Cours SMP4
Cours SMP4
Cours SMP4
Quantique : SMP4
Prof. Mohamed GOUIGHRI
~
λ
c
Année universitaire 2019-2020
ω
i
[p
Chapitre 1
COMPORTEMENT CORPUSCULAIRE DE LA
LUMIÈRE
1
2 Chapitre 1
est évidemment infinie ce qui est contradictoire avec l’expérience. Cependant, la densité
(λ)
%RJ (λ, T ) constitue une bonne approximation de la loi expérimentale %(λ)(λ, T ) pour les
grandes longueurs d’onde.
3 – Interprétation de Planck
Planck a fait les deux hypothèses suivantes :
— les centres du rayonnement sont considérés comme des oscillateurs linéaires har-
moniques porteurs de charges électriques leurs permettant d’échanger de l’énergie avec le
champ électromagnétique du rayonnement ;
— ces oscillateurs ne peuvent être que dans des états bien définis ; l’énergie totale du
ième
n état est donnée par :
En = n
où n est un entier naturel et est une énergie élémentaire appelée quantum d’énergie. Le
passage d’un état n vers un état m s’accompagne d’un échange d’énergie avec le rayonnement
égal à :
∆E = Em − En = (m − n) .
Si ∆E > 0, l’oscillateur absorbe de l’énergie ; si par contre ∆E < 0, l’oscillateur rayonne de
l’énergie. L’hypothèse de la quantification de l’énergie est contradictoire avec les enseigne-
ments de la mécanique classique car l’énergie totale Et = 12 mω 2 a2 d’un oscillateur linéaire
harmonique de fréquence ν = ω/2π et d’amplitude a peut prendre toutes les valeurs possibles.
Néanmoins, elle a permis une description remarquable de l’expérience.
Considérons donc un oscillateur de fréquence ν. En mécanique statistique, la probabilité
pour qu’un oscillateur, appartenant à un corps à l’équilibre thermodynamique à la tempéra-
ture T , soit dans un état d’énergie totale En est donnée par :
e−En /kB T
p(En ) = P∞ −Em /kB T
.
m=0 e
d’où :
8π
%(λ)(λ, T ) dλ = 4 dλ . (4)
λ e kB T −1
Cette dernière expression s’identifie avec l’expression empirique (1) si = hν = hc/λ où
h = BkB /c = 6.56 × 10−34 Js est une constante dite de Planck, ayant les dimensions d’un
moment cinétique. La constante A s’écrit alors A = 8πhc et vaut 4.943 × 10−24 Jm, valeur
sensiblement égale à la valeur 4.95 × 10−24 Jm proposée initialement par Planck.(∗)
La formule de Rayleigh-Jeans se déduit de l’équation (4) lorsque hν = hc/λ kB T
(hEi ' kB T ), c’est-à-dire :
— aux hautes températures, ou bien
— aux basses fréquences.
II – EFFET PHOTOÉLECTRIQUE
1 – Constatations expérimentales
Découvert par Hertz (1887), l’effet photoélectrique consiste en l’émission d’électrons,
appelés photoélectrons, par des surfaces métalliques soumises à un rayonnement de fréquence
ν suffisamment élevée. Pour étudier quantitativement cet effet, on considère le dispositif
expérimental de la figure 4. Les électrons qui parviennent à sortir de la cathode sont soit
FIGURE 4
repoussés vers celle-ci soit attirés par l’anode selon le signe de la d.d.p. anode-cathode,
UCA = UA −UC . Le transfert des photoélectrons de la cathode vers l’anode entraı̂ne l’existence
d’un courant I, appelé photocourant, qui pour un métal possède les caractéristiques suivantes :
FIGURE 5
(∗)
La valeur actuellement admise de h est de 6.62618 × 10−34 Js.
6 Chapitre 1
Métal Ag Zn Na Cs
TABLEAU 1
λ0 = c/ν0 (µm) 0.26 0.37 0.50 0.69
ii) il existe une tension UCA = −Ua , dite d’arrêt, en dessous de laquelle le photocourant
I est nul ; cette tension ne dépend que de la nature du métal et elle est proportionnelle à la
fréquence ν (> ν0 ) du rayonnement ;
iii) il existe un courant de saturation Is ne dépendant que de l’intensité I du rayonnement
incident (figure 5).
Ces caractéristiques ne peuvent pas être interprétées dans le cadre de l’électromagnétisme
classique. En effet, lorsque l’intensité du rayonnement I, proportionnelle au carré de
l’amplitude E0 du champ électrique de l’onde, augmente, la force électrique agissant sur
les électrons libres du métal est de plus en plus grande. Il s’en suivrait une agitation plus
importante de ces électrons dont certains seraient éjectés du métal avec une énergie cinétique
de plus en plus élevée. La tension d’arrêt Ua , servant à renvoyer les photoélectrons vers la
cathode et par là à annuler le photocourant I, dépendrait donc de l’intensité lumineuse I.
2 – Hypothèse d’Einstein (1905)
En reprenant l’hypothèse de quantification de Planck, Einstein a supposé que le rayon-
nement, de fréquence ν et de vecteur d’onde k, consistait en un jet de fines particules, appelées
quanta de lumière ou photons, d’énergie :
= hν
et de quantité de mouvement p. Exprimons p en fonction des caractéristiques ondulatoires
du rayonnement. En théorie de la relativité restreinte, la masse m d’un corps matériel varie
avec sa vitesse v par rapport à un référentiel galiléen quelconque selon la loi :
m0
m= r
v2
1− 2
c
où m0 est sa masse au repos et c est la célérité de la lumière dans le vide. Pour un photon
de vitesse v = c, il est évident que la masse au repos m0 est nulle.
Par ailleurs, l’énergie totale s’écrit :
m0 c2
E = mc2 = r .
v2
1− 2
c
En élevant cette expression au carré et en arrangeant, on obtient :
v2
E 1 − 2 = m20 c4 ,
2
c
d’où :
E 2v2
E2 = + m20 c4 .
c2
En remplaçant l’énergie E au deuxième membre par mc2 et en introduisant la quantité de
mouvement p = mv, on a :
E 2 = p2 c2 + m20 c4 . (5)
COMPORTEMENT CORPUSCULAIRE DE LA LUMIÈRE 7
d’où :
P0 = p − p0 . (8)
L’angle de diffusion θ est l’angle que fait p0 avec p. En élevant au carré l’équation (8),
on a :
P 02 = p2 + p02 − 2pp0 cos θ .
En remplaçant P 02 par son expression déduite de l’équation (2), on a avec p = h/λ et
p0 = h/λ0 :
2
E 02 2 2 1 1 1 2 2 2 2 h2 h2 2h2
− m 0 c = hc − + m 0 c − m 0 c = + − cos θ
c2 c2 λ λ0 λ2 λ02 λλ0
où l’on a tenu compte de (7). En développant et en arrangeant, on obtient :
h
∆λ = λ0 − λ = (1 − cos θ) .
m0 c
La constante universelle Λ = h/m0c = 0.0242 Å est appelée longueur d’onde de Compton.
IV – DOUBLE ASPECT ONDULATOIRE ET CORPUSCULAIRE DU RAYONNEMENT
L’expérience du corps noir met en évidence la quantification des échanges d’énergie
entre le rayonnement et la matière. Celles de l’effet photoélectrique et de l’effet Compton
attribuent au rayonnement un aspect corpusculaire qui réside dans le fait qu’un rayonnement
électromagnétique est un jet de particules élémentaires qui sont les photons. Cependant,
cet aspect corpusculaire ne peut pas expliquer à lui seul les phénomènes de diffraction
et d’interférences qui s’interprètent convenablement dans le cadre de l’électromagnétisme
classique. En effet, considérons la diffraction par un trou circulaire par exemple (figure
10). Expérimentalement, on observe sur un écran ou sur une plaque photographique, des
anneaux circulaires concentriques alternativement sombres et brillants. On pourrait donner à
FIGURE 10
devrait voir une figure de diffraction si faible soit l’intensité lumineuse incidente. On concilie
ces contradictions apparentes en adoptant le raisonnement suivant. Quand un photon traverse
le trou, on ne connaı̂t pas avec certitude l’endroit où il tombera sur la plaque. Cependant, on
peut dire que là où c’est plus brillant sur la figure de diffraction, le photon a le plus de chance
de tomber, et là où c’est moins brillant, il a le moins de chance. On peut ainsi admettre que
l’intensité lumineuse I(x, y) sur la plaque mesure la densité de probabilité qu’a le photon
de tomber au point M de coordonnées (x, y). La probabilité de tomber dans un élément de
surface d2 S centré en M est :
dP(x, y) = CI(x, y) d2 S = C 0 E02 (x, y) d2 S
où C et C 0 sont deux constantes de proportionnalité. On préserve ainsi simultanément les
aspects ondulatoire et corpusculaire du rayonnement électromagnétique.
Chapitre 2
COMPORTEMENT ONDULATOIRE DE LA
MATIÈRE
I – PAQUET D’ONDES
1 – Ondes planes monochromatiques
a – Expression d’une onde plane monochromatique
Considérons une onde harmonique issue d’une source (S) et se propageant dans un milieu
homogène en véhiculant une grandeur physique représentée en un point M et à un instant t
par la quantité réelle :
ψ(r, t) = A cos ω [t − τ (r)]
où :
• r = OM est le vecteur position du point M relativement à un certain référentiel
galiléen Oxyz ;
• A est l’amplitude de l’onde ;
• ω = 2πν est la pulsation, ν étant la fréquence ;
• τ est le temps nécessaire à l’onde pour arriver sur le point M en partant de la source
(S) avec la vitesse de phase v ;
• φ(r, t) = ω [t − τ (r)] est la phase de l’onde au point M, à l’instant t.
À l’instant t, le lieu de l’espace où cette phase est la même sont des surfaces dites fronts
d’onde. Si les fronts d’onde sont des plans, on dit que l’onde est plane.
