Brochure Mais GAL
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en Ardenne
Le cas du Parc naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier
Table des matières
1 Introduction.............................................................................................................................................................. 3
2 Regard sur les dernières campagnes............................................................................................................... 3
2.1 En Province de Luxembourg............................................................................................................................................ 3
2.2 Le cas du Parc naturel Haute-Sûre Forêt d’Anlier...................................................................................................... 6
2.2.1 Description des échantillons.............................................................................................................................. 7
2.2.2 Teneurs en matière sèche.................................................................................................................................... 8
2.2.3 Les rendements en matière sèche................................................................................................................... 9
2.2.4 Valeurs alimentaires.............................................................................................................................................. 9
4 La récolte................................................................................................................................................................... 23
5 Le maïs fourrager et l’alimentation des bovins............................................................................................ 24
6 Le maïs et l’environnement................................................................................................................................. 25
7 Protection contre les dégâts de gibiers.......................................................................................................... 26
8 Quelles alternatives au maïs ?............................................................................................................................ 27
9 Conclusion................................................................................................................................................................ 28
Campagne 2001 2003 2005 2007 2008 2009 2010 2011 2012
Wallonie 57.010 58.047 55.486 57.070 63.022 64.755 63.814 63.328 62.113
Prov. Lux 7.054 7.663 7.992 7.674 8.312 8.648 8.919 8.348 7.927
Famenne 5.574 5.808 5.559 5.516 5.691 5.943 5.962 5.413 5.506
Rég. Jurassique 2.996 3.005 2.921 2.611 2.767 2.847 2.645 2.431 2.469
Ardenne 3.266 3.789 4.141 4.189 4.598 4.808 4.648 4.453 4.413
Tout d’abord, il faut noter qu’il n’est pas fréquent d’atteindre la teneur en matière sèche minimum recherchée
de 30 %, sauf après les gelées d’automne. En dessous de ce taux de MS, les pertes de conservation liées
notamment aux écoulements des jus sont plus importantes. Lorsque la maturité n’est pas suffisante, les
variétés de maïs n’expriment pas tout leur potentiel (la part de l’épi et la valeur amidon sont déficitaires).
Pour atteindre une maturité suffisante à la récolte, un maïs très précoce doit pouvoir accumuler environ
1350°C en base 6°C entre le 1 mai et le 10 octobre. Les données climatiques depuis 1996 montrent que
cela n’arrive, en moyenne, qu’une année sur deux (tableau 2).
La moyenne des analyses réalisées au cours des 8 dernières années, par la méthode NIRS calibrée sur
l’équation M4 d’Aufrère, indique une moyenne de seulement 866 VEM pour une teneur moyenne d’environ
30% de MS. La médiane est à 28 % de MS, cela signifie que la moitié des échantillons analysés sont en
dessous de cette valeur. En 2008, année particulièrement défavorable, la teneur en MS moyenne des
échantillons analysés provenant de l’Ardenne, n’était que de 26% et la teneur en VEM moyenne seulement
de 819 VEM. Même lors d’années plus favorables, comme 2006 et 2009, on constate que beaucoup
d’échantillons n’atteignent pas le niveau de matière sèche minimum recherché. Il s’agit alors de mauvais
choix variétaux, de récoltes trop précoces.
En termes de rendement, le potentiel du maïs en Ardenne se situe généralement entre 11 et 14 tonnes
de MS (figure 2).
Année 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013 Moyenne
Ardenne 11,8 10,9 11,6 13,4 12,6 12,2 10 11,8 11,8
Famenne 15,3 15,6 15,3 14,2 14,2 18,2 17,8 17,1 15,9
Rég. Jurassique 12,8 16,6 17 18,6 15,3 16,7 13,4 17,5 16
Tableau 6 : Rendements mesurés (tonnes de MS/ha) dans les essais du CIPF en Province de
Luxembourg
Teneur en MS (%)
Coupe 2.2.4.1 Analyse détaillée des teneurs en protéines et en énergie
< 25 25 - 27,5 27,5 – 30 30 – 32,5 > 32,5
Sur base des observations du Centre de Michamps1 (1997) et de Decruyenaere (2008), les teneurs
2010 20,0 6,7 33,3 20,0 20,0
en matière azotée totale (MAT), protéines digestibles dans l’intestin (DVE) et énergie (VEM) peuvent
2011 0,0 7,7 7,7 30,8 53,8 être réparties en cinq classes de valeur définies au tableau 12.
