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Comment lire un cours


2 de mathématiques ?
Comment lire un cours de mathématiques ?

Alors lire cet ouvrage – ou son manuel de cours – demande de suivre une autre
routine. Un cours n’est pas un roman, surtout en mathématiques, voici comment
procéder.

2.1. Méthode systématique de lecture

1. Premier passage, noter ce qui vous semble important b


Lire les introductions de chapitre, mais aussi la table des matières au préa-
lable. Survoler un chapitre avant de le relire avec plus d’attention et de
noter les points cruciaux (les thèmes abordés, les objets présentés…).
2. S’interroger
Quelle est la propriété importante du chapitre ? Autour de quelle définition
s’articule-t-il ? À quoi servent les objets introduits ?
3. Repasser avec minutie
Nouveau passage, mais cette fois, une ligne après l’autre dès lors que la
première est comprise, on enchaîne. Prendre aussi une pause et relire ce
qui a été lu. Lire les théorèmes d’abord, puis les démonstrations.
4. Creuser
Si l’auteur laisse des points à votre charge de les vérifier, c’est à vous. Les
mentions « un calcul rapide » ou « bien preuve laissée au lecteur » indique
que c’est votre tour. Un livre a deux auteurs, vous êtes le second.
5. Aller plus loin
Faire les exercices du chapitre, pas tous, mais un nombre consistant et re-
présentatif des points abordés. Écrire une fiche de cours, ou une carte men-
tale.

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26 2.2. LIRE UNE DÉFINITION Chapitre 2

2.2. Lire une définition

b Les cours, souvent commencent par des définitions. C’est qu’en mathématiques,
la première étape est de définir sans, confusion possible, les termes.
Or cette démarche – donner le signifiant d’un terme – passe par l’énoncé d’une
propriété mathématique.

Définition 2.1. Un entier pair est le produit de 2 avec un entier quel-


conque.

Définition 2.2. Un entier impair est un entier qui n’est pas pair.

Définition 2.3. Un entier est dit premier s’il possède deux et seulement
deux diviseurs : 1 et lui-même.

On le voit sur ces deux exemples qu’une définition peut dépendre d’une autre.
La propriété sera intrinsèque ou extrinsèque.
Le but premier d’une définition est de se mettre d’accord et de poser le cadre
des discussions à venir – ce paradigme remonte à Euclide. Elle peut aussi intro-
duire un concept ad-hoc, répondant à un problème particulier – c’est le cas du
nombre complexe i qui sera vu en classe de terminale.
1. Lire et observer
Comme un chasseur observe sa proie, prendre le temps de comprendre le
contexte, d’où vient l’objet ? Quelles sont les conditions à remplir ?
2. Qui est quoi ?
Explicitez, identifiez clairement à quoi vous avez affaire. Nombres entiers,
fonctions usuelles, triangles… Rapportez la définition à celles qui la pré-
cèdent, en quoi est-elle nouvelle ? Qu’apporte-t-elle de plus ?
3. Ai-je des exemples ?
Autrement dit ai-je connaissance d’exemples prouvant que les objets défi-
nis existent.
4. Trouvez des exemples types
De ces exemples qui mettent en évidence toutes les propriétés.
5. Trouvez des exemples triviaux et extrêmes
Interrogez les « limites » de la définition. 0 est-il premier ? 1 est-il premier ?
6. Trouvez des « non-exemples »
À l’image des contre-exemples, les non-exemples se disent d’objets qui
n’entrent pas dans le cadre de la définition, tout en restant dans le domaine

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Comment lire un cours de mathématiques ? 2.3. LIRE UN THÉORÈME 27

général d’intervention. L’entier 39 n’est pas premier car 39 = 3 × 13, il a


donc quatre diviseurs.
7. Cherchez des propriétés simples
La suite du cours viendra en fournir ensuite. La somme de deux entiers
pairs est-elle paire ? La somme de deux entiers impairs est-elle impaire ?

2.3. Lire un théorème


Voici trois théorèmes de votre cours de seconde :
b
Théorème 2.1. Le produit de deux nombres pairs est pair.

