CM Dpe
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Définition de la matière
Le droit public de l’économie c’est le droit public applicable à l’économie et plus
particulièrement à la présence public dans l’économie. Il s’agit d’une intervention public
dans l’économie. Dans la vie publique française, il n’existe pas d’activité économique sans
l’intervention de la puissance publique. La prestation de service implique une
responsabilité économique sinon c’est du travail au « noir ». Il y a une condition de
diplôme afin d’exercer une activité économique (exemple du taxi, il faut obtenir une
licence).
La France est très interventionniste, mais ce n’est pas une spécificité nationale. La
Grande-Bretagne a également énormément de présence publique dans l’économie, on
constate par ailleurs un phénomène de nationalisation (exemple du rail anglais). Dans la
société contemporaine, on est habitué à la présence de l’État dans l’économie et il y a
même un réflexe de retourner contre l’État afin de redresser l’économie. Le terme
d’intervention de l’État dans l’économie reflète assez mal la réalité car il est essentiel que
l’État intervienne dans l’économie.
La personne publique peut décider d’être un opérateur économique, la présence est donc
tout à fait réelle et physique. EDF est une entreprise publique, qui est possédé en majorité
par l’État, il agit donc directement économiquement.
Il existe également les autorités de régulation (l’autorité de la concurrence, l’ARSEP, le
CSA, la CNIL). Ces autorités interfèrent directement avec notre quotidien.
- L’autorité de la concurrence :
- Dire « oui » ou « non » à la fusion d’entreprises/projet de concentration, le risque est la
création d’un monopôle. Elle permet également la régulation de position excessivement
dominante.
- L’autorité de la concurrence agit également dans la sanction de pratiques anti-
concurrentielles : l’abus de position dominante, l’entente anti-concurrentielle.
L’abus de position dominante est une situation où une entreprise à une part très
importante du marché, permettant un évincement des adversaires. Si l’abus est réussi, les
concurrent meurt. En juin 2021, il y a eu une décision relative à Google concernant la
publicité, l’autorité à réussi à prouver que Google ne respectait par la concurrence de
publicité en ligne, Google pour la première fois à pris des engagements pour modifier son
« business model » de publicité en ligne (200Millions d’amandes). Un projet européen a
été créé pour encadrer les marchés numériques, on les appelle les DISA / DMA.
- La troisième mission est une mission de conseil des pouvoirs publics. Elle effectue des
recommandations afin d’améliorer le droit de la concurrence en France.
En 2016, le CE a accepté des recours pour excès de pouvoir contre des actes
administratifs ne faisant pas griefs. En 2012, des entreprises de distribution (carrefour) ont
été attaqué par l’autorité de la concurrence, le CE ne pouvait agir contre des avis.
Toutefois, l’entreprise avait tout intérêt à suivre l’avis.
Le Droit Public de l’économie rassemble les règles de droit applicable à l’économie sous
toutes ses formes. Ses formes sont très diversifiées. On constate qu’il existe deux grands
ensembles, deux grands pôles du droit public de l’économie ; la personne publique en tant
qu’acteur économique ou alors la personne publique gouvernant l’économie. Elle peut être
partenaire ou acteur (« fait » ou « fait avec »).
Le DPE est avant tout du droit, il n’y a pas d’opinion politique ou d’analyse économique. Il
n’y a pas à faire de prise de position.
Titre Préliminaire - Approche historique des interventions publiques
dans l’économie et de leurs encadrements juridiques
Le droit est conditionné par une époque et évolue sans cesse. Il est issu d’une
construction jurisprudentielle, il s’est construit au fil des épisodes historiques. On va
s’apercevoir que les conceptions idéologiques ont eu beaucoup de poids dans la
construction du droit. Très schématiquement, il y a trois types de motifs qui vont conduire
l’État à agir dans l’économie : des finalités économiques, politiques ou sociales. Il convient
alors de les distinguer intellectuellement.
- Les finalités économiques : l’intervention publique est nécessaire pour assurer le
bon fonctionnement de l’économie. C’est une finalité élémentaire.
- Les finalités politiques : il existe des calculs politiques, l’ordre public rentre alors
en jeu. Le maintien de l’ordre public peut justifier des interventions économiques, à cet
égard, il convient de citer une anecdote de 1830. La France a une vision du rôle
économique pas du tout interventionniste toutefois, le ministre de l’intérieur va défendre
devant le parlement un projet d’aide publique massif aux entreprises.
- Les finalités sociales : en intervenant sur l’économie, l’État va améliorer la vie sur
l’ensemble du pays.
Colbert est Ministre sous Louis XIV, fin du XVII et début XVIIIe siècle. Colbert va concevoir
une politique économique très interventionniste. Colbert est inspiré par les théories
économiques dominantes de son époque : le mercantilisme, il s’agit d’une théorie
anglaise. Colbert va l’adapter à la France qui est davantage tourné vers la production que
la commercialisation. Le mercantilisme repose sur l’idée que la richesse économique d’un
pays est dépendante d’un interventionnisme forte et d’une politique économique dirigiste.
Il faut diriger l’économie et organiser de façon contraignante l’économie d’un pays.
Le XIXe est un siècle que l’on put qualifier de libéralisme colbertisme. La Révolution
française est la période du triomphe : le libéralisme politique. La Loi Chapelier est le
symbole de la libération de l’activité économique. On a voulu a travers cette loi supprimer
les corporations qui dictait leurs conditions aux différentes professions artisanales.
De plus, il y a la nécessité du maintien de l’ordre public qui va mettre en place des règles
d’encadrement étatique.
La Révolution industrielle a joué un rôle important également. L’État va s’intéresser aux
services publics, il va le faire via les contrats de concession. En droit administrative, il y a
des droits inégalitaires avec par exemple des clauses exorbitantes du droit commun.
Le XIXe siècle est au final dans une situation assez ambiguë d’un point de vu du rôle de
l’État dans l’économie.
Au début des années 80, l’État possédait les parts les plus stratégiques et les plus
importantes de l’économie française.
Il y a eu trois grandes vagues : l’entre-deux guerre, l’après 2e guerre mondiale,
1982.
- L’entre-deux guerre est l’apparition des premières prises de contrôle des entreprises
stratégiques par l’État. C’est le besoin public qui va faire que l’État va être actionnaire
d’entreprises stratégiques, c’est le cas de la SNCF qui est créée en 1937.
- La libération a fait le constat d’une économie nationale ravagée, on va être aidé par les
États-Unis pour reconstruire l’Europe, c’est le plan Marshall. L’État prend le contrôle des
entreprises stratégiques, il va nationaliser, c’est le même principe que l’expropriation, en
particulier dans les secteurs de l’énergie, des finances, des transports. EDF/GDF sont
issus d’une loi de nationalisation de 1946, cette loi nationalise les secteurs de gaz et
d’électricité. La Banque de France, elle était déjà sous influence publique, en 1945 elle est
intégralement nationalisée.
