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THEME : L’ARBITRAGE EN OHADA

PLAN
Introduction
I/Définition et caractères du concept Arbitrage
1) Le caractère de l’arbitrage
2) Le caractère contractuel
3) Le caractère juridictionnel
II/Les différentes types d’arbitrage
1) L’arbitrage interne et l’arbitrage international
2) L’arbitrage ad hoc et l’arbitrage institutionnel
3) L’arbitrage OHADA et l’arbitrage CCJA
III/ La demande d’arbitrage
1) Dans la cadre d’un arbitrage OHADA
2) Dans la cadre d’un arbitrage CCJA
IV/ Les étapes préliminaires dans l’arbitrage CCJA
1) La réunion préliminaire
2) Le procès-verbal
EXPOSANTS :
MBAYE GUEYE NGONE POUYE
ALASSANE DIENG SALIOU NDIAYE
AZIZ SARR HAWA DIALLO
AMINA FOUNE MICHAEL ASSAMOA
NDACK SECK THIAM
INTRODUCTION
L’arbitrage est un mode de régulation des relations juridiques, un mode alternatif de règlement des
litiges aussi bien commerciaux que civils. Dans les relations commerciales les opérateurs
internationaux préfèrent généralement le règlement des litiges par la voie de l’arbitrage. En effet, ce
mode de règlement des litiges présente un double avantage :

- D’abord sa rapidité car toute la procédure se déroule sur une période relativement courte,
quelques mois, par rapport aux délais généralement longs qu’il faut aux juridictions étatiques pour
trancher un différend ;

- Ensuite sa confidentialité : toute la procédure, les actes et les délibérations sont revêtus du sceau
du secret. C’est incontestablement un mode qui convient mieux aux relations d’affaires ; d’autant
plus que l’efficacité de la sentence qui en découle est garantie par des mesures d’exécution
auxquelles les parties ne peuvent se soustraire. Cependant, il ne s’agit pas d’un mode de règlement à
l’amiable car l’arbitrage est fondamentalement juridique. Il convient donc de le distinguer de certains
modes de règlement des différends avec lesquels on a souvent tendance à le confondre.

I/Définition et caractères du concept Arbitrage :


L’arbitrage est un mode juridictionnel de règlement des litiges sans intervention du juge étatique ; il
s’agit d’un mode alternatif assimilé à une sorte de « justice privée » dont les caractères le distinguent
des autres modes de règlement des différends ou de régulation des relations contractuelles.

1) Le caractère de l’arbitrage
L’arbitrage revêt une double nature ; il est contractuel et juridictionnel ; il y a un mélange des deux et
le tout est basé sur la volonté des parties qui se manifeste à travers la convention d’arbitrage.

2) Le caractère contractuel
L’arbitrage est fondamentalement contractuel en ce sens qu’il tire sa raison d’être de la convention
d’arbitrage. Dans cette procédure, les parties règlent leur instance comme elles l’entendent ; leur
volonté, exprimée dans la convention d’arbitrage, est prédominante.

Ce caractère se manifeste aussi dans le pouvoir de juger reconnu aux arbitres et dans la liberté des
parties de régler le déroulement et la procédure de l’arbitrage. Rappelons, néanmoins que cette
autonomie de la volonté des parties est propre aux contrats en général.

3) Le caractère juridictionnel
La procédure d’arbitrage est une procédure juridictionnelle par son objet : elle met fin à un différend.
Au terme de la procédure d’arbitrage, les arbitres rendent une sentence qui est un acte juridictionnel
revêtue de l’autorité de chose jugée.

En raison de ce caractère, certains principes juridictionnels doivent être respectés. Sur le plan
procédural, la sentence ne peut être rendue qu’au terme d’une procédure qui doit fournir des
garanties aux parties.

II/Les différentes types d’arbitrage :


Dans le cadre de notre exposé nous distinguerons trois types d’arbitrage : l’arbitrage interne et
l’arbitrage international, l’arbitrage ad hoc et l’arbitrage institutionnel enfin, l’arbitrage OHADA et
l’arbitrage CCJA. Chacun de ces types obéit à des règles qui lui sont propres nonobstant l’existence
de quelques règles communes et la prééminence de l’autonomie de la volonté qui caractérise chaque
type.

1) L’arbitrage interne et l’arbitrage international :


L’arbitrage interne peut être défini comme étant celui qui ne présente aucun élément d’extranéité,
tant en ce qui concerne les parties en présence que le contrat principal objet du différend.

