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JUDAÏSME-ISRAËL
Collection dirigée
par
Marie-Pierre Bay et Dominique Bourel
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Dans la même collection

Jérémie, par André Neher.


Contes hassidiques, par J.-L. Peretz.
Histoire du peuple juif, I, par Cecil Roth.
Histoire du peuple juif, II, par Cecil Roth.
Paroles du Talmud, par Ovadiah Camhy.
Pays ancien, Pays nouveau, par Theodor Herzl.
L'État juif. Extraits du Journal, par Theodor Herzl.
Les Contes de Rabbi Nachman, par Martin Buber.
Fragments autobiographiques, par Martin Buber.
L'Héritage des Sept, par Shimon Peres.
Histoire du Baal Shem Tov, par Isaac Bashevis Singer.
N'oublie pas, par Jacob Kaplan.
Un enseignement de l'estime, par Jacob Kaplan.
De la réforme politique des Juifs, par C.W. Dohm.
Vivre au kibboutz, par David Catarivas.
Le Shabbes Goy, par Jacob Katz.
Sagesse de la Kabbale, I, par Alexandre Safran.
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SAGESSE DE LA KABBALE

Textes choisis de
la littérature mystique juive
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Du même auteur

La Cabale, Payot, Paris, 1960, 1972, 1979, 1983.


En allemand : Berne et Munich, 1966.
En anglais : New York et Jérusalem, 1975, 1977.
En espagnol : Barcelone, 1976.
En italien : Rome, 1981.

Israël dans le Temps et dans l'Espace, Thèmes fondamentaux


de la spiritualité juive, Payot, Paris, 1980.
En allemand : Berne et Munich, 1984.
En anglais : New York et Jérusalem, 1987.

Sagesse de la Kabbale, I.
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Alexandre Safran
Grand Rabbin de Genève

Sagesse
de la Kabbale

Textes choisis de
la littérature mystique juive

Judaïsme-Israël
Stock
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Si vous souhaitez être tenu au courant de la publication de nos ouvrages, il vous


suffira d'en faire la demande aux Éditions STOCK, 103, boulevard Saint-Michel,
75005 Paris. Vous recevrez alors, sans aucun engagement de votre part, le bulletin
où sont régulièrement présentées nos nouveautés que vous trouverez chez votre
libraire.

Tous droits réservés pour tous pays.


© 1986, Alexandre Safran.
© 198 É d i t i o n s Stock.
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Préface

Dans le premier volume de Sagesse de la Kabbale, j'ai dégagé


les lignes directrices de la mystique juive et en ai interprété les
idées fondamentales. Dans ce second volume, je présente des
textes d'une grande profondeur spirituelle, caractéristiques de
la vaste littérature mystique juive. Je les ai traduits et rassem-
blés dans ce volume pour permettre aux lecteurs de langue
française de connaître des auteurs et des œuvres qui reflètent le
riche monde de la Kabbale, de ses débuts jusqu'à nos jours.
Parmi ces textes, ils s'en trouve plusieurs qui n'avaient encore
jamais été traduits en aucune langue.
Par leur manière d'envisager les thèmes fondamentaux, théo-
sophiques ou cosmogoniques, de la Kabbale, les auteurs de ces
textes se distinguent souvent entre eux ; néanmoins, ils sont
unanimes à reconnaître que ce qui fait l'unité intrinsèque de la
Kabbale, c'est son caractère éthique. C'est pourquoi leur préoc-
cupation essentielle est d'ordre éthique.
C'est là la « Sagesse » que la Kabbale propose à l'Homme, à
tout homme, et particulièrement à Israël, l'homme de la Kab-
bale.
Les textes rassemblés dans ce volume, je les ai choisis à la
lumière de cette Sagesse, qui alimente tous les courants de la
mystique juive. Ces textes — soit pris séparément, soit groupés
par thèmes — sont précédés de sommaires présentant les sujets
qui vont être traités.

Alexandre SAFRAN.
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La sagesse et les vérités de la Tora sont


cachées en chacun de ses mots. Il n'y a pas
un mot dans la Tora qui ne soit contenu
dans le Nom de Dieu. Il n'y a aucune chose
dont tu ne puisses trouver le reflet dans la
Tora, car Dieu a établi l'ordre du monde
selon l'ordre de la Tora.

Il n'y a pas de lettre ni de mot de la Tora qui ne contienne des


mystères importants et précieux, (qui ne comporte) des racines,
des branches, (qui ne comprenne) des allusions, (qui ne cache)
des explications, (qui n'indique) des voies que les hommes puis-
sent suivre et auxquelles ils puissent se fier. Heureuse la part de
ceux qui les connaissent 1 ! (Zohar I, 201a ; II, 12a, 55b, 59b.)

Vois comme les paroles de la Tora sont aimées : il n'y a pas de


chose, même de petite chose, dont tu ne puisses trouver (le
reflet) dans la Tora ! Et il n'y a pas de chose, même de petite
chose, qui ne soit sortie de la bouche du Saint, béni soit-Il 2 !
(Zohar III, 221a.)

Le Nom, béni soit-Il, a établi l'ordre du monde selon l'ordre


de la Tora, car tout vient de la Tora. C'est ce que (nos sages)

1. Cf. Zohar 'Hadache 56b.


2. Voir aussi TB Ta'anit 9a.
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disent : « Le Saint, béni soit-Il, regarda la Tora et créa le


monde 1 » Et c'est ce que dit la Michna : « Tourne et retourne
(la Tora, en tous sens, examine-la attentivement), car tout y est
contenu », ce qui veut dire : lorsque tu comprendras la Tora, tu
comprendras tout l'ordre de la réalité, car les voies de ce monde
sortent des voies de la Tora, et les voies du monde sont liées aux
voies de la Tora, tout sort de la Tora, qui est l'ordre de
l'homme ; il en résulte que tout se trouve dans la Tora. (MaHa-
RaL, Déré'h 'Hayïm, Avot V, 23, p. 105b-106a.)

Toutes Ses œuvres cachées, le Saint, béni soit-Il, les a intro-


duites dans la Sainte Tora ; la Tora contient tout. La chose
cachée, la Tora la dévoile ; mais aussitôt elle se revêt d'un autre
vêtement, s'y cache sans plus se révéler. Cependant, le regard
pénétrant des sages atteint, à travers le vêtement, la chose
cachée. Au moment où elle se révèle et avant qu'elle ne dispa-
raisse de nouveau derrière son vêtement, (les sages) la saisissent
par la profondeur de leur regard ; presque aussitôt disparue,
leur regard l'a pourtant recueillie. (Zohar II, 98b.)

Heureux les tsaddikim, les justes, car le Saint, béni soit-Il,


leur révèle les profonds mystères d'en haut et d'en bas ; et cela
grâce à la Tora, car celui qui étudie la Tora est couronné des
couronnes de Son Nom Saint ; en effet, la Tora est le Nom Saint,
et celui qui s'y dévoue est marqué du Nom Saint, et c'est ainsi
qu'il pénètre les voies cachées d'en haut et d'en bas et ne connaît
pas la crainte. (Zohar III, 19a.)

