Ue 211 Estion Juridique Fiscale Et Sociale: Entreprise Et Les Contrats E Droit Pénal
Ue 211 Estion Juridique Fiscale Et Sociale: Entreprise Et Les Contrats E Droit Pénal
Ue 211 Estion Juridique Fiscale Et Sociale: Entreprise Et Les Contrats E Droit Pénal
Année 2016-2017
Ce fascicule comprend :
La présentation de l’UE
La série 1
Le devoir 1 à envoyer à la correction
Tahar MABROUK
En collaboration avec le Marie-Claude RIALLAND
Sophie SABATHIER
Haiying WANG-FOUCHER
Z2111-F1/4
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
Les auteurs :
Tahar MABROUK : Conseiller juridique et financier à l’Adil de Paris.
Marie-Claude RIALLAND : Professeur agrégé d’économie-gestion au lycée J.‑B. Poquelin.
Sophie SABATHIER : Maître de conférences en droit à l’université de Toulouse-I.
Haiying WANG-FOUCHER : Maître de conférences en droit privé au Cnam.
� • • • www.cnamintec.fr • • • �
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
PRÉSENTATION DE L’UE 7
OBJECTIFS DE LA SÉRIE 1 19
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
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Section 3. La personnalisation des peines.........................................................126
Section 4. La personnalité des peines................................................................127
Section 5. L’extinction de la peine......................................................................127
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
INDEX 163
DEVOIR 1 165
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
Présentation de l’UE
Bienvenue dans le cours de l’UE 211 – Gestion juridique, fiscale et sociale de l’Intec !
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
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de nature juridique. Les relations entre les dirigeants et les associés
Le développement de l’entreprise peut nécessiter Le conseil d’administration, le directoire et le conseil de surveillance :
une évolution de sa gouvernance, c’est-à-dire rôle et attributions
des modes de direction de l’entreprise et des relations Les dispositifs permettant d’améliorer la transparence
avec les associés ou actionnaires. On aborde ainsi du fonctionnement des sociétés
la problématique du gouvernement d’entreprise. Notions essentielles de droit de l’informatique
Le développement de l’activité de l’entreprise conduit Les principales règles juridiques régissant l’utilisation de l’Internet
celle-ci à développer ses moyens de communication (sites, transactions et signature électronique)
mais aussi d’élaboration ou d’émission d’informations, Les règles d’imposition des affaires internationales : règles
notamment sous forme numérique. de territorialité, principes de traitement de la double imposition,
L’outil informatique occupe souvent une place détermination et imposition du résultat, TVA et échanges
centrale dans la vie quotidienne de l’entreprise. internationaux ou intracommunautaires
L’entreprise peut également se développer hors
du cadre strictement national. Cette dimension
comporte de multiples retombées pour l’entreprise
notamment dans le domaine fiscal.
3. Le financement de l’entreprise (20 heures)
Les modalités de financement de l’entreprise Le régime juridique et fiscal des augmentations et réductions
sont multiples. Les conditions juridiques et fiscales de capital
d’obtention et d’utilisation d’une source Les pactes d’actionnaires
de financement donnée font partie des paramètres Le financement par compte courant
de la décision de choix. Le financement par recours aux marchés financiers : la société cotée
Le régime juridique et fiscal du financement à long et moyen terme
(emprunts obligataires, contrats de financement)
Les garanties du crédit
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
A. SUPPORTS PÉDAGOGIQUES
Vous avez à votre disposition plusieurs supports pédagogiques.
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polycopié.
Évidemment, vous pouvez rédiger des fiches de synthèses vous-même, ce qui facilitera votre
apprentissage.
Les devoirs à la maison : la maîtrise de la méthode s’obtient par sa répétition. Il ne suffit pas de
lire une méthode et quelques exercices autocorrigés. Il faut que vous pratiquiez et donc que vous
vous entraîniez chez vous. Les devoirs doivent être rédigés de façon pertinente, complète et
concise. Vous devez rédiger 5 devoirs qui sont à adresser au Cned. Chacune des 4 séries d’une
UE comprend un devoir en fin de fascicule. Un 5e devoir sera mis en ligne en milieu d’année uni-
versitaire selon le planning indiqué dans le guide de l’élève sur le site www.cnamintec.fr.
Les compléments pédagogiques en ligne : tout au long de l’année, des éléments d’actualisa-
tion sont mis en ligne : www.cnamintec.fr. Vous y trouverez également le plan du cours, le cours,
le corrigé des devoirs, les exercices autocorrigés et les fiches de synthèse, etc.
La révision intensive au mois de septembre : cette formation dure 5 jours (à raison de 6 ou
7 heures par jour). Chaque jour, un intervenant différent vous fait une synthèse des thèmes qui
sont sa spécialité. Deux documents vous seront diffusés, à cette occasion :
• un document composé de cas pratiques et de questions de cours ;
• une sélection d’arrêts importants de l’année sera proposée (des arrêts récents de la Cour de
cassation ou du Conseil d’État étant régulièrement mis en annexes des sujets d’examen).
Les annales : la lecture des sujets d’examen des années précédentes n’est pas une perte de
temps. Cela vous permet de connaître le style du sujet et l’attente du concepteur. Par ailleurs, ce
n’est pas parce qu’un thème a été posé une année qu’il n’est pas susceptible d’être posé à
nouveau. Selon les statistiques des sujets de l’État de 2008 à 2011, l’abus de biens sociaux et
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
l’imposition des plus-values lors de la cession de l’entreprise ont été cités trois fois ; l’acte anor-
mal de gestion et la procédure d’alerte deux fois.
L’examen d’essai : courant février, un examen d’essai est organisé, qui porte sur les deux pre-
mières séries du polycopié.
2. Pour les élèves qui suivent des cours oraux dans un centre du Cnam
Les cours oraux : il est très important de vous préparer avant de venir au cours, au moins de lire
le polycopié, sinon, vous n’arriverez pas à suivre le cours.
Les applications : les applications sont regroupées en fonction des thèmes concernés. C’est-à-
dire qu’une application portant sur un thème peut couvrir plusieurs séances. Vous avez intérêt à
y participer. Pour pouvoir y participer dans les meilleures conditions, il faut s’y préparer à l’avance.
Les applications sont composées de cas pratiques, de questions de cours et d’arrêts. Le cor-
rigé des applications est réservé aux enseignants.
En outre, les niveaux des candidats n’étant pas homogènes, les questions posées par certains
n’intéressent pas forcément les autres. Il est aussi important pour l’enseignant de concilier les
intérêts de tous les auditeurs. Évidemment, votre droit de poser des questions n’est pas sup-
primé : vous pouvez poser des questions pertinentes de façon raisonnable afin de ne pas
retarder l’avancement du programme ; vous pouvez également échanger avec l’enseignant
pendant la pause ou en dehors du cours.
• Beaucoup d’élèves réclament le corrigé des applications. La direction de l’Intec est, sur ce
point, claire, il est hors de question de diffuser le corrigé aux élèves. L’expérience montre
que l’effet pervers de la solution contraire tient au fait que les élèves se contentent de lire le
corrigé et ne viennent plus au cours.
C. TRAVAIL PERSONNEL
Je voudrais vous signaler qu’un travail personnel est indispensable, notamment concernant les
quatre points suivants :
• acquisition des connaissances des quatre UE de droit du DGC/DCG : l’UE « Gestion juri-
dique fiscale et sociale » a été conçue dans l’optique de l’amélioration des connaissances
juridiques acquises en DGC/DCG. Il en résulte que toutes les UE de droit en DGC/DCG sont
considérées comme acquises. Cependant, dans notre programme, le droit social est très peu
présent et le droit des sociétés n’est présenté que de façon incomplète et dispersée. Il est
donc important d’acquérir par vous-mêmes les connaissances essentielles dans ces domaines.
À cet effet, l’inscription en UE de droit en DGC/DCG est fortement recommandée. À défaut,
l’achat d’ouvrages est indispensable. Le programme de notre UE étant immense, nous n’avons
pas le temps de rappeler, dans le cadre de la formation de cette UE, le programme du DGC ;
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
• lecture du cours polycopié : le cours polycopié ne peut être remplacé par les fiches de syn-
thèse ;
• lecture des arrêts : des arrêts récents de la Cour de cassation ou du Conseil d’État étant
régulièrement mis en annexes des sujets d’examen, il est impératif de savoir les analyser et de
le faire efficacement et rapidement. La capacité à analyser rapidement un arrêt s’acquiert par
l’entraînement ;
• entraînement avec les devoirs à la maison.
A. IMPORTANCE DE LA MÉTHODOLOGIE
La méthodologie de résolution est importante dans la mesure où elle vous permet de franchir le
cap difficile des études juridiques (surtout si vous n’avez jamais fait de droit auparavant), de
faciliter la résolution des cas juridiques et de mettre en valeur la qualité de vos connaissances
techniques. La réalisation d’un travail de qualité commence par l’acquisition de méthodes. Il est
vrai que les étudiants qui n’ont pas acquis ces bases rencontrent des difficultés dans la rédac-
tion de leurs devoirs.
B. LIMITES DE LA MÉTHODOLOGIE
Cependant, la méthodologie ne fait pas de miracle. La maîtrise de la langue française et du contenu
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du cours demeure la base d’un travail de qualité. En dépit de nouvelles méthodes d’enseignement
développées depuis quelques années, le droit est toujours présenté comme une matière nécessi-
tant d’apprendre par cœur. Cela est partiellement exact et partiellement inexact. Cela est exact car
le lexique juridique et les règles juridiques nécessitent un apprentissage par cœur. Cela est inexact
car l’apprentissage par cœur est un préliminaire. Ensuite, il faut savoir appliquer les connaissances
techniques aux cas pratiques et évoluer dans un contexte de réformes perpétuelles, de revire-
ments jurisprudentiels ainsi que de nouvelles propositions doctrinales.
C. RÔLE DE LA MÉTHODOLOGIE
Une méthodologie n’est pas l’application d’un plan ou d’une réponse déjà vue (nous ne pouvons
tout traiter dans le cours : chaque question a ses particularités), mais de comprendre les méca-
nismes permettant de trouver un plan ou une réponse pertinente et complète à chaque question
posée.
En outre, dans un contexte où le droit évolue de plus en plus vite, la méthodologie vous apprend,
au lieu de simplement reproduire les connaissances acquises, à chercher des réponses dans les
textes, la jurisprudence ainsi que la doctrine, le jour où vous en aurez besoin.
Il convient de suivre les étapes suivantes.
1re étape : lisez le sujet, puis écartez les faits inutiles et analysez les faits essentiels.
2e étape : après avoir dressé l’éventail des faits analysés juridiquement, structurez les idées,
c’est-à-dire regroupez les idées afin d’obtenir un plan sommaire (ce plan n’est pas obligatoire,
mais il est utile pour structurer vos pensées et rédiger une réponse complète).
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
D. APPRENTISSAGE DE LA MÉTHODOLOGIE
La maîtrise de la méthode s’obtient par sa répétition. Il ne suffit pas de lire une méthode et
quelques exercices corrigés. Il faut pratiquer vous-même. La pratique est indispensable. Seule
la mise en pratique de la méthode permet de progresser.
Pour pouvoir pratiquer la méthodologique, il faut maîtriser le contenu du cours. La résolution des
cas pratiques est l’application des règles de droit applicables à un cas précis. Si vous ne maîtri-
sez pas les règles de droit, vous ne pouvez pas les appliquer.
Pour que vous ayez une idée de nos attentes, il convient de lire attentivement les sujets d’exa-
men (blanc et final) de l’Intec et ceux de l’État des années précédentes, ainsi que leurs corrigés.
La lecture d’un corrigé vous permet de comprendre quelle est l’attente de celui qui donne le
sujet.
Le programme de cette UE est immense. Nous sommes conscients de vos difficultés. L’Intec est
à votre disposition pour vous aider. Mais, il faut savoir que nous ne pouvons pas apprendre et
passer l’examen à votre place. Un travail personnel est indispensable.
Concernant les mises à jour du programme résultant des différentes réformes législatives ou
réglementaires intervenues en cours d’année, vous en êtes informés.
En conclusion, la méthodologie peut vous aider, mais elle ne remplace pas l’apprentissage du
cours. Peut-être avez-vous des difficultés pour apprendre le programme.
Pour cela, vous pouvez suivre les étapes suivantes.
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1re étape : faire un plan sommaire du programme afin d’en avoir une vision globale. Par exemple,
vous savez bien que le programme comporte le droit des contrats, le droit pénal, le droit de la
concurrence, la procédure fiscale, le droit des sociétés, le droit financier, le droit de l’environne-
ment, le droit de l’informatique, le droit fiscal international (IS et TVA), le financement de l’entre-
prise, les groupes de sociétés, l’entreprise en difficulté, la transmission et la disparition de
l’entreprise et les associations. Quand vous verrez un sujet, vous pourrez vous dire que c’est un
thème en droit de la concurrence ou en droit des contrats, etc. Cela vous aidera à trouver plus
rapidement la problématique.
2e étape : apprendre un plan détaillé par cœur. Il faut savoir que personne n’est capable de maî-
triser tous les détails. De plus, nous n’en avons pas besoin. Lisez bien les corrigés des sujets
d’examen de l’Intec ainsi que ceux de l’État, les corrigés proposés sont relativement simples. Le
jour de l’examen, vous n’aurez pas le temps de tout citer. L’idée du concepteur du sujet est de
savoir si vous arrivez à identifier la problématique, si vous connaissez les règles de droit appli-
cables et si vous savez appliquer ces règles.
3e étape : vous pouvez approfondir les thèmes que vous estimez importants ou difficiles. Par
exemple, vous pouvez approfondir vos connaissances sur l’affacturage, le délit non intentionnel,
la responsabilité des personnes morales, la clause d’exclusion d’un actionnaire, etc.
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SÉRIE 1
SÉRIE 2
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
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Titre 2. La fiscalité des sociétés
Chapitre 1. La fiscalité de la constitution des sociétés
Chapitre 2. La fiscalité applicable aux résultats réalisés par les sociétés
Chapitre 3. La fiscalité des transformations de la société
Titre 3. La réglementation de la SA
Chapitre 1. La SA avec conseil d’administration
Chapitre 2. La SA avec conseil de surveillance et directoire
Titre 4. Les règles propres aux sociétés cotées
Chapitre 1. L’obligation d’information et les dispositifs de contrôle
Chapitre 2. Les sanctions en cas de manquement à l’obligation d’information
Titre 5. Les obligations de communication des entreprises en matière
d’environnement
Chapitre 1. Le domaine et le contenu de l’obligation d’information
en matière environnementale
Chapitre 2. Les sanctions au manquement à l’obligation d’information
en matière environnementale
Titre 6. Le droit de l’informatique
Chapitre 1. Les notions essentielles de droit de l’informatique
Chapitre 2. Les principales règles juridiques régissant l’utilisation d’Internet
(sites, transactions et signature électronique)
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SÉRIE 3
SÉRIE 4
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Objectifs de la série 1
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PARTIE
L’entreprise et les contrats
Le droit des contrats repose sur des règles communes contenues dans les dispositions du Code
civil. Cette théorie générale qui décrit les règles communes à la formation et aux effets de tout
contrat va vous être présentée dans ses principaux aspects (titre 1). Elle sert de socle commun
au régime juridique de contrats très divers : contrat de vente, contrat d’entreprise, contrat de
distribution… Les principaux d’entre eux seront analysés dans le titre 2.
Les réformes récentes (dont l’ordonnance du 10 février 2016) ont été prises en compte
dans la mise à jour de cette série.
Aucun accord de volonté n’est à l’origine des quasi-contrats. Les obligations quasi contrac-
tuelles naissent d’un fait juridique (art. 1100‑2, C. civ.). Le Code civil prévoit trois sortes de quasi-
contrats : la gestion d’affaires, le paiement de l’indu et l’enrichissement injustifié.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
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détriment du vendeur par exemple). Elle est exclue dans les contrats aléatoires. On dit que
« l’aléa chasse la lésion ».
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
Conditions de forme
Le texte ne prévoit pas de condition de forme. En principe, les contrats sont consensuels,
ce qui signifie qu’ils sont conclus valablement par le seul échange des consentements, en
l’absence de toute forme. Les avantages sont nombreux : souplesse, rapidité. Mais, ce
principe du consensualisme comporte de nombreux tempéraments.
Un écrit ou l’existence de certaines mentions dans l’acte peut être exigé, parfois seulement à titre
de preuve, ce qui ne remet pas vraiment en cause le principe du consensualisme, car le contrat
reste valable, et produit tous ses effets tant que personne ne vient contester son existence.
Néanmoins, certaines conditions de forme sont nécessaires à la validité même du contrat :
• la loi exige un acte notarié ou authentique pour certains contrats (contrat de mariage, ou
relatif aux immeubles, etc.) ;
• la loi exige l’enregistrement de l’acte. La promesse unilatérale de vente portant sur un
immeuble ou un fonds de commerce est soumise à l’enregistrement dans les 10 jours à
compter de la date de son acceptation par le bénéficiaire, sous peine de nullité ;
• pour certains actes, la loi impose que figurent dans le contrat des mentions destinées à
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éclairer le consentement d’une partie. Par exemple, en matière de vente de fonds de
commerce, le vendeur doit mentionner le chiffre d’affaires des trois dernières années.
1. L’offre
L’offre est une manifestation de volonté unilatérale, par laquelle une personne (l’offrant ou le
pollicitant) exprime sa volonté de contracter. L’offre peut être faite à personne déterminée ou
indéterminée.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
EXEMPLES
Le pacte de préférence est la convention par laquelle l’une des parties s’engage envers
l’autre à lui donner la priorité, si elle décide de conclure le contrat défini dans le pacte de pré-
férence. On le rencontre, par exemple, en droit des sociétés, l’associé d’une société promet à
un autre de lui céder sa participation au capital de la société au jour où il quitte la société.
La promesse unilatérale est la convention par laquelle le promettant accorde au bénéficiaire,
qui l’accepte, une option quant à la conclusion d’un contrat déterminé. Le promettant est défi-
nitivement engagé. Le bénéficiaire peut, lui, lever ou non lever l’option.
La promesse synallagmatique est présente dans les cas où les parties subordonnent la vente
à certaines conditions (autorisation administrative, hypothèque, clause relative à l’attente d’un
prêt). Les contractants concluent alors un compromis. Par exemple, il est fréquent de sus-
pendre la conclusion du compromis de vente d’un terrain à l’obtention du permis de construire.
Dans ces trois cas, il ne s’agit pas d’une simple manifestation unilatérale de volonté : il y a déjà
véritablement contrat.
ainsi s’il est indiqué « sans engagement de notre part », « offre non contractuelle », « dans la
limite des stocks disponibles », ou encore « sous réserve d’acceptation du dossier ». La réserve
n’est pas nécessairement expresse, elle peut être implicite comme dans l’offre de contrat de
travail qui suppose nécessairement l’agrément du candidat.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
Une obligation précontractuelle d’information s’impose. Ainsi, celle des parties qui connaît une
information dont l’importance est déterminante pour le consentement de l’autre doit l’en infor-
mer dès lors que, légitimement, cette dernière ignore cette information ou fait confiance à son
cocontractant. Outre la responsabilité de celui qui en était tenu, le manquement à ce devoir
d’information précontractuelle peut entraîner l’annulation du contrat. Néanmoins, ce devoir
d’information précontractuelle ne porte pas sur la valeur de la prestation ou de la chose.
• En revanche, dès lors que les critères de fermeté et de précision sont remplis, l’offre engage
son auteur, qu’elle soit adressée à une personne déterminée ou au public : selon la jurispru-
dence, l’offre faite au public lie le pollicitant à l’égard du premier acceptant dans les mêmes
conditions que l’offre faite à la personne déterminée.
c. La rétractation de l’offre
En principe, l’offre peut être librement rétractée tant qu’elle n’est pas parvenue à son destina-
taire. En conséquence, après être parvenue à son destinataire, une offre ne peut plus être rétrac-
tée avant l’expiration du délai prévu (si l’offre est à durée déterminée) ou d’un délai raisonnable
(si l’offre est à durée indéterminée).
Quelle est la sanction en cas de rétraction prématurée de l’offre ? La rétractation de l’offre avant
l’expiration du délai prévu ou raisonnable empêche la conclusion du contrat. Seule la responsa-
bilité extracontractuelle de l’offrant pourra être engagée dans les conditions de droit commun.
En outre, l’offrant négligeant n’est pas tenu de réparer la perte des avantages attendus du contrat
non conclu.
REMARQUE
Comparer avec le cas des promesses unilatérales de vente ou d’achat
Dans une promesse unilatérale, le promettant est définitivement engagé et le bénéficiaire peut
lever ou non l’option. La révocation de la promesse unilatérale pendant le temps laissé au
bénéficiaire pour opter n’empêche pas la formation du contrat promis. Le contrat conclu en
violation de la promesse unilatérale avec un tiers qui en connaissait l’existence est nul. La
promesse unilatérale produit donc un effet contraignant supérieur à celui de l’offre.
Il arrive que la loi impose des délais concernant certaines offres, afin de protéger un contractant :
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essentiellement dans les opérations de crédit.
d. La caducité de l’offre
L’offre devient caduque à l’expiration du délai prévu ou du délai raisonnable. En outre, l’offre est
caduque en cas d’incapacité ou de décès de son auteur.
2. L’acceptation de l’offre
L’acceptation est la manifestation de la volonté d’une personne d’être liée dans les termes de
l’offre. Elle entraîne la formation du contrat.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
b. Le moment de l’acceptation
Lorsque l’offre est assortie d’un délai, l’acceptation doit intervenir dans le délai indiqué. Lorsque
l’offre n’est assortie d’aucun délai, le bénéficiaire de l’offre ne peut lever utilement l’offre et par-
faire le contrat que s’il manifeste sa volonté dans un délai raisonnable.
Tant que l’acceptation n’est pas parvenue à l’offrant, elle peut être librement rétractée.
En principe, le contrat est conclu dès que l’acceptation parvient à l’offrant. Toutefois, certaines
lois particulières, notamment dans les relations entre un professionnel et un consommateur,
accordent un délai de réflexion qui doit être impérativement respecté ou un délai de rétraction.
REMARQUES
1. Contrat conclu entre absents
Lorsque le contrat est conclu entre absents, entre personnes qui ne se trouvent pas au même
endroit, par correspondance, le contrat est conclu dès que l’acceptation parvient à l’offrant. Le
lieu de conclusion du contrat est le lieu où l’acceptation est parvenue (théorie de l’acceptation).
2. Contrat électronique (art. 1125, C. civ.)
Dans les contrats électroniques, l’acceptation répond à des exigences particulières. Ainsi, le
destinataire de l’offre doit avoir eu la possibilité de vérifier le détail de sa commande et son prix
total, et de corriger d’éventuelles erreurs, avant de confirmer celle-ci pour exprimer son accep-
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tation. Le but est de retarder la formation du contrat et d’empêcher qu’un internaute se trouve
lié sans l’avoir voulu ou sans en avoir pris conscience. La formation du contrat doit passer par
quatre étapes, dans le contrat conclu entre un professionnel et un profane :
• 1re étape : l’offre faite par le professionnel, devant être accompagnée de nombreuses infor-
mations ;
• 2e étape : la commande établie par le destinataire de l’offre ;
• 3e étape : la confirmation de cette commande (double clic) après correction d’éventuelles
erreurs ;
• 4e étape : l’accusé de réception de la confirmation de la commande.
B. LA PROTECTION DU CONSENTEMENT
Il faut être sain d’esprit pour consentir valablement à un contrat. L’existence d’un vice du
consentement (1) peut entraîner la nullité du contrat (il s’agit d’une cause de nullité relative du
contrat). Mais, l’intégrité du consentement est aussi assurée par des textes récents (2).
a. L’erreur
L’erreur est une représentation inexacte de la réalité : le consentement de l’une des parties a été
déterminé par une erreur, une idée fausse. Par exemple, un acheteur n’a acquis un tableau que
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
parce qu’il croyait qu’il s’agissait de l’œuvre d’un maître. Le contrat est susceptible d’annulation
puisqu’un élément essentiel à sa formation, le consentement, a été vicié.
Il convient de distinguer, parmi les différents types d’erreurs, celles qui aboutissent à la nullité du
contrat de celles qui sont indifférentes : c’est l’objet de l’erreur. Nous étudierons ensuite les
caractères que doit remplir l’erreur pour entraîner la nullité du contrat.
➠➠L’objet de l’erreur
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d’erreurs-obstacles (l’un pense acheter en francs, l’autre vendre en euros) : le malentendu est
tel qu’on considère que le contrat n’est pas formé.
• L’erreur : vice du consentement
–– L’erreur sur le droit applicable
La fausse représentation de la réalité peut porter aussi bien sur le fait que sur le droit : une
personne peut se tromper sur les caractéristiques juridiques d’une chose, par exemple la
constructibilité d’un terrain. Même si « nul n’est censé ignorer la loi », il est possible de se
prévaloir de son ignorance de la règle de droit pour l’opposer à son cocontractant. On peut
prendre pour exemple le cas d’un propriétaire qui fait une offre d’indemnisation à son loca-
taire car il se croit, à tort, soumis au statut des baux commerciaux. On retient donc indiffé-
remment l’erreur de fait ou l’erreur de droit.
–– L’erreur sur les qualités essentielles de la prestation due
Les qualités essentielles de la prestation sont celles qui ont été expressément ou tacitement
convenues et en considération desquelles les parties ont contracté. Il s’agit des qualités qui
ont déterminé le consentement de la victime au moment où elle souhaite conclure le contrat.
Ce sera l’authenticité pour l’acquéreur d’une œuvre d’art, le fait qu’une automobile n’ait
jamais été accidentée pour son acquéreur, le caractère constructible d’un terrain, etc.
Par ailleurs, « l’aléa chasse l’erreur » : si une personne, au moment de conclure le contrat, a
accepté que la qualité fasse défaut, ou une incertitude sur l’existence de cette qualité (par exemple
l’authenticité d’une œuvre), si donc elle a accepté cet aléa, elle ne peut plus invoquer l’erreur.
–– L’erreur sur les qualités essentielles du cocontractant si la considération de cette per-
sonne est la cause principale de la convention
Certains contrats sont conclus intuitu personae : la considération de la personne contrac-
tante y joue un rôle particulier. Certaines qualités, la compétence, l’honorabilité, la solvabilité
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
b. Le dol
Le dol est le fait, pour un contractant, d’obtenir le consentement de l’autre par des manœuvres
ou des mensonges. Il s’agit d’une erreur provoquée.
EXEMPLE
A été jugée nulle la clause de limitation de la garantie de passif en raison des manœuvres dolo-
sives employées par les cédants pour dissimuler une partie du passif.
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202111TDPA0116 29
Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
REMARQUE
L’erreur sur la valeur de la chose ou la prestation, ou encore sur un simple motif du
contrat n’entraîne pas, en principe, la nullité du contrat. Mais lorsque l’erreur est provoquée
par un dol, elle est une cause de nullité du contrat même si elle porte sur la valeur de la chose
ou la prestation, ou encore sur un simple motif du contrat. L’erreur provoquée est excusable.
c. La violence
La violence vise la contrainte exercée sur une personne, sa fortune ou celles de ses proches afin
de l’amener à contracter. C’est la liberté du consentement qui est en jeu ici, car l’individu a
contracté sous la menace d’un mal considérable qui a fait naître chez lui une crainte.
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dépendance dans lequel se trouve son cocontractant, obtient de lui un engagement qu’il n’aurait
pas souscrit en l’absence d’une telle contrainte et en tire un avantage manifestement excessif.
L’abus de faiblesse peut être un abus de dépendance économique ou abus de dépendance
créée par une contrainte physique, psychique ou morale.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
II. LA CAPACITÉ
La capacité est l’aptitude d’une personne à acquérir des droits et à les exercer.
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A. LES INCAPACITÉS
On distingue, d’une part, l’incapacité générale des incapacités spéciales (1) et, d’autre part,
l’incapacité de jouissance de l’incapacité d’exercice (2).
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202111TDPA0116 31
Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
incapacité générale d’exercice, ne peut, en principe, pas conclure un contrat : il devra être repré-
senté par ses représentants légaux ou par un tuteur. Pour les actes de disposition (vente de
biens de valeur par exemple), est exigé l’accord des deux parents ou l’autorisation du juge des
tutelles. Et pour les actes les plus graves, par exemple la souscription d’un emprunt ou la vente
d’un immeuble ou d’un fonds de commerce appartenant au mineur, l’autorisation du juge des
tutelles est requise.
Il existe aussi un dispositif de protection des incapables majeurs, qui varie selon le régime qui
leur est appliqué, incapable sous sauvegarde de justice, sous curatelle ou sous tutelle. Les
majeurs sous sauvegarde de justice sont des personnes atteintes d’une maladie qui ne les
empêche pas de passer des actes juridiques seuls. Mais, ils peuvent invoquer la lésion ou la
réduction pour excès pour les contrats qu’ils ont conclus. Les majeurs sous curatelle doivent
être assistés d’un curateur désigné par le juge pour passer les actes. Les majeurs sous tutelle
sont représentés par un tuteur ; ce régime concerne des personnes dont l’état de santé est
inquiétant et qui ne peuvent plus réaliser les actes de la vie juridique en toute sécurité.
A. LE CONTENU LICITE
Le contrat ne peut déroger à l’ordre public et aux bonnes mœurs ni par ses stipulations ni par
son but.
En outre, certaines choses dangereuses ou non susceptibles d’appropriation sont hors du
commerce. Par exemple, la vente de choses contrefaites est illicite ; le corps humain, du vivant
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d’une personne ou après sa mort, est hors du commerce.
B. LE CONTENU CERTAIN
L’obligation doit avoir pour objet une prestation ou une chose présente ou future. La prestation
ou la chose doit être possible et on ne peut pas s’engager à fournir une prestation ou une
chose impossible ou qui n’existe pas. Par exemple, est nulle toute cession de parts, d’actions
ou de droits conférés par ces titres, d’une société ayant disparu par l’effet d’une opération de
fusion par absorption.
