Chapitre 4 - Producteur - 2020
Chapitre 4 - Producteur - 2020
Chapitre 4 - Producteur - 2020
SAWADOGO Martin
Qu’est-ce que la firme. Une firme est définie comme une entreprise d’affaires comprenant
une ou plusieurs personnes, travaillant sous la forme d’une unité de décision engagée dans
la production de biens ou de services. La firme est ainsi une institution, qui engage des
facteurs de production (inputs) et organise ces facteurs de manière à produire les biens
et services qu’elle vend.
Pourquoi les firmes existent. On peut imaginer un monde sans firme. Supposer par exemple
qu’il n’y ait aucune firme de construction d’immeubles, comprenant des techniciens, des
maçons, des manœuvres. Tout individu désirant construire un immeuble dans ces conditions
devrait assembler les matériaux (ciment, briques), aller louer le matériel (brouettes, pèles,
échelles), embaucher le maçon, les manœuvres et un superviseur pour réaliser l’opération.
Autrement dit, en l’absence de firmes de construction, l’individu devrait passer par le
marché pour réaliser un immeuble. A l’inverse, on peut imaginer un monde dans lequel
une commande centrale dirige toutes les opérations. Une structure hiérarchique interne
gouvernerait un tel système. Un tel système peut facilement devenir complexe et inefficace.
La firme existe comme un cas intermédiaire entre ces exemples polaires. Les firmes existent
pour répondre à un ensemble de fonctions : Elles permettent de réduire les coûts de
transaction, de réaliser des économies d’échelle et de réaliser des économies d’équipe.
→ Coûts de transaction. Ronald Coase, qui a eu le prix Nobel d’économie en 1990, a été
le premier à proposer que les firmes existent pour assurer des fonctions que le marché ne
peut pas assurer efficacement. Pour Coase, la firme permet de réduire les coûts de
transaction. Les coûts de transaction représentent l’ensemble des coûts associés à la
recherche de l’information (par exemple avec qui entreprendre une affaire), la signature
des ententes, le suivi des accords. La firme permet de centraliser les transactions de manière
à diminuer leur nombre. Considérer par exemple les deux manières de construire un
immeuble.
Votre choix entre les deux systèmes de coordination dépendra du différentiel de coût. Dans
la deuxième alternative, vous engagez beaucoup de votre temps personnel. Dans la
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première alternative, vous vous contentez de contacter la firme qui fait le reste. Si le coût
d’opportunité du temps est important, la méthode la plus efficiente sera celle de la
coordination par la firme.
→ Économies d’échelle. Lorsque le coût de production d’une unité d’un bien baisse suite
à l’augmentation de la quantité produite, on parle de la présence d’économies d’échelle.
L’objectif de la firme. Que recherche une firme ? Les théories de la firme font l’hypothèse
que les firmes agissent de manière à maximiser le profit, le profit étant défini comme la
différence entre les recettes provenant des ventes et les coûts engagés dans la production. La
firme combine des facteurs de production pour produire. Par exemple, une petite firme de
galettes combine de la farine de mil, de l’huile, de la main d’œuvre et du matériel pour
produire des galettes offertes aux consommateurs. On peut supposer que l’objectif d’une
telle firme n’est certainement pas de perdre de l’argent. Il est plus plausible de supposer que
la firme maximise le profit plutôt que le contraire.
Le problème est que le principal et l’agent n’ont pas nécessairement les mêmes objectifs.
Par exemple, l’agent reçoit un salaire fixe, indépendant de la performance de la firme, alors
que le revenu du propriétaire dépend de la performance de la firme. La problématique dans
une relation principal-agent est pour le principal de trouver un mécanisme qui amène
l’agent à travailler à l’avantage du principal. Une façon pour le principal de promouvoir la
coopération de l’agent est de mettre en place des mécanismes d’incitation. Dans le cas
des travailleurs, il peut s’agir par exemple de primes de productivité.
