8 Pour Aller Plus Loin
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et Test de positionnement
pour le français langue étrangère et seconde (FLES)
1
Nous aimerions remercier tout spécialement
3. Le test de positionnement :
présupposés théoriques et commentaires ........................................................................... 11
3.1 Le public visé par le test ............................................................................................................................................. 12
3.2 Les documents proposés .............................................................................................................................................. 12
3.3 Les activités de compréhension ............................................................................................................................... 13
3.3.1 La compréhension orale .................................................................................................................................. 13
3.3.2 La compréhension écrite ................................................................................................................................. 20
3.4 Les activités de production ........................................................................................................................................ 27
3.4.1 La production orale ........................................................................................................................................... 27
3.4.2. La production écrite ........................................................................................................................................ 30
3.5 Cela prend-il trop de temps de faire passer le test ? ...................................................................................... 32
6. Bibliographie ............................................................................................................................................................... 56
3
Introduction
4
Introduction
1
Introduction
Depuis la parution du « Référentiel de compétences et Test de positionnement pour le français langue
étrangère et seconde (FLES) » en mai 2012, nous avons, très régulièrement durant trois ans, présenté et
diffusé l’outil de positionnement, organisé des formations à l’utilisation de celui-ci, animé des groupes de
travail, assuré le suivi pédagogique d’équipes grâce à des financements obtenus par Lire et Ecrire Communauté
française dans le cadre du « Fonds européen d’Intégration (F.E.I.) ».
Lors de ces rencontres, les formateurs ont posé beaucoup de questions, ont exprimé leur satisfaction de
disposer d’un tel outil, mais ont aussi formulé certains doutes, certaines inquiétudes par rapport à la mise en
œuvre de l’une ou l’autre activité proposée dans le test, parce qu’elles leur semblaient parfois difficiles. Cela a
donné lieu à de nombreux débats très riches, relatifs à l’évaluation mais aussi à l’apprentissage.
En somme, ces discussions montraient combien il pouvait être intéressant d’enrichir le document proposé
parce que d’une part, les formateurs étaient curieux d’en connaître davantage sur la réflexion qui avait été
la nôtre lors de la réalisation de l’outil, et d’autre part, il nous semblait nécessaire d’approfondir la mise en
perspective pédagogique des activités proposées dans le test et de montrer les multiples utilisations possibles
du référentiel de compétences et du tableau de synthèse qui l’accompagnent.
C’est pourquoi nous avons décidé de publier ce complément au « Référentiel de compétences et Test de
positionnement pour le français langue étrangère et seconde (FLES) ».
Dans la première partie du document, nous reprenons quelques extraits du « Référentiel de compétences et
Test de positionnement pour le français langue étrangère et seconde (FLES) » de manière à resituer le contexte
dans lequel s’inscrivait cet ouvrage, à rappeler la démarche qui fut la nôtre ainsi que les finalités poursuivies.
Dans la deuxième partie de ce complément, nous présenterons dans un premier temps, les fondements
théoriques qui sous-tendent la sélection des supports présents dans le test, et qui nous ont guidés dans
l’élaboration des épreuves proposées dans le celui-ci. Dans un deuxième temps, nous répondrons aux questions
qui nous ont été posées par les formateurs lors des formations à l’utilisation de l’outil de positionnement ou lors
de retours sur l’utilisation du test. Etant donné que ce sont principalement les activités de compréhension orale
et écrite qui suscitent le débat, c’est d’abord et plus largement sur celles-ci que porteront nos commentaires.
Pour terminer, nous apporterons quelques précisions sur la façon de faire passer le test.
Dans la troisième partie du travail, nous apporterons des précisions au tableau de synthèse qui accompagne
le référentiel de compétences et débattrons des utilisations qui peuvent être faites de ces deux outils. Afin
d’illustrer notre propos, nous proposerons également une séquence pédagogique qui a été construite avec la
collaboration de formateurs liégeois.
Par ces pages consacrées à un enrichissement du « Référentiel de compétences et Test de positionnement pour
le français langue étrangère et seconde (FLES) », nous espérons
• nourrir la réflexion de manière à ce que l’outil soit mieux compris et par là utilisé dans le respect des
présupposés théoriques qui le sous-tendent ;
• mobiliser les formateurs sur des questions liées à l’évaluation ;
• apporter des éléments de réponses à diverses questions pédagogiques que les formateurs se posent au
quotidien et les épauler dans leurs pratiques.
5
Référentiel de compétences
et test de positionnement
pour le français langue étrangère
et seconde (FLES) :
Rappel
6
Rappel
2
2.1. Contexte
Chaque année, plusieurs milliers de personnes (majoritairement originaires d’un pays hors Union
européenne) arrivent en Belgique. Pour certaines d’entre elles, ce moment peut être vécu comme très difficile
vu la distance (dans tous les sens du terme) qui sépare leur pays d’origine de ce lieu d’accueil : les codes et les
règles se révèlent être fort différents de ceux qui furent les leurs, les compétences professionnelles acquises au
fil du temps ne sont pas toujours valorisées en Belgique, le français, le néerlandais ou l’allemand ne sont pas
nécessairement maîtrisés. Pour sa part, la société belge attend de ces nouveaux arrivants qu’ils participent à la
vie sociale, qu’ils en respectent les règles, qu’ils en apprécient le soutien. Il convient donc que les attentes soient
clairement exprimées et que les primo-arrivants soient correctement outillés pour affronter leur nouvelle vie.
Forts de ce constat, les pouvoirs publics de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont eu la volonté de structurer
l’accueil des migrants pour les aider au mieux dans leur parcours d’intégration : il s’agit de les renseigner
correctement sur leurs droits, sur leurs obligations et sur le fonctionnement de notre société, de faciliter leur
inscription dans des cours de français et de les orienter, si nécessaire, vers des dispositifs d’insertion et de
formation professionnelle correspondant à leur situation individuelle.
Des financements ont dès lors été accordés à l’association Lire et Ecrire Communauté française dans le cadre
du « Fonds européen d’Intégration (F.E.I.) » en vue de réaliser, en collaboration avec l’Enseignement de
Promotion sociale de la Fédération Wallonie-Bruxelles, un référentiel de compétences accompagné d’un test
de positionnement pour le français langue étrangère et seconde (FLES) qui s’adresserait à un public scolarisé.
Il est certain que la détermination des profils des candidats susceptibles de suivre des cours de français,
la coordination et la structuration de l’offre des cours faciliteront l’orientation des personnes nouvellement
arrivées sur le territoire belge en leur proposant, entre autres, des cursus d’apprentissage adaptés à leurs besoins.
2.2 Démarche
Une équipe a donc été constituée, dont le premier travail fut de prendre connaissance du Cadre européen
commun de référence pour les langues (CECRL) sur lequel le présent travail prend appui. Il s’agissait en effet,
d’offrir un référentiel de compétences et un test de positionnement pour les quatre premiers niveaux définis
par le Cadre européen :
Cependant, afin de proposer un outil qui puisse évaluer la compétence de communication d’un utilisateur
élémentaire de la langue, nous avons choisi, comme cela se fait en France, de diviser le niveau A1 en A1.1 et
A1.2.(1) Comme pour les autres niveaux (A1.2, A2, B1 et B2), les quatre compétences langagières (compréhension
orale, compréhension écrite, production orale et production écrite) sont évaluées. Cette évaluation des
compétences en lecture et en production écrite au niveau A1.1 permet une première identification des candidats
peu, mal ou pas scolarisés dans leur pays d’origine et une orientation de ceux-ci vers des lieux d’apprentissage
appropriés, tels que les centres d’alphabétisation.
(1) D
e manière très générale, le niveau A1.1 certifie un niveau minimal de compétences en français, accessible à un public tant scolarisé
qu’analphabète. Il permet de valoriser une première compétence en français qui, dans l’idéal, devrait être équivalente pour tous les types de
public, quel que soit le niveau scolaire des personnes (consulter à ce sujet : http://www.editionsdidier.com/files/media_file_11551.pdf).
De plus, le niveau A1.1 correspond au niveau de compétence acquis à l’issue de la première unité de formation (UF1) tel qu’il a été défini
par l’enseignement de promotion sociale de la Fédération Wallonie-Bruxelles (public scolarisé), mais également au niveau 1 du Référentiel
de compétences et test de positionnement pour l’alphabétisation réalisé par Lire et Ecrire Bruxelles (public analphabète).
7
A la suite de l’analyse du CECRL enrichie d’une recherche documentaire, un référentiel pour les quatre
compétences langagières (compréhension orale et écrite, production orale et écrite), accompagné d’un
tableau de synthèse (les savoirs, savoir-faire et savoir-être), a été construit. Sur base de celui-ci, des activités
d’évaluation furent imaginées et testées dans différentes associations qui proposent des cours de FLS (français
langue seconde) à des personnes scolarisées, et dans de nombreuses écoles de Promotion sociale. De cette
façon, la cohérence du test, ainsi que les critères de positionnement ont été validés.
Finalement, en mai 2012, le document est sorti sous la forme d’une mallette, à ce jour épuisée. Il est aujourd’hui
disponible sous la forme d’un CD-Rom.
Les descripteurs de compétences permettent d’établir des jalons, des niveaux de compétences auxquels on
pourra se référer pour situer une personne dans son apprentissage.
Le test de positionnement propose des activités qui permettront d’évaluer la compétence d’un candidat dans une
matière donnée, ici le français. Il se situe dans le cadre d’une évaluation normative, c’est-à-dire un positionnement
par rapport à une norme (le référentiel) établie extérieurement au candidat, à l’évaluateur, à une action de formation.
Cette évaluation normative a pour fonctions d’informer le candidat de son positionnement dans ce référentiel et
d’aider les personnes chargées de l’accueil à orienter éventuellement le candidat vers une action d’apprentissage
adaptée à son positionnement.
Ce test permet de déterminer le niveau d’une personne dans différentes compétences linguistiques à un moment
donné. C’est en quelque sorte une photographie de l’état des acquis d’une personne en référence à une grille
normative. Il faut le distinguer de l’évaluation diagnostique et de l’évaluation formative qui permettent aux
formateurs et aux apprenants d’identifier des besoins, d’observer des processus mis en œuvre et des difficultés
rencontrées et de mettre en place des processus d’apprentissage adéquats. Ce test n’a donc pas non plus comme
fonction de constituer des groupes d’apprentissage.
Cependant, nous avons voulu également, par cet outil, aider les formateurs qui animent des cours de FLES
(français langue étrangère et seconde) à élaborer des programmes d’apprentissage, proposer des idées de
démarches pédagogiques. En outre, les lecteurs trouveront dans cet outil des supports à utiliser. Nous aimerions
aussi que ce document accompagne les animateurs dans leur réflexion (c’est la raison pour laquelle nous avons
consacré un fascicule à la présentation des activités et à la mise en perspective pédagogique de celles-ci)
et leur apporte des contenus théoriques, des éléments de réponses aux questions qui sont régulièrement
débattues dans les réunions pédagogiques, ou lors de la formation continuée des animateurs.
8 (2) Vous retrouverez, dans cette partie, quelques passages de l’introduction du Référentiel de compétences et test de positionnement pour
l’alphabétisation, Lire et Ecrire Bruxelles a.s.b.l., Bruxelles, 2007, p.5-9.
Rappel
Bien sûr, nous sommes conscients que la finalité première de ce travail est de proposer un test d’orientation
et non une réflexion approfondie sur les pratiques pédagogiques. Cependant, chacun le sait, apprentissage et
évaluation sont intimement liés et donc il nous semblait dommage de les dissocier totalement.
Nous aimerions également, par le biais de ce support, faciliter les échanges d’informations entre les acteurs de
terrain et les apprenants. Le Cadre de référence sous-jacent au présent test permettra aux premiers d’expliciter
leurs démarches pédagogiques, leurs attentes ; aux seconds, de prendre conscience des objectifs à atteindre,
des compétences à acquérir et donc de partager les représentations du formateur. Nous sommes persuadés
qu’une meilleure compréhension des objectifs et des modes de fonctionnement de chacun entraîne davantage
de confiance réciproque avec, pour conséquence, une implication plus importante des partenaires, une qualité
supérieure de la formation.
C’est dans une perspective actionnelle que s’inscrit le Référentiel de compétences et Test de positionnement
pour le français langue étrangère et seconde (FLES). Les tâches proposées sont complexes : elles mobilisent
des savoirs, des savoir-faire, des savoir-être, et, par conséquent, des savoir-apprendre de manière à ce
que l’évaluation prenne en compte l’aspect communicationnel de la langue d’une part, le volet formel (la
grammaire, la syntaxe, le lexique) de celle-ci, d’autre part. Les tests de compréhension portent sur des
aspects différents et naturels des discours produits dans la langue cible, les documents utilisés sont dès lors
authentiques : conversations quotidiennes, médias (radio et télévision), cinéma, presse écrite, etc. De même,
l’évaluation de la capacité d’un candidat à parler (production orale) et à écrire (production écrite) essaie de
placer celui-ci dans une situation authentique – ou quasi authentique – de production, même si nous savons
pertinemment bien qu’une situation de test est toujours artificielle, et qu’il est impossible de proposer aux
candidats des tâches complexes tout à fait semblables à celles qu’ils rencontreront tout au long de leur vie.
• de positionner des personnes qui maîtrisent une langue écrite et sont donc lectrices et de les orienter vers
un parcours d’apprentissage du français langue seconde ;
• d’orienter les personnes analphabètes qui ne maîtrisent aucune langue écrite et qui sont non ou très
faiblement scolarisées vers un parcours d’alphabétisation.
II. Le “Référentiel de compétences” est complété d’un tableau de synthèse qui propose, pour chaque
niveau du Cadre européen commun de référence pour les langues (le CECRL), un résumé des contenus à
maîtriser des points de vue pragmatique (actes de parole), linguistique, lexical, sociolinguistique, un
relevé des domaines d’application possibles, ainsi que des suggestions de supports à utiliser.
III.
Le livre “Présentation des activités et mise en perspective pédagogique” propose une appréhension
globale du test. Y sont présentés, pour chacune des activités proposées, la ou les compétence(s)
évaluée(s), le matériel dont l’animateur dispose, les contenus abordés, la démarche à suivre, les
grilles de réponse, les corrigés. C’est là aussi que nous explicitons et justifions nos choix, que les
questions pédagogiques sont débattues. Pour les activités de compréhension orale, nous avons fourni
la transcription des enregistrements qui figurent sur le CD qui accompagne le présent test. Nous avons
voulu par là faciliter le travail de découverte et de compréhension du présent outil par l’examinateur,
mais nous tenons à rappeler que l’utilisation du CD est la seule façon d’offrir un document authentique
au candidat.
9
IV. Le “Manuel de l’utilisateur” se présente sous la forme d’un ensemble de fiches destinées à l’évaluateur.
V. Les “Documents à reproduire” se présentent également sous la forme d’un ensemble de fiches destinées
soit au candidat soit à l’évaluateur. Elles sont à reproduire puisqu’il s’agit des documents destinés à
être complétés par le candidat et des grilles d’évaluation des productions orales et écrites des candidats
destinées à être complétées par l’évaluateur.
VI.
Les “Supports réutilisables”, employés au moment de la passation des épreuves de compréhension
écrite, de production orale et de production écrite (photos, dépliants, carte postale, etc.), sont regroupés
dans une pochette. Ils ne sont pas à reproduire puisqu’ils pourront être réutilisés à chaque fois que
le test sera proposé à une personne. Dans le cas où les activités seront proposées à tout un groupe,
l’évaluateur devra reproduire ces supports. Nous désirons insister sur la qualité des reproductions ainsi
que sur le respect de la polychromie lorsque celle-ci a été utilisée.
VII.
