Technique Reconnaissance
Technique Reconnaissance
Technique Reconnaissance
PREFACE
Cette préparation s'achève par un Raid d'une journée et d'une nuit, qui se parcourt avec un
autre "matelot ". C'est un moment fort pour tous. La Reconnaissance se donne sous la forme
d'un nœud d'épaule rose. Plus tard, il passera le rayonnement (gris), qui réclame pour le
coup de très bonnes compétences. Un "Baret", dans quelque compagnie qu'il se retrouve un
jour, sera la garantie d'un niveau technique, spirituel... - navigateur finalement - sur lequel les
chefs pourront s'appuyer.
Il faut être très rigoureux sur le passage des épreuves, et ne pas les brader pour faire plaisir
ou pour encourager. Au contraire, le sérieux et la rigueur avec lesquels seront fait passer les
épreuves contribuera à donner une vraie valeur à l'insigne et à leur effort dont ils pourront
être fiers. Il faut enfin ne pas réserver les passages de brevets pour les camps, il est bon que
cette préoccupation soit continue dans le cours de l'année, cela permet aux navigateurs de
progresser plus vite et de travailler pour tel ou tel brevet.
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II. ESPRIT DE NAVIGATEUR
Nous entendons souvent parler de ce fameux esprit navigateurs. Mais qu'est-ce que l'esprit
navigateur ? C'est l'attitude qu'on doit avoir. Et cette attitude, cet esprit, il est balisé par le
code d'honneur. Le but poursuivi par le scoutisme est simple et enrichissant : tout en
s'amusant, le scout est partie prenante de son éducation. Le scoutisme n'est pas une activité
traditionnelle destinée à occuper les fins de semaines, mais son essence réside dans la
manière et le pourquoi de l'action. Il existe une série de valeurs et de références qui
soutiennent et balisent nos actions :
Si nous avons tous choisi de venir aux scouts, c'est peut-être d'abord pour y trouver des
copains (ou y retrouver des copains), découvrir de nouvelles activités, faire des jeux , quitter
nos parents, ou bien pour y occuper notre samedi... Nous sommes tous arrivés plus ou moins
excités, facilement ou plus difficilement à l'aise, plus ou moins convaincus. Nous avons
essayé de suivre les plus vieux, en découvrant l'admiration des navigateurs pour les plus âgés
qu'eux. Aussi, après quelques rendez-vous parfois difficiles (ce n’est pas toujours facile les
dix premiers kilomètres avec un sac à dos), on a trouvé notre place au milieu de la bande de
copains, qui semblent parfois se connaître depuis tellement longtemps. Au fur et à mesure
des activités, des paroles de chefs, des engueulades pour les bêtises ou les mauvais gestes
qu'on a pu faire, on a commencé à comprendre qu'il y avait derrière le scoutisme autre chose
que les jeux, les blagues et le plaisir égoïste. Il ya chez les scouts d'autres choses bien plus
profondes : la fraternité entre scouts qui se crée dans les épreuves (y en a toujours un pour
porter un peu du sac quand les chaussures se font lourdes), l'amour et l'amitié pour son
prochain, le don de soi et l'esprit de service. Évidemment, ce sont de « bien grands mots
pour de si petites épaules » pour certains, « un peu trop pour des gars de leur âge » nous dira-
t-on, surtout « dans notre société actuelle » ... Mais les navigateurs sont pleins de ressources
et savent faire preuve d'état d'esprit. Au contact des autres, on apprend à partager son steak
quand un de ceux prévus est tombé dans le feu, à consoler le copain de l'escouade quand ses
parents et son entourage lui manquent au milieu du camp d'aout, autant de choses qui font
que les navigateurs sont parfois bien plus adultes, amicaux et raisonnables que le plus vieux
d'entre nous. Eh bien, l'esprit navigateur c'est ça!
C'est vivre scoutement aux réunions, aux camps, à la maison, à l'école, partout, et y montrer
que les autres et leur bonheur nous importe au moins autant que le nôtre.
Même si ce n'est pas toujours facile (qui n'a jamais eu la flemme d'aider à traverser la petite
grand-mère de l'autre côté de la rue?), notre idéal est d'être prêt à faire de notre mieux pour
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rendre service et faire le bien au bon moment ou tout faire pour rattraper la bourde. On ne
peut pas en vouloir à quelqu'un de rater : c'est le manque de tentatives qui est mauvais. Le
but des scouts, c'est cela, apprendre aux navigateurs par le jeu à vivre en harmonie avec son
entourage, en y répandant sa bonne humeur, sa bonne volonté, et son amour.
Il y a dans le scoutisme ces choses inconnues, Cet appel de la nature, Cet appel de la route,
Qui nous font rêver, Qui nous prennent tout entier, Qui nous font partir...
Il y a cette recherche, Ce besoin de découvrir, D'aller plus loin… Oh! S'ils savaient ceux qui
critiquent! S'ils savaient ce qui nous fait partir. Cette recherche perpétuelle de l'amour, Cette
recherche de la vérité. Oui, s'ils savaient ils viendraient avec nous!
Il n'y a que ce besoin d'être soi, Rien que soi. Au milieu de choses naturelles, Pour pouvoir
regarder le monde Avec des yeux émerveillés, Et tout donner de ce qu'on a appris Parce
qu'on aime… Parce qu'à la fin du compte, Chacun a besoin de se reconnaître Et d'être
reconnu À sa juste valeur, Parmi des choses vraies Qui seules peuvent donner la joie. Il y a
dans le scoutisme ces choses inconnues, Cet appel de la forêt, Ce besoin de rencontrer des
gens nouveaux, Ce besoin d'être vrai, Cette soif de beauté et de vie, Cette curiosité jamais
assouvie, Cette volonté de toujours faire mieux, Qui font sans cesse renaître Le goût de
l'aventure Et le besoin d'aimer... et de se faire aimer.
Inviter des nouveaux , Se réunir régulièrement , Partager les responsabilités , Prier ensemble ,
Manger ensemble , Payer une cotisation , Avoir des insignes , Mélanger navigateurs et
filles ,Accepter des nouveaux ,Eviter les grossièretés ,Oser dire ce que je pense ,Etre dans
des groupes du même âge ,Choisir un responsable d’équipe , Avoir un local ,Etre seulement
entre navigateurs ou entre filles ,Arriver toujours à l’heure ,Porter sa chemise et son foulard ,
Savoir pardonner Ecouter celui qui parle ,Avoir des projets communs ,Ne pas manquer les
rencontres ,Chanter ensemble ,Décider soi-même de participer aux réunions ,Etre toujours du
même avis ,Vivre l’aventure ,Avoir confiance en soi ,Avoir foi en l’autre ,La nature, une
école à ciel ouvert ,Passer du temps sans ses parents ,Oser la rencontre ,Au service du
frère ,De notre mieux ,Mouvement d’église , Vivre / faire vivre des expériences
fondatrices ,Protéger son environnement ,Plaisir d’être ensemble ,Vivre sa
différence ,Rencontre avec soi-même ,Respecter les règles de vie commune ,Prendre des
responsabilités ,Un mouvement ouvert à tous ,Etre ouvert au monde, à
l’international ,Connaitre la vie de Baden-Powell ,Gagner en autonomie ,
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III. ESCOUADE
1. Vivre en Escouade
Une Escouade qui tourne, dont tu es fier, où l’on se sent bien ? Un groupe organisé,
capable de réussir de grands moments ? Si chacun se sent impliqué, si chacun a un rôle,
c’est possible
Chacun préfère vivre dans un groupe motivé que traîner ses savates dans un lieu sans vie, où
l’on a peu de plaisir à cohabiter ! Et puis, le scoutisme essaie de permettre à chacun de
donner le meilleur de lui-même : à travers cela, l’air de rien, on peut accumuler une solide
dose de confiance en soi, en ses capacités ! Il faut dès lors veiller à ce que chacun ait un rôle,
une fonction dans l’escouade : on se répartit le boulot et chacun est impliqué, se sent utile !
Cela crée immédiatement une dynamique positive !
Une fonction sans travail, c’est inutile ! L’escouade organise les fonctions de
chacun en fonction du projet du moment, en fonction du camp ou des autres
activités.
C’est en briefing que l’on décide des fonctions : ensemble, on définit les besoins (il
faut un reporter pour créer un blog, il faut que deux navigateur fassent un premier
plan pour le coin woodcraft au camp etc…) ; ensuite, en fonction des désirs et des
compétences de chacun, on attribue les fonctions nécessaires.
On revoit régulièrement les fonctions, parce que les besoins changent ou que
d’autres envies naissent : par exemple, si plusieurs navigateurs ont envie de la
fonction de cuistot, il faut organiser une tournante.
La fonction ne veut pas dire qu’on ne participe pas aux autres tâches collectives :
c’est un rôle que l’on exerce plus particulièrement, c’est tout !
Une fonction peut être attribuée à un duo ou à un trio ; pour une tâche plus délicate,
c’est souvent nécessaire !
Petits problèmes... grandes solutions Il se peut qu’un navigateur se propose pour tout...
Il a envie de tout faire, on dirait qu’il veut prouver qu’il est indispensable ! Le C. Es lui
réexplique calmement que chacun doit avoir une place, que son enthousiasme est génial mais
qu’il vaut mieux qu’il fasse à fond une tâche que prendre le risque de ne pas assumer tous ses
engagements !
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2. Les taches à l'escouade
Peut-être n’ose-t-il pas, peut-être a-t-il peur de s’investir ? Le C.Es ou un aîné peut lui
suggérer une mission, à sa portée… et pas la plus ennuyeuse ! Il peut aussi se mettre en
second sur une mission, accompagné par quelqu’un qui l’aidera vraiment à s’impliquer, qui
n’oubliera pas de le prévenir, de le solliciter.
Un navigateur se propose pour une fonction de guide pendant le raid… mais elle ne sait pas
lire une carte !
Le scoutisme veut donner sa chance à chacun ! Mais attention, apprendre nécessite d’être
accompagné, pas lâché dans la nature, mis à l’épreuve sans moyen de s’en sortir ! Alors,
comme Isatis se propose, c’est l’occasion de lui montrer, calmement, comment utiliser une
carte, avec l’un ou l’autre exercice sur le terrain !
Quelles fonctions ?
A vous de les définir, mais vous pourriez avoir besoin par exemple de : Un C.Es
• Il coordonne l’escouade
• Il veille à l’ambiance.
• Il accueille, suscite ou amène des idées de projet.
Un cuistot
• Il veille sur la malle intendance et trouve les ingrédients permanents (épices, huile…).
• Il se renseigne sur des recettes.
• Il lit, il se forme, il essaie.
Un intendant/responsable matériel
• Il gère le matériel dont la patrouille a besoin : pour le local, les constructions, les raids.
• Il se renseigne sur l’entretien et les modes d’emploi.
Un reporter
Un secouriste
Un troubadour/l’animateur
• Il a toujours une idée de petit jeu comique ou de chanson ou de ban ou de mime à lancer.
Un guide
• Il se spécialise en orientation : le contournement d’un obstacle ne lui fait pas peur !
• Il essaie de trouver ou de fabriquer un porte-carte, il amène une boussole.
Un architecte
• Avec des bouquins et son imagination, il dessine des propositions de plan pour le coin de
poste, au camp ou dans le local.
Un trésorier
• Il gère l’argent de la patrouille, sur un compte ou dans une enveloppe mise en sécurité.
• Il établit le budget des activités de patrouille : une colonne pour les dépenses, une autre
pour les recettes.