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Définition. Les facteurs de production, sont des ressources constituées d’éléments originels
(nature, travail) ou dérivés (capital) dont la combinaison permet la production. La contribution
de chaque facteur donne lieu à une contrepartie en termes de rémunérations : la rente, le
salaire, l’intérêt. L’existence d’une quatrième forme de revenu, le profit, oblige à introduire un
quatrième facteur : l’entrepreneuriat.
Les types de facteurs de production. En fonction du critère choisi on peut distinguer plusieurs
types de facteurs. En effet, selon la nature on distingue les consommations intermédiaires, les
matières premières et les services. Selon la durabilité, on a les facteurs régénérables (travail),
les facteurs fongibles (inutilisables après usage) et les facteurs durables (subsistent
partiellement ou totalement après usage). Enfin, selon la temporalité, on distingue les facteurs
fixes des facteurs variables.
Les facteurs fixes tout comme les facteurs variables sont des inputs que l’entreprise utilise
suivant une certaine technique pour produire les biens et services ou output (extrant).
Toutefois, les facteurs fixes sont des facteurs dont la quantité utilisée ne peut être modifiée
durant le processus de production quelques soit le niveau de la production (exemple :
installations, équipements lourds, appareillages etc.). Quant aux facteurs variables, ils varient
avec le niveau de production (personnel). Ils sont pour cela modifiables en quantité durant le
processus de production.
En général, la distinction entre facteur fixe et facteur variable dépend de la distinction entre court
terme et long terme. Dans le long terme, tous les facteurs sont susceptibles de réajustement et
donc variables. Dans le court terme par contre, certains facteurs ne peuvent être réajustés, ils
demeurent fixes quelques soit le niveau de production.
Le court terme. C’est une période de temps au cours de laquelle certains facteurs de
production sont fixes en quantité. Il n’y a aucune possibilité d’ajuster leur quantité.
Le long terme. C’est une période de temps suffisante pour permettre d’ajuster les quantités
de tous les facteurs de production.
Le tableau permet d’illustrer les différents concepts de produit. Noter qu’un des facteurs, le
nombre de bétonneuses est fixé à 1.
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invariant, les gains provenant de la spécialisation finissent par s’épuiser. C’est le cas à partir de 3
semaines. Les unités de travail additionnel permettent d’augmenter l’output, mais à un rythme lent.
Ceci est dû au fait qu’avec un nombre élevé d’unités de travail, les travailleurs additionnels doivent
se partager la bétonneuse, se gênant mutuellement et conduisant à une augmentation modeste de la
production. Les rendements décroissants correspondent à la portion décroissante de la courbe de
produit marginal. Le produit marginal peut devenir nul : avec un nombre trop important de travailleurs,
certains resteront dans l’oisiveté ; une autre façon de voir le phénomène est de supposer que le travail
supplémentaire est peu productif (dans le cas où les mêmes travailleurs sont sur utilisés).
Le comportement du produit marginal est essentiel dans la décision de la firme SFBS, en particulier
concernant la quantité de travail à engager étant donné la bétonneuse disponible. Pierre sait que dans
la phase I de la production, toute unité additionnelle de travail produit plus que l’unité qui la
précède. Par exemple, le passage de 1 à 2 semaines, soit une augmentation de la quantité de travail
de 100 % s’accompagne d’une augmentation de la production de 1000 à 3000, soit une hausse de
200%. Le passage de 2 à 3 semaines, une augmentation de 50 % du facteur travail, entraîne une
augmentation du produit de 3000 à 5100, soit +70%. Il voudra employer autant d’unités de travail
qu’il le peut, mais ceci le poussera éventuellement dans la phase II. Dans cette région, l’emploi
d’unités supplémentaires de travail accroît l’output, mais moins que proportionnellement. Dans la
région III, toute quantité supplémentaire de travail entraîne une baisse de l’output. En supposant
que le prix du produit est fixe et que le taux de salaire payé aux ouvriers est fixe, Pierre aura intérêt
à opérer dans la région II du processus de production.
