Memoire Final Harou Nabia

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Harou NABIA – Université Senghor - 2021

Lutte contre la pollution plastique dans les villes africaines :


contribution à la mise en place d’un projet de valorisation des
déchets plastiques dans la ville de N’Djamena

Présenté par

Harou NABIA

pour l’obtention du Master en Développement de l’Université Senghor


Département Management
Spécialité Management des Projets
Directeur de mémoire : FOFANA Issouf
le 23 Septembre 2021
Devant le jury composé de :

Pr Bonaventure MVE ONDO Président


Vice-Recteur honoraire de l’AUF et directeur
fondateur de l’IPAGU
et ancêtre de l’IFGU (AUF), France Rattachement
Dr Alioune DRAME Examinateur
Directeur du Département Management,
Université Senghor, Alexandrie-Egypte.
M. Fofana Issouf Examinateur
Programme National de Microfinance Participative
en Côte d’ivoire (PNMP-CI), Professeur associé

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REMERCIEMENTS

Ce travail est le fruit de la contribution de plusieurs personnes. Je me réjouis de l’occasion qui


m’est offerte pour exprimer toute ma gratitude à tous ceux qui ont participé à la réalisation de
ce mémoire.

- Tout d’abord l’Université Senghor pour tout ce qu’il apporte à l’Afrique pour son développement.
- Tout particulièrement, je dis merci Professeur Thierry VERDEL, le recteur de l’Université
Senghor, qui n’a ménagé aucun effort pour hisser l’université au plus haut sommet .
- Au début de cette recherche, il y a eu un homme dont je voudrais saluer la mémoire sans
mots, je veux nommer Docteur Alioune DRAME, le Directeur du département de
Management de l’Université Senghor pour ses orientations et l’esprit de partage dont il a
fait montre tout le long de l’année académique ;
- Je ne saurais remercier assez Madame Suzanne YOUSSEF pour sa disponibilité avec
beaucoup de patience et de professionnalisme pour répondre à nos préoccupations ;
- Je tiens à dire du plus profond du cœur un sincère merci à mon directeur de mémoire
Monsieur FOFANA Issouf pour sa disponibilité, ses orientations et pour l’intérêt constant
qu’il a apporté à ce mémoire ;
- L’occasion m’est également offerte d’exprimer mes vifs et profonds remerciements à
madame MOBIO Logbé Carine Justine Madeleine à qui je reste redevable pour m’avoir
supporté et soutenu sans relâche tout le long de cette recherche et malgré tout ;
- J’exprime mes profondes reconnaissances à Monsieur YACINE HISSEIN MAHAMAT,
Directeur Général de la SOTRADA pour nous avoir donné l’opportunité de passer ce stage
dans sa structure ;
- Que les professeurs Bonaventure MVE ONDO, Michel FILION, FOFANA Issouf, ADEL
Francis, Hanane ELZEINY, Alioune DRAMÉ, Roger ATENDEOU, Stéphanie DELPEYROUX,
GBEKE Christel Carmel, Mamadou TOÉ, Ra-Sablga Seydou OUÉDRAOGO trouvent en ce
travail, l’expression de ma sincère reconnaissance, leur engagement personnel a été
déterminant pour la poursuite de ce travail;
- J’associe à ces remerciements les responsables des comités d’assainissement, des
collecteurs et les industriels pour avoir rendu les entretiens possibles.

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DÉDICACE

À Monsieur SEID IDRISS DEBY, pour la confiance qu’il a placée en ma modeste personne en me
nommant Directeur Général Adjoint de la SOTRADA. Ceci m’a donné l’occasion de m’affirmer et
par la suite intégrer l’Université Senghor pour m’améliorer, je fais une dédie pour ce mémoire.

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RÉSUMÉ

La question liée aux déchets plastiques apparaît comme une question complexe en raison de leur
double statut. D’une part, les déchets plastiques sont considérés comme une nuisance ou une
pollution, et d’autre part, ils sont présentés comme une matière première « secondaire ». Sous
le premier statut, les déchets plastiques peuvent générer de multiples incidences
environnementales négatives sur le sol, l’eau, l’air ainsi que sur les hommes. Sous le second
statut, les déchets plastiques peuvent être une source importante de richesse, d’emplois. C’est
sous le second statut que cette étude a été réalisée. La ville de N’Djamena génère plus de 900
tonnes de déchets plastiques par jour, dont le plastique représente 3 à 7%.
L’objectif de cette étude est, de proposer une filière efficace de gestion
des déchets plastiques afin de contribuer à la réduction de pollution plastique de de la ville de
N’Djamena. Le système de valorisation retenu est la régénération. En effet, les petits collecteurs
de quartiers ramassent les déchets plastiques recyclables, puis ils revendent aux grands
collecteurs installés dans des comptoirs prévus à cet effet. Les grands collecteurs vont à leur tour
revendre l’usine de valorisation des déchets. Le processus de régénération se résume au
broyage, au lavage, au séchage et à la granulation ou micronisation des déchets plastiques. Ce
processus permet d’obtenir des matières premières « secondaires » appelées granulats, broyats
ou poudre. Les matières premières ainsi régénérées sont livrées aux industries de plasturgie pour
la fabrication des nouveaux objets tels que chaises, bassines, etc.
Pour mener à bien ce travail, nous avons travaillé sur 33 échantillons, dont 10 entreprises privées
de collecte des déchets les mieux structurées et les 10 comités d’assainissement que compte la
ville de N’Djamena pour jauger leurs intérêts en tant que principaux fournisseurs du projet, et la
totalité des industries de plasturgie, soit 13 usines pour connaître leur besoin en matière
première en qualité de clients du projet. Les résultats de nos enquêtes ont révélé que les
industries du plastique sont prêtes à payer plus de 7 200 tonnes de matières plastiques
régénérées par an, au prix de 300 FCFA le kilogramme. Nos enquêtes ont aussi montré que les
collecteurs sont à 100% d’accord à faire une collecte sélective des déchets plastiques dans le
gisement des déchets solides ménagers et les vendre au prix de 150 FCFA le kilogramme.
Il ressort que parmi les freins aux initiatives, figurent le fait que les opérateurs économiques ne
perçoivent pas d’opportunités dans les déchets, le manque d’implication des institutions
publiques en charge de l’Environnement, le manque d’appui financier des pouvoirs publics.
Le mémoire présente également un projet détaillé d’une unité de valorisation des déchets
plastiques à N’Djamena. Le marché du plastique recyclé est à hauteur de 2 646 600 000 FCFA.
Mots-clés : Déchet plastique, N’Djamena, collecte sélective, recyclage, thermoplastique.

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ABSTRACT

The issue of plastic waste is complex because of its dual status. On the one hand, plastic waste is
seen as a nuisance or pollution, and therefore something to be thrown away, and on the other
hand, it is presented as a "secondary" raw material, a deposit or a "useful" object that can be
recovered. Under the first status, plastic waste can generate multiple negative environmental
impacts on soil, water, air and people. Under the second status, plastic waste can be an important
source of wealth, employment and foreign exchange savings from imports through recycling. It
is under the second status that this study was carried out.
The objective of this study was to propose an efficient and sustainable plastic waste management
The objective of this study was to propose an efficient and sustainable plastic waste management
system in order to contribute to the reduction of plastic pollution in the city of N'Djamena. The
recovery system chosen is regeneration. Indeed, the small collectors in the neighbourhoods will
simply collect the recyclable plastic waste, clean it, sort it, and then sell it to the large collectors
installed in counters provided for this purpose. The large collectors will in turn supply the plant.
The regeneration process consists of shredding, washing, drying and granulating or micronising
the plastic waste. This process produces "secondary" raw materials called granulates, shreds or
powder. The regenerated raw materials are delivered to the plastics industries for the
manufacture of new objects such as chairs, basins, etc.
To carry out this work, we used descriptive and quantitative methods. We worked on 33 samples,
including 10 of the best structured private waste collection companies and the 10 sanitation
committees in the city of N'Djamena to gauge their interests as the main suppliers of the project,
and all the plastic industries, i.e. 13 factories, to find out their need for raw materials as clients
of the project. The results of our surveys revealed that the plastics industries are willing to pay
for more than 7,200 tonnes of reclaimed plastics per year, at a price of 300F CFA per kilogram.
Our surveys also showed that collectors are 100% willing to collect plastic waste selectively from
the household solid waste stream and sell it at 150F CFA per kilogram.
It was found that the obstacles to the initiatives include the fact that economic operators do not
perceive opportunities in waste, the lack of involvement of public institutions in charge of the
environment, and the lack of financial support from the public authorities.
The brief also presents a detailed project for a plastic waste recovery unit in N'Djamena. The
market for recycled plastic is 2,646,600,000 FCFA.
Keywords: Plastic waste, N'Djamena, selective collection, recycling, thermoplastic.

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LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS

ADEC : Association pour la Défenses de l’Environnement et des Consommateurs


ADEME : Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie
ANIE : Agence Nationale des Investissements et des Exportations
ATRENVIRO : Association Tchadienne pour la Réussite Environnementale
BCEOM : Bureau Central d’Etudes pour les Equipements d’Outre-Mer

CA : Comité d'Assainissement

CERVALD : Centre d'Etude et de Recherche pour la Valorisation des Déchets

CFA : Communauté Financière d’Afrique


CCIAMA : Chambre de Commerce de l’Industrie, d’Agriculture, des Mines et d’Artisanat
GIE : Groupement d’Intérêt Economique
PET : Polyéthylène Téréphtalate
PED : Pays en voie de Développement
PP : polypropylène
PS : Polystyrène
PEBD : Polyéthylène Basse Densité
PEHD : Polyéthylène Haute Densité
RGPH : Recensement Général de la Population et de l’Habitat
SOTRADA : Société Tchadienne de traitement des Déchets et d’Assainissement
PVC : Polychlorure de vinyle.
SHT : Société des Hydrocarbures du Tchad
SWOT : Strengths – Weaknesses - Opportunities – Threats

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SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ii

DÉDICACE iii

RÉSUMÉ iv

ABSTRACT v

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS vi

SOMMAIRE vii

INTRODUCTION 1

I. 3

I.1. LES ENJEUX DE LA GESTION DES DÉCHETS PLASTIQUES 3

I.2. FILIÈRE DE GESTION DES DÉCHETS DE N’DJAMENA 11

I.3. PROBLEME ETUDIE 14

I.4. QUESTION DE RECHERCHE 15

II. 16

II.1. NOTIONS SUR LES PLASTIQUE 17

II.4. LES HYPOTHÈSES DE RECHERCHE 29

III. 30

III.1. PRÉSENTATION DE LA SOTRADA 31

III.2. PRÉSENTATION DE LA ZONE D’IMPLANTATION DU PROJET 31

III.3. LA PHASE EXPLORATOIRE 33

III.4. COLLECTE DE DONNÉES 34

III.5. DÉPOUILLEMENT, TRAITEMENT ET EXPLOITATION DES DONNÉES 35

III.6. DIFFICULTÉS RENCONTRÉES 36

IV. 37

VI.1. PRESENTATION DES RESULTATS 37

vii
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VI.2. RESULTATS D’ENQUETE SELON LAQUELLE LES COLLECTEURS ET LES INDUSTRIES DE PLASTURGIE NE
SAVENT PAS QU’IL EXISTE PLUSIEURS TYPES DE PLASTIQUES ET QUE L’ON PEUT TRANSFORMER LES DÉCHETS
PLASTIQUES EN UNE MATIÈRE PREMIÈRE « SECONDAIRE » DE BONNE QUALITÉ ET À FAIBLE COÛT. 37

VI.3. RESULTATS D’ENQUETE RELATIVES A LA MISE A DISPOSITION DES INDUSTRIES DE PLASTURGIE DES
MATIÈRES PLASTIQUES RÉGÉNÉRÉES 42

VI.4. RECOMMANDATIONS 46

VI.5. PROJET DE LA MISE EN PLACE D’UNE UNITÉ DE RECYCLAGE DE 4 000 TONNES DES DÉCHETS PLASTIQUES
PAR AN 48

CONCLUSION 55

Références bibliographiques x

Liste des illustrations xiv

Liste des tableaux xv

Glossaire xvi

ANNEXES xviii

TABLE DE MATIERES xxxiv

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INTRODUCTION

Au cours du XXème siècle, les évolutions économiques, industrielles et sociétales ont bouleversé
durablement l’équilibre fragile des écosystèmes de notre planète. Un de ces changements les
plus remarquables, jusqu’alors considéré comme un progrès, est la production à très grande
échelle d’un nouveau type de molécule : le plastique (Lambert, 2009). Depuis l'apparition des
premiers objets fabriqués à base de plastique, les villes africaines sont envahies par les
plastiques. Cela s’explique par l’augmentation exponentielle de la population et les nouvelles
habitudes à travers la modernisation du mode de vie liée au développement industriel. Tous les
jours, des millions de bouteilles, de flacons et d’emballages en plastiques sont distribués aux
marchés, supermarchés et boutiques, etc. Il existe plusieurs types de plastique dont les plus
utilisés sont le polyéthylène (PE), le polypropylène (PP), le polychlorure de vinyle (PVC), le
polystyrène (PS) et le polyéthylène téréphtalate (PET). Tous constituent de véritables problèmes
pour l’environnement et la santé publique, car ils sont très résistants et ne se décomposent pas
rapidement. Ce phénomène fait augmenter leur volume au fil du temps, de surcroît le nombre
des leurs utilisateurs. Par conséquent, ils sont source de blocage de ruissellement des eaux, de
l'obstruction des caniveaux dégageant des odeurs nauséabondes. Ils sont également source de
prolifération des germes responsables des maladies et infections de tout genre (le paludisme, la
rage, le choléra, la peste et cancer, etc.).
La ville N’Djamena produit en moyenne 9001 tonnes de déchets par jour dont la proportion des
déchets plastiques représente 3 à 7% de cette masse journalière. Malgré les moyens financiers
et matériels alloués par les autorités municipales, l’Etat et leurs partenaires pour rendre la ville
de N’Djamena propre, les plastiques se trouvent toujours visibles partout dans les places
publiques, les parcelles vacantes, les abords des rues et des édifices publics, les caniveaux,
espaces verts, etc. En vue de déterminer la responsabilité des acteurs, certains pointent du doigt
le manque de sensibilisation des habitants de N’Djamena. D’autres dénoncent le manque
d’organisation et de synergie des acteurs en charge de gestion des déchets. Les acteurs du privé
présents sur le marché de la pré-collecte et collecte plaident pour un véritable renforcement de
leur capacité. Les habitants des quartiers périphériques de N’Djamena crient à l’injustice du fait
des conséquences néfastes des décharges non contrôlées improvisées dans leurs quartiers.
Cependant, la présente étude veut partir des constats des problèmes liés à la pollution plastique,
pour interroger les principaux acteurs de gestion des déchets. Puisque, les plastiques sont mieux
gérés, ils peuvent à la fois stimuler l’économie, créer de l’emploi, réduire la consommation
d'énergie et la consommation des matières premières, réduire la pollution atmosphérique et la
pollution de l'eau, ainsi que réduire les émissions de gaz à effet de serre.

1 Association Tchadienne pour la Réussite Environnementale (ATRENVIRO), (2012). Rapport d'enquête sur
l’insalubrité à de la Ville de N’Djamena. http://east-side-chad.over-blog.com/article-n-djamena-face-au-probleme-
lancinant-de-l-insalubrite-106078312.html (30 janvier 2021)

1
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Pour cela, l’étude s'organise autour d’une analyse de la possibilité de redynamiser les collecteurs
des déchets et d’impliquer des nouveaux partenaires financiers (industries de plasturgie) en
quête des matières plastiques. Elle étudie également le rôle central que pourraient jouer les
recycleurs des déchets pour véritablement contribuer à l’amélioration d’un système de gestion
durable des déchets ménagers en général et particulièrement, les déchets plastiques en
Afrique. Pour ce faire, le choix porte sur la « valorisation matière » des déchets plastiques en
raison de la disponibilité des clients, de l’efficacité de la technologie et du degré de pollution.
Notre recherche est structurée en quatre chapitres. Le premier aborde les enjeux de la gestion
des déchets plastiques de N’Djamena. Le deuxième fait le tour d’horizon de la revue de
littérature. Le troisième expose la méthodologie adoptée. Enfin, le dernier chapitre, présente les
résultats, ébauche les recommandations et étudie la faisabilité du projet de la mise en place
d’une unité de recyclage des déchets plastiques à N’Djamena.

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I. PROBLÉMATIQUE DE GESTION DES DÉCHETS PLASTIQUES DE


NDJAMENA

La gestion des déchets désigne l'ensemble des opérations et moyens mis en œuvre pour limiter,
recycler, valoriser ou éliminer les déchets2, c'est-à-dire des opérations de prévention, de pré-
collecte, collecte, et transport et toute opération de tri, de traitement, jusqu'au stockage. Elle
demeure un problème presque pour toutes les municipalités africaines. Les quantités
importantes de déchets produites, l’insuffisance financière, les lacunes d’ordres organisationnel,
institutionnel et de gestion, le déficit en matière de personnel qualifié, les infrastructures
insuffisantes et le faible niveau d’éducation environnementale constituent les éléments
importants de cette problématique. Ce chapitre abordera (1) les enjeux de la gestion des déchets
plastiques, (2) le problème étudié et (3) le questionnement de recherche.

