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Revue des sciences de l'éducation
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0318-479X (imprimé)
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que les éléments considérés comme plus «fragiles» accaparaient toute l'attention
des chercheurs au détriment des plus «forts» qui pouvaient toujours compter sur
eux-mêmes; la croyance populaire voulait que leur vie soit peu perturbée et que
leurs apprentissages s'effectuent en «douceur».
Sans doute est-il souhaitable d'établir des distinctions au sujet des styles,
des processus et des fonctions de l'apprentissage pour les différents stades de la
vie adulte, c'est-à-dire pour cette période de vie qui s'étend de la «majorité» à
la mise à la «retraite». Cette prise en compte crée de nouvelles possibilités d'ap-
prentissage susceptibles d'encourager et de supporter l'individu pour un dévelop-
pement maximal de son potentiel de croissance toute la durée de sa vie.
Une question centrale traverse ce texte: y a-t-il place pour une théorie de
l'apprentissage appropriée à l'âge, aux âges de l'individu, notamment de l'individu
adulte? L'exploration de cette question nous amène à:
• réfléchir sur les phases du développement de la personne adulte;
• mettre en rapport l'apprentissage avec les phases de la vie adulte;
• vérifier la prise en compte, par les institutions formelles, de l'apprentissage chez
l'adulte de la quarantaine;
• identifier, pour mieux les surmonter, les obstacles à l'apprentissage chez l'adulte
d'âge mûr;
• illustrer la traduction de cette préoccupation: l'apprentissage approprié au mitan
de la vie, à l'aide d'un programme professionnel du Fielding Institute.
A notre avis, la réponse à cette question rendra possible l'harmonisation
de l'éducation des adultes avec l'évolution des besoins de toute expérience adulte.l
Les phases de développement de la personne adulte
Qu'en est-il de la reconnaissance des stades de développement au-delà de
la maturité physique initiale? Comment les sociétés, à travers leur histoire, ont-
elles aménagé leur culture pour offrir à leurs membres une croissance appropriée
à leur temps de vie? Un regard attentif sur les modèles occidental, oriental et
humaniste permettra, grossièrement du moins, de vérifier la reconnaissance ou
mieux la satisfaction apportée aux besoins changeants des individus en maturation.
Pour ce faire, les réflexions de l'humaniste McWhinney (1985), sur le modèle
hindou notamment, nous serviront de toile de fond.
Le modèle occidental (industriel)
Il est d'usage, dans la tradition occidentale, depuis l'avènement de la société
industrielle, de parler de trois âges dans le développement de la personne:
• l'enfance (et l'adolescence) qui met l'accent sur l'éducation et la socialisation,
attendu que l'éducation est d'abord une préparation à la production, au travail;
• l'âge adulte, de 20 à 60 ans, qui est caractérisé par la création d'une famille,
l'exercice d'un travail et l'engagement social;
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Le modèle humaniste
Dans la foulée des psychologues humanistes qui depuis Buhler (1967) ont
commencé à considérer le développement de la personne humaine au-delà de la
vingtaine, Riverin-Simard4, auteure d'un ouvrage remarquable sur les Étapes de
vie au travail (1984), dessine la «trajectoire vocationnelle» de l'adulte. Sa recherche-
action (ou recherche-participation) conjugue avec à-propos le concept du «temps-
espace». Le temps, c'est la période de vie adulte qui va de 23 à 67 ans, ou mieux
de 23 à 52 ans, avec un prolongement qui a son caractère propre, de 53 à 67
ans. L'espace, ce sont les planètes qui représentent les principaux lieux où se
réalise le développement professionnel. De façon plus exhaustive, Riverin-Simard
présente comme suit son modèle spatial du développement professionnel de l'adulte:
• De 23 à 52 ans.
Vers 23 ans, l'adulte vient tout juste d'effectuer son premier transfert de
la planète école vers la planète travail. De 23 à 52 ans, l'adulte effectue
deux circonvolutions majeures autour de la planète travail.
