AfCFTA FR Jul15
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la Zone de libre-échange
continentale africaine
Tirer le meilleur parti de
la Zone de libre-échange
continentale africaine
Rôle du commerce et de l’investissement
direct étranger pour stimuler la
croissance et réduire la pauvreté
Roberto Echandi, Maryla Maliszewska
et Victor Steenbergen
© 2022 Banque internationale pour la reconstruction et le développement / Banque mondiale
1 2 3 4 25 24 23 22
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et Victor Steenbergen. 2022. Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine : rôle du com-
merce et de l’investissement direct étranger pour stimuler la croissance et réduire la pauvreté. Washington, DC :
Banque mondiale. doi :10.1596/978-1-4648-1827-1. Licence : Creative Commons Attribution CC BY 3.0 IGO
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DOI : 10.1596/978-1-4648-1827-1
Avant-propos xi
Remerciements xv
À propos des auteurs xvii
À propos des contributeurs xix
RÉSUMÉ ANALYTIQUE 1
Référence 6
1 APERÇU GLOBAL 7
Introduction 7
Que Couvre La ZLECAf ? 8
Mesurer l’impact de la ZLECAf sur le commerce, la croissance et la réduction de la pauvreté 11
Valeur ajoutée et feuille de route du rapport 13
Notes 14
Références 14
v
vi TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LA ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE CONTINENTALE AFRICAINE
BOXES
Encadré ES.1 Mesures visant à maximiser les avantages potentiels de la ZLECAf 3
Encadré 2.1 Comment l’intégration commerciale a aidé le Costa Rica à attirer des IDE et à se
diversifier en passant de l’agriculture à l’industrie et aux services high-tech. 27
Encadré 2.1 Comment l’intégration commerciale a aidé le Costa Rica à attirer des IDE et à se
diversifier en passant de l’agriculture à l’industrie et aux services high-tech (A continué) 28
Encadré 2.2 Les exportations du secteur éthiopien du textile et de l’habillement ont été
soutenues par les flux d’IDE 31
Encadré 3.1 Mesurer la portée et la profondeur potentielles de la ZLECAf 46
Encadré 4.1 Le modèle global d’équilibre général calculable ENVISAGE 68
Encadré 5.1 La Déclaration de Niamey sur la mise en œuvre de la facilitation des échanges 109
Encadré 5.2 Secrétariats d’intégration régionale réussis : principaux enseignements de l’expérience 136
Encadré 5.3 Services fournis par les secrétariats régionaux 137
Encadré 5.4 Principaux éléments d’un éventuel programme complémentaire de la ZLECAf 138
FIGURES
Figure 1.1 Calendrier de libéralisation tarifaire dans le cadre de la ZLECAf 10
Figure 1.2. Outils appliqués et scénarios analysés dans le rapport 12
Figure 2.1 Flux total d’IDE vers l’Afrique, 2000-2019 16
Figure 2.2 Stock total d’IDE en Afrique, 2002-2018 16
Figure 2.3 Projets d’IDE Greenfield en Afrique, 2003-2019 17
Figure 2.4 Fusions et acquisitions ciblant l’Afrique, 2000-2019 17
Figure 2.5 Part du stock d’IDE en Afrique, par région source, 2002-2018 18
Figure 2.6 Valeur du stock d’IDE en Afrique, par région source, 2002-2018 19
Figure 2.7 IDE intra-africain, par sous-région source, 2002-2018 19
Figure 2.8 Stock d’IDE dans les sous-régions africaines, 2002-2018 20
Figure 2.9 Flux d’IDE, par sous-région africaine, 2000-2018 20
Figure 2.10 Projets Greenfield financés par les IDE par secteur, 2003-2007 21
Figure 2.11 Projets Greenfield financés par les IDE par secteur, 2015-2019 22
Figure 2.12 Impact de la COVID-19 sur les flux trimestriels d’IDE vers l’Afrique, 2015-2020 23
Figure 2.13 Impact de la COVID-19 sur les projets Greenfield financés par les IDE en Afrique,
2015-2020 24
Figure 2.14 Impact de la COVID-19 sur les opérations de fusion et acquisition ciblant l’Afrique,
2015-2020 25
Figure 2.15 Part des filiales africaines de multinationales au troisième trimestre 2020
s’attendant à ce que leur propriétaire étranger modifie ses investissements dans
leur pays d’accueil 25
Figure 2.16 Corrélation entre la centralité des CMV des pays et la centralité de leurs IDE 27
Figure B2.1.1 Flux d’investissements directs étrangers et croissance des exportations du Costa
Rica, 1994-2018 28
Figure 2.17 Participation aux CVM et flux entrants d’IDE par région, 2000-2018 29
Figure B2.2.1 Afflux d’investissements directs étrangers et croissance des exportations en
Éthiopie, 2006-2018 31
viii TIRER LE MEILLEUR PARTI DE LA ZONE DE LIBRE-ÉCHANGE CONTINENTALE AFRICAINE
Figure 2.18 Échanges commerciaux de chaînes de valeur : mondiales par rapport à régionales,
par région, 1990-2015 32
Figure 3.1 Estimation de la variation des investissements intra-africains Greenfield due au
scénario de la ZLECAf par rapport au scénario de base en 2018 43
Figure 3.2 Réseau d’accords commerciaux préférentiels en Afrique en 2017 45
Figure 3.3 Stock d’IDE de toutes les économies africaines : 2017, et simulations ZLECAf en 2017 55
Figure 3.4 Changement du stock net d’IDE par rapport au niveau de référence de 2017, par
groupe d’intégration de l’ACPr acquis. 56
Figure 3.5 Stock net d’IDE, par groupe d’intégration de l’ACPr acquis : base de référence 2017
et simulations de la ZLECAf 56
Figure 3.6 Stock net d’IDE vers l’Afrique en provenance du reste du monde, par région
d’origine, 2017. 57
Figure 4.1 Gains de revenus réels dans le cadre du scénario sur les échanges de la ZLECAf par
rapport au scénario de base, par pays et par type de réforme politique, 2035 73
Figure 4.3 Variation du revenu réel et choc des IDE, scénario général de la ZLECAf sur les IDE 2035 77
Figure 4.4 Variation du revenu réel et choc des IDE, scénario approfondi de la ZLECAf sur les
IDE, 2035 77
Figure 4.5 Variation du revenu réel et réduction des coûts commerciaux, scénario approfondi
de la ZLECAf sur les IDE, 2035 78
Figure 4.6 Impact sur le volume des exportations par rapport au scénario de base, 2035 79
Figure 4.7 Impact sur le volume des importations par rapport au scénario de base, 2035 80
Figure 4.8 Exportations à partir de la régions de la ZLECAf, par secteur et destination, par
rapport au scénario de base, 2035 80
Figure 4.9 Importations dans la région de la ZLECAf par secteur et par source par rapport au
scénario de base, 2035 81
Figure 4.10 Impact du scénario approfondi de la ZLECAf sur les IDE sur le commerce par
rapport au scénario de base, par secteur, 2035 82
Figure 4.11 Changement sectoriel de la production de la région de la ZLECAf dans le cadre des
scénarios général et approfondi de la ZLECAf sur les IDE par rapport au scénario sur
les échanges de la ZLECAf, 2035 85
Figure 4.12 Personnes vivant dans l’extrême pauvreté, par scénario (membres de la ZLECAf) 86
Figure 4.13 Variation de l’emploi par secteur en 2035 dans le cadre du scénario approfondi la
ZLECAf sur les IDE et part de l’emploi des femmes 93
Figure 4.14 Variation de l’emploi par secteur en 2035 dans le cadre du scénario approfondi de
la ZLECAf sur les IDE et part de l’emploi non qualifié 94
Figure 4.15 Impact sur les salaires dans le cadre du du scénario sur les échangesde la ZLECAF,
et des scénarios général et approfondi de la ZLECAF,, par sexe et niveau de
qualification, 2035 95
Figure 4.16 Impact sur les salaires dans le cadre du scénario général des IDE de la ZLECAf, par
région et par sexe et niveau de qualification, 2035 95
Figure 4.17 Impact sur les salaires dans le cadre du scénario approfondi des IDE de la ZLECAf,
par région et par sexe et niveau de qualification, 2035 96
Figure 5.1 Maximiser les avantages potentiels de la ZLECAf : une perspective
multidimensionnelle 104
Figure 5.2 Impact sur les investissements directs étrangers des risques politiques découlant du
comportement des gouvernements, 2017 112
Figure B.1 Moyennes équivalentes ad valorem de la réduction des coûts des MNTinduite par
les ACPr 163
Contents ix
CARTES
Carte 1.1 Ratification de la ZLECAf en février 2022 8
Carte 3.1 Intégration des ACPr acquis de la ZLECAf 52
Carte 3.2 Changements dans les flux d’IDE entrants, par pays, à partir de la ZLECAf 58
Carte 3.3 Changements dans les flux d’IDE sortants, par pays, à partir de la ZLECAf 59
Carte 5.1 L’importance de la facilitation des échanges dans la ZLECAf : épaisseur des frontières
bilatérales, moyennes de 2015-2018 109
Carte 5.2 Afrique : exemples de perceptions des risques par les investisseurs du secteur privé,
août 2021 114
Carte 5.3 Statut des régimes de concurrence des pays africains, juillet 2020 119
TABLES
Tableau B3.1.1 Niveau d’intégration des ACPr en 2017 et intégration des ACPr acquis de la ZLECAf 46
Tableau 3.2 Évolution du stock d’IDE bilatéral, par type de paire de pays, à partir des
simulations de la ZLECAf, 2017 57
Tableau 4.1 Scénarios simulés à l’aide du modèle EGC ENVISAGE 70
Figure 4.2 Impact du scénario sur les échanges de la ZLECAf sur le commerce par rapport au
scénario de base, par secteur, 2035 74
Tableau 4.2 Variation du revenu réel par pays : pourcentage de changement par rapport au
scénario de base, 2035 76
Tableau 4.3 Évolution des exportations, des importations et de la production, par secteur 83
Tableau 4.4 Scénario approfondi de la ZLECAf : création d’emplois dans les secteurs en expansion 89
Tableau 4.5 Scénario approfondi de la ZLECAf : gains salariaux par compétence et par sexe, par
pays 97
Tableau 5.1 Typologie des politiques visant à encourager la valeur ajoutée nationale 134
Tableau 5.2 Mythes et réalités sur le contenu local 134
Tableau A.1 Coefficients liés à l’ACPr issus de la spécification économétrique de gravité 150
Tableau A.2 Estimation de l’évolution du stock d’IDE entrants en 2035, par économie 151
Tableau A.3 Estimation de l’évolution du stock d’IDE sortants en 2035, par économie 154
Tableau B.1 Réductions moyennes des coûts des MNT induites par la ZLECAf dans le cadre du
scénario approfondi sur les IDE 160
Tableau C. 1 Concordance régionale de GTAP 155
Tableau C.2 Concordance des secteurs GTAP 158
Avant-propos
L’Afrique est sous les feux de la rampe. La création de la zone de libre-échange continen-
tale africaine (ZLECAf) promet de faire du continent un acteur moderne, industrialisé,
soudé et influent sur la scène mondiale. Une Afrique moderne – qui n’épuiserait plus
ses richesses minérales pour les exporter vers les marchés étrangers, mais industrialise-
rait ses économies, stimulerait l’esprit d’entreprise de sa jeunesse en plein essor et don-
nerait à ses habitants la possibilité de vivre une vie meilleure – est un rêve dont l’heure
est venue. La ZLECAf vise à utiliser le commerce comme un moteur de croissance et de
développement durable en stimulant le commerce intra-africain. La ZLECAf est plus
qu’un engagement àéliminer les droits de douane, réduire les formalités administratives
ou simplifier les contrôles douaniers. Il s’agit d’une occasion unique de créer un marché
intégré à l’échelle du continent et d’une étape essentielle pour construire « l’Afrique que
nous voulons », conformément aux aspirations de l’Agenda 2063 de l’Union africaine.
Le document intitulé « Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continen-
tale africaine : rôle du commerce et de l’investissement direct étranger pour stimuler la
croissance et réduire la pauvreté » met en évidence les moyens permettant d’accroître
la prospérité de l’Afrique grâce à la coopération économique plus étroite promise par
la ZLECAf. Il évalue les avantages économiques et sociaux potentiels de la zone de
libre-échange en termes de stimulation du commerce, d’attraction des investissements
directs étrangers (IDE), de participation accrue aux chaînes de valeur mondiales, d’ac-
célération de la croissance économique, de réduction de la pauvreté et d’augmentation
de la prospérité partagée. Le rapport examine l’économie politique de la réussite et les
étapes nécessaires pour que la promesse de la ZLECAf devienne une réalité.
xi
xii Avant-propos
les services orientés vers l’exportation, et en créant des activités en amont de la chaîne
de valeur, l’Afrique pourrait réduire sa dépendance à l’égard des exportations de res-
sources naturelles et sa vulnérabilité aux fluctuations des prix des produits de base.
Le présent rapport montre qu’un accroissement des IDE obtenu par une intégration
approfondie pourrait augmenter les exportations de l’Afrique de 32 % d’ici à 2035, les
exportations intra-africaines augmentant de 109 %, en particulier dans les secteurs des
produits manufacturés.
Néanmoins, on ne saurait considérer que les avantages de la ZLECAf sont automa-
tiques. Les États parties doivent adopter des mesures concrètes pour surmonter les défis
et les risques importants, et mettre en œuvre des réformes de politique intérieure. La
ZLECAf permettra de créer des emplois mieux rémunérés et de meilleure qualité. Mais
les gains de la libéralisation du commerce risquent de n’être pas partagés de manière
égale par tous les secteurs de la société. Les responsables politiques devront surveiller
attentivement les effets distributifs de la ZLECAf – dans les secteurs et les pays, entre
les travailleurs qualifiés et non qualifiés et entre les hommes et les femmes. Cela les
aidera à concevoir des politiques qui réduisent les coûts de changement d’emploi et
fournissent des programmes de protection sociale efficaces là où ils sont le plus néces-
saires. S’ils ne le font pas, ils risquent de subir le contre-coup de la mondialisation
auquel nous assistons depuis quelques années.
Les pays doivent maintenant prendre des engagements spécifiques dans le cadre
des instruments juridiques de la ZLECAf qu’ils ont acceptés. D’autres aspects impor-
tants de l’accord, notamment l’investissement, les droits de propriété intellectuelle, la
politique de concurrence, le commerce numérique, ainsi que la place des femmes et
les jeunes dans le commerce, sont encore en cours de négociation. La ZLECAf ne peut
se limiter à un dialogue au niveau politique. Au fur et à mesure que les négociations
progressent, il sera vital de susciter le soutien du public et de la base. Les États parties
doivent s’engager auprès d’une grande partie de la communauté des affaires, dans tous
les secteurs - y compris les micros, petites et moyennes entreprises – à chaque étape des
négociations et de la mise en œuvre. La participation de la communauté des affaires
aidera les petites entreprises à utiliser efficacement la ZLECAf pour générer des oppor-
tunités économiques et des emplois.
En effet, le succès des négociations est une première étape cruciale. Le contenu, la
structure et la profondeur de l’engagement dans chaque domaine sont essentiels pour
concrétiser les aspirations. Toutefois, pour réussir, il faudra se montrer plus ambitieux
que la simple adoption d’un texte comprenant des normes et des disciplines. Les États
parties doivent accepter d’intégrer dans l’accord de la ZLECAf des dispositions qui
favorisent la compétitivité de l’Afrique, envoyant ainsi les bons signaux aux entrepre-
neurs et aux investisseurs. Pour que la promesse de l’accord de la ZLECAf devienne
une réalité, il est crucial de soutenir un secrétariat permanent, expert et indépendant.
Un secrétariat solide peut aider les pouvoirs publics à mettre en place des institutions
nationales robustes pour administrer, surveiller et appliquer la ZLECAf.
xiv Avant-propos
mondiale, créé et mis à jour par Melissa Knutson (consultante, Groupe de la Banque
mondiale).
L’équipe tient à remercier les pairs examinateurs pour leurs excellents commentaires
et suggestions : Woubet Kassa (analyste de recherche, Groupe de la Banque mondiale),
Yan Liu (économiste, Groupe de la Banque mondiale), Vijay Pillai (conseiller, Groupe
de la Banque mondiale), Sebastian Saez (économiste principal, Groupe de la Banque
mondiale) et Theo Thomas (responsable de Pôle, Groupe de la Banque mondiale).
De nombreux collègues, à l’intérieur et à l’extérieur du Groupe de la Banque mon-
diale, ont apporté des suggestions et des contributions utiles à différents stades, notam-
ment Paul Brenton, Michael J. Ferrantino, Nadia P. Rocha Gaffurri, Peter Kusek, Ivan
Nimac, Michele Ruta et Dominique van der Mensbrugghe (directeur du Projet d’ana-
lyse du commerce mondial).
Melina Rose Yingling a conçu la couverture et les pages intérieures. Sherrie Brown
et Honora Mara ont relu et corrigé le texte. Amy Lynn Grossman a géré le processus
de publication. Orlando Mota était le coordinateur de la conversion des documents
imprimés et électroniques.
L’équipe remercie également Cynthia Abidin-Saurman, Tanya Cubbins, Victoria
Fofanah, Aidara Janulaityte et Flavia Nahmias da Silva Gomes à Washington, DC, pour
leur aide dans la préparation de ce rapport et leur soutien au projet.
À propos des auteurs
xvii
xviii À propos des auteurs
auprès de la Banque nationale de Roumanie. Elle est titulaire d’un doctorat de l’univer-
sité du Sussex à Brighton, au Royaume-Uni, et d’une maîtrise en économie internatio-
nale de l’université du Sussex et de l’université de Varsovie, en Pologne.
Victor Steenbergen est économiste à l’Unité « Investissements climatiques » de la
Banque mondiale. Il est économiste du développement et possède une expérience de
la recherche et de l’analyse quantitative des politiques, notamment en matière d’inves-
tissement direct étranger, de commerce et de politique fiscale. Avant de rejoindre la
Banque mondiale, il a également fourni une assistance technique à plus long terme aux
gouvernements du Malawi, du Mexique, du Nigeria et du Rwanda. Il est titulaire d’une
maîtrise en administration publique et économie du développement de la London
School of Economics.
À propos
des contributeurs
xix
xx À propos des contributeurs
est corédacteur de la revue World Trade Review et fait partie du comité de rédaction du
Journal of Global Economic Analysis. Ses recherches actuelles portent sur les chaînes de
production transfrontalières et l’emploi, la mondialisation et les inégalités, la modélisa-
tion informatique de l’équilibre partiel et général de la politique économique, les liens
entre la politique commerciale et la durabilité, ainsi que l’estimation et l’inférence au
sein de grands systèmes non linéaires (tels que les modèles économétriques d’équilibre
général multisectoriel à grande échelle).
Israel Osorio Rodarte est économiste au sein de l’unité Commerce et intégration
régionale de la Banque mondiale. Il totalise plus de 10 ans d’expérience dans le domaine
du développement international, notamment dans les domaines de la diversification
économique, du changement structurel et de l’analyse distributive des politiques
commerciales et macroéconomiques. Avant de rejoindre la Banque mondiale, il a été
consultant pour des groupes de réflexion et des organisations internationales, comme
l’Institut allemand de développement, l’Organisation de coopération et de développe-
ment économiques, les Nations unies et la Banque interaméricaine de développement.
Ses recherches universitaires ont été publiées dans la Review of Development Economics,
le Journal of Policy Modeling, le Journal of African Economies et World Development,
ainsi que dans plusieurs publications phares de la Banque mondiale. Il est titulaire
d’une maîtrise en économie et politique publique de l’université de Georgetown et du
Tecnológico de Monterrey.
Maria Filipa Seara e Pereira est consultante au sein de l’unité Commerce et intégra-
tion régionale de la Banque mondiale. Elle travaille principalement sur les thèmes du
commerce international et du développement international, notamment sur la modé-
lisation, la politique commerciale et les effets distributifs du commerce et des chaînes
de valeur mondiales. Elle a participé à plusieurs publications de la Banque mondiale,
dont le Rapport 2020 sur le développement dans le monde : le commerce au service du
développement à l’ère de la mondialisation des chaînes de valeur et le « Western Balkans
Regular Economic Report ». Avant de rejoindre la Banque mondiale, elle a travaillé pour
l’ambassade du Portugal aux États-Unis en tant qu’assistante de recherche en affaires
économiques, et elle y a suivi l’accord de partenariat transatlantique de commerce et
d’investissement et plusieurs affaires antidumping. Elle est titulaire d’un master en
politique et pratique internationales avec une spécialisation en économie et commerce
international de l’université George Washington et d’un master en sciences politiques
de l’université catholique du Portugal.
Achim Vogt est doctorant en économie au World Trade Institute de l’université de Berne,
où il travaille sur les mesures non tarifaires et les accords commerciaux préférentiels.
Auparavant, il a travaillé pour le cabinet de conseil économique Ecorys Netherlands,
réalisant principalement des évaluations d’impact des politiques liées au commerce. Il
est titulaire d’une double licence en administration des affaires internationales et en
économie internationale, et d’un master en économie et logistique maritimes.
Résumé analytique
1
2 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
la ZLECAf sur les IDE, y compris le transport aérien et l’hôtellerie, soutenant ainsi la
reprise de ces secteurs durement touchés par la COVID-19 (le coronavirus).
Les femmes et les travailleurs qualifiés sont susceptibles de bénéficier des gains
salariaux les plus importants grâce à l’accord commercial. Les salaires des femmes
devraient être supérieurs de 11,2 % en 2035, et ceux des hommes de 9,8 %. Les scé-
narios général et approfondi devraient entraîner des augmentations de salaires encore
plus importantes, mais avec des différences régionales. En Afrique centrale, les salaires
des femmes pourraient progresser à un rythme plus rapide que celui des hommes dans
un contexte d’expansion de l’industrie manufacturière à forte intensité énergétique qui
emploie un pourcentage relativement élevé de travailleurs salariés féminins. En Afrique
australe, les salaires des hommes augmentent davantage parce que l’industrie manufac-
turière et la construction, deux secteurs à prédominance masculine, sont parmi ceux
qui devraient connaître la plus forte expansion. En Afrique centrale, en Afrique du
Nord et en Afrique de l’Ouest, la croissance des salaires des travailleurs qualifiés devrait
être plus élevée que celle des travailleurs non qualifiés. En Afrique de l’Est, où l’agricul-
ture et la construction se développent le plus, et en Afrique australe, où la croissance
concerne principalement l’industrie manufacturière et la construction, les salaires des
travailleurs non qualifiés augmentent davantage.
Le succès des négociations est crucial. Le contenu, la structure et la profondeur des engagements
dans chaque domaine seront essentiels pour concrétiser les aspirations de la Zone de libre-échange
continentale africaine (ZLECAf). Les priorités suggérées dans chaque domaine sont les suivantes :
Commerce de marchandises
• S’engager à mettre en place une structure ambitieuse, à souscrire des engagements ambitieux
et à rendre des comptes.
• Publier des audits qui identifient les obstacles réglementaires au commerce des services.
• Lier la réglementation en vigueur : s’engager à ne pas créer de nouvelles barrières au commerce
des services pendant le processus de libéralisation progressive, au moins dans les cinq secteurs
prioritaires – services commerciaux, de communication, financiers, de transport et de tourisme.
Encadré ES.1 Mesures visant à maximiser les avantages potentiels de la ZLECAf (a continué)
Politique d’investissement
• S’accorder sur des règles et des des engagements transparents, précises et applicables qui
augmentent la crédibilité et la prévisibilité de l’action administrative.
• Promouvoir des moyens de règlement des différends à l’amiable pour traiter les griefs entre
investisseurs et États.
• Simplifier les différentes approches réglementaires actuelles des membres (certaines sont liés
par l’Accord sur l’Organisation mondiale du commerce sur les aspects des droits de propriété
intellectuelle qui touchent au commerce, d’autres par différents traités multilatéraux et
bilatéraux) en adoptant une approche unique.
• Étendre la protection aux produits et domaines naissants (indications géographiques;
connaissances traditionnelles).
Encadré ES.1 Mesures visant à maximiser les avantages potentiels de la ZLECAf (a continué)
• Profiter des consultations avec les parties prenantes pour expliquer comment la ZLECAf
fonctionnera dans la pratique, et comment les exportateurs, les importateurs et les investisseurs
peuvent tirer parti des dispositions de l’accord.
Promouvoir un environnement favorable en matière de politique commerciale et d’investisse-
ment afin d’attirer des investissements directs étrangers (IDE) orientés vers l’exportation dans de
nouveaux secteurs manufacturiers et de services, susceptibles de relier les entreprises aux chaînes
de valeur régionales et mondiales et faire accéder progressivement les personnes à des emplois à
plus forte valeur ajoutée. La ZLECAf pourrait aider l’Afrique à diversifier le type d’IDE qu’elle attire,
en s’éloignant des IDE historiques axés essentiellement sur les ressources naturelles pour s’orienter
vers des IDE tournés vers l’exportation dans les secteurs de la fabrication et des services. Cette
réorientation réduirait ainsi sa vulnérabilité face aux cycles d’expansion et de contraction des pro-
duits de base. Les mesures visant à faciliter cette évolution sont les suivantes :
• Effectuer une analyse complète des incitations à l’investissement et recourir au dialogue pour
les rationaliser.
• Simplifier les réglementations et les formalités administratives relatives aux procédures
commerciales et à l’approbation des investissements pour attirer les investisseurs orientés vers
l’exportation.
• Fournir une certitude et une prévisibilité aux nouvelles entreprises qui souhaitent étendre leurs
activités.
• Explorer l’utilisation de mécanismes non contentieux pour traiter les griefs des investisseurs et
des États.
Associer la ZLECAf à un programme complémentaire solide, en convenant de mesures et de poli-
tiques concrètes avec les parties prenantes nationales. Un secrétariat permanent solide de la ZLE-
CAf, doté d’un nombre restreint de personnel technique hautement qualifié, libre de toute pression
politique, est déterminant pour soutenir une mise en œuvre efficace ; aider les gouvernements à
mettre en place des institutions nationales fortes permettant d’administrer, surveiller et mettre en
œuvre la ZLECAf, et s’engager dans des consultations multipartites. Un tel programme doit remplir
Un tel programme doit remplir les fonctions suivantes :
• Administrer correctement l’accord en renforçant les capacités des ministères du Commerce.
• Assurer une mise en œuvre adéquate dans les agences frontalières et les organismes de
réglementation des secteurs de services.
• Identifier les secteurs spécifiques pour l’expansion des exportations et ceux qui peuvent être
vulnérables, et mettre en place des mécanismes pour assurer une transition en douceur vers un
marché continental ouvert.
Les niveaux de pauvreté diminuent davantage dans le cadre des scénarios géné-
ral et approfondi. Le pacte commercial à lui seul, sans compter la hausse des flux
d’IDE, devrait réduire de 40 millions le nombre de personnes en Afrique vivant dans
une extrême pauvreté (avec moins de 1,90 dollar par jour en termes de parité de
pouvoir d’achat), pour atteindre 277 millions en 2035, après la prise en compte de
l’augmentation de la pauvreté causée par la pandémie de COVID-19. Par ailleurs, le
nombre de personnes en situation de pauvreté extrême pourrait diminuer de 5 millions
supplémentaires dans le cadre du scénario générique de la ZLECAf sur les IDE et de
10 millions supplémentaires dans le cadre du scénario approfondi de la ZLECAf sur
les IDE. Le scénario approfondi de la ZLECAf sur les IDE pourrait créer 17,9 millions
de nouveaux emplois, 2,45 % des travailleurs du continent passant à des secteurs en
expansion d’ici 2035.
La concrétisation de ces gains potentiels en matière de commerce, d’investisse-
ment et d’emploi ne sera pas chose aisée. Les négociations dans le cadre de la ZLECAf
devraient être conclues comme prévu, ce qui en ferait un accord commercial appro-
fondi dépassant le simple commerce des marchandises pour couvrir le commerce
des services, les investissements, la politique de concurrence, les droits de propriété
intellectuelle liés au commerce et le commerce électronique. Il est également essentiel
de renforcer le rôle du secteur privé africain et de susciter un soutien populaire plus
important en faveur de la ZLECAf, au-delà des seules instances dirigeantes.
La ZLECAf peut potentiellement propulser le développement de l’Afrique.
Toutefois, la réalisation de ce potentiel nécessitera la mise en œuvre d’une série d’ac-
tions parallèles (encadré ES.1). Les gouvernements doivent promouvoir des politiques
nationales favorables en matière de commerce et d’investissement afin de maximiser les
avantages potentiels. Les effets redistributifs et sociaux potentiels doivent être une prio-
rité parallèlement à la maximisation des avantages du commerce et de l’investissement
direct étranger. Associer la ZLECAf à un « programme complémentaire » peut garantir
une administration et une mise en application adéquates de l’accord, et apporter des
solutions pour optimiser les opportunités et minimiser les risques pendant la transition
vers un marché ouvert en Afrique.
RÉFÉRENCE
Banque mondiale. 2020. La Zone de libre-échange continentale africaine : économiques et distributifs.
Washington, DC: Banque mondiale. doi:10.1596/978-1-4648-1559-1.
1
Aperçu global
INTRODUCTION
La Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) offre de formidables possi-
bilités de stimuler le commerce de l’Afrique et de contribuer ainsi à son industrialisa-
tion, d’accélérer la croissance économique, de créer de nouveaux emplois et de réduire
la pauvreté. La ZLECAf créera un marché à l’échelle du continent, réduisant les obsta-
cles au commerce et à l’investissement et stimulant la concurrence. Les pays africains
qui sont parvenus à abaisser les obstacles au commerce et à l’investissement ont pu
accélérer leur croissance et réduire la pauvreté. Dans le même ordre d’idées, la ZLECAf
rendra l’Afrique plus attrayante pour les chaînes de valeur régionales et les investis-
seurs, à la fois en augmentant la taille du marché auquel les investisseurs étrangers
peuvent accéder en s’installant dans un pays africain et en facilitant l’accès aux intrants
dans l’ensemble de la région africaine.
