E3a Psi 2007 Maths 1 Corrige

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e3a PSIA 2007

un corrigé

1 Quelques calculs préliminaires.


1. Remarque : au vu des questions 2 et 3, on sait que les valeurs propres vont être −1 et 2. C’est
en le sachant que l’on agit comme suit. On aurait aussi pu calculer le polynôme caractéristique
et faire des résolutions de systèmes.
On remarque que
   
3 −3 3 0 −3 3
A + I3 =  −3 4 −4  et A − 2I3 =  −3 1 −4 
−3 4 4 −3 4 −7
Il est alors visible que (0, 1, 1) ∈ ker(A + I3 ) et (−1, 1, 1) ∈ ker(A − 2I3 ). −1 et 2 sont valeurs
propres et comme la trace de A est nulle, la “troisième” valeur propre de A vaut −1. 2 est valeur
propre simple et donc
ker(A − 2I3 ) = V ect((−1, 1, 1))
A + I3 est de rang au moins 2 (colonnes 1 et 2 indépendantes). Le noyau étant de dimsnion au
moins 1, ce rang vaut 2 et
ker(A + I3 ) = V ect((0, 1, 1))
2. Le calcul donne  
1 −1 1
(A + I3 )2 = 9  −1 1 −1 
−1 1 −1
C’est une matrice de rang 1 (colonnes toutes proportionnelles à la première) et (1, 1, 0), (0, 1, 1)
sont des éléments indépendants du noyau. Par théorème du rang, ce noyau est de dimension 2
et donc
ker((A + I3 )2 ) = V ect((1, 1, 0), (0, 1, 1))
Pour montrer que ker((A+I3 )2 ) et ker(A−2I3 ) sont supplémentaires dans C3 , il suffit de montrer
que la concaténées de bases de ces sous-espace donne une base de C3 . On forme donc
 
0 1 −1
P = 1 1 1 
1 0 1
Comme det(P ) = 1, P est inversible et on a bien
ker((A + I3 )2 ) ⊕ ker(A − 2I3 ) = C3
3. ker((A + I3 )2 ) étant de dimension 2, il possède un élément e2 qui n’est pas dans le noyau de
A+I3 . Si on pose e1 = (A+I3 )e2 on obtient un élement non nul du noyau de A+I3 . Cet élément
n’est pas colinéaire à e2 (qui n’est pas dans ce noyau) et (e1 , e2 ) est libre dans ker((A + I3 )3 ) (e1
est aussi dans cet ensemble puisqu’il est dans ker(A + I3 )). On note enfin e3 un élément non nul
de ker(A − 2I3 ). Avec la question précédente, (e1 , e2 , e3 ) est une base de C3 et, par construction
Ae1 = −e1 , Ae2 = e1 − e2 , Ae3 = 2e3
 
−1 1 0
L’endomorphisme canoniquement associé à A est, dans cette base représenté par  0 −1 0 .
0 0 2
A est donc semblable à cette matrice.
Remarque : avec la matrice P de la question précédente, on a aussi P −1 AP qui a la forme
voulue.

1
2 Quelques propriétés de la matrice J(0).
1. Les n − 1 premières colonnes de J(0) sont clairement indépendantes. La dernière est nulle et
donc combinaison des n − 1 premières. Le rang de J(0) vaut donc n − 1.
2.1. Soit j l’endomorphisme canoniquement associé à J et (u1 , . . . , un ) la base canonique de Cn .
On a alors
∀l ∈ [1..n − 1], j(el ) = el+1 et j(en ) = 0
On en déduit alors, en itérant, que pour k ∈ [1..n − 1],

∀l ∈ [1, n − k], j k (el ) = el+k et ∀l ∈ [n − k + 1, n], j k (el ) = 0


 
0 ... ... ... ... ... 0
 . .. 
 .. . 
 

 0 .. 
 . 

On en déduit que J(0)k =  1 . . . .
..   où la diagonale de 1 commence

.
 
 0 ... ... .. 


 .. . . .. 
 