Il n'y a pas un mot de la Tora qui ne soit compris, par


allusion, dans le Nom Saint Suprême (de Dieu). (Zohar II,
55b.)

Combien l'homme doit-il être attentif aux paroles de la Tora,


pour en saisir le véritable sens ! Qu'il ne se prononce sur aucun
mot de la Tora dont il ne connaisse (entièrement) le sens et au
sujet duquel il n'ait « reçu » d'explication de la part de son
maître ! Car à propos d'un tel homme, l'Écriture dit : « Tu ne te
feras point d'idole, ni une image quelconque... » (Exod. 20, 4 ;
Deut. 5, 8.)

1. Gen. R. 1, 2 ; cf. Zohar I, 5a.


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Nous avons appris que la Tora tout entière est un Nom Saint
(de Dieu). Il n'y a pas un mot de la Tora qui ne soit contenu dans
le Nom Saint. C'est pourquoi il faut veiller à ne pas errer dans la
compréhension du Nom Saint, et, par conséquent, à ne pas
mentir à Son sujet, car celui qui ment au sujet du Roi Suprême
ne sera pas introduit dans le palais du Roi. (Zohar II, 87a.)

Viens et vois. Rabbi Yo'hanan ben Zakkaï a dit que trois cents
lois, établies selon le mystère de la sagesse supérieure, (sont
contenues) dans le verset (apparemment anodin) : « et le nom de
sa femme Mehétabeel, fille de Matred, fille de Mé-Zahab » (Gen.
36, 39 1 Il ne les a révélées qu'à Rabbi Eliézer, qui était auprès
de lui, pour apprendre que toute action que relate la Tora recèle
de nombreux mystères, et que dans chaque mot (de la Tora) se
cache de la sagesse et la vraie Tora. C'est pourquoi (il faut
considérer comme saintes) les paroles de la Tora, afin de pou-
voir, à travers elles, découvrir des merveilles, comme il est dit :
« Dessille mes yeux, pour que je puisse contempler les merveilles
de Ta Tora » (Ps. 119, 18). (Zohar I, 145b.)

L'âme — la nechama — est créée, elle est donc limitée. Elle


ne peut recevoir en elle l'illumination de la joie supérieure, qui,
elle, est sans bornes et éternelle. (Elle ne peut accueillir) la
lumière de cette joie que contenue dans un réceptacle, couverte
d'un vêtement, comme il est dit : « Il s'enveloppe de lumière
comme d'un vêtement » (Ps. 104, 2), lumière qui est la lumière
de la Tora ; et comme il est écrit : « Et un fleuve sort d'Éden
pour arroser le jardin » (Gen. 2, 10), car Éden est la source des
joies (spirituelles). « Et un fleuve sort d'Éden pour arroser le
j a r d i n », c ' e s t - à - d i r e l e j a r d i n d e s o r d o n n a n c e s d e l a T o r a 2 car

la Tora sort de la 'Ho'hma, de la Sagesse, et la lumière de


l'Ein-Sof, de l'Infini, se r e v ê t de la Sagesse, de la 'Ho'hma.
(La ' H o ' h m a i m p o s e à l ' h o m m e d a n s ses r a p p o r t s avec elle u n

sentiment d'humilité. E n effet, les lettres composant le m o t


'ho'hma forment également les m o t s ) koa'hma, qui signifient :
notre « force est quoi ? » (notre force est peu de chose ; notre
« force » n'est, en vérité, « rien » !).

L'acquisition, toute partielle qu'elle soit, de la 'ho'hma

1. V o i r Z o h a r I I I , 1 3 5 b .
2. Cf. Z o h a r 1 6 5 b .
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appelle notre anéantissement (devant Celui qui nous la prodi-


gue), à l'instar (de Moïse qui, dans son humilité extrême, s'est
exclamé :) VeNa'hnou Ma, « Mais nous, que — ma — sommes-
nous ? » (Exod. 16, 7.)
C'est pourquoi l'âme — la nechama — est capable de saisir
Son Grand Nom (le Grand Nom de Dieu). La Couronne suprême
de la Royauté de l'Ein-Sof, de l'Infini, est appelée Son Grand
Nom, qui se manifeste en se revêtant de la Sagesse. Car toute la
Tora (est constituée des) Noms du Saint, béni soit-Il ! (Tora Or,
p. 49a.)

Parole ouverte et Parole cachée. Parole


visible et Parole audible. Tora écrite et
Tora orale. Tora extérieure et Tora inté-
rieure ; corps et âme. A l'intention de celui
qui l'aime, la Tora, la bien-aimée, décou-
vre son visage, mais pour le cacher aussi-
tôt. Le « paradis » de l'exploration de la
Tora. Les quatre voies d'interprétation de
l'Écriture sainte : littérale, allégorique,
homilétique et mystique. Ces quatre
degrés sont reliés les uns aux autres. Seul
le livre du Cantique des Cantiques com-
porte uniquement un sens mystique,
secret. Le Cantique des Cantiques est
« saint des saints », parce que chacune de
ses paroles est prononcée avec amour et
dans une joie parfaite.

« Mon fils, sois attentif à Mes paroles — LiDvaraï —, incline


l'oreille à Mes discours — LaAmaraï » (Prov. 4, 20).
LiDvaraï : Dibbour, « Parole » (forte), est la parole de la Tora
elle-même, telle qu'elle se donne à lire. LaAmaraï : Amira,
« Parole » (douce), est l'intériorité de la Tora, ses intentions et
ses raisons cachées. C'est ce qui est écrit (très souvent dans la
Tora, Exod. 6, 10 et a1.) : VaYedaber HaChem El Moché Leimor,
« Et l'Éternel parla à Moïse en disant ». A Moïse est destiné le
VaYedaber ; le Dibbour, la « Parole » de la Tora, telle qu'elle est
(dans sa simplicité apparente), lui suffit, car il comprend, de
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lui-même, les intentions et les raisons (de cette Parole, qui y


sont contenues, cachées). Tandis qu'à Israël est destiné le Lei-
mor ; la Amira, la « Parole » (qui explique) toutes les intentions
(qui y sont contenues, cachées), lui est nécessaire 1
« Mon fils, sois attentif à Mes paroles, incline l'oreille à Mes
discours. Qu'ils ne s'écartent pas de tes yeux, garde-les au fond
de ton cœur. Car ils sont la vie de ceux qui les trouvent, et la
santé de tout leur corps » (Prov. 4, 20-22).
La Tora comprend Tora écrite et Tora orale ; dans les deux
sont inclus les secrets de la Tora. La Tora écrite fait appel à
l'œil, afin qu'il voie (ce qui s'y trouve écrit) ; la Tora orale fait
appel à l'oreille, afin qu'elle entende ce que le maître (dit,
enseigne) ; et les secrets de la Tora s'adressent au cœur, pour
qu'il les comprenne, car ces secrets ne sont transmis qu'au sage,
dont la sagesse est seule capable de les comprendre.
Comme il y a deux Tora, l'une extérieure et l'autre intérieure,
ainsi y a-t-il dans l'homme extériorité et intériorité, corps et
âme. C'est ce qui est écrit : « Car ils sont la vie de ceux qui les
trouvent » : ce sont les secrets, l'intériorité ; ils sont la vie de
l'âme, qui, elle, est l'intériorité (de l'homme), la vie du corps
aussi, qui est l'extériorité (de l'homme). De même, dans le texte
du Chema (« Écoute, Israël... », Deut. 6, 4-9, par lequel le juif
affirme sa foi en Dieu) se trouvent deux cent quarante-huit
mots, correspondant aux deux cent quarante-huit organes du
corps humain, de sorte que ces mots (de ce témoignage de la foi
que le juif récite quotidiennement) apportent la santé aux orga-
nes de son corps.
( L e j u i f d o i t e x p l o r e r d a n s le P a R D e S 2 d a n s le « P a r a d i s » d e