Le présent rapport approfondit l’analyse précédente des implications potentielles de
la ZLECAf pour la croissance et la réduction de la pauvreté. L’étude antérieure, intitulée
Zone de libre-échange continentale africaine : effets économiques et redistributifs (Banque
mondiale 2020 ; ci-après dénommé le « Rapport 2020 sur la ZLECAf »),1 montre que la
zone de libre-échange peut potentiellement augmenter les revenus du continent de 7 %
(un chiffre supérieur à la base de référence sans la ZLECAf) d’ici 2035, sortir 30 mil-
lions2 d’habitants de l’extrême pauvreté (c’est-à-dire vivant avec moins de 1,90 dollar par
jour), et augmenter les revenus de 68 millions d’autres personnes vivant avec moins de
5,50 dollars par jour. Le rapport 2020 sur la ZLECAf souligne qu’au-delà de la mise en
œuvre des réductions tarifaires, la réalisation de ces gains dépend essentiellement de
l’amélioration des barrières non tarifaires (BNT) sur les biens et les services, et en parti-
culier des mesures de facilitation des échanges, qui représentent à elles seules 292 mil-
liards de dollars sur les 450 milliards de dollars de gains de revenus potentiels.
Ce nouveau rapport s’appuie sur l’analyse précédente en prenant en compte les gains
potentiels découlant de l’augmentation des flux d’investissements directs étrangers (IDE)
et d’une intégration plus profonde qui dépasse le simple commerce. Premièrement,
il tient compte du fait que, outre l’augmentation directe des échanges, l’accord de la
ZLECAf renforcera la croissance économique en stimulant les investissements à
7
8 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
Tunisie
Moroc
Algérie
Libye République
Sahara arabe d’Égypte
occidental
Cap-Vert Mauritanie
Comores
Angola
Sainte-Hélène, Ascension et Malawi
Tristan da Cunha (R-U) Zambie
Mozambique
Zimbabwe Madagascar Maurice
Dépôt de l’instrument de ratification Namibie
Botswana La Réunion (Fr.)
Confirmation en cours d’approbation du Parlement
Signature de l’Accord portant création de la ZLECAf Eswatini
L’Accord portant création de la ZLECAf n’a pas été signé Lesotho
Afrique du Sud
BIRD 46347 |
JANVIER
41 pays avaient ratifié l’Accord (voir carte 1.1). En juillet 2019, les chefs d’État ont
adopté la déclaration de Niamey, qui a lancé la phase opérationnelle. Une fois réalisée,
la ZLECAf sera la plus grande zone de libre-échange au monde évaluée en comptant le
nombre de membres, et elle couvrira un marché potentiel de 1,3 milliard de personnes
avec un produit intérieur brut de 3 400 milliards de dollars (Banque mondiale 2020).
À l’heure actuelle, le traité de la ZLECAf ne contient que le cadre juridique pour le
commerce des biens, le commerce des services, sa structure institutionnelle et les dis-
positions relatives au règlement des différends entre États. Les conditions spécifiques
de la libéralisation du commerce des biens et des services sont encore en cours de négo-
ciation sous la forme d’annexes aux protocoles du traité. Les échanges officiels dans le
cadre des tarifs douaniers de la ZLECAf ont débuté le 1er janvier 2021. Les négociations
sur le commerce des biens, y compris les règles d’origine, sont terminées. Toutefois, les
tractations sur le commerce des services, les protocoles additionnels sur l’investisse-
ment, la politique de concurrence, les droits de propriété intellectuelle et le commerce
électronique sont en cours. La pandémie de COVID-19 (le coronavirus) et la com-
plexité des pourparlers entre les 54 membres ont retardé le calendrier initial.
Des aspects très importants de la ZLECAf restent donc à traiter, notamment les
points prévus lors de la deuxième phase des négociations. L’harmonisation des poli-
tiques en matière d’investissement, de concurrence et de droits de propriété intellec-
tuelle est un complément important aux efforts de libéralisation du commerce, car elle
offre des protections constantes qui peuvent soutenir l’esprit d’entreprise et les investis-
sements transfrontaliers, et garantir un fonctionnement équitable et efficace des mar-
chés. À l’instar des accords commerciaux, les règles relatives à l’investissement, à la
concurrence et aux droits de propriété intellectuelle varient d’un pays africain à l’autre,
avec une série d’initiatives nationales, bilatérales et régionales qui se chevauchent. Par
exemple, les pays africains sont parties à pas moins de 515 traités d’investissement
bilatéraux, dont 173 sont des traités intra-africains (CEA 2019). La deuxième phase
des négociations dispose donc d’une marge de manœuvre considérable pour améliorer
l’harmonisation, et potentiellement renforcer considérablement les effets globaux de la
ZLECAf sur le commerce intra-africain et l’intégration des investissements.
Dans le cadre des composantes commerciales de la première phase de la ZLECAf,
les pays ont convenu d’éliminer progressivement les droits de douane sur au moins
90 % des marchandises, en plus de s’attaquer aux BNT et aux restrictions sur le com-
merce des services. Les réductions tarifaires sont prévues sur 5 ou 10 ans, en fonction
du niveau de développement du pays (figure 1.1). L’accord permet de libéraliser le com-
merce de biens sensibles sur des périodes plus longues (jusqu’à 7 % des lignes tarifaires)
ou de l’exempter totalement de la libéralisation (jusqu’à 3 % des lignes tarifaires). En
outre, les annexes de l’accord exigent des pays qu’ils coopèrent pour simplifier et har-
moniser les procédures de commerce et de transit, et qu’ils mettent en place des struc-
tures et des processus institutionnels permettant de surveiller l’élimination des BNT.
Les pays membres ont également convenu de prendre des engagements détaillés sur
10 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
Les droits de douane sont progressivement réduits, ce qui donne aux PMA plus de temps qu’aux autres pays pour att
eindre les objectifs.
Les PMA atteindront l’objectif de pleine libéralisation d’ici 2034, et les non-PMA l’atteindront l d’ici 2031.
PMA Non-PMA
PMA
10 ans 5 ans
2026 13 ans (la réduction 10 ans (la réduction
2021 2034 progressive commence progressive commence
2027 2031 la 6e année) la 6e année)
Non-PMA Pas de réduction Pas de réduction
tarifaire tarifaire
Non sensible (90 % des lignes tarifaires) Sensible (7 % des lignes tarifaires) Exclusion (3 % des lignes tarifaires)
Source : Banque mondiale.
Note : ZLECAf = Zone de libre-échange continentale africaine ; PMA = pays les moins avancés (Angola,
Bénin, Burkina Faso, Burundi, République centrafricaine, Tchad, Comores, République démocratique
du Congo, Djibouti, Guinée équatoriale, Éthiopie, Gambie, Guinée, Guinée-Bissau, Lesotho, Liberia,
Madagascar, Malawi, Mali, Mauritanie, Mozambique, Niger, Rwanda, Sao Tomé-et-Principe, Sénégal, Sierra
Leone, Somalie, Soudan, Tanzanie, Togo, Ouganda et Zambie).
Scénario approfondi de
la ZLECAf sur les IDE
Impacts sur les IDE
de l’élargissement Réductions supplémentaires
de la profondeur des coûts commerciaux
et de la couverture grâce aux engagements
des dispositions profonds pris dans le cadre
de la ZLECAf de la ZLECAf
Outils Scénarios
ensuite utilisée pour obtenir des estimations des impacts potentiels des scénarios géné-
ral et approfondi de la ZLECAf sur les flux d’IDE à l’intérieur et à l’extérieur du conti-
nent, y compris entre les membres de la ZLECAf eux-mêmes, mais aussi les réductions
supplémentaires attendues des coûts commerciaux induits par des engagements préfé-
rentiels plus profonds. Les estimations des flux d’IDE basées sur la gravité sont ensuite
introduites dans le modèle général EGC ENVISAGE (partie droite de la figure 1.2), et
les implications économiques du scénario de la ZLECAf sur les échanges sont simu-
lées, augmentées des flux d’IDE (scénario général de la ZLECAf sur les IDE) et tenant
également compte de l’intégration des domaines politiques dans la deuxième phase
(scénario approfondi de la ZLECAf sur les IDE). Enfin, les impacts économiques des
trois scénarios sont évalués par rapport à leurs effets sur la pauvreté et la distribution
des revenus en utilisant le cadre de microsimulation de Global Income Distribution
Dynamics.
• Une vue d’ensemble du statut des IDE, couvrant les données bilatérales et sec-
torielles récentes sur les flux d’IDE dans et hors du continent ;
• Des estimations complètes des impacts sur les IDE des accords commerciaux
préférentiels approfondis, fondées sur la base de données sur les accords com-
merciaux approfondis (Hofmann, Osnago, et Ruta 2017) et sur l’approche gra-
vitaire structurelle ;
• Des estimations des flux potentiels d’IDE intra- et extra-africains spécifiques à
chaque pays, en fonction de la couverture et de la profondeur des engagements
pris dans le cadre de la ZLECAf ; et
• Des effets distributifs de la ZLECAf par le biais du commerce et des IDE, en
soulignant les impacts sur la pauvreté ainsi que sur les travailleurs par compé-
tence et par sexe.
La structure du rapport est la suivante : le chapitre 2 fournit un contexte sur les ten-
dances historiques des entrées et sorties d’IDE du continent en utilisant les statistiques
14 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
les plus récentes. Il examine les données préliminaires sur les impacts de la COVID-
19. Ce chapitre aborde également le rôle des IDE dans les gains de productivité ainsi
que leur soutien à l’intégration dans les chaînes de valeur mondiales et régionales. Le
chapitre 3 applique une approche gravitationnelle à l’estimation des impacts potentiels
de la ZLECAf sur les flux d’IDE. Le chapitre 4 utilise ces estimations dans le modèle
EGC ENVISAGE pour quantifier les impacts de la ZLECAf sur la croissance et ses effets
distributifs en utilisant le cadre de microsimulation de Global Income Distribution
Dynamics. Le chapitre 5 conclut par des recommandations de politiques.
NOTES
1. La Zone de libre-échange continentale africaine : effets économiques et distributifs (Banque
mondiale, 2020) est disponible ici : https://openknowledge.worldbank.org/bitstream/
handle/10986/34139/9781464815591.pdf.
2. La publication La Zone de libre-échange continentale africaine : effets économiques et distributifs
(Banque mondiale, 2020) estime que le scénario commercial de la ZLECAf pourrait sortir jusqu’à
30 millions de personnes de l’extrême pauvreté (Banque mondiale 2020). Ces estimations ont
été réalisées avant la pandémie de COVID-19 (coronavirus). Si l’on considère que la pandémie
mondiale a entraîné en 2020 une augmentation nette de près de 51 millions de personnes vivant
dans l’extrême pauvreté par rapport au niveau pré pandémique, les estimations actualisées
présentées dans cette étude suggèrent que la mise en œuvre du scénario commercial de la
ZLECAf pourrait, d’ici 2035, sortir 40 millions de personnes de l’extrême pauvreté et 75 millions
de personnes de la pauvreté modérée mesurée à l’aide d’un seuil de de 5,50 dollars par jour.
RÉFÉRENCES
de Melo, J., et Z. Sorgho. 2019. « Le paysage des règles d’origine à travers les CER africaines dans une
perspective comparative avec des suggestions d’harmonisation ». Fondation pour Les Etudes et
Recherches sur le Développement International, Clermont-Ferrand, France.
Echandi, Roberto, et Pierre Sauve. 2020. « Facilitation de l’investissement et commerce des ser-
vices du mode 3 : les discussions actuelles abordent-elles les questions clés? » Policy Research
Working Paper 9229, Banque mondiale, Washington, DC. https://openknowledge.worldbank.org/
handle/10986/33711.
Hoffmann, Claudia, Alberto Osnago et Michele Ruta. 2017. « Profondeur horizontale : une nouvelle
base de données sur le contenu des accords commerciaux préférentiels ». Document de travail de
recherche sur les politiques. 7981, Banque mondiale, Washington, DC.
UNECA (Commission économique des Nations unies pour l’Afrique). 2019. Les prochaines étapes de
l’accord de libre-échange continental africain. UNECA : Addis-Abeba.
Banque mondiale. 2020. La Zone de libre-échange continentale africaine : effets économiques et distri-
butifs. Washington, DC a: Banque mondiale. doi:10.1596/978-1-4648-1559-1.
2
Évolution des IDE, gains de
productivité et liens avec les
chaînes de valeur régionales
en Afrique
MESSAGES CLÉS
• Les investissements directs étrangers (IDE) peuvent contribuer à accroître les
exportations des pays et leur intégration dans les marchés mondiaux.
• Les IDE peuvent également améliorer la productivité des entreprises nationales
en les reliant aux multinationales par le biais d’investissements, de partenariats
et d’échanges.
• Les pays d’Afrique dont le marché est plus vaste et les barrières commerciales
moins nombreuses attirent déjà beaucoup plus d’IDE provenant de l’intérieur
et de l’extérieur du continent, ce qui donne des signes encourageants quant au
potentiel de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) pour
stimuler les entrées d’IDE.
• Les niveaux d’IDE et d’intensité de la chaîne de valeur mondiale (CVM) de
l’Afrique sont faibles et sous-développés par rapport à d’autres parties du
monde en raison de la fragmentation des marchés, des obstacles aux IDE, et
des risques politiques et réglementaires.
• La ZLECAf a un rôle crucial à jouer en réduisant les barrières commerciales
pour les biens et les services, ce qui permettrait d’inciter l’Afrique à participer à
la chaîne de valeur régionale et mondiale.
15
16 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
70 4
60
3
50
Pourcentage
USD, milliard
40
2
30
20
1
10
0 0
2000 2004 2008 2012 2016 2020
Flux d’IDE (axe de gauche) IDE/PIB (axe de droite)
600 30
500 25
400 20
Pourcentage
USD, milliard
300 15
200 10
100 5
0 0
2000 2004 2008 2012 2016 2020
Stock d’IDE (échelle de gauche) IDE/PIB (échelle de droite)
Source : d’après les données de la base de données de la Banque mondiale sur les IDE bilatéraux.
Note : n’inclut pas l’île Maurice. IDE = investissement direct étranger ; PIB = produit intérieur brut.
ont atteint environ 42 milliards de dollars en 2019, soit 1,7 % du PIB total de l’Afrique
(figure 2.1). Bien que le stock d’IDE en Afrique ait continué à augmenter rapidement
tout au long de cette période, atteignant plus de 800 milliards de dollars en 2017, une
grande partie de ce stock peut être attribuée aux IDE à destination ou en provenance
de l’île Maurice, qui est historiquement considérée comme un centre financier offshore.
Si on exclut l’île Maurice, la hausse du stock total d’IDE en Afrique est un peu plus
modeste, mais elle s’élève néanmoins à environ 500 milliards de dollars en 2018, soit
22 % du PIB (figure 2.2).
ÉVOLUTION DES IDE, GAINS DE PRODUCTIVITÉ ET LIENS AVEC LES CHAÎNES DE VALEUR RÉGIONALES EN AFRIQUE 17
160 1 200
140
1 000
120
Nombre de projets
800
100
USD, milliard
80 600
60
400
40
200
20
0 0
2000 2004 2008 2012 2016 2020
Dépenses d’investissement liées Nombre de projets
au projet (échelle de gauche) (échelle de droite)
50 120
40 100
Nombre de transactions
80
USD, milliard
30
60
20
40
10 20
0 0
2000 2004 2008 2012 2016 2020
Valeur des fusions et acquisitions Nombre de fusions et acquisitions
(échelle de gauche) (échelle de droite)
Les données sur les annonces de projets d’IDE Greenfield et de fusions et acqui-
sitions transfrontalières ciblant l’Afrique sont plus volatiles, mais présentent des ten-
dances générales similaires. Après 2008, la valeur des nouveaux projets a chuté avant
de se stabiliser quelque peu ces dernières années (figures 2.3 et 2.4). Les flux mondiaux
d’IDE étaient déjà en baisse avant la crise de laCOVID-19 (coronavirus) après avoir
atteint un sommet en 2015, et les répercussions sur les investissements en Afrique sont
évidents. Néanmoins, une augmentation du nombre de projets Greenfield en 2019 et le
nombre constant d’opérations de fusions et acquisitions suggèrent que les investisseurs
ont continué à identifier des occasions dans le contexte du développement rapide du
continent.
18 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
Figure 2.5 Part du stock d’IDE en Afrique, par région source, 2002-2018
100
80
Pourcentage du stock total
d’IDE en Afrique
60
40
20
0
2002 2006 2010 2014 2018
ECA NA EAP Afrique Autre
Source : d’après les données de la base de données de la Banque mondiale sur les IDE bilatéraux.
Note : n’inclut pas l’île Maurice. EAP = Asie de l’Est et Pacifique ; ECA = Europe et Asie centrale ;
IDE = investissement direct étranger ; NA = Amérique du Nord.
Figure 2.6 Valeur du stock d’IDE en Afrique, par région source, 2002-2018
350
300
250
USD, milliard
200
150
100
50
0
2002 2006 2010 2014 2018
Source : d’après les données de la base de données de la Banque mondiale sur les IDE bilatéraux.
Note : n’inclut pas l’île Maurice. EAP = Asie de l’Est et Pacifique ; ECA = Europe et Asie centrale ;
IDE = investissement direct étranger ; NA = Amérique du Nord.
100
90
Pourcentage du stock d’IDE intra-africain
80
70
60
50
40
30
20
10
0
2002 2006 2010 2014 2018
Afrique du Sud Afrique du Nord Afrique de l’Ouest
Afrique de l’Est Afrique centrale
Source : d’après les données de la base de données de la Banque mondiale sur les IDE bilatéraux.
Note : n’inclut pas l’île Maurice. IDE = investissement direct étranger.
300
250
200
USD, milliard
150
100
50
0
2002 2006 2010 2014 2018
Afrique du Sud Afrique du Nord Afrique de l’Ouest
Afrique de l’Est Afrique centrale Afrique de l’Est (y compris l’île Maurice)
Source : d’après les données de la base de données de la Banque mondiale sur les IDE bilatéraux.
Note : n’inclut pas l’île Maurice, sauf indication contraire. IDE = investissement direct étranger.
30
25
20
USD, milliard
15
10
–5
2000 2005 2010 2015 2020
Afrique du Sud Afrique du Nord Afrique de l’Ouest
Afrique de l’Est Afrique centrale
Source : d’après les données de la base de données de la Banque mondiale sur les IDE bilatéraux.
Note : n’inclut pas l’île Maurice. IDE = investissement direct étranger.
(figure 2.9). Depuis, l’Afrique du Nord représente plus de 30 % du stock d’IDE sur le
continent. Bien que l’Europe reste la région source dominante, les IDE en provenance
du Moyen-Orient sont plus répandus en Afrique du Nord, contribuant à plus de 11 %
du stock d’IDE de la sous-région en 2018. Le stock d’IDE dirigé vers l’Afrique de l’Ouest,
principalement le Nigeria, a également largement augmenté, atteignant 97 milliards de
dollars en 2018 (soit 23 % de l’ensemble du stock d’IDE en Afrique). L’Europe, l’Amé-
rique du Nord et l’Asie de l’Est ont toutes joué un rôle, parallèlement à l’augmentation
ÉVOLUTION DES IDE, GAINS DE PRODUCTIVITÉ ET LIENS AVEC LES CHAÎNES DE VALEUR RÉGIONALES EN AFRIQUE 21
Figure 2.10 Projets Greenfield financés par les IDE par secteur, 2003-2007
Autres
(62 milliards de dollars, 23 %)
Extraction
Finance et immobilier ( 109 milliards
(11 milliards de dollars, 40 %)
de dollars, 4 %)
Hôtellerie
(13 milliards
de dollars, 5 %)
Fabrication – combustibles
(16 milliards de dollars, 6 %)
Fabrication – métaux
Construction
(19 milliards de dollars, 7 %)
(42 milliards de dollars, 15 %)
Source : basé sur les données de fDi Markets.
Note : IDE = investissement direct étranger.
des IDE intra-africains destinés à l’Afrique de l’Ouest, qui ont totalisé 13,2 milliards
de dollars en 2018. Les IDE orientés vers l’Afrique de l’Est sont plus faibles, atteignant
78 milliards de dollars en 2018 (hors île Maurice). Cette sous-région dépend moins des
IDE venant d’Europe et plus des IDE en provenance de Chine. Les IDE intra-africains
sont également importants en Afrique de l’Est, totalisant 13,8 milliards de dollars en
2018.
Figure 2.11 Projets Greenfield financés par les IDE par secteur, 2015-2019
Services publics
Autres (100 milliards
(86 milliards
de dollars, 25 %)
de dollars, 22 %)
Autres industries
manufacturières
(18 milliards
de dollars, 5 %) Extraction
(61 milliards
Finance et immobilier de dollars, 15 %)
(29 milliards
de dollars, 7 %)
attiré de nouveaux investissements Greenfield majeurs figurent les services publics tels
que la production et la distribution d’électricité (86 milliards de dollars, contre environ
8 milliards de dollars sur la période 2003-2007), la logistique telle que le transport et l’en-
treposage (35 milliards de dollars, contre 7 milliards de dollars), et la fabrication de pro-
duits chimiques (31 milliards de dollars, contre 9 milliards de dollars). L’augmentation
des investissements dans les services publics comprend une poussée des projets d’éner-
gie renouvelable, qui ont totalisé près de 37 milliards de dollars sur 2015-2019. Dans
l’ensemble des secteurs manufacturiers, les investissements sont passés de 69 milliards
de dollars à 105 milliards de dollars. Les investissements dans les services, tels que la
finance, l’immobilier, les communications, les services de technologie de l’information
et les services aux entreprises, ont également augmenté de manière significative.
Différents aspects de cette diversification ont été portés par des investisseurs de
plusieurs régions. Les investissements européens et nord-américains, qui ont repré-
senté environ la moitié de toutes les annonces de projets Greenfield en 2015-2019,
étaient concentrés dans les services publics et les projets d’extraction. En revanche, les
investissements dans la finance et l’immobilier ont constitué la plus grande part des
projets provenant de Chine et d’autres pays de la région de l’Asie de l’Est. La croissance
des investissements intra-africains a également favorisé la diversification, avec notam-
ment des investissements importants dans les produits chimiques, la construction et les
communications, ainsi que dans les services publics et d’autres secteurs manufacturiers,
ÉVOLUTION DES IDE, GAINS DE PRODUCTIVITÉ ET LIENS AVEC LES CHAÎNES DE VALEUR RÉGIONALES EN AFRIQUE 23
IMPACTS DE LA COVID-19
Les flux d’IDE subissant déjà en baisse à l’échelle mondiale, la crise du COVID-19 a
davantage encore perturbé les investissements en 2020, réduisant considérablement les
flux d’IDE vers l’Afrique. Les estimations préliminaires de la Conférence des Nations
unies sur le commerce et le développement suggèrent que les flux d’IDE vers l’Afrique
ont totalisé 38 milliards de dollars en 2020, soit une baisse de 18 % par rapport aux
46 milliards de dollars de 2019 (CNUCED 2021).
Concernant le nombre limité de pays pour lesquels des données trimestrielles
récentes sur les entrées d’IDE sont disponibles, les IDE ont diminué aux deuxième
et troisième trimestres de 2020 (figure 2.12). Dans les 14 pays africains pour lesquels
des données du deuxième trimestre sont disponibles, les flux entrants sont passés de
4,3 milliards de dollars au premier trimestre à 3,6 milliards de dollars au deuxième
trimestre, soit une baisse de 18 % en glissement annuel (par rapport au deuxième tri-
mestre de 2019).
Dans les 10 pays africains pour lesquels les données du troisième trimestre sont
disponibles, les flux entrants sont passés de 2,8 milliards de dollars au premier tri-
mestre 2020 à 1,5 milliard de dollars au deuxième trimestre, et ils ont été négatifs au
troisième trimestre (en raison du désinvestissement net mené par l’Afrique du Sud et
Figure 2.12 Impact de la COVID-19 sur les flux trimestriels d’IDE vers l’Afrique, 2015-2020
10
6
USD, milliard
–2
2015 : T4 2016 : T4 2017 : T4 2018 : T4 2019 : T4 2020 : T4
14 pays avec des 10 pays avec des
données 2020 : T2 disponibles données 2020 : T3 disponibles
Source : basé sur la balance des paiements du FMI.
Note : les 14 pays sont l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Angola, le Cap-Vert, la République arabe d’Égypte, le
Lesotho, Madagascar, le Maroc, le Mozambique, la Namibie, le Rwanda, Sao Tomé-et-Príncipe, la Tanzanie et
la Zambie. Les 10 pays excluent l’Égypte, Madagascar, le Rwanda et la Tanzanie. IDE = investissement direct
étranger.
24 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
Figure 2.13 Impact de la COVID-19 sur les projets Greenfield financés par les IDE en Afrique,
2015-2020
60 350
50 300
250
40
Nombre de projets
USD, milliard
200
30
150
20
100
10 50
0 0
2015 : T4 2016 : T4 2017 : T4 2018 : T4 2019 : T4 020 : T4
Valeur des projets (axe de gauche) Nombre de projets (axe de droite)
Source : basé sur les données de fDi Markets.
Note : IDE = investissement direct étranger.
Figure 2.14 Impact de la COVID-19 sur les opérations de fusion et acquisition ciblant l’Afrique,
2015-2020
14 35
12 30
10 25
Nombre de projets
USD, milliard
8 20
6 15
4 10
2 5
0 0
2015 : T4 2016 : T4 2017 : T4 2018 : T4 2019 : T4 2020 : T4
Figure 2.15 Part des filiales africaines de multinationales au troisième trimestre 2020 s’atten-
dant à ce que leur propriétaire étranger modifie ses investissements dans leur pays d’accueil
Diminution
de 37 %.
Aucun
changement 51 %
Augmentation de 12 %.
Figure 2.16 Corrélation entre la centralité des CMV des pays et la centralité de leurs IDE
8
DEU
CHN
JPN FRA
ITA BEL NLD USA
Centralité CVM, 2017 (en logarithme)
6 SGP GBR
KOR RUS CAN
MYS AUT SWE ESP
IDN CHE
THA HKG
HUN POL NOR IND IRL
PHL CZE MEX
TUR FIN DNK
AUS BRA
4 VEN SVK SAU
DZA ROU ZAF
PRTARE CHL
KWT VNM ARG ISR
NZL LUX
GRC QAT
KAZ
NGA
2 EST AGO
LBY TTO PAK EGY
PAR
BLR
VRC MAR
COL
MMR MAC
0
BRN AZE
2 4 6 8 10
Centralité des IDE, 2017 (en logarithme)
PAE CEA LAC MENA NA SA SSA Droite ajustée
Source : Banque mondiale 2020.
Note : EAP = Asie de l’Est et Pacifique ; ECA = Europe et Asie centrale ; IDE = investissement direct étranger ;
CVM = chaîne de valeur mondiale ; LAC = Amérique latine et Caraïbes ; MENA = Moyen-Orient et Afrique du
Nord ; NA = Amérique du Nord ; SA = Asie du Sud ; SSA = Afrique sub-saharienne.
Encadré 2.1 Comment l’intégration commerciale a aidé le Costa Rica à attirer des IDE et à se
diversifier en passant de l’agriculture à l’industrie et aux services high-tech.
Au début des années 1980, le Costa Rica exportait des produits agricoles indifférenciés et non trans-
formés, tels que le café, les bananes et le sucre. Le gouvernement costaricien a décidé d’adopter
une stratégie de croissance orientée vers l’exportation, incluant une libéralisation du commerce et la
promotion de l’investissement direct étranger (IDE) axé sur l’exportation, afin de créer des emplois,
diversifier les exportations et stimuler la productivité du pays. Des incitations généreuses à l’investis-
sement et une promotion proactive de l’investissement ont permis d’attirer des entreprises de premier
plan au Costa Rica. Après l’arrivée de la société leader mondiale Intel à la fin des années 1990, de plus
en plus d’entreprises multinationales ont choisi d’investir et de s’installer au Costa Rica, diversifiant
et améliorant progressivement la base de production et les exportations du pays. En 2007, le volume
d’IDE du pays est passé de 3 % du PIB en 1997 à 8 %, son plus haut niveau historique (figure B2.1.1).
Encadré 2.1 Comment l’intégration commerciale a aidé le Costa Rica à attirer des IDE et à se
diversifier en passant de l’agriculture à l’industrie et aux services high-tech (A continué)
Figure B2.1.1 Flux d’investissements directs étrangers et croissance des exportations du Costa
Rica, 1994-2018
800 3 500
IDE et exportation de machines (millions de dollars)
(millions de dollars)
2 500
500
2 000
400
1 500
300
1 000
200
100 500
0 0
1994 1998 2002 2006 2010 2014 2018
Flux d’IDE (axe de gauche) Machines (axe de gauche) Produits chimiques (axe de droite)
Source : sur la base des données de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement et
de la base de données Comtrade des Nations unies.
Note : IDE = investissement direct étranger.