— Il s'agit tout d'abord d'une circonvolution pédestre (23 à 37 ans) domi-
née par un contact direct et exploratoire avec les réalités, parfois très dures,
du marché du travail.
— Vient ensuite une circonvolution orbitale (38 à 52 ans) dominée par
des processus réflexifs permettant d'utiliser et d'intégrer les expériences
des premiers contacts à la lumière de pratiques nouvelles. Autour de la
planète travail, on pourrait faire graviter de nombreux astéroïdes qui consti-
tueraient autant de sites secondaires où se réalise le développement voca-
tionnel. Ces astéroïdes seraient, par exemple, le travail non rénuméré,
l'éducation des adultes institutionnalisée ou via les activités associatives,
les loisirs, etc.
• De 53 à 67 ans.
Par la suite, de 53 à 67 ans, l'adulte effectue des manoeuvres de transport
interplanétaire. Il est successivement à la recherche d'une sortie promet-
teuse de la planète travail; il effectue un transfert de champ gravitationnel
pour être, finalement, aux prises avec la gravité de la planète retraite
(Riverin-Simard, 1984, p. 21).
L'attrait majeur de ce modèle, inscrit dans la tradition humaniste, c'est
évidemment sa reconnaissance de la différence des stades successifs de la maturité.
En ce sens, il rejoint le modèle des brahmanes de l'Inde.
Le jeune adulte
Malgré la complexité et l'hétérogéinité du champ d'intervention ainsi que
de la pratique sociale qui sont ceux de l'éducation des adultes, il se dégage une
certitude au moins relative: l'éducation des adultes est essentiellement dirigée vers
le jeune adulte pour répondre à ses besoins de développement professionnel d'abord
et personnel ensuite, ce qui conduit à l'élaboration d'un programme caractérisé
par:
— la spécialisation,
— la productivité,
— l'efficacité,
— l'interaction (le societal - la réflexion),
— la mesure pour la validation sociale (scientifique),
— le support au pouvoir social,
— l'appui sur une épistémologie taxonomique,
— la production d'une base (d'un lieu intellectuel relativement stable) pour servir
de tremplin à l'engagement avec confiance dans le monde,
— l'analyse et la synthèse qui peuvent faire appel à la fois aux modes intuitif et
rationnel de la pensée, donc aux hémisphères droit et gauche du cerveau
(McWhinney, 1985, p. 4).
Bref, l'apprentissage du jeune adulte est basé sur la «compétence»: il vise
à la maîtrise de champs spécifiques d'études et/ou de pratiques pour l'emploi dans
la société. L'éducation formelle qui lui est offerte est donc organisée pour accroître
son efficacité à s'intégrer et à exceller en milieu social (McWhinney, 1985, p. 4).
Et comme cette personne poursuit généralement un but professionnel, sa formation
relève plutôt du domaine pratique et son apprentissage est plutôt de nature techni-
que (Mezi row, 1981).
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geaient dans une «rencontre humaine», tandis que d'autres désiraient acquérir
du pouvoir sur elles-mêmes. Pour une population donnée, cela stimulait la
maturité; pour une autre, cela conduisait au développement du pouvoir sur
soi.
2. Il y a, bien sûr, le fait que les gens ne reconnaissent pas l'évolution dans les
besoins de l'adulte, suivant les étapes de développement... et que chaque étape
fait appel à différents types d'apprentissage.
3. Les formes de travail et d'évaluation appropriées à l'apprenant adulte d'âge
mûr ne se prêtent pas, contrairement aux programmes courants, à un appren-
tissage formel et fermé qui va au rythme d'un formateur. Et comme l'ap-
prentissage au mi tan de la vie n'est pas spécifiquement orienté vers la réussite,
il devient difficile pour l'institution de préciser quand quelqu'un a complété
un curriculum et, pour la société, de comprendre le sens et la portée du diplôme
émis.