l'exploration de l'Écriture, quatre voies d'interprétation des


textes bibliques h é b r e u x : le P e c h a t , le s e n s littéral du texte, le

R é m e z , le s e n s a l l é g o r i q u e , le D e r o u c h e , le s e n s h o m i l é t i q u e , le
Sod, le s e n s mystique. Le sage juif doit « m o n t e r » du sens lit-
téral au sens mystique, secret, de la Tora ; mais il doit aussi

« descendre » d u sens mystique au sens littéral.) Car lorsqu'il


a u r a p l e i n e m e n t c o m p r i s le Sod, le P e c h a t , le R é m e z , le D e r o u -
c h e et le S o d l u i a p p a r a î t r o n t , tous ensemble, dans leur clarté.

Mais, aussi longtemps qu'il n'aura pas compris le S o d , le s e n s

m y s t i q u e , m ê m e le P e c h a t , le s e n s littéral, n e s e r a p a s clair à ses

1. Cf. Maor VaChémèche, Deut. 26, 17-18, p. 409. Cf. Alexandre SAFRAN, La
Cabale, 3 éd., Payot, Paris, 1979, p. 43 sqq.
2. Cf. TB 'Haguiga 14b.
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yeux, comme il est dit dans le Zohar Michpatim (II, 99a). (Rabbi
Eliyahou, le Gaon de Vilna, dans son commentaire sur Michlei,
le livre des Proverbes, 4, 20-22, p. 14 et 2, 9, p. 7.)

Comme elle manque de transparence, l'intelligence des fils de


ce monde ! Comme il est imparfait, le regard qu'ils posent sur la
Tora ! Chaque jour, la Tora les appelle à elle, avec amour, et eux
ne veulent pas même tourner la tête vers elle et la regarder.
Cependant, (chaque fois) une parole sort de l'écrin de la
Tora ; fugitive, elle apparaît et aussitôt se cache. Elle ne sort de
son écrin et ne se révèle qu'à ceux qui la connaissent et qu'elle
connaît.
A quoi ressemble-t-il ? A la bien-aimée, qui est belle et se
cache dans son palais. Elle a un amoureux que les gens ne
connaissent pas, car il se cache. Cet amoureux, poussé par son
amour pour elle, passe sans cesse devant sa porte, la cherchant
des yeux. Elle sait que son amoureux est toujours à la porte de sa
maison. Que fait-elle alors ? Elle entrouvre une petite porte de
ce palais caché, découvre son visage pour son amoureux, et
aussitôt rentre à l'intérieur de son palais et se couvre le visage.
Aucun de ceux qui accompagnaient l'amoureux n'a regardé ni
vu (tout cela) ; seul l'amoureux a vu ; lui dont les entrailles et le
cœur recherchent sa bien-aimée, lui sait que, grâce à son amour
pour lui, elle lui découvre son visage, la durée d'un instant.
Il en va de même pour la parole de la Tora ; elle ne se révèle
qu'à celui qui l'aime, car la Tora sait qu'il a un cœur sage et que
jour après jour il se tient à sa porte.
Que fait-elle alors ? De l'intérieur du palais, elle découvre son
visage à son intention et lui fait signe, mais aussitôt se retire et
se cache. Personne n'y a pris garde, personne n'a compris ; lui
seul, dont les entrailles et le cœur la recherchent, a regardé et a
compris. C'est pourquoi la Tora se découvre et se couvre et se
porte avec amour à la rencontre de son amoureux, désirant avec
lui éveiller leur amour.
Viens et vois la voie de la Tora : quand elle commence à se
découvrir à l'homme, elle lui fait signe par un Rémez (par un
« signe allégorique » d'interprétation de la Tora). S'il comprend
ce signe, c'est bien. Et s'il ne le comprend pas, elle lui envoie (un
messager) et l'appelle : sot. Et la Tora dit à celui qu'elle a
envoyé : Dites au sot qu'il approche jusqu'ici et je lui parlerai.
C'est ce qui est écrit : « Quiconque a l'esprit faible vienne de
côté ! A celui qui est dépourvu d'intelligence elle adresse la
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parole » (Prov. 9, 4). Alors (l'homme) s'approche, elle com-


mence par lui parler de derrière un rideau qu'elle déploie
devant lui ; elle lui parle en mesurant ses paroles à ses capacités
de compréhension, jusqu'à ce qu'il regarde, aussi peu que ce
soit. C'est le Derouche (l'interprétation « homilétique » de la
Tora). Après cela, elle lui parle de derrière un drap fin ; elle lui
adresse des paroles énigmatiques. Et c'est la Haggada (le récit,
l'interprétation épique, philosophique, mystique de la Tora). Et
après qu'il s'est familiarisé avec elle, elle se révèle à lui, face à
face, et s'entretient avec lui de tous les mystères cachés, (lui
dévoile) toutes les voies fermées, qui étaient profondément
enfouies dans son cœur depuis les premiers jours. C'est alors
qu'il devient un homme parfait, un maître de la Tora, un maî-
tre dans la maison, car elle lui a révélé tous ses secrets, ne l'a
tenu éloigné de rien et ne lui a rien caché.
La (Tora) lui dit : tu as vu la parole « signifiante », Rémez, à
laquelle j'avais fait « allusion » au début : il y avait tant et tant
de secrets. C'est ainsi qu'il faut le comprendre. Alors il voit qu'à
ces paroles de la Tora il ne faut rien ajouter et rien enlever. Le
Pechat de la Lecture (le sens littéral, « simple », de l'Écriture)
doit rester tel qu'il est, il n'y faut rien ajouter, même pas une
seule lettre, et ne pas en enlever même une seule lettre.
C'est pourquoi les fils de l'homme doivent être attentifs,
rechercher ardemment la Tora, être au nombre de ses amou-
reux, ainsi que nous l'avons appris. (Zohar II, 99a-b.)

