Recueil de Pensées
Recueil de Pensées
Recueil de Pensées
J. N. Darby
1 - Semaine 1 — Le Péché
2 - Semaine 2 — La Grâce
3 - Semaine 3 — La Parole de Dieu
4 - Semaine 4 — Le Saint Esprit
5 - Semaine 5 — Les Perfections de Christ
6 - Semaine 6 — La Foi
7 - Semaine 7 — La Paix
8 - Semaine 8 — Le besoin d’une direction
9 - Semaine 9 — L’Humilité
10 - Semaine 10 — L’Épreuve
11 - Semaine 11 — La Communion
12 - Semaine 12 — Le Combat
13 - Semaine 13 — Le Dévouement
14 - Semaine 14 — Craintes incrédules
15 - Semaine 15 — La Séparation du monde
16 - Semaine 16 — La joie
17 - Semaine 17 — La dépendance
18 - Semaine 18 — Porter la croix
19 - Semaine 19 — Regardant à Jésus
20 - Semaine 20 — La Croissance
21 - Semaine 21 — La Présence de Dieu
22 - Semaine 22 — Le Service
23 - Semaine 23 — Les Affections divines — 1
24 - Semaine 24 — Les Affections divines — 2
25 - Semaine 25 — Le Renoncement à soi-même
26 - Semaine 26 — Des chants dans la nuit
27 - Semaine 27 — L’Homme de douleurs
28 - Semaine 28 — L’Amour
29 - Semaine 29 — La toute-suffisance de Christ
30 - Semaine 30 — L’énergie divine
31 - Semaine 31 — Le Secours venant du Sanctuaire
32 - Semaine 32 — Le Repos
33 - Semaine 33 — La Fidélité de Dieu
34 - Semaine 34 — La Soumission
35 - Semaine 35 — La Satisfaction
36 - Semaine 36 — Être près de Dieu
37 - Semaine 37 — Chute et restauration
38 - Semaine 38 — La lumière de l’éternité
39 - Semaine 39 — Nos besoins et Sa plénitude
40 - Semaine 40 — La Puissance
41 - Semaine 41 — Le Cœur divin
42 - Semaine 42 — Sanctification pratique
43 - Semaine 43 — La Louange
44 - Semaine 44 — Bon courage aux pèlerins
45 - Semaine 45 — La volonté de Dieu
46 - Semaine 46 — La Sympathie
47 - Semaine 47 — Les Parvis célestes
48 - Semaine 48 — Christ est tout
49 - Semaine 49 — Marcher avec Dieu
50 - Semaine 50 — La Confiance
51 - Semaine 51 — La Lumière céleste
52 - Semaine 52 — Notre espérance
1 - Semaine 1 — Le Péché
Un seul péché est plus affreux pour Dieu que ne le sont pour nous mille péchés,
et même tous les péchés du monde.
Dieu ne laisse rien passer ; il peut tout pardonner, il peut purifier de toute
souillure, mais il tient compte de tout.
Christ est amour ; plus ma culpabilité est grande, plus j’ai besoin de Lui.
Si tous les péchés commis dans le monde étaient réunis dans votre personne et
que vous en fussiez l’auteur, cela ne devrait pas vous empêcher de croire en Christ
et de venir à Dieu par Lui.
Considérez l’état réel de l’homme quant à la confiance qu’il met en l’homme plutôt
qu’en Dieu. Si son voisin lui demandait de faire une chose que sa conscience lui dit
être mauvaise aux yeux de Dieu, il pécherait contre Dieu, et commettrait ce mal,
plutôt que de désobliger son voisin.
Pécher et accomplir ses devoirs religieux, on voit souvent ces deux choses aller
ensemble. Quand la puissance de la piété est absente, le contact avec les choses
saintes n’en est que plus dangereux.
Si nos cœurs ne sentent pas ce qu’est le péché, Christ l’a senti, lorsqu’il a bu la
coupe amère et a été fait péché pour nous ; si nous n’avons pas compris, du moins
en quelque mesure et non pas, sans doute, comme Jésus l’a réalisée, l’énormité du
péché aux yeux de Dieu, nous sommes complètement étrangers à la pensée de
Christ.
Adam pécha et abandonna Dieu, parce qu’il attachait un grand prix aux offres de
Satan. Il crut que le diable était pour lui un ami meilleur que Dieu ; hélas ! il apprit
ensuite à ses dépens que l’ennemi est menteur, qu’il n’a jamais eu le pouvoir de
donner ce qu’il promettait et que son hameçon conduisait à la mort celui qui y
mordait ; car « les gages du péché, c’est la mort » (Rom. 6:23).
Sur la croix fut cloué un Homme sans tache, un Homme parfait, et cet Homme fut
abandonné de Dieu ! Quel spectacle aux yeux du monde ! Est-il surprenant que le
soleil, astre merveilleux qui témoigne de la gloire de Dieu dans la création, ait été
obscurci lorsque le Témoin fidèle et véritable élevait la voix vers son Dieu et ne reçut
pas de réponse ? Abandonné de Dieu ! Pour quel motif ? Quelle part ai-je à cette
croix ? Une seule, mes péchés. Cette heure, solennelle au delà de toute autre,
dépasse toute conception et demeure unique dans les annales de l’éternité.
2 - Semaine 2 — La Grâce
Oh ! quand le cœur de l’homme s’élèvera-t-il, même par la pensée, à la hauteur
de la grâce et de la patience de Dieu ?
C’est l’amour en Dieu, non pas quelque attrait dans l’homme pécheur, qui
explique la libéralité débordante de son accueil en Christ.
La manière dont l’homme naturel comprend la miséricorde serait, non pas que
Dieu efface le péché par l’effusion du sang de Jésus, mais qu’il traite le péché avec
une certaine indifférence : ce n’est pas la grâce, cela !
La grâce n’a ni bornes, ni limites. Quelque coupables que nous soyons (et nous
ne pouvons être pires), en dépit de tout, Dieu est amour à notre égard.
Sa grâce est toujours plus incompréhensible pour moi. Par le fait que Christ est
devenu Homme, elle se lie d’une manière si étonnante à toutes les fibres et aussi à
tous les besoins de nos cœurs, qu’elle nous amène dans une position que nul ne
peut connaître s’il ne s’y trouve lui-même. Toutefois, dans cette position, nous ne
sommes rien, bien qu’unis à Celui qui est tout. Or, n’être rien, est un état précieux
entre tous.
La loi peut torturer notre conscience, mais la grâce nous humilie.
Lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous (Rom. 5:8). Nous
trouvons deux vérités dans ce passage ; d’abord que le pécheur est sans force et
sans ressource ; ensuite que Dieu est pour lui. Comme le fils prodigue, il a dépensé
tout son bien ; aussi, lorsqu’il revient à lui et se prépare à retourner auprès de son
père, il n’a rien à lui apporter. Tout son avoir, comme celui d’un matelot naufragé, est
jeté par-dessus bord ; tout s’en va au gré des flots ; lui-même, luttant contre les
vagues sombres, est jeté sur la plage, exténué, dépouillé, ayant tout perdu. Mais
béni soit Dieu ! Dans notre détresse, c’est sur cette plage que nous le trouvons ; il
est là et il y est pour nous ! Nous savons, en outre, qu’Il ne nous rejettera pas et que
nous pourrons compter sur toutes les bénédictions que Dieu peut donner. « Celui
même qui n’a pas épargné son propre fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment
ne nous fera-t-il pas don aussi, librement, de toutes choses avec lui ? » (Rom. 8:32).
« Afin qu’il montrât, dans les siècles à venir, les immenses richesses de sa grâce,
dans sa bonté envers nous dans le Christ Jésus » (Éph. 2:7).
Telle est la manière dont les anges, qui sont « les principautés et les autorités
dans les lieux célestes » (Éph. 3:10), apprendront à connaître les immenses
richesses de sa grâce. Ils verront le pauvre brigand, la femme de la ville qui était une
pécheresse (Luc 7:37) et nous-mêmes aussi, dans le même lieu et dans la même
gloire que le Fils de Dieu !
Dieu ne révèle pas ses pensées « aux sages et aux intelligents », mais « aux
petits enfants » (Matt. 11:25). Ce n’est pas la puissance de l’esprit humain appliquée
aux choses de Dieu, qui reçoit la bénédiction de Lui ; seul, l’esprit de l’enfant
nouveau-né, désirant ardemment « le pur lait intellectuel » (1 Pierre 2:2), trouve la
bénédiction. L’intelligence la plus développée doit s’approcher de la Parole de Dieu
comme l’enfant nouveau-né.
Il n’y a pas une seule parole dans le livre de Dieu qui ne puisse nourrir nos âmes.
Étudiez la Parole avec prière ; cherchez-y le Seigneur Lui-même et non la
connaissance ; celle-ci vous sera aussi accordée, mais le cœur suit la bonne
direction lorsqu’il cherche le Seigneur.
Je crois, cher frère, que vous avez trop étudié la Bible et que vous ne l’avez pas
assez lue. Je trouve toujours que je dois être sur mes gardes à ce sujet. C’est
l’enseignement de Dieu et non le travail de l’homme qui nous fait entrer dans les
pensées et les desseins de Dieu révélés dans sa Parole. Je ne voudrais pas que
quelqu’un pense que je ne désire pas que celle-ci soit beaucoup étudiée, mais mon
désir ardent est qu’elle soit lue avec Dieu.
Il y a un Homme qui connaît la vérité, parce qu’il est la vérité, un Homme satisfait
de la Parole écrite : c’est le Seigneur. Il n’y a pas de ruse de Satan que la Parole de
Dieu ne puisse déjouer.
Lorsque cette vie passagère sera terminée, rien ne demeurera que ce qui a été
produit par la Parole.
Posséder le Saint Esprit est une chose ; être rempli du Saint Esprit en est une
autre. Lorsqu’Il est la seule source de mes pensées, je suis rempli de l’Esprit (Eph.
5:19). S’Il a pris possession de mon cœur, j’ai la puissance de réduire au silence ce
qui n’est pas de Dieu, de garder mon âme du mal et de me diriger dans tous les
actes de ma vie et de ma conduite.
L’Esprit déborde comme « des fleuves d’eau vive » de l’âme de celui dans lequel
il habite et son abondance coule vers tout ce qui l’entoure, que ce soit un bon terrain
ou un sable aride ; mais, quoi qu’il en soit, le propre de l’Esprit, dans sa nature et sa
puissance, est de jaillir sans cesse.
Nous devrions être capables de confondre tous les ennemis, non par la sagesse
ou par l’intelligence ou par les connaissances de l’homme mais dans la puissance de
l’Esprit.
Que d’autres ne croient pas à la Parole de Dieu, je ne vais pas abandonner l’épée
de l’Esprit, parce qu’ils en méconnaissent le tranchant. Je sais qu’elle est pénétrante
comme une épée à deux tranchants, c’est pourquoi je m’en sers.
Lorsqu’un homme n’est pas rempli de l’Esprit de Dieu qui donne de la puissance à
la vérité dans son cœur et de la clarté à sa vision morale, le pouvoir séducteur de
l’ennemi confond l’imagination. Quelque insoumis qu’il soit à l’égard de la vérité, il
aime le merveilleux, mais il lui manque un saint discernement, parce qu’il ignore la
sainteté et le caractère de Dieu ; il n’a pas la stabilité d’une âme qui possède la
connaissance de Dieu comme son trésor, d’une âme qui sait qu’elle a tout en Lui et
n’a pas besoin d’autres merveilles.
Tandis que le premier acte d’Adam est de faire sa propre volonté, Christ paraît
dans ce monde de misère, se consacrant en amour à faire la volonté de son Père. Il
descend ici-bas et s’anéantit lui-même ; c’est par un acte de consécration à son Père
qu’Il vient jusqu’à nous afin que, quoi qu’il lui en coûtât, Dieu fût glorifié.
Les évangiles nous font connaître Celui en qui il n’y avait aucun égoïsme. Ils nous
ouvrent son cœur toujours accessible à tous. Quelque profonde que fût sa propre
souffrance, il pensait toujours aux autres. Il pouvait avertir Pierre en Gethsémané et
remplir d’assurance le malfaiteur repentant crucifié à son côté. Son cœur était au-
dessus des circonstances ; il n’agissait jamais sous leur influence, mais les traversait
toujours selon Dieu.
Nous trouvons chez les apôtres des affections admirables, et, comme Jésus le
disait, des œuvres plus grandes que les Siennes. Il y avait chez eux des exercices
de cœur, et, par grâce la connaissance de l’amour qui n’a pas de mesure, mais nous
ne voyons pas chez eux cette égalité constante qui était en Christ : il était le Fils de
l’Homme qui, tout en étant ici-bas, était dans le ciel (Jean 3:13). Un homme tel que
Paul était comme un instrument à cordes que Dieu touchait et dont il tirait une
mélodie merveilleuse ; mais Christ était la mélodie elle-même.
Que Dieu nous accorde d’apprécier la parfaite beauté de ce Jésus qui est venu
jusqu’à nous.
6 - Semaine 6 — La Foi
La foi me fait voir que Dieu est plus grand que mon péché, et non pas que mon
péché est plus grand que Dieu.
Ne rattachez votre service qu’à Dieu seul et non pas à des individus particuliers.
Vous pouvez être encouragé par la communion fraternelle ; votre cœur peut y
trouver du rafraîchissement ; mais vous devez travailler par votre foi et votre énergie
individuelles, sans vous appuyer sur qui que ce soit ; car si vous agissez autrement,
vous ne pouvez être un serviteur fidèle. Le service doit toujours être mesuré par la foi
et la communion personnelle avec Dieu. Dans tous les temps, c’est par l’activité
individuelle que la bénédiction a été apportée aux âmes, et, du moment que cette
activité s’est perdue, la puissance du témoignage a décliné ici-bas. La tendance à
l’association a pour résultat que nous nous appuyons les uns sur les autres.
La simplicité d’une vie de foi possède un charme que ne connaissent point ceux
qui ne l’ont jamais réalisée.
L’expérience devrait fortifier la foi, mais il faut une foi vivante pour se servir de
l’expérience.
Ce qui caractérise la foi, c’est qu’elle compte sur Dieu, non seulement en dépit
des difficultés, mais en dépit des impossibilités.
Je n’ai pas vu que le Seigneur abandonne ceux qui se sont consacrés à son
œuvre, en se confiant en Lui. J’ai constaté par contre que les ouvriers du Seigneur
qui, à cause de leurs femmes ou à cause de l’état de leurs propres cœurs, ont
cherché des occupations supplémentaires pour venir en aide à leur femme et à leur
famille, sont tombés dans des angoisses morales et que leur utilité dans le
témoignage en a été grandement entravée.
Une foi, mise à l’épreuve, est une foi fortifiée. Par l’épreuve nous apprenons à
connaître notre faiblesse, mais aussi la fidélité de Dieu, ses tendres soins, même
dans les difficultés qu’il envoie, afin que nous puissions les traverser avec Lui.
Mes ressources pécuniaires sont quelque peu diminuées, mais tout est bien :
pour la foi tout va bien ! « En toutes choses rendez grâces » (1 Thess. 5:17). Si tout
vient de Dieu, tout doit être bien.
