Memoire Doctorat Serge Bories Ensta
Memoire Doctorat Serge Bories Ensta
Memoire Doctorat Serge Bories Ensta
UNIVERSITE PARIS-SUD XI
Faculté des Sciences d’Orsay
THÈSE DE DOCTORAT
SPECIALITE : PHYSIQUE
Présentée par :
Serge BORIES
Thèse préparée au :
laboratoire d’électronique et d’informatique de l’ENSTA
(École Nationale Supérieure de Techniques Avancées)
Sujet :
1
2.5 Influence des antennes sur la liaison ULB en mode impulsionnel . 62
A 201
A.1 Passage du domaine fréquentiel vers le domaine temporel. . . . . 201
B 203
B.1 Gestion des excitations dans le simulateur électromagnétique WIPL-
D. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 203
B.1.1 Les modèles d’excitations . . . . . . . . . . . . . . . . . 203
B.1.2 Le « de-embedding » . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 204
2
C 205
C.1 Détails de l’algorithme de « Retarde et Somme ». . . . . . . . . . 205
C.1.1 Calcul de la différence de marche d’un front d’onde inci-
dent sur la grille . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 205
C.1.2 Amélioration du balayage des directions testées . . . . . . 206
D 209
D.1 Liste des publications . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 209
3
4
Avant-propos
C’est dans le cadre du projet européen ULTRAWAVES que s’est déroulé une
grande partie des travaux de cette thèse et notamment la conception de prototypes
d’antennes. Ce projet qui a réuni sur plus de deux ans, une dizaine de partenaires
académiques et industriels a démontré, par la réalisation d’une plateforme de dé-
monstration, les performances de la liaison ULB dans un contexte d’application
haut débit et bas coût.
Profitant d’une largeur de bande instantanée au moins cent fois plus grande
que celle des systèmes large bande actuels, la technologie ULB est particulière-
ment efficace pour transmettre de très hauts débits dans un environnement pertur-
bant typique de la propagation en intérieur. Les puissances d’émission autorisées
sont largement inférieures aux autres normes radio, limitant de ce fait les portées à
la dizaine de mètres mais permettant des consommations basses voire très basses,
compatibles avec les appareils portables. D’un point de vue purement technique,
la technologie ULB est donc parfaitement positionnée pour le marché des radio-
communications de proximité.
5
contraintes spécifiques des communications de proximité. Durant toute la thèse,
la réduction de la taille et de la compléxité des antennes a été notre point de mire.
Cependant ces réductions vont en général de pair avec la dégradation des perfor-
mances qu’il faut pouvoir quantifier. Aussi il nous a semblé primordial de définir
de nouveaux outils de caractérisation. De plus, et c’est d’autant plus pertinent pour
l’ULB impulsionnelle, l’antenne peut être vue comme un filtre multidimension-
nel. La distorsion qu’elle apporte doit être mise en regard de celle apportée par les
autres éléments de la chaîne de communication et particulièrement l’effet du canal
de propagation. L’objectif final étant l’optimisation de la liaison globale connais-
sant l’influence de l’antenne. Pour celà, un plan d’étude respectant une logique
montante antenne-canal-système a été adopté.
La structure de ce mémoire Fig. 1, reprend les points ci-dessus et s’articule autour
de cinq chapitres :
Chapitre 1 Le premier chapitre présente le contexte de l’étude : les radiocommu-
nications de proximité ainsi que les débuts prometteurs et les spécificités de
la communication ULB. Un certain nombre de contraintes sur les antennes
sont dégagées, un état de l’art des antennes est présenté.
Chapitre 2 Le second chapitre est consacré à la caractérisation des performances
d’antennes ULB. Il présente la mesure ULB, les limites des critères usuels
de représentation des antennes puis en introduit de nouveaux mieux adaptés.
Chapitre 3 Le troisième chapitre propose des exemples de conceptions d’an-
tennes soit pour la mesure de canal, soit pour les communications. Outre les
considérations sur la conception d’antenne, on utilise les nouveaux outils
décrits dans le chapitre 2, pour caractériser et comparer leurs performances.
Chapitre 4 Le quatrième chapitre porte sur le canal de propagation ULB intra
bâtiment. Il aborde les différents aspects des deux campagnes de mesures
effectuées dans les locaux de l’ENSTA, ainsi que leur analyse et les résultats
que l’on a comparé à l’état de l’art. Il présente enfin des réponses de canal
déconvoluées des antennes utilisées pendant la mesure.
Chapitre 5 Finalement le cinquième chapitre aborde le problème de l’incorpora-
tion de l’antenne dans son terminal multimédia. La dégradation introduite
est quantifiée à la fois sur le diagramme de rayonnement, dans le domaine
temporel sur la forme d’onde de l’impulsion rayonnée, mais aussi en terme
de performances de la liaison ULB globale grâce à l’utilisation du démons-
trateur d’ULTRAWAVES.
6
F IG . 1: Organisation du mémoire.
7
8
Chapitre 1
9
F IG . 1.1: Applications types des communications de proximité
bas débit :
DECT (Digital Enhanced Cordless Telephone ) : Ce standard est bien connu des
européens pour leur téléphone fixe sans fil. Il fonctionne sur la bande des
1.8 GHz coexistant avec les services existants et supporte des débits de 32 à
720 kbps jusqu’à 50 m en intérieur. HOME RF : (Home Radio Frequency )
10
Ce standard propriétaire d’origine américaine a été conçu pour des appli-
cations WPAN de transferts numériques de données et de voix pour, res-
pectivement, les PC et les téléphones sans fil. Il fonctionne dans la bande
ISM-2.4 GHz et supporte 1 à 2 Mbps jusqu’à 50 m.
ZigBee (IEEE 802.15.4) ZigBee est une norme de transmission de données sur la
bande ISM-2.4 GHz permettant la communication de machine à machine.
Sa très faible consommation électrique et ses coûts de production très bas en
font une candidate idéale pour la domotique ou les matériels de type capteur,
télécommande ou équipement de contrôle dans le secteur industriel.
Bluetooth L’un des standards propriétaires les plus connus lancé à la fin de an-
nées 90 pour remplacer les câbles des systèmes périphériques d’ordinateurs
et de téléphones portables. Premier standard basse consommation et courte
portée, il fournit jusqu’à 720 kbps sur 10 m à 8 noeuds au plus. Il fonctionne
dans la bande ISM-2.4 GHz [1].
haut débit :
802.11b et son sucesseur 802.11g Plus connue sous le nom Wifi cette norme a
été conçue au départ pour des applications WLAN. Dans la bande ISM-
2.4 GHz, elle fournit un débit théorique de 11 Mbps pour une portée maxi-
mum de 40 m. Les normes 802.11x étaient, au départ, prévu plutôt pour les
WLAN, mais leur succès commercial et leur pénétration importante dans les
WPAN nous a poussé à les considérer comme de potentiels concurrents à la
technologie ULB. La norme 802.11g améliore d’un facteur 5 le débit théo-
rique par rapport à 802.11b, travaillant aussi dans la bande ISM-2.4 GHz, la
nouvelle norme est entièrement compatible avec celle qu’elle remplace.
802.11a (baptisé Wifi5, on peut voir ce standard comme appartenant à la géné-
ration « 1,5 »). C’est la version haut débit du Wifi, elle fonctionne dans la
bande WLAN des 5 GHz (200 MHz centrés sur 5.25 GHz), elle fournit
un débit (théorique) de 54 Mbps (respectivement 12 Mbps) jusqu’à 10 m
(50 m).
HiperLAN2 norme européenne concurrencée par 802.11a bien que présentant
des meilleures performances puisque apportant une certaine qualité de ser-
vices et la gestion du roaming. Comme 802.11, elle offre des débits entre 6
et 54 Mbps sur plusieurs dizaines de mètres.
11
consommation compatible avec la portabilité. Cette demande se poursuit
aujourd’hui avec la convergence entre télévision (haute définition) et le sec-
teur numérique.
2. La généralisation des accès filaires à l’Internet haut débit (de type xDSL,
câble. . .) aussi bien dans les entreprises que chez les particuliers. Ceux-ci
constituent autant de points d’accès au réseau des réseaux : l’Internet.
3. Les progrès dans le secteur des semi-conducteurs en termes de vitesses de
traitement, de consommation et de coût de fabrication.
4. Enfin le spectre radio électrique connaît un certain encombrement suite à
l’essor des télécommunications, d’autant que dans le même temps les ser-
vices sont de plus en plus nombreux et gourmands en bande passante.
Jusqu’à présent les standards (haut et bas débit) de première génération de
radiocommunications de proximité présentaient une spécialisation des normes de
par leur origine. Wifi a été conçu au départ pour les WLAN d’entreprises avec
des performances peu compatibles avec les besoins d’aujourd’hui (notammment
en terme de consommation des terminaux mobiles). Les premières versions de
Bluetooth ont été conçues pour éliminer les câbles de liaisons bas débit. Outre
les débits plus importants, l’arrivée des standards de seconde génération tente de
répondre à la forte demande de « simplicité » , d’interconnectivité et de sécurité
des liaisons dans le WPAN entre appareils multimédia portables ou pas. Par « sim-
plicité » , il faut comprendre transparence de la technologie ou encore utilisation
intuitive, si bien exprimée par le succès du plug & play et de l’essor des réseaux
ad hoc.
12
802.15.4a Cette future extension de 802.15.4 pour la technologie ULB est desti-
née aux applications bas débit, à très faible consommation pour des portées
maximales de l’ordre de la centaine de mètres (applications domotiques,
réseau de capteurs).
très haut débit :
802.11n Le groupe de travail lancé mi-2004 pour succéder 802.11g, étudie un
standard pour la technologie MIMO (Multi Input Multi Output ) qui pourrait
multiplier par 4 voire 8 le débit de 802.11g, c’est a dire atteindre des débits
de l’ordre de quelques centaines de Mbps.
802.11e Cette future extension de 802.11a (même débit de 54 Mbps sur la bande
ISM-2.4 GHz) améliore la qualité de services. Elle vise surtout les applica-
tions sensibles à la synchronisation comme le video streaming ou la ’Vo-
WIP’ (transfert de la voix sur IP) ; pour cela elle introduit la notion de prio-
rité entre applications, par exemple un flux TVHD serait prioritaire sur un
mail.
802.15.3a C’est le futur standard IEEE privilégié pour la communication ULB.
Ce groupe de travail IEEE, destiné aux communications de proximité haut
débit de type flux vidéo TVHD(*) ou transfert multimédia, vise un débit
minimal de 110 Mbps à 10 m. Il fait l’objet de beaucoup de convoitise de la
part des deux alliances industrielles ULB Forum et WiMedia qui voudraient
chacune imposer leur couche physique. Plus de détails sont données dans le
paragraphe 1.2.
1.1.4 Perspectives
Au vu de cet aperçu, la communication ULB est assez bien positionnée par
rapport à ses concurrents (802.11x, Bluetooth bas débit) grâce à ses propriétés de
haut débit, basse consommation et faible coût. La communication ULB devrait
faire sa première incursion sur le marché des WPAN en décembre 2005 en Chine
pour une application de transfert de flux TVHD (télévision haute définition) entre
un lecteur multimédia et un écran plat. Mais le réel enjeu des WPAN concerne le
remplacement des câbles entre appareils multimédia. Pour ce faire, deux alliances
industrielles sont sur le créneau : WiMedia1 et Bluetooth SIG2 . Elles envisagent
1
Wimedia soutient le développement du service USB sans-fil :WUSB pour les mêmes appli-
cations que son cousin filaire prévoit de faire encore plus « simple » puisqu’il s’agit de faire du
plug & play sans "<plug "> ! Sachant que l’USB2 filaire offre un débit maximum de 480 Mb/s,
WiMedia soutient MBOA et son implémentation ULB multi bande.
2
En mai 2005, le SIG Bluetooth a décidé d’incorporer la technologie ULB, pour permettre les
applications haut débit, courte portée et de faible consommation. Ainsi Bluetooth, pionnier des
WPAN, espère garder son rôle de leader dans le développement et la convergence du secteur des
13
F IG . 1.2: Positionnements de la technologie ULB par rapport aux technologies
concurrentes en terme de débit et de portée.
14
F IG . 1.3: Convergence des secteurs.
Ne perdons pas de vue que le succès de telle ou telle technologie ne dépend pas
que des performances plus ou moins bien adaptées aux futures communications
de proximité. Elle dépend aussi des décisions des autorités de règlementation et
surtout des alliances et concurrences entre poids lourds des secteurs de l’électro-
nique grand public, de l’informatique et des télécoms ; car le marché est potentiel-
lement énorme (650 millions de téléphones portables+190 millions d’ordinateurs
de type PC + 74 millions d’appareils photo numériques, 6 millions d’écrans TV
plats (+500 %/an) vendus en 2004 (source analyses Gartner), [2].
Une évolution à plus long terme concerne, la convergence des différents appa-
reils numériques portables vers un unique « objet personnel communicant » qui
rassemblerait les fonctions : téléphone, photo, PDA, baladeur (audio ou vidéo),
stockage de données voire porte monnaie électronique. Evidemment la fusion en
un seul « combiné » communicant partout avec qui (ou quoi) que ce soit, ne
signifie pas forcément la convergence des normes de communications, exemple
des PDA qui combinent les standards Wifi et Bluetooth. Des associations entre
plusieurs normes complémentaires l’une pour les couvertures importantes de type
téléphonie 3G ou DVB-T, l’autre pour les communications de proximité sont vrai-
semblablement envisageables. Ainsi on peut constater que dans un premier temps,
WPAN.
15
les communications de proximité ne sont pas concurrentes mais plutôt complé-
mentaires des applications de téléphonie mobile.
Le réel point d’interrogation concerne la façon dont sera réalisée l’intercon-
nectivité entre appareils numériques provenant de divers secteurs, avec différents
débits dans le WPAN. Est-ce qu’un standard majoritaire va émerger ? choisi par
le marché ? ou par les instances de standardisation ? Est-ce qu’il y aura plusieurs
standards coexistants ? Une chose est certaine, la coexistence des standards radio
devra en pratique être assurée et pas seulement à l’échelle nationale, mais mon-
diale comme nous allons le voir par la suite. En effet, dans le paragraphe suivant,
nous allons aborder au travers d’un bref historique de la communication ULB,
comment en seulement une décennie, ce principe de communication inédit sous
de nombreux aspects, a évolué et tente de s’imposer comme la technologie la
mieux adaptée aux communications de proximité.
16
pose pour Sperry Rand Corporation, le premier brevet sur un système de commu-
nications par émission d’impulsions très courtes [4] et marque le début des appli-
cations de communication. L’année 1974 marque le premier succès commercial
d’un système ULB pour la Geophysical Survey Systems, Inc. : le radar d’analyse
de sol (Ground Penetrating Radar ) qui reste aujourd’hui encore l’une des niches
de la technologie ULB.
fmax − fmin
Brel = 2 ≥ 20%
fmax + fmin
3
communication, radar pour véhicule, imagerie et surveillance (radar de sol, imagerie médi-
cale, imagerie à travers obstacles)
17
où fmin et fmax sont les fréquence de coupure à -10 dB basse et haute du signal.
La densité spectrale de PIRE moyenne maximale autorisée est de -41.3 dBm/Mhz
entre 3.1 GHz et 10.6 GHz, Fig.. C’est la première fois dans l’histoire des té-
lécoms que l’on autorise une telle bande (1500 fois plus large qu’une seule li-
cence UMTS), sans licence et de surcroît sur des bandes déjà occupées. En fait
depuis 1998, le groupe de travail FCC est pris entre les pressions de deux clans.
D’un côté, certains industriels de l’électronique (Intel, Motorola) plus le vivier
de PME qui gravitent autour des projets ULB militaires convaincus du potentiel
énorme du marché des communications de proximité, demandent que la tech-
nologie ULB entre dans le cadre de la FCC Part 15 Rules et ceci sans aucune
licence. Il s’agit d’autoriser l’émission ULB intentionnelle sur les spectres de ser-
vices existants, mais sous la limite autorisée d’émissions non intentionnelles des
équipements électroniques non communicants (ex : niveau de pollution radio d’un
écran TV). Les systèmes ULB émettent une puissance très faible (ordre de gran-
deur : 100 µW) sur plusieurs GigaHertz, alors que les systèmes à bandes étroite et
large émettent des puissances 10000 fois plus fortes sur quelques dizaines de Me-
gaHertz. C’est le premier critère qui distingue la technologie ULB de ses concur-
rents bande étroite. Ces derniers voient les signaux ULB comme un bruit blanc
qui augmente le niveau de bruit, a priori, sans perturber leur fonctionnement. La
FCC prévoit aussi une protection particulière contre les interférences d’émission
intentionnelle dans les bandes (dites « réglementées ») sensibles ou de sécurité
publique. C’est justement à propos de ces bandes réglementées que les opposants
à l’ULB, notamment les utilisateurs de services sensibles existants4 , craignent un
développement massif des communications WPAN ULB. En réponse, la FCC a
limité jusqu’à -75.3 dBm/Mhz et durci les masques pour les applications ULB en
extérieur.
4
comme la radioastronomie, les applications de positionnement par satellite ainsi que les ser-
vices radio de sécurité aérienne de la FAA.
18
-41.3 dBm/MHz, sous réserve de mise en œuvre d’une technique d’évite-
ment de type Detect and Avoid (DAA) qui reste à définir et à tester. Une
approche avec limitation du temps de cycle est également étudiée.
– Une approche transitoire qui permettrait d’utiliser la bande 4.2-4.8 GHz
avec une densité de PIRE moyenne maximale de -41.3 dBm/MHz, sans
technique d’évitement et jusqu’en 2010 pourrait également être envisagée.
– Enfin, dans la bande 6-9 GHz, les équipements ULB pourront émettre jus-
qu’à -41.3 dBm/MHz sans obligation de mise en œuvre de technique d’évi-
tement particulière.
Ces décisions relativement conservatrices contraignent surtout les applications
haut débit et faible coût.
−40
−45
−50
−55
limite Part 15 :
−41.3 dBm/MHz
−60
(dBm/MHz)
−65
−70
4.2−4.8
−75
−80
−85
0 2 4 6 8 10 12
fréquence (GHz)
Les autres pays du monde, semblent attendre les propositions de l’UIT (UIT-
R TG 1/8) qui elle-même se fondera (prévu fin 2005) sur les propositions améri-
caines et européennes. On peut noter l’exception de la Chine qui a dès à présent
adopté le masque FCC et de Singapour qui a autorisé une ’UWB Friendly Zone ’
pour expérimenter la technologie sur la bande 2.1-10.6 GHz avec densité spectrale
19
moins contraignante (-35 dBm/Mhz), même si l’IDA (Infocomm Development
Authority of Singapore ) s’en tiendra au final aux décisions de l’UIT [9].
En dépit de performances réelles, la technologie ULB doit encore surmonter
le problème de la réglementation qui reste le point le plus épineux tant sur le plan
politique que technique. En effet les études qui tentent de quantifier le niveau d’in-
terférence doivent tenir compte de paramètres encore flous comme la densité de
déploiement, la proximité entre appareils interférants, ainsi que la notion même
de gêne occasionnée susceptible d’être supportée par l’utilisateur. Par ailleurs, la
réglementation de l’ULB doit nécessairement avoir une dimension internationale
dès lors que les communications de proximité concernent en partie des appareils
transportables d’un continent à l’autre. Comment alors gérer le fait qu’un tou-
riste américain transmette sur son disque dur externe, son film du jour à la tour
Eiffel, en ULB avec le masque FCC alors qu’en Europe une réglementation plus
contraignante est censée s’appliquer ?
Standardisation
Parallèlement au processus international de réglementation, dès 2002 un pro-
cessus de standardisation s’est mis en place aux Etats Unis dans le cadre de
la norme IEEE 802.15.3a qui vise les applications haut débit des WPAN. Pour
802.15.3a, les couches physique (PHY) et de contrôle d’accès (MAC), choisies de-
vront respecter des contraintes de débit5 et de coexistence avec les autres normes
802. Au moment de la rédaction de ce mémoire (juillet 2005), rien n’a encore été
décidé. Dès juin 2003, est né le MBOA (Multi Band OFDM Alliance ) SIG [?] qui
regroupe la plupart des poids lourds6 de l’électronique mondiale pour promou-
voir l’implémentation « multibande » auprès de l’IEEE. Par réaction fin 2004, les
défenseurs d’une implémentation « impulsionnelle » se rassemblent sous l’appel-
lation UWB Forum 7 et regroupe notamment Motorola, certaines des PME pion-
nières (Pulse Link, AetherWire) ainsi que de nombreux centres de recherche aca-
démiques. Ceci s’explique car le mode impulsionnel est plus proche des origines
de la technologie.
20
la capacité théorique du canal.
C = B × ln2 (1 + S/N )
En effet la capacité du canal C croît proportionnellement avec la bande pas-
sante B du signal et décroît seulement en logarithme à le rapport signal à bruit S/N
. Par ailleurs, la nature ultra large bande du signal ULB combat intrinsèquement le
problème des évanouissements rapides (fading) particulièrement contraignants en
environnement intra bâtiment. En effet plus le signal émis est court dans le temps,
moins le chevauchement de deux multi-trajets au niveau du récepteur est probable.
Les deux techniques impulsionnelle et multibande utilisent à leur manière le très
large spectre mis à leur disposition pour compenser la très faible densité spectrale
de puissance autorisée. Elles sont jugées suivant trois critères : leur performance
en terme de débit de données, leur complexité (donc leur coût) et enfin leur ca-
pacité à cohabiter avec les autres systèmes. Abordons brièvement les avantages et
inconvénients de chacune. Quelle que soit la modulation choisie, le mode impul-
sionnel se caractérise par l’émission d’impulsions de très courte durée (jusqu’à
200 ps) et par conséquent l’utilisation instantanée d’un très large spectre avec ou
sans porteuse. Ce dernier point permet d’éviter les étages de transposition de fré-
quence et conduit à une faible complexité de l’émetteur et dans une moindre me-
sure du récepteur. Ces très faibles impulsions modulées dans le temps et suivant
des codes pseudo aléatoires, sont vues comme un bruit blanc par les systèmes
à bande étroite. Un avantage majeur de l’implémentation impulsionnelle est sa
grande flexibilité dans le compromis débit/portée. Enfin on peut remarquer qu’une
telle largeur de bande permet d’atteindre une résolution de l’ordre de quelques
centimètres pour des applications de localisation intra-bâtiment, [10]. Par contre
la synchronisation des signaux très courts est l’une des difficultés rencontrées par
le mode impulsionnel. La détection est sensible aux distortions du signal ULB que
pourraient causer les composants de la tête RF (antennes, amplificateurs. . .). En ce
qui concerne le problème de la capture d’énergie dans un canal dense8 , le schéma
le plus simple de détection n’est pas optimal dès lors qu’il ne tient pas compte
de l’énergie contenue dans les trajets multiples. Un récepteur Rake (relativement
compliqué à implémenter) peut être nécessaire dans le cas le plus contraignant de
la norme (débit de 100 Mbps sur une portée de 10 m). Un autre défi est l’implé-
mentation de CAN très rapides.
21
tenue par Wimedia et MBOA, les promoteurs de la couche PHY nommée MB
OFDM. La modulation OFDM a déjà prouvé sa robustesse aux multi trajets dans
les précédentes implémentations 802.11, DAB. . .Ses autres avantages sont sa ca-
pacité à « remplir » plus efficacement le spectre disponible, grâce à ses stratégies
d’égualisation du canal, elle capture de façon inhérente, l’énergie des trajets mul-
tiples avec une seule chaîne hyperfréquence. Mais l’avantage qui pourrait s’avérer
déterminant est sa capacité à « éteindre »dynamiquement une ou plusieurs sous
bandes et donc s’adapter à d’éventuelles contraintes régionales voire locales spé-
cifiques (DAA en Europe). Ceci favoriserait incontestablement l’adoption d’un
standard mondial. Par rapport à son concurrent impulsionnel, les défauts de l’ap-
proche multibande sont la relative complexité de l’implémentation (au moins de
l’émetteur) et la consommation de puissance nécessaire aux différents éléments de
calcul. De plus bien que les CAN soient soumis à des vitesses d’échantillonnage
moins grande sur une sous bande de 500 MHz, la contrainte d’un fort facteur de
crête (PAPR) pourrait complexifier l’implémentation des CAN/CNA en technolo-
gie CMOS.
