Entrepreneuriat Et Innovation
Entrepreneuriat Et Innovation
Entrepreneuriat Et Innovation
Thème
Entrepreneuriat et innovation
Réalisé par :
• GAOUA SOUHILA
• LOUNIS SARAH
Devant le jury :
Mr FELFOUL Saadi MAA Encadreur
Mme MAKHMOUKHE Sakina MCB Présidente
Mme DJEMAI Sabrina MCB Examinatrice
En fin nous remercions tous ceux qui ont contribué de près ou de loin
afin que notre travail puisse voir le jour.
Je dédie se modeste travail
A ceux qui m’ont tous donné sans rien en retour à ceux qui m’ont
Encouragé et soutenu dans mes moments les plus durs et ceux à qui doit tant
Lounis Sarah
Je dédie se modeste travail
A ceux qui m’ont tous donné sans rien en retour à ceux qui m’ont
Encouragé et soutenu dans mes moments les plus durs et ceux à qui doit tant.
A mon très cher binôme Sarah et à toute sa famille, Ainsi qu’à toute la
promotion entrepreneuriat et à tous les enseignants.
Gaoua souhila
Liste d’abréviation
Conclusion .............................................................................................................................. 69
Bibliographie
Introduction générale
Introduction générale
L’entrepreneuriat prend de plus en plus d’importance dans le monde et ses attentes sont
multiples. Alors qu’il est considéré comme étant un phénomène économique et social.
Aujourd’hui l’entreprenariat est un thème d’actualité, du fait qu’il attire l’intention de toutes
les catégories de la société : enseignants, managers, dirigeants d’entreprises, consultants,
d’homme politique, presque tous s’y intéressent.
Parmi ces auteurs, nous citerons Thierry Verstraet qui a défini l’entrepreneuriat comme un
processus de création et de développement des organisations par des individus.
« L’entrepreneuriat est le processus qui amène les personnes à envisager la propriété d'une entreprise comme
une option ou solution de carrière viable à arriver avec des projets d'entreprise à apprendre à devenir des
entrepreneurs à lancer et à développer une entreprise »1
Le terme innovation a changé de sens au cours des années. Autre fois est comprise sous le
sens d’une création pure et simple. Aujourd’hui le sens est beaucoup plus large et couvre de
plus nombreux domaines.
L’innovation est devenue une notion importante elle peut être expliqué par le changement,
la nouveauté mais aussi par une autre façon de faire. Elle a su capter l’attention des
chercheurs dans l’explication du processus de la croissance.
Tout le monde s’accorde pour dire que l’innovation est indispensable, elle est plus que
jamais le moteur des entreprises. Elle permet de prospérer dans une économie qui est de plus
en plus globalisée et concurrentielle, il s’agit d’un puissant moteur de développement, qui
permet de créer l’emploi, la richesse de stimuler la croissance en améliorant le niveau de vie
des populations tout en facilitant la cohérence social.
1
VERSTREATE.T, « entrepreneuriat : modélisation du phénomène », revue de l’entrepreneuriat, vol 1, n°1,
2001
2
Introduction générale
L’innovation est un facteur clé de la compétitivité des entreprises elle permet à l'entreprise
de maintenir et d'élever sa compétitivité.
Nous avons consacré ce travail de recherche pour tenter de répondre à notre question
principale formulée comme suit : comment l’innovation peut être un facteur clé de
développement d’entreprises ?
2
www.fabrice.rochelandet.fr;section04.pdf,a (06/06/2020 à 15 heures).
3
Introduction générale
Dans le deuxième chapitre intitulé « généralités sur l’innovation ». Ce chapitre sera divisé
en trois sections ; dans la première nous nous focalisons sur l’innovation, ensuite la deuxième
présentera les approches théoriques de l’innovation, enfin pour la troisième section nous
avons présenté les typologies, caractéristiques et objectives de l’innovation.
Vue la crise sanitaire lié au COVID-19, nous signalons que notre stage au niveau de
SIMAFE a été annulé, nous aurions bien aimé faire un bon travail et une bonne analyse du
terrain pour enrichir et approfondir notre savoir et mettre en avant notre pratique, mais cela
n’était tellement pas possible à la présence de la crise sanitaire qui nous a entièrement causé
des empêchements pour poursuivre et mettre fin à ce que nous avions débuté.
4
Chapitre01
Généralités sur l’entrepreneuriat
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
Introduction
L’entrepreneuriat est un moteur majeur du développement économique et social. C'est
pourquoi il est essentiel d'y sensibiliser les jeunes, afin de les amener à envisager de lancer une
activité nouvelle créatrice de valeur.
Plus généralement, un état d'esprit entrepreneurial peut être utile au sein ou à l'extérieur de
toute organisation - publique ou privée, poursuivant ou non un but de profit - et notre société,
dans son ensemble, a besoin d'individus ayant l'esprit d'entreprendre.
Dans ce chapitre, nous présenterons, dans un première temps, les définitions des termes
entrepreneur et entrepreneuriat, ensuite les genèses et fondamentaux de l'entrepreneuriat, et
enfin nous parlerons des différentes formes de l'entrepreneuriat et ses modèles.
1. Définition de l'entrepreneur
Un entrepreneur est une personne qui a réussi à développer son projet grâce à une bonne
planification et cherche à mener ses affaires de manière professionnelle; Cela contribue à la
prospérité de ces entreprises.
L’entrepreneur devrait pouvoir relier ses comportements et ses actions à des besoins et des
attentes exprimés par toutes les composantes de la société le concept de l’entrepreneur a
beaucoup évolué dans le temps et dans l'espace. A partir de la chaque auteur a défini à sa façon
le concept de l'entrepreneur :
Selon Fillion 1988, « un entrepreneur est une imaginative, caractérisée par une capacité à
se fixer et à atteindre des buts. Cette personne maintient un niveau élevé de sensibilité en vue
de déceler des occasions d’affaires. Aussi longtemps qu’il ou elle continue d’apprendre au sujet
6
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
d’occasions d’affaires possible et qu’il ou elle continue à prendre des décisions modérément
risquées qui visent à innover, il ou elle continue de jouer un rôle entrepreneurial »1
Richard Cantillon (1755), est le premier à faire rentrer le mot « entrepreneur » dans la
théorie économique, désigne que «l’entrepreneur est celui qui assume le risque de l’incertain,
du non probabiliste, il s’engage de façon ferme vis-à-vis d’un tiers, sans garantie de ce qu’il
peut en attendre »2 c’est donc quelqu’un qui affronte le risque, c’est-à-dire qu’il n’ya aucune
garantie de ce qu’il va recevoir d’après sa décision d’entreprendre.
Jean-Baptiste Say, définit cet acteur comme « celui qui entreprend de créer pour son
compte, à son profit et à ses risques, un produit quelconque. »3 L’entrepreneur prend tous les
risques à sa charge ; et accepte d’être rémunéré par des profits.
Le concept « entrepreneuriat » existe depuis longtemps, mais il reste très difficile de proposer
une définition unanime compte tenu de la complexité du concept. Ainsi, plusieurs auteurs ont
abordé le thème entrepreneurial tout s'en appuyant dans différents aspects, il y a lieu d'illustrer
dans ce point quelques définitions enfin de saisir la nature du terme.
L'entrepreneuriat est un thème d'actualité. Mais cela fait maintenant plusieurs années que
des auteurs s'intéressent à ce sujet. La recherche en entrepreneuriat est très vaste et ne possède
aucune définition univoque.
1
LOUIS JACQUES, F. « le champ de l’entrepreneuriat : historique, évolution, tendances », 1997, vol10, N° 2.
2
HERNANDEZ EMILE, M. « le processus entrepreneurial, le harmattan », l'Harmattan, 1999, p225
3
SAY, J-B., cité par LE VAN-LEMESLE, L., « L'éternel retour du nouvel entrepreneur ». Revue Française de
Gestion, septembre- octobre 1988, p, 134-140
7
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
Selon Verstraet «L’entrepreneuriat est un phénomène trop complexe pour être réduit à
une simple définition, son intelligibilité nécessitant une modélisation. Cette complexité exclut
la possibilité d’une délimitation stricte et univoque de ses frontières sémantiques»4.
4
VERSTRAET, T. « Histoire d’entreprendre –les réalisations l’entrepreneuriat », Edition management et
société, 2000, p1.
5
BERTRAND, B. « l’innovation créatrice », Economica, 2002, p03.
6
HISRICH ROBERT, D. ET PETERS, M, « entrepreneurship » 1991, P11.
7
TOUNES, A." l’intention entrepreneuriale", Thèse de doctorat en sciences de gestion, université de Rouen,
Paris, 2003, P.30.
8
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
L’entrepreneuriat en tant que champ disciplinaire est vu comme un processus de transformation
d’opportunité en démarrage d’affaire ;« il consiste à chercher à comprendre comment, par qui
et avec quelles conséquences les opportunités de créer des biens et/ou des services qui
n’existent pas encore, sont découvertes, concrétisés et exploités»8.
8
VERSTRAETE, T. et SAPORTA, B. « Création d’entreprise et entrepreneuriat ».Edition ADREG.2001, P93
9
VERSTRAET, T. et FAYOLLE, A. «paradigmes et entrepreneuriat », revue de l’entrepreneuriat, 2005, p.33-52.
9
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
La conception de Gartner (1995) repose sur l’idée que l’entrepreneuriat est un phénomène
consistant à créer une nouvelle organisation. Il porte principalement sa réflexion sur le concept
d’émergence organisationnelle. Il a distingué le phénomène de création d’une organisation des
autres phénomènes organisationnels. Il a illustré l’acte de création par une Citation de Collins
et Moore (1964), où ces derniers reconnaissent aux entrepreneurs la capacité de transformer
leurs rêves en action par la création d’une affaire.
Autrement dit, La valeur réalisée par un projet ne sera créée qu’avec l’intervention de
l’individu et ce dernier ne sera pas qualifié d’entrepreneur tant que la création de valeur n’a pas
eu lieu. Ce rapport peut être définie comme suit l'individu est une condition nécessaire pour la
création de valeur, il en détermine les modalités de production, l'ampleur... Il en est l'acteur
principal. Le support de la création de valeur, une entreprise par exemple, est la "chose" de
l'individu, nous avons : Individu création de valeur. La création de valeur, par l'intermédiaire
de son support, investit l'individu qui se définit, pour une large part, par rapport à lui. Elle
occupe une part prépondérante dans sa vie (son activité, ses buts, ses moyens, son statut
10
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
social...), elle est susceptible de modifier ses caractéristiques (savoir-faire, valeurs, attitudes...),
nous avons : Création de valeur individu.
La théorie économique s’est intéressée tardivement à l’innovation. Parmi les premiers qui
ont travaillé sur le concept, Joseph Schumpeter, qui considère que la firme innovatrice crée une
rupture dans les conditions de la concurrence car elle dispose d’un avantage Compétitif. «
L’entrepreneuriat et l’innovation sont associés depuis que l’économiste autrichien Joseph
Schumpeter a évoqué la force du processus de destruction créatrice qui caractérise
l’innovation».