Depuis le début du siècle, les entreprises étrangères ont fait évoluer leurs opérations au Costa
Rica vers des activités à plus forte intensité de connaissances, notamment la conception de logiciels
et la recherche et le développement. Parallèlement à cette tendance, le gouvernement costaricien
a adopté une approche plus sélective pour attirer l’IDE, en se concentrant sur les entreprises qui
opèrent dans des secteurs à forte intensité de connaissances tels que les services de traitement des
connaissances, les dispositifs médicaux et les sciences de la vie, et les technologies propres. L’IDE
a ainsi joué un rôle clé dans la transformation de l’économie du Costa Rica. En partie grâce à l’afflux
d’IDE, le pays a réussi à transformer ses exportations qui sont passées des produits primaires aux
industries manufacturières de haute technologie et aux services à valeur ajoutée. Il a également joué
un rôle central dans la diversification des exportations du pays, la stimulation de la croissance écono-
mique et la création d’emplois qualifiés.
Source : adapté d’après Qiang, Liu, et Steenbergen 2021.
mondiales de valeur est restée constante, à 2 %. Ce chiffre fait pâle figure, comparé
aux pays en développement des régions Asie de l’Est et Pacifique et Asie du Sud (Asie-
Pacifique) qui ont augmenté leur participation aux CVM au cours de la même période
de 11 à 17 %, résultant d’une multiplication par plus de cinq de leurs échanges com-
merciaux en valeur absolue (figure 2.17, graphiques a et b). Ces tendances suivent éga-
lement de près les flux d’IDE dans le monde. L’Afrique a vu sa part des flux d’IDE
mondiaux passer de 1 à 3 %, tandis que la région Asie-Pacifique a vu la sienne passer
ÉVOLUTION DES IDE, GAINS DE PRODUCTIVITÉ ET LIENS AVEC LES CHAÎNES DE VALEUR RÉGIONALES EN AFRIQUE 29
Figure 2.17 Participation aux CVM et flux entrants d’IDE par région, 2000-2018
1 500 15
USD, milliard
Pourcentage
1 000 10
500 5
0 0
2000 2003 2006 2009 2012 2015 2018 2000 2003 2006 2009 2012 2015 2018
c. Flux d’IDE par région d. Part totale des flux mondiaux d’IDE,
par région, 2000-2018
600 40
500
30
400
USD, milliard
Pourcentage
300 20
200
10
100
0 0
2000 2003 2006 2009 2012 2015 2018 2000 2003 2006 2009 2012 2015 2018
Source : base de données Eora sur les chaînes d’approvisionnement mondiales (graphiques a et b) et
statistiques de la CNUCED sur les IDE (graphiques c et d).
Note : la participation aux chaînes de valeur mondiales est définie comme la somme de la valeur ajoutée
étrangère et de la valeur ajoutée nationale dans les exportations vers un pays tiers. Graphiques a et b :
pour l’Afrique, l’Amérique latine et les Caraïbes, et l’Asie-Pacifique (Asie de l’Est et Pacifique et Asie du Sud
combinées), seule la participation aux chaînes de valeur mondiales des pays en développement est rapportée
(les pays à revenu élevé sont exclus). CVM = chaîne de valeur mondiale. Graphiques c et d : pour l’Afrique,
l’Amérique latine et les Caraïbes, et l’Asie-Pacifique (Asie de l’Est et Pacifique et Asie du Sud combinées),
seuls les flux d’IDE pour les pays en développement sont rapportés. Les pays à haut revenu et les centres
financiers offshore sont exclus. IDE = investissement direct étranger.
30 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
de 10 à 31 % entre 2000 et 2018 (figure 2.17, graphiques c et d). Les pays d’Amérique
latine se positionnent quelque part entre ces deux extrêmes, dépassant l’Afrique mais
ne parvenant pas à rattraper la région Asie-Pacifique.
Bien que les exportations africaines de biens intermédiaires soient habituellement
plutôt limitées, le continent a réussi à rejoindre certaines chaînes de valeur mondiales.
Les exportations africaines ont tendance à intégrer les chaînes de valeur mondiales
par la petite porte en servant d’intrants aux exportations d’autres pays, ce qui reflète le
rôle encore prédominant de l’agriculture et des ressources naturelles dans les exporta-
tions africaines. Par exemple, le Botswana, la République démocratique du Congo et le
Nigeria se sont tous intégrés dans les chaînes de valeur mondiales par le biais de leurs
exportations de pétrole et d’autres ressources naturelles. Il existe toutefois quelques
exemples de pays qui élargissent leur participation aux chaînes de valeur mondiales en
fournissant des intrants manufacturés aux entreprises étrangères. Le Maroc est devenu
un producteur conséquent de pièces automobiles en attirant de grands fabricants de
l’industrie automobile (Freund et Moran 2017). De même, la participation aux chaînes
de valeur mondiales dans certains pays (Afrique du Sud, Éthiopie, Kenya et Tanzanie)
a augmenté de 10 points de pourcentage ou plus, se rapprochant de ce que la Pologne
et le Vietnam – aujourd’hui des exemples de réussite – ont vécu à la fin des années 1990
et dans les années 2000 (Banque mondiale 2020). Cette intégration est intervenue prin-
cipalement dans l’habillement, l’agroalimentaire et, dans une moindre mesure, dans
les transports et le tourisme. Dans nombre de ces cas, l’IDE a joué un rôle essentiel
dans la mise en place du secteur et l’accroissement de sa participation aux chaînes de
valeur mondiales (voir, par exemple, l’encadré 2.2 sur le secteur éthiopien du textile et
de l’habillement).
Les IDE tant mondiaux que régionaux sont importants pour l’industrialisation de
l’Afrique, mais ils ont un impact différent sur la participation à la chaîne de valeur mon-
diale et régionale, des secteurs d’intérêt différents et des répercussions économiques
différentes. Les investisseurs étrangers déterminent la façon dont les entreprises sont
liées aux réseaux de production et de distribution mondiaux, et dans quelle la mesure
les entreprises sont intégrées localement ou régionalement (Granovetter 2018). Alors
que l’IDE mondial tend à stimuler la participation aux chaînes de valeur mondiales,
l’IDE intrarégional développe souvent les chaînes de valeur intrarégionales (CEA 2020).
Encadré 2.2 Les exportations du secteur éthiopien du textile et de l’habillement ont été sou-
tenues par les flux d’IDE
L’expansion du secteur éthiopien du textile et de l’habillement a été soutenue par un régime commer-
cial ouvert qui a stimulé l’apport des investissements directs étrangers (IDE). L’Éthiopie est ainsi deve-
nue l’un des principaux pôles d’investissement étranger en Afrique. Depuis 2006, les exportations
du secteur de l’habillement de l’Éthiopie ont augmenté à un taux annuel de plus de 50 %, et le pays
accueille actuellement environ 65 projets d’investissement internationaux. De 2009 à 2017, les expor-
tations totales de vêtements de l’Éthiopie vers le reste du monde sont passées d’environ 33 millions
de dollars à plus de 151 millions de dollars, ce qui coïncide à peu près avec une augmentation des IDE,
qui sont passés d’environ 220 millions de dollars à 4 milliards de dollars (figure B2.2.1).
Figure B2.2.1 Afflux d’investissements directs étrangers et croissance des exportations en Éthio-
pie, 2006-2018
160 4,5
140 4,0
3,5
120
Exportations (USD, milliard)
0 0
2006 2008 2010 2012 2014 2016 2018
TExportations de textiles, Flux d’IDE entrant
cuir et vêtements (axe de gauche) (axe de droite)
Source : Qiang, Liu, et Steenbergen 2021.
Note : IDE = investissement direct étranger.
aux chaînes de valeur mondiales par rapport à d’autres régions, notamment l’Asie de
l’Est. Comme indiqué au chapitre 1, la ZLECAf offre une occasion unique de supprimer
nombre de ces obstacles et d’accroître la compétitivité des exportations africaines sur
les marchés régionaux et mondiaux.
Outre un régime commercial ouvert, l’adoption d’un environnement politique
favorable aux entreprises contribuera à stimuler la participation aux chaînes de valeur
régionales (CVR) et aux CVM. Le développement des réseaux de production régionaux
passe par la mise en place d’un régime de libre-échange, notamment pour les exporta-
tions et les importations d’intrants et de machines. Outre la mise en œuvre d’accords
commerciaux intrarégionaux, tels que la ZLECAf, les gouvernements peuvent colla-
borer pour stimuler les CVR en empêchant les incitations à la course vers le bas et en
favorisant le développement des services et des infrastructures partagées (Weigert et El
Dahshan 2019). Pour renforcer les CVR, les décideurs politiques pourraient encoura-
ger les entreprises multinationales à développer leurs activités en amont de la chaîne de
valeur – y compris les matières premières, les composants et les pièces détachées – et à
localiser ces activités dans toute la région (Weigert et El Dahshan 2019).
Le rôle des régions du monde varie considérablement selon qu’elles sont plus
étroitement intégrées au niveau mondial (avec les CVM) ou qu’elles sont plus dépen-
dantes du commerce au sein de la région (avec les CVR). Le commerce des pays avec
les CVR implique uniquement des partenaires de production dans la région, tandis
Figure 2.18 Échanges commerciaux de chaînes de valeur : mondiales par rapport à régionales,
par région, 1990-2015
50
2010
40 2015
2010
total de la chaîne de valeur (%)
35 1990 2015
2010
30 1990
2015
Plus régional que mondial
25 2010 2010
1990 2015 2015
20 1990
2010
1990 2015
15 1990
2000 2015 2010
10 2005
1990
5
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
Part du commerce régional dans le commerce total de la chaîne de valeur (%)
Asie de l’Est et Pacifique Europe et Asie centrale Amérique latine et Caraïbes
Moyen-Orient et Afrique du Nord Amérique du Nord Asie du Sud
Afrique sub-saharienne
Source : Banque mondiale 2020.
ÉVOLUTION DES IDE, GAINS DE PRODUCTIVITÉ ET LIENS AVEC LES CHAÎNES DE VALEUR RÉGIONALES EN AFRIQUE 33
• Les investisseurs régionaux ont des sièges sociaux dans leur pays d’origine et
sont responsables des fonctions à plus forte valeur ajoutée et de l’organisation
de réseaux de production axés sur une région géographique spécifique. Malgré
d’importantes différences entre les investisseurs régionaux, ils n’ont pas de stra-
tégies d’investissement et d’approvisionnement mondiales, et leurs investisse-
ments sont basés sur la proximité géographique et culturelle. Cette proximité
leur permet également de gérer leurs réseaux de production régionaux grâce à
une utilisation flexible et un flux spatial facile des ressources de gestion, tech-
niques et logistiques. Ces investisseurs sont généralement des leaders du mar-
ché régional. Leurs principales motivations d’investissement étranger sont les
coûts de main-d’œuvre inférieurs à ceux de leur économie nationale, les incita-
tions à l’IDE, l’accès préférentiel au marché et la proximité géographique.
• Les investisseurs de la diaspora sont souvent issus de familles d’immigrants
installées dans le pays d’accueil depuis plusieurs décennies. Parce qu’ils ne
sont pas autochtones, ils sont souvent considérés comme des étrangers, mais
ils sont intégrés localement. La prise de décision est contrôlée localement, ce
qui entraîne une plus grande flexibilité fonctionnelle. Ils opèrent généralement
dans des entreprises unipersonnelles gérées par leur propriétaire, ne font pas
partie de réseaux de production étroitement organisés, et n’ont une portée
régionale ou mondiale. Cependant, contrairement aux investisseurs autoch-
tones, ils peuvent s’appuyer sur leur statut de diaspora pour se connecter à des
réseaux mondiaux pour l’approvisionnement en intrants, et accéder aux ache-
teurs et aux marchés finaux.
CVR peuvent servir de « terrains d’apprentissage » pour des marchés mondiaux plus
exigeants mais plus lucratifs. À titre d’exemple, un fabricant de produits vendant sous ses
propres marques a appris à exporter en desservant le marché sud-africain avant de pou-
voir commencer à répondre aux exigences plus strictes des acheteurs américains. Gold et
al. (2017) constatent d’importantes retombées technologiques et des améliorations de la
productivité résultant des IDE tant régionaux que mondiaux. Toutefois, ils notent que les
entreprises recevant des investissements d’autres pays africains affichent une croissance
moyenne de l’emploi plus élevée et font état d’une plus grande collaboration entre les
entreprises du siège des investisseurs africains et leurs filiales étrangères en matière de
brevets, d’amélioration des produits et de recherche et développement. Cette conclusion
suggère que les IDE intra-africains peuvent présenter des avantages supplémentaires.
NOTES
1. Les données relatives aux nouveaux investissements directs étrangers proviennent de fDi Markets,
qui utilise les annonces des journaux pour saisir les flux d’IDE. Ces informations doivent être
considérées au mieux comme une approximation, étant donné que l’annonce d’une valeur
d’investissement peut différer considérablement des entrées réelles d’IDE. De nombreuses valeurs
d’investissement sont également estimées, ce qui limite encore leur précision.
2. Une part importante de ces produits de base nécessite une transformation importante et doit être
combinée à de nombreux autres intrants pour convenir aux consommateurs (par exemple, le coltan
en tant qu’intrant pour la production de téléphones portables). Par conséquent, la demande en faveur
de ces produits augmente davantage sur les marchés mondiaux que sur les marchés régionaux.
3. Bien que Morris, Plank et Staritz (2015) décrivent l’industrie de l’habillement en Afrique australe
(voir l’encadré 4.1), les auteurs affirment que plusieurs de ces distinctions entre les investisseurs
mondiaux et régionaux seraient également valables dans d’autres secteurs.
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3
Estimer l’effet potentiel de
la ZLECAf sur l’augmentation
des IDE
MESSAGES CLÉS
37
38 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
filtrage et les restrictions sur le personnel de direction étranger. Un régime d’IDE ouvert
est une condition essentielle pour stimuler les entrées d’IDE. Par exemple, De la Medina
Soto et Ghossein (2013) mettent en évidence une corrélation positive entre l’ouverture
moyenne aux prises de participation étrangères dans les différents secteurs et les entrées
d’IDE par habitant dans 103 économies. Mistura et Roulet (2019) constatent que la libé-
ralisation des restrictions en matière d’IDE d’environ 10 %, mesurée par l’indice de res-
triction réglementaire des IDE de l’Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE), pourrait augmenter les IDE bilatéraux en stocks de 2,1 % en
moyenne. Comme le soulignent Echandi (2015) et Kusek et Silva (2018), les IDE orien-
tés vers l’exportation sont particulièrement affectés par les barrières à l’entrée car, en l’ab-
sence de facteurs d’appels, tels qu’un marché ou des ressources recherchés, la présence
de barrières à l’entrée peut suffire pour que les entreprises désirent s’installer ailleurs.
Plus souvent, les accords commerciaux approfondis et les TBI prévoient des protec-
tions pour les investisseurs, comme des mécanismes de règlement des différends entre
investisseurs et États, qui sont conçus pour réduire le risque réglementaire. Des fac-
teurs tels qu’un manque de transparence de la part du gouvernement, des changements
soudains dans les lois ou les règlements, des ruptures de contrat, des expropriations
ou d’autres risques réglementaires peuvent affaiblir la confiance que les investisseurs
placent dans un pays, et décourager les investissements. Les résultats d’enquêtes sug-
gèrent que l’environnement juridique et réglementaire d’un pays figure parmi les trois
principales considérations des investisseurs potentiels, après la stabilité politique et
macroéconomique (Kusek, Saurav et Kuo 2020). Les données empiriques établissent
également un lien entre la réduction du risque réglementaire et l’augmentation des flux
d’IDE (Hebous, Kher et Tran 2020). En théorie, l’intégration de mesures de protec-
tion des investisseurs dans les accords internationaux peut réduire ou compenser ces
risques en offrant des recours et en agissant comme un mécanisme d’engagement poli-
tique. De par leur conception, ces protections réduisent la marge de manœuvre dont
disposent les décideurs politiques nationaux, créant ainsi un compromis pour les pays
entre la protection des investisseurs et la souveraineté politique.
Les études suggèrent des effets positifs sur les IDE résultant de l’inclusion de dis-
positions fortes en matière d’investissement dans les ACPr (Berger et al. 2013 ; Büthe
et Milner 2013 ; Lesher et Miroudot 2006 ; Osnago, Rocha, et Ruta 2017). Berger et
al. (2013) constatent que les effets positifs des accords commerciaux approfondis sont
principalement dus aux dispositions relatives à l’entrée, tandis qu’Osnago, Rocha et
Ruta (2017) démontrent que les ACPr approfondis augmentent le flux d’IDE vertical
entre les pays. Kox et Rojas-Romagosa (2020) constatent que les ACPr et les traités bila-
téraux d’investissement ont tous deux un effet positif sur les IDE, mais ne trouvent pas
d’impact significativement différent par rapport aux ACPr approfondis. Enfin, la mise
en place des dispositions relatives aux investissements et des TBI comprend également
des inconvénients majeurs, notamment le fait qu’ils peuvent inciter à l’évasion fiscale
ou la rendre possible.1
ESTIMER L’EFFET POTENTIEL DE LA ZLECAF SUR L’AUGMENTATION DES IDE 41
étrangers dans le cas où les relations d’IDE précédentes sont limitées, ce qui est cohé-
rent avec les volumes historiques limités d’IDE intra-africains.
En outre, les effets dynamiques de la libéralisation des échanges de la ZLECAf
peuvent stimuler davantage les investissements sur le continent. Comme le résume la
CEA (2020), les autres effets dynamiques sont les suivants :
Bien que ces effets dynamiques soient plus difficiles à estimer et soient susceptibles
de n’apparaître que progressivement, ils mettent en évidence comment une intégration
régionale plus profonde peut stimuler l’investissement et la croissance par le biais d’un
certain nombre de mécanismes.
À ce jour, la seule analyse empirique de fond des effets de la ZLECAf sur les IDE
en Afrique est celle de Shingal et Mendez-Parra (2020), qui constatent les effets positifs
significatifs de la libéralisation du commerce régional. Les auteurs utilisent le modèle
de gravité pour comparer les flux actuels d’IDE Greenfield en Afrique en 2018 par rap-
port à un scénario contrefactuel dans lequel une zone de libre-échange africaine est en
vigueur. Globalement, ils observent que la libéralisation du commerce dans le cadre de
la ZLECAf aurait augmenté les annonces d’IDE intra-africains de 14 %, avec des dif-
férences importantes entre les pays (figure 3.1). D’une part, les IDE entrants devraient
augmenter le plus dans les pays relativement pauvres d’Afrique subsaharienne, y com-
pris la Somalie (31 %), le Gabon (30 %), la Mauritanie (28 %), le Mali (28 %) et le
Burkina Faso (25 %). D’autre part, l’a ugmentation des IDE sortants devrait concerner
avant tout les grands acteurs régionaux, notamment le Nigeria (26 %), le Maroc (17 %),
la République arabe d’Égypte (15 %) et l’Afrique du Sud (14 %). Il est important de
noter qu’aucun des pays africains n’est perdant.
D’autres résultats étudiant les canaux de transmission confirment que l’aug-
mentation du commerce bilatéral a un effet positif important sur les IDE bilatéraux.
Plus précisément, Shingal et Mendez-Parra (2020) estiment qu’une augmentation de
10 % des importations (ou exportations) bilatérales de biens finals est associée à une
ESTIMER L’EFFET POTENTIEL DE LA ZLECAF SUR L’AUGMENTATION DES IDE 43
Figure 3.1 Estimation de la variation des investissements intra-africains Greenfield due au scé-
nario de la ZLECAf par rapport au scénario de base en 2018
0 5 10 15 20 25 30 0 5 10 15 20 25 30 35
Percentage change Percentage change
ESH
MRT
REU BWA
ZAF
SOM LSO
AGO NAM
GMB SWZ
GIN BEN MWI
ZWE
MUS OMD
CIV COM
NGA BDI
SLE
KEN CJS
BFA SDN
GNB
CPV SSD
GHA UGA
DJI RWA
TGO SEN
ERI MAR
LBR
EGY
MLI ETH LBY
NER
CAF COD
TUN
GNQ COG
DZA
GAB
TCD
CMR
Cette analyse s’appuie sur la base de données des accords commerciaux approfondis de la Banque
mondiale. L’accès préférentiel au marché est généralement mesuré par deux indicateurs complé-
mentaires. Le premier, PTA-bin, consiste en un indicateur binaire égal à un lorsque deux pays sont
membres d’un même accord et à zéro dans le cas contraire. Il prend la valeur de 1 si deux pays sont
membres conjoints soit d’un accord de libre-échange, soit d’un accord d’intégration économique,
soit d’une union monétaire. Les accords de libre-échange diffèrent des accords d’intégration écono-
mique en ce qu’ils impliquent la libéralisation des services. Le deuxième indicateur, PTA-core, est le
nombre total de dispositions fondamentales (noyau dur) qui sont incluses et légalement applicables
dans un accord commercial préférentiel (ACPr). Une disposition est considérée comme essentielle si
elle consiste en des engagements qui renforcent ceux convenus au niveau multilatéral (dispositions
« + » de l’Organisation mondiale du commerce) ou qui réglementent des domaines politiques sup-
plémentaires tels que la politique de concurrence, l’investissement, la circulation des capitaux et les
droits de propriété intellectuelle (dispositions « x » de l’Organisation mondiale du commerce) (voir
Hofmann, Osnago et Ruta 2017 pour plus de détails). Voir le tableau B3.1.1.
Suivant les indicateurs d’accès au marché ACPr-bin et ACPr-core, l’introduction de la Zone de
libre-échange continentale africaine (ZLECAf) peut être envisagée selon deux scénarios différents
et complémentaires. Dans le scénario général des IDE (investissement direct étranger) de la ZLECAf,
qui repose sur l’indicateur binaire de l’ACPr (ACPr-bin), tous les membres potentiels bénéficient d’un
traitement préférentiel, de sorte que pour toutes les paires de pays africains, l’indicateur ACPr-bin
est égal à un. Étant donné que certaines paires de pays sont déjà membres d’au moins un ACPr, cela
correspond, dans le réseau de la figure 3.2 du texte principal, à la création de liens entre tous les
pays qui n’en ont pas actuellement. Le scénario approfondi des IDE de la ZLECAf tient également
compte de la profondeur de la ZLECAf. Étant donné que le contenu exact de l’accord reste à déter-
miner, ce scénario part de l’hypothèse que son niveau de profondeur sera égal aux relations les
plus profondes qui existent déjà entre les pays africains. Comme on peut le voir dans la figure 3.2,
ces relations consistent en un accès au marché entre les membres de la Communauté de dévelop-
pement de l’Afrique australe (SADC ; la SADC a un ACPr-core de 28). Il convient de souligner que
selon cette hypothèse, le contenu de la ZLECAf n’est pas tenu de correspondre exactement aux
dispositions de la SADC. Elle est plutôt fondée sur le fait que les différentes dispositions peuvent
être combinées pour atteindre des niveaux de profondeur similaires. La mise en œuvre du scénario
approfondi des IDE de la ZLECAf, dans le tableau B3.1.1, correspond d’abord à la création de liens
entre tous les pays qui n’en ont pas actuellement. De plus, tous les liens existants sont ensuite por-
tés à un niveau d’intégration plus profond (ACPr-core égal à 28).
Tableau B3.1.1 Niveau d’intégration des ACPr en 2017 et intégration des ACPr acquis de la ZLECAf
Code Économie (1) Nombre de (2) Nombre de partenaires (3) Accès (4) Accès préférentiel
ISO partenaires de l’ACPr acquis des IDE préférentiel moyen acquis des IDE
ACPr de la ZLECAf. moyen de la ZLECAf.
(ACPr-bin) Scénario général (ACPr-core) Scénario approfondi
en 2017 (ACPr-bin) en 2017 (ACPr-core)
MWI Malawi
Tableau B3.1.1 Niveau d’intégration des ACPr en 2017 et intégration des ACPr acquis de la ZLECAf
Code Économie (1) Nombre de (2) Nombre de partenaires (3) Accès (4) Accès préférentiel
ISO partenaires de l’ACPr acquis des IDE préférentiel moyen acquis des IDE
ACPr de la ZLECAf. moyen de la ZLECAf.
(ACPr-bin) Scénario général (ACPr-core) Scénario approfondi
en 2017 (ACPr-bin) en 2017 (ACPr-core)
SWZ Eswatini
CJS Seychelles
ZMB Zambie
ZWE Zimbabwe
LBY Libye
SDN Soudan
KEN Kenya
RWA Rwanda
UGA Ouganda
DJI Djibouti
ERIc Érythrée
ETH Éthiopie
Tableau B3.1.1 Niveau d’intégration des ACPr en 2017 et intégration des ACPr acquis de la ZLECAf
Code Économie (1) Nombre de (2) Nombre de partenaires (3) Accès (4) Accès préférentiel
ISO partenaires de l’ACPr acquis des IDE préférentiel moyen acquis des IDE
ACPr de la ZLECAf. moyen de la ZLECAf.
(ACPr-bin) Scénario général (ACPr-core) Scénario approfondi
en 2017 (ACPr-bin) en 2017 (ACPr-core)
GNB Guinée-Bissau
MLI Mali
NER Niger
SEN Sénégal
TGO Togo
GHA Ghana
GIN Guinée
GMB Gambie
LBR Liberia
NGA Nigeria
LSO Lesotho
MOZ Mozambique
NAM Namibie
MAR Maroc
TUN Tunisie
Tableau B3.1.1 Niveau d’intégration des ACPr en 2017 et intégration des ACPr acquis de la ZLECAf
Code Économie (1) Nombre de (2) Nombre de partenaires (3) Accès (4) Accès préférentiel
ISO partenaires de l’ACPr acquis des IDE préférentiel moyen acquis des IDE
ACPr de la ZLECAf. moyen de la ZLECAf.
(ACPr-bin) Scénario général (ACPr-core) Scénario approfondi
en 2017 (ACPr-bin) en 2017 (ACPr-core)
CMR Cameroun
COG République du
Congo
GAB Gabon
GNQ Guinée
équatoriale
TCD Tchad
AGOa Angola 0 57 0 28
ESH Sahara
occidental
MRT Mauritanie
MYTd Mayotte
REUd La Réunion
SHNd Sainte-Hélène
SOM Somalie
exceptions sont l’Algérie, le Maroc et la Tunisie, qui ne sont membres que d’un accord
superficiel, la GAFTA (avec l’Égypte, la Libye, le Soudan et d’autres pays non africains).
Le deuxième groupe est constitué des pays d’Afrique de l’Ouest qui ont adhéré à la
Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). L’adhésion à
cet accord accorde un accès préférentiel à 14 autres pays. Un sous-ensemble de pays
de la CEDEAO est également lié par l’intermédiaire de l’Union économique et moné-
taire ouest-africaine (UEMOA) et bénéficie donc d’un niveau d’intégration légèrement
supérieur. Le troisième groupe, en bas de la figure 3.2, est composé de pays membres
de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), dont
l’ACPr est le moins développé en Afrique. Le quatrième groupe d’économies, en haut
du réseau, est composé de ceux qui n’ont aucun accord préférentiel avec un autre pays
africain (voir également le tableau B3.1.1).
La ZLECAf vise à couvrir un large éventail de domaines politiques qui permet-
traient d’approfondir considérablement le niveau actuel d’intégration. L’accord réduira
les droits de douane entre les pays membres et couvrira des domaines politiques tels
que la facilitation du commerce et les services, ainsi que des mesures réglementaires
telles que les normes sanitaires et les obstacles techniques au commerce. L’accord com-
plétera les communautés économiques sous-régionales et les accords commerciaux
existants en Afrique en offrant un cadre réglementaire à l’échelle du continent et en
réglementant des domaines d’action – tels que la protection des investissements et des
droits de propriété intellectuelle (tableau 3.1) – qui, jusqu’à présent, n’étaient pas cou-
verts par la plupart des accords sous-régionaux africains. 2
L’extension de la portée et l’approfondissement de la ZLECAf auront des impacts
différents selon les pays. Les graphiques a et b de la carte 3.1 présentent les partenaires
de l’ACPr acquis et l’accès préférentiel acquis qui accompagneront la mise en œuvre
de la ZLECAf par rapport à l’intégration régionale en 2017 (la dernière année pour
laquelle des données sont disponibles) dans le cadre du scénario général et approfondi
des IDE de la ZLECAf, respectivement. Pour le scénario général des IDE de la ZLECAf,
le niveau d’intégration acquis consiste en la somme des relations préférentielles acquises
pour un pays donné. Pour le scénario approfondi des IDE de la ZLECAf, le niveau d’in-
tégration acquis au titre de la ZLECAf est l’augmentation moyenne de l’indice de base
de l’ACPr pour un pays donné parmi tous les partenaires (voir encadré 3.1). Si l’on se
concentre sur l’étendue de l’intégration acquise dans le cadre du scénario général des
IDE de la ZLECAf (graphique a de la carte 3.1), les pays les plus intégrés (île Maurice,
Seychelles, Zimbabwe, Madagascar, Malawi, Zambie et Eswatini) acquièrent chacun
32 nouveaux partenaires de l’ACPr, et les pays qui n’étaient pas intégrés auparavant
obtiennent un accès préférentiel à l’ensemble des 55 autres économies du continent afri-
cain. L’intégration acquise dans le cadre du scénario approfondi des IDE de la ZLECAf
(graphique b de la carte 3.1) met en lumière le fait que certains traités établissant un
accès préférentiel dans le scénario de base sont, en fait, assez superficiels. Les pays qui
ne sont membres que de la CEMAC (Cameroun, République centrafricaine, Tchad,
Tableau 3.1 Domaines politiques couverts par certains accords sous-régionaux africains et par la ZLECAf
Marché
commun Communauté
de l’Afrique Communauté de économique Union Union Communauté Zone de
Communauté de l’Est et développement des États de économique douanière économique et libre-échange
d’Afrique de l’Afrique de l’Afrique l’Afrique de et monétaire d’Afrique monétaire de continentale
Domaine politique de l’Est australe australe l’Ouest ouest-africaine australe l’Afrique centrale africaine
Droits de douane sur les
produits manufacturés
Droits de douane sur les
produits agricoles
Taxes à l’exportation ✗ ✗ ✗
Douanes ✗ ✗
Politique de concurrence ✗
Subvention de l’État ✗ ✗ ✗ ✗
Antidumping ✗ ✗ ✗
Mesures compensatoires ✗ ✗ ✗ ✗ ✗
STE ✗ ✗ ✗ ✗ ✗ ✗ ✗
TBT ✗ ✗
AGCS ✗
SPS ✗ ✗
Mouvement de capitaux ✗ ✗
Marchés publics ✗ ✗ ✗ ✗ ✗ ✗ ✗
DPI ✗ ✗ ✗ ✗ ✗ ✗
Investissement ✗ ✗ ✗ ✗
Lois sur l’environnement ✗ ✗ ✗ ✗
Réglementation du marché
✗ ✗ ✗ ✗ ✗ ✗
du travail
ESTIMER L’EFFET POTENTIEL DE LA ZLECAF SUR L’AUGMENTATION DES IDE
fois l’effet direct au sein de la paire et les effets indirects de l’amélioration de l’accès pré-
férentiel de tous les pays tiers grâce à la ZLECAf (voir l’annexe A pour plus de détails).