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moyen est croissant et la firme a intérêt à engager de plus en plus du facteur travail. Ce
processus continuera jusqu’à ce qu’on entre dans la phase II. En phase III, le produit marginal
est négatif et le produit total en déclin. La firme n’opérera pas dans cette phase. Si elle s’y
retrouve, elle diminuera la quantité du facteur travail ce qui l’amènera finalement en phase
II. Savoir en quel point de la phase II relève de la résolution du problème de la firme, la
maximisation du profit…
À long terme, la SFBS peut augmenter son produit en agissant sur tous les inputs, le
travail et la bétonneuse. Nous pouvons utiliser des concepts similaires à ceux de courbes
d’indifférences vus dans la théorie du consommateur. Lorsque le processus de production
admet deux facteurs variables, nous pouvons analyser le mécanisme de la production
dans deux types d’espaces. (1) L’espace produit-facteur permet de voir comment le produit
total (ou moyen ou marginal) se comporte en relation avec le facteur choisi. (2) L’espace
facteur-facteur permet de voir comment les deux facteurs sont combinés pour donner un
niveau de produit. Ici, nous nous concentrons sur cette dernière analyse.
Les isoquants. Soit un niveau donné de production de briques, par exemple 3000. Pierre
peut obtenir ce niveau en combinant différentes quantités de bétonneuses et de travail.
De manière générale, soit une fonction de production y=F(L, K). L’isoquant est l’ensemble
des combinaisons (L, K) qui permettent d’obtenir le même niveau d’output, y0.
Mathématiquement, l’isoquant est dérivé de la relation F(L, K)= y0. L’isoquant décrit le lieu
des combinaisons de K et L qui produisent le même niveau d’output.
En faisant varier le niveau d’output, on obtient une carte d’isoquants représentée dans la
figure 4.1. Tout comme dans le cas des courbes d’indifférence du consommateur, plus
l’isoquant est éloigné de l’origine dans le sens nord-est, plus le niveau de l’output est élevé.
Ainsi le point e implique un niveau de produit plus élevé que le point a. Les points a et c
ont le même niveau d’output.
La différence principale entre une carte d’indifférence et une carte d’isoquants est que le
niveau assigné à la courbe d’indifférence est arbitraire, l’essentiel étant la préservation des
préférences d’un niveau de courbe à un autre. Dans le cas de l’isoquant, le nombre assigné
à une courbe indique le niveau réel de production obtenu par combinaisons diverses de
facteurs le long de l’isoquant.
Tout comme dans le cas du TMS du consommateur, on peut trouver une relation entre
le TMST et les contributions marginales des facteurs K et L. Une diminution de K de 𝛥𝐾
entraîne une diminution de l’output de MPK, avec MPK le produit marginal du capital. À
l’opposé, l’augmentation de L de 𝛥𝐿 pour compenser la baisse de K s’accompagne d’une
augmentation de l’output de MPL, avec MPL le produit marginal du travail. Le gain d’output
provenant de la hausse de L est compensé par la perte d’output provenant de la baisse de K.
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Figure 4-1 : Isoquants. La figure montre trois isoquants correspondant à trois niveaux de produit. Les points a et c sont
sur le même isoquant, mais alors que c utilise plus de travail, à utiliser plus de capital. Les points b et d permettent d’atteindre
un niveau de production supérieure. Le point d utilise les mêmes proportions de K et L que le point a. Enfin, le point e se trouve
sur un isoquant encore supérieur.
𝑇𝑀𝑆𝑇𝐴 = −𝛥𝐾/𝛥𝐿
𝛥𝐾
𝛥𝐿
Figure 4.2 : Le taux marginal de substitution technique. (Au point A, si 𝛥𝐾 unités de capital sont
soustraites, et 𝛥𝐿 unités de travail ajoutées au processus, le niveau de l’output se conserve à
y0.