Théorème 2.2. Le nombre 2 est irrationnel.
Théorème 2.3. L’ensemble des nombres premiers est infini.
1. Analyse des théorèmes
— Quelles sont les hypothèses, quelles sont les conclusions. Identifier le
« si…, alors… » implicite. Réécrire le théorème avec des symboles.
Pour le Théorème 2.1. Si m et n sont des entiers pairs, alors m × n est pair.
— Forces/contraintes des hypothèses et des conclusions : Sont-elles res-
treintes, générales ? Plus les hypothèses sont générales, plus elles sont
fortes. Plus les conclusions sont précises, plus elles sont fortes. Hypo-
thèses faibles et conclusions fortes est une situation idéale.
Dans le cas du Théorème 2.2. Les hypothèses sont très restrictives, on peut

ouvrir le problème en se demandant si la conclusion reste vraie pour p
où p est un nombre premier (voir plus bas).
2. Comparer avec d’autres théorèmes
D’où vient-il, où va-t-il ?
3. Quelles sont les conditions d’application et qu’énonce le théorème ?
4. Faire un dessin
Fondamental !
5. Appliquez le théorème à des exemples triviaux et extrêmes
6. La réciproque est-elle vraie ?
Exemple 2.1. Si le produit de deux entiers est pair, alors ces deux entiers
sont pairs.
Montrer que c’est faux à l’aide d’un contre-exemple.
7. Quelle est la contraposée du théorème ?
8. Généralisez

Théorème 2.4. Si p est premier alors p est irrationnel.

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28 2.4. LIRE UNE DÉMONSTRATION Chapitre 2

2.4. Lire une démonstration


Ce qu’est une démonstration en mathématique est un très vaste sujet. Disons
b pour faire court que le sens varie selon les époques et les cultures, ce qui était
acceptable pour Euler ne l’est plus de nos jours, la Chine ancienne se satisfaisait
d’un dessin pour établir le théorème de Pythagore, ce que les Grecs refusaient. Il
n’en reste pas moins que la recherche de la preuve et, derrière elle, de la vérité est
l’activité centrale des mathématiques. Or comme un joueur d’échec apprend les
parties de ses aînés, l’apprenti mathématicien doit apprendre les démonstrations
par cœur avant de pouvoir les comprendre. Cela suppose évidemment de savoir
les lire correctement. Un exercice difficile et pas comme les autres.
D’autant que faute de temps, les élèves s’en abstiennent, jugeant accessoire
l’exercice : « Je sais le théorème, c’est déjà pas mal ! » ou « Pourquoi faire ? Je sais
que c’est vrai, vous l’avez dit, j’ai confiance en vous ! » ou bien « Parce que c’est
évident ! ».
Enfin elles sont difficiles à lire par ce qu’elles supposent d’oubli de soi. Il faut
se fondre dans la pensée d’un autre, accepter de chercher à comprendre où il veut
en venir, le suivre lentement et pas à pas.
Faites donc l’effort avec les démonstrations votre cours. Difficile certes, mais
passionnant et redoutable d’efficacité à la longue.
Enfin la lecture et la compréhension d’une démonstration rend l’élève auto-
nome, non seulement il connaît la vérité – au sens mathématique s’entend –,
mais il peut l’établir par lui-même et avec elle c’est de sa liberté dont il s’agit.
Il ne dépend plus du professeur ou d’un camarade plus doué, il est son propre
maître à son niveau.
Vérité, autonomie, liberté, ce qu’apportent les mathématiques.
Enfin, par l’habitude et l’entraînement, les démonstrations permettent d’envi-
sager de partir à l’aventure de problèmes à résoudre et d’y trouver une satisfac-
tion à nulle chose égale. Répétons-le, ça n’est pas par hasard si, depuis si long-
temps, autant de personnes y consacrent l’essentiel de leurs journées l’espace de
leur existence.