I.1. LES ENJEUX DE LA GESTION DES DÉCHETS PLASTIQUES

La gestion des déchets plastiques pose de multiples défis et à plusieurs niveaux. Les enjeux de la
gestion des déchets plastiques de N’Djamena sont d’ordre (1) environnemental et sanitaire, (2)
anthropologique, (3) législatif et réglementaire, (4) institutionnel et organisationnel et (5)
technique et financier. Les principaux moteurs susceptibles d’influencer les sources et la
distribution de la pollution plastique sont la législation et la gouvernance, l’industrie et le
commerce, ainsi que les comportements individuels (Beaumont et al., 2019, p190).

I.1.1. Enjeu environnemental et sanitaire

Les déficits organisationnel, technique et institutionnel, l’insuffisance des infrastructures ainsi


que le manque de civisme poussent les populations à abandonner leurs déchets n’importe où
(Bangoura, 2017)3. Or, l’abandon et le mauvais traitement de ces derniers peuvent provoquer
des nuisances et avoir un impact négatif sur la qualité du sol, de l’eau, de l’air, de la faune, de la
flore et même sur la santé humaine. Des études montrent que les déchets ménagers sont sources
de microbes pathogènes (MEENA et al., 2011) cité par Bangoura, (2017). L’infection par ces
microbes résistants retarde la guérison de la maladie, augmente le taux de mortalité et de
morbidité avec des conséquences économiques qui s’ensuivent (WHO, 2012)4. Les accidents
vasculaires cérébraux, les cardiopathies, les cancers et les affections respiratoires chroniques
représentent aujourd’hui près des deux tiers des décès liés à des causes environnementales. En

2 https://www.dictionnaire-environnement.com/gestion_des_dechets_ID47.html
3 M. R. Bangoura, 2017, Gestion des déchets solides ménagers et ségrégation socio-spatiale dans la ville de Conakry.

Université Toulouse - Jean Jaurès. P 85


4 World Health Organization (WHO, 2012), World Health Statics, Report, 180p

3
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effet, 12,6 millions de personnes sont décédées en 2012 du fait d’avoir vécu ou travaillé dans un
environnement insalubre. Ceci représentait près d’un quart des décès5 dans le monde. Le sol,
constitué par une mince couche externe de la terre, représente l’espace de vie de tous les êtres
vivants : hommes, animaux, végétaux et micro-organismes. La pollution au niveau de cet
écosystème est engendrée par des accumulations de déchets plastiques qui contiennent ou
retiennent des substances dangereuses dont la mobilisation est susceptible de provoquer des
troubles sur l’environnement et sur la santé de la population car, au-delà d'un certain seuil de
contamination, un sol est considéré comme pollué.
Bangoura, (2017) souligne que les eaux de ruissellement entraînent une partie des déchets en
dépôts dans des cours d’eau. Les eaux de ces cours d’eau régulièrement consommées ou utilisées
par une partie de la population et des animaux dans les PED est la cause de la mortalité de 14
000 personnes par jour dans le monde. Qu’en est-il des eaux de puits ?
L’une des pollutions à laquelle l’homme est le plus sensible c’est certainement la pollution
atmosphérique. Les plastiques peuvent participer indirectement à la pollution atmosphérique
lorsque leur traitement par incinération est réalisé dans de mauvaises conditions. Par exemple,
en cas de brûlage à l’air libre ou dans une installation dont le système d’épuration des fumées ne
présente pas l’efficacité requise. Les pollutions générées dans de telles conditions par les déchets
deviennent de plus en plus inquiétantes au regard des émissions de gaz inflammables, corrosifs
et toxiques appelés gaz de décharge. Ce gaz est composé de biogaz, d’air et de composés volatiles
qui résultent de la décomposition des déchets organiques par les micro-organismes. Le biogaz
est composé principalement de méthane et de gaz carbonique. Les composés volatiles sont
responsables des mauvaises odeurs (ils contiennent des dérivés soufrés) et de la toxicité du gaz
de décharge : dérivés soufrés, dioxines, ou autres polluants atmosphériques liés à certains
processus d’incinération. (Bangoura, 2017).
A cela s’ajoute le temps de dégradation. Le processus de destruction de plastique est très lent.
Les estimations sur la durée de vie du plastique6 vont de 450 ans à l'infini. Le tableau 1 nous
donne la durée de vie de certains objets en plastique.
Tableau 1 : Durée de vie des déchets plastiques
Type de déchet Durée de vie
Plastique biodégradable quelques mois
Mégots (tabac et papier) avec filtre 1 à 2 ans
Chaussette en laine 1 à 5 ans
Chewing-gum 5 ans

5 Organisation Mondiale de la Santé. (2012) https://www.who.int/fr/news/item/15-03-2016-an-estimated-12-6-


million-deaths-each-year-are-attributable-to-unhealthy-environments (15 février 2021)
6 https://www.nationalgeographic.fr/le-plastique-en-10-chiffres (consulté le 28 Aout 2021)

4
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Papier de bonbon 5 ans


Briquet en plastique 100 ans
Sac en plastique 450 ans
Bouteille en plastique 500 ans
Couches jetables 500 ans
Polystyrène expanse 1 000 ans
Carte téléphonique 1 000 ans
Source : http://www.notre-planete.info/ecologie/eco-citoyen/eco_dechets.php#vie (visité le 28/06/2021)
Nous ne disposons pas de données sanitaires de la ville de N’Djamena, le Tchad de manière
générale (N’Djamena est la capitale politique) est confronté à une situation sanitaire caractérisée
par une morbidité et une mortalité élevée. Un enfant sur huit7 meurt avant d’atteindre l’âge de
cinq ans (EDMS-MICS 2014-2015). Le taux de mortalité des personnes de 15-60 ans8 est de 381
sur 1000 en 2016. Les principales causes de cette mortalité et de morbidité sont attribuées aux
épidémies de méningite, rougeole, paludisme, choléra, etc., qui sont liées à l’insalubrité. Ce lourd
fardeau endeuille chaque année des familles tchadiennes et entraîne de graves conséquences
particulièrement sur la santé des populations pauvres et vulnérables.
Ces défis entrent en droite ligne avec le onzième Objectif du Développement Durable, qui
consiste à faire en sorte que les villes et les établissements humains soient ouverts à tous,
sûrs, résilients et durables. Le Gouvernement, avec l’appui de ses partenaires, a déployé
d’énormes efforts en termes de constructions d’infrastructures sanitaires, de dotation en
équipements biomédicaux et moyens logistiques, de formation, de mobilisation du personnel
qualifié, de financement des services, de gratuité des soins, de création de nouveaux
programmes de santé, etc. Mais ces efforts ne changent pas grand-chose.
Dès lors, l’enjeu environnemental et sanitaire c’est rendre la ville propre pour réduire les agents
pathogènes, sources des maladies et traumatismes.

I.1.2. Enjeu anthropologique

Dans le quotidien des habitants de N’Djamena, les matières plastiques telles que les bassines, les
seaux, les gobelets, les chaises, les bidons et les sachets en emballage plastique ont remplacé en
grande partie ou même intégralement les objets en terre cuite, en fer ou en bois au sein des
ménages (Kaboré, 2009)9.

7 OCHA, (2020), Aperçu des besoins humanitaires au Tchad.


8
OCHA, (2020), Aperçu des besoins humanitaires au Tchad.

9 KABORE. G. (2009). Les représentations sociales du déchet dans la ville de Ouagadougou, Le cas des déchets
plastiques ; Mémoire de Maîtrise, Université de Ouagadougou, 100p.

5
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La collecte irrégulière des déchets entraîne une prolifération des dépôts sauvages et anarchiques
dans les villes. En effet, dans la ville de N’Djamena, les ménages n’ayant pas accès au service de
collecte se servent des espaces nus les plus proches d’eux pour se débarrasser de leurs déchets.
Dans le plan de gestion des déchets de la ville de N’Djamena élaboré par la mairie, il existe deux
formes principales de collecte des déchets: apport volontaire à la déchèterie ou un prestataire
passe de porte à porte.
▪ Apport volontaire, il s’agit du dépôt des déchets par la population
elle-même, en un endroit où sont positionnés des containers ou des poubelles publics
(figure 1) qui sont ensuite acheminés à la décharge finale par des moyens lourds. Dans
ce cas également il n’y a pas d’incidence financière pour la population.

Figure 1: apport volontaire des déchets aux décharges de transit


Cliché : https://www.pdfprof.com/PDF_Image.php?idt=25068&t=18

NB : pendant notre stage, nous n’avons pas rencontré des femmes ou des hommes faisant un apport volontaire
des déchets. C’est pour cette raison que nous avons pris des photos sur l’internet pour illustrer ce type de collecte.

▪ Enlèvement porte à porte, soit par des moyens lourds (bennes tasseuses, camions spécialisés
ou non, tracteurs), soit par des moyens légers comme le pousse-pousse (photo 2), charrettes
à traction humaine ou animale, ou motorisée. Ce mode de collecte des déchets se pratique
surtout dans les centres administratifs et les quartiers résidentiels d’un certain standing.

6
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Figure 2 : les enlèvements de porte à porte


Cliché : Kagombe et https://www.autreterre.org/projet/gestion-des-dechets-dans-7-communes-burkinabe/

NB : pendant notre stage, nous n’avons pas rencontré des femmes ou des hommes faisant un apport volontaire
des déchets. C’est pour cette raison que nous avons pris des photos sur l’internet pour illustrer ce type de collecte.

La mairie s’occupe uniquement de l’évacuation des déchets des marchés et de quelques espaces
publics. Quelques opérateurs (individuels, associations, entreprise) à partir de moyens
rudimentaires (brouettes, charrettes à bras, tricycles, chariots, moto-bennes, etc.) font la pré-
collecte des déchets de porte à porte au domicile des ménages, dans des établissements
commerciaux et récupèrent une redevance auprès de ceux-ci. Les déchets ainsi récupérés par la
mairie et par les opérateurs privés sont ensuite transférés vers les décharges non contrôlées
situées aux périphéries. Globalement, plus un quartier est riche, plus les systèmes parallèles de
récupération des déchets vont se mettre en place rapidement, car les habitants peuvent payer
ce service.
Dès lors, l’enjeu anthropologique pour les habitants de la ville de N’Djamena c’est la mise en
place d’un système de collecte des déchets, permanent et durable; pour les collecteurs10 c’est
le besoin en moyens matériels et financiers, sensibiliser et informer les populations sur les
comportements à adopter mais aussi des populations plus solvables; et pour les recycleurs c’est
la collecte sélective des déchets plastiques à la source en vue de la valorisation.

I.1.3. Enjeu législatif et réglementaire

S’agissant de l’aspect juridique, la naissance d’une loi concernant les déchets plastiques est
considérée urgente pour accompagner la stratégie de gestion des déchets qui souffre elle aussi
de l’absence de décharges contrôlées, de sensibilisation, de collecte, de tri, de recyclage et de
structures officielles d’accompagnement technique. Maintenant quel bilan, peut-on faire des

10 Il s’agit ici des entreprises de collecte des déchets et les comités d’assainissement

7
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nombreux textes législatifs et réglementaires existant ? Il y a entre autres : (i) l'arrêté


N°007/MCPI/SE/DG/DC/DCE, portant interdiction de l'importation des emballages plastiques
non biodégradables dans toute l'étendue du territoire national signé le 22 mai 1993. (ii) La loi
N°14/PR/98 définissant les principes généraux de la protection de l'environnement. Cette loi
stipule dans son article 56 que : « les déchets doivent faire l'objet d'une réduction au maximum
possible à la source et d'un traitement adéquat, afin d'éliminer ou de réduire leurs effets nocifs
ou infectieux pour la santé de l'homme, les sources naturelles, la faune et la flore ou la qualité
de l'environnement en général » ; (iii) la note circulaire N°08/MDT/SG/DEP du 07 septembre 2004
portant interdiction de l'importation et de l'utilisation des emballages plastiques a été signée par
le ministre de développement touristique. Ce ministère est chargé de veiller à rendre la ville saine
et agréable afin d'attirer les visiteurs extérieurs ; (iv) L'arrêté N°194/M/SG/2008, portant
interdiction de l'importation et de la vente des emballages en plastiques non biodégradables
dans la ville de N'Djamena en date du 08 août 2008. Cette décision a pour objectif principal de
lutter contre la pollution des déchets plastiques et les conséquences inhérentes. En d'autres
termes, réduire l'insalubrité de la ville car les déchets plastiques sont plus polluants que les autres
déchets urbains ; (v) Décret N°904/PR/PM/MERH/2009 portant réglementation des pollutions et
des nuisances à l’environnement du 06 août 2009 (SOUABE, 2010)11.

Malgré les différents textes réglementaires promulgués en faveur de l’environnement et la santé


publique, l’insalubrité devient de plus en plus insupportable dans la ville de N’Djamena. Le taux
d’insalubrité est de 67% (ATRENVIRO 2012)12. Il a été relevé que certaines lois et arrêtés sont plus
ou moins contraignants, d’autres sont difficiles à contrôler.
Cependant, il faut noter d’une part, que les objets en plastique sont en train de remplacer les
objets fabriqués à base bois, d’acier et d’aluminium dont leur exploitation est plus destructrice
de l’environnement que le plastique, le résidu du pétrole (issu du pétrole). D’autre part, la
légèreté, la malléabilité, l’imperméabilité, l’esthétique (coloration), la résistance, la modulabilité
à l'envi rendent l’utilisation du plastique de manière générale attrayante et prouve que l’on n’est
pas prêt à s’en séparer (Sénat, 2021)13. Il suffit de compter le nombre d’objets en plastique autour
de nous à un moment précis. La production mondiale de plastique a connu une croissance
exponentielle, passant de 2,3 millions de tonnes en 1950 à 162 millions en 1993 puis 448 millions
en 201514. Depuis 2015, plus de 6,9 milliards de tonnes de déchets plastiques ont été produites.

11 SELSOUBE SOUABE, (2010). Évaluation d'impacts socio-économiques de l'interdiction de l'utilisation des sachets
plastiques leyda dans la ville de N’Djamena mémoire de master. Institut régional multisectoriel de technologie
appliquée.
12 Association Tchadienne pour la Réussite Environnementale (ATRENVIRO), (2012). Rapport d'enquête sur
l’insalubrité à de la Ville de N’Djamena. http://east-side-chad.over-blog.com/article-n-djamena-face-au-probleme-
lancinant-de-l-insalubrite-106078312.html (30 janvier 2021)
13 https://www.senat.fr/rap/o98-415/o98-41524.html (consulté le 28 Aout 2021)

14 https://www.nationalgeographic.fr/le-plastique-en-10-chiffres (consulté le 28 Aout 2021)

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Environ 9 % ont été recyclés, 12 % ont été incinérés et 79 % ont été accumulés dans des décharges
ou dans la nature.
Dès lors, l’enjeu législatif et réglementaire c’est l’application des décrets et arrêtés favorisant
la valorisation des déchets plastiques.

I.1.4. Enjeu institutionnel et organisationnel

Parmi les acteurs publics et privés impliqués dans la gestion des déchets de la ville de N’Djamena,
nous pouvons notamment citer: (i) Les comités d'assainissement (CA) qui se sont constitués grâce
à la volonté des populations du fait de la carence des services municipaux dans certains quartiers.
Ces comités assurent la pré-collecte des ordures des ménages puis les déposent à la décharge de
transit. Les services municipaux se chargent donc du transfert des déchets des décharges de
transit vers la décharge finale ; (ii) Le Centre municipal d'Etudes et de Recherche pour la
Valorisation des Déchets (CERVALD) créé en novembre 2001, a pour mission d'élaborer des plans
de transformation de chaque type de déchets recyclables ainsi que les outillages qui en résultent,
former les hommes à ces techniques et étudier les marchés potentiels pour la consommation des
produits recyclés ; (iii) L’opération « N'Djamena Nadif » a pour mission, la collecte et l'évacuation
des déchets vers la décharge finale ; (iv) Les communes des dix arrondissements s’occupent de
l’entretien des caniveaux, des voies et lieux publics; (v) Le ministère de l’environnement, de l’eau
et de la pêche définit la politique des déchets ; (vi) Le Ministère de la santé publique s’occupe du
volet hygiène ; (vii) Les ONG ont à leur charge la recherche et la gestion des ressources destinées
à assurer la pérennité du financement de la filière; (viii) Le Ministère des Finances et du budget
s’assure que les obligations financières à l’égard des entreprises de collecte soient bien
respectées.

Cependant, l’on constate un chevauchement de rôle et de mission entre ces acteurs. A cela
s’ajoute la corruption, le détournement, la mauvaise gouvernance d’une manière générale sont
des facteurs non négligeables qui ont porté atteinte à l’organisation et l’efficacité de la filière.
Parmi les parties prenantes, l’on constate une absence totale des entreprises de recyclage des
déchets plastiques.