La prestation ou la chose doit être déterminée ou déterminable. Elle est déterminable lorsqu’elle
peut être déduite du contrat ou par référence aux usages ou aux relations antérieures des parties
et qu’un nouvel accord des parties n’est pas nécessaire. Souvent, l’objet de l’obligation est un
prix ou une rémunération. Le problème est de savoir si le prix doit être déterminé, ou détermi-
nable dès le jour de la conclusion du contrat. Tout dépend de la nature du contrat. Ainsi, dans un
contrat d’entreprise, le prix n’est pas un élément essentiel de la formation du contrat et pourra
être ultérieurement déterminé en fonction d’éléments qui ne sont pas encore connus au jour de
la formation du contrat. Dans la vente, le prix doit être déterminé et désigné par les parties, ou
simplement déterminable par un mode de calcul indépendant de l’un ou l’autre des contractants
(par exemple, une référence au « cours du jour » de la livraison). Dans les contrats-cadres de
distribution, les parties ont besoin de souplesse pour fixer le prix des ventes à venir. Le contrat
de travail, le contrat d’assurance, le contrat de bail doivent comporter un prix lors de leur
conclusion.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
REMARQUE
La réforme de 2016 a supprimé la cause. Cependant, la notion de « cause » n’a pas complète-
ment disparu. Par exemple, le texte dispose qu’un contrat à titre onéreux est nul lorsque, au
moment de sa formation, la contrepartie convenue au profit de celui qui s’engage est illusoire ou
dérisoire et que toute clause qui prive de sa substance l’obligation essentielle du débiteur est
réputée non écrite. Cependant, dans les contrats synallagmatiques, le défaut d’équivalence des
prestations n’est en principe pas une cause de nullité du contrat, sauf exception prévue par la loi.
REMARQUE
La nullité n’est pas la seule sanction des conditions de formation du contrat. On peut per-
mettre sa validité tout en engageant la responsabilité de l’auteur du dommage. Dans le cas
où on ne demande pas l’annulation du contrat, le préjudice indemnisable ne peut résulter que
de la perte d’une chance d’avoir pu contracter à des conditions plus avantageuses.
En outre, la victime peut cumuler l’action en nullité du contrat pour vice du consentement
(qui tend à faire prononcer l’annulation du contrat) et l’action en responsabilité contre l’autre
partie (qui tend à obtenir réparation du dommage subi, sous forme de condamnation à verser
des dommages et intérêts). La responsabilité ne peut qu’être de nature extracontractuelle
car le contrat est anéanti par l’annulation.
I. LA NOTION DE NULLITÉ
La nullité consiste essentiellement dans une mesure d’effacement de l’apparence de contrat
créé : il s’agit de faire comme si le contrat imparfait n’avait jamais existé.
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1. Nullité et inexistence
La nullité concerne des cas où le contrat a été conclu mais il est entaché d’irrégularité.
L’inexistence est réservée aux seuls cas où aucun accord de volonté n’a été conclu. C’est la
situation en pratique où des négociations contractuelles sont restées inachevées alors que l’une
des parties prétend qu’il y a eu accord.
2. Nullité et résiliation
• Il y a nullité lorsque le contrat n’a pas été valablement formé.
• Il y a résiliation lorsque le contrat a été valablement formé, mais au stade de son exécution, on
le détruit seulement pour l’avenir (sans effet rétroactif), si le contrat a déjà produit des effets
irréversibles.
3. Nullité et résolution
• Alors que la nullité sanctionne un défaut dans la formation du contrat (consentement, objet,
cause, etc.), la résolution sanctionne l’inexécution d’un contrat valablement conclu. La distinc-
tion entre les deux dépend parfois du moment auquel on se place. Si le vice affectant le contrat
apparaît au moment de la conclusion du contrat, il y a nullité ; s’il est caractérisé au moment
de l’exécution, seule la résolution est possible.
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202111TDPA0116 33
Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
• La résolution est, comme la nullité, rétroactive. La différence réside dans l’allocation des dom-
mages-intérêts. La nullité n’entraîne que l’obligation pour les parties de restituer (en nature ou
en valeur) les prestations qu’elles ont reçues l’une de l’autre. La partie qui invoque la nullité ne
peut revendiquer l’allocation de dommages-intérêts (sauf en cas de responsabilité extra-
contractuelle). En revanche, en cas de résolution, la partie envers laquelle l’engagement n’a
pas été exécuté a le droit de demander la résolution du contrat avec dommages-intérêts.
4. Nullité et caducité
Un contrat valablement formé devient caduc si l’un de ses éléments essentiels disparaît. La
caducité met fin au contrat. Normalement, chacune des parties récupère ses prestations.
Lorsque l’exécution de plusieurs contrats est nécessaire à la réalisation d’une même opération
et que l’un d’eux disparaît, sont caducs les contrats dont l’exécution est rendue impossible par
cette disparition et ceux pour lesquels l’exécution du contrat disparu était une condition déter-
minante du consentement d’une partie.
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En principe, la nullité d’un contrat est nécessairement prononcée par décision de justice.
Cependant, les parties cocontractantes peuvent la constater d’un commun accord.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
D. LA PRESCRIPTION
La nullité relative comme la nullité absolue se prescrivent par 5 ans à compter du jour où le
titulaire d’un droit a connu ou aurait dû connaître les faits lui permettant de l’exercer.
La question qui se pose est de savoir quel est le point de départ du délai de prescription :
• pour la nullité absolue, le délai court à partir du moment de la conclusion du contrat ;
• pour la nullité relative, le point de départ est le jour où la personne protégée était en mesure
d’invoquer la nullité : le jour où le vice a cessé (pour la violence) ou a été découvert (pour
l’erreur et le dol), ou le jour où l’on retrouve sa capacité ou l’on se fait représenter (en cas
d’incapacité).
L’exception de nullité ne se prescrit pas si elle se rapporte à un contrat qui n’a reçu aucune exé-
cution.
E. LA CONFIRMATION
La confirmation veut dire que la personne qui pouvait se prévaloir d’une nullité peut renoncer à
le faire. La personne qui confirme manifeste sa volonté par un acte. Elle permet de rendre valable
un contrat conclu dans des conditions irrégulières.
La confirmation concerne les seules nullités relatives. Elle peut se matérialiser de plusieurs
manières, par écrit ou tacitement (ex. : par un simple comportement d’exécution volontaire du
contrat en connaissance de la cause de nullité). La confirmation est impossible pour les nul-
lités absolues : seule la conclusion d’un nouveau contrat ou la réitération du contrat est pos-
sible.
Une action interrogatoire (un mécanisme de purge) est prévue. Ainsi, une partie peut deman-
der par écrit à celle qui pourrait se prévaloir de la nullité soit de confirmer le contrat soit d’agir en
nullité dans un délai de 6 mois à peine de forclusion. La cause de la nullité doit avoir cessé.
L’écrit doit mentionner expressément qu’à défaut d’action en nullité exercée avant l’expiration
du délai de 6 mois, le contrat sera réputé confirmé. Cette disposition sera applicable aux contrats
en cours au 1er octobre 2016.
L’effet de la confirmation est rétroactif et irrévocable dans le sens où l’intéressé ayant confirmé
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EXEMPLE
Un acte conclu par une société inexistante, frappé de nullité absolue, n’est pas susceptible de
confirmation ou de ratification par un acte unilatéral de la part de la société après son immatri-
culation au RCS, en l’absence de justification de démarches des parties exprimant leur inten-
tion commune de procéder à la réfection des actes nuls en leur substituant de nouveaux
accords (ou en les réitérant).
En revanche, un acte conclu au nom d’une personne morale existante par une personne phy-
sique autre que son représentant légal est frappé de nullité relative. Il peut être régularisé par
une confirmation expresse ou tacite.
A. L’ÉTENDUE DE LA NULLITÉ
La question est de savoir si la nullité s’étend à l’ensemble du contrat ou pas.
En principe, lorsque la cause de nullité n’affecte qu’une ou plusieurs clauses du contrat, elle
n’emporte nullité du contrat tout entier que si cette ou ces clauses ont constitué un élément
déterminant de l’engagement des parties ou de l’une d’elles. Ainsi, la nullité est totale lorsque la
clause affectée par la nullité est une condition déterminante du contrat. Lorsqu’elle n’est pas
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202111TDPA0116 35
Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
jugée essentielle, la nullité reste partielle, ne frappant que la clause litigieuse. Il appartient au juge
d’apprécier si la cause de nullité a été déterminante du consentement des parties.
Dans certains cas, la loi indique clairement que la nullité n’influe pas sur le reste du contrat qua-
lifiant certaines clauses « réputées non écrites ».
EXEMPLES
• Dans un contrat de vente, la condition relative au prix est une condition déterminante ; la
nullité de cette condition s’étend à l’ensemble du contrat.
• Un contrat de transport rapide contenait une clause limitant l’indemnisation du retard de
livraison au prix du transport dont elle s’était acquittée. La Cour de cassation a considéré que
« spécialiste du transport rapide garantissant la fiabilité et la célérité de son service, la société
Chronopost s’était engagée à livrer les plis de son client dans un délai déterminé, et en raison
du manquement à cette obligation essentielle, la clause limitative de responsabilité du
contrat, qui contredisait la portée de l’engagement pris, devait être réputée non écrite ».
B. LA RÉTROACTIVITÉ DE LA NULLITÉ
Le principe est que l’acte annulé disparaît rétroactivement ; chacune des parties récupère ses
prestations (par exemple, si un contrat de vente est annulé, le vendeur récupère le bien et l’ache-
teur le prix).
Mais, ceci soulève un certain nombre de difficultés aussi bien dans les rapports entre les parties
que dans les rapports entre les parties et les tiers.
a. Obstacles matériels
Lorsque le bien transféré par le contrat nul a été aliéné, ou lorsqu’il a disparu par suite de
consommation, on se trouve dans l’impossibilité matérielle de restituer. Les tribunaux admettent
une restitution en valeur.
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Il arrive également que, dans beaucoup de contrats notamment à exécution successive (contrat
de travail, de bail, etc.), les obligations créées se consomment au fur et à mesure avec l’écoule-
ment du temps. Dans ce cas, comme il est impossible aux parties de se restituer réciproquement
ce qu’elles ont reçu, il y a lieu de tenir compte de la valeur des prestations. Ainsi, après l’annu-
lation d’un bail, le locataire doit une indemnité correspondant à la valeur locative réelle et non au
loyer contractuel.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
Le lien qui unit les contractants peut être frappé de modalités assez nombreuses. Certaines ont
une incidence sur l’existence même du lien d’obligation (I), d’autres sur son exécution (II). Ces
clauses particulières permettent aux contractants de tenir compte d’événements futurs. D’autres
auront pour effet de créer une solidarité entre plusieurs liens d’obligations afin d’améliorer la
situation du créancier (III).
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I. LA CONDITION
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
B. LA RÉALISATION DE LA CONDITION
L’engagement affecté d’une condition suspensive sans terme fixe subsiste aussi longtemps que
la condition n’est pas défaillie. La condition suspensive est réputée accomplie lorsque celui qui
y avait intérêt en a empêché l’accomplissement. (ex. : lorsqu’un commerçant qui s’est engagé à
acquérir un fonds de commerce sous condition suspensive d’obtention d’un prêt d’un orga-
nisme financier, la Cour de cassation a réputé la condition réalisée. En l’espèce, le commerçant
avait, d’emblée et sans raison valable, refusé la proposition de prêt qui lui était faite). En cas de
défaillance de la condition suspensive, l’obligation est réputée n’avoir jamais existé.
La condition résolutoire est accomplie s’il est certain que l’événement ne se produira pas. La
condition résolutoire est réputée défaillie si son accomplissement a été évoqué par la partie qui
y avait intérêt.
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2. La situation après la réalisation de la condition
a. Obligations affectées par une condition suspensive
L’obligation devient pure et simple à compter de l’accomplissement de la condition suspensive.
Les parties peuvent cependant prévoir que l’accomplissement de la condition rétroagira au jour
du contrat.
II. LE TERME
Le terme est un événement futur et certain dont la date est incertaine. Le terme ne suspend
pas l’obligation, mais l’exigibilité de l’obligation est différée. Le terme peut être exprès ou tacite.
Ce qui n’est dû qu’à terme ne peut être exigé avant l’échéance du terme (mais ce qui a été payé
d’avance ne peut être restitué).
Le terme peut concerner l’ensemble du contrat ou certaines de ces obligations (ex. : en matière
de construction, il prévoit un délai pour l’exécution du contrat. Ce délai constitue un terme car le
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
constructeur n’est obligé de délivrer l’immeuble qu’à la date convenue, c’est-à-dire qu’au terme
en question).
La partie au bénéfice exclusif de laquelle le terme a été fixé peut y renoncer sans le consente-
ment de l’autre.
III. LA SOLIDARITÉ
Une obligation est solidaire lorsqu’elle unit plusieurs personnes qui devront toutes répondre de
l’intégralité de la dette ou pourront réclamer l’intégralité de la créance. Le plus souvent la solida-
rité est « passive » en ce qu’elle met face à face un créancier et plusieurs débiteurs solidaires :
chacun d’entre eux est susceptible de devoir répondre de l’intégralité de la dette.
Le codébiteur qui a payé en entier a un recours contre les autres. Mais, chacun n’étant tenu, en
définitive, que pour sa part et portion, les parts étant égales entre les codébiteurs, il ne peut
répéter, contre les autres, que les part et portion de chacun d’eux. Si un codébiteur est insol-
vable, sa part sera répartie entre les codébiteurs solvables.
Les contrats légalement formés tiennent lieu de loi à ceux qui les ont faits (art. 1103, C. civ.). C’est
le principe de la force obligatoire du contrat (I) (art. 1199, C. civ.). Les conventions n’ont d’effet
qu’entre les parties contractantes ; elles ne nuisent point aux tiers, et elles ne lui profitent que
dans le cas de stipulation pour autrui. C’est le principe de l’effet relatif du contrat à l’égard des
tiers (II) (art. 1200, C. civ.). Le juge dispose, dans une certaine mesure, du pouvoir de s’immis-
cer, d’intervenir dans le contrat, en l’interprétant ou en lui apportant des compléments (III).
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
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Le législateur permet parfois à une partie de résilier unilatéralement le contrat. Tel est le cas dans
les contrats à durée indéterminée pour éviter qu’une partie soit liée par un engagement perpé-
tuel. Par exemple, dans le contrat de travail, la loi permet le licenciement du salarié, et autorise
le salarié à démissionner.
Dans le contrat d’assurance, la durée du contrat et les conditions de résiliation sont fixées par
la police. Toutefois, l’assuré a le droit de résilier le contrat à l’expiration d’un délai d’un an, en
envoyant une lettre recommandée à l’assureur au moins deux mois avant la date d’échéance. Ce
droit appartient, dans les mêmes conditions, à l’assureur.
Certains textes prévoient également la possibilité d’une rupture unilatérale de certains contrats
notamment concernant les contrats intuitu personae.
La loi prévoit des facultés légales de rétractation.
En dehors des hypothèses prévues par la loi, la jurisprudence admet difficilement la rupture uni-
latérale.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
2. L’intangibilité du contrat
a. Le principe d’intangibilité
Le principe de la force obligatoire du contrat interdit sa modification unilatérale par l’une des
parties, du moins lorsque ni la loi, ni une clause du contrat ne l’autorisent. Il y aurait en effet
atteinte à la force obligatoire si, une fois le contrat conclu, l’une des parties discutait le prix ou
demandait des délais de paiement différents de ceux qui avaient été prévus.
b. Les tempéraments
➠➠Les tempéraments conventionnels
La force obligatoire du contrat a en effet pour but d’assurer le respect de ce qui a été convenu.
La modification du contrat ne contrevient pas à ce principe si elle est conforme à la volonté des
parties. L’accord peut être contemporain de la conclusion du contrat : des clauses permettront
sa modification en cours d’exécution.
Les parties sont autorisées à se prémunir contre des changements de circonstance boulever-
sant l’économie générale du contrat. Deux types de clauses peuvent être stipulés : la clause
d’indexation et celle de révision.
EXEMPLE
Dans le secteur de la construction, la loi permet d’indexer les contrats de construction, les
ventes d’immeubles neufs ou anciens, les cessions de parts sociales de SCI, et des contrats
de location d’appartements, à usage d’habitation ou à usage professionnel, sur la variation de
l’indice national du coût de la construction établi par l’Insee.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
En cas de cession du droit d’exploitation d’une propriété intellectuelle, lorsque l’auteur aura subi
un préjudice de plus de 7/12 dû à une lésion ou à une prévision insuffisante des produits de
l’œuvre, il pourra provoquer la révision des conditions de prix du contrat.
La procédure de surendettement entraîne aussi des modifications au contrat initialement
conclu.
Le texte impose une obligation de renégociation dans certains contrats de vente de produits
alimentaires dont les prix de production sont significativement affectés par des fluctuations des
prix de matières premières.
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ment produit les mêmes effets que le renouvellement du contrat. Si le silence ne vaut pas à lui
seul acceptation, il n’en est pas de même lorsque les circonstances permettent de donner à ce
silence la signification d’une acceptation.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
EXEMPLES
• Une vente est apparemment conclue mais, par une contre-lettre, les parties conviennent
qu’il n’en est rien et le bien reste la propriété du vendeur apparent.
• Les parties peuvent conclure une vente apparente mais décident par un acte secret que le
prix ne sera pas versé de sorte que la vente devient une donation.
La simulation peut poursuivre soit une volonté de fraude (par exemple fraude fiscale ou fraude aux
droits des héritiers) ou poursuivre un but licite, ce qui est plus rare, mais on peut concevoir que
soit fait secrètement ce qui aurait pu être fait ouvertement. En droit français, la simulation n’est
pas en elle-même une cause de nullité ; seule sera sanctionnée la simulation frauduleuse.
Mais, quel que soit l’objectif poursuivi, il convient de s’interroger sur la force obligatoire de l’acte
entre les parties et vis-à-vis des tiers.
EXEMPLE
La donation déguisée sous la forme d’un acte à titre onéreux ou faite par personne interposée,
dans le but de dissimuler une donation à un incapable de recevoir à titre gratuit est nulle et
l’acte apparent, qui ne révèle pas la véritable volonté des parties, est sans effet. L’ensemble de
l’opération sera annulé.
de s’en tenir à l’acte apparent ou de se prévaloir de l’acte secret. Un créancier, peut, par exemple,
se prévaloir d’une contre-lettre dans lequel son débiteur reconnaît que la vente conclue dans
l’acte apparent est fictive, puisqu’elle diminue son droit de gage général. La preuve peut être
établie par tous moyens. Ils sont toutefois déchus du droit d’invoquer l’acte apparent s’ils ont
participé à la simulation.
En cas de conflit entre plusieurs tiers, les uns se prévalant de l’acte ostensible et les autres de
l’acte secret, c’est l’acte ostensible qui prévaut dans ce conflit.
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202111TDPA0116 43
Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
Pour contracter, il faut avoir la personnalité juridique. Il faut assimiler aux parties les personnes
qui prendront leur suite en cas de disparition : ce sont les ayants-cause à titre universel. Tels,
par exemple, les héritiers et ceux qui, par testament, recueillent une part du patrimoine du défunt.
Les héritiers et les légataires à titre universel sont réputés continuer la personne du défunt et
recueillent non seulement ses biens mais aussi ses créances et ses dettes, et deviennent aussi
partie du contrat comme l’était le défunt. Les ayants-cause à titre universel n’ont pas la qualité
de partie lors de la conclusion du contrat, mais peuvent l’acquérir après le décès du contractant.
La même solution se trouve transposée aux personnes morales en cas de fusion ou d’absor
ption. La nouvelle entité « vient aux droits » de l’ancienne et est donc liée par le contrat.
À noter cependant que les contrats conclus intuitu personae ne sont pas transmis ; la situa-
tion s’apprécie selon chaque contrat. Le décès du salarié met fin au contrat de travail et ses
héritiers ne sont pas liés par le contrat. Par contre, en cas de décès de l’employeur, le contrat
continue avec ses héritiers.
Il est également possible aux parties de prévoir dans leur contrat ce qu’il adviendra en cas de
décès (ex. : le contrat de société peut prévoir, en cas de décès d’un associé, la continuation de
plein droit de la société avec les héritiers).
Le contrat peut enfin être transmissible à certaines personnes qui ne sont pas nécessairement
les héritiers. Par exemple, dans le cas du bail d’habitation, lors du décès du locataire, le contrat
est transféré au conjoint survivant, aux descendants qui vivaient avec lui depuis au moins un an
à la date du décès.
Dans un contrat de mandat, le mandant devient partie par le jeu du mécanisme de la représen-
tation.
La cession de contrat a pour objet le remplacement d’une partie par un tiers au cours d’exécu-
tion du contrat. L’obligation est donc cédée au cessionnaire qui remplace le cédant. À l’issue de
cette opération, seul le cessionnaire est considéré comme partie (ex. : cession de bail commer-
cial).
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déterminé. Ils n’ont acquis de leur auteur qu’un ou plusieurs droits déterminés (ex. : l’acheteur
est l’ayant-cause du vendeur ou l’assureur est l’ayant-cause de l’assuré), par opposition à un
ayant-cause à titre universel.
Ces ayants-cause à titre particulier doivent-ils être considérés comme tiers absolus aux contrats
passés par leurs auteurs sur les biens en question ? Ou peuvent-ils, au contraire, bénéficier de
certains effets de ces conventions ou les subir ?
Cette question est tranchée, dans certains cas spéciaux, par la loi. Par exemple, lorsque survient
une modification dans la situation juridique de l’employeur, notamment par succession, vente,
fusion, transformation du fonds, mise en société de l’entreprise, tous les contrats de travail en
cours au jour de la modification subsistent entre le nouvel employeur et le personnel de l’entre-
prise.
À noter enfin que les créances peuvent parfois être considérées comme des accessoires et
transmissibles en même temps que le bien.
Quant aux dettes, elles sont en principe intransmissibles, sauf exception. On ne peut en effet
devenir débiteur contre son gré, sauf si une disposition légale ou contractuelle n’allait pas en
sens contraire.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
REMARQUE
D’une manière générale, il faut que soit prouvée l’existence du contrat dont on veut se préva-
loir, d’où l’exigence d’une date certaine pour prouver toute contestation sur l’existence et les
modalités du contrat. Dans certains cas, la loi subordonne l’opposabilité aux tiers à l’accomplis
sement de formalités de publicité (ex. : constitution d’une hypothèque, vente d’un fonds de
commerce).
EXEMPLE
Dans le cadre d’une cession de créance, dès lors que les formalités de la cession sont rem-
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EXEMPLE
Dans un local commercial, il y avait deux locataires. L’un exerçait une activité conforme à la
clause de destination des lieux loués stipulés dans son bail. L’autre avait signé un bail posté-
rieur comportant une clause lui interdisant de concurrencer les commerces existant déjà dans
l’immeuble. Le juge a caractérisé le dommage causé par les manquements du deuxième loca-
taire au premier locataire.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
EXEMPLES
• Dans le cadre de la souscription d’une assurance de groupe, les futurs salariés (bénéfi-
ciaires) du souscripteur (le stipulant employeur).
• Pour une assurance décès, les enfants à naître du souscripteur n’existent pas encore.
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REMARQUE
L’acceptation du bénéficiaire n’est pas une condition de validité de la stipulation pour autrui.
Elle n’est nécessaire que pour rendre définitive l’obligation stipulée à son profit. La révocation
par le stipulant ou ses héritiers devient impossible à partir du moment où le bénéficiaire accepte
la stipulation.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
jamais révoquer seul la stipulation qui a force obligatoire à son égard. Mais, il peut opposer au
bénéficiaire les exceptions qu’il tient du contrat principal (par exemple, opposabilité au bénéficiaire
de l’exception de compensation inhérente au contrat existant entre le stipulant et le promettant).
2. La promesse de porte-fort
Le porte-fort pour un tiers consiste à promettre que celui-ci donnera son accord au contrat.
C’est l’engagement souscrit par un contractant (le porte-fort) d’obtenir l’accord d’un tiers à un
acte juridique.
EXEMPLES
• Le représentant peut conclure seul un acte de disposition portant sur le patrimoine d’un
incapable en se portant fort de sa ratification par le conseil de famille.
• Un indivisaire vendeur d’un bien indivis se porte fort (s’engage) que les autres coïndivisaires
ratifieront la vente.
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Le tiers n’est nullement lié à la promesse. Ce n’est qu’un engagement personnel portant sur une
obligation de faire obtenir l’accord du tiers. C’est pourquoi la promesse de porte-fort ne consti-
tue pas réellement une exception au principe de l’effet relatif du contrat.
Mais, si la personne s’engage seulement à « faire son possible » : il ne s’agit plus d’une pro-
messe de porte-fort, mais seulement de bons offices.
• Si le tiers ratifie la promesse faite par le porte-fort, du seul fait de son acceptation, il est
engagé. La ratification produit alors un effet rétroactif. Le porte-fort sera libéré de toute obliga-
tion. Il n’a pas à garantir la bonne exécution de son obligation par le tiers.
• Si le tiers refuse de ratifier la promesse, étant « étranger » à la promesse de porte-fort, le tiers
est libre de ratifier ou non la promesse faite en son nom par le porte-fort. Ce dernier engage
alors sa responsabilité (allocation de dommages-intérêts), puisqu’il s’est obligé personnelle-
ment à obtenir l’accord du tiers, et qu’il n’a pas respecté son obligation (il s’agit d’une obliga-
tion de résultat).
REMARQUE
Le refus est rare car le porte-fort ne promet l’engagement du tiers que s’il a de fortes raisons
de penser que le tiers va le faire. Le tiers est généralement attaché au porte-fort par des liens
de famille ou d’amitié.
3. L’action directe
L’action directe permet à son titulaire d’agir directement, en son nom personnel, contre certains
débiteurs de son débiteur.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
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2. L’exception au principe d’intangibilité
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
période de négociation du contrat. La bonne foi consiste pour chacune des parties à ne pas
surprendre la confiance qu’elle a suscitée en contractant. Elle est l’expression d’un devoir géné-
ral de loyauté ; mais elle va aujourd’hui jusqu’à une obligation de coopération.
Le devoir de bonne foi peut obliger les parties à adapter le contrat de longue durée aux circons-
tances économiques nouvelles, le cas échéant en proposant la modification ou la renégociation.
En droit du travail, par exemple, l’employeur, tenu d’exécuter de bonne foi le contrat de travail,
a le devoir d’assurer l’adaptation des salariés à l’évolution de leurs emplois. Il doit tenter de
reclasser le salarié avant de le licencier.
Aujourd’hui, sur ce fondement, la jurisprudence impose aux parties un devoir de loyauté qui lui
permet de sanctionner la mise en œuvre brutale ou déloyale d’une prérogative contractuelle. Par
exemple, le juge peut, par exemple, refuser sur ce fondement le jeu d’une clause résolutoire
lorsqu’elle est mise en œuvre de mauvaise foi.
En outre, dans certains contrats, la jurisprudence impose aux parties des obligations positives
tirées de ce devoir de bonne foi : un véritable devoir de coopération émerge lors de l’exécution
du contrat, devoir d’initiative et d’entraide afin que chacune d’elles obtienne le résultat
escompté. Par exemple, dans les contrats de distribution, fournisseur et distributeur doivent
travailler de concert, le fournisseur devant agir en sorte que son distributeur soit toujours en
mesure d’affronter la concurrence.
En se fondant sur la bonne foi, le juge pourrait même imposer aux parties une obligation de
renégociation de la convention, qui pourrait venir tempérer l’interdiction de la révision pour
imprévision. La jurisprudence reste cependant marginale sur cette question et n’a pas dégagé
de critères de la renégociation d’un contrat.
B. LA QUALIFICATION DU CONTRAT
Les juges ne sont pas liés par la dénomination donnée au contrat par les parties. Ils ont le pouvoir
de requalifier un contrat improprement dénommé. Qualifier un contrat signifie rechercher sa nature
juridique, c’est-à-dire le ranger dans la catégorie à laquelle il correspondrait : vente, prêt, dépôt,
etc. La qualification sert à déterminer le régime juridique applicable. Par exemple, les contrats de
travail à durée déterminée risquent d’être requalifiés en contrats à durée indéterminée.
C. L’INTERPRÉTATION DU CONTRAT
L’interprétation consiste à rechercher la volonté commune des parties et à rendre plus clair ce
qui est obscur (1). Celle-ci peut même aller jusqu’à compléter le contrat en cas de lacunes :
le forçage (2).
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
Le Code civil donne en outre un certain nombre d’éléments. Par exemple, lorsqu’une clause est
susceptible de deux sens, on doit plutôt l’entendre dans celui avec lequel elle peut avoir quelque
effet, que dans le sens avec lequel elle n’en pourrait produire aucun. Les termes susceptibles de
deux sens doivent être pris dans le sens qui convient le plus à la matière du contrat. Dans le
doute, la convention s’interprète contre celui qui a stipulé et en faveur de celui qui a contracté
l’obligation.
À son tour, le Code de la consommation prévoit que les clauses des contrats proposés par les
professionnels aux consommateurs ou aux non-professionnels doivent être présentées et rédi-
gées de façon claire et compréhensible et qu’elles s’interprètent en cas de doute dans le sens le
plus favorable au consommateur ou au non-professionnel.
REMARQUE
Les juges du fond ont un devoir d’interprétation à l’égard des actes ambigus : ils ne peuvent
y déroger en affirmant que l’acte serait clair lorsque tel n’est pas le cas.
Lorsqu’une clause du contrat est claire et précise, les juges ne peuvent lui donner un autre
sens et ce, même si elle leur paraît injuste, à peine de dénaturation. Ce serait alors une viola-
tion de la force obligatoire du contrat.
2. Le forçage du contrat
Les conventions obligent non seulement à ce qui est exprimé, mais encore à toutes les suites
que l’équité, l’usage ou la loi donnent à l’obligation d’après sa nature. Dans le silence du contrat,
le juge peut ajouter certaines obligations, non stipulées par les parties, mais qui lui paraissent
conformes à l’usage ou l’équité. Il opère ainsi un « forçage du contenu contractuel ».
La jurisprudence a introduit dès 1911 dans les contrats de transport une obligation de sécurité.
Pour éviter à la victime d’un accident de transport de devoir prouver la faute du transporteur afin
d’obtenir réparation, les tribunaux ont complété le contrat par l’obligation de conduire le voya-
geur sain et sauf à destination, et l’ériger en obligation de résultat qui dispense la victime de
toute preuve. Celle-ci a été étendue depuis à tous les contrats pouvant mettre en jeu la sécurité
des personnes : téléskis, jeux forains…
L’obligation d’information et de conseil a été également introduite dans un certain nombre de
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contrats. Le débiteur doit délivrer au créancier tous les renseignements, recours et recomman-
dations nécessaires à l’exécution du contrat.
