Exposé de SFD
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Paix-Travail-Patrie Peace-Work-Fatherland
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MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT MINISTRY OF HIGHER
SUPERIEUR EDUCATION
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INTRODUCTION
CONCLUSION
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INTRODUCTION
Les banques et les EMF peuvent être comme deux intermédiaires financiers
d’essence différentes, mais qui visent souvent le même objectif : collecter
l’épargne des agents excédentaires pour le financement de projets jugés rentables.
Elles se différencient par leurs logiques d’intermédiation, l’échelle de leurs
opérations, la temporalité de leurs contrats, les mécanismes utilisés dans la
sélection et la surveillance des projets. L’objectif de cette étude sera donc
d’analyser le comportement des banques et établissements de microfinance sur le
marché du crédit, et vérifier si ces deux firmes se complètent ou sont compétitif
en termes de financement de l’économie. L’articulation entre banques et EMF se
perçoit comme la combinaison d’activités bancaires et de microfinance pour
répondre aux besoins de financement de différents types de clientèle. En général,
les EMF disposent d’une technologie de crédit adaptée aux besoins de
financement des micro-entrepreneurs, et les banques, des ressources abondantes
pour octroyer des crédits non seulement aux firmes et aux ménages, mais aussi
aux EMF qui en sont financièrement contraints. Nous présenterons dans un
premier temps la revue relative aux aspects concurrentiels entre banques et
établissements de microfinance avant d’aborder les relations de partenariat
existant entre eux.
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I. LES RELATIONS CONCURRENTIELLES
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2) -L’intégration des EMF dans le segment des banques : le «
upscaling »
Cette ascension des EMF est une caractéristique de leur croissance pour
l’atteinte d’une phase finale de développement, mais aussi un signe de leur
évolution vers des entités à logique et pratiques bancaires. Ce changement est
également considéré comme une conséquence de la dynamique naturelle des EMF,
car, à mesure que l’activité des EMF prend de l’ampleur, le volume des prêts
augmente, en corrélation avec le degré de maturité de sa clientèle. Dans le souci
de fidéliser celle-ci, l’EMF est contraint d’adapter son offre à la demande
exprimée. Ensuite, lorsque l’activité de la clientèle se développe, ses besoins en
financement tendront à s’accroître. L’établissement se voit donc dans l’obligation
d’arrimer l’offre de ses services aux besoins de la clientèle.
Le besoin en ressources longues des agents nécessiteux, renforcé par le
niveau de maturité des firmes, peut amener l’établissement de microfinance à
solliciter un agrément bancaire qui lui donne la possibilité d’accéder au marché
des capitaux et de mobiliser des dépôts provenant d’une vaste gamme de clientèle
(aussi bien de gros investisseurs institutionnels que de clients à faibles revenus).
Toutefois, la transition vers le segment bancaire requiert au préalable certaines
conditions contraignantes telles que la rentabilité et la viabilité institutionnelle et
financière.
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caractéristiques homogènes, alors que la microfinance présente une structure qui
varie d’une zone à une autre, en fonction des spécificités des systèmes financiers,
des niveaux de pauvreté et de l’ampleur des subventions. Nous analyserons
successivement, dans les parties qui suivent, la perception de la complémentarité
entre banque et microfinance selon la théorie de l’intermédiation financière et
selon la théorie de l’organisation industrielle.
1. -La complémentarité selon la théorie de l’intermédiation
financière
La complémentarité de l’intermédiation microfinancière à celle bancaire a
pris naissance dans les limites de la technologie bancaire à financer certains
projets non bancables. À cela, se sont ajoutés les problèmes d’asymétrie
d’information auxquels les banques sont régulièrement confrontées et pour
lesquels les EMF essaient de développer de nouveaux mécanismes pour se
prémunir contre les risques.
