La Prise en Charge Type

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La prise en charge Type :

Objectifs et techniques

La prise en charge des patients a plusieurs objectifs :

- réduire l’œdème du coude

- Prévenir la raideur et récupérer les amplitudes articulaires déficitaires

- gagner en flexion, extension et prono-supination du coude

- Diminuer la douleur au niveau de la région du coude

- Réduire les adhérences cicatricielles

- Récupérer une force musculaire comparable au côté sain

- Rependre le travail dans des conditions optimales

- corriger et sensibiliser le patient sur sa position statique

Différentes techniques vont être utilisées afin de répondre aux objectifs énoncés ci-
dessus :

- Massage décontracturant et cicatriciel

- Travail actif et actif-aidé en flexion, extension, supination et pronation

- Mobilisation passive

- Postures
- Techniques de contracter-relâcher à visée de gain articulaire

- Renforcement musculaire

5.4 Principes de la prise en charge

Un des principes fondamentaux dans une prise en charge masso-kinésithérapique est le


respect de la douleur. Il faut alors concilier la prévention de la raideur, la récupération des
amplitudes articulaires, tout en respectant ce principe. Mais comment y parvenir ? Elle doit
également tenir compte de la fatigabilité. La mobilisation doit être réalisée précocement afin
de prévenir la raideur. La rééducation doit suivre une progression dans les différents
exercices proposés.

Traitement masso-kinésithérapique :

5.5.1 Diminuer les douleurs

Pour lutter contre la douleur, chaque séance débute par un massage. Le coude repose sur
la table , le patient doit se sentir à l’aise et détendu. Le massage débute par une manœuvre
d’effleurage au niveau du bras, du coude, et de l’avant-bras permettant une première prise
de contact. Des pétrissages profonds sont ensuite réalisés, ainsi que des pressions glissées
lentes et douces le long de la zone douloureuse et tendue. Nous réalisons également un
massage cervico-scapulaire côté traumatisé pour lutter contre les attitudes vicieuses du
traumatisé du membre supérieur. Cela va permettre de détendre le muscle, obtenir
l’indolence et ainsi de préparer le travail musculaire réalisé par la suite.

5.5.2 Réduire les adhérences cicatricielles

Les cicatrices peuvent être sources de limitation de la mobilité si elles sont adhérentes. La
cicatrice à la face médiale du coude ne l’est pas ; nous n’avons pas d’indication dessus. En
revanche celle à la face latérale reste légèrement adhérente. Pour lutter contre cela, nous
effectuons des techniques de massages : des pressions glissées associées à des frictions sur
la partie adhérente sont réalisées afin de mobiliser la cicatrice par rapport aux tissus sous-
jacents. Le palper rouler est une technique consistant à former un pli de peau entre le pouce
et les autres doigts et faire rouler ce pli perpendiculairement à la cicatrice, cette manœuvre
va permettre de contrarier le processus de fibrose, et réduire les adhérences. L’étirement de
la cicatrice est aussi nécessaire pour éviter la rétraction des fibres de collagènes .

5.5.3 Récupérer les amplitudes articulaires

Le travail actif, actif-aidé, passif, les postures, et le contracter-relâcher vont nous aider à
récupérer les amplitudes articulaires en flexion et extension du coude, pronation et
supination de l’avant-bras . Il est essentiel de commencer le plus rapidement possible pour
lutter contre l’installation d’une raideur du coude .Nous ne négligerons pas l’entretien des
articulations sus et sous-jacentes : épaule, poignet, articulation de la main et des doigts.

Travail actif :

Le patient va réaliser des exercices fonctionnels en bilatéral et en actif, en miroir face au


kinésithérapeute, qui va décider des mouvements et servir de guide, par exemple mettre sa
main gauche sur sa tête, derrière le dos en réalisant une élévation de l’épaule, lever les
mains en tendant le coude , mais aussi utiliser les mouvements du coude de force, qui
associe la flexion à la supination, l’extension à la pronation, et les mouvements du coude de
finesse qui associe la flexion à la pronation, et l’extension à la supination

Cet exercice de guidance permet de ne pas focaliser le patient que sur son coude en
travaillant dans tous les plans de l’espace et en sollicitant plusieurs groupes musculaires.

Afin de travailler la prono/supination activement, nous demandons au patient de prendre en


pronation un objet plus ou moins lourd positionné à une extrémité de la table et de le
déposer en supination de l’autre côté de la table. Nous veillerons aux possibles
compensations qui peuvent se jouer au niveau de l’épaule ou du rachis (abduction et
rotation médiale de l’épaule, inclinaison et rotation du tronc)

Travail actif-aidé

La mobilisation active-aidée est une technique qui consiste à ce que le mouvement soit
réalisé par le patient, avec une aide, cela peut être le kinésithérapeute qui accompagne ce
même mouvement, mais également son membre supérieur droit. La mobilisation se réalise
sans forcer et va permettre au patient de contrôler le mouvement, gérer sa mobilité et sa
douleur, ainsi que lui faire prendre conscience de ses capacités .