EXEMPLES
• L’assureur doit informer et conseiller le souscripteur sur les conditions et l’étendue de la
garantie offerte.
• Le fabricant doit informer l’acquéreur sur les dangers de son produit ou sur les précautions
d’emploi.
Lorsque le débiteur n’exécute pas son obligation, le créancier n’a aucun pouvoir de coercition
sur la personne de son débiteur. En revanche, il bénéficie de l’exception d’inexécution par
laquelle le créancier refuse d’exécuter ou suspendre l’exécution de sa propre obligation (I),
d’obtenir l’exécution forcée en nature de l’obligation inexécutée (II), de solliciter une réduction
du prix (III), d’obtenir la résolution du contrat qui lui permet de faire anéantir la relation contrac-
tuelle (IV) ou de demander réparation des conséquences de l’inexécution sous forme de dom-
mages et intérêts (c’est la théorie de la responsabilité contractuelle) (V).
Les sanctions peuvent être cumulées. Dans tous les cas, des dommages et intérêts peuvent être
demandés.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
I. L’EXCEPTION D’INEXÉCUTION
L’exception d’inexécution constitue à la fois un moyen de pression sur le débiteur, qui doit exé-
cuter s’il veut obtenir la prestation promise, et une garantie pour le créancier, qui n’aura pas à
payer sans avoir reçu la prestation qui lui est due (ex. : l’acheteur refuse de payer tant qu’il n’est
pas livré) (art. 1219 et s., C. civ.).
B. LA MISE EN ŒUVRE
L’exception d’inexécution est décidée, sans autorisation de justice, par le cocontractant lui-
même. Le recours au juge est inutile et aucune formalité n’est requise.
C. LES EFFETS
Une partie peut refuser d’exécuter son obligation alors même que celle-ci est exigible. Elle
peut aussi suspendre l’exécution de son obligation et notifier cette suspension dans les
meilleurs délais.
L’exception d’inexécution conduit à une suspension du contrat. Elle bloque ainsi toute mesure
d’exécution. Mais, le contrat reste valable de sorte que, sitôt que l’autre partie s’exécutera, le
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• la possibilité d’exécuter le contrat : l’exécution forcée est exclue s’il est matériellement
impossible d’exécuter l’obligation ou s’il existe une disproportion manifeste entre son coût
pour le débiteur et son intérêt pour le créancier.
REMARQUE
Le préjudice du créancier n’en est pas une condition : l’exécution forcée peut être deman-
dée même si le créancier n’a subi aucun préjudice.
B. LE DOMAINE D’APPLICATION
1. L’obligation de payer une somme d’argent
C’est le domaine d’élection de l’exécution forcée, qui prendra la forme de saisies sur le patri-
moine du débiteur.
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à cette fin. Ainsi, peuvent être détruites des constructions faites en violation d’une interdiction
d’édifier ou la fermeture du fonds de commerce ouvert en violation d’une clause de non-
concurrence.
À l’égard d’une obligation de livrer, obligation relative à un bien matériel, l’exécution forcée en
nature peut être prononcée.
REMARQUE
L’astreinte n’a pas pour but de réparer le préjudice subi par le créancier, mais de forcer le
débiteur à l’exécution de son obligation. L’astreinte étant indépendante des dommages-inté-
rêts, les deux peuvent se combiner. Elle se distingue de la clause pénale qui constitue égale-
ment un moyen de pression sur le débiteur, une mesure comminatoire, mais qui n’a pas la
même origine.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
3. La résolution judiciaire
En toute hypothèse, la résolution peut être demandée en justice. Il convient de remarquer que
l’inexécution n’a pas à être absolument fautive, et que l’existence d’un préjudice n’est pas une
condition de la résolution.
Le juge dispose d’un large pouvoir d’appréciation et peut, selon les circonstances, constater ou
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EXEMPLES
• Contrats à durée indéterminée : ils peuvent faire l’objet, à tout moment, d’une résiliation
unilatérale. Mais, ce droit de rompre le contrat à durée indéterminée ne peut être exercé
abusivement, et un préavis est nécessaire. De plus, le législateur est intervenu pour protéger
certains contractants en situation de dépendance, et encadre strictement les modalités de
rupture unilatérale du contrat de travail par l’employeur, par exemple.
• Contrats conclus intuitus personae : si la confiance a disparu, le contrat peut être rompu.
Par exemple, le mandant est libre de révoquer à tout moment son mandat, sauf à ne pas
commettre un abus de droit.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
V. LA RESPONSABILITÉ CONTRACTUELLE
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qui ont pour fonction de conférer au créancier une forme d’exécution par équivalent. La jurispru-
dence a donné par ailleurs une autre fonction à ces dommages-intérêts, en les utilisant pour
réparer le préjudice causé par l’inexécution.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
EXEMPLES
• Dans la vente, le vendeur s’engage à transférer la propriété d’un bien et pas seulement à tout
mettre en œuvre pour assurer ce transfert.
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En cas d’obligation de moyens dans laquelle le débiteur s’engage à mettre tout en œuvre pour
remplir ses engagements, la responsabilité du débiteur est subordonnée à la preuve d’une faute
qu’il aura commise. Le créancier doit prouver cette faute, qui est appréciée in abstracto par rap-
port à un modèle abstrait, un homme normalement prudent et avisé.
EXEMPLES
• Le médecin ne garantit pas la guérison du malade, mais seulement de tout faire pour obtenir
sa guérison. Sa responsabilité ne peut être engagée du seul fait de la non-guérison ou de
décès. Le patient ou ses héritiers doivent prouver la faute, en démontrant que le profession-
nel n’a pas mis en œuvre les moyens dont il disposait.
• Les tribunaux considèrent que les agences de voyages chargées de diverses prestations
sont tenues d’une obligation de moyens.
La distinction n’est pas toujours aisée : l’obligation de sécurité peut être une obligation de résul-
tat (transport de voyageurs) ou de moyens.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
EXEMPLES
• Faute intentionnelle : un avocat avait parfaitement connaissance et conscience du dom-
mage qu’il causait à ses clients en ne consignant pas dans le délai imparti le prix de l’adju-
dication sur le compte séquestre dès lors qu’en tant qu’avocat spécialisé depuis des années
dans les ventes judiciaires, il savait que ce retard faisait courir au préjudice des adjudica-
taires des intérêts de retard.
• Faute dolosive : l’installation d’une cheminée ayant été faite sans recourir au personnel
disposant de la qualification requise, une entreprise n’avait pas pris les précautions élémen-
taires à la construction d’une cheminée devant être installée dans une maison à ossature
bois.
• Faute lourde : la faute lourde a été retenue à l’encontre d’un salarié ayant commis des actes
de violence, un sabotage de machines, et effectué des coupures d’énergie.
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dommage correspond en général à la perte subie et au gain privé.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
constituent pas un dommage prévisible réparable, faute d’avoir été connu du transporteur, qui
aurait pu, le sachant, refuser le contrat ou demander un prix plus élevé.
Le manque à gagner est un dommage futur mais inévitable et prévisible.
REMARQUE
L’exclusion de la réparation du dommage imprévisible cède en cas de dol ou de faute
lourde du débiteur. S’il a méconnu, délibérément, ses obligations, il ne saurait se prévaloir de
cette règle pour limiter le poids de sa responsabilité.
1. La force majeure
a. Les caractéristiques
La force majeure est traditionnellement caractérisée par trois traits :
• irrésistibilité (l’événement est insurmontable) : les effets de l’événement ne peuvent être
évités par des mesures appropriées, en effet, il s’agit d’une véritable impossibilité d’exécution,
c’est-à-dire d’un obstacle insurmontable et non de simples difficultés ;
• imprévisibilité : l’événement ne pouvait être raisonnablement prévu par le débiteur lors de la
conclusion du contrat ;
EXEMPLE
Le fournisseur d’accès à Internet ne peut s’exonérer de sa responsabilité à l’égard de ses
clients en raison d’une défaillance technique, hormis le cas de force majeure. La défaillance
technique relevée, même émanant d’un tiers, ne permet pas de caractériser la force majeure à
défaut d’imprévisibilité.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
EXEMPLE
Les marchandises appartenant à une société stockées dans l’entrepôt d’une autre société
avaient été détruites par un incendie criminel. La Cour de cassation a jugé que ce fait ne pou-
vait être qualifié de cas de force majeure exonératoire de la responsabilité du dépositaire que
s’il était dû à une personne étrangère à l’entreprise.
La force majeure est admise exceptionnellement. Ainsi ne constitue pas un cas de force
majeure la maladie du débiteur ou la grève interne de l’entreprise débitrice.
b. Les effets
Il convient de distinguer deux hypothèses. Lorsque l’empêchement est temporaire, l’effet de la
force majeure est en principe suspensif. Évidemment, le retard qui résulte de la force majeure
peut parfois justifier la résolution du contrat. Lorsque l’empêchement est définitif, le contrat est
résolu de plein droit.
3. Le fait du créancier
Le créancier ne peut engager la responsabilité de son cocontractant alors qu’il était à l’origine
du manquement de ce dernier. Ainsi, le fait du créancier de l’obligation inexécutée exonère tota-
lement le débiteur lorsqu’il a été la cause exclusive de son dommage ; sinon, il peut y avoir
partage de responsabilité, le débiteur ne sera que partiellement exonéré.
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D. LA MISE EN ŒUVRE DE LA RESPONSABILITÉ CONTRACTUELLE
1. La réparation du préjudice subi
L’effet principal de la responsabilité contractuelle est de permettre la réparation du préjudice
subi du fait de l’inexécution du contrat. Les dommages-intérêts sont évalués par le juge. Ils
doivent compenser la totalité du préjudice subi par le créancier sans lui permettre de
s’enrichir. Le montant des dommages-intérêts doit couvrir la totalité du dommage réparable,
mais ne pas l’excéder : « Tout le préjudice, mais rien que le préjudice. »
Parfois, la loi fixe un plafond de réparation. Par exemple, pour les bagages déposés chez un
hôtelier, les dommages-intérêts dus au voyageur sont limités à l’équivalent de 100 fois le prix de
location du logement par journée.
Le dommage doit être évalué au jour du jugement définitif de condamnation, afin que le créan-
cier ne subisse pas les effets de l’érosion monétaire.
La loi fait produire intérêt à la créance de réparation, calculé en fonction du taux légal.
Enfin, en cas de retard dans le paiement d’une somme d’argent, le débiteur est condamné à des
intérêts moratoires qui commencent à courir à compter de la sommation de payer.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
Les aménagements peuvent prendre plusieurs formes. Ils peuvent être notamment des clauses
exonératoires ou limitatives de responsabilité qui portent sur l’existence ou l’étendue du droit
à réparation comme des clauses pénales fixant, avant l’apparition de tout litige, les sanctions
encourues en cas de non-respect du contrat.
➠➠Le régime
Par la loi
Le Code civil dispose que toute clause qui prive de sa substance l’obligation essentielle du
débiteur est réputée non écrite. La solution est d’origine jurisprudentielle et elle a été donnée
à propos d’une clause limitative de responsabilité : une société de transport rapide (Chronopost)
ne peut se prévaloir d’une clause limitative de responsabilité si elle effectue la livraison avec
retard. Cette clause est réputée non écrite car elle dénature en effet le contrat en le privant d’un
effet essentiel. Cependant, concernant une clause limitative de responsabilité conclue entre les
professionnels, la solution doit être nuancée. Dans un arrêt, le plafond de responsabilité n’était
pas dérisoire, le montant de ce plafond avait été négocié aux termes d’une clause relative à la
répartition du risque entre les parties, le débiteur avait consenti un taux de remise de 49 % et un
statut préférentiel au créancier. Dans ce cas, la clause limitative de réparation ne vidait pas de
toute substance l’obligation essentielle du débiteur. Aux termes de cet arrêt, la validité des
clauses limitatives de responsabilité doit être appréciée par le biais d’un contrôle de l’équilibre
entre les droits et obligations des parties cocontractantes. Si les droits et obligations des parties
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sont équilibrés et que la limitation de responsabilité relève de la volonté des parties, elle est
valide.
La validité des clauses de non-responsabilité est parfois directement écartée par la loi pour cer-
tains contrats. Les cas les plus classiques concernent le contrat de transport de marchandises
terrestre, maritime, aérien ou le transport aérien de personnes. La loi interdit également les
clauses de non responsabilité (ou limitatives de responsabilité) pour les dommages causés par
les produits défectueux. De façon générale, la validité des clauses exonératoires ou limitatives
de responsabilité est discutée lorsqu’elles concernent des dommages causés à l’intégrité phy-
sique de la personne.
Une clause limitative ou exonératoire de responsabilité est susceptible d’être réputée non écrite
si elle correspond à la définition des clauses abusives.
Par la jurisprudence
Les clauses exclusives ou limitatives de responsabilité sont écartées par la jurisprudence en cas
de dol ou de faute intentionnelle/lourde du débiteur. C’est l’application du principe d’exécu-
ter les conventions de bonne foi.
EXEMPLE
Par une clause contractuelle, le bailleur d’un immeuble à usage commercial déclinait toute
responsabilité en cas de vol « nonobstant l’existence d’un service de surveillance dans
l’immeuble ». Le bailleur a supprimé le dispositif de gardiennage sans en informer ses
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
locataires. Peu de temps après, survient un cambriolage au préjudice d’un des locataires. La
Cour de cassation estime que cela ne suffit pas à caractériser une faute lourde permettant
d’écarter la clause exclusive de responsabilité. Il en résulte que la faute lourde est définie non
pas objectivement, mais au regard de la nature de l’obligation inexécutée. La solution pourrait
être différente si les locaux se trouvaient dans un quartier particulièrement exposé aux risques
de vol.
EXEMPLE
• La clause de dédit n’est pas une clause pénale. Tout d’abord, la clause pénale vise à garan-
tir l’exécution des obligations et la clause de dédit à organiser la liberté du débiteur de ne pas
exécuter le contrat. Ensuite, la peine fixée dans la clause pénale est due en cas d’inexécu-
tion illicite des obligations, alors que le dédit est exigible en cas d’inexécution licite puisque
précisément aménagée dans le cadre du contrat. Le dédit est ainsi étranger à toute idée de
responsabilité et constitue la contrepartie du droit de repentir.
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tions pécuniaires.
La caducité d’un acte n’affecte pas la clause pénale qui y est stipulée et qui doit produire effet
en cas de défaillance fautive de l’une des parties.
La clause pénale suppose :
• une inexécution, ou une exécution défectueuse, ou un retard dans l’exécution, et non sim-
plement un désengagement d’une partie à un contrat, car il s’agirait alors d’une clause de
dédit n’obéissant pas au régime de la clause pénale (si l’inexécution du contrat ne peut pas
être imputée à une faute du débiteur, la clause pénale ne s’applique pas) ;
• que le montant des dommages et intérêts soit prévu de façon forfaitaire ;
• la mise en demeure du débiteur.
Mais, le créancier n’est pas tenu de prouver que l’inexécution lui cause un dommage
puisqu’il a été préalablement évalué.
Ce mécanisme a donné lieu à des excès car ces clauses peuvent prévoir des montants dispro-
portionnés par rapport au préjudice réellement subi. Le juge a alors le pouvoir de s’immiscer
dans le contrat pour modérer ou augmenter la pénalité convenue selon qu’elle est manifeste-
ment excessive ou dérisoire par rapport au préjudice réellement subi. Lorsque l’engagement a
été exécuté en partie, la pénalité convenue peut être diminuée par le juge, même d’office.
• Clauses « manifestement excessives » : le caractère manifestement excessif ou non de la
clause doit être objectivement apprécié.
D’abord, la situation du débiteur ne doit pas entrer en considération, notamment, la faculté de
révision du juge n’est pas subordonnée à la bonne foi du débiteur.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
Comme tout contrat, la vente doit rassembler les éléments essentiels de l’article 1108 du Code
civil : consentement, capacité, objet et cause. Il convient d’étudier la capacité des parties à la
vente (I), de voir leur consentement (II), la chose (III) et le prix convenu (IV).
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
La liberté de vendre ou de ne pas vendre est entravée lorsqu’on se place dans le domaine des
droits de la concurrence ou de la consommation. Le refus de vente est prohibé, sauf motif légi-
time, à l’égard d’un consommateur et pénalement sanctionné. En revanche, le refus de vente
n’est pas interdit en tant que tel entre les professionnels, mais évidemment, s’il constitue une
pratique anticoncurrentielle, il est prohibé.
EXEMPLES
• Liberté : une personne qui décide de cesser de s’approvisionner chez un commerçant, fût-
ce avec l’intention de nuire, ne fait qu’exercer la liberté fondamentale de s’approvisionner
chez qui il veut et ne commet pas un abus de droit.
• Restrictions de la liberté : dans le domaine du droit commercial, les dirigeants d’une entre-
prise en redressement ou liquidation judiciaire ne peuvent acheter les biens de cette entre-
prise.
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A. LES POURPARLERS ET LES AVANT-CONTRATS
1. Les pourparlers
Pendant la phase de pourparlers, les parties se doivent tout d’abord de négocier de bonne foi
dans le sens où elles doivent se fournir mutuellement les éléments d’information, nécessaires au
bon déroulement de la négociation. Chacune des parties ne doit pas maintenir l’autre dans l’illu-
sion d’une issue favorable. Il faut ensuite ne pas rompre brutalement et sans motif légitime les
pourparlers dont la durée ou l’avancement laissaient croire un aboutissement prochain.
2. Les avant-contrats
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
Le bénéficiaire peut, jusqu’à l’expiration du délai fixé, lever l’option ou ne pas lui donner suite :
• si le bénéficiaire refuse de lever l’option, il perd l’indemnité d’immobilisation ;
• s’il lève l’option, il manifeste alors sa volonté d’acquérir qui s’ajuste à celle du promettant pour
donner naissance à la vente.
EXEMPLE
Une promesse de vente de droits sociaux ayant précisé les modalités de calcul du prix de
cession, le prix de cession était déterminable et la cession était devenue parfaite dès la levée
de l’option par le bénéficiaire. Le promettant ne pouvait plus demander la désignation d’un
expert en vue de l’évaluation du prix de cession forcée de droits sociaux.
Du côté du promettant, celui-ci s’étant d’ores et déjà engagé à vendre à des conditions pré-
cises, la réalisation de l’opération ne dépendra plus que de la seule volonté du bénéficiaire. La
résiliation unilatérale, irrégulière par le promettant de sa promesse, n’empêche pas la formation
du contrat promis. Par ailleurs, le promettant ayant définitivement consenti à vendre ou à ache-
ter, l’option peut être valablement levée, après son décès, contre ses héritiers.
ter afin d’apprécier ses qualités ou l’adéquation à ses besoins. Il s’agit d’une vente sous condi-
tion suspensive.
Pour les choses que l’on est dans l’usage de goûter avant d’en faire l’achat, objet de la vente
(vin, huile, etc.), « il n’y a point de vente tant que l’acheteur ne les a pas goûtées et agréées ». Il
s’agit de la vente à la dégustation.
A. L’EXISTENCE DE LA CHOSE
La vente porte souvent sur une chose qui existe.
Mais elle peut également porter sur une chose ayant existé mais ayant péri au moment de la
conclusion de la vente :
• si l’acheteur connaissait le risque de destruction : il a contracté en connaissance de cause, la
vente est valable (ex. : vente de cargaisons au cours de leur transport maritime) ;
• si l’acheteur ignorait le risque :
–– la perte totale emporte l’annulation de la vente,
–– en cas de perte partielle, l’acquéreur peut décider soit d’abandonner la vente, soit d’accep-
ter la chose moyennant une réduction proportionnelle du prix.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
Puis, les choses futures peuvent être l’objet d’une obligation (ex. : vente d’immeubles à
construire, de choses à fabriquer). Le régime juridique de telles ventes obéit aux règles de la
vente sous réserve d’un terme suspensif. Mais, si la chose n’apparaît pas, la vente est valable
mais inexécutée par le vendeur, auquel cas il engage sa responsabilité contractuelle.
B. LA DÉTERMINABILITÉ DE LA CHOSE
La chose doit être au moins déterminée quant à son espèce, la quotité peut être incertaine
pourvu qu’elle puisse être déterminée.
• Lorsque la chose vendue est un corps certain, il suffit que cette chose soit désignée et iden-
tifiée dans le contrat (ex. : immeuble, machine).
• Si la chose est une chose de genre, c’est-à-dire fongible, interchangeable, elle est le plus
souvent un meuble. Elle doit être déterminée dans son espèce, c’est-à-dire le genre auquel elle
appartient (ex. : blé…). Quant à la quotité, il faut qu’elle soit déterminable au jour de la forma-
tion du contrat, sous peine de nullité de la vente, faute d’objet. La détermination définitive
interviendra plus tard. L’individualisation de la chose va déclencher les effets rattachés à la
vente : le transfert de la propriété et des risques. Dans les ventes au poids, au compte ou à la
mesure, ce n’est qu’après ces opérations que le transfert de la propriété intervient.
C. L’ALIÉNABILITÉ DE LA CHOSE
1. Les inaliénabilités légales
En général, tout ce qui est dans le commerce peut être vendu lorsque des lois particulières n’en
ont pas prohibé l’aliénation.
La vente opère le transfert de la propriété sur un bien, encore faut-il que celui-ci puisse faire
l’objet de propriété.
L’exemple classique des choses qui ne peuvent être appropriées est celui de l’air, de l’eau de
mer, etc. Existent aussi des biens incorporels comme l’information ou le savoir-faire qui ne
peuvent faire l’objet de contrat de vente. Ceux-ci peuvent cependant faire l’objet d’autres
contrats (enseignement, transmission de l’information, franchise). La jurisprudence a également
retenu que les marchandises contrefaites ne pouvaient faire l’objet d’une vente.
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Toute convention ayant pour effet de conférer une valeur patrimoniale au corps humain et ses
produits se voit frappée de nullité. Le sang et les organes humains ne peuvent être vendus mais
simplement donnés.
De même, les choses juridiquement attachées à la personne : certaines autorisations admi-
nistratives nécessaires à l’exercice de certaines activités (licence de boissons, d’exploitation de
santé, d’entreprise de spectacle…) sont traitées différemment selon qu’elles sont attachées à la
personne ou à une chose.
• Lorsqu’elles sont attachées à une chose, on admet qu’elles puissent être cédées, à titre
accessoire, avec la chose (licence de débit de boisson, d’officine de pharmacie, etc.).
• Lorsqu’elles sont délivrées en considération de la personne, les autorisations sont inces-
sibles.
La jurisprudence admet la validité des conventions de présentation à son successeur de sa
clientèle. Pour le cas des professions libérales, est admise la licéité de la cession de la clientèle
civile à condition que soit sauvegardée la liberté de choix du patient.
2. L’inaliénabilité conventionnelle
L’inaliénabilité peut résulter également de la volonté des parties. On rencontre ce type de clauses
surtout dans les libéralités : elles empêchent alors le bénéficiaire de vendre le bien.
Par ailleurs, une clause d’inaliénabilité est valable dans les actes à titre onéreux, dès lors
qu’elles sont limitées dans le temps et qu’elles sont justifiées par un intérêt sérieux et
légitime.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
IV. LE PRIX
Le prix consiste dans le versement d’une somme d’argent qu’effectue l’acquéreur au profit du
vendeur. C’est l’objet de l’obligation monétaire qui doit satisfaire à des exigences relatives à son
existence (A) et à sa détermination (B).
A. L’EXISTENCE DU PRIX
Les parties peuvent déterminer librement le prix qui doit, généralement, refléter la contrepartie
de la valeur du bien même s’il était fixé subjectivement.
Mais, il doit être réel car, dans certains cas, il peut être fictif ou dissimulé, voire injuste.
Le prix peut être fictif lorsqu’au moyen d’une contre-lettre les parties conviennent que le prix ne
sera jamais payé. La jurisprudence admet dans ce cas que la vente puisse être qualifiée en
donation déguisée.
Le prix peut être dissimulé. La contre-lettre prévoit un prix supérieur à celui déclaré dans l’acte.
En ce cas, l’opération est valable entre les parties. Les tiers peuvent se prévaloir indifféremment
de l’acte ostensible ou l’acte secret s’il était découvert. L’administration fiscale peut exiger, pour
les ventes d’immeubles, des droits d’enregistrement, sur la base du prix réellement versé ou de
la valeur vénale.
La question de la justice du prix apparaît en cas de lésion.
B. LA DÉTERMINABILITÉ DU PRIX
Le prix doit être déterminé ou déterminable.
Le prix déterminé est celui qui est immédiatement chiffré par les parties dès la conclusion du
contrat.
Il arrive toutefois qu’une durée plus ou moins longue puisse séparer la formation de la vente de
son exécution. Dans l’intervalle, de multiples paramètres peuvent influencer sur le prix (coût de
production, de distributeur et de transport). C’est pourquoi la vente reste valable dès l’instant
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que le prix est déterminable par référence à des éléments « sérieux, précis et objectifs » qui
rendent la détermination du prix indépendante de la volonté unilatérale de l’une ou l’autre des
parties.
S’agissant de contrats de distribution, est licite la pratique commerciale consistant à fixer le prix
des commandes d’approvisionnement en fonction des tarifs du fournisseur.
Les techniques de détermination sont variées. Elles peuvent aller de l’établissement de devis, la
fixation en fonction du chiffre d’affaires réalisé par l’acheteur grâce à l’exploitation du bien vendu
avec un minimum jusqu’à l’appel au service d’un tiers choisi d’un commun accord entre les par-
ties. En effet, le prix peut être laissé à l’arbitrage d’un tiers ; si le tiers ne veut ou ne peut faire
l’estimation, il n’y a point de vente.
EXEMPLE
Le prix de cession des créances cédées peut être fixé à 80 % du montant des créances recou-
vrées.
La vente produit des effets réels matérialisés par le transfert de la propriété et du risque (I) et des
effets personnels par lesquels elle crée des droits et obligations (II).
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
A. LE TRANSFERT DE LA PROPRIÉTÉ
1. Le transfert immédiat de la propriété
En général, le transfert de la propriété se produit dans l’immédiat car, au moment même où les
parties s’accordent sur la chose et sur le prix (lors de la conclusion du contrat), l’acheteur devient
instantanément propriétaire de la chose. Ainsi, avant même l’exécution de ses obligations,
l’acheteur dispose de la chose dans son patrimoine.
Cependant, le transfert des choses de genre, ne peut intervenir tant qu’elles ne sont pas indivi-
dualisées. Le transfert ne peut donc s’opérer immédiatement. L’individualisation consiste à
mesurer, peser, mettre de côté la chose future.
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procédure collective. Le prix ou la partie du prix des biens qui n’a pas été ni payé, ni réglé en
valeur, ni compensé entre le débiteur et l’acheteur à la date du jugement ouvrant la procédure
collective peut être revendiqué.
B. LE TRANSFERT DU RISQUE
Le transfert du risque est en principe lié au transfert de la propriété (1), mais ce principe com-
porte des exceptions (2).
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
chose, le vendeur doit fournir à l’acquéreur toutes les indications sur les conditions d’utilisation
et les précautions d’emploi de celle-ci. Cette obligation pèse de façon différente selon la qualité
des parties, professionnel ou profane :
• vendeur professionnel :
–– si l’acheteur est un profane : le vendeur est tenu absolument de cette information,
–– si l’acheteur est un professionnel : le vendeur est tenu de renseigner l’acheteur dans la
mesure où la compétence de celui-ci ne lui donne pas les moyens d’apprécier la portée
exacte des caractéristiques de la chose ;
• vendeur profane :
–– si l’acheteur est un profane : pour éviter de subir l’annulation de la vente pour dol, le ven-
deur peut être tenu de cette information,
–– si l’acheteur est un professionnel : la solution est identique mais le professionnel doit
davantage se renseigner que ne le ferait un profane.
Notons, enfin, que la jurisprudence admet que le sous-acquéreur puisse bénéficier de l’obliga-
tion d’information qui pèse sur le vendeur initial.
2. L’obligation de conseil
Dans certains cas, le vendeur peut se voir obligé à conseiller l’acheteur. Cela consiste à guider
l’acquéreur et l’orienter dans son choix par une appréciation professionnelle. Le vendeur doit se
renseigner sur les besoins de l’acheteur afin d’être en mesure de l’informer quant à l’adéquation
de la chose proposée à l’utilisation qui en est prévue. Cette obligation concerne le plus souvent
le vendeur professionnel traitant avec un profane (ex. : produits informatiques).
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
REMARQUE
Les obligations d’information et de conseil sont généralement considérées comme des obli-
gations de moyens. Le vendeur doit faire tout son possible pour donner la bonne information
et de conseil.
3. L’obligation de sécurité
L’obligation de sécurité est apparue dans les contrats de transport avant d’être transposée
récemment dans les ventes.
1. La conformité de la délivrance
Le vendeur doit délivrer la chose vendue et non une chose différente, c’est-à-dire une chose
conforme aux spécifications du contrat.
REMARQUE
Distinction entre la conformité, la garantie des vices cachés et la responsabilité du fait
des produits défectueux
La non-conformité et la garantie des vices cachés sont des responsabilités contrac-
tuelles : on agit contre son cocontractant ; la responsabilité du fait des produits défectueux
est une responsabilité extracontractuelle spécifique : le régime des produits défectueux a
pour objectif de protéger l’utilisateur du produit, qu’il soit ou non lié par un contrat avec le
producteur du produit.
La conformité s’apprécie à l’instant même de la délivrance et par rapport à la chose promise
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et à ses caractéristiques annoncées. Si la chose livrée est bien matériellement celle qui a été
promise avec les caractéristiques prévues, l’obligation de délivrance est remplie. Au contraire,
elle ne l’est pas si certaines caractéristiques font défaut (ex. : la vitesse stipulée pour un navire).
Le vendeur est tenu de la garantie à raison des défauts cachés de la chose vendue qui la
rendent impropre à l’usage auquel on la destine, ou qui diminuent tellement cet usage que
l’acheteur ne l’aurait pas acquise, ou n’en aurait donné qu’un moindre prix, s’il les avait connus.
