Memoire Final Harou Nabia
Memoire Final Harou Nabia
Memoire Final Harou Nabia
Présenté par
Harou NABIA
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Harou NABIA – Université Senghor - 2021
REMERCIEMENTS
- Tout d’abord l’Université Senghor pour tout ce qu’il apporte à l’Afrique pour son développement.
- Tout particulièrement, je dis merci Professeur Thierry VERDEL, le recteur de l’Université
Senghor, qui n’a ménagé aucun effort pour hisser l’université au plus haut sommet .
- Au début de cette recherche, il y a eu un homme dont je voudrais saluer la mémoire sans
mots, je veux nommer Docteur Alioune DRAME, le Directeur du département de
Management de l’Université Senghor pour ses orientations et l’esprit de partage dont il a
fait montre tout le long de l’année académique ;
- Je ne saurais remercier assez Madame Suzanne YOUSSEF pour sa disponibilité avec
beaucoup de patience et de professionnalisme pour répondre à nos préoccupations ;
- Je tiens à dire du plus profond du cœur un sincère merci à mon directeur de mémoire
Monsieur FOFANA Issouf pour sa disponibilité, ses orientations et pour l’intérêt constant
qu’il a apporté à ce mémoire ;
- L’occasion m’est également offerte d’exprimer mes vifs et profonds remerciements à
madame MOBIO Logbé Carine Justine Madeleine à qui je reste redevable pour m’avoir
supporté et soutenu sans relâche tout le long de cette recherche et malgré tout ;
- J’exprime mes profondes reconnaissances à Monsieur YACINE HISSEIN MAHAMAT,
Directeur Général de la SOTRADA pour nous avoir donné l’opportunité de passer ce stage
dans sa structure ;
- Que les professeurs Bonaventure MVE ONDO, Michel FILION, FOFANA Issouf, ADEL
Francis, Hanane ELZEINY, Alioune DRAMÉ, Roger ATENDEOU, Stéphanie DELPEYROUX,
GBEKE Christel Carmel, Mamadou TOÉ, Ra-Sablga Seydou OUÉDRAOGO trouvent en ce
travail, l’expression de ma sincère reconnaissance, leur engagement personnel a été
déterminant pour la poursuite de ce travail;
- J’associe à ces remerciements les responsables des comités d’assainissement, des
collecteurs et les industriels pour avoir rendu les entretiens possibles.
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DÉDICACE
À Monsieur SEID IDRISS DEBY, pour la confiance qu’il a placée en ma modeste personne en me
nommant Directeur Général Adjoint de la SOTRADA. Ceci m’a donné l’occasion de m’affirmer et
par la suite intégrer l’Université Senghor pour m’améliorer, je fais une dédie pour ce mémoire.
iii
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RÉSUMÉ
La question liée aux déchets plastiques apparaît comme une question complexe en raison de leur
double statut. D’une part, les déchets plastiques sont considérés comme une nuisance ou une
pollution, et d’autre part, ils sont présentés comme une matière première « secondaire ». Sous
le premier statut, les déchets plastiques peuvent générer de multiples incidences
environnementales négatives sur le sol, l’eau, l’air ainsi que sur les hommes. Sous le second
statut, les déchets plastiques peuvent être une source importante de richesse, d’emplois. C’est
sous le second statut que cette étude a été réalisée. La ville de N’Djamena génère plus de 900
tonnes de déchets plastiques par jour, dont le plastique représente 3 à 7%.
L’objectif de cette étude est, de proposer une filière efficace de gestion
des déchets plastiques afin de contribuer à la réduction de pollution plastique de de la ville de
N’Djamena. Le système de valorisation retenu est la régénération. En effet, les petits collecteurs
de quartiers ramassent les déchets plastiques recyclables, puis ils revendent aux grands
collecteurs installés dans des comptoirs prévus à cet effet. Les grands collecteurs vont à leur tour
revendre l’usine de valorisation des déchets. Le processus de régénération se résume au
broyage, au lavage, au séchage et à la granulation ou micronisation des déchets plastiques. Ce
processus permet d’obtenir des matières premières « secondaires » appelées granulats, broyats
ou poudre. Les matières premières ainsi régénérées sont livrées aux industries de plasturgie pour
la fabrication des nouveaux objets tels que chaises, bassines, etc.
Pour mener à bien ce travail, nous avons travaillé sur 33 échantillons, dont 10 entreprises privées
de collecte des déchets les mieux structurées et les 10 comités d’assainissement que compte la
ville de N’Djamena pour jauger leurs intérêts en tant que principaux fournisseurs du projet, et la
totalité des industries de plasturgie, soit 13 usines pour connaître leur besoin en matière
première en qualité de clients du projet. Les résultats de nos enquêtes ont révélé que les
industries du plastique sont prêtes à payer plus de 7 200 tonnes de matières plastiques
régénérées par an, au prix de 300 FCFA le kilogramme. Nos enquêtes ont aussi montré que les
collecteurs sont à 100% d’accord à faire une collecte sélective des déchets plastiques dans le
gisement des déchets solides ménagers et les vendre au prix de 150 FCFA le kilogramme.
Il ressort que parmi les freins aux initiatives, figurent le fait que les opérateurs économiques ne
perçoivent pas d’opportunités dans les déchets, le manque d’implication des institutions
publiques en charge de l’Environnement, le manque d’appui financier des pouvoirs publics.
Le mémoire présente également un projet détaillé d’une unité de valorisation des déchets
plastiques à N’Djamena. Le marché du plastique recyclé est à hauteur de 2 646 600 000 FCFA.
Mots-clés : Déchet plastique, N’Djamena, collecte sélective, recyclage, thermoplastique.
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ABSTRACT
The issue of plastic waste is complex because of its dual status. On the one hand, plastic waste is
seen as a nuisance or pollution, and therefore something to be thrown away, and on the other
hand, it is presented as a "secondary" raw material, a deposit or a "useful" object that can be
recovered. Under the first status, plastic waste can generate multiple negative environmental
impacts on soil, water, air and people. Under the second status, plastic waste can be an important
source of wealth, employment and foreign exchange savings from imports through recycling. It
is under the second status that this study was carried out.
The objective of this study was to propose an efficient and sustainable plastic waste management
The objective of this study was to propose an efficient and sustainable plastic waste management
system in order to contribute to the reduction of plastic pollution in the city of N'Djamena. The
recovery system chosen is regeneration. Indeed, the small collectors in the neighbourhoods will
simply collect the recyclable plastic waste, clean it, sort it, and then sell it to the large collectors
installed in counters provided for this purpose. The large collectors will in turn supply the plant.
The regeneration process consists of shredding, washing, drying and granulating or micronising
the plastic waste. This process produces "secondary" raw materials called granulates, shreds or
powder. The regenerated raw materials are delivered to the plastics industries for the
manufacture of new objects such as chairs, basins, etc.
To carry out this work, we used descriptive and quantitative methods. We worked on 33 samples,
including 10 of the best structured private waste collection companies and the 10 sanitation
committees in the city of N'Djamena to gauge their interests as the main suppliers of the project,
and all the plastic industries, i.e. 13 factories, to find out their need for raw materials as clients
of the project. The results of our surveys revealed that the plastics industries are willing to pay
for more than 7,200 tonnes of reclaimed plastics per year, at a price of 300F CFA per kilogram.
Our surveys also showed that collectors are 100% willing to collect plastic waste selectively from
the household solid waste stream and sell it at 150F CFA per kilogram.
It was found that the obstacles to the initiatives include the fact that economic operators do not
perceive opportunities in waste, the lack of involvement of public institutions in charge of the
environment, and the lack of financial support from the public authorities.
The brief also presents a detailed project for a plastic waste recovery unit in N'Djamena. The
market for recycled plastic is 2,646,600,000 FCFA.
Keywords: Plastic waste, N'Djamena, selective collection, recycling, thermoplastic.
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CA : Comité d'Assainissement
vi
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SOMMAIRE
REMERCIEMENTS ii
DÉDICACE iii
RÉSUMÉ iv
ABSTRACT v
SOMMAIRE vii
INTRODUCTION 1
I. 3
II. 16
III. 30
IV. 37
vii
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VI.2. RESULTATS D’ENQUETE SELON LAQUELLE LES COLLECTEURS ET LES INDUSTRIES DE PLASTURGIE NE
SAVENT PAS QU’IL EXISTE PLUSIEURS TYPES DE PLASTIQUES ET QUE L’ON PEUT TRANSFORMER LES DÉCHETS
PLASTIQUES EN UNE MATIÈRE PREMIÈRE « SECONDAIRE » DE BONNE QUALITÉ ET À FAIBLE COÛT. 37
VI.3. RESULTATS D’ENQUETE RELATIVES A LA MISE A DISPOSITION DES INDUSTRIES DE PLASTURGIE DES
MATIÈRES PLASTIQUES RÉGÉNÉRÉES 42
VI.4. RECOMMANDATIONS 46
VI.5. PROJET DE LA MISE EN PLACE D’UNE UNITÉ DE RECYCLAGE DE 4 000 TONNES DES DÉCHETS PLASTIQUES
PAR AN 48
CONCLUSION 55
Références bibliographiques x
Glossaire xvi
ANNEXES xviii
viii
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INTRODUCTION
Au cours du XXème siècle, les évolutions économiques, industrielles et sociétales ont bouleversé
durablement l’équilibre fragile des écosystèmes de notre planète. Un de ces changements les
plus remarquables, jusqu’alors considéré comme un progrès, est la production à très grande
échelle d’un nouveau type de molécule : le plastique (Lambert, 2009). Depuis l'apparition des
premiers objets fabriqués à base de plastique, les villes africaines sont envahies par les
plastiques. Cela s’explique par l’augmentation exponentielle de la population et les nouvelles
habitudes à travers la modernisation du mode de vie liée au développement industriel. Tous les
jours, des millions de bouteilles, de flacons et d’emballages en plastiques sont distribués aux
marchés, supermarchés et boutiques, etc. Il existe plusieurs types de plastique dont les plus
utilisés sont le polyéthylène (PE), le polypropylène (PP), le polychlorure de vinyle (PVC), le
polystyrène (PS) et le polyéthylène téréphtalate (PET). Tous constituent de véritables problèmes
pour l’environnement et la santé publique, car ils sont très résistants et ne se décomposent pas
rapidement. Ce phénomène fait augmenter leur volume au fil du temps, de surcroît le nombre
des leurs utilisateurs. Par conséquent, ils sont source de blocage de ruissellement des eaux, de
l'obstruction des caniveaux dégageant des odeurs nauséabondes. Ils sont également source de
prolifération des germes responsables des maladies et infections de tout genre (le paludisme, la
rage, le choléra, la peste et cancer, etc.).