Ensuite, les effets de l’approfondissement de l’accord de la ZLECAf sont calculés.
Les effets sur le stock d’IDE dans le scénario approfondi des IDE de la ZLECAf sont
basés sur l’effet estimé d’un progrès dans la substance d’un ACPr à partir de la régres-
sion gravitationnelle (voir la colonne correspondante dans le tableau A.1 de l’annexe
A). L’effet attendu d’un progrès dans la substance d’un ACPr comprend des effets directs
et indirects4. Ainsi, les effets de l’adhésion à la ZLECAf avec une substance égale à 28 en
2017 (l’année de référence) sont évalués à l’aide des coefficients estimés dans l’équation
de gravitationnelle et le « choc du scénario approfondi des IDE de la ZLECAf ». Le choc
du scénario approfondi des IDE de la ZLECAf saisit l’amélioration de la profondeur
de la relation préférentielle entre toutes les paires de pays africains, qui est calculée en
termes de substance à 28 moins la profondeur de la relation de l’ACPr déjà en place en
2017. Le choc du scénario approfondi des IDE de la ZLECAf pour une paire de pays
recueille à la fois l’effet direct au sein de la paire et les effets indirects de l’approfondis-
sement de l’accès préférentiel des pays tiers au titre de la ZLECAf.
les niveaux initiaux d’investissement, le niveau initial d’intégration avec les par-
tenaires de la ZLECAf et l’intégration des pays voisins. Dans les deux scénarios,
l’investissement augmente dans tous les pays, l’impact étant systématiquement
plus important dans le scénario approfondi des IDE de la ZLECAf.
Ces résultats sont décrits plus en détail dans la suite de cette section.
La ZLECAf améliore l’attractivité de ses membres pour les IDE entrants. Le gra-
phique 3.3 présente le niveau du stock d’IDE en 2017 comme base de référence, ainsi
que les niveaux résultant de chaque scénario. Il montre le stock d’IDE entrant et sortant,
ainsi que le stock net (stock d’IDE entrant moins stock sortant). Les chiffres relatifs aux
IDE entrants et sortants correspondent à la somme du stock de toutes les économies
africaines, tandis que les chiffres du stock net déduisent les investissements bilatéraux
entre paires africaines. Les IDE entrants doublent peu ou prou, tandis que les IDE sor-
tants augmentent légèrement. L’investissement net global dans les économies africaines
augmente de 111 % et de 159 % dans le cadre du scénario général et approfondi des
IDE de la ZLECAf, respectivement. L’augmentation du stock net d’IDE résulte princi-
palement de l’augmentation des IDE entrants en provenance du reste du monde, tandis
que les IDE sortants des économies africaines jouent un rôle très mineur en raison de
la faible ampleur des IDE sortants par rapport aux IDE entrants.
Tous les pays africains bénéficient de la couverture nationale plus large de la ZLECAf,
quel que soit leur niveau d’intégration avec les autres membres. Le graphique 3.4 montre
les effets directs et totaux (directs plus indirects) de la formation de la ZLECAf pour
plusieurs groupes de pays en fonction du niveau d’intégration régionale. Quatre groupes
sont pris en compte. Les pays ayant le plus haut niveau actuel d’intégration avec d’autres
pays africains en 2017 présenteront le plus bas niveau d’intégration acquise résultant de
la couverture géographique de la ZLECAf. Ce groupe de pays est appelé bénéficiaires
« «du niveau faible » et comprend les pays ayant 20 partenaires de l’ACPr ou plus en
2017 dans le tableau B3.1.1 (colonne (1)). Les deux autres groupes intermédiaires, à
niveau moyennement faible et moyennement élevé, sont définis comme les pays comp-
tant respectivement de 14 à 19 partenaires de l’ACPr et de 5 à 13 partenaires de l’ACPr
en 2017. Le quatrième groupe (bénéficiaires « «du niveau élevé ») comprend les pays qui
acquièrent le plus de partenaires ACPr parce qu’ils ont le plus faible niveau d’intégration
avec d’autres pays africains au cours de l’année de référence (moins de 5 partenariats
ACPr en 2017, bien qu’il s’agisse de facto de pays ayant zéro partenariat ACPr en 2017).
Plus il y a de membres, plus les gains potentiels sont importants. Le graphique 3.4
souligne les avantages découlant de la large couverture nationale de la ZLECAf. Les
effets directs de la formation de la ZLECAf profitent principalement aux pays qui ne
sont pas fortement intégrés avec d’autres membres potentiels en 2017 (bénéficiaires du
niveau élevé). Les pays déjà fortement intégrés avec d’autres pays africains affichent des
changements positifs très mineurs en pourcentage du stock net d’IDE. Seul le groupe à
niveau moyen à élevé affiche une légère baisse du stock net d’IDE due aux effets directs
de la ZLECAf. Cet impact est dû à l’Afrique du Sud qui est une source majeure d’IDE
ESTIMER L’EFFET POTENTIEL DE LA ZLECAF SUR L’AUGMENTATION DES IDE 55
Figure 3.3 Stock d’IDE de toutes les économies africaines : 2017, et simulations ZLECAf en 2017
1 200
117 %
1 000
Stock net d’IDE (USD, milliard)
83 % 159 %
800 111 %
600
400
200
5% 2%
0
Entrant Sortant Net
Base de référence (2017) IDE scénario général ZLECAf IDE scénario approfondi ZLECAf
Source : Banque mondiale.
Note : Mayotte et le Soudan du Sud ne sont pas inclus en raison du manque de données. L’île Maurice
n’est pas incluse en raison de son statut de centre financier offshore. ZLECAf = Zone de libre-échange
continentale africaine ; IDE = investissement direct étranger.
Figure 3.4 Changement du stock net d’IDE par rapport au niveau de référence de 2017, par
groupe d’intégration de l’ACPr acquis.
200
150
Change in net FDI stocks (%)
100
50
–50
Direct Direct Total Total
AfCFTA FDI broad AfCFTA FDI deep AfCFTA FDI broad AfCFTA FDI deep
Low Middle low Middle high High
Source : Banque mondiale.
Note : Mayotte et le Soudan du Sud ne sont pas inclus en raison du manque de données. L’île Maurice
n’est pas incluse en raison de son statut de centre financier offshore. ZLECAf = Zone de libre-échange
continentale africaine ; IDE = investissement direct étranger ; ACPr = accord commercial préférentiel.
Figure 3.5 Stock net d’IDE, par groupe d’intégration de l’ACPr acquis : base de référence 2017
et simulations de la ZLECAf
450
400
FDI net stock (US$, billion)
350
300
250
200
150
100
50
0
Low Middle low Middle high High
Number of acquired PTA partners
Baseline (2017) Direct AfCFTA FDI broad Direct AfCFTA FDI deep
Total AfCFTA FDI broad Total AfCFTA FDI deep
Source : Banque mondiale.
Note : Mayotte et le Soudan du S ne sont pas inclus en raison du manque de données. L’île Maurice
n’est pas incluse en raison de son statut de centre financier offshore. ZLECAf = Zone de libre-échange
continentale africaine ; IDE = investissement direct étranger ; ACPr = accord commercial préférentiel.
ESTIMER L’EFFET POTENTIEL DE LA ZLECAF SUR L’AUGMENTATION DES IDE 57
Tableau 3.2 Évolution du stock d’IDE bilatéral, par type de paire de pays, à partir des simula-
tions de la ZLECAf, 2017
Figure 3.6 Stock net d’IDE vers l’Afrique en provenance du reste du monde, par région
d’origine, 2017.
700
600
500
FDI net stock (US$, billion)
400
300
200
100
0
Asia Europe North America Oceania South America
Scenarios: Baseline 2017 AfCFTA FDI broad AfCFTA FDI deep
Source : Banque mondiale.
Note : Mayotte et le Soudan du Sud ne sont pas inclus en raison du manque de données. L’île Maurice
n’est pas incluse en raison de son statut de centre financier offshore. ZLECAf = Zone de libre-échange
continentale africaine ; IDE = investissements directs étrangers.
monde sont relativement faibles dans le scénario de référence en 2017. Les variations
des stocks d’IDE dans les colonnes (2) et (3) du tableau 3.2 peuvent être agrégées et se
traduisent par une augmentation du stock net d’IDE entrant en Afrique (c’est égale-
ment évident dans le graphique 3.3). Cette expansion de l’investissement net en Afrique
58 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
Carte 3.2 Changements dans les flux d’IDE entrants, par pays, à partir de la ZLECAf
a. Scénario général des IDE de la ZLECAf b. Scénario approfondi des IDE de la ZLECAf
provient principalement d’Europe et, dans une moindre mesure, d’Asie et d’Amérique
du Sud et du Nord (voir graphique 3.6).
Les gains globaux en matière de flux d’IDE masquent des résultats très différents selon
les pays. Les cartes 3.2 et 3.3 montrent la variation en pourcentage du stock d’IDE entrant et
sortant, respectivement, pour chaque pays5. En moyenne, les pays africains sont plus souvent
destinataires des IDE que sources. Par conséquent, les variations en pourcentage affectant le
stock d’IDE entrant expliquent que les effets concernent majoritairement l’investissement net
entrant. Les exceptions sont les pays qui peuvent être considérés comme des centres financiers
offshore (Liberia, Maurice, Seychelles) et l’Afrique du Sud, qui est le seul pays du continent
dont les investissements sortants sont importants. En outre, pour 2017, la Libye et le Togo
déclarent tous deux que les stocks d’IDE sortants sont supérieurs aux stocks d’IDE entrants.
Trois facteurs principaux influencent la manière dont les pays sont affectés par la
mise en œuvre de la ZLECAf : les ACPr initiaux signés par le pays, les ACPr signés par
les voisins du pays et le niveau initial des IDE. Le premier facteur est l’effet direct, qui
est déterminé par le niveau initial d’intégration. Le second facteur est une interaction
entre la position géographique du pays et le niveau d’intégration acquis par ses voi-
sins. À cet égard, toutes choses égales par ailleurs, les effets pays tiers auront tendance
à être plus importants pour les pays dont la position est plus centrale. De même, les
effets sur les pays tiers seront accrus si davantage de voisins connaissent une intégration
ESTIMER L’EFFET POTENTIEL DE LA ZLECAF SUR L’AUGMENTATION DES IDE 59
Carte 3.3 Changements dans les flux d’IDE sortants, par pays, à partir de la ZLECAf
a. Scénario général des IDE de la ZLECAf b. Scénario approfondi des IDE de la ZLECAf
NOTES
1 La littérature empirique étudiant les effets des accords bilatéraux d’investissement sur les flux
d’IDE présente des résultats contrastés. Les premiers travaux de Hallward-Driemeier (2003)
montrent que les TBI ont peu d’effet, ce qui suggère que ces accords ne peuvent pas se substituer
aux institutions et aux droits de propriétév nationaux. Ils mettent en garde et affirment que les
avantages peuvent être annulés par les restrictions que ces accords imposent aux décideurs
politiques. Yackee (2008) ne trouve pas non plus d’effet significatif des TBI sur les flux d’IDE, même
en distinguant les TBI faibles des TBI forts. Aisbett, Busse et Nunnenkamp (2018) constatent
que, lorsque les pays en développement acceptent des dispositions relatives aux différends entre
investisseurs et États, tous les effets positifs sur les IDE sont annulés dès lors qu’un premier
différend fait l’objet d’une procédure d’arbitrage. En revanche, un certain nombre d’autres études
trouvent que les TBI ont des effets positifs sur les flux d’IDE (Berger et al. 2013 ; Dixon et Haslam
2016 ; Egger et Merlo 2007 ; Falvey et Foster-McGregor 2018 ; Frenkel et Walter 2018 ; Gomez-
Mera et Varela 2017 ; Neumayer et Spess 2005). Dixon et Haslam (2016) et Frenkel et Walter
(2018) constatent tous deux que l’effet des accords bilatéraux d’investissement sur les IDE est plus
fort lorsqu’ils incluent de fortes protections des investisseurs. Falvey et Foster-McGregor (2018)
constatent que l’effet positif des TBI sur les flux d’IDE augmente avec la différence de PIB et de PIB
par habitant entre le pays source et le pays d’accueil, et que ces effets se produisent principalement
dans les cas où il n’existait aucune relation d’IDE antérieure, ou dans lesquels une relation d’IDE
existante se désintégrait. Gomez-Mera et Varela (2017) examinent les effets des accords de
partenariat économique et des accords bilatéraux d’investissement, et constatent qu’ils ont tous
62 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
deux des effets positifs sur les IDE, mais que les effets des accords bilatéraux d’investissement se
maintiennent sur de longues distances, ce qui suggère qu’ils atténuent les risques associés aux
investissements lointains.
2 Le contenu de la ZLECAf en tant qu’accord commercial approfondi est développé dans le
chapitre 5 de ce rapport.
3 L’effet direct saisit l’effet sur les stocks d’IDE bilatéraux de l’appartenance des pays d’origine et
de destination à une paire d’investissements bilatéraux, tandis que les effets indirects (spatiaux)
tiennent compte des effets de l’appartenance à l’ACPr de deux autres pays par rapport à l’origine
et à la destination. Deux types d’effets indirects sont envisagés. Le premier type comprend deux
effets reflétant les relations entre tous les partenaires de l’ACPr et le pays d’origine, et entre tous
les partenaires de l’ACPr et le pays de destination. Le second type comprend deux effets reflétant
l’appartenance à un ACPr entre pays tiers, à l’exclusion de la relation ACPr avec le pays d’origine
et de la relation ACPr avec le pays de destination.
4 L’effet direct saisit l’effet de l’augmentation de la profondeur de l’ACPr entre l’origine et la
destination d’une paire sur les stocks d’IDE bilatéraux, et les effets indirects (spatiaux) tiennent
compte des effets de l’augmentation de la profondeur de l’ACPr de deux autres pays d’un ACPr
par rapport à l’origine et à la destination. Là encore, deux types d’effets indirects sont envisagés.
Le premier comprend les gains générés par la profondeur de l’ACPr parmi tous les partenaires
ayant un accord avec le pays d’origine et le pays de destination. Le second comprend les gains
générés par la profondeur de l’accord de libre-échange entre les paires de pays tiers qui font partie
d’un accord de libre-échange, en excluant les gains générés par la profondeur de l’accord de libre-
échange de ces pays tiers avec le pays d’origine et le pays de destination.
5 Le graphique a de chaque carte montre les changements associés au scénario général de l’IDE
de la ZLECAf, et le scénario approfondi de l’IDE de la ZLECAf est indiqué dans le graphique b.
Dans les deux cartes, le vert plus foncé indique un effet plus élevé par rapport aux autres pays.
Pour la carte 3.3, les changements négatifs sont indiqués en rouge, le rouge le plus foncé étant
associé à une plus forte réduction des investissements sortants. Les variations en pourcentage
sont également indiquées dans le tableau A.2 (IDE entrants) et le tableau A.3 (IDE sortants) de
l’annexe A, ainsi que la variation en milliards de dollars, pour les deux scénarios.
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4
MESSAGES CLÉS
67
68 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
• Dans le cadre du scénario approfondi des IDE de la ZLECAf, ce sont les sec-
teurs à forte intensité de compétences et à forte intensité féminine qui se dével-
oppent le plus, mais avec une grande hétérogénéité entre les régions.
Les détails complets du modèle d’équilibre général calculable (EGC) ENVISAGE sont présentés dans van
der Mensbrugghe (2019). La production dans le modèle est mise en œuvre sous la forme d’une série
de fonctions emboîtées à élasticité de substitution constante, visant à capturer la substituabilité et la
complémentarité entre tous les intrants. Les cultures et le bétail ont une structure de production dif-
férente du reste des biens de production, étant donné que les engrais et les aliments pour animaux sont
incorporés séparément dans le faisceau de valeur ajoutée. Le modèle incorpore cinq types de facteurs
de production : le travail (différencié par compétence et par sexe), le capital, la terre, une ressource
naturelle spécifique au secteur (telle que les réserves énergétiques de combustibles fossiles) et l’eau.
La production nationale est affectée sur le marché intérieur ou exportée, suivant une fonction
d’élasticité de transformation constante (CET). On compte trois agents de demande finale domes-
tique : les ménages, un secteur gouvernemental et un secteur d’investissement global. Le revenu
est généré par des paiements aux facteurs de production et est alloué aux ménages (après impôts).
Le secteur public perçoit tous les paiements d’impôts nets et achète des biens et services. Le revenu
d’investissement est égal à la somme de l’épargne nationale et étrangère. Une partie des revenus
du capital est versée à un détenteur « global » d’actions qui répartit ensuite les bénéfices du fonds
global. Les transferts de fonds sont également incorporés et sont entièrement bilatéraux.
Le modèle intègre des fonctions d’utilité multiples pour déterminer la demande des ménages.
Dans la spécification de ce rapport, on suppose une fonction d’utilité à différences constantes dans
les élasticités. Cette fonction offre une plus grande flexibilité dans les effets de substitution entre les
biens et permet la non-homothétie.
Le marché des capitaux suppose un capital ancien. Le nouveau capital est réparti entre les
secteurs pour égaliser les taux de rendement. Le capital installé est imparfaitement mobile entre les
secteurs. Si tous les secteurs sont en expansion, le capital ancien (installé) est supposé recevoir le
taux de rendement de l’ensemble de l’économie. Dans les secteurs en contraction, le capital ancien
est vendu sur les marchés secondaires à l’aide d’une courbe d’offre à pente ascendante, ce qui
implique que le capital n’est que partiellement mobile entre les secteurs. Les terres et l’eau sont
allouées entre les activités en utilisant une spécification CET imbriquée. Les ressources naturelles
sont fournies à chaque secteur à l’aide d’une fonction d’offre isoélastique avec la possibilité d’élas-
ticités différenciées en fonction des conditions du marché.
Le commerce est modélisé en utilisant la spécification dite d’Armington, qui suppose que la
demande de biens est différenciée par région d’origine. Le modèle permet l’approvisionnement
national et l’importation au niveau agrégé (après avoir totalisé l’absorption nationale entre tous les
agents) ainsi qu’au niveau de l’agent. Ainsi, un second nid d’Armington répartit la demande globale
d’importation entre toutes les régions exportatrices en utilisant une spécification d’agent représen-
tatif. Les exportations sont modélisées de manière analogue à l’aide d’une spécification CET imbri-
quée. L’offre intérieure de chaque marchandise est fournie au marché intérieur et à un ensemble
d’exportations agrégées en utilisant une fonction CET de niveau supérieur. L’ensemble des expor-
tations est réparti entre les régions de destination à l’aide d’une fonction CET de deuxième niveau.
La dynamique d’ENVISAGE comporte trois éléments. L’offre de travail (par niveau de qualifica-
tion) croît à un taux déterminé de manière exogène. L’offre globale de capital évolue selon l’équa-
tion standard du mouvement stock-flux, c’est-à-dire que le stock de capital au début de chaque
période est égal au stock de capital de la période précédente auquel on déduit la dépréciation et
on ajoute le niveau d’investissement de la période précédente. Le troisième élément est le change-
ment technologique. La version standard du modèle suppose un changement technique augmen-
tant le travail, calibré selon des hypothèses données sur la croissance du produit intérieur brut et les
différences de productivité intersectorielles. Dans les simulations de politiques, la technologie est
généralement supposée être fixe aux niveaux calibrés.
Le modèle a été calibré avec les dernières informations disponibles, en utilisant la base de
données Global Trade Analysis Project v.10 (Aguiar et. al. 2019).
Le modèle EGC va de pair avec un outil de microsimulation GIDD qui traduit les
résultats EGC en implications pour la pauvreté et la distribution des revenus, y com-
pris les impacts sur l’emploi et les salaires des travailleurs féminins et masculins. Les
simulations GIDD reposent sur une microbase de données mondiale qui couvre 90 %
de la population mondiale et du produit intérieur brut. Elle comprend des enquêtes
harmonisées auprès des ménages pour 124 pays1.
Les scénarios s’appuient sur l’analyse présentée dans le rapport de la Banque mon-
diale de juillet 2020 (Zone de libre-échange continentale : effets économiques et dis-
tributifs [Banque mondiale 2020] ; ci-après dénommé le « Rapport 2020 ZLECAf »)
pour tenir compte des impacts sur les IDE et de l’impact de la deuxième phase des
70 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
Scénario sur les Réduction des droits de douane, réduction des BNT, mesures de facilitation du
échanges de la ZLECAf commerce
Scénario général des Réduction des droits de douane, réduction des BNT, mesures de facilitation du
IDE de la ZLECAf commerce, scénario général des IDE de la ZLECAf Choc des IDEa
Scénario approfondi Réduction des droits de douane, réduction des BNT, mesures de facilitation des
des IDE de la ZLECAf échanges, scénario approfondi des IDE de la ZLECAf choc des IDE,b réductions
supplémentaires des coûts commerciaux résultant d’engagements plus importants
en matière d’accords commerciaux préférentiels.
• Le scénario sur les échanges de la ZLECAf simule des réductions des droits de
douane et des BNT et des améliorations de la facilitation des échanges, comme
dans le rapport 2020 de la ZLECAf.
des coûts commerciaux (non couvertes dans le scénario sur les échanges de la
ZLECAf) résultant de l’extension de la portée et de la généralité des dispositions
de la ZLECAf pour inclure l’investissement, la concurrence et les DPI ; (tel que
dérivé des estimations du modèle de gravité présentées dans le chapitre 3). Les
estimations gravitaires des flux d’IDE supplémentaires et des réductions sup-
plémentaires des coûts commerciaux sont échelonnées sur 15 ans (2020-35)2.
Les trois scénarios sont exécutés jusqu’en 2035, et les résultats sont comparés au
scénario de base dans lequel la ZLECAf n’a pas lieu3. Les trois scénarios sont décrits plus
en détail dans la discussion suivante.
Le scénario sur les échanges de la ZLECAf simule des réductions des droits de
douane et des BNT ainsi que des améliorations de la facilitation des échanges, comme
il est décrit dans le rapport 2020 de la ZLECAf. Plus précisément, il simule les change-
ments suivants : premièrement, les droits de douane sur le commerce intracontinental
sont progressivement réduits conformément aux modalités de la ZLECAf. Plus précisé-
ment, à partir de 2020, les droits de douane sur 90 % des lignes tarifaires seront éliminés
sur une période de 5 ans (10 ans pour les pays les moins avancés, ou PMA). À partir
de 2025, les droits de douane sur 7 % supplémentaires des lignes tarifaires seront élim-
inés sur une période de 5 ans (8 ans pour les PMA). Jusqu’à 3 % des lignes tarifaires qui
ne représentent pas plus de 10 % des importations intra-africaines peuvent être exclues
de la libéralisation d’ici la fin de 2030 (2033 pour les PMA). Deuxièmement, les BNT –
tant pour les biens que pour les services – sont réduites sur la base de la nation la plus
favorisée. Il est supposé que 50 % des BNT peuvent être traitées par des changements de
politique dans le contexte de la ZLECAf, avec un plafond de 50 points de pourcentage.
Il est également supposé que des réductions supplémentaires des BNT seront réalisées
sur les exportations. Troisièmement, la ZLECAf entraînera également l’adoption de
mesures qui facilitent le commerce avec des engagements étroitement alignés sur l’ac-
cord de facilitation des échanges. Plus précisément, ce scénario simule des réductions
des coûts commerciaux dues aux mesures de facilitation des échanges comprises entre
2 % et 10 % sur la période 2020-35, sur la base de l’étude de Melo et Sorgho (2019).
Le scénario général des IDE de la ZLECAf s’appuie sur le scénario sur les échanges
de la ZLECAf en tenant également compte de l’impact de l’augmentation des entrées
nettes d’IDE résultant de la libéralisation du commerce. L’augmentation des entrées
nettes d’IDE est modélisée comme des changements en termes absolus dans la balance
des comptes courants de chacun des pays inclus dans le modèle (comme indiqué par
l’analyse économétrique dans l’annexe A, tableaux A.1 et A.2). En simulant la variation
des entrées nettes d’IDE comme des variations en termes absolus plutôt qu’en pourcent-
age, l’analyse suppose que les autres composantes de la balance des comptes courants
restent fixes, comme le supposent le scénario de base et le scénario sur les échangessur
les échanges de la ZLECAf. L’analyse ne suppose pas que la variation des entrées d’IDE
entraîne une augmentation de la productivité. Le modèle attribue de manière endogène
les secteurs qui captent les flux d’IDE.
72 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
Le scénario approfondi des IDE de la ZLECAf pousse l’analyse plus loin en tenant
compte des réductions supplémentaires des coûts commerciaux découlant de l’exten-
sion de la portée et de la généralité des dispositions de la ZLECAf pour inclure l’in-
vestissement, la concurrence et les DPI ; il tient également compte de l’augmentation
des entrées d’IDE causée par l’extension de ces dispositions supplémentaires (telle que
dérivée des estimations du modèle de gravité présentées au chapitre 3). Les réductions
supplémentaires des coûts commerciaux pourraient être générées par un ensemble
plus large d’engagements profonds non couverts par le scénario sur les échangessur
les échanges de la ZLECAf. Le scénario sur les échangessur les échanges de la ZLECA
couvre un ensemble étroit de BNT fondées sur des mesures essentiellement non tech-
niques, comme l’ont estimé Kee, Nicita et Olarreaga (2009), telles que les mesures de
contrôle des quantités et les mesures fondées sur les prix (par exemple, les licences
non automatiques ou les droits et frais de douane) (Banque mondiale 2020). Toutefois,
comme nous l’avons vu plus haut, la ZLECAf comprendra également des dispositions
relatives à l’alignement et à la reconnaissance mutuelle des mesures techniques (par
exemple, les évaluations de conformité liées à l’application de mesures sanitaires et
phytosanitaires, les obstacles techniques au commerce, les normes, les évaluations des
risques, etc. L’impact de cet ensemble plus large de mesures (couvertes par une ZLECAf
plus approfondie) sur la réduction des coûts commerciaux a été estimé en utilisant une
spécification économétrique de l’équation de gravité qui est cohérente avec la théorie
microéconomique qui sous-tend le modèle EGC4. Les réductions supplémentaires sont
modélisées comme la diminution de l’iceberg des coûts commerciaux résultant des
réductions des coûts commerciaux par secteur. Les estimations des réductions supplé-
mentaires des coûts commerciaux sont présentées à l’annexe B.
L’analyse ne tient pas compte des gains de productivité induits par le commerce
et les IDE, qui peuvent être pertinents. Par conséquent, le rapport est susceptible de
sous-estimer les gains dynamiques potentiels de la ZLECAf. Cette question est reléguée
à des recherches futures en raison du manque d’estimations empiriques des impacts de
l’amélioration de la productivité sur les économies africaines.
de dollars en 2035 (aux prix et taux de change de 2014). Les résultats soulignent toute-
fois que la réalisation de ces gains ne se limite pas à la réduction des droits de douane.
En fait, les gains de revenu réel (variation équivalente) résultant de la seule libéralisa-
tion tarifaire sont faibles à l’échelle du continent, soit 0,22 %. Les gains découlant de la
libéralisation tarifaire et de la réduction des BNT (avec l’accès accru aux marchés non
africains) entraîneraient une augmentation de 2,4 % en 2035 pour le continent. Ces gains
augmentent de 4,6 points de pourcentage supplémentaires lorsque des améliorations
sont apportées à la facilitation des échanges7. En termes monétaires, les améliorations des
BNT dans les biens et les services, et en particulier les améliorations des mesures de facil-
itation des échanges, jouent un rôle essentiel, représentant 292 milliards de dollars sur
les 450 milliards de dollars de gains de revenus potentiels, reflétant à nouveau les BNT
élevées et les goulets d’étranglement de la facilitation des échanges qui limitent le com-
merce en Afrique et entraînent de longs retards omniprésents à la plupart des frontières
du continent. Enfin, bien que le continent soit de loin le plus grand gagnant dans l’ensem-
ble, le reste du monde en profite également : le revenu réel augmentera de 76 milliards de
dollars d’ici 2035, ce qui se traduit par un gain de 0,1 % par rapport au scénario de base.