Dès lors, l’enjeu institutionnel et organisationnel pour les acteurs de la filière, c’est le respect
des cahiers de charges des acteurs, le renforcement des compétences des gestionnaires des
déchets, une stratégie intégrée et des ressources suffisantes pour une gestion efficace des
déchets.

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I.1.5. Enjeu technique et financier

Il est difficile d’avoir des informations liées au budget dédié à la gestion des déchets encore plus
pour les importations de plastique au Tchad. Néanmoins, les données du recensement de 2009
(RGPH2, 2012) estiment la population de la ville de N’Djamena à 1.092.066 habitants. La
production des déchets solides ménagers était de 800 tonnes/jour (BCEOM, 1992)15. Ceci revient
à une production moyenne de 1,36 kg de déchet par habitant par jour, largement supérieur à la
moyenne de l’Afrique sub-saharienne (0,46 kg par jour). En chiffres ronds, la production annuelle
est d’environ 292 000 tonnes avec un taux moyen de collecte estimé à environ 40%. Le gisement
de plastique représente 5,67%, soit 16 556 tonnes par an (45,36 tonnes par jour). Ce chiffre est
à multiplier par deux si l’on considère la croissance démographique, la forte urbanisation et
l’amélioration du cadre de vie de la population ces dernières années.
Les 40% de déchets collectés sont acheminés directement vers les décharges de circonstance
sans un éventuel projet d’élimination définitive. La mairie de N'Djamena, malgré la mise en place
du CERVALD et les ressources importantes allouées à l'opération « N'Djamena Nadif » en 2009,
n’arrive pas à réaliser l’intégralité de son cahier de charges y compris l’élimination des déchets.
La destination finale des déchets n’est qu’une préoccupation de second ordre. Ses opérations se
limitent aux enlèvements d’ordures des marchés et des espaces publiques de la ville.
Pour l’élimination ou le recyclage des plastiques, non seulement la mairie ne s’y intéresse pas,
mais l’on observe également une absence totale des recycleurs privés. A N’Djamena, le recyclage
pratiqué est celui des déchets métalliques. Les ferrailles récupérées dans le gisement de déchets
sont transformées en matériaux de construction et ustensiles. Les pratiques de recyclage des
déchets métalliques sont artisanales. C’est la seule matière dont le recyclage est rémunéré et
offre de l’emploi. Pour le plastique, il existe quelques industries qui fabriquent les objets à base
de plastiques tels que des sachets, des nattes, des tuyaux, des cruches, des chaises, etc. Ces
industries s’approvisionnent de la matière plastique vierge fournie par la raffinerie de
N’Djamena. Il faut noter que la demande en matière plastique vierge est deux fois supérieure à
la quantité fournie par la raffinerie. La pénurie de cette matière première fait souvent monter les
enchères. La fourchette des prix payés par les industriels pour un kilogramme de matière vierge
fluctue entre 1 000 à 2 000 FCFA/kg. Jusque-là, la plupart de ces industries ignorent la possibilité
de transformer les déchets plastiques en matière première.
Dans la ville de Dakar (Sénégal) dont l’environnement économique et social est semblable du
Tchad, les activités de valorisation sont généralement séparées entre le secteur industriel de la
transformation et la régénération sous forme de granulés, broyats ou de poudre de leurs déchets
de production. La demande du secteur industriel pour du broyats (25%) et une matière régénérée
en granulés (50%) et en poudre (25%) transformés à partir de déchets plastiques. Elle est estimée

15 Cf. BCEOM, Rapport final, Rationalisation des déchets solides à N’Djamena, janvier 1992. p2

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en moyenne à 150 tonnes/mois. Les prix d’achat proposés pour ces différentes matières vont de
100 à 650 FCFA/kg suivant le niveau d’élaboration et la qualité du produit. Le prix d’un
kilogramme de déchets plastiques collectés oscille entre 65 à 100 FCFA. Le secteur de la
récupération et de la valorisation représente une source de revenu pour plus de 3 000 personnes
(Rapport PDM, 2002)16.
À côté des bénéfices financiers et sociaux, il y a aussi des bénéfices écologiques qu’on pourrait
tirer du recyclage des déchets plastiques. Chaque tonne de plastique supplémentaire recyclée
permet : (i) de réduire de 0,9 à 1,3 tonnes d’émissions de gaz à effet de serre; (ii) d’économiser
13 MWh d’énergie; (iii) de gagner 5,2 m3 d’eau (Eco-Emballages & ADEME 2014)17. Recycler une
tonne de bouteilles18 en PET permet d’économiser 830 litres de pétrole. Dès lors, l’enjeu
technique et financier, pour la mairie c’est de convaincre les opérateurs économiques à investir
dans l’économie circulaire ; pour les investisseurs c’est un secteur moins risqué, une technologie
de recyclage moins complexe avec une clientèle inconditionnelle.

I.2. Filière de gestion des déchets de N’Djamena

I.2.1 Pré-collecte

La pré-collecte consiste à retirer les déchets de la source de production vers les points de transit
aménagés par la commune. Les déchets sont censés être ramenés directement dans ces lieux de
collecte par les populations elles-mêmes ou récupérés par les comités d’assainissement des
quartiers ou par les nombreux petits pré-collecteurs privés pour les acheminer à ces endroits.
Malheureusement depuis un certain temps, ces points de regroupement de déchets sont fermés,
la commune éprouve des difficultés pour les vider régulièrement par manque de moyens. De ce
fait, il est courant de constater des dépôts anarchiques de déchets en différents endroits de la
ville.
L’activité des pré-collecteurs est financée par un système d’abonnement au tarif de 1500 à 2000
FCFA par parcelle et par mois. Ils utilisent des charrettes à traction animale ou humaine en
fonction de leurs moyens.

16 https://www.europarl.europa.eu/news/fr/headlines/society/20181212STO21610/dechets-plastiques-et-
recyclage-dans-l-ue-faits-et-chiffres-infographie (consulté le 27 Aout 2021)
17 ADEME. 2014. “Chiffres Clés Sur Les Déchets.”
18 https://www.consoglobe.com/recycler-plastiques-4312-cg (consulté le 27 Aout 2021)

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Figure 3 : Centre de transit d’ABENA fermé Figure 4 : Centre de transit de CHAGOUA

I.2.2. Collecte

La collecte consiste en l'enlèvement des déchets de points de regroupement désignés pour les
acheminer vers un lieu de tri, de stockage, de traitement ou de valorisation. Une dizaine de
petites sociétés plus ou moins organisées dont BIBO Ville Propre, Entreprise MALLAH et
PROPRENET, disposant de camions et employant entre 10 et 30 personnes sont actives sur le
marché de la collecte des déchets. Elles interviennent surtout auprès des ménages et des
établissements commerciaux dont elles récupèrent leurs déchets et les acheminent directement
vers les décharges de circonstance. Leur service est facturé 5000 francs CFA par mois et par
parcelle pour les particuliers et en fonction des termes de contrat pour les entreprises.
La municipalité dispose de quelques bennes qui s’occupent d’enlever les ordures au niveau des
marchés, des administrations et des autres espaces publiques de la ville.

Figure 5 : Camions de collecte déchets de la société


PROPRENET
Source : Nabia

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I.2.3 Tri

Le tri des déchets consiste, comme son nom l'indique, à trier les déchets suivant leur nature pour
faciliter ensuite leur traitement. On distingue plusieurs étapes de tri sélectif : le "tri à la source",
lorsque le producteur fait le tri lui-même avant la collecte, le "tri par apport volontaire" lorsqu'il
apporte ses déchets à des conteneurs spécifiques sur la voie publique ou au point de collecte et
le "tri en déchetterie" effectué par des employés ou des machines lors du procédé de recyclage.
Actuellement, il n’y a aucune initiative de tri à l’échelle de la ville. Depuis la source de production,
en passant par la pré-collecte, la collecte et jusqu’à la mise en décharge, les déchets sont
mélangés tous types et nature confondus.

I.2.4. Mise en décharge

La ville ne dispose pas de décharges finales officielles et aménagées mais il existe deux décharges
de circonstances dont une se situe dans la périphérie du quartier LAMADJI à environ 10 km vers
la sortie Nord et une à la périphérie du quartier GASSI vers la sortie Est de la ville. Ces décharges
ne respectent aucune norme de protection environnementale. Elles n’ont bénéficié d’aucun
aménagement pour protéger le sol et la nappe phréatique de toute contamination par le
ruissellement ou la lixiviation. Elles sont à ciel ouvert et reçoivent toutes sortes de déchets
mélangés. De nombreuses décharges sauvages existent à travers toute la ville.

Figure 6 : Décharge de GASSI Figure 7 : Décharge de LAMADJI

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Figure 8 : Décharge sauvages de Abena Figure 9 : Décharge sauvages au bord de Chari

Cliché : Nabia

I.3. PROBLEME ETUDIE

I.3.1. Présentation du cadre du problème

Aujourd’hui N’Djamena est une ville où la problématique de la gestion des déchets plastiques est
réelle. Les déchets plastiques sont visibles partout dans la ville. Le système de gestion actuel
consiste en la collecte, le transport et la mise en décharge non contrôlée. Moins de 40% de cette
production journalière est quotidiennement ramassée. Par conséquent, le nombre de décharges
non contrôlées se multiplient dans la ville et posent de sérieux problèmes de santé publique et
de protection de l’environnement. Dans la quête de solutions pour apporter une contribution à
ce secteur, plusieurs options sont envisageables pour réduire l’impact négatif des déchets
plastique sur l’environnement. Ces options peuvent être regroupées dans une stratégie que nous
nommons: "Les trois R du déchet plastique"; Réduire - Réutiliser - Recycler. Notre recherche va
se focaliser sur le troisième ‘’R’’ : recycler.

I.3.2 Présentation du Problème

N’Djamena, capitale de République du Tchad placée au cœur de l’Afrique, a connu un


changement rapide dû aux mutations de plusieurs facteurs. La ville qui, au départ n’était qu’une
petite localité composée des quartiers installés de manière dispersée, s’est vue modifiée par la
suite par l’installation administrative. Aujourd’hui, elle est divisée en dix (10) arrondissements,
qui eux-mêmes sont subdivisés en quartiers et carrés. Ce changement s’est traduit par une
production incessante des déchets de tout genre qui se sont éparpillés et entassés dans toute la
ville. Cette pollution plastique contribue à la survenue des maladies et traumatismes. Malgré les
différents textes réglementaires promulgués et des institutions engagées en faveur de

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l’environnement et la santé publique, le taux d’insalubrité ne cesse de croître. Pourtant, l’on peut
créer de richesse lorsque le déchet des uns, peut devenir de la matière première pour les autres.
Il est évident que nous ne pouvons prétendre délivrer la solution miracle pour résoudre les
problèmes que posent les déchets plastiques à N’Djamena. Cependant, en tant que gestionnaire
de projets, nous pensons pouvoir apporter notre modeste contribution à la recherche de
solutions dans la perspective de proposer un système d’élimination, respectueux de
l’environnement qui peut être un véritable complément au système de gestion des déchets
existant.

I.4. QUESTION DE RECHERCHE

I.3.1. Question de recherche

Question globale de recherche :

Est-ce que la mise en place d’une unité de recyclage des déchets plastiques dans la ville de
N’Djamena pourrait-elle contribuer à rendre la ville de N’Djamena saine ?

Pour mieux apporter des éléments de réponses, il convient d’élucider cette question
principale aux travers de questions secondaires.
Questions secondaires :
▪ Les collecteurs des déchets ne peuvent-ils pas jouer un rôle central dans la collecte des
déchets plastiques ?
▪ Est-il possible d’acteurs plus impliquer les industries de plasturgie comme acteurs
stratégiques dans la gestion des déchets plastiques ?
▪ Quel type de valorisation est adapté aux déchets plastiques de la ville de N’Djamena ?

1.4.2 Objectifs de la recherche

L’objectif général de cette étude est de lutter contre la pollution plastique à travers la mise place
d’un projet de recyclage des déchets plastiques dans la ville de N’Djamena.
De façon spécifique, il s’agira de:
▪ évaluer l’engagement des collecteurs des déchets relatif à la collecte sélective de déchets
plastiques;
▪ évaluer la demande en matière plastique auprès des industries de plasturgie ;
▪ proposer un projet de recyclage des déchets plastiques qui est techniquement,
financièrement et écologiquement rentable.

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II. REVUE DE LA LITTÉRATURE


Tout travail de recherche nécessite le recours à des écrits des prédécesseurs sur le
problème afin d’avoir des connaissances et des éclaircissements en la matière. Ce qui
nous permet de préciser l’angle sous lequel nous aborderons notre travail. Ce chapitre nous
donne une notion sur les plastiques (1) et bien évidemment collectionne les parcours écrits des
prédécesseurs (2) sur les questions secondaires.

II.1. NOTIONS SUR LES PLASTIQUE

Le plastique est apparu sur le marché au début du XXe siècle. Ses qualités (hygiène, résistance aux
chocs et aux variations de température, facilité de mise en forme, imputrescibilité, etc.), lui ont
rapidement permis de se rendre indispensable. Depuis plusieurs décennies, les matières
plastiques sont à la base de l'amélioration du cadre de vie grâce à leur usage commode et
pratique. L'alimentation, les habitations, les vêtements, les soins de santé, les loisirs et le sport,
le transport ainsi que les communications, ne seraient pas ce qu'ils sont si nous ne disposions pas
de la gamme actuelle de matières plastiques (Anonyme, 1992)19.
C’est dans ce contexte qu’il conviendrait de chercher de prime abord, à connaître la définition du
plastique (1), d’expliquer le processus de fabrication du plastique (2), de les classer en groupe en
fonction du processus de fabrication (3), de connaître les différents types de valorisation des
déchets plastiques possible (4), les identifier à travers leurs logos (5) et enfin avoir un aperçu sur
leur toxicité (6).

II.1.1. Qu’est-ce que le plastique ?

Le terme « plastique » désigne une large gamme de matériaux et composés. Il existe environ 50
familles et des centaines de variétés de plastiques. La plupart de ces plastiques sont fabriqués à
partir de simples molécules d'hydrocarbure (monomères) dérivées du pétrole ou du gaz. Le
pétrole est raffiné, distillé, la fraction d'essences légères ou " naphta " est isolée puis " craquée "
(distillée) à la vapeur, ce qui permet d'obtenir des molécules chimiques de base : les monomères
(éthylène, propylène...) constitués d'atomes de carbone, d'hydrogène, d'oxygène... Les
molécules sont assemblées entre elles sous forme de chaînes, linéaires ou en réseau, qu'on
appelle les polymères. Chaque polymère présente des propriétés, une structure et une taille

19 Anonyme 1 (1992). Fédération des Industries Chimiques, In La chimie et vous, N°l (1992). Emballages en matières
plastiques : Le recyclage, une stratégie en faveur de l'environnement (Belgique). p4.

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propres. Et, pour en améliorer ces caractéristiques, on peut y ajouter différentes substances des
charges, des plastifiants ou autres additifs. Différentes combinaisons de monomères produisent
différentes résines de plastique avec des caractéristiques différentes. Notons que 4 % du pétrole
brut est investi pour la fabrication du plastique (ACRR, 2004)20.

II.1.2 Fabrication du plastique

L’ingrédient de base pour la fabrication de plastique est le naphta. Le naphta est un liquide issu
de nombreuses et complexes opérations de raffinage du pétrole brut. Le processus de fabrication
du plastique se décompose en trois étapes21 (craquage, polymérisation et la mise en forme).
ETAPE 1 (craquage): le naphta est chauffé à plus de 800°C, puis refroidi brutalement. Par ce
processus, ses molécules d’hydrocarbures se fragmentent en petits morceaux : les monomères.
ETAPE 2 (polymérisation): les monomères, grâce à des réactions d’addition ou de condensation,
se lient entre eux pour former des polymères. À la sortie de la raffinerie, ils se présentent sous
forme de granulés, de liquides ou de poudres.
ETAPE 3 (Mise en forme): les polymères, avec l’ajout d’adjuvants et d’additifs, deviennent les
différents matériaux plastiques que nous connaissons. Ils sont ensuite mis en forme par moulage.
Les techniques de mise en forme des plastiques dépendent de la nature des polymères et de la
destination des produits finis.

Figure 10 : granulat déchet plastique recyclé Figure 11 : broyat de déchet plastique recyclé

Source : https://www.fuellwatte.com/fr/produit/granules-de-rembourrage/

20 ACRR (2004). Guide de bonnes pratiques pour le recyclage des déchets plastiques. Guide conçu par et destiné aux
autorités locales et régionales. ACRR / APME / ECVM / EUPR / EUPC. p98.
21 https://bpsuperfioul.fr/plastique-fabrique/

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II.1.3 Classification des plastiques

On compte entre mille ou deux mille " plastiques différents " répartis en deux grands groupes :
les thermoplastiques et les thermodurcissables.
Les thermoplastiques caractérisent les plastiques malléables qui peuvent être chauffés, refroidis
pour donner une forme, puis chauffés à nouveau pour une autre forme. Cette caractéristique
permet la recyclabilité de la matière.