- 1982 : François Mitterrand gagne l’élection présidentielle en 1981, dans son programme
il y avait la nationalisation des entreprises stratégiques. Les secteurs visés étaient les
grandes industries françaises, le secteur des compagnies financières (celle qui n’avaient
pas encore été nationalisé) et enfin le secteur des banques et des assurances. La
décision « loi de nationalisation » du 16 juillet 1982 du Conseil Constitutionnel va jouer un
rôle essentiel dans la législation française (à revoir). Il y a donc un immense secteur public
d’entreprise qui s’est mis au service d’un projet politique. C’est un projet qui se décline sur
des raisons sociales, économiques et politiques au sens large. La conviction économique
est essentielle, l’État est plus performant que des particuliers. Les entreprises possédées
par l’État pouvaient être avant-gardistes, c’est une vitrine sociale.
Section 2 : L’enracinement durable du « service public à la française » :
Il s’agit d’une expression doctrinale, elle a été inventé dans les années 90 pour décrire
une réalité qui commençait à être remise en cause. Il désigne un modèle d’organisation
historiquement daté des grands SPIC organisés en réseau (électricité, gaz, transport de
voyageur, la poste, les télécommunications).
Il y avait 5 caractéristiques : Service Public Industriel et Commercial, les
établissements publics, le personnel du service public n’était pas soumis au Code du
travail, l’activité économique était régit par des règles dérogatoire aux activités
économiques, l’État cumul plusieurs fonctions, notamment l’autorité de réglementation et
les fonctions d’exploitation de l’activité économique.
- Les SPIC : activité d’intérêt général assumée (faire ou faire-faire) par une personne
publique pour améliorer la vie de la population. Les SPIC sont plutôt organisés, gérés
comme des entreprises. On y applique le droit commun (privé avec exception). C’est la
décision du TC « Bac d’Eloka » de 1921 qui distingue les SPIC et les SPA.
Méthode du faisceaux d’indices : nature de l’activité, le mode d’organisation et de
fonctionnement (géré comme une entreprise privée ou une administration), le mode de
financement.
- Les établissements publics : L’université est un établissement public qui dispose d’un
budget propre et indépendant. Ce sont des entités.
- Le personnel : Chez France Télécom, les employés étaient des fonctionnaires. Les
cheminaux également, ce sont des règles spécifiques, c’est un statut de droit public avec
des règles particulières. Il y a deux raisons : les règles spéciales avaient une raison d’être,
elles venaient compenser les sujétions, la deuxième raison était la tradition.
- L’État en tant qu’acteur multiple : il est à la fois celui qui fixe les règles et et qui les
applique seul.
Document à lire : Le rapport public 1999 du CE, il y a une synthèse en axé libre « L’intérêt
général ».
Travaux du professeur Jacques Chevallier : Science administrative ; L’état post-moderne (LGDJ).
Dans l’histoire récente, l’État a revendu la plupart des entreprises qu’il avait acquise aux
XXe siècle, on appelle ça des privatisations. C’est un phénomène qui n’est pas strictement
français, il y a une vague mondiale qui va commencer dès la fin des années 70. Thatcher
va être avant-gardiste sur ce phénomène. En France, le clivage bipolarisé, le clan plutôt à
droite va poursuivre cette logique de privatisation. En 1982, Mitterrand va re-nationaliser
certaines entreprises. La majorité chiraquienne arrive au pouvoir en voulant privatiser les
nationalisation de 1982/1983. Une série de loi cadre sur les privatisations va alors
intervenir.
Il y a eu une décision du 25/26 juin 1987 du Conseil Constitutionnel dite « privatisation »,
en miroir de celle de 1982 sur la nationalisation. Elle est très importante.
Cette nouvelle législation va alors entamer une série de privatisation, mais elle va être
interrompue par une petit crack boursier. En 1988, Mitterrand dissous l’Assemblée
nationale, il y a alors une majorité socialiste. L’interrogation est la « re-nationalisation » ?
On entre alors dans une période du ni-ni ; ni privatisation, ni nationalisation. Il y a alors
une stabilisation de 88 à 93. En 1993, il y a encore une alternance avec le gouvernement
Balladur, nouvelle privatisation.
Une ordonnance du 20 août 2014, ce texte cadre pour régir les autorisations de
privatisation. Il y a également la loi PACTE de 2019 (2019-486) : loi relative à la
croissance. Elle a autorisé la privatisation de la Française des Jeux et l’Aéroport de Paris.
Avec la faillite de 2008 et la crise économique qui s’en suit. L’histoire de cette crise est la
spéculation sur l’immobilier qui explique l’origine de la crise. La marché de l’immobilier est
encore en ascension partout dans le monde, c’est un investissement très rentable. L’idée
des investisseurs est de prendre part au marché par l’acquisition immobilière par la
titrisation de la propriété immobilière. Les investisseurs ont vite vu les gains très important
et se sont postés en propriétaire virtuel. Pour les établissements de crédit, c’était illimité,
ils donnaient des prêts à n’importe qui, et ainsi les gens qui ne remboursé pas, ils
revendaient le bien et se payer sur la vente. Il n’y avait aucune prudence et aucune
précaution sur la solvabilité des acquéreurs. Toutefois, fallait-il encore revendre le bien,
sauf que cette spirale économique a provoqué une « bulle » : la valeur officielle d’un bien
devient déconnecté de l’économie des foyers. Cette déconnexion créée une fissure. Les
établissement de crédit se sont retrouvé avec des biens immobiliers par dessus les bras et
passent donc dans le rouge.
Il a été créé une interdépendance internationale. C’est une crise de panique financière. En
deux/trois jours, le système financier fait faillite. Les dirigeants du G20 vont se réunir en
urgence afin de sauver le système banquier et financier. Ils vont donc stopper l’effet
domino. La France a été touché dans un deuxième temps. Les États-Unis et la G-B vont
nationaliser les banques. « La confiance c’est l’État ». C’était des nationalisations
ponctuelles, il y a eu ensuite un retrait de l’État, c’est une nationalisation de sauvetage.
La crise financière de 2008 a créée une crise économique. Il n’y avait plus de liquidité,
ainsi beaucoup de refus de crédit. Les entreprises n’avaient plus accès à des crédits, tout
comme les particuliers et ainsi l’effet domino de l’investissement est surpuissant.
Traditionnellement, on avait coutume de dire que le DPE est un droit subalterne, c’est-à-
dire avec un niveau peu élevé dans la hiérarchie des normes, notamment beaucoup
d’actes administratifs surveillés par le Conseil d’État. Le pouvoir réglementaire général,
c’est le Premier Ministre conformément à la Constitution. Les ministres ont un pouvoir
réglementaire délégué ou spécial.
Est venu le problème des actes souples, des AAI viennent encadrer le comportement des
entreprises avec des actes de droit souple, c’est de l’influence. Le CE en 2016 Servesta et
Numéricable qui vont permettre sous certaines conditions de contester ces actes de droits
souples devant le Conseil d’État.
