , yivatis. rotarn perinde arque alios in antiquitate verfatos probe
Hæ duæ voccs græcæ piete, zefete , latinis feriptæ lit¬ feire , nulfem apud veteres feriprores , nullam in
teris, fignificanr, vivite, bibite. Hæc porto verba, pie, vetuftis inferiptionibus tabularum hujufmodi vitrea-
Z'fes, bibe, vivas , fæpe occurrunt in vitreis poculis, rum mentionem occurrere -, imo argumentis probari
cratcribufque, in aliilque vitreis fragmentis veteribus. pofle ne notas quidem illis fuilfe.

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Arc • de Ccrnstantiic

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L A C H A S S E. 329

CHAPITRE VIII.

/. CHe du h°n-11- ^utre cha/fe fingulicre au lion. III. Autre image. IV. Çhaffe
tiree dun marbre de Rheims. V. fâajse aux taureaux. VI. Trajan
cbajje au lion. VII. Il chajfe aux ours.

I. 'TNAns limage fuivanre un héros achevai, arme'd’un cafque &: d’une Pi.
JL/cuirafîe , darde fon javelot contre un lion : Beger qui l’a donnée croit CLXXXII.
que c efi un Alexandre :1a figure d’homme arme' à la Greque pourroit peut-
être convenir à d’autres ^ mais ce qui fait pour Alexandre, eft qu’il aimoit
la chafie, & entre autres celle du lion, comme dit Plutarque , &queLyfip-
pus & Leocharés habiles fculpteurs firent la fiatue d’Alexandre tuant un lion*
D’ailleurs cette figure a allez l’air d’Alexandre.
11. Une chafie aux lions des plus fingulieres efi: celle du lepulcre des
Nafons, où huit hommes armez de grands boucliers combattent contre
deux lions. L adrefie de l’un des veneurs paroit en ce qu’aiant e'te' terrafie
par un des lions, tout couche' qu’il efi , il couvre tellement tout fon corps
de fon bouclier, que le lion ne lait où mordre. La chafie le fait dans un
parc , & apparemment pour le plaifir des chafieurs, qui pour faire durer le
plaifir plus longtems ne paroifient être gueres bien munis d’armes offen-
fives.
III. La chafie au lion fe voit dans un marbre Romain: il y a plufieurs PL.
chafieurs ; le lion a abbatu un homme, qui le défend pourtant, & qui tient fon glxxxiiî.
epee & Ion bouclier ; un cavalier vient contre le lion pour le percer. Celui-
ci paroit être quelque Empereur : le poitrail de ion cheval efi une peau de
lion coupe'e en deux, dont une partie va d’un côte', & l’autre de l’autre ;
la peau de fa tête paroit fur le devant: ce que nous obferverons plufieurs
fois au tome fuivant dans la cavalerie & dans les combats.
IV. Le beau marbre de Rheims que nous donnons enfuite, a été publie
premièrement par Bergier dans fon hifioire de la ville de Rheims , & depuis
par Trifian. Il le voit à l’Eglife de S. Nicaile de Rheims. Il repréfente une

c A P u T VIII. tum : ubi odto viri prægrandibus clipeis armati con¬


tra duos leones pugnant. Hic venatoris cujufpiam
I. Leonem quomodo venabantur Veteres. 11. ars eminet maxime , qui a leone proftratus ita cor¬
CM 0 du s Jingularis venandi leones. III. Alla pus totum clipeo contegit, ut leo quo loco mordeat
non habcat. Venatio in fepto peragitur , atque , ut
imaqo. I IA. Venatio ex marmere Rbcmcnji.
videtur, ad venantium voluptatem, qui ludi pro-
V. Quomodo tauros venarenturantiqui. JA/. trahendi caufa , nec venabula 3 nec fagittas ullas adhi*
Trajanus leoncm venatur. VU. ltemqv.e ur- bent.
fum. III. In tabula fequenti imago prima ex marmore
Romano edu&a multos leonem venantes repræfentàt*
I. IN imagine fequenti cques héros galea loricarjue Leo virum proftravit 3 qui tamen adhuc clipeum ob-
JLarmatus jaculum vibrât in leonem. Exiftimat Be- tendit gladiùmque tenet : eques in leonem irrumpit,
gerus, qui hoc fehema publicavit, efle Alexandrum ut eum confodiat. Videturque imperator quifpiam
magnum : quod a veriftmili non abhorret. Licet enim efle : equus lori anterioris & pedtoralis loco pelleni
equitisgræco morcarmati imago alii , quam Alexan- leonis habet diras in partes divifam, ita ut pars altéra
dto competere poilit at de Alexandro dicit Plutar- in uno latere confpiciatur } altéra vero in oppofito la-
chus ipfum venatui deditum , leones libentius vena- tere j pellifque capitis leonis in ipfo pedtore compa-
tum efle : ac Lyflppus Leocharefque fculptores cele- reat. Quod in equitatu tomo fequenti non infrequen-
berrimi Alexandrum fccerunt leonem conficientem. ter oblervabimus.
H is adde fehema quod hic profertur Alexandrum ma¬ I V. Elegantifllmum marmor Rhemenfe, quod
xime referre. poftea exprimimus, primo publicatum fuit a Berge-
I I. En fingulariffimum omnium leones venandi rio in hiftoria urbis Rhemenfîs 3 & poftea aTriftano.
modum , inpictura Nafoniani fepulcri repræfenta- Eft autem in Eccleiia S.Nicafii Rhemenfis, venatum-
Tom. IIL Ttij
55o L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. IV.
grande cliaffe, où l’on voit dix perlonnes tant à pied quà cheval: le prin¬
cipal eft un grand feigneur ou un Empereur, qui lance fon javelot contre
un lion : quelques-uns l’ont pris pour Hadrien ; mais il ne porte point de
barbe comme Hadrien, & n’a aucun des traits de cet Empereur. Cette opi¬
nion eft rejettee par Triftan j il s’arrête au fentiment de ceux de Rheims, qui
croient que c’efî le fepulcre de Flavius Valens Jovinus, qui félon Ammien
Marcellin avoir été établi par l’Empereur Julien commandant des armees
des Gaules, & qui fut célébré par plufieurs vidoires qu’il gagna. Ce fut lui
qui bâtit l’EglifedeS. Nicaife, qui eft appellée de fonnoml’Eglife Jovinien-
ne dans le teftament de S. Remi ; & c’eft aufïi là que l’on croit que fon
corps repofe. Flodoard dit auffi au livre premier de fon hiftoire, que Jovin
avoit deffiné cette eglife de S. Nicaife pour être le lieu de fa fepulture. Triftan
parle plus au long de tout ceci dans fon premier tome. Cette chaffe eft re¬
marquable : il y a un cerf, un fanglier & une autre bête étendus morts ; le
lion fe défend, & atterre un homme qui fe pare de fon bouclier. A l’extré¬
mité du marbre elf un Parthe ou un Arménien, qu’on reconnoit à fon bon¬
net. Un petit garçon nu tient un calque. Les autres particularitez s’expliquent
affez par les chaffes précédentes.
V. Dans les marbres d’Oxford on voit une chaffe au taureau d’un deffein fort
groffier. De jeunes gens fans armes & à cheval pourfuivent des taureaux,
qu’ils prennent par les cornes, & qu’ils renverfent à force de bras. Ce jeu de
taureaux qui prit fon origine enTheffalie , fut aufli apporté à Rome fous Ju¬
les Cefar félon Pline, qui dit que les Theffaiiens accoutumez à ce violent
exercice tordoient même le cou aux taureaux & les tuoient à force de bras.
L’Empereur Claude donna aufli ce jeu dans le cirque, où ces cavaliers
Theffaiiens apres avoir laffé en courant ces taureaux, fautoient fur eux,
les prenoient aux cornes, &c les jettoient à terre. Ces jeux fe failoient auffi
à Ephefe & dans l’Attique ; les Grecs l’appelloient Tauro-c:~tha,pfton.
V i. L’Empereur Trajan eft repréfenté dans l’image fuivante, apres fon re¬
tour de la chaffe au lion, qu’il a tué- le lion eft étendu mort. Trajan & trois
hommes qui l’accompagnent femblent délibérer enfemble de ce qu’il y a à
faire ; ils font tous armez de piques j les deux qui font aux extrémitez tien¬
nent chacun un cheval par la bride. La tête du lion fut offerte à Mars,

que magnum exprimit, ubi decem circiter pedites randa leétori mittuntur. Marmor eft longitudinc
equitefve comparent. Qui primas tenet, eft princeps pedum regiorum odto , & quatuor polbeum, latitu-
imperatorve quidam , qui venabulum vibrât in leo- dine pedum quatuor.
nem : quidam ilium pro Hadriano imperatore ha- V. In marmoribus Oxonienfibus, venatio tauro-
bucrunt, ied hic barbatus non eft, fecus quam Ha- rum Vifitur , rudi opéré : juvenes nudi inermes &C
drianus qui barbatus repræfentatur, vultufque ejus équités tauros inlcquuntur , quos cornibus appre-
Hadrianum nullo modo refert : quamobrem hæc hendunt, & vi torquentes in terram decutiunt. Hic
opinio jure a Triitano rejicitur , qui fententiam taurorum ludus, qui inTheflabaoriginem duxit, Ro¬
Remis receptam ampleditur ; nempe elle fepulcrum main fub Julio Cæfare allatus eft, inquit Plinius, qui
Flavii Valentis Jovini viri Chriftiani, qui fuerat, ut ait 1. 8. c. 45. 7'hcjf dorum gentis inventum ejfe , tguo
ait Ammianus Marcellinus lib. 22. dudum promotus a juxta quadrupedante cornu intorta cervice tauros neca-
Juliano per Galliam magifter armorum 3 multifque re. Imperator quoque Claudius hune ludum edidit
vidtoriis celebris fuit. Is Ecclefîam S. Nicafii con- in circo tefte Suetonioin Claudio : Praterea , inquit,
ftruxit, quæ ipfius nomine Jovinia Ecclefia voca- Claudius exhibait Thejfalos équités , qui feras tauros
tur a S. Remigio in teftamento fuo, in quo dicitur perfpatia circi agunt , infiliuntque defeffos , & ad ter¬
etiam Jovinum ibi requiefeere. Flodoardus item libro ram cornibus detrahtmt. Hi ludi etiam Ephcfi Sein At-
primo hiftoriæ fuæ cap. aiteum Eccleliam illam S. tica exerccbantur. Græci vocabant 'rM^cKaÇd^tov.
Nicafii in tumulum jflbi deftinaviffe , quæ omnia fu- V I Jam abfolutam Trajani imperatoris venatio-
fe Triftanus perfequitur tomo 1. p. 519. &C feqq. Hic nem exhibet marmor fequens. Leo immanis rnagni-
venatus celte obfervatu dignus : cervus, aper, aba¬ tudinis cæfus extenditur : Trajanus & très abi viri
que fera jacent extenfa , leo pugnat & virum profter- comités debberare videntur , quid jam fa&o opus
nit, qui fcut'o (e contegit. In extremo marmore Par¬ lit : ornnes uno cxcepto imperatore haftis armati funt.
tiras five Armenus vifitut, quem a tiara ftatim agnof. Duo in oris utrinque pofiti equum habenis tenent,
cimus. Puerulus nudus caflîdem geftat. Alia explo- caput lconis Marti in facrificium fuit oblatum,
7^7 j~Tr~ CLXXXIV./^.æ 3P. III

Chasse de LOurs

Terme LIT y 3^
I
T\ ^ „ T CLXXXW/.æ U ■zx^ paa^T'IO.
Pescheurs a la Ligne

Æcabre- de- d^crme-


LA P E S C H E. 53»
comme nous avons vu fur les facrifîces de Mars. L’Empereur a ici autour
de fa tête le cercle raionnant comme ci-devant.
Vil. La planche fuivantc repréfente le même Empereur Trajan chaffant »

à Tours : trois cavaliers courent apres la bête; l’Empereur tient une épée dont Pl.
CLXXXIV»
la lame bien plus longue que les ordinaires, paroit avoir prés de trois pieds
de long. L’ours fut tué, 6c fa tête fut offerte en facrifice au dieu Silvain,
comme nous l’apprenons d’un marbre voifin de celui-ci} dont nous avons
donné la figure aux facrifîces.

ut jam in facrificiis Martis vidimus. Imperator nim- vulgaribus laminis longior tripedalis videtur elle,
bum five circulum luminofum habet ut ante.' U dus occifus fuit, ejufque caput in facrificium obla-
V 11. In hac poftrema tabula, imperator Traja- tum deo Silvano , ut ex marmore huic vicino difei-
nusurfum venatur. Très équités feram infequuntur. mus, cujus imaginem dedimus in faciificiis.
Imperator diftridum gladium tenet, cujus lamina

CHAPITRE IX.

I. La IPefche des anciens a la ligne. 11. Autres manières de pefeher. II I. Pefche


finguliere des Gaulois. IV. Les pifcines des Romains.

I. \ T O u s lavons peu de chofe de lapefehe des anciens ; ils pefchoienc


_L^j comme on fait aujourd’hui, aux filets & à la ligne. La pefche à la
ligne étoit fort ordinaire chez les Romains,

Ue fa ligne tremblante il amené un poijfon, Pl.


CLXXXV.

dit Martial parlant des payifans. Voici pluf eurs pefeheurs : l’un efl tiré d’un
marbre Romain. Lejeune homme qui pefche porte un bonnet femblable au
petafe de Mercure. L’autre donné par le P. Bonanni, affis fur une roche,
porte auffi un bonnet ; il a déjà fait une affez grande capture, qu’il tient
dans un panier: le fein femble marquer que c’efl une femme qui pefche,
quoique l’habit ne convienne guere à une femme. L’autre pefeheur donné
par le Cavalier Maffei, eft dans une barque, 6c pefche en pleine mer.
II. Elien rapporte pîufieurs autres maniérés dont on fe fervoit pour la pefche,
comme en faifant des trous dans la glace, quand la riviere étoit glacée j ce \

qui fe pratiquoit, dit-il, fur le Pô; en mettant lur l’hameçon des appats. Il
parle de la maniéré de pefeher des tons avec de grands filets tendus, car
on tendoit des filets comme aujourd'hui; 6c les pefeheurs montez fur des
barques en jettoient auffi dans les rivières, dans les lacs 6c dans differentes
mers.

CAPUT IX. petafo non diflimiîem. Aliusapatre Bonanno datus


rupiinfidet, pileumque geftat, jam plurimoscepit
I. JDc pifeatu & primo cum linea. 11. Jîlii pif- pii ces in caniftro pofitos : ex finu videtur mulier elle,
candi modi. III. Gallorum fingularis etfi veftitus mulieri non congruere videatur. Alius
modus. IV. Pifcinœ Romanorum. pifeator ab équité Maffeio pubiicatus in navicula con-
ftftens medio in mari pifeatur.
I. E pifeatu Veterum paucafcimus. More ho- II. Ælianus hift. anim. lib. i. c. 29. & lib. 15. alios
dierno pifeabantur olim retibus videlicet at- multos pifeandi modos exhibet, ut foraminibus in
qne lirea. Linea vero frequentiflime, inde Martialis glacie fadis congelato flumine, quod , inquit, in Eri-
3. 5.3. de villicis loquens : dano facere folebant, ita ut in hamis efca poneretur.
T rcmulave cap tum linea trahit pifeem. Thymos capiendi modum exhibet exrcnns magnis
En plurimos linea pifeantes -, juvenis ille pifeator ex retibus. Pifcatores etiam in naviculis, in flumina, in
marmore Romano edudtus galerum geftat Mercurii lacus, in maria retia mittebant ut hodieque.
Y
5$t L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. IV.
1V. Pline dit que dans la côte de merdupayis quon appelle aujourd’hui
Languedoc en la Province de Narbonne près de Nîmes , il y a un étang qu’on
appelle Latara , où les dauphins font des parties de pefche avec les hommes,
<k qu’en certain tems de l’année les mulets poiffons paffoient de l’étang de
Latara dans la mer en fi grande quantité , que les pefeheurs ne pouvoient
tendre leurs filets, parce qu’ils n’euffent pu foutenir leur pefanteur ; & que
quand le gros de ces poiffons étoit entré , ils les tendoient , ôc appelloient
avec de grands cris les dauphins qu’ils nommoient Simons. Les dauphins
accoutumez à ce fignal ne manquoient pas d’y venir en grand nombre , fur
tout quand le vent du feptentrion qui leur portoitla voix fouffloit. Les dau¬
phins rangez en bataille gardoient l’entrée de l’étang, tuoient les mulets qui
s'échappoient, mais ne les mangeoient qu’après la viéfoire. Les Gaulois pre-
noient une quantité prodigieufe de» ces mulets renfermez dans l’étang. Un
grand nombre de gens accouroient au fpeéfacle. Il arrivoit fouvent que
quand les pefeheurs avoient retiré leurs filets, le combat recommençoit dans
la mer plus fort que devant. Tout ceci elf rapporté plus au long dans Pline;
le paffage eft fi oblcur en certains endroits du latin, qu’on a peine d’en
tirer un bon fens.
I V. Les Romains avoient de grandes pifeines qui portoient ce nom du
poiffon qu’on y mettoit. Les maiions de campagne qu’on appelloit <vilU,
fe vendoient plus ou moins chèrement a proportion du poiffon qui étoit dans
les pifeines. Caton étant devenu tuteur de Lucullus vendit tous les poiffons
ui étoient dans fes pifeines quarante mille feflerces. Ils avoient auffi
2 ur le bord de la mer des refervoirs d’eau de mer remplis de poiffons ,
queVarron appelle pifeinas maritimas. On y voioit plufieurs pifemes jointes
enfemble. Hirrius, ditVarron, avoir une fi grande quantité de poiffons,
qu’il confumoit tous les ans pour leur entretien douze mille fefierces. Les dé-
penfes que Lucullus fît pour les poiffons paffent tout ce qu’on a vu chez les
Romains en ce genre. » Lucullus , dit Varron , perça une montagne proche
» de Naples, ôc fit venir des rivières d’eau de mer dans fes pifeines, dont
»les eaux alloient ôc revenoient des unes dans les autres, voulant aller de

III. De pifeatu in Provincia Narbonenfi folito, gaudent : ac ne idipfumfugam hoftium ftimutet, inter
hæc lingularia narrat Plinius 9.8. Eft Provincia, Nar- navigia & retia , natantefve homines ita fenfm elabitn-
bonenjis & in Nemaufenfi agro ftagnum Latara appella- tur , ut exitus non apparent. Saltu t quod eft alias
tum , ubi cum homine ddphini focietate pifeantur. blandifftmum his , nullus conatur evadere , ni fummit-
Innumera vis mugilumftato tempore angnftis faucibus tanturfibi retia. Egreffas protinus ante vallum prœlia-
ftagni in mare erumpit, obfervata aftus reciprocatione : tur : ita pcraEla captura, quos interemere diripiunt.
qùa de caufa pràtendi non queunt retia 5 qua molem Sed enixioris opéra , quam in unius dici pramium , conf-
ponderis allô modo tolèrent, etiamji non folertia inft- cii fibi, operiuntur in pofter/m : nec in pifeibus tan¬
dietitr tempori. Simili ratione in altum protinus ten¬ tum , fed intrita panis e vino fatiantur.
dantquod vicino gurgite effteitur, locumque folum I V. Romani magnas pifeinas habuere ex pifeibus
pandendis retibus habilem effugere feftinat. Quod ubi nomen habentes. Villæ plus minufve vendebantur ra¬
animadvertere pifeantes ; occurnt autem multitudo, tione pifeium, qui in pifeinis earum fervabantur. Ca-
temporisgnara , & magis etiam voluptatis hujus avida; to cum tutor effet Lucullf, pifees omnes qui in pifeinis
totufque populus e littore , quanto poteft clamore con- ejus erant quadraginta millibus fcfterciûm vendidit.
ciet Simonem ad fpeblaculi eventum. Celeriter delphini Etiamque in oris maritimis pilcinas , ut vocat Varro,
exandiunt defideria , aquilonum flatu voeem profequen- maritimas habebant marinis pifeibus frequentatas :
te , auftro vero tardius ex adverfo referente : fed tum multæ ibi pifeinæ fimul jundtæ vifebantur. Hirrius , 0

quoque improvif0 in auxilium advolant. Propere ap- inquit Varro 1. j.dere ruft. c. 17. circum pifeinas
paret acies , qu& protinus difponitur in loco , ubi con- fuas ex adificiis duodena millia feftertia capiebat.
jeüus eft , pugna opponente fcfe ab alto : trepidofque Eam omnem mercedem efeis , quas dabatpifeibus ,con-
invada urgent. Tum pifeatores circumdant retia } fur- fimcbat. Quæ pro pifeibus & pifeinis expendit Lu¬
cijque fublevant : mtigilum nihilominus vclocitas tran- cullus ea omnia fuperant, qux Romani alii eadem
fîlit. At illos excipiunt delphini 3 & occidiffe ad prœ- in re exhibuerunt. Ita namque Varro ibidem ait :
fcr.s contenté , cil?os in viüoriam différant. Opéré prœ- Ad Neapo'im L. Lucullus poftquam perfodijfet
lium fervet , includique retibus fe fortijfime urgentes montent, acmaritima fiumina immiftjfet in pifeinas,
Osselets. Dez.Tesseræ , Sorts

TESSERAM PAGA
NICAM L VERA
TIVS FELICISSI
MVS PAT R O NV S
PA GAN IS PAGI ÿ
TOLENTINESHOS
TI A S LVSTRETTESSR
AER EX VOTO L DD

Y ID MAS FELIGIT

«
LES PETITS JEUX. ^
pair avec Neptune quant à l’abondance de la pefche. Il fit conduire lescc
p oi fions qu’il aimoit dans des lieux plus frais, de peur que la chaleur ne «
leur nuifilt ; tout de même que les bergers de l’Apulie mènent leurs trou~«
peaux fur les montagnes de la Sabine pour les garantir de la chaleur. Il avoit«
une fi grande paflîon pour ces fortes de travaux, que voulant en faire de«
femblables à Baies, il donna la liberté' à farchiteéfe de dépenfer autant «
d argent qu il voudroit, pourvu qu’il fifi: par un canal fou terrain la corn- «
municadon de fes pifeines avec la mer. « Pline ajoute que Lucullus'fit plus
de depenfe à couper cette montagne aupre's de Naples, qu’à bâtir la maifon
de campagne -, qu’il fit un Euripe , 8c fit venir la mer dans fes pifeines ; <5c
que pour cela le grand Pompée l’appelloit Xerxês à la toge. y

qit* r:ciproc& fluerent, ipfe Ncptano non cederet de pif- [nrheret, dummodo perduceret fpecus e pifeinis in ma-
catu : faüum ejfe cnim ut amatos fuos pifees vidcatur re. Adjicic Plinius Lucullum excifo etiam monte
propter aftus eduxijfe in loca frigidiora , ut Apuli fo- juxta Neapolim , majore impendioquam villam ædi-
Icnt pecuaria facere , cjuod propter calons in montes Sa- ficaverat , euripum & maria admififle , qua de caufa
binos pecus ducunt. In Bajano autem tanta ardebat eu- mfagnus Pompeius Xerxem togatum ilium appellabat.
ra , ut architetto permiferit, ut fuam pecuniam con-

CHAPITRE $C
1 -'V

î. Petits jeux : les offelets. 11. Les deg. 11 L Differentes fortes de ce quon ap-
pelloit tefferæ. 1 P. Les échecs. V. Procule proclamé Empereur en jouant aux
échecs. VI. Qu étoit-ce quon appc liait aléa VIL Le jeu qu Ovide appelle
lapilli.

L f~*\ U t R e ces grands jeux dont nous avons parlé ci-devant, il y en


X^Javoit de petits anciennement tout de même qu’aujourd’hui. Nous
appelions petits jeux ceux qui étoient en ufage dans les maifons ; en quoi
ils differoient des jeux publics. Les offelets, qui s’appellent en latin tah 8c
en grec macro), font fort anciens; Homere au commencement de l’Odyfiee
dit que les princes 8c les feigneurs qui recherchoient Penelope en mariage,
s’exerçoient devant la porte de la maifon à jouer aux offelets. Ces offelets
étoient effectivement des os tirez du talon ou plutôt de la cheville du pied ;
c’efi: pour cela qu’on les appelle au fingulier talus, qui veut dire le talon.
Quoiqu’originairement ce ruffent des os, on en fit depuis fur la même for- Pu.
me d’ivoire , d’or & de cuivre ; c’efi: de cette derniere matière que font les CLXXXV*
deux que nous donnons,dont l’un efl: du cabinet de M. l’Abbé Fauvel,& l’autre
de celui de Brandebourg. On jouoit aux offelets tout de même qu’aux dez.
Comme les cotez fur lefquels les offelets dévoient naturellement tomber,

c a p u T x. erant, cum contra alii publici eflent palamque ma-*


gno ftrepitu exercerentur. Tali wanrot græce voca-
I. Ludi minores : tali. I I. T e (ferai. 1II. Di- bantur , & vetuftillimi funt ufus. Odyfleæ initio
verfa tejferarum généra. IV. Latrunculi. Homerus ait Penelopes procos ante ædium oftium ta-
lis animum oblebtavifle. Hi tali vera offa erant ex ta-
V. Proculus imperator acclama tus dum la-
lis feu potiusex malleolis pedum edudta -, ideoque ôc
trunculis luderet. VI. Quidalea. V11% Lu- in fingulari, talus dicitur. Etfi principio offn eflent,
dus ab Ovidio diflus lapilli. pofteriori tempore eadem forma tali confebli funt
ex ebore , ex auro , ex aere ex hac poftrcma materia
î. T) Ræter Iudos illos majores de quibus plu- funt duo , quos proferimus, tali, quorum unus ex
1 ribus egimus , ludi etiam minores erant ut ho- Mufeo D. Abbatis Fauvelii edubtus eft, alter ex Mu-
dieque : ludos minores dicimus eos, qui domeftici feo Brandeburgico : quia vero ea latera, in qux con-
334 L’ANTIQUITE' EXPLIQUE'E, 6cc. Liv. IV.
étoient reconnoiffables 6c diftinguez par des boffes 6c des foffe très , cnpre-
noit chaque côté pour un nombre different: d’autres croient qu’il y avoit
des points ou d’autres marques quidiftinguoient les cotez. Il n’y avoit, dit-
on , que quatre cotez qui fervoient au jeu.
II. Les dez étoient à peu prés les mêm^s que ceux d’aujourd’hui, com¬
me on peut voir fur ceux que nous donnons. Celui de M. l’Abbé Fauvel
différé en cela des autres, qu’il n’a point de grand trou au milieu du nom¬
bre quatre. Beger foupçonne que le dez du cabinet de Brandebourg
qu’il a publié, a ce grand trou par fraude ^ il ne prétend pas deviner en
quoi confiffoit la fraude ; mais il dit que de même qu’aujourd hui plufieurs
le fervent du vif argent qu’ils font adroitement entrer dans le dez pour le
faire tourner du côté qu’ils veulent ; il pouvoit fe faire auffi qu’on le fer-
voit de ce grand trou pour quelque fraude femblable. Mais comme celui
du P. Bonanni, celui de M. de la Chauffe, en un mot tous, hors celui de
M. l’Abbé Fauvel, ont ce grand trou , il n’y a nulle apparence qu’il ait été
fait par fraude : une fraude tant de fois repetée n’auroit pu tromper per-
fonne.
III. Une autre marque appellée tejfera, eff un quarrédong à quatre faces,
fait de F os de quelque animal. Les quatre faces ont l’infcription qui fuit ,

i. SP. K. FE B.
z. M. S I L. L. NORB. C O S.
3. FRUCTUS
jl . S E X T I.

que M. de la Chauffe interprète ainfi : SpeElawit Kalendls Februarii Marco


Silcno & Lucio Norbano (fonfuiibus, FruElus Sexti: c’eft-à-dire que Fruélus
fils de Sextus gladiateur qui avoit reçu la baguete, 6c qui avoit acquis la
liberté, a affilié aux jeux comme fpeélateur, 6c non pas comme gladiateur,
aux Kalendes de Février, fous le Coniulat de Marcus Silenus 6c de Lucius Nor-
banus. Cette marque n’a pas été faite pour jouer ; on ne la met ici avec les
dez , que parceque M. de la Chauffe les a tous mis enfemble.
La te fiera, des deux poiffons étoit ce qu’on appelloit tejfera convivalis
marque que l’on donnoit anciennement pour être reçu aux feftins :

fiftere tali poterant, prominentias foflafque habebant, betur inferiptio fequens, fleque difpofîta.
hæc pro numeris habita fui lie putantur , quamquam
alii exiftiment in talis panda notafque aliquas fuifle : 1. SP. K. FE B.
hùj us latera quatuor tantum in lufu valuifle putantur. 2. M. S I L. L. NORB. C O S.
I I. Tefferæ eadem pene forma erant, qua hodie- 3. FRUCTUS
queRuit, ut ex iis quas proferimus liquet. D. Abba-
4. S E X T I.
tis FauvèUi refiera ab aliis ea in re differt , quod in
med'O quaterni numeri magnum foramen non ha- Quam inferiptionem fie legit V. Cl. Caufeus : Spe»
beat, ut très aliæ habent. Sufpicatur Begerus fora¬ Elavit Kalcndis Februarii Marco Si/eno & Lucio
men illud majus in tefTera thefauri Brandeburgici Norbano Confulibus FruElus Sexti •, ledionem vero
fraude quapiam fibi non nota fi’dum , ut hodieque , fie interpretatur idem eruditus Caufeus •, Frudus
ait, in dit o argent o vivo tejferarum jaElus fibi obnoxios filins Sexti gladiator qui erat rude donatus, & qui
reddere [oient. Sed cum etiam Bonanni Caufeique libercatem adeptus erat, ludis interfuit ut fpedator ,
tefleræ , atque ita omnes praeter Fauvelianam hoc fo¬ non ut gladiator Kalendis Februarii,Confulibus Mar¬
ramen habeant, nulla fraude fiidum fuifle ejufmodi co Sileno Et Lucio Norbano. Hæc teflera non luden-
foramen credendum eft : cui enim ufui fraus tories di caufa fada efl: : hic tamencum aliis tefleris ponitur,
repetita ? ut a Caufeo pofitæ fuerant.
III. Alia item nota, teflera dicta,eft quadratum Teflera duorum pifeium illius generis erat, quod
oblongum folidum quatuor facierum ex ofle cujuf- vocabant forrem convivalem , notam videlicet dari
piam animalis fadum : in quatuor illis facicbus ha- folitam iis qui in convivium admittebantur > fie ex*
ainfi
LES PETITS JEUX. M
ainli l’explique M. de la Chauffe fonde' fur uii paffige de Tite-Livë, qü1
dit que le Conful donna la marque afin qu’on donnât à diner au foldat; 8c
fur cet autre deLampridius, qui dit d’Elagabale : » Il avoit les forts ou lës<*
marques des convives décrites fur des cuillers, en forte que l’un devoit«
avoir dix chameaux, l’autre dix mouches ; l’un dix livres d’or, l’autre dix «
livres de plomb ; l’un dix autruches, l’autre dix œufs de poule; en forte«
que c’étoient de véritables forts, & que chacun tentoitfa deflinée. Il en«
ula de même pour les jeux , mettant pour les forts dix ours, dix loirs, dix<«
laitues 8c dix livres d’or. C’efl lui qui établit le premier la coutume des«
lorts, que nous voions regner encore aujourd’hui. « Nous avons ici traduit
le mot exhibent félon lelens que la fuite femble demander; c’étoient les
convives qui avoient au fort les dix chameaux, ou les dix mouches, ou
les dix livres d’or, & qui tentoient ainfi leur deflinée ; car tel y entroit pau¬
vre, qui en fortoit riche; les uns gagnoient beaucoup, les autres ne rap-
portoient que des mouches. La marque du lion que nous donnons après Be-
ger ètoit deflinée pour la même fin. Il y avoit d’autres forts ou tejferœ, où
l’on écrivoit des fentences ; tels étoienteeux que nous donnons après Beger,
fur l’un defquels on lit de wero falfii ne fiant judice falfio , Que le vrai ne
devienne pas faux par la malice du juge :&fur l’autr13faufie viwas, Vivez
heureufement.
La grande teffera de Lucius Veratius efl affezdifficile à expliquer; l’infcrip-
tion fie doit lire ainfi: TeJJeram paganicam Lucius Veratius feliciffimus patro~
nus paganis pagi Tolentines hoftias luflrales & tefferam œream ex <voto libens
dvdicavit, ou dono dédit, quinto idus Maias féliciter. Cela veut dire que Lu¬
cius Veratius patron (cela fignifie fouvent maître ou feigneur) a donné
aux habitans du bourg deTolentin des vidâmes luflrales pour l’expiation *
8c une teffera qu’il appelle paganica par rapport à ce bourg, qui eft ici nom¬
mé pagus ; 8c cela par un vœu fait le cinquième jour avant les ides de Mai,
qui efl le onze du même mois, au tems où l’on prioit les dieux pour les
moiffons, où l’on facrifioit des viétimes pour leur confervation, comme
le prouve Holflenius fondé fur l’ancien Calendrier ruflique. Ces hollies ou
vidâmes luflrales étoient le cochon, le belier 8c le taureau, comme nous
l’avons dit dans les Suo<vetaurilia au fécond tome. La femme dont le bulle
efl audeffus de cette teffera, efl à ce qu’on croit, ou là femme, ou la fille

pîicat eruditus Caufeus > addudîs in rei ficlem T.Li- erant illæ tefferæ quas hic poft Begerum damusi
vio &C Laitipridio quoruiiï prior lib. 9. air : Conful Magna teffera Lucii Veratii non facilis explicatu
teferam dari jubet, ut prandeat miles. Lampridius eft, inferiptio fîclegatur oportet ; Tefferam pagani¬
vero in Elagabalo ; Sortes fane convivales feriptas in cam Lucius Veratius felicijfimus patronus paganis pagi
cochlearibus habuit taies, ut ah us exbiberet dectm ca- Tolentines hoflias li fraies , & tefferam œream ex voté
melos , alius decem mufeas , alius decem libras auri, libens dedicavit, vel dono dédit, quinto Idus Maias
alius decem plumbi, alius decem flruthiones , alius de¬ féliciter. Illis fîgnificatur Lucium Veratium patro-
cem ova pullina, ut ver a fortes effent, & fat a tenta- num fîve dominum pagi Tolentines paganis vidimas
rentur. Quod c/uidem & ludis fuis exhibait , cum & luftralcs ad expiationem dediffe ,, neenon tefferam ,
urfos decem, & decem glires , & decem lattucas, & quam paganicam vocat, pagi illius caufa ; illudque
decem auri libras in forte habuit, primufjue hune mo- ex voto emiffo quinto Idus Maias , fîve undecima
rem fortis inflituit , cjuem nunc vidernus. Decem itaque die illius menfîs } quo tempore meffis caüfa dii pla-
convivæ forte referebant aut decem camelos aut de¬ cabantur , vidimæque madabantur , ut ea confer-
cem mufeas, aut decem libras auri, atque ira fatum varetur , ut probat Holflenius ex veteri Kalendario
fuum tentabant ; nam qui pauper intrabat , dives ruftico. Hæ vidimæ feu hoftiæ luflrales erant fus,
quandoque egrediebatur : alii multum lucri refere¬ aries St taurus, utdiximus tomo fecundo in Suove-
bant , alii mufeas tantum. Teffera item leonis, quam taurilibus. Muliercujus protome fupra tefferam, eft
poflea damus , eidem erat ufui deputata. Aliae erant forte aut uxor aut filia Lucii Veratii > fie fufpicantur
tcfferæ fîve fortes in queis fententiæ feribebantur, ut nonnulli j vcl fortaffe Juno paganica, quod vetifv-j
T ont. IJI* Vu
L’ANTIQUITE' E X P LI QJU E' E, &c. L i v. IV.
de Lucius Veratius, comme le foupçonnent quelques-uns* ou peutêtre
Junon paganica , ce qui a plus d’apparence *, car quoiqu’on ne trouve
pas aaleurs cette epithetc lur Junon on la trouve fur Jupiter, Jupiter
paganicns.
f I V. Un autre jeu qu on appelloit latrunculi ou latrones, le jeu des larrons,
etoit a peu près ce qu on appelle aujourd’hui les échecsj c’etoient des mar¬
ques & comme des dez de differente couleur pour marquer les deux partis.
Il y avoir de chaque côte' un Roi ou un Empereur, qui ne marchoit que dans
les necefiitez urgentes ; ceux de chaque parti e'toient appeliez indifférem¬
ment foldats ou larrons : c’étoit une image de la guerre , il y avoir des com¬
bats^ & des attaques ; celui-la etoit le vainqueur, qui pouvoir prendre tous
les foldats de Ton adverfaire. Le Roi ne pouvoit jamais être pris, mais quand
tous Tes foldats etoient tombez entre les mains des ennemis, il etoit regardé
comme vaincu. Selon Saumaife la table fur laquelle on jouoit, etoit toute
marquée par des lignes, enlorte que chaque échec avoir fa place marquée : ces
places etoient appellées par les Grecs polis , qui veut dire ville, ou chora, qui
fignifie une région ou un lieu. Celui-là étoit vaincu à qui il ne reffoit plus
qu’un heu pourfe mettre: celui qui attaquoit le lieu d’un autre, étoitcenfé
donner laffaut a la ville ou a la place : le Roi qui avoit tout perdu, étoit
réduit ad incita*, ceft- a - dire à un lieu où il ne pouvoit plus fe remuer.
C étoit un jeu des échecs que celui auquel jouoit Néron fur un abacus • les
maïques du jeu etoient des quadriges d ivoire, ou des chars tirez à quatre

V. Procule félon Onefime fut fait Empereur du tems de Probus, en jouant


aux echecs : il fut dix fois Empereur a ce jeu, apres quoi un bouffon qui étoit
prefent lui dit, Je vous faine Augufie • il lui mit la pourpre fur les épaules , & fe
profterna devant lui. Ceux qui étoient préfens craignant d’être punis de ce jeu
comme dun attentat, rendirent 1 affaire ferieufe, folliciterent farinée , ôc
le firent proclamer Empereur : mais il fut bientôt opprimé par l’Empereur
Probus. Ir r r
VI. Ce quon appelloit aléa etoit un nom generique qui s’étendoit fur
tous les jeux de hazard • le nom fignifie aulfi le hazard même • il fe prend
affez ordinairement pour le jeu de dez. Suetone dans la vie de Claude dit
.que cet Empeieur fit un livre fur \alea ou fur les jeux de hazard.

milius videtur : etfi enim hoc Junonis cpitheton alibi nia perdidifter, ad incitas reda&us dicebatur, id eft ad
nonoccurrat, occurrit tatnen in Jovc , qui nonnun- locum unde amoveri non ultra poterat. Latrunculo-
quam vocatur Jupiter paganicus.
rum lufui Nero operam dabat , cum quadrigis ebur-
I V. Aiiusludus cui nomen latrunculi aut latrones, neisinabaco luderet, ut ait Suetonius in Nerone
idiplum pene erat , quod hodie echecs vocamus j cap. 2 2.
crant figna & quaft reil'eræ varii coloris, quibus duæ . V* Proculus , telle Vopifco in Proculo , in impe¬
partes ludemes diftinguebantur. Ex utraque parte rium voûtât us tfi ludo pene & joco , ut O nef mus dicit.
l'ex erat vel imperator , qui nonnifi inftante neccfti- Nam cum in cjuodam convivio ad iatrunculos ludere-
tate movebatur aut incedebat. In utraque parte fin- tur, atque ipfe decies imperator exijfet, quidam non
uli aut milites aut latrones vocabantur. Erat imago tpnobüis fourra : Ave. t in qui t, Augufie ; allai aque
elli j ibi certamina & oppugnâtiones. Ille viétor lana purpurea , humeris ejus junxit, eitmque adoravit :
erat qui omnes adverfarii fui milites capere poiïet. timor inde confciorum 3 atque inde jam exercitus tenta-
Rex capi nunquam poterat : fed capds omnibus fua- tio & imperii. Sed paulo poilea Proculus a Probo im-
t'um partium militibus , vi&us habebatur. Vult Sal- peratore opprefl’us eft.
inaftus menfam illam luforiam lineis notatam fuifle, V I. Aléa genericum nomen elle videbatur ad lu-
ita ut latrunculus quilibet locum fuum aflïgnatum dos univerfos indicandos ubi cafu fortuitoque res in-
haberet. Hæ notæ a Græcis vocabantur ttokis urbs, cidunt, ipfeque fortuitus cafu s aléa eft : pro reliera -
velxeh* regio vel locus. Ille vi<5tns erat, cui unus 111111 etiam lufu fréquenter accipitur. Suetonius in vi¬
fupererat locus : qui locum alrerius oppugnarct, ur-
ra Claudii, ait ilium impcratorem de aléa librum
l>em aut fcdem oppugnare cenfebatur. Rex qui om- lcripfifte.
LES PETITS JEUX. - ))?
VII. Ovide parle dun jeu qui pourroit fe ranger parmi les teflerœ, ôc
en faire une elpece , & qu’il appelle lapilli. Quelques uns ont lu capilli ; mais
la première leçon paroit plus autorifee & plus conforme au fens. Il dit qu’on
mettoit trois petites pierres fur une tablette, & que celui dont les pierres
fe touchoient etoit le vainqueur. Il paroit que ce il le fens : & voici comme
je crois que cela fe pouvoit faire: chacun des joueurs jettoit à certaine di-
fiance trois petites pierres fur une tablette 3 ôc celui-là gagnoit, dont les pier¬
res ainfi jettées fe touchoient.

VII. Ovidius ludum commémorât, qui tefle- Très 3 inquit, lapilli in tabella ponebantur , eumque
tarum genus efle poflit : eum ludum fapillos ille vocatj Cujus lapilli continuabantur vi&orem efle dicic. Hune
capillos legere quidam > fed prior le£Ho fincera, eam- puto fenfum e(Te, & hoc paéto rem fieri potuifle in-
apie fenfus poftulat. Sic ille Triftium i. v. 481. tclligo. Singuli ludentes ex affignâro loco très lapiîlos

Parva fedet ternis inflrufta tabella lapillis


In cpta vicijfe efi continmjfe [nos*
„ în tabellam conjiciebant, & is poft cujus ja&um très
lapilli fefe mucuo contingerejas auc continu arm, vi*>
fèor état,

4 *î

Tom Ht.
L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, Scc. Liv. V.