Loin de là ! Une fonction de Escouade implique de veiller à ce que tout soit fait dans le
domaine concerné. Donc, ce n’est pas parce que je suis cuistot de l’escouade que je dois
absolument préparer tous les repas ! Par contre, j’aurai à cœur de veiller à ce que chaque
repas soit au top, j’impliquerai les plus navigateurs dans la préparation, je leur apprendrai des
petits trucs…
Idem pour le CEs. Être CES, ce n’est pas tout faire et tout décider tout seul. C’est d’abord et
avant tout veiller à ce que tout le monde trouve sa place dans l’escouade , en confiant un
maximum de responsabilités !
Avant de décider qui va exercer quelle fonction, la première étape est de décider de quelle
fonction d’Escouade a besoin. Ce qui donne donc :
C’est seulement après que se pose la question de qui va exercer la fonction. Fonctionner avec
un tableau rend les choses plus claires pour tout le monde. Le tableau force aussi à d’abord
se poser la question des besoins colleCCieifs avant celle des préférences de chacun
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3. Réussir ses activités
L’état d’esprit de chacun jouera un rôle majeur dans cette aventure… et tout ne dépend pas
du C.Es !!! Chacun doit jouer un rôle et accomplir sa part : c’est la meilleure manière
d’apprendre à vous apprécier et d’enterrer définitivement certains préjugés
A la Compagnie, il n’y a pas que les activités organisées par les Chef qui comptent.
L’organisation en escouades a un but : vous donner de l’espace pour vos projets, vos
réalisations, vos expériences !
Le rôle du C.ES est sans doute de prendre l’initiative : non pas d’imposer une idée, non pas
de venir avec une activité clé sur porte mais plutôt de réunir son escouade et de lancer une
recherche collégiale. « Si on faisait une activité d’escouade ? », « Prenons le temps de
l’imaginer pour qu’elle plaise à tous et qu’elle soit réussie ! ». Le leader n’est pas là pour
faire une démonstration de ses qualités personnelles ; il doit avant tout rassembler, mobiliser,
responsabiliser et coordonner. Un autre navigateur de l’escouade peut devenir responsable du
projet particulier qui est mis en place.
Chacun donne son avis et peu à peu, l’escouade se fixe un objecteif : elle veut vivre quelque
chose de précis. Il reste alors à être plus concret. On peut reprendre quelque chose qu’on a
fait ou, au contraire, chercher l’inédit. Internet donne des idées, la télé, les séries, les amis
aussi !
En réunion d’escouade, vous pouvez commencer à donner des idées, à un rythme assez
soutenu ; une idée chasse l’autre et amène la suivante ; au bout d’un moment de ce «
brainstorming » (tempête du cerveau), vous allez tomber sur deux ou trois idées qui vous
séduisent. Il faudra alors choisir, préparer, organiser. Le briefing dresse la liste des choses à
faire et attribue des responsabilités à chacun.
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4. La charte d’Escouade
Dans le cas des escouades mixtes, il pourra également y avoir des règles sur le sexisme et sur
les relations amoureuses.
- Les règles sur l’organisation de l’escouade (nomination des chefs d’équipe et des
titulaires de diverses fonctions, fonctionnement du briefing et autres conseils)
Qui dit règle dit adhésion à ces réglés et respecte de ces règles. Si ces règles sont adoptées
par tous, cela suppose que tous étaient d’accord et se sont engagés à les respecter.
Cet engagement peut être formalisé par écrit lors de l’accueil ou à la suite de l’engagement,
mais si la charte change chaque année, il faut que tous fassent cet engagement annuellement.
La charte doit être connue de tous. Elle peut être affichée, elle peut être distribuée sous forme
de feuillet ou de livret.
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IV. LE CAP
Le Cap est le projet de la compagnie. C’est un projet ambitieux, où chacun pourra participer,
acquérir et développer des compétences. Dans ce chapitre, nous avons souhaité détailler
chaque étape de la méthode du Cap pour aider toutes les compagnies à vivre des projets
innovants et de qualité.
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Le Cap, Projet Des Navigateurs Et Des Escouades
La vie de la caravane est rythmée par des projets. Ils permettent à chaque escouade, à chaque
navigateur, de vivre ses envies, d’acquérir des compétences, d’oser la rencontre et de
s’affirmer dans la réalisation collective. Le Cap, c’est le projet de la compagnie, il est
ambitieux et donne à chacun et chacune la possibilité de s’engager pleinement.
Le Cap évolue dans huit grands domaines d’activité. Pour vivre des expériences différentes,
acquérir toujours de nouvelles compétences et découvrir des horizons inconnus, les
compagnies sont itinérantes dans le choix des domaines d’activité du Cap. Aussi, un
navigateur ne vivra pas dans sa vie de navigateur ou de l'escouade deux Cap identiques.
Exit les compagnies qui partent tous les deux ans à l’étranger, exit le projet tout prêt vécu
par l’unité depuis Mathusalem. Place au changement, à la nouveauté, à la diversité !
Bien sûr, un Cap peut recouper plusieurs domaines d’activité. L’important est de permettre
aux navigateurs, par la capitalisation notamment, d’enrichir leurs pratiques et de les inciter à
vivre des expériences nouvelles.
DÉMARCHE GLOBALE
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Construction et fabrication Expression artistique
DURÉE DU CAP
La compagnie vit plusieurs Cap pendant l’année dont un Cap d'aout qui se réalise pendant le
camp. Il n’y a pas de règle concernant la durée du Cap. Celle-ci est fixée par l’ensemble de la
compagnie (Catherine) : elle peut être courte (une semaine) comme plus longue (un
trimestre). Il est important que la compagnie vive plusieurs Cap pendant l’année. Cela sera
synonyme de sa bonne santé et aura un impacte très fort sur la motivation des navigateurs.
4.1. CONCEVOIR
Le choix du projet est un aller-retour entre vie de compagnie et vie d’escouade. La holding
staff lance la démarche de projet, organise le choix démocratique, nécessaire pour chacun,
s’approprie le projet et enrichit les projets conçus et présentés par les équipes.
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a) L’APPEL DE LA MAÎTRISE
Le Cap est un défi que la compagnie va relever. Les navigateurs doivent se sentir motivés
par ce projet, d’où l’importance de laisser la place au rêve, à l’imagination des navigateurs.
La compagnie peut être ce lieu où l’on réalise les projets les plus fous... C’est un espace pour
exprimer ses envies ; son goût pour l’aventure, le sport ; sa volonté de se dépasser, de créer,
d’aller à la rencontre... Un rêve, un défi d’un ou de plusieurs navigateurs de la caravane a de
bonnes chances de se transformer en Cap ! Les navigateurs ont une part active dans le choix
de leur projet. Pourtant ce n’est pas toujours facile de faire émerger les idées et les envies des
navigateurs et compagnies. La holding staff prend toute sa place dans ce temps où elle
suscite le rêve, fait tomber les barrières et les préjugés qui empêchent les navigateurs de
s’exprimer librement.
Le temps de l'appel est un moment précis mis en place par la holding staff pour mettre la
compagnie dans une dynamique de projet. Vécu en compagnie, ce temps de lancement est
une invitation à la créativité qui sera ensuite vécue en escouade. C’est le moment de faire
groupe pour se lancer ensemble dans un projet commun ; des petits jeux sont tout indiqués
pour s’amuser et rire ensemble, souder la compagnie avant de concevoir le Cap.
Le chef d’escouade anime ce temps et veille avant tout à ce que chacun s’exprime et donne
son avis. Il répartit la parole, essaie de prendre en compte les motivations et les désirs de
chacun pour construire un projet qui motivera l’ensemble de l’escouade. Par son expérience,
il peut guider les plus navigateurs pour faire le tri des possibles et enrichir les idées de
chacun.
Le chef d’escouade, qui connaît les cinq critères du Cap , garde à l’idée que le projet imaginé
par l’escouade , répond à ces critères. C’est un balisage que l’on doit retrouver dans la
présentation des projets.
L’escouade a imaginé, rêvé et réussi à penser un projet dans ses larges contours. Sa seconde
mission va être d’imaginer un moyen original pour présenter son projet à la compagnie :
défendre ses idées, prendre la parole en groupe, créer un esprit d’équipe autour d’un délire
qui lui appartient... Autant d’éléments qui permettent à chacun de trouver sa place au sein de
la compagnie.
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Ce temps est balisé par la holding staff qui doit donner un cadre pour cette présentation,
aussi bien en termes de fond que de forme.
d) PRÉSENTER LE CAP
Le fond : qu’est ce que l’on veut retrouver La forme : il existe de multiples moyens
dans la présentation du Cap ? Quelques pour présenter son Cap ; c’est à la holding
pistes : staff de fixer un cadre précis et d’être
• Pourquoi l’équipe a choisi ce Cap ? créative ! Fabriquer un panneau,
• Objectif(s) du Cap. présenter une saynète, écrire un discours,
• Lieu éventuel. faire deviner aux autres en dessinant, chanter,
• Déroulement du projet. jouer, utiliser la vidéo, utiliser un Power
• Moyens à mettre en œuvre. Point...
• Budget prévisionnel (à la louche).
• Les cinq critères du Cap. Élections à l’américaine, soirée des Césars,
• Les atouts majeurs. assemblée générale des Nations unies,
ambiance cabaret...
La compagnie est un lieu pour expérimenter la démocratie. C’est prendre conscience que
chacun a son mot à dire, est écouté et respecté dans ses choix. Voter un projet n’est pas
toujours une chose simple dans la mesure où choisir c’est renoncer ! La holding staff
accompagne les navigateurs dans ce moment clé. Elle veille à ce que chacun trouve sa place
et organise un vote qui permet d’éviter qu’une partie du groupe se sente exclue du projet.
Le vote par pondération peut être une piste intéressante : on propose à chacun de définir son
« tiercé » avec comme consigne que le premier projet choisi rapporte 3 points, le deuxième 2
et le troisième 1.
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ÉTAPE 2 : ENRICHIR LE PROJET
La compagnie a choisi, voté son projet. La holding impulse alors une dynamique
d’enrichissement afin de transformer ce projet aux contours encore flous en un Cap où
chacun trouvera sa place. Bien entendu, cette étape est vécue avec les navigateurs. Ce sont
eux, guidés
par la holding staff, qui trouvent les moyens d’enrichir leur projet pour qu’il devienne un
Cap à part entière. Pour cela, la maîtrise utilise les cinq critères du Cap.
Qui sont :
Utilité
Découverte
Rencontre
Dépassement
Créativité
a) UTILITÉ
En quoi le Cap que nous allons mener aura une utilité ? Utilité pour les autres et/ou utilité
pour soi ?
• Pour « les autres » : à qui notre Cap va-t-il rendre service ? Une association, un quartier, un
public, une cause...
• Pour « soi » : quelles sont les compétences que je vais acquérir ? Que m’apportera le Cap
personnellement ? Qu’apportera-t-il à la compagnie ? Technique particulière, découverte,
rencontre, ouverture, amélioration visible…
b) DÉCOUVERTE
Que vais-je découvrir de nouveau avec ce Cap ? Les découvertes peuvent être multiples et
variées :
• Des lieux ou des paysages que je ne connais pas ; • Des techniques, des métiers ou des
compétences que je ne maîtrise pas ; • Des cultures nouvelles : découvrir une autre culture
ne consiste pas forcément à partir à l’étranger ! Il existe des autres « cultures » à côté de chez
moi : d’autres façons de vivre le scoutisme, des milieux différents du nôtre (la ville, la
campagne, la banlieue...), des communautés (africaines, asiatiques,...), des religions
différentes…
c) RENCONTRE
Quelles rencontres suis-je amené à faire pendant ce Cap ? Trop souvent nos compagnies se
replient sur elles-mêmes, ne s’appuyant que trop rarement sur les ressources humaines
gravitant autour d’elles. Pourtant, la richesse d’une rencontre est inestimable et son apport
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précieux ! Ne nous en privons pas... Panorama de quelques personnes ressources : • Des
rencontres avec des « professionnels » : des personnes pouvant nous faire partager leur
métier et qui vont enrichir nos nouvelles techniques et compétences
d) DÉPASSEMENT
En quoi ce Cap représente-t-il un défi pour moi ? 17 -19 ans, l’âge de tous les défis ! Soyez
ambitieux pour et avec vos navigateurs et visez haut. Le dépassement est synonyme de fierté
et de confiance en soi. À vous de placer le curseur au bon endroit pour vivre un projet qui
oblige à se dépasser sans tomber dans l’irréalisable !