L’arrêt Gisti de 2020 du Conseil d’État qui vient fusionner les règles jurisprudentielles
applicables aux circulaires, lignes directrices et les actes de droit souple.
Ces actes sont une source majeure du DPE. On trouve toutefois des règlements, des
décisions individuelles, des contrats (on trouve d’ailleurs la même difficulté qu’avec le droit
souple).
Le projet européen, c’est un projet politique à l’origine, il naît après le 2de Guerre
mondiale du « plus jamais ça », l’objectif est donc une Union politique entre les États
européens. Il est cependant beaucoup trop tôt de poser les bases d’une union politique. Il
a alors été fait le choix du fédéralisme fonctionnel (rapprochement concret des économies
pour créer une solidarité de fait entre les peuples européens et rendre inéluctable
l’apparition d’une unité commune de gouvernance).
Libre circulation des marchandises, libre circulation des capitaux, liberté d’établissement,
libre prestation de service. A chaque liberté, il y a des précisions menées par les traités sur
la portée de la règle. De plus, la jurisprudence a toujours précisé que ces libertés
pouvaient être limité.
Il y a une directive « service » du 12 décembre 2006 qui est célèbre et importante, elle
vient préciser, faire progresser la libre prestation de service sur le marché intérieur. En
France, il y avait beaucoup de barrières administratives à la libre prestation de service, la
Commission a alors fait un rapport où elle pointé ces barrières (régimes d’autorisation
administrative préalable par exemple).
L’idée qu’exprime les articles du traité est que toutes entreprises doivent obéir aux mêmes
règles de principe. A partir du moment qu’on identifie une entreprise, on doit lui appliquer
ces règles. La notion d’entreprise en droit l’Union est entendu très largement, cela va
englober les entreprises publiques et celles chargées de service public.
La définition de l’entreprise a été posé par la Cour de Justice dans un arrêt du 23 avril
1991 « Hofner et Elser ». « Toute entité exerçant une activité économique
indépendamment du statut juridique de cette entité et de son mode de financement ». Une
activité économique est une activité de production, de distribution ou de service exercé sur
un marché concurrentiel ou un marché susceptible de l’être. A aucun moment la Cour ne
se penche sur la question du but lucratif de l’activité, ce critère est indifférent.
Il y a de grandes limites au caractère étendu de la définition d’entreprise, la première étant
les activités régaliennes (jurisprudence « Eurocontrôle » C364/92). Il peut toutefois y avoir
un conflit sur la vision d’activité régalienne car c’est la Cour qui attribue le qualificatif
d’activité régalienne. La deuxième limite sont les activités publiques à vocation strictement
sociale. L’affaire « Pousse et Pistre » jugé le 17 février 1993 par la Cour de Justice, c’est
une affaire fondamentale, la cour a estimé que pour le régime de base de l’affiliation, la loi
française suivait une logique de finalité sociale. C’est notamment en raison du caractère
obligatoire de l’affiliation, « tout le monde cotise pour l’intérêt de tout le monde ».
La logique de l’Union Européenne est d’avoir une définition large de l’entreprise pour
pouvoir limiter strictement les autorités.
B – Des remises en cause radicales :
En droit français, l’entreprise privée qui poursuit des finalités d’entreprises privées doit
obéir à des règles de concurrence. En revanche, une entreprise publique obéit à une
logique d’intérêt public. Par conséquent, elle ne doit pas obéir à des règles de
concurrence. C’est ce qu’on retrouve dans l’arrêt Blanco. Les personnes publiques qui
interviennent dans l’intérêt public appartiennent à un corps différent.
L’arrêt « Chambre du commerce en détail de Nevers », les circonstances particulières ont
été traduite par la carence de l’initiative privé. C’est une légitimation de l’intervention
publique. Le changement de logiciel fondé par l’UE a conduit à un arrêt du 31 mai 2006
« ordre des avocats du barreau de Paris », il supprime la condition de carence.
Désormais, la prise en charge d’une activité économique par une personne publique est
possible lorsqu’il existe un motif d’intérêt public. Le CE dit « lequel peut notamment
résulter d’une carence d’initiative publique ». Il est donc admis la concurrence
publique/privée.
La logique européenne est donc prise en compte par le Conseil d’État.
Pourquoi il y a eu une remise en cause radiale alors que le traité défend une neutralité ?
Dans l’article 345 du TFUE, il y a une règle qui dit « l’institution de l’Union ne préjuge en
rien l’origine de la propriété des États membres ».
Il n’y a pas d’interdiction absolue, lorsqu’on interdit les États membres d’entreprendre des
activités économiques il y a des souplesses.
Motif impérieux d’intérêt général, une nécessité de dérogation et une proportionnalité de la
dérogation.
Il existe des instruments qui sont fait pour venir atténuer les contraintes qui sont faites sur
les États. Il y a les SIEG et la notion de SU (service universel).
Article 106 du TFUE : « Une entreprise chargée d’un SIEG peut bénéficier de dérogation
aux traités lorsque c’est nécessaire au bon accomplissement de sa mission à condition
que ces dérogation ne sont pas contraire à l’intérêt général de l’Union ».
Arrêt « Corbeau » du 19 mai 1993 et un autre « Commune d’Almélio » de 1994. Nouvelle
âge où les États membre vont pouvoir utiliser l’article 106. La Cours va chercher la volonté
de l’État membre, c’est le choix d’une activité érigée en service d’intérêt général et dans
ce cas là il s’agit d’un SIEG.
Il y a un contrôle restreint de cette qualification par la Cours. Quand un État membre veut
un label de SIEG, il est reconnu par les autorités européenne.
La charge de la preuve incombe à l’État qui invoque l’article 106.
En théorie, toutes règles peut être dérogé.
La notion de SU ressemble à la notion de SIEG parce qu’elle sert à désigner des services
d’intérêt général qui doivent être garantis uniformément sur le territoire et égalitaire en les
utilisateurs.
Le SU est une notion de droit dérivé, elle n’est pas prévue dans le traité mais dans des
directives. Le SU était au départ très controversé. Elle apparaît dans des textes qui sont
en train d’organiser l’ouverture à la concurrence.
Il y a une évolution politique et juridique de l’Union et les perspectives sont bonnes même
en dehors des services publics. Elle devient moins libérale. Il y a des contrôles
d’investissements étrangers (ex. Huawei).
Pour le droit international de l’économie, ces sources ne sont pas d’effet direct.
Chapitre 2 : Les grands principes
Souvent, ces deux principes sont entendus ensembles. Il y a une discussion doctrinale
pour savoir si ces deux principes sont équivalant. Historiquement, le premier est la liberté
de commerce et de l’industrie, ce principe a été proclamé pendant la Révolution française.
Ce principe a mûri lentement, on l’a retrouvé au lendemain de la premier guerre mondiale,
au moment où la présence étatique est plus forte. C’est un contexte de nécessité (l’État
doit prendre en charge des entreprises suite aux dégâts de la guerre).