Les voies d'interprétation de la Tora, telles que nos devan-


ciers les ont établies, sont au nombre de quatre ; elles montent
et descendent progressivement. Ce sont : Pechat (le sens littéral
du texte biblique hébreu), Rémez (le sens allégorique), Derouche
(le sens homilétique) et Sod (le sens mystique).
Ces quatre degrés sont reliés les uns aux autres et ne se sépa-
rent pas l'un de l'autre. Même le Pechat (le sens littéral, simple,
apparent) est spirituel 1 ; il est inséparable de son intériorité.
Aussi, par la voie du Pechat peut-on relier les degrés (de l'esca-
lier de l'interprétation de l'Écriture) et les entrecroiser, en sorte
qu'ils soient des canaux déversant ici-bas, sur cette terre,
l'abondance du feu religieux de sa spiritualité. Il faut savoir
relier le Pechat au Rémez, le Rémez au Derouche, et tous trois au

1. Cf. Méche'h 'Ho'hma, p. 246.


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Sod. Car le Pechat lui-même dévoile son intention de faire appel


au Rémez, de s'embellir du Derouche et de manifester l'inclu-
sion du Sod en ceux-ci. Il faut donc relier ces quatre degrés par
un lien solide : ainsi les trois canaux inférieurs pourront-ils
répandre l'abondance de la voie du Sod qui, elle, relève du
monde d'en haut.
(Cependant, il y a un livre de l'Écriture sainte qui est)
dépourvu du Pechat (de sens littéral) : c'est le Cantique des
Cantiques ; il est entièrement « fleur de farine », (il est entière-
ment) Sod (son sens est tout entier mystique). Comment pour-
rions-nous prétendre le pénétrer, pour en découvrir et en inter-
préter tout le Sod ? Il est si profond ! Qui pourrait le trouver ?...
Au vrai, il est enfoui dans les secrets de Dieu. Qui pourrait
parvenir au cœur de sa clarté, de sa beauté, de sa majesté ?
(Alchei'h, sur Cant. 1, 7..., et dans l'Introduction à son commen-
taire sur le Cantique des Cantiques.)

Jamais il n'y eut dans le monde une joie comparable à celle


qui y régna le jour où fut construite la première Maison (le
premier Temple de Jérusalem). Alors, dans le monde d'en haut
et dans le monde d'en bas, on entonna un chant (de louanges à
Dieu) : ce fut le Chir HaChirim — le Cantique des Cantiques —,
un chant (en l'honneur) du Saint, béni soit-Il ! Cette louange
surpasse toutes les louanges qui furent jamais entonnées jusqu'à
ce jour. Le jour où ce chant fut révélé sur la terre fut un jour de
perfection. C'est pourquoi Chir HaChirim est « saint des
saints 1». Ce chant contient toute la Tora ; c'est un chant qui
répond à celui du monde d'en haut, (le monde) du suprême
Sabbat. (Ce chant est) un chant en l'honneur duquel le Nom
Saint Suprême se couronne. C'est pourquoi ce Cantique est
« saint des saints ». Pour quel motif encore ? Parce que chacune
de ses paroles est (prononcée) avec amour et dans une joie par-
faite.
Le jour où ce Cantique (le Cantique des Cantiques) fut révélé,
la Che'hina (la Présence divine) descendit sur terre, car il est
écrit : « et les prêtres ne purent s'y tenir, pour faire leur ser-
vice ». Pourquoi ? « Parce que la majesté divine remplissait la
Maison de l'Éternel » (pendant la dédicace du Temple de Salo-

1. Voir Michna Yadaïm, III, 5 : «Rabbi Akiva dit : Le Cantique des Canti-
ques est saint des saints. » Cf. Sépher HaBahir, 174, p. 76.
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mon) (I Reg. 8, 11). En ce jour fut révélé l'hymne (du Cantique


des Cantiques) que Salomon entonna, inspiré par l'esprit de la
sainteté.
La louange de ce Cantique est la somme de toute la Tora, la
somme de toutes les œuvres premières (de la création), la
somme du mystère des Patriarches, de l'Exil en Égypte, de
l'Exode d'Israël d'Égypte, du Cantique de la mer (Exode 15), la
somme des Dix Commandements et de la révélation sur le Sinaï
(et des événements qui se sont produits) durant la marche des
israélites dans le désert jusqu'à leur arrivée en Terre (sainte) et
l'édification de la Maison de la sainteté (le Temple de Jérusa-
lem). (Ce Cantique chante) le couronnement du Nom Saint
Suprême, avec amour et dans la joie. (Ce Cantique contient) la
somme des Exils (d'Israël) parmi les nations (du monde), et de
ses délivrances ; la somme de la résurrection des morts, jusqu'à
l'avènement du Sabbat de Dieu (du temps messianique) ; la
somme de tout ce qui a été, est et sera : tout (est contenu) dans le
Chir HaChirim, dans le Cantique des Cantiques.
Chir HaChirim, le Cantique des Cantiques, est le Cantique de
louanges que la Knesset Yisraël, la Communauté d'Israël
(entonne en l'honneur de Dieu) et dont elle se couronne dans le
monde d'en haut. C'est pourquoi la louange du Chir HaChirim,
du Cantique des Cantiques, comble l'attente du Saint, béni soit-
Il, plus que toutes les louanges du monde. (Zohar II, 143a-
144b.)

Rabbi Eliézer le Grand donna à Rabbi Akiva deux cent seize


explications (concernant) des versets du Cantique des Canti-
ques. Lorsque Rabbi Akiva arriva au verset : « Réconfortez-moi
avec du raisin ; fortifiez-moi avec des pommes, car je suis
malade d'amour » (Cant. 2, 5), il donna libre cours à ses larmes
et gémit 1; il ne put prononcer un seul mot, par révérence pour
la Che'hina (la Présence de Dieu) qui était là. (Zohar I, 98b.)

Règles logiques pour l'interprétation de la


Tora ; leur valeur ne vient pas de leur

1. Cf. Zohar 'Hadache, Bereichit 7a.


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caractère rationnel, mais de leur base


scripturaire contenue dans la Tora.

Dans notre Talmud, vaste comme la mer, tu liras, à maintes


reprises, que les Sages se sont efforcés de trouver un appui
scripturaire, dans la Tora, à la conclusion logique à laquelle ils
étaient arrivés eux-mêmes en traitant d'une question reli-
gieuse ; ils sont parvenus à une telle conclusion par un raison-
nement déductif, opérant selon les règles du syllogisme qu'on
appelle dans le Talmud : Kal Va'Homer.
Les « treize mesures » sont des règles logiques dont les Sages
se servent « pour interpréter la Tora ». Nous les avons reçues,
selon la Tradition, sur le mont Sinaï (avec la révélation de la
Tora). Leur valeur ne vient pas de leur caractère logique, mais
de ce qu'elles relèvent de la Kabbala, de la Tradition.
Cependant, la « mesure de Kal Va'Homer », même si elle
n'était pas transmise par la Kabbala, resterait rationnelle, gar-
derait toute sa valeur appliquée à des questions profanes.
Mais pour que nous sachions que la Tora représente la
Volonté et la Sagesse du Nom, béni soit-Il, qui sont au-dessus
de la raison (humaine), les Sages s'efforcent de nous offrir une
base scripturaire (dans la Tora), même pour une conclusion
logique de Kal Va'Homer, qui, elle, est tout à fait rationnelle.
Cela pour nous apprendre que la Tora est au-dessus de la rai-
son ; elle ne doit pas être assimilée aux autres méthodes de
recherche spéculative qu'utilise l'homme. (B'nei Issas'har, II,
p. 25a.)