Les gains sont inégalement répartis dans la région : la Côte d’Ivoire se situe dans
la partie supérieure de la fourchette avec des gains de 14 %, suivie du Kenya, de la
Namibie, de la Tanzanie et du Zimbabwe, avec plus de 10 %. Dans la partie inférieure,
on trouve quelques pays regroupés autour d’un gain de 2 %, dont Madagascar, le Malawi
et le Mozambique (figure 4.1). Les gains sont très étroitement liés au niveau initial des
Figure 4.1 Gains de revenus réels dans le cadre du scénario sur les échanges de la ZLECAf par
rapport au scénario de base, par pays et par type de réforme politique, 2035
16
14
12
Variation en pourcentage
10
8
6
4
2
0
–2
Zim voire
Ke e
Na ya
tiq Ta bie
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Bu M un
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bli
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pu
ed
Ré
qu
bli
pu
Figure 4.2 Impact du scénario sur les échanges de la ZLECAf sur le commerce par rapport au
scénario de base, par secteur, 2035
160
137
140
120 110
Variation en pourcentage
103
100
82
80 71
62 63 66
60 49 46 45 41
40 29 32 32 28
26 26
15 20
20 10 13
8 8 8 8
2 2 3 4
0
e
es
es
l
ta
ta
ce
ce
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tio
ur
ur
ell
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ult
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rvi
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ica
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Se
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br
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Ag
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sn
sn
Fa
Fa
rce
rce
ou
ou
ss
ss
Re
Re
Exportations Importations
ZLECAf Non-ZLECAf Monde
barrières et des coûts commerciaux. Les pays qui sont déjà relativement ouverts ont
tendance à moins bénéficier de leur propre libéralisation, mais à profiter davantage de
l’amélioration de l’accès au marché dans d’autres économies. Les pays qui sont forte-
ment protégés pourraient voir une plus grande réaffectation de la production entre les
secteurs en raison de la concurrence accrue des importations, mais ils sont également
susceptibles de bénéficier davantage de la baisse des prix des intrants importés.
Le potentiel de croissance du commerce sur le continent est considérable. Dans le
cadre du scénario sur les échanges de la ZLECAf, le volume des exportations totales
augmente de près de 29 % d’ici 2035 (par rapport au scénario de base). Les exportations
intracontinentales augmentent de plus de 81 % et les exportations vers les pays non
africains de 19 %. La croissance des exportations intra-ZLECAf devrait être la plus forte
en République arabe d’Égypte, au Ghana, au Maroc, au Sénégal et en Tunisie, avec des
exportations doublant ou triplant par rapport au scénario de base. Les plus faibles aug-
mentations des exportations sont attendues en République démocratique du Congo, au
Mozambique et en Zambie (10 à 30 %). Dans le cadre du scénario sur les échanges de
la ZLECAf, ce sont les exportations de produits manufacturés qui progressent le plus,
soit 62 % au total, le commerce intra-africain augmentant de 110 % et les exporta-
tions vers le reste du monde de 46 % (figure 4.2). Les gains dans l’agriculture sont plus
faibles, avec 49 % et 10 % pour le commerce intra- et extra-africain, respectivement.
QUANTIFIER LES GAINS DYNAMIQUES DE LA ZLECAF 75
Les gains dans le commerce des services sont plus modestes - environ 4 % dans l’en-
semble et 13 % en Afrique8. En termes monétaires, le commerce intracontinental passe
de 294 milliards de dollars en 2035 dans le scénario de base à 532 milliards de dollars
en 2035 avec la mise en œuvre de la ZLECAf. D’ici 2035, dans le cadre du scénario sur
les échanges de la ZLECAf, les plus fortes augmentations de la valeur des exportations
vers les partenaires régionaux sont attendues, par ordre de valeur, pour l’Égypte, le
Maroc, l’Afrique du Sud, le Nigeria, le Kenya et la Côte d’Ivoire (entre 48 et 11 mil-
liards de dollars). Comme pour les gains de bien-être, les plus faibles augmentations des
exportations sont attendues dans les économies qui sont déjà relativement ouvertes,
comme Madagascar, le Malawi, l’île Maurice et le Rwanda, avec des augmentations des
exportations inférieures à 1 milliard de dollars chacune.
Tableau 4.2 Variation du revenu réel par pays : pourcentage de changement par rapport au
scénario de base, 2035
Pays Scénario sur les Scénario général des Scénario approfondi des
échanges de la ZLECAf IDE de la ZLECAf IDE de la ZLECAf
Figure 4.3 Variation du revenu réel et choc des IDE, scénario général de la ZLECAf sur les IDE
2035
5
par rapport au scénario sur les échanges de la ZLECAf Maurice (île)
Variation en points de pourcentage du revenu réel
3 Afrique du Sud
République République démocratique Mozambique
arabe d’Égypte du Congo
2
Burkina Faso Ouganda
Sénégal Zambie
Maroc Madagascar
1 Tunisie Namibie
Zimbabwe
Rwanda Botswana Nigeria
Malawi Tanzanie Ghana
Kenya Cameroun Côte d’Ivoire
Éthiopie
0 0.5 1.0 1.5 2.0 2.5 3.0 3.5
Choc annuel des IDE en pourcentage du PIB
Source : calculs originaux pour cette publication.
Note : ZLECAf = zone de libre-échange continentale africaine ; IDE = investissement direct étranger ;
PIB = produit intérieur brut.
Figure 4.4 Variation du revenu réel et choc des IDE, scénario approfondi de la ZLECAf sur les
IDE, 2035
6
par rapport au scénario sur les échanges de la ZLECAf
Variation en points de pourcentage du revenu réel
Mozambique
5 Burkina Faso Afrique du Sud
Maurice (île)
4 Sénégal
République
Namibie démocratique du Congo
3
Zimbabwe
Tunisie Maroc Ouganda
Botswana
Côte d’Ivoire Tanzanie Zambie
2 Ghana
Kenya Cameroun Madagascar
Nigeria
Éthiopie République arabe d’Égypte
1 Malawi
Rwanda
Figure 4.5 Variation du revenu réel et réduction des coûts commerciaux, scénario approfondi de
la ZLECAf sur les IDE, 2035
6
Variation en points de pourcentage du revenu réel par
5 Burkina Faso
Afrique du Sud
4
Sénégal
Namibie
3 Ouganda
Zimbabwe
Maroc Tunisie
Côte d’Ivoire
2 Zambie Botswana Ghana
Tanzanie
Madagascar Nigeria
Kenya République
Éthiopie Cameroun
1 Malawi arabe d’Égypte
Rwanda
0
1.05 1.06 1.07 1.08 1.09 1.10 1.11 1.12 1.13 1.14
Choc moyen des coûts commerciaux
Source : calculs originaux pour cette publication.
Note : la réduction des coûts commerciaux est modélisée dans ENVISAGE comme une augmentation
du paramètre lambda, qui est calibré à 1 dans le scénario de base. ZLECAf = Zone de libre-échange
continentale africaine ; IDE = investissement direct étranger.
Figure 4.6 Impact sur le volume des exportations par rapport au scénario de base, 2035
60
50
Variation en pourcentage
40
30
20
10
–10
Cô ba n
e
ur ire
Ke le)
Sé ya
Na gal
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Ta roc
Ét nie
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Mo u Co ia
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qu
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pu
Ré
Commerce ZLECAf Scénario général des IDE de la ZLECAf Scénario approfondi des IDE de la ZLECAf
Source : calculs originaux pour cette publication.
Note : ZLECAf = zone de libre-échange continentale africaine ; IDE = investissement direct étranger.
scénario approfondi des IDE de la ZLECAF sont enregistrées à l’île Maurice (une aug-
mentation de 21,3 points de pourcentage par rapport au scénario sur les échanges de la
ZLECAF), au Nigeria (16,7 points de pourcentage) et en Afrique du Sud (15 points de
pourcentage). Les graphiques 4.6 et .7 présentent les impacts différenciés sur le volume
des exportations et des importations du scénario sur les échanges, général des IDE,
approfondi des IDE de la ZLECAf par pays.
Le commerce intrazone ZLECAf est stimulé par l’augmentation des flux d’IDE.
Dans le scénario sur les échanges de la ZLECAf, ce sont les exportations de produits
manufacturés vers la région qui augmentent le plus (figure 4.8). Lorsque les chocs
financiers des IDE et les réductions supplémentaires des coûts commerciaux sont pris
en compte dans le scénario approfondi des IDE de la ZLECAf, les exportations de pro-
duits manufacturés augmentent le plus en valeur, mais les exportations agricoles vers
la région enregistrent le taux de croissance le plus élevé par rapport au scénario sur
les échanges de la ZLECAf, soit 20,5 pour cent. Les exportations intra-africaines de
services enregistrent une légère augmentation dans le scénario approfondi des IDE
de la ZLECAf par rapport au scénario sur les échanges de la ZLECAf, tandis que les
exportations de services vers le reste du monde diminuent par rapport au scénario
sur les échanges de la ZLECAf. Les importations de services en provenance du reste
du monde augmentent dans le scénario approfondi des IDE de la ZLECAf, tandis que
les importations de produits manufacturés et agricoles augmentent principalement en
80 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
Figure 4.7 Impact sur le volume des importations par rapport au scénario de base, 2035
90
80
Variation en pourcentage
70
60
50
40
30
20
10
0
du bliq e
Zim erouo
ba n
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Bu M e)
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du
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cra te
ta
mo Cô
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qu
bli
dé
pu
Figure 4.8 Exportations à partir de la régions de la ZLECAf, par secteur et destination, par
rapport au scénario de base, 2035
Fabrication naturelles Agriculture
Commerce ZLECAf
Scénario approfondi
des IDE de la ZLECAf
Ressources
Commerce ZLECAf
Scénario approfondi
des IDE de la ZLECAf
Commerce ZLECAf
Scénario approfondi
des IDE de la ZLECAf
Commerce ZLECAf
Services
Scénario approfondi
des IDE de la ZLECAf
Commerce ZLECAf
Total
Scénario approfondi
des IDE de la ZLECAf
Figure 4.9 Importations dans la région de la ZLECAf par secteur et par source par rapport au
scénario de base, 2035
Agriculture
Commerce ZLECAf
Scénario approfondi
des IDE de la ZLECAf
Ressources
Commerce ZLECAf
naturelles
Scénario approfondi
des IDE de la ZLECAf
Fabrication
Commerce ZLECAf
Scénario approfondi
des IDE de la ZLECAf
Commerce ZLECAf
Services
Scénario approfondi
des IDE de la ZLECAf
Commerce ZLECAf
Total
Scénario approfondi
des IDE de la ZLECAf
0 100 200 300 400 500 600 700 800 900
USD, milliards
Importations de la ZLECAf Importations du reste du monde
Source : calculs originaux pour cette publication.
Note : ZLECAf = zone de libre-échange continentale africaine ; IDE = investissement direct étranger.
provenance des partenaires de la ZLECAf (figure 4.9) – ce qui reflète les exportations
totales intra-ZLECAf. Dans l’ensemble, les exportations et les importations intra-afric-
aines augmentent de 109 % et de 154 %, respectivement (figure 4.10).
Les structures sectorielles du commerce et de la production changent de manière
significative dans le cadre du scénario général et approfondi des IDE de la ZLECAf,
avec des résultats variables selon les pays. Le tableau 4.3 présente les impacts sectoriels
sur les exportations, les importations et la production. Les exportations d’autres pro-
duits manufacturés (produits manufacturés n.e.s. [non spécifiés ailleurs]), de produits
chimiques, de caoutchouc et de plastique, de produits en bois et en papier, de textiles
et d’articles d’habillement, et de produits alimentaires transformés sont celles qui aug-
mentent le plus dans le scénario sur les échanges de la ZLECAf. Dans le scénario appro-
fondi des IDE de la zone ZLECAf, les exportations de certains secteurs sont stimulées.
Pour les services de transport, les produits alimentaires transformés, les produits en
bois et en papier, les produits chimiques, en caoutchouc et en plastique, les autres pro-
duits manufacturés et les produits du pétrole et du charbon, l’augmentation supplé-
mentaire des exportations est liée à la baisse des coûts commerciaux induite par des
82 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
Figure 4.10 Impact du scénario approfondi de la ZLECAf sur les IDE sur le commerce par rapport
au scénario de base, par secteur, 2035
350
300
Variation en pourcentage
250
200
150
100
50
0
e
es
es
l
ta
ta
ce
ce
tio
tio
ur
ur
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ult
ult
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ica
ur
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ric
ric
Se
Se
br
br
at
at
Ag
Ag
sn
sn
Fa
Fa
rce
rce
ou
ou
ss
ss
Re
Re
Exportations Importations
Scénario sur Scénario Valeur de Scénario sur Scénario Valeur de Scénario sur Scénario Valeur de
les échanges approfondi base les échanges approfondi base les échanges approfondi base
de la ZLECAf des IDE de la (2014 USD, de la ZLECAf des IDE de la (2014 USD, de la ZLECAf des IDE de la (2014
ZLECAf milliards) ZLECAf milliards) ZLECAf USD,
milliards)
Écart par rapport à la ligne de Écart par rapport à la ligne de Écart par rapport à la ligne de
base en 2035 (%) base en 2035 (%) base en 2035 (%)
Les combustibles fossiles 2.5 2.7 618 7.5 11.3 70 1.9 2.4 882
Aliments transformés 63.6 77.7 92 68.1 85.8 118 1.1 2.2 1,392
Produits en bois et en papier 80.5 91.5 21 53.8 65.0 37 −2.6 −0.9 243
Fabrication à forte intensité 36.8 38.4 325 48.2 53.9 125 9.8 11.1 640
énergétique
Produits du pétrole et du charbon 7.4 13.4 48 7.3 11.3 151 2.7 4.9 317
Produits chimiques, caoutchouc, 94.5 101.2 92 44.6 50.0 200 2.3 4.2 465
plastique
Fabrique n.e.s. 108.5 115.0 151 44.4 50.0 542 −2.0 1.0 1,020
Scénario sur Scénario Valeur de Scénario sur Scénario Valeur de Scénario sur Scénario Valeur de
les échanges approfondi base les échanges approfondi base les échanges approfondi base
de la ZLECAf des IDE de la (2014 USD, de la ZLECAf des IDE de la (2014 USD, de la ZLECAf des IDE de la (2014
ZLECAf milliards) ZLECAf milliards) ZLECAf USD,
milliards)
Écart par rapport à la ligne de Écart par rapport à la ligne de Écart par rapport à la ligne de
base en 2035 (%) base en 2035 (%) base en 2035 (%)
Services de transport routier et 12.6 17.0 43 45.9 64.3 24 3.0 4.6 418
ferroviaire
Services de transport par voie d’eau 32.5 41.0 5 17.8 27.8 7 4.1 5.8 44
Services de transport aérien 29.3 92.2 25 29.9 178.7 27 5.4 16.6 100
Autres services financiers −4.3 −2.8 9 38.1 47.4 12 1.5 2.7 358
Assurance, services immobiliers 12.1 13.0 9 44.8 51.2 15 1.1 3.1 222
Autres services aux entreprises 17.2 14.3 25 39.4 43.1 94 −3.3 −2.1 583
Total agriculture 15.1 15.0 185 66.5 84.1 66 −0.5 −0.3 1,927
Total des ressources naturelles 2.2 2.3 682 7.7 11.2 92 1.8 2.2 1010
Fabrication totale 62.1 66.0 824 44.7 51.3 1263 1.4 2.8 4659
Total des services 4.2 10.4 256 31.6 49.5 337 1.7 3.4 8197
Total 29.0 31.5 1947 41.1 50.0 1757 1.4 2.7 15793
Figure 4.11 Changement sectoriel de la production de la région de la ZLECAf dans le cadre des
scénarios général et approfondi de la ZLECAf sur les IDE par rapport au scénario sur les échan-
ges de la ZLECAf, 2035
Construction
Fabrique n.e.s.
Services commerciaux
Autres services
Fabrication à forte intensité énergétique
Aliments transformés
Services de communication
Autres services aux entreprises
Produits chimiques, caoutchouc, plastique
Les combustibles fossiles
Agriculture
Services de transport routier et ferroviaire
Assurance, services immobiliers
Produits en bois et en papier
Autres services financiers
Produits pétroliers, produits du charbon
Services d’accueil
Textiles et habillement
Services de transport aérien
Minéraux n.e.s.
Services de transport par voie d’eau
Total agriculture
Total des ressources naturelles
Fabrication totale
Total des services
Total
de transport aérien dans le scénario approfondi des IDE de la ZLECAF. Dans l’ensem-
ble, plusieurs secteurs de services se développent dans le scénario approfondi des IDE
de la zone ZLECAf, notamment le transport aérien et l’hôtellerie, soutenant la reprise
de ces secteurs qui ont été durement touchés par la COVID-19.
Dans le scénario approfondi des IDE de la ZLECAf, l’augmentation de la production
dans le secteur agricole est concentrée dans quelques pays : le Nigeria, l’Afrique du
Sud et la République démocratique du Congo. Dans certains pays, le secteur agricole
se contracte par rapport au scénario sur les échanges de la ZLECAf, notamment au
Maroc, en Côte d’Ivoire et au Kenya. Dans les secteurs des ressources naturelles, l’aug-
mentation de la production associée à la généralisation de l’accord est nettement plus
86 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
Figure 4.12 Personnes vivant dans l’extrême pauvreté, par scénario (membres de la ZLECAf)
Personnes vivant dans l’extrême pauvreté (millions)
500
469
450
442
408
400
350
317
300
277
267 272
250
28
20 1
20 3
20 4
20 6
20 7
20 9
30
35
18
20 19
20 1
20 3
20 4
25
20 6
20 7
32
20 1
20 3
20 4
15
20 0
22
10
12
3
2
1
2
1
3
2
1
3
2
1
2
1
2
20
20
20
20
20
20
20
20
20
20
Les simulations effectuées dans le cadre du scénario de base indiquent que 317 mil-
lions d’Africains vivront dans l’extrême pauvreté d’ici 2035. Dans l’hypothèse d’une
reprise soutenue de l’économie mondiale, le scénario de base prévoit que la courbe
ascendante récente du nombre de personnes vivant dans l’extrême pauvreté sera
inversée. Le nombre de personnes vivant avec moins de 1,90 USD par jour en ter-
mes de parité de pouvoir d’achat devrait passer de 469 millions en 2020 à 317 millions
en 2035, soit une baisse nette de 152 millions (figure 4.12). Cette baisse équivaudrait
à une réduction de 35,3 % à 17,0 % de l’indice de pauvreté sur la période de 15 ans,
compte tenu de la taille de la population africaine.
Dans un monde post-COVID-19, la mise en œuvre du scénario sur les échanges
de la ZLECAf pourrait contribuer à sortir 40 millions de personnes de l’extrême pau-
vreté d’ici 2035. Les projections dans le cadre du scénario sur les échanges de la ZLECA
indiquent que 277 millions de personnes vivront dans l’extrême pauvreté d’ici 2035
(ce qui équivaut à 14,8 % du taux de pauvreté), soit 40 millions de moins que dans le
scénario de base (figure 4.12). Le rapport 2020 sur la ZLECAf a estimé que le scénario
sur les échanges de la ZLECAf (qui implique une réduction des barrières tarifaires et
non tarifaires, ainsi que des améliorations des mesures de facilitation des échanges),
pourrait sortir jusqu’à 30 millions de personnes de l’extrême pauvreté, 70 % des gains
économiques et de la réduction de la pauvreté provenant de la mise en œuvre des
mesures de facilitation des échanges (Banque mondiale 2020). La raison de cette dif-
férence est que ces estimations ont été réalisées avant la pandémie de COVID-19. Si
l’on considère que la pandémie mondiale a entraîné une augmentation nette de près de
51 millions de personnes en 2020 vivant dans l’extrême pauvreté par rapport au niveau
pré pandémique, les estimations actualisées présentées dans cette étude suggèrent que
la mise en œuvre du scénario sur les échanges de la ZLECAf pourrait sortir 40 millions
de personnes de l’extrême pauvreté d’ici 2035 (reflétant l’incidence initiale plus élevée
de la pauvreté sur le continent en 2020).
Le scénario général des IDE de la ZLECAf et le scénario approfondi des IDE de
la ZLECAf pourraient permettre à 5 millions et 10 millions de personnes supplémen-
taires, respectivement, de sortir de l’extrême pauvreté d’ici 2035. En ce qui concerne
la réduction de la pauvreté, les projections du scénario général des IDE de la ZLECAf
indiquent que 272 millions de personnes vivront dans l’extrême pauvreté en 2035, soit
5 millions de moins que dans le scénario sur les échanges de la ZLECAf (figure 4.12).
Les projections du scénario approfondi des IDE de la ZLECAf suggèrent que 10 mil-
lions de personnes de moins vivront dans l’extrême pauvreté d’ici 2035 par rapport au
scénario sur les échanges de la ZLECAf. Le scénario plus ambitieux d’intensification des
IDE de la zone ZLECAf contribuerait à réduire le taux d’incidence de l’extrême pauvreté
à 14,3 % d’ici 2035 (contre 14,8 % dans le scénario sur les échanges de la zone ZLECAf).
Le scénario général et le scénario approfondi des IDE de la ZLECAf pourraient
aider à sortir 6 millions et 13 millions de personnes, respectivement, de la pauvreté
modérée (personnes vivant sous le seuil de pauvreté supérieur de 5,50 dollars par jour
88 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
1 2 3
Afrique du Nord
République arabe d’Égypte 3.3 12.0 TRD (0.6) XMN (0.5) XSV (0.4) AGR (−2.2)
Tunisie 3.1 25.4 TWP (1.2) XMN (0.7) PFD (0.4) AGR (−1.6)
Maroc 2.1 40.3 XMN (1.3) TRD (0.4) XSV (0.2) AGR (−0.9)
Reste de l’Afrique du Nord 2.0 28.3 FFL (0.9) TRD (0.4) XSV (0.2) AGR (−1.2)
Afrique de l’Ouest
Reste de l’Afrique de l’Ouest 4.8 20.5 KE5 (1.6) TRD (1.2) CRP (0.5) AGR (−3.3)
Côte d’Ivoire 3.0 27.6 AGR (1.5) CNS (0.4) PFD (0.3) XMN (−1)
Ghana 1.8 21.6 KE5 (0.6) AGR (0.4) CNS (0.3) TRD (−1)
Burkina Faso 1.5 33.1 AGR (0.8) KE5 (0.2) TRD (0.1) XSV (−0.5)
Sénégal 1.3 22.2 PFD (0.4) CNS (0.3) TRD (0.3) AGR (−0.5)
Nigeria 1.1 41.5 TRD (0.7) OFI (0.1) ROS (0.1) OBS (−0.3)
Afrique de l’Est
Éthiopie 3.1 56.9 AGR (2.3) ATP (0.4) XSV (0.2) TRD (−1.5)
QUANTIFIER LES GAINS DYNAMIQUES DE LA ZLECAF
Tableau 4.4 Scénario approfondi de la ZLECAf : création d’emplois dans les secteurs en expansion
Changement par rapport au scénario de base d’ici 2035
1 2 3
Kenya 2.6 68.8 AGR (2.2) XSV (0.4) TWP (0.1) CMN (−0.2)
Reste de l’Afrique de l’Est 2.0 22.4 KE5 (0.6) TRD (0.5) AGR (0.5) FFL (−0.8)
Ouganda 2.0 73.3 AGR (1.7) PFD (0.2) XSV (0.1) FFL (−0.4)
Afrique centrale
République démocratique du 4.6 98.8 KE5 (4.6) ROS (0) CNS (0) AGR (−1)
Congo
Reste de l’Afrique centrale 2.6 26.6 FFL (1.1) ROS (0.7) XSV (0.2) OBS (−0.5)
Cameroun 2.0 24.3 AGR (0.9) XSV (0.3) KE5 (0.2) TRD (−1.4)
Rwanda 1.4 72.8 AGR (1.2) CNS (0.1) PFD (0.1) TRD (−0.4)
Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
Afrique du Sud
Reste de l’Afrique australe 5.7 42.5 CRP (3.5) TWP (1.1) TRD (0.8) FFL (−1.4)
Zimbabwe 4.2 20.4 AGR (1.2) CNS (1.1) TRD (0.8) XMN (−1.7)
Maurice (île) 3.8 50.0 TWP (2.6) ATP (0.6) CNS (0.2) CRP (−1)
Namibie 3.0 40.2 KE5 (1.8) PFD (0.5) TRD (0.2) AGR (-1.1)
1 2 3
Botswana 2.8 16.1 XMN (0.7) CNS (0.5) TRD (0.5) KE5 (-3.6)
Mozambique 2.5 49.3 TRD (1.7) CNS (0.4) XMN (0.3) AGR (−1.8)
Malawi 1.9 33.1 AGR (0.9) PFD (0.5) TRD (0.2) FFL (-1.7)
Madagascar 1.8 29.4 TWP (0.7) AGR (0.6) CNS (0.1) CRP (-0.4)
Zambie 1.2 42.4 CNS (0.7) XSV (0.3) AGR (0.1) TRD (-1.1)
Afrique du Sud 1.1 17.3 CNS (0.3) XMN (0.3) TRD (0.2) XSV (-0.3)
Tanzanie 0.6 47.0 PFD (0.3) CNS (0.2) XSV (0) AGR (-0.4)
Figure 4.13 Variation de l’emploi par secteur en 2035 dans le cadre du scénario approfondi la
ZLECAf sur les IDE et part de l’emploi des femmes
60
50 Services d’accueil
Services de transport aérien
Part de l’emploi des femmes en 2020 (% de l’emploi total)
Autres services
Textiles et
40 habillement Les
combustibles
fossiles Services commerciaux
Produits en
bois et en Autres services financiers Fabrication à forte
papier Assurance, services immobiliers intensité énergétique
30 Aliments
transformés Agriculture
Autres services Pétrole, produit du charbon
aux entreprises Services de communication
Minéraux n.e.s.
Produits chimiques,
20 caoutchouc, plastique Services de transport
par voie d’eau Total sectur
Fabrique n.e.s. 6 000 000
Construction 50 000 000
100 000 000
10 Services de transport 150 000 000
routier et ferroviaire 200 000 000
233 747 312
0
–6 –1 4 9 14
Pourcentage de changement dans l’emploi total en 2035 dû au scénario
approfondi des IDE de la ZLECAf par rapport au scénario de base.
Source : estimations de la Banque mondiale.
Note : ZLECAf = zone de libre-échange continentale africaine ; IDE = investissement direct étranger ;
n.e.s. = non spécifié ailleurs
Les salaires des travailleurs féminins augmentent plus rapidement dans le cadre
du scénario approfondi des IDE de la ZLECAf. À l’échelle du continent, les salaires
des travailleurs masculins et féminins augmentent de manière significative dans le
scénario sur les échanges de la ZLECAf et augmentent encore plus dans le scénario
général des IDE de la ZLECAf et dans le scénario approfondi des IDE de la ZLECAf
par rapport au scénario de base d’ici 2035 (figure 4.15). L’augmentation des salaires
des travailleurs féminins est plus marquée, suivant les augmentations d’environ 10 %
déjà prévues dans le cadre de la mise en œuvre de la ZLECAf (avec une différence de
1,21 point de pourcentage entre les salaires des travailleurs féminins et masculins),
mais avec quelques différences régionales. En Afrique centrale, les salaires des travail-
leurs féminins augmenteraient plus rapidement que ceux des travailleurs masculins,
94 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
Figure 4.14 Variation de l’emploi par secteur en 2035 dans le cadre du scénario approfondi de
la ZLECAf sur les IDE et part de l’emploi non qualifié
90 Agriculture
Wood
80 and paper
products Fossil fuels
Share of unskilled employment in 2020 (% of total employment)
avec une différence de points de pourcentage entre eux d’ici 2035, dans un contexte de
développement de l’industrie manufacturière à forte intensité énergétique, un secteur
qui emploie un pourcentage relativement élevé de travailleurs féminins (figures 4.16
et 4.17). Cependant, toutes les régions ne suivent pas la même tendance. En Afrique
australe, les salaires des travailleurs masculins augmentent plus rapidement que ceux
des travailleurs féminins. En Afrique australe, ce sont les secteurs de l’industrie manu-
facturière et de la construction, comptant parmi les plus faibles pourcentages d’emploi
féminin, qui connaissent la plus forte expansion.
Dans le scénario approfondi des IDE de la ZLECAf, les salaires des travailleurs
qualifiés augmentent plus rapidement que ceux des travailleurs non qualifiés. Dans
les trois scénarios, les salaires des travailleurs qualifiés et non qualifiés augmentent de
manière similaire, avec une augmentation marginale des salaires des travailleurs quali-
fiés dans le scénario approfondi des IDE de la ZLECAf (figure 4.15). En général, les IDE
QUANTIFIER LES GAINS DYNAMIQUES DE LA ZLECAF 95
Figure 4.15 Impact sur les salaires dans le cadre du du scénario sur les échangesde la ZLECAF,
et des scénarios général et approfondi de la ZLECAF,, par sexe et niveau de qualification, 2035
12 12
10 10
8 8
6 6
4 4
2 2
0 0
de
p
ad
ee
de
ad
tra
ee
ro
Id
ro
tra
Id
Ib
TA
Ib
FD
TA
FD
FD
FD
CF
TA
CF
TA
TA
Af
TA
CF
Af
CF
CF
CF
Af
Af
Af
Af
Figure 4.16 Impact sur les salaires dans le cadre du scénario général des IDE de la ZLECAf, par
région et par sexe et niveau de qualification, 2035
a. Wage growth by region and gender b. Wage growth by region and skill level
20 20
Percentage change relative to baseline
18 18
16 16
14 14
12 12
10 10
8 8
6 6
4 4
2 2
0 0
a
ca
ca
ca
a
ric
ric
ric
ric
ric
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Figure 4.17 Impact sur les salaires dans le cadre du scénario approfondi des IDE de la ZLECAf,
par région et par sexe et niveau de qualification, 2035
a. Wage growth by region and gender b. Wage growth by region and skill level
20 20
Percentage change relative to baseline
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ca
ca
ca
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So
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Male Female Unskilled Skilled
ont tendance à se diriger vers les secteurs qui ont une part plus importante de travail-
leurs qualifiés ou qui créent une plus grande demande pour les secteurs à forte intensité
de compétences. C’est pourquoi les flux d’IDE exercent une pression sur les primes de
compétences salariales sur l’ensemble du continent, mais avec une forte hétérogénéité
au niveau régional. L’Afrique du Nord, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale enreg-
istrent une croissance des salaires plus élevée pour les travailleurs qualifiés que pour
les travailleurs non qualifiés (figure 4.17). En Afrique de l’Est, où l’agriculture et la
construction augmentent le plus la production, et en Afrique australe, avec une expan-
sion dans l’industrie manufacturière et la construction, les salaires des travailleurs non
qualifiés augmentent plus rapidement que ceux des travailleurs qualifiés (figure 4.17).