Toutefois des difficultés existent essentiellement quand il s’agit de cerner la notion d’arbitrage
international. Nous tenterons de nous livrer à cet exercice travers sa définition juridique, qui met en
œuvre plusieurs critères et sa conception économique, qui privilégie la nature du litige. Toutefois,
nous verrons que dans le cas de l’OHADA, cette distinction se révèle inutile.

L’arbitrage international « désigne celui qui met en présence des sujets de droit international. Il s’agit
donc de l’arbitrage de droit international public » ; il s’agit aussi de l’arbitrage régi par une
convention internationale ou un Règlement d’une institution internationale (exemples : arbitrage
OHADA ; arbitrage mis en place par la Convention de Washington du 18 mars 1965 au sein du CIRDI).

L’article 1er de la loi type de la CNUDCI dispose : « Un arbitrage est international si :

Les parties à une convention d’arbitrage ont, au moment de la conclusion de ladite convention, leur
établissement dans des Etats différents ; ou un des lieux ci-après est situé hors de l’Etat dans lequel
les parties ont leur établissement :

Le lieu de l’arbitrage, s’il est stipulé dans la convention d’arbitrage ou déterminé en vertu de cette
convention ; tout lieu où doit être exécutée une partie substantielle des obligations issues de la
relation commerciale ou le lieu avec lequel l’objet du différend a les liens les plus étroits ; ou les
parties sont convenues expressément que l’objet de la convention d’arbitrage a des liens avec plus
d’un pays ». La conception économique, quant à elle, est inspirée de la « jurisprudence Matter », et
adoptée tant en France que dans certains pays africains (Côte d’Ivoire, Mali) avant la réforme OHADA
: « est international l’arbitrage qui met en cause des intérêts du commerce international».

Le critère de distinction réside dans la nature du litige soumis à l’arbitrage : s’agit-il d’un litige de
droit interne ou de droit international privé ? Ainsi, l’arbitrage sera interne ou international, selon
qu’il tranche un litige de droit interne ou de droit international privé.

Aujourd’hui cette notion désigne l’arbitrage de droit privé, international par son objet.

2) L’arbitrage ad hoc et l’arbitrage institutionnel :


L’arbitrage est dit institutionnel lorsqu’il est administré par une institution permanente d’arbitrage,
un centre d’arbitrage (comme la CCJA ; la Chambre du Commerce Internationale ou encore la CACI
en Côte d’Ivoire). L’arbitrage institutionnel présente trois caractéristiques :

- Existence d’une institution chargée d’administrer l’arbitrage : à cet égard, la CCJA est aussi un
Centre d’arbitrage ; cependant, elle ne fait qu’administrer, encadrer la procédure d’arbitrage, le
tribunal arbitral étant distinct.

- L’existence d’un Règlement d’Arbitrage qui régit l’instance : L’institution permanente d’arbitrage
doit disposer d’un Règlement d’Arbitrage (un code de procédure) qui détermine les règles de
procédure applicable devant elle. Ces règles de procédure doivent être suivies par les Tribunaux
arbitraux rattachés au Centre.

- L’existence d’un Secrétariat chargé des tâches techniques (comme le Secrétariat Général de la CJA).

Dans cette procédure, le tribunal arbitral bénéficie de l’appui logistique de l’institution permanente.

L’arbitrage est dit ad hoc lorsque le tribunal arbitral fonctionne en dehors de toute institution
permanente. L’ensemble de la procédure repose sur la collaboration arbitrale et les parties. Dans
cette procédure, le tribunal arbitral n’a pas le soutien d’une institution ; il est en prise directe avec les
parties.

3) L’arbitrage OHADA et l’arbitrage CCJA :


L’Arbitrage OHADA est celui qui est régi par l’AU/DA. Il ne s’agit pas nécessairement d’une forme
d’arbitrage institutionnel.

L’arbitrage CCJA, quant à lui, est celui qui fonctionne dans le cadre du centre permanent d’arbitrage
qui fonctionne au sein de la CCJA. Celle-ci administre l’arbitrage et, à la différence des autres Centres
d’Arbitrage, a des pouvoirs juridictionnels.

Comme tout centre permanent d’arbitrage, la CCJA dispose d’un Règlement d’Arbitrage.

Il convient de noter que cet arbitrage n’est pas régi par l’AU/DA. Il se distingue aussi par son champ
spatial. En effet, il résulte des termes de l’article 21 du Traité OHADA que cet arbitrage n’est ouvert
que dans le cas de litiges dont l’une des parties, au moins, a soit son domicile soit sa résidence
habituelle dans un Etat partie à l’OHADA ; ou encore de litiges nés de contrats dont l’exécution se
déroule, ou est prévue pour se dérouler, intégralement ou partiellement, sur le territoire d’un Etat
partie. Cette limitation spatiale de l’arbitrage CCJA se comprend aisément car il est encadré,
administré, par la CCJA et doit, donc, être circonscrit dans le champ de compétence territoriale de
ladite Cour.