Il y a, dans les cieux, Celui qui a le pouvoir d’accomplir toutes ses pensées. Si
nous avons la foi et marchons dans sa dépendance, nous éprouverons la sûreté de
Sa direction.
Nous sommes prompts à saisir les rênes, lorsqu’un danger surgit devant nous,
mais le Seigneur sait mieux que nous ce qu’il y a à faire : au temps convenable, il
délivrera tous ceux qui s’attendent à Lui.
7 - Semaine 7 — La Paix
Quelle que soit la bonté de Dieu, c’est une chose sérieuse de trouver la paix avec
un Dieu de sainteté. Christ a fait la paix, mais Il veut que nous sentions ce que c’est
que d’en avoir besoin, afin que nous puissions la connaître.
Vous désirez remporter la victoire, afin de trouver la paix, mais il nous faut avoir la
paix pour remporter la victoire, — la paix déjà faite par l’œuvre de Christ, — alors
nous trouverons la force. Nous ne la trouvons que lorsque nous voyons que nous
n’en avons point.
L’évangile de paix est à nous en Christ, mais il me faut avoir l’esprit de paix dans
mon cœur. La paix a été faite pour nous, afin que nous puissions demeurer en paix.
C’est l’œuvre de Christ qui donne la paix à la conscience ; mais c’est une volonté
soumise, l’absence de toute volonté propre, qui, dans les grandes et les petites
choses, nous donne la paix du cœur, tandis que nous traversons les épreuves d’ici-
bas.
Une des preuves évidentes du fait que je demeure en Christ est la tranquillité. Ma
part est ailleurs qu’ici-bas et je continue ma route. Quelles que soient les
circonstances, si nous demeurons en Dieu, nous manifestons en elles toutes un
esprit paisible. L’âme n’est pas seulement heureuse en Dieu pour elle-même, mais
elle apporte l’atmosphère du milieu d’où elle vient.
Toutes vos épreuves trouvent-elles des cœurs qui s’appuient tellement sur Dieu
votre père que, si elles viennent à se multiplier, votre esprit soit en repos, votre
sommeil tranquille, et que vous puissiez vous livrer au sommeil et vous réveiller
comme si tout était paisible autour de vous (Ps. 3:5 ; 4:8), parce que vous savez que
Dieu est vivant et qu’Il dispose de toutes choses ? En est-il ainsi entre vous et vos
peines, ou bien ceux qui en sont la cause ? Si tel est le cas, quel mal pourrait vous
atteindre ?
L’âme qui est en communion avec Dieu vivra dans un esprit de paix. Pour
triompher des tracas de ce monde, il n’est rien de plus important que de demeurer
dans cette atmosphère de paix.
L’amour et la grâce de Dieu qui nous lient intimement avec le ciel remplissent nos
cœurs et nous sommes rendus capables de porter à des âmes troublées ce calme et
cette paix que rien dans ce monde ne peut détruire.
Un peu de repos à l’écart nous permet souvent de voir toutes choses paisiblement
avec l’œil de Christ.
Quelle joie pour mon âme que de penser qu’il n’y a pas une seule circonstance de
ma vie où Dieu n’ait pas la volonté positive de me diriger comme père, en sorte que
je ne fasse pas un pas sans que son amour y ait pourvu.
Que le Seigneur vous dirige. Il est toujours bon de s’attendre à Lui et de ne pas
agir avec hâte, ni de laisser libre cours à notre volonté propre. « J’ai attendu
patiemment l’éternel » (Ps. 40:1) : c’est une parole de Christ Lui-même. Il prend soin
de nous et dirige toutes nos circonstances.
Je ne doute pas que, si nous nous tenions étroitement attachés à Christ, son
Esprit nous guiderait dans nos rapports avec les autres. Nous n’avons pas toujours
conscience de cette direction divine, même lorsqu’elle existe ; mais la parole nous
est donnée par le Seigneur pour les âmes avec lesquelles nous avons affaire,
mêmes si elles la rejettent. Toutefois notre sécurité est de demeurer tout près de Lui,
afin que nous réalisions ce que dit Paul : « Je ne vis plus, moi, mais Christ vit en
moi » (Gal. 2:20). C’est ainsi que, sans que nous ayons conscience de Sa direction
au moment même, il agit sur nos pensées et conduit nos pas. En demeurant dans Sa
communion, nous avons toujours le sentiment de sa présence et nous nous rendons
compte que c’est pour Lui que nous parlons.
Les brebis connaissent la voix de Christ, et quand elles ne l’entendent pas, elles
s’arrêtent jusqu’à ce qu’elles l’entendent de nouveau.
Elles ne connaissent qu’une seule voix ; il y en beaucoup d’autres, mais elles ne
les connaissent pas. Les brebis sont des créatures stupides et bornées, mais elles
connaissent la voix du berger, et celle-là seulement. Du moment que la voix de
Christ est parvenue jusqu’à moi, cela suffit. Elle me donne, dans le sentier que je
parcours, une paix et une tranquillité que rien d’autre ne peut me procurer. Ce n’est
ni une grande sagesse ni une grande force qui nous donne le repos, mais c’est le fait
de connaître la voix du Berger et de l’écouter. Les brebis craignent toute autre voix :
« Elles ne suivront point un étranger, mais elles s’enfuiront loin de lui » (Jean 10:15).
Le Berger n’inspire pas d’effroi, mais donne force et confiance. Il suffit que Sa voix
ait atteint le cœur une fois pour que rien d’autre ne soit nécessaire.
9 - Semaine 9 — L’Humilité
De tous les maux qui nous assaillent, l’orgueil est le plus grand, et c’est celui de
tous nos ennemis qui meurt le plus lentement et avec le plus de peine. Dieu hait
l’orgueil par dessus tout, parce que l’orgueil donne à l’homme la place qui appartient
à Celui qui est dans les cieux, exalté au-dessus de tout. L’orgueil interrompt la
communion avec Dieu et attire ses châtiments, car « Dieu résiste aux orgueilleux » (l
Pierre 5:5).
« Passant par la vallée de Baca, ils en font une fontaine » (Ps. 84:6).- La vallée de
Baca est un lieu de pleurs et d’humiliation, mais aussi de bénédiction. Pour
quelques-uns d’entre nous, cette vallée peut être la perte de ce qui est le plus cher à
nos cœurs, ou bien ce qui contrarie notre volonté, une chose qui nous humilie, mais
elle est un lieu de bénédiction. Les choses pénibles rafraîchissent mieux nos âmes
que celles qui sont agréables. Le rafraîchissement et la bénédiction viennent de ce
qui nous a peinés, humiliés, dépouillés de nous-mêmes.
Celui qui est le plus humble et le plus humilié sera le plus richement béni.
Puissiez-vous être brisé au point de trouver Celui qui n’est jamais brisé.
Nous ne savons pas comment être faibles et c’est notre faiblesse, car « quand je
suis faible, alors je suis fort ».
10 - Semaine 10 — L’Épreuve
Christ ne fait jamais une brèche dans notre vie que pour y passer et mettre notre
âme et nos affections plus directement en contact avec Lui-même. Le plus petit
progrès dans la connaissance de son amour et de sa personne a plus de prix que
toutes les souffrances que jamais homme ait endurées. Il n’y a rien de pareil à cette
connaissance de Lui ; elle dure à toujours.
Tous ne traversent pas paisiblement cette vie, bien que les uns puissent être
moins éprouvés que les autres ; mais, après tout, nous sommes affligés « pour un
peu de temps… si cela est nécessaire » (1 Pierre 1:6). Ne vous agitez pas ; Celui qui
tient les rênes, qui juge de ce qui vous est nécessaire, est Dieu. Il ne prend pas
plaisir à nous affliger. Il juge de la nécessité, nous y passons, mais ce n’est que pour
un moment.
Souvent nous éprouvons une très grande difficulté à apporter nos peines à Dieu.
Comment le pourrais-je ? dira parfois un croyant affligé, si ma douleur est le fruit de
mon péché puis-je, dans l’intégrité de mon cœur envers Dieu, Lui apporter mes
souffrances, sachant que je les mérite ? Oui, car Christ les a portées devant Dieu.
Tel est le terrain sur lequel je puis me placer. Dieu peut entreprendre de me venir en
aide dans toute mon épreuve, parce que l’œuvre de Christ pour moi a été si
parfaitement accomplie. D’une manière générale, toute souffrance provient du
péché, et tout secours est fondé sur l’expiation.
Il n’y a pas une position dans laquelle un saint se trouve, où il ne puisse chercher
la présence de Dieu pour être secouru.
J’ai été très heureux pendant ma maladie ; elle m’a fait éprouver beaucoup plus
que jamais que le ciel et le sein de Dieu sont mon refuge, vu que je serai
éternellement avec Lui.
Si nous apportions toutes nos peines à Dieu pour les traverser véritablement avec
Lui, nos cœurs seraient tout à fait libres et heureux de s’oublier pour prendre soin
des autres.
Lorsque l’âme croyante est dans l’épreuve, le mouvement naturel de sa foi est de
se tourner vers Dieu, comme sa ressource et son espérance rance. Il n’y a pas de
temps plus doux que celui de l’épreuve pour l’âme qui se confie en Lui.
Lorsque nous regardons en arrière dans notre vie passée, nous avons lieu de
bénir Dieu pour les épreuves que nous avons traversées, plus que pour toute autre
chose.
Le temps viendra où toutes nos souffrances auront pris fin, mais notre Ami
demeurera. Il est celui dont l’amour a été mis à l’épreuve, notre vrai Ami. Il est entré
dans les angoisses les plus profondes de nos cœurs et veut nous faire partager sa
joie à toujours.
11 - Semaine 11 — La Communion
Moïse voit « Celui qui est invisible » (Héb. 11,27) ; c’est ce qui lui donne de la
décision. Lorsque nous réalisons la présence de Dieu, le pharaon n’est rien. Quand
notre communion avec lui est interrompue, la faiblesse et l’indécision nous
caractérisent.
Nous devons veiller avant tout à ce que notre communion avec Christ soit aussi
profonde que toute notre prédication et tous nos enseignements ; sans cela, la
doctrine elle même sera sans force ; de plus, nous ne serons pas avec Dieu dans ce
chemin, et, après tout, c’est la seule chose nécessaire.
Quand Dieu a besoin de serviteurs, il peut les rendre aussi actifs que possible,
comme Paul ou les « fils de tonnerre », mais la communion est pour lui la chose la
plus précieuse. II y avait une différence entre Pierre et Jean. Le cœur de Christ se
reposait avec satisfaction sur celui qui se penchait sur son sein.
L’âme du croyant devrait avoir avec Dieu des relations beaucoup plus intimes
qu’avec n’importe qui d’autre. La communion des saints est précieuse, mais il est
nécessaire que mon âme ait, avant tout, une intimité de communion avec Dieu qui
surpasse tout, car la communion des saints découle nécessairement de la
communion avec Dieu.
Se réjouir en Dieu est la communion ; Lui présenter un besoin, ne l’est pas. Dieu
parlait avec Abraham, « son ami » (Jacq. 2:23), en cela consiste la communion.
Personne ne peut être plus intimement proche de nous que Dieu, car il est en
nous. Mais combien merveilleuse est cette intimité !
12 - Semaine 12 — Le Combat
Plusieurs n’ont pas le courage de persévérer dans le combat pour la vérité,
parce qu’ils retiennent certaines choses qui sont incompatibles avec la lumière
qu’ils ont reçue. Il arrive, peut-être même, hélas ! qu’ils perdent la lumière, selon
laquelle ils n’ont pas marché, et Satan réussit alors à plonger leur entendement dans
les ténèbres, en leur persuadant par ses arguments qu’ils font bien de ne pas
chercher à conquérir une plus grande part de leur héritage céleste, et qu’ils ont à se
contenter de ce qu’ils possèdent déjà.
Plus est grande l’énergie de l’Esprit, plus l’individu en qui elle se manifeste est
exposé à la furie de Satan.
Non seulement nous devrions ne pas être vaincus par l’adversaire, mais nous
devrions sans cesse gagner du terrain sur lui.
Un nouveau terrain donne lieu à de nouvelles tentations, mais si celles-ci sont
nouvelles, la grâce nécessaire pour en triompher est aussi fraîche, aussi variée,
aussi infinie que l’exigent les circonstances, quand nous sommes où Dieu veut nous
avoir.
Ce fut par la puissance de la mort que le Seigneur détruisit toute la force de celui
qui avait cette puissance. La mort est l’arme la plus excellente de l’arsenal de Dieu,
lorsqu’elle est maniée par la puissance de la vie.
Nulle part la lutte avec l’ennemi n’est plus sentie que dans la prière ; c’est là que
Satan désire intervenir.
Je crois que beaucoup d’entre nous pensent parfois qu’une bonne bataille livrée à
Satan nous suffira, mais il n’en est rien. Nous avons la sécurité en Christ et la
certitude de la victoire, mais aucune promesse que le combat prendra fin.
Christ a souffert, mais n’a jamais cédé (Hébr. 2:18). nous ne souffrons pas
lorsque nous cédons à la tentation : la chair prend plaisir aux choses par lesquelles
elle est tentée. Jésus a souffert étant tenté et « est à même de secourir ceux qui sont
tentés ». Il importe de remarquer que la chair, quand elle est sous l’influence de ses
convoitises, ne souffre pas : hélas ! elle jouit de la tentation. Mais lorsque, grâce à la
lumière du Saint Esprit et à la fidélité dans l’obéissance, nous sommes rendus
capables de résister aux attaques de l’ennemi, qu’elles soient faites de ruse ou de
violence, alors nous souffrons. C’est ce que fit le Seigneur et c’est ce que nous
avons à faire.
13 - Semaine 13 — Le Dévouement
Une consécration absolue à Jésus est le lien le plus puissant qui puisse unir des
cœurs humains. Elle les dépouille du moi, et ainsi ils ne sont plus qu’une âme dans
leurs pensées, leurs intentions et leur propos arrêté, parce qu’ils n’ont qu’un seul
objet.
Ayant la gloire devant nous, ayant Christ devant nous, pouvons-nous dire en toute
vérité : « Je fais une chose » ? (Phil. 3:1). De quel côté vos yeux sont-ils dirigés ?
Vers quel but marchez-vous ? Dieu n’a qu’un but : Christ.
Sur le chemin de Damas, Paul voit Christ ; dès lors il abandonne son importance,
sa qualité de pharisien, ce qu’il avait appris et tout le reste. Il estime toutes choses
comme des ordures afin de gagner Christ. On parle de sacrifices à faire : ce n’est
pas un grand sacrifice d’abandonner des ordures. Si nos yeux étaient assez fixés sur
Christ pour que ces choses prissent un tel caractère, nous n’aurions pas de peine à
les abandonner. Les choses revêtent leur caractère selon l’objet que le cœur
poursuit.
J’espère que Dieu vous gardera de tout autre lien que des liens de Christ et que
vous y trouverez de plus en plus la sécurité et la joie de votre âme.
Dans tout vrai dévouement pour Dieu, Christ est l’objet qui occupe la première
place, puis « les siens » qui sont « dans le monde » (Jean 13:1), enfin nos
semblables : d’abord leurs âmes, puis leurs corps, ensuite leurs besoins divers.