LIVRE V-
Les arts, ou les inftrumens des arts.

CHAPITRE PREMIER.

J. Trois chopes a conpderer dans les arts. 11. L'architecture & Jes forces mou¬
rantes. III. Inftrumens de l'architecture. IV. Ligamens de cuivre, de fer
€5* de bots mis dans les édifices. V. Autres images qui regardent l architecture.
V J, Inftrumens des ouvriers en fer & en bois.
.fi ? ■ ' ' “ ' u ' i. " ' ' : ‘ v C » • w• t • v

I. T L y a trois chofes à confiderer dans les arts, les préceptes, les inftru-
J^mens & les ouvrages. Nous ne voulons pas ici parler des préceptes des
arts • car outre que cela eft audeftus de notre portée , cela demanderoit un
ouvrage aufti gros que ce recueil : pour ce qui elt des ouvrages des arts,
c’eft ce qui fait le fujet de tout ce livre j toutes les figures que nous avons
données, & que nous donnerons dans la fuite , ne font autre chofe que les
ouvrages de diflFerens arts ; & comme il n’eft point ici d’image qui originai¬
rement n’appartienne à quelque art, il eft tres-peu d’arts dont il n’y ait
quelque ouvrage repréfenté. Nous parlons ici des inftrumens de chaque
art en particulier, & nous nous attachons principalement à ceux dont la
forme s’eft confervée dans les anciens monumens.
IL L’ architecture étoit celle qui en avoit le plus grand nombre ; car
outre qu’on y peut joindre d’autres arts fubalternes , comme ceux de la fer-
rerie, menuiferie , charpenterie, dont piufieurs inftrumens étoient com¬
muns à tous ; elle avoit anciennement des machines & des forces mou¬
vantes merveilleufes, pour élever des colonnes, des obehfques & un nom¬
bre infini d’autres maifes d’un poids énorme.
Tout le monde fait la peine qu’eut le Cavalier Fontana habile architecte
à élever dans la place de Saint-Pierre l’obelifque qu’on y voit préfentement.

LIBER V.
De artibus , feue de inftrumentis artium.
CAPUT PRIMUM. tulimus, quæque poftea proferemus, fchemata, va-

.
J. Tria in artibus conjîderanda 11. Archiîe-
riarum func artium opifîcia 5 cumque nulla hic imago
occurrat, quæ non ad aliquam artem pertineat J paucæ
ctonice ejufque organa majora. III. Infiru-

,
mcnta architeclonices. IV. Ligamina œnea
ferre a ligne a in ædificiis go fit a. V, _Aliœ
, funt artes quarum opifîcia in hoc opéré non reprxfen-
taverimus. Hic de inftrumentis artium fîngularum
agimus, deque iis maxime, quorum figura in veterum
monumentis fervatur.
imagines architccloniccn fpeclantes. V ]. In- I I. Architedura majore inftrumentorum numéro
firumenta fcrrariorum & lignariorum. exercebatur : nam prxterquam quod ei fubjungi pof-
funt alix artes inferiores, ut ferraria, fabrilis 3 ligna-
I. T N artibus tria confîderanda , nempe prxcepta, ria j quarum inftrumenta multa erant omnibus com¬
I inftrumenta & opifîcia. De artium prxceptis munia , machinis ilia gaudcbat & organis ad ftu-
hic fermo non eft 5 nam prxterquam quod id noftram pendas erigendas moles, columnas, obclifcos, *£€
exfuperat facultatem , ad eam rem accurate tradan- alia id genus.
dam non minor hoc toto opéré liber deftderaretur. Quanto labore eques Fontana egregius architedus
Quod fpedat autem ad artium opéra feu opifîcia \ in infudavit, ut in platea S. Pétri obelilcum , qui nunç
ca re totum hoc opus verfatur , omnia qu.x jam pro- ibidem vifitur, erigcret, ignorât nçmo.Machinx illius.
Gens Qui Travaillent a Elever LObelisque de
ri cLXxxvn.E/ t ^ d+°-P<& ~ in
.t. "
L ONSTANTINOPLE

BasiAure

Figures D'Instrument

Terme III 18y


Haches et Coigneesc:l30^^

Foucauit

Ch - Fontaine -A[^ Foucault

Terme UT
INSTRUMENS DE L’ARCHITECTURE. 339
On a confervé le deffein de la machine dont il fe fervit , on l a gravée, Ôc
nos architectes la regardent avec admiration. Mais qu’étoit cet obelifque en
comparaifon de ces ftatues coloffales de plus de cent pieds de haut, du Co-
iofte de Rhodes, ôc même de robelifque qui eft devant Saint Jean de La-
tran, beaucoup plus grand que celui de Saint-Pierre , & qui feroit encore
couché à terre , s’il n’avoit été cafte en plufieurs tronçons j ce qui donna
la facilité de l’élever par parties, en rapportant les pièces qu’on ht monter
l’une après l’autre. Toutes ces machines font perdues ; quand on veut
guinder des poids audelà de l’ordinaire, il faut travailler fur nouveaux frais
à trouver des machines, qui coûtent fouvent plus que l’ouvrage même ,
quoiqu’il n’approche point de ces énormes maftes que les anciens élevoient.
Les injures du tems nous ont privé de ces belles inventions. Il ne nous relie Pl.
de tout cela que les machines dont on fe fervit pour lever l’obelifque ôc les ctxxxvu.
colonnes de l’hippodrome de Conllantinople : mais cela eft repréfenté fi
imparfaitement que je ne fai ft on y pourra rien comprendre.
III. Venons aux inftrumens que les anciens monumens nous ont con-
fervez, ôc commençons par ceux du tombeau de Coftiitius, communs à
l’architedlure ôc aux autres arts fubalternes. On y voit la réglé , l’équerre ,
deux fortes de compas , dont l’un a les jambes droites, ôc l’autre cour¬
bes. On voit auftile plomb ôc quelques autres inftrumens tant ici qu’à l’au¬
tre image qui eft auprès. Les inftrumens de la monnoie font audeftous, tels
qu’on les voit dans les médaillés.
Nous mettons ici une efpece de hache en équerre du cabinet de M. Fou¬ P L.
CIXXXVII^
cault. On en voit une femblable dans une image du dieu Silvain au premier
tome. Nous y ajoutons des cifeaux à tailler la pierre, tirez de plufieurs ca¬
binets » quelques-uns de ces cifeaux font de cuivre. Il eft à remarquer que
les anciens avoient une trempe particulière pour le cuivre, qui le durciftoit
comme le fer. Ils emploioient ce cuivre.ainfi préparé à faire des inftrumens
qu’on fait ordinairement de fer ou d’acier * ils en faifoient des clous ôc même
des armes, comme nous dirons plus bas.
IV. On fe fervoit aufti de lames de cuivre pour afturer les aflifes de pierre,
ôc les joindre les unes aux autres dans les murs, en forte que deux trous faits
de niveau dans les deux pierres qu’on vouloit joindre , recevoient ce mor¬
ceau de cuivre qui y entroit à force, ôc qui retenoit les deux pierres enfemble.

qua ad eam tollendam molcm ufus eft, imago adhuc in go in Veterum rnonumentis fervatur, &abiis, quæ
sere incifa publicataque fupereft , camque cum ftupore ex fepulcro Colfutii cduéta funt, incipiamus s quse
confpiciunt architedi noftri. Sed quia erat obelifcus inftrumenta ad architedhtram & ad inferiores artes
ille u comparetur cum ftatuis coloflalibus quarum al- pertinebant. Ibi norma vifitur tum réda tum tedan-
titudo plus quam cenrum pedum erat, fi cum colofto gula, circinus alius redis, alius rotundis virgulis ;
Rhodio, atque etiam cum obelifco Lateranenfi, lon¬ perpendiculunl & alia quædam inftrumenta hic & in
ge majoris molis, quam ille hodiernus Vacicanus, iequenti imagine confpiciuntur* Inftrumenta mone-
qui Lateranenfis obelifcus proftratus adhuc jaceret, taria infrà locantur , qualia in nuinmis fæpe obfer-,
nifi ruptus in multafque partes divifus potuiffet mul- vantur.
tis vicibus perque partes erigi , fragmentis fuo loco Hic afeia confpicienda offertur ex Mufeo illuftrif-
repofitis. iîlæ omnes machina; jam iunt amiflæ ; cum fimi D. Foucault eduda : huic fimilis confpicitur in
pondéra infolita eriguntur , novas comminifci machi¬ imagine quadam Silvani tomo primo. Huic fcalpua
nas oporte», majore etiam impenfa, quam fuerit in quædam fubjungimus, quibus lapides poliebantur, ex
ipfo opéré adhibita licetopus & moles conferri ne- variis eduda Mufeis, quorum quædam ænea funt.
queat cum immenfis molibus quas vcteres fublimes Ubi obfcrvandum eft Vereres aliqua temperatura
ducebant, erigebantque. Hæc egregia inventa injuria ufoselfe , qua æs quafi felrum indurabant i ira ut, ex
temporum amifimus. Sola fupereft machinarum for¬ hujufmodi ære multa facerent, quæ ex ferro cudi fo=
ma , queis ufi funt Conftantinopoli ad obelifcum lent, ut clavos, cufpides aliaque arma ut infra di-
hippodromi , & columnas ibidem pofitas erigendas : cetur.
fed imago ejus conditionis eft , ut in ea nihil capere I V. Ligamina etiam ænea adhibebantur alîerendis
quifquam poftit. &c conjungendis in muro lapidibus, ita ut foramina in
111. Jam ad inftrumenta veniamus, quorum ima¬ ,
lapide utroque excavata æneum ligamen reciperenc
pp L'AN Tl QU IT E' EXPLIQUEE, &c. Liv. V.
Pluficurs perfonnes, & entre autres Flaminius Vacca fculpteur Romain, qui
a pafïe une bonne partie de fa vie à vifiterles vieux édifices & lesmafures
de Rome , afïurent que ces ligamens étoient de cuivre ; ce qui n’empêchoit
pas qu il n’y en eut d’autre matière. Au tremblement de terre qui fecoua la
ville de Rome il y a quelques années, il tomba quelque pan de muraille du
Colifée , où l’on trouva des ligamens de fer plombe par les deux bouts • d’où
•quelques uns voulurent conclure que tous étoient de même, & qu’il n’y
en avoir point de cuivre ; comme fi cet exemple pouvoit démentir des gens
quiavoient païïe toute leur vie dans les monumens Romains. On en failoic
de cuivre, on en faifoit aufii de fer; mais ce qui paroitra plus extraordi¬
naire , on en a trouvé de bois, dit le même Flaminius Vacca, dont voici
les termes : » Je me fouviens d’avoir oui dire à Horatio Mario, que pour
«faire quelques nouveaux ornemens à un monaftere de Religieufes qui efi:
«fitué à l’ancien marché deNerva, on mit à bas une firuéture antique de
«pierres peperines quarrées, & qu’entre deux pierres il y avoir des morce aux
«de bois fiche dans les deux par chaque bout, & taillé de chaque côté en
«queue d’aronde. Ce qui efi: admirable, ces pièces de bois étoient fi du-
«res & fi faines, qu’on auroit pu encore les mettre en œuvre. Nul menui-
«fier ne put connoitre quelle efpece de bois e’étoit.« Nous n’avons pas tout
à fait fuivi le texte quant aux termes, mais le fens doit necelfairement être
tel que nous l’avons exprimé. Rien ne pouvoit mieux retenir les deux pierres
jointes enfemble , qu’un bois taillé des deux cotez en queue d’aronde s
& inféré par un bout dans l’une des pierres , & par l’autre dans la pier¬
re oppofée. Ces ligamens de bois pour rendre les bâtimens plus folides
étoient en ufiige dans l’antiquité : S. Jerome en parle dans fon commentaire
fur Habacuc chap. 2. v. 11. « Symmaque, dit-il, a traduit ces mots Hebreux
ayecaphis meets, les ligamens de bois de l'édifice. Ce qui s’appelle caphis en He-
«breu, fignifie ces bois qu’on inféré dans les murailles au milieu de la ftru-
»>6ture pour les rendre lolides. Les Grecs appellent ces morceaux de bois
vimantofis, c’eft-à-dire ligamens ; & c’efi: auifi le fens que donne à ce mot
Suidas.
V. La maniéré de bâtir, les" manœuvres &: les porteurs font repréfentez
dans la colonne Trajane, où l’on voit un homme qui polit par dehors les
pierres du mur déjà bâti; d’autres qui portent à deux les charges en lama-

muîti interquc alios Flaminius Vacca fculptor Ro- ufqueadeo fana & fixera erant, ut pojfent adhuc in
manus, qui maximam vitæ fuæ pattern explorandis opus admoveri , nullvfque lignarius faber li^ni natu-
atd’ficiis ruderibufque Romanis tranfegit, hæc liga- ramnovit. Nihil fie poterat ambos lapides fimul me-
mina ænea fuilTe aüeverant. Quod tamen non irnpe- lius continere , quant hujufmodi aflulæ in modum
dit quominus ex alia etiam materia hujufmodi ligami- caudæ hirundinis utrinque concinnatæ , atque ab una
na fa&a fuerint. Jam aliquot anni funt cum terræ parte in unum, ab altéra in alterum lapident infertæ.
motus Romam fuccuteret s ex Colifeo quædam rnu- Hæc ligamina lignea ad ædificiorum firmitatem ab
rorum pars corruit, ubi oblervata funt quædam li- antiquis ufurpabantur, ait Hieronymus Comment,
gamira fcrrea plumbo utrinque obduda. Inde vero in Habacuc cap. z. v. n. ubi Hebraïcum illud
quidam arguebant, omnia hujufmodi ligamina fer- vva D’331 vertit Symmachus , ohcJ'o^e
rea , nullaque ænca fuifle , quali vero hoc ünum \vKwt, & colligatio aHficii lignea : in quant inter-
exemplum poflet eorum teftimonia obruere, qui in¬ pretationem Hieronymus fie habet : quod enim lin au*
ter monumenta Romana ætatem contriverant. Ex ære Hebratca dicitur Chapis , lignum pgnificat, quod. ad
utique fiebant &c ex ferro etiam , imo ex ligno quo- contmendos parietes in msdio ftruftur* pon'itur, & VH[.
que hujufmodi ligamina reperta funt, tefte Flaminio go apttd Gracos vocatnr i(w7mtu Ad quant 'vocem
Vacca, cujus hæcfunt verba in Diario Italico noftro Suidas hæc habet : Haie, iftCtMojulw h rôle oho.
p. zoj. Memini audire me ab Horatio Mario , ut ex- cTwuw j Hgamen , cum ligna infra adificia immit-
ornaretir monaflerium quoddam monialium , jam in fo- tuntur.
ro Nervœ fitum , in folum projeta fuijfe qua iam f^xa
V. Ædificandi modus , operæ , bajuli confpiciun»
peperina quadrata , & inter duo quaque quadrata,
tur in columna Trajanatab. 9. & io. ubi vir vifitur
fuiffe affalas ex quolibet latere ad formant cauda hirun-
mun jam exftru&i lapides extrinfecus poliens , alli
dinis. Sed quod fummopere miror, aie bat Horat iut,
ini nto es bajulantes eomodo quo repræfentabuntur
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1NNOCVVS AI’EK ECCE IACES NON VIRGINIS IRA NEC MELEAGER


ATROKFERFODITVIS CERAFERROMORS TACITA OBREPSIT SVBITO FECTTQVE
RVINAM QVAE TIBI CRE S CEN TI RAP VIT A7 VEN ILE EIGVRAM .

T. 5TATILIO VOLAPRO ME N S OKI


-AEDIFICIOR.VIXIT. ANNIS XXI T. M VIII D XV.
T. STATILIVS VOL. PROCVLVS
AC CE NA VS VELATVS ET AKGENTARIA
EVTYCHIA PARENTES EILIO OPTIMO ET
ORCIVTAE ANTHIDI VXORI EIVS SIBIQET S VIS
lIbertis libertabvs posterisq eorym

Bcrwsard

_ J .111. JO O
INSTRUMENS DE L’ARCHITECTURE. -j4I
niere repréfentée dans la planche des travaux militaires. Nous en voions de
même dans la colonne Antonine.
T. Statilius Volaper que nous voions dans le monument fuivant étoit P L.
menforœdificiorum, mefureur d’édifices, & cela à l’âge de vingt-deux ans huit CLXÏXIX*
mois 8c quinze jours. Je ne lai quelle forte de métier c’étoit ; il efi toujours
certain qu il regardoit l’architedure. On voit fur un des cotez la toife à
melurer, un autre infiniment qui pourroit être un plomb, 8c un tronçon
de colonne. La femme dont le bufie efi repréfenté dans une coquille au haut
du tombeau, pourroit être Orcivia Anthis époufe de Volaper. Comme les
anciens Romains aimoient a faire des allufions fur toutes chofes, le pere 8c
la mere de Volaper firent repréfenter un fanglier mort à fes pieds, pareeque
aper expiime dans les deux dernieres fyllabes de Volaper, veut dire un fan-
glier, 8c firent mettre quatre vers qui portent que ce fanglier ou Volaper
etoit innocent, 8c n avoit fait mal à perforine ; que ce n’eft ni Diane en colere,
ni Meleagre qui 1 ont fait mourir, mais qu’une mort naturelle la enlevé
lubitement à la fleur de fon âge.
VI. Dans limage fuivante on voit des inflrumens de menuiferie, des
icies , des marteaux 8c des ferpes. Dans un monument defliné à Florence, nous
avons les inftrumens des ouvriers en fer -on y voit l’enclume, une hache
afTez extraordinaire, une réglé, des compas. On ne fait fi l’inftrument qui
a de longues pointes des deux cotez, 8c qui reflemble à un peigne, étoic
une lime. Cette roue à pointes pofée fur un manche étoit de quelque"ufage
difficile^ a deviner. Un autre fer qui a une étoile à un bout & une pointe de
fléché a 1 autre, n efi pas moins inconnu , les gens du métier pourront peut*
être les reconnoitre. r
Les inftrumens du charpentier mis a cote de ceux-ci, ne font pas moins
differens de ceux d aujourdhui-, je n’y reconnois qu’un rabot long qu’on
appelle le Guillaume, 8c un marteau. 5 *

infra in operibus militaribus. Pari modo in colutnna Mon tacita obrepjît fubito feckque ruinam
Antonina ædificantes videmus tab. 56. tlbi erefeenti rapuit juvénile fiçumm.
Titus Statilius Volaper, quem in monumento fe- V I. In imagine fequenti inftruménta lignarii fa*
quenti cermmus , erat menfor œdificiorum, annos natus bri vifuntur, ferra:, mallei, falculæ. In monumento
viginti duos, menfes o&o, dies quindecinrid officium quod Florentin delineavi, inftruménta videmus fabro-
ad arehitedonieem haud dubie lpedabat j fed quid rum ferrariorum , incudem, afeiam fingularis forma:
fpeciatim eftec ignoramus ; in uno latere menllira normam , circinos. Inftrumentum autem illud more
yiiitur icihcet 01-gyia, aliudque inftrumentum , forte pedinis concinnatum an lima fuerit ignoratur. Ilia
perpendiculum & columnæ fragmentum. Mulier eu- vero rotaradiata, capuloque impofita cui ufui fue-
jus protome in cochlca vifitur in fepulcri faftigio, elfe rit, quis divinaverit : nec magis notum aliud in cu-
videtur Orcivia Anthis uxor Volapri. Ut autem ve- jus vertice ftella , in imaque parte fagitta: cufpis. Qui
teres Romani in omnibus circa fimilia nomina ludere illas exercent artes, hæc forfitan internofeere valebunt.
folebant, parentes ejus aprum mortuum ad pedes Vo- Inftruménta fabri lignarii e vicino pofita, non mi-
lapri repraefentarunt, quia aper duæ ultimæ fyllabæ nus differunt ab hodiernis : folam animadverto run-
funt nominis illius Volaper, & hos quatuor verfus cinam , quamnoftrates le Gnillaume vacant & mal*
addiderunt ; leum. *
Jnnocuus aper ecce jaces, non virgims ira ,
Nec Meleager atrox perfodit vifeera ferro :
54i L’ANTIQUITE' EXPLIQUE'E, &c. Liv. V.

CHAPITRE II.

I. Les infirumens de mufique qui fe jouoïent avec le faufile-, la flûte. 11. La flute
double. III. La flûte de Pan ou la Jyringe. IV. La trompette.
V. Autres infirumens.

J. U o i qjj e les infirumens de mufique des anciens fuffenten grand


nombre , la plupart nous font inconnus pour la forme -, nous n’en
favons que le nom. Ceux que nous voions le plus ordinairement fe jouent ou
au fouffle , comme la flûte , la trompette 8c la flûte de Pan j ou à la main , ou
avec l’archet, comme la lyre 8c la guitarre : pour les accompagnemens de
mufique on y ajoutoit letympanum, la cymbale, les crotales, lesfiflres,
8c d’autres infirumens qui fe jouoient avec le pied.
La flûte étoit un des infirumens les plus ordinaires ; on s’en fervoit dans
les choeurs de mufique, dans les théâtres, dans les amphithéâtres , dans les
facrifices, & par tout ailleurs : elle e'toit à peu près de la forme de la flûte
d’aujourd’hui • nous en voions quelquefois de courbe'es par le bout, comme
efl la flûte d’Attis dans Cybele au premier tome , où on voit en fautoir une
flûte droite 8c une autre courbe'e, que je crois être le lituus. On diflingue
entre les flûtes celle qu’on appel!oit tibia, une autre qu’on nommoit fiftula,
d’où vient le nom de flûte , 8c celle que Virgile nomme awena. Celle qu’on
appelloit tibia prenoit fon nom de ce qu’anciennement elle eùoit faite de
l’os de la jambe de quelque animal, d’un cheval, d’un chien, 8c quelque¬
fois d’une grue. Fiftula eùoit un chalumeau ou un flageollet. Aliéna pre¬
noit fon nom de ce qu’autrefois les bergers la faifoient d’un tuiau d’avoine.
Il efl pourtant certain qu’avena fe prend aufli pour fiftula , 8c que tibia 8c
fiftula font fouvent confondues dans l’ufàge. Plufieurs des flûtes que nous
voions furies marbres paroiffent faites de bois j on n’en peut pas douter au
moins de la plupart.
IL On voit fort fouvent dans les facrifices & dans les Bacchanales des
joueurs des deux flûtes à la fois -, je ne fai même fi la double flûte n’y efl pas
plus frequente que la fimple. Elle e'toit encore en ufage chez les bergers 8c
dans les maifons des particuliers j Theocriteen fait foi lorfqu’ildit ; Agree^

C A P U T î 1, tomoprimo, ubi duae tibia; obfervantur fefe deeuf-


fantes, quarum altéra retfta, altéra recutva, quam
L inflrumcnta mufica quœ flatu pulfabantur : puto lituum elfe. Tria généra tibiarum traduntur
tibia. 11. Tibia duplex. 111.Tibia Panos fuifle , nempe ea quam tibiam vocabant , alla ,
five fiyrinx. I V. Tuba Jïve buccina. V.Alia quam fiftulam , unde nomen flûte j 6c ea quam
inflrumenta. Virgiliüs avenam vocat : quæ tibia appellabatur , inde
nomen acceperat , quod olirn ex crurc cujufpiam
I. XT T s i inftrumenta mufica Veterum magno animalis concinnaretur, equi, canis, 6c aliquando
vTj numéro eflent, eorum maxima pars quantum gruis. Fiftula erat calamus ad fonum adornatus : ave-
ad f jrmam 6c ufum ignora funt, folaque nomina te- na autem diccbatur , quia olim ex avenæ culmo
ncmus. Ea quæ ut plurimum confpicimus, aut flatu paftores eam conficiebant. Certum tamen eft avenam
perfonant, ut tibia , tuba 3 de fyrinx •, aut manu vel etiam pro fiftula accipi , 6c tibiam fiftulamque indif-
pledtro , ut lyra 6c cithara : 6c pro attemperanda mo- criminatim ufurpari. Ex tibiis quas in monumentis
dulmonc accedunt tympanum , cymbalum, crota- videmus plurimæ ex ligno confedæ fuille videntur,
la , fitrum 6c fcabilla. nec dubitari poteft quin maxima pars ex ea fucrinc
Tibîæ admodum frequentatus ufus erat. Ea in cho- materia.
ris mufica locum h ibebat, in theatris , in amphithea- I I. In facrificiis 6c in bacchanalibus farpe tibicincs
tris, in facrificiis 6c ubique. Erat ilia forma ad hodier- confpicimus duplici tibia ludentes. Ufus item pafto-
nam acce lente. Recurvas nonnunquam ab altéra par¬ ritii erat hæc duplex tibia , eaque in ædibus, ut puto,
te tib as videmus, qualis erat tibia Attidis in Cybele privatis frequentiftime ludebarur.
je
Maître Ioueur de Flûtes cxc-«i*A'W^r®

Tome, TU ipo
INSTRUMENS DE MUSIQUE; 543
. (

je vous en conjure par les Nymphes 5 que je vous chante un air agréable avec ma
double flûte. Je laifle aux maitres de l’arc à deviner comment une double
flûte peut faire une harmonie fi agréable: ces deux flûtes étoientfeparecs,
à ce que je crois j les deux tuiaux rejoints dans la bouche du joueur s’écar-
toient enfuite , il en tenoit un de chaque main. Je remarque aufli qu’il pL
11’y paroit point de trous: on les voit aufli fans trous entre les mains du CXC
Choraule dont nous donnons ici la figure tirée d’un marbre. Cependant il eft
certain que la flûte avoit anciennement trois trous , qu’on les multiplia en-
fuite jüfqu’à fept, 3c même jufqu’à dix, 3c qu’on jouoit avec les doigts
comme aujourd’hui. Le Choraule écoit celui qui préfidoit fur les chœurs • il
eft revêtu d’une tunique, & tient de chaque main une flûte dont le petit
bout eft appuie fur la poitrine - il s’appelloit Myropnus Nanus.
III. La flûte de Pan ou la fyringe êtoit à plufîeurs tuiaux , il y en avoic
ordinairement fept 3 il s’en trouve à fix. On ne voit guere cet inftrumerrt
qu’entre les mains du dieu Pan ou de Silvain & des Satyres, ou de quelque
troupe Bacchique, quoiqu’il foit certain qu’on l’emploioit aufli dans les con¬
certs. Celui que nous donnons ici, qui joue delà flûte de Pan , paroit être de
cette troupe. La pandurie êtoit encore une elpece de flûte qui le jouoit avec
le foufle j cependant Pollux l’appelle un infiniment à trois cordes y ofyaw
Vft'xppiïov • on n’en connoit pas bien précifément ni la forme ni I’ufage. Une
autre forte de flûte étoit, félon Xenophon cité par Athenée , lagingre , elle
n’avoit qu’un palme de long , 3c rendoit un fon lugubre , à caufe du deuil
que les Phéniciens faifoient d’Adonis, qu’ils appelloient Gingrès. La nable
inventée par les Phéniciens, étoit une autre forte d’inftrument qui avoit des
cordes , 3c qu’on animoit pourtant par le foufle. Il y avoit une autre efpece
de flûte appellée monaule, dont Athenée parle fort au long.
I V. La trompette qui s’appelle en latin tuba ou buccina, 3c en grec falpinx ,
étoit en ufage à la guerre : on la trouve encore aux ficrifices, 3c en certains
a&es publics ou l’on mêloit ce fon avec celui de la flûte: il y en avoit de
tortues prefque comme on les voit aujourd’hui. Je ne fai fi les trois flûtes
ou les trois hautbois joints enfemble ne font qu’un infiniment, ou s’ils en font
trois j ils paroiflent tout-à-fait attachez enfemble. L’inftrument tortu a toute
la forme du lituus infiniment de guerre * il eft mis en fautoir avec une flûte y
une fyringe de Pan les traverfe.

A«V> -8T t Toüv ?u[JL’ta.v , JiJvuois aÙAcîav ù.ùsa.1 bebatur. lHe quem hic proferimus fyringe ludenterri,
À'JÙ 71 4US1. ex Bacchico'choro videtur efle. Panduria etiam genus
tibia; erat, qua ore de flatu ludebatur ; attamen Pol¬
yifne j per Nymphas, duplicibus tibiis cantare lux vocal ot-yttvov 7inftrumentum trium chor-
Suave aiicjuid mihi ? Theocr. darummcc forma ncc üfus illius cognofcuntur. Aliud
Pcritis ca in arte divinandum rclinquo, quo pado tibixgenüs lecundum Xenophontem ab Athenæo al-
tibia hujufmodi duplex tam fuavcm l'onum emittere làtum 4. 23. eft gingravel gingrus , quæ unius tan-^
poffet. Tibia: illae dui, ut puto, disjundæ étant ; tum palmi longitudine erat , lugubremque fonum
duo tubi in ore ludentis jundi poftea feparabantur , edebat, ob ludum Adonidis anud Phœnices, qui
& utraque manu tenebantur. In his nulla obfervantur Adonin vocabant Gingrem , celebris. Nabla a Phœ-
fotamina, patitetque fine foraminibus funt in mani- nicibus inventa inftrumentum eratchordis inftrudurri
bus choraulæ lequentis ex marmore edudi : certiun & co tamen flatu ludebatur. Aliud genus tibiæ erat
tamen eft tibiarn olim tribus fuifle foraminibus in- Monaulus , de quo pluribus Athenæus. 4. 23.
ftrudam, quæ poftea fotamina feptem, imo decem nu¬ I V. Tuba ve buccina , quæ græce tevoca-
méro fuerunt t digitifque ludebatur ut hodie. Cho- tur , ufus erat bellici, fed in facrificiis quoque &: in
raules état chori præfes. Hic tunica veftitut , & utra¬ quibufdam adis publicis ufurpabatur , ubi etiam ti¬
que manu tibiarn movet, cujus minorem tubi partem biæ fono admifeebatur. Tubæ reflexæ de contortæ
pedori admovet : nomen cjus erat Myropnus Nanus. étant ut hodiernæ. Nefcio an très tibiæ flmul jundæ ,
III. Tibia panos five fyrinx multis eratcompada quas hic repræfentamus , tria flnt inftrumenta aut
fiftulis, quæ ut plurimum feptem numéro funt, ali- ununv, fl tria flnt, omnino conjunda videntur. Inftru-
quando fex i hoc inftrumentum fæpius in mani- mentum illud curv.um & reflexum videtur elfe lituus ,
bus Panos, Sylvani, fatyrorumve vifitur 5 & in Bac- quo utebantur in bello , quinque deeuflatus ponitut
chico cœtu fréquenter occurrit : in choris etiam adhi- cum tibia j quibus traniverfa adjicitur Panos tibia.
Tom. III. X X
544 L’ANTIQUITE' E X P LI QUE'E, &c. Liv. V.
V. Uhydraule croit une efpece d’orgue où l’eau tombant & pouffant l’air
donnoit le ion à plufieurs tuiaux. On en voit encore à Freicati. Vitruve Pline
& Athenée en attribuent l’invention à Ccefibius Alexandrin. Ce que’les an¬
ciens en diient n’en donne pas une ide'e bien diitin&e. Les anciens eux-
memes ont fort diipute fur la forme & fur ion uiàge, comme on peut voir
dans Athenée : mais la commune opinion eil que le vent pouffé par l’eau
faifoit jouer l’hydraule : Il avoir, pour fuit Athenée, la forme d’un autel rond
Ammien Marcellin dit que de ion tems on faifoit des inilrumens hydrauli’
ques & des lyres auffi grandes que des chariots.
Les orgues ont été, à ce qu’on croit, inventées du tems de Julien l’apoftat
l’ufage n’en eil venu en France que fous Pépin, à qui elles furent envolées na r
ConftantinCopronyme.
La mufette eft encore d ancien ufage, comme femblent le marquer leç
vers attribuez a Virgile, où il eft dit que CopaSyrifca aiant les cheveux liez
d un ruban a la manière des Greques, danfoit, tenoit un crotale & faifo r
jouer avec le coude un inftrument où tenoient plufieurs chalumeaux 1

•j V-JHydraulus erat organorum fpccies ^ ubi aqua gnitudinem æquarent.

Plinius 7. 37. atque Athenæus 4. 13. ejus inventum régnante, cui a Conftam
tnbuunt Ctefibio Alexandrino. Quod de hujufmodi Urer fymphoniacus * <
inftrumento apud feriptores legitur , parum ad ejus tufti efle' ufus videtur vocamus, ve-
cognitionem juvat. Veteres de illius forma admodum tributa carmina. ut probant hæc VirgiliJ
dilputarunt, neenon de ufu, ut apud Athenæum
düputarunt, Athenteum vi-
dere eft : fed ea vulgarior eratopinio, ventum ab aqua
c°pa Syrifca cap ut Graia redimita tnitelU
motum hydraulo fonum indidifte : forma,, înquit inquic
Cnfpum fub crotalo do [ta
Cn/pum/nb PI a movere latus/
latus*
Athenæus, aræ rotundæ fimilis erat. Ammianus Mar-
Ebriafamofa faltat lafeiva tabella .
cellinus 14. 18. narrat fuo tempore infttumenta hy-
draulica, lyrafque adornatas fuifte qux curruum ma*
I
ÏN ST RUMEN S DE MUSIQUE. Uf
'r&:
-1» •

CHAPITRE III.
A ÿ-'-yy '} j'I 3Ùp « • O -J « îHüd D sb .Il
I. lnflrumens à Cordes quon toudooit avec les doigts @-J atvu Farchet. 11. Le$
cymbales , les tympanons, les crotales & autres uiflrumens.
:-, ' • ' • ; ch, '■ ;.v . . >

I. éT^\ U a n t aux inftrumens qui fe touchoient avec les mains , ou avec


y /l’archet, ou avec quelque chofe qui cenoitlieu d’archet, comme le
plettn , il eft difficile non feulement de les décrire, mais auffi d’en faire
l'énumération. Voici ceux dont j’ai trouvé les noms dans differens auteurs,
la tortue, la lyre, la guitarre, le bâton qu’on appelle auffi le barbiton,la
phorminge , le plalterion , lachelys, la harpe, le trigone , lafimbuce, la
peélis , la phénix , la fpadix , le lyrophenicium , le clepfiambe, le pariambe,
la jambuce,le fyndapfus, l’épigoneum qui avoit quarante cordes, le fimi-
cum qui en avoit trente-cinq, le monocorde invention des Arabes, le tri-
corde qui eifi la pandure des Affyriens, le pentacorde. De tous ces inftru-
mens je crois que fouvent le même eft defigné par differens noms.
La tortue étoit un infiniment originairement fait par Mercure fur une
écaille de tortue , dit la mythologie-, elle devoit approcher de nos violons 5
dont la forme a quelque rapport avec une tortue. Il eft tres-difficile de
diftinguer en quoi differoient la lyre , la guitarre, la chelys, le pfalterion ôc
la harpe. Nous voions une infinité de fois fur les marbres & fur les médaillés
la lyre ou la guitarre : les cordes font à jour, comme dans les harpes qu’on
peint entre les mains du roi David • je n’en ai point encore remarqué d’au¬
tres , quoique j’aie obfervé foigneufement toutes celles que j’ai rencontrées i
on n’en trouve point oii les cordes foient appliquées ou fur le bois, ou fut
quelque autre matière. La forme eft prefque toujours la même, fi l’on en
excepte une qui eft prefque en triangle, & que nous donnons plus bas après
Spon. C’eft fans doute ce qu’on appelloit le trigoné , auquel la fambuce, qui
étoit auffi un inftrument triangulaire à cordes , reffembloit beaucoup.
Le nombre des cordes n’y eft pas toujours égal ; ce s inftrumens en ont au
moins cinq ou fix , d’autres fept, huit, neuf-, un en a julqu’à vingt. On en
voit peu qui foient touchées avec le pleétre ^ la plupart le font avec les doigtSi
La guitarre ou la lyre va de concert avec le tympanon dans les marbres

C a P U T III. verfis nominibus exprimu


Teftudo inventum Mercurii, in cochlea teftudi—
J. Inflrumenta chordis inflruïla quæ diÿtis vel nis faéla fecundum Mythologos -, fidibus hodiernis
■pleclro pulfabantur, eorumque varia nomina. non abfîmilis erat , quæ etiam teftudinem non male
II. Cymbala, tympan a , crotala jimiliaque referunt. Non ita facile eft dicere qua in rc differrenc
lyra, cithara, chelys, pfalterium & harpa. Sexcenras in
inflrumenta. marmoribus videmus feu lyras feu citharas, ubi chor-
I. U a n t u m ad inflrumenta ilia quæ vel ma* darum fpatium totum tranflucidum eft , ut in hatpa
\ / nibus , vel areu, vel pleélro tangebantur, dif¬ quæ pingi folet in manibus regis Davidis : nullas ha-
ficile eft ea non modo deferibere , fed etiam enume- étenus alio modo vidi, etfî diu omnes exploraverinii
rare. Hæc nomina apud feriptores varios collegi, te- Forma femper eadem pene eft , fi quamdam excipias
ftudo, lyra, cithara , baron , quod item barbiton infra proferendam ab Sponio publicatam , quæ tri an-
vocatur , phorminx , pfalterium , chelys , harpa , gularis pene eft : eftque haud dubie id quod trigo¬
trigonum , fambuca, peélis , phœnix , fpadix , lyro- num appellabatur, cui fimilis etiam fambuca erat *
phænicium , clepfiambus , pariambus , jambuca , inftrumentum fcilicet triangùlare chordis adornatum*
fyndapfus, epigoneum quadraginta chordis inftru- Numerus chordarum non femper idem , ut minus
élum j fimicum triginta quinque chordas habens, quinque fexve chordas habent hæc inflrumenta , ali-
monochordon inventum Arabum , trichordon , quæ quando feptem, oélo,novem,unum veto viginti. Pauca
eflpanduria Aflyriorum „ & pentachordon. Ex hifee pleélro tanguntur , fed ut plurimum digitis. Cithara
omnibus inftrumentis puto unum idemque fæpe di- atque lyra cum tympano pulfantur in monumentis quæ
Tom. III.
346 L'ANTIQUITE’ EXPLIQUEE, &c. Liv. V.
qui nous relient, &: quelquefois avec la trompette. On ne connoit guere
en quoi differoient de ceux-ci les autres inftrumens à cordes dont nous
avons parlé ci-devant.
IL Les cymbales étoient de certains baffins creux, que Ton frappoitles
CXCI uns contre les autres en gardant quelque cadence. Spon prouve fort bien
qu’ils étoient creux par ce paffage de Clement Alexandrin, fai bu avec U
cymbalef ai mangéJur le tympanum -, 6c par celui d’Ovide dans les Fafles, lequel
luppofe aufïi qu’ils étoient creux. Ce qui le prouve encore mieux, c’eft un
partage de Phornutus, qui parlant du dieu Cornus dit qu’il ferre fes doigts
de la main droite, & que pliant un peu la gauche, il rend en frappant un ion
femblable à celui des cymbales. Vous voiez dans cette planche trois filles qui
jouent des cymbales, & quelques autres cymbales de differente forme.
Les crotales étoient des rofeaux coupez de maniéré qu’en frappant ils
Tendoient un certain fon. Quelques-uns difent qu’Hercule fe fervit de cro¬
tales pour chaffer par ce fon du lac Stymphalis ces oifeaux qui faifoient tant
de mal. On fe fervoit de crotales dans les fêtes : une joueufe de crotales fe voit
dans cette planche.
Ce qu’on appelloit croumata étoit une efpece de crotales dont on jouoit
aux parties méridionales de l’Efpagne. C’étoit ce qu’on appelle aujourd’hui
des caftagnetes ; on les faifoit ou de fragmens de pots cafiez, ou de quel¬
ques ofTemens : on les voit ici entre les mains d’un jeune homme.
Rien de plus commun fur les marbres & les bronzes que le tympanon, qui
relfemble à une tymbale, ou à un tambour de bafque -, on s’en fervoit dans les
fàcrifices de Cybele : le tympanon paroit même fouvent entre les mains de
cette déeffe : on le voit dans les autres facrifices 6c dans les folennitez j il fer¬
voit auffi dans les concerts. On croit que cet infiniment étoit venu de Syri,e.
Beger donne un autre tympanon d’airain au milieu duquel efl repréfentée
une tigrefïe. On voit encore ici un infiniment qui refTemble à un theorbe, 6c
fur la même ligne cinq lyres ou guitarres de differente forme.
Les JcabïlU 6c empesta fe jouoient avec les pieds en fautant, 6c faifoient
un bruit femblable à celui des crotales : nous en avons déjà vu au premier
tome fur lesTityres.
Le fiflre dont nous avons déjà parlé fur Ifîs, étoit un infiniment ovale percé
de trois ou quatre baguetes d’airain , dont on fe fervoit pour faire du bruit.

fuperfunt, & aliquando cum tuba. In quo autem ab KpsiW-Ttt, crumata fpecics crotalorum erant, qui-
his differrent caetera chordis inftru&a organa quae bus Iudcdant in partibus Hifpaniae meridionalibus:
fupra commemoravimus, vix comperiri queat. idipfum dTe putatur , quod hodie caftagnetes voca-
11. Cymbala vafa erant concava bina, quae fimul mus : ea aut ex fragments teftaceis, aut ex oflîbus
pereufla refonabant cum quadam modulatione : con¬ erant, & confpiciuntur hic in manibus juvenis cu-
cava fuifle probat Sponius ex Clemente Alexandrino jufpiam.
in protrept. Ex cymbalo bibi , ex tympano comedi j ôc Nihil frequentius in marmoribus & in tabulis tym¬
ex illo Ovidii verfu : pano , hodiernis tympanis non abfimili : eo utebantur
in facrificiis Cybeles : tympanum etiam faepe in ma¬
Cymbala pro galets , pro feutis tympana pulfant. gna Matris manibus confpicitur. In aliis etiam facri¬
ficiis , in feflis & in choris adhibebatur : hoc inftru-
Clarius etiam probatur ex hoc Phornuti loco qui de mentum ex Syria venifle putatur. Begerus tympanum
Como deo loquens, ait : Nam dextra contraSlis digi- exhibet, in cujus medio tigris reprsefentatur, quodque
îis jfubjeftam finiftram ad clavum plt ttit, ut matins in hac tabula vifitur , fimulque aliud inftrumentum
cymbalorum more pereuffa conforta f.ant. In tabula præ- confpicitur theorbo hodierno fimile , & eadem linea
fenti très puellæ cymbala pulfantes confpiciuntur, quinque lyrae auteitharae diverfæ formx.
cum aliis etiam cymbalis diverfa: formx. Scabilla &c crupezia faltando pebibus pulfaban-
Crotala fciflx arundines erant , quae morse con- tur , fonumque crotalorum fono fimilcm edebant.
cuflæque refonabant : narrant quidam Herculem cro- Hujufinodi jam vidimus tomo I. ubi de Tirytis.
talis ufum efle ut noxias aves ex Iacu Stymphalidis Siftrum de quo jam in Ifide fermonem fecimus, in¬
expelleret. Crotalis utebantur diebus feftis.Puella cro- ftrumentum erat ovatâ forma, in quo tranfverfe po-
talis ludens in hac tabula vifitur. fiex très quatuorve virgx erant, qux aliquem ede-
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On s’en fervoit aullî dans les folennitez. On voit ici une fille qui tient un
fiftre & une palme.
Dans la planche fuivante font deux filtres : comme j’ai déjà parle au long Pl.
de cetinftrument, jepaffe à un autre de la meme planche , compofë de cer¬ cxcii
cles ronds ferrez les uns contre les autres : je ne lai s’il a fervi à rendre quel¬
que fon comme les caltagnetes • je n’ai encore rien vu de femblable : cela
pourroit être toute autre chofe qu’un inltrument de mufique.

bant fonum : in feftis etiam adhibebatur : hic puella circulis rotundis compofitum , qui circuli compreflî
vintur fiftrum atquc palmam tenens. înutuo hærcnr.Sono cuipiam edendo an ufurpatum fue-
In tabula fequend duo funt liibra , de quibus jam lit, nefeio : nihil me fîmile videre memini : fatendum-
fermo habitus : ad aliud inftrumentum tranfeamus ex que eft aliud elfe pofie,quam inftrumentum muheum.