Il y a vice caché lorsqu’un terrain à bâtir n’est pas constructible, lorsque les plats ne résistent
pas au four. L’usage attendu du bien est décisif.
L’acheteur a le choix de rendre la chose et de se faire restituer le prix (demander la résolution/
rédhibition du contrat) (action rédhibitoire), ou de garder la chose et de se faire rendre une
partie du prix, cette partie étant laissée à l’appréciation d’experts (action estimatoire).
L’acheteur n’a pas à justifier le choix qu’il fait entre les deux actions.
Le vendeur professionnel est présumé connaître le vice de son produit, mais les parties au
contrat peuvent stipuler une clause de non-garantie des vices-cachés.
Si le vendeur connaissait les vices de la chose, il est tenu, outre la restitution du prix, de tous
les dommages et intérêts envers l’acheteur.
L’action résultant des vices rédhibitoires doit être intentée par l’acquéreur dans un délai de
2 ans à compter de la découverte du vice. Le demandeur ne peut plus exercer une telle action
si, au moment de l’action, les risques ont disparu.
En pratique, la législation et la jurisprudence ont tendance à assimiler les deux notions. Le
demandeur
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
3. La forme de la délivrance
La délivrance est, dès lors, la mise du bien à la disposition de l’acquéreur, au temps et lieu convenus.
Ceci permet de recouvrer toutes les variétés de la délivrance : remise de la main à la main, remise à
un mandataire pour le compte de l’acheteur, remise de titre de propriété, remise matérielle, etc.
Le régime juridique du contrat d’entreprise s’ordonne autour des périodes de formation (I),
d’exécution (II) et d’extinction (III).
1. Le consentement au contrat
Le contrat d’entreprise est un contrat consensuel formé par la rencontre des volontés sur l’objet
de l’opération, c’est-à-dire sur le travail à accomplir. Ayant souvent pour objet une prestation
d’une importance suffisamment grande, il donne lieu soit à des prestations standards, soit à des
devis, soit à des appels d’offre :
• lorsque l’ouvrage à accomplir est une prestation de services standardisés (nettoyage…), la
détermination du service accompli se fait par référence implicite aux services habituellement
rendus par le professionnel ;
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
• lorsque le contrat porte sur un ouvrage complexe, il est fréquemment précédé d’un devis. Le
devis se présente comme une étude émanant de l’entrepreneur portant sur les caractéris-
tiques des travaux à effectuer et le prix auquel ils seront réalisés. Il est considéré soit comme
une simple formalisation de pourparlers non contractuels, soit comme une promesse unilaté-
rale de contrat de la part de l’entrepreneur ;
• les marchés privés d’une importance suffisante donnent fréquemment lieu, de la part du maître
de l’ouvrage, à une procédure d’appels d’offre ou de soumissions. Si l’initiateur de l’appel
d’offre a manifesté sa volonté de conclure avec l’auteur de la meilleure offre choisie, le contrat
est formé.
2. Le prix
L’accord des parties peut également porter sur le prix en fixant à l’avance la rémunération de
l’entrepreneur. Celles-ci peuvent aussi convenir des modalités de détermination du prix en fai-
sant référence au devis ou à une tarification horaire. Dans ce cas, le prix total sera calculé en
fonction du nombre d’articles intégrés dans l’ouvrage et du volume horaire réellement passé
pour le confectionner.
À condition de ne pas modifier subitement le contrat, le maître de l’ouvrage peut, en cours
d’exécution, solliciter des modifications sans que l’entrepreneur puisse s’y opposer.
À noter cependant qu’il est parfois difficile de prévoir à l’avance ce volume horaire et le nombre
d’articles à intégrer à l’ouvrage. C’est pourquoi le prix peut être indéterminé. Ainsi, la Cour de
cassation a décidé qu’en cas de louage d’ouvrage, « l’article 1129 du Code civil [relatif à la déter-
mination de la chose] n’est pas applicable à la détermination du prix ». Un accord préalable sur
le montant exact de la rémunération n’est donc pas un élément essentiel du contrat d’en-
treprise. Il appartient alors au juge de fixer la rémunération compte tenu des éléments du contrat.
Dans les limites imposées par le bon sens et les règles d’ordre public, il n’est pas exigé que la
prestation soit déterminée dans tous ses détails dès la formation du contrat.
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dans certains contrats, que l’écrit soit imposé (ex. : enseignement à distance, contrat de
construction de maison individuelle).
Se pose alors le problème de la preuve de ce type de contrat. On se réfère aux modes de preuve
de droit commun, en distinguant selon que le contrat d’entreprise a un caractère civil (preuve par
écrit lorsque la somme excède 1 500 € : art. 1341, C. civ. ; décr. du 15 juillet 1980) ou commercial
(preuve par tous moyens).
1. L’exécution de la prestation
L’entrepreneur peut soit exécuter lui-même la prestation convenue, soit la faire exécuter par un
tiers (ex. : sous-traitant).
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
ponsabilité, à une autre personne (sous-traitant) tout ou partie du marché conclu avec le maître
de l’ouvrage. Le contrat de sous-traitance est un contrat d’entreprise spécifique régi par une
réglementation spéciale.
Les règles protectrices pour le sous-traitant sont prévues (loi, 31 déc. 1975) :
• l’entrepreneur principal doit, au moment de la conclusion et pendant toute la durée du contrat,
faire accepter chaque sous-traitant et soumettre à l’agrément du maître de l’ouvrage le
sous-traitant (la sous-traitance impose l’accord du maître de l’ouvrage afin de respecter
l’obligation personnelle d’exécution de la commande par l’entrepreneur principal).
Le défaut d’agrément expose l’entrepreneur principal à engager sa responsabilité civile et ne
permet pas au sous-traitant d’être payé directement par le maître de l’ouvrage ;
• le sous-traitant doit en principe être payé par l’entrepreneur principal mais, pour éviter le risque
d’insolvabilité, il est offert au sous-traitant agréé une action directe contre le maître de
l’ouvrage. À défaut d’agrément, le sous-traitant n’a pas d’action directe et le maître de l’ouvrage
n’est pas tenu de payer le sous-traitant non agréé car il doit payer le prix à l’entrepreneur prin-
cipal.
Le sous-traitant est tenu à l’exécution de ses obligations contractuelles envers son cocontrac-
tant (l’entrepreneur principal).
L’entrepreneur principal n’est pas extracontractuellement responsable, envers les tiers, des
dommages causés par son sous-traitant.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
3. L’obligation de sécurité
L’entrepreneur est également tenu d’une obligation de sécurité. Celle-ci est parfois qualifiée
d’obligation de moyens et parfois d’obligation de résultat en fonction de chaque cas d’espèce.
Le rôle du client est déterminant. Par exemple, les agences de voyages sont tenues d’une obli-
gation de moyens alors que les transporteurs de voyageurs, exploitants de jeux forains, nour-
rices sont tenus à une obligation de résultat.
1. Le paiement du prix
Le principe est que le prix ne devient exigible qu’après l’achèvement des travaux. Mais les par-
ties peuvent convenir du moment où le règlement doit s’effectuer. En pratique, il est fréquent que
l’entrepreneur demande le versement d’acomptes surtout lorsque le délai d’exécution de la
prestation est important, notamment dans le domaine de la construction.
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3. L’obligation de prendre réception de l’ouvrage
La réception est l’acte juridique par lequel le maître de l’ouvrage approuve le travail fait. La
réception peut être expresse et de manière contradictoire. Elle peut également être tacite par la
prise de possession sans réserve, ou par le paiement du prix et l’enlèvement de la chose répa-
rée. Celle-ci peut être sans réserve ou avec réserve, auquel cas le maître d’ouvrage est en droit
d’exiger la mise en conformité de l’ouvrage avec le devis ou la commande ou de réclamer une
réduction du prix en conservant la fraction correspondante de la somme restante due.
Si le maître de l’ouvrage refuse de réceptionner, la réception peut être judiciairement prononcée
à la demande de l’entrepreneur.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
Le contrat de louage d’ouvrage est dissous par la mort de l’ouvrier, de l’architecte ou entrepre-
neur. Ceci s’explique par le caractère intuitu personae de ce type de contrat. Mais, le décès du
maître de l’ouvrage n’atteint pas le contrat.
Enfin, l’ouverture d’une procédure collective à l’encontre de l’entrepreneur ne met pas forcé-
ment fin au contrat d’entreprise.
Différents contrats existent (I) et comportent un certain nombre de protections, notamment celles
du maître de l’ouvrage (II).
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
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et, en cas de défaillance, faire exécuter ces travaux par un autre aux frais et risques de l’entre-
preneur défaillant (faculté de remplacement).
Cette garantie n’est pas exclusive de la responsabilité contractuelle de droit commun de
l’entrepreneur. Il en résulte que la garantie de parfait achèvement ne peut être mise en œuvre
que dans l’année suivant la réception des travaux alors que la responsabilité contractuelle de
droit commun peut être mise en œuvre dans le délai de droit commun (5 ans).
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
l’ouvrage, ou qui, l’affectant dans l’un de ses éléments constitutifs ou éléments d’équipe-
ment, la rendent impropre à sa destination. C’est une garantie de 10 ans à compter de la
réception de l’ouvrage et profite non seulement au maître de l’ouvrage mais également à tous
les acquéreurs successifs de l’immeuble.
La présomption de responsabilité prévue à l’article 1792 s’étend aux dommages qui affectent la
solidité des éléments d’équipement d’un ouvrage, mais seulement lorsque ceux-ci font indisso-
ciablement corps avec les ouvrages de viabilité, de fondation, d’ossature, de clos ou de couvert.
La responsabilité décennale n’a pas lieu si le constructeur prouve que les dommages proviennent
d’une cause étrangère.
mais lorsque le contrat-cadre prévoit la manière dont le prix sera déterminé, la fixation du prix
unilatéralement par le fournisseur est admise, sauf en cas d’abus. En cas d’abus dans la fixation
du prix, le juge peut être saisi d’une demande de dommages et intérêts et le cas échéant d’une
demande de résolution du contrat.
Il pose également le problème de concurrence. Les ententes sont interdites. Ainsi, toutes les
clauses restrictives au libre jeu de la concurrence sont illicites et impliquent souvent la nullité
des contrats qui les comportent. Par ailleurs, est sanctionnée l’exploitation abusive de « l’état
de dépendance économique dans lequel se trouve à son égard une entreprise cliente ou fournis-
seur » (voir la série 2).
On distingue parmi les contrats de distribution, le contrat de concession (section 1) de celui de
franchise (section 2).
Les textes qui régissent ce type de contrats sont très variés et complexes. Ce sont surtout les
règles générales du droit des contrats combinées avec des dispositions relatives aux droits du
commerce et de la concurrence.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
l’exclusivité de la vente d’un produit dans une zone géographique déterminée. En retour, le
concessionnaire s’oblige à s’approvisionner exclusivement chez le concédant. Ce type de
contrat existe par exemple dans la distribution automobile.
Le contrat de concession est tout d’abord un contrat-cadre qui englobe plusieurs éléments et
surtout, ensuite, un contrat d’exclusivité réciproque. Il a pour objet d’assurer, sur un territoire et
pour un temps déterminé, l’exclusivité de la distribution des produits du concédant par un
concessionnaire, au nom et pour le compte de celui-ci. Il n’est donc pas un ensemble de contrats
de vente sur ces produits.
Le contrat de concession n’est pas un contrat de mandat car le concessionnaire n’est ni un
agent commercial ni un VRP et agit à ses risques et périls.
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III. LES EFFETS DU CONTRAT DE CONCESSION
A. L’EXCLUSIVITÉ
Le contrat de concession est souvent exclusif, parfois doublement exclusif : le distributeur
s’engage à ne s’approvisionner qu’auprès du concédant et il s’oblige à ne pas commercialiser
des produits concurrents. Ce type de clause doit avoir une durée limitée à 10 ans.
Le fournisseur ne doit livrer ses produits qu’au concessionnaire dans la zone qui lui est attribuée.
Le concessionnaire jouit d’un monopole de revente, mais il est admis, dans certains cas, pour ne
pas enfreindre les règles de la concurrence, que d’autres concessionnaires puissent vendre
dans cette zone. Certaines concessions ne comportent que des exclusivités d’approvisionne-
ment.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
Il ne doit pas faire concurrence au concessionnaire dans la zone de vente qui lui a été accordée.
Il ne doit pas vendre directement ses produits.
Dans la fixation des conditions de vente, le concédant ne doit pas abuser de cette prérogative.
Ainsi, dans un arrêt, un concédant a abusé de son droit de fixer unilatéralement les conditions
de vente en les imposant à ses concessionnaires ayant mis en péril la poursuite de leur activité,
alors qu’il n’avait pas imposé ses rigueurs à lui-même.
Le concédant doit permettre au concessionnaire d’utiliser la marque du produit.
Il doit fournir des produits conformes à ceux faisant l’objet du contrat. Il doit toutes les obliga-
tions d’un vendeur et il doit aussi procéder à une assistance qui peut revêtir plusieurs formes :
technique, commerciale et éventuellement financière.
À défaut, le concessionnaire peut obtenir des dommages et intérêts et peut également engager
une action en exécution forcée.
À noter enfin que le contrat de concession implique de la part des deux parties l’acceptation
d’un risque commercial.
L’inexécution de ses obligations par le concessionnaire se traduit par des actions en résiliation
ou en responsabilité contractuelle en plus des clauses pénales et résolutoires qui figurent
dans la plupart des contrats.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
EXEMPLE
Il y a abus lorsque le concédant a laissé croire au concessionnaire à leur bonne relation en
incitant ce dernier à investir et en résiliant le contrat par la suite.
Un fournisseur avait annoncé la résiliation d’un contrat de concession avec un préavis de
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3 mois. Ce délai a été considéré comme raisonnable eu égard au fait que la concession n’était
exclusive que depuis moins d’un an. En outre, le fournisseur avait informé son cocontractant
de la cessation d’approvisionnement pendant la durée de préavis. Cette rupture de livraisons
pendant le délai de préavis a été jugée fondée au motif que le concessionnaire pouvait, compte
tenu des stocks dont il disposait, continuer à assurer la distribution exclusive des produits du
concédant.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
qu’il exige sans risque d’engager sa responsabilité pour pratique discriminatoire. La cession de
son fonds de commerce par le franchisé ne peut être possible qu’avec l’accord du franchiseur.
Le contrat de franchise est également conclu en considération de la personne du franchiseur.
Par exemple, le contrat de franchise ne peut être transmis par fusion-absorption à une société
tierce qu’avec l’accord du franchisé. En pratique, les juristes insèrent, dans le contrat de fran-
chise, une clause autorisant la restructuration du franchiseur.
Il en résulte que l’intuitu personae est de l’essence du contrat de franchise, qu’on se place du
côté du franchisé ou du franchiseur.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
EXEMPLE
Un contrat qualifié de franchise par les parties avait pour objet la distribution de colis, plis,
objets dans le cadre de tournées régulières, selon des horaires prédéfinis. Le local dans lequel
le franchisé exerçait cette activité était loué au nom du franchiseur. Le tarif était fixé par le
franchiseur. Il a été jugé que le fait que les conditions de travail, d’hygiène et de sécurité n’aient
pas été fixées ou soumise à l’agrément du franchiseur était sans incidence sur la qualification
du contrat et que, dès lors que les conditions prévues à l’article L. 7321‑2 étaient réunies,
quelles qu’aient pu être les stipulations du contrat, les dispositions du Code du travail étaient
applicables, sans qu’il soit besoin d’établir l’existence d’un lien de subordination.
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La plupart des obligations nées du contrat sont à la charge du franchiseur. Il s’oblige, dès l’ori-
gine, à réaliser une étude d’implantation du futur magasin.
Il doit répondre à l’obligation de renseignement lorsqu’il y a un engagement d’exclusivité.
Il ne doit, en outre, pas enfreindre aux règles de la libre concurrence et celle de la validité des
contrats. Ainsi la cour d’appel de Paris a-t-elle déclaré nul le contrat de franchise par lequel le
franchisé s’est engagé à ne vendre que des produits déterminés qu’après autorisation du fran-
chiseur.
Il doit, conformément au contrat, communiquer au franchisé son savoir-faire par la formation du
personnel, la documentation, etc., et doit l’adapter en permanence et le faire évoluer. Cette
communication est apparue comme condition de validité du contrat sanctionnée par la nullité.
Sa non-poursuite au cours de l’exécution justifierait en outre la résiliation du contrat par le fran-
chisé.
L’obligation d’assistance est une obligation de moyens quant à son efficacité.
Il doit, dans certains cas, réaliser des campagnes publicitaires à l’échelle nationale. La publi-
cité locale est cependant réalisée par le franchisé sous le contrôle du franchiseur pour assurer
une certaine unité dans la communication du réseau.
Il doit enfin assurer la protection territoriale du franchisé et a l’obligation de non-concurrence.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
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202111TDPA0116 81
Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
1. Le professionnel
Le professionnel est la personne physique ou morale qui agit dans le cadre d’une activité habi-
tuelle et organisée de production, de distribution ou de prestation de services.
2. Le consommateur ou non-professionnel
Le consommateur ou le non-professionnel est la personne physique ou morale qui se procure
ou qui utilise un bien ou un service pour un usage non professionnel, c’est-à-dire personnel ou
familial.
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a. Le consommateur
Le consommateur est celui qui achète pour ses besoins privés. Il ne peut être qu’une per-
sonne physique.
b. Le non-professionnel
Le non-professionnel est considéré comme celui qui, dans le cadre de sa profession, agit en
dehors de sa sphère habituelle de compétence et se trouve dans le même état d’ignorance que
n’importe quel consommateur.
Les personnes morales ne sont pas a priori exclues de la catégorie des non-professionnels.
À l’évidence, cela ne signifie pas que les professionnels sont privés de protection. Le droit
commun des contrats et le Code de commerce sont là pour fournir des modes de protection
(ex. : art. L. 442‑6, C. com.).
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
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202111TDPA0116 83
Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
EXEMPLES
En matière de crédit immobilier, l’emprunteur et les cautions ne peuvent accepter l’offre que
10 jours après l’avoir reçue.
c. La forme écrite
À l’exception des actes les plus courants de la vie quotidienne qui ne nécessitent pas une pro-
tection particulière, et afin de mieux éclairer le consentement du consommateur, le législateur
impose en plus l’écrit dans les contrats de consommation.
Ainsi, sont prévu des modèles-types de contrats correspondant chacun à une forme particu-
lière de crédit à la consommation. De même, pour la sécurité du consommateur, le Code renvoie
à un modèle type pour présenter des écrits qui constatent les contrats de garantie et de service
après-vente des appareils domestiques.
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➠➠Les pratiques commerciales trompeuses interdites
Les pratiques commerciales trompeuses sont interdites. Une pratique commerciale est trom-
peuse quand :
• elle crée une confusion avec un autre bien ou service, une marque, un nom commercial, ou un
autre signe distinctif d’un concurrent ;
• elle repose sur des allégations, indications ou présentations fausses ou de nature à induire en
erreur ;
• la personne pour le compte de laquelle elle est mise en œuvre n’est pas clairement identifiable.
EXEMPLE
Est une pratique commerciale trompeuse le fait d’annoncer « tout moins cher toute l’année »
ou « votre fioul domestique moins cher », s’il est établi que des concurrents pratiquent des prix
inférieurs.
Elles sont punies d’un emprisonnement de 2 ans au plus et d’une amende de 300 000 €.
L’amende peut être portée à 10 % du chiffre d’affaires moyen annuel calculé sur les 3 derniers
chiffres d’affaires annuels connus à la date des faits.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
➠➠L’abus de faiblesse
Le texte punit d’emprisonnement de 3 ans et d’amende de 375 000 € quiconque aura abusé de
la faiblesse ou de l’ignorance d’une personne pour lui faire souscrire, par le moyen d’une visite
à domicile, des engagements au comptant ou à crédit sous quelque forme que ce soit lorsque
les circonstances montrent que la personne n’était pas en mesure d’apprécier la portée des
engagements qu’elle prenait ou de déceler les ruses ou artifices déployés pour la convaincre à
y souscrire, ou fait apparaître qu’elle a été soumise à une contrainte.
La loi du 4 août 1994, relative à l’emploi de la langue française, ne prévoit pas de sanction civile.
Il nous semble que le défaut de l’emploi de la langue française ne constitue une cause de nullité
que lorsqu’il est à l’origine d’un vice du consentement.
Les sanctions du non-respect du modèle-type dépendent du type de contrat et de la nature du
non-respect. À titre d’illustration, on indiquera que le non-respect du modèle type en matière de
crédit à la consommation est sanctionné par la déchéance du droit aux intérêts.
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202111TDPA0116 85
Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
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b. Les protections d’origine jurisprudentielle
➠➠La théorie de la cause
L’idée est que le mobile ayant amené l’une des parties à s’engager trouve son origine dans la
contrepartie attendue de l’autre.
C’est le cas lorsqu’il y a exclusion de responsabilité portant sur l’obligation essentielle du cocon-
tractant (ex. : affaire Chronopost).
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
En plus, peut être délivrée au professionnel une injonction tendant à ce qu’il supprime de ses
contrats ou offres une ou plusieurs clauses abusives. Cette injonction peut faire l’objet d’une
mesure de publicité.
1. L’obligation de sécurité
Pour protéger les consommateurs, le texte prévoit que les produits et les services doivent, dans
des conditions minimales d’utilisation ou dans d’autres conditions raisonnablement prévisibles par
le professionnel, présenter la sécurité à laquelle on peut légitimement s’attendre et ne pas porter
atteinte à la santé des personnes. Et pour ce faire, le professionnel doit fournir au consommateur
les informations utiles qui lui permettent d’évaluer les risques inhérents à un produit pendant sa
durée d’utilisation minimale ou raisonnablement prévisible et de s’en prémunir, lorsque ces risques
ne sont pas immédiatement perceptibles par le consommateur sans un avertissement adéquat.
Il doit, en outre, adopter les mesures qui, compte tenu des caractéristiques des produits qu’il
fournit, lui permettent :
• de se tenir informé des risques que les produits qu’il commercialise peuvent présenter ;
• d’engager les actions nécessaires pour maîtriser ces risques, y compris le retrait du marché, la
mise en garde adéquate et efficace des consommateurs ainsi que le rappel auprès des
consommateurs des produits mis sur le marché.
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202111TDPA0116 87
Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
La loi prévoit que le professionnel en question peut notamment réaliser des essais par sondage
et également procéder à des indications sur le produit ou son emballage d’un mode d’emploi, de
l’identité et de l’adresse du responsable de la mise sur le marché, de la référence du produit
auquel il appartient.
Enfin, lorsqu’un professionnel sait que les produits destinés aux consommateurs qu’il a mis sur
le marché ne répondent pas aux exigences de sécurité demandées, il en informe immédiatement
les autorités administratives compétentes, en indiquant les actions qu’il engage afin de prévenir
les risques pour les consommateurs.
a. La responsabilité pénale
À côté des infractions prévues par le Code de la consommation, à savoir les délits de pra-
tiques commerciales trompeuses, de tromperie et de falsification et les contraventions en cas de
non-respect d’un texte réglementaire, d’autres délits de droit commun peuvent être constatés à
l’encontre du professionnel.
Le fait de causer par maladresse, imprudence, inattention, négligence ou manquement à une
obligation de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement, la mort d’autrui consti-
tue un homicide involontaire puni de 3 ans d’emprisonnement et de 45 000 € d’amende.
Le fait d’exposer directement autrui à un risque immédiat de la mort ou de blessures de nature
à entraîner une mutilation ou une infirmité permanente par violation manifestement délibérée
d’une obligation particulière de sécurité ou de prudence imposée par la loi ou le règlement est
puni d’un an d’emprisonnement et de 15 000 € d’amende.
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supérieur à un montant fixé par décret (500 € : décr. du 11 févr. 2005).
Les clauses exonératoires de responsabilité sont interdites sauf en ce qui concerne les clauses
entre les professionnels relatives aux dommages causés aux biens.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
➠➠Le régime
Les conditions de mise en œuvre de la responsabilité
La victime doit prouver le défaut, le dommage et le lien de causalité :
• le défaut du produit consiste au fait que le produit n’offre pas la sécurité à laquelle on peut
légitimement s’attendre ;
• le dommage couvre tous les dommages résultant d’une atteinte à la personne et sous déduc-
tion d’une franchise de 500 € ;
• il n’existe pas de présomption de lien de causalité entre le défaut du produit et le dommage
subi. La victime est tenue d’établir ce lien. La jurisprudence interprète de façon souple ce lien
de causalité afin de faciliter l’action de la victime.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
B. LA PROTECTION DU CONSOMMATEUR-EMPRUNTEUR
La protection du consommateur-emprunteur d’un crédit mobilier est assurée par plusieurs
mécanismes.
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2. La protection par les obligations des banquiers
Dans un contrat de prêt conclu avec des consommateurs-emprunteurs, les banquiers sont tenus
à une obligation renforcée issue de l’obligation de bonne foi (à savoir, l’obligation d’information,
de conseil et de mise en garde).
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
a. La période précontractuelle
➠➠La publicité
La réglementation relative à la publicité est très détaillée et technique. L’objectif du législateur
est d’assurer une publicité loyale, non trompeuse.
Toute publicité doit préciser, de façon visible, à l’aide d’un exemple représentatif, les mentions
obligatoires, telles que le taux débiteur, le montant total du crédit, le TAEG (taux annuel effectif
global), la durée du contrat de crédit, etc. Une mention d’avertissement doit être citée : « Un
crédit vous engage et doit être remboursé. Vérifiez vos capacités de remboursement avant de
vous engager. »
Dans toute publicité écrite, les informations relatives au TAEG, à sa nature fixe ou variable, au
montant total dû et au montant des échéances, doivent figurer dans une taille de caractère plus
importante que celle utilisée pour indiquer toute autre information relative aux caractéristiques
du financement et s’inscrire dans le corps principal du texte publicitaire.
Certaines mentions sont interdites (ex. : mention de l’existence d’une période de franchise de
paiement de loyers…).
La sanction civile du non-respect de ce devoir est la déchéance, totale ou partielle, du droit aux
intérêts dans la limite fixée par le juge.
b. La formation du contrat
➠➠L’offre préalable
Une offre de contrat de crédit est remise à l’emprunteur (chaque partie dispose d’un exemplaire),
le cas échéant, à la caution.
L’offre de contrat de prêt est établie par écrit ou sur un autre support durable, contient des mentions
obligatoires et doit être maintenue 15 jours au moins, à compter de sa remise ou de son envoi. À
l’issue de ce délai, elle est automatiquement caduque si elle n’a pas fait l’objet d’une acceptation.
L’emprunteur a un délai de 14 jours calendaires révolus à compter de l’acceptation de l’offre
pour se rétracter sans motifs. Afin de permettre l’exercice de ce droit de rétractation, un for-
mulaire de rétractation détachable est joint par le prêteur à l’offre préalable.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
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n’est pas possible de réclamer un quelconque paiement à l’emprunteur. Parallèlement, il ne doit
commencer à rembourser son prêt qu’à partir de la livraison ou de l’exécution de la prestation
de service.
En cas de contestation sur l’exécution du contrat principal, le tribunal pourra, jusqu’à la solution
du litige, suspendre l’exécution du contrat de crédit. Si le contrat principal est annulé ou résolu,
le prêt n’a plus de raison d’être : il est lui-même annulé ou résolu. Les parties au contrat de prêt
doivent être remises en l’état antérieur : l’emprunteur devra restituer les sommes qu’il a pu per-
cevoir et le prêteur devra rendre les intérêts perçus.
Lorsque le consommateur exerce son droit de rétractation du contrat de vente ou de fourniture
de prestation de services, le contrat de crédit destiné à en assurer le financement est résilié de
plein droit sans frais ni indemnité, à l’exception éventuellement des frais engagés pour l’ouver-
ture du dossier de crédit.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
c. L’exécution du contrat
Une fois le crédit accordé, l’emprunteur doit alors le rembourser selon les modalités prévues par
le contrat sauf défaillance, auquel cas, il bénéficie d’autres protections.
➠➠Le remboursement
Le plus souvent, il est réalisé par prélèvement bancaire. Il peut être procédé à un remboursement
par chèque aux échéances convenues. Mais, il arrive que l’emprunteur désire rembourser par
anticipation, auquel cas le prêteur ne peut s’y opposer.
Le législateur a prévu deux mesures quant au remboursement :
• la première est une obligation d’information à la charge du prêteur destinée à faciliter le
remboursement. Ainsi, le prêteur communique, tous les ans, à l’emprunteur, le montant du
capital restant à rembourser. En cas de modification du taux débiteur, le prêteur informe, par
écrit ou sur un autre support durable, l’emprunteur préalablement à l’entrée en vigueur de la
modification ;
• la seconde mesure est le droit, pour l’emprunteur, de rembourser par anticipation, en totalité
ou en partie, le prêt.
Cette disposition est d’ordre public. Toute clause qui viendrait restreindre les conditions
d’application des textes d’ordre public est illicite (non simplement abusive) :
–– aucune indemnité de remboursement anticipé ne peut être réclamée à l’emprunteur dans les
cas visés par la loi (autorisation de découvert, etc.),
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–– dans les autres cas, lorsque le montant du remboursement anticipé est supérieur à 10 000 €
au cours d’une période de 12 mois, le prêteur peut exiger une indemnité (dans la limite de
1 % ou 0, 5 % du montant du crédit faisant l’objet d’un remboursement anticipé). En aucun
cas, l’indemnité éventuelle ne peut dépasser le montant des intérêts que l’emprunteur aurait
payés durant la période comprise entre le remboursement anticipé et la date de fin du contrat
de crédit convenue initialement.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
B. LA PROTECTION DE L’EMPRUNTEUR
Comme en matière de crédit mobilier, la protection de l’emprunteur est assurée par plusieurs
mécanismes : le droit commun des contrats, les obligations des banquiers dans un contrat de
prêt, le droit commun de la consommation, le droit spécifique du crédit à la consommation.
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Par ailleurs, comme en matière de crédit mobilier, la protection instituée par le Code de la
consommation à l’égard de l’emprunteur est présente tout au long de la vie du contrat, de sa
conclusion (1) à son exécution (3) en passant par la notion d’interdépendance des contrats (2).