L’amour de Christ nous étreint à la croix et nous pousse à nous donner sans
réserve à Celui qui nous a tant aimés et qui s’est donné lui-même entièrement pour
nous. En présence d’un tel amour nous apprenons à n’avoir aucune haute pensée de
nous-mêmes et à réaliser que nous avons été achetés à prix et ne nous appartenons
plus.
Le sentiment que nous ne sommes plus à nous-mêmes approfondit dans nos
âmes celui des droits du Seigneur sur nous, tout en nous débarrassant de la pensée
qu’il y ait un mérite quelconque dans notre dévouement.
C’est en fixant nos yeux sur Jésus que nous pouvons abandonner quoi que ce
soit pour Lui.
Nous avons à vivre dans les liens naturels comme n’y étant pas et à agir dans ces
liens de la part de Christ.
Oh ! combien, dans le jour de Christ, nous réaliserons que tout ce que nous avons
gardé dans nos cœurs pour nous-mêmes, n’a été que perte et misère.
Je ne connais pas une parole plus propre à remplir l’âme de paix que celle-ci « ne
vous inquiétez de rien » (Phil. 4:6). Combien souvent j’ai expérimenté la force de ces
deux mots : de rien
Satan acquiert une large entrée pour exercer ses ravages dans une âme, dès
l’instant où celle-ci admet l’ombre d’une méfiance à l’égard de Dieu.
Lorsqu’il reste dans le cœur un gémissement quelconque qui ne s’exhale pas vers
Dieu, comme le Dieu de grâce, s’il subsiste quelque méfiance à son égard, c’est
l’action de la chair et l’œuvre de l’ennemi en nous. Il nous arrive parfois d’être
abattus (quoique ce soit rarement sans quelque manque de foi) ; mais tout ira bien si
nous apportons tout à Dieu.
L’inquiétude qui voit venir la calamité n’est pas la foi qui fait face aux difficultés
par lesquelles Dieu trouve bon de nous faire passer.
Lorsque l’âme est dans la détresse ou abattue, ce n’est pas en soi un état de
péché ; mais le péché s’introduit lorsque l’on se méfie de Dieu.
Je n’ai rien à craindre tant que mon Sauveur vit et que son nom est Jésus.
L’homme céleste qui peut dire : Je suis mort avec Christ, est le seul à se libérer
de tout ce qui appartient à l’Égypte. Le principe de la mondanité est déraciné du
cœur de celui qui, mort et ressuscité avec Christ, vit d’une vie céleste.
L’association avec le monde nous empêche de vaincre le monde.
Appelée à la gloire, la foi quitte nécessairement l’Égypte ; ce n’est pas là que Dieu
a placé la gloire. Être à l’aise dans le monde n’est pas être à l’aise dans le ciel.
C’est avec un Sauveur rejeté que nous avons à marcher. Le système tout entier
de ce monde est une pierre d’achoppement employée par l’ennemi pour détourner
les cœurs de Dieu ; que ce soient les vêtements, les vaines apparences, les
flatteries…, tout ce qui nous place dans la position de l’homme riche au 16 chapitre
de Luc est un piège. Le ciel s’est ouvert pour recevoir un Christ rejeté : souvenons-
nous-en.
Samson était un nazaréen, séparé pour Dieu, sanctifié pour l’Éternel ; comme
signe de mise à part, sa chevelure ne devait pas être coupée. Tant que le
commandement et le précepte divins furent observés, sa force demeura entière. Il
pouvait sembler qu’il n’y avait guère de rapport entre une longue chevelure non
coupée et une force invincible : mais Dieu était en cela ; or un Dieu auquel nous
obéissons et que nous honorons est pour nous un Dieu de puissance.
Le dessein de Dieu est de nous lier au ciel. Il faut que vous ayez le ciel sans le
monde, ou le monde sans le ciel. Celui qui a préparé la cité ne peut désirer pour
nous quelque chose entre les deux.
Je me rappelle avoir dit qu’il y a une très grande différence entre abandonner le
monde ou être abandonné par lui. C’est cette dernière éventualité qui met à
l’épreuve tous les éléments d’importance personnelle cachés plus profondément
dans nos cœurs que nous ne le pensons.
L’activité dont nous avons le plus pressant besoin est celle qui a pour but de
présenter Christ aux âmes, de manière à produire du dévouement pour Lui,
l’absence de mondanité, une vie dans laquelle on fait une seule chose ; que le foyer,
les vêtements, toute notre manière d’être montrent que Christ est tout pour nous.
Nous sortons du milieu des gens du monde, afin d’entrer avec le Dieu tout-
puissant dans la relation de fils et de filles (2 Cor. 6:17:18) ;
Si nous ne le faisons pas, il ne nous est pas possible de jouir de cette relation.
Dieu ne veut pas avoir des gens du monde en relation avec Lui comme ses fils et
ses filles : cette position à son égard leur est inconnue.
Avec quelle sagesse Dieu n’a pas choisi « beaucoup de sages selon la chair,
beaucoup de puissants, beaucoup de nobles ! » (1 Cor. 1:26). Ceux-ci trouvent trop
difficile de soumettre tous leurs avantages à ceux de Dieu. Si une assemblée est
composée de frères riches, de deux choses l’une : ou bien ils deviendront
pratiquement pauvres et sans prétentions ou pratiquement mondains.
Un cœur distrait est un fléau pour le chrétien. Quand le cœur est rempli de Christ,
il n’a point de place ni de désir pour les vanités du monde. Si Christ habite dans votre
cœur par la foi, vous ne vous poserez pas la question si fréquente : « Quel mal y a-t-
il en ceci ou en cela ? » Vous vous demanderez plutôt : « Est-ce que je fais ceci pour
Christ ? peut-Il m’approuver en cela ? » Si vous êtes en communion avec Lui, vous
découvrirez facilement ce qui n’est pas selon Lui. Ne laissez pas le monde intervenir
et détourner vos pensées.
16 - Semaine 16 — La joie
Ce qui nous empêche de nous réjouir, ce ne sont pas les difficultés du chemin,
mais un cœur partagé. Quand un chrétien marche avec le monde, sa conscience lui
fait des reproches, et s’il rencontre des chrétiens spirituels, il est malheureux en leur
compagnie : de fait, il n’est heureux nulle part.
Notre christianisme ne devrait pas •être une religion de regrets, mais une joie
continuelle du cœur.
« Réjouissez-vous toujours, priez sans cesse. En toutes choses rendez grâces »
(1 Thess. 5:16:17). Il y a un lien plus intime entre ces trois états d’âme que nous ne
sommes généralement disposés à l’admettre. La joie grandit toujours en proportion
de la prière et des actions de grâces.
Dernièrement j’ai été ineffablement heureux, mais d’un bonheur qui me réduisait
au néant à la pensée que j’étais l’objet de l’amour de Dieu. J’aurais voulu — chose
excellente — réaliser de saintes affections pour Lui, mais la pensée de son amour
pour moi m’inonda de joie et de paix ; et la paix, comme un fleuve, est une chose
très profonde.
J’attache plus d’importance à la paix qu’à la joie. J’aimerais vous voir dans la
jouissance habituelle d’une joie plus profonde que démonstrative ; si Jésus est au
fond de votre cœur, votre joie sera profonde.
L’affliction est une bonne chose, car elle a pour effet de nous amener à trouver en
Dieu une source de joie plus abondante.
Le véritable effet d’une joie réelle dans les choses de Dieu est de nous dépouiller
du moi et de nous amener à penser fort peu à nous-mêmes.
L’apôtre exhorte les chrétiens à se réjouir (Phil. 4:4) ; ils rendent ainsi témoignage
à la valeur de Christ.
« Plût à Dieu que non seulement toi, mais aussi tous ceux qui m’entendent
aujourd’hui, vous devinssiez de toutes manières tels que je suis, hormis ces liens »
(Actes 26:29). Quel bonheur et quel amour (car en Dieu ces deux choses vont de
pair) sont exprimés dans ces paroles ! Paul, ce pauvre prisonnier âgé, méconnu,
oublié, arrivé à la fin de sa carrière, est un homme riche en Dieu. Années bénies que
celles qu’il avait passées en prison ! Il pouvait se donner comme le modèle d’un
homme heureux, car la joie remplissait son cœur.
17 - Semaine 17 — La dépendance
Lorsque nous sommes réellement faibles, Dieu ne nous abandonne jamais ; mais
si nous n’avons pas le sentiment de nos infirmités, nous devons apprendre à les
connaître par l’expérience.
La grande affaire pour nous est d’arriver à une dépendance absolue de la fidélité
infaillible de Dieu et de son amour infatigable qui nous amèneront au terme du
voyage.
Il est une marche aisée, un chemin facile de mondanité, et rien n’est plus triste
que de voir un chrétien vivre tranquillement et confortablement, allant de l’avant, jour
après jour, sans aucune dépendance du Seigneur.
Dans chaque détail de notre vie, il n’y a de bénédiction que dans la dépendance
de Dieu. Si, en vous parlant maintenant, je cessais de la réaliser, par cet acte même
je perdrais complètement la bénédiction qui en résulte pour mon âme. « Séparés de
moi, vous ne pouvez rien faire ». Je ne puis parler et vous ne pouvez écouter avec
profit sans la dépendance du Seigneur.
Ce que nous avons à faire est de nous appuyer sur le bras du Seigneur, quoi qu’il
arrive, et de ne pas nous agiter pour trouver du secours ailleurs.
Nous pouvons dire des choses vraies dans nos prières ou dans notre
témoignage, mais si nous ne réalisons pas notre dépendance du Seigneur, nous
n’aurons pas sa force dans la bataille.
Si la victoire ne nous conduit pas à adorer, nous nous séparons de Dieu aussitôt
qu’elle a été remportée. Combien il est triste de voir qu’une victoire ne conduit
souvent qu’à de la joie, au lieu de nous amener à réaliser une dépendance encore
plus grande de Dieu, et à trouver toujours davantage nos délices en Lui.
Nous ne pouvons faire une visite utile sans que Sa main soit avec nous
. Si nous sommes près de Dieu, toute épreuve devient une occasion précieuse de
manifester une obéissance plus grande, sinon c’est une tentation de sortir du chemin
de la dépendance.
Nous ne pouvons nous passer de Lui un seul instant, et combien il est précieux
de nous confier en Lui ! Je sens que tout notre travail devrait être l’expression
formelle et positive de la pensée de Dieu, et c’est une chose très solennelle de
penser que nous dépendons ainsi directement de Lui et travaillons comme de Sa
part.
Personne ne peut nous ravir des mains de Christ, mais pourquoi nous le dirait-il,
s’il n’y avait pas un danger réel, dont Il doit nous garder ? Le loup ravit et disperse
les brebis (Jean 10:12). Ce mot « ravit » est le même qu’au verset 28: « le loup ne
peut ravir les brebis des mains du Berger » ; toutefois notre responsabilité entre en
jeu ici. Nous devons dépendre de Lui et nous abandonner à ses soins infaillibles ; ils
sont aussi précieux que la dépendance est nécessaire.
Nous aurons la croix, mais pourquoi la craindre ? Elle nous est salutaire, car elle
nous éloigne de ce monde. Elle brise notre volonté ; elle nous délivre du moi, en
rompant peut-être le lien le plus cher à nos cœurs. La croix a une puissance
délicieuse, bien qu’elle ne soit pas une chose agréable : si elle l’était, elle ne serait
plus la croix.
Jésus est le bon Berger ; Il conduit ses propres brebis : « il va devant elles, et les
brebis le suivent » (Jean 10:4). Les disciples étaient effrayés en suivant Jésus : il les
conduisait à la croix. La croix est sur le chemin qui conduit à la gloire. C’est la croix
qui nous délivre de tout ce qui nous empêche de réaliser Christ dans la gloire.
Le Seigneur dit : « Si quelqu’un veut venir après moi, qu’il prenne sa croix et me
suive ». Si vous me suivez, je puis vous donner la croix ; c’est tout ce que je puis
vous donner pour le moment. Vous serez comme moi, et aussi tout près de moi ;
mais si vous êtes en route pour la gloire, vous pouvez vous attendre à trouver la
croix. Êtes-vous prêts à vous charger de votre croix ou vous demandez-vous si c’est
bien le bon chemin et s’il n’y en aurai pas un autre ? Le Seigneur n’en connaît pas
d’autre, ni moi non plus.
Tout ce qui nous pousse à nous rendre agréable au monde et à nous conformer
aux habitudes des hommes, ôte le scandale se confie entièrement en Lui, c’est sa
croix et son opprobre que je réalise, et j’y trouve la douceur de Christ, car avec Lui
tout est doux
Il nous est nécessaire de passer par les souffrances aussi bien que par les joies
de l’œuvre du Seigneur. Heureux sommes-nous si nos afflictions aussi bien que nos
joies sont les siennes Plus nous vivons près de Lui, plus nous reproduisons la fidèle
image de ce qu’il est lui-même, plus nous rencontrons l’opposition du monde. En
outre, nous expérimentons le manque de sympathie de la part de chrétiens qui ne
veulent pas marcher sur ses traces ; mais si nous souffrons avec Jésus nous
régnerons avec Lui.
C’est une bonne chose d’en avoir fini avec nous-mêmes et d’être élevés avec
Jésus dans le ciel. Nous avons le droit de nous oublier nous-mêmes ; nous avons le
droit d’oublier nos péchés ; nous avons le droit d’oublier toute autre chose que
Jésus.
Ce que je voudrais vous engager avec insistance à faire, c’est d’étudier Christ,
afin de Lui ressembler ici-bas. Il n’y a rien qui remplisse l’âme de bénédiction et
d’encouragement ou qui la sanctifie, comme d’être occupé de cet objet, rien qui
donne plus de courage, ni un sentiment plus vif de l’amour divin.
Que le Seigneur nous donne de nous approcher de Lui pour Le contempler, de
nous nourrir et de vivre de Lui, tout en nous reposant sur son sang précieux.
Considérez-le à la droite de Dieu maintenant, Lui qui a été ici-bas l’Homme humble
et patient, mais que Dieu nous le donne comme objet dans sa gloire, afin de garder
nos cœurs du mal dans un monde de folie et d’orgueil.
En regardant à Dieu, l’âme s’élève au-dessus des écueils et des brisants ; il est
aussi facile de marcher sur une mer agitée que sur une mer calme.
Nous savons que, quelque douce que soit la communion des saints, il y a, dans
les joies et les afflictions, une intimité avec Jésus, une communion avec Lui, une
dépendance intime de son approbation, auxquelles nul autre ne peut participer. Le
cœur qui le connaît ne pourrait se passer de ces expériences.
20 - Semaine 20 — La Croissance
Le grand secret de la croissance est de regarder au Seigneur et d’être nourri de
sa grâce.
