La SCI, SCP, SCM, SA
La SCI, SCP, SCM, SA
La SCI, SCP, SCM, SA
Définition La société civile immobilière est une société civile (Code civil, art. 1832)
généralement utilisée pour gérer des immeubles, mettre en location des immeubles ou
construire des immeubles en vue de leur revente. Ses litiges relèvent des juridictions civiles
(tribunal judiciaire)
Exemple : Quand un bien immobilier est détenu en indivision, si un indivisaire veut sortir de
l'indivision, il contraint l’ensemble des autres indivisaires à vendre le bien. Dans une SCI, si
un associé ne veut plus en faire partie n'a qu'à vendre ses parts sociales, ce qui ne pénalise
pas les autres associés.
2. Avantages fiscaux
Les impôts de chaque associé peuvent être diminués par l'effet du déficit foncier de la
société, reportée sur leur déclaration de revenus. En outre, il existe des abattements en cas
de cessions de parts lors des successions ou investissements locatifs.
La SCI doit respecter des règles de fonctionnement imposées par le code civil, mais ce
dernier laisse une grande liberté dans la rédaction des statuts. Ainsi, les associés peuvent
décider d'un mode de fonctionnement gérance vote de manière assez libre.
Optimiser un investissement.
Comme l’enseigne une doctrine célèbre la société est une technique d’organisation du
partenariat. À cette fin, la SCI permet à plusieurs personnes de réaliser un investissement
immobilier important dépassant les capacités financières de chacune d’entre elles. Du point
de vue financier, la SCI, comme toutes les sociétés civiles, est une forme juridique souple qui
peut être financée par divers moyens (apports, versements en compte courant et recours à
l’emprunt).
Protéger un patrimoine.
La société est aussi une technique d’organisation du patrimoine. La SCI permet une division
du patrimoine. Celui qui apporte un bien immobilier à une société en perd la propriété. Ses
créanciers ne pourront pas le saisir sauf si la société a été constituée pour échapper à leur
légitime colère (on parle alors de « fraude paulienne »).
Les créanciers peuvent alors saisir des parts de SCI mais la vente forcée de ces parts est
aléatoire car le marché est très fermé.
En matière familiale, la SCI peut également être utilisée pour gérer les biens de concubins ou
d’un majeur protégé. Elle constitue également un excellent outil en matière de succession.
En effet, quand une personne décède ses biens tombent en indivision. Ils forment une masse
sans que l’on puisse distinguer la part de chacun des héritiers et légataires. Or, la gestion de
l’indivision obéit très largement au principe de l’unanimité des indivisaires. Une telle
situation peut conduire au blocage. Si le défunt a pris la précaution d’organiser sa succession
en constituant une SCI, les parts de sociétés reviennent aux héritiers et non pas les biens
eux-mêmes. Souvent la personne qui décède était le gérant de la SCI et s’il a pris le soin
d’organiser sa suppléance, la SCI peut continuer à fonctionner normalement.
La SCI peut aussi être utilisée dans le monde des affaires pour séparer les actifs immobiliers
et les actifs commerciaux.
Les inconvénients de la SCI
1. Le coût de création
En tant que société, il y a des frais à sa création comme la radiation des statuts si elle est
faite par un tiers, la réalisation d'apport, l'enregistrement des statuts, la publication d'un avis
de création dans un SHAL et l'immatriculation RCS.
2. Le formalisme
La SCI en tant que société nécessite d'être gérée comme telle. S'il faut procéder à des
assemblées générales, voter des décisions respectant les majorités prévues et parfois
déclarées au greffe du tribunal de commerce, toute modification des statuts.
3. La Responsabilité
Les associés de la SCI sont responsables de manière indéfinie des dettes sociales au prorata
de leur participation capitale social, ce qui peut occasionner un risque d'engagement de
patrimoine personnel.
FOCUS
La contribution aux dettes de l’associé peut dépasser le montant de son apport.
1. Le statut Définition
Dans certains cas, il est possible d’exercer dans cette structure plusieurs professions
libérales.
Les SCP ont été instituées par la loi n° 66-879 du 29 novembre 1966. Néanmoins,
l’application de la loi à une profession est subordonnée à la publication d’un décret en
Conseil d’État.
Actuellement, dix-neuf professions sont concernées (ex. : administrateur et mandataire
judiciaires, avocat, CAC, médecin). Page 314.
Exemple : Une personne morale comme une autre SCP ou une société commerciale ne peut
pas être associé d'une SCP.
