Bou7243 PDF
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DEPARTEMENT DE PHYSIQUE
N° d'ordre :56/DS/2018
Série:03/phy/2018
THESE
PRESENTEE POUR OBTENIR LE DIPLOME DE DOCTORAT
EN SCIENCES EN PHYSIQUE
SPECIALITE
PHYSIQUE DES RAYONNEMENTS ET APPLICATIONS
Par
Ghania BOUHILA
SOUTENUE LE : 22 / 04 / 2018
Devant le jury :
Président : N. KEGHOUCHE Prof. Univ. Frères Mentouri Constantine-1
Rapporteur : F. BENRACHI Prof. Univ. Frères Mentouri Constantine-1
Examinateur : A. AZBOUCHE M.R.Centre de Recherche Nucléaire Alger
A. BOUCENNA Prof. Univ. Sétif 1
D. MAOUCHE Prof. Univ. Sétif 1
Dédicace
Figure III-12 : Spectre de bruit de fond du château mesuré durant 1004800 s (CRNA). ....... 52
Figure III-13: Exemple de spectre d’échantillon du sédiment. .............................................. 53
Figure IV-1: Distribution des activités 226Ra, 232Th et 40K dans le barrage de Beni Haroun. 58
Figure IV-2: Les activités spécifiques du 226Ra (a), 232Th (b) et 40K (c) dans les échantillons
du barrage Beni Haroun (SBH : Sédiment de Beni Haroun). .................................................. 59
Figure IV-3: Distribution des 226Ra, 232Th et 40K dans l’Oued Rhumel. ................................ 61
Figure IV-4: Les activités spécifiques du 226Ra (b), 232Th (b) et 40K(c) dans les échantillons
de l’oued Rhumel. .................................................................................................................... 62
Figure IV-5: Comparaison entre les activités des 238U et 235U des échantillons du Barrage. . 63
Figure IV-6: Les activités de Raeq dans les échantillons du barrage Beni Haroun. ................ 64
Figure IV-7: Les activités de Raeq dans les échantillons de l’oued Rhumel. .......................... 65
Figure IV-8 : Les indices de risque externe et interne pour les échantillons du barrage Beni
Haroun et de l’oued Rhumel. ................................................................................................... 65
Figure IV-9 : Les indices représentatifs de niveau Iγ des échantillons du barrage Beni Haroun
(a) et de l’oued Rhumel (b). ..................................................................................................... 66
Figure IV-10 : Le débit de dose des échantillons du barrage Beni Haroun (a) et de l’oued
Rhumel (b)................................................................................................................................ 67
Figure IV-11 : Les doses efficaces annuelles du barrage Beni Haroun (a) et de l’oued Rhumel
(b). ............................................................................................................................................ 68
Figure IV-12 : Équivalent de dose Annuelle des Gonades pour les échantillons: (a) barrage,
(b) oued Rhumel. ...................................................................................................................... 69
Figure IV-13: Corrélation entre les concentrations de (226Ra, 232Th), (232Th, 40K) et (226Ra,
40
K) pour les échantillons du barrage de Beni Haroun............................................................. 73
Figure IV-14: Corrélation entre les concentrations de (226Ra, 232Th), (232Th, 40K) et (226Ra,
40
K) pour les échantillons de l’oued Rhumel. .......................................................................... 73
Figure IV-15 : Distributions des fréquences des activités spécifiques de 226Ra, 232Th et 40K
pour les échantillons du Barrage. ............................................................................................. 76
Figure IV-16 : Distributions des fréquences des activités spécifiques de 226Ra, 232Th et 40K
pour les échantillons de l’oued Rhumel. .................................................................................. 77
Liste des tableaux vi.
Introduction générale
L’humanité a toujours vécu dans un monde de rayonnements ionisants dus à une
irradiation d’origine naturelle ou artificielle. L’irradiation naturelle provient de trois sources :
(1) irradiation cosmique venant de l’espace et atténuée par l’air atmosphérique, (2) irradiation
terrestre venant des éléments naturels radioactifs présents dans la nature, (3) irradiation
interne d’origine alimentaire ou respiratoire issue du radon exhalé par les pierres des
habitations et confiné dans les locaux peu ventilés.
Selon le rapport du comité scientifique des Nations Unies sur l'étude des effets des
rayonnements atomiques (UNSCEAR), l’irradiation naturelle est équivalente à 2,4 mSv par
personne, qui représente environ 80% de la dose totale de rayonnement à laquelle un individu
est exposé durant une année [1].
Dans les systèmes aquatiques, les sédiments jouent un rôle important. Ils sont la
principale source d'une exposition continue aux rayonnements de l'homme et sont considérés
comme un moyen de migration et de transfert des radionucléides aux systèmes biologiques [2-
5]. La plupart des sédiments déposés dans les rivières ont été formés lorsque la roche et les
matières organiques se sont brisées en petits morceaux en se déplaçant dans l'eau. Par
conséquent, la concentration naturelle de radionucléides présents dans la roche affecterait le
niveau de radioactivité des sédiments de la rivière [5]. En outre, certaines activités humaines
peuvent aussi augmenter les niveaux de radioactivité dans les sédiments des rivières, par les
déchets rejetés par la société.
La connaissance des concentrations des radionucléides naturelles dans les sédiments des
milieux aquatiques est importante car ces milieux ont un lien direct et permanent avec
l’homme durant toute sa vie. Ainsi, l'être humain est exposé aux rayonnements naturels issus
du sol par l'ingestion des aliments dans la chaîne sol-plante-homme [2, 3].
1
Introduction générale .
Dans ce travail nous nous sommes intéressés à la mesure de la radioactivité dans les
sédiments des systèmes aquatiques. Les principaux objectifs de cette étude, considérée
comme une étude générale de la radioactivité dans l’environnement, peuvent être résumés
comme suit :
• Détermination des activités spécifiques des radionucléides (naturels 238U, 235U, 226Ra,
232
Th et 40K et anthropogénique 137Cs) dans les sédiments de la région étudiée.
• Évaluation des risques sanitaires pour l’homme avant toute contamination artificielle,
Le premier chapitre présente des généralités sur la radioactivité, et sur la géochimie des
éléments radioactifs naturels. On y mentionne également la relation entre la concentration des
éléments radioactifs et le type de roche, les paramètres permettant d’évaluer le risque
radiologique qu’encourent les individus exposés aux rayonnements.
Le second chapitre rend compte d’une description des différents processus d’interaction
des rayonnements gamma avec la matière, ainsi que les principes de leur détection.
Le quatrième chapitre est consacré aux résultats de mesures des activités spécifiques des
radionucléides naturels dans les échantillons étudiés. Une estimation des risques radiologiques
sur l'homme dus à la radioactivité naturelle provenant des échantillons de sédiments a été faite
par la détermination des paramètres radiologiques. Enfin, des analyses statistiques ont été
effectuées pour évaluer la distribution spatiale des radionucléides et des paramètres
radiologiques associés dans la zone d'étude.
2
Chapitre I Généralités sur la radioactivité.
La radioactivité, partie intégrante de l'univers, existe sur terre depuis sa formation. Elle
provient essentiellement des radionucléides des familles radioactives naturelles de l’uranium
et du thorium, ainsi que de l’élément potassium-40. Ces éléments ont une demi-vie d’environ
5 milliards d’années, et sont encore fortement présents en quantité variable dans les roches
terrestres [1-5].
Les radionucléides sont des atomes dont les noyaux sont instables et se désintègrent en
éléments stables. Ils vont alors tendre vers la stabilité en se désintégrant et en émettant des
rayonnements alpha (α), bêta (β) et gamma (γ) (figure I.1). Les rayonnements gamma (γ) sont
des ondes électromagnétiques tandis que les rayonnements alpha (α) et bêta (β) sont des
particules qui sont respectivement un noyau d’hélium et un électron.
Le rayonnement alpha (α) a un très faible pouvoir de pénétration dans l'air, une feuille
de papier suffit pour l’arrêter. Bien que ce rayonnement soit peu pénétrant, il est par contre
très ionisant. Il est de ce fait particulièrement dangereux, si des poussières radioactives sont
inhalées, ingérées ou si elles sont en contact direct avec la peau. Ce type de rayonnement
concerne généralement les transformations des noyaux lourds, dont le nombre atomique est
supérieur à 82. Le rayonnement β correspond à la transformation dans le noyau soit d'un
3
Chapitre I Généralités sur la radioactivité.
neutron en proton (β-), soit d'un proton en neutron (β+). Il ne parcourt que quelques mètres
dans l'air et est arrêté par une feuille d'aluminium. Le rayonnement gamma (γ) est le plus
pénétrant des trois rayonnements. Il peut parcourir des centaines de mètres dans l'air. Dans la
majorité des cas, le rayonnement gamma résulte de la désintégration d’un noyau produit à la
suite d’une désintégration alpha et bêta ou parfois seul dans certaines désintégrations. Il faut
recourir à de fortes épaisseurs de plomb ou de béton pour l’arrêter. Ces rayonnements sont
susceptibles d'entrer en interaction avec la matière qu'ils traversent et de provoquer des
changements au niveau de la structure atomique du milieu traversé.
4
Chapitre I Généralités sur la radioactivité.
• Le potassium
Potassium AK est présent dans la nature sous forme de trois isotopes naturels : 39
K
40 41 40
(93,258%), K (0,0117%), K (6,7302%) [8, 15]. Seul le potassium K est radioactif. Le
potassium constitue quelques 2,8 ppm de la croûte terrestre. Un gramme de potassium émet
40
3.31 photons gamma par seconde. La demi-vie du potassium K est de 1.248x109 ans et
représente environ 2.5% du poids de la croûte terrestre. Il se désintègre selon deux manières
(figure I.2):
5
Chapitre I Généralités sur la radioactivité.
même famille varient alors de 4, ou ne varient pas. Ces familles radioactives incluent des
radioéléments naturels secondaires caractérisés par des nombres atomiques compris entre 84
et 92. Chaque famille contient un isotope du radon, produit de filiation à l’état gazeux dans
l’environnement [9,14].
L’uranium est un métal lourd, omniprésent dans la nature et qu’on trouve sous plusieurs
formes chimiques dans toute la croûte terrestre. Cet élément émet un rayonnement gamma de
haute énergie, et représente en moyenne 2 à 4 ppm de la croûte terrestre. Un gramme
d'uranium avec ses produits de filiation émet 33400 photons gamma par seconde.
L’uranium possède 17 isotopes tous radioactifs, trois d’entre eux se trouvent dans des
238 235 234
états naturels identifiés par les masses atomiques: U (99,27%), U (0,72%) et U
(0,0054%). Les rayonnements émis par l’uranium sont principalement de type alpha [15].
Cette chaîne naturelle est caractérisée par un nombre de masse A= 4n+3. Elle commence
235
par le radionucléide U qui a la plus longue période: 7,03×108 années. Un gramme de 235
U
présente une radioactivité 79,96 kBq. Il se désintègre spontanément en 13 descendants dont le
dernier est le Plomb 207 (207Pb) à l’état stable (figure I.3).