Désignons par l la distance entre la source (S) de l’onde du point d’observation M ; on
a:
l kr − rS k
τ (r) = =
v v
où rS est le vecteur position de (S). Introduisons le vecteur d’onde k, dirigé selon la direction
de propagation (SM) et de module k = ω/v. On a alors :
k · (r − rS )
τ (r) = .
ω
D’où :
ψ(r, t) = A cos(ωt − k · r + α)] (1)
avec α = k · rS .
La valeur de ψ à l’instant t est la même en un point M0 de la droite (SM) situé de M à
des distances multiples entiers de la quantité :
v 2πv 2π
λ= = =
ν ω k
dite longueur d’onde de ψ.
On peut montrer facilement que ψ(r, t) vérifie l’équation suivante dite équation des
ondes :
1 ∂ 2ψ
∆ψ − 2 =0. (2)
v ∂t2
1
2 Chapitre 2
c – Notation complexe
Dans les calculs faisant intervenir des grandeurs harmoniques, il est plus commode
d’utiliser la notation complexe. À la grandeur ψ(r, t), on associe la quantité complexe(∗) :
ψ(r, t) = A ei (k·r−ωt−α)
qui est reliée à ψ par :
ψ = Re(ψ) .
En introduisant la quantité A = A e−iα , dite amplitude complexe de ψ, on écrit aussi :
ψ(r, t) = A ei (k·r−ωt) .
Lorsque l’amplitude |A(k)| n’est importante que pour des vecteurs d’onde k contenus
dans un intervalle Dk = [k0 − ∆k/2, k0 + ∆k/2], centré autour d’une valeur k0 et de largeur
∆k k0 , on dit que l’on a un paquet d’ondes unidimensionnel de vecteur d’onde moyen k0
et de largeur spectrale ∆k.
b – Expression de la vitesse de groupe d’un paquet d’ondes
Considérons un paquet d’ondes se propageant selon la direction Ox :
Z Z
i [kx−ω(k) t]
ψ(r, t) = A(k) e dk = A(k) ei [kx−ω(k) t−α(k)] dk (4)
où A(k) = |A(k)| et α(k) = − Arg[A(k)]. Si, dans le domaine Dk où A(k) est important, la
phase φ = φ(k) = kx − ω(k) t − α(k) ne varie pas beaucoup avec k, on peut la développer au
premier ordre en (k − k0 ) :
dω dα
φ(k) ' k0 x − ω(k0 ) t − α(k0 ) + x − t− (k − k0 ) .
dk |k=k0 dk |k=k0
Introduisons la quantité :
dω
vg = ,
dk |k=k0
dite vitesse de groupe du paquet d’ondes, et posons :
dα
x0 = ;
dk |k=k0
(∗)
En optique physique, on écrit plutôt :
ψ(r, t) = A ei (ωt−k·r+α)
qui peut être considérée comme étant celle d’une onde harmonique de vecteur d’onde k0 , de
pulsation ω0 = ω(k0 ) et d’amplitude complexe :
Z
A(r, t) = |A(k)| ei (x−vg t−x0 ) (k−k0 ) dk = A(x, t)
dépendant de x et de t.
c – Élargissements spatial, temporel et énergétique
Écrivons l’amplitude A(x, t) du paquet d’ondes sous la forme suivante où les parties réelle
et imaginaire sont explicitées :
Z Z
A(x, t) = |A(k)| cos[(x − vg t − x0 ) (k − k0 )] dk + i |A(k)| sin[(x − vg t − x0 ) (k − k0 )] dk .
Les deux fonctions à intégrer au deuxième membre de cette égalité peuvent être considérées
comme des fonctions de k respectivement cosinusoı̈dale et sinusoı̈dale, d’amplitude |A(k)| et
de pseudo-période :
2π
K= .
|x − vg t − x0 |
Elles présentent, pour x et t donnés, des variations qui ressemblent à celles données par la
figure 1. L’aire hachurée représente l’intégrale sur k c’est-à-dire les parties réelle ou imaginaire
de A(x, t).
FIGURE 1
où δ(k − k0 ) est la distribution de Dirac centrée en k = k0 . Une onde harmonique peut
ainsi être considérée comme un paquet d’ondes d’amplitude A(k) = A δ(k − k0 ) avec un
élargissement spectral ∆k nul ; l’élargissement spatial ∆x correspondant est alors, selon (),
COMPORTEMENT ONDULATOIRE DE LA MATIÈRE 5
infini ce qui signifie qu’une onde harmonique occupe tout l’espace. Une telle onde n’existe
évidemment pas dans la réalité car les vibrations physiques correspondent à ∆x fini.
3 – Paquet d’ondes tridimensionnel
a – Définition
Considérons la combinaison suivante d’ondes monochromatiques planes :
ZZZ
ψ(r, t) = A(k) e i (k·r−ω(k) t d3 k . (13)
k
Si l’amplitude A(k) ne prend des valeurs appréciables que dans un intervalle Dk défini par :
∆kx ∆kx
k0x − ≤ kx ≤ k0x +
2 2
∆ky ∆ky
k0y − ≤ ky ≤ k0y +
2 2
∆kz ∆kz
k0z − ≤ kz ≤ k0z + ,
2 2
on dit que l’on a un paquet d’ondes tridimensionnel de vecteur d’onde moyen :
k0 = k0x ex + k0y ey + k0z ez .
La vitesse de groupe est maintenant définie par :
vg = ∇k ω(k)|k=k0
où ∇k est l’opérateur gradient relatif au vecteur k. L’équation horaire du centre du paquet
d’onde peut être obtenue d’une manière semblable à celle conduisant à (6) ; elle s’écrit :
rM = vg t + r0 . (14)
À un instant t donné, les valeurs de ψ(r, t) sont les plus importantes dans un domaine Dr de
dimensions ∆x, ∆y, ∆z définies, par analogie avec (8), par :
∆x ∆kx = 2π ; ∆y ∆ky = 2π ; ∆z ∆kz = 2π . (15)
Cette égalité signifie que |ψ(r, t)| est aussi de carré sommable. La finitude des deux intégrales
impose par ailleurs à ψ(r, t) et A(k) d’être nulles à l’infini.
6 Chapitre 2
Pour une question de commodité, nous introduisons le facteur (2π)−3/2 dans l’expression
du paquet d’ondes et omettrons la barre sur les grandeurs complexes. Ainsi, les équations
(13), (16) et (17) se réécrivent :
ZZZ
1
ψ(r, t) = A(k) e i (k·r−ω(k) t d3 k (130 )
(2π)3/2 k
Z
1
A(k) e−iω(k)t = ψ(r, t) e−ik·r d3 r (160 )
(2π)3/2 r
Z Z
|A(k)| d k = |ψ(r, t)|2 d3 r .
2 3
(170 )
k r
II – COMPORTEMENT ONDULATOIRE DE LA MATIÈRE
1 – Hypothèse de de Broglie
Devant le résultat selon lequel la lumière présente un double aspect ondulatoire et
corpusculaire, de Broglie a admis que cette propriété est universelle : une particule matérielle
doit également présenter un aspect ondulatoire. Ainsi, à un élément matériel de masse m,
ayant dans un référentiel galiléen une énergie E et une quantité de mouvement p, on associe
une onde plane de pulsation ω et de vecteur d’onde k tels que :
E = h̄ω ; p = h̄k .
2 – Confirmation expérimentale
Davisson et Germer ont mis en évidence la diffraction des électrons par un cristal de
nickel semblable à celle obtenue avec les rayons X. Cette diffraction témoigne du caractère
ondulatoire de l’électron.
Considérons un canon à électrons accélérant les électrons sous une d.d.p. U (figure 2). La
vitesse v de l’électron au niveau de l’anode est déduite de la loi de conservation de l’énergie.
En régime non relativiste, on a :
1
mv 2 = eU
2
où l’on a négligé la vitesse de l’électron à son départ de la cathode. D’où :
r
2eU
v= .
m
À l’électron, on associe un paquet d’ondes de vecteur d’onde moyen k = p/h̄ = mv/h̄ et une
longueur d’onde moyenne :
2π 2πh̄ h h 1.225 × 10−9
λ= = = = √ = √ mètre.
k mv mv 2emU U
Pour une d.d.p. usuelle de 100 à 1000 V, λ est de l’ordre de 1 Å à 0.1 Å. Si le faisceau
d’électrons tombe sous un angle θ sur une famille de plans atomiques distants de d (figure
3), il se réfléchit en partie sur ces plans et les faisceaux réfléchis interfèrent constructivement
à l’infini si la différence de marche δ = 2d sin θ est un multiple entier de λ :
2d sin θ = nλ ;
d’où :
√ 1.225 × 10−9 n
U= . (18)
2d sin θ
Pour un angle θ donné, les variations expérimentales de l’intensité détectée en fonction de
√
U sont données par la√figure 4. Ces variations présentent une série de maxima pour des
valeurs particulières de U en accord avec la formule (18).
COMPORTEMENT ONDULATOIRE DE LA MATIÈRE 7
Cette égalité traduit ce que l’on appelle normalisation de ψ. L’intégrale n’est ainsi finie que
dans la mesure ou ψ est de carré sommable. Cela impose ψ de tendre vers 0 à l’infini. Une
onde plane de de Broglie :
ψ(r, t) = A ei (k·r−ωt−α)
ne présente pas une telle propriété et, en toute rigueur, ne peut par conséquent pas représenter
une particule matérielle.
Par ailleurs, le mouvement d’une particule dans l’espace étant continu, la densité de
probabilité |ψ(r, t)|2 doit également être continue.
Reprenons l’expression (13’) du paquet d’ondes que nous associons à la particule :
ZZZ
1
ψ(r, t) = A(k) e i (k·r−ω(k) t d3 k .
(2π)3/2 k
Puisqu’à chaque onde plane formant ce paquet on peut associer une quantité de mouvement
p = h̄k et une énergie E = h̄ω, on a d’abord :
d3 p = dpx dpy dpz = (h̄dkx) (h̄dky ) (h̄dkz ) = h̄3 d3 k ,
puis : ZZZ
1 e
i
ψ(r, t) = ψ(p) e h̄ (p·r−Et) d3 p
(2πh̄)3/2
où :
e 1
ψ(p) = A(p/h̄) .