La constitution Associés.
Les SCP doivent comporter au moins deux associés personnes physiques. Leur nombre
maximum peut être réglementé par le décret relatif à la profession (ex. : quatre pour les
avocats aux Conseils, dix pour les infirmiers). Ces personnes doivent exercer leur profession
au sein de la société (ex. : cas du CAC personne physique), voire dans une seule SCP (Code de
commerce, article L. 822-9 pour le CAC).
Apports. Les associés peuvent faire des apports en numéraire, nature et industrie.
Apports en numéraire.
Ils sont libérés conformément aux prescriptions des décrets relatifs aux différentes
professions (ex. : pour les SCP d’architectes, il faut libérer lors de la souscription 1/4 de la
valeur nominale des PS ; pour les CAC 50%).
Apports en industrie.
Libérés au fur et à mesure de l’exercice de la profession, ils sont fondamentaux car le
professionnel libéral entre dans la société pour y exercer son métier.
Capital social.
La loi du 29 novembre 1966 ne prévoit pas de capital minimum. Le capital est constitué par
les apports, à l’exclusion des apports en industrie. En contrepartie des apports, les associés
reçoivent des parts sociales qui sont cessibles, à l’exception de celles qui représentent des
apports en industrie.
Objet social.
Dénomination sociale. La dénomination sociale de la SCP peut être de pure fantaisie. Elle
peut inclure le nom d’un ou de plusieurs associés. Elle est immédiatement précédée ou
suivie de la mention « société civile professionnelle » ou des initiales « SCP ». Suit
l’indication de la profession exercée.
Formalités constitutives.
La constitution de la SCP est soumise à une réglementation qui allie le droit des sociétés aux
dispositions applicables à la profession concernée.
En pratique, les statuts comportent des mentions obligatoires. Parfois, le règlement relatif à
une profession interdit certaines mentions.
Exemple : Les statuts des SCP de médecins ne doivent pas comporter de clauses qui
porteraient atteinte à la liberté du patient de choisir son praticien.
Les SCP doivent être immatriculées au RCS. Souvent, les textes les dispensent de la publicité
dans un SHAL.
Dans certains cas, les statuts doivent faire l’objet d’un dépôt particulier.
Exemple : Les statuts des SCP d’avocats aux conseils doivent être déposés au greffe de la
Cour de cassation.
Le fonctionnement Gérance.
La gérance de la SCP est nécessairement assurée par un associé. Quand les statuts sont
silencieux, tous les associés sont gérants. Les conditions de nomination, révocation et durée
de fonction sont fixées librement par les statuts. En cas de silence de ceux-ci on applique le
droit commun des sociétés civiles. En pratique, le gérant est nommé pour toute la durée de
la société et révoqué par une décision des associés représentant plus de la moitié des parts
sociales.
Pouvoirs du gérant.
Il convient de distinguer ses pouvoirs dans les rapports avec les associés et avec les tiers
Responsabilité des gérants.
Les gérants des SCP sont responsables individuellement (un gérant) ou solidairement
(plusieurs gérants), envers la société ou les tiers des infractions aux lois et règlements, de la
violation des statuts et des fautes commises dans l’exercice de leurs pouvoirs de gestion.
Plus particulièrement envers les tiers, la responsabilité du gérant est limitée aux fautes
détachables de ses fonctions et qui lui sont imputables personnellement.
Les associés des SCP ont des droits équivalents à ceux des membres des autres sociétés. Ils
répondent indéfiniment et conjointement des dettes sociales envers les tiers. En cas de
défaillance de la société, le créancier devra avoir préalablement et vainement poursuivi la
personne morale. En pratique, il a mis en œuvre contre la société des mesures d’exécution
et elles ont échoué. Chaque associé accomplit personnellement des actes professionnels. Il
en répond personnellement sur l’ensemble de son patrimoine.
La société est solidairement responsable avec lui des conséquences dommageables de ces
actes. La solidarité se justifie par le fait que la société perçoit les honoraires.
LA SCM
Les utilités de la SCM
Définition
La société civile de moyens a pour objet la prestation de services ou la fourniture de moyens
matériels (ex. : locaux, appareils, personnel) à ses membres exerçant une profession libérale,
mais non l’exercice de la profession elle-même.
La SCM permet de disposer de moyens plus importants, d’obtenir plus aisément des
financements et de profiter de l’économie procurée par la structure. La SCM n’a pas de
clientèle, ni de recettes. Ses dépenses sont couvertes par des versements effectués par les
associés.