P. André Julien et Michel Marchesnay ont affirmé que le moteur de l’entrepreneuriat est
l’innovation. Elle constitue le fondement de l’entrepreneuriat, puisque celle-ci suppose des
idées nouvelles pour offrir ou produire de nouveaux biens ou services, ou, encore, pour
réorganiser l’entreprise. L’innovation, c’est créer une entreprise différente de ce qu’on
connaissait auparavant, c’est découvrir ou transformer un produit, c’est proposer une nouvelle
façon de faire, de distribuer ou de vendre.
Trois questions fondamentales peuvent résumer une grande partie de l’activité de recherche
en entrepreneuriat. S’inspirant, d’une formulation de Stevenson et Jarillo (1990), ce triple
questionnement peut ainsi être proposé : « What on Earth is he doing… ? » constitue la première
interrogation, « Why on Earth is he doing… ? » la seconde et, « How on Earth is he doing… ?
», la dernière (Tornikoski, 1999). Nous retrouvons, ici, les approches fonctionnelles (What) des
économistes, l’approche centrée sur les individus (Why and Who) des spécialistes des sciences
du comportement et les approches processuelles (How) des gestionnaires 10.
10
FAYOLLE, A. «Du champ de l’entrepreneuriat à l’étude du processus entrepreneurial : quelques idées et
pistes de recherche », CERAG, 2002.
11
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
Jean-Baptiste Say (1972) est le deuxième économiste intéressé par le rôle d’un
entrepreneur. Pur lui il placé l’entrepreneur comme un levier du système productifs. Il est connu
par sa fameuse « loi des débouchés ». Pour J.B. Say « l’entrepreneur est avant tout un preneur
de risque qui investit son propre argent et coordonnée des ressources pour produire des biens.
Il crée et développe des activités économiques pour son propre compte »
Ces approches visent à connaitre les caractéristiques psychologique des entrepreneurs, leur
comportement, leurs traits de personnalité, leur motivation, leur origine et leur trajectoire social.
Fayolle (2002) insiste sur la participation de l’école psychanalytique. Kets de vries (1977)
à un point de vue originale appartenant à l’école psychanalytique.
11
FAYOLLE, A. « Introduction à l’entrepreneuriat ». Dunod, paris.2005, P.10.
12
Idem. P.10.
12
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
nombreux problèmes affectifs. Ces situation ont conduit les individus à développer des formes
de personnalité déviantes et peu insérables dans des environnements sociaux structurés au sens
où ils ont des difficultés à accepter une autorité et à travailler en équipe avec d’autre personne.
Par la suite, les différents types d’entrepreneurs sont suggérés dans le littérateur
entrepreneurial. Les entrepreneurs sont affectés par leur environnement proche. Autrement dit,
ils reflètent les caractéristiques du temps et du lieu dans lequel il se développe. L’importance
de l’environnement et tend de montrer son rôle sur le comportement entrepreneurial.
Enfin, les approches centrées sur l’individu fond l’objet de plusieurs critique de la
communauté des chercheurs en entrepreneuriat à la fin des années 80, Stevenson et Jarillo
(1990) estiment qu’il est difficile de modéliser et d’expliquer un comportement complexe
(l’entrepreneuriat) on s’appuyant sur quelque traits psychologique ou sociologique de
l’entrepreneur. Ce constat est partagé et a conduit les chercheurs à s’intéresser à l’étude de
processus entrepreneuriaux 13
Gartner est l’un des premiers chercheurs à avoir remis en cause les travaux qui ont porté sur
la caractéristique psychologique de l’entrepreneur. Cela a donné lieu à l’approche fondée sur le
processus14. En fait, Gartner (1985,1988) a pris en considération l’entrepreneuriat comme un
phénomène qui consiste à créer et organiser de nouvelles activités, il a identifié six
comportements décrivant très largement les activités entrepreneuriales. Ces comportements
pourraient s’apparenter au processus :
13
FAYOLLE, A. « Introduction à l’entrepreneuriat » OP.tic, p, 13
14
GARTNER, (1988), cité par FAYOLLE, A. (2005). Op.cit., P13-14
13
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
Bygreve et Hofer (1991) a défini le processus entrepreneurial comme suite « le processus
entrepreneurial en globale toutes action les fonctions, activités et associés avec la perception
d’une opportunité et la création d’une organisation. »
L’entrepreneuriat fait référence à des situations hétérogènes de sorte que l’on en peut se
limiter à une seule définition.15
15
Traduit à partir de : FAYOLLE, A. Op.cit., p14
16
FAYOLLE, A. « Introduction à l’entrepreneuriat » Op tic, p16
14
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
Tableau n°1 : vue organisée et synthétique des recherches en entrepreneuriat
Echelle du temps 200 dernières années Depuis les années 50 Depuis le début des
années 90
Domaine Economie Psychologie, Science de gestion
sociologie, psychologie science de l’action
Scientifique
cognitive
Théorie des
Principale anthropologie
organisations
Objet d’étude Fonction de Caractéristiques Constructivisme
l’entrepreneur personnelles, traits des positivisme
individus entrepreneurs
et entrepreneur
potentiels
Paradigme Positivisme Positivisme Constructivisme
dominant Sociologie Positivisme
Compréhensive
Méthodologie Quantitative Quantitative Qualitative
Qualitative Quantitative
Hypothèse de L’entrepreneur joue/ ne Les entrepreneurs sont Les processus
joue pas un rôle différents des non entrepreneuriaux sont
Bas
important dans la entrepreneurs différents les uns des
croissance économique autres
Lien avec la demande sociale Etat, collectivités Entrepreneurs Entreprise
(qui est intéressé par…) territoriales,
Entrepreneur Entrepreneurs
responsable
potentiels, système
économiques Entrepreneur potentiel
éducatif formateurs
Educateurs et
formateur structure
d’accompagnement et
d’appui des
entrepreneurs
Source : Fayolle, A., introduction à l’entrepreneuriat, éd. Dunod, paris, 2005, P, 17.
15
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
Dans cette partie nous présentons les différents types de l’entrepreneuriat et ses modelés.
Une action entrepreneuriale, qui s’exprime dans le cadre d’un projet entrepreneuriat, peut
prendre plusieurs formes :
17
BOILANDELLE, H, M. « Dictionnaire de gestion : vocabulaire, concept et outils », Economica, Paris, 1998,
P146.
16
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
- l’intrapreneurait
C’est un système dans lequel le franchiseur (une entreprise) permet aux franchisés (d’autres
entreprises indépendantes, à la fois juridiquement et financièrement) de reprendre un concept,
vendre des produits ou services moyennant une compensation financière.
En retour, il s’acquitte d’un droit d’entrée lors de la signature du contrat et des « royalties »
durant la collaboration.
On parle d’une entreprise créée par essaimage lorsqu’un employeur aide ses employés à
entreprendre. On distingue trois sous-catégories de l’entrepreneuriat par essaimage :
L’essaimage à froid (ou actif) : concerne les salariés porteurs de projet de création
d’entreprise ;
C’est une option à considérer si vous avez le statut de salarié, d’autant plus que vous
bénéficierez d’un accompagnement d’expert pour une collaboration profitable aux différentes
parties prenantes.
17
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
1.3. l'intrapreneurait
C’est un genre d’entrepreneuriat par essaimage, mais en interne. En effet, dans ce cas,
l’employeur encourage le développement des compétences professionnelles et l’adoption de
certaines habitudes entrepreneuriales au sein même de l’entreprise.
Selon P.Sharma et J-J Chisman « l’intrapreneurait est le processus par lequel un individu
ou un groupe d’individus, en association avec une organisation existante, crée une nouvelle
organisation ou génère le renouvellement ou l’innovation au sein de cette organisation »18 .
C’est la forme d’entrepreneuriat la plus plébiscitée par les jeunes porteurs de projet. Elle se
base sur la concrétisation d’une « nouvelle » idée avec un investissement initial nul ou
négligeable (pas de reprise, ni de rachat de fonds ou de franchise…).
La motivation derrière cette forme d’entreprendre peut être une innovation, une réponse à
des problèmes rencontrés au quotidien par le porteur du projet ou encore l’identification d’un
changement du microenvironnement qui pourrait être favorable à une affaire.
Si le porteur de projet décide de se mettre à son propre compte après avoir travaillé dans une
entreprise, il devra veiller au respect de l’obligation de loyauté vis à vis de son ancien
employeur, en fonction des clauses de son contrat de travail. Certains salariés signent en effet
des contrats prévoyant une clause qui interdit le lancement d’une activité concurrente pendant
une période bien déterminée.
18
http://www.foad-mooc.auf.org/IMG/pdf/Chapitre_1_module_1.pdf (08/07/2020 à 16heures).
18
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
Elle se définit selon les termes de Fayolle (2004) comme un processus par lequel une
personne physique ou morale, le repreneur, acquiert la propriété d’une entreprise ou d’une
activité existante et occupe les fonctions des directions générale.
L’organisation existe, elle n’a pas été créée. Elle alors possible de s’appuyer sur des données
qui la décrivent dans son présente, son histoire, sa structure et son fonctionnement. Dans ces
conditionne, l’incertitude est généralement moindre et les niveaux de risque beaucoup plus
faible comme pour la création d’entreprise, la reprise peut être réalisée par un individu pour son
propre compte ou par une entreprise existante. Au moins deux cas peuvent entre examiné ici :
19
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
Tableau n°2 : Forme entrepreneuriale
Forme entrepreneuriales Définitions Sources
Création pure d’entreprise Une création est dite pure si Counot et Mulic(2004)
l’activité exercée ne
constitue pas la poursuite
d’une activité de même type
exercée antérieurement au
même endroit par une autre
entreprise
Essaimage Pratique par laquelle une Office québécois de la langue
entreprise favorise le départ française (2007)
de certains de ses salariés et
les aide è créer leur propre
entreprise.
Reprise d’entreprise Achat, donation ou héritage Counot et Mulic (2004)
d’une entreprise déjà
existante.
Source : Julien, P-A. et Cadieux, L.(2010).la mesure de l’entrepreneuriat, rapport d’étude, Institut de la
statistique du Québec, page 29.
20
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
Puisque notre étude se base plus spécifiquement sur les variables liées à l’environnement,
nous n’allons pas nous attarder sur les autres variables du modèle. Nous allons plutôt
concentrer notre attention sur les facteurs contextuels cités par Shapero.
19
SHAPERO, A. « The displaced, uncomfortable entrepreneur », psychology today,1975, p. 83-88. Cité par
BOUSLIKHANE, A. dans : « apprentissage expériel et métacognition dans l’éducation à l’entrepreneuriat »
thèse de doctorat université jean moulin Lyon 3, 2010,p87.
20
BOISSIN, JP, EMIN, S et CHOLLET, J. « mesurer l’intention entrepreneuriale des étudiants », observatoire
des pratiques pédagogiques en entrepreneuriat. 2005
21
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
Le milieu professionnel : il s’agit de l’existence d’une région propice à l’entrepreneuriat.
Il serait judicieux de parler des réseaux et de leur importance dans la création
d’entreprise. Selon Arocéna « la réussite de la création est une affaire de réseaux »21.
Selon la littérature, l’activité entrepreneuriale d’un individu est aussi fonction de l’expérience
professionnelle. Cette expérience relate l’histoire entrepreneuriale de l’individu.