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
e. L’offre préalable
L’offre préalable doit être écrite et comporter certaines mentions, dont un échéancier des amor-
tissements détaillant, pour chaque échéance, la répartition du remboursement entre le capital et
les intérêts sauf pour les offres à taux variables et les sûretés. L’omission des mentions est punie
d’une amende de 150 000 € et de la déchéance du droit aux intérêts, en totalité ou dans la pro-
portion fixée par le juge.
L’offre doit être envoyée à l’emprunteur par voie postale. Les sanctions du non-respect de cette
règle sont identiques à celles prévues en cas d’omission des mentions obligatoires dans l’offre.
Elle doit être maintenue pendant un délai de 30 jours à compter de sa réception par l’emprunteur.
Le prêteur ne peut pas imposer l’adhésion de l’emprunteur à une assurance de groupe.
L’offre doit être maintenue pendant 30 jours afin de permettre à l’emprunteur un délai de réflexion.
L’acceptation de l’offre ne peut être adressée avant l’expiration de 10 jours minimum. La mécon-
naissance du délai de 10 jours est sanctionnée par la nullité de l’engagement (non par l’échéance
du droit aux intérêts).
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202111TDPA0116 95
Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
a. Le remboursement
Il est réalisé le plus souvent par prélèvement bancaire. Il peut être procédé à un remboursement
par chèque aux échéances convenues. Mais, il arrive que l’emprunteur désire rembourser par
anticipation, auquel cas le prêteur ne peut l’empêcher.
L’emprunteur peut toujours, à son initiative, rembourser par anticipation, en partie ou en tota-
lité le prêt. Si le contrat comporte une indemnité pour remboursement anticipé, celle-ci est pla-
fonnée à un maximum de 3 % du capital restant dû avant le remboursement. Le contrat peut
interdire les remboursements égaux ou inférieurs à 10 % du montant initial du prêt, sauf s’il s’agit
de son solde.
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se réalise, l’assureur subira une perte ; dans le cas contraire, l’opération d’assurance lui pro-
curera un gain. Dans ce cas, le caractère aléatoire du risque assuré fonde la validité du contrat
d’assurance : il en résulte que, si le risque est déjà réalisé au moment de la formation du
contrat, celui-ci est nul.
• Le contrat d’assurance est un contrat d’adhésion.
Le contrat d’assurance est élaboré, rédigé, imprimé par l’assureur. L’assuré n’a dans la plupart
des cas qu’à « adhérer » à ce contrat dont il n’a pas discuté les conditions générales. Il doit
compléter la formule préétablie par son identité et des informations relatives à l’objet du
contrat. Il faut cependant relativiser ceci dans le cas de l’assurance des gros risques indus-
triels pour lesquels les modalités sont négociées entre les parties.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
les préjudices qu’il a pu causer à des tiers. Ce type d’assurance met en présence trois pro-
tagonistes : l’assureur de responsabilité, son assuré (le responsable du dommage) et un tiers
au contrat d’assurance (la victime du dommage). Pour les entreprises, on distingue :
– l’assurance de responsabilité exploitation : assure les dommages causés à des tiers du
fait de l’exploitation,
– l’assurance de responsabilité civile produit : assure les dommages pouvant être causés
aux clients et aux produits par les travaux effectués,
– l’assurance de responsabilité civile professionnelle : ce type d’assurance est employé
le plus souvent pour couvrir l’ensemble ;
• les assurances de personnes (section 2) : ce sont des assurances qui couvrent les risques
inhérents à la vie humaine : assurances contre les accidents corporels, assurance invalidité,
assurance vie, etc.
REMARQUE
Des contrats d’assurance, dits « homme-clé », peuvent être souscrits pour prémunir l’entre-
prise contre le risque de la perte de recettes d’exploitation liées à la disparition ou l’incapacité
du chef d’entreprise ou de toute personne jouant un rôle déterminant dans l’entreprise. C’est
une forme intermédiaire entre les assurances de dommages de et personnes.
I. L’ASPECT JURIDIQUE
EXEMPLE
Un assuré perd dans un incendie un mobilier dont la valeur au jour du sinistre est estimée à
10 000 €. Il avait assuré ce mobilier pour 5 000 € lors de la souscription du contrat. Il va donc
recevoir une indemnité égale à : 10 000 × 5 000/10 000, soit 5 000 €.
Si le sinistre est partiel, les meubles ont été incendiés pour une valeur de 6 000 €, l’indemnité
est égale à : (6 000 × 5 000/10 000), soit 3 000 €.
À noter qu’il y a des règles qui permettent de procéder à des indemnisations plus importantes
en écartant la proportionnalité.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
➠➠Les franchises
Il peut être stipulé que l’assuré reste obligatoirement son propre assureur pour une somme, ou
une quotité déterminée, ou qu’il supporte une déduction fixée d’avance sur l’indemnité du
sinistre.
Ce texte vise les clauses de découvert et de franchise :
• la clause de découvert oblige l’assuré à conserver à sa charge personnelle une part du dom-
mage fixée soit par une fraction du sinistre, soit par une somme déterminée. Elle permet à
l’assuré d’être vigilant et le pousse à la non-réalisation du risque. Elle lui permet de payer une
prime moins élevée ;
• la franchise : ce type de clause constitue une fin de non-recevoir des sinistres d’un montant
inférieur à une somme fixée ou une fraction déterminée du dommage (2 à 5 %) par le contrat.
Ceci permet à l’assureur de ne plus couvrir les petits sinistres car leur coût de gestion est par-
fois élevé. Mais, pour éviter d’exagérer les dommages, il existe une autre forme de franchise
appelée « franchise absolue » qui consiste à la déduire de l’indemnité quelle que soit l’impor-
tance du sinistre.
La différence avec le découvert est que la franchise n’est pas obligatoire.
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ET LES MODALITÉS D’EXÉCUTION DU CONTRAT
1. Les obligations de l’assuré
Dès le processus d’élaboration du contrat, l’assuré est obligé de déclarer les risques, objet du
contrat. Il doit en outre payer la prime et signaler le sinistre.
a. La déclaration du risque
➠➠Les déclarations
• La déclaration du risque initial
L’assuré est obligé de répondre exactement aux questions posées par l’assureur, notamment
dans le formulaire de déclaration du risque par lequel l’assureur l’interroge, lors de la conclu-
sion du contrat, sur les circonstances qui sont de nature à faire apprécier par l’assureur les
risques qu’il prend à sa charge.
L’objet de la déclaration est limité aux seules questions posées par le questionnaire limitatif.
Elle permet à l’assureur de demander une prime supplémentaire, de limiter sa garantie ou
même de la refuser en raison de la probabilité de la survenance du sinistre et de son coût.
Le questionnaire porte sur les circonstances connues de l’assuré. Si une circonstance lui est
inconnue, l’assuré ne commet aucune faute et il est valablement garanti même si cette cir-
constance est de nature à changer totalement l’opinion de l’assureur sur le risque.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
Lorsque le débiteur ne paie pas sa prime, l’assureur peut toujours le poursuivre en paiement.
Mais, il doit respecter la procédure prévue :
• une mise en demeure préalable par lettre recommandée (elle ne peut avoir lieu qu’après
l’expiration d’un délai de 10 jours au moins depuis l’échéance). L’assureur doit prouver l’envoi
de cette lettre et non sa réception par l’assuré ;
• il doit en outre prouver le contenu de la lettre. Pour ce faire, il procède par l’envoi de feuillets
imprimés sans enveloppe ;
• la lettre recommandée fait courir un délai de 30 jours pendant lequel la garantie ne peut
être suspendue. Elle fait courir également des intérêts moratoires au taux légal ;
• à l’expiration du délai de 30 jours, la suspension prend automatiquement effet ;
• en cas de paiement, le contrat reprendra pour l’avenir ses effets à midi le lendemain du jour du
paiement à l’assureur ou au mandataire désigné ;
• l’assureur peut enfin demander la résiliation du contrat 10 jours après l’expiration du délai de
30 jours précédemment invoqué.
c. La déclaration du sinistre
La déclaration du sinistre est l’obligation légale la plus importante de l’assuré. Ce dernier est
tenu de donner avis à l’assureur, dès qu’il a eu connaissance et au plus tard dans le délai fixé par
le contrat, de tout sinistre de nature à entraîner la garantie de l’assureur. Ce délai ne peut être
inférieur à 5 jours ouvrés. Le délai part le lendemain à 0 heure de la connaissance du sinistre et
se termine à minuit au terme des 5 jours.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
Ce délai minimal de 5 jours est ramené à 2 jours ouvrés en cas de vol. Les délais peuvent être
prolongés d’un commun accord entre les parties contractantes.
En cas de retard de déclaration, l’assuré peut être déchu de ses droits. Cependant, la déchéance
pour déclaration tardive ne peut être opposée à l’assuré que si l’assureur établit que le retard
dans la déclaration lui a causé un préjudice. La déchéance ne peut être opposée dans tous les
cas où le retard est dû au cas fortuit ou de force majeure.
a. L’expertise
Le texte impose de préciser, dans la police, la procédure et les principes relatifs à l’estimation
des dommages.
Elle peut être soit amiable, c’est-à-dire négociée entre les parties, soit judiciaire. L’expertise
amiable peut être faite à l’initiative de l’assureur qui désigne un expert. L’assuré est libre d’accep
ter ou de le refuser. Mais, habituellement le contrat d’assurance prévoit une expertise contradic-
toire qui s’impose alors aux parties. Celles-ci peuvent également la contester et recourir à une
expertise judiciaire.
b. Le règlement du sinistre
De la conclusion du contrat jusqu’à la survenance du sinistre, l’obligation de l’assureur est condi-
tionnelle.
Elle devient certaine par la réalisation du dommage. Le créancier du règlement est le plus sou-
vent l’assuré souscripteur du contrat, mais peut être un tiers en cas de stipulation pour autrui.
Pour les assurances dommages, le montant de la prestation de l’assurance est soumis à une
double limitation, indemnitaire et contractuelle :
• indemnitaire : elle suppose une estimation correcte du préjudice subi ;
• contractuelles : elles sont diverses, en fonction de la somme assurée, des plafonds garantis,
des franchises, etc.
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L’assuré peut obtenir le paiement d’une provision à faire valoir sur la prestation dès lors que
l’existence de l’indemnisation n’est pas sérieusement contestable.
En outre, et en cas de retard de paiement, il peut obtenir des intérêts de retard au taux légal sans
clause contractuelle autre.
Enfin, pour limiter certains abus et en ce qui concerne les assurances contre l’incendie, si, dans
les 3 mois à compter de la remise de l’état des pertes, l’expertise n’est pas terminée, l’assuré a
le droit de faire courir les intérêts par sommation ; si elle n’est pas terminée dans les 6 mois,
chacune peut procéder judiciairement.
II. LA FISCALITÉ
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
L’administration admet la déduction, à leur date d’échéance, des primes afférentes aux contrats
pour perte de bénéfices après incendie et aux contrats pour risque de grève ou d’émeutes.
L’assurance vie est un contrat en vertu duquel l’assureur s’engage à l’égard du souscripteur,
moyennant le paiement d’une prime ou cotisation, à verser au bénéficiaire une somme d’argent
sous certaines éventualités qui dépendent de la vie (risque de survie) ou de la mort de l’assuré
ou d’un tiers (risque de décès).
À côté de l’assureur, trois personnes peuvent être concernées par les contrats d’assurance vie :
• le souscripteur : la personne physique ou morale, la partie qui s’engage envers l’assureur et
qui paie les cotisations ;
• l’assuré : la personne sur la tête de laquelle pèse le risque. C’est le décès ou la survie de
l’assuré qui sert de référence ;
• le bénéficiaire : la personne physique ou morale qui est appelée à recueillir le bénéfice du contrat.
I. L’ASPECT JURIDIQUE
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
2. La souscription du contrat
L’assurance sur la vie est composée de deux catégories appelées « branches » :
• les contrats individuels ;
• les assurances de groupe.
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b. La souscription des assurances de groupe
➠➠La définition du contrat d’assurance de groupe
Le contrat d’assurance de groupe est un contrat souscrit par une personne morale ou un chef
d’entreprise en vue de l’adhésion d’un ensemble de personnes répondant à des conditions défi-
nies au contrat pour la couverture des risques dépendant de la durée de vie humaine, des
risques portant atteinte à l’intégrité physique de la personne ou liés à la maternité, des risques
d’incapacité de travail ou d’invalidité ou du risque de chômage. Les adhérents doivent avoir un
lien de même nature avec le souscripteur.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
L’assureur n’a pas d’action pour exiger le paiement des primes. Mais, lorsqu’une prime n’est pas
payée dans les 10 jours de son échéance, l’assureur adresse au cocontractant une lettre recom-
mandée par laquelle il l’informe qu’à l’expiration du délai de 40 jours à dater de l’envoi de cette
lettre, le défaut de paiement entraîne soit la résiliation du contrat en cas d’inexistence ou d’insuf-
fisance de la valeur de rachat, soit la réduction du contrat.
Concernant les assurances de groupe, le souscripteur peut exclure de son bénéfice tout adhé-
rent ayant cessé de payer la prime. L’exclusion intervient également au terme d’un délai de
40 jours à compter de l’envoi par le souscripteur d’une lettre recommandée de mise en demeure.
➠➠Le rachat
Le rachat est l’opération par laquelle, à la demande de l’assuré-souscripteur, l’assureur rachète
la dette conditionnelle ou à terme qu’il a contractée au titre d’un contrat d’assurance sur la vie,
par un remboursement qui met fin au contrat. Le rachat ne peut s’exercer que si le contrat
comporte une provision mathématique. L’entreprise d’assurance, à la demande du contractant,
doit verser à celui-ci la valeur de transfert du contrat dans un délai qui ne peut excéder 2 mois.
Au-delà de ce délai, les sommes non versées produisent de plein droit intérêt au taux légal
majoré de moitié durant 2 mois, puis à l’expiration de ce dernier délai au double du taux légal.
Le souscripteur a la faculté de rachat malgré l’acceptation du bénéficiaire.
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202111TDPA0116 103
Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
II. LA FISCALITÉ
Les cotisations versées au titre de contrat d’assurance vie ou de décès souscrits sur la tête des
dirigeants sont prises en compte dans les charges déductibles.
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Ces contrats ont le caractère d’un placement financier lorsqu’ils prévoient le versement d’un
capital à une date certaine. Les primes correspondantes ne sont déductibles que globalement
lors du versement du capital par la compagnie d’assurance.
Synthèse de la partie 1
Le droit des contrats constitue un des thèmes incontournables de l’épreuve de l’UE. D’une
part, il est le pilier du droit privé et, d’autre part, il s’agit d’un thème qui est vraiment trans-
versal au sein du programme de l’UE.
À titre préliminaire, au sein de la responsabilité civile, il faut distinguer la responsabilité
contractuelle – résultant d’un contrat – de la responsabilité extracontractuelle – résultant
d’un fait juridique. Les deux responsabilités ne sont pas cumulables et diffèrent dans leur
régime juridique. Lorsqu’un contrat est annulé en raison de la violation d’une des conditions
de validité du contrat, une partie peut toujours envisager de mettre en jeu la responsabilité
extracontractuelle de l’autre partie.
•••
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
•••
Les quasi-contrats ne sont pas des contrats, mais résultent d’un fait juridique.
Les pourparlers et l’offre constituent des étapes précontractuelles. Si l’offre n’est pas
suffisamment précise ni ferme, il ne s’agit que de pourparlers. La rupture abusive des pour-
parlers est sanctionnée sur le fondement de la responsabilité extracontractuelle. L’accep-
tation de l’offre précise et ferme fait naître le contrat.
Quant aux avant-contrats, ce sont des contrats, mais qui ne font que préparer d’autres
contrats.
Parmi les quatre conditions de formation du contrat (consentement, capacité, contenu
licite et certain), l’examen porte souvent sur les vices du consentement (erreur spontanée,
erreur provoquée : dol, violence).
Les effets du contrat sont étudiés sous trois aspects : force obligatoire entre les parties (irré-
vocabilité et intangibilité du contrat), effet relatif à l’égard des tiers (il existe cependant des
mécanismes d’attraction des tiers à un contrat : représentation, stipulation pour autrui, pro-
messe de porte-fort, etc. ; en outre, le tiers à un contrat peut invoquer, sur le fondement de la
responsabilité extracontractuelle, un manquement contractuel, dès lors que ce manquement
lui a causé un dommage), pouvoirs du juge de qualification et d’interprétation d’un contrat.
Le contrat peut être assorti de modalités particulières : condition et terme. La condition
qui détermine l’existence du contrat peut être suspensive ou résolutoire. Le terme est sus-
pensif. La distinction entre un contrat à durée déterminée et un contrat à durée indétermi-
née consiste en la faculté laissée aux parties de résilier le contrat.
Il faut distinguer la sanction du non-respect des conditions de formation du contrat – nul-
lité (distinguer nullité absolue et nullité relative) – des sanctions de l’inexécution du contrat
valablement formé – exécution en nature ou forcée (la solution la plus courante), résolution,
responsabilité contractuelle, exception d’inexécution ou réduction du prix.
L’action en responsabilité civile est encadrée par des conditions de fond (faute contrac-
tuelle, dommage et lien de causalité) et de forme (mise en demeure préalable). La qualifica-
tion d’obligation de résultat ou d’obligation de moyens joue un rôle important en vue
d’apprécier le fait générateur de la responsabilité. Le dommage réparable doit être certain,
prévisible, immédiat et découler directement de l’inexécution du contrat. Il est possible
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202111TDPA0116 105
Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
•••
Le contrat de consommation est régi non seulement par le droit commun des contrats
mais aussi par un droit spécial : le Code de la consommation (d’ordre public). La protection
du consommateur (et du non-professionnel) se fait en trois étapes : avant la conclusion du
contrat (ex. : information précontractuelle), lors de la formation du contrat (ex. : clauses
abusives) et pendant l’exécution du contrat (ex. : obligation de renseignement, de conseil,
de sécurité du professionnel).
Les règles en matière de crédit mobilier et de crédit immobilier sont tantôt identiques
tantôt différentes. La protection de l’emprunteur (consommateur ou non professionnel) est
assurée à quatre niveaux : droit commun des contrats, obligations du banquier, droit com-
mun du contrat de la consommation, droit spécial au crédit mobilier ou immobilier. Cette
protection renforcée se fait en trois étapes : phrase précontractuelle, formation du contrat,
exécution du contrat.
Le contrat d’assurance se distingue par son caractère aléatoire et d’adhésion. Les obliga-
tions de l’assuré tiennent à la déclaration du risque, au paiement de la prime et à la décla-
ration du sinistre. L’obligation principale de l’assureur est le règlement du sinistre. Les
primes d’assurance de dommage sont déductibles. Les indemnités d’assurance sont
imposables selon le droit commun (concernant les stocks) ou selon le régime des plus-
values (en cas de sinistre affectant un actif immobilisé). L’assurance vie est un exemple
typique de stipulation pour autrui. Les cotisations versées au titre d’une assurance vie
souscrite sur la tête des dirigeants sont déductibles.
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2
PARTIE
Le droit pénal
Le droit pénal est la branche du droit positif qui a pour objet la répression par l’État des compor-
tements de nature à créer un trouble intolérable à l’ordre public. Le droit pénal général établit
les principes généraux relatifs à la loi pénale, à la responsabilité pénale et à la peine (titre 1). La
procédure pénale regroupe l’ensemble des voies de droit qui permettent la recherche des faits
et l’application de la règle de droit qui sanctionne la réalisation d’une infraction (titre 2). Le droit
pénal spécial traite plus particulièrement de la définition de chacune des infractions (titre 3). Le
droit pénal va en effet chercher à définir les différentes infractions possibles, déterminant ainsi
précisément les pratiques illicites pour tel milieu particulier comme l’entreprise, ou la profession
d’expert-comptable ou de commissaire aux comptes…
Au sein des grands principes régissant le droit pénal, nous distinguerons les trois questions fon-
damentales qui résument le droit pénal et qui se posent très concrètement :
• Quels faits sont punissables ? (chapitre 1 : les infractions)
• Quelles personnes peuvent être sanctionnées ? (chapitre 2 : les personnes responsables)
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La loi répartit les infractions pénales en trois classes, suivant leur gravité : crimes, délits et
contraventions.
L’infraction est :
• une contravention, lorsque le fait est punissable d’une amende n’excédant pas 1 500 €
(3 000 € en cas de récidive) – la contravention est du domaine du règlement ;
• un délit, lorsque la peine encourue est une amende supérieure ou égale à 3 750 € et/ou une
peine d’emprisonnement (10 ans au plus) – le délit est du domaine de la loi ;
• un crime, lorsque la peine est la réclusion criminelle ou la détention criminelle (pour les crimes
politiques) – les crimes sont du domaine de la loi.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
REMARQUE
Les autres classifications des incriminations sont d’une bien moindre portée. Par exemple,
on distingue parfois les infractions de droit commun (abus de confiance, escroquerie, faux…)
et les infractions spéciales telles les infractions d’affaires.
L’infraction comporte un élément légal (« pas d’infraction sans texte ») et un élément matériel
déterminant les comportements répréhensibles. Le texte d’incrimination doit en outre préciser
les personnes punissables. En principe, pour être punissables, ces personnes doivent être
conscientes d’avoir commis une infraction, c’est l’élément moral ou intentionnel de l’infraction.
En conséquence, l’infraction est constituée par trois éléments : un élément légal (I), un élément
matériel (II) et un élément moral (III). Ces trois éléments constitutifs de l’infraction sont cumula-
tifs, c’est-à-dire que l’infraction n’est constituée qu’à la condition qu’ils soient tous trois réunis.
EXEMPLES
Le délit d’abus de confiance suppose la réunion d’un élément légal, d’un élément matériel et
d’un élément moral :
• l’élément légal de cette infraction est l’article 314‑1 du Code pénal ;
• l’élément matériel définit le comportement punissable : le fait pour toute personne de
détourner, au préjudice d’autrui, un bien qui lui a été remis à titre précaire ;
• l’élément moral est la conscience, et même l’intention de l’auteur, de commettre une fraude.
L’abus de confiance est une infraction intentionnelle. Si la chose est remise avec retard, par
négligence, l’infraction ne sera pas constituée par défaut de l’élément intentionnel.
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A. LE PRINCIPE DE LÉGALITÉ
L’élément légal de l’infraction exprime un principe politique fondamental : le principe de légalité.
Ce principe a une signification simple : les règles de droit pénal sont exprimées par la loi. Ce
principe, aujourd’hui formulé le plus souvent par l’expression selon laquelle « il n’y a ni infraction,
ni peine sans texte », résulte d’une crainte de l’arbitraire du juge et de l’exécutif, mais aussi d’une
faveur pour la loi, expression de la volonté générale. Concrètement, un juge ne peut créer une
nouvelle incrimination ou prononcer une peine supérieure à celle qui est prévue par le texte.
Cette garantie des droits individuels exclut l’arbitraire du pouvoir, quel qu’il soit.
Ce principe, absolu à son origine, subit aujourd’hui une limitation. La notion de légalité pénale a
évolué. La Constitution distingue, depuis 1958, selon les incriminations, les crimes, les délits où
une loi au sens strict, texte voté par le Parlement (art. 34 de la Constitution), est nécessaire, et
les contraventions, qui sont du seul domaine réglementaire (art. 37 de la Constitution). Le prin-
cipe de légalité subsiste cependant, un texte étant toujours nécessaire aux poursuites et
condamnations pénales, ce texte devant définir en termes généraux et impersonnels l’agisse-
ment interdit et fixer le maximum de la sanction encourue. Subsistent aussi les deux corollaires
de ce principe que sont la non-rétroactivité et l’interprétation stricte de la loi pénale.
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108
UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
Le Code pénal définit les principes généraux du droit pénal, les crimes et les délits. Ces infrac-
tions sont dites générales car elles peuvent être commises par toute personne. On distingue les
atteintes aux personnes, les atteintes aux biens et les atteintes à la paix publique. Parmi les
délits, on retient quatre grandes qualifications d’atteinte aux biens : vol, escroquerie, abus de
confiance et recel des choses. Les qualifications d’atteintes à la paix publique sont le faux, la
corruption, le trafic d’influence, la violation du secret professionnel. Ces infractions de droit
commun sont souvent commises dans le cadre de la vie des affaires.
Le Code de commerce contient les textes définissant les infractions au droit des sociétés
(l’abus de biens sociaux par exemple), au droit de la concurrence, au droit des professions régle-
mentées (commissaire aux comptes par exemple) ou encore au droit de l’entreprise en difficulté
(banqueroute par exemple).
D’autres infractions trouveront leur source dans le Code monétaire et financier (délit d’initié par
exemple), le Code de la consommation (délit de publicité mensongère par exemple), le Code
général des impôts (fraude fiscale par exemple) ou encore le Code du travail (délit d’entrave
par exemple).
• d’autre part, le juge pénal chargé d’interpréter la loi ne doit pas l’étendre à des situations
autres que celles expressément visées par la loi pénale. Cette interprétation restrictive
prohibe l’interprétation par analogie, ou interprétation forcée du texte, qui étendrait l’infraction
au-delà des cas prévus par le sens clair, logique et actuel de la loi.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
EXEMPLES
CE, 16 févr. 2009, n° 274000 : les dispositions du Code général des impôts qui fixaient la sanc-
tion de l’infraction avaient été modifiées postérieurement à la date à laquelle l’infraction avait
été commise. Les nouvelles dispositions prévoyaient des peines moins sévères que la loi
ancienne et avaient fixé le montant de l’amende à 3 %, alors que le taux ancien était de 5 %.
En outre, le montant de l’amende pouvait, sous l’empire de la loi nouvelle, être modulé en fonc-
tion des circonstances propres à chaque espèce sans qu’il atteigne nécessairement le plafond.
Le Conseil d’État a décidé que le juge devait faire application d’une loi nouvelle plus douce,
entrée en vigueur entre la date à laquelle l’infraction a été commise et celle à laquelle il statue.
Cependant, dans sa décision n° 2010-74 QPC du 3 décembre 2010, le Conseil constitutionnel
a décidé que le principe d’application immédiate de la loi pénale plus douce n’interdit pas au
législateur de l’écarter (cas de la répression des reventes à perte).
Si la loi pénale nouvelle est plus sévère, elle ne sera applicable qu’aux faits commis postérieure-
ment à sa publication. Il s’agit du principe de la non-rétroactivité.
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soit la nationalité de ses auteurs. Le territoire de la République inclut les espaces maritime et
aérien qui lui sont liés.
L’infraction doit seulement se localiser sur le territoire français, ce qui est réalisé si l’un de ses
faits constitutifs a eu lieu sur ce territoire.
EXEMPLE
Le fait d’escorter des jeunes femmes en provenance de Suisse de l’aéroport à l’hôtel de Nice,
d’organiser leur séjour dans l’hôtel dans le seul but de les conduire quotidiennement à Monaco
où elles se livraient à la prostitution est une infraction commise sur le territoire français.
Par ailleurs, la loi française s’applique au complice sur le territoire français d’un crime ou délit
commis à l’étranger, si le crime ou le délit est puni à la fois par la loi française et par la loi étran-
gère et s’il a été constaté par une décision définitive de la juridiction étrangère.
EXEMPLE
S’agissant de poursuites en France pour complicité de faits constitutifs d’une organisation
frauduleuse de l’insolvabilité commis en Belgique et au Luxembourg, l’incompétence des juri-
dictions françaises a été prononcée. En effet, d’une part, les faits de complicité réalisés en
France d’un délit commis à l’étranger ne relèvent de la loi pénale française que si, notamment,
l’infraction principale a été constatée par une décision définitive de la juridiction étrangère, ce
qui n’était pas le cas en l’espèce, et d’autre part, les juridictions françaises ne sont pas tenues
de surseoir à statuer dans l’attente d’une telle décision.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
EXEMPLE
Une personne de nationalité française portait plainte et se constituait partie civile contre une
personne non dénommée, concernant les actes commis sur la personne de son mari (qui
n’était pas français) au Cambodge, pour crimes contre l’humanité, assassinat, meurtre et actes
de tortures et de barbarie. L’incompétence des juridictions françaises a été prononcée au motif
que seule la qualité de français de la victime directe de l’infraction commise à l’étranger attri-
bue compétence aux lois et juridictions françaises.
A. L’INFRACTION CONSOMMÉE
L’infraction consommée est celle qui est réalisée.
On distingue l’infraction de commission de l’infraction d’omission :
• l’infraction de commission est une action, un acte positif. Par exemple, l’abus de confiance,
l’abus de biens sociaux, l’escroquerie… ;
• l’infraction d’omission est une abstention, un acte négatif. L’auteur devient coupable d’une
infraction lorsqu’il s’abstient d’une obligation légale. Par exemple, le fait de ne pas soumettre
les comptes à l’AG annuelle, la non-révélation des faits délictueux au procureur de la République
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B. L’INFRACTION TENTÉE
1. La définition de l’infraction tentée (ou de la tentative)
La tentative est définie comme la situation d’une personne qui n’a pas exécuté tous les éléments
constitutifs de l’infraction parce qu’elle en a été empêchée par un événement extérieur.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
Aussi, la tentative, infraction inachevée, est punissable, sous réserve que l’on puisse relever à
l’encontre de son auteur un commencement d’exécution et une interruption involontaire (en
raison de circonstances indépendantes de la volonté de son auteur).
EXEMPLE
La tentative de vol est ainsi punissable, mais pas la tentative d’abus de confiance. Pour les
infractions au droit des sociétés prévues par le Code de commerce, la tentative n’est pas
punissable.
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Dans le cas prévu par l’alinéa qui précède, les personnes physiques qui n’ont pas causé
directement le dommage, mais qui ont créé ou contribué à créer la situation qui a permis
la réalisation du dommage ou qui n’ont pas pris les mesures permettant de l’éviter, sont
responsables pénalement s’il est établi qu’elles ont, soit violé de façon manifestement
délibérée une obligation particulière de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le
règlement, soit commis une faute caractérisée et qui exposait autrui à un risque d’une
particulière gravité qu’elles ne pouvaient ignorer.