CHAPITRE IV.

1. Les tnftrumens à écrire. II. L'encre. III. écriture en lettre rouge.


/ V. Ecriture en lettre d’or.

I\T O u s avons parle fort au long dans la Paléographie Greque de 1ecri-


j\| cure des anciens , de l’encre & des autres liqueurs dont ils fe fervoient
pour écrire, de membranes, ou du parchemin, ou des autres fortes de feuilles
qu’ils y emploioient, des ftyles, des cannes à écrire, des plumes & des ta¬
blettes. Comme le delfein de cet ouvrage étoit de rapporter tout ce qui re-
gardoit l’écriture greque depuis fon origine jufqu’aux plus bas tems du Chri-
ltianifme, nous y avons mis bien deschofes qui ne regardent que lesufages
des bas fiecles , & que nous nous difpenferons de rapporter ici. Nous ne par¬
lerons donc que de ce qui regardoit les anciens tems, en y ajoutant quelques
chofes que nous avons obfervées depuis.
11. L encre s appelloit chez les Grecs ou f^iXav yçu<pix.ov • c’eft ainfi que
l’appelle Clement Alexandrin dans le pafTage que nous rapporterons plus bas.
Les Latins la nommoient atramentum, & quelquefois encauflum, qui vient du
mot grec ly^avçon • c’eft de là que s’eftfait ïinchioflro des Italiens. Onlafai-
foit du fuc de calmar ôc de feche, fortes de poiïfons dont le fangeftnoir.
Pline rapporte bien des maniérés de faire l’encre. » Elle fe fait , dit-il, par«
artifice comme plufieurs autres liqueurs : il y a deux fortes de terre dont on«
fè fert pour la faire j l’une qui diftille une efpece de faumure , &; une autre «

C A P U T IV, quæque hic repetenda non cenfemus. De iis igitur


dumtaxat agetur quæ prifeum ævum refpiciunt, nec
7. lnflrumenta ad feriptionem. J I. j4tramen- pauca nobis hadenus intada pofterioribufque curis
tum. IIL Scriptura miniata vel rubro ch a- obfervata hic adjiciemus.
raHere. I K. Scriptura aurea. I I. Atramentum feu utrav y^uev appella-,
batur, hoc poftremo nomine infignitur a Clemente
I. T N palæographia noftra græca pluribus egimus Alexandrino Strom. 6. in loco pauïo infra referendo*
X de feriptione veterum , de atramento, deque Latini atramentum nominabant 6c aliquando cncau-
aliis liquoribus ad feribendum ufurpatis, de mem- ftum y quæ vox a Græco tyKauçov derivatur $ indc
branis, deque alio chartarum genere, de ftÿlo , de Itali inchioflro dicunt. Atramentum librarium ex fuc-
calamo , de penna & de pugillaribus. Quoniam vero co loliginis vel fepiæ fieri folebat, quorum pifciuni
id in propofîto nobiserat, ea omnia in medium affer- fanguis ater eft. Multos atramenti conficiendi modos
re, quæ ab origine græcæ feriptionis ad extvema refert Plinius 35. 6. Atramentum quoejue inquit, in*
ufque Chriftianifmi iæcula fpedarent j milita ccrtc ter faftitios erit : cjuamcjiiam ejl & terra gemina origi*-
retulimus quæ ad infimum tantum ævum pertinent, ms i ans enim falfugints modo emanat, aut terra if [a
34* L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, Scc. Liv. V.
«de couleur deTouffre bonne à cet ufage. Il s’eft trouve des peintres qui ont
«tire des fepulcres des charbons pour en faire de 1 encre ; mais toutes ces
«inventions nouvelles ne (ont guere bonnes pour 1 ufage. On la fait bonne
«en plufieurs maniérés, avec de la fuie qui fort de la refîne & delà poix bru-
«lées : on fait pour cela des caveaux d’où la fumée ne fort point. On en fait
«auffi de fort bonne en la même maniéré avec la fuie du bois qu’on appelle
»tœda. On la mêle avec la fuie des fournaifes & des bains ; c’elf de celle-là
«qu’on fe fert pour écrire des livres. Il y en a qui pour la faire brûlent de la
«lie de vin, qu’ils font fecher auparavant j & ils affurent que fi le vin eft bon,
«elle reffemblê à l’encre Indienne. Polygnote & Myconpeintres tres-celebres
«en Efficient avec du pépin de raifinj on appelle cette forte d encre tryginon.
«Apelle inventa la maniéré d’en faire avec de l’ivoire brûlé j celle-là sap-
«pelle élephantine. On en apporte des Indes , dont je ne connois nullement
«la compofition. Les teinturiers en font avec ce verd de gris qui fe forme fur
«les vaiffeaux de cuivre. On en fait encore avec ce bois nomme tœda,, que
«l’on brûle , & dont on pile les charbons dans un mortier. La feche eft mer-
«veilleufe pour cela , quoiqu’on ne s’en ferve pas pour en faire. Toute forte
«d’encre doit êtremife au foleil pour acquérir fa perfection : il faut mêler de
«la gomme à celle qu’on emploie pour écrire des livres, & de la glu à
•>celle dont on fe fert pour enduire. Celle qui eft liquéfiée avec du vinaigre
«s’efface difficilement. « Pline dit dans un autre endroit que l’abfynthe in-
fufée dans l’encre empêche que les fouris ne gâtent les livres.
III. Outre l’encre les anciens fe fervoient auffi d’une liqueur rouge pour
écrire les titres & les grandes lettres j Ovide dit qu’on fe fervoit pour cela
de vermillon & d’une certaine liqueur compofée avec le cedre. Nous trou¬
vons dans la lettre d’Ammonius à Carpien, qu’Eufebe nous a conférvée,
qu’on écrivoit les notes des livres avec du cinnabre. On fe fervoit auffi de
la liqueur rouge ou du cinnabre pour les fignatures des Empereurs. Cette
coutume qui eft autorifée par un grand nombre de paffages des hiftoriens
de Conftantinople, paroit être ancienne, puifque Dion nous dit que les
noms des Empereurs étoient écrits fur les étendarts en lettres rouges çoimtloiç
ypdju/xaaiv.
1 V. L’écriture en lettres d’or pour les titres des livres & pour les grandes
lettres paroit encore d’un tems fort reculé ^ les plus anciens manufcrits ont
de ces fortes de dorures. Nous trouvons auffi dans l’hiftoire des Empereurs

fulphurei coloris ad hoc probatur. Inventi funt picores atramentum librarium ex diluto ablïnthii temperatura
qui e fepulcris carbones infedos ejfoderent. Sed importu¬ literas a mufculis tueri.
na hœc omnia ac novitia : fit enim ex fuligine , plan bus III. Prætcr atramentum, ad titulos & ad majufcu-
•modis j refîna vel pice exufiis. Propter quod ojficinas las literas Veteres minium adhibebant. Hinc Ovi-
etiam adificavere fin mura eum non emittentes : laudatif- dius :
Jimum codem modo fit e tadis : adulteratur fornacum
bulinearumcjue fuligine , quo ad volumina fcribenda Nec titulus minio , nec cedro charta notetur.
ntuntur. Sunt qui & vini facem ficcatam excoquant :
affirmant que fi exbono vino fax fit cri t, Indici fpeciem In epiftola Ammonii ad Carpianum quam Eufebius
id atramentum prabere. Polygnonts & Micon celeberri- retulit, dicitur notas , -me v7ror»txud<rci( J)à z,Yva.£ctçtus
mi pi dores e v inace i s fecere, tryginon appcllabant. A pel¬ cinnabari fcriptas efle. Liquore etiam rubro vel cin-
les commentas eft ex ebore combufto fiacere , quod e/e* nabari utebantur imperatores ad fua fcribenda nomi-
phantinum vocant. ylpportâtur & Indicum ex India , na. Qui mos a multis Byzantinæ hiftoriæ fcriptoribus
inexplorata adhuc inventionis mihi fit etiam apud in- commemoratus, antiquus efle videtur quando Dio
fedores ex flore nigro , qui adharefcit areis cortinis : fit libro 40. ait nomina imperatorum in vexillis fcripta
& e tadis ligna combufto , tritifque in mortario carbo- fuifle cowniots rubris literis.
nibus. A. tra in hoc fcpiarum natura , fed ex bis non fit. IV. Mos etiam aureis literis fcribendi titulos litcraf-
Omne autem atramentum foie pcrficitur, librarium gttm- que majufculas antiqui ufus efle videtur : vetuftiores
vni, tcdorium glutino admixto : quod autem aceto li- omnium manufcripti codices his ornatibus condeco-
quefadtm eft 3 agre elnitnr. Libro autem 2.7. c. 7. ait rantur. In hiftoria quoque Imperatorum Conlianti-
• INSTRUMENS A ECRIRE. 349
de Conftantinople des Chry/ographes ou des écrivains en lettres d’or. Ce
métier paroit même avoir été fort honorable. Simeon Logothete dit de l’Em¬
pereur Artemius, qu’avant que de parvenir à l’Empire il avoit été Chryfo-
graphe. Dans les anciens tems on le plaifoit à mettre en figures les chofes
dont il étoit parlé dans les livres ; cela selt encore Eut dans des fiecles pofte-
rieurs, mais plus rarement que vers le quatrième & le cinquième. Nous voions
ces figures représentées prefque à chaque page dans les livres les plus anciens
que 1 on connoiffe, dans la Bible de la Bibliothèque de l’Empereur, dans
le Virgile du Vatican, qui a autrefois appartenu au Monaftere de Saint-
Denys en France, & dans les manuferits de Diofcoride de l’Empereur, de
la Bibliothèque du Roi, fk de celle des Auguftins de Naples.

nopolitanorum ^çvosÿpaiîxf vel ^fviroypa^inf reperimus. guras in fingulis pene foliis exhibitas videmus in li¬
Honefta utique ars faifTe videtur,quando Simeon Lo- bris , quos antiquiflimos omnium comperimus efie ,
gotheta de Theodofio Adramitteno ait, txtov <pxw0i in Bibliis Græcis Bibliothecæ Cæfarcæ 3 in Virgilio
içoçioyottqoi iÿ %çvin>%ct(pt« ttvut , hune narrant hiflorici Vaticana: Bibliothecæ, qui olim fuit Monafterii S.
Cbryfographiim fuijse. PriTcis etiam temporibus fole- Dionyfii in Francia , & in codicibus Diofcoridis Bi-
bant imaginibus exprimere ea de quibus in libris age- bliothecarum Cæfarea:, Regiæ, & Auguftinianorum
batur:quod etiam fæculis pofterioribus ufurpatumfuit, Neapoli.
fcd rarius quam tertio quartove fæculo.Hujufmodi fi¬
15° L’A N TI QU IT E' EXPLIQUEE, &c. Liv. V.

CHAPITRE V.

I, Les feuilles dont on fe fervoit pour écrire ; le parchemin. JL Autres fortes


de feuilles, III. Le papyrus d’Egypte. IV. Les diplômes & les livres qui
nous reftent de ce papyrus. K Origine du papier bombycin (dft du papier
d'aujourd’hui.

I. N s’eft fervi anciennement de differente forte de feuilles pour


Y^/ecrire. Toutes ces fortes de feuilles à écrire, de quelque matière
quelles fuffent, s’appelloient chez les Grecs ^apujç • c’eft ce que les Latins
ont appelle charta. La charte , dit le Scholiafte des Bafiliques 5 eft le papyrus
ou toute autre forte de matière pour écrire. Entre ces feuilles à écrire il
n ÿ a rien de plus ancien que les peaux de bêtes: ces peaux de bêtes etoient pré¬
parées en deux maniérés j c’étoient ou des cuirs paffez & rendus fouples com¬
me la peau d’un gand • ou du parchemin, ou du velin, comme celui dont nous
nous fervons encore aujourd’hui. Ces peaux paffées ont été rarement en ufage.
Les Juifs s en fervoient pour y écrire ou la Loi ou d’autres livres de l’Ecriture
fainte, mais principalement le livre d’Efther, qui s’appelle à caufe de cela
Megdlath Efther, le volume d’Efther. Ce mot volume qui veut dire rouleau,
vient de ce qu’on rouloit anciennement ces feuilles ou ces cuirs paffez. On en
voit encore deux à Boulogne, l’un chez les Dominiquains, qui contient la Loi,
& 1 autre chez les Chanoines Réguliers,qui contient le livre d’Efther. Leon Al-
latius en cite deux de la Bibliothèque Vaticane ; il y en a encore un ou deux
dans la Bibliothèque du Roi. L’autre forte de peau préparée que nous appel¬
ions parchemin ou velin, eft d’un très-ancien ufage, puifqu’Herodote en parle
fous le nom de diphtheresyquoique les diphtheres fe puiffent entendre non feu¬
lement du parchemin, mais aufti de ces peaux paffées plus épaiffes. Le nom de
parchemin pergamenum , n’eft venu que longtems après l’invention ; tous les
favans en conviennent. Ces fortes de feuilles à écrire font celles qui fe confer-
vent le plus longtems. Les livres du quatrième ou du cinquième ftecle , qui
nous reftent, font écrits en parchemin: tel eft leVirgile du Vatican, le Terence

c A P u T v. branæ. Pelles illæ priori modo fubadtx rarioris ufus


fuere. Judæi iis utebantur ad legem exarandam aut
J. Charta; ad fcribendum ufurpata; : membranœ alios Scripturæ facrx libros, prxcipueque Eftheris ,
feu pergamenum. I /. Alia chartarum géné¬ qui liber ideo hebraïce vocatur megillath Efther, vo-
ra. III. Papyrus Ægyptiaca. IV. Diplo- lumen Eftheris ; qux vox , volumen, fignificat olim
hafce membranas convolutas fuifle. Duo hodieque
mata & libri qui fuperfunt ex papy ro .Ægyp-
voluminaiftiufmodi Bononix vifuntur, quorum alre-
tiaca. V. Origo ch an a bombycinœ & papy ri rum apud Dominicanos legem feu pentatheucum
hodiernœ. compleâ:itur,aIterumapudCanonicos regulares librum
Eftheris. Léo Allatius duo ex Bibliotheca Vaticana
\T E t e R e s varia chartarum O
çenera ad fcri- commémorât ; funtetiam unumduove in Bibliothe¬
V bendum ufurparunt. Folia vero quæque ad ca Regia. Alia pellium ad fcribendum parandarum ra¬
fcriptionem deftinata hoc nomine yd\.ns a Græcis tio , quam pergamenum aut vitulinam membranam
qux vox hoc nomine charta cxprimitur. x®?”’ appellamus , antiquilfimi ufus eft , quandoquidem
iç) rn cL7n rrcnriH;* Si0(M. , » 5T«(« üKh 'Trçft ÿcetçài
Herodotus eam J'içôfçv» nomine commémorât , etft
TwroiHum , inquit Scholiaftes ad lib. 11. Bafilico- diphthera de pellibus etiam fubadis prioris gencris
rum p. 95. id eft, charta efi papy ri pelhs, fi-je altère inrelligi poflint. Pergameni autem nomen ex Pergamo
materia ad fcribendum adaptata. Inter chartas illas ac Alix , diu poftea membranis inditum fuit, ut conve¬
fcriptionem nihil vetuftius animantium pcllibus *, qua nir inter doeftos. Hoc chartarum genus longe diutius ,
pelles duobus parabantur modis , vel fubigebantur 111 quam extera omnia, confervatur. Libri quarti quinti-
aluta , & plicabiles fiebant ut chirothccx pellis , ve ve fæculi , qui fuperfunt, in membranis lunt feripti,
ita conficiebantur ut pergamenum vel vitulinx mcm talis Virgilius Vaticanus, Tcrentius Florentinus, qux-
de
INSTRUMENS A ECRIRE. 5TI
de Elorence , quelques feuilles de la Bible de M. Colbert, <Sc quelques autres
de la Bibliothèque du Roi.
II. Outre ces feuilles à écrire, on en failoit anciennement, dit Ifidore,
d’une certaine elpece de petite peau déliée qui le trouve entre l’écorce des ar¬
bres <Sc le bois,«3c qu’on appclloit liber^ d’où vient le nom de livre. Ifidore dit là-
même que cette lorte de feuilles à écrire a été en ufage avant le parchemin • ce
qu’on a peine à croire, le parchemin étant fi ancien qu’on ne peut en trouver
l’origine. Plufieurs habiles gens ont cru que de ces feuilles minces tirées des
arbres il n’y a eu que le papyrus d’Egypte qui ait été en ulage pour écrire, «Sc
qu’on n’a jamais emploié d’autres arbres ou plantes; j’ai réfuté ce fentiment
dans la Paléographie Greque p. 15.
III. Il faut pourtant avouer qu’entre toutes les feuilles à écrire , celles
qui ont été le plus en ufage, étoient 1 c papyrus d'Egypte, qui s’appelle auffi
philyra &z biblos• de là vient; que les Grecs appellent un livre biblos.Cette plante
Egyptienne appellée papyrus avoit deux coudées de haut, «3c avoit plufieurs
membranes les unes fur les autres, qu’on feparoit avec une aiguille. On en
joignoit deux enfemble , on les trempoit dans l’eau trouble du Nil, & enfuite
on les mettoit à la preffe, & onlesfaifoit fecher au loleil : cette eau du Nil
fervoit de colle ; mais il paroit que dans la fuite du tems on y mit auffi de la
colle , afin que les deux feuilles tinffent mieux enfemble. Il y avoit à Alexan¬
drie un très-grand nombre de gens qui gagnoient leur vie à ce métier, com¬
me il paroit par une lettre de l’Empereur Hadrien , qui eft rapportée par Vo-
pifque ; C'efl une ville puijfante, riche , dit-il, & qui a un terroir fertile 3 perfonne
ny vit dans L'oifiveté • les uns travaillent au verre , les autres font des feuilles
à écrire. C’étoient là leurs plus grandes manufaélures. On ht dans le même
Vopifque que le tyran Firmus qui s’étoit révolté en Egypte , difoit qu’il avoit
une fi grande quantité de ce papyrus <5c de la glu , qu’il en pourroit nourrir Ion
armée. Saumaife a cru qu’il pou voit effeélivement leur donner ce papy ms
pour nourriture, ôc il prouve que le papyrus étoit bon à manger. Mais j’ai-
merois mieux dire avec Cafaubon, qu’il avoit une fi grande quantité de ce
papyrus, qu’en le vendant il en tireroit de quoi nourrir ion armée. En effet on
en faifoit un négoce confiderable dans toutes les parties de l’Empire Ro¬
main.

dam folia Bibliorum in Bibliotheca Colbertina &: li- multas : cæ autem acu feparabantur, ut in Plinii loco
bri quidam in Regia. 13. 12. obfervatur : duæ fimul jungebantur ôc turbi-
11. Præter hafee ad feriptionem charcas , aliæ pa- da Nili aqua intingebantur : premitur deinde prœlis ,
rabantur. Ifidorus lib .6. Orig.c. 14. Liber eft interior inquit ibidem Plinius , & fticcantar ftole plagala. Hæc
t unie a corticis , qua ligno cohœret , in qua antiqui fteri- Nili aqua glutini loco erat ; verum poflea glutino
bebant : de qua Firgilias : Sic alta liber hæret in ul- jungi cœperunt, ut firmius confinèrent. Ingens erat
mo unde & liber dicitur in quoferibirnus , quia ante Alexandriæ multitudo , quæ hoc diurno quæflu vi-
liftant ch art a vel membranarum , de libris arborant vo- dlum pararet, ut indicat Hadrianus Auguftus in epi-
lamina ftiebant : quod ait aurem hos libros arborum ftola fua apud Vopifcum :Civitas opulent a,dives}fecun-
ufu membranarum antiquiores faille , non mihi uri¬ da , inqaa nemo vivat otioftas. Alii vitrum confiant ab
que probatur , quandoquidem tanta eft membrana- aliis chartaconficitar. Cum autem has folum artes com.
rum antiquiras, ut ejus origo inveltigari nequeat. Ar¬ memorat, admodum frequentatas fuifle fubindicat :
bitrât! funt eruditi quidam ex illis arborum tunicis fi- unde apud eumdem Vopifcum legitur Firmum ty-
ve caudicibus aut libris, ut vocat Ifidorus, folam phi- rannum, qui in Ægypto defecerat, tantum habaiftfe de
lyram feu papyrum Ægyptiacam ad feriptionem ulur- chartis, at publiée ftupe diceret, exercitam fte alere pojfte
patam fuilte -, quam opinionem ego confutavi in Pa. papyro & glutino. Salmafius exiftimat fie intclligen-
læographia Græca p. 15. dum clTe hune locum,ut vere potueritFirmus tyrannus
fil I. Fatendum tamen eft inter hujufmodi chartas papyro exercitum alere, probatque papyrum efui elle
papyrum Ægyptiacam omnium vulgatiflimam fui lie , aptam ; at ego malim cum Cafaubono fie explicare ,
eux etiam philyra , ut dixi, ÔC altero nomine Mhot tantam videlicet penes Firmum fuifle papy ri & gluti¬
live /S*/Saos- vocatur j inde autem eft quod Græci li- ni copiam , ut iis vendiris pofl’et ex precio exercitum
brum Qtfaov appellent. Erat autem papyrus planta alere : ôc vere papyri magnum erat per totum impe¬
Ægyptia bicubitalis , quæ pelleas tunicas habebat rium Romanum commcrcium.

Tom. 1 II. Y y
35*. L’ANTIQUITE' EXPLIQUE'£,&c. Liv. V.
I V. On s’en fervoit pour écrire des livres, on l’emploioit aufti aux diplô¬
mes & aux Chartres. La matière en étoit fi fragile , qu’il s’en eft confervé
aftez peu • voici ce que j’cn ai remarqué en difterens endroits. Il y en avoit
quelques feuilles chez le Procurateur Julio Juftiniani à Venife : on prétend
qu’on en trouve encore quelques autres dans ce payis-là : on en voit au Char-
trier de Ravenne ; je crois qu’il y en a quelques-unes dans la Bibliothèque du
Vatican. On en voit aufii à la Bibliothèque du Roi, une au Chartner de
Saint-Denys, qui eft greque, & que j’ai publiée dans la Paléographie Gre-
que , ou j’ai prouvé qu’il faut diftinguer ce papyrus de l’écorce d’Egypte ;
une autre à Milan au cabinet des Septala. Il s’en trouve encore quelques
autres en petit nombre.
Les livres écrits en papyrus font encore plus rares \ l’Evangile de S. Marc de
Venife eft écrit en ces lortes de feuilles, mais il eft fi pourri, que les feuilles
collées les unes contre les autres vont en pièces quand on veut les feparer. Le
Jofeph de la Bibliothèque de S. Ambroile de Milan écrit fur ces fortes de feuil¬
les, eft bien mieux confervé -, on le garde précieufement. Mais il n’y a pas
de livre qui foit en meilleur état que celui des épîtres de S. Auguftin, qui eft
préfentement dans cette Abbayie , &que j’acquis à notre Bibliothèque il y a
environ dix ans. Ceux qui écrivirent ce livre fachant combien les feuilles de pa¬
pyrus étoient fragiles, eurent foin de mettre de quatre en quatre ou de cinq en
cinq feuilles une ou deux feuilles de parchemin, où ils continuoient l’écriture.
Cela a fi bien réufti, que les feuilles de papyrus fe font parfaitement bien con-
fervées. Chaque feuille eft double, parcequ’une feuille fimple auroit été trop
foible pour foutenir l’écriture ; &c’eft ce que dit aufti Pline , qui ajoute qu’on
mettoit les deux feuilles de travers, en forte que cela faifoit comme une claie
ou un treillis, tranfoerfa poftea crates peragitur. Cela fe comprend parfaite¬
ment bien fur ce livre ; chaque feuille eft compofée de deux, comme nous
venons de dire; ces feuilles ont de longs filamens qui vont d’un bout jufqu’à
l’autre , elles font jointes enlémble de maniéré que les filamens de l’une vont
toujours de haut en bas , & ceux de l’autre en travers } voila ce que c’eft que
cette claie ou ce treillis que nos favans ont tant de peine a expliquer • ces fi¬
lamens qui fe croifent font une efpece de treillis ou de tilfu. Ce manufcrit de

1 V. Ad libros fcribendôs papyrus ufurpabatur , meliori conditione eft. Sed fingulariftimus, & ipfa
itemque diplomatibus conficiendis adhibebatur. foliorum integritate præftantiftimus omnium liber pa-
Tam fragilis autem ea charta erat, ut non inulta pyreus epiftolæ funt S. Auguftini, quarum partera
hujufmodi monumenta hodie fuperfint : hxc autem folam compledlitur codex ille papyreus, quem ego
bujufcemodi variis in locis vidi & obfervavi. Ali- ab annis circiter decem huic Bibliotheca noftræ San-
quot hujufmodi folia apud Procuratorem Julium germanenfi comparavi. Qiii hune librum feripfere ,
Juftinianum Venetiis erant : fimilia aîiqua in vicinis cum materiæ fragiliratem compertam haberent, poft
regionibus elfe feruntur. In Chartulario Ravennaten- quaterna vel quina papyrea folia , vel unum vel duo
fi fimiliter quædam hujufcemodi habentur : putoque membranacea folia inferebant, in quibus feripturam
aliqua hujulmodi monumenta in Vaticana Bibliothe- continuabantj quo fadum ut papyrea folia integra fa-
ca fervari. In Bibliotheca Regia fimiliter : in Chartu- naque manferint. Quodlibet folium papyreum duplex
lario etiam S. Dionyfii in Francia adeftdiploma grx- eft ; quia folium unicum admittendæ feriptioni non
cum papyreum , quod in Palxographia Grxca publi- idoneum ; id vero innuit Plinius qui addit : tranfver-
cavi : papyrea porro diplomata a corticeis elle diftin- fa poftea crates peragitur ; quæ verba hifee confpedis
guenda probavi in Palxographia Grxca p. 15. In Sep- foliis facile intelliguntur -, quodlibet folium ex duobus
taliano quoque Mufeo Mediolani aliquam chartam conftat 3 ut modo dicebamus -, htec vero folia longa
papyream vidi. Aliquot alix reperiuntur parvo nu¬ filamina habent, quæ ab ima parte ad fummam pro-
méro. tenduntur , eaque confpicua funt. Sic autem una jun-
Rariores etiam funtlibri in papyro fcriptt : in hoc guntur , ut unius filamina reda ab ima libri parte ad
chartx genere fcriptum eft Evangelium S.Marci Ve¬ fummam dirigantur -, alterius vero tranfverfa ponan-
netiis j fed adeo putrida funt ejufdcm folia , ut putre- tur,& hxc eft ilia crates a Plinio memorata,in qua in-
dine compacta coagulataque folia deterantur potius, telligenda& explicanda eruditi tantoperc defudarunt.
quam feparentur. Jofephu's in Bibliotheca Ambrofia- Hxc filamina fie deeuftata quafi cratem texturamque
na Mcdiolanenfi papyreis item foliis deferiptus longe confidunt. Codex hic epiftolarum S. Auguftini ipfa
PAPIER A ECRIRE; 555
S. Auguftin paroit n’être guere moins ancien que l’auteur. De ces feuilles
de papyrus ell venu le nom de papier, que nous donnons aujourd’hui à nos
feuilles faites de chiffons, quoique ce loic toute autre choie que le vrai
papyrus.
V. Il y a longtems qu'on a ceffé de faire de ces feuilles de papyrus,
foit parceque l’Egypte étant tombée des le feptiéme fiecle fous la do¬
mination & la tyrannie des Arabes , &c le commerce avec l’Europe &
avec l’Empire deConllantinople n’aiant plus été fi libre, ces manufactures
de papyrus auront été peu à peu ruinées ; loic auffi parcequ’on aura peutêtre
trouvé avant qu’on ait ceffé de faire le papyrus , une autre lorte de feuiU
les plus folides & de meilleur ufage , quiétoit ce qu’on appelloit charta bom-
bycina. Quoiqu’il en foit, onavoit ceffé de faire du papyrus d’Egypte du tems
d’Euftathe, comme il le dit lui-même dans les commentaires lur l’Odyffée
d’Homere.
Nous avons prouvé dans la Paléographie Greque, que ces feuilles qu’on
appelloit bombytines , parcequ’elles étoient faites de cotton qui fe nommoit
bombyx , avoient commencé pour le plus tard dans le dixiéme fiecle. Le Roi
Roger dans une chartre rapportée par Rocchus Pyrrhus , appelle ces feuilles
bombycines charta cuttunea, une chartre faite de cotton. C’elt à l imitation de
ces feuilles de cotton, qu’on a fait de chiffon le papier dont nous nous fer-
vons aujourd’hui.

Auguftino non longe inferior ætatc putatur. Èx hifce ufum opportunius effet, nempe charta bombycina.
papyreis foliis , hodiernæ charræ ex detritis pannis Ut ut eft , jam rempote Euftathii papyrus Ægyptia
confedtæ noraen inditum , licet ea a vera papyrea defierat, ut ipfe teftificatur ad Horneri OdylTeam
charta longe différât. âv » à'pTl
V. A multis jam fæculis chattæ papyreæ officina In Palæographia græca p. 17. 8c feqq. probavimus
defiit -, tum quia cum leptimo fæculo Ægyptus in po- chartam quant bombycinam vocant Græci , quia ex
teftatem 8c tyrannidem Arabum devenerir, 8c com- bombyce , vulgo cotton, fadta fit, incœpiffe cum tar-
mercium Ægypti cum Europa 8c cum Imperio Con- diffime decimo fæculo : rex Rogerius in diplomate ,
ftantinopolitano non ita liberum fuerit, hæ papy rea¬ quod rendit Rocchus Pyrrhus bombycinam char¬
rum chartarum officina: paulatim defierint ; tum quia tam appellac chartam cuttuneam. Ad hujus chartæ
fortaffe antequam hæ papyreæ officinæ defierint, aliud bombycinæ fimilitudinem hodierna papyrus ex detri¬
chartæ genus inventum fuerit, quod 8c folidius 8c ad tis pannis confici cœpit.

Totn. 111.

\
y4 L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, Scc. Liv. V:

CHAPITRE VI.
/. Les cannes à écrire t£ les plumes. IL Autres inflrumens pour écrire.
J II. Ancienne écritoire du T refor de Saint-T> eny s.
* * ‘ \ I

ï. /^VN fe fervoit anciennement pour écrire avec de l’ancre , du calamus,


\^/qui étoit une canne j c’étoit l’inflrument le plus ordinaire : je ne fai
fi la plume eft aufli ancienne. On s’eft fervi d’un vers de Juvenal pour
prouver que l’ufage en étoit déjà de Ton tems • mais ce vers femble fe pou¬
voir prendre plus naturellement en un autre fens : la lettre feroit venue, dit-il,
prœcipiti penna , d’une plume legere ou d’une aile legere*, cette expreffion eft
apparemment métaphorique , ôc veut dire que la lettre feroit venue fort
vite. Quoi qu’il en foit, la plume à écrire ne peut pas être guere moins
ancienne que Juvenal, puifqu’Ifidore qui, comme chacun fait, ne parle or¬
dinairement que des anciens ufages, dit que les inltrumens des écrivains
étoient la canne & la plume ; que la canne étoit tirée d’un arbre, & la plume
d’un oifeau , & qu’on la fendoit en deux pour écrire.
11. Clement Alexandrin nous décrit les inftrumens à écrire, lorfque par¬
lant du Scribe facré des Egyptiens il dit : « Enfuite venoit le Scribe facré
«portant des plumes fur la tête, un livre à la main 3 le canon, c’étoit un petit
«vafe, dans lequel étoit la liqueur noire ; & un jonc dont on fe fervoit pour
«écrire. Ce jonc éroit apparemment une efpece de canne.
Les autres inflrumens étoient un petit couteau ou canif, que les Italiens
appellent temperino : ce mot vient de temperare calamum \ Cicéron s’efl fervi
de ce terme, calamo & atramento temperato j oAprès avoir aiguife La canne,
éprouve Vancre. Ils avoient encore un compas pour mefurer les lignes, &
des cifeaux pour couper & pour égaler les feuillets. Tous ces inflrumens font
encore décrits plus en détail dans une epigramme de l’Anthologie, où il eft
parlé d’un petit encrier de plomb, duntuiau pour conferverles cannes bien
taillées & fendues en haut vers le milieu, d’une pierre à aiguifer,. d’un large
couteau j c’étoit le canif qu’on faifoit anciennement plus large qu’aujour-
d’hui.

C A P U T VI. men dividitnr in duo.


I I. De inftrumentis ad feribendum Clemeus Ale-
J. Calami &pennœ. JJ. Alia fcriptionis in- xandrinus loquitur cum de facro Scriba loquens ait li-
Jirumcnta III. Vêtus atramentarium bro A. ir(fti À à ii’syçzpiy.cltïj( çrpoé^nai iyjov inï
in thefauro Sandionyjïano. n hy%ps) rgvova. ’ww y^aptuov y.tn<ryy
X) H y^ovtnv j hoc eft, deinde aiitcm facrorum
î. L i m cum atramento fcribebatur calamo , feriba procedit habens pennas ftuper capite , libnm in
vJ' feu arundine, hoc erat vulgarius inftrumen- manibus vafculurn in qiio atramentum feriptorium , &
tum : nefcio an penna paris fit antiquitatis. Utuntur juncum quo feribere [oient. Juncus autem ille arundi-
eruditi quidam Juvenalis verfu , ut probent jam ejus nis quædam fpecies fuifie videtur.
tempore pennam ad fcriptionem fuifie adhibitam. Alia inftrumenta erant , cultellus five fcalpellus
Sat. C. temperando calamo , quem hodieque Itali vocant
vtnxia prœcipiti veniffet epiftola penna. temperino, quæ vox a temperando calamo fada : h inc
At hic verfus longe melius fie explicetur : epiftola Cicero ad Quintum fratrem , calamo & atramento
præcipiti penna, ideft miraceleritate veniftet j ita ut temperato : circinum quoque habuere metiendis linea-
liic nulla de penna ad fcriptionem ufurpata , fit men- rum fpatiis , &: forfices feindendæ aptandaeque char-
tio. Ut ut res eft, penna ad fcriptionem non longe po- tæ. Hæcomniainftrumenta, imo his plura memoran-
fterioris , quam Juvenalis ætatis fuifie videtur , quan- tur in Anthologia edit. Comm. p. 939. & fcqq. vaf-
doquidem Ifidorusqui de Veterum utplurimum ufu culum nempe plumbeum rotundum live atramenta¬
loquirur lib. 6. c. 14. hæc habet : Inftrumenta feriben- rium , canon calamorum euftos -, calami a fummo per
tiumcalamm & penna: ex his enim verba paginis inft- medium fcifli & bene fcalpti, cos ad acuendum lcal-
gnmur. Sed c alarma arboris eft, penna avis, Cujas acu- pellum, Sc fcalpellus ipfe.
\

; ECRIT-O-IRI, .
III. Voici une ancienne écritoire quon conferve dans le Trefor de Saint-
Pl.
Denys, & qu’on dit avoir fervi à S. Denys Apôtre de la France , 8c premier
CXCIII
Evêque de Paris. Ce qui eft certain , c’eft quelle eft de la plus reculée antiqui¬
té. La grande tablete prefque triangulaire eft de bois d’Inde : depuis environ %

le milieu jufqu au bas il y a une efpece d’étui avec quatre trous ronds qui fer-
voient à inlcrer quatre cannes à écrire ; les trous lont trop grands pour ne
contenir que des plumes : ce qui eft encore une preuve de Ion antiquité.
Fout le haut del ecritoire eft orné de lames d’argent avec ces figures qu’on,
voit fur 1 image. Il y a tout de même une garniture d’argent fur le tuiau à
1 endroit ou lont les trous ; les quatre angles de l’étui font aufîi ornez de
lames d’argent attachées avec des petits clous auffi d’argent. Tout le bas de
l’étui eft revêtu de cuir orné de figures. Le vaiftèau qui contenoit l’ancre
eft de bois, <Se couvert de cuir, 8c a par dedans un autre vafe de cuivre ; le
haut eft borde *d argent. Le couvercle d’argent aiant péri depuis plufieurs
fiecles, on y en mit un autre qui eft déjà tout ufé , mais qu’on voit d’abord
n avoir pas ete fait de la première main. Tout le refte fe remarquera à, l’œil.

III. En atramentarium remotiflïmas vetuftatis , pars, quæ ftri&ior eft , argentea lamina figuris or- \
quod in thefauro S an-Dion y fi ano aflervaturj adufum nata operitur. Quatuor thecæ angulos a fumma ad
olirn fuifle putant S. Dionyfii Galliæ apoftoli &primi imam partem muniunt quatuor làmellæ argenteæ mi¬
epifcopi Parifienfis. Major tabclla ex Indico ligno eft nores , & clavis argenteis aflertæ , ut in fchemate
pene triangularis format. A medio circiter ufque ad confpicis. Thecæ pars inferior fubnigro corio vefti-
imam & anguftiorem tabellæ partem eft ceu theca tur lineamentis exornato. Vafculum atramentarium li-
quatuor foraminibus inftructa , inferendis quatuor ca- gneum eft , corio item fubnigro teârum , lamina ar¬
lamis , majora quippe foramina funt, quam ut infe- gentea a fumma parte munitum , intufque habet alte-
rendis pennis elfent. A fuprema parte qua latior eft rum vafculum æneum atramento recipiendo. Opercu-
tabella , ea utrinque argenteâ lamina munitur, uno lum ejus prifcum jamdiu periit : quod autem jam ex-
circiter pollice lata , avibus aliifque figuris ornatâ. ftat, & materia Sc forma diflimile , ab aliquot fæcu-
Argentea fimiliter lamina tegitur fuprema pars the¬ lis fubftitutum, ætate jam detritum laccrum eft.
cæ, ubi quatuor foramina funt : pariterque ima thecæ
L'ANTIQUITE' E X P LI QU E' E, &c. Liv. V.

CHAPITRE VII.
/. Styles à écrire fur des tabletes, £2? le palimpfefle. //. forme des tabletes„
III. Laiettes pour les jeunes garçons , appellées Icrinia.