2012 21,1 15,8 26,3 15,8 21,1 Classe Appréciation Ensilage de maïs
2013 38,6 43,9 12,3 1,8 3,5 MAT (g/kg MS) DVE (g/kg MS) VEM (/kg MS)
Moyenne pondérée 27,9 28,8 17,3 10,6 15,4 1 Teneur insuffisante < 60 < 30 < 800
Tableau 10 : Répartition des échantillons (%) en fonction des années et de la teneur en matière 2 Teneur faible = 60 – 80 = 30 – 40 = 800 – 850
sèche
3 Teneur moyenne = 80 – 100 = 40 – 50 = 850 – 900
Pratiquement trois-quarts des échantillons n’atteignent pas les 30 % de MS. Il faut également 4 Bonne teneur = 100 – 120 = 50 – 60 = 900 – 950
noter que les gelées font augmenter artificiellement la teneur en MS. Les maïs récoltés en Ardenne 5 Très bonne teneur ≥ 120 ≥ 60 ≥ 950
dont la MS est supérieure à 32 % sont généralement des maïs gelés.
Tableau 12 : Interprétation des classes (adapté du Centre de Michamps, 1997 et de
Decruyenaere, 2008)
Figure 6 : Répartition des échantillons (%) en fonction de la teneur en énergie (VEM/kg MS)
1
Ces normes ont été définies sur base de distributions de fréquences réalisées sur les résultats d’analyses obtenus au Centre
de Michamps. Il est donc important de souligner que ces appréciations de richesse n’ont à priori aucune prétention d’un
point de vue zootechnique. Les analyses sont réalisées par NIRS calibrée sur l’équation M4 d’Aufrère.
en régions froides sont favorables, mais, à cette période, les risques de gelée sont encore bien réels comme on peut le
constater dans le tableau suivant. On estime que lorsque l’on sème après le premier mai, on perd 100 kg
de MS/ha et par jour. Ces dernières années, des semis précoces ont pu être réalisés, mais néanmoins, il faut
rester prudent, car en cas de gelée tardive, les dégâts peuvent être importants.
3.1 Choix des variétés Année 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
Dernières 13 24 12 16 24 18 30 19 17 4 19 5 17 25
En régions froides, il est important de choisir des parcelles bien exposées et de choisir des variétés ultra-
gelées avril avril avril mai mai mai avril avril avril mai mai mai mai mai
précoces (indice FAO ≤ 180) ou très précoces (180 < indice FAO ≤ 200). Les variétés très précoces peuvent
T° au sol 0 -4,7 -3,4 -0,1 -0,2 -0,7 -0,5 -1,6 -2,4 -1,5 -1 -1,7 -1,8 -1
convenir aux régions d’Ardenne situées à moins de 450 m d’altitude. Un maïs très précoce doit pouvoir
accumuler plus ou moins 1350° en base 6 entre le 1er mai et le 10 octobre afin d’atteindre une maturité Tableau 13 : Dates de dernières gelées en Ardenne (Station Pameseb de Michamps, alt 500m)
suffisante (32-33 % de matière sèche) à la récolte permettant une conservation optimale sans perte par
les jus. Il vaut mieux privilégier une variété moins productive atteignant cette teneur que de choisir une 3.4 Fertilisation
variété plus tardive et potentiellement plus productive mais occasionnant des pertes importantes par les
3.4.1 Que penser des engrais «starter» ou encore des engrais foliaires ?
jus et lors de la conservation. Avec les variétés actuelles, une teneur de 30 % de matière sèche constitue
le seuil minimal pour limiter les pertes par jus. En général, la différence de matière sèche entre les variétés Cette pratique est surtout utilisée sur sols légers, ou lors de printemps froids ou encore pour
ultra-précoces et très précoces est supérieure à 2% ce qui est loin d’être négligeable. certaines variétés dont la croissance juvénile est connue pour être inférieure à la moyenne.
