Le Marché Au Comptant
Le Marché Au Comptant
Le Marché Au Comptant
Le marché des changes au comptant est un compartiment très actif du marché des changes. C’est le
lieu fictif de rencontre des différents offreurs et demandeurs de devises au comptant. La livraison et
le règlement s'effectuent au plus tard deux jours ouvrables après la date de conclusion de la
transaction (spot-next, S/N). On parle de tom-next (T/N) lorsque la livraison se fait le lendemain
ouvrable et d'over-night (O/N) lorsque la livraison s'effectue le jour même.
Les offres de devises proviennent essentiellement des exportateurs de biens et services, des
investisseurs qui rapatrient les produits de leurs placements à l’étranger, des prêteurs en devises et
des touristes étrangers. Par ailleurs, les demandes de devises proviennent essentiellement des
importateurs de biens et services, des investisseurs à l’étranger, des emprunteurs en devises et des
résidents qui se rendent à l’étranger.
es marchés de change semblent avoir évolué d’un modèle de marché de gré-à-gré animé par des
banques teneuses de marché vers un marché au fonctionnement plus proche de celui d’une bourse
électronique, d’une structure très atomisée vers une plus grande concentration et une polarisation
croissante autour de quelques devises. Dans les prochaines années, ces évolutions iront, selon toute
vraisemblance, en s’accentuant, sous l’effet de l’approfondissement du processus de concentration
dans l’industrie bancaire, de la pénétration croissante du trading électronique dans les relations
banques-clients et de facteurs nouveaux comme l’élargissement de l’Union monétaire européenne
ou le développement de CLS (Continuous Linked Settlement), système sécurisé (« paiement contre
paiement ») de règlement des opérations de change.
Pour désigner les différentes devises, les standards utilisés sur les marchés internationaux sont les
normes ISO (International Standard Organisation) : chaque devise a un code de trois lettres, les deux
premières proviennent des noms des pays concernés et la dernière est la première lettre de la devise
(TND ; CHF ; USD ; GBP ; JPY ; EUR).
Il existe deux types de cotations différentes du taux de change selon la place financière considérée :
Une cotation à l’incertain: elle exprime le prix d'une unité de monnaie étrangère en termes de
monnaie locale: 1 ME = x ML.
Une cotation au certain: elle exprime le prix d'une unité de monnaie locale en termes de monnaie
étrangère: 1ML = x' ME. Ce type de cotation est pratiqué principalement en Grande Bretagne, dans
les pays de la zone euro, au Canada, en Australie et en Nouvelle Zélande.
Un cours acheteur (BID ou demandé), (A/B) A, qui correspond au prix auquel la banque sollicitée se
propose d'acheter au comptant une unité de A contre B.
Un cours vendeur (ask ou offer), (A/B) V, qui correspond au prix auquel la banque sollicitée se
propose de vendre au comptant une unité de A contre B.
Le cours vendeur de la banque sollicitée est toujours supérieur au cours acheteur. La différence, qui
représente la marge de la banque par unité de devise achetée puis revendue, est appelée spread. Le
spread est de l’ordre de 10 à 50 points, jusqu’à 100 points. Le spread peut être calculé en
pourcentages pour permettre des comparaisons entre des couples de monnaies différents. Il est
calculé comme suit : ((cours vendeur – cours acheteur)/cours vendeur) 100.
Le spread est fonction du risque du cambiste généré par la volatilité de la devise négociée. Lorsqu’un
cambiste est contacté par un client, il annonce ses cours sans savoir si le client veut vendre ou
acheter la devise. Le cambiste est en situation d’asymétrie d’information et les cours acheteur et
vendeur annoncés doivent lui permettre de répondre à toute demande sans perdre de l’argent.
Lorsqu’il vend une devise à un client, le cambiste veut s’assurer un cours vendeur suffisamment élevé
qui couvrirait le prix auquel il l’achèterait sur le marché. De la même manière, lorsqu’il achète une
devise, il veut s’assurer un cours acheteur suffisamment faible qui serait inférieur au prix auquel il la
vendrait sur le marché.