T o t a l i t é et P e r s o n n a l i t é . T o u t est u n et
c h a c u n e s t soi-même. La r e l a t i o n e n t r e le
m o n d e d ' e n h a u t et le m o n d e d ' e n bas. La
p l u s p e t i t e chose d a n s ce m o n d e d é p e n d
d ' u n e a u t r e chose d a n s le m o n d e d ' e n
h a u t ; elle est reliée à sa racine d a n s le
m o n d e d ' e n h a u t . C'est p o u r q u o i t o u t e
chose d a n s ce monde, que c e t t e chose
a p p a r t i e n n e a u règne m i n é r a l , végétal,
a n i m a l ou h u m a i n , doit ê t r e r e s p e c t é e
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d a n s son i d e n t i t é p r o p r e , d a n s sa p e r s o n -
nalité, et ne doit p a s ê t r e d é t é r i o r é e , g a s -
pillée ou d é t r u i t e i n u t i l e m e n t . C ' e s t p o u r -
quoi, a v a n t de j o u i r d ' u n e chose quelcon-
q u e d a n s ce m o n d e , le j u i f doit p r o n o n c e r
u n e b e r a ' h a , u n e « b é n é d i c t i o n », p o u r ne
p a s a b u s e r de ce qui n e lui a p p a r t i e n t pas,
m a i s c o n s t i t u e le bien p r o p r e d u C r é a t e u r .
Cette « b é n é d i c t i o n » e s t n é c e s s a i r e à t o u s
les m o n d e s .

Tout ce qui existe sur la t e r r e existe aussi d a n s les m o n d e s


supérieurs. La plus petite chose d a n s ce m o n d e dépend d ' u n e
chose supérieure, qui en a la charge. C'est pourquoi, a v a n t
q u ' u n e chose ne s'éveille ici-bas, en h a u t , sa racine, q u i en a la
charge, doit d ' a b o r d s'éveiller. Car tout est unifié ; l ' u n s ' u n i t à
l'autre. (Zohar I, 156b ; cf. Z o h a r II, 48b.)

Lorsque le Saint, béni soit-Il, créa le m o n d e , Il disposa cha-


que chose à sa place et les confia à des forces supérieures 1
Le m o i n d r e b r i n d ' h e r b e dépend d ' u n e force d ' e n h a u t (dans
les m o n d e s supérieurs) 2 (Zohar III, 86a.)

Toute herbe qui vient à l'existence possède u n e g r a n d e


sagesse et dépend d ' u n e g r a n d e force r é s i d a n t aux cieux.
Viens et vois. L'hysope ! Lorsque le Saint, béni soit-Il, voulut
purifier l ' h o m m e , Il d e m a n d a q u ' i l le soit p a r l'hysope 3 P o u r
quelle raison ? Pour réveiller la force de l'hysope, force venue
d'en h a u t ; car cette force, u n e fois réveillée, d é t r u i t l'esprit
d ' i m p u r e t é , et l ' h o m m e est ainsi purifié. (Zohar II, 80b ; cf.
Pit'hei 'Ho'hma, 132, p. 109b.)

Des maîtres puissants veillent, dans les cieux, sur c h a q u e


herbe de la terre. Chaque herbe recèle son mystère particulier, à

1. Mais voir Moré Nevou'him, III, chap. 17 et 54.


2. Cf. Gen. R. 10, 7 ; Zohar I, 34a ; II, 171b.
3. Cf. Exod. 12, 22 ; Lev. 14, 4, 6, 49, 51, 52 ; Nu. 19, 6, 18 ; Ps. 51, 9. Dans
le monde végétal, certains arbres (et leurs fruits), comme les pommiers et les
oliviers, ont, au point de vue typologique, une signification particulièrement
positive. Cf. Zohar III, 74a, 126a, 165a, 247b, 271a.
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elle, à l'image du mystère de celui qui, en haut, en a la


charge.
C'est pourquoi il est écrit : « Ne sème point dans ton champ
des graines hétérogènes 1 » Car chacune d'elles entre seule et
sort seule. Et celui qui sème des graines d'espèces variées, en les
mélangeant, pour obtenir des croisements, perturbe la vie pro-
pre, l'organisation interne de la plante.
C'est ce qui est écrit : « Connais-tu les lois du ciel ? Est-ce toi
qui règles sa force sur la terre 2 ? » Et il est écrit : « Levez les
yeux et regardez ! Qui les a appelés à l'existence ? C'est Lui qui
fait sortir en ordre leur armée. Tous, Il les appelle par leur
n o m 3 »

Tout ce qui existe dans le monde recèle son mystère particu-


lier ; et le Saint, béni soit-Il, l'a voulu immuable. C'est pourquoi
Il appelle chacun par son nom. Ainsi appelle-t-il par leur nom
les fils de Jacob, qui forment les saintes tribus (d'Israël) et qui
assurent la subsistance du monde ; c'est ce qui est écrit : « Voici
les noms des fils d'Israël... » (Zohar II, 15b-16a.)

Si les hommes savaient quelle sagesse le Saint, béni soit-Il, a


dispensée sur la terre et quelle est la force de tout ce qui existe
dans le monde, ils connaîtraient la puissance de leur Maître.
Mais le Saint, béni soit-Il, n'a pas révélé l'étendue de cette
sagesse aux fils de l'homme, afin qu'ils ne dévient pas de Ses
voies et, s'arrêtant à cette sagesse, n'oublient le Saint Lui-
même, béni soit-Il. (Zohar II, 80b.)

Je veux que tu saches qu'il n'y a aucune chose dans le monde


qui n'ait sa racine dans les mondes supérieurs, que cette chose
appartienne au règne silencieux (inanimé, minéral), végétal,
animal ou doué de la parole (humain).
Même le brin d'herbe, même la petite plante : sa semence, sa
racine, ses bourgeons, ses fleurs, sa croissance, sa longueur, sa
largeur — elle est tout entière en étroite dépendance du monde
supérieur ; tout en elle dépend de son rattachement à son
« ange » protecteur, du rattachement de son ange à sa racine, de