Le milieu social au sens large : Weber évoque la religion, qui un déterminant essentiel
dans l’entrepreneuriat. Il met en évidence l’impact du protestantisme (en particulier le
calvinisme) sur le développement du capitalisme. De même, le milieu social peut être
plus au moins favorable à la création d’entreprise. En outre, il a été remarqué que les
personnes les plus brillantes sur le plan scolaire ont tendance à se diriger vers la fonction
publique, réputée plus sécurisante, plutôt que de créer leur propre entreprise 22.
21
AROCIÉNA cité par M. Bourguiba dans : « de l’intention a l’action entrepreneuriale approche comparative
auprès de TPE française et tunisiennes » thèse de doctorat Université de NANCY 2, 2007,p33.
22
WEBER, M. the protestant Ethic and the Spirit of capitalism, New York: Scribner. Cite par B. Diakité,2004,
p.83.
23
WEBER, M. dans MRP : Diagramme causes-effet, 1930,p.4.
22
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
Capital : la disposition d’un capital financier de départ encourage l’entrepreneuriat.
Ainsi, un entrepreneur ne disposant pas de moyens financiers nécessaires rencontrera
plusieurs difficultés.
Main d’œuvre : la présence d’une main d’œuvre qualifiée dans la zone d’implantation
favorise l’entrepreneuriat.
Encadrement compétent : les petites entreprises trouvent des difficultés à embaucher
des cadres compétents vu qu’elles ne peuvent pas leur offrir les mêmes avantages
financiers que les grandes entreprises.
Accessibilité au marché : l’existence de marchés ouverts influence positivement la
création d’entreprise. Cependant, il existe des marchés ouverts mais encombrés,
d’autres sont fermés ou très réglementés, l’implantation d’une nouvelle entreprise y est
quasiment impossible. La mondialisation des marchés est ainsi évoquée par Julien et
Marchesnay comme variable engageant la création d’entreprise 24.
Ce modèle de Shapero a été critiqué, notamment par Belley qui estime que la notion
d’opportunité doit être insérée. En effet, la plupart des chercheurs partent de l’hypothèse que
l’opportunité déjà acquise. Les autres ne la mentionnent même pas 25.
24
JULIEN, P.A et MARCHENAY, « L’entrepreneuriat », Paris : Economica.1996, p7
25
BELLEY, A. « les premiers incubateurs de l’entrepreneurship », Montréal : Fondation de l’entrepreneurship.
Cite par EMIN, S. p. 121.
23
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
Figure 1 : Modèle l'événement entrepreneurial (Shapero1975)
24
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
Puisque notre travail porte sur des variables environnementales expliquant la création
d’entreprise, nous allons principalement prendre en compte ces variables.
Gartner propose un modèle dont le grand nombre de variables montrent très clairement la multi-
dimensionnalité du phénomène entrepreneurial.
26
WEBER, M. ET GARTNER, B. « A Conceptual framework for describing the phenomenon of new venture
creation “. Academy of Management Review. Cite par EMIN, S. p. 39.
25
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
abandon d’un marché, vente d’une division, achat favorise par le gouvernement,
changement des règles administratives.
Processuelles (6) : l’entrepreneur identifie une possibilité d’affaire, l’entrepreneur
accumule des ressources, l’entrepreneur propose au marché des produits et des services,
l’entrepreneur produit le produit, l’entrepreneur construit une organisation,
l’entrepreneur répond au gouvernement et à la société.
26
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
Figure 2 : Modèle multidimensionnel de Gartner (1985)
INDIVIDUS
Besoin de réussite
Lieu de contrôle
Tendance à la prise de risque
Satisfaction au travail
Processus
L’entrepreneur identifie une possibilité d’affaire
L’entrepreneur accumule des ressources
L’entrepreneur propose au marché des produits et
des services
L’entrepreneur produit le produit
L’entrepreneur
3-2-3 : Le modèle de Covin et Slevinconstruit
(1991) une:organisation
Ce modèle présente
Source : Colot.l’entrepreneuriat comme
O ; Comblé. K ; Ladhir. un de
J centre comportement organisationnel.
recherche Warocqué(2007, p.7)
27 une organisation
L’entrepreneur construit
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
Etapes de cycle de
vie de l’industrie
Source : Covin, J.G. and Slevin, D.P.: (1991): “A conceptual model of entrepreneurship as firms behavior”.
28
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
d’entrepreneuriat comme phénomène d’origine organisationnelle. Selon ces auteurs le
comportement de la firme est l’élément central et primordial du processus entrepreneurial 27.
Ce modèle met l’accent sur les origines et les conséquences d’une attitude entrepreneuriale,
ainsi que les variables qui influent sur les relations entre l’attitude entrepreneuriale et les
performances de la firme. Ce modèle présentant l’entrepreneuriat comme un comportement
organisationnel a plusieurs conséquences :
Si cette attitude est un phénomène comportemental cela veut dire qu’elle peut être gérée,
favorisée ou contrariée (une attitude entrepreneuriale n’étant pas toujours souhaitable pour une
entreprise)
Cette attitude affecte et est affectée par les composantes de l’organisation. Il faut donc tenir
compte de la structure organisationnelle, de la culture de l’entreprise, de ses ressources, de ses
compétences qui indirectement encourager ou au contraire gêner le comportement
entrepreneurial de la firme.
27
COVIN et SLEVIN dans “A Response to Zahra's "Critique And Extension” of the Covin-Slevin
Entrepreneurship Model” entrepreneurship theory and practice,1991
28
CHANG, J. « model of corporate entrepreneurship: intrapreneurship, exopreneurship » International Journal of
Entrepreneurship. Vol 4 pp. 69-104. Cité par COLOT, O. COMBLÉ, K. et MADHARI, J. 2007, p. 6
29
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
culture nationale s’exprimerait sous quatre formes de manifestations : les besoins et les
motivations de l’entrepreneur, ses croyances et compétences, sa cognition et les valeurs
culturelles (individuelles et collectives). La culture serait une variable modératrice de la relation
entre les facteurs contextuels (institutionnels et économiques) et l’entrepreneuriat 29.
Ce modèle présente ainsi une vue d’ensemble de la relation entre les valeurs culturelles, le
contexte national (qu’il soit économique, relationnel, institutionnel ou culturel) et le
comportement entrepreneurial.
29
AUDET, J. REVERIN, N. et TREMBLAY, M. dans : «L’influence de la culture d’un pays sur la propension
entrepreneuriale de ses citoyens : le cas du Canada »,2007, p5.
30
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
Le tableau suivant présente les déférentes variables retenues dans les principaux modèles
expliquant le phénomène entrepreneuriat, en mettant en évidence les variables ajoutées ou
ignorées entre les modelés.
31
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
Ce tableau nous montre que les variables retenues dans le modèle de shapero (1975) ont
souvent été à la base des d'autres modèles, bien que certaines aient ensuite évolué. Ainsi les 22
variables environnementales de Gartner (1985) s'inscrivent pour la plupart dans les catégories
de variables de shapero.
Ensuite, dans leur modèle, Covin et slevin (1991) ont rajouté les variables « étapes de cycle
de vie de l'industrie », « dynamisme », et « hostilité », suite aux différents débats qui ont eu lieu
à cette époque-là sur les variables pouvant expliquer le phénomène entrepreneuriat.
Enfin, à ces trois modèles, il nous est paru utile de présenter celui de Hayton, George et
Zahra (2002), qui ont intégré la variable « culture nationale ». Les modèles semblent donc
évoluer vers une approche plus centrée sur les spécificités environnementales, plus
particulièrement sur la culture, qui s’avère être un déterminant essentiel du choix
d’entreprendre.
32
Chapitre01 : Généralités sur l’entrepreneuriat
Conclusion :
A travers ce premier chapitre, nous avons tenté de réaliser une revue de littéraire concernant
le phénomène de l’entrepreneuriat, Nous avons constaté qu’il existait bien des formes, des
pratiques et beaucoup de diversité dans le monde de l’entrepreneuriat. Nous avons essayé de
donner quelques notions de base pour éclairer ce concept vaste et complexe.
En conclusion L’entrepreneuriat est un concept complexe et ne peut être résumé par une
seule définition car chaque auteur le définit de manière différente. L’entrepreneuriat est aussi
un phénomène économique qui s'inscrit dans la sociologie économique.
33
Chapitre 02
Généralités sur l'innovation
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
Introduction
L’innovation a toujours été un enjeu essentiel dans notre monde tant pour l’économie que
pour les affaires, la sociologie ou encore les sciences sociales. L’innovation joue un rôle moteur
de croissance et assure la prospérité dans l’économie et dans ses marchés.
Elle permet ainsi l’amélioration des processus, elle facilite la vie quotidienne par des
innovations dites de « ruptures ». Aujourd’hui, les éléments qui favorisent l’innovation sont
considérés comme primordiaux par les politiques et les industriels.
Ce chapitre vise dans un premier temps à faire connaitre le concept d’innovation, nous
nous intéresserons aux principales approches théoriques de l’innovation, et enfin nous allons
développer les types, les caractéristiques et les objectifs de l’innovation
Il existe de nombreuses définitions de l’innovation selon les écoles de pensée, les points de
vue des chercheurs et les tendances, car l’innovation a été définie en fonction de nombreuses
considérations.
Dans cette partie nous allons présenter l’histoire de l'innovation, puis étymologies,
définition de l'innovation et enfin quelque concept lié à l'innovation.
Il est très intéressant de rappeler l’historique de ce concept et son apparition avant d’entrer dans
les détails, ensuite nous allons aborder l’étymologie du concept et de présenter quelques
définitions de l’innovation selon certaines spécialistes.
Une histoire de l'idée d'"innovation" montre comment le sens de ce concept a évolué depuis
les Grecs, Xénophon et Aristote. Ignoré des économistes classiques, il est introduit au sens
principal d'innovation de procédé dans la pensée économique par Joseph Schumpeter au début
des années quarante et au sens principal d'innovation produit au début des années cinquante par
Peter Drucker. Ce dernier réinvente le mot et le concept, en en faisant un synonyme de progrès
finalisé.
35
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
Le terme innovation vient du mot latin innovare qui signifie « revenir à, renouveler »1.
Innovare quant à lui est composé du verbe novare de racine novus, qui veut dire « changer »,
« nouveau », et du préfixe in-, qui indique un mouvement vers l’intérieur. Dans la terminologie
juridique au Moyen Âge : « introduire quelque chose de nouveau dans une chose établie », d’où
l’acception de renouveler. Jusqu’au XIIe siècle, le mot désignait ce qui était jeune. Puis vers le
XVIe siècle, le sens dérive vers ce qui est singulier, inattendu, surprenant. C’est à cette même
période que le mot innover signifie faire preuve d’inventivité, créer des choses nouvelles, sens
qu’il a encore en partie aujourd’hui.
Ces aspects de nouveauté et changement dans les premiers sens du terme innovation sont
encore présents dans ces nouvelles acceptions. En effet, l’entreprise étant un lieu où sont prises
les décisions de création et d’innovation pour survivre ou se développer dans tous les aspects
de leurs organisations.