Figure 12 : les différents objets thermoplastiques


Source : https://www.ville-rinxent.fr/collecte-des-emballages-du-13-janvier/

A l’opposé du terme thermoplastique, les thermodurcissables s'applique à un


matériau polymère ne pouvant être mis en œuvre qu'une seule fois et qui devient infusible et
insoluble après polymérisation (capots, des récipients, des couvercles, des boutons, des poignées
d'outils, Pare-chocs d’automobile, boîtiers de télévision).
À côté des deux grandes familles de plastique, il y a les élastomères. Un élastomère est un
polymère présentant des propriétés « élastiques », obtenues après réticulation. Il supporte de
très grandes déformations avant rupture. Le terme de « caoutchouc » est un synonyme usuel
d'élastomère, il est utilisé essentiellement pour la fabrication de pneumatiques, joints, gants
médicaux, chaussures, etc.
Les thermoplastiques sont par définition recyclables, car ils peuvent être modifiés par chauffages
et refroidissement successifs de manière réversible à l’opposé des thermodurcissables qui ne
sont pas recyclables. Notre étude sera consacrée aux thermoplastiques qui composent 75% des
matières plastiques consommées dans le monde et du fait de leur recyclabilité.

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II.1.4. Types de destination éventuelle des déchets plastiques

Il existe plusieurs destinations utilisant des déchets plastiques. Ils peuvent être mis tout
simplement en décharge (a), réutiliser certains (b), les faire renaitre (c), les transformer en
chaleur (d) ou leur donner une autre forme (e).

Figure 13 : diverses options de valorisation des déchets plastiques


Source : http//:www.mens.com

a. Mise en décharge

Elle est la pratique de traitement la plus ancienne et la plus utilisée dans le monde (Hafid
et al., 2002; Gachet 2005)22. Elle est pratiquée depuis longtemps malgré les impacts qu’elle
engendre (Thonart et al., 2005)23. Dans les PED, la mise en décharge est généralement synonyme
de dépôts sauvages au bord des routes ou sur des parcelles de terrains vides ainsi que dans les
zones humides.

22 Hafid N., El Hadek M., Lguirati A. et Bouamrane A., 2002. Évaluation d’une filière simplifiée de compostage des
ordures ménagères; déchets, Revue Francophone d'Écologie Industrielle -N° 25- 1er trimestre 2002.
23 Thonart P., Sory D., 2005, Guide pratique sur la gestion des déchets ménagers et des sites d’enfouissement
technique dans les pays du sud. Collection points de repère, OIF, p121.

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b. Réemploi, réutilisation

Les activités de réemploi et de réutilisation allongent la durée de vie des produits et participent
ainsi à la réduction de la consommation de ressources et de la production de déchets. Il concerne
les déchets type bouteilles, flacons et sachets plastiques. A titre d’exemple, on utilise les
bouteilles en plastique pour garder l’eau dans le réfrigérateur. Cependant cette technique a peu
ou pas d'impact sur le gisement de déchets plastiques.

c. Recyclage chimique

Le recyclage chimique vise à convertir les déchets de polymères en monomères d'origine ou en


d’autres produits chimiques de valeur. Ces produits sont utilisés comme matières premières pour
divers procédés industriels en aval ou comme carburants de transport. Il existe trois approches
principales : l’hydrogénation, le craquage (thermique, catalytique et hydrocraquage) et la
dépolymérisation.
● L’hydrogénation consiste à ajouter de l’hydrogène à des températures de 300 à 500°C et
sous des pressions d’eau élevées (200 à 300 bars), ces matières plastiques donnent des
goudrons et substances solides (1 à 20%), du gaz (10 à 20%) et, des fractions liquides (60
à 90%).
● Craquage : les processus de craquage décomposent les chaînes polymères en composés
utiles de poids moléculaire inférieur. Ceci peut être réalisé par réaction avec de
l'hydrogène, connu sous le nom d’hydrocraquage ou par réaction dans une atmosphère
inerte, qui peut être soit un craquage thermique, soit un craquage catalytique. Les
produits du procédé de craquage des plastiques pourraient être utilisés comme
combustibles ou produits chimiques.
● Dépolymérisation ou pyrolyse implique la dégradation des matériaux polymères par
chauffage en l'absence d'oxygène. Le procédé est habituellement effectué à des
températures comprises entre 350 et 900 ° C dans une atmosphère inerte, et entraîne la
formation d'un résidu solide et d'une fraction volatile qui peut être séparée en huile
hydrocarbonée condensable, composée de paraffines, iso-paraffines, oléfines, naphtènes
et aromatiques, et un gaz non condensable à haut pouvoir calorifique. La proportion de
chaque fraction et leur composition dépendent principalement de la nature des déchets
plastiques et des conditions du processus (la température, la pression, le temps de séjour,
le type de réacteur, etc.…). Cependant, la dégradation thermique des polymères aux
matériaux de bas poids moléculaire présente un inconvénient dans le fait qu'une très
large gamme de produits est obtenue.
Par ces procédés, trois fractions sont obtenues : produits gazeux, fractions liquides et un résidu
solide.

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d. Recyclage thermique / incinération

L'incinération est un processus destructeur dans lequel les déchets plastiques sont convertis en
leurs produits de combustion. Puisque le plastique est issu du pétrole, il a un pouvoir calorifique
comparable aux sources d'énergie traditionnelles. Cependant, dans la plupart des pays
développés, la méfiance du public à l'égard de l'incinération limite actuellement le potentiel des
technologies de déchets-énergie, car elles produisent des gaz à effet de serre et des polluants
hautement toxiques.

e. Recyclage mécanique

Le recyclage mécanique est le traitement des plastiques utilisés pour former de nouveaux
produits similaires. Il s'agit d'un type de recyclage secondaire du plastique où les déchets de
matières plastiques homogènes sont transformés en produits avec un niveau de performance
égal ou inférieur au produit original. Le recyclage mécanique des déchets plastiques semble être
une opération « verte ».
Le recyclage matière des emballages plastiques ménagers concerne, pour le moment, presque
exclusivement les corps creux (bouteilles, flacons, bidons) qui constituent la fraction la plus
importante et la plus homogène du gisement. La valorisation mécanique se fait en deux étapes
généralement séparée : la régénération (production de granulat, broyat et poudre) et le recyclage
proprement dit (fabrication des objets en plastique).
● La régénération

La régénération consiste à retrouver les résines plastiques qui vont permettre d'obtenir des
matières premières secondaires destinées à l'industrie du recyclage. Cette régénération
comprend le broyage, le lavage, la granulation, la micronisation des déchets plastiques selon les
polymères. Le processus est représenté dans la figure 14.

21
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Figure 14 : processus de recyclage des déchets plastiques par régénération

Le PEhd (bouteille de lait, des produits cosmétiques ...) après broyage, lavage et extrusion donne
des granules. 100 tonnes entrantes donnent 79 tonnes de granulés24 ;
Le PET (bouteilles de Coca Cola, eaux minérales, …), après broyage, lavage, donne des paillettes,
ou, si l'on ajoute l'extrusion, des granules. 100 tonnes entrantes donnent 81 tonnes de granules
ou de paillettes ;
Le PVC (jouets, bancs, tuyaux, …), après broyage, lavage, donne une poudre (C'est ce qu'on
appelle la micronisation). 100 tonnes entrantes donnent 81 tonnes de poudre en sortie.

24 https://www.senat.fr/rap/o98-415/o98-41524.html (consulté le 16 aout 2021)

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Harou NABIA – Université Senghor - 2021

Contrairement à ce que l'on croit, les bouteilles recyclées ne font pas d'autres bouteilles. La voie
privilégiée aujourd'hui est la transformation en fibres textiles pour la fabrication de pulls (dite
" laine ", ...) ou en fibres industrielles (tapis automobile...).

● Le recyclage proprement dit

Le recyclage consiste à utiliser les résines régénérées (granulats, broyats ou poudre) pour
fabriquer de nouveaux produits présentés dans le tableau 2 .
Tableau 2: Résumé des techniques de recyclage des déchets plastiques
Recyclage
mécanique
Recyclage chimique Valorisation énergétique
Transformation Transformation Incinération
en mélange en avec
d’hydrocarbures combustibles production de
Conservation du Retour au liquides solides de vapeur et
polymère monomère récupération d’électricité
(CSR)
Tous les Tous les Tous les
plastiques (après plastiques plastiques sans
Matériaux PET, PE, PP,
préparation) (après préparation
concernés
PS, PVC PS, PET hors PVC préparation)
hors PVC
Procédés Lavage, broyage, Dépolyméri Pyrolyse, Broyage et Combustion en
de extrusion, post sation distillation préparation excès d’air
recyclage condensation. thermique éventuelle pour
(PS), cimenteries,
solvolyse aciéries, fours à
(PET) chaux

Aujourd’hui la majeure partie des plastiques (99%) est recyclée mécaniquement. Le recyclage
mécanique est basé sur une succession d’opérations de tri dimensionnel, tri matière, nettoyage
et séparation pour aboutir à une nouvelle matière la plus homogène possible de pureté de l’ordre
de 99%. Les autres types de recyclage ont leurs limites : certains sont coûteux, donc non rentable,
d’autres ont peu ou pas d’impact sur le gisement des déchets.

23
Harou NABIA – Université Senghor - 2021

II.1.5. Identification des matières plastiques

L’existence d’une grande diversité de matières plastiques et leur possibilité de recyclage a


conduit à la création des codes d’identification des plastiques dont le symbole reflète chacune
des étapes du recyclage (collecte, processus de recyclage et achat des produits recyclés). Donc
bien souvent, un objet plastique possède une indication sur la nature du polymère avec lequel il
est fabriqué. Le symbole utilisé est un triangle avec trois flèches successives, connu sous le nom
de triangle de Möbius avec un code moulé en surface. Ce triangle symbolise et identifie la résine
plastique (paragraphe 1) et sa possibilité de recyclage en de nouveaux produits (paragraphe 2).
Paragraphe 1 : Indication du recyclage
- L’anneau de möbius : c’est un logo universel des matériaux plastiques recyclables, mis en place
depuis 1970, pour désigner que le matériau est valorisable. En effet, il peut être recyclé, ou
incinéré dans des usines de production d’énergie. Toutefois, un pourcentage peut figurer sur le
triangle (exemple 65%), ce qui signifie que le produit ou l’emballage contient un certain
pourcentage de matières recyclées.

Figure 16 : L’anneau de möbius des plastiques recyclables


Source: http://www.ademe.fr/particuliers-eco-citoyens/dechets/bien-jeter/comprendresymboles (consulté le 17 juin 2021)
Paragraphe 2 : Codes d’identification :
Sur les emballages en plastique figure un système de marquage par type de matériau plastique
afin d’identifier le type de plastique et la possibilité de sa valorisation.
En effet le matériau est indiqué par son abréviation et par un numéro associé ce qui s’illustre par
le schéma suivant :

Figure 17 : code d’identification des matières plastiques recyclables


Source https://www.annabac.com/revision-bac/les-matieres-plastiques (consulté le 16 aout 2021)

En théorie, tous les plastiques sont recyclables. Mais, dans la pratique, quelques-uns d’entre eux
seulement le sont. Il s’agit essentiellement de PET, PP, PS, PVC, PEHD et de PEBD. D’où
l’importance des codes d’identification pour faciliter le tri et par conséquent le recyclage de ces
catégories de déchets.

24
Harou NABIA – Université Senghor - 2021

D’après les recherches documentaires, plusieurs chercheurs se sont intéressés au sujet de la


gestion et de la valorisation des déchets plastiques. Ces écrits constituent des réponses plus ou
moins satisfaisantes à nos objectifs de recherche.
Les conséquences des déchets plastiques sur la santé et l’environnement ont suscité l’intérêt de
plusieurs chercheurs. Il ressort de certaines recherches que la prolifération des déchets
plastiques est source de maladies pulmonaires et cancérigènes et de morbidité. Rayne, (2008, p
1-2)25 souligne qu’en Afrique, la pollution provoquée par les plastiques est particulièrement
visible et néfaste compte tenu, entre autres, de systèmes de récolte et de traitement des déchets
peu développés, des importants risques d’inondation provoqués par l’obstruction des canaux
d’évacuation des eaux de pluie, et des risques de transmission de certaines maladies par les
moustiques qui y trouvent un habitat privilégié pour se développer. Pour (NGUILU, 2002) récité
par WANDJI, (2016)26, les gaz toxiques libérés par l’incinération du plastique s’attaquent aux
poumons ou aux hormones provoquant ainsi des cancers et des malformations chez les nouveaux
nés. La dégradation de déchets dans des décharges ouvertes a également des effets non
négligeables sur le changement climatique : près de 1,58 million de tonnes de méthane seraient
émises chaque année par les décharges en Afrique subsaharienne. Hugo Le Picard (2019).
Dr Margaret Chan27 rappelle que «la santé de la population passe par la salubrité de
l’environnement ». « Si les pays ne prennent pas de mesures afin que les populations vivent et
travaillent dans un environnement sain, des millions de personnes continueront à tomber malades
et à mourir prématurément ». Elle soutient qu’une meilleure gestion de l’environnement
permettrait de sauver, chaque année, 1,7 million d’enfants de moins de 5 ans et 4,9 millions de
personnes âgées de 50 à 75 ans dans le monde.
Par rapport aux modes de vie, le changement social touche tous les domaines de la vie sociale et
en particulier les modes de consommation. Pour Mboumba, A. (2013)28, c’est parce que les
modes de consommation des africains évoluent au contact des Européens, ce qui génère des
déchets qui, de par leur nature (plastique, métal, etc.), ne conviennent plus aux modes de

25 Billant, O. & Bonnin, M. (2021). Vers l’interdiction des sacs plastique en Afrique atlantique : une analyse numérique

en droit de l'environnement. Mondes en développement, 193, 7-25.


26 WANDJI J. R., (2016), gestion des sachets plastiques à Cocotomey : etat des lieux et approches de solutions. P10
27 Directeur général de l’OMS, https://www.who.int/fr/news/item/15-03-2016-an-estimated-12-6-million-deaths-
each-year-are-attributable-to-unhealthy-environments (consulté le 2& juin 2021)
28 Mboumba, A. (2013). La difficile mutation du gouvernement urbain au Gabon : jeux d'acteurs dans la gestion des

déchets à Libreville. Les Cahiers d'Outre-Mer, 261, 69-84.

25
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traitement traditionnels (enfouissement, brûlage). Brune Poirson29 tranche que « Le modèle


linéaire (fabriquer, consommer et jeter) n’est plus supportable ni pour la planète, puisqu’il se
heurte fatalement à l’épuisement des ressources, ni pour notre société en raison de la
surproduction de déchets. […] L’économie circulaire (fabriquer, consommer et recycler) est le
meilleur exemple possible de réconciliation entre l’économie et l’écologie. » D’après les résultats
de recherche de Wari (2012)30, 59% des ménages de N’Djamena ne sont pas abonnés à un comité
de collecte local des ordures, et se trouvent dans l’obligation de se débarrasser de leurs ordures
ménagères. Parmi les ménages non abonnés, 74,7% optent pour la rue, 10,7% pour le dépotoir
sauvage, 7,3% pour la cour, 3,3% pour d’autres lieux.
S’agissant des législations et des réglementations en faveur de l’environnement, BERTOLINI
(2008)31 pense que les problèmes que posent les déchets font que les hommes cherchent à les
faire disparaître en élaborant des textes et des lois qui deviennent parfois des contraintes dans
leur mise en application, mais aussi à cause de leur coût élevé. L’étude de Billant, O. et Bonnin,
M. (2021)32 montre que sur quatorze pays africains interdisant le plastique, sept types
d’interdiction sont mis en œuvre de manière différenciée. Près de deux tiers des pays
responsabilisent le consommateur en interdisant la détention ou l’utilisation de ces sacs, en plus
des producteurs et des commerçants. Tous les pays de ce panel interdisent l’importation et la
commercialisation de certains sacs, mais seuls le Bénin et le Maroc en interdisent l’exportation.
Le Gabon est le seul pays à ne pas interdire la fabrication ou la production de sacs plastique mais
à en interdire l’importation. Ces interdictions s’appliquent à certains sacs considérés comme
nocifs mettant la définition de la nature des sacs au cœur de toutes les réglementations.
Cependant, dans tous ces pays interdisant les sacs plastiques, de nombreuses exceptions telles
que le critère de biodégradabilité et le critère d’épaisseur et de taille utilisés pour circonscrire
l’interdiction viennent limiter l’impact de ces réglementations. Si la majorité souhaite une
éradication pure et simple de ces emballages, la mise en œuvre reste un problème crucial compte
tenu de la résistance de la population au changement. Les pays qui ont institué l’interdiction de
la production, utilisation et commercialisation des emballages plastiques sont ceux qui
rencontrent le plus de difficultés dans le respect de ces règles et sont ceux qui souffrent le plus
de la prolifération des déchets ajoute WANDJI (2016).