4. L'apprentissage spécifique aux adultes d'âge mûr est une entreprise subversi-
ve... pouvant conduire à une rupture entre l'individu qui cherche à améliorer
la qualité de sa vie et le courant dominant d'une société de production organisée
autour de l'enrichissement matériel ou de la réussite économique. Quand une
personne commence à développer une pensée respectueuse de cette seconde
phase de la vie adulte, les valeurs qu'elle endosse passent d'une base sociétale
à une base instrospective, donc d'une participation dans les affaires sociales à
un engagement autoréflexif «avec la rencontre humaine».
5. L'obstacle le plus fondamental à l'institution de programmes d'apprentissage
appropriés au mi tan de la vie, provient peut-être de gens qui sont obsédés par
l'exercice du pouvoir, de leur pouvoir sur les autres... Aussi l'appui aux valeurs
qui résultent de ce type de programme peut remettre en question non seule-
ment les priorités sociales, mais aussi l'ordre social établi, c'est-à-dire les rapports
de domination et de soumission.
Cependant, ces obstacles au développement d'une éducation spécifique aux
adultes d'âge mûr, peuvent perdre beaucoup de leur intensité dans la prochaine
décennie, principalement pour deux raisons:
1. Il y a d'abord les changements majeurs dans la distribution de l'âge de la
population. Vers 1990, le groupe le plus important dans la société - prolon-
gement du baby boom de l'après-guerre - sera celui des 35-45 ans. Que de
personnes pour soutenir, dans la compétition, la productivité économique! Ce
qui amènera plusieurs, d'après la vision de McWhinney (1985, p. 9), à recon-
naître des alternatives à un système de valeurs construit pour des jeunes, à
exiger une éducation adaptée à leur nouvel âge, donc plus attentive à leur
développement personnel.
2. Deuxièmement, dans le sillage du mouvement de la croissance, du dévelop-
pement du potentiel humain, les tentatives d'hier ont laissé des traces, ont
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relient les événements à l'environnement. Or, une épistémologie «basée sur l'évé-
nement» s'avère essentielle pour comprendre le comportement dans les systèmes
sociaux en perpétuelle mutation. Une telle épistémologie appelle à de nouveaux
cadres pour l'apprentissage et à de nouvelles approches pour l'évaluation. En
d'autres termes, à une reconstruction des méthodes et des institutions.
Pensée et praxis systémiques, théories et pratiques systémiques, vues, pers-
pectives et modes systémiques, tel est le langage d'usage du Fielding pour traduire
l'approche systémique véhiculée par son programme HOS et pour proposer un
nouveau paradigme scientifique venant se substituer à la démarche scientifique
qui traditionnellement privilégie l'analyse séparée des variables pour aboutir à la
synthèse 10 ... Que de chemin parcouru - dans le discours épistémologique sans
doute, mais plus encore dans l'application concrète de cette pensée - depuis l'énoncé
de la théorie des systèmes du biologiste Ludvig Von Bertalanffy contre les concep-
tions mécanistes et vitalistes de la biologie dans sa Théorie générale des systèmes (cité
par Clapier-Valladon, 1986, p. 113).
le volet: ce sont des professionnels fort actifs dans leur champ d'intervention et
généreusement engagés dans le développement communautaire.
Le fonctionnement est basé sur un contrat signé en bonne et due forme,
qui lie l'étudiant et le Fielding, et qui est révisé annuellement. Ce contrat est
généralement défini durant la session d'été qui se tient annuellement à Santa
Barbara (c'est la seule occasion où administrateurs, mentors et beaucoup d'étu-
diants, même si ce n'est pas obligatoire, se retrouvent en un même lieu). Le
contrat spécifie les compétences intellectuelles et professionnelles que les étudiants
doivent démontrer, comment ils apprendront et feront la preuve de leur appren-
tissage.