Une autre originalité du système d’arbitrage institutionnel de la CCJA et qu’il se fonde sur une
convention internationale, le Traité constitutif de l’OHADA.

Finalement, le système d’arbitrage de la CCJA est totalement autonome et international.

III/ La demande d’arbitrage :


1) Dans le cadre d’un arbitrage OHADA
L’AU/DA ne fixe aucune forme pour la saisine du tribunal. Il peut être saisi par une partie ou
conjointement par les deux parties. Aux termes de l’article 10 alinéa 2 de l’AU/DA « l’instance est liée
dès le moment où l’une des parties saisit le ou les arbitres conformément à la convention d’arbitrage,
ou, à défaut d’une telle désignation, dès que l’une des parties engage la procédure de constitution du
Tribunal arbitral ».

La saisine commune se matérialise par un document commun ou compromis signé par les deux
parties ou par un procès-verbal signé des arbitres et des parties et par lequel il est constaté la saisine
du tribunal et l’acceptation de leur mission par les arbitres.

Le tribunal peut aussi être saisi par une seule partie qui expose ses prétentions et fait un exposé des
circonstances de l’affaire. Copie de la demande doit être adressée à la partie défenderesse afin
qu’elle ait la possibilité de présenter ses prétentions et ses moyens.
Il est recommandé que la demande soit datée ou envoyée sous la forme d’un pli recommandé afin de
constituer la preuve de la date à laquelle le tribunal a été saisi.

2) Dans le cadre d’un arbitrage CCJA

La demande d’arbitrage est introduite au moyen d’une requête adressée au Greffier en Chef de la
CCJA (le Secrétaire Général de la CCJA). Elle doit contenir un certain nombre de mentions
obligatoires. Une copie de la requête est adressée par le demandeur, accompagnée de toutes autres
pièces, à la partie adverse. Le Secrétaire Général notifie aux parties la date de réception de la
demande au Secrétariat de la Cour et joint un exemplaire du RA/CCJA en accusant réception de sa
requête au demandeur. La date de cette réception au Secrétariat constitue la date d’introduction de
la procédure d’arbitrage.

IV/ Les étapes préliminaires dans l’arbitrage CCJA:


Le RA/CCJA règlemente les différentes étapes préliminaires de l’instance. En effet, dans le cadre de
cet arbitrage, la procédure démarre par une réunion qui est sanctionnée par un procès-verbal.

1) La réunion préliminaire :
Lorsque l’arbitre reçoit le dossier, il doit convoquer les parties et leurs conseils dans les soixante (60)
jours de cette réception. La réunion a pour objet :

- De constater la saisine du tribunal au moyen des demandes des parties avec l’« Indication sommaire
des motifs de ces demandes et des moyens invoqués pour qu’il y soit fait droit » ;

- De vérifier l’existence ou non d’un accord entre les parties d’abord sur l’existence de la convention,
ensuite sur les modalités, le siège, la langue et les questions du droit applicable ;

- De constater l’accord des parties sur le siège du tribunal, la langue de l’arbitrage, la loi applicable au
fond ;

- L’arbitre demande aux parties si elles lui confèrent le pouvoir d’amiable composition ;

- De prendre « les dispositions qui paraissent appropriées pour la conduite de la procédure


arbitrale…»;

- De fixer « un calendrier prévisionnel de la procédure arbitrale… » ; Avec indication de la date de


remise des mémoires respectifs et de la date de l’audience à l’issue de laquelle les débats seront clos.
Sauf accord des parties, cette date ne doit pas excéder six mois à compter de la réunion. Cependant,
ce calendrier n’est pas figé car il peut être modifié par l’arbitre après observations des parties ou à la
demande de celles-ci. Ces différents points sont consignés dans le procès-verbal qui sanctionne les
travaux de la réunion.

2) Le procès – verbal:
Ce procès-verbal fixe la mission des arbitres. Il est établi et signé par l’arbitre et les parties ou leurs
représentants. En cas de refus ou de réserves émises par une partie, « le dit procès-verbal est soumis
à la Cour pour approbation ». Une copie du procès-verbal est adressée aux parties et à leurs
représentants ainsi qu’au Secrétaire Général de la Cour. Cet acte de mission a été consacré par
l’arbitrage de la Chambre de Commerce Internationale (CCI) ; il a été vulgarisé dans l’espace OHADA
par le RA/CCJA. Le procès-verbal doit être rédigé avec soins car il fixe les règles de la procédure
arbitrale de la CCJA.

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