9
8 ans auparavant la DARPA définit le signal ULB seulement par sa bande relative de 25% à
-3 dB alors que la définition de la FCC considère -10 dB.
10
en effet avec la seule première condition de la définition, un signal de 300 MHz centré sur
1.5 GHz devient ULB.
22
1.3 Projets ULTRAWAVES et PULSERS
Au cours de cette thèse, le laboratoire d’électronique de l’ENSTA, a parti-
cipé à deux importants projets européens des 5e et 6e PCRD : ULTRAWAVES et
PULSERS.
Le consortium
23
Objectifs du projet
Résultats
24
de canaux ULB fournis par le groupe de travail 802.15.3a. En ce qui concerne la
problématique de l’antenne ULB, l’ENSTA a contribution sur :
– fourni une variété de prototypes d’antennes pour la mesure de canal et le
démonstrateur ;
– développé une caractérisation pertinente de l’antenne ULB ;
– étudié l’influence de l’antenne sur les performances de la liaison ULB ;
– étudié l’intérêt des techniques multi antennes pour améliorer les perfor-
mances.
Pour plus d’informations sur le projet ULTRAWAVES, tous les rapports d’études
(’delivrables’) des partenaires sont disponibles sur le site du projet (www.ultrawaves.org
ou http ://www.eu-projects.com/ultrawaves/publication.htm)
25
de capteurs, et aux applications bas débit. De plus ce mode permet une localisation
(par exemple pour les détections ou interdiction de mouvements . . . Pour chacun
de ces modes, tous les aspects d’une communication de proximité transparente
et optimale, seront étudiés depuis l’antenne jusqu’à la couche MAC. Pour sa part
l’ENSTA a pour objectifs :
– de concevoir et de fournir un réseau d’antennes destiné à la mesure de canal
multi-antennes ;
– de réaliser une campagne de mesures BAN ;
– de proposer des antennes pour ce type d’application sur le corps humain.
26
kunoff détermine l’expression des champs d’un bicone de dimensions infinies à
partir des calculs des lignes de transmission [17]. Mais c’est surtout sur le plan
expérimental que les concepteurs comprennent l’importance d’obtenir une transi-
tion large bande entre la ligne de transmission et l’élément rayonnant non réson-
nant typique des antennes à ondes progressives. Ceci explique que les premières
antennes soient des déformations topologiques douces de lignes de transmission
et notamment de ligne coaxial (amélioration de l’alimentation du bicone [18], les
monocones et les antennes en forme de goutte (tear drop antenna ) [19], les cornets
coaxiaux de Brillouin [20] omni-directionel 1.7 ou directif.
Par la suite, furent développées des structures large bande planaires, donc plus
facilement intégrables, comme les antennes « à encoche » (notch antenna ) de
Lalezari [21] ou les antennes à fente [22].
Nous classons les antennes selon deux grandes catégories : d’un côté les an-
tennes directives et sectorielles, et de l’autre celles omnidirectionnelles, que l’on
privilégiera suivant les applications.
27
par un rapport homothétique constant entre deux cellules consécutives. La
LPDA pour Log Periodic Dipole Array est comme son nom l’indique, une
antenne log-périodique où la cellule de base est constituée d’un dipôle et
de la ligne de transmisson qui le relie aux dipoles adjacents. La LPDA est
utilisée en métrologie et en compatibilité électromangétique en particulier
pour son gain constant en fonction de la fréquence. Par ailleurs, sa version
imprimée [23] peut être fabriquée à bas coût pour des dimensions intéres-
santes de l’ordre de 50x50 mm2 pour la bande FCC. Pour ces dimensions, le
gain est de l’ordre de 6 dBi pour une ouverture de lobe d’environ 60◦ en site
et 100◦ en gisement. Le principal défaut de ce type d’antenne réside dans
la dispersion introduite par l’antenne. En effet le centre de phase se déplace
suivant les différents dipôles excitées ce qui induit une non linéarité de la
phase en fonction de la fréquence qui rallonge la réponse impulsionelle de
l’antenne, Fig. 1.8.
Cornets TEM et quasi-cornets Les cornets peuvent être vus comme une tran-
sition entre l’impédance de la ligne d’alimentation micro-ruban et l’impé-
dance de l’air (120 π Ω). Particulièrement intéressant pour la mesure d’an-
tenne, le cornet TEM est généralement constitué de deux plaques trapézoï-
dales dont la largeur et l’ouverture [24]. Des lèvres (ridged horn ) peuvent
être ajoutées afin de stabiliser l’ouverture du lobe en fonction de la fré-
quence [25]. De même certains cornets possèdent des extrémités confor-
mées (rolled edge horn ) dont le but est d’atténuer la diffraction et la désa-
daptation induite par l’éxtrémité dela structure. Ce type d’antenne atteind un
gain relativement important (+17 dBi) qui augmente avec la fréquence (an-
tenne à ouverture constante) sur plusieurs octaves, mais ceci est au dépens
de l’encombrement (de l’ordre de λ ou plus grand).
On rencontre aussi des variantes du cornet TEM dites quasi-cornet [26]
qui sont extrêmement large bande (100 :1) et offre un gain significatif (>
28
7.5 dBi), Fig. 1.9. Cette antenne pourrait être réalisée à bas coût en utili-
sant la technologie de métallisation de mousse. Une mise à l’échelle pour la
bande FCC de la version présentée ci-dessus donnerait des dimensions de
l’ordre de 52x52x26 mm3 . Il est probable que son principal défaut demeure
dans la distorsion d’antenne à l’émission.
29
F IG . 1.10: Antenne patch triangulaire et son ROS [29].
Antenne à lentille Une autre manière de diriger l’énergie rayonnée par une an-
tenne omni-directionnelle est de focaliser l’énergie à l’aide d’une lentille
dielectrique [31]. Pour une valeur de la permittivité relative du diélectrique
d’environ 3 dans la bande d’adaptation, on peut obtenir +5 dB de gain, pour
un encombrement de l’ordre de λmoy /2, Fig. 1.11.
30
1.4.2 Antennes omnidirectionnelles
Dans une majorité de scénarios, notamment ceux faisant intervenir un appareil
portable, aucune direction de rayonnement ne peut être favorisée ; l’utilisation
d’antennes omni-directionnelles s’impose. Un point positif est que la réduction de
taille est compatible avec l’omni-directionnalité du rayonnement ; en contre partie
le gain demeure faible. La topologie des antennes présentées par la suite dérive
d’antennes indépendantes de la fréquence de type conique ou de forme sphérique,
ellipsoïde. . . que l’on peut qualifier d’antennes bulbes. En effet un des principes
pour élargir la bande d’adaptation d’une antenne de type dipôle est d’élargir sa
structure.
dipoles et monopoles électriques ULB De très nombreuses variantes de ce type
d’antennes ont été déclinées. En partant des topologies volumiques évo-
quées ci-dessus, les concepteurs ont utilisé quatre transformations classiques
des techniques de conception d’antennes bande étroite, en vue de simplifier
la réalisation et d’améliorer l’encombrement ou le poids, au prix d’une plus
ou moins grande dégradation de performances qu’il faudra quantifier.
– transformation : élément rayonnant volumique - élément rayonnant pla-
naire
– transformation : dipôle - monopôle
– transformation : monopôle sur plan de masse normal - monopôle sur plan
de masse parallèle
– transformation : structure plane pleine - structure extrudée des zones in-
térieures (à faible densité de courant)
Ainsi on trouve dans la littérature des monopôles plans de formes diverses :
carré, circulaire, en forme d’ellipse, triangle. . . [32], à alimentation double
[33], avec court-circuit, avec monopole incliné. Toutes ces structures sont
adaptées sur une très large bande (entre l’octave et la décade) pour un gain
variant de 0 à 3 dBi (version dipôle) et de 3 à 6 dBi (version monopôle à
plan de masse normal) . Cependant ce type de structure rayonnante verticale
au dessus d’un plan de masse horizontal souvent de dimension supérieure à
la longueur d’onde maximale, possède un encombrement rédhibitoire pour
la plupart des applications. De plus la finesse de la zone d’alimentation du
monopole entraîne une certaine fragilité du monopôle.
Les principaux défauts de ces dipôles ellipsoïdaux sont la dégradation de
l’omni-directionnalité en azimut après la première octave et la nécessité
d’utiliser un symmétriseur pour cette configuration d’alimentation équili-
brée.
Antenne skycross Cette antenne de type Meander Line Antenna possède un mo-
nopôle partiellement replié. L’antenne est à monter sur un plan de masse
31
F IG . 1.12: Dipôles elliptiques. (a) influence de l’ellipticité [34], (b) version à ali-
mentation non-équilibrée [35].
32
F IG . 1.13: Antenne Skycross et son ROS [36].
férentes familles :
– antenne à nappe de courant (Large Current Radiator (LCR ) [38])
– antennes mono-boucles
– antennes boucles (leur circonférence de la boucle est de l’ordre de λ/2)
antennes à fentes de nombreuses formes de fentes ont été étudiées ( nœud
papillon, annulaire,. . .). Leur principe de fonctionnement est aussi lié à
la transformation d’impédance entre une ligne de transmission à fente
et une fente rayonnante [40]. Un des défauts de ce type d’antenne est
qu’elles ne rayonnent pas dans le plan de la fente, et sont donc moins
omni-directionnelles.
33
F IG . 1.15: Antenne magnétique nœud papillon et son ROS [39].
tant des fentes ou des éléments parasites, sur ou proche de l’élément rayonnant, on
arrive à désadapter l’antenne sur une certaine sous bande dont les caractéristiques
(fréquence centrale et largeur) sont directement données par leur positionnement
et leurs dimensions.
Il faut comprendre que plus qu’ailleurs (wifi 5 GHz, bluetooth 2.4 GHz) la
problématique antenne est importante car comme pour tous les applications grand
public : le coût doit être marginal, l’esthétisme et l’integration sont importantes,
et pourtant l’antenne ULB est fondamentalement difficile à concevoir et à réduire.
Un tableau comparatif (tableau 2.10.1) pourra être trouvé dans le délivrable
D4c2 du projet Pulsers (été 2005).
34
Bibliographie
35
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Antennas and Propagation Society Symposium, 2004.
37
38
Chapitre 2
2.1 Problématique
La compréhension des mécanismes d’adaptation d’impédance et de rayonne-
ment des antennes ULB mis en œuvre dans leur conception, est directement relié à
la manière et à la pertinence des descripteurs utilisés pour analyser la performance
d’antenne. Pour répondre aux contraintes de coût et d’encombrement des appli-
cations ULB grand public, le concepteur d’antenne doit impérativement relâcher
les spécifications en termes de performances d’antenne. L’objectif de ce chapitre
est de présenter des outils qui permettent de quantifier cette dégradation de per-
formance, afin de pouvoir comparer de manière globale et pertinente différentes
antennes ULB.
La question de la caractérisation des performances de l’antenne ULB se pose
dès les premières étapes de la conception. Avec quelle résolution fréquentielle si-
muler les structures ou observer le diagramme de rayonnement ? Les variations
brutales dites « accidentelles » de gain sur bande étroite sont elles plus nuisibles
qu’une lente variation sur toute la bande ? Comment comparer deux structures
dont le diagramme de rayonnement varie différemment ? Autant de questions aux-
quelles il s’agit de répondre afin de concevoir l’antenne qui autorise la meilleure
liaison radio. Pour celà, les métriques utilisées en bande étroite ont dans un pre-
mier temps été recensées. Puis de nouvelles métriques, mieux adaptées à la problé-
matique de l’ULB impulsionnel, sont proposées. La validation de la pertinence de
ces nouveaux outils de caractérisation, demande de posséder une population d’an-
tennes ULB suffisamment diversifiée (antenne dispersive, petite antenne omni-
directionnelle, antenne avec un lobe qui dépointe suivant la fréquence,. . . ). Il a
donc été nécessaire de développer simultanément l’outil de caractérisation et la
39
population d’objets à caractériser.
Une des particularités de L’ULB réside dans la façon de caractériser les an-
tennes. Celle-ci n’est pas indifférente de la modulation choisie (mode impulsion-
nel, mode multibande OFDM). Dans ce chapitre l’étude du mode impulsionnel a
été privilégiée car ce dernier impose des contraintes supplémentaires sur les per-
formances d’antenne, en particulier sur la distorsion introduite par l’antenne.
Dans ce chapitre, l’antenne est considérée comme une boîte noire. Ainsi l’an-
tenne à l’émission n’est rien d’autre qu’une transition entre d’une part un signal
électrique guidé dans une ligne de transmission, et d’autre part un champ élec-
tromagnétique lointain rayonné dans une direction de l’espace donnée par une
élévation θ et un azimut φ. On est donc en présence d’un filtre (spatio-temporel)
linéaire multi-dimensionnel décrit par sa fonction de transfert H définie plus pré-
cisement par la suite (paragraphe 2.4.1). Jusqu’à présent rien de très différent par
rapport aux antennes à bande étroite si ce n’est qu’en ULB, la dimension fréquen-
tielle s’étire sur une bande relative beaucoup plus importante (typiquement 110 %
pour la bande FCC). Sur de telles bandes, on peut rencontrer une variation im-
portante du comportement de l’antenne ULB. En effet les dimensions électriques
de l’antenne varient d’autant plus que sa bande relative est large. Des paramètres
comme le gain, le diagramme de rayonnement deviennent alors dépendants de la
fréquence. Les variations fréquentielles de la fonction de transfert doivent donc
être étudiées, ce chapitre se propose de les caractériser plus efficacement et de
quantifier la dégradation de performances au niveau système qu’elles apportent.
40
En revanche à la réception, en conformité avec la formule de Friis et en repre-
nant les notations d’usage par exemple celles de P. Combes [Com00], l’ouverture
ARx de cette antenne varie en 1/f 2 , Eq. 2.2. En conséquence sa réponse impul-
sionnelle à la réception est un intégrateur pur. On en déduit qu’une antenne qui ne
distord pas à l’émission, distord forcément à la réception.
c2 .GRx (f )
ARx (f ) = (2.1)
4πf 2
PT x (f ).GT x (f ).GRx (f )c2 PT x (f ).GT x (f )
PRx (f ) = 2 2
= ARx (f ) (2.2)
(4πr) f 4π r2
où c est la célérité de la lumière dans le vide, GT x (respectivement GRx ) le gain
d’antenne à l’émission (à la réception) et PT x (respectivement PRx ) la puissance
à l’émission (à la réception). Le raisonnement précédent peut être tenu sur une
bande finie BW en considérant une fonction de transfert d’antenne de type rec-
tangulaire et un signal d’excitation dont le spectre est strictement contenu dans la
bande BW .
De même une antenne qui ne distord pas à la réception est une antenne à
ouverture constante (en fonction de la fréquence) et parfaitement adaptée sur une
bande infinie, c’est à dire :
c2 .G(f )
ARx = Cte =
4πf 2
Cette antenne possède donc un gain qui varie en f 2 comme par exemple le cornet
TEM sur sa bande d’adaptation.
41
– une variation (dépointage) du diagramme de directivité suivant la fréquence,
– la dispersion (non-linéarité de la phase).
Un des objectifs de ce chapitre est de se donner les outils pour étudier dans
quelle proportion telle ou telle origine participe le plus à la distorsion en fonction
de la direction d’observation et du type d’antenne considérée. Il faut comprendre
quelles sont leurs influences respectives sur la qualité de la liaison pour relâcher
les contraintes les moins sensibles ou se permettre, par exemple, de réduire la
taille d’antenne.
La mesure sur une très large bande de fréquences offre une très bonne résolu-
tion temporelle. On peut tirer profit de cette résolution pour nettoyer la mesure des
trajets multiples causés par les éléments diffractants non protégés de la chambre
anéchoïde. Grâce à un fenêtrage temporel correctement paramétré on peut élimi-
ner en post-traitement, les échos qui arrivent sensiblement plus tard que la réponse
d’antenne. Cette technique est difficilement automatisable puisque la largeur de la
fenêtre dépend de la réponse d’antenne. L’utilisateur doit intervenir pour distin-
guer quelle partie de la réponse provient encore de l’antenne et où commencent
les trajets multiples.
2
analyseur de réseaux vectoriel HP 8510C, appareil de mesure de facteur de bruit, de puissance,
chambre anéchoïde, positionneurs programmables, . . .
42
La mesure d’antennes de petite taille notamment pour les monopôles3 (infé-
rieure à λmax /3) pose de sérieux problèmes liés au rayonnement de l’antenne sur
le câble d’alimentation et sur la monture. Ces derniers points sont à l’origine d’in-
terférences caractérisées par des oscillations de plusieurs dB sur le gain (visible
sur les courbes de gain en fonction de la fréquence et sur les diagrammes en élé-
vation). Ce phénomène est moins visible sur les diagrammes en azimuth car l’en-
vironnement proche (monture d’antenne) possède une symétrie cylindrique par
rapport à l’axe radio électrique. Pour combattre ces interférences, on peut éloi-
gner suffisamment l’antenne de son positionneur afin de discriminer puis filtrer
ces échos à l’aide d’un fenêtrage temporel en post-traitement [al.05]. L’utilisation
d’absorbants sur la monture et le positionneur assure déjà une bonne partie de
l’atténuation de ces interférences, voir Fig2.1.
43
(S11 < −10 dB) pour un gain relativement constant (6 dBi ±1.2dB) dans
sa direction principale. Comme antenne de référence, elle possède pourtant
deux défauts.
Le premier concerne sa directivité qui est faible pour des dimensions de
24 x 29 cm2 . L’ouverture à -3 dB du lobe principal est assez large 55 ◦ en
moyenne (entre 70◦ et 40◦ ) dans le plan E, et 85◦ (entre 130◦ et 65◦ ) dans
le plan H, ce qui lui laisse capter certains trajets multiples dus au position-
neur. Le second défaut est typique de la structure multi-bandes des antennes
log-périodique. Il s’agit de la dispersion de phase introduite par l’antenne.
La zone active se déplaçe vers la pointe (petits dipoles) lorsque la fréquence
augmente, ainsi le centre de phase apparent [LL88b] se déplace en fonction
de la fréquence. Les différentes sous-bandes ne sont pas rayonnées à partir
du même point, ce qui affecte la forme d’onde rayonnée. Par ailleurs ce phé-
nomène est amplifié puisque l’antenne est alimentée du côté pointe (alimen-
tation contre-directive), voir schéma Fig. 2.2, le signal rayonné par le plus
grand dipole (fmin ) doit parcourir deux fois la longueur de l’antenne (aller :
guidé dans la ligne, retour : rayonné dans l’air) par rapport à celui rayonné
par le plus petit dipole (fmax ). Ceci s’observe sur la forme d’onde rayonnée
où les composantes hautes fréquences arrivent avant les basses. Néanmoins
ce comportement peut être pris en compte lors du post-traitement.
l’analyseur de réseau Les mesures fréquentielles sont réalisées à l’aide de l’ana-
lyseur de réseaux HP 8510C (VNA). Sa dynamique varie entre 100 dB à
3GHz et 90 dB à 12 GHz pour un moyennage convenable sur 512 valeurs
mesurées. Dans les cas où le bilan de liaison est trop faible, par exemple
pour les mesures au delà de 12 GHz, un amplificateur bas bruit (LNA) MI-
TEQ SMC-12A est utilisé. Il possède +20 dB de gain sur la bande 2-18 GHz,
avec un facteur de bruit de 4 dB. Pour donner un ordre de grandeur, pour
la mesure d’une antenne sans gain (0 dBi), avec une portée de 3 mètres,
l’amplificateur bas bruit assure encore une marge de 30 dB de dynamique
à 15 GHz. De même typiquement, l’erreur de reproductibilité des mesures
est meilleure que 0.2 dB en module et de l’ordre de 2◦ en phase (utilisation
de joints tournants sur les 2 axes) jusqu’à 15 GHz.
44
F IG . 2.2: Structure de la LPDA (alimentation contre directive) et visualisation en
temporel de la dispersion sur sa réponse impulsionnelle.
45
Pour réduire la durée d’une mesure importante (par exemple une mesure 3D),
il peut s’avérer pertinent d’« externaliser » la calibration de la mesure sur un cal-
culateur externe (PC pentium) et non sur le processeur du VNA 8510C. A titre
d’exemple dans une configuration Response & Isolation (seulement deux termes
d’erreurs systématiques à calculer) avec 2x801 points de fréquence, on gagne déjà
22 % en durée de balayage quand on ne calibre pas la mesure. Les procédures de
post-calibration ont été validées sur les différents types de câles (Response & Iso-
lation, Full2Port,. . .). Une fois que la calibration a été faite dans les plans des
connecteurs des deux antennes, il faut soustraire l’influence de la propagation en
espace libre et de l’antenne de référence, Fig. 2.4.
46
paramètre S21 de deux antennes LPDA se visant mutuellement dans leur direction
principale. Une fois le terme de propagation en espace libre déconvolué, on en
déduit la fonction de transfert d’une seule LPDA (Href ) dans sa direction de visée
en supposant les antennes métrologiques strictement identiques.
−jλ
S21 mesure = H21 = HAU T . . exp−jkr .Href
4πr
1
Le terme de propagation en r . exp −jkr
soulève le problème du choix de la
distance r séparant les deux antennes. Dans l’idéal ou si le centre de phase est
clairement défini par la structure d’antenne (cas du bicône), la distance r corres-
pond à la distance entre le centre de phase de chacune des antennes présentes dans
la mesure. Or le centre de phase de la LPDA se déplace d’au moins 20 cm sur la
bande 1-18 GHz, ce qui est source d’erreur pour la mesure de la phase (à 5 GHz la
phase tourne de 120◦ sur 2 cm) et dans une bien moindre influence pour la mesure
du gain (à 5 GHz et pour une portée de 2.5 m, une erreur de 2 cm induit une erreur
de gain de l’antenne sous test de 0.07 dB).
Dans la pratique, d’une part le problème se pose moins pour les antennes
de petite taille ; d’autre part dans le cas d’antenne ULB électriquement grande
comme notre antenne de référence, le problème est contourné de la manière sui-
vante. Un point de la structure de la LPDA est arbitrairement choisi comme réfé-
rence pour mesurer la distance r, l’écart avec la position du centre de phase à la
fréquence f est pris en compte dans la fonction de transfert et non plus dans le
terme de propagation. Bien entendu la même référence doit être systématiquement
réutilisée dans la mesure des deux LPDA et bien sûr dans la mesure de l’antenne
sous test. En pratique, on choisit de se référencer par rapport au dipole corres-
pondant à la fréquence centrale de la bande d’adaptation de l’antenne sous test
(dans notre étude, les antennes ont été conçues sur la bande 3-10 GHz, fréquence
centrale 6 GHz).
2.2.4 Post-traitement
Conclusion et perspectives sur la précision de la mesure d’antenne Pour
avoir une idée de la précision de notre procédure de mesure du gain et de la phase
de l’antenne sous test, les expériences suivantes sont réalisées :
Vérification de l’hypothèse de similitude entre les deux LPDA. On peut évaluer
la précision de la fonction de transfert à déconvoluer Href . Pour ce faire, le
paramètre S21 des deux LPDA est remesuré, on déconvolue le terme d’es-
pace libre ainsi que le terme Href , fonction de transfert moyenne des deux
LPDA. Le résultat est comparé au gain fourni par le constructeur, et l’écart
(erreur quadratique moyenne) est de 0.2 dB (écart maximal de 0.4 dB) sur
la bande 3-10 GHz.
47
Validation par la mesure d’une troisième antenne « connue ». On mesure une
troisième antenne, ici, un cornet 4 adapté sur 4-6 GHz dont les valeurs de
gain (seulement) sont fournies par le constructeur à 0.25 dB près, Fig. 2.5.
On obtient un écart (erreur quadratique moyenne) de 0.3 dB en moyenne,
avec 0.5 dB dans le pire cas.
48
net TEM a été conçu en considérant une succession de transformateurs quart
d’onde [KHZ99]. Cette structure donne des résultats de simulation prometteurs :
– un gain moyen de 15 dBi, le gain ordinaire dans l’axe augmentant lentement
de 7 dBi jusqu’à 20 dBi entre 1 GHz et 20 GHz,
– bande d’adaptation de 1−19 GHz à -10 dB,
– un lobe relativement directif en moyenne de 30◦ ,
– une réponse impulsionnelle est courte de l’ordre de 1 ns pour un signal
d’excitation contenue dans la bande d’adaptation du cornet.