La ville N’Djamena produit en moyenne 9001 tonnes de déchets par jour dont la proportion des
déchets plastiques représente 3 à 7% de cette masse journalière. Malgré les moyens financiers
et matériels alloués par les autorités municipales, l’Etat et leurs partenaires pour rendre la ville
de N’Djamena propre, les plastiques se trouvent toujours visibles partout dans les places
publiques, les parcelles vacantes, les abords des rues et des édifices publics, les caniveaux,
espaces verts, etc. En vue de déterminer la responsabilité des acteurs, certains pointent du doigt
le manque de sensibilisation des habitants de N’Djamena. D’autres dénoncent le manque
d’organisation et de synergie des acteurs en charge de gestion des déchets. Les acteurs du privé
présents sur le marché de la pré-collecte et collecte plaident pour un véritable renforcement de
leur capacité. Les habitants des quartiers périphériques de N’Djamena crient à l’injustice du fait
des conséquences néfastes des décharges non contrôlées improvisées dans leurs quartiers.
Cependant, la présente étude veut partir des constats des problèmes liés à la pollution plastique,
pour interroger les principaux acteurs de gestion des déchets. Puisque, les plastiques sont mieux
gérés, ils peuvent à la fois stimuler l’économie, créer de l’emploi, réduire la consommation
d'énergie et la consommation des matières premières, réduire la pollution atmosphérique et la
pollution de l'eau, ainsi que réduire les émissions de gaz à effet de serre.
1 Association Tchadienne pour la Réussite Environnementale (ATRENVIRO), (2012). Rapport d'enquête sur
l’insalubrité à de la Ville de N’Djamena. http://east-side-chad.over-blog.com/article-n-djamena-face-au-probleme-
lancinant-de-l-insalubrite-106078312.html (30 janvier 2021)
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Pour cela, l’étude s'organise autour d’une analyse de la possibilité de redynamiser les collecteurs
des déchets et d’impliquer des nouveaux partenaires financiers (industries de plasturgie) en
quête des matières plastiques. Elle étudie également le rôle central que pourraient jouer les
recycleurs des déchets pour véritablement contribuer à l’amélioration d’un système de gestion
durable des déchets ménagers en général et particulièrement, les déchets plastiques en
Afrique. Pour ce faire, le choix porte sur la « valorisation matière » des déchets plastiques en
raison de la disponibilité des clients, de l’efficacité de la technologie et du degré de pollution.
Notre recherche est structurée en quatre chapitres. Le premier aborde les enjeux de la gestion
des déchets plastiques de N’Djamena. Le deuxième fait le tour d’horizon de la revue de
littérature. Le troisième expose la méthodologie adoptée. Enfin, le dernier chapitre, présente les
résultats, ébauche les recommandations et étudie la faisabilité du projet de la mise en place
d’une unité de recyclage des déchets plastiques à N’Djamena.
2
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La gestion des déchets désigne l'ensemble des opérations et moyens mis en œuvre pour limiter,
recycler, valoriser ou éliminer les déchets2, c'est-à-dire des opérations de prévention, de pré-
collecte, collecte, et transport et toute opération de tri, de traitement, jusqu'au stockage. Elle
demeure un problème presque pour toutes les municipalités africaines. Les quantités
importantes de déchets produites, l’insuffisance financière, les lacunes d’ordres organisationnel,
institutionnel et de gestion, le déficit en matière de personnel qualifié, les infrastructures
insuffisantes et le faible niveau d’éducation environnementale constituent les éléments
importants de cette problématique. Ce chapitre abordera (1) les enjeux de la gestion des déchets
plastiques, (2) le problème étudié et (3) le questionnement de recherche.
La gestion des déchets plastiques pose de multiples défis et à plusieurs niveaux. Les enjeux de la
gestion des déchets plastiques de N’Djamena sont d’ordre (1) environnemental et sanitaire, (2)
anthropologique, (3) législatif et réglementaire, (4) institutionnel et organisationnel et (5)
technique et financier. Les principaux moteurs susceptibles d’influencer les sources et la
distribution de la pollution plastique sont la législation et la gouvernance, l’industrie et le
commerce, ainsi que les comportements individuels (Beaumont et al., 2019, p190).
2 https://www.dictionnaire-environnement.com/gestion_des_dechets_ID47.html
3 M. R. Bangoura, 2017, Gestion des déchets solides ménagers et ségrégation socio-spatiale dans la ville de Conakry.
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effet, 12,6 millions de personnes sont décédées en 2012 du fait d’avoir vécu ou travaillé dans un
environnement insalubre. Ceci représentait près d’un quart des décès5 dans le monde. Le sol,
constitué par une mince couche externe de la terre, représente l’espace de vie de tous les êtres
vivants : hommes, animaux, végétaux et micro-organismes. La pollution au niveau de cet
écosystème est engendrée par des accumulations de déchets plastiques qui contiennent ou
retiennent des substances dangereuses dont la mobilisation est susceptible de provoquer des
troubles sur l’environnement et sur la santé de la population car, au-delà d'un certain seuil de
contamination, un sol est considéré comme pollué.
Bangoura, (2017) souligne que les eaux de ruissellement entraînent une partie des déchets en
dépôts dans des cours d’eau. Les eaux de ces cours d’eau régulièrement consommées ou utilisées
par une partie de la population et des animaux dans les PED est la cause de la mortalité de 14
000 personnes par jour dans le monde. Qu’en est-il des eaux de puits ?
L’une des pollutions à laquelle l’homme est le plus sensible c’est certainement la pollution
atmosphérique. Les plastiques peuvent participer indirectement à la pollution atmosphérique
lorsque leur traitement par incinération est réalisé dans de mauvaises conditions. Par exemple,
en cas de brûlage à l’air libre ou dans une installation dont le système d’épuration des fumées ne
présente pas l’efficacité requise. Les pollutions générées dans de telles conditions par les déchets
deviennent de plus en plus inquiétantes au regard des émissions de gaz inflammables, corrosifs
et toxiques appelés gaz de décharge. Ce gaz est composé de biogaz, d’air et de composés volatiles
qui résultent de la décomposition des déchets organiques par les micro-organismes. Le biogaz
est composé principalement de méthane et de gaz carbonique. Les composés volatiles sont
responsables des mauvaises odeurs (ils contiennent des dérivés soufrés) et de la toxicité du gaz
de décharge : dérivés soufrés, dioxines, ou autres polluants atmosphériques liés à certains
processus d’incinération. (Bangoura, 2017).
A cela s’ajoute le temps de dégradation. Le processus de destruction de plastique est très lent.
Les estimations sur la durée de vie du plastique6 vont de 450 ans à l'infini. Le tableau 1 nous
donne la durée de vie de certains objets en plastique.
Tableau 1 : Durée de vie des déchets plastiques
Type de déchet Durée de vie
Plastique biodégradable quelques mois
Mégots (tabac et papier) avec filtre 1 à 2 ans
Chaussette en laine 1 à 5 ans
Chewing-gum 5 ans
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Dans le quotidien des habitants de N’Djamena, les matières plastiques telles que les bassines, les
seaux, les gobelets, les chaises, les bidons et les sachets en emballage plastique ont remplacé en
grande partie ou même intégralement les objets en terre cuite, en fer ou en bois au sein des
ménages (Kaboré, 2009)9.
9 KABORE. G. (2009). Les représentations sociales du déchet dans la ville de Ouagadougou, Le cas des déchets
plastiques ; Mémoire de Maîtrise, Université de Ouagadougou, 100p.
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La collecte irrégulière des déchets entraîne une prolifération des dépôts sauvages et anarchiques
dans les villes. En effet, dans la ville de N’Djamena, les ménages n’ayant pas accès au service de
collecte se servent des espaces nus les plus proches d’eux pour se débarrasser de leurs déchets.
Dans le plan de gestion des déchets de la ville de N’Djamena élaboré par la mairie, il existe deux
formes principales de collecte des déchets: apport volontaire à la déchèterie ou un prestataire
passe de porte à porte.
▪ Apport volontaire, il s’agit du dépôt des déchets par la population
elle-même, en un endroit où sont positionnés des containers ou des poubelles publics
(figure 1) qui sont ensuite acheminés à la décharge finale par des moyens lourds. Dans
ce cas également il n’y a pas d’incidence financière pour la population.
NB : pendant notre stage, nous n’avons pas rencontré des femmes ou des hommes faisant un apport volontaire
des déchets. C’est pour cette raison que nous avons pris des photos sur l’internet pour illustrer ce type de collecte.
▪ Enlèvement porte à porte, soit par des moyens lourds (bennes tasseuses, camions spécialisés
ou non, tracteurs), soit par des moyens légers comme le pousse-pousse (photo 2), charrettes
à traction humaine ou animale, ou motorisée. Ce mode de collecte des déchets se pratique
surtout dans les centres administratifs et les quartiers résidentiels d’un certain standing.
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NB : pendant notre stage, nous n’avons pas rencontré des femmes ou des hommes faisant un apport volontaire
des déchets. C’est pour cette raison que nous avons pris des photos sur l’internet pour illustrer ce type de collecte.
La mairie s’occupe uniquement de l’évacuation des déchets des marchés et de quelques espaces
publics. Quelques opérateurs (individuels, associations, entreprise) à partir de moyens
rudimentaires (brouettes, charrettes à bras, tricycles, chariots, moto-bennes, etc.) font la pré-
collecte des déchets de porte à porte au domicile des ménages, dans des établissements
commerciaux et récupèrent une redevance auprès de ceux-ci. Les déchets ainsi récupérés par la
mairie et par les opérateurs privés sont ensuite transférés vers les décharges non contrôlées
situées aux périphéries. Globalement, plus un quartier est riche, plus les systèmes parallèles de
récupération des déchets vont se mettre en place rapidement, car les habitants peuvent payer
ce service.
Dès lors, l’enjeu anthropologique pour les habitants de la ville de N’Djamena c’est la mise en
place d’un système de collecte des déchets, permanent et durable; pour les collecteurs10 c’est
le besoin en moyens matériels et financiers, sensibiliser et informer les populations sur les
comportements à adopter mais aussi des populations plus solvables; et pour les recycleurs c’est
la collecte sélective des déchets plastiques à la source en vue de la valorisation.
S’agissant de l’aspect juridique, la naissance d’une loi concernant les déchets plastiques est
considérée urgente pour accompagner la stratégie de gestion des déchets qui souffre elle aussi
de l’absence de décharges contrôlées, de sensibilisation, de collecte, de tri, de recyclage et de
structures officielles d’accompagnement technique. Maintenant quel bilan, peut-on faire des
10 Il s’agit ici des entreprises de collecte des déchets et les comités d’assainissement
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11 SELSOUBE SOUABE, (2010). Évaluation d'impacts socio-économiques de l'interdiction de l'utilisation des sachets
plastiques leyda dans la ville de N’Djamena mémoire de master. Institut régional multisectoriel de technologie
appliquée.