3/2
(19)
h̄
D’après les équations (16’) et (17’), on a pour cette dernière fonction :
Z
e −iEt 1 i
− h̄ p·r 3
ψ(p) e = ψ(r, t) e d r (20)
(2πh̄)3/2 r
Z Z
e
|ψ(p)| 2 3
d p = |ψ(r, t)|2 d3 r .
p r
e
Par analogie avec |ψ(r, t)|2 , on peut dire que |ψ(p)| 2
est la densité de probabilité pour que
la particule ait, à l’instant t, une quantité de mouvement p. La probabilité qu’a la particule
d’avoir une quantité de mouvement p à dp près est :
e
dP(p) = |ψ(p)| 2 3 e x , py , pz )|2 dpx dpy dpz .
d p = |ψ(p
8 Chapitre 2
b – Valeurs moyennes
Si dP(r, t) = |ψ(r, t)|2 d3 r est la probabilité de trouver la particule dans un volume d3 r
repéré par le vecteur position r, la valeur moyenne hri de r s’écrit :
Z ZZZ
hri = r dP(r, t) = r |ψ(r, t)|2 d3 r .
Pour le carré r2 , on a :
hr2 i = hx2 i + hy 2 i + hz 2 i
avec par exemple : ZZZ
2
hx i = x2 |ψ(x, y, z, t)|2 dx dy dz .
e
En portant dans cette expression la valeur de ψ(p) donnée par (20), on a :
ZZZ ZZZ ZZZ
1 3 ∗ 0
i
p·r0 i
p·r 3 0 3
hpi = d pp ψ (r , t) e h̄ ψ(r, t) e h̄ d r d r
(2πh̄)3 p r r0
La dernière intégrale, que nous désignerons par I, s’écrit en procédant à une intégration par
partie : ZZZ
i
I= p e− h̄ p·r ψ(r, t) d3 r
r ZZZ
i i
− h̄ p·r
= ih̄ e ψ(r, t) − ih̄ e− h̄ p·r ∇r ψ(r, t) d3 r .
r r
Le terme −h̄2 ∆r = (−ih̄∇r )2 provient d’une double intégration par partie sur r.
4 – Relations d’incertitude
À un instant t donné, la particule a une probabilité significative de se trouver dans le
domaine Dr centré autour de la position rM du maximum du paquet donnée par (14) et
dont les dimensions sont définies par (15) ; on peut dire que les coordonnées de la particule
sont (xM , yM , zM ) à (±∆x, ±∆y, ±∆z) près. Il y a donc une incertitude sur la position de la
particule.
e
Par ailleurs, la densité de probabilité |ψ(p)| 2
, proportionnelle à |A(k)|2 = |A(p/h̄)|2 ,
prend ses valeurs les plus importantes dans l’intervalle Dp centré autour du vecteur p0 = h̄k0
et dont les dimensions ∆px , ∆py et ∆pz sont reliées à celles Dk par :
∆px = h̄∆kx ; ∆py = h̄∆ky ; ∆pz = h̄∆kz .
Là aussi on peut dire que la quantité de mouvement de la particule est p0 avec des incertitudes
sur les composantes cartésiennes estimées à ∆px , ∆py et ∆pz . D’après (15), ces incertitudes
sont reliées celles sur la position par :
∆x ∆px = 2πh̄ ; ∆y ∆py = 2πh̄ ; ∆z ∆pz = 2πh̄ . (23)
Ces dernières relations, dites de Heisenberg, signifient que si on cherche plus précision dans la
mesure de la position, on en perd en revanche sur l’estimation de la quantité de mouvement.
Réciproquement, une quête de plus précision dans la mesure de la quantité de mouvement
altère la précision sur la détermination de la position.
Avec E = h̄ω, l’égalité (12) s’écrit aussi :
∆E ∆t = 2π . (24)
Cette égalité possède une signification similaire à celle des équations (23) ; elle traduit une
relation d’incertitude temps-énergie. Si l’on procède à la mesure de l’énergie totale de la
particule pendant la durée ∆t où le paquet d’ondes associé est le plus important, on commet
une incertitude ∆E.
5 – Équation de Schrödinger
En mécanique classique, l’état dynamique d’une particule matérielle est entièrement
déterminé à un instant t0 par la donnée de la position r et de la vitesse v par rapport à
un certain référentiel considéré. Si, de plus, on connaı̂t la résultante des forces appliquées à
la particule, on peut, par application du principe fondamental de la dynamique, déterminer
l’évolution de l’état dynamique au cours du temps. En mécanique quantique, la position r et
la quantité de mouvement p = mv ne peuvent pas être connues simultanément avec précision.
L’état d’une particule est déterminé par la donnée de sa fonction d’onde ψ(r, t). L’évolution
dans le temps de la fonction d’onde est régie par une équation différentielle appelée équation
de Schrödinger dépendante du temps.
10 Chapitre 2
a – Particule libre
i – Description par une onde de de Broglie
Admettons que l’on puisse décrire la particule par une onde plane de de Broglie :
i
ψ(r, t) = A e h̄ (p·r−Et) d3 p
où l’énergie totale E est purement cinétique et s’écrit en régime non relativiste :
p2
E= . (25)
2m
Cette onde vérifie bien l’équation des ondes (2) où la vitesse de phase s’identifie avec la vitesse
de la particule :
p
v= .
m
On peut remarquer par ailleurs que, sous sa forme complexe, elle vérifie l’équation suivante
dite de Schrödinger :
∂ h̄2
ih̄ ψ(r, t) = − ∆ψ(r, t) . (26)
∂t 2m
L’opérateur différentiel −h̄2 ∆ qui apparaı̂t dans cette équation a été déjà rencontré dans
l’expression (22) de la valeur moyenne de p2 . C’est aussi le carré de l’opérateur −ih̄∇ qui
figure dans l’expression (21) de la valeur moyenne de p. En désignant ce dernier opérateur
par P̂, l’équation (26) se réécrit :
∂ P̂2
ih̄
ψ(r, t) = ψ(r, t) ;
∂t 2m
en introduisant l’opérateur suivant :
P̂2
Ĥ =
2m
on a aussi :
∂
ih̄ ψ(r, t) = Ĥ ψ(r, t) . (27)
∂t
Les actions des opérateurs P̂ et Ĥ sur la fonction ψ(r, t) s’écrivent :
P̂ψ(r, t) = pψ(r, t)
Ĥψ(r, t) = Eψ(r, t) .
Ces deux relations constituent respectivement des équations aux valeurs propres de P̂ et
Ĥ. L’opérateur P̂, associé à la quantité de mouvement p est appelé opérateur impulsion.
L’opérateur Ĥ , associé à l’énergie totale E, est appelé hamiltonien de la particule.
ii – Description par un paquet d’ondes planes
Si la particule est décrite par le paquet d’ondes planes :
ZZZ
1 e
i
ψ(r, t) = 3/2
ψ(p) e h̄ (p·r−Et) d3 p
(2πh̄) p
où E est reliée p par (25), on peut vérifier aisément que ce paquet satisfait lui aussi à
l’équation de Schrödinger (26).
b – Particule en mouvement dans un champ de forces conservatif
En présence d’un champ de forces dérivant de l’énergie potentielle V (r), l’énergie totale
est :
1 2
E= p + V (r) .
2m
COMPORTEMENT ONDULATOIRE DE LA MATIÈRE 11
propre associée. Afin de pouvoir distinguer entre elles les différentes valeurs propres E et les
fonctions propres ϕ(r) correspondantes, on leur affecte un indice n.
ii – Réalité des valeurs propres
Considérons une fonction propre ϕn (r) normée, c’est-à-dire vérifiant :
ZZZ
|ϕn(r)|2 d3 r = 1 ; (30)
r
soit En la valeur propre associée. Ces deux quantités vérifient l’équation (29) :
h̄2
− ∆ϕn(r) + V (r) ϕn (r) = En ϕn (r) . (2900 )
2m
où l’énergie potentielle V (r) est une fonction réelle de r. Le conjuguée de cette équation
s’écrit(∗) :
h̄2
− ∆ϕ∗n(r) + V (r) ϕ∗n (r) = En∗ ϕ∗n (r) . (31)
2m
Multiplions à gauche l’équation (2900 ) par la conjuguée ϕ∗n(r) et intégrons sur la position r ;
il vient :
ZZZ ZZZ ZZZ
∗ h̄ ∗
En 3
ϕn (r) ϕn (r) d r = − 3
ϕn (r) [∆ϕn (r)] d r + ϕ∗n (r) V (r) ϕn (r) d3 r . (32)
r 2m r r
En désignant par I la première intégrale du deuxième membre de cette égalité, on a :
ZZZ
I= ϕ∗n (r) [∆ϕn(r)] d3 r
r
ZZZ 2
∗ ∂ ϕn (r) ∂ 2 ϕn(r) ∂ 2 ϕn (r) 3
= ϕn (r) + + d r
r ∂x2 ∂y 2 ∂y 2
ZZZ ZZZ ZZZ
∗ ∂ 2 ϕn (r) 3 ∗ ∂ 2 ϕn (r) 3 ∗ ∂ 2 ϕn (r) 3
= ϕn (r) d r + ϕ n (r) d r + ϕ n (r) d r.
r ∂x2 r ∂y 2 r ∂y 2
Considérons maintenant la première intégrale dans le dernier membre ; notons-la J et
procédons à une intégration par partie par rapport à x :
ZZZ
∂ 2 ϕn(r) 3
J= ϕ∗n(r) d r
r ∂x2
ZZ +∞ ZZZ
∗ ∂ϕnr) ∂ϕ∗n(r) ∂ϕn r) 3
= ϕn (r) dy dz − d r.
y,z ∂x x=−∞ r ∂x ∂x
Comme ϕn (r) est nulle à l’infini, le crochet est nul ; en procédant encore à une intégration
par partie par rapport à x, il vient :
ZZ ∗ +∞ ZZZ 2 ∗
∂ϕn (r) ∂ ϕn (r)
J =− ϕn(r) dy dz + 2
ϕn(r) d3 r
y,z ∂x x=−∞ r ∂x
ZZZ 2 ∗
∂ ϕn (r)
= 2
ϕn (r) d3 r .
r ∂x
(∗)
En notant αn (r) et βn (r) les parties réelle et imaginaire de ϕn (r), l’action du laplacien ∆ sur cette
dernière fonction s’écrit :
∆ϕn (r) = ∆αn (r) + i∆βn (r) .