29 Secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire français, en
2017, lors des Assises des déchets.
30 S. A WARI, (2012), Problématique de la gestion des déchets ménagers urbains de la ville de N’Djamena: cas du

8eme arrondissement. Fondation 2IE p24


31 BERTOLINI G., (2008), « Les déchets : rebuts ou ressources ? », in Economie et statistique, Octobre-novembre

2008 : n° 258-259, p 129-134


32 Billant, O. & Bonnin, M. (2021). Vers l’interdiction des sacs plastique en Afrique atlantique : une analyse numérique

en droit de l'environnement. Mondes en développement, 193, 7-25.

26
Harou NABIA – Université Senghor - 2021

Parlant du rôle et la responsabilité des institutions en charge de la gestion des déchets G. M.


NGANDZIAMI (2013)33 met l’accent sur la mise en place d’un plan de gestion des déchets. Pour
lui, le plan doit être un élément de base pour la réussite de la gestion des déchets dans une ville.
Au fur et à mesure que la population prenne de plus en plus conscience des relations entre la
qualité de la vie et celle de l’environnement, les acteurs de gestion de déchets seront contraints
à fournir un cadre environnemental meilleur pour les générations actuelles et futures. Il rajoute
que la mobilisation de la communauté internationale sur ces enjeux ne fait pas de doute. Elle
s’est exprimée notamment dans les engagements pris en 2002 au Sommet mondial du
développement durable à Johannesburg, où les objectifs de développement du millénaire ont
été confirmés et complétés. Toutefois, si des expériences concrètes et prometteuses sont
conduites dans diverses villes, elles restent limitées et leurs enseignements ne font pas l’objet
d’une diffusion à grande échelle, condition nécessaire d’une amélioration significative de la
situation. Eyebiyi et Nikiema, A. (2011) le souligne dans le deuxième chapitre consacré aux
rapports entre acteurs locaux et autorités municipales que la tutelle politico-économique du
pouvoir central hypothèque toute initiative de développement. Pour lui, la gestion des déchets
pourrait trouver une alternative en privilégiant davantage l’intervention locale et la valorisation
des déchets. Selon Bikouya, G. & Marchadour, F. (2019), quel que soit le dispositif retenu, la
plupart des villes ont du mal à planifier leur durabilité à long terme et à financer leurs coûts
d’exploitation. Les gouvernements nationaux et locaux sont parfois en mesure de financer une
partie du système de gestion, mais le financement public et la collecte des redevances restent
généralement insuffisants pour pérenniser le service.
Concernant les avantages que l’on peut tirer dans la valorisation des déchets, B. Trepanier
(1998)34 pense que l’utilisation des matières résiduelles à des fins de récupération et de recyclage
représente maintenant un secteur industriel important et en croissance. J. Raymond Ngambi
(2015)35 résume : « en raison de défaillances dans la gestion linéaire, les autorités ont décidé de
jeter les bases d'un nouveau système reposant sur le recyclage des déchets mondialement connu
comme « économie circulaire ». Dans le même sens, Élieth P. Eyebiyi. Et Nikiema, A. (2011)
rajoute que la collecte et la valorisation des déchets ménagers sont une source économique
potentielle actuellement sous-exploitée. Ce n’est pas la quantité de déchets qui pose problème
mais la capacité des États à les éliminer. On estime pourtant qu’un dollar investi dans

33 Gervais MOUPELE NGANDZIAMI (2013). Proposition d’un plan de gestion des déchets applicable dans les pays en

développement. P8

34 B. TREPANIER (1998).la faisabilité d’un centre de compostage adapté aux besoins économiques et
environnementaux d’une région administrative. P6
35 J. R. Ngambi. Déchets solides ménagers de la ville de Yaoundé (Cameroun) : de la gestion linéaire vers une
économie circulaire. Géographie. Université du Maine, 2015. Français.

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Harou NABIA – Université Senghor - 2021

l’assainissement et la gestion des déchets rapporte en moyenne huit dollars en gains de


productivité (Kaza et al., 2018). C’est pourquoi, Bikouya, G. et Marchadour, F. (2019) pensent que
les activités qui tournent autour de la récupération constituent autant d’opportunités de création
d’emplois et de revenus, tout en ayant des impacts environnementaux et économiques positifs,
diminuant les coûts de mise en décharge pour la commune. Elles combinent astucieusement les
dimensions sociales (emplois), économiques (création de valeur ajoutée et de revenus) et
environnementales (économies de matières premières, seconde vie des produits).
Il s’agissait ainsi d’améliorer les politiques urbaines pour répondre à ces enjeux. Dans cette
optique, deux priorités apparaissent : d’une part, des réformes institutionnelles visant le
renforcement de l’administration des villes (décentralisation ou affermissement des pouvoirs
municipaux) et, d’autre part, une modernisation de la gestion des villes, empruntant souvent la
voie de la privatisation des services urbains marchands (desserte en eau potable, électricité,
collecte des déchets, …) (Jaglin, 1995, p. 12).

II.4. LES HYPOTHÈSES DE RECHERCHE

En vue de proposer une solution efficace et pérenne à la question de pollution des déchets
plastiques, nous avons parcouru plusieurs documents à cet effet. Par rapport à nos questions de
recherche, nous avons remarqué dans la revue de la littérature que plusieurs travaux de
chercheurs ont apporté des solutions vraisemblables aux questions génériques liées aux villes
africaines et N’Djamena en particulier en matière de gestion des déchets. Il s’agit des études sur
l’impact des déchets sur l’environnement et la santé publique, la perception et les pratiques de
la population par rapport à la production des déchets, la sensibilisation de la population ou
encore le problème de moyens financiers et matériels. Ayant pour objectif d’éclairer les
investisseurs, la présente recherche débouche sur une hypothèse principale (1) déclinée en
plusieurs hypothèses secondaires (2).

II.4.1. Hypothèse principale

Dans le cadre du plastique, le système actuel de l’économie linéaire est basé sur la fabrication
des produits à base de l’extraction des matières premières. Ces produits sont achetés par les
consommateurs. Les consommateurs vont ensuite les utiliser puis les jeter à la poubelle. Ce mode
de consommation, au fil de temps, va augmenter considérablement les volumes de déchets, avec
des conséquences très néfastes sur l’environnement, la santé publique et aussi sur les réserves
du pétrole dont il est issu. La nouvelle économie dite ‘’économie circulaire’’ propose un nouveau
modèle fondé sur les trois R : réduire, réutiliser, recycler. Dans cette logique, nous émettons
l’hypothèse principale comme suit :

28
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Hypothèse principale : le recyclage des déchets plastiques pourrait bien contribuer à rendre la
ville de N’Djamena saine.

II.3.2. Hypothèses secondaires

Un interlocuteur cité dans le rapport du sénat français souligne que " le plastique a toutes les
qualités. Son seul problème, c'est son image ". Certains chercheurs pensent que le changement
de mode de consommation dû à l’évolution rapide des industries agroalimentaires favorise la
production croissante des déchets plastiques. Dans cette logique, il est difficile, voire impossible
de se séparer du plastique. Par ailleurs, le résultat de certaines enquêtes montre que les taxes
mensuelles fixées par les pré-collecteurs pour les enlèvements des déchets sont chères.
Hypothèse 1 : Développer le secteur de recyclage du plastique en redynamisant les collecteurs
des déchets.
Cette hypothèse sera analysée à travers six variables : (i) variable année d’existence des
collecteurs, (ii) variable intérêt pour l’ouverture des comptoir d’achat/vente des déchets
plastiques triés, (iii) variable connaissance des différents types de plastiques, (iv) variable prix
d’achat au kilogramme des déchets plastiques auprès des récupérateurs, (v) variable achat des
déchets plastiques à 100F CFA le kilogramme est-il juste ? (vi) variable prix de vente au
kilogramme des déchets plastiques achetés.
Hypothèse 2 : Les industriels peuvent constituer des nouveaux bailleurs de fonds.

Cette hypothèse sera analysée à travers six variables : (i) variable année d’existence des
industriels, (ii) variable types des plastiques vierges utilisés pour le moulage des objets, (iii)
variable lieu d’approvisionnement des matières vierges pour la transformation, (iv) variable
satisfaction de besoin en quantité de matières plastiques (v) variable besoin de complément de
carence par les matières plastiques recyclées, (vi) variable prix d’achat du kilogramme des
déchets plastiques recyclés.
Hypothèse 3 : Le recyclage mécanique des déchets plastiques par régénération pourrait avoir un
impact considérable sur la pollution plastique et en termes de création de richesses et d’emplois.

29
Harou NABIA – Université Senghor - 2021

III. APPROCHE MÉTHODOLOGIQUE


III.1. PRÉSENTATION DE LA SOTRADA

La Société tchadienne de Traitement des Déchets et d’Assainissement (SOTRADA) est une filiale
de la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT) spécialisée dans le traitement des déchets. Elle
a été créée en 2011 à l’initiative des autorités tchadiennes soucieuses de la protection de
l’Environnement à l’entrée du Tchad dans l’ère pétrolière. Sa mission première est la gestion
intégrale et durable des déchets industriels dangereux et non dangereux. A sa création, son
actionnariat se constituait de la société BOCOM International (société de droit camerounais) avec
55% des parts et de la SHT avec 45% des parts. La SOTRADA est aujourd’hui intégralement
restituée à la SHT qui en demeure l’unique actionnaire pour le compte de l’Etat tchadien. L’usine
de traitement des déchets de la SOTRADA est implantée dans la zone industrielle de BITANDA, à
15km de la ville de MOUNDOU dans le sud du pays. Elle dispose de deux incinérateurs, un
incinérateur HP1000 ATI d’origine française et un incinérateur 50 TPD d’origine chinoise de
capacités respectives 1440 et 8640 tonnes par an. Le siège social de la SOTRADA se trouve à
N’Djamena (BP : 6179) et la Direction Générale à Moundou, BP 111, sise route Mota, Quartier
DOYON. Avec le développement du secteur pétrolier dans le pays, la SOTRADA s’est vue au titre
de l’Arrêté N°39 /PM/PR/MPME/MAE/SG/2015, accordée l’exclusivité de la gestion et du
traitement de l’ensemble des déchets générés par les activités pétrolières au Tchad, ce qui lui a
permis de prendre une certaine importance. Elle emploie une soixantaine de personnes. Son
organigramme se compose de quatre (04) directions, deux (02) départements dont le
département QHSE où nous avons passé notre stage et cinq (05) services. Les déchets traités
proviennent des champs pétroliers, des usines implantées dans la ville de Moundou et de certains
hôpitaux du pays. L’unique procédé de traitement de déchets utilisé actuellement par la
SOTRADA est l’incinération qui concerne l’ensemble des déchets reçus.

III.2. PRÉSENTATION DE LA ZONE D’IMPLANTATION DU PROJET

III.2.1. Situation géographique

N'Djamena est la capitale politique et administrative de la République du Tchad. Elle est située
au sud-ouest du pays, sur la rive droite du fleuve Chari, à sa confluence avec le fleuve Logone, au
sud du Lac Tchad. La ville de N'Djamena se trouve à 475 km de Moundou, la capitale économique
et deuxième ville du pays. Elle est à 1500 Km de Douala (Cameroun), le port maritime le plus
proche.

30
Harou NABIA – Université Senghor - 2021

III.2.2. Démographie

La ville de N’Djamena couvre une superficie de 395 km2. Elle est subdivisée en 10
arrondissements et 64 quartiers. Sa population a subi une croissance rapide pendant les 20
dernières années à cause notamment de l’exode rural. Elle est estimée à 1 092 066 habitants
avec une densité de 2765 habitants / km² (estimation de 2012). Cela a pour conséquences des
problèmes liés à l’accès au logement et aux difficultés de gestion de déchets. En ce qui concerne
l’alentour immédiat du site, il n’y a actuellement pas une population importante. Les habitats
observés sont récents et anarchiques avec quelques activités artisanales.

Figure 18 : Courbe d’évolution de la population de N’Djamena


Source : Centre National de Recherche et de Développement

III.2.3. Géologie, nature des sols et le Climat

Les sols sont des types argilo-sableux à argiles dominantes et contiennent des nodules calcaires.
La composition change en fonction de l’endroit où l’on se trouve36. Le climat est de type sahélo-
soudanien tropical avec deux saisons à savoir : (i)une saison sèche (qui dure de Novembre à
Mars); (ii) une saison de pluie. Avec une pluviométrie moyenne annuelle variant entre 565 et 711
mm (SOURCE : Division de la Climatologie/DREAM/Février/2012)

36 Cf. BCEOM, Rapport final, Rationalisation des déchets solides à N’Djamena, janvier 1992. P.2

31
Harou NABIA – Université Senghor - 2021

III.2.5. Température

Elle dépend de la position du soleil. La température maximale à N’Djamena est de 44°C au mois
d’avril (SOURCE : Division de la Climatologie/DREAM/Février/2012).
Le site retenu pour la construction de l’usine est situé à environ 15 km du centre-ville vers la
sortie sud. Ce site a une superficie de 24000m² et est de bordé au Sud et à l’Ouest par des terrains
non occupés, à l’Est par la route principale reliant N’Djamena aux villes du Sud et au Nord par des
habitations précaires récentes37.

N
Tchad

Figure 19 : Localisation de zone d’étude


Source : Centre National de Recherche et de Développement

III.3. LA PHASE EXPLORATOIRE

L’exploration du thème de recherche nous a conduit à mener deux types d’investigations: la


recherche documentaire et la pré-enquête. (i) La recherche documentaire consiste en la lecture
des ouvrages généraux et spécifiques, des mémoires, des rapports de stages en lien avec les

37 Cf. BCEOM, Rapport final, Rationalisation des déchets solides à N’Djamena, janvier 1992. P.2

32
Harou NABIA – Université Senghor - 2021

plastiques et leurs déchets et exploité certains cours, des articles et les cours. Nous avons
également eu recours aux sites internet de certains organismes qui militent pour la protection
de l’environnement comme moyens d’information. Cette première phase de recherche nous a
permis d’avoir une connaissance générale des écrits existant sur notre thème de recherche. Ces
travaux réalisés ont souligné la situation des déchets plastiques, les facteurs générateurs, les
conséquences, la gestion et ont proposé des solutions. Cette exploration nous a permis
également d’orienter notre travail de recherche. (ii) En plus de l’investigation documentaire,
nous avons effectué des visites de terrain et réalisé des enquêtes auprès des sociétés de
plasturgie de la place et des collecteurs de déchets de la ville de N’Djamena. Nous nous sommes
également entretenus avec quelques responsables des services d’assainissement de la ville, du
Ministère en charge de l’Environnement et du Commerce. L’objectif était d’avoir des
connaissances sur la question des déchets plastiques dans la ville de N’Djamena et aussi de
s’assurer de la faisabilité du thème de recherche. Nous avons, enfin, pris attache avec quelques
fournisseurs de machines de recyclage de déchets plastiques en Asie et en Europe pour les prix
des outils de production.

III.4. COLLECTE DE DONNÉES

III.4.1. Choix des structures enquêtées

Dans le cadre des hypothèses de recherche, notre population enquêtée est constituée des trois
groupes suivants :

❖ Le public cible prend en compte principaux acteurs de la gestion des déchets de la ville
de N’Djamena : les collecteurs (comités d’assainissement et les entreprises formelles de
collecte des déchets) ; et les potentiels acheteurs des déchets plastiques régénérés (les
industries de plasturgie installées à N’Djamena). Etant donné que les collecteurs et les
usines de plasturgie sont moins nombreux, nous avons sondé l’ensemble de ceux-ci. Nous
nous sommes intéressés également à connaître éventuellement la concurrence dans la
régénération des déchets plastiques au Tchad, mais notre effort est vain. Il n’y en a
aucune.
❖ Les personnes ressources : il s’agit de celles en charge du secteur de la protection
de l’environnement et de la gestion des déchets. Nous avons eu recours à la SOTRADA, à
la SHT, à la Mairie centrale de N’Djamena, au Ministère de l’environnement, au Ministère
de la santé publique, aux structures privées que sont Esso Tchad, OPIC, ECOBANK.
❖ Le groupe témoin : il est constitué des autorités en charges des industries : le ministère
de commerce et de l’industrie, la CCIAMA (Chambre de Commerce d’Industrie,
d’Agriculture, des Mines et d’Artisanat), l’ANIE (l’Agence Nationale des Investissements
et des Exportations).