Il en résulte la relation : −𝛥𝐾/𝛥𝐿 = 𝑀𝑃𝐿 /𝑀𝑃𝐾 , qui est le taux marginal de substitution
technique du travail, L, pour le capital, K et noté TMSTL,K. Le TMST (défini comme la
valeur absolue de la pente de l’isoquant, 𝛥𝐾/𝛥𝐿, qui est la même chose que - 𝛥𝐾/𝛥𝐿) est
ainsi égal au rapport des produits marginaux des deux inputs.
Lorsque les inputs sont des compléments parfaits, les isoquants épousent la forme de L,
comme dans le panel b de la figure 4.3. Un exemple est la combinaison de deux inputs, un
ordinateur PC et une dactylographe pour saisir une lettre. Ces deux inputs doivent être
combinés dans des proportions fixes : une dactylographe pour un ordinateur. Il ne sert à
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rien d’avoir deux ordinateurs pour une dactylographe ou deux dactylographes sur une
machine.
Figure 4.3 : Isoquants pour des inputs substituts parfaits ou compléments parfaits.
Le panel (a) représente le cas de substituts parfaits. Les isoquants sont des lignes droites à pente négative. Le même nombre
de voyages est obtenu pour une quantité donnée d’essence quelle que soit l’origine de cette essence (Mobil ou Total). Le panel
(b) représente le cas de compléments parfaits. Les isoquants présentent un angle droit. Les dactylographes et les PC sont des
compléments parfaits dans la saisie de lettres.
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Rendements d’échelle décroissants. Lorsque l’augmentation de tous les inputs dans une
même proportion conduit à une augmentation du produit dans une moindre proportion, on
dit que les rendements d’échelle sont décroissants. Ainsi, une taille élevée devient un
handicap. Dans ce cas les firmes auront tendance à être de petite taille.
Le coût supporté par la firme comprend les coûts avancés pour les inputs variables et fixes.
Équation de coût et ligne d’isocoût. Supposons que la firme utilise deux facteurs K et L. Les
deux facteurs sont échangés sur un marché à des prix fixes, r pour K et w pour L. L’équation
de coût de la firme est :
c = rK + wL
C représente le coût total supporté par la firme lorsqu’elle emploie K unités de capital et
L unités de travail. Cette équation rappelle celle de la droite du budget du consommateur.
La ligne d’isocoût s’obtient en considérant toutes les combinaisons de K et L qui aboutissent
au même coût. Si le coût total s’établit à C0, la droite d’isocoût est donnée par l’équation
C0=rK + wL. Dans l’espace (L, K), on obtient K en fonction de L. 𝐾 = (𝐶0 /𝑟) − w/𝑟)𝐿 .
Catégorisation des coûts : Coût économique et coût privé. Il existe une différence entre le
concept comptable de coûts et le concept économique de coût. En comptabilité, on ne compte
que les coûts tangibles. Le coût économique comprend le coût d’opportunité, en plus des
coûts réellement supportés.
Du point de vue de la société le coût est la valeur des facteurs utilisés dans la production.
En supposant que les facteurs (travail, capital, ressources naturelles) sont pleinement
employés, le coût d’un processus représente la valeur de tous les facteurs qui ont été
détournés d’autres usages parce qu’utilisés dans ce processus. Du point de vue social, le
coût traduit ainsi la rareté. L’économiste adopte cette définition du coût au sens de coût
d’opportunité.
Du point de vue de la firme, le coût représente la dépense monétaire pour engager les
facteurs de production (travailleurs, gestionnaires, terre, machines, usines, intrants
matériels). Le coût comptable (ou coût privé) de la firme est ainsi différent du coût
économique. Le coût privé est une composante du coût social ou économique. Un exemple
de coût social qui n’est pas inclus dans le coût privé est celui des externalités (par exemple,
si une firme produit en polluant l’atmosphère, ce coût n’est pas supporté par la firme mais
par d’autres, comme les résidents des environs de l’implantation de la firme).