CE, Chambre syndicale du commerce du détail de Nevers, 30 mai 1930. Il répond à la
question suivante : quelles sont les hypothèses une personne publique peut-elle prendre
en charge une activité économique ? Le CE dit qu’il faut un intérêt public et des
circonstances locales particulières. Cela été entendu ensuite par « carence de l’initiative
privée ». L’idée générale qui sous-tend la liberté de commerce et de l’industrie est
l’interdiction d’une concurrence entre personne publique et personne privée. Même si c’est
un arrêt fondamental, il ne s’agit que d’un des aspects de la liberté de commerce et de
l’industrie. Il y a d’autres questions qui se posent (mesure de police administrative par
exemple). Ces autres aspects ont été détaché du principe de liberté du commerce et de
l’industrie se sont regroupés sous le principe de liberté d’entreprendre.
CE, Daudignac, 1951 ; le CE dit qu’il y a une liberté économique et donc on ne peut pas
opposer à une activité une interdiction générale et absolue ; sauf l’ordre public peut poser
des mesures de police administrative qui entrave la liberté du commerce et de l’industrie
mais cela doit être nécessaire et proportionné.
A partir de 2001, il y a lé référé liberté dans la CJA, il permet d’empêcher une atteinte
manifestement illégale à une liberté fondamentale. Tout naturellement, les plaideurs
invoquaient la liberté d’entreprendre qui possède une valeur constitutionnelle ; la liberté de
commerce et de l’industrie n’a pas d’encrage constitutionnel.
Le droit de l’Union est venu également défendre la liberté du commerce et de l’industrie
(libre prestation de service, etc), des articles du traités et la jurisprudence enrichissent ces
principes. Mais il n’y a pas d’exacte équivalence à la liberté du commerce et de l’industrie
à la Cour de Justice.
A – La liberté d’entreprendre :
C’est une liberté de valeur constitutionnelle, Article 4 de la DDHC. Cette liberté est
découverte par le juge constitutionnel dans la décision du 16 janvier 1982, nationalisation.
Elle peut être utilisé par le juge administratif également, lorsqu’il n’y a pas de loi-écran.
Cette liberté se retrouve dans le cadre du référé-liberté, la première étant dans une
ordonnance du 12 novembre 2001, « Commune de Montreuil-Bellay », qui reconnaît que
la liberté d’entreprendre est une liberté fondamentale au sens du référé-liberté.
On a coutume de dire que la liberté d’entreprendre constitue deux volets : la liberté
d’accéder à une activité économique et la liberté d’exercice d’une activité économique.
La jurisprudence a développé une stratégie de contrôle sur les raison qui peuvent limiter la
liberté d’entreprendre (les motifs d’intérêts généraux, l’ordre public, la protection d’autres
droits et libertés constitutionnellement garantis).
Rapport des profs de Montpellier sur la QPC et la liberté d’entreprendre (site du CC).
Sur les professions réglementées, il y a une synthèse faite par Sophie Nincensky à la
RFDA page 68.
B – La liberté de la concurrence :
??
Revoir l’arrêt CE, 2006, « Ordre des avocats au barreau de Paris ».
Jurisprudence « Unipain » du CE, 29 avril 1970. Cette jurisprudence n’est pas modifié par
l’arrêt de 2006.
Arrêt « API », 26 octobre 2011, CE ASS, 317-927 : la question était de savoir s’il y avait
violation de la liberté de commerce et de l’industrie lorsque les mairies prenaient elles-
mêmes les photos biométriques. Les photographes privés se sont plaint pour concurrence
déloyale. Le CE dit que que l’on est sur le terrain de l’auto-prestation. En revanche, la
photographie ne peut être pour un autre objectif que la photo biométrique dans le cadre de
la Carte d’Identité.
Avant 2006, il fallait une carence de l’initiative publique, mais il y avait toujours des
arguments qui pouvaient jouer pour détourner cette carence, notamment l’insuffisance ou
la non-efficacité de l’initiative privée.
La théorie de l’accessoire ; il arrive qu’une activité soit un accessoire de l’activité de
service public.
La jurisprudence de 2006 est saluée dans son principe, c’est une mise à jour
indispensable, certains disaient que la liberté du commerce et de l’industrie ne pouvait
plus être invoqué par le juge. En revanche, sur la rédaction du considérant de principe, il y
a beaucoup de critique, notamment parce que dans la construction du considérant, le CE
parle d’abord du service public et ensuite des autres activités. Il n’envisage pas la règle du
droit de l’Union et notamment de l’égale concurrence du service public.
La jurisprudence postérieure à l’arrêt de 2006 a eu deux effets : l’activité de service public
et les modalités de la prise en charge économique.
Après 2006, la question de savoir si certaines activités de service public doivent être
soumis à la liberté de commerce et de l’industrie ? CE, « Département de la Corrèze », 3
mars 2010, 306-911. Cet arrêt dispose qu’il ne suffit pas d’avoir la qualité de service
public pour échapper à la liberté de commerce et de l’industrie. Il faut distinguer deux
types de service public : les services publics obligatoires dont l’organisation est prescrite
par la loi ; si c’est un service public facultatif, qu’une personne publique peut mettre en
place, la question va alors se poser. Cet arrêt apporte un premier élément opérationnel par
rapport à l’arrêt de 2006.
La condition de l’intérêt public : interprétation stricte ou large ? La réponse est souple. CE,
20 octobre 2010, « Province des îles-loyauté ». Dans cette affaire était en cause la prise
en charge d’un transport aérien par une personne publique dans le contexte géographie
particulier de ces îles (TOM). Le service public prit en charge par la personne publique
excédait les besoins de la population. Il allait au-delà des besoins de la population. Le CE
tranche en faveur d’une approche large du service public. C’est propice à l’intérêt public
local.
Arrêts, « Société Armor SNC », CE, 30 décembre 2014 ; 14 juin 2019 : les faits sont de
2006, marché public auquel le département de la Charente-Maritime s’est porté candidat
et la société a dit que la candidature était illégale au regard du droit de la concurrence et
de la liberté du commerce et de l’industrie. Le CE dit que le principe d’une candidature
d’une personne publique à un contrat de la commande publique doit être admis (sous
certaines conditions précisées dans l’arrêt). Les modalités de cette candidature doivent
être surveillées pour que cette candidature ne fausse pas la concurrence.
C’est un principe qui s’impose aux personnes morales, il leurs imposent de respecter leur
sphère de compétence. Ce principe a une sévérité particulière pour les personnes morales
de droit public, notamment en raison de la puissance des personnes morales de droit
public (prérogatives de puissance publique). C’est au nom de ce principe que les
personnes publiques doivent toujours agir dans leur cadre de leurs compétences.
Cette contrainte s’impose aux collectivités publiques et cette exigence s’impose également
aux établissements publics. Dans les années 80/90, on a eu des doutes concernant les
établissements publics, notamment aux EPIC. Le CE est venu affirmé que le principe de
spécialité s’applique aux EP et aux EPIC
TA, 25 mai 1994 : diversification d’activité est contraire à la légalité sous l’angle du
principe de spécialité. Contraire au droit et à l’objet statutaire.