49
2.3 Critères classiques et représentations usuelles
Dans ce paragraphe, sont présentés les critères classiques (traditionnels) utili-
sés pour décrire la performance et le comportement d’une antenne. De plus pour
répondre aux spécificités de l’ULB, sont proposées des représentations adaptées à
la description de la dépendance fréquentielle du rayonnement.
50
ǫr = 1 ; c’est à dire à l’extrêmité de la structure. Cette visualisation permet par
exemple de déterminer les parties de la structure responsables de la désadaptation
et qu’il serait efficace de charger ou de modifier afin de diminuer le niveau de
désadaptation.
Pour quantifier la dispersion de phase introduite par l’antenne, les critères tra-
ditionnels d’analyse de la linéarité des quadripôles ont d’abord été utilisés. Dans
une direction donnée, on visualise la phase en fonction de la fréquence ; mais cette
représentation sur une très large bande, écrase les détails importants. Le temps de
51
1 ∂φ
groupe τg = − 2π . ∂f semble un critère plus pertinent pour visualiser la disper-
sion dans une direction donnée en fonction de la fréquence. On a aussi utilisé le
temps de groupe différentiel (écart entre les valeurs maximale et minimale) ainsi
que l’écart-type du temps de groupe (Eq. 2.4 tracés en polaire ou cartésien dans
plusieurs directions. s Z fmax
1
στg = (τg − τ¯g )2 (2.4)
δf fmin
Ce critère plus compact permet de rendre compte du comportement angulaire de
la seule dispertion, c’est-à-dire en ayant isolé l’effet de gain.
Les quatre critères que l’on vient de présenter, permettent au concepteur une
analyse des performances à un niveau de détail assez poussé. Ils sont pertinents
dans la phase de conception, notamment de simulation, puisqu’ils fournissent une
analyse fine du comportement de l’antenne en vue de l’amélioration de telle ou
telle partie de la structure. En général le concepteur concentre son analyse fine sur
certaines zones du diagramme de rayonnement, par exemple la zone d’apparition
d’un creux dans le diagramme. Mais il a besoin, soit pour lui, soit pour ses interlo-
cuteurs non spécialistes, d’outils pertinents pour décrire et comparer les antennes
ULB. Ceci est l’objet du paragraphe suivant.
52
les chercheurs ont développé un formalisme temporel [SHK97], traduit en tempo-
rel les notions existantes dans le domaine fréquentiel [AHO93], ou encore préfé-
rer cette représentation pour faciliter l’analyse [Zio92] et [IS02]. Car travailler en
temporel sur des grandeurs de type onde, permet de tenir compte simultanément
du gain et de la phase de la fonction de transfert de l’antenne. Le formalisme uti-
lisé au laboratoire, et développé à cette occasion, a la particularité d’être adapté
à la procédure de mesure. En effet on travaille avec des fonctions de transfert qui
sont des rapports d’ondes partielles directement mesurables avec un analyseur de
réseaux, et non pas des grandeurs électriques (V + . . .) comme l’a fait Shlivinsky
dans [SHK97]. On va détailler ce formalisme d’abord séparemment pour l’émis-
sion et pour la réception, puis on en déduira l’opérateur de transmission entre deux
antennes.
53
Ainsi on définit la fonction de transfert de l’antenne à l’émission dans le do-
maine fréquentiel comme suit dans Eq. 2.6 :
A(k)
H(k) = (2.6)
a1 (k)
Rapellons que notre objectif est d’obtenir une quantité qui contienne toutes
les sources de distorsion y compris celle engendrée par une désadaptation d’im-
pédance forcément dépendante de la fréquence. Aussi on pourra constater que
c’est le cas dans notre définition de H. Dans le domaine temporel, la réponse im-
pulsionnelle de l’antenne à l’émission ht dans la direction d’observation r̂ (vecteur
unitaire dirigé par (θ, Φ)), est obtenue à partir de la transformée de Fourier inverse6
de H, Eq. 2.7 :
à la réception On considère que la même antenne est illuminée par une onde
plane d’amplitude normalisée Apw , incidente suivant une direction −k et polarisée
suivant V, Fig. 2.9. On rappelle que pour être dans la même polarisation les deux
antennes doivent respecter : V = U∗ .
On définit Hr la fonction de transfert à la réception dans Eq. 2.10.
b2 = Hr .Apw (2.10)
54
F IG . 2.9: Schéma d’une antenne à la réception illuminée par une onde plane inci-
dente selon la direction −k.
Cette équation montre que dans les conditions de champ lointain (à vérifier sur
la fréquence maximale), la même antenne se comporte différemment à l’émission
et à la réception.
55
Comportement des antennes ULB L’équation 2.11 reliant Ht et Hr ne nous
renseigne pas sur le comportement de l’antenne elle même, autrement dit sur la
distorsion apportée par l’antenne par exemple à la réception. En ULB, on ren-
contre tous les comportements entre le dérivateur et l’intégrateur et même des
comportements qui diffèrent suivant la direction d’observation. L’idée que l’an-
tenne puisse être considérée comme un élément dérivateur dans la chaîne de com-
munication, n’est donc pas généralisable. Cette assertion est seulement vraie dans
le cas d’antennes à ouverture effective constante, comme par exemple un cornet
TEM à l’émission.
56
Il est immédiat que lors du passage dans le domaine fréquentiel, on retrouve la
notion de gain réalisé7 G1 , quantité qui tient compte de l’adaptation d’impédance
de l’antenne.
G1 (k) = F[g1 (r̂, t)](f ) = |H(k)|2 (2.18)
On a constaté l’intérêt d’utiliser des métriques globales, c’est pourquoi on
définit une quantité ne dépendant que de la direction de rayonnement grâce à
l’équation :
M axτ RA (k, τ ) RA (k, 0)
g t (r̂) = = (2.19)
Ra1 (0) Ra1 (0)
Cette dernière quantité peut être vue en fréquentiel comme le gain réalisé pon-
déré par le spectre de l’onde incidente puis moyénée en fréquence, comme le
montre l’équation 2.20 où Ea1 est l’énergie du signal d’excitation a1 :
Notions de fidélité Dans ce qui suit, pour des raisons de simplicité d’écriture,
on se place dans le cas d’un rendement de polarisation idéal et dans le cas de l’an-
tenne à l’émission. Afin de s’affranchir de l’effet de gain, les impulsions rayonnées
sont normalisées en énergie 2.21 et sont alors surmontées du symbole ˆ .
x(r̂, t)
x̂(r̂, t) = p (2.21)
Ex(r̂,t)
On peut vouloir quantifier la distorsion absolue ou la notion opposée de fidélité
absolue F AT x introduite par l’antenne en comparant la forme d’onde incidente
normalisée en énergie â1 (t) et celle rayonnée â(r̂, t) à l’aide de la fonction d’inter-
corrélation qui permet d’estimer le degrè de ressemblance entre ces deux signaux,
Eq. .
7 2 Prayonnee
rappel : Grealise = (1 − |S11 | ).Gordinaire = Pincidente
4π
57
F AT x (r̂) = M axτ R â(r̂),â1 (τ ) (2.22)
La fidélité absolue F AT x est normalisée de façon à ce que ni le gain d’antenne,
ni l’énergie contenu dans l’impulsion ne soient encore pris en compte dans cette
mesure de la similitude de deux formes d’ondes.
De la même manière que ce que l’on vient de faire dans le cas de l’antenne à
l’émission, on peut définir une fidélité absolue à la réception F ARx et une fidélité
relative à la réception F RRx :
58
Quantification de la fidélité de différentes antennes La détection cohérente
est basée sur la corrélation, elle tient compte de l’énergie ainsi que de la forme
du signal reçu. Il est donc légitime d’étudier le comportement distordant de diffé-
rentes classes d’antennes (grandes et petites antennes directives ou omni-directionnelles)
à l’émission afin d’avoir des ordres de grandeur qui servent de références pour
comparer d’autres antennes. Pour cela, on utilise la fidélité absolue définie plus
haut8
Le tableau 2.1 résume les valeurs de la fidélité F AT x dans les directions privi-
légiées des quatre antennes. Au regard de ces valeurs de fidélité, d’autres descrip-
teurs plus ou moins usuels ont été ajoutés comme l’écart maximal du temps de
8
on trouve parfois une autre écriture de la fidélite à partir de la différence entre deux signaux
normalisés [LS94].
59
groupe (∆τg ), l’écart maximal des valeurs de gain ∆G , la bande relative d’usage
des antennes. On peut en tirer trois enseignements :
– D’abord un ordre de grandeur d’un cas extrême d’antenne dispersive (∆τg = 1.1 ns),
la fidélité F AT x de la LPDA est de 64%.
– Pour les antennes de bande relative plus proche des applications ULB, la
fidélité F AT x est supérieure à 90%.
– Dans le cas du mode pulsé, les indicateurs de variations fréquentielles du
gain et de la phase ne sont plus pertinents pour évaluer la distorsion car ils ne
tiennent pas compte de la répartition en fréquence de la densité de puissance
du signal incident. Ceci est d’autant plus vrai que la plupart des formes
d’onde d’excitation défavorisent les extrémités du spectre du standard, là où
justement sont rencontrées les variations fréquentielles les plus importantes
puisque ces sous-bandes sont généralement situées en limite des modes de
rayonnement des antennes.
60
En utilisant la LPDA sur la bande FCC, c’est à dire seulement, sur un tiers
de sa bande nominale. Les valeurs de ∆τg et ∆G diminuent d’environ 30 % et
la fidélité passe de 64 % à 92 %, Tab.2.2. A contrario pour les antennes Fprobe
et Skycross qui sont conçues pour la bande 3-6 GHz, le comportement multi-
bande sur la bande FCC (chute du gain dans les directions considérées de -10 dB
en moyenne sur une sous-bande de 1.5 GHz autour de 7 GHz) va de pair avec
une dégradation de la fidélité F AT x qui baisse jusqu’à 72 %. Il n’y a aucune
différences entre les deux approches en ce qui concerne l’antenne MSS puisque
sa bande d’usage correspond à la bande 3.1-10.6 GHz.
Autant il semble clair que sur la bande nominale de la LPDA, la dispersion soit
l’effet prépondérant (F AT x passe de 53 % à 99 % lorsqu’on linéarise la phase de
la fonction de transfert), autant pour les antennes moins dispersives, il est difficile
de dégager un effet prédominant car la distorsion reste relativement faible. Pour
ces dernières, les effets de gain et de phase sont fortement reliés et il est difficile
de les isoler tout en conservant la même pertinence.
La distorsion introduite par l’antenne dépend avant tout de la largeur de la
bande relative sur laquelle on l’excite.
10
On rappelle que telle que l’on a définie, la fonction de transfert contient l’information de
désadaptation. En la linéarisant, on enlève aussi l’effet de phase dû à la désadaptation.
61
Sur le Tab.2.3, on met en relief l’effet de la dispersion en comparant le gain de
fidélité quand on « linéarise » l’antenne dans le cas de l’approche sur une bande
commune. La valeur de F AT x φlin exprime alors l’effet sur la fidélité des variations
fréquentielles du gain réalisé. On constate que dans le pire cas où la Skycross pos-
sède des écarts de gain de plus de 15 dB sur la bande FCC, ces variations de gain
induisent une fidélité F AT x φlin de 86 %.
TAB . 2.3: Influence de la dispersion sur la fidélité, mise en relief par la linéarisa-
tion de la phase de la fonction de transfert de l’antenne.
62
F IG . 2.11: Fidélité du bicone à θ = 90◦ (noir) et de l’antenne LPDA dans son lobe
(tiret bleu), en fonction de la largeur de la bande de l’impulsion d’excitation.
taux d’erreurs binaires (BER). L’objectif est double. D’une part, on désire tra-
duire les performances dites performances antenne, comme la fidélité relative, en
termes plus usuels dans le but de communiquer nos résultats à d’autres commu-
nautés d’experts. D’autre part, on cherche à se servir des seuils limites typiques au
niveau système pour en déduire les seuils équivalents sur nos nouveaux outils. De
cette manière le concepteur peut directement lors d’études de paramètres en simu-
lation, assurer une partie des spécifications au niveau système. Bien sûr dans ce
qui suit de nombreuses approximations ont volontairement été faites afin d’isoler
l’influence de l’antenne ; précisons le modèle utilisé.
63
F IG . 2.12: Modèle de liaison ULB.
Mise en perspective des critères antenne par rapport aux critères système
On désire exprimer le SNR en sortie de corrélateur, en fonction des grandeurs
vues précédemment et notamment des réponses impulsionnelles des antennes Tx
et Rx. Soit b2 le signal en sortie d’antenne et E(u) : l’énergie du signal (à support
borné) u(t), alors :
R
E( vL (t) ref (t − τ )dt)
SN R = R (2.29)
E( n(t) ref (t)dt )
après calculs, on déduit l’expression suivante :
64
F IG . 2.13: Schéma de la liaison où l’antenne Tx décrit son élévation.
+ 3 dB
−5
+ 8 dB
−5
−10 −10
SNR SNR
(dB) (dB)
−15 −15
−20 −20
−25 −25
−150 −100 −50 0 50 100 150 −150 −100 −50 0 50 100 150
65
Par contre en dehors du lobe, et plus particulièrement dans les directions des
creux de gain (θ = −50◦ et θ = 60◦ ), les comportements du gain et de la distor-
sion diffèrent. Dans ces directions où les variations fréquentielles du rayonnement
sont importantes, le SNR est dégradé de -5 dB par rapport au gain pondéré. Cet
exemple montre que le gain moyen pondéré permet de caractériser le comporte-
ment angulaire tant que l’on reste dans les directions où le diagramme ne varie
pas trop en fonction de la fréquence.
−5
−10
(dB)
−15
−20
66
On remarque que si on choisit judicieusement ref comme signal passant dans
l’antenne Tx dans la direction rT x opti qui maximise AFT x puis dans l’antenne Rx
dans la direction r̂Rx opti qui maximise AFRx ; alors on peut relier la perte de SNR
par rapport à cette liaison optimale (∆SN R), à la fidélité relative F RRx selon
l’expression 2.34 :
Si on choisit comme référence dans le corrélateur : ref (t) = b2 m (t) avec :
c
b2 m (t) = [h1 (·, r̂T x opti ) ∗ ∂t−1 h2 (·, r̂Rx opti ) ∗ δr/c ∗ a1 ](t) (2.33)
2r
alors :
Eb
∆SN R(r̂T x opti , r̂) = 2 m (F RRx opti (r̂))2 (2.34)
N0
L’expression reliant une métrique système (∆SN R) à une métrique antenne
(F R), donne au concepteur d’antenne une condition à respecter sur le rayonne-
ment, pour tenir des spécifications en terme de SNR sur une ouverture angulaire
donnée. Prenons l’exemple d’une liaison courte portée avec un canal pour l’ins-
tant idéal où l’antenne Tx est fixe et l’antenne Rx est mobile (application borne de
téléchargement très haut débit par exemple pour les services multimédia des trans-
ports en commun). Sur la Fig. 2.16, on constate que si à la distance nominale, le
récepteur supporte, par exemple, une marge de 5 dB alors le terminal contenant
l’antenne mobile ne doit pas s’écarter de plus de 30◦ de la direction de référence
θ = 0◦ . Pour une marge de 10 dB de SNR, l’ouverture passe à 100◦ et ne corres-
pond plus exactement à l’ouverture du gain moyen pondéré (ouverture de 130◦ ).
La figure de droite est aussi une caractérisation du comportement en élévation de
la même antenne mais sur la bande FCC ; ceci pour rappeller combien le compor-
tement de l’antenne dépend de la bande sur laquelle on excite celle-ci. Ceci est
l’objet du paragraphe suivant.
67
F IG . 2.16: Comportement angulaire de ∆ SNR normalisé (point noir) et son gain
pondéré (rouge) par une impulsion contenue : sur la bande d’usage de l’antenne
3-6 GHz (gauche) , sur la bande FCC (droite).
de l’antenne.
Les tableaux Tab. 2.4 et 2.5 résument la perte en SNR nommée ∆SNR, l’an-
tenne idéale à l’émission est remplacée par une antenne à phase linéaire, dont
le gain subit l’une des variations décrites ci-dessus. Les résultats présentés par
la suite sont calculés pour une impulsion d’excitation typique sur la bande FCC
centrée sur 5.6 GHz avec une bande à -10 dB de 5.8 GHz. On constate que les os-
cillations et les variations monotones du gain ne sont pas néfastes (moins de 1 dB
d’écart sur le SNR de la liaison). Il faut des accidents de gain de plus de 10 dB
d’amplitude et sur au moins 1 GHz pour provoquer une chute de SNR de plus de
2 dB. Bien entendu ces écarts seraient plus importants si on considérait en plus
des défauts sur la phase qui sont eux-mêmes généralement liés aux variations de
gain.
La largeur de la bande d’excitation a un effet majeur dans le calcul de ces ré-
sultats. En effet dans le cas d’une impulsion d’excitation sur la bande 3.4-5.4 GHz
(à -10 dB), le même accident de -10 dB sur 1 GHz de bande provoque un écart
de SNR de -4.2 dB au lieu de -2.1 dB sur la bande 3.2-8 GHz. Cette remarque est
d’autant plus importante que les premières applications ULB sont plutôt prévues
pour fonctionner sur des sous-bandes du masque FCC.
De ces différentes études, l’effet principal qui se dégage est l’importance de la
largeur de bande du signal d’excitation. Plus cette bande est large, moins le SNR
de la liaison est sensible à une perturbation donnée sur le gain de l’antenne. Par
68
TAB . 2.4: Influence sur le SNR, d’un creux dans le gain d’une antenne des an-
tennes de la liaison.
∆SNR creux centré sur creux centré sur creux centré sur
5.6 GHz de lar- 5.6 GHz de lar- 5.6 GHz de lar-
geur 0,5 GHz geur 1 GHz geur 2 GHz
amplitude -6 dB -0.8 -1.5 -2.9
amplitude -10 dB -1.1 -2.1 -4.2
TAB . 2.5: Influence sur le SNR de la liaison, d’un gain atténué aux extrémités de
la bande.
contre plus la bande d’excitation est grande, plus les non-linéarités sur la phase
dégradent la fidélité et a fortiori le SNR.
Dans le même temps que ces outils d’analyses de performances d’antenne sont
mis en place, il faut pouvoir disposer d’une assez large diversité d’antennes ULB.
En effet le but est d’observer la sensibilité de nos outils et de nos analyses sur les
comportements de différentes antennes (directive, omni-directionnelle, très dis-
69
persive. . .). Le chapitre suivant propose un certain nombre d’exemples de concep-
tion d’antennes ULB, ainsi que l’analyse de leurs performances.
70
Bibliographie
71
72
Chapitre 3
3.1 Objectifs
La conception d’antennes ULB réalisées durant ce travail de thèse a largement
été influencée par les deux applications suivantes : dans un premier temps la me-
sure de canal intra-bâtiment puis dans un second temps les communications. Les
spécificités ne sont pas les mêmes, toutefois la démarche suit admet une certaine
cohérence un fil conducteur et poursuit une triple évolution tout au long de la
thèse :
Augmentation de la complexité du design de l’antenne. L’étude a débuté par des
73
structures simples et « proches » d’antennes canoniques comme le bicone
infini, dont le comportement est décrit par des modèles analytiques. Par
contre dans le cas d’une antenne plus « élaborée » comme un monopole
plan à alimentation double, les paramètres définissant la structure sont beau-
coup plus nombreux, et l’optimisation de la bande d’adaptation est bien plus
délicate.
Diminution de la complexité de fabrication. Le passage de structures à symé-
trie cylindrique vers des antennes planes ou volumiques mais constituées de
plaques, soulage certaines difficultés de réalisation. De même l’utilisation
de la technologie triplaque et micro-ruban, permettent une production de
masse, la seconde étant moins gourmande en substrat donc moins coûteuse.
Réduction de la taille et de l’encombrement de l’antenne. L’encombrement étant
primordial dans les applications de communications grand public, un effort
particulier a été porté sur la réduction des dimensions d’antenne jusqu’à
atteindre des encombrements permettant l’utilisation sur des appareils por-
tables de type téléphone, PDA ou encore sur un adaptateur de type clé USB.
Par ailleurs il faut garder à l’esprit que certaines techniques utilisées dans les
applications radars par exemple charger les extrémités d’antennes avec des ma-
tériaux résistifs, ne se sont pas ou peu envisageables pour des applications de
communication où le niveau de puissance à la réception est fortement contraint.
74
l’antenne. La troncature du côté de la zone d’excitation est fixée par la taille
du connecteur, ce qui impose la limite haute de la bande. La limite basse est
imposée par la taille forcément finie du monopôle, c’est-à-dire l’encombre-
ment.
Variations « douces » des caractéristiques en fonction de la fréquence Du fait
de leur appartenance aux antennes dites indépendantes de la fréquence, le
monocône et le bicone possèdent des caractéristiques (gain, direction et ou-
verture du lobe principal,. . .) qui ne varient que « mollement » avec la fré-
quence. Ainsi l’origine des variations rapides (résonance ou apparition de
zéro dans le lobe) sera à chercher dans les zones où l’invariance par homo-
thétie n’est plus respectée ; typiquement l’extrémité du plan de masse fini
pour le monocone.
Voyons maintenant leurs inconvénients :
Topologie fragile La zone d’excitation est à la fois sensible d’un point de vue
électromagnétique puisque les densités de courants y sont les plus élevées
mais aussi fragile mécaniquement. L’apex possède une tige du 7 mm de
haut pour un diamètre de l’ordre du millimètre et doit résister aux efforts et
à l’inertie du reste du cône. Ce dernier point peut être résolu par l’utilisation
d’un radôme en mousse de faible permittivité diélectrique. Son rôle est de
rigidifier les deux blocs. Son influence sur les propriétés électromagnétiques
est négligeable, on ne peut pas en dire autant de son prix.
Réalisation coûteuse Même si l’encombrement de ces antennes volumiques reste
acceptable (3 x 3.2 cm, hauteur x diamètre), elles sont pour l’instant réali-
sées par usinage d’une tige de laiton du plus grand diamètre de l’antenne. La
réalisation est relativement longue donc peu compatible avec les spécificités
de coût d’une fabrication en grande série.
3.2.1 Monocône
A l’origine ce monocône a été conçu pour répondre aux besoins de la mesure
de canal intra-bâtiment à savoir une omni-directionnalité en azimut et une ouver-
ture du lobe en élévation assez large pour pouvoir capter l’essentiel des échos,
ceci devant être vérifié sur toute la bande de mesure 3-10 GHz.
75
F IG . 3.1: Monocône et son radôme en mousse en arrière plan.
définie seulement par son demi-angle d’apex α, vérifie une parfaite invariance
d’échelle. Un choix judicieux de l’angle d’apex permet d’adapter, quelle que soit
la fréquence, l’impédance d’entrée de l’antenne, à celle de la source grâce à la
relation 3.1.
Z0 α
Zin = √ .ln(cotan( )) (3.1)
2π ǫr 2
où Z0 est l’impédance du milieu entre les deux conducteurs (en général de l’air).
Dans la pratique, cette structure est forcément de taille finie donc tronquée.
Le monocone peut alors être divisé en quatre parties (plus ou moins dépendantes
les une des autres) à optimiser : la partie conique, la zone d’excitation, la partie
supérieure et le plan de masse, Fig. 3.2. Dans sa bande d’adaptation, on peut voir
cette antenne comme une ligne inhomogène de transition entre l’impédance du
connecteur et l’impédance du vide. Par contre dès que λ/4 devient supérieur à la
longueur caractéristique du cône, on retrouve le cas de la ligne en circuit ouvert,
ce qui explique la brusque désadaptation au niveau de la fréquence de coupure
basse.
– la partie conique :
Comme on l’a déjà vue pour le cône infini, la partie conique gouverne prin-
cipalement la valeur de l’impédance d’entrée de l’antenne par l’intermé-
diaire son demi-angle d’apex, Eq. 3.1. Pour obtenir Zc = 50 Ω, il faut une
demi-ouverture de 47◦ pour un monocône dans l’air. Ce paramètre étant peu
sensible, la valeur de α a été diminuée à 32◦ pour des raisons pratiques ; ce
qui a fixé le rayon maximum à 11.5 mm. La désadaptation est, en partie,
compensée durant l’optimisation de la zone d’excitation. La partie conique
76
F IG . 3.2: Troncatures et parties du cône à optimiser.
est délimitée par les points B et C (Fig. 3.2) dont la position gouverne res-
pectivement les fréquences de coupure haute (pour B) et basse (pour C) par
l’intermédiaire de leur distance par rapport au point d’excitation A. Ainsi
les distances AB=35 mm et AC=7.5 mm sont dimensionnées pour corres-
pondre approximativement à λ/4 des fréquences de coupure haute à 10 GHz
et basse à 3 GHz.