Le conjugué de la fonction résultante s’exprime :
[∆ϕn (r)]∗ = ∆αn (r) − i∆βn (r)
qui n’est autre que le laplacien du conjugué de ϕn (r) ; ainsi :
[∆ϕn (r)]∗ = ∆ϕ∗n (r) .
COMPORTEMENT ONDULATOIRE DE LA MATIÈRE 13
On obtient un résultat analogue quant aux deux dernières intégrales dans l’expression de I ;
ainsi : ZZZ
I= [∆ϕ∗n(r)] ϕn (r) d3 r .
r
En procédant, comme au § ii) ci-dessus, à une double intégration par partie de l’intégrale
figurant au dernier membre de cette équation, on a :
ZZZ ZZZ ZZZ
∗ 3 h̄2 ∗ 3 ∗
En ϕn0 (r) ϕn (r) d r = − ϕn(r) ∆ϕn0 (r) d r + ϕn0 (r) V (r) ϕn (r) d3 r
r 2m r r
ZZZ
h̄2 ∗ ∗
= ϕn (r) − ∆ϕn0 (r) + V (r) ϕn (r) d3 r .
r 2m
En tenant compte de (35), on a :
ZZZ ZZZ
∗
En 3
ϕn0 (r) ϕn (r) d r = En0 ϕn (r) ϕ∗n0 (r) d3 r ,
r r
ou bien encore : ZZZ
(En − En0 ) ϕ∗n (r) ϕn0 (r) d3 r = 0 ,
r
Comme par hypothèse ERRRn 6= En0 , l’intégrale est donc nulle.
L’intégrale du type r ϕ∗n0 (r) ϕn (r) d3 r définissent dans l’espace vectoriel des fonctions
d’onde un produit scalaire que l’on note (ϕn0 , ϕn ). Nous reviendrons sur ce sujet au chapitre
4. Nos deux fonctions ϕn (r) et ϕn0 (r) dont le produit scalaire est nul sont dites orthogonales.
14 Chapitre 2
Remarque
Si, dans la recherche des fonctions propres et valeurs propres, on trouve une valeur propre
(1) (2) (g )
En qui lui correspond gn fonctions propres ϕn , ϕn , . . ., ϕn n orthogonales deux à deux, on
dit que la valeur propre En est dégénérée gn fois.
iii – Superposition des solutions stationnaires
La fonction ψn (r, t) est solution de l’équation (28). Cette équation étant linéaire,
elle admet en outre des solutions sous la forme de combinaisons linéaires des solutions
stationnaires :
gn
XX −iEn t
ψ(r, t) = c(j) (j)
n ϕn (r) e
h̄ ,
n j=1
(j)
où les coefficients cn sont des nombres complexes constants quelconques et la somme sur j
tient compte d’une éventuelle dégénérescencec des valeurs propres En . En particulier, on a
pour t = 0 :
XX gn
ψ(r, 0) = c(j) (j)
n ϕn (r) . (36)
n j=1
Supposons que ψ(r, 0) soit connue et cherchons son développement sur les fonctions
(j) (j)
propres ϕn (r) ; cela revient à déterminer les coefficients cn figurant dans (36). Multiplions
(j 0 )
alors cette équation par le conjugué de la fonction propre ϕn0 (r), associée à la valeur propre
En0 éventuellement dégénérée, et intégrons sur r ; on a obtient :
ZZZ X X gn ZZZ
(j 0 )∗ 3 (j 0 )∗
ϕn0 (r) ψ(r, 0) d r = cn ϕn0 (r) ϕ(j) 3
n (r) d r .
r n j=1 r
L’intégrale figurant au deuxième membre est nulle à moins que n = n0 et j 0 = j où elle vaut
1. Ainsi : ZZZ
(j 0 ) (j 0 )∗
cn0 = ϕn0 (r) ψ(r, 0) d3 r .
r
ou encore, en remplaçant les indices muets n0 et j 0 respectivement par n et j :
ZZZ
(j)
cn = ϕ(j)∗ 3
n (r) ψ(r, 0) d r . (37)
r
Au deuxième membre de cette égalité, on peut reconnaı̂tre le produit scalaire de la fonction
(j)
propre ϕn (r) par ψ(r, 0).
Pour obtenir l’expression de ψ(r, t) à partir de celle de ψ(r, 0), on affecte de l’exponentielle
(j)
complexe eiEn t/h̄ chaque terme du developpement de ψ(r, 0) sur les fonctions propres ϕn (r).
6 – Courant densité de probabilité
Considérons une particule M de masse m, dont l’état à l’instant t est décrit par la fonction
d’onde ψ(r, t). La densité de probabilité de présence s’écrit :
ρ(r, t) = |ψ(r, t)|2 = ψ ∗ (r, t) ψ(r, t) .
La probabilité de trouver M dans un volume quelconque (V ) limité par une surface (S) est :
ZZZ ZZZ
P(V, t) = 3
ρ(r, t) d r = ψ ∗ (r, t) ψ(r, t) d3 r .
(V ) (V )
1 - Définition
Un potentiel carré est un potentiel indépendant du temps et qui est constant par
intervalle d’espace, il varie alors par ”marche d’escalier”. L’ énergie potentielle ne
dépend alors que de la variable x : V = (x).
∂ ~2
i~ ψ(~r, t) = − ∆φ(~r) + V (~r) ψ(~r, t) (1)
| ∂t{z } | 2m {z }
agit sur t agit sur ~
r
ψ(~r, t) = f (t)φ(~r)
On dit qu’on a séparé les variables de temps et d’espace. Donc :
df (t) 1 h ~2 i
i~φ(~r) = − ∆φ(~r) + V (~r)φ(~r)
dt φ(~r) 2m
Si nous divisions de part et d’autre par le produit f (t) φ(~r), nous obtenons :
i~ df (t) h ~2 i
= − ∆φ(~r) + V (~r)φ(~r) ψ(~r, t)
f (t) dt 2m
| {z } | {z }
f onction de t f onction de ~
r
Cette équation indique l’égalité entre une fonction de t seul (membre de gauche) et
une fonction de ~r seul (membre de droite). L’égalité n’est possible que si chacune de
ces fonctions est en fait une constante (qui a les dimensions d’une énergie) que nous
poserons égale à E = ~ω, où ω a les dimensions d’une pulsation.
Ansi :
i~ df (t) i
= E =⇒ f (t) = A e ~ Et
f (t) dt
La fonction φ(~r) doit vérifier l’équation :
~2
−
∆φ(~r) + V (~r)φ(~r) = Eφ(~r) (2)
2m
C’est l’équation de Schrödinger indépendante du temps.
Etats stationnaires
La fonction d’onde ψ(~r, t) solution de l’équation de Schrödinger est alors :
i
ψ(~r, t) = φ(~r) e ~ Et = φ(~r) ei ω t
(?)
Une fonction d’onde de cette forme (?) est appelée solution stationnaire de l’équation
de Schrödinger, car :
X elle conduit à une densité de probabilité ρ(~r, t) = |ψ(~r, t)|2 = |φ(~r)|2 indépendante
du temps.
3 PARTICULE DANS UN POTENTIEL CARRÉ
~ ~j = 0
∇.
X dans l’expression (?) , l’énergie de l’état est bien définie (une seule valeur de
l’énergie). Donc :
Remarque :
Opérateur hamiltonien H
~2
H=− ∆ + V (~r)
2m
L’équation (2) de Schrödinger indépendante du temps peut alors s’écrire sous la
forme :
Cette équation est appelée équation aux valeurs propres de l’opérateur linéaire
H car l’application de H sur la fonction propre φ(~r) redonne cette même fonction
multipliée par la valeur propre correspondante E.
Les énergies possibles sont donc les valeurs propres de l’opérateur H.
Nous verrons plus tard que cette équation n’admet de solution φ(~r) de carré som-
mable que pour certaines valeurs de E : c’est l’origine de la quantification de l’énergie.
Remarque :
L’équation (1) est une équation générale qui donne l’évolution de la fonction d’onde,
quel que soit l’état de la particule ; par contre, l’équation (2) permet de rechercher,
parmi tous les états possibles de la particule, ceux qui sont stationnaires.
Chapitre 3 4
d2 φ(x) 2m
+ 2 (E − V )φ(x) = 0
dx2 ~
Trois cas sont à distinguer :
X E >V
Introduisons la constante k positive, définie par :
2m ~2 k 2
k2 = (E − V )φ(x) ⇒ E−V =
~2 2m
Alors, l’équation de Schrödinger devient :
d2 φ(x)
+ k 2 φ(x) = 0
dx2
Donc la solution est de la forme :
2m ~2 q 2
q2 = − (E − V )φ(x) ⇒ V −E =
~2 2m
Alors, l’équation de Schrödinger devient :
d2 φ(x)
− q 2 φ(x) = 0
dx2
Donc la solution est de la forme :
5 PARTICULE DANS UN POTENTIEL CARRÉ
On admet que la fonction d’onde φ(x) est toujours continue quelque soit
la discontinuité du potentiel et est infiniment dérivable.
Théorème 1 :
Aux points de discontinuité finie du potentiel V(x), la fonction d’onde
stationnaire φ(x) et sa dérivée première sont continues.
Soit V(x) un potentiel présentant au point x0 un saut de potentiel ∆V fini (∆V <∞).
La figure suivante illustre ce théorème :
Théorème 2 :
S ur une paroi parfaitement réfléchissante (V → ∞ dans la région x>x0 ),
la fonction d’onde stationnaire φ(x) s’annule c’est-à-dire que la probabilité
de présence de la particule est nulle dans une région où V → ∞.