Les “grilles de positionnement”, synthèse de l’évaluation, définissent le positionnement de la personne
testée. Elles sont à reproduire, à compléter par l’évaluateur et à remettre au candidat.
VIII.
Le CD accompagnant le présent outil contient les enregistrements qui servent de supports à la
compréhension orale, des enregistrements de productions orales de candidats ainsi que tous les
documents du présent test sous forme numérisée.
10
Le test de positionnement
Le test de
positionnement :
présupposés théoriques
et commentaires
3
3.1. Le public visé par le test
Comme nous l’avions écrit dans l’introduction générale du Référentiel de compétences et Test de
positionnement pour le français langue étrangère et seconde (FLES), le test de positionnement propose
des épreuves qui permettent d’évaluer la compétence en français d’une personne non francophone,
lectrice dans sa langue maternelle, et donc capable d’utiliser de manière autonome le document écrit pour agir dans
la vie quotidienne.
Il est dès lors normal que certains candidats analphabètes ou faiblement scolarisés, qui ont parfois le CEB (Certificat
d’études de base) mais n’utilisent pas ou utilisent très peu la lecture dans leur vie quotidienne, rencontrent des
difficultés lorsqu’ils sont confrontés à certaines épreuves présentes dans le test puisque, à priori, celles-ci ne s’adressent
pas à ce type de public. Nous pensons par exemple aux activités de compréhension orale qui nécessitent l’utilisation
d’un tableau à double entrée, aux activités de compréhension écrite qui proposent des tâches complexes et demandent,
de ce fait, de croiser plusieurs supports, de mettre en relation par exemple deux documents de lecture et une situation
de communication.
Nous tenons donc à rappeler ici que Lire et Ecrire Bruxelles, en collaboration avec Lire et Ecrire Wallonie, a conçu un
test de positionnement qui prend en compte, tout particulièrement, ce type de public.
Les documents sont inscrits dans la réalité belge et même si nous avons cherché à présenter des supports accessibles
à tous, leur authenticité implique la présence de marques culturelles, bien évidemment.
Finalement, en posant les choix qui sont les nôtres, nous avons pris la décision de placer le candidat dans des
situations de compréhension et de production proches de celles qu’il pourrait rencontrer dans la vie quotidienne.
Nous espérons en outre, par ce choix de l’utilisation de documents authentiques, susciter auprès des formateurs
l’envie de recourir à ce genre de supports même s’ils sont parfois difficiles à trouver, surtout lorsque l’on s’adresse à
un public débutant. Nous pensons que les documents authentiques sont riches en découvertes pour les apprenants et
que l’exposition régulière à ce type de supports assure le développement rapide de la compétence de compréhension.
De ce fait, l’apprenant prend confiance en lui, ce qui l’aidera à réussir ses interventions sociales authentiques.
Lorsque nous avons testé les épreuves dans des groupes d’apprentissage, les participants ont d’ailleurs régulièrement
souligné positivement la présence des documents authentiques.
L’écueil de la médiation pédagogique excessive nous semble à éviter. A trop vouloir aider l’apprenant afin d’éviter
l’échec, à trop vouloir le rassurer, le formateur a parfois tendance à enfermer le participant dans un cocon certes
bienveillant, mais non porteur de soutien pour affronter la réalité. Nous pensons au contraire qu’il est intéressant, en
formation, de proposer aux participants des tâches complexes, a priori difficilement surmontables, que les apprenants
pourront finalement réussir grâce à la multiplicité des activités de recherche (individuelle, en sous-groupes, en grand
groupe) qui leur seront proposées : les différentes activités de travail menées autour et sur base du document rendront
celui-ci progressivement accessible et prépareront mieux l’apprenant à se débrouiller dans la vie que la proposition de
documents pédagogiques.
12
Le test de positionnement
En somme, nous avons désiré nous rapprocher de la réalité vécue par les personnes migrantes qui, si elles désirent s’insérer dans
la société belge, devront s’entraîner à interpréter correctement les productions orales et écrites des personnes qui les entourent.
Cela est vrai, mais nous pensons qu’il est essentiel de ne pas confondre les activités de compréhension et celles
de production qui requièrent des compétences très différentes. En langue étrangère, comme en langue maternelle
d’ailleurs, nous comprenons beaucoup de choses que nous ne sommes pas capables d’exprimer.
Bref, la compréhension orale est une démarche globale, active, structurante, et toujours sélective puisque
« le sujet communiquant [ici, le récepteur allophone] ne peut en aucun cas appréhender tous les éléments qui
constituent un énoncé. »(3)
Comprendre un message oral demande au récepteur de réaliser simultanément des opérations multiples. L’accès au
sens s’élabore donc par l’interaction d’un ensemble d’apports dont seuls les documents authentiques garantissent la
présence nécessaire.
Comprendre un message oral demande en outre la mise en place de stratégies qui sont largement inconscientes et
propres à chacun. Afin de permettre aux candidats d’explorer des stratégies de compréhension différentes, nous
avons choisi des supports variés (un entretien entre un journaliste et une dame qui présente son parcours migratoire,
des mini-dialogues extraits de films, un échange entre deux amis dans le but d’expliquer un trajet, une chronique
économique, etc.). En outre, nous avons proposé deux supports bien différents pour l’évaluation de chacun des niveaux
(A1.1, A1.2, A2, B1 et B2), de manière à éviter (autant que possible) un positionnement incorrect.
Il ne nous semble pas intéressant de présenter ici chacun des documents puisque cela a déjà été fait dans le livret
Présentation des activités et mise en perspective pédagogique. Cependant, nous aimerions analyser brièvement les
supports que nous avons proposés pour les compréhensions orales relatives aux niveaux A1.1 et A1 .2, niveaux de
découverte de la langue, et donc difficiles à évaluer par le biais de documents authentiques. Pourtant, malgré l’ampleur
du défi à relever, nous n’avons pas voulu déroger à la règle que nous nous étions imposée vu le public auquel s’adresse
le parcours d’accueil et d’intégration : il s’agit de migrants qui ont besoin de s’insérer dans la société, et que nous
avons choisi de soutenir dans leur projet.
(3) J. Murillo Puyal, « La quête du sens en linguistique et en linguistique appliquée. La structuration du sens en traductologie et en didactique des langues
étrangères », dans M.-J. De Man-De Vriendt (Ed.) Apprentissage d’une langue étrangère /seconde. 1. Parcours et procédures de construction du sens. De Boeck
Université, 2000, p.61. Consulter également à ce sujet l’article de S. De Vriendt, « L’accès au sens dans les cours de langues SGAV », dans De Man-De Vriendt
(Ed.) Apprentissage d’une langue étrangère /seconde. 1. Parcours et procédures de construction du sens. De Boeck Université, 2000, pp. 119- 132.
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CO1 - “Récit d’immigration“ - Compréhension orale niveaux A1.1 et A1.2
Transcription de l’enregistrement
Compréhension orale niveaux A1.1 et A1.2: Maintenant, vous allez entendre le texte dans sa totalité,
c’est-à-dire la première partie suivie de la deuxième partie.
Epreuve n°1 “Récit d’immigration” Ensuite, le même exercice vous sera proposé. Vous êtes
prêt ?
Vous allez entendre la première partie d’un texte dans
lequel une personne se présente. Il vous est demandé - Marie-Thérèse, bonjour. Je vais commencer par une
d’écouter le texte. Ensuite, des phrases vous seront indiscrétion redoutable. Voir extrait qui précède.
proposées. Il y aura à chaque fois, trois possibilités : A, - Mon père est né en 1906, donc avec le début du 20ème
B ou C. Une seule correspond au texte. Vous mettrez une siècle, en Toscane, auprès des sources du Tibre, à quelques
croix dans la bonne case. Vous êtes prêt ? kilomètres des sources du Tibre euh…, il … Ma mère est
née en 1913, donc 8 ans après. Ils se sont mariés en
- Marie-Thérèse, bonjour. Je vais commencer par une 1935, et sont venus en France pour installer l’usine de
indiscrétion redoutable. Euh… Marie-Thérèse Leonessi pâtes Buitoni. Bien des fois je leur ai entendu dire : “Nous
d’origine, c’est votre nom de jeune fille, mais Marie- sommes arrivés avec notre petite valise, euh…, beaucoup
Thérèse Fabbri également. Ce qui fait que vous pouvez d’inquiétudes”, parce qu’un pays étranger dont ils ne
vous rattacher à une double origine italienne. Et pourtant, parlaient pas la langue… Beaucoup de vécu.
vous êtes née en France si j’ai bien compris le sens de cet - Vous naissez en France, italienne. En quelque sorte, chez
itinéraire. Est-ce que vous pourriez donc reconstituer très vous, l’ici précède le là-bas.
brièvement votre jeune parcours en France ? - Ah, tout à fait !
- Je suis née en France en 1946, tout de suite après la - Donc c’est la communauté qui vit dans l’usine. Vous êtes
guerre, à Saint-Mort des Fossés, une boucle très fermée de intégrée, dès votre naissance dans cette communauté,
la Marne, qui se trouve à 8 kilomètres de Paris, et je suis cette petite Italie en quelque sorte.
née donc sur le territoire français. Mes parents ont demandé - J’étais intégrée dans cette petite Italie mais le souvenir
un mois après ma naissance la nationalité française pour que j’ai de mon vécu d’enfance, c’est que je me ressentais
moi-même et pour ma sœur en même temps que moi. Nous française et je souhaitais être française.
l’avons retrouvé sur les papiers, euh…, alors qu’elle avait 8
ans. Donc c’est sûrement le signe à ce moment-là qu’ils se 1a. Un mois après sa naissance, elle est devenue française.
sont installés définitivement en France dans leurs pensées. 1b. Quand elle est née, ses parents avaient acquis la
nationalité française.
A vous maintenant de mettre une croix dans la bonne 1c. Quand elle est née, ses parents ont pris la nationalité
case : française.
1a. Elle parle avec un ami.
1b. Elle parle avec son frère. 2a. Son père était plus âgé que sa mère.
1c. Elle parle avec un journaliste. 2b. Sa mère était plus âgée que son père.
2c. Ses parents avaient le même âge.
2a. Elle s’appelle Marie-Hélène
2b. Elle s’appelle Marie-Thérèse. 3a. Quand ils sont arrivés en France, ses parents parlaient
2c. Elle s’appelle Marie-Claire. très bien le français.
3b. Quand ils sont arrivés en France, ses parents ne
3a. Elle est d’origine algérienne. parlaient qu’un petit peu le français.
3b. Elle est d’origine sicilienne 3c. Quand ils sont arrivés en France, ses parents ne
3c. Elle est d’origine italienne parlaient pas français du tout.
4a. Elle est née en France.
4b. Elle est née en Italie. 4a. Quand elle était petite, elle se sentait plutôt italienne.
4c. Elle est née en Algérie. 4b. Quand elle était petite, elle se sentait plutôt française.
4c. Quand elle était petite, elle se sentait à la fois
5a. Elle est née en 1946. française et italienne.
5b. Elle est née en 1926.
5c. Elle est née en 1936. 5a. Ses parents sont venus en France pour des raisons
politiques.
6a. Elle a deux frères et une sœur. 5b. Ses parents sont venus en France pour rejoindre leur
6b. Elle a une sœur. famille.
6c. Elle a deux sœurs. 5c. Ses parents sont venus en France pour travailler.
14
Le test de positionnement
Commentaires
Le texte est long et contient de nombreux éléments incompréhensibles pour un auditeur de niveau A1.1 ou A1.2.
Cela est voulu, bien sûr. Il s’agit d’une situation de compréhension qu’un primo-arrivant pourrait rencontrer dans
sa vie quotidienne : une conversation qui se déroule entre deux personnes francophones à laquelle il assiste
et dont il ne comprend que des bribes (les nom et prénom de la dame qui se présente et raconte son parcours
migratoire, la nationalité de celle-ci, sa date et son lieu de naissance, la composition de sa famille, etc.) sur
lesquelles portent d’ailleurs les choix multiples. La première séquence est répétée avant que ne commence la
deuxième partie de l’échange, ce qui permet au candidat de capter des informations nouvelles ou de mettre
à profit des informations comprises au moment de l’audition, mais oubliées au moment de la proposition
des choix multiples. Cette deuxième écoute équivaudrait, en situation naturelle de communication, à une
répétition, par un locuteur francophone bienveillant, d’éléments non compris par l’auditeur non francophone.
Comme nous l’avons dit dans le livre Présentation des activités et mise en perspective pédagogique, il est clair
« qu’un questionnaire à choix multiples ou un vrai ou faux ne pourront jamais évaluer toutes les opérations
cognitives mises en place par la personne qui écoute le texte, ni toutes les compétences mobilisées, mais ils
pourront proposer des items qui permettront d’évaluer différents apports : ceux amenés par la discrimination
auditive fine (Elle est née en 1946, 1926, 1936), par la reconnaissance des habitudes culturelles (Elle parle
avec un ami), par la compréhension des sentiments exprimés (Quand elle était petite, elle se sentait plutôt
française), mais aussi par la capacité à inférer de l’information (Ses parents sont venus en France pour travailler).
On le comprend, c’est l’ensemble des propositions qui permettra d’évaluer la compétence de compréhension
du candidat. »(4)
Nous aimerions aussi justifier la présence des choix multiples réalisés sur base de propositions orales. En effet,
nous ne voulions pas introduire dans l’épreuve d’autres compétences langagières que la compréhension orale.
Demander au candidat de dire ce qu’il a compris est une activité qui mobilise la production et qui fausse donc le
diagnostic puisque, comme nous l’avons dit plus haut, en langue étrangère comme en langue maternelle, nous
comprenons des informations que nous ne sommes pas toujours capables d’exprimer. Cela est particulièrement
vrai pour un débutant en langue. De la même manière, un choix multiple qui serait présenté sous la forme d’un
support écrit à lire fausserait l’évaluation de la compréhension orale.
Nous voudrions enfin attirer l’attention sur les critères de positionnement. Celui-ci ne se joue jamais sur une
seule réponse : une fourchette est toujours proposée. Ainsi, à partir de 2 bonnes réponses sur 11, le candidat
est positionné en A1.1 acquis et à partir de 7 bonnes réponses sur 11, en A1.2 acquis. Le choix de ces critères
est le résultat de la validation de nos épreuves auprès d’un large échantillon de non-francophones. Vu la
difficulté du texte et sa longueur, le niveau d’exigence n’est pas très élevé, mais l’épreuve offre au candidat
la possibilité d’affronter une situation de compréhension proche de celles qu’il pourrait vivre lors d’échanges
avec des francophones.
(4) Référentiel de compétences et Test de positionnement pour le FLES. Présentation des activités et mise en perspective pédagogique, p. 10.
15
CO2 - “Mini-dialogues“ - Compréhension orale niveaux A1.1 et A1.2
Transcription de l’enregistrement
Vous allez entendre de petits dialogues. Après chaque dialogue, 3 phrases vous seront proposées : A, B, et C. Une seule
des trois phrases correspond au dialogue entendu. Vous mettrez une croix dans la bonne case. Vous êtes prêt ?
Première série
Dialogue 1
Dialogue 2
Dialogue 3
Dialogue 4
Dialogue 5
Dialogue 6
16
Le test de positionnement
Deuxième série
Dialogue 7
- Je suis le docteur Delaunay. C’est moi qui viens d’opérer Ceci se passe
votre femme. 7a. dans un cabinet médical.
- Comment va-t-elle ? 7b. dans un hôpital.
- Très bien. L’intervention s’est très bien passée. 7c. à la maison.
- Le docteur avait parlé de péritonite.
- Non, non, ne vous inquiétez pas, il n’y a plus
aucun danger.
- Je peux la voir ?
- Bien sûr, suivez-moi.