Le CE s’est prononcé sur l’existence et la portée du principe de spécialité du 7 juillet 1994.
Le CE estime que le principe de spécialité signifie qu’une personne morale n’a pas de
compétence générale au-delà de la mission qui lui a été confié lors de sa création. Cette
exigence s’applique même au établissement publique EPA, EPIC.
Le CE va immédiatement tempérer cela, en estimant que toutefois, le principe de
spécialité ne s’oppose pas à la prise en charge d’autres activités lorsque deux conditions
cumulatives sont réunies : les nouvelles activités doivent être le complément normal de la
mission statutaire ; cela doit être d’intérêt général et utile à l’établissement public. On parle
de raison d’être.
Il faut un rapport de complémentarité entre les activités et également que la prise en
charge d’une nouvelle activité soit utile avec un intérêt général. Cette complémentarité va
représenter une contrainte pour le principe de spécialité.
Il a une immense importance en DPE. Le principe d’égalité n’est pas absolu, des
différences de traitement sont admises, elles peuvent être justifiées parce qu’elles sont
liées à l’objet du texte et également par l’intérêt général. Il y a une exigence de proportion.
En droit public français, il n’y a pas de droit à la discrimination positive, sauf texte spécial.
Ainsi, il ne peut pas y avoir de droit à la différence de traitement. Arrêt CE, 28 mars 1997
« Société Baxter ».
Arrêt CE, 9 mars 1951 « Société des concert du Conservatoire » : égalité d’accès au
service public.
Il y a un droit de la régulation, l’usage qu’on fait du principe d’égalité est sous l’angle de
l’égale concurrence. En matière économique, lorsqu’on invoque le principe d’égalité c’est
parce qu’on se plaint d’une distorsion de la concurrence.
Arrêt CE, 27 avril 2009 « Bouygues Télécom » : commentaire de Benoit Delomé, AJDA
2009. Cet arrêt illustre le choix de l’Union européenne, l’interventionnisme. Bouygues se
plaint d’être défavorisé par l’arriver de FREE dans le paysage de la télécommunication. Le
CE va estimer que ce sont les choix stratégiques depuis plusieurs années qui vont
entraîner de sa descente. Bouygues n’avait pas une stratégie de service équivalent sur
tout le territoire.
Tous les principes économiques et sociaux n’ont pas été consacré en jurisprudence
comme des principes opérationnels. Ce n’est pas parce qu’un principe figure dans le
préambule de 46 qu’il va avoir un aspect contraignant. Mais il y a quand même des
contraintes qui se sont imposées au législateur.
Le CC a pas eu la même stratégie pour les services publics national, il n’a pas donné de
critères. Concernant le monopole de fait, le CC a donné une définition dès 1986 et toute la
jurisprudence postérieure utilise cette définition. Cette notion de monopole de fait au sens
que lui donne le CC, repose sur des éléments constitutifs impossible à réunir, les critères
sont trop rigoureux.
Il arrive que le CE applique ces deux notions pour vérifier qu’une privatisation est légale
ou illégale. Arrêt 2006.
Qu’est ce qu’un service public national ? Il y en a un exigé par la constitution et ceux qui
ne le sont pas. Les SPN exigés par la constitution ne peuvent pas être privatisé. Il y a une
interdiction absolue. On estime que c’est un service régalien.
Les SPN non exigés par la constitution : le législateur peut enlever les caractéristiques du
SPN ou bien en rajouter en fonction de la situation et ainsi privatiser.
Les principes du service public peuvent être le support d’une politique interventionniste.
Égalité, continuité et mutabilité. La continuité du service public est un instrument utilisé par
le CC pour protéger des activités ou des biens sensibles en cas de privatisation de
l’entreprise ou de son statut. Le changement de statut, la sociétisation empêche la
domanialité public des biens au service public.
Il y a un principe de proportionnalité. C’est une règle du droit de l’Union qui a été importé
en droit français. Le CE a horizontalité ce principe.
Jean-Marc Sauvé a écrit une synthèse le 17 mars 2017 « principe de proportionnalité ».
Il y a également un principe de sécurité juridique, c’est une exigence large qui inspire
beaucoup de solutions juridiques. C’est également un principe fondamentaux de l’Union
européenne. En droit administratif, ça a longtemps été un principe clandestin, il n’y avait
pas d’arrêt de principe, jusqu’à un arrêt du 24 mars 2006 du CE, « Société KPMG », il y a
la consécration du principe de sécurité juridique. Mais son contenu est restreint. Pour
l’essentiel, cela renvoie à a confiance légitime. En matière de réglementation, on ne peut
pas changer les règles brutalement, la sécurité juridique des entreprises nécessite une
information préalable ou avec l’aménagement de mesures transitoires.
Aujourd’hui, la distinction clé pour encadrer les opération minoritaire sur le capital repose
sur l’auteur de l’opération, si c’est l’État qui cède des titres, c’est plus rigoureux. Lorsque
c’est l’État, il faut pour les opérations les plus importantes un décret et pour les autres un
simple arrêté ministériel.
Il existe un seuil pour les opérations de l’État qui va prendre en compte le résultat de
l’opération. Si une opération de l’État conduit au franchissement du seuil en dessous des
2/3, le franchissement de ce seuil nécessite un décret. En revanche, pour les autres, un
arrêté ministériel suffit. 2/3 représentant la majorité qualifiée. Lorsqu’on a plus 1/3 du
capital de l’entreprise, on détient une minorité de blocage, on ne peut donc pas prendre
une décision majeure sans notre accord. L’alliance est donc indispensable.
Lorsqu’une société veut vendre des parts, il y a un seuil de 1000 salariés ou alors de 150
000 000 de chiffre d’affaire consolidé.
3 – L’option entre les opérations sur le marché ou les opérations hors marché :
Depuis 1986, le législateur propose une option entre deux procédures de privatisation ou
de vente d’action. On peut mettre les actions sur le marché (financier) et cela veut dire
qu’on ne sait pas qui va acheter les titres. La procédure hors marché, on l’appelle aussi la
procédure de gré à gré. Dans cette procédure, on négocie avec un ou plusieurs
acquéreurs potentiels, il y a une forme de choix de transfert de titre, on peut y introduire
des conditions de cession. L’intérêt de cette procédure est donc double, on choisit qui va
avoir les titres et on peut lui imposer des conditions et donc influencer encore dans le
temps l’entreprise.
Toutes les procédures ne sont pas des opérations hors marché, il n’y a pas toujours un
acquéreur identifié, c’est pour cette raison qu’il existe l’opération sur le marché. De plus,
des plus petits investisseurs peuvent investir de cette manière.