Il n’y a point de contravention en cas de force majeure. »
Art. 121‑3, C. pén.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
1. La faute intentionnelle
Dans une infraction intentionnelle, l’élément moral est l’intention de commettre l’infraction. C’est
faire de son plein gré ce que la loi pénale interdit. La faute intentionnelle peut être cependant un
dol général ou un dol spécial.
a. Le dol général
Le dol général est la conscience de l’illicéité de l’acte projeté, et la volonté de l’accomplir. La
personne passe volontairement outre l’interdit de la loi.
Le dol général suppose d’abord la conscience de l’élément légal. Le droit pénal présume la
connaissance de la loi pénale : « Nemo censetur ignorare legem » ou encore « Nul n’est censé
ignorer la loi ». Cet adage exclut l’erreur de droit comme fait justifiant l’infraction. Cette solution
traditionnelle a été partiellement abandonnée par le Nouveau Code pénal de 1994, qui admet, en
certains cas très limités, l’erreur de droit (voir ci-après).
Le dol général suppose ensuite la conscience de l’élément matériel, c’est-à-dire la conscience
d’accomplir les mêmes actes que ceux que la loi prohibe. Par exemple, une personne qui ne
rend pas la chose car elle ne savait pas qu’elle la recevait à titre précaire n’a pas l’intention de
commettre un abus de confiance, cette erreur de fait est une source d’irresponsabilité.
L’absence d’intention n’a d’effet que si l’infraction est intentionnelle, elle n’en aura aucun si
l’infraction est non intentionnelle et seulement matérielle.
b. Le dol spécial
Parfois la loi exige, en plus de la conscience de commettre une infraction et de la volonté de
passer outre, la volonté d’obtenir un résultat précis.
EXEMPLE
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
permettant de l’éviter », les possibilités de poursuite seront plus restreintes. Désormais, les per-
sonnes concernées, et d’abord les chefs d’entreprise, ne pourront être responsables pénale-
ment que s’il est établi qu’elles ont soit violé de façon manifestement délibérée une obligation
particulière de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement, soit commis une faute
caractérisée et qui exposerait autrui à un risque d’une particulière gravité qu’elles ne pouvaient
ignorer.
Le texte n’exige pas une faute unique. Plusieurs auteurs indirects peuvent être poursuivis s’ils
ont chacun contribué à créer la situation (par exemple, un accident du travail peut être la résul-
tante indirecte des fautes commises par plusieurs personnes : le maître d’ouvrage, le maître
d’œuvre, les entreprises sous-traitantes, etc.).
EXEMPLES
1. Faute délibérée : un salarié avait eu le bras gauche happé par la vis sans fin d’une extru-
deuse alors qu’il intervenait sur cette machine pour effectuer une opération de maintenance.
L’arrêt retient que la victime n’avait reçu aucune formation spécifique et que le prévenu (le
président de la société employeur) ne pouvait utilement invoquer les formations dispensées en
matière de secours et d’incendie ni celles concernant la conduite de la machine dans ses élé-
ments essentiels. Les juges relèvent en outre qu’il appartenait au prévenu de s’assurer de la
conformité de la machine aux normes de la réglementation française et de l’absence de dan-
ger dans son utilisation, ces exigences constituant les diligences normales qui lui incombaient
compte tenu de son statut et des moyens dont il disposait.
Il en ressort que le prévenu, qui a contribué à créer la situation ayant permis la réalisation du
dommage et n’a pas pris les mesures permettant de l’éviter en assurant une formation spéci-
fique à la maintenance de l’extrudeuse, a violé de façon manifestement délibérée une obliga-
tion particulière de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou le règlement.
2. Faute caractérisée : à la fin d’une soirée bien arrosée, une personne avait remis volontai-
rement les clés de son véhicule à une autre personne en sachant que celle-ci n’était pas titu-
laire du permis de conduire et se trouvait sous l’empire de l’alcool. Cette dernière s’était tuée
au volant. La première a été déclarée coupable d’homicide involontaire. Le juge a retenu que
le prévenu, qui ne pouvait ignorer le risque d’accident encouru par la victime en lui permettant
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de conduire dans de telles circonstances, a contribué à créer la situation qui a permis la réali-
sation du dommage et a commis une faute caractérisée exposant autrui à un risque d’une
particulière gravité qu’il ne pouvait ignorer.
REMARQUE
Pour la faute non intentionnelle, l’élément moral est seulement l’existence de la volonté prise
en elle-même, indépendamment du but visé.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
Bien que non intentionnelle, une infraction n’est donc pas constituée si l’auteur du fait illicite
manquait de volonté, soit qu’il ne fut pas libre en raison d’une contrainte irrésistible ou d’une
force majeure, soit qu’il ne fut pas conscient en raison de son délabrement mental.
Les infractions non intentionnelles sont présumées avoir été commises en toute conscience.
Le ministère public qui poursuit l’auteur d’une infraction non intentionnelle peut donc s’en tenir
à rapporter la preuve du fait matériellement commis. À l’auteur de l’infraction de faire la preuve
de l’absence de l’élément intentionnel.
b. La contrainte irrésistible
N’est pas pénalement responsable la personne qui a agi sous l’empire d’une force ou d’une
contrainte à laquelle elle n’a pu résister. En ce cas, l’absence de libre arbitre, de liberté de la
personne, interdit qu’elle soit sanctionnée. Cette contrainte peut être une contrainte physique,
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
une violence d’une tierce personne, ou un événement naturel. La contrainte peut être morale,
telle la menace d’un tiers.
Deux conditions sont à respecter :
• d’une part, la contrainte ne peut résulter que d’un événement imprévisible et insurmontable,
concomitant à la commission de l’infraction, qui place l’auteur de l’infraction dans l’impos-
sibilité absolue de se conformer à la loi ;
• d’autre part, la contrainte ne doit pas résulter d’une faute antérieure.
Cette notion est très proche de la notion de force majeure en droit civil.
EXEMPLE
Un automobiliste poursuivi pour conduite d’un véhicule sans port de ceinture de sécurité a fait
valoir qu’il avait été blessé la veille et qu’un certificat médical attestait une plaie importante au
niveau de l’épaule gauche, ce qui l’empêchait de mettre la ceinture. La juridiction suprême a
refusé d’admettre l’irresponsabilité pénale au motif que l’état de santé invoqué par le prévenu
était antérieur à la commission de l’infraction.
c. L’erreur de droit
Normalement, l’erreur de droit ne constitue pas une cause de non-imputabilité en raison de la
présomption de connaissance de la loi. Cependant, n’est pas pénalement responsable la per-
sonne qui justifie avoir cru, par une erreur sur le droit qu’elle n’était pas en mesure d’éviter, pou-
voir légitimement accomplir l’acte.
Lors des travaux préparatoires, un exemple avait été cité : une personne qui exporte des capi-
taux et viole la réglementation financière alors même que l’administration fiscale avait fait savoir
que, selon son interprétation des textes en vigueur, elle estimait l’opération licite, l’erreur de droit
justifie alors le comportement incriminé par la loi.
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EXEMPLE
Les faits militaires en temps de guerre ne seront pas poursuivis s’ils sont exécutés par obéis-
sance à l’autorité légitime et à condition que les actes ne soient pas manifestement illégaux.
En revanche, le pouvoir du chef d’entreprise sur le salarié résultant du rapport de subordina-
tion juridique qui justifie les ordres et les directives en droit du travail ne crée aucune immunité
ou cause d’irresponsabilité nouvelle en matière pénale. Qu’il ait agi ou non dans les limites de
la mission impartie par son commettant, un préposé reste « pénalement » responsable des
infractions qui lui sont imputables. C’est le cas du comptable qui passerait des écritures qu’il
sait inexactes en obéissant à l’ordre de son supérieur.
e. La légitime défense
La légitime défense est un fait justifiant l’absence de responsabilité pénale dans des conditions
radicalement différentes selon que cette légitime défense concerne la défense des personnes ou
la défense des biens.
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116
UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
f. L’état de nécessité
N’est pas pénalement responsable la personne qui, face à un danger actuel ou imminent qui
menace elle-même, autrui ou un bien, accomplit un acte nécessaire à la sauvegarde de la per-
sonne ou du bien, sauf s’il y a disproportion entre les moyens employés et la gravité de la
menace.
La loi et la jurisprudence imposent quatre conditions pour admettre l’état de nécessité :
• l’existence d’un danger actuel ou imminent ;
• la nécessité d’un acte à la sauvegarde de la personne ou du bien ;
• que le péril auquel le délinquant a voulu échapper en commettant l’infraction n’ait pas pour
origine sa propre faute ;
• la proportion entre les moyens employés et la gravité de la menace.
REMARQUE
Le texte utilise les mêmes formules pour définir la légitime défense et l’état de nécessité. Deux
différences doivent être signalées :
• dans l’hypothèse de la légitime défense, l’agression vise la personne ou autrui alors que
dans le cas de l’état de nécessité, l’agression menace la personne, autrui ou un bien ;
• à la différence de la légitime défense, l’état de nécessité ne supprime pas la responsabilité
civile de l’auteur de l’acte.
g. L’enfance
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b. L’excuse de minorité
Une loi spéciale détermine les sanctions éducatives qui peuvent être prononcées à l’encontre
des mineurs de dix à dix-huit ans ainsi que les peines auxquelles peuvent être condamnés les
mineurs de treize à dix-huit ans, en tenant compte de l’atténuation de responsabilité dont ils
bénéficient en raison de leur âge.
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202111TDPA0116 117
Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
REMARQUE
Le principe est la responsabilité personnelle, en raison de faits commis personnellement. Par
exemple, un père ne pourra être pénalement responsable des infractions commises par son
fils mineur. C’est l’une des grandes différences avec la responsabilité civile.
Il convient de distinguer l’auteur de l’infraction (section 1) du complice (section 2).
REMARQUE
Les coauteurs sont les personnes qui ont commis de concert une même infraction. Cette
règle prétorienne correspond à une hypothèse simple : deux ou plusieurs personnes parti-
cipent à une incrimination, sans que l’on ne sache qui est auteur et qui est complice.
Soit en raison de question de faits : si par exemple, deux individus battent à mort une victime,
lequel des deux a donné le coup entraînant la mort ? Soit parce que par solidarité, différentes
personnes ayant participé à l’infraction ne veulent pas dire qui est complice de l’autre.
La coaction est donc un palliatif aux défauts de la notion de complicité. Cependant, la notion
de coaction est dangereuse, car elle fait échec au principe qui fonde le droit pénal moderne :
la personnalité de la responsabilité pénale.
L’auteur des infractions peut être une ou des personnes physiques (I) ou morales (II).
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L’auteur de l’infraction est celui qui réalise l’infraction, c’est-à-dire celui qui réunit les éléments
matériels et moraux de l’incrimination légale. Souvent, les incriminations ne précisent pas la
personnalité de cet auteur, parfois les textes précisent « toute personne », par exemple en
matière de délit d’entrave aux fonctions de représentation dans l’entreprise. Mais il arrive que
l’auteur soit désigné plus précisément : en matière de droit pénal des affaires, les incriminations
visent particulièrement le gérant de la SARL, ou le président et les administrateurs de la société
anonyme (SA), de façon générale, les dirigeants d’une société par actions.
REMARQUE
Les infractions prévues par le Code de commerce visent les dirigeants de droit ou de fait.
• Le dirigeant de droit est celui qui détient, légalement, un mandat social pour gérer ou admi-
nistrer la société. Le Code de commerce vise les gérants d’une SARL, le président, adminis-
trateurs, les directeurs généraux, les membres du directoire et les membres du conseil de
surveillance d’une SA ou d’une société européenne, les gérants de société en commandite,
le président et les dirigeants d’une société par actions simplifiée (SAS).
• Le dirigeant de fait est celui qui, directement ou par personne interposée, aura, en fait,
exercé la direction, l’administration ou la gestion de la société sous le couvert ou en lieu et
place des représentants légaux. La jurisprudence exige, en outre, l’accomplissement des
actes de gestion en toute indépendance.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
1. La responsabilité pénale
En principe, le chef d’entreprise engage sa responsabilité pour les infractions qu’il commet
personnellement.
Cependant, il peut être tenu responsable des infractions commises dans l’entreprise car il est
tenu à un devoir de « veiller au respect de la législation ». Cette responsabilité pénale du chef
d’entreprise s’applique pour les infractions au Code du travail, pour les délits d’imprudence liés
aux règles relatives à l’hygiène et la sécurité du travail, pour les fraudes fiscales, ou encore, en
matière de respect des règles du Code de la consommation. Cette responsabilité n’est pourtant
pas une responsabilité du fait d’autrui car une responsabilité personnelle pèse sur le chef d’entre
prise qui a manqué à son devoir de surveillance, ou de sécurité.
REMARQUE
Il convient de distinguer la délégation de pouvoirs d’origine prétorienne (qui exonère le diri-
geant de sa responsabilité pénale) de la représentation légale de la société qui est soumise
aux formalités de publicité au RCS.
REMARQUE
Le titulaire de la délégation peut aussi subdéléguer les pouvoirs qu’il a reçus par délégation.
L’autorisation du chef d’entreprise n’est pas nécessaire à la validité de la subdélégation de
pouvoirs.
En principe, plusieurs délégations ne peuvent être faites dans le même domaine. Dans le cas
contraire, les délégations étaient annulées car le cumul de plusieurs délégations pour un
même travail est de nature à restreindre l’autorité et à entraver les initiatives de chacun
des prétendus délégataires.
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202111TDPA0116 119
Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
REMARQUE
La délégation de pouvoirs prend fin par l’effet de la fusion-absorption, même si le salarié en
cause conserve les mêmes fonctions dans la nouvelle entité juridique.
➠➠L’antériorité de la délégation
La délégation de pouvoirs doit être antérieure à la commission de l’infraction.
➠➠L’acceptation du délégataire
Le délégataire doit avoir accepté la délégation et compris que, dans le secteur considéré, il est
susceptible d’être poursuivi en cas de manquement.
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En revanche, un individu totalement étranger à l’entreprise ne saurait être valablement investi
d’une délégation de pouvoirs. Doit être considéré comme tiers à l’entreprise celui dont les rela-
tions avec le dirigeant ne sont pas comparables à celles d’un préposé avec son employeur. Il a
été jugé que les relations existant entre l’administrateur judiciaire désigné par le tribunal de
commerce dans une procédure collective et le chef de l’entreprise en difficulté, qui ne sont pas
des relations d’employeur à proposé, excluent toute possibilité de délégation de pouvoirs du
premier au profit du second.
La compétence du délégataire
La compétence, c’est-à-dire l’état des connaissances techniques et juridiques du délégataire,
doit être en rapport avec l’objet de la délégation : il faut que le délégataire ait intellectuellement
prise sur la situation. Le délégataire est compétent et possède les moyens suffisants lorsqu’il a
les connaissances indispensables à l’accomplissement de sa mission ou a bénéficié d’une for-
mation professionnelle en vue de les acquérir.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
importante. Le titulaire d’une délégation doit disposer d’un pouvoir sur les autres salariés qui doit
se concrétiser en un pouvoir de prononcer ou de proposer une sanction à l’encontre d’un
employé, et en un pouvoir d’organisation ou de direction.
EXEMPLES
• La délégation de pouvoirs consentie le jour même de l’embauche du préposé n’est pas
valable. Le prévenu ne pouvait pas apprécier la compétence de celui-ci pour assumer la
délégation, ce dernier étant, en outre, embauché en CDD.
• La délégation de pouvoirs n’est pas valable car le préposé ne disposait d’aucun pouvoir
disciplinaire, et devait, pour obtenir l’engagement de poursuites disciplinaires, s’adresser à
la DRH.
• La délégation de pouvoirs donnée au responsable artistique est valable. Ce dernier engagé
pour l’organisation et la conception du spectacle, qui, à ce titre mettait au point les cas-
cades, étant lui-même cascadeur de profession, sélectionnait les professionnels, les diri-
geait et disposait des moyens permettant d’assurer leur sécurité, puisque le budget alloué
comprenait le matériel de sécurité nécessaire à la réalisation du spectacle.
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202111TDPA0116 121
Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
EXEMPLES
• Groupement dépourvu de la personnalité morale : à l’occasion de l’attribution d’un mar-
ché, un groupement de trois entreprises a été constitué. Les représentants de ces trois
entreprises ont consenti une délégation de pouvoirs à un salarié de l’une d’entre elles. Un
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accident de travail s’est produit. La responsabilité pénale du groupement dépourvu de la
personnalité morale étant écartée, il restait à déterminer quelle entreprise en était respon-
sable. Pour la Cour de cassation, est engagée la responsabilité pénale de la seule entreprise
qui était l’employeur de la victime.
• Disparition de la personne morale : nul n’étant responsable pénalement que de son propre
fait, il s’ensuit, dans le cas où une société, poursuivie pour homicide involontaire, fait l’objet
d’une fusion-absorption, que la société absorbante ne peut être déclarée coupable, l’ab-
sorption ayant fait perdre son existence juridique à la société absorbée.
2. Le principe de généralité
Les personnes morales sont responsables à l’imitation des personnes physiques, sans qu’il soit
nécessaire que le législateur ait prévu spécialement que l’incrimination s’applique à la personne
morale, sous réserve de certaines exceptions (par exemple, infraction de presse).
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
➠➠Le délégataire
La personne ayant reçu délégation de pouvoirs d’un organe d’une personne morale peut être
considérée comme un représentant de celle-ci, et donc engager sa responsabilité pénale.
Il en est de même pour le subdélégataire qui reçoit ses pouvoirs du délégataire.
Même si l’agent d’une personne morale n’a pas reçu une délégation de pouvoirs effective, par
ses statuts ou attributions, il peut être représentant de la société.
I. LA CLASSIFICATION DE LA COMPLICITÉ
On distingue ainsi traditionnellement la complicité par collaboration de la complicité par instiga-
tion (art. 121‑7, C. pén.) :
• la complicité par collaboration : est complice d’un crime ou d’un délit la personne qui sciem-
ment, par aide ou assistance, en a facilité la préparation ou la consommation. Par exemple : le
prêt d’une arme à un meurtrier pour qu’il accomplisse un meurtre.
• la complicité par instigation : est également complice la personne qui par don, promesse,
menace, ordre, abus d’autorité ou de pouvoir aura provoqué une infraction ou donné des ins-
tructions pour la commettre. Par exemple : l’employeur donne l’ordre à un salarié de commettre
une infraction ; l’employeur obtient un faux témoignage d’un salarié sous la menace d’un licen-
ciement ; l’employeur donne de l’argent à un comptable pour qu’il modifie des documents
comptables.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
Chapitre 3. La peine
La sanction est la réaction de l’autorité publique à la violation d’une règle légale, la répression
par l’État. Le principe de légalité ne concerne pas seulement la définition des faits punissables,
mais aussi les peines applicables. C’est donc à l’intérieur d’un cadre législatif strict que le juge
peut déterminer la peine applicable.
Par application du principe d’individualisation de la peine, le juge fixe le quantum dans la
limite du maximum de la peine prévue par la loi ou le règlement.
La loi fixe des peines principales pour chaque type d’infractions, des peines complémen-
taires qui peuvent s’ajouter aux peines principales et des peines de substitution. Les peines
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accessoires qui s’appliquaient automatiquement lors de la commission de certaines infractions
ont été supprimées.
La loi pénale répartit les infractions pénales en crimes (III), délits (II) et contraventions (I) suivant
la gravité de leur sanction.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
a. L’emprisonnement
Selon une échelle de huit degrés qui va de 2 mois d’emprisonnement minimum à 10 ans au plus.
L’emprisonnement ne peut être prononcé cumulativement avec une des peines privatives ou
restrictives de droits ni avec la peine de travail d’intérêt général.
b. L’amende
Le montant de l’amende est supérieur à 3 750 €.
REMARQUE
Le juge peut prononcer, à la place ou en même temps que l’emprisonnement ou que l’amende,
la sanction-réparation qui consiste pour le condamné à procéder à l’indemnisation du préju-
dice de la victime dans le délai et les modalités fixées par la juridiction.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
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II. LA RÉCIDIVE LÉGALE
La récidive est une circonstance aggravante générale.
La juridiction prononce les peines dans les limites fixées par la loi, en fonction des circonstances
de l’infraction et de la personnalité de son auteur. L’amende sera fixée en tenant des ressources
et des charges de l’auteur de l’infraction.
Le juge peut prononcer une peine avec sursis. Le sursis à l’exécution de la peine peut être
décidé de façon totale ou partielle, il peut être simple ou assorti de mise à l’épreuve ou d’obliga-
tions particulières (travail d’intérêt général par exemple). Si le condamné ne fait pas preuve de
bonne conduite, le sursis sera révoqué et la peine devra être exécutée.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
L’exécution de la peine, après son prononcé, peut subir des modalités allant dans le sens de son
allégement (semi-liberté, réductions, fractionnement, dispense ou ajournement de la peine) ou
dans le sens de son aggravation (période de sûreté pendant laquelle le condamné ne pourra
pas voir sa peine aménagée dans le sens de l’allégement).
Nul n’est responsable pénalement que de son propre fait. Il en résulte que seule la personne
déclarée coupable doit subir les peines correspondantes. Il s’agit du principe de la personnalité
des peines. Ce principe s’applique sans difficulté aux personnes physiques alors que son appli-
cation aux personnes morales pose des difficultés, notamment en cas de fusion-absorption des
entreprises coupables.
En matière pénale au sens strict, la Cour de cassation refuse la transmission de la responsabilité
pénale en cas de transmission universelle du patrimoine d’une personne morale coupable. En
revanche, elle a admis la transmission de la responsabilité imputable au titre de droit de la
concurrence. Quant au Conseil d’État, il refuse d’admettre un complet effacement de la sanction
en cas de transmission de l’entreprise.
EXEMPLES
• En matière de sanction disciplinaire : si le principe de la personnalité des peines fait obs-
tacle à ce que le Conseil des marchés financiers inflige un blâme à raison des manquements
commis par l’absorbée avant son absorption par l’absorbante, en revanche, eu égard tant à
la mission de régulation des marchés dont est investi le Conseil qu’au fait qu’à la suite de la
fusion, l’absorbée a été absorbée intégralement sans être liquidée ni scindée, en tout état de
cause, ni l’article 121‑1 du Code pénal, ni le principe de la personnalité des peines ne fait
obstacle à ce que le Conseil prononçât une sanction pécuniaire à l’encontre de la société
absorbante.
• En matière de sanction administrative : eu égard aux objectifs de prévention et de répres-
sion de la fraude et de l’évasion fiscale auxquels répondent les pénalités fiscales, le principe
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de la personnalité des peines ne fait pas obstacle à ce que, à l’occasion d’une opération de
fusion ou de scission, ces sanctions pécuniaires soient mises, compte tenu de la transmis-
sion universelle du patrimoine, à la charge de la société absorbante, d’une nouvelle société
créée pour réaliser la fusion ou de sociétés issues de la scission, à raison des manquements
commis, avant cette opération, par la société absorbée ou fusionnée ou par la société scin-
dée.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
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Section 1. L’action publique
Nous étudierons, d’une part, la mise en œuvre (I) et, d’autre part, l’extinction (II) de l’action
publique.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
Le procureur de la République reçoit les plaintes et les dénonciations et apprécie la suite à leur
donner.
Il procède ou fait procéder à tous les actes nécessaires à la recherche et à la poursuite des
infractions à la loi pénale. Il dirige l’activité des officiers et agents de la police judiciaire dans le
ressort de son tribunal.
Le ministère public exerce l’action publique et requiert l’application de la loi.
Le ministère public n’a que l’exercice de l’action publique, il n’en a pas la disposition. Une fois
qu’il l’a engagé, il ne saurait dessaisir le juge répressif.
Le réquisitoire introductif d’instance est obligatoire pour les crimes, il est possible pour les
délits complexes. Il peut également avoir lieu en matière de contravention si le procureur de la
République le requiert.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
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d’imposer certaines mesures à l’auteur des faits, si ces mesures lui paraissent susceptibles
d’assurer la réparation du dommage causé à la victime, de mettre fin au trouble résultant de
l’infraction ou de contribuer au reclassement de l’auteur. Ainsi, le procureur de la République
peut faire procéder, avec l’accord des parties, à une mission de médiation entre l’auteur des faits
et la victime. Cette médiation peut intervenir pour toutes les infractions. Elle suspend la pres-
cription de l’action publique. En cas de réussite de la médiation, le procureur de la République
ou le médiateur en dresse procès-verbal, signé par lui-même et par les parties. En cas de non-
exécution d’une de ces mesures de médiation, le procureur, sauf élément nouveau, « met en
œuvre une composition pénale ou engage les poursuites ».
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
• se dessaisir au profit de l’État de la chose qui a servi ou était destinée à commettre l’infraction
ou qui en est le produit ;
• remettre au greffe du TGI son permis de conduire pour 6 mois au maximum ;
• effectuer un travail non rémunéré pour une durée maximale de 60 heures dans un délai qui ne
peut être supérieur à 6 mois ;
• etc.
Lorsque la victime est identifiée, le procureur de la République doit proposer à l’auteur de l’infrac
tion de réparer les dommages causés dans un délai qui ne peut être supérieur à 6 mois. Il
informe la victime de cette proposition.
La proposition de la composition pénale émane du procureur de la République. La personne à
qui est proposée une composition pénale est informée de son droit de se faire assister par un
avocat avant d’y donner son accord.
• Si l’auteur des faits accepte les mesures proposées, le Président du tribunal, à la demande du
procureur, peut rendre une ordonnance de validation (la décision du Président du tribunal
n’est pas susceptible de recours). Les mesures décidées sont mises à exécution. L’action
publique est éteinte, mais la composition pénale donne lieu à inscription au casier judiciaire :
bulletin n° 1.
• Si l’auteur refuse la composition ou après avoir donné son accord, ne l’exécute pas intégrale-
ment, le procureur doit mettre en mouvement l’action publique, sauf élément nouveau.
Les actes tendant à la mise en œuvre ou à l’exécution de la composition pénale sont interruptifs
de la prescription de l’action publique.
La composition pénale est proposée à une personne physique alors que la comparution sur
reconnaissance préalable de culpabilité peut être proposée tant à une personne physique qu’à
une personne morale.
du trouble de l’ordre public apporté par l’infraction. Dans ce cas, il n’y a pas de poursuite pénale.
Le procureur de la République doit aviser les plaignants et les victimes de la décision de classe-
ment de la procédure « en indiquant les raisons juridiques ou d’opportunité qui la justifient ».
Il existe une possibilité de recours hiérarchique. Toute personne ayant dénoncé des faits au
procureur peut former un recours auprès du procureur général contre la décision de classement
sans suite. Le procureur général saisi du recours peut enjoindre au procureur de la République
d’engager des poursuites ou s’il estime le recours infondé, il en informe l’intéressé.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
2. La citation directe
La victime peut utiliser la citation directe en cas de contravention ou de délit pour laquelle une
instruction n’est pas nécessaire.
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tard, une fois écoulé le délai de trois mois. »
Art. 85, al. 1 et 2, CPP.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
L’action publique une fois mise en mouvement par la victime, le procureur ne peut plus classer
l’affaire sans suite. Le procureur de la République ne peut saisir le juge d’instruction de réquisi-
tions de non-informer que si, pour des causes affectant l’action publique elle-même, les faits ne
peuvent légalement comporter une poursuite ou si, à supposer ces faits démontrés, ils ne
peuvent recevoir aucune qualification pénale. Il s’agit du principe posé par l’arrêt Laurent-Atthalin
du 8 décembre 1906.
Le procureur de la République peut également prendre des réquisitions de non-lieu dans le cas
où il est établi de façon manifeste que les faits dénoncés par la partie civile n’ont pas été c
ommis.
Dans le cas où le juge d’instruction passe outre, il doit statuer par une ordonnance motivée. Il
s’agit de lutter contre les plaintes infondées.
publique.
B. LA PRESCRIPTION
1. Le délai et le point de départ de prescription
• En matière de crime, l’action publique se prescrit par 10 ans à compter du jour où l’infraction
a été commise si, dans cet intervalle, il n’a été fait aucun acte d’instruction ou de poursuite.
• En matière de délit, le délai de prescription est de 3 ans, en principe à compter de la date de
commission du délit.
• En matière de contravention, le délai de prescription est d’un an à compter de la date de
commission.
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202111TDPA0116 133
Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
Il existe des délais plus courts (ex. : 3 mois pour les délits ou contraventions commis par voie de
presse) ou plus longs (ex. : 30 ans pour les crimes de terrorisme). Le délai peut être allongé dans
certains cas. Par exemple, il est prolongé de 20 ans pour les infractions de nature sexuelle
commises sur des mineurs et ne commence à courir qu’à partir de la majorité de ces derniers.
Les crimes contre l’humanité sont imprescriptibles.
En principe, le point de départ du délai de prescription est fixé au jour où l’infraction a été
commise ou à la fin de l’état délictueux concernant les infractions continues. Concernant les
infractions clandestines, la jurisprudence fixe le point de départ au jour où le délit est apparu
et a pu être constaté dans des conditions permettant l’exercice de l’action publique.
La loi retarde quelques fois expressément le point de départ. Par exemple, pour les infractions
de nature sexuelle commises sur des mineurs, le délai de prescription ne commence à courir
qu’à partir de la majorité de ces derniers.
L’action civile en réparation du dommage causé par une infraction appartient à tous ceux qui
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ont personnellement souffert du dommage directement causé par l’infraction (art. 2, al. 1er,
CPP). La partie civile peut, à l’appui de sa constitution, demander des dommages-intérêts cor-
respondant au préjudice qui lui a été causé.
L’action civile est diligentée par la partie civile. Le principal but de l’action civile est de permettre
à la partie civile d’obtenir une réparation pécuniaire du préjudice qu’elle a subi du fait d’une
infraction. Par ailleurs, la partie civile met en mouvement l’action publique au moyen d’une
plainte avec constitution de partie civile, contre personne dénommée ou contre X, acte écrit
adressé au juge d’instruction, qui la transmet au procureur de la République.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
D’abord, certaines actions civiles peuvent être faites sans demande de dommages-intérêts.
La Cour de cassation reconnaît ainsi l’action civile d’une victime d’un préjudice causé par une
infraction constitutive d’un accident du travail alors même que la loi leur accordant une indemni-
sation forfaitaire interdisant toute indemnisation par le juge, sauf en cas de faute inexcusable de
l’employeur. Cette action est alors accordée « dans le seul intérêt de la manifestation de la vérité ».