12 Association Tchadienne pour la Réussite Environnementale (ATRENVIRO), (2012). Rapport d'enquête sur
l’insalubrité à de la Ville de N’Djamena. http://east-side-chad.over-blog.com/article-n-djamena-face-au-probleme-
lancinant-de-l-insalubrite-106078312.html (30 janvier 2021)
13 https://www.senat.fr/rap/o98-415/o98-41524.html (consulté le 28 Aout 2021)
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Environ 9 % ont été recyclés, 12 % ont été incinérés et 79 % ont été accumulés dans des décharges
ou dans la nature.
Dès lors, l’enjeu législatif et réglementaire c’est l’application des décrets et arrêtés favorisant
la valorisation des déchets plastiques.
Parmi les acteurs publics et privés impliqués dans la gestion des déchets de la ville de N’Djamena,
nous pouvons notamment citer: (i) Les comités d'assainissement (CA) qui se sont constitués grâce
à la volonté des populations du fait de la carence des services municipaux dans certains quartiers.
Ces comités assurent la pré-collecte des ordures des ménages puis les déposent à la décharge de
transit. Les services municipaux se chargent donc du transfert des déchets des décharges de
transit vers la décharge finale ; (ii) Le Centre municipal d'Etudes et de Recherche pour la
Valorisation des Déchets (CERVALD) créé en novembre 2001, a pour mission d'élaborer des plans
de transformation de chaque type de déchets recyclables ainsi que les outillages qui en résultent,
former les hommes à ces techniques et étudier les marchés potentiels pour la consommation des
produits recyclés ; (iii) L’opération « N'Djamena Nadif » a pour mission, la collecte et l'évacuation
des déchets vers la décharge finale ; (iv) Les communes des dix arrondissements s’occupent de
l’entretien des caniveaux, des voies et lieux publics; (v) Le ministère de l’environnement, de l’eau
et de la pêche définit la politique des déchets ; (vi) Le Ministère de la santé publique s’occupe du
volet hygiène ; (vii) Les ONG ont à leur charge la recherche et la gestion des ressources destinées
à assurer la pérennité du financement de la filière; (viii) Le Ministère des Finances et du budget
s’assure que les obligations financières à l’égard des entreprises de collecte soient bien
respectées.
Cependant, l’on constate un chevauchement de rôle et de mission entre ces acteurs. A cela
s’ajoute la corruption, le détournement, la mauvaise gouvernance d’une manière générale sont
des facteurs non négligeables qui ont porté atteinte à l’organisation et l’efficacité de la filière.
Parmi les parties prenantes, l’on constate une absence totale des entreprises de recyclage des
déchets plastiques.
Dès lors, l’enjeu institutionnel et organisationnel pour les acteurs de la filière, c’est le respect
des cahiers de charges des acteurs, le renforcement des compétences des gestionnaires des
déchets, une stratégie intégrée et des ressources suffisantes pour une gestion efficace des
déchets.
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Il est difficile d’avoir des informations liées au budget dédié à la gestion des déchets encore plus
pour les importations de plastique au Tchad. Néanmoins, les données du recensement de 2009
(RGPH2, 2012) estiment la population de la ville de N’Djamena à 1.092.066 habitants. La
production des déchets solides ménagers était de 800 tonnes/jour (BCEOM, 1992)15. Ceci revient
à une production moyenne de 1,36 kg de déchet par habitant par jour, largement supérieur à la
moyenne de l’Afrique sub-saharienne (0,46 kg par jour). En chiffres ronds, la production annuelle
est d’environ 292 000 tonnes avec un taux moyen de collecte estimé à environ 40%. Le gisement
de plastique représente 5,67%, soit 16 556 tonnes par an (45,36 tonnes par jour). Ce chiffre est
à multiplier par deux si l’on considère la croissance démographique, la forte urbanisation et
l’amélioration du cadre de vie de la population ces dernières années.
Les 40% de déchets collectés sont acheminés directement vers les décharges de circonstance
sans un éventuel projet d’élimination définitive. La mairie de N'Djamena, malgré la mise en place
du CERVALD et les ressources importantes allouées à l'opération « N'Djamena Nadif » en 2009,
n’arrive pas à réaliser l’intégralité de son cahier de charges y compris l’élimination des déchets.
La destination finale des déchets n’est qu’une préoccupation de second ordre. Ses opérations se
limitent aux enlèvements d’ordures des marchés et des espaces publiques de la ville.
Pour l’élimination ou le recyclage des plastiques, non seulement la mairie ne s’y intéresse pas,
mais l’on observe également une absence totale des recycleurs privés. A N’Djamena, le recyclage
pratiqué est celui des déchets métalliques. Les ferrailles récupérées dans le gisement de déchets
sont transformées en matériaux de construction et ustensiles. Les pratiques de recyclage des
déchets métalliques sont artisanales. C’est la seule matière dont le recyclage est rémunéré et
offre de l’emploi. Pour le plastique, il existe quelques industries qui fabriquent les objets à base
de plastiques tels que des sachets, des nattes, des tuyaux, des cruches, des chaises, etc. Ces
industries s’approvisionnent de la matière plastique vierge fournie par la raffinerie de
N’Djamena. Il faut noter que la demande en matière plastique vierge est deux fois supérieure à
la quantité fournie par la raffinerie. La pénurie de cette matière première fait souvent monter les
enchères. La fourchette des prix payés par les industriels pour un kilogramme de matière vierge
fluctue entre 1 000 à 2 000 FCFA/kg. Jusque-là, la plupart de ces industries ignorent la possibilité
de transformer les déchets plastiques en matière première.
Dans la ville de Dakar (Sénégal) dont l’environnement économique et social est semblable du
Tchad, les activités de valorisation sont généralement séparées entre le secteur industriel de la
transformation et la régénération sous forme de granulés, broyats ou de poudre de leurs déchets
de production. La demande du secteur industriel pour du broyats (25%) et une matière régénérée
en granulés (50%) et en poudre (25%) transformés à partir de déchets plastiques. Elle est estimée
15 Cf. BCEOM, Rapport final, Rationalisation des déchets solides à N’Djamena, janvier 1992. p2
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en moyenne à 150 tonnes/mois. Les prix d’achat proposés pour ces différentes matières vont de
100 à 650 FCFA/kg suivant le niveau d’élaboration et la qualité du produit. Le prix d’un
kilogramme de déchets plastiques collectés oscille entre 65 à 100 FCFA. Le secteur de la
récupération et de la valorisation représente une source de revenu pour plus de 3 000 personnes
(Rapport PDM, 2002)16.
À côté des bénéfices financiers et sociaux, il y a aussi des bénéfices écologiques qu’on pourrait
tirer du recyclage des déchets plastiques. Chaque tonne de plastique supplémentaire recyclée
permet : (i) de réduire de 0,9 à 1,3 tonnes d’émissions de gaz à effet de serre; (ii) d’économiser
13 MWh d’énergie; (iii) de gagner 5,2 m3 d’eau (Eco-Emballages & ADEME 2014)17. Recycler une
tonne de bouteilles18 en PET permet d’économiser 830 litres de pétrole. Dès lors, l’enjeu
technique et financier, pour la mairie c’est de convaincre les opérateurs économiques à investir
dans l’économie circulaire ; pour les investisseurs c’est un secteur moins risqué, une technologie
de recyclage moins complexe avec une clientèle inconditionnelle.
I.2.1 Pré-collecte
La pré-collecte consiste à retirer les déchets de la source de production vers les points de transit
aménagés par la commune. Les déchets sont censés être ramenés directement dans ces lieux de
collecte par les populations elles-mêmes ou récupérés par les comités d’assainissement des
quartiers ou par les nombreux petits pré-collecteurs privés pour les acheminer à ces endroits.
Malheureusement depuis un certain temps, ces points de regroupement de déchets sont fermés,
la commune éprouve des difficultés pour les vider régulièrement par manque de moyens. De ce
fait, il est courant de constater des dépôts anarchiques de déchets en différents endroits de la
ville.
L’activité des pré-collecteurs est financée par un système d’abonnement au tarif de 1500 à 2000
FCFA par parcelle et par mois. Ils utilisent des charrettes à traction animale ou humaine en
fonction de leurs moyens.
16 https://www.europarl.europa.eu/news/fr/headlines/society/20181212STO21610/dechets-plastiques-et-
recyclage-dans-l-ue-faits-et-chiffres-infographie (consulté le 27 Aout 2021)
17 ADEME. 2014. “Chiffres Clés Sur Les Déchets.”
18 https://www.consoglobe.com/recycler-plastiques-4312-cg (consulté le 27 Aout 2021)
11
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I.2.2. Collecte
La collecte consiste en l'enlèvement des déchets de points de regroupement désignés pour les
acheminer vers un lieu de tri, de stockage, de traitement ou de valorisation. Une dizaine de
petites sociétés plus ou moins organisées dont BIBO Ville Propre, Entreprise MALLAH et
PROPRENET, disposant de camions et employant entre 10 et 30 personnes sont actives sur le
marché de la collecte des déchets. Elles interviennent surtout auprès des ménages et des
établissements commerciaux dont elles récupèrent leurs déchets et les acheminent directement
vers les décharges de circonstance. Leur service est facturé 5000 francs CFA par mois et par
parcelle pour les particuliers et en fonction des termes de contrat pour les entreprises.
La municipalité dispose de quelques bennes qui s’occupent d’enlever les ordures au niveau des
marchés, des administrations et des autres espaces publiques de la ville.
12
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I.2.3 Tri
Le tri des déchets consiste, comme son nom l'indique, à trier les déchets suivant leur nature pour
faciliter ensuite leur traitement. On distingue plusieurs étapes de tri sélectif : le "tri à la source",
lorsque le producteur fait le tri lui-même avant la collecte, le "tri par apport volontaire" lorsqu'il
apporte ses déchets à des conteneurs spécifiques sur la voie publique ou au point de collecte et
le "tri en déchetterie" effectué par des employés ou des machines lors du procédé de recyclage.
Actuellement, il n’y a aucune initiative de tri à l’échelle de la ville. Depuis la source de production,
en passant par la pré-collecte, la collecte et jusqu’à la mise en décharge, les déchets sont
mélangés tous types et nature confondus.