I'/^Uant aux ftyles à écrire fur des tabletes en gravant les lettres,
y J je n’en ai donne' qu’un dans la Paléographie Greque * mais j en ai ra¬
ma fie depuis quantité que je repréfente ici. Je fuppofe qu on eft déjà revenu
de l’erreur où ont été ci-devant même d’habiles gens, qui ont pris pour des
ftyles à écrire des boucles, qu’onappelloit anciennement fibulœ j je les ren-
* voie au chapitre des boucles, dont j’ai donné un fort grand nombre. Com¬
ment ces petites pointes qui ne pouvoient lèrvir qu’à une agraffe auroient-
elles pu percer d’outre en outre le bras d’un homme ? Nous liions pourtant
que Cefar attaqué par les conjurez, & faifant armes de tout, paffa fon ftyle
à écrire au travers du bras de Cafca. On comprend fort bien que cela a pu
fe faire avec un des neuf ftyles repréfentez fur la planche fuivante , dont
cinq ont été donnez parle P. Bonanni, un autre eft du cabinet de M. 1 Abbe
Faüvel, un autre du cabinet des Jefuites de Befançon , un autre donne par
M. de la Chauffe • le dernier eft celui de M. Boifot Préfident au Parlement
de Befançon. Ce dernier eft fait à l’un des bouts comme le creux d une
cuiller pour applanir avec la partie convexe l’endroit ou Ion avoit écrit.
Pour ce qui eft de ceux qui ont le bout oppofé en queue daronde, il y a
apparence qu’ils fervoient à racler l’écriture fur les tabletes. Ces fortes de ta¬
bletes où l’on racloit l’écriture précédente pour yen mettre une nouvelle,
s’appellent dans Cicéron palimpfeflum Vousavez, dit-il à Trebatius , écrit
» votre lettre fur le palimpfefte s je loue votre économie : mais je ne fai ce que
«vousavez voulu racler fur cette tablete ; c’eft apparemment votre écriture j
«car je ne crois pas que vous voulufllez raturer la mienne pour la remplacer
«de la votre.
pL II. Ces tabletes étoient de differente matière j il y en avoit de cuivre, de
cxci'v plomb, d’ivoire : notre cabinet en a de cette derniere matière, dont les deux
couvertures ont des bas-reliefs d’un goût barbare. Les bords des tabletes font
relevez de tous les cotez : ces bords relevez laiffent un petit creux pour y

c A P U T VII. non fatebitur.: horum quinque a P. Bonanno dati


funt, unus ex Mufeo D. Abbatis Fauvclii eduétus ,
/. Styli ad feribendum in tabellis. II. Forma alter ex Mufeo RR. PP. Jefuitarum Vefontionen-
tabellanim. III. Scrinia picrorunu fium, alius a V. Cl. Caufeo datus, alius ex Mufeo
V. Cl. D. Boifot in fuprema Vefontionenli curia
î. /~\ U A n t u m ad ftylos qui literis acumine Præfidis, qui poftremus ftylus ab altéra parte cochîea-
exarandis in tabellis deputabantur , unum ris vafeulo terminatur , quo utebantur ad delenda
tantum in Palæographia Græca dedi, ac lubinde mul¬ ea quæin ccratis tabulis exarata fuerant : nam qui vc-
tos alios reperi , quos hic exhibendos elfe cenfui. Pu- luti cauda hirundinis terminantur,ad ea eradenda forte
roneminemjam fuperelfe qui exiftimet fibulas illas , ufurpati fuerint. Hæ tabula: ubi prius exarata erade-
quasingenti numéro in Mufeis videmus , elfe ftylos, bantur , palimpfeflum vocabantur : hinc Cicero ad
quod tamen non ita pridem exiftimarunt viri erudi- Trebatium : Nam quoi in palimpfefto , laudo ec/uidem
tione confpicui : fed bac de re fatis fuperque abtum parfimoniam j fed miror c/nid in ilia chartula fuerit,
jam fuit capite de fibulis. Quomodo aculei illi tam cjiiod delcre malucris , ni fi forte formulas tuas : non
exigui, qui infibulandae velti folum infervirc pote- enim puto te meus cpi/lolas delere , ut reponas tuas.
rant , brachium viri totum trajicere potuillent, ut le- I I. Hujufmodi tabellæ ex varia materia erant, ex
gimusCæfarem conjuratis inilantibus necemque in- acre,ex plumbo,ex ebore. Ex hac poftrema materia lunt
ferentibus, ftylo fuo Cafcæ brachium trajccilTe ? ccr- Mufei noftri tabellæ feu pugillares , quorum opercu-
te cum unoquoquc ex illis novem ftylis , quos in hac la anaglyphis ornantur, led rudibus quæ barbaricum
tabula repræfentamus, id optime fieri potuifle nemo fæculum olcant ) oræ foliorum altiores funt, ut in
Instrumens a Ecrire

VA. TcuuvtL

N. Cxtbnruyt JV. CaJaine^t

JV. Cabinet
Tirme EH. iQsf-
LES STYLES. „7
placer une cire préparée, laquelle devant un peu la page rendoit une face
toute unie & de niveau avec les bords ; on appelloit ces tabletes tibcU*
cerMx. On gravoit fur cette cire préparée ce qu’on vouloir écrire, & l'on effa-
çoit ce cju on avoit écrit, ou en y paftant f ortement deflus l’autre côté du ftyle,
quand la matière etoit plus gluante• ou en la raclant, quand c’étoit un pa-
limpfefte, & que cette cire plus leche alloit en pouftierc. C’eft ce que les
anciens appelloient (Ijlum vertere, tourner le ftyle , fe fervir du côté oppofé
pour oter la piemiere écriture. Ces ftyles s’appelloient en grec fiylos ougra-
phium. On les faifoit anciennement de fer ou de cuivre mais dans la fuite
des te ni s, comme il arrivoit fouvent que les écoliers dans leurs querelles fe
bleffoient a coups de ftyle, on fît des ftyles d’os. Delà vient qu’un Satyrique
dit . Changeons notre champ en cive , & labourons avec une pointe d os. Avant ce
changement il etoit arrive bien des accidens avec ces ftyles \ un certain An-
tyllus, dit Plutaïque dans la vie des Gracques, fut blefféd’un coup de ftyle j
&c nous liions dans la vie deS.Caflien, qu’il fut martyrife à coups de ftyles
par fes propies écoliers. Un autre ftyle plus court a été donné par Herman
Hugue Jefuite. Celui qui a ete publie par le P. du Molinet eft fort different
des aunes ^ il n eft pas meme certain que c’en foit un. Quoi qu’il en foit, il
en a encore plus la forme qu un autre qu’il cite , trouvé au tombeau du Roi
Childericpere de Clovis j car celui-ci eft certainement ce qu’on appelloit fi-
bula ou boucle. L autre ornement entortillé qu’il donne pour ftyle en a en¬
core moins la forme- je le croirois plutôt une boucle, quoique je n’ofafle
pas l’affurer.
III. Les jeunes garçons qui apprenoient a écrire avoient de petites laietes.
rondes ou ils mettoient leurs inftrumens a écrire avec leurs tabletes ; on ap¬
pelloit ces \üio.zcsficrinïum. Ce nom fervoit aufîi pour marquer des laietes ou
1 on mettoit des inftrumens publics : de la venoit le nom de Scrmiarius pour
un écrivain puolic. Les Scriniarii Officiers de la Cour Impériale de Conftan-
tinople avoient un office très different de celui d écrivain • c’étoient eux qui
impofoient filence à ceux qui fe trouvoient auprès de l’appartement de l’Em¬
pereur , de peur qu’ils ne troublaffent fon repos.

excavata tabula locus effet ponendx cetre ad eum Qui a R. P. du Molinet publicatus fuit, ab aliismul-
ufum præparatæ , ita ut ca polita fuperficics plana ef¬ tum diffère : neque certum eft elfe ftylum. Ut ut eft ,
fet. In ccra ilia feribebatur : ea veto quæ jam exarata minus a ftyli forma abhorrer quam alius in fepulcro
fueranty li opus effet, delebantur vel eradebantur. Id Childerici regis Chlodovæi patris repertus, quem ip-
vocabant ftylum vertere , quando cum oppofita flyli fe ftylum dicit, licet vere fibula fit. Aliud inftrumen-
parte priora delebantur. Hi ftyli græce çôko( aut >ç*- tum contortum quod ipfeproftylo habet, multoma-
, olim ex ferro vel ex ære parabantur -, fed infe- gis a ftylo differt, potius fibulam dicerem , etfi id
quenti tempore , cum fæpe pueri ludum litterarium minime affirmare aufim.
fréquentantes , in rixis & conrentionibus fefe mutuo III. Pueri qui ad feribendum inftituebantur par-
ftylis vulnerarent , flyli ofîèi confedli funtj unde At- va ferinia rotunda habebant in queis inftrumenta ad
ta in Satyra : Vertamus aream in ceram , mucrone^ue feriptionem & pugillares fervabant. Scrinia etiam in-
arcmis ojfeo. Antequam flylorum materia mutaretur , ftrumentis publicis affervandis adhibebantur , unde
milita ex ftylis orra mala, ut Antyllus apud Plutar- feriba pubîicus feriniarius vocabatur. Scriniarii in
chum in Gracchis , fauciatus flylo fertur : Sc in vi- aula Conftantinopolitana a feribis longe differebant ;
ta Calfiani referente Prudentio Caflianus Martyr hi enim filentium imperabant circa cubiculum Impe-
narratur flylorum vulneribus a difeipulis interfeétus. ratoris, ne quies ejus interturbaretur.
Alius ftylus brevior ab Hermanno Hugone datus eft.
358 L’ANTIQUITE* 1 E X P L I QU E' E, &c. Liv. V.

CHAPITRE VIII.

1. Tijferans. JJ. Inflrumens pour £ agriculture. II J. T ayifans qui cueillent dct


olives. IV. Ruches. V. Inflrumens des maréchaux. VL Les Boulangers.

I. Q U r le peu de monumens qui nous relient des anciens tifferans, il n’eft


3 pas aifé de fe former une idée diftinde de la maniéré dont ils faifoienc
leurs draps & leurs toiles. S’il faut s en rapporter aux figures qui nous relient
du quatrième ou cinquième fiecle, on travailloit a cet art avec beaucoup de
fimplicité. Nous y voions des femmes qui filent, d autres qui repalfent la toile :
ceux qui failoientla toile ou le drap le tenoient debout. Dans 1 ancien Virgile
P l. , ,
du Vatican qu’on croit être du quatrième fiecle & qui a autrefois appartenu
CXCV à notre Monaftere deSaint-Denys en France , comme j ai fait voir dans mon
Journal d Italie , on voit une femme qui travaille a une toile ou a une étoffé ;
ôc cette femme qui ell debout, au lieu de navette fe fert d une longue baguete.
Je lai fie aux experts dans 1 art a railonner lur cette maniéré de travaillera la
toile ou à la draperie. Un autre manulcrit de la Bibliothèque du Roi, qui eft
un Commentaire lur le livre de Job, nous montre un tifferand qui travaille
à une étoffe : celui-ci le tient aulfi debout. Quoique ce manulcrit ne loit que
du dixiéme fiecle , les figures en font tirees de manulcrits plus anciens : car
comme il eft dit dans un ancien Commentaire , les plus vieux exemplaires
de Job avoient ces images peintes, qui ont été tranfmifes dans les exemplai¬
res poflerieurs.
11. Nous aurons bientôt ramalfé tout ce qui nous relie des inllrumens de
l’agriculture ancienne, en commençant par le labourage de la terre, qui fe
faifoit d’une maniéré bien plus fimple qu’on ne le fait dans ces parties fepten-
trionales de la France ; car les parties méridionales du Roiaume, & auili
p L l’Efpagne & l’Italie, labourent de même qu’anciennement. Ce que les Grecs
cxcvi. appellent «tpo'rpoi/, & les Latins aratrum, n eft pas la meme chofe que la char¬
rue ; celle-ci a des roues , & Xaratrum n’en avoit pas. Ces roues qui font uti¬
les dans les terres gralfes & dont le fond ell uni, ne pourroient guere
fervir dans des fondsYecs, raboteux & pierreux. Nous voions les inllrumens
du labouracre fur les médaillés , nous les voions aulfi fur un bas-relief donné
t>

ferendum relinquo. Alius codex Bibliothecæ Regiae,


C A P U T Y 11 I.
qui eft commentarius in librumjobi, textorem item
exhibet telam pannumve texentem fimiliterque ftan-
1. T extores atque textrices. 11. Infiniment a
tem.Etfi hic codex eftdecimi tantum fæculi, at figuræ
agriculture. IIL Ruftici olivas colliqentes. ex vetuftioribus codicibus exceptæ funt. Ut enim in
J y. Alvearia, y. Infirumenta veterinario- quodam vetufto commentario narratur , vetuftiflîma
rum. y I. Pifiores. libri Jobi exemplaria hafee imagines repræfentabant,
quæ in pofteriora etiam exemplaria manarunt.
I. T7 X monumentis textorum textoriæque artis I I. Inftrumenta Veterum pro agricultura , quæ fu-
E» quæ fuperfunt non ita facile eft textrinam co- perfunt paucis compledcmur -, initiumque ducemus
gnofeere. Si piduris quarto quintove fæculo adorna- ab arandi inftrumentis. Aratio autem longe fimplicius
tis fidem habeamus , ilia ars admodum fimpliciter fiebat, quam nunc in Galliæ feptentrionalibus parti-
exerccbatur ; mulieres videmus penfa torquentes, bus-, in meridionalibus enim , in Hifpania inque Ita-
aliafque telam jam fadam expolientes: quæ telam pan- lia , vêtus arandi ratio fervatur. Qiiod Græci uforçor ,
nu mve texerent ftabant. In veteri Virgilii manulcri- Latini aratrum vocant, nonidipfum elfe videtur arque
pto codicequi nunc in Vaticano aflervatur putaturque illud quod nos dicimus la charrue : hoc inftrumcntuna
quarti elfe fæculi, quique olim Monaftcrii Sandi rotas habet, non item aratrum. Rotæ illæ quæ in lolo
Dionyfii in Francia fuir 3 ut in Diario Italico proba- pingui & piano utiles funt,non item in feabris inæqua-
vi 5 millier vilitur telam aut pannum texens 3 quæ bilibufque locis. Inftrumenta arandi in nummis vidc-
ftans virga,nonnavicula utitur. Expertis ea de re dif- mus,necnon in anaglyphoquodSponius inMifcellaneis
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INSTRUMENS DE L’AGRICULTURE.
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par Spon : mais ces images font fi petites, quon n’y peut pas bien diftinguer
les parties dont eil compolé ïaratmm. On les voit plus diftindtement dans un
manuicritd’Hefiode de l’Abbayie des Benediétins de Sainte-Marie de Flo¬
rence, où le Commentateur a mis les inllrumens du labourage & la forme
de toutes les parties avec leurs noms grecs. Le manche de ïaratmm s’ap¬
pelle • la fléché ou la piece de bois qui tient au joug fe nomme
futuoç • le bois de traverfe qui joint cette fléché avec ïaratmm , s’appelle
tAufxaL • le foc de la charrue fe nomme en grec JW, en latin <vomer -, la
charrete, en latin plauftmm • le joug, jugum , en grec pienlC* ; un mortier, je
ne fai à quel ufage -, l’aiguillon que ce Commentateur appelle xxrpivoç, a à
l’autre bout une lame de fer triangulaire, pour faire fauter la terre qui s’at-
tachoit au foc ; on y voit aufli un maillet, qui fe nomme en grec tyùyt.
De ce qui regarde les moiflons , nous n’avons que la forme de la
faucille tirée de la colonne Trajane , & d’un autre marbre Romain.
Le crible fe trouve entre les mains d’une vierge Veftale au premier tome
de cet ouvrage.
III. M. Spon noiis a donné le defleiri d’un bas relief où des gens cueillent
des olives ; ils portent le capuchon ou cucullus , qu’on mettoit ordinairement
à la campagne. La récolté des olives fe fait en Italie au mois de Décembre,
faifon où le capuchon fervoit à garantir du froid. Les deux cavaliers qui font
auprès le portent aufli. Le capuchon ou le cucullus fervoit non feulement à la
campagne, mais aufli dans la ville ; les gens de la première qualité de l’un Ôc
de l’autre fexe s’en fervoient pour aller la nuit & dans les tems froids.
I V. On nourrifloit à la campagne des mouches à miel, pour en tirer du miel
& de la cire ; Virgile en a fait un livre tout entier, où il apprend à les entre*
tenir, ôc nous dit que les ruches étoient tiflues d’ofier. Nous en avons une
faite de même à l’image de i’Efperance au premier tome ; nous la mettons ici
de nouveau. L’habit des bergers tels qu’ils étoient anciennement, fe trouve
en divers monumens tel que nous le donnons ici.
Pl.
V. Le P. Bonanni a donné les deux inftrumcns de fer qui cômmencefit là
CXCVll.
planche fuivante , trouvez à Rome auprès des Caflra peregrina : l’un fervoit,
dit-il, à couper la corne du pied des chevaux pour la difpofer à recevoir le
fer -, c’efl: ce qu’on appelle en France un boutoir, ôc en certaines provinces un
boutavan. L’autre qui a d’un côté comme une lame en demi cercle, fervoit à

exprefiît : fed illac imagines ita exiguæ funt, ut aratri ftate opportunus cucullus propulfanclo frigori. Duo
partes non poflïnt accurate cognofci Melius eæ diftin- équités ibidem repræfentati cucullo fimiliter inftrudi
guuntur in manufcripto Monafterii Benedidinorum funt. Cucullus non modo in agro , fed etiarn in urbô
S.Mariæ Florentiæ, ubi inrerpr'es Hefîodi inftrumentâ ufurpabatur ; etiamque viri primarii nobilefque mu*
arandi pofuit cura omnibus partibus atque græcis no- lieres urgente frigôte per urbem nodu incedentes cu¬
minibus earum. Aratri capulus græce dicitur : cullo utebantur.
reliquafunt , lignum jugo hærens cui nomen fùuot ; I V. Apës in agro fovebantur mellis & ceræ gra*
tranfverfum lignum , quod illud jugo hærens cum tia, qua de re Virgilius librum carmenque edidït :
aratro jungebat, cui nomen tw/M •, vomer græce vi¬ alvearia vimine texta fuifle dicit : hujufmodi alveare
nt , hinc plauftrum •, jugum græce y-caiC*. Morta- ex imagine Spei edudum hic repræfentamus. Pafto-
rium cui ufui nelcio : ftimulus, cui nomen ç/yos 3 runi veftis antiqua variis in monumentis habetur,
fecundum hune interpretem in altéra parte ferrura qualis hieexprimitur.
triangulare habens, quo terra vomeri aliifque aratri V. P. Bonannus duo inftrumenta ilia protulitj qua£
partibus hærens excutcretur -, malleus græce opvp*. initio fcquentis tabellæ delineantur ; reperta funt au-
Ex inftrumentis metendi folam falcem habemus ex tem Romæ prope caftra peregrina. Aliud , inquit ,
columna Trajana tab. 8i. & ex alio marmore Ro- ufurpatüm fuit incidendis equorum ungulis & ad fer*
mano edudam cribrum in manibus virginis Vefta- rum recipiendum aptandis j id quod in Gallia voca-
lis reperitur tomo ï. tur le boutoir, in aliquot vero provinciis le boutavan*
III. Sponiusex anaglypho viros olivas colligentes Aliud cujus fuprema pars quafi lamina eft in femicir-
expreffit } ii cucullum geftant , ut folebant ruftican- culum definens, incifionibus in equorum pede facien*
tes. Olivæ colliguntur menfe Decembri, qua tempe. dis , inquit , deftinabatur 3 ad tollcndam radicem
Tom. I IL
$«0 L’ANTIQUITE' EXPLIQUEE, &c. Liv. V.
faire des incifions aux pieds des chevaux, & à leur ôrer la racine de certaL
nés maladies auxquelles ils font fujets.
V I. Nous voions dans deux monumens Romains des inftrumens qui fer-
voient aux boulangers & aux meuniers, la meule ôc le muid. Ces monumens
ont ete déjà donnez entiers au premier tome avec une image fort finguliere
de Vefla , dediée par Caius Pupius Firminus & par Mudafena Trophime. Ce
Caius Pupius Firminus eftmis dans un autre marbre comme un du corps des
boulangers, dont il effc qualifie" qmftor. Le même fit repreTenter la meule ôc
le muid fur la chaife de cette Ilatue de Vella qu’il dédia. Les boulangers
étaient fort dévots à Vella comme déelle du feu; ôc celebroient fa fête le
cinquième avant les Ides de Juin, qui êtoit le onzième du même mois. Ovide
en parle au long.
Avant qu’on eut trouve' l’ufage des meules, les boulangers piloient le fro¬
ment dans des mortiers 3 c’ell pour cela qu’ils e'toient appeliez pifiores y à pin-
Jendo, parcequ’ils piloient. Depuis que l’ufage des meules fut trouvé , on les
faifoit tourner par des ânes auxquels on bandoit les yeux • de là eft venu le
nom moU afinaria,. L’ufage des moulins à eau n’eft pas des plus anciens tems
quoiqu il ne loit pas fi moderne que plufieurs l’ont cru.

morborum quorumdam , quibus funt pedes equorum ignis deam, ejufque feftum celebrabant quinto Idüs
obnoxii. Junii, qui erat dies undecimus ejufdem menfts : qua
V 1. In duobus monumentis Romanis inftrumenta de re pluribus Ovidius Faft. I. 6. v. 390.
videmus piftorum , fcilicet molam arque modium. Antequam molarum ufus invedus effet, piftores
Qpæ monumenta jam integra exhibita fuere tomo fi u m en ta in mortariis pinfebant 3 indeque piftorum
primo cum fingulari quadam imagine Veftæ deæ a appellationem mutuabantur. Poftquam autem mola¬
Caio Pupio Firmino & a Mudafena Trophime dicata. rum ufus invedus eft , molam drcum movebant opé¬
Ille Caius Pupius Firminus in alio marmore , quaiî ra afini circumeuntisjcujus oculi contegebantur. Hinc
ex corpore piftorum unus exprimitur s cujus etiain molæ afinariæ nomen exivit. Molæ aquariæ, feu de-
piftorum corporisquæftor elfe dicirur. Is ipfe in la- fluentibus aquis verfatæ fuccefterunt : quæ licet non
tere fellæ in qua fedet hæc ftatua Veftae , quam dedi- prifcorum ommno temporum fint 3 non tarn récentes
caverat} molam atquc modium repraefentari curavir. tamen funt, quam quidam exiftimaverunt.
Piftores Veftam deam admodum colebant 3 utpote
LES SYMBOLES. 361

CHAPITRE IX.
Main fymbolique % à l'occafion de laquelle on parle des fymboles.

V O1 c 1 un monument tout-à-fait nouveau ^ c’efl: une main de bronze


de grandeur naturelle, à laquelle deux doigts manquent. Sur le creux
delà main il y a une inscriptiongreque, crv^oPiov <ssf0$ Odsfavriuç- c’efl: un fym-
bole donné aux Velauniens ou aux peuples du Vêlai. Ce mot fymbole a plu-
Leurs lignifications ; pris dans le fens le plus general il veut dire une mar¬
que de quelque chofe, differente de l image même de la choie , comme l’ai¬
gle eft le fymbole de Jupiter, le coq de Mercure, l’égide de Minerve, le
bonnet de la liberté, & ainfî des autres chofes. Cette iorte de fymboles étoit
fort frequente dans l’antiquité -y on en donnoit aux dieux, aux villes, aux
parties du monde , aux rivières , & aune infinité de chofes. Une même chofe
avoir fouvent plulieurs fymboles. O11 appelloit aufli fymbole, mais au fémi¬
nin fymbola , ce que chacun des convives contribuoit aux feftins & aux par¬
ties de plaifir, foit en argent, foit en autres chofes. C’eft en ce fens-là que ceux
qui affiffoient aux repas où ils n’avoient rien apporté , font appeliez ujymboles
dans Terence. Symbola étoit aufli en ufage pour toute autre forte de parties ou
plulieurs contribuoient.
On appelloit encore fymboles de certains gages d’amitié, que donnoit
par exemple un amant à fa maitrefle , ou à celle qu’il recherchoit en maria¬
ge. On appelle quelquefois fymboles dans le droit, les marques que les ma-
giftrats mettent aux aéles publics.
Les fymboles fontaulh des marques de la foi donnée ou gardée , de quel¬
ques contrats paflez , de quelque traité fait entre des perfonnes , ou entre des
peuples , & aufli entre des princes. La main en particulier efl: un fymbole de la
foi ou donnée ou gardée, comme nous voions louvent fur les médaillés. Elle
efl: aufli une marque de concorde entre les princes & les peuples • on en
voit encore un grand nombre fur les médaillés, où quelquefois deux, & quel¬
quefois trois mains font jointes enfemble.

c A P u T IX. nam ex condicfto conferebant, feu pecuniam , feü


aliud quidlibet : bac vero ratione qui nihil conferen-
Manu s fmbolica , en jus occajione de fyrnbolis tes conviviis tamen intererant, aiymboli vocantur
aptur. apud Terentium in Phormione : Tène afymbolum ve*
nïre unBum Sec. Symbola etiam generice dicebatur
E N monumentum prorfus novum } manus nempe
cenea humanæ manus formam arque magnitudi-
colleda quadibet, cum fcilicet plurimi ad rem eam-
dem aliquid conferebant.
nem præfe ferens , ex qua digiti duo excidemnc. In Symbola etiam vocabantur arrhæ feu pignora, qüæ
vola manus eft inferiptio græca crv^Sohov irçof Outha.v- dabat , exempli caufa , amator amafiæ , vel ei quarri
lioji fymbolum ad Velaunios, Velaunii juxra Arvernos fponfam petebat. In jure etiam civilialiquando fym¬
poftti funt, eorumque regio hodie vocatur le Vclai. bola appellantur , ligilla , feu infignia qua: magiftra-
Symboli nomen pluribus fignificatibus gaudet. Hxc tus aétibus publicis apponebant.
vox generatim fumta fignificat notam feu tefteram cu- Symbola etiam tefleraz feu notre erant quibus fides
jufeumque rei , ab ipfa propria rei imagine diftin- vel exhibenda vel jam exhibita fignificabatur j vel
(ftana , quemadmodum aquiîa eft fymbolum Jovis, tefferæ contra&us , itemque padti vel fœderis initi in¬
gallus Mercurii, ægis Minervæ , pilcus Libcrtatis. ter principes live inter populos. Manus autem ipfa
Hoc genus fymbolorum prifee frequentiftîmi crat teiïera notaque feu fymbolum eft , quo fignificatur
ufus : crant fymbola deorum, urbium , mundi par- fides vel fervanda vel ferma , uti feepe videmus in
tiurn , fluminum , innumerarumque rerum -, fapeque nummis ; itemque fymbolum eft concord ire inter
una eademque res multis fignificabatur fyrnbolis. principes Sc inter populos : hujufmodi etiam multa
Symbolum , lîve etiam frequenrius fymbola feminino fymbola vifuntur in nummis , ubi modo duæ , mod»
generc , dicebatur illud quod convivæ finguli ad cœ- très manus fimul jumftæ exhibentur.
3^ L’A N TI QU î T Ë EXPLIQUEE, &c. Liv. V.
C’eft en quelqu’un de ces derniers fens que je crois qu’il faut prendre ici le
nom de fymbôle. 11 eft donné aux Velauniens , qui font les peuples du Vêlai ;
quelqu’autre peuple voifin > peutêtre les Auvergnats leur auront donné cette
main avec l’infcription, ou pour la marque de quelque traité, ou pour une
marque de concorde, peutêtre même pour une marque d’union & de focieté*
Les peuples du Vêlai, ditStrabon , étoient autrefois compris avec les Auver¬
gnats ; mais préfentement ils font un peuple à part. Quelqu’un dira peut-
être que cetoit un fymbole donné par les Auvergnats à ceux du Vêlai en
mémoire de ce qu’ils ne faifoient autrefois qu’un peuple avec eux : mais ce
n’eft qu’une conjecture legere.

Hîc fymbolum aîiquaim ex hifee poftremis fignifi- contermini & contrlbule; 3 irporu pi Ço»to ; fed jamab iis
Cationibus fpeCtat : id Velauniisdatur j vicini fcilicet fejunSli civitatem per fe conftituunt. Dicet fortaffe
quidam populi, forteque Arverni hanc manum ipfis quifpiameffe fymbolum ab Arvernis datum Velau.
cum inferiptione dederint, five pro fymbolo paCti feu niis, in memoriam præteritae conjunCtionis > fed harc
fœderis, vel concordiae •, veletiam pro fymbolo fo- conjectura admodum levis effet,
cietatis» Velmnïï, inquit Strabo lib. 4. Arvernis errnt

iïïn de h fécondé Partie du troifiéme Tome%


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T A. B L E
DES MATIERES
DU TROISIEME VOLUME-

A A Atanna Vallogne. 1o2j


. > Aibogalerus, bonnet. 3 4.
Bafcantus, cheval du Cirque. 285. Albus , cheval blanc. 28O
Abgare d’Edefle , fa tête. 79. Alce, animal. 291.
Abgaves d’Edefle, leur habit Sc leurs braies Alcé , la Force, nom d’un chien de chafle.»
lepiCiCntez 76- 80. 320-
Abigeius cheval du Cirque. 285. Alcibiade avoit des fouliers d’une délicatefle fingu-
Alpolla l’cxomide, tunique ians manches qui ne cou- liere,onen fit de femblables. 55.
vroit point les épaules. 14. habit des valets. 14. Aîcimus , cheval du Cirque. 285.
Acceptor, cheval du Cirque. 285. Alcuin. 22.
Acereus, cheval du Cirque 2S5. yllea , fe prend pour les jeux de hazard en general ,
Achéens , leur iymbole. 190. Sc pour les jeux des dez en particulier. 336.
Acipenfer , on croit que c’efi: le même que l’éturgeon, Alexander , agitateur du Cirque. 286.
viande des anciens. 118- Alexandre, fils d’Amyntas, roi de Micedoine. 100.
Acratifma, déjeuner chez les Grecs. 120. Alexandre le Grand qui chafle au lion. 329. Alexan¬
Acron fur Horace. 14. dre voit Diogene le Cynique dans un tonneau. 12..
Aftis le Raioti, nom d’un chien de chafle. 3 20. Alexandre le Grand portoit aux feftins le Petafe Sc
Actts difcriminali< , qu’étoit-cc. 49. les efearpins. 34-
Acus crinalis , qu’étoit-ce. 50. Alexandre le Grand portoit des habits faits par fa
Admetus, cheval du Cirque. 2S5- mere Sc par fa fœur. 219.
Adfertor, cheval du Cirque- 285- Alexandre Severe portoit du linge. 4.
Advola, cheval du Cirque. 285. Alexandre Severe permet aux femmes de porter la
<lÆ les Mur cia , au Cirque. 27O panda à la campagne , Sc non à la ville. 37.
^Æditui. zjS. Alexandre Severe portoit la lacerne. 25.
Ægè. 195. Alexandrie bâtie fous la forme d’une Chlamyde. 7»
Ægyptus, cheval du Cirque. 28 f. fon fymbole. 185.
Adius Cefar faifoit mettre aux Coureurs des ailes. Allatius ( Leon ) 171. 172.
Allée couverte d’un jardin. 135.
288‘ Alphée , riviere repréfentée en homme. 188.
«lÆs grave, ce que c étoit. 159.
Æther l'air , nom d’un chien de chafle. 320. Amalarius. 22.
Ærhereus, cheval du Cirque. 185. Amarachmm. 207.
Afranius Heliodorus. 85. facrifie fur un autel trian¬ Amazones ne fe marioient point qu’elles n’euflent tue
gulaire , qualifié magifter vici fan ; ali ari s , commif- un ennemi. 214.
faire de la rue des Cordonniers de Mets. 85. Amét , gâteau des Grecs. 119.
Afrique, fon fymbole. 184. Amethyftes mifes aux bagues. 225.
Agathes miles aux bagues. 225. Amiculum , manteau de femmes. 3 6.
Agathoclc fur une médaillé. 74. Ammien Marcellin. 23. 210. 330. 314.
Agarhonyx mis aux bagues. 225. Ammonius. 7. 8.
Agema, efpece de bataillon. 301. Ammonius, fon épitre à Carpien. 348.
Agneau, viande des anciens. 117. Amot, cheval du Cirque. 285.
Agonothete. 280. quelle étoit fa fon&ion, quel étoit Auvî^cv» Ampechoné, manteau leger des femmes.
Ion habit, la même. 35- .
Agoftini. 324. Amphiaraüs difciple de Chiron. 318.
Agrigcnte , fon fymbole 187. Amphtmallum , habit velu des deux cotez. 25.
Amrisentins donnent à leur fleuve la figure d un gar- Amphiphon, gâteau des Grecs, fait en l’honneur de
t) & Diane. 119.
çon. 189.
Agrippine, mere de Néron, fon image. 39. elle porte Amphithéâtre , origine de ce nom. 254. deux théâ¬
"les fymboles d’Ifîs Sc de Cerès, là même. tres joints l’un contre l’autre, là meme. Amphi¬
Aj ace , cheval du Cirque- 285. théâtres faits de bois au commencement, Sc depuis
Aichmé , la Pointe , nom d’un chien de chafle. de pierre. 254.
3 20. Amphithéâtres de Rome, de Statilius Taurus. 234.
Aiguemarines mifes aux bagues. 225. 258- de Trajan, Sec. 258 Amphithéâtre près de
Aiguilles appellées difcriminales, leur forme. 49. fainre Croix en Jerufalem. 254.
Aiguille difcriminale d’ivoire , avec des pointes d’or, Amphithéâtre de Vefpafien , il n’y en a point qui lui
trouvée dans un fepulcre. 49. « foit comparable. 253. il tenoit 87. mille fpecta-
Aiguilles crinales de forme circulaire. 5°* de quelle teurs- 25 f. fa place de dedans ovale. 255.
matière les faifoit-on , là même. Amphithéâtres d’Itlhe, d’Albc, deVerone, leur
Aiguillon pour les bœufs, en grec y.Ârpiyo;. 359. defeription. 258 de Capoue, fa magnificence : il
Aimdia pour ^Erndia. 179. avoit quatre ordres d’archite&ures 258. 259. les
Tum. III. A a a

/
3«4 TA BLE
dieux y étoient reprefentez fur la face extérieure. Apollon , fa ftatue , qui portoit fur la cuiffe le nom
de Myron l’ouvrier. 249.
Amphithéâtre au pied du mont-Caffin. 2^9. amphi¬ Apollon 8c Diane inventeurs de la chaflc, félon la
théâtres d’Otricoli , d’Hifpella , de Pola , de mythologie. 318.
Pouzzol. 259. Apollon un des Triclinions de Lucullus. 99.
Amphithéâtres en grand nombre dans les Gaules. Apollonie ruinée par un tremblement de terre. 193.
259. amphithéâtres de Fréjus, d’Arles. z6o. Apophoreta, prefens qu’on faifoit aux convives. 137.
Amphithéâtre d’Autun des plus magnifiques , avoir Appien Alexandrin. 10. 58.90. 138.
quatre etages ou quatre rangs de colonnes l’un fur Apulée. 52- 233.
1 autre. 260. 26 j. amphithéâtres auprès d’Autun, Aquila , cheval du Cirque. 285.
amphithéâtres à Mets & à Orange. z6i. Aquilinus, cheval du Cirque. 285.
Amphithéâtre de Nimes, plus entier qu’aucun autre, Aquilon , nom donné à un Coureur du Cirque. 288.
n a point d’cfcalier, mais grand nombre de Vomï- Ara potentiam, dans le Cirque. 277.
toria. 160. amphithéâtres de Bourdeaux. 260. de Ara valentiorum deorum , dans le Cirque. 277.
Saintes. 260. de Tintiniac. 261. Aracinus, cheval du Cirque. 285.
Amphithéâtre d’Italica , près de Seville. 161. Aradiens, leur fymbole. 197. il faut lire ainfi, 8c
Amphora ainfi appcllée, à caufe des deux ailles. 142. non pas Arcadiens comme a mis l’Imprimeur. 197.
ce font des Diotes. 142. elles étoient ordinaire¬ Araneus, cheval du Cirque. 285.
ment de terre cuite, là même. il s’en trouve de Aratram , n’efl: pas tout-à-fait la même chofe que la
bronze. 142. charrue. 358.
Amphora melure , tenoit deux urnes 8c huit conges. Area coffre. 108.
149. Arcadius, cheval du Cirque. 285.
Amphora ou cruches d’or, dans Homère. 145. ampho- Archemore en mémoire duquel fe celebroient les
ra Egyptienne de bronze. 143. amphores dans le jeux Neméens. 274.
beau vale de faint Denis. 143. Archer aux revers des médaillés des rois Parthes. 8.
Amphores Panathenaïques. 303. Archigalle afliftoit à la pompe ou procefllon. 297.
Amphora , vaifieaux à garder le vin. 140. Arena, ainfi appelloit on l’amphitheatre , pourquoi.
Amuletum Amulete , lotte de préfervatif. 71. on en 254.
donne de differente forme. 71. Arenes ou amphiteatre de Tintiniac. z6\.
Amynras roi de Macedoine, hiftoire. 100. Arenes, fables qu’on jettoit dans l’amphitheatre. 254.
Anabolé , efpece de manteau des femmes. Areopagites punifloient les débauchez outrez. 120.
35. 3<>. Argent emploié à orner les maifons de Rome. 93.
Anabolè , forte d’habit. 36'. Argiens, leur fymbole. 190.
Anape riviere, peinte en homme. 189. Argoli. 282.
Anaftafius Conful ordinaire. 89. Argus, cheval du Cirque. 285.
Anaximene Milefien, dilciple d’Anaximandre, trou¬ Ariamnus Gaulois, traite durant toute une année
va la Gnomonique. 133. tous ceux qui voulurent venir manger à fes tables
Anaxyrides étoient des braies. 76. préparées furies chemins. 115.
Andremon , ^cheval du Cirque. 283. 285. Martial en Arion, cheval du Cirque, 285.
parle là-même. Arifta, cheval du Cirque. 285.
Andricus, agitateur du Cirque. 28$. Ariltenete. 53.
Andron , appartement des hommes. 100. Ariftophane. 240.
Andronitis, appartement des hommes. 100. ssrifton , dîner chez les Grecs 120.
Anguilles flottées fort eftimées. 118. Ariftote. 321.
Anguftus Claviis,1e clou étroit, tunique des Che¬ Armatus, cheval du Cirque. 285.
valiers Romains. 21. s’entend d’une bande étroite Arménie, fon fymbole. 197.
de pourpre. 22. Armes d’or en grand nombre. 309.
Anes fauvages, attelez à des chars. 271. Armilla bracelet, origine de ce nom. 51.
Angélique , danfe. 311. Arnobe. 44. 61.
Animaux qu’on montrait au' Cirque 291. Arrien. 139.
Anneaux vuides, anneaux folides. 225. Artemidore. 8.
L’Année perfonifiée. 303. Artemius Chryfographe, ou écrivain en lettres d’or,
Annulas bague. 224. fait empereur. 349.
Annulas fignatorius. 213. Artocreas -, on croit que ce n’étoit pas un pâté , mai?
Anfes d’un vafe. 145. de la chair hachée avec de la pâte. 118.
Anthtma danfe. 311.
Arvales freres, afliftoient a la pompe ou proceflîon.
Antheus, la Fleur, nom d’un chien de chaflc. 320. 297.
Antiloque , dilciple de Chiron. 31 S. Arus pour Arar , la Sône. 89.
Antioche , fon fymbole. 197. As Romain. 154. du poids de douze onces, ijy,
Antiochus Epiphanès, ou Epimanès, fa pompe. l’as & la livre étoient la même chofe. 155.
300. & les fitiv antes. As réduit à fa fixiéme, 8c depuis à fa douzième
Antonins d’or. 163. 1^4. partie. 158.
Antonin Caracalla prit fon nom de la Caracallc. 23. Afiatiques , leur legeretê. 228.
Antonius, agitateur du Cirque. 286. Afie, fes fymboles. 184.
Antre de Trophone pour confulter l’oracle. 5. Afope riviere, repréfentée en bœuf. 188.
Antyllus bleflé d’un coup de ftyle. 357. Afperfion à la noce Aldobrandine. 220.
Apamée, fon fymbole. 197. Afliete difficile à diftinguer d’un plat. 122.
Apex bonnet. 34. Atalante à lachafle du fanglier Calydonien. 325.
Apocinos , danfe. 311. Athenée. 55. 99. 115. 118. 119. 120. 137. 147. 148.
Apodvteriim , quetoit-ce. 203. 272. 300. 302. 311. 343. 344
Apollon repréfenté dans le Cirque. 284. Athéniens : leurs mariages. 215. 214. les Athéniens
Apollon dieu tutelaire d’une maifon de campagne. faifoient commerce de lin. 5. les Athéniens por-
130.
toient des manteaux de pourpre. 8. leurs autres or-
Apollon inftitua les jeux Pythiens, félon Oyide. 274. nemens, là même.

t
DES MAT I E R E S. 3 6j
Athéniens, leur fvmbole. 190. Bacchus de dix coudées. 303.
Athlètes avec infeription fur la cuifTe. 269. Bacchus monté fur un éléphant. 306.
Achicte Hecrufque, a un pied cluuflc ôc l’autre nu. Bacchus le réfugié à l’autel de Rhca. 3°7*
268. Badins cheval bai. 286.
Ath 1ère Hetrufque remarquable. 268. Baticns , cheval du Cirque. 28$.
Arhlothetc. 280. Bagues, leurs noms, leur forme ôc la matière dont
Atmetus, cheval du Cirque. 285» on les fai foi t. 224. & les fitivantes.
jïtrium de la maifon. 96. en quoi differoit-il de l’im¬ Bague d’or en ufage aux Sénateurs, ôc même aux
pluvium. 96. Atrium , la falle d’entrée. 219. Chevaliers. 225.
Y Atrium étoit orné d’images de cire. 96. on y pre- Bague de fer que le Fiancé donnoit à la Fiancée.
noit le repas. 96. 2I5\
Attagen ou la Francoline oifeau, que les anciens Bague a cacheter. 226.
mangeoient.- 117. Bagues, à quels doigts les mettoit-on. 226. portées
Attaginc Thebain , donne un grand feftin à cent au pouce. 51.
perfonnes. 114. Bagues dont on fe fervoit pour prédire l’avenir 226.
Attanites, gâteau des Grecs. 119. Bagues de fer : ceux qui triomphoient en por¬
C. Attilius Soranus, ôc L. Scribonius Libo, Ediles, toient anciennement : ils en portèrent depuis d’or.
ordonnent que les fieges des Sénateurs feront dans
225\
l’orcheftre 238. Baignoires du laurentin de Pline. 126.
Auberi fait l’hiftoire d’Autun , ôc meurt en l’impri¬ Bains des anciens. 201. Bains en peinture trouvez
mant. 50. 260. z61. aux Thermes de Tire. 202. bains reprelentcz.
Avena , flageolet appellé ainfi , parce que les bergers 205. maniéré de les prendre. 203.
les failoient d’untuiau d’avoine. 342. Bain de Seneque. 212.
Augo la Splendeur , nom d’un chien de chalfc. 320. Bains de Metellus 203.
Augures aîfiftoient à la pompe Romaine. 297. Balanin huile. 207.
Augures portoient la prétexte. 27. Balles ou boulles dont on fe fervoit pour certaines
Augures pris le jour des noces. 219. danfes. 313.
Auguftales confrères, afliltoient à la pompe Ro¬ Ballifta, cheval du Cirque. 285.
maine. 297. Balneum , qu’étoir-ce. 202.
Augufte portoitijne tunique intérieure ou une che- Baltei, les préemptions des théâtres. 239. les pré¬
mile de laine. 4. portoit des habits faits par fa emptions de l’amphitheatre. 256.
mere. 219. M. Baluze. 146. 172. 206. 207.
Augufte trouve Rome bâtie de briques, ôc la lailfe Bande en ccharpe fur l’habit d’une dame , femble
bâtie de marbres. 93. être du bas empire. 39.
Augufte fait porter la toge aux Grecs, ÔC le pallium Barbare vêtu de peaux agencées fur lui , enforte
aux Romains. 9. qu’on y voit toute la forme du corps humain : fa
S. Auguftin. 53. Barbe extraordinaire. 87.
Avitus, agitateur du Cirque. 286. Barbarus , cheval du Cirque. 285.
Avitius Terentius agitateur du Cirque. 286. Barbe extraordinaire d’un barbare. 87.
Aulugelle. 95. 110. 159. Barbiton ou bâton, inftrument de mufique. 345.
Aunara, cheval du Cirque. 285. Bardai peuples d’Illyrie. zy
Avocat du Fifc alfiftoit à la pompe. 298. Bardaicus cucullus. zy
Aura, nom d’un chien de challé. 312. Bardes, poètes Parafîtes chez les Gaulois. 115.
Aurclien donne à Bonofe une tunique de foie clouée Bar do cucullus. zy
d'or. 23. donne la paragaude, loite d’habic aux Bardocucullus habit Gaulois de Langres&l de Saintes.
foldats. 30. Aurelien défend aux hommes les bou¬ 90.
liers peints , & les mullei. 57. Bardocucullus S an tonie us. 33.
Aurelias Muciamis Mijfîcius, Préteur de la fixiéme Barque de marbre aux thermes Antoniniennes. 208.
cohorte. 67. Barres pour fermer les portes par derrière , appellées
Aurelius Faber agitateur du Cirque. 286. repacula. 106.
Aureus , monnoie d’or. 162. Barriques des Romains. 141.
Aurigarii, Factionnaires du Cirque. 282. Bartolin 52. 67.
Aurï^es ôc Agitateurs, marchoient à la pompe ou Bas des Daces. S2.
proceftion Romaine. 295. Bas des Parthes. 77.
Aurore perfonifiée. 183. 301. S. Bafle. 22.
Aufone. 96. Bafilicides, Agitateur du Cirque. 286.
Aufpices, Entremetteurs de mariages. 213. Bafilicum habit de femme. 38.
Autel fort riche. 303. Bafiliqucs de Rome , ôc leur forme. 178. Bafiliques
Autel triangulaire. 85. de Rome étoient tÆmilia , Julia , Fulvio., Antoni-
Autel de Paros, mis par quelques-uns pour une niana, Alexandrin a , Caii & Luc-iï Cœfarum, Mar*
merveille du monde. 171* ciana , Mattidia , Pcmpsiana, V or cia, ZJlpia, Si-
Autel de Dclos comoofé de cornes, mis pour une cinia , Simpronia 178. 179.
merveille du monde. 171. Bafilique Emilienc , (on plan. Î79.
Autel des Lares dans le Cirque. 277. Bafiliques dans les maifons de campagne. 94.
Autruches attellées à des chars 271. Baiïares femmes de la troupe Bacchique. 304.
Autun l’ancien BibraPte, une des plus grandes villes Bafynias gâteau des Grecs. 119.
des Gaules. 560. Bathyllus fit la danfe Italique. 310.
Bâton gladiateur , combat trois fois ÔC eft enfin tué*
B enfeveli honorablement. 266. (on image. 266. 267*

B Abylone , fa grandeur. 173.