Le dépassement, c’est savoir se servir de toutes ses capacités tout en mesurant ses limites,
physiques, intellectuelles ou sociales. Souvent, c’est vaincre ses peurs...
• Socialement : se dépasser pour vivre la rencontre avec l’autre, savoir tisser des liens,
exprimer ses sentiments, prendre la parole en public... Se dépasser socialement, c’est être
capable de s’affirmer, de dire « je » et de se faire violence pour vaincre ses appréhensions.
• Intellectuellement : ensemble ou seul, aller plus loin que ce dont je pense être capable.
C’est faire preuve de créativité, d’intelligence pour résoudre un problème…
e) CRÉATIVITÉ
Qu’aurai-je créé avec ce Cap ? La créativité c’est la capacité que possède un individu ou un
groupe d’individus d’imaginer quelque chose de nouveau ou de trouver une solution
originale pour répondre à un problème. C’est un synonyme d’inventivité, d’imagination...
Dans mon Cap, quelle est la place que je laisse à ces compétences créatives, qu’elles soient
intellectuelles (inventivité, imagination) ou manuelles ? Nous vous proposons une technique
pour enrichir le Cap avec les 5 critères :
Le projet a été choisi, il est maintenant temps de s’organiser. C’est la partie la plus
importante : une bonne organisation permet ensuite de suivre la route que l’on s’est fixée. Ne
plus avoir à se soucier de l’organisation, c’est prendre le temps de vivre le projet. S’organiser
signifie aussi prévoir les moments où il faudra prendre du recul, se reposer pour analyser et
mieux rebondir.
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a) IDENTIFIER LES TÂCHES
À ce stade du projet, les tâches sont relativement simples, imaginer un planning global,
découper le projet et les grosses problématiques en petites unités facilement gérables par une
escouade.
Pour chaque tâche, on cherchera à identifier :
• le temps nécessaire ;
• l’échéance ;
• le type de tâche ;
• les compétences nécessaires.
On s’attachera ensuite à répartir ces tâches entre les équipes, les responsables et la maîtrise.
b) PLANIFIER
Un Cap est un projet qui s’organise, s’articule logiquement dans la vie de la compagnie . La
planification fixe des repères dans le temps et permet à chacun de repérer sa place, son rôle
et de visualiser l’avancée du projet.
Deux outils complémentaires peuvent nous aider à planifier notre Cap :
Le macroplanning
Un macroplanning ne rentre pas dans les détails de l’organisation, mais révèle les
incontournables. Les échéances importantes liées à l’extérieur devront y figurer (par exemple
la date de dépôt d’un dossier de subvention). On y placera également les grands moments de
l’unité, les week-ends d’équipe, les vacances, la ou les dates de réalisation du projet, les
tâches importantes... L’idée est de pouvoir visualiser l’ensemble du Cap d’un seul coup d’œil.
Le rétroplanning
Un rétroplanning est un planning inversé, conçu en partant de la date de fin du projet puis en
remontant dans le temps afin de positionner les jalons. En effet, il est quelquefois plus facile
d’utiliser cette méthode, lorsque la date de fin de projet est fixée et inébranlable.
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Exemple de rétroplanning Le jeu des conseils
4 et 5 mars : tournoi de foot dans le quartier. Le plénier du grand nœud , qui réunit les
J-1 Un jour avant : préparation de la buvette chefs d’escouade et la holding staff , est le
et du matériel pour le tournoi. poste de pilotage du Cap. Il gère
l’organisation globale, définit le planning, les
S-1 Une semaine avant : nouvelle campagne tâches, la communication et s’assure du bon
d’affichage pour rappeler le tournoi. déroulement des opérations.
S-2 Deux semaines avant : clôture des Les décisions concernant l’organisation
inscriptions et or-pour rappeler le tournoi. opérationnelle du Cap sont prises en séance
de la cohorte.
S-2 Deux semaines avant : clôture des
inscriptions et organisation du tableau de Les chefs d’escouade pourront alors mettre
tournoi en place des briefing afin d’organiser le
travail de leur escouade.
M-1 Un mois avant : le dossier de subvention
est déposé à la mairie + les arbitres sont C’est aussi un lieu d’échange, d’information
trouvés. et de créativité.
Pas toujours simple de trouver des nouvelles idées de projets... Voilà quelques idées pour
enrichir, varier et apporter de la nouveauté aux Cap. Ces outils peuvent être utilisés lors de
l’appel de la holding staff ou peuvent être confiés au chef d’escouade qui pourra les animer
avec ses coéquipiers. Quatre activités vous sont ici proposées :
- les adjectifs,
- la Dream Table,
- le brainstorming,
- le micro-trottoir.
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Les adjectifs : chercher du sens...
Parmi la liste des adjectifs ci-dessous, chacun en choisit trois. Il est important que chacun
puisse s’exprimer et justifier ses choix : « pourquoi j’ai choisi cet adjectif ? »
Liste d’adjectifs
Ensuite on met en commun nos choix et on essaie de trouver celui ou ceux (pas plus de trois)
qui correspondent le plus aux envies et aux attentes de l’équipe. Ces adjectifs nous
permettent de nous mettre d’accord sur le fond du Cap, ce qui nous paraît fondamental de
trouver à l’intérieur. Ils formeront les grands axes de notre projet. À partir de là, on peut
imaginer un brainstorming ou un micro-trottoir pour apporter du concret à ces grandes
orientations ! Place à la folie.
Ce jeu permet de faire jaillir les rêves et les désirs des navigateurs. Il facilite l’élaboration de
propositions de Cap par les escouades.
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Étape n° 1 : Rêver ! Étape n° 2 : Expliquer et approfondir
Tous les navigateurs s’assoient autour d’une Après une pause pour casser la dynamique,
table, de préférence ronde. Une fiche est on place chaque fiche au centre d’une feuille
placée devant chaque joueur. Sur la fiche, une de paperboard.
des
questions suivantes : Les participants sont invités à justifier leurs
choix : en reliant par un trait leur idée à deux
Quel est le personnage qui me fait rêver ? raisons qui expliquent leur préférence. Par
exemple, un navigateur a choisi le
• Quel est l’objet de mes rêves ? personnage de
• Quel lieu me plaît ? Tintin, il pourra expliquer que c’est le métier
• Quel film, livre, émission (TV, radio) me de journaliste et le fait de voyager partout
fascine ? dans le monde qui lui plaît. Dans cette phase,
• Quelle musique me fait planer ? l’animateur joue un rôle clé : c’est de cette
• Quel loisir me fait rêver ? phase que l’on pourra tirer des idées
• Quel métier j’ambitionne ? concrètes. L’animateur peut donc prendre
• Qu’est ce qui me révolte dans le monde ? plusieurs exemples à l’oral, et reste à l’écoute
• Quelle cause me tient à cœur ? 60 pour pousser les navigateurs à exprimer leurs
motivations profondes.
S’il y a beaucoup de participants, on peut
doubler les fiches. On peut également imagi- Une fois ce principe compris, tout le monde
ner d’autres questions. Sur ces fiches, on aura déambule entre les différentes feuilles pour
pris soin de faire apparaître clairement plu- expliquer ses choix personnels, le tout sur un
sieurs tirets (ou cases). Sur un fond musical fond sonore calme et apaisant pour plonger
rythmé, chacun a 10 secondes pour écrire sur dans une ambiance de réflexion.
sa fiche sa réponse personnelle.
À un signal sonore de l’animateur, chaque L’animateur peut ensuite reprendre les pan-
joueur passe sa fiche à son voisin de gauche. neaux, demander d’éclaircir ou d’approfondir
On continue ainsi pour faire plusieurs tours telle ou telle explication. Après ce jeu,
complets de table. L’animateur doit veiller à chacun passe devant le panneau et lit les
laisser plus de temps au fur et à mesure du motivations écrites par les participants.
jeu pour que les participants puissent prendre Individuellement, les joueurs écrivent cinq ou
connaissance de ce qui a été déjà écrit sur les six idées qui les motivent particulièrement.
fiches.
En escouade, ces choix personnels sont une
De la musique, du rythme, de la pression sur base de départ pour imaginer un Cap et
les participants, les idées des autres visibles... élaborer une proposition concrète pour la
Des éléments fondamentaux pour susciter la compagnie.
créativité !
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Le brainstorming : se remuer les méninges !
Le brainstorming est avant tout une activité ludique qui permet de sortir une quantité d’idées !
Le brainstorming détend, libère les esprits, aide à sortir du cadre de référence et à s’ouvrir.
C’est aussi un très bon moyen pour que les idées de chacun puissent être exprimées sans
aucun a priori. Il permet donc à la fois la libre expression et l’enrichissement du projet.
Déroulement
À partir du jeu des adjectifs, on peut imaginer un brainstorming orienté : on écrit au centre
d’une grande page l’adjectif (s’il y en a plusieurs, utiliser différentes pages) choisi par
l’escouade. La consigne devient « À quel projet ce mot me fait penser ? » Annoncer la durée :
« Nous allons faire cet exercice pendant vingt minutes environ. »
Annoncer la suite : « Quand nous aurons recueilli le maximum d’idées, nous les classerons
selon certains critères puis nous les utiliserons pour imaginer le Cap. »
Comment le gérer ?
Noter au tableau de papier tous les termes qui sont dits, sans jugement, interprétation ni
classement. Les lire tout haut en même temps qu’on les écrits. Il faut être rapide et disposer
de grandes feuilles de papiers.
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Comment le conclure ?
La phase la plus délicate du brainstorming est la synthèse. Il est bon d’ailleurs de faire une
pause après le brainstorming pour casser le rythme avant la synthèse. On passe ensuite à la
phase de classement, de rangement et de tri : on garde les réalistes, on réfléchit aux
saugrenues pour en sortir des réalisables…
Quoi de mieux pour commencer à rêver son projet que d’aller demander les idées des autres !
C’est le principe de base du micro-trotoir
Objectif
Se mettre dans des dispositions propices à la création d’idées originales : pas de retenue, tout
est possible.
Principe
On part à deux à la rencontre des passants pour les interroger sur leurs rêves. Il est important
de se donner un temps limité pour l’exercice. On pose une question simple et ouverte, par
exemple « Quel serait votre projet le plus fou que vous aimeriez réaliser ? » Ou alors, pour
compiler le micro-trottoir avec le jeu des adjectifs, on demandera aux passants : « Si je vous
dis ―solidaire et dépaysant‖ (indiquez ici les adjectifs choisis par l’équipe), à quoi pensez-
vous ? » Noter les réponses sur un carnet, sans émettre de jugement et en faisant éclaircir les
choses au besoin par les personnes interrogées. Plus vous serez polis et compréhensifs avec
les passants rencontrés, plus ces personnes pourront lâcher des idées intéressantes ! Partager
vos réponses en escouade
Enchaîner l’exercice sur un brainstorming pour faire sortir toutes vos idées !