La ville ne dispose pas de décharges finales officielles et aménagées mais il existe deux décharges
de circonstances dont une se situe dans la périphérie du quartier LAMADJI à environ 10 km vers
la sortie Nord et une à la périphérie du quartier GASSI vers la sortie Est de la ville. Ces décharges
ne respectent aucune norme de protection environnementale. Elles n’ont bénéficié d’aucun
aménagement pour protéger le sol et la nappe phréatique de toute contamination par le
ruissellement ou la lixiviation. Elles sont à ciel ouvert et reçoivent toutes sortes de déchets
mélangés. De nombreuses décharges sauvages existent à travers toute la ville.
13
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Cliché : Nabia
Aujourd’hui N’Djamena est une ville où la problématique de la gestion des déchets plastiques est
réelle. Les déchets plastiques sont visibles partout dans la ville. Le système de gestion actuel
consiste en la collecte, le transport et la mise en décharge non contrôlée. Moins de 40% de cette
production journalière est quotidiennement ramassée. Par conséquent, le nombre de décharges
non contrôlées se multiplient dans la ville et posent de sérieux problèmes de santé publique et
de protection de l’environnement. Dans la quête de solutions pour apporter une contribution à
ce secteur, plusieurs options sont envisageables pour réduire l’impact négatif des déchets
plastique sur l’environnement. Ces options peuvent être regroupées dans une stratégie que nous
nommons: "Les trois R du déchet plastique"; Réduire - Réutiliser - Recycler. Notre recherche va
se focaliser sur le troisième ‘’R’’ : recycler.
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l’environnement et la santé publique, le taux d’insalubrité ne cesse de croître. Pourtant, l’on peut
créer de richesse lorsque le déchet des uns, peut devenir de la matière première pour les autres.
Il est évident que nous ne pouvons prétendre délivrer la solution miracle pour résoudre les
problèmes que posent les déchets plastiques à N’Djamena. Cependant, en tant que gestionnaire
de projets, nous pensons pouvoir apporter notre modeste contribution à la recherche de
solutions dans la perspective de proposer un système d’élimination, respectueux de
l’environnement qui peut être un véritable complément au système de gestion des déchets
existant.
Est-ce que la mise en place d’une unité de recyclage des déchets plastiques dans la ville de
N’Djamena pourrait-elle contribuer à rendre la ville de N’Djamena saine ?
Pour mieux apporter des éléments de réponses, il convient d’élucider cette question
principale aux travers de questions secondaires.
Questions secondaires :
▪ Les collecteurs des déchets ne peuvent-ils pas jouer un rôle central dans la collecte des
déchets plastiques ?
▪ Est-il possible d’acteurs plus impliquer les industries de plasturgie comme acteurs
stratégiques dans la gestion des déchets plastiques ?
▪ Quel type de valorisation est adapté aux déchets plastiques de la ville de N’Djamena ?
L’objectif général de cette étude est de lutter contre la pollution plastique à travers la mise place
d’un projet de recyclage des déchets plastiques dans la ville de N’Djamena.
De façon spécifique, il s’agira de:
▪ évaluer l’engagement des collecteurs des déchets relatif à la collecte sélective de déchets
plastiques;
▪ évaluer la demande en matière plastique auprès des industries de plasturgie ;
▪ proposer un projet de recyclage des déchets plastiques qui est techniquement,
financièrement et écologiquement rentable.
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Le plastique est apparu sur le marché au début du XXe siècle. Ses qualités (hygiène, résistance aux
chocs et aux variations de température, facilité de mise en forme, imputrescibilité, etc.), lui ont
rapidement permis de se rendre indispensable. Depuis plusieurs décennies, les matières
plastiques sont à la base de l'amélioration du cadre de vie grâce à leur usage commode et
pratique. L'alimentation, les habitations, les vêtements, les soins de santé, les loisirs et le sport,
le transport ainsi que les communications, ne seraient pas ce qu'ils sont si nous ne disposions pas
de la gamme actuelle de matières plastiques (Anonyme, 1992)19.
C’est dans ce contexte qu’il conviendrait de chercher de prime abord, à connaître la définition du
plastique (1), d’expliquer le processus de fabrication du plastique (2), de les classer en groupe en
fonction du processus de fabrication (3), de connaître les différents types de valorisation des
déchets plastiques possible (4), les identifier à travers leurs logos (5) et enfin avoir un aperçu sur
leur toxicité (6).
Le terme « plastique » désigne une large gamme de matériaux et composés. Il existe environ 50
familles et des centaines de variétés de plastiques. La plupart de ces plastiques sont fabriqués à
partir de simples molécules d'hydrocarbure (monomères) dérivées du pétrole ou du gaz. Le
pétrole est raffiné, distillé, la fraction d'essences légères ou " naphta " est isolée puis " craquée "
(distillée) à la vapeur, ce qui permet d'obtenir des molécules chimiques de base : les monomères
(éthylène, propylène...) constitués d'atomes de carbone, d'hydrogène, d'oxygène... Les
molécules sont assemblées entre elles sous forme de chaînes, linéaires ou en réseau, qu'on
appelle les polymères. Chaque polymère présente des propriétés, une structure et une taille
19 Anonyme 1 (1992). Fédération des Industries Chimiques, In La chimie et vous, N°l (1992). Emballages en matières
plastiques : Le recyclage, une stratégie en faveur de l'environnement (Belgique). p4.
16
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propres. Et, pour en améliorer ces caractéristiques, on peut y ajouter différentes substances des
charges, des plastifiants ou autres additifs. Différentes combinaisons de monomères produisent
différentes résines de plastique avec des caractéristiques différentes. Notons que 4 % du pétrole
brut est investi pour la fabrication du plastique (ACRR, 2004)20.
L’ingrédient de base pour la fabrication de plastique est le naphta. Le naphta est un liquide issu
de nombreuses et complexes opérations de raffinage du pétrole brut. Le processus de fabrication
du plastique se décompose en trois étapes21 (craquage, polymérisation et la mise en forme).
ETAPE 1 (craquage): le naphta est chauffé à plus de 800°C, puis refroidi brutalement. Par ce
processus, ses molécules d’hydrocarbures se fragmentent en petits morceaux : les monomères.
ETAPE 2 (polymérisation): les monomères, grâce à des réactions d’addition ou de condensation,
se lient entre eux pour former des polymères. À la sortie de la raffinerie, ils se présentent sous
forme de granulés, de liquides ou de poudres.
ETAPE 3 (Mise en forme): les polymères, avec l’ajout d’adjuvants et d’additifs, deviennent les
différents matériaux plastiques que nous connaissons. Ils sont ensuite mis en forme par moulage.
Les techniques de mise en forme des plastiques dépendent de la nature des polymères et de la
destination des produits finis.
Figure 10 : granulat déchet plastique recyclé Figure 11 : broyat de déchet plastique recyclé
Source : https://www.fuellwatte.com/fr/produit/granules-de-rembourrage/
20 ACRR (2004). Guide de bonnes pratiques pour le recyclage des déchets plastiques. Guide conçu par et destiné aux
autorités locales et régionales. ACRR / APME / ECVM / EUPR / EUPC. p98.
21 https://bpsuperfioul.fr/plastique-fabrique/
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On compte entre mille ou deux mille " plastiques différents " répartis en deux grands groupes :
les thermoplastiques et les thermodurcissables.
Les thermoplastiques caractérisent les plastiques malléables qui peuvent être chauffés, refroidis
pour donner une forme, puis chauffés à nouveau pour une autre forme. Cette caractéristique
permet la recyclabilité de la matière.
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Il existe plusieurs destinations utilisant des déchets plastiques. Ils peuvent être mis tout
simplement en décharge (a), réutiliser certains (b), les faire renaitre (c), les transformer en
chaleur (d) ou leur donner une autre forme (e).
a. Mise en décharge
Elle est la pratique de traitement la plus ancienne et la plus utilisée dans le monde (Hafid
et al., 2002; Gachet 2005)22. Elle est pratiquée depuis longtemps malgré les impacts qu’elle
engendre (Thonart et al., 2005)23. Dans les PED, la mise en décharge est généralement synonyme
de dépôts sauvages au bord des routes ou sur des parcelles de terrains vides ainsi que dans les
zones humides.
22 Hafid N., El Hadek M., Lguirati A. et Bouamrane A., 2002. Évaluation d’une filière simplifiée de compostage des
ordures ménagères; déchets, Revue Francophone d'Écologie Industrielle -N° 25- 1er trimestre 2002.
23 Thonart P., Sory D., 2005, Guide pratique sur la gestion des déchets ménagers et des sites d’enfouissement
technique dans les pays du sud. Collection points de repère, OIF, p121.
19
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b. Réemploi, réutilisation
Les activités de réemploi et de réutilisation allongent la durée de vie des produits et participent
ainsi à la réduction de la consommation de ressources et de la production de déchets. Il concerne
les déchets type bouteilles, flacons et sachets plastiques. A titre d’exemple, on utilise les
bouteilles en plastique pour garder l’eau dans le réfrigérateur. Cependant cette technique a peu
ou pas d'impact sur le gisement de déchets plastiques.
c. Recyclage chimique
20
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L'incinération est un processus destructeur dans lequel les déchets plastiques sont convertis en
leurs produits de combustion. Puisque le plastique est issu du pétrole, il a un pouvoir calorifique
comparable aux sources d'énergie traditionnelles. Cependant, dans la plupart des pays
développés, la méfiance du public à l'égard de l'incinération limite actuellement le potentiel des
technologies de déchets-énergie, car elles produisent des gaz à effet de serre et des polluants
hautement toxiques.
e. Recyclage mécanique
Le recyclage mécanique est le traitement des plastiques utilisés pour former de nouveaux
produits similaires. Il s'agit d'un type de recyclage secondaire du plastique où les déchets de
matières plastiques homogènes sont transformés en produits avec un niveau de performance
égal ou inférieur au produit original. Le recyclage mécanique des déchets plastiques semble être
une opération « verte ».
Le recyclage matière des emballages plastiques ménagers concerne, pour le moment, presque
exclusivement les corps creux (bouteilles, flacons, bidons) qui constituent la fraction la plus
importante et la plus homogène du gisement. La valorisation mécanique se fait en deux étapes
généralement séparée : la régénération (production de granulat, broyat et poudre) et le recyclage
proprement dit (fabrication des objets en plastique).
● La régénération
La régénération consiste à retrouver les résines plastiques qui vont permettre d'obtenir des
matières premières secondaires destinées à l'industrie du recyclage. Cette régénération
comprend le broyage, le lavage, la granulation, la micronisation des déchets plastiques selon les
polymères. Le processus est représenté dans la figure 14.