Dialogue 8
Dialogue 9
Dialogue 10
Dialogue 11
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Un texte long et complexe pour la première épreuve, des mini-dialogues au débit de parole rapide pour
la deuxième.
Il s’agit cette fois de définir les paramètres de la situation de communication (Qui parle à qui ? Où se passe la
scène ?) grâce au repérage de signes pertinents, différents pour chacun des textes proposés, et qui relèvent
de compétences / performances variées : la discrimination auditive (capacité à distinguer phonétiquement
le masculin du féminin par exemple : grand>< grande), la prise en compte de la dimension culturelle de la
langue, qui règle les choix lexicaux ou intonatifs (on ne parle pas à sa secrétaire comme l’on s’adresse à une
serveuse, on dit « vous » à une commerçante ou à un collègue qu’on ne connaît pas bien , mais « tu » à un
ami), les connaissances lexicales (consultations, fac de médecine,…),la capacité à s’appuyer sur les éléments
extralinguistiques (bruits, musique, …) pour décoder un message, etc.
Le choix multiple proposé engage donc une sélection très rapide d’indices : comme dans la vie, il faut être
capable de réagir immédiatement et d’analyser en un temps très court ce que l’on a entendu.
Lorsque nous avons présenté le test et proposé des formations à l’utilisation de celui-ci, diverses discussions
ont eu lieu, à plusieurs reprises, au sujet de certaines propositions présentes dans le choix multiple.
Dialogue 1
Pour certaines personnes, elle est sa secrétaire : il s’agit d’une travailleuse intérimaire.
Pour nous, il parle à une inconnue puisqu’il lui demande si elle cherche quelqu’un et qu’en outre, la femme,
secrétaire intérimaire qui arrive sur son nouveau lieu de travail, se présente.
Dialogue 4
Pour certaines personnes, il parle à une inconnue, à une serveuse dans un café.
Pour nous, il parle à sa secrétaire. L’expression « Soyez gentille » est d’ailleurs fortement connotée.
18
Le test de positionnement
En somme, nous pensons que ces différences d’interprétation s’expliquent assez facilement. En effet et tout
d’abord, dans toute situation authentique de communication, l’implicite est présent ; de plus, au sein d’un même
univers culturel, les règles qui régissent les choix linguistiques engagés lors d’un acte de compréhension, d’une
prise de parole ou d’une production écrite sont légèrement différentes pour chacun ; enfin, il est impossible
d’occulter totalement la place accordée à la subjectivité dans les échanges entre individus. Communiquer,
c’est interpréter.
Il s’agit aussi par ces deux exemples, de souligner la nécessité, quand on évalue quelqu’un, d’être capable de
nuancer son jugement. Lorsque les épreuves sont passées individuellement, la solution est simple : il suffit
de demander au candidat d’expliciter son choix. Lorsque le test est proposé à un groupe de candidats, il
semble pertinent d’accepter les deux réponses, tout en gardant toujours à l’esprit que les propositions ont été
validées sur un large échantillonnage de candidats et qu’il est important de rester le plus objectif possible :
tout accepter serait aussi une erreur.
En ce qui concerne les critères de positionnement, ce qui a été dit plus haut est valable pour cette deuxième
épreuve aussi : à partir de 6 bonnes réponses sur 11, le niveau A1.1 est acquis. Atteindre ce niveau est assez
aisé puisque certaines propositions s’appuient sur des indices facilement identifiables comme par exemple la
musique, l’intonation et le mot « maman » qui révèlent que l’échange se passe à la maison ; l’intonation de
l’institutrice, le fait qu’elle frappe dans les mains et les cris des enfants qui indiquent clairement que cela se
passe dans une école ; l’enfant qui dit à la vendeuse qu’il voudrait acheter des fleurs pour sa maman montre
que cela se passe chez une fleuriste, etc.
Pour être positionné au niveau A1.2, 8 bonnes réponses sont nécessaires. Ceci semble également logique
puisqu’une personne de niveau A1.2 acquis est capable de comprendre des échanges brefs de la vie quotidienne
si ceux-ci sont clairement contextualisés comme c’est le cas dans les dialogues proposés.
Nous espérons que ces commentaires apportés sur le cheminement réflexif qui fut le nôtre au moment du choix
des textes et de la construction des épreuves apporteront des outils aux évaluateurs et aux accueillants qui
sont amenés à utiliser le test, aux formateurs qui construisent régulièrement des activités de compréhension
orale lorsqu’ils donnent cours, ou élaborent des outils d’évaluation.
Avant de terminer, nous aimerions rappeler que les fiches destinées à l’évaluateur décrivent très précisément la
façon dont il faut faire passer les épreuves. Il est donc essentiel de les consulter avec attention et de respecter
les procédures qui sont décrites pour ne pas fausser le diagnostic posé.
En ce qui concerne l’activité CO3 « Explication d’un trajet », nous aimerions répondre à une question qui nous a
été posée à plusieurs reprises. A l’écoute de l’explication du trajet, il est demandé au candidat de remettre des
photos dans l’ordre. Il est évident que si la personne commet une erreur, toutes les propositions sont décalées
par rapport au corrigé. Cependant, le candidat ne perd qu’un seul point puisqu’il n’a commis qu’une seule erreur.
19
3.3.2 La compréhension écrite C10 M40 Y20
Comme nous l’avons fait pour les épreuves de compréhension orale, nous aimerions apporter des précisions
concernant les présupposés théoriques qui ont sous-tendu les choix que nous avons posés au moment où nous
avons sélectionné les textes sur lesquels sont construites les épreuves de CE, et au moment où nous avons conçu les K30 M10 Y100
épreuves proprement dites. Nous espérons que ces commentaires rendront plus facile la compréhension et l’utilisation
de l’outil et permettront aux formateurs de mieux s’adapter aux réalités diverses dans lesquelles le Référentiel de
compétences et Test de positionnement pour le français langue étrangère et seconde (FLES) pourrait être utilisé.
K50 M30 Y90
Avant même d’entrer dans la lecture proprement dite d’un document, le lecteur
est sensible à la forme globale de celui-ci, à la disposition particulière du texte,
aux éléments qui ont été mis en relief ou ont été illustrés (rôle des caractères
gras, présence de titres ou de sous-titres, présence d’images ou de photos), au
découpage en paragraphes. Ces premiers indices permettent déjà d’émettre des
hypothèses sur la signification du texte.
Lorsqu’il s’agit de construire des activités d’évaluation de la compréhension d’un support écrit, il est donc
important de choisir des documents qui présentent ces caractéristiques et de proposer des questions relatives
aux marques globales du texte. De même, lorsque le candidat travaille, il est intéressant d’observer la façon
dont il procède pour entrer dans la compréhension des documents proposés. En effet, une personne scolarisée
met immédiatement en place des stratégies adéquates : première lecture globale du texte si celui-ci est suivi
(cf. CE2 « Le petit mot de Gigio »), lecture en diagonale lorsqu’il s’agit de trouver une information précise dans
un document publicitaire par exemple (cf. CE3 « Le dépliant du parascolaire »). Par contre, le choix presque
instantané du comportement de lecture adéquat est très difficile à opérer pour une personne faiblement
scolarisée voire analphabète. Il est donc important que le formateur ou l’évaluateur soit attentif aux modes de
fonctionnement de l’apprenant ou du candidat afin de disposer de toutes les informations nécessaires.
(5) P Pour cette partie de chapitre, nous vous renvoyons à l’article de Sprenger-Charolles, L., « Quand lire c’est comprendre », Pratiques, 3ème
trimestre 1992, pp. 7-25, sur lequel nous nous sommes largement appuyée pour la rédaction du commentaire qui suit.
Pour approfondir les questions liées à l’activité de lecture, nous vous proposons de lire ces quelques ouvrages :
Charmeux, E., La lecture à l’école, Cedic-Nathan, 1975.
Charmeux, E., « Mais oui ! La méthode de lecture a de l’importance ! », Pratiques, 3ème trimestre 1992, pp. 71- 81.
Charmeux, E., Apprendre à lire : échec à l’échec, Milan, Toulouse, 1998.
20 Giasson, J., La compréhension en lecture, De Boeck Université, Paris-Bruxelles, 1990.
Leclercq, V., Face à l’illettrisme. Enseigner l’écrit à des adultes, Paris, ESF éditeur, 1999.
Le test de positionnement
Lors de la lecture d’un texte, les signes graphiques ne sont pas perçus
indépendamment les uns des autres : nous percevons des formes globales et
nous n’effectuons l’analyse précise de la graphie d’un mot que lorsqu’il y a
ambiguïté lexicale. Il est même possible dans la majeure partie des cas, d’éviter
cette analyse, l’ambiguïté étant directement levée par le contexte. En somme,
le lecteur compétent possède la maîtrise pratique de la combinatoire voyelles/
consonnes. L’opération se fait en quelque sorte automatiquement pour qu’il
puisse y avoir compréhension.
Le rythme de lecture est donc un indice à prendre en compte en situation d’évaluation. C’est la raison pour laquelle,
nous avons toujours précisé le temps à accorder aux différentes activités de lecture.
Pour lire, il est nécessaire de connaître le sens des termes utilisés mais aussi de
saisir la structure syntaxique des phrases du texte : c’est cette dernière, entre
autres, qui servira de guide pour construire des blocs de signification, passage
obligé pour la compréhension du texte dans son ensemble.
Comme le propose L. Sprenger-Charolles, il est intéressant de tenter l’expérience suivante. Nous le citons :
« Lisez rapidement la suite de mots présentée ci-dessous, et notez ensuite ceux dont vous vous souvenez.
alligators – oncle – profonde – arbre – Tennessee – flotteurs – mouton – comptable – sauvetage – végétation
– héritage – rive – ceinture – barils – aristocratique – marécage.
Le vieux Jackson était comptable ou quelque chose d’analogue, je crois… enfin, avec un faible
salaire ; et il avait une nombreuse famille à nourrir. Désireux d’améliorer sa situation en travaillant le
moins possible, comme il était naturel au descendant d’une bonne vieille famille du Sud, il eut l’idée
d’élever des moutons dans ces marécages de la Louisiane. Il avait remarqué combien la végétation
est plus luxuriante sous les arbres dans les pays marécageux et il en avait conclu que la laine des
moutons élevés dans les marais devait être également plus touffue. Il renonça à son emploi de
comptable, loua quelques centaines d’hectares de marais sur les rives du Tchufuncta et il mit des
moutons qu’il avait achetés avec l’argent que lui avait laissé un oncle de sa femme, un type d’une
vieille famille aristocratique et un peu lunatique du Tennessee. Mais ses moutons commencèrent tout
de suite à se noyer et, alors, il eut l’idée de leur fabriquer des ceintures de sauvetage avec de petits
barils de bois qui provenaient aussi de l’héritage de l’oncle du Tennessee ; ainsi, pensait-il, quand les
moutons s’égareraient en eau profonde, ils pourraient flotter jusqu’à ce que le courant les ramenât.
Ce système fonctionna très bien ; et pourtant, ses moutons continuaient à disparaître, c’est-à-dire
les brebis et les agneaux. Alors, il découvrit que c’étaient les alligators…
Ici, vous avez mémorisé un nombre beaucoup plus important d’éléments parce que les mots ont été présentés
dans des phrases (donc liés par une syntaxe) incluses dans un texte ayant une signification.
Vous avez sans doute noté que tous les mots de la suite précédente (alligators, oncle, …) étaient extraits de
ce texte. Mais, alors que dans le premier cas, après la lecture, vous n’avez pu vous souvenir que de quelques
éléments disparates (à peu près 7 mots), dans la deuxième expérience, le rappel est bien meilleur parce que le
21
texte présenté est un récit qui possède une cohérence narrative. Les mots qui composent ce passage sont liés
par des liens sémantiques, traduits en langue par des liens syntaxiques. » (6)
Il est donc important, dans un test, de proposer des documents de lecture variés : d’un côté un texte suivi,
succession de phrases construites à la syntaxe plus ou moins complexe ( tel qu’il peut apparaître sur une carte
postale (document CE2)), de l’autre côté un dépliant publicitaire (document CE3) qui propose des informations
éparpillées, non organisées en texte.
Il est essentiel aussi de vérifier si le contenu lexical du texte est celui considéré comme requis au niveau évalué
(même s’il est évident que la compréhension du document ne requiert pas la compréhension de la totalité du lexique
utilisé), et si les structures syntaxiques présentes dans le document sont compréhensibles pour le candidat.
Si nous raisonnons en termes de syntaxe, il n’est pas possible de préciser la référence exacte des pronoms « il »
et « l’». La double ambiguïté de ces énoncés ne peut être levée qu’à l’aide d’informations sémantiques – entre
autres – qui nous permettront de calculer le rapport qui existe entre Pierre et son chien.
Dans le premier cas (phrase 1), entre les deux solutions possibles,
• Pierre a été mordu par son chien
• Pierre a mordu son chien
nous choisirons de préférence la première possibilité car le lien entre « chien » et « mordre » est plus fort que
celui qui relie « homme » à « mordre ».
Pour des raisons diamétralement opposées, nous aurons tendance à émettre l’hypothèse que, dans la phrase
N°2, « il » désigne « Pierre »… quoiqu’il soit toujours possible d’imaginer des mondes dans lesquels ce sont
les chiens qui battent les hommes.
Mais ici, nous avons dépassé le cadre de la simple sémantique puisque nous
choisissons la solution en fonction de nos connaissances du monde.
De la même façon, si nous trouvons un jour, dans la presse quotidienne, le communiqué suivant :
« Réduction du temps de travail.
Les négociations entre les syndicats ouvriers et patronaux ont abouti. »
nous n’aurons pas besoin de revenir à plusieurs reprises sur ce texte pour le comprendre. Et pourtant ! Rien
ne signale vraiment qu’un rapport existe entre ces deux titres et, de plus, aucun élément linguistique ne nous
permet de savoir exactement qui, à l’avenir, travaillera moins : les patrons ? Les ouvriers ? Pour répondre à
cette question, il nous sera nécessaire d’utiliser nos connaissances du monde, c’est-à-dire, en l’occurrence,
tout ce que nous savons, ou croyons savoir, sur les revendications possibles des ouvriers et des patrons. » (7)
Et donc, lorsque l’on construit des épreuves pour un test, il est important de choisir des documents qui ne
soient pas trop culturellement marqués pour qu’ils puissent être accessibles à tous. Il faut également faire
attention à ne pas proposer des écrits trop spécialisés, pour la même raison mais aussi pour la raison inverse :
il faut être certain que la compréhension du document s’appuie sur la découverte du contenu de celui-ci et
non sur des connaissances du sujet traité. Ainsi, dans le test, nous n’avons proposé aucun document lié aux
questions qui reviennent sans cesse sur le tapis, comme l’environnement par exemple.
Soit ce petit mot qu’il est possible de trouver sur son GSM :
« On se retrouve donc chez moi le 19 à 11h. D’avance merci pour ton aide. »
Pour comprendre correctement ce message, et être présent au rendez-vous au moment et au lieu voulus, il
faut bien sûr connaître les différents paramètres de la situation de communication dans laquelle s’inscrit
l’information : qui écrit à qui ? A propos de quoi ? Quel est le problème ? Quelle est l’aide que l’interlocuteur
a promis d’apporter ?, Quel est le lieu du rendez-vous ? Etc.
Quand on construit un test de niveau, il peut donc être intéressant de définir les situations de communication
dans lesquelles s’inscrivent les documents de manière à faciliter l’entrée des candidats dans ceux-ci ou, au
contraire, de demander aux candidats de préciser la situation dans laquelle s’inscrit un texte, à condition, bien
sûr, que des indices suffisants soient présents. Il semble pertinent aussi, pour que les épreuves soient abordables
pour tous les publics, de proposer des documents qui s’inscrivent dans des situations de communications variées.