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FICHE Activité 2 ENRICHIR LE PROJET : LA NAPPE TOURNANTE
La nappe tournante peut être un outil adapté pour enrichir les cinq critères d'un
projet de compagnie
On installe cinq tables sur lesquelles on aura préalablement fixé une nappe blanche. Sur
chaque table est écrit l’un des cinq critères.
La compagnie se répartit en cinq groupes qui se placent chacun autour d’une table.
À partir du projet choisi par l’unité, chaque groupe est invité à noter sur la nappe des idées
pour enrichir le Cap en fonction du critère inscrit sur la nappe.
La première phase dure cinq minutes, on peut ensuite procéder à deux ou trois rotations entre
les groupes qui enrichiront la réflexion à la fois à partir du critère écrit sur la nappe et des
idées déjà écrites par le groupe précédent.
Les cinq nappes seront ensuite décortiquées et l’on choisira les meilleures idées pour enrichir
le Cap.
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FICHE Activité 3 CHOISIR LE PROJET : TECHNIQUES DE VOTE
Les navigateurs sont réunis en caravane pour s’exprimer sur un consensus, une synthèse (par
exemple : le mélange de plusieurs propositions de Cap). Chaque participant reçoit quatre
visuels : un vert, un bleu, un orange et un rouge.
Visuel vert = « je me sens bien avec ce qui est proposé ». Visuel bleu = « je n’ai pas
d’opinion particulière sur ce qui est proposé mais je suis d’accord pour laisser adopter cette
proposition ». Visuel orange = « j’émets des réserves et j’aimerais proposer une autre
manière de l’exprimer, une autre activité... ». Visuel rouge = « je ne suis pas d’accord avec
ce qui est proposé ».
• La discussion s’engage, l’animateur présente ou fait présenter le projet qui a été préparé.
• Sans prise de parole, les escouades et les navigateurs prennent un des visuels de couleur et
le placent de manière visible pour l’ensemble du groupe. L’animateur rappelle qu’ils peu-
vent changer de visuel au cours de la discussion qui suivra.
• L’animateur regarde les couleurs dans la salle : il donne d’abord la parole aux visuels
rouges puis aux visuels oranges. Un par un, ceux-ci sont invités à expliquer calmement :
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1. le point précis avec lequel ils ne sont pas d’accord ;
2. pourquoi ils ne sont pas d’accord ;
3. ce qu’ils proposent : reformulation ou modification.
Les cartons sont posés en permanence devant chaque participant donnant ainsi la coloration
du groupe. Cette coloration évolue au fil des échanges, des éclaircissements apportés et des
reformulations.
• La décision est prise lorsque tous les cartons de la salle sont verts ou bleus. Une méthode
de vote pour choisir parmi plusieurs propositions : les pinces à linge
• Toutes les propositions ont été recopiées sur des feuilles cartonnées de couleurs (une par
feuille, A4 minimum).
• Les propositions sont dispersées dans la salle (autour d’une table, pendues à un fil à linge...)
de manière à ce que les caravelles et pionniers puissent tous les lire sans en oublier. • Avant
le vote, chaque représentant reçoit un nombre x (x=1/4 de propositions) de pinces à linge.
Ces pinces à linge sont son « bulletin de vote ».
• Dans un premier temps, les navigateurs ou les escouades sont invités à se promener en
silence dans la salle et à lire chacune des propositions.
• Dans un second temps, ils peuvent voter en accrochant une ou plusieurs de leur pince à
linge sur la ou les propositions qu’ils souhaitent garder pour le territoire.
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4.2. AGIR
Étape 1 : Vivre
Ça y est, c’est parti ! Toute la compagnie est parée pour se donner les moyens de ses
ambitions. Chacun prend des initiatives, qui sont collectives (missions d’équipes) ou
individuelles (responsabilités ou missions individuelles). Quelques éléments pour bien
réussir son projet :
La compagnie ne vit pas seule, elle peut se faire aider par des personnes extérieures pour
mener à bien les projets dans lesquels elle s’est engagée. Appui technique, logistique ou
financier, des personnes ressources peuvent apporter un souffle nouveau à la compagnie et
permettre d’acquérir des compétences nouvelles.
Ces apports sont importants, ils enrichissent la vie de la compagnie et l’ouvrent sur le monde
extérieur.
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Quelques points de repères :
• Identifier les contacts. Ce n’est pas toujours simple de faire appel à des appuis extérieurs :
qui contacter ? Quoi lui demander ? Comment présenter son projet ? Identifier les contacts,
c’est faire le point sur les besoins (pourquoi je dois faire appel à une personne ressource ?
qu’est-ce que j’attends de cette personne ?). Cela permet de cibler les personnes avec
lesquelles se mettre en relation. L’environnement proche de la compagnie constitue une base
déjà conséquente de contactes : les parents, les autres chefs ou les anciens du groupe,
l’échelon district, province ... Ces réseaux se construisent et s’entretiennent : cela implique
de communiquer !
Celui qui a la tache du responsable documentation peut tenir à jour un registre de ces
contacts et des compétences qu’ils peuvent apporter à la compagnie.
Rentrer en contacte. Pour des navigateurs , faire une demande d’appui à une personne
extérieure à la compagnie n’est pas inné. La holding staff, les anciens peuvent les
accompagner dans cette démarche. f
Jouer l’équipe
Missions individuelles. À partir du cahier des charges, l’escouade fixe des missions
individuelles pour que chacun participe activement et équitablement (c’est-à-dire en fonction
de ses possibilités !) à la bonne réalisation du projet. Le chef d’escouade veille à ce que
chacun trouve sa place, répartit les missions, relance les membres de son escouade et les
appuie en cas de difficultés. Les briefings permettent de faire le point sur l’avancée de ces
missions individuelles.
Un cahier des charges est un document qui fixe les objectifs à atteindre (un objectif général
et plusieurs objectifs spécifiques). Il peut définir les modalités (« comment parvient-on à ces
objectifs ? ») et, surtout, donne des repères dans le temps en faisant correspondre un objectif
avec une deadline.
Le cahier des charges est une idée simple à mettre en œuvre (un document écrit sur lequel
holding staff et chefs d’escouades se mettent d’accord). La holding staff balise au mieux les
missions d’escouades. L’éparpillement est un danger qui guette trop souvent.
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Exemple :
Les navigateurs et escouades vivent dans une société où l’information circule à mille à
l’heure. Ils sont « hyper connectées » et connaissent de nombreux moyens pour trouver et
transmettre l’information. Cependant, ils apparaissent souvent comme prisonniers de cette
surinformation avec pour conséquence d’oublier de communiquer avec l’environnement
proche.
Une bonne communication est une des clés de la bonne réussite d’un Cap. Les outils de
communications sont choisis dès le début (mail, téléphone, ms, site Web...). Une
communication efficace est régulière et de qualité. Rien ne sert de cherchera quantité, les
informations importantes ne doivent pas être noyées au milieu de centaines de mails
concernant des petits détails On gardera les outils non intrusifs (un site web, un cahier au
local...) pour consigner les informations techniques et on gardera les outils actifs (mail,
téléphone...) pour les informations clés. Il est également important de communiquer dès le
début vers le groupe local et les accompagnateurs pédagogiques du district sur le Cap choisi.
Ils peuvent avoir des idées et des contacts bien utiles dès le début du projet. Il est toujours
dommage de découvrir que la compagnie voisine avait choisi un Cap similaire l’année
dernière et ne pas avoir bénéficié de son expérience...
Les accompagnateurs pédagogiques du district pourront aussi vous tenir informés des
formations et obligations légales nécessaires à la bonne réalisation du Cap choisi. Établir un
plan de communication en s’appuyant sur le responsable communication pour faire connaître
ce qui est vécu par la compagnie. À la Holding staff de donner des pistes au responsable de
cette mission pour faire connaître et partager le projet.
Communication interne
Communication externe
La compagnie n’avance pas toute seule, enfermée dans sa bulle. Elle s’insère dans un
environnement, dans un tissu de relations qu’elle veille à tenir au courant des actions menées.
Parents, groupe local, équipe district sponsors, amis, paroisse constituent des partenaires qui
attendent de savoir ce que vit la compagnie. En lien avec le responsable communication, la
holding staff veille à trouver des moyens pour informer ses différents partenaires de
l’avancée des projets de la compagnie : • réunion parents ; • dossier de présentation du Cap ;
Le cycle du projet est rythmé par les évaluations et les relances. Ces temps où l’on s’arrête
pour faire le point sur le chemin parcouru et celui qu’il reste à parcourir sont fondamentaux
dans la vie du Cap. Les conseils (cohorte et briefing) sont des temps privilégiés pour s’arrêter,
faire l’état des lieux et redresser la barre si besoin.
Étape 1 : Évaluer
L’évaluation est un processus fondamental dans le cycle d’un projet. Cela permet de faire le
bilan sur nos réussites et nos échecs, capitaliser nos expériences et relancer le groupe vers
une autre dynamique.
Évaluation collective
L’évaluation est une étape que l’on oublie trop souvent en fin de projet. Elle est pourtant
indispensable ! C’est un moment où chacun peut s’exprimer librement, où la compagnie
essaie de mesurer objectivement le degré de réussite du projet et d’analyser les raisons de ses
succès ou de ses échecs.
Évaluation individuelle
La compagnie campe et décampe, vit des Cap. Les escouades se succèdent, les holdings
staffs également. Fraîchement arrivé dans une compagnie, le chef a souvent tendance à tout
réinventer, pourtant il existe un vécu dans cette compagnie.
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Étape 2 : Célébrer
Fêter
La fin d’un projet est souvent difficile, il y a toujours un coup de blues lorsque quelque chose
qui nous a animés pendant plusieurs semaines ou mois prend fin. Ce coup de blues est
normal, ce n’est pas pour autant qu’il faut lui laisser de la place !
Faire la fête, c’est mettre fin au projet dans la joie partagée. C’est une dynamique collective
qui permet au groupe de se retrouver, de se souvenir et de se féliciter. Des retrouvailles : on
se remémore les temps forts du projet, on partage des photos, on échange nos souvenirs.
Un côté festif : à boire, à manger, un imaginaire pourquoi pas, une participation de chacun,
de la musique ou des chants... Faire la fête, ce n’est pas forcément danser toute la nuit au son
des décibels, mais un temps de joie collective où l’on fait groupe à nouveau autour du projet.
Rendre grâce
La célébration est une fête au cours de laquelle on peut dire merci, rendre grâce à Dieu pour
ce qui a été vécu, confier ses difficultés, ses joies, ses peines. Vivre une célébration pour
clôturer un Cap permet un atterrissage qui a du sens et donne une envergure, une dimension
chrétienne au vécu.
Étape 3 : Témoigner
Tout au long de la vie du Cap, la compagnie fait des rencontres et s’ouvre sur le monde.
Témoigner est une façon de remercier et d’associer les partenaires aux réussites. S’il existe
de multiples formes pour témoigner et dire merci, ce temps se pense bien en amont du projet
et fait partie intégrante du Cap. Quelques éléments pour y voir plus clair
On peut ensuite afficher l’ensemble des mains des navigateurs pour avoir une vue
d’ensemble du ressenti du groupe. L’évaluation de la main, comme d’autres outils
d’évaluation individuelle, est une bonne base de départ pour une discussion personnelle entre
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un navigateur et un membre de la holding staff
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V. ITINÉRAIRE
VIVRE UN ITINÉRAIRE
Au cours des trois ans passés à la compagnie, chaque navigateur est appelé à suivre six
itinéraires. Un itinéraire est un choix de progression personnelle dans l’un des six domaines
de développement proposés par le scoutisme. En outre c'est tout la vie du navigateur à la
compagnie.