1. Lev. 19, 19. Cf. Tikkounei HaZohar, 6 (23b).


2. Job 38, 33.
3. Is. 40, 26.
4. Exod. 1, 1.
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sa racine aux saintes sefirot, des sefirot à l'Ein-Sof, à l'Infini,


béni soit-Il !
Voilà p o u r q u o i nos Maîtres — que l e u r m é m o i r e soit bénie
— o n t dit : « Celui qui j o u i t d ' u n e chose q u e l c o n q u e d a n s ce
m o n d e sans p r o n o n c e r u n e bera'ha, u n e " bénédiction com-
met u n acte d ' a b u s 1 » E n effet, toutes les choses de ce m o n d e
sont liées à la Divinité ; elles Lui sont reliées p a r u n e force q u i
descend j u s q u ' à elles ; elles Lui sont rattachées p a r u n enchaî-
n e m e n t de cause à effet, p a r u n é c h e l o n n e m e n t progressif. E n
conséquence, si l ' h o m m e détériore, gaspille ou d é t r u i t inutile-
m e n t u n a l i m e n t , p a r exemple, il le r e t r a n c h e de sa racine,
affaiblissant ainsi la force supérieure qui l'habite.
C'est p o u r q u o i la sainte Tora nous i n t e r d i t de d é t é r i o r e r ou
de d é t r u i r e i n u t i l e m e n t u n a l i m e n t quelconque, et pas m ê m e
u n e herbe. Elle b l â m e d ' a u t a n t plus le m é c h a n t qui j o u i t d ' u n e
chose sans m ê m e p r o n o n c e r sur elle u n e bénédiction : cet
h o m m e est coupable d'avoir séparé l ' a l i m e n t q u ' i l c o n s o m m e ,
p a r exemple, de la sainteté ; pis encore, de l'avoir fait descendre
dans l'impureté, où les (forces) extérieures (malsaines) s'empa-
r e n t des étincelles saintes contenues d a n s cet a l i m e n t . Un tel
h o m m e est ainsi la cause de beaucoup de m a l — que Dieu nous
en préserve ! — ; au c o n t r a i r e , l ' h o m m e qui p r o n o n c e u n e
b e r a ' h a sur ce q u ' i l va c o n s o m m e r sanctifie Son N o m — béni
soit-Il — d a n s tous les mondes. C'est p o u r q u o i l ' h o m m e qui,
avant de j o u i r d ' u n e chose q u e l c o n q u e d a n s ce m o n d e , en
« bénit » (Dieu) en p r o n o n ç a n t u n e b e r a ' h a avec kavana, avec
l'« i n t e n t i o n » pure (d'accomplir u n e mitsva), est considéré
c o m m e p r é s e n t a n t u n e « offrande » (qui appelle la bénédiction
d'en haut). En effet, l ' h o m m e qui p r o n o n c e u n e « bénédiction »
sur ce qu'il va goûter fait descendre, de la source sainte et très
élevée, u n e s u r a b o n d a n c e de sainteté.
C'est p o u r q u o i les « bénédictions » que nous p r o n o n ç o n s à ces
m o m e n t s précis s'appellent bera'hot, et n o n hoda'ot (« louan-
ges », « actions de grâce »). Car les bera'hot f o r m e n t des
berei'hot, des « étangs » supérieurs... Nous appelons les « béné-
dictions » : bera'hot, car la Che'hina, la Présence divine, est la
source de l'abondance, Elle forme l'étang supérieur, d ' o ù se
déverse Sa s u r a b o n d a n c e sur toutes les créatures, selon leurs
mérites respectifs.

1. TB Bera'hot 35a. Cf. Sefat Emet, II, p. 137.


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Sache donc que les bera'hot que nous prononçons sont néces-
saires à tous les mondes ; ils les attendent ; toutes les créatures
bénéficient de cette surabondance qu'ont attirée les bera'hot
qu'Israël prononce. (Choul'han HaTahor, p. 152a-b.)

Par l'acceptation des mitsvot de la Tora,


des ordonnances de Dieu, l'homme juif
s'identifie à Dieu : son nom, adam, s'iden-
tifie au Nom de Dieu. Dieu « remplit tous
les mondes » et « entoure tous les mon-
des ». Il « désire avoir une demeure dans
le monde inférieur ». Par les bénédictions
qu'il prononce, par les mitsvot qu'il
accomplit, le j u i f est rendu capable
d'« attirer » Dieu dans ce monde, de Le
faire passer du « caché » au « révélé ».
Ensemencement, germination et fructifi-
cation des mitsvot. Lorsque le juif accom-
plit les mitsvot, un « vêtement » prend
forme à son intention dans le monde d'en
haut. Les mitsvot ne peuvent être accom-
plies dans leur totalité que par la totalité
d'Israël ; chaque enfant d'Israël bénéfi-
ciera donc de l'accomplissement, par
d'autres, des mitsvot que lui-même ne
peut accomplir.

Le but de la création du monde est livré dans le mot : « au


commencement (Dieu créa les cieux et la terre) » (Gen. 1, 1). Et
les sages du Midrache 1 de préciser : « Il les créa pour la Tora,
que l'Écriture appelle " le commencement " (cf. Prov. 8, 22) ; Il
les créa pour Israël, que l'Écriture appelle " le commence-
ment ", comme il est dit : " Israël est une chose sainte, appar-
tenant à l'Éternel, les prémices de Sa récolte " » (Jér. 2, 3).
Essayons de comprendre la relation existant entre Israël et

1. Cf. Gen. R. 1.
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les prémices de la récolte ; tâchons de saisir la signification


qu'une récolte peut avoir dans les mondes supérieurs.
L'explication est la suivante.
Les mitsvot, les ordonnances de la Tora, sont considérées par
le Zohar 1 comme des « vêtements ». Chaque israélite doit
accomplir les six cent treize mitsvot, à l'exception de la mitsva
qui incombe personnellement au roi et que celui-ci doit accom-
plir au nom de tout le peuple d'Israël ; toutes les autres mitsvot,
tout juif, quel qu'il soit, a l'obligation de les accomplir. Mais,
s'il n'a pas la possibilité ou l'occasion de les accomplir dans leur
intégralité, durant sa vie, il devra les réaliser au cours d'une
nouvelle vie qu'il passera entièrement sur terre, et à laquelle il
sera appelé par le guilgoul, par la « transmigration » de son âme
dans un autre corps à naître, ou pendant une autre vie qu'il
passera partiellement sur terre, et à laquelle il sera appelé par le
ibbour, par l'« imprégnation », par la « fécondation » de son
âme, introduite, temporairement, dans un corps déjà vivant. De
cette manière, tout juif est en mesure d'acquérir un « vêtement »
parfait, sans défaut, résultant des six cent treize mitsvot, très
exactement ; en effet si une seule mitsva restait inaccomplie, son
vêtement serait imparfait, inachevé.
Par le Ma'asse HaMitsvot, par l'acte lui-même par lequel le
juif réalise les mitsvot, un « vêtement » prend forme, à son
intention, dans le paradis inférieur ; grâce à la Kavanat
HaMitsvot, grâce à l'intention pure qui anime le juif lorsqu'il
réalise les mitsvot, un « vêtement » prend forme, à son intention,
dans le paradis supérieur.
Les Sages 2 comparent l'aboutissement de l'accomplissement
des mitsvot aux fruits. L'Écriture, elle, avait déjà dit : « Faites
vos semailles selon la justice » (Hos. 10, 12) et : « Heureux, vous
qui semez près de toutes les eaux » (Is. 32, 20). L'acte par lequel
sont réalisées les mitsvot est donc désigné par le terme d'ense-
mencement.
Pour comprendre ces expressions, il faut d'abord savoir,
comme les sages du Midrache 3 nous le disent, que « le Saint,
béni soit-Il, désire avoir une demeure dans le monde inférieur ».
On pourrait avancer qu'il est difficile de comprendre cette affir-
mation. Pourquoi Dieu a-t-Il besoin d'une demeure dans ce