Il est merveilleux de constater parfois les progrès que fait une âme dans un temps
d’affliction. Elle a été beaucoup plus avec Dieu, et, en effet, cela seul peut nous faire
progresser. On trouve alors beaucoup plus de confiance, de tranquillité, d’absence
des mouvements de la propre volonté ; beaucoup plus de dépendance du Seigneur,
d’intimité avec Lui, d’indépendance à l’égard des circonstances. Il y a ainsi beaucoup
moins de questions à régler entre nous et Lui. Alors toute la bénédiction qui est en
Lui agit sur l’âme et s’y réfléchit : qui dira la douceur d’une telle expérience
Quelle différence elle amène dans la vie d’un chrétien, même si sa marche
précédente était irréprochable
Si nous désirons croître par le « pur lait intellectuel » (l Pierre 2:2), nous avons
besoin de l’enseignement du Saint Esprit et pour cela, il faut que nous nous
exercions à la piété, en « rejetant toute malice et toute fraude, et l’hypocrisie et
l’envie, et toutes médisances » (l Pierre 2:1), en sorte que le Saint Esprit ne ; soit pas
contristé. Le chrétien a-t-il laissé l’envie, la fraude et l’hypocrisie agir dans son
cœur ? Dans ce cas, il ne peut y avoir chez lui aucune croissance dans la vraie
connaissance des choses de Dieu.
A mesure que s’élève notre condition spirituelle, les difficultés et les exercices du
cœur revêtent un caractère qui exige une expérience et une puissance plus grandes.
Nos progrès spirituels nous y amènent nécessairement ; mais Dieu est fidèle et ne
permettra pas que nous soyons tentés au delà de ce que nous pouvons supporter.
Ceux qui demeurent en esprit dans les lieux célestes en prennent le ton et
croissent dans les choses dans lesquelles ils se trouvent.
A mesure que vous croissez dans la connaissance de Christ, votre joie devient
plus profonde que celle du début de la conversion. Je connais Christ plus ou moins
depuis trente ou quarante ans et je puis dire que j’ai dix mille fois plus de joie
maintenant que je n’en avais au commencement. C’est une joie plus profonde et plus
calme. L’eau qui se précipite en cascade est belle à voir et fait beaucoup de bruit ;
mais vous remarquerez que celle qui coule dans la plaine est plus profonde, plus
calme, plus fertilisante.
Nous trouvons trois classes de chrétiens : les pères, les jeunes gens et les petits
enfants (l Jean 2:12-14). Jean s’adresse deux fois à chacune de ces classes. Ce qui
caractérise les pères en Christ, c’est qu’ils connaissent Celui qui est dès le
commencement, c’est-à-dire Christ. C’est tout ce qu’il a à dire à leur sujet ; toute leur
croissance avait abouti à ce résultat. Puis, en changeant la forme de l’expression, il
écrit de nouveau à ces trois classes et se borne à répéter la même vérité, quant aux
pères. Ils connaissent Christ ; ils ne sont pas occupés d’expériences, c’est-à-dire du
moi et de leurs propres cœurs. Tout cela a pris fin et Christ seul demeure, comme
notre part, sans qu’il y ait quoi que ce soit d’autre qui vienne s’y ajouter.
Parfois nous jouissons de la paix, de la Parole, d’un cantique, d’une prière, sans
réaliser la présence de Dieu. Dans ce cas, nous n’y trouvons pas la même
puissance, ni le même exercice de cœur. Il est très important, non seulement d’avoir
une pensée juste, mais de l’avoir avec Lui. Si vous sondez votre propre cœur, vous
découvrirez que vous pouvez chanter sans réaliser Jésus lui-même.
Dieu veut que nous ne disions pas seulement : « Il faut que nous soyons tous
manifestés devant le tribunal du Christ », mais que nous ajoutions : « Nous avons
été manifestés à Dieu » (2 Cor. 5:10:1 1). Soyons beaucoup devant Lui.
Si vous avez l’assurance que Dieu vous a confié le service de sa Parole, ne soyez
pas troublé, si vous êtes mis de côté pour un temps profitez de cette séparation
momentanée de l’œuvre pour chercher beaucoup Sa présence vous apprendrez bien
des leçons salutaires dans le secret, par votre incapacité à aller de l’avant, mais vous
apprendrez aussi beaucoup de Lui-même.
22 - Semaine 22 — Le Service
C’est l’amour pour Jésus qui nous pousse à l’œuvre : je ne connais pas d’autre
motif
La vie intérieure avec Dieu est le seul et unique moyen de vivre en public pour Lui
Toute activité extérieure qui n’est pas le fruit de la vie intérieure, tend à nous faire
agir sans Christ et à lui substituer le moi J’ai peur d’une grande activité sans grande
communion.
Combien nous avons besoin, dans l’œuvre, de nous rejeter entièrement sur le
Saint Esprit, et combien tout est simple quand nous le faisons ! Il y a une chose qui
donne de la force, c’est de se tenir étroitement attaché à Christ sinon, le cœur se
rétrécit sous la pression du travail, et l’on est en danger de perdre cette largeur de
cœur et cette capacité de présenter avec fraîcheur l’amour de Dieu aux âmes.
Ce n’est pas que je pense que, dans l’œuvre du Seigneur, l’on ait toujours cette
liberté de l’Esprit qui discerne toutes choses dans la lumière Il est nécessaire de
marcher quelquefois par la foi sans y voir Hélas ! les meilleurs ouvriers nous en ont
donné la preuve ; un apôtre, pauvre vase de terre, placé dans le confit entre le
Seigneur et l’ennemi des âmes, sentira parfois le choc du combat, parce que ce
dernier se livre en lui, et entre lui et les forces adverses.
Oh ! que Dieu donne des ouvriers selon son cœur, qui puissent présenter Christ
aux âmes
Un vrai ouvrier, un « Homme de Dieu », est un grand trésor, le plus grand qui soit
au monde.
C’est une chose dangereuse que d’être soudainement appelé à « occuper une
chaire » — Un proverbe dit : « L’acceptation de l’homme n’est pas l’approbation de
Dieu », bien que Dieu puisse nous l’accorder pour favoriser la propagation de la
vérité ; mais, si nous nous contentons du résultat, nous demeurons à distance de la
source, et cela devient un piège par lequel nos âmes se dessèchent, au lieu d’être le
moyen de nous conduire auprès de ceux sur lesquels nous devrions répandre les
richesses de Christ.
Oh ! combien peu nous usons de cette puissance du Saint Esprit qui confond les
plans, les ruses et les artifices de Satan ! Non seulement l’église devrait être en
possession de la vérité, mais elle devrait être tellement possédée elle-même par
l’Esprit que, tout en étant éprouvée par l’ennemi, elle fût capable de résister à tous
ses pièges Ce qui m’humilie si profondément, c’est l’absence de force, le manque
d’une puissance suffisante pour garder tous les saints, par la puissance du Saint
Esprit, à l’abri du pouvoir de Satan.
« Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive… Des fleuves d’eau vive
couleront de son ventre » (Jean 7:37:38) — Vous avez soif pour vous-mêmes, vous
buvez pour vous même ; c’est ainsi que des fleuves d’eau vive découleront de vous
pour d’autres.
Il n’y a qu’un seul et unique domaine dans lequel Dieu ne puisse pas se suffire à
Lui même : c’est celui de son amour. Son amour a besoin, pour les rendre heureux,
d’autres êtres que Lui
La loi dit : « Aimez « , c’est une juste exigence. Mais l’évangile, Christ lui-même,
dit : « Dieu a tant aimé » -
Aucune création, rien de ce qui a jamais été vu dans ce monde, ne pourrait être
ce que fut la croix La création nous fait connaître la puissance de Dieu, mais elle ne
saurait faire éclater, comme la croix, son amour et sa vérité C’est pourquoi la croix
demeure éternellement l’endroit merveilleux et béni où nous apprenons ce qui ne
peut être appris nulle part ailleurs : tout ce qu’est Dieu.
Il y a tant d’égoïsme dans le cœur de l’homme que l’amour de Dieu est pour lui
une énigme encore plus incompréhensible que sa sainteté. Jésus ne fut compris de
personne, parce qu’Il manifestait Dieu.
Le Saint Esprit nous fait sentir l’amour du Père Il nous met en liberté en nous
montrant, non pas que nous sommes petits, mais combien Dieu est grand.
Où est-ce que la foi peut connaître, dans ses plus grandes profondeurs, le péché
de l’homme et sa haine contre Dieu ? A la croix. Mais en même temps, elle y voit,
dans sa plus grande étendue, le triomphe de l’amour de Dieu et de sa miséricorde
envers l’homme. La lance du soldat qui perça le côté de Jésus ne fit que manifester
ce qui parlait d’amour et de miséricorde.
C’est véritablement une douloureuse épreuve de nous voir enlevé, par un coup
inattendu, un être aimé qui est une partie de nous-mêmes. Toutefois, quelle
différence, quand on peut y voir l’amour du Seigneur ! Cette consolation transforme
tout. L’amour de Dieu, qui est descendu dans le lieu de la mort, en a éclairé toutes
les ténèbres par ses plus précieux rayons ; et ces ténèbres ne servent qu’à prouver
combien il est précieux d’avoir une telle lumière.,
Il faut que Christ soit tout pour nous, sinon nous serons vite découragés. Si Christ
n’est pas notre seul objet, et si l’amour du Père n’est pas l’air que nous respirons
pour la vie de nos âmes nous ne sommes pas dans la bonne voie.
Le Seigneur châtie ceux qu’Il aime (Hébr. 12:6)- La Parole tire deux conclusions
de cette vérité : 1° La discipline n’aura jamais lieu sans que j’en fournisse la cause ;
2° elle n’aura jamais lieu sans amour du côté de Dieu. C’est pourquoi je ne dois pas
la mépriser, car il y a une cause en moi pour que le Dieu de sainteté et d’amour
doive l’exercer ; de plus, je ne dois pas perdre courage, puisque c’est son amour qui
me frappe Le Père corrige le fils qu’Il chérit.
« La mort du Seigneur » (l Cor. 12:26) : il est impossible de trouver deux mots qui,
ajoutés l’un à l’autre, donnent une pensée aussi importante que ceux-ci ! Combien
de choses sont comprises dans le fait que Celui qui est appelé le Seigneur est mort !
Quel amour ! quels conseils ! quelle efficace ! quels résultats !
Oh ! quel repos pour une pauvre âme, lorsqu’elle comprend qu’elle a affaire avec
Celui qui a vaincu tous ses ennemis. Avant qu’elle en eût la conscience, le livre de
ses transgressions quotidiennes lui semblait monter devant Dieu, tout noirci de la
liste de ses offenses et portant à chaque page ces mots répétés sans cesse : Péché,
péché, péché ! Mais maintenant ces lettres noires sont effacées et à leur place vous
lisez à chaque page un mot écrit avec le sang de l’Agneau bien-aimé de Dieu :
Amour, amour, amour !
Cet amour est notre sanctuaire pendant que nous traversons un monde rempli de
pièges, où nous rencontrons l’opposition de tous les hommes. Plus les afflictions et
les perplexités du dehors sont douloureuses, plus est doux le repos de Sa présence.
La grande affaire pour nous est d’être près de Christ et d’y demeurer
constamment ; car c’est là que l’âme est gardée en paix dans le sentiment profond
de son amour. Ainsi notre service découle du fait que nous demeurons auprès de
Lui, et il en porte l’empreinte. Comment Christ révéla-t-il le Père ? « Le Fils unique,
qui est dans le sein du Père, lui, l’a fait connaître » (Jean 1:18) Il pouvait le révéler
selon la jouissance qu’Il avait, au moment même, de l’amour dont 11 était l’objet et
dont Il jouissait dans son sein. Il était parfait, et nous sommes de pauvres et faibles
serviteurs ; toutefois, pour nous aussi, c’est le seul moyen de répandre autour de
nous l’onction de Sa présence.
Lorsque tous les orages auront pris fin, la splendeur de la gloire, pour laquelle Il
nous prépare, brillera sans nuages, et cette splendeur sera Lui-même. Oh ! combien
est précieux l’amour, l’amour de Jésus, qui nous aura amenés dans Sa gloire, pour y
être toujours avec Lui !
Lorsque nous pensons à nous-mêmes, il nous est impossible d’être auprès des
autres les témoins de ce qu’est Dieu !
Lorsque l’âme est rejetée sur Dieu, le Seigneur est avec elle dans l’épreuve et la
garde dans un calme parfait. L’Esprit d’amour, l’Esprit de Christ est avec elle. Si, par
contre, je pense à moi, c’est l’esprit d’égoïsme.
Le Saint Esprit n’a point de communion avec le « moi ». Le cœur n’en est pas
délivré tant que l’Esprit n’a pas fixé mes pensées sur Jésus. La présence efficace de
l’Esprit de Dieu crucifie l’égoïsme et nous libère de l’occupation de nous-mêmes ; il
nous remplit d’un seul objet : Jésus.
Dans la maison de Dieu et dans le sein de Dieu, nous avons le privilège d’en avoir
fini avec nous-mêmes.
Notre propre volonté et le fait que nous faisons du « moi » notre centre, sont la
source de toute notre misère ; car les circonstances extérieures peuvent nous
éprouver et causer de la douleur, mais non de la misère morale ; celle-ci découle de
la propre volonté agitée et mécontente.
La tendance naturelle de nos cœurs est de procurer des plaisirs au moi. Ces
plaisirs peuvent être innocents, mais ils détournent le cœur de Dieu et sont gâtés par
le péché. On demande : « Quel mal y a-t-il à ces choses ? » La question est plutôt :
« Quel usage en faites vous ? Où est votre cœur ? » Dès que nous nous détournons
de la croix qui est la mort à tout, le Seigneur nous dit : « Va arrière de moi » (Marc
8:33)
Moïse ne cherchait pas à faire briller son visage et ne savait même pas qu’il
brillait ; mais il en était ainsi, lorsqu’il avait conversé avec. Dieu (Exode 34:29). Un
visage rayonnant ne se voit jamais lui-même. Le cœur est occupé de Christ, et, dans
un certain sens et une certaine mesure, le moi a disparu.
La confiance en soi mène à la ruine : « Ne sois pas sage à tes propres yeux »
(Prov 3:7). Nos yeux ne voient pas loin, s’ils ne voient que le moi, et c’est toujours
l’objet qui est présent aux yeux de la chair.
Nos prières, nos louanges et notre activité sont très pauvres et sans valeur et
cependant nous en sommes fiers. Nous cherchons de la gloire de la part de nos
semblables pour les choses mêmes que nous devons confesser comme entachées
de péché devant Dieu. Aussi, combien nous avons besoin que nos cœurs soient mis
à nu et que nous disions : « Regarde s’il y a en moi quelque voie de chagrin, et
conduis-moi dans la voie éternelle » (Ps. 139:24).
26 - Semaine 26 — Des chants dans la nuit
La victoire la plus importante fut souvent remportée lorsque nous craignions le
plus la défaite ; les plus beaux cantiques furent souvent ceux du mauvais jour où
nous n’avions que Dieu pour refuge.
Je sens très profondément la douleur des adieux, mais en Esprit tout va bien.
Jésus est le lien qu’aucune distance ne peut rompre, que, sans lui, aucune proximité
de ceux que nous aimons ne peut resserrer et qui, béni soit son nom ! demeurera à
toujours.
Il nous sèvre, de toute manière, de ce monde, afin de nous attacher à Christ pour
lequel Il nous a créés de nouveau.
La main de Dieu est toujours meilleure que celle de l’homme ; la dureté apparente
de Dieu vaut mieux que la faveur du monde. Le ressort qui la fait mouvoir est
toujours l’amour, un amour dirigé par une sagesse dont nous comprendrons bientôt
la perfection.
Il fait sentir aux siens que son appui vaut mieux que toute l’agitation dans le
monde.