Soit V (x) un potentiel qui prend dans la région x>x0 une valeur infinie. La figure
suivante illustre ce théorème :
φ(x) = 0
En vertu de la continuité de la fonction d’onde au point x0 , on a :
φ(x0 ) = 0
Théorème 3 :
Aux points de discontinuité infinie du potentiel V(x), la fonction d’onde
stationnaire φ(x) est continue alors que sa dérivée première est discontinue..
−
φ(x+
0 ) = φ(x0 )
φ0 (x+ 0 −
0 ) 6= φ (x0 )
d2 φ(x) 2m
+ 2 (E − V )φ(x) = 0 ⇒
dx2 ~
φ(x) = Aeikx + A0 e−ikx si E>V
φ(x) = Beqx + B 0 e−qx si E<V
Dans une région où le potentiel est infini, la fonction d’onde est nulle (théorème 2).
X Raccorder ensuite la fonction d’onde d’une région à l’autre en imposant les condi-
tions de continuité de la fonction d’onde et éventuellement de sa dérivée première
aux points de discontinuité du potentiel :
II - APPLICATIONS :
d2 ψ(x) 2m
+ k 2 ψ(x) = 0 , k2 = 2 E
dx 2 ~
Les solutions de cette équation sont de la forme :
Parité du potentiel :
Le potentiel V(x) est pair, alors en appliquant le théorème de la parité (Théorème
4), les fonctions d’onde de la particule à l’intérieur du puits de potentiel
sont paires ou impaires :
nπ π 2 ~2
kn = et En = n2 ; n ∈ N∗
a 2ma2
Ce sont les relations de quantification du vecteur d’onde k et de l’énergie
E de la particule à l’intérieur du puits infini.
eiθ est un facteur de phase qu’on va prendre égal à 1, puisque la fonction d’onde
est définie à un facteur de phase eiθ près. q
2
De même, pour le cas pair, on obtient : A = a
Donc :
Chapitre 3 10
Exercice :
Trouver les fonctions d’onde stationnaires et les énergies possibles d’une particule
évoluant dans le puits infini suivant :
2 - Effet Tunnel
Chapitre 4
OUTILS MATHÉMATIQUES DE LA
MÉCANIQUE QUANTIQUE
impose à ϕ(r) d’être de carré sommable. En Physique, on admet que ϕ(r) est continue et
dérivable. L’ensemble F des fonctions d’onde est un espace vectoriel. C’est un sous-espace
vectoriel de l’ensemble L2 des fonctions de carré sommable.
2 – Produit scalaire
a – Définitions
On appelle produit scalaire d’une fonction d’onde ϕ par une fonction ψ, prises dans cet
ordre, et l’on désigne par (ϕ, ψ), l’intégrale :
Z
(ϕ, ψ) = ϕ∗ (r) ψ(r) d3 r . (1)
r
Si (ϕ, ψ) p
= 0, on dit que ϕ et ψ sont orthogonales. Si ϕ = ψ, (ψ, ψ) est un réel positif et la
quantité (ψ, ψ) est appelée norme de ψ. Si (ψ, ψ) = 1, on dit que ψ est normée.
b – Propriétés
Les trois propriétés suivantes découlent de la définition du produit scalaire :
• (ϕ, ψ) = (ψ, ϕ)∗ ;
• (ϕ, λ1 ψ1 + λ2 ψ2 ) = λ1 (ϕ, ψ1 ) + λ2 (ϕ, ψ2 ) ;
• (λ1 ϕ1 + λ2 ϕ2 , ψ) = λ∗1 (ϕ1 , ψ) + λ∗2 (ϕ2 , ψ).
Le produit scalaire est linéaire par rapport à la deuxième fonction du couple et antilinéaire
par rapport à la première.
p Citons enfin l’inégalité de Schwartz :
p
• |(ϕ, ψ)| ≤ (ϕ, ϕ) (ψ, ψ).
Démonstration
Considérons la fonction suivante :
Ψ = ϕ + λψ
et écrivons que sa norme est positive :
(Ψ, Ψ) = (ϕ, ϕ) + λ (ϕ, ψ) + λ∗ (ψ, ϕ) + λλ∗ (ψ, ψ) ≥ 0 .
En choisissant pour λ la valeur :
(ψ, ϕ)
λ=− ,
(ψ, ψ)
1
2 Chapitre 4
il vient :
(ψ, ϕ) (ϕ, ψ) (ϕ, ψ) (ψ, ϕ) (ψ, ϕ) (ϕ, ψ) (ψ, ϕ) (ϕ, ψ)
(Ψ, Ψ) = (ϕ, ϕ) − − + (ψ, ψ) = (ϕ, ϕ) − ≥0
(ψ, ψ) (ψ, ψ) (ψ, ψ)2 (ψ, ψ)
et alors :
(ϕ, ϕ) (ψ, ψ) ≥ (ψ, ϕ) (ϕ, ψ) = |(ψ, ϕ)|2 ,
soit : p p
|(ϕ, ψ)| ≤ (ϕ, ϕ) (ψ, ψ) .
soit : X
(ϕ, ψ) = c∗i bi . (5)
i
En particulier, on a avec ψ = ϕ :
X
(ϕ, ϕ) = |ci |2 . (6)
i
d – Relation de fermeture
Considérons le développement (3) et portons-y l’équation (4). On a :
X X
ϕ(r) = ci ui (r) = (ui , ϕ) ui (r)
i i
OUTILS MATHÉMATIQUES DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE 3
P R
soit en appliquant la définition de (ui , ϕ) et en inversant les signes i et r :
X Z Z X
∗ 0 0 3 0 3 0 0 ∗ 0
ϕ(r) = ui (r) ui (r ) ϕ(r ) d r = d r ϕ(r ) ui (r ) ui (r) .
i r0 r0 i
Comme : Z
ϕ(r) = ϕ(r0 ) δ(r − r0 ) d3 r0 (7)
r0
Cette égalité est dite relation de fermeture vérifiée par la base B. Réciproquement, en partant
de (7) et en considérant (8), on peut par une démarche inverse montrer que ϕ(r) se décompose
sur les fonctions ui . Ainsi, la famille B est une base si, et seulement si, elle vérifie la relation
de fermeture (8).
4 – Introduction de bases n’appartenant pas à F
a – Exemple des ondes planes
Soit ϕ une fonction de F. La transformé de Fourier de ϕ s’écrit :
Z
1 i
− h̄ p·r 3
TF[ϕ(r)] = ϕ̃(p) = ϕ(r) e d r.
(2πh̄)3/2 r
La fonction d’onde ϕ(r) est la transformée de Fourier inverse de ϕ̃(p) :
Z
−1 1 i
ϕ(r) = TF [ϕ̃(p)] = 3/2
ϕ̃(p) e h̄ p·r d3 p .
(2πh̄) r
Considérons maintenant le produit scalaire entre deux ondes planes vp (r) et vp0 (r) :
Z Z
1 i 0
∗ 3
(vp0 , vp ) = vp0 (r) vp (r) d r = 3
e h̄ (p−p )·r d3 r .
r (2πh̄) r
La dernière intégrale vaut (2πh̄3 )3 δ(p − p0 ), d’où l’on a :
(vp0 , vp ) = δ(p − p0 ) = δ(p0 − p) (8) .
Cette égalité peut être rapprochée de l’équation (2) en remplaçant le symbole de Kronicker
δij par la fonction de Dirac δ(p − p0 ). La relation (9) est alors considérée comme une relation
d’orthonormalisation des fonctions vp de paramètre continu p.
Considérons finalement l’intégrale sur p suivante :
Z Z
1 i 0
∗ 0 3
vp (r ) vp (r) d p = e h̄ p·(r−r ) d3 p .
3
(2πh̄) p
p
relation qui constitue la relation de fermeture vérifiée par les fonctions vp (r).
En fin de compte, les fonctions vp (r) peuvent être considérées comme formant une base
de l’espace vectoriel F bien, qu’elles n’y appartiennent pas.
b – Exemple des fonctions delta
Soit {ξr0 (r)} l’ensemble des fonctions repérées par l’indice continu r0 = (x0 , y0 , z0 ) et
définies par :
ξr0 (r) = δ(r − r0 ) = δ(x − x0 ) δ(y − y0 ) δ(z − z0 ) .
La fonction ξr0 (r) n’est pas de carré sommable et n’appartient par conséquent pas à F.
Pour une fonction ϕ quelconque de F, on a :
Z
ϕ(r) = ϕ(r0 ) δ(r0 − r) d3 r0
r
Z0
ϕ(r0 ) = δ(r − r0 ) ϕ(r) d3 r
r
ou bien encore :
Z
ϕ(r) = ϕ(r0 ) ξr0 (r) d3 r0 (10)
r0
Z
ϕ(r0 ) = (ξr0 , ϕ) = ξr∗0 (r) ϕ(r) d3 r . (11)
r
La relation (10) exprime que la fonction ϕ se développe d’une façon unique suivant les
fonctions ξr0 (r). Elles est équivalente à l’équation
P (3) où l’indice
R discret i est remplacé par
l’indice continu r0 et la somme discrète i par l’intégrale r0 . Les composantes ϕ(r0 ) sont
données par la relation (11).
Le produit scalaire de deux fonctions ϕ et ψ donné par (1) s’écrit ainsi ici :
Z
(ψ, ϕ) = ψ ∗ (r0 ) ϕ(r0 ) d3 r0
r0
qui n’est autre chose que la définition du produit scalaire donnée par l’équation (5).
OUTILS MATHÉMATIQUES DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE 5
On représente ce produit scalaire par l’écriture hψ|ϕi où l’être mathématique hψ| associé au
ket |ψi est appelé bra et fait partie d’un espace vectoriel Er∗ dit espace vectoriel dual de Er .