En effet, pour pallier aux problèmes d’antisélection et d’aléa moral, les
banques disposent de trois principaux modèles : le screening, la relation de long
terme et le crédit scoring. Le screening est un menu de contrat basé sur un
mécanisme d’auto-sélection qui amène les emprunteurs à révéler leur type en
choisissant un contrat parmi ceux proposés par la banque. De manière pratique,
cela consiste en un jeu de taux d’intérêt et de garantie où les bons emprunteurs
choisissent le contrat à taux d’intérêt faible avec une garantie plus élevée (alors
que les emprunteurs risqués choisiront le contrat à taux d’intérêt plus élevé avec
une garantie matérielle faible). Avec ce menu de contrats, la banque parvient à
séparer les emprunteurs en fonction de leur niveau de risque.
Les banques peuvent également définir un score à travers des tests
statistiques qu’elles utilisent pour classer, en termes de risques, leurs emprunteurs
et les demandes de prêt qu’elles reçoivent (on attribue un score à chaque
demandeur de crédit). Les crédits scoring ont l’avantage d’être plus rapides, plus
objectifs et moins coûteux pour la banque. La troisième approche pour réduire le
risque de sélection adverse consiste à entretenir des relations de long terme avec
leur clientèle. Dans une situation d’asymétrie d’information, la relation de
clientèle permet d’améliorer l’évaluation par les banques des risques des
emprunteurs et contribue à réduire le rationnement du crédit.
Comme alternative aux problèmes de financement liés à l’exclusion
bancaire, les EMF, par l’originalité de leurs démarches et mécanismes de gestion
de la clientèle, ont réussi à satisfaire les besoins de financement des micro-
entrepreneurs. Les technologies bancaires, notamment le screening, se sont
révélées inopérantes dans le financement de la plupart des micro-entrepreneurs.
En effet, la technique du screening ne permet pas de distinguer objectivement les
bons risques des mauvais. Par contre, le scoring peut être utilisé en microfinance,
mais la difficulté pour son adoption réside dans le fait que beaucoup d’EMF ne
disposent pas d’un système d’information fiable et certains de leurs clients sont
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pauvres et opèrent dans un cadre informel.
La clé du succès des EMF réside ainsi dans le caractère novateur de leurs
technologies et procédures d’intermédiation. Pour faire face aux problèmes
d’asymétrie d’information, la microfinance a réussi à mettre en œuvre des
mécanismes financiers plus appropriés pour collecter l’épargne et octroyer de
crédit, à travers les prêts de groupe avec caution solidaire, le système de prêt
progressif et les incitations dynamiques. Le succès de ces modèles repose sur des
démarches stratégiques, à savoir la responsabilité conjointe (joint liability) et la
surveillance par les pairs (peer monitoring).
Le prêt de groupe est la plus grande innovation de la microfinance. Dans
les zones où les EMF sont régulièrement confrontés à une sélection adverse, les
prêts de groupe sont plus pratiqués que ceux individuels. Dans ce modèle, le
collatéral social est endogène, c’est-à-dire intégré au fil des interactions entre les
membres du groupe et non supposé de façon exogène à l’instar des modèles de
prêts individuels. Certains auteurs affirment également que les taux d’intérêt
élevés en microfinance affectent davantage les prêts individuels que les prêts de
groupe.
Le système de prêt de groupe consiste en effet à accorder un prêt à un
groupe de personnes qui, sur une base individuelle, n’y auraient pas accès. À
travers le mécanisme de la responsabilité conjointe, les membres du groupe sont
mutuellement responsables du remboursement du crédit. Si l’un des membres fait
défaut, ses pairs se doivent de rembourser à sa place. En ce sens, les membres du
groupe ont intérêt à se surveiller mutuellement. Par contre, dans l’approche du
peer monitoring, l’activité de chaque membre du groupe est surveillée par les
autres. De ce point de vue, la responsabilité conjointe améliore la performance de
remboursement des EMF en certifiant le type de risque des emprunteurs, en
incitant à la bonne utilisation des fonds, en garantissant la déclaration des comptes
et en obligeant l’emprunteur à rembourser son crédit.
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de consommation. En d’autres termes, deux biens sont complémentaires lorsque
l’augmentation du prix de l’un entraine une baisse de la demande de l’autre.