21
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Le PEhd (bouteille de lait, des produits cosmétiques ...) après broyage, lavage et extrusion donne
des granules. 100 tonnes entrantes donnent 79 tonnes de granulés24 ;
Le PET (bouteilles de Coca Cola, eaux minérales, …), après broyage, lavage, donne des paillettes,
ou, si l'on ajoute l'extrusion, des granules. 100 tonnes entrantes donnent 81 tonnes de granules
ou de paillettes ;
Le PVC (jouets, bancs, tuyaux, …), après broyage, lavage, donne une poudre (C'est ce qu'on
appelle la micronisation). 100 tonnes entrantes donnent 81 tonnes de poudre en sortie.
22
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Contrairement à ce que l'on croit, les bouteilles recyclées ne font pas d'autres bouteilles. La voie
privilégiée aujourd'hui est la transformation en fibres textiles pour la fabrication de pulls (dite
" laine ", ...) ou en fibres industrielles (tapis automobile...).
Le recyclage consiste à utiliser les résines régénérées (granulats, broyats ou poudre) pour
fabriquer de nouveaux produits présentés dans le tableau 2 .
Tableau 2: Résumé des techniques de recyclage des déchets plastiques
Recyclage
mécanique
Recyclage chimique Valorisation énergétique
Transformation Transformation Incinération
en mélange en avec
d’hydrocarbures combustibles production de
Conservation du Retour au liquides solides de vapeur et
polymère monomère récupération d’électricité
(CSR)
Tous les Tous les Tous les
plastiques (après plastiques plastiques sans
Matériaux PET, PE, PP,
préparation) (après préparation
concernés
PS, PVC PS, PET hors PVC préparation)
hors PVC
Procédés Lavage, broyage, Dépolyméri Pyrolyse, Broyage et Combustion en
de extrusion, post sation distillation préparation excès d’air
recyclage condensation. thermique éventuelle pour
(PS), cimenteries,
solvolyse aciéries, fours à
(PET) chaux
Aujourd’hui la majeure partie des plastiques (99%) est recyclée mécaniquement. Le recyclage
mécanique est basé sur une succession d’opérations de tri dimensionnel, tri matière, nettoyage
et séparation pour aboutir à une nouvelle matière la plus homogène possible de pureté de l’ordre
de 99%. Les autres types de recyclage ont leurs limites : certains sont coûteux, donc non rentable,
d’autres ont peu ou pas d’impact sur le gisement des déchets.
23
Harou NABIA – Université Senghor - 2021
En théorie, tous les plastiques sont recyclables. Mais, dans la pratique, quelques-uns d’entre eux
seulement le sont. Il s’agit essentiellement de PET, PP, PS, PVC, PEHD et de PEBD. D’où
l’importance des codes d’identification pour faciliter le tri et par conséquent le recyclage de ces
catégories de déchets.
24
Harou NABIA – Université Senghor - 2021
25 Billant, O. & Bonnin, M. (2021). Vers l’interdiction des sacs plastique en Afrique atlantique : une analyse numérique
25
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29 Secrétaire d’État auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire français, en
2017, lors des Assises des déchets.
30 S. A WARI, (2012), Problématique de la gestion des déchets ménagers urbains de la ville de N’Djamena: cas du
26
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33 Gervais MOUPELE NGANDZIAMI (2013). Proposition d’un plan de gestion des déchets applicable dans les pays en
développement. P8
34 B. TREPANIER (1998).la faisabilité d’un centre de compostage adapté aux besoins économiques et
environnementaux d’une région administrative. P6
35 J. R. Ngambi. Déchets solides ménagers de la ville de Yaoundé (Cameroun) : de la gestion linéaire vers une
économie circulaire. Géographie. Université du Maine, 2015. Français.
27
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En vue de proposer une solution efficace et pérenne à la question de pollution des déchets
plastiques, nous avons parcouru plusieurs documents à cet effet. Par rapport à nos questions de
recherche, nous avons remarqué dans la revue de la littérature que plusieurs travaux de
chercheurs ont apporté des solutions vraisemblables aux questions génériques liées aux villes
africaines et N’Djamena en particulier en matière de gestion des déchets. Il s’agit des études sur
l’impact des déchets sur l’environnement et la santé publique, la perception et les pratiques de
la population par rapport à la production des déchets, la sensibilisation de la population ou
encore le problème de moyens financiers et matériels. Ayant pour objectif d’éclairer les
investisseurs, la présente recherche débouche sur une hypothèse principale (1) déclinée en
plusieurs hypothèses secondaires (2).
Dans le cadre du plastique, le système actuel de l’économie linéaire est basé sur la fabrication
des produits à base de l’extraction des matières premières. Ces produits sont achetés par les
consommateurs. Les consommateurs vont ensuite les utiliser puis les jeter à la poubelle. Ce mode
de consommation, au fil de temps, va augmenter considérablement les volumes de déchets, avec
des conséquences très néfastes sur l’environnement, la santé publique et aussi sur les réserves
du pétrole dont il est issu. La nouvelle économie dite ‘’économie circulaire’’ propose un nouveau
modèle fondé sur les trois R : réduire, réutiliser, recycler. Dans cette logique, nous émettons
l’hypothèse principale comme suit :
28
Harou NABIA – Université Senghor - 2021
Hypothèse principale : le recyclage des déchets plastiques pourrait bien contribuer à rendre la
ville de N’Djamena saine.
Un interlocuteur cité dans le rapport du sénat français souligne que " le plastique a toutes les
qualités. Son seul problème, c'est son image ". Certains chercheurs pensent que le changement
de mode de consommation dû à l’évolution rapide des industries agroalimentaires favorise la
production croissante des déchets plastiques. Dans cette logique, il est difficile, voire impossible
de se séparer du plastique. Par ailleurs, le résultat de certaines enquêtes montre que les taxes
mensuelles fixées par les pré-collecteurs pour les enlèvements des déchets sont chères.
Hypothèse 1 : Développer le secteur de recyclage du plastique en redynamisant les collecteurs
des déchets.
Cette hypothèse sera analysée à travers six variables : (i) variable année d’existence des
collecteurs, (ii) variable intérêt pour l’ouverture des comptoir d’achat/vente des déchets
plastiques triés, (iii) variable connaissance des différents types de plastiques, (iv) variable prix
d’achat au kilogramme des déchets plastiques auprès des récupérateurs, (v) variable achat des
déchets plastiques à 100F CFA le kilogramme est-il juste ? (vi) variable prix de vente au
kilogramme des déchets plastiques achetés.
Hypothèse 2 : Les industriels peuvent constituer des nouveaux bailleurs de fonds.
Cette hypothèse sera analysée à travers six variables : (i) variable année d’existence des
industriels, (ii) variable types des plastiques vierges utilisés pour le moulage des objets, (iii)
variable lieu d’approvisionnement des matières vierges pour la transformation, (iv) variable
satisfaction de besoin en quantité de matières plastiques (v) variable besoin de complément de
carence par les matières plastiques recyclées, (vi) variable prix d’achat du kilogramme des
déchets plastiques recyclés.
Hypothèse 3 : Le recyclage mécanique des déchets plastiques par régénération pourrait avoir un
impact considérable sur la pollution plastique et en termes de création de richesses et d’emplois.
29
Harou NABIA – Université Senghor - 2021
La Société tchadienne de Traitement des Déchets et d’Assainissement (SOTRADA) est une filiale
de la Société des Hydrocarbures du Tchad (SHT) spécialisée dans le traitement des déchets. Elle
a été créée en 2011 à l’initiative des autorités tchadiennes soucieuses de la protection de
l’Environnement à l’entrée du Tchad dans l’ère pétrolière. Sa mission première est la gestion
intégrale et durable des déchets industriels dangereux et non dangereux. A sa création, son
actionnariat se constituait de la société BOCOM International (société de droit camerounais) avec
55% des parts et de la SHT avec 45% des parts. La SOTRADA est aujourd’hui intégralement
restituée à la SHT qui en demeure l’unique actionnaire pour le compte de l’Etat tchadien. L’usine
de traitement des déchets de la SOTRADA est implantée dans la zone industrielle de BITANDA, à
15km de la ville de MOUNDOU dans le sud du pays. Elle dispose de deux incinérateurs, un
incinérateur HP1000 ATI d’origine française et un incinérateur 50 TPD d’origine chinoise de
capacités respectives 1440 et 8640 tonnes par an. Le siège social de la SOTRADA se trouve à
N’Djamena (BP : 6179) et la Direction Générale à Moundou, BP 111, sise route Mota, Quartier
DOYON. Avec le développement du secteur pétrolier dans le pays, la SOTRADA s’est vue au titre
de l’Arrêté N°39 /PM/PR/MPME/MAE/SG/2015, accordée l’exclusivité de la gestion et du
traitement de l’ensemble des déchets générés par les activités pétrolières au Tchad, ce qui lui a
permis de prendre une certaine importance. Elle emploie une soixantaine de personnes. Son
organigramme se compose de quatre (04) directions, deux (02) départements dont le
département QHSE où nous avons passé notre stage et cinq (05) services. Les déchets traités
proviennent des champs pétroliers, des usines implantées dans la ville de Moundou et de certains
hôpitaux du pays. L’unique procédé de traitement de déchets utilisé actuellement par la
SOTRADA est l’incinération qui concerne l’ensemble des déchets reçus.
N'Djamena est la capitale politique et administrative de la République du Tchad. Elle est située
au sud-ouest du pays, sur la rive droite du fleuve Chari, à sa confluence avec le fleuve Logone, au
sud du Lac Tchad. La ville de N'Djamena se trouve à 475 km de Moundou, la capitale économique
et deuxième ville du pays. Elle est à 1500 Km de Douala (Cameroun), le port maritime le plus
proche.
30
Harou NABIA – Université Senghor - 2021
III.2.2. Démographie
La ville de N’Djamena couvre une superficie de 395 km2. Elle est subdivisée en 10
arrondissements et 64 quartiers. Sa population a subi une croissance rapide pendant les 20
dernières années à cause notamment de l’exode rural. Elle est estimée à 1 092 066 habitants
avec une densité de 2765 habitants / km² (estimation de 2012). Cela a pour conséquences des
problèmes liés à l’accès au logement et aux difficultés de gestion de déchets. En ce qui concerne
l’alentour immédiat du site, il n’y a actuellement pas une population importante. Les habitats
observés sont récents et anarchiques avec quelques activités artisanales.
Les sols sont des types argilo-sableux à argiles dominantes et contiennent des nodules calcaires.
