Aide Mémoire APP Directeurs Ecole
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Cette note est attribuée tous les 2 ans par l’inspecteur dans le cadre d’une visite de classe.
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1. A propos des missions des directeurs d’école
Existe-il un document qui indique aux directeurs ce qui est attendu d’eux ? Y a-t-il un processus qui
permet aux inspecteurs de s’approprier le contenu de ce document ? Y a-t-il une vision partagée de
la mission d’inspecteur au sein de la profession ?
Oui, il existe un « Cahier des Charges des Directeurs d’Ecole » qui est mis à la disposition des directeurs
lorsqu’ils prennent fonction. Ce document souligne que le Directeur est l’une des personnes clés des
structures de pilotage de la qualité et son rôle se distribue à travers trois pôles
C’est ce cahier des charges qui est le document de référence qui permet aux directeurs d’avoir une
vision partagée de ce qui est attendu d’eux. Cependant, les directeurs expliquent qu’il n’y a pas de
processus formel pour permettre aux nouveaux directeurs de se familiariser avec leurs nouvelles
fonctions. Pour eux, le cahier des charges est utile pour savoir ce qui est attendu d’eux mais la difficulté
réside surtout dans sa mise en pratique. Identifier les stratégies à mettre en œuvre pour satisfaire au
cahier des charges reste un défi pour les directeurs.
A ce propos, quelques réactions des directeurs sont reprises ci-dessous :
« On nous confie une école. On reçoit le cahier des charges et on se débrouille avec
cela et au fur et à mesure on acquiert de l’expérience ».
« Sans formation, on n’est pas à l’aise c’est aussi une question de légitimité. »
« Si on regarde les sources de conflit dans les écoles, c’est souvent lorsque les
enseignants décèlent des insuffisances chez directeur. Lorsqu’il y a une remise en
question de la compétence du directeur de la part de l’équipe enseignante, cela a
des conséquence sa crédibilité et son autorité. »
Les directeurs déplorent le manque de formation avant leur prise de fonction. Ils expliquent qu’il y a
parfois des formations ponctuelles dispensées dans le cadre de projets ou par des partenaires. Ils
regrettent cependant que la formation des directeurs ne soit pas pensée au niveau national de façon
harmonisées car il peut notamment arriver que d’une formation à une autre ils reçoivent des avis
contraires. De plus, ils soulignent que la fonction de directeur a beaucoup évolué, maintenant il est
attendu du directeur d’école qu’il soit un « leader ». Au-delà des aspects pédagogiques, il leur semble
donc nécessaire d’être aussi formés en : gestion, management, leadership pédagogique, gestion de
projet, gestion budgétaire, éthique, etc.
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2. A propos des normes et standards qui régissent les missions de l’inspecteur
Quelles sont les normes existantes et les pratiques réelles sur le terrain, en ce qui concerne :
Il est attendu d’un directeur déchargé qu’il assure 10h d’encadrement pédagogique par semaine à
raison d’au moins 2 enseignants par semaine. Pour les directeurs non-déchargés, il attendu qu’ils
réalisent au moins 10h d’encadrement pédagogique toutes les 2 semaines.
Le cahier des charges des directeurs indique que les directeurs sont également tenus de :
1/ Contrôler :
Cependant, les directeurs affirment qu’ils ne sont pas en mesure de respecter cela aux vues de la
charge de travail administrative qu’ils doivent assurer en parallèle. Ce sentiment est partagé de façon
unanime par l’ensemble des directeurs présents. Un directeur mentionne, par exemple :
Si les directeurs considèrent que leur rôle premier est d’encadrer et accompagner les enseignants, ils
déplorent que l’on ait greffé beaucoup trop de tâches administratives à cela - notamment « la collecte
de statistiques à n’en plus finir ». Cela ne leur permet pas d’assurer efficacement leur rôle
d’encadrement pédagogique. Ils soulignent aussi qu’ils éprouvent de plus en plus de difficulté à faire
respecter leur autorité auprès des enseignants ce qui complique leur mission d’encadrement :
« Tout ce que le directeur dit est remis en cause par l’enseignant ce qui crée
des difficultés pour encadrer »
Le cahier des charges des directeurs indique que le directeur est tenu d’organiser :
- 1 réunion trimestrielle avec les communautés sur les problèmes de l’école et les résultats
scolaires des élèves ;
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- 1 réunion mensuelle de l’équipe pédagogique sur les performances des élèves et les
stratégies pour les améliorer.