Les étudiants incorporent toutes sortes de consultations et d'internats
professionnels dans leur contrat d'apprentissage. Le Fielding complète ces activités
auto-initiées par des séminaires et des ateliers locaux ou régionaux, et par des
formations annuelles en alternance dans les grandes régions des États-Unis.
Évidemment, toutes ces activités sont laissées à la discrétion des étudiants11. A
cela s'ajoutent un courrier électronique et un réseau de communication qui relient
la Faculté avec les étudiants disséminés sur toute l'Amérique du Nord. Le réseau
électronique permet de partager les listes bibliographiques, de faire la critique
des nouvelles publications, de vérifier l'avancement des progrès éducatifs, de
correspondre avec les services administratifs, etc. Il va sans dire que tous, membres
de la Faculté, étudiants et mentors, doivent posséder un ordinateur avec les compo-
santes appropriées à la communication électronique. Et la gamme de services se
complète par une Faculté de recherche qui, sur une base individuelle ou de petits
groupes, donne des consultations sur demande.
En y mettant beaucoup d'ardeur et de rigueur, ça prend trois ou quatre
ans pour obtenir le diplôme HOS. L'évaluation, eu égard au contrat d'apprentissage
de l'étudiant et aux objectifs du programme, est très rigoureuse et repose sur trois
éléments: a) la connaissance générale d'un champ de connaissance; b) la compré-
hension conceptuelle en profondeur d'une théorie spécifique dans un domaine
d'intérêt spécialisé, et c) l'aptitude démontrée à utiliser cette théorie dans la
compréhension et l'influence du changement personnel et societal.
d'autres, c'est la préparation à un engagement plus actif dans les affaires socio-
politiques ou communautaires. Pour d'autres encore, ça devient un mouvement,
un engagement dans une optique plus autoréflexive de leur vie (Blushnell et
McWhinney, 1986, p. 17).
De plus la communauté Fielding, par son programme HOS, remplit une
seconde fonction - et souvent pour les mêmes individus qui acquièrent de nouvelles
habiletés et connaissances pour leurs carrières - : elle sert de «vaisseau» pour
approfondir les transformations personnelles, en particulier celles susceptibles d'être
opérées au mitan de la vie. Comme l'affirment Bushnell et McWhinney (1986):
«This vesseling provides emotional support, a connection to others, a sense explo-
ration, new directions, and enough tension to keep moving on an adopted path,
despite uncertainties about other aspects of life».
Conclusion
En guise de conclusion, nous pouvons formuler une esquisse de réponse à
trois questions.
1. Un programme centré sur l'adulte d'âge mûr, qui prendrait en compte l'en-
semble des conditions et considérations énoncées précédemment, conduirait-
il à une meilleure éducation que celle offerte actuellement à l'ensemble du
monde adulte, mais d'abord centrée sur le jeune adulte?
Notre adhésion à la position de McWhinney ( 1985, p. 8), est totale: chaque
programme a sa place à l'âge approprié dans la vie de quelqu'un. Certaines person-
nes peuvent atteindre une phase de développement leur permettant de s'inscrire,
à un très jeune âge, dans une approche spécifique aux adultes d'âge mûr; d'autres
peuvent continuer à faire bon usage des modes de l'éducation du jeune adulte sur
toute l'étendue de la vie, et ce n'est pas seulement une question de deux formats
éducatifs puisque, dans ces catégories générales (jeunes adultes et adultes d'âge
mûr), il y a bien sûr des chemins variés qui conviennent aux besoins individuels.
Pour ce faire, encore faut-il identifier, distinctement, les fonctions des
différentes étapes de développement et créer des environnements éducatifs qui
apportent le meilleur support possible à l'étape de la maturité. Il faut donc faire
place à une éducation nouvelle qui serait «une dialectique de l'apprentissage-
action et de l'élévation de la conscience» (McWhinney, 1985, p. 8).