En 1986, la majorité au pouvoir avait beaucoup communiqué sur cette méthode sur le
marché, permettant ainsi un partage concret du pouvoir des entreprises. C’est ainsi qu’ils
ont proposé aux « petits » investisseurs (parfois des salariés) d’acquérir des parts de leur
entreprise.
Aujourd’hui, on peut dire que cela a fonctionné pour l’actionnariat salarié, mais il faut bien
comprendre le très faible niveau d’actionnariat salarié, ils disposaient d’un poids très
faible. En revanche pour les petits investisseurs (particulier), ce n’a pas été glorieux.
La procédure hors marché peut être suspecte pour ceux qui contrôlent la concurrence.
Pour la Commission Européenne, les procédures hors marché sont suspecte car on se
demande les raisons pour lesquelles l’État a choisi l’acquéreur. On redoute, le favoritisme
(je te cède l’entreprise car tu es mon ami), le risque d’une aide d’État (l’acquisition des
actions va procurer un avantage par rapport à la concurrence). En France, le Conseil
Constitutionnel a interdit de vendre une entreprise publique inférieure à sa valeur.
Mais il y a toujours une méfiance de la Commission Européenne. C’est donc une
procédure beaucoup plus rigide.
Il y a une autorité indépendante qui va devoir donner un avis conforme sur le prix et les
conditions qui accompagnent la cession. Un avis conforme est obligatoire et liant dans
tous ses éléments.
Elle est assimilable à une AAI, elle ne reçoit aucune instruction des autorités publiques.
Elle n’est pas officielle. Le 20 janvier 2007, le législateur a adopté une loi portant
réglementation des AAI, en revanche cette autorité indépendante n’en fait pas partie.
Cette commission indépendante a toujours existé sous des dénominations variables.
Aujourd’hui elle s’appelle la Commission des participations et des transferts. Elle assure
un maximum de transparence lors de la vente d’action sur des entreprises publiques. Elle
répond également à la réserve constitutionnelle en matière de vente inférieure à sa valeur.
Ainsi, il y a des cas dans lesquelles sa consultation est obligatoire ; il y a 4 hypothèses :
- Toutes les opérations hors marché donnent lieu à une consultation de la Commission.
- Les privatisations décidées par l’État.
- Toutes les opérations de privatisation des entreprises publiques de second rang les plus
importantes.
- Les opérations minoritaires sur le capital réalisées par l’État concernant une entreprise
d’une certaine importance économique (500 salariés ou 75 000 000 de chiffre d’affaire
consolidé).
Lorsque la Commission rend un avis conforme et que cet avis va empêcher de mener à
bien une privatisation hors marché, on peut agir en justice contre cet avis conforme.
C’est très important d’avoir cette Commission indépendante pour rassurer la Commission
Européenne sur l’absence de favoritisme et l’absence d’aides d’État dissimulées. On
échappe donc à l’obligation d’appel d’offre généralisé en terme de privatisation.
5- ?
Le premier instrument est la possibilité d’instaurer une action spécifique, c’est un titre
auquel sont attachées des prérogatives dépassant le droit commun des sociétés. Cette
action spécifique est une limite aux activités économiques. La CJUE a fixé des limites
rigoureuses qui doivent être respectés ; 4 juin 2002 « Commission c/ Portugal »,
« Commission c/ Belgique », « Commission c/ France ». Elle affirme cette jurisprudence,
ainsi une action spécifique est interdite car c’est une mesure contraire aux libertés
économiques, mais il y a une exception lorsque deux conditions sont réunies, il faut un
motif impérieux d’intérêt général et il faut une strict proportionnalité entre les justifications
et la portée des prérogatives. Le législateur français a donc reformulé l’encadrement des
actions spécifiques, on retrouve ces règles dans l’ordonnance du 20 août 2014 à l’article
31-1- I. La disposition législative rappelle les deux conditions (nécessité et strict
proportionnalité du contenu de l’action spécifique) et elle précise quelles sont les trois
types de prérogatives qui peuvent être associés à une action spécifique.
- La soumission à agrément préalable du ministre de l’économie ; cette mesure va
permettre au ministre de contrôler l’équilibre entre les divers actionnaires de la société.
C’est une prérogative qui va empêcher à certain actionnaire de monter en puissance.
C’est une mesure qui peut empêcher l’arrivé d’un nouvel actionnaire. Ainsi, lorsque certain
actionnaire veulent augmenter leur capital, il va y avoir une soumission à un agrément du
ministre.
- La nomination au conseil d’administration ou de surveillance de l’entreprise d’un
représentant de l’État sans voix délibérative.
- La possibilité d’instaurer un droit de veto ministériel sur certaines cessions d’actif.
On parle donc des possessions de l’entreprise. Certains immobilisations de l’entreprise
sont stratégiques. C’est le ministre concerné qui va se prononcer sur cette cession d’actif.
Concrètement, lorsqu’on prévoit de privatiser une entreprise publique, il faut un décret
avant la vente effective des actions pour instituer l’action spécifique. Jusqu’en 2019, ce
n’était qu’au moment de la privatisation qu’on pouvait avoir une action spécifique. La loi
PACTE de 2019 a changé les choses, une action spécifique peut avoir lieu même en
dehors d’une procédure de privatisation. Ce n’est plus simplement un instrument de
privatisation.
La deuxième étape, c’est la décision … ce n’est pas parce que la privatisation a été
autorisé par la loi que cette privatisation va être effectivement décidée par les pouvoirs
publics.
A coté des privatisations, il existe une autre technique juridique ; c’est l’externalisation.
Faire faire à une entreprise privée une opération qui auparavant appartenait à l’État. Dans
tous les cas, une activité économique externalisée restera sous contrôle de la personne
publique, cela peut être le contrôle d’une personne publique sur le délégataire qui prend
en charge l’activité. Ce n’est pas parce qu’on externalise une activité qu’on renonce à
cette activité. Cette externalisation pose des problèmes juridiques. Il est important de
vérifier l’équité du choix de l’entité que l’on externalise.
A compléter.
CHAPITRE 2 : LES AIDES PUBLIQUES AUX ENTREPRISES
Les aides publiques aux entreprises est un mode d’action publique très ancien et pourtant
toujours actuel. Cependant, il faut parfois savoir « débrancher » et ainsi laisser une
entreprise mourir. Il ne faut pas investir profondément dans une entreprise qui est vouée à
l’échec. Toutefois, une aide peut être fournie pour permettre à cette entreprise une
reconversion ou une restructuration. L’aide publique à l’entreprise doit être utilisée à bon
escient.
A – L’aide doit être le fruit d’une intervention de l’État ou au moyen de ressource d’État
Le droit de l’UE cherche la réalité des choses par delà des apparences et des
qualifications juridiques nationales.
Trois précisions :
Une mesure de soutien aux entreprises qui sera supporter par le consommateur ne
constitue pas au sens du droit de l’Union une aide publique. Cette mesure de soutien peut
être un prix minimum (du litre de lait, de la baguette) établit par la loi. Il faut donc une
ressource publique pour que ce soit considéré comme une aide.