1. Choisir
Accompagné par son chef d’escouade, chaque navigateur est amené à se poser des questions
personnelles pour identifier un domaine dans le quel il veut progresser. Il se fixe des
objectifs de découverte ou de progression et choisit comment il va les atteindre. Il peut aussi
commencer à « rencontrer » les personnages propres à chaque domaine afin de trouver
d’autres idées.
Il y a six itinéraires qui correspondent aux six domaines de développement défini par
l’Organisation mondiale du mouvement scout :
Vivre avec énergie : Mon développement physique en lien avec le sport, l’hygiène
et la santé.
Vivre avec son temps : Mon développement intellectuel en lien avec mes
connaissances, ma créativité, ma culture générale.
Vivre avec rayonnement : MON développement affectif en lien avec
l’identification et l’expression de mes sentiments.
Vivre ensemble : Mon développement social en lien avec mon ouverture aux autres,
la vie en escouade, en compagnie et en communauté.
Vivre avec espérance : Mon développement spirituel en lien avec ma relation à
Dieu, mes croyances et leur affirmation.
Vivre avec des valeurs : le développement de mon caractère pour oser dire « je »,
prendre la parole et m’affirmer.
« Outils : Les objectifs que se donne le navigateur, l'escouade, ainsi que les actions
choisies, sont écrites sur la fiche itinéraire pour conserver une trace et
pouvoir s’y référer. C’est grâce à cette fiche que la holding staff pourra
aider le chef d’escouade dans son rôle d’accompagnement
2. Vivre
• Choisit puis vit une ou plusieurs actions en lien ou non avec le Cap vécu par la compagnie.
Ces actions seront d’autant plus riches quand elles seront synonymes de rencontres,
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d’échanges et d’acquisition de compétences. Les actions concrètes que les navigateurs
réalisent sur leur itinéraire ne sont pas réservées au strict cadre de la compagnie.
C’est l’occasion pour chacun de s’ouvrir au monde, de découvrir d’autres associations, des
institutions, des professionnels, d’agir pour les autres. Ces actions doivent permettre au
navigateur d’acquérir des compétences et elles peuvent ainsi enrichir la compagnie de
nouvelles idées, de nouvelles possibilités !
Les rencontres décisives
Ces textes peuvent aider le navigateur à choisir ses actions concrètes ou relire son itinéraire,
seul ou avec son chef d’escouade. Ils peuvent l’aider à se poser des questions. Lors du bilan
de son itinéraire, chacun peut se demander si ces rencontres l’ont aidé dans sa réflexion, sa
préparation ou la réalisation des actions.
Même s’il s’agit avant tout d’une réflexion personnelle ou avec son chef escouade, le
navigateur peut venir voir la holding staff avec des questions, le fruit de sa réflexion sur ces
rencontres. Il est donc important pour les membres de la holding staff de situer les différents
personnages.
3. Faire le point
Une fois ces étapes vécues, le navigateur fait le point au regard des objectifs qu’il s’est fixés
(« Suis-je allé aussi loin que je l’espérais ? », « Qu’est-ce qui a fait que ça a marché ? Pas
marché ? », « De quoi suis-je surpris ? »,...). Il peut à cette étape se faire accompagner de son
chef d’escouade.
4. Fêter
Il peut pour finir recevoir un insigne de son itinéraire à l’occasion d’un temps particulier où
il peut faire un retour au reste de la compagnie du chemin qu’il a parcouru. Ce retour peut
prendre des formes diverses : jeu, diaporama, expo...
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ACCOMPAGNER DES ITINÉRAIRES
Le parcours des itinéraires est propre à chaque navigateur. Le chef d’escouade, qui connaît le
mieux chacun de ses coéquipiers, est l’accompagnateur privilégié de cette progression
personnelle. Il est lui-même accompagné par la holding staff pour sa propre progression et
dans l’accompagnement de ses coéquipiers.
• Les former
Être accompagnateur ne s’improvise pas, et n’est pas inné. Sauf exception rare, le plénier du
grand nœud n’insuffle pas dans le cerveau des élus toutes les compétences nécessaires à ce
rôle. C’est donc à la holding staff de former puis d’accompagner les navigateurs chefs
d’escouades à progresser dans ce domaine et à comprendre les clés de l’accompagnement.
Quelques pistes :
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• Les accompagner et les soutenir Lors du conseil prendre le temps de faire le point avec
chaque chef d’escouade pour voir où en est chacun de ses coéquipiers. C’est le moment de
parler des difficultés qu’ils peuvent rencontrer, des besoins exprimés par les navigateur , les
question et réflexions.
Les chefs escouades eux-mêmes suivent encore des itinéraires. Ils sont directement
accompagnés par la holding staff. L’exemple donné par les chefs dans le suivi des itinéraires
des chefs d’escouades leur servira beaucoup pour mettre en place leur propre suivi de leurs
coéquipiers.
Le chef d’escouade a pour rôle d’accompagner les navigateurs de son escouade. Il n’est pas
là pour juger mais pour :
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Soutenir et motiver
Le long des itinéraires, le chef d’escouade est une oreille attentive pour le navigateur ou
l’escouade. Il s’intéresse à l’avancement de l’itinéraire, et soutient, motive de temps en
temps. Pour faciliter l’accompagnement, le chef d’escouade et son coéquipier se fixent
ensemble des dates butoirs avec un planning de la préparation et des actions à réaliser. Le
chef d’escouade est là pour aider son coéquipier à atteindre ses objectifs, à trouver des
solutions. Il peut pour
cela lui rappeler de temps à autre ses engagements et les échéances, mais aussi réévaluer les
ambitions initiales.
Faire le bilan
À la fin de l’itinéraire, à l’initiative du navigateur qui estime avoir rempli ses objectifs et
réalisé les actions prévues, les deux se retrouvent pour faire le bilan de l’itinéraire, de la
préparation, des éventuelles difficultés rencontrées, des joies, des réussites. Le chef
d’escouade n’est pas là pour critiquer mais pour avoir un regard objectif sur les actions en
s’appuyant sur les objectifs de départ. Suite à ce bilan, et après concertation avec la holding
staff lors d’un plénier du grand nœud, le chef d’escouade remet au navigateur l'insigne
l’itinéraire parcouru, qu’il peut coller sur son uniforme.
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FICHE ITINERAIRE
Noms : Année
nom de l'itinéraire
chef d'escouade
chef référent :
J’ai composé mon sac à dos avec l’aide de mon coach qui est :
J’apprécie que et cette personne m’accompagne dans que mon projet parce que :
À mon avis, les freins que je risque de rencontrer lors de mon parcours sont
Voici la liste des choses que je vais faire pour mener mon projet à bien :
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5.1. VIVRE AVEC ÉNERGIE
Cet itinéraire est un appel à vivre à l’aise dans son propre corps, à développer toutes ses
possibilités : courir, marcher, se nourrir, se reposer. Mener une vie équilibrée permet le bon
développement de chacun. Cet itinéraire englobe trois notions : le physique, la santé et
l’hygiène.
Thomas
Cependant Thomas, l’un des Douze, celui qu’on appelle Didyme, n’était pas avec eux
lorsque Jésus vint. Les autres disciples lui dirent donc : « Nous avons vu le Seigneur ! » Mais
il leur répondit : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je n’enfonce pas
mon doigt à la place des clous et si je n’enfonce pas ma main dans son côté, je ne croirai pas !
»
Or huit jours plus tard, les disciples étaient à nouveau réunis dans la maison et Thomas était
avec eux. Jésus vint, toutes portes verrouillées, il se tint au milieu d’eux et leur dit : « La
paix
soit avec vous. » Ensuite il dit à Thomas : « Avance ton doigt ici et regarde mes mains ;
avance ta main et enfonce-la dans mon côté, cesse d’être incrédule et deviens un homme de
foi. » Thomas lui répondit : « Mon Seigneur et mon Dieu. » Jésus lui dit : « Parce que tu
m’as vu, tu as cru : bienheureux ceux qui, sans avoir vu, ont cru. » Jean 20,24-29
Pistes de réflexion
On peut imaginer que Thomas avait des posters de Jésus dans toute sa chambre. Il était
tellement dans l’admiration de Jésus qu’il passait son temps à l’imiter dans ses faits et gestes,
ce qui peut faire comprendre ce surnom de Jumeau.
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Dans l’idolâtrie, l’individu fait tout pour devenir celui qu’il admire, il se perd dans l’autre.
Jésus veut que Thomas devienne lui-même, qu’il s’épanouisse. C’est bien cela l’amour, le
vrai... Jésus se positionne alors comme modèle et non comme Lorsque Jésus Comprendre
Agir une idole. est arrêté et condamné à mort, Thomas tombe dans une dépression terrible. Il
en veut à la terre entière et se referme sur lui-même. •
Quelles sont les personnes qui ont compté dans ma vie, qui m’ont fait ou qui me font
grandir ?
• Sont-elles des idoles ou des modèles ? C’est- à-dire « j’ai envie de devenir elles ou
m’aident-elles à devenir moi ? » • On dit de Thomas qu’il ne croit que ce qu’il voit. Il a du
mal à faire confiance. Et moi, dans ma vie de tous les jours, me faut-il des preuves, me faut-il
maîtriser l’avenir pour avancer ?
Le rôle de l’itinéraire : accompagner les navigateurs à identifier les personnes dans leur vie
qui les aident à « Être » et ceux qui ne leur permettent pas de devenir qui ils sont. Arriver à
ce qu’ils se détachent d’une image qu’ils aiment donner et qu’ils s’acceptent comme ils sont,
en ayant conscience de leurs propres richesses. Comment, dans la compagnie leur permettre
de s’exprimer en fonction de leur personnalité. Comment ne pas laisser les forts caractères
« prendre le dessus » au sein des escouades ou de l’unité.
Cet itinéraire est un appel à utiliser les matériaux qui nous entourent et à agir sur notre
environnement. Apprendre à créer avec nos mains, à imaginer, à affronter les situations de la
vie quotidienne avec bon sens pour y apporter une réponse adaptée. Il englobe trois notions :
créativité, connaissance et réflexion.
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Les rencontres décisives
• Le navigateur homme riche (Marc 10,17-22)
Et autres personnages
Comme Jésus se mettait en route, quelqu’un vint en courant et se jeta à genoux devant lui :
il lui demandait : « Bon Maître, que dois-je faire pour recevoir la vie éternelle en partage ? »
Jésus lui dit : « Pourquoi m’appelles-tu bon ? Nul n’est bon que Dieu seul. Tu connais les
commandements : tu ne commettras pas de meurtre, tu ne commettras pas d’adultère,
Pistes de réflexion
Ce texte invite les navigateurs à discerner les richesses matérielles qui parfois les aveuglent
de leurs propres richesses personnelles. Discerner entre ce dont ils ont besoin pour être
heureux et ce qui leur donne l’illusion d’être heureux. Entre posséder et Être.
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5.3. VIVRE AVEC RAYONNEMENT
Cet itinéraire est un appel à connaître, comprendre et exprimer ses sentiments. Avoir des
émotions n’est pas un péché, mais les garder pour soi peut être une souffrance. Vivre avec
rayonnement invite à partager avec les autres ce qu’on ressent, à dire tout haut ce qu’on vit
tout au fond de soi. Il englobe deux notions : identifier et exprimer ses sentiments
• Construire des relations d’amitié en sachant ce que cela engage pour soi et pour les autres.
• Entretenir des relations intergénérationnelles fondées sur une communication vraie.
• Témoigner de l’empathie et du respect à ceux qui nous entourent.
• Accepter d’exprimer ses sentiments.