Au regard de cette définition, il importe de s’interroger sur le type de
relation existant entre l’industrie bancaire et celle de la microfinance. Il semble
qu’une approche quantitative ne permet pas fondamentalement de mettre en
évidence la complémentarité entre les deux firmes. Toutefois, une approche
qualitative mise en place par Richardson (1972) permet d’analyser la
complémentarité non sur les prix et les quantités, mais plutôt sur la notion
d’activité, de compétences et de technologie.
En effet, il n’est pas aisé de faire le lien entre le taux d’intérêt appliqué sur
le marché bancaire et la demande de crédit dans le secteur de la microfinance. En
revanche, il existe des travaux analysant la complémentarité entre les secteurs
financiers formel et informel. La question reste donc entière quant à la mise en
évidence de l’impact direct de la variation du taux d’intérêt bancaire sur la
demande de microcrédit. Avec l’approche de Richardson, l’analyse révèle la
complémentarité à travers l’état de technologie utilisée de part et d’autre et les
différents types de partenariats noués par les banques et les EMF pour développer
leurs activités.
De fait, la relation entre les deux secteurs est fondée sur la spécificité de la
technologie utilisée de part et d’autre dans les activités d’intermédiation. En effet,
l’intermédiation bancaire comme celle microfinancière repose fondamentalement
sur la collecte de l’épargne et la distribution de crédits. Cependant, les
mécanismes mis en œuvre et les technologies utilisées diffèrent d’un segment de
marché à un autre. Même si leurs activités ont la similarité d’être toutes fondées
sur la confiance, le crédit bancaire est généralement conditionné par la fourniture
d’éléments matériels (documents comptables fiables et garanties suffisantes) ; la
confiance en microfinance se fonde sur des éléments plus immatériels. Dans de
telles situations, le manque de garanties matérielles amène les EMF à recourir à
d’autres formes de garanties telles que la solidarité de groupe, la moralité du client
ou la pression sociale.
Cette complémentarité peut également s’étendre aux relations de
partenariats en ce sens que la profitabilité de l’un n’altère pas celle de l’autre.
Selon Richardson (1972), le dépôt d’un établissement de microfinance auprès
d’une banque peut être considéré comme une coopération de nature
complémentaire car il est mutuellement bénéfique. L’augmentation de l’épargne
collectée par l’EMF n’entraine pas une réduction de l’épargne collectée par la
banque, mais elle vient plutôt accroitre celle-ci, car les EMF sont tenus de déposer
une partie de leurs ressources auprès des banques.
Il est également admis que les projets ou investissements complémentaires
sont ceux dont la réalisation conjointe engendre des profits supérieurs à la somme
des profits réalisés séparément. En ce sens, toute coopération entre les deux firmes
financières ne peut qu’être complémentaire dans la mesure où elle contribue à
accroitre l’efficacité du financement des économies. Une coopération financière
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entre les deux segments peut ainsi contribuer à réduire le niveau de rationnement
du crédit dans l’économie. De même, la cohabitation des deux segments peut être
source de développement financier.
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l’offre de crédits. Au niveau de l’épargne, la concurrence entre les deux secteurs
est plus facile à admettre, puisque les produits d’épargne sont moins risqués et
nécessitent une technologie de collecte moins innovante. Elle est plus tangible
entre banques et EMF dotées d’un organe financier, et moins avec les EMF non
dotées d’un tel organe, puisqu’au final, l’épargne collectée se retrouve sécurisée
dans le secteur bancaire. Au niveau du crédit, la concurrence est moins forte,
puisque généralement les deux secteurs ne disposent pas des éléments complets
pour assurer le financement. À cela s’ajoute le fait que les banques sont davantage
intéressées par les ressources des PME et les services qu’elles leur rendent, qu’aux
activités de financement. Mais, tout dépend de la taille, et du niveau de rentabilité
de la PME. Les PME de taille petite et moyenne sont généralement peu éligibles
au crédit bancaire, en raison de l’insuffisance des garanties matérielles. En
revanche, pour les PME à forte rentabilité, on peut voir une concurrence s’établir
entre les deux secteurs, au niveau du crédit. Cette concurrence ne s’oppose pas à
la complémentarité, puisque c’est l’objet de la cohabitation des deux secteurs –
l’élargissement de la surface d’intermédiation ou l’inclusion financière – qui se
trouve, au final, renforcé. Au Sénégal, par exemple, la petite concurrence ressentie
sur la petite épargne, a poussé les banques ces dernières années à se déployer
massivement dans les banlieues urbaines où aucune banque n’était présente il y a
peu d’années.