.. ..
 . . . . . 
0 ... 0 1 0 ... 0
sur la ligne k + 1. On peut aussi écrire que

∀i, j ∈ [1..n], (J(0)k )i,j = δj+k,j

On remarque que cei est encore valable si k = 0 (on obtient alors la matrice In ).
On en déduit aussi que j n (el ) = 0 pour tout l et que donc J(0)n = On et donc (on continue à
multiplier par J(0) et on obtient toujours la matrice nulle) :

∀k ≥ n, J(0)k = On

2.2. Soit k ≥ 1 (l’énoncé oublie de préciser que l’exposant n’est pas nul). (J(0)k )n = J(0)nk = On
car nk ≥ n. J(0)k est donc nilpotente.
3. Dans la somme définissant α(J(0)), il n’y a qu’un nombre fini de matrices non nulles et on vient
de les calculer :
 
1 0 ... 0
.. .. 
 1!1 .

0 si i ≤ j − 1

. 
α(J(0)) =  
.. .. ..  = (vi,j ) avec vi,j =
 1
 . . . 0  (i−j)! si i ≥ j
1 1
(n−1)! . . . 1! 1

U = α(J(0)) − In est la même matrice où l’on a remplacé les 1 diagonaux par des zéros.
4. Soient A et B deux matrices nilpotentes qui commutent. On peut trouver des entiers p et q tels
que Ap = B q = On . Soient α, β deux scalaires. Comme A et B commutent, on peut utiliser la
formule du binôme pour obtenir
p+q  
p+q
X p+q
(αA + βB) = αk β p+q−k Ak B p+q−k
k
k=0

Si k ≥ p, Ak = Ap Ak−p est nulle et si k ≤ p alors p + q − k ≥ q et c’est alors B p+q−k qui est


nulle. Ainsi, tous les termes de la somme sont nuls et (A + B)p+q = On . αA + βB est nilpotente.
On en déduit par récurrence que pour tout p, une combinaison linéaire de p matrices nilpotentes
qui commutent deux à deux est encore une matrice nilpotente.

2
5. On a
n
X 1 k
U= J
k!
k=1

qui est une combinaison linéaire de matrices nilpotentes qui commutent deux à deux. Avec la
question précédente, U est nilpotente.
Les n − 1 premières colonnes de U sont indépendantes (famille “échelonnée” dans la base cano-
nique de Cn ) et la dernière est nulle (et donc combinaison des précédentes). U est donc de rang
n − 1.

3 Quelques résultats sur les noyaux itérés d’un endomorphisme.


1. Soient i, j ∈ N, on a
∀x ∈ E, ui+j (x) = uj (ui (x))
Si ui (x) = 0 alors ui+j (x) = uj (0) = 0 et on a donc l’inclusion

ker(ui ) ⊂ ker(ui+j )

2. En particulier, la suite (ker(um ))m∈N est croissante au sens de l’inclusion et, en passant aux
dimension, la suite (tm )m∈N est croissante. Comme elle est majorée par la dimension de E, elle
converge. Et comme elle est constituée d’entiers, elle est stationnaire à partir d’un certaine rang.
Il existe donc un entier m0 tel que tm0 = tm0 +1 et l’ensemble {m ∈ N/ tm = tm+1 } est donc
non vide. Comme il est inclus dans N, il possède un minimum (ce qui est mieux qu’une borne
inférieure). On peut poser
r = min{m ∈ N/ tm = tm+1 }
3. Par définition de r, si m < r alors tm 6= tm+1 . On a donc ker(um ) ⊂ ker(um+1 ) et les sous-
espaces n’ayant pas même dimension, l’inclusion est stricte.
r étant un minimum, on a tr = tr+1 . Comme ker(ur ) ⊂ ker(ur+1 ) et comme on a égalité des
dimensions, on a donc ker(ur ) = ker(ur+1 ).
Enfin, on montre par récurrence sur l’entier m que l’affirmation

ker(um ) = ker(um+1 )

est vraie pour tout m ≥ r.


- Initialisation : on a vu que le résultat était vrai pour m = r.
- Etape de récurrence : soit m ≥ r tel que le résultat est vrai jusqu’au rang m. Soit x ∈
ker(um+2 ) ; on a um+1 (u(x)) = 0 et donc u(x) ∈ ker(um+1 ). Par hypothèse de récurrence,
ker(um ) = ker(um+1 ) et donc um (u(x)) = 0 c’est à dire x ∈ ker(um+1 ). On a prouvé que
ker(um+2 ) ⊂ ker(um+1 ) et comme l’inclusion réciproque a déjà été prouvée, on a l’égalité et
le résultat au rang m + 1.