Les propriétés du produit scalaire dans F peuvent être traduites en notation de Dirac
par :
hϕ|ψi = hψ|ϕi∗
hϕ|λ1 ψ1 + λ2 ψ2 i = λ1 hϕ|ψ1 i + λ2 hϕ|ψ2 i (12)
hλ1 ϕ1 + λ2 ϕ2 |ψi = λ∗1 hϕ1 |ψi + λ∗2 hϕ2 |ψi (13)
hψ|ψi est un réel positif ; il est nul si |ψi = 0Er .
La relation (12) montre que la correspondance entre F et Er est linéaire :
|λ1 ψ1 + λ2 ψ2 i = λ1 |ψ1 i + λ2 |ψ2 i .
L’équation (13) montre, quant à elle, que la correspondance entre Er et Er∗ est antilinéaire :
hλ1 ψ1 + λ2 ψ2 | = λ∗1 hψ1 | + λ2 hψ2 | .
OUTILS MATHÉMATIQUES DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE 7
3 – Base orthonormée de Er
Soit {ui (r)} une base ediscrète de F. On admet que les kets associés {|uii} forment une
base orthonormée de Er :
hui |uj i = δij (14)
X
∀ |ψi ∈ Er , ∃! (c1 , c2 n . . . , ci , . . .) / |ψi = ci |ui i, avec ci = (ui , ψ) = hui |ψi.
i
où l’on a permuté le vecteur |ui i avec le nombre complexe hui |ψi. Comme le vecteur |ψi
figurant dans la dernière somme ne dépend pas de l’indice i, on peut le mettre à l’extérieur
de la somme : X
|ψi = |ui ihui | |ψi .
i
Cette égalité étant vraie quelque soit |ψi, le terme entre parenthèses peut être considéré
comme un opérateur égal à l’opérateur identité :
X
|ui ihui | = 1̂ . (15)
i
La relation (15) est la relation de fermeture vérifiée par la base {|uii}. Dans le cas d’une base
continue {|uα i}, la relation d’orthonormalisation (14) et de fermeture (15) s’écrivent :
huα |uα0 i = δ(α − α0 )
Z
|uαihuα | dα = 1̂ .
α
4 – Opérateurs linéaires
a – Définitions
Un opérateur linéaire  fait correspondre à tout ket |ψi de Er , un autre ket |ψ 0 i de Er ,
la correspondance étant linéaire :
|ψ 0 i = Â |ψi
 (λ1 |ψ1 i + λ2 |ψ2 i) = λ1  |ψ1 i + λ2  |ψ2 i .
Le produit de deux opérateurs  et B̂ est défini par :
(ÂB̂) |ψi = Â (B̂ |ψi) .
Comme dans F, le commutateur de ces deux opérateurs est défini par :
[Â, B̂] = ÂB̂ − B̂ Â .
On appelle élément de matrice d’un opérateur  entre deux kets |ϕi et |ψi, le produit scalaire
hϕ| (Â |ψi) noté hϕ| Â |ψi.
b – Exemples d’opérateurs linéaires
i – Opérateur identité
On a par définition 1̂ |ψi = |ψi, d’où l’on a :
1̂ (λ1 |ψ1 i + λ2 |ψ2 i) = λ1 |ψ1 i + λ2 |ψ2 i = λ1 1̂ |ψ1 i + λ2 1̂ |ψ2 i .
8 Chapitre 4
ii – Projecteur
α – Projecteur sur un vecteur
Soit |ψi un vecteur non nul de Er . On appelle projecteur orthogonal sur le ket |ψi,
l’opérateur linéaire :
|ψihψ|
P̂ψ = .
hψ|ψi
Soit, en effet, un vecteur |ϕi de Er . Le vecteur :
|ψihψ|ϕi |ψi
P̂ψ |ϕi = =λp
hψ|ψi hψ|ψi
p
avec λ = hψ|ϕi/ hψ|ψi, est colinéaire à |ψi. Cette égalité peu être rapprochée de la projection
v0 d’un vecteur v de R3 sur un vecteur u :
u u·v
v0 =
|u| |u|
p
où u/|u| est identifié à |ψi/ hψ|ψi et u · v/|u| à λ. P̂ψ vérifie la propriété fondamentale des
projecteurs : P̂ψ2 = P̂ψ . En effet :
2 |ψihψ| |ψihψ| |ψihψ|ψihψ|
P̂ψ = = .
hψ|ψi hψ|ψi hψ|ψi2
Au numérateur du dernier membre, figure le réel hψ|ψi qui peut être simplifié avec l’un des
deux facteurs identiques au dénominateur. Ainsi :
|ψihψ|ψihψ|
P̂ψ2 = = P̂ψ .
hψ|ψi2
β – Projecteur sur un sous-espace vectoriel de Er
Soit E 0 un sous-espace vectoriel de Er sous-tendu par une base formée de q vecteurs |ψ1 i,
|ψ2 i, . . ., |ψq i orthogonaux deux à deux : hψi |ψj i = 0 si i 6= j. Le projecteur orthogonal sur
E 0 est défini par :
q
X |ψi ihψi |
P̂ 0 = .
hψi |ψi i
i=1
Xq X q q q
02 |ψi ihψi |ψj ihψj | X |ψi ihψi |ψi ihψi | X |ψi ihψi |
P̂ = = 2
= = P̂ 0
i=1 j=1
hψ i |ψ i ihψ j |ψ j i i=1
hψ i |ψ i i i=1
hψ i |ψ i i
5 – Conjugaison hermitique
a – Action d’un opérateur linéaire sur un bra
Considérons l’élément de matrice hϕ| (Â |ψi) = hϕ| Â |ψi. Il est évalué en faisant le produit
scalaire des vecteurs |ϕi et  |ψi. On peut admettre qu’il est aussi le résultat de l’action du
bra hϕ| Â sur le ket |ψi :
hϕ| (Â |ψi) = hϕ| Â |ψi = (hϕ| Â) |ψi .
Cette écriture sera évidente quand on étudiera la représentation matricielle des bras, kets et
opérateurs. Le bra hϕ|  est le résultat de l’action de l’opérateur  sur le bra hϕ|.
b – Opérateur adjoint d’un opérateur linéaire Â
Soient |ψi un ket de Er et  un opérateur linéaire agissant dans Er . À |ψi,  lui associe
le vecteur :
|ψ 0 i = Â |ψi .
Soient hψ| et hψ 0 | les bras associés aux kets |ψi et |ψ 0 i. L’opérateur qui transforme hψ| en hψ 0 |
est noté Â+ et s’appelle opérateur adjoint de l’opérateur  :
|ψ 0 i = Â |ψi ⇐⇒ hψ 0 | = hψ| Â+ .
C’est un opérateur linéaire. Soit |ϕi un ket de Er . Comme hψ 0 |ϕi = hϕ|ψ 0 i∗ , il vient en
remplaçant |ψ 0 i par sa valeur :
hψ| Â+ |ϕi = hϕ| Â |ψi∗ . (16)
Exemples
Les opérateurs P̂ψ = |ψihψ|, X̂ et P̂x = −ih̄D̂x sont hermitiques. Pour P̂x par exemple,
on a : Z +∞
∗ ∂ϕ(r)
hψ| P̂x |ϕi = ψ (r) −ih̄ d3 r
−∞ ∂x
Z +∞
∗ +∞ ∂ψ ∗ (r)
= −ih̄ [ψ (r) ϕ(r)]−∞ + ih̄ ϕ(r) d3 r
−∞ ∂x
Z +∞
∂ψ ∗ (r)
=0+ ϕ(r) ih̄ d3 r
−∞ ∂x
Z +∞ ∗
∗ ∂ψ(r) 3
= ϕ (r) −ih̄ d r
−∞ ∂x
= hϕ| P̂x |ψi∗
soit : X
hϕ|Â|ψi = b∗i Aij cj (17)
i,j
où bi = hui |ϕi et cj = huj |ψi sont les composantes de |ϕi et |ψi dans la base {|ui i}. L’équation
(17) n’est autre qu’une représentation condensée de l’écriture matricielle :
A11 A12 · · · A1j · · · c1
A21 A22 · · · A2j · · · c2
.. .. .. ..
∗ ∗ ∗
( b1 b2 · · · bi · · · ) . . . .
Ai1 Ai2 · · · Aij · · ·
cj
.. .. .. ..
. . . .
où la matrice carrée dont les éléments sont Aij = hui |Â|uj i représente l’opérateur  dans la
base {|ui i}.
b – Représentation de l’opérateur adjoint Â+
Considérons l’élément de matrice :
Aji = huj |Â|ui i
dont le complexe conjugué s’écrit :
(Aji )∗ = hui |Â+ |uj i = Â+
ij .
Le problème posé est le suivant : les bras, kets et opérateurs sont exprimés par leurs matrices
dans la base {|ui i}, comment peut-on en déduire leurs matrices dans la base {|vk i} ?
12 Chapitre 4
On introduit la matrice de passage Ŝ de la base {|ui i} vers la base {|vk i} dont les
éléments sont définis par :
Sik = hui |vk i .
Cette matrice est unitaire : Ŝ + Ŝ = Ŝ Ŝ + = 1̂. En effet :
X X
(Ŝ + Ŝ)kl = +
Ŝki Ŝil = hvk |ui i hui |vl i = hvk |vl i = δkl .
i i
De même : X X
+
(Ŝ Ŝ + )ij = Ŝik Ŝkj = hui |vk i hvk |uj i = hui |uj i = δij .
k k
soit X
+
hvk |Â|vk i = Ski Aij Sjl
i,j
soit : X X
Aij cj = λci = λ cj δij
j j
ou bien : X
(Aij − λδij ) cj = 0 . (19)
j
Avec toutes les valeurs possibles de i, l’équation (19) constitue un système linéaire homogène
dont les inconnues sont les cj . Il n’a de solutions que si :
det[(Â) − λ(1̂)] = 0 (20)
où (Â) est la matrice de  dans la base {|ui i} et (1̂) est la matrice identité.