La composition change en fonction de l’endroit où l’on se trouve36. Le climat est de type sahélo-
soudanien tropical avec deux saisons à savoir : (i)une saison sèche (qui dure de Novembre à
Mars); (ii) une saison de pluie. Avec une pluviométrie moyenne annuelle variant entre 565 et 711
mm (SOURCE : Division de la Climatologie/DREAM/Février/2012)
36 Cf. BCEOM, Rapport final, Rationalisation des déchets solides à N’Djamena, janvier 1992. P.2
31
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III.2.5. Température
Elle dépend de la position du soleil. La température maximale à N’Djamena est de 44°C au mois
d’avril (SOURCE : Division de la Climatologie/DREAM/Février/2012).
Le site retenu pour la construction de l’usine est situé à environ 15 km du centre-ville vers la
sortie sud. Ce site a une superficie de 24000m² et est de bordé au Sud et à l’Ouest par des terrains
non occupés, à l’Est par la route principale reliant N’Djamena aux villes du Sud et au Nord par des
habitations précaires récentes37.
N
Tchad
37 Cf. BCEOM, Rapport final, Rationalisation des déchets solides à N’Djamena, janvier 1992. P.2
32
Harou NABIA – Université Senghor - 2021
plastiques et leurs déchets et exploité certains cours, des articles et les cours. Nous avons
également eu recours aux sites internet de certains organismes qui militent pour la protection
de l’environnement comme moyens d’information. Cette première phase de recherche nous a
permis d’avoir une connaissance générale des écrits existant sur notre thème de recherche. Ces
travaux réalisés ont souligné la situation des déchets plastiques, les facteurs générateurs, les
conséquences, la gestion et ont proposé des solutions. Cette exploration nous a permis
également d’orienter notre travail de recherche. (ii) En plus de l’investigation documentaire,
nous avons effectué des visites de terrain et réalisé des enquêtes auprès des sociétés de
plasturgie de la place et des collecteurs de déchets de la ville de N’Djamena. Nous nous sommes
également entretenus avec quelques responsables des services d’assainissement de la ville, du
Ministère en charge de l’Environnement et du Commerce. L’objectif était d’avoir des
connaissances sur la question des déchets plastiques dans la ville de N’Djamena et aussi de
s’assurer de la faisabilité du thème de recherche. Nous avons, enfin, pris attache avec quelques
fournisseurs de machines de recyclage de déchets plastiques en Asie et en Europe pour les prix
des outils de production.
Dans le cadre des hypothèses de recherche, notre population enquêtée est constituée des trois
groupes suivants :
❖ Le public cible prend en compte principaux acteurs de la gestion des déchets de la ville
de N’Djamena : les collecteurs (comités d’assainissement et les entreprises formelles de
collecte des déchets) ; et les potentiels acheteurs des déchets plastiques régénérés (les
industries de plasturgie installées à N’Djamena). Etant donné que les collecteurs et les
usines de plasturgie sont moins nombreux, nous avons sondé l’ensemble de ceux-ci. Nous
nous sommes intéressés également à connaître éventuellement la concurrence dans la
régénération des déchets plastiques au Tchad, mais notre effort est vain. Il n’y en a
aucune.
❖ Les personnes ressources : il s’agit de celles en charge du secteur de la protection
de l’environnement et de la gestion des déchets. Nous avons eu recours à la SOTRADA, à
la SHT, à la Mairie centrale de N’Djamena, au Ministère de l’environnement, au Ministère
de la santé publique, aux structures privées que sont Esso Tchad, OPIC, ECOBANK.
❖ Le groupe témoin : il est constitué des autorités en charges des industries : le ministère
de commerce et de l’industrie, la CCIAMA (Chambre de Commerce d’Industrie,
d’Agriculture, des Mines et d’Artisanat), l’ANIE (l’Agence Nationale des Investissements
et des Exportations).
33
Harou NABIA – Université Senghor - 2021
L’enquête, effectuée du 08 Mai au 24 Juillet 2021, s’est déroulée en deux phases : la visite du
terrain (a) et les enquêtes avec questionnaires (b).
a. La visite du terrain
Pour bien s’imprégner de la réalité de l’existence de la pollution visuelle des déchets plastiques,
nous avons fait des descentes sur le terrain. Nous avons visité les décharges de circonstance
créées çà et là dans la ville de N’Djamena et ses périphéries. Pour mieux repérer les cibles de
l’enquête, une visite exploratoire a été effectuée dans le but de les localiser avant de revenir
pour les enquêtes. Durant notre visite, nous avons sillonné en voiture, à moto et parfois à pied
tous les dix arrondissements de la capitale. Toutes les zones industrielles de Farcha et Djarmaya
(40 km de N’Djamena) où sont installés les industriels ont été prospectées. Les marchés, certains
espaces publics et abords du fleuve Chari ont été également explorés.
b. Les enquêtes avec questionnaires
Les cibles sont les collecteurs privés (10 échantillons), les comités d’assainissement (10
échantillons) et les industriels de plasturgie (13 échantillons). Une enquête sur les recycleurs des
déchets plastiques a été envisagée dans cette étude. Le résultat est néant, car nous n’avons
retrouvé aucune entreprise de recyclage des déchets plastiques au N’Djamena. Ces enquêtes
ont été de style individuel. Les entretiens se font auprès des responsables des comités
d’assainissement, des collecteurs et des industriels. La rencontre avec les cadres de CCIAMA,
Ministère de Commerce et de l’Industrie et l’ANIE avait pour but de connaître les entreprises de
plasturgie et les entreprises de recyclage avec le type de recyclage effectué.
La recherche d’information auprès des cibles citées ci-haut s’est faite sur la base d’un
questionnaire. Ce questionnaire comprenait 5 questions conformément aux variables retenues
dans le modèle d’analyse, à savoir : (i) variable année d’existence des industriels, (ii) variable
types des plastiques vierges utilisés pour la transformation, (iii) variable prix d’achat des matières
vierges de la raffinerie de N’Djamena ou importées, (iv) variable quantité de matière vierge
achetée, (v) variable besoin en matières plastiques, (vi) variable prix d’achat du kilogramme des
déchets plastiques souhaité.
34
Harou NABIA – Université Senghor - 2021
Les résultats des différentes enquêtes réalisées sont étudiés grâce à la technique de
l’analyse de contenu. Les prises de notes issues des entretiens sont exploitées de façon
minutieuse afin de déceler les informations nécessaires à notre travail.
Le dépouillement et exploitation des données recueillies lors de nos enquêtes et entretiens s’est
fait au moyen du logiciel Excel. Grâce à l’observation faite sur le terrain, nous est arrivé la
possibilité de mettre en place des comptoirs d’achat de déchets plastiques dans certains endroits
de la ville, en partenariat avec les collecteurs des déchets. Le traitement des données nous a
permis d’analyser les avis des parties concernées par la gestion des déchets, afin de mieux cerner
les problèmes et envisager la solution de recyclage.
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Cette partie sera consacrée à la présentation des résultats de l’enquête, leur analyse et à la
vérification des hypothèses de recherche. Au fait, cet exercice fait suite à celui déjà effectué dans
la rubrique méthodologie de recherche. Pour ce faire, il est nécessaire de rappeler l’échantillon
sur lequel se basera la mobilisation des données. Ainsi nous avons ciblé 10 entreprises privées de
collecte des déchets les mieux structurées, 10 comités d’assainissement pour les 10
arrondissements de N'Djaména et la totalité des industriels de plasturgie, soit 13 usines.
Les résultats obtenus seront enregistrés sur GOOGLE FORMS et EXCEL analysés en fonction des
variables retenues par (A) hypothèse relative à l’achat des déchets plastiques au kilogramme
pour encourager la collecte sélective des déchets, et (B) hypothèse relative à a la mise à
disposition des industries de plasturgie les matières plastiques régénérés.
L’enquête devant mener à la vérification de l’hypothèse selon laquelle acheter les déchets
plastiques préalablement triés peut favoriser l’accélération de la propreté de la ville et la création
d’emploi, six questions ont été posées aux comités d’assainissement et aux collecteurs privées
formels des déchets : (1) Depuis combien de temps êtes-vous sur le marché de la collecte des
déchets?, (2) Etes-vous personnellement intéressés par l'ouverture dans votre quartier et la
gérance d'un comptoir d'achat de déchets plastiques triés?, (3) Connaissez-vous les différents
types de plastiques?, (4) A quel prix seriez-vous prêts à acheter des déchets plastiques triés aux
récupérateurs ?, (5) 100 FCFA le KG de déchets plastiques triés est-il juste ? (6) A quel prix seriez-
vous prêts à revendre des déchets plastiques triés ?.
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VI.2.1. Depuis combien de temps êtes-vous sur le marché de la collecte des déchets?
Les résultats issus de cette question sont consignés dans le tableau suivant :
Figure 20 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée à l’année d’existence des collecteurs
Source : Enquête 2021
Ce Figure traduit les résultats issus de la question liée à une tranche d’année d’existence des
collecteurs privés et publics (comités d’assainissement). Ainsi sur un effectif de 20 responsables
sondés, il nous a été donné de constater que 50% ont existé depuis plus de dix ans, il s’agit sans
doute des comités d’assainissement créés par la mairie. L’enquête montre également 45% de
cible ayant entre 5 et 10 ans d’existence et 5% plus de 10 ans.
VI.2.2. Intérêt des entreprises privées et le comité d’assainissement à ouvrir des comptoirs pour l’achat
déchets plastiques triés
100% des collecteurs souhaitent ouvrir des comptoirs d’achat des déchets plastiques. Le résultat
de cette enquête traduit une nouvelle image que les collecteurs des déchets ont désormais des
déchets et particulièrement des déchets plastiques.
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Figure 22 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée à la connaissance de différents types de plastiques
Ce graphique montre que la majorité des collecteurs ne savent pas faire la différence entre les
plastiques. Les 10% qui ont une connaissance des types de plastique représentent une filiale des
grands groupes.
VI.2.4. A quel prix seriez-vous prêts à acheter des déchets plastiques triés aux récupérateurs ?
Au niveau du prix d’achat au kilogramme des déchets plastiques, le résultat s’est matérialisé
comme suit :
Figure 23 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée au prix d’achat des déchets plastiques
D’après ce graphique, la majorité des collecteurs ont choisi le prix le bas possible, c’est à cause
d’incertitude liée à la valeur qu’il faut accorder aux déchets. Les 5%, quant à eux, compte sur la
disponibilité et le prix d’achat des recycleurs. Si les recycleurs pourraient acheter le kilogramme
à plus de 150 FCFA, ils peuvent s’approvisionner à 100 FCFA voir plus.
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S’agissant du prix de déchet plastique qui est en moyenne 100 FCFA le KG comme fut le cas des
autres pays comme le Sénégal, le Burkina Faso, Bénin ou la Côte d’Ivoire, la réponse des enquêtés
est matérialisée dans le graphique ci-dessus :
Figure 24 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée à l’achat des déchets plastiques à 100 FCFA le KG.