• Comprendre que l’on peut aimer et être aimé dans le respect de son corps et de celui des
autres.
• Accepter de donner et de recevoir afin de connaître le bonheur d’aimer.
La femme pécheresse
Un pharisien invita Jésus à manger avec lui : il entra dans la maison du pharisien et se mit à
table. Survint une femme de la ville qui était pécheresse : elle avait appris qu’il était à table
dans la maison du pharisien. Apportant un flacon de parfum en albâtre et se plaçant par
derrière, tout en pleurs, aux pieds de Jésus, elle se mit à baigner ses pieds de larmes ; elle les
essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et répandait sur eux du parfum Voyant
cela, le pharisien qui l’avait invité se dit en lui-même« Si cet homme était un prophète, il
saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse. » Jésus prit la
parole et lui dit : « Simon, j’ai quelque chose à te dire. » — « Parle, Maître », dit- il. « Un
créancier avait deux débiteurs ; l’un lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante.
Comme ils n’avaient pas de quoi rembourser, il fi t grâce de leur dette à tous les deux.
Lequel des deux l’aimera le plus ? » Simon répondit : « Je pense que c’est celui auquel il a
fait grâce de la plus grande dette. » Jésus lui dit : « Tu as bien jugé. » Et se tournant vers la
femme, il dit à Simon : « Tu vois cette femme. Je suis entré dans ta maison : tu ne m’as pas
versé d’eau sur les pieds, mais elle, elle a baigné mes pieds de ses larmes et les a essuyés
avec ses cheveux. Tu ne m’as pas donné de baiser, mais elle, depuis qu’elle est entrée, elle
n’a pas cessé de me couvrir les pieds de baisers. Tu n’as pas répandu d’huile odorante sur ma
tête, mais elle, elle a répandu du parfum sur mes pieds. Si je te déclare que ses péchés si
nombreux ont été pardonnés, c’est parce qu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à
qui on pardonne peu montre peu d’amour. » Il dit à la femme : « Tes péchés ont été
pardonnés. » Les convives se mirent à dire en eux-mêmes : « Qui est cet homme qui va
jusqu’à pardonner les péchés ? » Luc 7, 36-50
41
Pistes de réflexion
A priori, tout oppose le pharisien et cette femme. Alors qu’on pourrait s’attendre à ce que
Jésus soit plus proche du pharisien, il se tourne vers la pécheresse qui attend tout de lui. La
relation qu’elle a avec Jésus est simple et sans parole, pas intellectuelle mais affective, faite
d’humilité et d’admiration. Cette passion pour Jésus va finalement la rendre heureuse car elle
lui apporte le pardon.
VIVRE ENSEMBLE
Bartimée
Comme Jésus sortait de Jéricho avec ses disciples et une assez grande foule, l’aveugle
Bartimée, fils de Timée, était assis au bord du chemin en train de mendier. Apprenant que
c’était Jésus de Nazareth, il se mit à crier : « Fils de David, Jésus, aie pitié de moi ! »
Beaucoup le rabrouaient pour qu’il se taise mais lui criait de plus belle : « Fils de David, aie
pitié de moi ! » Jésus s’arrêta et dit : « Appelez-le. »
On appelle l’aveugle, on lui dit : « Confiance, lève-toi, il t’appelle. » Rejetant son manteau, il
se leva d’un bond et vint vers Jésus. S’adressant à lui, Jésus dit : « Que veux- tu que je fasse
pour toi ? » L’aveugle lui répondit : « Rabbou-ni, que je retrouve la vue ! » Jésus lui dit : «
Va, ta foi t’a sauvé. » Aussitôt il retrouva la vue et il suivait Jésus sur le chemin. Marc 10,
46-52
42
Pistes de réflexion
Des copains assis au bord de la route, on en voit tous les jours. Ce sont les « blessés de la vie
» comme disait Jean Paul II. Blessés dans leur corps, blessés dans leur cœur, blessés dans
leur vie…
Bartimée est aveugle, exclu de Jéricho, exclu de la société, exclu du monde des productifs.
Par chance, il trouve la force de crier, dans sa nuit, il appelle. Bartimée malgré sa cécité est le
seul à avoir reconnu Jésus parmi la foule. Il a pris conscience de ses propres blessures et
fêlures en vivant à l’écart de la société. Son handicap devient une chance pour lui car il lui
permet de prendre du recul, sa cécité va permettre à tous de recouvrer la vue. On le fait taire.
Pourquoi déranger un rassemblement qui se passait si bien ? Jésus l’appelle et cet appel
relève Bartimée. « Que veux-tu que je fasse pour toi ? » Jésus respecte l’homme, il ne lui
impose pas le salut. Dieu veut l’homme libre. Jésus ne guérit pas pour convaincre.
Cet itinéraire est un appel à vivre, à se dépasser, à grandir, à reconnaître Jésus Christ au cœur
de nos actions. Il doit permettre à chaque navigateur de progresser sur un chemin spirituel
personnel, d’approfondir sa relation à Dieu, de mettre des mots sur ses croyances et de les
affirmer.
Pierre
Ils se saisirent de Jésus, l’emmenèrent et le firent entrer dans la maison du grand prêtre.
Pierre suivait à distance. Comme ils avaient allumé un grand feu au milieu de la cour et
s’étaient assis ensemble, Pierre s’assit au milieu d’eux. Une servante, le voyant assis à la
lumière du feu, le fi xa du regard et dit : « Celui-là aussi était avec lui. » Mais il nia : «
Femme, dit-il, je ne le connais pas. » Peu après, un autre dit en le voyant : « Toi aussi, tu es
des leurs. » Pierre répondit :« Toi aussi, tu es des leurs. » Pierre répondit :« Je n’en suis pas.
»
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Environ une heure plus tard, un autre insistait : « C’est sûr, disait-il, celui-là était avec lui ; et
puis, il est Galiléen. » Pierre répondit : « Je ne sais pas ce que tu veux dire. » Et aussitôt,
comme il parlait encore, un coq chanta. Le Seigneur, se retournant, posa son regard sur
Pierre et Pierre se rappela la parole du Seigneur qui lui avait dit : « Avant que le coq chante
aujourd’hui, tu m’auras renié trois fois. » Il sortit et pleura amèrement. Luc 22, 54-62
Pistes de réflexion
Pierre, l’artisan pécheur, un homme rude, droit et entier. Personne en dehors de son cercle de
pêcheurs et des habitants de Capharnaüm n’avait entendu parler de lui. L’appel que Jésus lui
lance sur son lieu de travail va changer toute sa vie. Il va tout quitter pour le suivre : famille,
amis, barque et filets. Seul, il a eu peur d’affirmer sa foi. C’est tout le sens de l’Église : à
plusieurs, il est beaucoup plus facile de vivre sa foi, d’agir courageusement. Pierre nous
montre que le doute fait partie de la foi : lui, le premier pape, la pierre de l’Église est celui
qui a le plus douté, cela prouve qu’on est libre. On ne peut pas être chrétien tout seul. Jésus
lui demande trois fois s’il l’aime, il lui dit trois fois « oui » et trois fois il le renie.
Cet itinéraire est un appel à être capable de dire oui ou non, de vivre en vérité avec soi-même,
de prendre des initiatives et des responsabilités, de découvrir au sein d’un groupe qu’on est
unique, avec ses possibilités et ses limites. Il invite les navigateurs à oser dire « je », prendre
la parole et s’affirmer.
Zachée
Entré dans Jéricho, Jésus traversait la ville. Survint un homme appelé Zachée ; c’était un
chef des collecteurs d’impôts et il était riche. Il cherchait à voir Jésus, et il ne pouvait y
parvenir à cause de la foule, parce qu’il était de petite taille. Il courut en avant et monta sur
un sycomore
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afi n de voir Jésus qui allait passer par là. Quand Jésus arriva à cet endroit, levant les yeux il
lui dit : « Zachée, descends vite : il me faut demeurer dans ta maison. » Vite, Zachée
descendit et l’accueillit tout joyeux. Voyant cela, tous murmuraient ; ils disaient : « C’est
chez un pécheur qu’il est allé loger. » Mais Zachée, s’avançant, dit au Seigneur : « Eh bien,
Seigneur, je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens et, si j’ai fait du tort à quelqu’un
je lui rends le quadruple. » Alors Jésus dit à son propos : « Aujourd’hui, le salut est venu
pour cette maison car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet le Fils de l’homme est venu
chercher et sauver ce qui était perdu. » Luc 19,1-10
Pistes de réflexion
Zachée, le collecteur d’impôts, collabore avec l’occupant romain. Il n’est pas aimé, il a réussi
dans la vie mais n’arrive pas à réussir sa vie. Zachée a obtenu le pouvoir, l’argent, mais il lui
manque l’essentiel. Zachée, le petit dans son corps, petit dans sa vie, ne supporte plus cette
vie étroite, repliée sur lui-même. Il a besoin de s’affirmer. Cet homme seul avec ses
complexes va avoir le courage de monter dans le sycomore. Et là, tout va changer.
• Que veut dire réussir sa vie pour moi ? • À travers les moments de ma vie quotidienne,
à quels moments Jésus s’invite-t-il dans ma maison ? Est-ce que je l’accueille ?
• Qu’est-ce que ce passage peut changer dans ma vie ? Ce que tu veux faire de ta vie, fais-le
aujourd’hui, saisis l’occasion quand elle se présente. Les pionniers et les caravelles sont
entrés dans l’adolescence, leur corps se modifie, leur caractère. Ils ont envie d’être comme
les autres, de passer inaperçus malgré leurs boutons, leurs appareils dentaires, leur grande ou
petite taille, leur poids... Ils veulent faire partie du groupe, être intégrés, mais ils veulent
aussi être reconnus pour ce qu’ils sont. C’est une des nombreuses complexités de
l’adolescence.
À travers l’itinéraire Vivre avec des valeurs, ils vont pouvoir s’affirmer. La holding staff est
là pour aider chaque navigateur à trouver sa place dans la compagnie, dans l’escouade sans
perdre son originalité, son côté unique. Comme Zachée, chaque navigateur est invité à
montrer qui il est, ses faiblesses et ses forces.
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LES SOURCES
Pendant le camp, chaque navigateur va vivre un temps fort associé à un temps de réflexion.
Ces temps sont appelés les sources.
En première année, la source est un temps dont l’objectif est de préparer l'engagement.
L'engagement est l’un des moments les plus importants de la vie des navigateurs et des
escouades. C’est à ce moment que le navigateur peut s’affirmer devant les autres, dire qui il
est et
pourquoi il choisit de vivre dans la compagnie et de respecter son code d'honneur.
Comme l’accueil et l’accostage, c’est un temps à la fois solennel et joyeux, qui suit un rituel
commun à toutes les compagnies.
En troisième année, la source est l’occasion de faire le bilan de trois années à la compagnie.
Ce sera l’occasion pour l'escouade ou le navigateur de s’interroger sur son avenir, chez les
scout de la FESCO mais aussi sur ses futurs engagements dans sa vie.
Quand et comment ?
Ces temps sont prévus pour durer, en fonction du planning de camp, de 12 à 36 heures.
Pendant cette durée, il faut faire en sorte que chaque navigateur puisse avoir un temps pour
lui. En deuxième année, on privilégiera une dynamique d’itinérance.
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VI. RANDONNE
En quelques mots C’est une randonnée (randonne en anglais) effectuée par des navigateurs
pendant 2 à 4 jours (3 nuits maximum). Les animateurs ne sont pas avec les navigateurs
durant le randonne, mais ils se sont assurés au préalable des lieux d’hébergement et ils
retrouvent les navigateurs à des rendez-vous réguliers. Les animateurs restent joignables à
tout moment.