1. Cf. Zohar II, 174b, 214a, 247a.


2. Michna Péa I, 1.
3. Cf. Tan'houma Nasso, 16 ; voir Nu. R. 13, 6 ; voir Tanya, chap. 51.
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monde inférieur, alors que nous savons qu'« aucun endroit n'est
exempt de Sa présence » ? En vérité, il est écrit : « Est-ce que Je
ne remplis pas, Moi, les cieux et la terre ? dit l'Éternel » (Jér. 23,
24).
En vérité, nous avons deux approches de Dieu: en tant qu'Il
« remplit tous les mondes », en tant qu'Il « entoure tous les
mondes ».
Il est appelé Dieu qui « remplit tous les mondes », lorsqu'Il se
revêt de Ses créatures et se révèle par Son action vivifiante : Il
vivifie Ses créatures, car « Tu donnes vie à tous les êtres » (Neh.
9, 6).
Il est appelé Dieu qui « entoure tous les mondes », lorsqu'Il ne
se revêt pas ouvertement de toutes Ses créatures ; lorsque, bien
qu'étant présent en elles, Il demeure caché.
C'est pourquoi nos maîtres — que leur mémoire soit bénie —
disent que « l'homme — juif — a le devoir de prononcer, cha-
que jour, cent bénédictions — méa bera'hot ». Ainsi le juif
« attire »-t-il Dieu en ce « monde inférieur », Le faisant passer
d'un état caché à un état révélé. C'est là le sens du mot par lequel
commence toute bénédiction, toute bera'ha : barou'h, « béni ».
Or, ce mot barou'h peut être compris aussi dans le sens de
berei'ha, « étang », dans lequel l'eau passe d'un état caché à un
état découvert.
En commençant la récitaiton de la bera'ha par le mot
barou'h, le juif se rend digne d'évoquer le symbole du Chem
Havaya (du Tétragramme), dont la lettre Yod symbolise le
tsimtsoum (la concentration, l'enserrement) et dont la lettre
Héh symbolise la hitpachtout (l'étendue visible). A l'état
concentré, caché, succède le déploiement manifeste.
La hamcha'ha, l'« attirance », ordonnée au passage du
« caché » au « révélé », est réalisée par Israël, comme il est écrit :
« Maison d'Israël, bénissez — bar'hou — l'Éternel » (Ps. 135,
19). Israël a le pouvoir de réaliser cette « attirance », car en
chaque israélite réside, virtuellement, la faculté d'« offrir son
âme », de donner sa vie pour la « sanctification du Nom » de
Dieu.
Par les méa bera'hot, par les « cent bénédictions », qu'il pro-
nonce chaque jour, le juif est rendu capable d'« attirer » la Divi-
nité, de La faire passer du « caché » au « révélé ». C'est l'effet de

1. Cf. TB Mena'hot 43b.


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la bera'ha, qui est une hamcha'ha. Et c'est là le sens du verset :


« Que le nom de l'Éternel soit béni — mevora'h — dès mainte-
nant et à jamais » (Ps. 113, 2). « Dès maintenant », c'est-à-dire
dès le début du vrai temps, car le vrai temps est marqué par la
Royauté de Dieu, béni soit-Il. « Il est roi », « Il a régné », « Il
régnera à tout jamais ». A l'avenir, lorsque Son règne s'étendra
jusqu'au dernier de tous les degrés, Sa révélation sera complète :
« Alors ils verront, de leurs propres yeux, l'Éternel rentrer dans
Sion » (Is. 52, 8).
La récitation des méa bera'hot, des « cent bénédictions », que
nous avons mentionnée, constitue donc une hamcha'ha, une
« attirance » de la Divinité, L'appelant du « caché » au « décou-
vert » ; toutefois, cette « attirance » se fait par la parole.
Comment réaliser une hamcha'ha, une « attirance » par
l'action pratique ? Elle est réalisée par l'accomplissement des
mitsvot pratiques, des commandements pratiques de la Tora de
Dieu. C'est là qu'intervient l'image de la zeri'a, de l'« ensemen-
cement ». Lorsqu'on ensemence le grain dans la terre, le grain
n'est pas encore bon à être mangé ; il n'a pas de goût. Cepen-
dant, c'est dans la terre qu'il se revêt de la force qui le fera
germer ; c'est dans ses profondeurs qu'il la trouve. Revêtu de
cette force, le grain pourra produire le fruit qui sera bon à être
mangé. Les grains provenant de la récolte sont, à leur tour, mis
en terre, et une nouvelle récolte en sortira, et ainsi de suite, les
céréales servant ainsi à la subsistance de l'humanité.
C'est sous cette forme que se poursuit l'action des mitsvot que
Dieu nous a données. Celles-ci descendent, pour se revêtir ici, en
bas, des choses matérielles. Ainsi, par exemple, la mitsva des
tephiline, des phylactères ; ceux-ci sont faits de parchemin, mais
lorsque l'israélite les met sur sa tête, selon la prescription de la
Tora, il contribue, par la réalisation de cette mitsva, à révéler la
Divinité. Cette révélation a lieu lorsque l'israélite met les tephi-
line sur sa tête, ce qui n'est pas le cas lorsqu'il les dépose sur la
table, quoique le front de l'homme soit aussi une chose maté-
rielle. Cela nous ramène à la comparaison que nous avons éta-
blie entre la mitsva et la force germinatrice de la terre. En effet,
le fruit ne pousse pas n'importe où ; dans le désert les plantes ne
poussent pas, il n'y a pas de végétation. Voilà pourquoi l'Éter-
nel, s'adressant à Israël, lui dit : « Vous serez une terre de déli-
ces » (Malachie 3, 12).
Nous savons que l'Ein-Sof, l'Infini, est appelé kadoche,
« saint », c'est-à-dire séparé. « Moi, l'Éternel, Je ne change pas »
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(Malachie 3, 6). « Tu es le même avant que le monde ait été créé