Le terme « innovation » a changé de sens au cours des années. Autrefois compris sous le
sens d’une création pure et simple, aujourd’hui le sens est beaucoup plus large et couvre de plus
1
https://www.etymonline.com (07/08/2020 à 14h00heures)
36
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
nombreux domaines. En effet, l’environnement étant toujours plus concurrentiel, les entreprises
sont en constante recherche de nouveautés.
L’innovation peut être définie comme le « résultat de la mise en application d’idées nouvelles
et de recherches »2 L’innovation est une idée ou invention qui va créer de la valeur pour une
entreprise.
en 1926 Joseph Schumpeter est le premier économiste qui a défini le concept de l’innovation
« l’introduction réussie sur le marché d’un produit nouveau, d’un nouveau processus de
fabrication ou encore d’une nouvelle forme organisationnelle d’entreprise »3 , il a considéré
ce dernier comme une nouvelle introduction de combinaisons productives dans le domaine d
l’économie. Pour Schumpeter la combinaison productives peut prendre cinq forme : nouveau
bien ou bien de nouvelle qualité ; Introduction d’une nouvelle méthode de production ;
Nouvelles sources d’approvisionnement des matières premières ; Nouveaux marchés et enfin
la réalisation d’une nouvelle organisation. Schumpeter considère que le capitalisme et une
dynamique composée de mouvements longs, de cycles de croissance et de crises qui se
succèdent. Or c’est précisément l’innovation, définie comme un processus, qui constitue le
moteur de cette dynamique.
Alors pour B. BELLON : « Innovation, c’est mettre sur le marché un nouveau produit ou un
produit qui a des propriétés nouvelles ; c’est aussi introduire un nouveau procédé de
fabrication ou une nouvelle organisation dans l’entreprise. Mais ce trois formes d’innovation
sont liées ; chacune entraine les deux autres »4. L’innovation est associée à la nouveauté et la
mise en œuvre d’une chose.
2
https://www.e-marketing.fr/definitions-glossaire/innovation-238225.htm , consulté le (10/08/2020 à 20h).
3
SCHUMPETER, J. Cité par ESPOSITO, M-C et ZUMELLO, C ; 2003, p22
4
BERTRAND, B. « l’innovation créatrice », Economica, paris, 2002, p3
5
FERNEZ-WALCH S. et ROMON, F. Dictionnaire « de management de l’innovation », Vuibert, paris-France,
2008, p82
37
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
d’améliorer sa position stratégique et/ou de renforcer ses compétences et ses connaissances,
technologique ainsi que celle du marché.
Selon Franck Barnu, « L'innovation est la mise en œuvre réussie économiquement sur un
marché d'une idée nouvelle pour ce marché »6.
Cependant, la définition la plus courante est celle donnée par l’OCDE à travers le manuel d’OSLO
précise qu’ « Une innovation est la mise en œuvre d’un produit (bien ou service), ou d’un
procédé nouveau ou sensiblement amélioré, d’une nouvelle méthode de commercialisation ou
d’une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques de l’entreprise, l’organisation du
lieu du travail ou les relations extérieurs »7.
On peut dire que l’innovation, est le fait de proposer un produit ou un service nouveau sur
le marché et qui est le fruit soit, d’une nouvelle avancée technologique, soit d’une amélioration
moins radicale à l’offre proposée.
Ainsi, plusieurs typologies d’innovation pourront être constatées, dont les principales seront
:
L’innovation se distingue de la simple découverte ou invention car elle a été acceptée par
le marché, elle a donc subit une mise en application en laboratoire et son utilisation s’est avérée
effective et utile pour le grand public. Une innovation peut être ainsi physique ou palpable, par
6
BARNU, F, « La vraie nature de l'innovation », Paris, Ed. Tec & Doc, 2010, p157,
7
D'OSLO, M, 3iem édition, Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), 2005,
p46,
38
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
exemple la création d’un nouvel objet comme le minitel ou bien beaucoup plus abstrait, et dans
ce cas elle se caractérise par un mode d’utilisation nouveau.
Le terme innovation, créativité et invention peuvent être présentés comme trois phénomènes
inextricables (indissociables). Joseph Schumpeter en (1939) associait étroitement les deux
concepts invention et innovation, en présentant le premier comme initiatrice de la nouveauté et
le deuxième comme une finalité possible et souhaitable de l’invention 8.
Alors que Peter Drucker (1985) représente l’innovation comme une condition de vie d’une
organisation. C’est toujours faire mieux ou différemment avec ce qui existe déjà, soit à
l’intérieur ou à l’extérieur de l’entreprise 9.
Enfin Carrier C. et Garand D. J. (1996) stipulent que l’invention et la créativité sont des termes
généralement utilisés de façon synonyme. Ils concernent la découverte initiale de nouveaux
éléments ou de nouvelles idées qui deviendront possiblement la base d’un processus
d’innovation10.
Dans ce qui suit, nous présenterons les différentes approches économiques du concept
d’innovation à travers l’évolution de la recherche dans ce domaine.
8
SCHUMPETER, J, cité par CARRIER, C et DENIS, J. Garand, le concept d’innovation : débats et ambiguïtés,
p01. (5ième conférence internationale de management stratégique, Lille, 13-15 mai 1996).
9
DRUCKER, P, « Les entrepreneurs », HACHETTE,1985, p22
10
CARRIER, C et DENIS, J. Garand, Op. Cit, p02-03.
39
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
concurrence parfaite entre des entreprises qui se contentent de transformer des inputs en
outputs, en ayant connaissance du prix des produits et des facteurs qui leur sont fournis par leur
environnement.
Dans le prolongement de cette vision, des auteurs ont admis que des défaillances de marché
pouvaient survenir. L’innovation apparaît alors comme un événement exogène et exceptionnel,
qui remet temporairement en cause l’équilibre général. Comme le décrit Lundvall dans sa revue
de la littérature11, il semblerait alors que l’intervention de mécanismes d’ajustement permette
de rétablir l’équilibre. Sur le concept d’innovation, cette approche ne nous apporte guère de
nouveaux éléments dans la mesure où elle s’intéresse uniquement aux conséquences de
l’innovation, sans étudier la manière dont elle est générée. Par ailleurs, les travaux de
Schumpeter sont principalement connus pour la théorie du développement qu’il a conçue. C’est
d’ailleurs dans ce cadre que l’auteur a présenté une véritable théorie de l’innovation 12.
Schumpeter distingue :
11
LUNDVALL, B-A.,« Introduction », National systems of innovation, Towards a theory of innovation and
interactive learning, Pinter London and New-York,1992; p 1-19.
12
SCHUMPETER, J., « Théorie de l’évolution économique », éd. Dalloz, Paris, 1935, P.94.
40
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
L'entrepreneur peut être incarné par l'action de plusieurs personnes à la fois, l'entrepreneur
n'est pas incarné dans une personne physique, un agent économique peut être entrepreneur un
jour et devenir un manager ensuite en adoptant un comportement routinier. La représentation
de l'entrepreneur chez Schumpeter est néanmoins empreinte d'une conception héroïque et
aventurière : ses facultés d'anticipation, sa volonté de vaincre, sa capacité de rêver (principe de
plaisir) et de calcul (principe de rationalité). De même, les innovations envisagées par
Schumpeter s'assimilent exclusivement aux innovations majeures (machine à vapeur…) et
n'intègre pas les innovations incrémentales dont l'accumulation et le rythme peuvent également
engendrer une évolution dynamique de l'économie. Schumpeter considère que le capitalisme
est une dynamique composée de mouvements longs, de cycles de croissance et de crises qui se
succèdent. Or c’est précisément l’innovation, définie comme un processus de destruction-
créatrice, qui constitue le moteur de cette dynamique.
Dans ses premiers travaux, l’auteur considère l’innovation comme le fruit du travail d’un
agent économique en particulier : l’entrepreneur individuel qui rompt le flux circulaire de
l’économie en pariant sur la demande future de nouveaux produits ou procédés, sur l’ouverture
d’un nouveau marché, sur l’utilisation d’une nouvelle ressource naturelle ou sur l’organisation
de tout un secteur de l’économie. Schumpeter considère que les innovations sont conçues au
cours des périodes de crise, avant d’alimenter elles-mêmes la croissance.
Dans ses travaux ultérieurs - ceux du deuxième Schumpeter - l’auteur a mis l’accent sur les
grandes firmes innovatrices. Elles se substituent à l’entrepreneur individuel et aux petites
entreprises innovantes car finalement, elles seules ont les moyens financiers pour soutenir
l’innovation. La définition de l’innovation sort modifiée de cette nouvelle approche. En effet,
pour l'auteur, l'innovation devient le résultat de travaux de R&D routiniers réalisés dans de
grands laboratoires de recherche industrielle. Il considère que ce sont des équipes disposant de
compétences très pointues et réalisant une action très routinière qui se trouvent à l’origine de
l’innovation.
Si les travaux de Schumpeter constituent une véritable avancée et ont largement été repris
par la suite - notamment pour la définition de l’innovation comme un processus endogène
intégrant des aspects technologiques, mais aussi organisationnels - Schumpeter a cependant
fondamentalement opposé la petite entreprise à la grande, sans tenir compte de la
41
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
complémentarité qui peut exister entre les deux13. Son approche reste très éloignée de la prise
en compte du caractère interactif et cumulatif de l’innovation et de multiplicité des ressources.
Le processus d’innovation se situe également dans une organisation, une entreprise, ce qui
rapproche ici l’analyse institutionnaliste de la vision schumpetérienne. Alors que dans une
période antérieure, on considérait que l’innovation était davantage le fait des artisans créateurs,
les évolutionnistes rattachent l’innovation à l’entreprise qui, depuis la fin du XIXe siècle,
représente effectivement le lieu premier de la création et de l’innovation.
Pour Schumpeter, il s’agissait dans un premier temps des petites ou moyennes entreprises
qui étaient le lieu premier de l’innovation, alors que la concentration du capital aurait au fil des
ans amené la domination des grandes entreprises et de leurs départements de R&D. Chez les
évolutionnistes par contre, ces deux lieux (PME et grandes entreprises) ne se succèdent pas
nécessairement dans le temps, mais peuvent au contraire coexister.
13
CORSANI, A., 'Vers un renouveau de l'économie politique, Anciens concepts et innovation théorique'.
Multitudes, 2,2000, pp.15-24.
14
FREEMAN, C. The nature of innovation and the evolution of the productive system. In: OECD, editors.
Technology and productivity-the challenge for economic policy. Paris: OECD, 1991. p.303–14.
15
FREEMAN, C. The Economics of Industrial Innovation, second edition, Cambridge (Mass.): MIT Press.1982
16
LE BAS, C. « Économie de l’innovation ». Paris: PUF, 1995,p14-15.
17
DOSI, G. ‘Sources, Procedures and Microeconomic Eff ects of lnnovation ’. Journal of Economic Literature
26, No. 3.1988
42
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
Cela nous semble correspondre à la réalité actuelle où, selon les secteurs et selon le degré de
maturité du secteur en question, ce sont les PME ou les grandes entreprises qui dominent le
processus d’innovation.