Malgré des gains globaux en termes de salaires pour les femmes et les personnes
non qualifiées, une grande hétérogénéité est observée au sein des pays. Le tableau 4.5
montre que, dans le scénario approfondi des IDE de la ZLECAf, les salaires des femmes
non qualifiées augmenteraient plus rapidement que la moyenne nationale dans 18 des
29 pays et régions, notamment dans le reste de l’Afrique australe, au Ghana et dans
le reste de l’Afrique centrale. De même, les salaires des femmes non qualifiées aug-
menteraient plus rapidement que ceux des hommes non qualifiés dans 16 pays et
régions sur 29. Une croissance plus rapide que la moyenne des salaires des femmes
non qualifiées et des salaires des hommes non qualifiés permettrait non seulement de
réduire la pauvreté, mais aussi de réduire les inégalités. Néanmoins, il existe de grandes
différences sur le continent. Dans le scénario approfondi des IDE de la ZLECAf, les
inégalités salariales seraient également intensifiées dans 9 pays par une accélération de
QUANTIFIER LES GAINS DYNAMIQUES DE LA ZLECAF 97
Tableau 4.5 Scénario approfondi de la ZLECAf : gains salariaux par compétence et par sexe,
par pays
Changement par rapport au scénario de base d’ici 2035
Afrique du Nord
Afrique de l’Ouest
Afrique de l’Est
Afrique centrale
Tableau 4.5 Scénario approfondi de la ZLECAf : gains salariaux par compétence et par sexe,
par pays
Changement par rapport au scénario de base d’ici 2035
Southern Africa
NOTES
1. L’approche EGC-GIDD est examinée en détail dans Maliszewska, Osorio-Rodarte et Gupta (2020).
2. L’introduction progressive sur 15 ans tient compte du fait que l’analyse économétrique du
chapitre 3 est une analyse statique comparative qui simule les impacts de la ZLECAf sur les IDE
après que tous les ajustements ont eu lieu.
3. Les impacts du COVID-19 sur la croissance de base n’ont pas été intégrés. Les recherches pour les
chapitres 3 et 4 ont été menées avant que l’étendue des impacts de la COVID-19 sur la croissance
ne soit évidente. Les implications sur la croissance et le commerce deviennent plus évidentes,
mais des informations à jour ne sont pas disponibles pour tous les pays africains. Par conséquent,
dans un souci de cohérence avec le rapport 2020 de la ZLECAf, la croissance de référence n’a pas
été ajustée. L’étude examine les implications à long terme de la ZLECAf jusqu’en 2035. Les outils
utilisés dans cette étude, le modèle de gravité et l’analyse EGC, sont conçus pour l’analyse de
scénarios et non pour des projections, et les principales conclusions du rapport sont susceptibles
de se maintenir une fois que les économies se seront remises de la COVID-19 et auront retrouvé
QUANTIFIER LES GAINS DYNAMIQUES DE LA ZLECAF 99
des trajectoires et des tendances de croissance à long terme, même si certains impacts de la
COVID-19 pourraient avoir des effets durables sur les avantages comparatifs des pays. Une autre
limite de l’approche gravitaire utilisée au chapitre 3 est que, en étant tournée vers le passé, elle
peut être biaisée dans des périodes très inhabituelles comme la pandémie de COVID-19. D’une
part, quel que soit le degré d’approfondissement de la ZLECAf, les IDE pourraient ne pas affluer
vers l’Afrique dans le cadre du niveau actuel d’incertitude (c’est-à-dire que l’élasticité estimée
est beaucoup plus élevée que celle qui s’appliquerait maintenant dans le cadre du COVID-19).
D’autre part, l’approfondissement des accords commerciaux pourrait être encore plus pertinent
pour attirer les IDE une fois que l’incertitude actuelle sera levée, et que les IDE recommenceront
à affluer après la dernière année de ralentissement (c’est-à-dire que l’élasticité actuelle serait plus
élevée qu’en temps normal).
4. L’utilisation d’estimations gravitaires des réductions des coûts commerciaux dues aux BNT est
devenue plus courante ces dernières années. Il s’agit d’une réponse aux critiques académiques
des modèles EGC standard, à savoir que les modèles devraient avoir de meilleurs fondements
microéconomiques basés sur la théorie récente du commerce, et que les principaux paramètres
et coûts commerciaux du modèle devraient être estimés de manière structurelle, si possible, en
utilisant les mêmes données sous-jacentes (voir Bekkers, François et Rojas-Romagosa 2018 ;
Bekkers et Rojas-Romagosa 2019 ; Costinot et Rodríguez-Clare 2014). Egger et al. (2015) est un
exemple de cette approche. Une étude structurelle complète et une décomposition des approches
alternatives, pour le cas du commerce transatlantique, sont fournies par Bekkers et Rojas-Romagosa
(2019). Pour modéliser les réductions des coûts commerciaux dans les accords commerciaux
préférentiels, on préfère également dans la pratique estimer l’impact des accords commerciaux
observés et de l’ambition variable de la libéralisation dans le cadre de ces accords. Cette méthode
contraste avec l’approche antérieure consistant à supposer qu’un certain pourcentage des coûts
commerciaux est réduit, sans base empirique spécifique aux pays et aux accords commerciaux
préférentiels. Parmi les exemples d’estimation dans les évaluations d’impact sur la durabilité,
citons la récente étude suisse de l’accord AELE-MERCOSUR (François et al. 2013 ; François et
al. 2020) et les évaluations d’impact de la libéralisation du commerce transatlantique réalisées par
le CEPR (2013) pour la Commission européenne.
5. Les impacts du scénario sur les échanges de la ZLECAf sont présentés de manière plus détaillée
dans le rapport 2020 de la ZLECA.
6. Le revenu réel est mesuré par la variation équivalente, c’est-à-dire la dépense pour atteindre l’utilité
de l’année t dans une simulation donnée, en utilisant les prix de l’année de base. Son ampleur est
similaire à celle de la consommation privée réelle.
7. Il convient de noter que les simulations de l’Accord sur la facilitation des échanges ne comprennent
pas de mesures spécifiques pour améliorer la facilitation des échanges. Certaines mesures peuvent
avoir un coût relativement faible, mais d’autres peuvent nécessiter des investissements en logiciels,
en autres supports logistiques, en infrastructures, etc. Ces coûts pourraient réduire les gains nets
résultant de l’amélioration de la facilitation des échanges, en fonction notamment de la source de
financement.
8. Il faut noter que les parts et les volumes des échanges de l’année de base sont relativement faibles
dans les services.
9. Ces estimations sont basées sur une simulation neutre en termes de distribution, dans laquelle
la croissance de la consommation privée par habitant est superposée à la dernière enquête
sur les ménages disponibles dans chaque pays. Un total de 164 distributions de revenu ou de
consommation par habitant issues d’enquêtes sur les ménages ont été obtenues à partir de la base
de données micro mondiale et de PovcalNet (Castaneda Aguilar et al 2019). La consommation
privée a été obtenue à partir des prévisions du Macro Poverty Outlook de la Banque mondiale
publiées dans le cycle des réunions de printemps 2021. Comme dans Lakner et al. (2020),
cette estimation suppose que seulement 85 % de la croissance observée dans les statistiques
macroéconomiques est transmise aux enquêtes sur les ménages et reconnaît de la même manière
que l’impact de COVID-19 sur la pauvreté en Afrique peut être plus important en raison de
l’augmentation des inégalités.
10. Les estimations de création d’emplois présentées dans cette section sont une approximation des
impacts potentiels d’un changement de compétitivité sur la réaffectation des emplois entre les
100 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
secteurs. Ces estimations comportent trois mises en garde importantes. Premièrement, les résultats
sont dérivés de conditions d’équilibre général dans des conditions de frictions nulles. Le modèle
EGC suppose un mouvement sans friction des travailleurs entre les secteurs, les travailleurs ne
subissant aucun coût d’ajustement et les entreprises ayant la possibilité d’embaucher et de licencier
librement. Deuxièmement, l’EGC fonctionne selon l’hypothèse que le chômage représente une
part fixe de la population active, ce qui implique qu’un nombre fixe de travailleurs trouvent un
emploi rémunéré dans toutes les simulations. En d’autres termes, les simulations se concentrent
sur la réaffectation des emplois, mais maintiennent l’emploi total à un niveau fixe. Troisièmement,
la création d’emplois au sein d’un même secteur n’est pas prise en compte car le modèle inclut un
travailleur représentatif avec un salaire moyen par secteur.
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QUANTIFIER LES GAINS DYNAMIQUES DE LA ZLECAF 101
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5
Maximiser les avantages
potentiels de la ZLECAf pour
un développement inclusif
MESSAGES CLÉS
INTRODUCTION
Ce rapport démontre que la mise en place de la ZLECAf peut être un moteur important
de la croissance et de la diversification économiques. Des défis et des risques impor-
tants doivent être surmontés pour transformer cette promesse en réalité. Ce n’est pas
la première fois que l’Afrique se lance dans des politiques ambitieuses de commerce
103
104 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
Figure 5.1 Maximiser les avantages potentiels de la ZLECAf : une perspective multidimensionnelle
Commerce de marchandises
Trois domaines du commerce des marchandises méritent une attention particulière : le
programme de libéralisation tarifaire, les règles d’origine et les engagements en matière
de facilitation des échanges. Il n’est pas rare que les accords de libre-échange com-
portent un nombre limité d’exclusions qui reflètent le pragmatisme politique. C’est sou-
vent le prix à payer pour rendre un accord de libre-échange politiquement viable. Dans
le cadre de la ZLECAf, 3 % des lignes tarifaires seront exclues du programme de libé-
ralisation tarifaire. En bonne théorie commerciale, les exclusions peuvent perpétuer les
MAXIMISER LES AVANTAGES POTENTIELS DE LA ZLECAF POUR UN DÉVELOPPEMENT INCLUSIF 107
Carte 5.1 L’importance de la facilitation des échanges dans la ZLECAf : épaisseur des frontières
bilatérales, moyennes de 2015-2018
BIRD 46365 |
MARS 2022
Source : calculs basés sur la base de données des coûts du commerce bilatéral Banque mondiale-CESAP
(https://www.unescap .org/resources/escape-world-bank-trade-costs-database).
Note : ZLECAf = zone de libre-échange continentale africaine.
Encadré 5.1 La Déclaration de Niamey sur la mise en œuvre de la facilitation des échanges
garantir la responsabilité. La « structure des accords » fait référence, par exemple, à l’ap-
proche de la libéralisation (liste positive ou négative), tandis que les « règles d’origine »
définissent les critères d’appartenance des entreprises et des personnes physiques à un
partenaire de la zone de libre-échange.
La ZLECAf peut libérer le potentiel d’accroissement du commerce des services en
Afrique s’il s’attaque à deux défis fondamentaux et connexes.
Le premier défi est le manque de transparence, et les données limitées qui y sont
associées, sur les restrictions spécifiques affectant le commerce des services sur le conti-
nent. En dépit de leur contribution largement reconnue à la performance de l’écono-
mie, les services restent entravés par une série de politiques restrictives maintenues
par les pays qui empêchent le commerce transfrontalier, l’activité d’investissement et la
mobilité des consommateurs et de la main-d’œuvre. Le problème tient en partie au fait
que ces restrictions au commerce des services sont ancrées dans des lois et réglemen-
tations nationales qui poursuivent des objectifs légitimes de politique publique. Ainsi,
contrairement au commerce des marchandises, pour lequel les droits de douane et la
plupart des barrières non tarifaires peuvent être facilement quantifiés, s’attaquer aux
barrières au commerce des services exige de les rendre transparentes en premier lieu.
Une telle entreprise n’est pas facile, étant donné que la réalisation d’un audit détaillé de
la réglementation des services dans chaque pays est une condition préalable à l’identi-
fication de ces obstacles. Au début des négociations de la ZLECAf, seule une poignée
de pays avait entrepris un tel exercice ; pour ceux qui l’avaient fait, les données n’étaient
disponibles que pour quelques secteurs et jusqu’en 2012. Ce manque de données est
précisément la raison pour laquelle la plupart des pays africains n’apparaissent pas dans
les indices largement utilisés pour mesurer le niveau d’ouverture du commerce des ser-
vices et des investissements. Le Groupe de la Banque mondiale, en coopération avec
l’OMC et d’autres partenaires européens, a travaillé avec le Secrétariat de la ZLECAf
pour préparer des audits réglementaires des services visant à couvrir tous les pays de
la ZLECAf. Ces audits réglementaires permettront aux pays africains non seulement
d’identifier les lois et règlements spécifiques dans lesquels les barrières au commerce
des services sont ancrées, mais aussi de mesurer leur niveau de restriction en utilisant
l’indice de restriction du commerce des services de la Banque mondiale/OMC. Sur cette
base, ces données permettront, pour la première fois, aux pays africains d’entreprendre
un dialogue sur les secteurs et les mesures spécifiques avec leurs parties prenantes et
d’examiner s’il existe des moyens moins restrictifs pour le commerce permettant de
poursuivre des objectifs légitimes de politique publique, et d’être en mesure de favoriser
une libéralisation progressive du commerce à l’avenir.
Un deuxième défi fondamental consiste à éliminer l’incertitude à laquelle sont
confrontés les commerçants et les investisseurs quant à l’introduction potentielle de
nouvelles barrières. D’une part, les pays de la ZLECAf ne se sont pas encore enga-
gés à ne pas introduire de nouvelles barrières commerciales. D’autre part, dans les
communautés économiques régionales telles que le Marché commun de l’Afrique de
MAXIMISER LES AVANTAGES POTENTIELS DE LA ZLECAF POUR UN DÉVELOPPEMENT INCLUSIF 111
Investissement
En plus des négociations sur le commerce des services, la négociation du protocole
d’investissement de la ZLECAf sera également cruciale pour garantir que la ZLECAf
aboutit à un accord commercial approfondi moderne avec des règles et des disciplines
favorisant, plutôt que décourageant, le commerce et l’investissement.
Il est essentiel d’attirer, d’étendre et de lier les investissements directs étrangers
(IDE) aux investissements nationaux pour l’industrialisation et la diversification
économique de l’Afrique. Kusek et Silve (2018) montrent que la stabilité politique et
un environnement réglementaire favorable aux entreprises sont les deux principaux
112 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
Figure 5.2 Impact sur les investissements directs étrangers des risques politiques découlant du
comportement des gouvernements, 2017
Impact de la transparence et
de la prévisibilité dans les relations 1 23 24 27 14 11
avec les organismes publics (50 %)
Changement soudain des lois et
règlements ayant un impact 1 27 25 25 11 11
négatif sur l’entreprise (49 %)
Retards dans l’obtention des permis et des
autorisations gouvernementales nécessaires 1 20 17 37 13 12
pour démarrer ou exploiter une entreprise (47 %)
Restrictions dans la capacité
de transférer et de convertir 3 26 20 29 11 11
des devises (45 %)
Rupture de contrat par
26 20 15
le gouvernement (13 %) 2 14 23
0 20 40 60 80 100
facteurs influençant les décisions d’investissement des multinationales dans les pays en
développement. L’Afrique ne fait pas exception à la règle.
Les investisseurs recherchent une conduite prévisible, transparente et efficace des
organismes publics. Echandi, Nimac et Chun (2019) montrent également que, même si
les gouvernements des pays en développement rivalisent de campagnes de promotion et
d’incitations coûteuses pour attirer les IDE, chaque année, environ un quart de tous les
acteurs investissant dans les pays en développement abandonnent leurs projets d’IDE en
raison de griefs non résolus avec des organismes de réglementation infranationaux ou
spécialisés. La figure 5.2 montre l’impact de différents problèmes réglementaires sur les
IDE. La plupart des conflits conduisant à des retraits d’IDE découlent de changements
réglementaires prétendument défavorables, de ruptures de contrat, d’expropriations de
facto et de restrictions de transfert et de convertibilité. La fréquence des expropriations
et des ruptures de contrat a diminué depuis le début des années 2000, même si elles
restent les changements réglementaires les plus néfastes et les plus soudains. Le manque
de transparence et de prévisibilité dans les relations avec les organismes publics, ainsi
que les retards dans l’obtention des autorisations gouvernementales nécessaires au
démarrage ou à l’exploitation des entreprises, ont considérablement augmenté parmi
les facteurs d’interruption des projets d’IDE (Echandi, Nimac et Chun, 2019).
MAXIMISER LES AVANTAGES POTENTIELS DE LA ZLECAF POUR UN DÉVELOPPEMENT INCLUSIF 113
Carte 5.2 Afrique : exemples de perceptions des risques par les investisseurs du secteur privé,
août 2021
a. Risque de violence politique b. Risque d’expropriation c. Risque d’inconvertibilité des devises
et de restriction des transferts
BIRD 46366 |
janvier 2022
Risque faible Risque élevé Risque faible Risque élevé Risque faible Risque élevé
titulaire d’un droit de propriété intellectuelle n’ait à déposer une demande dans cha-
cune des juridictions des 54 pays africains pour bénéficier d’une protection régionale.
Des experts ont mentionné qu’un tel résultat pourrait être atteint en examinant les lois
et les politiques des États membres concernant l’épuisement des droits de propriété
intellectuelle (Mbatia et Vilita 2021).
Troisièmement, il est important d’explorer des moyens plus efficaces d’appliquer
les types de protection de la propriété intellectuelle existants et de continuer à créer de
nouveaux types de protection dans des domaines et pour des produits pour lesquels le
potentiel de la protection de la propriété intellectuelle n’a pas encore été exploité. Cette
protection comprend les indications géographiques pour les produits autres que les
vins africains, les droits d’auteur et d’autres formes de protection pour les industries
culturelles, en particulier le secteur audiovisuel, et la poursuite du travail préparatoire
en cours pour protéger les connaissances traditionnelles. L’indication géographique est
un signe utilisé sur des produits qui ont une origine géographique spécifique et pos-
sèdent des qualités ou une réputation attribuables à ce lieu d’origine. En Afrique, ce
type de protection est important, car les produits agricoles africains ont généralement
des qualités qui découlent de leur lieu de production et sont influencés par des fac-
teurs géographiques locaux spécifiques. Par conséquent, les communautés seront en
mesure d’exploiter économiquement les qualités uniques des produits agricoles sur la
base de leurs zones géographiques de production. L’exploitation des avantages associés
aux indications géographiques par les communautés locales devrait entraîner un déve-
loppement économique, notamment pour les femmes et les jeunes.
Les industries culturelles sont un autre exemple de potentiel inexploité important
pour renforcer la protection de la propriété intellectuelle. Les industries culturelles
pourraient offrir d’importantes possibilités de développement inclusif. Les gains poten-
tiels pour de nombreux pays africains d’une protection accrue du secteur audiovisuel
en sont un exemple. Le Nigeria fait figure d’exemple.
L’industrie cinématographique nigériane, également connue sous le nom de
Nollywood, produit environ 50 films par semaine, ce qui la place au deuxième rang
après Bollywood en Inde et plus qu’Hollywood aux États-Unis. Bien que ses revenus ne
soient pas à la hauteur de ceux de Bollywood et d’Hollywood, Nollywood génère tout
de même un impressionnant résultat de 590 millions de dollars par an (Moudio 2013).
L’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture a estimé que
5 milliards de dollars sont générés chaque année par le secteur cinématographique et
audiovisuel africain (UNESCO 2021). L’un des principaux défis limitant le potentiel de
ces industries a été la prévalence du commerce informel et du piratage. Il a été estimé
qu’au Nigeria, pour chaque copie légitime d’un film vendue, neuf autres sont piratées.
En outre, étant donné qu’il existe peu de canaux légaux pour l’exportation de films, les
cinéastes ne reçoivent que peu ou pas de revenus, et le gouvernement n’en reçoit prati-
quement aucun (Moudio 2013).
MAXIMISER LES AVANTAGES POTENTIELS DE LA ZLECAF POUR UN DÉVELOPPEMENT INCLUSIF 117
Politique de concurrence
La politique de concurrence est un autre domaine clé pour la ZLECAf. L’élimination
des obstacles publics au commerce sous la forme de droits de douane, d’obstacles non
tarifaires et de restrictions sur les services et les investissements n’est qu’une partie de la
création d’un marché continental ouvert. L’autre partie consiste à établir des règles, des
disciplines et des mécanismes de coopération internationale pour traiter d’autres types
d’obstacles à la concurrence et au commerce qui peuvent être établis par des entreprises
privées ou publiques. Ces barrières résultent ou sont causées par des monopoles de
jure ou de facto, des oligopoles, des abus de position dominante par une entreprise,
des cartels, des aides d’État et d’autres pratiques non concurrentielles. L’impact écono-
mique de l’inclusion de dispositions sur la politique de concurrence dans les accords
commerciaux approfondis a été étudié par la Banque mondiale. Crowley, Han et Prayer
(2021) ont constaté que les engagements substantiels qui interdisent ou réglementent
118 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
Carte 5.3 Statut des régimes de concurrence des pays africains, juillet 2020
Pays avec
Droit national de la concurrence et agence
Une loi nationale sur la concurrence,
mais pas d’agence
Pas de droit national, mais un droit régional
de la concurrence
Pas de loi sur la concurrence au niveau national
ou régional
BIRD 46367 |
janvier 2022
et nationaux ainsi que de régimes régionaux multiples et, dans plus d’un cas, se che-
vauchant, crée le potentiel pour de nombreux types de conflits entre les lois (Basedow,
Franq, et Idot 2012 ; Büthe et Kigwiru 2020).
Certains experts africains ont examiné d’autres parties du monde avec des
ensembles mixtes et complexes de lois et de réglementations. Le chapitre 16 de l’Accord
global et progressif pour le Partenariat transpacifique a été proposé par certains experts
comme une bonne expérience à prendre en considération (Hartzenberg 2019). Le cadre
de coopération en matière de concurrence au sein de ce groupe diversifié prévoit que
toutes les parties disposent de lois nationales sur la concurrence, et une annexe fournit
120 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
un calendrier et un soutien spécifique pour ceux qui n’ont pas de loi sur la concurrence
en place. Les parties tiennent compte d’un ensemble régional de principes qu’elles ont
acceptés en tant que membres de la Coopération économique Asie-Pacifique et garan-
tissent l’équité procédurale dans l’application du droit de la concurrence. Plusieurs dis-
positions fixent les détails de la coopération dans des domaines techniques, tels que
l’échange d’informations, les notifications et la formation. La protection des consom-
mateurs fait l’objet d’une attention particulière : les parties conviennent de se doter de
lois et de réglementations nationales en matière de protection des consommateurs et
de coopérer pour protéger les intérêts des consommateurs (Hartzenberg 2019).
Commerce électronique
Le commerce électronique est un autre domaine prometteur pour les négociations de la
ZLECAf, notamment en raison de la pandémie de COVID-19 (coronavirus). Il n’existe
pas de définition précise et universellement acceptée du commerce électronique. Aux
fins du programme de travail de l’OMC, le « commerce électronique » a été compris
comme « la production, la distribution, la commercialisation, la vente ou la livraison de
biens et de services par des moyens électroniques » (OMC 1998). Plus de vingt ans plus
tard, la haute technologie étant de plus en plus présente dans les processus de produc-
tion, l’expression « commerce numérique » a commencé à être utilisée. Il a une portée
plus large et englobe non seulement la vente de produits de consommation sur Internet
et la fourniture de services en ligne, mais aussi les flux de données qui permettent les
chaînes de valeur mondiales, les services qui permettent la fabrication intelligente, et
une myriade d’autres plateformes et applications (USTR 2017).5 L’Afrique n’est pas iso-
lée de ces tendances. L’importance d’inclure le commerce électronique ou numérique
dans le programme de la ZLECAf réside dans le fait qu’il présente une occasion unique
pour les pays africains d’établir collectivement des positions communes, de veiller à
ce que les réglementations de l’économie numérique convergent et de tirer parti des
avantages de ce type de commerce pour le développement. Depuis l’apparition de la
pandémie de COVID-19 et la dépendance croissante des canaux de commerce électro-
nique dans une série de secteurs, des appels ont été lancés pour que les négociations
sur le commerce électronique de la ZLECAf soient avancées. Bien qu’il soit placé dans
la troisième phase des négociations, le commerce électronique sera abordé en même
temps que la politique d’investissement et de concurrence, initialement incluse dans la
deuxième phase (Ogo 2020).
Il n’existe actuellement aucun cadre global complet à l’OMC sur le commerce
électronique. En 1998, les pays ont accepté de lancer un programme de travail et ont
convenu d’un moratoire temporaire sur les droits perçus sur les transactions interna-
tionales de commerce électronique. Cette approche a permis aux membres de l’OMC
de prendre le temps d’évaluer et d’étudier ce domaine novateur tout en prévenant les
risques d’un protectionnisme accru. Ce moratoire est resté en place et sera révisé lors
de la prochaine réunion ministérielle de l’OMC, initialement prévue à Genève fin 2021,
MAXIMISER LES AVANTAGES POTENTIELS DE LA ZLECAF POUR UN DÉVELOPPEMENT INCLUSIF 121
mais reportée en raison de la pandémie de COVID-19. Début 2022, aucune date n’avait
été fixée pour la reprogrammation de la Conférence ministérielle.
Les efforts pour organiser des négociations mondiales ont été relancés depuis 2017.
Cependant, le groupe africain à l’OMC s’est opposé à l’introduction du commerce élec-
tronique au sein des accords de l’OMC, au motif que les principales questions de défini-
tion n’ont pas encore été réglées. En outre, le groupe africain a fait valoir que les micros,
petites et moyennes entreprises africaines ne sont pas encore prêtes à concurrencer
les géants mondiaux de la technologie, et que les négociations sur le commerce élec-
tronique pourraient servir de voie à un programme de libéralisation plus conséquent,
ce qui aurait des implications négatives pour la marge de manœuvre des gouverne-
ments africains. Dans ce contexte, la décision des dirigeants africains de placer le com-
merce électronique sous l’égide de la ZLECAf est une étape clé pour permettre une
approche continentale africaine. Étant donné l’absence d’un accord de l’OMC ou d’un
cadre régional global en Afrique, il n’existe pas beaucoup d’exemples réglementaires
pouvant servir de points de référence pour un cadre global sur le commerce électro-
nique ou numérique. En général, quatre grandes catégories de questions tendent à être
couvertes par les accords commerciaux approfondis : (1) l’accès au marché, y compris
des questions telles que les droits de douane, les produits numériques, la non-discrimi-
nation pour les produits électroniques et numériques, et les flux transfrontaliers ; (2)
les règles et réglementations, y compris la protection des consommateurs, la protection
des informations personnelles, la fourniture électronique d’informations, et les cadres
nationaux de transactions électroniques ; (3) la facilitation, couvrant des questions
telles que l’administration du commerce sans papier, la coopération, la transparence et
l’authentification électronique ; et (4) les questions habilitantes, couvrant l’infrastruc-
ture technologique et les questions connexes (Ogo 2020).
L’importance du commerce électronique pour l’Afrique s’est considérablement
accrue. Une étude récente de Banga et al. (2021), soutenue par l’African Trade Policy
Center, l’Overseas Development Institute du Royaume-Uni et la Commission écono-
mique des Nations unies pour l’Afrique, a tenté d’évaluer les perceptions et les prin-
cipaux défis des entreprises africaines en matière de commerce électronique. Les
principales conclusions de l’enquête sont les suivantes. Premièrement, dans le contexte
de la pandémie de COVID-19, le commerce électronique s’est considérablement
développé. La part moyenne dans l’ensemble des ventes des ventes en ligne depuis
COVID-19 est de 43 %, contre 31 % en 2019. Certaines entreprises font état d’une
diversification sur de nouveaux marchés grâce au commerce électronique pendant
la pandémie. Deuxièmement, les frais de commission facturés par les plateformes de
commerce électronique tierces constituent un obstacle majeur à la vente sur les plate-
formes transfrontalières. L’écrasante majorité des entreprises ont déclaré vendre en
ligne par le biais de leurs propres sites Web compatibles avec le commerce électronique.
Les plateformes tierces ont tendance à prélever une commission de 10 à 15 % sur les
ventes de produits, en plus du transport et des taxes, ce qui fait grimper le prix des
122 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
produits des vendeurs africains et les rend non compétitifs. Troisièmement, lorsqu’on
leur a demandé quels étaient les principaux défis à relever pour entreprendre le com-
merce électronique transfrontalier en Afrique, les entreprises privées ont mentionné
les points suivants : la compétence postale et les coûts de livraison et de transport ; les
questions de fiscalité, y compris la fiscalité étrangère, la double imposition et les régle-
mentations relatives à la taxe sur la valeur ajoutée ; le manque de solutions de paiement
fiables ; la méconnaissance des règles nationales et régionales ; les droits de douane et
les procédures douanières ; et l’exigence imposée par de nombreux pays d’Afrique d’une
présence locale pour fournir des services, ce qui oblige les petites entreprises à engager
des coûts élevés pour se constituer en société et ouvrir des bureaux dans chaque pays
où elles veulent opérer, ce qui suggère que seules les entreprises disposant de capitaux
importants peuvent développer le commerce électronique sur le continent.