Si N est la dimension de Er , l’équation (20), dite équation caractéristique, est un
polynôme de degré N en λ. Soient λ1 , λ2 , . . ., λk (k ≤ N ) les racines. L’équation
caractéristique peut alors s’écrire :
k
Y
g1 g2 gl gk
(λ − λ1 ) (λ − λ2 ) · · · (λ − λl ) · · · (λ − λk ) = (λ − λl )gl = 0
l=1
Pk
avec l=1 gl = N . L’exposant entier gl est appelé degré de dégénérescence de la valeur propre
λl . Si gl = 1, on dit que la valeur propre correspondante λl est non dégénérée. On détermine
les gl vecteurs propres |ψlq i (q = 1, 2, . . ., gl ) associés à la valeur propre λl en résolvant le
système (19). En mécanique quantique, on choisit ces vecteurs normés est orthogonaux deux
à deux.
2 – Observables
a – Propriétés des valeurs propres et des vecteurs propres d’un opérateur hermitique
Soit  un opérateur linéaire hermitique : Â+ = Â. Cet opérateur possède les propriétés
suivantes :
i) Les valeurs propres de  sont réelles.
ii) Deux vecteurs propres de  associés à deux valeurs propres différentes sont
orthogonaux.
Démonstration :
i) Soit λ une valeur propre de  associée au vecteur propre normé |ψi : Â|ψi = λ|ψi. En multipliant
cette égalité scalairement par |ψi, on obtient l’égalité :
hψ|Â|ψi = λhψ|ψi = λ .
Son complexe conjugué s’écrit :
hψ|Â+ |ψi = λ∗ .
14 Chapitre 4
b – Notion d’observable
L’opérateur hermitique  est dit observable si ses vecteurs propres constituent une base
de Er :
X∞ X gl
|ψlq ihψlq | = 1̂ .
l=1 q=1
iii – Théorème 3
Si deux observables  et B̂ commutent, on peut construire une base orthonormée de Er
constituée des vecteurs propres communs à Â et B̂.
OUTILS MATHÉMATIQUES DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE 15
En effet, si une valeur propre a de  est non dégénérée, le vecteur propre associé, |ψa i, est aussi vecteur
propre de B̂ d’après le théorème 1. Supposons maintenant que a est dégénérée ga fois. Soient |ψai i, i = 1, 2,
. . ., ga , les vecteurs propres associés, sous-tendant le sous-espace propre Ea . Dans la base {|ψai i} de Ea , la
matrice de B̂ est hermitique puisque B̂ est hermitique :
hψai |B̂|ψaj i = hψaj |B̂|ψai i∗ .
Elle est donc diagonalisable c’est-à-dire que l’on peut construire dans Ea une nouvelle base formée par des
vecteurs propres |ϕia i (i = 1, 2, . . ., ga ) de B̂ où la matrice de B̂ est diagonale :
hϕia |B̂|ϕja i = 0 si i 6= j.
2 – Opérateurs R̂ et P̂
a – Définition
Soit |ψi un ket quelconque Er et hr|ψi = ψ(r) = ψ(x, y, z) la fonction d’onde correspon-
dante. Par définition, le ket :
|ψ 0 i = X̂|ψi
est représenté dans la base {|ri} par la fonction hr|ψ 0 i = ψ 0 (r) telle que ψ 0 (r) = xψ(r). En
représentation {|ri}, l’opérateur X̂ coı̈ncide avec l’opérateur “multiplication par x”. D’une
manière analogue, on introduit les opérateurs Ŷ et Ẑ. Ainsi, on a :
hr|X̂|ψi = x hr|ψi
hr|Ŷ |ψi = y hr|ψi
hr|Ẑ|ψi = z hr|ψi .
OUTILS MATHÉMATIQUES DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE 17
Les opérateurs X̂, Ŷ et Ẑ peuvent être considérés comme les composantes cartésiennes d’un
certain opérateur vectoriel R̂ dit opérateur position. On peut ainsi écrire :
hr|R̂|ψi = r hr|ψi .
On définit de même l’opérateur impulsion par ses composantes cartésiennes P̂x , P̂y et
P̂z dont l’action en représentation {|pi} est exprimée par :
hp|P̂x |ψi = px hp|ψi
hp|P̂y |ψi = py hp|ψi
hp|P̂z |ψi = pz hp|ψi
où px , py et pz sont les indices qui apparaissent dans le ket |pi = |px , py , pz i. En écriture
condensée, on a :
hp|P̂|ψi = p hp|ψi .
Ainsi, l’opérateur P̂x agit en représentation {|ri} comme l’opérateur −ih̄∂x . Il en est de même
pour P̂y et P̂z . D’où l’on a pour P̂ :
hr|P̂|ψi = −ih̄∇r hr|ψi .
Exercice
Montrer qu’en représentation {|pi}, l’opérateur R̂ agit comme ih̄∇p où les dérivées partielles portent
sur px , py et pz .
18 Chapitre 4
c – Relations de commutation
Considérons le commutateur [X̂, P̂x ] par exemple et plaçons-nous en représentation {|ri}.
Pour un ket |ψi quelconque, on a :
hr| [X̂, P̂x ] |ψi = hr|X̂ P̂x − P̂x X̂|ψi
= hr|X̂ (P̂x |ψi) − hr|P̂x (X̂|ψi)
= x hr|P̂x |ψi + ih̄∂x hr|X̂|ψi
= −ih̄x∂x hr|ψi + ih̄∂x (x hr|ψi)
= −ih̄x∂x ψ(r) + ih̄∂x (x ψ(r))
= ih̄ ψ(r)
= ih̄ hr|ψi
= hr|ih̄1̂|ψi
soit puisque |ψi est quelconque et |ri est un vecteur de base :
[X̂, P̂x ] = ih̄1̂ = ih̄ .
De même, on peut montrer facilement que :
[X̂, P̂y ] = [X̂, P̂z ] = 0̂ .
Considérons maintenant le commutateur [X̂, Ŷ ] :
hr| [X̂, Ŷ ] |ψi = hr|X̂ Ŷ − Ŷ X̂|ψi
= hr|X̂ (Ŷ |ψi) − hr|Ŷ (X̂|ψi)
= x hr|Ŷ |ψi − y hr|X̂|ψi
= xy hr|ψi − yx hr|ψi
=0 .
D’où l’on déduit :
[X̂, Ŷ ] = 0̂ .
En désignant par R̂1 , R̂2 , R̂3 et P̂1 , P̂2 , P̂3 respectivement X̂, Ŷ , Ẑ et P̂x , P̂y , P̂z , on a
en résumé :
[Ri , Rj ] = 0̂
[Pi , Pj ] = 0̂ i, j = 1, 2, 3 .
[R , P ] = ih̄δ
i j ij
d – Hermicité de R̂ et P̂
Nous avons déjà montré que les opérateurs “multiplication par x” et “−ih̄∂x ”, traduisant
respectivement l’action des opérateurs X̂ et P̂x en représentation {|ri}, sont hermitiques. Il
en découle que X̂ et P̂x sont hermitiques. En effet, dans le cadre de la notation de Dirac, on
a pour deux kets |ϕi et |ψi quelconques :
Z
hϕ|X̂|ψi = d3 r hϕ|rihr|X̂|ψi
Z
= d3 r ϕ∗ (r) x ψ(r)
Z ∗
3 ∗
= d r ψ (r) x ϕ(r)
= hψ|X̂ |ϕi∗ .
OUTILS MATHÉMATIQUES DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE 19
D’après le paragraphe II-5-d, cette égalité est caractéristique d’un opérateur hermitique.
On peut montrer de même que Ŷ et Ẑ sont hermitiques. Un calcul analogue utilisant
la représentation {|pi} permet de montrer que les composantes P̂x , P̂y et P̂z de P̂ sont
hermitiques. Ainsi, les opérateurs R̂ et P̂ sont hermitiques.
e – Vecteurs propres de R̂ et P̂. Conséquences
Considérons l’égalité :
hr|X̂|ψi = x hr|ψi
où |ψi est un ket quelconque. Son conjugué hermitique s’écrit :
hψ|X̂ + |ri = x∗ hψ|ri
soit sachant que X̂ est hermitique et x est réel :
hψ|X̂ |ri = x hψ|ri .
Puisque |ψi est quelconque, on a :
X̂ |ri = x |ri .
On a de même :
Ŷ |ri = y |ri
Ẑ |ri = z |ri .
D’où l’on a en écriture condensée :
R̂ |ri = r |ri .
De même, on a pour P̂ :
P̂ |pi = p |pi .
Ainsi, |ri et |pi sont respectivement vecteurs propres de R̂ et P̂ associés aux valeurs propres
r et p.
Puisque R̂ et P̂ sont hermitiques et les familles de vecteurs propres {|ri} et {|pi}
correspondantes forment deux bases de Er , il s’en suit que R̂ et P̂ sont des observables.
De plus, la donnée d’une valeur propre r0 définit un unique vecteur propre |r0 i.
L’observable R̂ ou encore ses composantes (X̂, Ŷ , Ẑ) constituent à elles seules un ECOC.
Il en de même pour les composantes (P̂x , P̂y , P̂z ) de P̂.
f – Équation de Schrödinger dans Er
Considérons un opérateur  qui peut être traduit par l’opérateur  en représentation
{|ri} :
hr|Â|ψi = Â hr|ψi = Â ψ(r) .
L’action de Â2 est traduite par :
hr|Â2 |ψi = hr|Â (Â|ψi) = Â (hr|Â|ψi) = Â (Â hr|ψi) = Â [Â ψ(r)] .
Si  = P̂, on a :
hr|P̂2 |ψi = −ih̄∇ [−ih̄∇ψ(r)] = −h̄2 ∆ψ(r) = −h̄2 ∆ hr|ψi .
Si maintenant  = X̂ , on a :
hr|X̂ 2 |ψi = x2 hr|ψi .
Ce dernier résultat peut se généraliser à une puissance entière quelconque n :
hr|X̂ n |ψi = xn hr|ψi .
20 Chapitre 4
Définissons la fonction f (X̂ ) de l’opérateur X̂ par une série entière en X̂ avec les mêmes
coefficients cn :
∞
X
f (X̂ ) = cn X̂ n .
n=0
On a donc :
hr|f (X̂ )|ψi = f (x) hr|ψi .