33
Harou NABIA – Université Senghor - 2021

III.4.2. Les Enquêtes proprement dites

L’enquête, effectuée du 08 Mai au 24 Juillet 2021, s’est déroulée en deux phases : la visite du
terrain (a) et les enquêtes avec questionnaires (b).
a. La visite du terrain

Pour bien s’imprégner de la réalité de l’existence de la pollution visuelle des déchets plastiques,
nous avons fait des descentes sur le terrain. Nous avons visité les décharges de circonstance
créées çà et là dans la ville de N’Djamena et ses périphéries. Pour mieux repérer les cibles de
l’enquête, une visite exploratoire a été effectuée dans le but de les localiser avant de revenir
pour les enquêtes. Durant notre visite, nous avons sillonné en voiture, à moto et parfois à pied
tous les dix arrondissements de la capitale. Toutes les zones industrielles de Farcha et Djarmaya
(40 km de N’Djamena) où sont installés les industriels ont été prospectées. Les marchés, certains
espaces publics et abords du fleuve Chari ont été également explorés.
b. Les enquêtes avec questionnaires

Les cibles sont les collecteurs privés (10 échantillons), les comités d’assainissement (10
échantillons) et les industriels de plasturgie (13 échantillons). Une enquête sur les recycleurs des
déchets plastiques a été envisagée dans cette étude. Le résultat est néant, car nous n’avons
retrouvé aucune entreprise de recyclage des déchets plastiques au N’Djamena. Ces enquêtes
ont été de style individuel. Les entretiens se font auprès des responsables des comités
d’assainissement, des collecteurs et des industriels. La rencontre avec les cadres de CCIAMA,
Ministère de Commerce et de l’Industrie et l’ANIE avait pour but de connaître les entreprises de
plasturgie et les entreprises de recyclage avec le type de recyclage effectué.
La recherche d’information auprès des cibles citées ci-haut s’est faite sur la base d’un
questionnaire. Ce questionnaire comprenait 5 questions conformément aux variables retenues
dans le modèle d’analyse, à savoir : (i) variable année d’existence des industriels, (ii) variable
types des plastiques vierges utilisés pour la transformation, (iii) variable prix d’achat des matières
vierges de la raffinerie de N’Djamena ou importées, (iv) variable quantité de matière vierge
achetée, (v) variable besoin en matières plastiques, (vi) variable prix d’achat du kilogramme des
déchets plastiques souhaité.

34
Harou NABIA – Université Senghor - 2021

III.5. DÉPOUILLEMENT, TRAITEMENT ET EXPLOITATION DES DONNÉES

III.5.1. Analyse des résultats

Les résultats des différentes enquêtes réalisées sont étudiés grâce à la technique de
l’analyse de contenu. Les prises de notes issues des entretiens sont exploitées de façon
minutieuse afin de déceler les informations nécessaires à notre travail.

III.5.2. Traitement et exploitation des données

Le dépouillement et exploitation des données recueillies lors de nos enquêtes et entretiens s’est
fait au moyen du logiciel Excel. Grâce à l’observation faite sur le terrain, nous est arrivé la
possibilité de mettre en place des comptoirs d’achat de déchets plastiques dans certains endroits
de la ville, en partenariat avec les collecteurs des déchets. Le traitement des données nous a
permis d’analyser les avis des parties concernées par la gestion des déchets, afin de mieux cerner
les problèmes et envisager la solution de recyclage.

III.6. DIFFICULTÉS RENCONTRÉES

III.6.1. Les difficultés rencontrées

Les difficultés rencontrées au cours de notre recherche ont concerné essentiellement la


disponibilité des responsables d’entreprises et des comités d’assainissement, le partage
d’informations et la visite de terrain (les usines et les décharges des déchets).
▪ Difficulté d’obtention de rendez-vous : en effet, vue l’indisponibilité des responsables des
usines et comités d’assainissement, il était difficile d’obtenir des rendez-vous pour
l’entretien aux dates indiquées. Pour la première fois, la plupart des demandes
d’entretien envoyées, ont connu tardivement (voir jamais) des réponses. Il a fallu que
nous effectuons plusieurs visites et démarches interposées auprès de ceux-là afin
d’obtenir les entretiens ;
▪ Difficulté de synchroniser les rendez-vous : même quand nous arrivions à décrocher des
rendez-vous, elles étaient réparties de façons irrégulières dans l’espace et dans le temps.
▪ Les rendez–vous manqués : une fois au lieu du rendez-vous il arrive que des imprévus
rendent impossible l’entretien prévu. Cela nous a conduit à effectuer plusieurs fois des
déplacements inutiles dans la zone industrielle Djarmaya située à 40 kilomètres de
N’Djamena.
▪ Une autre difficulté était la réticence de certains responsables à répondre aux questions
telles que (la quantité des matières plastiques utilisée par les usines par an et le budget
dédié à la gestion des déchets de chaque commune). Ils craignaient que les informations
fournies soient utilisées pour d’autres fins.

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Harou NABIA – Université Senghor - 2021

III.6.2. Limites de l’étude

Les faiblesses principales de notre étude sont :

▪ Les entreprises de recyclage de plastique n’existent pas à N’Djamena. Connaître et faire


connaître leurs activités pourrait être servir de repère dans la recherche ;
▪ Nous n’avons pas pu avoir des informations auprès banques par rapport à leur politique
en matière de protection de l’environnement, car elles nous auraient donné leur avis sur
les possibilités d’obtention des crédits carbones ;
▪ Les enquêtes n’ont pas pu se faire au niveau des pré-collecteurs parce qu’il était difficile
de les rencontrer à l’état lucide. Nous n’avons pas pu mettre la main sur une personne
capable de nous fournir une information fiable. Ils nous auraient fournis des informations
objectives sur la pré-collecte des déchets ;
▪ Les données relatives à la qualité et la quantité des déchets plastiques dans le gisement
des déchets ménagers de N’Djamena, utilisées dans le calcul, datent des années 90.

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Harou NABIA – Université Senghor - 2021

IV. PRESENTATION DES RESULTATS


Ce chapitre sera consacré à la présentation des résultats de l’enquête effectuée auprès des
collecteurs privés des déchets, des comités d’assainissement et des entreprises de plasturgie (1).
Ensuite il s’articulera sur l’étude d’un projet de régénération des déchets plastiques (2) et à la fin,
faire des recommandations (3).

VI.1. PRESENTATION DES RESULTATS

Cette partie sera consacrée à la présentation des résultats de l’enquête, leur analyse et à la
vérification des hypothèses de recherche. Au fait, cet exercice fait suite à celui déjà effectué dans
la rubrique méthodologie de recherche. Pour ce faire, il est nécessaire de rappeler l’échantillon
sur lequel se basera la mobilisation des données. Ainsi nous avons ciblé 10 entreprises privées de
collecte des déchets les mieux structurées, 10 comités d’assainissement pour les 10
arrondissements de N'Djaména et la totalité des industriels de plasturgie, soit 13 usines.
Les résultats obtenus seront enregistrés sur GOOGLE FORMS et EXCEL analysés en fonction des
variables retenues par (A) hypothèse relative à l’achat des déchets plastiques au kilogramme
pour encourager la collecte sélective des déchets, et (B) hypothèse relative à a la mise à
disposition des industries de plasturgie les matières plastiques régénérés.

VI.2. RESULTATS D’ENQUETE SELON LAQUELLE LES COLLECTEURS ET LES INDUSTRIES DE


PLASTURGIE NE SAVENT PAS QU’IL EXISTE PLUSIEURS TYPES DE PLASTIQUES ET QUE L’ON
PEUT TRANSFORMER LES DÉCHETS PLASTIQUES EN UNE MATIÈRE PREMIÈRE
« SECONDAIRE » DE BONNE QUALITÉ ET À FAIBLE COÛT.

L’enquête devant mener à la vérification de l’hypothèse selon laquelle acheter les déchets
plastiques préalablement triés peut favoriser l’accélération de la propreté de la ville et la création
d’emploi, six questions ont été posées aux comités d’assainissement et aux collecteurs privées
formels des déchets : (1) Depuis combien de temps êtes-vous sur le marché de la collecte des
déchets?, (2) Etes-vous personnellement intéressés par l'ouverture dans votre quartier et la
gérance d'un comptoir d'achat de déchets plastiques triés?, (3) Connaissez-vous les différents
types de plastiques?, (4) A quel prix seriez-vous prêts à acheter des déchets plastiques triés aux
récupérateurs ?, (5) 100 FCFA le KG de déchets plastiques triés est-il juste ? (6) A quel prix seriez-
vous prêts à revendre des déchets plastiques triés ?.

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Harou NABIA – Université Senghor - 2021

VI.2.1. Depuis combien de temps êtes-vous sur le marché de la collecte des déchets?

Les résultats issus de cette question sont consignés dans le tableau suivant :

Figure 20 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée à l’année d’existence des collecteurs
Source : Enquête 2021
Ce Figure traduit les résultats issus de la question liée à une tranche d’année d’existence des
collecteurs privés et publics (comités d’assainissement). Ainsi sur un effectif de 20 responsables
sondés, il nous a été donné de constater que 50% ont existé depuis plus de dix ans, il s’agit sans
doute des comités d’assainissement créés par la mairie. L’enquête montre également 45% de
cible ayant entre 5 et 10 ans d’existence et 5% plus de 10 ans.

VI.2.2. Intérêt des entreprises privées et le comité d’assainissement à ouvrir des comptoirs pour l’achat
déchets plastiques triés

100% des collecteurs souhaitent ouvrir des comptoirs d’achat des déchets plastiques. Le résultat
de cette enquête traduit une nouvelle image que les collecteurs des déchets ont désormais des
déchets et particulièrement des déchets plastiques.

VI.2.3. Connaissez-vous les différents types de plastiques ?

De cette question découle un résultat représenté dans le graphique suivant :

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Figure 22 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée à la connaissance de différents types de plastiques
Ce graphique montre que la majorité des collecteurs ne savent pas faire la différence entre les
plastiques. Les 10% qui ont une connaissance des types de plastique représentent une filiale des
grands groupes.

VI.2.4. A quel prix seriez-vous prêts à acheter des déchets plastiques triés aux récupérateurs ?

Au niveau du prix d’achat au kilogramme des déchets plastiques, le résultat s’est matérialisé
comme suit :

Figure 23 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée au prix d’achat des déchets plastiques
D’après ce graphique, la majorité des collecteurs ont choisi le prix le bas possible, c’est à cause
d’incertitude liée à la valeur qu’il faut accorder aux déchets. Les 5%, quant à eux, compte sur la
disponibilité et le prix d’achat des recycleurs. Si les recycleurs pourraient acheter le kilogramme
à plus de 150 FCFA, ils peuvent s’approvisionner à 100 FCFA voir plus.

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VI.2.5. 100F CFA le KG de déchets plastiques triés est-il juste ?

S’agissant du prix de déchet plastique qui est en moyenne 100 FCFA le KG comme fut le cas des
autres pays comme le Sénégal, le Burkina Faso, Bénin ou la Côte d’Ivoire, la réponse des enquêtés
est matérialisée dans le graphique ci-dessus :

Figure 24 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée à l’achat des déchets plastiques à 100 FCFA le KG.
Ce graphique montre que 95% des enquêtés sont d’accord à ce prix du fait de la difficulté à
rencontrer dans la récupération. Cette difficulté est due au manque d’organisation généralisée
dans la pré-collecte des déchets.

VI.2.6. A quel prix seriez-vous prêts à revendre des déchets plastiques triés ?

Voici le graphique matérialisant les réponses à cette question :

Figure 25 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée au prix de vente des déchets plastiques

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Le graphique montre que 70% des collecteurs optent pour la vente d’un kilogramme à 75 FCFA
aux recycleurs si le prix d’achat revenait à 50 FCFA le KG. 20% veulent revendre à 100 FCFA, 10%
restant souhaitent vendre à 125 FCFA le KG en fonction de l’offre et la demande.
De tout ce qui précède, il convient de dire que l’hypothèse selon laquelle, l’activité du recyclage
des déchets plastiques, n’est pas développée dans la ville de N’Djamena parce que, les
collecteurs et les industries de plasturgie ne savent pas qu’il existe plusieurs types de plastiques
et que l’on peut transformer les déchets plastiques en une matière première « secondaire » de
bonne qualité et à faible coût est donc vérifiée.

VI.3. RESULTATS D’ENQUETE RELATIVES A LA MISE A DISPOSITION DES INDUSTRIES DE


PLASTURGIE DES MATIÈRES PLASTIQUES RÉGÉNÉRÉS

Pour conduire l’enquête devant mener à la vérification de l’hypothèse selon laquelle les
industries de plasturgie ont besoin de matières plastiques régénérées, plusieurs questions
fondamentales ont été posées :

VI.3.1. Depuis combien de temps êtes-vous sur le marché ?

De la première question découle un résultat représenté dans le graphique ci-dessous :

Figure 26 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée à l’année d’existence des usines
L’interprétation de ce graphique nous conduit à conclure que les usines de plasturgie ont vu le
jour il y a moins de dix ans parce qu’elles ont été mises en place après la mise en exploitation de
la Raffinerie de N’Djamena en 2011.

VI.3.2. Quels types de plastique votre entreprise transforme-t-elle ?

Le résultat de cette question est interprété par le graphique suivant :

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Figure 27 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée à la matière première transformée


La Raffinerie de N’Djamena produit un seul type de plastique à savoir le polypropylène (PP) d’où
l’adaptation exclusive des usines de plasturgie à un seul type de plastique comme le montre le
diagramme.

VI.3.3. Où achetez-vous votre matière première ?

Pour mieux interpréter le résultat voici ci-après les résultats de l’enquête sous forme de
graphique :

Figure 28 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée à la matière première importé ou achetée au Tchad
Le graphique montre que les entreprises de plasturgie, paient localement autant qu’elles
importent la matière vierge. Et si on s’approvisionne à l’étranger c’est que le marché local ne
répond pas à la demande.

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VI.3.4. Avez-vous accès à suffisamment de matière première pour fonctionner ?

Le résultat issu de cette question montre que l’ensemble d’entreprises de plasturgie ont
manifesté leur intérêt d’optimiser leur capacité de production. Mais la matière première fait
défaut.

VI.3.5. Seriez-vous intéressé par le plastique recyclé ? Si oui, quel plastique ?

Cependant, la question relative au type de plastique souhaité et de leur possible compatibilité


donne le résultat suivant :

Figure 30 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée à la demande en matière première


Le résultat montre que 10/13 entreprises de plasturgie ont besoin d’un mélange de 4 types de
déchets plastiques (PET, PP, PEHD et PEBD) en fonction des produits fabriqués, car la matière
peut être mélangée à la matière vierge. Par contre 2 entreprises demandent exclusivement des
PP et une autre s’intéresse uniquement au PET.

VI.3.6. Quelle est la capacité de production de votre entreprise

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Figure 31 : la différence entre la capacité actuelle et la capacité maximale de production


Il ressort que l’ensemble des 13 usines ont une capacité de transformation mensuelle d’environ
1100 tonnes de matière plastique contre 500 tonnes de PP actuellement mises à leur disposition
mensuellement par la raffinerie. L’offre mensuelle de matière première est déficitaire de 600
tonnes, soit un déficit de 7 200 tonnes par an.

VI.3.7. A quel prix seriez-vous prêts à acheter du plastique recyclé ?

Le coût d’un kilogramme de matières plastiques recyclées fait l’objet de diverses propositions. Il
est représenté dans le graphique suivant :

Figure 32 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée au prix d’achat de matière plastique recyclé
Le graphique montre que les entreprises ont choisi naturellement le prix le plus bas possible.
Toutefois certaines entreprises sont prêtes à payer 800 FCFA/KG voire plus si et seulement si le
plastique recyclé est de bonne qualité.

En ce qui concerne l’hypothèse selon laquelle, ouvrir les comptoirs d’achat des déchets
plastiques dans les quartiers, les recycler puis les fournir aux industries de plasturgie à un coût
très bas par rapport au prix de la raffinerie, permet de protéger l’environnement et préserver
la santé publique contre la pollution plastique à N’Djamena est vérifiée.

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VI.4. RECOMMANDATIONS

VI.4.1. Cadre environnemental et sanitaire

● Les habitants de N’Djamena, bien que conscients que les déchets plastiques sont nuisibles
à l’environnement et à la santé, ignorent réellement les maux dont ils peuvent être
source. Il est donc nécessaire d’informer la population à travers les médias, les ateliers et
les campagnes de sensibilisation (et même en langue local pour les illettrées) sur les
risques et nuisances induits par la non-gestion actuelle des déchets plastiques et
promouvoir les nouvelles habitudes de tri et de gestion quotidienne de ces déchets
plastiques ;
● Élaborer des programmes de sensibilisation scolaires et former les enseignants sur les
conséquences des déchets plastiques ;
● Former l’ensemble d’acteurs de la filière de gestion des déchets plastiques ;
● Évaluer la mise en œuvre du plan de sensibilisation des populations.