« Les superstructures fonctionnent comme un schéma abstrait dont il suffirait de remplir les cases vides avec le
contenu sémantique propre à chaque texte. Par exemple, un conte comporte toujours ou presque une situation
initiale présentant le temps et le lieu de l’action ainsi que les personnages principaux, une (ou des) complication (s)
et une (ou des) résolution (s) rétablissant l’équilibre initial. Et c’est ce modèle des superstructures qui nous
permet de comprendre facilement, et ensuite de raconter, « La Belle au bois dormant » par exemple. »(8)
Il nous a donc paru important de proposer dans le test des types de textes variés et bien sûr authentiques pour
que les candidats puissent s’appuyer, au moment de la compréhension, sur leurs connaissances relatives aux
superstructures textuelles.
L’écriture manuscrite non calligraphiée, les quelques ratures Les couleurs, les polices de caractère variées et les tailles
révèlent qu’il s’agit d’un écrit informel, rédigé rapidement diverses de celles-ci révèlent qu’il s’agit d’un écrit non spon-
(et donc pas toujours très facile à déchiffrer) et envoyé à tané, qui est fait pour attirer l’attention des récepteurs po-
quelqu’un qui est proche. tentiels (des parents par exemple). La présentation du texte
marque une volonté de mise en évidence d’informations très
précises.
Le texte s’inscrit dans un contexte de détente. Le texte s’inscrit dans un contexte commercial.
Il s’agit de raconter des événements présents et passés. Il s’agit ici de proposer quelque chose à différentes per-
sonnes et de les pousser à répondre positivement.
Pour le lecteur, il ne s’agit pas seulement de comprendre des Ce type de texte induit une lecture sélective puisqu’il s’agit
éléments isolés du texte, mais de découvrir la dynamique de trouver l’une ou l’autre information précise contenue
globale de celui-ci, d’établir des relations entre les infor- dans le texte, en s’appuyant sur une situation de communi-
mations données. cation proposée dans la consigne.
Les structures des phrases contenues dans le document pré- Peu de phrases complètes, des formulations courtes et non
sentent la complexité de la langue authentique. Les pronoms redondantes : il s’agit donc principalement de posséder une
utilisés sont nombreux et diversifiés, leur présence demande bonne connaissance du vocabulaire utilisé dans le texte. La
de s’interroger sur les rapports qu’entretiennent entre eux tâche n’est pas trop difficile pour une personne d’un niveau
les éléments du texte. De plus, si le vocabulaire utilisé n’est A1.2 ou A2, puisqu’il s’agit d’un lexique véhiculé par les
pas toujours celui d’un scripteur de niveau A1.2, les parties activités de la vie quotidienne.
sur lesquelles portent les questions sont parfaitement com-
préhensibles pour un lecteur de ce niveau.
Le choix multiple demande de prendre en compte des in- Le choix multiple requiert la mise en relation d’indices pré-
dices variés, parfois linguistiques (voir ci-dessus), parfois cis (fournis par le document, par la situation de commu-
relevant de la simple observation (le mot « grottes » pré- nication et par les phrases proposées). Les stratégies de
cède le mot « Safari »). Des stratégies d’émissions d’hypo- construction de sens possibles sont peu variées, ce qui rend
thèses variées peuvent donc être utilisées simultanément. la compréhension moins facile sans doute.
Le temps imparti pour la réalisation de l’épreuve est indi- Le temps imparti pour la réalisation de l’épreuve est indi-
qué avec précision (10 minutes). Ce temps est à respecter qué avec précision (15 minutes). Ce temps est à respecter
puisqu’il est révélateur des capacités que possède le can- puisqu’il est révélateur des capacités que possède le can-
didat. didat. Ainsi, une personne très faiblement scolarisée aura
besoin de beaucoup de temps pour entrer dans ce docu-
ment, pour mettre celui-ci en relation avec le formulaire de
réponse. Si le temps imparti est dépassé, il est clair que les
niveaux A1.2 ou A2 ne sont pas acquis.
Des phrases sont proposées au candidat. Il faut choisir par- Le candidat doit répondre à un questionnaire rédigé sous la
mi trois possibilités : vrai, faux, l’information ne se trouve forme d’un vrai ou faux.
pas dans le texte, qui relance l’intérêt et la difficulté de La tâche demandée est complexe : elle nécessite de croiser
l’épreuve. En effet, la présence de cette troisième possi- plusieurs documents pour répondre à la demande. De plus,
bilité permet parfois à la subjectivité de certains lecteurs il s’agit de s’interroger sur le sens précis des phrases propo-
de s’exprimer. En voici un exemple : objectivement, dans sées et de les mettre en lien avec la situation de communi-
son message, Gigio ne dit pas qu’elle est en vacances mais cation qui est décrite.
certains candidats infèrent cette information vu qu’il s’agit
d’une carte postale qui propose une photo des grottes de
Han. Dans ce cas, il est intéressant de demander au candidat
une justification de sa réponse et de lui accorder le point si
l’argument avancé est pertinent.
24
Le test de positionnement
• Comme il est possible de le constater à la lecture du tableau ci-dessus, ces deux documents sont de nature
différente si bien qu’ils mobilisent des compétences différentes aussi. Nous avons proposé ces deux épreuves
afin que le diagnostic posé prenne en compte davantage d’indicateurs et soit donc plus fiable même si nous
sommes conscientes que dès lors, l’évaluation prend plus de temps.
• Quand il s’agit d’évaluer la compétence linguistique d’une personne à travers des tâches complexes, il est très
difficile, voire impossible, que toute subjectivité soit absente. D’ailleurs, cela signifierait aussi qu’aucune
place n’a été laissée à la nuance, ce qui est souvent le cas d’ailleurs quand des documents sont construits de
toutes pièces, à des fins strictement pédagogiques : apparaissent dans les supports proposés les occurrences
qui corroborent les faits linguistiques que l’on souhaite présenter, sont absentes les exceptions.
Au contraire, nous avons choisi, de proposer des documents authentiques qui, naturellement, délivrent des
messages nuancés, parfois sujets peut-être à interprétation. Nous avons déjà souligné cette caractéristique
lorsque nous avons présenté l’épreuve de compréhension orale CO2 : « Mini-dialogues ».
Nous aimerions enrichir l’analyse comparative présentée ci-dessus par quelques considérations plus générales,
d’ordre pédagogique, sur lesquelles il nous semble intéressant de s’arrêter lorsque l’on enseigne la langue
française à des migrants non francophones.
• Toutes les activités de compréhension présentes dans le test, proposent des tâches qui demandent au
candidat (ou à l’apprenant) d’analyser, de chercher, de nuancer, d’argumenter, de justifier et donc d’utiliser
son esprit critique. Pour nous, l’essentiel est de soutenir la personne dans sa recherche d’autonomie. Certes,
cette attitude pédagogique peut, dans un premier temps, insécuriser l’apprenant en quête d’un formateur
« omniscient » qui lui apporte toutes les réponses à ses questions et lui donne l’impression d’avancer très
rapidement dans ses apprentissages. En ce qui nous concerne, nous refusons de jouer ce rôle. Pour nous,
c’est davantage la capacité à capter et à utiliser tous les indices pertinents d’une production orale ou écrite
qui permettra à l’apprenant de progresser : mieux outillé et donc plus autonome, il lui semblera plus facile
de comprendre ce que lui dit ou écrit son interlocuteur, il sera plus à l’aise pour s’exprimer dans les multiples
situations offertes par la vie. Ces échanges authentiques seront en outre autant d’occasions d’apprendre des
nouveautés.
• Aucun lecteur (ou auditeur) en langue étrangère n’opère, jusqu’à un niveau très avancé (C1 voire C2), une
compréhension terme à terme de ce qu’il lit ou entend. Il prend des indices et est contraint d’induire du sens
en reliant entre eux les éléments perçus, de reconstruire à partir de ce qu’il a reconnu. Pour ce faire, il émet
des hypothèses, infère de l’information et parfois … invente ! Pour nous, il était donc impératif que le test
mobilise ces ingrédients de la compréhension qui ne peuvent être présents que s’il faut « aller un peu plus
loin » pour répondre à toutes les questions posées. Afin que les résultats restent fiables et que les personnes
soient positionnées au niveau qui convient, nous avons toujours inscrit les critères de positionnement dans
une fourchette :
- « Le petit mot de Gigio », critères de positionnement : moins de 4 bonnes réponses => A1.2 non
acquis ; de 4 à 8 bonnes réponses => A1.2 acquis.
- « Le dépliant du parascolaire », critères de positionnement : de 0 à 4 bonnes réponses => A1.2 non
acquis ; de 5 à 6 bonnes réponses => A1.2 acquis ; de 7 à 8 bonnes réponses => A2 acquis.
25
Les démarches mentales mises en place pour comprendre sont différentes de celles sollicitées par les deux
épreuves précédentes. L’activité de comparaison mobilise davantage de compétences chez le candidat et
demande une compréhension fine des deux textes. En fait, pour répondre correctement à la question qui lui est
posée, la personne testée doit entrer dans la peau de Stéphane, identifier les sentiments exprimés par Hélène,
visualiser le problème dans son ensemble (où en sont les préparatifs du départ, quelles sont les personnes qui
pourront ou non aider Stéphane et Hélène, en quoi consistera exactement l’aide fournie ?, etc.) : ce niveau
d’exigence nous semble légitime puisqu’il s’agit de positionner un candidat au niveau A2.
Afin de ne pas complexifier la tâche du lecteur, nous avons proposé de comparer deux textes qui présentent des
superstructures textuelles semblables : il s’agit de deux narrations, même si l’une d’elles est insérée dans un courriel.
En cours de langue étrangère, il pourrait être intéressant de proposer, à côté du courriel, de petites conversations
téléphoniques : les formulations utilisées présenteraient alors davantage de différences, les niveaux de langue
utilisés pourraient également être différents, ce qui rendrait l’activité plus intéressante et les échanges entre
les participants plus riches.
Nous aimerions profiter de l’occasion pour souligner une nouvelle fois combien il est souvent difficile de se
glisser dans la peau d’un non-francophone.
Nous avons testé cette activité sur un public d’étudiants francophones, âgés de 18 ans et plus, et sur un public
d’étudiants non francophones d’âge et de niveau scolaire équivalents. La constatation fut la suivante : les
étudiants non francophones étaient les plus performants.
Il semble donc que ces derniers portent davantage leur attention sur les indices textuels tels que les anaphores
grammaticales ou lexicales (elle est destinée à modifier les mentalités, cette manière de faire …), les
connecteurs logiques (Mais cette journée…) et qu’ils opèrent une analyse plus systématique de la progression
du texte que les étudiants francophones.
Affaire à suivre !
26
Le test de positionnement
De manière générale, les activités de production orale ont été très bien accueillies par les formateurs et les personnes
responsables de l’orientation des primo-arrivants. Cependant, dans ce chapitre, nous aimerions ajouter quelques K50 M30 Y90
PO3
mais aussi en fonction du niveau (A1.1, A1.2,
A2, etc.). Ces critères prennent également “Au commis
Production or
sariat“
en compte la situation de communication ale niveau A
2
proposée ainsi que la capacité à transmettre
de l’information de façon adéquate.
PO3 évaluate
ur K3
Compétences
La complexité de l’évaluation d’une évaluées
production orale (ou écrite) d’un L’objectif de
cette épreuve
est de vérifier
ne demandan
candidat justifie les multiples aspects Il s’agit égale
t qu’un écha
ment d’évalue
nge d’informa
si le candida
tions simple
t peut comm
uniquer lors
Les échanges r si la personn s sur des activ de tâches sim
que nous avons considérés lors de sont brefs ca
r le candidat
e peut situer
ne peut comp
des événemen
ités et des su
jets familiers
ts dans le te .
ples et habit
uelles
K50 M3
mps et racon
l’élaboration de nos grilles d’évaluation. rendre assez
pour poursuivr
e une convers
ter des faits
passés.
Matériel ation.
Certes, cette analyse approfondie, qui
prend en compte des critères multiples, • Le document
• La grille d’é
PO3 destiné au
candidat (que
valuation Cor. vous trouvere
alourdit le travail de l’évaluateur, mais PO3 destinée
à l’évaluateur z dans la parti
(que vous trouv e “Documents
erez dans la pa à reproduire”
elle garantit une observation de tous Déroulemen
t de l’activit
rtie “Documen ).
ts à reproduire”
é ).
les paramètres qui entrent en jeu Durée : 5 mi
nutes.
dans un acte de communication, et
• Donner à lir
laisse le moins de place possible à la e au candida
“Vous vous ête t le document
PO3 avec la
s fait voler vo proposition
subjectivité de l’évaluateur même si Vous avez se
nti qu’on vous
tre portefeuille
dans la rue pe
de communica
tion suivant
pas réussi à le prenait votre ndant que vo e:
celle-ci reste toujours présente. »(9) • Lui laisser
rattraper. Vo
us allez décla
portefeuille,
rer le vol au
vous avez co
uru
us regardiez
une vitrine de
derrière le vo maga
quelques insta commissariat
où vous êtes leur mais vous sin.
nts pour pren accueilli par n’avez
• Lui demand dre connaissa un agent.”
er s’il a comp nce du sujet
.
Durant les journées consacrées peut lire à ha
situation de
ris. Da
ute voix le su ns le cas où le candidat
jet proposé. ne serait pas
communicatio S’il s’agit sim un lecteur co
à la formation à l’utilisation du • Entamer im
n suggérée,
l’évaluateur
rép
plement de
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mpétent, l’é
valuateur
médiatement ond aux ques ues explicatio
Référentiel de compétences et Test • Quelques pr
opositions de
le dialogue :
il s’agit d’une
improvisatio
tions posées
.
ns sur la
qu estio n.
de positionnement pour le français - Quels sont
- Pouvez-vou
vos nom, prén
ns à poser
om, adresse,
s me raconte téléphone, et
langue étrangère et seconde (FLES), - Quand cela
s’est-il passé
r ce qui s’est
passé ?
c?
- Où cela s’e ? Quelle heur
nous avons proposé aux formateurs - Pouvez-vous
st-il passé ?
décrire le voleu
A quelle adres
e était-il ?
se exacteme
nt ?
d’écouter des productions de - Comment ét
- Y avait-il de
ait-il habillé
?
r ? Avez-vous
remarqué un tra
it particulier qu
s témoins ? i pourrait perm
candidats et de les évaluer. Nous - Pouvez-vou Avez
s décrire votre -vous parlé avec eux ? Av
ettre de le rec
onnaître ?
portefeuille ez-vous pris
aimerions à présent vous présenter ? Qu’y avait-il
dedans ?
leur identité
?
Aide à la co
les résultats de ces expériences et rrection
fournir quelques précisions sur Vous trouver
ez des exem
ples de prod
et commenté uction orale
la façon d’utiliser les grilles de e (document
cor. PO3) au
verso.
sur le CD (pist
es 34 à 37) et
une grille d’é
positionnement. Pour pouvoir
conseillé d’e
utiliser la gr
ille de manièr
valuation co
mplétée
nregistrer la e efficace (et
personne lor donc analyse
squ’elle parle r la productio
. n du candidat
), il est vivem
Prenons par exemple l’épreuve ent
18/04/12 11:
30
(9) R éférentiel de compétences et Test de positionnement pour le français langue étrangère et seconde (FLES). Présentation des activités et mise 27
en perspective pédagogique, p. 49.