Les directeurs soulignent qu’il faut cependant distinguer les Cellules d’Animation Pédagogiques
Externes (CAPE) et les Cellules d’Animation Internes (CAPI). Les directeurs ont la responsabilité
d’organiser 1 CAPI par mois au sein de leur école et ceci pour prendre en charge les difficultés qui
concerne leur propre école. Contrairement aux CAPE qui sont des séances de mutualisation entre
plusieurs établissements d’une même zone.
Comment sont identifié les thématiques abordés lors des CAPI ?
En début d’année, la première CAPI est « une séance de planification » au cours de laquelle le directeur
établit un diagnostic pour connaitre les thématiques/problématiques que les enseignants souhaitent
aborder. C’est en fonction des thématiques énumérées lors de cette première séance que le directeur
planifie les séances de l’année. La dernière séance est quant à elle une séance d’évaluation qui permet
au directeur de faire le bilan de l’année.
Cependant, les directeurs se plaignent d’avoir de moins en moins de liberté dans le choix des sujets
abordés dans les CAPI. Ils ont souvent des « commandes » qui viennent d’ailleurs – souvent des projets
et programmes mis en œuvre par le Ministère – et qui ciblent les sujets qu’il faut aborder :
« On n’est pas toujours libre dans le choix des thématiques car cela nous est parfois
imposé. Un programme a récemment ciblé l’activité numérique comme une priorité
mais on ne nous a pas consulté. Pour nous c’est la géométrie qui pose plus de
problèmes. »
« On ne tient pas compte des besoins et des difficultés sur le terrain. On ne nous
consulte pas avant de définir les thématiques des cellules d’animation
pédagogiques »
Au-delà des aspects pédagogiques, le cahier des charges indique que le directeur est également tenu
par différentes tâches administratives. Les directeurs doivent notamment tenir à jours un certain
nombre de documents administratifs :
Cependant, ce qui prend le plus de temps aux directeurs ce sont les « commandes à n’en plus finir »
du niveau central et que les IA et les IEF répercutent sur les directeurs d’école. En effet, les directeurs
se disent être submergés par les « tâches de rapportage » et se plaignent du manque de coordination
et de planification dans les demandes qui se font souvent à la dernière minute et dans l’urgence.
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Les directeurs s’interrogent également sur l’utilité des informations qu’ils collectent et font remonter
à la hiérarchie. Ils ont le sentiment que ces informations ne sont pas exploitées à des fins de
remédiations car il n’y jamais de feedback. Autrement dit, à quoi bon faire remonter des statistiques
si aucune solution n’est proposée en retour ?
Au vue des problématiques soulevées, l’analyse des pratiques professionnelle apparait comme un outil
de résolution des problèmes bien adapté aux difficultés qui se posent aux directeurs d’école. Pour la
suite du chantier, une approche en trois étapes a été adoptée de commun accord. Il s’agit de :
1. Former les directeurs d’école afin qu’ils s’approprient cet outil qu’est l’analyse des pratiques
professionnelles. L’idée étant de s’assurer que chaque acteur ait une bonne compréhension
de comment cela fonctionne, comment cela s’organise et réfléchisse à la façon dont cela
pourrait s’étendre à l’ensemble du système.
2. Appliquer les notions acquises lors de la formation à la résolution de problèmes concrets. A ce
sujet, les directeurs ont identifié et retenu des préoccupations prioritaires qui pourraient être
abordées lors de différentes séances de mutualisation des pratiques qui seront planifiées
jusqu’en mai 2023. Il s’agit de :
- La gestion de la charge de travail des directeurs
- La gestion des conflits et du climat social au sein de l’école
- Le manque de formation, d’intérêt et de motivation des enseigants
3. Capitalisation sur le processus mis en œuvre dans cette expérimentation dans une optique de
sa mise à l’échelle au sein du système éducatif. A ce niveau, le rôle crucial du comité de suivi,
dont les membres n’ont toujours pas été stabilisés, a été souligné. Pour rappel, il doit être
constitué d’agents du Ministère issus des différentes directions pédagogiques au niveau
central, mais aussi de responsables du niveau déconcentré. Ce point doit être porté à
l’attention du point focal du programme.