Quatrièmement, en ce qui concerne la collecte et le stockage des données, Banga
et al. (2021) révèlent que la plupart des entreprises africaines collectent des données
sur les ventes en ligne, 61 % des répondants stockant leurs données dans le nuage et
38 % sur des serveurs de données locaux dans leur pays. Cela signifie que des ques-
tions telles que la localisation des données.6 La vie privée, le partage du code source
et la libre circulation des données, qui sont souvent des questions litigieuses dans les
négociations sur le commerce électronique, devront être abordées par les négociateurs
de la ZLECAf.
Le commerce électronique doit être pris en compte dans les négociations com-
merciales en Afrique. Les résultats résumés ici montrent non seulement l’importance
d’intégrer le commerce électronique dans les négociations de la ZLECAf, mais aussi
l’étroite interrelation entre cette forme de commerce et les différents protocoles de la
ZLECAf régissant le commerce des biens, le commerce des services et l’investissement.
En somme, la qualité des engagements et la mise en œuvre effective entreprise dans des
domaines tels que la facilitation du commerce et les services affecteront également le
potentiel d’expansion du commerce électronique (Banga et al. 2021).
(Andriamahatana et Chidede 2018).7 Le rôle central du secteur privé a été reconnu dès
le départ. Avant même la signature du traité de la ZLECAf en mars 2018, le discours
liminaire prononcé par le président rwandais Paul Kagame, alors président de l’Union
africaine, à l’occasion du Forum des affaires de la ZLECAf déclarait ce qui suit :
La création d’un marché africain unique implique nécessairement une métamorphose
dans notre façon de penser et d’agir. La pleine participation du secteur privé est plus
que jamais nécessaire. L’objectif du forum d’aujourd’hui est de discuter de la manière de
tirer le meilleur parti des nouvelles opportunités que nous créons pour nous-mêmes.
Désormais, le souhait clair de tous est que la consultation entre les entreprises et les
dirigeants politiques, à tous les niveaux, devienne une caractéristique permanente des
délibérations continentales. (Kagame 2018)
que les gouvernements doivent approfondir leur engagement avec les différents seg-
ments du secteur privé. Cet engagement peut exiger un effort titanesque de la part
de certains pays à faible revenu en Afrique, et ils peuvent avoir besoin du soutien du
Secrétariat permanent de la ZLECAf, des communautés économiques régionales et des
partenaires internationaux. L’information et la consultation du secteur privé doivent
être aussi inclusives que possible, tant en ce qui concerne la couverture sectorielle que
les types d’entreprises consultées, étant donné que le secteur privé est hétérogène dans
chaque pays. L’inclusion du secteur privé est nécessaire non seulement pour la légiti-
mité politique, mais aussi pour la réalisation de deux objectifs concrets.
Premièrement, le secteur privé est une source précieuse de renseignements dont
les décideurs politiques ont besoin pour mieux comprendre les opportunités et les dif-
ficultés des entreprises. Ces informations devraient idéalement être recueillies pour
chaque secteur de biens et de services et pour chacun des points à l’ordre du jour des
négociations de la ZLECAf. Ces informations seraient très utiles aux gouvernements
et pourraient contribuer à façonner leurs positions. En outre, ces renseignements sont
également essentiels pour comprendre les défis spécifiques et pratiques auxquels les
différents segments du secteur privé seront confrontés lors de la mise en œuvre des
engagements résultant de la ZLECAf. Comme expliqué ci-dessous, la pratique dans
d’autres pays en développement montre à quel point il est essentiel pour les gouverne-
ments engagés dans des négociations internationales de libre-échange de coupler un tel
processus avec des négociations parallèles d’un programme national complémentaire.
Ces programmes complémentaires incluent des mesures visant à soutenir la compéti-
tivité du secteur privé, ce qui permet d’assurer une transition en douceur vers le libre-
échange pendant la libéralisation progressive et de maximiser les avantages potentiels
des accords commerciaux (COMEX 2004).
Deuxièmement, et tout aussi important, la consultation du secteur privé est un
excellent moyen pour les gouvernements d’expliquer comment la ZLECAf fonctionnera
dans la pratique. Ils peuvent expliquer comment les exportateurs, les importateurs et
les investisseurs peuvent tirer parti des dispositions de l’accord. Certains observateurs
pensent que c’est un domaine dans lequel la ZLECAf pourrait être plus performante et
où les partenaires internationaux pourraient apporter leur soutien :
[jusqu’à présent, la participation directe du secteur privé aux négociations de la ZLECAf
a été limitée. Il a été largement laissé aux pays individuels le soin de consulter les parties
prenantes nationales par le biais de mécanismes déjà établis qui varient grandement en
termes d’efficacité et d’inclusion. Pour que la ZLECAf ait l’impact escompté, il faudra
que les entreprises la connaissent et soient en mesure de l’utiliser. Cela signifie qu’il
faut améliorer les informations mises à la disposition du secteur privé, qui vont au-delà
des présentations de haut niveau vues dans la plupart des webinaires pour inclure des
détails sur les règles d’origine convenues et les offres tarifaires pertinentes pour leurs
marchés. (ECDPM 2021)
126 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
ZLECAf renforce déjà la place de l’Afrique sur la carte du monde. Les investisseurs
du monde entier observent le processus avec de grandes attentes. Il s’agit maintenant
pour les pays d’apprendre à garantir et à mesurer une mise en œuvre efficace et à en
faire la publicité pour générer de la crédibilité (voir la section intitulée « Les différents
niveaux de mise en œuvre de la ZLECAf »). Toutefois, il est essentiel de veiller à ce que
les agences africaines de promotion des investissements se familiarisent avec le contenu
de ZLECAf et s’impliquent dans sa mise en œuvre, notamment dans les domaines spé-
cifiques, tels que la facilitation des échanges, qui susciteront l’enthousiasme des inves-
tisseurs axés sur l’exportation pour l’implantation de leurs nouvelles entreprises dans
la région.
Il est aussi important de noter que les investisseurs étrangers chercheront proba-
blement des partenaires locaux, l’Afrique pouvant être encore un marché peu familier
pour beaucoup d’entre eux. Ce serait faire preuve d’étroitesse d’esprit que de considérer
l’IDE extrarégional comme indésirable pour l’Afrique. Au contraire, l’IDE extrarégio-
nal, avec ses technologies et ses pratiques commerciales sophistiquées, doit affluer dans
la région et entrer en contact avec les entreprises africaines pour assurer des retom-
bées et des liens. Les agences de promotion des investissements peuvent jouer un rôle
important dans la mise en relation des investisseurs extrarégionaux avec les investis-
seurs régionaux afin qu’ils puissent étudier les moyens de développer ensemble leurs
activités. Ce partage d’informations est essentiel et pourrait facilement être réalisé en
mettant en relation les agences africaines de promotion des investissements aux asso-
ciations et institutions commerciales régionales et extrarégionales.
budgets), il est particulièrement important que les décideurs et les praticiens adoptent
une approche holistique pour rationaliser le régime d’incitations d’un pays sur la base
des bonnes pratiques. De nombreux gouvernements africains offrent de coûteuses
mesures incitatives à des types d’IDE, tels que ceux dédiés à la recherche de ressources
naturelles. Ces mesures entraînent d’importants coûts budgétaires pour des investis-
seurs souvent insensibles à ces incitations et qui de toute façon auraient investi dans
le pays.
Les principales recommandations en matière d’incitations à l’investissement
seraient de préparer et de publier des inventaires des mesures incitatives existantes,
de réaliser une analyse coûts-avantages des programmes existants et d’entreprendre
un dialogue politique interne pour rationaliser l’utilisation des incitations (Jedlicka et
Sabha 2017). Il faut comprendre que les IDE engagés dans les chaînes de valeur régio-
nales et mondiales peuvent se concentrer sur l’évaluation du niveau réel de compéti-
tivité qu’un pays d’accueil peut offrir à leurs opérations, plutôt que sur l’importance
des incitations fiscales ou financières lesquelles, au final, pourraient ne pas compenser
des coûts de production élevés. Plutôt que de fournir des incitations non ciblées, les
gouvernements africains seraient plus avisés d’utiliser leurs maigres ressources fiscales
pour investir dans les biens publics, tels que la formation du capital humain et les pro-
grammes visant à adapter la disponibilité des ressources humaines aux besoins des
entreprises, ainsi que pour investir dans les infrastructures matérielles permettant de
faciliter le commerce et les investissements.
aussi en tant qu’intrants dans la production d’autres services et biens. Il n’est donc pas
surprenant que le coût et la qualité des services ont des conséquences considérables sur
les performances de l’économie dans son ensemble. En plus d’être d’importants intrants
intermédiaires dans la production, les services remplissent également une fonction
importante dans la coordination des processus de production à l’intérieur des pays
et, de plus en plus, entre les pays dans le contexte des chaînes de valeur régionales et
mondiales. L’industrie manufacturière moderne est une grande utilisatrice d’intrants
de services, et sa compétitivité repose sur l’accès à des fournisseurs de pointe au meil-
leur prix. Par exemple, bien que les services représentent environ un cinquième du
commerce mondial, des recherches récentes ont montré que les services représentent
plus de 50 % de la valeur ajoutée des exportations brutes et plus de 30 % de la valeur
ajoutée des exportations de biens manufacturés (OMC 2019).
Pour réussir, il est essentiel de libérer les services de ces contraintes. Comme nous
l’avons expliqué plus haut dans ce chapitre, malgré leur contribution reconnue à la
performance de l’économie dans son ensemble, les services restent enchaînés par une
multitude de politiques restrictives qui entravent le commerce transfrontalier, l’activité
d’investissement et la mobilité des consommateurs et de la main-d’œuvre. Une partie
du problème est liée au manque de transparence, étant donné que la plupart des restric-
tions au commerce des services ont été dissimulées dans des lois et des règlements qui
poursuivent des objectifs politiques légitimes ne visant pas à restreindre le commerce
des services. Cette difficulté sera surmontée grâce à la coopération entre le Secrétariat
de la ZLECAf, le Groupe de la Banque mondiale, l’OMC et d’autres partenaires euro-
péens pour préparer des audits réglementaires sur les services pour tous les pays de la
ZLECAf. Ces données permettront aux pays africains d’entamer des dialogues sur des
secteurs et des mesures spécifiques avec leurs parties prenantes. Ils pourront examiner
s’il existe des moyens moins préjudiciables aux échanges pour poursuivre des objectifs
légitimes de politique publique tout en favorisant une libéralisation progressive des
échanges à l’avenir.
Des règles et réglementations plus simples aideraient les investisseurs axés sur l’ex-
portation en Afrique. Il est nécessaire de faciliter l’entrée et l’établissement des IDE pour
attirer de nouveaux investisseurs potentiels dans la région. En effet, il serait insensé
qu’après avoir déployé des efforts considérables pour promouvoir les pays africains à
l’étranger, les investisseurs potentiels ne puissent pas se déplacer facilement dans la
région en raison de difficultés à obtenir des visas. Plutôt que de supprimer les exigences
en matière de visa, les pays de la ZLECAf pourraient suivre l’exemple de nombreux
pays à faible revenu d’Afrique et d’Asie, où les visas peuvent être obtenus facilement sur
Internet. En outre, dans les pays africains où des procédures de sélection discrimina-
toires existent encore, à savoir, une préapprobation discrétionnaire des projets d’IDE
pour permettre aux investisseurs étrangers de demander des permis et des licences
pour commencer leurs opérations sur les marchés nationaux, leur élimination serait
une étape importante pour faciliter l’établissement d’IDE en Afrique.
132 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
Les preuves des retombées positives de l’IDE, y compris sur l’innovation, varient
considérablement selon les pays, les secteurs et les entreprises (Hufbauer et al. 2013).
Essentiellement, la technologie et le savoir-faire peuvent être diffusés par les investis-
seurs étrangers par le biais de divers mécanismes, dont, entre autres, le développement
de fournisseurs et les manuels de spécifications d’approvisionnement, l’aide à l’amé-
lioration de l’accréditation de la qualité, l’accès aux réseaux de commercialisation
internationaux et la mobilité des travailleurs, des spécialistes techniques et des cadres.
Toutefois, les avantages des IDE en matière d’innovation et de technologie ne sont pas
automatiques. Les retombées positives ne peuvent être considérées comme acquises.
Cela dépend en grande partie de la motivation et de la capacité des entreprises locales
à exploiter l’innovation et à capitaliser sur les nouvelles technologies, ainsi que de la
capacité des agences intermédiaires, telles que les agences de promotion des investisse-
ments, à assurer la mise en relation des investisseurs étrangers et locaux.
De nombreuses économies en développement et en transition introduisent des
politiques de contenu local pour favoriser les retombées des investissements étrangers
sur l’économie locale et pour aider à intégrer les industries locales dans les chaînes
d’approvisionnement mondiales. Cependant, les différents types de politiques visant
à encourager la valeur ajoutée nationale peuvent avoir des impacts très différents sur
le commerce et les investissements nationaux et étrangers. Le tableau 5.1 propose une
typologie générale de ces politiques. Certaines de ces politiques (en bleu) faussent
considérablement la concurrence et les échanges et peuvent décourager les entrées
d’IDE. D’autres (en rouge) peuvent fonctionner si le marché du pays d’accueil présente
certaines caractéristiques, et d’autres encore (en orange) ont tendance à moins fausser
les échanges et la concurrence.
La conception et la mise en œuvre des politiques encourageant la valeur ajou-
tée nationale souffrent d’un certain nombre d’idées fausses. Plusieurs exemples sont
présentés dans le tableau 5.2. De nombreux problèmes se posent parce que les poli-
tiques conçues en fonction d’un type d’investissement (par exemple, les investisse-
ments dans les industries extractives) peuvent avoir des effets négatifs sur d’autres
types d’investissement (par exemple, les investissements dans la fabrication de pro-
duits d’exportation). Dans le contexte de la ZLECAf (sachant que le type d’IDE le
plus apte à faciliter les chaînes de valeur régionales et mondiales dans la région sera
l’investissement axé sur l’efficacité), les pays africains devraient envisager d’évaluer
leurs politiques de contenu local. De nombreuses exigences existantes en matière de
contenu local ont été conçues dans l’optique d’un IDE axé sur les ressources natu-
relles et peuvent s’avérer contre-productives pour les nouveaux types d’IDE recher-
chés par le biais de la ZLECAf. L’expérience internationale montre que l’exploration
de politiques non distorsives visant à encourager la valeur ajoutée locale (c’est-à-dire
les politiques ombrées en orange dans le tableau 5.1) est le moyen le plus prometteur
d’équilibrer les intérêts légitimes des pays d’accueil à générer une valeur ajoutée et à
attirer efficacement les IDE.
134 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
Tableau 5.1 Typologie des politiques visant à encourager la valeur ajoutée nationale
Imposer des politiques obligatoires en matière Exigences de performance en matière de contenu local
de contenu local : pour l’établissement d’un investissement étranger
Distorsion de la concurrence et des échanges
Exigences de contenu local pour l’accès des investisseurs
Peut décourager l’afflux d’investissements directs
étrangers aux marchés publics
étrangers
Promouvoir la valeur ajoutée par des mesures Mesures incitatives pour promouvoir la valeur ajoutée
incitatives : nationale
Peut fausser la concurrence et les échanges
ont montré des effets positifs sur le contenu local
dans certains cas (grands marchés, capacités
suffisantes).
Autres politiques (souhaitables) non Programmes de responsabilité sociale des entreprises
discriminatoires d’ajout de valeur intérieure :
Renforcement des capacités, y compris le développement
promouvoir naturellement et durablement la
des compétences et la recherche et le développement
valeur ajoutée nationale en augmentant les
investissements et la compétitivité des entreprises Améliorer la logistique
nationales Investir dans les infrastructures
Améliorer d’autres aspects d’un environnement
favorable aux entreprises (par exemple, la transparence
réglementaire).
D’autres aspects du développement du secteur privé, par
exemple, les programmes de renforcement des capacités
des petites et moyennes entreprises.
Source : Basé sur Echandi 2015.
Mythe Réalité
Contenu local obligatoire : « Rendez obligatoires les Mécanismes du marché : le contenu local doit avoir un
quotas de contenu local et cela se fera. » sens sur le marché : le bon climat commercial et les
bons fournisseurs potentiels.
Équité locale : « La propriété nationale des actifs est Une participation significative : les entreprises, quel
essentielle ». que soit leur propriétaire, peuvent créer de la valeur
ajoutée et des emplois au niveau local.
Cibler les PME : « Le contenu local est un programme Entreprises de toutes tailles : les fournisseurs de
de développement des PME ». toutes tailles s’engagent dans le contenu local ; se
concentrer sur les fournisseurs prometteurs.
La discrimination : « Les entreprises étrangères Renforcement des capacités : pour devenir des
discriminent les entreprises locales même si le prix est fournisseurs durables, les entreprises locales doivent
plus bas ! ». respecter les normes mondiales en matière de prix, de
qualité et de service.
Approche punitive : « Les investisseurs doivent Le contenu local est un processus conjoint : planifiez
satisfaire aux exigences en matière de contenu local et collaborez avec les parties prenantes pour favoriser
dès maintenant, sous peine de payer une amende. » le contenu local.
Source : Echandi 2015.
Note : PME = petites et moyennes entreprises.
MAXIMISER LES AVANTAGES POTENTIELS DE LA ZLECAF POUR UN DÉVELOPPEMENT INCLUSIF 135
de la ZLECAf, établi en 2020 à Accra, au Ghana, est doté d’un personnel technique
compétent (secrétariat de la ZLECAf 2021). Plus le secrétariat sera efficace et pertinent
dans la pratique, plus une articulation appropriée entre les actions et initiatives natio-
nales, sous-régionales et continentales pourra contribuer à la mise en œuvre effective
de la ZLECAf. Depuis plusieurs décennies, le Groupe de la Banque mondiale fournit
divers types d’assistance technique aux secrétariats chargés d’administrer les accords
d’intégration économique dans le monde, y compris la plupart des communautés éco-
nomiques régionales en Afrique, telles que le COMESA, l’EAC, la Communauté écono-
mique des États de l’Afrique de l’Ouest, la SADC et l’Union économique et monétaire
ouest-africaine. Bien que chaque processus d’intégration régionale ait ses caractéris-
tiques propres, l’expérience acquise sur de nombreux continents a permis au Groupe
de la Banque mondiale d’identifier des bonnes pratiques, présentées dans l’encadré 5.2,
sur ce qui fonctionne (et ce qui ne fonctionne pas) pour faire en sorte que les accords
commerciaux catalysent le commerce, l’investissement et l’emploi, au lieu de rester de
simples textes d’aspiration. En outre, l’encadré 5.3 illustre les types de services fournis
par les secrétariats régionaux dans de nombreuses régions du monde, et que le secréta-
riat permanent de la ZLECAf récemment créée a commencé à fournir.
La pertinence de tout accord de libre-échange dépend de sa mise en œuvre effec-
tive. Dans le contexte africain, une mise en œuvre efficace exigera du Secrétariat de la
ZLECAf qu’il joue un rôle clé en facilitant les efforts concertés des communautés éco-
nomiques régionales et des États membres – dont beaucoup n’ont pas de bons antécé-
dents en matière de mise en œuvre des accords commerciaux qu’ils ont signés. Pour ce
faire, les gouvernements devront créer ou renforcer les institutions nationales chargées
d’administrer, de surveiller et d’appliquer la ZLECAf.
Le secrétariat de la ZLECAf devra également aider ses États membres à trouver des
moyens convergents et efficaces d’impliquer le secteur privé et la société civile afin de
s’assurer qu’ils comprennent pleinement comment la ZLECAf peut contribuer à diversi-
fier les exportations, à attirer les investissements et à créer des emplois plus nombreux et
de meilleure qualité. Bien que la mise en œuvre effective des accords commerciaux inter-
nationaux relève en dernier ressort de la responsabilité des gouvernements nationaux,
l’expérience montre que des secrétariats régionaux efficaces peuvent faciliter et soutenir
considérablement les États membres en fournissant les services décrits dans l’encadré 5.3.
MAXIMISER LES AVANTAGES POTENTIELS DE LA ZLECAF POUR UN DÉVELOPPEMENT INCLUSIF 137
entreprises dans certains secteurs) et enseignements tirés par les pays concer-
nés pour relever des défis similaires
• Bonnes pratiques sur la planification, l’exécution et le suivi des processus d’in-
formation et de consultation entre l’État et le secteur privé dans la conception
de programmes spécifiques pour une transition vers le libre-échange dans le
contexte de la ZLECAf.
• Exploiter et améliorer les programmes de promotion des exportations et les ser-
vices de promotion des investissements étrangers afin de créer des liens entre les
secteurs privés nationaux et internationaux.
NOTES
1. Les négociations d’accès au marché de la ZLECAf pour le commerce des biens tangibles sont
pratiquement terminées. Actuellement, le commerce dans le cadre de la ZLECAf est possible pour
environ 81 % des biens commercialisables, étant donné que des règles d’origine convenues sont
déjà en place (ECDPM 2021). Seuls les aspects les plus sensibles des négociations sur l’accès au
marché doivent encore faire l’objet d’un accord, comme la liste finale des 3 % de lignes tarifaires
qui seront exclues de la libéralisation et les règles d’origine pour quelques produits restants,
notamment les vêtements et les textiles, l’automobile et le sucre (Tralac 2021). En outre, le cadre
général applicable au commerce des services est déjà achevé. En décembre 2021, les négociateurs
des services de la ZLECAf se sont concentrés sur deux étapes supplémentaires : la première étape
consiste à favoriser une libéralisation progressive basée sur des listes positives « OMC plus »
et l’échange d’offres par les États membres. Ce processus a déjà commencé. Les parties de la
ZLECAf visent à le conclure au plus tard au cours du premier semestre 2022. Deuxièmement,
les négociateurs doivent élaborer des disciplines sectorielles dans tous les secteurs des services,
sur la base des meilleures pratiques des communautés économiques régionales, en commençant
par cinq secteurs prioritaires clés : les services aux entreprises, les services de communication,
les services financiers, les services de transport et le tourisme. Les premières discussions ont
commencé, mais on attend que l’échange d’offres sur les engagements sectoriels progresse.
2. Les États Credendo (https://credendo.com/en/credendos-country-risk-assessment):
La violence politique comprend tous les actes violents commis dans un but politique ;
ce concept est plus large que celui de « guerre » et inclut i) le « terrorisme » (objectifs
politiques, religieux et idéologiques) et ii) les dommages liés à la violence politique
(dommages aux biens matériels résultant de la violence politique) ; aux fins de
l’analyse du risque de violence politique, les types d’interruption d’activité résultant
des dommages liés à la violence politique sont inclus.
Afin d’évaluer le risque de violence politique, Credendo examine les niveaux réels de violence
interne et de conflit externe dans un pays, mais aussi le potentiel de conflit qui découle des
tensions internes et externes (persistantes), de la frustration et du mécontentement.
3. États Credendo (https://credendo.com/en/credendos-country-risk-
assessment#riskofexpropriation) :
Le risque d’expropriation englobe toutes les mesures discriminatoires prises par
un gouvernement d’accueil qui privent l’investisseur de son investissement sans
compensation adéquate ; aux fins de l’analyse du risque d’expropriation, les événements
d’embargo, de changement de régime (juridique) et de déni de justice sont inclus.
Afin d’évaluer le risque d’expropriation, Credendo évalue non seulement le risque lié à
l’expropriation en tant que telle, mais aussi le fonctionnement des institutions juridiques dans
le pays d’accueil et la probabilité d’un changement d’attitude négatif à l’égard des investissements
étrangers.
4. États Credendo (https://credendo.com/en/credendos-country-risk-assessment#transferrisk) :
MAXIMISER LES AVANTAGES POTENTIELS DE LA ZLECAF POUR UN DÉVELOPPEMENT INCLUSIF 141
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Annexe A
Estimations par le modèle
de gravité des flux potentiels
d’IDE
Le modèle économétrique est conçu pour estimer les effets des investissements directs
étrangers (IDE) de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf). Ces
effets de l’IDE entreront dans le modèle d’équilibre général calculable afin de traiter les
effets de l’équilibre général de la ZLECAf par le biais de l’IDE. Il est particulièrement
intéressant d’estimer les effets directs de la ZLECAf, qui se produisent entre les paires
de membres de la ZLECAf, ainsi que les effets sur les pays tiers, qui comprennent les
effets indirects liés aux autres pays. Le modèle économétrique suppose que le stock
d’IDE du pays d’origine i vers le pays de destination j à la période t, yijt , est généré à
partir de la spécification de gravité suivante :
147
148 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
distance entre les capitales, telle que disponible dans la base de données gravitation-
nelle du CEPII (Centre d’Études Prospectives et d’Informations Internationales) pour
225 économies. Le point de départ est donc une matrice de 225 par 225 des proximités.
Étant donné la nature dyadique des données, les variables spatiales sont calculées à
la fois pour l’origine et la destination pour chaque paire de pays. Les termes spatiaux,
tant pour l’origine que pour la destination, sont de deux types, et pour les variables de
l’ACPr-bin et de l’ACPr-core.
Les deux premiers termes spatiaux incluent tous les partenaires ayant un accord
avec l’origine et la destination, ce qui correspond respectivement à POL1it et POL1jt
dans l’équation (A.1). Par conséquent, ces variables reflètent l’intégration de type ACPr
de l’origine et de la destination. Le deuxième ensemble de termes spatiaux pour l’origine
et la destination reflète l’appartenance à des accords entre pays tiers dans le reste du
monde, sans inclure les accords avec l’origine et la destination, et correspond à POL2it et
POL2jt , respectivement, dans l’équation (A.1). À titre d’exemple pour la variable ACPr,
considérons une dyade composée de l’Afrique du Sud (ZAF) comme destination et
de la France (FRA) comme origine. La première variable spatiale pour ACPr consi-
dère toutes les autres paires de pays qui incluent ACPr comme destination ou source.
Cette variable reflète le degré d’intégration économique entre l’ACPr et tous les autres
pays du monde, à l’exception de la FRA. La deuxième variable spatiale pour l’ACPr est
plutôt calculée comme la somme pondérée de l’intégration préférentielle entre toutes
les paires de pays, à l’exclusion de l’ACPr. Dans les deux cas, conformément à la littéra-
ture, les poids sont normalisés à l’unité. La variable pour FRA est calculée de manière
similaire. Dans le cas de ACPr-core, l’indicateur binaire est remplacé par le niveau de
l’ACPr-core entre deux pays.
La variable dépendante, le stock bilatéral d’IDE, provient de la base de données
harmonisée sur les IDE bilatéraux du Groupe de la Banque mondiale ; les données sur
les ACPr proviennent de la base de données sur la profondeur horizontale (Hofmann,
Osnago et Ruta 2017). Le vecteur des variables de contrôle, Zijt, comprend le produit
intérieur brut (PIB) des pays d’origine et de destination (provenant des indicateurs de
développement mondial) ainsi que d’autres variables de contrôle. Ces autres variables
de contrôle comprennent une paire d’indicateurs binaires pour l’adhésion conjointe à
l’Organisation mondiale du commerce (à partir de la base de données gravitationnelles
du CEPII) et l’adhésion conjointe à l’Union européenne. Étant donné que l’investis-
sement est réglementé à la fois par les ACPr et les traités bilatéraux d’investissement
(TBI), un indicateur est inclus qui prend la valeur de un pour toutes les années où un
TBI est en vigueur entre la source et la destination (de la Conférence des Nations Unies
sur le commerce et le développement). La taille économique est contrôlée en incluant le
logarithme du PIB des deux pays (de la base de données gravitationnelle du CEPII). Les
changements dans les incitations à l’investissement résultant de la politique fiscale sont
pris en compte en incluant la différence dans les taux d’imposition des sociétés entre la
source et la destination (de la base de données Tax Foundation).
ESTIMATIONS PAR LE MODÈLE DE GRAVITÉ DES FLUX POTENTIELS D’IDE 149
capturant la relation ACPr entre tous les partenaires avec l’origine et la destination sont,
respectivement, ACPr-bin1 origine et ACPr-bin1 destination pour la régression sur l’in-
dicateur binaire d’appartenance à l’ACPr, et ACPr-core1 origine et ACPr-core1 desti-
nation pour la régression utilisant l’indicateur de profondeur de noyau. Les variables
spatiales reflétant le degré d’intégration entre les pays du reste du monde, à l’exclusion
des pays d’origine et de destination, sont ACPr-bin2 origine et ACPr-bin2 destination
pour la régression utilisant l’indicateur binaire de l’appartenance à l’ACPr, et PTA-core2
origine et PTA-core2 destination pour la régression sur la profondeur du noyau.