28 Lire le cours

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Préparer le contrôle
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Préparer le contrôle

Nous y voilà ! Une évaluation est annoncée, notée quelque part sur un agenda
partagé et en ligne : C’est dans trois semaines à partir de maintenant. Le contrôle
de mathématiques arrive et comme souvent, s’y prendre au dernier moment est
la pire des manières de procéder… ce que font une grande majorité des élèves,
une stratégie inefficace pour beaucoup, mais qu’importe, on ne change pas une
équipe qui perd ! Pourtant, il existe des astuces simples et faciles à mettre en
œuvre, de celles qui marchent !
D’autant que l’ennemi principal, l’énorme difficulté, le rocher au milieu de la
route… n’est pas les mathématiques, mais le stress ! Cette fichue tension qui nous
désarme et nous fait perdre la moitié de nos moyens, celle qui nous fait dire après :
« Pourtant je savais tout ! » C’est comme monter sur scène, on répète et le jour J,
le trou de mémoire !

3.1. Dès le début du chapitre… travail régulier plutôt


qu’intense !
Premier conseil, peut-être le plus difficile à mettre en place : Les révisions com-
mencent le premier jour, dès le début d’un nouveau chapitre. Apprendre la leçon
le jour même, ce qui veut dire essentiellement la relire. Il ne s’agit pas de pas-
ser une heure tous les soirs, pas encore, juste de se remettre en mémoire le jour
même ce qui a été vu.Connaître son cours sur le bout des doigts est un préalable
nécessaire et suffisant ! Les propriétés viendront aisément à l’esprit le jour du
contrôle, il ne s’agira pas de « chercher ses mots » ce jour-là. Le cours dans sa
totalité doit devenir un savoir profondément ancré, afin de pouvoir être mobilisé
sans peine.

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30 3.2. JUSQU’À LA VEILLE DU JOUR J… Chapitre 3

Résumons-nous :
b
1. Lire son cours le jour même, apprendre les définitions, les propriétés, les
théorèmes…
2. Refaire les exercices vus en classe, ne pas hésiter à poser des questions
le lendemain, tant que c’est frais à l’esprit.
3. Prolonger avec les exercices d’entraînement, puis d’approfondissement.

3.2. Jusqu’à la veille du jour J…


Cela peut sembler contre-intuitif : L’avant-veille du contrôle, ne révisez plus !
La première raison est que le cerveau est un organe, il a besoin de temps lui
aussi, afin d’organiser ce que vous avez appris… de se reposer.
La deuxième raison est plus prosaïque : À ce moment-là, tout est joué, ce que
vous savez est là, il devient inutile de s’inquiéter avec ce que vous n’arrivez pas à
faire. Rien de pire que des questions sans réponses la veille d’un examen ou d’un
contrôle. On laisse redescendre… on se relaxe…
C’est le moment pour un dîner de fêtes, votre plat préféré, une tisane et au lit
de bonne heure ! Surtout pas d’écrans et bien sûr pas de maths ! Pendant ce repos,
la poussière retombe et les choses se mettent en place, on croit ne rien faire, et
pourtant…
Résumons-nous :
b
1. On arrête les révisions l’avant-veille du contrôle et on ne parle plus de
maths.
2. Un bon dîner, pas d’écran, du repos, on laisse mémoire et cerveau finir
leur travail.
3. Au lit de bonne heure.

3.3. Nous y sommes !


Un conseil de bon sens, tellement qu’il faut le dire encore et encore : Il faut
manger le matin ! Il n’est pas rare de voir des jeunes gens débordant d’énergie
arriver à une évaluation, un examen ou un concours le ventre vide. « Je ne peux
rien avaler ! » disent-ils, à cause de la tension… prévoir un en-cas, des barres
aux céréales, n’importe quoi à grignoter avant ! Il faut du carburant pour que la
machine fonctionne.

30 Préparer le contrôle

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Préparer le contrôle 3.3. NOUS Y SOMMES ! 31

3.3.1. Lire le sujet, d’accord, mais comment ? La stratégie LTR (Lire, Trier,
Répondre)

Le sujet est là, devant vous, on se calme et on s’organise.