Babyloniens portoient deux tun'ques. 80. & un
Battelcurs, merveilleufe adreiïe d’un Batteleur. 253.
Battcleurs Se bouffons de theatre. 231.
Battus roi dé Cyrenc, repréfenté, à ce que Beger
Chlanidion. 80. tous portoient un (centre. 80. c-roit, fur une pierre. 73.
Baccarin parfum. 207. Baxea chauflure de Philofophe. Ci. Baxées faites
366 T A BLE
de feuilles de Palmier. Si. Boucles, les femmes les portoient fur la poitrine. 46*.
Baxea , forte de chauffure. 34. qui ne couvrait pas Boucle attachoit la Chlamyde à l’épaule droite. 7.
tout le pied- 53. Boucles en ufage aux hommes 6c aux femmes. 46.
Bava1 efpece de landalc. 61. Boucles émaillées. 48.
Becfigues oifeaux , que les anciens mangeoient. Bouclier de Telamon , creux comme un baflin. 1®.
n7. Boucliers d’argent. 301.
Beger 16. 48. 50. 73. 80. 1-3$. 121. 138. 141. 143. Boucs attelez à des chars. 271.
145. 151. 111. 312. 213. 327. 327. 334* 335- Boulangers dévots à Vcfta. 360.
Bellori. 73. 222. 246. 316. Boules ou balles donc on le fervoit pour certaines
S. Benoît dans fa réglé 8. danfes. 313.
Beociens : leurs mariages. 214. Bouteroue. 88. 87.
Berceau en forme de bouclier , ou d’un crible , ou Boutiques au bas du Cirque. 276.
d’une petite barque. 67. Boutoir, infiniment des Maréchaux , s:appelle Bout-
Bergers, leurs habits. 357. avan en quelques provinces. 357.
Bergier. 3 29. M. de Boze. 73.
Berylles mis aux bagues. 223. Bracelets, la matière dont on les faifoit. 30. brace¬
Beryte, fon fymbole. 177. lets argentez ou dorez , quelquefois d’or pur. 50.
B es, les huit parties de l’as. 153. 166. d’argent ou d’ivoire. 51.
Bêtes fauves apprivoiiées. 271. fe rendoient dociles Bracelet de Pauline Impératrice, fert de bague à
jufqu’à mener des chariots. 271. Maximin empereur fon mari. 31 .y
Bêtes attachées par les jambes dans les cachots de Bracelet 011 étoit inferée une médaillé d’Elagabale.
Pamphitheatre. 270. 30. bracelet triple de Lucille. 37.
Bêtes feroces amenées à Rome de tous cotez. 327. Bracelets, marque arbitraire d’honneur 6c d’efclava-
Bettes d’Afcrée , eftimées par les anciens. 118. ge. 30. 31. on en donnoit aux gens de guerre en
B 1 b e , fur un pot à boire. 146. recompenfede leur valeur. 30.
Bibliothèque Ulpienne , premièrement au fommTra- Bfsi%isviçvç bracelet, armilla. 30.
jam , depuis tranlportée aux thermes de Diode- Braduas frere d’Herode Atticus portoit la lunule
tien. 210. audeffus du talon. 38.
Bibliothèque de la maifon de campagne de Pline. Braies des Gaulois appellées Anaxyrides. 76.
126. Braies, Pythagore en portoit. 13.
Bibrade , une des plus grandes villes des Gaules , Braies des Medes. 75. d’un Abgare d’Edeffe. 76. des
eft Autun d’aujourd’hui. 160. Scythes des bas fiecles. 81. des Daces. 82. d’un
Bichniim, table à deux lits. 77. Ceftiphore. 273.
B if ores femftra, fenêtres féparées en deux. 104. Bremon, le Fremijfeur, nom d’un chien de chafte.
Bigarii, Factionnaires du Cirque. 282. 320.
liigati, deniers. 160. leur forme & leur marque. M Brice. 211.
161. Britannia, la grande Bretagne, fon fymbole. 188.
Biges du Cirque- 281. , Broches de cuilîne. 122.
Biges d’élephans. 282. B epntîov Brontion dans les théâtres, quetoit-ce. 244,
B fiances , balance. 167* 243.
Bilbilis, fon fymbole. 187. Brutiens , leur fymbole. 185.
Birrhus, la même chofeque la Chlamyde , félon Ar- Bruyn ( Corneille ) voiageur. 182.
temidore. 8. Bryas Y Alaigre, nom d’un chien de chafte. 320.
Birrhus du mot grec nllfs roux , a peu près la me¬ Bubalus cheval du Cirque. 283.
me chofe que 'la lacerne. 23. avoit un capuchon, là Bubarés Perfe époufe Gygêe iœur d’Alexandre roi
même. Birrhus eft quelquefois pris pour un capu¬ de Macedoine. 101.
chon. 23. Buccina trompette. 343.
Bifontes, atteliez à des chars. 271. Buffles attelez à des chars. 271.
Bœuf, viande des anciens. 117. Buis tondu , ornement des maifons de campagne.
Boire en l'honneur du bon démon. 120. 124.
M. Boifot prefident de Befançon. 123. 536. Boulenger ( Jules Cefar ) 77.321.
Boiflard. 203. 273. M. Bulifon. 172. 174. 237.
Bombycina charta, ce que c’étoit. 333. Bulles , leur origine. 6S. données à un jeune garçon
Le P. Bonanni. 47. 50. 51. 58. 106'. 147. 130 168. avec la prétexte. 28- 68. on y mettoit des préferva-
167. 206- 211. 2i2* 227. 331. 334* 35^* 35^' tifs contre l’envie, là-même, differens fentimens fu-r
Bonnets repréfentez- 34. l’origine des bulles. 67.
Bonnets de Theffalie, pour fe garantir des injures Bulle pendue aux Lares quand les jeunes garçons
de T air. 236. 237. avoient atteint l’âge de quinze ans. 70.
Bonnets des Gaulois dans les bas reliefs, trouvez a Bulles rondes. 70.
Notre-Dame de Paris. 83. Bulle triomphale d’or. 70*
Bonnet des nations barbares, qui reftembîe au pileus Bulle de Galla Placidia. 70.
des Romains. 82. Bulles pendues aux diplômes roiaux. 70. Bulle de
Bonnets des Daces. 82. reftembîe à la tiare Phrygien¬ Marc Aurele 6c de Lucius Verus. 70. Bulles d’or
ne , là même. des Empereurs. 71.
B créas , nom donné à un Coureur du Cirque. 288. Bulle pendue au cou d’un jeune enfant Hetrufque.
Bornes du Cirque meta , au nombre de fept. 277. 67. 72. portée par un autre Hetrufque. 26S.
Boftra , fon fymbole. 177. Bulle d’origine Hetrufque. 67.
Boucles, ont été prifes mal à propos pour des ftyles Bulle fur la poitrine d’un roi inconnu. 77
à écrire- 48. 47. Bulles d’or données aux enfans des Elpagnols d’Ofca.
Boucles d’or , d’argent, de pierres précieufes. 47. 67.
Boucles données en grand nombre , p. 46. & Its fui- Bulles en forme de cœur. 67. autres bulles. 69.
vantes, differentes formes de boucles. 47. & les Buonaroti Sénateur, habile antiquaire. 104. 318.
fuivantes, parties qui compofoient les boucles. 47. Buftesd.es grands hommes de l’antiquité fe trouven
boucle au lion. 47. dans pluffeurs livres. 42.
Bulles
DES MA T I E R E S.
Buftcs de Maie Antoine Sc de Cleopatre fur une Calyptre , habit des femmes greques.
agathe de S. Sulpice de Bourges. 41 • Camarine, fon fymbole. 188.
Bujhtariij anciennement étoient les Gladiateurs; 263. Camden. 89.
Camille à des noces. 221.
C Canailles à la pompe Romaine 296.
Abinet ou trefor de Brandebourg. 52. Caminus, êtoit-ce une cheminée ? 102.
Cabinet de M. Foucault. 47. Camm... cheval du Cirque. 285-
Cabinet de M. Petau imprimé. 48. 88. Campagus y chauflure des Empereurs Sc des princi¬
Cabinet de S. Germain des Prez. 47» 48. paux de l’armée. 29. 54. 59.
Cabri, viande des anciens. 117. Campagus do l’Empereur Maximin de grandeur énor¬
Cabris de Melos eftimez parles anciens. 118* me. 59.
C acabits , chaudière. 122. Camp an a y balance. 16y.
Cachet de Marc Aurele, Sc de Lucius Verus. 230. Canards viande des anciens. 117.
Cachet fingulier de deux négotians. 229. 230. Cancellarius y quel office c’étoic. 300. il étoit fort vil.
Cachet de Galla Placidia. 230. là même.
Cachets ou fceaux pour les grands vaiffeaux de terre Candidus, cheval du Cirque. 285.
cuite. 141. Candys, efpece de manteau des Perfes. 75.
Cachets pour marquer les Dolia : ils fe trouvent en Candys des Parthes* 77.
grand nombre. 228. 229* Candys de pourpre : la forme, félon Lucien. 75.
Cade , coupe à boire. 148. Canif. 354.
Cadifque , coupe à boire. 148. Canthare, coupe à boire. 14S.
Cadurcum, fourrure de Querci. 107. Le Capitole mis par quelques-uns entre les mcl>
Cœalia, femme deTarquin premier. 215. veiiles du monde. 172.
Caenon , le nouveau , nom d’un chien de chafle. 320. Capitolin. 13 51. 53. 59. 110. 252. 244.
Cafaraugufta Sarragoffe, fon fymbole. 187. Capricorne, afcendant d’Augufte. 223.
C&ficiurn lintcolum. 38. Caput Africa, quartier de Rome. 184-
C s fins, couleur de cheval. 286. Caracalle , habit Gaulois. 25. elle avoit des manches
Cages à colonnes dans la voliere de Varron, 132. Sc un capuchon. 25.
Caia,c’eft le nom que prenoit la fiancée. 215. Caracalla empereur, fes cruautez. 266.
Caius, nom que prenoit le fiancé. 215. Carccres, les prifons du theatre. 241.
Caius, nom dont fe fervent les Jurifconfultes. 215. Carchejion , coupe à boire. 148,
Caius Ceftius avec la toge. 30. Carin fe fert de bains froids. 203.
Calabrifme , danfe. 311. C art cia, fon fymbole, une femme qui a des créneaux
Calamïflrati faitatores , danfeurs frifez. 314. fur la tête. 187.
Calamus étoit une canne , inftrument ordinaire pour Carthaginois , leur habit. 91.
écrire. 354. Carthaginois aimoient la couleur rouge. 91.
Calantica, couvre chef de femme. 44. on ne fait en Cafatus Caratius Potier, qui tient un pot de terre. 85*
quoi elle differoit de Calyptra. 44. Cafaubon. 14. 25. 351.
Calafiris, habit des Egyptiens. 74. Cafcade fingûliere. 131.
Cala/tris y tunique des Egyptiens, leur fervoit de Cafcantum ville d’Efpagne, fon fymbole. 187.
robe Sc de chemile. 5. en ufage aufli chez les Cajinus, riviere près du mont Caffin. 132.
Grecs. 5. S, Caffien martyrifé par fes écoliers, à coups deflylea
Calatifme , danfe. 31 x - à écrire. 49. 357.
Cale eus chauflure , fe prend fouvent pour un nom Caffiodore. 231. 254. 255. 276. 289;
generique. 54. Caftor difciple de Chiron. 318.
Calceus proprement dit : images de cette chaulfure. Catadromum , per catadromtm• 252»
elle couvrait tout le pied. 55. Cataphraéles. 30Î.
Calceus , chaulfure qui couvrait tout le pied Sc mon- Caton. 102. 103.
toit jufqu au milieu de la jambe. 57. Catta , cheval du Cirque. 285.
Calcei pumeei, fouliers rouges de Caius Marins. 56. Catullus, agitateur du Cirque. 28^.
Calcei Hederacei, fouliers de couleur d’un verd fon¬ Cavea , voûtes pour tenir les bêtes de F amphithéâtre.
cé. 57- 255-
Calceus y fait de peau de bête tannée. 55. Cavea y ainfi appelloit-on l’amphithéâtre. 254.
Caldarium y chaudière. 122. Cave a fumma , les plus hauts dégrez du théâtre
Ca’iendrum , ornement de tête des femmes. 44. pour le peuple. 239.
Caliga y chaulfure. 29. elle ne couvrait pas tout le Cauloniates, leur fymbole. 186.
pied. 55. elle fervoit aux gens de guerre, la for¬ M. le Marquis de Cau mont, d’Avignon. 131. 327»
Caujia, bonnet des Lacedemoniens. 35.
me. 58. £3.
Caliga Maximini y proverbe. 59- Cecryphale , forte d’habit. 36'.
Caliges ornées de pierres precieules. 59. Ceintures mifes aux chiens. 321.
Caligula bâtit un palais, le plus grand qu on eut en¬ Celeufte, danfe. 311.
Cclfus, agitateur du Cirque. 284.
core vu. 94.
Calix , coupe ou talfe 14^. Celtiberus, cheval du Cirque. 285.
Cenfeurs affiftoient à la pompe Romaine. 297.
Les Callabides , danfe. 311 '
Callidromus , cheval du Cirque. 183. Cent quatre-vingt Juges aux Bafiliques, félon Pline
Callidus , cheval du Cirque. 285. le jeune. 178.
Callinicus, Agitateur du Cirque. 2S4. Cent auras, cheval du Cirque. 285.
Centumvirs jugeoient les caufes dans les Bafili-
Callinicus , cheval du Cirque. 285.
Callipatera alfifte aux jeux Olympiques. 274. ques. 178.
Les Centuripins, leur fymbole. Î88*
Callixene Rhodien. 302.
Cephale, difciple de Chiron. 318.
Calpion, coupe à boire. 148.
Cephifle, riviere repréfentée en bœuf. 189.
Calque , poids 153.
Çephifi’e, repréfentée par les Athéniens en homme cor¬
Caltulavejlis , qu’étoit-ce. 38-
Calyptra. couvre-chef de femme. 44* nu. 189.

T om. III.
Bbb
368 TABLE
Cérames, vafes dor appeliez ainfî par Cléopâtre, Chauffures données par le P. Bonanni. 6s.
contre la véritable lignification du root. 137. Chauffures, les marbres r.e s’accordent pas avec les
Cercles lumineux autour de la tête. 113. Hiftoriens fur leur fujet. 59.
Ceras, corne qui fervoit à boire. 148. Chauffure avec des pointes de fer pour aller fur la
, Ccraunoi copion dans les théâtres, qu’- glace , ou dans des chemins glilfans. 65.
étoit-ce 244. Chauffure des Sénateurs, diffinguée 8c noire. 56.
Cerdon, agitateur àu Cirque. 286. Chauffure du tems de Theodofe. 60.
Gérés a la pompe Romaine avec le blé. 29<r. Chauffure d’un roi des Daces captif. 65. d’un ar¬
Cerès marquée par les pavots 8c les épis. 3?. cher Gaulois. 65.
Cerfs attelez a des chars. 271. Chauffure Hetrulque. 71. avec des liens. 71.
Cerinum, habit de femme 38. Chauffure de Paris fils de Priam. 81.
Cernophoros, danfe furieufe. 311. Chauffure Phrygienne. 81.
Cefar attaqué par les conjurez, perce de fon liyle Chauffure de Diogene le Cynique. 61.
à écrire le bras de Cafca. 356. Chauffure de Jules Cefar. 56.
D. Cefar Colla Archevêque de Capouë. 259. Chauffure du tems de Theodofe. £3. tous les orteils
Celles; combats avec des Cédés. 292.293. 294. y paroiffent. 63.
Ceftiphores , joueurs de Celle. 292. 293. figures de Chauffures des Grecs, des Romains 8c des autres
Ceftiphores. 293. 294. nations. 34. & les fuivantes.
Chaînes qui fervoient aux ferrures. 103. Chaullure qui montre 1 extrémité des orteils, quoi¬
Chaînes d’or, portées par les femmes 8c par les hom¬ qu’ils foient couverts. 64.
mes. 51. Chaullure de Pyrrhus £3.
Chaifes de differente forte chez les anciens. 107. Chauffure des Gaulois tirée de monumens Gaulois.
Chaifes a porteur. 107. Chaile avec doffier. 107. 6$. 84*
Chaife compofée de nattes, no. Chauffures Romaines. 30. chauffure des Scythes. 65.
Chaifes dont les pieds étoient d’or. 302. chauffure des Medes, fermée 8c double. 73.
Chaifes de marbre pour les bains. 202. Chauffures des Arméniens, des Parthes des Daces,
Chalcedoines miles aux bagues. 225. des Germains, des Gaulois. 6ÿ
Chalcide, fon lymbole. 190. Chauffures des femmes. 65.
Chambres à coucher n’avoient point de cheminée. 99. , fignifient les manches 8c les gands. 6.
Chameaux attelez à des chars. 271. Chelys, infiniment de mufique. 345.
Chappons, viande des anciens. 117. Cheme, mefure. 153.
Chars à deux, à quatre, à fix, à fept, à dix che¬ Cheminées, quellion fi les anciens en avoient. 102.
vaux de front'. 281. paffages qui femblent prouver qu’il y avoit des
Char de quatorze coudées de long. 303. c’étoit le cheminees. 102. s’il y en a eu., elles étoient rares.
char de Bacchiis. 303. 103.
Chars tirez par des élephans, autres par des boucs , Les chemifes ou les tuniques intérieures de toile re
autres par des lions, aunes par des Oryges , au¬ fe trouvent point en ufage chez les anciens. 4. elles
tres par des buffles , autres par des ânes iauvages , ne font venues que dans des tems pofterieurs. 4,
autres par des autruches, autres par des cerfs. 306'. .Chenice , mefure. 133.
307. par des chameaux. 307. Cheval immolé à Mars. 289.
Char iur lequel étoit reprélemée l’expedition de Bac- Chevaux du Cirque qui ont la palme fur la tête. 284.
chus dans les Indes. 306'. Cheval qui regarde unfieftin. 113.
Char enorme de vingt-quatre coudées. 304. Chevaux du Cirque : honneurs qu’on leur rendoit.
Chara , la joie, nom d’un chien de chaffe. 320. 284. 283. leurs noms en grand nombre 283.
Charés Lindien , fit le Cololle de Rhodes. 171.173. hevaliers les plus près de l’Orcheffre au theatre.
M. l’Abbé Charîet. 123. i6j. 232.
Charrere. 359. Charrete à roues folides. 325. Chevelure des Athéniens, comment ornée. S.
Charrue. 358. Cheveux bouclez des Maures. 91.
Chaile noble. 519.
Cheveux des femmes mariées, comment dillinguez
Chaffe à cheval. 319. de ceux des filles. 49.
Chaile au fanglier fort ancienne. 324. au cerf. 135. Cheville. 3.
323. au lion. 329 chaffes au lion fingulieres. 329- Chevreuil, viande des anciens. 117.
chaffe au taureaux. 330. chaffe au lievre. 322. Chiens de chaffe, maniéré de les dreffer. 319. 320.
Chaffe, exercice de l’Amphitheatre 8c du Cirque. Chien jeune retenu par une corde. 323. 324.
318.
Chiens de grandeur enorme, atteliez à un char au
Chaffe de Meleagre. 325. {.nombre de quatre. 271,
Chaffe au tigre avec un miroir. 32^. chaffe aux ti¬ Chiens adioits, ceux de Crete, les Etoliens , ceux de
gres, en dérobant leurs petits. 326'. Spaite , ceux de la Tofcane 8c de l’Ombrie. 320.
Chaffe de Genies. 323. Chien avec des fiancez. 223.
Chaffe de Narbonne. 324. Chiens Indiens acharnez. 321.
Chaffe dans un parc. 323. Chien de Diogene le Cynique. 12.
Chaffe a l’oifeau de proie connue, mais peu ordi¬ Chiens de Pannonie ellimez. 320.
naire chez les anciens. 321.
Chiens au nombre de 2400. à la pompe de Ptolemée.
Chaffe au lion de Fl. Valens Jovinus, repréfentée 307.
fur fon tombeau à l’Eglife de S. Nicaife de Reims.
Chiens de la grande Bretagne, Gaulois, Iberiens,
330.
Acarnaniens , Hyrcaniens, Indiens, Libyens,
Chaffcur qui revient chargé de gibier. 322. ellimez 320.
Chaudërons. 122.
Chiens les plus vîtes, les Gaulois, Belges, Scgu-
Chaudières 122. chaudières des bains fort erandes. fiens, Sicambres. 320.
204.
Chiens nez d’une chienne & d’un loup, ou d’un
M de la Chauffe habile antiquaire. 41. 48. 143. lion ou d’un tigre. 321.
2x2.^ 267. 323. 534* 335- 3yG Chïo , fon fymbole. 191.
Chauflures en grand nombre, repréfentées. 63. & Chiron apprit la chaffe d’Apollon 8c de Diane, fes
les fuivantes.
difciples en grand nombre. 318.
DES MAT I E R E S. 369
Chiton, tunique chez les Grecs. 3. Cirque d’Apollon , étoit celui de Flaminius. 278.
Cliironeadc, danfe en l'honneur de Diane. 311. Cirque dedie au Soleil. 278.
yrita-iOHot, tunique qui tenoit lieu de chemi!c. 4. Cirque du Vatican. Z79.
Chlamyde en ufage chez les Grecs, en guerre ÔC en Cirque Salluftien. 279.
paix. 7. la chlamyde étoit ouverte, la même. Cirque de Flaminius. 278.
Chlamyde en ufage chez les Romains. 8- la chlamyde Cirque d’Aurelien. 279.
n’a point de coller ni d’cchancrure dans les anciens Cirque, à quels jeux fervoit-ih 281.
monumens. 17. 18. Cirratus, cheval du Cirque. 285.
Chlamyde Theflalienne. 7. Cifl’ybion , coupe qui avoit des anfes. 148.
Chlamydes frangées de quelques nations barbares. 82. Citernes publiques, & leur plan. 180.
Chlamydes de deux fortes, la Macédonienne ôc la Clavata anro tmica, qu’étoit-cc. 23.
commune. 7. difficulté fur la chlamyde Macédo¬ Clavata cocco mantilia, qu’efl: ce que cela veut dire.
nienne. 7. elle ne différait des autres que par la 22.
grandeur. 7* Claude Empereur, donne une Naumachie , lriftoire.
Chlamydes s’attachoient avec des boucles. 56. 3I(^’ 317*
Chlamyde ou Candys de Paris fils de Priam. 81. Claude Empereur , fa patience. 26. il fit un livre fur
Chlamyde des Daces» b2. l’alca, ou les jeux de hazard. 336^
Chlamyde xhauJf , en ufage chez les Grecs ôc Claudien. 326.
chez les Romains. 6. differente de la toge. 6. Clavas, qu’eft-ce que c’étoit que la:as clavus, ÔC
elle étoit la même chofe que fa gain ôc paludamen- angufhis clavus. 22.
tum. 6- Clefs anciennes fe trouvent aujourd’hui en grand
Chlamydes de pourpre brochées d’or, au nombre de nombre. 105.
plufieurs milliers. 301. Clefs annulaires ne fervoient point de cachets. 105.
Chlanydion le prend auffi pour le manteau des fem¬ Clef de fontaine. 131.
mes. 10. Clefs avec une broche. 106.
Chlanydion des Babyloniens. 80. Clefs comme des paffepartout. 105.
Chlanis & Chlanidion , efpece de Chlene qui fervoit. Clefs qui ont fervi de bague. 106.
aux hommes Sc aux femmes. S. Clement Alexandrin. iz6- 346. 354.
Chlene ChUna , qu’on appelloit Lana , étoit une ef¬ Cieopatre reprefentée avec Marc Antoine. 41.
pece de furtout. 8. il y en avoir de doubles ôc de Cleopatre donnoit des vales d’or & d’argent aux con¬
fimples. 8. on s’en fervoit à la guerre. 8. vives. 137.
bracelet, 50. Cleopatre derniere de ce nom, imite le luxe des Ro¬
Chœurs fatyriques. 29A. mains. 137. appelle Cerames ou vafes de terre cuite
Chorages dans les théâtres , qu’êtoient-ce. 245. des vafes d’or. 137.
Choraule maitre joueur de flûte. 343. Clepfiambe, inftrument de mufique. 34j.
La Chouette , danfe. 311. Clodius ( Publius ) portoit la crocote. 37.
Chrétiens condamnez aux bêtes. 270. Cnoflus fon fymbole. 191.
Chryfendeta , vafes liez de bandes .d’or. 146". Coccara, gâteau des Grecs. 119*
Chryfippus, cheval du Cirque. 285- Caecum, elpece de pourpre., 24.
Chryfis, nom d’un chien de chafle. 322. Coehlear , cuillier. 122.
Chryfocolle répandue au lieu de labié dans larnphi- Cochon demi rôti, demi bouilli. 11S. farci fans
Chryfographes ou écrivains en lettre d or. 349* être éventré. 11S.
theatre , par ordre de Caligula. ^ 5 4* mile auffi Coeffure des femmes fujette à bien des changemens ,
dans le Cirque au lieu de labié. 278. anciennement de même qu’aujourd’hui. 43. 44.
S. Jean Chryloftome. 107. 147. 251. 252. 23. 280. Coeffures, changeoient fouvent de forme. 49.
Chus, mefure. 153. Coeffure, qui approche de la fontange. 44. dix coef¬
Chyrra , chaudière. 122. fures , dans leiquelles il n’entre que les cheveux
Ciborion , coupe à boire. 148. naturels. 41.
Cicéron ôc Pompée vont diner chez Lucullus. 99. Coeffure où entrent des petles ôc des pierres précieu-
Cicéron. 5- 6. i~j. 37 43- 44* 6l‘ 74’ 9% IOI‘ IOZ’ fes. 39.
105. 106. 137. 148. 168 • 173’ I7^> 203* 227* Coeffures extraordinairement gonflées. 41.
Coeffure des femmes Hetrufques, à longues trèfles.
2.69. 354. 35^*
Cicinris des Medes. 75. 72.
Ciel, perfonifié. 301. Coeffure extraordinaire. 40.
Ciliciens à la pompe d’Antiochus. 301. Coeffure greque finguliere. 10.
Cinabres & Teutons, défaits par Caius Marius. 54. Cœna, le fouper des Grecs 120,
Cinftut Gabinits, fe failoit avec la toge. 19. ôc auffi Caria fcraie s , repas des funérailles. 11®.
avec la prétexte. 27. C.œnaculum , Galle à manger. 96.
Cinereiis, cheval cendré. 286- Cœnatlo . Galle à manger. 96.
Cinabre pour les fignatures des Empereurs. . 348. Ccenatio , ou Galle à manger dans une tour. 13Q.
Cinabre répandu au lieu de labié dans 1 amphithé⬠Coffres chez les anciens. 108.
tre , par ordre de Néron. 254. mis dans le Cir¬ Colliers en ufage chez les Grecs ôc chez les Ro¬
mains. 53. les femmes en portoient ; on en met-
que au lieu de fable. 278.
toit aux dcelles. 53. Collier orné de pierreries. 53.
Cinnamorninum, parfum. 207.
Cinxïa , déefle des noces. 220. Colliers d’argent. 53.
Circhis, nom donné à un coureur du Cirque. 288. Collier orné de pierres précteufes, qui formoient le
Cire préparée pour cacheter les lettres. 228. • nom de Laïs. 53.
Cire emploiée à frire des gobelets. 147. Colliers d’ivoire. 53.
Cirque appelle Cirent Adaximts, fait par Tarquin Colliers d’or Ôc d’argent, en grand nombre. 301.
premier. 276. grandeur de ce Cirque, la meme» Colliers donnez aux ioldats, pour marques d’hon¬
forme du Cirque. 275. neur. 53
Cirques de Caracalia. 279. de Flore. 27S. C.rque Colliers des chiens. 3 21.
appelle Agonalis. 279. Cirque appelle Cajtrchjîs- Col. N cm- lignifie Colonia Nernaufenjts. 186.
Colob mm , habit dont on ne fait guère la forme. 25.
279-
37© T A B L E
Colonnes en grande quantité dans les thermes de entre deux eaux , pourquoi. 64.
Dioclétien. 209. Cothurne, chauflure des Rois ôc des Princes. ^4.
Colonnes Trajane & Antonine. 141. Cotinus, cheval du Cirque. 285.
Colonnes Caryftiennes. 54. colonnes Claudiennes, Cottabe, coupe à boire. 148.
colonnes de Synnadc , de Numidie. 94. Cotyle, coupe à boire. 148»
Colonnes d’une Onyx. 234. Cotylc , mefure. 133.
Colonnes dans le Cirque. 277. Coupes, tafles &c pots à boire. 146. (ÿ’ les [uivantesA
Coloiïe de Rhodes, la delcription. 173. merveille Coupe ou rafle. 144.
du monde. ^ 171. Coloiïe de Rhodes renverfe, Coupes de Thericlés d’or. 303.
fut vendu a un Juif. 173. nais en pièce , on en Coupe Laconique d’or, d’énorme grandeur. 304.
chargea neuf cen.s chameaux. 173. Coupes d’argent de douze coudées de large. 303.
Coloiïe de ï20. pieds, qui repréfentoit Neroo. 94, autres coupes & vafes d’argent. 303.
Colurn, palfoi re. 122. Coupes, tafles, gobelets de differente forme aux
Cohmella. 103. 143. 207. grands feftins. 115. de differentes matières, 14A.
Combats des bêtes dans l’amphitheatre. 270, Coupe ronde. 149.
Combats donnez dans le Cirque. 299. Coureurs appeliez du nom des Vents. 288.
Combat des gladiateurs. 265. Coureurs du Cirque. 290. Coureurs ailez comme
Combats finguliers, 294. des Cupidons. 288.
Comedie exprimée pair le S oc comique. 62» Couronne de quatre-vingt coudées , ornée de pierres
Commerce de lin chez les Athéniens. 5. précieufes. 309.
Gommiflaires des rues, portoient la prétexte. 27. Couronnes d’or en grand nombre. 301. 303. cou¬
Commode Empereur, oblige de venir aux fpe&acles ronnes d’or au nombre de trois mille deux cens.
avec la fermia. 20. 309.
Commode Empereur, habile tireur de fléchés. 327. Couronne d’or fort riche. 308.
Commode Empereur, tiroir de l’arc avec une adrefl’e Couronne d’or de Pythagore. 13.
raerveilleufe. 268. Couronne de Theodofe le Grand, ornée de peides.
Commode Empereur chafle une panthère. 3^7.
45*
Compas pour les Scribes. 334. Courfes des chevaux, établies par Romulus à Rome,
tompe.f, forte de chauflure. 34. & appellées confualia. 273.
Cornus dieu des feftins. 346. Courfe du Cirque. 284. courfes du Cirque. 281. &
Conclave, chambre, appartement, 6c quelquefois lessivantes, courfes, difficulté. 289. 290.
falle à manger. 101. pris pour triclinium, ici. Courfes du Cirque, de quelle maniéré on les fai—
Condy , coupe à boire. 148. foit. 288. courfe fe faifoit toujours vers la gauche
Conge Romain, mefure à laquelle fe rapportoient au Cirque. 281.
les autres. 149. Courfes à pied dans le Cirque. 292. courfe de jeunes
Conge, poids de flx vingts onces. 131. cil: du poids filles à pied. 292. 4
de dix livres. 130. tenoit fix feftiers. 133. Couteaux des anciens, iir.
Conge du palais Farneze. 149. Conge du College Craie Afiatique, en ufage pour cacheter. 227.
Romain. 149. fa forme de fa mefure. 149. 130. M. le Baron de Craflîer. 291.
Congre poiflbn , viande des anciens. 118. L. Craflïis fut le premier à Rome qui orna fa mai-
Conone , coupe à boire. 148. fon de colonnes de marbre. 93.
Conflantin le Grand, reprélenté en deux maniérés , Crajlianum ficuhim, forte de gâteau. 118.
avec le paladamentum & avec la trabea. 3 2. Cratanion, coupe à boire. 148.
Coniftercs, en quoi conlîftoient-ils. 210. Crater, tafle , coupe, fa forme. 144. 148.
Confialia, courfes établies par Romulus. 27c. Cratere d’argent, tirée par fix cens hommes. 303.
Conful ordinaire dans les bas lîecles. 89. Craugé , la Clameur, nom d’un chien de chafle. 320.
Confuls portoient la prérexte. 27. Creagra , fourchette. 122.
Confus, dieu des Confeils, quelques-uns croient que Creion, gâteau des Grecs. 119.
c’eït Neptune. 273. Crepida, forte de chauflure. 34. ne couvroit pas
Coquillage de Pelore , eflimé par les anciens. 118. tout le pied. 33. les femmes la portoient dans la
Cordace & Cordacifme , danfe pour les Comédies. ville. 60.
310. Crefcon agitateur du Cirque. 286.
Cordes aux inflrumens de muflque en different nom- Crible. 359.
bre. 343. Crimifle, riviere peinte en homme. 189.
Corfou, Ion fymbole. 190. Crifpine femme de Commode, repréfentée. 39. gra¬
Coricées, lieux .à jouer à la grofle balle 210. vée fur une bague. 228.
Coricum , grofle balle à jouer. 210. Crobylum bonnet des Athéniens. 33.
Corinthe perfonifiée. 307. Crocodiles facrez avoient leur fepulture dans le
Corinthiens, vafes de cuivre de Corinthe. 13 A. labyrinthe. 173.
Cornalines mifes aux bagues. 223. Crocote, habic des femmes greques. 3 6. d’où vient
Corne d’abondance d’or. 303. ce nom. 37. crocote fervoit non feulement aux
Corne, fervoit de vaifleau à boire. 121. femmes, mais aufli aux hommes effeminez Sc aux
Corneille de bon augure pour les mariages. 116, batteleurs. 37.
Corneille Bruyn voiageur. 182. Crocotala, quetoit ce. 38.
Corœbus remet fur pied les jeux Olympiques. 273. Crotales, leur forme. 344* croatles pour Icsaccom-
Côs ifle, où aux.mariages le Fiancé s’habilloit en pagnemens de mufique. 342.
femme. 213. Crotone , fon fymbole. 18A.
Cos, fon fymbole. 191. Crotoniates défont les Sybarites. 272.
Cofmas l’Egyptien. 12. 75. Croumata , efpecc de crotales. 34A.
Cothon, coupe à boire. 148. Crounée , coupe à boite. 148.
Cothurne, forte de chauflure. 34. 63. £4. fa forme Cruches, amphora. 142.
décrite par Sidonius Apollinaris. A4. Cruches de teue a garder le vin. 141. deux de gran¬
Le Cothurne lignifie la tragédie. 62.. deur énorme. 141.
Cothurne , ainfi appelloient-on ceux qui nageoient Crupezia, inftrument dont on jouoit avec le pied. 34A.

Crufhihim,
DES M A T I E R E S. 371
Cruftuhtm, forte de gâteau. 11S. Danfe de Baccantcs. 314. danfe de filles ou de nyni-
Ctefias Cnidien. 311. phes. 314.
Ctcfibius Alexandrin , inventa* l’hydraule. 344* Danfe de Crcte. 311.
Cubicula , chambres à coucher. 99. Danfes, Epizephyrienne, Gaditane , Ionique. 3x1*
Cubiftique, danfe. 310. . Italique. 310. Laconique. 311* des Magoeficns.
CucuIIhs , efpece de capuchon, ordinairement attache 312. Mantiniaquc. 3*11. des Myfiens. 312. danfe
à la Lacerne ou au Birrhus. 33- en u!age aux villa* de la Paix. 311. danlc des Thraciens. 312. danfe
geois 8c aux gens delà campagne. 33. lervoitpour Trezenique. 311. danfe Phallique. 314.
aller la nuit dans la ville de Rome. 33. Danfeurs, figures. 314.
Cucullus , capuchon , on l’attachoit à la Lacerne. Danube, fon fymbole. 188.
24. cucitllus , habit Gaulois. 89. 90. de Saintonge* ♦Daphné , fauxbourg d’Antioche. 300.
5>o. cucullus, fa forme. 359. Datianus, agitateur du Cirque. 286".
Citadins, efpece de capuchon fait comme un cornet Dauphins aidoient aux pefeheurs à prendre des mu¬
d’épices. 90. il tenoit à un autie habit. 90. lets. 332.
Cucullus Santonicns. 33. Decemvirs aflïftoient à la pompe ou proceflïon. 297.
Cuillers des anciens. .121. 122. JJecoratus, cheval du Cirque. 285.
Cuillers à pot. 122. Decujjis. 154.
Cuirafle d’or de douze coudées. 309. Dédicacé de la maifon dorée de Néron. 94.
Cuilinier du roi Nicomede, fait un harang avec d au¬ Déciles, dont les ftatues avoient des pierreries a leurs
tres poiflons. 118* fouliers. 58.
Cuifinier de Trimalchion , faifoit avec delà chair Dégrez des Amphithéâtres. 254.
d’un cochon des poiflons, des pigeons ramiers , Déjeuner, petit repas. 120.
des tourterelles & des poulardes. 118. zeiww le fouper des Grecs. 120.
Cuivre de Delos auflï eftimé que celui de Corinthe. Deliaques , vafes ellimcz comme les Corinthiens.
137. H7*
Cuivre de Corinthe , comment fait. 136'. Delicatus, cheval du Cirque. 285.
Demecrius, roi de Macedoine , fe fait faire une chla-
Culleu$ mefure, tenoit vingt amphorœ. 153.
myde de grand prix. 7. prince fort débauche- 204.
CuluUus, gobelet. 146.
Demetrius, affranchi de Pompée, bâtit le theatre
Culullus, la forme. 149.
Cumnàle , habit de femme. 38. nommé de Pompée. 246.
Cumera, lorte de vafe. 218. Demetrius Platonicien, hiftoire. 36.
Cunabula , les bandes dont on emmaillotoit. 47- Démoclés, furnommé le beau , fon hiftoire. 204.
Cuïia & cunabula , le berceau Hc les maillots félon Denier appelle Drachmalis. 162.
Denier , monnoic d'argent. 160.
les latins. 47*
Cunei de l’amphitheatre. 250. 257. Deniers crenelez. i4i.
Cunei , lieges* circulaires du theatre. 233. dans Denys d’Halicarnalfe : fon image tirée d’un ancien
celui d’Orange ils font en petit nombre. 249. manuferit. 12.
Cupiio , cheval du Cirque. 285. Denys d’Halicarnafle. 17. 24. 50.
Cupidon avec un cancre. 123. Denys, tyran de Sicile , lur une médaillé. 74.
Curateurs aflïftoient à la pompe- 298. Dercyllidas . . hiftoire 2t3.
Curé enfeigna les Cretois a danfer en aimes, 3X2. Deri ftor, cheval du Cirque. 285.
Les Curions aflïftoient à la pompe ou proceflïon. 297. Defttltores , coureurs à cheval, qui fautoient d un
Curule, fiege. 31. cheval à l’autre. 284. 285.
De(ultoâi eam , chevaux fur lefquels on fautoit de
Cuves pour les bains. 203
Cyane , fontaine peinte en femme- 189. l’un à l’autre. 287.
Deunx , les orZe parties de l’as. 155. 166.
Cyathe, vafe. 144* a boire. 148.
D extans , lés dix parties de l’as. 155. i44.
Cyathe, mefure. 151. ij 3*
Cybele fur un lion dans le Cirque. 277* Dixtrocberium , bracelet 51.
Dez, jeu des anciens, la maniéré dy jouer, ap¬
Cybele à des noces. 221.
Cybele dans le Cirque. 284. peliez teffr-a en latin. 3*3 4-
Cybire, ruinée par un tremblement de terre. 193- Diamant, peu emploie pour pierre puecieufe. 225;
Cymbales, baffins creux. 344. D iane , déefle des noces. 220.
Cymbale pour les accompagnemens de mufique. 342. Dianeflifmos . déieuner chez les Grecs. 120.
Apréemption, voief préemption.
Cymbe , coupe à boire. 148.
Cymbion , gondole , coupe à boire. 148. D : Pirateurs portoient la prétexte. 27.
Cymé ruinée par un tremblement de terre 193- Didrachme. 142.
Kww , bonnet ou couvre.chef des Grecs. 33. Dtetc , ce que c’etoit. 97.
Les Cyniques, leur manteau félon Athenée. ir. ils Dieux qui prefidoient aux mariages. 219.
portoient leur manteau déchiré. 11. D marque. 213.
Diner, petit repas en comparaifon du fouper. 120.
Cypellon , coupe à boire. 148.
DinOchares bârit Alexandrie fous les ordres d’Ale¬
Cyprefte fait une horloge a Athènes. 133*
Cyprirmm , parfum. 207. xandre le Grand. 7.
Diodes, agitateur du Cirque. 284-
Dioclétien, fa maifon de campagne à Spalatro. 134.
Diodore de Sicile. 15.
D fii.ce, fes fymboles. 189.
Daces vêtus prefque entièrement comme les
Diogene Laerce. 133.
Dio^ene repréfenté avec fon manteau; il. il habitoît
Parthes. 82. toutes les parties de leur habit. 82. au portique du temple de Jupiter. 11. demeuroit
dans un tonneau. 12. Alexandre le vit en cet état<
D <e b alu s , cheval du Cirque- 285.
Daim, viande des anciens. 117- 12-
Dames Romaines, & leurs habits. 39. Diomede difciple de Chiron. 318.
Danfes des anciens. 310. & lessivantes. Dion. $4. 75- 91. 244. 254. 314 348.
Dionyfius, agitateur du Cirque. 284.
Danfe militaire. 311.
Diota , vailfeau à deux, anfes. 141.
Panfc moienne. 311.
Tom» III. Ccc
37 i TABLE
Diphthcrcs ou membranes, peaux pafTécspour écrire. E mérita, fon fymbole. 187.
3 5°; Eminens, cheval du Cirque. 285.
Diploïde , manteau double. 14. Emmelie, danfe pouT les tragédies. 310.
Diptyques de Bourges & de Liege. 89. Empedocle, hiftoire. 120.
Difcnmbtalis acus, qu'étoit-ce. 49. Empedocle d’Agrigente vêtu de pourpre, portoic
Di feus, plat, 122 des louliers de cuivre. 13. 34.
Divinitez Hetrufques. 143. Empereurs fe trouvoient quelquefois aux feftins des
Dodransy les neuf parties de l’as. 155. 166. noces. 219.
Dolia, vaifleaux à garder le vin, fouvent de terre Empereurs, qui firent la fon&ion d’Auriges dans
cuite. 140. le Cirque. 282.
Domiducus, dieu des noces, 220. Empereurs fur le podium à l’Amphitheatre. 255.
Domitien obligea des filles à fe battre à coups de Empereur avec la toge. 30.
poing. 295. ajouta deux fa&ions aux quatre du Er.cauftum fe prend pour l’cncrc. 347.
Cirque. 282. Enchrides , gâteaux des Grecs. 119.
Domitius dieu des noces. 220. Enchython , gâteau des Grecs. 119,
Domitius, cheval du Cirque. 285. Encre appellée chez les grecs (Akcw , &c atramentum en
Domus maifon , fignifie proprement une grande mai- latin. 347. differentes maniérés de la faire. 347.
fon. 95. 348.
Domus auren , la maifon dorée de Néron. 94. Eneycliony forte d’habit des femmes greques. 36.
Domus tranjhoria > premier nom de la maifon dorée Enée , difciple de Chiron. 3x8.
de Néron. 94. Enfant qui joue à la boule. 314. enfans qui jouent.
Dorpifton , diner chez les Grecs. 120. 314.
Doue en Poitou, a un bâtiment que Lipfe a pris Epaphroditus , agitateur du Cirque. 286.
pour un amphithéâtre , qui ne l’eft pas félon p!u- Epée d’un Grec plus longue que la Romaine. 10.
fieurs. 161. Epée de Telamon. 10.
Drachme. 167. Ephebea, lieux pour inftruire la jeuneffe. 201.
Drmseus y cheval du Cirque. 285. Ephi-bus, forte de coupe. 148.
D romus 3 cheval du Cirque. 285. Ephefe ruinée par un tremblement de terre. 193.
Dyrrachium , fon fymbole. 190. Ephefe, fon fymbole. 19^.
Epheftride, la même que la chlamydc, félon Arte-
E midore. 8.