et après que le monde a été créé. » Mais pour que le monde, que
Tu as créé, vive vraiment, il faut que Ta Royauté y soit procla-
mée, acceptée, exaltée. Or, « il n'y a pas de roi sans peuple », sans
peuple qui se soumette à son roi. C'est pourquoi, vous, Israël,
« vous serez une terre de délices, dit l'Éternel », la terre de Son
désir, car c'est sur la terre que doivent être révélés Sa volonté,
Son désir. Et c'est par Israël que se fait cette révélation, et cela
parce qu'il accomplit les mitsvot matérielles, qui engendrent la
« germination », la végétation, la croissance sur cette terre.
C'est là le sens du verset qui dit : « Aux temps futurs, Jacob
étendra ses racines, Israël donnera des bourgeons et des fleurs,
et ils couvriront de fruits la face de la terre » (Is. 27, 6). Jacob
assume la tâche d'enraciner en bas les mitsvot, les ordonnances
de Dieu, qui sont descendues selon Sa volonté suprême, pour se
revêtir des choses matérielles.
« Jacob étendra ses racines... » Dans le nom Ya'akov, c'est le
Yod (lettre faisant partie du Nom de l'Éternel, du Chem Havaya,
du Tétragramme), qui symbolise la Volonté suprême, divine,
descendant pour s'attacher à akev, à « la plante des pieds »
(Ya'akov = Yodakev). Grâce à cette action, « Israël donnera des
bourgeons et des fleurs », fera « germer » ce qui est « caché » en
le « révélant ». Grâce à l'« enracinement » et à l'absorption opé-
rée par Ya'akov, qui accomplit donc les mitsvot de la Tora (dont
lui, « Jacob, établit un témoignage » ; cf. Ps. 78, 5), « fleurira et
s'épanouira » Israël, qui représente la révélation divine dans le
sens de Li-rosh : « à moi la tête » (Yisraël = Li-rosh).
« ... et ils couvriront de fruits — tenouva — la face de la
terre ». Tenouva est le « fruit » qui provient de l'opération de
tenou-ba, de « mettez en elle », en la terre, le grain. Or, cette
« terre de délices », c'est la Knesset Yisraël, c'est la Communauté
d'Israël, dans laquelle les mitsvot de la Tora de Dieu ont été
« enracinées » et qu'elle a absorbées.
La Knesset Yisraël, la source des âmes d'Israël, est appelée
erets, « terre », car elle contient la force germinatrice de tout
fruit, dont la semence est en elle-même (cf. Gen. 1, 11). En
introduisant les grains de la Tora et des mitsvot dans les âmes de
ses enfants, Israël enferme en lui-même la puissance germina-
trice, primordiale, en vue de sa manifestation « à la fin », dans
la Royauté de Dieu sur terre. La Knesset Yisraël, appelée erets
'heifets, « terre de délices », « terre de désir », répond ainsi au
« désir », à la volonté d'en haut, que toutyèche, tout ce qui « est »
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m a t é r i e l l e m e n t , tout « existant » matériel, s'anéantisse devant


Lui, le Ayine, le « Néant » divin, qui est la véritable Existence,
l ' u n i q u e Réalité. En accomplissant les mitsvot, sur terre, ici-bas,
Israël fait g r a n d i r la joie et les délices des mitsvot en h a u t , à l e u r
source ; en conséquence, la volonté divine se révèle, ouverte-
m e n t , ici-bas. Ainsi Israël, l'Erets, la « T e r r e », travaille à la
révélation de la Royauté divine s u r la terre. E n effet, Dieu désire
que Sa Royauté s ' i m p l a n t e sur la terre. (Tora Or, p. 53b ; 30a ;
54a.)

« Ainsi fut achevé t o u t l'ouvage de la D e m e u r e du t a b e r n a c l e


d é s i g n a t i o n ; et les enfants d'Israël firent selon t o u t ce que
l'Éternel avait c o m m a n d é à Moïse ; ils firent ainsi » (Exod. 39,
32).
Quoique seuls Bezalel et les esprits i n d u s t r i e u x l ' a i e n t fait, la
Tora considère que tous « les enfants d'Israël (le) firent »...
L ' É c r i t u r e nous m o n t r e ici que les enfants d'Israël bénéfi-
cient d u travail de c h a c u n d ' e n t r e eux, et que la T o r a a été
donnée p o u r être vécue et accomplie p a r la totalité d'Israël, en
sorte que c h a q u e israélite fasse ce qui est en son pouvoir p o u r
appliquer ses prescriptions, en sorte que c h a q u e israélite fasse
bénéficier les autres de ce qu'il a réalisé. C'est peut-être à cela
que fait allusion le précepte « et tu a i m e r a s t o n p r o c h a i n c o m m e
t o i - m ê m e » (Lev. 19, 18), ce qui veut dire : étant d o n n é qu'il est
c o m m e toi et que p a r sa paix il te fera du bien, toi, t u p a r a c h è -
veras ta propre perfection grâce à lui. P a r conséquent, il n'est
a u t r e que t o i - m ê m e ; il n'est q u ' u n e partie de toi-même. C'est
pourquoi nous pouvons nous réjouir que l'Éternel nous ait
d o n n é six cent treize mitsvot.
En effet, il est impossible de t r o u v e r u n seul h o m m e , u n seul
juif, qui soit capable de toutes les accomplir. Voici u n exemple.
Certaines mitsvot sont prescrites aux kohanim et aux levi'im
(descendants de la t r i b u de Lévi, auxquels i n c o m b e la réalisa-
tion des mitsvot ayant u n caractère particulier, sacerdotal), et
l'israélite qui n ' a p p a r t i e n t pas à la m ê m e descendance ne peut
les réaliser ; certaines sont prescrites aux autres israélites, et les
kohanim ne peuvent les réaliser. Et p o u r t a n t c h a q u e israélite est
appelé à accomplir dans leur intégralité les six cent treize mits-
vot (qui c o m p r e n n e n t aussi celles qui i n c o m b e n t aux kohanim,
par exemple). Il est appelé à les a c c o m p l i r toutes sans exception,
p o u r réaliser le tikkoun, le p a r a c h è v e m e n t des deux cent qua-
r a n t e - h u i t organes et des trois cent soixante-cinq veines de son
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Sagesse
de la
Kabbale
Israël est à la fois une religion, une spiritualité, une culture et un
État. J U D A Ï S M E - I S R A Ë L se p r o p o s e de publier des rééditions
de g r a n d s textes c l a s s i q u e s épuisés ainsi que des o u v r a g e s origi-
naux porteurs de ce message multiple : études sur la Bible, le Tal-
mud, la Kabbale, la philosophie religieuse et le messianisme juifs
s o u s leurs divers aspects, l'aspiration bimillénaire à Sion et son
a b o u t i s s e m e n t . La diversité de ces inspirations t r a d u i t l'unité
d'une civilisation, d'un peuple, d'une terre.

Dans le premier volume de Sagesse de la Kabbale,


Alexandre Safran a dégagé les lignes directrices de la
mystique juive et en a interprété les idées fondamentales.
Dans ce second volume, il présente des textes d'une
grande profondeur spirituelle, qui permettront au lecteur
français de connaître des œuvres et des auteurs reflétant
le monde foisonnant de la Kabbale de ses origines à nos
jours. L'accent y est mis sur ce qui fait l'unité intrinsèque
de la Kabbale, c'est-à-dire son caractère éthique. L'éthique
demeure en effet la principale constante de la doctrine
très élevée des kabbalistes, elle en est la manifestation
permanente, la mise en pratique profondément vécue.
Les textes rassemblés ici sont choisis à la lumière de cette
sagesse qui alimente tous les courants de la mystique juive.
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