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Coûts implicites et coûts explicites. Certains coûts sont facilement discernables alors que
d’autres ne le sont pas. On doit cependant comptabiliser tous les coûts. Considérer le cas du
boutiquier du quartier qui possède sa propre affaire. Les coûts supportés comprennent le
salaire d’un aide (issu de la famille), l’électricité, le loyer de la place : ce sont les coûts
explicites. Les coûts implicites comprennent le temps personnel du propriétaire de la
boutique (il passe 14 heures par jour et 7 jours par semaine à vendre et superviser) et le
capital investi (les étagères et autres aménagements ont coûté 150 000 F). Ces coûts sont
souvent ignorés, ce qui ne devrait pas être le cas. Par exemple, au lieu de travailler dans sa
propre boutique le boutiquier pourrait trouver un emploi à 32.500 F par mois. De même les
150 000 F d’aménagement auraient pu être déposés dans une banque et produire des intérêts
de 3,5% par an. Le coût implicite du capital est donc de 5250 F. Celui de la main d’œuvre
32.500 F / mois.
Coûts irrécupérables. Les coûts irrécupérables sont des coûts qui ne peuvent pas être modifiés
ou évités par la firme dans ses décisions courantes ou futures. Dans ce sens, les coûts
irrécupérables ne doivent pas intervenir dans les calculs de la firme. Contrairement au coût
d’opportunité qui est intangible et doit être pris en compte dans le calcul du coût
économique (ou social), le coût irrécupérable est parfois bien tangible (vous l’avez sorti de
votre poche) mais ne doit pas être considéré dans les calculs ultérieurs.
Le profit : Le profit d’une entreprise est défini comme la différence entre les recettes et
le coût de production. Etant donné la distinction entre coût comptable et coût social, on
distingue aussi le profit comptable du profit économique.
Profit comptable. Le profit comptable est la différence entre les recettes totales et le coût
comptable. Le coût comptable ne comprend que les coûts qui sortent de la poche de
l’entrepreneur.
Profit économique. Le profit économique est la différence entre recettes totales et le coût
social. Le coût social inclut le coût d’opportunité des facteurs. Soit une firme produisant un
seul produit, en quantité y. Si p est le prix unitaire et C le coût total, le profit est : 𝜋 = py −
C
20.000
En utilisant le concept économique on a : 𝜋 = py − wL − mois = 50 ∗ 600 − 500 ∗ 26 −
20.000 = −3000 F. Ainsi, le profit économique est négatif. Le propriétaire devrait fermer son
entreprise de blanchissage et mettre sa maisonnette en location.
La rente économique. La rente économique a une relation avec le coût d’opportunité. Considérer un
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individu détenant un diplôme de doctorat en économie. Cet individu peut travailler dans un cabinet privé
et avoir un salaire de 500 000 FCFA par mois, ou travailler dans une institution publique et gagner un
salaire de 200 000 FCFA par mois. Supposer que mis à part la différence de salaire, l’individu se
satisferait également de chacun de ces boulots. Le coût d’opportunité de travailler dans le cabinet privé
est le revenu que l’individu gagnerait dans la meilleure alternative, soit 200 000 FCFA. La rente
économique est le différentiel de revenu nécessaire pour que l’individu accepte de travailler dans le cabinet
privé. Ici la rente économique est de 300 000 FCFA par mois.
La rente économique est le surplus payé pour un facteur de production pour pouvoir l’utiliser dans un
processus de production donné. La rente économique est souvent liée à la rareté d’un facteur.
La technologie représentée par les isoquants, l’équation de coût et la ligne d’isocoût constituent les
éléments de base pour étudier le comportement de choix des combinaisons de facteurs par la firme.
Ce choix permet de trouver le coût réellement supporté par l’entreprise, une étape essentielle à
l’évaluation de son profit.
Supposons que la firme se fixe une quantité de produit à atteindre par une combinaison appropriée
de facteurs. Quel que soit le niveau y de l’output, on peut supposer que la firme (à travers ses
managers) désirera produire cette quantité au moindre coût. Si la firme peut produire à moindre coût,
elle peut accroître ses profits. La maximisation du profit nécessite donc la minimisation du coût.