Lorsque la concurrence aux frontières entre les deux industries pousse les
deux types d’institutions à la recherche de l’efficience, cette concurrence peut être
qualifiée de concurrence dans la complémentarité, d’autant plus qu’il en découle
une augmentation du bien-être collectif. On voit alors qu’une complémentarité
définie dans une perspective de l’inclusion financière ou de la finance accessible
à tous n’exclut pas systématiquement la concurrence entre les divers acteurs
offrant des services financiers.
Par ailleurs, il importe de souligner que la relation entre les deux industries
n’est ni statique, ni uniforme. Elle est dynamique et polymorphe. Elle change d’un
contexte à un autre, en fonction des spécificités du système financier et du niveau
de développement du secteur de la microfinance. La contribution de Fall (2009)
met en évidence les différentes natures de la relation entre les deux secteurs, ainsi
que sa dynamique d’évolution. Dans les zones à forte maturité et rentabilité du
secteur, à l’instar de l’Amérique latine et de l’Asie dans une moindre mesure, on
note une relation davantage concurrentielle que complémentaire. Tandis que dans
les zones où la microfinance est encore jeune et en quête de maturité, à l’image
des zones subsahariennes, les relations sont davantage marquées par la
complémentarité. La concurrence se matérialise par les stratégies de
« downscaling » et de « upscaling » des banques et des EMF, respectivement.
Tandis que la complémentarité se matérialise par les relations de coopération entre
les deux secteurs. Tout dépend également du type de microfinance mis en œuvre.
Une microfinance qui se dévoue en priorité pour les pauvres, utilise les
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mécanismes informels et cherche à lutter contre la pauvreté, se démarque
pleinement de l’activité bancaire. Cette microfinance aura peu de chance d’entrer
en concurrence avec les banques. En revanche, une microfinance qui accorde une
priorité absolue à la rentabilité et faisant usage de techniques modernes
d’intermédiation se démarque peu de l’activité bancaire. Cette microfinance
pourrait naturellement entrer en compétition avec les banques. Il ressort de
l’analyse de Fall (2009) que la relation entre les deux secteurs s’amorce sur des
rapports de complémentarité pour déboucher sur des rapports de compétition,
avec le niveau de développement de la microfinance. à ce propos, nous rappelons
que le but ultime de la microfinance est de faire son intégration dans le secteur
financier officiel, ce qui signifie que ces deux secteurs tendent naturellement vers
la concurrence. Une contribution récente de Fall et Servet (2010) soutient qu’au
fur et à mesure que la microfinance se développe, sa ligne de démarcation avec le
secteur bancaire devient de plus en plus floue.
CONCLUSION
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En somme, de plus en plus d’établissements de microfinance matures avec
un niveau de rentabilité élevé opèrent sur des segments censés être du ressort des
banques et réciproquement, des banques essaient de s’adapter, d’une manière ou
d’une autre, aux besoins en services des micro-entrepreneurs. Cette fracture de
frontière pourrait s’expliquer par la concurrence observée sur le marché bancaire
dans certains espaces géographiques ainsi que des performances réalisées par les
EMF et les besoins croissants de leur clientèle. Toutefois, la nature de ces relations
dépend du stade de développement des EMF. Il se dégage donc de nos jours que
dans les zones où la microfinance s’est amplement déployée pour atteindre une
certaine maturité, la relation entre les banques et les EMF revêt souvent
l’empreinte d’une marque de concurrence. En revanche, dans les zones où le
secteur de la microfinance est encore embryonnaire et en phase d’expansion ou
de consolidation, la relation entre les deux secteurs montre souvent les caractères
de complémentarité.
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