L’élément père de cette famille est l’uranium 238 (figure I. 4), qui a la période la plus
longue (4,5×109 années). Ce qui explique le fait qu’il soit encore présent dans la croûte
terrestre. Il se désintègre naturellement en plomb 206 stable (206Pb). Le nombre de masse de
cette famille peut être exprimé par A= 4n+2. Parmi les descendants de l’uranium 238, on
trouve le radium (226Ra) qui est considéré comme un radionucléide naturel hautement toxique
[16]. Sa désintégration donne un gaz radioactif: le radon (222Rn), qui se désintègre lui-même
en 3,82 jours en polonium 218Po de période très courte (3,05 minute) en émettant une particule
α.
6
Chapitre I Généralités sur la radioactivité.
7
Chapitre I Généralités sur la radioactivité.
228
Parmi les descendants du thorium, on trouve le radium Ra qui montre les mêmes
propriétés chimiques que l'isotope du radium dans la chaîne de désintégration de l'uranium.
220
Cet élément produit le thoron Ra, un gaz radioactif. L'inhalation de ce gaz et de ses
descendants constitue un risque sanitaire potentiel pour l'Homme
8
Chapitre I Généralités sur la radioactivité.
Une filiation radioactive (dite aussi "série de décroissance radioactive"), est la série de
désintégrations en cascade que subissent certains noyaux. Dans la nature, les filiations
radioactives concernent principalement les trois éléments lourds dont le temps de vie est de
238 235 232
l’ordre du milliard d’années: U, U, et Th qui ont été mentionnés précédemment. Ces
noyaux se désintègrent en des noyaux fils. Ces derniers se désintègrent pour former de
nouveaux noyaux fils et ainsi de suite. Après de nombreux processus de désintégration, un
noyau stable est formé.
ln 2
λ s = I. 1
T
dN
A= − = λN = λN e I. 2
dt
Le dernier terme représente la décroissance des quantités de noyaux fils présents au temps
t=0. Avec Ni0 : nombre de noyaux Xi (i=1,2) au temps t=0. Si l’activité N20=0 à t=0, alors :
λ
A =λ N = A e −e I. 4
λ −λ
Dans le cas d’une filiation de n corps, l’activité du nième radioélément est donnée par la
relation (I.5) :
A# = λN C e +C e + ⋯ + C# e & I. 5
Où C1, C2… Cn sont des coefficients donnés par les relations suivantes :
9
Chapitre I Généralités sur la radioactivité.
)+
λ λ)
C = ( , i = 1, 2, 3, … n − 1
λ# − λ λ) − λ
)+#
λ)
C# = (
λ) − λ#
)+#
Selon les différences entre les périodes (ou les constantes de désintégration) mises en
jeux dans la chaine, plusieurs types d'équilibre radioactif peuvent s’établir. Cet équilibre peut
être défini comme un état de saturation des nombres de certains descendants da la filiation
radioactive au cours duquel on peut avoir des informations sur le nombre ou sur l'activité de la
substance de ces éléments de la filiation. Il est très important pour réaliser les mesures de
radioactivité.
L’équilibre idéal est atteint lorsque les activités des noyaux fils et père son
égales.
. 0
≈
. 0 −0
L’équilibre séculaire est atteint lorsque la période de noyau père est très longue
devant celle des noyaux fils. Il est atteint après un temps égal à environ 6 fois la période
la plus longue de la chaîne de décroissance.
.
≈1
.
La radioactivité est présente dans l'écorce terrestre depuis la formation de la terre. Elle
est constituée de minéraux produits par les roches de la terre et du sol [17, 18]. Toutes les
études réalisées sur la surveillance de la radioactivité dans l'environnement ont montré que le
niveau de celle-ci varie d’une région à une autre, car il est lié aux compositions géologiques et
aux conditions géographiques de chaque région [17].
10
Chapitre I Généralités sur la radioactivité.
11
Chapitre I Généralités sur la radioactivité.
Dans les systèmes aquatiques (les rivières et les lacs), les dépôts des sédiments
contiennent de la radioactivité, car ceux-ci se forment à partir de l’altération ou de l’érosion
des roches. En fait, la quantité de radioactivité dans les sédiments est assez similaire à celle
trouvée dans les roches [19-27]. Son transfert aux systèmes biologiques est la principale
source d'exposition continue de l’homme aux rayonnements ionisants. C’est un indicateur de
base de la contamination radiologique dans l'environnement [2, 19-21].
12
Chapitre I Généralités sur la radioactivité.
milieu absorbant subit donc des modifications dues à l’absorption des rayonnements. Un
rayonnement est dit ionisant quand il est susceptible d’arracher des électrons à la matière.
On peut classer les rayonnements ionisants selon leur mode d’interaction avec la
matière en deux catégories :
Les êtres humains sont exposés aux rayonnements émis par les sources radioactives
pour une durée plus ou moins longue et de manière plus ou moins forte. Les plus importantes
sont les sources naturelles de basse activité. Les interactions entre les corps et ces
rayonnements impliquent un transfert d’énergie vers le tissu vivant, qui peut être endommagé
par la modification de sa structure cellulaire et son ADN [8, 29].
L’exposition aux rayonnements qui atteignent le corps peut être par voie externe qui
provoque une irradiation externe, ou par voie interne quand les éléments radioactifs se
trouvent à l’intérieur de l’organisme (figure I.6). Les risques encourus lors d’une exposition
aux rayonnements dépendent de la radiosensibilité de chaque individu, du type de
rayonnement, et de la dose reçue [8].
13
Chapitre I Généralités sur la radioactivité.
L'exposition externe est le résultat du contact cutané avec des substances radioactives
dispersées dans l’air ou déposées au sol. Dans ce cas, l’humain est soumis à une exposition
externe, quand il se trouve dans un champ de rayonnements ionisants provenant des sources
radioactives situées dans son voisinage. Ces rayonnements peuvent atteindre la personne
directement ou par réflexion. L’exposition externe cesse dès lors que la source de
radioactivité est éloignée de la personne ou si un écran (blindage) est interposé entre la
personne et la source [31].
L'exposition interne est due aux éléments radioactifs ayant pénétré à l’intérieur de
222 220
l’organisme d’une personne. Ceci peut se produire par inhalation des gaz de Rn et Rn,
238 232
produits respectivement par les séries de désintégration de U et Th, présents dans l’air
respiré, ou par ingestion des aliments ou liquides contaminés par des éléments radioactifs, ou
par blessure par un objet contaminé [31].
Ils peuvent aussi s’introduire dans l’organisme par absorption cutanée variant en
fonction du caractère lipophile de la substance radioactive (figure I.6). Ces substances sont
ensuite distribuées dans l’organisme en fonction de leur nature physicochimique. Ils peuvent
s’accumuler dans les organes ou les tissus qu’ils irradient [31].
14
Chapitre I Généralités sur la radioactivité.
Les effets biologiques sont les effets observés lorsque des radiations ionisantes entre en
contact avec un tissu vivant. En effet, les rayonnements peuvent causer des modifications
directes du système biologique, en particulier de l’ADN qui est présente dans le noyau d’une
cellule (figure I.7) et qui contient toute l’information génétique propre à un individu.
15
Chapitre I Généralités sur la radioactivité.
rayonnements ionisants sont divisés en deux classes ; les effets déterministes et les effets
Stochastiques [31].
Ces effets sont des effets immédiats obligatoires qui surviennent suite à une exposition
brève et intense à une source radioactive. Ils apparaissent précocement à partir d'un certain
seuil d'irradiation, leurs dommages sont reproductibles et produisent des destructions
massives de cellules. En fonction de la dose et selon l’organe touché. Le délai d’apparition
des symptômes varie de quelques heures (nausées, radiodermites) à plusieurs mois [31].
Ces effets peuvent survenir de façon aléatoire au sein d’une population ayant subi une
exposition identique et sans qu’un seuil ait pu être vraiment défini. Contrairement aux effets
déterministes, ils apparaissent à de très faibles doses et la gravité de ces effets n’est pas
fonction de la dose reçue lors de l’exposition, seule la probabilité d’apparition en dépend [31].
Ces effets correspondent à des transformations de cellules plutôt qu’à leur destruction. Ce
sont les cancers et les anomalies génétiques (mutations). Ils apparaissent plusieurs années
après exposition.
Les effets Stochastiques sont très difficiles à distinguer de ceux dus à d'autres causes
que la radioactivité, comme les agressions dues à des produits chimiques, une consommation
de tabac ou une exposition excessive aux rayonnements UV du soleil.
16
Chapitre I Généralités sur la radioactivité.
Ils concernent des doses élevées reçues en Ils concernent les doses faibles ou
une fois moyennes reçues en plusieurs fois
Tableau I-4: Les différences entre les effets déterministes et les effets Stochastiques [31].
Le débit de dose absorbée est la quantité d’énergie cédée par les rayonnements ionisants
dans la matière par unité de masse, exprimée en Gray par seconde dans le système
international mais l’unité couramment utilisées est le Gray par heure. La contribution des
radionucléides naturels au débit de dose absorbée dans l’air (ADR) dépend de la concentration
226
des radionucléides Ra (238U), 232
Th et 40
K [32]. Si l’activité de ces radionucléides est
connue, le débit de dose absorbée dans l’air extérieur à un mètre au-dessus du sol est calculé
en utilisant la formule suivante [1]:
17
Chapitre I Généralités sur la radioactivité.
Selon le rapport UNSCEAR 2000, les facteurs de conversion pour convertir les concentrations
238 232 40
de U, Th et du K en débit de dose absorbée dans l’air sont respectivement : 0,462,
0,621 et 0,0417 exprimés en (nGy.h-1 par Bq-1.kg).
Pour estimer le débit de dose efficace annuelle (AED) reçue par la population, le facteur
de conversion 0,7 Sv.Gy-1 d’une dose absorbée en une dose effective et le facteur de
pondération 0,2 (dit aussi facteur d’occupation), qui implique que 20% du temps est dépensé
en plein air, sont proposés par UNSCEAR 2000, sont utilisés dans le calcul de AED par la
formule suivante [1]:
Les effets des rayonnements sont différents sur toutes les cellules vivantes, à cause de
leur sensibilité. Les cellules qui se divisent fréquemment sont beaucoup plus sensibles que
celles qui se divisent rarement. Ces effets peuvent entraîner la mort ou la mutation de la
cellule, alors qu'il peut n’y avoir aucun effet sur l'ADN [33].
Les gonades, la moelle osseuse active et les cellules des surfaces osseuses sont
considérées comme des organes d’intérêt par UNSCEAR 2000. Il est important de mesurer
l'équivalent annuel de la dose génétique (AGDE) reçue par les organes reproducteurs d’une
population exposée [26, 33]. Celui-ci est dû aux activités spécifiques de 226Ra, 232Th et 40K et
peut être calculé par la formule (I.8):
Pour calculer l’indice de risque externe Hex, la relation suivante a été proposée par
Beretka et Mathew en 1985 [34] :
18
Chapitre I Généralités sur la radioactivité.
À partir de cette équation, il est supposé que 370 Bq/kg de 226Ra, 259 Bq/kg de 232
Th et 4810
Bq/kg de 40K produisent le même débit de dose gamma [33].