Ce graphique montre que 95% des enquêtés sont d’accord à ce prix du fait de la difficulté à
rencontrer dans la récupération. Cette difficulté est due au manque d’organisation généralisée
dans la pré-collecte des déchets.
VI.2.6. A quel prix seriez-vous prêts à revendre des déchets plastiques triés ?
Figure 25 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée au prix de vente des déchets plastiques
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Le graphique montre que 70% des collecteurs optent pour la vente d’un kilogramme à 75 FCFA
aux recycleurs si le prix d’achat revenait à 50 FCFA le KG. 20% veulent revendre à 100 FCFA, 10%
restant souhaitent vendre à 125 FCFA le KG en fonction de l’offre et la demande.
De tout ce qui précède, il convient de dire que l’hypothèse selon laquelle, l’activité du recyclage
des déchets plastiques, n’est pas développée dans la ville de N’Djamena parce que, les
collecteurs et les industries de plasturgie ne savent pas qu’il existe plusieurs types de plastiques
et que l’on peut transformer les déchets plastiques en une matière première « secondaire » de
bonne qualité et à faible coût est donc vérifiée.
Pour conduire l’enquête devant mener à la vérification de l’hypothèse selon laquelle les
industries de plasturgie ont besoin de matières plastiques régénérées, plusieurs questions
fondamentales ont été posées :
Figure 26 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée à l’année d’existence des usines
L’interprétation de ce graphique nous conduit à conclure que les usines de plasturgie ont vu le
jour il y a moins de dix ans parce qu’elles ont été mises en place après la mise en exploitation de
la Raffinerie de N’Djamena en 2011.
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Pour mieux interpréter le résultat voici ci-après les résultats de l’enquête sous forme de
graphique :
Figure 28 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée à la matière première importé ou achetée au Tchad
Le graphique montre que les entreprises de plasturgie, paient localement autant qu’elles
importent la matière vierge. Et si on s’approvisionne à l’étranger c’est que le marché local ne
répond pas à la demande.
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Le résultat issu de cette question montre que l’ensemble d’entreprises de plasturgie ont
manifesté leur intérêt d’optimiser leur capacité de production. Mais la matière première fait
défaut.
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Le coût d’un kilogramme de matières plastiques recyclées fait l’objet de diverses propositions. Il
est représenté dans le graphique suivant :
Figure 32 : Graphique traduisant le résultat de l’enquête liée au prix d’achat de matière plastique recyclé
Le graphique montre que les entreprises ont choisi naturellement le prix le plus bas possible.
Toutefois certaines entreprises sont prêtes à payer 800 FCFA/KG voire plus si et seulement si le
plastique recyclé est de bonne qualité.
En ce qui concerne l’hypothèse selon laquelle, ouvrir les comptoirs d’achat des déchets
plastiques dans les quartiers, les recycler puis les fournir aux industries de plasturgie à un coût
très bas par rapport au prix de la raffinerie, permet de protéger l’environnement et préserver
la santé publique contre la pollution plastique à N’Djamena est vérifiée.
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VI.4. RECOMMANDATIONS
● Les habitants de N’Djamena, bien que conscients que les déchets plastiques sont nuisibles
à l’environnement et à la santé, ignorent réellement les maux dont ils peuvent être
source. Il est donc nécessaire d’informer la population à travers les médias, les ateliers et
les campagnes de sensibilisation (et même en langue local pour les illettrées) sur les
risques et nuisances induits par la non-gestion actuelle des déchets plastiques et
promouvoir les nouvelles habitudes de tri et de gestion quotidienne de ces déchets
plastiques ;
● Élaborer des programmes de sensibilisation scolaires et former les enseignants sur les
conséquences des déchets plastiques ;
● Former l’ensemble d’acteurs de la filière de gestion des déchets plastiques ;
● Évaluer la mise en œuvre du plan de sensibilisation des populations.
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● Renforcer le cadre et les mécanismes de partenariat public privé et les étendre à la filière
déchets plastiques ;
● La création d’une structure mixte chargée des orientations politiques et stratégiques pour
la gestion intégrée des déchets et regroupant des représentants des différents acteurs
impliqués dans la production et la gestion des déchets : Commune, consommateurs,
industriels, distributeurs, marchés, autres opérateurs économiques ;
● Favoriser les investissements privés nationaux et étrangers par des mesures incitatives
portant sur exonérations fiscales à ceux qui développent des projets de recyclage des
déchets plastiques;
● Les entreprises tchadiennes qui se lancent dans le recyclage des déchets plastiques
doivent être subventionnées par l’Etat afin que ces produits qui paraissent soient
accessibles à tous.
● Mettre en place une certification du taux d’incorporation de matière plastique recyclée
dans les produits et développer une signalétique pour permettre au consommateur
d’apprécier la facilité de recyclage des produits achetés
● Demander aux industriels d’établir des feuilles de route en vue de développer le recyclage
des déchets plastiques.
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VI.5. PROJET DE LA MISE EN PLACE D’UNE UNITÉ DE RECYCLAGE DE 4 000 TONNES DES
DÉCHETS PLASTIQUES PAR AN
La décision prise par la Mairie de N’Djamena interdisant l’utilisation des plastiques est salutaire.
Malheureusement, il nous est donné de constater l’apparition de ces plastiques sous une autre
forme dans la ville de N’Djamena ce dernier temps : emballages, bouchons des produits
agroalimentaires, bouteilles d’eau, de jus, des produits cosmétiques (…), les plastiques sont
omniprésents dans le quotidien des habitants de N’Djamena. Ce sont des matières extrêmement
pratiques et agréables. Il est difficile pour les N’Djamenois de s’en débarrasser.
Pour contribuer au maintien de la santé de la population et de la création d’un climat sain
favorable au développement des affaires, la SOTRADA projette de mettre en place une unité de
régénération des déchets plastiques dont la durée de dégradation est plus ou moins de 450 ans.
Source : Nabia
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Tableau 3 : cadre logique du projet construction d’une unité de recyclage des déchets plastiques
Source : Nabia
Indicateurs Objectivement Sources et moyens de
Logique d’intervention
Vérifiables (IOV) vérification Hypothèses
Promouvoir et contribuer à Taux d’insalubrité des dix Statistiques Ministères de Approbation l’efficacité de la
une meilleure gestion des arrondissements de l’environnement et de la technique
Objectifs global ordures dans les dix N'Djaména santé
arrondissements de
N'Djaména
OS1 : Recycler les déchets I1OS1 : Nombre d’objets à Bonne appropriation du
plastiques base de plastique recyclés projet par les pré-collecteurs
OS2 : Offrir des emplois I1OS2 : Nombre d’emplois Rapport d’activités et les industries de
permanents et occasionnels créés transformation des matières
OS3 : Éviter le rejet de gaz à I1OS3 : Quantité de tonne Statistiques Ministères de plastiques
effet de serre dans équivalent carbone évitée l’environnement et de la
l’atmosphère ; I1OS4 : Nombre de produit santé
OS4 : Promouvoir le concept en plastique produits
Objectifs spécifiques
« Produire tchadien, localement ;
consommer tchadien ». I1OS5 : Diminution du taux
OS5 : Réduire les des importations d’objets en
importations des objets en plastiques ;
plastique I1OS6 : Diminution taux de
OS6 : Elimination des agents maladies liées à l’insalubrité
pathogènes vecteurs de
maladie
Objectif spécifique (OS1) : Recycler les déchets plastiques
R1 : Usine de recyclage I1R1: usine implémentée - Rapport projet - Forte adhésion pré-
construite ; I1R2: nombre de personnes - Rapport des collectivités et collecteurs et industriels
R2 : Changement du sensibilisées ou formées ; institutions de santé, photos - Concordance entre les
comportement de la I1R3: Nombre de comptoirs - Analyses et contrôles des résultats
population face à d’achat des déchets états comptables et - Analyses écarts
l’assainissement de plastiques installés et financiers
l’environnement aménagés ;
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Le projet consiste à mettre en place une unité de recyclage de 4 000 tonnes des déchets plastiques
par an. Les déchets plastiques recyclés (régénérés) en granulat, broyat et poudre sont
conditionnés en big bag de 100 kg (voir image 33, 34). Les produits ensachés par type de résine
plastique (PP, PEBD, PEHD et PET), sont ensuite fournis aux industries de transformation de
matières plastiques pour être fondus et moulés en divers objets du quotidien tels que seaux
d’eau, chaises, cruches, arrosoirs, meubles de jardin, etc.
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D’après une étude complète du projet de mise en place d’une unité de recyclage des déchets
plastiques à N’Djamena dont l’intégralité se trouve à l’annexe 5, cette hypothèse est vérifiée.
Le projet est économiquement, techniquement et écologiquement rentable à N’Djamena.
Dans cette partie, nous nous proposons de réaliser le Mémoire d’Avant-Projet (MAP), constitué
d’éléments, présentés détaillés comme suit :
La structure de fractionnement de taches se présente ainsi :
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Rejet des déchets plastiques dans les Arrêt de rejet des déchets plastiques dans les
caniveaux, sur les routes et autres caniveaux, sur les routes et les espaces publics
espaces publics…
Prolifération des insectes, moustiques, Elimination des agents pathogènes vecteurs de maladie
rongeurs……
Incinération des déchets plastiques par Arrêt des incinérations des déchets plastiques
les ménages
Les objets en plastiques coûtent très Les objets en plastiques coûtent moins chers
chers
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CONCLUSION
cette présente étude porte sur la lutte contre la pollution plastique à travers l’implantation et
l’exploitation d’une usine de valorisation des déchets plastiques à N’Djamena. Elle nous a permis
de prendre connaissance des enjeux de la pollution plastique. Ceci est d’autant vrai que la ville
de N’Djamena fait face à une prolifération des déchets plastiques. Les défis sont d’ordre
environnemental, culturel, réglementaire, organisationnel, technique et économique.
L’étude nous a permis de connaître également la perception des collecteurs des déchets et
industries de plasturgie pouvant guider l’industrie de recyclage dans la décision d’investir dans
une usine de valorisation des déchets plastiques afin contribuer à l’amélioration des conditions
de vie des habitants de N’Djamena. En matière du procédé de recyclage, la régénération semble
la plus adaptée. Ce procédé permet de valoriser les déchets plastiques en matière première
« secondaire » avec un rendement de 99%. Il permet non seulement de maîtriser la chaîne de
production, mais parce qu’il est moins complexe et les clients sont connus.