C10 M40 Y20
riat“ commentée
missa n complétée et
PO3
m
nuel utilisateu
u co tio
K30 M10 Y100
“A de grille d’évalua
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Production oral
Cor. ucturée
r fiches DD V6.i
sé de manière str
un événement pas ps,
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er can ords vent
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CD (pistes 34 mmatical es ore ses mots, isition.
se trouvent sur le s et les formes gra ate cherche enc est en voie d’acqu
ndd 38
duction orale qui érale, les structure est acquis. La deuxième candid es. Le niveau A2
En écoutant les
exemples de pro con vie nnent. De façon gén Le niveau A2 es sont enc ore souvent incorrect
qui
PONDERATION
ps ulté. cales utilisé
et cohérente, en
utilisant les tem e suivi sans diffic bales et grammati
pour pouvoir êtr sé), les formes ver ITRISE
fisamment fluide présent et le pas NIVEAU DE MA
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is escient (confu
utilisés à mauva INDICATEURS 0.5 / 0
Oui / Non
CRITERES capable de :
0.5 / 0
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sé ; 0.5 / 0
ciatif : un événement pas
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endue Oui / Non
production att vue ;
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et le mo me nt de l’événement 1 / 0.5 / 0
• préciser le lieu à pas du tout
ple. De tout à fait
et de façon sim
• décrire un obj . 1/0
vi sans difficulté
et peut être sui Oui / Non
duit est fluide
Le discours pro on :
pressifs de communicati 1 / 0,5 / 0
matiques et ex est adapté à la
situation
2. Aspects prag Le registre utilisé
mu les de politesse
. De tout à fait
à pas du tout
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saluta ire pour que le
did at est suffisamment cla 2 / 1,5 / 1 / 0,5
/0
tio n du can
La pro non cia lté. à pas du tout
sible sans difficu De tout à fait
soit compréhen
3. Aspects linguistiques correctement les
temps du passé. /0
e d’u tili ser 2 / 1,5 / 1 / 0,5
Le candidat est
cap abl
for me s son t correctes. à pas du tout
t conjugués et
les ment) De tout à fait
Les verbes son + verbe + complé
simples (sujet s sont présents.
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2/1/0
cap able d’utiliser cor
Le can did at est es utilisé es son t à pas du tout
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cap abl e de relier les groupe
Le candidat est à pas du tout
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(parce que, ma de mots lié à la
situation
7/12
did at con naî t et peut utilise
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de communicati
A2 acquis
non acquis de 9 à 12/12 D
0 à 8/12 D A2
nnement : de
Critè res de positio
6
18/04/12 11:3
0
Comme nous l’avons proposé dans toutes les grilles d’évaluation de la production orale, les critères sont répartis
en trois catégories :
1. L’aspect énonciatif : respect de la production attendue. Il s’agit ici d’évaluer le contenu de la production
orale du candidat, sa capacité à répondre aux questions du policier (ou de la policière), de fournir toutes
les informations nécessaires lorsqu’il s’agit de déclarer un vol.
2. Les aspects pragmatiques et expressifs permettent d’évaluer la quantité de bienveillance dont le récepteur
doit faire preuve au moment où il écoute le discours produit par le candidat : doit-il fournir un effort de
concentration pour ne pas perdre le fil du discours, ou celui-ci est-il suffisamment fluide pour pouvoir être
suivi sans difficulté ? Les règles socioculturelles sont-elles respectées ou le récepteur doit-il fournir un effort
d’adaptation ?
3. Les aspects linguistiques. Il s’agit ici d’évaluer les compétences du candidat en matière de prononciation,
d’utilisation des temps et des formes verbales, d’élaboration de structures simples et de coordination de
phrases, de création de structures complexes causales et temporelles, de connaissance du lexique lié à la
situation de communication proposée.
28
Le test de positionnement
Afin d’éviter toute difficulté de manipulation qui pourrait nuire à la compréhension de notre propos, nous
présentons ci-dessous la transcription d’une production orale de niveau A2.
La situation d’évaluation était la suivante : le candidat a lu la consigne et, sans préparation, le dialogue a été
engagé. Il s’agit donc d’une improvisation, ce qui explique les hésitations du candidat, les temps de réflexion
dont il a parfois besoin et que nous avons transcrits par des points de suspension.
- Bonjour Monsieur.
- Bonjour … Madame… Je suis venu chez vous pour … rapporter un vol. En fait, aujourd’hui, ...
pendant … 13 heures, … 13 heures 30, …
- Vers 13 heures, 13 heures 30.
- Vers 13 heures, 13 heures 30, …j’étais … devant de la vitrine du magasin, du grand magasin Celio…
- Où ça ? Vous pourriez me dire où exactement ?
- C’est, c’est, … sur le rue de Brabant.
- D’accord, rue de Brabant. Quel numéro rue de Brabant ?
- 58.
- 58. D’accord, 13 heures 13 heures 30, oui.
- Et j’ai regardé des mannequins de vêtements parce que j’étais intéressé d’acheter quelque chose,
..., soudain … j’ai senti, … quelqu’un qui m’a touché, … derrière de mon pantalon où j’avais mon
portefeuille et quand j’ai tourné, … quand je l’ai regardé, il s’effayer et il m’a pris le portefeuille mais
il a commencé à courir. … J’étais un peu choqué mais … pour le moment, j’ai, j’ai, j’ai resté bloqué.
Après, … quand j’ai, j’ai attendu qu’il m’a volé mon portefeuille, j’ai commencé à courir pour l’attraper
mais malheureusement, … il était déjà très loin …, je ne l’ai pas … pris, je ne l’ai pas attrapé.
- Vous n’avez pas réussi à le rattraper. Est-ce que vous pourriez décrire le voleur ? Comment était-il ?
Parce que vous l’avez vu.
- J’ai vu pas grand-chose parce qu’en fait, … moi j’étais derrière lui, mais j’ai vu qu’il était …
presque la même hauteur comme moi, … 1 mètre 80, … il était … il avait les cheveux blondes.
- D’accord.
- … Il était habillé avec … un anorak.
- Un anorak ?
- Un anorak beige.
- D’accord. Et un pantalon, il portait un pantalon de quelle couleur ? … Vous avez vu la couleur du
pantalon ?
- Un pantalon bleu marine, je crois. Des chaussures … Il avait des chaussures sport, Adidas.
- D’accord. Et il était gros, mince ? De corpulence moyenne ? Je ne sais pas.
- Non, il était maigre.
- Maigre. D’accord. Parfait. Et … Est-ce que vous avez des témoins ? Est-ce qu’il y avait des
personnes qui étaient autour de vous qui pourraient témoigner ?
- En fait …, c’est … l’agent de sécurité du magasin qu’il est sorti, … mais il n’a pas réactionné, il
n’a pas m’aidé.
- D’accord.
- Mais c’est moi, c’est justement moi que j’ai couru…
Commentaires
Quand il s’agissait d’évaluer le contenu de cette production orale, cela ne posait guère de problème. Les petites
divergences de points de vue qui étaient parfois observables, concernaient l’item « décrire un objet de façon simple ».
(10) L’enregistrement du dialogue entre la policière et le candidat se trouve sur le CD, partie audio, piste 35.
29
Les aspects linguistiques, et donc principalement les questions de prononciation, d’emploi des temps, de
correction grammaticale ont été débattues plus largement.
Certaines évaluations se montraient trop généreuses en arguant du fait que l’essentiel est toujours que le
contenu du message passe et que, dès lors, les questions de formulation sont secondaires. Nous pensons au
contraire qu’il est important, dès le début de l’apprentissage, de pousser l’apprenant à réfléchir à la manière
dont il pourrait exprimer son message car sinon, le risque est grand que le non-francophone se construise un
sabir satisfaisant pour une communication de niveau A1.1 ou A1.2 mais totalement inopérant lorsqu’il s’agit
de décrire dans le détail et de façon nuancée une expérience, de formuler une opinion par exemple.
A l’inverse, certaines évaluations ne prenaient pas en compte les nuances apportées par la grille dans les
colonnes intitulées « niveau de maîtrise » et « pondération ». Il nous semble donc judicieux de préciser les
termes que nous avons utilisés. « De tout à fait à pas du tout » signifie qu’il s’agit de placer les réalisations
du candidat sur une échelle graduée. Prenons pour exemple l’indicateur : « Le candidat est capable d’utiliser
correctement les temps du passé. Les verbes sont conjugués et les formes sont correctes » Pour nous, il est
bien clair que 0 correspond à une absence de formes correctes, 0,5 correspond à 25% de formes correctes, 1 à
50%, 1,5 à 75% et 2 à quasiment 100% de formes correctes.
Il s’agit donc d’employer la grille de façon rationnelle puisque l’objectif poursuivi par l’élaboration de cet outil
d’évaluation est de laisser le moins de place possible à la subjectivité.
C10 M40 Y20
Cependant, dans la grande majorité des cas, l’utilisation de la grille permettait au groupe d’être d’accord sur
le positionnement du candidat.
K30 M10 Y100
rite niveau A
courriel de Stéphane, ainsi que 2
la grille d’évaluation de celle-ci.
K50 M30 Y90
Exemple de
production
éc rite
Consigne
Vous répond
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• de faire at l. Dans votre
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• de donner relation qui doit compter
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Durée
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de 20 minut
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Le test de positionnement
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C10 M40
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2. Conte • Hé
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• Hélène l’ait ? ie Cecilia
. n qu e le text m pr
Stéphane sur son am De 2 à 0
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pour que rmations très diffi 3/2/1
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éh en sible par rrects,
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co rre ct s,
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3. n gramm
atic al e rrect es (r s correct 1 / 0,
Correctio s sont co tuelle- s à jamai
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4. Maîtr is m pl es ). l’i m pa rfa rs correct
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Critères
8
18/04/12
11:30
Comme nous l’avons proposé dans toutes les grilles d’évaluation du test, les critères sont ici aussi répartis en
trois catégories :
2. L’aspect communicatif. Il permet d’évaluer la quantité de bienveillance dont le récepteur doit faire preuve
pour comprendre le texte.
3. Les aspects linguistiques. Il s’agit ici d’évaluer les compétences du candidat en matière d’utilisation des
temps et de correction des formes verbales, de construction de phrases, d’orthographe et de ponctuation.
Au moment d’évaluer les productions écrites, les positions par rapport à l’orthographe (sujet très sensible pour
les francophones) étaient souvent diamétralement opposées. Pour les uns, le texte présenté ci-dessus contient
énormément de fautes d’orthographe si bien que le candidat obtenait 0,5 seulement pour cet indicateur alors
que pour d’autres, il obtenait 1,5. En fait, si l’on compte le nombre de mots utilisés, il y a très peu de fautes
d’orthographe. Nous avons d’ailleurs proposé, dans le document Cor. PE3A 1,5 pour cet indicateur.
31
Il s’est avéré difficile parfois aussi de ne pas pénaliser deux fois le candidat pour la même erreur. Par exemple,
celui-ci a écrit le verbe conduire comme ceci : « conduir ». Si l’évaluateur considère qu’il s’agit d’une faute
d’orthographe, il ne peut plus pénaliser le candidat au moment de décider si les formes verbales sont correctes et
inversement. La même remarque est valable pour la forme « fassait » dans « en plus il fassait beau ». Cette erreur
est très intéressante car elle est révélatrice du processus de généralisation très souvent présent chez quelqu’un
qui apprend une langue et donc nous la considérerions comme une erreur de forme verbale. En effet, la personne
a sans doute entendu souvent dans la langue orale « Il faut que je fasse ou que tu fasses telle ou telle chose ».
Ne sachant pas qu’il s’agissait du verbe « faire » au subjonctif, irrégulier de surcroît, il a pensé qu’il s’agissait du
verbe fasser qui donne à l’imparfait « fassait » sur le modèle de « chantait », « préparait », etc.
Toutes ces considérations ont pour but d’attirer l’attention sur le fait que l’activité d’évaluation demande du
sérieux, de la cohérence et de la rigueur de la part de l’évaluateur. Cela prend bien sûr un certain temps voire
un temps certain…
En fait, l’objectif poursuivi est le suivant : il s’agit de positionner la personne au plus haut niveau possible, en
lui faisant passer le moins d’épreuves possible pour que la durée du test soit la plus courte possible, tout en
posant un diagnostic précis et nuancé.
En effet, positionner un candidat, lui permettre de disposer d’une photographie de son niveau de français dans
les quatre compétences langagières (compréhension orale, compréhension écrite, production orale, production
écrite) à un moment donné est une chose sérieuse qui demande du temps si l’on désire que la réponse donnée
soit la plus fidèle et la plus précise possible. Il faut que la personne non francophone ait la possibilité d’entrer
dans le test sans être trop stressée. Elle doit disposer d’un espace suffisant pour comprendre et analyser ce qui lui
est demandé, pour montrer ce qu’elle est capable de faire. De son côté, l’évaluateur doit analyser les productions
du candidat de manière à choisir judicieusement le parcours qu’il va lui proposer.
Concrètement, nous conseillons de commencer par un entretien d’accueil qui sera mené souplement par l’évaluateur
qui écoute au mieux le candidat et essaie, par ses questions, de lui faire produire les actes de parole et les
composantes linguistiques présents dans les différents niveaux proposés dans le test (A1.1, A1.2, A2, B1 et B2).
L’entretien portera ensuite sur la formation professionnelle du candidat, sur les activités qu’il a développées
dans le passé. La personne sera invitée à raconter un moment de sa vie personnelle qui a été déterminant pour
elle et de parler de ses projets.
32
Le test de positionnement
Si le niveau A2 semble acquis, il serait intéressant de demander au candidat d’émettre un point de vue
personnel sur l’une ou l’autre question qu’il a évoquée quelques instants auparavant, de parler de l’une ou
l’autre différence culturelle à laquelle il a été exposé depuis son arrivée en Belgique, qui l’a étonné, intéressé,
qui lui a plu ou déplu. Que connaît-il de la Belgique ? Qu’en pense-t-il ? Qu’est-ce qui l’a beaucoup surpris
quand il est arrivé ?
A travers ces différentes questions, il s’agit de vérifier si le candidat est capable de développer une argumentation
simple ou complexe, d’utiliser spontanément ou non des connecteurs logiques afin d’articuler un discours oral,
de justifier un point de vue, bref d’identifier si la personne est d’un niveau B1 ou B2 acquis.
Une fois le niveau oral du candidat identifié, nous proposons que l’évaluateur entre dans le test proprement
dit, en choisissant, sur base du résultat obtenu à l’entretien oral, l’épreuve de compréhension écrite qu’il
proposera.
Etant donné que les personnes concernées par le présent test sont scolarisées, il nous semble préférable de
poursuivre l’évaluation par une épreuve de lecture qui sera moins stressante pour le candidat qu’une épreuve
de compréhension orale. En effet, celui-ci, à l’intérieur du temps qui lui est imparti, pourra choisir son rythme
et son mode de travail : il peut lire et relire s’il le désire, prendre le temps de réfléchir en cas d’hésitation, etc.
Afin de faciliter la compréhension du propos qui est le nôtre, voici un exemple concret.
Supposons que l’échange oral qui vient d’avoir lieu ait permis de positionner le candidat au niveau A2. C’est
donc une épreuve de compréhension écrite du niveau A2 qui sera proposée à la personne, l’épreuve CE3 « Le
dépliant du parascolaire », par exemple. Ce premier travail réalisé sera corrigé par l’évaluateur. Si le niveau A2
est confirmé, l’épreuve CE4 « Le courriel de Stéphane » sera alors proposée. Si le niveau A2 n’est pas atteint,
l’évaluateur se tournera vers l’épreuve CE2, « Le petit mot de Gigio ».
Il se pourrait également que le candidat réussisse très haut la main « Le courriel de Stéphane », auquel cas, il
serait intéressant de lui soumettre l’épreuve CE5 « Les critiques de films » ou CE6 « La journée sans voiture »,
qui permettraient peut-être de le positionner au niveau B1.
En conclusion, cela signifie que le candidat présentera deux ou exceptionnellement trois épreuves de
compréhension écrite.