Dosi (1988) a aussi suggéré que ces deux régimes d’innovation (traditionnelle ou routinière)
peuvent bien s’expliquer par les moments auxquels se trouve une industrie donnée. En phase
d’émergence d’une industrie, Dosi note que l’innovation tend à procéder par essais et erreurs ;
les entrepreneurs prennent des risques, de nouvelles technologies apparaissent et celles-ci
donnent lieu à la naissance de nouvelles entreprises. Dans la phase de maturité, généralement
caractérisée par une organisation de marché oligopolistique, les changements technologiques et
l’innovation constituent une des armes de la concurrence. L’innovation et la création
technologiques deviennent endogènes à l’entreprise et aux mécanismes économiques plus
généraux.
On se retrouve alors devant les deux modèles schumpetériens de l’entreprise innovante, deux
modèles de processus d’innovation. Dans le cas de la PME, on pense davantage au modèle de
l’inventeur, du génie créateur, où l’innovation est hautement incertaine, alors que dans le cas
de la grande entreprise, l’innovation est davantage un processus routinier, effectué de manière
plus systématique dans un département de R&D.
Pour les évolutionnistes, l’innovation est également vue comme un processus social, qui se
rattache aux technologies ou systèmes techniques, comme aux marchés des produits, au marché
du travail et à l’économie. Étant ainsi rattachée à ces ensembles de faits sociaux (Le Bas, 1995),
le processus d’innovation technologique est ainsi incertain, bien que non totalement aléatoire.
L’entreprise opère à l’interface entre ces divers éléments. Elle effectue alors des médiations,
des choix, dans le cadre de cet ensemble de faits sociaux dans lequel elle s’inscrit.
43
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
et ont été repris dans nombre de travaux ultérieurs.18 Cette vision renvoie à l’idée qu’il y des
ajustements, des évolutions au sein de l’organisation innovante.
L’apprentissage permettrait aussi aux firmes de choisir les meilleures stratégies, en fait
celles qu’elles jugent les plus satisfaisantes en fonction de leurs objectifs. Ici encore, il convient
de noter l’opposition avec la vision orthodoxe, axée sur l’optimisation.
Les auteurs évolutionnistes sont d’avis que l’optimisation exigerait des calculs fort
complexes qui ne sont pas à la portée des connaissances humaines, et rejettent de ce fait cette
vision de l’entreprise pour retenir une vision plus réaliste, selon laquelle les entreprises
cherchent à atteindre des objectifs “ satisfaisants ”, et non “ optimaux ”22. D’autres économistes
travaillant sur l’information, en particulier Herbert Simon avaient d’ailleurs souligné que les
entrepreneurs ont tendance à maintenir les pratiques qu’ils jugent satisfaisantes, ou les routines
établies, à moins qu’ils ne se sentent menacés par des chocs extérieurs et ce, précisément en
raison des difficultés d’obtention de l’information pertinente et des coûts importants liés au
traitement de cette information23
18
Voir notamment les textes de Villavicencio, Ruffier, Tremblay et Rolland, dans Tremblay, D.-G. (Sous la dir.)
Innovation, technologie et qualification; multidimension et complexité du phénomène de l’innovation. À paraître
en1996, aux Presses de l’université du Québec. Collection de l’Association d’économie politique.
19
Sur cette notion voir l’introduction que nous avons rédigée dans Tremblay, D.-G. (1995, sous la dir.).
Concertation et performance économique. Vers de nouveaux modèles ? Québec: Presses de l’université du
Québec.Collection de l’Association d’économie politique
20
ROSENBERG, N. inside the Black Box: Technology and Economics. Cambridge : Cambridge University
Press.1982.
21
PAVITT, K. ‘Sectoral Patterns of Technical Change: Towards a Taxonomy and a Theory ’. Research Policy
13 ; 1984
22
CORIAT, B. et WEINSTEIN, O, « Les nouvelles théories de l'entreprise », édition Librairie Française, 1995
23
HERBERT, A. SIMON, A. behavioral model of rational choice, The Quarterly Journal of Economics, Vol.
69, No. 1. (Feb., 1955), pp. 99-118.
44
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
Ainsi, le processus d’innovation met fondamentalement en jeu des connaissances, des
savoirs, des compétences, des savoir-faire, des capacités et aptitudes24. Ces connaissances et
savoirs ne sont pas tous formels voire explicites, mais peuvent tout aussi bien être implicites,
informels, comme on le voit d’ailleurs très bien dans le modèle de l’entreprise japonaise.
Enfin, l’innovation est vue comme un processus interactif complexe. S’opposant au modèle
linéaire et séquentiel de la théorie orthodoxe, soit la thèse de la “ science push ”, selon laquelle
les découvertes scientifiques coulent naturellement vers le marché et sont spontanément
adoptées, les auteurs évolutionnistes mettent l’accent sur des effets de bouclage, de rétroaction,
sur des flux et des transferts d’information complexes et interactifs à l’intérieur de la firme.
Kline et Rosenberg ont présenté un modèle dit « en chaîne avec liaison », qui fait état de
bouclages et de rétroactions entre les fonctions de conception du produit, de fabrication, de
marketing, etc.25
24
WINTER,S.G. . Knowledge and competence as strategic assets. In D.J. Teece (ed.) The competitive
challenge: Strategies for industrial innovation and renewal. Cambridge, Mass.: Ballinger.1987
25
KLINE,S.J. and ROSENBERG,N . ‘An Overview of Innovation ’. In The Positive Sum Game , edited by R.
Landau and N. Rosenberg . Washington DC : National Academy Press.1986
45
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
L’organisation japonaise permet d’accélérer le traitement de l’information et de mieux réagir
aux chocs externes, par le biais de l’innovation, qui est alimentée par l’organisation
décentralisée de la production et des échanges. Le processus de circulation de l’information et
d’innovation auquel collaborent les ouvriers japonais repose fondamentalement sur les
compétences et les apprentissages, leurs capacités de traitement de l’information étant
développées par l’organisation japonaise. À cet égard, il faut noter que nombre d’auteurs
évolutionnistes, dont Dosi, considèrent que les performances différentes des firmes
s’expliquent précisément par la diversité des compétences réunies et développées par les firmes.
Les modes de gestion des ressources humaines (GRH) peuvent alimenter ou freiner la
diffusion de l’information et de l’innovation à l’intérieur de l’entreprise (comme entre les
entreprises). Ainsi, dans le modèle Japonais, le départ des chercheurs ou ingénieurs est
découragé par la politique de GRH, ce qui ralentit la diffusion de l’information et des
connaissances à l’extérieur de la firme.
par apprentissage en Algérie (Cas de la région de Bejaia), Thèse de doctorat en science économique, TIZI
OUZOU, 2008, p19.
46
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
et que les secondes sont inférées à travers les comportements des individus et des
organisations.27
L’hypothèse de cette approche est que la technologie est parfaitement définie et spécifiée
dès sa première apparition. Dans ce cadre, le modèle rejette l’idée même d’une organisation
productive capable de générer les conditions d’un changement technologique conduisant à une
rupture nette dans les pratiques productives et commerciales29. Ce qui veut dire que la
technologie est conçue entièrement hors de la sphère économique. Elle est de ce fait adoptée
telle quelle dans l’économie.
Dans l’univers néoclassique, l’entrepreneur est en face des différentes techniques qui sont
définies et confrontées entre elles sur la base d’un profit. L’acteur a la connaissance de
l’ensemble des choix et leurs effets. Cela qui lui permet de définir sans erreur possible la
combinaison productive lui permettant de maximiser sa fonction objective. De plus, le
comportement de l’innovation est réglé par des questions d’incitations. Une entreprise sera
incitée à investir en R-D si l’innovation qui en résulte occasionne une baisse des coûts
supérieure au surcroît de coûts dus aux dépenses de recherche que l’entreprise doit supporter.
27
MEGHERBI KHELLOUDJA (2008), Op. Cit, p18-24
28
ANGELIER, J-P., "Economie industrielle, Elément de méthode", OPU, 1991, p16.
29
AMENDOLA et GAFFARD, "la dynamique économique de l’innovation", Economica, 1988, p04.
47
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
techniques de production (ressources technologique adaptable). Troisièmement, le fait que
l’innovation est considérée comme une donnée exogène.
Dans cette partie, on va présenter les typologies, les caractéristiques et les objectifs de
l’innovation.
La littérature propose une variété de classements des types d'innovation. De façon générale,
trois typologies peuvent être distinguées en fonction de la nature, de l’objet et du degré de
nouveauté introduit par l’innovation. Ces typologies sont parfois complémentaires et permettent
de mieux caractériser l'innovation.
La définition de l'innovation fondée sur l'objet a connu une évolution importante. En effet,
pendant longtemps, l'innovation a été abordée dans la littérature selon une perspective
technologique. Ainsi, le premier manuel rédigé par I'OCDE (1991) était fortement marqué par
une vision industrielle de l'innovation et distinguait deux types d'innovation : l'innovation
technologique de produit et de précédés. Par la suite, pour tenir compte de la complexité du
processus d'innovation et de la diversité des manières dont les firmes innovent, et dans le souci
de mieux couvrir la réalité des services et l'innovation non technologique, I'OCDE a proposé
en 2005 la définition suivante : «L'innovation est la mise en œuvre d'un produit (bien ou service)
ou d'un procédé nouveau ou sensiblement amélioré, d'une nouvelle méthode de
commercialisation ou d'une nouvelle méthode organisationnelle dans les pratiques de
l'entreprise, l'organisation du lieu de travail ou les relations extérieures »30.
30
D'OSLO,M ;(2005). Op cit.p48
48
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
L'innovation de produit : correspond à « l’introduction d'un bien ou d'un service
nouveau ou sensiblement amélioré sur le plan de ses caractéristiques ou de l'usage
auquel il est destiné »31
L’innovation de produit est l’apparition d’un produit nouveau. Cette dernière peut
également correspondre à un produit ou un article existant, mais qui a été rénové. En effet,
la plupart des sociétés constatent ce degré d’innovation, étant donné qu’il constitue une
des premières démarches pour innover. D’ailleurs, un nouveau produit apportera
certainement de nouvelles fonctionnalités aux clients. En l’occurrence, l’innovation de
service permet généralement de générer une nouvelle approche de la relation client ou
encore d’améliorer la qualité de service.
L’innovation de procédé :
Une innovation de procédé concerne essentiellement la mise en œuvre d’une méthode de
production ou de distribution nouvelle, ou sensiblement améliorée. Les méthodes peuvent
impliquer des modifications portant sur l’organisation de la production, pour diminuer les
coûts unitaires de production ou de distribution et sur l’amélioration de la qualité. Ce type
implique des changements significatifs dans les techniques, le matériel ou le logiciel. Ces
changements visent en général à simplifier le processus de production et à réduire les coûts,
afin d’augmenter la flexibilité et la capacité de production de l’entreprise, de préserver et
de renforcer la compétitivité de celle-ci.
31
D'OSLO, M .Principes directeurs pour le recueil et L’interprétation des données sur I ‘innovation. OCDE,
3eme Edition, 2005
32
D'OSLO, M , Op.cit, P 38.