Elle ne perçoit donc pas de bénéfices provenant de la clientèle des professions libérales.
La loi laisse une grande liberté aux associés pour fixer dans les statuts le mode de
fonctionnement de la SCM (par exemple la gérance, les modalités de vote etc…)
Les Sociétés agricoles
Sur le monde agricole, comme sur tous les secteurs de l’économie exposés à la concurrence
mondiale, pèsent diverses contraintes. Pour les agriculteurs, il s’agit de constituer des
exploitations viables, d’en diminuer les charges d’exploitation et d’en accroître la
compétitivité. Pour les pouvoirs publics, il s’agit de favoriser l’installation et le maintien d’un
nombre suffisant d’agriculteurs.
L’ensemble de ces contraintes impliquent des moyens, notamment une surface
d’exploitation et un capital d’exploitation suffisants. Seul, même en empruntant, il est
difficile, voire impossible d’y arriver. Aussi les agriculteurs se regroupent-ils en recourant à
l’une des structures offertes par le droit.
Crée par la loi du 08/08/1962, le GAEC est régi par les articles L. 323 à L. 323-16 et 4. 323-8 à
R 323-544 du code rural et de pêche maritime, ainsi que les articles 1832 et suivants du code
civil.
Les utilités Le groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC) est la plus ancienne
société agricole française. Aux termes de la loi, le GAEC est une société civile soumise aux
dispositions du Code civil et à des règles spéciales.
Il a pour « objet de permettre la réalisation d’un travail en commun dans des conditions
comparables à celles existant dans les exploitations à caractère familial ».
• Le GAEC suppose une exploitation en commun. En pratique, ses membres sont astreints à
une obligation de travail effectif. Le GAEC ne peut pas comprendre d’associés dont le rôle se
limiterait à un apport en capital.
• Les conditions d’exploitation doivent être comparables à celles des exploitations de type
familial.
En conséquence, les GAEC ne peuvent pas réunir plus de dix associés et les membres doivent
être des personnes physiques, majeures.
Les caractéristiques essentielles
• Le GAEC total
Il a pour objet la mise en commun par ses associés de l’ensemble de leurs activités agricoles
y compris les activités de culture marine. Seul le GAEC total peut compléter ses activités
agricoles par nature en mettant en commun d’autres activités par rattachement ou
détermination de la loi (ex. : commercialisation, tourisme, méthanisation).
• Le GAEC partiel
• Par nature.
Sont réputées agricoles toutes les activités qui valident les trois critères suivants :
• Par relation.
Entrent dans cette catégorie les activités équestres, de déneigement des routes et de salage
de la voie communale mais aussi la production de biogaz.
La France compte environ 440 000 exploitations agricoles, dont moins de 10 % sont
constituées en GAEC (ministère de l’Agriculture, 2019).
La constitution du GAEC Associés.
Durée du GAEC
Capital social.
Formalités.
Le préfet statue par décision motivée et l’agrément peut être retiré en cas de non-respect
des principes précédemment indiqués.
Le fonctionnement du GAEC
Gestion du groupement.
Le GAEC est géré par un ou plusieurs gérants, associés du groupement. La loi renvoie au
pacte sociétaire pour la détermination du son statut (ex. : condition de nomination et de
révocation, durée des fonctions et pouvoirs).
Assemblée.
Tous les membres du groupement participent à égalité à la conduite des affaires sociales. La
loi renvoie au pacte sociétaire pour les règles de convocation, délibération et majorité des
assemblées.
En principe, le GAEC obéit au principe démocratique « un homme, une voix » mais il n’est
pas interdit de tenir compte de la participation au travail commun et de la part de capital
détenue dans le groupement.
La loi laisse une marge de manœuvre importante aux associés mais proscrit la détention de
la majorité par un seul.
La responsabilité des associés peut être mise en cause dans deux cas :
• pour les dettes contractuelles du groupement et sauf exception statutaire, elle est limitée
à deux fois la fraction du capital détenue par l’associé.