VI.4.2. Cadre législatif et réglementaire

● Elaborer une politique nationale de gestion des déchets ;


● Elaborer un texte législatif relatif à la gestion des déchets plastiques ;
● Elaborer des guides ou directives techniques de gestion des déchets plastiques ;
● Mettre en place des lois pour l’interdiction de dépôt des déchets plastiques en dehors des
lieux autorisés. Placer les bacs à ordures dans les lieux stratégiques et faire surveiller les
bacs par les agents à l’exemple de la ville de Dakar. À Dakar, il y a UGC (Unité de
Coordination de la Gestion des déchets solides) qui est chargée de la collecte des déchets.
Ils ont implanté dans chaque quartier des bacs à ordure à des lieux stratégiques et ces
lieux sont souvent surveillés par un agent d'UGC en plus du ramassage quotidien des
camions qui intervenaient même les jours de fête.
● Pénaliser ceux qui enfreignent aux lois sans discrimination, tout en mettant en place
préalablement des mesures d’accompagnement telles que l’implantation des bacs à
ordures, les tarifications incitatives etc. ;
● Faire le bilan d’application des décrets et arrêtés liés à la gestion des déchets plastiques ;
● La mise en place de la structure de coordination et de suivi du plan de gestion des déchets
plastiques ;

VI.4.3. Cadre institutionnel et organisationnel

● Mieux informer la population sur les consignes de tri systématique ;


● Doter les ménages de poubelles spécifiques aux déchets plastiques, l’encouragement de
l’apport volontaire des plastiques, l’extraction des différents types de déchets plastiques

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des déchets ménagers et l’organisation d’un circuit de récupération et de recyclage de


ceux-ci ;
● Désigner un(e) responsable chargé(e) de la gestion des déchets plastiques par
arrondissement ;
● La mise en place d’un système de collecte efficace et d’acheminement des déchets
plastiques vers les centres de recyclage;
● Renforcer la capacité des collecteurs privés des déchets dans le cadre de la pré-collecte
des déchets auprès des ménages et la sensibilisation aux abonnements ;
● Prévoir les ressources budgétaires pour financer les activités de recyclage des déchets
plastiques ;
● L’implantation de déchetteries aménagées et intégrées dans les quartiers, dans le cadre
d’une approche concertée avec les populations ;
● Améliorer la collecte des données statistiques liée à la gestion des déchets plastiques.

VI.4.5. Cadre technique et financier

● Renforcer le cadre et les mécanismes de partenariat public privé et les étendre à la filière
déchets plastiques ;
● La création d’une structure mixte chargée des orientations politiques et stratégiques pour
la gestion intégrée des déchets et regroupant des représentants des différents acteurs
impliqués dans la production et la gestion des déchets : Commune, consommateurs,
industriels, distributeurs, marchés, autres opérateurs économiques ;
● Favoriser les investissements privés nationaux et étrangers par des mesures incitatives
portant sur exonérations fiscales à ceux qui développent des projets de recyclage des
déchets plastiques;
● Les entreprises tchadiennes qui se lancent dans le recyclage des déchets plastiques
doivent être subventionnées par l’Etat afin que ces produits qui paraissent soient
accessibles à tous.
● Mettre en place une certification du taux d’incorporation de matière plastique recyclée
dans les produits et développer une signalétique pour permettre au consommateur
d’apprécier la facilité de recyclage des produits achetés
● Demander aux industriels d’établir des feuilles de route en vue de développer le recyclage
des déchets plastiques.

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VI.5. PROJET DE LA MISE EN PLACE D’UNE UNITÉ DE RECYCLAGE DE 4 000 TONNES DES
DÉCHETS PLASTIQUES PAR AN

VI.5.1. Contexte et justification

La décision prise par la Mairie de N’Djamena interdisant l’utilisation des plastiques est salutaire.
Malheureusement, il nous est donné de constater l’apparition de ces plastiques sous une autre
forme dans la ville de N’Djamena ce dernier temps : emballages, bouchons des produits
agroalimentaires, bouteilles d’eau, de jus, des produits cosmétiques (…), les plastiques sont
omniprésents dans le quotidien des habitants de N’Djamena. Ce sont des matières extrêmement
pratiques et agréables. Il est difficile pour les N’Djamenois de s’en débarrasser.
Pour contribuer au maintien de la santé de la population et de la création d’un climat sain
favorable au développement des affaires, la SOTRADA projette de mettre en place une unité de
régénération des déchets plastiques dont la durée de dégradation est plus ou moins de 450 ans.

Figure 33 : maquette de l’usine

Source : Nabia

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VI.5.2. Cadre logique du projet

Tableau 3 : cadre logique du projet construction d’une unité de recyclage des déchets plastiques
Source : Nabia
Indicateurs Objectivement Sources et moyens de
Logique d’intervention
Vérifiables (IOV) vérification Hypothèses
Promouvoir et contribuer à Taux d’insalubrité des dix Statistiques Ministères de Approbation l’efficacité de la
une meilleure gestion des arrondissements de l’environnement et de la technique
Objectifs global ordures dans les dix N'Djaména santé
arrondissements de
N'Djaména
OS1 : Recycler les déchets I1OS1 : Nombre d’objets à Bonne appropriation du
plastiques base de plastique recyclés projet par les pré-collecteurs
OS2 : Offrir des emplois I1OS2 : Nombre d’emplois Rapport d’activités et les industries de
permanents et occasionnels créés transformation des matières
OS3 : Éviter le rejet de gaz à I1OS3 : Quantité de tonne Statistiques Ministères de plastiques
effet de serre dans équivalent carbone évitée l’environnement et de la
l’atmosphère ; I1OS4 : Nombre de produit santé
OS4 : Promouvoir le concept en plastique produits
Objectifs spécifiques
« Produire tchadien, localement ;
consommer tchadien ». I1OS5 : Diminution du taux
OS5 : Réduire les des importations d’objets en
importations des objets en plastiques ;
plastique I1OS6 : Diminution taux de
OS6 : Elimination des agents maladies liées à l’insalubrité
pathogènes vecteurs de
maladie
Objectif spécifique (OS1) : Recycler les déchets plastiques
R1 : Usine de recyclage I1R1: usine implémentée - Rapport projet - Forte adhésion pré-
construite ; I1R2: nombre de personnes - Rapport des collectivités et collecteurs et industriels
R2 : Changement du sensibilisées ou formées ; institutions de santé, photos - Concordance entre les
comportement de la I1R3: Nombre de comptoirs - Analyses et contrôles des résultats
population face à d’achat des déchets états comptables et - Analyses écarts
l’assainissement de plastiques installés et financiers
l’environnement aménagés ;

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Résultats attendus R3 : 100 comptoirs d’achat I1R4: Nombre des


des déchets plastiques sont entreprises de collecte crées
ouverts et fonctionnels ; I1R5: Augmentation de
R4 : 50 entreprises de nombre d’agents de collecte
collecte des déchets et précollecte ;
plastiques disponibles ; I1R6: Quantité des déchets
R5 : 1000 pré-collecteurs des plastiques
déchets plastiques formés et I1R7: Production des
actifs produits du recyclage
R6 : En moyenne 9 tonnes I1R8: Bordereaux, reçus et
des déchets plastiques chèques des produits vendus
achetées chaque jour
R7 : 7 tonnes de produits
finis sont vendues
R8 : Réaliser des chiffres
d’affaires

A1R1 : Construction de Moyens - Rapports des activités - Motivation des pré-


l’usine, - Ressources humaines collecteurs, collecteurs et
A1R2: Organisation de la - Ressources techniques industriels
journée de journée de - Ressources financières - Suivi régulier des activités
sensibilisation de la - Satisfaction de la
population; Coût du projet population
A1R3: Aménagement des
comptoirs; - Capitaux investis
A1R4: Organisation de la 528,289,419F CFA
sensibilisation des
Activités à réaliser entreprises de collecte
A1R5: Formation des pré-
collecteurs;
A1R6: Coordination des
approvisionnements en
déchets plastiques;
A1R7 : Exploitation de
l’usine ;
A1R8 : Organisation d’un
système de comptabilité et
contrôle de gestion ;

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VI.5.3. Objet et description du projet

Le projet consiste à mettre en place une unité de recyclage de 4 000 tonnes des déchets plastiques
par an. Les déchets plastiques recyclés (régénérés) en granulat, broyat et poudre sont
conditionnés en big bag de 100 kg (voir image 33, 34). Les produits ensachés par type de résine
plastique (PP, PEBD, PEHD et PET), sont ensuite fournis aux industries de transformation de
matières plastiques pour être fondus et moulés en divers objets du quotidien tels que seaux
d’eau, chaises, cruches, arrosoirs, meubles de jardin, etc.

Figure 34 : big bag de granulat Figure 35 : big bag de broyat

VI.5.13. Investissements à faire

Tableau 4: des investissements à faire


N° Investissements Unité Montant
1 Investissements F CFA 528,289,419
2 Exploitation et maintenance %/an 4
3 Prix de matière première F CFA/ Tonne 150 000
4 Disponibilité Jours/an 280

VI.5.14. Compte de résultats prévisionnels

Tableau 5 : Compte de résultats prévisionnels sur 5 ans


Rubrique Année 1 Année 2 Année 3 Année 4 Année 5
Chiffre d'Affaire 198,000,012 624,600,012
402,300,012 861,900,012 1,115,100,012
Matière première 97,200,000 312,369,210
consommée 201,204,000 431,069,510 557,696,178
Marge brute 100,800,012 312,230,802
201,096,012 430,830,502 557,403,834
Services extérieurs 34,036,064 59,993,785 47,748,833 78,203,055
51,139,110

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Valeur ajoutée 66,763,948 252,237,017


149,956,902 383,081,669 479,200,779
Salaires + charges 72,900,000 72,900,000 76545000 76545000 80372250
sociales
Excédent brut (6,136,052) 175,692,017
d'exploitation 77,056,902 306,536,669 398,828,529
Dotation aux 65,226,960 67,976,961 66,976,961 65,952,063 30,341,750
amortissements
Résultats avant -71,363,012 9,079,941 108,715,056 240,584,606 368,486,779
impôts
Impôts sur les
sociétés (40%) (28,545,204.80) 3,631,976.40 43,486,022.40 96,233,842.40 147,394,711.6
0
Résultat Net 65,229,034
Comptable (42,817,807) 5,447,965 144,350,764 221,092,067
Cash-Flow (Capacité 22,409,153 132,205,995
d'autofinancement) 73,424,926 210,302,827 251,433,817
Cash-Flow Cumulée 22,924,525
96,349,451 228,555,445 438,858,272 690,292,089

D’après une étude complète du projet de mise en place d’une unité de recyclage des déchets
plastiques à N’Djamena dont l’intégralité se trouve à l’annexe 5, cette hypothèse est vérifiée.
Le projet est économiquement, techniquement et écologiquement rentable à N’Djamena.

VI.5.15. Planification des activités

Dans cette partie, nous nous proposons de réaliser le Mémoire d’Avant-Projet (MAP), constitué
d’éléments, présentés détaillés comme suit :
La structure de fractionnement de taches se présente ainsi :

Figure 35: Structure de Découpage du Projet (SDP)


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VI.5.16. Calendrier de mise en place

Figure 36 : calendrier de réalisation du projet

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VI.5.17. Durée de réalisation

La durée de réalisation est de 543 jours, soit 18 mois.

VI.5.18. Effets induits par la réalisation du projet

Tableau 6 : Les effets induits par la réalisation du projet


Avant la réalisation du projet Après la mise en place du projet

Environnement urbain malsain Environnement urbain assaini

Odeur nauséabonde Atténuation des ordures

Rejet des déchets plastiques dans les Arrêt de rejet des déchets plastiques dans les
caniveaux, sur les routes et autres caniveaux, sur les routes et les espaces publics
espaces publics…

Prolifération des insectes, moustiques, Elimination des agents pathogènes vecteurs de maladie
rongeurs……

Incinération des déchets plastiques par Arrêt des incinérations des déchets plastiques
les ménages

Contamination directe des sols Elimination des risques de contamination

Inefficacité dans la pré-collecte et la Mise en place effective d’une entité performante et


collecte des déchets plastiques équipée pour la pré-collecte et la collecte des déchets
plastiques

Importation des matières plastiques Arrêt d’importation des matières plastiques

Les objets en plastiques coûtent très Les objets en plastiques coûtent moins chers
chers

Taux de chômage et d’insécurité élevé Baisse de taux de chômage et d’insécurité

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CONCLUSION
cette présente étude porte sur la lutte contre la pollution plastique à travers l’implantation et
l’exploitation d’une usine de valorisation des déchets plastiques à N’Djamena. Elle nous a permis
de prendre connaissance des enjeux de la pollution plastique. Ceci est d’autant vrai que la ville
de N’Djamena fait face à une prolifération des déchets plastiques. Les défis sont d’ordre
environnemental, culturel, réglementaire, organisationnel, technique et économique.
L’étude nous a permis de connaître également la perception des collecteurs des déchets et
industries de plasturgie pouvant guider l’industrie de recyclage dans la décision d’investir dans
une usine de valorisation des déchets plastiques afin contribuer à l’amélioration des conditions
de vie des habitants de N’Djamena. En matière du procédé de recyclage, la régénération semble
la plus adaptée. Ce procédé permet de valoriser les déchets plastiques en matière première
« secondaire » avec un rendement de 99%. Il permet non seulement de maîtriser la chaîne de
production, mais parce qu’il est moins complexe et les clients sont connus.
L’exploitation d’une telle usine dans la ville de Ndjamena est un projet économiquement rentable
et socialement viable car, elle va contribuer à l’amélioration de cadre de vie, à la préservation de
la santé des populations et à la création d’emploi en débarrassant la ville d’une partie de ses
déchets plastiques. Néanmoins, elle ne permettra pas de régler définitivement le problème car
les choix techniques retenus ne prennent pas en compte tous les types de plastiques (75% des
plastiques), et les activités socio-économiques couplées à l’accroissement démographique et aux
changements dans le mode de consommation font que les quantités des déchets plastiques
augmentent sans cesse.
Cependant, nous souhaitons que la technique de recyclage par régénération des déchets vienne
en complément à la technique de la mise en décharge pour une élimination importante de la
quantité de déchets plastiques. Pour cela, des décharges officielles aux normes
environnementales doivent être aménagées. A côté des instruments réglementaires tels que
l’Arrêté N°08 / MDT / SG / DEP du 07 Septembre 2004 qui interdit l’importation et l’usage des
sacs plastiques qui n’a pas produit ses effets, il faut mettre en place des mesures
d’accompagnement : l’éducation des populations à la pollution plastique et au mode de
consommation, la création d’une institution pour accompagner les projets de recyclage des
déchets plastiques, la tarification incitative, le développement d’un plan spécifique de gestion
des déchets plastiques pour la ville de N’Djamena et la promotion des alternatives écologiques
aux sacs plastiques tels que les sacs en papiers, les sacs bioplastique à base d’amidon ou encore
des sacs réutilisable en tissu.
Nous retenons de cette étude que la réalisation d’un projet de valorisation des déchets plastiques
peut avoir un impact positif sur l’environnement et le cadre de vie des citadins. Mais
concrètement, est ce que le recyclage des déchets plastiques produira l’effet escompté ? A
l’exemple des pays comme la Gambie, le Rwanda, la Tanzanie et le Kenya dont les sachets en
plastiques ne sont plus à l’ordre du jour.