L'inhalation des particules alpha émis par les radionucléides gazeux (222Rn et 220Rn) est
également dangereuse pour les organes respiratoires. Ce risque peut être contrôlé par l'indice
de risque interne Hin, donné par la relation suivante [34]:
Un autre indice de danger d'irradiation appelé indice représentatif de niveau est utilisé
pour estimer le niveau de risque aux rayonnements gamma associés aux radionucléides
naturels. Il est défini par l’équation (I.11) [35, 36] :
A89 A;< A>
IK = + + I. 11
150 100 1500
Bq
RaIM N S = 0.077A> + 1.43A;< + A89 I. 12
kg
19
Chapitre II Interaction photon-matière et détection.
Figure II-1: Les différentes interactions rayonnement-matière qui sont à la base des méthodes d’analyses.
Les techniques d'analyse sont toutes basées sur les propriétés des interactions des
rayonnements avec la matière. Ces interactions peuvent être classées selon [37-39] :
20
Chapitre II Interaction photon-matière et détection.
Nature du
Processus d’interaction Conséquences
rayonnement
Absorption totale du photon incident
Effet photoélectrique et photo électron
Réorganisation électronique
(faibles énergies)
Émission de X et ou e- Auger
Diffusion du photon incident et éjection
Effet Compton d’un e- Compton
Rayonnements γ, X Émission des rayons X et/ou e-
(énergies intermédiaires)
Auger suite au réarrangement
Absorption totale du photon
Production de paire incident et mouvement (e-,e+)
(E ≥ 1022 keV) Émission 2γ de 511 keV en sens opposé
Parmi les nombreux mécanismes possibles connus d'interaction des rayons gamma dans
la matière, seuls trois types jouent un rôle important dans la mesure des rayonnements: l’effet
photoélectrique, l’effet Compton et la création de paires. Toutes ces interactions conduisent
au transfert partiel ou complet de l'énergie de photon vers la matière [43-46].
ET = E − EU [II. 1]
Pour les rayons gamma d’une énergie suffisante, l’électron est éjecté de la couche K la plus
interne, si l'énergie n'est pas suffisante pour éjecter un électron de la couche K, les électrons
seront éjectés à partir des couches L ou M [48]. Après cet évènement, l'atome subit un
réarrangement au cours duquel soit un photon de fluorescence est émis, soit un électron est
éjecté (électron Auger).
21
Chapitre II Interaction photon-matière et détection.
32πr √2 Z ` c EK
σY< = ^_ bα avec f = II. 2
de
3 137 E ` g²
Où EK ∶ Énergie du photon incident.
m c²: Énergie de l’électron au repos.
r : Rayon classique de l’électron (2,818 fm).
Z: Numéro atomique de la cible.
L'effet photoélectrique est prépondérant pour les rayons γ de basse énergie (E≤ 2 MeV), et
en particulier pour les éléments de Z élevé [45,48].
22
Chapitre II Interaction photon-matière et détection.
Figure II-4: Spectre en énergie des électrons issus des diffusions Compton. (Ne : est le nombre d’électrons sur
lesquels les photons ont réalisés une diffusion Compton).
Klein et Nishina (1928) ont donné une formulation de la section efficace différentielle
par angle solide en fonction de l’énergie Eγ de photon incident et l’angle de diffusion φ
suivant l’équation (II. 4).
dσ 1 1 α 1 − cosϕ
= r s t1 + cosθ + vw II. 4
dΩ 2 [1 + α 1 − cosϕ ] 1 + α 1 + cosϕ
L’énergie de l’électron de recul est rapidement perdue dans la matière, tandis que le
photon Compton a une probabilité importante de s’échapper. La probabilité pour un photon de
23
Chapitre II Interaction photon-matière et détection.
subir une diffusion Compton augmente linéairement avec le nombre Z d'électrons disponibles
par atome cible comme indiqué dans la relation (II. 5) [48].
Z
σx ∝ II. 5
Ex
Les lois de conservation du moment cinétique font que ces deux photons sont émis dans
des directions opposées (figure II. 5). La conservation de l’énergie s’écrit par l’équation (II.
6):
E = 2m c² + Ex + Exz II. 6
{| et {|z sont respectivement les énergies cinétiques de l’électron et du positron. La section
efficace de ce processus est rigoureusement nul si E < 2E . Lorsque E > 2E , deux cas
doivent être considérés, comme indiqué dans l’équation II. 7 :
28 2Εγ 218
‚αr Z ƒ log N S− „ si 2Ε < … < Z
Ε d ⁄F
9 27
= II. 7 ‡
28 2
σY9 •
•
Ε α
€ αr Z ƒ 9 log 183Z
d ⁄F
− „ si Ε ≥ Z
Ε d ⁄F
27 α
24
Chapitre II Interaction photon-matière et détection.
croit rapidement avec {‰ . En pratique, ce type d’interaction n’est observé qu'à des énergies de
l’ordre de plusieurs MeV.
En plus de ces processus, une diffusion élastique peut se produire avec un photon. Il
consiste en une collision de photon avec la matière au cours de laquelle le photon ne perd pas
d’énergie. La diffusion élastique comporte deux types de diffusion : la diffusion Thomson et
la diffusion Rayleigh. Cependant, ces deux processus se faisant à des énergies en-dessous de
100 eV, sont souvent négligés dans les discussions de base des interactions gamma [48].
Figure II-6: Domaines du plan Z, Eγ des sections efficaces d’interaction des Photons–matière.
25
Chapitre II Interaction photon-matière et détection.
N x =N e ŒJ
II. 9
μ est le coefficient d’atténuation linéique qui dépend de l’énergie du photon et de la
nature du milieu. Ce coefficient est lié à la section efficacité totale de l’interaction σtot par la
relation (II. 11) :
N• ρ
μ = nσ Š = σ Š Avec de même μ = μY< + μx + μY9 • II. 10
M
II.3. Spectrométrie γ
26
Chapitre II Interaction photon-matière et détection.
a. Les scintillateurs
27
Chapitre II Interaction photon-matière et détection.
b. Les semi-conducteurs
Ils sont basés sur l’ionisation des atomes du milieu détecteur. Le dépôt d’énergie des γ
suite à leur interaction se traduit par la création de porteurs de charges (paires électron-trou)
au sein du réseau cristallin. Ces charges sont ensuite mobilisées grâce à un champ électrique,
produit par une alimentation haute tension continue de l’ordre de quelques milliers de volts,
conduisant à la génération d’un courant [48-50].
Le tableau II. 2 listes les principales propriétés des semi-conducteurs les plus
couramment utilisés. Parmi ceux-ci, le germanium possède la bande interdite la plus étroite
(Eg =0.66 eV) et permet de créer le plus grand nombre de porteurs de charge pour un dépôt
d'énergie donné, minimisant ainsi les fluctuations statistiques dans la mesure. Par ailleurs,
seul le germanium peut être utilisé avec des volumes importants (plusieurs dizaines de cm3).
Sa densité et son nombre atomique élevés en font le semi-conducteur le plus approprié pour la
détection des rayonnements ionisants dans une plage d'énergie allant de la dizaine de keV à la
dizaine de MeV [48-49]. Les détecteurs au germanium existent sous trois configurations
géométriques: planaire, coaxiale et puits (figure II. 9). Chacune de ces configurations est
adaptée à un type d’échantillons et un radioélément donné [47, 48].
28
Chapitre II Interaction photon-matière et détection.
Longueur d'atténuation x1/2 (cm) à 662 keV 3,83 1,83 1,82 1,50 1,20
Énergie par électron-trou Weh (eV) 3,61 2,98 4,8 4,43 4,22
Masse effective des électrons me∗ /me 0.26 0,12 0,067 0,11 0,002
Masse effective des trous mh∗ /me 0,36 0,21 0,45 0,40 0,6
Tableau II-2: Caractéristiques des principaux semi-conducteurs [38]. Toutes les valeurs indiquées
correspondent à la température ambiante (300°K), à l’exception du germanium pour lequel T=80°K.
- Les détecteurs planaires ont une fenêtre d’entrée en carbone, dont l'épaisseur
maximale du volume actif est environ 3cm, la résolution de cette configuration est la
meilleure. Ces détecteurs permettent d’avoir une réponse à basse énergie (de 1 keV à 1
MeV), ils sont adaptés pour les échantillons minces [47, 48].
- Les détecteurs coaxiaux ont une forme cylindrique avec une partie centrale creuse, ils
possèdent une fenêtre en béryllium ou carbone. La résolution de cette géométrie coaxiale est
moins bonne qu’avec la géométrie planaire, ils sont adaptés aux mesures des photons de haute
énergie. Ces détecteurs sont utilisés pour les mesures des échantillons volumineux [47, 48].
29
Chapitre II Interaction photon-matière et détection.
La spectrométrie γ est basée sur l’utilisation des détecteurs au germanium hyper pur
(GeHP) (figure II.10). Cette méthode est la plus répandue pour mesurer la radioactivité des
échantillons prélevés dans l’environnement.
En spectrométrie γ, les signaux fournis par un détecteur sont traités par différents
modules électroniques pour donner un spectre de rayons gamma des radioéléments analysés
(figure II. 11). Le rôle de ces modules est d’assurer l’amplification, la mise en forme et
l’acquisition du signal délivré par le détecteur:
La haute tension est un élément indispensable quel que soit le détecteur. Elle est
utilisée pour collecter la quantité de charges électriques qui est proportionnelle à l'énergie
déposée par le photon γ.
30
Chapitre II Interaction photon-matière et détection.
Figure II-11: Schéma de la chaîne électronique et traitement du signal pour un spectromètre gamma.
Le préamplificateur doit être placé le plus près possible du détecteur pour diminuer le
bruit électronique et pour assurer un couplage optimal entre le détecteur et l’amplificateur.
Son rôle est de convertir les charges en une tension, avec une amplitude d’impulsion en sortie
du préamplificateur proportionnelle à la charge en entrée.
Le DSA 1000 (Digital Spectrum Analyzer) est un analyseur multicanal 16K (16384
canaux) intégré (figure II. 12). Il dérive de l'application de la technologie DSP qui remplace la
fonctionnalité à la fois de l'amplificateur de mise en forme et le convertisseur analogique-
31
Chapitre II Interaction photon-matière et détection.
numérique (ADC) dans les systèmes de spectroscopie gamma. Ce module est fonctionné par
le logiciel de spectroscopie GENIE 2000 qui offre à l'utilisateur une flexibilité maximale [51].
EK = a + bC + cC II. 12
32
Chapitre II Interaction photon-matière et détection.
- Pic d’absorption totale correspondant à l’énergie totale déposée dans la partie sensible du
détecteur, soit par l’effet photoélectrique, soit par une combinaison des trois processus.
- Continuum Compton correspondant à des transferts partiels de l’énergie des photons
incidents dans le détecteur via une diffusion Compton. Il s’étale entre le pic de rétrodiffusion
(θ =180°, transfert maximum à l’électron Compton) et le pic photoélectrique (θ = 0°, sans
transfert d’énergie).
- Pic de rétrodiffusion correspond à la rétrodiffusion des photons dans le milieu
environnant la partie active du détecteur.