• pour les dettes extracontractuelles du groupement (ex : dettes légales), elle obéit au
principe en vigueur en droit commun des sociétés civiles. La responsabilité est indéfinie et
proportionnelle à la fraction de capital détenue. Dans les deux cas, le créancier du GAEC
peut intenter une action contre les associés en paiement des dettes sociales après avoir
préalablement et vainement poursuivi le groupement. Exclusion des associés. L’exclusion
est possible selon les causes prévues aux statuts. La décision est prise à la majorité visée par
le pacte d’associés. Retrait des associés. L’associé peut se retirer s’il justifie d’un motif grave
et légitime, et s’il a obtenu une autorisation des autres associés ou du tribunal.
Dissolution.
Le GAEC est dissous pour les causes visées au droit commun (ex. : réalisation ou extinction
de l’objet social, annulation). Il est aussi dissous en cas de mésentente paralysant son
fonctionnement. En revanche, le décès, la faillite personnelle, la sauvegarde, le
redressement ou la liquidation judiciaire d’un membre n’entraînent pas la dissolution du
groupement.
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L’exploitation agricole à responsabilité limitée (EARL)
Les utilités de L’EARL est une création de la loi n° 85-697 du 11 juillet 1985, qui a également
introduit la forme unipersonnelle de la SARL, l’EURL.
L’EARL est une société civile à statut particulier. Elle permet la séparation juridique de
l’exploitant et de l’exploitation, avec de nombreux avantages :
• elle favorise la transmission de l’entreprise sans en remettre en cause l’existence (ce qui
est transmis, ce n’est pas l’exploitation mais les parts qui la représentent). Par rapport au
GAEC, l’EARL présente de nombreux atouts mais aussi des limites certaines
La constitution
Objet de la société
Selon l’article L. 311-1 du Code rural et de la pêche maritime, l’EARL a pour objet l’exercice
d’activités réputées agricoles.
Associés.
Capital.
La loi fixe le montant minimum du capital à 7 500 €. Il est composé par des apports en
numéraire et en nature. Les apports en industrie sont possibles mais n’entrent pas dans la
composition du capital.
En contrepartie des apports, les associés reçoivent des parts sociales dont le montant est
libre.
Selon l’article L. 324-8 du Code rural, plus de la moitié des parts sociales doit être détenue
par les « associés exploitants » dont les noms figurent aux statuts.
Sont dénommés ainsi les majeurs qui valident les conditions additives suivantes :
Formalités.
Les statuts sont écrits et contiennent diverses mentions (ex. : les apports de chaque associé,
la forme, l’objet, le nom des associés exploitants).
La société comporte une dénomination sociale : elle peut incorporer le nom d’un ou
plusieurs associés, suivi immédiatement des mots « exploitation agricole à responsabilité
limitée » ou des initiales « EARL » et du capital social.
Si la surface totale à exploiter excède le seuil fixé par le schéma directeur régional des
exploitations agricoles (SDREA), une demande d’autorisation d’exploiter est rédigée sur
papier libre. Elle est adressée au préfet de région. La déclaration est effectuée avant la mise
en valeur du bien.
Le fonctionnement
Gérance.
Le ou les gérants sont désignés par les associés, parmi les exploitants, à la majorité de plus
de la moitié des parts sociales. Les règles relatives à la durée des fonctions, à la démission, à
la révocation et à l’étendue des pouvoirs des gérants de l’EARL sont celles appliquées en
matière de société civile.
Associés.
Ils prennent les décisions en AG ou sur simple consultation écrite ou par un acte constatant
l’accord de tous. Leurs droits de vote sont proportionnels à la fraction de capital détenue.
Toutefois, la loi autorise les associés exploitants à se répartir les droits de vote qu’ils
détiennent de façon égalitaire.
Les associés disposent aussi d’un droit à l’information afin de contrôler les comptes et la
gestion.
Ils reçoivent une rémunération qui s’analyse à la fois comme une perception de dividende
et, éventuellement, une contrepartie du travail fourni.
Dans ce dernier cas, le montant perçu s’étage entre un et trois Smic (d’un à quatre Smic s’il
est perçu par le gérant).
Enfin, les associés sont responsables des pertes à hauteur de leurs apports.
(Page 319)
Dissolution.
L’EARL est dissoute pour les causes relevant du droit commun (ex. : annulation du contrat,
dissolution anticipée, arrivée du terme, réalisation ou extinction de l’objet social). S’y
ajoutent deux causes spéciales :
• Au cours de la vie sociale, il est possible que le nombre de parts sociales des associés
exploitants n’excède plus la moitié du capital social ou que le gérant ne soit plus exploitant.
La société encourt alors la dissolution judiciaire
• La réduction du capital en deçà du minimum légal fait encourir à la société le même risque.