Les effets directs, ACPr-bin et ACPr-core, sont positifs et significatifs. Pour le
scénario général des IDE de la ZLECAf, l’effet direct de la mise en place d’un ACPr
entre deux pays entraîne, en moyenne, une augmentation de l’investissement de
23,5 % (100 × [exp(0,211) - 1]). Pour le second scénario, l’introduction d’un accord de
ESTIMATIONS PAR LE MODÈLE DE GRAVITÉ DES FLUX POTENTIELS D’IDE 151
Tableau A.2 Estimation de l’évolution du stock d’IDE entrants en 2035, par économie
Économie Base de Scénario général des IDE de Scénario approfondi des IDE
référence la ZLECAf de la ZLECAf
(2017 USD,
milliards) Changement Variation en Changement Variation en
(US$, pourcentage (USD, pourcentage
milliards) milliards)
République 9.098 18.914 207.89 26.078 286.63
démocratique du Congo
République du Congo 7.108 12.031 169.25 17.166 241.50
Guinée équatoriale 1.441 1.648 114.30 2.303 159.74
Gabon 2.724 3.053 112.06 4.131 151.63
Angola 30.892 34.401 111.36 44.989 145.63
Nigeria 91.120 100.990 110.83 157.052 172.36
(Le tableau continue à la page suivante)
152 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
Tableau A.2 Estimation de l’évolution du stock d’IDE entrants en 2035, par économie
Économie Base de Scénario général des IDE de Scénario approfondi des IDE
référence la ZLECAf de la ZLECAf
(2017 USD,
milliards) Changement Variation en Changement Variation en
(US$, pourcentage (USD, pourcentage
milliards) milliards)
Tableau A.2 Estimation de l’évolution du stock d’IDE entrants en 2035, par économie
Économie Base de Scénario général des IDE de Scénario approfondi des IDE
référence la ZLECAf de la ZLECAf
(2017 USD,
milliards) Changement Variation en Changement Variation en
(US$, pourcentage (USD, pourcentage
milliards) milliards)
Tableau A.3 Estimation de l’évolution du stock d’IDE sortants en 2035, par économie
Économie Base de Scénario général des IDE de Scénario approfondi des IDE
référence la ZLECAf de la ZLECAf
(2017 USD,
milliards) Changement Variation en Changement Variation en
(USD, pourcentage (USD, pourcentage
milliards) milliards)
Guinée équatoriale 0.051 0.028 55.05 0.033 64.08
Mauritanie 0.387 0.181 46.67 0.216 55.64
Comores 0.034 0.015 43.33 0.016 46.80
Guinée 0.120 0.051 42.37 0.054 45.29
Réunion 0.096 0.040 41.55 0.045 47.29
République centrafricaine 0.026 0.011 40.21 0.010 39.69
Burkina Faso 0.206 0.082 40.02 0.118 57.37
Djibouti 0.040 0.015 36.48 0.019 46.07
Togo 3.198 1.125 35.18 1.418 44.36
Ouganda 0.118 0.041 35.00 0.046 39.45
Kenya 2.602 0.900 34.58 1.025 39.37
Mali 0.116 0.039 33.85 0.052 45.02
Niger 0.090 0.029 31.98 0.041 45.08
Somalie 0.028 0.009 31.66 0.010 35.80
Malawi 0.311 0.097 31.03 0.098 31.35
Zimbabwe 0.785 0.242 30.83 0.253 32.27
Tanzanie 1.818 0.541 29.75 0.690 37.96
Ghana 0.554 0.164 29.52 0.203 36.65
Sierra Leone 0.018 0.005 27.11 0.008 44.11
Botswana 1.075 0.248 23.08 0.293 27.30
Lesotho 0.079 0.018 22.49 0.021 26.51
Mozambique 0.536 0.120 22.37 0.133 24.82
Zambie 2.601 0.547 21.01 0.465 17.89
Maroc 4.816 1.000 20.77 1.262 26.21
Burundi 0.021 0.004 18.82 0.004 19.65
Rwanda 0.011 0.002 15.62 0.002 15.05
Tchad 0.004 0.001 13.94 0.000 12.16
Sénégal 1.465 0.189 12.91 0.192 13.12
Afrique du Sud 103.377 12.032 11.64 11.763 11.38
Nigeria 4.931 0.563 11.42 0.146 2.96
Côte d’Ivoire 2.970 0.323 10.87 0.302 10.15
Namibie 1.019 0.098 9.60 0.095 9.34
(Le tableau continue à la page suivante)
ESTIMATIONS PAR LE MODÈLE DE GRAVITÉ DES FLUX POTENTIELS D’IDE 155
Tableau A.3 Estimation de l’évolution du stock d’IDE sortants en 2035, par économie
Économie Base de Scénario général des IDE de Scénario approfondi des IDE
référence la ZLECAf de la ZLECAf
(2017 USD,
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Annexe B
Estimations par le modèle
de gravité des réductions
de MNT induites par les
engagements profonds
en matière d’accords
commerciaux préférentiels
INTRODUCTION
Pour estimer les réductions des coûts des mesures non tarifaires (MNT) d’une éven-
tuelle zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), cette analyse suit l’ap-
proche descendante basée sur la gravité d’Egger et al. (2015). Par conséquent, au lieu
d’utiliser des informations détaillées sur les MNT (connues sous le nom d’évaluation
ascendante), ce rapport déduit les réductions des coûts des MNT directement de la
variation observée du commerce lorsqu’on contrôle la présence d’accords commer-
ciaux préférentiels (ACPr). Ainsi, cette approche diffère de celle consistant à émettre
des hypothèses directes de scénario sur la base des estimations de MNT disponibles
(par exemple, Kee et Nicita 2016 ; Kee, Nicita et Olarreaga 2009), à utiliser des termes
d’interaction pour les variables de MNT et d’ACPr qui identifient les réductions de
coûts commerciaux des MNT (Cadot et Gourdon 2016), ou à supposer que les coeffi-
cients des dispositions spécifiques d’ACPr liées aux MNT mesurent avec précision les
effets correspondants des changements de coûts commerciaux de MNT (par exemple,
Disdier, Fontagne et Cadot 2015). Cette stratégie d’identification est rendue possible
par l’utilisation d’un taux tarifaire appliqué qui apprécie les calendriers de réduction
tarifaire basés sur l’ACPr et, par conséquent, la composante tarifaire de l’ACPr. Cela
permet ensuite de distinguer les réductions des coûts commerciaux des MNT liées à
l’ACPr de celles qui découlent des concessions tarifaires.
157
158 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
L’étude repose sur l’hypothèse que toutes les autres réductions des coûts com-
merciaux liés aux MNT induites par les ACPr, c’est-à-dire les réductions de coûts que
l’exercice vise réellement à identifier, sont alors appréhendées par la variable de l’ACPr
incluse à côté du taux tarifaire appliqué. Contrairement à d’autres approches, cette ana-
lyse ne vise pas à déterminer les effets exacts des dispositions des ACPr en fonction de
l’incidence de la MNT respective. Cette approche est moins exigeante dans ses besoins
de données politiques détaillées du côté des données d’entrée, tout en permettant à
l’analyse de relier la conception de l’expérience du modèle à l’impact observé d’accords
tels que la ZLECAf sur les flux commerciaux (et donc, par définition, en évitant la
nécessité de supposer les effets). En outre, l’étude considère que les réductions des coûts
commerciaux sont symétriques, ce qui ne tient pas compte de la variation de certaines
MNT spécifique à chaque pays. Toutefois, compte tenu de la profondeur et de la com-
plexité des ACPr modernes (voir, par exemple, Mattoo, Rocha et Ruta 2020) et de l’hé-
térogénéité des MNT (CNUCED 2019), une stratégie d’identification et d’estimation
ascendante serait très complexe (par exemple, l’enquête devrait prendre en compte la
colinéarité des dispositions coexistantes, ou les corrections d’endogénéité pour diffé-
rentes dispositions, ainsi que les MNT), et elle dépendrait de la disponibilité de don-
nées détaillées sur les MNT correspondant au contenu des dispositions des ACPr, et
celles-ci n’existent tout simplement pas à l’heure actuelle.
L’approche choisie convient pour déduire un scénario complémentaire au scénario
original de la ZLECAf (appelé scénario commercial de la ZLECAf dans ce volume), qui
comprenait des réductions tarifaires, un ensemble restreint de MNT et la facilitation
des échanges. Plus précisément, les réductions de MNT inscrites dans le scénario ori-
ginal sont dans l’ensemble des mesures non techniques (voir Kee, Nicita et Olarreaga
2009, 181). Toutefois, les ACPr modernes et approfondis, tels que la ZLECAf envisa-
gée, contiennent un ensemble beaucoup plus développé de dispositions non tarifaires,
notamment, mais pas exclusivement, des dispositions concernant l’harmonisation et
la reconnaissance mutuelle des mesures techniques (par exemple, les mesures sani-
taires et phytosanitaires, les obstacles techniques aux évaluations de conformité liées
au commerce, les normes, les évaluations des risques, etc. ), ainsi que les dispositions
relatives à l’investissement. Cet ensemble élargi de coûts commerciaux liés aux MNT
abordés par les ACPR modernes est pris en compte par l’approche de ce volume, et
peut être utilisé lors de la spécification des réductions des coûts commerciaux pour le
modèle d’équilibre général calculable. L’estimation de la gravité structurelle repose sur
une spécification économétrique de l’équation de gravité qui est cohérente avec la théo-
rie microéconomique qui sous-tend le modèle d’équilibre général calculable.
DONNÉES
Conformément à la base de données utilisée pour l’exercice de modélisation en équi-
libre général calculable, cette analyse utilise les données commerciales de 2014 du
ESTIMATIONS PAR LE MODÈLE DE GRAVITÉ DES RÉDUCTIONS DE MNT INDUITES PAR LES 159
ENGAGEMENTS PROFONDS EN MATIÈRE D’ACCORDS COMMERCIAUX PRÉFÉRENTIELS
Global Trade Analysis Project, qui incluent l’absorption interne. En outre, elle utilise les
contrôles suivants : les variables de distance gravitationnelle standard proviennent du
CEPII (Centre d’Études Prospectives et d’Informations Internationales) ; les variables
relatives aux accords commerciaux proviennent de la Banque mondiale (Hofmann,
Osnago et Ruta 2017) ; et les données relatives au produit intérieur brut sont extraites
des indicateurs de développement mondial de la Banque mondiale. En outre, l’enquête
construit une variable pour le décalage horaire entre les pays, suivant Egger et al. (2011) ;
une variable qui indique si deux pays étaient auparavant le même pays ; et un indicateur
de type réseau sectoriel pour le nombre de partenaires commerciaux partagés.
En outre, l’analyse utilise un ensemble de variables sur la structure de l’économie,
la zone géographique du pays, la composition religieuse, la gouvernance et l’état de la
démocratie pour effectuer une analyse en composantes principales sur les différences
absolues pour un indicateur composite bilatéral, et directement sur les variables pour
les indicateurs spécifiques à la destination. Ce dernier exercice est également effectué
pour les indices capturant la qualité de la facilitation du commerce, c’est-à-dire le coût
de la circulation des marchandises à travers les frontières, et les indicateurs de perfor-
mance logistique. Cette étape est importante pour réduire le chevauchement potentiel
avec la composante de facilitation du commerce du scénario original. Les indicateurs
composites spécifiques à la destination interagissent ensuite avec la variable muette du
commerce intérieur pour tenir compte de l’hétérogénéité de l’effet du marché intérieur.
Enfin, en fonction du type de commerce (biens ou services), deux types de
variables de politique commerciale sont utilisés pour évaluer l’élasticité du commerce.
Tout d’abord, la variable tarifaire est combinée à partir de plusieurs sources avec l’ordre
de préférence suivant : Market Access Map (MacMap) Accords de partenariat éco-
nomique (calendriers de réduction tarifaire disponibles pour plus de 300 accords),
préférentiel MacMap, préférentiel du système d’analyse et d’information commerciale
de la CNUCED (TRAINS), nation la plus favorisée appliquée par MacMap, nation la
plus favorisée appliquée par TRAINS, et taux consolidés de l’Organisation mondiale
du commerce. Ainsi, la préférence est donnée aux taux MacMap, lorsqu’ils sont dis-
ponibles, afin de minimiser le mélange de taux avec différentes méthodologies sous-
jacentes pour calculer les équivalents tarifaires ad valorem (EAV). Étant donné que
l’analyse repose sur des informations de haute qualité sur les calendriers de réduction
tarifaire pour la stratégie d’identification, il est préférable de travailler avec les accords
de partenariat économique MacMap qui ne sont disponibles qu’à partir de 2014. En
combinant cela avec la dernière version publique du Global Trade Analysis Project,
l’enquête est limitée à une section transversale de 2014. Deuxièmement, l’indice glo-
bal sectoriel des restrictions commerciales de la Banque mondiale pour le commerce
des services est utilisé (Jafari et Tarr 2017). Ceux-ci ne sont disponibles que pour huit
secteurs (commerce, transport, transport maritime, transport aérien, communication,
services financiers, assurance et services aux entreprises). Pour les autres secteurs, l’in-
dice total des restrictions au commerce des services est utilisé comme approximation.
160 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
RÉSULTATS
Les résultats suggèrent qu’en moyenne, la réduction des coûts commerciaux liée aux
MNT est de 2,6 points de pourcentage pour le commerce des biens et de 13 points de
pourcentage pour le commerce des services. Cette différence d’ampleur entre les biens
et les services est raisonnable, étant donné que la politique commerciale des services
est généralement considérée comme plus restrictive que celle des biens. Par exemple,
l’indicateur AVE sur les biens le plus élevé identifié par Cadot et Gourdon (2016) est
de 26,2 % pour les produits animaux, alors que les estimations de Jafari et Tarr (2017)
pour les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques
(OCDE) sont de 35 % et 31 % pour les services de téléphonie fixe et d’assurance, res-
pectivement. Les politiques commerciales des services des pays en transition et à faible
revenu sont encore plus restrictives. Ainsi, le potentiel de réduction des coûts commer-
ciaux induits par les ACPr est susceptible d’être plus élevé pour les services que pour
les marchandises.
Par ailleurs, l’ampleur globale (c’est-à-dire la moyenne de l’effet entre les sec-
teurs) de l’effet des ACPr est conforme aux estimations de Cadot et Gourdon (2016)
qui constatent une réduction des coûts des MNT basée sur les ACPr de 2,1 points de
pourcentage, soit 20 % de moins que les estimations ici. Toutefois, leurs estimations
n’incluent que les mesures sanitaires et phytosanitaires et les obstacles techniques au
commerce, et par conséquent n’appréhendent pas les autres effets potentiels non tari-
faires des ACPr modernes (par exemple, les dispositions relatives aux investissements,
aux droits de propriété intellectuelle, à la concurrence ou aux marchés publics).
Le tableau B.1 résume les estimations sectorielles des réductions des coûts des
MNT, différenciées entre les secteurs des biens et des services. Pour les secteurs des
biens, l’analyse établit une correspondance entre les effets moyens des ACPr mesurés
Tableau B.1 Réductions moyennes des coûts des MNT induites par la ZLECAf dans le cadre du
scénario approfondi sur les IDE
Tableau B.1 Réductions moyennes des coûts des MNT induites par la ZLECAf dans le cadre du
scénario approfondi sur les IDE
Tableau B.1 Réductions moyennes des coûts des MNT induites par la ZLECAf dans le cadre du
scénario approfondi sur les IDE
Figure B.1 Moyennes équivalentes ad valorem de la réduction des coûts des MNTinduite par les
ACPr
a. Marchandises
30
21_vol
AVE de base de la Banque mondiale
5_osd
20
3_gro 1_pdr
6_c_b
4_v_f
10 12_wol
31_ppp
14_fsh 19_cmt 20_omt
10_oap 32_p_c 37_i_s 8_ocr
41_eeq
13_frs 39_fmp40_ele 18_oxt 9_ctl
24_sgr 33_chm35_rpp
45_omf 42_ome 36_nmm
38_nfm 27_tex 25_ofd 23_pcr
16_oil 43_mvh 15_coa 22_mil
0 10 20 30
Average PTA-based AVE
b. Services
40
30
AVE moyen basé sur l’ACPr
20
10
0
d
sa
tp
os
mn
du
ht
fs
hs
fi
bs
tr
sg
ns
_in
_o
_tr
t
_w
_a
_h
_w
_o
_r
_c
_w
_o
_r
_o
_e
_c
57
50
58
51
59
61
48
64
52
49
60
62
53
63
55
56
Secteur
par une variable fictive de l’ACPr et les effets des ACPr impliqués par un score de l’in-
dice de base de la Banque mondiale pour la profondeur de la ZLECAf. Ainsi, ces effets
s’appliquent aux paires de pays de la ZLECAf qui n’ont pas d’accord commercial actuel-
lement en vigueur. En moyenne, la variable muette de l’ACPr détecte des effets plus
importants que l’indice de base, bien que les deux soient fortement corrélés. En outre,
conformément à la différence entre les réductions totales des coûts des biens et des ser-
vices, la majorité des secteurs des services devraient connaître des économies de coûts
commerciaux relativement plus élevées que la plupart des secteurs des biens.
Dans l’ensemble, la majorité des secteurs de marchandises se situent dans le qua-
drant inférieur gauche de la figure B.1, ce qui signifie que leurs réductions de coûts
MNT induites par les ACPr vont de 0 à 10 %. Les économies de coûts commerciaux
les plus importantes sont susceptibles d’être réalisées dans un groupe de secteurs ali-
mentaires primaires et transformés liés à l’agriculture (par exemple, 1-Riz paddy ;
3-Céréales n.e.s. ; 4-Légumes, fruits et noix ; 5-Graines oléagineuses ; 9-Bovins, ovins
et caprins, chevaux ; 21-Végétaux et huiles). En général, ces secteurs ont une incidence
élevée d’obstacles sanitaires et phytosanitaires et d’obstacles techniques aux mesures
liées au commerce. Potentiellement, ils devraient être très favorisés par un ACPr visant
à promouvoir l’harmonisation réglementaire par le biais de la reconnaissance mutuelle,
de l’adoption de normes internationales, d’initiatives de transparence et d’outils simi-
laires permettant de réduire le fardeau réglementaire lié engendré par la conduite des
affaires transfrontalières. Les services, en particulier les secteurs du transport aérien,
maritime et autres, ainsi que l’entreposage – c’est-à-dire, plus généralement, les services
logistiques – bénéficient de réductions importantes des coûts commerciaux. En géné-
ral, il s’agit de services qui facilitent le commerce des marchandises. En outre, dans les
services de détail (inclus dans le commerce 50) et le commerce des services financiers,
les MNT ont été traitées par des accords antérieurs. En revanche, les services qui sont
généralement fournis par le secteur public ou qui sont fortement réglementés et qui,
pour la plupart, ne sont pas inclus dans les ACPr (par exemple, les services d’éducation
ou de santé) n’ont pas bénéficié de réductions significatives des coûts des MNT dans les
accords de services passés.
RÉFÉRENCES
Cadot, Olivier, and Julien Gourdon. 2016. “Non-Tariff Measures, Preferential Trade Agreements, and
Prices: New Evidence.” Review of World Economics 1522 (May): 227–49. https://doi.org/10.1007/
s10290-015-0242-9.
Disdier, Anne-Celia, Lionel Fontagne, and Olivier Cadot. 2015. “North-South Standards
Harmonization and International Trade.” World Bank Economic Review 29 (2): 327–52. https://doi
.org/10.1093/wber/lht039.
Egger, Peter, Joseph Francois, Miriam Manchin, and Douglas Nelson. 2015. “Non-Tariff Barriers,
Integration and the Transatlantic Economy.” Economic Policy 30 (83): 539–84. https://doi.org
/10.1093/epolic/eiv008.
ESTIMATIONS PAR LE MODÈLE DE GRAVITÉ DES RÉDUCTIONS DE MNT INDUITES PAR LES 165
ENGAGEMENTS PROFONDS EN MATIÈRE D’ACCORDS COMMERCIAUX PRÉFÉRENTIELS
Egger, Peter, Mario Larch, Kevin E. Staub, and Rainer Winkelmann. 2011. “The Trade Effects of
Endogenous Preferential Trade Agreements.” American Economic Journal: Economic Policy 3 (3):
113–43. https://doi.org/10.1257/pol.3.3.113.
Hofmann, Claudia, Alberto Osnago, and Michele Ruta. 2017. “Horizontal Depth: A New Database
on the Content of Preferential Trade Agreements.” Policy Research Working Paper 7981, World
Bank, Washington, DC.
Jafari, Yaghoob, and David G. Tarr. 2017. “Estimates of Ad Valorem Equivalents of Barriers against
Foreign Suppliers of Services in Eleven Services Sectors and 103 Countries.” World Economy 40
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Kee, Hiau Looi, and Alessandro Nicita. 2016. “Trade Frauds, Trade Elasticities and Non-Tariff
Measures.” Unpublished, World Bank, Washington, DC.
Kee, Hiau Looi, Alessandro Nicita, and Marcelo Olarreaga. 2009. “Estimating Trade Restrictiveness
Indices.” Economic Journal 119 (534): 172–99. https://doi.org/10.1111/j.1468-0297.2008.02209.x.
Mattoo, Aaditya, Nadia Rocha, and Michele Ruta, eds. 2020. Handbook of Deep Trade Agreements.
Washington, DC: World Bank Group.
UNCTAD. (United Nations Conference on Trade and Development). 2019. International Classification
of Non-Tariff Measures 2019. Geneva: UN. https://doi.org/10.18356/33bf0bc6-en.
Annexe C
Agrégation géographique
et sectorielle dans le
modèle EGC
L’année de référence du modèle d’équilibre général calculable (EGC) est 2014, et il est
initialisé et calibré à la base de données Global Trade Analysis Project (GTAP), ver-
sion 10. La base de données GTAP version 10 a été recalibrée après l’inclusion d’une
matrice de comptabilité sociale pour la République démocratique du Congo. Les
141 régions résultantes de la base de données ont été agrégées en 34 régions (tableau
C.1). De même, les 65 secteurs de la base de données ont été agrégés en 21 secteurs
(tableau C.2), en mettant en valeur les secteurs manufacturiers faisant le plus l’objet
d’échanges et sur les services de commerce et de transport.
155
156 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
33 Union européenne + AELE (UEO) Autriche (AUT), Belgique (BEL), Chypre (CYP), République tchèque
(CZE), Danemark (DNK), Estonie (EST), Finlande (FIN), France (FRA),
Allemagne (DEU), Grèce (GRC), Hongrie (HUN), Irlande (IRL), Italie
(ITA), Lettonie (LVA), Lituanie (LTU), Luxembourg (LUX), Malta (MLT),
Pays-Bas (NLD), Pologne (POL), Portugal (PRT), Slovaquie (SVK),
Slovénie (SVN), Espagne (ESP), Suède (SWE), Royaume-Uni (GBR),
Suisse (CHE), Norvège (NOR), Reste de AELE (XEF), Bulgarie (BGR),
Croatie (HRV), Roumanie (ROU)
(Le tableau continue à la page suivante)
AGRÉGATION GÉOGRAPHIQUE ET SECTORIELLE DANS LE MODÈLE EGC 157
34 Reste du monde (ROW) Australie (AUS) ; Nouvelle-Zélande (NZL) ; reste de l’Océanie (XOC) ;
Bangladesh (BGD) ; Inde (IND) ; Népal (NPL) ; Pakistan (PAK) ;
Sri Lanka (LKA) ; reste de l’Asie du Sud (XSA) ; Canada (CAN) ;
Mexique (MEX) ; reste de l’Amérique du Nord (XNA) ; Argentine
(ARG) ; Bolivie (BOL), Brésil (BRA) ; Chili (CHL) ; Colombie (COL) ;
Équateur (ECU) ; Paraguay (PRY) ; Pérou (PER) ; Uruguay (URY) ;
Venezuela, RB (VEN) ; Reste de l’Amérique du Sud (XSM) ; Costa
Rica (CRI) ; Guatemala (GTM) ; Honduras (HND) ; Nicaragua (NIC) ;
Panama (PAN) ; El Salvador (SLV) ; reste de l’Amérique centrale
(XCA) ; République dominicaine (DOM) ; Jamaïque (JAM) ; Porto Rico
(PRI) ; Trinité-et-Tobago (TTO) ; reste des Caraïbes (XCB) ; Albanie
(ALB) ; Biélorussie (BLR) ; Fédération de Russie (RUS) ; Ukraine
(UKR) ; reste de l’Europe de l’Est (XEE) ; reste de l’Europe (XER) ;
Kazakhstan (KAZ) ; Kirghizistan (KGZ) ; Tadjikistan (TJK) ; reste de
l’ancienne Union soviétique (XSU) ; Arménie (ARM) ; Azerbaïdjan
(AZE) ; Géorgie (GEO) ; Bahreïn (BHR) ; Iran, Rép. islamique (IRN) ;
Israël (ISR) ; Jordanie (JOR) ; Koweït (KWT) ; Oman (OMN) ; Qatar
(QAT) ; Arabie saoudite (SAU) ; Turquie (TUR) ; Émirats arabes unis
(ARE) ; reste de l’Asie occidentale (XWS) ; reste du monde (XTW).
32 United States (USA) United States (USA)
33 European Union + EFTA (WEU) Austria (AUT), Belgium (BEL), Cyprus (CYP), Czech Republic (CZE),
Denmark (DNK), Estonia (EST), Finland (FIN), France (FRA), Germany
(DEU), Greece (GRC), Hungary (HUN), Ireland (IRL), Italy (ITA), Latvia
(LVA), Lithuania (LTU), Luxembourg (LUX), Malta (MLT), Netherlands
(NLD), Poland (POL), Portugal (PRT), Slovakia (SVK), Slovenia (SVN),
Spain (ESP), Sweden (SWE), United Kingdom (GBR), Switzerland
(CHE), Norway (NOR), Rest of EFTA (XEF), Bulgaria (BGR), Croatia
(HRV), Romania (ROU)
34 Rest of the World (ROW) Australia (AUS); New Zealand (NZL); Rest of Oceania (XOC);
Bangladesh (BGD); India (IND); Nepal (NPL); Pakistan (PAK); Sri
Lanka (LKA); Rest of South Asia (XSA); Canada (CAN); Mexico (MEX);
Rest of North America (XNA); Argentina (ARG); Bolivia (BOL), Brazil
(BRA); Chile (CHL); Colombia (COL); Ecuador (ECU); Paraguay (PRY);
Peru (PER); Uruguay (URY); Venezuela, RB (VEN); Rest of South
America (XSM); Costa Rica (CRI); Guatemala (GTM); Honduras (HND);
Nicaragua (NIC); Panama (PAN); El Salvador (SLV); Rest of Central
America (XCA); Dominican Republic (DOM); Jamaica (JAM); Puerto
Rico (PRI); Trinidad and Tobago (TTO); Rest of Caribbean (XCB);
Albania (ALB); Belarus (BLR); Russian Federation (RUS); Ukraine
(UKR); Rest of East Europe (XEE); Rest of Europe (XER); Kazakhstan
(KAZ); Kyrgyzstan (KGZ); Tajikistan (TJK); Rest of Former Soviet
Union (XSU); Armenia (ARM); Azerbaijan (AZE); Georgia (GEO);
Bahrain (BHR); Iran, Islamic Rep. (IRN); Israel (ISR); Jordan (JOR);
Kuwait (KWT); Oman (OMN); Qatar (QAT); Saudi Arabia (SAU); Turkey
(TUR); United Arab Emirates (ARE); Rest of West Asia (XWS); Rest of
the World (XTW)
Source : Banque mondiale 2020.
Note : GTAP = Projet d’analyse du commerce mondial.
158 Tirer le meilleur parti de la Zone de libre-échange continentale africaine
1 Agriculture (AGR) Riz paddy (PDR) ; blé (WHT) ; céréales n.e.s. (GRO) ; légumes, fruits,
noix (V_F) ; oléagineux (OSD) ; canne à sucre, betterave à sucre
(C_B) ; fibres végétales (PFB) ; cultures n.e.s. (OCR) ; bovins, ovins
et caprins, chevaux (CTL) ; produits animaux n.e.s. (OAP) ; lait cru
(RMK) ; laine, cocons de vers à soie (WOL) ; sylviculture (FRS).
2 Combustibles fossiles (FFL) Charbon (COA), pétrole (OIL), gaz (GAS), fabrication et distribution
de gaz (GDT)
3 Minéraux n.c.a. (OXT) Autre extraction (anciennement OMN Minéraux n.e.s.) (OXT)
4 Aliments transformés (PFD) Pêche (FSH), produits à base de viande bovine (CMT), produits à
base de viande n.e.s. (OMT), huiles et graisses végétales (VOL),
produits laitiers (MIL), riz transformé (PCR), sucre (SGR), produits
alimentaires n.e.s. (OFD), boissons et produits du tabac (B_T)
5 Produits en bois et en papier Produits en bois (LUM), produits en papier, édition (PPP)
(WPP)
6 Textiles et habillement (TWP) Textiles (TEX), habillement (WAP), produits en cuir (LEA)
7 Fabrication à forte intensité Produits minéraux n.e.s. (NMM), métaux ferreux (I_S), métaux n.e.s.
énergétique (KE5) (NFM)
8 Produits du pétrole et du Produits du pétrole et du charbon (P_C)
charbon (P_C)
9 Produits chimiques, caoutchouc Produits chimiques (CHM), produits pharmaceutiques de base
et plastiques (crp) (BPH), produits en caoutchouc et en plastique (RPP)
10 Produits manufacturés, n.m.a. Produits métalliques (FMP) ; produits informatiques, électroniques
(XMN) et optiques (ELE) ; équipements électriques (EEQ) ; machines et
équipements n.e.s. (OME) ; véhicules à moteur et pièces détachées
(MVH) ; matériel de transport n.e.s. (OTN) ; produits manufacturés
n.e.s. (OMF)
11 Construction (CNS) Construction (CNS)
12 Services commerciaux (TRD) Commerce (TRD) ; hébergement, restauration et services (AFS) ;
entreposage et activités de soutien (WHS).
13 Services de transport routier et Transport n.e.s. (OTP)
ferroviaire (OTP)
14 Services de transport de l’eau Transport de l’eau (WTP)
(WTP)
15 Services de transport aérien Transport aérien (ATP)
(ATP)
16 Services de communication Communication (CMN)
(CMN)
17 Autres services financiers (OFI) Services financiers n.e.s. (OFI)
RÉFÉRENCE
Banque mondiale. 2020. La Zone de libre-échange continentale africaine : effets économiques et dis-
tributifs. Washington, DC : Banque mondiale. doi:10.1596/978-1-4648-1559-1.