- Pics d’échappement (ou les pics de premier et second échappements) positionnés
respectivement aux énergies Eγ =511 keV et Eγ = 1022 keV. Ils sont dus au photon γ primaire
qui subit une matérialisation en une paire électron-positron.
- Pic d’annihilation positionné à une énergie E = 511 keV correspond à la détection d’un
photon provenant de l’annihilation d’un positron avec un électron du milieu traversé.
33
Chapitre II Interaction photon-matière et détection.
Notons qu'il est d'usage de définir une résolution relative R (exprimée en %) comme
étant le rapport de la résolution FWHM à l'énergie du pic (Équation II. 14) :
δE
R E = II. 14
E
La résolution δE varie avec l'énergie des photons gamma. Pour les scintillateurs ou les
détecteurs à semi-conducteurs, la résolution est la somme de plusieurs contributions comme
la fluctuation statistique, le bruit électronique, et la dispersion dans la collecte des charges
(semi-conducteur) ou des photons (scintillateur), etc … comme indiqué dans l’équation (II.
14) [48].
34
Chapitre II Interaction photon-matière et détection.
Tandis que, l’efficacité intrinsèque dépend du type de radiation, de son énergie et du matériau
constituant le détecteur. Elle est définit par la relation :
Un autre effet qui en tient compte est l'effet de coïncidence. Il se produit quand le
radioélément présente un schéma de désintégration complexe. Les durées de vie des niveaux
excités sont le plus souvent très inférieures au temps de résolution nécessaire à la chaine
électronique. Ce phénomène peut engendrer deux effets [45]:
- soit une perte de comptage dans le pic d’absorption totale, ce qui amène à la sous-
estimation de l’efficacité pour l’énergie correspondante.
- soit l’apparition de nouveaux pics d’énergie égale à la somme des énergies détectées
simultanément ou des pics de sommation qui s’ajoutent au fond continu du spectre.
35
Chapitre II Interaction photon-matière et détection.
La méthode Monte Carlo permet de réaliser un étalonnage par simulation. Il est d’abord
nécessaire de créer le modèle géométrique du système employé; ensuite de définir les
matériaux de chaque volume. Tous les volumes cibles dans lesquels sont susceptibles
d’interagir les particules doivent être modélisées. Enfin, la simulation des radionucléides
présents dans les sources étalons permet d’avoir des points de comparaison dans les courbes
d’étalonnage et donc de valider le modèle [45, 54, 56].
La désintégration radioactive est un processus aléatoire, qui peut être décrit avec
précision par la loi statistique de désintégration seulement quand les événements observés
sont importants (échantillons de haute activité). Cependant, dans les échantillons
environnementaux les activités sont faibles et les résultats de mesure de radioactivité sont
susceptibles d'être mal interprétés. Ainsi, on peut aboutir à des conclusions inappropriées en
raison des fluctuations statistiques du signal et du bruit de fond. Pour ne pas confondre entre
ces deux valeurs, il est nécessaire de connaitre les limites d’activité de détection pour
lesquelles un pic peut apparaitre dans le spectre et de donner des valeurs minimales d’activité
[55, 56].
36
Chapitre II Interaction photon-matière et détection.
Sous cet esprit, deux notions caractérisant les techniques de mesures et ayant été
formulées par Curie: seuil de détection (SD) et limite de détection (LD) [Currie, 1968], sont
toujours utilisées par les laboratoires.
SD LD
Figure II-15: Définition du seuil de décision (SD) et la limite de détection (LD) [47]
Le risque α affirme que le signal est réel avec une probabilité α, alors qu’il provient des
fluctuations statistiques du bruit de fond. Le risque β affirme que le signal est dû à la
fluctuation statistique du bruit de fond alors qu’il s’agit d’un signal réel.
SD = k ´ σ II. 17
37
Chapitre II Interaction photon-matière et détection.
La limite de détection (LD) correspond au risque de ne pas détecter d’activité, alors que
celle-ci est réellement présente. Elle correspond aux fluctuations maximales que pourrait
avoir un échantillon d’activité nulle. La limite de détection (LD) est définie par :
LD = SD + k µ σ¶ = k ´ σ + k µ σ¶ II. 18
LD = k ´ σ + k µ LD + σ II. 23
Le réarrangement de cette équation produit une relation simple :
LD = kα + 2k ´ σ
2
II. 24
En mettant kα = 1,645 et σ = 2B on trouve :
LD = 2.71 + 4.65√B II. 25
En pratique, l’estimation de la limite de détection (LD) requiert la connaissance du bruit
de fond à l’énergie caractéristique du radionucléide.
38
Chapitre II Interaction photon-matière et détection.
Dans les analyses de spectrométrie gamma, on doit propager les erreurs liées aux
valeurs mesurées. Si les erreurs sont individuellement petites et symétriques par rapport à
zéro, un résultat général peut être obtenu pour l'incertitude attendue associée à une grandeur
donnée calculée en fonction d'un nombre quelconque de variables indépendantes. Si x, y, z,…
sont des grandeurs mesurées directement ou liées aux variables connues σx, σy, σz , … , alors
l’écart type de toutes les quantités u dérivée de ces grandeurs peut être calculée par la relation:
δu δu δu
σ· = N S σJ + N S σ¸ + N S σº + ⋯ II. 27
δx δy δz
Où u = u x, y; z, … représente la quantité dérivée.
La formule (II.28) est applicable presque pour toutes les situations dans les mesures
nucléaires. Les variables x, y, z,… doivent choisies indépendantes afin d’éviter l’effet de
corrélation [48].
39
Chapitre III Matériels et méthodes.
Le bassin versant Kébir-Rhumel est l’un des plus grands bassins hydrographiques
importants en Algérie qui couvre une surface de 8815 km2. Ce bassin déborde largement des
limites géographiques du Constantinois. Il s’étend entre la mer Méditerranée au nord et les
marges septentrionales des hautes plaines des sebkhas (lacs salés) au sud, présentant ainsi des
caractères physiques nettement contrastés, d’où son originalité [57, 58].
Il est drainé par deux principaux cours d'eaux : dans la partie sud, oued Rhumel et dans
la partie ouest, oued Enndja. Leur confluence à l’aval de Grarem donne oued El Kébir, lequel
rejoint plus au nord la Méditerranée [58].
• Oued Rhumel est l’oued le plus important du Kébir Rhumel. Il prend sa source vers
1160m dans les marges méridionales du Tell, à l’ouest de Belaâ. Il traverse les hautes Plaines
Constantinoises, avec une orientation sud-ouest, nord-est jusqu'à Constantine. Ensuite, il
s’écoule en direction du nord-ouest et plus au nord, aux environs de Sidi Merouane, il conflue
avec oued Enndja qui draine la partie occidentale du bassin. Durant tout ce parcours, oued
Rhumel reçoit quelques affluents plus ou moins importants tels que : oued Boumerzoug, oued
Athmania, oued Smendou (figure III.2) [59].
• Oued Enndja : est formé à l’amont par la confluence d’oued Dehamcha et oued Menaâ.
Le premier prend sa source au seuil des hautes plaines au nord d’El Eulma alors que le second
prend sa source aux environs d’Ain El Kebira dans les massifs de la petite Kabylie. A l’instar
de la haute vallée du Rhumel, il suit une direction sud-ouest, nord-est, mais cette fois à travers
les reliefs montagneux du Tell, parallèlement à la chaîne numidique qui le borde au Nord.
Durant son parcours, oued Enndja ne reçoit pas d’affluents importants sur sa rive gauche,
mais sur sa rive droite, il collecte les eaux de oued Rarama (ou Djemila) ainsi que ceux de
Bou Selah, de Redjas et de El Melah [59] (figure III.1).
40
Chapitre III Matériels et méthodes.
41
Chapitre III Matériels et méthodes.
• Oued Kebir (figure III.2) prend sa naissance des deux oueds précédents, Rhumel et
Enndja. Il prend d’abord une direction sud-nord et franchit vigoureusement la chaîne
numidique, bien exposée aux vents pluvieux en provenance de la Méditerranée. Puis en
prenant une orientation sud-est, nord-ouest, il traverse les massifs très arrosés de la petite
Kabylie d’El Milia, avant de s’écouler dans une large vallée vers la mer. Dans cette partie de
son cours, oued El Kebir reçoit en rive droite, oued Bou Siaba et en rive gauche oued Irdjana
[59].
Le bassin versant est composé de domaines géologiques très différents (figure III.3) [57].
42
Chapitre III Matériels et méthodes.
Le bassin du Kébir-Rhumel est doté de plusieurs oueds qui alimentent certains barrages
à l’est de l'Algérie. Parmi ces Barrages, le barrage de Beni Haroun, le plus grand complexe
hydraulique stratégique en Algérie. Il fait partie du bassin Kebir Rhumel, et couvre une
superficie de 3,929 ha, qui représente 60% de la superficie totale du grand bassin. Il est situé à
l’aval de deux importants oueds: à l’est oued Rhumel et l’ouest oued Endja dans la wilaya de
Mila au nord-est de l’Algérie, à environ 40 km au nord de la ville de Constantine (figure
III.1).
43
Chapitre III Matériels et méthodes.
Pour évaluer les niveaux de radioactivité naturelle, 22 échantillons de sédiments ont été
prélevés manuellement entre les bords de barrage Beni Haroun et oued Rhumel (figure III. 4)
à une profondeur de 5-10 cm à partir de la couche supérieure formant la surface en utilisant
une pelle en acier. Chaque site de prélèvement séparé de l’autre par une distance d’environ de
300 m à 5 km (tableau III.1 et tableau III.2). Le choix de ces sites est basé sur l’existence ou
non de source de pollution industrielle et urbaine, ainsi que de la composition géologique des
régions de prélèvement. Les échantillons prélevés ont été mis dans des sachets en plastique
libellés et transférés au laboratoire pour la préparation et l’analyse.
Dans le laboratoire, les sédiments prélevés sont séchés dans une étuve à une température
allant de 80 à 110 °C jusqu’ à la stabilisation du poids pour assurer l’élimination complète de
l’humidité [25]. Après refroidissement complet, ils sont broyés dans un mortier en agate afin
de les réduire en particules fines (état poudre). Cette étape est nécessaire pour analyser avec
précision qualitativement et quantitativement les échantillons (figure III.5).
Une fois cette étape terminée, les échantillons sont tamisés dans un tamis de mailles
1mm. Ensuite, ils sont mis dans des récipients en plastique de forme cylindrique de 60 ml et
scellés pour empêcher l’échappement du radon (222Rn) et du Thoron (220Rn) des échantillons.
Tous les échantillons sont pesés et stockés pendant au moins un mois (∼ 7 fois les demi-vies
de 222Rn et du 220Rn) pour atteindre l'équilibre séculaire entre les séries 238
U et 232Th et leurs
descendants.
44
Chapitre III Matériels et méthodes.
Position géographique
Point
D’échantillonnagee Latitude(N°) Longitude(E°)
Position géographique
Point
D’échantillonnagee Latitude(N°) Longitude(E°)
45
Chapitre III Matériels et méthodes.
Figure III-4: Localisation des stations de prélèvement dans Oued Rhumel et Beni Haroun.
46
Chapitre III Matériels et méthodes.