Ensuite, la jurisprudence a accordé la qualité de victime pénale à tous les proches de la victime
immédiate (conjoints, parents, descendants, collatéraux ou alliées) que celle-ci soit décédée ou
non, en exigeant toutefois que le préjudice allégué, qu’ils ont « personnellement souffert »,
découle « directement des faits, objet de la poursuite ».
EXEMPLES
• Les assureurs : légalement subrogés dans les droits et actions des assurés contre les tiers
auteurs de leurs dommages, les assureurs ont reçu un droit d’action civile limité qui leur
permet d’intervenir dans le procès pénal engagé afin de récupérer la créance qu’ils tiennent
de leur assuré, victime pénale, à l’encontre de l’auteur du dommage causé par une infraction
sans avoir à attendre la fin de ce procès pour saisir la juridiction civile normalement compé-
tente. Ils ne peuvent cependant qu’intervenir au procès pénal.
• Les caisses de Sécurité sociale : ces caisses sont elles aussi subrogées dans les droits de
victimes, quelle que soit la nature de l’événement ayant occasionné le dommage, contre la
personne tenue à réparation, et peuvent donc exercer un recours contre le responsable de
l’infraction dommageable.
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202111TDPA0116 135
Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
à un salarié pour saisir une juridiction. Alors, seulement, l’action de substitution permet au syn-
dicat de défendre les intérêts individuels d’un salarié bien que ce salarié n’ait pris l’initiative
d’aucune procédure. L’organisation syndicale n’a pas à justifier d’un mandat de l’intéressé, elle
doit seulement lui notifier cette action par écrit et elle pourra agir si celui-ci ne s’y oppose pas.
Le Code du travail prévoit de nombreuses hypothèses où l’action des organisations syndicales
est possible. Par exemple l’action relative aux discriminations, au respect de l’égalité profession-
nelle entre hommes et femmes.
Ces actions syndicales de substitution peuvent être civiles ou pénales.
EXEMPLE
Le texte permet aux associations de consommateurs agréées de se constituer partie civile
relativement aux faits portant un préjudice direct ou indirect à l’intérêt collectif des consomma-
teurs. À la suite de l’absorption de médicaments préparés à base d’un acide toxique, deux
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personnes étaient décédées. Le fabriquant et le distributeur ont été poursuivis du chef d’homi-
cide involontaire. L’association « UFC Que choisir » était recevable dans sa constitution de par-
tie civile, car le médicament ayant provoqué le décès des deux victimes ne présentait pas la
sécurité à laquelle on peut légitimement s’attendre et avait par conséquent porté atteinte à la
santé des personnes. L’association s’est constituée partie civile pour défendre l’intérêt collec-
tif des consommateurs tel qu’il est déterminé par son objet social.
REMARQUE
Une association peut défendre son intérêt individuel, l’intérêt collectif de ses membres tel qu’il
est déterminé par son objet social ou l’intérêt général dans les conditions prévues par la loi.
REMARQUE
La mise en mouvement de l’action publique n’impose pas la suspension du jugement des
autres actions exercées devant la juridiction civile, de quelque nature qu’elles soient, même
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
interjetés contre les actes et ordonnances du juge d’instruction et les ordonnances du juge des
libertés et de la détention (section 2).
I. LE JUGE D’INSTRUCTION
Le juge d’instruction ne peut informer qu’en vertu d’un réquisitoire du procureur de la République.
1. Les mandats
Les mandats du juge d’instruction sont des ordres écrits (art. 122 et s., CPP) :
• le mandat de recherche est décerné à l’égard d’une personne à l’encontre de laquelle il existe
une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu’elle a commis ou tenté de commettre
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
une infraction. C’est l’ordre donné à la force publique de rechercher la personne à l’encontre
de laquelle il est décerné et de la placer en garde à vue ;
• le mandat de comparution, d’amener ou d’arrêt peut être décerné à l’égard d’une personne
à l’égard de laquelle il existe des indices graves ou concordants rendant vraisemblable qu’elle
ait pu participer à la commission d’une infraction :
–– le mandat de comparution est l’acte par lequel le juge d’instruction met en demeure la per-
sonne à laquelle il est adressé, de se présenter devant lui à la date, heure et jour indiqués,
–– le mandat d’amener est l’ordre donné par le juge d’instruction à la force publique de
conduire, immédiatement, devant lui, la personne à l’encontre de laquelle il est décerné.
–– le mandat d’arrêt est l’ordre donné à la force publique de rechercher la personne désignée
dans l’acte et de la conduire devant le juge après l’avoir, le cas échéant, conduite à la maison
d’arrêt indiquée où elle y sera reçue et détenue.
Le mandat de dépôt est de la compétence du juge des libertés et de la détention.
2. Les ordonnances
Les ordonnances du juge d’instruction sont plus nombreuses :
• l’ordonnance de refus d’informer intervient lorsque l’action publique est éteinte ou l’infrac-
tion n’est pas constituée ;
• l’ordonnance d’incompétence constate une incompétence d’attribution ou incompétence
territoriale ;
• l’ordonnance d’irrecevabilité : la plainte est irrecevable sur la forme ou sur le fond (faits pres-
crits par exemple) ;
• l’ordonnance de mise en examen : le juge d’instruction ne peut mettre en examen que les
personnes à l’encontre desquelles il existe des indices graves et concordants rendant vrai-
semblables qu’elles aient pu participer, comme auteurs ou complices, à la commission des
infractions dont il est saisi ;
• l’ordonnance de soit-communiqué : elle est adressée au procureur de la République. Le juge
d’instruction lui fait savoir que l’instruction est close ;
• l’ordonnance de transmission au procureur de la République : lorsque l’instruction est termi-
née, le juge d’instruction transmet le dossier au procureur de la République. Celui-ci adresse
en retour ses réquisitions motivées au juge d’instruction. À l’issue des délais prévus par la loi,
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le juge d’instruction peut prendre son ordonnance de règlement ;
• l’ordonnance de règlement ou de clôture : elle marque la fin de l’information et dessaisit le
juge d’instruction. Il s’agit, selon le cas, de l’une des ordonnances suivantes :
–– l’ordonnance de non-lieu : elle est rendue lorsque le juge d’instruction estime que les
charges sont insuffisantes, que l’infraction n’est pas constituée ou si l’auteur est resté
inconnu. La décision du juge d’instruction a pour effet d’éteindre l’action publique et de
mettre fin au contrôle judiciaire et à la détention provisoire,
–– l’ordonnance de renvoi : elle est utilisée en matière de contravention et de délit lorsque le juge
d’instruction considère que les charges sont suffisantes. Selon la qualification des faits, il renvoie
devant le tribunal de police ou le tribunal correctionnel la personne visée afin qu’elle soit jugée,
–– l’ordonnance de mise en accusation : si l’infraction est un crime, le juge d’instruction
ordonne la mise en accusation des personnes mises en examen devant la cour d’assises.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
• et, d’autre part, si le juge d’instruction est convaincu de l’existence d’indices graves et concor-
dants de culpabilité à l’encontre d’une personne, celle-ci ne peut plus être auditionnée en
qualité de témoin par le juge d’instruction, sa mise en examen est obligatoire. Tout retard dans
la mise en examen peut constituer une atteinte fondamentale aux droits de la défense de la
personne entendue.
demande de placement en détention provisoire, peut préférer opter pour le contrôle judiciaire.
La mainlevée du contrôle judiciaire peut être ordonnée à tout moment par le juge d’instruction,
soit d’office, soit sur les réquisitions du procureur de la République, soit sur la demande de la
personne après avis du procureur de la République. Le juge d’instruction statue sur la demande
de la personne dans un délai de 5 jours, par ordonnance motivée.
Si la personne mise en examen se soustrait volontairement aux obligations du contrôle judiciaire,
le juge d’instruction peut décerner à son encontre un mandat d’arrêt ou d’amener. Il peut égale-
ment saisir le juge des libertés et de la détention aux fins de placement en détention provisoire.
Les services de police et les unités de gendarmerie peuvent, d’office ou sur instruction du juge
d’instruction, appréhender toute personne placée sous contrôle judiciaire à l’encontre de laquelle
il existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu’elle a manqué aux obligations qui
lui incombent. La personne peut alors, sur décision d’un officier de police judiciaire, être retenue
24 heures au plus dans un local de police ou de gendarmerie afin que soit vérifiée sa situation et
qu’elle soit entendue sur la violation de ses obligations.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
(ou lorsque la personne mise en examen se soustrait volontairement aux obligations du contrôle
judiciaire ou d’une assignation à résidence avec surveillance électronique).
Le juge des libertés et de la détention, saisi par une ordonnance du juge d’instruction tendant au
placement en détention de la personne mise en examen, fait comparaître celle-ci devant lui,
assistée de son avocat et il statue après un débat contradictoire. En cas de prescription de
l’incarcération de la personne, il décerne un mandat de dépôt à son encontre. Il s’agit de l’ordre
donné au chef de l’établissement pénitentiaire de recevoir et de détenir la personne à l’encontre
de laquelle il est décerné.
La détention provisoire ne peut excéder une durée raisonnable, au regard de la gravité des faits
reprochés à la personne mise en examen et de la complexité des investigations nécessaires à la
manifestation de la vérité. Elle est en principe de 4 mois au plus en matière correctionnelle mais,
elle peut être renouvelée selon les cas jusqu’à une durée maximale de 6 mois, 1 an ou 2 ans.
Pour les crimes, elle est de 2 ans lorsque la peine encourue est inférieure à 20 ans de réclusion
criminelle ; 3 ans dans les autres cas. Les délais sont portés respectivement à 3 et 4 ans lorsque
l’un des faits constitutifs de l’infraction a été commis hors du territoire national. Le délai est de
4 ans lorsque la personne est poursuivie pour plusieurs crimes contre la personne, la nation,
l’État et la paix publique ou pour trafic de stupéfiants, terrorisme, proxénétisme, extorsion de
fonds ou pour un crime commis en bande organisée.
Le juge des libertés et de la détention est le seul juge pouvant placer une personne en détention
provisoire. En revanche, il n’est pas le seul compétent pour remettre un individu en liberté. D’une
part, la mise en liberté peut être ordonnée d’office par le juge d’instruction après avis du procu-
reur de la République et ce dernier peut également la requérir à tout moment. D’autre part, la
personne placée en détention ou son avocat peut, à tout moment, en s’adressant au juge d’ins-
truction, demander sa mise en liberté. Le juge d’instruction communique immédiatement le dos-
sier au procureur de la République aux fins de réquisitions. Sauf s’il y donne une suite favorable,
le juge d’instruction doit, dans les 5 jours suivant la communication du procureur de la République,
la transmettre avec son avis motivé au juge des libertés et de la détention. Ce dernier statue
dans un délai de 3 jours ouvrables.
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Chaque cour d’appel comprend une chambre de l’instruction.
La chambre de l’instruction est une juridiction d’appel :
• des actes et ordonnances du juge d’instruction ;
• des ordonnances du juge des libertés et de la détention.
Les débats se déroulent en chambre du conseil.
Lorsqu’elle est saisie en appel d’une ordonnance du juge d’instruction, la chambre de l’instruc-
tion possède toutes les fonctions de l’instruction. La chambre de l’instruction a le pouvoir
d’ordonner tout acte d’information complémentaire. Elle a le pouvoir de contrôler toute l’instruc-
tion et de prononcer l’annulation de certains actes du juge d’instruction.
• En matière de crime : la cour d’assises a plénitude de juridiction pour juger, en premier res-
sort ou en appel, les personnes renvoyées devant elle par une décision de mise en accusation.
• En matière de délit : le tribunal correctionnel connaît des délits.
• En matière de contravention : le tribunal de police connaît des contraventions ; cependant,
lorsque celui-ci connaît des contraventions des quatre premières classes, il est constitué par
un juge de proximité, à défaut par un juge d’instance.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
Les voies de recours, en matière pénale, obéissent à des conditions spécifiques et doivent être
formées dans des délais différents de ceux prévus en matière civile. Il convient de distinguer les
voies de recours ordinaires (I) et extraordinaires (II).
A. L’OPPOSITION
L’opposition est une voie de rétraction, cela signifie que l’affaire jugée revient devant la juridic-
tion qui l’avait préalablement rendue. La raison en est : les décisions ont été rendues par défaut.
Cela signifie notamment que le prévenu régulièrement cité à personne n’a pas comparu mais, il
a fourni une excuse reconnue comme valable par la juridiction devant laquelle il est appelé, que
le prévenu n’a pas eu connaissance de la citation, celle-ci n’ayant pas été délivrée à personne.
L’opposition peut être formée contre :
• les jugements et ordonnances du tribunal de police ;
• les jugements du tribunal correctionnel ;
• les arrêts d’appel.
Le prévenu ou la partie civile peuvent faire opposition. Ce droit n’est pas accordé au ministère
public.
Le jugement rendu par défaut est non avenu dans toutes ses dispositions si le prévenu forme oppo-
sition à son exécution. Il peut toutefois limiter cette opposition aux dispositions civiles du jugement.
L’opposition produit un effet suspensif.
Le délai d’opposition est de 10 jours si le prévenu réside en France métropolitaine, un mois s’il
réside hors de ce territoire. Ce délai commence à courir à compter de la notification du jugement.
L’accusé, absent sans excuse valable à l’ouverture de l’audience, est jugé par défaut. La cour
examine l’affaire sans l’assistance des jurés.
Si l’accusé condamné se constitue prisonnier ou s’il est arrêté avant que la peine soit éteinte par
prescription (20 ans), l’arrêt de la cour d’assises est considéré comme non avenu dans toutes
ses dispositions et l’affaire est réexaminée.
L’appel n’est pas ouvert à l’accusé jugé par défaut.
C. L’APPEL
L’appel est une voie de réformation portée devant une juridiction du second degré. Il produit un
effet suspensif et un effet dévolutif, comme en matière civile. Cependant, la chambre des appels
correctionnels ou la cour d’assises ne peut aggraver le sort de l’appelant s’il est seul à faire appel.
L’appel peut être formé :
• par le condamné ;
• par la personne civilement responsable ;
• par la partie civile pour les intérêts civils ;
• par le procureur de la République (contravention ou délit) ou le procureur général (crime) ;
• par les administrations publiques qui exercent l’action publique.
Le délai pour faire appel est de 10 jours à compter du prononcé du jugement ou de l’arrêt de la
cour d’assises (ou de sa signification selon les cas), et de 2 mois pour le procureur général à
compter du prononcé du jugement.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
L’appel d’un jugement du tribunal de police ou du tribunal correctionnel est porté devant la
chambre des appels correctionnels qui est une formation de cour d’appel qui ne siège pas en
permanence.
En matière de crime, l’appel des arrêts d’assises est porté devant une autre cour d’assises sta-
tuant en appel désignée par la chambre criminelle de la Cour de cassation (appel circulant ou
tournant).
A. LE POURVOI EN CASSATION
Le pourvoi en cassation en matière pénale a un effet suspensif contrairement au pourvoi en
matière civile. Le pourvoi est porté devant la chambre criminelle de la Cour de cassation. La
Cour de cassation ne rejuge pas l’affaire au fond. Elle ne juge qu’en droit :
• lorsque le pourvoi n’est pas fondé, elle rend un arrêt de rejet qui termine définitivement le procès ;
• lorsque le pourvoi est fondé, elle rend un arrêt de cassation avec renvoi devant une juridiction
de même degré et de même nature que celle qui a rendu la décision attaquée.
Peuvent faire l’objet d’un pourvoi en cassation, pour violation de la loi :
• les arrêts de la chambre de l’instruction ;
• les arrêts de cour d’assises statuant en appel ;
• les arrêts de la chambre des appels correctionnels ;
• les jugements rendus en dernier ressort en matière de police.
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• le ministre de la Justice ;
• le condamné ou, en cas d’incapacité, son représentant légal ou, en cas de décès, son conjoint,
ses enfants, parents, légataire universel ou à titre universel ou ceux qui en ont reçu de lui la
mission expresse.
À noter enfin qu’il existe d’autres moyens de recours : le recours en réparation de la détention
(la personne innocentée peut demander une réparation de son préjudice moral et matériel du fait
de la détention provisoire), la demande d’indemnisation des frais de justice exposés par la
personne reconnue innocente ou encore le recours en réexamen après une condamnation
par la Cour européenne des droits de l’homme.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
La loi vise toute personne qui, directement ou par personne interposée, a, en fait, exercé la
direction, l’administration ou la gestion des SARL, sociétés par actions (SA, SCA, SAS, société
européenne, sociétés anonymes à participation ouvrière) et sociétés civiles de placement immo-
bilier (SCPI).
Il s’agit :
• des dirigeants de droit : gérants, administrateurs, directeurs généraux, membres du direc-
toire ou du conseil de surveillance, président, liquidateur ;
• des dirigeants de fait : toute personne, qui, directement ou par personne interposée, aura, en
fait, exercé la direction, l’administration ou la gestion de la société sous le couvert et aux lieu
et place de ses représentants légaux. Les juges du fond doivent appliquer la méthode du fais-
ceau d’indices de pouvoirs caractérisant la gestion de fait de la société (participation significa-
tive dans le capital de la société appauvrie, pouvoir sur le compte bancaire de la société,
décider de l’organisation du travail, signer des contrats, recruter des salariés, etc.).
Les complices sont poursuivis lorsqu’ils permettent la commission du délit par leur aide ou
assistance.
EXEMPLE
Un expert-comptable a été déclaré coupable de complicité des abus de biens sociaux commis
par les dirigeants d’une société. Celui-ci avait, depuis des années, eu connaissance des
détournements et des anomalies comptables les dissimulant, transcrit systématiquement en
comptabilité des écritures dissimulant des délits.
I. L’ÉLÉMENT LÉGAL
Lorsque l’abus de biens sociaux est commis dans une SARL, SA ou autre société par actions
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(SCA, SAS, société européenne), il est sanctionné par le Code de commerce (art. L. 241‑3,
L. 242‑6, L. 242‑30, L. 243‑1, L. 244‑1, L. 244‑5). Lorsqu’il est commis dans une SCPI, il est
sanctionné par le Code monétaire et financier (art. L. 231‑11).
REMARQUES
1. Dans les sociétés autres que SARL, société par actions et SCPI
Dans les autres sociétés, des faits semblables à ceux de l’abus de biens sociaux seront qua-
lifiés d’abus de confiance (SNC par exemple).
2. Distinction entre abus de biens sociaux et banqueroute
Le principe est l’incompatibilité des qualifications de banqueroute et d’abus de biens sociaux.
Si les faits sont antérieurs à la date de cession des paiements, il s’agit de l’abus de biens
sociaux. S’ils sont postérieurs, il s’agit de la banqueroute. L’abus de biens sociaux tend à pré-
server l’intérêt social de la société alors que la banqueroute tend à garantir le crédit social. Les
sanctions encourues au titre de l’abus de biens sociaux sont plus sévères que celles encou-
rues au titre de la banqueroute.
3. Dans une société étrangère
En principe, il est impossible d’imputer l’infraction aux dirigeants d’une société étrangère, car
le droit français n’a pas vocation à protéger l’intérêt social des sociétés étrangères. Cependant,
depuis 2007, la Cour de cassation s’est fondée principalement sur le critère du contrôle capi-
talistique existant entre la société mère française et sa filiale étrangère. Elle a considéré que la
restriction d’application du délit d’abus de biens sociaux n’opère pas à l’égard des filiales
étrangères des sociétés françaises.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
EXEMPLES
• Le dirigeant met des véhicules à la disposition d’une société dont son frère est dirigeant,
gratuitement.
• Un gérant de SARL met à la charge de la société des dépenses antérieures à la constitution
de la société sans lien avec l’activité de celle-ci.
• Le fait que les dirigeants associés possèdent un compte courant d’associés débiteur (c’est-
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à-dire que les prélèvements excèdent le montant des sommes inscrites au crédit du compte
courant d’associé-dirigeant) matérialise l’abus de biens sociaux.
2. Un usage du crédit
Le dirigeant utilise la bonne renommée de l’entreprise en engageant la signature de la société.
EXEMPLE
Un membre du directoire d’une caisse d’épargne octroie des concours bancaires à des socié-
tés créées par d’anciens salariés de la société, sans véritable garantie.
EXEMPLE
Le fait pour un dirigeant d’omettre de réclamer à son ami le paiement de services fournis par
la société.
Un dirigeant avait usé de son statut et de l’influence qui en découle pour évincer les membres
du comité des rémunérations, hostiles au déplafonnement de sa rémunération et pour mettre
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
en place un nouveau comité qu’il savait acquis à ses vœux et dont l’intervention aurait des
conséquences très favorables pour lui (sur ses rémunérations, sa retraite complémentaire et
son indemnité de départ à la retraite).
EXEMPLE
L’assemblée générale annuelle d’une société anonyme, convoquée dans les 6 mois de la clô-
ture de l’exercice, décide d’affecter le résultat au poste « Autres réserves facultatives ».
Quelques mois après, le dirigeant actionnaire convoque une nouvelle assemblée qui vote
l’attribution à ce dirigeant d’un dividende, plus de 9 mois après la clôture des comptes. La
Cour de cassation a confirmé que le dirigeant avait abusé de ses pouvoirs et de ses voix.
REMARQUES
1. Risque de sanctions pénales ou fiscales
Certains actes, qui dans un premier temps, pourraient être avantageux pour la société, lui font
courir le risque de sanctions pénales ou fiscales. C’est le cas lorsque le dirigeant verse des
pots-de-vin pour obtenir une autorisation administrative ou un marché public.
Quel que soit l’avantage à court terme qu’elle peut procurer, l’utilisation des fonds sociaux
ayant pour seul objet de commettre un délit tel que la corruption est contraire à l’intérêt social
en ce qu’elle expose la personne morale au risque anormal de sanctions pénales ou fiscales
contre elle-même et ses dirigeants et porte atteinte à son crédit et à sa réputation. Par exemple,
le dirigeant de l’OM a commis l’abus de biens sociaux en faisant verser des rémunérations
occultes à des joueurs puisque cela exposait la société « à des risques non seulement de pour-
suites pénales et fiscales, mais encore de cessation des paiements ».
2. À des fins personnelles
Le plus souvent, l’atteinte au patrimoine social de la société est faite dans un simple but
d’enrichissement personnel. L’atteinte « à des fins personnelles » est exigée. Ainsi, le texte
punit le fait pour le président, les administrateurs ou les directeurs généraux d’une SA de faire,
de mauvaise foi, des biens ou du crédit de la société, un usage qu’ils savent contraire à l’inté-
rêt de celle-ci, à des fins personnelles ou pour favoriser une autre société ou entreprise dans
laquelle ils sont intéressés directement ou indirectement.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
En principe, l’exigence de l’intérêt personnel implique qu’un acte qui se révèle défavorable à la
société sans que son auteur ait cherché à en tirer profit ne serait pas incriminé. Mais, cette
exigence est quasiment méconnue par la jurisprudence, qui estime qu’il y a délit lorsqu’il n’est
pas justifié que les fonds ont été utilisés dans le seul intérêt de la société, par exemple, les
fonds prélevés de manière occulte par un dirigeant.
3. Intérêts dans une autre société
L’auteur sera poursuivi si ses agissements avaient pour but d’avantager une société ou entre-
prise dans laquelle il est intéressé directement, car il en est associé ou dirigeant, ou indirecte-
ment, par un membre de sa famille par exemple.
En conséquence, l’importance n’est pas que le dirigeant se soit personnellement enrichi, mais
que la société ait été exposée à des risques anormaux d’appauvrissement.
REMARQUE
Le recel d’abus de biens sociaux est le délit commis par celui qui profite de l’abus commis
par un dirigeant.
L’élément légal est l’article 321‑1 du Code pénal.
L’élément matériel est le fait de dissimuler, de détenir ou de transmettre une chose, ou de faire
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office d’intermédiaire afin de la transmettre, en sachant que cette chose provient d’un abus de
biens sociaux. Constitue également un recel le fait, en connaissance de cause, de bénéficier,
par tout moyen, du produit d’un abus de biens sociaux.
Ce délit est intentionnel : le receleur doit savoir que la chose provient de l’infraction.
Par exemple :
• un dirigeant favorise son épouse en lui octroyant un contrat de travail fictif dans la société :
le dirigeant commet un abus de biens sociaux, l’épouse un recel d’abus de biens sociaux ;
• le bénéficiaire d’une commission occulte provenant d’un abus de biens sociaux commet un
recel d’abus de biens sociaux.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
REMARQUES
1. Dol spécial
Les juridictions vont rechercher l’existence d’un dol spécial : l’auteur avait-il l’intention de nuire
à la société ? Il a été jugé que les erreurs ponctuelles dénuées de toute volonté de nuire à la
société justifient la relaxe de la personne poursuivie. Donc, le dol spécial doit être établi.
2. Consentement de tous les associés de la société victime
Le consentement de tous les associés de la société victime ne peut être invoqué à titre de fait
justificatif.
3. Une régularisation est inopérante à écarter la qualification d’abus de biens sociaux.
I. LES PEINES
L’abus de biens sociaux est sanctionné par un emprisonnement de 5 ans et une amende de
375 000 €, pour les auteurs et leurs complices. Outre la sanction pénale et les éventuelles inter-
dictions d’exercice, le juge peut prononcer l’interdiction des droits civiques, civils et de famille.
La tentative n’est pas punissable.
REMARQUE
La loi du 6 décembre 2013 a créé un délit d’abus de biens sociaux aggravé. Il s’agit de l’abus
réalisé ou facilité au moyen soit de comptes ouverts ou de contrats souscrits auprès d’orga-
nismes établis à l’étranger, soit de l’interposition de personnes physiques ou morales ou de
tout organisme, fiducie ou institution comparable établis à l’étranger. Ce délit est puni de 7 ans
d’emprisonnement et de 500 000 € d’amende.
REMARQUE
L’action sociale ut singuli est recevable à l’encontre des complices et des receleurs d’abus
de biens sociaux, en dépit de l’extinction de l’action publique à l’égard de l’auteur principal.
Dans un arrêt, la société victime d’abus de biens sociaux s’était constituée partie civile par le
biais du représentant légal de la société. Ce dernier ne demandait cependant la réparation
d’aucun préjudice à l’auteur des faits. Les actionnaires ont exercé l’action sociale au nom de
la société, ils ont été déclarés recevables à se constituer partie civile et à solliciter des dom-
mages-intérêts à l’encontre de l’auteur de ce délit – peu importe que le représentant légal de
cette société, partie civile, n’invoque l’existence d’aucun préjudice.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
A. LE PRINCIPE
L’abus de biens sociaux est une infraction instantanée qui est consommée à chaque usage abu-
sif.
En cas d’agissements répétés, le délit se renouvelle à chaque usage, ce qui fait repartir la pres-
cription. La prescription de l’action publique, de 3 ans, court à compter de la commission de la
dernière infraction.
Selon la jurisprudence, le délai de prescription court, en l’absence de dissimulation, à partir de
la présentation des comptes annuels (aux associés) par lesquels les dépenses litigieuses ont été
mises à la charge de la société.
Il convient donc d’opérer une distinction entre les cas de dissimulation et l’absence de dissimu-
lation.
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Lorsque les agissements sont dissimulés, le point de départ de la prescription est le jour de la
révélation du délit, plus précisément à compter de la date à laquelle ces faits ont pu être
constatés dans des conditions permettant l’action publique.
La notion de « dissimulation » devient déterminante. Il s’agit de tout procédé rendant difficile
la détection de l’anomalie par les actionnaires et le CAC. Par exemple, les faits sont dissimu-
lés lorsque les dépenses litigieuses ne sont pas enregistrées en comptabilité ou lorsque les
écritures donnent l’apparence d’opérations normales. Les faits sont également dissimulés en
cas de la tenue d’une comptabilité parallèle ou du paiement en liquide. Constitue aussi une dis-
simulation le versement de salaires fictifs à un salarié dans la mesure où les comptes englobent,
sans aucune distinction nominative, les salaires et les charges de l’ensemble du personnel de la
société.
Souvent, l’abus de biens sociaux est découvert lors de contrôles fiscaux ou par un mandataire
de justice (administrateur judiciaire ou liquidateur) lors d’une procédure relative aux difficultés de
l’entreprise. Cependant, la connaissance de faits constitutifs d’abus de biens sociaux par l’Admi
nistration fiscale n’emporte pas point de départ de la prescription de ce délit.
Du fait de la jurisprudence, l’abus de biens sociaux apparaît « imprescriptible ».
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
Le texte vise les gérants de SARL, le président, les administrateurs, les directeurs généraux
d’une SA, et de façon générale, les dirigeants de sociétés par actions ou d’une SCPI.
Est coupable de complicité toute personne ayant participé à l’établissement de l’inventaire
frauduleux conduisant à la distribution de dividendes fictifs.
I. L’ÉLÉMENT LÉGAL
Lorsque l’infraction est commise dans une SARL, SA ou autre société par actions (SCA, SAS,
société européenne), elle est sanctionnée par le Code de commerce (art. L. 241‑3, L. 242‑6,
L. 242‑30, L. 243‑1, L. 244‑1, L. 244‑5). Lorsqu’elle est commise dans une SCPI, elle est sanc-
tionnée par le Code monétaire et financier (art. L. 231‑11‑1).
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
La peine encourue est un emprisonnement de 5 ans et une amende de 375 000 €. Outre la sanc-
tion pénale et les éventuelles interdictions d’exercice, le juge peut prononcer l’interdiction des
droits civiques, civils et de famille.
La tentative n’est pas punissable.
L’action civile appartient à la société, aux associés individuellement et aussi aux créanciers, car
le prélèvement sur les réserves non disponibles porte atteinte à leur droit de gage sur le capital
social.
La prescription est de 3 ans, à compter du jour où les dividendes sont mis à la disposition des
associés.
Les auteurs sont les dirigeants d’une SARL, d’une société par actions ou d’une SCPI.
Sont punissables ceux qui ont aidé à commettre l’infraction (complices), il s’agit le plus souvent
des experts-comptables et des commissaires aux comptes.
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Section 2. Les éléments constitutifs de l’infraction
I. L’ÉLÉMENT LÉGAL
Lorsque l’infraction est commise dans une SARL, SA ou autre société par actions (SCA, SAS,
société européenne), elle est sanctionnée par le Code de commerce (art. L. 241‑3, L. 242‑6,
L. 242‑30, L. 243‑1, L. 244‑1, L. 244‑5). Lorsqu’elle est commise dans une SCPI, elle est sanc-
tionnée par le Code monétaire et financier (art. L. 231‑11).