49
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
L'innovation de commercialisation :
Se réfère à « l’adoption d'une nouvelle méthode de commercialisation pouvant se traduire par
des changements significatifs dans la conception, le conditionnement, le placement, la
promotion ou la tarification d'un produit »33. L'objectif vise par les entreprises en adoptant une
innovation commerciale est de mieux satisfaire les besoins des consommateurs, d'ouvrir de
nouveaux marches ou de positionner d'une manière nouvelle leurs produits sur le marché afin
d'augmenter leur chiffre d'affaires. Cette forme d'innovation est fortement liée à l'innovation de
produit puisque les nouvelles méthodes de commercialisation et les études de marches sont des
facteurs propices à la réussite du développement ou du lancement de nouveaux produits.
33
D'OSLO,M , Op.cit, P 38.
50
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
PRODUIT PROCEDE
Matériels
INNOVATION
COMMERCIALISATION ORGANISATION
Organisation du
lieu de travail
Placement de
Promotion
produit
(OCDE, 2005)
51
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
Les innovations peuvent également être classées selon leur degré de nouveauté. L'analyse
de la littérature montre que pour cerner le degré de nouveauté des innovations, les chercheurs
ont utilisé les concepts d'innovation incrémentale et d'innovation radicale lesquels constituent
les deux extrémités d'un continuum34.
Cette classification reflète donc la diversité dans l'intensité des changements opérés par les
entreprises, et mesurée par référence au degré de nouveauté des résultats obtenus et au risque
encouru36.
34
ROURE, T, « Les caractéristiques des champions : Déterminants et incidence sur le succes des innovations ».
Recherche et applications en Marketing, 15(2), 2000, p 3-1
35
COOPER, J.R. A multidimensional approach to the adoption of innovation. Management Decision,
36(8),1998, p 493-502.
36
OSEO PME et innovation technologique: Pour une relation plus naturelle.Regards sur les PME n°10,
Observatoire des PME, OSEO services.2006
37
PEDERSEN,C.R et DALUM,B. (2004). Incremental versus radical change: The case of the digital north
Denmark program. Paper presented at the International Schumpeter Society Conference. DRUID/IKE Group,
Department of Business Studies. Aalborg University.
52
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
Innovation Incrémentale : quant à elle, concerne l'amélioration d'un produit/service
ou d'un précédé existant et passe par des changements mineurs ou de petites
améliorations des technologies existantes38.
L'innovation incrémentale ne change pas la nature ni les conditions d'usage d’un produit ou
service. Elle va contribuer à l’apport d’un perfectionnement et une amélioration sensible.
L’innovation, dite incrémentale permet à un entreprise déjà leader sur son marché de converser
et renforcer son avance technologique face à ses compétiteurs. Les innovations incrémentales
sont très nombreuses chaque année, par exemple un appareil photo jetable est une innovation
incrémentale car la technologie initiale reste identique, le produit a simplement connu une
amélioration du procédé.
Bien que différents, ces deux types d'innovation sont souvent de nature interactive (Cadix et
Pointet, 2002). En effet, l'innovation technologique s'accompagne généralement de
transformations dans l'organisation de l'entreprise. Elle peut donc soit apporter des supports
38
POPADIUK,S. and CHOO,C.W ., Innovation and knowledge creation: How are these concepts related?
International Journal of Information Management, 26,2006, p 302-312.
39
CADIX,A., and POINTET ., « Le management a L’épreuve des changements technologiques: Impacts sur la
societe et les organisations ». Editions d'Organisation, 2002, p58.
40
CHENIER,A.A,. Dynamique de I ‘apport des facteurs technico-commerciaux a I ‘innovation de produit.
Thèse de doctorat, Université de Montréal. Ecole polytechnique de Montréal.1997
53
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
importants et rendre le système organisationnel plus productif, ou soit déstabiliser l'organisation
du travail. Par ailleurs, comme l'affirme Ayerbe (2006 l'efficacité de l'implantation),
l'innovation administrative est souvent indispensable à l'introduction de nouvelles technologies
ne serait-ce que pour assurer ou augmenter41.
2. Caractéristiques de l’innovation
41
AYERBE, C., Innovations technologique et organisationnelle au sein de PME innovantes: Complementarite
des processus, analyse comparative des mecanismes de diffusion. Revue Internationale PME, 19(1), 2006, p 9-
34.
42
BOLY, V., « Ingénierie de l’innovation », édition Lavoisier, Paris, 2004, P56.
43
CALLON, M., cité par GONARD, T et LOUAZE M, « Comprendre les processus d’innovation technique à
l’aide du concept de réseau : un programme de recherche », département stratégie internationale groupe ESC
Nante atlantique, 1994
44
TREMBLAY, D-G, « Innovation, management et économie : comment la théorie économique rend elle compte
de l’innovation dans l’entreprise ? », 2003, P17.
54
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
L’innovation est une activité à risque élevé, parmi ces risque en trouve ceux d’ordre
financier, humains, commercial, technologique
L’innovation est un phénomène n’est jamais terminé.
Le schéma suivant explique les caractéristiques de l’innovation dans ses différentes formes :
Projet d’innovation
Identification des
éléments de risque de
l’innovation
Source :Weil TH., « le management de l’innovation dans les entreprises », annales desmines, décembre 2003, P59
55
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
Midler et Lenfle retiennent six caractéristiques majeures45 :
45
MIDLER, C. et LENFLE, S. « Management de projet et innovation », in MUSTER, P., PENANH.
Encyclopédie de l’innovation, Paris, economica, 2003, P56.
46
CALLON, M. et LATOUR, B., « Comment suivre les innovation ? Clef pour l’analyse socio technique »,
prospective et santé publique, 1985, P70.
47
BOURBONNAIS, R. et USUNIERJ.C., « Prévision des ventes, théorie et pratique », Paris, Economica, 2007,
P94.
48
CALLON, M., cité par GONARD.T., et LOUAZEL.M., « Comprendre les processus d’innovation technique à
l’aide du concept réseau : un programme de recherche », département stratégie internationale Groupe ESC
Nantes Atlantique, P04, disponible sur le site : www.strategie-aims.com consulté le (02/08/2020 à 22h)
49
MIDLER, C., « L’auto qui n’existais pas : management des projets et transformation de l’entreprise », paris,
Inter-Edition, 1993, P67.
50
www.cjrs-rcsr.org/archives/24-1/landry.pdf consulté le (02/08/2020 à 22h30)
56
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
comme des fournisseurs par exemple, puissent jouer un rôle important non défini au
départ51 .
3. les objectifs de l’innovation
L’objectif de part de marché est basé sur l’innovation qui touche au produit.
Traditionnellement opposée à l’innovation de procédé, l’innovation de produit vise
l’obtention d’une situation de monopole temporaire assurée par la mise sur le marché
d’un produit nouveau ou différencié. L’extension de la gamme de produits – qui permet
de produire à moindre coût à partir d’une base d’expérience commune – et
l’amélioration de la qualité des produits existants constituent les deux modalités
dominantes de cette stratégie d’innovation.
Par exemple, SAMSUNG, fabricant coréen de télés bon marché au départ, au bord de la faillite
en 1997 est devenu un des ténors mondiaux de l’électronique haut de gamme, au point de
talonner le leader nippon SONY.
Ainsi, la marque a pris une longueur d’avance sur ses concurrents dans plusieurs domaines
comme les écrans dernier cri. Le coréen est par exemple le seul capable de fabriquer un écran
plat LCD.
L’objectif de marge est quant à lui basé sur la recherche d’une réduction des coûts (liés
notamment au taux de rebut et à la durée du cycle de conception) et d’une plus grande
flexibilité de la production. Cet objectif fait donc appel à des innovations de procédé
qui concernent l’amélioration technique du processus de production (ateliers flexibles,
robotisation,…) ou celle des méthodes de gestion de la production par le recours, à titre
d’exemple, aux flux tendus. Même si l’innovation procure un avantage concurrentiel,
cela reste un processus aléatoire et incertain quant à la rentabilité attendue.
51
TREMBLAY, D-G, « Transformations sociales et gouvernance : A-t-on appris ? A-t-on innové ? Le cas du
multimédia à Montréal », Note de recherche 2003-21 de la chaire de recherche de Canada sur les enjeux socio
organisationnels de l’économie du savoir, octobre 2003, P19.
57
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
On peut retenir d’autres effets d’innovation sur les entreprises :
-A l’étranger ;
58
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
Dans ce point, sera présenté l’état des lieux des PME et de l’innovation en Algérie.
A la fin du 1er semestre 2016, la population globale des PME s’élève à 2 371 020 entités
dont près de 98 ,16% sont constituées de PME privées, et 1,84% sont publiques :
52
DUVAL I. et DUFFAL N., «Economie d’entreprise, la stratégie des PME», édition l’Hrmattan, 2005, P48.
59
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
La récession économique des années 80 due essentiellement à la chute des prix du pétrole
et la montée de la contestation sociale, ont poussé les pouvoirs publics algériens à se lancer
dans un long processus de réformes économiques, visant à libéraliser l’économie du pays, en
se tournant davantage au secteur privé, jusque -là marginalisé au profit des grandes entreprises
publiques. Des réformes amorcées en 1989 et qui ont donné à la PME et à l’initiative privée
une place importante dans le développement et la modernisation économique. Une volonté qui
s’est traduite par une augmentation importante du nombre des PME privées. Le tableau suivant
permet de chiffrer l’évolution de cette entité, qui constitue la forme d’organisation d’entreprise
la plus répandue au monde, aussi bien dans les économies développées, émergentes ou en voie
de développement :
Nbr 225449 24584 26980 29334 39201 40815 61851 65873 71127 74738 851 934
de 2 6 6 3 5 5 7 5 7 511 037
PME
privé
es
Source : Établi par nos soins, d’après le bulletin d’information statistique de la PME –mai 2016
Nous pouvons constater que le développement du tissu national des PME s’est réalisé grâce
à l’émergence du secteur privé qui a plus que triplé entre 2004 et 2015, passant de 225449
entreprises en 2004 à 934037 entreprises à la fin de 2015. Ce sont de nouvelles entreprises
créées suite à la loi d’orientation sur la PME de 2001. Aujourd’hui, considérées comme un
acteur majeur des performances économiques du pays, les PME algériennes ont des
caractéristiques, qui ne sont pas homogènes et varient d’un secteur d’activité à un autre, selon
la dimension de l’entreprise et la région de son implantation. Grosso modo, on peut dire que,
les PME en Algérie se distinguent par les caractéristiques suivantes :
60
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
Une concentration relative dans les secteurs de la production des biens de
consommation et des services ;
Prépondérance des micros-entreprises suite aux projets de l’ANSEJ ;
Compétence et qualification professionnelles des dirigeants des PME sont souvent non
justifiées (faible capacité managériale) ;
Manque d’encadrement technique ;
Faiblesse de l’accumulation technologique ;
Quasiabsence de l’innovation et manque d’inventivité ;
Faiblesse de l’activité de sous-traitance ;
Manque d’informations fiables, pertinentes et actualisées ;
Une grande souplesse structurelle et un manque de spécialisation.