E Au luilrale à la noce Aldobrandine. 220.


Echanions qui fervoient aux grands feftins , leurs
Epichyfis, fa forme félon Beger. 144.
Epichyton , gâteau des Grecs. 119.
Epidorpis , fouper chez les Grecs. 120.
habits. 115. autres Echanfons, leur forme &c leur Epigoneum, inftrument de mufique. 345.
habit. 121. Epigonus, agitateur du Cirque. 288".
, manche de la charrue. 359. S. Epiphane. 169.
Echecs, Latrunculi. 33^. Epifiomium y clef de fontaine. 131.
Echecs de Néron. 336. Epire , fon fymbole. 190.
Ecritoire ancienne du rréfor de S. Denys en France, Eponge que portoient les gladiateurs. 2G6.
fa defeription &c fon image. 355. Epoule nouvelle couronnée de verbenes. 217. époufe
Ecritoires. 354. nouvelle arrachée du fein de fa mere. 218.
Ecriture en lettres rouges. 348. Epulons affiftoient à la pompe ou proceffion. 297.
Ecriture en lettres d’or. 348. 349. Erafîne, fleuve repréfenté en bœuf. 188.
Ediles affiftoient à la pompe ou proceffion. 297, Eros, agitateur â\x Cirque. i26.
Effufion de la farine, forte de danfe. 311. Erotion, fille de Caius Ccftius, repréfentée. 3©.
Ege ruinée par un tremblement de terre. 193. Eruendus, agitateur du Cirque. 28^.
Eggeling. 13 S. Erymanthe, riviere repréléntee en homme. 188.
Egine, fon fymbole. 190. Efcaliers du théâtre. 240.
Egyptiens s’aflêioicnt à table. 109. Egyptiens man- Efcaliers de l’amphitheatre d’Italica. iGi.
geoient du pain d’épautre, leur boillon faite avec Efcaliers du théâtre d’Orange, au nombre de dix.
de l’orge : ils mangeoient de la chair fallée cuite. 249. au nombre de quinze , au théâtre de Pom¬
114. pée. 246. efcaliers des théâtres. 232.
Egyptiens, ne pouvoient fe fervir d’étoffe de laine Efculaped’Epidaure -, c’eft-à-dire, fa ftatue, mife par
pour envelopper leurs morts. 5. quelques-uns comme une merveille du monde. 171.
Ees Egyptiens entroient aux temples avec des tuni¬ Efculape difciple de Chiron. 318.
ques de lin &non de laine. 5. Efernins , leur fymbole. 185.
Egyptienne , portant la calafîris. 74. L’Efpagne, fes fymboles. i8£.
Elagabale, fa médaillé d’argent dans un bracelet. 50. Efluimains de toile, quelquefois de laine. 111.
Elagabale attelle' à fon char quatre chiens de gran¬ Eît/octdfiov 3 falle à manger chez les Grecs. 92.
deur énorme. 271. il avoit des forts pour les con¬ Eta/jpo/, nom de certains cavaliers. 301.
vives ; hiftoire finguliere. 335. Etang de la maifon dorée de Néron, qui paroiffoit
Eleothejïon, la chambre aux parfums où on les con- une mer. 94.
fervoit dans des pots. 204. 208. Ethanion y coupe à boire. 148.
Elcphans attelez à des chars. 271. Ethiopien, repréfenté avec Commode cmpereur.327.
Elephans funambules courant fur des cordes ten¬ Ethiopiens à longs cheveux. 254.
dues. 2'5a* leurs tours d’adrefle merveilleux. 252. Etienne de Byzance. 194.
Ehürei numrnu 162. Etoffe , maniéré de la faire- 358.
Elia Lucia, femme d’Aurel. Mucianus. 167. Etoliens, leur fymbole 190.
Elien. 8. if* 36. 55. 58. 188. 252. 321. 331. Etymologique. 6.
t\o-fM y qu’étoit-ce. 359. Eubée, Ton fymbole. 190.
Fdyros, ion fymbole. 191. Eunapius. 13.
Ernbaficœtes, vafe à boire- 148. Evodus graveur, qui a gravé fur une pierre du tré-
Emeraudes mifes aux baguts. 225. for de faint Denis l’imperatrice Julia Titi. 41.
DES MATIERES. 375
L’Êuphràte ou le Tigre, marquez par un homme Feftins des Egyptiens. 114- 115.
barbu couché. 183. Feftins à huit perfonnes par Hcliogabale. H2«
Euripes & Canaux à l’amphitheatre, pourquoi. 256. Feftins tk grands repas le failoient le foir. ilo»
Euripe du Cirque. 277. Feftin à onze perfonnes, reprefenté. 111.
Eurotas, riviere repréfentée en bœuf. 188. Feftin des noces. 219.
Eufebe. 193. Feftus Pompeius. 24. 60. 137 173. 217. 289*
Etiftathe. 294. Feftus, agitateur du Cirque. 28G
E ut ovins, cheval du Cirque. 285. Feuilles à écrire, appellées '/fil7*l en grec.> & Charte
Eut onfus , cheval du Cirque. 285. en latin. 350.
Eutychés , agitateur du Cirque. 286. Fiançailles des anciens. 213.
ExaSlus , cheval du Cirque. 285. Eibula boucle , defeription des boucles anciennes ,
Excellent, cheval du Cirque. 285. p. 46. & les fuivantes.
Excuneati, ceux qui ne trouvoient point de place Eibula interrafa. 48.'
au théâtre. 233. Eibula boucle , il y en avoit qui fervoient aux archi¬
Execellus, tyran des Phocicns, fon hiftoire. 226. tectes, d’autres aux chirurgiens, d’autres aux mu-
Exedres dans les thermes. 209. fleiens. 46.
Exomide, tunique fansunanches qui ne couvroit point Fiftiliarius, potier. 85.
les épaules. 14. habit des valets. 14. Fidelia flllilis, forte de vafe. 145.
Exoriens, cheval du Cirque. 285. Filer par les chemins, étoit une chofe defendue. 219.
Exoticum, habit de femme. 38. Filets pourchafler. 319.
Filles étroitement gardées chez les Grecs. 100.
F Filles des Lacedcmoniens s’exerçoient aux jeux pu-
blics, le vifage découvert. 101.
M. T7Abretti. 34. 150. 151. 166. 167. i6"8. 169. Fifiula , flageolet. 342.
X? 194- *15. 229. z6S’ z66. zé7’ 279» 284* Flamines majeurs, & Flamines mineurs, aflîftoienc
293. 294. 322. à la pompe Romaine. 297.
FaCtions du Cirque. 281. alba la blanche ; rubea , Flamines ne portoient que des anneaux vuides. 225.
rufjea , rofea la rouge , Praflna la verts, veneta Flaminiques portoient le FLmmeum. 44*
la bleue. 282. faCtions du Cirque cauferent des Flaminius Vacca. 49. 340.
émeutes & des féditions. 283. Flammcum 5c Fiammcolum, couvre-chef des femmes.
Fai fan , Viande des anciens. 117. 44. fervoit aux matrones, la même, flamme urn , voile
Faifceaux des LiCteurs. *3 2. qu’on mettoit fur la nouvelle mariée. 218. 220.
Fan aies cerfs, viande des anciens. 117. Fleuves représentez en bœufs. 188.
Fafcie les bandes dont on emmaillotoit. 67.
j Flodoard. 330.
Faucille, fa forme. 359. Floridus, cheval du Cirque. 285.
Faillies-portes, appellées Pfudothyra. 105. Flotes Egyptiennes 6c Tyriennes. 315.
Fauftine la mere , femme d’Antonin Pie , fa tête La Flûte avoit des trous, quoiqu’on n’en voie pas
repréfentée. 41. dans celles que les monumens repréfentent. 343.
Fauftine la jeune , repréfentée. 39. Fauftine la jeune flûte exprimée par tibia,fifiula &: avenu. 342. flûte
fe voit fur les médaillés avec trois ou quatre coëf- de Pan à plufieurs tuiaux, appellée fyringe. 3 43 *
fures differentes. 44. Focus, le foier. 102. foiets douez. 308. foiers des
M. l’Abbé Fauvel. 78. 143. 145. 353. 3 34* 356- anciens. 102. foiers portatifs. 102.
Faux monnoieurs 161. leur adrefle , ta meme. Follis , efpece de balle 313.
Feciales aflîiloient a la pompe ou proceftion- 297. M. le Chevalier Fontaine Anglois. 121. 155. 22,9.
M. Felibien. 129. Fontaines des maifons de campagne. 130.
Feliciflimus, cheval du Cirque. 285. M. Fontanini, tres-habile prélat de la Cour de Ro¬
Félix, cheval du Cirque. 285. me. 69.
Femme qui a une trompe d’élephant fur le front, Le Cavalier Fontana a retouché les inferiptions de
fymbole de l’Afrique. 184. Monte-caballo. 43.
Femmes qui alloient à la guerre , fur la colonne Fontius Epaphroditus , agitateur du Cirque. 286.
Trajane. 82. Feuces mouvantes des anciens merveilleufes. 338*
Femmes des Lacedemoniens alloient voilées, xoi. Forcft Calydonienne. 325.
Femmes qui fe battoient comme des gladiateurs 264. Fortunatus , agitateur du Cirque 286.
Femme fur une bafe ronde 86". Fortune repréfentée dans lé Cirque. 277.
Femmes publiques, fe tenoient aux théâtres dans les Fortune appellée Seia , & fon temple. 94.
plus hauts lieux par l’ordre d’Augufte. 24t. M. Foucault, toûjours attentif à iliuftrer l’antiquité.
Femme aftrfe . qui médité profondément. 40. 202.
Femmes, n’affiftoient point aux jeuxOlympiques.274. M. Foucault, fon cabinet. 47. 69.79. I3°*
Femme afliie iur une elcabelie. 113* 151. 152. 169. 184. 207. 339.
Fenetres des anciens. 103. Fourchettes. 122.
Ferculum fignifie plus louvent un fervice entier M. Fournier Religieux de S. Vi&o-r de Marfeille.
qu’un plat. u6. 2 29*
Ferrari ( Ottavio ) 4. 14. i£- 19- 2I- 24* 5^’ Fourrure de Querci , appellée Cadurcum. 107.
Feftins des anciens. 110. & les fuivantes. Frigidarium , qu’éroit-ce. 203.
Feftins chez lés Romains, les convives n’y dévoient Fronton , dedie à Tuteline dans le Cirque. 277.
jamais être moirfs de trois, ni plus de neuf. rio. Frottoirs pour frotter ceux qui le baignoient. 10S.
112. feftin à douze perfonnes, donné par Lucius 210.
F ru fl férus , cheval du Cirque. 285.
Vêtus. 110. m.
Feftin de l’Empereur Majorien 1 ï 3 «ft»n de 1 Em¬ Fulvius , agitateur du Ciique. z86«
pereur Maxime, ou S. Martin étoit invite. 112. Fulvus, cheval fauve. 286.
Funambules des anciens. 252. Marc Aiuele fait met»
ordre du feftin , là même.
tre des mattelas fous leurs cordes. 252.
Feftins des Gaulois, félon Athenée. 115.
feftins chez les Grecs , félon les loix les convives ne Fufcina, fourchette, 122.
dévoient pas être plus de trente. 120. Futailles des Romains. 141*
/

574 T A B L E
«G gladiateurs. 26 5.

G vÆtulus j cheval du Cirque. 28 j.


Gains , agitateur du Cirque. 286.
Gladiateurs, au nombre de deux cens quarante
couples. 301,
Gladiateurs étoient anciennement des efclaves & des
Galates a la pompe d’Antiochus. 301. captifs. 263. criminels faits gladiateurs. 263. gla¬
Galbula j loriot que les anciens mangeoient. 117. diateurs Samnites. 266". les gladiateurs prétoient
G ale y us , bonnet. 34. ferment. 264.
Gallerie Juftinienne. 34. 131. Gladiateurs, c’étoient quelquefois des jeunes gens de
Callerie voûtée du Laurentin de Pline. 127. qualité. 264.
Galles aflilloient à la pompe Romaine. 257. Glaphyrus, cheval du Cirque. 285.
Gallia tog.ita , d’où prend elle ce nom. 20. Gleucin , parfum. 207.
G allie a , forte de chauflure. 54. Gallicœ 3 étoient ap¬ Glofles. 22.
paremment des gallochcs. 60. Gloflês anciennes de S. Germain des Prez. 22.
Gallien Empereur 3 porte des Caliges ornées de pier- Glycinas, gâteau des Grecs. 119.
j tes ptecicufes. 59 Gnome, La fentence, nom d’un chien de chafle. 320.
Gallien Empereur, hiftoire. 255. Gnomonique, les Grecs l’ont apprifedes Babyloniens.
Galien médecin, porte Efculape fur la main. 34. na¬ 133.
tif de Pcrgame , la même, les Pergameniens le met- Gobelets en forme de corne. 121.
toient fur leurs médaillés , là même. Gobelets de cire. 147.
Gallien médecin. 150.* Gobelets entre les mains des Gaulois. 85. de ceux
Gands en ufage chez les anciens, mais rarement. 6. de Bourgogne principalement 85.
gands s'appelaient en grec , en latin ma¬ Gordien troiliéme avoir deux mille gladiateurs. 264.
nie £. 6. Gordien troifiéme fur une bague. 228.
Garrulus , cheval du Cirque. 285. Gordien troifiéme avoit foixante lions &t trente léo¬
Gaules, les trois Gaules , leur fymbole. 186. les trois pards apprivoilez. 271.
Gaules etoient bra:cata3 cornata & togata. 186. Gorgias en habit de pourpre. 113.
Gaulois avec le gobelet. 84. autres qui portent des ToçyovHo. mafque chez les Grecs. 251.
marteaux. 84. 85. Gaulois qui portent un coffret. Gortyne , Ion fymbole. 19 t.
84. Gaulois portoient les bagues au doigt du mi¬ Gramme, poids. 753.
lieu. 226 Tpaitî'jv, ngnifioit un ftyle à écrire. 357.
Gaulois convenoient en bien des chofcs avec les Ger¬ Les Grecs alloient aflez ordinairement la tête nue.
mains pour l’habit. 83. 33*

Les Gaulois ont des tuniques à longues manches. 83. Grecs : leurs mariages. 213. 214.
87. Grenats mis aux bagues. 225.
Gaulois qui celebrent un mariage 84. 85. Gaulois te¬ Greniers Lolliens. 180.
nant des féaux à puifer de l’eau. 85 Gruter. 50. 53. 267. 281. 285.
Gaulois repréfentez fur des monumens. 84. la forme M. le Cardinal Gualderi- 268.
de leurs habits, là même. Guitarre, infiniment de mufique. 345. va de concert
Les Gaulois,avoient des Parafâtes avec eux, qui s'ap¬ avec le tympanon. 345.
pelaient Bardes. 115. G ut tus, va les d’où la liqueur fortoit goutte à goût-
Gaulois & Elpagnoîs font des gobelets de cire. 147. te» 144*
Gaulois , tenant des maflues. 267, Gygée, fille d’Amyntas roi de Macedoine, donnée
Gauloife qui porte un feau à puifer l’eau. 8j. Gau- en mariage à Bubarés Perle. 101.
lo'ife qui porte un coffret. 86. Gymnafes, lieux d’exercices. 291.
Çaufapa , gaufape 3 gattfapum habit velu , mais d’un Gynaconitis, appartement des femmes où elles tra-
cote feulement. 25. on le prend aufli pour une vailloient. 100.
couverture de lit, & pour une nappe. 25. Gynécées, ce que c’étoient. 99.
Gaufapes, tuniques fourrées. 31.40. Gyneconomes. 120.
Gela, fon fymDole. 188. H
Geîon fur une médaillé. 74.
Gelos , cheval du Cirque. 285.
Gernmula , cheval du Cirque. 285.
H Abits, les habits fe doivent remarquer dans
toutes les cinq parties de cet ouvrage. 42.
Genie, qui précédé l’aurore. 183. habit des Athéniens, félon Cofrnas i’Egyptien. 12.
Génies ailez, qui courent dans le Cirque. 284. Gé¬ habit des Grecs & des Greques des plus anciens.
nies qui chafïent. 323. 10.
Gentilis, cheval du Cirque. 285. Habits de jeunes garçons Romains. 68. habits Ro¬
Germains different entre eux dans leurs habirs. 83. mains de tout âge & de toute condition fur une
Germanie , fon fymbole. 188. image. 31. habit des Lideufs, frangé par le bas.
Getheus le joieux , nom d’un chien de chafTe. 320. 3 2. habit Conlulaire des bas fiecles. 89. habits du
Giades mis aux bagues. 225. tems de Theodofe. 32.
Gingre, efpece de flûte. 343. Habit des femmes dans Plaute. 38. habit des fem¬
M. Girardon habile fculpteur. 142. mes Romaines. 30.
gladiateurs étoient quelquefois des gens libres. 265. Habit des Hetrufques ou Tofcans. 71.72.
gladiateur rude donatus 3 ce que c’étoit. 265. Habits de laine des Egyptiens. 74. autres habits
gladiateurs appeliez Retiaires. 264. Egyptiens tirez d’un monument. 74. habits d’au¬
Gladiateurs, plufieurs images. 265. gladiateurs ap¬ tres nations qu’on voit fur la coionne Trajane.
peliez Secutoyes. 164.. gladiateurs Gaulois appel¬ 82.
iez Myrmillons. 264. Habits des Parthes. 77.
Gladiateurs venus des Hetrufques. 263. origine des Habits des Germains, n’étoient pas les mêmes dans
gladiateurs, là même, gladiateurs en ufage dans les differentes nations Germaniques. 83.
les feflms. 263. & dans les fêtes publiques. 163. Habit des Gaulois. 84 & les fuivantes.
gladiateurs repréfentez. 267. Habit des Efpagnols. 90 des Lufitaniens. 90.
Gladiateurs Hetrufques. 267. gladiateurs , com. Habit des Maures. 90. 91. cheveux bouclez des
ment alloient-ils au combat. 265. combat des Maures. 90.

Habit
DES MA T I E R E S. 37;
Habit des Carthaginois. 9t. des Numides. 91. habit Hierapolis, fon fymbole. 197»
Ethiopien. 75. habit Indien. 75. Hierocefarée, ruinée par un tremblement de terre.
Haches des Licteurs 32. 193.
Haches en cqueire. 339. Hieron, roi de Sicile , fur une médaillé. 74.
Hadrien Empereur, le baigne dans les bains publics, Hieronymus , roi de Sicile, fur une médaillé. 74.
hiftoire. 205. Hilarus, cheval du Cirque. 285.
Hadrien , la maifon de campagne à Tivoli. 124. H imerc, fon fymbole. 188.
Hadrien portoit quelquefois la toge dans les feftins. Hippias, alloit en habit de pourpre. 13.
Hippodamie époufe Pelops, comment. 275.
Le mole d’Hadrien mis par un Auteur entre les mer- Hippodrome d’Alexandrie. 280.
' veilles du monde. 172. Hippodrome, fon origine en Grece. 275.
Hammon le cornu , mis par quelques-uns entre les Hippodrome de Cor.ftantinople. 279. commencé
merveilles du monde. 172. par Septime Severe, achevé par Conftantin. 279.
Harangs de Lipare , eftimez par les anciens. 118. Hippodrome d’Antioche. 280.
Harmamaxes, chariots à la pompe Romaine. 296. Hippolyte , dilciple de Chiron. 318.
Harpaflus, efpece de balle. 313. Hippopotames, dans le Nil. 186".
Harpe , inftrument de mufique. 345. Hirpinus, cheval du Cirque. 285.
Harpe , épée des Thraciens. 295. Holcjue, poids. 152.
Harufpices afliftoient à la pompe Romaine. 297. Homere ne parle jamais de bague , ni d’anneau. 22 u
Hafla calibaris , avec laquelle on peignoit les che¬ Homere. 8. 61. 108. 109. 143. 288- 324. 333.
veux de la Fiancée. 217. Hommes qui combattoient contre des bêtes dans
Hebé , la jeunejfe , nom d’un chien de chalTe. 320. l’amphitheatre. 270.
Heben , agitateur du Cirque. 286. Homme en habit Confulaire, trouvé à Autun. 89.
Hederatus, cheval du Cirque. 285. Horace. 4. 14. 22. 44. 56. 141. 142.
Heineccius. 70. 230. Horloge lolaire dans liaie, lujettc à des difficultez.
Helene, mere de Conftantin le Grand, tirée d’un I33*
manuferit du Roi. 45. Horloges à roue n’étoient point en ufage dans l’anti¬
Hdio ami nus du Laurentin de Pline. 128. quité. 133.
Heliogabale avoit des lits d’argent maflif, tant pour Horloge faite par Cyprefte, à Athènes. 133.
la chambre à coucher que pour la table, no. Horloge Sciocerique. 133.
Heliogabale courut à quatre biges d’élephans. 282. Horloge de Trimalchion. 134.
Heliogabale porte des pierres gravées à les fouliers. Horloges folaires portées à Rome par L. Papirius
58. Curfor. 134. horloge admirable faite par Augufte,
Heliogabale ou Hclagabale ou Elagabale. au champ de Mars. 134.
HJius , cheval du Cirque. 28). Horloges d’eau Clepfydres, inventées par Scipion
Hellenodiques ou Helianodiques , juges des jeux Nalica. 134.
Olympiques. 273. Ho ’mi , lTmpetuoftté , nom d’un chien de chafle*
Hemie&e, melure. 153. 320.
Hemine tenoit deux qu,r.narii. 153. Horrea Lolluna , les greniers Lolliens, leur plan.
Hcmifphere pratiqué dans la voûte de la falle à 180.
manger de la voliere de Varron. 133. Hortenflus fe piquoit d’être habillé proprement. 18.
Hemitomos , coupe a boire. 148. Hofpitalia des théâtres,deftinez pour les hôtes & les
Heraclée de Macedoine , Ion lymbole. 190. étrangers. 244. Hofpitalia du theatre de Poli. 247.
Hercule fur une médaillé des Segulîens. 89. du theatre d’Alarma magnifiques. 249. apparte¬
Hercules Lifîppi, infeription mile aune ftatue d’Her- nons du theatre 233. Hofpitalia du theatre de
cule lo g-tems après que la ftatue fut faite. 43 Ferento- 250.
Hercule is ftitua les jeux Olympiques des dépouilles Hoftics luftrales , le cochon, le belier, & le tau¬
d’Augias , félon quelques-uns. 273. reau. 335.
H ercule aftommant Cacus. 14 S. HS ou IIS, marque du Sefterce. 161,
Hercule avec Mcleagre à la chafle du fanglier Caly- Hyacinthes mis aux bagues. 225.
donien. 325. Hybris \’injure , nom d'un chien de chafle. 320.
Hercules, agitateur du Cirque 28^. Hydiaule, efpece d’orgue 344.
Herenus , agitateur du Cirque. zS6. FI y de, fon lymbole. 185
Le P. Herman Hugue Jeluitc. 357. Hygiea , fur une pierre gravée. 227.
He rmes , agitateur du Ciique. 286’. Flyleus , le fauvage, nom d’un chien de chafle. 320.
Herodien. 26S. 327. Hymen, tenant un flambeau. 221. 223.
Hérodote. 5. 73* 74* 80. 114. 142. 267. 35°* Hymenxus , agitateur du Cirque. 286'.
Hefiodc, manuferit. 359. H y menée, mariage, & cri fait au mariage. 216.
Heliode. 214. 218.
Hefione repréfentée. 10. Hypendyte des Medes. 75.
Hefperifma, petit repas de l’après diner. 120. Hypocaufhm , qu’éroit-ce. 202.
H fpcrus, fon image à la pompe de Ptolcmée. 302. Hypfæus ( Publius) court fur un char. 290.
Hefychius. 5. 7. 75- Hyrcanie, ville ruinée par un tremblement de terre.
Hetrufques, gladiateurs. 267. 193.
Hetrufques ou Tofcans, avec leur habit. 71. 72.
Hetrufques immoloient une truie pour les noces. I
ZI 6.
H et rnfque , Arhlete remarquable. 26S.
Hetrufques, colonie des Lydiens. 142. aimoient les
I Sur les poids marque une livre. 167.
. II. fur les poids marque deux livres. 167.
jeux. 267 Hetrufques adonnez aux jeux publics, Jambuce, inftrument de mufique. 345.
& aux courfes des chevaux. 142- Janua. 105.
Hetrufque avec une infeription fur r habit. 268. Janus , félon Varron , eft le premier qui battit
Heures ou faifons de l’année , perlonifiées. 303. monnoic- 154.
Hexavum fohdi, qu’eft-ce. 170. Janus à tête double fur l’as. 155.
Tom. IJ J. Ddd
376 TABLE
Janus Qjtadrivius de Rome, 178* à quoi fervoit Reims, & s’y fait enterrer : charte au lion repré-
ce Janus, là même. Tentée fur fon tombeau. 330,
Jardins de Babylone , merveille du monde : leur de- Jour perfonifié. 301.
fcription. 171. 172. Iphitus, contemporain de Lycurgue, rétablit les jeux
Jafpes mis aux bagues. 225. Olympiques. 273.
Ides j jours défendus pour les noces. 216. IvronmauJiHv Confus chez les Grecs. 275.
Idole Bacchique. 122. Irin, huile faite d’iris. 207.
S. Jean Chryfoftome. 13. Ifidore. 22. 6o. 105. 169. 351. 354*
Jean Diacre. 22. Ifis marquée par la fleur du Lotus, ou de l’arbre
S. Jerome. 22. 93. 340. nomme Perfea. 39.
Jeux Ifthmiques, leur defcription. 274. 175. Ifis, fa ftatue a des fouliers ornez de pierreries. 58.
JeuxNeméens, leur defcription. 274. Ifis avec un collier. 53.
Jeux Olympiques, leur defcription. 273. 274. Ifis adorée par les femmes de Cyrene. 73.
Jeux Pythiens , leur defcription. 274. Ifle de marbre aux thermes Antoniniennes. 208.
Jeux Gymniques, fe faifoient au Cirque. 291. Ifthmiques, jeux, leur defcription. 274. 275.
Jeu de Troie, comment inftitué. 299. la manière Iftiéens, leur fymbole. 192».
dont on le faifoit. 299. Italie, fon fymbole. 1S5-
Jeu de paume dans le Laurentin de Pline. 127. Ithyphalles, fur des bulles des enfans. 69.
Jeux donnez à la campagne par Tibere. 299. par Ithyphalle, préfervatif pour les enfans & pour les
Julien l’Apoftat. 299. Empereurs mêmes: les Veftales les mettoient au
Jeu de pafle-pafle extraordinaire. 233. nombre des choies facrées. 69. 70.
Jeu &c charte aux taureaux apportée à Rome- 3. Juba le pere, roi de Mauritanie , lur une médaillé.
Igdis,danfe. 311. 74. Juba le fils , roi de Mauritanie, fur une
Ilerda, fon fymbole. 187* médaillé. 74.
Images des chofes repréfentées dans les plus anciens Judée, fon lymbole. 197.
manuferits. 349. Jugatinus , dieu des noces. 220.
ligament de bois qu’on mettoit dans les Jules Cefar porte des fouliers rouges. $6. trop foi-
édifices pour les faire tenir fermes. 340. gneux de fon corps. zo6.
1[j.ojUov , fe prend pour le manteau des Grecs. 9. Jules Cefar fe défend avec fon ftyle à écrire , & en
& pour le manteau des femmes. 10. perce le bras de Cafca. 49.
Impliiviata, habit de femme. 3 8. Julia, fille de Titus, fa belle tête. 41.
Impluvium, en quoi differoit-il de Patrium. 96. Julia Cornelia Paula, femme d’Elagabale , fa tête
Jmpurpurata veftis, c’eft le Clavus. 22. reprelentée. 41.
Inaures, pendans d’oreille. 52. & les [uivantes. Julie, femme de Tibere, fon image. 39.
Inaufpicatœ nuptist. 219. Julius Phœbio , fon cachet. 228.
Incendie du monde, danfe. 311. Julius Coruncanus. 67.
Ad incitas 3 mot du jeu des latrunculi, quand on étoit Julius Firmicus Maternus. 321.
réduit à ne pouvoir plus jouer. 336. Julius Diadumenus , enfant emmailloté. 67.
Inclutus , cheval du Cirque. 285. Junius, agitateur du Cirque. 286.
Incunabuld , les bandes dont on emmaillotoit. 67. Junon pronuba , aflïfte à des noces. 221.
Indus cheval du Cirque. 285. Junon Lucine préfidoit aux noces. 220. 222.
Indujiata. 38. Junon parfaite, dêefle des noces. 220.
Indufmm, tunique intérieure. 4. qui rouchoit au Junon Pronuba, repréfentée à des noces. 222. 223.
corps. 4. Ivoire emploié à orner les maifons de Rome. 93.
Ivfula , fervoit à lier les cheveux. 35. elle étoit à Jupiter Olympien , fa ftatue eft une merveille du
l’ufage des facrificateurs ieuls, félon Servius. 35. monde. 171. 173.
Infula , bande tiflue de laine. 35. Jupiter , à la pompe Romaine avec l’aigle & la fou¬
Infumibula , leur ufage .211. dre* 296.
Infundibula , leur ufage. 211. Jupiter parfait, dieu des noces. 220. 222.
Ingenuus , cheval du Cirque. 285. Jupiter, Junon , Minerve , la pompe ou proceflîon
Inluflris, qualité donnée dans les bas fiecles. 89. Romaine leur étoit confacrée. 295.
Innocens, cheval du Cirque. 285. Jupiter Serapis fur une pierre gravée. 227.
Infcription Parthe. 78. Jufte Lipfe. 19.
Infcription Palmyrenienne fur une pierre gravée. 73. Juvenal. 12. 14. 19. 30. 33 90. 354.
Infcriptions fur la cuilfe dans les figures Hetrufques. Juvcnis, cheval du Cirque. 285.
7*- Juventus, agitateur du Cirque. 2$£.
Infcriptions des ftatues ne font pas toujours du tems.
42.43* t K
Infcriptions Hetrufques qu’on ne lit point. 71.
Infcription d’un monument de Pouzzol. 192.
Inftrumens pour l’architeéture. 339. 341.
K Alendes, jours défendus pour les noces. i\S.
Le Pere Kirker. 52.
Inftrumens de Menuifiers 8c de Charpentiers. 341. Kxm le lit, chez les Grecs. ioè.
Inftrumens de mufique. 342. & les [uivantes. Kvn(/j( ocrea ou botte, chez les Grecs. 54. 60. 62.
Inftrumens de la monnoie. 339. Ko/r/t, le lit chez les Grecs. 106.
Infula à Rome , qu’étoient-ce. 92. 93. Ksitk , berceau. 67.
Interula, tunique qui tenoit lieu de chemife. 4. Ksnày, chambre à coucher chez les Grecs. 92.
Ionique, danfe 31 x. Kop.cn ©£?'<SeT6/ , perruques des Rois des Medes. 76.
Joueurs de deux flûtes à la fois. 342. Kg«T»ç , tarte. 146.
Joueufe de guitarre pendant le repas, no. KyA<ç Calix , coupe ou tafle. 146.
Joueufe de deux flûtes pendant le repas. 112.
Joueufes de cymbale. 346. L
Joug, mis fur le coudes Fiancez, d’où vient con-
jugium. ii6.
Fl. Valens Jovinus, bâtit l’églife de faint Nicaifede
L Abourage, fes inftrumens. 358.
Labronia, coupe à boire. 148.
DES MA T I E R E S. 377
Les Labyrinthes mis entre les merveilles du monde. de cuivre , ou de fer quelquefois plombé par
174. labyrinthe de Crete n’étoit que la centième les deux bouts, ou de bois. 340.
partie de celui d’Egypte. Delcription de celui-ci Lin en ufage à ceux qui fervoient à table. 8.
par Hérodote. 174. il y avoit douze lailes, & Lin, les femmes portoient des robes de lin. 45. hors
trois mille chambres. 174. celles de la famille des Serrans. 4.
Lacédémoniens, leurs filles s’exerçoient aux jeux pu¬ Lin de Colchos, appelle Sardonique par les Grecs ;
blics, le vifage découvert. 101. lin d’Egypte appelle Egyptien. 5. commerce de
Lacédémoniens, leur fymbole. 190. lin chez les Athéniens. 5.
Lacedemoniens ne vouloient point de célibat. 113. Line a y dans les habits, qu’étoient-ce. '22
leurs mariages , la même. Le lin^e en ufatre du tems d’Alcxandie Severe , mais
Lacerne , efpece de manteau ou de furtout. 24. peu commun. 4.
Lacerncs s’attachoient avec dys boucles. 48. la La¬ Linge fort ancien dans la Grèce* 5*
cerne n’étoit anciennement que pour le peuple, les Lions atteliez à des chars. 271. 272.
Sénateurs la portèrent enluite. 24. Le lion , danfe. 3 n.
Lacerne ou Chlamyde. 32. Lirinum, parfum de lis- 207.
Lacerne d’écarlate & de pourpre. 25. Lipare, fon fymbole. 191.
Lacinia , qu’étoit-ce. 28. Lipfe réfuté. 105.
Laconicim , qu’étoit-ce. 203. Lipfe ( Jufte) 257. 281. 285.
Laconicum de Pife. 204. Lipfe a donné des figures qu’il a imaginées. 255.285.
Laconique , coupe à boire. 148. Liqueurs qu’on répandoit dans l’amphitheatre. 257.
Laganum , forte de gâteau. 118. Liqueur rouge pour écrire. 348.
Lames de cuivre J pour affiner les aflifes de pierre. Liera, la livre chez les Grecs. 155.
339* Lits de table, l’ufagc de s’y coucher plus ancien chez
Lamia , fon fymbole. 190. les Grecs que chez les Romains. 114. on y éroit a
Lampes anciennes, en grand nombre dans les ca¬ demi couché : dans les plus anciens tems on étoic
binets. 108. (ont très-differentes entre elles pour affis à table. 107. 108.
la forme. 108. 109. Lits de table très-magnifiques. 115.
Lampride, hiftorien. 4. 19. 22. 25. 57. 107. 139. Lits des Perfes aux pieds d’argent. 108. 107. autres
282. 335. ornez de pierreries, d’ivoire, d’or &C d argent. 107.
Lapilli, jeu dont parle Ovide. 337. Lits d’argent d’Heliogabale. 105.
Lanx, plat. 122. Lit de Semelé. 305.
Lapins , viande des anciens. 117. Lits au nombre de cinquante dans un feftin. 114.
Lapis laz.uli, mis aux bagues. 225. Lituus , efpcce d’inftrument refonant. 342. inftru-
Lapithes, leur fymbole. 190. ment de mufique. 343.
Lares, leur autel dans le Cirque. 277» Livie repréfentée. 41.
Lariffa, fon fymbole. 190. Livre des Epitres de faint Auguftin en papyrus, gar¬
Latara , étang près de Nimes, où l’on faifoit la dé dans cette Abbayie de S. Germain des Prez.
pefche aux mulets. 332 352. . •
Latinus, cheval du Cirque. 285. Livre Romaine , eft de douze onces. 150. livre Ro¬
Latrunculi, échecs , maniéré d’y jouer. 335. maine ancienne. 157. livre Romaine diftinguee
Laticlavii, c’étoient les Sénateurs & les plus quali¬ en menfurale &c pondérale. i55.
fiez des Chevaliers. 23. Lochos j l’Embûche, nom d un chien de chaffe. 3213.
Laticlavium patnmonium , les fonds de terre qui paf- Locriens , leur fymbole. 190.
foient aux enfans des Sénateurs. 23. M. Logé. 229.
Laïus clavus , le clou large, qu’étoit-ce. 11. & les Loir, viande des anciens. 117*
fuivantes j c’étoit une tunique où l’on mettoit la Loix des feftins. 120.
figure d’un clou. 21. on prouve que c’étoit la Loix des Romains, pour les mariages. 215.
figure du clou meme , & non pas de la tête du Lollianus , agitateur du Cirque- 285.
clou. 21. 22. Louché, la Lance, nom d’un chien de chaffe. 320.
Laurentin, maifon de campagne de Pline, fa de- Loup de mer, poiffon eftimé chez les anciens. 118.
feription. 125. Loups attelez à des chars. 271.
Lauriers dans les maifons de campagne. 124. Lucas Pattus. 150. i55-
Lautia , forte de chauffure. 54. Luciâus, cheval du Cirque. 285.
Lebes , chauderon. 122. Lucien. 22. 35. 61. 73. 280. 311.
Ledits cubicularis, lit a coucher diftinguc du leflus Lucifer , étoile repréfentée à la pompe de Ptolemée.
tridin tarins, qui eft le lit de table. 106. 3°2.
Ledits genialis, le lit des noces. 219. Lucille, femme de Lucius Verus, reprefentée. 39,
coerfée avec des perles , porte trois bracelets , La,
Leon Allatius. 350.
Leontium, fon fymbole. 187. même.
Léopards, attelez à des chars. 271. Lucilius. 91.
Lepafte , coupe à boire. 148. Lucine , déeffe des noces. 220.
Lcufon le Funeffe , nom d un chien de chaffe. Lucinus , cheval du Cirque. 285*
Lucius Aftochus, Gaulois. 83.
32°.
Liberté. 34. bonnet fymbole de la liberté. 34. Lucius, nom dont fe lervent les Jurifconfultes. 21 S.
Liber , petite membrane entre le bois & l’écorce : Lucrèce. 319.
elle fervoit à écrire. 3 51 - Lucullus, fa magnificence. 99.
Lucullus, fes pilcines, qu on appclloit maritimes,
Liburnicus cucidlus. 25.
dépenfes prod'gieufes qu il y faifoit. 332, 333*
Liburn , forte de gâteau. 11S.
Pompée l’appelloit Xerxes a la eoge. 333" il orne
Licernia , cheval du Cirque. 285.
fa maifon de beaucoup de marbres. 93*
Licentiofus , cheval du Cirque. 285.
Lune ou lunule audeflùs du talon des fouliers des Se-
Liéteurs établis parTullus Hoftilius. 58. ils portent
nateurs. 58. elle étoit d’ivoire , ou d’autres matiè¬
des faifccaux. 3 2.
Lievres , viande des anciens. 1,17. res. 38.
Lunule des chauffures avoit la forme d’un croiffant.58.
Ligamens pour affluer les affiles de pierre, etoient ou
37» TABLE
Luperces ou Lupcrques affiftoient à la pompe Ro¬ JHanica, lignifient les manches & les gand s. c.
maine. 297. Manteaux des Grecs. 9.
Lupercus , cheval du Cirque. 285. Manteau d’Hefione. 11.
Lupus, nom d’un cheval du Cirque. 283. 2S5. Manteau des Philofophes Grecs, appelle Tribonion
Lu/tus Quiet us Ai auras, chef des Maures, 90. 11.
Luftre perfonifié. 303. Manteau quarré des Carthaginois. 91. des Scythes
Lutte , exercice. 292. des bas fiecles. 81. des Medes. 75.
Lutteurs 292. Manteau ou pallium des Grecs, fes differens noms. 9.
Luxe des Romains. 182. Manteaux ou palU des femmes. 39.
Lybius ou Libyus , cheval du Cirque. 28^. Manteau Laconique. 304.
Lycurgue, fes loix pour les Lacedemoniens. 101. Manteau des Grecs : diftîcultez fur fa forme. 10.
Lydiennes de la troupe Bacchique. 304. manteau grec quarré, félon Appien. 10. maniéré
Lyre , in ft ru ment de mulîque. 345. de porter ce manteau. 10.
Lyrophenicium, infiniment de mulîque. 345. JHanturna, déelfe des noces. 220.
Marbres de Numidie. 93.
M Marbres du montHymette près d’Athenes. 93.