Les épreuves de compréhension écrites terminées, l’évaluateur se tournera vers la production écrite. Si le
niveau A2 a été confirmé, il proposera de « Répondre au courriel de Stéphane » (PE3). Si le candidat s’est
révélé posséder un niveau B1 en compréhension écrite, il lui sera proposé de tenter l’épreuve PE4 « Réserver
une visite ». Si au contraire, le niveau évalué est un niveau A1.2, il sera proposé au candidat de « Répondre à
un correspondant francophone » (PE2).
A chaque fois, si l’épreuve est évaluée comme trop facile ou trop difficile, une épreuve de niveau supérieur
ou inférieur sera proposée. Ceci signifie que le candidat présentera au maximum deux épreuves de
production écrite.
La même logique (prise en compte des résultats obtenus aux épreuves précédentes) conditionnera le choix des
épreuves à proposer en compréhension orale.
Ici aussi bien sûr, l’objectif est de faire en sorte que le candidat présente le moins d’épreuves possible, c’est-
à-dire deux épreuves maximum.
Dans le cas où le résultat du candidat à l’épreuve de production orale (qui avait été menée sous la forme d’un
entretien d’accueil) semble en contradiction avec les autres résultats obtenus lors de la passation des épreuves,
nous proposons à l’évaluateur de choisir, dans le test, l’épreuve de production orale dont le niveau correspond
au niveau global évalué. En effet, il est parfois difficile d’évaluer une personne lors d’un premier entretien
car celle-ci peut, si elle est timide par exemple ou stressée, s’exprimer très peu, se contentant de répondre
brièvement et strictement à la question posée sans qu’une communication presque naturelle ne s’installe avec
l’évaluateur. A l’inverse, certains candidats très volubiles, ou excellents communicateurs peuvent faire illusion.
33
Il peut donc être parfois pertinent d’approfondir la question de la production orale de manière à dépasser une
première impression qui pourrait être erronée. Si l’évaluateur a du flair, une seule épreuve sera proposée, sinon
le candidat devra en subir une seconde.
Lorsqu’il s’agit de distinguer un niveau B1 d’un niveau B2 en production orale, parce que l’hésitation se trouve
entre ces deux possibilités, nous conseillons vivement de proposer au candidat l’épreuve PO5 « L’interculturel »
qui permet plus facilement d’évaluer si le candidat est capable de construire une argumentation complexe, de
justifier ses idées par des points secondaires, des exemples pertinents, de souligner les points importants et
les détails significatifs. De plus, le sujet est plus abstrait, plus riche et plus complexe que celui proposé pour
l’épreuve PO4 « Et si tout le monde parlait la même langue ».
Nous pensons que cette façon de faire est tout à fait légitime, bien sûr, et c’est d’ailleurs une des raisons
pour lesquelles nous avons choisi de proposer des supports très différents les uns des autres et d’expliciter les
présupposés théoriques qui ont guidé nos choix.
Pour nous, le test présente aussi des documents et des activités qui pourraient être utilisés dans le cadre d’un
cours de FLES. Il ne faut pas s’en priver à condition de ne pas compromettre un moment ultérieur d’évaluation.
Dans le cadre très strict du positionnement d’une personne, il nous semble impossible d’utiliser plusieurs
fois la même épreuve : le résultat obtenu ne serait plus fiable.
34
Enrichissement
du référentiel
de compétences
et du tableau
de synthèse
36
Enrichissement du référentiel de compétences et du tableau de synthèse
4
4.1 Introduction
Comme nous l’avions écrit dans l’introduction du Référentiel de compétences et Test de positionnement pour le
FLES, le référentiel de compétences décrit ce qu’une personne est capable de faire lorsqu’elle a atteint tel ou tel niveau
(A1.1 acquis, A1.2 acquis, A2 acquis, B1 et B2 acquis). En somme, il se présente comme un inventaire de compétences
qui permet d’établir des jalons.
De plus, dans l’édition de 2012, nous avons enrichi le référentiel d’un tableau de synthèse qui propose, pour différents
niveaux du Cadre européen commun de référence pour les langues (A1, A2, B1 et B2) un résumé des contenus à
maîtriser.
L’objectif que nous poursuivions, au moment de l’élaboration du tableau de synthèse, était d’opérer des liens entre les
compétences à évaluer et les savoirs, savoir-faire et savoir-être qui se cachaient derrière celles-ci.
Avant d’aller plus loin, nous aimerions rappeler que « cette synthèse ne constitue ni un programme de cours, ni un
inventaire d’objectifs à atteindre lors d’une formation »(11), mais qu’elle sert davantage à « souligner la richesse d’une
évaluation par compétences, à expliciter ce qui se cache derrière celle-ci, à montrer que la langue est un ensemble
d’éléments signifiants qui sont indissociables : il est impossible de séparer les composantes linguistiques et lexicales
des actes de parole ou des règles socioculturelles qui gouvernent la réalisation de ceux-ci. » (12)
Le tableau de synthèse aide aussi le formateur à définir des niveaux d’apprentissage avec plus de précision, à choisir
et à organiser des contenus à enseigner, à évaluer le niveau des apprenants, à pratiquer l’évaluation diagnostic (13)
avec le groupe d’apprentissage, à repérer les points forts et les points faibles des participants, à affiner l’analyse des
compétences acquises, des actes de paroles travaillés, des contenus linguistiques maîtrisés. De plus, le tableau peut
aider à construire un langage commun.
C’est pour toutes ces raisons que nous avons souhaité harmoniser le référentiel de compétences qui distingue les
niveaux A1.1 et A1.2, et le tableau de synthèse qui, comme le CECRL, ne parlait que d’un niveau A1. Les actes de
parole et les composantes linguistiques ont donc été répartis dans les deux niveaux (A1.1 et A1.2), dans les quatre
compétences langagières (compréhension orale (CO), compréhension écrite (CE), production orale (PO) et production
écrite (PE)).
Dans la foulée, nous avons décidé de répartir les actes de parole et les composantes linguistiques du niveau
A2 en A2.1 et A2.2, dans les quatre compétences langagières également. Cette subdivision nous semble tout à fait
pertinente vu la densité des savoirs et des savoir-faire à acquérir pour atteindre le niveau A2, l’élargissement des
domaines recouverts par l’utilisation de la langue dès la fin du niveau A1.2 et la variété des supports qu’une personne
de niveau A2 est capable d’utiliser.
Cette subdivision des niveaux A1 et A2, et surtout la distinction opérée entre les compétences de réception et celles de
production revêt en outre un réel intérêt pédagogique : elle met clairement en lumière une notion que l’on rencontre
souvent en didactique des langues et qui est appelée le « temps de sédimentation ». Celui-ci est présent dans tout
apprentissage. Il définit le temps dont a besoin l’apprenant pour passer de la capacité de compréhension d’un contenu
nouveau à celle de production de celui-ci.
Un apprenant en langue étrangère est capable de comprendre un discours qui relate un fait passé bien avant d’être
capable de produire un récit au passé qui soit correctement formulé. Pour atteindre la compétence de production, il
faudra que de nombreuses situations très diversifiées soient proposées par le formateur à travers de multiples tâches
qui engagent l’apprenant. Nous proposons d’ailleurs, à la fin de cette partie consacrée à la présentation du travail
réalisé autour du « Référentiel de compétences « et du « Tableau de synthèse », un exemple de séquence pédagogique
commentée, de manière à clarifier ce propos un peu trop théorique jusqu’ici.
(11) R éférentiel de compétences et test de positionnement pour le français langue étrangère et seconde (FLES). Consulter le fascicule Référentiel
de compétences, p. 17.
(12) Ibidem, p.17.
(13) Consulter à ce sujet STERCQ, C., « De l’évaluation en alphabétisation », Le journal de l’alpha, septembre 2008, n° 165, pp. 5-8.
37
4.2 Rappel du tableau de synthèse A1 et A2
A1 : niveau introductif ou de découverte
Composante pragmatique-
Composante linguistique Lexique
Actes de parole
Il est capable :
38
Enrichissement du référentiel de compétences et du tableau de synthèse
- les formules de politesse les plus Il est capable : Supports oraux et écrits :
courantes («excusez-moi», «s’il vous
plaît», «pardon», «merci») - de donner son nom, son âge, - instructions, indications brèves et
- les salutations pour entrer en contact sa nationalité, sa profession (identité) simples
avec quelqu’un, pour prendre congé - de s’exprimer sur l’environnement - petits textes et dialogues de
- les rituels pour demander un service quotidien : donner son adresse, présentation d’une personne
- les façons de dire qu’on ne son courriel, son numéro de
comprend pas téléphone Supports écrits :
- la distinction tu / vous - de s’exprimer sur la famille, les loisirs,
- la distinction je veux / je voudrais le calendrier (la date), l’heure - formulaire simple à remplir, fiche
- les rituels de la lettre amicale, d’hôtel
de la carte postale, du courriel - fiche de réservation simple
- carte postale à lire ou à rédiger
- cartes de visite
- courriels
- panneaux d’indication
- affiches, programmes de
spectacles
- petites annonces : offres ou demandes
d’emploi, location ou vente d’une mai-
son ou d’un appartement, garde d’en-
fants, proposition de cours
- publicités pour des voyages, des hôtels
(prospectus, catalogues), un moyen de
transport
- programme d’une salle de spectacles
39
A2 : niveau intermédiaire ou de survie
Composante pragmatique-
Composante linguistique Lexique
Actes de parole
40
Enrichissement du référentiel de compétences et du tableau de synthèse
41
4.3 A1.1 et A1.2, A2.1 et A2.2 :
quelles distinctions ? Enrichissement du tableau de synthèse
Les tableaux ci-dessous précisent le niveau auquel telle ou telle composante pragmatique ou linguistique est acquise,
tout en précisant les compétences langagières (compréhension orale [CO], compréhension écrite [CE], production
orale [PO], production écrite [PE]) dans lesquelles elle est acquise. Ces documents apportent donc des précisions
importantes aux tableaux de synthèse (niveaux A1 et A2) présentés dans le chapitre précédent.
Prendre congé ü ü ü ü
Demander, comprendre et donner des informations (donner des nouvelles à quelqu’un, demander
ü ü ü ü
l’heure, la date, le jour, un prix)
Epeler(15)
ü NP(16)
ü NP
S’excuser ü ü ü ü
Demander un service ü ü ü
Exprimer l’appartenance ü ü ü ü
Exprimer la quantité,
ü ü ü ü
dire le prix d’un objet
Accepter et refuser ü ü ü ü
(14) Au niveau A1.1, en production écrite, la personne non francophone est capable de réutiliser une formule de salutation apprise, mais n’est
pas capable de choisir, entre différentes formules, celle qui convient à la situation proposée. En outre, un candidat de niveau A1.1 n’est
pas toujours capable de transformer une formule de salutation apprise de manière à l’adapter à une situation nouvelle. Pour ces raisons,
nous considérons que cet acte de parole est acquis au niveau A1.2
42 (15) Dans tout type de situation
(16) NP : non pertinent
Enrichissement du référentiel de compétences et du tableau de synthèse
COMPOSANTE LINGUISTIQUE
Les différentes formulations de la question (inversion, mot interrogatif, intonation, «est-ce que ») ü ü ü
Les verbes : être (état - se trouver), avoir, s’appeler, faire, parler, habiter, aller, travailler, venir (de),
ü ü(17) ü(18) ü(19) ü(20)
comprendre
Les adjectifs qualificatifs simples (les plus courants :grand, petit, couleur, etc.) ü ü ü ü
Les déterminants articles (définis, indéfinis, partitifs : du, de la, des, de l’, en « en réception ») ü ü ü ü
La localisation spatiale : adverbes de lieu, prépositions de lieu (en, au, à, devant, près de, etc.) ü (24)
ü (25)
ü ü ü ü
La formule « il y a » ü ü ü ü
Les adverbes de quantité (peu (de), pas (de), beaucoup (de), etc.) ü ü ü ü
La négation : ne…pas ü ü ü ü
NP
Cet item est tributaire d’un travail phonétique spécifique qui
De discriminer les sons de manière à comprendre un message oral émis par un locuteur bienveillant
demande du temps et qui diffère en fonction des langues
d’origine des non francophones. CO A1.1
NP
Cet item est tributaire d’un travail phonétique spécifique qui
De prononcer suffisamment correctement pour être compris par un locuteur bienveillant
demande du temps et qui diffère en fonction des langues
d’origine des non francophones PO A1.1
(17) Phrases en « je ».
(18) Différentes personnes de la conjugaison.
(19) Idem
(20) Idem
(21) La personne comprend et peut utiliser à bon escient ces deux formes du verbe vouloir : Je veux, je voudrais.
(22) La personne est capable d’utiliser à bon escient nous, vous, il, elle, on.
(23) Des erreurs subsistent encore.
(24) Dans quelques structures fermées et mémorisées.
(25) Dans quelques structures fermées et mémorisées.
43
Commentaires :
• Un rapide coup d’œil jeté sur le tableau corrobore ce que nous avons dit dans les commentaires consacrés aux épreuves
du test et relatifs aux activités de compréhension orale et écrite : un apprenant est capable de comprendre un message
oral ou écrit qu’il n’est pas à même de produire. Et donc, dans un cursus d’apprentissage, les activités de réception
précèdent les activités de production puisqu’elles permettent à l’apprenant d’engranger des modèles qui serviront de base
à la structuration (consciente ou inconsciente) de l’outil langagier en vue de la production de messages compréhensibles
pour l’interlocuteur ou le lecteur. Les activités de production doivent être préparées par des activités de compréhension.
• Ce tableau met donc bien en évidence aussi ce que nous avions appelé le « temps de sédimentation ». Il se révèle
utile pour les formateurs parfois impatients ou trop exigeants.
• De même, la production orale requiert une connaissance moins précise de l’outil langagier que la production écrite
qui demande d’avoir pris conscience de la valeur de chacune des composantes du message.
44
Enrichissement du référentiel de compétences et du tableau de synthèse
Précisions
• Les commentaires que nous avions formulés à propos du tableau de répartition des actes de parole et des
composantes linguistiques pour les niveaux A1.1 et A1.2 sont valables pour la présente répartition.
• En outre, la richesse et la complexité des actes de parole réalisés au niveau A2 amènent souvent les animateurs
à considérer que la maîtrise de ceux-ci, en situation de production orale ou écrite, demande du temps : elle ne
sera donc exigée qu’au niveau A2.2. Cette constatation est valable aussi pour les composantes linguistiques.
Le but était bien sûr d’approfondir les questions liées à l’évaluation, à la constitution des groupes d’apprentissage,
à la didactique du FLES.
Il s’agissait de plus, pour les formateurs, de se créer un langage commun au sein d’une même association
afin de favoriser les échanges entre les membres du personnel, et d’assurer un passage plus harmonieux des
apprenants d’un niveau à l’autre, d’un formateur à l’autre. C’est ce projet qui a conduit le CIRÉ à Bruxelles et
plus précisément Mathilde Chevran, la coordinatrice pédagogique des professeurs de français langue étrangère
à prendre contact avec nous. Finalement, sept associations bruxelloises se sont engagées dans l’aventure : le
Ciré, Formosa, le Sampa, Avenir A.S.B.L., le SIMA, la Maison de la Solidarité, le Centre Social du Béguinage.
Une quinzaine de personnes se sont ainsi réunies à raison de 5 journées réparties sur une année.