Les comparaisons variétales, réalisées par le CIPF en Ardenne, permettent de choisir judicieusement les Habituellement le DAP (di-ammonium phosphate) 18-46, bien connu pour sa solubilité et sa mise
variétés les mieux adaptées. Chaque année, en février, le CIPF et le Cpl-Vegemar mettent en commun les à disposition rapide du phosphore pour la plante, est utilisé de manière localisée à proximité
résultats de leurs essais au sein du réseau Sud sillon Sambre & Meuse et publient une liste de variétés mise de la semence. Ce produit est utilisé dans les essais comme fertilisant «starter» de référence.
à jour. Cependant depuis quelques années se développent des engrais micro-granulés (voire liquide),
à vocation stimulante, appliqués directement au contact de la semence lors du semis à l’aide des
1. Variétés ultra précoces (indice FAO ≤ 180) micro-granulateurs. Les quantités appliquées se situent généralement autour des 15-20kg/ha
Les variétés de ce groupe conviennent pour les différentes régions de l’Ardenne. Cependant, on évitera comparativement au 100 à 150kg/ha utilisés avec le DAP.
de semer ces variétés au-delà de 500 m d’altitude. Sur base de nombreux essais réalisés par le CIPF ces 9 dernières années dans différentes régions
En 2013, dans le groupe de variétés ultra précoces, la variété Ambition a donné le meilleur rendement agricole de Wallonie (région limoneuse, sablo-limoneuse, Famenne, Condroz et Ardenne)
en matière sèche. C’est également la variété qui a la digestibilité la plus élevée. Malgré leur niveau comparativement à la fertilisation de l’agriculteur, l’apport d’un DAP au semis a engendré une
de rendement plus faible, les nouveautés Truxx et Exxtens semblent prometteuses vu leur teneur en augmentation de rendement de 5,3% en moyenne. Les différentes formulations micro-granulées
matière sèche élevée. étudiées et proposées par les négociants ont permis des gains de rendement de 1 à 8% par rapport
au même témoin. Une formulation liquide appliquée au contact de la semence par une pompe
2. Variétés très précoces (180 < indice FAO ≤ 200) adaptée et proposée par le négociant a également permis un gain proche des 5% (figure 8).
Dans ce groupe, les meilleures variétés peuvent être semées jusque 450 m d’altitude. D’autre part, des applications d’engrais foliaires sur des maïs peu vigoureux restent possibles mais
En 2013, c’est la nouveauté P7892 qui a obtenu le rendement en matière sèche le plus élevé. C’est les résultats sont souvent aléatoires car, dans bon nombre de situations, les applications sont
également la variété la plus précoce du groupe de variétés très précoces. Les variétés Lg 30211 et Es réalisées à une période où les maïs sont stressés par le froid ou la sécheresse et donc peu réceptifs
Kira, testées depuis respectivement 4 et 3 ans, procurent également des résultats très intéressants. (stomates fermés). Pour assurer une efficacité optimale il est impératif de pulvériser en soirée ou
Pour celles-ci, on préfèrera des parcelles bien exposées. tôt le matin quand l’humidité relative est la plus élevée et espérer que la majorité du fertilisant
appliqué soit interceptée par la plante.
3.2 Densité et régularité de semis Les engrais «starter» peuvent néanmoins apporter un plus dans certaines situations particulières
et limiter certains risques liés aux conditions de début de croissance.
Généralement, pour le maïs fourrager, on sème entre 9-10 plants/m² (90 - 100 000 plant/ha), avec un
interligne de 75 cm. Les observations réalisées dans des parcelles agricoles lors d’actions comme le
«concours maïs», organisé par le Comice d’Etalle montrent que la régularité des semis est souvent
problématique à cause d’une vitesse trop élevée lors du semis.
Le Casper (dicamba 50% et prosulfuron 5%) est agréé à la dose de 300 g/ha en une ou deux 3.6.1 Le taupin
applications (200 g puis 100 g). Son efficacité est bonne avec très peu de repousses l’année On le rencontre dans l’ensemble des régions, principalement après une prairie permanente ou
suivante. semi-permanente et occasionnellement dans d’autres situations.
