CAHPITRE 1 Les Amortissements

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CAHPITRE 1 : LES AMORTISSEMENTS

Introduction

L’activité de l’entreprise impose l’acquisition d’immobilisations capables


de supporter cette activité. Toutefois, au cours de cette exploitation, ces
immobilisations connaissent des dépréciations de toutes sortes jusqu’à leur sortie
du patrimoine.

I. DEFINITION ET TERMINOLOGIE

1. Définition de l’amortissement

Selon le Système Comptable OHADA, l’amortissement est défini comme


la constatation comptable obligatoire de l’amoindrissement de la valeur des
immobilisations qui se déprécient de façon certaine et irréversible avec le temps,
l’usage ou en raison du changement de techniques, de l’évolution des marchés ou
de toute autre cause dont les effets sont jugés irréversibles.

L’amortissement consiste, à cet effet, à répartir le coût du bien sur la durée


probable d’utilisation selon un plan prédéfini appelé plan d’amortissement.

2. Terminologie

L’utilisation de la notion d’amortissement exige la maîtrise d’un vocabulaire


spécifique. Ainsi, on a :

➢ La valeur d’origine (VO) ou valeur d’entrée ou valeur brute :


c’est la valeur HT ou TTC de l’immobilisation lors de son entrée dans le
patrimoine ;
➢ La durée probable de vie :
C’est l’estimation de la période sur laquelle le bien est utilisable selon
l’activité de l’entreprise ;
➢ Le taux d’amortissement :
C’est le taux qui, appliqué à la base amortissable, détermine l’annuité. Il
est exprimé soit en pourcentage ou sous la forme de fraction.
Taux=100 / Durée d’utilité (si durée exprimée en année) ou 1200 / Durée
d’utilité (si durée exprimée en mois).
➢ L’annuité d’amortissement :
C’est le montant de l’amortissement pratiqué annuellement à la fin de
l’exercice comptable ;
➢ La valeur comptable nette :
C’est la valeur résiduelle de l’immobilisation à la fin d’une année donnée
et, étant la différence entre la valeur d’origine et le cumul des
amortissements pratiqués ;
➢ La valeur résiduelle :
La valeur résiduelle d’un actif est le montant estimé, à la date de mise en
service qu’une entité obtiendrait de la sortie de l’actif, après déduction du
coût de sortie estimé.
➢ La base amortissable ou valeur amortissable :
C’est la différence entre le coût d’entrée d’un actif et sa valeur résiduelle
prévisionnelle.
➢ Le plan d’amortissement :
C’est un tableau prévisionnel de réduction des valeurs inscrites au bilan sur
une période déterminée et par tranches successives.

II. METHODES D’AMORTISSEMENT

Dans la pratique, il existe plusieurs modes d’amortissement. On distingue :


l’amortissement constant ou linéaire, le mode dégressif à taux décroissant, le
mode d’unités d’œuvre, l’amortissement dégressif et l’amortissement accéléré.
1 Les amortissements économiques
L'amortissement économique correspond à l'objet normal d'un
amortissement et constate donc l'usure ou 1'obsolescence effective du bien.

1.1 L’amortissement linéaire ou constant


C’est le système normal d’amortissement applicable à tous les biens.
L’annuité est obtenue en multipliant la valeur d’origine du bien par l’inverse de
la durée probable d’utilisation.
Par ailleurs, le point de départ de cet amortissement est la date de mise en
service du bien, date à partir de laquelle le bien entre dans le processus de
production.

Annuité = V.O x Taux (t/100)

Taux = 100 / Durée ou 1200 / Durée (en mois)

Exemple
Acquisition d’un matériel par l’entreprise RAMISSOU le 01/01/N à
10.000.000 pour une durée de 5 ans.
Travail à faire : Présenter le plan d’amortissement.

➢ La comptabilisation

D : 681 Dotation aux amortissements d’exploitation

C : 28… Amortissement de …

1.2 Mode dégressif à taux décroissant


La méthode consiste à amortir l’immobilisation selon une suite arithmétique
décroissante par l’application d’un taux décroissant à la base amortissable.
Le taux décroissant est obtenu en faisant le rapport entre le nombre d’années
restant à courir jusqu’à la fin de la durée d’utilité du bien et de la somme des
numéros d’ordre de l’ensemble des années.