REMARQUE
Faux
Une même personne peut être coupable des mêmes faits sous plusieurs qualifications (délit de
présentation de bilan inexact et faux, par exemple), dès lors que les deux délits protègent des
intérêts sociaux différents et qu’une seule peine a été prononcée.
Constitue un faux toute altération frauduleuse de la vérité dans un écrit ou tout autre support
d’expression de la pensée qui a pour objet ou qui peut avoir pour effet d’établir la preuve d’un
droit ou d’un fait ayant des conséquences juridiques (art. 441‑1, C. pén.). Il s’agit d’une infrac-
tion de droit commun. Le faux et l’usage de faux sont punis de 3 ans d’emprisonnement et de
45 000 € d’amende.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
A. LES INEXACTITUDES
Les comptes annuels doivent être réguliers, sincères et donner une image fidèle du patrimoine,
de la situation financière et du résultat de la société. La fidélité porte aussi bien sur l’exactitude
des comptes présentés que sur l’information qu’ils communiquent. En conséquence, les inexac-
titudes peuvent être aussi bien matérielles que formelles.
par un commissaire aux comptes suffit à établir l’intention frauduleuse de l’auteur du délit.
Le rejet du bilan par l’assemblée générale ou la connaissance par les actionnaires de la situation
véritable de la société n’empêche pas la constitution du délit.
Le délit de présentation ou de publication de comptes annuels infidèles est punissable d’un empri-
sonnement de 5 ans et d’une amende de 375 000 €. Outre la sanction pénale et les éventuelles
interdictions d’exercice, le juge peut prononcer l’interdiction des droits civiques, civils et de famille.
La tentative n’est pas punissable.
En matière d’abus de biens sociaux, la jurisprudence a une position stricte concernant la possi-
bilité de se constituer partie civile. En revanche, sa position est souple concernant la recevabi-
lité de la constitution de partie civile du chef de présentation ou de publication de comptes
annuels ne donnant pas une image fidèle de la situation réelle de l’entreprise. L’action civile
appartient à la société, aux associés individuellement et à toute personne qui subirait un préju-
dice direct du fait de la publication des comptes inexacts.
EXEMPLES
Est recevable la constitution de partie civile du cessionnaire qui avait acquis, postérieure-
ment à la présentation de comptes inexacts, des parts de la société, du cessionnaire d’ac-
tions qui fait état de ce que la présentation de comptes annuels infidèles avait servi à
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
l’évaluation d’actions qu’il était sur le point d’acheter, du banquier de l’entreprise, ou du créan-
cier (à condition que sa créance ne soit pas antérieure à la présentation des comptes infidèles).
En revanche, n’est recevable la constitution de partie civile de l’actionnaire que si la présenta-
tion ou la publication des comptes a été déterminante de sa décision de prendre une partici-
pation dans la société, ou de l’évaluation des titres cédés.
Un fournisseur n’est recevable à se constituer partie civile que si les comptes inexacts de son
cocontractant l’ont conduit à continuer ses relations contractuelles avec lui.
Est irrecevable l’action civile d’une fédération de syndicats ou d’un comité d’entreprise.
La prescription est de 3 ans, à compter du jour où les comptes annuels sont présentés aux
associés ou mis à la disposition du public.
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B. LES ÉLÉMENTS CONSTITUTIFS DE L’INFRACTION
1. L’élément légal
Lorsque l’infraction est commise dans une SARL, SA ou autre société par actions (SCA, SAS,
société européenne), elle est sanctionnée par le Code de commerce (art. L. 241‑3, L. 242‑2,
L. 243‑1, L. 244‑1, L. 244‑5). Lorsqu’elle est commise dans une SCPI, elle est sanctionnée par
le Code monétaire et financier (art. L. 231‑10).
2. L’élément matériel
L’infraction consiste à faire attribuer frauduleusement, à un apport en nature, une évaluation
supérieure à sa valeur réelle.
3. L’élément moral
Il s’agit d’une infraction intentionnelle. La mauvaise foi est essentielle compte tenu de la difficulté
d’évaluer les apports en nature. Le juge apprécie le caractère frauduleux de l’évaluation.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
• dans les sociétés par actions, l’infraction est punissable d’un emprisonnement de 5 ans,
mais l’amende n’est que de 9 000 €. La loi ne prévoit pas de peine complémentaire pour les
dirigeants de société par actions.
En pratique, la surévaluation de l’apport en nature est difficile à établir.
A. LE CHAMP D’APPLICATION
Le texte ne vise que les sociétés par actions : SA, SCA, SAS, société européenne (art. L. 242‑1,
L. 244‑1, L. 243‑1, L. 244‑5, C. com.).
Les personnes susceptibles d’être responsables sont les fondateurs, le président, les adminis-
trateurs ou les directeurs généraux.
2. L’élément matériel
Le fait sanctionné est l’émission ou la négociation des actions :
• sans que les actions de numéraires aient été libérées à la souscription de la moitié au moins ;
• ou sans que les actions d’apport aient été intégralement libérées avant l’immatriculation de la
société au RCS.
3. L’élément moral
L’émission d’actions de société irrégulièrement constituée est une infraction non intention-
nelle, la matérialité des faits suffit à la constituer.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
REMARQUE
Depuis la loi du 22 mars 2012, en l’absence de publicité de l’acte de nomination du liquidateur,
le ministère public ou toute personne intéressée peut demander au président du tribunal sta-
tuant en référé d’enjoindre au liquidateur, sous astreinte, d’y procéder.
En outre, lorsque le liquidateur ne convoque pas l’assemblée des associés dans les 6 mois de
sa nomination, l’organe de contrôle ou un mandataire désigné, par décision de justice, à la
demande de tout intéressé, peut y procéder.
Lorsque le liquidateur ne convoque pas les associés en fin de liquidation pour statuer sur les
comptes sociaux définitifs et constater la clôture de la liquidation, tout associé peut demander
en justice la désignation d’un mandataire chargé de procéder à la convocation.
L’article L. 247‑7 du Code de commerce punit de 150 000 € d’amende le fait de ne pas déposer
sur un compte ouvert dans un établissement de crédit au nom de la société en liquidation, dans
le délai de quinze jours à compter de la décision de répartition, les sommes réparties entre les
associés et les créanciers ; de ne pas déposer à la caisse des dépôts et consignations, dans le
délai d’un an à compter de la clôture de la liquidation, les sommes attribuées à des créanciers
ou à des associés qui n’ont pas été réclamées.
Ces infractions sont intentionnelles.
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Section 3. Les infractions relatives aux assemblées
REMARQUE
La non-convocation de l’AG n’est plus sanctionnée pénalement depuis la loi du 22 mars 2012.
Désormais, le ministère public ou toute personne intéressée peut saisir le président du tribunal
statuant en référé afin d’enjoindre, sous astreinte, aux dirigeants de convoquer l’AG ou de
désigner un mandataire pour y procéder (art. L. 223‑26, L. 225‑100, C. com.).
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
EXEMPLE
Est puni le fait pour le président de faire commencer l’assemblée avant l’heure prévue et de
profiter de l’absence d’un actionnaire opposant pour faire voter des résolutions.
Le délit est intentionnel. Sont punis ceux qui agissent sciemment et qui accomplissent un acte
positif d’entrave. Il a été jugé que ce n’était pas le cas d’une convocation publiée dans un journal
d’annonces légales au mois d’août en période de vacances.
Les coupables ne sont pas nécessairement les dirigeants sociaux.
REMARQUE
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À chaque assemblée, est tenue une feuille de présence ; les décisions de l’assemblée
doivent être constatées par un procès-verbal. Le non-respect de ces obligations n’est plus
sanctionné pénalement : la sanction est une nullité facultative des délibérations de l’assem-
blée (art. L. 225‑114, C. com.).
REMARQUE
L’associé ou l’actionnaire qui n’a pas obtenu communication des documents sociaux demande
au président du tribunal de commerce d’enjoindre aux administrateurs, sous astreinte, de
les communiquer ou de désigner un mandataire chargé de procéder à cette communica-
tion (art. L. 238‑1, C. com.). Il s’agit d’une mesure de dépénalisation.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
Est punissable le fait, dans les entreprises d’au moins 300 salariés, de ne pas établir et sou-
mettre annuellement au comité d’entreprise le bilan social.
Ces infractions sont punies d’un an d’emprisonnement et de 3 750 € d’amende.
En principe, le délit est intentionnel. Or, l’examen de la jurisprudence montre que l’élément
intentionnel n’est pas exigé.
b. Les incompatibilités
L’indépendance des commissaires aux comptes est importante pour limiter les conflits d’inté-
rêts. Cette indépendance est assurée par l’établissement d’une liste de prestations interdites et
d’incompatibilités.
Les fonctions de commissaire aux comptes sont incompatibles :
• avec toute activité ou tout acte de nature à porter atteinte à son indépendance ;
• avec tout emploi salarié ; toutefois, un CAC peut dispenser un enseignement se rattachant à
l’exercice de sa profession ou occuper un emploi rémunéré chez un CAC ou chez un expert-
comptable ;
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• avec toute activité commerciale, qu’elle soit exercée directement ou par personne interposée.
L’article L. 820‑6 du Code de commerce punit toute personne qui, soit en son nom personnel,
soit au titre d’associé dans une société de commissaires aux comptes, aura accepté, exercé ou
conservé les fonctions de commissaire aux comptes, nonobstant les incompatibilités légales,
d’un emprisonnement de 6 mois et d’une amende de 7 500 €. Le délit est intentionnel.
Le Code de déontologie des commissaires aux comptes définit un certain nombre d’incompati-
bilités :
• le commissaire aux comptes ne peut pas prendre, recevoir ou conserver un intérêt auprès de
la société dont il est chargé de certifier les comptes ou auprès d’une société contrôlant celle-ci
ou contrôlée par elle ;
• le commissaire aux comptes ne peut pas fournir de conseil ou toute autre prestation de ser-
vices, qui n’entrent pas dans les diligences directement liées à sa mission de commissaire aux
comptes, à la société qui l’a chargé de certifier ses comptes, ou aux sociétés contrôlant celle-
ci ou contrôlées par elle ;
• lorsque le commissaire aux comptes est affilié à un réseau dont les membres ont un intérêt éco-
nomique commun et qui n’a pas pour activité exclusive le contrôle légal des comptes, il ne peut
pas certifier les comptes d’une société qui, en vertu d’un contrat conclu avec ce réseau ou un
membre de ce réseau, bénéficie d’une prestation de services non directement liée à sa mission ;
• les commissaires aux comptes ne peuvent pas devenir dirigeants des sociétés qu’ils ont
contrôlées dans les 5 ans qui suivent la cessation de leurs fonctions ; ils ne peuvent pas non
plus en devenir salariés ;
• les anciens dirigeants et les anciens salariés d’une société doivent respecter un délai d’au
moins 5 ans après la cessation de leurs fonctions, avant d’être nommés commissaires aux
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
comptes dans cette société, ou des sociétés possédant au moins 10 % du capital de celle-ci
ou dont celle-ci disposerait d’au moins 10 % du capital lors de la cessation de leurs fonctions.
apprécier au cas par cas les mots « dont il a eu connaissance » pour déterminer dans quelle
hypothèse il ne pouvait ignorer les faits délictueux. En pratique, le CAC est un professionnel
qui ne peut ignorer certains faits et qui ne peut argumenter qu’il n’a pas rempli sa mission.
L’action civile du chef de non-révélation de faits délictueux est exercée par toute personne
qui justifie un préjudice direct et personnel. Par exemple, la Cour de cassation a admis
l’action civile exercée par une société financière qui avait acheté les actions de la société
contrôlée par le commissaire aux comptes. Dans un autre arrêt, la Cour de cassation a admis
l’action civile exercée par un créancier de la société contrôlée par le commissaire aux comptes.
REMARQUE
Par ailleurs, les commissaires aux comptes peuvent être poursuivis, en tant qu’auteurs ou en
tant que complices, pour d’autres infractions : escroquerie, faux, abus de biens sociaux.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
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L’article L. 242‑24 du Code de commerce punit, d’une amende de 150 000 €, le fait, pour les
dirigeants des SA :
• d’utiliser des actions achetées par la société, en application de l’article L. 225‑208 afin de faire
participer les salariés aux résultats, d’attribuer des actions gratuites ou de consentir des
options donnant droit à l’achat d’actions, à des fins autres que celles prévues par cet article ;
• d’effectuer, au nom de la société, les opérations interdites par le premier alinéa de l’arti
cle L. 225‑216.
Les personnes potentiellement responsables sont le président, les administrateurs ou les direc-
teurs généraux de la société.
REMARQUE
Le rachat de ses propres actions est autorisé sous certaines conditions. Ainsi, les sociétés
dont les titres sont admis sur un marché réglementé sont autorisées à acheter leurs actions
propres dans la limite de 10 % du capital, sur autorisation de l’assemblée générale et sous le
contrôle de l’AMF.
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
REMARQUE
Les dirigeants d’une société cotée doivent faire mettre sous la forme nominative ou déposer
leurs titres émis par la société. Le non-respect de cette obligation n’étant plus sanctionné
pénalement, la sanction est la suspension des droits de vote et des droits à dividendes jusqu’à
régularisation de la situation.
REMARQUE
La sanction pénale est remplacée par une nullité facultative lorsqu’une société procède à un
amortissement de son capital alors que la totalité des actions à dividendes prioritaires sans
droit de vote (ADPSDV) n’a pas été intégralement rachetée et annulée. Il en va de même en
cas de réduction du capital non motivée par des pertes et en cas de remboursement intégral
par le liquidateur des actions ordinaires avant celui des ADPSDV.
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202111TDPA0116 159
Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
L’article L. 244‑3 du Code de commerce sanctionne, d’une amende de 18 000 € le fait, pour les
dirigeants d’une SAS, de procéder à une offre au public de titres financiers ou de faire admettre
des actions aux négociations sur un marché réglementé.
I. L’ÉMISSION D’OBLIGATIONS
L’article L. 245‑9 du Code de commerce sanctionne, d’une peine d’amende de 9 000 €, le fait,
pour les dirigeants d’une société par actions d’émettre pour le compte de cette société, des
obligations négociables qui, pour une même émission, ne confèrent pas les mêmes droits de
créance pour une même valeur nominale.
La peine est de 5 ans d’emprisonnement et 18 000 € d’amende si l’infraction a été commise
frauduleusement pour priver les obligataires ou certains d’entre eux d’une part des droits atta-
chés à leur titre de créance.
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Les infractions prévues aux articles L. 245‑12 et L. 245‑13 du Code de commerce sont punies
de 5 ans d’emprisonnement et de 18 000 € d’amende si l’infraction a été commise frauduleuse-
ment pour priver les obligataires ou certains d’entre eux d’une part des droits attachés à leur titre
de créance.
Synthèse de la partie 2
En présence d’un cas pratique en matière pénale, il est indispensable de donner la qualifi-
cation de l’infraction tout en analysant ses éléments constitutifs : élément légal, élément
matériel et élément moral. L’énoncé peut également vous poser d’autres questions, telles
que celles relatives aux personnes coupables, à la prescription, à l’action civile ou aux
sanctions.
Vous devez en plus vous interroger sur les indices suivants :
• le type de société : par exemple, l’ABS s’applique aux dirigeants d’une SA, d’une SARL,
d’une SCA ou d’une SAS, mais pas aux dirigeants d’une SNC, d’une commandite simple
ou d’une société civile ;
• si l’entreprise est en redressement ou liquidation judiciaire : les mêmes faits peuvent être
qualifiés en ABS avant la cessation des paiements et en banqueroute après celle-ci ;
• si dans cette société, il y a un commissaire aux comptes (CAC) : certains délits peuvent
être liés à la désignation du CAC, à l’exercice de la profession de CAC, au défaut de
convocation du CAC aux assemblées, aux obstacles posés à l’exercice de ses fonctions
par le CAC. Les CAC peuvent commettre les délits d’informations mensongères et de
•••
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UE 211 • Gestion juridique, fiscale et sociale
•••
non-révélation des faits délictueux. Ils peuvent également être poursuivis, en tant q u’auteur
ou complice d’infractions des affaires de droit commun : ABS, etc. ;
• si dans cette société, il y a un comité d’entreprise : le délit d’entrave peut être constitué ;
• le cas échéant, il faudra se poser la question d’un éventuel recel ;
• les personnes coupables : il faut distinguer l’auteur, le coauteur du complice. La qualité
du dirigeant (de droit ou de fait) doit être recherchée ;
• la responsabilité des personnes morales : la responsabilité des personnes physiques
n’exclut pas celles des personnes morales à raison des mêmes faits. Les personnes
morales sont pénalement responsables des infractions commises, pour leur compte, par
leurs organes ou représentants. Afin d’échapper à la responsabilité pénale, la personne
morale peut recourir à la méthode de dissolution et de la fusion.
Quand vous mentionnez l’élément légal, il ne faut pas faire de confusion entre les disposi-
tions pénales du Code de commerce et celles du Code pénal (de nombreuses infractions
sont dispersées dans des lois particulières ou dans d’autres codes). Le principe de légalité
est le fondement du droit pénal. En principe, les lois pénales de fond ne sont pas appli-
cables de façon rétroactive. Cependant, la rétroactivité de la loi pénale nouvelle plus douce
est un principe universel, auquel le législateur peut cependant déroger expressément.
L’élément matériel d’une infraction est le comportement prohibé par la loi. Il faut vérifier si
l’infraction est consommée, ou si on est en présence d’une tentative (la tentative est tou-
jours punissable en matière de crime alors qu’une tentative de délit n’est punissable que si
la loi le prévoit).
L’étude de l’élément intentionnel (ou moral) d’une infraction pose des difficultés. Il faut
distinguer le dol général du dol spécial. En général, sans intention, pas d’infraction. Cepen-
dant, la loi de 2000 a créé des délits non intentionnels seulement à l’égard des personnes
physiques. En cas de délits non intentionnels (en cas de faute d’imprudence, de négli-
gence ou de manquement à une obligation de prudence ou de sécurité prévue par la loi ou
le règlement), lorsque les personnes physiques n’ont pas causé directement le dommage,
mais ont créé ou contribué à créer la situation qui a permis la réalisation du dommage ou
n’ont pas pris les mesures permettant de l’éviter, elles sont responsables pénalement uni-
quement s’il est établi qu’elles ont commis une faute délibérée ou une faute caractérisée.
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Les causes d’irresponsabilité sont prévues par la loi : contrainte irrésistible, erreur de droit,
commandement de l’autorité légitime, etc.
Les chefs d’entreprise engagent leur responsabilité pénale pour les infractions qu’ils ont
personnellement commises. Des difficultés se posent en revanche concernant les infrac-
tions commises au sein de leur entreprise par les tiers. En principe, ils en sont responsables
en raison de leur devoir de surveillance au sein de l’entreprise. Néanmoins, afin de soulager
la pression pénale pesant sur les dirigeants, la jurisprudence a adopté le mécanisme de la
délégation de pouvoirs ayant pour objet de transférer la responsabilité pénale du chef
d’entreprise à un salarié. Le juge vérifie si la délégation est valable (effective) ou non. À cette
fin, trois catégories de conditions de fond sont exigées : celles tenant à la délégation, celles
tenant au délégataire, celles tenant au comportement du délégant.
Les fonctions de poursuite, d’instruction et de jugement sont exercées par des juges diffé-
rents. Un procès pénal débute par une action (ou poursuite). Il faut distinguer l’action
publique de l’action civile. L’objectif principal de l’action civile est d’obtenir la réparation du
préjudice subi, mais accessoirement, elle peut déclencher l’action publique. L’action
publique est exercée par le parquet, certaines administrations ou associations, alors que
l’action civile est exercée par la partie civile (ex. : la victime, mais pas seulement) qui a subi
un préjudice personnel et direct en raison de l’infraction. Le délai de prescription de l’action
publique est de 10 ans pour les crimes, de 3 ans pour les délits et de 1 an pour les contra-
ventions. Le délai de prescription de l’action civile de droit commun est de 5 ans. En raison
du principe d’opportunité des poursuites, le parquet décide de poursuivre (pour éviter la
publicité totale du procès, on peut demander le bénéfice de la procédure dite du « plaider-
coupable »), de classer l’affaire ou d’engager des procédures alternatives (ces procédures
•••
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•••
ont également été adoptées en droit de la concurrence et de la procédure fiscale). Si la
partie civile dépose une plainte avec constitution de partie civile recevable, le procureur ne
peut plus classer l’affaire sans suite. Les juridictions compétentes pour juger les crimes,
délits et contraventions sont respectivement la cour d’assises, le tribunal correctionnel et le
tribunal de police.
Il faut vous souvenir au moins du nom de toutes les infractions citées dans le cours, non
seulement dans cette partie, mais aussi les délits d’initié, de manipulation de cours, de
diffusion d’informations inexactes (série 2) et les infractions commises dans le cadre d’une
procédure collective (série 4).
En matière d’ABS, l’expérience montre que trois points semblent particulièrement difficiles
à comprendre : l’appréciation par le juge du terme « à des fins personnelles », le délai de
prescription, ainsi que le titulaire de l’action civile.
Concernant le délit de distribution de dividendes fictifs, il est important de signaler qu’il
s’agit d’un délit intentionnel et que l’action civile appartient à la société, aux associés indi-
viduellement et aux créanciers.
Quant au délit de présentation ou de publication de comptes annuels infidèles, il faut
savoir que dans les SARL, seule est sanctionnée la présentation alors que dans les sociétés
par actions, sont sanctionnées indépendamment la présentation et la publication. L’élé-
ment intentionnel exige un dol spécial : la volonté de dissimuler la véritable situation de la
société. L’action civile peut être exercée par la société, l’associé individuellement ou toute
personne qui subirait un préjudice direct et personnel du fait. L’infraction de présentation
de comptes infidèles permet d’atteindre plus facilement le dirigeant de la société que l’in-
fraction d’ABS.
Le délit de distribution de dividendes fictifs est souvent accompagné du délit de présenta-
tion et comptes infidèles.
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Index
Abus de biens sociaux 109, 111, 135, 142, – aléatoire 22
151, 157 – à titre gratuit 22
Abus de confiance 108, 111, 112, 113, 143 – commutatif 22, 61
Acceptation de l’offre 26 – consensuel 23
Acte – d’adhésion 23
– apparent 43 – de franchise 78
– à titre onéreux 43 – de gré à gré 23
– d’administration 37, 54, 144 – d’entreprise 32, 69
– de conservation 37 – instantané 23
– de disposition 144 – négocié 23
– ostensible 43, 65 – nommé 22
– secret 42, 43 – préparatoire 62
Action – réel 23
– civile 128, 133, 134, 135, 136, 137, – synallagmatique 21, 22, 61
147, 148, 150, 157 – unilatéral 21
– ut singuli 135, 147 Contrats solennels 23
– publique 109, 128, 129, 130, 131, 132, Contre-lettre 42, 43, 65
133, 134, 136, 137 Délégation de pouvoirs 119
Annulation 36, 99 Délit
Avant-contrats 25 – de détention d’actions à dividende
Caducité 34 prioritaire sans droit de vote 158
Capacité 31, 61 – d’émission d’actions de société
Cause 61, 86 irrégulièrement constituée 153
Chambre de l’instruction 137 – d’émission de valeurs mobilières
Chambre des appels correctionnels 141, 142 dans une SARL 158
Citation directe 129, 132 – de négociation irrégulière d’actions
Classement sans suite 129, 131 de numéraire 158
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Série 1
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UE 211
Devoir 1
Gestion juridique, fiscale et sociale
Année 2016-2017
À envoyer à la correction
Auteur : Catherine VAUTHIER
INFORMATIONS IMPORTANTES
Les devoirs doivent être rédigés de façon pertinente, complète et concise.
Justifiez vos réponses.
Afin d’éviter l’inflation de la taille des devoirs par copier-coller et/ou par développements hors sujet et
inutiles, un devoir ne peut comporter au maximum que 4 pages recto (police 12, interligne simple).
Seules les 4 premières pages seront corrigées.
En cas de constatation de copies présentant des similitudes troublantes, aucune des copies concer-
nées ne sera notée.
La SA METALIS est une SA au capital social de 100 000 euros résultant de la transformation d’une SARL
en 2010. Son objet social est la réalisation de travaux de maintenance industrielle. Son siège social est,
depuis 2010, situé à Paris.
La SA METALIS est une SA avec conseil d’administration. Le président du conseil d’administration, dési-
gné par l’AGO du 9 mars 2013, est M. Adrien ACIER.
Le capital social de la SA METALIS est réparti de la manière suivante :
• M. Adrien ACIER, président du conseil d’administration : 2 000 actions ;
• M. Alain FER, administrateur : 1 500 actions ;
• la SARL INDUS, administrateur : 1 000 actions (M. Jacques ALU est le représentant permanent au
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conseil d’administration) ;
• la SAS INOX : 500 actions ;
• Mme ALU : 100 actions ;
• Mme FER : 100 actions ;
• M. CUIVRE : 50 actions.
M. CUIVRE a été désigné directeur général de la SA METALIS par décision du conseil d’administration en
date du 5 mars 2015. M. Alain FER a également été nommé, le même jour, comme directeur général délégué.
Le commissaire aux comptes de la SA METALIS a été nommé le 1er juin 2014 par l’AGO sur proposition
du conseil d’administration. Il s’agit de M. AUDIT.
M. CUIVRE a consenti une délégation de pouvoirs au directeur technique de la SA METALIS. Il apparaît
que le directeur technique ne peut pas recruter seul des salariés, même pour des CDD de courte durée ;
il doit obtenir l’aval du directeur général pour l’organisation du planning de son équipe. L’acquisition du
matériel nécessaire pour réaliser les travaux de maintenance est également subordonnée à l’autorisation
de M. CUIVRE. Ce dernier a été poursuivi pour une infraction au Code du travail et il invoque la déléga-
tion de pouvoirs consentie au directeur technique afin d’être exonéré de toute responsabilité pénale.
TRAVAIL À FAIRE
1. La délégation de pouvoirs consentie au directeur technique est-elle valable ? Dans l’affirmative,
justifiez votre réponse. Dans la négative, indiquez la raison. (3 points)
Mlle CUIVRE, fille de M. CUIVRE, est salariée de la SA METALIS depuis deux ans. Elle perçoit un salaire
élevé. En réalité, Mlle CUIVRE n’a jamais effectué sa prestation de travail et poursuit des études en vue
de devenir expert-comptable. Les salaires versés s’avèrent dès lors indus.
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Gestion juridique, fiscale et sociale • Devoir 1
Les frais de réparation du véhicule personnel des époux CUIVRE ont été payés par la SA METALIS.
M. CUIVRE s’est également opposé à la communication à M. AUDIT de divers documents comptables
de la SA METALIS (bons de commande, factures, …). M. AUDIT a réclamé ces documents à plusieurs
reprises lors de contrôles sur place (au siège social de la SA METALIS).
2. Quelle est la qualification juridique des faits commis par M. CUIVRE ? (5 points)
3. La fille de M. CUIVRE peut-elle faire l’objet de poursuites pénales ? Justifiez votre réponse.
(2,5 points)
La SA METALIS est victime d’infractions. Le conseil d’administration de la SA METALIS a chargé maître
AVOCATUS, avocat-conseil de la SA METALIS, de déposer une plainte avec constitution de partie civile
au nom et pour le compte de la société METALIS.
Une des infractions commises à l’encontre de la société METALIS est un faux et un usage de faux. Maître
AVOCATUS a, dans un courrier adressé la semaine dernière à la société METALIS, averti les dirigeants
qu’il est peu probable que les auteurs de cette infraction soient condamnés, il lui semble que le délai de
mise en œuvre des poursuites pénales est dépassé.
4. À quel délai fait allusion l’avocat-conseil de la SA METALIS ? (1,5 point)
La SA METALIS a souscrit une police d’assurance en septembre 2016, auprès de la société d’assurance
ASSURTOUT, pour se protéger des risques incendie, vol, dégât des eaux et catastrophes naturelles.
5. À quelle catégorie d’assurance se rapporte la police d’assurance contre les risques incendie, vol,
dégât des eaux et catastrophes naturelles ? (1,5 point)
La SA METALIS a pris une participation dans la SAS MENUIS. Cette SAS, de création récente, a déposé
plusieurs brevets d’invention. Elle est spécialisée dans la fabrication, la commercialisation et la pose de
portes blindées. Actuellement, elle organise son réseau de distribution. Les contrats de distribution
conclus seront des contrats de franchise avec clause d’exclusivité. La durée de ces contrats serait de
vingt ans. Les distributeurs revendront les portes blindées exclusivement à des professionnels.
6. Que pensez-vous de la durée de vingt ans des contrats de distribution que la SAS MENUIS envi-
sage de conclure ? (1 point)
La retraite approchant, M. ACIER et son épouse envisagent de se retirer en Bretagne. Las d’être en ville,
ils habiteront à la campagne. Les époux ACIER recherchent la tranquillité absolue pour leur retraite. Afin
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de concrétiser leur projet, ils ont acquis en septembre 2016 une maison en pleine nature avec un vaste
terrain comprenant notamment un verger et un petit étang.
Lors des visites des lieux et ultérieurement au téléphone, le propriétaire leur a indiqué que le terrain était
constructible et qu’aucun projet immobilier, artisanal ou agricole n’était envisagé dans le village. M. et
Mme ACIER ont fait part, à leur vendeur, de leur désir de tranquillité.
Les époux ACIER ont passé le dernier week-end dans leur résidence en Bretagne. Ils ont appris, par des
villageois, l’installation prochaine d’une vaste porcherie à proximité de leur propriété. Les gens du village
leur ont aussi indiqué que l’ex-propriétaire de leur maison est le maire adjoint du village et que le futur
éleveur de porcs est un proche parent de celui-ci. Enfin, une conduite souterraine traverse la propriété
des époux ACIER et empêche toute constructibilité. L’ancien propriétaire des lieux connaissait l’exis-
tence de cette conduite. Les époux ACIER, furieux, ne sont plus du tout intéressés par cette propriété.
Ils estiment qu’ils sont victimes d’un dol de la part de leur vendeur.
7. Est-il possible d’annuler la vente sur le fondement du dol ? (5,5 points)
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