Une organisation
Partir en randonne, c’est une aventure ! Avec le concours du staff, chaque escouade prépare
son itinéraire, repère les lieux à visiter, choisit les étapes indispensables, établit son budget,
etc.
Un randonne, c’est organisé et planifié. C’est un projet sympa à vivre pendant le camp.
Une relation de confiance Pendant le randonne, chaque escouade va vivre une expérience
unique d’autonomie et de prise de responsabilités.
Un randonne, c’est un contrat de confiance entre les navigateurs et les animateurs. Chacun
assume sa part de responsabilité et peut compter sur l’autre. Une découverte Pendant le
randonne, on grandit et on s’enrichit. On y découvre l’environnement, la région que l’on
traverse, on rencontre ses habitants. Se repérer sur une carte, traverser un parc naturel, goûter
une spécialité régionale, visiter un village typique, s’intéresser aux traditions et aux artisanats
locaux… autant d’invitations à voyager.
Bref, le randonne c’est une expérience pendant laquelle vous laissez derrière vous le superflu
pour partir sur les routes vivre un moment d’amitié, de rencontres et de découvertes
Préparation : Comment les navigateurs se sont ils préparés au randonne (répartition des
tâches, préparation matérielle, acquisition des compétences, premiers secours, sécurité en
matière de déplacements sur la route…) ? Comment le projet répond-il à leurs attentes et aux
objectifs élaborés en concertation avec l'escouade ? Quel est le matériel à emporter par
chaque escouade ? (Un responsable en vérifie-t-il l’état avec les navigateurs ?)
Les consignes de sécurité (marcher en groupe, numéros d’urgence, démarche à suivre en cas
de problème…s) sont-elles bien comprises ? L'escouade dispose-t-elle d’une trousse de
secours (correctement constituée, avec une fiche technique des différents soins à donner et
différentes procédures ; L'escouade dispose-t-elle de moyens pour téléphoner en cas de
nécessité ? (téléphone portable chargé et fonctionnant dans la zone du randonne) ?
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L'escouade possède-t-il bien un double de tous les trajets ? L'escouade dispose-t-elle d’une
somme d’argent suffisante pour l’alimentation (si les repas ne sont pas prévus) et
éventuellement pour des visites payantes ainsi qu’une enveloppe de secours ?
Le CEs est-il au courant des éventuels problèmes de santé des membres de son escouade ?
Repérages
La distance est-elle adaptée aux capacités des navigateurs et au projet ? Les difficultés du
parcours son telles adaptées aux capacités des navigateurs ? Est-ce que l’itinéraire est
suffisamment précis pour éviter tout risque d’erreur ? L’itinéraire permet-il à l'escouade de
s’approvisionner en eau et en nourriture sans devoir aller déranger les habitants ?
L’itinéraire permet-il une découverte des particularités de la région ? Est-il accessible (au
moins partiellement) aux secours ? Les commerces sont-ils ouverts les jours du randonne ?
Les lieux d’hébergement des escouades ont-ils été visités ? Les propriétaires ont-ils été
rencontrés ?
Pendant
Comment la compagnie s’organise- t-il pour assurer une présence permanente sur le lieu de
camp, pour pouvoir intervenir à tout instant et aller visiter toutes les navigateurs sur un lieu
d’hébergement en fin de journée au minimum ? Au retour Quel accueil est préparé pour les
escouades ? Comment chaque escouade pourra-t-elle faire partager ses découvertes et
comment sera pris en compte le vécu du randonne de chacune d’elle (problèmes éventuels,
difficultés au sein de l'escouade…) pour la suite du camp ? Quelle évaluation est mise sur
pied avec les navigateurs d’une part, et en compagnie de l’autre ?
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ENGAGEMENT ANIMATEURS
- LISTE D'ESCOUADE
Pour partir en randonne, il n’est pas nécessaire d’emporter tout le matériel et toutes les
affaires personnelles de chacun !
L’idéal est d’avoir un sac à dos de taille moyenne, dans lequel chacun glissera vêtements (de
quoi se changer une fois suffit en général, les animateurs pourront aider à choisir), affaires de
toilette et serviette, sac de couchage et matelas, casquette ou de quoi se protéger la tête
du soleil. À ce matériel classique, il faudra éventuellement ajouter un coupe-vent. Des
chaussures adaptées à la marche seront préférées aux autres modèles.
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L'escouade disposera au minimum de : un carnet un crayon une boussole une carte
topographique une trousse de secours un GSM en état de marche (carte SIM, batterie chargée,
Réseau) de la crème solaire un sifflet des allumettes un canif une gourde et de l’eau en
suffisance pour tous les membres de l’escouade, feux de signalisation en cas de marche le
soir ou par mauvais temps, ainsi que les gilets de sécurité fluo-réfléchissants
- ENGAGEMENT DE L'ESCOUADE
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Le Déroulement de notre Randonne
Nos Contacte
Le C.Es ou son remplaçant (qui peut être désigné sur place) doit : Assurer la sécurité
(éloigner les navigateurs du lieu de l’accident, signaler le danger…). Rassembler les
informations nécessaires pour les secours : le danger présent et potentiel ; le nombre et l’état
des blessés ; un lieu de rendez-vous précis (accès par la route la plus proche). Contacter les
secours. Aller au centre de santé le plus proche. Contacter le holding staff, S’occuper des
blessés. Être attentif au reste du groupe (rassurer, s’occuper des petits stress et bobos…).
Attention : en cas d’accident au milieu des bois, envoyer un navigateur attendre au point de
rendez-vous.
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VII. LE RAID
Dans la branche compagnie, il existe toute une palette de raids. Nous n'évoquerons ici que
les raids que les navigateurs font seuls : les raids individuels. Ce raid, d'une durée de 24 à
36 heures avec au maximum une seule nuit dehors, est constitué de trois tiers : un tiers de
marche sur chemin et à l'azimut, un tiers de réflexion et de méditation contemplative et un
tiers de repos. Il ne s'agit pas d'un exploit physique ni d'une retraite silencieuse et solitaire. Il
s'agit plutôt d'un temps de désert, organisé et structuré pour des navigateurs volontaires de
17 à 19 ans.
Les navigateurs affirment que cette expérience est structurante dans son éducation et
fondatrice pour l’équilibre de sa personne et l’apprentissage de la vie en société. C’est un
moment où le navigateur peut poser des choix et des actes et s’engager comme il devra le
faire plus tard dans sa vie d’adulte. Un certain nombre d'actes symboliques forts sont
demandés lors du raid : tracer sa route à travers bois et champs, pétrir et faire cuire son pain,
monter son bivouac et allumer son feu, lire et méditer un passage de l'Ecriture, écrire et
décrire ce qui est vécu dans un rapport de raid...
Ce raid est un aboutissement dans le sens où il fait suite à d'autres expériences du même
ordre (raids à trois, puis à deux, explorations d'escouade, journées de retraite en
compagnie ...) qui ont préparé le navigateur techniquement, humainement et spirituellement
à ce qu'il va vivre. Un navigateur sans ce bagage, et en particulier sans l'initiation au raid que
constituent les raids à deux, ne saurait tirer tous les profits d'un raid individuel.
Comme tout élément de sa progression à la compagnie, le Raid est adapté aux capacités et
à la maturité du navigateur Il est à sa mesure. Seul un Chef de Compagnie solide et mûr,
proche de ses navigateurs, peut connaître précisément les navigateurs capables de faire un
raid seul. Seul le Chef de Compagnie pourra choisir et adapter le tracé et la méditation au
navigateur L'objectif est bien de faire grandir le navigateur suivant les 5 buts du scoutisme :
Santé
L'exploit sportif n'est jamais recherché pour lui-même dans le cadre de nos activités, et
moins encore dans le raid qu'ailleurs. Certes, la part de marche est essentielle, elle doit
d'abord être conçue comme un support aux autres dimensions techniques, contemplatives et
spirituelles. Comme le pèlerin marche, l’navigateur en raid marche et par là, mûrit et se
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prépare à la rencontre avec le Seigneur. Comme le pèlerin, il marche à son rythme, il
marche sans flâneries ni marches forcées. L'objectif de santé se retrouve dans l'équilibre
entre activité et repos du raid; il se fonde également sur la connaissance de lui-même que
le navigateur acquiert quand, n'étant plus soumis aux pressions de la vie en groupe, il choisit
son rythme de marche et son organisation du temps selon sa condition. Le raid offre à
l’navigateur la possibilité de vivre une journée à son rythme, expérience unique dans un
contexte où, à leur âge, nos navigateurs ne sont jamais maîtres de leur temps.
La solitude du raid oblige le navigateur à ne compter que sur ses propres savoir-faire et ses
propres compétences techniques pour s'orienter, monter son bivouac, faire cuire son pain et
son dîner. Ici, la sanction (positive ou négative) est plus franche que pendant la vie de
patrouille. Si le groupe permet de pallier aux déficiences de certains, la solitude met le
navigateur face à lui-même. Le raid seul n’est pas un lieu d'apprentissage de techniques
scoutes, mais bien d'un moment de mise en pratique de techniques apprises au cours de son
parcours dans la Compagnie. Ceci suppose naturellement que la Holding staff ait organisé
l'apprentissage et la validation des compétences nécessaires au cours de l'année (voire des
années que les navigateurs passent à la Compagnie).
Le caractère
La solitude du raid met le navigateur face à lui-même, face à ses limites ou ses faiblesses,
mais surtout face à ses succès et à ses compétences.
A l'issue du raid, le navigateur revient en pouvant dire 'JE'; le raid, de par sa nature solitaire
devient un motif légitime de fierté du navigateur qui est seul responsable des décisions qu'il a
prises et de la réussite de ce moment. La réalisation de gestes symboliques (faire son pain,
tracer sa route, monter son abris, méditer la Parole...) contribue à renforcer son sentiment de
réalisation. Quel chef ne témoignera pas de ce sourire, fier et mûr, que nos navigateurs
arboraient en entrant au kraal, à l'heure dite, après 36 heures sous le regard de Dieu ?
Sens de Dieu
Le Raid met en place un cadre extrêmement propice à une rencontre personnelle avec le
Seigneur. Plusieurs aspects y concourent :
a) Par sa solitude, le raid se vit en silence. Ce silence extérieur conduit au silence intérieur, à
l'apaisement, par l'exercice physique, des passions ou des émotions qui pourraient submerger
le navigateur. Dans ces conditions le navigateur se trouve, après quelques heures de raid,
dans des dispositions favorables à l'accueil du Seigneur.
b) La part contemplative du Raid est essentielle et suppose que la Maîtrise ait mûrement
réfléchi aux trajets de raids. Il est essentiel que l’navigateur puisse découvrir Dieu dans la
Nature et dans le travail et la peine des hommes. Les adolescents sont particulièrement
réceptifs à ce type de sollicitations (combien n'ont jamais regardé un ciel étoilé ou en se
posant leurs premières questions métaphysiques?)
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contemplation large à une rencontre personnelle du Christ. C'est un moyen essentiel pour
guider le navigateur vers la prière.
d) Le raid constitue un moment exceptionnel pour que le navigateur élève une vraie prière
personnelle vers le Seigneur qu'il aura rencontré dans la nature et dans l'Ecriture. Le raid met
en place les supports pour que le navigateur puisse vivre cette relation privilégiée avec le
Seigneur.
Sans être une retraite, le raid sera un moment spirituellement très intense si ces différentes
dimensions ont été préparées par la maîtrise tant à travers le matériel de raid qu'à travers les
activités de l'année ou les comportements qu'ils auront adoptés. Le rapport de raid et le temps
de relecture au retour permettent au navigateur de mettre en perspective ce qu'il a vécu. Il est
fréquent qu'à l'issue des raids les navigateurs demandent à parler à l'aumônier.