A Liège, le désir était plutôt que le réseau liégeois du FLE se construise un langage commun, facteur de cohésion et
facilitateur d’échanges pédagogiques, en vue d’améliorer la qualité des cours dispensés aux apprenants et de faciliter
le passage de ceux-ci d’une association à une autre. En effet, les associations liégeoises proposent très rarement des
cursus de cours qui recouvrent les niveaux A1, A2, B1 et B2 du CECRL. La plupart du temps, les opérateurs se sont
spécialisés. Vu le nombre important d’associations qui proposent des formations, il semble effectivement nécessaire
qu’un langage commun se mette en place. Ainsi, le groupe de travail liégeois s’est constitué à l’initiative de Saadia Aït
hamou, responsable de projets au CRIPEL et gestionnaire du réseau FLE liégeois, qui a pris contact avec les différentes
associations liégeoises, les écoles liégeoises de Promotion sociale de la Communauté française ou de la Province de
Liège (Alpha citoyen – CPAS de Liège, Centre liégeois de formation, CREASOL OISP, SAS, IPEPS de Seraing, APD, La
Tchicass, La Charlemagn’rie A.S.B.L., Le monde des Possibles, JEFAR, Maison blanche de Glain, Msaada Foundation,
ULG-ISLV, Santé Nord/Sud, Zéphir A.S.B.L., Lire et Ecrire Liège) de manière à constituer un groupe d’une bonne
quinzaine de personnes. Ce groupe de travail s’est réuni à la fréquence d’une journée par mois durant 2 ans.
Deux axes de travail principaux ont été approfondis dans les deux groupes.
•D ans un premier temps, les formateurs ont testé, avec leurs participants, les épreuves proposées dans le test.
Leur désir était de comparer les résultats obtenus, de disposer d’un espace où exprimer librement et en toute
confiance leurs appréciations, où formuler leurs questions, leurs doutes. Nous nous sommes appuyée sur ces
débats, sur ceux qui ont été menés durant les journées de formations, sur nos lectures et recherches sur le
terrain pour rédiger la première partie de ce travail consacrée aux commentaires sur le test.
•D
ans un deuxième temps, nous avons davantage travaillé, avec les formateurs, sur le Référentiel de compétences
et le Tableau de synthèse(33). Dans le groupe liégeois, nous avons prolongé la réflexion par la construction de
deux séquences d’apprentissage. L’une d’elles sera présentée dans cette partie de notre travail.
Pour réaliser ce travail de répartition des actes de parole et des composantes linguistiques en niveaux A1.1, A1.2,
A2.1 et A2.2, , il était nécessaire que les formateurs s’approprient les contenus présentés dans le tableau de synthèse,
que ceux-ci prennent vie. Pour ce faire, nous avons constitué des sous-groupes de travail qui se sont répartis les actes
de parole (saluer quelqu’un, prendre congé, donner des nouvelles à quelqu’un, s’excuser, demander un service, etc.)
présentés dans le tableau de synthèse du niveau A1. Nous nous sommes alors plongés dans des manuels(34) et sommes
(33) Dans la mallette du Référentiel de compétences et Test de positionnement pour le français langue étrangère et seconde (FLES), se trouve
un fascicule intitulé Référentiel de compétences dans lequel est présenté le référentiel accompagné d’un tableau de synthèse des savoirs,
savoir-faire et savoir-être propres à chacun des niveaux du CECRL pris en compte dans l’outil (A1, A2, B1, B2).
(34) - Abry, D., Fert, C., Parpette, C., Stauber, J., Ici 1, méthode de français, CLE international, 2008.
- Barféty, M., Beaujouin, P., Compréhension orale niveau 1, CLE international, 2004.
- Barféty, M., Beaujouin, P., Expression orale niveau 1, CLE international, 2004.
- Bérard, E., Canier, Y., Lavenne, C., Tempo 1. Méthode de français, Didier / Hatier, 1996.
- Berthet, A., Hugot, C., Kizirian, V., Sampsonis, B., Waendendries, M., Alter Ego, Méthode de français 1,
Hachette, Français langue étrangère, 2006.
- Breton, G., Cerdan, 1m ;, Datez, Y, Dupleix, D., Riba, P., Réussir le Delf, niveau A1, Didier, 2005.
46 - Capelle, G. et Menand, R., Le nouveau taxi ! 1, Hachette, Français langue étrangère, 2009.
- Girardet, J. et Pécheur, J., Echo. Méthode de FLE, CLE International, 2013.
Enrichissement du référentiel de compétences et du tableau de synthèse
partis à la recherche de documents de diverses natures (dialogues, textes d’écoute, petits mots, faire-part, formulaires,
cartes postales, programmes de spectacle, etc.) qui mettaient en scène ces actes de parole. De ce fait, des liens ont
pu être opérés facilement entre les compétences décrites dans le Référentiel de compétences et les actes de parole, les
composantes linguistiques, lexicales et sociolinguistiques présentés dans le Tableau de synthèse. Nous avons ainsi pu
répartir aisément les contenus en niveaux A1.1 et A1.2. Cette recherche dans les méthodes a également permis aux
formateurs d’exercer leur esprit critique et de se rendre compte que les activités présentées restaient trop souvent
centrées sur la grammaire et la description de la langue, omettant de proposer aux apprenants des tâches complexes
insérées dans des situations de communication naturelles. Par effet de ricochet, cela a conduit les participants du
groupe de travail à réfléchir sur leurs propres pratiques.
La subdivision du niveau A2 en A2.1 et A2.2 s’est opérée d’une manière un peu différente. Nous nous sommes
répartis les actes de parole présentés dans le tableau de synthèse du niveau A2, avons plongé dans les
méthodes à la recherche de supports dans lesquels les actes de parole étaient réalisés.(35) Les participants ont
alors construit des démarches pédagogiques qu’ils ont fait vivre aux membres du groupe de travail. Sur base de
ce vécu, nous avons réparti les contenus présentés dans le tableau du niveau A2 en A2.1 et A2.2.
Les manipulations du tableau de synthèse, la recherche de documents de travail dans les manuels, la construction
d’activités d’apprentissage, et l’animation de celles-ci dans les groupes de travail ont permis aux formateurs de
se forger, par le vécu, une représentation précise des différents niveaux proposés par le CECRL, avec lesquels
ils peuvent jongler aujourd’hui. Cela leur a aussi donné l’envie d’utiliser le Référentiel de compétences et le
tableau de synthèse au moment de leurs préparations de cours et d’opérer davantage de liens entre situations
de communication, actes de parole, contenus langagiers, tâches complexes, etc.
Le travail réalisé a également offert l’occasion, aux formateurs, de s’approprier la notion de compétence, telle
qu’elle est définie dans le CECRL.
L’aspect remarquable de cette approche est précisément cette valeur adaptative de la compétence qui souligne
la nécessité d’ancrer les apprentissages dans des situations de la vie quotidienne avec pour visée un faire
social. Et d’ailleurs, le primo-arrivant qui décide d’apprendre la langue du pays qui l’accueille a pour objectif de
s’insérer dans la société et d’appréhender à travers l’action et la réflexion, les savoirs, savoir-faire, savoir-être
et savoir-apprendre dont il a besoin pour jouer son rôle d’acteur social.
(35) - Abry, D., Fert, C., Parpette, C., Stauber, J., Ici 2, méthode de français, CLE international, 2008.
- Lescure, R., Gadet, E., Vey, P., DELF A2. 200 activités, CLE international, 2006.
- Barféty, M., Beaujouin, P., Compréhension orale niveau 2, CLE international, 2005.
- Barféty, M., Beaujouin, P., Expression orale niveau 2, CLE international, 2005.
- Bérard, E., Canier, Y., Lavenne, C., Tempo 2. Méthode de français, Didier / Hatier, 1997.
- Berthet, A., Hugot, C., Kizirian, V., Sampsonis, B., Waendendries, M., Alter Ego, Méthode de français 2,
Hachette, Français langue étrangère, 2006.
- Cerdan, M., Chevalier-Wixler, D., Dupleix, D., Lepage, S., Riba, P., Réussir le Delf, niveau A2, Didier, 2005.
- Dupuy, M. et Launay, M., Réussir le Delf A2, Centre international d’études pédagogiques, Didier, 2010.
- Menand, R., Le nouveau taxi ! 2, Hachette, Français langue étrangère, 2009.
- Parizet, M.-L., Grandet, E., Corsain, M., Activités pour le Cadre Européen Commun de Référence A2, CLE international, 2005.
(36) Richer, J.J.,La didactique des langues interrogée par les compétences, Proximités « Didactique », E.M.E., Bruxelles, 2011, pp. 18-19.
47
« En somme, l’usage de la langue, y compris son apprentissage, comprend les actions accomplies par des
gens qui, comme individus et comme acteurs sociaux développent un ensemble de compétences générales et,
notamment une compétence à communiquer langagièrement.
Compétence
à communiquer
langagièrement
Ces compétences générales non hiérarchisées, recouvrent des savoirs, savoir-faire, savoir-être, savoir-apprendre
hétérogènes et qui sont conçus en interaction. Elles comportent :
• des savoirs déclaratifs composés de savoirs académiques et de connaissances larges du monde (une connaissance
partagée du monde) incluant le domaine professionnel, les domaines de la vie quotidienne privée et publique,
ainsi que les valeurs et croyances de certains groupes sociaux dans d’autres régions ou d’autres pays, c’est-à-dire
des savoirs socioculturels qui peuvent conduire à une « prise de conscience interculturelle » ;
• des savoir-faire procéduraux (« habiletés et savoir-faire »), très transversaux puisque s’appliquant aussi bien
aux actions de la vie courante qu’à la vie professionnelle ou aux loisirs ;
• des savoir-être envisagés comme des dispositions individuelles, des traits de personnalité, des dispositifs
d’attitude, qui touchent, par exemple, à l’image de soi et des autres, au caractère introverti ou extraverti manifesté
dans l’interaction sociale, c’est-à-dire principalement des traits psychologiques influant sur l’apprentissage des
langues et des cultures. Ces savoir-être ne peuvent être posés comme des attributs permanents d’une personne,
ils sont, comme les savoirs et les savoir-faire, sujets à des variations et à des transformations ;
• des savoir-apprendre variables selon les objets, les projets et les moments. Il s’agit, entre autres, de stratégies
d’apprentissage non propres à l’acquisition des langues, mais mobilisées lors de ce type d’apprentissage, bien sûr. Les
savoir-apprendre s’affinent et se renforcent au cours de mobilisations fréquentes dans des situations diversifiées. » (37)
Et donc, le CECRL, replace l’exercice et l’apprentissage de la langue étrangère dans un contexte plus large et
demande aux formateurs d’intégrer, dans leurs interventions didactiques, ces paramètres cognitifs, procéduraux,
psychologiques, expérientiels qui jouent un rôle important dans l’acquisition d’une langue étrangère. De ce fait,
le schéma présenté ci-dessus se doit d’être précisé(38) :
Il s’agit donc que toutes les ressources de l’apprenant (non seulement ses connaissances, mais aussi ses
richesses personnelles, ses diverses expériences de vie, ses capacités à apprendre, …) soient mobilisées lors de
l’apprentissage de la langue, qui mettra le participant en action grâce aux multiples activités qui seront proposées.
50
Une séquence pédagogique centrée sur le travail de l’imparfait de l’indicatif
5
Afin de poursuivre l’analyse, de se forger une représentation plus précise des différents niveaux présents
dans le Référentiel de compétences et Test de positionnement pour le français langue étrangère et seconde (FLES),
de rechercher la façon de mobiliser toutes les compétences d’un apprenant dans une séquence d’apprentissage, les
formateurs du groupe de travail liégeois ont décidé de construire deux séquences pédagogiques qui proposeraient
aux apprenants des tâches complexes(39) et qui seraient appuyées sur le « Référentiel de compétences » et le «
Tableau de synthèse ». Nous vous proposons ici l’une d’entre elles.
« Souvenirs, souvenirs.»
Public :
Cette séquence s’adresse à des personnes non francophones, faiblement scolarisées (niveau CEB) ou scolarisées
(niveaux CESI, CESS, voire davantage) qui, en compréhension orale (CO) et en production orale (PO), possèdent
un niveau A2.1 acquis.
Objectifs :
Cet ensemble s’inscrit dans les multiples activités que nous allons proposer aux participants pour les mener à
acquérir le niveau A2 du CECRL. Les composantes pragmatiques et linguistiques présentes dans celui-ci sont
nombreuses mais il s’agit surtout de mettre le projecteur sur la présentation et l’utilisation de l’imparfait de
l’indicatif en contexte, de permettre aux participants de découvrir la conjugaison de ce temps à travers la
description d’occupations quotidiennes passées, d’habitudes et de conditions de vie passées également. Comme
le montre la présentation du déroulement de la séquence pédagogique, les documents utilisés sont divers, une
part importante est accordée à l’audition, activité essentielle lorsqu’il s’agit d’apprendre une langue.
(39) Une tâche complexe est une tâche inédite pour l’apprenant qui est mis en face d’un problème nouveau pour lui. Cette tâche est inscrite dans un
contexte (c’est-à-dire une situation de communication), elle est finalisée (elle débouche sur une réalisation concrète), elle exige de la personne la
capacité à croiser différentes informations (par exemple, une situation de communication donnée, un document à lire ou à écouter, une production
à réaliser : dessin, choix multiple, dialogue, etc.).
(40) Il est bien évident que les différents actes de parole et composantes linguistiques répertoriés ici ne sont pas tous travaillés au cours de cette séquence
pédagogique, mais, étant donné qu’ils sont amenés naturellement par les activités mises en place, il est intéressant de les relever. Voici une des
situations pédagogiques dans lesquelles disposer d’un inventaire de composantes linguistique et d’actes de parole peut s’avérer précieux : celui-ci
permet à l’animateur de prendre conscience des contenus véhiculés par les activités qu’il propose et d’orienter ses choix de supports, de démarches,
de manière à exposer l’apprenant à la richesse et à la redondance de l’outil langagier. Il est en outre important que les situations proposées soient
riches et mobilisent de nombreux actes de parole qui sont entraînés par les interactions sociales présentes dans le groupe, par les échanges suscités
par l’animateur à travers des jeux de rôle, des prises de parole spontanées, des textes proposés, etc. L’apprentissage se fait la plupart du temps de
manière implicite et naturelle pour l’apprenant même si du côté du formateur l’ordre des activités proposées, leur contenu, les supports utilisés pour
la réalisation de celles-ci, l’orientation donnée à la recherche, la façon d’organiser les échanges, etc. ont été mûrement réfléchis.
En somme, pour le participant, l’acquisition des contenus se fait progressivement, par essais et erreurs. Chacun avance à son rythme et à sa façon,
apprend, entre autres, par l’écoute des membres du groupe, les échanges et la coopération avec ceux-ci. L’animateur quant à lui, après avoir fourni un
important travail de préparation, avoir rassemblé les documents nécessaires, imaginé des jeux pour comprendre, parler, lire et écrire, perd maintenant
son rôle central, et prend celui d’observateur et d’organisateur. Le parcours proposé aux apprenants est structuré et balisé de démarches pédagogiques
réfléchies qui s’enchaînent dans un certain ordre pour permettre au participant de découvrir, de progresser, de s’exprimer, de structurer, …
Il est bien évident également, que dans un cours de FLE, ceci ne constituerait pas la seule séquence pédagogique consacrée à l’utilisation de l’imparfait
: des activités de lecture et de production écrite devraient aussi être proposées. L’imparfait sera également présent lorsqu’il s’agira de raconter des
événements passés, moment où il est utilisé en concordance avec le passé composé (comme il faisait beau, nous sommes allés en Ardennes ; j’ai
entendu un enfant qui pleurait).
(41) Interpeller quelqu’un est un acte de parole qui, raisonnablement, ne fera pas l’objet d’une séquence pédagogique. En effet, cela s’apprend au fil du
temps et des rencontres même s’il est possible de proposer, en classe de langue, l’écoute de dialogues dans lesquels des interlocuteurs d’âge et de
milieux sociaux variés entrent en relation pour des raisons variées également. L’interpellation sera donc en général présente parmi d’autres composantes
linguistiques, si bien que les participants mémoriseront sans efforts les formules les plus habituelles. Des jeux de rôles par exemple, pourraient être 51
organisés par la suite pour aider l’apprenant à associer les différentes formulations aux situations d’utilisation adéquates.