Face à ce problème aux limites, on comprend assez bien que des limites
franches dans le domaine spatial, imposent un spectre spatial fortement
borné et donc un spectre fréquentiel « sévèrement » borné. C’est pourquoi
les parties aux extrémités du cône doivent être des transitions « douces » vers
le connecteur d’un côté, vers l’espace libre de l’autre. Après optimisation
de la taille du monocône, le prototype réalisé possède une longueur caracté-
ristique Lc (distance entre le point d’excitation (point A) et son point le plus
éloigné (point C)) d’environ 20 mm, soit un gain de 20% sur la distance AC
avant optimisation des zones de troncatures.
– la zone d’excitation :
La forme de la zone d’excitation est particulièrement sensible. En effet
elle supporte les densités de courant les plus fortes, et joue un rôle impor-
tant dans l’adaptation d’impédance en bande haute mais pas seulement. Sa
forme (courbure de la corde AB) et sa hauteur (hauteur du point B) ont été
optimisées pour obtenir la plus large bande d’adaptation. Les contraintes
pour cette optimisation sont les dimensions du connecteur SMA 50Ω fe-
melle et le rayon du point B. La forme du pied du monocône n’est pas
indépendante de la zone conformée du plan de masse. En effet il faut plu-
tôt considérer le profil de l’ouverture entre ces deux parties en gardant à
l’esprit l’idée « d’accompagner » le champ de la zone guidée vers l’espace
libre à la manière des antennes à ouverture progressive (on est ici dans le
77
F IG . 3.3: Sensibilité de l’adaptation au positionnement du monocône dans le
connecteur SMA femelle. h = 7.2 mm et ∆h= 0 mm (noir), 0.3 mm (bleu),
1.3 mm (vert), 2.3 mm (magenta).
cas d’un cornet coaxial). Cette ouverture doit toujours être croissante quand
on s’éloigne du point A et on doit éviter les cassures brusques de profil (par
exemple les « marches d’escalier » ). L’ouverture est réalisée à l’aide de
deux portions d’ellipse dont les paramètres (ellipticité, hauteur et espace-
ment entre les deux profils) ont été optimisés. Le meilleur profil n’est pas
forcément celui qui assure la parfaite tangeance du profil à la jonction des
deux zones. Le profil retenu pour la zone d’excitation vient tangenter à la
verticale de l’âme du coaxial mais pas le corps conique incliné de α au point
B.
78
– la partie supérieure :
La partie surplombant le cône n’est pas une partie « chaude » de l’antenne
en terme de densité de courant, pourtant sa forme joue sensiblement sur
le comportement du coefficient de réflexion dans la bande basse. Plus sa
forme elliptique est arrondie, plus le paramètre S11 diminue dans les basses
fréquences et fait reculer la limite basse de la bande2 , Fig. 3.4. Cette opéra-
tion revient à allonger le trajet des courants surfaciques. Mais ce faisant, on
risque d’exciter les modes supérieures (désadaptation de quelques dB vers
4.8 GHz), ce qui peut avoir des conséquences néfastes sur le diagramme.
– Le plan de masse :
La partie conformée de la zone d’excitation du plan de masse a été déjà
évoquée, reste à aborder l’influence de la taille du plan de masse circulaire.
Le diamètre D est réduit à 100 mm (soit environ λ à 3 GHz)3 . La bande reste
inchangée en compensant par une augmentation de la hauteur du monocône.
Toutefois au deçà de D=75 mm , un creux apparaît dans le diagramme en
élévation et l’adaptation est dégradée dans la bande basse. Les extrémités
du plan sont arrondies pour éviter la diffraction de bord mais ceci est moins
2
Ce comportement a été utilisé lors de la réalisation du prototype au laboratoire. La plateforme
d’usinage imposant un diamètre maximal de 24 mm, l’augmentation de l’ellipticité de la partie
supérieure a permis d’assurer que le paramètre S11 passe sous le seuil de -15 dB dès 3 GHz.
3
pour un monopôle fin, la littérature [3] préconise plutôt un rapport D/λ ≈ 0.4 pour S11 <
−15 dB.
79
efficace que de conformer le plan de masse. Cette dernière idée annonce
l’antenne suivante : le bicone.
Un radôme de mousse à faible permittivité relative (ǫr = 0.1) a été conçu
pour pallier la fragilité mécanique du pied du monocône ; ainsi l’antenne peut être
manipulée sans risque durant la campagne de mesure de canal.
Performances du prototype
Deux prototypes de monocône Fig.3.1, sont réalisés puis mesurés au labora-
toire de l’ENSTA. Tout d’abord comparons le ROS mesuré avec la simulation
utilisant la méthode des moments, Fig.3.5. L’accord est bon jusqu’à 8 GHz où
l’on observe un décalage en fréquence d’environ 500 MHz et ce malgré une
rétro-simulation des dimensions du prototype. On obtient une bande d’adapation
à (VSWR<2 soit S11 < −9.5 dB) entre 2.7 GHz et 9.4 GHz et un S11 < - 15 dB
entre 3 GHz et 7 GHz, ce qui est intéressant pour l’application de mesure de canal
ULB.
Le gain réalisé maximal varie peu avec la fréquence (4.5 dBi (± 1 dB) sur
toute la bande d’adaptation, Fig.3.6. Par ailleurs la légère désadaptation interve-
nant après 9 GHz, est compensée par une légère décroissance de l’ouverture du
lobe en élévation, si bien que le gain réalisé garde des valeurs autour de 5 dBi
(±2 dB) jusqu’à 18 GHz. On remarque que le ROS et le gain ne connaissent pas
de variations brusques importantes sur toute la bande d’intéret 3-10 GHz. On note
quand même une légère augmentation du gain avec la fréquence (de 0.4 dB/GHz
80
en moyenne), ceci donne une première idée du faible effet de dépendance fréquen-
tielle de cette antenne.
81
F IG . 3.7: Gain réalisé mesuré : (a) en élévation, (b) en azimut dans la direction
du lobe principal(θ = 45◦ ). 3 GHz (bleu), 4.5 GHz (cyan), 6 GHz (vert), 7.5 GHz
(orange), 9 GHz (jaune).
4
La durée du signal est définie à l’aide d’un critère à 90% du maximum de signal
82
F IG . 3.8: Comportement angulaire de la phase du monocône. (a) phase du champ
rayonné : à θ = 30◦ (bleu), à θ = 60◦ (noir), à θ = 0◦ (rouge). (b) στtg en fonction
de l’élévation.
30 330
60 300
+5
0
−5
90 −10 270
120 240
150 210
180
F IG . 3.9: (gauche) Gain moyen en élévation du monocone : sur la bande 3-6 GHz
(bleu), sur la bande 3-10 GHz (tiret rouge) et pondéré par le spectre d’impulsion
sur la bande FCC (croix magenta). (droite) : Réponse impulsionnelle du mono-
cone dans la direction θ = 60◦ .
83
Applications et conclusion
Ce monocône présente des performances d’adaptation, de stabilité du rayon-
nement et de gain sur une très large bande (3-10 GHz), acceptables pour une
application de mesure de canal. Cependant le défaut principal concerne le dépoin-
tage d’environ 30◦ au dessus de l’horizontal, qui « amplifie » les échos de plafond
et « atténue » ceux provenant de sol. Par contre sa faible épaisseur (22 mm) per-
met l’utilisation de cette antenne dans une station de base au plafond ou sur un
modem ; reste à simplifier sa réalisation pour diminuer son coût de production.
3.2.2 Bicone
Conception
La conception du bicone est assez proche de celle du monocône et la majeure
partie des remarques de conception faites pour le monocône reste valable pour ce
bicone.
84
La principale ressemblance entre ces deux antennes concerne la zone d’excita-
tion. Il ne s’agit pas ici d’une simple symétrisation du monocône, qui au passage
aurait doublé l’impédance d’entrée de l’antenne. Deux raisons expliquent celà,
une alimentation équilibrée traditionnelle de type radiale aurait d’une part cassé
la symétrie cylindrique de la structure et donc du rayonnement, d’autre part elle
aurait accru la fragilité mécanique de l’antenne. L’alimentation axiale déséquili-
brée du monocône a donc été conservée ce qui a permis d’éviter l’utilisation d’un
symétriseur ultra large bande dont la dimension est de l’ordre de λmax /2 pour le
profil exponentiel.
Face aux difficultés pour réduire la taille du plan de masse, on a donc adopté
une approche utilisant la conformation du plan de masse du monocône, Fig. 3.11.
Afin d’obtenir un lobe horizontal, on a symétrisé la partie conique du monocone,
et ainsi considérablement réduit le diamètre du plan de masse.
Le rayon de courbure du plan de masse dans la zone d’excitation est le résul-
tat d’un compromis : trop petit, l’ouverture entre les deux conducteurs est trop
abrupte et l’adaptation se détériore ; trop grand, la structure globale perd sa symé-
trie par rapport à l’horizontal, ce qui influence le dépointage du lobe en particulier
pour les hautes fréquences.
Pour l’application de mesures de canal ULB commençant à partir 2.5 GHz, les
dimensions (hauteur et rayon maximums) du bicone sont légèrement augmentées ;
la longueur caractéristique passe de 20 mm pour le monocône à 22 mm pour le
bicone.
Pour alléger les contraintes mécaniques sur la pointe du cône supérieur, la
partie supérieure (zone où les courants sont quasiment nuls) est évidée puisque
cette partie ne joue aucun rôle. On évide aussi l’intérieur du cône inférieur afin de
réaliser le filetage pour le connecteur SMA.
Résultats
85
A propos de la simulation du bicone : Il faut souligner un point concernant
la simulation de l’antenne biconique et plus généralement des antennes de pe-
tite taille, avec le simulateur électromagnétique WIPL-D (méthode des moments).
Etant donné que tous les résultats de conception dépendent du simulateur élec-
tromagnétique WIPL-D, il est important de préciser ses hypothèses, de s’assurer
de son bon fonctionnement et de connaître son comportement en général. Toutes
ces informations sont présentées dans l’annexe B. Sans entrer dans les détails, il
faut savoir que le générateur discret doit être éloigné du plan de calibration de
l’antenne afin de pouvoir filtrer les modes d’ordres supérieurs à l’aide d’un tron-
çon coaxial. Pour des antennes électriquement petites et/ou sans plan de masse
suffisamment important, cette portion de câble se comporte comme un monopôle
et participe aussi au rayonnement sur la bande étroite qui correspond à sa réson-
nance. Sur la figure 3.12, on représente la carte de l’amplitude de la composante
verticale du champ proche électrique à 3.2 GHz (a) puis à 3.4 GHz (b). On observe
une interférence destructive due au câble de longueur Lc =18 mm à une fréquence
qui correspond en longueur d’onde à un peu plus que λ/4 du fait du diamètre fini
de cette portion de câble coaxial. Cet effet est dû à l’absence d’un réel symétriseur
et par exemple n’est pas constaté sur le monocône.
F IG . 3.12: Carte du champ proche sur la coupe méridienne d’un demi bicone, à
3.2 GHz (comportement normal)(a) et à 3.4 GHz (influence néfaste de la portion
de coaxial qui résonne à λ/4 en (b).
Les ROS simulés puis mesurés sont tracés sur la Fig.3.13. La bande d’adaption
86
mesurée est 2.75-18.5 GHz pour S11 < -9.5 dB soit une bande relative d’environ
150% pour une antenne de 31 mm x 37 mm (diamètre, hauteur). L’adéquation
entre la simulation et la mesure est plus ou moins respectée. On ne constate pas
de décalage en fréquence et le comportement au premier ordre est respecté, par
contre les niveaux d’adaptation sont d’autant moins similaires que la fréquence
augmente.
87
F IG . 3.14: Diagramme de rayonnement du bicone en élévation (a), en azimut (b) ;
3 GHz (astérisques verts), 4.5 GHz ( bleu), 6 GHz (croix magentas), 7.5 GHz
(points rouges).
88
F IG . 3.15: Gain moyen en élévation du bicone : sur la bande 3.1-10.6 GHz
(gauche). Réponse impulsionnelle du bicone dans la direction θ = 90◦ (droite).
89
Applications et conclusion
Malgré un prix de fabrication pour l’instant rédhibitoire pour une applica-
tion à bas coût, le bicone n’en reste pas moins une « excellente » antenne ULB
omnidirectionnelle. Son maniement est sans risques dès lors que l’on a pris les
précautions de le protéger par un radôme voire par une coque de plastique ri-
gide, Fig. 3.17. Sa conception est simple et bien maitrisée. Un second bicone a
été conçu au laboratoire pour un réseau d’antennes destiné à des mesures de canal
ULB commençant vers 800 MHz. Une douzaine de prototypes du bicone présenté,
ont été réalisés et utilisés pour de nombreuses mesures au laboratoire : mesure de
canaux MIMO, étude du couplage des éléments rayonnants lors de leur mise en
réseau, certaines mesures BAN, étude de l’influence de matériaux. Ce bicone a
ainsi largement été utilisé comme antenne ULB omnidirectionnelle de référence.
F IG . 3.17: Bicone monté sur son support et ses protections (radôme et coque).
90
Soulignons enfin qu’en jouant sur l’ouverture et en considérant l’antenne comme
un cornet coaxial, on peut diminuer significativement la hauteur du monocône. Par
simulation, on a dérivé de la topologie conique un « cornet coaxial » dont la hau-
teur totale a été minimisée. On a obtenu une hauteur totale de 10 mm pour un dia-
mètre du monocône de 60 mm sur un plan de masse de 100 mm adapté sur la bande
3.4-5.5 GHz (S11 < −10 dB) et (3.2-au delà de 10 GHz pour S11 < −8.3dB), Fig.
3.18. Certaines applications ne demandent pas forcément une antenne de très pe-
tite taille, il faut avant tout qu’elle s’intègre de manière discrète dans le volume de
l’appareil. Par exemple pour les équipements électroniques non portables de type
lecteur DVD, vidéo projecteur, on peut envisager une antenne discrète faiblement
protubérante (seulement 1 cm de hauteur) au dessus de l’appareil sur ou sous le
boitier. De plus le plan de masse suffisamment large (diamètre 10 cm) protège le
rayonnement sur les circuits de l’appareil. Quant au coût de cette antenne pure-
ment métallique (ie. sans substrat hyperfréquence), il pourrait s’avérer très bas. En
effet ce type d’antenne à profil bas mais composée de surfaces non développables
peut être réalisé, ou partiellement réalisé par emboutissage de feuille métallique.
Ce procédé de formage par déformation plastique des métaux [6] est une tech-
nique de production industrielle bien appropriée à la production de masse.
F IG . 3.18: Monocône à profil bas, (a) ses dimensions, (b) ROS, (c) gain ordinaire
en élévation (demi-représentation).
91
3.3 Antennes planaires quasi-omnidirectionnelles
Après avoir conçu des antennes ULB « fortement indépendantes de la fré-
quence » , parfaitement omnidirectionnelles en azimut, on s’est attaché à conce-
voir des antennes ULB moins encombrantes, mieux adaptées à une production de
masse. Et c’est naturellement que l’on s’est tourné vers les antennes planaires.
La littérature a assez tôt montré les performances en terme de largeur de bande
d’adaptation des monopôles plans sur plan de masse horizontal [7]. Plusieurs
topologies d’élément rayonnant ont été proposées et comparées comme le tri-
angle, le carré, l’ellipse,... avec un plan de masse horizontal de taille supérieure à
λmax [8]. Malgré un élément rayonnant purement plan, ces structures rayonnent
de manière quasi omnidirectionnelle (en azimut) sur une très large bande grâce
au plan de masse circulaire. On observe dans le pire cas un léger creux d’environ
3 dB dans le plan du monopôle sur le diagramme 3D d’une antenne dérivant du
demi-cercle, Fig. 3.19.
92
A propos de l’alimentation double [10] et [11] ont montré en utilisant la théo-
rie des modes caractéristiques [12] qu’en alimentant en plusieurs points le mono-
pôle carré, on excite des modes caractéristiques qui améliorent significativement
l’adaptation dans la partie supérieure de la bande mais aussi réduit sensiblement la
fréquence de coupure basse. Un exemple simple de monopôle carré de côté 20 mm
sur plan de masse infini, montre l’influence sur l’adaptation de l’écartement entre
les deux points d’excitation du monopôle, Fig. 3.20. Un optimum est atteint pour
un écartement e de 2 mm. Soulignons la diminution de 450 MHz (soit 15%) de
la fréquence de coupure basse (à -10 dB) par rapport à l’alimentation simple qui
permet d’envisager une réduction non négligeable des dimensions. Globalement
la bande relative est passée de 66% à 99% grâce à l’alimentation double.
F IG . 3.20: Influence sur le S11 de l’écartement entre les deux alimentations d’un
monopôle carré.
L’objectif de ce qui suit est d’étudier ces structures à alimentation double dans
le but de diminuer d’une part l’encombrement du plan de masse, d’autre part de
jouer sur le compromis entre la hauteur et la largeur du monopôle.
93
La taille du plan de masse par rapport à celle de l’élément rayonnant a été réduite,
si bien qu’il faudrait plutôt parler de dipole que de monopôle.
conception
94
F IG . 3.22: Méthodologie de conception.
Performances
Le prototype de l’antenne nommée MS, est réalisé en deux parties. Le mono-
pôle est découpé dans une plaque de cuivre de dimensions 30 x 18 x 0.27 mm.
95
F IG . 3.24: Influence du décrochement sur l’adaptation de l’antenne MS, d en mm.
96
F IG . 3.25: S11 de l’antenne MS : mesuré (rouge) et simulé (points orange).
−3
dBi
−6
−9
−12
−15
3 4 5 6 7 8 9 10
fréquence (GHz) 9
x 10
97
(on est alors limité par la longueur du bras qui décentre le mât par rapport à l’axe
de rotation vertical). Si on connaît à peu près la durée de la réponse, on peut aussi
commencer le fenêtrage plus tôt.
98
F IG . 3.28: Gain en élévation à φ = 0◦ (a) et φ = 90◦ (b) pour différentes fré-
quences 3.5 GHz (trait plein rouge), 6 GHz (pointillet magenta), 7.5 GHz (croix
bleue) et 9 GHz (rond cyan).
(+2.5 dBi) et son ouverture, notamment sa limite basse augmente avec la fré-
quence. En fait, en regardant ce qui se passe plus haut en fréquence, entre 9 GHz
et 12 GHz, on observe l’apparition dans le plan du monopôle, d’un lobe princi-
pal pointant vers θ=90◦ , qui augmente progressivement jusqu’à +4 dBi à 11 GHz
puis rediminue à cause de la désadaptation qui devient prépondérante à partir de
12 GHz. Ce lobe qui dépointe légèrement vers le bas (θ = 115◦ ) tant que λ < h (h
étant la hauteur totale de l’antenne 31 mm), pointe ensuite vers l’horizontal. On
observe aussi l’apparition d’un lobe secondaire dépointé de 60◦ (côté monopôle)
par rapport à l’horizontal, Fig. 3.28.
On peut faire une analogie avec ce qui se passe en bande basse pour une an-
tenne à ouverture (de dimension h) qui fonctionnerait vers λ = h. En effet lors
d’une étude de conception d’une antenne vivaldi (version triplaque) adaptée à
partir de 2 GHz, on a observé, toutes proportions gardées, le même comportement
d’établissement de la directivité du diagramme autour de λ = h, comme pour le
troisième mode de rayonnement du monopôle MS, Fig. 3.29.
Au fur à mesure que l’antenne (hauteur totale h) devient grande par rapport à
la longueur d’onde, trois différents modes de rayonnement deviennent successi-
vement dominants. Son comportement passe successivement par un rayonnement
de dipole autour de λ ≈ 3.h, puis d’une antenne plane (ie. favorisant les direc-
tions normales au plan) à partir de λ ≈ 3/2.h, et enfin d’une antenne à ouverture
99
F IG . 3.29: Analogie entre MS et une antenne à ouverture triplaque autour de λ =
h. Pour la vivaldi : λ = 1.7h (rond noir), λ = 1.3h (carré magenta), λ = h
(triangle marron) Pour MS : λ = 1.1h (rond bleu), λ = h (vert), λ = 0.9h (point
kaki), λ = 0.8h (tiret noir).
100
triplaque avant la seconde octave ie. vers λ ≈ h. A partir de ces enseignements,
on va chercher à exciter certains modes pour renforcer l’omnidirectionnalité en
azimut.
Amélioration de l’omni-directionnalité
Pour certaines applications par exemple les lecteurs multimédia de salon, la
contrainte de planarité parfaite est trop restrictive étant donné que les boîtiers
de ces appareils disposent d’un peu plus d’espace. L’idée consiste à redonner du
volume à l’antenne planaire afin d’en améliorer les performances en particulier
en terme de gain, et d’omnidirectionnalité dans la bande haute. Il est intéressant
d’utiliser un plan de masse incliné à 45◦ sous l’horizontal Fig. 3.30, afin d’atténuer
grâce à un effet d’écran, l’intéraction entre l’antenne et son connecteur ou le câble
d’alimentation ; c’est le prototype appelé MSG.
De plus ayant constaté que le mode de rayonnement prépondérant au delà de
la première octave, se situe dans le plan du monopôle, nous avons décidé d’ajou-
ter des ailettes 5 ) normales au monopôle, au niveau des alimentations, Fig. 3.30.
L’objectif est d’utiliser ce mode sur les ailettes pour rayonner dans leurs plans,
c’est à dire dans la direction normale au monopôle.
101
lettes puisque l’adaptation de MSGW est de 3.1-12 GHz à -10 dB (respectivement
de 3.4-9.8 GHz à -15 dB), Fig. 3.31.
F IG . 3.31: Paramètre S11 des trois antennes : MS (rouge), MSG (tiret magenta) et
MSGW (croix bleue).
Le gain réalisé maximal mesuré dans le plan normal est faiblement dépendant
de la fréquence (3.2 dBi±1.5dB) dans la bande d’adaptation des trois antennes.
Soulignons que le plan de masse permet de gagner +1 dB à partir de 7.5 GHz par
rapport à l’antenne plane MS. Quant aux ailettes, elles permettent de garder le
gain supérieure à 2 dBi entre 3.1 et 12 GHz grâce au mode de rayonnement dans
la direction normale au plan, alors que pour les deux monopôles plans , le gain
chute de -4 dB/GHz à partir de 7 GHz, Fig. 3.32.
Si on s’intéresse plus en détails à l’omni-directionnalité dans le plan d’éléva-
tion θ = 60◦ , Fig. 3.33 (gauche), en bande basse, les trois antennes sont petites par
rapport à la longueur d’onde, ce qui assure une bonne omni-directionnalité (2 dB
d’écart maximum pour MS). Par contre juste avant la fin de la première octave
(vers 6 GHz), l’effet du monopôle plan des antennes MS et MSG induit un ap-
platissement (-4 dB d’écart entre les extrema) du diagramme dans le plan du mo-
nopôle, Fig.3.33 (centre). Les monopôles plans ne sont plus omni-directionnelle
par rapport au seuil classique de -3dB. Cette applatissement n’est que de -1.5 dB
pour l’antenne MSGW grâce aux ailettes. Au delà de 9 GHz, on a déjà vu que le
gain dans la direction φ = 0◦ chutait pour les monopôles plans alors qu’il aug-
mentait dans la direction φ = 90◦ en dépointant vers θ = 45◦ . Pour MSGW, les
ailettes jouent leur rôle et l’omni-directionnalité est respectée. L’écart entre ex-
trema reste inférieur à -1.5 dB, celui-ci intervient aux angles φ = 45, 135, 225 et
315◦ (symétrie d’ordre quatre).
102
F IG . 3.32: Gain réalisé mesuré dans le plan φ = 0◦ : MS (rouge), MSG (tiret
magenta) et MSGW (croix bleue).
F IG . 3.33: Coupe conique à θ = 60◦ des trois prototypes : MS (rouge), MSG (tiret
magenta) et MSGW (croix bleue).