Cette nomenclature des caractéristiques est loin d’être exhaustive, plusieurs caractères
peuvent être rencontrés chez ces entreprises. On peut citer entre autre, la prépondérance d’une
culture orale dans le travail et le faible recours à la culture savante (les chefs des PME, ne
définissent (par écrit) que rarement leurs plans de stratégie et d’exécution, encore moins lors
qu’il s’agit du futur et du prévisionnel), c’est la reproduction de la prédominance de l’oralité
dans la culture nationale et régionale dans le fonctionnement de l’entreprise. Aussi, les
recrutements chez ces PME se font d’abord au sein de la famille, puis dans le quartier ou dans
le village53.
Une étude menée par le réseau ANIMA en 200554 a clairement décelé les forces et les
faiblesses d’innovation ainsi que les opportunités et les menaces auxquelles font face les
entreprises des pays de la région MEDA, dont l’Algérie fait partie, le tableau suivant les résume
selon l’analyse SWOT :
53
ADDI. L : « Les mutations de la société algérienne », Découverte, 1999, Paris.
54
Rapport ANIMA, 2005
61
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
Forces Faiblesses
• Ressources naturelles abondantes en pétrole, gaz et • Secteur public très développé ;
produits chimiques ; • Dépendance élevée à l’exportation de produits
• L’engagement fort au partenariat euro-méditerranéen, primaires ou d’autres activités à faible valeur ajoutées
basé sur le libre-échange, à travers notamment l’UMA (agriculture, pétrole, gaz et produits chimiques ;
(Union du Maghreb Arabe) et plus récemment la • Niveaux élevé de bureaucratie ;
création de la zone de libre-échange arabe. (Zale) ; • Manque de culture d’entreprise ;
•Perspectives positives de croissance et potentiels • Faible niveau d’investissement privé ;
élevés des secteurs tels que le tourisme ; • Faible niveau de diversification économique
• Amélioration des conditions d’accueil des IDE, en • Faible niveau d’investissement du secteur public dans
termes de disponibilité des zones de service, de salaire la science et la R&D.
relativement bas pour les ingénieurs, etc ; • Faible mobilité du personnel impliqué dans
• Le démarrage d’un processus structuré de l’enseignement supérieur et la recherche ;
programmes de développement nationaux liés aux • Manque de culture d’entreprise et d’esprit
accords d’association. (Accords d’association avec d’entreprendre
l’union Européenne en 2005 prévoyant la création • Fragmentation de l’infrastructure existante de R&D ;
d’une zone de libre-échange à l’horizon 2017) ; • Faible niveau des qualifications en gestion de
• L’existence de programmes de réforme l’innovation dans les secteurs public et privé ;
administrative, de programmes consacrés aux PME, de • Faible niveau de scolarisation dans l’enseignement
soutien à l’innovation (incubateurs et fonds de capital- supérieur
risque) ; • Investissement négligeable du secteur privé dans la
• Les progrès dans l’évolution industrielle des R&D.
principaux secteurs économiques - Les rivages,
paysages, patrimoine historique et culturel, un bon
climat ;
• L’existence d’entreprises publiques et privées
performantes, comme : Saïdal, Sider, Cevital, etc.,
ainsi qu’un important réseau de PME qui est en pleine
croissance ;
• Le fuseau horaire identique ou proche de celui de
l’Europe.
Opportunités Les menaces
• Accroissement d’échanges par création d’une zone • Instabilité politique et fondamentalisme religieux
euro-méditerranéenne de libre échange ; • Malaise social dû au niveau élevés de pauvreté et de
• Ascension dans la chaine de valeurs dans le secteur du chômage aussi bien qu’à l’écart de prospérité perçue
pétrole et du gaz, des produits chimiques, de la entre groupes de revenu supérieur et inférieur.
production agricole, du tourisme et des services. • Non accumulation d’une capacité stratégique dans la
• Exploitation des restructurations en cours de planification, l’exécution et l’évaluation des
l’industrie européenne (délocalisation) programmes
• Exploitation de la tendance des pays développés à • Manque d’intégration de la politique de ressources
délocaliser les taches intensives de service vers les pays humaines, de la R&D et d’innovation avec les besoins
à bas salaire et compétence élevées (centres d’appel, de la société et de l’économie ;
travail de backoffice, communication, conception, • Absence d’une culture de R&D pilotée par la
développement et même recherche fondamentale) demande.
. • Exploitation de la diaspora en Europe et dans le reste • Incapacité à trouver le juste équilibre entre les
du monde. priorités à court terme et les défis du long terme.
Source : le rapport d’ANIMA, 2005.
62
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
Selon Bouacida et Haudeville (2012 55, 201556) le niveau d’innovation en Algérie est faible
, cela est dû à la faiblesse des ressources financières dont disposent les entreprises et qui ne
peuvent pas donc supporter les couts de la recherche, en plus de l’absence d’un marché assurant
le capital-risque sans oublier le manque d’informations sur les évolutions technologiques
qu’accusent ces entreprises à cause du manque de compétences de leurs cadres. Les dépenses
en matière de recherche et développement elles représentent moins de 1% du PIB. Cette faible
part s’explique en grande partie par la faiblesse du secteur privé dans l’investissement en
recherche. L’innovation est plus ou moins présente dans les grandes entreprises, cependant les
PME ne participent pas assez aux activités de recherche et d’innovation. En l’absence de
statistiques qui concernent l’innovation en Algérie, si on prend comme indicateur le dépôt de
brevets d’innovation, (INAPI) a enregistré jusqu’à présent plus de 2000 inventions protégées
par des brevets, dont 80% sont d’origine étrangère, les 20% restantes concernent les grandes
entreprises nationales et très rarement les PME. Les PME algériennes se caractérisent souvent
par une insuffisance des capacités d’innovation. En effet, plusieurs obstacles entravent le
développement des projets d’innovation dans ces entreprises. La plupart des entreprises de
petite taille ont des ressources financières limitées. Pour financer les efforts de recherche et
développement ou les investissements liés à l’innovation, ces entreprises se trouvent
confrontées à l’obstacle de l’accès au financement externe. En Algérie les banques n’accordent
pas assez de crédits aux PME, et il y a une absence de marché assurant une offre de capital-
risque ou de capitaux d’amorçage. Un autre obstacle qui entrave le développement de
l’innovation dans les entreprises de petite taille est le manque d’information sur les évolutions
technologiques. Il y a un manque de maîtrise des technologies et des nouveaux savoirs pour
soutenir le processus de l’innovation. En effet, les compétences internes des PME algériennes
(chercheurs, techniciens, agent de production et de commercialisation, etc.) sont faibles. A ce
titre, il faut souligner qu’en Algérie il n’existe pas de soutien financier des pouvoirs publics à
la formation pour les petites et moyennes entreprises afin d’améliorer leur compétence. La mise
en place de politiques publiques d’aide à l’innovation est d’une grande importance pour faciliter
l’émergence du processus de l’innovation dans les PME. Les aides financières en faveur de ces
entreprises ont pour objectif de soutenir les investissements liés à l’innovation et l’effort de
recherche. Les relais et les structures d’appui permettent aussi aux petites et moyennes
55
HAUDEVILLE, B. et BOUACIDA, R., « Recherche et innovation dans les PME algériennes : Une étude
empirique sur un échantillon d’entreprises », Actes du colloque international, ISGP(2012).
56
BOUACIDA, N, R, et HAUDVILLE, R « Développement de l’économie de la connaissance en Algérie et
inflexion du modèle de croissance », El Bhith revue 15/2015, pp101-113.
63
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
entreprises de réunir les connaissances et les savoir-faire et facilitent les transferts de
technologies, afin de favoriser le développement des projets d’innovation. En ce qui concerne
les relais et les structures d’appui, il existe la Chambre Algérienne Locale de la Production
Industrielle (CALPI) dont la mission est d’accompagner les PME afin de leur faciliter
l’acquisition des nouveaux investissements (les nouvelles technologies), et la Chambre
Algérienne de Commerce et d’Industrie (CACI) qui a pour rôle de fournir des informations aux
entreprises sur les évolutions technologiques, les marchés et les produits. Cependant, les actions
de ces structures en faveur des PME sont limitées. En dépit des efforts et de la prise de
conscience des enjeux, les pouvoirs publics algériens n’ont pas encore réussi à instaurer une
véritable politique d’innovation afin de promouvoir le développement et la compétitivité des
entreprises. De plus selon les mêmes auteurs, il existe une faible implication des entreprises
algériennes dans les activités de R&D et d’innovation. Selon eux, le pouvoir de distribution du
SNI algérien est quasi nul. Alors que dans les économies développées, les connaissances
produites dans les universités et centres de recherche publics et privés sont destinées à faciliter
l’innovation dans les entreprises, il en va différemment en Algérie, puisque l’impact des
résultats de la recherche sur l’innovation dans les entreprises apparait nul.
Selon l’enquête consacrée à treize PME à l’échelle de la Wilaya de Bejaia, il serait possible
de parler de l’existence de l’activité d’innovation dans certaines entreprises (Megherbi, 2005).
Cependant, ces activités s’apparentent plus à des modifications et des améliorations des
produits existants. La même enquête dévoile l’inexistence de la structure recherche et
développement dans les faits même si dans le schéma organisationnel elle y est. En effet, les
activités de recherche portent plus sur des tests de conformité et de contrôle qualité. Ces
conclusions sont soutenues par d’autres travaux ayant conclu sur la faiblesse du secteur privé
dans l’investissement en recherche et le manque de participation des PME comparées aux
grandes entreprises aux activités de recherche et d’innovation ( Haudeville et Bouacida, 2012).
64
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
L’enquête menée par Haudeville et Bouacida en 2006 consacrée à une quarantaine de PME
algériennes a révélé que les PME algériennes n’auraient pas encore une culture d’innovation
(Slaouti Abdenour, 2011). Cette étude confirme les résultats obtenus par Megherbi selon
lesquels il ya absence de politique d’innovation auprès des treize PME publiques et privées de
la wilaya de Bejaia (Megherbiet al, 2005). La principale conclusion de cette enquête est qu’il
n’existe pas d’activités programmées d’innovation pour lesquelles seront allouées des
ressources financières, matérielles et humaines (Slaouti, 2011).
Ces faibles capacités d’innovation s’expliquent par les conditions actuelles du marché
algérien, la situation de l’entreprise et le système national d’innovation.
Cette situation des PME algériennes ne serait pas favorable lorsque le marché algérien sera
totalement ouvert aux entreprises de l’union européenne (accord de libre-échange UE –Algérie
dont la dernière phase sectorielle est prévue pour 2017).
Cette incapacité affichée par les PME dans l’acte d’innovation peut s’expliquer par une
multitude de facteurs. Le premier, est lié à la difficulté de disposer des ressources financières
nécessaires pour financer les efforts en recherche et développement ou les investissements liés
65
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
à l’innovation. La fragilité financière de ces entreprises diminue leur chance de bénéficier d’un
crédit bancaire.
Le second facteur de blocage à l’innovation dans les PME est justement, un problème de
maitrise des techniques et des nouveaux savoirs et d’indisponibilité des compétences
nécessaires pour soutenir le processus d’innovation (Haudeville et Bouacida, 2012).