Dans un premier temps, il est assis sur une chaise face à une table, la consigne est la
suivante : croiser les mains et tendre les coudes vers l’avant, et de ramener ses mains vers le
sternum. Puis vers le haut tout en tendant le coude. Un bâton peut aussi être proposé : il se
saisie des deux mains d’un long bâton qu’il va tendre devant et au dessus de lui, puis le
ramener au niveau de sa poitrine. Pour les mouvements de prono/supination, nous
demandons au patient de positionner ses coudes sur la table à 90° de flexion, paume de
main droite face à la paume de main gauche, puis de tourner la main dans un sens puis dans
l’autre, pendant que l’avant-bras droit réalise une pronation, l’avant-bras gauche fait une

supination et inversement. Quel que soit l’exercice proposé ci-dessus, nous lui rappelons
que c’est lui qui gère sa douleur, et qu’il a la possibilité d’arrêter le mouvement dès que cela
devient trop douloureux, tout en allant légèrement au-delà des amplitudes permises
actuellement pour jouer sur la récupération. Ces exercices sont exécutés en actif-aidé, c’est
le membre supérieur droit qui va aider et guider le membre supérieur gauche.

Mobilisation passive

La mobilisation passive est une technique plus contraignante . Nous avons utilisé cette
technique à l’occasion de nombreuses séances.

Pour la flexion, le patient est assis sur une chaise face à une table. Le coude gauche est posé
sur la table, la contre prise du kinésithérapeute se fait au niveau de la partie inférieure de
l’humérus près de l’articulation du coude et la prise mobilisatrice au niveau du poignet. Pour
l’extension, afin de ne pas être gêné par la table, le coude repose dans la paume de la main
du kinésithérapeute. Pour la pronation, et la supination, on place le coude sur la table à 90°
de flexion pour réduire les compensations au niveau de la gléno-humérale . La prise
mobilisatrice se trouve également au poignet. Puis petit à petit, nous intégrons les
mouvements associés afin de permettre la réintégration de la mobilisation acquise dans des
schémas plus fonctionnels : on associe la flexion à la supination, l’extension à la pronation
pour le coude de force ; la flexion à la pronation, et l’extension à la supination pour le coude
de finesse.

Des mobilisations spécifiques sont appliquées au niveau de l’articulation radio-ulnaire


inférieure pour la fluidité du mouvement, en alternant os fixe et os mobile : mobilisation en
glissement de la partie distale du radius par rapport à la partie distale de l’ulna et
inversement .
Postures

Lors de la mobilisation passive, en fin de secteur angulaire, un temps postural est effectué,
en allant un peu au dessus du seuil de la douleur tout en restant supportable, afin d’obtenir
rapidement des résultats utilisables fonctionnellement .

La pressothérapie est aussi utilisée pour posturer et gagner en extension de coude tout en
étant progressif il met donc son coude en extension et son avant-bras en supination dans le
manchon, et un temps de 15 minutes. Cela va, en plus, permettre un drainage global du
membre supérieur.

Technique de contracter-relâcher

Lorsque cela devient possible, après consolidation osseuse, les techniques de contracter-
relâcher sont indiquées . Elles peuvent débuter progressivement, en respectant l’arc
douloureux . Elles sont utilisées dans tous les mouvements : flexion, extension, pronation et
supination. Un gain d’amplitude articulaire actif est permis par le biais de cette technique.
Elle consiste à placer le segment dans la limite du mouvement recherché et à partir de cette
position, demander au patient de faire le mouvement inverse contre une faible résistance.
Un étirement sera ensuite effectué pour étirer le muscle antagoniste au mouvement
recherché. Par exemple pour un gain d’extension de coude, ce dernier est positionné en
extension maximale, le kinésithérapeute place sa main de manière à résister à la flexion de
coude, le patient effectue donc une contraction isométrique de 6 secondes dans la direction
de la flexion de coude tout en inspirant. Ensuite le kinésithérapeute attend un relâchement
puis va réaliser un étirement des fléchisseurs du coude favorisant le mouvement d’extension
pendant 6 secondes également, le patient, lui expire et se relâche.
Renforcement musculaire

lorsque le coude est stable, et non douloureux, le renforcement musculaire peut


commencer pour chaque groupe musculaire . Pour travailler les fléchisseurs et extenseurs

du coude, cela est réalisé en pronation, en supination et en prono/supination neutre. Pour


les supinateurs et les pronateurs, le renforcement se fait à plusieurs degrés de flexion.

Pour l’extension, le patient est assis sur une chaise, coude au corps et avant-bras en
prono/supination neutre. Il se trouve face au kinésithérapeute. Un élastique relit les mains
de ces derniers. Le patient doit réaliser une extension de coude, avec comme résistance
l’élastique . Le kinésithérapeute se charge de la force de la résistance et ajuste en fonction
du ressenti du patient, de sa douleur et de la difficulté qu’il veut mettre.

L’exercice se fera également avec l’avant-bras en supination et en pronation. Mais aussi en


élévation .Pour la flexion, le même principe est suivi, sauf que le kinésithérapeute se place
derrière le patient.

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