Sa résolution en énergie est de 1.8 keV à la raie 1332,5 keV du 60Co et de 0,86 keV pour
la raie gamma 122 keV du 57Co. L’efficacité relative du détecteur est de 35% par rapport au
scintillateur NaI (Tl) de dimension du cristal 3"x3" à l’énergie 1332,5 keV. Il est maintenu à
la température de l’azote liquide et entouré par un château de plomb afin de réduire le bruit de
fond dû à la radioactivité naturelle ambiante. Les impulsions délivrées par le détecteur sont
amplifiées, ajustées et traitées par un inspecteur DSA 1000 de marque Canberra. L'acquisition
de données s'effectue sur un P.C. équipé du logiciel GENIE 2000 [63]. La figure (III.6)
montre le dispositif expérimental utilisé où ont été mesurés certains échantillons.
Le laboratoire de mesures des Basses Activités (LBA) est équipé de deux détecteurs
Germanium intrinsèque hyper-pur (HPGe). Les deux détecteurs sont entourés de 2 cm de
47
Chapitre III Matériels et méthodes.
48
Chapitre III Matériels et méthodes.
Tableau III-3: Numéros de canaux correspondants aux énergies gammas du spectre de la source 152Eu.
1600
1400
1200
1000
Energie (keV)
800
600
400
200
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000 3500 4000
Canal
N#I EK
ε9«¬ = III. 3
A P EK t x
Avec N#I Eγ : Le nombre de coups net dans le pic d’énergie Eγ [coups. s-1],
49
Chapitre III Matériels et méthodes.
∆ε9«¬ σ½ σ• σ σ
= tN &¾¿ S + À Á + À Á + N à S v III. 4
ε9«¬ N#I A P tx
Où :σ½&¾¿ : Erreur sur l’intensité du pic d’absorption; σ• : Erreur sur l’activité de la source ;
σ : Erreur sur la probabilité d’émission d’un rayonnement gamma d’énergie E; ĜŠ: Erreur sur le
temps de collection.
121,78 8,07±0,40
244,00 4,94±0,25
344,30 4,37±0,22
443,00 3,14±0,16
778,87 2,19±0,11
964,01 1,85±0,09
1085,83 1,83±0,09
1112,04 1,73±0,09
1408,02 1,36±0,07
Tableau III-4: Efficacité expérimentale mesurée du détecteur pour une géométrie cylindrique.
50
Chapitre III Matériels et méthodes.
Valeurs experimentales
Fit exponentiel
0,09
Data: Data1_B
Model: ExpDec2
0,08
Chi^2/DoF = 1.58799
R^2 = 0.99016
0,07
0,04
0,03
0,02
0,01
L’étalonnage en énergie dans le laboratoire LBA a été effectué en utilisant une source
d’Europium (152E). Pour déterminer la courbe de l'efficacité, les sources IAEA-RGU-1 et
IAEA-RGTh-1 sous forme de poudre sont installées dans des récipients cylindriques en
plastique similaire à la géométrie de mesure. Les activités des séries naturelles sont de
238
4940±30 Bq/kg pour U, 228±2 Bq/kg pour 235U et 3250±10 Bq/kg pour 232Th dans IAEA-
RGTh-1 [68].
5
Efficacité
0
0 500 1000 1500 2000 2500 3000
Energie (keV)
La connaissance du bruit de fond pour les mesures de faibles activités est une condition
préalable, pour obtenir les limites de détection les plus faibles possibles. Les rayonnements
51
Chapitre III Matériels et méthodes.
La Figure II.12 ci-dessus, montre le spectre de bruit de fond obtenu à la division des
techniques nucléaires du CRNA. Dans ce laboratoire, la mesure du bruit de fond à l’intérieur
du château est effectuée durant 1004800s pour la détermination de la limite de détection. La
plupart des radioéléments présents dans le spectre sont les descendants des familles
radioactives naturelles 238U, 232Th, avec le radionucléide 40K.
Figure III-12 : Spectre de bruit de fond du château mesuré durant 1004800 s (CRNA).
Les échantillons des sédiments placés dans des récipients cylindriques sont mesurés au
moyen du détecteur de type germanium hyper-pur (HPGe) durant 48 heures. L'analyse de
chaque échantillon par spectrométrie gamma donne naissance à un spectre donnant le nombre
de coups enregistrés par seconde en fonction de l’énergie des rayons gamma émis par les
radionucléides (figure III.13). Après la mesure et la soustraction du bruit de fond, l’activité de
52
Chapitre III Matériels et méthodes.
chaque radionucléide dans les échantillons mesurés est quantifiée en (Bq/kg) en utilisant la
relation (II.16) mentionnée dans le chapitre II.
En effet, les radionucléides 238U, 235U et 232Th ne sont pas émetteurs des rayons gamma,
pour cette raison nous mesurons de façon indirecte les raies gamma émis à partir de certains
de leurs descendants, à condition soient émetteurs de rayons gamma avec une probabilité
d'émission significative et qu'ils aient été capables d'entrer en équilibre avec leurs parents au
cours d'une période temporelles raisonnable.
53
Chapitre III Matériels et méthodes.
un double photo-pic qui est très difficile à analyser. Pour cette raison, ces deux pics ne sont
pas souvent utilisés.
238
Ainsi, la raie 63,26 keV est mieux adaptée pour déterminer l'activité U dans les
échantillons de sol ou les échantillons environnementaux. Cependant, pour l’analyse des
photons de la raie 63,29 keV de faible énergie, nécessite l’utilisation des détecteurs spéciaux
et également une correction pour l'auto-absorption [69,70],
54
Chapitre III Matériels et méthodes.
détermination de l’activité de 235U. Mais cette raie est très proche de la raie 186,2 keV (226Ra),
qui résulte du double pic à la position de la raie gamma 186 keV cette raie ne peut alors être
fiable. Pour pouvoir déterminer l’activité de 235U, on peut calculer l’activité de 238U à partir de
238
U
la raie 63,26 keV (234Th), puis la déduire du rapport d’abondance 235
= 21.7 [70]. L’autre
U
méthode consiste à utiliser des raies de faible intensité d’émission, par exemple la raie 143,76
keV (10, 50 %) avec la raie 163,33 keV (5,08%) [72].
Tableau III-5 : Les principales raies gamma utilisées pour déterminer les activités des radionucléides naturels.
55
Chapitre VI Résultats et
discussion
IV. Résultats et discussion
Tous les échantillons de sédiments prélevés du barrage de Beni Haroun et oued Rhumel ont
été analysés par spectrométrie gamma selon les procédures de préparation et d’acquisition
décrites dans le chapitre précédent. Les résultats que nous avons obtenus et leurs
interprétations sont exposés dans ce chapitre.
Les activités spécifiques des radionucléides naturels sont calculées à partir de leurs
descendants, émetteurs de gamma ayant des probabilités d’émission significatives comme
nous l’avons montré dans le chapitre III. L'activité minimale détectable (MDA) des
radionucléides pour tous les échantillons, est donnée dans le tableau IV.1.
Tableau IV-1: Valeurs des activités minimales détectables des radionucléides naturels.
Seules les activités supérieures à la limite de détection de la chaîne d’analyse sont prises
238 232 235
en considération. Les activités spécifiques des descendants de U de Th et de U ainsi
40
que l’activité du radionucléide primordiale K pour les différents échantillons de sédiments
du barrage sont donnés dans le tableau IV.2. Les valeurs résumées dans ce tableau permettent
de comparer les radionucléides naturels mentionnés ci-dessus.
Comme on peut voir dans ce tableau, les activités du 234Th, du 214Bi et du 214Pb varient
de 3,77 à 56,10 Bq/kg, de 8,33 à 60,60 Bq/kg et de 8,97 à 71,80 Bq/kg, respectivement pour
238 232 208
la famille de U. Pour la famille de Th, on peut voir que les concentrations du Tl, du
212 208
Pb et du Ac varient de 8,52 à 46,34 Bq/kg, de 7,88 à 49,20 Bq/kg, et de 7,22 à 47,18
235
Bq/kg, respectivement. Les valeurs des activités du U varient de 1,77 à 9,89 Bq/kg. Aussi,
40
Les valeurs de l’activité du K varient entre 62,5 et 324,5 Bq/kg.
56
Chapitre IV Résultats et discussion
Tableau IV-2: Les activités spécifiques des séries 238U, 235U et 232
Th ainsi que le radionucléide primordial 40K dans les sédiments du barrage Beni Haroun.
57
Chapitre IV Résultats et discussion
Les résultats obtenus montrent que les concentrations des radionucléides varient d’un
endroit à l’autre, en raison de la grande variation de la composition géologique des sédiments.
300
Activité (Bq/kg)
200
100
Site de prélévement
226
Figure IV-1: Distribution des
de activités Ra, 232Th et 40K dans le barrage de Beni Haroun.
A partir des résultats montrés dans cette figure, il apparait que les concentrations du
232 226
Th dans tous les échantillons sont plus grandes
grand que les concentrations du Ra sauf pour
les échantillons SBH (9-13)
13) et SBH (15-16).. On peut expliquer que cette différence est due au
radionucléides dans les sédiments. Alors que, le 226Ra (238U) se
comportement différent de ces radionucléides
dissout dans l'eau, 232Th est un élément particulièrement insoluble et il se trouve généralement
associé à la matière solide.
40 226
Les activités du K sont supérieures à celles
celle de Ra (238U) et du 232
Th dans les sites
d’échantillonnages. Cee qui s'explique par la présence d'argile; qui contient une concentration
relativement élevée de potassium.
226
La figure (IV.2 a) montre que toutes les valeurs des activités du Ra sont en dessous
de l'activité admissible 35 Bq/kg sauf pour les échantillons SBH-9,
SBH 9, SBH-10
SBH et SBH-14 qui
ont
nt des valeurs de concentration plus grandes que la limite. Cette augmentation reflète une
certaine influence des activités agricoles
agricoles intensives dans cette région. De plus, la pollution
industrielle et urbaine peut aussi affecter sur le niveau de radionucléides,
radionucléides, où la plus grande
partie des eaux usées est rejetée dans les rivières. Cela peut contribuer de manière
significative à augmenter les niveaux de radionucléides dans les sédiments de surface.
58
Chapitre IV Résultats et discussion
226Ra
80
(a)
Acitité (Bq/kg)
60
35
40
20
SBH-1
SBH-2
SBH-3
SBH-4
SBH-5
SBH-6
SBH-7
SBH-8
SBH-9
SBH-10
SBH-11
SBH-12
SBH-13
SBH-14
SBH-15
SBH-16
SBH-17
M.M
Site de Prélèvement
232Th
50
Activité (Bq/kg)
33
(b)
40
30
20
10
0
M.M
SBH-1
SBH-2
SBH-3
SBH-4
SBH-5
SBH-6
SBH-7
SBH-8
SBH-9
SBH-10
SBH-11
SBH-12
SBH-13
SBH-14
SBH-15
SBH-16
SBH-17
Site de Prélèvement
300
200
100
0
SBH-1
SBH-2
SBH-3
SBH-4
SBH-5
SBH-6
SBH-7
SBH-8
SBH-9
SBH-10
SBH-11
SBH-12
SBH-13
SBH-14
SBH-15
SBH-16
SBH-17
M.M
Site de Prélèvement
Figure IV-2: Les activités spécifiques du 226Ra (a), 232Th (b) et 40K (c) dans les échantillons du
d barrage Beni
Haroun (SBH : Sédiment de Beni Haroun).