Minimisation du coût. Représentons dans le même graphique l’isoquant de la firme et sa droite d’isocoût
(figure ci-dessous). Pour un niveau de produit donné, l’isoquant est fixe. Les droites d’isocoût se
déplacent selon le niveau du coût total, les droites à coût bas étant le plus proche de l’origine.
L’isoquant étant fixe, la firme doit jouer sur l’emplacement des droites d’isocoût. Considérer
les points A et B. Les combinaisons en ces points permettent de produire le même niveau de
produit y0, mais à des coûts différents. Le point B coûte plus cher (C1>C*). Tout point autre
que A sur l’isoquant y0 comporte un coût plus élevé qu’au point A. Le point A donne la
combinaison à coût minimum.
Au point A, la droite d’isocoût est tangente à l’isoquant. En ce point les pentes des deux
courbes sont donc égales. On se rappelle que la pente (en valeur absolue) de la droite
d’isocoût est le rapport des prix des facteurs, w/r. Quant à l’isoquant, sa pente (en valeur
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absolue) est donnée par le rapport des produits marginaux, MPL/MPK, qui est aussi le TMST.
Au point optimal, on a donc :
𝑀𝑃𝐿 w
= = 𝑇𝑀𝑆𝑇𝐿,𝐾
𝑀𝑃𝐾 r
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Toutes les courbes de coût se dérivent à partir de la courbe de coût total. On distingue les
coûts fixes des coûts variables, dont la somme donne le coût total. Les autres concepts qui se
dérivent de ces coûts sont le coût marginal et le coût moyen.
Coûts fixes ( CF). Les coûts fixes sont les coûts des facteurs fixes. Les quantités des facteurs
fixes ne pouvant varier, le coût fixe est par définition constant pour tous les niveaux de
l’output. À court terme, le coût fixe n’intervient pas dans la décision de la firme. Les coûts
fixes peuvent varier à long terme cependant et deviennent importants dans les décisions de
long terme de la firme.
Coûts variables (CV). Les coûts variables sont les coûts des facteurs variables. Les quantités
de ces facteurs varient avec le niveau de l’output. Les coûts variables étant fonction de
l’output, s’expriment comme CV(y).
Dans l’exemple de la firme SFBS, le coût associé à la bétonneuse est le coût fixe. Supposons
qu’au lieu d’utiliser sa bétonneuse dans son entreprise, Pierre ait l’option de la louer au coût
de 100 000 FCFA par an. Ce coût d’opportunité de la bétonneuse est son coût à considérer
dans les calculs. Supposons que le coût variable issu de l’emploi de la main d’œuvre soit
CV(y)=25y. Le coût total est : CT = CF + CV = 100.0000 + 25y.
Si y la quantité de briques produites dans l’année, CT est le coût total lié au processus de production.
Coût marginal (MC). Le coût marginal est l’incrément du coût total résultant d’un petit accroissement
de la quantité produite. Mathématiquement, 𝑀𝐶 = ∆𝐶/∆𝑦. Le coût marginal est ainsi le rythme
d’accroissement du coût total suite à une augmentation de la production. Le coût marginal est donc
la pente de la courbe de coût total.
Coût moyen (AC). Le coût moyen est le coût par unité produite. En symboles, AC(y)=C/y. Le
coût moyen sert à juger de la performance moyenne de la firme en termes de coûts. Quand
les coûts unitaires peuvent être réduits, la firme est à même d’accroître ses profits.
Le coût moyen peut être décomposé en coût variable moyen et en coût fixe moyen :
𝐶(𝑦) 𝐶𝑉+𝐶𝐹 𝐶𝑉 𝐶𝐹
𝐴𝐶 = 𝑦
+ 𝑦 = 𝑦
+ 𝑦
.
Coût variable moyen (CVM). Ce coût représente le coût variable par unité de produit :
CVM(y)=CV/y.
Coût fixe moyen (CFM). C’est le coût fixe par unité de produit : CFM=CF/y.
Les différents types de coûts sont représentés dans la figure 7.3 La figure décrit les relations
entre les différentes courbes.