L’exploitation d’une telle usine dans la ville de Ndjamena est un projet économiquement rentable
et socialement viable car, elle va contribuer à l’amélioration de cadre de vie, à la préservation de
la santé des populations et à la création d’emploi en débarrassant la ville d’une partie de ses
déchets plastiques. Néanmoins, elle ne permettra pas de régler définitivement le problème car
les choix techniques retenus ne prennent pas en compte tous les types de plastiques (75% des
plastiques), et les activités socio-économiques couplées à l’accroissement démographique et aux
changements dans le mode de consommation font que les quantités des déchets plastiques
augmentent sans cesse.
Cependant, nous souhaitons que la technique de recyclage par régénération des déchets vienne
en complément à la technique de la mise en décharge pour une élimination importante de la
quantité de déchets plastiques. Pour cela, des décharges officielles aux normes
environnementales doivent être aménagées. A côté des instruments réglementaires tels que
l’Arrêté N°08 / MDT / SG / DEP du 07 Septembre 2004 qui interdit l’importation et l’usage des
sacs plastiques qui n’a pas produit ses effets, il faut mettre en place des mesures
d’accompagnement : l’éducation des populations à la pollution plastique et au mode de
consommation, la création d’une institution pour accompagner les projets de recyclage des
déchets plastiques, la tarification incitative, le développement d’un plan spécifique de gestion
des déchets plastiques pour la ville de N’Djamena et la promotion des alternatives écologiques
aux sacs plastiques tels que les sacs en papiers, les sacs bioplastique à base d’amidon ou encore
des sacs réutilisable en tissu.
Nous retenons de cette étude que la réalisation d’un projet de valorisation des déchets plastiques
peut avoir un impact positif sur l’environnement et le cadre de vie des citadins. Mais
concrètement, est ce que le recyclage des déchets plastiques produira l’effet escompté ? A
l’exemple des pays comme la Gambie, le Rwanda, la Tanzanie et le Kenya dont les sachets en
plastiques ne sont plus à l’ordre du jour.
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Glossaire
Collecte : C’est le procédé fondamental par lequel les matières recyclables sont acheminées vers
les entreprises de transformation ou des centres de tri.
Collecte sélective : Collecte de la fraction recyclable des déchets des ménages et que
Ceux-ci sont préalablement triés et placés dans des bacs spécifiques.
Déchets ménagers : les déchets ménagers regroupent l’ensemble des déchets que nous
produisons dans le cadre de notre vie quotidienne et familiale. Selon la définition de la
communauté des communes de l’Aire Cantilienne.
Déchets urbains : selon les Experts (Christine Vernier, Patrice Jordan, Ruth Fasel, Isabelle Dapaz)
: déchets et ordures, règlement communal sur la collecte, le traitement et l’élimination des
déchets, adopté par la municipalité dans sa séance du 24 janvier 1994, approuvée par le Conseil
d’Etat dans sa séance du 14 décembre 1994), les déchets urbains se définissent comme des
déchets provenant des habitations et des alentours qui doivent être régulièrement traités dans
l’intérêt de la propreté et de salubrité (ordures ménagères).
Déchets : Tout résidu gazeux, liquide ou solide résultant d’un processus d’infraction,
d’exploitation, de transformation, de production, de consommation, d’utilisation, de contrôle ou
de traitement, dont la qualité ne permet pas de le réutiliser ou de le traiter ou, plus généralement,
tout bien meuble abandonné ou destiné à l’être. (Art. 2 de Loi 14/PR/98 définissant les principes
généraux de la protection de l’environnement au Tchad.
Elimination : toute opération qui n’est pas de la valorisation
même lorsque ladite opération a comme conséquence secondaire la
récupération de substances ou d’énergie »31 ainsi, elle peut comporter une
incinération, une enfouissement ou une mise en décharge.
Gestion: se définit comme un ensemble des règles permettant de gérer, d’administrer ou
d’organiser quelque chose ; selon le Dictionnaire Français Encarta (1993/2008) la gestion se
définit comme : Administration, organisation et contrôle administratifs de quelque chose.
Monomères : Sont des petites molécules composées d’un squelette de carbone qui se lie
facilement à différents atomes comme l’oxygène, l’hydrogène, le chlore, l’azote, etc. Ces
molécules ainsi formées sont capables de réagir ultérieurement entre elles.
Plastiques : Le mot plastique vient du grec « plastikos », qui signifie modelable, une
caractéristique essentielle de ces matières. Les plastiques sont des matières constituées par de
longues chaînes de molécules dénommées polymères liées après polymérisation.
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ANNEXES
ANNEXE 1 : Questionnaire d’enquête sur la valorisation des déchets plastiques dans la ville de N’Djamena
auprès des responsables des Comités d’Assainissement des quartiers et aux collecteurs des déchets.
ANNEXE 2 : Questionnaire d’enquête sur la valorisation des déchets plastiques dans la ville de
N’Djamena auprès des entreprises de plasturgie
ANNEXE 3 : Caractérisation des déchets de la ville de N’Djamena
ANNEXE 4 : Liste et nombre de l’échantillon
ANNEXE 5 : projet détaillé d’une unité de recyclage des déchets plastiques de la ville de
N’Djamena
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ANNEXE 1 : Questionnaire d’enquête sur la valorisation des déchets plastiques dans la ville de
N’Djamena auprès des responsables des Comités d’Assainissement des quartiers et aux collecteurs des
déchets.
Fiche n° : ________________________ Nom de l’enquêté : _____________________
Nom de l’Enquêteur : ___________________ Quartier : ___________________________
Date : ________________________________ Arrondissement : _______________________
Chers enquêtés,
Ce questionnaire vous est adressé dans le cadre d’une étude de faisabilité pour la construction et l’exploitation d’une
usine de valorisation des déchets plastiques dans la ville N’Djamena.
Nous vous remercions de nous accorder quelques instants de votre précieux temps pour la réalisation de cette
enquête.
1. Depuis combien de temps êtes-vous sur le marché de la collecte des déchets?
● Entre 1 et 5 ans
● Entre 5 et 10 ans
● Plus de 10 ans
2. Etes-vous personnellement intéressés par l'ouverture dans votre quartier et la gérance d'un comptoir
d'achat de déchets plastiques triés ?
● Oui
● Non
4. A quel prix seriez-vous prêts à acheter des déchets plastiques triés aux récupérateurs ?
Prix d’achat au KG Cochez
50
100
150
100
125
150
xvii
Harou NABIA – Université Senghor - 2021
ANNEXE 2 : Questionnaire d’enquête sur la valorisation des déchets plastiques dans la ville de
N’Djamena auprès des entreprises de plasturgie
Fiche n° : ________________________ Entreprise enquêtée : ______________
Nom de l’Enquêteur : ___________________ Site : ___________________________
Date : ________________________________
Chers enquêtés,
Ce questionnaire vous est adressé dans le cadre d’une étude de faisabilité pour la construction et
l’exploitation d’une usine de valorisation des déchets plastiques dans la ville N’Djamena.
Nous vous remercions de nous accorder quelques instants de votre précieux temps pour la
réalisation de cette enquête.
● Entre 1 et 5 ans
● Entre 5 et 10 ans
● Plus de 10 ans
7. Quels types de plastique votre entreprise transforme-t-elle ?
Type de résine plastique Oui Non Type de résine plastique Oui Non
PET PEBD
PP PEHD
PS Autres
PVC
xviii
Harou NABIA – Université Senghor - 2021
Type de résine plastique Oui Non Type de résine plastique Oui Non
PET PEBD
PP PEHD
PS Autres
PVC
500
700
800
xix
Harou NABIA – Université Senghor - 2021
9 SOPIENT T 1 Tapis
15 PROPRENET, ETS MALLAH, TOUMAI, SCOR 13 Collecte des déchets des ménages,
NADIF, BURBISHI, SOGEPRESTA, EMPLOI des bureaux et PME
VERT, PROXIMO SAO, OZONE, F6.
xx
Harou NABIA – Université Senghor - 2021
TABLE DE MATIERES
REMERCIEMENTS i
DEDICACE ii
RESUME iii
ABSTRACT iv
INTRODUCTION 1
35
Harou NABIA – Université Senghor - 2021
vi.2. Resultats d’enquete relatives a l’achat des dechets plastiques au kilogramme pour encourager l’apport
volontaire des dechets plastiques a la dechetterie 37
VI.2.1. Depuis combien de temps êtes-vous sur le marché de la collecte des déchets? 38
VI.2.2. Intérêt des entreprises privées et le comité d’assainissement à ouvrir des comptoirs pour l’achat déchets
plastiques triés 38
VI.2.3. Connaissez-vous les différents types de plastiques ? 39
VI.2.4. A quel prix seriez-vous prêts à acheter des déchets plastiques triés aux récupérateurs ? 40
VI.2.5. 100F CFA le KG de déchets plastiques triés est-il juste ? 40
VI.2.6. A quel prix seriez-vous prêts à revendre des déchets plastiques triés ? 41
VI.3. RESULTATS D’ENQUETE RELATIVES A LA MISE A DISPOSITION DES INDUSTRIES DE PLASTURGIE DES
MATIERES PLASTIQUES REGENERES 42
VI.3.1. Depuis combien de temps êtes-vous sur le marché ? 42
VI.3.2. Quels types de plastique votre entreprise transforme-t-elle ? 42
VI.3.3. Où achetez-vous votre matière première ? 43
VI.3.4. Avez-vous accès à suffisamment de matière première pour fonctionner ? 44
VI.3.5. Seriez-vous intéressé par du plastique recyclé ? Si oui, quel plastique ? 44
VI.3.6. Quelle est la capacité de production de votre entreprise 45
VI.3.7. A quel prix seriez-vous prêts à acheter du plastique recyclé ? 45
VI.4. RECOMMANDATIONS 46
VI.4.1. Cadre environnemental et sanitaire 46
VI.4.2. Cadre législatif et réglementaire 46
VI.4.3. Cadre institutionnel et organisationnel 46
VI.4.5. Cadre technique et financier 47
VI.5. PROJET DE LA MISE EN PLACE D’UNE UNITE DE RECYCLAGE DE 4 000 TONNES DES DECHETS PLASTIQUES
PAR AN 48
VI.5.1. Contexte et justification 48
VI.5.2. Cadre logique du projet 49
VI.5.3. Objet et description du projet 51
VI.5.13. Investissements à faire 51
VI.5.14. Compte de résultats prévisionnels 52
VI.5.16. Calendrier de mise en place 53
VI.5.17. Durée de réalisation 54
VI.5.18. Effets induits par la réalisation du projet 54
CONCLUSION 55
Références bibliographiques 56
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Harou NABIA – Université Senghor - 2021
Glossaire 62
ANNEXES 64
37