Composantes linguistiques :
- Les temps du passé (et plus particulièrement l’imparfait).
- Les verbes usuels : les actions quotidiennes, venir, aller, voir, prendre.
- Les principaux verbes de mouvement.
- Les verbes à une base, deux bases, trois bases.
- Quelques semi-auxiliaires + infinitif (vouloir, pouvoir, devoir).
- Les verbes pronominaux (réfléchis ou réciproques).
- L’interrogation.
- La négation.
- Les adjectifs (place et accords).
- Les pronoms relatifs simples (qui, que).
- La localisation temporelle : exprimer le moment d’une action, la fréquence (souvent, parfois, toujours), utiliser
quelques prépositions ou adverbes (pendant), utiliser la conjonction de subordination « quand ».
- La localisation spatiale : prépositions de lieu, adverbes de lieu.
- Les adverbes d’intensité (très, trop, …).
- Utilisation du « on » en lieu et place de « nous ».
- Quelques articulateurs du discours : et, mais, parce que.
Lexique :
- la famille.
- les lieux.
- les loisirs et les voyages.
- les moyens de transport.
- la vie quotidienne : les activités et les actions quotidiennes.
- le logement.
- les objets du quotidien.
- les aliments : repas, cuisine.
- les pays, les villes, les paysages.
- l’itinéraire.
Documents à rechercher :
- La chanson de Michel Jonasz, Les vacances au bord de la mer.
- Des images d’activités, d’objets, de situations passées et présentes (exemples : la côte belge aujourd’hui et il y
a un siècle, images qui présentent l’évolution des appareils téléphoniques, Bruxelles en 1900 et en 2015, etc.).
Il s’agit, lors de cette première étape, d’offrir aux apprenants un bain linguistique implicite d’imparfait en
contexte.
(42) Nous avons choisi cette chanson parce qu’elle campe parfaitement une situation de communication dans laquelle l’utilisation de l’imparfait est
requise : il s’agit de rapporter des faits passés, qui se sont déroulés dans l’enfance du locuteur, sans que le moment où ils ont eu lieu ne soit clairement
précisé. Celui qui écoute la chanson comprend que telles étaient les vacances habituelles de Michel Jonasz quand il était enfant. Le rythme lent de la
52 chanson permet une compréhension immédiate de ce qui est dit, la diction est très claire, l’imparfait est parfaitement audible et utilisé de manière
répétitive. Il s’agit d’une romance un peu triste qui entre dans l’oreille sans que l’on ne s’en rende compte.
Une séquence pédagogique centrée sur le travail de l’imparfait de l’indicatif
è La compréhension
• Les participants sont ensuite invités à ouvrir les yeux, à former des groupes de 3 personnes avec leurs
voisins directs, pour dessiner tout ce qu’ils ont vu, entendu, compris lors de cette première écoute de
la chanson. Le formateur peut aussi proposer aux participants des prospectus de voyage, les inviter à
composer des tableaux en dessinant, mais aussi en coupant et en collant des éléments choisis dans les
prospectus. Il est important de préciser qu’il s’agit d’illustrer ce qui est dit dans la chanson, en essayant
d’être le plus précis et le plus exhaustif possible(43) .
• En cours de travail, une nouvelle audition de la chanson est proposée : elle permettra aux participants
de confirmer ou d’infirmer des hypothèses de sens, d’aller plus loin.
• L’activité terminée, les réalisations sont accrochées au mur, assez proches les unes des autres, et les
participants sont invités à circuler librement, sans autre consigne. Notre expérience nous a montré
qu’en général, les participants s’expriment spontanément, commentent leurs réalisations et celles des
autres sous-groupes : le rire et le désordre s’installent, l’imparfait est spontanément utilisé. Le formateur
laisse faire(44), bien sûr, et profite de l’occasion pour écouter les productions et penser aux activités qu’il
pourrait proposer pour aller plus loin et aider les participants à se corriger.
L’activité orale terminée, le formateur invite les participants à réécouter la chanson de manière à vérifier
si tout ce dont parle Michel Jonasz a été représenté, dit(45) et bien interprété.
Ces trois auditions de la chanson ont permis d’offrir aux participants un premier bain linguistique
d’imparfait présenté en situation.
è La mémorisation
• Finalement, le formateur propose aux apprenants d’élaborer ensemble un texte oral de synthèse, qui
raconterait les vacances de Michel Jonasz enfant. Le texte pourrait commencer comme ceci : « Quand il
était enfant, Michel Jonasz … ».(46)
Au fur et à mesure que le texte est composé, le formateur l’écrit au tableau tout en faisant reformuler les
productions incorrectes, en invitant les participants à se rappeler qu’il s’agit de l’enfance de Michel Jonasz
afin de favoriser la prise de conscience de l’utilisation d’un temps autre que le présent. A ce stade, il ne
s’agit nullement de se lancer dans une grande explication de l’utilisation de l’imparfait, mais de guider
les participants, tout au long de leurs productions, et de leur proposer d’utiliser presque naturellement
ce temps du passé qu’ils ont déjà entendu dans la chanson. Ainsi, petit à petit, l’animateur conduit
les apprenants à construire un texte qui répondrait aux questions suivantes : « Quand Michel Jonasz
était petit, partait-il en vacances ? Quand partait-il ? Où allait-il en vacances ? Avec qui partait-il ? Que
faisait-il ? ».
• Il est intéressant que ce petit texte, de quelques lignes seulement, soit mémorisé par les participants :
cela leur donnera l’occasion d’engranger des modèles d’imparfait sur base desquels des transferts seront
possibles. Cette étape nous semble essentielle avant tout passage à des activités de production.(47)
De nombreuses autres activités de mémorisation peuvent être imaginées. En voici une qui permettrait
d’aller plus loin.
(43) La constitution de sous-groupes nous semble intéressante ici : les participants, possédant des niveaux de compréhension variés, s’entraideront. De
plus, chacun pourra mettre ses talents au service de la communauté, personne ne se trouvera en situation d’échec.
(44) C’est en laissant agir les participants que l’autonomie s’installera dans le groupe et que les apprenants découvriront l’intérêt et le plaisir de travailler
ensemble. L’animateur est présent, mais discrètement. Il renforce les productions d’imparfait, mais sans insister. Ainsi, la position en retrait de
l’animateur permet à celui-ci d’écouter, de réfléchir, d’évaluer l’activité proposée, de découvrir de nouvelles pistes d’intervention.
(45) Les auditions multiples, justifiées par des tâches à accomplir, favorisent une mémorisation douce et inconsciente, réalisée sans gros effort apparent. Il
est certain que tous les participants n’identifieront pas directement les avantages d’une telle pratique. Même si, et peut-être surtout si les personnes
sont plus faiblement scolarisées, il est intéressant de leur expliquer ce qui se cache derrière les activités proposées.
(46) Il ne s’agit pas ici d’inventer des formes d’imparfaits puisque les participants réutilisent plutôt les verbes qui se trouvent dans la chanson. C’est en
cela qu’il s’agit d’une mémorisation de formes verbales, d’une reproduction de modèles.
En outre, la construction du texte est l’occasion, pour le formateur, d’encourager les participants à utiliser des phrases complexes, des localisateurs
temporels, des verbes variés, des affirmations et des négations.
(47) La mémorisation, activité certes plus scolaire, nous apparaît comme nécessaire si l’on désire éviter la fossilisation d’erreurs qu’il sera par la suite très
difficile de corriger. Dans une situation naturelle d’apprentissage de la langue maternelle, l’exposition régulière à celle-ci permet la mémorisation
progressive de modèles à partir desquels le cerveau structure, de manière largement inconsciente, les paradigmes corrects. Dans la situation
d’apprentissage qui est celle des primo-arrivants, l’exposition au français n’est pas suffisante pour que cette imprégnation naturelle soit suffisante.
Il s’agit donc de donner un coup de pouce à la mémorisation, afin de susciter la conscientisation et par là, de mettre en marche la décentration
de l’apprenant qui réfléchit sur l’outil langagier qu’il est en train de construire. Il s’agit de donner aux participants les stimuli nécessaires à la
construction du métalangage.
53
En effet, si les participants sont lecteurs, le texte pourrait être proposé sous la forme d’un puzzle, dont
l’assemblage des différentes pièces entraînerait des réflexions variées. La tâche pourrait être réalisée
en équipes de deux personnes : il s’agit que les participants manipulent l’outil proposé de manière à
lire et à relire, à réfléchir et donc à s’approprier les contenus linguistiques sur lesquels est centré de
projecteur. La question est bien sûr de mémoriser des modèles d’imparfait, mais pas seulement. Il s’agit
aussi de revenir, discrètement mais avec précision, sur des contenus travaillés antérieurement pour que
l’apprentissage puisse se faire en spirale (accord du verbe avec le sujet, de l’article ou de l’adjectif avec
le nom, assemblage de la préposition et du complément adéquat, association de la majuscule avec un
point, réflexion sur la ponctuation, etc.)
En somme, la tâche du formateur est de proposer aux participants des activités variées, mobilisatrices
de compétences multiples. En effet, ceux-ci sont invités à réaliser des tâches complexes qui sollicitent
différentes intelligences (logico-mathématique, verbo-linguistique, interpersonnelle, etc.)(48), et
favorisent par là-même l’appropriation des contenus linguistiques De cette façon, « l’étrangeté, la
distance qui existaient au départ entre l’apprenant et la langue s’effacent peu à peu. Un processus de
personnalisation est en route, dont les opérations demeurent en partie mystérieuses, mais dont les
éléments sont connus »(49). Ce qui semblait difficile à approcher est petit à petit maîtrisé.
• Il s’agit à présent de quitter la reproduction de modèles de manière à enclencher la production personnelle,
à rendre la parole à l’apprenant. Un petit questionnaire est distribué à chacun, rédigé comme ceci :
« Et toi, quand tu étais petit,
• Partais-tu en vacances ?
• Avec qui partais-tu ?
• Quand partais-tu en vacances ?
• Où allais-tu ?
• Que faisais-tu ? »
• Une rapide lecture de ces quelques questions permet de se rendre compte qu’il s’agit du transfert direct,
sur un mode personnel, des contenus présentés dans la chanson.
Cette fois, les questions sont rédigées en « tu ». Une simple lecture du questionnaire à haute voix
par l’animateur permet aux participants de se rendre compte que la forme de l’imparfait est semblable
aux 2ème et 3ème personnes du singulier. L’utilisation de la 1ère personne viendra, quant à elle,
spontanément, lorsque les apprenants circuleront et poseront, aux membres du groupe, les questions
proposées sur une feuille de papier qui leur a préalablement été distribuée. Il est demandé aux apprenants
de mémoriser les informations qui leur seront données par les membres du groupe.
Au moment de la mise en commun, le prénom d’un participant sera tiré au sort, les membres du
groupe proposeront alors les informations collectées. Au formateur de corriger, sans trop insister, les
productions erronées.(50)
• Afin de renforcer la mémorisation de formes correctes de l’imparfait, le formateur pourrait préparer, pour
la séance suivante, une série de phrases qui reprendraient les informations mises en commun. A l’audition
ou à la lecture de celles-ci, les membres du groupe devraient retrouver la personne dont il s’agit.
(48) Gardner, H., Les intelligences multiples, Paris, Retz,1996, 2004, et Hourst, B., A l’école des intelligences multiples, Paris, Hachette, 2006.
(49) Sagot, H., Méthode audio-visuelle de français langue étrangère « Pourquoi Pas ! ». Un livre du maître, Pédagogi-A, Saint-Herblain, 1992.
(50) Il ne s’agit toujours pas ici de se lancer dans une explication grammaticale exhaustive de la construction de l’imparfait de l’indicatif. Les activités
de structuration viendront plus tard, lorsque les participants auront engrangé suffisamment de modèles à partir de l’analyse desquels ils pourront
construire une réflexion métalinguistique. Pour nous, il s’agit prioritairement de vivre la langue, dans des situations les plus naturelles possible,
plutôt que de réfléchir tout de suite sur celle-ci. Il est donc préférable de proposer aux participants des activités variées, riches, mobilisatrices, qui
créent chez eux le désir et le plaisir de communiquer. En outre, l’ordre dans lequel les activités sont proposées est soigneusement choisi, réfléchi, de
manière à ce que chacune des propositions permette à l’apprenant de progresser, d’approcher petit à petit les contenus à apprendre.
(51) L’occasion est belle pour le formateur, lorsqu’il construit les phrases de rappel, de glisser dans celles-ci des composantes linguistiques riches et
variées qui sont naturellement portées par la situation proposée (la localisation temporelle, les pronoms relatifs simples, la négation, des verbes
54 usuels variés, des semi-auxiliaires, des verbes de mouvement, etc.). C’est ainsi que ces contenus langagiers sont petit à petit mémorisés par les
apprenants et ensuite utilisés par ceux-ci.
Une séquence pédagogique centrée sur le travail de l’imparfait de l’indicatif
Une petite comptine est proposée aux participants par l’animateur qui scande les phrases en frappant le rythme
sur les genoux.
Aux participants répartis en sous-groupes de 4 personnes d’imaginer des comptines à 5 temps, 6 temps, ou 7
temps, comportant 8 phrases différentes. Il s’agit à chaque fois d’opposer une situation passée et une situation
présente. Le fait de syllaber les phrases, de les scander permet de mettre en évidence les différences rythmiques
entre l’imparfait et le présent.
Le nombre de battements permet de différencier le présent de l’imparfait. Ce travail d’audition et de découverte est
intéressant à mener avec les participants. Un petit jeu très rapide pourrait être suggéré : quelqu’un propose une
forme verbale au présent, en en frappant le rythme sur les genoux. Le groupe propose la même forme à l’imparfait,
tout en en frappant aussi le rythme. Lorsque les premières et deuxièmes personnes du pluriel entreront dans la danse,
il sera intéressant de faire apparaître que cette fois, la seule distinction entre les deux temps provient de la présence
d’un « i » à l’imparfait (nous mangeons >< nous mangions. vous lisez >< vous lisiez)
Il s’agit d’écouter pour découvrir des différences, des caractéristiques du système langagier, et ainsi, peu à peu,
structurer la langue.
è La production
Des images de situations, d’objets, d’activités passées, comparées aux mêmes situations dans le présent, sont
proposées aux participants qui sont répartis en sous-groupes de deux ou trois. Il est demandé de classer les
images relatives à chacune des situations, des activités, à chacun des objets par ordre chronologique et de
justifier les choix opérés en utilisant les informations présentes sur les images.
Cette activité conduira les participants à décrire les images et à utiliser des formes verbales de l’imparfait et du
présent. Parfois, le passé composé pourrait surgir : c’est l’occasion de le signaler et d’introduire ainsi naturellement
la prochaine séquence pédagogique.
(52) Le moment de la structuration conduit les participants à réfléchir sur le fonctionnement de la langue, à découvrir les caractéristiques du système, à
élaborer un ensemble de règles formulées par eux, avec leurs mots
55
Bibliographie
56
Bibliographie
6
6.1. Livres
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• Beacco J.-C., Ferrari M., et al., Niveau A1.1 pour le français / Référentiel et certification pour les premiers
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• Beacco J.-C., Lepage S., Porquier R., Riba P., Niveau A2 pour le français / Un référentiel, Didier, Paris, 2008.
• Beacco J.-C., Vivès R., Roland J.-C., et al., Niveau A1 et niveau A2 pour le français / Textes et références,
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58
Dépôt légal : D/2015/10901/06
12 rue Charles VI
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