Les PME jouent un rôle particulièrement important dans les économies en voie de
développement. Si elles sont appelées à jouer le même rôle que les PME des pays avancés et à
faire face aux mêmes contraintes, ou presque, celles des pays en développement subissent plus
que les autres la déficience de la qualité des capacités humaines et institutionnelles, avec
lesquelles elles évoluent et tardent à en bénéficier des avantages qu’elles sont en légitimité
d’attendre des économies de marché et du commerce mondial.
Selon une étude de l’OCDE (2004) sur les PME, on peut résumer les caractéristiques des
PME des pays en développement et en transition dans les points suivants:
« La faible capacité des petites entités à faire entendre leur voix au stade de la
formulation de l’action gouvernementale et l’absence de dialogue institutionnalisé
entre les secteurs public et privé ;
57
HAMMOUTENE. O., Maitre assistante Classe A, doctorante à la faculté des sciences économiques,
commerciales et de gestion, université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou FERFERA, M/Y., Professeur,
CREAD, Université d’Alger.
66
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
L’absence de législation adéquate sur les droits de propriété et des moyens pour la faire
respecter, qui compromet l’accès au crédit en particulier pour les femmes;
La dominance des entreprises publiques dites nationales dans les secteurs stratégiques
et la prédominance du secteur public dans la promotion des exportations et des
investissements ;
Un nombre élevé des TPE dans le tissu des PME et le poids important du secteur
informel dans l’activité économique. »
Compétence et qualification professionnelles des dirigeants des PME sont souvent non
justifiées (faible capacité managériale) ;
67
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
Faiblesse de l’activité de sous-traitance ;
Cette nomenclature des caractéristiques est loin d’être exhaustive, plusieurs caractères peuvent
être rencontrés chez ces entreprises. On peut citer entre autre, la prépondérance d’une culture
orale dans le travail et le faible recours à la culture savante (les chefs des PME, ne définissent
(par écrit) que rarement leurs plans de stratégie et d’exécution, encore moins lors qu’il s’agit
du futur et du prévisionnel), c’est la reproduction de la prédominance de l’oralité dans la culture
nationale et régionale dans le fonctionnement de l’entreprise. Aussi, les recrutements chez ces
PME se font d’abord au sein de la famille, puis dans le quartier ou dans le village (ADDI. L,
1999)58.
58
Les PME en Algérie : Etat des lieux, contraintes et perspectives An overview of SMEs in Algeria: constraints
and prospect
68
Chapitre 02 Généralités sur l'innovation
Conclusion :
Dans ce deuxième chapitre nous avons fait une revue de différentes conceptions du terme
innovation, plusieurs auteurs ont défini le concept de l’innovation à leur façon. Aussi nous
avons présenté les approches théoriques de l’innovation, les typologies, les caractéristiques
et les objectifs et à la fin nous avons présenté l’innovation dans la PME algériennes.
Apres avoir cerné le cadre théorique de l’innovation nous nous sommes rendus compte du
rôle de l’innovation dans l’entrepreneuriat.
69
Conclusion générale
Conclusion générale
L’entrepreneuriat est un phénomène complexe qui est dû à la diversité des appuis
théoriques, la diversité des points de vue, la diversité des approches et des méthodes, selon les
pays et travers le temps.
Dans ce vaste phénomène, il existe une approche dite innovation qui est assimilée avec ce
dernier.
L’innovation est un facteur clé de succès, et devenue, au cours des années, un facteur
stratégique permettant aux entreprises, régions et pays de prospérer dans une économie qui est
de plus en plus globalisée et concurrentielle. Il s'agit d'un puissant moteur de développement,
qui permet de créer l'emploi et la richesse, de stimuler la croissance en améliorant le niveau de
vie des populations tout en facilitant la cohésion sociale.
Vue la crise sanitaire lié au covid-19, nous signalons que notre stage au niveau de SIMAFE
a été annulé, nous aurions bien aimé faire un bon travail et une bonne analyse du terrain pour
enrichir et approfondir notre savoir et mettre en avant notre pratique, mais cela n’était tellement
71
Conclusion générale
pas possible à la présence de la crise sanitaire qui nous a entièrement causé des empêchements
pour poursuivre et mettre fin à ce que nous avions débuté.
71
Listes bibliographique
Les ouvrages :
72
20. VERSTRAETE, T. et SAPORTA, B. « Création d’entreprise et entrepreneuriat
».Edition ADREG.2001
73
7. CALLON, M., cité par GONARD, T et LOUAZE M, « Comprendre les processus
d’innovation technique à l’aide du concept de réseau : un programme de recherche »,
département stratégie internationale groupe ESC Nante atlantique, 1994
8. CALLON, M., cité par GONARD, T. et LOUAZEL, M., « Comprendre les processus
d’innovation technique à l’aide du concept réseau : un programme de recherche »,
département stratégie internationale Groupe ESC Nantes Atlantique, P04, disponible
sur le site : www.strategie-aims.com
9. CHANG, J. « model of corporate entrepreneurship: intrapreneurship, exopreneurship »
International Journal of Entrepreneurship. Vol 4. Cité par COLOT, O. COMBLÉ, K. et
MADHARI, J. 2007
10. CHANG, J. « model of corporate entrepreneurship: intrapreneurship, exopreneurship »
International Journal of Entrepreneurship. Vol 4 pp. 69-104. Cité par COLOT, O.
COMBLÉ, K. et MADHARI, J. 2007
11. COOPER, J.R. A multidimensional approach to the adoption of innovation.
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12. CORSANI, A., 'Vers un renouveau de l'économie politique, Anciens concepts et
innovation théorique'. Multitudes, 2, 2000
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14. DOSI, G. ‘Sources, Procedures and Microeconomic Eff ects of lnnovation ’. Journal of
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15. D'OSLO, M, 3iem édition, Organisation de coopération et de développement
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19. HAMMOUTENE. O., Maitre assistante Classe A, doctorante à la faculté des sciences
économiques, commerciales et de gestion, université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou
FERFERA, M/Y., Professeur, CREAD, Université d’Alger.
74
20. HAUDEVILLE, B. et BOUACIDA, R., « Recherche et innovation dans les PME
algériennes : Une étude empirique sur un échantillon d’entreprises », Actes du colloque
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24. LOUIS JACQUES, F. « le champ de l’entrepreneuriat : historique, évolution, tendances
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29. POPADIUK, S. and CHOO, C-W., Innovation and knowledge creation: How are these
concepts related? International Journal of Information Management, 26,2006
30. ROSENBERG, N. inside the Black Box: Technology and Economics. Cambridge :
Cambridge University Press.1982.
31. ROURE, T, « Les caractéristiques des champions : Déterminants et incidence sur le
succes des innovations ». Recherche et applications en Marketing, 15(2), 2000
32. SAY, J-B., cité par LE VAN-LEMESLE, L., L'éternel retour du nouvel entrepreneur.
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33. SCHUMPETER, J, cité par CARRIER, C et DENIS, J. Garand, le concept d’innovation
: débats et ambiguïtés. (5ième conférence internationale de management stratégique,
Lille, 13-15 mai 1996).
34. SCHUMPETER, J. Cité par ESPOSITO, M-C et ZUMELLO, C ; 2003
75
35. Sur cette notion voir l’introduction que nous avons rédigée dans Tremblay, D.-G. (1995,
sous la dir.). Concertation et performance économique. Vers de nouveaux modèles ?
Québec: Presses de l’université du Québec.Collection de l’Association d’économie
politique
36. TREMBLAY, D-G, « Innovation, management et économie : comment la théorie
économique rend elle compte de l’innovation dans l’entreprise ? », 2003
37. TREMBLAY, D-G, « Transformations sociales et gouvernance : A-t-on appris ? A-t-on
innové ? Le cas du multimédia à Montréal », Note de recherche 2003-21 de la chaire de
recherche de Canada sur les enjeux sociaux organisationnels de l’économie du savoir,
octobre 2003
38. VERSTRAET, T. et FAYOLLE, A. «paradigmes et entrepreneuriat », revue de
l’entrepreneuriat, 2005
39. VERSTREATE.T, « entrepreneuriat : modélisation du phénomène », revue de
l’entrepreneuriat, vol 1, n°1, 2001
40. Voir notamment les textes de Villavicencio, Ruffier, Tremblay et Rolland, dans
Tremblay, D.-G. (Sous la dir.) Innovation, technologie et qualification; multidimension
et complexité du phénomène de l’innovation. À paraître en1996, aux Presses de
l’université du Québec. Collection de l’Association d’économie politique.
41. WEBER, M. ET GARTNER, B. « A Conceptual framework for describing the
phenomenon of new venture creation “. Academy of Management Review. Cite par
EMIN, S.
42. WEBER, M. the protestant Ethic and the Spirit of capitalism, New York: Scribner. Cite
par B. Diakité, 2004
43. WINTER, S.G. . Knowledge and competence as strategic assets. In D.J. Teece (ed.) the
competitive challenge: Strategies for industrial innovation and renewal. Cambridge,
Mass.: Ballinger.1987
Les rapports :
1. AUDET, J. REVERIN, N. et TREMBLAY, M. dans : «L’influence de la culture d’un
pays sur la propension entrepreneuriale de ses citoyens : le cas du Canada »,2007
76
2. D'OSLO, M .Principes directeurs pour le recueil et L’interprétation des données sur I
‘innovation. OCDE, 3eme Edition, 2005
3. OSEO PME et innovation technologique: Pour une relation plus naturelle.Regards sur
les PME n°10, Observatoire des PME, OSEO services.2006
4. Rapport ANIMA, 2005
5. WEBER, M. dans MRP : Diagramme causes-effet, 1930
1. http://www.foad-mooc.auf.org/IMG/pdf/Chapitre_1_module_1.pdf
2. https://www.e-marketing.fr/definitions-glossaire/innovation-238225.htm
3. https://www.etymonline.com
4. www.cjrs-rcsr.org/archives/24-1/landry.pdf
5. www.fabrice.rochelandet.fr;section04.pdf,a
77
Table de matières
Remerciement
Sommaire
Introduction ............................................................................................................................ 06
Conclusion ............................................................................................................................... 33
Conclusion .............................................................................................................................. 69
Bibliographie
Résumé
Summary
فهي وسیلة لضمان القدرة على االبتكار والقدرة،تعتبر المقاوالتیة الیوم ضرورية للتنمیة االقتصادية ألي بلد
. فهي تساهم في ازدهار اقتصادها،التنافسیة للمفاهیم
فإن المشكلة تكمن، في مثل هذا السیاق،الهدف من هذه الدراسة هو التعبیر عن ريادة األعمال واالبتكار
كیف يمكن أن يكون االبتكار عامالً رئیسیا ً في تطوير األعمال؟:فیما يلي
قمنا بتطوير دراسة نظرية باستخدام الكتب والمقاالت،للوصول إلى إجابة على السؤال األساسي في تحقیقنا
. إلخ....
دورا راج ًحا في النمو
ً والذي يلعب،تظهر نتائج دراستنا أن االبتكار هو عامل رئیسي في تطوير األعمال
. وأصبح نه ًجا استراتیجیًا في حد ذاته لمواجهة تكثیف المنافسة والتغیرات المستمرة في السوق،االقتصادي
. االبتكار، المقاوالتیة:الكلمات المفتاحية