4 Recherche des endomorphismes nilpotents de rang n − 1.


1.1. On a
Im(w) = v q (Im(v p )) = Im(v p+q )
1.2. w(x) = 0 équivaut x ∈ Im(v p ) et w(x) = 0 c’est à dire à x ∈ Im(v p ) et v q (x) = 0. On a donc

ker(w) = Im(v p ) ∩ ker(v q ) ⊂ ker(v q )

3
1.3. D’après le théorème du rang,

dim(Im(w)) + dim(ker(w)) = dim(Im(v p ))

En utilisant les deux questions précédentes, on a donc

dim(Im(v p )) ≤ dim(ker(v q )) + dim(Im(v p+q ))

Le théorème du rang donne aussi

dim(Im(v p )) = dim(E) − dim(ker(v p ))

dim(Im(v p+q )) = dim(E) − dim(ker(v p+q ))


En injectant ces relations dans l’inégalité, on obtient

dim(ker(v p+q )) ≤ dim(ker(v p )) + dim(ker(v q ))

1.4. On prouve le résultat demandé par récurrence sur i.


- Initialisation : le résultat est vrai pour i = 1 car v est de rang n − 1 et donc dim(ker(v)) = 1
(l’inégalité est une égalité).
- Etape de récurrence : soit i ∈ [1..n−1] tel que le résultat soit vrai jusqu’au rang i. La question
précédente indique que

dim(ker(v i+1 )) ≤ dim(ker(v i )) + dim(ker(v))

Comme ker(v) est de dimension 1 et comme le résultat est vrai au rang i, on a donc

dim(ker(v i+1 )) ≤ i + 1

ce qui prouve le résultat au rang i + 1.


1.5. v étant nilpotente, on a v n = 0 et dim(ker(v n )) = n. D’après la partie 3 la suite (dim(ker(v i )))i∈N
commence par croı̂tre strictement puis stationne à la valeur n. D’après la question précédente,
elle ne peut donc pas stationner avant le rang n et on a

1 = dim(ker(v)) < dim(ker(v 2 )) < · · · < dim(ker(v n )) ≤ n

Pour que ces inégalité puissent avoir lieu, on doit nécessairement avoir

∀i ∈ [1..n], dim(ker(v i )) = i

2. Comme ker(v n−1 ) est de dimension n − 1, il n’est pas égal à E et v 6= θ.


3. Il existe donc e ∈ E tel que v n−1 (e) 6= 0. Montrons que (e, v(e), . . . , v n−1 (e)) est libre. Pour
cela, on suppose que
α0 e + α1 v(e) + · · · + αn−1 v n−1 (e) = 0
On a bien sur v k = θ pour tout k ≥ N .
En composant par v n−1 , on a alors α0 v n−1 (e) = 0 et donc α0 = 0.
Si on compose par v n−2 , on obtient de même α1 = 0. C’est donc un processus récurrent qui nous
permet de montrer la nullité de tous les αi .
La famille est libre et possède n = dim(E) éléments : c’est une base de E.
4. La matrice de v dans cette base est tout simplement J(0).
5. Si v et w sont deux endomorphismes nilpotents de rang n − 1 alors il existe des bases dans
lesquelles ces deux endomorphismes sont représentés par J(0). Les matrices de ces endomor-
phismes sont donc semblables (transitivité de la relation de similitude).
Il est difficile de savoir ce qu’attend l’énoncé à la question “déterminer tous les endomorphismes
nilpotents d’ordre n − 1”. On peut, per exemple, dire que ce sont ceux dont la matrice dans la
base canonique est semblable à J(0).