103
Pour donner un aperçu global du comportement en élévation, on calcule le
gain réalisé moyenné en fréquence sur la bande 3.1-10.6 GHz , bande commune
aux antennes qui ne correspond pas forcément à leur bande d’adaptation. On trace
sur la gauche de la Fig. 3.34 l’élévation dans la direction φ = 90◦ et sur la droite
l’élévation dans la direction normale (φ = 0◦ ). Dans cette direction, le lobe prin-
cipal moyen varie entre θ = 90◦ pour MS (plane) jusqu’à θ = 60◦ pour MSGW
(3D). On observe un dépointage significatif de 15◦ vers le haut dû aux ailettes par
rapport à la structure semi plane MSG. Le gain maximal est légèrement amélioré
par l’ajout d’élément 3D, 2.5 dBi pour MS et 3.2 dBi pour MSGW. Quant aux
ouverture à -3 dB, elles sont quasiment inchangées (environ 62◦ ) pour les trois
structures. C’est essentiellement dans la direction φ = 90◦ que l’on va profiter le
plus de l’ajout d’élément 3D, puisque les ailettes augmentent de +2 dBi le gain
moyen qui pointe alors la direction θ = 70◦ . L’absence de plan de masse dans la
direction φ = 90◦ explique que la limite basse d’ouverture à -3 dB soit déviée vers
le bas θ = 100◦ .
F IG . 3.34: Gain moyen calculé sur la bande 3.1-10.6 GHz, en élévation pour les
trois prototypes : MS (rouge), MSG (tiret magenta) et MSGW (croix bleue).
Pour conclure, l’ajout d’un plan de masse incliné n’améliore que légèrement
les performances de l’antenne MS. Par contre l’ajout d’éléments rayonnants per-
pendiculaires au plan du monopôle, apporte une amélioration sensible notam-
ment en bande haute, de l’adaptation (+22% de bande relative) et de l’omni-
directionnalité. Grâce à l’analyse du troisième mode de rayonnement dans le plan
104
du monopole évoqué dans le cas purement planaire (antenne MS), on a réussi à ex-
citer ce même mode à l’aide des ailettes pour redonner de l’omni-directionnalité
en bande haute. Ainsi dans le plan du monopôle où l’on rencontre des creux de
-4 dB pour MS, la structure MSGW regagne jusqu’à +1.5dB de gain moyen et
jusqu’à +4 dB dans certaines sous-bandes.
conception
La conception de l’antenne MSS reprend largement les techniques de concep-
tion de l’antenne MS. Les différences concernent principalement l’adaptation du
105
monopôle désormais enfoui dans le diélectrique, donc ne présentant plus la même
impédance au niveau de la connectique. Pour celà la distance entre le bas du mo-
nopôle et le plan de masse a été ajusté. D’autre part la largeur totale de la structure
a été diminiué à 24 mm (largeur d’une grosse clé USB). Pour compenser cette di-
minution, on a allongé la longueur du plan de masse (+50% par rapport à celui de
MS) et du monopôle afin de retrouver la même longueur caractéristique et donc la
même fréquence de coupure basse.
Performances
La bande d’adaptation (à -9.5 dB) est de 2.9-7.9 GHz (soit 93% de bande re-
lative) pour la mesure et de 3-7.3 GHz pour la simulation sous IE3D. On constate
une désadaptation sensible mais toujours inférieure à -6 dB à partir de 8 GHz.
Bien qu’on observe un décalage de -2 dB pour la simulation, le comportement
des variations de l’adaptation en fonction de la fréquence est assez bien respecté
jusqu’à 8 GHz, Fig. 3.3.2. Soulignons ici le rôle du connecteur (embase SMA-
triplaque) sur la fréquence de coupure basse de la bande. En effet la simulation
sans connecteur donne un écart de 400 MHz avec la fréquence de coupure simu-
lée avec connecteur. En bande basse, la partie externe du connecteur joue un rôle
dans le processus de rayonnement, en allongeant la longueur effective du plan de
masse, ce qui diminue la fréquence de coupure basse.
On trace sur la Fig. 3.38, les gains réalisés maximaux dans les plans φ = 0◦
et φ = 90◦ . Dans le plan normal, le gain est relativement plat avec une moyenne
106
F IG . 3.37: Paramètre S11 mesuré (bleu), simulé (connecteur inclus) avec Wipl-D
(tiret rouge).
de 2.3 dBi sur la bande 3-9 GHz avec une légère augmentation de 0.8 dB/GHz
jusqu’à 7.2 GHz. On retrouve à peu près les trois comportements radiatifs de
l’antenne MS, évoqués dans le paragraphe 3.3.2. A la différence près que le di-
électrique induit une perte d’omni-directionnalité en azimut. Au cours du premier
mode de rayonnement (omni-directionnel dans la première octave), le gain maxi-
mal connaît un écart supérieur à 1 dB entre les deux plans sur la bande 3-5 GHz.
Soulignons ici que la courbe du gain maximum dans le plan de l’antenne est moins
pertinente dès lors que le lobe dépointe progressivement vers θ = 30◦ quand la
fréquence augmente, Fig. 3.39 (centre). On peut souligner que malgré la perte
d’omni-directionnalité en azimut (critère à -3 dB) dès 6 GHz, l’écart entre ex-
trema n’excède jamais 7 dB, Fig. 3.39.
Cette antenne fournit un bon compromis « performances-simplicité de réalisa-
tion ». De plus la solidité mécanique de sa structure et de sa connectique, permet
son utilisation dans des applications contraignantes comme par exemple les appli-
cations BAN.
107
F IG . 3.38: Gain maximal de l’antenne MSS : mesuré dans le plan de l’antenne
(tiret marron), mesuré dans le plan normal (bleu), simulé dans le plan normal
(point rouge).
modifiées pour tenir compte des impédances caractéristiques des lignes micro-
ruban. Ainsi on a obtenu une structure nommée MSMR, aux dimensions totales
de 33 x 20 x 1.5 mm3 , soit respectivement λ/2.5 x λ/4 x λ/50 en début de bande.
Au passage, on a réduit la surface de substrat hyper nécessaire de 66% par rapport
à celle de l’antenne triplaque MSS. La bande d’adaptation d’impédance à -10 dB
est comprise entre 4.2 GHz et 11.4 GHz, soit 92% de bande relative, Fig. 3.41. Sur
la bande 3.1-4.2 GHz, l’adaptation est moins bonne (-10 dB<ROS<-7.5 dB), mais
reste acceptable pour des applications bas coût. Précisons que l’antenne MSMR
n’est pas électriquement plus petite que la version triplaque. En effet le plus petit
rayon de la sphère englobant l’antenne a diminué de 17 % (la surface a diminué
de 30 %) alors que la fréquence de coupure basse (à -10 dB) a augmenté de 30 %.
L’accord entre la simulation et la mesure est moins bon que ce qu’on a obtenu
pour l’antenne triplaque MSS simulée aussi avec IE3D. Le désaccord consiste en
une translation vers les fréquence hautes de +1 GHz de la mesure par rapport à
la simulation. Cet écart peut être expliqué en partie par le fait que la simulation
ne tient pas compte de la connectorisation, faute de modèle suffisamment précis
d’embase de type coaxial-microruban.
Le comportement fréquentiel du rayonnement de l’antenne MSMR rappelle
celui de MSS à la différence près que la symétrie dans le plan de l’antenne n’existe
plus, Fig. 3.42. Ainsi on constate un écart de plus de 5 dB en bande basse au profit
du côté substrat (côté plan de masse). Cet écart de gain décroît quand la fréquence
augmente et s’inverse au profit du côté de l’élément rayonnant dans la transition
vers le troisième mode de rayonnement (vers 9 GHz), Fig. 3.43. Cet écart est
également constaté sur la simulation. On remarque sur la coupe en élévation dans
le plan normal au monopôle vers θ = 130◦ , des interférences de 4 dB d’amplitude,
108
F IG . 3.39: Gain réalisé mesuré de l’antenne MSS : dans le plan normal (gauche),
dans le plan de l’antenne (centre) et en azimut θ = 90◦ (droite) ; pour plusieurs
fréquences : 3 GHz (cyan), 4.5 GHz (bleu), 6 GHz (magenta), 7.5 GHz (rouge),
9 GHz (marron).
qui n’apparaissent pas du côté plan de masse. Ceci s’explique par l’effet d’une
mauvaise isolation entre l’élément rayonnant et le circuit d’alimentation, ou bien
de la connection qui doit vraisemblablement aussi rayonner.
La Fig. 3.44 représente le gain mesuré, moyenné sur la bande 3.1-10.6 GHz
avec ou sans pondération par une impulsion qui respecte le masque FCC. Ce
graphe résume le comportement rayonnant dans chaque plan. D’abord on constate
que l’omni-directionnalité est relativement dégradée par l’utilisation de la techno-
logie microruban (jusqu’à 2 dB d’écart moyen entre les deux directions normales).
De plus le gain réalisé dans les directions du plan de l’antenne a significativement
diminué par rapport aux mêmes valeurs pour l’antenne MSS (perte de 3 dB en
moyenne dans ce plan). Cette diminution s’explique par l’effet de la réduction des
dimensions (à peu près 30%) entre les deux structures responsable de la désadap-
tation et de la réduction de la surface équivalente en bande basse.
On trace la réponse impulsionnelle de l’antenne MSMR excité par une gaus-
sienne (bande à -10 dB : 3-8 GHz) modulé par un sinus centré sur 5.5 GHz,
Fig. 3.45. Du côté de l’élément rayonnant, la réponse est légèrement plus longue
(traînée d’amplitude deux fois plus importante) et de moindre amplitude à cause
des variations de gain beaucoup plus grandes que du côté plan de masse, Fig. 3.46.
Par ailleurs on observe bien une opposition de phase entre les deux signaux due à
la rotation de 180◦ de l’antenne sous test pendant la mesure (coupe en élévation)
par rapport à l’antenne mesurante fixe. On quantifie l’effet néfaste de la variation
angulaire de distorsion, en traçant la fidélité relative F RT x par exemple dans le
plan où le gain est maximum, c’est-à-dire le plan normal aux antennes MSMR et
MSS. Suivant qu’on l’utilise côté substrat ou bien côté élément rayonnant, pour
une impulsion sur la bande FCC décrite ci-dessus, la dissymétrie de l’antenne
109
F IG . 3.40: Prototype de l’antenne MSMR et ses dimensions. Le repère de la photo
correspond à l’antenne de droite.
110
11 GHz
11 GHz 9 GHz
0 7.5 GHz
9 GHz 0
7.5 GHz 6 GHz
30 330 6 GHz 3 GHz
30 330
4 GHz
60 300 60 300
90 270 90 270
−10
−10
−5
120 −5 240 120 240
0
0
270 11 GHz
9 GHz
300 240 7.5 GHz
6 GHz
4 GHz
210
330
0 180
−10
−5
30 150
60 +5 120
90
111
F IG . 3.43: Diagramme 3D du gain simulé de l’antenne MSMR à 3 GHz (a), 6 GHz
(b) et 9.5 GHz (c).
0 0 90
30 +5
30
60 60
−5
−10
−5
−5
0
0
+5 180 180 270
F IG . 3.44: Gain réalisé mesuré de l’antenne MSMR moyenné : sur la bande FCC
(rouge), pondéré par une impulsion respectant le masque FCC (bleu). Elévation
dans le plan normal (à gauche), élévation dans le plan de l’antenne (au centre),
azimuth à θ = 90◦ (à droite).
112
MSMR est donc évaluée à 2 dB en terme de différence de F RT x , Fig. 3.47. On
n’observe pas cet effet sur l’antenne triplaque MSS.
0 6
−5
4
−10
−15
2
−20
spectre (dB)
signal
−25 0
−30
−2
−35
−40
−4
−45
−50 −6
0 2 4 6 8 10 0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8
fréquence (GHz)
temps (ns)
−3
x 10
−1
−2
−3
−4
113
0
30 330
60 300
0
−5
−10
90 270
120 240
150 210
180
114
de l’optimisation des performances. En effet les dernières structures présentées
nécessitent beaucoup plus de paramètres pour être décrites par rapport aux an-
tennes coniques. Ceci entraine aussi une complexification du comportement fré-
quentiel des antennes (apparition de plusieurs modes de rayonnement suivant la
fréquence). Grâce à des techniques comme l’alimentation double ou encore l’ajout
d’ailettes, on arrive à exciter différents modes suivant la longueur électrique de ces
petites structures planes. Cette variabilité en fréquence explique en partie, la dif-
ficulté d’obtenir un modèle analytique pour décrire ce type de structures. Ceux
qui s’y sont essayés pour des antennes plus simples comme des monopôles plans
carrés [9] ou elliptiques [13] montés sur un large plan de masse horizontal, se sont
contentés de modéliser la fréquence de coupure basse en fonction de la géométrie,
avec une précision de l’ordre de 6% d’erreur. On peut également citer le travail de
D. Manteufeld privilégiant l’approche paramétrique.
On constate que chaque conception est très orientée par l’application de des-
tination. La demi-douzaine d’antennes ULB omni-directionnelles pour des appli-
cations de communications présentées dans ce chapitre, balaye une gamme rela-
tivement complète en terme de performances. Leur caractérisation permet de les
positionner par rapport au compromis performances-coût-taille qui dirige le choix
de telle ou telle structure suivant les spécificités de l’application.
On a présenté dans ce chapitre, des analyses poussées jusqu’à un degré fin de
précision, par exemple sur l’étude de la distorsion des antennes. Or le concep-
teur ne peut ignorer d’une part l’environnement proche dans lequel l’antenne est
intégrée, d’autre part l’effet du canal de propagation sur la forme d’onde de l’im-
pulsion transmise, c’est pourquoi la connaissance relativement fine de l’effet du
canal sur la forme d’onde doit être étudiée. Ce dernier point est l’objet du chapitre
suivant.
115
116
Bibliographie
117
[10] M. Ferrando-Bataller E. Antonio-Daviu ; M. Cabedo-Fabres and A. Valeiro-
Nogueira. Wideband double fed planar monopole antennas. Electronics
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[11] M. J. Ammann. Improved pattern stability for monopole antennas with ul-
trawideband impedance characteristics. In IEEE International Antennas &
Propagat. Symp. Dig, volume 1, pages 818–821, 2003.
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ting bodies. IEEE Trans. Antennas Propagation, 19 :622–628, 1971.
[13] G. Kumar N. P. Agrawall and K. P. Ray. Wide-band planar monopole
antennas. IEEE TRANSACTIONS ON ANTENNAS AND PROPAGATION,
46(2) :294–295, Feb. 1998.
118
Chapitre 4
4.1 Introduction
Traditionnellement, l’étude du canal et des phénomènes de propagation inté-
resse en priorité les experts de la couche physique qui peuvent en connaissance
de cause optimiser l’architecture du récepteur, concevoir l’interface radio. . . Plus
encore que pour les systèmes large bande classiques (CDMA), on a vu dans le
chapitre précédent que l’antenne ULB est susceptible d’avoir un comportement
(gain, diagramme) dépendant de la fréquence et donc de contribuer de manière si-
gnificative à la déformation de la forme d’onde ULB reçue au niveau du récepteur.
Ce signal reçu est le résultat de convolutions entre les réponses impulsionnelles
des antennes et celle du canal et sont alors plus difficilement dissociables qu’en
bande étroite. C’est pourtant cette voie que nous avons choisie : tenter d’accé-
der à la réponse impulsionnelle du canal intrinsèque c’est-à-dire sans la contribu-
tion des antennes. L’objectif est alors de pouvoir utiliser ce canal pour réinsérer
d’autres antennes et observer leur influence sur la mesure de canal. Ceci nécessite
certaines conditions sur les antennes de mesures, et la connaissance des carac-
téristiques spatio-temporelles du canal. Une étude de la distribution des angles
d’arrivée a été entreprise. Auparavant on présente la campagne de mesures de ca-
nal ULB réalisé à l’ENSTA et l’analyse de quelques résultats.
119
trajets1 ne sont, en général, pas résolvables (chevauchement des échos en tempo-
rel, évanouissements rapides en fréquentiel). Par rapport au canal large bande, la
spécificité fondamentale du canal ULB réside dans son extrême largeur de bande
instantannée (de 500 MHz à plusieurs GHz) qui lui confère une résolution tempo-
relle d’une fraction de nanosecondes. Cette résolution se traduit dans le domaine
spatial par une capacité à distinguer les échos provenant d’obstacles séparés de
quelques centimètres seulement. On s’attend donc à des réponses impulsionnelles
de canal (CIR) intra-bâtiment, plus ou moins riches en trajets multiples suivant
la complexité de l’environnement. Un deuxième point important concerne la va-
riation fréquentielle d’une part des propriétés électromagnétiques des obstacles
contenus dans le canal, et d’autre part des processus de propagation. Dans le cas
d’une impulsion respectant le masque FCC, la longueur d’onde varie du simple
au triple (entre 2.8 cm et 9.7 cm), or on rencontre de nombreux obstacles dont les
dimensions caractéristiques sont de cet ordre de grandeur (montants de fenêtre en
aluminium, tuyauterie, gaine de câblage, support d’éclairage, . . .) qui seront d’au-
tant plus diffuseurs que la longueur d’onde sera petite. Dans le même registre, on
peut également citer la largeur de l’ellipsoïde de Fresnel (plus grande en bande
basse) et les phénomènes de champ proche dans le cas où l’obstacle est situé dans
l’environnement proche de l’antenne. Pour autant les nombreuses études sur le ca-
nal ULB tendent à montrer une certaine stabilité des caractéristiques (coefficient
d’atténuation, répartitions des retards [Pag05], . . .) en fonction des différentes sous
bandes. De même différentes analyses [MJ03] , [YKW96]des permittivités com-
plexes des principaux matériaux de construction montrent seulement de faibles
variations sur la bande 3-10 GHz. La CIR reflète donc un comportement moyen
de conditions de propagation qui ne différent que légèrement suivant les sous-
bandes.
120
– la facilité de la calibration,
– la dynamique de l’ordre de 90 dB3 contre environ 35 dB pour les sondeurs
de canal,
– l’excellente qualité de la synchronisation, le même instrument gérant à la
fois l’émission et la réception. Dans le cas de portée de l’ordre de 100 mètres
(applications ULB bas-débit), ce dernier point peut devenir un facteur limi-
tant à cause des câbles d’antennes ; mais ce problème peut être contourné
en déportant l’émission [OHI04].
En contre partie de son excellente dynamique, la mesure fréquentielle est lente
(ex : avec un VNA HP 8510C, un balayage de 1601 points de fréquence, non cali-
bré, avec un moyennage de 256, dure 43 secondes contre une fraction de seconde
pour un oscilloscope à échantillonnage de même moyennage. Ceci interdit de fait
toute mesure de variabilité temporelle du canal (stationnarité), et en particuler
l’analyse de l’influence des personnes. Dans notre campagne, les canaux mesurés
sont donc supposés stationnaires. En pratique les mesures intra-bâtiment ont lieu
pendant la nuit.
121
transmise. Bien que plus complexe que le sondage par impulsion, le sondage par
séquence PN offre une meilleure qualité à la réception (SNR) et une meilleure
précision sur la mesure de la phase grâce à la détection cohérente [al04] [Zet03].
d
P L(d) = P L(d0 ) + 10 n log10 ( ) (4.1)
d0
Les valeurs de n rencontrées dans la littérature des mesures de canaux ULB
varient entre 1.5 et 1.91 pour les scénarios LOS et entre 2.1 et 4.09 pour
les scénarios NLOS, Tab.4.1. L’écart entre les différentes valeurs des coef-
ficients NLOS s’explique par l’influence de la structure du bâtiment où ont
lieu les mesures. Par exemple, dans un environnement de bureau moderne,
les cloisons sont moins épaisses que dans une maison individuelle ou un
immeuble classique.
122
Le τrms est le plus utilisé des trois paramètres, et caractérise l’étalement
dans le temps des trajets multiples.
Pour des portées pas trop courtes et des antennes omnidirectionnelles non
fortement dispersives (ce qui est généralement le cas dans la mesure de
canal) les métriques de répartition temporelle de l’énergie ne dépendent pas
de l’antenne utilisée. Par contre il est possible d’obtenir des valeurs de τrms
différentes lorsqu’on utilise des antennes directives. En effet ces dernières
ne captent qu’une partie des trajets par rapport aux mesures réalisées avec
des antennes omnidirectionnelles.
Répartition des angles d’arrivées des trajets multiples Comme tout paramètre
lié aux trajets multiples, la répartition des angles d’arrivée (DOA), en azimut
et en élévation, est fortement corrélée à l’environnement du scénario. Pour-
tant il est intéressant de déterminer la DOA des trajets sur des scénarios dits
typiques afin d’une part d’en déterminer l’origine, d’autre part d’un point
de vue plus général, la connaissance des caractéristiques directionnelles du
canal ULB permet de quantifier la répartition angulaire des phénomènes
de groupement en grappe ou paquets de trajets, en anglais clustering. Par
ailleurs elle permet de fournir des moyens de validation pour les modèles
déterministes de canal ULB [LGC05], et de confirmer ou pas, la pertinence
de techniques modernes multi antennes (MIMO ULB), voire de tester les
algorithmes de localisation qui tiennent compte des multitrajets. . .
L’état de l’art compte encore à ce jour assez peu d’analyses et de détermi-
nations de DOA, [KP02], [CSW02], [HT03], [SPW05], [MSE05] . Pourtant
sous certaines conditions, que nous allons abordées par la suite, la détermi-
nation des DOA peut être relativement simple à mettre en oeuvre.
123
TAB . 4.1: Aperçu de l’état de l’art de la mesure du canal ULB intra-bâtiment.
Pajusco Cheung Yano Kunish GhassemzadehCassioli
et al. et al. [YAN02] et al. [GHA02] et al.
[PAG05] [CHE02] [KUN02] [CAS03]
Type de FD [4- TD TD FD [1- FD TD
mesure 6] GHz 11] GHz
n LOS 1.5 1.72 - 1.58 1.7 1.92
n NLOS 2.5 4.09 2.1 1.96 3.5 3.66
τRM S 10 (3.1) 8.2 - - 4.2 (2.3)
LOS
τRM S 22.7 13.4 - - 8.2 (3.3)
NLOS (5.6)
124
celle utilisée durant la campagne, la durée d’un balayage est raccourcie de
22% lorsque la mesure n’est pas calibrée en interne dans le VNA. Ainsi la
durée de mesure d’une position d’antenne est de 140 s (déplacement du po-
sitionneur compris). Notons que ces opérations sont bien moins pertinentes
sur les derniers analyseurs de réseau beaucoup plus rapides.
Le positionneur 3D Pour mesurer la variabilité spatiale locale du canal, un posi-
tionneur 3 axes, Fig. 4.1 balaye une grille horizontale de 40 cm par 40 cm
avec une résolution spatiale de 2 ou 4 cm (soit respectivement 21x21 ou
11x11 positions horizontales). De plus on mesure systématiquement 21 po-
sitions à différentes hauteurs à la verticale du centre de la grille. Celà permet
de lever l’ambiguité sur l’élévation des angles d’arrivée des échos. La me-
sure sur ce réseau virtuel permet de s’affranchir des effets de couplage des
réseaux d’antennes, en contre-partie la mesure est plus longue. L’antenne
est éloignée de la structure métallique du positionneur qui ne peut être en-
tièrement protégée par des absorbants.
125
tenne coupe « mollement » seulement après 18 GHz). Un amplificateur bas
bruit (facteur de bruit 3.5 dB donnée constructeur) sur 2-18 GHz de 20 dB
de gain est placé à la réception juste derrière l’antenne.
Les câbles Pour tous les scénarios des câbles SMA de 6 m côté émission et de
9 m côté réception, ont été utilisés. Pour le scénario multi-étage un câble
plus long (25 m) de type N (moins de perte d’insertion) a été utilisé.
Sur la figure 4.3, les structures du troisième étage de l’ENSTA sont représen-
tées suivant le code de couleur suivant :
126
F IG . 4.2: Bâtiment de l’ENSTA, typique de l’architecture de l’entre deux guerres.