Exemple 1

Acquisition d’un matériel par l’entreprise RAMISSOU le 01/01/2017 à


10.000.000 par la méthode dégressive à taux décroissant sur 5 ans.
Travail à faire : Présenter le plan d’amortissement.

Exemple 2

Acquisition d’un matériel par l’entreprise RAMISSOU le 01/03/2017 à


10.000.000 par la méthode dégressive à taux décroissant sur 5 ans.
Travail à faire : Présenter le plan d’amortissement.

1.3 Mode des unités d’œuvre ou de production


Il s’agit de la répartition d’un montant amortissable en fonction d’unités d’œuvres
qui peuvent être le nombre de produits fabriqués, le nombre de kilomètres
parcourus, le nombre d’heures de travail, etc. l’annuité d’amortissement est
obtenue en multipliant la base amortissable par le rapport entre le nombre d’unités
d’œuvres consommées pendant l’exercice et le nombre total d’unités d’œuvres
prévues.

Base amortissable x nombre d′ unités d′ oeuvre consommées


𝐀𝐧𝐧𝐮𝐢𝐭é 𝐝′𝐚𝐦𝐨𝐫𝐭𝐢𝐬𝐬𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 =
Total d′ unités d′ oeuvre prévues

Le nombre total d’unités d’œuvre prévues est déterminé en fonction de la


durée d’utilité de l’immobilisation.
Le prorata temporis ne sera pas appliqué pour le calcul des annuités
d’amortissement car, les annuités se calculent en fonction des unités d’œuvres
consommées et non en fonction du temps.
Les amortissements dérogatoires ne seront pas constatés car ils sont
uniquement constitués en application des disposition fiscales de chaque pays.

➢ Présentation du plan d’amortissement

Exemple
Le 1er/01/N, la société ETHRAN a acquis une machine-outil à
15.900.000 F HT. La valeur résiduelle de la machine est estimée à 900.000 F. Sa
durée d’utilité est estimée à 5 ans. Les avantages économiques attendus sur les 5
exercices et mesurés en fonction des unités fabriquées sont ainsi répartis :

Années N N+1 N+2 N+3 N+4 Total


Nbr d’unités 90.000 80.000 55.000 75.000 100.000 400.000
fabriquées

2 Les amortissements fiscaux (subordonnés à une dérogation de


l’administration fiscale)

2.1 L’amortissement dégressif


Il n’est admis fiscalement que pour certains biens acquis neufs et dont la
durée d’utilisation est supérieure à 3 ans : le matériel informatique, le matériel et
outillage (de fabrication, de manutention).

Le point de départ de cet amortissement est la date d’acquisition. Il se calcule en


mois au prorata temporis au cas où l’immobilisation est acquise en cours de
période. Il n’existe pas de prorata en dernière année, car celui-ci est aspiré par la
linéarité dans le temps dans les dernières années d’utilisation du bien.
2.1.1 Principe
L’amortissement se calcule comme suit :
• Sur la valeur d’origine (1ère année)
• Sur la valeur nette fiscale en début de période pour les autres
années.
➢ Le taux dégressif est déterminé à partir du taux linéaire.

Taux dégressif = taux linéaire x coefficient

Les coefficients varient selon la durée d’utilisation

Durée normale d’utilisation Coefficient

3 ou 4 ans 1,5

5 ou 6 ans 2

7 ans et plus 2,5

➢ Nombre d’années linéaires = Durée d’utilité / coefficient

Si le résultat est un nombre entier, il correspond aux nombres d’années


linéaires. Mais s’il est un nombre décimal, c’est la partie entière qui
correspond aux nombres d’années linéaires.

