Examen Stat Dec 2012

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Université Paris 11 année 2012-2013

L3 Physique : parcours PAPP Physique Statistique

Examen du 18 décembre 2012


Durée : 3h

Seul document autorisé : le polycopié de cours ; les calculatrices collège sont autorisées

Exercice - Volume exclu -

Un récipient de volume V contient N atomes de masse m d’un gaz parfait, à l’équilibre à


la température T . À l’intérieur du récipient se trouve également une très petite particule
macroscopique, sphérique, de rayon a, qui est impénétrable aux atomes du gaz parfait ; on
l’imagine fixée dans l’espace. On considère que les atomes du gaz sont non relativistes.

A. - Gaz parfait classique -


1. Calculer la fonction de partition canonique d’un seul atome.

2. En déduire la fonction de partition canonique du gaz et montrer qu’elle prend la


forme suivante : N
V − 34 πa3
Zc (N, V, T ) = ,
N ! Λ3N
où Λ est une quantité à déterminer.

3. Quelle est la dimension de la grandeur Λ ? Comment s’appelle-t-elle ?

4. Quel rôle physique joue-t-elle ?

5. Calculer l’énergie libre du système à l’aide de l’expression de Zc .


(On utilisera l’approximation de Stirling : ln N ! = N ln N − N, N  1.)

6. On note Sa l’entropie de ce gaz.


Calculer la différence d’entropie Sa −S0 où S0 représente l’entropie du gaz en absence
de la petite particule sphérique.

7. Commenter le signe du résultat obtenu.

8. Calculer la pression au sein de ce gaz.

9. Commentez le résultat obtenu en écrivant l’équation d’état de ce gaz.

1
B. - Gaz quantique de fermions -

On se place dans la situation où les atomes de ce gaz sont des fermions de spin S dont
on notera le potentiel chimique par µ.

1. Donner le facteur d’occupation d’un niveau d’énergie .

2. Donner la densité d’états d’énergie, D() (on rappelle que les fermions sont non
relativistes).

3. Calculer le niveau de Fermi de ce gaz - on le notera Fa .


(On fera le calcul à température nulle.)

4. Comparer Fa à F0 , le niveau de Fermi de ce gaz en absence de la particule. In-


terpréter ce résultat.

5. Calculer la pression du gaz à température nulle et en déduire l’équation d’état.

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Problème I : Fluctuations d’un oscillateur

Un dynamomètre de précision est constitué par un fil de quartz dont l’allongement x, sous
l’effet d’un poids mg est mesuré en s’aidant d’un microscope.
L’ensemble du dynamomètre est à l’équilibre thermique à la température ambiante,
de sorte que la position de la masse située à l’extrémité du fil va fluctuer thermiquement
autour de la position d’équilibre hxi. On supposera pour simplifier que la longueur à vide
du fil de quartz est nulle.

-x T = 300 K

y
m

Equilibre Fluctuations

L’appareil n’est utilisable que si les fluctuations thermiques de position sont négligeables
par rapport à la position d’équilibre. Le but de l’exercice est d’estimer ces fluctuations
thermiques.

1. On assimile le fil de quartz à un oscillateur harmonique classique de constante de


raideur k.
On admettra que l’énergie associée aux fluctuations de positions y = x − hxi par
rapport à la position d’équilibre s’écrit :
p2 1
E= + ky 2 ,
2m 2
où p est l’impulsion associée à y.
(a) Définir et calculer la fonction de partition canonique Zc , associée aux fluctua-
tions thermiques.
(b) Vérifier que hyi = 0.
(c) Utiliser la définition de Zc pour montrer que :
2 ∂ ln Zc
hy 2 i = − , (1)
β ∂k
où β = 1/(kB T ).

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(d) Montrer que :
kB T
hy 2 i =
k
(e) Déterminer la position d’équilibre du fil hxi lorsque celui-ci est tendu par une
masse m. On donnera l’expression de hxi en fonction de m, k et de l’accélération
de la pesanteur, g.
(f) La constante de raideur du fil est estimée à k = 0.01 Nm−1 . Calculer la valeur
numérique de la position d’équilibre hxi pour une masse m = 1µg. (On prendra
g = 10 m.s−2 .)
p
(g) On mesure les fluctuations thermiques par la quantité hy 2 i.
Estimer les fluctuations thermiques à température ambiante et les comparer à
hxi (on donne kB = 1.38 × 10−23 SI).
Faut-il refroidir le dynamomètre pour que les mesures ne soient pas entachées
par les fluctuations thermiques ?