127
TAB . 4.3: Description des scénarios mesurés.
numéro et Description couleur sur Distance max
nom du scéna- le plan (trajet SNR
rio direct) (m) (dB)
1 couloir 1 couloir bleu 3.35 53
2 couloir 2 couloir avec des casiers mé- blanc 9.25 41
talliques
3 laboratoire LOS obstrué par des obs- vert foncé 4.29 48
tacles dans le laboratoire
4 coin coin diffractant bleu 2.13 48
5 mur traversé de mur (9 cm) en noir 2.88 41
briques en incidence normale
6 pilier traversée d’un pilier (40 cm) cyan 2.84 52
7 inter-étage traversée d’un niveau entre le orange 4<d<5 22
3ème and 4ème étage
8 cloison traversée de cloison vert fluo
9 porte ouverte entre deux pièces (porte ou- rouge
verte, puis fermée)
10 porte fer- obstrué par une plaque de magenta 2.1
mée métal (dans la chambre ané-
choïde)
11 plaque mé- obstrué par une plaque de mé- gris 2.1
tallique 1 tal (hors de la chambre ané-
choïde)
12 plaque mé- portée 1,30 m 1.3
tallique 2
13 pièce vide longue portée dans une pièce 6.1
vide (100 m2 )
128
F IG . 4.3: Plan du troisième étage de l’ENSTA. Murs porteurs (vert), cloisons en
plâtre (orange), murs métalliques (cyan), vitres (bleu), portes en bois (rouge),
pilier en béton armée (gris). La légende des scénarios est disponible dans le
Tab. 4.3 [LGC05].
129
−50
−55
−60
−65
−70
−75
−80
−85
−90
−95
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
9
x 10
F IG . 4.4: Spectre du même scénario mesuré avec deux paires d’antennes diffé-
rentes : bicones (rouge) et monocônes (bleu).
130
d’un coin, transmission à travers un mur. . .) puis à récupérer les paramètres dé-
crivant les phénomènes allant des pertes lors de réflexion ou de transmission sur
les obstacles, jusqu’aux propriétés électromagnétiques apparentes ou moyennes
de ces obstacles. Ce type d’analyse ne nécessite pas autant de réalisations de CIR
que l’approche statistique mais demande un traitement plus fin ainsi qu’une des-
cription détaillée de l’environnement et donc une analyse plus longue car moins
automatisable.
Dans ce qui suit, la seconde approche est privilégiée. Toutefois les paramètres
les plus significatifs de l’approche statistique sont d’abord présentés ; dans un
second temps une analyse plus déterministe reliant la CIR à son environnement
est entreprise.
La forme d’onde du signal pk est une déformation par les obstacles du canal d’un
signal s qui n’est rien d’autre que le signal après passage dans les deux antennes
à l’émission et à la réception. Cette forme d’onde s est obtenue en mesurant la
transmission entre les deux antennes à l’intérieur de la chambre anéchoïde. On
rappelle que l’hypothèse d’omni-directionnalité de la distorsion des antennes de
mesures a été vérifiée dans le chapitre 3.
L’hypothèse d’une modélisation par une somme discrète et finie d’échos au-
torise une description utile dans le cadre d’une stratégie de réception cohérente
de plusieurs trajets. En pratique la structure générale de la CIR peut être décom-
posée en une partie contenant effectivement un nombre fini d’échos puissants (en
général en début de CIR mais pas exclusivement) auquelle s’ajoute une partie
résultant de la diffraction diffuse sur l’ensemble des obstacles. Cette trainée est
observable pendant plusieurs dizaines de nanosecondes avant de retrouver le ni-
veau de bruit observable avant les premiers échos. Elle contient très peu d’énergie
et reste difficilement exploitable à cause de sa forte entropie. Enfin il est impor-
tant de noter qu’un même obstacle peut générer plusieurs répliques du signal s
qui se chevauchent plus ou moins suivant sa structure. C’est le cas par exemple
131
des obstacles creux ou composés de plusieurs couches qui favorisent les réflexions
multiples à l’intérieur de l’obstacle. Dans ce cas plus complexe la notion d’écho
mono impulsionnel et la valeur N du nombre d’échos distincts peut alors être dis-
cutée.
132
F IG . 4.5: Réponses impulsionnelles du canal pour différents scénarios LOS (cou-
loir 2 ), OLOS (laboratoire, pilier ), NLOS (inter-étages, mur ).
133
F IG . 4.6: Photos des scénarios : couloir2 (a), laboratoire (b), coin (c), pilier (d),
mur (e), inter-étages (f). Les deux flèches vertes pointent sur la position des an-
tennes.
134
TAB . 4.4: Répartition temporelle des trajets multiples.
scénario SNR Distance date retard écart-type
maximal (trajet premier relatif des retards
(dB) direct) écho moyen (ns) et
(m) (ns) (ns) écart-type
sur la grillle
(ns)
1 couloir 1 53 3.35 10.20 13.3 8.0 (0.4)
2 couloir 2 41 9.25 30.85 38.3 14.0 (1.1)
3 pièce vide 44 ≈6 19.40 12.0 14.6 (1.0)
4 porte ou- 38 5.52 18.30 26.9 12.6 (0.5)
verte
5 porte fermée 36 5.52 18.35 27.9 12.5 (0.4)
8 coin 48 2.13 7.55 20.8 18.1 (1.3)
6 mur 41 2.88 8.45 15.5 14.9 (1.0)
7 inter-étages 22 4<d<5 18.70 40.7 20.9 (3.7)
9 cloison 40 ≈ 2.60 8.55 20.9 14.3 (0.7)
10 pilier 52 2.84 9.65 26.8 14.4 (1.7)
11 laboratoire 48 4.29 14.35 25.5 13.3 (0.6)
12 plaque mé- 56 2.1 9.65 14.0 9.0 (1.5)
tallique 1
13 plaque mé- 50 1.3 7.40 24 13.9 (0.6)
tallique 2
sant les réflexions comme par exemple les scénarios (2, 3, 6, 8, 10) de type hall
d’accueil, couloirs, pièces vides. Alors que dans une pièce contenant un mobilier
complexe comme dans le scénario laboratoire (photo), les nombreux diffuseurs
favorisent la diffraction aux dépens des réflexions sur les murs « dégagés ». Ces
réflexions fournissent une quantité non négligeable d’énergie bien plus tard que le
retard moyen de la CIR, ce qui engendre un écart-type des retards plus important.
D’un point de vue système, la combinaison d’un étalement de la CIR important
et d’un très haut débit brut, augmente les interférences intersymboles et diminue
alors la qualitée de la liaison.
Les valeurs moyennes d’écart-type des retards (στ ) pour nos scénarios sans
vue directe sont comprises dans la gamme plutôt étendue des valeurs données
dans la littérature entre 8.2 et 22.7 ns, Tab. 4.1. Concernant les scénarios LOS,
l’écart-type moyen des retards des mesures à l’ENSTA est supérieur à la plus
haute valeur de la littérature (10 ns). La comparaison rigoureuse avec les valeurs
fournies par la littérature est délicate étant donnée que le traitement des CIRs
n’est pas exactement le même (seuillage plus ou moins violent). Pour donner un
135
ordre de grandeur sur une CIR possédant un SNR maximal de 50 dB la valeur
de l’écart-type des retards (στ ) peut varier de 0.3 ns suivant qu’on seuille ou non
au niveau du bruit ; cet écart peut atteindre 5.5 ns quand le SNR maximal est de
l’ordre de 20 dB. Ces écarts peuvent aussi provenir des différents environnements
de mesures.
136
−50
−52
−54
PL
(dB)
−56
−58
−60
0 1 2 3 4 5 6
second écho arrive en moyenne atténué de 4.5 dB par rapport à l’écho prin-
cipal dans les scénarios LOS, Tab. 4.5. On note que dans un scénario LOS
dans un grand volume vide de type hall, la différence entre les deux tra-
jets les plus puissants peut atteindre 15 dB. Dans les cas OLOS et NLOS,
N p10 dB =17 en moyenne, avec des valeurs variant entre 3 et 35 suivant la
complexité de l’environnement (nombre de diffuseurs) et suivant l’épaisseur
et la structure des parois traversées. On peut noter qu’en moyenne le second
écho le plus puissant est atténué de 1.3 dB en NLOS, contre respectivement
3.3 et 4.5 dB en OLOS et LOS.
TAB . 4.5: Répartition de l’énergie contenue dans les trajets multiples suivant les
catégories de scénarios.
LOS OLOS et NLOS
N p10 dB 5.2 17
nb. trajets minimal 1 3
nb. trajets maximal 7 37
e
atténuation du 2 écho 4.5 3.3(OLOS)
(dB) 1.3(NLOS)
137
ordre d’énergie décroissante et non pas par ordre d’arrivée.
Sur la Fig.4.8, on observe les répartitions de l’énergie disponible dans la
CIR lorsqu’on cumule l’énergie des échos traités par ordre d’énergie dé-
croissante. Pour les scénarios LOS guidés ou non, N p85% dépend directe-
ment de la proximité des principaux réflecteurs (murs, plancher et plafond)
plus exactement de la différence de marche entre le trajet LOS et les tra-
jets ayant subit une ou plusieurs réflexions. Ceci explique l’influence de la
distance inter-antennes dans les scénarios guidés ; pour des distances infé-
rieures à 4 mètres, N p85% < 5 en moyenne alors qu’il faut traiter plus d’une
vingtaine d’échos pour atteindre 85% de l’énergie totale pour une distance
de 9 m, Fig.4.8. Dans le cas des scénarios OLOS et NLOS, les valeurs de
N p85% varient entre la dizaine et la centaine de trajets suivant la complexité
de l’environnement et la proximité des diffuseurs.
100
90
80
70
60
% 50
40
30
20
10
0
0 10 20 30 40 50 60
nombre d’échos traités
138
gulaire ou au contraire une forte dispersion angulaire. Pour celà, le problème de
la détection des trajets et leur extraction de la CIR doit être traité.
Pour les signaux à bande étroite ou large, on distingue dans la littérature deux
catégories de techniques pour déterminer la direction d’arrivée (DOA) d’un écho
de la CIR à partir d’un réseau (réel ou virtuel) de capteurs. Les méthodes linéaires
(analyse de Fourier, formation de faisceau) qui sont relativement simples à ap-
pliquer, et les méthodes non linéaires ou à haute résolution (MUSIC [Mar98],
ESPRIT [Mar98]. . .) qui sont plus robustes mais lourdes à mettre en oeuvre. Ces
dernières méthodes ne sont pas directement applicables aux signaux ULB ; cepen-
dant au moins une adaptation a été développée : l’algorithme d’estimation UWB-
SAGE [HT03] qui exige de supposer connue la forme d’onde reçue au niveau du
récepteur.
A cause des distorsions sur la forme d’onde introduite par le canal ULB, on
désire extraire les échos sans connaissance a priori à partir de la réponse de canal
mesurée sur un réseau virtuel. Un des intérêts majeurs de Sensor-CLEAN est qu’il
ne nécessite qu’un minimum de connaissance à priori sur le signal reçu, en parti-
culier il ne nécessite pas de connaître la forme d’onde de l’écho. Les deux seules
5
A l’origine l’algorithme CLEAN a été utilisé en astronomie pour déconvoluer par étapes une
carte du ciel [Hög74] connaissant la réponse imparfaite d’un réseau de capteurs.
139
hypothèses restrictives sont : une onde incidente plane ou quasi-plane et un signal
contenu dans une fenêtre temporelle donnée de largeur Tp (paramètre à régler avec
précaution). Dans le cas où cette fenêtre est trop large, on augmente la probabi-
lité de considérer un autre écho ; dans le cas où la fenêtre n’est pas assez large,
une partie de l’impulsion manque mais peut éventuellement être analysée comme
un deuxième écho si cette portion de signal possède une amplitude suffisamment
importante. On traite alors le signal comme deux échos différents. Le principe de
l’algorithme cohérent est de faire simultanément l’extraction et la DOA d’un écho
en considérant la propagation de ce signal au cours du temps sur la grille du réseau
virtuel des M capteurs.
. Le signal |S(k, p)| est maximal quand les M signaux sont correctement
recallés, c’est-à-dire quand la direction testée (θp , φp ) est la plus proche de
la direction d’arrivée du pe écho, Fig. 4.9.
6
La matrice des retards est composé d’opérateurs dirac de telle manière à ce que la multiplica-
tion d’un terme de la matrice avec un signal, décalle ce dernier du retard désiré
140
4. Nettoyage : Une fois le pe écho analysé c’est-à-dire que tmax (p), θp , φp , la
forme d’onde moyenne S(kmax , p) sont déterminés, il s’agit de soustraire la
forme d’onde moyenne correctement décalée suivant (θp , φp ) au signal d(p)
de chacun des M capteurs.
On insiste sur le fait que la forme d’onde moyenne S(kmax ) contient de l’in-
formation récoltée sur tous les capteurs de la grille. Celà revient à effectuer un
moyennage spatial qui réduit le bruit et améliore le SNR. La forme d’onde moyenne
141
(a)
(b)
142
ne passe plus forcément par les points du signal mesuré au centre de la grille,
Fig. 4.10. Il ne faut pas confondre avec un simple lissage de dcentre obtenu en uti-
lisant un interpolateur de Fourier. Précisons enfin que la qualité de ce moyennage
est bien entendu dépendant de la capacité de l’algorithme à déterminer la DOA de
l’écho traité.
143
Validation de l’algorithme L’algorithme est codé puis validé sur des signaux
synthétiques, ainsi qu’en vérifiant les TOA et DOA des principaux trajets mul-
tiples prévus par l’optique géométrique à partir des relevés de la géométrie de
plusieurs scénarios. La Fig. 4.11 présente schématiquement les principaux ré-
flecteurs du scénario porte ouverte ainsi que les principaux trajets, et permet la
comparaison entre des valeurs de TOA et de DOA mesurées géométriquement à
l’aide d’un mètre ruban et celles fournies par l’algorithme. Pour ce scénario LOS
relativement peu dense en trajets multiples on a retrouvé quasiment toutes les
origines des échos. On constate par ailleurs très peu de chevauchement d’échos.
Concernant l’écart des DOA, on s’assure qu’il est meilleur que le pas angulaire de
recherche (ici δα = 5◦ ). La faiblesse de l’écho de sol (5 fois moins puissant que
celui dû au faux-plafond) s’explique par l’emploi pour ce scenario des antennes
monocones dont le lobe dépointe à 30◦ au dessus de l’horizontale. On observe
un écart moyen de 0.07 ns entre les TOAs mesurées géométriquement et celles
extraites (soit 2.2 cm de propagation dans l’air), correction faites du temps de pro-
pagation dans les antennes (2x0.05 ns). Cet écart est principalement dû à la faible
précision (ordre de précision le centimètre) des mesures géométriques au mètre
ruban. Aussi les dimensions de la géométrie des autres scénarios ont été mesurées
avec une meilleure précision (5 mm) à l’aide d’un télémètre laser. A partir des
66 mesures le long d’un couloir, sur le trajet direct, la comparaison entre TOA
mesurée au télémètre et TOA détectée par l’algorithme donne un écart moyen de
1.3 mm et un écart-type de 2 cm, imputable à la mesure géométrique ainsi qu’une
erreur systématique probablement due à la calibration. L’allure de ces écarts est
relativement constant en fonction de la distance inter-antennes.
144
F IG . 4.11: Validation de l’algorithme de DOA sur le scénario porte ouverte : (a)
schéma latéral du scénario, (b) schéma vue du dessus, (c) profil de la puissance
des échos et (d) comparatif entre les résultats prévus par l’optique géométrique et
ceux de l’algorithme de DOA (pas angulaire de 5◦ ).
145
Limites de l’algorithme d’extraction Les limitations de notre algorithme concerne
principalement la phase de détection dans le cas de réponse très dense (chute de
la corrélation spatiale sur la grille de capteurs) ou quand le SNR n’est plus as-
sez élevé (en deçà de 22 dB). Dans les scénarios les plus denses, la surface de la
grille a été réduite afin de conserver une corrélation spatiale forte sur l’ensemble
de celle-ci ; mais on rencontre toujours des DOAs qui ne semblent correspondre
à aucun trajet réel. Dans les scénarios denses et à faible SNR, le maximum de la
CIR a plus de chance d’être dû au chevauchement de deux échos, lors de la phase
de nettoyage ce deuxième écho peut alors être partiellement éliminé et n’est donc
plus considéré par l’algorithme. On peut distinguer deux cas. Dans le premier
cas, les deux échos ont pour origine un même diffuseur (réflexion multiple) alors
c’est un moindre mal car on ne perd pas d’information. Dans le second cas, les
deux échos arrivent au même moment sur le réseau et provenant de directions
différentes (statistiquement moins probable sauf cas particulier de forte symétrie
du scénario (couloir1 )), alors l’algorithme ne détecte pas l’écho le moins puissant.
146
tion d’une direction privilégiée) en vue de l’identification du vecteur d’onde à
partir de séquences d’images semblent être la technique la plus prometeuse à ex-
plorer. Par ailleurs la littérature ne mentionne pas l’utilisation de ces techniques
pour la détermination de la DOA des trajets multiples. Cette méthode possède
plusieurs avantages. Elle évite de supposer une forme d’onde de référence, elle
n’impose pas de travailler sur une fenêtre temporelle fixe et peut même s’abstenir
de l’hypothèse de front d’onde plan8 . Et surtout on évite une recherche exaustive
des angles de DOA ; ce qui fait gagner deux ordres de grandeurs sur le temps
de traitement. Pour les scénarios les plus denses sujets à de nombreux chevauche-
ments, on peut envisager l’utilisation conjointe de techniques de nettoyage de type
CLEAN couplée à l’analyse de séquences d’images, de la même manière que l’on
a couplé l’algorithme retarde & somme.
8
Les algorithmes de détection de forme peuvent aussi bien détecter des droites que des arcs de
cercles.
147
(a) t=9.55 ns (b) t=9.80 ns (c) t=10.20 ns
148
Analyse des angles d’arrivée
L’algorithme d’extraction détermine le temps d’arrivée, la forme d’onde moyen-
née sur tous les capteurs ainsi que son énergie, et enfin son angle d’arrivée. Ces
résultats sont visualisés selon une représentation en 4 dimensions, (Fig.4.14) :
azimut et élévation suivant les angles d’une représentation polaire, l’énergie (en
dB) normalisée suivant le module et le retard suivant une échelle de couleurs.
Par ailleurs, pour une meilleure visibilité, on ne représente que les échos suf-
fisamment puissant (critère à -30 dB de l’énergie de l’écho principal). Sur les
graphiques, chaque point noir représente une graduation de 10◦ . On constate na-
turellement une dépendance forte des distributions angulaires vis à vis de l’en-
vironnement et de la complexité du mobilier. Dans le scénario couloir2 l’angle
solide qui contient les directions d’arrivée est centré sur le trajet direct et son ou-
verture est relativement fermée (30◦ x 30◦ ) par rapport aux autres scénarios OLOS
et NLOS qui présentent plus de trajets. Dans la plupart des cas OLOS et NLOS,
des grappes (clusters ) d’échos arrivent dans un même créneau de temps et suivant
un même angle solide. Ce phénomène est particulièrement visible sur le scénario
pilier, Fig. 4.14(c), ainsi que sur le scénario laboratoire, Fig. 4.14(d), l’échelle de
couleurs étant plus résolue en temps. Cet angle solide a tendance à diminuer avec
le temps d’arrivée.
149
Z
X
X
Y
−15 dB
Y −15 dB
0 dB
0 dB
retard (ns)
retard (ns)
15 25 35
7 43 79
X
X
−15 dB
0 dB
−15 dB
Y
0 dB
retard (ns)
retard (ns)
9 46 83 14 30 46
150
−9
x 10
12 diffraction côté
diffraction côté
latéral gauche
latéral droit
10
9 10 11 12 13
retard (ns)
(a) Puissance de la réponse impulsionnelle (b) Scénario plaque métallique 1
mesurée sur le bord gauche de la grille.
F IG . 4.15: Mise en évidence des diffractions multiples par les bords d’une plaque
métallique obstruant une liaison.
151
Dispersion angulaire Afin de donner un ordre de grandeur de l’étalement des
angles d’arrivée suivant les catégories de scénarios, on utilise un écart-type des
angles d’arrivée, par analogie avec les métriques décrivant l’étalement dans le
domaine temporel et des études de DOA d’autres systèmes bande étroite [Fhu97].
On définit alors un écart-type avec une pondération par l’énergie ek du ke écho.
La valeur de l’angle αk (valable pour l’angle φ et θ) est référencée par rapport à
la direction du plus puissant écho α0 , Eq. 4.3.
sP
k (αP
k − α0 )2 .ek
σα = (4.3)
k ek
Une moyenne de la dispersion angulaire (σ̄α ) est alors calculée pour chaque
catégorie de scénarios, Tab. 4.6. Au regard du faible nombre de scénarios dans
chaque catégorie, la pertinence de cette dispersion angulaire moyenne est don-
née par le calcul de l’écart-type des valeurs de σα pour les scénarios d’une même
catégorie (valeurs entre parenthèses) dans Tab. 4.6. Tout d’abord, on vérifie que
dans tous les cas, la dispersion des DOA en élévation est bien moins importante
(d’un facteur 3 à 4) que la dispersion en gisement, ce qui s’explique par la géo-
métrie des obstacles dans les scénarios majoritairement dans le plan horizontal.
On relève quand même dans le scénario cloison (portée courte où l’obstacle, une
bibliothèque, ne monte pas jusqu’au plafond) une configuration qui favorise les
trajets à élévation élevée (θ = 45◦ ) en plus des autres trajets horizontaux. Dans ce
cas la dispersion en élévation est plus important et σθ atteint 36◦ soit le double de
la moyenne des scénarios OLOS.
TAB . 4.6: Répartition angulaire moyenne des trajets multiples selon la catégorie
des scénarios.
catégorie des scénarios σ̄φ (◦ ) σ̄θ (◦ )
LOS 36 (4) 7.5 (4)
OLOS 75 (20) 16 (8)
NLOS 47 (8) 15 (5)
152
Analyse des formes d’onde : étude de cas
L’approche déterministe est plus proche de la physique de la propagation. La
forme d’onde des impulsions reçues au niveau du récepteur est analysée dans le
but de mieux modéliser certains scénarios, d’améliorer la qualité de la réception
grâce à une connaissance a priori de la forme d’onde reçue, et de relativiser la
distorsion due aux antennes. L’information de DOA et la forme d’onde moyenne
d’un écho couplé à son temps d’arrivée permettent en générale de remonter à
l’obstacle qui le génère.
exemple de la réflexion simple Les réflexions sur les murs et le mobilier, contri-
buent à une part variable de l’énergie totale de la CIR. Cette part est faible dans
les scénarios où les deux antennes sont suffisamment éloignées des réflecteurs par
rapport à la distance inter-antennes (scénario courte portée ou portée moyenne
dans une grande pièce vide). Au contraire, la contribution des réflexions, en terme
de puissance, est prépondérante dans le reste des scénarios. En effet à lui seul,
le deuxième écho le plus puissant fournit encore en moyenne plus de 10 % de la
puissance totale contenue dans la CIR.
On se propose de vérifier la précision entre la mesure et une liaison recons-
truite en utilisant les fonctions de transfert des antennes seules plus un terme de
propagation tenant compte d’un coefficient de réflexion selon la propagation du
trajet. L’énergie nous semble ici un bon critère d’évaluation. Pour plusieurs échos,
on a comparé l’énergie9 mesurée de l’écho réfléchi avec l’énergie de la forme
d’onde prévue par l’optique géométrique dans le cas d’une interface semi-infinie
puisque la surface des réflecteurs est grande devant la longueur d’onde maximale
(10 cm). Celà nous permet d’utiliser les coefficients de Fresnel (Γ(ǫr , θi )) en inci-
dence oblique (θi ) dans la polarisation qui convient suivant le type d’obstacle : po-
larisation parallèle (champ E parallèle au plan d’incidence) pour les plafonds, sols
et polarisation perpendiculaire pour les parois verticales) [BAL89] et en suppo-
sant une permittivité diélectrique complexe (sans pôle [SQEZTF04]) c’est-à-dire
de type :
ǫr (ω) = ǫ′r − j.ǫ′′r
où ǫ′′r est la partie imaginaire et ǫ′r la partie réelle de la permittivité du réflecteur.
On a opté pour une valeur moyenne de ǫr sur toute la bande (ǫr = 3.25 − 0.2j
pour le bois, ǫr = 4.4 − 0.1j pour la brique, ǫr = 8 − 0.5j pour le béton).
Pour calculer l’énergie de la ke réflexion Sk (f ) prévue par l’optique géomé-
trique, on utilise les fonctions de transfert des antennes mesurées en chambre dans
9
Plus rigoureusement, c’est un rapport d’énergie (c’est-à-dire une atténuation) qui est comparé
avec une mesure de paramètre S21 .
153
les directions de départ HT x (θk T x , φk T x ) et d’arrivée HRx (θk Rx , φk Rx ) du rayon.