L’âme a besoin tous les jours du repos que le sang de Christ procure.
Des vases brisés valent souvent mieux que des vases entiers pour manifester la
suffisance et la grâce de Christ.
Sa bonne main est sur nous, même, et d’une manière toute particulière, dans des
circonstances douloureuses. Il ne valait pas la peine de nous donner un long récit de
la prospérité de Job, mais le Saint Esprit de Dieu nous raconte en détail tout ce qui
eut lieu pendant ses épreuves. Il en valait la peine et ce récit profitera aux enfants de
Dieu jusqu’à la fin des temps. C’est là que nous pouvons voir l’œuvre de notre Dieu.
Qu’Il nous donne d’avoir une entière confiance en Lui !
Le christianisme fut semé dans les larmes du Fils de Dieu. C’est le fruit du travail
de son âme qu’Il verra dans le jour de sa gloire. De même, dans tout service
(faisons-en bien notre compte), s’il doit y avoir une bénédiction réelle, il faut que
nous éprouvions la souffrance causée par l’opposition du monde ; de plus, même
dans l’église, nous ressentirons, plus douloureusement encore, la tristesse causée
par son état de ruine et par l’imperfection du témoignage de ceux que nous
aimerions voir manifester pleinement Christ.
La perte d’une mère est toujours immense. Personne d’autre qu’une mère ne peut
être une mère, mais Dieu peut être tout pour nous et envers nous dans toutes nos
difficultés.
J’adore l’amour qui l’a conduit à être fait péché pour moi. C’est là que fut mis
pleinement à l’épreuve l’amour qui le fit tout traverser. Il est aussi instructif
qu’effrayant de voir à la croix ce qu’est l’homme. Si je suis dans l’épreuve, qu’est-ce
que j’espère de mes amis ? Au moins qu’ils ne m’abandonnent pas ; mais Lui ? Tous
les disciples le laissèrent et s’enfuirent (Matt. 26:56). Qu’est-ce que j’attends d’un
juge ? Qu’il protège l’innocence. Pilate se lave les mains en disant : « Je suis
innocent du sang de ce juste « (Matt. 27:24), puis il le livre à leur volonté ! Qu’est-ce
que j’attends d’un sacrificateur ? Qu’il intercède pour les ignorants et les errants. Les
principaux sacrificateurs incitent le peuple à crier : « Ôte, ôte ! crucifie-le ! » (Jean
19:15). Tous les hommes étaient, à cette heure, l’opposé de ce qui est juste, et cet
Homme n’était pas seulement le seul juste, mais, en amour divin, Il traversait toutes
ces douleurs.
Ses souffrances seront toujours pour nous un abîme, sur le bord duquel nous
nous penchons avec le sentiment solennel de ses profondeurs insondables. Y
plonger les yeux exalte Sa grâce devant nos âmes et nous fait sentir que seule une
Personne divine, parfaite à tous égards, pouvait y descendre
Il a cherché des consolateurs et n’en a point trouvé ; Il attendait que quelqu’un eût
compassion de Lui et il n’y eut personne. Il fut éprouvé jusqu’au plus haut point de la
souffrance et de la douleur humaines, Il y demeura seul, Il pria seul dans son agonie
sans personne pour sympathiser avec Lui. Marie de Béthanie fut la seule qui entrât
dans ses pensées. Quant à tous les autres, nul n’eut jamais de sympathie pour Lui,
tandis que jamais personne, ayant besoin de sympathie, n’en manqua de sa part.
Aucun de nous ne pourrait sonder ce que ce fut, pour Celui qui habitait toujours
dans le sein du Père, d’éprouver dans son âme que, comme Homme, Il était
abandonné de Dieu.
28 - Semaine 28 — L’Amour
Lorsque nous sommes conduits par l’amour, les hommes sont, il est vrai, ceux
pour lesquels nous nous donnons, mais Dieu est Celui à qui nous nous offrons (Eph
5:2).
C’est une chose sérieuse, quoique très bénie, d’entreprendre un service direct
pour le Seigneur. Le simple fait que nous éprouvons le désir d’y entrer, ne prouve
pas que nous y soyons appelés. Je crois que le signe le plus sûr de cet appel est un
amour ardent pour les âmes et des exercices de cœur à ce sujet devant le Seigneur.
Le ressort moteur du service n’est pas le désir de parler, mais le besoin de chercher
les âmes et d’affermir les saints.
Combien de besoins, cachés même dans les âmes les plus dégradées, seraient
confessés, si on leur témoignait l’amour et la bonté qui pourraient leur donner
confiance. Combien de personnes s’étourdissent dans un tourbillon de plaisirs, afin
de faire taire les inquiétudes morales qui les tourmentent. Non seulement l’amour
divin répond aux besoins, mais il les force à s’exprimer.
« Celui qui demeure dans l’amour, demeure en Dieu » (l Jean 4:16). Je vous
supplie instamment de maintenir cet esprit d’amour qui est la présence même de
Dieu. Le péché sépare, mais Dieu unit, car Il est amour : c’est en cela que se trouve
la guérison de tous les maux, car toutes choses seront réunies en un, en Christ.
Marchez donc dans l’amour et vous marcherez avec puissance et à la gloire de Dieu.
Je crains pour l’église de Christ l’étroitesse de cœur plus que toute autre chose.
« L’amour pour tous les saints » (Col. 1:4) est un élément de la bénédiction dont
parle l’apôtre, et même quant à l’intelligence spirituelle, il y conduit : « Afin que vous
soyez capables de comprendre avec tous les saints » (Éph. 3:18), attendu qu’ils sont
tous dans le cœur de Christ ; or, s’ils ne sont pas dans les nôtres, Lui n’a pas sa
place dans nos cœurs, parce que le moi l’en a exclu dans une mesure.
L’amour, affranchi du moi, peut penser et pense à tout ce qui concerne les autres
et comprend ce qui les affectera.
Par-dessus tout, croyez toujours cette parole : « Ma grâce te suffit « (2 Cor. 12:9).
Lorsque le cœur se repose sur Christ, tout est facile ; car il s’éloigne ainsi de ce qui
nous est un piège.
Christ est toujours le même : plein de grâce et de tendresse, il suffit aux jeunes
gens et suffit aussi aux vieillards. Puissions-nous être gardés dans l’humilité de
manière à le connaître, Lui et toutes les ressources qui sont en Lui. Elles sont en Lui,
même pour ceux qui sont seuls ; car Il a éprouvé ce qu’est la solitude : « Vous me
laisserez seul ; et je ne suis pas seul, car le Père est avec moi « , dit-il (Jean 16:32).
Alors vous pourrez dire : Je ne suis pas seul, Christ est avec moi.
Notre sagesse est de savoir que nous ne pouvons rien sans Jésus : avec Lui
nous pouvons faire tout ce qui est selon sa volonté. Le secret de la paix est d’être
occupé de Lui pour l’amour de lui-même ; ainsi nous trouverons la paix en Lui et par
Lui et, lorsque viendra l’épreuve, nous serons plus que vainqueurs.
Il importe de remarquer que la puissance de Christ en nous peut nous élever
entièrement au-dessus de tout.
« Tout ce qui nous est donné de bon et tout don parfait descendent d’en haut, du
Père des Lumières, en qui il n’y a pas de variation ou d’ombre de changement »
(Jac. 1:17). Dans la pratique, nous contredisons souvent cette vérité, parce que nous
cherchons à sonder les choses d’ici-bas, ce qui ne procure que déceptions. Mais si
nous sommes désappointés, Dieu ne l’est jamais. Il permet que nous soyons déçus
en regardant à nous-mêmes, afin que nous apprenions mieux combien nous avons
besoin de Christ et que nous soyons pleinement satisfaits de Lui.
« Conduis-moi dans la voie éternelle « (Ps. 139: 24). Cette voie n’est-elle pas
Christ Lui-même, le seul chemin, la voie éternelle ? Dieu se plaît à sonder nos voies,
afin de nous y conduire et de nous montrer que Christ doit être pratiquement pour
nous ce qu’Il nous déclare être dans sa Parole : « Le premier et le dernier, notre
Alpha et notre Oméga (Apoc. 22:13). Tout ce qui nous conduit dans la « voie
éternelle » est bien. Tout ce qui, en nous brisant, nous délivre de nos propres voies
et nous amène dans les siennes, nous est salutaire. Tout ce qui a pour effet de nous
faire apprécier Christ, tout aussi bien à la fin qu’au commencement du voyage, un
Christ connu comme la portion dont nos âmes se nourrissent, comme nous l’avons
connu pour le pardon de nos péchés, tout ce qui produit de tels fruits nous est bon.
C’est le dévouement que Dieu veut. Partout l’amour pour les âmes, qui nous
pousse à les chercher avec zèle, tend à s’affaiblir. On peut perdre le premier amour
pour l’œuvre, tout en continuant à travailler. Dieu veuille rallumer en nous cette
énergie de l’amour !
Il est certain que les richesses n’entrèrent jamais dans l’église de Dieu sans
augmenter les épreuves et les difficultés. Vous rencontrerez des riches qui font part
de leurs biens pour soulager la pauvreté des autres, et c’est une chose très
précieuse ; mais partout où les richesses conservent leur caractère comme telles,
elles affaiblissent l’énergie de l’église de Dieu.
Christ nous est présenté dans la gloire comme Celui qui produit en nous l’énergie
pour nous conformer à ce qu’il est selon cette gloire. Par contre, lorsqu’il s’agit
d’entretenir la vie intérieure et de former le caractère du croyant, c’est d’un Christ
abaissé que nous avons à nous nourrir. C’est en partie le sujet des chapitres 2 et 3
de l’épître aux Philippiens. Dans le premier de ces chapitres, il s’agit de la vie cachée
et du caractère de Christ descendu ici-bas ; le second nous présente un Christ
glorifié, objet vers lequel nous courons.
Nos âmes savent ce que c’est que de laisser derrière nous les choses d’ici-bas et
de reconnaître la valeur et l’excellence de Christ ; mais voici quelque bagatelle qui se
présente à nos yeux et s’empare de nous. Nous nous intéressons alors plus
profondément à cette chose de néant qui va disparaître, qu’à toutes les solides
réalités qui sont dans le Christ Jésus.
Dieu produit en nous des désirs que rien d’autre que la gloire ne peut satisfaire.
Le Saint Esprit produit la puissance pour entrer maintenant dans ces choses. Cela
montre l’importance qu’il y a pour nous à y demeurer : « Toutes les choses qui sont
aimables, s'il y a quelque vertu et quelque louange, que ces choses occupent vos
pensées » (Phil. 4:8) Quelle joie remplirait le cœur s’il en était ainsi ! Quelle
croissance dans la connaissance et l’excellence de Christ, si l’on était habitué à être
là où Dieu demeure !
Vous ne devez pas dire que vous êtes vieux, comme si vous étiez fatigué.
Quoiqu’Il soit « l’Ancien des jours », le Seigneur n’est jamais lassé. Vous avez à
renouveler vos forces comme l’aigle, afin de porter du fruit dans votre vieillesse.
Je n’ai qu’une bonne parole à vous adresser. « Tenez-vous tout près de Jésus ! »
Vous savez que là vous trouverez la joie, la force et cette conscience de son amour
qui soutient partout et fait rentrer tout le reste dans le néant. C’est en Lui qu’est notre
bonheur et notre vie.
« Dieu est notre refuge et notre force, un secours dans les détresses « (Ps. 46:1).
Les efforts humains ferment la porte à ce secours. Aucune combinaison humaine
n’est jamais exacte. En son propre temps et à sa manière Dieu interviendra. Les
efforts de l’homme prouvent son manque de foi et de paix ; ses plans et ses projets
sont simplement œuvre de la chair. Le sentier suivi par mon Sauveur l’a conduit
auprès de son Dieu et Père, là où Il est maintenant assis sur le trône. Pour l’atteindre
j’ai sa force tout le long du chemin.
Le devoir nous conduit toujours dans les difficultés, mais ce qui me console, c’est
que Dieu est là et que la victoire est certaine.
Occupez-vous de Christ pour être rafraîchi et fortifié ! C’est une grande chose de
traverser les souffrances avec Lui ; elles se transforment alors en fontaine et avec
elles la grâce descend aussi sur nous. Priez pour les saints, pour eux tous ; portez
leurs douleurs à Christ, et, dans votre propre esprit, apportez Christ à toutes les
douleurs.
J’ai généralement beaucoup de choses qui pèsent lourdement sur moi dans la
sphère de ma responsabilité ; mais je les remets à Celui dont la puissance s’élève
au-dessus de tout ce que ce pauvre monde peut requérir, et pour lequel un fardeau
n’en est un en aucune manière. Il dirige toutes choses selon le conseil de sa volonté.
32 - Semaine 32 — Le Repos
Nous considérons notre état, le fruit que nous portons, nos sentiments, pour
savoir si nous sommes à Lui : ces choses ne peuvent, ni ne doivent donner le repos.
Jésus ne dit pas : « Apprenez à connaître votre état et vous trouverez le repos « ;
mais : « venez à moi vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés » ; tels que
vous êtes « venez à moi, et je vous donnerai du repos ». Notre repos ne provient pas
du fait que nous sommes ce qu’Il désire, mais du fait qu’Il est ce dont nous avons
besoin.
C’est Jésus qui donne un repos permanent à nos âmes et non pas ce que
peuvent être nos pensées relativement à nous-mêmes. La foi ne considère jamais ce
qui est en nous comme étant le motif du repos. Elle reçoit, aime et saisit ce que Dieu
a révélé et ce que sont les pensées de Dieu au sujet de Jésus, dans lequel est Son
repos à Lui.
Christ n’a pas seulement fait la paix, mais Il nous dit : « Je vous donne ma paix »
(Jean 14:27). Qu’était-ce que la paix de Christ ? Il était ici-bas dans une intimité
ininterrompue avec le Père, dans la paix d’une communion parfaite. Il nous donne sa
propre place et nous avons communion avec le Père ; lorsque nous marchons dans
ce chemin, nous avons cette paix de Christ.
Il n’y a qu’un seul homme qui n’eut jamais ici-bas un lieu de repos : « Les renards
ont des tanières, et les oiseaux du ciel ont des demeures mais le Fils de l’homme n’a
pas où reposer sa tête « (Matt. 8:20). Si maintenant nous avons « un nid « , un lieu
de repos en Dieu, c’est parce que, pour nous, Jésus n’eut aucun repos sur la terre.
Après toute la fatigue éprouvée par nos cœurs dans ce monde, que le Seigneur
Jésus a traversé sans y trouver un lieu ou son cœur réellement brisé put se reposer,
il nous révèle que ce que l’homme ne trouve nulle part ailleurs, se trouve en Dieu. Il
est délicieux de savoir qu’après tout, un pauvre cœur fatigué, lassé de lui-même, de
ses propres voies, du monde et de tout ce qu’il renferme, peut trouver le repos dans
la béatitude du sein du Père.
On peut quelquefois se reposer avec Dieu aussi bien qu’agir avec Lui ; car on ne
peut agir indépendamment de Lui, même en voulant faire le bien, sans amener du
trouble.
Jésus Christ donne le repos suprême, car il est Celui qui savait, mieux que nul
autre, ce qu’est la paix dans la tribulation.