Le spread varie légèrement d'une banque à l'autre. Ceci s’explique par la politique commerciale de la
banque, justifiée par sa part de marché, et par sa position dans la devise, justifiée par ses
anticipations relatives à l’évolution future de la devise considérée.
En général, les cambistes demandent une rémunération supplémentaire sous forme de commissions
de change qui sont en fonction de la devise et de la taille des transactions. Pour des montants faibles
et des devises rares, la commission peut aller jusqu’à 0,5%. Pour des montants élevés, supérieurs à 1
million d’USD, la commission habituelle est de l’ordre de 0,2%.
Le Maroc a adopté, depuis les années 70, un régime de change fixe, rattachant le dirham à un panier de
devises reflétant la structure des échanges nationaux avec l’extérieur. Ce régime a permis d’assurer la
stabilité du dirham en termes de taux de change effectif nominal et d’atténuer les fluctuations des monnaies
le composant. Plusieurs aménagements ont été opérés sur la composition du panier depuis son adoption,
toujours avec l’objectif de faire refléter les évolutions qu’a connues la structure des échanges commerciaux
du Maroc tout au long de cette période. Le dernier changement, opéré le 13 avril 2015, se basant sur la
structure des échanges internationaux du Maroc, a porté les pondérations de l’euro à 60% et du dollar US à
40%, contre respectivement 80% et 20% auparavant.
Le 15 janvier 2018, le Maroc a engagé une transition volontaire et graduelle d’un régime de change fixe vers
un régime de change plus flexible, avec le lancement de la première phase de la réforme du régime de
change, qui s’est traduite par un élargissement de la bande de fluctuation du dirham de ±0,3% à ±2,5% par
rapport à un cours central fixé sur la base du panier de référence en vigueur, lequel est composé de l’euro
(EUR) et du dollar américain (USD) à hauteur respectivement de 60% et 40%.
En date du 9 mars 2020, les autorités monétaires ont décidé de poursuivre le processus de réforme du
régime de change, initié en janvier 2018 et ce, en procédant à un second élargissement de la bande de
fluctuation du dirham de ±2,5% à ±5% par rapport à un cours central fixé par Bank Al-Maghrib sur la base
d’un panier de devises composé de l’euro (EUR) et du dollar américain (USD) à hauteur, respectivement, de
60% et 40%.
En juin 1996, un marché de change interbancaire est créé, mettant fin à l'obligation de cession des
devises à la Banque centrale, obligation à laquelle s'est substituée celle de les céder aux banques
commerciales. « Dans le cadre des règles prudentielles accompagnant la mise en place de ce
marché, et en vue de limiter le risque de change potentiel encouru par les banques, le niveau
maximum autorisé des positions de change a été fixé selon le rapport pour l'exercice de 1996 de la
Banque centrale, à 20 % des fonds propres nets pour les positions globales nettes, longues ou
courtes, et à 7 % pour les positions en chaque devise. » Les banques négocient désormais
librement les cours des devises avec leur clientèle, à l'intérieur des taux limites fixés par l'Institut
d'émission. Le marché des changes a connu depuis sa création un développement appréciable des
transactions tant au comptant qu'à terme, aussi bien pour les transactions en devises contre
dirhams que pour les transactions en devises contre devises. Selon le rapport annuel de la Banque
centrale pour 1997, les transactions en devises contre devises au comptant, portant
essentiellement sur le franc français, le dollar et le deutschmark avec les banques étrangères
s'élèvent quotidiennement à 193 millions de MAD, en moyenne. Les opérations à terme (de deux
mois en moyenne) en devises contre dirhams sont passées mensuellement de 93 en juin 1996 à
415 millions de dirhams en 1997.
(USD/CHF)A est le cours auquel la banque achète 1 unité d’USD et vend des CHF à sa Clientèle.
Généralement, une banque qui affiche ses cotations ne prend pas de risque car elle a la possibilité de
déboucler immédiatement sur le marché les opérations qu’elle fait avec sa clientèle.