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Figure 7.3- Coût total, coût marginal, coût moyen, coût variable moyen et coût fixe moyen.
Dans le panel (a), C(y) est le coût total de la firme. La courbe de coût fixe CF est horizontale, reflétant son invariance.
Le coût variable est la distance verticale entre ces deux courbes. Le coût marginal, MC, est la pente de la courbe de
coût total. La courbe MC atteint son minimum dans le panel (b) au point ou la pente de la courbe de coût total est
minimum. La courbe de coût moyen AC, décroit tant que le coût marginal se trouve en dessous. AC atteint son
minimum au point ou MC la coupe. Le coût variable moyen, CVM atteint son minimum quand MC coupe cette courbe.
Le coût fixe moyen, CFM, est la distance verticale entre le coût moyen (AC) et le coût variable moyen (CVM). Comme
le coût fixe moyen décroit avec le niveau de l’output, la distance verticale entre AC et CVM se rétrécit progressivement
quand le niveau de l’output augmente.
Coûts de long terme. Dans le long terme, tous les facteurs deviennent variables et leurs
niveaux d’utilisation sont sous le contrôle du manager de la firme. Par exemple, avant
l’installation d’une usine, les différentes combinaisons du capital et du travail sont toutes
possibles, aucun facteur n’est fixe et par conséquent il n’y a pas de coût fixe. Noter que le
coût de long terme ne s’obtient pas en annulant tout simplement le coût fixe. Il se dérive
selon des méthodes appropriées : les facteurs qui étaient fixes deviennent variables et le
manager d e la firme a la possibilité de déterminer leur utilisation optimale. On a les
concepts de long terme suivants :
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- Coût total de long terme (CTLT) se confond avec le coût variable de LT (CVLT) car
les coûts fixes (CF) sont nuls.
Coûts de long terme et rendements d’échelle. Il existe une relation entre les rendements
d’échelle définis à partir de la fonction de production et la fonction de coût de long terme.
Soit C(y) le coût de production de y unités de produit dans le long terme.
Supposer que la fonction de production soit à rendements constants. Si on multiplie les
quantités des facteurs par 2, la quantité d’output est multipliée par 2. Soit C (1) le coût de
production d’une unité de y. Alors, 2C(1) est le coût pour produire 2 unités de y, car 2
unités de y nécessite 2 fois autant d’inputs que 1 unité de y. Ceci est vrai pour tout multiple
d’output. Le coût unitaire de production est donc le même pour toute quantité produite : le
coût moyen est constant pour un processus de production caractérisé par des rendements d’échelle
constants. Le coût moyen est une ligne horizontale.
Si l a f o n c t i o n d e p r o d u c t i o n p o s s è d e d e s r e n d e m e n t s d ’ é c h e l l e
c r o i s s a n t s , o n p e u t montrer que le coût moyen est décroissant. Les rendements étant
croissants, la multiplication des inputs par 2 entraîne plus qu’un doublement du produit.
Supposer que le produit est multiplié par k>2, de manière que le nouveau produit est y’=ky.
Le nouveau coût, C(y’) est simplement 2C(y). Le nouveau coût moyen est
C(y’)/y’=2C(y)/ky=(2/k)C(y)/y. Comme 2/k<1 (parce que k>2), on a nécessairement
C(y’)/y’<C(y)/y.
Il en résulte que lorsque les rendements d’échelle sont croissants, le coût moyen est
décroissant.
Si la fonction de production est à rendements décroissants, un raisonnement
similaire montre que le coût moyen est croissant : le coût moyen croît lorsque les rendements
d’échelle sont décroissants.
E est positif si le numérateur de la partie fraction est supérieur à son dénominateur. E donne
l’économie de coût [C(x) + C(y) - C(x, y)] en proportion du coût de la production combinée,
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C(x, y).
Surplus du producteur. C’est la somme du profit économique et des coûts fixes. En d’autres
termes, la recette totale diminuée des coûts variables. Le surplus du producteur est représenté
par la surface entre la courbe d’offre du producteur et le prix du marché.
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