2. Existe-t-il, en milieu francophone, un programme éducatif de même nature
que le HOS du Fielding Institute?
À notre connaissance, le programme de formation d'expression française
qui s'apparente le plus au HOS, c'est le Diplôme Universitaire d'Études de la
Pratique Sociale (DUEPS) de l'Université François-Rabelais de Tours 12 . Il existe
des affinités perceptibles sur plusieurs plans. Celles-ci peuvent être déduites des
travaux de son directeur Georges Lerbet (1984): l'insistance «sur l'enrichissement
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Parce que moins reçue des autres que la formation du jeune adulte, parce
que davantage caractérisée par un plus grand pouvoir sur le choix des moyens et
des objets d'apprentissage, parce que plus construite sur l'initiative individuelle
ou la dynamique de la conquête de son autonomie, la période dite de l'adulte
d'âge mûr marque avec un cran supplémentaire ce va-et-vient, ce «vagabondage»,
cette dialectique toujours à re-construire entre «des pôles antagoniquement liés»,
l'un social, l'autre personnel: l'hétéroformation et l'autoformation.
Et sans doute faut-il voir, dans des programmes du type HOS du Fielding
Institute de Santa Barbara, des forces vives qui contribuent à l'ébranlement de
l'hétéroformation et à l'émergence de l'autoformation, donc à «la création d'une
éducation vraiment permanente».
NOTES
1. Ce texte est le produit d'une démarche d'apprentissage effectuée au Fielding Institute de Santa Barbara, en
Californie. Des remerciements particuliers s'adressent aux membres de la Faculté du développement de la
personne et de l'organisation: Don Bushnell, directeur et Will McWhinney, mentor à Los Angeles.
2. Tout en reconnaissant que chaque période de vie contribue à la maturation de l'individu et que chaque période
a sa maturité propre, je retiens dans le présent texte, faute de termes plus appropriés, les expressions «jeune
adulte» et «adulte d'âge mûr» empruntées aux Anglo-Américains.
3. Pour l'essentiel, la psychologie humaniste peut être définie comme l'étude des comportements, de l'expérience
et de l'intentionalité.
Bien que constitué d'une multitude d'approches et connu sous des vocables variés (psychologie humaniste,
psychologie existentielle, psychologie transpersonnelle), le courant de la psychologie humaniste fait convergence
sur plusieurs points:
— il met en valeur la réalisation de soi, c'est-à-dire l'actualisation, l'épanouissement et le dynamisme de la
personne humaine;
— il souligne l'importance de l'expérience subjective de l'individu, de l'homme individuel et concret, comme
objet d'étude;
— il associe étroitement le moi et l'expérience, la recherche et la pratique professionnelle, la théorie et la
pratique.
Cette «troisième voie», solidement implantée en Amérique quoique plongeant ses racines en sol européen,
s'oppose au béhaviorisme et prend ses distances de la psychanalyse.
4. Dans le courant humaniste, je choisis cette auteure pour trois raisons principales:
— D'abord à cause de l'étanchéité des liens, à l'âge adulte, entre le travail et l'éducation permanente: au-delà
de la moitié des motifs d'apprentissage seraient directement reliés au travail.
— Ensuite parce que les essais de périodisation de la vie selon l'âge effectués par Buhler, Erikson, Havighurst,
Levinson, etc., sont trop statiques: ils n'appuient pas suffisamment sur le fait que l'adulte vit «des états
presque permanents de questionnement» (Riverin-Simard, 1984, p. 20).
— Enfin, par rapport à la formation, son modèle fait ressortir une «bifurcation majeure» qui s'opère au mitan
de la vie, à mi-chemin de la carrière professionnelle.