59
Chapitre IV Résultats et discussion
Les activités des radionucléides montrées dans le tableau IV.3 de chaque série ont été
226
utilisées pour déterminer les valeurs moyennes des activités du Ra (238U) et du 232
Th. La
40
figure IV.3 montre que K est le plus grand contributeur à l’activité totale pour tous les
échantillons de l’Oued Rhumel.
60
Chapitre IV Résultats et discussion
226
Figure (IV.4a)
IV.4a) représente les activités du Ra présents dans les échantillons des
226
sédiments des cinq sites d’étude. Cette représentation montre que les concentrations du Ra
varient d’un site à l’autre, mais l’activité la plus grande a été trouvée au site SRBQ. Cette
région située à côté
té des champs agricoles,
agricole , où l'utilisation abusive de fertilisants agricole riches
en uranium conduit à l'augmentation de radium dans les sédiments
sédiments superficiels.
232
Pour les concentrations du Th dans ces échantillons, on peut constater que leurs
valeurs sont légèrement élevées dans les deux sites SRBM, SRBQ, mais elles restent en-
en
dessous de 33Bq/kg [1], comme montré dans la figure (IV.4b). De même, les valeurs des
activités du 40K (figure
igure IV.4c) dans tous les échantillons étudiées sont inférieures au niveau de
l’activité admissible qui est 400 Bq/kg [1].
[1
61
Chapitre IV Résultats et discussion
226Ra
(a)
50
30
20
10
0
SRBD SRBB SRBH SRBM SRBQ M.M
Site de prélévement
232Th (b)
33
Activity spécifique (Bq/kg)
35
30
25
20
15
10
5
0
SRBD SRBB SRBH SRBM SRBQ M.M
Site de prélévement
40K
400
(c)
400
Activité spécifique (Bq/kg)
300
200
100
0
SRBD SRBB SRBH SRBM SRBQ M.M
Site de prélévement
Figure IV-4: Les activités spécifiques du 226Ra (b), 232Th (b) et 40K(c) dans les échantillons de l’oued
l Rhumel.
62
Chapitre IV Résultats et discussion
137Cs
5
0,84 1,23
0
Site de Prélévement
Figure IV-5 : Les activités spécifiques du 137Cs dans les échantillons du barrage Beni Haroun.
Par contre, dans les échantillons d’Oued Rhumel, seul l’échantillon SRBQ présente une
kg pour l’238U et 1,59±0,57 Bq/kg pour
activé de 34,50± 1,24 Bq/kg 235
U (tableau IV.3). Les
autres échantillons ont une faible concentration de uranium é 238 et 235, c'est à dire l'activité
de ces deux éléments est inférieure à la limite de détection. Ceci s’explique par le
comportement géochimique d’uranium.
100
50
Site de prélévement
63
Chapitre IV Résultats et discussion
IV.2. Évaluation
valuation des effets radiologiques
Le radium
adium équivalent est un facteur qui est utilisé généralement pour évaluer les dangers
232 226 40
associés aux matériaux contenant Th, Ra et K. Pour cette raison, ces dernières années
plusieurs travaux ont été consacrés à la mesure du radium équivalent [777, 80, 82, 83]. En
utilisant la formule (I.12) mentionnée dans le chapitre
hapitre I, nous avons trouvé les activités de
radium équivalent rapportées dans la figure IV.6. D’après cette figure,
igure, on peut remarquer que
tous les échantillons de barrage possèdent des valeurs acceptables de Raeq qui sont comprises
entre 26,47 et 134,43
43 Bq/kg, et qui restent toujours en dessous de la valeur limite 370 Bq/kg.
Raeq(Bq/kg)
400
370
300
200
100
0
V.M.A
SBH-1
SBH-2
SBH-3
SBH-4
SBH-5
SBH-6
SBH-7
SBH-8
SBH-9
SBH-10
SBH-11
SBH-12
SBH-13
SBH-14
SBH-15
SBH-16
SBH-17
Site de prélévement
Figure IV-7: Les activités de Raeq dans les échantillons du barrage Beni Haroun.
64
Chapitre IV Résultats et discussion
370
400 Raeq (Bq/kg)
300
200
100
0
SRBD SRBB SRBH SRBM SRBQ V.M.A
Site de prélévement
1
Hex Hin (a)
0,8
0,6
0,4
0,2
Site de prélévement
1 (b)
Hin Hex
0,8
0,6
0,4
0,2
0
SRBD SRBB SRBH SRBM SRBQ
Site de prélévement
Figure IV-9 : Les indices de risque externe et interne pour les échantillons du barrage Beni Haroun et de
l’oued Rhumel.
65
Chapitre IV Résultats et discussion
En se basant sur les formules (I.9) et (I.10) mentionnées dans le chapitre I. Les résultats
obtenus montrés dans les figures IV.8 (a) et (b) sont inférieurs à l’unité.
C’est un autre indice de contrôle de l'excès de dose dès que sa valeur dépasse 1. Cet
indice est calculé par l’équation (I.11). Les valeurs estimées de ce facteur pour chaque
échantillon sont montrées dans les figures IV.9(a) et (b) soulignant que tous les échantillons
étudiés donnent des valeurs de Iγ inférieures à l’unité.
1
Iγ (a)
0,8
0,6
0,4
0,2
Site de prélévement
1 (b)
Iγ
0,8
0,6
0,4
0,2
0
SBH-1 SBH-2 SBH-3 SBH-4 SBH-5
Site de prélévement
Figure IV-10 : Les indices représentatifs de niveau Iγ des échantillons du barrage Beni Haroun (a) et de
l’oued Rhumel (b).
Le débit de dose absorbée dans l'air extérieur à un mètre au-dessus du sol dû aux
238 232 40
radionucléides U, Th et K dans les échantillons étudiés a été évalué à partir de la
formule (I.6) proposée par l'UNSCEAR (2000).
66
Chapitre IV Résultats et discussion
40
20
0
SBH-1
SBH-2
SBH-3
SBH-4
SBH-5
SBH-6
SBH-7
SBH-8
SBH-9
SBH-10
SBH-11
SBH-12
SBH-13
SBH-14
SBH-15
SBH-16
SBH-17
M.M
Site de prélévement
Figure IV-11 : Le débit de dose des échantillons du barrage Beni Haroun (a) et de l’oued
l’o Rhumel (b).
Rappelons que la dose efficace annuelle est un indicateur des effets stochastiques des
radiations. Cette dose biologique est très
t utilisée en radioprotection, car elle sert à évaluer
l’exposition d’une personne individuelle aux rayonnements. Ce facteur a été évalué en
utilisant l’expression (I.7)) proposée par UNSCEAR (2000).
67
Chapitre IV Résultats et discussion
AED(µSv/an) (a)
75,67
80 70
60
40
20
0
SBH-1
SBH-2
SBH-3
SBH-4
SBH-5
SBH-6
SBH-7
SBH-8
SBH-9
SBH-10
SBH-11
SBH-12
SBH-13
SBH-14
SBH-15
SBH-16
SBH-17
V.M.A
Site de prélévement
Figure IV-12 : Les doses efficaces annuelles du barrage Beni Haroun (a) et de l’oued
l’o Rhumel (b).
Les valeurs des doses sont estimées pour chaque échantillon en utilisant la formule (I.8)
(I.
et représentées dans la figure
igure IV.12(a) pour les échantillonss de barrage et dans la
l figure
IV.12(b) pour les sédiments d’oued Rhumel. D’après les résultats obtenus, on peut confirmer
que tous les échantillons étudiés sont dans
dan les normes, parce
arce que toutes les valeurs des doses
sont comprises entre 84,74 428 µSv/an,
74 et 428,7 Sv/an, et sont inférieures à la limite 1 mSv/an. Cette
limite est recommandée par la commission internationale de
d radioprotection (CIPR),
(CIP pour le
grand public. Cela signifie
ignifie que les échantillons étudiés n’ont pas d’effets
effets dangereux issus de
ces rayonnements ionisants.
68
Chapitre IV Résultats et discussion
1000 (a)
1000 AGDE(µSv/an)
800
600
400
200
0
VMA
SBH-1
SBH-2
SBH-3
SBH-4
SBH-5
SBH-6
SBH-7
SBH-8
SBH-9
SBH-10
SBH-11
SBH-12
SBH-13
SBH-14
SBH-15
SBH-16
SBH-17
Site de prélévement
AGDE(µSv/an)
1000 (b)
1000
800
600
400
200
0
SBH-1 SBH-2 SBH-3 SBH-4 SBH-5 V.M.A
Site de prélévement
69
Chapitre IV Résultats et discussion
Cette variation de concentration de radioactivité dans les sédiments dans divers endroits du
monde dépend des conditions géologiques et géographiques des zones d’étude et de l'étendue
de l'utilisation des engrais dans les terres agricoles [77].
226 232 40
Locations Ra (Bq/kg) Th (Bq/kg) K (Bq/kg) Références
Barrage Beni
23,48±3,85 23,48±14 ,48 196,28± 31,00 Présent travail
Haroun(Algérie)
Oued Rhumel
26,64±1,33 25,95±1,46 164,50±11,30 Présent travail
(Algérie)
Italie (Lombardia)
72,00±31,00 48,00±8,90 617,00±150,00 [76]
Thaïlande (Chao
60,20 ± 0,50 64,97± 0,50 431,87 ± 5,90 [77]
Phraya)
Égypte (Abo Zaabal) 12,24 ± 0,05 8,46 ± 1,08 136.3 ±9,54 [33]
Soudan (Kordofan)
22,83±4,03 25,11±4.96 284,31±80,45 [80]
Tableau IV-4: Comparaison de la concentration des radionucléides naturels dans les sédiments étudiés avec
celles des autres pays.
Les valeurs moyennes de doses (ADR, AED, AGDE) obtenues pour les échantillons
étudiés sont comparées à celles des échantillons de sédiments provenant d'autres pays. Le
tableau IV.5 montre que les valeurs de dose varient d’un pays à un autre. Ces valeurs ne
correspondent qu'à une zone de prélèvement limitée dans chaque pays. D’après le tableau, les
valeurs moyennes de débit de dose (ADR) des échantillons étudiés sont supérieures à celles
de l’Egypte, Libye, Soudan et Ghana. Cependant, elles sont légèrement inférieures aux
valeurs publiées par la Turquie et l’Iraq et très inférieures aux autres pays mentionnés dans le
tableau.
Pour les valeurs des doses efficaces annuelles, on peut faire des observations similaires
au débit de dose à l’exception de l'Égypte dont la valeur est plus grande aux valeurs calculées
dans ce travail. Les valeurs de l’équivalent de dose Annuelle des Gonades sont comparées
70
Chapitre IV Résultats et discussion
avec celles publiées par l’Égypte et le Nigeria, où on peut constater que les valeurs moyennes
de la présente étude sont supérieures à la valeur de l’Égypte et très inférieures à celles
mentionnées par le Nigeria.