CJCE 24 janvier 1978 « Van TIGGELE » : quand c’est le consommateur qui supporte la
mesure ne soutien, ce n’est pas une aide publique.
Le tribunal de l’Union a qualifié que la simple parole de l’État ne pouvait être qualifié d’aide
car il n’y avait pas d’engagement de ressources (18 mai 2006).
CJUE, 19 mars 2013 : la Cour casse la décision du tribunal. Il n’est pas impossible que la
simple parole de l’État puisse fournir une aide à l’entreprise. Elle retient une possibilité.
Commentaire de Laurent IDOT, refus Europe, Commentaire 221, mai 2013.
2 – L’aide peut être accordée par l’État ou par des entités publiques locales :
3 – L’aide peut avoir été versé par un intermédiaire privé contrôlé par l’État :
L’hypothèse est qu’ici on a une somme d’argent d’une personne privée qui est versée à
une entreprise privée. Il n’y a pas d’aide d’État. Mais si on démontre que la personne privé
qui a versé l’aide été téléguidé par la volonté de l’État ou d’une autre personne publique et
qu’en réalité les fonds versés sont des fonds d’origine public. On va donc estimer qu’il
s’agit d’une aide publique.
Il ne peut y avoir aide d’État au sens de l’article 107 TFUE, que si la mesure prise par
l’État procure à l’entreprise un avantage concurrentiel. La qualification d’aide d’État
demande une qualification globale.
Pour qu’il y ait avantage à une entreprise, il faut déjà qu’il y ai une entreprise au sens de
l’Union.
La Cour nous dit également qu’il existe 4 mesures qui peuvent être un avantage direct ou
indirecte d’une aide publique. Il y a un arrêt de la CJCE, 11 juin 1996 « SFEI et autres »
(paragraphe 60?) : La notion d’aide est plus générale, elle peut comprendre des
interventions qui allègent des charges qui devaient être normalement supportées par une
entreprise publique.
Il va toutefois y avoir une limite, cet allègement de charge ne constitue une aide que s’il
s’agit d’un avantage sélectif pour l’entreprise bénéficiaire. L’avantage sélectif est donc une
condition pour la qualification d’une aide en droit de l’Union. Cet avantage doit être perçu
en raison des autres entreprises.
Il faut aussi qu’on puisse faire la différence entre une aide conféré par une entité publique
et une aide qui est conférée par un actionnaire publique qui agit en sa qualité
d’actionnaire. Il existe un critère du comportement normal ou avisé de l’investisseur en
économie de marché. On va élaboré un standard d’un investisseur moyennement avisé.
C’est une référence à la notion du « bon père de famille ». L’investisseur doit agir
sincèrement.
Il y a un arrêt de principe, CJCE, 14 novembre 1984 « Intermills ».
L’arrêt « Altmark » nous dit qu’une compensation n’est pas une aide d’État si elle rempli 4
conditions cumulatives :
Paragraphe 88 à 93 à importer dans le Cour.
Immédiatement après l’arrêt Altmark, les institutions ont vu la technicité de l’arrêt et ont eu
peur que ce soit la porte ouverte à n’importe quoi. La Commission a alors codifié cet arrêt
et son application. Il y a eu une série de décision, le « paquet Altmark », (2005),
régulièrement il y a une actualisation de ce paquet. La Commission a voulu reprendre les
choses en main. La Commission veut être informé des compensations de charge et
vérifier si on est dans le cadre de l’arrêt.
Il va être fixé un seuil d’importance économique en dessous duquel il n’est pas nécessaire
d’informer la Commission (500 000 euros de compensation répartie sur 3 ans).
Paragraphe 2 : Le régime européen des aides publiques :
Il figure à l’article 107 du TFUE. Ce régime est un principe d’interdiction des aides
publiques. L’article parle d’incompatibilité avec le traité dès lors qu’elles fausses la
concurrence, ou risque de le faire, et risque d’affecter les échanges entre les États
membres. L’article 107 prévoit des exceptions.
Une aide d’État est en principe incompatible avec le traité lorsqu’elle remplit 2 conditions :
l’aide est susceptible d’affecter les échanges entre les États membres, ou lorsque l’aide
menace la concurrence.
Une aide est incompatible avec le traité si elle a un effet sur le marché intérieur. Si ce n’est
pas le cas, elle est alors compatible. La Cour a dit qu’il fallait apprécier au cas par cas. Il
est difficile de fixer des seuils au-delà desquels il y aurait un risque. La Commission prend
des règlements fixant des seuils économiques en dessous desquels il n’y a pas
d’incompatibilité.
Pour le droit commun des entreprises, le seuil de minimis est fixé à 200 000 euros sur trois
ans.
b) les aides destinées à remédier aux dommages causés par les calamités
naturelles ou par d'autres événements extraordinaires,
Cet article fait une liste d’aide qui sont présumées compatible avec les traités.
2 – Les aides susceptibles d’être compatible avec le traité sur le fondement de l’article 107
paragraphe 3 :
Ce paragraphe 3 liste les justifications qiu peuvent être utilisées par la Commission pour
autoriser au cas par cas des aides.
Il y a un certains nombres de motif d’intérêt européen pour juger ou pas des projets d’aide.
Sur le fondement de l’article 107 paragraphe 3 il faut retenir qu’il sert la politique
économique et la stratégie européenne. Il va conduire les États à se mettre d’accord sur le
développement économique sur certaines régions.
Ces règles spécifiques ont pour socle l’article 93 du TFUE qui prévoit la compatibilité de
certaines aides publiques en matière de transport.
Ce système de contrôle est soit un contrôle ponctuel sur un nouveau projet d’aide, soit un
contrôle permanent.
A compléter.
L’État a toujours le devoir d’exécuter de bonne foi toutes les décisions de la Commission.
S’il viol, il s’expose à un recours en manquement et une potentielle condamnation. Mais
ici, il y a deux points spécifiques aux aides d’État.
Si l’État verse l’aide alors qu’il n’aurait pas dû, la Commission va exiger un
remboursement de l’entreprise à l’État.
Une aide qui est versé mais sans pré-notification ou la notification est illégale. En
revanche, elle peut être compatible avec le droit de l’UE. La Cour dit que la
reconnaissance de la compatibilité de l’aide avec le traité ne régularise pas l’illégalité
passé.
CJCE, 1992, «Saumon ».
CJUE, 5 octobre 2006, « Commission c/ France ».
Le CE lorsqu’il s’est retrouver face à une affaire de ce type, a posé une question
préjudicielle à la Cour de Justice afin de savoir si on pouvait avoir une lecture plus souple
de la récupération de l’aide (affaire SELF 1 ; 12 février 2008). La Cour dit que le juge
national n’est pas tenu d’ordonner la récupération de l’aide, en revanche, il est tenu
d’ordonner la récupération des intérêts.
Cette affaire se poursuit : le CE applique les conseils de la Cour (19 décembre 2008). Là
où l’affaire SELF va se compliqué, c’est lorsque le Tribunal de l’Union va annuler la règle
de la Commission.