Je cherche à nourrir les âmes de Christ : c’est ce dont elles ont besoin, soit pour
leur tranquillité, soit pour être formées à son image. Ceux qui ne sont pas avec Lui
ne connaissent pas le repos.
J’ai constamment trouvé qu’apporter réellement les choses à Dieu, c’est le moyen
de les voir s’accomplir.
Son amour et sa grâce ne font jamais défaut. Si nous étions seuls dans le monde,
sa grâce suffirait et, béni soit son Nom, elle nous serait une compagnie perpétuelle.
Paul pouvait toutes choses par Celui qui le fortifiait. Douce et précieuse
expérience, non seulement parce qu’elle rend capable de faire face à toutes les
circonstances, ce qui est d’un grand prix, mais parce qu’ainsi le Seigneur est connu
comme l’Ami du cœur, constant, fidèle et puissant. Paul ne dit pas seulement : « Je
puis toutes choses « , mais « Je puis toutes choses en Celui qui me fortifie » (Phil.-
4:13). C’est une force qui découle continuellement de la communion avec Christ,
d’un lien avec Lui, maintenu dans le cœur. Ce n’est pas non plus : « On peut toutes
choses », ce qui est vrai, mais Paul l’avait appris pratiquement : il savait sur qui il
pouvait compter. Christ avait toujours été fidèle envers lui, et l’avait secouru souvent
à travers beaucoup de difficultés, souvent aussi en des temps prospères Paul avait
appris à mettre sa confiance en Lui et non dans les circonstances : car Christ restait
toujours le même.
34 - Semaine 34 — La Soumission
Toute puissance, tout service réel et effectif découlent d’une entière dépendance.
Tant que la volonté n’a pas été brisée en présence de la majesté de Dieu, on ne
peut être en bon état devant Lui.
Rien ne forme nos cœurs et ne brise notre volonté comme la joie que nous
trouvons en Christ, en communion avec le Père.
Toutes les fois que j’agis selon ma propre volonté en quoi que ce soit, j’enlève à
Dieu ses droits acquis sur moi par le sang de Christ.
Le brisement de notre volonté est un grand moyen d’ouvrir notre intelligence.
« C’est ce que Tu as trouvé bon devant toi » (Luc 10:21) — Tel était le fondement
de la joie de Christ.
Il faut que nos cœurs soient restaurés, que notre volonté soit brisée. Si nous
considérons Christ, tel qu’Il nous est présenté en Gethsémané, pouvons-nous
encore chercher à satisfaire notre volonté ?
Il y a une différence étonnante entre une âme dont la volonté a été brisée et
assujettie, et une autre qui, tout en cherchant à faire le bien, le fait selon sa propre
volonté
Celui qui marche avec Dieu n’est pas dur mais soumis, et il n’y a pas d’esprit plus
doux, ni plus capable de sentiments délicats qu’un esprit soumis. Dans ce cas, la
volonté est séparée des affections sans les détruire, et cela est très précieux.
Le Seigneur Jésus Christ est entré dans les afflictions de la nature humaine, la
fatigue, la faim, mais avec un cœur qui n’était jamais lassé, lorsqu’un service
d’amour se présentait à Lui. Il est des plus doux et des plus précieux de le considérer
dans ces circonstances, et de voir que, dans ces choses, Il n’avait aucune volonté
propre. Lorsqu’on lui envoie dire : « Celui que tu aimes est malade « (Jean 11:3-6), il
nous semble qu’il va se mettre en route immédiatement. Non, « il demeure encore
deux jours au lieu où il était « ; il n’avait pas de commandement de son Père. Nous
voyons que ce retard avait pour but la manifestation de sa divinité ; mais comme
Serviteur il n’avait pas d’ordre, c’est pourquoi il ne bouge pas. Cela semble très dur ;
son « chez lui », s’il en avait un ici-bas, était cette maison de Béthanie Vous ne
voyez jamais le Seigneur sortir de sa condition de serviteur et il n’y est jamais autre
chose que la perfection de l’amour.
35 - Semaine 35 — La Satisfaction
Dieu ne pouvait trouver de repos qu’en Jésus. Nous pouvons chercher dans le
monde entier, nous ne trouverons rien qui satisfasse nos cœurs, que Jésus.
Toutes les choses qui me rendront heureux dans le ciel, je les possède dès
maintenant. Si vous désirez savoir ce qui rend un chrétien heureux dans la vie et
dans la mort, c’est le fait que le Christ qu’il possède aujourd’hui est le même Christ
qu’il aura dans le ciel. Il est chez lui là où Celui qu’il aime et connaît le mieux se
trouve déjà.
Le fait est que vos cœurs sont trop vastes pour le monde et il ne peut les remplir ;
ils sont trop étroits pour Christ, car Il remplit le ciel ; et cependant Il les remplira
jusqu’à les faire déborder.
« Je vous ai dit ces choses, afin que ma joie soit en vous » (Jean 15:11). Il n’avait
point de joie provenant du monde, mais Il avait une joie parfaite dans le Père. Sa joie
était de porter du fruit à la gloire du Père. Il nous montre ainsi comment, en portant
du fruit, nous pouvons avoir de la joie et de la bénédiction ici-bas. « Et que votre joie
soit accomplie » Il veut que nous possédions une plénitude de joie : ce n’est pas
celle qui vient du monde, mais la sorte de joie qu’Il possédait Lui-même. Son désir
est que nous possédions sa propre joie.
Quiconque ne connaît pas Christ a le cœur déçu ou bien son cœur recherche ce
qui le désappointera.
Si son amour ne remplit pas mon cœur, j’irai acheter n’importe où quelque vanité
pour me satisfaire, ou encore je m’attacherai à mes affaires. Si mon esprit est
enveloppé par l’amour de Christ, il découlera de moi des fleuves d’eau vive.
Le monde reconnaît immédiatement si Dieu est notre centre. Alors le cœur n’est
pas dans un état morbide, mais parfaitement heureux en Dieu ; il a trouvé en Lui une
parfaite satisfaction ; c’est cela qui fait une telle différence dans notre vie.
« Si vous m’aviez aimé, vous vous seriez réjouis de ce que je m’en vais au Père »
(Jean 14:28). Ayant exercé son amour envers nous, Il nous associe à Lui et s’attend
à ce que nous nous réjouissions de son propre bonheur. Dans quelle intimité nous
sommes introduits, que nous puissions dire : « Je suis heureux parce qu’Il est
glorifié ». Mon cœur est satisfait de ce que Christ qui m’a aimé et rendu heureux soit
enfin satisfait à son tour ! Je le vois dans la gloire qui lui est due, et j’en suis satisfait.
Il s’attend à ce que nous soyons heureux de son propre bonheur.
Oh ! Si nous étions assez près de Christ, pour tirer directement de Lui toute grâce
et tout dévouement et corriger en nous tout ce qui tend à les flétrir !
Si nous vivons assez près de Christ, nous vivons pour l’église, au lieu de vivre
d’elle. Ce n’est pas par ce que nous trouvons, mais par ce que nous apportons que
nous pouvons servir dans la chrétienté. En vivant avec Lui, dans les choses
excellentes, vous les apporterez avec vous dans le service et dans les circonstances
de l’église. Il ne faut pas que vous ayez besoin de l’appui que procure un état normal
de l’église. Cet état est des plus désirables, mais vous devez être pour Christ, quelle
que soit la misère de l’église.
La grande affaire pour nous est d’être plus près de Lui, plus attachés dans nos
cœurs à Sa Personne qu’à l’œuvre elle-même ; alors notre œuvre découlera pour
ainsi dire de Lui et, dans une mesure, comme s’il la faisait Lui-même.
Un temps de retraite est une très bonne chose dans notre service ; il nous place
devant Dieu, au lieu que nous ayons notre œuvre devant les yeux ; et, par ce moyen,
nous sentons aussi que notre œuvre est dans Ses mains et non dans les nôtres. Je
me rappelle que lorsque j’étais malade chaque année, je sentais toujours que, si
j’avais été assez près de Dieu, je n’aurais pas eu besoin de cette visitation.
Celui qui est le plus près de Christ sera celui qui le servira le mieux, et sans cette
proximité, on ne peut le servir.
Si l’on est près du ciel, si Jésus est tout, un lieu diffère à peine d’un autre ; Dieu
reste Dieu, saint et plein d’amour, et l’homme reste homme.
C’est une œuvre très désagréable, mais très utile, que d’apprendre à nous
connaître. Pierre fut criblé et dut apprendre que la confiance qu’il avait en lui-même
était la cause première de sa chute. Non seulement le Seigneur restaure son âme à
la fin, mais fait de lui un canal de bénédiction pour d’autres. Lorsque vous réalisez
votre néant absolu, vous pouvez être en aide à d’autre. « Pais mes brebis » (Jean
21:17), dit le Seigneur à Pierre.
Supposons que mon âme ait perdu la communion avec Dieu, mon cœur naturel
dira : « Je dois en corriger la cause, avant de pouvoir venir à Christ ». Mais il est
plein de grâce et, si nous le savons, notre devoir est de revenir à Lui immédiatement
tels que nous sommes et ensuite de nous humilier profondément devant Lui. Ce
n’est qu’en Lui et par Lui que nous trouverons ce qui restaure nos âmes.
Pour être vraiment restauré, le chrétien doit reconnaître quel est le moment où
son âme a abandonné la communion avec Dieu pour chercher sa propre volonté.
Cette communion n’est pas pleinement rétablie, le « moi » et sa volonté ne sont pas
entièrement brisés, tant que le chrétien n’a pas découvert le point où son cœur
commença à perdre sa sensibilité spirituelle, chose que la présence de Dieu nous
fait sentir.
Il est très bien d’avoir soin de ses affaires, mais ne les laissez pas s’interposer
entre votre âme et Dieu. Si vous ne jouissez pas de Lui autant et même davantage
qu’autrefois, cherchez-en la cause et regardez à Lui, car « il donne une plus grande
grâce » (Jacq. 4:6).
Combien souvent l’absence de Dieu nous fait sentir ce qu’Il est, quand nous
n’avions pas apprécié Sa présence !
Nous suivons souvent d’un pas rapide le sentier glissant du péché, parce que la
première faute tend à affaiblir dans l’âme l’autorité et la puissance de ce qui peut
seul nous empêcher d’en commettre de plus graves : savoir la Parole de Dieu, unie à
la conscience de la présence de Christ qui communique à cette Parole toute sa
puissance pratique sur nos âmes.
Il est de toute importance que notre vie intérieure soit maintenue à la hauteur de
notre activité extérieure, sinon nous sommes près de quelque chute spirituelle.
Il est surprenant de voir ce qu’un homme peut croire, lorsqu’il est laissé à lui-
même, sans être gardé de Dieu, là où l’Ennemi exerce sa puissance. Nous parlons
de sens commun et de raison (choses très précieuses en elles mêmes), mais
l’histoire nous apprend que c’est Dieu seul qui peut nous les donner ou nous les
conserver
Je sais que je suis un pauvre ouvrier, mais je sais aussi que l’heure vient où, à
part sa grâce éternelle et Celui qui en est la source, la seule chose digne qu’on s’en
souvienne (si à ce moment-là elle peut être appelée un souvenir), sera le service et
le travail faits pour Celui qui nous a aimés.
Le temps viendra bientôt où nous dirons de tout ce qui, dans nos vies et nos
voies, n’a pas été Christ : « Tout cela fut du temps perdu ».
La foi devrait percer le voile et voir les choses invisibles ; celles-ci prennent leur
vraie valeur dans un autre monde et la foi, quand elle est vivante, les voit là.
Que le Seigneur, en grâce, veuille susciter des ouvriers dans Sa moisson ! Mon
cœur tout entier en est occupé, quand il n’est pas avec Christ dans le ciel ou, par
grâce, il sera toujours. J’éprouve toujours plus que les choses qui ne se voient pas
sont les seules réelles ; je ne crois pas qu’on puisse mettre son cœur à quoi que ce
soit d’autre.
Si nous vivons pour servir Christ, la souffrance d’ici-bas nous est salutaire ; mais,
quelle que soit la bénédiction dont nous sommes encouragés en traversant la
souffrance, elle n’en est pas moins douloureuse.
Ne vous lassez point ; car si nous servons réellement le Seigneur, nous devons
plus ou moins rencontrer le combat, l’épreuve et la douleur. Si c’est un travail
d’amour et une patience d’espérance que nous poursuivons, c’est aussi une œuvre
de foi ; en effet bien que celle-ci porte en chemin des fruits précieux et que nous
puissions les voir mûrir, c’est le grand jour de la moisson qui sera le temps de la joie.
Lot vit une plaine bien arrosée et une cité ; il s’y établit sur la terre et, par
conséquent, se trouva au milieu du jugement. Par contre, Abraham rechercha une
cité invisible et posséda la bénédiction et la consolation d’avoir Dieu avec Lui, ou
qu’il allât.
Oh ! quelle félicité sera notre partage, quand nous nous réveillerons rassasiés de
Son « image » (Ps. 17:15), et que toutes les peines et les luttes auront pris fin !
Frères, n’y a-t-il rien dans cette perspective qui vous fasse tressaillir de joie en allant
à la rencontre de Jésus, rien qui vous amène à délaisser ce monde et ses joies
factices ?
Nous ne devrions jamais être découragés, car le Seigneur en qui nous nous
confions ne fait ni ne peut jamais faire défaut. C’est précisément dans la seconde
épître à Timothée, qui nous fait le tableau du déclin et de la ruine, que Paul s’attend
que son cher fils soit fortifié dans la foi ; il n’y eut jamais un temps aussi favorable à
l’avancement de la foi ; car on en a besoin et le Seigneur répond toujours aux
besoins.
J’ai appris à la croix ce qu’était Dieu pour moi pécheur ; maintenant je dois
apprendre comment il fait face à mes besoins de croyant dont il prend connaissance,
et en les plaçant devant Lui. Il ne suffit pas que j’aie faim ; il faut que je meure de
faim pour apprendre ce qu’il y a dans son cœur pour moi. Lorsque le fils prodigue eut
faim, il cherchait des gousses pour s’en nourrir ; mais lorsqu’il périssait de faim et se
tourna vers la maison paternelle, il connût alors l’amour dont le cœur de son père
était rempli.
Toutes les fois que, dans le désert, nous avons des besoins réels, c’est un péché
de nous demander si Dieu nous secourra ou non. C’est tenter le Seigneur que de
douter des ressources de sa bonté pour nous donner tout ce dont nous avons
besoin.
40 - Semaine 40 — La Puissance
Lorsqu’on fait de grands préparatifs pour mener à bien l’œuvre du Seigneur, c’est
la preuve que l’on ne reconnaît pas la bénédiction inhérente à cette œuvre, « qui
n’attend pas l’homme, et ne dépend pas des fils des hommes « (Mich. 5:7). Je
n’attends pas l’homme, si j’ai foi en Dieu et si j’agis dans la puissance de cette foi.
Que chacun travaille selon qu’il est conduit par le Seigneur. L’Esprit de Dieu ne doit
pas être enchaîné par l’homme. Toute puissance découle de l’énergie et de l’autorité
directes de l’Esprit Saint dans l’individu.