2.1.2 La comptabilisation
La comptabilisation de l’annuité dégressive se fait par comparaison de l’annuité
linéaire à l’annuité dégressive. Cette différence est appelée l’amortissement
dérogatoire.
Sur le plan comptable, on a :

- si l’annuité dégressive est supérieure à l’annuité linéaire, on parle de


dotation aux provisions réglementées :
D 681 : Dotations aux amortissements
D 851 : Dotations aux provisions réglementées
C 28… : Amortissements de …
C 151 : Amortissements dérogatoires

- si l’annuité dégressive est inférieure à l’annuité linéaire, on parle de


reprises de provisions réglementées :

D 681 : Dotations aux amortissements


D 151 : Amortissements dérogatoires
C 28.. : Amortissements de …
C 861 : Reprisses de provisions réglementées

N.B : L’amortissement dérogatoire est défini comme la fraction d’amortissement


comptable ne correspondant pas à l’objet normal d’un amortissement et
comptabilisé en application de textes d’origine fiscale.

Application : L’entreprise SOURALÊ a acquis une machine-outil le 01/01/N


pour 100 000 000 FCFA HT. Cette machine qui a une durée de 5 ans remplit
toutes les conditions pour être amortie en dégressif.

Travail à faire :

1°) Présenter le tableau d’amortissement

2°) Passer les écritures relatives aux amortissements


2.2 L’amortissement accéléré
Il est pratiqué sur une certaine catégorie de biens acquis neufs et ayant une
durée d’utilisation au moins égale à trois ans, pour des opérations industrielles de
fabrication, d’exploitation agricole, de manutention, de transport.

Toutefois, le principe de la pratique de l’amortissement accéléré consiste à


doubler les douze premiers mois de l’utilisation de l’immobilisation, de telle sorte
que la durée d’utilisation prévue se trouve réduite d’une année.

Le taux d’amortissement est le même que celui de l’amortissement linéaire


ainsi que la base d’amortissement.

Mais, la différence entre l’amortissement fiscal et l’amortissement linéaire


se comptabilise comme dans le cas de l’amortissement dégressif.

Exemple 1 : Acquisition en début d’exercice

L’entreprise RAMISSOU a acquis un tracteur neuf à 25.000.000 F le


01/01/N et amortissable sur 5 ans. (amortissement accéléré).

Travail à faire
Présenter le plan d’amortissement.

Exemple 2 : Acquisition en cours d’exercice

L’entreprise ETHRAN a acquis un Tracteur neuf à 25.000.000 F le


01/03/N et amortissable sur 5 ans. (amortissement accéléré).

Travail à faire
Présenter le plan d’amortissement
3 La révision du plan initial d’amortissement
Selon le Système comptable OHADA, la modification ou la révision du
plan d’amortissement peut porter soit sur la durée, soit sur la méthode de calcul
des amortissements pour des raisons liées aux conditions d’utilisation interne ou
à des causes économiques générales qui peuvent être :

- le renouvellement d’un composant par un nouveau dont le coût est


supérieur à celui d’origine ;
- le complément de dépenses sur une immobilisation améliorant ainsi l’état
ou les performances de ladite immobilisation ;
- la nouvelle appréciation de la valeur de l’immobilisation à la clôture de
l’exercice ;
- la constatation d’une dépréciation du bien à la clôture de l’exercice.
Dans tous les cas, selon le droit comptable OHADA, la révision d’un plan
constitue un changement de méthode qui doit être mentionné dans l’état annexé.

Application 1: Soit une machine industrielle acquise le 01/01/N pour


150 000 000 FCFA HT. Sa durée de vie est de 5 ans en mode linéaire avec une
valeur résiduelle nulle.

Après 2 ans d’utilisation, soit à la date du 31/12/N+1, un accroissement du rythme


d’activité au sein de l’entreprise a conduit les dirigeants à réviser à la baisse la
durée d’utilisation de la machine de 5 ans à 4 ans en mode linéaire. La décision
de modification est devenue effective au 01/01/N+2.

Travail à faire : Présenter le tableau d’amortissement révisé de cette machine.


Application 2: Soit une machine industrielle acquise le 01/04/N pour
150 000 000 FCFA HT. Sa durée de vie est de 5 ans en mode linéaire avec une
valeur résiduelle nulle.

Après 2 ans et 9 mois d’utilisation, soit à la date du 31/12/N+2, un accroissement


du rythme d’activité au sein de l’entreprise a conduit les dirigeants à réviser à la
baisse la durée d’utilisation de la machine de 5 ans à 4 ans en mode linéaire. La
décision de modification est devenue effective au 01/01/N+3.

Travail à faire : Présenter le tableau d’amortissement révisé de cette machine.

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