Tableau IV-5: Comparaison de la dose dans les échantillons de sédiments étudiés avec ceux d'autres pays.
71
Chapitre IV Résultats et discussion
70 (a)
60 R² = 0,2977
50
226Ra(Bq/kg)
40
30
20
10
0
0 10 20 30 40 50
232Th(Bq/kg)
50 (b)
R² = 0,7259
40
232Th(Bq/kg)
30
20
10
0
0 50 100 150 200 250 300 350
40K (Bq/kg)
70 R² = 0,1329 (c)
60
226Ra(Bq/kg)
50
40
30
20
10
0
0 50 100 150 200 250 300 350
40K(Bq/kg)
72
Chapitre IV Résultats et discussion
Figure IV-14: Corrélation entre les concentrations de (226Ra, 232Th), (232Th, 40K) et (226Ra, 40K) pour les
échantillons du barrage de Beni Haroun.
50 R² = 0,8031
(a)
40
(Bq/kg)
30
226Ra
20
10
0
0 10 20 30 40
232Th(Bq/kg)
35 (b)
R² = 0,8444
30
25
232Th(Bq/kg)
20
15
10
5
0
0 50 100 150 200 250 300
40K (Bq/kg)
50 (C)
R² = 0,9045
40
232Ra(Bq/kg)
30
20
10
0
0 50 100 150 200 250 300
40K (Bq/kg)
Figure IV-15: Corrélation entre les concentrations de (226Ra, 232Th), (232Th, 40K) et (226Ra, 40K) pour les
échantillons de l’oued Rhumel.
Cependant, il existe une bonne corrélation entre (232Th, 40
K) avec une valeur de 0,72.
Cette forte corrélation indique que le résultat individuel d’un radionucléide donné est un bon
prédicateur pour la concentration de l’autre composant de la paire [74, 83,84].
Les figures VI.14(a), (b) et (c) montrent clairement une forte corrélation entre (226Ra,
232
Th), (232Th, 40
K) et (226Ra, 40
K) avec R2= 0,80, 0,84 et 0,90 dans les échantillons d’oued
73
Chapitre IV Résultats et discussion
Rhumel, suggérant que leur origine et leurs comportements sont identiques dans les
échantillons de l’oued.
226 232 40
Ra Th K Raeq Hex Hin Iγ ADR AED AGDE
226
Ra 1,000
232
Th 0,546 1,000
40
K 0,365 0,852 1,000
Raeq 0,827 0,915 0,784 1,000
Hex 0,827 0,915 0,784 1,000 1,000
Hin 0,920 0,825 0,671 0,981 0,981 1,000
Iγ 0,806 0,925 0,807 0,999 0,999 0,973 1,000
ADR 0,826 0,913 0,789 1,000 1,000 0,981 0,999 1,000
AED 0,826 0,913 0,789 1,000 1,000 0,981 0,999 1,000 1,000
AGDE 0,814 0,918 0,804 0,999 0,999 0,976 1,000 1,000 1,000 1,000
Tableau IV-6: Corrélation de Pearson entre les radionucléides présents dans les échantillons de Barrage et les
paramètres radiologiques associés.
Les trois radionucléides ont un coefficient de corrélation positif ρ > 0,70 avec les
paramètres radiologiques, c'est-à-dire qu’il existe une forte corrélation entre les
radionucléides et les paramètres radiologiques. A partir du tableau VI.7, un coefficient de
corrélation positif et élevé ρ > 0,90 est observé entre 226
Ra, 232
Th et 40
K avec tous les
paramètres radiologiques associés. Cela implique une très forte relation entre les
radionucléides dans les sédiments et les paramètres radiologiques.
226 232 40
Ra Th K Raeq Hex Hin Iγ ADR AED AGDE
226
Ra 1,000
232
Th 0,896 1,000
40
K 0,951 0,919 1,000
Raeq 0,981 0,960 0,979 1,000
Hex 0,981 0,960 0,979 1,000 1,000
Hin 0,991 0,944 0,974 0,998 0,998 1,000
Iγ 0,979 0,959 0,982 1,000 1,000 0,998 1,000
ADR 0,981 0,957 0,981 1,000 1,000 0,998 1,000 1,000
AED 0,981 0,957 0,981 1,000 1,000 0,998 1,000 1,000 1,000
AGDE 0,981 0,957 0,982 1,000 1,000 0,998 1,000 1,000 1,000 1,000
Tableau IV-7: Corrélation de Pearson entre les radionucléides présents dans les échantillons d’Oued Rhumel et
les paramètres radiologiques associés.
74
Chapitre IV Résultats et discussion
226 232 40
Ra Th K Raeq Hex Hin Iγ ADR AED AGDE
Minimum 9,22 7,87 62,50 26,49 0,07 0,10 0,19 12,20 14,97 84,72
Maximum 66,20 47,57 324,50 134,44 0,36 0,49 0,97 61,66 75,67 428,75
Moyenne 23,48 23,48 196,28 72,18 0,19 0,26 0,52 33,28 40,85 232,35
Médiane 17,35 21,47 201,47 67,23 0,18 0,23 0,50 31,29 38,40 220,86
Ecart-type 14,85 10,00 76,98 30,01 0,08 0,12 0,21 13,77 16,90 95,18
Kurstosis
(Coefficient
3,55 0,73 -0,96 -0,10 -0,10 0,12 -0,11 -0,13 -0,13 -0,15
d'aplatisse-
ment)
Coefficient
1,91 0,78 -0,09 0,69 0,69 0,97 0,63 0,67 0,67 0,63
d'asymétrie
Tableau IV-8: Statistiques descriptives des activités des radionucléides et des paramètres radiologiques pour les
échantillons du barrage.
Le coefficient d'asymétrie est positif pour tous les paramètres radiologiques ainsi que
226 232
pour les activités de Ra et Th, ce qui indique une distribution décalée à gauche de la
médiane, et donc une queue de distribution étalée vers la droite. Et il est négatif pour les
valeurs de 40K, qui suggère une distribution décalée à droite de la médiane, et donc une queue
de distribution étalée vers la gauche. Pour les échantillons d’oued Rhumel les valeurs de
coefficient d'asymétrie sont positives.
75
Chapitre IV Résultats et discussion
226 232 40
Ra Th K Raeq Hex Hin I ADR AED AGDE
Minimum 43,48 20,01 81,70 53,22 0,14 0,19 0,38 24,22 29,72 167,00
Maximum 16,66 32,71 259,20 110,21 0,30 0,42 0,79 50,77 62,31 352,47
Moyenne 26,78 25,93 164,50 76,53 0,21 0,28 0,55 35,06 43,02 242,79
Médiane 23,33 23,33 129,50 63,87 0,17 0,24 0,46 29,24 35,88 202,12
Ecart-type 11,48 5,80 86,65 25,74 0,07 0,10 0,19 12,05 14,79 84,68
Kurstosis
(Coefficient
-0,48 -2,84 -3,12 -2,47 -2,47 -2,04 -2,57 -2,50 -2,50 -2,56
d'aplatisse-
ment)
Coefficient 0,82 0,35 0,44 0,64 0,64 0,69 0,63 0,64 0,64 0,62
d'asymétrie
Tableau IV-9: Statistiques descriptives des activités des radionucléides des paramètres radiologiques pour des
échantillons de l’oued Rhumel.
800 1000
800
600
Frequence
Frequence
600
400
400
200 200
0 0
-20 23 67 110 -20 23 67 110
226Ra 232Th (Bq/ kg)
(Bq/kg )
800
600
Frequence
400
200
0
-28 196 420 644
40K (Bq/kg)
Figure IV-16 : Distributions des fréquences des activités spécifiques de 226Ra, 232Th et 40K pour les échantillons
du Barrage.
76
Chapitre IV Résultats et discussion
distribution normale dans cette zone. Mais les autres graphes présentent un certain degré de
multi-modalité, c'est à dire que les concentrations de ces éléments varient d'un site à l'autre, ce
qui démontre la variation de la composition géologique des sédiments due à la différence des
compositions des roches mères.
Figure IV-17 : Distributions des fréquences des activités spécifiques de 226Ra, 232Th et 40K pour les échantillons
de l’oued Rhumel.
77
Conclusion Générale .
Conclusion générale
La pollution radioactive des eaux, des sols et des sédiments peut être causée par les
radioéléments naturels ou artificiels. Lorsque les rayonnements émis par les corps radioactifs
traversent la matière, ils produisent l’ionisation des atomes. Ils provoquent, dans la matière
vivante, des effets biologiques qui concernent soit l'individu irradié (effets somatiques), soit
sa descendance (effets génétiques). La Commission Internationale de Protection Radiologique
(CIPR) s'est préoccupée depuis plusieurs dizaines d'années de ce problème et a suggéré des
normes qui chiffrent la valeur du risque acceptable.
Dans ce présent travail, nous nous sommes intéressés à la mesure de la radioactivité
naturelle dans les sédiments des systèmes aquatiques, qui sont considérés comme un moyen
de migration pour le transfert des radionucléides aux systèmes biologiques. Pour identifier et
quantifier les éléments radioactifs dans les échantillons environnementaux, la spectrométrie
gamma est l'une des techniques les plus largement utilisées. Cette méthode non destructive
permet de doser en une seule mesure l’ensemble des radioéléments émetteurs γ d’énergies
comprises entre 20 et 3000 keV présents dans un échantillon. Afin d'obtenir une mesure
précise, des étalonnages qualitatif (énergie) et quantitatif (efficacité) des étapes sont
importantes.
Tout d’abord, en utilisant le détecteur gamma hyper pure (GeHP) à haute résolution,
nous avons mesuré la radioactivité naturelle dans 22 échantillons de sédiments collectés à
partir du Barrage Beni Haroun et des Oueds qui l’alimentent. Les résultats obtenus montrent
226
que les radionucléides naturels des séries Ra (238U) et 232
Th et 40K sont présents dans tous
les échantillons, avec des concentrations inférieures aux limites autorisées identifiées par
UNSCEAR 2000, et qui sont 35, 33 et 400 Bq kg-1 pour le 226Ra, 232Th et 40K respectivement.
137
Tandis que, le radionucléide anthropogénique Cs a été trouvé dans trois locations
d'échantillonnages. Les résultats de mesure montrent également que les valeurs des activités
spécifiques des échantillons étudiés varient d'un site à l'autre. Ce qui pourrait être expliqué par
la variation de la composition géologique des régions d'échantillonnage car le barrage et les
Oueds font partie du bassin versant Kebir-Rhumel composé de domaines géologiques très
différents. En outre, l'utilisation abusive des fertilisants peut être une autre raison des
différences observées dans les concentrations dans 226Ra, 232Th et 40K.
Du point de vue radioprotection, les activités des radionucléides naturels mesurées dans
l’ensemble des échantillons de sédiments sont comparables aux données établies dans la
78
Conclusion Générale .
plupart des régions du monde, ce qui prouve que les concentrations des radioéléments ne
présentent pas une pollution radioactive significative qui pourrait inquiéter le public.