Une fermeté sans compromis, mais calme, nous convient : rien ne garde l’âme
dans le calme comme le sentiment de la grâce. C’est un signe de puissance et aussi
d’humilité. La conscience de notre néant, avec un esprit de paix, donne la puissance
pour tout surmonter.
Il est très important pour nous d’en finir avec nous-mêmes. Tout notre travail se
ressent de notre état. Un cœur rempli de Christ, la solennité d’avoir affaire avec les
âmes relativement à l’éternité, sentiment que nous éprouvons lorsque nous sommes
remplis de Lui et parlons de sa part, tout cela donne du poids et de l’onction à notre
activité.
Nous ne pouvons être une complète épître de Christ, si nous ne manifestons pas
la puissance sur tous les obstacles, même sur la mort. La mort nous appartient. Le
chrétien qui vit dans la puissance de la vie de Christ, possède une autorité absolue
sur la mort (l Cor.15:55).
Nous ne devons pas être occupés du mal, ni nous laisser terrifier en aucune façon
par l’adversaire, comme si le Seigneur n’avait pas la haute main. Il a vaincu et nous
conduit à une pleine bénédiction qui sera réalisée lorsque l’ennemi sera lié. Nous
devons aller de l’avant dans la confiance que la puissance Lui appartient et qu’elle
est dans Ses mains.
C’est toujours là où Dieu veut que nous soyons, que nous trouvons Sa précieuse
bénédiction. Sans Lui, nous ne pouvons rien. Lorsqu’Il opère dans sa grâce, combien
l’on est heureux d’être l’instrument de sa puissance et de sa bonté ! Même les
exercices de nos âmes, dans les difficultés de l’œuvre, nous conduisent à Lui, et tout
ce qui produit ce résultat nous est en bénédiction.
C’est avec la plus profonde tendresse qu’Il peut compatir, car Il est venu au centre
même de notre misère.
Si l’homme n’avait pas de cœur pour Christ, Christ avait du cœur pour l’homme.
Il y a assez de cœur en Jésus pour ouvrir celui du pécheur le plus vil. Ce dernier
trouve qu’il a droit au cœur de Dieu, lorsqu’il ne découvre aucun droit dans son
propre cœur. « La femme qui était une pécheresse « (Luc 7:37) aimait beaucoup,
parce qu’il lui avait été « beaucoup pardonné ». C’était un cœur brisé rencontrant le
cœur de Dieu et le cœur de Dieu rencontrant un cœur brisé. Chose merveilleuse que
le cœur de l’homme rencontrant réellement le cœur de Dieu ! La main de Dieu n’agit
jamais autrement que de concert avec son cœur rempli d’un amour infini pour nous-
même s’Il juge convenable qu’une affliction nous atteigne, si même Il l’envoie, elle
vient d’une main qui ne se trompe jamais et répond toujours à un cœur dont l’amour
est parfait.
Jésus pouvait dire : « Je t’ai glorifié » (Jean 17:4) Plus il y avait de mal sur la
terre, plus le Père était glorifié. Jamais l’irritation n’entra dans le cœur de Christ.
Aucune « contradiction des pécheurs » ne l’empêcha jamais d’avoir un même cœur
pour l’homme et pour Dieu.
Tout ce qui produit en nous du souci produit la sollicitude de Dieu pour nous.
« Père saint, garde-les en Ton nom que tu m’as donné, afin qu’ils soient un
comme nous « (Jean 1 7:11). Il les place sous la protection du nom du « Père
saint ». Il compte qu’ils seront gardés selon toute la tendresse du Père.
Christ sera un Ami fidèle ; même si nous commençons à enfoncer dans les flots, Il
étendra sa main et nous en sortira. Il est doux de sentir sa main dans toutes nos
circonstances, même si, perdant pied, nous l’avons obligé à l’étendre.
L’apôtre demande pour les Philippiens qu’ils soient purs et ne bronchent pas
« jusqu’au jour de Christ » (Phil. 1:10), c’est-à-dire qu’ils ne fassent pas un seul faux
pas tout le long du chemin jusqu’à la venue du Seigneur.
Le fait de demeurer dans le sentiment de la grâce en la présence de Dieu, est le
secret de toute sainteté, de toute paix, de toute tranquillité d’esprit.
Avez-vous soin d’éviter tout ce qui déshonore Christ ? Tout ce qui détruit le
caractère de Christ devant les hommes est réellement une chute, bien que ce ne soit
peut-être pas positivement un péché grossier.
Les caractères sous lesquels Christ se présente en rapport avec ces derniers
jours sont ceux-ci : « Le saint, le véritable « (Apoc. 3:7). Oui, tels sont les caractères
qu’Il prend et qu’Il désire voir chez les siens, dans leur marche au moment ou il va
revenir. Nous devons veiller sur nous-mêmes et sur nos frères, afin qu’il en soit ainsi.
Je ne crois pas que, lorsque les croyants sont réellement sortis des expériences
de Rom. 7 ils puissent y retomber. On peut avoir véritablement reçu le pardon des
péchés et avoir trouvé la joie, sans connaître le moi ; or il est nécessaire de se
connaître soi-même pour être affranchi. Tant que nous ne le sommes pas, le péché
domine sur nous ; quand nous le sommes, Christ est notre force.
Si vous êtes tenté et éprouvé, regardez directement à Lui ; peu à peu, vous vous
accoutumerez à croire en sa bonté, bien qu’il soit nécessaire d’y recourir
constamment ; mais, si les yeux sont fixés sur lui, ils le font connaître au cœur. Ce
qui exclut la pensée de soi-même et nous sanctifie d’une manière pratique, c’est de
contempler Celui qui nous délivre de nous-mêmes.
En général, ceux qui parlent beaucoup d’être « morts à la nature « le font parce
qu’ils ne le sont pas. Dans l’épître aux Romains nous trouvons les expressions :
« mort au péché « (Rom. 6:10), « mort à la loi « (Rom. 7:4). Il est aussi écrit : « Si
Christ est en vous, le corps est bien mort à cause du péché » (Rom. 8:10) ; mais la
pensée d’être « mort à la nature » est tout à fait étrangère à l’Écriture, aussi bien
dans les termes que dans la pensée.
Prenons garde, dans les choses ordinaires de la vie, au premier pas qui nous
éloignerait de la sainteté intérieure et de cette séparation de cœur pour Lui qui nous
donne son secret, savoir la lumière d’En-haut sur tout ce qui nous entoure ; car « le
secret de l’Éternel est pour ceux qui le craignent » (Ps. 25:14).
Nous n’avons jamais d’excuse pour un seul péché en acte ou en pensée, parce
que la grâce de Christ nous suffit et que Dieu est fidèle pour ne pas permettre que
nous soyons tentés au delà de ce que nous pouvons supporter.
« Éprouvant ce qui est agréable au Seigneur « (Éph. 5:10). Est-ce là notre but
unique ? Dans un acte quelconque de la vie nous devrions nous demander : « Est-ce
agréable au Seigneur ? « Lorsque nous achetons un vêtement, la question que nous
nous posons ne devrait pas être simplement : « Est-ce que cela m’ira bien ? « mais :
« est-ce que cela convient au Seigneur ? Cela Lui plaît-il ? »
43 - Semaine 43 — La Louange
La terre a le même sujet de louange que le ciel ; le sang de Christ a la même
efficace pour l’un que pour l’autre ; ce pour quoi les êtres célestes adorent Dieu, a la
même valeur pour nous. Les harpes des saints dans la gloire sont sans doute mieux
accordées que les nôtres, mais leur cantique est le même.
Louons le Seigneur seul : Lui seul est digne d’être loué, révéré et adoré. Le
cantique des bienheureux (Apoc. 5) n’exalte que Celui qui les a rachetés par son
sang. Il ne contient pas un mot de louange à l’adresse de l’un d’entre eux Efforçons-
nous de mettre nos cœurs à l’unisson de ce cantique. C’est ainsi que nous serons
heureux déjà ici-bas et que nous contribuerons à glorifier Dieu qui est frustré de ce
qui lui est dû par les louanges que, trop souvent, les chrétiens s’adressent les uns
aux autres.
« Bienheureux ceux qui habitent dans ta maison ; ils te loueront incessamment ! »
(Ps. 84:4). L’adoration seule conviendra à ceux qui demeureront dans la maison de
Dieu ; leur occupation incessante et inlassable sera une louange perpétuelle.
En Esprit nous sommes dans le ciel ; nous sommes en Christ qui le remplit de Sa
gloire et de Ses perfections. La sainteté, l’amour et la joie caractérisent la patrie
céleste. Tels sont les fruits qui y croissent spontanément ; telles sont les actions de
grâces qui s’élèvent dans les cœurs de ceux qui y ont été amenés par la puissance
de la rédemption.
Tout croyant se réjouira dans le Seigneur, s’Il lui accorde ce qu’il aime, mais que
dit le psalmiste ? « Je bénirai l’Éternel en tout temps » (Ps. 34,1). C’est la pierre de
touche : « En toutes choses rendez grâces » (1 Thess. 5,17)
Vos voix sont-elles à l’unisson de celle de Christ pour louer avec Lui ? Il a passé
de la colère et des ténèbres de la croix à la lumière et à l’amour de la présence de
son Père ; et maintenant il dit : « Je te louerai » (Ps. 22:22). Pouvez-vous louer avec
Lui ? Là toute crainte disparaît. Oh ! combien ceux qui le cherchent restent à
distance de son cœur ! Si vous le cherchez, Sa Parole vous garantit que vous le
louerez.
J’ai toujours été une âme solitaire, pensant plus aux autres qu’avec eux ; mais
c’est une chose bonne d’être beaucoup seul ; une chose excellente, quand c’est être
plus seul avec Christ. Quelle part !
« Dieu qui console ceux qui sont abaissés « (2 Cor. 7:6) — Ah ! il vaut la peine
d’être abattu pour recevoir une telle consolation ! Pensez à ce privilège ! Dieu, un tel
Dieu ! s’occupant de nous et de nos tristesses !
Je sens de plus en plus, comme nous le savons tous, que l’œuvre pour Dieu est
l’œuvre de Dieu.
Lorsque l’âme est abattue, comme un navire arrêté par la marée basse, elle est
en danger de rencontrer des écueils et des bancs de sable ; mais, à marée haute, il
n’y a plus de bas-fonds, parce que le navire flotte au-dessus. Ainsi, lorsque l’âme est
heureuse en Christ, elle chemine en paix, affranchie de toutes les épreuves que les
saints peuvent rencontrer dans leurs rapports mutuels. Ainsi soulevés par la marée
de la bonté divine, oubliant toute autre chose, nous pouvons marcher heureux
ensemble, occupés de Christ et non les uns des autres.
Si Christ est entre nos cœurs et la souffrance, au lieu que celle-ci vienne se
placer entre nos cœurs et Christ, nous trouverons que la souffrance est la meilleure
part que nous puissions occuper sur la terre, parce que, dans ce cas, toutes nos
souffrances nous amèneront plus près de Christ.
Soyons assurés que Dieu fait plus en nous que nous ne faisons pour Lui, et que
ce que nous faisons, n’a pour Lui de valeur que dans la mesure ou c’est Lui-même
qui l’opère en nous.
La vérité n’a pas besoin de l’homme : c’est l’homme qui a besoin de la vérité.
C’est un gros travail que de balayer la neige. Quand le soleil donne sa chaleur,
elle a vite fondu. Pendant la nuit une couche d’un pied de neige couvre la terre ; ce
que des millions d’hommes ne pourraient faire, le soleil d’un jour, la chaleur de Dieu,
l’accomplit.
Ne vous effrayez pas des conséquences : Dieu en prendra soin si vous agissez
selon Lui.
Je ne puis plus travailler autant qu’autrefois, mais j’ai son œuvre à faire, aussi
longtemps qu’Il me la confie
Nous aimerions naviguer toujours à pleines voiles avec un vent favorable, mais ce
n’est pas ainsi que se forment les bons marins.
Pas une seule chose dans laquelle nous avons servi Christ ne sera oubliée. Tout
ce qui a été réel dans notre vie sera manifesté, et ce qui est réel, c’est Christ vu en
nous, pas autre chose.
J’ai souvent vu des âmes isolées faire plus de progrès, en demeurant attachées
au Seigneur, que celles qui jouissaient de plus grands avantages spirituels. Ces
dernières pensaient que tout ce dont elles jouissaient était le fruit de leur foi, lorsque
tel n’était pas le cas, tandis que ce que possède une âme isolée, elle le reçoit
véritablement de Dieu.
45 - Semaine 45 — La volonté de Dieu
Ne pas avoir d’autre motif que la volonté de mon Père, quelle simplification
merveilleuse dans mes circonstances ! Si vous pensiez à ne jamais rien faire que
parce que c’est la volonté expresse de Dieu, combien de choses disparaîtraient
immédiatement de votre vie ! Vous ne lutteriez pas sans cesse contre ceci ou cela,
mais vous seriez gardés dans la conviction paisible que la grâce de Dieu a pourvu à
tout et que vous n’avez pas à faire un pas sans que son amour y ait pourvu
d’avance.
Nous n’avons qu’à trouver Sa volonté pour le trouver Lui-même dans ce chemin.
Dès que Dieu nous a fait connaître Sa volonté, nous ne devons pas permettre à
quelque autre influence, survenant après coup, de la mettre en question, bien que
cette dernière puisse prendre la forme d’une parole de Dieu. Si nous étions
moralement plus près du Seigneur, nous sentirions que le seul chemin juste et vrai
est de suivre la direction qu’Il nous a indiquée en premier lieu.
Nous trouvons dans la Parole la règle de la conduite du chrétien Elle est très
simple, très catégorique et parfaitement satisfaisante pour le cœur qui désire
réellement faire la volonté de Dieu : « Quelque chose que vous fassiez, en parole ou
en œuvre, faites tout au nom du Seigneur Jésus » (Col. 3:17).
Soyez assurés que, si nous sommes assez près de Dieu, nous ne serons pas
embarrassés pour connaître Sa volonté.
46 - Semaine 46 — La Sympathie
Plus un homme marche avec Dieu dans la conscience de Sa grâce, plus il a de
sollicitude pour les autres dans leurs manquements ; plus longtemps il a marché
comme un saint, plus il a conscience de la fidélité et de la tendresse de Dieu et de ce
qu’elles ont été, appliquées à lui-même.
De même que le Seigneur Jésus entra si parfaitement dans les souffrances qui
l’entouraient ici-bas, et fut en conséquence « un homme de douleurs, et sachant ce
que c’est que la langueur » (Ésaïe 53:3), de même aussi, dans sa mesure, le fidèle
devrait réaliser le poids du mal qui est dans le monde, et devenir un homme de
douleurs à la suite de son Maître.
Le cœur de Christ était ému lorsqu’Il voyait la douleur. Il ne veut pas que nous
restions froids et indifférents devant la souffrance, ni non plus qu’elle nous affecte
d’une manière égoïste. Soyons donc remplis de tendresse et de compassion pour
ceux qui souffrent. Il nous a laissé un modèle, afin que nous suivions « Ses traces
« (l Pierre 2:21).