Ainsi, à la fonction f (x) de la valeur propre x de l’opérateur X̂ , on a associé la fonction
f (X̂ ) de l’opérateur X̂. Nous admettrons la possibilité d’étendre ce genre d’association à une
fonction g(r) de la valeur propre r de R̂ : à g(r), on associe la fonction g(R̂).
Appliquons ces résultats à l’équation de Schrödinger :
h̄2
Ĥ ψ(r) = − ∆ψ(r) + V (r) ψ(r) = Eψ(r) .
2m
En notation de Dirac, on a donc :
P̂2
hr|Ĥ |ψi = hr| |ψi + hr| V (R̂) |ψi = hr|E|ψi ,
2m
soit puisque |ri est un vecteur de base :
P̂2
Ĥ |ψi = |ψi + V (R̂) |ψi = E|ψi .
2m
L’hamiltonien Ĥ qui s’écrit :
P̂2
Ĥ = + V (R̂)
2m
transcrit maintenant de façon naturelle l’énergie totale en mécanique classique :
p2
H= + V (r) .
2m
Chapitre 5
POSTULATS DE LA MÉCANIQUE
QUANTIQUE
1 - Postulats de représentation
A tout système physique S, il est possible d’associer un espace vectoriel mathématique
E, défini sur le corps des nombres complexes, appelé espace des états quantiques.
X Postulat 1 : Description de l’état d’un système :
L’état quantique d’un système physique S est caractérisé, à tout instant t, par
un ket |ψ(t)i appelé vecteur d’état, appartenant à l’espace E dit espace des états
du système.
Principe de superposition :
Si |ψ1 (t)i et |ψ2 (t)i deux vecteurs d’état possibles pour un système physique, alors
toute superposition linéaire λ1 |ψ1 (t)i + λ2 |ψ2 (t)i est aussi vecteur d’état possible du
système.
X Postulat 2 : Description des grandeurs physiques :
Toute grandeur physique mesurable A, liée à un système physique S, est représentée
par une observable A agissant dans E.
Comment obtenir l’observable représentant une grandeur physique ?
Règles de quantification
L’observable A qui décrit une grandeur physique A définie classiquement s’obtient
en remplaçant, dans l’expression convenablement symétrisée de A, les grandeurs ~r et
p~ par les observables R et P respectivement.
Ainsi, il faut suivre les règles de quantification suivantes :
i. A la position ~r(x, y, z) de la particule est associée l’observable R(X,Y,Z).
ii. A l’impulsion p~(px , py , pz ) de la particule est associée l’observable P (PX , PY , PZ )
iii. En mécanique classique, le produit scalaire ~r.~p. est commutatif, alors qu’en mécanique
quantique le produit des opérateurs RP ne l’est pas. En fait, les observables R et P
vérifient les relations de commutation canoniques suivantes :
[Ri , Rj ] = [Pi , Pj ] = 0
Il faut alors ajouter la règle de symétrisation : l’observable associée à ~r.~p. est
1
2
(RP + P R) qui est hermitique.
En représentation :
{|ri}
l’opérateur R agit comme la multiplication par r, et P comme l’opérateur différentiel
−i~∇
1
Chapitre 5 2
2 - Postulats de la mesure
Considérons un système S décrit par le vecteur |ψi ∈ E . Soit A une grandeur
physique mesurable et A l’observable correspondante. Soit an le spectre de valeurs
propres de l’observable A.
X Postulat 3 : Résultat possibles d’une mesure :
La mesure de la grandeur physique A ne peut donner comme résultat qu’une des
valeurs propres de l’observable A correspondante.
X Postulat 4 : Probabilités des résultats d’une mesure :
A |an i = an |an i
La probabilité P(an ) a de trouver comme résultat de mesure la valeur propre n
a est :
P(an ) = | han |ψi |2
L’ensemble {|an i} , n ∈ N est une base de l’espace des états E (car A est une
observable), donc :
X
|ψi = cn |an i avec cn = han |ψi
n
P(an ) = |cn |2
Or, {|an,k i} , n ∈ N et k = 1, 2, ...gn est une base de l’espace des états E (car A
est une observable), donc :
X
|ψi = cn,k |an,k i avec cn,k = han,k |ψi
n,k
P(an ) = | han |ψi |2 = han |ψi . han |ψi = hψ| Pan |ψi
gn gn gn
!
X X X
2
P(an ) = | han,k |ψi | = hψ|an,k i . han,k |ψi = hψ| |an,k i han,k | |ψi
k=1 k=1 k=1
gn
X
⇒ Pan = |an,k i han,k |
k=1
Remarques importantes :
i. Si le vecteur |ψi n’est pas normé, alors il faut diviser l’expression donnant
P(an ) par la quantité hψ|ψi :
Cas non dégénéré : X
hψ|ψi = |cn |2
n
Cas dégénéré : X
hψ|ψi = |cn,k |2
n,k
Chapitre 5 4
P
ii. La probabilité totale est égale à 1 : n P(an ) = 1
Cas non dégénéré :
!
X
P(an ) = hψ| |an i han | |ψi = hψ|ψi = 1
n
P
Ou n |an i han | = I est la relation de fermeture relative à la base {|an i}.
Cas dégénéré :
gn
!
XX
P(an ) = hψ| |an,k i han,k | |ψi = hψ|ψi = 1
n k=1
P Pgn
Ou n k=1 |an,k i han,k | = I est la relation de fermeture relative à la base
{|an,k i .}
En Effet :
2 2 1 si n=k
|ψi = |ak i ⇒ P(an ) = | han |ak i | = |δn,k | =
0 si n 6= k
D’ou :
0 Pa |ψi
|ψ i = p i
hψ| Pai |ψi
Deux cas à distinguer :
Ô 1er cas : la valeur propre an non dégénérée
0
P(an ) = |an i han | ⇒ |ψ i = |an i
Ô 2eme cas : la valeur propre an est gn fois dégénérée
gn gn
X 0
X
P(an ) = |an,k i han,k | ⇒ |ψ i = bn,k |an,k i
k=1 k=1
Alors l’état du système immédiatement après la mesure est une combinaison linéaire
des vecteurs propres associés à la valeur propre an .
5 POSTULATS DE LA MÉCANIQUE QUANTIQUE
Enoncé du postulat
Si un système physique est laissé à lui-même, sans aucune perturbation ou acte de
mesure, alors, son vecteur d’état |ψ(t)i évolue dans le temps, de façon spontanée et
causale, selon l’équation de Schrödinger :
d
i~ |ψ(t)i = H(t) |ψ(t)i (1)
dt
Conservation de la norme
L’opérateur H étant hermitique, l’équation (1) implique la conservation de la norme
du vecteur d’état au cours du temps.
Démonstration :
d d d
hψ(t)|ψ(t)i = hψ(t)| |ψ(t)i + hψ(t)| |ψ(t)i
dt dt dt
d 1 d 1 1
|ψ(t)i = H(t) |ψ(t)i et hψ(t)| = − hψ(t)| H + (t) = − hψ(t)| H(t)
dt i~ dt i~ i~
Donc :
d 1 1
hψ(t)|ψ(t)i = − hψ(t)| H(t) |ψ(t)i + hψ(t)| H(t) |ψ(t)i = 0
dt i~ i~
Donc : hψ(t)|ψ(t)i est constante dans le temps.
d d
i~ hϕn |ψ(t)i = hϕn | H |ψ(t)i = En hϕn |ψ(t)i ⇒ i~ cn (t) = En cn (t)
dt dt
Chapitre 5 6
D’ou :
i
cn (t) = cn (t0 )e− ~ En (t−t0 )
Donc :
X i
|ψ(t)i = cn (t0 )e− ~ En (t−t0 ) |ϕn i (2)
n
L’opérateur d’évolution
Ô Enoncé :
Il existe un opérateur dit opérateur d’évolution et noté U (t, t0 ) qui permet d’obtenir
l’état du système |ψ(t)i à l’instant t connaissant son état |ψ(t0 )i à l’instant t0 :
i
U (t, t0 ) = |ψ(t0 )i e− ~ (t−t0 )H
i i
U (t, t0 ) |ψ( i)i = e− ~ (t−t0 )H |ψi i = e− ~ (t−t0 )Ei |ψi i
Ô Propriété 1 :
i i
U (t, t0 )e− ~ (t−t0 )H ⇒ U + (t, t0 )e ~ (t−t0 )H ⇒ U + U = U U + = I
Ô Propriété 2 :
Donc :
Ô Remarque :
si |ψi est état propre de l’observable A, alors ∆A = 0
Chapitre 5 8
3 - Théorème d’Ehrenfest
Ô Enoncé :
d 1 ∂A
hAi = h[A, H]i + h i
dt i~ ∂t
∂A
Si l’observable A ne dépend pas explicitement du temps, c’est-à-dire ∂t=0
; alors :
d 1
hAi = h[A, H]i
dt i~
Ô Démonstration :
d d d ∂A
hψ(t)| A |ψ(t)i = hψ(t)| A(t) |ψ(t)i + hψ(t)| A(t) |ψ(t)i + hψ(t)| |ψ(t)i
dt dt dt ∂t
d 1 d 1 1
|ψ(t)i = H(t) |ψ(t)i et hψ(t)| = − hψ(t)| H + (t) = − hψ(t)| H(t)
dt i~ dt i~ i~
Donc :
d 1 ∂A
hψ(t)| A(t) |ψ(t)i = hψ(t)| A(t)H(t) − H(t)A(t) |ψ(t)i + hψ(t)| |ψ(t)i
dt i~ ∂t
4 - Constante du mouvement
Ô Définition :
∂A
=0 et [A, H] = 0
∂t
d d
hAi = hψ(t)| A |ψ(t)i
dt dt
Ô Remarques :
i. Dans le cas où [A, B] 6= 0, les ”incertitudes” ∆A et ∆B sont liées entre elles par
les relations de Heisenberg données par le théorème ci – dessus.
ii. Dans le cas où [A, B] = 0 on a ∆A.∆B ≥ 0.