2. Le fil de quartz est maintenant assimilé avec un oscillateur harmonique quantique.


On rappelle que les niveaux d’énergie correspondants sont non dégénérés et ont pour
valeur  
1 p
En = ~ω n + , n ∈ N, ω = k/m.
2
(a) Définir et calculer la fonction de partition canonique.
(b) Utilisez à nouveau la formule (1) pour déterminer hy 2 i dans ce cas quantique.
(c) On donne k = 0.01 Nm−1 , m = 1µg, ~ = 1.05 × 10−34 SI, g = 10 m.s−2 .
Montrer que β~ω/2  1 à température ambiante (T ' 300 K).
(d) En déduire que la limite classique hy 2 i = kB T /k est entièrement justifiée.

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Problème II - Photons et neutrinos fossiles -

Dans la théorie standard du Big Bang, les photons et les neutrinos constituent la plus
abondante partie de l’énergie de l’Univers. Il existe aujourd’hui un fond cosmologique
de neutrinos fossiles légers, semblable à celui des photons du rayonnement à 2.7 K. Les
neutrinos fossiles se sont découplés du reste de la matière dans les 10 premières secondes
après le Big Bang. On se propose ici d’estimer leur nombre moyen par unité de volume
ainsi que leur énergie et de les comparer à ceux du fond cosmique diffus (photons) de
l’Univers.
Les photons, comme les neutrinos (de masse quasi-nulle), sont tels que leur énergie, 
s’écrit :
 = c|~p|, avec p~ = ~ ~k
Les neutrinos sont des fermions neutres de spin 1/2 qui n’existent selon le Modèle Standard
de la physique des particules que dans un seul état d’hélicité (et non pas deux comme
c’est le cas de l’électron par exemple) : leur spin est toujours parallèle à leur impulsion
p~. En d’autres termes, on ne considèrera qu’un seul état de spin pour chaque
neutrino.
A contrario, les photons sont des bosons de spin 1 de masse nulle, ce qui autorise a
priori 3 valeurs pour la projection du spin, -1, 0, +1. Du fait de la masse nulle du photon,
la valeur 0 est interdite, de sorte que les niveaux d’énergie du photons sont 2 fois
dégénérés (correspondant aux deux états de polarisation du photon).
Les neutrinos et les photons sont considérés dans une enceinte (l’Univers) de volume
V , à l’équilibre à la température T , et peuvent être créés ou absorbés de sorte que leur
nombre n’est pas fixé : le potentiel chimique des neutrinos et des photons est donc nul.
Dans la suite du texte, les grandeurs faisant référence aux photons et aux neutrinos
sont respectivement indexées par les lettres γ et ν.
On donne les intégrales suivantes :
Z ∞ ∞
x2 x3 7π 4
Z
dx x ∼ 1.8 dx x = ,
0 e +1 0 e +1 120
Z ∞ Z ∞
x2 x3 π4
dx x ∼ 2.4 dx x = .
0 e −1 0 e −1 15

A. Les photons fossiles

(a) Quel est le facteur d’occupation des niveaux d’énergies pour les photons ?
(b) Calculer la densité d’états en énergie des photons, D().
(c) Exprimer le nombre moyen de photons par unité de volume,
hNγ i
nγ (T ) = ,
V
en fonction de la température T et de constantes universelles.

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(d) Exprimer la densité spectrale des photons, uγ (, T ) définie par la relation :
Z ∞
hEγ i
= uγ (, T ) d
V 0

en fonction de  et T et de constantes universelles, où hEγ i est l’énergie moyenne


des photons.
(e) Calculer l’énergie moyenne des photons par unité de volume en fonction de la
température T et de constantes universelles.

B. Les neutrinos fossiles

(a) Quel est le facteur d’occupation des niveaux d’énergies pour les neutrinos ?
(b) Calculer la densité d’états en énergie des neutrinos.
(c) Exprimer le nombre moyen de neutrinos par unité de volume,

hNν i
nν (T ) = ,
V
en fonction de la température T et de constantes universelles.
(d) Exprimer la densité spectrale des neutrinos, uν (, T ) définie par la relation :
Z ∞
hEν i
= uν (, T ) d
V 0

en fonction de  et T et de constantes universelles, où hEν i est l’énergie moyenne


des neutrinos.
(e) Calculer l’énergie moyenne des neutrinos par unité de volume en fonction de
la température T et de constantes universelles.

C. Applications numériques et comparaisons


On donne kB = 8.6 × 10−5 eV. K−1 et h

c = 197.3 MeV. fm (1 fm = 10−15 m).

(a) Comparer l’ordre de grandeur des nombres de photons et de neutrinos fossiles


par cm3 pour T = 2.7 K .
(b) Représenter schématiquement les densités spectrales uγ et uν sur un même
graphe. Commenter.

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