Le Banvel appliqué à la dose de 0,4 l est un compromis entre la sélectivité vis-à-vis de la culture La larve de ce coléoptère cause des dégâts en perforant les tiges des plantules dans la partie
et l’efficacité. En cas de forte infestation, il est appliqué à la dose de 0,4 l avec une correction à enterrée. Ces morsures conduisent au flétrissement de la feuille centrale puis à un blocage de
0,2 l si nécessaire. A la dose de 0,25 l, il détruit les renouées liserons, gaillets et mourons. croissance de la plantule avant de la voir dessécher complètement. Les dégâts sont souvent
visibles de la levée au stade «4e à 6e feuille» du maïs L’importance des pertes de plantes dues
Le Kart (fluroxypyr 100 g/l + florasulam 1g/l) a également une bonne action complémentaire
au taupin peut-être très variable : de quelques plantes çà et là à plus de 30 % des plantes sur
sur capselles bourse-à-pasteur, séneçons, renouées liserons et mourons des oiseaux. Une
l’ensemble de la parcelle.
correction 7 à 10 jours plus tard, avec Kart 0,3 l peut toutefois s’avérer nécessaire pour assurer
une destruction des levées tardives de liserons.
Ces produits peuvent être associés aux autres produits repris dans cet article.
Prêle
Le Mikado (1,25 l ) ou Callisto ( 1 à 1,2 l ) la freinent et en détruisent une faible proportion.
Flétrissement d’une plante de maïs dû à une
Repousses de pomme de terre Larve de taupins perforation au niveau du collet par une larve de
Les repousses de pomme de terre sont bien combattues «au stade 10 à 15 cm» des bouquets taupin
foliaires les plus développés par un traitement impliquant du Callisto 1,25 l + Aspect T 2l ou Callisto
0,7 l + Kart 0,75 l + Aspect T 2 l. Ces traitements sont insuffisants contre les levées ultérieures.
• Moyens de lutte
Depuis plusieurs années, l’observation d’attaque significative est devenue assez rare et ne justifie Dégâts de limaces
pas de traitement préventif. Le traitement avec Mesurol, répulsif contre faisans, corvidés, a une
• Moyens de luttes
action insecticide secondaire qui empêche les dégâts d’oscinie.
En cas d’attaque importante, l’application de granulés à base de méthiocarb (appâts de Mesurol)
est efficace.
Ces mesures doivent évidemment être accompagnées des précautions élémentaires prises par
l’utilisateur ; porter gants et vêtements de protection, tenir compte du vent lors du remplissage,
recouvrir les semences tombées au sol ou en fin de ligne, ne pas réutiliser les sacs vides et les Que faire en cas de gel :
recycler suivant les réglementations locales en vigueur.
Les dommages causés par le gel dépendent principalement de deux facteurs :
- La température inférieure à 0°C ;
Pucerons
Mouches
d’autant plus importantes que le maïs gèle à un stade de maturité moins avancé. A la suite du gel, les
Oscinies
Taupins
Famille
Produits m.a. Mode d’emploi feuilles sèchent rapidement et l’humidité baisse de quelques points les jours suivants. Ceci peut présenter
chimique
un intérêt, si le maïs est proche de sa maturité, pour atteindre le taux de 30 % de MS recherché pour
Sonido thiacloprid 400g/l Néonicotinoïdes Trait semences + optimiser le processus d’ensilage et éviter les écoulements de jus lors de la confection du silo. Mais, un
gel hâtif au stade laiteux ne permettra pas d’atteindre le niveau de MS désiré. Dans ce cas, il convient
déflecteurs semoir
de récolter avant que les pourritures ne se développent. Pour contrer le problème d’humidité trop
Sherpa 0,8MG cypermethrine 0,8% Pyréthrinoïdes Microgranulés
importante, on peut ajouter des céréales moulues ou de la pulpe sèche de betterave comme absorbant
Mesurol 500 FS methiocarb 500g/l Carbamates Trait semences + lors de la confection du silo.
déflecteurs semoir
Okapi A cyhalothrine 5g/l Pyréthrinoïdes Pulvérisation du stade 4
pirimicarbe 100g/l à 8ème FV
Tableau 15 : Produits insecticides disponibles en culture de maïs
Fonds européen agricole pour le développement rural : l’Europe investit dans les zones rurales