J’ai toujours senti que le premier deuil dans une famille est plus douloureux que
tous les autres, mais Christ est entré sur la scène de la mort et nous a donné une vie
qui nous sort entièrement de son domaine. Son amour plein de grâce et de
tendresse nous appelle à demeurer là. Il sait consoler. Étant la résurrection et la vie,
il sait aussi, bien mieux que nous, ce qu’est la mort. Il pleura devant ses ravages,
puis Il la traversa lui-même. Il répandra sur vous des consolations qui, tout en vous
rappelant ce qu’est la mort, ne pourront être atteintes par elle.
Vous ne pouvez vous trouver dans une condition quelconque dans laquelle Christ
ne soit pas entré. Il s’est plongé dans l’océan même de la misère des hommes, afin
de nous en sortir. C’est une consolation de rencontrer la sympathie de ses
semblables, mais souvent ils ne peuvent nous secourir. Quelle grâce d’avoir la
sympathie de Dieu, toujours accompagnée de puissance !
Christ est tout ; tout le reste disparaîtra, mais, béni soit son nom, Lui jamais.
Le chrétien n’a point d’autre avenir que la gloire. Ce qu’il doit avoir devant lui,
c’est de faire la volonté de Dieu, jour après jour ; tout le reste est entre Ses mains ;
seulement nous savons que la gloire nous attend.
C’est très simple d’aller au ciel, lorsque c’est là notre but. Depuis longtemps je
sens toujours davantage que c’est là que je me rends. Chaque orage conduit à ce
port ; aussi, lorsque le moment est arrivé, cela paraît tout naturel d’y entrer.
Quant au sommeil de l’âme, c’est une misérable doctrine qui émane directement
de Satan agissant sur la raison de l’homme. Le Seigneur dit au brigand qu’il
n’attendrait pas jusqu’à l’établissement du royaume, mais que le jour même, il serait
avec Lui dans le paradis. Devait-il être là dans un profond sommeil sans rien savoir
de Christ, ni de quoi que ce soit d’autre ? C’est monstrueux ! Si nous sommes
« absents du corps « , nous sommes « présents avec le Seigneur « (2 Cor. 5:8).
Mais si cela signifie que nous sommes profondément endormis, autant vaudrait être
à l’autre bout de l’Univers ! Déloger et être avec Christ est « de beaucoup meilleur »
(Phil. 1:23), c’est-à-dire qu’être profondément endormi et dans un état
d’inconscience, vaudrait mieux que servir Christ et travailler à Sa gloire ! L’apôtre ne
savait donc que choisir entre vivre Christ ici-bas ou être dans un profond sommeil.
C’était un gain de devenir inconscient au lieu de servir Christ fidèlement ici-bas ! Non
seulement ces passages montrent à tout chrétien spirituel et intelligent l’absurdité
morale d’une telle théorie, mais il n’y a, dans les écritures, aucun fondement
quelconque à cette pensée du sommeil de l’âme.
Le Seigneur nous dit que le lieu ou il va nous introduire est la maison du Père.
Qu’est-ce qui donne de l’importance à la maison du Père pour un de ses enfants, s’il
a de saines affections spirituelles ? C’est le fait que le Père s’y trouve. Quelque faible
jouissance que nous en ayons maintenant, lorsque nous parlons d’« aller au ciel »,
c’est d’aller au Père qu’il est question.
La mort n’est pas terrible désormais. Pourquoi ? « Tu es avec moi » (Ps. 23:4).
Sans cela, elle est effrayante. La mort est la chose même par laquelle Christ m’a
sauvé et par laquelle il m’amènera en Sa présence. « Absents du corps présents
avec le Seigneur » (2 Cor. 5:8).
La mort m’appartient maintenant ; elle n’est plus, comme dans le livre de Job :
« le roi des terreurs « (Job 18:14). « Toutes choses sont à vous, et vous à Christ, et
Christ à Dieu « (l Cor. 3:22:23).
Que Dieu nous accorde d’être n’importe quoi ou de n’être rien du tout, afin que le
Seigneur Jésus Christ soit tout.
L’aiguille aimantée se tourne invariablement vers le pôle ; elle oscille toujours
légèrement lorsque la tempête fait rage, mais sa direction ne varie jamais ; la
boussole du cœur chrétien est sans cesse tournée vers Christ.
La seule chose qui puisse être en vraie bénédiction pour nos frères, si précieux à
nos cœurs parce qu’ils appartiennent à Christ, c’est ce que nous reproduisons de lui
dans notre vie.
C’est en Christ que toutes nos pensées sont redressées, corrigées, jugées et
purifiées, car l’infini de Dieu Lui-même confond la petitesse du cœur de l’homme,
tant que Christ n’est pas un sûr appui pour lui. Cette pensée ne le prive nullement
d’une parcelle quelconque de la plénitude qui est en Dieu ; tout au contraire, c’est en
Christ que nous apprécions ce que Dieu est.
Si Christ est la vie, tout ce que fait cette vie a Christ pour but et pour objet. Tout
se rapporte à Christ ; nous ne mangeons ni ne buvons sans Lui (comment le
pourrions-nous puisqu’Il est notre vie même ?). Ce que nous disons, ce que nous
faisons, est dit et fait au nom du Seigneur Jésus.
Le chrétien le plus éminent est un homme dont personne n’entendit jamais parler,
quelque pauvre ouvrier ou domestique dont Christ est le tout et qui fait toutes choses
pour un regard de Lui et pour ce regard seulement.
Aucune épreuve ne peut atteindre celui qui a Christ pour son tout. Il peut avoir
perdu telle chose ou telle autre, mais s’il a Christ, il possède ce qu’il ne peut perdre.
Ce n’est pas dans la quantité de notre travail que consiste la spiritualité, mais
dans la mesure selon laquelle nous présentons Christ : telle est la valeur de notre
service, dans un monde où il n’y a rien de Dieu.
Il a voulu posséder « un peuple acquis, zélé pour les bonnes œuvres » (Tite
2:14). Il nous a amenés à lui-même, pour que notre cœur tout entier soit consacré à
ses intérêts et que nos pensées, nos actions, tout notre être, en un mot, lui
appartienne. Vivons-nous assez en dehors du monde (non seulement séparés de
ses plaisirs, mais délivrés de ses soucis), et assez près de Christ, pour qu’Il ait une
grande place dans les pensées quotidiennes de nos cœurs ? Dès le moment où
nous nous levons le matin jusqu’à celui ou nous nous couchons le soir, avons-nous
le sentiment que nos cœurs sont près de Lui, qu’Il est en nous et que nous sommes
identifiés avec Lui ?
Il n’y a rien de comparable dans ce monde à la dignité d’un homme qui marche
toujours avec Dieu.
Il est essentiel pour l’âme d’être amenée à une parfaite confiance en Dieu lui-
même, afin de marcher avec Lui.
Quelle différence entre celui qui marche devant Dieu et celui qui marche devant
les hommes ! Quelle difficulté pour un homme qui marche devant ses semblables, de
maintenir tout en ordre, tandis que celui qui marche devant Dieu, quoique en
présence des hommes peut laisser tranquillement à Dieu tout ce qui le concerne.
C’est exactement la différence qui existe entre un simple professant du christianisme
et un vrai chrétien.
Oh ! cultiver l’intimité avec Lui ! c’est ainsi que la conscience reste délicate et le
cœur heureux.
« Bienheureux ceux qui habitent dans ta maison » (Ps. 84: 4) — Celui dont le
cœur est attaché à la maison de Dieu, préférera le sentier raboteux qui y conduit au
chemin facile qui en éloigne.
Mon affaire n’est pas de redresser le monde, mais de marcher comme chrétien en
manifestant le caractère de Christ. La chose nécessaire serait de redresser ma
propre marche et celle des autres chrétiens.
Il n’est pas dangereux, comme on le dit souvent, d’être sur la montagne, mais d’Y
avoir été. Lorsque Paul redescendit du troisième ciel, il eut besoin d’une écharde
dans la chair. Le danger pour lui était de dire : « Personne d’autre que toi, Paul, n’a
été là ! »
Nous sommes devenus des lettres de Christ et nous avons à manifester la vie de
Jésus dans nos corps. Tout ce que je fais devrait être l’expression de l’attachement
de mon cœur à Christ et Sa manifestation auprès des autres. La mesure de notre
marche est ce qui est digne du Seigneur, non de l’homme (Col. 1:10).
50 - Semaine 50 — La Confiance
La communion avec Dieu donne toujours de la confiance en sa puissance.
Nous ne devons pas nous lasser en faisant le bien ; « Au temps propre, nous
moissonnerons, si nous ne défaillons pas « (Gal. 6:9). Le principe établi en Matt.
20:4 est celui-ci : « Je vous donnerai ce qui sera juste ». Ils s’en allèrent donc au
travail en se confiant en la parole du maître : la confiance en Christ est un grand
point. Je sens quelquefois que j’aurai très peu de travail à montrer au Seigneur. Mais
si seulement j’avais Son approbation, combien je serais heureux !
Ce que fit le diable, fut de détruire notre confiance en Dieu : ce que fit Jésus fut de
nous montrer que nous pouvons nous confier en Lui. Si le croyant ne voit pas cela, il
pense au diable et à ses tentations, plutôt qu’à l’amour et à la puissance de Christ
qui a vaincu pour lui tous ses ennemis. Si nos yeux, se détournant de tout autre
objet, ne sont fixés que sur Christ, alors, et seulement alors, nous pouvons avoir la
paix.
« Le passereau même a trouvé une maison, et l’hirondelle un nid pour elle, où elle
a mis ses petits » (Ps. 84:3). Avec quelle beauté ces paroles nous dépeignent les
tendres soins de Dieu pour toutes ses créatures ! Il ne manque pas de donner une
maison au plus insignifiant des oiseaux et un nid au plus agité. Quelle confiance et
quel repos cela devrait nous donner ! Quelle tranquillité cela donne de s’abandonner
aux soins tendres et vigilants de Celui qui pourvoit si pleinement aux besoins de
toutes ses créatures !
David est pour nous l’exemple frappant d’un cœur qui connaît le Seigneur : une
confiance inébranlable en Dieu, quelles qu’en puissent être les conséquences :
« Que je tombe dans les mains de l’Éternel « (1 Chron. 21:13). Douce et précieuse
pensée de ce qu’est le Seigneur pour son peuple ! Dieu sait remplir le cœur des
siens de la certitude qu’Il mérite leur confiance. Même lorsqu’Il châtie, il est plus
aimant, plus fidèle, plus digne de confiance que qui que ce soit.
Le refuge naturel du fidèle est en Dieu « Dieu est notre refuge » (Ps. 46:1). Nous
n’avons pas à déjouer les ruses de l’ennemi par des contre-mines, ni à tenir tête à sa
puissance par des moyens humains. De cette manière, nous pourrions réussir
partiellement et pour un temps, mais en employant des armes charnelles, nous
avons perdu la dépendance qui fait intervenir Dieu, ainsi que la perfection de marche
et de témoignage donnée à celui qui s’attend à Lui.
Il y a des moments où Dieu nous fait sentir que nous ne pouvons compter sur
l’homme mais seulement sur Lui. Souvent nous recevons des consolations de la part
des hommes » Celui qui console ceux qui sont abaissés, Dieu, nous a consolés par
la venue de Tite « (2 Cor. 7:6). Seulement nous ne devons pas compter sur l’homme.
Il y a même des moments où nous devons dire : « Tout homme est menteur « (Ps.
116,11) ; et ou nous sommes rejetés sur le Seigneur seul.
Nous traversons un temps où il faut être entièrement céleste, car le monde est
loin de Dieu et, chaque jour, ses ténèbres morales s’épaississent, mais nous
appartenons à la lumière et attendons le jour qui va se lever.
Combien l’on est heureux de Lui appartenir et « de voir la lumière dans Sa
lumière » ! Qu’elle est brillante et glorieuse, cette lumière, pour ceux qui, loin de la
maison paternelle, attendent la venue de ce précieux Sauveur qui les établira dans le
ciel, comme rayons de sa gloire, joyaux de sa couronne et l’épouse de Son cœur
Trop souvent on cherche la guérison d’un état de choses humiliant, plutôt que de
sonder l’état d’âme qui y a donné occasion. Si nous ne le faisons pas, nous aurons à
en porter les conséquences. Un seul est capable d’apporter dans l’âme la lumière qui
juge la conscience : nous pouvons compter sur Lui. Nous ne pouvons engager Dieu
à se hâter ; lorsqu’Il travaille, il veut que toutes choses soient vraies.
Dans la vie de chaque jour, mon sentier a-t-il la lumière d’en haut pour point de
départ et pour l’éclairer ? Tout sera lumineux, si nous marchons avec Dieu. Nous
aurons des épreuves, mais le temps des épreuves avec Dieu est peut-être le plus
heureux de la vie d’un croyant.
L’intégrité seule sans Dieu ne suffit pas pour découvrir le mal. Un homme naturel,
honnête, peut faire usage de sa conscience, mais, de même que notre œil naturel a
besoin de lumière pour y voir, il nous faut la présence de Dieu qui est lumière.
« Celui qui a mes commandements et qui les garde, c’est celui-là qui m’aime ; et
celui qui m’aime, sera aimé de mon Père ; et moi je l’aimerai, et je me manifesterai à
lui » (Jean 24:21). Le chemin dans lequel Christ jouissait de l’amour de son Père
était un chemin de joie sans nuages et d’obéissance absolue. Il montre ici à ses
disciples que, s’ils veulent marcher dans la lumière et dans la faveur de sa présence,
ils doivent suivre le même chemin que Lui.
Oh ! demeure avec moi ; qu’aucune pensée discordante Ne vienne me voiler ta
lumière céleste.
Ne soit pas annulée par les tristes convoitises d’un cœur oisif.
Le caractère qu’a pris pour moi le retour du Seigneur est celui d’une vérité qui se
lie dans l’Écriture à toutes les pensées et à toutes les relations du chrétien. Je ne
traite maintenant jamais cette vérité comme affaire de connaissance.
Il est allé nous préparer une place ; nous y serons pour toujours avec Lui, sans
aucune intermittence, sans aucun fléchissement dans notre joie. Ce seront bien
plutôt des délices sans cesse croissantes, comme c’est toujours le cas lorsque l’objet
est digne du cœur ; or cet objet est infini.
Le Père et le Fils viennent faire leur demeure chez nous (Jean 14:23). Combien
peu nous manifestons cela ! Le cœur du Seigneur est occupé des siens ; ils ne
peuvent être heureux ici-bas, mais ils comptent sur le bonheur d’être avec le Père,
car le Seigneur dit : « Nous viendrons faire notre demeure chez vous, en attendant
que vous puissiez venir habiter avec nous ».
Il n’y a rien qui soit d’une importance pratique plus grande, en vue du travail et du
service de chaque jour, que d’attendre du ciel le Fils de Dieu. Du moment que je
l’attends, ma vie n’est plus que la sphère des voies de Dieu envers moi avec un but
unique. Ce but est qu’elle soit à louange, à honneur et à gloire, dans la révélation de
Jésus Christ.
Les croyants avaient été convertis pour attendre le Fils de Dieu du ciel, et
lorsqu’ils perdirent de vue ce but de leur conversion, le mal envahit tout. Si vous
l’attendiez constamment, cela ne vous transformerait-il pas ? Les chrétiens
amasseraient-ils de l’argent ou des trésors, s’ils étaient convaincus de sa prochaine
venue ?