D’abord et avant tout, il est primordial de prendre quelques minutes pour lire
le sujet, crayon en main. Cette lecture n’est pas superflue, c’est du temps « perdu »
à en gagner.
Premier effet, et non des moindres, il permet de baisser son stress.
Gardez à l’esprit que votre professeur n’a pas rédigé ces questions en pen-
sant à vous, mais aux points abordés durant les semaines passées. C’est un sujet
de contrôle quelconque, ça n’est pas votre « sujet », celui que aimeriez avoir, il
s’adresse à un élève théorique, pas à vous en particulier. Vous allez travailler, en
le lisant attentivement à le transformer, à ce qu’il devienne « votre » sujet. C’est
pourquoi, lors de ces quelques minutes, repérez les points que vous connaissez
le mieux et ceux que vous préférez éviter. Le premier exercice est peut-être le
plus ardu, vous mettre en difficulté en commençant par lui est contre-productif.
Vous n’imaginez pas un sportif se lancer dans une compétition, bille en tête, sans
s’échauffer non ? Vous êtes ce compétiteur !
Notez en marge vos réflexions – une de mes élèves y allait franchement et ne
se privait pas d’exprimer ce qu’elle en pensait, en des termes simples et crus…
prenez possession des lieux, c’est une épreuve et de cette manière vous vous
mettez en position de relever le gant.
Imaginez-vous lors d’une randonnée de montagne, vous ne savez rien du ter-
rain et, col après col, mètre après mètre, vous découvrez une nouvelle hauteur à
franchir. L’énergie vous quitte peu à peu, il vous semble que l’air lui-même vient
à manquer. Chaque pas est un pensum, votre sac s’alourdit. Alors qu’il aurait été
plus simple de préparer le parcours, carte en main, de repérer les endroits dif-
ficiles à l’avance, dans votre canapé… Maintenant de retour à votre contrôle de
maths, c’est exactement comme cela que ça se passe. Enchaîner les exercices dans
l’ordre et les uns après les autres, rencontrer avec horreur une difficulté, ajouter
du stress… c’est une stratégie perdante et c’est celle que tant d’élèves mettent en
œuvre, pourquoi ?
Résumons-nous :
b
1. Lire le sujet pendant quelques minutes, crayon en main.
2. Trier les exercices dans un ordre croissant de difficulté pour vous.
3. Répondre.

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32 3.3. NOUS Y SOMMES ! Chapitre 3

3.3.2. Viser moins haut pour mieux réussir


Puisque vous avez pris le temps de lire le sujet, d’en avoir une idée plus claire,
de le réorganiser… je vais maintenant vous donner l’astuce suprême, le « truc de
pro » …
Le sujet du contrôle, je le répète, est un passe-partout, une liste d’exercices
correspondant à un élève théorique. Ce que vous n’êtes pas, mais un être en chair
et en os, avec des inquiétudes – avoir la moyenne par exemple –, du stress…
Il faut assurer ? Alors assurons… Trois exercices sur cinq seulement ! Quoi ?
Oui, vous avez parfaitement entendu, vous n’allez pas répondre à toutes les ques-
tions – on suppose que vous y répondez sérieusement, pas en picorant des points
avec des embryons de calculs. Bien au contraire, vous allez vous concentrer sur
les exercices sélectionnés lors de la lecture préalable (disons trois sur cinq pour
fixer une idée). Vous allez assurer la moyenne ! À votre rythme, sans vous presser.
C’est le contrat que vous passez avec vous-même.
Il est fondamental de comprendre que chaque minute de temps passée sur une
question doit aboutir au résultat correct ! Tout exercice entamé doit être terminé,
et du mieux possible ! De cette manière, vous serez efficace !
Il va se passer ce qu’il se passe toujours pour celles et ceux qui mettent en
œuvre cette technique : Les trois exercices, vous allez y répondre en moins de
temps que le temps maximal imparti, dès lors vous allez partir à l’assaut de ce
qu’il reste, satisfait d’avoir rempli votre contrat, d’avoir assuré la moyenne et de
n’avoir rien à prouver. Cette décontraction, vous verrez, est le meilleur moyen
de réussir.

32 Préparer le contrôle

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