M Acedoniens à la pompe d’Antiochus. 301.


Macédoniens, leurs mariages. 214.
Marbres d’Egypte, 93.
Marbres emploiez à orner les maifons de Rome. 93.
Marc Antoine Sc Cleopatre, repréfentez en bulle fur
Macédoniens portoient fur la tête la caufia. 35. une agathe. 41.
Les Macédoniens fe iervoient de vafes de terre cuite. Marc Antoine Exochus Celliphore, vainqueur. 293.
Marc Aurele porte le tribonion. 13. couche à plate
Macédonienne, danfe. 311. terre. 13.
JHacellum boucherie , Macellum Jugufti , fa forme. Marc Aurele d’argent. 164.
179. il étoit orné de colonnes. 179. 180. Marcel exerce & apprivoile un ours , image. 271.
Machaon, difciple de Chiron. 318. Marcellus fils d’Oétavie, foeur d’Augulle, fait un
Machines pour elever l’obelilque de Conftantinople. theatre. 235.
33 9- Marchands en focieté, Sc leur cachet. 229. 230.
Machines des anciens pour élever de grands poids. Mariage de Bacchus & d’Ariadne. 223.
5 39* Mariage des Grecs. 213. 214.
Macrobe. 7. 18. 28. 68. 69. 72. Mariages, en quel tems. 213.
Maètrifme, danfe des femmes. 311. Mariages des Athéniens. 213. 214. des Macédoniens.
JHarulofus, cheval du Cirque. 285. •T14. des Galates. 214. des Béotiens. 214. des Ro¬
Maffei Cavalier ( Paolo AlelTandro ) habile anti¬ mains. 215.
quaire , qui a enrichi la republique des lettres de Mariages des Gaulois repréfentez. 84. 85.
plulîeurs beaux ouvrages. 72. Marmite dans l’image de Silène. 122.
Cav. Maftci. 39. 91. 143. 185 223. 322. 324. 331. Maronites, leur fymbole. 197.
JH a fort htm , JHaforte , Aiavors , corruption du mot Marfeille, fon fymbole. 186.
grec 37. c’étoit un grand voile ou M. D. E manuel Marti, Doien d’Alicant. 237. Pa¬
une efpece de manteau de femmes. 37. vant & très-habile dans l’antiquité, fa lettre à
Magiftrats le tenoient fur le podium à l’amphitheatre. Monfeigneur Zondodari Nonce d’Efpagne. 257.
*55- & les fuivantes , très-habile dans les belles let¬
Magnelîe ruinée par un tremblemenc de terre. 193. tres. 262.
Mai funefte aux noces à Rome. 216'. S. Martin étoit alîis au feftin de l’Empereur Maxime,
Maillet. 339. & non pas couché comme les autres. 113.
Main de bronze , fymbolique & lînguliere. 361. Martial. 14. 19. 33. 90. 93. 112. 1x7. 124. 125. 130.
avec une infcription greque , là même. 139* H1, I43* I47- z°6. 271. 319. 321. 331.
Main fur les monnoies. 156. Mafochius. 209.
Maifons des anciens, prefque toutes ruinées : il s’en Mafques de differente forme reprefentez 251.
eft fort peu confervé jufqu’à nos jours. 103. * Mafque dans l’image de Diogene le Cynique. 12.
Maifon de campagne de Dioclétien , à Spalatro. Mafques horribles. 251. Mafque d’Ifis. 251.
134. Mafques, l’invention en eft attribuée à Efchyle.
Maifons de campagne des anciens. 124. magnificen¬ 25ï.
ce des maifons de campagne des Romains. 124. Mafurius. 302.
Maifon de campagne de Baflus. 124. Matron, cheval du Cirque. 285.
Maifons de l’ancienne ville de Mets. 182. Matelas des anciens. 107.
Maifons de campagne de Lucullus, d’Au gu fie, de Matelas de pourpre brochée d’or. 113.
Mecenas, de Munatius Plancus , de Seneque. Mattya, forte de ragoût. 119.
124. maifon des Gordiens à la voie Preneftine. JHaturus, agitateur du Cirque. 2S6..
94. maifon de campagne dont l’ancienne peinture Mavia qui prit Rhodes, vendit le Cololfe. 173.
a été trouvée depuis peu. 130. Ai auras , cheval de couleur de Maure. 286.
Marnée, mere d’Alexandre Severe, porte deux tu¬ JH auras, cheval du Cirque. 285.
niques de un manteau. 39. Maufolee fait par Artemile , une des merveilles du
Mamurra orne fa maifon de beaucoup de marbres. monde. 174.
93- Maximin Empereur, fon campagus étoit de grandeur
Manches de couteau. 121. énorme. 59.
Les manches s’appelloient en grec , en latin Maximin Empereur, fa taille & fa force extraordi¬
JHanica. 6. naires. 51.
Manches des Romains fort courtes. 5. Mazonomies, forte de vafes. 309.
Alanches de Conftantin le Grand, qui vont jufqu’au Médaillés d or d Alexandre le Grand , faites par
poignet. 52. Alexandre Severe. 162. médaillés d’ambre d'A¬
Manches des Grecs. 9. lexandre le Grand , faites par le même. 162.
Mandya , la même chofe que la chlamyde , félon Les Médaillés de bronze, d’argent Sc d’or , étoient
Artemidore. 8. des monnoies -, on le prouve. 163. & les fuivantes.

Médaillé
DES MA T I E R E $. 579
Médaille d'Elagabalc dans un bracelet. 50. M. des Monceaux. 177.
Médailles le déterrent tous les jours en grand nom¬ Monétaires, leur marque fur les monnoies. 156*
bre. 164. i6ÿ Mctigas, danfe furieufe. 311.
Médaillés ou monnoies Gauîoifes, divifées entrois Monnoic d’or , quand commença-t-elle à Rome*
clafl’es. SS. les premières, d’un goût fort barbare ; 102. '
les lecondes , d’un goût plus fupportable : les Monnoic, quatre lieux pour la battre à Rome. 156“.
troiflémes, allez bien faites. 8 S. Monnoies d’or Romaines, leur poids. \6i
Médaillons, n’étoient poinr monnoic. 166. Monnoies d’argent, quand commença -1 - on den
Mcdas , le Sage, nom d’un chien de chafle. 320. frapper à Rome. 160.
Modes, leurs Rois portaient des perruques, félon Monnoie d’une once. 157.
Xenophon. 74. Monnoies marquées de l’image des nouveaux mariez.
Medes, leurs habits & leurs couvre-chefs. 7 y. 219.
Aiediana , entrefol; en Italien Mezzanine. 9 3. Monnoie gardée dans le temple d'Ops, & aufli dans
Medimne , mefure. 153. ceux d’Hercule & de Cafior. 168.
Megabyze , commandant pour le roi Darius. 100. Monnoies de Perfe., marquées d'un archer. 154.
Melanion, difciple de Chiron. 318. Monochorde , infiniment de nautique. 345.
Meleagre, difciple de Chiron. 318. Mcleagre tue le Montecaballo, tes deux chevaux de tes deux Héros ,
fanglier Calydonien. 325. dont i’infeription eft ancienne , mais non pas du
Meleagrides, oifeaux. 307. tems de Praxitèle. 43.
Melicerte ou Palemon , en l'honneur duquel fe cé¬ Monument fingulier trouvé à Pouzzol. 192.
lébraient les jeux Ifthmiques. 274. Mopfuetle , ion fymbole. 197.
Aîelinnm, habit de femme. 38. Mopuotibnéîz , mafques chez les Grecs. 251.
Melijfus, cheval du Circjuc. 2S5. Morphafme, danfe. 311.
M. le Mellicr, general des finances de Nantes. 88. Molcene ruinée par un tremblement de terre. 193*
Memnon , cheval du Cirque. 285. Mouches à miel. 359.
Menander, agitateur du Cirque. 286". Moulins à l’eau , leur ufage n’eft ni des plus anciens
Adendicnla , efpece d’habit de femmes. 38. tems, ni moderne. 340.
Mencfthée, diiciple de Chiron. 31S. Mouton, viande des anciens. 117.
Menippus cheval du Cirque. 285. Muid , repréfenté. 340.
Meoniens, leur fymbolc. 194. Mulet pôiflon , viande des anciens. 118.
Mercure portoit le petafe en qualité de voiageur. Mulets, poiflons de Symette, ellimez par les an¬
34. les ailes marquoient fa legereté 34. ciens. 118.
Mercure fur une pierre gravée. 227. Maliens 3 chauflure qui couvrait tout le pied. 54. 53.
Mercure à la pompe Romaine , avec le caducée & Maliens, fait de peau de bctc tannée. 55. chauflure
les lettres. 296'. de diltin&ion, elle étoit de cuir patfé avec de
Mercure iur l’as. 15 l’alun , & de couleur rouge. 55. images de cette
Mercurialis ( Jerome ) no. 294. 311. 312. 313. chauflure. 45.
Me -enda 3 petit repas apres diner. 120. Mnllei, défendus aux hommes par l’Empereur Au-
Merveilles du monde , comptées par quelques-uns relien. 57.
jufqu’au nombre de quatorze. 172. Mumics d’Egypte, enveloppées de toile. 5.
Mî<r«rc>f<r0p« fe prennent pour ce qu'on appelloit latus Murene , poiflon efiimé chez les anciens. 11 S.
clavus. 22. Murènes Siciliennes , fort eftimées des anciens. 118*
Melfine, l’on fymbole. 187. Murinus, cheval du Cirque. 285.
Mefure de liquides du poids de deux livres, établie Marra , cheval du cirque. 285
par l’Empereur Pertinax. 152. Marra ou Myrrha, matière de laquelle fe faifoient
Meta, bornes du Cirque au nombre de fept. 277. les vafes Myrrhins. 138.
Metaponte, fon fymbole. 185. Murrhins ou Myrrhins, vafes , s’ils étoient les mê¬
Metellus, fes bains. 205. mes que ceux d’Onyx. 138. 146.
Metope , fleuve repréfenté en bœuf. 18S. M urs de Babylone bâtis par Semiramis. 173. mer¬
Metrodore Ephefien , fon habit reprefenté. 9. veille du monde , leur deferipnon. 171. 173.
Mets , quelques mailons anciennes. 182. Mules repréfentées fur un vate. 144.
Meule de moulin. 3 60. Mufette d’ancien ufage 344.
Mcurifle, fon hiftoire de Mets. 84. Adutatorium, maifon pour changer de tems en tems
Midas repréfenté fur une médaille. 81. de demeure. 181
Midi, perfonifié. 301. Mycon , peintre célébré. 348.
Mimallones, femmes de la troupe Bacchique. 304. Myma , ragoût où il entrait beaucoup de chofes.
Mine, forre de poids. 152. n 9-
Minerve d’Athcnes, mile par quelques-uns pour une Myrine,fon fymbole. 194.
merveille du monde. 171. Myrine, ruinée par un tremblement de terre. 193»
Minerve fous une petite voûte. 123, Myrmillons, gladiateurs Gaulois. 244.
Minerve à la pompe Romaine avec l’olive Sc l’huile. Myropnus Nantis Choraule. 343.
Myrrhin, parfum. 207.
296.
Minerve avec un collier. 53» Myrtes, ornemens des maifons de campagne. 124.
Myfiens à la pompe d’Antiochus. 301.
Adi(fus , quetoit-ce. 289.
Mithras porte la tiare & le Candys. 75. Myjlicus, cheval du Cirque. 285.
Mitra, la mitre des femmes, quetoit-ce. 44- ,
Mitravi folvere, fignifioit faire perdre la virginité N
à une fille. 44
Ado la afin aria, quetoit-ce. 3^0. N A pies , fon fymbole. 185.
Nappe , lignai du Cirque. 289.
>

P. du Moliner. 131* 145- I4S)* r52, x55’ x5^' I^°‘


Nappes de toile ou de toile peinte , nappes de toile
Itf I- 1^2. 149. I7O. 357.
MololTes, chiens renommez. 320. d’or de Gallicn. ni.
Narciflin , huile. 207.
Moloffique, danfe. 311.
Nardinum , parfum. 207.
Monaule , efpcce de flûte. 343.
Tom. I //. Eee
\

380 table
Navets de Thebes, cftimez par les anciens. 118. Occident, fon fymbole. 183.
Naumachie. 315. 316. Occanus, cheval du Cirque. 285.
Naumachie de Domitien, fa dcfcription. 31*5;. diffi¬ Ocre a , leur forme. 63. 64. elpecc de bottes ou
culté fur ccttc Naumachie. 317. bottines. 62.
Naumachics fc faifoient quelquefois dans l’amphi- Ocrea ou bottes, d’étain. 6i- O créa, de fer félon
theatre. 272. bien des gens y perifloient. 31^ Vegece. 61. Ocre a des gladiateurs, repréfentées.
Naumachie donnée par Jules Cclar. 315. autre don¬ 266- z6y. Ocrea de cuivre 3 autres d’oripeau. 62.
née par Augufte j Naumachie fous Caligula, O créa, fa forme repréfentée. 63.
Néron & Tite. 315. Odenat & Zenobie, repréfentez. 73.
Necrocorinthiens, vafes de terre, furent de grand Odernn, petit theatre des Grecs. 250.
prix pendant un tems. 13<>. 137. Oeruinthinum , parfum. 207.
Neelata , gâteau des Grecs. 119. Oenas , l'ivrogne, nom d’un chien de chaffe. 320.
Nègres fervoient Cleopatre. 327. Oenomaiis & Pelops, auteurs des Hippodromes. 275.
Neméens, jeux , leur defeription. 274. fe cele- Oie , viande des anciens, x 17.
broient en mémoire d’Ophelte ou Archemore. o7kù( , maifon chez les Grecs. 92.
274. Olympiodore. 202.
Neptune à la pompe Romaine avec le cheval. 296. Olympiques, jeux des Grecs, leur origine. 273.
Néron : à fa mort le peuple prend le ptleus , marque leurs loix. 273
de liberté Sc de joie. 34 Olyra, ou Zea , épeautre. 114.
Néron bâtit fa maifon dorée» 94. fon cololfe. 94. Once ancienne. 167.
Néron jouoit aux échecs. 336'. Once marquée par r. 169. onces & leurs parties.
Neftor difciple de Chiron. 318. 169. 170. once ancienne Romaine, pefoit plus
Nicander, agitateur àu Cirque. !%(>• que celle de Rome d’aujourd’hui. 167.
Nicatifmc Tnracien, danfe. 311. Ontfîmus , agitateur du Cirque. 286".
Nicephore. 193. Onuphre Panvinius. 76. 279. 280. réfuté. 282. 283.
Nicolaus, cheval du Cirque. 285. Onyx mis aux bagues. 223.
Nil, fon fymbole Sc fon image. 185. fes accroiffe- siooKuçiov, ovofeypkium, vailîeau qui a la forme
mens de ieize coudées, marquez par feize jeunes d’un œuf. 144.
garçons. i8£. Operateurs, &z batteleurs charlatans. 252. operateur
Nimbus, ou cercle lumineux à la tête de Trajan* fe fait piquer par un afpic, & meurt de fa plaie. 25 2.
325. Ophelte ou Archemore , en mémoire de qui le cé¬
N imes, fon fymbole. 186. lébraient les jeux Neméens. 274.
Niféens à la pompe d’Antiochus. 301. Opontiens , leur fymbole. 190.
Nitidus, cheval du Cirque. 285. O pus Pkidia, cette infeription eft ancienne, quoi¬
Nobïlïs, cheval du Cirque. 285. qu’elle ne foit pas du tems de Phidias : opns Pra-
Noces leurs cérémonies. 217. xitelis , de même. 43.
Noce Aldobrandine. 220. Oppien. 321.
Noces, plufieurs images. 222. 223. Or emploié à orner les maifons de Rome. 93. Or,
Noies, U Penféc , nom d’un chien de chaiTe- 32a. quand fut-il mis en monnoie à Rome. 162.
M. de Nointel fait deffiner les bas reliefs du temple Orarium, large bande qui le portoit fur la trabea.
de Minerve d’Athènes. 9. 10. 8y.
Noie, fon fymbole. 1S5. Orca, mefure de liquide plus grande que Yamphora.
Nones, jours défendus pour les noces. 216. 118.
N ont us Manryl'ms , appelle canallarus primi joci Orcheftre, place du theatre où fe tenoient les Sé¬
campi b suri i. 300. nateurs. 232.
Nonius Marcellus. 4. 6. S. 20. 38.44. Orcheftre du theatre d' Alauna, occupe beaucoup au
Noricus, cheval vainqueur. 290. delà du demi cercle. 248.
Noricus, cheval du Cirque. 285. Orcheftre des Grecs plus grande que celle des Ro¬
Le P. Noris. 204. mains. 250 les baladins y Iautoient &c danfoienr.
Nota>us, cheval du Cirque. 28). 250. orcheftre du theatre d’Orange fort grande.
Notas, nom donné à un Coureur du Cirque. 288. 249-
Nourrice de Bacchus, nommée Nyfa ouNiflà. 304 Orcheftre deftinée à la danfe chez les Grecs, étoit à
Nuit, peinte comme Diane la Lune. 184. Rome & en Occident la place des Sénateurs. 238.
Nuit perfonifiée. 301. Orcheftre fort grande, du theatre de Ferento. 249.
Numides prefque nuds. 91. Orcheftique , danfe- 310.
Numides, iautoient d’un cheval fur un autre. 287. Orgé , la colers, nom d’un chien de chafte. 320.
Numidique ou poule deNumidie mouchetcéc, qu’on Orgues, quand inventées. 344.
fervoit à table anciennement. 117. , Orient , fon fymbole 183.
Nymphée, appelîé le Sette Sale. 180. Ornithon, voliere. 132.
Nympheros, gladiateur. 265. Orpheoteleftes, interprètes des myfteres. 304.
Nyfa ou Nilfa, nourrice de Bacchus. 304. Oryx atteliez à des chars. 271.
Nylfe, fon fymbole. i9<r. Oica , fon fymbole. 187.
Oflelet, reprélenté fur une monnoie. 157. oftelers,
O en latin tali, jeu des anciens, & la maniéré d’y

O Belifque de l’Hippodrome de Conftantinople.


279.
jouer. 333.
Otkone , tunique de lin fervoit aux philofophes, mais
plus ordinairement aux femmes. 13.
Obelifque drelfé par le Cavalier Fontana. 338. 339. Ova carriculorum, dans le Cirque. 277.
Obelifque de quarante toiles. 175. Ovide. 274. 337. 346. 348.
Obelifque du Cirque. z-}6. Ours, attelez à de- chars. 271.
Obelifque qui fervoit de gnomon à l’horloge folaire Ours , quelques uns en mangeoient anciennement.
du champ de Mars. 134. u7.
Ofiihot, Ver h , broche. 122. Outre, de grandeur énorme, qui renoit trais mille
Obole, poids. 153. metreces de cent livres chacune. 304.
DES MAT I E R E S.
Outres ou peaux de bouc, préparées pour tenir le bli fur le thronc des rois Parthes. 79.
vin de les autres liqueurs. 143. Parthes, plufieurs têtes des rois Parthes répréfentées.
Outres, pour mettre le vin. 145. 78 rois Parthes, avec le Ample diademe. 7S*.
Oxobathou, raefure. 153. belle tête d’un roi Parthe. 78. rois des Parthes
couronnez. 78. 79. ces rois imitoient les modes
des anciens rois Mcdes. 77.
P affermas, cheval fameux du Cirque. 282. 285.
P Ætus ( Lucas ) 150 166. 167.
Paçdvica, efpcce de balle. 313.
Pafloires de cuifine. 122. grande de belle pafl’oirc. 122
Le î afteur ou Hermas, livre. 15.
Pain d’épeautre , chez les Egyptiens. 114. Par agi ata vefiis , qu’étoit-ce. 38.
Talais des Auguftes, fes matures repréfentées. 181. Pâté , on ne frit fi les anciens en faifoient. 11S.
182. Patella, plat. 122.
Palais de Dioclétien à Spalatro. 134. Pater a , coupe ou tafle. 146.
palais de Cyrus, mis par quelques-uns pour une Parères, leur forme. 148.
merveille du monde. 171. Pater patratns alliftoic à la pompe ou proceftion. 297.
Palamede , diiciple de Chiron. 318. , Patina y plat. 122.
Palemon ou Melicerte, en l’honneur duquel fe cé- Patras,*lon fymbole. 190.
lebroient les jeux Ilth niques 274* Patronusy cheval du Cirque. 285.
Païenne de fon fymbole. 187. S. Paulin. 112.
Paleftres, lieux d’exercices. 291. Paufanias. 5. 173. 275.
Palimpfefte, qu’étoit-ce. 3 jtf- Payifage repvéienté. 131.
P alla, chez les Romains, manteau des femmes. 10. Payifans qui cueillent des olives. 33.
36. images de ces manteaux. 59. Payifans de pauvres vêtus de couleur brune. 257.
Pallas fur une bulle. 70. Peaux de chevres teintes en rouge, iervoient d habit.
PdlioUtA tunica 3 leur forme. 14. 91.
Palliolumy cfpece de cbapperon. 14. Petits, inftrument de mufique. 345.
Palliolum , en ufage pour les malades de les conva- Pecnliaris, cheval du Cirque 285.
lefcens , de pour les femmes de mauvaife vie. 14. Pecunia, d’où vient ce nom. 154.
Pallium, fe prend aufîi pour le manteau des fem¬ Pegafus y cheval du Cirque. 285.
mes. 10. Pallium , manteau , fervoit proprement Pegmata, machines, leur forme. 257. 258. pegmata
aux Grecs 9. n’avoit point de collet. 9, des Bibliothèques. 258
Palmatus 3 cheval du Cirque. 28 5. TiiJtÂa louliers chez les Grecs. 54.
Palme, mefure, fa longueur. 238 245. M. de Pcirefc. 47. 48. 13D 144* I4^. *49*
Palmier , fon bois ne pourrit jamais. 172. 154. 158. 16S. 169. 229.
Palmyre, fes fuperbes ruines. 182. grandes colonna¬ Pelée , diiciple de Chiron. 318.
des qui relient. 182. 183. Pelops de Ocnûmaüs, auteurs des Hippodromes.
Palndamentum , la même chofe que la chlamyde. <5-. 275. hiftoire , là même.
fa forme fur les images. 31. Pendants d’oreilles toujours en ufage , de dans toutes
Paludamsntum de Conftantin le Grand. 32. les nations. 52. ptodigieuies dépenles quon y fai-
Palumbus , cheval du Cirque. 2 S 5. foic. 52.
Pan, repréfenté fur une palloire. 122. Pendants d’oreilles portez par fuperftition. 53.
Pendants d’oreilles des rois Parthes. 78.
Pan, fur une pierre. 227.
Pendants d’oreilles d’or des Carthaginois. 91.
Pans, viande des anciens. 117*
Pendants d’oreilles d’or. 52. d’or, d’ambre jaune,
Pancratiaftes. 294.
Pancramm, les cinq exercices gymniques. 291. de verre, de perles , d’émeraudes. 52. en Orient
les hommes en portoient aufli bien que les femmes.
Pandure des Affy tiens. 345* ^ 1t
Pandurie efpece de flûte. 343. Pollux i appelle un 52.
Pênes des ferrures, plufieurs dans la même ferrure.
inftrument à trois cordes, la meme.
105.
Paniers. 131- Pentachorde , inftrument de mufique. 34.5.
Pannonie , fes fymboles. 189.
Pentathles joueurs. 294.
Panthères attelees a des chars. 271.
Pentathlum, les cinq exercices gymniques. 291.
Papias. 70. . Penteteris perfonifiée, c’eil un luftre ou cinq ans.303.
Papirius Prætextatus, fon hiltoire 28.
Pcnula , efpece de furtout qui fervoit aux hommes
Papyrus d’Egypte, appellé Philyra de Indos, long-
de 'aux femmes. 37. l’Empereur Alex. Severe ,
tems en ufage pour écrire. 351. maniéré de taire
permet aux femmes de le porter à la campagne ,
de non à la ville. 37- Penale ou phelone , la même
P.yymflgrand/quantité qui s’cn feifoit en Egypte,
choie que l’Epheftride. 14. habit de campagne.
livres & feuilles en papyrus qui le trouvent
I 4* 324.
aujourd’hui. 351, Pennies s’attachoient avec des boucles. 46.
Paragauda vefiis, qu’etoit-ce. 30. _ ri".
Péplum, habit extérieur des femmes. 36.
Para ml. 131. on ne fait s’il ne tenoit pas fur la tete.
Perdix , cheval du Cirque. 285.
Perdrix privées des anciens. 117.
Hr4«> jambages des portes, ioj.
Les Peres ont toujours blâmé les fpeétacles. 253.
Paras us y cheval du Cirque. 285.
Pergame, fon fymbole. 196-
Parchemin pour écrire, fort ancien. 3 50.
Tlepixxlei, machines des feenes. 244.
Parcs des anciens, pour chaflei. 319.
TltpiJ'ilpO’iov torques , collier. 53.
P ardus y cheval du Cirque. 285. niprrépvvfov. fignifie la prétexte. 27.
Parfums pour les bains. 207. Pero , chauflure qui couvrait tout le pied. 54. 55.
Pariambe , inftrument de mufique. 545. Pero \ chauflure compofée de peaux de bêtes, non
Paris, repréfenté aflîs. 81.
tannées. 35.
Paris, tenant la pomme de dilcotde. b
Péronés y chauflure ruftique. 58.
Parme Thracienne. 293. Uiçfv» , boucle, en latin fibula. 46.
Paros, fon fymbole. 191* , _ . . ,
M. Perault. 235.
Parthamafiris, vient demanda a Trajan dette îm-
38 t. T A BLE
Perruque du Surent des Parthes. 77. Phocca , fon fymbole. 196.
Perruques des rois Parthes. 77. 78. Phocion , comment fa femme étoit habillée. 3^.
Perfc, poète. 118. 205. Phœnicoptere, oifeau qu’on feryoît à table ancien¬
Perles tuez par ordre d’Alexandre, Ris d’Amyntas nement. 117.
roi de Macedoine. 100. Phoncx , le meurtrier, nom d’un chien de chalfe.
Perfes , demandoient la terre & l’eau aux peuples 320.
qu’ils vouloient lubjuguer. 100. Phorminge , inftrument de mufique. 345.
Perfes, ne fe marioient qu’au commencement de l'é¬ Phornutus. 346".
quinoxe du printems. 217. Plorura, la Garde, nom d’un chien de chafie. 320.
Pertinax Empereur , établit une mefure de liquide Phrygiens, leur habit. 81.
du poids de deux livres , ou vingt-quatre onces : Phylax , le Gardien, nom d’un chien de chafle.
cette mefure reprélentée. 132. 320.
Tefche , plufieurs maniérés de pefeher. 331. PIE, fur un pot à boire. 146.
Pefche des Romains, aux filets & à la ligne. 331. Piégés pour chalfer. 319.
Pelche aux mulets, à l’étang de Latara 3 près de Pierres précieufes fur les bagues. 116.
Nîmes, où les dauphins aidoient aux pelcheurs. Pierreries aux fouliers d’Ifis. 58.
332. Pierres gravées : leur nombre prodigieux. 226. 227.
Pelcheurs à la ligne repréfentez. 331. Pigeon porté à des noces. 221.
Petafe , bonnet des voiageurs. 34. Petafes repré¬ Pigeons, viande des anciens. 117.
fentez. 34. P iléus, efpcce de bonnet, fa forme. 34. on le don-
M. Petau , fon cabinet. 48. 451. noit aux efclaves. 34. pour les mettre en liberté,
Petauriftes ou Petauriftaires, batteleurs qui voloient. obtenue quelquefois pour les vi&oires du Cirque.
252. 284.
hhàtocft les Pcres Grecs appelloient ainfi l’enfer. P iléus des Medes. 75.
252. n'iKiov, bonnet ou couvre-chef des Grecs. 33.
Petiliens, leur fymbole. iSG Pinacide , danfe. 311.
Petit ( Samuel ) 120. Pincettes à arracher le poil. 210.
Pétrone. 58. 134. 264. Pindare. 274. 288.
Petulans , cheval du Cirque. 285. Pinn. agitateur du Cirque. 286.
Ph&cajîum , de cuir blanc, ch au Hure délicate. 58. Pirrho Ligorio. 132. 144. 148. 27G
dont les prêtres Athéniens & Alexandrins fe ler- Pifcines des Romains. 332. Pifcines maritimes de
voient aux facrifices. 54.55. 58. ellecouvroit tout Lucullus. 332. dépenles prodigieufes qu’il y fit.
le pied. 55. images de cette chaulfure. 65. 3 32* 333*
Phacafmm, forte de chaulfure. 54. Pifcines dans la voliere de Varron. 132.
Phadrus, cheval du Cirque. 285. Pi[hts , cheval du Cirque. 28 5.
Phagon , prodigieux mangeur. 11 S» Placenta, forte de gâteau. 11S.
Pli 3 lie d’or, de fix vingt coudées. 308. Places du Cirque. 278.
eft le manteau des Grecs. 9. Platanes, ornemens de plufieurs maifons de campa¬
Le Phare d’Alexandrie, mis entre les merveilles du gne. 124.
monde. 174. Platon. 311.
F h av or in. 133. Plats. 122.
Phayllus fauta cinquante-fîx pieds. 294. Plaute, y z6. 38. 61. 67. 91. 99. 234.
Phelone, ou Phrnole , pemila , la même chofe que Pliant pour s’afleoir. 107. 108.
Pépheftride, félon Suidas. 14. Pline. 4. 7. 20. 52. 53. 61. 6%. 93. 96. 107.
Phénix , infiniment de mufique. 345. 133. 134. 137. 138. 147. 134. 138. 160. 161. 173.
fayot» ou çt/.év» , volez. Penula. I74. 215. 217. 2l8. 223. 224. liy 246. 252.
Pherctime, femme de Battus roi de Cyrene ; reprê- 256. 326'. 330. 332. 344. 47. 332.
lentée, à ce que Beger croit, fur une pierre. 73. Pline le jeune. 96. 103 178.
Phidias fait la rtatue de Jupiter Olympien. 173. Pline le jeune , fa deferiptien du Laurentin, fa mai-
Philadelphie, ruinée par un tremblement de terre. fon de campagne. 125.
195. Plumatile, habit de femme. 38.
Philetas fe fait des femelles de plomb , de peur que La Plume, Penna, cft d’un ufage affez ancien. 354.
le vent ne le renverfât. 54. 55. il étoit poète, Plumbatis cafus. 294.
félon Athenée. 55. Plutarque. 7. 15. 19. £9. 77. 99. 15^. 178. 213. 214.
Philippe, roi de Macedoine , cachoit une phiole d’or 215. 217. 21S. 219. 220. 357.
fous le chevet de fon lit. 137. P Int eus, ainfi appelloit-on les Salles des Bafiliques.
Philippes d’argent. 163. 164. Philippes de cuivre. 178.
ï6Aç. Podalirius, difciple de Chiron. 318.
Philiicus, poète 8c prêtre de Bacchus. 303. rioJtyiK yjTuv, tunica talaris. 3.
Philiftis, reine, fur une médaillé. 74. Podium , dans les théâtres. 23S.
$iroi , nom de certains cavaliers. 301. Podium de l’amphitheatre. 255. pour les Magiftrats.
Philon. 115. 255-
Philon de Byzance. 171. Podium des Amphithéâtres de Nimes &d’Italica,
Philofophes, dix-huit têtes de philofophes trouvées fort larges. 262.
aux thermes de Dioclétien. 209. Podium du Cirque. 278.
Les Philofophes Grecs portoient un manteau ap- Poêle. 122.
pell ejribomon. 11. Poêlons. 122. 123. •
Philofophes, leur habit, félon S. JeanChryfoftome. Poids Romains. 1 s6. & les fuivantes.
I3’ Poids d’une livre, de l’Empereur Honoré. 169.
Philofophes , quelques-uns portoient Xothone , tuni¬ Poilfons eftimez chez les anciens. 118.
que de lin. 13. Poitrail fait de la peau entière d’un lion. 329.
rhilofophe ancien. 12. Poldo d’Albenas. 88.'
Philofirate. 7. 54. 149. 174. 280. Polemon dans Athenée. 148.
Phlcgon, l’Ardent, nom d’un chien de chalfe. 320. Pollux, difciple de Chiron. 318.

Pollux
DES M A T I E R E S. m
Pblltix. 35. 75. 244. 34$* Prcfidens des jeux Olympiques ’ premièrement un,
Polybe- 107. enfuitedeux, après douze , Scc. 279.
Polvgnotc, peintre célébré. 348* Prcfloir de vingt-quatre coudées. 304.
PolyaiceJ cheval du Cirque. 285» Prcftigiateurs, joueurs de paflc-pafi’e. 251.
Polypbcmus , agitateur du Cirque. 285. Prêteurs afiiftoienr à la pompe Romaine. 297.
Poiysbia , le tres-violent, nom d’un chien de chaflei Prétexte , établie à Rome par Tullus Hoftilius. 58i
3*°- la Prétexte, efpece de toge. 27. pourquoi s’ap-
Pompes des Grecs. 300. pompe d’Antiochus Epi- pelloit-elle ainfi. 27. elle fervoit aux jeunes nobles
phanès. 300. & les fuivantes : richefiès de cette Ôc à d’autres. 27. images. 27. 28.
pompe , la meme. Prétexte,, à quel âge les jeunes nobles la quittoient-
Pompe de Prolemée Philadelphe, qui palTc en ma¬ ils pour prendre la toge virile. 27. 28. c’étoit au
gnificence tout ce qu’on a jamais lu. 302. commencement de leur feiziéme année. 28.
Pompe ou proceflion Romaine , en mémoire d’une Prêtres afliftoient à la pompe Romaine , au nombre
victoire. 295. ordre de cette pompe. 295. & les de foixante > deux de chaque Curie. 297.
fuivantes. Prêtres d’Ilïs & d’Anubis vêtus de lin. 5
Pompe de Jupiter & des autres dieux. 308. Prêtreftè greque de Cerès, alliftoit à la pompe Ro¬
Pompes, leurs images. 298. maine. 297.
Pompée apporta fix vafes Myrrhins à fon retour Prêtrefle à la noce Aldobrandine. 220.
d’Orient. 13S. Sc les dédia à Jupiter Capitolin. Priape aux maifons de campagne. 124. 13°*
138. Priape , préfidoit aux mariages. 219.
Pornpeiamis, cheval du Cirque. 285. Primus , agitateur du Cirque. 2 85.
Pompeius Fufcinus, agitateur du Cirque. 286". Prince de la jeunefle. 299.
Pompeius Mufclofus , agitateur du Ciroue. 285. Prifcus , agitateur du Cirque. 285*
Pontife, fouverain Pontife Sc les autres Pontifes à Priions du Cirque, carcercs. 275.
la pompe Romaine. 297. Proceleumaticfucs , chants. 295.
Pontifex , cheval du Cirque. 285. P roda Bus : in prodnBu , d’où vient cette maniéré dè
Papa tient les vidâmes. 223. parler. 19.
Poppée fe baignoit dans du lait d’ânefie. 2o5. Procule fait Empereur, en jouant aux échecs. 335*
Porc , viande des anciens. 117. Promethée , auteur des bagues, comment. 224. il
Porpax , l’Agraffe, nom d’un chien de challe. 320. porte a fa bague un fragment de la roche du Caii-
Porpax, riviere peinte en homme. 189. cafe. 224.
IlopTr», boucle , en latin fibula. 45. Pronuba s entremetteufe de mariages- 2x3.220.
Poriena, roi des Hetrufques, fe fervoit de vafes de Pronubum, bague de fer que le fiancé donnoit à la
terre cuite. 143. fiancée. 215.
Portes des anciens. 105. portes de devant, Sc por¬ Promtbus , entremetteur de mariages. 213.
tes de derrière. 105. Properce. 139.
Porte majeure de Rome. 175. elle étoit appcllée La- Profceaium, qu’étoit-cc. 233.234. 233. Profceaium
bicane ou Eiquiline. 175. du théâtre de Fcrento. 250. profeemum , du thea¬
Portes d’Autun. 177. tre d' Alauna. 248.
Portes du Cirque , au nombre de douze. 275. Proxenetes, entremetteurs de mariages. 213.
Portes de Méfié en Cilicie. 177. de Nicopolis en Prudence, poëte. 217.
Epire. 177- porte de Pola. 177. de Trajanople Prufa , ion iymbole. 195.
en Thrace. 177. de Zara en Dalmatie. 177. Prufias, préfet de Tille de Co : fon habit. 10,
Portes qui donnoient fur la rue , s’ouvroient en Pfalterion, inftrument de mufique. 345.
dehors dans les plus anciens tems. io5. 4>eVf<w, bracelet, ar milia. 50.
Porthon, le Ravageur , nom d un chien de chafîe. Pfeudothyra, faufles portes. 105.
320. P (y thé , X Ame , nom d’un chien de chafle. 3 20*
Portique du theatre de Sagonre. 239. Pfy&cres, vafes. 305. 305.
Portique rond de la maifon de Pline. 125* Pcoleméc , furnommé Dionyfus , hiftoire. 35.
neivpw, coupe ou tafie. 145. P miles , combattans à coup de poing. 292. ils met¬
Potiers de Rome , près du bois Efquilin. 140. taient quelquefois une pierre ou un globe de plomb
M. Porter. 100. dans le poing. 292.
Poules, viandes des anciens. 117. Pagio , cheval du Cirque. 285.
Pouzzol, fon monument fingulicr. 192. Piîllata turba. 23.
P rafle a , à la pompe Romaine 295. Pullata vefris, qu’ctoit-ce. 25.
Prafifcim, vers puifians contre les charmes. 2x9. Pullatus circulas. 25.
Prafiiius, cheval du Cirque 285. Pullns , cheVal noirâtre. 2 85.
Pu?textatus ( Papirius ) fon hiftoirc. 28. 29. Pulpitre de la Scène. 233. 243*
P rata Flaminut. 278. Pulpltre du theatre de Pola quarrè, avance dans le
Préemption , dégré deux fois plus haut Sc plus large Profceaium■ 247. Pulpitre «Sc Scene du theatre de
que les autres dans les théâtres. 239- Pompée. 245. Pulpitre du theatre d’Alauaa. 248,
Précinctions des amphithéâtres. 255. précindlions Pultarium , poêlon. 122.
des théâtres. 233. Pulviaum. 57.
Préemptions : il y en avoir quatre à l’amphitheatre Purpurata veftis, qu’étoit-ce. 22.
de Vefpafien. 255. Purpurio , cheval du Cirque. 2S5-
Préemptions du theatre d’Alarma. 248. du theatre Les Pygmées fe fervoient pour charter, de corbeaux ,
d’éperviers , de corneilles & d’aigles. 321.
de Pola. 247.
Préfet des furveillaris , afiifioit a la pompe. 298. n«A», porre. 105.
Le préfet de Rome avoit foin d'établir les poids. Pyraldus, cheval du Cirque. 285.
Pyramides d’Egypte , merveille du monde. 17t.
i58.
Préfet du prétoire, afiifioit à la pompe. 298. i7*-

Préfet du tréfor , afilftoit à la pompe Romaine. Pyrrique, danfe. 295. par qui inventée. 3x1.
Pythagore vêtu de blanc, porte une couronne d’or
298.
Puma, décile, préfidoit aux mariages. 219. 220. Sc des braies. 13.