4
5 Résolution de l’équation J(µ) = α(X).
1. L’application M 7→ P −1 M P est continue (par exemple, elle est linéaire et on est en dimension
finie. On en déduit que
k k
!
−1 −1
X Mm X P −1 M m P
P α(M )P = P lim P = lim
k→+∞ m! k→+∞ m!
m=0 m=0

Or, P −1 M m P = (P −1 M P )m (résultat connu que l’on retrouve sans peine par récurrence sur m)
et donc
P −1 α(M )P = α P −1 M P


2. Soit z ∈ C et z = x + iy son écriture algébrique. ez = z x eiy admet ex comme module et y est


un de ses arguments.
- On a ez = i = eiπ/2 si et seulement si ex = 1 et y = π2 [2π]. La première équation admet
{ π2 + 2kπ i/ k ∈ Z} comme ensemble de solutions.
- On a ez = −1 = eiπ si et seulement si ex = 1 et y = π[2π]. La première équation admet
{(π + 2kπ) i/ k ∈ Z} comme  ensemble de solutions.
- On a −3−4i = 5 − 35 − 54 i . Soit θ0 = arccos(3/5) ; θ0 ∈ [0, π] et cos(θ0 ) = 3/5, sin(θ0 ) = 5/5).
On a ainsi ez = −3 − 4i = 5ei(θ0 +π) si et seulement si ex = 5 et y = θ0 + π[2π]. La première
équation admet {ln(5) + (θ0 + π + 2kπ) i/ k ∈ Z} comme ensemble de solutions.
3. De manière plus générale, ez est non nul (module ex non nul).
- ez = 0 n’admet pas de solution dans C.
- ez = µ = |µ|eiarg(u) a lieu si et seulement si ex = |µ| et y = arg(u)[2π]. Les solutions sont donc
les z = ln(|µ|) + i(arg(u) + 2kπ) où k varie dans Z.
4.1. On a
m m
!
X (sIn )k X sk
= In
k! k!
k=0 k=0

En passant à la limite, on en déduit que

α(sIn ) = es In = µIn

4.2. sIn et J(0) commutent et donc

α(J(s)) = α(sIn )α(J(0)) = µα(J(0))

4.3. Avec les notations de la partie 2, µ(α(J(0)) − In ) = µU et on a vu que cette matrice est
nilpotente. Elle est aussi de rang n − 1 car U l’est et µ 6= 0.
4.4. µ(α(J(0)) − In ) = α(J(s)) − µIn est nilpotente de rang n − 1 et donc semblable à J(0). Il
existe donc une matrice inversible Q telle que

Q−1 (α(J(s)) − µIn ) Q = J(0)

On en déduit alors que


Q−1 α(J(s))Q = J(0) + µIn = J(µ)
5. Avec la question 1, on a donc
α Q−1 J(s)Q = J(µ)


et donc X = Q−1 J(s)Q est une solution de l’équation α(X) = J(µ).


6. Comme la transposition est continue, α(t M ) = t α(M ) et donc X = t Q−1 J(s)Q est une


solution de l’équation α(X) = t J(µ).

5
7.1. On est dans le cas n = 2. Dans ce cas, µU = µJ(0) et Q = diag(1, µ) convient. On a aussi
T1 = t J(i) et on est dans le cas µ = i et on peut prendre s = iπ/2. D’après la question 6, la
matrice
X1 = t (diag(1, µ)α(J(iπ/2))diag(1, 1/µ))
est solution de α(X) = T1 . Le calcul donne
 
iπ/2 −1
X1 =
0 iπ/2

7.2.1 On est dans le cas n = 2 et µ = −1. Q = diag(1, −1) convient et le même calcul qu’à la
question précédente donne
   
−1 1 iπ −1
α(B1 ) = avec B1 =
0 −1 0 iπ

7.2.2 Un calcul par bloc permet de montrer (par récurrence que)


 k 
B1 0
∀k ∈ N, H k =  0 
0 0 (ln(2))k

En divisant par k!, en sommant et en passant à la limite, on a donc


 
α(B1 ) 0
α(H) =  0 
0 0 2

7.2.3 On a trouvé en question I.3 une matrice P telle que P −1 AP = α(H). On a donc A =
P α(H)P −1 = α(P HP −1 ). On peut donc choisir
 
ln(2) iπ − ln(2) −iπ + ln(2)
X2 = P HP −1 =  iπ − ln(2) −1 − ln(2) iπ + 1 − ln(2) 
iπ − ln(2) −iπ − 1 + ln(2) 2iπ + 1 − ln(2)

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