Le juge national n’a pas beaucoup de marge d’interprétation. En principe, le juge national
est le premier juge du droit de l’Union. De plus, il y a le principe de l’effet direct. En
revanche, tout le droit des aides (art. 107 paragraphe 1 et l’article 108 paragraphe 2) ne
possède pas l’effet direct. Cela veut dire qu’il n’appartient pas au juge national de vérifier
la compatibilité des aides avec le traité, seule la Commission peut se prononcer sur cette
compatibilité avec le soutien des juridictions.
Il y a une jurisprudence du CE, 10 février 1967, « SA des établissements Petitjean ». Le
CE souligne les limites de l’effet direct, et indique qu’il n’a pas compétence pour se
prononcer sur la compatibilité d’une règle avec le traité.
Le rôle du juge national est relativement limité dans l’exercice de contrôle du droit
européen. Il peut toutefois donner raison.
La jurisprudence administrative s’est aligné sur les règles de qualification européenne des
aides d’État aux entreprises. En règle général, la jurisprudence administrative va utiliser le
même logiciel pour le versement ou non d’une aide.
La notion d’entreprise en revanche est plus étroite qu’en droit de l’UE.
Il peut y avoir également des nuances de vocabulaire.
Paragraphe 1 : Les règles nationales de portées générales :
Sur le terrain du droit national, on applique le droit national. Il faut faire attention aux règles
de fond (est-ce qu’on a droit d’aider une entreprise ?), aux règles de création.
Il y a une règle générale de compétence (qui a le droit de créer une aide publique pour les
entreprises ?).
Au niveau national, il n’y a pas de règle générale de compétence. Il n’y a pas de règle
générale pour savoir si c’est la loi ou un acte administratif. Ce qui va nous orienter, c’est le
financement de l’aide. Si c’est fiscal, c’est la loi. Si l’aide ne relève pas d’un tel mode de
financement, on peut avoir une décision du juge ou de l’administration.
Il y a une règle de principe d’interdiction de tutelle d’une région sur une autre. En
revanche, la loi peut désigner une chef de file (une collectivité qui va avoir plus de pouvoir,
fixant des priorité).
Lorsque l’aide doit être vérifier par la Commission, c’est une autorité de l’État qui doit
notifier à la Commission. Cela peut être un frein à l’autonomie locale en matière d’aide aux
entreprises.
- L’égalité et non-discrimination des aides publiques : une aide est sélective. Si tout le
monde en bénéficie, alors ce n’est plus une aide. Ainsi, il y aura fondamentalement une
discrimination. Pour traiter différemment des personnes, il faut qu’il y ai un motif d’intérêt
général ou alors une particularité spécifique.
En matière d’aide publique, la localisation géographique de l’entreprise est un critère
particulièrement problématique. Il est normal qu’une commune aide les entreprises qui
sont implantées sur le territoire de la commune. En revanche, la discrimination va
intervenir si on conditionne le versement d’une aide à des personnes qui embauche que
des français.
- L’interdiction des libéralités : on donne à une entreprise quelque chose qu’on ne lui doit
pas, en droit français, on ne fait pas de cadeau à des entreprises. Les libéralités sont
interdites au nom de la bonne gestion des deniers publics. Il y a deux situations qui
peuvent se présenter : soit on a un texte normatif qui encadrent les dispositifs d’aides,
dans ce cas le texte autorise la dérogation à cette interdiction. La difficulté va être plus
grande lorsqu’il n’y a pas de texte normatif pour encadrer une forme d’aide. Globalement,
il faut un régime juridique pour encadrer les aides publiques.
CE, « Commune de Fougerole » : vente pour 1 franc symbolique ; contestation devant le
juge pour interdiction des libéralités.
C – Les aides de retrait
Si l’aide a été attribué par une AAU, on applique les règles de retrait de la jurisprudence
« Ternon » : retrait de l’aide dans les 4 mois (retrait rétroactif).
On assimile pas retrait et suppression d’une aide conditionnée (c’est l’hypothèse du
versement d’une aide sous condition). On ne peut pas faire obstacle à l’obligation
européenne de récupération d’aide d’État.
Lorsqu’une aide a été attribué sur le fondement d’un contrat. Si le contrat relève du droit
privé, on exécute jusqu’au terme du contrat. On peut saisir le juge privé du contrat. Si c’est
un contrat administratif, on applique les règles générales du contrat administratif.
La résiliation pour faute du cocontractant : si le cocontractant n’exécute pas
convenablement, il peut y avoir une résiliation, sans indemnisation.
A – Les règles générales applicables à tous types d’aides locales aux entreprises
Elle ne sont pas toutes à l’article L1511-1 et suivants. On en retrouve dans les autres
articles précités.
A compléter.
Troisième objectif : l’aide peut avoir pour objectif d’aider une entreprise en difficulté.
1 – Les règles au développement économique :
Lorsqu’il s’agit d’une aide pour aider le développement économique d’un territoire, c’est la
région qui détient la compétence, sauf en ce qui concerne l’immobilier d’entreprise.
Article L4251-12, CGCT : « La région est la collectivité territoriale responsable, sur son
territoire, de la définition des orientations en matière de développement économique ».
C’est la région qui doit d’abord décider. Article L1511-2, CGCT. Seul le conseil régional
peut décider du principe de la création d’une nouvelle aide au développement
économique, lorsque ces aides prennent la forme de subventions, de prestation de service
ou d’aide à l’emprunt. Les communes et leurs groupements peuvent passer une
convention avec la région pour participer au financement de ces aides régionales. La
région peut déléguer l’octroi ou la gestion des aides au développement à d’autres entités
publiques ou para-publiques. Pour ce qui concerne la délégation de l’octroi, on ne peut
délégué qu’à des CT ; pour ce qui est de la gestion, on peut déléguer à des
établissements publics locaux.
Il y a une exception, l’aide à l’immobilier d’entreprise. C’est la commune qui a la
compétence pour décider du principe de l’aide. Article L1511-3, CGCT et articles
réglementaires correspondant.
Article L2251-3 & L5111-4, CGCT. Ces réserves à la commune et leurs groupements. Le
département peut aider la commune ou le groupement.
Il y a une condition de fond : il faut montrer qu’il y a un besoin de la population et qu’on est
dans un milieu rural.
Pourquoi on étudie cette forme d’aide ? Une des façons d’aider une entreprise est
d’investir dans son capital. On considère que si une CT investie dans le capital, alors elle
s’engage trop. C’est trop dangereux.
Ceci dit, on considère aujourd’hui que les régions on suffisamment de recul pour prendre
ce risque. La loi NOTRe de 2015 a renversé le principe pour les régions. Elles peuvent
donc participer au capital d’une société commerciale.
Il y a des domaines d’activité que le législateur veut soutenir particulièrement. Ainsi, la loi
va adopter des dispositions spécifiques du CGCT.