54
Harou NABIA – Université Senghor - 2021

Références bibliographiques

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Liste des illustrations

Figure 1: apport volontaire des déchets aux décharges de transit 6


Figure 2 : les enlèvements de porte à porte 6
Figure 3 : Centre de transit d’ABENA fermé Figure 4 : Centre de transit de CHAGOUA
11
Figure 5 : Camions de collecte déchets de la société PROPRENET 12
Figure 6 : Décharge de GASSI Figure 7 : Décharge de LAMADJI 13
Figure 8 : Décharge sauvages de Abena 13
Figure 12 : les différents objets thermoplastiques 18
Figure 13 : diverses options de valorisation des déchets plastiques 19
Source : http//:www.mens.com 19
Figure 14 : processus de fabrication du plastique 22
Figure 15 : déchets plastiques et leurs applications 23
Figure 16 : L’anneau de möbius des plastiques recyclables 24
Figure 17 : code d’identification des matières plastiques recyclables 24
Figure 18 : Coubre d’évolution de la population de N’Djamena 32
Figure 19 : Localisation de zone d’étude 33
Figure 20 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée à l’année d’existence des collecteurs
38
Figure 21 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée à l’ouverture de comptoir d’achat
des déchets plastiques 39
Figure 22 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée à la connaissance de différents types
de plastiques 39
Figure 23 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée au prix d’achat des déchets
plastiques 40
Figure 24 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée l’achat des déchets plastiques à 100F
CFA le KG. 41
Figure 25 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée au prix de vente des déchets
plastiques 41
Figure 26 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée à l’année d’existence des usines42
Figure 27 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée à la matière première transformée
43

xii
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Figure 28 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée à la matière première importé ou


achetée au Tchad 43
Figure 29 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée à la carence de la matière première
44
Figure 30 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée à la demande en matière première
44
Figure 31 : la différence entre la capacité actuelle et la capacité maximale de production 45
Figure 32 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée au prix d’achat de matière plastique
recyclé 45
Figure 33 : big bag de granulat Figure 34 : big bag de broyat 51
Figure 35 : calendrier de réalisation du projet 53

Liste des tableaux

Tableau 1 : durée de vie des déchets plastiques 4


Tableau 2 : cadre logique du projet construction d’une unité de recyclage des déchets plastiques
49
Tableau 3 : des investissements à faire 51
Tableau 4 : Compte de résultats prévisionnels sur 5 ans 52
Tableau 5 : Les effets induits par la réalisation du projet 54

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Glossaire

Collecte : C’est le procédé fondamental par lequel les matières recyclables sont acheminées vers
les entreprises de transformation ou des centres de tri.
Collecte sélective : Collecte de la fraction recyclable des déchets des ménages et que
Ceux-ci sont préalablement triés et placés dans des bacs spécifiques.
Déchets ménagers : les déchets ménagers regroupent l’ensemble des déchets que nous
produisons dans le cadre de notre vie quotidienne et familiale. Selon la définition de la
communauté des communes de l’Aire Cantilienne.
Déchets urbains : selon les Experts (Christine Vernier, Patrice Jordan, Ruth Fasel, Isabelle Dapaz)
: déchets et ordures, règlement communal sur la collecte, le traitement et l’élimination des
déchets, adopté par la municipalité dans sa séance du 24 janvier 1994, approuvée par le Conseil
d’Etat dans sa séance du 14 décembre 1994), les déchets urbains se définissent comme des
déchets provenant des habitations et des alentours qui doivent être régulièrement traités dans
l’intérêt de la propreté et de salubrité (ordures ménagères).
Déchets : Tout résidu gazeux, liquide ou solide résultant d’un processus d’infraction,
d’exploitation, de transformation, de production, de consommation, d’utilisation, de contrôle ou
de traitement, dont la qualité ne permet pas de le réutiliser ou de le traiter ou, plus généralement,
tout bien meuble abandonné ou destiné à l’être. (Art. 2 de Loi 14/PR/98 définissant les principes
généraux de la protection de l’environnement au Tchad.
Elimination : toute opération qui n’est pas de la valorisation
même lorsque ladite opération a comme conséquence secondaire la
récupération de substances ou d’énergie »31 ainsi, elle peut comporter une
incinération, une enfouissement ou une mise en décharge.
Gestion: se définit comme un ensemble des règles permettant de gérer, d’administrer ou
d’organiser quelque chose ; selon le Dictionnaire Français Encarta (1993/2008) la gestion se
définit comme : Administration, organisation et contrôle administratifs de quelque chose.
Monomères : Sont des petites molécules composées d’un squelette de carbone qui se lie
facilement à différents atomes comme l’oxygène, l’hydrogène, le chlore, l’azote, etc. Ces
molécules ainsi formées sont capables de réagir ultérieurement entre elles.
Plastiques : Le mot plastique vient du grec « plastikos », qui signifie modelable, une
caractéristique essentielle de ces matières. Les plastiques sont des matières constituées par de
longues chaînes de molécules dénommées polymères liées après polymérisation.

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Pollution : selon le comité scientifique officiel de la Maison Blanche pour la protection de


l’environnement (1965) :« La pollution est une modification défavorable du milieu naturel qui
apparaît en totalité ou en partie comme le sous-produit de l’action humaine, à travers d’effets
directs ou indirects altérant les modalités de répartition des flux d’énergie, des niveaux de
radiation, de la constitution physico-chimique du milieu naturel et de l’abondance des espèces
vivantes. Ces modifications peuvent affecter l’homme directement ou à travers des
ressources en produits agricoles, en eau, et autres produits biologiques. Elles
peuvent aussi l’affecter en altérant les objets physiques qu’il détient, les
possibilités récréatives du milieu ou encore en enlaidissant la nature.»
Polymérisation consiste en une réaction chimique permettant la synthèse d'un polymère à partir
de monomères. Avant la polymérisation, chaque monomère est isolé, il est ensuite combiné à
d'autres monomères de même nature ou de nature différente lors d'une réaction chimique
appelée réaction de polymérisation.
Polymères : sont obtenues à partir des petites molécules appelées monomères et qui ont
généralement pour origine le traitement chimique du pétrole et plus particulièrement de la
fraction appelée naphta.
Récupération : c’est une opération qui consiste à récupérer le déchet sans lui faire
subir de transformation.
Réutilisation : elle consiste à faire subir au déchet une transformation physique, chimique,
biologique ou thermique dans le but d’avoir un bénéfice qui était masqué par l’usage principal.
Recyclage : la notion de recyclage consiste dans la « réintroduction directe d’un déchet dans le
circuit de production dont il est issu, en remplacement total ou partiel de la matière première».
Tri : Séparation des déchets mélangés selon différentes catégories (papiers/cartons, plastiques,
métaux, verre, bois...etc.).
Tri à la source : Séparation des déchets mélangés sur leurs lieux de production (ménages par
exemple). Toutefois, la collecte sélective et le tri des déchets par matériaux s’imposent afin
d’obtenir des matériaux propres et homogènes et de faciliter ainsi leurs traitements.
Valorisation : C’est un mode de traitement qui désigne «le réemploi, le recyclage, ou toute autre
action visant à obtenir, à partir des déchets, des matériaux réutilisables ou de l’énergie».
Ville : selon le Dictionnaire Français le Petit Larousse 2012 se définit comme une
agglomération relativement importante et dont les habitants ont des activités
professionnelles diversifiées.

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ANNEXES

ANNEXE 1 : Questionnaire d’enquête sur la valorisation des déchets plastiques dans la ville de N’Djamena
auprès des responsables des Comités d’Assainissement des quartiers et aux collecteurs des déchets.

ANNEXE 2 : Questionnaire d’enquête sur la valorisation des déchets plastiques dans la ville de
N’Djamena auprès des entreprises de plasturgie
ANNEXE 3 : Caractérisation des déchets de la ville de N’Djamena
ANNEXE 4 : Liste et nombre de l’échantillon
ANNEXE 5 : projet détaillé d’une unité de recyclage des déchets plastiques de la ville de
N’Djamena

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Harou NABIA – Université Senghor - 2021

ANNEXE 1 : Questionnaire d’enquête sur la valorisation des déchets plastiques dans la ville de
N’Djamena auprès des responsables des Comités d’Assainissement des quartiers et aux collecteurs des
déchets.
Fiche n° : ________________________ Nom de l’enquêté : _____________________
Nom de l’Enquêteur : ___________________ Quartier : ___________________________
Date : ________________________________ Arrondissement : _______________________

Chers enquêtés,
Ce questionnaire vous est adressé dans le cadre d’une étude de faisabilité pour la construction et l’exploitation d’une
usine de valorisation des déchets plastiques dans la ville N’Djamena.
Nous vous remercions de nous accorder quelques instants de votre précieux temps pour la réalisation de cette
enquête.
1. Depuis combien de temps êtes-vous sur le marché de la collecte des déchets?

● Entre 1 et 5 ans
● Entre 5 et 10 ans
● Plus de 10 ans
2. Etes-vous personnellement intéressés par l'ouverture dans votre quartier et la gérance d'un comptoir
d'achat de déchets plastiques triés ?
● Oui
● Non

3. Connaissez-vous les différents types de plastiques ?


● Oui
● Non

4. A quel prix seriez-vous prêts à acheter des déchets plastiques triés aux récupérateurs ?
Prix d’achat au KG Cochez
50

100

150

5. A quel prix seriez-vous prêts à revendre des déchets plastiques triés ?


Prix de vente au KG Cochez
75

100

125

150

1. Quelle quantité de plastiques triés estimez-vous pouvoir vendre par mois ?


________________ Kg /mois

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ANNEXE 2 : Questionnaire d’enquête sur la valorisation des déchets plastiques dans la ville de
N’Djamena auprès des entreprises de plasturgie
Fiche n° : ________________________ Entreprise enquêtée : ______________
Nom de l’Enquêteur : ___________________ Site : ___________________________
Date : ________________________________
Chers enquêtés,
Ce questionnaire vous est adressé dans le cadre d’une étude de faisabilité pour la construction et
l’exploitation d’une usine de valorisation des déchets plastiques dans la ville N’Djamena.
Nous vous remercions de nous accorder quelques instants de votre précieux temps pour la
réalisation de cette enquête.

6. Depuis combien de temps êtes-vous sur le marché ?

● Entre 1 et 5 ans
● Entre 5 et 10 ans
● Plus de 10 ans
7. Quels types de plastique votre entreprise transforme-t-elle ?

Type de résine plastique Oui Non Type de résine plastique Oui Non

PET PEBD
PP PEHD
PS Autres
PVC

8. Où achetez-vous votre matière première ?


● Importé
● Sur le marché local
9. Avez-vous accès à suffisamment de matière première pour fonctionner ?
● Oui
● Non

10. Quelle est la capacité actuelle et la capacité maximale de production de votre


entreprise ?

_________/_______ tonnes / mois


11. Seriez-vous intéressé par du plastique recyclé ? Si oui, quel plastique ?
● Oui
● Non

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Harou NABIA – Université Senghor - 2021

Type de résine plastique Oui Non Type de résine plastique Oui Non

PET PEBD
PP PEHD
PS Autres
PVC

12. A quel prix seriez-vous prêts à acheter du plastique recyclé ?

Prix au Kg de plastique recyclé (FCFA) Cochez


400

500

700

800

ANNEXE 3 : Caractérisation des déchets de la ville de N’Djamena


Selon les données de l’étude effectuée par le Bureau d’Ingénierie de France BCEOM reprises dans
l’étude sur l’évaluation des impacts socioéconomiques de l’interdiction des déchets plastiques
« Leyda » (SOUARE, 2012), la ville de Ndjamena produit 800 tonnes de déchets par jour dont
5,67% (45 tonnes) sont des déchets plastiques. Le tableau ci-dessous donne la composition des
déchets la composition des déchets qui est utilisée dans la suite notre étude.

Matière Composition Quantité en tonne/jour


Sables:/ cendres 45% 360
Matières putrescibles 25,33% 203
Bois, paille, feuille 14,83% 119
Plastiques 5,67% 45
Papiers/cartons 2,67% 21
Metraux ferreux 1,83% 15
Textile 1,5% 12
Cuirs et os 1,5% 12
Verres 1% 8
Caoutchouc 0 ,67% 5
TOTAL 100% 800

Source : Etude bureau d’ingénierie de France, BCEOM

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Harou NABIA – Université Senghor - 2021

ANNEXE 4 : Liste et nombre de l’échantillon


N° Entreprise Nombre Types d’activités ou produits
d’échantillon fabriqués à base de plastique

1 ABS GROUP 1 Cruches

2 ALBIDEY GROUP 1 Sachets et emballages

3 STMP SA 1 Bassines, seaux et tasses en plastique

4 NOVICS SARL 1 Tuiles

5 CHAD INDUSTRY COMPANY 1 Chaises, bassines, seaux

6 HASSAN PLASTIC 1 Tapis

7 CCM SAO 1 Tuyaux PVC

8 SILA PLASTIC INDUSTRY 1 Palettes et emballage

9 SOPIENT T 1 Tapis

10 TIIM 1 Tuyaux PVC

11 SOLUXE INDUSTRY 1 Bassines, seaux et tasses

12 SOPETRANS 1 Bassines, seaux et poubelle

13 ANCOURRA SARL 1 Sandales

14 COMITES D’ASSAINISSEMENT 10 Collecte des déchets des espaces


publics

15 PROPRENET, ETS MALLAH, TOUMAI, SCOR 13 Collecte des déchets des ménages,
NADIF, BURBISHI, SOGEPRESTA, EMPLOI des bureaux et PME
VERT, PROXIMO SAO, OZONE, F6.

xx
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TABLE DE MATIERES

REMERCIEMENTS i

DEDICACE ii

RESUME iii

ABSTRACT iv

LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS v

INTRODUCTION 1

CHAPITRE 1. PROBLEMATIQUE DE GESTION DES DECHETS DE NDJAMENA 3

I.1. LES ENJEUX DE LA GESTION DES DECHETS PLASTIQUES 3


I.1.1. Enjeu environnemental et sanitaire 3
I.1.2. Enjeu anthropologique 5
I.1.3. Enjeu législatif et réglementaire 7
I.1.4. Enjeu institutionnel et organisationnel 8
I.1.5. Enjeu technique et financier 9

II.2. FILIERE DE GESTION DES DECHETS DE N’DJAMENA 10


II.2.1 Pré-collecte 10
II.2.2. Collecte 11
II.2.3 Tri 12
II.2.4. Mise en décharge 12

I.2. PROBLEME ETUDIE 13


I.2.1. Présentation du cadre du problème 13
I.2.2 Présentation du Problème 14

I.3. QUESTIONNEMENT DE RECHERCHE 14


I.3.1. Objectif de recherche 14
1.3.2 Objectifs de la recherche 15
1.3.3 Résultats attendus 15

CHAPITRE II. REVUE DE LA LITTERATURE ET PRESENTATION DE LA FILIERE


16

II.1. NOTIONS SUR LES PLASTIQUE 16


II.1.1. Qu’est-ce que le plastique ? 16
34
Harou NABIA – Université Senghor - 2021

II.1.2 Fabrication du plastique 17


II.1.3 Classification des plastiques 18
II.1.4. Types de destination éventuelle des déchets plastiques 19
II.1.5. Identification des matières plastiques 23
II.2.1. L’impact des déchets plastiques sur l’environnement et la santé publique 25
II.2.2. Les comportements et les pratiques de la population et la pratique de la collecte sélective des déchets
plastique 25
II.2.3. Les législations et les règlements en faveur de la propreté de la ville 26
II.2.4. Le rôle et la responsabilité des institutions en charge de la gestion des déchets 27
II.2.5. Les avantages que l’on peut tirer dans la valorisation des déchets 28

II.4. LES HYPOTHESES DE RECHERCHE 29


II.4.1. Hypothèse principale 30
II.3.2. Hypothèses secondaires 30

CHAPITRE III. APPROCHE METHODOLOGIQUE 31

III.1. Présentation de la structure d’accueil 31

III.2. Présentation de la zone d’implantation du projet 31


III.2.1. Situation géographique 31
III.2.2. Démographie 32
III.2.3. Géologie, nature des sols 32
III.2.4. Climat 32
III.2.5. Température 33

III.3. La phase exploratoire 33

III.4. Collecte de données 34


III.4.1. Choix des structures enquêtées 34
III.4.2. Les Enquêtes proprement dites 34

III.5. Dépouillement, traitement et exploitation des données 35


III.5.1. Analyse des résultats 35
III.5.2. Traitement et exploitation des données 36

III.6. Difficultés rencontrées 36


III.6.1. Les difficultés rencontrées 36
III.6.2. Limites de l’étude 36

CHAPITRE IV PRESENTATION DES RESULTATS 37

Vi.1. Presentation des resultats 37

35
Harou NABIA – Université Senghor - 2021

vi.2. Resultats d’enquete relatives a l’achat des dechets plastiques au kilogramme pour encourager l’apport
volontaire des dechets plastiques a la dechetterie 37
VI.2.1. Depuis combien de temps êtes-vous sur le marché de la collecte des déchets? 38
VI.2.2. Intérêt des entreprises privées et le comité d’assainissement à ouvrir des comptoirs pour l’achat déchets
plastiques triés 38
VI.2.3. Connaissez-vous les différents types de plastiques ? 39
VI.2.4. A quel prix seriez-vous prêts à acheter des déchets plastiques triés aux récupérateurs ? 40
VI.2.5. 100F CFA le KG de déchets plastiques triés est-il juste ? 40
VI.2.6. A quel prix seriez-vous prêts à revendre des déchets plastiques triés ? 41

VI.3. RESULTATS D’ENQUETE RELATIVES A LA MISE A DISPOSITION DES INDUSTRIES DE PLASTURGIE DES
MATIERES PLASTIQUES REGENERES 42
VI.3.1. Depuis combien de temps êtes-vous sur le marché ? 42
VI.3.2. Quels types de plastique votre entreprise transforme-t-elle ? 42
VI.3.3. Où achetez-vous votre matière première ? 43
VI.3.4. Avez-vous accès à suffisamment de matière première pour fonctionner ? 44
VI.3.5. Seriez-vous intéressé par du plastique recyclé ? Si oui, quel plastique ? 44
VI.3.6. Quelle est la capacité de production de votre entreprise 45
VI.3.7. A quel prix seriez-vous prêts à acheter du plastique recyclé ? 45

VI.4. RECOMMANDATIONS 46
VI.4.1. Cadre environnemental et sanitaire 46
VI.4.2. Cadre législatif et réglementaire 46
VI.4.3. Cadre institutionnel et organisationnel 46
VI.4.5. Cadre technique et financier 47

VI.5. PROJET DE LA MISE EN PLACE D’UNE UNITE DE RECYCLAGE DE 4 000 TONNES DES DECHETS PLASTIQUES
PAR AN 48
VI.5.1. Contexte et justification 48
VI.5.2. Cadre logique du projet 49
VI.5.3. Objet et description du projet 51
VI.5.13. Investissements à faire 51
VI.5.14. Compte de résultats prévisionnels 52
VI.5.16. Calendrier de mise en place 53
VI.5.17. Durée de réalisation 54
VI.5.18. Effets induits par la réalisation du projet 54

CONCLUSION 55

Références bibliographiques 56
36
Harou NABIA – Université Senghor - 2021

Liste des illustrations 60

Liste des tableaux 61

Glossaire 62

ANNEXES 64

37

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