5. «Les théories de Dewey engendrèrent celles d'Eduard Lindeman {The Meaning of Adult Education) qui à leur
tour engendrèrent celles de Malcolm Knowles ... L'andragogie représente donc une orientation de l'éducation
basée sur l'existentialisme tout en étant influencée par le progressisme. Tel qu'exprimé par Dewey, «le progres-
sisme représente une orientation pragmatique de l'éducation, orientation inspirée par la pensée qui deviendra
l'existentialisme» (L. McKnezie, «Une réponse à John L. Elias», Université de Montréal, C50-61075: Nature
de l'éducation des adultes, p. 25 et 28).
6. Cette école d'études supérieures offre des programmes de maîtrise et de doctorat en sciences humaines et en
psychologie. Elle privilégie, comme approche, la psychologie humaniste. Par son esprit et son organisation,
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cette institution s'apparente beaucoup au Fielding de Santa Barbara. C'est pourquoi ces deux écoles graduées
travaillent en étroite collaboration.
7. Cette école d'études supérieures offre des programmes de maîtrise et de doctorat dans plusieurs champs dont
celui du Confluent Education qui, en pratique professionnelle, cherche à intégrer le domaine des émotions, des
attitudes et des valeurs avec celui du fonctionnement intellectuel et de l'action personnelle. Il faut souligner
également la collaboration soutenue entre cette institution et le Fielding.
8. Certains chercheurs, tel Fred Emery, grâce à leurs travaux sur la gestion participative et la recherche-action,
ont fait prendre conscience que la connaissance est d'abord la propriété des universitaires et que ceux-ci se
forment dans les écoles de culture dominante. L'acte de recherche leur procure le pouvoir sur le travailleur,
sur le leader communautaire ou sur l'étudiant. C'est une recherche construite sur la classification de la connais-
sance, sur la hiérarchisation du savoir. La recherche-action, au contraire, ouvre des perspectives nouvelles parce
qu'elle associe la communauté à l'opération, et qu'elle permet d'apprendre de l'événement lui-même. (Dans
cette perspective, l'élaboration de la dynamique «auteur-acteur» d'Henri Desroche, 1982, est intéressante).
9. La praxis peut être définie comme la pratique d'une théorie de la pratique.
10. Parmi les chercheurs francophones qui ont insisté sur l'approche systémique pour faire contrepoids à l'approche
analytique qui domine nos sciences et nos modes d'enquête, je mentionne, dans le prolongement de la pensée
de Joël de Rosnay (1975), les travaux de Gaston Pineau (1980) et de Georges Lerbet (1984, 1986) à cause de
leur intérêt pour les sciences de l'éducation de l'adulte.
11. Si l'étudiant est complètement libre de participer aux activités éducatives offertes par son institution, il n'en
demeure pas moins encadré par un programme qui - pour traduire ses orientations et objectifs - a ses exigences
auriculaires. En plus du mémoire de maîtrise ou de la thèse de doctorat, le programme précise des champs
ou domaines de compétence à maîtriser. Certains sont obligatoires. Ce sont: la méthodologie de recherche, les
concepts du développement humain, les systèmes théorie et pratique, le champ de spécialisation de l'étudiant.
D'autres champs sont au choix (deux pour la maîtrise et quatre pour le doctorat) parmi les suivants: les théories
de la personnalité, la psychologie sociale, les théories de l'organisation, l'apprentissage humain et la motivation,
la gestion et le leadership, l'écologie sociale, la formulation de politiques, le changement social et le futur,
les systèmes d'information.
12. Avec des approches voisines et complémentaires du DUEPS, j'ajouterais son «associé», le DHEPS (Diplôme
des Hautes Études des Pratiques Sociales) offert par le Réseau intercollégial créé à l'instar et à l'instigation du
prototype parisien animé par Henri Desroche. Ce réseau comprend une dizaine de collèges ou regroupements
collégiaux fondés auprès d'universités régionales et opérant avec un modèle à dominante associative ou à
dominante universitaire.
13. À la formation de base, le DEUG ou l'équivalent, s'ajoute l'obligation d'une pratique professionnelle de cinq
ans pour être admis au DUEPS.
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