A partir du formalisme développé au chapitre 2, on reconstitue l’atténuation Sk (f )
subit par ce seul écho lors de sa propagation, Eq. 4.5.
e−jkr −jλ
Sk (f ) = .HT x (θk T x , φk T x ).HRx (θk Rx , φk Rx ).Γ(ǫr , θi ) (4.4)
r 4π
Dans le cas d’une polarisation perpendiculaire (réflexion d’un champ incident
à polarisation verticale sur une paroi verticale ou encore onde transverse élec-
trique) : p
cos θi − ǫr sin θi 2
Γ(ǫr , θi ) = p (4.5)
cos θi + ǫr sin θi 2
Puis on calcule son énergie, Eq. 4.6 :
1 X
EnergieOG k = . (Whanning (f )2 . |Sk (f )|2 ) (4.6)
Nf f
154
TAB . 4.7: Comparaison pour différents échos, de l’énergie mesurée avec la prévi-
sion de l’optique géométrique.
type d’écho EnergieOG k Energiemes k |∆|(dB)
(dB) (dB)
LOS Pos. 1 -70.0 -69.8 0.2
LOS Pos. 2 -70.3 -70.4 0.1
LOS Pos. 3 -70.6 -70.9 0.3
réfl. métallique -73.5 -72.3 1.2
Pos. 1
réfl. métallique -73.3 -71.9 1.4
Pos. 2
réfl. métallique -73.7 -74.1 0.4
Pos. 3
réfl. mur en -60.7 -60.9 0.2
brique Pos. 1
réfl. mur en -64.8 -64.9 0.1
brique Pos. 2
réfl. bois Pos. 1 -74.1 -74.3 0.2
θi = 70 ◦
155
Proximité immédiate d’un mur Dans le cas de la proximité immédiate d’un
obstacle et de l’une des deux antennes, le retard entre l’écho réfléchi et l’écho
direct diminue lorsque l’antenne se rapproche du mur. A partir d’une certaine dis-
tance, la largeur de la réponse des deux antennes devient supérieure à la différence
de marche des deux échos, alors ces deux échos se chevauchent10 .
Dans la configuration du scénario couloir (distance 3.35 m), l’antenne de ré-
ception est approchée du mur (dans la direction de l’axe y sur la Fig. 4.16(a),
les deux impulsions se rapprochent et finissent par se superposer (courbe bleue)
Fig. 4.16(b), l’antenne est alors à 38 cm du mur pour une impulsion de 5 GHz de
bande. Au passage, on constate bien que la forme d’onde réfléchie est déphasée
de π par rapport à celle de l’écho direct.
−4
x 10
6
−2
−4
11 11.5 12 12.5
retard (ns)
156
de type lamelle, tenant compte de ce dernier phénomène existent [SQEZTF04]
mais sont contraignants à appliquer puisqu’ils nécessitent la connaissance suffi-
samment fine des détails du mobilier (épaisseur voire contenu de l’armoire) afin
de pouvoir les utiliser avec pertinence.
On distingue donc les réflexions simples, des réflexions multiples. Les premières
sont assez bien décrites par l’OG et la forme d’onde peut être retrouvée avec pré-
cision tant que le réflecteur est homogène et suffisamment épais, c’est le cas des
murs porteurs en béton et dans une moindre mesure des cloisons en plaquo platre.
Dans le cas des réflexions internes multiples, la forme d’onde est moins bien re-
trouvée par l’OG faute d’une description insuffisante.
157
(a) (b)
F IG . 4.17: Coupe d’un mur de briques typique générant des réflexions internes
multiples. Les flèches rouges sur la figure (a) indiquent la position des antennes.
térées par les réflexions multiples. Ensuite on observe un second groupe d’échos
se chevauchant partiellement soit constructivement sur les capteurs des lignes y=2
à y=7 (largeur de 10 cm), soit destructivement sur les capteurs des lignes y=13
à y=18, Fig. 4.20(b). Enfin dans un troisième temps, on distingue de moins en
moins la structure du front d’onde sous l’effet de l’atténuation et du nombre plus
important de diffuseurs succeptibles de générer des trajets multiples à mesure que
le retard augmente. Dans ce scénario, la puissance totale de la CIR calculée sur
chaque capteur de la grille de 40 cm (8.λ) de côté peut varier du simple à plus du
double (+4 dB) selon la position. On constate les phénomènes décrits ci-dessus
dans le scénario d’une traversée de bibliothèque (scénario cloison ).
La simulation de ce genre de problème n’est pas courante dans la littérature ;
les logiciels permettant de simuler ces problèmes électromagnétiques (de grandes
dimensions par rapport à λ (de l’ordre de 8.λ) mais nécessitant un niveau fin de
détails de l’ordre de λ/5) sont plutôt rares, on citera quand même le simulateur
électromagnétique FDTD : EMPIRE [IMS03]. Typiquement pour modéliser une
brique de 40x40x14 cm3 en utilisant les symétries du problème, on dépasse les
5000 inconnues dès 6 GHz, ce qui rend impossible la modélisation avec le logiciel
de simulation électromagnétique WIPL-D basé sur la méthode des moments.
On atteint là un facteur limitant de l’approche déterministe qui dès lors qu’on
désire atteindre un certain niveau de précision ou de fidélité avec la mesure, né-
cessite une description très détaillée (et donc fastidieuse) de l’environnement du
scénario.
158
−4
x 10
2
−1
−2
20 40 60 80 100 120
−4
délai (ns)
x 10
2
−1
−2
10 11 12 13 14 15
délai (ns)
159
F IG . 4.19: Spectre de la grappe d’échos traversant le mur à incidence normale
mesuré au centre (bleu), puis aux extrémités (à 28 cm du centre) de la grille de
mesure (rouge) et (vert).
antennes que celles utilisées lors de la mesure. Pour reconstruire cette liaison, il
faut d’abord déconvoluer les antennes de mesures, l’hypothèse clé de cette opé-
ration repose sur la forte fidélité relative F R11 de l’antenne dans toutes les direc-
tions. On rappelle que le diagramme de F RT x à -1 dB pour le bicone de mesure
est ouvert entre les élévations θ = 40◦ et θ = 120◦ . Cette ouverture contient la très
grande majorité des DOA extraites des mesures des différents scénarios. Dans ce
cas, il est licite de soustraire (plus rigoureusement de déconvoluer) un comporte-
ment moyen de distorsion mesuré en chambre anéchoïque, autrement dit, de faire
les approximations suivantes :
Alors hintr est obtenue par une simple déconvolution de deux signaux mono-
dimensionnels. Pour le scénario couloir1, la réponse impulsionelle mesurée ainsi
que la réponse intrinsèque correspondante sont représentées sur la Fig. 4.21. A
l’échelle de la réponse globale, les deux réponses se ressemblent car la réponse
des antennes bicones est déjà très courte. Par contre à une échelle plus fine, un
zoom sur le détail des formes d’ondes permet d’isoler certains des échos qui sont
peu ou pas distinguables sur la réponse contenant les antennes, Fig. 4.21(a). Sur
la réponse intrinsèque, Fig. 4.21(b), l’écho et son temps d’arrivée sont plus apré-
ciables grâce à la forme d’onde faiblement oscillante du sinus cardinal (spectre
11
outil de caractérisation défini dans le chapitre 2, permettant de quantifier la variation angulaire
de la fidélité d’une antenne.
160
F IG . 4.20: Visualisation des réflexions multiples dans le mur de briques : (a) à
10.85 ns , (b) à 11.45 ns puis (c) à 11.90 ns. (echelle : 1 graduation sur les axes x
ou y représente 2 cm).
rectangulaire de la mesure fréquentielle). On peut toutefois noter que sur les bi-
cones, l’opération de déconvolution est moins « spectaculaire » que sur une an-
tenne qui disperse même seulement un peu comme le patch triangulaire.
L’intérêt majeur de cette opération de déconvolution réside dans la possibilité
de pouvoir réinjecter de nouvelles antennes différentes de celles utilisées lors de
la mesure. Dans notre cas, les possibilités de reconstruire n’importe quelle liaison,
en re-orientant les antennes de manières quelconques sont limitées car plusieurs
restrictions nous sont imposées. D’abord le canal n’a été mesuré que dans une
seule polarisation (verticale). Ensuite le réseau virtuel n’a été mesuré qu’à la ré-
ception, les angles de départ ne peuvent pas être calculés.
161
−4
x 10
−2
−4
(a)
0.6
0.4
0.2
−0.2
−0.4
9.5 10 10.5 11
retard (ns)
(b)
F IG . 4.21: Détails sur deux échos (trajet direct et réflexion sur un mur proche)
se chevauchant sur la mesure (a), plus facilement distinguables sur la réponse
intrinsèque du canal (forme d’onde en sinus cardinal)(b).
162
impulsionnelle de la liaison directe entre les deux antennes de mesure. Partant de
ce dernier point et de l’hypothèse de fronts d’onde plans sur le réseau de capteurs,
on s’est attaché à l’extraction des échos à partir de la détermination conjointe de
leur temps d’arrivée et de leur direction d’arrivée sur le réseau virtuel. Par ailleurs
en profitant de la résolution spatiale fine (pas λcentrale /2), l’algorithme d’extrac-
tion délivre la forme d’onde moyenne de l’écho traité.
Les distributions angulaires en azimut et en site des angles d’arrivée sont en-
core peu explorées par les modèles de canaux existants (modèles en majorité sca-
laires). Nos résultats (une douzaine de scénarios) ne peuvent prétendre à être sta-
tistiquement représentatifs, mais permettent tout de même de donner des ordres
de grandeurs de dispersion angulaire pondérée (par l’énergie de l’écho) : 36◦ pour
les scénarios LOS et respectivement 47◦ et 75◦ pour les cas NLOS ou OLOS. La
connaissance du comportement angulaire du canal renseigne sur la pertinence de
mise en oeuvre de solutions de type diversité angulaire ou de techniques multi-
antennes dans le but d’améliorer la capture d’énergie, point critique de la com-
munication ULB. De plus, sans aller jusqu’à la modélisation, on a montré qu’on
retrouve, avec une précision meilleure que 1 dB, l’énergie contenue dans les trajets
directs et ceux réfléchis une voire deux fois, en reconstruisant la liaison à l’aide
du formalisme défini au chapitre 2 et des coefficients de réflexion de Fresnel.
Sur la bande 3-10 GHz, l’étude fine des formes d’onde montre qu’elles ne
sont pas systématiquement plus altérées en scénario NLOS que dans le cas LOS.
Le point déterminant reste l’hétérogénéité de la structure de l’obstacle (mobilier,
faux-plafond), en réflexion comme en transmission. En effet les fortes déforma-
tions (phénomène de trainée de l’écho) semblent être plus dues à un phénomène
de réflexions multiples à l’intérieur même de l’obstacle, qu’à un phénomène de
filtrage causé par des propriétés électromagnétiques des matériaux qui se révèlent
faiblement dépendantes de la fréquence. Par contre dans le cas d’obstacles suffi-
163
samment homogènes (paroi de mur en béton, porte en bois) la forme d’onde vue
par le récepteur est directement donnée par les fonctions de transfert des antennes
constituant la liaison.Ceci justifie donc la caractérisation assez fine de la fidélité
des antennes élaborée dans le chapitre 2. Pourtant dans l’étude de l’antenne ULB
et de son influence sur la liaison, un dernier point reste à traiter dans le chapitre 5,
il concerne l’influence sur les performances de l’antenne, de son intégration sur
ou dans son terminal.
164
Bibliographie
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166
Chapitre 5
Caractérisation de l’incorporation
sur terminal multimédia.
5.1 Problématique
Une des analyses faites au chapitre précédent, concerne l’effet du canal sur
la forme d’onde reçue. Cette forme d’onde est fortement dégradée par des obs-
tacles présentant une structure inhomogène propice aux multi réflexions internes.
Ce phénomène se produit avec plus ou moins d’intensité lorsque l’antenne ULB
est incorporée dans ou sur le boitîer de l’appareil communicant. Par ailleurs les
chapitre 2 et 3 ont abordé l’effet parfois prédominant de l’environnement proche
(câble, connecteur) sur le processus de rayonnement des antennes de petite taille.
Ce cinquième et dernier chapitre se propose donc de quantifier la dégradation lors
de l’incorporation sur terminal à partir de l’analyse de trois critères : la diminu-
tion de l’énergie rayonnée, la dégradation de l’omnidirectionalité du diagramme
de rayonnement et enfin la dégradation de la liaison provoquée par la distorsion
de l’impulsion. Ce dernier critère est mesuré indirectement à l’aide la plateforme
de transmission de type DS-UWB réalisée par la société Wisair et acquise par
l’ENSTA dans le cadre du projet ULTRAWAVES. L’étude se veut avant tout com-
parative, en d’autres termes combien et comment dégrade-t-on le bilan de liaison
en incorporant l’antenne sur son terminal en comparant à la mesure en espace
libre. Le meilleur positionnement sur le terminal n’est pas l’objectif recherché.
167
5.2 Protocole expérimental
5.2.1 Choix expérimentaux
Il paraît clair que la problématique de l’incorporation de l’antenne sur le termi-
nal dépend fortement des contraintes d’encombrement voire d’esthétisme. Parmi
les facteurs dégradant la performance d’antenne, on peut citer la proximité des
parties métalliques (blindages, câbles), la proximité du corps humain ou encore
d’antennes d’autres normes radio ou d’antennes ULB utilisées en diversité. . .Dans
l’étude qui suit, les terminaux multimédia de « salon » ont été privilégiés d’une
part car ils représentent la première application grand public mise sur le marché.
D’autre part ce type d’applications requière de très hauts débits, soulevant alors le
problème de l’interférence inter-symbole lui-même lié à l’étalement d’une impul-
sion. Deux appareils multimédia de salon ont donc été étudiés : un écran plat et
un magnétocope. Seuls les résultats concernant l’écran sont présentés par la suite.
Afin d’analyser, de quantifier la dégradation des performances lors de l’incorpora-
tion de l’antenne, deux types de mesures sont réalisés en chambre anéchoïde puis
comparées. La première est la mesure fréquentielle du canal, effectuée à l’aide
d’un VNA. Elle permet d’obtenir, après passage dans le domaine temporel, la
forme d’onde rayonnée. La deuxième mesure est directement réalisée dans le do-
maine temporel grâce à la plateforme de démonstration ULB du projet ULTRA-
WAVES. Elle donne seulement accès à des performances plus proches des aspects
systèmes comme par exemple des taux d’erreurs de trames. Les deux mesures
d’un même scénario permettent alors de relier la distorsion de la forme d’onde à
la performance de la liaison.
168
position à l’avantage d’être relativement dégagée puisque situé à une extrémité du
terminal, Fig. 5.1(c). L’esthétisme du boitîer est alors légèrement dégradé, mais
une incorporation finale sous le boitîer pourrait être envisagée ; c’est pourquoi un
radôme en plastique dur simulant celui du boitîer a été posé par dessus l’antenne.
(a)
(b) (c)
169
5.2.2 Exploitation de la plateforme temporelle
Un moyen de caractériser l’influence de l’antenne ULB sur la liaison directe-
ment dans le domaine temporel, consiste à se servir du démonstrateur ULB déve-
loppé par la société Wisair, dans le cadre du projet ULTRAWAVES. Le démonstra-
teur implémente la technique de l’étalement de spectre (DS-UWB) sur une bande
large de 1.2 GHz, centrée sur une porteuse à 4.78 GHz. L’idée d’origine est d’étu-
dier l’influence de l’antenne sur la qualité de la liaison après l’étape de décision
du récepteur. Cette approche, au départ prometteuse, s’est révélée assez délicate à
mettre en œuvre pour les raisons pratiques qui suivent. La plateforme de démons-
tration ULTRAWAVES est composée d’un émetteur et d’un récepteur qui peuvent
être vue comme un pont sans fil Ethernet entre deux cartes réseaux de PC, Fig. 5.2.
L’inconvénient majeur réside dans l’absence d’accès aux signaux des différentes
étapes intermédiaire de la chaîne de communication. Malgré la connaissance pré-
cise du fonctionnement de cette plateforme, il a fallu se résigner à approcher cette
plateforme comme une boîte noire, connaissant seulement le nombre de paquets
Ethernet émis et celui reçus. Ceci a fait l’objet d’une étude dans le cadre du Master
de recherche d’Olivier Fafin qui a exploité cette plateforme pour retrouver l’infor-
mation de SNR de la liaison [Faf05].
170
L’étalonnage de manière absolue de la courbe du PER en fonction du SNR
s’avère inutilisable tant la variance de la mesure est grande dès que le PER dépasse
1%, Fig. 5.3. Ceci impose de se référencer par rapport à un point de fonctionne-
ment significatif et reproductible de la courbe. On choisit le point de « décro-
chage » à partir duquel le PER prend des valeurs non négligeables (typiquement
au dessus 1%). Le protocole bien que fastidieux apporte une précision en SNR
(en fait en dB d’atténuation ajoutée) de la liaison de l’ordre du dB. Par exemple la
liaison filaire (câble de 50 cm + atténuateur variable) entre l’émetteur et le récep-
teur, donne un point de décrochage du PER lorsque l’atténuateur variable affiche
58 dB d’atténuation.
Pour mesurer l’influence des antennes sur la qualité d’une liaison radio, on
procède également en cherchant le point de décrochage du PER, en faisant varier
des atténuateurs connectés à l’antenne d’émission. On peut alors comparer plu-
sieurs antennes en les connectant successivement à l’émission, tout en conservant
la même antenne à la réception (antenne F-probe)1 , Fig. 5.4. Cependant il faut
1
L’utilisation du bicône comme antenne de référence en réception de la mesure temporelle,
s’est avéré être un choix peu judicieux. Hors de la chambre, cette antenne omni-directionnelle
capte tout les multi-trajets et beaucoup d’autres services et rend la mesure dépendante de l’envi-
ronnnement. D’autre part le bicône, bien plus large bande 2-18 GHz, intègre du bruit qui n’est
apparemment pas suffisamment filtré dans le récepteur. Un écart de 1.5 dB en faveur des antennes
Skycross a été mesuré entre une liaison skycross-skycross et une liaison bicône-bicône, alors que
171
préciser qu’une différence de X dB entre le niveau d’atténuation ajoutée entre les
deux mesures ne correspond pas forcément à une différence de X dB entre les deux
gains d’antennes. En effet la liaison est aussi dégradée par la dé-synchronisation
qui peut influencer significativement le PER. Les résultats qui suivent, tentent de
quantifier et de distinguer ces dégradations de liaison introduites par l’antenne et
par son environnement direct.
172
5.3.1 Caractérisation fréquentielle
La mesure dans le domaine fréquentiel est réalisée en chambre anéchoïque, sur
une bande de 3-10 GHz avec un pas de 0.1 GHz à l’aide de l’analyseur vectoriel de
réseaux, Fig. 5.1(a). Elle permet de calculer la fonction de transfert telle qu’on l’a
définie au chapitre 2, de l’ensemble « antenne+terminal » en azimut dans le plan
horizontal. En vue de la comparaison avec les mesures temporelles de la plate-
forme, seuls les résultats sur la bande communes 4.2-5.4 GHz sont ici commentés.
173
gain (dB)
90 +5
60
0
−5 30
−10
180 0
330
300
270
174
Ainsi une différence importante entre les pointillés et les courbes pleines tra-
duit une grande variance du rayonnement selon la fréquence. Cet écart renseigne
notamment sur les directions où interviennent les interférences. On observe par
exemple des interférences fortes (écart de plus de 4 dB) derrière l’écran. Contrai-
rement à ce qu’on pourrait attendre ce n’est pas dans les directions où le gain est
maximal que l’écart type est le plus faible. C’est dans le secteur angulaire normal
à l’antenne et l’écran (−25◦ < φ < +25◦ ) que les écart types sont les plus faibles.
Quelle que soit la position de l’antenne MSS sur le coin, il existe un secteur
angulaire « aveugle » (plus de 15 dB d’atténuation) d’environ 80◦ entre 220◦ et
300◦ qui peut pénaliser le choix de cette position. Il est remarquable que ce creux
se produise en partie dans des directions où le gain est peu variant en fréquence et
en vue directe de l’antenne.
150 −5 30
−10
180 0
210 330
240 300
270
F IG . 5.6: Gain moyen de l’antenne MSS pour plusieurs positions (courbes rouge,
bleue, magenta) sur le coin supérieur de l’écran.
Influence sur la forme d’onde Le domaine temporel est bien approprié pour
observer l’étalement de l’impulsion rayonnée ainsi que d’éventuelles multi-réflexions
sur le terminal. A partir de la réponse impulsionnelle mesurée, on trace le signal
175
rayonné lorsque l’antenne est excitée par un signal possédant une bande passante à
-3 dB entre 4.2 et 5.4 GHz, Fig. 5.7. On observe des comportements différents sui-
vant les directions. Bien sûr, on retrouve le comportement du gain moyen observé
précédemment dans le domaine fréquentiel. Afin d’analyser directement les ef-
fets fréquentiels, les spectres mesurés dans les trois directions d’observation sont
tracés sur la Fig. 5.8.
Les formes d’onde sont déformées différemment suivant la direction d’azi-
mut. Dans la direction normale (φ = 0◦ ), la première impulsion très proche de
celle rayonnée par l’antenne seule (noir) correspond au trajet direct. Une réplique
atténuée mais de même longueur arrive 1.5 ns (45 cm dans l’air) après. Elle cor-
respond probablement à une réflexion sur le pied de l’écran ou le support en plexi-
glass, Fig. 5.7(a).
Dans la direction φ = 90◦ (côté dégagé de l’antenne), on a commenté précé-
demment le comportement passe-haut du gain dans cette direction (6 dB d’écart
entre la fréquence de coupure basse 4.2 GHz et celle de la coupure haute 5.4 GHz
, Fig. 5.8) ce qui se traduit sur l’impulsion par un étalement (plus du double) de
sa durée, Fig. 5.7(b).
Dans la direction φ = 270◦ , l’impulsion est certes fortement déformée (sa
durée est 33% plus longue) cependant aucune réplique due à la diffraction sur le
bord situé dans cette direction, n’est constatée, Fig. 5.7(c).
−4 −4 −4
x 10 x 10 x 10
3 3 3
2 2 2
1 1 1
0 0 0
−1 −1 −1
−2 −2 −2
2 4 6 8 2 4 6 8 2 4 6 8
temps (ns) temps (ns) temps (ns)
F IG . 5.7: Comparaison des formes d’ondes rayonnées par l’antenne MSS seule
(noir) et de l’antenne MSS sur l’écran dans différentes azimuts : φ = 0◦ (a),
φ = 90◦ (b) et φ = 270◦ (c).
176
5
−5
−10
(dBi)
−15
−20
−25
F IG . 5.8: Spectre des signaux (sans pondération par l’excitation dont la bande
passante est indiquée par la flèche noire)pour les trois directions : φ = 0◦ (bleu),
φ = 90◦ (vert) et φ = 270◦ (rouge).
177
90 +5
120 60
0
150 −5 30
−10
180 0
210 330
240 300
270
F IG . 5.9: Gain moyen en azimut de l’antenne MSS dans le pied de l’écran pour
différentes largeur de bande : 100 kHz (vert), 500 MHz (rouge) et 1.2 GHz (bleu).
178
Une forte influence de la position de l’antenne dans l’écran est observée. Au
vue des résultats concernant le rayonnement, les gains moyens sur 1.2 GHz de
bande, sont tracés pour huit positions d’antenne décallées de quelques millimètres
à l’intérieure du pied. Malgré le moyennage fréquentiel et la proximité des po-
sitions (rectangle de 6x3 mm2 ), on observe une grande variance (jusqu’à 6 dB
d’écart) du gain moyen selon la position de l’antenne, Fig. 5.10.
150 30
+5
0 −5 −10
180 0
210 330
240 300
270
F IG . 5.10: Gain moyen pour huit positions de l’antenne MSS placée dans le pied
de l’écran.
179
blindage induit un zéro de l’enveloppe rayonnée à 1.2 ns après le début du signal,
Fig.5.11(a). Il est important de noter que les différences de marches entre trajets
sont petites vis-à-vis de la durée du signal. Ce dernier point est très important pour
comprendre la dégradation de la forme d’onde rayonnée lors de l’incorporation
de l’antenne. Dans la plupart des directions, le support temporel de l’impulsion
rayonnée est plus que doublé par rapport à celui de l’excitation. Celà joue inévi-
tablement sur le niveau d’interférence inter-symboles ainsi que sur la qualité de la
synchronisation du récepteur.