Pour soutenir cette conclusion, une étude radiologique a été ensuite réalisée pour ces
échantillons afin d’évaluer les risques provoqués, en estimant plusieurs paramètres
radiologiques, tels l'activité équivalente du Radium (Raeq), les indices de risque externe et
interne (Hex, Hin) et l’indice représentatif de niveau (Iγ). Les doses reçues par le public sont
226 232 40
calculées à partir des valeurs des activités spécifiques de Ra, Th et K. Les valeurs
trouvées pour ces paramètres ne dépassent pas les valeurs admissibles par le Comité
scientifique des nations Unies dans l’étude des effets des rayonnements ionisants
(UNSCEAR).
L'étude de la corrélation entre chaque paire de radionucléides a été faite afin de trouver
l'étendue de la coexistence de ces radionucléides dans la même région de l'échantillonnage. À
partir des résultats obtenus, nous avons constaté que le comportement de paires (226Ra, 40K) et
(226Ra ,232Th) dans les échantillons de barrage Beni Haroun est très différent. Par contre, une
232 40
bonne corrélation a été observée entre les séries de Th et K qui indique que ces deux
éléments ont la même origine. Une forte corrélation a été observée entre les radionucléides
naturels dans les échantillons d’oued Rhumel. De ce fait, on peut conclure que la distribution
des radionucléides dans les zones de prélèvements au bord d’Oued est uniforme.
Les résultats obtenus nous ont permis d’avoir une idée sur la répartition des
radionucléides naturels dans le Barrage de Beni Haroun et oued Rhumel, ce qui permettra
d’orienter, dans le futur, des compagnes d’échantillonnage afin d’établir une carte générale de
la répartition de la radioactivité dans ces sources.
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87
Study of radionuclides distribution present in artificial lakes
Applications: 'Beni Haroun Dam’
Abstract
Since its creation, the earth has always been bathed in a cocktail of natural radioactivity.
Its content varies from location to another and from depth to another. Radiations arisen from
these radionuclides constitutes hazard to human health. Therefore the radioactivity
measurement is necessary to evaluate the effects of these radiations.
In the recent years, many studies give an importance to activity concentration
measurements of natural radionuclides in sediment which plays an important role in aquatic
ecosystems. It is considered the main source of continuous radiation exposure of human and
as considered a medium of migration for the transfer of radionuclides to the biological
systems.
The aim of the present work is to study the distribution of natural radioactivity in Beni
Haroun dam; the largest dam in Algeria. For this reason, sediment samples collected from
different locations in this dam and from rivers feeding it. Activity concentration
measurements of natural radionuclides in these samples were carried out using a high purity
germanium detector (HPGe).
The 226Ra, 232Th and 40K mean activity were found to be 23.48 ± 3.85, 23.48±14.03 and
196.28± 31.00 Bq/kg, respectively. Also, radiological hazard parameters due to these
sediment samples were estimated based on these specific activities. Finally, the results of the
present study were discussed and compared with internationally recommended values.
Keywords:
Sediment, Natural Radioactivity, HPGe Detector, Radiation Hazards, Multivariate statistical
analysis .
ﺩﺭﺍﺳﺔ ﺗﻮﺯﻳﻊ ﺍﻟﻨﻮﻳﺪﺍﺕ ﺍﻟﻤﺸﻌﺔ ﺍﻟﻤﻮﺟﻮﺩﺓ ﻓﻲ ﺍﻟﺴﺪﻭﺩ ﺍﻟﺼﻨﺎﻋﻴﺔ
ﻣﻠﺨﺺ
ﻟﻨﺸﺎﻁ ﻳﺨﺘﻠﻒ ﻣﻦ ﻣﻮﻗﻊ
ﻟﻄﺒﻴﻌﻲ .ﻏﻴﺮ ﺃﻥ ﻣﺤﺘﻮﻯ ﻫﺪﺍ ﺍ
ﻟﻨﺸﺎﻁ ﺍﻹﺷﻌﺎﻋﻲ ﺍ
ﻣﻨﺬ ﻧﺸﺄﺗﻬﺎ ﻭ ﺍﻷﺭﺽ ﺗﺴﺘﺤﻢ ﺩﺍﺋﻤﺎ ﻓﻲ ﻛﻮﻛﺘﻴﻞ ﻣﻦ ﺍ
ﻟﻚ ﻓﺈﻥ
ﻟﺬ
ﻟﻤﺸﻌﺔ ﺗﺸﻜﻞ ﺧﻄﺮﺍ ﻋﻠﻰ ﺻﺤﺔ ﺍﻹﻧﺴﺎﻥ .ﻭ
ﻟﻌﻨﺎﺻﺮ ﺍ
ﻟﻨﺎﺟﻤﺔ ﻋﻦ ﻫﺬﻩ ﺍ
ﻟﻰ ﺁﺧﺮ .ﺍﻹﺷﻌﺎﻋﺎﺕ ﺍ
ﻟﻰ ﺁﺧﺮ ﻭﻣﻦ ﻋﻤﻖ ﺇ
ﺇ
ﻟﻨﺸﺎﻁ ﺍﻹﺷﻌﺎﻋﻲ ﺿﺮﻭﺭﻱﻟﺘﻘﻴﻴﻢ ﺁﺛﺎﺭ ﻫﺬﻩ ﺍﻹﺷﻌﺎﻋﺎﺕ.
ﻗﻴﺎﺱ ﺍ
ﻟﺘﻲ
ﻟﺮﻭﺍﺳﺐ ﺍ
ﻟﻄﺒﻴﻌﻴﺔ ﻓﻲ ﺍ
ﻟﻤﺸﻌﺔ ﺍ
ﻟﻌﻨﺎﺻﺮ ﺍ
ﻟﺪﺭﺍﺳﺎﺕ ﺃﻋﻄﺖ ﺃﻫﻤﻴﺔﻟﻘﻴﺎﺱ ﺗﺮﻛﻴﺰ ﻧﺸﺎﻁ ﺍ
ﻟﻌﺪﻳﺪ ﻣﻦ ﺍ
ﻟﺴﻨﻮﺍﺕ ﺍﻷﺧﻴﺮﺓ ،ﺍ
ﻓﻲ ﺍ
ﻟﻤﺴﺘﻤﺮﻟﻺﺷﻌﺎﻉ ،
ﻟﺒﺸﺮ ﺍ
ﻟﺮﺋﻴﺴﻲﻟﺘﻌﺮﺽ ﺍ
ﻟﻤﺼﺪﺭ ﺍ
ﻟﻤﺎﺋﻴﺔ .ﻭﺗﻌﺘﺒﺮ ﻫﺪﻩ ﺍﻷﺧﻴﺮﺓ ﺍ
ﻟﻮﺟﻴﺔ ﺍ
ﻟﻨﻈﻢ ﺍﻹﻳﻜﻮ
ﺗﻠﻌﺐ ﺩﻭﺭﺍ ﻫﺎﻣﺎ ﻓﻲ ﺍ
ﻟﻮﺟﻴﺔ.
ﻟﺒﻴﻮ
ﻟﻨﻈﻢ ﺍ
ﻟﻰ ﺍ ﻟﻨﻈﺎﺋﺮ ﺍ
ﻟﻤﺸﻌﺔ ﺇ ﻓﻬﻲ ﻭﺳﻴﻠﺔﻟﻬﺠﺮﺓ ﻭ ﻧﻘﻞ ﺍ
ﻟﺠﺰﺍﺋﺮ.
ﻟﺪﻱ ﻳﻌﺘﺒﺮ ﺃﻛﺒﺮ ﺳﺪ ﻓﻲ ﺍ
ﻟﻄﺒﻴﻌﻲ ﻓﻲ ﺳﺪ ﺑﻨﻲ ﻫﺎﺭﻭﻥ؛ ﻭﺍ
ﻟﻨﺸﺎﻁ ﺍﻹﺷﻌﺎﻋﻲ ﺍ
ﻟﻌﻤﻞ ﻫﻮ ﺩﺭﺍﺳﺔ ﺗﻮﺯﻳﻊ ﺍ
ﻟﻬﺪﻑ ﻣﻦ ﻫﺬﺍ ﺍ
ﺍ
ﻟﺘﻲ ﺗﻐﺬﻳﻪ .ﻭ ﺃﺟﺮﻳﺖ ﻗﻴﺎﺳﺎﺕ ﺗﺮﻛﻴﺰ
ﻟﺴﺪ ﻭﻣﻦ ﺍﻷﻧﻬﺎﺭ ﺍ
ﻟﺮﻭﺍﺳﺐ ﻣﻦ ﻣﻮﺍﻗﻊ ﻣﺨﺘﻠﻔﺔ ﻓﻲ ﻫﺬﺍ ﺍ
ﻟﺴﺒﺐ ،ﺗﻢ ﺟﻤﻊ ﻋﻴﻨﺎﺕ ﺍ
ﻟﻬﺬﺍ ﺍ
ﻟﻨﻘﺎﻭﺓ ).(GeΗΡ
ﻟﻴﺔ ﺍ
ﻟﺠﺮﻣﺎﻧﻴﻮﻡ ﻋﺎ
ﻟﻌﻴﻨﺎﺕ ﺑﺎﺳﺘﺨﺪﺍﻡ ﻛﺎﺷﻒ ﺍ
ﻟﻄﺒﻴﻌﻴﺔ ﻓﻲ ﻫﺬﻩ ﺍ
ﻟﻤﺸﻌﺔ ﺍ
ﻟﻌﻨﺎﺻﺮ ﺍ
ﻧﺸﺎﻁ ﺍ
ﺍﻟﻜﻠﻤﺎﺕ ﺍﻟﻤﻔﺘﺎﺣﻴﺔ:
ﻟﻤﺘﻐﻴﺮﺍﺕ . ﻟﻄﺒﻴﻌﻲ ،ﻛﺎﺷﻒ ،GeΗΡﺧﻄﺮ ﺍﻷﺷﻌﺔ ،ﺍ
ﻟﺘﺤﻠﻴﻞ ﺍﻹﺣﺼﺎﺋﻲ ﻣﺘﻌﺪﺩ ﺍ ﻟﺮﻭﺍﺳﺐ ،ﺍﻻﺷﻌﺎﻉ ﺍ
ﺍ
Résumé
Depuis sa création, la terre a toujours baignée dans un cocktail de radioactivité
naturelle. Sa teneur varie d’un milieu à un autre et d’une profondeur à une autre. Les
radiations provenant de ces radionucléides constituent un risque sur la santé humaine. Par
conséquent, la mesure de la radioactivité est nécessaire pour évaluer les effets de ces
rayonnements.
Au cours des dernières années, de nombreuses études ont donné de l'importance aux
mesures de concentrations de radionucléides naturels dans les sédiments qui jouent un rôle
important dans les écosystèmes aquatiques. Leur radioactivité est considérée comme la
principale source d'exposition continue des humains aux rayonnements et aussi le moyen de
migration et de transfert des radionucléides vers les systèmes biologiques.
Les activités moyennes de 226Ra,232Th et 40K sont 23,48 ± 3.85, 23,48 ± 14,03 et 196,28
± 31,00 Bq/kg, respectivement. De plus, les paramètres radiologiques dûs de ces échantillons
de sédiments ont été estimés en fonction des activités spécifiques. Les résultats obtenus dans
cette étude ont été discutés et comparés aux valeurs recommandées au niveau international.
Mots clés :