Tom. III. Ff f
584 T A B L E
Pythagore donne à fcs difciplcs des fouliers d’écorce Romains s’affeioient à table, jufquà la fin de la fé¬
d’arbre. 34. condé guerre Punique. 109. d’où vint la coutume
Pythagore. 116 ■ de fe coucher pour manger. 109. no.
Pythiens, jeux, leur defcription. 274. Romanus , cheval du Cirque. 285.
Romanus, agitateur du Cirque. 28^.
a Rome, fon pian trouvé fur une pierre, fait du tems

Q Vadrans, les trois parties de l’as» 155. i66>


Quadrans de l’as fextantalis. 158.
de Septime Severe. z\6.
Rome embellie & rebâtie prefque toute, du feras
d’Augufte. 93.
Quadrigarïi 3 factionnaires du Cirque. 282. Romula, cheval du Cirque. 285.
Quadrigati, deniers, ainfï appeliez. 160. 1S1. Romains, cheval du Cirque. 285.
Quadriges & biges, marchoient à la pompe Ro¬ Rofria , loi pour les places de l’amphitheatre. 257.
maine. 295. Rouleau entre les mains d’un jeune Sénateur. 28.
Quadriges du Cirque. 281. Rubenius ( Albert ) 7. 17. 21. 22. 24. 56. 58.
Quadriges cl’élephans. 282. Rubis mis aux bagues. 225.
SdjtadruJJis rep ré fente, c’eft un bœuf. 154. Rade donatns, gladiateur qui recevoit la baguette &
Quartarius contenoit la quatrième partie du feftier. la liberté. 265.
151, 152. il tenoit deux cyathes & demi. 153 Ruffinia, forêt mife par quelques-uns entre les mer¬
Quœrtumvirs, affiftoient à la pompe ou proceffion. veilles du monde. 172.
297. 298. Rufus Apollo, agitateur du Cirque. 2S6.
Quartus , agitateur du Cirque, 18 S. Rufiis, cheval roux. z86.
Quenouille garnie de laine, apportée à la nouvelle Rufus, auteur. 199. 254.
époufe. 218. Vuy.os} qu’étoit-ce. 359.
Quefteurs affiftoient à la pompe Romaine. 297.
Quinaire , monnoie d’argent, la moitié d’un denier : S
appellé quinaire , parce qu’il valoir cinq livres de
cuivre. 160. Signifie Semis. 155.
Quincunx, les cinq parties de l’as. 155. 166. O Sabine femme d’Hadrien , fa tête repréfentée.
Quindecimvirs , pour les chofes facrées, affiftoient 4I*

à la pompe Romaine. 297. Sabine, femme d’Hadrien, repréfentée en entier:


Quinquertions. 294. elle porte deux tuniques &: un manteau. 39.
QmncfHertmm, les cinq exercices Gymniques. 291. Sabins portoient des bracelets. 50.
294. Sacrificateur à des noces. 221. .
Quintilien. 10. 25. Sacrifices fe faifoient quelquefois la tête voilée ?
quelquefois la tête nue. 33.
R Sabinus, agitateur du Cirque. 286.

R A ban. 22.
Ralla veftis , qu’étoit-ce. ;8.
Saclaris , cheval du Cirque. 285.
Sagitta , cheval du Cirque. 285.
Sagonte, aujourd’hui Alorviedro. 237.
Ramiers , viande des anciens. 117. Sagum le faie, habit militaire venu des Gaules. 31.
Rapax , cheval du Cirque. 283. n’avoit point de manches à Rome , mais il en
Q^ Rapidius Mulio, agitateur du Cirque, 28^. avoit dans les Gaules. 31. le Sagum eft, à ce que
Raptor, cheval du Cirque. 285. plufieurs croient, la même choie que le paluda-
Raves de Mantinée , cftimées par les anciens. 118. mentum. 31.
R égali s , cheval du Cirque. 285. Sagum Gallicum, faie à manches. 83. 84. ilétoit vir-
Régi!la induc ula, qu’étoit-ce. 38. gatim, comment. 8 4.
Regina facrorum, à la noce Aldobrandine. 221. Sagum Germanicum, dans Tacite. 83.
S. Rcmi, fon teftament. 330. Saies , les uns avec boucles, les autres fans boucles.
Repas des anciens, no. & les fuivantes. 4<>.
Repas à deux &: à trois perfonnes. ni. Le Saie des Efpagnols & des Lufitaniens attaché avec
Rets pour chaffier. 319. une boucle. 90.
Retiaires gladiateurs. 264. Saie en ufage chez les Carthaginois. 91.
Rhin , fleuve, fon fymbole. 188. Saifons de l’année, perfonifiées. 303.
Rhodes ifle , fon fymbole. 191. Saliens affiftoient à la pompe ou proceffion. 297.
Rhoâimm, parfum liquide. 207. . Salle ronde de la maifon de Néron , qui tournoie
Rhomé 3 la ligueur , nom d’un chien de chafle. perpétuellement. 94.
320. Salle à manger dans une ifle, à la voliere de Varron.
Rica , efpecc de couvre-chef. 38. 133.
Rideaux de lit ; on ne fait fl les anciens en ont eu Salonine, femme de Gaîlien , repréfentée. 40.
l’ufage. t 07. Sambuce, inftrument de mufique. 345.
Rois d’Egypte, qui avoient leurs fepulcres dans le Samnites gladiateurs , leur forme. 166.
labyrinthe. 175. Samos, les fymboles. 191.
Roi Dace captif. 82. SanElus , cheval du Cirque. 285.
Roi, donr la thiare eft de forme extraordinaire. 79. Sandales, à peu près la même chofe que les Crepidét
Pvoi des feftins, fa fonction. 120. 60.
Rois d’Armenie repréfentez. 78. 79. Sandales Iaiffoient une bonne partie du pied à dé¬
Rois des Parthes, votez. Parthes. couvert. 65.
Romaine, elpece de balance. 169. Sandalium, chaulïure qui ne couvroit pas tout le
Romaines de qualité, époufoient quelquefois leurs pied. 54* 55*
affranchis 215. Sangliers atteliez à des chars. 271.
Romains alloient la tête nue, & la couvroient quel¬ Sanglier Calydonien, tué. 32^.
quefois de la toge. 19. comment, !d meme. Sanglier , viande des anciens. 117.
Romains : leurs loix pour les mariages 213. S an gus , loti temple. 218.
Les Romains portoient les manches fort courtes. 5. Sapphirs, mis aux bagues. 225.
DES MA T 1 E R e s.
Sardanapalc, fondateur de Tarfe, fur une médaille. Les fept merveilles du monde, nommées les lcpt
fpeétacles. 171. & les fuivames.
i?7*
Sardes, ruinée par un tremblement de terre. 193. Septijuges du Cirque. 281.
ion lymbole. 196. Septunx, les lcpt parties de l’as. 133. \6d.
Sardonyx , mis aux bagues. 225. Sir,£y vaifi'eaux à garder le vin, fouvent de terre
Sartaco y poêle. 122. cuite. 140.
Saturnales, où. les valets faifoient les maîtres. 128. Seriphicns, leur fymbole. 190.
Saturas , cheval du Cirque. 285. Serlio. 233. 233. 246. 247. 249. 230. 237. 239.
Satyres portant des couronnes d’or. 303. fameux architecte. 77.
Satyres portant une lampe dorée. 302. Serment des gladiateurs. 264.
Satyriques , danfeurs. 29^. Serpyllin , huile 207.
Saumaife. 14. 25. 30. 203. 336. 351. Serrait nummi, deniers crénelez. iAi.
Savot. 166. Serrures des anciens amovibles comme des cadenas.
Sauteurs. 294. 103.
Scabilla, inftrument dont 011 jouoit avec le pied. Serrure d’un ferinitm. 30.
346. Sertorius donne des bulles d’or aux enfans des jeunes
S’coupM , berceau. 67. Elpagnols d’Olca. 69-
S car us y forte de poiifon eftimé chez les anciens. Serviettes de toile d’or d’Heliogabale. in.
118. Serviettes de toile raiée. ni.
Scaurus, beau fils de Sylla , bâtit un amphithéâtre Serviettes ; en certains repas chacun apportoit la
à Rome, & une maifon des plus magnifiques. iienne. ni.
93- Servilius Vitalio, fon cachet. 228.
Scaurus, fon theatre. 234. Serviteurs de table 110.
Scene du theatre. 243. qu’étoit-ce. 243. Servius, commentateur de Virgile. 24. 34. 33. 71.’
Scene : il y avoit trois iccnes, la tragique, la co¬ 96. 98. 227. 263.
mique la fatyrique. 235. repréfentées d’après le Servius Tullius, le premier qui a battu la monnoie
Serlio , là meme. les orntmens de chacune. 244. à Rome. 134.
Scene à deux étages du theatre de PoU 247. Sellerce, la moitié d’un quinaire. i<fo.
Scene magnifique du théâtre de Ferento. 249. Seftier tenoit deux hemines ou demi feftiers , ott
Schenobates , funambules. 252. cotyles. 133.
Scholiafte des Baiiliques. 350. Seftier du liquide pefe vingt-onces. 130.
Scholiafte d’Ariftophane. 5. Seltus , agitateur du Cirque. 2 85".
Scfadion des Grecs à la forme de nos chapeaux , Le Sette f,'aile ôc leur defeription. 180. 181.
image. 33. ce mot fignifie umbclU ou parafoi. 33. Seuil confacré aux dieux Penates & à Vefta. 218*
Scope,danfe. 311. S extans, les deux parties de l’as. 135.
Scorpus , Anriqe célébré. 2S4. agitateur du Cir¬ Sextans repréienté. 137.
que. 2 86. Sextans de l’as Sextantalis. 138.
S cri b lit a , forte de gâteau. 118. Sextarius feftier, Sextarius Cafirenjis, feftier des ar¬
Scrinium , layette où l’on mettoit les inftrumens pour mées , contenoit le double du feftier de la ville.
écrire. 28. image, là même, plufieurs images. 29. 151- 132.
Sibylle. 40-
3S7*
Scrinia, avec des ferrures. 29. 30. Sica y cheval du Cirque. 285.
Scutulata vejlis : qu’étoit ce. 30. origine de ce mot, Sicile a pour fymbole trois jambes. 187.
là même. Sicinnis ou Sicinna, danfe pour la Icene fatyrique*
Scyphu.fy ce que c’étoit. 143. 310.
Scythes conformes aux Perfes en leurs habits. 81. Sicinnis Perfiquc , danfe. 311.
Scythes des bas fiecles , comment vêtus. 81. Sicinniftes fatyriques. 31©.
Seau , mis fur les grands vaiifeaux de terre cuite. Sicinnizer , dire des mots piquants. 310.
Sicyorua , chauiïlire Sicyonienne. 34. 61* on s’en
141.
Seaux ronds & leurs inferiptions. 229. lervoit à la courte , là meme.
Seaux pour marquer les dolia : ils le trouvent en Sidon, fon fymbole. 197.
grand nombre. 228. Sidonius Apollinaris. 6y. 9~j. 113. 249.
Secufia , infeription d’une médaille des Segufiens. Sieges curufes. 108.
Sieges pour les bains. 108.
88.
Secutores , gladiateurs. 244. Siégé extraordinaire. 40.
Segefte , fon fymbole. 188. Signifer, cheval du Cirque. 283.
Scjuges y du Cirque. 281. Silenes. 196.
Seius , nom dont fe fervent les Jurifconfultcs. 116. Silenes, vêtus de pourpre. 302.
Selinonte, fon fymbole. 188. Silvanus , chïval du Cirque. 283*
Seliyuafirum, fiege pour les femmes, fort fimpje. 108. Simeon Logothete. 349.
Semis ou femijfis, poids de fix onces marqué par S. Simicum, inftrument de mufique. 343.
Simpulum, vafe. 144.
155-
Sémis , de Pas Sextantalis. 138. Sinus de la toge, qu’étoit-cc. 18. 19»
S emijfis , les fix parties de l’as. 155. Siricus y cheval du Cirque. 283.
Siftre pour les accompagnemens de mufique. 342#
Semijfis d’or. 162.
Siftres. 346. 347-
Scmuncia. i6~j. N
Sénateurs ne marioient guère leurs entans a des 1 le* Sifymbre, huile de Sifymbre. 207.
Silyre, efpece de Chiene. 8*
beiens. 215.
Sitapia Sempronia Mofchis, fon image. 4®.
Sénateurs placez dans l’Orcheftre au theatie. 232.
S 1 t 1 o , fur un pot à boire. 146.
Sénateurs le tenoient fur le podium a 1 amphitheatie.
Smaragdus, cheval du Cirque. 283.
Smialium, mot extraordinaire , fignifie un braceler,
Senequcqui meurt dans le bain, fa fiatue. 212.
Seneque. 32. 103. 104. 131. 51-
Smyrnc, fes fymboles. 19
Senior , agitateur du Cirque. 2S6.
/

y~/-c

386 TABLE
Sobade , danfe. 311. 2tbm chez les Grecs , fe prend pour toute forte
Soc de la charrue. 359. d’habits. 4.
Soccus 3 quetoit-cc. 61. difficulté fur cette chauffiire. Strabon. 54. 80. 90. 117. 136'. 141. 147. %73*
61. 175. 192. 273. 312. 321.362.
Socque comique. 61. Strada. 34.
Socque comique exprime la comedie. 6t. Streptc , gâteau des Grecs. 119.
Socrate fur une bague. *28. Sirigil, ftrigilis, inftrument pour frotter ceux qui fe
Solea 3 chaulfure. 54. qui ne couvroit pas tout le baignoient. 205.
pied. 55. Strigiles. 210.
Solea3 de leurs images. 65. Styles à écrire fur des tablettes. 356. ftyles â écrire,
Solea j crepida, fandalium, gallica3 étoient des chauf- leur forme. 49.
fures affez femblables. 60. Styles fe failoient de fer, on en fit depuis d’or.
Solea & gallica , ne pouvoient être portées avec la 357*
toge. 60. les Sénateurs les portoient à la campa¬ Stylum vertere, qu’eft-ce que cela fignifioit. 357.
gne. 60. Styrax , la Pointe , nom d’un chien de chafie.
Le Soleil, le Cirque lui étoic dédié. 278. 320.
Solides, monnoie. 170. Suada , déeffe des noces. 220.
Sonnette qui porte les noms des quatre élemens. 106. Suavis, agitateur du Cirque. 28^.
Sonnettes miles aux portes, 106. & à plufieurs autres Subarmalis veftis, origine de ce mot : on ne connoit
ufages. 106. images de ces bonnettes. 106. guere cette forte d’habit. 31.
Sophocle introduiut le Cothurne dans les tragédies. Subjugus, dieu, préfidoit aux mariages. 219. 220.
64. Subminium , habit de femme. 38.
Sorts d’Elagabale pour les convives, hiftoire fingu- Siibucula , tunique qui tenoit lieu de chemife. 4.
lieie. 335. Sueffa , fon fymbole. 186.
Soucoupes appellecs JvoH&tTHplJ'ta. 149. Suetone : ion pere étoit avgufticlavius. 23.
Soucoupes d’or de quatre coudées. 305. Suetone. 4. 9. 26 34. 56. 94. 95. 316 336'.
Souliers peints de differentes couleurs. 57. fouliers Suggeftus , la forme. 31.
peints défendus aux hommes par l’Empereur Au- Suidas. 14.
relien, 37. fouliers avec de l’or ou des pierreries. Superbus, cheval du Cirque. 285.
57- Supparum, habit de femme. 38.
Souliers d’Ifis avec des pierreries. 58. Surena Parthe, comment habillé. 77.
Souliers d’Alcibiade. 35. Sybarites apprennent leurs chevaux à danfer , hiftoire.
Soulier d’écorce d’arbre des Pythagoriciens. 54. 272.
Souliers des femmes Romaines, à peu près les mê¬ Symbole , plufieurs lignifications de ce mot. 36r.
mes que ceux des hommes. 58. Symboles des fleuves, des régions, des villes &c des
Souliers de cuivre. 13. parties du monde. 183. & les fuivantes.
Souliers de cuivre d’Empedocle. 54. Symbolum fignifioit quelquefois une bague 224.
Souliersdes Daces. 82. Symboles, en quoi conliftoient-ils. 183.
Spadix , inftrument de mufique. 345. Symbole desAchéens. 190. de l’Afrique. 184. differens
Spalatro fait de Palatium?. 134. fymbolesde l’Afrique. 184. fymboles, d’Agrigente.
2t«?jwc6 , c’étoient les maillots chez le? G rccs. 187. d'Alexandrie. 185. d’Antioche , d’Apamée ,
6?. des Aradiens. 197. desArgiens. 190. de l’Armenie.
Spartien. 19. 112. 124. 209. 288. 197. de l’Afie. 184. des Athéniens, i90.de Beryte.
Spcciilare, pierre dont on fe fervoit comme de vitre. 197. de Bilbilis. 187. de'Boftra. 197. de la grande
103. Bretagne. 188. des Brutiens. 185. de Cæfar Au-
S per ch on, le P rejfant, nom d’un chien de chaffe. gufta. 187. de Camarine. 188. de Carteia. 187.
3 2o._ ^ .. de Cafcantum. 187. des Cauloniates. 186.
Spharita, forte de gâteau. 118. Symboles des Centuripins. 188.de Chalcide. 190.
Spheriftique , danfe. 310. de Chio. 191. de Cnoffus. 191. de Corfou. 190.
Spheriftique, danfe avec des boules. 313, de Cos. 191.de Crotone. 186. de la Dace. 189.
Spiculus, cheval du Cirque. 285. du Danube. 188. de Dyrrachium ou Durazzo.
Spijfa veftis, qu’étoit ce. 38. 190. d’Egine. 190. d’Elyros. 191. d’Emerita. 187.
S'polianum, lieu où on trainoit avec un croc les d’Ephefe. 196. des Efernins 185. de l’Epire. 190.
gladiateurs tuez. 26$. de 1 Efpagne. 186. des Etoliens. 190. d’Eubée. 190»
Spon. 67. 69. 81. 82. 134. 135. 154. 168. 251. des trois Gaules. 186. de Gela. 188. de la Ger¬
285.287.324.359. manie. 188. de Gortyne. 191. d’Heraclée de
Spudé, YAçiffant, nom d’un chien de chaffe. 320. Macedoine. 190. d’Himere. 1S8. d’Hyeîe. 185.
Stace. 255. d’Ilerda. 187. des Iftiéens. 190. d’Italie. 185. de
Stadion, Cours de la ville d’Alexandrie. 302. la Judée. 197. des Lacedemoniens. 190. de La-
Statue de Jupiter Olympien, merveille du monde. mia. 190. des Lapithes. 190. de Lariffi. 190.
171. 172. de Leontium. 187. de Lipare. 191. des Locriens.
Statue d un jeune Romain qui porte la prétexte. 27. 190. des Macédoniens. 190. des Maronites. 197.
Statues des grands hommes de l’antiquité, fe trou¬ de Marfeille. 186. des Meoniens. 196. de Meffine.
vent dans plufieurs livres. 42. 187. de Metaponte. 185. de Mopfueftc. 197. de
Statues des dieux, des démons, des héros, des gé¬ Naples. 185. du Nil. 185. I86-. deNimes 186.
nies , en grand nombre. 301. de Noie. 185. de Nyfle. 196. des Opontiens.
Sterrus 3 le Ferme, nom d’un chien de chaffe. 320. 190.
Sthenos, le Robujle, nom d’un chien de chaffe. Symboles de l’Orient & de l’Occident- 183. d’Ofca.
320. 187. de Païenne. 187. de la Pannonie. 189. de
Stiùon, la Quête, qui fuit la pi fie, nom d’un chien Paros. 191. de Patras. 190. de Pergame. 196. des
de chaffe. 320. Petiliens. 185. dePhocea. 196 des Polyrrheniens.
Stichon3 le bon ordre, nom d’un chien de chaffe. 190. de Prufa. 196. du Rhin. 188. de Rhodes.
320. 191. de Samos. 191. de Sardes. 196. de Segefte.
Slips uncidis -, une once. 155. 188. de Selinonte. 188, des Seriphiens. 190.de

fi

1
DES MA T I E R E S. 387
la Sicile. 187. de Sidon. 197. de Sinyrne. 196. Temple de l’Honneur 4 bâti par Caius Matius. 56".
de Suefla. i8<. de Syracufe. 187. de la Syrie. Temple du Soleil au milieu du Cirque. 277.
Ï97. de Tarénte. i8<f. de Tarfe. 196. de Tene- Temple d’Ops , où l’on gardoit la monnoie. 168.
dos. 191. des Thebains. 190. de Thca. 190. des Tenedos, fon fymbole. 191.
Thefpiens. 190. des Thcflalicns. 190* de Thcfla- Tepidarium, qu’étoit-ce. 203.
loniquc. 190. des Thuriens. i8<>. de Troade. 196". Terence. 61. 252.
de Tyr. 197. de Valence. 187. Terre perfonifiée. 301.
Symphorus 5c Procris fa femme , offrent un collier Tertullien* 44. 49. 61. 911 142. 267. 276. 277.'
dor à Efculape. 53. 282.
Syndapfus, infirmaient de mufique. 345. Tejfera du lion. 335. grande Tejfera paganica , du
Synthefe, forte d’habit. 15. bourg de Tolentin , 8c fon explication. 355. 33C-
Syracufe, fes fymboles. 187. Tejfera , les dez. 334. Tejfera , d'une autre maniéré*
Syrie, fon fymbole. 197. 334. Tcffera convivalis, deux poiffuns. 334.
S y linge ou flûte de Tan à plufieurs tuiaux. 343. flûte Teffcra des gladiateurs. 267.
de Pan. 122. Tctes des grands hommes de l’antiquité fe trouvent
dans plufieurs livres. 42.
T Tetraftyle de la maifondes Gordiens, à la voie Pre-

T Abellœ, Ccrutdt, tablettes cirées pour écrire , re-


préfentées. 35 6.
neftine. 94*
Teuchon, Y Attrapeur, nom d’un chien de chafle*
320.
Table , on y étoit aflis du tems d’Homere. 109. Thallon, le Florijfatit , nom d’un chien dé chafle.
Tables rondes, ou quarrées, ou triangulaires ou en 3 20.
lozange. ni. Thallus, agitateur du Cirque. 28éf.
Table ronde qui tournoit fur un pivot, dans la vo¬ Tharfus , agitateur du Cirque. 28^.
lière de Vairon. 133. Thea, fon fymbole. 190.
Table magnifique de Lucullus. 99. Theatre , en quoi diffère-t-il de l’Amphithéâtre*
Tables apportées 8c remportées avec les fervices. 231. defeription du theatre 232. theatre : les 145
116. Î iremiers dégrez étoient pour les Chevaliers, par
Tablettes de pierre tranfparente, mifes aux fenêtres es loix Rofcia 8c Julia. 239.
au lieu de vitres. 104. on les prenoit en Efpagne , Theatre d' Alauna, aujourd’hui Valîogne, le deflein
en Cypre , dans la Cappadoce , dans la Sicile 8c en efl levé par ordre de M. Foucault Intendant.
dans l’Afrique. 104. 248. il contient plus d’un demi cercle, fes mefures.
Tablettes à écrire, leur description. 356» 357. 248.
Tabouret repréfenté. 108. Theatre entre Ferento 8c Vetulonio. 249. fingulier
Tacite. 193. 194. 316". dans fa forme , là même*
Talafius, fon hifloire. 116. Talalius, cri qu’on fai- Theatre de Marcellus 235.
foit aux mariages. 21 A. 218. Theatre de Narbonne détruit. 249,
Talent poidsdcizj. livres. 169. Theatre de Pompée, tenoit quarante mille fpeéla-
Tanaquilis , fon hifloire. 218. teurs. i\6. fon plan. 246. theatre d’Orange*
Tapyriens vêtus de noir , 5c leurs femmes vetues de H 9-
blanc. 80. Théâtre de Sagonte, fa fituation favorable pour la
Tarente , fon fymbole. 18 6". fanté 5c pour la voix. 238.
Tarentine, robe ou forte d’habit. 3A. tranfparente. Theatre de Pola. 2.46. fes mefures. 247. on y defeen-
36. doit par fa montagne- là meme, theatre de Sagonte.
Tarfe , fon fymbole. 196. 237. & les fuivantes e il n’a plus aujourd’hui que
Taffes de verre doré. 305. tafles de verre, argen¬ des mafures. 237* fa fituation, là même »
tées ou couvertes d’argent. 147. Theatre de M. Scaurus. 234.
Taureaux victorieux. 272. Theatridion, petit theatre des Grecs. 2jo«
Taureaux au nombre de deux mille portant des Thebains, leur fymbole. 190.
frontaux d’or. 308. Thebe d’Égypte, mife par un auteur pour une mer-*
Taurocathapfion, jeu 8c chafle au taureau. 330. veille du monde. 172. 174.
Taxis, X Ordonnance, nom d’un chien de chafle. ©>!jc» , area , coffre. 108.
320* Thelo , cheval du Cirque. 285.
Tebennos , la toge. 15. 16. Theodoric , roi d’Italie , fa juftice. ijS. 283.
, poêle. 122. Thcodofc le grand , tiré d’un manuferit du Roi, fait
Telamon difciple de Chiron. 318. du tems de Bafile le Macédonien. 44.
Telamon en habit militaire. 10. (~>to\oyiïov T'aeologion, dans les théâtres qu’étoit-ce*
Telefia , danfe. 311. 244.
Telefphore fur une médaillé des Segufîens. 89. Theophrafle dans Athenée. 147.
Telefphore , agitateur du Çirque. 286. Thericlés potier de Corinthe , fes vafes eftimez.
Telmiffe , riviere peinte en homme. 189. 147. 148.
Temnos, ruinée par un tremblement de terre. 193. Thermantris, danfe. 31t.
Temple de Jupiter Olympien, enrichi des ouvrages Thermes de Rome , en grand nombre. 208.
des plus habiles maitres. 173. Thermes Antoninienncs fort magnifiques. 208. 209.
Temple de Minerve d’Athènes, fes bas reliefs. 9. Thermes Alexandrines. 204.
10. Thermes de Dioclétien très magnifiques. 209.
Temple de Diane d’Ephcfe , une des merveilles du Thermes de Tite , d’Alexandre Severe , d’Agrippa*
monde. 171. 174- \ an.
Temple d’Hercule & de Caftor, où l’on gardoit la Thermes à Paris dans la rue de la Harpe. 211.
monnoie. 168. Thermes dans les maifons de campagne. 94.
Temple tranfpatent de la Fortune , appcllee Seia. 94. Thefée avec Meleagre contre le fanglier Calydonien.
Temple de Sangus. 218. 325.
Temple d’Hadrien de Cyzique, merveille du monde. Thefée difciple de Chiron. 318*
172. Thefpiens , leur fymbole. 190.

Tom. I IL G g g
#8 T A B L E /
Theffaliens, leur fymbole. 190. Torche, fignal du Cirque. 289.
Theflaliens, font le jeu & la chaffe aux taureaux. 330. Torcumata vitri. 147.
The (Talon i que. , Ton fymbole 190. Torquatus ( Manlius ) ainfi nommé de Torques. 53.
Thiafes- 304. Torques collier. 53.
Thons , Tkymniy du promontoire de Paquin. 118. Tortue, inftrument de mufique inventé par Mercure.
Thoriciens, peuples de l’Attique. 207. 345-
Thraciens à la pompe d’Antiochus. 301. Tour de Frangapanis. 178.
Thraciens conformes aux Perfes en leurs habits. 81. Tour élevée aux maifons de campagne. 124.
Throne d’Alexandre, mis par quelques-uns entre les La Tour du Phare, mife par quelques-uns entre les
merveilles du monde. 172. je crois que ceft le char merveilles du monde. 172.
& le throne fait par Hieronjmns y & par ordre Tourds, oifeaux differens des grives. 117.
dd Aride e, dont il eft parlé an cinquième tome au Tours du Cirque, leur poffemon alloit de pere en
convoi d'Alexandre le Grand. fils. 276. tours qu’on faifoit au Cirque, leur nom-
Thrones d’or Sc d’ivoire. 308. bre. 288.
Thuriens, leur fymbole. 186. Tours du Laurentin de Pline. 127.
Thymiateria 3 vafes., 302. Tourterelle , viande des anciens. 117.
Thymiaterion d’or. 304. Trabea de Conftantin le Grand. 32. trabea n’étoit
Thymus, le Courage, nom d’un chien de chaffe. 3 20. guere differente du paludamentum. 24. trabea,
e>ôi>u , porte. 105. qu’étoit-ce. 24. differentes fortes d’habits de ce
Thyrfe d’or de 90. coudées. 308. nom, 24.
Tiare: fa forme, félon Lucien. 75. Tragédies fe jouoient par des gens mafquez. 251.
Tiare des Medes 75. tragédie exprimée par le cothurne. 62.
Tiares des Rois d’Arménie. 78. Trajan chafle à l’ours. 331.
Tiares des Parthes. 77. des rois des Parthes. 78. Trajan offre la tête d’un ours pris au dieu Silvain»
tiares des rois Parthes qui approchent de celles des 331*
rois d’Arménie. 79. Trajan en habit d’hyver. 31. Trajan à la chaffe d’un
Tiberis , cheval du Cirque. 285. fanglier, le tue. 325. Trajan, fa chaffe au lion.
Tibia flûte, fe failoit de l’os de la jambe de quel¬ 330. Trajan qui va à la chafle. 323.
que animal. 342. Tramites dans les habits , qu’étoient-ce. 22.
Tibre, fon fymbole & Ton image. 185. Trebellius Pollio. 59.73. m. 154 255.
Tigre s’arrête au miroir. 326". TrecuJJis. 154.
Tigres atteliez à des chars. 271. Tremblement de terre qui ruine plufieurs villes d’A-
Tigris, nom d’un cheval du Cirque. 283. fie. 192.
Timêe. 154. Tremiflis d’or. 162.
Tintiniac, ville du Limofin. 262. ceft une ville Trepied de Bacchus, coupe avec un pied, plaifante-
ancienne & ruinée près deTulle, où il y adesreftes rie là-deffus. 147. trepied d’or. 304. trépieds Dcl-
d’un amphithéâtre. 146. phiques d’or. 308.
Tintinnabula , fonnettes mifes aux portes. 106. Trefor de Brandebourg. 47. 50.
Tifferans repréfentez. 358. M. Trevifani, noble Vénitien. 230.
Tite-Live. 27. 50. 159. 266. 335. T& Tftfiâviot, eft le manteau des Grecs. 9.
Titiens confrères affiftoient à la pompe ou proccflion. Tribonion , nom du manteau des Philofophes Grecs.
297. 11. le Tribonion porte par d’autres que par les
Tmolus, montagne maltraitée par un tremblement Philofophes. 13. c’étoit l’habit des pauvres* porté
de terre. 193. par Marc Aurele, dit Capitolin. 13.
La toge en demi-cercle , félon Denys d’Haîicarnafte. Tribuns du peuple alloient aux Bafiiiques pour y
16. vj. difticultez fur la toge. 16. 17. la toge éroic juger les différends. 178. Tribuns du peuple afli¬
anciennement de laine, on en fit depuis de foie. ftoient à la pompe Romaine. 297.
18. toge blanche , toge peinte, toge prétexte. 18. Tribus Romaines au nombre de trente-cinq. 178.
toge anciennement habit de guerre , depuis habit Tricorde, inftrument de mufique. 345.
de paix. 18. prife pour la paix. 18. preuves qu’elle Triclinions differens repréfentez. no. & les fui-
étoit ouverte par devant. 17.18. elle n’avoit point de vantes.
collet. 17. 18. on la quittoit aux Saturnales.: pour¬ TpiKhiy/ov 3 falle à manger chez les Grecs. 92. 96.
quoi la portoit on aux feftins. 19. en ufage dans Triclinion ou falle à manger du Laurentin de Pline.
les villes municipales &c chez les peuples conquis. 126. Triclinion, fa forme, ni.
20, toge portée anciennement par les femmes. 35. Triclinium 3 pris pour des lits où fe couchoient les
Toges tranfparentes , toges ondées. 20. convives. 98. Triclinium , eînos rçnthtyot : il y en
La Toge , on la portoit aux fpeétacles. 20. avoit à trois, à quatre, à fept & à neuf lits. 99.
Toge ouverte par le devant, comme le prouvent deux Triclinium y falle à manger où il y avoit trois lits
images.. 29. 30. plufieurs images de Sénateurs étendus. 98.
avec la toge. 28. 29. 30. 31. Triclinium, queftion fi Cicéron l’a jamais pris pour la
Toge peinte , portée par ceux qui triomphoient. 20. falle à manger. 98. cela ne paroit pas bien clair.
Toges grandes comme des voiles. 6. 98. 99.
La Toge donnée aux morts. 19. Triclinions de forme ronde , ou en demi-lune. 12.
Toge peinte, établie par Tullus Hoftilius. 68. ordre de feance au Triclinion. 112.113. Tricli-
Toge Hetrufque , paroit fermée furie devant. 71. nion appelle Sigma de fa forme. 112
Toile , maniéré de la faire. 358. toiles emploiées aux Triens, les quatre parties ou le tiers de l’as. 155. 166.
fenêtres au lieu de vitres. 104. T riens de l’as Sextantalis. 158. Triens repréfenté.
Tombeau de Maufole, merveille du monde. 171. 156.
Tomyris, reine des Maffagetes, fa tête repréfentée Trigonalis , efpecc déballé. 313.
fur une pierre , à ce que croit Beger. 80. cette Trigone, inftrument de mufique. 345.
tête eft fingulierement ornée. 80. Trinacria, la Sicile a pour fymbole trois jambes. 187.
Tonneau de terre cuite, de Diogene Laerce. 12. Triptoleme à la pompe Romaine avec la charrue,
tonneaux de bois plus grands que des maifons. 141. 296.
Topazes mis aux bagues. 225. Triftan. 76. 329. 330.
\
DES MA T 1 E R E s. ?89
Triumvirs de la monnoie ailiftoient à la pompe Ro¬ gnc. 130. vafes que les anciens mettoient dans
maine. 297. les jardins. 135.
Troade, fou fymbolc. 196. Vafes pour la cuiflne. 120. vafes pour les bains. 207.
Troglodytes qui pelchent dans le Nil. iSô". Vafes de terre cuire de Coptos eftimez. 137. les Sa'
Trompette. 343. miens ôc les Lcfbicns eftimez aufli. 137.
T rophonc, fou antre pour confulter l’oracle, y. Vafes de terre cuite de Chio eftimez. 137.
Trn'la, cuillier à pot. 122. Vafes de Thcriclés. 147. étoient à deux anfes : flairs
Tryblion, mefure. 153. de bois de Terebinthe, félon Pline J de terre cuite,
Tuba., trompette , Salpinx en grec. 343. félon d’autres. 147. il y en avoit aufli d’or. 148.
Tuiau de fontaine. 130. Vafes de Cryftal de roche fort eftimez. 147.
Tuiaux qu’on mcctoit dans les murailles pour chauf¬ Vafes de verre. 147. vafes de verre appeliez
fer les chambres. 103. allaffuntes, qui changeoient de couleur. 147.
Tuiaux des bains. 106. tuiaux d’Alexandre Sevcre Vafes d’or en très grand nombre à la pompe de Pto-
& de Marnée. 206. lemée Philadelphe. 303 306. vafes d’or au nom¬
TunicA talares. 6. bre de fix cens. 301. de fix vingt. 303.
Tunique commune aux Grecs & aux Romains, tu¬ Vafes de Chryftal. 139.
nique des Grecs avoit des manches étroites. 4. 9. Vafes d’argent au nombre de mille. 301.
les tuniques des Romains larges &c courtes. 4. Vafes Aretins. 143.
les Grecs en portoient quelquefois deux l’une fur Vafes Sauriens. 147.
l’autre. 10. Vafes Myrrhins diflerens de ceux d’Onyx. 139.
Tuniques de diverfes couleurs. 8. Vafes Hetrufqucs en grand nombre. 142. leur forme :
Tuniques des échanfons, déliées & ceintes. 115. 1
Tuniques, les dames en portoient quelquefois deux. Vafes Corinthiens. 136.
39. 4. les tuniques n’avoient point d’ouverture Vaftator, cheval du Cirque. 285.
fur le devant. 6. tunique des Parthes. 77. tuni¬ Veau , viande des anciens. 117.
ques des Daces. 82. tunique frangée. 40. tuni¬ Vegece. 61.
que des Perfes. 75. Velauniens, peuples du Vêlai. 362. autrefois joints
Tuniques s’attachoient avec des boucles. 46. tuniques aux Auvergnats. 362.
des femmes plus longues que celles des hommes. Venabula , javelots pour la chafle. 323.
3 5. elles avoient des manches qui alloient jufqu’au Venabulum, javelot pour la chafle. 322. 323. 324.
coude 3 5. Vents marquez fur l’hemifphere de la voliere de
Tuniques à manches des Medes. 15. Varron. 133.
Tuniques des échanfons courtes &c relevées. 121. Venus déefl’e des noces. 220.
Tunique d’Hefione. 11. L. Veratius, patron ou feigneur du bourg de To-
Tuniques fourrées -, appcllées Gaufapes. 40. lentin. 333. 3 3 G-
Tuniques à longues manches des Gaulois. 83. Verre emploie à faire des vafes. 143.
Tunique à collet fur la colonne Theodofienne. 32. Verre : fi on a jamais eu l’art de tourner le verre.
Turbot, viande des anciens. 118. 147. art de peindre le verre. 147.
Turquoifes mifes aux bagues. 225. Verrius Flaccus. 96'.
Turnebe. 30. Verdira, qû’étoit-ce. 233.
Tufcus, cheval du Cirque. 285. La Vertu , la ftatue portant une couronne d’or. 307.
Tutnlus bonnet. Vo-ua , broches. 122.
Tympanon pour les accompagnemens de mufique. Veftales fur le podium, à l’amphitheatre. 233. Vcftales
342. tympanon , fa forme. 346. aux théâtres- 238.
Tyr, fon lymbole. 197. Veftales fe tondoient les cheveux jufqu’à certaine
Tyrbas , le Sale , nom d’un chien de chafle. 320. longueur. 217.
Tyrrhenus, agitateur du Cirque. t§6. Veftales ailiftoient à la pompe ou proceflion. 297.
Tyrrhetms, cheval du Cirque. 285. Veftibule devant la grande porte. 93. à quoi étoit-il
Tzetzes. 294. deftiné : là même, en quoi differoit-il de Y atrium.
93. 9^. / t
V Veftibule d’énorme grandeur de la maifon dorée de
Néron. 94. 93-
Sur les poids, marque cinq livres. 1 Veuve qui contra&oit mariage. 219.
V. marque du quinaire , qui étoit la moitié du Viandes falées, mangées crues par les Egyptiens. 114.
denier. 161. Viandes des anciens de diffetentes fortes. 117.
Victoire, fa ftatue dans le Cirque. 277. 284.
M. Vaillant.
Vaifleaux à garder le vin, trouvez en grand nom¬ Victoires qui courent fur des chars. 290.
bre. 140. vaifleaux & vafes de differente efpece. Victoires aux ailes d’or. 302.
140. vaifleaux de verre. 145. vaifleaux à boire Vidor auteur. 254.
Viftor, cheval du Cirque. 283.
en forme de corne. 121.
Vittor, agitateur du Cirque. 286.
Valence, fon fymbole. 187-
Valentinien troifiéme, tiré d une médaillé contour- Bibliothèque de Saint Viétor. 131.
Viftoriati, deniers ainfi appeliez. 160. 161.
niate. 45.
Valcntiniane Zefes, infeription. Zefes fe trouve iou- Viens Sandaliaris, il y en avoit un à Mets comme a
vent écrit ainfi. 328. Rome. 83.
Valentinien chafle un Léopard. 327. Vierges Saliennes afliftoient à la pompe ou proceflion.
Valentinus, cheval du Cirque. 285. 197 ‘

Villa , maifon de campagne ou métairie. 124.


Valcre Maxime. 91. 101.
Vallogne eft l’ancienne Alauna. 202. Villalpandus. 169.
Villes fous la figure humaine. 194. 193.
Valva. regia, dans les théâtres. 244-
Villes au nombre de douze, ruinées par un trem¬
Valva , portes qui fe plioient en deux. 105.
blement de terre. 192.
Varron. 4 20. 70. no. 112. 132. 154.
Villes perfonifiées. 308.
Varron, fa voliere. 132.
Vin fait avec de l’orge chez les Egyptiens. 114.
Vafes pour l’ornement dans les maifons de campa-
390 TABLE DES MATIERES.
Vin vieux Fort eftimé des anciens. 141. FolfelUy pincettes pour arracher le poil. 20!?. 210.
Vinius , riviere près du mont Caflin. 13 Vomitoria , voûtes cachées par où l’on fe rendoit au
Virgile, manuferit du Vatican, autrefois de l’Abbayie theatre. 233.
de S. Denis en France. 358. Vomitoria du theatre d’Orange, au nombre de plus
Virgile. 24. 47. 64. 7-1. 9.6. 234. 327. 342. 359. de trois cens. 249.
yïrgmenfis , déelfe préfidoit aux mariages. 219. Vomitoria, avenues aux théâtres. 239. Vomitoria
220. aux amphithéâtres. 25A.
Virginius conjux, c’eft un mari qui a époufé fa fem¬ Vopifque. 14. 30. 46. 147* i£3* I^4* 2°3* 3°°* 351*
me vierge. 6j. chaufiures chez les Grecs. 54.
VirguU dans les habits, qu’étoient-ce. 22. 'ï^n^j.TndtJ'ja foufeoupes. 149.
Virilis y cheval du Cirque. 285. Urne bâtie de briques. 207.
Viriplaca, décfFe des noces. 220. Urnes d’or au nombre de deux cens. 302.
Vitres , les anciens n’en avoient point. 104. Urne, mefurc, tenoit deux conges. 153.
Vkruve. 99. 102. 171. 180. 234. 233. 237. 242.
344- X
Ulyfle fouhaitoit de voir fortir la fumée d’Ithaque.
102.
Ulyffeblefie par un fanglier. 324.
X Marque du denier. 161.
X. fur les poids,marque dix livres. itfS.
UlyiTe difciple de Chiron. 318. Xenophon. 5. 75. io£. 121. 312. 318. 319. 320.
'Umbella ou parafol, on ne fait s’il ne tenoit pas fur 32ri 523» 343*
•la tete. 257. Xerxcs togatus, Xerxes a la toge , c’eft le nom que
Umbo de la toge, qu’étoit-ce. 18. 19. Pompée donnoit à Lucullus. 333.
TJndulat*. toga, undulata veftis. 20. Xiphilin. 166.
"Unguium, anciennement étoit une bague. 224. Xiphifme , danfe- 511 -
‘twif y le foc de la charrue. 359. Xiphon , le Glaive , nom d’un chien de chaffe. 320.
Votas mis aux théâtres & aux amphithéâtres pour Xyfte du Laurentin de Pline. 127.
faire ombre. Voiles tendus fur l’amphitheatre , ’E.vçis, Xyftis habit extérieur des femmes. 36.
quelquefois de foie , ou de pourpre brochée d’or.
*57- Z
Volaper ( T. Statilius) menfor adifîciorum , mefureur
d’édifices. 341.
Volcatius Gallicanus. 61.
Z Enobie couronnée avec le Sagum impérial. 73.
Zenobie repréfentée. 73.
.Voliçre de Varron. 124. 132. Zona y dans les habits, qu’étoit-ce. 22.

Fin de U Table du troijïéme volume»


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