Au vu de cette analyse à travers les 5 buts du scoutisme, il apparaît que seul le raid
individuel permets de faire vivre avec une telle intensité toutes les dimensions du scoutisme,
et par là, permet de faire grandir un navigateur. Ce constat est également fait par les
navigateurs pour lesquels partir en raid constitue un événement mis en perspective avec la
promesse. L'appréhension avant le départ et la joie d'un navigateur mûri au retour témoignent
assez de la qualité de ce qui est vécu. Aujourd'hui, aucune autre activité scoute n'offre
une telle intensité. Aucune autre institution ne fait confiance au navigateur comme le
scoutisme à travers le raid. Le raid est une exception qui pose l'audace et la responsabilité
dans un univers déresponsabilisant, un pari sur la force de la contemplation et de la solitude
pour rencontrer en vérité le Seigneur et revenir grandi vers ses frères.
Face à un danger potentiel du raid solitaire, de nombreuses voix se sont élevées pour
proposer comme substitut le raid à deux. Sans remettre en cause son utilité, il ne nous
apparaît pas équivalent au raid solitaire pour les raisons suivantes :
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nécessairement dans le domaine du paraître: marcher vite, allumer son feu du premier coup,
ne pas s'arrêter... Tous les routiers savent qu'il faut du temps pour trouver son rythme.
Le navigateur ne peux plus dire 'JE' en revenant puisque le raid a été réussi à deux (ou raté à
cause de l'autre...).
On le voit, le raid individuel est exigeant tant pour le CCie qui le prépare que pour le
navigateur qui le réalise. Il est en ce sens inimaginable d’y envoyer des navigateurs qui ne
sont pas suffisamment mûrs ou qui ne sont pas suffisamment prêts.
Le raid de rayonnement est un lieu de progression pour le navigateur, qui le met face à lui-
même et devant Dieu, lui permet de faire silence, d’avoir un regard sur ce qu’il vit, sur les
responsabilités qu’il exerce (ou qu’il exercera comme pilier de Compagnie). Le raid de
reconnaissance lorsqu’il se fait à deux, peut aussi dans certains cas être l’occasion de
rencontres entre deux navigateurs qui partent ensemble.
Le raid est au service du navigateur qui doit pouvoir y trouver un espace de liberté, un espace
de vie.
La préparation du raid et l’après-raid sont l’occasion d’un échange privilégié entre le chef de
Compagnie et le navigateur. Il est aussi l’occasion de faire le point sur la progression de
l’navigateur. Le rôle du chef est d’envoyer l’navigateur en raid, c’est-à-dire :
d’expliquer au navigateur l’enjeu de son raid. Le raid est préparé conjointement par un chef
et par l’navigateur.
lui dire et lui montrer la richesse de ce temps de raid
qui lui est proposé.
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Le chef est là pour aider le navigateur à bien vivre son raid à travers les sujets de réflexion.
Il peut être une aide pour le navigateur et un témoin qui se met à sa portée, à son service, tout
en respectant complètement son cheminement et en restant si nécessaire en retrait.
jamais que le raid est au service du navigateur. Il a pour objectif de le faire grandir. Préparer
un raid demande de prendre en considération l’ensemble de la progression du navigateur
dans l’année qui vient de s’écouler : en quoi le raid va-t-il lui permettre de faire un pas
supplémentaire ? En pratique, il est rare de dépasser les 2km à l’heure en progression à
l’azimut sans carte. Le raid n’est pas une course, il laisse le temps pour établir son bivouac,
préparer ses repas... et ouvrir l’Evangile.
D’informer les parents de la teneur du raid et de souligner le bien-fondé éducatif des raids.
Le scoutisme ne peut se vivre sans l’adhésion des parents. Cela demande un investissement
du chef auprès des parents pour expliquer le projet éducatif au moment de l’inscription du
navigateur ainsi qu’un rappel avant les camps. L’information des parents est indispensable
avant l’envoi de leur enfant en raid individuel.
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Les règles de sécurité.
Règles générales
Le raid individuel concerne les aînés de la Compagnie âgés d’au moins 17 ans.
contenu.
Avant le départ
S'ils l'estiment nécessaire, le chef d'unité ou le chef de groupe peuvent demander aux
parents une attestation d'information préalablement à cette activité qui fait partie du projet
pédagogique de la branche et qui est remis aux parents lors de l'inscription.
La holding staff, dont le chef est formé Training élabore le raid avec le navigateur en
tenant compte de ses capacités d’autonomie.
Un raid seul est, par nature, exigeant. Il est donc compréhensible que certains soient
interrompus avant leur terme normal. Il est important qu’une telle situation n’entraîne pas de
reproches malvenus de la part de la maîtrise ou des autres navigateurs.
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Arrêter son raid, quand on sait ce que les enjeux représentent pour un navigateur, est pour
lui une décision aussi difficile que de mener son raid à terme. Il est nécessaire de bien faire
comprendre aux navigateurs de préférer déclencher une alerte ou arrêter son raid plutôt que
de risquer un accident.
Pendant le raid
Sur le carnet de raid doivent figurer les instructions à suivre en cas de difficultés.
Ces instructions contiennent entre autres informations le numéro d’alerte du camp et son
adresse précise (numéro du propriétaire ou numéro du chef), le numéro de la ou la police les
plus proches et leur localisation, ainsi que le numéro.
un chef est toujours joignable (de jour comme de nuit) par les navigateurs et par la
police : soit sur son portable en s’assurant que la zone est bien couverte, soit sur le téléphone
fixe le plus proche auprès duquel un chef est prêt à répondre en permanence.
Un contacte téléphonique, un rendez-vous peut être prévu au milieu du raid. Il peut aussi
être demandé au scout de laisser sur son passage des indications (message, signe de piste,
etc.) par exemple derrière ou au niveau des panneaux d’entrée d’agglomération ou panneaux
d’annonces sur les églises.
La plus grande vigilance lors de la préparation et le déroulement des raids vous est
demandée pour que cette aventure extraordinaire apporte à chaque navigateur tous les fruits
et les bons souvenirs qu'il peut en attendre.
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VIII. INSTALLATION AU CAMPS
NOEUDS
Demi-clefs
La demi-clef n'est pas, à proprement parler un nœud. Elle est d'ailleurs très peu solide et ne
peut être utilisée seule. Cependant elle entre dans la composition de certains nœuds et peut
servir pour terminer un
nœud.
Deux demi-clefs :
On peut rajouter une
seconde demi-clef
au nœud précédent,
ça le renforce un peu
mais il n'en reste pas
moins un nœud précaire qu'on peut difficilement utiliser seul.
TECHNIQUE
La Tête de Bigue
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CONSTRUCTIONS
La Table Trépied
Cette table est à mon sens la table idéale. Rapide à fabriquer, elle est robuste et pratique.
Voici comment la réaliser (mais le plan parle de lui même): tout d’ abord on fabrique les
deux trépieds à l’aide d’une tête de bigue. On les relève, on fixe ensuite les traverses puis le
plateau et les bancs. Les traverses ne sont pas indispensables si on veut faire de simples
bancs mais les bancs doubles sont bien plus confortables... De plus cette table permet de
tendre facilement une bâche pour se protéger du soleil et de la pluie. On peut même monter
les trépieds et la bâche en premier pour pouvoir construire la table au sec. Enfin vous pouvez
faire un vaisselier dans les deux tripodes…
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La table d'escouade tripode
Il est indéniable que cette table peu consommatrice en perches et en temps de réalisation est
très populaire et très appréciée.
Structure :
Le trépied se réalise avec trois perches de 2m50 à 3m reliées par une tête de bigue. Le
premier niveau de perches, qui constitue les bancs est fixé par des brelages à l'extérieur du
tripode. Il faut le placer à hauteur, pour que tu puisses t'assoir dessus (ainsi que le plus petit
de la patrouille !) ce qui fait environ 45 cm du sol horizontal possible.
Cette table offre l'avantage énorme de s'adapter très facilement au relief du sol : les pieds
peuvent être de longueur très variables ! Par contre attention à ceux dont les pieds n'aiment
pas quitter l'herbe des alpages !
Astuce : Souvent, l'inconvénient majeur de cette table est la fragilité du plateau dans l'un
des angles. Celle-ci est due au placement des perches qui supportent la claie. Pour pallier à
cela, il suffit de réaliser un mi-bois la où les perches se recouvrent. On peut faire de même
pour les bancs, ainsi tout le monde mange bien installé à la même hauteur.
La table droite
Cette table est très proche d'une table classique. Attention, sa solidité dépend largement de la
qualité des mi-bois. Il est aussi préférable de planter les pieds dans le sol.
Elle est cependant robuste et confortable. Ne jamais utiliser de brelages pour construire cette
table mais des mi-bois.
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La table à feu polynésienne
Le trou à eaux grasses proposé ici comporte deux trous, un petit dans lequel on verse l'eau et
un grand qui la stocke. Ce système est plus hygiénique qu'un trou tout simple.
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Construire des bancs
Le classique
Voici deux bancs construits à l'aide de dosses (avec ou sans dossier). Si tu désires que les
dosses ne roulent pas, il faut les raboter en dessous un petit peu avec la plane à l'endroit où
elles reposent sur les rondins. Ici le dossier est assemblé par un principe de tenons mortaises
directement dans les deux rondins.
TENTES
Première opération avant même de déballer ta tente : choisir ton emplacement. Critère
essentiel : le sol doit être légèrement bombé. Certes un creux c'est plus confortable, mais
lorsqu'il pleut ça fait un joli petit lac !
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rugueux (ceci dit on aura surtout tendance à choisir le coté le plus propre). Il faut ensuite
monter les piquets et les positionner, avec une personne qui tient chaque piquet (pour les
tentes 6 places il n'y a pas de piquet central) comme ci-contre.
Monter la chambre
Il s'agit ensuite de monter la chambre sur les piquets. Pour cela il suffit de passer le haut des
piquets dans les trous. On va alors fixer les quatre coins (attention! il faut obligatoirement
que les portes soient fermées
lorsque tu tends les coins sinon tu
risques de ne plus pouvoir fermer ta
tente). Dès que les 4 coins sont
fixés les gens qui tiennent les
piquets latéraux deviennent inutiles.
Tu mets ensuite les bananes, si ta
tente en a (ce sont les petits
cylindres qu'on met au-dessus des
piquets entre la faitière et la
chambre). Enfin tu mets la faîtière :
attention de bien la passer dans les
anneaux qui la relient à la toile de
tente comme sur le dessin. Tu peux
ensuite tendre toutes les autres
ficelles de la chambre.
On passe ensuite au double toit. Le double toit se pose sur la faitière. Il suffit de mettre les
piquets dans les trous. On tend alors le double toit en commençant par les 4 coins. Pour
tendre le double toit il faut respecter deux règles :
?? Il faut tendre les ficelles dans l'axe de la couture, voir schéma ci-contre (on évite ainsi de
déchirer la tente)
??Le double toit ne doit pas toucher la chambre sinon c'est l'inondation garantie
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Mais mon tapis de sol n'est pas tendu me diras-tu. Eh bien pour tendre ton tapis de sol c'est
très simple, à chaque fois qu'il y a une ficelle à l'intérieur, à l'extérieur de la tente tu as un
petit anneau au ras du sol. Il te suffit de glisser les sardines dedans et de tendre ainsi le tapis
de sol.
Et voilà. Il ne te reste plus qu'à replier la toile à pourrir sous le tapis de sol (cf schéma)
Les rigoles
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SOMMAIRE
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