−4 −4 −4
x 10 x 10 x 10
2.5 3 3
2
2 2
1.5
1
1 1
0.5
0 0 0
−0.5
−1 −1
−1
−1.5 −2 −2
−2
−2.5 −3 −3
2 4 6 8 10 1 2 3 4 5 6 7 8 9 1 2 3 4 5 6 7 8 9
temps (ns) temps (ns)
Pour les mesures avec l’antenne SKYCROSS, on observe les mêmes phéno-
mènes de distorsion (chevauchement de plusieurs signaux et allongement du sup-
port temporel d’un facteur 2 en moyenne) des impulsions rayonnées.
180
de l’antenne sans l’écran. Comme on l’a expliqué auparavant, cette dégradation
de performance de la liaison ULB de 6 dB n’est pas directement comparable à la
perte de 3 dB de gain moyen mesuré au VNA dans cette direction.
Cet écart de -3 dB dans la mesure temporelle trouve son explication dans la
stratégie de récupération de l’information par le récepteur DS-UWB. La distorsion
des formes d’ondes rayonnées et notamment l’allongement de leur durée, dimi-
nuent l’efficacité des étapes de désétalement de la séquence PN et de la synchro-
nisation. En effet l’émetteur envoie une séquence d’impulsions appelées chips, les
unes à la suite des autres sans temps de garde entre chaque chip. Chaque chip
est déformé et allongé lors du passage dans l’écran et se chevauche avec le chip
qui suit, ce qui nuit à l’efficacité de la corrélation au niveau du récepteur. La syn-
chronisation est à la fois cruciale pour optimiser la détection et en même temps
intrinsèquement délicate à réaliser en ULB. Elle est réalisée à trois niveaux dif-
férents (symbole, trame et code). Retenons seulement que l’une de ces étapes est
basée sur la recherche d’un maximum de corrélation.
181
On sent bien que l’optimisation de l’intégration dépend largement de l’envi-
ronnement proche de l’antenne et est donc fortement dépendante de la forme et
de la constitution de chaque terminal. La simulation peut donc être un moyen plus
efficace de trouver cet optimum. Or actuellement peu de simulateurs électroma-
gnétiques sont approriés pour résoudre efficacement des problèmes relativement
volumineux dans des temps raisonnables. On citera tout de même les travaux de
D. Manteuffel & al. [HMMV+ 04] qui, à l’aide du simulateur FDTD EMPIRE,
fournit l’exemple d’une antenne de type monopole ULB, intégrée dans un chassis
de lecteur DVD.
Bien que difficilement exploitable pour nos besoins, la plate forme de démons-
tration ULTRAWAVES a permis de fournir des ordres de grandeur de dégradations
de performances de liaison ULB lors d’intégration d’antenne dans son terminal.
Une dégradation de liaison équivalente à une perte de 6 dB de gain a été mesurée
et comparée à une dégradation de 3 dB du gain moyen de la même liaison mesurée
à l’aide du VNA. Cet écart de 3 dB s’explique en partie par une dégradation de
la détection et de la synchronisation dues à la distorsion (chevauchement et allon-
gement) des formes d’ondes rayonnées. En effet la mesure fréquentielle du gain
complexe permet de retrouver les formes d’ondes rayonnées dans les différentes
directions d’azimut, et d’observer les effets de filtrage et de chevauchement des
réflexions internes dans ou sur l’écran.
Concernant les deux antennes testées, aucune différence notoire de dégrada-
tion supplémentaire n’a été constatée pour l’une ou l’autre antenne.
L’intégration de l’antenne sur ou dans son terminal apporte inéluctablement
une modification du champ proche qui se traduit en terme directionnel à la fois
sur le gain mais aussi sur la distorsion. Cet effet de distorsion est largement pré-
pondérant par rapport à celui ajouté par l’antenne seule. Le concepteur d’antenne
doit donc être conscient de cette dégradation, il est vrai, plus ou moins impor-
tante suivant la position et le type de terminal. Ce dernier point va donc plutôt
dans le sens d’un allègement des contraintes concernant la stabilité du gain et la
dispersion de l’antenne ULB destinée à être intégrée.
182
Bibliographie
183
184
Conclusion
Ces quatre dernières années ont connu un important développement des tra-
vaux de recherches tant académiques qu’industrielles concernant la technologie
ultra large bande. Cette technologie originale à plus d’un titre dans le paysage
des radiocommunications est notamment préssentie pour répondre aux besoins
des communications sans fil à très haut débit des applications grand public. C’est
dans ce contexte que se place ce travail de thèse sur la conception et l’analyse des
performances de l’antenne seule puis dans son environnement.
Quelle que soit la modulation (DS-UWB ou MB-UWB) utilisée, la technolo-
gie ULB est caractérisée par la largeur du spectre qu’elle occupe instantanémment.
C’est avant tout cette largeur de bande de fonctionnement qui régie la concep-
tion de l’antenne ULB, même si à plusieurs reprises dans ce mémoire, certaines
contraintes ont été soulignées et interviennent seulement pour l’une ou l’autre mo-
dulation.
185
tennistes. Celle-ci contient à la fois l’information de gain et de phase introduite
par l’antenne. En effet la visualisation de phénomènes dans le domaine temporel
écrase sensiblement les variations fréquentielles du gain, par contre elle met en
relief les effets de dispersion de phase. Aussi un formalisme a été posé et pensé
pragmatiquement en accord avec la base de mesure fréquentielle d’antennes ULB
développée en parallèle au laboratoire. Ce formalisme permet de distinguer ce qui
se passe à l’émission, de l’effet de l’ouverture équivalente à la réception ; mon-
trant au passage que la même antenne ULB se comporte différemment à l’émis-
sion et à la réception. A partir de ce formalisme, des outils de caractérisation des
antennes en temporel ont été définis (gain temporel pondéré, fidélité angulaire re-
lative. . .). Le critère de fidélité de l’antenne a été traduit en terme de perte sur le
SNR d’une liaison utilisant un corrélateur entre le signal reçu et une forme d’onde
de référence. Ceci permet au concepteur du système d’intégrer le comportement
angulaire de l’antenne dans son bilan de liaison de manière pertinente.
Il est en effet utile, pour le concepteur d’antennes ULB, de disposer d’outils
d’analyse et de comparaison du comportement des antennes, permettant d’appré-
cier le degré de gravité de leurs imperfections en rapport avec leur utilisation pour
une application donnée.
186
tion d’un nouveau système de radiocommunication. L’antenniste est doublement
concerné par la problématique du canal ULB : fournir les antennes de mesure et
connaître le comportement dispersif du canal afin de pouvoir poser des contraintes
adaptées sur les antennes. Un premier travail a consisté à concevoir les antennes
répondant aux contraintes de la mesure de canal ULB. Deux antennes à symétrie
cylindrique ont été conçues et réalisées. Le bicone ULB, adapté sur 2.7-18 GHz
a montré de bonnes performances en terme de stabilité du lobe (en ouverture et
pointage horizontal) sur plusieurs octaves et une parfaite omni-directionnalité en
azimuth grâce à son alimentation axiale. Cette antenne a été utilisée dans plusieurs
campagnes de mesure de canal au laboratoire de l’ENSTA et chez les partenaires
du projet ULTRAWAVES, ainsi que pour divers études en l’ULB. De plus on a
montré que cette antenne distord faiblement les signaux qu’elle reçoit, et elle le
fait de la même manière quelle que soit la direction d’arrivée de l’écho. Celà au-
torise la déconvolution d’un comportement moyen en vue de retrouver le canal
intrinsèque (c’est-à-dire sans antennes).
187
allongement est un facteur important de dégradation de la qualité de la détection.
Ainsi dans le cas d’application très haut débit, l’intégration de l’antenne sur le
terminal est donc un point à surveiller en aval (ou pas) du travail de conception de
l’antenne seule.
188
Liste des tableaux
189
190
Table des figures
1 Organisation du mémoire. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
191
2.6 Résultats de simulation du cornet TEM ; dimensions, S11 , gain
ordinaire en fonction de la fréquence. . . . . . . . . . . . . . . . 49
2.7 Signal s11 de l’antenne MSS dans le domaine temporel et dimen-
sions de l’antenne. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 51
2.8 Schéma d’une antenne à l’émission excitée par un signal incident
a1 fournie par une source d’impédance interne Zc . . . . . . . . . . 53
2.9 Schéma d’une antenne à la réception illuminée par une onde plane
incidente selon la direction −k. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
2.10 Schéma de deux antennes en transmission. . . . . . . . . . . . . . 55
2.11 Fidélité du bicone à θ = 90◦ (noir) et de l’antenne LPDA dans son
lobe (tiret bleu), en fonction de la largeur de la bande de l’impul-
sion d’excitation. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
2.12 Modèle de liaison ULB. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 64
2.13 Schéma de la liaison où l’antenne Tx décrit son élévation. . . . . . 65
2.14 Comportement angulaire du SNR normalisé, corrélation sans (rouge)
et avec (noir) prise en compte de la distorsion des antennes ; (gauche)
cas d’une antenne qui distord peu, (droite) cas d’une antenne qui
distord fortement. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 65
2.15 Comparaison des comportements angulaires de différentes mé-
triques : gain pondéré (rouge), SNR (noir), F RT x (bleu) et F RT x 2
(cian), de l’antenne Fprobe. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 66
2.16 Comportement angulaire de ∆ SNR normalisé (point noir) et son
gain pondéré (rouge) par une impulsion contenue : sur la bande
d’usage de l’antenne 3-6 GHz (gauche) , sur la bande FCC (droite). 68
192
3.9 (gauche) Gain moyen en élévation du monocone : sur la bande 3-
6 GHz (bleu), sur la bande 3-10 GHz (tiret rouge) et pondéré par le
spectre d’impulsion sur la bande FCC (croix magenta). (droite) :
Réponse impulsionnelle du monocone dans la direction θ = 60◦ . . 83
3.10 Photo du prototype. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 84
3.11 Evolution de la géométrie par conformation du plan de masse . . . 85
3.12 Carte du champ proche sur la coupe méridienne d’un demi bicone,
à 3.2 GHz (comportement normal)(a) et à 3.4 GHz (influence né-
faste de la portion de coaxial qui résonne à λ/4 en (b). . . . . . . 86
3.13 S11 mesuré (bleu) et simulé (rouge). . . . . . . . . . . . . . . . . 87
3.14 Diagramme de rayonnement du bicone en élévation (a), en azimut
(b) ; 3 GHz (astérisques verts), 4.5 GHz ( bleu), 6 GHz (croix
magentas), 7.5 GHz (points rouges). . . . . . . . . . . . . . . . . 88
3.15 Gain moyen en élévation du bicone : sur la bande 3.1-10.6 GHz
(gauche). Réponse impulsionnelle du bicone dans la direction θ =
90◦ (droite). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 89
3.16 Fidélité relative F R du bicone en élévation. . . . . . . . . . . . . 89
3.17 Bicone monté sur son support et ses protections (radôme et coque). 90
3.18 Monocône à profil bas, (a) ses dimensions, (b) ROS, (c) gain or-
dinaire en élévation (demi-représentation). . . . . . . . . . . . . . 91
3.19 Monopôle plan dérivé du demi-cercle sur un plan de masse hori-
zontal de 10 cm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 92
3.20 Influence sur le S11 de l’écartement entre les deux alimentations
d’un monopôle carré. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 93
3.21 prototype de l’antenne MS. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 94
3.22 Méthodologie de conception. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 95
3.23 Coupe dans le plan de symétrie de l’antenne MS et ses dimensions. 95
3.24 Influence du décrochement sur l’adaptation de l’antenne MS, d
en mm. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 96
3.25 S11 de l’antenne MS : mesuré (rouge) et simulé (points orange). . 97
3.26 Gain dans la direction horizontale, normale au plan de l’antenne
MS : mesuré (rouge), simulé (bleu). . . . . . . . . . . . . . . . . 97
3.27 Gain de l’antenne MS simulé (pointillet noir) et mesuré (trait plein)
à la fréquence 3.5 GHz (a) et 6 GHz (b). . . . . . . . . . . . . . . 98
3.28 Gain en élévation à φ = 0◦ (a) et φ = 90◦ (b) pour différentes fré-
quences 3.5 GHz (trait plein rouge), 6 GHz (pointillet magenta),
7.5 GHz (croix bleue) et 9 GHz (rond cyan). . . . . . . . . . . . . 99
3.29 Analogie entre MS et une antenne à ouverture triplaque autour de
λ = h. Pour la vivaldi : λ = 1.7h (rond noir), λ = 1.3h (carré
magenta), λ = h (triangle marron) Pour MS : λ = 1.1h (rond
bleu), λ = h (vert), λ = 0.9h (point kaki), λ = 0.8h (tiret noir). . 100
193
3.30 Prototypes de monopôles métalliques : plan (MS), semi-plan (MSG),
volumique (MSGW). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
3.31 Paramètre S11 des trois antennes : MS (rouge), MSG (tiret ma-
genta) et MSGW (croix bleue). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 102
3.32 Gain réalisé mesuré dans le plan φ = 0◦ : MS (rouge), MSG (tiret
magenta) et MSGW (croix bleue). . . . . . . . . . . . . . . . . . 103
3.33 Coupe conique à θ = 60◦ des trois prototypes : MS (rouge), MSG
(tiret magenta) et MSGW (croix bleue). . . . . . . . . . . . . . . 103
3.34 Gain moyen calculé sur la bande 3.1-10.6 GHz, en élévation pour
les trois prototypes : MS (rouge), MSG (tiret magenta) et MSGW
(croix bleue). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 104
3.35 prototype MSS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 105
3.36 Dimensions de l’antenne MSS . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 106
3.37 Paramètre S11 mesuré (bleu), simulé (connecteur inclus) avec Wipl-
D (tiret rouge). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
3.38 Gain maximal de l’antenne MSS : mesuré dans le plan de l’an-
tenne (tiret marron), mesuré dans le plan normal (bleu), simulé
dans le plan normal (point rouge). . . . . . . . . . . . . . . . . . 108
3.39 Gain réalisé mesuré de l’antenne MSS : dans le plan normal (gauche),
dans le plan de l’antenne (centre) et en azimut θ = 90◦ (droite) ;
pour plusieurs fréquences : 3 GHz (cyan), 4.5 GHz (bleu), 6 GHz
(magenta), 7.5 GHz (rouge), 9 GHz (marron). . . . . . . . . . . . 109
3.40 Prototype de l’antenne MSMR et ses dimensions. Le repère de la
photo correspond à l’antenne de droite. . . . . . . . . . . . . . . 110
3.41 S11 mesuré de l’antenne MSMR. . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
3.42 Gain réalisé mesuré de l’antenne MSMR à différentes fréquences :
en élévation dans le plan normal (en haut à gauche), en élévation
dans le plan de l’antenne (en haut à droite), en azimuth à θ =
90◦ (en bas). L’élément orange au centre du diagramme représente
l’élément métallique rayonnant sur son substrat en vert. . . . . . . 111
3.43 Diagramme 3D du gain simulé de l’antenne MSMR à 3 GHz (a),
6 GHz (b) et 9.5 GHz (c). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 112
3.44 Gain réalisé mesuré de l’antenne MSMR moyenné : sur la bande
FCC (rouge), pondéré par une impulsion respectant le masque
FCC (bleu). Elévation dans le plan normal (à gauche), élévation
dans le plan de l’antenne (au centre), azimuth à θ = 90◦ (à droite). 112
3.45 Signal d’excitation d’excitation respectant le masque de puissance
FCC (spectre et forme d’onde). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
194
3.46 Réponses impulsionnelles mesurées de l’antenne MSMR excitée
par un sinus cardinal de bande 0.1-15 GHz, dans la direction nor-
male au plan de l’antenne : côté élément rayonnant (bleu) et côté
plan de masse (rouge). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 113
3.47 F RT x dans le plan normal de l’antenne pour MSMR (magenta) et
pour MSS (tiret bleu). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
3.48 Comparaison de la taille de l’antenne MSMR avec des terminaux
mobiles. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
195
4.14 Visualisation 3D de la distribution angulaire des trajets multiples
pour différents scénarios. (le module représente l’énergie (en dB)
normalisée de l’écho) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 150
4.15 Mise en évidence des diffractions multiples par les bords d’une
plaque métallique obstruant une liaison. . . . . . . . . . . . . . . 151
4.16 Effet de la proximité du mur sur le chevauchement des échos dans
le scénario couloir (distance 3.35 m). . . . . . . . . . . . . . . . . 156
4.17 Coupe d’un mur de briques typique générant des réflexions in-
ternes multiples. Les flèches rouges sur la figure (a) indiquent la
position des antennes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 158
4.18 CIR du scénario mur et zoom sur la grappe d’échos provenant de
la traversée du mur en briques. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 159
4.19 Spectre de la grappe d’échos traversant le mur à incidence nor-
male mesuré au centre (bleu), puis aux extrémités (à 28 cm du
centre) de la grille de mesure (rouge) et (vert). . . . . . . . . . . . 160
4.20 Visualisation des réflexions multiples dans le mur de briques : (a)
à 10.85 ns , (b) à 11.45 ns puis (c) à 11.90 ns. (echelle : 1 gradua-
tion sur les axes x ou y représente 2 cm). . . . . . . . . . . . . . . 161
4.21 Détails sur deux échos (trajet direct et réflexion sur un mur proche)
se chevauchant sur la mesure (a), plus facilement distinguables sur
la réponse intrinsèque du canal (forme d’onde en sinus cardinal)(b).162
196
5.9 Gain moyen en azimut de l’antenne MSS dans le pied de l’écran
pour différentes largeur de bande : 100 kHz (vert), 500 MHz (rouge)
et 1.2 GHz (bleu). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 178
5.10 Gain moyen pour huit positions de l’antenne MSS placée dans le
pied de l’écran. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
5.11 Comparaison des formes d’ondes rayonnées de l’antenne seule
(noir) et de l’antenne dans le pied de l’écran, dans différentes azi-
muts : φ = 0◦ (a), φ = 170◦ (b) et φ = 270◦ (c). . . . . . . . . . . 180
197
198
Annexes
199
Annexe A
201
−40
0
−50
−10
−60
−20
−70
−30
−80
−40
−90
−50
−100
−110 −60
2 3 4 5 6 7 8 9 10 3 4 5 6 7 8 9 10
fréquence (GHz) fréquence (GHz)
(a) (b)
−60
−70
−80
−90
(dB)
−100
−110
−120
−130
−140
−8 −6 −4 −2 0 2 4 6 8
fréquence (GHz)
(c)
−5
x 10
−2
−4
−6
−8
20 40 60 80 100
délai (ns)
(d)
202
Annexe B
203
un cône peu ouvert entre le générateur et le cylindre afin de diminuer cet effet
capacitif.
B.1.2 Le « de-embedding »
Définition
Les deux modèles précédents nécessitent d’éloigner le générateur de la zone
d’excitation de l’antenne. Or le simulateur calcule l’impédance d’entrée de la
structure à simuler au niveau du générateur. Il va donc falloir tenir compte de
ce tronçon de ligne pour se replacer dans le plan d’entrée de l’antenne. Ceci est
l’objet du « de-embedding » que l’on peut traduire littéralement par déshabillage.
Cela revient à faire un changement de plan de calibration exactement comme sur
un analyseur de réseau. On calcule l’effet du tronçon de ligne seul sans la structure
pour mieux le soustraire en post-traitement aux résultats des simulations qui sont
calculées avec le tronçon et l’antenne.
204
Annexe C
205
F IG . C.1: Schéma du retard (bn,m ) entre le capteur (n,m) et le centre de la grille
d’un écho provenant de la direction (θ, φ).
206
F IG . C.2: Chevauchement des seuls échos horizontaux mesurés à 3 altitudes dif-
férentes : h = 1.60 m (magenta), h + 2 cm (vert),h − 2 cm (rouge).
l’algorithme final est plutôt 10%. Pour un écho parfaitement horizontal, la compa-
raison entre la mesure au centre et sur les capteurs proches montre un écart-type
faible. Celui-ci augmente à mesure que l’écho est de moins en moins horizontal,
Fig. C.3 (c).
207
F IG . C.3: Détection de l’horizontalité d’échos sur un critère utilisant l’écart-type
(noir) entre 3 capteurs à différentes altitudes (h = 1.60 m (bleu), h + 2 cm
(rouge),h − 2 cm (magenta)). Exemples sur un écho LOS horizontal (a), sur un
écho horizontal ayant subit une réflexion sur une paroi verticale (b), sur un écho
non-horizontal ayant subit une réflexion sur un faux-plafond (c).
208
Annexe D
209
– H. Ghannoum, S. Bories and Ch. Roblin, "Probe Fed Stacked Patch Antenna
for UWB Sectoral Applications", ICU05, Zurich, Suisse, 5-8 sept. 2005
– A. Sibille, C. Roblin, S. Bories, A.C. Lepage et X. Begaud , "Conception
et caractérisation d’antennes ULB pour communications multimédia haut
débit", Journées d’étude SEE : l’ULB en radar et communications : Mythes
ou réalité, Paris, 19-20 juin 2003 (publication dans le journal de la SEE)
– H. Ghannoum, Ch. Roblin and S. Bories, "UWB Antennas in Body Area
Networks", 2006 IEEE International Workshop on Antenna Technology :
Small Antennas and Novel Metamaterials, March 6-8, White Plains, New
York.
– Y. Lostanlen, G. Gougeon, S. Bories and A. Sibille, "A Deterministic In-
door UWB Space-Variant Multipath Radio Channel Modelling Compared
to Measurements on Basic Configurations", EuCAP 2006, Nice, France, 6-
10 Nov. 2006.
210
211
Résumé : Le marché des radiocommunications de proximité évolue entre autres vers
des applications soit à très basse consommation, soit à très haut débit. Bénéficiant d’une
largeur de bande instantanée au moins cent fois plus grande que celle des systèmes large
bande actuels, la technologie ultra large bande (ULB) se positionne naturellement sur
ces deux créneaux. L’objectif de cette thèse est d’améliorer la compréhension et la per-
formance des antennes ULB fonctionnant sur plusieurs gigahertz tout en répondant aux
contraintes spécifiques des applications grand public. Dans un premier temps, la réduction
de l’encombrement et du coût des antennes est le point de mire du travail de conception.
Cependant ces réductions vont en général de pair avec une dégradation des performances
qu’il faut pouvoir quantifier. Pour caractériser la performance de l’antenne sur une telle
bande, les outils usuels (gain, phase) dans le domaine fréquentiel sont peu adaptés. Par-
ticulièrement pertinent pour le mode impulsionnel, des descripteurs temporels sont donc
introduits. Entre autres, la distorsion de la forme d’onde rayonnée par l’antenne est étu-
diée. Elle permet d’analyser et de quantifier l’influence sur la qualité de la liaison, d’un
comportement d’antenne variant en fonction de la fréquence. Dans un second temps, la
distorsion qu’apporte l’antenne est mise en regard de celle apportée par les autres éléments
de la chaîne de communication. Des campagnes de mesures du canal de propagation et de
l’impact de l’intégration sur un terminal multimédia ont été réalisées.
Mots clés : antenne ULB, caractérisation temporelle, distorsion, canal ULB, détermi-
nation de DOA, intégration sur terminal.
Summary : Driven by consumer demand for high-speed or very low power applica-
tions, the Ultra Wide Band (UWB) technology is a major solution for the Short-Range
wireless market. Due to the wide frequency range on which UWB operates, the UWB an-
tenna design is a real challenge which first of all has to meet the low cost and low profile
OEM specifications. The aim of the present work is to improve the understanding and
thus the performances of the UWB antenna in the context of an indoor high-speed mul-
timedia transmission. In a first part, size reduction and low complexity antenna structure
have been the target of the designing work. However these points imply a performance
degradation which has to be measured. Usual frequency domain criteria (gain and phase)
are no more so relevant. Thus time domain tools have been developed to measure wave-
form distortion. This allows to quantify the influence of a frequency-dependent antenna
on the link quality in impulse UWB mode. The antenna designer can’t ignore the wave-
form distortion introduced by the other elements of the wireless link. In the second part,
two measurements campaigns allow to analyze the impact on the impulse waveform of
the UWB channel and the antenna integration in a multimedia terminal.
Key words : UWB antenna, time domain characterization, waveform distortion, UWB
channel, DoA determination, integration in a terminal.